Franc-maçonnerie et foi chrétienne

Article de Florent VARAK*
copié de larevuereformee.net article  232

Un ami m’a demandé, un jour, ce que je pensais de la franc-maçonnerie, et si elle était compatible avec la foi chrétienne. J’étais incapable de répondre de façon intelligente. Ce que je connaissais de ce système reflétait surtout l’opinion (méfiante) des médias. Et la question m’intéressait peu, car la Bible m’avait offert une spiritualité puissante largement suffisante pour répondre aux attentes de la vie. La découverte d’autres horizons semblait futile.

La question m’a pourtant interpellé. Je me suis documenté, tentant de repérer les ouvrages indispensables parmi les 40 000 qui traitent de la question. J’ai voulu succinctement comparer les notions essentielles des spiritualités chrétienne et franc-maçonne. Cet article ne conviendra nullement aux « profiteurs » ayant rejoint la franc-maçonnerie avec la volonté d’intégrer des couches socioprofessionnelles élevées. Mais il servira peut-être à ceux qui cherchent à percer les ténèbres humaines et à parvenir à la lumière du Créateur.

I. La franc-maçonnerie, une religion?

Ce mouvement se présente comme un rassemblement d’« hommes de bonne volonté », prêchant un humanisme dévoyé de toute volonté religieuse. La franc-maçonnerie se veut neutre et tolérante de toute religion. La Grande Loge unie d’Angleterre écrivit le 12 septembre 1962:

« Il ne saurait… être assez fortement exprimé que la maçonnerie n’est ni une religion, ni un remplacement pour la religion. La maçonnerie cherche à inculquer à ses membres un modèle de conduite et de comportement, qu’elle croit acceptable pour toutes les croyances, mais s’interdit soigneusement d’intervenir dans le domaine des dogmes et de la théologie. La maçonnerie n’est donc point en compétition avec la religion, encore que dans l’ordre de la conduite humaine, il peut être espéré que son enseignement soit complémentaire de celui de la religion. »1

Plusieurs années plus tard, et pour tenter de dissiper tout malentendu sur le théisme, cette même obédience publia, le 12 juin 1985, la déclaration suivante:

« La franc-maçonnerie n’est pas une religion ni le remplacement d’une religion. Elle exige de ses membres la croyance en l’Etre suprême, mais ne fournit aucune méthode de foi par elle-même (…) Il n’y a pas de Dieu maçonnique. Un franc-maçon reste voué au Dieu de la religion qu’il professe (…) »2

Est-ce le cas? Macked, le « plus grand maçon américain »3, écrit pourtant:

« Au contraire, je soutiens sans la moindre hésitation que la maçonnerie est, dans toutes les acceptions du mot, une institution éminemment religieuse (…), qu’elle doit uniquement à l’élément religieux qu’elle contient son origine et la perpétuité de son existence et que, sans cet élément religieux, elle ne mériterait guère la peine d’être cultivée par un homme sage et bon. Mais, afin qu’on me comprenne bien, il faut tout d’abord se mettre d’accord sur la véritable définition de la religion. Rien n’est plus illogique que de raisonner en des termes vagues. »4

Après avoir analysé la définition de la « religion » dans le dictionnaire, il conclut de la maçonnerie:

« Considérez ses jalons anciens, ses cérémonies sublimes, ses profonds symboles et allégories, le tout inculquant une doctrine religieuse ordonnant une pratique religieuse et enseignant une vérité religieuse. Qui peut nier qu’il s’agit éminemment d’une institution religieuse? La franc-maçonnerie est donc bel et bien une institution religieuse et c’est principalement, sinon uniquement, sur cette base que le franc-maçon religieux devrait la défendre. »5

Religion ou non? La question n’est pas si innocente qu’elle paraît au premier abord. Il existe une multitude de religions et de philosophies religieuses dont le ministère est de rapprocher les hommes et de les conduire à Dieu. Il devient crucial de savoir si toutes font partie d’un ensemble globalement vrai, ou si certaines sont vraies et d’autres fausses, ou si aucune n’a de sens! La franc-maçonnerie ne saurait se soustraire à cette analyse, s’il était démontré qu’elle est une institution religieuse.

Le Petit Robert définit une religion de la manière suivante:

« Ensemble d’actes rituels liés à la conception d’un domaine sacré distinct du profane, et destinés à mettre l’âme humaine en rapport avec Dieu; attitude particulière dans les relations avec Dieu; système de croyances et de pratiques, impliquant des relations avec un principe supérieur, et propre à un groupe social. »

Les actes rituels sont plus présents que dans bon nombre de religions! La sacralisation des lieux de rencontre, même temporelle, témoigne d’une spiritualité religieuse. La notion du Grand Architecte de l’Univers reflète une approche du divin. Les enseignements ésotériques veillent à conduire le participant vers cet Etre supérieur. On ne peut échapper au caractère religieux de la franc-maçonnerie! Le symbolisme de l’échelle évoque la « marche ascendante vers le ciel »6. N’est-ce pas là une des marques de la religion?

La question posée s’en trouve légèrement transformée. Au-delà de ma préférence, il s’agissait de savoir si la religion chrétienne était opposée à la foi des francs-maçons. Voici quelques axes de réflexion. Nous allons contraster à grands traits les principes bibliques avec ceux de la maçonnerie.

II. Franc-maçonnerie et christianisme

A) Le problème du secret

Tout le monde convoite la connaissance des rites secrets de la franc-maçonnerie7. Il est vrai que la plupart des mystères ont été dévoilés. Mais les explications sur la validité du maintien du secret ne sont pas convaincantes8. Le principe même du secret est totalement étranger au christianisme:

« Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le en plein jour; et ce qui vous est dit à l’oreille, prêchez-le sur les toits. » (Mt 10.27)

« Sur ces entrefaites, les gens s’étant rassemblés par milliers, au point de se fouler les uns les autres, Jésus se mit à dire à ses disciples: Avant tout, gardez-vous du levain des pharisiens, qui est l’hypocrisie. Il n’y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni de secret qui ne doive être connu. C’est pourquoi tout ce que vous aurez dit dans les ténèbres sera entendu dans la lumière, et ce que vous aurez dit à l’oreille dans les chambres sera prêché sur les toits. » (Lc 12.3)

« Jésus lui répondit: j’ai parlé ouvertement au monde; j’ai toujours enseigné dans la synagogue et dans le temple, où tous les Juifs s’assemblent, et je n’ai rien dit en secret. » (Jn 18.20)

Plusieurs raisons expliquent cette absence de tout ésotérisme dans la Bible9. La principale est la nécessité d’une source d’information objective, d’un étalon. Si Dieu ne s’est pas révélé complètement et définitivement, la porte est ouverte à des « bricolages » dangereux. Et si quelqu’un évoque une tradition orale pour justifier une connaissance occulte, sur quelles bases accepter ou condamner ce qu’il dit? Enfin, il serait risqué de s’engager dans une Eglise dont on couvrirait l’enseignement réel pour ne le révéler qu’aux classes initiées. Christ a pleinement révélé l’appel qu’il lance aux hommes. Il y a à le vivre, à l’approfondir. Mais sans nouvelles révélations.

Car, en fait, que savons-nous de ce qui est enseigné dans les grades supérieurs? Peut-on accepter d’être initié par des rites dont on ne connaît pas l’aboutissement, découverts au pied du mur? Je suis (pour une fois!) d’accord avec l’Eglise catholique romaine, qui écrit: « Le climat de secret, qui règne dans les loges, comporte en outre le risque pour les inscrits de devenir les instruments d’une stratégie qu’ils ignorent. »10 En effet, voici une déclaration inquiétante qui provient d’un grand homme de la franc-maçonnerie américaine, Albert Pike:

« C’est à vous, Grands Inspecteurs Généraux, que nous disons ce qui suit, afin que vous puissiez le répéter aux Frères des 32e, 31e et 30e degrés: la religion maçonnique devrait être maintenue dans la pureté de la doctrine luciférienne par nous qui sommes tous initiés aux plus hauts degrés. Oui, Lucifer est Dieu, et malheureusement, Adonaï est aussi Dieu. (…) Lucifer, le Dieu de Lumière et le Dieu de Bonté, est pour l’humanité contre Adonaï, le Dieu des Ténèbres et du Mal. »11

Dans le cas où cette citation décrit vraiment l’initiation des trois derniers rangs (ce qui serait compatible avec bon nombre de mouvements ésotériques), alors le choix de l’entrée en franc-maçonnerie doit être mûrement réfléchi en termes de rejet global du Dieu de la Bible…

B) Le problème de l’autorité

De nombreux symboles francs-maçons évoquent la droiture, la mesure, l’exactitude. Toute pensée, toute société a besoin de repères, de références. Quelles sont les bornes franc-maçonnes? Quel étalon est utilisé pour évaluer le vrai du faux, le sacré du profane, le noble de l’impropre? Est-ce le vénérable? Une démocratie où chacun peut suggérer à l’Assemblée un changement de tel ou tel rituel? Par quelle autorité doit-on distinguer le vrai du faux?

La Bible se présente non comme « parole de Dieu » (tout comme le seraient les Védas, le Coran, etc.) mais comme « la Parole de Dieu ». Au travers de la Bible, nous trouvons la prétention que Dieu a parlé, une fois pour toutes, et qu’il s’attend à ce que l’homme s’applique à l’écouter:

« Toute Ecriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre. » (2Tm 3.16-17)

« C’est pourquoi nous rendons continuellement grâces à Dieu de ce qu’en recevant la parole de Dieu, que nous vous avons fait entendre, vous l’avez reçue, non comme la parole des hommes, mais, ainsi qu’elle l’est véritablement, comme la parole de Dieu, qui agit en vous qui croyez. » (1Th 2.13)

« Et nous tenons pour d’autant plus certaine la parole prophétique, à laquelle vous faites bien de prêter attention, comme une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour vienne à paraître et que l’étoile du matin se lève dans vos cœurs; sachant tout d’abord vous-mêmes qu’aucune prophétie de l’Ecriture ne peut être un objet d’interprétation particulière, car ce n’est pas par une volonté d’homme qu’une prophétie a jamais été apportée, mais c’est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu. » (2Pi 1.19-21)

Quelle autorité permet de trancher? Certainement pas la Bible dans le cas des francs-maçons:

« Les Rituels ont généralement été plus ou moins remaniés. Toutes les affirmations explicitement chrétiennes y ont été supprimées. Celles ouvertement antichrétiennes, qui les ont parfois remplacées, ne constituent que des cas circonstanciels et ne se relèvent que dans les Rituels dénaturés. En revanche, les Rituels dont l’usage s’est maintenu leur ont souvent substitué, par une transposition philosophique, des commentaires d’inspiration hermétique, alchimique ou kabbaliste [sic]. »12

La Bible ne conviendrait-elle pas? Serait-elle trop exigeante, trop intolérante à l’esprit universaliste? Comme on en reconnaît les vertus morales, on garde ce qui convient à « tout homme de bonne volonté », et on gomme ou transforme le reste. Jésus-Christ a mis en garde contre toute tentative de transformation des Ecritures:

« Je le déclare à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre: Si quelqu’un y ajoute quelque chose, Dieu le frappera des fléaux décrits dans ce livre; et si quelqu’un retranche quelque chose des paroles du livre de cette prophétie, Dieu retranchera sa part de l’arbre de vie et de la ville sainte, décrits dans ce livre. » (Ap 22.18-19)13

Je pense à l’apôtre Paul, qui craignait pour les chrétiens de Colosses. L’influence des religions à mystères (dont Paul Naudon affirme qu’elles sont directement en amont de la franc-maçonnerie) constituait un risque de changement, de transformation du message divin. Il écrivit: « Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s’appuyant sur la tradition des hommes, sur les rudiments du monde, et non sur Christ. Car en lui [Jésus] habite corporellement toute la plénitude de la divinité. » (Col 2.8-9) Paul serait inquiet d’entendre ce qui suit de la bouche d’un homme prétendant être chrétien:

« Il existe une indéniable parenté, qu’il y ait eu ou non filiation directe, entre les rites symboliques de la maçonnerie et ceux des sociétés secrètes initiatiques du passé: les auteurs maçonniques n’ont pas manqué de faire des parallèles entre leur voie et les mystères antiques, ceux de la Grèce et de l’Empire romain tout spécialement. »14

L’Eglise doit-elle compenser les prétendues lacunes de la Bible en puisant dans un héritage occulte? Le croyant peut-il tant diluer son vin?

Lorsque les hommes réfléchissent sur le divin, il me semble qu’ils ne peuvent aboutir qu‘à une réflexion humaine, une philosophie… C’est le cas de la franc-maçonnerie, puisqu’il y a transformation du message biblique et importation de données occultes, c’est un refus clair de la révélation chrétienne.

C) Le problème de la divinité

L’appréhension du divin me trouble. De quel Dieu (dieu?) parle-t-on en se référant au Grand Architecte de l’Univers? Qu’on l’appelle Etre Divin, ElohimAdonaï, Eternel, Seigneur, Créateur ou Architecte n’est pas gênant. C’est la définition que l’on attache au nom qui révèle la nature de notre croyance. Est-ce une énergie? Est-ce une personne? Est-ce Jésus-Christ? Est-il trinitaire? A la lumière de ce qui est dit de cet architecte, nous pourrons comprendre s’il est le Dieu de la Bible ou non.

Là encore, il ne s’agit pas d’un petit exercice intellectuel. La Bible met beaucoup l’accent sur l’existence d’un seul Dieu, et exige que l’on comprenne bien que toute autre « représentation » est une création, qui détourne l’homme du salut et de l’amour de Dieu. Jésus dira même: « (…) car si vous ne croyez pas que moi je suis, vous mourrez dans vos péchés. » (Jn 8.24) C’est-à-dire que celui qui n’a pas une compréhension exacte de l’identité de Jésus-Christ ne peut pas non plus comprendre la nature du salut qu’il vient offrir; et, ainsi, il n’est pas « racheté » et il meurt sous la condamnation. C’est ce qui explique les passages suivants:

« Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face. Tu ne te feras point d’image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point; car moi, l’Eternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punit l’iniquité des pères sur les enfants jusqu’à la troisième et la quatrième génération de ceux qui me haïssent, et qui fait miséricorde jusqu’à mille générations à ceux qui m’aiment et qui gardent mes commandements.»

« Tu ne prendras point le nom de l’Eternel, ton Dieu, en vain; car l’Eternel ne laissera point impuni celui qui prendra son nom en vain. » (Ex 20.3-7)

« Car ainsi parle l’Eternel qui a créé les cieux, lui le seul Dieu, qui a façonné la terre et l’a formée, lui qui l’affermit. Il ne l’a pas créée vide, il l’a façonnée pour qu’elle soit habitée. Je suis l’Éternel, et il n’y en a point d’autre. Ce n’est pas en cachette que j’ai parlé, dans un lieu ténébreux de la terre. Je n’ai pas dit à la descendance de Jacob: Cherchez-moi vainement! Moi, l’Eternel, je dis ce qui est juste, je proclame ce qui est droit. Assemblez-vous et venez, approchez ensemble, rescapés des nations! Ils n’ont pas de connaissance, ceux qui portent le bois de leur statue et qui intercèdent auprès d’un dieu qui ne peut les sauver. Annoncez-le et présentez vos arguments! Qu’ils prennent conseil les uns des autres! Qui a fait entendre cela depuis les origines et depuis lors les a annoncées? N’est-ce pas moi, l’Eternel? En dehors de moi, il n’y a point de Dieu, un Dieu juste et qui sauve, à part moi, il n’y en a aucun. » (Es 45.18-21)

Or, lorsque les francs-maçons présentent leur concept du Grand Architecte de l’Univers, on constate rapidement qu’il ne s’agit que d’une boîte « fourre-tout ». L’athée, le théiste ou l’animiste peuvent signer leur adhésion à une telle croyance:

« Ainsi donc, le symbole du Grand Architecte possède pleinement la qualité de tout symbole, de pouvoir être interprété logiquement par toutes les familles d’esprit pour leur donner l’image cohérente du même objet, ce qui fait ainsi converger les pensées: à ce titre, ce n’est pas un facteur de division mais de rapprochement…. Conséquemment s’il est évoqué en Loge, il ne peut choquer ni même gêner personne. Il fera un faisceau d’opinions sans les confondre ni les opposer. Il sera l’agent efficace du rapprochement d’hommes qui, sans lui, auraient risqué de se trouver toujours séparés. C’est ainsi que la Maçonnerie pourra réellement devenir le Centre de l’Union. »15

Un autre écrit:

« On peut remarquer que l’adhésion au symbole du Grand Architecte de l’Univers n’implique pas forcément la reconnaissance du Dieu personnel et créateur du judéo-christianisme; il suffit, pour être admis au travail maçonnique, d’admettre l’existence d’un principe « organisateur du chaos », d’une Loi universelle, d’un idéal de perfection vers lequel tend l’Univers. »16

Or, qu’est-ce que ce dieu « caméléon »? Si Dieu est Dieu, s’il s’est révélé, il est comme il est et n’est pas ce qu’il n’est pas! Il existe ainsi des évocations et des croyances exactes, et d’autres erronées. Voici quelques raisons qui me font croire que cet Architecte n’est pas le Dieu des chrétiens.

Tout d’abord, la notion d’un Dieu caméléon, d’un « Centre de l’Union », est incompatible avec les évangiles. Jésus a même averti que son message serait cause de division, parfois même au sein d’une famille:

« Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée. Car je suis venu mettre la division entre l’homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère; et l’homme aura pour ennemis les gens de sa maison. Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi; et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi; celui qui ne prend pas sa croix, et ne me suit pas, n’est pas digne de moi. Celui qui conservera sa vie la perdra, et celui qui perdra sa vie à cause de moi la retrouvera. » (Mt 10.34-39)

Les chrétiens morts martyrs au cours des siècles d’histoire témoignent encore que la révélation chrétienne ne s’accommode pas de compromis spirituels. L’intransigeance de son message d’amour en Jésus-Christ ne plaît pas à tous au point qu’un grand nombre sont morts au bûcher pour l’avoir cru.

Deuxièmement, le Créateur, dans la Bible, n’est autre que Jésus-Christ:

« Car en lui [Jésus-Christ selon le contexte] ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités. Tout a été créé par lui et pour lui. » (Col 1.16)

Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle… Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père. » (Jn 1.1-3, 14)

Constatant que le Grand Architecte de l’Univers n’est pas Jésus-Christ, la franc-maçonnerie rejette la divinité du Christ. Qu’il ne soit pas Jésus-Christ est d’ailleurs logique puisqu’il n’est pas « le Dieu personnel et créateur du judéo-christianisme », pour reprendre les termes de Hutin…

C’est là mon troisième argument. Jésus-Christ est acclamé partout comme le plus grand des prophètes. Leader politique, religieux, social, illuminé de génie, les qualificatifs positifs abondent. Il est souvent le meilleur des hommes, mais exceptionnellement le trouve-t-on présenté comme Dieu-devenu-homme. Or, la pensée populaire a du mal à comprendre combien dire du bien de sa sagesse sans reconnaître sa divinité, c’est faire de lui le plus grand des idiots ou un menteur démoniaque. Car celui qui a prononcé le Sermon sur la montagne s’est aussi présenté comme l’égal de Dieu.

Il a affirmé son identité de nature avec le Père (Jn 10.30), il s’est présenté comme la personnalisation du Père (Mt 11.27), il a affirmé être le Fils de Dieu, ce qui, en milieu juif, signifie être l’égal de Dieu (Jn 5.17-18). A bien des reprises, des leaders religieux ont cherché à le lapider pour blasphème, car il se faisait l’« égal de Dieu ». Des hommes et des femmes se sont prosternés pour l’adorer, sans qu’il ne les corrige (Mt 14.33, 28.9, Jn 9.38, etc.), et Thomas, après avoir douté, s’écria:

« Mon Seigneur et mon Dieu! » (Jn 20.28, cf.Ps 5.3)

On ne saurait dire que Jésus est un homme sage s’il a prétendu être Dieu! Ou il l’est vraiment – et que tout genou fléchisse! – ou il ne l’est pas, et il est à ranger dans l’armoire des créateurs illusionnés de sectes…

Hormis le fait qu’il se présente lui-même comme Dieu, le témoignage de sa divinité est autant rapporté dans l’Ancien Testament (sous forme prophétique) que dans le Nouveau Testament. Parmi les quelque 300 allusions prophétiques de la Bible juive à la venue du Messie, nous trouvons qu’on l’appellera « Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix » (Es 9.6.). Plus d’une douzaine d’autres évoquent sa divinité17.

