Presse du Vatican: la sanctuarisation de La Salette et l’adulation à Marie

https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2021-09/pape-francois-appels-la-salette-mexique-prisonniers.html
Au terme de la prière de l’Angélus, le Pape François a adressé un salut particulier aux participants à un rassemblement organisé dans ce sanctuaire marial de l’Isère, en France.

La Papi, à la Salette

«Ma pensée va à ceux qui sont rassemblés au Sanctuaire de La Salette, en France, en souvenir du 175e anniversaire de l’apparition de la Vierge, qui s’est montrée en larmes à deux enfants. Les larmes de Marie font penser à celles de Jésus sur Jérusalem et à son angoisse à Gethsémani : elle sont un reflet de la douleur du Christ pour nos péchés, et un appel, toujours actuel, à se confier à la miséricorde de Dieu», a expliqué François au terme de la prière de l’Angélus.

Avant la pandémie, environ 300 000 personnes visitées chaque année ce sanctuaire. Le culte de Notre-Dame-de-La-Salette s’est par ailleurs étendu à travers le monde, avec de nombreuses églises qui lui sont dédiées en France bien sûr, mais aussi au Brésil, en Italie, aux Philippines, au Portugal ou encore aux États-Unis. En 2016, la Congrégation pour le Culte divin a établi le 19 septembre comme date liturgique de la mémoire de Notre-Dame-de-La-Salette.

Commentaire de Vigi-Sectes :

Le deuxième “faites ce qu’il vous dira”

L’article explique la sanctuarisation de La Salette et l’adulation à Marie par son apparition en larmes à 2 enfants leur adressant , je cite

un message de réconfort et de compassion, dans un contexte rural marqué par la pauvreté et des épisodes de famine“.

Le pape semble vouloir résumer les apparitions de la Salette en ce qu’elle nous approchent de Christ, mais il ne les cite aucunement. Les larmes des apparitions de Marie nous appellent-elles à nous confier à la miséricorde de Dieu.
L’apparition de la Vierge est-elle authentique?

L’apparition de Marie de la Salette

L’apparition qui a parlé à la Salette, utilise des termes qui ne reviennent qu’à Dieu:

Lettre dictée par la Sainte Vierge à deux enfants sur la montagne de La Salette-Fallavaux:

Je vous ai donné six jours pour travailler ; je me suis réservé le septième et on veut [sic] pas me l’accorder, c’est ça qui appesantit tant la main de mon fils ; et aussi ceux qui mènent les charrettes ne savent pas jurer sans mettre le nom de mon fils au milieu, c’est les deux choses qui appesantissent tant la main de mon fils.

Jean Stern, La Salette : documents authentiques, dossier chronologique intégral – septembre 1846-début mars 1847, t. 1, Desclée De Brouwer, 1980, 385 p. (ISBN 978-2-220-02281-9).

C’est Dieu seul qui a donné les 10 commandements au peuple d’Israël.

Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour est le jour du repos de l’Éternel, ton Dieu: Exo 20:9-10a

L’apparition nous éloigne de Christ.

Avancez mes enfants, n’ayez pas peur, je suis ici pour vous conter une grande nouvelle ; si mon peuple ne veut pas se soumettre, je suis forcée à laisser aller la main de mon fils ; il [sic] est si forte et si pesante que je ne peux plus le maintenir, depuis le temps que je souffre pour vous autres, si je veux que mon fils ne vous abandonne pas je suis chargée de le prier sans cesse moi-même, pour vous autres n’en faites pas de cas ; vous auriez beau faire, jamais vous ne pourrez récompenser la peine que j’ai prise pour vous autres.

Cette voix pesante se présente comme salvatrice car souffrant pour nous, devant “un fils” qui n’a pas la patience d’aider le peuple. Inutile de prier le fils, seule elle peut le faire. Le croyant est enfant de Dieu, pas enfant de Marie. (Jean 1:12-13)

Ses conseils agricoles semblent être les pires qui soient:

Si vous avez du blé il ne faut pas le semer, tout ce que vous sèmerez les bêtes le mangeront et ce qu’il restera encore que les bêtes n’auront pas mangé, l’année qui vient en le battant tombera en poussière. Il viendra une grande famine avant que la famine arrive les enfants au-dessous de sept ans prendront un tremble qui mourront entre les mains des personnes qui les tiendront.

Les Saintes Ecritures nous donnent un tout autre enseignement:

Dès le matin sème ta semence, et le soir ne laisse pas reposer ta main; car tu ne sais point ce qui réussira, ceci ou cela, ou si l’un et l’autre sont également bons. Ecc 11:6

Sachez-le, celui qui sème peu moissonnera peu, et celui qui sème abondamment moissonnera abondamment. 2Cor 9:6 

Tous le vocabulaire utilisé par la dite Marie, montre l’ignorance de la Parole de Dieu des auditeurs. Nous remarquerons encore un détail, les femmes juives du temps de Jésus, respectait le Sabbat (Luc 23:56), Marie le faisait certaienement aussi. Le 7ème jour n’est pas le jour du dimanche mais le samedi. Le respect du Sabbat n’a pas été énuméré comme une loi à suivre dans Actes 15:19-20 chez les non juifs, encore moins le respect du dimanche

Une Parole de l’authentique Marie, respectueuse de Christ résonne dans notre âme :

Marie: faites ce qu’il vous dira !

Dans les Évangiles, il est rapporté que Jésus fit son premier miracle lors de noces célébrées à Cana, le vin vînt à manquer. Il avait trente ans. Avant qu’il ne change l’eau en vin, Marie dit aux serviteurs faites tout ce qu’il vous dira(Jean 2:5).

Par la Grâce de Dieu, Marie, mère de Jésus, a été habilitée à porter puis « élever » (humainement parlant, c’est-à-dire lui procurer les soins nécessaires à son développement) Jésus, le sauveur du monde, mais n’a aucune autorité spirituelle sur lui. L’Évangile ne laisse aucune ambiguïté à ce propos :

Jésus lui répondit: Femme, qu’y a-t-il entre moi et toi? Mon heure n’est pas encore venue. ” (Jean 2:4 ). 

Il leur dit: Pourquoi me cherchiez-vous? Ne saviez-vous pas qu’il faut que je m’occupe des affaires de mon Père? 
Mais ils [Joseph et Marie] ne comprirent pas ce qu’il leur disait. Luc 2:49-50 

Revenons aux noces de Cana, Marie n’a eu aucun pouvoir pour changer l’eau en vin, sauver le peuple, ni se sauver elle-même. Elle-même confesse avoir un sauveur.

Et Marie dit: Mon âme exalte le Seigneur, 
Et mon esprit se réjouit en Dieu, mon Sauveur Luc 1:46-47 

La Bible relate de nombreux épisodes malheureux et parmi ceux-ci, un autre malheur du monde, la famine qui a frappé l’Egypte au temps du pharaon. Un autre ” faites ce qu’il vous dira” moins connu, fait écho à celui de Marie.

Pharaon : faites ce qu’il vous dira !

L’Ecriture nous présente un autre : faites ce qu’il vous dira !”

Quand tout le pays d’Égypte fut aussi affamé, le peuple cria à Pharaon pour avoir du pain. Pharaon dit à tous les Égyptiens: Allez vers Joseph, et faites ce qu’il vous dira” (Genèse 41:55).

Dieu a parlé au pharaon par deux rêves, tout comme il a parlé par rêves à ses employés, le chef des panetiers et le chef des échansons.. Ensuite il a fait sortir en hâte de prison, Joseph âgé de 30 ans, pour comprendre son rêve. Joseph n’était pas différent des autres hommes par nature, mais il est un antitype du Messie, étant d’abord rejeté, condamné, puis té élevé en un jour.

Joseph, l’ombre de Christ

Le juif messianique Eitan Bar, explique le parallèle entre Joseph et Christ en ces termes :


Comme beaucoup le savent, l’expression « Messie fils de Joseph » vient du personnage de Joseph dans la Torah.

A) Joseph a été rejeté par son propre peuple,

B) exilé chez les gentils,

C) considéré comme mort et

D) complètement oublié. Pendant ce temps,

E) chez les gentils, Joseph a été accueilli et est devenu un grand et important leader.

F) Il a accompli des miracles et des prodiges au milieu d’eux et finalement,

G) Joseph est réapparu devant ses frères. Cette fois, ils ne l’ont pas rejeté, mais l’ont accepté et H) l’ont pleuré avec des larmes amères.

… Il en va de même pour le Messie :

Comme Joseph,

A) Jésus le Messie a été rejeté par son propre peuple,

B) exilé chez les gentils,

C) cru mort…

D) complètement oublié. Entre-temps,

E) parmi les gentils, Jésus a été accueilli et est devenu un grand et important leader.

F) Il a continué à faire des miracles et des prodiges au milieu d’eux et, comme les prophètes l’ont dit – un jour, comme Joseph,

G) Jésus aussi sera à nouveau accueilli par son peuple,

H) qui le pleurera profondément.


Son statut d’image du Christ, était annoncée dans sa jeunesse:

Nous étions à lier des gerbes au milieu des champs; et voici, ma gerbe se leva et se tint debout, et vos gerbes l’entourèrent et se prosternèrent devant elle. Ses frères lui dirent: Est-ce que tu régneras sur nous? est-ce que tu nous gouverneras? Et ils le haïrent encore davantage, à cause de ses songes et à cause de ses paroles. (Gen 37:8-9)

et sa sagesse divine fut reconnue par Pharaon

Et Pharaon dit à ses serviteurs: Trouverions-nous un homme comme celui-ci, ayant en lui l’esprit de Dieu?  ( En hébreu Ruah Elohim. Genèse 41:38).

De la prison, il fût élevé par le Pharaon, au commandement de tous le pays d’Égypte, il a pu organiser le salut du peuple d’Egypte (celui du pharaon inclus) , et de sa famille, car telle était la volonté de Dieu. Joseph ne se glorifiait pas. En effet, ses paroles dans Genèse 41:16 sont :

Ce n’est pas moi, c’est Dieu qui donnera au pharaon l’explication qui convient.

Mais plus tard, Il s’éleva sur l’Égypte un nouveau roi, qui n’avait point connu Joseph (Exo 1:8).

Qui est le véritable Sauveur?

Ce dernier Pharaon endurcit son cœur contre Dieu et son peuple.

Pharaon répondit:
Qui est l’Éternel, pour que j’obéisse à sa voix, en laissant aller Israël?
Je ne connais point l’Éternel, et je ne laisserai point aller Israël. Exo 5:2 

Aucun Israélite n’aurait pensé à aduler le premier Pharaon, pour avoir élevé Joseph, et encore moins le dernier pharaon, hostile aux Israelites et à Moïse. De la même manière, les croyants d’aujourd’hui n’auraient jamais du aduler ni Marie, la mère de Jésus, ni ces apparitions démoniaques tardives, qui contredisent à la fois Marie et toutes les Saintes Ecritures.

Procession vers la Salette, Mont Garga

Ils sont retournés aux iniquités de leurs premiers pères, Qui ont refusé d’écouter mes paroles, Et ils sont allés après d’autres dieux, pour les servir. Jer 11:10  

Le pape a peut-être en partie deviné le danger des messages de cette “Marie de la Salette”, et il en détourne la signification par son résumé succin, mais en aucun cas les papes ne les dénoncent clairement comme étant anti-christiques. Fore est de conclure : Le Vatican ne se soucie pas d’annoncer la véritable bonne nouvelle.

C’est Dieu seul qui a fait connaître à Marie et à Pharaon ce que leur peuple respectif devait faire et à qui ils devait obéir. Rendons à Dieu l’honneur qui lui revient, il est seul l’auteur de notre Salut. Même si Dieu, a choisi des hommes et des femmes proches du sauveur (Sauveur), ces personnes ne sont aucunement les auteurs du Salut, que nous devrions écouter et prier.

Le pêcheur perdu doit crier à Dieu pour être sauvé.
Écoutons le Fils! Car ce Salut, que Dieu accorde dans son infinie bonté, ne peut se faire que par l’intermédiaire de Christ comme transcrit dans Jean 14:6

Jésus lui dit: Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi” . 

D’ailleurs Paul l’a bien compris et le mentionne dans la lettre qu’il adresse aux Romains

Malheureux que je suis ! Qui me délivrera de ce corps voué à la mort ?  
Dieu soit loué : c’est par Jésus-Christ notre Seigneur (Romains 7:24-25).”

Alors ne nous trompons pas de personne. N’élevons pas au rang de Dieu, ni le Pharaon antique ou Marie, ceux-ci ont témoigné de leur impuissance.

Tournons-nous vers Jésus

En effet, comme le Père possède la vie en lui-même, Il a accordé au Fils d’avoir la vie en lui-même. Et parce qu’Il est le Fils de l’homme, Il Lui a donné autorité pour exercer le jugement (Jean 5:26-27). 

La Déification romaine catholique de Marie

Livre “Vie des Saints” de 1854, chapitre: Le culte de la vierge

Le livre catholique romain “Vie des Saints” de 1854 atténue les Ecritures et dit ici à propos de Luc 2: 49 cité ci-dessus.

Joseph et Marie ne saisirent pas toute sa pensée

Ce livre affirme que le cantique de Marie confessant son “Sauveur” a été faite en …

combattant ces éloges par le profond sentiment de l’humaine faiblesse et de la miséricorde divine

Ce même livre affirme que

Le Fils de Dieu se fût formé un corps de la plus pure substance de sa sainte mère.

Christ demeure tout juste divin de par l’héritage biologique sa mère, la mère de Jésus est ainsi déifiée. Fils de Joseph (fils de jacob) est son titre messianique, mais il n’est pas fils de Joseph (mari de Marie). Or, c’est bien parce qu’enfanté par le St Esprit que Jésus est Dieu. Le “fils de l’homme”, ne tient de Marie que sa nature humaine.

Dans cet ouvrage la Vie des Saints (éd. 1854), l’assomption, cette doctrine catholique romaine pas encore canonifiée a déjà fait son chemin.

L’Assomption (15 août). — La fête qu’on établit après celle de l’Annonciation, fut l’Assomption, c’est-à-dire l’enlèvement instantané dans le ciel du corps pur de la Vierge immaculée. Elle fut instituée, selon saint Bernard, du temps même des apôtres. En 583, l’empereur Maurice ordonna qu’elle fût célébrée dans toute la Grèce. En 802, Charlemagne rendit une ordonnance semblable pour la France. Le jour de l’Assomption de l’année 4534, saint Ignace de Loyola, saint François Xavier et ses compagnons prononcèrent leurs vœux dans l’église de Notre-Dame -des-Martyrs à Montmartre, près Paris, où l’on plaça dans une des chapelles ces mots : Incunabulum societatis Jesus, ici le berceau de la compagnie de Jésus. Par lettres patentes du 10 février 1638, Louis XIII ordonna de faire tous les ans, le jour de l’Assomption, une procession solennelle à Notre-Dame de Paris. Le vœu du roi de France avait un double objet:
le premier d’obtenir un héritier, et le second de mettre son royaume et sa personne sous la protection de Notre-Dame. Le premier objet de ce vœu lui fut accordé, car le 5 septembre de la même année, Louis XIV vint au monde. Le grand roi, attribuant sa naissance au vœu de son père, ordonna (31 août 1681) que cette procession eût lieu dans toutes les provinces de France. Un décret spécial du 14 août 1792 abolit la procession du vœu de Louis XIII, mais Napoléon Ier la rétablit en y rattachant l’anniversaire de sa naissance et la fête de son patron. Au mois d’août 1814, Louis XVIII renouvela l’ordonnance de son aïeul, et la procession se continua pleine de solennité jusqu’en 1830, époque depuis laquelle elle a cessé d’avoir lieu.

Indépendamment des grands événements de la vie de la Vierge qui ont motivé les principales fêtes dont nous venons de parler, L’Eglise en célèbre un grand nombre qui ont trait à ses vertus sur la terre et à son intercession pour nous dans le ciel. Nous citerons les plus remarquables.

Dans le chapitre: Le culte de la vierge, on lit :

L’Asie, qui avait contenu à la fois le berceau et la tombe de MARIE, dut avoir naturellement l’honneur de posséder les premiers monuments dédiés à son culte.

L’authentique Marie confirme les Écritures qui montrent que seul le Christ, est l’auteur de notre Salut. Nous devons l’écouter LUI et lui obéir. (Exode 23:20-22)

L’Éternel, ton Dieu, te suscitera du milieu de toi, d’entre tes frères, un prophète comme moi: vous l’écouterez! Deu 18:15 

Un regard sérieux sur l'”école” de prière contemplative de Richard Foster

Tu n’auras point d’autres dieux devant ma face.
Exodes 20:3  

Par Ray Yungen
Lighthouse Trails Editors (Sentiers du phare)
Traduction de l’anglais par Vigi-Sectes


le 31 mars 2021

L’article suivant de Ray Yungen explique ce qu’est la prière contemplative et comment elle puise dans les mêmes sources que le mysticisme oriental. Dans cet article, Yungen discute des enseignements de Richard Foster, l’homme qui a initié la pratique de la prière contemplative dans l’église évangélique grâce à son livre de 1978, Celebration of Discipline.

Aujourd’hui, 40 ans plus tard, il est difficile de trouver une église qui n’ait pas été influencée d’une manière ou d’une autre par la prière contemplative de Foster. De plus, les résultats de la pratique de la prière contemplative se manifestent dans le mouvement du social gospel, l’église émergente progressive, et même dans la pression pour introduire la critical race theory « théorie critique de la race »0 dans l’église par la Convention Baptiste du Sud et d’autres groupes évangéliques comme nous l’avons expliqué dans d’autres articles.


[Nous devrions tous, sans honte, nous inscrire en tant qu’apprentis à l’école de la prière contemplative.1

Le christianisme n’est pas complet sans la dimension contemplative.2

Richard Foster, Celebration of Discipline : the Path to Spiritual Growth.

À Portland, dans l’Oregon, il existe une grande librairie entièrement consacrée à la spiritualité du Nouvel-Âge. On y trouve tous les sujets mystiques et métaphysiques orientaux. Il est intéressant de noter qu’il existe une section importante sur la prière contemplative, le moine catholique Thomas Merton ayant une étagère entière consacrée à ses écrits. Pourquoi une librairie du Nouvel-Âge accorderait-elle un espace précieux à un sujet qui se veut chrétien ? C’est une question légitime. Je me permets de suggérer que la raison est que la tradition mystique “chrétienne” (c’est-à-dire la prière contemplative) partage un sentiment de profonde parenté avec la tradition mystique orientale. Il existe de nombreuses preuves pour soutenir cette affirmation.

Dans cet article, nous allons examiner quelques-uns des principaux acteurs du mouvement de la prière contemplative pour montrer que l'”école” de prière contemplative de Richard Foster n’a pas sa place dans le christianisme. En fait, comme vous le verrez, le message qui la sous-tend est à l’opposé du christianisme biblique et de l’Évangile de Jésus-Christ.

Qu’est-ce que l'”école” de la prière contemplative ?

Dans Celebration of Discipline, Richard Foster dit que “nous devrions tous, sans honte, nous inscrire comme apprentis à l’école de la prière contemplative”. Que veut-il dire par “école” de prière contemplative ? Lorsque Foster utilise le mot “école”, il ne veut pas dire, bien sûr, un bâtiment ou une institution quelconque. Par exemple, le Webster’s New World College Dictionary propose neuf définitions différentes pour le mot école. Celle qui correspond à ce que nous essayons de faire comprendre est la suivante :

… un groupe de personnes réunies par les mêmes enseignements, croyances, opinions, méthodes, etc.3.

Lorsque l’on examine le contexte spirituel de cette définition, on peut voir quel genre de “fruit” spirituel elle produit. La seule façon de déterminer l’essence réelle d’un mouvement est d’observer les leaders ou les personnes éminentes de cette “école” pour voir où leurs pratiques les ont conduits, à quelles conclusions ils sont parvenus et ce qui propulse leur vision de la vérité.

Établissons d’abord ce que l’on entend par le mot “contemplation”. Carl McColman, dans son Big Book of Christian Mysticism, en explique le contexte de la manière suivante :

[La contemplation] vient du mot latin contemplare, qui signifie “observer” ou “remarquer”. Mais le mot a également des racines dans le mot “temple”, ce qui le relie à l’espace sacré. . . . Une fois christianisée, la contemplation a perdu son association avec la divination [la divination] et a fini par signifier la pratique priante de l’attention à la présence de Dieu4.

Donc, si Foster a raison, les leaders de ce mouvement sont ceux qui se sont tournés vers la présence de Dieu d’une manière unique et profonde, et leurs méthodes devraient être suivies pour obtenir les mêmes résultats.

Examinons maintenant les perspectives spirituelles de ces chefs de file de “l’école de la prière contemplative”.

Thomas Merton

Thomas Merton, un moine catholique, est le plus connu des écrivains contemplatifs modernes. Son influence est énorme dans le domaine contemplatif. Richard Foster cite Merton plus d’une douzaine de fois dans Celebration of Discipline et dans d’autres livres également, et de nombreux autres évangéliques citent également Merton. L’extrait suivant de l’ouvrage publié par Merton, The Asian Journal of Thomas Merton (écrit lors de son dernier voyage en Asie*) en dit long sur les sympathies spirituelles de Merton :

Nous sommes d’abord allés chercher Chatral Rimpoche [un saint homme tibétain] dans son ermitage au-dessus de Ghoom…. . . On nous a dit qu’il se trouvait dans un ani gompa, un couvent, plus bas sur la route. . . . Nous sommes donc partis en direction de Bagdogra et, avec quelques difficultés, nous avons trouvé le minuscule couvent… et Chatral était là, le plus grand rimpoche [un enseignant bouddhiste] que j’ai rencontré jusqu’à présent et une personne très impressionnante.

. . . Nous avons commencé à parler du dzogchen, de la méditation Nyingmapa et de la “réalisation directe”, et nous avons vite constaté que nous étions très d’accord. . . . Le message non exprimé ou à moitié exprimé de cette conversation était que nous nous comprenions parfaitement comme des personnes qui étaient en quelque sorte au bord de la grande réalisation… et que c’était une grâce pour nous de nous rencontrer. J’aurais aimé voir davantage Chatral. Il a éclaté et m’a appelé rangjung Sangay (ce qui signifie apparemment “Bouddha naturel”)… Il m’a dit, sérieusement, que peut-être lui et moi atteindrions la bouddhéité complète dans nos prochaines vies, peut-être même dans cette vie-ci, et le mot d’adieu était une sorte de pacte selon lequel nous ferions tous deux de notre mieux pour y parvenir dans cette vie-ci. J’ai été profondément ému, car il est de toute évidence un grand homme, le véritable praticien du dzogchen, le meilleur des lamas Nyingmapa, marqué par une simplicité et une liberté totales. Il était surpris de s’entendre si bien avec un chrétien et, à un moment donné, il a dit en riant : “Il doit y avoir quelque chose qui ne va pas ici !” Si je devais m’installer avec un gourou tibétain, je pense que Chatral serait celui que je choisirais5 (c’est nous qui soulignons).

Un aspect tout aussi révélateur du voyage de Merton en Asie est ce qu’il a vécu dans un sanctuaire bouddhiste à Ceylan :

. … une clarté intérieure, une clarté, comme si elle explosait à partir des rochers eux-mêmes, est devenue évidente et manifeste… . . Tous les problèmes sont résolus et tout est clair, simplement parce que ce qui compte est clair. La roche, toute la matière, toute la vie, est chargée de dharmakaya [l’unité de toutes les choses et de tous les hommes] . . Je ne sais pas quand, dans ma vie, j’ai eu un tel sens de la beauté et de la validité spirituelle qui se conjuguent en une seule illumination esthétique. Assurément… mon pèlerinage asiatique s’est éclairci et purifié. J’ai… vu ce que je cherchais obscurément. Je ne sais pas ce qu’il reste à faire.6 (c’est nous qui soulignons)

Pourquoi quelqu’un qui était si fortement impliqué dans le mysticisme “chrétien” serait-il si étroitement lié au mysticisme bouddhiste et l’embrasserait-il avec enthousiasme ? J’ai envisagé d’intituler ce livret Something’s Wrong Here parce que, même si Chatral l’entendait de manière positive, lorsqu’il a dit ces mots à Merton, il était lui-même choqué que Merton, un chrétien professant, soit fondamentalement sur la même longueur d’onde que lui et qu’ils soient capables de fraterniser.

L’un des biographes de Merton, William Shannon, l’a expliqué très clairement :

Si l’on veut comprendre le voyage de Merton en Orient, il est important de comprendre que c’est son enracinement dans sa propre tradition de foi [le catholicisme] qui lui a donné l’équipement spirituel [la prière contemplative] dont il avait besoin pour saisir la voie de la sagesse propre à l’Orient7.

Ce que Merton entendait par “dharmakaya” est en fait ce que le Nouvel-Âge et les religions orientales appellent la conscience cosmique (c’est-à-dire que Dieu est en tout et en chacun). Mais Foster, dans son livre Celebration of Discipline, garantit au lecteur que ce qu’il promeut ne conduira pas à la conscience cosmique. Il déclare : “Cela n’implique aucun mystère caché, aucun mantra secret, aucune gymnastique mentale, aucun vol ésotérique vers la conscience cosmique “8.

La tentative de Foster de dissiper tout soupçon de pratique de la prière contemplative est contrée par l’affirmation de William Shannon selon laquelle c’est précisément la prière contemplative qui a amené Merton à embrasser cette vision bouddhiste du monde.

Un sceptique pourrait dire que Merton n’était qu’une anomalie qui a fait fausse route, mais qu’en général, la prière contemplative mène au Dieu de la Bible. Je ne suis pas d’accord. Pour montrer que ce n’est pas le cas, nous devons examiner d’autres enseignants de “l’école de la prière contemplative”.

Henri Nouwen

Le prêtre catholique néerlandais Henri Nouwen se classerait probablement au deuxième rang après Merton en termes d’influence et d’admiration. L’auteur évangélique populaire Tony Campolo appelle Nouwen “l’un des grands chrétiens de notre temps”, déclarant :

Les écrits de [Nouwen] ont guidé et inspiré les chrétiens de toutes les tendances. Sa vie est un exemple brillant de la sainteté du vingtième siècle9.

L’admiration de Campolo se reflète largement dans le monde évangélique ; tout comme Merton est cité dans de nombreux livres évangéliques de nos jours, Nouwen l’est aussi. Kay Warren, la femme de Rick Warren, est l’une des évangéliques populaires qui voit une grande valeur dans le travail de Nouwen :

Ma femme, Kay, recommande ce livre : “C’est un livre court, mais il frappe au cœur du ministre. Il évoque les luttes communes à ceux d’entre nous qui exercent un ministère : la tentation d’être pertinent, spectaculaire et puissant. J’ai surligné presque chaque mot !10 (c’est nous qui soulignons).

Le livre que Kay Warren recommande est In the Name of Jesus de Nouwen, qui consacre un chapitre entier de ce livre à la prière contemplative, en disant :

Par la discipline de la prière contemplative, les dirigeants chrétiens doivent apprendre à écouter la voix de l’amour…. Pour que le leadership chrétien soit vraiment fructueux à l’avenir, il faut passer de la morale à la mystique.11 (c’est nous qui soulignons)

Mais tout comme Merton avait absorbé la spiritualité orientale, Nouwen aussi, ce qui n’est pas surprenant puisqu’il était un disciple de Merton. Nouwen a écrit la préface d’un livre qui mélange le christianisme avec la spiritualité hindoue, dans laquelle il dit :

[L’auteur fait preuve d’une merveilleuse ouverture aux dons du bouddhisme, de l’hindouisme et de la religion musulmane. Il découvre leur grande sagesse pour la vie spirituelle du chrétien … . Ryan [l’auteur] est allé en Inde pour apprendre des traditions spirituelles autres que la sienne. Il en a ramené de nombreux trésors et nous les offre dans ce livre12.

Nouwen a apparemment pris ces approches au sérieux lui-même. Dans son livre, The Way of the Heart, il conseille ses lecteurs :

La répétition silencieuse d’un seul mot peut nous aider à descendre avec l’esprit dans le cœur…. Cette manière de prier simplement… nous ouvre à la présence active de Dieu13.

