Ceci est mon Sang

 

Ils voulaient laisser mourrir notre bébé!

Témoignage de Paul Blizzard, petit-fils de Témoins de Jéhovah,
ex-membre de la « Société de la Tour de garde » (Watchtower),

Tiré du Site de Paul Blizard  avec autorisation

Témoignage

 


  Les uniquesDétenteurs de la vérité

Lorsqu’on évoque les Témoins de Jéhovah, le chrétien moyen pense généralement à un groupe de personnes bien habillées, frappant à toutes les portes du voisinage pour vendre des livres ou les magazines « Tour de Garde » et « Réveillez-vous ». Pour ma part, c’est plutôt à vingt-huit ans de servitude sous l’emprise de la secte que je pense. Mon grand-père est devenu membre de la Watchtower Society au tout début du XXe siècle. Mes parents demeurent des Témoins actifs ; mon père préside même sa congrégation locale.

On m’a enseigné que les Témoins de Jéhovah sont les uniques détenteurs de la vérité. C’est du quartier général de la Watchtower, à Brooklyn, New-York, que les cinq millions de fidèles sont contrôlés. J’emploie à dessein le mot «contrôle », car les Témoins de Jéhovah pensent que tout ce qui est écrit dans la Bible de la Watchtower est d’essence divine, et ne peut être contesté. Ils pensent que des anges insufflent régulièrement de la lumière à leurs dirigeants, les aidant ainsi à interpréter la Bible. Ils sont persuadés que la Watchtower est le seul agent de Dieu sur Terre. Par conséquent, ils pensent qu’en dehors de la Watchtower, l’humanité n’a plus d’espoir. Ils sont persuadés qu’eux seuls sont dans le vrai, qu’ils sont les vrais chrétiens, qu’ils seront seuls à connaître la Rédemption et que tous les autres seront détruits par Jéhovah lors de la bataille d’Armageddon.

J’ai commencé à servir la Watchtower à plein temps en 1971, après avoir interrompu mes études secondaires sur les conseils de nos dirigeants, qui annonçaient la fin du monde pour 1975. À cette époque, des millions d’adeptes ont encaissé leur police d’assurance-vie, abandonné leur poste, et vendu leurs biens pour passer « le peu de temps qui leur restait » à prêcher avant l’échéance fatale. En tant que « pionnier », c’est-à-dire missionnaire de la Watchtower, j’allais de porte en porte. J’essayais de convaincre les gens de se plier à la volonté de Dieu en devenant Témoin pour faire, peut-être, partie des élus sauvés.

Je dis «peut-être » parce que tous les Témoins de Jéhovah ne sont pas assurés de leur Rédemption. Pour la Watchtower, le chemin de la Rédemption réside non pas dans la grâce de Jésus-Christ, dont nous jouissons en proportion de notre foi en Lui, mais dans les œuvres que chacun doit accomplir.

Les ventes au porte-à-porte permettent au Témoin de prouver sa soumission à l’organisation, et sa capacité à exécuter les consignes qui lui sont données. Sa fidélité à l’organisation le contraint à adhérer à des lois et des règles que les Anciens appliquent avec beaucoup de zèle. Le moindre manquement à ces lois conduit immanquablement à une série de châtiments correspondant à la gravité de l’infraction. Les Anciens ont entre leurs mains la capacité de supprimer le droit à la Rédemption, ou d’ordonner la «réclusion en prière» du pécheur, par laquelle on l’isole de ses proches ; en bref, ils peuvent infliger n’importe quelle peine, s’ils la jugent adéquate et propice au repentir.

Les Témoins de Jéhovah doivent rendre compte avec beaucoup de soin de leurs activités communautaires aux Anciens. Ceux-ci répertorient l’information dans un dossier. Chaque Témoin est titulaire d’un dossier, où sont également inscrits ses péchés graves. Toutes les informations ayant trait à la vie privée des Témoins sont conservées à New York. Elles ne sont jamais détruites.

Travail de représentant

Ayant vécu toute mon existence dans cet environnement, je savais bien ce qu’on attendait de moi. Je devais suivre les règles et obéir aux lois pour faire partie des élus. Il n’a pas été bien difficile de m’acclimater à ce travail à plein temps, car j’allais de porte en porte depuis ma plus tendre enfance.

J’ai donc effectué ce travail pendant quelques années, sans en retirer toutefois beaucoup de satisfaction. S’échiner, en cent heures mensuelles de travail de représentant, à vendre un minimum de cent magazines et de quarante livres, devenait bien vite décourageant. Ce travail était bénévole, je ne touchais aucune rémunération. Tous les Témoins exercent une autre activité pour subvenir à leurs besoins matériels.

Quartier général de Brooklyn

En 1973, j’ai accepté de me rendre au quartier général de Brooklyn pour faire partie du personnel – nombreux – qui rédige les publications de la Watchtower. Dans un courrier personnel qu’il m’a adressé, le président de la Watchtower Society, Nathan H. Knorr, explique: «Vous allez suivre quatre années d’entraînement théologique avancé, ce qui est bien plus enrichissant qu’une éducation laïque courante.»

Plein d’espoir, je suis monté dans un avion à destination de New York. À bord, je me suis remémoré les regards envieux de mes amis lorsque je leur ai dit que j’allais vivre auprès de nos dirigeants, près du pouvoir. Mes amis ont organisé en mon honneur des fêtes d’adieu, m’ont offert des cadeaux, rendant hommage à mes parents pour leur mérite à m’avoir si bien éduqué au sein de la communauté.

Peu de temps après mon arrivée à New York, mes illusions se sont rapidement estompées: on m’a affecté à un travail d’usine, à l’atelier de reliure. J’ai ainsi été amené à apprendre ce qu’était l’enrichissement qu’on m’avait annoncé ? Je ne m’étendrai pas sur tout ce que j’ai enduré dans l’atelier de reliure des Témoins de Jéhovah, pour «le service du Seigneur ». Mais je me souviens encore du stress que j’ai subi à force de lois et de règlements. Les dirigeants de la Watchtower surveillaient toutes mes allées et venues, tous mes faits et gestes.

Après trois ans au quartier général, sans ressources, donc sans autonomie (nous gagnions 14 dollars par mois), j’ai été confronté à la dure réalité, contraint de gagner ma vie sans aucun bagage intellectuel ou professionnel. En effet, on déconseille vivement aux Témoins de Jéhovah de poursuivre un cursus universitaire.

J’ai épousé une jeune fille, Témoin accompli elle-aussi ; nous avons essayé de servir Dieu de notre mieux. C’est à dire que nous étions de bons Témoins, respectueux des règles. Ma femme avait été missionnaire pendant huit ans, envoyée par la direction du mouvement dans plusieurs régions de l’Amérique.

De retour à la maison avec un dossier satisfaisant sur mes états de service à New York, les Anciens locaux ont pris l’habitude de faire appel à moi pour enseigner en chaire. La plupart des Témoins s’accordent à dire que quiconque a passé du temps à travailler au quartier général est digne d’assumer d’importantes responsabilités au sein de la communauté.

Dossiers confidentiels

Au fur et à mesure que je grimpais dans la hiérarchie locale, j’ai été conduit à participer à des opérations clandestines conduites par les Anciens. Arpenter les rues en pleine nuit, épier les membres soupçonnés d’avoir dévié du droit chemin… comme c’est grisant ! J’ai eu accès aux dossiers confidentiels qui révélaient tous les secrets internes de la communauté. Après avoir été moi-même contrôlé pendant mon séjour au quartier général, cette fois c’est moi qui tenais les gens. Mais je n’en retirais aucun plaisir. Je ne me sentais pas en paix avec moi-même. Je n’arrive pas à décrire ce qu’il y a de déplaisant à servir un Dieu considéré comme vengeur et hargneux. L’organisation dépeint toujours Jéhovah comme un Dieu prêt à « déverser sa rancœur ». Mais tout ce que je savais de Dieu, c’était ce qu’en disait la Watchtower. Certes, nous lisions la Bible, mais on nous disait bien que, si nous nous écartions des interprétations données par la Watchtower, nous risquions de nous fourvoyer et de tomber dans l’erreur.

Défi

Un jour, un ami m’a donné un livre écrit par un ancien Témoin, intitulé J’ai été pendant trente ans l’esclave de la Watchtower. Mon devoir en tant que Témoin scrupuleux me dictait de le signaler à mes supérieurs, parce qu’on nous interdisait de lire des ouvrages anti-Watchtower.

Mais j’ai lu le livre, comme un défi. Il m’a vraiment perturbé, car l’auteur avait lui-même travaillé longtemps au quartier général et qu’il m’était facile de m’identifier à lui. Les choses que j’avais tenté d’effacer de ma mémoire refaisaient surface et je me suis surpris à remettre en question la validité de l’autorité de la Watchtower. L’auteur explique qu’il a trouvé la paix en étudiant une Bible expurgée des commentaires de la Watchtower.

Pendant tout ce temps, le Saint Esprit me commandait d’étudier la parole de Dieu. Bien que nous possédions notre propre traduction de la Bible (effectuée par la Watchtower Society et décriée par les érudits grecs et hébraïsants), je me suis procuré une Bible standard américaine.

Ma femme et moi-même avons immédiatement commencé à la déchiffrer, en pleine nuit. Nous nous sommes rendus compte qu’une grande partie des valeurs pour lesquelles nous étions prêts à mourir semblaient subitement erronées. Je fis part à mon père de mes découvertes. En sa qualité d’Ancien, il comprit que je prenais un chemin d’opposition aux fondements des enseignements du Watchtower, et il s’empressa de nous dénoncer auprès des autres Anciens. Ces derniers furent chargés de nous juger pour apostasie.

Apostasie

Après une audience pénible, nous nous sommes publiquement repentis, et on nous a autorisés à demeurer au sein de la communauté. Je fus, toutefois, déchargé de toute responsabilité. Je devrais subir une période de probation avant de pouvoir espérer reprendre mes fonctions.

J’ai dû quitter la ville, en raison d’une mutation professionnelle. J’envisageais avec soulagement la perspective de m’intégrer dans une nouvelle communauté et de prendre un nouveau départ. Mais mon enthousiasme est bien vite retombé lorsque je me suis souvenu que ma défaillance momentanée figurait dans mon dossier, et me poursuivrait toute ma vie, où que j’aille.

Dès que j’ai commencé à participer aux réunions, les Anciens ont pris connaissance de mon dossier. Ils m’ont prévenu qu’ils me tiendraient à l’œil pour s’assurer que je m’étais bien défait de mes idées subversives. Ils ajoutèrent qu’ils m’excommunieraient si je faisais part de ces idées à d’autres membres de la congrégation. J’ai juré fidélité à l’organisation, et j’ai promis de plus lire ni relater des livres qui affirmaient des positions opposées à celles de la Watchtower au sujet de la Bible.

Deux ans se sont écoulés. Le fait d’être constamment sur mes gardes m’a épuisé. Rien, pas même mes enfants, dont la naissance m’avait comblé, ne me semblait vraiment gratifiant. J’avais besoin d’autre chose, mais je ne savais pas quoi. Souvent, ma femme et moi buvions un verre de trop, tous deux en quête d’une forme de joie ou de plénitude. Il ne nous est resté de cela qu’une sensation de vide.

Jenny Lee Blizard

Après la naissance de nos deux fils, nous désirions avoir une fille. Nous espérions que sa naissance ramènerait la joie dans notre foyer. Quelle ne fut pas notre bonheur lorsque, le 10 août 1980, Jenny Lee Blizard a vu le jour. Mais une tragédie s’est aussitôt abattue sur nous. Au bout de cinq semaines, les médecins se sont rendus compte que le sang de notre bébé ne coagulait pas.

Nos médecins nous ont conseillés de nous rendre à San Antonio, au Texas, pour consulter des spécialistes. Nous avons donc emmené Jenny à la maternité du centre médical Santa Rosa, dans l’espoir que son état pourrait s’améliorer. Mais pourquoi saignait-elle intérieurement ? Pourquoi son sang ne coagulait-il pas normalement ? Les médecins se sont longuement penchés sur son cas et, pendant des jours entiers, ils ont recherché une explication.

Quel genre de Dieu es-tu?

Finalement, l’équipe de docteurs a conclu que Jenny ne serait sauvée que si elle subissait, au plus vite, une transfusion sanguine. Nous étions confrontés à un dilemme: La Watchtower ne permet pas l’usage de sang, sous quelque forme que ce soit. Les Témoins de Jéhovah portent en permanence sur eux une carte stipulant qu’ils refusent catégoriquement une transfusion sanguine, fût-ce au prix de leur vie.

Nous avons alors demandé aux médecins de quitter la pièce en leur expliquant que nous allions nous concerter avant de leur donner une réponse. Mon épouse et moi avons prié. Nous avons imploré le Seigneur de nous fournir des réponses. Je me souviens encore de ce que je pensais:

« Ô Jéhovah, comment peux-tu me demander de prendre une telle décision ? Comment peux-tu mettre entre mes mains la vie de Jenny ? Quel genre de Dieu es-tu ? »

L’affaire

Puis, nous avons rappelé les médecins, et nous leur avons expliqué qu’il fallait nous soumettre à la volonté de Dieu, et laisser mourir Jenny.

Les autorités de l’hôpital ont alors contacté le département des Droits de l’enfance du Texas, et une plainte a été déposée contre nous pour négligence et mauvais traitements infligés à un enfant. Le shérif nous a fait convoquer devant la justice et a interdit au personnel hospitalier de nous laisser partir avec Jenny. Il savait que les Témoins de Jéhovah ont la réputation d’enlever subrepticement leurs coreligionnaires menacés d’une transfusion.

En fait, ma femme et moi étions secrètement soulagés: Jenny allait pouvoir bénéficier d’un sang neuf. J’avais fait tout ce qui était en mon pouvoir pour éviter cette transfusion, avant de savoir que les tribunaux allaient s’emparer de l’affaire. Ma fidélité à l’organisation n’était donc pas en cause.

Mais l’histoire s’est ébruitée: deux journalistes ont divulgué ce qui s’était passé au grand public. Avec du recul, je ne peux que rendre hommage à leur travail.

L’affaire prenait de l’importance. Certains de nos amis alertèrent les Anciens, qui accoururent au chÈvet de Jenny. Ils étaient ravis de savoir qu’il leur restait du temps pour préparer une opération d’évacuation avant la transfusion. Je leur ai expliqué que je ne maîtrisais plus la situation, que j’étais sous le coup de la loi. Peu leur importait. Leur seul souci était de la faire sortir de l’hôpital.

Je savais que Jenny succomberait si je débranchais les machines qui la maintenaient en vie. Je pourrais être accusé de meurtre. Les Anciens m’ont répondu:

« C’est un risque que tu dois courir ! Tu ne peux pas leur permettre de donner du sang à ton enfant ! »

Je ne voulais pas prolonger cette discussion. Je leur ai demandé de quitter les lieux, en leur disant que je ne pouvais laisser mourir quiconque dans des conditions pareilles.

« Si c’est ce Dieu-là que je sers, eh bien, je ne veux plus en entendre parler.»

Parias

Les Anciens sont repartis, furieux de n’avoir pas réussi à me faire plier.

«J’espère que ce sang lui transmettra une hépatite ; tu sauras ainsi que cette substance est réellement souillée !»

ajouta l’un d’entre eux.

Lorsque nous sommes rentrés chez nous, nous nous sommes rendus compte qu’ils s’étaient passés le mot: nous sommes devenus des parias aux yeux des Témoins, mais nous ne pouvions être excommuniés, disposition ne pouvant s’appliquer qu’à des personnes ayant donné leur accord explicite pour une transfusion.

Le mensonge

C’est à ce moment précis que Dieu a fait sentir sa présence. Des Chrétiens nous ont rendu visite, nous apportant régulièrement de la nourriture et de l’argent, cherchant constamment à nous aider. Le témoignage de ces gens nous a profondément marqués. Nous nous sommes remis alors à une étude approfondie de la Bible. Ces mois d’études intenses et secrètes nous ont amenés à comprendre que nous avions vécu dans le mensonge. Nous avions été les esclaves d’un système qui imposait une lecture réductrice de la Bible. L’esprit n’était pas libre. En relisant les textes originaux, j’y trouvais des réponses limpides sur tous les points doctrinaux, sur tous les dogmes qui me posaient un problème. C’en était fini de ces études guidées par un magazine ou un livre biaisé. Je lis la Bible par moi-même à présent.

Nouvelle naissance

Au terme de cette étude, j’ai compris que la Rédemption était un don de Notre Seigneur Jésus-Christ. J’ai compris que Dieu n’est qu’Amour pour les hommes, et qu’il ne s’exprime pas par la vengeance.

Une nuit, ma femme et moi avons joint nos mains et voué nos vies à Jésus-Christ. Soudain, nous avons senti que nos esprits s’élevaient, et cette élévation générait liberté et Rédemption. C’était une nouvelle naissance. Je n’avais rien éprouvé de tel au cours des milliers d’heures pendant lesquelles je m’efforçais de plaire à Dieu en tant que Témoin de Jéhovah. Nous avons su que nous avions changé. Nous étions une création neuve. Comme le dit l’Évangile selon Jean:

« Et vous saurez que vous avez obtenu la vie éternelle.»

Notre famille

Nous avons été rapidement désavoués par les Témoins de Jéhovah. Les règles de l’excommunication nous interdisent d’avoir des rapports avec notre famille ou nos anciens amis. Nos propres parents n’auront pas le droit d’assister à nos funérailles. D’après la loi édictée par la Watchtower, nous sommes morts à leurs yeux. Les Témoins de Jéhovah n’ont pas le droit de nous adresser la parole, sous peine d’excommunication.

Pour conclure, je dois dire que nous ne sommes pas morts. Bien loin de là, nous sommes parfaitement vivants. Certes, nous avons enterré nos anciennes coutumes, mais nous vivons à présent dans le royaume du Christ, remplis de Son Saint Esprit et de Son pouvoir, sauvés par le sang de l’Agneau.

Jenny n’a pu être sauvée. Sa santé exigeait bien plus qu’une simple transfusion sanguine. Les transfusions qu’elle a subies ont prolongé son existence mais, le 3 mars 1987, elle a quitté ce monde pour rejoindre Notre Seigneur.

Sur la pierre tombale de Jenny, nous avons fait graver «l’envoyée particulière de Dieu». Nous sommes persuadés qu’elle était sa messagère. C’est au long de sa courte vie que nous avons pris conscience des mensonges proférés par la Watchtower, et que nous avons accepté Jésus-Christ comme unique Sauveur et Seigneur.

De plus, pendant les derniers jours de la vie de Jenny, au centre médical pour enfants de Dallas, ma femme et moi avons consacré une grande partie de notre temps à prier et à réconforter des familles dont les enfants étaient également sur le point de mourir.

Certains détails concernant les funérailles de Jenny attestent encore davantage le contrôle que la Watchtower exerce sur ses membres. De nombreuses personnes se sont déplacées spécialement pour partager notre douleur. l’Église était bondée. Les seuls sièges inoccupés étaient ceux réservés à nos deux familles. Les responsables de la Watchtower leur ont formellement interdit d’assister à la cérémonie.

