Créationisme et évolutionnisme en francophonie

Quoi! Dieu aurait dit: Vous ne mangerez point de tout arbre du jardin! (Genèse 3:1b Osterwald)

Au début du 19ème siècle, la littérature catholique comme protestante, datait l’histoire du monde depuis la création et Adam.

Histoire abrégée de la religion avant la venue de Jésus-Christ, par Lhomond, 1817

L’apologie chrétienne ne peut faire abstraction de la création divine. Un des fondateur de notre association, Paul Ranc, écrivait un jour :

Il faut constater, avec regret, que toute doctrine fausse a comme point de départ une déviation d’interprétation sur un point capital. En ce qui concerne la Rose-Croix, la pierre d’achoppement sur laquelle elle trébuche est la doctrine de la Création. Cette doctrine, au demeurant fort importante est, à part quelques exceptions près, assez négligée.

La Création est, avec la Chute et la Rédemption, le noyau central de toute la doctrine chrétienne.

Si nous voulons connaître ce qu’est la vie chrétienne, il est nécessaire que nous sachions le pourquoi et le comment de la Création. Après cela, même si nous ne comprendrons jamais le pourquoi de la chute, nous serons en mesure de saisir et d’accepter l’œuvre de la rédemption.

Si l’un des points de cette triade est enlevé, il ne reste pour ainsi dire pratiquement rien. (La Rose-Croix, Mythe ou Réalité. P. 268)

Il est donc important d’aborder ce sujet, car en effet, l’Evangile perd saveur et puissance, si le récit de la Création connaît un “renouveau” [ndlr : évolutionnisme théiste à tort se voulant créationnisme biblique], qui lui confère la valeur d’un conte pour enfants, duquel on s’efforce en vain, d’en tirer un enseignement.

Le débat créationnisme (dit littéral) versus l’évolutionnisme (dit théiste) … a fait rage aux USA, mais était moins virulent en Europe, et le monde évangélique francophone a rejoins sans heurt les positions séculières des grandes Eglises : le protestantisme luthérien, ainsi que le catholicisme dans sa manière d’appréhender le livre de la Genèse, en un récit seulement littéraire et non littéral.

Ce récit est désormais présenté, osons le reconnaître, comme non historique.


Nous n’argumenterons pas ici les allants et venants de ce débat, d’autres sources(1) le font, mais nous mentionnerons au moins la nécessité de connaître l’existence de ce sujet devenu presque tabou, et de se positionner (au bon endroit. 🙂 ).

  • Adam a-t-il écouté Ève qui a écouté le serpent ou pas?
  • La mort et le péché existaient avant lui ou pas?
  • Tout était très bon au 6ème jour, ou ne l’était pas?

On ne peut s’assoir entre deux chaises.

Mon fils, cesse d’écouter l’instruction qui fait errer loin des paroles de la connaissance. (Proverbes 19:27)

Depuis 50 ans, des pointures dans l’enseignement théologique comme Tim Keller, ou Henri Blocher en France, ont massivement contribué à faire sombrer la communauté chrétienne dans cette vision évolutionniste, qui n’est ni bibliquement fondée, ni scientifique. Bien que toutes les facultés de théologie ne jurent que par ces deux là, certaines critiques exposent très bien l’enjeu.

Inévitablement, une nouvelle œuvre à la croix dénué d’une nécessité historique est désormais établie dans l’évolutionnisme théiste. Les théologiens influencés par ce consensus peuvent pleurer des larmes chaudes en disant que la foi chrétienne a été vidée de sa substance, …mais cette substance,  il l’ont rejetée eux-mêmes.

Le début de la Bible

Cette substance est justement dans l’Histoire, le premier mot de la Bible étant: Béréshit = littéralement “Dans un … , ou au commencement”, il est établi que c’est cette historicité qui nous fait découvrir la première action et propriété de notre Dieu, Lui qui n’est dans aucun commencement. L’histoire du passé, présent et futur est l’élément l’introduction qui nous permet de connaitre celui qui connait tout, et de ne pas rester sans connaissance (sans science).

Mais le consensus du chrétien large s’associe au consensus scientifique (une intégrale d’énigmes) tout comme l’esprit laïque de ce siècle et rejette sans honte l’histoire de la puissance de Dieu dès la Genèse. 

