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Sommaire
- Avant-propos
- Les versets Matthieu 16.18-19 « Tu es Pierre… »
- Ce que Jésus a institué
- Pour ordonner les idées
- L’Église primitive
- L’Église primitive et son gouvernement
- La montée de la papauté
- La succession apostolique
- Tradition apostolique et tradition ecclésiastique
- Quelques exemples d’infidélité des Papes à Jésus-Christ et à la tradition apostolique
- Les papes au XX° siècle
- Le concile Vatican II
- L’Œcuménisme, une ouverture de l’Église Catholique, une main tendue vers les autres chrétiens ?
- L’audience des papes dans le monde contemporain
- Vatican : quel témoignage aux yeux du monde ?
- Le pape Jean-Paul II
- Pour finir
- Dieu veut que nous connaissions sa Parole (témoignage)
- Notes
Bernard PRUNNEAUX
« Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle.
Je te donnerai les clefs du royaume des cieux : ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux. »
Pour avoir appartenu à l’Église Catholique pendant 40 ans, je sais trop bien ce que ces versets du chapitre 16 de l’Évangile de Matthieu peuvent représenter pour un fidèle de cette Église. Selon l’Église Catholique, c’est Jésus lui-même qui aurait institué la papauté à travers les évêques de Rome considérés comme les successeurs de l’apôtre Pierre à Rome.
Dans le Catéchisme de l’Église Catholique, l’autorité du Pape est ainsi définie :
Art. n° 936 : « Le Seigneur a fait de Saint Pierre le fondement visible de son Église. Il lui en a remis les clefs. L’évêque de l’Église de Rome, successeur de Saint Pierre, est le chef du Collège des évêques, Vicaire du Christ et Pasteur de l’Église tout entière sur cette terre ».
Art. n° 937 : « Le Pape jouit, par institution divine, du pouvoir suprême, plénier, immédiat, universel pour la charge des âmes ».
C’est pourquoi de nombreux fidèles catholiques font avant tout confiance aux hauts responsables de leur Église : le Pape, les cardinaux et les évêques. À ces conducteurs, on peut aussi ajouter : les prêtres, les religieux et religieuses, ainsi que les érudits, théologiens, spécialistes du droit canon et autres docteurs.
Cette confiance va de pair avec la règle de l’obéissance et de la soumission à leurs guides. Mais aussi, qu’y a-t-il de plus rassurant pour un catholique que l’impressionnant quartier général du Vatican avec la Curie romaine, tout son appareil administratif et juridique, son inestimable patrimoine artistique, son rayonnement diplomatique (nonciatures) et l’image de marque du Pape si respectée dans le monde ? Cette puissance matérielle n’est-elle pas précisément la plus belle confirmation que Jésus veille sur l’Église Catholique et la comble de bénédictions ?
La papauté
L’Église Catholique repose sur une conception hiérarchique : à la base, les laïcs ou fidèles, et au-dessus d’eux, le clergé au sommet duquel se trouve le Pape, chef suprême.
La majorité des catholiques croit sincèrement que l’Église fondée par Jésus-Christ a toujours connu cette forme hiérarchique. Le Vatican présente, en effet, une liste sans faille de papes, depuis Pierre, considéré comme le premier, jusqu’aux papes de notre fin de XX° siècle ; Jean-Paul II serait le 264ème.
Beaucoup ignorent que la papauté n’existait pas dans l’Église primitive et que ce n’est qu’après l’avoir établie que l’on est allé rechercher les noms des premiers évêques de Rome pour reconstituer la filiation apostolique et ainsi confirmer la légitimité papale.
Avant de parler de la papauté, il faut d’abord relire ces fameux versets de l’Évangile qui font encore aujourd’hui sa fortune.
Voici ce que nous lisons en Matthieu 16.18-19 :
« Et moi, je te dis (Jésus s’adresse à l’apôtre Pierre) que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle. Je te donnerai les clefs du royaume des cieux : ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux. »
I- « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église »
La traduction littérale du grec donne : « Tu es « caillou » et sur ce « rocher » je construirai mon Église ». Le jeu de mots transcrit en français fait de l’apôtre une pierre, la première pierre, en quelque sorte, que Jésus posera le jour de l’inauguration de la construction de son Église, c’est à dire, à la Pentecôte. En effet, ce jour-là, bien que les douze apôtres aient tous été remplis du Saint-Esprit, c’est Pierre qui prit le premier la parole devant la foule et eut ainsi le privilège d’inaugurer la construction de l’Église de Jésus-Christ :
« Alors, Pierre, se présentant avec les onze, éleva la voix, et leur parla en ces termes : Hommes juifs, et vous tous qui séjournez à Jérusalem, sachez ceci et prêtez l’oreille à mes paroles ! » (Actes 2.14).
II- « Les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle »
Ou la mort ne pourra rien contre l’Église de Jésus-Christ qui est le Premier ressuscité d’entre les morts.
III- « Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux »
Avec ces clefs, Pierre va ouvrir les portes du Royaume des cieux, donner ainsi libre accès à la grâce que Dieu offre aux hommes par le sacrifice de son Fils mort sur la croix pour nos péchés (Jean 3.16). Dans le livre des Actes des Apôtres, nous voyons, en effet, Pierre ouvrir la porte du Royaume successivement :
- aux Juifs (à Jérusalem le jour de la Pentecôte ; Actes 2),
- aux Samaritains (mi-Juifs, mi-païens ; Actes 8),
- aux païens (chez l’officier romain Corneille ; Actes 10).
Ainsi se trouvait réalisée la promesse que Jésus avait faite à ses apôtres :
« Vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu’aux extrémités des la terre » (Actes 1.8).
Les portes étant ouvertes, il restait aux apôtres et aux futures générations de disciples à poursuivre l’œuvre ainsi inaugurée par Pierre. Cependant, dans tout cela, nous ne devons jamais oublier que Dieu reste le Maître Souverain ; les hommes qui annoncent sa Bonne Nouvelle ne sont que des instruments dans sa main.
IV- « Ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux »
Lier et délier signifiait dans le langage des rabbins : interdire ou permettre.
Ici, il faut d’abord remarquer que cette prérogative n’est pas particulière à Pierre puisqu’en Matthieu 18.18, Jésus l’accorde aussi à l’ensemble de ses disciples :
« Tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que vous délierez sur la terre sera délié dans les cieux »
Il s’agit de l’autorité que les apôtres exerceront dans l’Église par l’Esprit Saint :
« Celui qui vous écoute m’écoute, et celui qui vous rejette me rejette ; et celui qui me rejette rejette celui qui m’a envoyé » (Luc 10.16).
Ainsi les hommes qui accepteront le message de l’Évangile seront déliés de la servitude du péché et du pouvoir de la mort, tandis que les hommes qui le rejetteront resteront liés.
Ce que Jésus a institué
Pierre (et les apôtres) ont donc bien été institués par Jésus pour servir de fondations à son Église. Et tout homme qui a choisi de reconnaître en Jésus son Sauveur devient à son tour une « pierre vivante » de cette Église :
« et vous-même, comme des pierres vivantes, édifiez vous pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, afin d’offrir des victimes spirituelles, agréables à Dieu par Jésus-Christ » (1 Pierre 2.5).
Cependant, dans l’édification de l’Église, ne perdons jamais de vue que le seul fondement est le Christ :
« Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ » (1 Corinthiens 3.11).
De même, Pierre n’a-t-il pas dit devant le sanhédrin :
« Jésus est la pierre rejetée par vous qui bâtissez, et qui est devenue la principale de l’angle » (Actes 4.11).