Le Nouveau Testament est également riche, et particulièrement clair: Jésus est la Parole, Dieu incarné (Jn 1.1 et 14), Dieu béni éternellement (Rm 9.6), l’image même de Dieu et le créateur de toutes choses (Col 1.15-16), le premier et le dernier, l’alpha et l’oméga (cp. Ap. 22.13 et 1.8 avec Es 44.6 et 48.12). Je pourrais multiplier les descriptions de son identité et citer plusieurs dizaines de références démontrant sa divinité.

Selon l’apôtre Jean, l’un des tests les plus simples pour vérifier l’orthodoxie d’un enseignant consiste à évaluer sa doctrine du Christ:

« Bien-aimés, n’ajoutez pas foi à tout esprit; mais éprouvez les esprits, pour savoir s’ils sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde. Reconnaissez à ceci l’Esprit de Dieu: tout esprit qui confesse Jésus-Christ venu en chair est de Dieu; et tout esprit qui ne confesse pas Jésus n’est pas de Dieu, c’est celui de l’Antéchrist, dont vous avez appris la venue, et qui maintenant est déjà dans le monde. » (1Jn 4.1-3)

Ainsi, les propos des francs-maçons sur l’Etre divin les révèlent comme de faux prophètes. Comment ne pas s’étonner que les encyclopédies franc-maçonnes contiennent des explications sur presque toutes les divinités du monde, mais que l’on ne trouve aucun article sur le Jésus-Christ de l’histoire?18 Si le Grand Architecte de l’Univers était le Dieu des Ecritures, il serait identifié à Jésus-Christ ou au Dieu trinitaire. Or, nous avons trouvé le contraire…

Le chrétien authentique ne saurait révérer qui que ce soit d’autre que Dieu, tel qu’il se présente. Il ne saurait même être question de s’agenouiller ou de se courber devant un quelconque objet, fût-il un triangle, une copie de l’évangile ou une quelconque représentation matérielle ou symbolique de Dieu.

D) Le problème de la médiation

J’en viens à la raison principale de mon souci: le salut de l’âme. Il y a dans le cœur de l’homme une aspiration spirituelle indéniable. Celle-ci le pousse à chercher Dieu, en tâtonnant (voir le discours de l’apôtre Paul à l’Aréopage en Actes 17.16-34). Si Dieu ne s’était pas révélé, toutes les constructions humaines seraient plus ou moins équivalentes, et personne ne serait assuré quant à sa destinée éternelle après la mort.

Si néanmoins, comme la Bible le dit, il existe un jugement éternel, un enfer et un paradis, il convient de s’intéresser le plus tôt possible aux modalités d’entrée!19 Or, la franc-maçonnerie présente un mimétisme choquant des concepts bibliques (nouvelle naissance, mort à soi-même et vie nouvelle, etc.). J’ai le sentiment douloureux d’être en présence d’un mouvement voulant se substituer au christianisme. Il suffit de comparer les affirmations suivantes avec les textes bibliques…

III. Quelques comparaisons entre la signification des rites et l’enseignement biblique

Propos de la maçonnerie

Propos de la Bible

Sur l’idée d’une renaissance

Initiation. Une nouvelle naissance – c’est donc comme si le candidat, lors de son initiation, vivait une nouvelle naissance dans l’univers, ou qu’une porte s’était ouverte pour l’admettre dans un autre monde parallèle. Véritablement, dans ce moment de renaissance, il est rétabli dans la lumière, il se découvre dans la représentation symbolique d’un nouveau monde […] Le mot « initié » décrit une personne qui a expérimenté un nouveau début, qui est entré par un chemin d’expérience qu’il n’avait jamais emprunté auparavant20.

Il est des ignorants qui s’imaginent qu’on s’initie soi-même, ce qui est en quelque sorte une contradiction dans les termes, oubliant, s’ils l’ont jamais su, que le mot initiu signifie « entrée ou commencement », ils confondent le fait même de l’initiation (virtuelle) avec le travail à accomplir ultérieurement pour qu’elle devienne plus ou moins effective. L’initiation est semblable à une seconde naissance, comment un être pourrait-il bien agir par lui-même avant d’être né? » nous dit René Guénon, qui ajoute: « Il est bien évident que l’individu ne saurait se dépasser lui-même par ses propres moyens.21

Sur l’idée d’une renaissance

Mais il y eut un homme d’entre les pharisiens, nommé Nicodème, un chef des Juifs, qui vint, lui, auprès de Jésus, de nuit, et lui dit: Rabbi, nous savons que tu es un docteur venu de Dieu; car personne ne peut faire ces miracles que tu fais, si Dieu n’est avec lui. Jésus lui répondit: En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. Nicodème lui dit: Comment un homme peut-il naître quand il vieux? Peut-il rentrer dans le sein de sa mère et naître? Jésus lui répondit: En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l’Esprit est esprit. Ne t’étonne pas que je t’aie dit: Il faut que vous naissiez de nouveau. (Jn 3.3-7)

Sur le concept vieil homme/nouvel homme

Le candidat ainsi isolé au milieu des objets qui lui rappellent la mort, et qui a sous les yeux des maximes de fermeté et d’espoir, meurt en quelque sorte à l’ancienne vie, se prépare à une vie nouvelle…22

[A propos des initiations] Il s’agit de transformer le « vieil homme » en « l’homme nouveau », libéré des inhibitions et conditionnements de l’état profane23.

La forme initiatique en était les mystères d’Eleusis et les mystères orphico-pythagoriciens, nés des mystères égyptiens. Le but de leur enseignement spirituel était de préparer l’avènement de la Perfection. Se faire initier, c’était apprendre à mourir symboliquement; à monter vers l’état de pureté, de connaissance, de plénitude absolue24.

La lumière matérielle qui jaillit au fiatdu Grand Architecte quand disparurent l’obscurité et le chaos a toujours été, en maçonnerie, un symbole favori de l’Illumination intellectuelle que l’Ordre a pour objet de créer dans les intelligences de ses disciples, d’où nous avons à juste titre pris le nom de « Fils de Lumière ». Cette lumière spirituelle, qui est la première demande du candidat après sa nouvelle naissance, n’est qu’un autre nom pour la Vérité divine, la Vérité de Dieu et de l’Ame, la Nature et l’Essence de l’un et de l’autre – ce qui constitue le but principal de l’enseignement maçonnique25.

Sur le concept vieil homme/nouvel homme

Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. En effet, si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection. (Rm 6.3-5)

Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. (2Co 5.17)

Ne savez-vous pas que les injustes n’hériteront point le royaume de Dieu? Ne vous y trompez pas: ni les débauchés, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les dépravés, ni les homosexuels, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les insulteurs, ni les accapareurs, n’hériteront le royaume de Dieu. Et c’est là ce que vous étiez, quelques-uns de vous. Mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus-Christ, et par l’Esprit de notre Dieu. (1Co 6.9-11)

En observant ces parallèles, je pense à l’apôtre Paul, qui parle contre des personnes « ayant l’apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force » (2Tm 3.5). Car la franc-maçonnerie a soustrait le moyen de la transformation dont il est question. Ce qui fait qu’une personne peut (enfin) sortir d’elle-même et connaître Dieu, c’est l’Evangile! Une réelle infusion divine qui modifie le tout de l’existence. Or, ce message est puissant en lui-même pour sauver un individu (voir Rm 1.16). Il ne faudrait pas le frelater par une philosophie humaine (voir 1Co 1-2). Aux croyants de Galates, qui avaient la fâcheuse tendance à adapter l’Evangile à leur guise, Paul écrit:

« Je m’étonne que vous vous détourniez si vite de celui qui vous a appelés par la grâce de Christ, pour passer à un autre Evangile. Non pas qu’il y en ait un autre, mais il y a des gens qui vous troublent et veulent pervertir l’Evangile du Christ. Mais si nous-mêmes, ou si un ange du ciel vous annonçait un Evangile différent de celui que nous vous avons annoncé, qu’il soit anathème! Nous l’avons dit précédemment, et je le répète maintenant: si quelqu’un vous annonce un Evangile différent de celui que vous avez reçu, qu’il soit anathème! » (Ga 1.6-9)

Or, la tolérance franc-maçonne refuse l’exclusivisme chrétien mais accepte l’apport de religions et de philosophies carrément païennes:

« Symbole de la ‹marche ascendante vers le ciel›, l’échelle de Jacob a servi à de multiples méditations ésotériques et astrologiques. Et ceci nous amène à l’autre forme d’échelle, beaucoup plus courante en franc-maçonnerie: l’échelle à sept degrés, connue également dans le bouddhisme et les mystères de Mithra. »

La Bible évoque un chemin très simple

  • pour « mourir à soi-même »,
  • pour « monter vers le ciel »,
  • pour « naître à nouveau »:

la repentance (métanoia, c’est-à-dire changement d’avis – sur la gravité de ses fautes et sur le pardon de Dieu en Christ – associé à un changement de vie), avec la foi que le Dieu d’amour lui-même, dans sa grâce, a payé de sa vie le rachat de notre âme. S’étant sacrifié pour que le péché de l’homme soit jugé, il offre la justification de ceux qui viendraient humblement lui demander ce « transfert » de culpabilité. Le salut est chaleureusement offert:

« Car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, en n’imputant point aux hommes leurs offenses, et il a mis en nous la parole de la réconciliation. » (2Co 5.19)

Pour être au bénéfice de ce salut, point n’est besoin d’initiations, ni d’ailleurs d’initiateurs:

« Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme. » (1Tm 2.5)

Jésus avertit ceux qui s’érigent en connaisseurs de Dieu et du chemin de la vérité:

« Malheur à vous, docteurs de la loi! parce que vous avez enlevé la clef de la connaissance; vous n’êtes pas entrés vous-mêmes, et vous avez empêché d’entrer ceux qui le voulaient. » (Lc 11.52)

Le moyen de la réconciliation entre Dieu et les hommes est en Jésus-Christ. Ce salut éternel est gratuit, et il ne peut être accepté qu’avec humilité et foi. Et lorsque Dieu entre dans une vie, il fait le ménage que des années d’initiations et d’effort intellectuel ne pourront jamais offrir… Jugez-en!

« Dieu a voulu par lui réconcilier tout avec lui-même, tant ce qui est sur la terre que ce qui est dans les cieux, en faisant la paix par lui, par le sang de sa croix. Et vous, qui étiez autrefois étrangers et ennemis par vos pensées et par vos mauvaises œuvres, il vous a maintenant réconciliés. » (Col 1.20-21)

« Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. » (Ep 2.8-9)

« C’est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l’offrande du corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes… Car, par une seule offrande, il a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés. » (Hé 10.10, 14)

IV. La plante et ses racines?

A ceux qui s’offusquaient des paroles de Jésus sur les traditions humaines, il répondit:

« Toute plante que n’a pas plantée mon Père céleste sera déracinée. » (Mt 15.13)

Après examen et réflexion, il me semble que la franc-maçonnerie est une religion opposée à la foi chrétienne en ce qu’elle est une contrefaçon de l’Evangile. Si elle [croit] propose[r] une règle de conduite civile et sociale probablement exemplaire , elle est incapable de conduire les âmes à Dieu, de donner le salut et un sens à la vie.

Ce jugement apparaîtra sans doute trop catégorique. Cependant, puisqu’il s’agit de lier les hommes à Dieu, de la réponse à notre question de départ dépend le salut éternel de l’âme. Si le Dieu franc-maçon ne confesse pas le salut en Christ, il ne confesse aucun salut du tout. Ne serait-ce pas tragique de se confier dans un système artificiel pour réaliser à sa mort que la vie spirituelle et le salut étaient à cueillir gratuitement auprès de la croix?

Bibliographie complémentaire

Ranc, Paul, La franc-maçonnerie sous l’éclairage biblique (Saint-Légier: Editions Contrastes, 1989).

Arnold, Paul, Histoire des Rose-Croix et les origines de la franc-maçonnerie (Paris: Mercure de France, 1990).

* F. Varak est pasteur et auteur.

1 D. Ligou, « Religion », Dictionnaire de la franc-maçonnerie (Paris: PUF, 1987), 996.

2 P. Naudon, La franc-maçonnerie (collection Que sais-je?, Paris: PUF, 1990), 95.

3 Ce sont les mots d’A. Pike, souverain grand commandeur du rite écossais, prononcés lors de l’éloge funèbre de Macked [Haywood, Famous Masons, 203, in D. Ligou, ‹Macked› & ‹Pike›, op. cit., 732 et 929].

4Albert G. Macked, Encyclopedia of Freemasonry, 618-619.

5 Ibid., citant le dictionnaire Webster.

6 D. Ligou, Echelleop. cit., 388.

7 J’espère que les menaces et malédictions prononcées à l’encontre de celui qui ne respecte pas la « loi du silence » (D. Ligou, Initiation) n’ont qu’une portée symbolique: « Au cas où je transgresserais dans la plus petite mesure mon serment, que mon cou soit coupé, que mon cœur, mes dents et mes entrailles soient arrachés et jetés au fond de la mer, que mon corps soit brûlé et mes cendres dispersées dans les airs pour qu’il ne reste rien de moi et de ma pensée parmi les frères maçons! » In L. de Poncins, La franc-maçonnerie d’après ses documents secrets (Chiré-en-Montreuil: Diffusion de la Pensée Française, 1972), in P. Ranc, La franc-maçonnerie sous l’éclairage biblique (Lausanne: Editions Contrastes, 1989), 66. Voir également D. Ligou, Obligationop. cit.

8 J. Mitterrand, grand maître du Grand Orient de France, écrit: « Le secret maçonnique, si souvent invoqué comme la volonté de cacher des actions malfaisantes, s’explique d’abord par la nécessité de conserver aux travaux la discrétion indispensable à leur poursuite sereine à l’abri de l’agitation du monde; surtout, il ne fait que traduire l’impossibilité de traduire et d’expliquer à l’extérieur une réalité incompréhensible au profane. » J. Mitterrand, « Franc-maçonnerie », Encyclopaedia Universalis, vol. IX, 936 [b].

9 Malgré les affirmations de Naudon, qui cite des exemples contestables dans les écrits de Jean (Naudon, op. cit., 71). Sur la réfutation d’une tradition orale ésotérique opposée à la tradition écrite exotérique, voir F. Varak, La réincarnation (Lyon: Editions CLE, 1990), 120-124.

10 L’Osservatore Romano, le 23 février 1985, in Naudon, op. cit., 66.

11 Albert Pike, souverain pontife de la franc-maçonnerie universelle, Instructions du 23eConseil suprême mondial, 14 juillet 1889, in P. Roberson, The New World Order (Dallas: Word), 184. (Cet ouvrage cherche à démontrer l’existence d’une stratégie géopolitique dont l’objectif serait de rassembler tout Etat sous l’égide d’une organisation internationale; l’auteur montre que cette idée est fortement soutenue par nombre d’organisations spirituelles ou financières dont la philosophie pourrait être dangereuse à la liberté des Etats…)

12 D. Ligou, Christ, caractère chrétien ou « christique » de la franc-maçonnerieop. cit., 256-258.

13 Certes, ce passage s’applique principalement au livre de l’Apocalypse (révélation ou dévoilement en grec). Mais ce principe s’étend à l’ensemble des textes sacrés, comme le montrent d’autres passages (Dt 12.32; Pr 30.6).

14 S. Hutin, « Franc-maçonnerie », Encyclopaedia Universalis, vol. IX, 937 [b].

15 D. Ligou, Architecte de l’Univers (Grand)op. cit., 70.

16 S. Hutin, « Franc-maçonnerie », Encyclopaedia Universalis, vol. IX, 937 [c].

17 Voir R. Schroeder, Le Messie de la Bible (Braine-l’Alleud, Belgique: Editeurs de Littérature Biblique, 1974).

18 La seule référence à Jésus-Christ est liée à un « état christique », mais la personne du Christ n’est pas évoquée.

19 Je n’ai trouvé nulle part dans les écrits francs-maçons de trace d’articles sur l’enfer, la perdition, le paradis. Les versets de la Bible qui en parlent font-ils partie des passages indésirables? (Voir notamment Dn 12.2, Mt 25.46, 2Th 1.8-9, Ap 20.11-15.)

20A.E. Waite, « Initiation », A New Encyclopedia of Freemasonry (New York: Wings Books, 1970), 395.

21 R. Guénon,Aperçu sur l’initiation, 31.

22 D. Ligou, « Initiation », op. cit., 611.

23 S. Hutin, « Franc-maçonnerie », Encyclopaedia Universalis, vol. IX, 937 [b].

24 P. Naudon, « La franc-maçonnerie », op. cit., 74.

25A. Mackey, Masonic Ritualism (New York, 1867).

Encyclopédie des sciences religieuses: FRANC-MAÇONNERIE

Article de l’Encyclopédie des sciences religieuses de 1877


 I. HISTOIRE

L’origine de la franc-maçonnerie a été, parmi ses adeptes, l’objet d’imaginations nombreuses : très diverses , mais généralement très merveilleuses. La révélation qui assigne à l’institution l’antiquité la plus reculée est assurément celle du frère Hénoch, qui la voit fondée par l’archange saint Michel organisant les légions des anges fidèles: La chronologie officielle, elle-même, faisant commencer l’ère maçonnique à la création du monde, suppose, comme on l’a remarqué, qu’Adam fut le vénérable de la première Loge. Une généalogie plus modeste n’accorde cette dignité qu’à Noé construisant, suivant un plan révélé, l’arche, symbole de l’Ordre et prêchant aux hommes la sagesse et le culte du vrai Dieu, grand Architecte de l’univers.

La tour de Babel, les secrets des prêtres égyptiens, les mystères d’Isis et d’Eleusis, les Mages, les Sages de l’antiquité chinoise, les Druides, Tubalcaïn et Noéma sa sœur qui inventa l’art de filer, Henoch, Moïse, Confucius, Bramah, Zoroastre, Salomon, Numa Pompilius, Justinien, ont aussi reçu leur part dans la genèse de la franc-maçonnerie, tantôt séparément, tantôt associés en une transmission mystérieuse, procédant de Noé, devenu, fondateur d’empire , sous le nom de Fahi, et établissant une colonie d’hommes vertueux dans la Tartarie orientale, avant la construction de la tour de Babel.

Parmi des souches plus modernes figurent Godefroy de Bouillon; Garimon, patriarche de Jérusalem ; le roi Baudoin ; les Templiers, gardiens du coffret trouvé dans les ruines du temple de Salomon, coffret de fer contenant le secret du grand œuvre; Jacques Molay, instituant, à la veille de sa mort, quatre Mères-Loges :

  • pour l’Orient,
  • pour l’Occident,
  • pour le Midi
  • et pour le Nord;

son neveu Beaujon, puis Aumont et les sept chevaliers qui, déguisés en maçons, échappèrent miraculeusement à la mort, enlevèrent les cendres du grand-maître et se réfugièrent en Ecosse, possesseurs des secrets de leur ordre qu’ils rétablirent mystérieusement.

Le récit consacré par les rites maçonniques se rapporte à la construction du temple de Salomon : Adonhiram, directeur suprême. des travaux, avait divisé les ouvriers en trois classes,

  • Apprentis, 
  • Compagnons, 
  • Maîtres. 

Chaque classe avait reçu, pour se faire reconnaître et payer, un mot, un signe et un attouchement. Le mot des maîtres était Jéhovah, le nom de Celui qui a été, qui est et qui sera :

  •  je, montrant le passé;
  • ho, le présent
  • et va, l’avenir,

ainsi que l’enseigne le Catéchisme des Maîtres parfaits. Trois compagnons scélérats, voulant savoir ce mot pour toucher le salaire des maîtres, surprirent Adonhiram au moment où il avait coutume de fermer le temple; mais, ne pouvant lui arracher son secret, ils le tuèrent de trois grands coups; ils cachèrent ensuite son cadavre sous un amas de décombres d’environ neuf pieds cubes, sur lequel ils plantèrent une branche d’acacia. Après la disparition d’Adonhiram, les maîtres craignirent que la violence ne lui eût fait livrer leur mot. Ils convinrent que la première parole qui serait prononcée, lorsqu’on retrouverait leur chef, servirait désormais pour se faire reconnaître. Neuf maîtres sont envoyés à la recherche d’Adonhiram. L’un d’eux, découvrant enfin son cadavre, le prend par un doigt, qui se détache de la main; il le prend ensuite par le poignet, qui se détache du bras. Saisi d’horreur, il s’écrie : Macbénac, ce qui, suivant le Catéchisme des Maîtres signifie : La chair quitte les os. Depuis lors, mac-benac est devenu le mot des maîtres, mot vénérable qui ne doit être prononcé que dans les Loges. De là aussi la branche d’acacia et le signe d’horreur requis en la réception des maîtres.