Mais ce que la “présence active de Dieu” lui enseignait, malheureusement, était plus conforme à l’hindouisme qu’au christianisme évangélique. Il a écrit :

La prière est un ” travail de l’âme ” car nos âmes sont ces centres sacrés où tout est un, …. C’est dans le cœur de Dieu que nous pouvons parvenir à la pleine réalisation de l’unité de tout ce qui est.14 (c’est moi qui souligne)

Disons-le encore, un chrétien admirateur de Nouwen pourrait penser que les citations précédentes s’inscrivent dans une expérience chrétienne légitime de l’amour et de la grâce de Dieu, et que je ne fais que les sortir de leur contexte. Mais ce n’est certainement pas le cas. Nouwen lui-même a révélé ses influences spirituelles dans son journal intime, Sabbatical Journey, qu’il a écrit peu avant sa mort :

En allant au fitness, j’avais acheté un Walkman pour écouter une cassette audio contenant une conférence de Matthew Fox intitulée “Création, spiritualité et les sept chakras”. Ainsi, tout en transpirant sur le trotteur, j’ai essayé de rendre mon temps utile en écoutant Matthew Fox.15

Cet élément d’information révèle que Nouwen était lié à l’idée que les chakras, (sur lesquels les citations précédentes sont basées) font partie intégrante du développement spirituel. Le chakra couronne, en particulier, est celui qui est lié à l’idée que tout est un et l’unité de tout ce qui est.16

Dans le livre The Essential Henri Nouwen, publié par Shambhala Publications (maison d’édition bouddhiste), Nouwen dit que …

la prière contemplative “ouvre nos yeux à la présence de l’Esprit divin dans tout ce qui nous entoure”.17

C’est exactement ce que Merton entendait par dharmakaya, à savoir que Dieu est dans tout ce qui existe (panenthéisme, qui reflète l’occultisme).

Thomas Keating

Thomas Keating, un moine trappiste comme Merton, est à la tête d’une organisation appelée “diffusion contemplative” (Contemplative Outreach). Il est étroitement identifié au mouvement de la prière contemplative (qu’il appelle prière centrée). Keating a écrit de nombreux livres sur le sujet de la prière contemplative ; en fait, l’un des enseignants les plus populaires du christianisme évangélique, Ruth Haley Barton, considère Keating comme une forte influence spirituelle dans sa vie18.

Keating souligne d’ailleurs ce point lorsqu’il informe ses lecteurs que ” le mot “méditation” signifie pour les personnes exposées aux méthodes orientales ce que nous, chrétiens, entendons par contemplation, c’est-à-dire une façon d’ignorer le flux habituel des pensées pendant certaines périodes de temps “19.

Comme les autres, Keating s’est orienté vers l’hindouisme ou le Nouvel-Âge, et il a écrit la préface d’un livre consacré à ce que les praticiens du yoga appellent le Kundalini ou la force du serpent :

Puisque cette énergie [kundalini] est également à l’œuvre aujourd’hui chez de nombreuses personnes qui se consacrent à la prière contemplative, ce livre est une contribution importante au renouveau de la tradition contemplative chrétienne. Il sera d’une grande consolation pour ceux qui ont connu des symptômes physiques résultant de l’éveil du kundalini au cours de leur cheminement spirituel…. La plupart des disciplines spirituelles dans le monde insistent sur une certaine forme de discipline sérieuse avant de communiquer les techniques d’éveil du kundalini. Dans la tradition chrétienne… la pratique régulière des étapes de la prière chrétienne… la contemplation sont les disciplines essentielles20.

Pour montrer jusqu’où quelqu’un peut s’égarer en utilisant la prière contemplative comme moyen d’atteindre Dieu, Keating en est un très bon exemple. Keating soutient avec enthousiasme un livre intitulé “Méditations sur le Tarot : Un voyage dans l’hermétisme chrétien” (Meditations on the Tarot : A Journey in Christian Hermeticism). Les cartes du tarot sont l’un des principaux outils de divination dans l’occultisme, et l’hermétisme est un ensemble d’anciennes croyances ésotériques basées sur les écrits d’Hermès Trismégiste, celui qui a inventé l’expression occulte “en haut comme en bas”. Keating a déclaré que ce livre était l’un des “grands classiques spirituels de ce siècle”.21 Il est difficile de comprendre ce livre qui s’est tellement éloigné du catholicisme.

Richard Rohr

Sans aucun doute, le prêtre catholique Richard Rohr est l’un des plus éminents partisans vivants de la prière contemplative aujourd’hui. Son organisation, le Center for Contemplation and Action, est un bastion de la spiritualité contemplative. Et comme nos autres maîtres d'”écoles” de prière contemplative, il a été adopté par de nombreux auteurs évangéliques populaires. Richard Foster, par exemple, a invité Rohr à faire partie d’un comité consultatif pour un livre édité par Foster en 2010, intitulé “25 livres que tout chrétien devrait lire : un guide des classiques essentiels de la dévotion” (25 Books Every Christian Should Read : A Guide to the Essential Devotional Classics)22.

Rohr est essentiellement devenu le nouveau Thomas Merton pour une toute nouvelle génération de chrétiens évangéliques. Dans une interview, Rohr a déclaré :

[L’un de mes éditeurs m’a dit qu’à l’heure actuelle, mon principal groupe démographique est celui des jeunes évangéliques, des jeunes évangéliques. Certains de mes livres sont plutôt lourds. Je n’en reviens pas.23

La déclaration de Rohr est correcte en ce qui concerne les jeunes évangéliques. Un exemple concret est une organisation appelée “Si : Rassemblement” (IF : Gathering). Les responsables de SI sont des femmes dynamiques et énergiques qui organisent de grandes conférences destinées principalement aux jeunes femmes évangéliques. Bien que ces femmes puissent être sincères dans ce qu’elles essaient de faire, elles font la promotion de personnalités telles que les leaders émergents Brian McLaren et Rob Bell, ainsi que Richard Rohr. Notre organisation a publié une brochure sur le SI que je vous encourage à lire pour comprendre toute l’ampleur de ce mouvement féminin en pleine expansion24.

Pour mieux comprendre la signification de tout cela, Rohr est un éminent champion de l’idée d’une religion globale qui unifierait le monde. Il affirme que “la religion a besoin d’un nouveau langage”.25 Et le mysticisme est le langage qui permettra d’instaurer cette religion mondiale unique (c’est-à-dire la prière contemplative) ! Rohr a déclaré :

Il y a actuellement une émergence… elle provient de tant de traditions, de sources et de parties du monde différentes. C’est peut-être un exemple de la mondialisation de la spiritualité.26

Ce point de vue s’inscrit parfaitement dans la perspective de l’église émergente qui est si populaire parmi les jeunes évangéliques d’aujourd’hui. Il n’est pas étonnant que Richard Rohr et les leaders de l’Église émergente (tels que Brian McLaren) se soutiennent mutuellement et approuvent leurs livres respectifs.

Faisant écho à Merton et Nouwen, Rohr défend également le concept de dharmakaya. C’est le thème récurrent de l'”école” de la prière contemplative. Rohr déclare :

L’espoir de Dieu pour l’humanité est qu’un jour nous reconnaissions tous que la demeure divine est toute la création. Le Christ revient chaque fois que nous voyons que la matière et l’esprit coexistent. Cela mérite vraiment d’être appelé une bonne nouvelle.27

Pour dissiper toute confusion sur ce que Rohr dit, il précise dans le même paragraphe ce qu’il entend par Dieu habitant dans toute la création. Il utilise un terme que l’on retrouve dans toute la littérature contemplative, qui signifie que le Christ est davantage une énergie qu’un être personnel. Rohr explique le terme “Christ cosmique“, disant aux lecteurs que tout et tous appartiennent au royaume de Dieu.28 C’est même le nom de l’un de ses livres, “Tout (nous) appartient : Le don de la prière contemplative”(Everything Belongs : The Gift of Contemplative Prayer).

Dans son livre de 2011, “Chute vers le haut” (Falling Upward), Rohr laisse entendre que nous (l’humanité) sommes tous une “conception immaculée”.29 Si ces choses sont vraies, alors Jésus-Christ n’a pas eu besoin de mourir sur la croix pour les péchés de l’humanité. Nous n’aurions pas besoin d’un Sauveur car nous serions déjà divins nous-mêmes. En vérité, la spiritualité contemplative est l’antithèse de l’Évangile. C’est pourquoi il existe d’innombrables mystiques qui prétendent connaître Dieu (ou Jésus) mais ne veulent rien savoir de la Croix.

Le lien avec le Nouvel-Âge

Le principal effort de notre organisme Lighthouse Trails Publishing depuis sa création, a été de montrer le lien fort entre le mouvement de la prière contemplative et le spectre plus large de la spiritualité du Nouvel-Âge, comme indiqué au début de cet article. On peut prouver que les parallèles sont extrêmement forts. Les auteurs que je viens de présenter ne sont pas uniques dans leurs propos. Je pourrais énumérer plusieurs pages d’autres auteurs contemplatifs qui disent des choses identiques.

Je veux présenter un autre auteur qui représente le point de vue contemplatif typique. Tom Harpur, un auteur, radio-diffuseur et prêtre anglican bien connu au Canada, résume ce que l’on peut trouver dans pratiquement tous les livres contemplatifs de la tradition catholique romaine et anglicane. En parlant de son éducation dans l’église anglicane traditionnelle, il explique la différence radicale entre son ancien christianisme et son christianisme contemplatif :

On insistait beaucoup plus sur notre état de péché et de dépravation, que sur la possibilité que Dieu soit déjà présent dans nos âmes ou nos “cœurs”. On m’a dit d’accepter à nouveau le Christ et de “le laisser entrer” au lieu de m’aider à reconnaître le fait que tout ce que j’avais à faire était d’ouvrir mon œil intérieur et de réaliser que Dieu était déjà là, attendant d’être connu et suivi. On nous a appris peu de choses, voire rien, sur les grands mystiques et sur la longue tradition de méditation de notre propre foi chrétienne.30 (c’est nous qui soulignons)

Harpur exprime très succinctement le point de vue de Lighthouse Trails, à savoir que la tradition mystique qui arrive sur le devant de la scène actuellement ne correspond pas à l’Évangile biblique qui a été au cœur du christianisme.

Permettez-moi de dire ceci :

Si le mouvement de la prière contemplative n’était pas lié à des dénominations historiquement respectées, s’il s’agissait d’une organisation indépendante telle que celles que l’on trouve dans les livres sur les sectes, alors le mouvement de la prière contemplative serait qualifié de secte par la plupart des organisations évangéliques en raison des aberrations extrêmes que l’on y trouve concernant l’Évangile.

Le dharmakaya de Merton ne peut être réconcilié avec la justification par la foi dans le sang du Christ.

Le siècle des Lumières

Un autre bon exemple pour montrer que la prière contemplative partage le même point de vue que les occultistes connus se trouve dans un livre intitulé “Le Dieu de demain” (Tomorrow’s God) de l’auteur Nouvel-Âge Neale Donald Walsch, dans lequel il présente la religion mondiale à venir qui unifiera l’humanité, dans ce qui est appelé l’ère du Verseau ou l’ère des Lumières (c’est-à-dire le Nouvel-Âge). Il dit que la première étape est de …

“commencer un programme de pratique quotidienne de la méditation, de la prière profonde et de l’écoute silencieuse.”.31

Après avoir donné les mécanismes de la nouvelle spiritualité, Walsch donne la théologie qui est :

“Aux jours de la nouvelle spiritualité, l’unité de toutes choses sera expérimentale “32.

C’est ce que les contemplatifs expérimentent dans leurs sessions mystiques. Walsch dit encore :

“La grande idée est qu’il n’y a qu’un seul Dieu, et ce Dieu unique ne se soucie pas de savoir si vous êtes catholique ou protestant, juif ou musulman, hindou ou mormon, ou si vous n’avez pas de religion du tout”.33

C’est essentiellement ce que Richard Rohr dit dans Everything Belongs. Et c’est la raison pour laquelle l'”école” de prière contemplative de Richard Foster n’est pas, et ne sera jamais, compatible avec le christianisme biblique traditionnel ou le message de l’Évangile proclamé par Jésus-Christ et ses disciples.

Réflexions finales

Si je devais rencontrer un jour quelqu’un qui me demande “pourquoi cherchez-vous à détruire Richard Foster”, je lui répondrais : Je me soucie réellement de Richard Foster. Les choses que j’écris à son sujet ne sont pas dues à la malice ou à la mauvaise volonté, mais à un profond sentiment d’engagement envers son bien-être spirituel et celui de ses lecteurs. La célébration de la discipline est au cœur (directement ou indirectement) de la majorité des programmes de formation spirituelle dans les écoles bibliques, les séminaires, les collèges chrétiens et les universités. Ce que le saint homme tibétain a dit en réponse à la croyance de Thomas Merton – “Il doit y avoir quelque chose qui ne va pas ici” – est le même sentiment qui motive la rédaction de cet article.

Il y a quelque chose qui ne va pas ici !

Contrairement à ce qu’enseignent les contemplatifs, la dualité existe, et la Bible l’enseigne – il y a les moutons et les chèvres, le blé et l’ivraie, les sauvés et les non sauvés, les justes et les injustes. Les penseurs du Nouvel-Âge rejetteraient cela parce qu’ils croient que tout est Dieu. Dans le camp contemplatif, lorsque Richard Rohr dit que tout appartient, c’est ce qui en fait un Nouvel-Âge. Le veau d’or et Yahvé ne sont pas le même Dieu. C’est la cause de la colère de Dieu. Pour dire les choses simplement, tout n’est pas à sa place !

Ma prière est que les gens puissent voir la logique de tout cela. Et ce qui le rend encore plus impératif, c’est que cette vision contemplative provient de sources surnaturelles. Nous n’avons pas affaire à de simples perspectives et idées humaines.

L'”école” de prière contemplative de Richard Foster emploie les mêmes méthodes que celles de Richard Rohr et de Thomas Merton qui conduisent à une certaine perception. La citation suivante de Foster en est une illustration supplémentaire :

Nous excluons toute autre source de stimulation – sensuelle, intellectuelle et réflexive – afin de nous concentrer sur Dieu seul. À ce niveau, nous allons même au-delà de nos pensées de Dieu afin de demeurer en sa présence sans pensée ni distraction34.

C’est exactement la prière contemplative qu’embrassait Thomas Merton, ce qui a fait dire au prêtre épiscopalien Brian C. Taylor :

Le Dieu qu’il [Merton] connaissait dans la prière était la même expérience que celle que les bouddhistes décrivent dans leur illumination35.

Nous en concluons que la spiritualité de Thomas Merton est entrée dans l’église évangélique par l'”école” de prière contemplative de Richard Foster. Et c’est une école à laquelle aucun chrétien ne devrait s’inscrire.


Notes en fin de texte :

0. La théorie critique de la race (TCR),

NDLR : Selon Wikipédia anglais, le TCR est un corpus d’études juridiques et un mouvement académique d’universitaires et d’activistes des droits civiques aux États-Unis qui cherche à examiner de manière critique le droit américain dans ses interactions avec les questions de race et à remettre en question les approches libérales américaines dominantes en matière de justice raciale.

Les chrétiens attachés aux Ecritures ne propagent pas de théories de races, car :

  • La Bible ne dénigre aucune couleur (au contraire, le cantique des cantique mentionne la beauté d’une femme noire)
  • Nous sommes tous descendant d’une même race génétique proche, Adam et d’Eve, en passant par Noé. (Genèse)
  • Nous sommes tous “d’un seul sang” (Actes 17), et pécheurs.
  • La vision binaire de 2 couleurs de peau est naïve et ridicule, car chacun de nous a une couleur de peau différente. Il y a factuellement des millions de couleurs différentes. Nous avons la couleur que notre créateur nous a donnée.
  • Vouloir considérer et légiférer (ou contre-légiférer) sur des races de couleur, fait persister un clivage raciste, qui n’a par essence, aucun fondement dans le christianisme authentique.

  1. Richard Foster, Celebration of Discipline (San Francisco, CA : Harper & Row, édition 1978), p. 13.
  2. Interview de Richard Foster, Lou Davies Radio Program (KPAM radio, Portland, Oregon, Nov. 24, 1998).
  3. Webster’s New World College Dictionary, p. 1283.
  4. Carl McColman, Big Book of Christian Mysticism (Charlottesville, VA : Hampton Road Publishing, 2010), p. 222.
  5. Thomas Merton, The Asian Journal of Thomas Merton (New Directions Books, 1975), p. 234-236.
  6. Ibid.
  7. William Shannon, Silence on Fire (New York, NY : The Crossroad Publishing Company, 1991), p. 99.
  8. Richard Foster, Celebration of Discipline (HarperCollins, 2009, Kindle Edition), p. 17.
  9. Tony Campolo, Speaking My Mind (Nashville, TN : W. Publishing Group, 2004), p. 72.
  10. Rick Warren citant Kay Warren sur le Ministry Toolbox (numéro 54, 6/5/2002, http://web.archive.org/web/20050306004007/http://www.pastors.com/RWMT/?ID=54).
  11. Henri Nouwen, In the Name of Jesus (New York, NY : Crossroad Publishing, 2000), pp. 6, 31-32.
  12. Thomas Ryan, Disciplines for Christian Living (Mawah, NJ : Paulist Press, 1993), pp. 2-3 (la préface d’Henri Nouwen).
  13. Henri Nouwen, The Way of the Heart (San Francisco, CA : Harper, 1991), p. 81.
  14. Henri Nouwen, Bread for the Journey (San Francisco, CA : Harper, 1997), lectures quotidiennes du 15 janvier et du 16 novembre.
  15. Henri Nouwen, Sabbatical Journey (New York, NY : The Crossroad Publishing Company, Kindle Edition), Kindle Locations 496-497.
  16. Ces deux pensées se retrouvent dans les écrits de Matthew Fox et de nombreux autres partisans duNouvrl-Âge (New Age).
  17. Robert A. Jonas (éditeur), The Essential Henri Nouwen (Boston, MA : Shambhala Publications, 2009), p. 38.
  18. Lighthouse Trails Editors, “More Evidence and a Final Plea as Assemblies of God Conference with Ruth Haley Barton Begins August 5th” (blog Lighthouse Trails : http://www.lighthousetrailsresearch.com/blog/?p=12401).
  19. Thomas Keating, Intimité avec Dieu (New York, NY : The Crossroad Publishing Company, 1994), p. 117.
  20. Philip St. Romain, Kundalini Energy and Christian Spirituality (Crossroad, 1995). Cet extrait se trouve dans l’avant-propos de Thomas Keating.
  21. Thomas Keating, critique : http://www.allthingshealing.com/Tarot/Book-Review-Meditations-on-the-Tarot/9699#.VeGxISLbKos.
  22. Lighthouse Trails Editors, “Richard Foster’s Renovare Turns to Panentheist Mystic Richard Rohr and Emerging Darling Phyllis Tickle For New Book Project” (14 septembre 2010, http://www.lighthousetrailsresearch.com/blog/?p=4986).
  23. Kristen Hobby, “What Happens When Religion Isn’t Doing Its Job : an interview with Richard Rohr, OFM” (Présence : An International Journal of Spiritual Direction, volume 20, n° 1, mars 2014), p. 6-11.
  24. Vous pouvez lire l’intégralité de la brochure à l’adresse suivante : http://www.lighthousetrailsresearch.com/blog/?p=17334 ou l’acheter sous forme de livret à l’adresse suivante : www.lighthousetrails.com.
  25. Entretien de Kristen Hobby avec Richard Rohr, op. cit. , p. 6
  26. Ibid.
  27. Rich Heffern, ” The Eternal Christ in the Cosmic Story ” (National Catholic Reporter, 11 décembre 2009, http://ncronline.org/news/spirituality/eternal-christ-cosmic-story).
  28. Ibid.
  29. Richard Rohr, Falling Upward (San Francisco, CA : Jossey Bass, 2011), p. ix.
  30. Tom Harpur, Prayer : The Hidden Fire (Wood Lake Publishing, Kindle Edition, 2012), emplacements Kindle 1099-1102.
  31. Neale Donald Walsch, Tomorrow’s God (New York, NY : Atria Books, 2004), p. 223.
  32. Ibid, p. 263.
  33. Ibid, p. 241.
  34. Richard Foster, Gayle Beede, Longing for God (Downers Grove, IL : InterVarsity, 2009), p. 252.
  35. Brian C. Taylor, Setting the Gospel Free (New York, NY : Continuum Publishing, 1996), p. 76.

Leaders chrétiens – Une nouvelle ouverture… à l’Église catholique


le 6 juillet 2021 par Lighthouse Trails Editors
Par Ray Yungen et les rédacteurs de Lighthouse Trails
Traduction de l’anglais par Vigi-Sectes

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Note : Les informations contenues dans cet article ont été écrites il y a quelques années, mais elles restent aussi pertinentes aujourd’hui qu’à l’époque – en fait, encore plus, comme vous pouvez le voir dans les articles dont le lien figure au bas de cet article. Si vous ne comprenez pas ce que l’Église catholique enseigne et défend réellement, lisez le livre de Ray Yungen, Simple Answers, et/ou le livre de Roger Oakland, Another Jesus. Si vous êtes catholique ou avez un proche qui l’est et que vous n’avez pas les moyens de vous procurer l’un de ces livres, … consultez la partie francophone du site justforcatholics.org



Ce n’est pas un hasard ou une aberration que les églises évangéliques et l’Église catholique s’alignent l’une sur l’autre. L’Église catholique adopte une approche plus douce vis-à-vis de l’Église évangélique, et cette dernière commence à minimiser les différences traditionnelles et importantes qui l’ont tenue à l’écart de l’Église catholique romaine. Alors que l’histoire de l’Église a connu des martyrs qui ne voulaient pas céder sur les questions doctrinales concernant le salut, nous assistons aujourd’hui à un changement de paradigme, l’accent n’étant plus mis sur la doctrine biblique mais sur l’expérience et le mysticisme. On s’accorde de plus en plus à dire que ce n’est plus ce en quoi nous croyons qui importe, mais ce que nous faisons – à savoir que nous devons faire l’expérience de Dieu et nous entendre avec tout le monde. Et c’est là qu’intervient l’Église catholique, qui promeut l’unicité (l’unification de toutes les traditions religieuses sous l’égide de l’Église catholique) et un vaste éventail de pratiques religieuses remontant aux pères de l’Église pour satisfaire l’attrait de l’expérience.

Les exemples suivants illustrent la façon dont ce paysage changeant se produit-


Rick Warren

En 2014, le pasteur évangélique Purpose-Driven Rick Warren a été interviewé par l’animateur d’EWTN (réseau de télévision catholique) Raymond Arroyo.1 Dans cette interview, Warren a clairement indiqué qu’il ne voyait rien dans l’Église catholique qui l’empêcherait de s’unir aux catholiques d’un point de vue spirituel.

Rick Warren et l’animateur de télévision catholique, Raymond Arroyo

Il a cité un certain nombre de mystiques catholiques vers lesquels il se tournait (Thomas à Kempis, Frère Lawrence, les Pères du désert, Saint Jean de la Croix et Thérèse d’Avila2) et a dit à Arroyo que les écrits de ces mystiques étaient “de grands ouvrages classiques de dévotion “3 Warren a dit à Arroyo que son propre “directeur spirituel” à l’église de Saddleback avait été formé par un mystique catholique nommé Jean Vanier. Lorsque vous lirez la description suivante de Vanier, je crois que vous comprendrez pourquoi Rick Warren est inclus dans cette section de Simple Answers :

Vanier est un mystique contemplatif qui promeut l’interspiritualité et les croyances interconfessionnelles, qualifiant le Mahatma Gandhi hindou de “l’un des plus grands prophètes de notre temps” et “d’homme envoyé par Dieu.” Dans son livre Essential Writings, Vanier parle d'”ouvrir les portes aux autres religions” et d’aider les gens à développer leur propre foi, qu’il s’agisse de l’hindouisme, du christianisme ou de l’islam4.

L’interview Warren/Arroyo en a révélé beaucoup plus sur les inclinaisons de Rick Warren envers l’Église catholique. Par exemple, il a admis qu’il aimait regarder EWTN, et que l’une de ses émissions préférées était le chapelet de la Miséricorde Divine, qui est composé de “pratiques non bibliques enracinées dans le paganisme “5.

Beth Moore

Beth Moore est le professeur d’études bibliques pour femmes le plus populaire au monde aujourd’hui. De nombreux hommes lisent également ses enseignements. Elle a joué dans un film chrétien de 2015 intitulé War Room qui reste très populaire et est considéré comme l’incarnation de l’évangélisme conservateur. Cependant, elle est une partisane du mouvement de la prière contemplative depuis plusieurs années. Dans son livre When Godly People Do Ungodly Things, elle soutient le praticien catholique de la prière contemplative Brennan Manning, avec lequel elle est en résonance.6 Et dans le film d’information sur la prière contemplative Be Still, Beth Moore affirme que nous ne pouvons pas vraiment connaître Dieu sans le “calme” de la contemplation.7

Comme Rick Warren, Beth Moore a fait passer à ses adeptes le message qu’elle considère l’Église catholique comme une partie légitime du corps du Christ. Par exemple, elle a régulièrement enseigné dans l’émission de James et Betty Robison, Life Today. Les Robison ont fait des déclarations qui montrent leur forte camaraderie avec l’Église catholique. Par exemple, dans un article de mai 2014 écrit par James Robison sur son site Web et intitulé “Le pape François sur Life Today”, Robison déclare :

Je crois qu’il y a un important réveil spirituel qui commence dans le cœur de ceux qui sont vraiment engagés envers le Christ dans les communautés protestantes et catholiques. Est-il possible que le pape François s’avère être une réponse non seulement aux prières des catholiques, mais aussi de ceux que l’on appelle les protestants ?8

Certains pourraient penser que c’est une culpabilité par association que de dire que Beth Moore est d’accord avec Robison sur la question catholique simplement parce qu’elle enseigne dans son émission. Mais pour illustrer davantage ses affinités, lors d’une conférence où Beth Moore s’exprimait, elle a fait venir sur scène plusieurs femmes du public et les a fait asseoir dans différents groupes en fonction de leur appartenance religieuse. Elle a dit aux femmes présentes que ces groupes faisaient tous partie du corps du Christ. Alors que la plupart des groupes font partie de l’église protestante, elle a également inclus un groupe de l’église catholique et a déclaré que ces différents groupes combinés forment une communauté qui est “l’église telle que Jésus la voit”.9 Ce n’est qu’un autre exemple de la manière dont le fossé entre l’évangélisme et le catholicisme se réduit.

En janvier 2014, Tony Palmer, un prêtre anglican qui a servi d’ambassadeur du pape François (appelant le pape son mentor) auprès de l’église évangélique, a visité l’église du leader charismatique Kenneth Copeland. Dans une vidéo de la réunion, Palmer a déclaré à la congrégation qu’il venait dans “l’esprit d’Elie”, semblable à celui de Jean le Baptiste.10

Palmer a déclaré que ce qui était à venir était la “réconciliation” (c’est-à-dire que les protestants se réconcilient avec l’église “mère”) et qu’il n’y avait plus besoin de la Réforme. Palmer a déclaré à la congrégation de Copeland que la division entre les chrétiens était diabolique et que c’était la doctrine qui divisait mais que la “présence” de Dieu nous unissait.11 Pendant que Palmer parlait, la congrégation l’a applaudi et soutenu avec enthousiasme. Palmer a déclaré que “la protestation de Luther est terminée” et que “s’il n’y a plus de protestation, comment peut-il y avoir une église protestante ? “12 Lorsque Palmer a fini de parler, il a diffusé un clip du pape François saluant la congrégation de Copeland. Le Pape François a parlé de la séparation entre les catholiques et les protestants. Il a déclaré :

Je suis nostalgique que cette séparation prenne fin et nous donne la communion. . . . Nous devons nous rencontrer comme des frères. . . . Prions le Seigneur pour qu’il nous unisse tous. . . . Le miracle de l’unité a commencé.13

En juin de la même année, Tony Palmer a rencontré le pape François et lui a remis un document intitulé “Déclaration de foi dans l’unité pour la mission” que Palmer espérait que le Vatican et les dirigeants évangéliques signeraient en 2017, année du 500e anniversaire de la Réforme. La Déclaration stipulait que les évangéliques et les catholiques prêchaient le même Évangile et que, par conséquent, il devait y avoir une unité.