En tout état de cause, nous continuons à prier pour que ceux qui sont encore esclaves de cette secte se réveillent et se libèrent de leurs chaînes grâce à Jésus-Christ.


Annexe:

LE SANG, LA MÉDECINE, ET LES TÉMOINS DE JÉHOVAH

Il y a environ cinq millions de Témoins de Jéhovah dans le monde. Le grand public sait qu’ils refusent les transfusions sanguines. Les Témoins fondent leurs croyances à ce sujet sur les Écritures.

Dans le Lévitique, chapitre 17, verset 19, Dieu justifie le tabou du sang:

L’âme de toute chair, c’est le sang qui est en elle.

Dieu sanctifie donc, et réserve à un usage sacré, le sang en tant que symbole de la vie et de la Rédemption. Les hommes doivent avoir pour cette substance le plus grand respect. C’est pourquoi, après le déluge, Dieu parla à Noé et à sa famille en ces termes:

 » Tout ce qui se meut et qui a vie vous servira de nourriture: je vous donne tout cela comme l’herbe verte.
Seulement, vous ne mangerez point de chair avec son âme, avec son sang. »

La plupart des exégètes considèrent que ce verset autorise l’homme à manger de la viande. Mais l’animal doit être mort, vidé de sa vie, que symbolise le sang.

Les Témoins de Jéhovah affirment que cette injonction de Dieu à Noé et à sa famille, qui constituaient alors l’humanité entière, était destinée à tous. D’après eux, cette restriction est universelle.

Voici la position actuelle des Témoins de Jéhovah sur ce sujet:

  • SONT PERMIS (et sujets à l’appréciation de chacun):
    L’albumine, les immuno-globulines, les facteurs 8 et 9 pour hémophiles, les sérums dans la composition desquels intervient une quantité infinitésimale de sang, certains traitements par dialyse, les machines respiratoires ou les stimulateurs cardiaques. (Attention, ces instruments ne doivent pas ajouter de sang dans l’organisme et doivent être branchés en permanence, pour agir comme une rallonge de la circulation sanguine).
  • SONT STRICTEMENT INTERDITS
    (quelles que soient les considérations personnelles): le sang, le plasma, les globules blancs ou rouges, les plaquettes.

 (Noter que l’organisation des Témoins de Jéhovah semble assez confuse présentement sur sa position et des changements intervenus depuis la rédaction de cet article sur la question du sang.
Consultez http://ajwrb.org/
et en français http://ajwrb.org/foreign/french2.shtml pour les actualités dans ce domaine)

Les étranges positions des Témoins de Jéhovah sur le Père et le Fils

 La théologie Watchtower est un véritable cul-de-sac.

 

En 1997 sortaient des presses de la Watchtower les deux volumes du dictionnaire biblique des Témoins de Jéhovah intitulé: “Etude perspicace des Ecritures”. Un survol de ces ouvrages permet de vérifier aisément que ses auteurs sont toujours aussi malhonnêtes dans l’approche de la vérité. Ainsi concernant les attributs divins, l’Organisation des Témoins de Jéhovah enseigne à l’encontre de la Parole de Dieu la négation de l’omniprésence divine.

Pourtant en 1930, le deuxième président de l’organisation enseignait que Dieu est omniprésent:

Le Créateur Tout-Puissant est invisible … nos yeux humains ne peuvent contempler l’essor de Dieu dans l’infini et pourtant nous avons conscience de son omniprésence.
Joseph F. Rutherford, Lumière, vol. 1, page 11.

Il est clair en effet que la Bible enseigne cet attribut divin. Le Psaume 139:6-10 ainsi que le premier livre des Rois au chapitre 8, verset 27 insistent sur cette vérité capitale:

Une science aussi merveilleuse est au-dessus de ma portée, elle est trop élevée pour que je puisse la saisir. Où irais-je loin de ton Esprit, et où fuirais-je loin de ta face ? Si je monte aux cieux, tu es là, si je me couche au séjour des morts, te voilà. Si je prends les ailes de l’aurore, et que j’aille habiter à l’extrémité de la mer, là aussi ta main me conduira et ta droite me saisira. Si je dis: Au moins les ténèbres me couvriront, la nuit devient lumière autour de moi.

Mais quoi ! Dieu habiterait-il véritablement sur terre ? Voici, les cieux et les cieux des cieux ne peuvent te contenir: combien moins cette maison que je t’ai bâtie !

Or qu’enseigne “Etude perspicace des Ecritures” ?

Le vrai Dieu n’est pas omniprésent puisqu’il est dit de lui qu’il habite en un lieu précis.
Etude perspicace des Ecritures, vol. 1, page 639.

Sur cette même page, les responsables de Brooklyn n’ont pas remarqué l’énorme contradiction:

Il est omnipotent, puisqu’Il est le Dieu Tout-Puissant.
Ibid. page 639.

Et encore:

Il a pouvoir partout et sait ce qui se passe partout jusqu’au moindre recoin de l’Univers.
Ibid. page 639.

Il est facile de comprendre qu’il est impossible d’être omnipotent ou omniscient si on ne dispose pas de l’omniprésence. En effet, ces trois attributs sont intimement liés et ne peuvent fonctionner l’un sans l’autre. Il est aisé de vérifier que le dieu de la Watchtower n’est pas le Dieu de la Bible.

Remarquons aussi que l’Organisation des Témoins de Jéhovah insiste sur le fait qu’elle ne s’est jamais trompée sur les doctrines capitales !

Ainsi, bien que la Société n’ait jamais changé de point de vue sur les vérités fondamentales.
Le TDJ dans les desseins divins, 1971, page 100.

L’omniprésence est-elle oui ou non une vérité fondamentale ?

Oui, alors la Société des TDJ a changé son point de vue !

La Parole de Dieu enseigne également que Christ Lui-même est omniprésent:

Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux. Matthieu 18:20.

Jésus serait-il supérieur à son Père ?

Dans ce même ouvrage, les Témoins de Jéhovah repoussent l’idée que Jésus soit le Premier et le Dernier, l’Alpha et l’Oméga, deux expressions similaires comme le reconnaît l’Organisation des Témoins de Jéhovah:

Le titre Alpha et Oméga comporte la même idée que l’expression le Premier et le Dernier…
Auxiliaire pour une meilleure intelligence de la bible, vol. 1, 1981, page 54.

Il existe dans le Nouveau-Testament quatre occurances du titre “Alpha et Oméga”.

Découvrons-les ensemble:

Apocalypse 1:8

Je suis l’Alpha et l’Oméga dit le Seigneur Dieu, celui qui est, qui était, et qui vient, le Tout-Puissant.

La loi du contexte veut que le verset précédent (7) nous donne toute la lumière sur l’identité de celui qui affirme être l’Alpha et l’Oméga.

Voici, il vient avec les nuées. Et tout oeil le verra, même ceux qui l’ont percé, et toutes les tribus de la terre se lamenteront à cause de lui. Apocalypse 1:7.

Il est clair qu’il s’agit ici de Jésus-Christ.

Toutes les versions bibliques françaises et étrangères traduisent “Kurios Î Theos” par Seigneur Dieu. Seule la version des Témoins de Jéhovah se permet de changer le texte d’origine.

Voici la façon de rendre le texte d’Apocalypse 1:8 chez les Témoins de Jéhovah:

Je suis l’Alpha et l’Oméga, dit Jéhovah Dieu, Celui qui est etqui était et qui vient, le Tout-Puissant.

C’est un exemple concret d’un raccourci téméraire négligeant les nombreux manuscrits du Nouveau-Testament.

Voyons ce qu’en pense la “Kingdom Interlinear Translation of the Greek Scriptures”, version grecque du N. T. produite par les Témoins de Jéhovah !

EGO EIMI TO ALPHA KAÏ TO OMEGA LEGEÏ KURIOS O THEOS.

On le constate rapidement, la propre version chère aux Témoins de Jéhovah ne reprend pas la leçon “Jehovah” mais “KURIOS”, c’est-à-dire “SEIGNEUR”.

L’organisation a donc triché !

Notons en passant qu’une autre version appartenant aux Témoins de Jéhovah, la Diaglott de Benjamin Wilson, produite en 1942 reprend le même texte et la même leçon “KURIOS” (SEIGNEUR) et l’honnêteté de Wilson qui n’était pas témoin de Jéhovah le pousse à placer “Lord” (Seigneur) dans sa traduction anglaise.

L’Organisation Watchtower prouve son total aveuglement, son incommensurable ignorance ou encore sa proverbiale malhonnêteté en écrivant ce qui suit:

Bien que le verset précédent parle de Christ Jésus, il est clair qu’au verset 8 ce titre s’applique au Dieu Tout-Puissant.
Etude perspicace des Ecritures, vol. 1, page 85.

Ce à quoi nous répondons:

Bibliquement, celui qui est, qui était, et qui revient est bien le Seigneur Jésus!
(1 Thessaloniciens 4:16-17Hébreux 13:8).

L’argument fallacieux qui suit nous conforte dans l’idée que l’Organisation des Témoins de Jéhovah n’est pas du tout honnête:

Malachie 3:1-6 annonce une venue à deux pour le jugement: Jéhovah et son “messager de l’alliance”.
Etude perspicace des Ecritures, vol. 1, page 85.

Voulant contourner l’argument de la seule venue de Jésus, les témoins déclarent que le père revient également !

Le texte de Malachie ne dit absolument pas cela.

Le messager de l’alliance n’est pas Jésus mais Jean-Baptiste !

(Matthieu 11:10Marc 1:2Luc 7:27).

2. Apocalypse 1:11 !

Je suis l’Alpha et l’Oméga, le premier et le dernier. Ecris dans un livre ce que tu vois et envoie-le aux sept églises qui sont en Asie …
Versions Martin, Ostervald et King James.

Les versets 12 à 18 prouvent qu’il s’agit ici de Jésus. Cependant il existe un problème au niveau du texte. En effet, la mention de l’Alpha et l’Oméga et du premier et du dernier ne revient pas dans un grand nombre de manuscrits. Le Vaticanus seul possède cette mention de l’Alpha et l’Oméga. Nous ne pouvons donc établir une doctrine sur un texte qui ne fait pas l’unanimité.

3. Apocalypse 21:6 !

Et il me dit: C’est fait ! Je suis l’Alpha et l’Oméga, le commencement et la fin. A celui qui a soif, je donnerai de la source de l’eau de la vie gratuitement. Celui qui vaincra héritera ces choses. Je serai son Dieu et il sera mon fils. Apocalypse 21:6-7

Mais qui donc est celui qui dispense l’eau de la vie gratuitement selon les textes johanniques ? Jésus bien sûr !

Mais à celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura jamais soif et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle. Jean 4:14.

Les Témoins de Jéhovah rétorquent ce qui suit:

Puisque Jésus qualifiait ses cohéritiers dans son Royaume, de frères et non de fils, celui qui parle ici doit être Jéhovah-Dieu…
Etude perspicace des Ecritures, vol. 1, page 85.

Pour les TDJ, Jésus n’a pas de fils spirituels en conséquence le texte d’Apocalypse ne s’applique qu’au Père. Et pourtant cette explication est réfutée par l’Organisation elle-même:

Le prophète Ésaïe (Ésaïe 9:5« >9:5) parle de lui (Jésus) comme du Père éternel. Cette expression a deux sens. D’abord Jésus est lui-même éternel et ensuite il donne la vie éternelle à ses enfants.
Réveillez-vous !, 22 mais 1970, page 28.

Nous pouvons en déduire que si Jésus est éternel, par simple définition, c’est qu’il n’a ni commencement et n’aura jamais de fin. De plus les TDJ enseignent que le Père de Jésus notre Père deviendra notre Grand-Père !

(C’est ainsi que le père céleste de Jésus-Christ deviendra le Grand-Père de la famille humaine régénérée. (Worldwide Security under the Prince of Peace, 1976, page 169.)

La théologie Watchtower est un véritable cul-de-sac.

4. Apocalypse 22:12-16:

Voici, je viens bientôt, et ma rétribution est avec moi, pour rendre à chacun selon ses oeuvres. Je suis l’Alpha et l’Oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin. Heureux ceux qui lavent leurs robes, afin d’avoir droit à l’arbre de vie, et d’entrer par les portes dans la ville ! Dehors les chiens, les magiciens, les débauchés, les meurtriers, les idolâtres, et quiconque aime et pratique le mensonge! Moi Jésus, j’ai envoyé mon ange pour vous attester ces choses dans les Églises. Je suis le rejeton et la postérité de David, l’étoile brillante du matin.

Qui oserait douter que Christ soit l’Alpha et l’Oméga ? Pourtant l’Organisation de Brooklyn va tenter une explication qui a simple lecture démontre qu’elle n’est pas conduite par l’Esprit !

Il est évident que plusieurs personnages ont la parole dans ce chapitre: les versets 8 et 9 montrent que l’ange parle à Jean, le verset 16 est clairement une déclaration de Jésus, le début du verset 17 est attribué à l’esprit et à l’épouse et enfin la deuxième partie du verset 20 est manifestement prononcée par Jean lui-même.
Etude perspicace des Ecritures, page 85.

Posons-nous les questions suivantes ?

  • Un ange peut-il être l’Alpha et l’Oméga ?
  • L’épouse peut-elle être l’Alpha et l’Oméga ?
  • Jean peut-il être l’Alpha et l’Oméga ?

Tous y compris les Témoins de Jéhovah se verront contraints de répondre négativement. Nous l’avons vu, même l’Organisation Wachtower enseigne aussi que l’expression “Premier et Dernier” est identique à Alpha et Oméga! (Auxiliaire pour une meilleure intelligence de la bible, vol. 1, 1981, page 54).

Or sans conteste, Jésus-Christ sous la plume de Jean dans la Révélation atteste qu’il est le Premier et le Dernier !

  • “Voici ce que dit le Premier et le Dernier, celui qui était mort et qui est revenu à la vie” (Apocalypse 2:8).
  • “Il posa sur moi sa main droite, en disant: Ne crains point ! Je suis le Premier et le Dernier et le vivant. J’étais mort et voici, je suis vivant aux siècles des siècles”
    (Apocalypse 1:17-18).

Comme l’assure si bien Benjamin Wilson dans la Diaglott, propriété de la Wachtower:

Alpha et Oméga: la première et la dernière lettres de l’alphabet grec. Toutes deux appliquées à Christ, Révélation 1:8; 21:6.
Diaglott, 1942, page 872.

Merci Seigneur
de nous conduire
dans le chemin de la Vérité !

C. Piette

Tiré de la route droite n°36

 


Note

1 Thessalonissiens 4:16-17
Car le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d’un archange, et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront premièrement. Ensuite, nous les vivants, qui serons restés, nous serons tous ensemble enlevés avec eux sur des nuées, à la rencontre du Seigneur dans les airs, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur.

Hebreux 13:8« >Hebreux 13:8
Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui, et éternellement.

Malachie 3:1-6« >Malachie 3:1-6
Voici, j’enverrai mon messager; Il préparera le chemin devant moi. Et soudain entrera dans son temple le Seigneur que vous cherchez; Et le messager de l’alliance que vous désirez, voici, il vient, dit l’Éternel des armées. Qui pourra soutenir le jour de sa venue? Qui restera debout quand il paraîtra? Car il sera comme le feu du fondeur, Comme la potasse des foulons. Il s’assiéra, fondra et purifiera l’argent; Il purifiera les fils de Lévi, Il les épurera comme on épure l’or et l’argent, Et ils présenteront à l’Éternel des offrandes avec justice. Alors l’offrande de Juda et de Jérusalem sera agréable à l’Éternel, Comme aux anciens jours, comme aux années d’autrefois. Je m’approcherai de vous pour le jugement, Et je me hâterai de témoigner contre les enchanteurs et les adultères, Contre ceux qui jurent faussement, Contre ceux qui retiennent le salaire du mercenaire, Qui oppriment la veuve et l’orphelin, Qui font tort à l’étranger, et ne me craignent pas, Dit l’Éternel des armées. Car je suis l’Éternel, je ne change pas; Et vous, enfants de Jacob, vous n’avez pas été consumés.

Matthieu 11:10« >Matthieu 11:10
Car c’est celui dont il est écrit: Voici, j’envoie mon messager devant ta face, Pour préparer ton chemin devant toi.

Marc 1:2« >Marc 1:2
Selon ce qui est écrit dans Ésaïe, le prophète: Voici, j’envoie devant toi mon messager, Qui préparera ton chemin;

Luc 7:27« >Luc 7:27
C’est celui dont il est écrit: Voici, j’envoie mon messager devant ta face, Pour préparer ton chemin devant toi

Ésaïe 9:5« >Ésaïe 9:5
Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, Et la domination reposera sur son épaule; On l’appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix.

 

Tiré de la route droite n°3

Association Philanthropique « Les Amis de l’Homme »

 

topNom

Cette Communauté, née en Suisse, est connue par plusieurs appellations la Famille de la foi, l’Armée de l’Éternel, l’Ange de I ‘Éternel. Elle veut rassembler tous les hommes en une grande famille d’où son titre actuel.

 

topOrigine

Frédéric-Louis-Alexandre Freytag naît à Baden, en Suisse, en 1870. Membre de l’Église Nationale Réformée, il passe sa jeunesse à Montreux. Il est malade du cœur à l’âge de huit ans. La mort successive de son père et de plusieurs amis engendre chez lui une profonde réflexion sur la mort et la victoire sur la mort. Il est avide de justice et de droiture.

Dès 1898, il fréquente des réunions adventistes, puis des assemblées russellistes. Il exerce la profession de photographe. En 1912, il adhère officiellement au groupe de Russell. Quatre ans plus tard, il dirige même, à Genève, le bureau de ce groupe, devenu, en 1913, les Étudiants de la Bible. L’année suivante, en 1917, il publie son Journal pour tous.

Désirant de plus en plus faire une œuvre personnelle, voire indépendante, il envoie, en 1920, sa lettre ouverte Le Message à Laodicée aux Étudiants de la Bible pour démontrer leurs erreurs doctrinales. L’ Église de Laodicée n’est rien d’autre que l’ organisation des Étudiants de la Bible, alors que Freytag est assurément le serviteur fidèle et prudent de Matt. 24:45.

Cette lettre ouverte provoque des remous et Freytag est exclu du mouvement. Les dirigeants des Étudiants de la Bible envoient des huissiers pour confisquer les publications et le mobilier de la salle de réunion, Freytag doit même comparaître devant la justice. La période de 1919-1920 peut être considérée comme la date officielle de la création de l’Association Philanthropique « Les Amis de l’Homme ».

Freytag publie plusieurs livres de doctrine et crée une station d’essai pour établir le royaume de Dieu sur la terre, à Méthamis dans le Vaucluse; celle-ci est dirigée par l’épouse et la fille du fondateur.

En 1934, il vient en France d’où il sera bientôt expulsé. Il meurt le 31janvier 1947 au Château de Cartigny, près de Genève.

Edouard Rufener continue à propager la vérité contenue dans les écrits de Freytag. Russelliste convaincu depuis 1912, il quitte les Étudiants de la Bible en même temps que Freytag. C’est un de ses collaborateurs depuis 1920. Il décède en décembre 1969.