Bara, en premier …

En hébreux Bara (= créa) est le 2ème mot de la Bible, mais est la première action après avoir situé l’action dans le temps. Ce seul mot Bara, balaye comme une tornade, ou mieux comme une réelle explosion notre obscurantisme (et celui de notre dernière génération chrétienne trop bien initiée dans la fausse science, un scientisme d’incrédules), ayant obscurci l’acte créateur de Dieu. La création est si importante qu’elle vient en tout premier (en premier, après le terme Béréshit = dans un commencement, il fallait d’abord dire que c’est bien d’histoire qu’on parle).

Le terme Bara est employé 3 fois dans le premier chapitre des Écritures, et répond à 3 questions existentielles de la création :

  • La création de la matière (Ge 1:1)
  • La création de la vie animale (Ge 1:21)
  • La création de l’Homme (Ge 1:21)

Écritures orthodoxe juif récent, la datation du monde
et les âges pré-déluge ne sont pas remis en cause

Une œuvre incomplète ?

On lit sur le site internet bénédictin de l’abbaye de Notre-Dame de Trior… :

Dans sa Regula, saint Benoît parle explicitement du travail (cf. chap. 48). Jésus, dans l’Évangile de Jean, défend son action le jour du shabbat : « Mon Père (…) est toujours à l’œuvre, et moi aussi je suis à l’œuvre » (5, 17)… Dieu Lui-même est le Créateur du monde, et la création n’est pas encore achevée. C’est ainsi que le travail des hommes devait apparaître comme une expression particulière de leur ressemblance avec Dieu qui rend l’homme participant à l’œuvre créatrice de Dieu dans le monde. »

ndtriors.fr/vie-benedictine/

Cette affirmation est en en totale opposition à la Parole de Dieu. L’homme travaille dans la création de Dieu, oui, mais n’est pas co-créateur de cette création, qui est par ailleurs achevée.


Dieu vit tout ce qu’il avait fait et voici, cela était très bon. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le sixième jour.  Ainsi furent achevés les cieux et la terre, et toute leur armée. Dieu acheva au septième jour son œuvre, qu’il avait faite: et il se reposa au septième jour de toute son œuvre, qu’il avait faite. Dieu bénit le septième jour, et il le sanctifia, parce qu’en ce jour il se reposa de toute son œuvre qu’il avait créée en la faisant.  (Genèse 1:31-2:1-3)

Confusion totale

La confusion du rejet du créationnisme concerne la perte des distinctions immuables, que les enregistrements archéologiques pourtant confirment :

  • l’Homme ou l’animale,
  • L’eau, la terre, le ciel, les astres
  • Les plantes, les arbres ou les animaux,
  • la matière sans vie ou la vie,
  • l’homme ou la femme.
  • Le péché ou la justice,
  • Le créateur ou la créature, …

Chaque auteur(2) Evangélique qui perpétue une confusion sur la création, peut aussi crier haut et fort « on croit à l’inerrance des écritures » comme Tim Keller, qui a une énorme influence dans les milieux évangéliques (et notamment chez les réformés). Il est un véritable loup prêchant un évangile social, étant lui-même un ancien marxiste.

Mais les livres de ces auteurs, enseignés dans les établissement de théologie aux futurs pasteurs, parlent pour eux-mêmes et révèlent, appelons le comme c’est, l’incrédulité de leur auteurs devant la création.

Cette incrédulité prétend ne s’adresser qu’à une (fausse et méprisable) interprétation littérale de la Genèse, mais elle s’adresse tout simplement à toute la Parole de Dieu, si puissante et tranchante, aux textes littéraires et littéraux de Genèse à l’Apocalypse. Les conséquences et implications de l’ historicité de la Genèse sont visibles à l’époque néotestamentaires, jusqu’aux fruits pourris d’aujourd’hui, dans l’athéisme de la nouvelle génération dans les familles de croyants.

L’évolutionnisme théiste de Mr. Collins et son association Biologos (sensée être chrétienne) , s’est transformé en une union d’athéistes qui renient la résurrection (de 2015 à 2020 selon un de ces membres). Son sécularisme militant agresse les Écritures et le peuple de Dieu au plus haut point. La perte de repères de Collins est manifeste en ce qu’il milite pour la philosophie L_G_B_T_+ et que le NIH (une organisation de santé américaine qu’il a dirigée) fait la promotion et supporte des expériences sur des souris avec des tissus d’avortons, voir le magazine scientifique nature, mais le NIH se soucie plus du bien-être des souris expérimentales (greffées de tissus humains) que des avortés.