Un mois après la rencontre avec le pape François, Palmer a été tué dans un accident de moto au Royaume-Uni, interrompant son travail œcuménique. Nombreux sont ceux qui ont reconnu ses efforts, comme l’a rapporté le Boston Globe au moment de sa mort :

La nouvelle a stupéfié… beaucoup de personnes dans le monde chrétien qui savaient que, dans les coulisses, l’amitié improbable entre Palmer et le pape François était le catalyseur d’une percée historique extraordinaire dans les relations entre l’Église catholique et le monde évangélique. . . . [Le pape François a donné la forte impression que le travail qu’il avait commencé avec Palmer allait se poursuivre14 .

Ainsi, bien que Palmer ne soit plus là, les efforts pour combler le fossé entre le christianisme évangélique/protestant et l’Église catholique se poursuivent avec d’autres personnes.

Le pape François avec plusieurs leaders évangéliques, dont James Robison, Tony Palmer et Kenneth Copeland.

Cours Alpha/Nicky Gumbel

En 2015, une conférence sur le leadership Alpha a été organisée par Nicky Gumbel (l’actuel responsable du programme Alpha et vicaire de l’église Holy Trinity Brompton au Royaume-Uni). Soit dit en passant, la célèbre enseignante Joyce Meyer (name-it, claim-it) était également l’un des orateurs de cet événement. Voici quelques citations tirées des discours de Gumbel à la conférence et données à mon éditeur par quelqu’un qui a regardé les discours en ligne :

Cette crise [de manque d’unité] est une opportunité massive pour l’église de se tenir ensemble et de combattre ensemble.

En fin de compte, l’unité n’est pas doctrinale, elle est relationnelle.

L’unité n’est pas une option – Jésus prie toujours pour notre unité – afin que le monde soit un.

J’en suis venu à aimer l’Église catholique. Si Dieu leur a donné le même Esprit, qui sommes-nous pour nous opposer à Dieu ?

L’unité ne signifie pas que nous ne sommes pas intéressés par la vérité ! La seule façon d’obtenir la vérité est l’unité !

Le même Esprit vit dans les catholiques, et les orthodoxes, et les pentecôtistes et les protestants, même les anglicans ont le même Esprit Saint qui vit en eux. C’est ce qui nous rend unis !

Nous vivons dans un monde divisé qui exige une église unie.

La racine de tous les problèmes dans le monde est la division. Paul nous donne la réponse à cette question – elle se trouve dans les relations!15

Dans un commentaire de 2004 d’Alpha News, Gumbel, qui est anglican, a déclaré ce qui suit, ce qui montre son acceptation et sa promotion du catholicisme romain et de la papauté catholique :

Ce fut un grand honneur d’être présenté au pape Jean-Paul II, qui a tant fait pour promouvoir l’évangélisation dans le monde. Nous avons été énormément enrichis par notre interaction avec les catholiques de nombreux pays.16

Et dans une interview de 2009 entre Nicky Gumbel et le journal britannique The Guardian, Gumbel a déclaré :

L’un des mouvements les plus puissants du Saint-Esprit se trouve probablement dans l’Église catholique romaine. Il n’y a donc pas une énorme différence théologique entre l’enseignement officiel de l’Église catholique et celui de l’Église anglicane, par exemple.17

Wheaton College

Le 26 mars 2012, le collège évangélique Wheaton a organisé un événement intitulé ” Une conversation sur l’unité dans la mission du Christ. ” Les deux intervenants de l’événement étaient le pasteur évangélique, auteur et professeur adjoint à Wheaton John Armstrong et le cardinal catholique George de Chicago. Un prospectus de l’événement indiquait

Une soirée de dialogue explorant les points communs et les défis actuels auxquels sont confrontés les catholiques et les protestants évangéliques dans la foi et la mission chrétiennes.18

Il ne s’agissait pas d’un débat entre deux personnes aux vues opposées. Au contraire, la discussion était axée sur la façon d’apporter l’unité entre l’évangélisme et le catholicisme. En janvier 2012, Armstrong a publié ce qui suit sur son blog :

Il y a une longue histoire derrière l’appel mondial à la prière pour l’unité chrétienne, mais j’ai pris une conscience aiguë de l’histoire de cet appel au Centre pour l’unité à Rome en mars dernier. Puis en juin. . . Je me suis rendu sur la tombe du père Paul Wattson, l’homme qui a lancé cette semaine mondiale de prière pour l’unité des chrétiens. Aussi profondément intéressé que je sois par ce sujet, je suis heureux de partager aujourd’hui des nouvelles du Service d’information du Vatican du 18 janvier. Les commentaires du pape constituent un rappel gracieux de notre devoir commun envers l’ensemble de l’Église du Christ, et pas seulement envers notre propre communion ou communauté.19

M. Armstrong a ensuite publié un article du service d’information du Vatican, dont voici un extrait :

L’œcuménisme, tel que défini par le Concile Vatican II et le Bienheureux Jean-Paul II, est “la responsabilité de toute l’Église et de tous les baptisés, qui doivent augmenter la communion partielle qui existe déjà entre les chrétiens jusqu’à atteindre la pleine communion dans la vérité et la charité. Prier pour l’unité… doit donc faire partie intégrante de la vie de prière de tous les chrétiens, en tout temps et en tout lieu, en particulier lorsque des personnes de traditions différentes se réunissent pour œuvrer à la victoire en Christ sur le péché, le mal, l’injustice et la violation de la dignité humaine20.

Wheaton College n’est qu’un rayon de plus dans une roue qui pousse à l’unification de l’église évangélique avec l’église catholique.

Franklin Graham

Du 15 au 17 août 2014, un rassemblement appelé ” Three Rivers Festival of Hope ” à Pittsburgh, PA, a été dirigé et organisé par Franklin Graham. Pour la prière d’ouverture sur scène devant un large public, Graham a fait venir l’évêque catholique David Zubik. L’évêque, au cours de sa prière, a reconnu sa conviction que les protestants et les catholiques font tous partie de la même église. Bien que nous sachions que le père de Graham, Billy Graham, a autorisé la présence de conseillers catholiques lors de ses propres réunions d’évangélisation (ce qui a malheureusement créé un précédent), c’est un grand pas que de donner à un prêtre catholique la tribune lors d’un événement évangélique pour diriger une prière œcuménique qui met le catholicisme sur un pied d’égalité avec le christianisme protestant.

L’évêque David Zubik

Un article de journal annonçant l’événement de Franklin Graham déclarait :

L’évêque David Zubik a déclaré que le festival s’inscrit dans le droit fil des appels lancés par les derniers papes en faveur d’une “nouvelle évangélisation”, en ramenant les catholiques de la première heure qui se sont éloignés de la foi.

“Nous avons estimé que tant qu’il y avait une composante catholique dans cette croisade particulière, nous voulions en faire partie”, a déclaré Mgr Zubik.

Ceux qui répondront à l’invitation du révérend Graham à prendre une décision pour le Christ, et qui s’identifieront comme catholiques, auront la possibilité de se rendre à l’église Epiphany – adjacente au Consol Energy Center – pour recevoir le sacrement de la réconciliation, ou confession.

“Nous sommes juste à côté”, a déclaré Mgr Zubik.

L’évêque Zubik a déclaré que les catholiques ne partagent pas toutes les déclarations politiques controversées du révérend Graham, mais il a ajouté : “Ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Le but est de ramener les gens à Jésus “21.

Dans une lettre pastorale écrite par l’évêque Zubik intitulée “L’Église qui évangélise !”, Zubik exprime son soutien au programme de “nouvelle évangélisation” de la papauté. Dans cette lettre, Zubik déclare :

En tant que catholiques, nous invitons les autres à “venir à Jésus”, pas seulement lors d’événements dans les stades, mais à venir à Lui dans les sacrements, plus particulièrement dans l’Eucharistie22.

De nombreux évangéliques ne comprennent pas ce que l’Église catholique enseigne sur les “sacrements” et l'”Eucharistie”. Ils ne réalisent pas que la croyance catholique est que Jésus-Christ est réellement dans l’hostie et son sang dans le vin, et que cette “transsubstantiation” n’a lieu que lorsqu’un prêtre catholique prie sur le pain et le vin. Cette re-crucification continuelle du Christ est la référence de la doctrine de l’Église catholique.

Enquête Lifeway (baptiste du Sud)

L’exemple le plus parlant de ce changement de paradigme est probablement une étude réalisée par LifeWay Research (une division de LifeWay Christian Resources, la branche ressources de la Southern Baptist Convention). Un article de Christianity Today intitulé “From Antichrist to Brother in Christ : How Protestant Pastors View the Pope”, détaille l’enquête. La première référence concerne l’attitude négative que les pasteurs évangéliques ont eue au cours des cinq cents dernières années à l’égard de l’Église catholique, attitude fondée sur l’hostilité et le rejet du protestantisme. En d’autres termes, la plupart des pasteurs évangéliques considéraient le pape comme un ennemi de l’Évangile chrétien. Mais aujourd’hui, selon l’enquête, 58% des pasteurs évangéliques considèrent le pape comme “un chrétien authentique et un frère en Christ.” Dix-neuf autres pour cent ne sont pas sûrs.23

Le courant général de la pensée évangélique commence à couler en direction de l’Église catholique comme étant une expression valide et légitime du christianisme. J’ai entendu une interview en 2016 qui illustre parfaitement cela. Il s’agissait de l’interview du prêtre contemplatif catholique populaire et auteur Richard Rohr qui a révélé que son éditeur lui a dit que son plus grand segment de lecteurs est constitué de jeunes hommes évangéliques !24 Cela aurait été pratiquement inconnu il y a quelques décennies.

Je trouve ironique que LifeWay, qui a mené l’enquête montrant ce changement de paradigme dans l’attitude des évangéliques envers l’Église catholique, fasse lui-même partie du problème. Par le biais de leurs librairies en ligne et en magasin, ils vendent de nombreux livres écrits par ceux qui aident à combler le fossé entre le catholicisme et le protestantisme. L’un des livres qu’ils vendent, intitulé A Guide to Prayer for All God’s People, contient les écrits de mystiques catholiques tels que Thomas Merton et Henri Nouwen.

Un autre livre vendu par LifeWay est le livre de Richard Foster, pionnier de la contemplation, intitulé 25 Books Every Christian Should Read : A Guide to the Essential Spiritual Classics (où il inclut un certain nombre de mystiques catholiques et d’auteurs émergents**). L’une des personnes citées dans le livre comme faisant partie de l’équipe éditoriale est Richard Rohr. La spiritualité de Rohr se situerait dans le même camp que quelqu’un comme le panenthéiste épiscopalien Matthew Fox (auteur de The Coming of the Cosmic Christ). Sur le site Web de Rohr, il y a un article intitulé “Le Christ cosmique “25, qui est le “christ” dont on dit qu’il vit dans chaque humain (c’est-à-dire la conscience christique). Il est décourageant de savoir que la plus grande audience de Rohr est constituée de jeunes hommes évangéliques !

Jugement ou différences profondes ?

Je n’ai pas nommé toutes ces personnes ou organisations dans ce chapitre dans l’intention de les fustiger. Mon motif a été de montrer avec ce petit échantillon comment l’église évangélique contribue à l’avènement d’un paysage œcuménique catholique.

Les personnes favorables aux catholiques que je viens de citer reconnaîtraient certainement qu’il existe des différences entre la foi évangélique et la foi catholique. Mais ils relégueraient ces distinctions comme des questions mineures, et s’y attarder de manière négative serait perçu comme une attitude théologiquement acerbe et une source de division. La réponse la plus souvent donnée par les pasteurs évangéliques, les responsables d’église et les personnes en autorité est que la critique est un jugement – un vice plutôt qu’une vertu – et que ceux qui soulèvent ces objections, considérées comme des questions mineures, détournent les gens de ce qui est important.

Cependant, notre objectif ici est de montrer qu’il existe des différences profondes qui affectent le salut, qui ne sont pas seulement – non scripturaires – mais anti-scripturaires et anti-évangiles. Les controverses ne sont pas seulement basées sur l’incompréhension ou le sectarisme, mais ont une base solide dans le discernement scripturaire. Certaines idées présentées comme des vérités doivent être soumises à l’épreuve du feu pour savoir si elles sont réellement de Dieu ou si elles ont dérapé, d’où le terme de discernement, qui signifie avoir la capacité de distinguer ou de discriminer. L’important est de faire la différence entre la simple opinion humaine et la vérité objective.

Dans la réalité, il doit y avoir une jauge, quelque chose qui permet de mesurer une perspective ou un enseignement. Et dans le christianisme, cette jauge est l’Évangile tel qu’il est présenté dans la Bible. Sinon, tout et n’importe quoi est permis et, comme on le dit communément aujourd’hui, “tous les chemins mènent à Dieu”. Nous pouvons voir cela illustré dans le récit de l’Ancien Testament concernant le veau d’or, qui était censé honorer Jéhovah Dieu qui les avait délivrés d’Égypte, mais le peuple a fait quelque chose qui n’était pas agréable à Dieu. Au lieu d’adorer purement le Seigneur, ils ont utilisé une image (ce qui est de l’idolâtrie) comme véhicule et ont fini par adorer un autre dieu sous un autre évangile.

Il convient de faire quelques commentaires sur ce qu’est l’œcuménisme du point de vue des catholiques officiels. Bien que ce chapitre soit intitulé “Une nouvelle ouverture”, l’ouverture n’est réelle que si elle est honnête et franche. La véritable signification de l’œcuménisme catholique est qu’avec le temps, les “frères perdus” (c’est-à-dire les protestants) seront réabsorbés par l’Église catholique, et c’est là le but de la nouvelle évangélisation. Maintenant, même s’il est vrai que quelques membres du clergé catholique considèrent les évangéliques comme de vrais chrétiens, et même si la plupart des catholiques ne savent pas ce qu’enseigne la doctrine catholique officielle, officiellement l’Église catholique considère les “frères perdus” comme juste cela – “perdus”.

L’approche honnête, bien sûr, serait que l’Église catholique fasse savoir aux évangéliques quelle est leur position doctrinale. Mais, comme le dit le vieil axiome de Machiavel, “la fin justifie les moyens”, l’Église catholique a adopté l’approche amicale pour regagner les protestants au bercail. Si vous gardez à l’esprit que “unité” signifie en réalité “réabsorption”, les pièces du puzzle s’emboîteront et le comportement apparemment contradictoire de l’Église catholique commencera à avoir un sens.


* La prière contemplative est une pratique qui est entrée dans l’église évangélique par le biais du mouvement de formation spirituelle et qui trouve ses racines dans le mysticisme catholique et le panenthéisme (Dieu est en toutes choses). Cette pratique consiste à répéter un mot ou une phrase (souvent appelé “mot sacré”) afin de “supprimer les distractions”, de mettre l’esprit dans un état neutre et, dans cet état altéré, le praticien contemplatif espère entendre la voix de Dieu. Je discute en profondeur de la spiritualité contemplative et de ses dangers dans mon livre, A Time of Departing.

*** L’expression “église émergente” fait référence à ceux qui suivent un ensemble lâche de doctrines promouvant une redéfinition du christianisme et incorporant dans leurs communautés tout ou partie des éléments suivants : Le mysticisme catholique romain et la prière contemplative, les techniques de méditation orientales, les pratiques religieuses païennes telles que la marche sur le labyrinthe, la Lectio Divina, l’entrée dans le silence, les mantras, etc. L’église émergente/émergente est très œcuménique, et l’accent est mis sur la justice sociale et la pertinence culturelle plutôt que sur l’Évangile et la Parole de Dieu. L’accent est mis sur un évangile social par opposition à un évangile personnel. (Cette définition est tirée de la brochure de Kevin Reeves intitulée D is for Deception : The Language of the New Christianity publié par Lighthouse Trails).

(photo en haut de la couverture de Simple Answers ; conception par Lighthouse Trails ; photos par bigstockphoto.com ; utilisé avec permission)


Notes en fin de texte :

  1. L’interview peut être visionnée en cliquant sur le lien suivant : https://www.youtube.com/watch?v=dVCY8pW-ACs. Roger Oakland a écrit sur cette interview dans son livret Rick Warren and His Dangerous Ecumenical Path to Rome (vous pouvez lire ce livret sur http://www.lighthousetrailsresearch.com/blog ou l’acheter sur www.lighthousetrails.com).
  2. Pour comprendre la signification de la prière contemplative et en savoir plus sur certains de ces mystiques catholiques, lisez ma brochure 5 Things You Should Know About Contemplative Prayer (5 choses que vous devriez savoir sur la prière contemplative), ou pour une étude plus exhaustive, lisez mon livre A Time of Departing (Un temps de départ), tous deux disponibles auprès de Lighthouse Trails Publishing.
  3. Entretien Warren/Arroyo, op. cit.
  4. Roger Oakland, Rick Warren’s Dangerous Ecumenical Path to Rome (Eureka, MT : Lighthouse Trails Publishing, 2015), p. 11.
  5. Ibid, p. 17.
  6. Beth Moore, When Godly People Do Ungodly Things (Nashville, TN : Broadman & Holman Publishers, 2002), p. 72-73.
  7. Beth Moore, Be Still DVD (Fox Home Entertainment, avril 2006), section : “Contemplative Prayer : The Divine Romance Between God and Man ” (transcription en fichier chez Lighthouse Trails).
  8. James Robison, ” Le pape François sur la vie aujourd’hui ” (2 mai 2014, http://www.jamesrobison.net/pope-francis).
  9. Lighthouse Trails Editors, “Is Beth Moore’s ‘Spiritual Awakening’ Taking the Evangelical Church Toward Rome ?” (en anglais). (http://www.lighthousetrailsresearch.com/blog/?p=15914). Vous pouvez regarder le clip vidéo de Moore sur YouTube : https://www.youtube.com/watch?v=IqUiqdGYit8.
  10. Vous pouvez regarder cette vidéo sur : https://www.youtube.com/watch?v=uA4EPOfic5A.
  11. Ibid.
  12. Ibid.
  13. Ibid.
  14. Austen Ivereigh, ” Pope’s Protestant Friend Dies, But Push for Unity Lives ” (Boston Globe, 7 août 2014, http://www.bostonglobe.com/news/world/2014/08/07/pope-protestant-friend-dies-but-push-for-unity-lives/v7y0x8NglzPe6oNWoXIKdJ/story.html).
  15. ” Lettre à la rédaction : Le fondateur du cours Alpha, Nicky Gumbel, demande l’unité œcuménique avec l’Église catholique ” (http://www.lighthousetrailsresearch.com/blog/?p=17458).
  16. Roger Oakland, ” Alpha et le pape ” (http://www.understandthetimes.org/commentary/c25.shtml), citant Nicky Gumbel dans Alpha News, mars-juin 2004, p. 7.
  17. “Nicky Gumbel Interview Transcript” (The Guardian, 28 août 2009, http://www.theguardian.com/commentisfree/belief/2009/aug/28/religion-christianity-alpha-gumbel-transcript).
  18. Soirée “Dialogue” du Wheaton College – Explorer le “terrain d’entente” avec le catholicisme dans une “Conversation sur l’unité””. (http://www.lighthousetrailsresearch.com/blog/?p=8647).
  19. “La semaine de prière pour l’unité des chrétiens (http://johnharmstrong.typepad.com/john_h_armstrong_/prayer).
  20. Ibid.
  21. Peter Smith, ” Revival Headliner Franklin Graham Has Trail of Support, Polarizing Comments ” (Pittsburgh Post-Gazette, 9 août 2014, http://www.post-gazette.com/local/2014/08/10/Franklin-Graham-coming-to-Pittsburgh-known-for-outreach-but-also-divisive-comments-on-Islam-Hinduism-and-gay-marriage/stories/201408100022).
  22. Évêque David Zubik, ” L’Église qui évangélise ! ” (17 avril 2014, http://www.dioceseofpgh.org/sites/default/files/FINALchurchevangelizingnewsrelease.pdf), p. 8.
  23. Lisa Cannon Green, ” De l’antéchrist au frère en Christ : How Protestant Pastors View the Pope ” (Christianity Today, 25 septembre 2015, http://www.christianitytoday.com/news/2015/september/antichrist-brother-christ-protestant-pastors-pope-francis.html).
    24.The Liturgists Podcast (11 avril 2016, http://podcast.theliturgists.com/e/episode-35-the-cosmic-christ-with-richard-rohr).
  24. Richard Rohr, ” Le Christ cosmique ” (The Center for Action and Contemplation, 5 novembre 2015, https://cac.org/the-cosmic-christ-2015-11-05).

Le pape: douceur de la colombe, dent du renard ou venin du serpent?

Que personne ne vous séduise par de vaines paroles; car, à cause de ces choses, la colère de Dieu vient sur les fils de la désobéissance.”  Ephesians 5:6

Le documentaire “Francesco” 

What did Pope Francis Say About Civil Unions? A CNA Explainer

Le 22 octobre, ce documentaire était présenté au festival à Rome avec une remise de prix quelques jours plus tard au Vatican. Le pape François était filmé en train d’affirmer que les homosexuels avaient le droit de bénéficier d’une union civile qui les protégeraient et qu’ils étaient aussi des enfants de Dieu.

La controverse

Même au sein de catholicisme, des avis contradictoires se font ressentir.
Le père Tom Rausch, un théologien catholique romain américain rappelle que :

Beaucoup croient que le pape est un monarque qui peut changer la vie de l’Eglise, mais c’est beaucoup plus compliqué que cela. Les commentaires du pape ne changeront pas la doctrine.

https://www.usnews.com/opinion/blogs/faith-matters/2015/04/16/why-pope-francis-climate-change-encyclical-is-so-important

L’évêque Carlo Maria Viganò a fait un buzz aux USA en affirmant:

… il est maintenant clair, que celui qui occupe la chaire de saint Pierre a trahi son rôle dès le début, afin de défendre et de promouvoir l’idéologie mondialiste, en soutenant l’agenda de “l’Église souterraine”, qui l’a choisi dans ses rangs.

lifesitenews

L’œcuménisme sera-t-il désormais secoué de cette “nouvelle” position papale?

En fait, le pape Ratzinger, plus vaillant pour dénoncer l’Islam, avait déjà traité le sujet de l’acceptation de l’homosexualité dans sa “Lettre aux évêques de l’église catholique sur les soins pastoraux des personnes homosexuelles” . On y lisait :

“Une personne ayant un comportement homosexuel agit donc de manière immorale … Les chrétiens homosexuels sont appelés, comme nous tous, à une vie chaste”.

Lettre aux évêques, 1986.

Le texte cite des versets bibliques relevant (Genèse 19: 1-11, Lévitique 18:22 et 20:13; I Cor 6: 9, Romains 1: 18-32) et d’autres non relevant, et condamne la reconnaissance sociale de l’homosexualité.

Mais la réaction appropriée aux crimes commis contre des personnes homosexuelles ne devrait pas être de prétendre que la condition homosexuelle n’est pas désordonnée. Lorsqu’une telle affirmation est faite et que l’activité homosexuelle est par conséquent tolérée, ou lorsque la législation civile est introduite pour protéger un comportement auquel personne n’a aucun droit concevable, ni l’Église ni la société dans son ensemble ne devraient être surpris lorsque d’autres notions et pratiques déformées gagnent du terrain. et les réactions irrationnelles et violentes augmentent.

Mais le malin avait déjà le pied dans la porte, par l’éternelle vieille faille du Catholicisme romain: La Parole de Dieu n’a pas le dernier mot. Le texte commence en montrant que :

les sciences naturelles (humaines) devancent le Créateur de la nature.

“ nous concentrerons notre réflexion dans le contexte particulier de la perspective de la morale catholique. C’est une perspective qui trouve un appui dans les découvertes plus sûres des sciences naturelles, qui ont leur propre méthodologie et champ d’enquête légitimes et appropriés. Cependant, le point de vue moral catholique est fondé sur la raison humaine éclairée par la foi …. Ceci exige donc de ses ministres, une étude attentive, une préoccupation active et des conseils honnêtes et théologiquement équilibrés.

Le résultat est donc ambigüe (Mat 5:27-28) : 

Bien que l’inclination particulière de la personne homosexuelle ne soit PAS un péché, c’est une tendance plus ou moins forte ordonnée vers un mal moral intrinsèque.”

Le péché

Le Saint-Esprit, souvent représenté par une colombe (Genèse 8:9, Luc 3:22; Jean 1:32) a un rôle bien défini :

Flying White Dove clipart
la colombe

il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le jugement. (Jean 16:8)

Comment le monde en sera-t-il convaincu, si le péché n’est plus appelé par son nom par le “représentant de Dieu sur terre”? Le pape François continue aussi sur sa lancée œcuménique en disant qu’on est tous enfants de Dieu, tous frères et sœurs.

L’œcuménime

Certains font remarquer qu’il y a eu trois étapes dans la fraternisation de l’humanité: 

  • 1 unité des chrétiens (œcuménisme au sein du christianisme)
  • 2 unité des religions
  • 3 unité de tous les hommes

Avec toujours le même principe:

Travaillons avec ce que nous avons en commun
et laissons de côté le reste. 

C’est d’ailleurs une maxime catholique Romaine de Jean XXIII reprise par Jean-Paul II dans sa lettre encyclique: Ut unun sint, et par François en 216.

ce qui nous unit et plus fort que ce qui nous divise (ou sépare).

 Pape François – 13 octobre 2016 (infocatho.fr)

Elle est reprise par divers mouvements de type Nouvel-Âgeux / ésotérique comme la Rose-Croix.

C’est un vieux pendant de l’Homme repris par ces groupes que de préconiser l’humanité entière comme notre famille, comme le faisait le philosophe Socrate.

En d’autres termes, mettons l’Homme au centre et la vérité de côté, tout simplement.

Prudence : Oui

A propos d’hommes …

Deux hommes marchent-ils ensemble, Sans en être convenus? (Amos 3:3)

Dans une certaine mesure, la limitation de notre entendement (cf. 1Cor 13:12 ) ainsi que nos propres faiblesses nous enseignent la prudence et la compassion envers le frère qui pense différemment :

Nous tous donc qui sommes parfaits, ayons ce sentiment; et si en quelque chose vous avez un autre sentiment, cela aussi Dieu vous le révélera, cependant, dans les choses auxquelles nous sommes parvenus, marchons dans le même sentier.

Soyez tous ensemble mes imitateurs, frères, et portez vos regards sur ceux qui marchent ainsi suivant le modèle que vous avez en nous. (Php 3:15-17)

Nous mettons tous, plus ou moins, ce principe en pratique, mais il est évident qu’il y a un piège subtil, celui d’être trop tolérant et de fraterniser avec des faux frères, ennemis de Christ

Car il en est plusieurs qui marchent en ennemis de la croix du Christ, je vous en ai souvent parlé et j’en parle maintenant encore en pleurant. Leur fin sera la perdition; ils ont pour dieu leur ventre, ils mettent leur gloire dans ce qui fait leur honte, ils ne pensent qu’aux choses de la terre. (Php 3:18-19)

Compromis : Non

Mettre Christ de côté pour mieux reconstruire ensemble notre tour de Babel, ne peut être que contradictoire au sein du Christianisme. (Jean 15:5; Col 1:19-22).

