Pour la plupart des musulmans, la Bible est corrompue :
Non seulement les milliers de copies des manuscrits en grec et hébreu divergent, mais de nombreuses traductions augmentent ces divergences. Ainsi, seul le Coran aurait été préservé intact et original au court des âges, et en une seule et unique langue, l’Arabe. C’est pour eux, la preuve irréfutable de son inspiration divine.
L’arabisant Christian Prince, affirme :
Considérons donc cette affirmation à la lumière des textes coraniques.
En vérité c’est Nous qui avons fait descendre le Coran, et c’est Nous qui en sommes gardien. (Coran 15:9)
إنا نحن نزلنا الذكر وإنا له لحافظون
Les enseignants musulmans interprètent cet « Aya » (ce verset) comme une promesse divine de la préservation parfaite jusqu’au dernier détail du Coran .
Mais est-ce aussi de cette manière que les compagnons de Mahomet interprétaient cet aya. Est-ce que les premiers musulmans croyaient qu’Allah avait préservé miraculeusement leur texte le plus sacré? Nous examinerons les références historiques de l’Islam pour en avoir le cœur net.
I. Une brève histoire du Coran :
Mahomet a reçu sa première révélation en l’an 610. Il donna ensuite beaucoup de versets à conserver, et à archiver pendant les 20 années qui suivirent.
Ces versets étaient écrits sur des feuilles de palmier, des os d’animaux, des pierres plates et d’autres matériaux. Il n’y a pas eu de manuscrit complet du Coran pendant cette période
Les révélations coraniques ont cessé quand Mahomet est mort en l’an 632. Peu après sa mort, le Califat Abu Bakr devait réprimer une rébellion, et il fut obligé d’envoyer beaucoup de huffaz (ceux qui ont mémorisé des portions du Coran) pour combattre à la bataille de Yamama.
Beaucoup de huffaz moururent et les sources musulmanes nous disent que certaine portions disparurent à tout jamais.
Beaucoup (de ces passages) du Coran qui nous furent donnés d’enhaut étaient connus de ceux qui moururent le jour de Yamama … mais ils n’étaient ni connus de ceux qui leur survécurent, ni mis par écrit . Et, ni Had Abu Bakr Omar, ni Uthman n’avaient (à cette époque) compilé le Coran, et ces versets ne furent trouvés par personne après eux. (ibn Abi Dawud, Kitab al-Masahif)
Abu Bakr décida de rassembler ce qui restait du Coran afin de prévenir de plus amples pertes, et il assigna Zaid ibn Thabit à cette tâche. Après que Zaid eut complété son codex vers l’an 634, celui-ci resta entre les mains d’ Abu Bakr jusqu’à sa mort, puis fut transmis à Caliph Omar. Quand Omar mourut, il fut donné à Hafsa, une veuve de Mahomet (voir Sahih al-Bukhari 4986 pour de plus amples informations).
Durant le règne du Califat Uthman, environ 19 ans après la mort de Mahomet, des disputes survinrent concernant la récitation correcte du Coran. Uthman demanda à ce que la copie du Coran Hafsah et aussi les autres textes, soient rassemblés de sorte qu’une version officielle soit compilée. Zaid ibn Thabit, Abdullah bin az-Zubair, Sa’id bin al-As, et Abdur-Rahman bin Harith travaillèrent diligemment à l’établissement d’un texte révisé du Coran. Lorsque cela fut terminé … :
Uthman envoya à chaque province musulmane une copie de ce qu’ils avaient copié et ordonna que toutes les autres sources coraniques ̶ fragments de manuscrits ou copies entières ̶soient brûlées (Sahih al-Bukhari 4987). 1
Le Coran que nous avons aujourd’hui est issu du codex dit « Uthmanique ».
II. LITIGES parmi les disciples érudits Mahomet
Ce ne sont pas tous les musulmans qui approuvèrent le nouveau Coran. Certains des plus connus « réciteurs » de Mahomet ont rejeté la version de Zaid.
Mahomet a dit une fois à ses disciples …
… d’apprendre la récitation du Coran de quatre personnes :
Abdullah bin Masud (il a commencé avec lui), l’affranchi d’Abou Hudhaifa, Mu’adh bin Jabal, et bin Ka’b Ubay (Sahih al-Bukhari 3808).