Marie Roulin, née en 1889, reprend les rênes des Amis de l’Homme jusqu’à sa mort, fin août 1982. Ce fut la dévouée secrétaire du fondateur. Le responsable actuel est M. Kohli.

 

topDoctrine

Elle est contenue dans les écrits de Freytag, considérés par les membres comme les écrits les plus précieux qui existent. Il s’agit de:

  • La Divine Révélation,
    publiée en 1920, tirée à 142 000 exemplaires. L’auteur y relate l’histoire du petit troupeau des Amis de l’Homme pour lesquels ce livre est indispensable ainsi que pour tous ceux qui réfléchissent et qui sont soucieux du vrai bonheur.
  • Le Message à l’Humanité,
    publié en 1922, tiré à 410000 exemplaires. Il contient la Loi Universelle qui est la sûre bénédiction pour ceux qui la pratiquent. C’est le livre de souvenir présentant la nouvelle terre. Pour les membres, il est considéré comme l’écrit le plus important du monde.
  • La Vie Éternelle,
    publiée en 1933, tirée à 300000 exemplaires. Ce livre parle du rétablissement de toutes choses. Il montre comment l’humanité parvient à la vie éternelle sur la terre.

Dans ce monde qui est à sa fin, une voix s’est élevée du milieu des hommes, apportant un solennel avertissement, la voix d’Alexandre Freytag, le dernier Messager de l’Éternel. Sur l’ordre du Christ, il rassemble son Église, le petit troupeau des vrais chrétiens. Ceux qui prêchent et vivent selon la Loi Universelle de l’amour divin, l’altruisme, constituent la seule véritable petite Église. Freytag, le serviteur fidèle et prudent, a reçu la compréhension de l’histoire du petit troupeau qu’il doit regrouper.

L’histoire de l’Église comprend sept périodes:

  • la première allant de l’an 33 à l’an 73,
  • la seconde de 73 à 325,
  • la troisième de 325 à 1160,
  • la quatrième de 1160 à 1378,
  • la cinquième de 1378 à 1518,
  • la sixième de 1518 à 1830,
  • la septième de 1830 à 1916.

À chacune de ces époques, Dieu a choisi des hommes assoiffés de justice et de vérité; en 1916, il a choisi Alexandre Freytag. Grâce à son message, la lumière du jour de Dieu se manifeste après des siècles de ténèbres. Une Église fidèle a pourtant existé pendant ces sept périodes, le petit troupeau va bientôt inaugurer la nouvelle terre. Le Christ glorifié et cette Église vont contribuer à l’établissement de ce royaume de Dieu sur la terre.

Le petit troupeau, la véritable Église du royaume de Dieu, la famille de Dieu comprend 144000 oints, alors que les autres forment l’Armée de l’Éternel. Les derniers membres de ces 144000 vivent encore et suivent l’enseignement de Freytag qui, en tant que Messager de Malachie 3:1, préside le « moissonnage » final.

L’être humain bénéficie de trois sources différentes de ravitaillement: d’abord l’aliment matériel, ensuite l’air, enfin le fluide vital ou esprit de vie, l’esprit de Dieu. Ce dernier est capté par le sixième sens que possèdent ceux qui ont chassé l’égoïsme de leur cœur, car l’égoïsme et l’orgueil créent le mal des hommes. Plus exactement, tous les humains possèdent un sixième sens par lequel ils peuvent entrer en contact avec l’Éternel et recevoir son esprit. Mais ce sixième sens est également accessible aux ondes de l’adversaire.

Les Amis de l’Homme ont chassé l’égoïsme de leur cœur. Grâce à l’Évangile, ils ont pu changer de caractère. La vie éternelle est possible sur la terre grâce à l’altruisme, car l’homme meurt à cause de son égoïsme. S’il chasse cet égoïsme, il est éternel.

Grâce au message du Seigneur, reçu par Freytag, une espérance vivante et précise est apportée à l’humanité. Dans les trois ouvrages principaux du fondateur la merveilleuse harmonie du plan divin est dévoilée, un message grandiose a été confié à Freytag.

Les autres Églises forment la Babylone qui va bientôt s’écrou1er, alors que le petit troupeau va inaugurer la nouvelle terre. Dans celle-ci, 7 à 10 habitants forment une famille, cent familles constituent une colonie dirigée par un ancien, dix colonies forment une contrée avec un chef, dix contrées se groupent en région avec un prophète, dix régions forment un pays avec un serviteur de l’Éternel, cinq pays constituent une nation avec un juge, enfin toutes les nations forment l’assemblée de l’Éternel dirigée par le pasteur des peuples représentant le Christ. Ce royaume de Dieu aura une température constante de 220, la même température qu’autrefois en Éden. Le royaume de Dieu, c’est le paradis restauré.

 

topOrganisation

L’organisation n’est pas trop marquée. Un ancien dirige la communauté locale. Chaque année, un ou deux congrès, ou réunions générales, réunissent les Amis de l’Homme d’un même pays. Ils sont souvent quelques milliers.

Les Amis de l’Homme constituent la famille divine, le peuple de Dieu, la sainte Armée de l’Éternel. Cette armée représente les prémices de la nouvelle terre. Ce sont ceux qui se rallient actuellement déjà aux voies divines, au programme de vie terrestre. Ils bénéficient de la rançon du Christ, en faisant alliance avec l’Éternel sur la loi divine, qui veut que chacun existe pour le bien et soit vainqueur du mal par le bien. Les membres de l’Armée de l’Éternel sont appelés à être les instructeurs de l’humanité durant le rétablissement de toutes choses, pour lui apprendre les principes de vie qui permettent la vie éternelle.

Le siège mondial est situé en Suisse: au Château, 27, route de Vallière, 1236 Cartigny.

topDiffusion et statistiques

Les Amis de l’Homme sont présents et actifs dans une vingtaine de pays, essentiellement européens: Suisse, Belgique:5-11Rue de la Bassette, 1330 Rixensart, France, Autriche, Italie, Allemagne (80 groupes avec 3000 membres), Grande-Bretagne, mais on les trouve également au Brésil, aux États-Unis, au Mexique et au Canada. Des jalons sont posés en Afrique et en Australie.

Ils sont 71 500 dans le monde.

topTravail en France

C’est en 1919 que les premiers évangélistes des Amis de l’Homme sont arrivés en France. Actuellement, les Amis de l’Homme ont une trentaine de bonnes assemblées dans les grandes villes (Belfort, Bordeaux, Brest, Colmar, Épinal, Lorient, Lyon, Metz, Mulhouse, Nancy, Orléans, Paris, Perpignan, Quimper, Reims, Rennes, Strasbourg, Vannes…), plus une vingtaine d’autres ailleurs (Draveil, Longwy, Neuves Maisons, PontL’Abbé, Saint-Brieuc, Valleroy…). Les membres sont assez disséminés.

Le siège français sis au:22, rue David d’Angers, dans le 19e arrondissement de Paris, veille sur le bien-être des 4200 membres.

topPropagande

Les Amis de l’Homme font du porte-à-porte timide et organisent de temps en temps des conférences publiques. Le but est la formation de la grande famille divine reliée à l’Éternel et les membres entre eux par l’amour divin qui établit l’harmonie et la paix, permettant la vie durable.

Deux journaux sont discrètement diffusés:

  • Le Moniteur du Règne de la Justice, bimensuel philanthropique et humanitaire pour le relèvement moral et social, fondé en 1936, en 7 langues et 120 000 exemplaires
  • Le Journal pour tous, depuis 1917, hebdomadaire.

D’autres moyens de propagande: la diffusion des trois principaux livres de Freytag et de nombreuses brochures: La destinée de l’homme, La seconde venue du Seigneur Le salut public, Le matin de la résurrection, Le triomphe du bien sur le mal, Belles histoires de Noël, Un mot de consolation aux familles affligées, Le mystère de l’enfer dévoilé, La lumière dans les ténèbres…

topCulte et pratiques

Plusieurs réunions par semaine rassemblent normalement les Amis de l’Homme; le dimanche matin pour la Rosée du ciel, le dimanche après-midi pour la lecture du Journal pour tous, le jeudi soir pour la lecture d’extraits de livres de Freytag, le lundi pour la prière et la lecture du Moniteur du Règne de la Justice. Chaque rencontre est entrecoupée de chants du recueil Les Cantiques du Messager, 372 cantiques.

Le baptême (par immersion) rappelle celui du Sauveur dans le Jourdain. Il est réservé à ceux qui s’associent au Seigneur pour donner aussi leur vie, justifiée par le sang de Christ, en sacrifice comme rançon pour le « sauvetage » des hommes.

La sainte cène est célébrée une fois par an, quelques jours avant Pâques. Le pain et la coupe sont réservés exclusivement aux membres du petit troupeau.

En avril, la Fête de l’Armée de l’Éternel, et en octobre, la Fête du petit troupeau, sont les points forts de la vie religieuse des Amis de l’Homme.

Ils s’abstiennent de tabac et d’alcool et sont végétariens.

topActivités

Douze stations d’essai pour réaliser la nouvelle terre sont actuellement à l’œuvre en Suisse (Cartigny, Marnand et Wart), en Allemagne (Waldeck et Sternberg) et ailleurs. Pour la France, on connaît celle de Valensole, la Nouvelle Terre à Oraison, le Château de la Prospérité à Méthamis. Draveil est une petite station, avec le bureau d’expédition des journaux et des publications d’Alexandre Freytag. La station de Méthamis date déjà de 1925-1926.

Une nouvelle activité consiste à placer le recueil de méditations pour chaque jour Rosée du ciel.

topDissidences

À la mort d’Alexandre Freytag, en 1947, Bernard Sayerce entraîne une partie des Amis de l’Homme dans une dissidence qui s’appelle de nos jours les .
Il existe également depuis quelques années, dans le Calvados, un petit groupe, Le Renouveau des Amis de l’Homme: 3, rue des Peupliers, Biéville-Beuville.

topPrincipales erreurs

La place centrale, vraiment trop importante du fondateur, met le chrétien mal à l’aise. On a vraiment l’impression que Jésus-Christ est détrôné. Les attributs du fondateur, la trop grande valeur de ses écrits, mettent le Christ et la Parole de Dieu, la Bible, à l’ombre.

Freytag n’est ni le serviteur fidèle et prudent, ni le dernier messager de l’Éternel. Ses prétentions n’ont rien en commun avec l’humilité exigée d’un vrai serviteur de Dieu.

La doctrine très floue et sentimentale du Christ ne reflète que faiblement le Christ des Évangiles. La description très matérielle du royaume de Dieu ne correspond pas à la majesté du royaume présentée dans de nombreuses pages de l’Écriture. La division arbitraire de l’histoire de l’Église en sept périodes ne se justifie guère.

Gérard Dagon

Église Néo-Apostolique


 

topNom

Il s’agit d’une dissidence de l’Église Catholique Apostolique irvingienne qui veut offrir aux hommes tout ce que possédaient les premiers chrétiens, notamment le ministère apostolique. Cette Église avait choisi les apôtres qui devaient préparer la venue du Seigneur. Comme ils sont morts avant la réalisation des prophéties de l’Église, la dissidence en a choisi de nouveaux, d’où le vocable “néo-apostolique”.

topOrigine

La situation bien triste de l’Église chrétienne dans tous les pays d’Europe, notamment après la Révolution française, choque et attriste les chrétiens et les pousse à examiner les Écritures. Ce mouvement d’intérêt pour la Bible est intense en Angleterre.

Dans les années 1825-1830, des chrétiens de différentes dénominations se réunissent pour des réunions de prière. La pauvreté spirituelle des Églises en Angleterre les pousse, en attendant le retour du Christ, à demander une effusion du Saint-Esprit. A partir de 1826, le banquier londonien Henry DRUMMOND (1786-1860) est l’âme de ce groupe. Ses membres se réunissent tous, lors d’une retraite annuelle de prière pour le renouvellement des dons du Saint-Esprit, dans la propriété du banquier à Albury Park.

Dès 1830, à Londres, à Glasgow et en d’autres endroits d’Ecosse, se manifestent plusieurs dons de l’Esprit: des prophéties, le parler en langues et des guérisons par la foi.

A la même époque à Londres, un autre Anglais a les mêmes préoccupations. Il s’agit d’Edward IRVING. Il naît le 4 août 1792 à Annam, au sud de l’Ecosse. D’abord étudiant à Edimbourg, puis professeur de mathématiques, ensuite étudiant en théologie, Irving est prédicateur auxiliaire à Glasgow dès 1819. En 1822, il devient pasteur de la paroisse écossaise de Londres. En 1826, il publie son ouvrage “Babylone et l’incroyance aux prophéties de Dieu”.

Dans sa paroisse, avec beaucoup de foi et d’éloquence, il prêche régulièrement sur le retour du Christ, en demandant les dons de l’Esprit comme au commencement de l’Histoire de l’Église. Bientôt ces dons se manifestent parmi ses paroissiens. Parce qu’Irving autorise la pratique de ces dons, il est exclu de son église, le 2 mai 1832, et se voit obligé de louer, avec les siens, une salle dans la Newman Street à Londres afin de continuer ses réunions.

Par des paroles de prophétie, le Saint-Esprit annonce le prochain retour du Seigneur ainsi qu’un renouvellement de l’Église chrétienne en vue de lui rendre l’unité perdue. Ce même Esprit enseigne que l’Église est une et qu’elle comprend tous les baptisés.
Un peu plus tard encore, le même Esprit désigne quelques croyants comme apôtres du Seigneur et annonce le rétablissement des ministères et des ordonnances de l’Église ancienne. Beaucoup de fidèles sont appelés aux ordonnances restaurées, comme prophètes, évangélistes ou pasteurs, et pour les cultes comme anges ou évêques, prêtres ou diacres.
La vérité que l’Église est une, est enseignée avec beaucoup de vigueur. Ces croyants ne veulent donc pas former une Église séparée, mais désirent constituer des congrégations à l’intérieur de l’Église Universelle.

Par conséquent, ces fidèles n’ont pas l’intention de se donner un nom qui divise, mais le nom de l’Église entière, catholique et apostolique, leur congrégation ne voulant être qu’une œuvre dans l’Église.

Le but de cette œuvre est de reconstituer le Corps de Christ en instituant les ministères cités dans le Nouveau Testament. Des apôtres sont désignés, John CARDALE est le premier dès le 31 octobre 1832. Celui-ci consacre Irving, l’année suivante, comme ange de la congrégation centrale de Londres.

Le 17 juin 1836, le Collège des douze apôtres est au complet, Collège qui doit continuer l’œuvre des douze apôtres bibliques. Irving meurt d’épuisement le 8 décembre 1834 à Edimbourg, avant la fondation propre de l’Église Catholique Apostolique. Le siège des nouveaux apôtres est à Albury. C’est de là qu’ils partent le 14 juillet 1835 pour évangéliser le monde.

En juin 1836, le monde est partagé en plusieurs districts dirigés chacun par un apôtre. Des lettres sont adressées à tous les chefs d’Églises et à de nombreux chefs d’État ; ces lettres constituent le célèbre “Testimonium”. Après deux ans de voyages, les apôtres se retrouvent à Noël 1838 à Albury pour faire le point de la situation.

Cette nouvelle Église Catholique Apostolique est rejetée par toutes les autres Églises. A partir de 1855, les premiers apôtres commencent à mourir. En 1860, seulement six sont encore en vie.

L’ancien instituteur berlinois, Heinrich GEYER, devenu prophète, se rend au siège de l’Église à Albury pour proposer de nouveaux apôtres qui doivent remplacer leurs collègues décédés. Geyer désigne Charles BOEHM pour l’Allemagne du Sud et CAIRD pour la France. Les six autres apôtres accueillent très mal cette initiative de Geyer. En 1861, ce dernier désigne encore un autre nouvel apôtre à Koenigsberg, ROSOCHAZKY.

L’ange SCHWARTZ de Hambourg approuve Geyer, mais ils sont exclus tous les deux de l’Église Catholique Apostolique en 1863. Geyer, voulant que sa dissidence ait également des apôtres, nomme SCHWARTZ et PREUSS. En 1864, F.W. Schwartz réagit contre les tendances catholicisantes de leur Église d’origine.

En 1865, Geyer et Schwartz fondent la Mission Chrétienne Apostolique Universelle. lis choisissent douze apôtres et se donnent des statuts le 22 février 1866. Ces statuts sont très conciliants pour les autres Églises, mais ils seront modifiés et abrogés par la suite. Le culte est très simplifié.

Bientôt surgissent des rivalités et une profonde mésentente entre Schwartz et Geyer. Le 4 août 1878, au cours d’un culte à Hambourg, la rupture entre ces deux hommes est définitive. Le groupe de Geyer disparaît peu après sa mort en 1896, alors que le groupe de Schwartz prospère, même après sa mort en 1895, grâce à Fritz KREBS.

Le chef de gare Fritz Krebs naît en 1832. Dès 1881, il donne une structure solide et une doctrine cohérente à sa Mission Chrétienne. En 1896, il se déclare apôtre- patriarche. En 1898, il met sur pied les principes actuels de l’Église. En 1900, les douze nouveaux apôtres sont en place. Il meurt le 21 janvier 1905 des suites d’une pneumonie.

Le successeur de Krebs, le second apôtre- patriarche est, dès 1905, Hermann NIEHAUS. Agriculteur de Westphalie, né à Steinhagen près de Bielefeld, en 1848, il devient évangéliste en 1872 et apôtre en 1896. Lorsqu’il prend la succession de Krebs, l’Église Néo-Apostolique compte 488 églises locales. A la fin de sa vie, il en existe 1.800 dans le monde. C’est sous son règne qu’en 1906, en Saxe, le nom de Communauté Néo-Apostolique, puis plus tard d’Église Néo-Apostolique est officiellement accepté. Niehaus meurt en 1932, conséquence d’une chute grave dans un escalier.

Johann-Gottfried BISCHOFF succède immédiatement à Niehaus. Il naît le 2 janvier 1871 à Unter-Mossau, dans l’Odenwald allemand. D’abord cordonnier, puis sergent à Mayence, ensuite marchand de cigarettes, Bischoff est d’origine catholique. Il entre en 1897 dans l’Église Néo-Apostolique. Il devient apôtre en 1906. Il établit le siège de son Église, avec sa maison d’édition et son imprimerie, à Francfort. Dès 1924, il est désigné comme successeur de Niehaus et troisième apôtre-patriarche.

Le 18 juin 1950 à Eindhoven, aux Pays-Bas, puis au cours du culte de Noël, le 25 décembre 1950, à Giessen, Bischoff déclare: “Je ne mourrai pas avant le retour du Christ”. A partir de cette annonce publique que le retour du Christ aurait lieu du vivant de l’apôtre-patriarche, l’Église Néo-Apostolique redouble de zèle et d’esprit de conquête.

Le 5 décembre 1954, au cours d’un culte à Francfort, Bischoff explicite sa prophétie: “Je ne suis plus un homme mortel!” Cette affirmation devient le centre de la foi de l’Église jusqu’au mardi, 6 juillet 1960 où, peu après 21 heures, Bischoff meurt à Karlsruhe, après une courte maladie, dans les bras d’un médecin de l’hôpital.