Revenons à nos moutons :

Du temps de Moïse, l’étranger au milieu d’Israël était soumis à la même loi et à la même punition. (cf. Lévitique 18:22-26)

Tu ne coucheras point avec un mâle, comme on couche avec une femme:

La lecture du livre des actes, nous rappelle que de la loi de Moïse (un pédagogue cf. Gal 3:24-25), certains commandements ne peuvent que littéralement être observés par les non juifs qui se convertissent :

C’est pourquoi je suis d’avis qu’on ne crée pas des difficultés à ceux des païens qui se convertissent à Dieu, mais qu’on leur écrive de s’abstenir des souillures des idoles, de l’impudicité, des animaux étouffés et du sang. Actes 15:19-20  

Les lettres de Paul ou de l’Apocalypse confirment ensuite clairement que la fornication (dont fait partie l’homosexualité) n’est pas tolérée dans l’Eglise, c’est un péché, (1Cor 6:9-18; 1Cor 7:2; 2Cor 12:21; Gal 5:19; Eph 5:3-5; Col 3:5; 1Th 4:3; 1Ti1:10; Héb 12:16; Héb 13:4; Apocalypse 2:21 9:21; 14:8; 17:2-4; 18:3; 19:2; 21:8; 22:15 ) 

Que dit le pape

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Le renard jésuite

Revenons maintenant sur quelques prises de position du pape François que même les catholiques n’ont pas appréciées.

●   l’avortement

  • Dans sa lettre encyclique “Fratelli Tutti” du 3 octobre 2020 , le pape n’évoque même pas l’avortement dans sa longue liste des maux qui rongent la société.

●   l’œcuménisme mondiale

Le pape a organisé le 14 mai 2020 une journée mondiale  de la prière pour lutter contre le Covid: Ce sont des chrétiens et des musulmans, des hindous et des juifs, des jaïns, des bouddhistes, des athées et des agnostiques. Ils s’unissent selon les mots du Pape François

«en tant que frères et sœurs, pour demander au Seigneur de sauver l’humanité de la pandémie, d’éclairer les scientifiques et de guérir les malades».

site internet d’information du vatican: vaticannews.va

●   Le nouvel ordre mondial

De l’église profonde (deep church) qui est réellement celle qui est aux commandes (avec des liens étroits avec la franc-maçonnerie)

●  la nouvelle religion de l’écologie:

Il aurait embrassé la religion de l’écologie en rencontrant des tribus en Amazonie, depuis c’est devenu son combat qui permet à tous d’embrasser une religion mondiale pour notre maison à tous. Il voit même les changements climatiques comme le plus grand danger de l’humanité.

Savons nous ce que dit la Parole de Dieu?

Quelle doit-être notre position sur les sujets controversés de notre siècle?

Les papes peuvent partager leurs différentes opinions fondées sur l’esprit du siècle présent (Romain 12:1-2), et en changer au cours des siècles, mais la Parole de Dieu, elle, ne change pas, et c’est elle qui nous éclairera.

Quand un chrétien cite la Bible, et s’y réfère, il s’agit d’aider, d’aimer et de prévenir de diverses souffrances, et non de faire une condamnation gratuite et facile. Les homosexuels sont fait à l’image (effigie) de Dieu, bien que le péché veuille toujours ternir cette image (Genèse 1:26).

Le sécularisme permettant tout n’est qu’une fausse tolérance, fondée en fin de compte sur l’indifférence.

Harald Seubert

Ne savez-vous pas que les injustes n’hériteront point le royaume de Dieu ? Ne vous y trompez pas : ni les débauchés, ni les idolâtres, ni les adultères,
ni les efféminés, ni les homosexuels, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n’hériteront le royaume de Dieu.
Et c’est là ce que vous étiez, quelques-uns d’entre vous. Mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus-Christ, et par l’Esprit de notre Dieu.
1 Corinthiens 6:9-11 (NEG 1979)

Une note explique l’expression “les hommes qui couchent avec des hommes”:

cette formule rend deux termes grecs malakos + arsenokoites (1Tit 1:10) qui désignent respectivement les partenaires passifs et actifs dans les pratiques homosexuelles masculines ; on pourrait aussi traduire: ni les efféminés, ni les pédérastes.

https://lire.la-bible.net/

Notons que de nombreuses versions bibliques françaises utilisent des termes similaires:

  • efféminés / infâmes (Louis Segond 1910)
  • efféminés / pédérastes (TOB)
  •  travestis / homosexuels (Segond 21)
  • les hommes qui couchent avec des hommes, (NBS, Nouvelle Français Courant)
  • efféminés / ceux qui abusent d’eux-mêmes avec des hommes (Darby)
  • les pervers / les homosexuels (BDS)
  • pédérastes (Français Courant)

Cette expression, “et c’est là ce que vous étiez” démontre que Dieu nous transforme, il y a un avant et un après, ils nous fait passer de la mort à la vie en Christ; les voleurs, … adultères tout comme les homosexuels changent de direction jusque dans leur sexualité, suite à leur conversion en Christ.

La colombe, le renard et le serpent

Les 3 vivent-ils aujourd’hui en harmonie? Inutile d’y répondre, l’évidence est manifeste. La pertinence de la question réside dans le rappel de notre identité et de notre prise de position conséquente.

… Quelle participation y a-t-il entre la justice et l’iniquité? Ou quelle communion entre la lumière et les ténèbres? Et quel accord de Christ avec Bélial? Ou quelle part a le croyant avec l’incrédule? Et quelle convenance y a-t-il entre le temple de Dieu et les idoles? C’est pourquoi, Sortez du milieu d’eux, Et séparez-vous, dit le Seigneur; Ne touchez pas à ce qui est impur, Et je vous accueillerai. 2 Cor. 6:14-17 

Le renard tue la colombe quasi instantanément, alors que certains serpents anesthésient d’abord leur proies avec un venin avant de les digérer lentement et progressivement.   

Nous connaissions ce pape jésuite comme un renard, mais nous le découvrons maintenant comme un serpent.

Son venin “sanctifie” un sécularisme s’opposant au Salut des Hommes.

La colombe ne vivra en harmonie NI avec le renard NI avec le serpent.

Jésus est venu plein de grâce, mais aussi de vérité (Jean 1:14-17); il condamne les religieux qui refusent de l’écouter et enseignent les mensonges du malin.

Pourquoi n’entendez-vous pas mon langage? Parce que vous ne pouvez pas ouïr ma parole. Vous, vous avez pour père le diable, et vous voulez faire les convoitises de votre père. Lui a été meurtrier dès le commencement, et il n’a pas persévéré dans la vérité, car il n’y pas de vérité en lui. Quand il profère le mensonge, il parle de son propre fonds, car il est menteur, et le père du mensonge. (Jean 8:43-44 )

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Le serpent

Et quoiqu’en dise le Pape, la parole de Dieu, qui ne change pas, nous rappelle que :

1 – Un chrétien doit quitter la fornication,

La révélation de l’Eternel (Genèse 15:7) au monde commence par Abraham et sa “sortie” de son pays et environnement (cf. Genèse 12:1), c’est un parcours synonyme de sanctification.

car toutes les nations ont bu du vin de la fureur de sa fornication, et les rois de la terre ont commis fornication avec elle, et les marchands de la terre sont devenus riches par la puissance de son luxe. 
Et j’ouïs une autre voix venant du ciel, disant: Sortez du milieu d’elle, mon peuple, afin que vous ne participiez pas à ses péchés et que vous ne receviez pas de ses plaies: (Apocalypse 18:3-4)

2 – Tous n’héritent pas du royaume de Dieu.

Dehors sont les chiens,
et les magiciens,
et les fornicateurs,
et les meurtriers,
et les idolâtres,
et quiconque aime et fait le mensonge.
(Apocalypse 22:15)


Quiconque enseigne le contraire au sein du christianisme est un menteur et un hypocrite (Mat 23:15, 27).

Le pape François devra rendre compte (Eze 33:6) des âmes qu’il a trompées et perdues en ne proclamant pas pleinement la Parole de Dieu. L’homme est pécheur, mais Jésus Christ est venu libérer l’homme captif du péché, et quelque soit son péché, il n’y a pas de situation trop éloignée de la grâce du Seigneur. (cf. Luc 4:18-19)

Les commandements (Mat 11:28-29) bibliques ne sont pas des restrictions obsolètes de notre Créateur mais montrent à terme:

  • sa protection pour notre vie (corps âme et esprit)
  • sa providence pour notre vie en couple et en famille
  • sa bénédiction pour tous ces enfants,
  • le chemin du Salut qu’il a préparé pour tous,
  • son pouvoir libérateur
  • son amour pour l’Homme.

Dieu donne, par la nouvelle naissance, aussi la libération. Cette transformation et sanctification ne peut s’atteindre par soit-même et par ses propres efforts, sans d’abord reconnaître son état, laisser régner Christ dans sa Vie, recevoir son pardon… et le suivre.

Pour en savoir plus, nous recommandons la brochure : La Nouvelle naissance, le baptême de l’Esprit, les dons spirituels (de Pierre Oddon)

Presse: Création de Vigi-Sectes, selon “La Croix”

Sectes : HERVIEU-LEGER Benoit , le 16/04/1998 à 00:00

C’est l’histoire d’une première dans les annales de la lutte anti-sectes en France. Le 4 avril dernier, le pasteur lorrain Gérard Dagon, à la tête d’un comité de 18 personnes, crée l’association Vigi-sectes. L’initiative ferait l’affaire de tout le monde si le fondateur ne rangeait sous le mot « secte » une définition on ne peut plus restrictive.

« Une secte se juge sur sa doctrine, explique-t-il. Les mormons ou les adventistes n’obéissent pas aux vrais enseignements de la Bible. Aux anciens adeptes qui nous solliciterons, nous proposerons des entretiens spirituels, Bible en main. Nous avons acueillis ainsi deux ex-Témoins de Jéhovah. » Le critère est simple. Mais alors, qu’en est-il de l’Eglise catholique ou des Eglises luthérienne et réformée, dont les théologies ne recoupent pas davantage celle du pentecôtiste Gérard Dagon ?

A Gandrange, près de Metz _ où Gérard Dagon dirige la petite Union des Eglises évangéliques Chrischona (du nom de la ville suisse où elle fut fondée) _ la méfiance s’installe. « Rappelons que Gérard Dagon a dû quitter notre Eglise en 1984, en raison de ses options fondamentalistes, souligne Sylvain Dujancourt, pasteur local de l’Eglise réformée d’Alsace et de Lorraine (Eral). Son association lui servira en fait à recruter des fidèles. » Le président de Vigi-sectes a réussi à s’adjoindre Paul Ranc, l’ancien responsable de l’Adfi-Suisse romande (Association de défense de la famille et de l’individu). Au siège de l’Adfi, on accueille paisiblement la nouvelle. « Nous ne craignons pas la concurrence, déclare sa présidente, Jeanine Tavernier. Nous ne serons jamais de trop pour lutter contre les sectes. »

Au Comité épiscopal des relations interreligieuses et des nouveaux courants religieux, le P. Jean Vernette tire les premiers enseignements. « La stratégie de Gérard Dagon, très courante chez les pentecôtistes américains, s’inscrit dans une logique conversionniste. Elle oppose l’adhésion absolue à l’adhésion absolue. Elle tire parti de la faiblesse d’anciens adeptes pour en créer de nouveaux. » Une méthode d’autant plus problématique qu’elle s’applique à la seule religion chrétienne.

Benoît HERVIEU-LEGER

UNE FIGURE DISSIDENTE

Né en 1936, Gérard Dagon devient pasteur de l’Eglise réformée d’Alsace et de Lorraine (Eral) en 1959. En charge de la paroisse de Gandrange pendant plus de vingt ans, il doit démissionner de l’Eral en 1984 au motif de divergences théologiques. Il rallie l’Union des Eglises évangéliques Chrischona (UEEC) dont il promeut l’implantation en France. L’UEEC rassemble 16 petites Eglises pentecôtistes (900 personnes) en Moselle, Haut-Rhin, Bas-Rhin, Ain et Jura. Il a par ailleurs été président de la Fédération évangélique de France (FEF).


Commentaire de Vigi-Sectes

Ce commentaire du “Comité épiscopal des relations interreligieuses” est surprenant et nous interpelle.

Le pentecôtiste Gérard Dagon… La stratégie de Gérard Dagon, très courante chez les pentecôtistes américains, s’inscrit dans une logique conversionniste. Elle oppose l’adhésion absolue à l’adhésion absolue. Elle tire parti de la faiblesse d’anciens adeptes pour en créer de nouveaux. »

https://www.la-croix.com/Archives/1998-04-16/Sectes-_NP_-1998-04-16-456639

Pourquoi?

1 – Gérard Dagon était un pasteur Alsacien engagé, très droit et organisé, il n’a jamais été une seconde pentecôtiste! Il n’avait aucun lien avec des assemblées ou dénominations américaines (il parlait allemand mais peu l’anglais).

2 – Il était opposé au baptême des enfants, et à l’idée que le Salut s’obtienne par adhésion, … à une organisation humaine. Il était prêt à se défaire de toute organisation (et à perdre sa retraite) pour motif de droiture, et amour de la Vérité.

3 – Vigi-Sectes n’a jamais été lié à une fédération d’Eglise, ni même n’a voulu faire adhérer des victimes de sectes à une assemblée chrétienne spécifique.

S’il faut croire ou venir à quelqu’un, c’est en Christ, comme nous le rappellent “Saint Mathieu et Saint Jean”.

Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. (Mat 11:28 )

Car Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais qu’Il ait la vie éternelle. (Jean 3:16)


Le journal “La Croix” est d’essence catholique, le Catholicisme Romain est-t-il dans une logique d’adhésion absolue? Plus d’infos sur son histoire et ses dogmes sur ce site : https://bernard.prunneaux.com/brochures/

Maintenant, qu’est-ce que l’Évangile et la conversion? La Bible (traduction Augustin Crampon ou celle de Jérusalem) parle de conversion!

Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés … (Actes 3:19)

Un bref rappel sur ce qu’est l’Evangile, ne sera pas superflu pour les rédacteurs de ce journal. http://www.justforcatholics.org/francais.htm

Contradiction Biblique: Le problème des 3 jours et 3 nuits

Comment Jésus pouvait-il être 3 jours et 3 nuits dans la tombe, s’il est mort un vendredi pour ressusciter un dimanche matin?

En réponse aux sectes et faux prophètes ignorants par excellence, qui prétendent que la Bible est falsifiée, nous reproduisons un article sur la date de la résurrection, qui anime un débat difficile à cause des traditions tardives, que nous voulons expliquer « plus exactement ». (Actes 18:26).


ON SUPPOSE, en général, que la Crucifixion eut lieu un vendredi, et que la Résurrection de Jésus-Christ s’accomplit à l’aube du dimanche de Pâques.

Pourquoi accepte-t-on cette hypothèse sans en examiner les circonstances? La Bible nous recommande d’examiner toutes choses. Si on le faisait présentement, on serait bien surpris de la découverte qu’on ferait.

Pour toute preuve, prenons le seul livre qui donne, d’une manière péremptoire et digne de foi, le compte rendu historique des événements: la Bible.

Les traditions n’ont pas toujours raison

Nous n’avons connaissance d’aucun témoin oculaire de la Résurrection. Du reste, même les « pères de l’Eglise » n’avaient d’autres sources de renseignements que celles que nous possédons tous, aujourd’hui. Par conséquent, la tradition qui nous est transmise n’établit point la vérité.

Quels sont donc les faits?

Les pharisiens, pleins de doute, demandèrent un MIRACLE. Ils voulaient que Jésus leur fit un miracle afin qu’ils pussent croire en Lui.
Jésus leur répondit:

« Une génération méchante et adultère demande un miracle; il ne lui sera donné d’autre miracle que celui du prophète Jonas. Car, de même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre d’un grand poisson, de même le Fils de l’homme sera TROIS JOURS ET TROIS NUITS dans le sein de la terre » (Matth. 12:38-40).

Tâchez de saisir la grande portée de cette déclaration! Jésus affirma clairement que le SEUL miracle qu’Il donnerait, pour leur montrer qu’Il était le Messie attendu, c’était qu’Il serait TROIS JOURS ET TROIS NUITS « dans le sein de la terre ».

La signification du miracle

A ces pharisiens qui Le reniaient, Jésus-Christ n’offrit qu’un seul miracle. Néanmoins, non seulement Il les informa de Sa Résurrection, mais Il précisa aussi la durée pendant laquelle II serait dans le sépulcre.

Pensez-y! Jésus mit en jeu Son droit de Messie celui d’être notre Sauveur — en restant enseveli exactement TROIS JOURS ET TROIS NUITS. Autrement dit, en restant enseveli trois jours et trois nuits, Il démontrerait qu’Il était le Sauveur. Dans le cas contraire, Il serait un imposteur!

Rien d’étonnant que Satan ait réussi à ridiculiser, aux yeux des incrédules, l’histoire de Jonas et du « grand poisson » ! Rien d’étonnant que le diable ait institué une tradition laquelle renie Jésus-Christ en tant que Messie.

Le dilemme des critiques et des experts

Ce grand miracle, unique et surnaturel, démontrant que Jésus était réellement le Messie, a beaucoup ennuyé les commentateurs et les critiques. Leurs efforts pour expliquer, à leur manière, cette grande preuve de la divinité de Jésus-Christ sont, non seulement absurdes, mais ridicules! Ils n’ont pas le courage d’admettre qu’ils se trompent, et que la tradition de célébrer le « vendredi saint » et le « dimanche de Pâques » est une légende sans fondement.

Par exemple, un de ces commentateurs conclut son analyse par ces paroles:

Nous sommes donc sûrs que Jésus resta enseveli pour une durée beaucoup moins longue qu’Il n’avait pensé! …

D’autres font appel à la crédulité des gens en leur expliquant que

dans la langue grecque, dans laquelle le Nouveau Testament était rédigé, l’expression trois jours et trois nuits ne signifie qu’une durée de trois périodes, soit de jour, soit de nuit.


Et on résout le problème en concluant que Jésus fut déposé dans le sépulcre, peu avant le coucher du soleil, vendredi, et qu’Il ressuscita dimanche matin à l’aube, n’étant resté enseveli que deux nuits et un jour.

La définition de la Bible

Cependant, la définition que l’on trouve dans la Bible de la durée des « jours et des nuits » est bien différente, et beaucoup plus simple.
Ces mêmes commentateurs et ces experts admettent qu’en hébreu (la langue dans laquelle le Livre de Jonas était rédigé) la période de « trois jours et trois nuits » s’étend sur une durée de 72 heures, c’est-à-dire trois jours de douze heures, et trois nuits de douze heures.

A cet effet, veuillez examiner le verset suivant:

« L’ Éternel fit venir un grand poisson pour engloutir Jonas, et Jonas fut dans le ventre du poisson trois jours et trois nuits » (Jonas 2:1).

Les critiques admettent que cette durée-ci était de 72 heures … Mais que fait-on de la déclaration explicite de Jésus quand Il compara la durée de Son ensevelissement à celle de Jonas dans le ventre du poisson?

« Car de même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre d’un grand poisson »

dit Jésus,

« DE MÊME le Fils de l’homme sera TROIS JOURS ET TROIS NUITS dans le sein de la terre. »

Tout comme Jonas (qui, pendant 72 heures, resta dans le ventre du poisson avant d’être délivré par l’Éternel pour devenir le sauveur des gens de Ninive), Jésus resta enseveli 72 heures avant de ressusciter des morts pour devenir, Lui, le Sauveur du monde.

Mieux que tout autre homme, Jésus connaissait la durée du « jour et de la nuit ». Du reste, n’avait-Il pas dit à Ses disciples:

« N’y a-t-il pas douze heures au jour? … mais, si quelqu’un marche pendant la nuit, il bronche [trébuche] » (Jean 11:9-10).

Quant à l’expression « le troisième jour », veuillez noter la définition de la Bible. Rappelez-vous qu’à chaque occasion, la Bible répète que Jésus ressuscita des morts le troisième jour; voilà comment ce « troisième jour » y est décrit:

Genèse 1:4-13 «  … et Dieu sépara la lumière d’avec les ténèbres. Dieu appela la lumière jour, et il appela les ténèbres nuit. Ainsi, il y eut un soir [ténèbres], et il y eut un matin [lumière]: ce fut LE PREMIER JOUR … Ainsi, il y eut un soir [ténèbres], et il y eut un matin [lumière]: ce fut le SECOND JOUR … Ainsi, il y eut un soir [voilà que c’est le troisième soir, la troisième période de ténèbres], et il y eut un matin [voilà que c’est la troisième période de lumière trois JOURS]: ce fut LE TROISIÈME JOUR. »

C’est donc ainsi que la Bible définit la durée des jours, nous montrant comment nous devons la calculer. L’expression « le troisième jour » comprend trois périodes de ténèbres appelées SOIR, et trois périodes de lumière appelées MATIN. Autrement dit, cette durée se compose de trois jours et de trois nuits, chaque période comprenant comme Jésus l’a dit — douze heures, ce qui fait un total de 72 heures.
C’est si simple qu’un gamin de 7 ans n’aurait aucune difficulté à en faire le calcul!

Où est l’erreur?

Pourquoi ces paroles de Jésus, des paroles pourtant simples et claires, sont-elles si mal comprises? Comment se fait-il que les théologiens prétendent que Jésus fut crucifié le « vendredi saint » et qu’Il ressuscita le « dimanche de Pâques »? Comment le savent-ils?

La réponse peut être navrante: ils ne le savent pas du tout! Ils le supposent seulement. Ils le supposent parce que la célébration de ces fêtes est devenue une tradition. C’est quelque chose que l’on a entendu depuis son enfance. Pourtant, Jésus-Christ nous met en garde contre la tradition des hommes qui annule la Parole de Dieu (Marc 7:13).

Jusqu’à présent, nous n’avons examiné que deux témoignages: celui de Matthieu et celui de Jonas nous indiquant que le corps de Jésus était resté dans le sépulcre trois jours et trois nuits. Néanmoins, en examinant tout autre témoignage biblique, nous remarquerons que chaque passage qui s’y rapporte soutiendra également ce même point. En voici quelques-uns:

« Alors il commença à leur apprendre qu’il fallait que le Fils de l’homme souffrit beaucoup, qu’il fût rejeté par les anciens, par les principaux sacrificateurs et par les scribes, qu’il fût mis à mort, et qu’il ressuscitât trois jours après » (Marc 8:31).

Voulez-vous faire un petit calcul? Si Jésus a été mis à mort le vendredi, et s’Il était ressuscité un jour après, la Résurrection aurait eu lieu samedi soir n’est-ce pas? D’autre part, s’Il était ressuscité deux jours après, la Résurrection aurait eu lieu dimanche soir. Finalement, s’Il était ressuscité trois jours après, la Résurrection aurait eu lieu lundi soir. Nous sommes bien d’accord, n’est-ce pas?

Mais qu’en dit le texte? La Résurrection eut lieu trois jours après la Crucifixion. Alors, par quelle opération d’arithmétique pourrait-on réduire ces « trois jours et trois nuits » à un total de moins de 72 heures? Si Jésus n’a été enseveli que du coucher du soleil, vendredi, au lever du soleil, dimanche, le texte biblique en question devrait être considéré comme nul et non avenu. Et par suite de ce forfait, on serait obligé de rejeter Jésus-Christ en tant que notre Sauveur! Mais la Bible ne ment pas, Elle dit que Jésus ressuscita trois jours après. « Trois jours après », tout au plus, pourrait signifier plus de 72 heures, mais jamais moins.

En voici un autre verset:

« Le Fils de l’homme sera livré entre les mains des hommes; ils le feront mourir, et, trois jours APRES qu’il aura été mis à mort, il ressuscitera» (Marc 9:31).

La durée indiquée ici peut inclure une période de 48 à 72 heures sans aller au-delà du troisième jour. D’autre part, elle ne pourrait s’étendre du coucher du soleil, vendredi, au lever du soleil, dimanche, parce qu’elle ne représenterait alors que 36 heures, et ne nous amènerait qu’au milieu du second jour, après Sa mort.

Dans l’Évangile selon Matthieu, Jésus dit:

« Après trois jours je ressusciterai » (Matth. 27:63).

Conformément à cette déclaration, la durée ne pourrait pas être de moins de 72 heures.

Alors que dans l’Évangile selon Jean (Jean 2:19-22), Jésus dit:

« Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai! … Mais il parlait du temple de son corps. »

Dans ce passage, l’expression « en trois jours » ne peut pas signifier plus de 72 heures.

Si l’on accepte donc le témoignage de la Bible, on doit en conclure que Jésus-Christ resta enseveli dans le sépulcre exactement trois jours et trois nuits, c’est-à-dire 72 heures en tout. Du reste, si cela n’était pas le cas, la seule preuve surnaturelle que Jésus donna pour prouver qu’Il était le Messie devrait être considérée comme fausse!

L’heure de la Résurrection

Pour rester trois jours et trois nuits dans le sépulcre (une durée totale de 72 heures), notre Seigneur aurait dû ressusciter à une heure du jour correspondant précisément à celle de Son ensevelissement.

Cela est d’une importance capitale.

Par conséquent, si nous pouvions déterminer l’heure de l’ensevelissement, nous pourrions établir avec précision l’heure de la Résurrection. Si, par exemple, l’ensevelissement avait eu lieu à l’aube, la Résurrection aurait dû avoir lieu à l’aube, trois jours plus tard. Si l’ensevelissement avait eu lieu à midi, la Résurrection aurait dû avoir lieu à midi, trois jours plus tard. Et s’il avait eu lieu au coucher du soleil, la Résurrection aurait dû avoir lieu au coucher du soleil, trois jours plus tard.

Le jour où Jésus fut crucifié était un jour de « préparation» qui précède un sabbat (Matth. 27:62; Marc 15:42; Luc 23:54). Le jour de la Crucifixion, comme tout autre jour, se termine au coucher du soleil (Lév. 23:32).

« Et la neuvième heure »

ou vers trois heures de l’après-midi,

« Jésus s’écria d’une voix forte: Eli, Eli … et rendit l’esprit » (Matth. 27:46-50; Marc 15:34-37; Luc 23:54; Jean 19:14).

Notez bien que le corps de Jésus fut déposé dans le sépulcre avant le coucher du soleil (Matth. 27:57; Luc 23:54). Jean ajoute:

« Ce fut là qu’ils déposèrent Jésus, à cause de la préparation des Juifs » (Jean 19:42).

Conformément aux lois juives, l’ensevelissement d’un cadavre ne pouvait avoir lieu le jour du sabbat ou pendant une Fête. Jésus fut enterré le jour même de Sa mort, avant le coucher du soleil. Il mourut peu après trois heures de l’après-midi. C’est ce que dit l’Écriture Sainte. L’ensevelissement du corps de Jésus eut lieu dans l’après-midi, avant le coucher du soleil.
Etant donné que l’heure de la résurrection du Christ était la même, trois jours plus tard, que celle de Son ensevelissement, Sa résurrection eut donc lieu, non pas à l’aube, mais dans l’après-midi, peu avant le coucher du soleil. Que cela nous paraisse incroyable ou impossible, nos opinions personnelles ne pourraient altérer la vérité telle qu’on la trouve dans la BIBLE!

Si Jésus-Christ était ressuscité des morts à tout autre moment du jour, la durée de Son ensevelissement n’aurait pas été exactement de trois jours et trois nuits; de ce fait, Il n’aurait pas tenu Sa promesse. Autrement dit, le grand miracle qu’Il présagea, prouvant qu’Il était le Messie — le Fils du Créateur — n’aurait pu être accompli.

Jésus ressuscita, vers la fin du jour, peu avant le coucher du soleil; ou bien c’est le cas, ou bien Il n’est pas le Christ. C’est Lui-même qui mit tout en jeu quand Il présagea ce miracle.

QUEL est le jour de sabbat qui suivit la Crucifixion?

Nous touchons maintenant un point important sur lequel beaucoup ont fondé leurs objections, mais lequel constitue, néanmoins, une preuve en faveur de la vérité. La Bible dit que le jour après la Crucifixion, c’était un SABBAT; en se fondant sur cette déclaration, maints théologiens concluent que la Crucifixion a dû avoir lieu un vendredi.

Nous avons déjà vu, selon le témoignage contenu dans les quatre Évangiles, que l’on se référait au jour de la Crucifixion comme un « jour de la préparation » pour le sabbat. Mais de quel sabbat s’agit-il?

L’Évangile de Jean nous donne la réponse:

« C’était la préparation de la Pâque » (Jean 19:14).
« Et ce jour de sabbat était un grand jour » (Jean 19:31).

