Ma première rencontre véritable avec la Bible, Parole vivante de Dieu, remonte à Juillet 1986. C’était en Normandie ; une église évangélique ouvrait ses portes à tout public en affichant : « Exposition biblique, entrée libre ». J’entrai.
Ma découverte fut double. D’une part, je prenais brutalement conscience que la Bible est la seule Parole, parce que divine, sur laquelle peut s’appuyer un chrétien ; d’autre part, avec l’existence des églises évangéliques fondées sur cette seule Parole, je comprenais que l’Église Catholique à laquelle j’appartenais n’avait pas, comme je le pensais, le monopole de la vérité.
Ce fut le début d’une nouvelle vie :
« Je me réjouis de ta Parole, comme se réjouit celui qui trouve un grand butin » (Psaume 119.162).
J’ai pris l’habitude de lire, chaque jour, la Parole de Dieu. Progressivement, et malgré certaines périodes de relâchement, je me suis approché du Seigneur. La prière et la méditation quotidienne de la Bible me procuraient toujours la joie, la paix, la force et la consolation dans les moments d’épreuve.
Auparavant, je recherchais la vérité principalement par des méthodes d’érudition humaines : connaissance des religions et philosophies, vies de Saints et histoire de l’Église (Catholique), ouvrages de grands penseurs chrétiens, sans jamais rencontrer une complète satisfaction, ni trouver de réponses certaines à mes interrogations.
Avec la Bible, j’ai redécouvert le respect de Dieu, l’Amour du Père, la personne vivante de Jésus, notre Maître et Sauveur, et la vie dans l’Esprit Saint.
Ces découvertes m’ont irrésistiblement conduit à la conversion. Les lignes qui suivent présentent le résultat de la confrontation de l’enseignement donné par l’Église Catholique, avec la Parole de Dieu, la Bible.
« J’annonce la justice dans la grande assemblée ; voici, je ne ferme pas mes lèvres, Eternel, tu le sais ! Je ne retiens pas dans mon cœur ta justice, je publie ta vérité et ton salut ; je ne cache pas ta bonté et ta fidélité dans la grande assemblée » (Psaume 40.10-11).
« Et maintenant, est-ce la faveur des hommes que je désire, ou celle de Dieu ? Est-ce que je cherche à plaire aux hommes ? Si je plaisais encore aux hommes, je ne serais pas serviteur de Christ » (Lettre de Paul aux Galates, 1.10).
Les questions sont celles que je me suis tant de fois posées en tant que fidèle de l’Église Catholique ; Les réponses sont celles que m’ont livrées les Écritures après ma conversion…
Question : L’Église Catholique, 30 ans après le Concile Vatican II, semble traverser une période d’incertitudes. Pénuries de prêtres, opinions contradictoires provenant de théologiens « libéraux » et « modernistes » d’un côté, ou de partisans du maintien d’un certain traditionalisme d’un autre côté, remises en question du système, autant de questions auxquelles chacun semble vouloir donner sa propre réponse. Que peut-on faire pour sortir de cette situation ?
Réponse : Il faut d’abord rendre à l’Église son véritable Chef : Jésus-Christ. Dieu a donné Jésus pour chef suprême à l’Église (Ephésiens 1.22). Cela paraît une évidence en soi et semble en avoir toujours été une, mais l’histoire de l’Église nous prouve le contraire. Il suffit aussi de lire le « Catéchisme de l’Église Catholique » (édition 1992, article n°95) pour constater que celle-ci reconnaît toujours actuellement trois sources d’autorité : « la Sainte Tradition, la Sainte Écriture et le Magistère ». On voit ici l’autorité pure de la Parole de Dieu bien encadrée par celle des hommes. Certes la Tradition et le Magistère sont censés être marqués par le sceau du Saint-Esprit. Mais de cette autorité humaine sont sortis des dogmes, doctrines, liturgies, rites et traditions diverses qui ont progressivement conduit à des ajouts et à des modifications de la Parole divine. Il faut donc que les responsables de l’Église Catholique fassent preuve d’humilité et d’obéissance afin de rétablir, dans la pratique, la seule autorité de la Parole de Dieu. Alors, nous laisserons Jésus bâtir son Église, comme cela se passait du temps des « Actes des Apôtres » (2.47) : « Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Église ceux qui étaient sauvés ».