Une crise traverse alors l’Église Néo-Apostolique et le Collège des apôtres, réuni à Francfort le 7 juillet 1960, adresse à toutes les églises la lettre suivante, lue aux cultes du dimanche suivant:

Chers frères et sœurs de la métropole et de l’étranger. Nous, les soussignés apôtres, assemblés aujourd’hui à Francfort-sur-le-Main, avons à accomplir le devoir extrêmement pénible de vous faire part du trépas, pour nous tous insaisissable et inattendu, de notre apôtre-patriarche. Il est décédé dans la soirée du 6 juillet à Karlsruhe, entre les mains de son médecin traitant, un frère dans la foi. Il avait espéré, par des soins constants, une guérison complète. Nous avons tous cru et espéré avec conviction que le Seigneur, selon la promesse faite à l’apôtre-patriarche, enlèverait les siens encore du vivant de ce dernier. Telle était également la foi inébranlable de l’apôtre-patriarche, de laquelle il a témoigné à son entourage jusqu’à sa dernière heure ici-bas. Lui-même, nous, ainsi que tous les frères et sœurs en fidèle communion avec lui, n’avons jamais douté que le Seigneur tiendrait, en temps voulu, la promesse qu’il lui avait faite. C’est pourquoi, nous nous trouvons devant la décision insondable de notre Dieu et nous nous demandons pourquoi il a modifié sa volonté. L’apôtre-patriarche, qui a amené l’œuvre de rédemption du Seigneur au point culminant de son accomplissement, et par là liait les enfants de Dieu à une foi inébranlable en sa parole, ne peut s’être trompé, parce que la Parole du Seigneur a toujours été la ligne de conduite de son action. Par conséquent, il ne nous a jamais dit rien d’autre que ce que le Seigneur avait mis dans son esprit.

Sa vie spirituelle exemplaire, sa manière de vivre des plus modestes, son caractère loyal, son renoncement total et désintéressé le rendaient capable de transmettre à toutes les âmes, qui lui étaient confiées, les vertus les plus nobles de Jésus-Christ A cause de cela, il fut trouvé digne par le Seigneur d’assumer la charge de son serviteur le plus haut placé.

Ses expériences extrêmement riches et le grand trésor de ses connaissances divines ont, parla grâce de Dieu, contribué au développement fécond de l’œuvre rédemptrice. Tous les apôtres, qui ont été appelés sous sa direction à avoir le privilège d’être ses collaborateurs, ont été fécondés par l’esprit du Christ qui habitait en lui, en bénédiction à tous ceux qui portent le nom du Seigneur.

Si le Seigneur nous a placés, par l’enlèvement de l’apôtre-patriarche, devant une énigme, il nous donnera également la solution au jour qui lui conviendra.

Comme par le passé, les apôtres considèrent comme leur grand devoir de conserver et d’entretenir l’héritage de l’apôtre-patriarche, sa foi dans le retour proche du Seigneur, comme s’il était encore parmi nous. C’est la cause du Seigneur, et elle le reste, et il la terminera. Si nous abandonnions cette pensée, nous renoncerions en même temps à la foi en la première résurrection. C’est précisément là le contenu de notre foi jusqu’à présent.

Les soussignés apôtres sont conscients du fait que nos adversaires et ennemis croient trouver par la mort de l’apôtre-patriarche un fondement pour affirmer que l’œuvre rédemptrice n’est qu’œuvre humaine.

Chers frères et sœurs, que personne, en cette heure, ne perde la foi et ne donne accès à l’esprit du doute. Un tel se verrait concerné par le verset de Matthieu 25:8: “Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent”. Le Seigneur ne nous abandonnera pas; sinon que deviendrait l’accomplissement des nombreuses références de l’Apocalypse de Jean concernant le perfectionnement de l’Église, Epouse du Christ ? C’est pourquoi nous vous supplions, en cette heure grave, de continuer à rester fidèlement unis, comme par le passé, et de ne pas prêter la main aux ennemis de l’œuvre de Dieu, pour porter atteinte à notre foi.

Sachez, pour vous tranquilliser, que tous les apôtres, par delà la tombe de l’apôtre-patriarche, démontrent leur parfaite unité selon la volonté de Jésus et, dans cet esprit, continueront à travailler au perfectionnement des âmes, épouses du Christ.

Nous vous adressons donc cet appel: Honorez la mémoire de l’apôtre-patriarche en continuant à rester fidèles. Notre amour pour lui et notre confiance en lui n’ont pas souffert de son départ. Le Seigneur a pris soin que tous les enfants de Dieu aient à nouveau un guide. L’une des dernières paroles que l’apôtre-patriarche nous ait adressée est celle-ci: “Le Seigneur cherchera son troupeau auprès de ses bergers”. Que cette parole soit notre devise durant la dernière étape de notre pèlerinage.

Dans la matinée du 1 10 juillet, les soussignés apôtres sont réunis pour un culte solennel à Francfort-sur-le-Main. Au cours de ce culte, l’apôtre Walter SCHMIDT accepte la charge d’apôtre-patriarche et devientainsi le chef principal de toutes les églises néo-apostoliques.

Le Collège des apôtres du 7 juillet 1960 à Francfort-sur-le-Main l’a élu à l’unanimité.

En souvenir respectueux de l’apôtre-patriarche, nous vous saluons dans l’esprit de l’amour de Jésus-Christ”. Cette lettre, traduite de l’allemand, est signée par 27 apôtres.

L’enterrement de Bischoff, prévu pour le 11 juillet à 10 heures, a lieu déjà à 9 heures afin d’éviter tout incident. Il se passe dans l’intimité de cinq membres de la famille et des 27 apôtres européens. Quatre apôtres disent quelques paroles, le nouvel apôtre-patriarche donne un court message. Une plaque en marbre sur une tombe du Bockenheimer Friedhof de Francfort rappelle la mémoire de celui qui ne devait pas mourir.

Depuis le 10 juillet 1960, Walter SCHMIDT est l’apôtre-patriarche de l’Église Néo-Apostolique. Il naît le 21 décembre 1891 à Neuemuhle en Westphalie. Ancien commerçant, il est scellé à l’âge de sept ans, le 15 novembre 1898. Il se marie en 1919. En 1923, il est sous-diacre, prêtre en 1929, évêque en mai 1946, et apôtre en septembre de la même année. Le 1er janvier 1961, il déplace le siège de l’Église à Dortmund. Il prend sa retraite le 15 février 1975.

Son successeur est Ernst STECKEISEN. Né le 19 octobre 1905 à Saint-Gall, en Suisse, il devient apôtre le 8 juin 1952, il est installé comme apôtre–patriarche à Stuttgart le 23 février 1975. Il transfère le siège de l’Église de Dortmund à Zurich. Il meurt le 8 novembre 1978, au Cap, au cours d’une tournée en Afrique du Sud.

L’apôtre-patriarche suivant est Hans URWYLER, né le 20 février 1925 à Berne. Il est évêque en 1969, apôtre de district en 1976, puis chef suprême de l’Église Néo-Apostolique le 18 novembre 1978. Comme il est gravement malade depuis juillet 1987, il lègue son ministère à son aide.

Richard FEHR est né le 15 juillet 1939 à Flash, dans le Canton de Zurich. A l’âge de 22 ans, il devient sous-diacre, puis diacre, prêtre, évangéliste, ancien de circonscription et évêque. Le dimanche de Pentecôte 1980, il est installé dans sa fonction d’apôtre. En été 1987, il doit seconder l’apôtre- patriarche devenu malade. Le Collège des apôtres réuni à Londres le nomme apôtre-patriarch, le 3 mars 1988. Cette charge lui est officiellement conférée le 22 mai 1988 au cours d’un culte solennel à Stuttgart-Fellbach.

topDoctrine

La doctrine de l’Église Néo-Apostolique est facile à définir.
Elle ressort des cinq écrits suivants:

La Bible.

  • Les révélations de l’apôtre-patriarche comme l’indique la lettre émouvante et pathétique citée plus haut.
  • Le catéchisme: “Le Catéchisme contenant des questions et leurs réponses à l’usage de l’instruction des enfants et des confirmands de l’Église Néo-Apostolique”. Publié en 1916 par l’apôtre-patriarche Niehaus, il connaît une seconde édition révisée en 1924. Ce catéchisme répond à 657 questions.
  • Le recueil de cantiques. Dans son édition originale, il comprend 652 cantiques. Elaboré par les apôtres, il est publié après la décision du Collège des apôtres le 27 juillet 1908 à Francfort-sur-le-Main. Une nouvelle édition revue et corrigée, voit le jour en 1925.
  • La Confession de Foi en dix articles.

Voici ceux qui ne sont pas en accord avec l’enseignement biblique:

  • Article 4: Je crois que le Seigneur Jésus gouverne son Église par des apôtres vivants jusqu’à son avènement; qu’il a envoyé et qu’il envoie encore ses apôtres avec la mission d’enseigner, de pardonner les péchés et de baptiser d’eau et du Saint-Esprit.
  • Article 5: Je crois que tous les ministres dans l’Église de Christ sont choisis et investis dans leur charge uniquement par des apôtres, que de l’apostolat de Christ doivent procéder tous les dons et les forces, afin que l’Église ainsi dotée devienne une lettre lisible de Christ.
  • Article 8: Je crois que, pour obtenir la qualité de prémices, les croyants baptisés d’eau doivent recevoir le Saint-Esprit par un apôtre, acte par lequel ils sont incorporés comme membres au Corps de Christ.

Résumons encore quelques points essentiels de la doctrine néo-apostolique:

  • L’Église Néo-Apostolique est la consommation de l’œuvre de salut commencée par Jésus et par ses premiers apôtres, l’Église primitive de Christ restaurée au temps de la fin. Elle continue et achève l’Église instituée par le Christ. Elle donne le salut en tant que la seule véritable Église, l’Église de la fin.
  • L’apôtre-patriarche est le Maître des apôtres, il a le pouvoir des clés, il reçoit infailliblement les révélations de Dieu, c’est la présence de Dieu sur la terre. L’Église Néo-Apostolique est la seule à rétablir l’apostolat et à affirmer sa primauté. L’apôtre-patriarche est le grand prêtre de l’Epître aux Hébreux. Sans lui, il n’y a pas de première résurrection, pas d’entrée dans la salle des noces, pas d’habitation dans le Royaume de Dieu.
  • Jésus a donné à ses apôtres la mission et le pouvoir de dispenser le Saint-Esprit et de pardonner les péchés. Le Seigneur gouverne son Église par les apôtres vivants, eux seuls enseignent validement, pardonnent les péchés, baptisent d’eau et du Saint-Esprit. L’apôtre est l’incarnation du Seigneur sur la terre, la porte d’accès au Royaume de Dieu.
  • Le Saint-Esprit est donné uniquement par l’imposition des mains d’un apôtre vivant, Dieu utilise ce seul canal. Cette imposition des mains, le saint-scellé, incorpore les hommes au Corps de Christ.

topOrganisation

L’Église Néo-Apostolique est très hiérarchisée. Le chef absolu est l’apôtre–patriarche qui siège à:8044 Zurich – 4, Rieslingstrasse. Il dirige les 170 apôtres que comprend l’Église actuellement.

Chaque église locale a son responsable qui peut être évêque, ancien, berger, évangéliste ou prêtre. Il est assisté de diacres et de sous-diacres. Ce sont tous des laïcs sans aucune formation théologique.

Les communautés locales sont regroupées en districts; on en compte 28 dans le monde. La hiérarchie de l’Église comprend donc l’apôtre-patriarche, les apôtres, les prophètes, les évêques, les prêtres, les docteurs, les anciens, les bergers et les diacres. Les plus haut placés sont à plein temps et payés par l’Église, les autres exercent leur ministère à côté de leur travail séculier.

Dans tout litige, c’est l’apôtre- patriarche qui statue en dernier ressort.

topDiffusion et statistiques

L’Église est présente dans deux cents pays. Les 5.500.000 membres se répartissent en 35.000 églises sur les cinq continents.

topTravail en France

Arrivée au début du vingtième siècle, l’Église Néo-Apostolique était surtout connue dans le nord-est. Depuis 1980, elle gagne tout le territoire français. Elle travaille sous le statut d’une Association 1901, son apôtre habite à Metz, 140, Route de Lorry, siège national de l’Église. La Moselle abrite 7.000 membres, l’Alsace 5.000 et le reste de la France 3.000. Actuellement les effectifs augmentent chaque année de 5%.

topPropagande

Plusieurs journaux diffusent le message néo-apostolique dans notre pays:

Le Bon Berger, organe mensuel, en langue allemande depuis 1902, en langue française depuis 1949, est essentiellement un journal d’édification.
Notre Famille, le magazine du foyer néo-apostolique, publié en français depuis 1977. Il est fort probable que ce journal absorbera prochainement Le Bon Berger.
Jeunesse de Christ, fondé en 1978, organe mensuel destiné à la jeunesse.

topCulte et pratiques

Les services divins rassemblent les fidèles le dimanche matin, le dimanche après-midi et le mercredi soir. Ils durent deux heures et se déroulent selon un ordre liturgique très précis.

Comme il y a trois personnes dans la Trinité, il y a trois sacrements dans l’Église, institués respectivement par le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

Le baptême par aspersion des nourrissons est un élément de la régénération, il a été institué par Dieu, le Père, lors de la vocation de Jean-Baptiste.

La sainte-cène est associée au pardon des péchés. Elle est célébrée chaque dimanche sous les espèces d’une hostie humectée d’un peu de vin. Le pain sans levain et le vin doivent être bénis et dispensés par un ministère sacerdotal de l’Église. La cène a été instituée par Jésus, le Fils de Dieu.

Le saint-scellé est institué par le Saint-Esprit. C’est le suprême acte de grâce sacramentel auquel l’homme peut avoir part. Par le saint-scellé, un apôtre vivant dispense le Saint-Esprit par l’imposition des mains et la prière. Dans cette Église, on connaît aussi les services divins en faveur des défunts et le saint-scellé pour les morts.

Le mariage est en général célébré au cours du culte du dimanche. Les enterrements et la confirmation donnent lieu à des services divins spéciaux.

L’Église Néo-Apostolique pratique également l’excommunication.

topActivités

Le moyen de recrutement se fait par les visites et les invitations. Un porte-à-porte discret, mais zélé, ainsi que des conférences publiques attirent de nouveaux membres.

topDissidences

La dictature de l’apôtre- patriarche est à l’origine de nombreuses dissidences: la Fédération apostolique réformée, la Mission apostolique, la Communauté apostolique, le Ministère apostolique de Jésus-Christ, les Chrétiens de notre temps, l’Apostolat de Jésus-Christ, l’Apostolat de Juda, la Communauté du socialisme divin fondée en 1902 par Jules FISCHER, et l’Union des Chrétiens Apostoliques… sont quelques exemples parmi d’autres.

topPrincipales erreurs

Il est très facile de voir dans l’Église Néo-Apostolique de nombreuses doctrines en désaccord avec la Bible:

  • Le chef visible indispensable, l’apôtre- patriarche, prend la place du Seigneur Jésus-Christ, seul chemin.
  • Le salut par l’apôtre est en contradiction avec les affirmations bibliques telles qu’Actes 4:12.
  • L’orgueil incommensurable de l’apôtre- patriarche n’a rien à voir avec l’humilité d’un serviteur de Dieu.
  • L’Écriture Sainte n’a plus sa place là où l’apôtre reçoit directement des révélations de Dieu.
  • N’est-il pas méprisant pour la Bible d’affirmer que Dieu se révèle en chair (par les apôtres) et non dans un livre, sur du papier (par la Bible) et que la Bible
  • est un vase d’eau stagnante, alors que les apôtres sont des vases d’eau vive ?
  • Le saint-scellé sacramentel n’a aucune place dans l’Écriture Sainte.

Il serait bon de savoir ce qu’est un apôtre dans le sens biblique et quelles sont les conditions à remplir pour être apôtre (Actes 1:21-22). Aucun des 170 apôtres néo-apostoliques ne remplit ces conditions!

Et que dire des fausses prophéties ? N’est-il pas blasphématoire d’affirmer que Dieu a changé son plan? Relisons Deutéronome 18:15-22. Toute personne parlant au nom de Dieu, et qui se trompe, est un faux prophète.

 


Autres articles sur ce site: L’église néo-apostolique est-elle apostolique?

L’Église du Christ de Boston: Quand l’autorité devient abus de pouvoir

Note préliminaire

Il ne faut pas confondre l’Église du Christ, qui est une Église protestante évangélique, avec sa dissidence, l’Église du Christ de Boston, dont nous allons étudier les aspects sectaires.

Depuis le début des années 90, un nouveau mouvement religieux, à la croissance numérique rapide, fait parler de lui en France et en Belgique. Ce mouvement se nomme  » Église du Christ de Boston  » ou  » Églises du Christ Internationales, Mouvement de Boston « .

De 1979 à 1991, soit en douze ans, le mouvement a connu une croissance fulgurante: d’une congrégation de trente membres à plus de cent congrégations avec 38000 membres.
Certains y voient un réveil spirituel sans précédent, d’autres une secte pseudo-évangélique des plus dangereuses. Nous allons essayer de faire le point ensemble.

Un peu d’histoire

Les Églises du Christ sont issues d’une prise de conscience au sein des Églises presbytériennes réformées du début du XIXe siècle aux Etats-Unis. Il s’agissait alors de remettre en vigueur une évangélisation efficace et de restaurer l’unité chrétienne de la Bible.

Les Églises du Christ contemporaines ont adopté leur constitution définitive en 1906. Elles professent une confession de foi fondée sur les saintes Écritures avec une ecclésiologie de type baptiste. On compte de nos jours environ 15000 congrégations réparties à travers le monde avec plus ou moins 2,5 millions de membres.
Pour plus de renseignements au sujet des Églises du Christ, on consultera: Dagon Gérard,  » Petites Églises de France « , 2e fascicule, 1968, édité par l’auteur, p.41-44.
Dans les années 70, un mouvement d’évangélisation vit le jour sur le campus de l’université de Gainesville en Floride aux USA. Il s’agissait d’un programme pilote lancé par l’Église du Christ locale. Un étudiant de première année, nommé Kip McKean, fut touché et se fit baptiser en avril 1972.
Kip McKean est l’homme-clé du mouvement de Boston. Il est né à Indianapolis en 1954. Au milieu de ses années d’adolescence, il commença à fréquenter l’Église méthodiste à Maitland en Floride. Il y acquit, selon ses dire,  » une foi simple en la Bible, son inspiration et son infaillibilité « . Il commença à  » aimer Jésus et à lire sa Parole chaque jour « :  » J’arrivais à avoir une profonde conviction sur le fait que Jésus était mort pour mes péchés et qu’il était physiquement ressuscité d’entre les morts au troisième jour  » (McKean Kip,  » La révolution par la restauration « , UpsideDown Magazine, n°2, avril , p.1).

