Êtes-vous bien aux sectes?

Etes-vous un adepte possible?

Dossier secte: du magazine Jeunesse libérée

 


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Profils

  • Vous avez des problèmes (comme tout le monde, mais vous avez plus le temps d’y penser).
  • Vous êtes particulièrement influençable;
  • Vous avez l’esprit ouvert;
  • Vous êtes ou vous étiez croyant;
  • Vous êtes mal intégré à la société;
  • Vous êtes plutôt du type « affectif-émotionnel ».

 

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profil.jpgMéthodes

  • Dormez quelques heures par nuit (en perturbant irrégulièrement votre sommeil, vous perdrez mémoire et sens critique)
  • Suivez un régime sévèrement carence en protéines, ce qui diminuera votre activité cérébrale. En maintenant une grande tension mentale et physique vous êtes programmé pour le lavage de cerveau:
  • Répétez 1728 fois par jour « Hare Krishna, Krishna, Krishna Hare Hare » ou tout autre formule deux heures de suite, de préférence le matin. Avec un peu d’entraînement, une jolie transe hypnotique vous est assurée.
  • Pensez 24 heures sur 24 à votre vraie famille:
    – le chef et sa (ou ses) femme(s)
    – vos coreligionnaires.
  • Tout contact avec vos anciennes relations (parents, amis) est formellement déconseillé.
  • Apprenez exclusivement les textes sacrés et les lettres du Gourou, et suivez assidûment les stages de formation. Cela réduira votre vocabulaire à 1500 mots environ et évitera toute erreur de doctrine (d’abord, la doctrine n’est pas votre problème) .

 

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Recettes

  • Au bout de quelques années, votre pensée et votre personnalité toute entière est sévèrement contrôlée:
  • Vous avez progressé pour devenir l’Etre suprême,
  • Vous donnez le même enseignement à vos enfants et vous êtes persuadé qu’ils seront l’élite de la nation (les chers petits robots).
  • Vous êtes docile, on vous a récompensé, et vous êtes un parfait recruteur (incapable d’accepter la moindre contradiction).
  • Vous maîtrisez les systèmes qui vous ont si bien servi: l’autosuggestion, la logique élémentaire, les bons sentiments, l’interprétation de la Bible, le jeu des chiffres et des symboles et quelques amalgames pseudo-sérieux.

Mais seriez-vous un gourou qui s’ignore ?

 

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Profil

(répondez par oui ou par non)

  • voix chaude et calme
  • dons oratoires
  • accueil sympathique
  • goût de la puissance (il est doux d’être pape)
  • tendance à la polygamie et aux expériences variées
  • rêve d’un monde neuf où beaucoup vous ressembleraient
  • certitude d’être l’élu d’une mission importante
  • instinct de propriété bien dessiné.

Sérieusement.

Si profils, méthodes et recettes présentes ici vous séduisent et vous tentent, vous êtes réellement en danger !

Ch. GRAS

©  « Jeunesse Libérée Magazine » N.86

Où secte ça se passe?

« Tu aimeras ton Dieu de toute ton âme, de toute ta force et de toute ta pensée ».

Dossier secte: du magazine Jeunesse libérée


Etes vous satisfait de la société ?

Etes vous conscient des difficultés que les gens ont à communiquer !
Tout commence par des questions clichés qu’un adepte aux yeux de feu vous pose au coin d un trottoir, et auxquelles vous sériez bien insensé de répondre oui et non.
Remarquez que ces questions s’apparentent eu style « campagne électorale (z’êtes pas contrat) pour la première, et bu style « vendeur d’audiovisuel sophistiqué » pour la seconde).

Le bon coup pour le jeune illuminé est évidemment de trouver la bonne cible, et surtout au bon moment (pour se faire une idée, lire l’article « Etes-vous bien aux sectes »). Une fois la première décision prise – celle d’adhérer au groupe – le reste vient: on sait vite ce qui est bien, ce qui est mal, qui sera sauvé et qui ne le sera pas, comment manger et s’habiller, comment vivre, etc.. C’est shématique, mais c’est vrai.

« La secte promet d’apporter, et elle apporte vraiment au converti l’assurance et l’absolutisme dont est manifestement dépourvue la société dans son ensemble ».
(S.P. Hersh du National Institute of Mental Health et Ann Macleod de l’Université de Maryland dans un article intitulé « Les sectes et la jeunesse aujourd’hui).

L’absolutisme, c’est l’enterrement des incertitudes, des demi-teintes et des compromis…

Au cours des siècles, les sectes ont eu coutume de survivre dans l’ombre. Aujourd’hui, elles se multiplient comme des petits pains, dans la rue et les boîtes aux lettres, leurs excès et leurs scandales nous pètent au nez au point que nous voyons en leurs activités une nouvelle forme de subversion fasciste!

Mais quel est le programme ?img1.jpg

Observons la scène: ils ont l’air heureux, ils chantent, ils parlent d’amour, de fraternité, de paix, de pureté… (tiens, mais c’est le même langage que les églises… Oui, mais eux le vivent). Première réaction.

  • Vous êtes seul ? La secte vous donne une famille
  • Vous êtes mal dans votre peau ? Voici quelques exercices salutaires.
  • Vous êtes un pauvre consommateur ? Donnez tout, ici tout est gratuit.
  • Votre identité est émiettée dans les cercles vicieux de la vie quotidienne et du travail ? Venez la retrouver avec nous.
  • On ignore votre bsoin de responsabilité ? Quelques efforts parmi nous et l’on vous confiera une mission véritable.
  • Les « mass média » vous donnent la nausée ? Laissez tomber !
  • Vous supporter mal les contradictions et le dualisme qui vous constituent ? Il n’y a plus de problèmes, on s’occupe de tout.
  • La violence vous angoisse et vous persécute ? Vous serez un doux.
  • Vous êtes partagé, terne malgré vos recherches et vos opinions ? Vous serez un homme entier, un pur, un dur.
  • Vos incertitudes vous égarent et vous stagnez, le salut ? Nous sommes, et nous seuls, dans la vérité.

Quelle belle synthèse de vie !

Le grand saut:

A partir d’une vaste mise en question de notre monde éclaté où plus rien ne tient, les expériences et les tentatives explosent tous azimuts. Arrive un moment où l’on se trouve paumé dans le champ immense d’une liberté sans bornes; tous les sillons ouvrent la terre, mais aucun fruit qui nourrisse notre être tout entier. Alors la tentation est grande de « se donner les moyens » en faisant le grand saut « sec-terre ». Deuxième réaction.

Fausses pistes:

Mais attention aux fausses pistes:

  • Le Christ est celui qui se donne, pes celui qui prend. Jamais Il ne parle en dictateur de conscience. Il ne prône pas non plus les efforts mystiques pour parvenir eu salut; le salut, c’est lui.
  • La secte élimine facilement la croix, le point central où l’amour de Dieu rencontre le regard des hommes.
  • La secte aime l’insolite et attend le mirage ou le miracle
  • Le Nazaréen a refusé des miracles eux avides d’émotions fortes.
  • Le Nazaréen était pauvre parmi les pauvres, il était sans Rolls, sans folklore, sans micro et sans compte en banque.
  • Le Nazaréen a refusé de jouer les gourous, et lorsqu’il a marché sur l’eau, ce n’était pas sous un chapiteau de cirque.
  • Le Nazaréen ne s’est pas retiré du monde pour quelques stages spéciaux, il a connu et aimé le monde de plain-pied.
  • Le Nazaréen a résumé bien des choses par ces mots:

« Tu aimeras ton Dieu de toute ton âme, de toute ta force et de toute ta pensée ».

Mais quelle idole est ce que j’adore si mon âme est vendue, ma pensée aliénée, et ma force menue (évidemment au régime 7 céréales et thé exclusivement…)

Etre chrétien, c’est aussi être seul face à Dieu, et chaque jour un peu plus responsable, faible avec la seule force de la foi.

Ouf, direz-vous, on est du « bon côté ».

Circuits parallèles:

  • Nostradamus, le best-seller de l’été et des conversations.
  • Le Festival de la Voyance ouvre à guichets fermés.
  • La Fête de Lucifer, très officielle, bat son plein à Paris.
  • 20 000 voyants et assimilés font fortune en France.

(Les hommes politiques ont la réputation d’être superstitieux et de consulter fréquemment. C’est paradoxal, ce côté friable de ceux qui soutiennent avec beaucoup de raison et de certitudes des programmes et des campagnes. Notons que toutes les prédictions de la campagne présidentielle de 1995 donnaient la gauche pour battue ! Les extra-lucides sont des mal voyants politiques!)

Autant de nouveaux cultes, autant d’expressions des craintes collectives et de réponses à l’angoisse de la mort. Ceux qui font joujou avec ça (dans l’ombre) et qui partent à la chasse aux sectes sont vraiment hypocrites!

Ouf, direz-vous on est toujours du bon côté !

Mais ce sont aussi les fils de ceux qui sont du bon côté qui grossissent les rangs des sectes.

Regardez-les, ceux du bon côté, qui attendent les petits hommes verts et qui surveillent les OVNI, à genoux devant les miracles de la science qui les promet deux fois plus vieux, deux fois plusbeaux, dix fois plus forts.

Pauvre idole qui ne donne même pas unpetit bout de sens à notre vie.

A bien regarder, les sectes existent à cause de nous: nous sommes responsables.

Société anonyme à responsablltés illimitées:

Nous sommes responsables:

  • parce que nous nous satisfaisons de notre confort gadgetisé:
  • parce que notre soif de vraie vie et d’absolu est bien maigre; nous sommes des vieux, c’est-à-dire des gens rangés, normalisés, consommateurs avertis, drogués d’habitudes ronronnantes, branchés sur trois chaînes ; nous devenons des anémiques à la foi occasionnelle, à la personnalité immuable et à la créativité endormie. Nous sommes tragiquement standard et sans saveur.

Christian G.

Anthroposophie: Relaxe en appel du président de la commission d’enquête sur les sectes

Justice: TJ et transfusion

Le tribunal administratif de Lille crée une jurisprudence en donnant raison à une toute jeune mère du Valenciennois Témoin de Jéhovah, elle avait été transfusée contre son gré QUE fallait-il faire, vendredi 23 août, au service de réanimation de Valenciennes, face à une jeune parturiente souffrant d’une grave hémorragie, «mettant en danger sa vie », selon le Dr Jean-Luc Chagnon, chef de ce service ?

La jeune femme vient d’accoucher dans une clinique privée. Dès son transfert au centre hospitalier de Valenciennes, le jeudi, la nouvelle mère présente toutes les indications d’une transfusion sanguine. Elle la refuse en vertu de ses croyances religieuses: elle est témoin de Jéhovah. Le corps médical tente de la convaincre, ainsi que son époux. Mais rien n’y fait. Le couple va même jusqu’à contacter l’avocat lillois Franck Berton. « Ma cliente a signé une décharge à l’hôpital », insiste le défenseur, qui ne comprend pas pourquoi les médecins ont délibérément enfreint la nouvelle loi Kouchner de mars 2002. Le texte stipule l’inviolabilité du corps du patient et fait obligation aux médecins de convaincre le malade de la nécessité de tel ou tel traitement.

« Et non de faire pression sur lui », crie le défenseur. Du côté de l’hôpital de Valenciennes, Philippe Jahan, le directeur général et le Dr Albert Vérier, président de la commission médicale de l’établissement, s’entendent pour confirmer que la décision prise de transfuser cette patiente contre son gré l’a été de façon collégiale et après des heures de réflexion.

En effet, tout en voulant préserver le secret médical, le chef du service réanimation indique qu’afin de respecter l’attente de la famille, tous les moyens hors transfusion avaient été mis en œuvre au cours des 24 heures qui ont suivi son admission. « Il n’était pas question pour nous d’aller contre leur volonté » insiste le Dr Chagnon.

Me Berton semble bien moins convaincu, lui qui affirme que sa cliente a été victime de pressions face auxquelles elle n’a pas cédé: « Ma cliente a toujours été consciente, sauf lorsqu’on l’a endormie pour la transfuser. »

« Là, on fait mal »

Face à cette bataille pour faire respecter le droit des malades, les médecins du centre hospitalier de Valenciennes opposent donc leurs principes éthiques, dont le premier est de bien faire. « On s’est dit:  »Là, on fait mal » », résume le Dr Chagnon, avant de questionner:

« Peut-on demander à une équipe de réanimation d’assister sans rien faire au décès d’une jeune femme de 24 ans ? » Et il ajoute: « La crainte d’un procès ne nous a jamais inquiétés, je pense toujours que nous avons bien fait. » Par ailleurs, l’hôpital explique qu’il avait bien pris en compte les impératifs des lois en examinant ce cas précis. Et qu’il s’était appuyé sur un arrêt du Conseil d’Etat, pourtant antérieur à la loi Kouchner, considérant que des médecins ayant pratiqué des transfusions sur un témoin de Jéhovah sans son consentement « n’avaient pas commis de faute ».

En attendant d’éventuelles autres poursuites, le tribunal administratif de Lille a déjà donné raison à la jeune mère, dans le cadre d’une procédure accélérée (requête en référé). Il interdisait à l’hôpital, dès le dimanche 25 août, d’effectuer de nouvelles transfusions sur la jeune témoin de Jéhovah.

Or, cette décision est la première du genre depuis la promulgation de la loi Kouchner et elle fait donc d’ores et déjà jurisprudence.

Le centre hospitalier de Valenciennes a décidé de faire appel de la décision du tribunal administratif et espère une expertise pour démontrer sa bonne foi.

En attendant, l’enfant, et surtout la mère, se portent bien.

La Voix Du Nord -+ Edition du Mercredi 04 Septembre 2002
http://www.lavoixdunord.fr/vdn/journal/2002/09/04/REGION/ART8.shtml

Murielle TISON-NAVEZ


Antroposophie: Relaxe en appel du président de la commission d’enquête sur les sectes

PARIS, 6 sept 2001 (AFP) – Le président de la commission d’enquêteparlementaire sur les sectes Jacques Guyard (PS), poursuivi pour avoir qualifié de « secte » l’anthroposophie, a été relaxé jeudi par la Cour d’appel de Paris.

M. Guyard avait été condamné à 20.000 francs (3.058 EUR) d’amende le 21 mars par le Tribunal   correctionnel de Paris, et il devait payer un total de 90.000 francs (13.720 EUR) de dommages-intérêts à trois associations pratiquant l’anthroposophie.

Contrairement au Tribunal, la 11ème chambre de la Cour d’appel a jugé que les affirmations diffamatoires de M. Guyard n’étaient pas punissables car elles étaient justifiées par l’excuse de « bonne foi ».

Le député n’était pas poursuivi pour le contenu du rapport de la commission d’enquête mais pour la présentation qu’il a faite de celui-ci lors du journal télévisé de France 2 le 17 juin 1999.

M. Guyard présentait comme une secte « l’anthroposophie » (sagesse de l’homme), fondée par le philosophe et pédagogue autrichien Rudolph Steiner.

Le Tribunal avait mis en doute le sérieux de l’enquête. A tort, selon la Cour d’appel, car « le sérieux de l’enquête ne peut être mis en doute puisque la commission d’enquête a recueilli pendant six mois témoignages et documents sur le mouvement sectaire, notamment sur l’anthroposophie ».

La Cour ajoute que ce mouvement est « d’ailleurs considéré comme une secte non seulement par la commission d’enquête française, mais aussi par une commission d’enquête belge, un rapport des Renseignements généraux de 1997 et les spécialistes du mouvement sectaire ».

Il était « légitime pour M. Guyard de présenter le rapport d’une commission d’enquête qu’il présidait », explique la Cour, qui relève que l’expression de M. Guyard, commentant l’émergence de cette nouvelle secte, était « rudente » et dépourvue d’animosité.

En mars, le Tribunal avait estimé que l’enquête n’était pas suffisamment solide pour permettre de telles affirmations. Il jugeait que le député n’était « pas en mesure de  ustifier d’une enquête sérieuse ».

Les trois associations anthroposophiques: la fédération des écoles Steiner, qui regroupe 17 écoles « différentes », la société financière de la NEF, établissement financier qui fait  appel à l’épargne pour financer des projets d’économie sociale, et le Mercure fédéral, réunissant des médecins pratiquant la médecine anthroposophique, ont été déboutées par la Cour d’appel.


Des adeptes condamnés pour escroquerie

Non, la Scientologie n’a pas gagné

par le Dc Jean-Marie Abgrall

Pour ce psychiatre, expert auprès des tribunaux et auteur de « la Mécanique des sectes », les dirigeants de l’Église de Scientologie déforment le jugement rendu par la Cour d’appel de Lyon.

Pour moi, ce jugement n’a pas à être interprété dans un sens ou dans un autre. Il n’a rien d’ambigu. Il est même très clair. Dans ces 41 pages, dont presque 30 pages d’attendus, il est écrit en toutes lettres que des membres du Centre de Dianétique de Lyon, filiale de l’Église de Scientologie, se sont bien rendus coupables de pratiques d’escroquerie et de pressions psychologiques sur des individus. Le directeur de centre, Jean- Jacques Mazier, reste convaincu d’homicide involontaire. Ce dernier a beau avoir vu sa peine de dix-huit mois de prison ferme commuée en sursis, il reste quand même condamné à trois ans de prison avec sursis et à 500 000 francs d’amende. Ce n’est pas une peine anodine. En fait, seule une page, celle qui a déclenché la polémique, est consacrée à la liberté d’expression et de religion. On peut y lire, en substance, que n’importe quel citoyen a le droit de pratiquer n’importe quelle religion et que n’importe quelle association a le droit de revendiquer le titre de religion du moment que ses activités s’exercent dans le cadre de la loi.

La liberté de croyance restant absolue, l’Église de Scientologie peut donc revendiquer le titre de religion si elle le veut. Mais il est aussi précisé que la République ne reconnaît aucun culte. Ces attendus ont été interprétés comme une victoire par l’Église de Scientologie. Mais ce n’est qu’une interprétation de scientologues. La suite logique d’une campagne de manipulation de l’opinion sur le thème de la persécution et du « retour à l’inquisition ». Campagne qui a commencé à l’ouverture du procès de Lyon, en octobre dernier, qui s’est poursuivie au début de l’année en Allemagne pour s’achÈver le 29 juillet par l’indignation des magistrats du parquet général contre le jugement de la Cour d’appel et par leur pourvoi en cassation.

La Scientologie triomphe sur ses contradicteurs en affirmant qu’elle a été reconnue comme une religion. Alors qu’en réalité la Cour d’appel de Lyon a simplement rappelé le droit à la liberté de croyance. Rien de plus. Ce qui me paraît plus ennuyeux, c’est que l’Église de Scientologie en tant qu’organisation nationale reconnue comme une secte par la commission d’enquête parlementaire, a échappé à la condamnation. Malgré un pourvoi en appel du parquet, après le procès d’octobre, ses hauts dignitaires en France, Danièle Gounord et Jean-Paul Chapelet, ont été relaxés. Seuls les seconds couteaux ont payé pour des captations de fonds qui résultent du fonctionnement même de cette « Église « . Que l’Église de Scientologie se présente comme une religion n’a au fond pas grande importance. Il est bien établi dans ce jugement que la Scientologie porte en elle le germe de l’escroquerie. Mais le droit français a tendance à condamner les individus plutôt que les structures auxquelles ils obéissent.