Question : Sacrements, cultes des Saints et de la Vierge, nombreux dogmes, liturgies et traditions nous viennent du passé. Ces ajouts à l’enseignement du Nouveau Testament se sont imposés en leur temps dans des contextes donnés. Il semble difficile actuellement de remettre tout cela en question et d’essayer de faire revivre l’Église Catholique comme au temps des premiers apôtres. Peut-on balayer d’un seul coup ce précieux héritage qui constitue nos racines chrétiennes ?
Réponse : Il faut se souvenir de la réaction de Jésus face aux pharisiens et aux scribes lorsque ceux-ci reprochent à ses disciples de ne pas respecter la tradition des anciens (Matthieu 15.6-9) :
« Vous annulez la Parole de Dieu au profit de votre tradition. Hypocrites, Esaïe a bien prophétisé sur vous, quand il a dit : ce peuple m’honore des lèvres, mais son coeur est éloigné de moi. C’est en vain qu’ils m’honorent, en enseignant des préceptes qui sont des commandements d’hommes ».
À l’époque où Jésus parlait ainsi, environ 1400 ans s’étaient écoulés depuis la première Pâque et depuis qu’Israël avait reçu la Loi de Dieu par Moïse au Sinaï. C’est près de 2000 ans qui nous séparent actuellement de la Résurrection de Jésus et de la venue de l’Esprit Saint au jour de la Pentecôte à Jérusalem. Nous sommes donc dans une situation analogue aux Juifs contemporains de Jésus avec nos traditions qui sont aussi « des commandements d’hommes ». Il nous faut vivre avec notre temps et repousser courageusement ces traditions, car les hommes en cette fin de XX° siècle ont besoin de recevoir un message clair venant de Dieu. Et ce message clair nous l’avons : c’est l’Évangile pur, tel que les quatre évangélistes nous l’ont donné et tel que les autres écrits du Nouveau Testament nous l’annoncent. Ce n’est pas une illusion que de vouloir revenir à l’Église des « Actes des Apôtres », c’est une nécessité et un devoir, car on ne peut annoncer Jésus et la Bonne Nouvelle que par la Parole même de Dieu, c’est-à-dire : la BIBLE.
Question : On ne pourra jamais trouver une Église composée de croyants possédant tous une grande maturité spirituelle. Cela est peut-être possible dans le cadre de petites communautés composées de chrétiens engagés, mais il restera toujours à gérer une Église « populaire » comportant un grand nombre de chrétiens qui se contenteront d’une pratique religieuse plus ou moins régulière et ne recherchant pas spécialement une vie de prière et une maturité spirituelle. Doit-on condamner ou abandonner cette catégorie de chrétiens moins avancés ?
Réponse : Il ne peut y avoir deux catégories de chrétiens : le croyant à part entière et le demi-croyant qui suit comme il le peut. Ces deux catégories de chrétiens n’existeraient pas si on avait conservé l’enseignement du Nouveau Testament donné par l’apôtre Pierre à ceux qui l’écoutaient le jour de la Pentecôte, et qui lui demandaient ce qu’il fallait faire pour devenir enfants de Dieu :
« Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit » (Actes des Apôtres, 2.38).
Il est donc indispensable de supprimer le baptême des enfants de manière à ne laisser entrer dans l’Église que des personnes qui comprennent le Salut en Jésus-Christ, et se font baptiser par décision volontaire. À charge de l’Église de soutenir les nouveaux convertis dans leur progression spirituelle en s’appuyant sur l’enseignement de la Bible.
Question : Le catéchisme de l’Église Catholique (article 1212) explique que le baptême, la confirmation et l’eucharistie constituent les sacrements de l’initiation chrétienne. Peut-on remettre en question cette progression ? Cela est-il conforme à l’enseignement de Jésus ?
Réponse : On dit généralement que l’on « reçoit » un sacrement. Si l’on considère l’âge où le jeune chrétien accède à ces sacrements : nourrisson pour le baptême, environ 16 ans pour la confirmation et aux alentours de 10 ans pour l’eucharistie, on voit tout de suite que l’engagement personnel du jeune est insuffisant. Il y a donc pour l’Église Catholique un danger : elle accorde trop facilement le « label » de chrétien à quiconque en fait la demande. À cela il faut ajouter que l’enseignement qui accompagne cette initiation est trop souvent sommaire. Ainsi l’Église Catholique continue de produire des nouveaux chrétiens qui, une fois devenus adultes, s’étioleront progressivement dans leur foi, mais qui, dans beaucoup de cas, demanderont à leur tour le même type d’initiation pour leurs enfants. Cela fait des siècles que cela dure, il n’y a pas de raison qu’on s’arrête un jour ! Et pourtant les paroles de Jésus concernant l’entrée au Royaume de Dieu ne laissent pas supposer qu’il y ait tant de facilité pour entrer dans l’Église et tant de négligence à marcher dans la foi :
« Entrez par la porte étroite. Car large est la porte, spacieux est le chemin qui mènent à la perdition, et il y en a beaucoup qui entrent par là. Mais étroite est la porte, resserré le chemin qui mène à la vie, et il y en a peu qui les trouvent » (Matthieu 7.13-14).