Pour ordonner les idées
« Lorsqu’il fut dans la maison, Jésus leur demanda : De quoi discutiez-vous en chemin ? Mais ils gardèrent le silence, car en chemin ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand. Alors il s’assit, appela les douze, et leur dit : Si quelqu’un veut être le premier, il sera le dernier de tous et le serviteur de tous ». (Marc 9.33-35)
La question que nous posons, à présent, est : à travers les deux versets de Matthieu 16.18-19, peut-on voir l’institution claire par Jésus de la papauté de l’Église Catholique ?
Ce qui est incontestable
Comme nous venons de le voir, il est incontestable que le Christ a désigné Pierre comme un apôtre privilégié dans l’inaugura-tion du Royaume offert par Dieu aux hommes.
Les évangiles nous montrent que Pierre était un homme solide, énergique, enthousiaste, impulsif. A partir de la Pentecôte, les Actes nous révèlent un Pierre rempli de conviction, courageux, absolument sans crainte, entraînant les onze dans son sillage. Enfin, on doit remarquer que chaque fois que le Nouveau Testament donne la liste des 12 apôtres, Pierre est cité en premier (Matthieu 10.2-4, Marc 3.16-19, Luc 6.14-16, Actes 1.13).
Ce qui est vraisemblable
En tant que chef des douze il est probable que Pierre ait visité certains centres de l’Église dans le monde romain.
L’Ecriture ne nous donne aucune indication en dehors de ses deux épîtres. La plupart des spécialistes sont d’accord pour dire qu’il est vraisemblable que Pierre soit allé à Rome et y soit mort martyr, mais ce n’est pas sûr.
Ce qui est impossible
Il n’est pas possible que l’on fasse dire à Jésus, en lisant Matthieu 16.18-19 qu’il désignait Pierre comme le chef de toute la chrétienté et à travers lui, tous les évêques de Rome qui ont pris plus tard le nom de Pape.
En effet, nul n’a besoin d’être un historien érudit pour prouver que les premiers évêques de Rome ne se faisaient pas appeler « papes » et qu’ils n’exerçaient aucune autorité spirituelle sur l’ensemble de l’Église. D’ailleurs, les historiens catholiques eux-mêmes le reconnaissent.
Si Jésus avait vraiment désiré que l’ensemble de la chrétienté reste soumise à un haut responsable humain, en l’occurrence Pierre et les futurs évêques de Rome, il l’aurait dit clairement, de manière à ce que cette autorité soit incontestable et ne devienne pas, par la suite, source de divisions internes dans son Église, comme ce sera le cas avec la papauté romaine. De plus, Jésus aurait demandé aux autres apôtres de se soumettre à l’autorité spirituelle de Pierre. Et, bien sûr, la reconnaissance de cette autorité spirituelle aurait commencé à apparaître dès les écrits du Nouveau Testament.
On peut enfin remarquer que le verset de Matthieu « Tu es Pierre… » ne se rencontre qu’une seule fois dans tout le Nouveau Testament ; même Marc, le secrétaire de Pierre, ne le mentionne pas.
Ce qui est malheureusement vrai
C’est que l’église de Rome, en raison de son importance de plus en plus grande, a fini par dominer l’ensemble de la chrétienté. Pour justifier sa primauté, elle s’est appuyée après coup sur les fameux versets de Matthieu 16.18-19 et a reconstitué a posteriori la liste des « premiers papes ». On est alors passé de l’Église Universelle de Jésus-Christ à l’Église Catholique romaine. Au fil des siècles, les chrétiens restés fidèles à Jésus et sa Parole, ou désirant y revenir, se retrouveront dès lors en position marginale face à la puissante Institution romaine.
En bref : les papes revendiquent la suprématie dans l’Église au titre de successeurs de Pierre, auquel, disent-ils,
le Seigneur a exclusivement confié les clefs du Royaume des cieux (Catéchisme de l’Église Catholique, art. n° 936).
En réalité, tout disciple de Jésus sait que son Sauveur est :
« le Saint, le Véritable, celui qui a la clef de David, celui qui ouvre et personne ne fermera, celui qui ferme et personne n’ouvrira ». (Apocalypse 3.7).
Nous venons de montrer qu’il n’est pas possible de faire dire à Jésus qu’il avait institué le système de la papauté dans ces fameux versets de l’évangile de Matthieu.
Cela nous est confirmé par les écrits du Nouveau Testament dans lesquels on voit l’Église des premiers siècles fonctionner sans chef suprême. Aucun apôtre, que ce soit Pierre, Paul ou un autre, ne réclame la soumission de l’Église à son autorité. Tous sont soumis à Jésus, leur Sauveur et Seigneur, et agissent sous la conduite de l’Esprit Saint.
C’est pourquoi nous allons maintenant chercher à voir :
- comment fonctionnait le gouvernement de l’Église primitive ;
- comment, par la suite, la papauté a pu s’imposer progressivement dans l’Église.
L’Église primitive et son gouvernement
Tout d’abord, cette Église n’avait qu’un seul but : elle prêchait l’Évangile du Salut et rien de plus :
« Car je n’ai pas eu la pensée de savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié » (1 Corinthiens 2.2).
Et cela, comme le dit l’apôtre Paul, sans « supériorité de langage ou de sagesse » (1 Corinthiens 2.1) c’est-à-dire avec humilité.
Cette Église se laissait conduire par l’Esprit Saint :
« Ma parole et ma prédication ne reposaient pas sur les discours persuasifs de la sagesse, mais sur une démonstration d’Esprit et de puissance » (1 Corinthiens 2.4).
Et Jésus-Christ en était véritablement la tête :
« Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Église ceux qui étaient sauvés » (Actes 2.47).
Les écrits du Nouveau Testament nous font voir le travail et la persévérance des apôtres et des disciples pour répandre la Bonne Nouvelle et établir les fondements du Christianisme.
Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y avait pas de difficultés, car des loups, dès le début, ont essayé de se glisser dans la bergerie. Nombreuses sont les mises en garde que nous pouvons lire dans le Nouveau Testament, telle celle-ci, adressée par l’apôtre Paul aux chrétiens de Galatie :
« Je m’étonne que vous vous détourniez si promptement de celui qui vous a appelés par la grâce de Christ, pour passer à un autre Évangile. Non pas qu’il y ait un autre Évangile, mais il y a des gens qui vous troublent, et qui veulent renverser l’Évangile de Christ » (Galates 1.6-7).
L’organisation de l’Église primitive s’appuie sur les enseignements laissés par les apôtres. Christ est le chef de l’Église :
« Et il (Jésus) a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du corps de Christ, jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’hommes faits, à la mesure de la stature parfaite de Christ, afin que nous ne soyons plus des enfants, flottant et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur ruse dans les moyens de séduction, mais que, professant la vérité dans la charité, nous croissions à tous égards en celui qui est le chef, Christ » (Ephésiens 4.11-15).
Dans cette liste, le grand absent est… le « pape » !
Chacun reçoit de l’Esprit Saint un don, le rendant participant à la vie de l’Église :
« Or, à chacun la manifestation de l’Esprit est donnée pour l’utilité commune. En effet, à l’un est donnée par l’Esprit une parole de sagesse; à un autre, une parole de connaissance, selon le même Esprit ; à un autre la foi, par le même Esprit ; à un autre, le don des guérisons, par le même Esprit; à un autre, le don d’opérer des miracles ; à un autre la prophétie ; à un autre, le discernement des esprits ; à un autre, la diversité des langues ; à un autre, l’interprétation des langues. Un seul et même Esprit opère toutes ces choses, les distribuant à chacun comme il veut » (1 Corinthiens 12.7-11).