Il y a donc, en l’occurrence, une carence juridique que le parquet a sans doute souhaité montrer en se pourvoyant en cassation. Et à laquelle il serait possible à mon avis de remédier, en introduisant la notion de secte dans notre droit pénal. Pour finir, une chose me paraît essentielle dans ce jugement: pour la première fois, en France, la notion de manipulation mentale est prise en compte. C’est une innovation très importante dans la lutte contre les sectes. Je ne crois pas qu’il faille pousser plus loin la polémique autour de ce procès. Retenons simplement que plusieurs scientologues ont été condamnés à des peines de prison et à des amendes, parce qu’ils se sont livrés à des pratiques inacceptables en regard de la loi.

Propos recueillis par SOLVEIG GODELUK Le Nouvel Observateur, 7-13 Août 1997 , page 45

Harry Potter et la Wicca

Harry Potter

Dossier Satanisme

Article du pasteur Emmanuel Bozzi
tiré du mensuel Amour de la Vérité » 1 (dec. 2001),
avec l’aimable autorisation de l’auteur communiquée à Eric P. le 31.07.02.


Difficile d’échapper à la mode d’Harry Potter! Après les Pokemon et Halloween, les enfants sont happés par la nouvelle vague commerciale qui entoure ce héros magicien. Avec plus de 123 millions de livres déjà vendus dans le monde et traduits en 47 langues, Harry Potter sort du lot parce qu’il s’agit, au départ, d’ouvrages bien écrits qui ont réconcilié certains pré-ados avec la lecture. L’auteur, Joanne Rowling, a été décoré par le Prince Charles du titre d’Officier de l’Ordre de l’Empire Britannique.

Les témoignages et les files d’attente frénétiques à la sortie de chaque nouvel épisode sont impressionnants: « C’est le meilleur livre du monde  » disent les enfants. Des pères et des mères avouent qu’ils ont retrouvé leur enfance et dévoré les trois premiers volumes en quelques jours. Certains Français ont même commandé le dernier volume en anglais afin de l’avoir au plus vite. Des classes de français étudient les textes d’Harry Potter, des familles se retrouvent autour de ces livres… Ceux qui y touchent sont littéralement « ensorcelés » et attendent le prochain numéro avec fébrilité. Harry Potter est un phénomène!

top Les raisons du succès

L’engouement pour ces livres peut avoir plusieurs causes:

  1. Le besoin d’exercer son imagination dans un monde réel peu réjouissant trouve en Harry Potter un défoulement parfait.
  2. Le rythme de l’histoire et la qualité de l’écriture tiennent le lecteur en haleine et présentent un héros sympathique et vainqueur du mal.
  3. L’effet marketing vient amplifier cet engouement par une omniprésence des publicités, des sites Internet, des jouets, etc…
  4. Le vide spirituel et moral qu’ont laissé les sociétés post-chrétiennes intensifie le besoin de réponses spirituelles aux mystères de la vie.
  5. L’accroissement du paganisme, c’est-à-dire le retour aux superstitions, au panthéisme et aux religions anciennes.

top Que conseiller à ses enfants?

Les parents chrétiens se demandent certainement que faire de cette déferlante et que conseiller à leurs enfants. Le film Harry Potter à l’école des sorciers ne fera qu’intensifier leur obligation « d’entrer dans le monde magique d’Harry Potter ». On veut bien les encourager à lire, mais pas forcément à se gaver de sorcellerie!

top Les bons points

Les livres d’Harry Potter contiennent de bonnes choses. C’est bien écrit, palpitant et varié. Les héros manifestent du courage et de l’amitié. Ils luttent contre le mal et son représentant, Voldemort. Tous les ingrédients sont là pour passionner des enfants. La fascination repose sur l’utilisation constante et illimitée de la magie. Par la magie, les enfants peuvent faire tout ce qu’ils veulent. Ils peuvent se rendre invisibles, voyager très vite, arrêter leurs adversaires, etc… Qu’il est exaltant d’avoir tous les pouvoirs quand, dans la réalité, nous sommes si limités!

Mais surtout, ces livres réconcilient les enfants avec la lecture et les tiennent, pour un temps, éloignés de leurs consoles de jeux vidéo. Mais pas pour longtemps, puisque le jeu vidéo d’Harry Potter fait une entrée fracassante.

top Pas de complot

Il faut se garder des idées fausses, La série d’Harry Potter n’est pas le résultat d’un complot visant à miner la foi chrétienne et à engager les enfants dans la sorcellerie, L’auteur a déclaré au magazine Times qu’elle ne croyait pas à la magie même si elle avait fait quelques recherches pour écrire ses livres. Dans ses livres, il n’est pas question de démons ni de Satan. Il n’y a d’ailleurs aucun dieu du bien ou du mal. Chaque élu magicien possède la magie en lui. Les associations de Sorciers ou de Wiccans ont affirmé haut et fort que les pratiques racontées dans les livres de Joanne Rowling ne sont pas celles des sorciers actuels. Cela est vrai, mais nous verrons que la philosophie développée dans Harry Potter est celle des Wiccans, c’est-à-dire l’idée que la magie est une force intérieure activée grâce à des charmes.

Pour une immense majorité de lecteurs, Harry Potter est une série amusante qui fait passer du bon temps et stimule l’imagination. Alors pourquoi en faire tout un plat? C’est que ce phénomène de librairies est un révélateur de l’état de nos sociétés et des tendances religieuses du moment. Il fait partie d’un courant global, d’une mode qui anesthésie dangereusement les enfants.

top Une influence non négligeable

Même s’il ne s’agit que d’imaginaire et de loisirs, l’influence de ces livres ne doit pas être négligée pour autant.

Des enquêtes en Angleterre ont montré que les enfants, et particulièrement les jeunes filles, sont très attirés par la sorcellerie qui les fascine. Le représentant de la Fédération Païenne d’Angleterre, Andy Norfolk, reconnaît avec plaisir qu’il reçoit chaque mois une centaine de demandes d’enfants qui désirent sérieusement apprendre le métier de sorcière. Il a dû engager une personne pour accueillir et diriger ces demandes.

L ‘éditeur d’un magazine chrétien pour enfants en Angleterre s’inquiète: « Le nombre croissant de livres et de séries télévisées commeHarry Potter ou Sabrina, la Sorcière Adolescente, encourage l’intérêt pour la magie et la présente comme une activité amusante et sans danger. Cependant, pour certains adolescents cela peut nourrir une fascination qui les conduit à entrer en contact avec des forces occultes. Ainsi, ce qui a commencé comme un jeu différent peut se terminer avec de graves dommages psychologiques et spirituels. » (John Buckeridge, éditeur du magazine Youthwork).

top La réalité et l’imaginaire se mélangent

L’imagination est un don de Dieu à l’homme, utile à bien des égards. Les enfants développent d’ailleurs une partie de leur intelligence grâce à l’imagination.

Mais pour les enfants, la différence entre la réalité et l’imaginaire reste à apprendre. Joanne Rowling a raconté pour le magazine Newsweek ce qui lui est arrivé: « J’ai reçu des lettres adressées au Professeur Dumbledore et ce n’était pas une blague, ces enfants voulaient entrer à l’école des sorciers de Hogwarts et certains d’entre eux étaient tristes parce qu’ils voulaient tellement que ce soit vrai qu’il s’en sont convaincus eux-mêmes. » (Interview avec Malcolm Jones, The Retum of Harry Potter!, Newsweek, 1er juillet 2000, page 4)

top La mauvaise influence d’Harry Potter

Les contes imaginaires peuvent véhiculer un message moral qui va marquer les enfants, en bien ou en mal. Il nous semble qu’Harry Potter peut avoir une mauvaise influence pour plusieurs raisons:

  • Pour se tirer d’affaire, il est bon de mentir, de voler, de désobéir ou de jeter des sorts.
  • Ceux qui ne pratiquent pas la magie (les Moldus) sont dépeints comme forcément bornés et méchants. La famille qui s’occupe (mal) de Harry Potter au commencement de l’histoire n’appartient pas à la race des sorciers et n’aime pas les sorciers. Elle est présentée comme stupide et méchante à l’égard du jeune garçon.
  • Il existerait une magie noire et une magie blanche. Cette distinction, promue surtout par les adeptes de la Wicca, est un leurre. La magie blanche, bien qu’elle se targue de ne chercher que le Bien, fait appel à des forces occultes que la Bible appelle par le nom de « esprits méchants » et « esprits de mensonge ».
  • Le vrai bonheur et la vraie réussite se trouveraient dans les pouvoirs de la magie. Avant d’entrer à l’école des sorciers, Harry menait une existence misérable et solitaire dans une famille qui ne croyait pas aux sorciers. Sa vie s’illumine soudain quand il découvre ses pouvoirs et s’enfuit pour rejoindre l’école des sorciers.
  • Ces livres initient les enfants, à un âge où l’on est très influençable, à toutes les formes d’actions occultes. Les séances de spiritisme (avec le oui-ja qui permet de communiquer avec les morts ou les esprits), l’astrologie, les lignes de la main, la lévitation, les voyages astraux (dans le temps ou hors du corps) peuvent désensibiliser l’enfant qui n’aura plus de défense quand il rencontrera ces pratiques dans la réalité.
  • Ces livres initient également les enfants à la Religion Païenne et à la Wicca (la sorcellerie blanche). Ils vont donc plus loin qu’un simple divertissement sans conséquences, car ils véhiculent en filigrane une philosophie, une religion et des pratiques qui entraîneront l’enfant beaucoup plus loin dans l’occultisme qu’on ne le penserait.

top Les principes de la religion païenne

En ce sens, Harry Potter n’est pas qu’une histoire imaginaire. Il est porteur d’une vision religieuse de l’existence, en particulier celle de la nouvelle spiritualité.

La nouvelle spiritualité se décline en plusieurs croyances anciennes remises au goût du jour: le panthéisme, le monisme, le polythéisme et le paganisme.

  • Le panthéisme:
    Tout est divin. L’esprit, la force, l’énergie ou la divinité remplit toutes choses et donne à la nature sa vie spirituelle.
  • Le Monisme:
    Tout est un. Puisque tout est divin, toutes choses sont reliées entre elles. A nous de les réunir dans la réalité.
  • Le Polythéisme:
    Plusieurs dieux. Tout peut être sacralisé et adoré: le soleil, les arbres, la terre, les aigles, et nous mêmes.
  • Le Paganisme:
    Croire et utiliser la sagesse et la puissance occulte. Dans les tribus du monde entier, des chamans, des guérisseurs et des sorciers contactent le monde des esprits en utilisant d’anciens rituels et des formules magiques.
  • Le Néo-paganisme:
    C’est l’ancienne religion païenne occidentalisée. Ses promoteurs idéalisent les cultures tribales et les croyances païennes. Selon eux:, chaque personne peut communiquer avec le monde des esprits, manipuler des forces spirituelles et créer une paix mondiale et une unité spirituelle autour de l’énergie cosmique.

top La Wicca

La Wicca est une religion néo-païenne qui est en train de séduire de nombreux occidentaux. Comme le Nouvel-âge, la Wicca est un ensemble de croyances qui varient d’une personne à l’autre. Elle n’est pas organisée, comme une secte ou une dénomination, mais possède ses centres, ses auteurs et ses pratiques particulières.

La Wicca n’a pas de doctrines particulières parce qu’elle glorifie par-dessus tout l’expérience dans la magie. Ces expériences sont généralement obtenues dans un état altéré de conscience (par le yoga, la méditation, par l’hypnose ou par une drogue). L’expérience suprême dans la Wicca est « cette impression d’être Un avec toutes choses ».

La tolérance absolue est l’autre principe de la Wicca. Toute croyance est utile, il n’y a pas de vérité absolue. Cela est lié au paniliéisme. Mais cette tolérance s’arrête à la foi chrétienne. Le Concile des Sorcières Américaines exprime ce refus dans ses Principes de Foi Wiccane: « Notre animosité envers le Christianisme ou toute autre religion ou philosophie ne s’exprime que lorsque ces institutions se présentent comme ‘le seul chemin’et ont privé les autres de la liberté d’exercer leur culte autrement. » Les Wiccans ont un grand ressentiment envers la religion catholique qui, au Moyen-âge, a persécuté à mort les sorcières.

Le principe fondamental de la foi wiccane est la Force, ou l’énergie vitale. Cela est lié à l’animisme qui voit en toute chose sur la terre une force intérieure que l’on peut recevoir ou manipuler.

La Force se manipule par la magie, que les Wiccans appellent « magie blanche » pour la différencier de la magie noire. Cette magie ne serait utilisée que pour le Bien suivant la devise des Wiccans:

« Fait tout ce qu’il te plaira si cela ne fait de tort à personne ».

Ils ne tireraient donc pas leur puissance magique de Satan, mais de cette Force cosmique plus ou moins impersonnelle.

Les Wiccans vénèrent la nature et plaident pour sa protection. Ce mouvement est très féministe (il y a plus de sorcières que de sorciers) avec une déesse pour chef. La plupart des Wiccans croient et invoquent en effet la déesse Mère et son mâle le dieu Cornu. La déesse Mère se présente sous trois aspects (mère, jeune fille et vieille femme) correspondant aux trois phases de la lune. Elle est appelée par tous les noms de déesses de l’Antiquité: Aphrodite, Artémis, Astarté, Ashtaroth, Diane, Cybèle, Gaia, Isis, Kali, Vénus, etc… Le dieu Cornu est associé au soleil, meurt et renaît chaque année. Il correspond aux dieux Adonis, Amon-Râ, Apollon, Baphomet, Eros, Hadès, Horus, Lucifer, Odins, Osiris, Pan, Thor, etc… Certains croient que ces dieux sont réels, mais la plupart considèrent qu’ils sont la personnification dualiste de l’énergie vitale et cosmique. Le Bien et le Mal, la Lumière et les Ténèbres, le Yin et le Yang, la déesse et le dieu, sont les expressions visibles de cette force suprême. Certains wiccans croient aussi en la présence d’esprits médiateurs, sous formes de guides ou d’anges gardiens.

Les Chrétiens doivent savoir que les Wiccans nient formellement l’existence de Satan et de l’Enfer, mais aussi du Dieu de la Bible. Ils ne doivent pas être confondus avec les Satanistes qui adorent ouvertement Satan.

top La Magie neutre?

De nombreuses sorcières sont trompées, par ignorance ou négligence, en croyant utiliser une force cosmique et une déesse de l’Antiquité pour activer la magie; car derrière ces idoles et cette force se trouvent Satan et ses démons, déguisés en anges de lumière ou en anges gardiens. En parlant des sacrifices aux différents dieux romains, l’apôtre Paul écrivait: « Je dis que ce qu’on sacrifie, on le sacrifie à des démons, et non à Dieu; or, je ne veux pas que vous soyez en communion avec les démons. » (1 Cor. 10:20). Et au sujet de Satan:  » Satan lui-même se déguise en ange de lumière. » (2 Corinthiens 11:14).

Les Wiccans disent que si l’on utilise la magie pour faire le bien, elle n’est pas maléfique. Pour certains d’entre eux, la magie n’a rien de spirituel, mais est l’utilisation d’une puissance psychique insoupçonnée jusque-là. Il est possible que certains phénomènes soient dus à de la supercherie, ou à de l’auto-hypnose ou à des phénomènes psychosomatiques (toutes choses dangereuses). Mais dans un certain nombre de cas, il s’agit sûrement d’esprits invisibles.

Dans son livre Communiquer avec son Ange Gardien, François Haziel nous dépeint des êtres spirituels qui ne nous veulent que du bien et doivent être recherchés. Il nous dit ce qu’ils veulent faire:

  • Les AG veulent nous aider à installer l’Ere du Verseau, le Nouvel-âge sur la terre. (p.97)
  • L’Ange Gardien (AG) veut demeurer en nous (p. 17)
  • Pour progresser il faut livrer sa vie à son AG (p.69)
  • Les AG ont besoin d’un corps pour s’exprimer (p.73)
  • Le Serpent qui a parlé à Ève était son AG (p.80)
  • L’AG doit être invoqué, prié (p.67)
  • L’AG doit être adoré (lire p.85 et 91)
  • L’AG efface nos fautes pour toujours (p.92)
  • L’AG se rencontre dans les voyages astraux (sommeil ou coma) et nous parle par les rêves (p.79 et 83)
  • On peut voir son AG (p.83)
  • Par une formule initiatique prononcée avec cœur, on devient un avec son AG (p.88)
  • L’AG veut nous amener au Paradis sur terre, c’est-àdire réaliser que « je suis Dieu ».
  • Grâce à mon AG je connaîtrai toujours la richesse, le succès, la protection, la santé, la puissance, etc… (p.74)
  • L’AG m’aide à avoir toujours confiance en moi. (p.89)
  • L’AG me donne pour mission de « convertir » les autres, le pouvoir de séduire et de convaincre les autres. (p.114)

Celui qui connaît un peu la Bible identifiera immédiatement ces anges à des démons séducteurs. Dieu interdit que l’on cherche, prie ou adore les anges. L’aspect « gentil » de ces esprits ou de ces expériences est trompeur. Leur but est d’éloigner les âmes de Jésus-Christ en se substituant à Lui.

De la même façon, les guérisseurs qui affirment avoir reçu leur don de Dieu, l’ont plutôt reçu d’une sorcière, d’une expérience occulte ou d’une hérédité occulte. Nous avons connu un guérisseur très puissant qui exerçait son pouvoir gratuitement. Après sa conversion à Jésus-Christ, il avoua que tout avait commencé lorsqu’une sorcière gitane lui eut remis un talisman. Tout en guérissant les gens, il sentait au fond de lui le besoin de maudire et concevait inconsciemment une haine profonde du Seigneur Jésus-Christ. Il fut pardonné par Dieu lorsqu’il se repentit de ses pratiques et crut au Seigneur JésusChrist, qui a payé ses fautes sur la croix.

top Dieu nous met en garde

Certains pourraient nous reprocher d’être bigots et de couper les chÈveux en quatre en avertissant les parents au sujet d’Harry Potter et de la Wicca. Mais la fascination qu’exercent ces livres est trop grande pour ne pas être étudiée.

Le fait que la magie en soit le sujet principal n’est pas un hasard. C’est un phénomène de société, un retour à la religion païenne. Les conséquences de la pratique de la magie et du paganisme sont terribles et nous voulons les éviter à nos enfants.

Les partisans de la Wicca s’insurgent qu’on puisse parler de danger par rapport à leur foi. Voici pourtant les avertissements de Dieu à cet égard:

Qu’on ne trouve chez toi personne qui fasse passer son fils ou sa fille par le feu, personne qui exerce le métier de devin, d’astrologue, d’augure, de magicien, d’enchanteur, personne qui consulte ceux qui évoquent les esprits ou disent la bonne aventure, personne qui interroge les morts. Car quiconque fait ces choses est en abomination à l’Éternel.
Deutéronome 18:10-12

Devant cet avertissement, nous devrions nous demander s’il est sage d’exposer autant nos enfants à ces pratiques, fussent-elIes présentées dans un cadre plaisant et imaginaire.

La vraie liberté et la vraie paix existent bel et bien dans la réalité. Jésus les a promises à ceux qui le suivraient:

Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous affranchira. En vérité, en vérité, je vous te dis, quiconque se livre au péché est esclave du péché. Si je vous affranchis, vous serez réellement libres.

Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recÈvez mes instructions. Car je suis doux et humble de cœur. Et vous trouverez le repos pour vos âmes. (Extrait des Evangiles).