Question : Retour à la Bible, suppression des sacrements et des traditions dans l’Église, tout cela rappelle Luther et la Réforme protestante. L’histoire a montré où cela a conduit l’Église : querelles, divisions et finalement guerres de religions. Ne conviendrait-il pas mieux, à notre époque, de rechercher d’abord, par l’entente, l’unité de tous les chrétiens comme essaient de le faire, par exemple, les artisans de l’œcuménisme ?
Réponse : L’histoire de Luther et de tous les chrétiens qui, bien longtemps avant lui, et après, ont tenté de ramener l’Église à la Parole de Dieu, n’est effectivement pas nouvelle. L’Ancien Testament présente aussi des situations analogues où l’on peut constater que chaque fois que le Peuple de Dieu s’est écarté de sa Parole, il a connu lui aussi les querelles, les divisions, les guerres, allant même jusqu’à connaître l’humiliation dans la captivité à l’étranger (Babylone). Pourtant, c’est le désir de Dieu de voir ses enfants unis autour de lui dans la communion fraternelle, et il n’a cessé de lever au milieu de son peuple des hommes pour ramener les égarés à sa Parole, comme Jésus nous le rappelle en Matthieu 23.37 :
« Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu ! ».
L’histoire du christianisme ne compte-t-elle pas aussi de ces prophètes que l’on a persécutés et que l’on a même brûlés vifs avec leur Bible ? Depuis le début du XX° siècle, on cherche loyalement à oublier toutes ces erreurs du passé et à demander pardon. C’est ainsi que catholiques, protestants et orthodoxes travaillent ensemble pour s’entendre sur leurs différentes doctrines, plutôt qu’à faire ressortir les points de divergence : c’est ce qu’on appelle l’œcuménisme et il y a déjà des réalisations concrètes (la Traduction œcuménique de la Bible, par exemple, qui est un texte commun aux catholiques, protestants et orthodoxes). Mais cela dispense-t-il les responsables de l’Église Catholique de revenir aux exigences de l’enseignement de Jésus ? Certainement pas. Le Concile Vatican II a été une amorce de ce retour aux sources pures de l’Évangile. Il semble qu’actuellement, cet élan s’est brisé et que l’Église Catholique répugne à opérer une « purification » qui lui serait salutaire. Les avertissements de Jésus sont nombreux pour qui a le courage de relire l’Évangile avec sincérité :
« Ceux qui me disent Seigneur, Seigneur ! n’entreront pas tous dans le Royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. » (Matthieu 7.21).
Question : En quoi consiste alors cette volonté de Dieu ? Comment la distinguer de celle des hommes ? Qui devons-nous écouter finalement, et que devons-nous faire pour être sûrs de nous rapprocher de Dieu et comment répondre à son attente ? Les chrétiens de l’Église Catholique sont pourtant dans la majorité des cas des gens sincères, honnêtes et désireux de plaire à Dieu et de le servir.
Réponse : La volonté de Dieu, c’est d’abord que tous soient sauvés :
« La volonté de mon Père (dit Jésus), c’est que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle; et je le ressusciterai au dernier jour » (Jean 6.40).
Dieu, pour sauver les hommes, leur propose d’entrer dans son plan de Salut en Jésus. Et ce plan, Jésus l’a annoncé clairement aux hommes. Ainsi, il a dit à Nicodème (en Jean 3.3) :
« En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le Royaume de Dieu ».
Malheureusement, l’Église Catholique a tout faussé en remplaçant cette nouvelle naissance par le sacrement du baptême. Trop de catholiques sont persuadés qu’ils sont réellement devenus enfants de Dieu parce qu’ils se sont conformés à un rite – avec, certes, beaucoup de sincérité ou de vérité dans la démarche – au lieu de passer par un acte volontaire et conscient de repentance (conversion) pour recevoir, en retour, par le sacrifice de Jésus, l’Amour de Dieu et la vie avec lui dans l’Esprit. C’est pour cela que le catholicisme est devenu une simple religion, comme tant d’autres, liant ses adhérents à des rites et à des hommes, au lieu de s’en remettre à l’action de l’Esprit Saint et à l’enseignement de Jésus. Aux premiers temps de l’Église, l’apôtre Paul s’est exprimé ainsi (Romains 12.2) :
« Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait ».