Il est intéressant de savoir qu’ibn Masud (le premier sur la liste de Mahomet) considérait que le Coran n’avait que 111 chapitres (la version actuelle en dispose de 114), les chapitres 1, 113 et 114 n’auraient donc pas du être inclus .
ibn Masud considérait ces chapitres comme les premières prières musulmanes et non pas comme une partie de la révélation coranique.
En partie à cause de cela (mais aussi à cause d’une centaine d’autres désaccords sur les textes), ibn Masud est allé jusqu’à qualifier la dernière édition du Coran de « tromperie ».
Il a dit :
« Le peuple s’est rendu coupable de tromperie dans la lecture du Coran. J’aime mieux lire selon la récitation de celui que j’aime [à savoir Mahomet] que de celle de Zaid ibn Thabit » (ibn Saad, Kitab al-Tabaqat al-Kabir, vol. 2, p. 444).
Il n’est pas surprenant qu’ibn Masud ait conseillé aux musulmans de rejeter la version du Coran de Zaid et de ne garder que leurs propres versions, et même de les cacher afin qu’elles ne soient pas confisquées par le gouvernement Uthmanique! Il a dit:
« Ô vous les musulmans! Éviter la copie du Mushaf et la récitation de cet homme. Par Allah! Quand j’ai accepté l’Islam, il était2, mais dans les reins d’un homme incrédule » (bin Zaid Thabit) et c’est à ce sujet qu’Abdullah bin Mas’ud a dit: « Ô gens du Al-Irak! Gardez les Musahifs qui sont avec vous, et dissimulez les. » (Jami at-Tirmidhi 3104 )
Mais ibn Masud n’était pas le seul enseignant et homme de confiance de Mahomet étant en désaccord avec le Coran de Zaid.
Ubay ibn Ka’b était un des meilleurs réciteurs de Mahomet et l’un des seuls musulmans ayant recueilli les sources du Coran de son vivant.
Pourtant, ibn Ka’b croyait que deux chapitres manquaient au Coran de Zaid (l’Édition d’ibn Ka’b avait 116 chapitres). Plus tard, les musulmans furent donc contraints de rejeter une partie de la récitation de ibn Ka’b:
Omar, un compagnon de Mahomet a dit : « Ubay était le meilleur d’entre nous dans la récitation (du Coran), et pourtant nous laissons une partie de ce qu’il récite. Ubay dit : » je l’ai pris de la la bouche du Messager d’Allah et ne le quitterai pas pour quoi que ce soit. (Sahih al-Bukhari )
En raison de ces différends entre les réciteurs proches de Mahomet, les musulmans sont confrontés à un dilemme :
- En disant que le Coran dont nous disposons aujourd’hui a été parfaitement préservé, ils doivent conclure que Mahomet a mal choisi ses meilleurs élèves, car ceux-ci étaient en désaccord avec le texte d’aujourd’hui.
- Si, au contraire, les musulmans pensent que leur prophète a su quel disciple sélectionner en vue de la récitation du livre le plus saint de l’islam, ils doivent conclure que le Coran que nous avons aujourd’hui est corrompu.
III. Chapitres manquants
Il n’en faut pas plus pour pouvoir rejeter l’affirmation selon laquelle le Coran a été parfaitement conservé. Cependant, nous pouvons aller plus loin en examinant brièvement certains autres problèmes.
Lorsque ibn Omar – un compagnon de Mahomet et fils du Calife Omar – entendit des gens déclarer qu’ils avaient mémorisé la totalité du Coran, il leur dit:
Qu’aucun de vous ne dise: « J’ai appris la totalité Coran, car comment connaîtrait-il ce qu’est la totalité du Coran, alors qu’une grande partie de celui-ci a disparu? Laissez-le plutôt dire: «J’ai appris ce qui reste de celui-ci» (Abu Obeid, Kitab Fada’il-al-Qur’an).