Qu’est-ce que c’est que ce « grand jour » ? Pourquoi l’appelle-t-on un « sabbat »? Demandez-le à un Juif — il vous l’expliquera! Il vous dira que c’est un des sept jours de jubilé que les Israélites observaient annuellement; il y en avait sept, en effet, dont chacun s’appelait sabbat. Sept sabbats annuels, dont chacun tombait un jour différent du calendrier, tout comme les jours fériés modernes, qui tombent des jours différents, selon le calendrier romain.
Pourquoi ces jours de jubilé annuels s’appelaient-ils sabbat? De nouveau, la Bible nous en donne la réponse (Lév 16:31; 23:15; 23:24; 23:26-32; 23:39).

D’autre part, dans L’Évangile selon Matthieu, nous lisons: « Vous savez que la Pâque a lieu dans deux jours, et que le Fils de l’homme sera livré pour être crucifié » (Mat 26:2). Si vous lisez attentivement tout ce chapitre, vous verrez que Jésus fut crucifié LE JOUR DE LA PÂQUE.

Mais qu’est-ce que ce jour de Pâque?

Vous en trouverez le récit complet dans le douzième chapitre de l’Exode. Les enfants d’Israël touchèrent le linteau et les deux poteaux de leurs portes avec le sang des agneaux qu’ils immolèrent, et, en voyant cette marque, l’Éternel passa par-dessus ces maisons, ne permettant pas au destructeur d’y entrer pour frapper.

Immédiatement après la Pâque, il y eut une convocation générale, un sabbat annuel, en l’honneur de l’Éternel.

Notez bien ces dates:

« Le premier mois, le quatorzième jour du mois, ce sera la Pâque de l’Éternel. Le quinzième jour de ce mois sera un jour de fête » (Nomb. 28:16-17).

L’agneau de Pâque, immolé le quatorzième jour du premier mois (le mois d’Abib) représente notre Seigneur Jésus-Christ — L’Agneau de Dieu — qui vint pour prendre sur Lui nos péchés.

« Christ, notre Pâque, a été immolé » (1 Cor. 5:7).

Jésus fut immolé le jour de la Pâque — le jour même où on immolait l’agneau, chaque année. Notre Seigneur fut crucifié le 14 Abib, et ce mois d’Abib est le premier mois de l’année chez les Hébreux. C’est à ce jour de Pâque que la Bible se réfère en l’appelant « le jour de la préparation »; car le jour de fête, le jour de sabbat annuel, allait commencer le 15 du mois d’Abib. Ce sabbat annuel peut tomber n’importe quel jour de la semaine. Il peut tomber, comme c’est fréquemment le cas, un jeudi. Par exemple, les Juifs célébrèrent ce « Grand Jour » de sabbat le jeudi des années 1962, 1969 et 1972. Ils feront de même en 1975, 1979 et 1982.

D’après le calendrier hébreu, le 14 Abib, c’est-à-dire le jour de Pâque de l’année où Jésus fut crucifié, tombait un mercredi. En conséquence, le jour de sabbat annuel, cette année-là, tombait un jeudi. Et c’est la veille de ce sabbat annuel, tombant jeudi, que Joseph d’Arimathée déposa le corps de Jésus dans un sépulcre. Disons donc, en conclusion, que dans la semaine de la Crucifixion il y avait deux jours de sabbat, deux différents: un jeudi et un samedi.

Le premier jour de la semaine (dimanche), Marie de Magdala et les autres femmes qui l’accompagnaient, se rendirent au sépulcre, de grand matin, comme le soleil venait de se lever (Marc 16:2; Luc 24:1; Jean 20:1).

Ce sont là les versets auxquels la plupart des chrétiens se réfèrent pour prétendre que la Résurrection eut lieu dimanche matin, au lever du soleil. Mais ils se trompent. Ces passages ne parlent point d’une Résurrection dominicale.

Examinons-les ensemble! Quand les femmes arrivèrent dimanche matin au sépulcre, celui-ci était déjà ouvert. La Bible dit qu’il faisait encore noir. Elle ne dit point que les femmes virent Jésus dans le sépulcre. Non! Jésus n’y était pas. Voici, d’ailleurs, la déclaration de l’ange:

« Il n’est point ici; il est ressuscité » (Marc 16:6; Luc 24:6; Matth. 28:5-6).

Jésus était ressuscité avant le lever du soleil, dimanche matin. Cela va sans dire puisqu’Il ressuscita dans l’après-midi du jour précédent, avant le coucher du soleil.

La déclaration de l’ange est donc une autre preuve confirmant que la résurrection du Christ eut lieu samedi après-midi, avant le coucher du soleil.

Rappelez-vous que le sabbat, d’après la Bible, se termine au coucher du soleil comme tout autre jour. C’est ce jour-là — SAMEDI, le jour du sabbat — avant l’arrivée du premier jour de la semaine, que la Résurrection eut lieu!

Le miracle fut accompli

Jésus avait prédit qu’Il resterait dans le sépulcre trois jours et trois nuits. Il tint Sa promesse, quoique certains experts et théologiens affirment qu’Il n’y resta que la moitié du temps prévu. Qui a raison: Jésus ou ces théologiens?
Remarquez le témoignage de l’ange, donné à cet effet:

« Il n’est point ici; il est ressuscité, comme il l’avait dit » (Mat 28:6).

Jésus était ressuscité, comme il l’avait dit. Conformément à la parole de l’ange, telle qu’elle est donnée dans la Bible, le miracle fut accompli: après être resté trois jours et trois nuits dans le sépulcre, Jésus ressuscita dans l’après-midi du jour du sabbat — et non le dimanche matin.
La Bible contient plusieurs autres passages, démontrant que Jésus-Christ resta dans le sépulcre pendant la durée qu’Il avait prévue. Par exemple:

« Je vous ai enseigné avant tout », écrit l’apôtre Paul,

« comme je l’avais aussi reçu, que Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures; qu’il a été enseveli, et qu’il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures » (1Cor 15:3-4).

La mort et l’ensevelissement de Jésus eurent lieu SELON LES ÉCRITURES, non pas contrairement à elles.

Le troisième jour, après Son ensevelissement, était un sabbat. Par conséquent, l’ensevelissement eut lieu le mercredi, et les trois jours entiers qu’Il passa dans le sépulcre se terminèrent samedi après-midi, peu avant le coucher du soleil, non pas dimanche matin.

Quel est le jour de la Crucifixion?

Il n’est pas difficile de déterminer le jour exact de la Crucifixion. Puisque Jésus-Christ ressuscita des morts le samedi, le jour de la Crucifixion eut lieu le mercredi précédent.

En effet, Jésus fut crucifié un mercredi. Il mourut sur la croix peu après trois heures de l’après-midi, et Il fut enseveli avant le coucher du soleil, le même jour. Faites le calcul: trois jours et trois nuits à partir de mercredi, peu avant le coucher du soleil, vous amènent au jour du sabbat — samedi — à l’heure même où l’ensevelissement avait eu lieu. Rien de surprenant que le matin du premier jour de la semaine (dimanche) Jésus n’était plus dans le sépulcre. Il était déjà ressuscité.

Réponses aux objections honnêtes

En parcourant l’Évangile selon Marc 16:9, certains pensent que la Résurrection a dû avoir lieu un dimanche. Cependant, si l’on se donne la peine d’examiner la version originale, écrite en grec, on constatera que la Bible ne déclare point pareille chose. L’expression « étant ressuscité le matin du premier jour » n’indique pas nécessairement une action au présent de l’indicatif. Elle ne démontre pas l’heure exacte, ou le moment exact, de la Résurrection. Elle établit seulement le fait que le matin du premier jour de la semaine, Jésus était déjà ressuscité, et qu’Il apparut à Marie de Magdala. Ce texte n’est pas du tout en contradiction avec les autres textes que nous venons de voir. Bien au contraire, il les confirme en corroborant que Jésus était déjà ressuscité avant le matin du premier jour; c’est bien naturel puisqu’il ressuscita dans l’après-midi du SAMEDI.

Un autre passage qui confond les théologiens est le suivant:

« Mais avec tout cela, voici le troisième jour que ces choses se sont passées » (Luc 24:21).

Dans ce verset, les mots « ces choses » se réfèrent aux événements relatifs à la Résurrection, tels que l’arrestation de Jésus, Sa condamnation, Sa Crucifixion, et, finalement, la garde du sépulcre après que la pierre fût scellée.

Selon Luc 24:18-20 et selon Matthieu 27:62-66 « ces choses » n’étaient pas achevées avant l’arrivée des gardes, jeudi. Alors, le passage en question nous informe que dimanche était le troisième jour depuis que ces choses s’étaient passées. Elles n’étaient pas achevées jeudi. Et le troisième jour à partir de jeudi — non pas à partir de vendredi — c’est le dimanche, naturellement. Voilà donc une autre preuve montrant que la Crucifixion ne pouvait avoir eu lieu un vendredi.

La preuve concluante

En fin de compte, voici une dernière preuve, une PREUVE concluante sur cette vérité étonnante: la version originale d’un certain passage établissant qu’il y avait DEUX sabbats dans cette semaine-là laisse à désirer dans presque chacune des traductions en français.

Dans l’Évangile selon Matthieu 28:1, le premier verset est traduit par les mots « après le sabbat », alors que dans le texte original grec le mot « sabbat » est au pluriel. [σαββατων (pluriel) au lieu de σαββατου (singulier)]

Si on l’avait traduit « après les sabbats » — comme on aurait dû le faire — tout aurait été bien plus simple à comprendre.

Notez que conformément à l’Évangile de Marc, « Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques, et Salomé » n’achetèrent des aromates que lorsque le sabbat (singulier) fut passé (Marc 16:1-2).

« Lorsque le sabbat fut passé, Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques, et Salomé, achetèrent des aromates, afin d’aller embaumer Jésus. Le premier jour de la semaine, elles se rendirent au sépulcre, de grand matin, comme le soleil venait de se lever. » 

Mais alors, comment auraient-elles pu préparer ces aromates si elles ne les avaient pas encore achetés? Et, la Bible ajoute qu’après avoir préparé des aromates,

« elles se reposèrent le jour du sabbat, selon la loi » (Luc 23:56).

Il faut étudier ces deux textes bien attentivement pour les comprendre. Il n’y a qu’une seule explication: celle des deux sabbats dans la semaine de la Crucifixion. Après le Grand Jour annuel (le sabbat de la Fête des pains sans levain, lequel tombait jeudi), ces femmes achetèrent des aromates et les préparèrent vendredi; puis elles se reposèrent le jour du sabbat hebdomadaire, samedi, selon la loi (Ex. 20:8-11).

Un examen attentif de Matthieu 28 et de Marc 16 vous prouvera qu’il y avait deux sabbats dans cette semaine, séparés l’un de l’autre par un seul jour. Autrement ces deux passages se contrediraient.

Il est temps de découvrir la source de nos croyances religieuses, afin de comprendre d’où elles nous viennent, et si nous devrions les observer.


Note de fin de Vigi-Sectes

Cette illustration d’une source messianique illustre bien le sujet : 

Pour revenir aux arrogants, ignorants qui disent:

la Bible est falsifiée :

Nous répondrons: Commencez par la lire, pour savoir de quoi vous parlez.
Plus on la connaît avec exactitude ( Actes 18:26), plus on en est certain. Mais comme Pierre l’annonçait, il y a 2000 ans, il y a des sectes pernicieuses à venir, qui renieront Christ:

Il y a eu parmi le peuple de faux prophètes, et il y aura de même parmi vous de faux docteurs, qui introduiront des sectes pernicieuses, et qui, reniant le maître qui les a rachetés, attireront sur eux une ruine soudaine.   ( 2 Pierre 2:1)

Il décrit sans ménagement les péchés charnels de leurs gourous (des brutes qui s’adonnent à la chair comme des animaux).

ceux surtout qui vont après la chair dans un désir d’impureté et qui méprisent l’autorité. Audacieux et arrogants, ils ne craignent pas d’injurier les gloires … Mais eux, semblables à des brutes qui s’abandonnent à leurs penchants naturels et qui sont nées pour êtres prises et détruites,

Et enfin, en plus de leurs injures, il les caractérise par leur ignorance ! Il n’y aura jamais de paix sur eux.

ils parlent d’une manière injurieuse de ce qu’ils ignorent, et ils périront par leur propre corruption, ( 2 Pierre 2:10-12)

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Sommaire

  • Prémabule
  • Le repas du Seigneur
    • Le repas du Seigneur : son institution par Jésus
    • Le repas du Seigneur : un mémorial
    • Le repas du Seigneur : sa signification spirituelle
    • L’œuvre de la croix : la rédemption par le sang de Jésus
      • Œuvre de pardon
      • Œuvre de purification
      • Œuvre de libération
      • Œuvre d’union avec Dieu
    • Les chrétiens et le repas du Seigneur
  • L’Église Catholique et le repas du Seigneur
    • La croyance en une présence réelle
    • Le saint sacrifice de la messe
    • Le cérémonial de la messe et son assistance
  • Sacramentalisme et sacerdotalisme
    • Le sacerdotalisme catholique
      • Sacrement
      • Prêtre
    • Quelques sacrements
      • Le sacrement du baptême
      • Le sacrement de l’Eucharistie
      • Le sacrement de la confirmation
      • Le sacrement de pénitence et de réconciliation
    • Quelques croyances
      • Le Purgatoire
      • Les cultes à la Vierge et aux Saints
  • La bonne nouvelle annoncée par les apôtres
    • L’envoi en mission
    • Comment les apôtres ont-ils annoncé la Bonne Nouvelle ? Qu’ont-ils prêché exactement ?
    • La repentance
    • La nouvelle naissance
  • Annexe : Historique du baptême

Bernard PRUNNEAUX

Toutes les générations me diront bienheureuse

A Celui qui est assis sur le trône,
et à l’Agneau,
soient la louange, l’honneur, la gloire et la force,
aux siècles des siècles !

Bernard PRUNNEAUX

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Introduction

La dévotion mariale occupe une place très importante dans l’église Catholique. On peut le constater de différentes manières :

  • Par les nombreuses fêtes en l’honneur de Marie, célébrées tout au long de l’année liturgique,
  • Par la quantité prodigieuse de statues et d’images vénérées,
  • Par les nombreux sanctuaires et lieux de pèlerinage fréquentés partout dans le monde,
  • Par l’abondance des prières adressées à la Vierge Marie,
  • Par les nombreux bâtiments religieux dédiés à Notre-Dame.

Parmi les prières à caractère répétitif, la récitation du chapelet ou du rosaire est bien représentative de la place donnée à Marie par rapport à Dieu : on récite 1 “Notre Père” pour 10 “Je vous salue Marie”.

Il est important de remarquer, au début de cette étude, que la dévotion mariale est inexistante pendant les 3 premiers siècles de l’église. Le Nouveau Testament n’y fait pas non plus allusion. C’est en 431, au Concile d’Ephèse, que Marie est proclamée “Mère de Dieu”.

Depuis cette époque et jusqu’à nos jours, les cultes à Marie se développeront pour prendre progressivement l’ampleur que nous leur connaissons actuellement. Les papes des XIX° et XX° siècles ont encouragé plus particulièrement les catholiques à s’adresser à Marie dans leurs prières. Ainsi :

  • En 1854, Pie IX définit le dogme de “l’Immaculée Conception”,
  • En 1891, Léon XIII institue Marie “Médiatrice”,
  • En 1904, Pie X institue Marie “Ministre suprême de la dispensation des grâces”,
  • En 1950, Pie XII définit le dogme de “l’Assomption”,
  • En 1968, Paul VI proclame Marie “Mère de l’église”,
  • En 1979, Jean-Paul II proclame “tout par Marie”.

Il n’est donc pas possible de minimiser l’ampleur de la dévotion mariale dans la foi catholique.

Puisque nous savons que les apôtres et les premiers chrétiens n’enseignaient ni ne connaissaient les cultes à Marie, tout croyant sincère, désirant plaire à Dieu et lui obéir, est en droit de se poser la question de l’utilité et de l’authenticité de ces pratiques.

Sont-elles réellement venues de Dieu, par l’Esprit Saint ? Sachant que Jésus a promis l’Esprit Saint à tous ceux qui lui appartiendraient et qui garderaient sa Parole :

« Le Consolateur, l’Esprit Saint, que le Père vous enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses et vous rappellera tout ce que je vous ai dit » (Jean 14.26).

L’Esprit Saint a-t-il vraiment conduit l’église à pratiquer des cultes à Marie (et aux Saints) ou s’agit-il tout simplement d’initiatives purement humaines ?

Pour pouvoir répondre avec assurance à une telle question, il faut interroger la Bible, Parole de Dieu, sur laquelle s’est construite l’église des premiers siècles. Les paroles de Jésus (Evangiles), l’enseignement des apôtres inspirés par le Saint-Esprit (Actes et Epîtres), et la Révélation que Jésus a donnée sur les derniers temps (Apocalypse) représentent l’unique fondement sur lequel le chrétien du XX° siècle peut construire sa foi.

Jésus n’a-t-il pas dit :

« C’est pourquoi, quiconque entend ces paroles que je dis et les met en pratique, sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont jetés contre cette maison : elle n’est point tombée, parce qu’elle était fondée sur le roc. » (Matthieu 7.24-25).

Pour poursuivre notre réflexion, nous nous poserons tout d’abord trois questions. Le culte à Marie est-il :

  • indispensable au Salut ?
  • utile à l’édification du croyant ?
  • agréé par Dieu ?

Nous chercherons ensuite à voir si ces pratiques religieuses, aux yeux des non-croyants qui les observent de l’extérieur, apportent un témoignage en faveur de l’église de Jésus-Christ.

Puis nous aborderons la question des miracles à la lumière des Saintes Ecritures.

Enfin, nous rechercherons quel est pour nous, chrétiens du XX° siècle, le meilleur moyen de rester fidèles à notre Maître et Sauveur, Jésus-Christ.


Culte à Marie : indispensable au Salut ?

La première question que l’on doit se poser sur la dévotion mariale est : les cultes à Marie sont-ils indispensables au Salut de l’homme ?

La réponse est non, puisque c’est Jésus qui sauve l’homme pécheur en offrant son Sang sur la Croix, ainsi qu’en rend témoignage Jean-Baptiste, au début du ministère de Jésus :

« Voici l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde » (Jean 1.29).

Jésus, tout au long de son enseignement, insiste fréquemment sur son rôle d’unique médiateur entre Dieu et les hommes, comme, par exemple, en Jean 14.6 :

« Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi ».

Les apôtres eux-mêmes, remplis du Saint-Esprit, témoignent à leur tour avec une grande assurance en disant de Jésus :

« Il n’y a de salut en aucun autre, car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés » (Actes 4.12).

C’est Pierre qui s’est exprimé ainsi. L’apôtre Paul, de son côté, a dit :

« Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme, qui s’est donné lui-même en rançon pour tous » (1 Timothée 2.5-6).

Ainsi, tout homme qui croit que Jésus est mort sur la croix pour le sauver de la perdition éternelle, reçoit le pardon de Dieu et l’assurance de la vie éternelle :

« Car c’est par la grâce de Dieu que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie » (Ephésiens 2.8-9).

Et l’apôtre Jean s’exprime ainsi :

« Et voici ce témoignage, c’est que Dieu nous a donné la vie éternelle, et que cette vie est dans son Fils. Celui qui a le Fils a la vie ; celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie. » (1 Jean 5.11-12).

On pourrait multiplier facilement les citations de ce genre. Nous sommes là au cœur même du Nouveau Testament et de toute la Révélation divine.

L’Ecriture est donc claire : par Jésus seulement nous pouvons être sauvés.

Et pourtant, de son côté, pour justifier ses cultes à Marie, l’église Catholique enseigne que celle-ci participe au salut des hommes :

« Après son Assomption au ciel, son rôle dans le Salut ne s’interrompt pas : par son intercession répétée elle continue à nous obtenir des dons qui assurent notre salut éternel » (Catéchisme de l’église Catholique, art. n°969).

On le voit bien, cette affirmation est un ajout à la Parole de Dieu, puisque le Nouveau Testament nous dit bien qu’en Jésus nous avons tout ce qu’il nous faut pour être sauvés.

Ainsi nous pouvons répondre à cette première question (le culte à Marie est-il indispensable au salut ?) en nous appuyant sur les Saintes Ecritures : non, le culte à Marie ne peut rien apporter de plus au Salut de l’homme, puisqu’en Jésus nous avons tout.


Culte à Marie : utile à l’édification du croyant ?

Si le culte à Marie n’est pas nécessaire pour le Salut de l’homme, ne peut-on pas toutefois affirmer qu’un chrétien peut trouver dans la prière et la dévotion mariale un soutien, une aide, un complément utiles à sa vie spirituelle ?

La Bible nous apprend que, lors de sa conversion, au moment de sa nouvelle naissance, l’homme est régénéré par l’Esprit Saint. Jésus l’a promis :

« Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Ecriture. Il dit cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui » (Jean 7.38-39).

Jésus appelle l’Esprit Saint le Consolateur :

« Mais le Consolateur, l’Esprit Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses… » (Jean 14.26).

Et si nous avons l’Esprit Saint, nous marchons dans la vérité :

« Quand le Consolateur sera venu, l’Esprit de Vérité, il vous conduira dans toute la vérité » (Jean 16.13).

Les textes du Nouveau Testament indiquent aussi que les chrétiens trouvent dans l’Esprit-Saint : aide, conseil, consolation, défense, soutien, protection, intercession. C’est toujours l’Esprit Saint qui rend témoignage aux croyants de leur adoption spirituelle :

« L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu » (Romains 8.16)

et :

« De même aussi l’Esprit nous aide dans notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu’il nous convient de demander dans nos prières. Mais l’Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables » (Romains 8.26).

Enfin, Paul recommande :

« Faites en tous temps, par l’Esprit, toutes sortes de prières et de supplications » (Ephésiens 6.18).

Ainsi, tout enfant de Dieu est parfaitement conduit par l’Esprit (Romains 8.14) et sait que son corps est « le temple du Saint-Esprit » (1 Corinthiens 6.19)

Regardons à présent ce que, dans son Catéchisme, l’église Catholique prête comme rôle à Marie :

« C’est pourquoi la bienheureuse Vierge est invoquée dans l’église sous les titres d’avocate, d’auxiliatrice, de secourable, de médiatrice » (Art. n°969) et « les fidèles se réfugient sous sa protection » (Art. n°971).

Il s’agit là, bien entendu, d’un autre ajout à la Parole de Dieu. On ne comprend pas pourquoi Marie aurait à tenir ces différents rôles « d’avocate, d’auxiliatrice, de secourable, de médiatrice », puisque Dieu, dans son infinie Sagesse, nous a donné l’Esprit Saint ? Nous savons, du reste, que les chrétiens des trois premiers siècles de l’église n’enseignaient pas cela.


Culte à Marie : agréé par Dieu ?

C’est donc vrai, les Saintes Ecritures ne disent nulle part que les cultes à Marie sont indispensables au salut du pécheur, ni ne sont utiles à la vie du chrétien, mais, du moins, ne peut-on dire cependant qu’ils sont approuvés par Dieu ?

C’est la question de l’innocence : “il n’y a aucun mal à prier et à honorer Marie, cela ne retire rien à la Gloire de Dieu et de son Fils Jésus, notre Sauveur, au contraire !”

Nous allons à présent nous poser trois questions :

  • Vers qui doivent monter nos prières ?
  • Les titres dont est honorée Marie sont-ils respectueux pour elle et pour Dieu ?
  • Dieu autorise-t-il vraiment l’utilisation de statues, ou d’images, et leur vénération ?

1 – Vers qui doivent monter nos prières ?

Vers Dieu seul doivent monter toutes prières.

« Venez, prosternons-nous, courbons-nous, fléchissons le genou devant l’Eternel qui nous a faits » (Psaume 95.6).

Comme le proclame ce verset de psaume, la Bible tout entière nous invite à nous tourner vers notre Créateur pour lui rendre hommage et le prier.

Les croyants de l’Ancien Testament ne pratiquent pas d’autre culte qu’à Dieu et le Nouveau Testament n’enseigne pas de faire autrement. Et pourtant, l’histoire du peuple de Dieu compte un grand nombre de personnages qui ont été particulièrement bénis et proches de Dieu. Parmi tous ces hommes, retenons par exemple les noms de Moïse et d’Elie, au milieu desquels Jésus paraîtra transfiguré devant trois de ses disciples (Marc 9.2-9 par ex.). Moïse n’a-t-il pas rencontré l’Eternel face à face sur le Sinaï, et Elie n’a-t-il pas fait tomber le feu du ciel en invoquant le Nom de l’Eternel ? Et pourtant, aucun de ces grands hommes de Dieu n’a, par la suite, fait l’objet d’aucun culte, n’a été représenté sous forme de statue ou d’image, n’a été prié par les Juifs pour intercéder auprès de Dieu en leur faveur, comme cela se pratique dans l’église Catholique avec la Vierge et les Saints.

Pourquoi cette différence ? Parce que les cultes à la Vierge et aux Saints dans l’église Catholique proviennent des traditions et non de la Parole de Dieu (la Bible). C’est le Magistère, autorité doctrinale purement humaine, qui autorise et encourage les croyants de l’église Catholique à de telles pratiques. Lorsque les catholiques observent ces pratiques, ils le font, non par obéissance à Dieu, mais sous le couvert de leurs responsables religieux.

Oui, la Parole de Dieu enseigne aux hommes de faire monter toutes prières vers Dieu seul. Jésus l’a montré en donnant la prière du “Notre Père” et l’Esprit Saint l’inspire lui-même à tout homme converti, ainsi qu’en témoigne l’apôtre Paul :

« Vous avez reçu un Esprit d’adoption, par lequel nous crions : Abba Père. L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu » (Romains 8.15-16).

Dès lors, quiconque pratique un culte à quelqu’un d’autre que Dieu, agit en contradiction avec la Parole de Dieu, avec l’enseignement de Jésus, et prouve par là qu’il n’est pas en accord avec l’Esprit Saint.

2 – Les titres dont est honorée Marie sont-ils respectueux pour elle et pour Dieu ?

Les titres d’honneur donnés à Marie sont irrespectueux pour elle et pour Dieu.

Nous savons que tous les enseignements sur la piété mariale proviennent d’apports que le Magistère (autorité doctrinale de l’église Catholique) a faits au texte canonique du Nouveau Testament.

A la base de ces enseignements se trouvent trois points de doctrine qui se sont imposés progressivement à partir du IV° siècle :

1) La virginité perpétuelle de Marie :

Croyance selon laquelle Marie n’aurait pas eu d’autres enfants après la naissance de Jésus. Cependant l’Evangile de Matthieu précise que Joseph ne connut point Marie jusqu’à ce qu’elle ait enfanté Jésus (1.25) et fait mention de Jacques, Joseph, Simon et Jude comme étant les frères de Jésus, ainsi que de sœurs (13.55).

2) L’Immaculée Conception de Marie :

Affirmation non scripturaire disant que Marie serait née sans péché par une faveur singulière de Dieu (dogme proclamé en 1854). Cependant, la Bible enseigne systématiquement que tout homme est pécheur et Marie elle-même a reconnu Dieu comme son Sauveur (Luc 1.47).

3) L’Assomption :

L’église Catholique enseigne que la Vierge fut élevée corps et âme au ciel et exaltée par le Seigneur comme Reine de l’Univers (dogme proclamé en 1950). Or le Nouveau Testament ne fait aucune mention de cela.

En plus de cette doctrine mariale, on peut citer quelques-uns des nombreux titres et attributs que les catholiques emploient dans leurs prières et leurs cultes :

  1. Marie est appelée Mère de Dieu et Mère du Créateur. Comment une créature peut-elle être appelée mère de son Créateur ?
  2. Marie est appelée aussi Médiatrice, Secours des pécheurs, Porte du Ciel, Etoile du matin. Mais Jésus est le seul Médiateur (1 Timothée 2.5), Jésus est le seul Sauveur (Actes 4.12), il est la seule Porte pour entrer au Royaume de Dieu (Jean 10.9), il est l’Etoile brillante du matin (Apocalypse 2.16).
  3. Marie, enfin, est invoquée sous les titres d’avocate, d’auxiliatrice, de secourable, etc… Comme nous l’avons montré plus haut, avec ces titres elle entre en concurrence avec l’Esprit Saint.