 Par Emmanuel Bozzi, pasteur

[1] Anour de la Vérité: Mensuel de Défense de la Foi édité par l’Alliance Baptiste de France N°57 décembre 2001,
Amour de la Vérité, 8€ / an 23 Rue Beaunier, 75014 Paris


Voir aussi d’autres informations sur le même sujet sur le site www.info-sectes.org, ainsi que la Video en anglais du site:www.theharrypottervideo.com.
Cette video réalisée par des spécialistes ou victimes du néo-paganisme, est trés bien documentée, on y montre aussi les liens entre la Wicca et Harry Potter.
E.P.

…parce que toutes les nations ont été séduites par tes enchantements.
La Bible Apocalypse 18:23

Dossier: – Esotérisme – – New Age – – Divers –


ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs,
détourneront l’oreille de la vérité,
et se tourneront vers les fables.
La Bible – 2 Timothée 4:3-4   

Dossier Esotérisme


New-Age birth
New-Age birth


Lien

Tître Auteur Date

     

O.V.N.I  et  E.T. faut-il y croire? Paul Ranc  03/1990

Harry Potter et la Wicca Emmanuel Bozzi  12/2001

Halloween, L’horreur à l’honneur

Pierre ODDON  1999

Antroposophie: Relaxe en appel du président de la commission d’enquête sur les sectes AFP  06/09/2001

Le danger des Jeux de role (163 Kb – 49 pages ) Gilles, Marc et Patrice  1993-1997

Le nouvel-âge, les vieux pièges sataniques la route droite n°4  

Falun Gong

LE COURRIER (Genève).  25/08/01

Humanisme et vol yogique désarment la République / Libération GILBERT LAVAL

Jésus – un gourou hindouiste? Wilson et Dr. Weldon 1985

La réincarnation Paul Ranc  

La méditation transcendentale – occultisme ou christianisme? Wilson et Dr. Weldon 1985

 

Mahikari ou Jésus-Christ?  Pierre ODDON  1998

Dossier: Brian McLaren

Vous n’agirez donc pas comme nous le faisons maintenant ici, où chacun fait ce qui lui semble bon, parce que vous n’êtes point encore arrivés dans le lieu de repos et dans l’héritage que l’Éternel, votre Dieu, vous donne.
La Bible – Deut. 15:8-9

mclaren

– Lettre d’un pasteur presbytérien à B. McLaren:

… je suis tout à fait favorable à l’ordination de chacun quelque que soit leur orientation sexuelle, aussi longtemps qu’ils peuvent s’engager et faire honneur à leur engagement. Oui, je suis pour l’autorisation du mariage des hommes homosexuels

– Réponse de Brian McLaren:

… Vous devez essayer de faire ce qui vous semble bon !
Vous devrez rassembler un groupe d’amis avec lesquels vous pouvez partager ouvertement et honnêtement. Si votre dénomination ne vous permet pas de faire ce qui vous pensez être juste, vous allez devoir partir. …


Lettre aux responsables de l’Edition, par le Comité Directeur de Vigi-secte

 

 

     
  Différents éléments du dossier « Vigi-Sectes »
 Auteur

 Date

  Introduction    
  Faut-il réinventer l’Église? vers Babylon… Pierre Oddon

dec.  2006

  McLaren et ses liens vers le Nouvel-Age EP

Mai 2006

  Coup d’œil sur l’Orthodoxie généreuse Christian Piette

Mars 2006

       
       
  Un mot aux responsables Pierre Oddon

Mai 2006

  Conclusion Vigi-Sectes

Mai 2006

  Courrier des lecteurs

Juin 2006

   Réinventer l’Église de Brian McLaren: Analyse critique  Christian Piette  
  Etudes complémentaires
   
       
  L’Église émergente fait la promotion du catholicisme Richard Bennett

Avril 2006

  La foi chrétienne défigurée – Le mouvement “Église émergente” embrasse le mysticisme Richard Bennett

Avril 2006

  L’Église Emergente et l’endoctrinement par le mysticisme oriental, à la manière catholique Richard Bennett

Mai 2006

Réinventer l’Église – B. McLaren – Compte rendu critique par D. Richir

Ce compte-rendu critique (fichier pdf) de l’ouvrage de Brian McLAREN Réinventer l’Église (Valence, LLB, 2006), réalisé par David RlCHIR dans le cadre du cours Déchristianisation et sécularisation dispensé par le professeur Neal BLOUGH à la Faculté Libre de Théologie Evangélique de Vaux-sur-S eine (FLTE), n’a pas été originellement prévu pour la diffusion. Les propos qu’il contient n’engagent que son auteur. 

David Richir

Sept. 2006

   

2 Résumés du débat organisé par l’AEF et la LLB, le 19 Septembre 2006

un lien vers BlobDei

Proverbes 18:17
Le premier qui parle dans sa cause paraît juste; Vient sa partie adverse, et on l’examine.

L’Affaire McLaren par Blog Dei

Le compte-rendu du Directeur de la Ligue pour la Lecture de la Bible – Du journal de nouvelles de la Ligue. Marc DERŒUX, prière et action n°3 2006

Le compte-rendu d’un participant Pascal-Eric Chomel, entre autres

2006-11-18

Introduction Dossier McLaren

« Si les fondements sont détruits, que fera le juste? »
(Psaume 11.3)

 

reinventerÉgliseEn Janvier 2006, le pasteur Brian McLaren est venu donner plusieurs conférences en France. Il le faisait sur l’invitation de l’Alliance Évangélique Française à l’occasion du lancement de son livre « Réinventer l’Église » (Edité par la Ligue pour la Lecture de la Bible).
Cette venue et l’édition de ce livre ont suscité de graves interrogations: « L’Alliance Évangélique Française et la Ligue pour la Lecture de la Bible ouvrent-elles la porte au nouvel âge dans l’Église » ?
Questionné, le Comité Directeur de Vigi-Sectes a étudié ce dossier sensible et a fait part de ses conclusions aux responsables de l’Edition les invitant à lui préciser leur position « voulant encore croire qu’il y avait eu seulement une accumulation regrettable de dysfonctionnements ».
L’importance du sujet et l’absence totale de réponse de la part des divers responsables nous amènent à rendre public le résultat de nos études.

Pour le Comité Directeur de Vigi-Sectes

 

Le 26 Mai 2006
Gérard DAGON et  Pierre ODDON

 

 

 

Réinventer l’Église de Brian McLaren: Analyse critique

Pierre Oddon
Comité Directeur de Vigi-Sectes
26 Mai 2006

reinventerÉglise

Pavé de 206 pages, « Réinventer l’Église » est introduit et recommandé par le « Secrétaire Général de l’Alliance Evangélique Française » et édité par « La Ligue pour la Lecture de la Bible », dans la collection « evangile@notreculture.fr »1. Autant dire qu’avec de telles « lettres de créances » les divers libraires n’ont eu aucun scrupule à en faire la promotion et en assurer la diffusion.

C’est un livre bien écrit, intéressant, clair, dynamique; bien que long, parfois difficile ou déroutant, il se lit facilement.

Nous pouvons, à juste titre, partager plusieurs des interrogations de l’auteur, adhérer à plusieurs de ses analyses et approuver plusieurs de ses suggestions.

Néanmoins une question importante se pose:

En « Réinventant l’Église » Brian McLaren reste-il sur le terrain fondamental de la révélation divine?

J’ai lu pour vous ce livre controversé recommandé par des responsables évangéliques qui se veulent rassurants:

 « Que ferions-nous d’un nouveau Galilée? ».

La préoccupation de Brian Mclaren est présentée comme légitime, sa démarche intéressante et  la conclusion rassurante:

  • « Il n’est pas question … d’introduire, … le libéralisme ou même le Nouvel Age dans les Églises… »…2

  • « Je n’ai pas lu dans son livre en anglais, que nous éditons, de quoi secouer la conscience évangélique, ni d’ailleurs nos autres relecteurs… 3

  • « C’est un débat sur la forme de l’Église et non sur le fond »4

Je vous offre deux entrées possibles:

Vous pourrez alors, si vous le désirez, vous reporter aux citations de la première partie.

1. Extraits du livre « réinventer l’Église »

Vous trouverez ici de nombreuses citations qui suivent l’ordre des chapitres. Ces citations sont introduites, reliées ou suivies par de très courtes interventions personnelles, sans jugement de valeur.

Les titres en gras sont ceux du livre.

les liens sont en bleu.

Pour ne pas surcharger le texte plusieurs références sont renvoyées dans des notes que vous trouverez en fin de document.

Introduction
(Dans un monde nouveau, il faut une église nouvelle …)

« Il n’y a pas d’alternative à la religion … même un agnostique ou un athée voient le besoin de nouvelles formes d’églises dans ce monde nouveau, des églises à même de rassasier ceux qui ont faim et soir d’une spiritualité réelle, qui les comprennent et qui renouent pour eux le lien avec les mystères qu’ils poursuivent ». (p16)

« Pour l’instant ce monde nouveau me plaît … peut-être en ai-je assez du passé … ou alors je suis naïf et je ne me rends pas compte du désastre qui nous attend. Il sera toujours temps de voir » (p 17)

Ce nouveau monde existe et il faut y entrer:

« Derrière nous, l’ancien monde et au delà de cette zone, le nouveau monde » (p 21)

« Il s’agit d’un groupe pionnier d’apprentis surfant sur la vague du changement qui mène ses ouailles vers ce monde nouveau, transformant les églises d’hier en églises nouvelles » (p17)

Ce « groupe pionnier d’apprentis », parmi lesquels Brian McLaren se place, trouve un « Maître-Pionnier » en la personne du pasteur épiscopalien Alan Jones 6.

Piste 1: Changer radicalement
(.. se concentrer sur [une église réinventée] …)

« Il nous faut un changement radical, une révolution et une renaissance. Il faut tout inventer à nouveau… » (p 21)

« Notre théologie, notre façon d’exercer le ministère semblent … ne plus convenir du tout » (p 22)

« Un bon en avant nous attend » . Si vous acceptez « de jeter ne serait-ce qu’un bref coup d’oeil sur l’avenir qui nous attend, sur ce que seront la vie et la foi de demain… » vous verrez « sur l’autre rive … un pays où coulent le lait et le miel »… et Brian McLaren de nous encourager à traverser: « C’est là-bas, ça y est, allons-y » (p 22)

A l’appui de cette thèse Brian McLaren cite « des responsables chrétiens doués et de sages auteurs » dont Jean-Marie Lustiger, Archevêque de Paris, auteur de « Quel avenir pour l’Église ». (p 22)

A la question de savoir si ce changement de l’Église est seulement extérieur la réponse est donnée: « Nouvelle, au sens où nous l’employons ici, signifie nouvelle dans sa nature, non par sa durée d’existence. Une église nouvelle est pensée en vue de l’avenir, remise à neuf, inventée pour demain. C’est un organisme mutant… » (p 24)

Dans « l’Église réinventée, à laquelle nous devons aspirer … le changement… est considéré comme un principe de vie immuable » (p 24) « son mot d’ordre est: adaptation » (p26)

« Lorsqu’une ancienne église se réinvente ainsi, elle même, elle naît de nouveau… » (p 27)  et si on prend l’image d’une voiture: « on la met à la casse et on en cherche une nouvelle » (p 27)

Piste 2: Redéfinir la mission
(… pour avoir davantage de chrétiens, de meilleurs chrétiens …)

Brian McLaren nous présente une Église historique aux contours flous: « L’Église a entretenu l’Inquisition et mis à mort des hérétiques, puis elle fut elle-même vilipendée comme une organisation hérétique … l’Église a entrepris et soutenu l’oeuvre missionnaire, mais l’a aussi contrecarrée … La plupart du temps, l’Église dans son ensemble ne paraît pas s’être demandée quelle était sa mission, ou même si elle en avait une  » (p 29-30).

Les « réveils avec « l’onction du rire »

… et d’autres manifestations dans le mouvement charismatique de la troisième vague … « ont leur place ». (p 33)

Brian McLaren attribue à l’Esprit Saint le mouvement de Toronto, le parler en langues, les miracles de la « troisième vague »…7

« La bible est aussi garante d’un idéal, l’idéal selon lequel les gens peuvent « naître de nouveau ». Ils peuvent progresser vers le parler vrai, l’amour des ennemis, l’éradication de l’hypocrisie, le discernement source d’inspiration. » (p 34)

« Dans la nouvelle Église … Il faudra se lancer dans l’accueil des divorcés, des sidéens, des homosexuels. Et à tous offrir l’espoir de devenir, comme nouveaux chrétiens, des agents de l’Église réinventée dans ce nouveau monde » (p 35)

Les premières citations bibliques se trouvent dans ce chapitre et p 33. Il y en a 5 dont 4 sont en relation avec la condamnation de l’Église actuelle, en précisant:

 

  • « Je ne fais pas la critique de la foi mais de la version que nous en donnons » (p 33)
  • Mt 5.13 « On ne peut que nous jeter dehors et nous marcher dessus » (p 33)
  • Jn 7.49: « Nous ressemblons de plus en plus aux pharisiens… » (p 34)
  • Mt 9.36: « Nous imitons de moins en moins la sollicitude de Jésus » (p 34)
  • Mt 23.15: « Dans l’Église réinventée les chrétiens … doivent être conscients de leur mission auprès de ces gens [en recherche] qui doivent devenir, non des « fils de l’enfer deux fois pires que vous », mais des disciples zélés de Jésus Christ. (p 36)

« Pour nous l’histoire biblique s’est réduite au simple plan de Dieu pour le salut de chaque être humain. Tout le reste, environnement, culture, Histoire, politique, économie peuvent aller au diable, de toute façon il n’en restera rien! Seules les âmes comptent; ils faut qu’elles échappent à l’enfer. Un thème biblique pourtant capital (la rédemption finale de toute la création, y compris les vastes réalités que sont tribus, nations, langues, cultures) s’est évaporé de notre réflexion sur la mission » (p 37; cf. p 88)

Piste 3: Pratiquer la pensée systémique
(Percevoir le programme de l’église comme un ensemble d’interactions …)

Le sens du mot est expliqué en p 47:

« la pensée systémique est la discipline qui rend possible la compréhension du tout » .

L’efficacité de

« l’Église nouvelle » (p 44), de « l’Église réinventée » (p 45), de « l’Église en devenir » (p 47), de l’Église de demain » (p 54), de « l’Église à inventer » (p 57), de « l’Église sur l’autre rive » (p 57), de « l’Église à venir » (p 58)

est liée à son programme, un programme dont la valeur est contrôlée par l’accomplissement de la mission (p 44) telle qu’elle a été définie au chapitre précédent (p 53).

C’est donc la mission qui devient le critère permettant d’apprécier une bonne et une mauvaise interprétation. C’est la fin qui montre la valeur des moyens:

« Le programme de l’Église est la somme des actions entreprises pour que l’Église réalise sa mission » (p 44)

« Un paroissien et son pasteur ne pourront plus en découdre en s’envoyant à la figure: … »C’est une question d’interprétation et je ne suis pas d’accord avec la vôtre! ». Dans l’Église nouvelle, c’est la mission qui deviendra l’arbitre dans ces conflits. Laquelle des deux approches nous aidera le mieux à accomplir notre mission? Ce point fera encore l’objet de débats, mais disposer d’une mission par arbitrer représente un grand pas en avant » (p 45).

« Les responsables d’églises se verront comme des architectes de l’éphémère, comme des agents du changement préparant leurs communautés à des programmes évolutifs » (p 47).

Piste 4: Échanger nos traditions contre la tradition
(Faire la distinction entre les traditions des églises et la tradition chrétienne …)

« Nous sommes riches en traditions mais pauvres en tradition » (p 57)

« En essayant de garder notre petit fragment de tradition, nous le perdons, mais … en le perdant , en le réinvestissant dans une tradition chrétienne plus large, nous gagnons tellement plus » (p 58)

Quelle est donc cette nouvelle tradition plus large, plus noble, seule réellement chrétienne, qui doit remplacer et sublimer les différentes traditions? Brian McLaren nous la décrit:

« Dans l’Église nouvelle, les héritages catholique, orthodoxe ou protestant auront davantage l’air d’une seule grande caisse commune » (p 59)

Brian McLaren propose un changement en 5 points:

  • Changer de doctrine
  • Changer d’histoire
  • Changer de héros
  • Changer de spiritualité
  • Changer de valeurs morales

Le titre provocateur « Changer de doctrine » (p 58) ne correspond pas au contenu du paragraphe: Se focaliser d’abord sur les choses essentielles plutôt que sur les détails est une bonne chose:

« Nous aurons un tronc commun de nos croyances fondamentales » (p 58),

Mais elles ne sont pas définies. Un embryon de réponse nous est donné en fin du paragraphe: « Quiconque nous aide à esquisser les traits principaux de ce que nous sommes en train de devenir, quiconque le fait de façon attrayante et pertinente, rend un grand service à l’Église nouvelle » (p 59)

Quels sont les « héros » qu’englobera cette « nouvelle tradition chrétienne »?

Nous y trouvons pêle-mêle:

Wesley, Calvin, Luther, Saint François d’Assises, Mère Théresa, l’abbé Pierre, Martin Luther King, Billy Graham, Menno Simons et Sattler. « Tous ces héros sont nos héros … ces héros tous réunis représentent un bien inestimable dans la tradition chrétienne qui nous sera bientôt commune » (p 61)

Et la nouvelle spiritualité?

Brian McLaren nous propose une alternance de cultes: un culte « dans le style quaker » suivi d’un « culte avec guérisons inspiré du mouvement charismatique » … »dans le même temps, chacun sera encouragé à tenir un journal intime, démarche inspirée par les grands mystiques de la tradition catholique » (p 61)

« Nous sommes impatients de découvrir le flot d’une spiritualité profonde, puissante, porteuse d’espoir et riche de notre héritage commun, en musique, liturgie, disciplines spirituelles, littérature. Laissez la marée monter! » (p 62)

Le point 5 « Changer de morale » peut faire peur mais le texte est, a priori, rassurant:

« Les sociétés modernes et les individus ont besoin que les familles soient saines. la famille duo-parentale où le couple est hétérosexuel, est le meilleur modèle à adopter chaque fois que c’est possible  » (p 62)8

Piste 5: Ressusciter la théologie au même titre que l’art et la science
(… réanimer la théologie par une quête de vérité et de beauté)

Dès la première ligne Brian McLaren se veut rassurant:

« Dire que l’Église à venir nécessite qu’on remette en chantier une théologie nouvelle n’ouvre pas la voie à l’hérésie » (p 67)

Mais le titre d’un paragraphe ne l’est pas: « Effrayant … mais nécessaire » (p 72)

« La théologie … [est] une recherche éternelle de la vérité » (p 69); « quand nous ne croyons plus que l’être humain est capable de saisir la vérité de manière objective, alors tout change. La théologie, elle aussi change, pas seulement son contenu ni les différents matières qu’elle englobe ». (p 69)

« Les théologies systématiques que nous connaissons pâlissent peu à peu … la nouvelle théologie existe à l’état de germe, bien vivant, bien présent en nous, depuis longtemps … Récemment on a eu l’impression de voir ce courant poursuivre sa route dans le catholicisme avec … le pape Jean-Paul II. Chez les protestants … vous trouvez Billy Graham. » (p 69)

« De la bouche de certains pasteurs novateurs, on entend dire que ce n’est pas le message qui change, c’est juste le support … [cela] va s’avérer absolument faux quand nous aurons atteint « l’autre coté ». » (p 70)

« Ce nouvel activisme théologique ne va-t-il pas générer des conflits nouveaux? N’allons-nous pas assister à toutes sortes de schismes? Oui, c’est très possible. Mais peut-être pas! » (p 71)

Brian McLaren conclut: « Puisse Dieu donner le courage [aux théologiens] de faire un pas hors de la barque et de marcher sur l’eau pour nous conduire dans le voyage vers l’Église de demain ». (p 73)

Piste 6: Élaborer une nouvelle apologétique
(Découvrir de nouvelles façons de communiquer l’Evangile …)

« Nous ne pouvons continuer à comparer ce qu’il y a de meilleur chez nous avec ce qu’il y a de pire [chez les autres] et demeurer ainsi dans l’autosatisfaction » (p 85).