Sous des noms parfois différents et avec des circonstances plus ou moins modifiées , le mythe d’Adonhiram se retrouve au fond de toutes les légendes du Compagnonnage. Ce trait commun aux vieilles associations ouvrières, le nom même de la franc-maçonnerie , les titres et les insignes de ses grades fondamentaux, ses emblèmes, les objets de ses symboles, les formes et les vocables de ses rites, ne permettent aucun doute sur l’origine de cette institution: Elle procède évidemment de l’antique organisation de la maçonnerie ouvrière.

Les conditions d’existence, d’éducation et de progrès que la liberté des personnes et du travail, l’école et le livre, la publicité et la concurrence, ont assurées à nos artisans, sont relativement très-modernes. Durant de longs siècles, toute l’éducation des ouvriers fut faite uniquement par l’apprentissage, par la pratique de leur profession et par les voyages. Les notions acquises étaient conservées par tradition orale et communiquées par initiation; le progrès était accompli par continuité et l’avancement, consacré par hiérarchie. D’autre part, au milieu des sociétés livrées à l’esclavage ou au servage, la protection des métiers et des artisans devait être demandée à l’association et à la religion. A ces conditions correspondaient dans l’antiquité le régime des castes ou, à défaut, comme à Rome, les associations ouvrières, organisées sous une discipline énergique; reconnues comme corporations et placées sous la protection d’un dieu, plus tard, les corps de métiers patronnés par un saint. De toutes les professions, la maçonnerie était celle qui réclamait l’organisation la plus complète et la plus puissante:

Maçonnerie désigne ici toute l’architecture; c’est elle qui a produit tant de chefs-d’œuvre dont les auteurs sont restés inconnus et dont la gloire anonyme appartient à toute la famille des maçons. Bien des siècles avant les théories des mathématiciens, la maçonnerie devait découvrir, conserver, enseigner et appliquer en ses procédés pratiques toutes les règles essentielles de la géométrie et de la mécanique. Non-seulement la plus petite de ses œuvres suppose la division et la hiérarchie du travail : conception, calcul, dessin, commandement chez les uns, exécution multiple et progressive, partir du labeur le plus infime, obéissance fidèle et intelligente chez les autres; mais, pour ses grandes œuvres, lorsqu’elle construit les murs et les édifices des- cités, les temples des dieux ou les palais des princes, elle doit rassembler, faire voyager, travailler, vivre en commun et en bon ordre, durant de longues années, autour de leur œuvre, de véritables légions d’ouvriers campées souvent dans des hutes ou dans des loges sur le terrain de leurs travaux. Ces simples observations suffisent pour indiquer l’esprit, la culture, les coutumes et les institutions que de pareilles conditions tendaient à développer :

  • tradition des procédés,
  • initiation,
  • instruction progressive par enseignement pratique,
  • affiliation,
  • confraternité,
  • discipline
  • et hiérarchie respectée.

La maçonnerie trouva dans toutes les civilisations la protection qui lui était nécessaire; mais elle obtint de la part de I’Eglise et des princes chrétiens une faveur toute spéciale. En réalité, elle fut longtemps, dans tous les sens, l’agent le plus actif de l’édification. Une bulle du pape Boniface IV (614) accorda aux maçons et à tous les fidèles qui se joindront à eux, des privilèges et des indulgences. Dès le commencement du huitième siècle, on constate en Lombardie l’existence d’une confrérie de maçons, issue vraisemblablement des anciens collèges romains de constructeurs, mais pénétrée de l’esprit de l’architecture chrétienne et déjà très importante. Elle s’étendit dans la Gaule et jusqu’en Allemagne, élevant en divers lieux des édifices empreints du même caractère. Cette association passa ensuite en Angleterre, où elle formait déjà au dixième siècle une corporation puissante. En 926, le roi Athelstan lui accorda une constitution rédigée en langue saxonne et lui donna pour président et protecteur son frère Edwin. Le chef-lieu, de la confraternité était établi à York. Avant d’initier ses membres aux secrets du grand art, la confrérie devait leur imposer un long noviciat et s’assurer par des épreuves sévères. de leur fidélité et de leur discrétion. L’introduction en Ecosse de la confrérie maçonnique paraît contemporaine de la construction de la tour de Kilwinning (1151). La fondation de la Société de la chapelle Sainte-Marie, à Edimbourg, date de 1298. L’œuvre prit une importance qui est attestée parla Juridiction établie en 1424, par Jacques 1er, en faveur de la Confrérie des ouvriers maçons dans le royaume d’Ecosse, et par le patronnai héréditaire, accordé en 1437, par Jacques II, à William Saint-Clair, pour la , prospérité de la confraternité.

Erwin de Steinbach, architecte de la cathédrale de Strasbourg, était le chef d’une association analogue. Elle reçut de Rodolphe de Habsbourg et du pape Nicolas III des privilèges qui furent confirmés plusieurs fois par leurs successeurs. En vertu de ces privilèges, les maçons de la confrérie relevaient directement de Rome, ils étaient affranchis des corvées ei impôts, lois et statuts locaux; ils fixaient eux-mêmes leur salaire et ils étaient protégés contre la concurrence des autres ouvriers. Autour des grandes cathédrales alors encours d’exécution, à Vienne, à Cologne, à Zurich, à Fribourg, se formèrent des loges qui s’accordèrent à reconnaître la supériorité de lu loge de Strasbourg. En 1459, les maîtres de ces loges, qui n’avaient été unies jusqu’alors que par leur origine et par un lien volontaire, s’assemblèrent à Ratisbonne; le 25 avril, elles dressèrent un acte de confraternité qui organisait la confrérie générale des libres-maçons d’Allemagne et la divisait en quatre loges ; Strasbourg, Cologne, Zurich et Vienne, placées :sous la grande maîtrise du chef de la cathédrale de Strasbourg.

Cette constitution fut confirmée par un diplôme de l’empereur Maximilien, donné à Strasbourg en 1498. Les statuts de la confrérie furent renouvelés et imprimés en 1563. Au dix-huitième siècle, on constate encore un exemple de l’exercice incontesté de la juridiction suprême de Strasbourg sur les autres loges.

La vulgarisation de la géométrie, de l’art du trait et des procédés de l’architecture supprimait l’objet technique des initiations maçonniques ; mais la coutume, le respect des traditions, les privilèges et les honneurs attachés à la corporation, la confraternité qu’elle établissait entre ses membres, les avantages résultant du patronage des puissants personnages affiliés à l’association, suffisaient pour conserver l’institution. Ces causes de conservation avaient en Angleterre une importance toute particulière. Dès le commencement du dixième siècle, on voit la grande confrérie d’York présidée par Edwin, frère du roi Athelstan; au temps de leur puissance, les Templiers avaient été ses patrons; en 1327, tous les lords lui sont affiliés; en 1502, Henri VII se déclare protecteur de l’œuvre et tient une loge dans son palais. L’affiliation à la confraternité de membres étrangers à l’art de bâtir, et qu’on appelait maçons-acceptés, devait transformer l’ancienne institution et en faire sortir une institution nouvelle. En s’ouvrant à des membres étrangers, la confraternité des libres-maçons offrait l’asile le plus propice et le mieux abrité, ainsi que les cadres de l’association la plus étendue que pussent alors trouver des hommes voulant s’associer et agir en secret pour réaliser des desseins politiques, philosophiques ou sociaux.

Ce fait se produisit à l’époque de la Révolution d’Angleterre. En 1646, les free-masons de Londres admettent dans leur loge une société formée de sectateurs de la Nouvelle Atlantis de Bacon. La même année, Elias Ashmole se fait recevoir, avec le capitaine Mainwarring, dans la confrérie des maçons à Warrington. Antiquaire distingué, Ashmole a écrit sur l’histoire de l’Ordre de la Jarretière un.livre estimé, et il a légué à l’Université d’Oxford une collection qui est devenue le premier fonds du musée ashmoléen. Epris d’alchimie, il a composé sur cette matière plusieurs traités qu’il publia sous le titre de Mercuriophile anglais. C’était un royaliste ardent, dont Charles II, à la Restauration, récompensa le zèle en lui donnant la charge d’héraut à Windsor. Après avoir combattu pendant quelque temps dans l’armée de Charles 1er, il chercha le moyen de servir et de relever la cause royale, alors vaincue, et de réaliser, en même temps, ses visées philosophiques. Dans ce but, il s’affilia à la confraternité des libres-maçons qui était, plus encore que les autres corporations, ennemie de la révolution et des puritains, et qui s’était déjà ouverte aux utopies de, la Nouvelle Atlantis. Il s’agissait de conserver les formes anciennes et de les adapter à une composition nouvelle et à un objet nouveau de l’association. Cette œuvre difficile fut accomplie avec beaucoup de talent et de succès par Ashmole, composant les rituels des réceptions pour les trois grades fondamentaux :

  • Apprenti,
  • Compagnon,
  • Maître.

Le mythe d’Adonhiram fut reproduit dans la réception des maîtres ; mais il devait rappeler aux initiés le supplice du roi Charles, Dans cette vue et pour sauvegarder les secrets politiques de l’association on créa, bientôt après, les grades supérieurs

  • de Maître-secret,
  • de Maître-parfait,
  • de Maître-élu
  • et de Maître-irlandais.

Un mouvement analogue se produisit à la même époque. dans les confréries écossaises, sous l’influence de leurs protecteurs nobles, fidèles partisans des Stuarts. Néanmoins, pendant cinquante années, ces tentatives paraissent n’avoir produit ni effet appréciable sur la politique, ni extension considérable de l’œuvre maçonnique. Ce résultat peut être attribué à la vigueur de Cromwell, puis à la Restauration qui rendait inutiles les complots royalistes, enfin à la puissance victorieuse de Guillaume et Marie. Le règne de la reine Anne réveilla les espérances jacobites, et, dès 1703, les libres-maçons de Londres admirent ouvertement dans leur loge des personnes étrangères à l’art de bâtir, admission qui se pratiquait plus ou moins fréquemment depuis 1641, mais sous forme exceptionnelle et clandestine. L’avènement de la maison de Hanovre (1714) donna une impulsion nouvelle à ce mouvement. C’est de cet avènement que les historiens maçons font dater la fin des âges obscurs de la franc-maçonnerie.

La franc-maçonnerie anglaise ne devait jamais rompre complètement le nœud qui l’attachait à la confraternité des libres. maçons. Elle y avait pris vie et elle y resta, comme la greffe sur l’arbre dont elle transforme les produits ; niais le développement de cette greffe exigeait une certaine transplantation du tronc. Jusqu’alors le chef d’ordre des loges anglaises avait été la Loge d’York. Ce centre, ce terrain, ne pouvaient convenir à l’œuvre nouvelle. En. février 1717, les quatre loges de Londres forment une assemblée générale; elles adoptent officiellement les trois rituels rédigés par Ashmole; en outre, se déclarant indépendantes d’York, elles fondent la Grande Loge de Londres et lui attribuent le gouvernement de la fraternité. La loge d’York protesta d’abord en se proclamant Grande Loge de toute l’Angleterre; mais elle finit par laisser passer la suprématie de Londres, qui fut acceptée par la plupart des loges anglaises.

En Ecosse, où l’institution de la franc-maçonnerie est également due à la transformation de la vieille confraternité des maçons, une évolution analogue, s’accomplit dix-neuf ans plus tard. Le 30 novembre 1736, jour de de la Saint-André, trente-deux corporations, convoquées dans le but exprès d’organiser l’association sur des baises nouvelle, se. réunissent dans le local de la société de la chapelle Sainte-Marie et se constituent en Grande-Loge de Saint-Jean d’Edintbourg. William Saint-Clair renonce pour lui et pour les siens à la dignité de chef et gouverneur héréditaire des free-masons d’Ecosse. Il est aussitôt élu et installé grand-maître de l’Ordre. Cependant la luge de Kilwinning, qui avait d’antiques prétentions à la dignité de mère-toue, revendiqua sa suprématie ; délivrant des constitutions de loges, en rivalité avec la Grande-Loge d’Edimbeurg, elle organisa une scission qui dura jusqu’en 1807.

L’établissement de la franc-maçonnerie dans les autres pays est due, non à la transformation des anciennes confraternités de maçons, mais à une œuvre de propagation opérée dans l’origine par les loges de l’Angleterre et de l’Ecosse. Cette œuvre se produit peu de temps après la constitution de la Grande Loge de Londres; ses agents sont généralement les partisans des Stuarts. Pour la France nous possédons des preuves nombreuses qui établissent ce point avec évidence. 11 ressort d’ailleurs des faits suivants : les deux premiers grands-maîtres de la franc-maçonnerie françaises furent Lord Derwent-Waters, jacobite ardent, qui fut décapité en Angleterre pour crime de trahison, et, après son départ, le lord comte d’Harnouester ; en dehors des autorités maçonniques constituées, le Prétendant s’arrogeait un pouvoir dispensateur souvent accepté par les loges françaises.

La franc-maçonnerie fut introduite en France par la fondation à Dunkerque (13 octobre 1121) de la loge de l’Amitié et Fraternité, constituée par Jean, duc de Montaigu, grand-maître de la Grande-Loge de Londres. C’est le premier établissement maçonnique qui ait été formé hors des Iles-Britanniques. Le nom de la première loge de Paris est inconnu elle fut fondée en 1725, par lord Derwent-Waters, sir d’Hagutty et Maskeline, tous trois membres de la Grande-Loge de Londres ; elle fut établie rue de la Boucherie, chez Hure, traiteur anglais, à l’instar des loges d’Angleterre qui se tenaient dans les tavernes. Bientôt après, une deuxième loge fut formée par Gouland, lapidaire anglais ; une troisième (7 mai 1729) par Lebreton, sous le titre de Saint-Thomas au Louis d’argent. Cette dénomination était tirée de l’enseigne de l’auberge où l’on se réunissait. Les chroniques maçonniques mentionnent encore en la même année la constitution de deux autres loges ‘sous le titre de Saint-Martin et de Saint-Pierre et Saint-Paul. En 1732, sixième loge ‘chez le traiteur Landelle, rue de Bussy ; elle prit d’abord le nom de cette rue, mais elle s’appela ensuite Loge d’Aumont, parce que le duc d’Aumont s’y était fait affilier. Le 24 décembre 1736, l’assemblée des loges élut grand-maître le comte d’Harnouester, en remplacement de Lord Derwent-Waters, retourné en Angleterre, pour conspirer. Le comte d’Harnouester ayant lui-même quitté la France vers la fin de l’an-fiée 1737, la dignité de grand-maître fut conférée au duc d’Antin.

Jusqu’à cette époque les loges, soumises à la défense de rien écrire, n’ont laissé aucun document qui permette de rendre compte de leurs travaux. On sait seulement que pendant les dix premières années l’affiliation réunit à peine six cents membres, mais que la plupart de ceux-ci appartenaient aux plus hautes classes de la nation.

Cependant, dégagée des éléments étrangers qui l’avaient apportée, et placée sous. l’autorité d’un grand-maître français, la franc-maçonnerie devait bientôt prendre en France un développement conforme à la nature e milieu où elle avait été transplantée et y recevoir un accroissement considérable. Ori essaya alors -de la comprimer par la persécution; Louis XV lui était hostile et menaçait de la Bastille les seigneurs qui accepteraient des dignités dans l’Ordre. En 1736, une ordonnance du Châtelet interdit les réunions; une bulle de Clément XII excommunia les francs-maçons. Cette bulle fut présentée en 1739 au Parlement qui refusa dé l’enregistrer: mais le Châtelet continua jusqu’en 1745 à sévir contre les infractions à son ordonnance, lorsque les délinquants n’étaient point des personnages influents. Après la mort du duc d’Antin, Louis de Bourbon, comte de Clermont, prince du sang, fut élu et solennellement installé grand-maître de l’Ordre (décembre 1743). Cette élection, faite par les loges de Paris, avait été confirmée par les loges de province. En même temps, pour assurer la protection des francs-maçons et organiser le gouvernement de l’ordre, on forma à Paris une grande-loge, composée de personnes de distinction. Cette loge reçut le titre de Grande-Loge anglaise de France, en reconnaissance du bienfait de la maçonnerie reçu de l’Angleterre. En 1756, ce nom fut changé et la loge suprême s’appela simplement Grande-Loge de France.

La longue maîtrise du comte de Clermont est considérée par les francs-maçons orthodoxes comme une époque déplorable de leur histoire. Le comte de Clermont remettait l’exercice du pouvoir qui lui avait été confié à des personnages incapables, et même à des intrigants de bas étage ; parmi ceux-ci, les francs-maçons mentionnent avec mépris un Certain Lacorne, maître à danser. Les griefs reprochés à leur administration sont : l’incapacité et la concussion, la corruption de la discipline, l’encouragement au charlatanisme, l’introduction des rites extravagants la multiplication ridicule des grades qui devinrent aussi hauts que nombreux, l’admission du Souverain conseil des empereurs d’Orient et d’Occident, souverains princes-maçons, substituts généraux de l’Art royal, grands officiers et surveillants de la grande et souveraine loge de Saint-Jean de Jérusalem, l’invasion de ce qu’on appelle en langage maçonnique l’écossisme et les systèmes templiers. En réalité, le désordre devint si grand que la franc-maçonnerie se partagea en deux camps, tellement acharnés l’un contre l’autre que les frères finirent par se livrer à des actes de violence, en la grande fête de l’ordre (4 février 1767). Par mesure de police, l’autorité civile ordonna à la Grande-Loge de cesser ses assemblées.

La suspension des travaux de la Grande-Loge dura plus de quatre ans, jusqu’à la mort du comte de Clermont (15 juin 1771). Le rétablissement de la paix fut réparé par l’élection à la dignité de grand-maître du duc de Chartres, qui fut plus tard Philippe-Egalité. Cette élection avait été faite par l’un des partis rivaux, mais elle fut

approuvée par le duc de Luxembourg à qui le grand-maître décédé avait confié la charge d’administrateur général de l’Ordre, et confirmée enfin par la majorité des loges. L’acte d’acceptation du duc de Chartres est un monument curieux du style et des conceptions de la franc-maçonnerie à cette époque :

« L’an de la Grande Lumière 1772, 3e jour de la lune de Jiar, 5e jour du 2e mois de l’an maçonnique 5772, et de la naissance du Messie, 5e jour d’avril 1772, en vertu de la proclamation faite en la Grande-Loge assemblée, le 24e jour du 4e mois de l’an maçonnique 5771, du très-haut, très-puissant et très-excellent prince S. A. S. Louis-Philippe-Joseph d’Orléans, clac de Chartres, prince du sang, pour Grand-Maître de tontes les loges régulières de France, et celle du Souverain-Conseil des empereurs d’Orient et d’Occident, Sublime-Mère Loge écossaise, du 26e de la lune d’Elul, 1771, pour souverain G. M. de tous les conseils, chapitres et loges écossaises du Grand-Globe de France, office que ladite A. S. a bien voulu accepter pour l’amour de l’Art Royal, et afin de concentrer toutes les.opérations maçonniques sous une seule autorité. En foi de quoi ladite A. S. a signé le procès-verbal d’acceptation. Signé: Louis-Philippe-Joseph d’Orléans. »

A la notification de cette acceptation l’administrateur général répond en ces termes, par un acte daté de Son Orient:

« Nous Anne-Charles-Sigismond de Montmorency-Luxembourg, duc de Luxembourg et de Châtillon, pair et premier baron chrétien de France, revêtu de la fonction la plus brillante, celle d’initier à nos mystères le très-respectable et très-illustre frère Louis-Philippe d’Orléans, duc de Chartres… Certifions avoir reçu… »

Les mesures de pacification inaugurées par l’élection du duc de Chartres, aboutirent, après de longues négociations, à la suppression de la Grande-Loge de France, qui fut remplacée par-la Grande-Loge nationale, et à l’établissement du Grand Orient de France (24 décembre 1772). Procédant sans retard à la réorganisation de la franc-maçonnerie, le Grand Orient lui donna une constitution nouvelle, fondée en grande partie sur les principes de l’élection et de la représentation. Cette constitution a été édictée sous le titre de Statuts de l’ordre royal de la franc-maçonnerie en France. Elle a été modifiée plusieurs fois en ses détails, mais elle est restée la base du système qui régit encore l’Ordre dans notre pays.