Dieu a-t-il vraiment dit?

Le plus vieux mensonge du monde se perpétue aussi dans nos écoles bibliques libérales : Pour ce qui est de la théorie de l’évolution, Henri Blocher et sa disciple Lydia Jaeger en sont le fer de lance, Blocher écrit dans son livre « la foi et la raison »:

« Considérons, par exemple, le fameux soleil de Josué qui se serait arrêté – impliquant l’arrêt de tout le système solaire pendant quelques heures, avec abolition de toutes les lois de la gravitation. Est-ce vraiment cela que dit le texte ? Il ne le semble pas. »

« Robert Dick Wilson a pu démontrer … que le langage biblique signifie, en réalité, qu’une éclipse a eu lieu. »

« Le miracle a été la coïncidence, dans le plan de Dieu, entre la bataille et l’éclipse (que des astronomes instruits auraient pu prévoir, avec son temps exact). »

p. 121

Derrière ce soit disant « langage de la Bible ou langage littéraire » se manifeste le rejet contemporain de la parole de Dieu, que nous avons hérité de certaines philosophies et religions grecques (Actes 17:22-24) où Dieu aurait apporté la matière, les ingrédients, créé des lois, fermer la marmite, et laisser bouillonner (évoluer) le monde sans interagir. A Paul de dire :

Si je suis un ignorant sous le rapport du langage, je ne le suis point sous celui de la connaissance, et nous l’avons montré parmi vous à tous égards et en toutes choses. 2Cor 11:6 

De quelle FOI parle-t-on?

Le « discours persuasifs de la sagesse … des hommes » reniant « la puissance de Dieu » (1 Cor 2:4-5) ne conduira pas à une foi « fondée » avec laquelle «  nous reconnaissons que le monde a été formé par la parole de Dieu, en sorte que ce qu’on voit n’a pas été fait de choses visibles. » Héb 11:3.

C’est au contraire de l’anti-foi pure: Dieu est impuissant et absent, les (petits-) enfants de chrétiens deviennent, comme il se doit, athéistes.

De quelle RAISON parle-t-on?

Notre frère Théologien Pierre Amey, lors du 2ème congrès Bible et Science (2022) déplore cette situation avec compassion, et pose la question :

Suis-je trop vieux pour ne pas comprendre qu’une éclipse produit de la nuit et non du jour … ? NDLR : vieux ou aussi destitué d’intelligence (Romain 1:21))

Les « discours persuasifs de la sagesse … des hommes» … se révèlent de « vains… raisonnements et hauteur qui s’élève contre la connaissance de Dieu » 2Cor 10:5; Rom 1:21, 1Cor 3:20, Philippien 2:14

Les débatteurs aimant la parole de Dieu

JM Berthoud – créationniste – milite pour une vision polychromatique à la fois littéraire ET littérale de la Genèse, versus Henri Blocher – évolutionniste – qui milite pour une vision monochromatique renouvelée, seulement littéraire de la Genèse (laissant beaucoup de questions bibliques de l’AT et du NT non traitées dans sont ouvrage, considéré comme le plus exhaustif sur le sujet en Français :

Celui qui observe la loi (l’instruction, la Torah, les Écritures) est un fils intelligent,

Mais celui qui fréquente les débauchés fait honte à son père. 
Proverbes 28:7 

Des débats existent (2) même si le débat est si souvent refusé par la plupart des évolutionnistes séculiers ou théistes (Lydia Jaeger) !