En 1975, McKean fut chargé du ministère étudiant au Northeastern Christian College, université des environs de Philadelphie, appartenant aux Églises du Christ. Dix mois plus tard, l’Église du Christ de Charleston dans l’Illinois lui demanda de commencer un ministère parmi les étudiants. En trois ans les groupes des étudiants chrétiens passa de quelques personnes à 3OO membres.
En 1979, McKean fut engagé comme évangéliste par l’Église du Christ de Lexington dans le Massachussets. Lexington se trouve dans la banlieue de Boston, où l’Église déménagea un peu plus tard. La communauté comptait alors une trentaine de membres.
McKean considère sa nomination à Boston comme une page d’histoire:  » J’ai dit aux personnes de cette congrégation qu’ils devaient être  » totalement engagés « , s’ils voulaient que je vienne. Le 1er juin 1979, une page d’histoire a été écrite, lorsque trente disciples se sont réunis, un vendredi soir, dans le salon de Bob et Pat Gempel  » (idem p.3).

Il fait remonter l’origine du mouvement de Boston à cette soirée qu’il appelle ‘la restauration à Boston « .

L’Église du Christ de Boston se présente donc comme une dénomination protestante évangélique parfaitement louable. Et pourtant, à partir de 1979, un certain nombre de dérives vont se succéder pour donner forme à un véritable mouvement sectaire.

Nous allons dresser un inventaire non-exhaustif mais significatif de ces dérives. Mais avant cela, signalons encore que les Églises du Christ ont interrompu leur collaboration avec le mouvement de Boston en 1987.

L’autorité dévoyée

McKean a donc exigé, dès 1979, l’engagement total des chrétiens de sa congrégation comme condition à son ministère d’évangéliste. Il s’agissait pour lui

 » d’un concept radicalement nouveau, qui n’avait jamais été tenté par aucun mouvement, ni aucune Église  » (idem, p.13).

Il était donc clair pour lui, dès le départ, qu’aucune dénomination ni aucun mouvement chrétiens ne connaissaient un engagement total des chrétiens. D’où la faillite de tous:

« De nos jours, nous nous trouvons face à des séminaires incroyables et des dénominations mourantes, reposant sur des systèmes doctrinaux remplis de compromis et qui, en fin de compte ne sont pas assez basés sur la Parole de Dieu  » (idem, p.1).

Les Églises du Christ elles-mêmes ne sont pas épargnées:  » J’ai pu voir les différentes composantes des Églises du Christ. Leur condition spirituelle allait de tiède à répugnante (Apocalypse 3:14-19) « , (idem, p.2).

La question cruciale est de savoir en quoi consiste pour McKean l’engagement total qui fait qu’une Église est exempte de compromis doctrinaux et qu’elle échappe à une condition spirituelle tiède ou répugnante. C’est en étudiant la conception de l’autorité et son exercice dans le mouvement de Boston que l’on peut le découvrir.

Dans la théologie de Boston, l’autorité du Christ sur l’Église et les croyants s’incarne dans les dirigeants. La moindre désobéissance est donc un péché grave et le signe que l’engagement de l’adepte n’est pas total, comme le montre les textes suivants.
Al Baird, dirigeant pour le mouvement du secteur Moyen Orient décrit ainsi l’autorité:  » On se soumet à l’autorité, non parce que la personne qui l’exerce le mérite, mais parce que l’autorité vient de DIEU. En réalité, on se soumet ainsi à DIEU. La soumission signifie que l’on cède à un autre le pouvoir sur soi-même. La personne qui décide pour elle-même qui elle respectera n’a pas cédé le pouvoir  » (BAIRD Al, Bulletin, Boston Church of Christ, Série d’articles  » Authority ans Submission « . Cité par WOLFE Richard,  » Le Développement des erreurs doctrinales de l’Église du Christ de Boston, septembre 1989, p.11).
Gordon FERGUSSON, ancien et enseignant de l’Église de Boston affirme que:

« La soumission est:
a. Une volonté d’être persuadés et unis derrière le dirigeant.
b. L’acceptation que la soumission est grande pourvoyeuse d’humilité, et que Dieu bénit toujours l’humilité.
c. Une conviction profonde que Dieu dirige à travers les dirigeants qu’Il a élevés, et que suivre ces dirigeants, si humains soient-ils, c’est suivre Dieu  » (Fergusson Gordon, étude  » Aimez-vous les uns les autres « , p. 4).

Il est à noter que cette étude est préfacée par Randy McKean, frère de Kip et dirigeant du secteur Nouvelle-Angleterre, Europe Continentale, elle constitue donc un document de premier plan.

Dans cette même étude, l’indépendance est présentée comme une forme du péché d’égoïsme:

« Indépendance:
a. La personne indépendante se rebelle contre l’autorité, n’aime ni demander ni suivre les conseils, et filtre soigneusement les directives qu’elle reçoit.
b. Ce péché nous conduit vers le confort, le matérialisme et la cupidité. Et lorsqu’un défi trop grand apparaît, nous trouvons bien plus facile de céder et d’abandonner  » (p. 10).

Il est évident qu’après tout cela, personne n’ose plus exercer aucun discernement spirituel, ni vérifier aucun enseignement selon Actes 17:11, sous peine d’être réputé désobéissant à Dieu et coupable d’indépendance, c’est-à-dire d’égoïsme. C’est comme à l’armée, le pouvoir des dirigeants à tous les niveaux est incontestable et incontesté.

Depuis 1988, Kip McKean s’est autopromu missionnaire. Ce qui signifie qu’il voyage partout pour visiter et contrôler les congrégations des différentes parties du monde. Il s’est en outre adjoint neuf dirigeants de secteur mondial qu’il a personnellement formés et qui l’assistent. Ces neuf personnes ne dépendent que de lui. Il a en plus mis sur pied un organigramme très hiérarchisé, qui lui permet de contrôler son mouvement, tant au niveau local que mondial.

Chaque dirigeant de secteur mondial nomme un administrateur chargé de mener les questions légales, administratives et financières. Ces neuf administrateurs ont à leur tête un coordinateur qui rend compte directement à McKean. L’organigramme hiérarchique mondial du mouvement, un peu compliqué mais tellement efficace, se présente actuellement selon le tableau suivant:

v

Missionnaire Kip McKean
9 dirigeants mondiaux
coordinateur mondial

9 administrateurs
Anciens de Boston

Evangéliste de Boston     Église de Boston
Evangéliste Pilier     24 Églises Pilier
Evangéliste Capitale     Églises de Capitales
Evangéliste Petite Ville     Églises de Petites Villes
Evangéliste Village     Églises de Villages

Chaque congrégation locale est à son tour strictement organisée et hiérarchisée:
Evangéliste Anciens Congrégation Chef de secteur Secteur Chef d’Église de maison Église de maison Chef de groupe d’étude Groupe d’étude Membres

L’Écriture Sainte récuse tout simplement une telle doctrine et un tel exercice de l’autorité spirituelle.
Le Seigneur Jésus a mis en garde les apôtres contre la tentation de se servir de l’autorité pour contrôler et opprimer les autres. Dans l’Evangile, l’autorité est toujours conçue comme un service, jamais comme une tyrannie. Celui qui prétend à l’autorité doit être aussi celui qui donne sa vie pour ses frères:

 » Vous savez que les chefs des nations les tyrannisent, et que les grands les asservissent. Il n’en sera pas de même au milieu de vous, qu’il soit votre serviteur; et quiconque veut être le premier parmi vous, qu’il soit votre esclave. C’est ainsi que le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme rançon de beaucoup  » (Matthieu 20:25-58).

Il ne paraît donc pas déplacé de comparer la conception de l’autorité dans le mouvement de Boston avec les instructions de l’apôtre Pierre aux dirigeants ecclésiastiques de son époque:

 » Voici les exhortations que j’adresse aux anciens qui sont parmi vous, moi, ancien comme eux, …: Paissez le troupeau de Dieu qui est sous votre garde, non par contrainte, mais volontairement selon Dieu; non pour un gain sordide, mais avec dévouement; non comme dominant sur ceux qui vous sont échus en partage, mais en étant les modèles du troupeau  » (1 Pierre 5:1-3).

La comparaison est accablante pour les dirigeants de l’Église de Boston. Mais nous ne sommes pas au bout de nos mauvaises découvertes. Une des applications perverses de cette conception erronée de l’autorité consiste en la relation formateur-disciple mise en place par Kip McKean.

La relation formateur-disciple

Une fausse conception et un mauvais usage de l’autorité peuvent faire basculer une Église chrétienne dans le totalitarisme sectaire. Cela est démontré dans l’Église du Christ de Boston.
L’un des effets pervers de l’autorité oppressive, telle qu’elle est exercée dans ce mouvement, est la relation formateur-disciple. De quoi s’agit-il ?
Kip McKean a connu, lors de sa conversion dans l’Église de Crossroads à Gainseville, un système de partenaires de prières.
Chaque chrétien était invité à se choisir un ami avec qui il entretenait des contacts réguliers pour un partage spirituel plus profond:

Dans le mouvement de l’Église de Crossroads, la « formation » était remplacée par un système d’amitiés appelé les « partenaires de prières » où chaque personne se choisissait un « copain ». McKean Kip, « La révolution par la restauration », UpsideDown Magazine, n° 2, avril 1992, p. 4.

En soi, ce principe ne comporte rien de répréhensible, il est d’ailleurs appliqué dans de nombreuses Églises évangéliques. Le problème est que McKean ne trouvait pas ce système assez « directif », selon son propre mot:

Avec tant de nouveaux chrétiens dans l’Église, j’ai pensé que ce système n’était pas assez directif. McKean Kip, « La révolution par la restauration », UpsideDown Magazine, n° 2, avril 1992, p. 4. Il lui fallait donc « innover » (McKean Kip, « La révolution par la restauration », UpsideDown Magazine, n° 2, avril 1992, p. 2).

Ce qu’il fit en introduisant dans son mouvement le concept nouveau de la formation:

En partant de ce concept de « partenaires de prières », j’ai pensé aux partenaires de formation. Dans ces relations, les évangélistes, les anciens et les conseillères femmes (après avoir beaucoup discuté et prié) choisissent un chrétien plus ancien et plus fort dans sa foi pour aider les chrétiens plus jeunes et plus faibles. McKean Kip, « La révolution par la restauration », UpsideDown Magazine, n° 2, avril 1992, p. 4.

On voit d’emblée toute la différence entre le partenariat de prières et celui de formation. Dans le premier, il s’agit de personnes qui choisissent elles-mêmes leur partenaire selon leurs affinités. Tandis que dans le second, ce sont les responsables qui désignent autoritairement un ancien chrétien pour encadrer un nouveau. Ceci ouvre la porte à tous les excès, comme nous le constaterons plus loin.
McKean est tellement persuadé de l’efficacité de son système, qu’il en vient à écrire que même les instituts bibliques sont dépassés pour former au ministère:

Je suis arrivé à la conclusion suivante en lisant la Bible, et en assistant aux deux séminaires de Harding et de l’Eastern Baptist: bien qu’utile en terme général, un séminaire n’est pas le bon moyen d’équiper des gens à diriger un ministère. Ce moyen, c’est la formation: deux prédicateurs côte à côte, comme Jésus marchait aux côtés de ses disciples. McKean Kip, « La révolution par la restauration », UpsideDown Magazine, n° 2, avril 1992, p. 2.

L’idée de McKean n’a qu’un défaut: c’est que le formateur n’est pas le Seigneur Jésus. Mais il est vrai que nous avons constaté que, dans son mouvement, l’autorité des dirigeants et l’autorité du Christ sont une seule et même chose indivisible et qu’il convient d’obéir au premier comme s’il était le second.

Selon son idée, le formateur peut:

« changer la vie quotidienne d’une autre personne, ainsi (et surtout) que sa destinée éternelle devant Dieu ». McKean Kip, « La révolution par la restauration », UpsideDown Magazine, n° 2, avril 1992, p. 2.

On est ici devant les pouvoirs exorbitants qui sont attribués au formateur ! En fait, point n’est besoin de beaucoup connaître la Bible pour constater qu’on attribue aux hommes ce qui n’appartient qu’au Seigneur Jésus-Christ.

Le malaise s’accentue lorsque le mouvement présente le but de la relation de formation:

Après avoir amené quelqu’un à Jésus (conversion), nous devons le transformer en une image de Jésus (maturité). Fergusson Gorson, étude « Aimez-vous les uns les autres », p. 23.

Il est clair qu’ici encore le formateur usurpe un rôle qui n’est pas le sien: il prend tout bonnement la place du Saint-Esprit dans la vie du disciple. La comparaison avec le texte biblique suivant est explicite:

Nous sommes transformés en la même image (du Seigneur Jésus), de gloire en gloire, par l’Esprit du Seigneur. 2 Corinthiens 3:18.

Dès lors, il est facile de comprendre que les prérogatives du formateur dans la vie du disciple sont immenses et absolues.
Selon la conception du mouvement de Boston, la Bible comporte des lacunes quant à la vie chrétienne pratique. Il convient d’y remédier par les relations de formation:

Il est nécessaire qu’une personne précise forme une autre à respecter tous les commandements précis de Jésus … La Bible contient peu de détails sur les domaines très importants de notre vie: la prière, l’évangélisation, la vie de famille, etc… L’absence de détails sur des domaines aussi importants démontre clairement que l’intention de Dieu était de voir les relations de formation combler ces lacunes au fur et à mesure de notre progression vers Jésus. Aimez-vous les uns les autres, p. 22.

Nous touchons ici du doigt l’ampleur de la dérive sectaire du mouvement de Boston. La Bible n’est plus la règle unique et suffisante de la conduite du chrétien. C’est le principe fondamental de la Réforme qui est mis en question. On peut, pour se rendre compte de l’enjeu de l’enseignement de Boston, le comparer par exemple avec la Confession de Foi Belge (Confessio Belgica) de 1561:

Nous croyons que cette Écriture sainte contient parfaitement la volonté divine, et que tout ce que l’homme doit croire pour être sauvé y est suffisamment enseigné. Car puisque toute la manière de service, que Dieu requiert de nous, y est très au long décrite, les hommes même fussent-ils apôtres, ne doivent enseigner autrement, que ce qui nous a été enseigné déjà par les saintes Écritures, encore même que ce fut un ange du ciel, comme dit saint Paul (Galates 1:8).

Car puisqu’il est défendu d’ajouter ou de diminuer la Parole de Dieu (Deutéronome 12:32), cela démontre bien que la doctrine y est très parfaite et accomplie en toutes sortes.
Aussi ne fait-il pas comparer les écrits des hommes, quels que saints qu’ils aient été, aux écrits divins (Art. 7).

Il est donc clair que l’Église du Christ de Boston n’est ni évangélique, ni protestante.
Jusqu’où la relation formateur-disciple peut-elle aller ? Quel pouvoir le formateur peut-il s’attribuer dans la vie de son disciple ? Aussi étonnant que cela puisse paraître, le formateur se comporte comme un véritable gourou.

Les rencontres entre le formateur et son disciple sont fréquentes:

Ils devaient se rencontrer une fois par semaine, mais également avoir un contact quotidien. « La révolution par la restauration », p. 4.

Il n’y a aucune limite à l’intrusion du formateur dans la vie privée du disciple:

La formation s’applique à tous les secteurs de la vie, car tous les domaines sont impliqués directement ou indirectement dans l’évangélisation. La personnalité, les manières, l’élocution et même la tenue vestimentaire contribuent à gagner les autres pour Christ. Il est donc important de les prendre en compte dans le cadre d’une relation de formation. « Aimez-vous les uns les autres », p. 23.

Même le domaine sentimental n’échappe pas à l’investigation du formateur:

L’ouverture avec une personne est l’un des plus grands cadeaux que nous puissions lui faire. Rien n’est plus précieux qu’une personne qui vous laisse rentrer dans sa vie jusqu’à ces sentiments. « Aimez-vous les uns les autres », p. 18-19.

Après une telle mise en condition, on peut s’attendre à devoir couper avec la famille, rompre des amitiés, voire des fiançailles, et même à devoir divorcer. Nous connaissons plusieurs cas de ce genre à Bruxelles.

Richard Wolfe, dans sa brochure intitulée « Le développement des erreurs doctrinales de l’Église du Christ de Boston », affirme que « le disciple, à tous les niveaux, doit obéir en tout à son formateur. Il doit obéir en questions d’opinion. Il doit confesser à son formateur ses péchés, et même ses tentations » (p. 22). Bien sûr, il cite plusieurs exemples à l’appui de ses dires.
Toujours d’après Wolfe, les disciples doivent remettre chaque semaine à leur formateur un questionnaire ainsi conçu:
Tous les jours de cette semaine:

1. Avez-vous respecté vos périodes de calme ?
2. Avez-vous prié avec votre épouse ?
3. Avez-vous couché avec votre épouse ?
4. Vous êtes-vous levé à l’heure ?
5. Vous êtes-vous couché à l’heure ?
6. Avez-vous partagé l’Evangile avec quelqu’un de nouveau ?
7. Avez-vous eu vos périodes de calme avec vos enfants ?
8. Avez-vous eu un culte ne famille ?
9. Avez-vous rencontré tous vos partenaires formateur-disciple ? (p. 24).

Ce questionnaire doit être rempli pour chaque jour de la semaine.

J’ai moi-même reçu les témoignages de plusieurs ex-adeptes qui m’ont affirmé qu’il est courant que le formateur vienne s’installer au domicile de son disciple pour quelques semaines. Cela lui permet de contrôler tous ses faits et gestes, y compris les coups de téléphone.

Que dire devant un tel système oppressif bien caractéristique de nombreuses sectes ? On pense à l’apôtre Paul qui écrivait aux Galates au sujet des faux frères:

Et cela, à cause des faux frères qui s’étaient secrètement introduits et glissés parmi nous, pour épier la liberté que nous avons en Jésus-Christ, avec l’intention de nous asservir. Nous ne leur cédâmes pas un instant et nous résistâmes à leurs exigences, afin que la vérité de l’Evangile soit maintenue parmi vous. Galates 2:6.

Le mouvement de Boston asservit véritablement ses adeptes en les privant de leur liberté chrétienne. C’est un signe certain qu’il ne prêche pas le véritable Evangile de la grâce et que le Saint-Esprit ne règne pas en son sein, car:

Là où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté. 1 Corinthiens 3:17.

La reconstruction

Une Église qui adhère au mouvement de Boston, doit être « reconstruite ». Cela signifie qu’elle doit passer par une mutation profonde pour la faire cadrer avec la doctrine et les usages de Boston.

J’appelais ces transformations « reconstructions », d’après la reconstruction du mur de Jérusalem dans le livre de Néhémie. Mc KEAN Kip, « La révolution par la restauration », UpsideDown Magasine, n° 2, avril 1992, p. 7.