À cette époque, c’est donc bien Jésus qui bâtit son Église. D’ailleurs, n’avait-il pas dit à Pierre :
« Tu es Pierre, et sur cette pierre JE bâtirai MON Église ».
Comment est-on passé de la simplicité de l’Évangile et de la pauvreté de l’Église primitive au système catholique romain et à sa puissante organisation matérielle ? C’est ce que nous nous proposons d’expliquer à travers ces quelques jalons dans l’histoire de l’Église.
« Il s’éleva parmi les apôtres une contestation : lequel d’entre eux devait être estimé le plus grand ? Jésus leur dit : les rois des nations les maîtrisent, et ceux qui les dominent sont appelés bienfaiteurs. Qu’il n’en soit pas de même pour vous. Mais que le plus grand parmi vous soit comme le plus petit, et celui qui gouverne comme celui qui sert » (Luc 22.24-26).
Remarque préliminaire :
Pendant les trois premiers siècles de l’Église, les évêques étaient choisis par le peuple de leur diocèse. Pour cette raison, les évêques de Rome de cette période n’ont pas pu exercer une autorité spirituelle sur l’ensemble de la chrétienté.
Fin IV° siècle :
Rome, Constantinople, Antioche, Jérusalem et Alexandrie ont une autorité égale.
En 395 :
l’empire romain se scinde en deux parties : l’empire d’Occident (capitale Rome) et l’empire d’Orient (capitale Constantinople). Petit à petit, la recherche de la suprématie sur la chrétienté se jouera entre Rome et Constantinople.
En 451 :
le concile œcuménique de Chalcédoine donne au patriarche de Constantinople les mêmes prérogatives qu’à l’évêque de Rome.
Au VI° siècle :
l’évêque de Rome, Grégoire le Grand, indigné d’apprendre que l’évêque Jean de Constantinople prétendait se nommer « évêque universel », lui en fait reproche en ces termes : « Par quelle audace et par quel orgueil vous efforcez-vous de vous emparer de ce titre nouveau qui peut scandaliser tous les frères ?… S’emparer de ce titre impie, c’est imiter Satan ».
En 607 :
le pape Boniface III s’élève en qualité d’évêque universel et se déclare pape.
Au cours du VII° siècle :
les territoires d’Asie occidentale et d’Afrique du Nord, berceaux du christianisme, tombent aux mains des musulmans, affaiblissant ainsi la partie orientale de l’Église.
Milieu VIII° siècle :
le pape Etienne II hérite en Italie centrale de territoires importants autour de Rome et de Ravenne. Il est reconnu comme un souverain et exerce désormais un pouvoir temporel (que les papes conserveront jusqu’en 1870).
Jusqu’en 869 :
presque tous les conciles œcuméniques avaient lieu à Constantinople, en langue grecque (langue du N.T.). Le concile de Constantinople en 869 sera le dernier concile œcuménique. Désormais, l’Église Grecque tient ses propres conciles et l’Église Romaine les siens.
En 1054
a lieu le grand schisme de la chrétienté qui marque la rupture définitive entre les Églises d’Orient et d’Occident.
Jusqu’à la Réforme (XVI° siècle) :
les papes de Rome s’imposent comme chefs de l’Église Universelle.
Innocent III (1198-1216) :
ce pape s’arroge les titres de « vicaire du Christ » (vicaire : suppléant, remplaçant), « vicaire de Dieu », « souverain suprême de l’Église du monde ».
Boniface III (1294-1303)
a dit : « Nous déclarons, affirmons, précisons et prononçons qu’il est tout à fait nécessaire pour le Salut de chaque créature qu’elle soit soumise au Pontife de Rome » (bulle « Unam Sanctam »).
Léon XII (1823-1829)
condamne toute liberté religieuse : « quiconque est séparé de l’Église Catholique Romaine, aussi irréprochable soit-il par ailleurs, n’a aucune part à la vie éternelle ».
Pie IX, en 1870,
décrète l’Infaillibilité Papale. Le Concile Vatican II a confirmé le dogme de l’Infaillibilité dans la constitution dogmatique « Lumen Gentium » sur l’Église, en date du 21 Novembre 1964. De nos jours, même parmi les responsables, peu de catholiques sont conscients du caractère blasphématoire de cette déclaration.
Les titres des Papes
À propos de l’expression « Vicaire du Christ »
Aucun homme ne peut se donner le titre de remplaçant ou suppléant du Christ pour la simple raison qu’un homme ne sera toujours qu’une simple créature et ne peut, par nature, prétendre représenter sur terre le Fils de Dieu.
Jésus avait d’ailleurs averti les apôtres qu’après son départ, il leur laisserait un suppléant, un remplaçant :
« Je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu’il demeure éternellement avec vous, l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit point et ne le connaît point ; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous » (Jean 14.16-17).
Par son Esprit Saint, Jésus est donc toujours présent au milieu de ses fidèles disciples, ainsi qu’il l’a promis :
« Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Matthieu 28.20).
À propos du mot « Pape »
Le mot « Pape » signifie « Père ». L’emploi de ce mot pour désigner un conducteur spirituel avait été fermement condamnée par Jésus :
« N’appelez personne sur la terre votre père, car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux » (Matthieu 23.9).
À propos du titre « Souverain Pontife » ou « Pontife Romain »
Ce titre que se donnent les papes est l’ancien titre que portait le chef de l’ensemble des prêtres des différents cultes païens de Rome (« Pontifus Maximus »). Il rappelle donc les superstitions et cultes païens de Rome.
Quels sont les titres que l’apôtre Pierre se reconnaissait ?
Dans le début de sa seconde lettre, Pierre se donne les titres suivants :
« Simon Pierre, serviteur et apôtre de Jésus-Christ » (2 Pierre 1.1),
et dans sa première lettre, il se place à égalité avec les anciens de l’Église en disant :
« moi ancien comme eux » (1 Pierre 5.1).
« Car ils aimèrent la gloire des hommes plus que la gloire de Dieu. » (Jean 12.34)
Si nous reprenons depuis le début, nous pouvons maintenant affirmer que :
- Jésus n’a pas institué la papauté,
- l’Église a fonctionné sans système hiérarchique et sans chef suprême humain dans ses débuts,
- la papauté s’est installée tardivement et progressivement par le concours de circonstances politiques particulières.
Admettons ! me direz-vous. Mais ne pourrait-on pas convenir que, instituée ou pas par Jésus, la papauté étant devenue par la suite une réalité incontournable, on peut tout de même considérer qu’elle a hérité de la succession apostolique et qu’elle a apporté, à sa manière, sa contribution à l’édification de l’Église Universelle ?
Pour répondre à cette question, nous regarderons à présent :
- Ce que l’on peut entendre par « succession apostolique »
- Quelle fut la fidélité des papes à l’égard de Jésus et sa Parole ainsi qu’à l’égard de l’enseignement des apôtres, et plus précisément de celui de Pierre.
Tradition apostolique et tradition ecclésiastique
Le principe de la papauté est aussi étroitement lié, dans l’Église Catholique, à la revendication de la succession apostolique.
« L’Église est apostolique : elle est bâtie sur des assises durables : les 12 apôtres de l’Agneau (Apoc.21.14) ; elle est indestructible ; elle est infailliblement tenue dans la vérité : le Christ la gouverne par Pierre et les autres apôtres, présents en leurs successeurs, le Pape et le collège des évêques ».
« L’unique Église du Christ, dont nous professons dans le Symbole qu’elle est une, sainte, catholique et apostolique (…), c’est dans l’Église Catholique qu’elle existe, gouvernée par le successeur de Pierre et par les évêques qui sont en communion avec lui, encore que des éléments nombreux de sanctification et de vérité subsistent hors de ses structures ».