[Ce garçon d’une autre religion…] « il s’agit du prochain petit ami de notre fille » (p 85)

Nouvelle louange de Jean-Paul II:

« Il a abordé – dans l’encyclique « passer le seuil de l’espérance » – la question du pluralisme d’une manière exemplaire pour l’Église à venir » (p 85).9

« L’Église de demain, plus en rapport avec l’héritage des saints au travers de l’Histoire, mettra l’accent sur le processus de la conversion plus que sur l’événement proprement dit  » (p 88 Cf. p 159)

Piste 7: Apprendre une nouvelle rhétorique
(… découvrir de nouveaux modes de discours …)

« J’ai esquissé cinq pistes de réflexion sur la question. Qu’elles soient justes ou erronées, elles émettent l’idée suivante irréfutable: si nous voulons communiquer dans le monde nouveau, il nous faudra apprendre une nouvelle rhétorique. » (p 89)

Piste 8: Abandonner les structures quand elles sont dépassées
(Adopter une nouvelle forme d’organisation qui permette une adaptation permanente…)

« L’Esprit ne déverse pas de vin nouveau dans de vieilles outres dont la peau ne convient plus. L’Esprit ne déverse pas davantage de vin s’il n’y a pas d’outres, mais dans des outres neuves … La Bible n’impose pas de modèle arrêté qui soit parfait (patriarcat, polygamie, royauté).  » (p 105)

Piste 9: Portons-nous les responsables?
(reconnaître le terrible fardeau qui pèse sur les épaules de ceux qui dirigent…)

« Du fait que les facultés de théologie forment des universitaires, et que l’érudition ne requiert pas le même type de personnes et de compétences que la direction, soit les facultés se limiteront à ne fournir à l’Église que le nombre restreint d’érudits dont elle a besoin, soit elles disparaîtront, soient elles procéderont à un remaniement profond pour devenir des viviers de leaders…. Les instituts et facultés finiront par ressembler à des agences de consultants auprès des paroisses, facilitant le travail de réflexion, constituant des réservoirs à idées, proposant des solutions et, encore mieux, anticipant les problèmes de demain. Croyez-moi, les lieux de formation théologique pourraient redevenir des lieux passionnants. » (p 118)

« Susciter de nouveaux leaders spirituels, c’est créer une nouvelle église. Ceux-là nous amèneront « de l’autre côté ». » (p 122)

Piste 10: Anticiper
(… examiner une nouvelle eschatologie)

« Puisqu’avec le Seigneur un jour est comme mille ans et mille ans comme un jour, nous avons des raisons de croire que la fin peut très bien arriver que dans quelques milliers d’années ou de millénaires, comme aussi avant que vous ne finissiez cette ligne. » (p 133)

Piste 11.1: Entrer dans le monde postmoderne: Le comprendre
(… apprendre à la voir de l’intérieur …)

« L’univers du postmodernisme … vu de l’intérieur … n’a rien de bizarre: les choses sont ainsi … ce courant, sous bien des aspects, n’est autre en effet que le monde à venir. Et bien des gens vivent déjà dans cette dynamique. » (p 137)

 » Mythe n°1: Les postmodernistes rejettent l’idée de vérité absolue. C’est une fausse idée que l’on a des postmodernes. Les plus radicaux d’entre eux rejettent effectivement l’idée de vérité absolue , et les autres disent la rejeter, mais je ne pense pas qu’ils le fassent vraiment… En d’autres termes, les personnes postmodernes ne rejettent pas l’idée d’une vérité absolue mais sa connaissance absolue … Pour ma part, j’irais jusqu’à dire que le terme même de vérité absolue n’a plus son utilité. » (p 144-145)

« Il nous est difficile de concevoir que notre optique du christianisme ne soit pas la seule possible et qu’il s’agisse uniquement de l’optique moderne. » p 146)

Déclaration d’une des « meilleures monitrices d’école du dimanche » de l’Église de Brian McLaren:

« la plupart des moniteurs de la paroisse affirment que Jésus est le seul chemin et cela me pose un réel problème. » (p 148)

Piste 11.2: Entrer dans le monde postmoderne: S’y engager
(Se lancer dans le postmodernisme …)

« Je ne prêche pas le relativisme absolu, logiquement absurde, mais plutôt le relativisme honnête, limité … est-il absolument mal de tuer son propre enfant? Abraham en avait reçu l’ordre. Est-il absolument mal de s’adonner au culte d’un idole? Naaman en avait eu la permission. Est-il absolument mal d’aller avec une prostituée? Osée en reçut l’ordre. Est-il absolument mal d’avoir plusieurs femmes? Plusieurs « nobles » personnages bibliques en ont eues… » (p 153)

Piste 11.3: Entrer dans le monde postmoderne: Etre prêt pour la révolution
(Se prépare à éradiquer sa foi des virus du modernisme)

« Ces communautés élargies doivent comprendre des personnes qui disent ce qui ne nous est jamais venu à l’idée. » (p 176)

« Si on veut la force des penseurs créatifs dans nos églises il faut ramasser à la pelle …. des choses désagréables, mais cela en vaut la peine. » (p 176)

« Notre foi est en Dieu seul, un Dieu qui ne correspond pas nécessairement à l’idée que nous nous faisons de lui. » (p 176)

« Dans les périodes de révolution spirituelle … nos certitudes s’effritent et peuvent conduire tout droit au malaise ou à l’apathie, à un désintérêt nuisible ou à une perte de ferveur. » (p 176)

« En période de transition … défaire ce qui a été fait est une étape importante; il nous faut détecter nos virus et les éradiquer … pour la décennie en cours, notre travail pourrait consister pour 80% à défaire et pour 20% à refaire autrement. » (p 177)

Piste 12: Poursuivre
(Aider son église à devenir une organisation…)

« Nos enfants et petits enfants vont hériter d’un nouveau type d’église et de nouvelles formes de vie chrétienne que nous forgerons dans les vingt-cinq prochaines années.  » (p 179)

« … je nous vois … sur la montagne. Nous avons le sentiment inquiétant que quelque chose d’important va arriver. Le Christ ressuscité apparaît et nous dit ce qu’il faut faire: Amener autant de personnes que possible sur le nouveau chemin de vie qu’il nous a enseigné. Et il ajoute: « Ne craignez rien. Je serai toujours avec vous, ici, de l’autre côté, et partout entre les deux. » Gardons précieusement cette promesse. « (p 184)

Brian McLaren fait une allusion au texte biblique de Matthieu 28.16-20 que je cite ici:

« Et les onze disciples s’en allèrent en Galilée, sur la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre. Et l’ayant vu, ils lui rendirent hommage; mais quelques-uns doutèrent. Et Jésus, s’approchant, leur parla, disant: Toute autorité m’a été donnée dans le ciel et sur la terre. Allez donc, et faites disciples toutes les nations, les baptisant pour le nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, leur enseignant à garder toutes les choses que je vous ai commandées. Et voici, moi je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la consommation du siècle. »10

Appendice. Pour une mise en oeuvre (p 185)

« Comment passer du schéma qu’on a en tête à l’action dans l’église? Les exercices proposés ci-dessous vous aideront à transformer l’idée en applications concrètes. » (p 185)

« Imaginez que le Christ ne revienne pas avant mille ans. Imaginez à quoi l’Église ressemblera en l’an 3000 » (p 192)

« Prenez d’autres exemples tirés de la culture populaire … comme les rediffusions de Love Story – ensemble dans l’appartement communautaire … la vérité est là quelque part; il y a là plus que notre oeil moderne ne peut voir. » (p 194)

« Pensez-vous que cette affaire de postmodernisme suscitera la division, comme il y a eu des églises charismatiques et non charismatiques, libérales et évangéliques?  » (p 196)

« Qu’allez-vous faire de ce livre? » (p 197).

En effet c’est une question que je me suis posée. Voyez ma réponse en partie 2.

A propos de … (p 205)

 » … la collection evangile@notreculture.fr Cette édition est commune avec les Editions Farel (www.editionsfarel.com) …la collection sera appréciée pour ses idées, sa clarté et sa lisibilité, aussi bien des responsables d’Églises que des paroissiens ayant à cœur de partager l’Evangile avec leurs contemporains français. » (p 205)

 » Brian McLaren … fonde la Cedar Ridge Community Church (www.crcc.org) dont il est, actuellement, le pasteur principal » (p 205)

« On peut trouver plusieurs articles de Brian McLaren et d’autres informations sur son site www.anewkindofchristian.com « 

Une bibliographie complète de l’auteur se trouve sur le site de Évangile et Culture: www.evangile-et-culture.org » (p 206)

Pour mieux cerner la pensée profonde de Brian McLaren nous vous recommandons la consultation de ses deux sites (en anglais), pour cela vous pouvez utiliser la page du même dossier: Brian McLaren et ses liens vers le Nouvel-Age

2. Évaluation du livre « Réinventer l’Église »

Prenez donc garde à vous-mêmes, et à tout le troupeau, au milieu duquel l’Esprit Saint vous a établis surveillants pour paître l’assemblée de Dieu, laquelle il a acquise par le sang de son propre fils.

Moi je sais qu’après mon départ il entrera parmi vous des loups redoutables qui n’épargneront pas le troupeau; et il se lèvera d’entre vous-mêmes des hommes qui annonceront des doctrines perverses pour attirer les disciples après eux.

C’est pourquoi veillez, vous souvenant que, durant trois ans, je n’ai cessé nuit et jour d’avertir chacun de vous avec larmes. Et maintenant je vous recommande à Dieu, et à la parole de sa grâce, qui a la puissance d’édifier et de vous donner un héritage avec tous les sanctifiés.

(Paul aux anciens d’Ephèse, Actes 20.28-32)

Introduction

Malgré sa longueur ce livre se lit facilement. Le lecteur a hâte de découvrir, à la page suivante, quelle innovation déroutante l’auteur va encore nous révéler. Brian McLaren a du talent. D’ailleurs il en fallait pour « réinventer l’Église » et se mettre en compétition avec l’Esprit Saint, pour écrire un livre dont les déclarations se placent finalement en concurrence avec la Parole de Dieu…

Le message essentiel est celui-ci: En ayant changé de millénaire nous sommes entrés dans un monde nouveau, les choses vieilles sont définitivement passées, voici toutes choses sont faites nouvelles… Il s’agit en fait de la doctrine du « Nouvel Age »11: le temps du christianisme, symbolisé par le Poisson, est terminé et remplacé par l’ère du Verseau, au cours de laquelle est répandu un « esprit nouveau ».

« Le fait est que si le monde change, vous avez besoin d’une Église nouvelle. Or le monde nouveau est déjà là. L’Église est-elle au rendez-vous? » (p 17)

Dans son livre Brian McLaren demande, à tous ceux qui sont conscients des problèmes actuels, de tourner résolument et définitivement la page sur « l’ancienne Église » et de le faire sans regret. Nous pouvons appliquer – hors contexte -, à Brian McLaren, ce passage de l’épître aux hébreux:

« En disant « une nouvelle » [Église], il a rendu ancienne la première: or ce qui devient ancien et qui vieillit, est près de disparaître ». (Hb 8.13)

Pour moi le livre se scinde en deux parties:

• Les principes (dans les premiers chapitres, jusqu’à la piste 5): C’est la partie théologiquement la plus importante, celle sur laquelle je vais brièvement revenir, car selon Brian McLaren il y a bien là pour l’Église de « TERRIBLES IMPLICATIONS » qui peuvent nous amener à ne plus rester « FIDELES AU SEIGNEUR »:

« Pour moi, – dit-il – l’une des questions majeures est: Comment l’Esprit de Jésus Christ s’incarne-t-il dans le monde postmoderne? A coup sûr cette question effraie certains chrétiens … car ils devinent les terribles implications dont je veux parler … D’ailleurs ils ont peut-être raison. Il est possible que nous soyons dans l’impasse. Le mieux que nous ayons à faire aujourd’hui pour rester fidèles au Seigneur, serait peut-être de devenir Amish intellectuellement et de créer des communautés qui vivent à l’ancienne ». (p 73)

• Les » techniques » dans les chapitres suivants:
Il y a de la perspicacité dans les analyses de situation et beaucoup de sagesse humaine dans les propositions (Cf. Jc 3.15). Cela peut générer une réflexion utile et mérite d’être considéré, particulièrement si vous avez renoncé à la vision néo-testamentaire de l’Église « corps de Christ » édifiée par les dons spirituels que Christ dispense, ou encore à celle de l’Église « Epouse de l’Agneau » que Christ nourrit et chérit… et que vous acceptiez de la considérer simplement comme une entreprise moderne, gérée par des professionnels:

« Dans l’Église nouvelle, les responsables laïcs protègeront davantage leur équipe professionnelle et celle-ci prendra mieux soin d’elle-même en profitant de l’aide de conseillers ou de groupes de soutiens, de congés sabbatiques, de la formation continue, etc. » (p 119 Cf. p 174)

Ayant été questionné sur « ce qui n’allait pas » vous aurez remarqué que se sont principalement les pensées « qui peuvent poser problème » qui ont été relevées. A défaut de l’approche totalement objective que vous permettrait la lecture entière du livre, les nombreuses citations qui précèdent donnent une base de réflexion suffisante pour que vous puissiez, vous-même, arriver à une conclusion juste. Compte tenu de l’importance du sujet j’ai laissé volontairement de côté les choses secondaires pour me concentrer sur ce qui est essentiel.

Un mot sur « l’Église émergente » (emerging church)

Alors que mon étude était terminée j’ai eu connaissance d’une excellente analyse sur la stratégie de Brian McLaren. Il s’agit de trois études de Richard Bennett que je vous demande de lire intégralement12.

Je cite ici l’introduction:

 « Le mouvement de l’Église émergente voit dans l’ouvrage de Brian McLaren « A Generous Orthodoxy » (une orthodoxie généreuse) son « manifeste ». L’auteur y explique que la genèse du mouvement et son qualificatif, « émergent », prennent modèle sur l’arbre en train de croître: « Ici comme ailleurs, le sens du mot ‘émergent’ est un aspect essentiel de cet écosystème appelé « orthodoxie généreuse ». Un schéma simple fera ressortir ce que nous entendons par ‘pensée émergente’… Aucun [des cercles concentriques dans la coupe transversale d’un tronc d’arbre] ne remplace ni ne rejette les cercles précédents, mais il entoure ces derniers pour les englober dans une réalité plus large… [De même] il existe une pensée qui cherche à inclure celle qui l’a précédée dans une réalité qui la dépasse, comme le fait le dernier cercle dans un arbre en train de croître. Voilà comment fonctionne la pensée émergente (qu’on pourrait aussi appeler intégrale ou intégrante). Tous mes ouvrages précédents sont fondés13, quoique de façon non explicite, sur cette ‘pensée émergente’… »14

Cette définition met en lumière le fonctionnement de la pensée de McLaren et nous présente tout simplement la notion de dialectique hégélienne.15 Le processus ici décrit n’a rien de commun avec la croissance du croyant biblique.

Considération de quelques points fondamentaux

Je reviens sur mon interrogation initiale:

En « Réinventant l’Église » Brian McLaren reste-il sur le terrain fondamental de la révélation divine?16

Je me limiterai à 3 points

  • La Bible
  • Le sacrifice de Christ sur la croix
  • Le salut et la mission

A) La Bible

Brian McLaren ne cache pas son jeu, ce qu’il dit, il le croit et il l’exprime clairement. Notre responsabilité est d’autant plus engagée. Qui pourrait ne pas comprendre les déclarations qui suivent?

« Ce livre s’adresse à des gens qui ne pensent pas pouvoir retourner dans l’ancien monde et ne le souhaitent pas. » (p18)

Si quelqu’un dit:

« revenons au Nouveau Testament. C’est là que nous retrouverons notre authenticité » (p 25)

sa réponse est:

« … L’Église réinventée, l’Église de demain n’a pas grand-chose à voir avec cela. La nouvelle Église ne considère pas le Nouveau Testament … comme une épure immuable et détaillée devant servir de modèle à toutes les églises, dans toutes les cultures à toutes les époques ». (p 25)

Le chrétien postmoderne « relativise son propre point de vue moderne » en comprenant que « tout ce qu’il croit à propos de la Bible et du christianisme est seulement relatif et incertain »17

« Il est faux et pharisaïque de considérer la Bible comme « l’encyclopédie de Dieu, le livre des lois de Dieu, le livre des réponses de Dieu »18

« La Bible ne devrait pas constituer notre unique autorité mais seulement une parmi d’autres, comme la tradition, la raison, des personnes exemplaires, des institutions qui ont gagné notre confiance, et l’expérience spirituelle »19

« La Bible n’est pas l’infaillible Parole de Dieu et aucune doctrine ou théologie n’est absolue, aussi devons-nous aborder la Bible de façon moins rigoureuse »20

« L’autorité de la Bible ne réside pas dans le texte lui-même mais se situe sur un plan mystique, au-dessus et au-delà du texte. »21

Dans son livre « réinventer l’Église », Brian McLaren ne définit à aucun moment « le fondamental » ou « les choses essentielles » (p 59). S’il dit que « dans l’Église nouvelle nous aurons un tronc commun de nos croyances fondamentales » (p 58), nous ne savons pas de quoi il sera constitué. Je crois que la raison en est simple: Les vieux fondements bibliques sont abandonnés et les nouveaux, bien différents et toujours négociables – parce que « non absolus » -, ne sont pas encore construits.

Nous sommes loin des déclarations de Paul à Timothée:

« Toute écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et parfaitement accompli pour toute bonne oeuvre. » (2 Tim 3.16-17)

B) Le sacrifice de Christ sur la croix

Centre de l’éternité et fondement du christianisme la « croix de Christ » est étonnamment absente du livre de Brian McLaren si ce n’est par cette phrase qui ne peut que blesser un authentique croyant: « La Bible utilise de nombreuses expressions candides pour la foi, chez Jésus en particulier: « Mon âme est triste à en mourir » et « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi…? » (Mt 26.38; 27.46) (p 156)

Pour bien comprendre la pensée de Brian McLaren il faut lire le livre du pasteur presbytérien Alan Jones: « Ré-imaginons le christianisme »22. En page 1 de couverture vous trouverez, cote à cote, une croix et un bouddha, et en page 4 (de couverture) la recommandation de Brian McLaren.23

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Quelques citations de ce livre qui « stimule et encourage profondément » Brian McLaren nous font vite perdre nos dernières illusions:

« Il faut en finir avec cette fixation de l’Église sur la mort de Jésus en tant qu’acte salvateur universel, et il faut réinventer la place de la croix dans la foi chrétienne. Pourquoi? Parce que derrière cette conception se cache un culte de la souffrance, en même temps que celui d’un Dieu vengeur »24).