Le catholique qui vit dans l’obéissance à son Église fait-il la volonté de Dieu ? La sincérité du coeur peut-elle suffire ? Toute la Bible nous montre un Dieu infiniment bon, certes, mais aussi infiniment juste. La Justice de Dieu ne peut donc souffrir de compromis avec la justice des hommes. Or l’Église Catholique a bel et bien substitué sa propre justice à celle du Dieu infiniment Saint et Parfait. Jésus nous demande donc de faire un choix : les ténèbres ou la lumière, l’erreur ou la vérité. On peut donc accepter l’Évangile en bloc ou le rejeter, mais on ne peut pas mélanger l’enseignement des hommes avec la Parole de Dieu. Il ne peut y avoir de demi-chrétiens, nous dit Jésus :
« Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on ? » (Matthieu 5.13).
Question : Tout cela semble compliquer et embrouiller l’enseignement pourtant clair et juste de l’Église. Les catholiques fondent bien leur foi sur la mort de Jésus, sacrifice parfait pour le rachat de l’homme pécheur, la résurrection, notre assurance et notre espérance en la vie éternelle, et la vie avec l’Esprit Saint, don de Dieu pour éclairer les croyants durant leur séjour terrestre. Cela n’est-il pas le vrai christianisme et la vraie foi en Dieu ?
Réponse : Certainement, c’est exactement ce qu’enseigne le Nouveau Testament. On pourrait même dire, en théorie, c’est juste. Mais Dieu ne nous demande pas d’adhérer intellectuellement à une théorie religieuse, à rester dans l’abstraction. Il nous demande de placer notre confiance dans son Fils Jésus-Christ et dans sa Parole, de lui confier toute notre vie, c’est-à-dire que nous soyons prêts à prendre sa Parole et ses promesses au mot et à nous engager vis-à-vis de lui. Ainsi, si nous sommes de vrais convertis, nous ne pouvons plus faire autrement, chacun à notre place, que de témoigner aux gens du monde notre joie de connaître Dieu, et de guider, à notre tour, d’autres hommes vers la croix de Jésus. Il n’y a pas d’autres preuves que nous marchons avec l’Esprit. Toute autre démarche religieuse : rites sacramentaux, liturgies, traditions, systèmes théologiques, vie dans le renoncement ou le célibat, dogmes, obéissance à une hiérarchie religieuse, œuvres de charité, etc… peuvent se pratiquer en dehors de la vie avec Dieu et n’est pas la preuve que nous faisons sa volonté. Il faut donc être vigilant et que chacun, dès lors, ait l’honnêteté de reconsidérer sa foi en se plaçant sous l’autorité des Écritures et ce sera le commencement d’une merveilleuse aventure : celle du retour de l’enfant prodigue vers la maison de son Père (Luc 15.11-33). Et pour l’Église Catholique le retour au Christianisme !
Laissons pour conclure le dernier mot à notre Sauveur :
« C’est pourquoi, quiconque entend ces paroles que je dis et les met en pratique, sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont jetés contre cette maison : elle n’est point tombée, parce qu’elle était fondée sur le roc » (Matthieu 7.24-25).
En résumé…
Jésus seul chef de l’Église
Il faut annoncer la Bonne Nouvelle au moyen de la Parole de Dieu seulement
On devient chrétien par une décision volontaire et on grandit spirituellement en se nourrissant chaque jour de la Parole de Dieu
L’entrée dans l’Église de Jésus n’est pas un chemin facile
Vivre en Église exige une soumission totale à la volonté de Dieu
Face à la sainteté de Dieu, les chrétiens doivent choisir sa Lumière et sa Vérité
Si on est un véritable chrétien (converti), on devient à son tour un témoin de Dieu dans le monde.
Apocalypse 7.13-14 : « Et l’un des vieillards prit la parole et me dit : Ceux qui sont revêtus de robes blanches, qui sont-ils, et d’où sont-ils venus ? Je lui dis : Mon Seigneur, tu le sais. Et il me dit : Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation ; ils ont lavé leurs robes, et ils les ont blanchies dans le sang de l’Agneau« .