Pendant que ces faits se produisaient en France, la franc-maçonnerie était introduite chez d’autres nations. Indiquer la date de son établissement dans les pays qui l’ont reçue est le plus simple moyen de faire connaître la vitesse et l’étendue de sa propagation :

  • 1721 : France, Canada;
  • 1725 : Autriche ;
  • 1726 : Espagne;
  • 1727 : Portugal ;
  • 1728 : Bengale ;
  • 1729 : Irlande ;
  • 1730 : Suède, Hollande, Malte, Savannah en Géorgie ;
  • 1731 : Russie ;
  • 1732 : Hanovre ;
  • 1733 : Italie centrale , Boston ;
  • 1734 : Philadelphie ;
  • 1735 : Naples ;
  • 1736 : Suisse;
  • 1737 : duché de Bade, Bavière, Hambourg, Prusse, Saxe, île de Sardaigne ;
  • 1738 : Turquie, Pologne ;
  • 1739 : Piémont, Savoie ;
  • 1740 : Belgique;
  • 1742 : Danemarck;
  • 1743 : île de la Jamaïque;
  • 1744 : Bohême, Hongrie, Brunswick ;
  • 1749 : île de Saint-Domingue ;
  • 1770 : île de la Guadeloupe ;
  • 1778 : île de France ;
  • 1779 : Madras ;
  • 1780 : Wurtemberg, Hesse ;
  • 1783 : île de la Martinique ;
  • 1800 : Australie ;
  • 1810 : Egypte;
  • 1811 : Westphalie, îles Ioniennes ;
  • 1820 : Mexique, Bombay, Pondichéry ;
  • 1821 : île Bourbon ;
  • 1823 : Brésil ;
  • 1832 : Algérie;
  • 1836 : Colombie;
  • 1842 : Perse ;
  • 1843 : îles Marquises.

II. ORGANISATION

Nous allons essayer de décrire, aussi exactement que le permettent les limites assignées à cet article, l’organisme de la franc-maçonnerie, ou, pour parler le langage de ces lieux, essayer de décrire les grands contours de l’édifice que la maçonnerie prétend construire, les principales pièces de sa distribution intérieure, leur décoration et leur usage. Pour assurer la fidélité de cette exposition nous en avons pris tous les éléments parmi les matériaux taillés, mais très-épars, sur les chantiers maçonniques. Tout ce. qui suit est emprunté aux rituels, non-seulement pour le fond, mais pour la forme, aussi importante en ces détails que le fond même. Ce qui constitue notre travail propre, c’est l’assemblage des matériaux que nous avons disposés suivant un ordre dont nous avons taché de faire une mosaïque, un dessin, présentant une image saisissable et quelque peu ressemblante.

La maçonnerie élève des. temples à la vertu et creuse des cachots pour le vice. Son œuvre consiste dans l’étude des sciences et la pratique des vertus. Par ses principes et sa morale sublimes, elle sert à épurer les mœurs de ses adeptes et à les rendre utiles à l’Etat et à l’humanité, leur révélant la Lumière, qui est la connaissance et l’emblème de toutes les vertus et le symbole du Grand-Architecte de l’univers.

Le maçon est un homme libre, fidèle aux lois et l’ami des rois et des bergers, lorsqu’ils sont vertueux. Dès son apprentissage, il doit se proposer de vaincre ses passions, de soumettre sa volonté et de faire des progrès dans la maçonnerie. Sa tache principale est de remplir les devoirs de l’état dans lequel la Providence l’a placé, de fuir le vice et de pratiquer la vertu. Les lois de la maçonnerie lui signalent certains vices qu’il doit s’appliquer à éviter :

  • l’envie,
  • la calomnie
  • et l’intempérance;

elles lui recommandent certaines vertus spéciales :

  • le silence,
  • la prudence
  • et la charité.

La solidarité qui unit les maçons est rattachée par un lien touchant au mythe d’Adonhiram. Après la mort du sublime maître, les maçons prirent soin de sa mère, qui était veuve, et dont ils se dirent les enfants, Adonhiram les ayant toujours regardés comme ses frères. Lorsqu’un maçon est en péril, il fait le signe de secours, en disant : A moi ! les enfants de la veuve ! Un maçon doit toujours voler au secours de ses frères, fussent-ils aux extrémités de la terre.

Le Plan idéal de l’édifice maçonnique, c’est la Loge immense, située à l’orient de la vallée de Josaphat, dans un lieu où règnent la paix, la vérité et l’union. Sa forme est celle d’un carré long dont la longueur s’étend de l’orient à l’occident, la largeur du midi au septentrion. Sa hauteur comprend des coudées sans nombre ; sa profondeur pénètre de la surface de la terre au centre. Elle est couverte d’un dôme céleste, parsemé d’étoiles, et elle est soutenue par deux piliers nominés sagesse et force : sagesse pour inventer et force pour soutenir.

La loge des compagnons possède six bijoux, trois mobiles et trois immobiles. Les trois bijoux mobiles, qui passent d’un frère à l’autre, sont :

  • l’équerre, qui sert à former des carrés parfaits ;
  • le niveau à égaliser les superficies
  • et la perpendiculaire, à élever dés édifices droits sur leur base.

L’équerre enseigne au maçon que toutes ses actions doivent être réglées sur l’équité ; le niveau, que tous les hommes sont égaux, et qu’il doit régner une parfaite union entre les frères. La perpendiculaire démontre la stabilité de l’Ordre, élevé sur les vertus. Les trois bijoux immobiles sont:

  • la pierre brute, qui sert aux apprentis pour travailler ;
  • la pierre cubique, aux compagnons pour aiguiser leurs outils,
  • et la planche à tracer, aux maîtres pour former leurs dessins.

La pierre brute est l’emblème de l’âme, susceptible de bonnes ou de mauvaises impressions. La pierre cubique doit rappeler que ce n’est qu’en veillant sur soi-même qu’on peut se préserver des vices. La planche à tracer représente l’effet salutaire des bons exemples. Trois meubles précieux sont renfermés dans la loge des maîtres. Ces meubles sont :

  • l’Évangile,
  • le compas
  • et le maillet.

L’Évangile, démontre la vérité ; le compas, la justice. Si l’un des frères est perdu, on doit toujours le retrouver entre l’équerre et le compas, parce que ces deux instruments symbolisent la sagesse et la justice, et qu’un maçon ne doit jamais s’en écarter. Le maillet, dont se servent les trois premiers officiers de la loge pour maintenir l’ordre, rappelle aux maçons qu’ils doivent toujours être dociles aux leçons de la sagesse. Il leur fait entendre sans cesse, que de même que la matière rend des sons lorsqu’on la heurte, à plus forte raison l’homme, à qui Dieu a donné la faculté de connaître et de juger, doit-il être sensible au cri de la vertu et rendre hommage au Créateur. Parmi les objets symboliques, il faut classer encore les trois ornements du livre des compagnons, savoir :

  • le pavé mosaïque, qui représente le seuil du grand portique de Salomon ;
  • la houppe dentelée, les ornements extérieurs du temple,
  • et l’étoile flamboyante, le centre d’où part la vraie lumière:

Le pavé mosaïque, formé de diverses pierres, jointes ensemble par le ciment, marque l’union étroite qui doit régner entre les maçons, liés par la vertu. La houppe dentelée est l’emblème de l’ornement extérieur d’une loge, parée par les murs des frères qui la composent. Enfin, l’étoile flamboyante est le symbole du soleil de l’univers.

Tout atelier comprend nécessairement un vénérable et deux surveillants. Le soleil éclaire les ouvriers pendant le jour ; la lune pendant la nuit, et le vénérable, en tout temps, dans sa loge. Il y siège à l’orient, vêtu d’or et d’azur, parce qu’un maçon doit conserver la sagesse au milieu des grandeurs ; c’est lui qui ouvre la loge et règle les travaux. Les surveillants sont placés à l’occident ; ce sont eux qui ferment la loge.

Ils sont chargés spécialement du maintien de l’ordre. A ces trois officiers, la plupart des loges ont adjoint

  • un secrétaire,
  • un trésorier,
  • un orateur,
  • un maître des cérémonies,
  • un aumônier-hospitalier,
  • quatre experts
  • et un frère terrible.

Les titres du secrétaire, du trésorier, de l’orateur, indiquent suffisamment la nature de leurs fonctions. Le maître des cérémonies introduit les frères visiteurs; il règle les dispositions des réceptions et des fêtes, ainsi que le menu des banquets qui tiennent une place si importante dans le cérémonial maçonnique. L’aumônier hospitalier est ordinairement placé au milieu de l’endroit désigné sous le nom de colonne du midi tenant à la main une vaste bourse en velours cramoisi, ornée de paillettes et d’emblèmes. Il reçoit les aumônes des frères et il les distribue aux malheureux, sans devoir-de comptes à personne. L’examen et l’introduction des récipiendaires sont confiés aux experts. Enfin, le frère terrible; est chargé de la partie la plus redoutable ou la plus menaçante des épreuves.

Les grades fondamentaux de la franc-maçonnerie, les seuls qu’estiment les maçons orthodoxes, sont les grades d’apprenti, de compagnon et de-maître. L’apprenti porte simplement le tablier blanc uni, symbole du travail. Sa blancheur démontre la candeur des mœurs maçonniques et l’égalité qui doit régner entre les maçons. Au jour de sa réception. l’apprenti reçoit deux paires de gants blancs ; gants d’hommes et gants de femmes ; blancs, parce que le maçon ne doit jamais tremper ses mains dans aucune œuvre d’iniquité. Les gants de femme rappellent au récipiendaire qu’on doit chérir sa femme et qu’on ne peut l’oublier un seul instant sans être injuste. Il est introduit, les yeux-bandés, afin qu’il sente combien l’ignorance est préjudiciable aux hommes. En cet état, les experts lui font faire trois voyages dans la loge, afin qu’il comprenne que ce n’est point du premier pas que l’on parvient à la vertu. Pendant cette marche aveugle il doit chercher la lumière.

Enfin, il prête serment,

  • le soulier gauche en pantoufle, parce que le maçon doit être humble,
  • le genou nu sur l’équerre,
  • la main droite sur l’Évangile ;
  • avec la main gauche il tient un compas demi-ouvert sur sa poitrine nue, parce que le cœur du maçon doit toujours être juste et à découvert.

La place de l’apprenti dans la loge est au septentrion, parce que c’est la partie la moins éclairée, et qu’un apprenti, qui n’a reçu qu’une faible lumière, n’est pas en état de supporter un plus grand jour. Il est payé près de la colonne J, dont le nom (Jachim) désigne la sagesse qui est en Dieu. Les insignes du compagnon sont

  • le tablier blanc ;
  • compas,
  • équerre,
  • maillet,
  • brodés sur le fond.

Il est placé au midi pour recevoir les ordres des maîtres et il est payé- près la colonne B, dans le nom (Booz) désigne la force gui est en Dieu. Les insignes des maîtres sont le tablier bleu céleste; compas, équerre, branche d’acacia, or; grand cordon bleu, orné des mêmes attributs. Leur nom est Gabaon, tiré du lieu où les Israélites déposèrent l’arche. Ce titre signifie que le cœur d’un maçon doit être assez pur pour devenir un temple agréable à Dieu.

Aux grades fondamentaux les entreprises qui ont emprunté le nom de la franc-maçonnerie, ont ajouté à diverses époques un grand nombre de hauts grades, avec des titres bizarres ou pompeux, des emblèmes et des initiations mélodramatiques, produits d’une érudition très-fantaisiste et parfois d’un charlatanisme vraiment transcendant. On en compte plus de quatre-vingt-dix. Le Grand Orient, qui cependant s’efforce de rassembler dans son obédience tous les rites et toutes les combinaisons qui se réclament de la franc-maçonnerie, n’a consenti à admettre que trente-deux de ces grades : échelle suffisamment encourageante pour les ascensions de la vanité. Les titres de la plupart des hauts grades suffisent pour dénoncer les tendances de ceux qui les ont inventés et l’esprit de ceux qui les convoitent :

  • Maître parfait,
  • Maître illustre,
  • Maître Coën,
  • Puissant maître Irlandais,
  • Quatre fois respectable maître Ecossais de Saint-André,
  • Sublime Ecossais,
  • Grand Maître architecte,
  • Grand élu,
  • Chevalier du Temple,
  • Chevalier d’Orient et d’Occident,
  • Chevalier Kasdosh,
  • Chevalier de l’Epée,
  • Chevalier de la Gerbe d’or,
  • Chevalier de l’Aigle noir,
  • Chevalier du Pélican,
  • Chevalier de la Toison d’or,
  • Chevalier des Argonautes,
  • Chevalier du Phénix,
  • Chevalier de l’Iris,
  • Chevalier de la Clef d’or,
  • Chevalier de l’Ancre ou de l’Espérance,
  • Chevalier de Saint-Michel,
  • Chevalier du Saint Sépulcre,
  • Chevalier du Serpent d’airain,
  • Chevalier Royale-Arche,
  • Chevalier Prussien ou Noachite,
  • Sublime Chevalier illustre,
  • Chevalier du Soleil, Prince adepte,
  • Commandeur d’Orient,
  • Grand Commandeur de l’Aigle blanc et noir,
  • Noachite,
  • Souverain maçon d’Hérédom,
  • Sublime philosophe,
  • Sublime maître de l’Anneau lumineux,
  • Rose-Croix de la Tour,
  • Prince Rose-Croix,
  • Prince du Liban,
  • Prince de Jérusalem,
  • Souverain prince du Royal Secret,
  • Elu illustre,
  • Chef des douze tribus,
  • Grand Pontife,
  • Grand-Maître de la Lumière.

Presque toutes les loges françaises sont placées sous l’autorité suprême du Grand-Orient. Le Grand Orient reconnaît en principe tous les rites mais il ne pratique que

  • le rit Français,
  • le rit d’Heredoin,
  • le rit Ecossais ancien. et accepté,
  • le rit Philosophique, le rit de Kilwinning,
  • le rit du Régime rectifié.

Le Grand-Maître de l’Ordre est ordinairement un haut personnage agréé par le gouvernement existant ; il est assisté par deux Grands-maîtres adjoints. Au-dessous d’eux, sont les Grands dignitaires et les Officiers d’honneur; auprès d’eux, les Représentants des puissances maçonniques étrangères. Les spécialités de l’administration sont confiées au Conseil de l’ordre, au Collège des rites et, en sous-ordre, à des commissions permanentes.

En concurrence avec le Grand Orient, deux autres autorités suprêmes se partagent le gouvernement de quelques loges :

1° LE SUPRÊME CONSEIL pour la France da 33° degré. Il a été formé en 1804 et constitué définitivement en 1814. Le Suprême Conseil ne pratique que le rit Écossais ancien et- accepté. Son chef prend le titre de Puissant Souverain, grand commandeur d e l’ordre, maître acl vitam.

2° La PUISSANCE SUPRÊME de Mysraïm, rit Égyptien, produit vers 1814.

III. ACTION

La puissance d’action de la franc-maçonnerie est toujours restée beaucoup au-dessous de ce qu’on suppose devoir résulter de l’étendue presque universelle de son domaine, du nombre et de l’état social de ses adeptes.Il est facile d’expliquer ce fait. A toute institution qui aspire à exercer une action puissante et permanente sur les peuples, il faut une place au soleil, une pensée suivie, un travail quotidien, une œuvre continue et un système : religieux, politique ou social. La franc-maçonnerie ne possède rien de tout cela. Elle vit en loges, et n’y pense et n’y travaille guère. Son œuvre n’occupe qu’une partie très-petite et très-futile du temps, de la pensée et de l’activité de ses membres, même de ses chefs. C’est un vaste appareil, composé de pièces hétérogènes, sans ressort et sans moteur constants; quelque chose de superficiel, une sorte de réseau plus ou moins fastueux, destiné à être adapté, par superposition, aux systèmes religieux, politiques et sociaux des peuples sur lesquels il s’étend. En sa meilleure substance on ne trouve guère qu’une aspiration théo-philanthropique, enveloppée sous un symbolisme ingénieux, mais suranné ; une société d’encouragement mutuel à l’étude et à vertu ; un pacte de tolérance et de solidarité ; en son organisation, un cadre et un voile un cadre qui peut contenir successivement des choses très-diverses et être placé dans des lieux très dissemblables; un voile qui peut abriter en certains temps et en certains lieux des entreprises très-différentes de l’œuvre des autres temps et des autres lieux. Dans de pareilles conditions une institution ne peut ni faire ni diriger les événements et l’opinion; elle les suit et les reflète.

Cependant comme la franc-maçonnerie est un corps extra-gouvernemental et extra-social, elle incline naturellement vers les minorités et les oppositions, lorsque celles-ci ne lui sont point hostiles, par principe. Dans les pays catholiques elle sert de centre de ralliement aux résistances contre la domination cléricale. Sous les gouvernements absolus ou réactionnaires elle se fait libérale et progressiste, autant que le permet le tempérament assez épicurien de la plupart de ses membres. Faible et presque insensible chez les grandes nations et dans les temps calmes, son influence s’est montrée quelquefois importante dans les temps agités ou chez les petites nations ; parce que l’agitation qui se faisait autour des loges communiquait au dedans un mouvement à la force que toute association recèle et que, concentrée dans un espace restreint, l’action associée devient plus homogène, plus facile. et plus énergique.

En 1775, sous la maîtrise du duc de Chartres, le Grand Orient de France autorisa les loges d’adoption qui admettent les femmes. La duchesse de Bourbon fut nommée Grand-Maître de ces loges; ce qui a fait écrire par plusieurs historiens qu’elle a été grand-maître de l’Ordre. Ouverte à la famille, la franc-maçonnerie, fondamentalement déiste, pourrait devenir l’église de la religion naturelle. Des efforts ont été faits en ce sens, à diverses époques. Il se célèbre encore de temps en temps non-seulement des enterrements, mais des mariages et des baptêmes maçonniques. Ces pratiques n’ont produit, jusqu’à ce jour, aucun résultat appréciable au dehors.

E. VOLLET.

La franc-maçonnerie est-elle une institution religieuse?

par WAYNE Jackson

Si toutes les organisations religieuses sont approuvées de Dieu, pouvoir s’identifier alors au plus grand nombre d’entre elles, devrait être l’idéal pour Dieu. Par contre, si le Seigneur honore seulement un organisme rédempteur – l’église qu’il a planifiée, et pour laquelle son Fils est mort (Actes 20:28) – il est alors logique que l’affiliation à tout système religieux humainement conçu, soit opposée à la volonté de Dieu.

Parfois, on nous interroge sur la nature de la franc-maçonnerie (la loge maçonnique). Cette institution est-elle simplement une organisation fraternelle innocente, qu’un chrétien pourrait joindre impunément? Ou bien est-t-elle issue d’une nature religieuse?

Il y en a même parmi les chrétiens – qui soutiennent qu’il n’y a rien d’intrinsèquement mauvais dans la Loge Maçonnique.

N’importe qui, étudiant soigneusement la franc-maçonnerie, découvrira, par une enquête approfondie, que cette institution est très religieuse. Les témoignages suivants émanant des autorités maçonniques compétentes apporteront suffisament de preuves du caractère religieux de cette soit-disant «société secrète».

Témoignage maçonnique:

Dr. Albert G. Mackey était peut-être l’autorité la plus reconnue sur la franc-maçonnerie de tout temps. Son encyclopédie monumentale de la franc-maçonnerie est une œuvre standard chez les maçons. De ce volume, nous citons:

«Je ne suis pas disposé à céder, sur le caractère religieux de la franc-maçonnerie, autant que l’ont fait des frères plus timides. Bien au contraire, je soutiens, sans aucune sorte d’hésitation, que la franc-maçonnerie est, dans tous les sens du mot, sauf un, et qu’elle est la moins philosophique, une institution éminemment religieuse – qu’elle n’est redevable qu’à l’élément religieux qu’elle contient pour son origine et pour sa perténuité, et que sans cet élément religieux, elle ne serait guère digne d’être cultivée par les sages et les bons « (1874, p.640).