« La croix n’est pas une exigence arbitraire de Dieu imposée à une victime malchanceuse… mais un marqueur où les humains se trouvent eux mêmes à l’intersection de la justice et de la grâce, du temps et de l’éternité, de la mort et la vie. Tout cela bien sûr est le langage du mythe, mais le mythe est la « monnaie » de la religion, qui donne du sens à notre monde en racontant de telles histoires. » 25

« L’autre ligne de critique justifiée … concerne la suggestion implicite dans la croix que le sacrifice de Jésus avait pour but d’apaiser un Dieu en colère. La substitution pénale [la croix] était le nom de cette doctrine vile (ou abominable) »26

Non, il faut se rendre à l’évidence, Brian McLaren n’a ni la même foi ni le même objectif que Paul lorsque, écrivant aux Corinthiens, il disait:

« Et moi-même, quand je suis allé auprès de vous, frères, je ne suis pas allé avec excellence de parole ou de sagesse, en vous annonçant le témoignage de Dieu; car je n’ai pas jugé bon de savoir quoi que ce soit parmi vous, sinon Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié. Et moi-même j’ai été parmi vous dans la faiblesse, et dans la crainte, et dans un grand tremblement; et ma parole et ma prédication n’ont pas été en paroles persuasives de sagesse, mais en démonstration de l’Esprit et de puissance, afin que votre foi ne repose pas sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu. ( 1 Co 2.1-5)

L’apôtre Jean nous met en garde:

« Quiconque vous mène en avant et ne demeure pas dans la doctrine du Christ, n’a pas Dieu. Celui qui demeure dans la doctrine, celui-là a le Père et le Fils. » (2 Jn 9)

C) Le salut et la mission

Les deux se tiennent. Sans salut accompli, il n’y a plus de message, plus de « bonne nouvelle » à annoncer, plus d’Évangile à communiquer …

Vous allez me dire: Lisez donc le livre de Brian McLaren! Le sous-titre de « Réinventer l’Église » n’est-il pas: « Communiquer l’Évangile dans un monde postmoderne ». ?

Oui je l’ai lu, attentivement, et j’ai attendu en vain une quelconque définition de l’évangile » que « l’Église réinventée » devait apporter au monde. « L’Évangile de Jésus Christ, fils de Dieu » (Mc 1.1), « l’évangile de la gloire du Dieu bienheureux » qui avait été confié à Paul (1Ti 1:11) est cruellement absent du livre de Brian McLaren.

Une furtive apparition de Jean 3.16 avait généré dans mon coeur une lueur d’espoir mais il m’a fallu bien vite revenir à la dure réalité: Ce verset fondamental a été « allégé » de deux éléments significatifs:

  • l’affirmation de la perdition de l’homme naturel
  • et la nécessité de la foi pour participer au salut

Permettez-moi de rappeler quelques versets de ce si beau chapitre 3 (v 16-18, 36) de l’Evangile selon Jean; ce sont les paroles même du Seigneur Jésus:

« Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. Car Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde afin qu’il jugeât le monde, mais afin que le monde fût sauvé par lui. Celui qui croit en lui n’est pas jugé, mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu… Qui croit au Fils a la vie éternelle; mais qui ne croit pas au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui. »

Mais Brian McLaren ne croit pas cela, voici donc sa version édulcorée du verset 16:

« Au contraire nous considérerons de plus en plus « le monde » comme des prochains dans le besoin, qui n’ont pas encore trouvé la grâce dont nous bénéficions déjà et qui reçoivent notre amour parce que Dieu les a aimés, parce qu’il a envoyé son fils pour leur faire don de la vie éternelle (Jean 3.16) » (p 36)

« Notre christianisme tourné vers lui-même, axé sur le salut individuel, et inadapté, n’est peut-être qu’un colossal et tragique malentendu; peut-être nous faut-il tendre l’oreille pour écouter à nouveau le véritable chant du salut, qui est ‘une bonne nouvelle pour toute la création’. Il vaut sans doute mieux mettre de côté tout ce que vous « savez » (si tant est que vous sachiez quelque chose) lorsque vous dites de Jésus qu’il est ‘Sauveur’, et que vous portiez un regard neuf sur la question du salut. »27

Pour Brian McLaren le salut est une affaire de « progression » vers l’état chrétien (Cf. p 34, 59, 88) ce qu’il appelle « un processus de lente maturation » (p 159). Il est d’accord avec Alan Jones pour dire que « dans le monde nouveau » il y aura une nouvelle foi, non pas basée sur les Écritures mais une foi qui « émerge d’une spiritualité authentique ». Voilà une déclaration de Brian McLaren qui ne vous laissera aucun doute:

« On avait l’habitude que ce soient les institutions chrétiennes et les systèmes dogmatiques qui soutiennent la spiritualité des chrétiens. De plus en plus, c’est la spiritualité elle-même qui soutient tout le reste. Alan Jones est un pionnier: il réimagine une foi chrétienne qui émerge à partir d’une spiritualité authentique. Son travail me stimule et m’encourage profondément »28

Avec « l’Église réinventée » de Brian McLaren le message du Christ:

« repentez-vous et croyez à l’Evangile » (Mc 1.15)

et celui des apôtres:

« insistant et auprès des Juifs et auprès des Grecs sur la repentance envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus Christ » (Ac 20.21)

n’a plus de pertinence, il est obsolète, anachronique, déplacé:

« L’approche événementielle et décisionnelle de la conversion est peut-être un reste du revivalisme; dans le monde postmoderne, on semble plutôt s’orienter vers un processus de lente maturation. Bien que très différent, ce processus paraît plus adapté et plus efficace. » (p 159)

Que devient alors la mission, thème principal du livre? (= Communiquer l’Evangile dans un monde postmoderne?)

Dans le chapitre « redéfinir la mission » (p 29), Brian McLaren ne parle pas une seule fois de l’enseignement du Christ ressuscité. Aucun des versets fondateurs de la mission chrétienne ne sont cités dans ce chapitre29.

D’ailleurs pourquoi évangéliser quand on a des pensées comme les siennes?

Les religions non-chrétiennes contiennent beaucoup de bien, aussi se sont-elles avérées bénéfiques pour le monde.

« Ma connaissance du bouddhisme est rudimentaire, mais je dois avouer qu’une bonne partie de ce que je comprends me paraît merveilleux et pénétrant, et je pourrais en dire autant de l’Islam, même si, bien entendu, je ne suis pas d’accord avec tout… Je dois reconnaître qu’avec ces religions le monde est meilleur que si elles n’existaient pas, et meilleur même qu’avec une seule religion, fut-ce la nôtre… » 30

Il approuve et soutient l’accord « catholiques et évangéliques ensemble » datant de 1994 (pour mémoire, ce document proscrit l’évangélisation des catholiques, considérés comme nés de nouveau lors du baptême d’enfant)31

L’Église réinventée ne va plus dans le monde pour témoigner pour Christ mais elle est seulement une religion parmi les autres religions, humble au point de s’extasier devant l’aspect merveilleux du bouddhisme et de l’Islam… Dès lors on comprend que la parole du Seigneur:

« Je suis le chemin et la vérité et la vie, nul ne vient au Père que par moi » (Jn 14.6)

n’a plus sa place dans la théologie de Brian McLaren qui y voit une « figure de style ». (Cf. p 148 et 156)

Conclusion

Le titre est bien choisi, l’image de couverture aussi. L’auteur nous demande de ne plus rester « les pieds sur terre » mais de « marcher sur les mains ». Si le monde « marche sur la tête » faisons comme lui de manière à ne pas entraver son lent cheminement vers la spiritualité… Brian McLaren se rend bien compte du problème qu’il pose à tout croyant ayant encore « la tête sur les épaules »: « Vous croyez que je suis schizophrène et que je souffre d’un trouble de la personnalité ? Non ! Voici plutôt une perception juste et équilibrée de la spiritualité chrétienne dans la grande tradition véhiculée jusqu’à l’autre rive. » (p 61)

La richesse de son argumentation fait un cruel contraste avec la pauvreté du contenu évangélique et biblique de son livre. Il nous en donne la raison: « Je ne crois pas que le christianisme soit vrai dans aucune des versions qu’on en donne » (p 151). Ne nous y trompons pas, avec « réinventer l’Église » Brian McLaren nous présente une nouvelle religion qui garde à peine l’étiquette de l’ancienne (pour ne pas faire de rupture trop franche) mais dont le contenu est entièrement changé. Il nous fait habilement croire qu’il ne rejette que le « modernisme » alors qu’il rejette la révélation de Dieu contenue dans la Bible. Dans le paragraphe « un peu d’honnêteté » (p 70) Brian McLaren reprend ceux qui disent que dans « l’Église nouvelle » le message sera gardé et répond: « c’est absolument faux« . Merci pour une telle honnêteté! Vous ne pourrez pas dire que vous n’avez pas compris! La thèse de Brian McLaren n’a ni ancrage ni perspective biblique, elle est non seulement loin de la lettre mais loin de l’esprit de l’Ecriture; elle nous mène certainement en avant mais ailleurs, hors du terrain chrétien…32

Dans la voix de Brian McLaren je n’ai pas entendu la voix du Bon Berger mais la voix d’un « étranger » (Cf. Jean 10.1-6), d’un post-moderne séduisant, d’un humaniste séducteur, d’un « libéral » séduit. Non, on ne « réinvente pas un chef d’oeuvre », surtout quand il est divin. L’Église réinventée de Brian McLaren n’est pas une « Église » au sens biblique du terme33 elle n’en a ni les fondements ni la nature.

Et la question se pose à chacun de nous:

« Si les fondements sont détruits, que fera le juste? » (Ps 11.3).

En ce qui me concerne mon choix est fait: Je ne suis ni pour l’Église « moderne », ni pour l’Église « post-moderne » mais pour l’Église du Nouveau Testament, celle dont la nature et le fonctionnement sont révélés par l’Esprit de Dieu dans les « saintes Ecritures » (Rm 1.2), celle que Christ aime et qu’il s’est acquise au prix de ses souffrances et de sa mort, celle qu’il a promis de venir chercher bientôt, celle qui aspire à Le voir et qui lui dit « Amen, Viens Seigneur Jésus » (Ap 22.20).

Ma conviction profonde est que « l’Église réinventée » de Brian McLaren n’est ni plus ni moins qu’un élément majeur de l’Église apostate dont il nous est clairement demandé de nous séparer (Ap 18.4). Quelqu’un dira « Et son livre? » – Le chemin qui y mène !

Non, les chrétiens de France n’ont besoin ni de Alan Jones pour « ré-imaginer le christianisme et la foi », ni de McLaren pour « réinventer l’Église », ni de leurs disciples, américains ou français, elle reste attachée au « sola scriptura » des réformateurs…

Du moins je l’espère.

Pierre Oddon
26 Mai 2006

po@vigi-sectes.org

www.info-bible.org
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Un mot aux responsables

Jésus a dit:

« Moi, je suis le bon berger: le bon berger met sa vie pour les brebis; mais l’homme qui reçoit des gages, et qui n’est pas le berger, à qui les brebis n’appartiennent pas en propre, voit venir le loup, et laisse les brebis, et s’enfuit; et le loup les ravit, et il disperse les brebis » (Jn 10.11-12)

Ayant été pendant environ 30 ans Auteur, Éditeur et Libraire, je propose à chaque responsable les réflexions suivantes:

Aux éditeurs

Merci aux éditeurs chrétiens. Grâce à vous un « témoignage chrétien » est rendu dans ce monde de ténèbres. Toutefois en éditant et en recommandant un livre tel que « Réinventer l’Église » vous reconnaîtrez que nous ne sommes plus dans le cadre ni dans les objectifs d’une « Alliance authentiquement évangélique » ni dans le créneau que doit occuper une vraie association « pour la lecture de la Bible », ni dans les objectifs de la collection evangile@notreculture:

« La collection sera appréciée … aussi bien des responsables d’églises que des paroissiens ayant à cœur de partager l’Evangile avec leurs contemporains français34« .

Les responsables de la venue de McLaren en France et de l’édition de son livre doivent faire face à leurs responsabilités.35 Là plus qu’ailleurs la « présomption d’innocence » est de mise; chargés de différentes manières « ont-ils fait confiance » à des informateurs qui eux-mêmes « faisaient confiance » à d’autres? Peut-être que, au milieu de leurs lourdes responsabilités n’ont-ils lu le livre que superficiellement? Nous n’avons pas le droit d’oublier la somme de travail qu’ils accomplissent pour le Seigneur ni tous les bons livres que la Ligue publie depuis des décennies. Ceux qui soutiennent de leurs prières et de leurs dons les diverses institutions évangéliques le font généralement pour que le message du salut en Jésus Christ soit annoncé clairement et non pour qu’on publie ce genre de livre qui sape les fondements de la foi chrétienne. Le moindre des maux serait qu’il s’agisse ici d’une bien regrettable erreur, tout à fait exceptionnelle. Je prie pour que les divers dirigeants chrétiens impliqués dans cette affaire se ressaisissent et fassent amende honorable de façon publique.

Au moment de la parution officielle de cette étude (26 Mai 2006) nous devons, avec douleur, signaler que la lettre fraternelle36 du Comité Directeur de Vigi-Sectes n’a suscité ni accusé de réception ni réponse de la part d’aucun des responsables de l’édition. Il est des silences plus parlants que des mots . Chacun voudra bien en tirer ses propres conclusions.

J’aurais aimé que le peuple chrétien soit rassuré et que Brian McLaren puisse à nouveau comprendre « que ces pasteurs français n’avaient pas besoin d’un Américain de plus qui viendrait, avec son assurance et ses réponses toutes faites, imposer son programme made in América »37 mais ce ne sera malheureusement pas le cas.

Une question se pose à tous les éditeurs: ne faudrait-il pas renforcer le contrôle de manière à n’éditer que DE BONS LIVRES ÉCRITS PAR DE BONS AUTEURS ou plus simplement penser à rééditer des livres ayant fait leurs preuves et toujours demandés? En le faisant vous rendriez un très grand service à l’Église. Ce « grand service » rendu à l’Église de Jésus Christ implique que les « mauvais livres » aillent au pilon plutôt que d’être offerts généreusement à nos frères d’Afrique …

Aux libraires

Merci à tous ceux qui tiennent des librairies évangéliques! Je sais que votre travail n’est pas facile et qu’il demande dévouement et persévérance. Les publicités que j’ai reçues montrent que ce livre a déjà pris place sur vos rayons. Je ne saurais vous le reprocher; aucun libraire ne peut aujourd’hui lire toute la littérature évangélique mise à disposition. Et puis qui ne voudrait, dans les temps actuels, avoir quelques bons conseils pour « Communiquer l’Evangile dans un monde postmoderne »? Vous ne pouviez savoir que ce livre donne bien des méthodes mais qu’elles n’ont pas de relation directe avec l’Évangile de notre Seigneur Jésus Christ.

En réfléchissant à ce problème, que je connais bien, je pense que vous êtes aujourd’hui confrontés à deux pièges majeurs:

1) Celui de l’argent

« Il faut tourner, sinon on ferme la boutique. Nous savons bien que ce ne sont pas toujours de bons livres, ou, pas obligatoirement de bons auteurs, mais ils se vendent bien, ce sont les plus demandés… Parfois on va même plus loin puisque ce sont les responsables nationaux qui imposent les livres « rentables » aux libraires de leur fédération.

2) Celui de l’irresponsabilité

« Moi je ne sais pas et je ne veux pas savoir ! » Si un livre est édité c’est qu’il est bon, d’ailleurs il est vérifié par des « Comités de lecture »… Ce n’est pas mon travail. Pourtant Paul dit que, comme un sage architecte il a posé le fondement

« mais que chacun considère comment il édifie dessus. Car personne ne peut poser d’autre fondement que celui qui est posé, lequel est Jésus Christ » (1 Co 3)

et il conviendrait de lire toute la suite du passage pour être convaincus qu’un jour nous aurons des comptes à rendre.

Si vous refusiez la vente de mauvais livres les éditeurs se remettraient en question et feraient plus attention dans leurs choix.

Aux comités de lecture

Merci aussi aux différents « comités de lecture » qui, dans l’ombre, travaillent pour ne mettre à la disposition des croyants que de la nourriture saine. Peu sont conscients du travail que vous accomplissez. Ce ministère de « sentinelle » demande de la compétence et du dévouement car, comme dans tout service

« ce qui est requis dans des administrateurs, c’est qu’un homme soit trouvé fidèle » (1 Co 4.2).

Qu’un tel livre ait déjoué votre surveillance doit attirer votre attention. Que ce soit pour chacun de vous l’occasion de « faire le point » devant Dieu et de prendre les dispositions qui s’imposent pour que, à l’avenir, les « comités de lecture » remplissent pleinement leur si noble mission!

A tous

En ce qui concerne le livre « Réinventer l’Église » j’ai voulu connaître la raison du dysfonctionnement et j’ai remonté la filière …

On peut caricaturer les choses ainsi:

Il y a deux sortes de valeurs

  • 1) La valeur marchande du livre, de nos jours très importante
  • 2) La valeur spirituelle du livre. Elle apparaît comme secondaire chacun faisant confiance à l’autre pour le recommander:
  • Les libraires font confiance à leur propre comité de lecture ou à l’éditeur du livre
  • Les comités de lecture font confiance à l’éditeur du livre ou à leurs relations personnelles…
  • Les éditeurs font confiance à leurs relations ou aux éditeurs étrangers…

Mais ce qui est établi c’est que la quasi-totalité de ceux qui ont édité et recommandé le livre ne l’avaient pas lu!

Et les rares qui l’ont lu l’ont trouvé intéressant et ont recommandé sa lecture …

Quand tout est dit, il n’y a plus rien à dire si ce n’est cette phrase d’un ami: « Si Jésus n’est pas Seigneur de tout, il n’est pas Seigneur du tout ».

Dossier Brian McLaren

Sommaire du dossier
Brian McLaren


Notes

 1 Voici un extrait de l’invitation aux journées d’études avec Brian McLaren

Chers amis,

A l’occasion de la prochaine parution de Réinventer l’Église aux Editions LLB France, nous sommes heureux de vous inviter à rencontrer son auteur, le pasteur Brian McLaren, lors de deux journées d’études à Lyon et Paris, respectivement les 19 et 20 janvier 2006. Je vous remercie d’en faire largement écho autour de vous. Ces journées sont organisées par la Commission « Evangile & Culture » de l’Alliance Evangélique Française. Vous trouverez toutes les informations nécessaires sur notre site Internet (www.llbfrance.com) et vous pourrez télécharger les fichiers d’inscription à l’une ou l’autre de ces rencontres en format PDF en allant directement à l’adresse suivante:

www.llbfrance.com/mclaren …

Marc Deroeux

© LLBfrance.com <http://www.LLBfrance.com>

2 Extrait de IDEA n°4 mai 2006.

Message de Michel CHARLES Président de l’Alliance Evangélique Française devant l’AG du 01.04.06 dont le thème général était: « BEAUCOUP DE GENS PASSENT LEUR TEMPS A EleveR DES MURS .* NOUS PREFERONS BATIR DES PONTS »

« 3ème défi: la réactivité Que ferions-nous d’un nouveau Galilée ? C’est la question que pose l’analyse de B. McLaren dans son livre « Réinventer l’Église », récemment édité en traduction française par la L.L.B. Il n’est pas question, en trouvant intéressante la démarche de McLaren, d’introduire, comme certains Evangéliques en ont exprimé la crainte, le libéralisme ou même le Nouvel Age dans les Églises. Il s’agit de ne pas superposer, en les confondant, l’expression de notre foi, et une certaine conception du monde.