Matthieu 22.1-14 (Parabole des noces) : « Jésus, prenant la parole, leur parla de nouveau en paraboles, et il dit : Le Royaume des Cieux est semblable à un roi qui fit des noces pour son fils. Il envoya ses serviteurs appeler ceux qui étaient invités aux noces; mais ils ne voulurent pas venir. Il envoya encore d’autres serviteurs, en disant : Dites aux conviés : Voici, j’ai préparé mon festin, mes b?ufs et mes bêtes grasses sont tués, tout est prêt, venez aux noces. Mais, sans s’inquiéter de l’invitation, ils s’en allèrent, celui-ci à son champ, celui-là à son trafic ; et les autres se saisirent des serviteurs, les outragèrent et les tuèrent. Le roi fut irrité; il envoya ses troupes, fit périr ces meurtriers, et brûla leur ville. Alors, il dit à ses serviteurs : Les noces sont prêtes; mais les conviés n’en étaient pas dignes. Allez donc dans les carrefours, et appelez aux noces tous ceux que vous trouverez. Ces serviteurs allèrent dans les chemins, rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, méchants et bons, et la salle des noces fut pleine de convives. Le roi entra pour voir ceux qui étaient à table, et il aperçut là un homme qui n’avait pas revêtu un habit de noces. Il lui dit : Mon ami, comment es-tu entré ici sans avoir un habit de noces ? Cet homme eut la bouche fermée. Alors le roi dit aux serviteurs : liez-lui les pieds et les mains, et jetez-le dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. Car il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus« .
Dans cette parabole, Jésus montre que Dieu convie « ceux qui étaient invités », son peuple (Israël), à la joie de son Royaume : le festin des noces. Il envoie ses serviteurs dire : « tout est prêt, venez aux noces ». « Mais, sans s’inquiéter de l’invitation, ils s’en allèrent, celui-ci à son champ, celui-là à son trafic; et les autres se saisirent des serviteurs, les outragèrent et les tuèrent ».
Deux sortes de réactions apparaissent ici en réponse à l’invitation de Dieu à son Royaume :
l’indifférence : « ils s’en allèrent, celui-ci à son champ, celui-là à son trafic »
et l’hostilité : « et les autres se saisirent des serviteurs, les outragèrent et les tuèrent ».
Alors « le roi fut irrité; il envoya ses troupes, fit périr ces meurtriers, et brûla leur ville ». Puisqu’il est mal reçu par son propre peuple, Dieu offre son invitation au Royaume à tout le monde (monde païen) : « Ces serviteurs allèrent dans les chemins, rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, méchants et bons, et la salle des noces fut pleine de convives. »
« Le roi entra pour voir ceux qui étaient à table, et il aperçut là un homme qui n’avait pas revêtu un habit de noces« .
Cet homme représente le croyant qui se trouve assez juste pour se présenter devant Dieu avec sa propre justice et ses propres oeuvres.
Romains 10.3 : « Ne connaissant pas la justice de Dieu, et cherchant à établir leur propre justice, ils ne se sont pas soumis à la justice de Dieu ».
« Alors le roi dit aux serviteurs : liez-lui les pieds et les mains, et jetez-le dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. » « Car il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus ».
Ainsi, que ce soit par indifférence, par rébellion ou par une confiance indue en sa propre justice, chaque homme porte la responsabilité entière de son propre refus du salut offert par Dieu.
Ne trouve-t-on pas toujours, dans le monde actuel, ces trois types de comportements humains face à l’invitation de Dieu au festin du Royaume, c’est-à-dire face à l’appel de l’Evangile ?
Un homme indifférent ? Je ne suis ni pour, ni contre Dieu. Mes occupations (travail, vie familiale, loisirs…) remplissent ma vie. Je n’ai pas de place pour Dieu.
Un homme hostile ? Je ne veux pas entendre parler de Dieu, ni de sa Parole, et je combats tous ceux qui en témoignent.
Un homme religieux ? Elevé dans un esprit de religion, je suis persuadé que ma droiture morale, ma pratique religieuse et mon engagement chrétien suffiront pour m’obtenir la Grâce de Dieu.
En fait, que je sois indifférent, hostile ou d’esprit religieux, je suis toujours un homme perdu, et je dois craindre le Jugement de Dieu.
Cette question est en effet celle que tout homme sincère se pose lorsqu’il réfléchit à son destin et se place devant Dieu. C’est aussi la première question qu’ont posé les gens qui écoutaient l’apôtre Pierre le jour de la Pentecôte, lorsque, rempli de l’Esprit Saint, il s’adressa à la foule dans Jérusalem en proclamant le nom de Jésus :
« Après avoir entendu ce discours, ils eurent le cœur vivement touché, et ils dirent à Pierre et aux autres apôtres : Hommes frères, que ferons-nous ? Pierre leur répondit : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés ; et vous recevrez le don du Saint-Esprit » (Actes 2.37-38).