En fait, si on réunit tous les attributs que l’église Catholique accorde à Marie dans ses cultes (ci-dessus en 1, 2, 3), on constate que la Vierge est honorée comme une déesse puisque acclamée comme Mère de Dieu, médiatrice et avocate, réunissant ainsi en elle les qualités du Père, du Fils et de l’Esprit Saint.

Tous ces titres sont irrespectueux, non seulement pour Dieu : « Tu adoreras le Seigneur ton Dieu et tu le serviras lui seul » (Luc 4.8), mais aussi pour Marie qui, humblement, se disait être « la servante du Seigneur » (Luc 1.38).

Reconnaître Marie comme une simple créature humaine ayant occupé un rôle privilégié dans le mystère de la Rédemption est plus respectueux pour elle que de la louer et l’honorer avec les titres et attributs que la Bible réserve au Dieu trinitaire.

3 – Dieu autorise-t-il vraiment l’utilisation de statues ou d’images et leur vénération ?

La désobéissance à la Parole de Dieu conduit à la superstition et à l’idolâtrie.

Le culte à Marie n’est pas seulement irrespectueux pour Dieu, comme nous l’avons montré ci-dessus, mais il est malheureusement en plus, une porte ouverte à la superstition et à l’idolâtrie.

Servir des statues ou des images, construire des sanctuaires, élever des autels, accorder un pouvoir à des médailles, brûler des cierges, adresser des prières et des louanges, toutes ces formes de culte à la Vierge sont un retour en arrière, un retour aux pratiques païennes interdites par Dieu dans l’Ancien Testament. Dieu a donné à Moïse et au peuple d’Israël ce commandement :

« Tu ne feras point d’image taillée, de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point ; car moi, l’Eternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux… » (Exode 20.4-5 et Deutéronome 5.8-9).

Ainsi, le Seigneur réclame jalousement notre adoration tout entière. Il veut que notre culte s’adresse à Lui seul. Jésus, notre Sauveur, a lui-même rappelé l’importance de l’observation de la Loi et de l’obéissance aux commandements de Dieu. Dans Matthieu 5.17, il le dit ainsi :

« Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes; je suis venu, non pour abolir, mais pour accomplir. Car, je vous le dis en vérité, tant que le ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu’à ce que tout soit arrivé. Celui donc qui supprimera l’un de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire de même, sera appelé le plus petit dans le Royaume des Cieux ; mais celui qui les observera, et qui enseignera à les observer, celui-là sera appelé grand dans le Royaume des Cieux ».

Or l’église Catholique a bel et bien supprimé, dans son enseignement, le deuxième commandement cité plus haut, dans lequel Dieu interdit la fabrication des images et leur culte. Tout le monde peut le vérifier en consultant la deuxième section du Catéchisme de l’église Catholique (édition 1992), consacrée aux 10 commandements donnés à Moïse : on y retrouve, avec quelques variantes, les textes de l’Exode et du Deutéronome, à l’exception du commandement sur l’interdiction des images et de leur culte, qui se trouve tout simplement supprimé.

Et on ne peut que le comprendre, tellement les statues et les images de la Vierge sont nombreuses dans le monde (sans compter celles des Saints que l’on vénère aussi).

« Tu ne fixeras aucune idole de bois à côté de l’autel que tu élèveras à l’Eternel, ton Dieu. Tu ne te dresseras point des statues, qui sont en aversion à l’Eternel, ton Dieu. » (Deutéronome 16.21-22).

« Car l’Eternel jugera son peuple,
Et il aura pitié de ses serviteurs.
Les idoles des nations sont de l’argent et de l’or,
Elles sont l’ouvrage de la main des hommes,
Elles ont une bouche et ne parlent point,
Elles ont des yeux et ne voient point,
Elles ont des oreilles et n’entendent point,
Elles n’ont point de souffle dans leur bouche.
Ils leur ressemblent ceux qui les fabriquent,
Tous ceux qui se confient en elles. »
(Psaume 135.14-18)


Culte à Marie : un contre-témoignage !

En résumé, on peut dire que le culte à Marie :

  • ne sauve pas,
  • n’édifie pas,
  • n’était pas pratiqué dans l’église primitive,
  • n’est pas mentionné dans le Nouveau Testament,
  • écarte de Dieu en conduisant à la désobéissance, la superstition et l’idolâtrie.

Puisque nous avons Jésus qui intercède pour nous auprès de Dieu, cette intercession est parfaite et suffisante. En venant dans notre monde, Jésus a offert à tout homme la possibilité de se réconcilier avec Dieu et de le prier en pratiquant un culte agréable à ses yeux.

« L’heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car ce sont là les adorateurs que le Père demande. Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité » (Jean 4.23-24).

Si nous avons quelque chose à demander à Dieu, nous pouvons l’obtenir par le nom de Jésus :

« Si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai » (Jean 14.14).

« Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voulez, et cela vous sera accordé » (Jean 15.7).

Face à ces enseignements et ces promesses données par le Christ, pourquoi l’église Catholique a-t-elle rajouté une autre forme de culte ? Ni Jésus, ni les apôtres, ni Marie elle-même ne sont à l’origine de ces dévotions. En encourageant les hommes à pratiquer des cultes à la Vierge, l’église Catholique rend confus le message de l’Evangile. On ne peut plus discerner clairement la personne de Jésus-Christ, notre Sauveur, si on y ajoute la personne de Marie “avocate, auxiliatrice, etc…”.

Or les grands sanctuaires et lieux de pèlerinage consacrés à Marie sont très nombreux en France et dans le monde. Leur caractère idolâtre, superstitieux, théâtral, ainsi que leur aspect commercial, représentent un véritable contre-témoignage à l’Evangile de Jésus et détournent, par leurs excès, les personnes qui cherchent sincèrement Dieu. L’église Catholique est donc grandement responsable de l’égarement de ces personnes. Et pourtant, les apôtres, inspirés par l’Esprit Saint, nous ont laissé avec le Nouveau Testament un enseignement clair, compréhensible, cohérent et suffisant. De même que notre Dieu est le seul Dieu, sa Parole est exclusive : aucun homme ne peut y ajouter quelque chose.

De plus, il ne faut pas perdre de vue que la multitude des statues et des sanctuaires édifiés en l’honneur de la Vierge, les nombreux lieux de pèlerinage avec leurs commerces et leurs exploitations touristiques discréditent la véritable église de Jésus-Christ aux yeux des non-croyants.

L’apôtre Pierre l’a prophétisé de cette manière :

« Il y aura parmi vous de faux docteurs, qui introduiront des sectes pernicieuses, et qui, reniant le Maître qui les a rachetés, attireront sur eux une ruine soudaine. Plusieurs les suivront dans leurs dissolutions, et la voie de la vérité sera calomniée à cause d’eux » (2 Pierre 2.1-2).

Pour que l’église de Jésus-Christ reste crédible aux yeux des hommes de notre siècle, il faut que ses témoins évangélisent dans le même esprit que l’ont fait les premiers apôtres, c’est-à-dire avec simplicité et désintéressement :

« Allez, prêchez, et dites : Le Royaume des Cieux est proche. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons. Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. Ne prenez ni or, ni argent, ni monnaie dans vos ceintures, ni sac pour le voyage, ni deux tuniques, ni souliers, ni bâton; car l’ouvrier mérite sa nourriture » (Matthieu 10.7-10).

Est-ce bien cette image de simplicité que nous donnent les lieux de pèlerinage actuels ? Dans un article de la revue GEO, nous lisons ceci :

« Le tourisme religieux connaît dans le monde un essor considérable : 33,5 millions de visiteurs dans les lieux saints d’Italie, 33 millions en France (…). Lourdes est, en France, la ville la plus marquée par cette évolution. Elle enregistre la même affluence que la Tour Eiffel : 5 millions de visiteurs chaque année, contre 1 million en 1866. Au fil des temps, l’infrastructure touristique s’est alignée sur la ferveur des croyants : 350 hôtels, 4000 lits répertoriés (2ème cité hôtelière après Paris) et un taux d’occupation presque aussi fort dans les hôtels de luxe que dans les hôtels modestes. (…) Le chiffre d’affaires touristique de Lourdes est évalué à 2,4 milliards de francs par an. (…) Par ailleurs, la France a importé 38211 tonnes d’objets pieux en 1993, en provenance d’Italie, de Belgique, des Pays-Bas, d’Allemagne, du Portugal et de Chine. » (Sandra Labastie, revue GEO du mois de Juin 1995).


Culte à Marie : et les miracles ?

C’est la grande question ! En fait, beaucoup de gens sont prêts à reconnaître que les cultes à Marie ne sont pas indispensables à leur foi, mais tous sont retenus par les miracles, preuve -à leurs yeux- que, soit Marie, soit Dieu, répondent de cette manière favorablement aux prières et aux supplications.

On constate en effet que les miracles qui se produisent sur les hauts lieux des sanctuaires mariaux restent pour beaucoup la preuve irréfutable que Dieu approuve ces cultes et ces pratiques. Cela est bien humain. Qui n’a pas désiré voir, de ses propres yeux, un miraculé ou un fait prodigieux ? Cependant, Jésus n’a pas enseigné que les miracles devaient être considérés comme critère de base dans la foi. Il faut se souvenir ce qu’il a dit à l’apôtre Thomas :

« Parce que tu m’as vu (ressuscité), tu as cru. Heureux ceux qui n’ont pas vu, et qui ont cru ! » (Jean 20.29).

Bien sûr, nous savons que Jésus a accompli de nombreux miracles, par compassion devant la misère des hommes, et aussi pour confirmer le caractère divin et surnaturel de sa mission dans notre monde.

La prédication des apôtres a également été accompagnée de signes miraculeux, que Dieu accomplissait pour rendre témoignage à ses serviteurs :

« Et le Seigneur travaillait avec eux, et confirmait la Parole par les miracles qui l’accompagnaient » (Marc 16.20).

Lorsque les apôtres faisaient des miracles, les foules étaient disposées à écouter et à croire leur témoignage :

« Les foules tout entières étaient attentives à ce que disait Philippe, lorsqu’elles apprirent et virent les miracles qu’il faisait » (Actes 8.6).

De sorte que, à notre époque, si nous sommes témoins de miracles, ceux-ci ne peuvent avoir une origine divine que s’ils servent à rendre gloire à Dieu, à son Fils Jésus-Christ, et sont l’œuvre de l’Esprit Saint.

N’oublions pas que Jésus nous a lui-même mis en garde en ce qui concerne les miracles :

« Car il s’élèvera de faux christs et de faux prophètes ; ils feront de grands prodiges et des miracles, au point de séduire, s’il était possible, même les élus » (Matthieu 24.24).

La plus grande prudence s’impose donc dans ce domaine. En effet, nous savons que, dans les grandes religions de l’Antiquité, aussi bien que dans l’Islam, le Bouddhisme, l’Hindouisme et bien d’autres religions actuelles, on retrouve des phénomènes extraordinaires : guérisons miraculeuses, visions, extases, communication de messages “divins”, langues incompréhensibles, etc… Le simple jeu du psychisme humain peut aussi produire bien des phénomènes étonnants.

« Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! n’entreront pas tous dans le Royaume des Cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les Cieux. Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé par ton nom ? n’avons-nous pas chassé des démons par ton nom ? et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom ? Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connu, retirez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité » (Matthieu 7.21-23).

« Et cela n’est pas étonnant, puisque Satan lui-même se déguise en ange de lumière » (2 Corinthiens 11.14).

Par conséquent, une expérience religieuse extraordinaire peut provenir aussi bien d’en-bas que d’En-Haut. Seule la Parole de Dieu et les fruits durables pourront alors servir de critères valables. D’ailleurs, la Parole de Dieu ne nous avertirait pas avec tant d’insistance s’il n’y avait aucun danger de séduction pour les chrétiens.


En conclusion : fidélité à Jésus

Ne nous laissons ni influencer, ni impressionner par tous les phénomènes religieux, et ne courons pas ici ou là dans l’espoir de voir des prodiges :

« Si quelqu’un vous dit alors : le Christ est ici, ou : Il est là, ne le croyez pas » (Matthieu 24.23).

N’oublions pas que Jésus nous a donné des conseils précieux si nous voulons trouver Dieu :

« Quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte, et prie ton Père qui est là dans le lieu secret, et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. » (Matthieu 6.6)

ou :

« Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux » (Matthieu 18.20).

La grande foule des lieux de pèlerinages n’est pas le signe d’une plus grande présence du Seigneur. Nous devons rester fidèles à l’Evangile des premiers chrétiens : c’est la source pure où notre âme assoiffée pourra se désaltérer. Un chrétien est attaché à Jésus exclusivement. Au moment de sa conversion, il est rempli de l’Esprit et l’Esprit, ne l’oublions pas, c’est la présence du Christ.

L’apôtre Paul écrivait aux Colossiens :

« Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s’appuyant sur la tradition des hommes, sur les rudiments du monde, et non sur Jésus-Christ. Car en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité. Vous avez tout pleinement en lui, qui est le Chef de toutes dominations et de toute autorité » (Colossiens 2.8-10).

« Qu’aucun homme, sous une apparence d’humilité et par un culte des anges, ne vous ravisse à son gré le prix de la course, tandis qu’il s’abandonne à ses visions et qu’il est enflé d’orgueil par ses pensées charnelles, sans s’attacher au Chef, dont tout le corps, assisté et solidement assemblé par des jointures et des liens, tire l’accroissement que Dieu donne » (Colossiens 2.18-19).

De la même manière, tous les livres du Nouveau Testament appellent les hommes à regarder vers Jésus-Christ et à vivre dans l’Esprit. Les cultes à Marie ne reposent sur aucune base biblique et sont issus de traditions humaines postérieures à l’église des premiers siècles. Un chrétien authentique, nourri de la Parole de Dieu et attaché à Jésus, son Sauveur et son Maître, ne peut ni ne doit prier Marie, ni annoncer la Bonne Nouvelle en y ajoutant la pratique de traditions humaines.

Pour finir, relisons le livre de l’Apocalypse. Il est la seule Révélation à laquelle doivent s’attacher les chrétiens ; et écoutons comment Jésus parle aux chrétiens de l’église de Philadelphie :

« Parce que tu as gardé la Parole de la persévérance en moi, je te garderai aussi à l’heure de la tentation qui va venir sur le monde entier, pour éprouver les habitants de la terre. Je viens bientôt. Retiens ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne » (Apocalypse 3.10-11).

« A Celui qui est assis sur le trône, et à l’Agneau, soient la louange, l’honneur, la gloire et la force, aux siècles des siècles ! » Apocalypse 5.13


« Toutes les générations me diront bienheureuse » (Luc 1.48)

J’aimerais à présent apporter mon témoignage.

De mon enfance, j’ai surtout conservé le souvenir de l’aspect sentimental des cultes à Marie. Le joli mois de mai, consacré à la Vierge Marie par l’église Catholique, avec ses fleurs et sa douceur printanière, ramenait chaque année le pèlerinage à Notre-Dame des Vertus, protectrice de notre petite cité du Barrois : procession solennelle du tableau présentant une image vénérée, cinq fois centenaire, cantiques traditionnels, récitation du chapelet, et cérémonies diverses. Il nous arrivait aussi de baiser respectueusement ce tableau, de passer en-dessous (on disait “passer sous la bonne Notre-Dame”), ou de toucher l’extrémité du tissu qui habillait son reposoir. J’ai moi-même pratiqué ces gestes superstitieux avec la plus grande sincérité de cœur, et je pense que mes aînés les pratiquaient dans le même état d’esprit.

Devenu adulte, je n’ai pas abandonné ces pratiques, autant par respect des traditions religieuses que des habitudes familiales. Il y avait beaucoup de joie à renouer, chaque année, avec ces coutumes centenaires de notre petite ville. C’est ce qu’on appelle, dans l’église Catholique, l’attachement à ses racines, à ce qui a été la foi pieuse et respectable de nos ancêtres, et ce qui nous relie à eux. A l’époque, je connaissais mal la Bible, et on ne nous encourageait pas spécialement à la lire. Devenu organiste de notre église paroissiale, je me souciais en fait plus des cérémonies religieuses que de la recherche de la vérité en matière de foi.

Une première remise en question sérieuse a pu s’opérer à partir du jour où l’on m’a demandé de participer à la formation religieuse de jeunes adolescents. Après avoir commencé à enseigner la Bonne Nouvelle en recourant à des pédagogies et des manuels très divers que l’on m’avait conseillés, il m’est apparu qu’il serait plus simple et plus juste de partir directement de la Parole de Dieu. J’ai donc proposé à mes élèves de petites Bibles, avec lesquelles nous pouvions nous mettre à l’écoute de l’enseignement de Dieu.

Ce que je n’avais pas prévu, c’est qu’en voulant m’en tenir strictement à la Parole de Dieu, il me devenait impossible de justifier certains enseignements et certaines pratiques de mon église. Le baptême des enfants, par exemple, devint une difficulté incontournable, parce qu’il n’était pas pratiqué dans le Nouveau Testament. Conscient de ma responsabilité devant Dieu de conduire des jeunes à Jésus-Christ, je ne voulais pas tricher avec sa Parole. Les cultes à la Vierge me gênaient pour la même raison.

Ce fut pour moi une période de remise en question et de quête sincère. J’avançais difficilement, parce que je n’avais qu’une perception intellectuelle de Dieu et je confondais les sentiments religieux avec ce qui aurait dû être une relation vivante et personnelle avec mon Créateur dans la prière.

Lorsque j’ai enfin pris la décision de me tenir à une lecture quotidienne et sérieuse de la Bible, Dieu a pu commencer à travailler dans mon cœur, me faire prendre conscience de mon état de perdition et me conduire à son Fils, Jésus-Christ, mon Sauveur. A ma conversion, il ne me servait plus à rien de prier Marie, puisque Dieu m’avait donné tout ce que l’église Catholique prétend trouver en elle, ainsi que je l’ai montré dans le début de ce texte.

Maintenant, je vis avec le Seigneur, et cela ne m’empêche pas de me réjouir en lisant les passages des Ecritures où l’on nous parle de Marie. C’est tellement plus beau de pouvoir la regarder comme elle nous est montrée dans la Bible, c’est-à-dire comme une simple créature humaine. Marie ne peut pas être un chemin qui, lui-même, conduirait au Chemin (Jésus), lequel nous amène au Père. De tout mon cœur, je prie le Seigneur pour qu’il conduise de plus en plus de personnes de l’église Catholique vers la seule source de Vérité : Jésus et sa Parole. Marie a dit :

« Mon âme exalte le Seigneur, et mon esprit se réjouit en Dieu, mon Sauveur, parce qu’il a jeté les yeux sur la bassesse de sa servante. Car voici, désormais toutes les générations me diront bienheureuse, parce que le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses » (Luc 1.46-48).

Oui, je joins ma voix à celle de toutes les générations qui disent Marie bienheureuse, mais je ne la prie plus, je n’ai plus besoin de ses statues ou de ses images, je ne lui brûle plus de cierges. Et j’ai la paix dans mon cœur, parce que chacun se retrouve à la place qui lui revient :

  • Dieu, notre Créateur, notre Père vers qui je fais monter ma prière et mon adoration,
  • et Marie, mère de Jésus-Christ mon Sauveur, que je regarde comme l’humble servante de l’Evangile (Luc 1.48), comblée de grâce par Dieu (Luc 1.28), et pour qui le Tout-Puissant a fait de si grandes choses (Luc 1.49).

À tous ceux ou celles qui, comme moi, ont récité des chapelets et des rosaires en quantité, je conseille la méditation et la prière journalière à l’aide des 150 merveilleux psaumes de la Bible. Et à ceux ou celles qui voient en Marie une sorte d'”ambassadrice” bien placée pour intercéder auprès de Dieu en leur faveur, je conseille de lire la Bible tout entière. Ils y découvriront un Dieu proche de ses créatures, attentif à leurs souffrances et prêt à répondre à celui qui se tourne vers lui.

Dans la merveilleuse parabole du fils prodigue, Jésus nous montre Dieu comme un Père qui court à la rencontre de son fils repentant et l’embrasse :

« Comme il (le fils) était encore loin, son père le vit et fut ému de compassion, il courut se jeter à son cou et le baisa » (Luc 15.20).

Les Psaumes nous invitent à remercier Dieu pour sa grande bonté :

« Qu’on proclame le souvenir de ton éternelle bonté,
Et qu’on célèbre ta justice !
L’Eternel est miséricordieux et compatissant,
Lent à la colère et plein de bonté.
L’Eternel est bon envers tous,
Et ses compassions s’étendent sur toutes ses œuvres.
Toutes tes ?uvres te loueront, ô Eternel !
Et tes fidèles te béniront. »
(Psaume 145.7-10)

Les Psaumes nous montrent aussi à quel point Dieu est attentif aux souffrances des hommes :

« L’Eternel soutient tous ceux qui tombent,
Et il redresse tous ceux qui sont courbés.
Les yeux de tous espèrent en toi,
Et tu leur donnes la nourriture en son temps ;
Tu ouvres ta main,
Et tu rassasies à souhait tout ce qui a vie. »
(Psaume 145.14-16)

La Bible proclame que Dieu aime les hommes d’un amour que nous ne pouvons même pas imaginer :

« Mais autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre,
Autant sa bonté est grande pour ceux qui le craignent ;
Autant l’orient est éloigné de l’occident,
Autant il éloigne de nous nos transgressions ;
Comme un père a compassion de ses enfants,
L’Eternel a compassion de ceux qui le craignent.
Car il sait de quoi nous sommes formés,
Il se souvient que nous sommes poussière. »
(Psaume 103.11-14)

Si nous respectons Dieu, si nous sommes fidèles à son Alliance et à ses commandements, nos lèvres déborderont de chants d’allégresse et de reconnaissance :

« Mais la bonté de l’Eternel dure à jamais pour ceux qui le craignent,
Et sa miséricorde pour les enfants de leurs enfants,
Pour ceux qui gardent son Alliance,
Et se souviennent de ses commandements, afin de les accomplir. »
(Psaume 103.17-18)

Oui, Dieu nous aime, et c’est Jésus seul qui conduit tout homme repenti au trône du Père céleste, à la source de la vie éternelle :

« Et l’un des vieillards prit la parole et me dit : ceux qui sont revêtus de robes blanches, qui sont-ils, et d’où sont-ils venus ? Je lui dis : mon seigneur, tu le sais. Et il me dit : Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation; ils ont lavé leurs robes, et ils les ont blanchies dans le Sang de l’Agneau. C’est pour cela qu’ils sont devant le trône de Dieu, et le servent jour et nuit dans son Temple. Celui qui est assis sur le trône dressera sa tente sur eux; ils n’auront plus faim, ils n’auront plus soif, et le soleil ne les frappera point, ni aucune chaleur, car l’Agneau qui est au milieu du trône les paîtra et les conduira aux sources des eaux de la Vie, et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux. »
(Apocalypse 7.13-17).

Bernard PRUNNEAUX

Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru

Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru

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Sommaire

  • Avertissement
  • Introduction
    • Foi catholique et foi biblique
  • Les miracles dans le Nouveau Testament
    • La place des miracles dans la prédication de Jésus
    • Rôle des miracles dans la prédication des apôtres
    • Les miracles dans l’Église Catholique
  • La sainteté dans l’Église primitive et la sainteté selon l’Église de Rome
    • Qu’est-ce qu’un saint selon l’Église Catholique ?
    • Qu’est-ce qu’un saint selon le Nouveau Testament ?
    • Comment devient-on un saint ?
    • Ce que le Christ a le pouvoir de faire de celui qui croit en lui
    • La sanctification
    • L’intercession des saints dans l’Église Catholique
    • Les mérites des saints
    • La participation des saints dans la purification des péchés
    • Le devoir de prier les saints
    • L’exemple et l’enseignement des saints dans le catholicisme
    • Ayant les regards fixés sur Jésus
    • L’intercession voulue par Dieu
  • Ces choses sont arrivées pour nous servir d’exemples
    • Les miracles dans l’Ancien Testament
    • Les leçons de l’Ancien Testament : l’idolâtrie d’Israël
  • Miracles et foi
    • Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru
    • Deux derniers miracles
  • Annexe 1
  • Annexe 2
  • Annexe 3

Bernard PRUNNEAUX

Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église

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Sommaire

  • Avant-propos
    • La papauté
  • Les versets Matthieu 16.18-19 « Tu es Pierre… »
    • Ce que Jésus a institué
    • Pour ordonner les idées
  • L’Église primitive
    • L’Église primitive et son gouvernement
  • La montée de la papauté
    • Les titres des papes
  • La succession apostolique
    • Tradition apostolique et tradition ecclésiastique
    • Quelques exemples d’infidélité des Papes à Jésus-Christ et à la tradition apostolique
  • Les papes au XX° siècle
    • Le concile Vatican II
    • L’Œcuménisme, une ouverture de l’Église Catholique, une main tendue vers les autres chrétiens ?
    • L’audience des papes dans le monde contemporain
    • Vatican : quel témoignage aux yeux du monde ?
    • Le pape Jean-Paul II
  • Pour finir
    • Une dernière question
  • Dieu veut que nous connaissions sa Parole (témoignage)
    • Rome et la Bible
  • Notes

Bernard PRUNNEAUX


Avant-propos

« Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle.
Je te donnerai les clefs du royaume des cieux : ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux. »

Pour avoir appartenu à l’Église Catholique pendant 40 ans, je sais trop bien ce que ces versets du chapitre 16 de l’Évangile de Matthieu peuvent représenter pour un fidèle de cette Église. Selon l’Église Catholique, c’est Jésus lui-même qui aurait institué la papauté à travers les évêques de Rome considérés comme les successeurs de l’apôtre Pierre à Rome.

Dans le Catéchisme de l’Église Catholique, l’autorité du Pape est ainsi définie :

Art. n° 936 : « Le Seigneur a fait de Saint Pierre le fondement visible de son Église. Il lui en a remis les clefs. L’évêque de l’Église de Rome, successeur de Saint Pierre, est le chef du Collège des évêques, Vicaire du Christ et Pasteur de l’Église tout entière sur cette terre ».

Art. n° 937 : « Le Pape jouit, par institution divine, du pouvoir suprême, plénier, immédiat, universel pour la charge des âmes ».

C’est pourquoi de nombreux fidèles catholiques font avant tout confiance aux hauts responsables de leur Église : le Pape, les cardinaux et les évêques. À ces conducteurs, on peut aussi ajouter : les prêtres, les religieux et religieuses, ainsi que les érudits, théologiens, spécialistes du droit canon et autres docteurs.

Cette confiance va de pair avec la règle de l’obéissance et de la soumission à leurs guides. Mais aussi, qu’y a-t-il de plus rassurant pour un catholique que l’impressionnant quartier général du Vatican avec la Curie romaine, tout son appareil administratif et juridique, son inestimable patrimoine artistique, son rayonnement diplomatique (nonciatures) et l’image de marque du Pape si respectée dans le monde ? Cette puissance matérielle n’est-elle pas précisément la plus belle confirmation que Jésus veille sur l’Église Catholique et la comble de bénédictions ?


La papauté

L’Église Catholique repose sur une conception hiérarchique : à la base, les laïcs ou fidèles, et au-dessus d’eux, le clergé au sommet duquel se trouve le Pape, chef suprême.

La majorité des catholiques croit sincèrement que l’Église fondée par Jésus-Christ a toujours connu cette forme hiérarchique. Le Vatican présente, en effet, une liste sans faille de papes, depuis Pierre, considéré comme le premier, jusqu’aux papes de notre fin de XX° siècle ; Jean-Paul II serait le 264ème.

Beaucoup ignorent que la papauté n’existait pas dans l’Église primitive et que ce n’est qu’après l’avoir établie que l’on est allé rechercher les noms des premiers évêques de Rome pour reconstituer la filiation apostolique et ainsi confirmer la légitimité papale.


Les versets Matthieu 16.18-19 : « Tu es Pierre… »

Avant de parler de la papauté, il faut d’abord relire ces fameux versets de l’Évangile qui font encore aujourd’hui sa fortune.