Il s’agit d’être capables, face au monde en (r)évolution, de faire la distinction entre les fondamentaux de la foi (les 4 points ci-dessus + l’affirmation du Christ comme seul chemin vers Dieu + l’affirmation de normes éthiques) et leur expression, immanquablement empreinte d’une certaine culture, et qu’il peut être pertinent de revoir.

A la préoccupation exprimée par McLaren, qui se retrouve dans les Églises dites émergentes, j’ajoute une autre préoccupation, et je termine par là: celle des Églises issues de l’immigration… »

3 Marc DEROEUX, Directeur de la Ligue pour la Lecture de la Bible, au responsable du site « VoxDei »

4 Introduction de Stéphane Lauzet, Secrétaire Général de l’Alliance Evangélique Française, à la réunion du 19 Janvier 2006, à Lyon (Témoignage: Florent Varak)

6 Membre actif du Living Spiritual Teachers Project, un groupe Nouvel Age mis en place par le mouvement américain « Spirituality & Health » (www.spiritualityHealth.com)

7 Par « troisième vague » il faut comprendre une onction exceptionnelle de l’Esprit Saint, le réveil pentecôtiste ayant été la « première vague » et le mouvement charismatique la « deuxième vague ». Les figures les plus marquantes de la « troisième vague » sont Peter Wagner et John Wimber.

8 Pourtant l’expression « le meilleur modèle » sous-entend d’autres « modèles » possibles et acceptables. La pensée de Brian McLaren, développée sur son site, est: « A l’impossible nul n’est tenu » d’où sa tolérance affichée pour l’homosexualité et les mariages gays:
Brian McLaren – Question from December 2005 http://www.anewkindofchristian.com/archives/000487.html On lit son échange épistolaire avec un pasteur presbytérien (usa)
Pasteur presbytérien: « …. je suis malade et fatigué de cette discussion sur l’ordination des homosexuels, …. je suis tout à fait favorable à l’ordination de chacun quelle que soit leur orientation sexuelle, aussi longtemps qu’ils peuvent s’engager et faire honneur a leur engagement. Oui, je suis pour l’autorisation du mariage des hommes homosexuels, … »
Réponse de McLaren: « … Vous devez essayer de faire ce qui vous semble bon ! Vous devrez rassembler un groupe d’amis avec lesquels vous pouvez partager ouvertement et honnêtement. Si votre dénomination ne vous permet pas de faire ce qui vous pensez être juste, vous allez devoir partir.

9 Peut-être faudrait-il, pour un meilleur équilibre, lire le document « Dominus Jesus », signé par le cardinal allemand Josef Ratzinger,- aujourd’hui Benoît XVI – alors « préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi », document approuvé par le pape Jean-Paul II et publié le mardi 5 septembre 2000… Ce document refuse clairement la qualité d’Églises aux confessions protestantes en répétant que « l’Église catholique possède la totalité des voies du salut de l’homme » et il dénonce « une fausse conception du pluralisme qui met sur un pied d’égalité toutes les religions »…

10 Pour l’enseignement donné par le Christ ressuscité voir aussi Luc 24.44-49: « Ce sont ici les paroles que je vous disais quand j’étais encore avec vous, qu’il fallait que toutes les choses qui sont écrites de moi dans la loi de Moïse, et dans les prophètes, et dans les psaumes, fussent accomplies. Alors il leur ouvrit l’intelligence pour entendre les écritures. Et il leur dit: Il est ainsi écrit; et ainsi il fallait que le Christ souffrît, et qu’il ressuscitât d’entre les morts le troisième jour, et que la repentance et la rémission des péchés fussent prêchées en son nom à toutes les nations, en commençant par Jérusalem.
Et vous, vous êtes témoins de ces choses; et voici, moi j’envoie sur vous la promesse de mon Père. Mais vous, demeurez dans la ville, jusqu’à ce que vous soyez revêtus de puissance d’en haut. »

11 Pour plus d’information sur le mouvement du Nouvel Age et sa stratégie d’infiltration des Églises lire le livre « Scanner sur le Nouvel Age » d’Alain Choiquier ouhttp://www.info-sectes.org/newage/newage.htm

12 Richard Bennett est né dans une famille catholique pratiquante d’Irlande. Il a effectué sa scolarité dans un établissement jésuite à Dublin, puis étudié la théologie pendant 8 ans chez les dominicains, en vue de la prêtrise. Il a achevé ses études à l’Université Angelicum de Rome en 1964. Ordonné prêtre il a été ensuite envoyé à Trinité-et-Tobago, où il a passé 20 ans à la tête d’une paroisse. C’est en 1986 qu’il a connu le salut par grâce et quitté l’Église catholique ainsi que la prêtrise. Aujourd’hui il habite Austin au Texas. Il a enseigné pendant 10 ans dans un institut biblique sur le sujet « Le catholicisme à la lumière de la vérité biblique ». Il donne des enseignements dans diverses régions des Etats Unis et à l’étranger. Rédacteur du livre « Leur chemin ne mène plus à Rome » (MB 2005) il est aussi le fondateur de l’association Berean Beacon: http://www.bereanbeacon.org/languages/francais.htm

13 Donc le livre « Réinventer l’Église » qui est sorti en 2000 sous le titre « The Church on the Other Side ». Pour les autres titres voir la note 16

14 A Generous Orthodoxy, 2004, Brian McLaren p 276-278

15 Le modèle hégélien part d’une thèse, puis introduit une antithèse. Pour finir, thèse et antithèse se combinent pour donner une synthèse, laquelle devient à son tour une nouvelle thèse, et le même processus recommence. Cette méthode de pensée joue un rôle essentiel dans le marxisme.

16 Pour mieux cerner la pensée profonde de Brian McLaren quelques citations seront prises dans d’autres ouvrages ou parutions et principalement dans le livre: « Un nouveau genre de chrétien (« A New Kind of Christian »), publié en 2001, livre primé l’année suivante par la revue prestigieuse Christianity Today, fait qui en dit long sur l’ouverture de nombreux « néo-évangéliques » aux USA en direction d’une foi dite « post-évangélique », mais en réalité plutôt « néo-libérale ».

Bibliographie:

  • The Church on the Other Side: Doing Ministry in the Postmodern Matrix, (Zondervan, 1998, rev. ed. 2000 Finding Faith (Zondervan, 1999),
  • A New Kind of Christian (Jossey-Bass/Leadership Network, 2001),
  • More Ready Than You Realize: Evangelism as Dance in the Postmodern Matrix (2002),
  • A is for Abductive (coauthored with Dr. Leonard Sweet, Zondervan, 2002),
  • Adventures in Missing the Point (coauthored with Dr. Anthony Campolo, Emergent/YS, 2003),
  • The Story We Find Ourselves In (Jossey-Bass, 2003)
  • Church in the Emerging Culture (coauthor, Emergent/YS, 2003).
  • A Generous Orthodoxy (Emergent/YS/Zondervan 2004)
  • The Last Word and the Word After That (Jossey-Bass, 2005)
  • « The Secret Message of Jesus » (Word, 2006)

17 Un nouveau genre de chrétien, (« A New Kind of Christian »), Brian McLaren, p 35

18 Un nouveau genre de chrétien, (« A New Kind of Christian »), Brian McLaren, p 52

19 Un nouveau genre de chrétien, (« A New Kind of Christian »), Brian McLaren, p 54

20 Un nouveau genre de chrétien, (« A New Kind of Christian »), Brian McLaren, p 56

21 Un nouveau genre de chrétien, (« A New Kind of Christian »), Brian McLaren, p 51

22 Vous pouvez consulter des pages scannées de ce livre sur le site du libraire Amazon http://www.amazon.com/gp/reader/0471457078/ref=sib_rdr_ex/104-1900201-3504764?%5Fencoding=UTF8&p=S019&j=0

23 « On avait l’habitude que ce soient les institutions chrétiennes et les systèmes dogmatiques qui soutiennent la spiritualité des chrétiens. De plus en plus, c’est la spiritualité elle-même qui soutient tout le reste. Alan Jones est un pionnier: il réimagine une foi chrétienne qui émerge à partir d’une spiritualité authentique. Son travail me stimule et m’encourage profondément ». Citation originale en anglais: http://www.amazon.com/gp/reader/0471457078/ref=sib_rdr_bc/104-1900201-3504764?%5Fencoding=UTF8&p=S08C&j=0

24 Reimagining Christianity, Alan Jones, p 132

25 Reimagining Christianity, Alan Jones, p 133

26 Reimagining Christianity, Alan Jones, p 138

27 A Generous Orthodoxy, p 93 Brian McLaren Ed. Zondervan, 2004, Grand Rapids)

28 Citation en anglais: http://www.amazon.com/gp/reader/0471457078/ref=sib_rdr_bc/104-1900201-3504764?%5Fencoding=UTF8&p=S08C&j=0

29 Mt 28.16-20; Mc 16.15, 16; Lc 22.46-49; Jn 20.21; Ac 1.8 … Pour Mt 28 voir p184 citée en partie 1

30 Un nouveau genre de chrétien, (« A New Kind of Christian »), Brian McLaren, p 62 s

31 http://www.lighthousetrailsresearch.com/brianmclaren.htm – http://www.youthspecialties.com/articles/topics/postmodernism/open_letter.php

32 Voici les conclusions de Florent Varak, après avoir écouté Brian McLaren le 19 Janvier 2006 à Lyon:

« Le rôle de l’Ecriture [chez Brian McLaren] est surprenant: trouver naïf de revenir à l’Ecriture pour améliorer la vie / mission de l’Église mine manifestement son autorité. Il ne la mine pas à la manière des libéraux (qui rejettent ouvertement son témoignage) ni à la manière des Catholiques (qui la « complètent » avec leurs traditions), ni à la manière des mystiques (qui l’éclairent de leur révélations ou expériences). Mais il la mine en lui ôtant sa pertinence. »
« C’est un message humaniste généreusement inspiré de la morale chrétienne qui a été au centre du séminaire. »

33 Mt 16.18; 1 Co 3.10-11; Ep 2.19-22; 5.25-32…

34 Réinventer l’Église, p 205

35 « S’il s’avérait que tout cela (les critiques publiées sur le site voxdei .org) était fondé, l’Alliance Evangélique serait la première à le dénoncer. » Réponse de Stéphane Lauzet, Secrétaire Général de l’Alliance Evangélique Française à Yves Touzé le 18 Janvier 2006.

36 Lettre restée sans réponse (au 28 mai 2006)

Le Comité Directeur de Vigi-Sectes

à Messieurs

Pierre BERTHOUD, Président de la Ligue pour la Lecture de la Bible,
Marc DEROEUX, Directeur de la Ligue pour la Lecture de la Bible,
Michel CHARLES, Président de l’Alliance Evangélique Française,
Stéphane LAUZET, Secrétaire général de l’Alliance Evangélique Française
Matthew GLOCK, Président de la commission « Evangile et Culture »
Aux Editions FAREL,

co-responsables de la collection evangile@notreculture.fr

Messieurs, chers frères en Christ,

Ce n’est pas sans appréhension que nous venons à vous pour connaître le fond de votre pensée quant à la parution du livre controversé: « Réinventer l’Église » (Brian McLaren).
Dès le mois de janvier nous avons été interpellés par différentes personnes et organismes chrétiens; leur question était: « A-t-on le droit de laisser diffuser en France un livre comme « réinventer l’Église »? Ne pourriezvous pas intervenir, faire une une mise en garde » etc…
La diffusion initiale, tous azimuts, d’informations graves concernant le livre et son auteur nous avait plutôt mis mal à l’aise. Nous avons donc voulu prendre du recul pour faire une étude sérieuse et complète avant de donner notre avis.
C’est ainsi que plusieurs personnes du Comité Directeur de Vigi-Sectes ont été chargées de se pencher sur le sujet à partir des livres originaux et des sites de Brian McLaren; nous y avons ajouté une étude complète du livre « Réinventer l’Église » qui concerne le public francophone et que vous avez traduit, édité, recommandé ou diffusé.

Suite à ces recherches et contrôles, qui ont duré plusieurs mois, notre conclusion est la suivante:
Brian McLaren, malgré les apparences, n’est pas un « chrétien évangélique » mais un « néo- libéral ».

Brian McLaren ne saurait être recommandé pour son ministère dans les milieux authentiquement évangéliques.

Le livre « Réinventer l’Église » porte atteinte aux fondements de la foi chrétienne:
• A la Bible comme unique référence pour la foi (Sola scriptura)
• A l’oeuvre de la croix indispensable au salut de l’homme pécheur. (Sola gracia, sola fide)

« Réinventer l’Église »ne devrait pas être diffusé par des organismes respectueux de la Parole de Dieu.

Vous trouverez peut-être ces conclusions trop catégoriques, mais elles sont étayées par les diverses études que nous vous envoyons par courriels séparés:

• Etude du livre en français « Réinventer l’Église » (VS1)
• Etude du livre en anglais « A Generous Orthodoxy » (VS2)
• Etude des sites internet de Brian Mclaren et de leurs liens avec d’autres sites (VS3)

Entre temps, et de façon totalement indépendante, une autre étude en français vient de paraître. Elle confirme pleinement nos résultats. Nous joignons, à titre documentaire, ces 3 nouveaux articles (VS4, VS5, VS6) bien que l’auteur ne fasse pas partie de Vigi-Sectes.

Si d’un coté nous sentons notre responsabilité de dénoncer le danger que représente la diffusion de l’enseignement de Brian McLaren, d’un autre côté nous aimerions que vous compreniez notre retenue à le faire, sachant que cela pourra discréditer des personnes ou des oeuvres qui, jusque là, ont travaillé positivement pour notre Seigneur. Nous avons donc différé la parution de nos études jusqu’à ce que vous soyez clairement informés. Bien que nous soyons déjà en possession de déclarations inquiétantes nous voulons encore croire qu’il y a eu seulement une accumulation regrettable de dysfonctionnements. Pour enlever tout doute nous vous saurions gré de nous dire, de façon personnelle, voire collective, votre sentiment sur le sujet et votre décision de maintien ou de retrait du livre. Plusieurs d’entre vous ayant été informés dès le mois de janvier des problèmes graves que posait la parution de ce livre, nous sommes persuadés que vous avez eu le temps de vous renseigner et de vous faire une idée sur la question; aussi une réponse sous quinzaine nous obligerait.

Vous assurant de nos prières et de notre désir de servir uniquement la cause de l’Evangile de notre Seigneur Jésus Christ, nous vous adressons l’expression de nos sentiments fraternels,

Pour le Comité Directeur de Vigi-Sectes

Le 8 Mai 2006
Gérard DAGON et Pierre ODDON
Vos réponses à: info (at) vigi-sectes . org
qui transmettra au Comité Directeur

37 Réinventer l’Église, Brian McLaren, p 7


Dossier Brian McLaren

Sommaire du dossier
Brian McLaren

L’Église Emergente et l’endoctrinement par le mysticisme oriental, à la manière catholique – 3ème étude sur Brian McLaren

Dossier McLaren


 

par Richard Bennett,
site web:« Berean Beacon ».
La reproduction de cet article est autorisée, y compris sur l’Internet, à condition qu’elle soit intégrale et que le texte ne subisse aucune modification.

Aux Lecteurs

Chers amis qui œuvrez pour la cause de l’Evangile,
Etant donné que l’Église Emergente continue de toucher la France et d’autres nations francophones, il importe de démasquer ses enseignements pernicieux. Notre premier article montrait comment l’Église Emergente fait la promotion du catholicisme. Le deuxième expliquait de quelle manière l’un de ses chefs de file, Brian McLaren, écarte l’Evangile et l’autorité de la Bible au profit du mysticisme. Ce troisième article montre comment Tony Jones, un autre leader du mouvement « émergent », entraîne les jeunes et les responsables de mouvements de jeunesse dans le mysticisme oriental, sous couvert de mysticisme catholique classique. Si vous en avez la possibilité, je vous demande de diffuser l’article ci-dessous, ainsi que les deux premiers, sur un site Internet.

Bien à vous, dans la grâce de notre précieux Sauveur,
Richard Bennett


Dans un article de fond de l’hebdomadaire « Newsweek » intitulé « La spiritualité en Amérique » (Numéro du 29 août au 5 septembre 2005), on lit:

« Les Américains veulent faire l’expérience de Dieu, et goûter personnellement à l’extase » (1).

Cet article montre que l’Amérique et une grande partie du monde occidental s’ouvrent de plus en plus au mysticisme. Un facteur important, ici, est la caution officielle accordée en 1965 à l’hindouisme et au bouddhisme par le Vatican.

« Ainsi, dans l’hindouisme, les hommes… cherchent la libération des angoisses de notre condition, soit par les formes de la vie ascétique, soit par la méditation profonde, soit par le refuge en Dieu avec amour et confiance.
Dans le bouddhisme… on enseigne une voie par laquelle les hommes, avec un cœur dévot et confiant, pourront soit acquérir l’état de libération parfaite, soit atteindre l’illumination suprême par leurs propres efforts ou par un secours venu d’en haut.
L’Église catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces religions. » (2)

La nature et le but du mysticisme catholique 

Deux mois après la publication de cette énormité, par laquelle le Vatican cautionnait le mysticisme païen, un autre document papal bien connu fit apparaître le cœur même de la politique catholique romaine.

« Le deuxième Concile du Vatican… veut exposer comment il envisage la présence et l’action de l’Église [catholique romaine] dans le monde d’aujourd’hui.
Le monde qu’il a ainsi en vue est celui des hommes, de la famille humaine tout entière avec l’univers au sein duquel elle vit…
Voilà pourquoi, en proclamant la très noble vocation de l’homme et en affirmant qu’un germe divin est déposé en lui, ce Saint Synode offre au genre humain la collaboration sincère de l’Église pour l’instauration d’une fraternité universelle qui réponde à cette vocation. » (3)

Pour promouvoir à sa guise son action dans le monde, l’Église catholique propose un dialogue avec les Hindous et les Bouddhistes et met en avant leurs concepts, en particulier l’idée d’un « germe divin » qui serait déposé dans l’homme. Mais s’il y avait en l’homme un tel « germe divin », l’humanité serait de la même essence que Dieu. Cette doctrine-là veut nier la transcendance absolue de Dieu et la dépravation totale de l’homme naturel, de l’homme non régénéré. C’est du panthéisme, ni plus ni moins. Le tout premier verset de la Bible déclare:

« Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. »

Peut-on affirmer plus clairement que Dieu est distinct tout ce qu’Il a crée? Dans Sa Parole, le Seigneur Dieu révèle qu’Il est unique, et qu’Il est séparé de Sa création. On ne peut en aucun manière confondre le Créateur et la création. Si aujourd’hui cette déclaration panthéiste émanant du Pape n’avait pas été reprise et remise sur le marché par certains Evangéliques modernes, on aurait pu croire que ces paroles du Vatican étaient l’expression d’un œcuménisme séducteur visant uniquement le paganisme oriental.