Si ibn Omar a estimé qu’il était impossible de connaître le Coran en entier (parce que «Une grande partie de celui-ci » avait disparu), comment les musulmans d’aujourd’hui pourraient-ils affirmer en posséder la totalité? Ne devraient-ils pas aussi dire qu’ils n’ont que ce qui en reste?
Un des compagnons de Mahomet, Abou Moussa, soutint l’affirmation d’ibn Omar en soulignant que les premiers musulmans avaient oublié deux sourates entières du Coran par paresse:
Abou Moussa al-Ash’ari envoya chercher les réciteurs de Bassorah. Ils vinrent à lui et ils étaient au nombre de trois cents. Ils récitaient le Coran et il leur dit: Vous êtes les meilleurs hommes des Bassora, car vous êtes au milieu d’eux, ceux qui récitent. Donc, continuez à réciter. Mais gardez à l’esprit que votre récitation pendant une longue période ne doit pas endurcir vos cœurs, comme se sont endurcis les cœurs de ceux qui étaient avant vous. Nous avions l’habitude de réciter une sourate qui ressemblait en longueur et en gravité à la Sourate Bara’at. Mais je l’ai cependant oubliée à l’exception de ce dont je me souviens « S’il y avait deux vallées pleines de richesses, pour le fils d’Adam, il souhaiterait encore une troisième vallée, et rien ne permettrait de combler l’estomac du fils d’Adam, si ce n’est de la poussière. Et nous avions l’habitude de réciter une sourate qui ressemblait à l’une des sourates du Musabbihat, et je l’ai oubliée… » ( Sahih Muslim 2286 )3
Le verset cité par Abou Moussa n’est pas dans le Coran aujourd’hui, cela signifie que les chapitres auxquels il fait référence n’ont jamais été retrouvés.
IV. Passages disparus
Nous savons en outre que de larges sections de certains chapitres sont manquantes. Un exemple : Aïcha, la femme de Mahomet a dit que près des deux tiers de la sourate 33 ont été perdus:
Aïcha a déclaré, « la Sourate al-Ahzab (xxxiii) était récitée au temps du Prophète avec deux cents versets, mais quand Uthman a écrit les codex, il était incapable de s’en procurer plus que ce qu’il contient aujourd’hui [73 versets] ». (Abu Obeid, Kitab Fada’il-al-Qur’an)
Selon Aïcha, les collectionneurs ne purent tout simplement pas trouver tous les versets de la Sourate 33. Pourquoi? Comme nous l’avons vu, beaucoup ont été tués à la bataille de Yamama. Apparemment, personne ne sachant l’ensemble de ce chapitre a survécu.
V. Versets manquants
Aïcha nous dit aussi que certains versets isolés du Coran ont disparu, et même de manière très surprenante :
Il a été rapporté que Aïcha a dit: « Le verset de la lapidation et de l’allaitement maternel des adultes [!] pour 10 fois a été révélé, et le papier était en ma possession, sous mon oreiller. Lorsque le Messager d’Allah est mort, nous étions préoccupés par sa mort, et un mouton domestique est entré et l’a mangé. » (Sunan ibn Majah 1944)
Les versets sur la lapidation des adultères et des adultes qui allaitent dix fois ne sont pas dans le Coran aujourd’hui. Pourquoi? Il semble que Aïcha seule en avait une copie, et des moutons l’ont mangé.
Fait intéressant, le Coran récité par les musulmans au moment de la mort de Mahomet ne contenait pas un, mais deux versets sur l’allaitement d’un adulte. Un verset avait été abrogé (remplacé) par l’autre verset, mais tous deux faisaient encore partie du Coran.
Aïcha a indiqué qu’il avait été révélé dans le Saint Coran que dix allaitements font le mariage illégal, puis cela a été abrogé par cinq allaitements, et l’apôtre d’Allah est mort avant que le temps soit(trouvé) de le mettre dans le Saint Coran (récité par les musulmans) (Sahih Muslim 3421).
Les musulmans qui croient que le Coran a été parfaitement conservé devraient être étonnés d’apprendre que le Coran qu’ils ont aujourd’hui ne contient aucun de ces 2 versets parlant d’allaitement.