(Catéchisme de l’Église Catholique, art. n° 869 et 870).
Ici encore, il est nécessaire de bien ordonner les idées. L’œuvre des douze apôtres et de Paul, telle que la relatent les écrits du Nouveau Testament, est manifestement conduite par l’Esprit Saint. Mais peut-on en dire toujours autant de l’œuvre de tous leurs successeurs, des premiers temps de l’Église à nos jours ? C’est pourquoi il est nécessaire d’établir une distinction entre tradition apostolique et tradition ecclésiastique.
La tradition apostolique :
C’est la transmission de la Révélation de la Nouvelle Alliance par les apôtres choisis et formés par Jésus, ainsi que par l’apôtre Paul que le Seigneur a appelé plus tard en se révélant à lui. Cette tradition a été fixée de manière définitive dans le Canon du Nouveau Testament.
La tradition ecclésiastique (ou ecclésiale) :
C’est la transmission de la Nouvelle Alliance par les successeurs des apôtres. Cette transmission, par sa nature, ne peut être qu’entièrement soumise à la tradition apostolique contenue dans la Bible. Car Jésus a dit :
« Si vous demeurez dans mes paroles, vous êtes vraiment mes disciples » (Jean 8.31).
Il est donc clair qu’en fondant notre foi sur le Nouveau Testament, nous observons également la véritable tradition apostolique et que toute tradition ecclésiastique ne peut être respectable que si elle n’entre pas en contradiction avec les Saintes Ecritures.
Nous savons très bien, par les écrits du Nouveau Testament, que dès ses débuts, l’Église de Jésus-Christ n’a pas été à l’abri des querelles et des divisions. C’est ce sujet que l’apôtre Paul aborde dans le début de sa première lettre à l’église de Corinthe :
« Car, mes frères, j’ai appris à votre sujet, par les gens de Chloé, qu’il y a des disputes au milieu de vous. Je veux dire que chacun de vous parle ainsi : Moi, je suis de Paul ! et moi, d’Apollos ! et moi, de Céphas (Pierre) ! et moi, de Christ ! Christ est-il divisé ? Paul a-t-il été crucifié pour vous, ou est-ce au nom de Paul que vous avez été baptisés ? » (1 Corinthiens 1.11-13).
Lorsque l’Église Catholique revendique avec insistance sa légitimité, son authenticité, sa primauté sur la chrétienté en se réclamant de l’apôtre Pierre, elle ne fait rien de moins que la jeune église de Corinthe. En commençant à porter leurs regards vers les hommes, au lieu de les fixer sur la personne de leur Sauveur, nombreux furent les chrétiens qui ont commencé à dévier de la ligne droite de l’Évangile. Face à ce danger, les premiers conciles ont combattu avec ardeur les hérésies. Malheureusement, en pactisant avec les pouvoirs politiques, des chrétiens sont parvenus à dominer sur les autres. C’est le passage de la tradition apostolique à la tradition ecclésiastique ou cléricale, de l’humble service de l’Évangile à la fonction de dignitaire ecclésiastique.
Il est évident que lorsque l’Église romaine s’est élevée aux yeux des hommes, cumulant pouvoir temporel et pouvoir spirituel, elle a montré en même temps qu’elle ne suivait plus les recommandations de l’apôtre Pierre :
« Voici les exhortations que j’adresse aux anciens qui sont parmi vous, moi ancien comme eux, témoin des souffrances de Christ, et participant de la gloire qui doit être manifestée : Paissez le troupeau de Dieu qui est sous votre garde, non par contrainte, mais volontairement ; non pour un gain sordide, mais avec dévouement ; non comme dominant sur ceux qui vous sont échus en partage, mais en étant les modèles du troupeau. Et lorsque le souverain Pasteur paraîtra, vous obtiendrez la couronne incorruptible de la gloire. » (1 Pierre 5.1-4).
Quelques exemples d’infidélité des Papes à Jésus-Christ et à la tradition apostolique
Nous voudrions maintenant aborder quelques domaines au sujet desquels les papes ont particulièrement imposé leurs points de vue et pouvoirs de décision.
À ces différentes questions qui se sont posées au long de l’histoire de la chrétienté, nous donnerons les réponses que Jésus avait par avance fournies (Évangiles) et celles que l’apôtre Pierre a lui-même laissées dans ses lettres.
Ce que Pierre n’aurait pas fait s’il avait été Pape.
Le célibat dans le clergé
L’apôtre Pierre n’aurait pas imposé le célibat comme norme aux serviteurs de Dieu :
- parce que Jésus ne l’a pas ordonné (obéissance à Jésus) ;
- parce qu’il était lui-même marié. Deux passages du Nouveau Testament nous le rappellent :
« Jésus se rendit ensuite à la maison de Pierre, dont il vit la belle-mère couchée » (Matthieu 8.14).
« N’avons-nous pas le droit de mener avec nous une sœur qui soit notre femme, comme le font les autres apôtres, et les frères du Seigneur, et Céphas (Pierre) ? » (1 Corinthiens 9.5).
L’infaillibilité du Pape
S’il avait été pape, l’apôtre Pierre n’aurait jamais revendiqué l’infaillibilité, parfaitement conscient de la faiblesse humaine, à commencer par la sienne :
- Il ne pouvait, en effet, avoir oublié ce que Jésus lui avait reproché à un moment de sa vie : « Tu m’es en scandale, car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes » (Matthieu 16.23).
- De même, après la Pentecôte, ayant à un moment fait preuve de faiblesse, il avait été repris légitimement par l’apôtre Paul : « Mais lorsque Céphas (Pierre) vint à Antioche, je (Paul) lui résistai en face, parce qu’il était répréhensible » (Galates 2.11).
Ce qui, par la suite, n’a pas empêché Pierre de rendre témoignage à son frère Paul en ces termes :
« Croyez que la patience de notre Seigneur est votre Salut, comme notre bien aimé frère Paul vous l’a écrit, selon la sagesse qui lui a été donnée » (2 Pierre 3.15).
Croisades et Inquisition
S’il avait été pape, l’apôtre Pierre n’aurait pas entraîné la chrétienté dans les sanglantes et inutiles croisades, ni dans l’abominable Inquisition.
- Parce qu’il ne pouvait pas avoir oublié la leçon de Jésus à Gethsémané : « remets ton épée en place, car tous ceux qui prendront l’épée périront par l’épée » (Matthieu 26.52).
- Fidèle à son maître « doux et humble de cœur » (Matthieu 11.29), l’apôtre a écrit : « mais, puisque celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite » (1 Pierre 1.15).
NDLR: le sujet des croisades et des motivations associées est complexe. Les croisades ont aussi été une réponse nécessaire à une secte fasciste envahissant l’Europe: L’Islam. (Cf. Proverbes 26:3; Exode 21:12 ) La société ne doit pas non plus laisser croître le mal, le meurtre, la tyrannie et l’esclavagisme. Et aujourd’hui, la majorité des musulmans préférerait travailler en Europe et vivre chez les chrétiens, plutôt que dans leurs pays musulmans respectifs, qui sont au mieux chaotiques et corrompus.
Censure de la Bible
S’il avait été pape, l’apôtre Pierre n’aurait pas censuré la Bible, Parole de Dieu, en faisant interdire sa lecture, en combattant sa diffusion et en refusant de la reconnaître comme source unique d’autorité dans l’Église1 :
- Parce qu’il avait entendu Jésus dire :
« Celui qui ne m’aime point ne garde point mes paroles. Et la parole que vous entendez n’est pas de moi, mais du Père qui m’a envoyé » (Jean 14.24).