Charles Albert Snodgrass, un maçon du 32 defré, a écrit:

«Peu de maçons, s’il en existe, quel que soit leur rang ou leur rang, ont toujours beaucoup appris de sa philosophie profonde, de sa signification religieuse ou de sa foi, ou de ses vérités scientifiques et spirituelles» (Lumière du Sanctuaire de l’Arche Royale, p. ix).

M. Snodgrass a en outre affirmé que la franc-maçonnerie est «une confrérie enseignant une foi spirituelle par l’allégorie, et la science morale par des symboles» (p. « Son but est d’inculquer la révérence due au Dieu Tout-Puissant et la véritable fraternité parmi les hommes » (p.162).

Ces citations parlent avec éloquence. Une autre autorité en la matière est encore plus explicite.

« Nous sommes donc inévitablement conduits à la conclusion que la maçonnerie n’est pas d’origine humaine, mais d’origine divine … Maintenant, mes frères, réalisons que Dieu est l’auteur de notre grande et glorieuse institution, que ses vérités divines étaient révélé par Lui aux premiers représentants de notre race – que ces principes donnés par Dieu ont été adoptés et pratiqués dans tous les âges du monde, et que la maçonnerie est infinie, éternelle et spirituelle, et que pour être des Maçons en œuvres et en vérité, l’esprit de la maçonnerie doit demeurer en nous et dominer sur nos vies »(Moniteur Taylor-Hamilton de la Maçonnerie symbolique, pp 14, 20).

Un numéro du magazine « Le Nouvel Age (The New Age) », le journal officiel de Scottish Rite Masons, affirme que les Maçons …

« apprennent à ériger un Temple plus durable que le granit ou le marbre – un Temple composé de pierres vivantes, un bâtiment spirituel, une maison non faite avec de mains d’hommes, Eternel et dans les Cieux » (avril 1953, p.228).

Une comparaison de cette citation avec 2 Corinthiens 5:1 et 1 Pierre 2:5 révélera que l’auteur maçonnique a tiré ses descriptions de la Bible.

Des citations comme celles-ci pourraient être multipliées maintes fois. Mais celles-ci sont certainement suffisantes, pour établir clairement que les principaux érudits de la foi maçonnique considèrent leur système comme une religion, et personne de bien informé ne peut le nier.

Symbolisme maçonnique

Même sans les confessions précédentes des autorités maçonniques, une considération des divers symboles formant le tissu de la maçonnerie révélerait l’essence religieuse de ce système.

Le chef d’une loge locale est dénommé le «maître adorateur» ( cela contraste avec Matthieu 23:8-10), et, parmi les autres officiers, il y a le Diacre principal et le Diacre junior. Parmi les Maçons « chrétiens », le Vénérable Maître est un symbole du Rédempteur, Jésus-Christ (Snodgrass, p.47).

Il y a 33 degrés en maçonnerie, en commençant par l’Apprenti Entré et culminant avec le Souverain Grand Inspecteur général. Les trois premiers degrés sont connus sous le nom de Blue Lodge Masonry. Ces trois degrés sont très importants car, comme l’exprime Snodgrass, c’est «là où nous avons vu la lumière pour la première fois» (page 40).

Pouvez-vous imaginer un homme ayant été chrétien pendant vingt ans, rejoigne la loge maçonnique et confesse qu’ici

«il a vu la lumière pour la prenmière fois»?

Comment une telle confession pourrait-elle refléter le verset Colossiens 1:13 ?

Quand le maçon atteint le degré d’Apprenti Entré, on dit qu’il est passé « des ténèbres à la lumière ». En recevant le second degré, il est dit qu’il est venu de l’ignorance dans la connaissance (Tennessee Craftsman, p.38£)

Encore une fois, nous demandons comment un enfant de Dieu peut-il participer à une telle moquerie des Écritures?

Le troisième degré de la franc-maçonnerie, connu sous le nom de Maître Maçon, est basé sur le meurtre présumé de Hiram Abiff, un citoyen de l’ancienne Phénicie, un contemporain du roi Salomon d’Israël.

Selon l’Ancien Testament, le roi de Tyr a envoyé Hiram pour aider Salomon dans la construction du temple. La tradition maçonnique allègue que Salomon, le roi de Tyr, et Hiram ont signé un accord solennel pour ne jamais révéler la « parole » secrète du mystérieux Maître (mot de passe), jusqu’à ce que le temple soit achevé. Ce mot était censé être le vrai nom de Dieu!

L’histoire maçonnique

…continue ainsi: Un jour, avant l’achèvement du temple, Hiram a été attaqué par trois fripons qui ont exigé de connaître la parole cachée. Quand il a refusé de la leur dire, Hiram a été assassiné. Dans la cérémonie maçonnique, le Vénérable Maître, jouant le rôle de Salomon, ressuscitera Hiram (joué par le candidat) d’entre les morts, en utilisant une poignée de mains secrète désignée comme « la forte proignée de la patte du lion », et lui administrera le « Cinq points de communion ».

Mais ce mythe maçonnique contredit l’authentique récit biblique. Dans l’Ancien Testament, il est clair que Hiram a achevé l’ouvrage du temple dont il était chargé (voir 1 Rois 7:40, 2 Chroniques 4:11). Il n’a pas été tué avant – comme le raconte la légende maçonnique .

La chambre de la loge maçonnique est généralement située à l’étage supérieur, car les hauts lieux sont sacrés et particulièrement appropriés à des fins religieuses (Tennessee Craftsman, p.19). La loge est censée représenter l’univers tandis que la couverture de la loge symbolise le ciel, « où tous les bons maçons espèrent enfin arriver » ( Tennessee Craftsman, p.21) – y compris les maçons juifs, les maçons musulmans, etc. Comment est-ce qu’un chrétien pourraient s’associé à une telle erreur?

Le symbole maçonnique, contenant l’équerre, le compas et la lettre «G», est un autre exemple du symbolisme religieux de la franc-maçonnerie. Le compas signifie «foi» et l’équerre «raison» (Snodgrass, p.28). Le « G » est synonyme de géométrie; en fin de compte, il s’agit d’une référence au « Grand Géométricien de l’univers » (Mackey, page 302), à savoir, Dieu.

Référence des Écritures citées:

Actes 20:28; 1 Corinthiens 5: 1; 1 Pierre 2: 5; Matthieu 23: 8-10; Colossiens 1:13; 1 Rois 7:40; 2 Chroniques 4: 11
Article de Jackson, Wayne. « Is Freemasonry a Religious Institution? » ChristianCourier.com. Access date: March 19, 2018.  Traduction Vigi-Sectes https://www.christiancourier.com/articles/755-is-freemasonry-a-religious-institution

Lumières sur le « Hall des Francs-maçons »

Dans son « Message1 de Nouvel An du Grand Maître – 2012 », Jean-Michel Mascherpa, Grand Maître de la « Grande Loge Suisse Alpina » annonce :

Deux phrases de nos rituels m’ont souvent interpellé :
« celui qui est dans les ténèbres, voulant se diriger lui-même sans guide, s’égare et se perd » ou encore « Comment pourrions-nous savoir où aller si nous ne savons pas d’où nous venons ?».

Nous acquiescerons volontiers la pertinence de ces déclarations, mais nous les préciserons avec les apports de la Bible 2, qui seule nous relate l’histoire de l’humanité et de sa relation avec son Créateur.

Nous ferons dans cet article une courte excursion à Jérusalem pour visiter le « Hall des francs-maçons » dans une « carrière de Salomon » ; le roi Salomon étant, selon eux, le premier franc-maçon biblique3. Nous aborderons aussi le sujet de la pierre dans la franc-maçonnerie sous l’éclairage de l’Ancien et du Nouveau Testament; la pierre pouvant être un symbole religieux ou mystique qui a fasciné bien des auteurs4.

Lumières sur le « Hall des Francs-maçons »

Hall dit des francs-maçons

 

Il y a à Jérusalem, sous la vieille ville, un réseau de caves de 9000 m2, nommées «Les carrières de Salomon »5  dont l’entrée est proche de la porte de Damas. Ce réseau souterrain fut découvert par hasard en 1854 par le bibliste américain Dr. James Turner Barclay6 alors qu’il se promenait avec son fils et son chien en dehors des murs de la vieille ville. En 1867, l’archéologue Sir Charles Warren7 a introduit l’idée que des francs-maçons s’y réunissaient. Warren était membre d’une loge maçonnique ayant pour « patron » le Roi Salomon. Il nomma l’un de ces halls «le hall des francs-maçons». On trouve dans ce hall l’enseigne suivante (en anglais):

Les membres des sociétés franc-maçonnes font partie des nombreux touristes européens et des visiteurs venant voir la cave de Sédécias après sa redécouverte en hiver 1854. Les francs-maçons considèrent Salomon comme le premier franc-maçon biblique, et puisque cette cave était communément reconnue comme la carrière utilisée par Salomon pour la construction du premier temple, ils ont tenu des cérémonies traditionnelles, au siècle dernier, dans la pièce principale de la cave.

  • Salomon, communément regardé comme le plus grand des bâtisseurs de la Bible, a-t-il utilisé ce hall comme « atelier / ou salle de discussion » ?
  • Sa sagesse vint-elle au contact d’autres sages et érudits ?
  • Était-il un Grand Maître initié et initiant dans les secrets de la franc-maçonnerie ?
  • L’Humanité est-elle un temple symbolique en construction, fait d’hommes et de femmes, polis et travaillés comme le furent les pierres des carrières de Salomon ?

Autant de questions auquel cet article tentera de répondre.

Franc-Maçonnerie et culture judéo-chrétienne

On trouve dans la franc-maçonnerie des traces de l’héritage judéo-chrétien, par exemple :

Les Francs-Maçons tirent leurs traditions des bâtisseurs médiévaux qui se sont organisés en confréries pour protéger et transmettre leur savoir. Cette connaissance leur permettait de construire les grandes cathédrales en l’honneur de l’Etre supérieur. Les Francs-Maçons se considèrent comme des bâtisseurs modernes d’un temple symbolique. Ils construisent le temple de l’humanité et de la tolérance. Ils se réunissent régulièrement dans leurs loges et s’encouragent ainsi mutuellement.

[brochure de la Grande Loge Suisse Alpina, « La Fraternité »] Hans Bühler – Franc-Maçon

  • Le vocabulaire : Grand maître, frère, fraternité, temple
  • des personnages communs : Salomon, Hiram (artisan du premier temple)
  • Le symbolisme maçonnique qui nous rappelle le symbolisme biblique, dans les instruments du temple, les mémoriaux.
  • La volonté de faire des bonnes œuvres, la notion de pierre brute et de pierre taillée.

D’ailleurs, aux États-Unis particulièrement , on rencontre des pasteurs  protestants francs-maçons ; mais peut-on réellement être franc-maçon et chrétien, comme le pensent les maçons ?

Avant d’aborder le sujet de cette carrière, considérons un des symboles les plus importants de la FM : La pierre.8

La pierre : brute ou taillée ?

Pierres taillées

 

Ci-dessous, on distingue une pierre brute et une pierre taillée devant le pupitre du « Vénérable Maître » d’une loge italienne.

Avant d’avoir la possibilité de s’investir vraiment dans cette noble tâche qu’est la construction du temple de l’humanité, il est urgent de commencer par travailler sur soi. Quelle noble cause que de vouloir construire le Temple de l’Humanité, mais n’est-il pas plus sage  de commencer par construire son propre temple intérieur, son être, sa personnalité. Et cela passe bien évidemment par la taille de la pierre brute, travail suggéré si fortement par l’initiation. 9

En clair il faut travailler sur soi avant de s’occuper de plus grands projets.

Considérons maintenant l’enseignement biblique relatif aux pierres taillées ou non taillées. Commençons pas l’Ancien Testament :

Voici l’ordre donné par Dieu à Moïse à la sortie du pays d’Égypte :

Si tu me construis un autel de pierre, tu ne le feras pas en pierres taillées, car en passant ton ciseau sur la pierre, tu la rendrais profane. (Exode 20:23-24 ; voir De 27:5-6 ; Josué 8:31)

Pourquoi Dieu nous refuserait-il une si noble intention que de tailler la pierre ? Ce commandement est expliqué clairement :, travailler la pierre la rendrait profane ! En clair, à ce moment précis, Dieu refuse l’œuvre de l’homme.

L’homme est pécheur par nature et il ne peut s’approcher de Dieu par ses œuvres quelles qu’elles soient.

... car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière. (Genèse 3:19)

Nous devons d’abord reconnaître notre nature déchue afin de pouvoir reconnaître Sa nature divine. Ces autels – lieux d’adoration – étaient des institutions temporaires. Par contre, plus tard, lorsque Salomon bâtit le temple, les pierres extraites de la carrière furent taillées :

Les ouvriers de Salomon, ceux de Hiram, et les Guibliens, les taillèrent, …on se servit de pierres toutes taillées, et ni marteau, ni hache, ni aucun instrument de fer, ne furent entendus dans la maison pendant qu’on la construisait. (1 Roi 5:18 ; 6:7)

Le temple fut construit pour que Dieu vienne habiter parmi son peuple, alors seulement, les pierres furent taillées ! Ce taillage de pierres semble en contradiction avec le commandement donné environ 480 années avant. La signification de ces deux événements est révélée dans la nouvelle alliance, … L’homme ne peut s’approcher de Dieu au prix de son travail, ni s’élever vers Lui par des initiations. Seule la grâce de Christ, qui est venu et s’est donné lui-même pour nous, nous permet d’entrer en relation avec Dieu. Seule l’acceptation de Jésus Christ comme Sauveur nous transforme (Jean 1:12) ; seul le baptême du Saint- Esprit nous constitue en un seul corps, en une maison spirituelle.

Nous avons tous été baptisés d’un seul Esprit pour être un seul corps;(1 Co 12.13) et vous-mêmes, comme des pierres vivantes, êtes édifiés en une maison spirituelle … (1Pierre 2:5 DBY)

La lettre de Paul aux Éphésiens (2:8-10) révèle que le pardon de Dieu ne se gagne pas. Le Salut que Dieu nous offre est un cadeau. Les œuvres ne sont que la conséquence d’un salut gratuit et accepté par la foi.

En effet, c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est pas par les œuvres, afin que personne ne puisse se vanter. En réalité, c’est lui qui nous a faits; nous avons été créés en Jésus-Christ pour des œuvres bonnes que Dieu a préparées d’avance afin que nous les pratiquions.

Le christianisme, dans son message fondamental diffère totalement de celui de la franc-maçonnerie : L’homme naturel – considéré comme une pierre brute – ne peut se tailler, se polir lui-même, ni s’élever pour s’approcher du Divin.

La sagesse de Salomon

Ayant hérité d’un Royaume, Salomon connaissait sa faiblesse et la responsabilité qui lui était confiée : « je ne suis qu’un jeune homme, je n’ai point d’expérience ». Il n’a pas cherché le conseil d’une « loge » de conseillers, mais s’est adressé au Dieu de ses pères, et le pria de lui accorder la sagesse …

Ton serviteur est au milieu du peuple que tu as choisi, peuple immense, qui ne peut être ni compté ni dénombré, à cause de sa multitude. Accorde donc à ton serviteur un cœur intelligent pour juger ton peuple, pour discerner le bien du mal! Car qui pourrait juger ton peuple, ce peuple si nombreux? Cette demande de Salomon plut au Seigneur.

Et le Seigneur lui donna une sagesse qui fut légendaire.

Et Dieu lui dit: Puisque c’est là ce que tu demandes, puisque tu ne demandes pour toi ni une longue vie, ni les richesses, ni la mort de tes ennemis, et que tu demandes de l’intelligence pour exercer la justice, voici, j’agirai selon ta parole. Je te donnerai un cœur sage et intelligent, de telle sorte qu’il n’y aura eu personne avant toi et qu’on ne verra jamais personne de semblable à toi. (1Roi 3:8-12)

La renommée de sa sagesse atteignit même les terres lointaines de Séba, au sud de l’Éthiopie.

La reine de Séba apprit la renommée que possédait Salomon, à la gloire de l’Éternel, et elle vint pour l’éprouver par des énigmes. … La reine de Séba vit toute la sagesse de Salomon, et la maison qu’il avait bâtie,… Hors d’elle même, elle dit au roi: C’était donc vrai ce que j’ai appris dans mon pays au sujet de ta position et de ta sagesse! (1 Roi 10:1-6 )

Non seulement les livres historiques de la Bible témoignent de cette rencontre, mais aussi les évangiles y font référence :

La reine du Midi se lèvera, au jour du jugement, avec les hommes de cette génération et les condamnera, parce qu’elle vint des extrémités de la terre pour entendre la sagesse de Salomon; et voici, il y a ici plus que Salomon.

Nous ne savons pas quelles furent les questions de la reine de Séba, mais « Salomon répondit à toutes » de sorte que la reine dû conclure que Salomon puisait cette sagesse en son Dieu.

Je ne le croyais pas, avant d’être venue et d’avoir vu de mes yeux. Et voici, on ne m’en a pas dit la moitié. Tu as plus de sagesse et de prospérité que la renommée ne me l’a fait connaître. …. Béni soit l’Éternel, ton Dieu, …. . (1 Rois 10:3, 7, 9)

Salomon a écrit beaucoup de proverbes, ceux-ci sont présents dans la Bible et témoignent encore aujourd’hui de sa sagesse exceptionnelle. Combien de problèmes de société serait résolus si on les mettait en pratique !

Le Salomon que nous présente la Bible est très différent de celui auquel se réfèrent les maçons :

  • Salomon s’adressait à l’Éternel, à un Dieu personnel et unique.
  • Le temple qu’il a bâti a été fait sous l’impulsion et les directives de l’Éternel (2 Samuel 7:12-13b), non de sa propre volonté ou de celle de David.
  • Il a été témoin des miracles de son Dieu lors de l’inauguration du temple (1 Roi 8:10-13)
  • Il n’a pas puisé sa sagesse en Orient ou en l’Égypte, mais Dieu la lui a donnée.

La sagesse de Salomon surpassait la sagesse de tous les fils de l’Orient et toute la sagesse des Égyptiens. (1 Roi 4:30)

Voyons maintenant ce que dit la franc-maçonnerie

La franc-maçonnerie est une « pratique » pour préparer des individus à éveiller leur conscience et leurs dons, afin de travailler à la construction d’un monde nouveau, là où ils sont et avec leurs talents. « l’homme vrai et noble, dans lequel s’équilibrent le céleste et le terrestre. » Marco Badilatti p.24

Aujourd’hui, les valeurs humanistes et multi-religieuses de la franc-maçonnerie sont populaires. L’ancien Grand Maître Walter von Ins affirme :

quand personne ne détient la vérité, les hommes en sont nécessairement réduits à communiquer entre eux. P.4

La tolérance de ce siècle tolère tout, sauf la vérité10. Quel contraste avec l’exclusivisme du Christ – le seul Homme sans péché.

Jésus lui dit: «C’est moi qui suis le chemin, la vérité et la vie. On ne vient au Père qu’en passant par moi. »

Que croire ? En qui croire ?

Les Carrières de Salomon, sont le support de beaucoup de fables. Dans la tradition rabbinique, Les juifs anciens, pensent que cette « cave de Sédécias » lui a permis de quitter la ville, le rabbin Rashi rajoute à ces contes que la cave allait de la maison du Roi jusque dans la plaine de Jéricho. Ici encore ce ne sont que des spéculations infondées11. Bien qu’il soit généralement admis que c’est de celles-ci que Salomon s’est servit pour construire le premier temple, cette simple thèse est encore en attente de preuves archéologiques.

Il est plus probable qu’elles aient été utilisées par Hérode le Grand pour la construction du second temple. Que Salomon ait eu dans un de ces halls des rencontres « maçonniques » est le pur fruit de imagination; elle ne repose sur aucun fondement, ni historique ni biblique.

De même, les francs-maçons ne se basent pas sur les paroles claires de la Bible , la vraie carrière, ni sur Jésus-Christ, la Pierre angulaire. Cette pierre devient pour eux « une pierre d’achoppement ». Voici comment Dieu en annonce sa venue par le prophète Esaïe (8:12-14 ; 28:16).