La base véritable de la communion avec Dieu

La doctrine de la Trinité et l’Evangile sont la base de la communion avec Dieu. La communion avec Lui comprend toute cette relation fondée sur la grâce et sur la foi, et c’est là le fondement de l’Evangile. Le chrétien jouit de la communion avec Dieu; c’est le Seigneur Dieu qui prend l’initiative de cette communion, et qui à chaque étape la contrôle entièrement. La doctrine de la Trinité est le fondement de la foi chrétienne et aussi de l’expérience chrétienne. La vie glorieuse de la Divinité est à la base de la vie du chrétien. Les pages de l’Ecriture nous font comprendre que le Père est à l’origine de tout le message du salut. C’est Lui qui s’est choisi un peuple, et qui a choisi Son Fils pour racheter ce peuple au moyen de Sa vie parfaite et de Son sacrifice. L’Evangile et la vie chrétienne dépendent entièrement de la nature du Père, révélé en tant que Dieu d’amour. L’expérience chrétienne dépend entièrement du Christ Jésus. L’œuvre du Saint-Esprit, dans l’expérience chrétienne, consiste à communiquer et à faire connaître au chrétien l’amour du Père et la grâce du Fils. Le Saint-Esprit est le principe et la source de toute vie chrétienne authentique. Il est la source de la communion que nous avons avec Dieu dans cette vie; il en a le contrôle. La communion avec Dieu, voilà l’incomparable privilège conféré par l’Evangile. Elle est fondée sur l’amour du Père, la grâce du Fils, et la communion du Saint-Esprit.

A cause de sa nature pécheresse, nul homme n’a de communion avec Dieu:

« Ceux qui sont sous l’emprise de la chair ne peuvent plaire à Dieu » (Romains 8:8).

Dieu est lumière, et nous sommes ténèbres. La lumière n’a pas de communion avec les ténèbres. Dieu est Vie, et nous, nous sommes morts dans nos transgressions et dans nos péchés: dans ces conditions il n’y a pas d’accord possible entre Lui et nous. Le don de la grâce est l’unique moyen d’accéder à la communion avec Dieu. Dieu ne communique jamais la grâce par une technique ou une stratégie humaine: Il la communique seulement par le Christ Jésus. Là, nous touchons du doigt l’erreur fondamentale de cette conception moderne de la foi qui se veut « adaptée au personnes en recherche » (seeker-sensitive).

Il faut en effet être en Christ avant

« d’avoir, par la foi en lui, la liberté de nous approcher de Dieu avec confiance » (Ephésiens 3:12).

Pour que des pécheurs entrent en communion avec le Dieu infiniment Saint, il faut l’intervention directe du Christ Jésus. Une telle communion avec le Père, le Fils, et le Saint-Esprit est au cœur même du message du Nouveau Testament, comme le dit l’Apôtre:

« Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous! » (2 Corinthiens 13:13).

Un syncrétisme mystique populaire, à l’usage de la jeunesse 

Tony Jones est le coordinateur national de l’organisation « Emergent-US », ainsi que le pasteur des jeunes à la « Colonial Church » d’Edina au Minnesota. Il fait partie des orateurs habituels lors des conventions pour jeunes « Youth Specialties National Youth Workers ». Dans le créneau qui est le sien, on lui accorde suffisamment de considération pour lui avoir confié un séminaire lors de la « Conférence Nationale des Pasteurs » de Zondervan en février 2006. En quatrième page de couverture de son livre Soul Shaper: Exploring Spirituality and Contemplative Practices in Youth Ministry on lit:

« Cet ouvrage est assurément le manuel le plus complet pour qui veut étudier et mettre en œuvre les pratiques contemplatives à l’usage de vos adolescents – et par-dessus tout, à l’usage de votre propre âme. » (4)

Ce livre est spécifiquement conçu pour les pasteurs et les responsables de la jeunesse.

Jones va jusqu’à recommander les Œuvres Complètes de Maître Eckhardt,

« ce traité mystique, mettant l’accent sur le fait que Dieu habite l’humanité ». (5)

Cette remarque à elle seule devrait suffire à alerter tout vrai chrétien quant au panthéisme latent de Jones.

Pas de témoignage au sujet du salut en Jésus-Christ 

Ni dans l’un ni dans l’autre des deux livres de Jones, pas plus dans Soul Shaper: Exploring Spirituality and Contemplative practices in Youth Ministry (2003) que dans The Sacred Way: Spiritual Practices for Èveryday Life, on ne trouve de présentation de l’Evangile. Comme c’est le cas pour bien d’autres leaders de l’Église Emergente, le témoignage de Jones n’est pas celui d’un pécheur convaincu de n’avoir rien à espérer de lui-même devant le Dieu Très Saint, et venant à Christ, au seul Sauveur. Au contraire, le premier chapitre, « En quête de Dieu », du deuxième ouvrage (publié en 2005) montre que l’auteur tâtonne encore dans les ténèbres de l’incrédulité.

« Certains d’entre nous restons persuadés que constamment Dieu nous suit à la trace, nous poussant à vivre droitement, et s’attendant à ce que nous lui adressions la parole de temps à autre… Chaque fois que je ne suis plus à côté de Dieu, si je puis m’exprimer ainsi, il ne se passe guère de temps avant que je ne sente que Dieu me suit, et que je suis incapable de le repousser. Pourtant, ce sentiment de la présence divine n’entraîne pas obligatoirement une vie spirituelle profonde. Je le sais, parce que tout en ayant conscience de la présence de Dieu, j’ai passé le plus clair de ma vie à me demander ce que je devais faire à ce propos. » (6)

Tel est le triste témoignage d’un homme qui n’est pas « en Christ », et qui néanmoins est l’un des leaders les plus en vue de l’Église Emergente, et qui rédige et diffuse des documents à l’usage des pasteurs de groupes de jeunes.

De son éducation au sein d’une église protestante, il écrit:

« Ma vie religieuse pouvait se résumer en un seul mot: l’obligation. (7)

Comme on pouvait s’y attendre, il laissa tomber son programme de prière obligatoire, de lecture biblique, et de « culte personnel », mais il fut rempli de culpabilité.

« Une pensée m’est venue: ‘Cela fait des millénaires que les gens cherchent à suivre Dieu… Peut-être qu’ici ou là certains d’entre eux ont découvert des moyens d’entrer en contact avec Dieu, susceptibles d’aider les gens comme moi…’ La meilleure chose que je pouvais faire, c’était de passer [mon trimestre de congé sabbatique] à voyager pour étudier l’éventail des anciennes pratiques de prière et de dévotion. » (8)

Au cours de ses voyages, il participa à des veillées de prière qui faisaient le tour du cadran, et il se rendit à Dublin, en Irlande, pour y rencontrer un prêtre catholique, Alan McGuickian, ainsi que le personnel du Centre de Communication des Jésuites. Il « dévora » les écrits des mystiques catholiques romains, et eut des entretiens avec des Protestants, des Catholiques, et des Orthodoxes. Jamais il ne parle d’étudier la Bible de manière plus approfondie, ni de chercher quelles sont les grandes vérités de l’Ecriture Sainte. Sa quête fait penser à celle d’Ignace de Loyola. (9)

Fait significatif, Tony Jones recommande aux responsables de groupes de jeunes, et aux jeunes, d’étudier et de pratiquer les Exercices Spirituels du fondateur des Jésuites. Il ressort nettement de ses déclarations que « l’obligation » joue encore un rôle capital dans sa conception de la vie chrétienne. Il ressort tout aussi clairement que Tony Jones n’a aucune connaissance solide de Dieu émanant de Dieu Lui-même. Autrement dit, il ne connaît pas Dieu tel qu’Il est révélé par Son Esprit au travers de la Bible. Jones ne croyant pas fermement que seule la Bible donne la véritable connaissance de Dieu, Dieu Lui-même demeure à ses yeux une vérité floue. Jones reste donc libre de définir son propre dieu, et de s’acquitter de ses obligations envers ce dieu de sa fabrication.

En prenant pour critères de base les traditions romaines et grecques, il parvient à remplir ses obligations de façon apparemment acceptable, en accord avec une longue tradition. Il se livre à d’anciennes pratiques mystiques, tirées pour la plupart du catholicisme romain. Et pourtant, devant le Dieu Très Saint, il est clair qu’il reste comme un étranger, coupé de la grâce salvatrice qui est dans le Christ Jésus.

Il convient de considérer attentivement sa définition du mot « chrétien ».

Dans The Sacred Way, il écrit:

« Pendant de longues années, on m’avait dit que pour être chrétien, il me fallait faire trois choses: premièrement, lire la Bible; deuxièmement, prier; et troisièmement, aller à l’église. Mais j’avais fini par me rendre compte qu’il devait y avoir quelque chose de plus. Et c’est bien vrai. Parmi ceux qui ont suivi Jésus, on trouve une longue tradition de recherche, en fait une quête de moyens pour entrer en contact avec Dieu… Dans cette quête, ils ont cherché à mieux connaître Jésus, à le suivre de plus près, et à se laisser mystérieusement envelopper de sa présence. Je remercie Dieu de ce que certaines de ces personnes brillantes et spirituelles ont mis par écrit ce qu’elles ont appris » (pp. 16-17).

Ce qui manque complètement, dans la description que donne Jones des conditions pour « suivre Jésus de plus près », c’est la conviction de péché, et donc le besoin d’avoir un Sauveur. En l’absence d’une conviction de péché, on n’a pas la vie dans le Christ Jésus.

Le Seigneur déclare que le Saint-Esprit

« convaincra le monde de péché, de justice et de jugement » (Jean 16:8).

C’est l’œuvre du Saint-Esprit que de convaincre:

Il accomplit cette œuvre avec efficacité, et Il est bien le seul à pouvoir ouvrir les pensées et le cœur d’un pécheur à la foi salvatrice. Apparemment, Jones n’a nulle conscience de cette vérité, car il ne dit rien du Seigneur Jésus-Christ en tant que Sauveur, et ne fait aucune mention du rôle du Saint-Esprit dans la communication de cette conviction. On ne peut donc pas dire que Jones « suit le Seigneur Jésus-Christ » au sens biblique, car son dieu n’est pas le Dieu très Saint de la Bible,

et donc

son « Jésus » n’est pas le Seigneur Jésus-Christ de la Bible.

« Du zèle pour Dieu, mais sans connaissance »

Jones dit bien, cependant, qu’à son sens

« le chemin de la paix intérieure, et le moyen d’être relié à notre Créateur passe par Jésus ». (10)

Mais en même temps il affirme que

« le but de ces pratiques est de me faire entrer dans une relation plus profonde avec le Dieu chrétien. »

Il préconise les pratiques mystiques, mais se déclare incapable de dire pourquoi il les trouve si utiles. Il ne sait pas pourquoi elles sont si efficaces, mais le fait est qu’elles le sont. Il déclare ensuite:

« Je crois qu’elles sont efficaces à cause de Jésus. Je crains de ne pas pouvoir vous en dire davantage. Mais je le crois, c’est quelque réalité en rapport avec Jésus qui a inspiré les découvreurs de ces disciplines dans les siècles passés. C’est lui qui les a conduits au cours de leur quête, qui en fait est de nature purement chrétienne. Seul le christianisme croit que l’unique Dieu véritable est venu sur la terre en tant qu’être humain, et que même aujourd’hui, je peux le connaître de façon aussi personnelle que les disciples qui mangeaient avec lui il y a deux mille ans. Je veux dire que les Chrétiens se livrent à ces pratiques spirituelles non par devoir ni par obligation, mais parce qu’une promesse s’attache à elles: Christ viendra personnellement à notre rencontre au milieu de ces disciplines.
Quand on y pense, c’est fou… certains saints qui recommandaient ces disciplines en sont arrivés à de telles extrémités que leurs contemporains les ont considérés comme des malades mentaux. (Saint François a prêché aux oiseaux de la forêt – tout nu)… La pratique chrétienne traditionnelle [de ces disciplines mystiques] a trait à un mode de vie et à une foi qui s’est affinée tout au long des siècles. C’est un moyen, c’est le moyen de vivre de la vie divine sacrée. » (11)

Pour Jones et pour les mystiques catholiques et grecs, cela n’a aucun sens de parler de « conviction de péché par le Saint-Esprit ».

Ils ne croient pas que Dieu se soit Lui-même fait connaître par la Bible seule, ni que cette révélation puisse faire l’objet d’une formulation verbale. Ils négligent cet appel que Dieu lance au pécheur:

« Venez donc et plaidons, dit l’Éternel. Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige… » (Ésaïe 1:18).

Au lieu de mettre en action leur pensée, au sujet du péché et du besoin qu’a l’homme d’une justice parfaite en présence du Dieu Saint, ils cherchent une rencontre subjective avec Dieu au moyen d’exercices spirituels. Ces pratiques les dispensent de toute réflexion vigoureuse sur la vérité biblique présentée dans la Parole écrite. Quand elle survient, cette expérience d’union (supposée) avec Dieu procure un sentiment de plénitude spirituelle. Rechercher cette expérience subjective, qualifiée d’illumination, c’est tenter de remplacer le Seigneur Jésus-Christ par un produit de substitution. Les paroles de Jones que nous venons de citer équivalent à un reniement du Seigneur, rien de moins. L’homme déchu ne peut pas communiquer avec Dieu autrement que par Jésus-Christ, seul Médiateur, seul Chemin. Les paroles du Seigneur Lui-même font voler en éclats, une fois pour toutes, l’expérience mystique subjective en tant que moyen d’accéder au Père:

« Je suis le chemin, la vérité et la vie: personne ne vient au Père que par moi » (Jean 14:6).

Le Seigneur Jésus-Christ est la seule solution offerte par l’amour du Père pour le péché de tout homme, la seule qui comble son besoin d’une justice parfaite.

Historiquement parlant, les pratiques spirituelles décrites par Jones sont issues du système monastique, où elles ont prospéré. Ces exercices mystiques étaient inséparables des pratiques ascétiques si répandues en Egypte et en Orient. Ces pratiques sont sous-tendues par une philosophie selon laquelle le corps est le siège du mal; dans cette optique, il faut donc en premier lieu mortifier le corps, tout en pratiquant des rites spirituels censés permettre à l’homme de rencontrer Dieu.

Les apostasies d’autrefois reprennent vie

Dans Soul Shaper, Tony Jones préconise seize outils spirituels ou disciplines « d’hier et de demain »:

par exemple, la Prière de Jésus, la Lectio Divina, le Silence et la Solitude, les Stations de la Croix, la « Prière de Concentration », l’Examen selon Ignace de Loyola, et le Labyrinthe. Partant du principe que tout clivage entre Catholiques et Evangéliques à propos de l’Evangile appartient au passé, Jones présente sa conception « post-moderne » du ministère auprès des jeunes: il emprunte divers éléments au christianisme évangélique, au catholicisme et à l’orthodoxie, et il les mêle à des pratiques religieuses orientales tirées du bouddhisme et de l’hindouisme. Auprès des mouvements de jeunesse et des responsables de groupes de jeunes, Tony Jones joue un rôle particulièrement dangereux, préconisant d’obscures pratiques hérétiques empruntées à la Rome papale. A un public qui ne se doute de rien, il donne l’impression d’avoir découvert un trésor spirituel caché, pour le plus grand bien de la chrétienté « postmoderne ».

Son objectif principal est de présenter ses conceptions très catholiques, voyant en elles

« le passé revenu à la vie pour notre époque ». (12)

Là, les chrétiens fidèles à la Bible doivent se montrer d’autant plus vigilants que Tony Jones s’adresse à des auditeurs particulièrement jeunes.

Il y a péril car la plupart des responsables de groupes de jeunes connaissent bien peu l’histoire de l’Église chrétienne et ne voient donc pas qu’on les entraîne dans un marché de dupes. De plus, les pasteurs des principaux courants évangéliques apprennent ces mêmes pratiques dans des rassemblements comme la Conférence Nationale des Pasteurs de 2006, organisée par les Editions Zondervan.

Hélas, Tony Jones égare les pasteurs et les jeunes en écrivant que:

« depuis deux millénaires, les saints de l’église chrétienne sont à l’œuvre, pratiquant et affinant ces disciplines » (13).

Il déclare aussi:

« Il se peut que vous deviez renoncer, dès la page de couverture, à l’étroitesse d’esprit dénominationnelle. Un grand nombre de ces pratiques vous sembleront particulièrement « catholiques » ou particulièrement « orthodoxes ». Si vous n’êtes pas issu de ces traditions-là, n’oubliez pas qu’avant 1054 nous étions tous catholiques et orthodoxes! En effet, tout au long du premier millénaire de l’histoire chrétienne, il n’y avait qu’une seule église, et la plupart des pratiques dont il est question dans ce livre remontent à cette période-là. » (14).

Mais non, telle n’est pas l’histoire véritable du christianisme avant 1054. Jones a de toute évidence adopté la version de l’histoire qui a cours dans l’Église catholique romaine apostate. Comme par hasard, il oublie les Vaudois, les disciples de Valdo, les Pauliciens, les Albigeois, les chrétiens d’Espagne, et bien d’autres qui n’ont jamais, au cours des onze premiers siècles, suivi les pratiques mystiques propagées constamment par la papauté depuis le Haut Moyen Age.

Tony Jones a été profondément influencé par un mystique catholique, Thomas a Kempis (1380-1471). Tous les chapitres de Soul Shaper commencent par une citation de cet auteur. En fait Jones écrit:

« Thomas a Kempis fut notre guide tout au long de notre exploration de ces anciennes pratiques spirituelles » (p.254).

De « L’imitation de Jésus-Christ », Jones dit:

« Cet ouvrage contient énormément d’histoire et de théologie » (p. 19).

Mais l’histoire et la théologie qu’il présente sont fortement orientées dans le sens catholique romain. Les pages contenant les « lectures recommandées » par Jones constituent un catalogue des mystiques les plus notoires, et plus particulièrement des mystiques catholiques.

Il encourage les responsables de la jeunesse à lire:

  • Ignace de Loyola
  • Catherine de Sienne
  • Henri Nouwen
  • Jean de la Croix
  • Thomas Merton
  • Thérèse de Lisieux
  • et George Fox   (pp. 252-253).

Un syncrétisme mystique plus recherché, plus meurtrier 

L’Evangile présente un message ouvert, simple et sans détours. En revanche, dans son livre The Sacred Way: Spiritual Practices for Èveryday Life, le message de Tony Jones est encore plus habile et plus dissimulé que dans son précédent ouvrage, Soul Shaper. Dans The Sacred Way Jones préconise les « Exercices Spirituels » d’Ignace de Loyola, et d’autres pratiques mystiques catholiques telles que le Labyrinthe, la « Prière de Concentration », les Stations de la Croix, et la « Prière de Jésus ». Au lieu de proclamer droitement l’Evangile de la grâce qui conduit à la communion avec le Père, il offre un frauduleux produit de substitution: la méthode mystique catholique romaine. Il attire ainsi ses lecteurs dans un « trou noir » spirituel.

La mise en œuvre de la philosophie mystique de Tony Jones passe par le message humaniste d’Ignace de Loyola et par les techniques qu’enseigna ce dernier. Jones insiste sur la manière dont le fondateur des Jésuites utilisa la visualisation et les choix émanant de l’homme, afin de vaincre le mal et de devenir ce qu’il veut être. Dans le chapitre 8 de Soul Shaper, « L’examen selon Ignace », Jones déclare:

« Dès le premier jour, en méditant sur l’Incarnation et la Nativité de Jésus, jusqu’à la dernière méditation portant sur la semaine avant le dimanche des Rameaux, le retraitant imagine que Lucifer a déployé toutes ses troupes dans la même plaine, prêt à engager la bataille; face à lui Jésus et toute son armée se présentent pour le combattre. A la fin de cette semaine, selon Ignace, le retraitant est prêt à faire son élection, c’est-à-dire à choisir l’armée dont il veut faire partie, et à choisir la personne qu’il veut être. »

Se situer de cette manière, c’est manifestement s’identifier à ce que le Seigneur appelle « la chair ».