- Parce qu’il a enseigné lui-même que la Parole de Dieu opère une œuvre de régénération dans le cœur de l’homme converti :
« Vous avez été régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la Parole vivante et permanente de Dieu » (1 Pierre 1.23).
Exercice du pouvoir temporel
S’il avait été pape, l’apôtre Pierre aurait refusé catégoriquement d’exercer un pouvoir temporel en plus de ses responsabilités d’apôtre de Jésus-Christ :
- Sachant que Jésus avait répondu à Pilate :
« Mon Royaume n’est pas de ce monde » (Jean 18.36)
- Et aussi parce qu’il a recommandé à ses frères en Christ d’être :
« soumis, à cause du Seigneur, à toute autorité établie par les hommes, soit comme roi, soit comme souverain, soit aux gouverneurs comme envoyés par lui pour punir les malfaiteurs et pour approuver les gens de bien » (1 Pierre 2.13-14)2.
Argent et exercice du pouvoir spirituel
S’il avait été pape, l’apôtre Pierre aurait refusé de mêler l’argent à l’exercice de ses responsabilités spirituelles :
- Parce qu’il connaissait l’enseignement de son Maître dans ce domaine :
« Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement » (Matthieu 10.8).
- Parce qu’il a lui-même mis en garde contre toute exploitation du pouvoir spirituel :
« Paissez le troupeau de Dieu qui est sous votre garde, non par contrainte, mais volontairement, selon Dieu ; non pour un gain sordide, mais avec dévouement » (2 Pierre 5.2).
L’exercice du pouvoir temporel,
Les croisades sanguinaires,
Les tortures et les bûchers de l’Inquisition,
Les persécutions et les massacres de populations innocentes,
Le rejet et le bannissement des frères fidèles à l’Évangile,
L’interdiction et l’opposition à la lecture de la Bible,
Le scandale des papes qui ont acheté la papauté et ont tiré profit en vendant des fonctions ecclésiastiques,
Le luxe outrancier et la décadence des papes de la Renaissance,
La construction de la monumentale basilique Saint Pierre de Rome avec l’argent des indulgences,
Etc…
Certes, me direz-vous, on ne peut pas excuser tous ces excès de la papauté, mais il faut relativiser, restituer dans le contexte historique, savoir excuser la faiblesse humaine. De toutes façons, c’est du passé et on ne peut pas réécrire l’histoire. Et puis, chacun sait que la papauté et l’Église Catholique du XX° siècle n’offrent plus maintenant le même visage. Le Concile Vatican II, les progrès de l’œcuménisme et l’audience des papes dans le monde actuel ne témoignent-ils pas suffisamment de l’esprit évangélique qui souffle sur l’Église Catholique de cette fin de siècle ?
« Voici, je viens bientôt, et ma rétribution est avec moi, pour rendre à chacun selon qu’est son œuvre. »
(Apocalypse 22.12)
C’est vrai, les médias donnent des papes de cette fin de XX° siècle une image sympathique et positive. Mais l’Église Catholique a-t-elle vraiment changé ?
C’est ce que nous nous proposons d’observer en jetant un regard sur les grandes actions menées par les papes durant cette fin de millénaire, et particulièrement sur :
- le Concile Vatican II,
- l’œcuménisme,
- l’audience des papes dans le monde contemporain.
Le Concile Vatican II
« Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n’est pas en nous. Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner, et pour nous pardonner de toute iniquité. Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous le faisons menteur, et sa parole n’est point en nous. » (1 Jean 1.9-10)
Certainement, l’Église Catholique du XX° siècle ne peut être tenue responsable des atrocités et des injustices pratiquées dans le passé. C’est pourquoi on pouvait s’attendre, au Concile Vatican II, à voir les responsables de cette Église entreprendre en premier lieu une œuvre de purification.
La situation de décadence spirituelle de l’Église Catholique à la fin du XIX° siècle était comparable à celle qu’avait connue dans l’Antiquité le royaume de Juda, peu avant sa déportation à Babylone (Voir l’Ancien Testament). À cette époque, l’histoire du roi Josias (639 à 608 av. J.C.) nous offre un bel exemple de courage et de volonté de réforme religieuse. Découvrant à 26 ans le « Livre de la Loi », il entreprit les réformes les plus radicales que Juda ait connues.
« Lorsque le roi entendit les paroles de la Loi, il déchira ses vêtements ».
Il donna cet ordre :
« Allez, consultez l’Eternel pour moi et pour ce qui reste en Israël et en Juda, au sujet des paroles de ce livre qu’on a trouvé, car grande est la colère de l’Eternel qui s’est répandue sur nous, parce que nos pères n’ont point observé la parole de l’Eternel et n’ont point mis en pratique tout ce qui est écrit dans ce livre » (2 Chroniques 34.19,21-22).
Tous les péchés commis sous la responsabilité de l’Église Catholique ont été la conséquence d’un abandon de la Parole de Dieu dans le passé. Nous avons montré précédemment que les outrages commis par les papes étaient clairement dénoncés par la Bible. À l’instar du roi Josias, l’assemblée du Concile Vatican II aurait dû, en premier lieu, « déchirer ses vêtements », c’est-à-dire se repentir. Et, à l’exemple de Josias, entreprendre des réformes permettant de revenir à une stricte obéissance à l’enseignement du Nouveau Testament et à sa mise en pratique.
A) Le dogme de l’infaillibilité
Et d’abord, il était vital de revenir sur le fameux dogme de l’Infaillibilité du Pape, proclamé en 1870. Cela pour deux raisons :
- Aucun homme ne peut prétendre être infaillible. Cela est possible à Dieu seul.
- En ne renonçant pas à l’infaillibilité, on cautionnait du même coup toutes les fautes commises dans le passé. Autrement dit, on ne les reniait pas et on ne demandait pas pardon à Dieu pour le sang innocent qui avait été versé.
Apocalypse 6.9-11 :
« Quand il ouvrit le cinquième sceau, je vis sous l’autel les âmes de ceux qui avaient été immolés à cause de la Parole de Dieu et à cause du témoignage qu’ils avaient rendu. Ils crièrent d’une voix forte, en disant : Jusques à quand, Maître Saint et véritable, tardes-tu à juger, et à tirer vengeance de notre sang sur les habitants de la terre ? Une robe blanche fut donnée à chacun d’eux ; et il leur fut dit de se tenir en repos quelque temps encore, jusqu’à ce que fût complet le nombre de leurs compagnons de service et de leurs frères qui devaient être mis à mort comme eux ».
B) Les cultes à la Vierge
Il devenait aussi urgent, à ce Concile, d’endiguer la montée de l’idolâtrie mariale. Face à la multiplication des apparitions de la Vierge dans le monde et devant la confusion engendrée par leurs révélations, il fallait redire clairement que les prières et les cultes à Marie n’ont jamais été enseignés par les apôtres.
Puisqu’ils se présentent encore comme les véritables héritiers de la pure tradition apostolique, les responsables de l’Église Catholique ne peuvent pas faire moins que d’imiter les apôtres dans leur enseignement. Ils doivent se borner à enseigner la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, à diriger les hommes qui cherchent Dieu vers Jésus, leur Sauveur.
« Allez partout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création. Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné » (Marc 16.15-16).
C) Le dogme de la transsubstantiation
En troisième lieu, le Concile Vatican II devait retirer l’irrespectueux dogme de la transsubstantiation. Cette doctrine a été souvent combattue dans le passé, même par de grands docteurs catholiques. Elle est une offense permanente à la personne de notre Sauveur.