La reconstruction comporte quatre étapes:

  1. Les dirigeants de l’Église sont remplacés par d’autres du mouvement de Boston.
    Tout d’abord, nous demandions au dirigeant de venir à Boston, afin d’y être préparé par un dirigeant de l’Église de Boston (idem, p. 7).
  2. Les dirigeants démissionnés doivent aller à Boston pour y recommencer la vie chrétienne à zéro. Tous ces dirigeants sont allés, soit à Boston, soit dans une Église implantée par Boston, et y ont trouvé un travail normal, en espérant être un jour sélectionnés pour devenir stagiaires. Certains furent même engagés immédiatement en tant que stagiaires. Mais tous, quelque soit leur expérience ou leur connaissance de la Bible, durent d’abord commencer à vivre comme de simples chrétiens (idem, p. 6).
  3. Les chrétiens reçoivent une formation spécifique à l’aide d’un programme intitulé « Reconstruire la muraille ».
    Lors de notre première reconstruction… la leçon s’intitulait: « Reconstruire la muraille », d’après les chapitres 1 à 6 de Néhémie. Après la leçon, j’ai fait semblant de dessiner une ligne devant le pupitre, et j’ai dit: « Si vous voulez être un disciple de Jésus, et un membre de la nouvelle Église de Christ de Kingston, si vous voulez faire partie de cette Église qui va évangéliser toute cette ville,et avec le temps, toutes les îles des Caraïbes, avancez-vous (idem, p. 7).
  4. Souvent, les disciples « reconstruits » selon Boston se font rebaptiser.
    Nombreux sont ceux qui se sont rendus compte qu’ils n’avaient pas été baptisés en tant que disciples. Aux yeux du monde, ils ont été rebaptisés. Aux yeux de Dieu, ils sont devenus chrétiens… Des fois, des anciens se sont même fait rebaptiser (idem, p.7).

Nous reparlerons de ce rebaptême plus loin. Il constitue, en effet, un important problème doctrinal.

La politique de reconstruction des Églises dévoile le sectarisme affirmé du mouvement de Boston. En dehors de son organisation et de sa conception, il est clair qu’il n’existe aucune Église véritablement chrétienne. Les pasteurs et les responsables venus d’autres dénominations ne sont que de simples néophytes, qui doivent « oublier leurs traditions passées et leurs idées toutes faites sur la Bible » (idem, p. 6). Les chrétiens ne sont pas de vrais disciples du Christ. Si l’on ajoute à cela l’idée enseignée par les responsables de Boston du « reste », qui seul est fidèle à Dieu, on comprend que tous les traits distinctifs d’une secte sont ici présents.

Quoi qu’il en soit, la reconstruction est très efficace pour modeler tout le monde dans le même moule, à tel point que les Églises du Christ traditionnelles ont décrit le processus de reconstruction comme un véritable lavage de cerveau.

Le rebaptême

Le rebaptême constitue l’une des pratiques les plus contestables du mouvement de Boston. En fait, il s’agit d’un puissant moyen de contrôle des consciences. La personne qui est ainsi rebaptisée « doit être prête à faire n’importe quoi, à aller n’importe où, et à renoncer à tout ce qu’elle possède pour Dieu » (idem, p. 4).
Si l’on a en mémoire les problèmes que pose, dans le mouvement, la relation disciple-formateur, on voit sans peine les abus qu’une telle conception peut amener.

Kip Mc KEAN établit l’équation: sauvé=chrétien=disciple. Il n’y a en théorie rien à redire à cet enseignement qui apparaît comme tout à fait biblique. Pourtant, dans la pratique, cela est extrêmement dangereux. En effet, pour Mc Kean, il ne s’agit pas seulement d’être un disciple du Seigneur Jésus, mais de se soumettre aveuglément à ceux qui détiennent l’autorité dans le mouvement.

Dans cette perspective, le rebaptême devient un acte de soumission inconditionnelle au mouvement de Boston:

Une fois née de nouveau dans l’eau du baptême (Tite 3:5), la personne doit avoir le cœur et l’attitude de Jésus: elle doit être prête à faire n’importe quoi, à aller n’importe où, et à renoncer à tout ce qu’elle possède pour Dieu. (idem, p. 4).

Un rebaptême reçu sans ces dispositions intérieures très strictes doit être réitéré. Richard WOLFE résume bien ce principe:

Si vous n’avez pas compris avant votre baptême qu’un disciple se soumet entièrement aux dirigeants, alors vous n’étiez pas un disciple, et votre baptême ne compte pas. (Wolfe Richard, « Le développement des erreurs doctrinales de l’Église de Boston », septembre 1989, p. 31).

L’apôtre Paul était d’un tout autre avis, lorsqu’il enseignait aux Ephésiens que le baptême n’est pas renouvelable et que tout rebaptême blesse l’unité de l’Église:

Vous efforçant de conserver l’unité de l’Esprit par le lien de la paix. Il y a un seul corps, … un seul baptême. (Ephésiens 4:3-5).

Pour terminer sur ce point, remarquons que le mouvement de Boston enseigne que le baptême d’eau produit la nouvelle naissance et procure le salut. Cette doctrine est évidemment contraire à l’enseignement du Nouveau Testament. Nous ne pensons pas qu’il soit nécessaire d’apporter ici une réfutation. Le lecteur qui veut approfondir cet aspect, peut se reporter à l’ouvrage suivant: NICOLE Jules-Marcel, « Précis de doctrine chrétienne », Editions de l’Institut Biblique, Nogent-sur-Marne, 1983, pp. 269-271.

Conclusion

Au terme de cette étude, il apparaît que l’Église du Christ de Boston n’est pas un mouvement de réveil évangélique. Le Seigneur Jésus a dit que l’on reconnaîtrait l’arbre à ses fruits. Nous connaissons trop de personnes perturbées psychologiquement à la suite de leur passage dans ce mouvement, pour encore considérer cette dissidence comme mouvance du protestantisme évangélique.

La dérive sectaire est évidente et nous ne pouvons que mettre en garde devant le danger pour les Églises et les personnes.
L’apôtre Paul se refusait à dominer sur la foi des chrétiens (2 Corinthiens 1:24).

Kip Mc KEAN insinue de façon indirecte que les apôtres ont propagé l’Evangile de Jérusalem à Rome au 1er siècle, tandis que lui doit le faire de Boston à Moscou au 20ème siècle.

Admettons. Tout en remarquant que l’humanité n’est pas son fort. Mais la question demeure de savoir ce qui lui permet de dominer la foi et la vie de ses adeptes de manière à en faire des marionnettes, comme nous l’avons vu.

Qui a donné un tel pouvoir à Mc Kean, alors que les apôtres eux-mêmes se sont refusé à prendre une telle voie ?

 par Jacques Lemaire

La Croix Glorieuse de Dozulé

1)


topOrigine

Marie (Madeleine) Aumont, née en 1924, est à l’origine de ce mouvement. Elle a reçu une série de 49 apparitions entre le 28 mars 1972 et le 6 octobre 1978 à DOZULE dans le Calvados-France. Ces apparitions et visions se répartissent comme suit:35 apparitions de Jésus, 5 visions d’hosties miraculeuses, 2 apparitions de l’archange Michel et 7 apparitions de la croix glorieuse. La teneur des messages est apocalyptique: le « Christ » demanderait de dresser une gigantesque croix haute de 738 m., faute de quoi une immense catastrophe nucléaire dévasterait le monde avant l’an 2000. Alors ceux qui auront vénéré la croix de Dozulé seront sauvés. En fait, cette croix n’a jamais pu être érigée. La révélation a alors été modifiée: il faut élever 100 croix de 7,38 m. A ce jour, il en existe 450 à travers le monde. En plus un bassin doit être creusé où les personnes seront purifiées. Pour les adeptes de la Croix Glorieuse, Satan dirige le monde et il a séduit l’Église elle-même. En outre, le culte de la vierge Marie est hyper-développé avec toutes sortes de révélations, messages et secrets.

topNom

Le nom officiel du mouvement fondé en 1982 est « l’Association des Amis de la Croix Glorieuse de Dozulé ». Son siège est situé à 75007 PARIS, 171 rue de l’Université. Il possède la maison d’Editions Résiac -BP 6 – F-53130 MONTSURS. Un livre a été publié: « Dozulé, le Retour Glorieux du Fils de l’Homme », Nouvelles Editions Latines, Paris, 1983. La propagande se fait par la diffusion de cassettes et le démarchage des groupes catholiques romains à tendances traditionalistes et mariales. Les attaques contre l’Église officielle sont virulentes. Les pratiques de dévotion du mouvement sont celles du catholicisme d’avant le concile de Vatican II et elles ne sont pas exemptes de superstition: chemin de croix, rosaire, processions, Médaille Miraculeuse de la Rue du Bac, consécration de la France au Sacré-Cœur…

topOrganisation

La Croix Glorieuse de Dozulé n’est donc pas un mouvement à l’intérieur de l’Église catholique romaine. L’évêque de Bayeux, dont dépend Dozulé, a condamné les apparitions, après enquête canonique, en 1972, 1985 et 1991. Le pèlerinage est interdit aux catholiques romains par leurs autorités ecclésiastiques. Bernard Vignot, spécialiste des « Petites Églises » pense qu’il s’agit d’une Église parallèle et il signale que  l’ADFI situe ce groupe parmi les sectes pseudo-catholiques. Le climat passionnel, l’atmosphère apocalyptique et le mysticisme incontrôlé qui y règnent ne sont pas sans danger.

 

Jacques LEMAIRE, Vigi-Sectes Belgique

1) Logo – La croix glorieuse -présenté en
http://perso.club-internet.fr/dozule/images/logo.gif

La communauté des chrétiens


topNom

Ce mouvement, dont le nom exprime le désir de la communion avec tous les chrétiens, cherche à renouveler la vie chrétienne et cultuelle dans le monde moderne. Il veut réaliser le christianisme sous une forme nouvelle, c’est-à-dire renouvelé par l’esprit. C’est une œuvre de renouveau.

topOrigine

Un groupe de théologiens de différentes dénominations, conscients des responsabilités du christianisme face aux menaces d’anéantissement spirituel déchaînées par le matérialisme du début du vingtième siècle, demandent conseil à Rudolf Steiner ( 1861 -1925), le père de l’anthroposophie, et se groupent autour du prédicateur bien connu Friedrich Rittelmeyer. Celui-ci naît le 5 octobre 1872 à Dillingen-sur-Danube, en Bavière, comme fils d’un pasteur luthérien. Il fait de brillantes études à Erlangen et à Berlin. Ami de la musique religieuse, il se passionne encore pour Tolstoï, Maître Eckhart et le bouddhisme. Homme érudit et consacré, il est d’abord vicaire à Wurzbourg, de 1895 à 1902, avant d’être nommé pasteur à Nuremberg, de 1903 à 1916.

En 1910, il publie, avec son ami Christian Geyer, le bulletin mensuel Présence du Christianisme. Il organise une série de conférences à Brême sur les courants religieux de l’époque. Il médite surtout l’évangile de Jean et désire approfondir sa foi. Il découvre la théosophie grâce à Michel Bauer qui lui fait rencontrer Rudolf Steiner en 1911.

En 1916, il accepte l’appel de la paroisse du Temple Neuf de Berlin, l’ancienne église des huguenots, tout en étant anthroposophe. Il prêche pendant six ans, tous les dimanches après-midi, devant près de mille personnes. Après plusieurs séries de cours sur les besoins religieux actuels, avec une centaine de participants, cours donnés par Rudolf Steiner, ces deux théologiens constituent la Communauté des chrétiens, sous la responsabilité de Rittelmeyer. C’est surtout le cours théologique de 29 conférences données entre le 26 septembre et le 10 octobre 1921 à Dornach, près de Bâle en Suisse, qui décidera certains théologiens à fonder ce nouveau mouvement.

Rittelmeyer est chassé de l’Église luthérienne et célèbre le premier culte de la Communauté des chrétiens le 16 septembre 1922. C’est cette date qui est considérée comme celle de la fondation officielle de la Communauté des chrétiens que présidera Rittelmeyer pendant seize ans, en tant que « Recteur suprême ».

En 1935, nous le voyons à nouveau à Berlin pour une série de conférences, puis à Hambourg où il décède le 23 mars 1938, après avoir écrit des ouvrages sur la prière, la méditation, l’évangile selon Jean et l’expérience actuelle du Christ. Plusieurs théologiens prennent la relève, dont Émile Bock ( 1895-1959), un des grands penseurs de la Communauté des chrétiens. Il publie une nouvelle version allemande du Nouveau Testament et des ouvrages sur tous les livres de la Bible. Bock cherche dans ses travaux à faire revivre, grâce à l’archéologie, l’étude des textes et l’histoire des religions, la vie religieuse du peuple juif et des premiers chrétiens au sein du monde ambiant, et à saisir ainsi plus concrètement la portée universelle du christianisme.

La Communauté des chrétiens est interdite en Allemagne de 1941 à 1945, mais elle prend un nouvel essor par la suite grâce à Rudolf Frieling. Après le décès de ce dernier, le 7 janvier 1986, c’est Taco Bay qui prend en main les rênes du mouvement. Né le 22 septembre 1933 à Beatenberg, en Suisse, fils d’un sculpteur suisse et d’une mère hollandaise, baptisé déjà dans la Communauté des chrétiens, il fait des études secondaires en Angleterre et en Écosse, il parle plusieurs langues, suit une formation pédagogique. Il travaille plusieurs années dans l’enseignement et avec de jeunes délinquants, puis se prépare à la prêtrise en Allemagne et à Forest Row, en Angleterre.

Il est prêtre à Londres en 1962, puis à Édimbourg jusqu’en 1975. Il débute une œuvre en Irlande en 1967, puis sera responsable du mouvement aux Pays-Bas, avant de devenir le « Recteur-suprême » de la Communauté des chrétiens, le 21 février 1986. Il est venu en France en février 1990 pour la consécration d’une Communauté à Chatou où le 5 mai de la même année, il célèbre en français la première ordination en France.

topDoctrine

La Communauté des chrétiens est une partie de l’unique Église de Jésus-Christ, lieu où sont reçus et vécus les sept sacrements. C’est consciemment que cette Communauté édifie toute son existence sur la présence divine dans les sacrements. Ceci n’est pas pour elle une théorie, mais un risque qu’ elle assume volontairement: sa vie est justifiée et renouvelée seulement par l’action que le Christ veut bien réaliser en elle.

Pour elle, la pensée ne peut donc être qu’un effort individuel: prendre conscience de l’action du Christ. Elle ne se reconnaît pas le droit d’imposer une forme de pensée à quiconque. Ses prêtres sont libres d’enseigner tout ce dont ils peuvent assumer la responsabilité devant le Christ.

La Bible est la base de toute recherche. L’anthroposophie a fourni à cette Communauté une méthode de travail. L’œuvre de Rudolf Steiner, et en particulier Les guides spirituels de l’homme et de l’humanité, inspire beaucoup les responsables et les fidèles de ce mouvement. Les points de vue les plus divers se rencontrent dans la pensée des représentants de ce groupe pour se confronter et se corriger mutuellement dans une recherche toujours en mouvement.

La Communauté des chrétiens est convaincue de la constitution trinitaire de Dieu et de l’univers. Le Christ, avant sa venue sur la terre, a préexisté spirituellement en tant que principe divin de la vie cosmique. Il a été pressenti et attendu par les prophètes de l’Ancien Testament comme par les adeptes des mystères solaires de l’Antiquité.

La Communauté des chrétiens affirme la préexistence des âmes. L’homme est un être dont l’existence n’est pas limitée par sa naissance et par sa mort. La destinée de l’homme ne s’accomplit pas dans une vie seulement, il est déjà en vie avant sa naissance.

Lorsque le sang de Jésus a coulé sur la croix, lorsque son corps a été déposé dans la tombe, c’était pour la Terre une véritable communion. La Terre, comme l’homme, est un être vivant; elle a une âme, c’est un être spirituel1.

topOrganisation

Chaque communauté locale est autonome, elle est fondée et administrée par un prêtre. Un recteur est responsable de la coordination du travail dans une région ou un pays. Les recteurs supérieurs portent la responsabilité de l’ensemble de la Communauté des chrétiens. Le « Recteur-suprême », l’autorité centrale du mouvement, réside à Stuttgart, 76, Ameisenbergstrasse. Il donne les consignes aux 300 prêtres répartis dans le monde.

La femme est l’égale de l’homme même dans le service sacerdotal.

Diffusion et statistiques:

Les 80 000 membres se rassemblent dans une vingtaine depays, en Europe (Allemagne, Suisse, Pays-Bas, Autriche, Grande-Bretagne, France, Suède, Norvège, Finlande, Danemark, récemment à Prague (1990), en Pologne et en Russie), en Amérique (États-Unis, Canada, Brésil, Argentine), en Afrique du Sud, en Australie (1988), en Nouvelle-Zélande (1989) et au Pérou ( 1990).

La Communauté est représentée très irrégulièrement dans ces pays. Par exemple, en Suisse, elle possède 7 églises avec un total de 3 000 membres, par contre en Allemagne, elle en possède 120 totalisant 30000 membres.

En théorie, les membres pourraient rester dans leur église d’origine, mais pratiquement ce n’est que rarement le cas. Cette Communauté recrute essentiellement ses membres parmi les médecins, les architectes, les artistes et les professeurs. Cela est plus ou moins prononcé d’un pays à l’autre.

topTravail en France

La Communauté des chrétiens est arrivée en France en 1948. Actuellement, elle compte une dizaine de groupes locaux, dont cinq paroisses bien organisées (Strasbourg, Colmar, Troyes, Paris et Chatou) et des rencontres à Ribeauvillé, Verrières, Franchesse et Autry-Issards. Ces deux derniers groupes datent de 1991 et 1992.

L’église parisienne se trouve 67, rue Daguerre, dans le 14e arrondissement. La France ne doit pas abriter plus de 300 membres.

topPropagande

Les membres, toujours affables, sont peu sectaires et font peu de propagande. Ils diffusent plusieurs revues trimestrielles La Communauté des chrétiens, devenir et Perspectives Chrétiennes ( depuis 1986), un calendrier Au rythme de la terre, un almanach « La Ronde des Temps ». Ils distribuent de nombreuses brochures La vie religieuse dans la famille, Comment le baptême est-il célébré dans la Communauté des chrétiens ? , Fêter l’Avent et préparer Noël, L’évangéliste Jean, Le Baptême, L’Eucharistie , La Communauté des chrétiens, une introduction.

ils organisent des réunions de quartiers et des conférences publiques.

topCulte et pratiques

Le centre de la vie religieuse de ce mouvement est la pratique du culte eucharistique. Après la lecture de l’Évangile et une prédication, s’accomplit l’offrande des âmes et de la prière, symbolisées par l’élévation du calice et l’encensement. Ensuite les paroles de la consécration du pain et du vin invoquent la présence réelle et spirituelle du Ressuscité. Les fidèles y participent par la communion sous les deux espèces. Il faut noter l’usage des vêtements, objets et couleurs liturgiques, permettant de prendre conscience du rapport entre la vie religieuse et la réalité physique, notamment du déroulement liturgique de l’année. Ce culte s’appelle l’Acte de consécration de l’homme.

La vie de cette Communauté se nourrit de la pratique de sept sacrements, en donnant à ce terme le sens vivant qu’il avait avant la fixation par la scolastique catholique romaine du XIIIe siècle. Ce sont le baptême, la confirmation, l’Acte de consécration de l’homme, la confession, le mariage, l’ordination et l’extrême-onction. Elle y voit des actes par lesquels Dieu scelle et donne leur sens spirituel aux événements cruciaux de la vie humaine.