Voici ce que nous lisons en Matthieu 16.18-19 :

« Et moi, je te dis (Jésus s’adresse à l’apôtre Pierre) que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle. Je te donnerai les clefs du royaume des cieux : ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux. »

I- « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église »

La traduction littérale du grec donne : « Tu es “caillou” et sur ce “rocher” je construirai mon Église ». Le jeu de mots transcrit en français fait de l’apôtre une pierre, la première pierre, en quelque sorte, que Jésus posera le jour de l’inauguration de la construction de son Église, c’est à dire, à la Pentecôte. En effet, ce jour-là, bien que les douze apôtres aient tous été remplis du Saint-Esprit, c’est Pierre qui prit le premier la parole devant la foule et eut ainsi le privilège d’inaugurer la construction de l’Église de Jésus-Christ :

« Alors, Pierre, se présentant avec les onze, éleva la voix, et leur parla en ces termes : Hommes juifs, et vous tous qui séjournez à Jérusalem, sachez ceci et prêtez l’oreille à mes paroles ! » (Actes 2.14).

II- « Les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle »

Ou la mort ne pourra rien contre l’Église de Jésus-Christ qui est le Premier ressuscité d’entre les morts.

III- « Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux »

Avec ces clefs, Pierre va ouvrir les portes du Royaume des cieux, donner ainsi libre accès à la grâce que Dieu offre aux hommes par le sacrifice de son Fils mort sur la croix pour nos péchés (Jean 3.16). Dans le livre des Actes des Apôtres, nous voyons, en effet, Pierre ouvrir la porte du Royaume successivement :

  • aux Juifs (à Jérusalem le jour de la Pentecôte ; Actes 2),
  • aux Samaritains (mi-Juifs, mi-païens ; Actes 8),
  • aux païens (chez l’officier romain Corneille ; Actes 10).

Ainsi se trouvait réalisée la promesse que Jésus avait faite à ses apôtres :

« Vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu’aux extrémités des la terre » (Actes 1.8).

Les portes étant ouvertes, il restait aux apôtres et aux futures générations de disciples à poursuivre l’œuvre ainsi inaugurée par Pierre. Cependant, dans tout cela, nous ne devons jamais oublier que Dieu reste le Maître Souverain ; les hommes qui annoncent sa Bonne Nouvelle ne sont que des instruments dans sa main.

IV- « Ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux »

Lier et délier signifiait dans le langage des rabbins : interdire ou permettre.

Ici, il faut d’abord remarquer que cette prérogative n’est pas particulière à Pierre puisqu’en Matthieu 18.18, Jésus l’accorde aussi à l’ensemble de ses disciples :

« Tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que vous délierez sur la terre sera délié dans les cieux »

Il s’agit de l’autorité que les apôtres exerceront dans l’Église par l’Esprit Saint :

« Celui qui vous écoute m’écoute, et celui qui vous rejette me rejette ; et celui qui me rejette rejette celui qui m’a envoyé » (Luc 10.16).

Ainsi les hommes qui accepteront le message de l’Évangile seront déliés de la servitude du péché et du pouvoir de la mort, tandis que les hommes qui le rejetteront resteront liés.


Ce que Jésus a institué

Pierre (et les apôtres) ont donc bien été institués par Jésus pour servir de fondations à son Église. Et tout homme qui a choisi de reconnaître en Jésus son Sauveur devient à son tour une « pierre vivante » de cette Église :

« et vous-même, comme des pierres vivantes, édifiez vous pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, afin d’offrir des victimes spirituelles, agréables à Dieu par Jésus-Christ » (1 Pierre 2.5).

Cependant, dans l’édification de l’Église, ne perdons jamais de vue que le seul fondement est le Christ :

« Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ » (1 Corinthiens 3.11).

De même, Pierre n’a-t-il pas dit devant le sanhédrin :

« Jésus est la pierre rejetée par vous qui bâtissez, et qui est devenue la principale de l’angle » (Actes 4.11).


Pour ordonner les idées

« Lorsqu’il fut dans la maison, Jésus leur demanda : De quoi discutiez-vous en chemin ? Mais ils gardèrent le silence, car en chemin ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand. Alors il s’assit, appela les douze, et leur dit : Si quelqu’un veut être le premier, il sera le dernier de tous et le serviteur de tous ». (Marc 9.33-35)

La question que nous posons, à présent, est : à travers les deux versets de Matthieu 16.18-19, peut-on voir l’institution claire par Jésus de la papauté de l’Église Catholique ?

Ce qui est incontestable

Comme nous venons de le voir, il est incontestable que le Christ a désigné Pierre comme un apôtre privilégié dans l’inaugura-tion du Royaume offert par Dieu aux hommes.

Les évangiles nous montrent que Pierre était un homme solide, énergique, enthousiaste, impulsif. A partir de la Pentecôte, les Actes nous révèlent un Pierre rempli de conviction, courageux, absolument sans crainte, entraînant les onze dans son sillage. Enfin, on doit remarquer que chaque fois que le Nouveau Testament donne la liste des 12 apôtres, Pierre est cité en premier (Matthieu 10.2-4, Marc 3.16-19, Luc 6.14-16, Actes 1.13).

Ce qui est vraisemblable

En tant que chef des douze il est probable que Pierre ait visité certains centres de l’Église dans le monde romain.

L’Ecriture ne nous donne aucune indication en dehors de ses deux épîtres. La plupart des spécialistes sont d’accord pour dire qu’il est vraisemblable que Pierre soit allé à Rome et y soit mort martyr, mais ce n’est pas sûr.

Ce qui est impossible

Il n’est pas possible que l’on fasse dire à Jésus, en lisant Matthieu 16.18-19 qu’il désignait Pierre comme le chef de toute la chrétienté et à travers lui, tous les évêques de Rome qui ont pris plus tard le nom de Pape.

En effet, nul n’a besoin d’être un historien érudit pour prouver que les premiers évêques de Rome ne se faisaient pas appeler « papes » et qu’ils n’exerçaient aucune autorité spirituelle sur l’ensemble de l’Église. D’ailleurs, les historiens catholiques eux-mêmes le reconnaissent.

Si Jésus avait vraiment désiré que l’ensemble de la chrétienté reste soumise à un haut responsable humain, en l’occurrence Pierre et les futurs évêques de Rome, il l’aurait dit clairement, de manière à ce que cette autorité soit incontestable et ne devienne pas, par la suite, source de divisions internes dans son Église, comme ce sera le cas avec la papauté romaine. De plus, Jésus aurait demandé aux autres apôtres de se soumettre à l’autorité spirituelle de Pierre. Et, bien sûr, la reconnaissance de cette autorité spirituelle aurait commencé à apparaître dès les écrits du Nouveau Testament.

On peut enfin remarquer que le verset de Matthieu « Tu es Pierre… » ne se rencontre qu’une seule fois dans tout le Nouveau Testament ; même Marc, le secrétaire de Pierre, ne le mentionne pas.

Ce qui est malheureusement vrai

C’est que l’église de Rome, en raison de son importance de plus en plus grande, a fini par dominer l’ensemble de la chrétienté. Pour justifier sa primauté, elle s’est appuyée après coup sur les fameux versets de Matthieu 16.18-19 et a reconstitué a posteriori la liste des « premiers papes ». On est alors passé de l’Église Universelle de Jésus-Christ à l’Église Catholique romaine. Au fil des siècles, les chrétiens restés fidèles à Jésus et sa Parole, ou désirant y revenir, se retrouveront dès lors en position marginale face à la puissante Institution romaine.

En bref : les papes revendiquent la suprématie dans l’Église au titre de successeurs de Pierre, auquel, disent-ils,

le Seigneur a exclusivement confié les clefs du Royaume des cieux (Catéchisme de l’Église Catholique, art. n° 936).

En réalité, tout disciple de Jésus sait que son Sauveur est :

« le Saint, le Véritable, celui qui a la clef de David, celui qui ouvre et personne ne fermera, celui qui ferme et personne n’ouvrira ». (Apocalypse 3.7).


L’Église primitive

Nous venons de montrer qu’il n’est pas possible de faire dire à Jésus qu’il avait institué le système de la papauté dans ces fameux versets de l’évangile de Matthieu.

Cela nous est confirmé par les écrits du Nouveau Testament dans lesquels on voit l’Église des premiers siècles fonctionner sans chef suprême. Aucun apôtre, que ce soit Pierre, Paul ou un autre, ne réclame la soumission de l’Église à son autorité. Tous sont soumis à Jésus, leur Sauveur et Seigneur, et agissent sous la conduite de l’Esprit Saint.

C’est pourquoi nous allons maintenant chercher à voir :

  • comment fonctionnait le gouvernement de l’Église primitive ;
  • comment, par la suite, la papauté a pu s’imposer progressivement dans l’Église.

L’Église primitive et son gouvernement

Tout d’abord, cette Église n’avait qu’un seul but : elle prêchait l’Évangile du Salut et rien de plus :

« Car je n’ai pas eu la pensée de savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié » (1 Corinthiens 2.2).

Et cela, comme le dit l’apôtre Paul, sans « supériorité de langage ou de sagesse » (1 Corinthiens 2.1) c’est-à-dire avec humilité.

Cette Église se laissait conduire par l’Esprit Saint :

« Ma parole et ma prédication ne reposaient pas sur les discours persuasifs de la sagesse, mais sur une démonstration d’Esprit et de puissance » (1 Corinthiens 2.4).

Et Jésus-Christ en était véritablement la tête :

« Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Église ceux qui étaient sauvés » (Actes 2.47).

Les écrits du Nouveau Testament nous font voir le travail et la persévérance des apôtres et des disciples pour répandre la Bonne Nouvelle et établir les fondements du Christianisme.

Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y avait pas de difficultés, car des loups, dès le début, ont essayé de se glisser dans la bergerie. Nombreuses sont les mises en garde que nous pouvons lire dans le Nouveau Testament, telle celle-ci, adressée par l’apôtre Paul aux chrétiens de Galatie :

« Je m’étonne que vous vous détourniez si promptement de celui qui vous a appelés par la grâce de Christ, pour passer à un autre Évangile. Non pas qu’il y ait un autre Évangile, mais il y a des gens qui vous troublent, et qui veulent renverser l’Évangile de Christ » (Galates 1.6-7).

L’organisation de l’Église primitive s’appuie sur les enseignements laissés par les apôtres. Christ est le chef de l’Église :

« Et il (Jésus) a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du corps de Christ, jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’hommes faits, à la mesure de la stature parfaite de Christ, afin que nous ne soyons plus des enfants, flottant et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur ruse dans les moyens de séduction, mais que, professant la vérité dans la charité, nous croissions à tous égards en celui qui est le chef, Christ » (Ephésiens 4.11-15).

Dans cette liste, le grand absent est… le “pape” !

Chacun reçoit de l’Esprit Saint un don, le rendant participant à la vie de l’Église :

« Or, à chacun la manifestation de l’Esprit est donnée pour l’utilité commune. En effet, à l’un est donnée par l’Esprit une parole de sagesse; à un autre, une parole de connaissance, selon le même Esprit ; à un autre la foi, par le même Esprit ; à un autre, le don des guérisons, par le même Esprit; à un autre, le don d’opérer des miracles ; à un autre la prophétie ; à un autre, le discernement des esprits ; à un autre, la diversité des langues ; à un autre, l’interprétation des langues. Un seul et même Esprit opère toutes ces choses, les distribuant à chacun comme il veut » (1 Corinthiens 12.7-11).

À cette époque, c’est donc bien Jésus qui bâtit son Église. D’ailleurs, n’avait-il pas dit à Pierre :

« Tu es Pierre, et sur cette pierre JE bâtirai MON Église ».


La montée de la papauté

Comment est-on passé de la simplicité de l’Évangile et de la pauvreté de l’Église primitive au système catholique romain et à sa puissante organisation matérielle ? C’est ce que nous nous proposons d’expliquer à travers ces quelques jalons dans l’histoire de l’Église.

« Il s’éleva parmi les apôtres une contestation : lequel d’entre eux devait être estimé le plus grand ? Jésus leur dit : les rois des nations les maîtrisent, et ceux qui les dominent sont appelés bienfaiteurs. Qu’il n’en soit pas de même pour vous. Mais que le plus grand parmi vous soit comme le plus petit, et celui qui gouverne comme celui qui sert » (Luc 22.24-26).

Remarque préliminaire :

Pendant les trois premiers siècles de l’Église, les évêques étaient choisis par le peuple de leur diocèse. Pour cette raison, les évêques de Rome de cette période n’ont pas pu exercer une autorité spirituelle sur l’ensemble de la chrétienté.

Fin IV° siècle :

Rome, Constantinople, Antioche, Jérusalem et Alexandrie ont une autorité égale.

En 395 :

l’empire romain se scinde en deux parties : l’empire d’Occident (capitale Rome) et l’empire d’Orient (capitale Constantinople). Petit à petit, la recherche de la suprématie sur la chrétienté se jouera entre Rome et Constantinople.

En 451 :

le concile œcuménique de Chalcédoine donne au patriarche de Constantinople les mêmes prérogatives qu’à l’évêque de Rome.

Au VI° siècle :

l’évêque de Rome, Grégoire le Grand, indigné d’apprendre que l’évêque Jean de Constantinople prétendait se nommer “évêque universel”, lui en fait reproche en ces termes : « Par quelle audace et par quel orgueil vous efforcez-vous de vous emparer de ce titre nouveau qui peut scandaliser tous les frères ?… S’emparer de ce titre impie, c’est imiter Satan ».

En 607 :

le pape Boniface III s’élève en qualité d’évêque universel et se déclare pape.

Au cours du VII° siècle :

les territoires d’Asie occidentale et d’Afrique du Nord, berceaux du christianisme, tombent aux mains des musulmans, affaiblissant ainsi la partie orientale de l’Église.

Milieu VIII° siècle :

le pape Etienne II hérite en Italie centrale de territoires importants autour de Rome et de Ravenne. Il est reconnu comme un souverain et exerce désormais un pouvoir temporel (que les papes conserveront jusqu’en 1870).

Jusqu’en 869 :

presque tous les conciles œcuméniques avaient lieu à Constantinople, en langue grecque (langue du N.T.). Le concile de Constantinople en 869 sera le dernier concile œcuménique. Désormais, l’Église Grecque tient ses propres conciles et l’Église Romaine les siens.

En 1054 

a lieu le grand schisme de la chrétienté qui marque la rupture définitive entre les Églises d’Orient et d’Occident.

Jusqu’à la Réforme (XVI° siècle) :

les papes de Rome s’imposent comme chefs de l’Église Universelle.

Innocent III (1198-1216) :

ce pape s’arroge les titres de “vicaire du Christ” (vicaire : suppléant, remplaçant), “vicaire de Dieu”, “souverain suprême de l’Église du monde”.

Boniface III (1294-1303)

a dit : « Nous déclarons, affirmons, précisons et prononçons qu’il est tout à fait nécessaire pour le Salut de chaque créature qu’elle soit soumise au Pontife de Rome » (bulle “Unam Sanctam”).

Léon XII (1823-1829)

condamne toute liberté religieuse : « quiconque est séparé de l’Église Catholique Romaine, aussi irréprochable soit-il par ailleurs, n’a aucune part à la vie éternelle ».

Pie IX, en 1870,

décrète l’Infaillibilité Papale. Le Concile Vatican II a confirmé le dogme de l’Infaillibilité dans la constitution dogmatique “Lumen Gentium” sur l’Église, en date du 21 Novembre 1964. De nos jours, même parmi les responsables, peu de catholiques sont conscients du caractère blasphématoire de cette déclaration.


Les titres des Papes

À propos de l’expression “Vicaire du Christ”

Aucun homme ne peut se donner le titre de remplaçant ou suppléant du Christ pour la simple raison qu’un homme ne sera toujours qu’une simple créature et ne peut, par nature, prétendre représenter sur terre le Fils de Dieu.

Jésus avait d’ailleurs averti les apôtres qu’après son départ, il leur laisserait un suppléant, un remplaçant :

« Je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu’il demeure éternellement avec vous, l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit point et ne le connaît point ; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous » (Jean 14.16-17).

Par son Esprit Saint, Jésus est donc toujours présent au milieu de ses fidèles disciples, ainsi qu’il l’a promis :

« Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Matthieu 28.20).

À propos du mot “Pape”

Le mot “Pape” signifie “Père”. L’emploi de ce mot pour désigner un conducteur spirituel avait été fermement condamnée par Jésus :

« N’appelez personne sur la terre votre père, car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux » (Matthieu 23.9).

À propos du titre “Souverain Pontife” ou “Pontife Romain”

Ce titre que se donnent les papes est l’ancien titre que portait le chef de l’ensemble des prêtres des différents cultes païens de Rome (“Pontifus Maximus”). Il rappelle donc les superstitions et cultes païens de Rome.

Quels sont les titres que l’apôtre Pierre se reconnaissait ?

Dans le début de sa seconde lettre, Pierre se donne les titres suivants :

« Simon Pierre, serviteur et apôtre de Jésus-Christ » (2 Pierre 1.1),

et dans sa première lettre, il se place à égalité avec les anciens de l’Église en disant :

« moi ancien comme eux » (1 Pierre 5.1).


« Car ils aimèrent la gloire des hommes plus que la gloire de Dieu. » (Jean 12.34)


La succession apostolique

Si nous reprenons depuis le début, nous pouvons maintenant affirmer que :

  • Jésus n’a pas institué la papauté,
  • l’Église a fonctionné sans système hiérarchique et sans chef suprême humain dans ses débuts,
  • la papauté s’est installée tardivement et progressivement par le concours de circonstances politiques particulières.

Admettons ! me direz-vous. Mais ne pourrait-on pas convenir que, instituée ou pas par Jésus, la papauté étant devenue par la suite une réalité incontournable, on peut tout de même considérer qu’elle a hérité de la succession apostolique et qu’elle a apporté, à sa manière, sa contribution à l’édification de l’Église Universelle ?

Pour répondre à cette question, nous regarderons à présent :

  1. Ce que l’on peut entendre par “succession apostolique”
  2. Quelle fut la fidélité des papes à l’égard de Jésus et sa Parole ainsi qu’à l’égard de l’enseignement des apôtres, et plus précisément de celui de Pierre.

Tradition apostolique et tradition ecclésiastique

Le principe de la papauté est aussi étroitement lié, dans l’Église Catholique, à la revendication de la succession apostolique.

« L’Église est apostolique : elle est bâtie sur des assises durables : les 12 apôtres de l’Agneau (Apoc.21.14) ; elle est indestructible ; elle est infailliblement tenue dans la vérité : le Christ la gouverne par Pierre et les autres apôtres, présents en leurs successeurs, le Pape et le collège des évêques ».

« L’unique Église du Christ, dont nous professons dans le Symbole qu’elle est une, sainte, catholique et apostolique (…), c’est dans l’Église Catholique qu’elle existe, gouvernée par le successeur de Pierre et par les évêques qui sont en communion avec lui, encore que des éléments nombreux de sanctification et de vérité subsistent hors de ses structures ».
(Catéchisme de l’Église Catholique, art. n° 869 et 870).

Ici encore, il est nécessaire de bien ordonner les idées. L’œuvre des douze apôtres et de Paul, telle que la relatent les écrits du Nouveau Testament, est manifestement conduite par l’Esprit Saint. Mais peut-on en dire toujours autant de l’œuvre de tous leurs successeurs, des premiers temps de l’Église à nos jours ? C’est pourquoi il est nécessaire d’établir une distinction entre tradition apostolique et tradition ecclésiastique.

La tradition apostolique :

C’est la transmission de la Révélation de la Nouvelle Alliance par les apôtres choisis et formés par Jésus, ainsi que par l’apôtre Paul que le Seigneur a appelé plus tard en se révélant à lui. Cette tradition a été fixée de manière définitive dans le Canon du Nouveau Testament.

La tradition ecclésiastique (ou ecclésiale) :

C’est la transmission de la Nouvelle Alliance par les successeurs des apôtres. Cette transmission, par sa nature, ne peut être qu’entièrement soumise à la tradition apostolique contenue dans la Bible. Car Jésus a dit :

« Si vous demeurez dans mes paroles, vous êtes vraiment mes disciples » (Jean 8.31).

Il est donc clair qu’en fondant notre foi sur le Nouveau Testament, nous observons également la véritable tradition apostolique et que toute tradition ecclésiastique ne peut être respectable que si elle n’entre pas en contradiction avec les Saintes Ecritures.

Nous savons très bien, par les écrits du Nouveau Testament, que dès ses débuts, l’Église de Jésus-Christ n’a pas été à l’abri des querelles et des divisions. C’est ce sujet que l’apôtre Paul aborde dans le début de sa première lettre à l’église de Corinthe :

« Car, mes frères, j’ai appris à votre sujet, par les gens de Chloé, qu’il y a des disputes au milieu de vous. Je veux dire que chacun de vous parle ainsi : Moi, je suis de Paul ! et moi, d’Apollos ! et moi, de Céphas (Pierre) ! et moi, de Christ ! Christ est-il divisé ? Paul a-t-il été crucifié pour vous, ou est-ce au nom de Paul que vous avez été baptisés ? » (1 Corinthiens 1.11-13).

Lorsque l’Église Catholique revendique avec insistance sa légitimité, son authenticité, sa primauté sur la chrétienté en se réclamant de l’apôtre Pierre, elle ne fait rien de moins que la jeune église de Corinthe. En commençant à porter leurs regards vers les hommes, au lieu de les fixer sur la personne de leur Sauveur, nombreux furent les chrétiens qui ont commencé à dévier de la ligne droite de l’Évangile. Face à ce danger, les premiers conciles ont combattu avec ardeur les hérésies. Malheureusement, en pactisant avec les pouvoirs politiques, des chrétiens sont parvenus à dominer sur les autres. C’est le passage de la tradition apostolique à la tradition ecclésiastique ou cléricale, de l’humble service de l’Évangile à la fonction de dignitaire ecclésiastique.

Il est évident que lorsque l’Église romaine s’est élevée aux yeux des hommes, cumulant pouvoir temporel et pouvoir spirituel, elle a montré en même temps qu’elle ne suivait plus les recommandations de l’apôtre Pierre :

« Voici les exhortations que j’adresse aux anciens qui sont parmi vous, moi ancien comme eux, témoin des souffrances de Christ, et participant de la gloire qui doit être manifestée : Paissez le troupeau de Dieu qui est sous votre garde, non par contrainte, mais volontairement ; non pour un gain sordide, mais avec dévouement ; non comme dominant sur ceux qui vous sont échus en partage, mais en étant les modèles du troupeau. Et lorsque le souverain Pasteur paraîtra, vous obtiendrez la couronne incorruptible de la gloire. » (1 Pierre 5.1-4).


Quelques exemples d’infidélité des Papes à Jésus-Christ et à la tradition apostolique

Nous voudrions maintenant aborder quelques domaines au sujet desquels les papes ont particulièrement imposé leurs points de vue et pouvoirs de décision.

À ces différentes questions qui se sont posées au long de l’histoire de la chrétienté, nous donnerons les réponses que Jésus avait par avance fournies (Évangiles) et celles que l’apôtre Pierre a lui-même laissées dans ses lettres.

Ce que Pierre n’aurait pas fait s’il avait été Pape.

Le célibat dans le clergé

L’apôtre Pierre n’aurait pas imposé le célibat comme norme aux serviteurs de Dieu :

  • parce que Jésus ne l’a pas ordonné (obéissance à Jésus) ;
  • parce qu’il était lui-même marié. Deux passages du Nouveau Testament nous le rappellent :

« Jésus se rendit ensuite à la maison de Pierre, dont il vit la belle-mère couchée » (Matthieu 8.14).

« N’avons-nous pas le droit de mener avec nous une sœur qui soit notre femme, comme le font les autres apôtres, et les frères du Seigneur, et Céphas (Pierre) ? » (1 Corinthiens 9.5).

L’infaillibilité du Pape

S’il avait été pape, l’apôtre Pierre n’aurait jamais revendiqué l’infaillibilité, parfaitement conscient de la faiblesse humaine, à commencer par la sienne :

  • Il ne pouvait, en effet, avoir oublié ce que Jésus lui avait reproché à un moment de sa vie : « Tu m’es en scandale, car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes » (Matthieu 16.23).
  • De même, après la Pentecôte, ayant à un moment fait preuve de faiblesse, il avait été repris légitimement par l’apôtre Paul : « Mais lorsque Céphas (Pierre) vint à Antioche, je (Paul) lui résistai en face, parce qu’il était répréhensible » (Galates 2.11).

Ce qui, par la suite, n’a pas empêché Pierre de rendre témoignage à son frère Paul en ces termes :

« Croyez que la patience de notre Seigneur est votre Salut, comme notre bien aimé frère Paul vous l’a écrit, selon la sagesse qui lui a été donnée » (2 Pierre 3.15).

Croisades et Inquisition

S’il avait été pape, l’apôtre Pierre n’aurait pas entraîné la chrétienté dans les sanglantes et inutiles croisades, ni dans l’abominable Inquisition.

  • Parce qu’il ne pouvait pas avoir oublié la leçon de Jésus à Gethsémané : « remets ton épée en place, car tous ceux qui prendront l’épée périront par l’épée » (Matthieu 26.52).
  • Fidèle à son maître “doux et humble de cœur” (Matthieu 11.29), l’apôtre a écrit : « mais, puisque celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite » (1 Pierre 1.15).

NDLR: le sujet des croisades et des motivations associées est complexe. Les croisades ont aussi été une réponse nécessaire à une secte fasciste envahissant l’Europe: L’Islam. (Cf. Proverbes 26:3; Exode 21:12 ) La société ne doit pas non plus laisser croître le mal, le meurtre, la tyrannie et l’esclavagisme. Et aujourd’hui, la majorité des musulmans préférerait travailler en Europe et vivre chez les chrétiens, plutôt que dans leurs pays musulmans respectifs, qui sont au mieux chaotiques et corrompus.

Censure de la Bible

S’il avait été pape, l’apôtre Pierre n’aurait pas censuré la Bible, Parole de Dieu, en faisant interdire sa lecture, en combattant sa diffusion et en refusant de la reconnaître comme source unique d’autorité dans l’Église1 :

  • Parce qu’il avait entendu Jésus dire : « Celui qui ne m’aime point ne garde point mes paroles. Et la parole que vous entendez n’est pas de moi, mais du Père qui m’a envoyé » (Jean 14.24).
  • Parce qu’il a enseigné lui-même que la Parole de Dieu opère une œuvre de régénération dans le cœur de l’homme converti : « Vous avez été régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la Parole vivante et permanente de Dieu » (1 Pierre 1.23).

Exercice du pouvoir temporel

S’il avait été pape, l’apôtre Pierre aurait refusé catégoriquement d’exercer un pouvoir temporel en plus de ses responsabilités d’apôtre de Jésus-Christ :

  • Sachant que Jésus avait répondu à Pilate : « Mon Royaume n’est pas de ce monde » (Jean 18.36)
  • Et aussi parce qu’il a recommandé à ses frères en Christ d’être : « soumis, à cause du Seigneur, à toute autorité établie par les hommes, soit comme roi, soit comme souverain, soit aux gouverneurs comme envoyés par lui pour punir les malfaiteurs et pour approuver les gens de bien » (1 Pierre 2.13-14)2.

Argent et exercice du pouvoir spirituel

S’il avait été pape, l’apôtre Pierre aurait refusé de mêler l’argent à l’exercice de ses responsabilités spirituelles :

  • Parce qu’il connaissait l’enseignement de son Maître dans ce domaine : « Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement » (Matthieu 10.8).
  • Parce qu’il a lui-même mis en garde contre toute exploitation du pouvoir spirituel : « Paissez le troupeau de Dieu qui est sous votre garde, non par contrainte, mais volontairement, selon Dieu ; non pour un gain sordide, mais avec dévouement » (2 Pierre 5.2).