Les apôtres et l’Église primitive pratiquaient respectueusement le « repas du Seigneur » (1 Corinthiens 11.20) en mémoire de Jésus, c’est-à-dire pour se rappeler l’œuvre grande et unique du sacrifice de Jésus sur la croix pour sauver l’humanité.
Les Ecritures ne disent pas que Jésus a donné aux apôtres, le soir du dernier repas, un « pouvoir » pour rendre réellement présent son corps et son sang dans le pain et le vin, ainsi que le définit le dogme de la transsubstantiation (qui ne date que de… 1215 !)3.
Nous ne voyons pas non plus dans le livre des Actes les apôtres transmettre ce pouvoir à d’éventuels successeurs, ainsi que le pratique l’Église Catholique.
Et la présence de Jésus dans l’hostie enfermée dans le Tabernacle n’est pas enseignée dans le Nouveau Testament. Jésus a dit clairement :
« Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l’adorent l’adorent en esprit et en vérité » (Jean 4.24).
Les 16 textes du Concile Vatican II
9 décrets, 3 déclarations et 4 constitutions furent publiés. Plus de 2000 évêques ont participé aux travaux.
Cependant, contrairement à toute attente, il n’a pas été question durant ce concile de réviser les dogmes romains. Tous les participants ont été tenus de souscrire d’emblée à la profession de foi du Concile de Trente. La suprématie du pape sur le concile a été maintenue. Pourrait-on d’ailleurs changer ou supprimer des dogmes « infaillibles » ?
Pour les fidèles catholiques, les réalisations de ce concile se sont principalement concrétisées dans la rénovation des liturgies et le remplacement du latin par la langue vernaculaire. On peut aussi remarquer que Vatican II s’est prononcé en faveur de la liberté religieuse (en se basant d’ailleurs plus sur le droit naturel que sur l’Évangile).
L’Œcuménisme, une ouverture de l’Église Catholique, une main tendue vers les autres chrétiens ?
Après être restée volontairement en marge de ce mouvement, l’Église Catholique lors du concile Vatican II a encouragé ses fidèles « à prendre part active à l’effort œcuménique ». Le concile précise que
« dans l’action œcuménique, les fidèles de l’Église Catholique, sans hésitation, se montreront pleins de sollicitude pour leurs frères séparés ; ils prieront pour eux, parleront avec eux des choses de l’Église, feront vers eux les premiers pas ».
Le décret sur l’œcuménisme de Vatican II (Unitatis Redintegratio) rappelle bien entendu que l’Église Catholique se considère comme dépositaire de la plénitude des richesses de la Révélation.
La grande et belle idée de l’œcuménisme tient en ceci : beaucoup de chrétiens du XX° siècle vivent séparés les uns des autres pour des raisons qui appartiennent au passé. Dépassons donc cet esprit de querelles et de divisions pour nous donner la main en regardant tous vers Jésus-Christ. De nombreux versets bibliques peuvent servir d’assise à ce type de raisonnement. Par exemple, lorsque Jésus dit :
« À ceci tous connaîtrons que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Jean 13.35).
Ou encore, lorsque l’apôtre Jean rappelle :
« Bien-aimés, si Dieu nous a ainsi aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres » (1 Jean 4.11).
Certes, il ne peut qu’être profitable aux croyants des nombreux courants d’églises de se réunir, d’apprendre à se connaître et à s’écouter pour s’unir dans la prière et l’adoration.
Mais peut-on raisonnablement penser que Dieu va bénir l’union de chrétiens dont certains ne seraient pas restés fidèles à sa Parole ?
En réalité cette grande union chrétienne que beaucoup voudraient réaliser dans l’œcuménisme s’est toujours trouvée dans la véritable Église de Jésus-Christ. Cette Église, qui n’est pas une Institution humaine, rassemble, de la Pentecôte à nos jours, tous les enfants de Dieu, les croyants nés de nouveau, ceux qui ont reçu la vie dans l’Esprit parce qu’ils ont obéi à Dieu et non aux hommes.
L’obéissance à la Parole de Dieu est la condition primordiale à la vie avec Dieu. C’est ce qu’ont fermement rappelé Pierre et les autres apôtres face au sanhédrin :
« Nous sommes témoins de ces choses (le Salut en Jésus-Christ), de même que le Saint Esprit, que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent » (Actes 5.32).
L’audience des papes dans le monde contemporain
« Tandis que tout le peuple l’écoutait, il dit à ses disciples : Gardez-vous des scribes, qui aiment à se promener en robes longues, et à être salués dans les places publiques ; qui recherchent les premiers sièges dans les synagogues, et les premières places dans les festins; qui dévorent les maisons des veuves, et qui font pour l’apparence de longues prières. Ils seront jugés plus sévèrement. »
(Luc 20.45-47)
De nos jours, le pape n’est plus le chef politique que du petit état du Vatican. Cependant, lui-même et ses cardinaux sont honorés, dans leurs déplacements, comme des chefs d’états. De plus, le Vatican déploie une grande activité diplomatique.
Le Vatican ne se contente pas non plus de ces relations avec des hommes d’Etat. Il participe aussi activement à des rassemblements inter-religieux de grande envergure. Récemment, par exemple, le pape Jean-Paul II a défrayé la chronique en invitant à Assise des chefs des grandes religions du monde, avec lesquels il a prié.
Beaucoup ont été fascinés par cet événement, d’autres ont été choqués. Cet élargissement des vues œcuméniques aux grandes religions mondiales n’est malheureusement pas sans conséquences graves. Et que dirait Jésus … (« Je suis le chemin, la vérité et la vie », Jean 14.6).
1°) Il faut bien faire la différence entre le Saint-Esprit et les esprits invoqués dans les religions non chrétiennes.
L’apôtre Paul nous met en garde en nous rappelant que
« nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes » (Ephésiens 6.12).
Il ne peut, en effet, y avoir de communion spirituelle dans la prière entre quelqu’un qui dirait s’adresser à Dieu par l’Esprit-Saint et des chefs religieux païens qui invoquent des esprits. C’est un outrage à Jésus-Christ, mort pour nous arracher au monde des ténèbres que d’accorder aux esprits la même importance qu’à notre Seigneur. C’est aussi la preuve que l’Église Catholique, dans le cas de la réunion d’Assise, entraîne ses fidèles vers une confusion de plus en plus grande.
2°) Jésus et les apôtres n’ont jamais cherché à rencontrer les hauts responsables des religions de leur époque.
Depuis le jour de la Pentecôte, il est offert aux hommes de se convertir en recevant Jésus comme Sauveur, et c’est le seul message qu’un chrétien ait à transmettre. Réunir les grandes religions du monde pour tenter de former une entente, c’est recommencer l’histoire de la tour de Babel que nous trouvons dans le livre de la Genèse. Si tous les hommes parviennent à s’entendre pour former un nouvel ordre mondial religieux, ce sera une grande œuvre de séduction contre Dieu. Et s’il se trouve parmi ces hommes des gens qui se disent chrétiens, ce sera aux yeux de Dieu un acte de prostitution spirituelle (l’Église, dans le livre de l’Apocalypse, est appelée l’Épouse de Jésus-Christ, « la femme de l’Agneau », 21.9).
Dans un tel contexte, les conducteurs de l’Église romaine pourraient bien reprendre à leur compte cette prophétie de Jérémie à Israël :
« Oui, comme une femme trahit son amant, vous m’avez trahi, maison d’Israël. Oracle de l’Eternel » (Jérémie 3.20).
Vatican : quel témoignage aux yeux du monde ?