La vie de cette Communauté est scandée par l’accent mis sur les grandes fêtes et les temps qui s’y rattachent: Noël, Pâques, Ascension, Pentecôte, Saint-Jean et Saint-Michel.

Le petit enfant baptisé est marqué par le contact de trois substances: l’eau qui représente le reflet du Père, le sel le reflet du Fils et la cendre le reflet du Saint-Esprit.

Le prêtre a trois fonctions essentielles: le service cultuel, l’enseignement et la cure d’âme. Ajoutons enfin que cette Communauté pratique également l’ondoiement pour les nouveau-nés en danger, les obsèques et l’Acte de consécration pour les défunts.

topActivités

La Communauté des chrétiens assure un travail social important auprès des enfants, des jeunes et des personnes âgées. Elle soutient des écoles libres préconisant une pédagogie spéciale.

Une Association Familiale, créée à Paris en 1964, se consacre à l’animation de vacances d’enfants et d’adolescents. Une Maison du troisième âge s’est ouverte en Alsace en 1974. Ses écoles dites Rudolf Steiner ou Waldorf viennent de se regrouper dans la Fédération des Écoles Rudolf Steiner, 62, rue de Paris à Verrières-le-Buisson.

Les Éditions Iona à Franchesse, dans l’Allier, publient la littérature du mouvement.

Pour former ses prêtres, la Communauté des chrétiens possède deux Séminaires de formation, l’un à Shalesbrook près de Londres et l’autre en Allemagne, 11, Spittlerstrasse à Stuttgart. Construit en 1933, ce dernier a été endommagé pendant la dernière Guerre et reconstruit en 1953.

topDissidences

La grande liberté dans la doctrine et l’expression de la foi ne favorise pas de dissidence.

topPrincipales erreurs

Un chrétien évangélique est bien dérouté par l’aspect liturgique et sacramentel de la Communauté des chrétiens. Le Christ présenté ne ressemble que faiblement à celui qui est au centre de la Bible. La liberté dans l’enseignement permet bien souvent l’élaboration de doctrines et de pratiques étrangères à l’Écriture.

Les écrits de Rudolf Steiner déforment le sens des textes bibliques. Le Christ présenté comme principe de la vie cosmique n’est plus le Sauveur des hommes et le Seigneur de l’Église. Un chrétien ne peut mettre en aucun cas sur le même plan les écrits de l’Ancien Testament et des textes des religions solaires. L’homme est bien curieusement présenté.

Dans cette Communauté, le rôle du prêtre (homme ou femme) s’oppose à l’enseignement biblique qui affirme que, depuis le sacrifice unique et parfait de Jésus-Christ, le grand prêtre, la prêtrise est inutile (Hébreux 7:24-27).

Si le Nouveau Testament présente les deux institutions de Jésus, le baptême et la sainte cène, il ne s’agit pas là de sacrements. Cette notion est absolument étrangère à l’enseignement du Fils de Dieu (Jean 4:24 et 6:63).

Faut-il rappeler enfin que tout rite en faveur des morts est inutile et que la Parole de Dieu appelle l’homme à une conversion authentique durant cette vie (Hébreux 9:27).

Tiré de Les sectes à visages découvert, G. Dagon, Editions Barnabas

 (1). Toute cette doctrine curieuse est exposée dans la petite plaquette L’Eucharistie de Rose Klockenbring et Èvelyn Francis-Capel. page 19.

 

Foi mondiale Baha ‘ ie

 

topNom

Voici le nom de la « religion de l’unité », « la dernière née des religions », une religion mondiale indépendante. Elle se veut basée sur une révélation émanant directement de Dieu, ayant ses propres écritures sacrées, ses propres lois, ses propres institutions et ses propres lieux saints.

topOrigine

Le 20 octobre 1819, naît à Shiraz, en Iran, Mirza Ali Muhammad, surnommé plus tard le Bab, c’est-à-dire la Porte. Jeune marchand dans sa ville natale, influencé par le messianisme chiite, il se révèle le 23 mai 1844 comme précurseur d’un fondateur de religion. Ce message lui vaut de nombreuses persécutions. Il est arrêté en 1846. L’année suivante, il est enfermé d’abord dans la forteresse de Mah-ku, à la frontière russo-turque, ensuite à Chihriq. Sur ordre du shah, il est fusillé le 9 juillet 1850, vers midi, à Tabriz.

À sa mort, on compte déjà près de 20 000 disciples. Depuis le 21 mars 1909, ses cendres sont ensevelies sous le mausolée du Mont Carmel, près de Haïfa, devenu depuis le lieu saint de la Foi Mondiale Baha’ie.

Ses disciples forment bientôt deux partis: les uns suivent Subh’i Azal jusqu’à sa mort le 4 avril 1912 dans l’île de Chypre, les autres, beaucoup plus nombreux, s’attachent à Mirza Husayn Ali.

Ce dernier déclare être le fondateur annoncé, le « Promis » de tous les âges, la grande manifestation prédite par le Bab. Il naît le 12 novembre 1817 à Téhéran, dans une très riche famille noble, fils d’un ministre d’État. Très tôt, il devient disciple du Bab. Il fait de nombreux voyages. Il se sent appelé par Dieu dès 1848, mais ne se révèle au monde que le 21 avri11863, lors de la fête du Ridvan, à Bagdad, sous le nom de Baha’u’llah, ce qui signifie: la gloire de Dieu. Ce nom lui fut attribué déjà en 1848, à Badacht, avant le martyre du Bab.

Il déclare être la manifestation de Dieu pour notre époque. Par une énorme correspondance, il annonce sa mission aux rois, aux dirigeants et aux chefs religieux du monde. Ainsi, depuis Edirne, en 1868, il écrit au pape Pie IX, à la reine Victoria d’Angleterre, à Napoléon III, au tsar Alexandre II de Russie et à beaucoup d’autres, pour se présenter comme apparition divine.

A cause de sa révélation, Baha’u’llah est très vite dépouillé de ses biens, emprisonné et banni. Il est exilé à Bagdad en 1853, puis à Istanbul et Edirne en 1863, enfin à Saint-Jean d’Acre en 1868. Dans cette ville, il est incarcéré dans la grande forteresse et passe ses dernières années au manoir de Bahji où il meurt le 29 mai 1892.

Dans son testament écrit, Baha’u’llah désigne son fils aîné Abdu’l Baha, connu sous le nom d’Abbas Effendi, comme son successeur et l’interprète de sa révélation. Celui-ci naît le 23 mai 1844 à Téhéran. Après la mort de son père, il demeure prisonnier des Turcs jusqu’en 1908 lorsque le nouveau régime décrète une amnistie. Il voyage beaucoup pour propager la Foi Mondiale Baha’ie. Il passe même à Paris, à Marseille et à Thonon-les-Bains. Il codifie définitivement la révélation de son père. Il meurt le 28 novembre 1921 à Saint-Jean d’Acre après avoir désigné son petit-fils aîné Shoghi Effendi comme successeur. Né en 1897, futur étudiant au Collège Balliol à Oxford, celui-ci devient le gardien de la foi et la seule autorité pour interpréter les écrits sacrés. Durant 36 ans, Shoghi Effendi contribue au développement mondial de la Foi Baha’ie. Il achète de vastes terrains à Saint-Jean d’Acre, à Haïfa et au Mont Carmel où de merveilleux jardins entourent les mausolées du Bab et de Baha’u’llah. Le mausolée du Bab est l’édifice bien connu au dôme doré sur le Mont Carmel.

Shoghi Effendi meurt le 4 novembre 1957 à Londres. Dorénavant, et jusqu’en 1963, la Foi Mondiale Baha’ie est administrée par des personnes désignées avant sa mort et appelées les Mains de la Cause.

Le 21 avril 1963, ces Mains de la Cause réunissent les membres des 56 institutions administratives nationales pour élire la « Maison universelle de justice ». Signalons en passant que la maison du Bab, lieu saint en Iran, à Shiraz, est détruite le 8 novembre 1973, par ses détracteurs.

topDoctrine

Les nombreux livres et brochures édités par la Foi Baha’ie permettent aisément d’en établir la doctrine. Quelques livres: Le livre très saint, Le livre de la loi, Bonnes nouvelles, Paroles du paradis, Le livre de la certitude, Les paroles cachées, Le but d’un nouvel ordre mondial, Sécurité pour un monde en désarroi, Baha’u’llah et l’ère nouvelle et La civilisation mondiale.

La vérité religieuse n’est pas absolue, mais relative. La révélation divine est un processus continu et progressif. La vérité est dévoilée périodiquement par l’intermédiaire des grands instructeurs et des fondateurs de religion.

Toutes les grandes religions sont divines dans leur origine. Elles sont d’authentiques messages de source divine. Les principes de base de ces religions sont en complète harmonie, leurs buts et leur objet sont les mêmes, leurs enseignements ne sont que des facettes d’une seule vérité, leurs fonctions sont complémentaires, elles ne diffèrent que par les aspects non essentiels de leurs doctrines; leurs missions représentent des stades successifs dans l’évolution de l’humanité.

Dieu a envoyé sur la terre d’innombrables prophètes ayant fondé chacun une religion. La théologie doit être simple et rationnelle. La Foi Mondiale Baha’ie est une révélation d’origine divine, c’est une religion révélée, Baha’u’llah est le messager divin pour notre époque. Cette foi est la grande clé de voûte de « l’arche du progrès humain », l’âge d’or, le millenium, le royaume de Dieu sur la terre.

Cette foi mise en pratique doit aboutir à la réalisation des douze principes suivants:

  • Unité de Dieu et de ses prophètes,
  • Unité du genre humain,
  • Recherche personnelle et indépendante de la vérité,
  • Religion, cause de l’union des peuples,
  • Accord de la religion avec la science et la raison,
  • Abandon des préjugés de toutes sortes,
  • Éducation universelle et obligatoire,
  • Égalité de l’homme et de la femme,
  • Langue auxiliaire universelle,
  • Solution spirituelle des problèmes économiques,
  • Tribunal international,
  • Paix universelle.

La Foi Mondiale Baha’ie conduit la race humaine à l’âge adulte. L’unité de la race humaine implique l’établissement d’une communauté universelle où toutes les nations, races, classes et religions sont étroitement et définitivement unies, où l’autonomie des États membres et la liberté personnelle, ainsi que l’initiative des individus qui la composent, sont complètement et pour toujours sauvegardées.

Il faut abolir les préjugés, établir l’égalité des sexes, lutter contre l’esclavage et répartir équitablement les richesses de ce monde. Cette communauté universelle comporte une législature universelle dont les membres, en tant que représentants de la race humaine, ont le contrôle suprême sur toutes les ressources des nations qui la composent, et édictent les lois nécessaires pour régler la vie, répondre aux nécessités et harmoniser les relations de tous les peuples et de toutes les races.

Un pouvoir exécutif universel, s’appuyant sur une force internationale, veille à l’exécution des décisions arrêtées par cette assemblée, à l’application des lois qu’elle a votées, et à la sauvegarde de l’unité de la communauté tout entière.

Le monde forme en somme un seul pays dont tous les humains sont les citoyens. Chacun doit obéir strictement au gouvernement de son propre pays. Un tribunal universel se prononce en dernier ressort dans tous les conflits et les disputes qui peuvent s’élever entre les membres de ce système universel.

Un mécanisme d’intercommunication mondiale qui embrasse toute la planète sera créé, il sera affranchi de toutes les restrictions nationales et fonctionnera avec une merveilleuse rapidité et régularité. Une capitale universelle jouera dans cette civilisation mondiale le rôle de centre nerveux, elle sera le foyer où convergeront toutes les forces universelles de la vie et d’où rayonneront toutes les influences vitalisantes.

Une langue universelle sera inventée, ou choisie parmi celles qui existent déjà, et enseignée dans toutes les écoles des nations fédérées, comme langue auxiliaire de la langue maternelle.

Une écriture universelle, une littérature universelle, un système universel et uniforme des monnaies, poids et mesures vont simplifier et faciliter les relations et la compréhension entre les peuples et les races.

Dans cette société, les grandes dominantes de la vie humaine, la religion et la science, étant réconciliées, coopèrent et se développent dans l’harmonie. La prêtrise, les pratiques ascétiques, la mendicité et le monachisme sont abolis.

La presse, tout en donnant libre champ à l’expression des vues et des convictions diversifiées du genre humain, cesse d’être livrée à des intérêts privés ou publics. Elle est libérée de l’influence des gouvernements et des peuples en conflit.

Les ressources économiques du monde sont organisées, toutes les sources de matières premières sont exploitées à plein rendement, tous les marchés sont coordonnés et développés, la distribution des produits est réglée équitablement.

Rivalités, haines et intrigues cessent entre toutes les nations. Animosités et préjugés raciaux font place à l’amitié raciale, à la compréhension réciproque et à la coopération. Les causes de luttes religieuses sont à jamais écartées, les barrières et les restrictions économiques abolies, et l’anormale distinction entre les classes éliminée. L’indigence d’une part, et l’accumulation démesurée des richesses d’autre part, disparaissent. Les immenses énergies englouties et dispersées par la guerre économique ou politique, sont consacrées aux inventions humaines, au développement de la technique industrielle, à la productivité du genre humain, à la guérison des maladies, aux recherches scientifiques, et à la santé.

La Foi Mondiale Baha’ie permet de rendre le cerveau humain plus aigu et plus subtil, d’exploiter les ressources de la planète jusque-là inemployées et insoupçonnées, de prolonger la vie humaine et de développer tout autre moyen propre à stimuler la vie intellectuelle de la race humaine tout entière.

Cette Foi croit en l’efficacité de la prière, l’immortalité de l’âme et la nécessité pour l’homme de vivre en obéissance aux lois de Dieu comme elles sont énoncées par ses messagers dans chaque dispensation: Adam, Abraham, Moïse, Jésus, Mahomet et Baha’u’llah.

Parmi les innombrables prophètes, Jésus-Christ est l’une des neuf manifestations de la divinité. Il est le seul chemin, mais pour son temps. Le Consolateur qu’il annonce est Baha’u’llah. Dieu n’est connu que par ses prophètes.

L’homme obtient un salut éventuel s’il a réalisé de bonnes uvres durant sa vie et s’il a essayé de mettre en pratique les douze principes.

Terminons par cette déclaration solennelle de Shoghi Effendi: « Un système de fédération universelle qui régira la terre entière et exercera sur ses ressources, d’une inimaginable ampleur, une autorité à l’abri de toute discussion, qui incarnera tout ensemble l’idéal de l’Orient et celui de l’Occident, qui sera affranchi de la malédiction de la guerre et de ses misères, et qui tendra à l’exploitation de toutes les sources d’énergie disponibles à la surface de la planète, un système dans lequel la Force sera mise au service du Droit et dont la vie sera soutenue par la reconnaissance universelle de Dieu et le ralliement à une Révélation unique, tel est le but vers lequel les forces unifiantes de la vie poussent l’humanité! »

topOrganisation

La Foi Mondiale Baha’ie est dirigée, depuis 1963, par la Maison Universelle de Justice, un conseil de 9 membres élus pour cinq ans, comprenant uniquement des hommes. C’est le siège mondial spirituel et administratif, P.O. Box 155 à Haïfa. Un somptueux édifice en marbre blanc, entouré de splendides jardins perses, au Mont Pentélique, abrite, depuis 1984, la Maison Universelle de Justice.

Les groupes locaux sont dirigés par un conseil local et l’ensemble des membres d’un pays est dirigé par un conseil spirituel national.

topDiffusion et statistiques

La Foi Mondiale Baha’ie connaît un développement impressionnant, malgré la persécution dont elle est l’objet dans certains pays totalitaires ou musulmans. Elle est présente dans 340 pays. Dans 165 d’entre eux, elle a constitué une Assemblée Spirituelle Nationale.

Dans 119 000 localités résident des Baha’is, mais on ne compte que 13 000 assemblées spirituelles locales organisées. Ils totalisent près de 6 000 000 de membres, répartis dans les cinq continents. Ils sont déjà 1 300 000 en Inde, 60 000 à Téhéran et 300000 en Iran. L’Europe n’abrite pas trop de Baha’is. Ils ne sont que 1 000 en Suisse et 2 000 en Allemagne, par exemple.

La littérature baha’ie est traduite et publiée dans 705 langues et dialectes. Les Baha’is possèdent dans le monde 120 écoles et instituts. Ils ont acheté plus de 60 emplacements en vue d’y ériger des temples.

topTravail en France

Les premiers Baha’is sont venus en France dès 1899. Ils sont 1 200 répartis en 280 localités, ayant 90 centres organisés. Après avoir été situé de longues années au 11, rue de la Pompe, à Paris, le siège de l’Assemblée Spirituelle Nationale se trouve actuellement 45, rue Pergolèse, dans le seizième arrondissement. Cette Assemblée Spirituelle Nationale est mentionnée au Journal Officiel du 24 novembre 1993 comme organisation administrative et de direction de toutes les affaires de la religion baha’ie en France.

topPropagande

Elle n’est pas tapageuse, mais discrète. La Foi Mondiale Baha’ie diffuse des tracts, des brochures et organise des conférences publiques et des expositions. Sa revue Bahaï France est peu connue.

Pour devenir Baha’i, il faut simplement en faire la demande par écrit.

topCulte et pratiques

La Foi Mondiale Baha’ie insiste beaucoup sur la monogamie, la chasteté et la décence, elle décourage le divorce et encourage la vie de famille. Elle exige une haute moralité et la droiture dans toutes les affaires. Tout travail doit être accompli dans un esprit de service et d’adoration.

Les Baha’is se réunissent le dimanche et en semaine pour la lecture et la méditation de la littérature baha’ie. Dans certains groupes, la prière rituelle et les ablutions occupent une grande place. En priant, on se prosterne vers Saint-Jean d’Acre. Il n’y a ni baptême, ni sainte cène, mais 19 jours de jeûne par an. Les membres s’abstiennent d’alcool, de drogue et refusent de participer aux jeux de hasard. Le mouvement vit grâce à la générosité des fidèles.

Là où le nombre de Baha’is est important, l’organisation érige des maisons d’adoration. Elles sont ouvertes à tous, ont neuf côtés, neuf portes et un dôme central, elles sont situées en général dans un beau parc. Elles sont ouvertes à la prière, à la lecture et à la méditation des écrits sacrés de toutes les religions. Quelques-unes de ces maisons: à Kampala (Ouganda), Sydney, Wilmette (États-Unis), Langenhain (Allemagne), New-Delhi en Inde depuis 1986, Panama City et Apia (Samoa Occidentales).

topActivités

Les Baha’is veulent inaugurer un nouveau calendrier avec une année de 19 mois de 19 jours chacun, la période supplémentaire du 26 février au 1er mars étant réservée pour le repos et la méditation. Rappelons en passant que leurs nombres sacrés sont le 9 et le 19.

Ils fêtent l’an nouveau le 21 mars. Ce jour fait partie des neuf fêtes annuelles:21 et 29 avril, 2, 23 et 29 mai, 9 juillet, 20 octobre et 12 novembre. Elles commémorent des événements de l’histoire baha’ie. Dans 64 pays, ces fêtes sont reconnues comme des fêtes légales.