Et ils ont fait leur travail, nous présenterons un passage de la conclusion (demeurant très respectueux et aimant des intervenants) d’un(3) de ces débats : JM Berthoud avec Henry Blocher :

JM Berthoud écrit :

C’est ainsi votre constante opposition de l’interprétation littéraire à l’interprétation littérale que je mets en question. Car le débat véritable n’est aucunement prose contre poésie, interprétation littéraire contre interprétation littérale, mais interprétation vraie contre interprétation fausse. La véritable opposition est style littéraire vrai contre style littéraire faux, style littéral vrai contre style littéral faux. ( … )

Je ne peux comprendre que vous puissiez ainsi ignorer le danger que représente pour le peuple de Dieu votre manie à inciter le lecteur à l’admiration d’auteurs infidèles à la Foi. Non qu’il soit inutile de lire les ouvrages de tels hommes et de profiter des lumières que Dieu leur a donné dans sa grâce générale, mais nos ancêtres dans la foi, les Athanase, les Chrysostome, les Viret, les Bucer, les Spurgeon et les Machen avaient une conception plus haute de leurs responsabilités pastorales et un sens plus aigu des dangers épouvantables pour les mêmes et pour l’Eglise de Dieu que représente l’hérésie. ( … )

Si nous avons d’abord abordé la question de votre attitude face à la Révélation divine des origines sur ce plan formel littéraire c’est que nous restons fermement convaincus de votre sincérité, de votre profond souci de plaire au Seigneur et d’œuvrer pour le bien du peuple de Dieu. Mais, comme nous ne le savons que trop bien pour nous-mêmes, il se trouve malheureusement bien souvent un écart entre notre volonté de plaire à Dieu et nos réalisations. Vous avez beau vous récrier de votre orthodoxie, à l’égard de laquelle nous ne voudrions émettre de doute, cependant le mal est fait. Jouer sur plusieurs tableaux, voir pratiquer un double langage, comporte de graves dangers!

Votre ouvrage a puissamment servi à détruire certaines défenses immunitaires indispensables à la survie du peuple de Dieu obligé à respirer l’atmosphère spirituellement et doctrinalement polluée de cette fin de siècle. Il ne vous est pas possible simplement de rejeter la responsabilité sur ceux de vos lecteurs qui vous auraient mal lu. Nous sommes tous responsables des conséquences qu’entrainent nos actes et Je crains que ceux qui ont poussé votre pensée plus loin que vous ne le souhaitiez ont, sur certains points, que trop bien lu votre livre. Tel un catalyseur, vos hypothèses dangereuses ont favorisé les réactions les plus malsaines. C’est cette passion renouvelée pour le vrai et ce dégoût du mal, d’abord en nous-mêmes, dans nos propres cœurs, dans nos pensées et dans nos actions, qui permettra le retour de cet esprit de repentance sans lequel il ne peut y avoir de salut ni pour le peuple de Dieu, ni pour un monde lancé à une allure terrifiante sur la piste de son autodestruction.

calvinisme.ch

Henri Blocher s’associe avec fierté à des sommités du catholicisme (étant elle même critiquée par des catholiques victimes de sectes) et cite en effet positivement des auteurs athéistes ou plus que controversés, comme par exemple, Teilhard de Chardin.

Le four et le foyer de l’enseignement biblique est souillé de cet animal impur et mort, qu’est l’évolutionnisme théiste. D’autres débats rejetant ce mensonge accepté et cette continuelle manipulation sont encore à faire dans le monde chrétien.

Tout objet sur lequel tombera quelque chose de leurs corps morts sera souillé; le four et le foyer seront détruits: ils seront souillés, et vous les regarderez comme souillés.  (Lévitique 11:35)


Notes :

  • (2) Livres évolutionnistes (dit théistes):
    – M. Y. Boloré : Dieu, la science, les preuves, L’aube d’une révolution
    – La révélation des origines, de Blocher Henri
    – Comprendre Genèse 1-11 Aujourd’hui, de Matthieu Richelle
  • (3) http://calvinisme.ch/index.php?title=RAMBERT_Serge_-%22R%C3%A9v%C3%A9lation_des_origines%22_de_Henri_Blocher-_Une_r%C3%A9ponse
  • http://calvinisme.ch/index.php?title=BERTHOUD_Jean-Marc_-_Henri_BLOCHER_-_D%C3%A9bat_public_sur_la_doctrine_biblique_de_la_cr%C3%A9ation
  • Il est bien entendu recommandé de lire l’entièreté de ce débat et l’ample correspondance entre Henri Blocher et Jean-Marc Berthoud dans son livre “Création, Bible et Science” (ISBN-10 : 2825138878, ISBN-13 : 978-2825138878) qu’on peut trouver sur amazon


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