Comme Lourdes, la cité du Vatican offre aux yeux du monde (chrétien aussi bien que non-chrétien), une image équivoque, bien éloignée de l’esprit de l’Évangile.
Pélerins et touristes peuvent y admirer des collections de musées parmi les plus riches du monde et visiter de somptueux et grandioses palais. Aucune cité au monde ne peut se vanter de posséder de semblables richesses.
Mais dans tout cela, où se trouve l’annonce de la Bonne Nouvelle dont tout le monde a tant besoin actuellement ? Est-ce pour en arriver là que Jésus est venu dans le monde, y a souffert et est mort pour nous sur une croix ?
Le pape et ses cardinaux doivent pourtant bien connaître cette recommandation faite par Jésus à un homme qui cherchait à plaire à Dieu :
« Si tu veux être parfait, va, vends tout ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens et suis-moi » (Matthieu 19.21).
Basiliques et cathédrales peuvent sans doute rivaliser de splendeur avec les plus grands temples païens ou les mosquées de l’Islam. Mais en quoi ce triomphalisme architectural peut-il parler au cœur de l’homme qui cherche sincèrement Dieu ? Ce christianisme-là ne représentera à ses yeux qu’une simple religion humaine parmi les autres.
Pourquoi aussi entretenir autour de l’apôtre Pierre une image inspirée par des traditions populaires et qui n’est pas celle que donnent les écrits du Nouveau Testament ?
Trop de papes dans le passé n’ont pas servi l’Évangile : ils s’en sont servi… pour établir leur domination sur les hommes et sur les nations. Même de nos jours, le rayonnement diplomatique du Vatican et les nombreux voyages médiatiques du pape servent avant tout à annoncer au monde l’Église Catholique et ses traditions, au lieu du salut en Jésus-Christ. Nous sommes là tellement loin de la vérité et de la simplicité de l’Évangile !
Jésus a dit un jour aux pharisiens (qui étaient des hommes religieux considérés dans son pays) :
« Malheur à vous, pharisiens ! Parce que vous aimez les premiers sièges dans les synagogues, et les salutations dans les places publiques » (Luc 11.43).
Le pape Jean-Paul II
Le pape Jean-Paul II qui a pour devise « TOTUS TUUS » (tout à toi), a déclaré le lendemain de son élection :
« Nous ne pouvons manquer de nous tourner avec une dévotion filiale vers la Vierge Marie qui vit toujours et agit comme Mère dans le mystère du Christ et de l’Église ».
Face à cette doctrine, qui est aussi celle de l’Église Catholique, nous devons nous rappeler fermement la seule et véritable doctrine, celle du Nouveau Testament, qui enseigne : Christ est vivant et agit par l’Esprit Saint dans l’Église.
Christ est vivant :
« Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Matthieu 28.20).
Christ agit par l’Esprit Saint :
« Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas » (Romains 8.9).
Aucun texte du Nouveau Testament n’enseigne que Marie agit dans l’Église de Jésus-Christ. Il s’agit là d’une doctrine tardive ajoutée à la Parole de Dieu.
Le 19 Juin 1983, au monastère de Jasna Gora à Czestochowa, Jean-Paul II a prié la Vierge en ces termes :
« Totus tuus. Je suis, ô Mère, tout entier à toi. Tout ce qui est mien est tien ».
L’Ecriture, au contraire, n’affirme-t-elle pas que l’homme sauvé reconnaît en Jésus-Christ son Maître et qu’il confesse lui appartenir totalement et exclusivement ? Paul disait :
« ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi » (Galates 2.20).
Étant donc tout entier à Jésus-Christ, un chrétien ne peut pas se donner à la Vierge Marie, parce qu’elle est comme lui une créature de Dieu. Redisons-le, la grâce que Dieu a faite à Marie est d’avoir enfanté le Sauveur des hommes, mais Il n’en a pas fait un être supérieur par lequel les hommes pourraient accéder à Sa divinité.
Parce qu’il nous a sauvés et purifiés de nos péchés, Jésus est notre Sauveur et Seigneur. En tant que disciples, nous le reconnaissons comme Maître et nous l’adorons comme le Fils bien-aimé du Père.
Pour ces raisons, la prière d’amour et de reconnaissance qui jaillit spontanément, sous l’inspiration du Saint-Esprit, chez l’homme né de nouveau, ne peut donc être que : « Totus tuus, ô Jésus, tout entier à Toi ».
Pour finir, rappelons brièvement quelques points importants :
L’Église des premiers siècles a vécu sans pape
Comme nous l’avons montré dans les débuts de cette étude, il n’y avait pas dans les premiers siècles une grande Église centralisatrice, mais une communauté d’églises locales attachées à leur Chef Jésus et conduites par l’Esprit Saint. Il est intéressant aussi de remarquer que, dans le livre de l’Apocalypse – qui est la dernière révélation écrite que Dieu donne aux croyants -, Jésus s’adresse successivement à 7 églises et non pas à une seule grande Église et à son « Vicaire ».
La papauté est une institution italienne
C’est un fait remarquable : la papauté est sous bien des aspects une institution italienne. Née des ruines de l’empire romain, elle a bénéficié du prestige de Rome et a même conservé certaines de ses traditions (par exemple, le titre cité plus haut de « Souverain Pontife »). Dans leur grande majorité les papes ont été des Italiens ; Jean-Paul II étant le premier pape non Italien depuis Adrien VI en 1522.
L’Église de Jésus-Christ a toujours existé indépendamment du Vatican
« Vous aurez des tribulations dans le monde ; mais prenez courage, j’ai vaincu le monde. » (Jean 16.33)
Il est merveilleux de voir comment Jésus conduit le petit troupeau de l’Église fidèle à travers les siècles.
« Ne crains point, petit troupeau, car votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume » (Luc 12.32).
La véritable Église de Jésus-Christ ne peut pas être monopolisée par une institution humaine, Église Catholique ou autre, et encore moins être gouvernée par un homme, si humble et si pieux soit-il d’apparence.
En réalité, la véritable Église de Jésus-Christ est formée de tous les croyants qui ont reçu Jésus comme Sauveur.
« Mais à tous ceux qui l’ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu » (Jean 1.12).
Ces croyants connaissent personnellement Jésus, leur Maître, et Jésus les connaît :
« Je suis le bon Berger : je connais mes brebis, et elles me connaissent » (Jean 10.13-14).
Il y connaissance et reconnaissance réciproque entre le vrai chrétien, l’homme racheté, et son Sauveur. Paul le dit ainsi :
« Le Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent » (2 Timothée 2.19) ;
et
« l’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu » (Romains 8.16).
Ceux qui composent l’Église de Jésus-Christ seront toujours des pélerins, des « étrangers et voyageurs sur la terre » (1 Pierre 2.11), parce qu’ils ont en vue la cité céleste, la nouvelle Jérusalem. Le livre de l’Apocalypse dit au sujet de cette cité qu’
« il n’entrera chez elle rien de souillé, ni personne qui se livre à l’abomination et au mensonge ; il n’entrera que ceux qui sont écrits dans le livre de vie de l’Agneau » (Apocalypse 21.27).
Une dernière question
Nous venons de citer ce merveilleux verset de l’Apocalypse qui se termine ainsi :
« Il n’entrera (dans la nouvelle Jérusalem) que ceux qui sont écrits dans le livre de vie de l’Agneau ».
Je voudrais maintenant vous poser une question : votre nom est-il écrit dans le livre de Vie de l’Agneau ?
Pensez-vous qu’il soit suffisant que votre nom soit porté sur un registre d’église parce qu’on a effectué sur vous, étant petit enfant, un rite sacramentel ? Pensez-vous que le fait d’appartenir à une institution religieuse gouvernée par un homme « infaillible » vous assure obligatoirement le salut ?