« Ce qui est né de la chair est chair »,

par opposition à « l’esprit » –

« Ce qui est né de l’Esprit est esprit ».

Au départ de ce qu’on veut faire passer pour « le salut chrétien », il y aurait une élection accomplie par l’homme, l’homme choisissant sa propre destinée. On est là aux antipodes de ce que l’Apôtre Paul appelle « l’élection de la grâce »:

« Si c’est une grâce, ce n’est plus par les œuvres; autrement la grâce n’est plus une grâce » (Romains 11:6).

Le salut et la communion avec Dieu sont le fait de Son choix aimant et miséricordieux, c’est-à-dire de Son élection. Ils ne procèdent pas d’une manœuvre humaine quelle qu’elle soit.

Jones enseigne aussi des pratiques grossièrement idolâtres. Il fait la promotion des images, interdites par le Seigneur. Il donne à penser que la sainte présence de Dieu est visible dans les icônes. Comme Brian McLaren, il fait connaître son point de vue en citant d’autres auteurs qui partagent ses idées, mais jamais il ne présente le point de vue biblique. Dans The Sacred Way il cite une femme, membre de l’Église orthodoxe, qui déclare:

« La sobre présence du Seigneur dans une icône nous met mal à l’aise car elle nous donne de comprendre à quel point nous sommes loin de la beauté et de la puissance ineffables de Dieu… Le regard fixe et troublant du Seigneur dans une icône rappelle celui d’un chirurgien qui contemple le corps blessé et brisé d’un patient. Le chirurgien comprend ces blessures mieux que ne peut le faire le patient, et il sait exactement quel remède il faut. Notre Seigneur voit en nous des échecs et des brisements que nous ne voyons pas, ne voulons pas voir, ne supporterions pas de voir. Et il nous invite à nous ouvrir à la guérison, à une guérison qui progressera tout doucement, très lentement, et que nous serons capables de supporter. » (pp. 98-99).

Loin de dénoncer dans cette conception sentimentale de l’icône une contrefaçon de la conviction de péché que donne le Saint-Esprit au moyen de la Parole de Dieu, en vue de la repentance et du salut en Christ seul, Jones se sert de cette fantasmagorie pour inciter ses lecteurs à utiliser des icônes. Ensuite il cherche à justifier l’idolâtrie en citant des légendes catholiques et en s’appuyant sur des auteurs catholiques modernes, car sans l’affirmer explicitement, il introduit son propre médiateur entre Dieu et l’homme, sous la forme de l’icône.

Il déclare:

« Les Catholiques croient que le chrétien peut prier au travers des saints, surtout au travers de la Bienheureuse Vierge Marie, et qu’alors leurs prières parviendront au trône de Dieu… En un mot, nous nous servons d’icônes pour prier; mais nous prions au travers de l’icône, nous n’adressons pas nos prières à l’icône… Puisque nous croyons que ceux qui sont morts dans la foi vivent dès maintenant dans l’éternité avec Dieu, prier au travers de l’icône d’un saint revient simplement à demander à l’un de ces amis de prier pour moi. »

C’est très exactement de cette question que traite le chapitre 32 de l’Exode, dans lequel on voit Aaron fabriquer un veau d’or pour le faire servir au culte du Dieu Très Saint. Le peuple a supposé qu’il ne rendait pas de culte au veau, mais qu’il se servait de cette image pour rendre un culte au Dieu Saint. Dans Exode 20, versets 4 à 5, Dieu interdit explicitement de fabriquer de telles images: nous avons très grand besoin aujourd’hui de revenir à ce chapitre. Mais Tony Jones dit que nous sommes parvenus à l’époque post-moderne, ce qui signifie en fait une époque où l’Evangile est dépassé; justifiant l’usage des icônes par des légendes et des traditions catholiques, il donne le conseil suivant:

« Pour introduire la prière avec les icônes dans votre culte personnel, le premier pas consiste à vous procurer une icône… Il n’y a jamais d’ombre dans une icône, et le visage du sujet n’est jamais éclairé par une source lumineuse extérieure. C’est l’icône elle-même qui est source de lumière… Une icône ne sert pas à représenter un être humain normal, mais Jésus, ou Marie, ou un saint, en tant que ressuscités » (15).

Ainsi Tony Jones, après voir tourné le dos à la conviction de péché que procure la prédication de la Parole de Dieu, cautionne l’image (que le Seigneur interdit) en faisant croire qu’elle sera bienfaisante pour la vie spirituelle. Mais le Seigneur, Lui, dit que ceux qui se servent des images sont ceux qui Le haïssent, et qu’Il châtiera leur iniquité jusqu’à la troisième et la quatrième génération (voir Exode 20:4-6).

Dans la postface de l’un et l’autre de ses livres, dans les parties intitulées « Comment développer une Règle de Vie », Jones invite ses lecteurs à placer leur foi dans les exercices religieux.

« Suite à quelque expérience procurée par les pratiques séculaires que décrit ce livre, peut-être déciderez-vous d’incorporer certaines de ces disciplines dans votre Règle de Vie personnelle. Cela pourrait consister, par exemple, à prier deux centaines de la « Prière de Jésus » matin et soir chaque jour. Chaque semaine, vous pourriez observer le Shabbat depuis le coucher du soleil du vendredi jusqu’au coucher du soleil du samedi. Une fois par mois, vous pourriez parcourir un labyrinthe. Une fois par an, pourquoi ne pas faire retraite, et passer deux jours dans le silence? Jeûnez et faites le Chemin de Croix tous les vendredis pendant le Carême. Tous les dix ans, faites une retraite de 28 jours pour pratiquer les Exercices Spirituels d’Ignace de Loyola… »(16)

Une dernière platitude nous appelle à nous identifier à ce que nous « ressentons ».

« … Dans nos ministères, de nombreuses options se présentent à nous. Mais la discipline de vie n’en est pas une. Je veux dire qu’il ne s’agit là non d’une option, mais d’une obligation… Ralentissez. Ecoutez Dieu. Faites silence. Méditez. Faites le Chemin de Croix. Fixez du regard l’icône. Et alors, ne le ressentez-vous pas? Cette lumière divine du Christ ressuscité qui vacillait au-dedans de vous, la voilà qui peu à peu devient un grand flamboiement…  » (17)

Devant de telles pratiques, la voix du Seigneur retentit au travers de Sa Parole comme un coup de tonnerre:

« Qui est celui qui obscurcit mes desseins par des propos dénués de connaissance? » (Job 38:2).

En vérité, mieux vaudrait lire « Alice au pays des merveilles »! Ces idées de Jones ne sont que des inventions humaines; elles ne procèdent nullement des révélations divines que contient la Bible. Ce sont d’arrogantes vanités issues de la tradition catholique romaine:

« Un tel homme s’abandonne à des visions, il est enflé d’un vain orgueil par ses pensées charnelles » (Colossiens 2:18).

Ces pratiques catholiques traditionnelles que Jones recommande si chaleureusement ont peut-être une apparence de spiritualité, mais tout au long des siècles jusqu’à nos jours, elles se sont avérées trompeuses, et n’ont engendré que de l’orgueil et d’autres péchés. Dans la pratique, Jones nie que Christ soit le seul Médiateur entre Dieu et l’homme. Une des pires manières de dénigrer Jésus-Christ, c’est d’essayer d’introduire quelque autre médiateur entre Dieu et Sa création, et c’est ce que Jones fait sans vergogne. Mais quand les hommes renoncent à reconnaître en Christ l’unique Médiateur, ils sont pris au piège des traditions humaines et de la vaine spiritualité telle que le monde la conçoit:

Jones en est lui-même une démonstration. Il donne l’impression que les exercices mystiques font merveille; en cautionnant le mysticisme, l’idolâtrie et les dévotions charnelles du catholicisme, il pourrait facilement ensorceler ceux qui le lisent et cherchent à pratiquer ses enseignements. Toutes ces reliques catholiques, qui selon Jones conviennent à l’époque « post-moderne », sont en contradiction absolue avec la vérité biblique.

Le Seigneur commande au chrétien de renverser

« les raisonnements et toute hauteur qui s’élève contre la connaissance de Dieu »,

pour amener

« toute pensée captive à l’obéissance de Christ » (2 Corinthiens 10:4-5).

Conclusion

Etre en communion avec Dieu, c’est avoir part à la vie éternelle par la grâce, par la foi. On n’accède pas à cette communion-là par l’imagination, par la visualisation, en s’isolant, ou en recourant à quelque formule mystique. Les faux docteurs tels que Tony Jones et Brian McLaren ont tenté de supplanter l’Evangile, séduisant les multitudes par des doctrines qui peuvent conduire les âmes à la damnation éternelle. Le Christ Jésus notre Seigneur nous a avertis:

« Plusieurs faux prophètes s’élèveront et séduiront beaucoup de gens » (Matthieu 24:11).

Aujourd’hui le mouvement de l’Église Emergente regorge de pratiques contemplatives séduisantes. C’est seulement en étant extrêmement attentifs aux enseignements du Seigneur que les chrétiens pourront échapper à la destruction. Le grand danger dans les spiritualités comme celles de l’Église Emergente, c’est de remplacer la Parole écrite immuable par l’expérience subjective. Comme d’autres chefs de file de ce mouvement, Jones enseigne que par « les pratiques spirituelles » l’homme peut devenir conscient de Dieu, mais il ne mentionne ni exigence morale, ni la nécessité d’obéir aux commandements divins. La manière véritable de s’approcher de Dieu consiste à mettre sa confiance dans la vie parfaite de Christ et dans Son sacrifice; elle implique la repentance et le renoncement au péché. Si les Evangéliques suivent l’enseignement de Jones, ils aboutiront inévitablement aux pratiques ascétiques et à l’immoralité, comme il ressort de l’histoire de l’Église, et comme peuvent en témoigner ceux qui ont pratiqué ces choses. Le Christ Jésus proclame dans Sa Parole:

« Si quelqu’un a des oreilles pour entendre, qu’il entende…Prenez garde à ce que vous entendez » (Marc 4:23,24).

Nous ne devons pas seulement rester fermement attachés à l’Evangile: le Seigneur nous commande aussi de prendre garde à ce que nous entendons. Pour Lui demeurer fidèles, il nous faut être attentifs à ce qui se passe autour de nous, et avec diligence demeurer …

« … fermes dans un même esprit, combattant d’une même âme pour la foi de l’Evangile » (Philippiens 1:27).


Notes:

1- http://www.msnbc.msn.com/id/9024914/site/newsweek/ 05/01/06

2- Déclaration Nostra Aetate, § 2 http://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vat-ii_decl_19651028_nostra-aetate_fr.html

3- Constitution Pastorale Gaudium et Spes sur L’Église dans le monde de ce temps, § 1 et 2.
http://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vat-ii_cons_19651207_gaudium-et-spes_fr.html Dans toutes les citations figurant dans cet article, les caractères gras sont ajoutés.

4- Tony Jones, Soul Shaper: Exploring Spirituality and Contemplative Practices in Youth Ministry (Editions Zondervan, 2003).

5- Ibid., p.252.

6- Tony Jones, The Sacred Way: Spiritual Practices for Èveryday Life (Grand Rapids, MI: Zondervan, 2005) p. 15.

7- The Sacred Way, p. 15.

8- Ibid., p. 16.

9- Ignace de Loyola commença sa recherche par la lecture des vies de saints catholiques et par la vénération des images: son imagination passionnée le remplit de ferveur mystique. Mais rien de tout cela ne lui apporta le salut, et il mourut sans être sauvé.

10- The Sacred Way, p. 17.

11- The Sacred Way, pp. 18-19.

12- Soul Shaper, quatrième page de couverture.

13- The Sacred Way, p. 21.

14- Soul Shaper, Introduction, p. 20.

15- The Sacred Way, p. 103. Nous recommandons à titre d’antidote l’ouvrage de Virgil Dunbar, Christ Can’t Be Pictured, (=Il n’est pas licite de faire des images du Christ), disponible à l’adresse www.bereanbeacon.org/

16- Soul Shaper, p. 233.

17- The Sacred Way, pp. 198-199; Soul Shaper, pp. 233-234.


Richard Bennett, site Internet “Berean Beacon”:
http://www.bereanbeacon.org/languages/francais.htm
La reproduction de cet article est autorisée, y compris sur l’Internet, à condition qu’elle soit intégrale, et qu’aucune modification ne soit apportée.

Un mot aux éditeurs, libraires, comités de lecture

Jésus a dit:
« Moi, je suis le bon berger: le bon berger met sa vie pour les brebis; mais l’homme qui reçoit des gages, et qui n’est pas le berger, à qui les brebis n’appartiennent pas en propre, voit venir le loup, et laisse les brebis, et s’enfuit; et le loup les ravit, et il disperse les brebis »
(Jean 10.11-12)  

Dossier McLaren

Ayant été pendant environ 30 ans Auteur, Editeur et Libraire, je propose à chaque responsable les réflexions suivantes:

Aux éditeurs

Merci aux éditeurs chrétiens. Grâce à vous un « témoignage chrétien » est rendu dans ce monde de ténèbres. Toutefois en éditant et en recommandant un livre tel que « Réinventer l’Église » vous reconnaîtrez que nous ne sommes plus dans le cadre ni dans les objectifs d’une « Alliance authentiquement évangélique » ni dans le créneau que doit occuper une vraie association « pour la lecture de la Bible », ni dans les objectifs de la collection evangile@notreculture:

« La collection sera appréciée … aussi bien des responsables d’églises que des paroissiens ayant à cœur de partager l’Evangile avec leurs contemporains français34« .

Les responsables de la venue de McLaren en France et de l’édition de son livre doivent faire face à leurs responsabilités.35 Là plus qu’ailleurs la « présomption d’innocence » est de mise; chargés de différentes manières « ont-ils fait confiance » à des informateurs qui eux-mêmes « faisaient confiance » à d’autres? Peut-être que, au milieu de leurs lourdes responsabilités n’ont-ils lu le livre que superficiellement? Nous n’avons pas le droit d’oublier la somme de travail qu’ils accomplissent pour le Seigneur ni tous les bons livres que la Ligue publie depuis des décennies. Ceux qui soutiennent de leurs prières et de leurs dons les diverses institutions évangéliques le font généralement pour que le message du salut en Jésus Christ soit annoncé clairement et non pour qu’on publie ce genre de livre qui sape les fondements de la foi chrétienne. Le moindre des maux serait qu’il s’agisse ici d’une bien regrettable erreur, tout à fait exceptionnelle. Je prie pour que les divers dirigeants chrétiens impliqués dans cette affaire se ressaisissent et fassent amende honorable de façon publique.

Au moment de la parution officielle de cette étude (26 Mai 2006) nous devons, avec douleur, signaler que la lettre fraternelle36 du Comité Directeur de Vigi-Sectes n’a suscité ni accusé de réception ni réponse de la part d’aucun des responsables de l’édition. Il est des silences plus parlants que des mots . Chacun voudra bien en tirer ses propres conclusions.

J’aurais aimé que le peuple chrétien soit rassuré et que Brian McLaren puisse à nouveau comprendre « que ces pasteurs français n’avaient pas besoin d’un Américain de plus qui viendrait, avec son assurance et ses réponses toutes faites, imposer son programme made in América »37 mais ce ne sera malheureusement pas le cas.

Une question se pose à tous les éditeurs: ne faudrait-il pas renforcer le contrôle de manière à n’éditer que DE BONS LIVRES ECRITS PAR DE BONS AUTEURS ou plus simplement penser à rééditer des livres ayant fait leurs preuves et toujours demandés? En le faisant vous rendriez un très grand service à l’Église. Ce « grand service » rendu à l’Église de Jésus Christ implique que les « mauvais livres » aillent au pilon plutôt que d’être offerts généreusement à nos frères d’Afrique …

Aux libraires

Merci à tous ceux qui tiennent des librairies évangéliques! Je sais que votre travail n’est pas facile et qu’il demande dévouement et persévérance. Les publicités que j’ai reçues montrent que ce livre a déjà pris place sur vos rayons. Je ne saurais vous le reprocher; aucun libraire ne peut aujourd’hui lire toute la littérature évangélique mise à disposition. Et puis qui ne voudrait, dans les temps actuels, avoir quelques bons conseils pour « Communiquer l’Evangile dans un monde postmoderne »? Vous ne pouviez savoir que ce livre donne bien des méthodes mais qu’elles n’ont pas de relation directe avec l’Evangile de notre Seigneur Jésus Christ.

En réfléchissant à ce problème, que je connais bien, je pense que vous êtes aujourd’hui confrontés à deux pièges majeurs:

1) Celui de l’argent

Il faut tourner, sinon on ferme la boutique.

Nous savons bien que ce ne sont pas toujours de bons livres, ou, pas obligatoirement de bons auteurs, mais ils se vendent bien, ce sont les plus demandés… Parfois on va même plus loin puisque ce sont les responsables nationaux qui imposent les livres « rentables » aux libraires de leur fédération.

2) Celui de l’irresponsabilité

Moi je ne sais pas et je ne veux pas savoir !

Si un livre est édité c’est qu’il est bon, d’ailleurs il est vérifié par des « Comités de lecture »… Ce n’est pas mon travail. Pourtant Paul dit que, comme un sage architecte il a posé le fondement

« mais que chacun considère comment il édifie dessus. Car personne ne peut poser d’autre fondement que celui qui est posé, lequel est Jésus Christ » (1 Co 3)

et il conviendrait de lire toute la suite du passage pour être convaincus qu’un jour nous aurons des comptes à rendre.

Si vous refusiez la vente de mauvais livres les éditeurs se remettraient en question et feraient plus attention dans leurs choix.

Aux comités de lecture

Merci aussi aux différents « comités de lecture » qui, dans l’ombre, travaillent pour ne mettre à la disposition des croyants que de la nourriture saine. Peu sont conscients du travail que vous accomplissez. Ce ministère de « sentinelle » demande de la compétence et du dévouement car, comme dans tout service

« ce qui est requis dans des administrateurs, c’est qu’un homme soit trouvé fidèle » (1 Co 4.2).

Qu’un tel livre ait déjoué votre surveillance doit attirer votre attention. Que ce soit pour chacun de vous l’occasion de « faire le point » devant Dieu et de prendre les dispositions qui s’imposent pour que, à l’avenir, les « comités de lecture » remplissent pleinement leur si noble mission!

A tous

En ce qui concerne le livre « Réinventer l’Église » j’ai voulu connaître la raison du dysfonctionnement et j’ai remonté la filière …

On peut caricaturer les choses ainsi:

Il y a deux sortes de valeurs

  • 1) La valeur marchande du livre, de nos jours très importante
  • 2) La valeur spirituelle du livre. Elle apparaît comme secondaire chacun faisant confiance à l’autre pour le recommander:
  • Les libraires font confiance à leur propre comité de lecture ou à l’éditeur du livre
  • Les comités de lecture font confiance à l’éditeur du livre ou à leurs relations personnelles…
  • Les éditeurs font confiance à leurs relations ou aux éditeurs étrangers…

Mais ce qui est établi c’est que la quasi-totalité de ceux qui ont édité et recommandé le livre ne l’avaient pas lu!

Et les rares qui l’ont lu l’ont trouvé intéressant et ont recommandé sa lecture …

Quand tout est dit, il n’y a plus rien à dire si ce n’est cette phrase d’un ami:

« Si Jésus n’est pas Seigneur de tout, il n’est pas Seigneur du tout ».

Pierre Oddon