VI. Phrases disparues
Sachant que des chapitres entiers, ainsi que de grandes portions de chapitres, et des versets entiers du Coran ont été perdus, il n’est pas surprenant que de courtes phrases aient été oubliées aussi. Prenons deux exemples :
Tout d’abord, la Sourate 33:6 commence ainsi :
Le Prophète a plus de droit sur les croyants qu’ils n’en ont sur eux-mêmes; et ses épouses sont leurs mères….
النَّبِيُّ أَوْلَىٰ بِالْمُؤْمِنِينَ مِنْ أَنفُسِهِمْ ۖ وَأَزْوَاجُهُ أُمَّهَاتُهُمْ ۗ وَأُولُو الْأَرْحَامِ بَعْضُهُمْ أَوْلَىٰ …ا
Ubay ibn Ka’b ainsi que d’autres parmi les premiers musulmans affirment que la phrase «et il est un père pour eux » est absente maintenant de ce verset.
Même le grand traducteur Yusuf Ali l’admet dans son commentaire. Ali écrit: «Dans certains Qira’ahs, comme celui d’Ubay ibn Ka’b, se trouvent aussi les mots «et il est un père pour eux » Ceci implique sa relation spirituelle et une connexion avec les mots «et ses épouses sont leurs mères» (Abdullah Yusuf Ali, La signification du Saint Coran, note 3674).
Il semble que Les musulmans furent lésés avec un verset incomplet.
Deuxièmement, si nous ouvrons une édition moderne du Coran, nous constatons que Sourate 2:238 commande aux musulmans :
Soyez assidus aux Salâts et surtout la Salât médiane (prière du midi); et tenez-vous debout devant Allah, avec humilité.
حَافِظُوا عَلَى الصَّلَوَاتِ وَالصَّلَاةِ الْوُسْطَىٰ وَقُومُوا لِلَّهِ قَانِتِينَ
Mais, selon Aïcha, Mahomet récita ce verset comme suit:
Garde strictement (les cinq obligatoires) prières, et au milieu Salat, et Salat Al-Asr. Et se tenir devant Allah avec l’obéissance (Jami at-Tirmidhi 2982).
Par conséquent, le morceau de phrase «et Salat Al-Asr» est manquant dans les éditions modernes.
VII. Évaluation
Une analyse historique du Coran uniquement basée sur les écrits musulmans remet en question l’immuabilité du coran ; Le Coran a même changé de manière significative au fil des ans. Les preuves multiples montrent que des chapitres entiers, de grandes sections, des versets individuels ainsi que des phrases ont été oubliés, perdus ou mis de côté.
Les meilleurs enseignants et réciteurs de Mahomet ne purent se mettre d’accord sur les chapitres censés être dans le Coran. Uthman dut même brûler4 les premiers manuscrits afin de mettre fin aux différends entre les musulmans.
Quiconque a lu les sources musulmanes (par exemple Hadith, Tafsir, etc) sait que le Coran n’a pas été parfaitement préservé. Les érudits musulmans sont bien conscients de ces modifications et révisions, et pourtant ils enseignent que le Coran d’aujourd’hui est exactement le même que celui récité par Mahomet et ses compagnons, au détriment des musulmans moins instruits. En faisant cela, ils ré-écrivent l’histoire, et se mettent également en porte-à-faux avec certains des plus proches compagnons de Mahomet.5
La question se pose donc : Pourquoi les musulmans d’aujourd’hui s’accrochent-ils à une vision déformée de la réalité, soigneusement rejetée par les premiers disciples de Mahomet ?
Article tiré du site internet anglophone « Answering Muslim » : traduction libre.
- 1 Cette situation a été vérifiée en anglais sur un site internet islamiste : http://www.sunnipath.com
- 2 Certains détails de ces citations sont difficiles à comprendre, nous ne nous attacherons qu’au sujet principal : L’immuabilité du Coran.
- 3 Citation vérifiable en anglais aussi sur un site islamique: http://hadithcollection.com
- 4 voir prochain numéro
- 5 Abu Bakr, Omar, Uthman, Aïcha, Abou Moussa, ibn Masud, Ubay ibn Ka’b, ibn Omar, et d’autres ne croient pas que le Coran ait été parfaitement préservé.