C’est l’Éternel des armées que vous devez sanctifier, c’est lui que vous devez craindre et redouter. Et il sera un sanctuaire, mais aussi une pierre d’achoppement, un rocher de scandale pour les deux maisons d’Israël, un filet et un piège pour les habitants de Jérusalem.

C’est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l’Éternel: Voici, j’ai mis pour fondement en Sion une pierre, une pierre éprouvée, une pierre angulaire de prix, solidement posée; celui qui la prendra pour appui n’aura point hâte de fuir. …

Une pierre angulaire de Jérusalem

Cette pierre qui fait obstacle n’apporte visiblement pas l’harmonie. Elle nous confronte a un choix.

La pierre rejetée par les bâtisseurs

C’est toute notre génération qui se « conforme au siècle présent » (Romains 12:2) donc à l’humanisme ambiant, mais qui se refuse à venir à Celui qui « a été fait pour nous sagesse » (1 Corinthiens 1:30 ). Le « Merveilleux-Conseiller » (Ésaïe 9:6 ), dont la sagesse est beaucoup plus grande que celle de Salomon :

Jésus a dit « Je suis … La vérité » (Jean 14:6 ), et il promet « la vérité vous rendra libres » (Jean 8:32). Il continue à inviter chacun à venir à Lui des extrémités de la terre.

Que bâtissons-nous de nos pierres et pour qui ? Un « temple de l’Humanité » à la gloire de qui et dans quel but ? Les hommes de Babel voulaient « se donner un nom »,

Allons! bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel, et faisons-nous un nom, afin que nous ne soyons pas dispersés sur la face de toute la terre.

Le résultat fut opposé à leur attente : Leur langage fut confondu et ils se dispersèrent sur toute la face de la terre. Cette tour de Babel est une image du temple de l’humanité maçonnique.

Le temple : de Jérusalem, de l’humanité

Travailler à la gloire du Grand Architecte de l’Univers, c’est admettre l’existence d’une puissance supérieure à celle de l’homme. La Franc-Maçonnerie refuse de donner un nom ou une forme anthropomorphique à ce concept. Mais, travailler à la gloire du Grand Architecte de l’Univers, ce n’est pas croire à l’existence d’une divinité, c’est accepter de consacrer une partie de son temps et de son énergie à l’Humanité ou plus simplement à son prochain, qu’il soit Franc-Maçon ou non. (Michel Martin. ibid p.13)

Les autels dont nous parle l’Ancien Testament étaient provisoires, et même le temple de Jérusalem n’est pas une finalité en soi.

Les Juifs dirent à Jésus: «Il a fallu 46 ans pour construire ce temple et toi, en 3 jours tu le relèverais!» Cependant, lui parlait du temple de son corps.

Le temple que Jésus bâtit aujourd’hui est de tout autre nature. Il est à la gloire de Dieu, il est composé uniquement de pierres vivantes. En Jésus, nous sommes réconciliés avec Dieu. Il est la tête de l’Église, et elle en est le corps

En effet, c’est en lui que tout a été créé dans le ciel et sur la terre, le visible et l’invisible, trônes, souverainetés, dominations, autorités. … Il est la tête du corps qu’est l’Église… (Colossiens 1:16-18)

De même que ses contemporains l’ont rejeté, beaucoup ne croient pas en celui qui seul peut sauver aujourd’hui : Jésus Christ. Les hommes voudraient rendre gloire au « grand Architecte de l’univers », mais ils ne veulent accepter sa révélation en Jésus Christ comme le Fils de Dieu ni l’accepter comme le seul Sauveur

Approchez-vous de lui, pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse devant Dieu; et vous-mêmes, comme des pierres vivantes, édifiez-vous pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, afin d’offrir des victimes spirituelles, agréables à Dieu par Jésus Christ. Car il est dit dans l’Écriture: Voici, je mets en Sion une pierre angulaire, choisie, précieuse; et celui qui croit en elle ne sera point confus.

L’honneur est donc pour vous, qui croyez. Mais, pour les incrédules, La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue la principale de l’angle, et une pierre d’achoppement et un rocher de scandale; ils s’y heurtent pour n’avoir pas cru à la parole. (1Pierre 2:4-8a)

Le franc-maçon, l’humaniste ou l’athée doivent savoir que Salomon ne travaillait pas à ce temple symbolique de l’Humanité. Salomon rendait gloire à son Dieu, un Dieu personnel qui écoute, répond et agit.

Quand Pierre et Jean parlaient au peuple à cause d’un miracle qu’« ils » avaient fait, (Actes 3 et 4) ils annoncèrent clairement que c’était au nom de Christ que ce miracle avait eu lieu. Il s’agissait de ce même Christ que les juifs avaient rejeté mais que Dieu avait ressuscité d’entre les morts.

Jésus est La pierre rejetée par vous qui bâtissez, et qui est devenue la principale de l’angle. Il n’y a de salut en aucun autre; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés. (Actes 4:11-12) 

Quelle erreur que de rejeter le seul et véritable Maître,
et de refuser le seul et unique fondement : Jésus Christ !

E. P.


1 http://www.freimaurerei.ch
2 Mat 4:16 ; Genèse chap 1-3 Jean 6:68
3 Cf citation faite plus bas dans l’article mais aussi : http://www.mastermason.com/fmisrael/sedecias.htmlhttp://veritablenouvelordre.forum-phpbb.ca/t226-le-roi-salomon-fondateur-de-la-franc-maconnerie-universelle
4 Harry Potter la pierre philosophale
5 Salomon avait encore soixante-dix mille hommes qui portaient les fardeaux et quatre-vingt mille qui taillaient les pierres dans la montagne, … Le roi ordonna d’extraire de grandes et magnifiques pierres de taille pour les fondements de la maison (1 Roi 5:15-17). Le mot montagne en hébreu, peut aussi dire, mont ou colline. Mais les juifs nomment cette carrière « la cave de Sédécias » en faisant référence à la fuite dudit roi, lorsque Jérusalem fut assiégée par les Chaldéens. (Jérémie 52:7-8)
6James Turner Barclay : évangéliste et premier missionnaire de l’ « American Christian Missionary Society »  à Jérusalem
7 Warren était un des premiers archéologues européens de Terre Sainte, et en particulier du Mont du Temple. En tant qu’agent du Fond d’Exploration de la Palestine , en 1867 il a arpenté le Temple d’Hérode et fait des fouilles à Jérusalem. Ses découvertes sont enregistrées dans deux livres: « Le temple ou la Tombe » et « Sous Jérusalem ». Il a été élu Maître fondateur de la Loge Quatuor Coronati n °2076, en 1884 .
8 Nous faisons écho à une brochure (image de gauche) de présentation de la Grande Loge Suisse Alpina, « La Fraternité » qui préface ainsi : « Le but de cette brochure est de donner un reflet de l’esprit qui de nos jours, anime les Loges maçonniques suisses. « …Chacune de ces pages est illustrée de photos de « pierres non taillées »
9 Loge : Le Réveil Anicien – Orient du Puy en Velay
10 La tolérance moderne propose une conception nouvelle de la vérité : Il n’y a pas de vérité absolue ; Toute vérité est relative et subjective.
11 Certains disent encore que le tabernacle y était caché, et qu’une goutte du sang de Christ y est tombée. Impossible ! Il n’existe qu’une entrée de cette carrière (hors des murs de la vielle ville), sans aucun passage vers la ville. Il y a une épaisseur d’au moins 10 m de roc impénétrable, entre le plafond de la cave et les plus proches fondations rocheuses de la ville.

PRESSE: Quand la franc-maçonnerie lève un coin de voile

THONON-LES-BAINS Rencontre avec Philippe Charuel, grand maître de la Grande Loge de France
LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ I MERCREDI 14 MARS 2018
Photo : Philippe Charuel, 63 ans, a été initié en 1984 à Annecy. Ex-VRP multicartes, il a été élu à la tête de la Grande Loge de France en 2015.
Les francs-maçons sortent du bois. Et c’est plutôt inédit pour cette société qui cultivait jusque-là la discrétion et le secret. Si la franc-maçonnerie lève un coin de voile, c’est officiellement pour réhabiliter son image, écornée par les médias.
L’Annécien Philippe Charuel, grand maître de la Grande Loge de France, donnait lundi soir une conférence à Thonon sur la manière d’être franc-maçon au XXIe siècle. Prolixe, il en donnera près d’une centaine durant l’année, dont une à Ferney-Voltaire le 9 avril.

Que représente la franc-maçonnerie aujourd’hui ?

«On compte actuellement 185 000 francs-maçons en France. La Grande Loge de France est la deuxième en nombre, elle accueille 34 000 personnes dans 950 loges. En Haute-Savoie, il y a 12 loges de cette obédience et une trentaine au total.»

Qu’est-ce que la franc-maçonnerie ?

«C’est une démarche initiatique pour répondre à la question du sens de la vie, de l’existence, et ce, dans une volonté de dépassement de soi, dans l’idée aussi de progresser, d’améliorer ses imperfections au contact des autres […] Concrètement, une loge compte entre 30 et 50 personnes qui se réunissent deux fois par mois pour présenter des travaux, appelés aussi « planches », et chacun apporte ensuite son point de vue sur le sujet. Des fils conducteurs sont donnés sur l’année et chaque loge participe également à des travaux nationaux, qui font l’objet de synthèses. Elles sont non seulement un enrichissement pour soi, mais intéressent aussi le Parlement, l’Académie des sciences ou des lettres…»

À vous entendre, la franc-maçonnerie serait derrière les plus grandes avancées sociétales…

« Oui, les francs-maçons sont à l’origine de la Révolution française, de la Constituante, de la déclaration des Droits de l’Homme, de la Sécurité sociale, du droit de vote des femmes, des lois sur le planning familial ou l’avortement … Les francs-maçons ont toujours travaillé sur les valeurs morales, éthiques, républicaines, sans idéologie, ni dogme.»

 Quels sont les sujets en réflexion actuellement ?

 «Le transhumanisme, le handicap, la fin de vie… Entre autres. Si nous avons toujours œuvré dans la discrétion, c’est parce que l’on ne travaille pas dans l’immédiateté, mais de façon intemporelle. Au grand jour, nous serions contraints d’entrer dans la cadence de la surconsommation.»

Cette mature correspond à une crise des vocations et à un besoin de renouvellement ?

 «Non, pas du tout. Si avant, nous fonctionnions beaucoup par cooptation, il suffit désormais de faire acte de candidature auprès d’une loge, avec un CV, une lettre de motivation et un extrait de casier vierge. Passé ce premier filtre, une enquête est menée par trois frères et à l’issue, il y a une audition. Ce n’est pas très compliqué. Certaines catégories socio-professionnelles étaient jusque-là surreprésentées, comme les journalistes, les médecins et l’ensemble des professions libérales. Depuis mon élection, j’ai essayé d’introduire ceux qui l’étaient moins : enseignants, agriculteurs ou capitaines d’industrie que l’on considérait comme des affairistes dénués de réflexion humaniste, ce qui était une erreur.»
Propos recueillis par Trek BORLET
Philippe Charuel animera la même conférence lundi 9 avril à 20h30, à ‘Orangerie du château de Ferney à Ferney-Voftaire. Inscription obligatoire via conference.9avril2018(a)gmail.com
Surtitrage de l’article dans par un cadre:
« Les francs-maçons ont toujours travaillé sur les valeurs morales, éthiques, républicaines, sans idéologie, ni dogme»

LE CHIFFRE: 380 €

C’est le coût d’une cotisation annuelle à la Grande Loge de France.
En sont toutefois exonérés les plus de 80 ans et les étudiants.

Note de Vigi-Sectes:

Le livre suivant nous éclaire sur  l’origine, l’histoire et les croyances de la Franc-Maçonnerie.

Auteur: Paul Ranc
La Franc-maçonnerie sous l’éclairage biblique,
Editions Contrastes, Saint-Légier,
1989

Extrait du CHAPITRE IV: La Franc-Maçonnerie a-t-elle une doctrine?

La neutralité théologique ou philosophique n’existe pas et la Franc-Maçonnerie comme tous les autres mouvements ésotériques ou occultes n’y échappent pas…

Le Siècle des Lumières ( « Aufklärung ») est le siècle des philosophes déistes (Voltaire, Rousseau, Diderot, Kant), celui de la prétendue émancipation de l’homme. La philosophie des Lumières se caractérise par le rejet du Dieu trinitaire, le refus de tout dogme chrétien, mais aussi par le fait d’amener l’individu à réfléchir en lui-même et par lui-même sur la finalité de la vie humaine. Autrement dit, la philosophie des Lumières est avant tout une anthropologie excluant toute théologie. Dieu n’est plus transcendant, mais il est immanent. Il n’est plus une réalité objective, il devient subjectif.
Les philosophes des Lumières n’aspirent qu’à la liberté. Non pas la vraie liberté, celle que Christ donne, mais la liberté de l’homme sans Dieu. Désormais, les Droits de l’homme – , la Liberté, Egalité, Fraternité – remplaceront les Droits de Dieu – et l’Amour-Agapé. Cette pseudo-liberté, en fait un véritable esclavage, va en définitive libérer les passions et les fantasmes de l’homme avec les résultats que l’on connaît.

… Aujourd’hui encore, l’idéalisme, en réalité l’utopie, de la Franc-Maçonnerie est très vivace. Par le moyen de maçons bien placés dans la hiérarchie gouvernementale, la Franc-Maçonnerie poursuit sans relâche son combat pour un monde meilleur – , pour une terre nouvelle – . Mais l’histoire, et plus encore la Bible, ne montrent-elles pas que ce combat est sans issue, déjà voué à l’échec? Le péché n’est-il pas la source de toutes les inégalités des hommes?

Presse: Le temple de la science maure d’Amérique, une organisation religieuse d’origine marocaine ?

Yabiladi:  Historiquement, le mot maure désignait différents peuples à différentes époques. Cependant, en référence à l’époque médiévale et plus précisément l’Europe du Moyen-Age, les maures étaient les musulmans. A partir du 20ème siècle, un groupe d’Afro-américains a fondé une nouvelle organisation religieuse, émanant selon eux de l’islam, mais qui se voulait en réalité une influence de multiples croyances. Ils se sont désignés comme maures en référence à leur supposé pays d’origine, le Maroc. Histoire.

 

Fondé en 1913 par Noble Drew Ali alias Timothy Drew, le Temple de la science maure d’Amérique (Moorish Science Temple of America) est une organisation nationale et religieuse américaine. Elle s’appuie sur le principe selon lequel les Afro-américains auraient été les héritiers des Maures de l’Afrique du nord-ouest, et sont par conséquent Maures et musulmans. Le Temple des sciences mauresques devient alors une sous-culture islamique qui réunit les Afro-américains convaincus d’avoir des racines maures.

 

Cette sous-culture islamique, qui voit le jour dans un contexte mouvementé et controversé, notamment par les préludes de la Première Guerre mondiale, est née dans l’Etat de l’Illinois, aux Etats-Unis. La principale motivation de Noble Drew Ali lorsqu’il fonde ce courant est de permettre à ses adeptes de se forger une identité. En effet, en plus de mettre en avant la fierté raciale et l’élévation spirituelle, la doctrine mauresque visait aussi à donner de la visibilité aux Afro-américains à l’échelle internationale et permettre leur participation civique.

C’est que le «prophète» Noble Drew Ali est persuadé des origines maures des Afro-américains, dont il considère le caractère noble et supérieur. Le temple a renforcé cette idée, qu’il liait à l’islam, de façon à ce que les nouveaux membres de cette organisation devaient prouver que leurs ancêtres étaient bien nord-africains, marocains ou asiatiques. Ainsi, pour aspirer à une adhésion à cette organisation religieuse, il fallait que les fidèles soient d’origine maure et plus particulièrement de «l’Empire marocain». C’est à cet effet qu’au moment de se convertir, les néophytes obtenaient une «carte de nationalité».

 

Une communauté en quête d’identité

Les récits historiques ne manquent pas de rappeler que la communauté Afro-américaine faisait régulièrement l’objet de persécutions, soulignant qu’ils étaient perçus comme «Noirs». La ségrégation raciale et le racisme qui régnaient en ont fait la communauté la plus stigmatisée et la plus marginalisée. Ces persécutions deviennent le cheval de bataille de Noble Drew Ali. Et pour cause, le socle principal de sa secte était de trouver une identité et de s’y accrocher au fil des siècles. S’identifier en tant que Marocain ou Asiatique était l’un des moyens pour oublier ce qualificatif ; «noir». La nationalité, l’identité et les racines deviennent les piliers fondamentaux de cette organisation religieuse, comme souligné dans un article publié sur le site officiel du Temple de la science maure d’Amérique: «La véritable nationalité de ce qu’on appelle la personne noire de l’Amérique est américaine maure.»

Toujours dans cette quête d’identité, les adeptes de la nouvelle religion se distinguaient par un port vestimentaire qui leur était propre – les femmes portaient des turbans et les hommes un fez – ainsi que par une différenciation dans leurs noms, en ajoutant des suffixes «El» ou «Bey», accentuant leurs origines nord-africaines et plus précisément maures. L’organisation aspirait à glorifier tout simplement les peuples noirs et surtout les Afro-américains.

Les prières ont également été marquées par cette volonté de trouver une identité autre que celle donnée aux Africains vivant en Amérique. Les expressions comme «connaître votre soi» et «aimer votre nationalité» ont souvent été transmises comme une obligation et représentées comme le seul moyen de gagner l’amour et le respect. «Si vous ne vous connaissez pas, vous laissez l’autorité à quelqu’un d’autre pour vous identifier, et dans le temps, vous serez habitué à cette étiquette. Lorsque vous permettez à quelqu’un d’autre de vous nommer, vous lui avez essentiellement donné le pouvoir de vous définir», énonce la communauté sur son site officiel.

 

Un lien avec l’islam

Le temple de la science mauresque puise sa doctrine en fusionnant plusieurs croyances dont l’islam, le bouddhisme, le christianisme ou encore la franc-maçonnerie. L’organisation avait sa propre version du Coran: «Holy Koran of the Moorish Science Temple of America» parfois abrégé en «Circle Seven Koran», avançant même l’idée que cet écrit serait l’original. Dans ses récits de voyages, leur «prophète» rapporte que c’est lorsqu’il rencontra le grand prêtre d’Egypte qu’il lui remit la version perdue du Coran ; un prêtre qui l’aurait également formé dans le mysticisme. Une version que Noble Drew Ali complétera par la suite en écrivant lui-même les quatre derniers chapitre du livre saint de son organisation religieuse: «Les fils et les filles déchus de la nation asiatique d’Amérique du Nord doivent apprendre à aimer au lieu d’haïr ; et de connaître leur moi supérieur et leur être inférieur. (…) La clé de la civilisation était et est entre les mains des nations asiatiques. Les maures, qui étaient les anciens Moabites, et les fondateurs de la ville sainte de La Mecque.»

Pour cette communauté, seuls deux populations subsistent sur Terre: les Européens et les Asiatiques, ces derniers étant les peuples d’Asie, d’Afrique, du Pacifique mais aussi les Latino-Américains et les Américains. Etaient considérés comme Européens tous les peuples «blancs» qui, d’après Noble Drew Ali, représentaient «l’individu inférieur», soit Satan.

Le mouvement religieux était dirigé conformément aux préceptes de l’islam de manière à ce que chaque fidèle croyait en Dieu, le prophète Mohammed et a lu le Coran. Les changements qui étaient à opérer par rapport à la religion musulmane portaient sur la version coranique et sur le fait que Noble Drew Ali était aussi un «prophète» et une âme réincarnée.

Le mouvement s’est étendu très vite à Chicago où il comptait beaucoup de partisans. En 1926, l’Etat de l’Illinois considérait le temple maure comme une organisation civique chargée d’enseigner aux Afro-américains comment devenir de meilleurs citoyens, rejeter la haine et embrasser l’amour et la tolérance. «L’objet de notre organisation est d’aider dans le grand programme d’épanouissement de l’humanité déchue et d’enseigner ces choses pour faire de nos membres de meilleurs citoyens», a déclaré Noble Drew Ali lors d’un discours publié sur le site officiel. Cela dit, l’islam orthodoxe n’a jamais accepté de reconnaître le «Moorish Science Temple of America» comme une branche de l’islam.

 

Noble Drew Ali, un «prophète» américain

Fils d’un musulman marocain et d’une mère cherokee, Timothy Drew naît de parents tous deux esclaves, le 8 janvier 1886 en Caroline du Nord, et devient l’initiateur de cette nouvelle croyance.