Les papes au XX° siècle

L’exercice du pouvoir temporel,
Les croisades sanguinaires,
Les tortures et les bûchers de l’Inquisition,
Les persécutions et les massacres de populations innocentes,
Le rejet et le bannissement des frères fidèles à l’Évangile,
L’interdiction et l’opposition à la lecture de la Bible,
Le scandale des papes qui ont acheté la papauté et ont tiré profit en vendant des fonctions ecclésiastiques,
Le luxe outrancier et la décadence des papes de la Renaissance,
La construction de la monumentale basilique Saint Pierre de Rome avec l’argent des indulgences,
Etc…

Certes, me direz-vous, on ne peut pas excuser tous ces excès de la papauté, mais il faut relativiser, restituer dans le contexte historique, savoir excuser la faiblesse humaine. De toutes façons, c’est du passé et on ne peut pas réécrire l’histoire. Et puis, chacun sait que la papauté et l’Église Catholique du XX° siècle n’offrent plus maintenant le même visage. Le Concile Vatican II, les progrès de l’œcuménisme et l’audience des papes dans le monde actuel ne témoignent-ils pas suffisamment de l’esprit évangélique qui souffle sur l’Église Catholique de cette fin de siècle ?


« Voici, je viens bientôt, et ma rétribution est avec moi, pour rendre à chacun selon qu’est son œuvre. »
(Apocalypse 22.12)

C’est vrai, les médias donnent des papes de cette fin de XX° siècle une image sympathique et positive. Mais l’Église Catholique a-t-elle vraiment changé ?

C’est ce que nous nous proposons d’observer en jetant un regard sur les grandes actions menées par les papes durant cette fin de millénaire, et particulièrement sur :

  • le Concile Vatican II,
  • l’œcuménisme,
  • l’audience des papes dans le monde contemporain.

Le Concile Vatican II

« Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n’est pas en nous. Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner, et pour nous pardonner de toute iniquité. Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous le faisons menteur, et sa parole n’est point en nous. » (1 Jean 1.9-10)

Certainement, l’Église Catholique du XX° siècle ne peut être tenue responsable des atrocités et des injustices pratiquées dans le passé. C’est pourquoi on pouvait s’attendre, au Concile Vatican II, à voir les responsables de cette Église entreprendre en premier lieu une œuvre de purification.

La situation de décadence spirituelle de l’Église Catholique à la fin du XIX° siècle était comparable à celle qu’avait connue dans l’Antiquité le royaume de Juda, peu avant sa déportation à Babylone (Voir l’Ancien Testament). À cette époque, l’histoire du roi Josias (639 à 608 av. J.C.) nous offre un bel exemple de courage et de volonté de réforme religieuse. Découvrant à 26 ans le “Livre de la Loi”, il entreprit les réformes les plus radicales que Juda ait connues.

« Lorsque le roi entendit les paroles de la Loi, il déchira ses vêtements ».

Il donna cet ordre :

« Allez, consultez l’Eternel pour moi et pour ce qui reste en Israël et en Juda, au sujet des paroles de ce livre qu’on a trouvé, car grande est la colère de l’Eternel qui s’est répandue sur nous, parce que nos pères n’ont point observé la parole de l’Eternel et n’ont point mis en pratique tout ce qui est écrit dans ce livre » (2 Chroniques 34.19,21-22).

Tous les péchés commis sous la responsabilité de l’Église Catholique ont été la conséquence d’un abandon de la Parole de Dieu dans le passé. Nous avons montré précédemment que les outrages commis par les papes étaient clairement dénoncés par la Bible. À l’instar du roi Josias, l’assemblée du Concile Vatican II aurait dû, en premier lieu, “déchirer ses vêtements”, c’est-à-dire se repentir. Et, à l’exemple de Josias, entreprendre des réformes permettant de revenir à une stricte obéissance à l’enseignement du Nouveau Testament et à sa mise en pratique.

A) Le dogme de l’infaillibilité

Et d’abord, il était vital de revenir sur le fameux dogme de l’Infaillibilité du Pape, proclamé en 1870. Cela pour deux raisons :

  • Aucun homme ne peut prétendre être infaillible. Cela est possible à Dieu seul.
  • En ne renonçant pas à l’infaillibilité, on cautionnait du même coup toutes les fautes commises dans le passé. Autrement dit, on ne les reniait pas et on ne demandait pas pardon à Dieu pour le sang innocent qui avait été versé.

Apocalypse 6.9-11 :
« Quand il ouvrit le cinquième sceau, je vis sous l’autel les âmes de ceux qui avaient été immolés à cause de la Parole de Dieu et à cause du témoignage qu’ils avaient rendu. Ils crièrent d’une voix forte, en disant : Jusques à quand, Maître Saint et véritable, tardes-tu à juger, et à tirer vengeance de notre sang sur les habitants de la terre ? Une robe blanche fut donnée à chacun d’eux ; et il leur fut dit de se tenir en repos quelque temps encore, jusqu’à ce que fût complet le nombre de leurs compagnons de service et de leurs frères qui devaient être mis à mort comme eux ».

B) Les cultes à la Vierge

Il devenait aussi urgent, à ce Concile, d’endiguer la montée de l’idolâtrie mariale. Face à la multiplication des apparitions de la Vierge dans le monde et devant la confusion engendrée par leurs révélations, il fallait redire clairement que les prières et les cultes à Marie n’ont jamais été enseignés par les apôtres.

Puisqu’ils se présentent encore comme les véritables héritiers de la pure tradition apostolique, les responsables de l’Église Catholique ne peuvent pas faire moins que d’imiter les apôtres dans leur enseignement. Ils doivent se borner à enseigner la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, à diriger les hommes qui cherchent Dieu vers Jésus, leur Sauveur.

« Allez partout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création. Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné » (Marc 16.15-16).

C) Le dogme de la transsubstantiation

En troisième lieu, le Concile Vatican II devait retirer l’irrespectueux dogme de la transsubstantiation. Cette doctrine a été souvent combattue dans le passé, même par de grands docteurs catholiques. Elle est une offense permanente à la personne de notre Sauveur.

Les apôtres et l’Église primitive pratiquaient respectueusement le “repas du Seigneur” (1 Corinthiens 11.20) en mémoire de Jésus, c’est-à-dire pour se rappeler l’œuvre grande et unique du sacrifice de Jésus sur la croix pour sauver l’humanité.

Les Ecritures ne disent pas que Jésus a donné aux apôtres, le soir du dernier repas, un “pouvoir” pour rendre réellement présent son corps et son sang dans le pain et le vin, ainsi que le définit le dogme de la transsubstantiation (qui ne date que de… 1215 !)3.

Nous ne voyons pas non plus dans le livre des Actes les apôtres transmettre ce pouvoir à d’éventuels successeurs, ainsi que le pratique l’Église Catholique.

Et la présence de Jésus dans l’hostie enfermée dans le Tabernacle n’est pas enseignée dans le Nouveau Testament. Jésus a dit clairement :

« Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l’adorent l’adorent en esprit et en vérité » (Jean 4.24).

Les 16 textes du Concile Vatican II

9 décrets, 3 déclarations et 4 constitutions furent publiés. Plus de 2000 évêques ont participé aux travaux.

Cependant, contrairement à toute attente, il n’a pas été question durant ce concile de réviser les dogmes romains. Tous les participants ont été tenus de souscrire d’emblée à la profession de foi du Concile de Trente. La suprématie du pape sur le concile a été maintenue. Pourrait-on d’ailleurs changer ou supprimer des dogmes “infaillibles” ?

Pour les fidèles catholiques, les réalisations de ce concile se sont principalement concrétisées dans la rénovation des liturgies et le remplacement du latin par la langue vernaculaire. On peut aussi remarquer que Vatican II s’est prononcé en faveur de la liberté religieuse (en se basant d’ailleurs plus sur le droit naturel que sur l’Évangile).


L’Œcuménisme, une ouverture de l’Église Catholique, une main tendue vers les autres chrétiens ?

Après être restée volontairement en marge de ce mouvement, l’Église Catholique lors du concile Vatican II a encouragé ses fidèles « à prendre part active à l’effort œcuménique ». Le concile précise que

« dans l’action œcuménique, les fidèles de l’Église Catholique, sans hésitation, se montreront pleins de sollicitude pour leurs frères séparés ; ils prieront pour eux, parleront avec eux des choses de l’Église, feront vers eux les premiers pas ».

Le décret sur l’œcuménisme de Vatican II (Unitatis Redintegratio) rappelle bien entendu que l’Église Catholique se considère comme dépositaire de la plénitude des richesses de la Révélation.

La grande et belle idée de l’œcuménisme tient en ceci : beaucoup de chrétiens du XX° siècle vivent séparés les uns des autres pour des raisons qui appartiennent au passé. Dépassons donc cet esprit de querelles et de divisions pour nous donner la main en regardant tous vers Jésus-Christ. De nombreux versets bibliques peuvent servir d’assise à ce type de raisonnement. Par exemple, lorsque Jésus dit :

« À ceci tous connaîtrons que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Jean 13.35).

Ou encore, lorsque l’apôtre Jean rappelle :

« Bien-aimés, si Dieu nous a ainsi aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres » (1 Jean 4.11).

Certes, il ne peut qu’être profitable aux croyants des nombreux courants d’églises de se réunir, d’apprendre à se connaître et à s’écouter pour s’unir dans la prière et l’adoration.

Mais peut-on raisonnablement penser que Dieu va bénir l’union de chrétiens dont certains ne seraient pas restés fidèles à sa Parole ?

En réalité cette grande union chrétienne que beaucoup voudraient réaliser dans l’œcuménisme s’est toujours trouvée dans la véritable Église de Jésus-Christ. Cette Église, qui n’est pas une Institution humaine, rassemble, de la Pentecôte à nos jours, tous les enfants de Dieu, les croyants nés de nouveau, ceux qui ont reçu la vie dans l’Esprit parce qu’ils ont obéi à Dieu et non aux hommes.

L’obéissance à la Parole de Dieu est la condition primordiale à la vie avec Dieu. C’est ce qu’ont fermement rappelé Pierre et les autres apôtres face au sanhédrin :

« Nous sommes témoins de ces choses (le Salut en Jésus-Christ), de même que le Saint Esprit, que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent » (Actes 5.32).


L’audience des papes dans le monde contemporain

« Tandis que tout le peuple l’écoutait, il dit à ses disciples : Gardez-vous des scribes, qui aiment à se promener en robes longues, et à être salués dans les places publiques ; qui recherchent les premiers sièges dans les synagogues, et les premières places dans les festins; qui dévorent les maisons des veuves, et qui font pour l’apparence de longues prières. Ils seront jugés plus sévèrement. »
(Luc 20.45-47)

De nos jours, le pape n’est plus le chef politique que du petit état du Vatican. Cependant, lui-même et ses cardinaux sont honorés, dans leurs déplacements, comme des chefs d’états. De plus, le Vatican déploie une grande activité diplomatique.

Le Vatican ne se contente pas non plus de ces relations avec des hommes d’Etat. Il participe aussi activement à des rassemblements inter-religieux de grande envergure. Récemment, par exemple, le pape Jean-Paul II a défrayé la chronique en invitant à Assise des chefs des grandes religions du monde, avec lesquels il a prié.

Beaucoup ont été fascinés par cet événement, d’autres ont été choqués. Cet élargissement des vues œcuméniques aux grandes religions mondiales n’est malheureusement pas sans conséquences graves. Et que dirait Jésus … (« Je suis le chemin, la vérité et la vie », Jean 14.6).

1°) Il faut bien faire la différence entre le Saint-Esprit et les esprits invoqués dans les religions non chrétiennes.

L’apôtre Paul nous met en garde en nous rappelant que

« nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes » (Ephésiens 6.12).

Il ne peut, en effet, y avoir de communion spirituelle dans la prière entre quelqu’un qui dirait s’adresser à Dieu par l’Esprit-Saint et des chefs religieux païens qui invoquent des esprits. C’est un outrage à Jésus-Christ, mort pour nous arracher au monde des ténèbres que d’accorder aux esprits la même importance qu’à notre Seigneur. C’est aussi la preuve que l’Église Catholique, dans le cas de la réunion d’Assise, entraîne ses fidèles vers une confusion de plus en plus grande.

2°) Jésus et les apôtres n’ont jamais cherché à rencontrer les hauts responsables des religions de leur époque.

Depuis le jour de la Pentecôte, il est offert aux hommes de se convertir en recevant Jésus comme Sauveur, et c’est le seul message qu’un chrétien ait à transmettre. Réunir les grandes religions du monde pour tenter de former une entente, c’est recommencer l’histoire de la tour de Babel que nous trouvons dans le livre de la Genèse. Si tous les hommes parviennent à s’entendre pour former un nouvel ordre mondial religieux, ce sera une grande œuvre de séduction contre Dieu. Et s’il se trouve parmi ces hommes des gens qui se disent chrétiens, ce sera aux yeux de Dieu un acte de prostitution spirituelle (l’Église, dans le livre de l’Apocalypse, est appelée l’Épouse de Jésus-Christ, « la femme de l’Agneau », 21.9).

Dans un tel contexte, les conducteurs de l’Église romaine pourraient bien reprendre à leur compte cette prophétie de Jérémie à Israël :

« Oui, comme une femme trahit son amant, vous m’avez trahi, maison d’Israël. Oracle de l’Eternel » (Jérémie 3.20).


Vatican : quel témoignage aux yeux du monde ?

Comme Lourdes, la cité du Vatican offre aux yeux du monde (chrétien aussi bien que non-chrétien), une image équivoque, bien éloignée de l’esprit de l’Évangile.

Pélerins et touristes peuvent y admirer des collections de musées parmi les plus riches du monde et visiter de somptueux et grandioses palais. Aucune cité au monde ne peut se vanter de posséder de semblables richesses.

Mais dans tout cela, où se trouve l’annonce de la Bonne Nouvelle dont tout le monde a tant besoin actuellement ? Est-ce pour en arriver là que Jésus est venu dans le monde, y a souffert et est mort pour nous sur une croix ?

Le pape et ses cardinaux doivent pourtant bien connaître cette recommandation faite par Jésus à un homme qui cherchait à plaire à Dieu :

« Si tu veux être parfait, va, vends tout ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens et suis-moi » (Matthieu 19.21).

Basiliques et cathédrales peuvent sans doute rivaliser de splendeur avec les plus grands temples païens ou les mosquées de l’Islam. Mais en quoi ce triomphalisme architectural peut-il parler au cœur de l’homme qui cherche sincèrement Dieu ? Ce christianisme-là ne représentera à ses yeux qu’une simple religion humaine parmi les autres.

Pourquoi aussi entretenir autour de l’apôtre Pierre une image inspirée par des traditions populaires et qui n’est pas celle que donnent les écrits du Nouveau Testament ?

Trop de papes dans le passé n’ont pas servi l’Évangile : ils s’en sont servi… pour établir leur domination sur les hommes et sur les nations. Même de nos jours, le rayonnement diplomatique du Vatican et les nombreux voyages médiatiques du pape servent avant tout à annoncer au monde l’Église Catholique et ses traditions, au lieu du salut en Jésus-Christ. Nous sommes là tellement loin de la vérité et de la simplicité de l’Évangile !

Jésus a dit un jour aux pharisiens (qui étaient des hommes religieux considérés dans son pays) :

« Malheur à vous, pharisiens ! Parce que vous aimez les premiers sièges dans les synagogues, et les salutations dans les places publiques » (Luc 11.43).


Le pape Jean-Paul II

Le pape Jean-Paul II qui a pour devise « TOTUS TUUS » (tout à toi), a déclaré le lendemain de son élection :

« Nous ne pouvons manquer de nous tourner avec une dévotion filiale vers la Vierge Marie qui vit toujours et agit comme Mère dans le mystère du Christ et de l’Église ».

Face à cette doctrine, qui est aussi celle de l’Église Catholique, nous devons nous rappeler fermement la seule et véritable doctrine, celle du Nouveau Testament, qui enseigne : Christ est vivant et agit par l’Esprit Saint dans l’Église.

Christ est vivant :

« Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Matthieu 28.20).

Christ agit par l’Esprit Saint :

« Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas » (Romains 8.9).

Aucun texte du Nouveau Testament n’enseigne que Marie agit dans l’Église de Jésus-Christ. Il s’agit là d’une doctrine tardive ajoutée à la Parole de Dieu.

Le 19 Juin 1983, au monastère de Jasna Gora à Czestochowa, Jean-Paul II a prié la Vierge en ces termes :

« Totus tuus. Je suis, ô Mère, tout entier à toi. Tout ce qui est mien est tien ».

L’Ecriture, au contraire, n’affirme-t-elle pas que l’homme sauvé reconnaît en Jésus-Christ son Maître et qu’il confesse lui appartenir totalement et exclusivement ? Paul disait :

« ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi » (Galates 2.20).

Étant donc tout entier à Jésus-Christ, un chrétien ne peut pas se donner à la Vierge Marie, parce qu’elle est comme lui une créature de Dieu. Redisons-le, la grâce que Dieu a faite à Marie est d’avoir enfanté le Sauveur des hommes, mais Il n’en a pas fait un être supérieur par lequel les hommes pourraient accéder à Sa divinité.

Parce qu’il nous a sauvés et purifiés de nos péchés, Jésus est notre Sauveur et Seigneur. En tant que disciples, nous le reconnaissons comme Maître et nous l’adorons comme le Fils bien-aimé du Père.

Pour ces raisons, la prière d’amour et de reconnaissance qui jaillit spontanément, sous l’inspiration du Saint-Esprit, chez l’homme né de nouveau, ne peut donc être que : « Totus tuus, ô Jésus, tout entier à Toi ».


Pour finir

Pour finir, rappelons brièvement quelques points importants :

L’Église des premiers siècles a vécu sans pape

Comme nous l’avons montré dans les débuts de cette étude, il n’y avait pas dans les premiers siècles une grande Église centralisatrice, mais une communauté d’églises locales attachées à leur Chef Jésus et conduites par l’Esprit Saint. Il est intéressant aussi de remarquer que, dans le livre de l’Apocalypse – qui est la dernière révélation écrite que Dieu donne aux croyants -, Jésus s’adresse successivement à 7 églises et non pas à une seule grande Église et à son “Vicaire”.

La papauté est une institution italienne

C’est un fait remarquable : la papauté est sous bien des aspects une institution italienne. Née des ruines de l’empire romain, elle a bénéficié du prestige de Rome et a même conservé certaines de ses traditions (par exemple, le titre cité plus haut de “Souverain Pontife”). Dans leur grande majorité les papes ont été des Italiens ; Jean-Paul II étant le premier pape non Italien depuis Adrien VI en 1522.

L’Église de Jésus-Christ a toujours existé indépendamment du Vatican

« Vous aurez des tribulations dans le monde ; mais prenez courage, j’ai vaincu le monde. » (Jean 16.33)

Il est merveilleux de voir comment Jésus conduit le petit troupeau de l’Église fidèle à travers les siècles.

« Ne crains point, petit troupeau, car votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume » (Luc 12.32).

La véritable Église de Jésus-Christ ne peut pas être monopolisée par une institution humaine, Église Catholique ou autre, et encore moins être gouvernée par un homme, si humble et si pieux soit-il d’apparence.

En réalité, la véritable Église de Jésus-Christ est formée de tous les croyants qui ont reçu Jésus comme Sauveur.

« Mais à tous ceux qui l’ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu » (Jean 1.12).

Ces croyants connaissent personnellement Jésus, leur Maître, et Jésus les connaît :

« Je suis le bon Berger : je connais mes brebis, et elles me connaissent » (Jean 10.13-14).

Il y connaissance et reconnaissance réciproque entre le vrai chrétien, l’homme racheté, et son Sauveur. Paul le dit ainsi :

« Le Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent » (2 Timothée 2.19) ;

et

« l’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu » (Romains 8.16).

Ceux qui composent l’Église de Jésus-Christ seront toujours des pélerins, des « étrangers et voyageurs sur la terre » (1 Pierre 2.11), parce qu’ils ont en vue la cité céleste, la nouvelle Jérusalem. Le livre de l’Apocalypse dit au sujet de cette cité qu’

« il n’entrera chez elle rien de souillé, ni personne qui se livre à l’abomination et au mensonge ; il n’entrera que ceux qui sont écrits dans le livre de vie de l’Agneau » (Apocalypse 21.27).


Une dernière question

Nous venons de citer ce merveilleux verset de l’Apocalypse qui se termine ainsi :

« Il n’entrera (dans la nouvelle Jérusalem) que ceux qui sont écrits dans le livre de vie de l’Agneau ».

Je voudrais maintenant vous poser une question : votre nom est-il écrit dans le livre de Vie de l’Agneau ?

Pensez-vous qu’il soit suffisant que votre nom soit porté sur un registre d’église parce qu’on a effectué sur vous, étant petit enfant, un rite sacramentel ? Pensez-vous que le fait d’appartenir à une institution religieuse gouvernée par un homme “infaillible” vous assure obligatoirement le salut ?

Si vous n’en êtes pas sûr, permettez-moi de vous exprimer ce qui est aujourd’hui ma conviction : ouvrez la porte de votre cœur à votre Sauveur, notre Seigneur Jésus-Christ. Il est là, près de vous. Il n’attend qu’une chose : c’est que vous l’invitiez, ainsi qu’il nous le dit en Apocalypse 3.20 :

« Voici, je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi ».

Croyez de tout votre cœur que Dieu viendra habiter en vous par l’Esprit Saint, ainsi qu’il l’a promis, si vous obéissez à sa Parole.

« Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera ; nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui » (Jean 14.23).

L’apôtre Pierre l’a annoncé ainsi le jour de la Pentecôte :

« Repentez-vous,
et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés,
et vous recevrez le don du Saint-Esprit » (Actes 2.38).

Ne regardez pas vers les hommes. Ecoutez simplement ce que Dieu veut vous dire dans sa Parole : Jésus est la Parole (Jean 1.1).


Dieu veut que nous connaissions sa Parole

Voici mon propre témoignage :

« Oui, j’aime le Seigneur
Car il entend ma voix
Et mes supplications,
Car il a incliné
Son oreille vers moi,
Et je l’invoquerai
Tous les jours de ma vie  ».
(Psaume 116.1-2)

Ces deux versets du Psaume 116 sont affichés en gros caractères sur le mur de notre salle à manger familiale. Ils expriment tout notre amour et notre gratitude envers Dieu qui a répondu à nos prières et a fait de nous ses enfants.

Pourquoi l’Église Catholique à laquelle nous avons appartenu si longtemps ne nous a-t-elle pas placés sur le chemin du Seigneur ?

La raison élémentaire est que cette Église se refuse toujours à faire entrer la Bible, Parole de Dieu, dans les foyers. Jésus a dit :

« L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Matthieu 4.4).

Je suis certain que si chaque jour on lisait, méditait et partageait les Saintes Ecritures en famille, si on en faisait son “pain quotidien”, beaucoup de choses changeraient dans l’Église Catholique. On commencerait alors à regarder véritablement vers Jésus dont l’apôtre Pierre a dit qu’« il n’y a de salut en aucun autre » (Actes 4.12). Lire la Bible chaque jour, c’est se mettre à l’écoute de la voix de Dieu, c’est chercher à comprendre le sens véritable de notre vie sur la terre et découvrir le plan d’amour du Créateur pour l’humanité :

« L’amour de Dieu a été manifesté envers nous en ce que Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui. Et cet amour consiste, non pas en ce que nous avons aimé Dieu, mais en ce qu’Il nous a aimés et a envoyé son Fils comme victime propitiatoire pour nos péchés » (1 Jean 4.9-10).


Rome et la Bible

Lorsque j’essaie de partager dans mon entourage ma joie et mon enthousiasme à cheminer quotidiennement avec la Parole de Dieu, je rencontre bien souvent le scepticisme.

« On ne peut pas lire la Bible tout seul, me dit-on. Il faut l’interprétation des docteurs catholiques ». Parfois, on me fait aussi remarquer : « La Bible ? Oui, mais attention ! Les sectes l’utilisent aussi et tu vois où cela peut conduire ! »

Il est vrai que beaucoup de sectes utilisent habilement des passages de la Bible pour arriver à leur fins et exploiter la naïveté de beaucoup de gens. L’interprétation bien particulière des versets de Matthieu 16.18-19 faite par l’Église Catholique en étant, entre autres, un bel exemple.

« Si l’Église Catholique était vraiment dans l’erreur, Dieu n’aurait pas manqué de manifester sa désapprobation par un signe venant du ciel » m’a-t-on fait remarquer un jour, au cours d’une discussion passionnée. Certainement, Dieu n’a pas fait tomber le feu du ciel chaque fois que des “chrétiens” trahissaient sa Parole. Cependant, l’étude de l’histoire de l’Église nous fait voir que Dieu n’est jamais resté silencieux.

A toutes les époques et en des lieux divers, Jésus a appelé des serviteurs fidèles à rendre témoignage à l’Évangile, dans la simplicité et en vérité. Bien souvent, la franchise et la droiture dont ces chrétiens fidèles ont fait preuve, face à une Église officielle toute puissante, leur ont valu d’être traités comme des hérétiques ou des sectaires. Mais en voulant les réduire au silence, l’Église romaine en a fait des martyrs.

« L’heure vient où quiconque vous fera mourir croira rendre un culte à Dieu. Et ils agiront ainsi, parce qu’ils n’ont connu ni le Père ni moi (Jésus) » (Jean 13.2-3).

À aucun moment de son histoire, l’Église Catholique ne s’est repentie officiellement de ses crimes. Elle a ainsi attiré sur elle la colère et le jugement de Dieu.

N’est-il pas remarquable que le mouvement de la Réforme ainsi que de nombreux réveils évangéliques ont éclaté à une époque où, après plusieurs siècles de ténèbres et de décadence, l’ignominie des papes avait atteint son comble ?

Pourquoi Rome a-t-elle refusé de voir le rétablissement de l’autorité de la Bible au XVI° siècle comme un avertissement, un appel à la repentance, un retour à la source pure de l’Évangile ?

Depuis cette époque, les églises fidèles à l’Évangile n’ont cessé de se multiplier et de se répandre partout dans le monde. Bien que d’origines très diverses, leur filiation spirituelle montre de façon claire qu’elles sont conduites par le Saint-Esprit. Et s’il est malheureusement vrai que, là aussi, “l’ivraie” s’est parfois mêlée au “bon grain”, rien ne pourra empêcher Jésus de conduire son Église en dehors de toute autorité humaine, si grande puisse-t-elle apparaître aux yeux du monde.

« Louez l’Eternel !
Mon âme, loue l’Eternel !
Je louerai l’Eternel tant que je vivrai,
je célébrerai mon Dieu tant que j’existerai.
Ne vous confiez pas aux grands, aux fils de l’homme, qui ne peuvent sauver.
Leur souffle s’en va, ils rentrent dans la terre, et ce même jour leurs desseins périssent.
Heureux celui qui a pour secours le Dieu de Jacob, qui met son espoir en l’Eternel son Dieu ! »
(Psaume 146.1-5)

Bernard PRUNNEAUX


Notes

1. Article 95 du Catéchisme de l’Eglise Catholique :

« Il est donc clair que la Sainte Tradition, la Sainte Ecriture et le Magistère de l’Eglise, par une très sage disposition de Dieu, sont tellement reliés et solidaires entre eux qu’aucune de ces réalités ne subsiste sans les autres, et que toutes ensemble, chacune à sa façon, sous l’action du seul Esprit Saint, contribuent efficacement au salut des âmes. »

2. Le mot grec pour “Eglise” signifie “ce qui est appelé dehors pour s’assembler” et montre bien que les chrétiens, tout en vivant au milieu des autres hommes, deviennent, selon l’expression même de Pierre, des « étrangers et voyageurs » (1 Pierre 2.11) dans le monde.

3. Articles 1411 et 1413 du Catéchisme de l’Eglise Catholique :

« Seuls les prêtres validement ordonnés peuvent présider l’Eucharistie et consacrer le pain et le vin pour qu’ils deviennent le Corps et le Sang du Seigneur. »

« Par la consécration s’opère la transsubstatiation du pain et du vin dans le Corps et le Sang du Christ. Sous les espèces consacrées du pain et du vin, le Christ Lui-même, vivant et glorieux, est présent de manière vraie, réelle et substantielle, son Corps et son Sang, avec son âme et sa divinité. »