Si vous n’en êtes pas sûr, permettez-moi de vous exprimer ce qui est aujourd’hui ma conviction : ouvrez la porte de votre cœur à votre Sauveur, notre Seigneur Jésus-Christ. Il est là, près de vous. Il n’attend qu’une chose : c’est que vous l’invitiez, ainsi qu’il nous le dit en Apocalypse 3.20 :
« Voici, je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi ».
Croyez de tout votre cœur que Dieu viendra habiter en vous par l’Esprit Saint, ainsi qu’il l’a promis, si vous obéissez à sa Parole.
« Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera ; nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui » (Jean 14.23).
L’apôtre Pierre l’a annoncé ainsi le jour de la Pentecôte :
« Repentez-vous,
et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés,
et vous recevrez le don du Saint-Esprit » (Actes 2.38).
Ne regardez pas vers les hommes. Ecoutez simplement ce que Dieu veut vous dire dans sa Parole : Jésus est la Parole (Jean 1.1).
Voici mon propre témoignage :
« Oui, j’aime le Seigneur
Car il entend ma voix
Et mes supplications,
Car il a incliné
Son oreille vers moi,
Et je l’invoquerai
Tous les jours de ma vie ».
(Psaume 116.1-2)
Ces deux versets du Psaume 116 sont affichés en gros caractères sur le mur de notre salle à manger familiale. Ils expriment tout notre amour et notre gratitude envers Dieu qui a répondu à nos prières et a fait de nous ses enfants.
Pourquoi l’Église Catholique à laquelle nous avons appartenu si longtemps ne nous a-t-elle pas placés sur le chemin du Seigneur ?
La raison élémentaire est que cette Église se refuse toujours à faire entrer la Bible, Parole de Dieu, dans les foyers. Jésus a dit :
« L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Matthieu 4.4).
Je suis certain que si chaque jour on lisait, méditait et partageait les Saintes Ecritures en famille, si on en faisait son « pain quotidien », beaucoup de choses changeraient dans l’Église Catholique. On commencerait alors à regarder véritablement vers Jésus dont l’apôtre Pierre a dit qu’« il n’y a de salut en aucun autre » (Actes 4.12). Lire la Bible chaque jour, c’est se mettre à l’écoute de la voix de Dieu, c’est chercher à comprendre le sens véritable de notre vie sur la terre et découvrir le plan d’amour du Créateur pour l’humanité :
« L’amour de Dieu a été manifesté envers nous en ce que Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui. Et cet amour consiste, non pas en ce que nous avons aimé Dieu, mais en ce qu’Il nous a aimés et a envoyé son Fils comme victime propitiatoire pour nos péchés » (1 Jean 4.9-10).
Rome et la Bible
Lorsque j’essaie de partager dans mon entourage ma joie et mon enthousiasme à cheminer quotidiennement avec la Parole de Dieu, je rencontre bien souvent le scepticisme.
« On ne peut pas lire la Bible tout seul, me dit-on. Il faut l’interprétation des docteurs catholiques ». Parfois, on me fait aussi remarquer : « La Bible ? Oui, mais attention ! Les sectes l’utilisent aussi et tu vois où cela peut conduire ! »
Il est vrai que beaucoup de sectes utilisent habilement des passages de la Bible pour arriver à leur fins et exploiter la naïveté de beaucoup de gens. L’interprétation bien particulière des versets de Matthieu 16.18-19 faite par l’Église Catholique en étant, entre autres, un bel exemple.
« Si l’Église Catholique était vraiment dans l’erreur, Dieu n’aurait pas manqué de manifester sa désapprobation par un signe venant du ciel » m’a-t-on fait remarquer un jour, au cours d’une discussion passionnée. Certainement, Dieu n’a pas fait tomber le feu du ciel chaque fois que des « chrétiens » trahissaient sa Parole. Cependant, l’étude de l’histoire de l’Église nous fait voir que Dieu n’est jamais resté silencieux.
A toutes les époques et en des lieux divers, Jésus a appelé des serviteurs fidèles à rendre témoignage à l’Évangile, dans la simplicité et en vérité. Bien souvent, la franchise et la droiture dont ces chrétiens fidèles ont fait preuve, face à une Église officielle toute puissante, leur ont valu d’être traités comme des hérétiques ou des sectaires. Mais en voulant les réduire au silence, l’Église romaine en a fait des martyrs.
« L’heure vient où quiconque vous fera mourir croira rendre un culte à Dieu. Et ils agiront ainsi, parce qu’ils n’ont connu ni le Père ni moi (Jésus) » (Jean 13.2-3).
À aucun moment de son histoire, l’Église Catholique ne s’est repentie officiellement de ses crimes. Elle a ainsi attiré sur elle la colère et le jugement de Dieu.
N’est-il pas remarquable que le mouvement de la Réforme ainsi que de nombreux réveils évangéliques ont éclaté à une époque où, après plusieurs siècles de ténèbres et de décadence, l’ignominie des papes avait atteint son comble ?
Pourquoi Rome a-t-elle refusé de voir le rétablissement de l’autorité de la Bible au XVI° siècle comme un avertissement, un appel à la repentance, un retour à la source pure de l’Évangile ?
Depuis cette époque, les églises fidèles à l’Évangile n’ont cessé de se multiplier et de se répandre partout dans le monde. Bien que d’origines très diverses, leur filiation spirituelle montre de façon claire qu’elles sont conduites par le Saint-Esprit. Et s’il est malheureusement vrai que, là aussi, « l’ivraie » s’est parfois mêlée au « bon grain », rien ne pourra empêcher Jésus de conduire son Église en dehors de toute autorité humaine, si grande puisse-t-elle apparaître aux yeux du monde.
« Louez l’Eternel !
Mon âme, loue l’Eternel !
Je louerai l’Eternel tant que je vivrai,
je célébrerai mon Dieu tant que j’existerai.
Ne vous confiez pas aux grands, aux fils de l’homme, qui ne peuvent sauver.
Leur souffle s’en va, ils rentrent dans la terre, et ce même jour leurs desseins périssent.
Heureux celui qui a pour secours le Dieu de Jacob, qui met son espoir en l’Eternel son Dieu ! »
(Psaume 146.1-5)
Bernard PRUNNEAUX
1. Article 95 du Catéchisme de l’Eglise Catholique :
« Il est donc clair que la Sainte Tradition, la Sainte Ecriture et le Magistère de l’Eglise, par une très sage disposition de Dieu, sont tellement reliés et solidaires entre eux qu’aucune de ces réalités ne subsiste sans les autres, et que toutes ensemble, chacune à sa façon, sous l’action du seul Esprit Saint, contribuent efficacement au salut des âmes. »
2. Le mot grec pour « Eglise » signifie « ce qui est appelé dehors pour s’assembler » et montre bien que les chrétiens, tout en vivant au milieu des autres hommes, deviennent, selon l’expression même de Pierre, des « étrangers et voyageurs » (1 Pierre 2.11) dans le monde.
3. Articles 1411 et 1413 du Catéchisme de l’Eglise Catholique :
« Seuls les prêtres validement ordonnés peuvent présider l’Eucharistie et consacrer le pain et le vin pour qu’ils deviennent le Corps et le Sang du Seigneur. »
« Par la consécration s’opère la transsubstatiation du pain et du vin dans le Corps et le Sang du Christ. Sous les espèces consacrées du pain et du vin, le Christ Lui-même, vivant et glorieux, est présent de manière vraie, réelle et substantielle, son Corps et son Sang, avec son âme et sa divinité. »