De nombreuses légendes entourent son existence, telles que les récits portaient à croire qu’il était la réincarnation de tous les prophètes. Noble Drew Ali était très respecté par la communauté maure. Il était considéré comme une personnalité influente à Chicago. D’ailleurs, en 1929, il a assisté à l’inauguration du gouverneur de l’Illinois. Il décède des suites d’une tuberculose le 20 juillet de la même année, à l’âge de 43 ans. Cependant, des rumeurs laissent entendre qu’il a été tué par la police.

Après la mort du père-fondateur, le groupe éclate en trois factions rivales, dont certaines existent encore aujourd’hui. C. Kirkman-Bey, qui était son confident, est devenu le dirigeant du groupe le plus important, qui porte toujours le nom de «Moorish Science Temple of America».

Aujourd’hui, les groupes issus du mouvement sont toujours actifs et connaissent un certain succès, surtout dans les institutions carcérales où ils développent un fort prosélytisme. La concurrence et la visibilité médiatique des autres groupes de musulmans noirs américains ou de l’organisation politico-religieuse américaine «Nation of Islam» limitent néanmoins leurs capacités à s’étendre.

www.yabiladi.com/articles/details/53516/temple-science-maure-d-amerique-organisation.html

 

Témoins de Jéhovah: une secte pédo-sataniste fondée par un sioniste franc-maçon?

Un lecteur nous demande:

  • Que pensez-vous du livre  « Témoins de Jéhovah: une secte pédo-sataniste fondée par un sioniste franc-maçon », par Laurent Glauzy | Le Libre Penseur? Sans doute y a t il à trier ?

Réponse de Vigi-Sectes:

Oh oui, sans avoir lu le livre, mais en ayant consulté son résumé, nous dirons:

Oui : Faisons le tri!
Assurément: Le site libre penseur … pense bien trop libre.

 1) Le spiritiste Johannes Greber

Il est vrai que la Traduction du Monde Nouveau (TMN) a bien été influencée par le Nouveau Testament (NT) de Johannes Greber,  nous avons d’ailleurs évoqué le sujet, dans notre magazine la Route Droite en indiquant quels sont les versets impactés (ex. Mat 27:52)…
 
mais ce ne fut pas en 1920.
Le NT des TdJs est sorti en anglais en 1950, et le spiritiste allemand a commencé le spiritisme à partir de 1923 et a émigré aux états-unis seulement en 1929. Son NT corrompu est sorti en anglais seulement en 1937 . En 1920, il n’avait pas encore commencé la pratique du spiritisme.
 
 
 
Cette datation folklorique est-elle négligeable?… Non,
 
une étude sérieuse sur le sujet expliquera non seulement quels versets ou doctrines ont été manipulés, et étoffera le sujet:
Quand est-ce que Greber est cité dans la TDG ou autres traités, le retournement de situation dans les années 80, en quoi la doctrine des TJs est elle aussi influencée par le spiritisme de Greber, depuis quand et jusqu’à quand, etc … Un livre qui prétend révéler les secrets du passé et des sociétés secrètes ne peut se permettre une si grossière erreur.
Bref, l’auteur mentionne des éléments bien réels, mais de manière inexacte. Il semble ne connaitre que superficiellement le sujet traité.

2) La Franc-maçonnerie

Russel a affirmé lors d’un discours:
 
Bien que je ne l’ai jamais été un franc-maçon … Certaines choses que je fais semblent être identiques avec celles que les francs-maçons font, je ne sais pas ce que c’est [exactement], mais ils me donnent souvent toutes sortes de « tuyaux »(?)  (grips: traduction incertaine: cela peut vouloir dire, coup de mains, idées, inspiration, connaissance, maîtrise) et je les leur rends, je leur dis: je ne sais rien au sujet de la FM, sauf quelques « tuyaux » qui sont venus à moi naturellement.
 
Il est vrai que Russel avait multiples liens indéniables avec les FMs, bien que je ne connaisse aucun réel document prouvant une appartenance officielle…
 
mais ses liens avec la Rose-Croix ne sont pas évidents du tout. RC et FM sont bien différentes. La tombe pyramidale de Russel montre des signes des knight templars (croix et couronne), et pas ceux des rosicruciens (voir la pyramide du dollar).
 
Lors d’une discussion avec Serge Toussaint, le Grand Maître de la Rose-Croix AMORC, il m’a semblé que les FMs et les Rosicruciens ne s’entendent pas bien, on ne doit pas les confondre.
 
Cela dit, le monde de l’ésotérisme est comme un plat de spaghetti, les diverses pseudo-sciences sont interconnectées, on peut commencer pas un bout et finir pas un autre. Il y avait en Pennsylvanie des RCs et des FMs. Certains signes (ou ressemblants) sont communs dans les sociétés secrètes (le disque du soleil, ailé) qui a été utilisé par les TdJs. (la STG est en anglais la « Watch Tower Bible & Tract Society of Pennsylvania »)

3) Fritz Springmeier

Il est vrai que Fritz Springmeier fût un conférencier & auteur de livre de conspiration qui dévoilent des détails ou documents intéressants (et réels) sur les rapports entre Russel et la FM,
mais pas qu’il eut été pasteur… (!?)
 
Il est plutôt connu pour ses fraudes, changement d’identité, vols à main armé, condamnation à plus de 8 ans de prison ferme d’où il est sorti en 2011.

4) Sionisme, le rocher de scandal

On croirait entendre l’Islam!
 
Russel n’aurait pas eu le droit d’être sioniste?
Le Sionisme serait-il du satanisme?
 
Peut-importe si nous voulons, ou pas, être sioniste ,
la seule bonne question à se poser est : Dieu est-il sioniste?
 
Que cela plaise ou pas, Dieu est sionisme, et c’est une composante des Écritures
 
Je ramènerai les captifs de mon peuple d’Israël; Ils rebâtiront les villes dévastées et les habiteront, Ils planteront des vignes et en boiront le vin, Ils établiront des jardins et en mangeront les fruits. Je les planterai dans leur pays, Et ils ne seront plus arrachés du pays que je leur ai donné, Dit L’Éternel, ton Dieu. (Amos 9:14-15)
 
Aussi (Esaïe 11:10-12) .
Si le peuple d’Israel, ne retrouve pas son pays promis, alors les chrétiens, étrangers et voyageurs sur la terre, ne retrouverons pas le leur non plus.
 
sur ce simple point, Russel ne serait pas condamnable. On ferait mieux de condamner les passages antisémites de la STG
(voir la réédition d’un livre quand l’antisémitisme était trop flagrant), et la théologie du remplacement ultérieure = rejet du peuple juif comme peuple de Dieu.
 

5) Missionnaires de Satan

C’est le point le plus choquant, mais il n’est pas inutile d’oser l’aborder,  car la problématique est subtile.
Il est vrai que lesTdJs sont hérétiques, et indirectement des missionnaires anti-christiques, mais  Ils n’utilisent pas le pentagramme. Ce n’est donc pas à prendre au sens propre, et au point de mettre un pentagramme sur le couvert d’un livre les concernant.
 
Leur livre qui parle de Christ « Le plus grand homme de tous les temps »,  mentionne 132 fois « Pilate » dans 133 chapitres, et en fait l’éloge, en le revêtant , plus qu’il ne le mérite de ses titres honorifiques « le gouverneur Ponce Pilate ». Ce livre conclue sur qui est Jésus en le citant Pilate en ces termes « Voici l’homme ».  Pourquoi choisir la parole d’un bourreau, et non celle de Christ ou d’un apôtre?
Ce livre sur Christ blasphème à chaque chapitre, du début à la fin. En dénaturant la nature de Christ (Jésus est Yahwée, Jean 8:24), les TdJs annoncent un parfait contre-évangile, aveuglant leurs membres dans le péché jusqu’à la mort (Jean 8:24).  En ce sens, les TdJs sont sans le savoir des ennemis de Christ, et missionnaires de Satan. Mais suggérer qu’ils le soient de manière consciente, comme chez les satanistes (que je connais aussi) n’est pas honnête. Cela discrédite les tentatives légitime de ceux qui veulent dénoncer avec plus de respect pour les TdJs, l’esprit démoniaque derrière ce groupe.
 
Mat 24:4  Et Jésus, répondant, leur dit: Prenez garde que personne ne vous séduise
 
Les images dites « subliminales » existent et sont connues, c’est à mon avis la signature du malin dans cette organisation, mais les images ne sont pas insérés volontairement, les TdJs de Brooklin aussi en ont été surpris et ont écrit sur le sujet.
 
Comme le signale le site de Jacques Luc:

Dans un article publié dans la Tour du Garde du 15 juin 1985, intitulé « Un bruit court: vous en ferez-vous l’écho ? », l’organisation des Témoins de Jéhovah écrivait notamment:

« Des bruits ont même couru au sujet des publications de la Société Watchtower. On a raconté, par exemple, qu’un dessinateur avait introduit des représentations de démons dans les illustrations, mais qu’il avait fini par être démasqué et exclu ! Avez-vous fait circuler l’un de ces on-dit ? Dans ce cas vous avez – involontairement sans doute – propagé un mensonge, car aucun de ces bruits n’était fondé. Ainsi, ce qui a été dit sur les publications de la Société était incontestablement nuisible. …
« Est-il vraiment raisonnable de penser … que des dessinateurs qui ont voué leur vie à Jéhovah aient dissimulé des visages dans les illustrations d’un périodique ?
Il ne faut surtout pas prendre pour argent comptant ce genre de balivernes. »

Ils sont séduits et trompés sans le savoir … ou sans vouloir le savoir.
 

Conclusion:

… Voici un livre qui mélange du vrai et du faux. Cette entreprise ressemble plutôt à un trop vaste glanage d’informations à sensation sur internet, dans le but de vendre ou d’écrire un livre(?). Il arrive que les opposants ou les déçus de la TdG soient aveuglés par leur zèle. Ils ont quittés la TdG , mais elle n’a pas encore quitté leur tête.
Ils ne savent pas toujours discerner le vrai  du faux, ils rejètent ensemble le vrai (la parole de Dieu) avec le faux (l’idéologie de la TdG), et acceptent le faux (accusations erronées) avec le vrai (Eph 5:10-11).

Recommander ce genre de livre?

Cela risque de discréditer des études plus sérieuses et objectives sur le sujet.
Voici un site, que je prend au hasard, traitant de sujets similaires, qui, bien que superficiel … demeure vrai et documenté correctement.
 
Sans vouloir sembler pédant, nous recommanderons plus volontiers nos propres textes et nos liens:
Notre analyse est mieux documentée, mais surtout, elle dévoile avec plus de mesure et discernement l’esprit derrière cette organisation.

Articles:

 
J’ai personnellement fait des recherches relativement poussées sur l’influence de l’ésotérisme sur la doctrine de Brooklin depuis une 20aine d’années en lisant dans les livres de Greber, ou d’autres chercheurs sérieux du monde entier. D’autres membres de notre comité directeur on voués jusqu’à plus de la moitié de leur vie à l’étude de cette secte.
 
Eric. P.

Dossier: Mormonisme

Mais, quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons prêché, qu’il soit anathème! Nous l’avons dit précédemment, et je le répète à cette heure: si quelqu’un vous annonce un autre Évangile que celui que vous avez reçu, qu’il soit anathème!

La Bible – Epître aux Galatiens 1:8-9

Dossier mormonisme


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La plupart des articles de ce dossier nous aiderons à répondre à la simple question:
L’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours » est-elle vraiment une Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours?

 

Lien

Tître Auteur Date

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Utah Lighthouse Ministry: (en anglais)
Site trés sérieux regorgeant d’informations de qualité
Tanner, Jerald & Sandra

Étude systématique: Sectes à visage découvert

Gérard Dagon 1997

La loi mormone sur la progression éternelle Christian Piette 1999

Le mormonisme et la franc-maçonnerie la route droite n°9

Le 11 septembre 1857 la route droite n°36

La théorie d’Adam-Dieu, une certitude mormone désuète Christian Piette 04/2003

L’Église Mormone et les Noirs Christian Piette 04/2003

Joseph Smith, le prophète qui n’obéit pas à ses révélations Christian Piette 04/2003

Joseph Smith le fondateur du mormonisme est-il un prophète ? Christian Piette 04/2003

IDUMEA: Un site mormon dévoilé Christian Piette 04/2003

Comment fut traduit le livre de Mormon ? Christian Piette 04/2003

Le comportement des témoins du livre de mormon accrédite ce dernier ! Christian Piette 04/2003

Joseph Smith et Brigham Young, deux prophètes dévoyés Christian Piette 04/2003

Le Christ des chrétiens est-il le Christ des mormons ? Christian Piette 04/2003

Le Saint-Esprit et le Mormonisme Christian Piette 04/2003

L’arbre est reconnu aux fruits qu’il porte Christian Piette 04/2003

Theosis, devenir Dieu ! Est-ce vraiment la doctrine des pères de l’Église ? Christian Piette 05/2003

La première vision de Joseph Smith est-elle intervenue en 1820? Christian Piette 05/2003

La tricherie est un vilain défaut ! Christian Piette 05/2003

Origine et histoire du mormonisme Christian Piette 06/2003

Réponse à un site mormon roman Christian Piette 10/2003

Le gros problème de la polygamie chez les mormons Christian Piette 10/2003

Mormonisme victime du fanatisme religieux? Christian Piette 10/2003

Curieuses déclarations mormones Christian Piette 11/2003

Nota:
Les anciens articles tirées de la route droite se recoupent parfois en partie avec les articles plus récents. Ils ont donc été retirés du site.

 

Le mormonisme et la franc-maçonnerie

Jésus lui répondit: J’ai parlé ouvertement au monde;
j’ai toujours enseigné dans la synagogue et dans le temple,
où tous les Juifs s’assemblent, et je n’ai rien dit en secret.
La Bible –  Jean 18:20


 

Le Seigneur Jésus déclare qu’Il n’a jamais rien fait en secret ! (Jean 18:20).

Joseph Smith demande avec insistance de nous méfier de toutes sociétés secrètes (pensons à la franc-maçonnerie !)

Et de plus, je voudrais suggérer qu’il est dangereux d’organiser des sociétés ou compagnies par alliances ou serments, par châtiments et engagements secrets.
Enseignements du prophète Joseph Smith, pages 199-200.

Il est clair que les maçons sont particulièrement visés ici !

Le livre de Mormon condamne également de telles sociétés:

Car le Seigneur n’opère pas par des combinaisons secrètes et il ne veut pas non plus que les hommes versent le sang… Ether 8:19.

Joseph F. Smith (ne pas confondre avec Joseph Smith), qui fut le 6ème président de l’Église mormone soulignait aussi l’impossibilité de servir l’Église mormone tout en étant maçon !

Nous avons passé une résolution stipulant que les hommes embrigadés dans ces organisations secrètes ne seront pas choisis comme évêques ou comme conseillers ainsi que comme officiers de la M.I.A.
Les hommes qui ont fait cela se sont disqualifiés eux-mêmes et ne sont pas dignes de détenir ces charges.
Provo Enquiror, 12 novembre 1900, cité dans: “Mormonism and Masonry”, de Goodwin, page 76.

Antony Ivins qui fut membre de la Première Présidence de l’Église mormone enseignait qu’il n’est pas possible d’être à la fois mormon et maçon, on ne peut servir deux maîtres !

L’Église mormone ne désire pas de querelle avec la franc-maçonnerie ou toute autre organisation formée dans un but honorable. Elle prévient ses membres de ne pas se compromettre avec aucune société secrète ou liée par serment… il est difficile de servir deux maîtres et de les satisfaire en même temps.
The relationship of Mormonism and Freemasonry, page 8.

Nous partageons l’avis d’Ivins, mais nous voudrions savoir comment il se fait alors que Joseph Smith ait été maçon ?

Le soir, j’ai reçu le premier degré dans la franc-maçonnerie à la loge de Nauvoo, assemblée dans mon bureau.
Joseph Smith, History of the Church, vol. 4, page 551.

J’étais à la loge maçonnique et je fus élevé au degré suprême.
Joseph Smith, History of the Church, vol. 4, page 552.

Ne pouvant nier l’évidence, le mormon Cecil Mc Gavin expliquait que Joseph Smith était devenu maçon afin de nouer des relations amicales afin d’empêcher la persécution des mormons !

Les frères mormons à Nauvoo, au courant de l’esprit fraternel de cette organisation auraient été profondément intéressés par celle-ci comme moyen de se faire des amis parmi les personnages importants et de cette façon éviter une cruelle persécution telle qu’ils l’avaient connue dans l’Etat de New York, en Ohio et au Missouri.. Il (Joseph) savait que pas mal de responsables importants de l’Etat étaient maçons et que l’esprit de fraternité était étendu aux mormons, ils pourraient ainsi éviter la prison et d’autres formes de persécution qu’ils avaient endurées dans le Missouri.
Cecil Mc Gavin, Mormonism and Masonry, 1956, pages 12-13.

Bravo ! Pourquoi les chrétiens ne sont-ils pas devenus membres du parti communiste dans l’ex. U.R.S.S. ? ou encore les huguenots français ne se seraient-ils pas convertis pour la forme au catholicisme ? Daniel dans l’Ancien Testament aurait pu, simplement pour l’apparence, se prosterner devant la statue !

Joseph Smith, le fondateur du mormonisme était un maçon convaincu. Il est mort comme tel en lançant le signal de détresse des maçons:

Alors que l’ennemi entourait la prison et se précipitait dans l’escalier et tuait Hyrum Smith, Joseph se présenta devant la fenêtre ouverte, son cri de martyr étant: “Ô Seigneur mon Dieu !” Ceci n’était pas le début d’une prière parce que Joseph ne priait pas de cette manière. Ce brave jeune homme qui savait que la mort était proche, commençait à répéter le signal de détresse des maçons… .
E. Cecil Mc Gavin, Mormonism and Masonry, 1956, page 17.

Rappelons que Cecil Mc Gavin est lui-même mormon !

Les cérémonies mormones et maçonniques ont de nombreux points communs! Il est facile de vérifier que Joseph Smith n’a fait que de plagier en grande partie le cérémonial maçon et l’a adapté aux cérémonies du temple.

Nous ne pouvons pas en détail donner tous les points communs, mais nous croyons que les exemples qui suivent vous prouveront que l’église mormone s’est inspirée de la maçonnerie !

Mormonisme

Franc-maçonnerie

Premier signe de la prêtrise d’Aaron
Signe poignée

Signesmormon0

Signesmormon1

 Signe et exécution de la peine

Signesmormon2
nouveau nom secret du temple

Signesmormon3
Boaz

Second signe de la prêtrise d’Aaron
Signe poignée

Signesmormon4

Signesmormon5

Signesmormon6
Votre propre nom

Signesmormon7
Jakin

 

Tiré de la route droite n°9

William BRANHAM et l’occultisme

Dossier branhamisme

Nous pensons qu’il est très grave d’accuser un homme sans preuves formelles. Nous pouvons prouver sans l’ombre d’un doute que William Branham était en contact avec des puissances spirituelles qui ne sont pas du côté de Dieu. Voici de longues années que nous nous penchons sur ce phénomène et nous croyons qu’il est plus que temps de tirer vigoureusement la sonnette d’alarme. Nos indices de départ sont devenus des preuves palpables et vérifiables.

Nos preuves s’articulent sur des témoignages directs provenant de Branham lui-même, de ses proches ainsi que de certaines personnes qui l’ont approché de près. Tous sont d’accord pour admettre que la période de l’histoire que nous vivons est totalement ouverte aux petites et grandes manifestations occultes. William Branham pouvait dire:

Regardons maintenant le texte et voyons ce qu’il nous dit: Ils produiront des signes et des miracles au point de séduire les élus s’il était possible.
(W.M. Branham, La Parole parlée, les oints du temps de la fin, 1965, page 5)

Beaucoup de personnes sont au courant du fait que Branham a visité l’Europe en organisant diverses réunions. Ayant écrit à Jean-Paul Kremer, témoin direct du passage de Branham à Lausanne, j’ai reçu la lettre suivante qui date du 25 juin 1990:

Cher frère en Christ,

Je vous adresse ces lignes en réponse à la lettre du 12 juin 90 à mon frère Etienne (au sujet des réunions de William Branham à Karlsruhe et à Lausanne) et qu’il m’a fait parvenir. Mon père (Emile Kremer) n’était pas présent aux réunions de Branham qui ont eu lieu à Karlsruhe, par contre il y est allé un jour à Lausanne.