Depuis 1948, la Foi Mondiale Baha’ie est accréditée auprès de l’O.N.U. comme organisation internationale non-gouvernementale. Elle a un statut consultatif auprès du Conseil Économique et Social et de l’U.N.I.C.E.F.

À cause de leurs activités en vue de la paix et l’établissement d’une communauté universelle, les Baha’is sont considérés comme hérétiques par les musulmans, leurs immeubles sont détruits, les fidèles sont torturés, condamnés à mort et exécutés dans certains pays, surtout depuis 1978.

Les uvres sociales, les projets internationaux pour la santé, l’éthique, la pratique médicale et la gestion de dispensaires sont regroupés dans l’Association Médicale Baha’ie.

topDissidences

Deux sont connues, sans avoir des adeptes en France:

  • La Caravane de l’Est et de l’Ouest, dont le siège est à New York,
  • lUnion Mondiale pour la religion et la paix universelles.

topPrincipales erreurs

La Foi Mondiale Baha’ie n’est pas une communauté chrétienne, elle est en opposition flagrante avec la Bible, Parole de Dieu. Voici quelques erreurs majeures: On ne parle pas du péché. En lisant tous les projets préconisés par ce mouvement, on reste rêveur. Voilà des siècles, voire des millénaires où la paix est impossible sur terre, parce que les hommes refusent de faire la paix avec Jésus, le Prince de paix.

L’homme non régénéré est entièrement corrompu. Il est incapable par lui-même de réaliser I ‘harmonie entre les races et les classes.

Il n’est pas possible de mettre sur un pied d’égalité le Christ et les fondateurs de religions. Lui seul s ‘ est offert en sacrifice, lui seul est ressuscité !

Tout le nivellement doctrinal des Baha’is, leurs illusions et leur optimisme quant au futur de l ‘homme sur la terre manquent vraiment de réalisme !

La parole du Seigneur Jésus-Christ est vraiment à propos: «Sans moi, vous ne pouvez rien faire!» (Jean 15:5).

Gérard Dagon

ALLIANCE UNIVERSELLE Église chrétienne universelle (les disciples du Christ de Montfavet)

topNom

C’est le nouveau nom que porte, depuis le 15 juin 1983, l’Église Chrétienne Universelle. Celle-ci était bien connue dans les années 1950-1960, parce qu’ elle est née en France. Elle regroupe les disciples du Christ de Montfavet.

topOrigine

Georges-Emest Roux naît de père postier incroyant et de mère catholique très pieuse, le 14 juin 1903 à Cavaillon, dans le Vaucluse. Très jeune, il abandonne sa foi catholique, après avoir lu les œuvres de Platon.

 Passionné pour les arts, il séjourne à Paris jusqu’à l’âge de trente ans. Il embrasse une carrière littéraire et artistique comme poète, romancier et musicien. Il est l’auteur, entre autres, d’un poème Le Cercle d’Airain, d’un roman Le Toit de Paille et d’une pièce de théâtre en un acte Le Bienheureux.

Il épouse Jane Robert et sera père de six enfants, trois filles et trois garçons. Depuis 1939, Georges Roux est employé de la Poste comme son père. Il monte en grade jusqu’à la qualification d’inspecteur-adjoint au tri des lettres du bureau de poste de la gare d’Avignon. En décembre 1953, il quitte cet emploi pour se consacrer entièrement à ses activités religieuses.

Sa mère lui offre une belle et grande villa La Préfète à Montfavet, toujours dans le Vaucluse, propriété où habite encore aujourd’hui une partie de sa famille. Gratifié d’un don de guérison, il vient en aide à des milliers de malades, de 1947 à 1950.

D’abord à Noël 1947, puis à la même date en 1950, il se révèle à sa famille comme une nouvelle incarnation de Jésus-Christ, le Christ revenu sur la terre, révélation qui sera communiquée au grand public à partir de février 1954. Cependant, dès fin décembre 1950, de nombreux tracts sont distribués dans toute la France et même en dehors de nos frontières, tracts ayant pour titre Hier Jésus de Nazareth, aujourd’hui Georges de Monfavet! Immédiatement une mission, l’Agence Chrétienne d’information, s’établit à Paris.

Enregistrée d’abord à la Préfecture du Vaucluse avec le but d’organiser des réunions de chrétiens et de célébrer les sacrements conformément à l’enseignement véritable du Christ manifesté aujourd’hui sous la forme de Georges de Mortfavet, l’Église Chrétienne Universelle s’est fait inscrire à la Préfecture de police de Paris, le 25 décembre 1952, avec le but de célébrer des services religieux du culte divin chrétien, conformément à l’enseignement du Christ, Georges de Montfavet. pour l’épanouissement de l’âme et l’accomplissement total de la vie dans l’amour divin, et le développement en soi et autour de soi de toutes les manifestations du beau, du bien et de la vérité, par l’amour fraternel, dans la joie et la santé, par la lumière et la foi ardente.

Le Christ de Montfavet est décédé le 26 décembre 1981 à La Préfete et l’une de ses filles, Jacqueline Van Gerdinge, prend l’Église en mains. La dépouille mortelle de Georges Roux a été incinérée.

topDoctrine

Les trois livres doctrinaux du fondateur permettent de connaître avec précision ce que croit l’Alliance Universelle. Il s’agit de la trilogie

– Journal d’un guérisseur, publié en août 1950,

– Paroles du guérisseur, publié en décembre 1950,

– Mission Divine, paru en 1951.

Comme Jésus est le témoin de Moïse, Georges Roux est le témoin de Jésus, il est Jésus, il est Dieu. C’est la forme humaine par laquelle Dieu intervient pour redonner au monde son message d’amour. Grâce à lui, tous les hommes peuvent accomplir les actes essentiels à l’individualisation de leur âme. Grâce à lui, les hommes forment la véritable humanité.

Différentes manifestations divines Moïse, Bouddha, Krishna, Jésus, n’ont pas réussi à accomplir la loi d’amour. Il fallait une nouvelle manifestation en 1950 en la personne de Georges Roux.

Nous avons eu le privilège de recevoir plusieurs lettres manuscrites de la responsable actuelle, fille de Georges Roux, qui nous communique directement les paroles de son père. Nous les reproduisons intégralement:

Celui que vous appelez encore « Monsieur Georges Roux « est, en Vérité Dieu-même. Dieu qui, à l’Heure où l’homme, ayant refusé la Divinité, achevait de se détruire, S’est créé une forme humaine afin de Se mettre directement à la portée de Sa créature et de donner ainsi, à l’humanité, une nouvelle possibilité de Vie en suscitant en elle la Soif de l’Éternité.

Afin que tout soit clair en vous, Dieu, directement, Se penche sur vous et vous dit: Cesse tes craintes. Je ne veux plus de tes faiblesses, de tes hésitations, de tes cauchemars. Je Suis la Vie, l’Éternel Créateur Celui qui tout anime. À Montfavet, Je Me Suis directement Manifesté. Je Suis Manifesté tangiblement sur votre planète et tu dois correspondre à Ma Volonté, tu dois obéir à Mes Ordres, si tu veux être utile à Ma Création.

Je Suis partout. Je Suis le Créateur donc forcément le Tout. Rien n‘est hors de Moi. Tout ce que tu vois est formé de Ma substance que Je te présente selon ce qui convient à ton épanouissement, comme à celui de tous. Tu es seul, face à Moi. Je reviens à nouveau sous la forme d’un homme afin de vous donner une dernière possibilité d’accéder à la Vie, alors que vous étiez tous perdus.

L’heure du jugement est venue. L’Alliance Universelle aurait dû s’étendre sur toute la terre avant le 1er janvier 1980, jour de la fin du monde. La Divine Cité triomphe, la terre n’est plus peuplée que des enfants de Dieu, toute l’ivraie est détruite par le Grand Vanneur. Chacun affronte le Jugement dernier.

Satan n’existe pas. Jésus ne possède pas la divinité, il n’est d’ailleurs pas ressuscité. L’homme doit toujours bien se porter ou être guéri. La souffrance est un mal, c’est la négation du divin, donc si la maladie existe, elle correspond au silence de Dieu. Si le Dieu-Roux parle, la maladie disparaît.

Pour prouver sa divinité, le Christ de Montfavet explique ainsi son nom: Roux, c’est le R = L’air, le O = l’eau, et UX ou LUX = la lumière…

topOrganisation

Ce sont principalement les deux filles de Georges Roux, Jacqueline et Geneviève, qui dirigent l’Alliance Universelle. Elles reçoivent directement les consignes de leur père. Les quelques groupes locaux ont des responsables qui reçoivent d’elles toutes les consignes. Elles habitent toujours à La Préfète de Montfavet.

topDiffusion et statistiques

En dehors de notre territoire, l’Alliance Universelle a des disciples en Belgique, aux États-Unis, en Allemagne, en Suisse, en Italie, au Gabon et au Zaïre. Dans ces huit pays, la littérature est diffusée en cinq langues.

Une cinquantaine de groupes locaux totalisent un peu moins de 2000 membres. Même si tous les membres sont invités à devenir missionnaires, on a l’impression que ce mouvement ne fait plus de progrès depuis quelques années.

topTravail en France

L’Alliance Universelle travaille surtout sous le couvert de l’Agence Mondiale d’Information:3, rue Geoffroy-Saint-Hilaire, dans le 5e arrondissement de Paris, en vue d’ouvrir de nouveaux lieux de culte. Cette agence vient d’acheter un cinéma du boulevard de la Madeleine à Paris. Son principal lieu de réunion dans la capitale est sis au:49, rue Fontaine, dans le 9e arrondissement.

Une vingtaine de groupes totalisent à peine mille membres dans notre pays. Le siège social se trouve à La Pépinière: 7-9, avenue Saint-Ruf, Avignon.

topPropagande

Cette Alliance se fait connaître surtout par l’accrochage dans les rues, avec une distribution massive de journaux et de tracts. Autrefois, éditeur de quatre journaux:

  • Messidor, la revue de la vie totale, éditée à Montfavet chaque mois depuis 1951,
  • Le Témoin de la Vie, mensuel fondé en 1953 sous le titre Le Témoin du Christ,
  • Bulletin de l’Agence Mondiale d’Information,
  • Lumière, mensuel fondé en octobre 1953,

Elle ne publie plus que Lumière. Ce journal est quelquefois disponible dans les kiosques.

La brochure Pour atteindre à l’Alliance Universelle est massivement distribuée sur la voie publique.

topCulte et pratiques

Le culte se célèbre le dimanche. Il commence par la prière d’attente suivante

Notre Père qui êtes partout,

Que votre présence soit adorée,

Que votre Lumière nous inonde,

Que notre bonne volonté soit faite sur la terre comme la vôtre dans l’univers.

Nous ferons aujourd’hui le pain de chaque jour,

Nous éviterons toute offense

Et nous agirons devant vous guidés par votre amour

Bénissant votre loi,

Nous nous efforcerons seulement vers le bien

Afin que soit chassé tout le mal de la terre.

Ainsi soit-il.

Les disciples ont les bras tendus vers le ciel et ajoutent à haute voix:

Au nom du Père,

Au nom du Fils,

À sa lumière,

Ainsi soit-il.

Le plus souvent, le culte est suivi d’un repas en commun. Les numéros il et 12 de l’ancien périodique Messidor définissent la signification et le déroulement du culte.

Les sacrements sont au nombre de trois:

  • le baptême des enfants se donne en trois temps: imposition des mains et immersion dans l’eau tiède, présentation, puis confirmation.
  • le mariage comprend la communion de l’Esprit, la bénédiction des anneaux, les engagements des époux, la consécration et la bénédiction. Toute l’assemblée participe au repas en commun.
  • la confirmation-communion pour les adolescents, précédée d’un questionnaire sur l’enseignement de Vie. La communion a trois formes: la communion de la chair, la communion de l’Esprit et la communion de l’à Dieu.

Les membres de l’Alliance Universelle doivent renoncer à l’alcool, au tabac, aux conserves, au thé, aux graisses, aux pommes de terre, au sel et au sucre et suivre un régime alimentaire. Les malades sont invités à ne pas recourir à la médecine, car Georges Roux peut guérir. On signale plusieurs cas de personnes décédées faute de soins.

topActivités

Plusieurs disciples de l’Alliance Universelle se sont présentés aux élections législatives du 2 janvier 1956 en vue de faire entendre Dieu dans les affaires humaines. Ils ont recueilli plus de 10000 voix dans six départements.

L’imprimerie Lumière d’Avignon édite la littérature du mouvement. Les filles du fondateur organisent de rares conférences publiques. Notons encore la présence d’un stand aux Foires-Expositions de quelques grandes villes, comme Strasbourg.

topDissidences

Aucune à notre connaissance, jusqu’à aujourd’hui.

topPrincipales erreurs

D’après la Bible, Georges Roux est un faux-christ (Matt. 24:4-5 et 24). Il n’est pas le seul, nous en connaissons plus de 160!

La mort du fondateur démontre qu’il n’est pas Dieu. Son enseignement n’est en aucun cas inspiré.

Son don de guérison, comme d’ailleurs le don de guérison en général, ne vient pas forcément de Dieu (Matt. 7:21 à 23; Matt. 24:24).

Georges Roux, décédé, incinéré, ne peut plus agir aujourd’hui en faveur de ses disciples qui sont orphelins.

 

Tiré de Les sectes à visage découvert, G. Dagon, Editions Barnabas

Gérard Dagon

Avertissement général

 

 

 

 

Nous conseillons la lecture de cet avertissement, avant de visiter ce site.

Comment définir une secte?

Le RAPPORT SUR LES SECTES, de l’Assemblée nationale – 22 décembre 1995 – commence par le sommaire suivant:

1.- L’impossible définition juridique

2.- L’imprécision et la diversité des définitions issues du langage courant

a) L’approche étymologique
b) L’approche sociologique
c) L’approche fondée sur la dangerosité des sectes
d) La conception retenue par la Commission

La question s’est donc posée à nous: Quelle doit être notre approche?

Notre approche:

Notre approche veut être globale, mais notre spécialité reste l’approche théologique.

L’importance d’une étude théologique d’un mouvement est généralement négligée, mais devrait au contraire être primordiale, car c’est d’une déviance théologique que naissent les multiples manifestations sectaires.

L’étude théologique des mouvements sectaires permet aussi de discerner les motivations et d’anticiper le comportement de leurs membres dans les domaines suivants:

  • financier
  • social
  • physique
  • psychologique
  • spirituel
  • familial

Elle permet de prévenir un dérapage dangereux, avant que celui-ci ne soit que … constaté.

De ce fait, vous trouverez sur ce site des mises en garde de sectes dangereuses « pures et dures » tout comme des analyses de mouvements religieux de doctrines diverses.

 

Le mot Secte

Il existe plusieurs de définitions ou nuances du mot secte:

Dictionnaire encyclopédique (Hachette 1980 – Alpha 1992):

  • Groupe de personnes notamment d’hérétiques qui à l’intérieur d’une religion, professent les mêmes opinions particulières.
    La secte des anabaptistes
  • Péjor. Ensemble de personnes étroitement attachées à une doctrine
  • Lat secta de sequi: « suivre »; siecte, « doctrine »
  • sectaire: Personne qui fait preuve d’intolérance en matière de philosophie, de politique, de religion

D’autres attribuent le mot secte à

  • la racine latine secare « couper de »
  • l’organisation s’ingérant de l’ultime vérité
  • une organisation religieuse soumettant ses membres à une dictature
  • un groupe religieux ou philosophique minoritaire en contraste avec son environnement

« On peut s’évertuer à définir la secte sans connotation dévalorisante, le terme reste péjoratif et personne n’accepte volontiers qu’on en use pour sa communauté » signale Henri Blocher.

Doit-on donc éviter le mot secte?

Le mot secte est utilisé pour exprimer une déviation doctrinale ou un danger spirituel, dans un domaine religieux. Notre approche étant théologique et chrétienne, nous considérerons comme sectes les mouvements dont les enseignements sont hérétiques, par ex.:
Les Témoins de Jéhovah – prétendant être chrétiens mais reniant les bases fondamentales de la doctrine chrétienne.
Jésus lui-même dénotent clairement les faux Christs et de faux prophètes, l’ivraie du bon grain, le loup de l’agneau.

Les Apotres mettent en gardes contre les faux docteurs, qui introduiront des sectes pernicieuses, …

Supprimer « secte » pour seulement « mouvement religieux » simplifie les choses, mais implique une neutralité volontaire et une absence de prise de position que ne souhaite pas Vigi-Sectes. La raison d’être de notre association est bien de mettre en garde.

L’utilisation du mot « secte » n’est pas à réfuter, mais nous devons prendre garde de considérer le mot « secte », dans son optique globale et théologique, et pas seulement  dans son usage courant qui se limite aux sectes « pures et dures » très dangereuses.

Notre attitude

En tant qu’organisation chrétienne, nous donnons notre jugement sur les divers mouvements de manière objective, sans jamais imposer à quiconque notre vision.

Les documents de ce site présentent les aspects négatifs ou les contradictions au sein des différents mouvements religieux cités. Ces éléments sembleront peut-être pour certains froissants … voir diffamatoires! Ce n’est pas du tout le cas, mais il est vrai qu’une critique est toujours dure à entendre.

Néanmoins ce n’est pas l’intention de Vigi-Sectes d’amoindrir, ridiculiser ou diffamer les membres de ces organisations, mais plutôt d’aider chacun à prendre conscience des différences entre son idéal et la réalité, et d’avoir le courage de les affronter.

Nous sollicitons de même celui qui désire aborder un scientologue, un mormon ou autre de ne pas le faire si sa motivation est simplement de gagner une bataille de mots. L’expérience montre que cela n’ouvre pas un dialogue constructif, mais le ferme.

 

La difficulté

Notre information se doit d’être objective.

Vigi-Sectes présente des informations reflétant l’état actuel de notre documentation. Or, les sectes ou les mouvements religieux évoluent constamment, et nous ne sommes pas omniscients. Chacun peut aussi comprendre qu’une mise à jour en temps réel de tous les mouvements est une chose impossible. Cela dit Vigi-Sectes se fait un devoir de corriger toute information inexacte dans le délai de 3 mois après que l’information lui soit parvenue de façon officielle. Ces informations doivent être attestées par des documents incontestables.

Merci donc de faire part au responsable Vigi-Sectes le plus proche de vos informations plus récentes ( accompagnées de leurs sources).

 

Classement

Les informations présentées sont parfois classées simplement par ordre alphabétique ou par origine religieuse, vous pouvez donc trouver sur ce site  une secte « pure et dure » à côté d’une simple « dérive théologique » dont les œuvres ne sont pas du tout comparables!

N’oublions pas qu’un de nos buts est aussi de diffuser des informations sur divers « mouvements de pensée », sans tout mettre dans le même panier.

 

Conclusion

Dans une recherche d’objectivité, d’équilibre et de discernement sur un mouvement quelconque, nous encourageons les lecteurs à suivre les principes suivants:

  • Sachons examiner toutes les analyses ou commentaires
  • Ne lisons pas en diagonale
  • Ne faisons pas d’amalgame

Bonne lecture !