Bien des chrétiens étaient troublés par ces réunions de William Branham et avaient demandé des explications à mon père … des frères avaient eu à cœur d’aller pour avertir William Branham. C’est ainsi que mon père, moi-même (pour lui parler directement en anglais et traduire- j’ oeuvrais alors avec la Faith Mission en Ecosse et j’étais juste en vacances à Colmar), ma mère et ma sœur, ainsi qu’un frère en Christ(un suisse, Monsieur Gyser, missionnaire en Italie). Nous nous sommes rendus un matin à Lausanne à l’hôtel où résidaient William Branham et son équipe.

Nous avons intercepté William Branham peu avant midi dans le hall de l’hôtel alors qu’il revenait d’une réunion qu’il avait eue avec des responsables, des pasteurs et des équipiers. William Branham a dit:

 » Nous venons à l’instant d’une réunion merveilleuse où la puissance de Dieu et du Saint-Esprit s’est manifestée d’une manière merveilleuse et puissante au milieu de nous … je n’ai pas le temps de vous recevoir et de m’entretenir avec vous, mais venez cet après-midi à la réunion publique … »

nous avons quitté l’hôtel et nous nous sommes rendus dans la voiture où nous avons prié que Dieu se manifeste d’une manière ou d’une autre … et en liant au nom de Jésus ces puissances de ténèbres … mais William Branham n’est pas venu … puis le Pasteur Scott a donné un message … et toujours pas de William Branham ! Et finalement il a été annoncé à ce large auditoire que William Branham avait été empêché de venir, mais que tous devaient revenir à la réunion suivante où William Branham sera présent. Nous sommes retournés pour cette réunion (vers 17 heures ou 18 heures, je ne me souviens plus). William Branham était là. Après les préliminaires, William Branham a commencé par dire qu’il ne comprenait pas ce qui lui était arrivé, alors qu’il était plein de force le matin, au moment d’aller à la réunion de l’après-midi, il s’était tout à coup senti faible et incapable d’aller dans la voiture pour se rendre à la réunion. « Mais maintenant, je suis là par la force du Saint-Esprit. » Il a ensuite donné une courte parole, puis à plusieurs reprises, comme c’était son habitude, il voulait commencer à désigner telle ou telle personne dans la salle pour lui dire la maladie qu’elle avait, mais il en était incapable. Nous étions intérieurement en prière, liant au nom de Jésus ces puissances de Satan- car il y avait là manifestement un esprit de divination. William Branham donnait alors un verset ou faisait une remarque, une prière et voulait à nouveau agir, mais ne le pouvait pas. Nous voyions qu’il était littéralement arrêté, parfois au début d’une phrase qu’il voulait prononcer envers une personne désignée, ceci à plusieurs reprises. Ensuite il a fait monter quelques malades sur l’estrade … et là aussi il n’a pas pu agir comme d’habitude. Puis il s’est à plusieurs reprises adressé à l’auditoire demandant aux chrétiens de prier … alors il recommençait, mais il était chaque fois arrêté … l’ennemi s’oppose à ce que la gloire de Dieu se manifeste … ensuite il a pu parler et a imposé les mains à quelques personnes qui attendaient toujours sur l’estrade, mais avec des difficultés chaque fois … les personnes tombaient en arrière et il a été lui-même emmené par deux de ses collaborateurs qui le soutenaient de chaque côté sous les bras … les malades qui étaient encore sur l’estrade ont été priés de retourner à leur place … bien des frères ont prié que William Branham ne puisse plus revenir en Europe et à ma connaissance il n’est plus revenu quoiqu’il avait à ce moment-là d’autres campagnes en préparation …

Avec toutes mes sincères et fraternelles salutations en Christ.

J.P Kremer,

(Lettre adressée à C.Piette le 25-6-1990 et postée à Gien dans le Loiret)

Lettre capitale, nous en conviendrons tous ! Disposons-nous maintenant d’éléments substantiels qui corroborent l’expérience de l’ami Kremer ? Nous désirons maintenant vous les présenter !

 Le postiche de Branham et la chose

Un épisode lugubre devrait nous ouvrir les yeux sur la véritable identité de l’ange qui asservissait Branham. Un soir, son fils Billy Paul lui ayant fait une remarque concernant sa perruque, le dialogue suivant s’engage entre le père et le fils:

Billy Paul: ‘C’est au sujet de ce que j’ai dit tout à l’heure à propos du fait que tu allais porter ton postiche pour aller à l’église ce soir’.
William: ‘Assois-toi’. (je sus alors que j’allais entendre quelque chose).
Il continua: ‘Crois-tu que tu pourrais blesser papa ?’
Je dis: ‘ Mais je l’ai fait’
Il dit: ‘Non, non, tu seras toujours mon fils. Mais cette chose à l’intérieur de moi que je ne peux contrôler n’a pas apprécié ce que tu as dit.
(Biographie de William Branham, page 309).

Quel mélodrame ! Une petite discussion bien gentille avec de tels prolongements ! Quelle est donc l’identité de cette chose ? Dieu, Christ, l’Esprit, un ange divin ? L’expression serait plutôt irrévérencieuse, ne trouvez-vous pas ? Remarquez que cette chose n’apprécie pas une simple remarque bien inoffensive concernant le goût personnel de Billy Paul quant aux postiches, preuve que cette chose intervient avec colère dans les détails anodins de la vie. La chose se trouve à l’intérieur de Branham et est incontrôlable pour lui. Un ange de Dieu ne se trouve jamais à l’intérieur d’une personne tout au contraire d’un démon qui affectionne ce genre de situation !

 Expérience nocturne à Vandalia

William Branham va réveiller le pauvre Billy Paul afin que celui-ci puisse contempler l’ange ou la chose dans un coin de la chambre d’hôtel où ils se trouvent:

C’était au cours d’une réunion sous la tente à Vandalia(Illinois). Papa et moi étions dans une chambre … nous étions dans un petit hôtel bon marché … un matin, vers 2 ou 3 heures, papa me réveilla, il avait mis un oreiller sur mon visage. Il me dit: ‘Paul, te souviens-tu lorsque papa te parlait de l’ange du Seigneur qui venait le visiter ? Je répondis:’oui’. Il dit:’Eh bien, il est ici. Je lui ai demandé si je pouvais te réveiller. Aimerais-tu le voir ? … il ajouta:’Lorsque j’enlèverai l’oreiller de ton visage, alors regarde dans le coin et il se trouvera là’. Et lorsqu’il enleva l’oreiller de mon visage, je regardai. Là se tenait un homme portant un vêtement blanc. Il avait le teint foncé, ses mains étaient croisées. Oh ! cela me donna une peur bleue. Je me cramponnai à papa, je ne savais pas ce que c’était. Il ne m’a pas parlé, il m’a simplement regardé. Et, il est passé de cette forme … et ensuite il est devenu une lumière et il est sorti de la pièce .
(Billy P. Branham, Biographie de William Branham, 1983, page 307)

L’enfant est saisi d’une peur bleue ! (on le comprend), mais au lieu de réconforter Billy en lui parlant gentiment comme l’aurait fait tout ange de Dieu dans la révélation biblique, il l’observe froidement et il disparaît tel un spectre. Selon Fernand Fait, le branhamiste québecois, un ange de Dieu (un vrai) ne réagit pas comme cela:

Un ange vient pour secourir, aider, communiquer et délivrer.
(Ma réponse au Docteur Kurt Koch, cassette n°8010)

 Communication avec les trépassés ?

Nous savons en effet que le spiritisme est strictement interdit dans la Parole de Dieu. Bien des textes nous mettent en garde contre une telle pratique ! (Deutéronome 18:11, Lévitique 20:6 et 27, 2 Chroniques 33:6, Ephésiens 5:11, Luc 16:27-31). Branham enseigne que tout ce qui fait intervenir des morts est du spiritisme et il a raison !

Dans les églises protestantes, ils se lèvent et disent:’Je crois à la sainte église universelle et dans la communion des saints’. Voilez-vous la face, méthodistes, presbytériens et luthériens ! Tout ce qui fait intervenir les morts est du spiritisme.
(W.M. Branham, Révélation de Jésus-Christ, n°5, Age de Pergame, 1960, page 29)

Que devons-nous alors penser du texte suivant:

Est-ce vous, Pasteur Branham ? Avant hier soir, je n’avais jamais entendu parler de vous. J’avais une bonne vieille maman qui est morte depuis plusieurs années. Elle croyait en Dieu de tout son cœur et ne m’a jamais dit un mensonge. Il y a longtemps que je suis aveugle et, la nuit passée, je l’ai vue se tenant auprès de mon lit et me disant:’Mon cher enfant, va à Camden(Arkansas), là tu trouveras le serviteur de Dieu, son nom est Branham, et tu recouvreras la vue.
(William Branham, Editions évangéliques, Peseux (NE), Suisse, pages 59 et 60, 1956)

Voici une apparition typiquement spirite et rien dans le contexte ne laisse paraître que Branham se soit opposé à ce récit, bien au contraire !

 Astrologie, signes du zodiaque les jouets de William Branham !

Dans le large éventail de l’occultisme, l’astrologie et le zodiaque sont totalement interdits par la bible que Branham connaît si peu. Toucher à ces choses abominables équivaut à une prostitution spirituelle:

« Il chassa les prêtres des idoles, établis par les rois de Juda pour brûler des parfums … et ceux qui offraient des parfums à Baal, au soleil, à la lune, au zodiaque et à toute l’armée des cieux »
(2 Rois 23:5)

« Qu’on ne trouve chez toi personne qui fasse passer son fils ou sa fille par le feu, personne qui exerce le métier de devin, d’astrologue, d’augure, de magicien … ces nations que tu chasseras écoutent les astrologues et les devins, mais à toi, l’Éternel ton Dieu ne le permet pas ».
(Deutéronome 18:10-14)

Or il est clair que Branham se délectait de toutes ces abominations !

Combien connaissent le zodiaque ? Beaucoup savent ce que c’est. Ce sont les étoiles, c’est la première bible de Dieu. Par quoi commence-t-il, quel est le premier signe du zodiaque ? C’est la vierge, n’est-ce pas ? Et quel est le dernier ?, léo, le lion. C’est la première et la seconde venue de Christ. Tout est représenté ! On a atteint l’âge du signe croisé, l’âge du cancer et nous y sommes maintenant.
(W.M. Branham, La Révélation de Jésus-Christ, le trône, 1961, page 45)

 La recherche de l’orientation de son ministère trouve ses racines et ses marques dans les conseils d’un astrologue !

Un astrologue m’a dit une fois que je devais aller à l’ouest. Je suis né sous un certain signe correspondant à une certaine conjonction des étoiles et je ne réussirais jamais rien à l’est. Je devrais aller à l’ouest pour accomplir le désir de toute ma vie.
(W.M. Branham, Les âmes qui sont en prison maintenant, La Parole Parlée, série 3, n°10, 1963, page 3)

Mais Branham écoute un astrologue or le texte biblique ne le permet pas ! Comment peut-il prétendre être le prophète de Dieu alors qu’il ne suit pas ses conseils ?

Est-il encore possible de suivre un tel homme lorsque l’on découvre l’envers du décor ? Cela devient un véritable hara-kiri spirituel et intellectuel. Découvrons le texte biblique suivant:

« S’il s’élève au milieu de toi un prophète ou un songeur qui t’annonce un signe ou un prodige, et qu’il y ait accomplissement du signe ou du prodige dont il t’a parlé en disant:
‘Allons après d’autres dieux, des dieux que tu ne connais point, et servons-les ! ’. Tu n’écouteras pas les paroles de ce prophète ou de ce songeur … ce prophète ou ce songeur sera puni de mort, car il a parlé de révolte contre l’Éternel, votre Dieu … tu ôteras ainsi le mal du milieu de toi !  »
(Deutéronome 13:1-5)

Concrètement pour nous: Si un prophète ou songeur provenant même de milieux chrétiens annonce des signes ou accomplit des miracles avec des accomplissements, mais qu’il te parle positivement d’astrologie, du zodiaque tu ne l’écouteras pas et tu l’écarteras de toi car il s’est révolté contre Dieu, tu ôteras ainsi le mal du milieu de toi !

 William Branham se fait lire la bonne aventure !

Peut-être que je ferais mieux de m’expliquer. Je suis astrologue. Je dis (Branham):
‘Je pensais bien que vous étiez quelque chose comme cela … elle me demanda:
’ Vous a-t-on jamais dit que vous êtes né sous un signe ?’
Je répondis: ‘non, madame’, maintenant je lui ai menti, voyez-vous, je désirais savoir ce qu’elle allait dire. Et elle a dit:’ des ministres ne vous l’ont jamais dit ?’
‘non, madame’.
Elle dit: ‘je peux vous dire quand vous êtes né’.
Je répliquai:’Je ne le crois pas’.
Elle dit:’vous êtes né le 6 avril 1909, à 5 heures du matin’.
Je dis: ‘c’est exact. Comment savez-vous cela ? Dites à ce marin quand il est né’.
Elle dit:’je ne le peux pas’
Pourquoi ! comment le savez-vous ? lui demandai-je … et sur ce point, je demandai à l’ange:
’Pourquoi est-ce que tous ces médiums et ces gens possédés du démon me parlent toujours de cela, et que le clergé me dit que c’est l’esprit du mal ? »
(Biographie de William Branham, pages 113 et 114)

Posez la question, c’est y répondre ! Tout simplement parce que tous ces médiums perçoivent chez Branham des forces contre lesquelles les pasteurs mettent en garde ! Remarquez que cette dernière situation amène Branham dans le mensonge et n’oublions pas d’où provient ce dernier ! (Jean 8:44).

 Branham s’arroge le don de pouvoir lire dans les pensées des personnes !

Je viens de recevoir cette pensée de quelqu’un d’entre vous … j’ai su ce que vous pensez.
(W.M. Branham, Révélation des 7 sceaux, n°6, page 58)

Or seul Dieu possède cette capacité:

«  Seul tu connais le cœur des enfants des hommes »
(2 Chroniques 6:30)

Jésus-Christ étant Dieu possède également cet attribut divin:

« Et Jésus, qui connaissait leurs pensées dit: Pourquoi avez-vous de mauvaises pensées dans votre cœur ? »
(Matthieu 9:4)

Quant au Saint-Esprit, rien ne lui échappe non plus:

«  … car l’Esprit sonde tout, même les profondeurs de Dieu »
(1 Corinthiens 2:10)

Il est donc clair que seul le Dieu Trinitaire possède cette capacité ! Faisons malgré tout remarquer que pour certains, Branham confine à la Divinité:

« Je vis Jésus ce soir-là dans la forme humaine appelée William Branham »
(T.L. Osborn, biographie de William Branham, pages 558-559)

Un genre d’incarnation dont nous ferions bien de nous méfier!

 La grande tolérance de Branham concernant la franc-maçonnerie !

Les maçons sont connus pour être une fraternité aux rites assez particuliers. Bien de ces cérémonies sont secrètes ce qui va déjà à l’encontre de la position de Jésus-Christ qui n’a jamais rien fait en secret ! (Jean 18:20). Il est bien étrange que Branham puisse trouver normal que les chrétiens puissent servir deux maîtres alors que l’Evangile affirme tout le contraire ! (Matthieu 6:24).

Question: Frère Branham, il y a-t-il quelque chose de mal d’appartenir à une loge secrète telle que les maçons après être devenu chrétien ?

Réponse: Non Monsieur ! Vous pouvez être chrétien où que vous soyez. Je ne me soucie pas de savoir où vous êtes, vous pouvez encore être chrétien.
(W.M. Branham, Conduct, Order and Doctrine, question n° 162, page 680)

Souvenons-nous de la mise en garde du prophète Elie en  « 1 Rois 18 » !

 Actes suicidaires

Ewald Frank, grande pointure branhamiste en Europe déclare qu’il a tenté de se suicider:

Le 16 juin 1979 je me trouvais sur l’île de Fanö au Danemark … la vie n’avait pour moi plus aucun sens … juste avant le lever du jour, j’allai à la rencontre de la marée montante pour mettre fin à mes jours. Je rendis grâces au Seigneur de m’avoir accordé le privilège de le servir et le priai de me pardonner tout ce qui n’avait pas été juste devant lui, et de me prendre à lui dans sa grâce. Dans mon désespoir je lui criai:‘Seigneur, avant que j’aille à toi maintenant, dis-moi donc pourquoi tout ceci m’est tombé dessus ! ’. A ce moment même, un très fort coup de tonnerre retentit … de ce coup de tonnerre sortit la voix du Seigneur avec un ton de commandement courroucé: ‘C’est parce que tu as écouté la voix de ta femme.
(Ewald Frank, Lettre circulaire n°33, janvier 1987, page 22)

Dans ce même chapitre, Frank donne un précieux renseignement afin de se disculper:

Celui qui connaît l’histoire de la vie de frère Branham sait que lui aussi, dans une période de profond désespoir, avait voulu se prendre la vie. Il tint le pistolet chargé contre sa tempe et tira, mais le coup ne partit pas. Il le jeta ensuite en l’air et le coup partit tout seul.
(Lettre circulaire n°33, janvier 1987, page 23)

Un rapprochement avec Elie ne peut être établi ! En effet, bien que dépressif, Elie s’il demande à Dieu de le reprendre ne cherche pas à se donner la mort lui-même. Il faut en convenir, William Branham n’est pas clair. Il nage dans l’occultisme le plus épais. Certains pourront dire: « Mais il a prié pour les malades, il a prophétisé, il a accompli des miracles, toutes ces choses tangibles ne prouvent-elles pas qu’il est envoyé par Dieu ? Pas du tout ! La bible et Branham sont clairs et explicites sur cette question capitale:

«  … Seigneur, Seigneur, n’est-ce pas en ton nom que nous avons prophétisé, en ton nom que nous avons chassé des démons et en ton nom que nous avons fait de nombreux miracles ? Alors Je leur déclarerai: ‘Je ne vous ai jamais connus …  »
(Matthieu 7:22-23)

Ecoutons Branham lui-même:

C’est vrai. Un homme peut prier pour les malades, faire apparaître l’huile et le sang dans l’assemblée, faire des miracles: les gens viendront à lui, en proclamant qu’il est envoyé par le Seigneur … eh bien, puisqu’il obtient des résultats, il doit appartenir à Dieu. Cette réponse est absolument contraire à la bible. C’est terrible.
(W.M. Branham, Exposé des 7 âges de l’Église, page 413)

Or c’est justement toute la démarche et l’apologétique des branhamistes qui est réfuté dans ce texte ! Branham demande que l’on ne recherche pas des choses extraordinaires:

Souvenez-vous, mes amis, ne cherchez pas les choses spectaculaires.
(W.M. Branham, Révélation des 7 sceaux, n°1, 1963, page 68)

Or selon lui, le Saint-Esprit est venu dans la barque où il pêchait avec deux amis:

Un jour, étant dans un bateau, pêchant avec Lyle Wood et Banks, il y avait un petit poisson mort depuis une demi-heure qui flottait sur l’eau, ses ouïes et ses entrailles avaient été arrachées et sortaient par sa bouche. La veille, le Saint-Esprit m’avait parlé et m’avait dit qu’Il nous montrerait sa gloire par un miracle. Ainsi, ce matin-là, le Saint-Esprit descendit dans le bateau et je me levai pour parler à ce poisson qui était mort depuis une demi-heure. Il revint à la vie et s’éloigna en nageant comme n’importe quel autre poisson.
(W.M. Branham, Révélation des 7 sceaux, n°1, Dieu caché et révélé dans la simplicité, 1963, page 53)

La bible nous apprend que le Saint-Esprit est venu non pas pour établir la démonstration de sa gloire mais pour mettre en évidence celle de Jésus-Christ ! (Jean 16:13 et 14)

Nous terminons notre article par cette pensée correcte d’Ewald Frank:

Personne ne devrait s’appuyer sur des expériences, des bénédictions ou des succès, lorsqu’il s’agit de l’obéissance à la Parole de Dieu … miracles sur miracles furent accomplis et pourtant le Seigneur ne trouva son plaisir en la plupart d’entre eux.
(Le conseil de Dieu, page 94)

Tirons-en des conclusions pratiques pour vos vies
et retournons vers le Bon Berger de nos âmes, Jésus-Christ !

Christian Piette