Pierre nous donne ici, en quelques mots, la marche à suivre pour pouvoir connaître le Royaume de Dieu promis par Jésus :
Repentez-vous
Que chacun soit baptisé
Vous recevrez le don de l’Esprit.
C’est ainsi que tout homme peut devenir chrétien. L’accès au Royaume passe donc par une démarche volontaire de repentance, ou conversion. Tout homme qui accepte de se placer devant Dieu avec humilité, en se reconnaissant pécheur, obtient son salut : il ne viendra pas en jugement après la mort corporelle, et connaîtra la vie éternelle auprès de Dieu, son Créateur et Père. De plus, il reçoit immédiatement la vie en Dieu par le don du Saint-Esprit.
« En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole, et qui croit à Celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient pas en jugement, mais il est passé de la mort à la vie » (Jean 5.24).
Quelle belle promesse, quelle bonne nouvelle !
Ainsi, l’appel à la repentance constitue l’essentiel du message évangélique. Mais si je n’accomplis pas cette démarche d’humilité devant Dieu, je deviens, à mon tour, l’homme « qui n’avait pas revêtu son habit de noces », quelle que soit l’importance que peuvent prendre tous les actes de dévotion que j’aurai accomplis tout au long de ma vie.
Est-il juste d’affirmer que l’appel à la repentance constitue l’essentiel du message des Évangiles ?
Pour mieux nous en convaincre, consultons les évangiles. Luc, par exemple, rapporte dès le premier chapitre de son livre cette prophétie du sacrificateur Zacharie , père de Jean-Baptiste :
« Et toi, petit enfant (Jean-Baptiste), tu seras appelé prophète du Très-Haut, car tu marcheras devant la face du Seigneur, pour préparer ses voies, afin de donner à son peuple la connaissance du salut par le pardon de ses péchés » (Luc 1.76-77).
Des années après, Jean-Baptiste lui-même, réalise cette prophétie :
« La Parole de Dieu fut adressée à Jean, fils de Zacharie, dans le désert. Et il alla dans tout le pays des environs du Jourdain, prêchant le baptême de repentance, pour la rémission des péchés » (Luc 3.2-3).
Ainsi Jean-Baptiste, en invitant ses contemporains à une démarche de repentir, les préparait à la venue du Royaume de Dieu sur terre, qui allait se réaliser avec Jésus.
Jésus paraît donc, et à son tour, commence son ministère par l’invitation au repentir, ainsi que le rapportent :
MATTHIEU (4.17) : « Repentez-vous, car le Royaume des Cieux est proche »
et MARC (1.15) : « Repentez-vous, et croyez à la Bonne Nouvelle ».
Ce sont les premières paroles que les évangélistes Matthieu et Marc mettent dans la bouche de Jésus.
Dans l’évangile de JEAN, le premier enseignement que donne Jésus s’adresse à Nicodème, une personnalité juive, qui vient consulter Jésus de nuit, en cachette. À Nicodème, soucieux de plaire à Dieu, Jésus déclare :
« Si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le Royaume de Dieu » (Jean 3.3).
Jésus est, là aussi, extrêmement précis : la condition d’accès au Royaume de Dieu passe par une « nouvelle naissance ». Il s’agit d’une démarche de conversion, une transformation radicale de l’attitude intérieure, un changement de conduite ou de vie.
Ainsi, nous constatons qu’au début de leurs évangiles, Matthieu et Marc attirent notre attention sur l’idée du repentir et, de son côté, Jean parle de nouvelle naissance. Et Luc ? Parle-t-il de la repentance aussi ?
Dans l’évangile de LUC, nous nous reporterons à la dernière rencontre de Jésus avec ses disciples, après sa résurrection, avant d’être enlevé au ciel, lorsqu’il leur explique le sens de la mission qu’il a accomplie en venant sur terre, et le sens de leur propre et future mission :
« Alors il leur ouvrit l’esprit, afin qu’ils comprissent les Ecritures. Et il leur dit : Ainsi, il est écrit que le Christ souffrirait, et qu’il ressusciterait des morts le troisième jour, et que la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés en son nom à toutes les nations, à commencer par Jérusalem. Vous êtes témoins de ces choses » (Luc 24.45-48).
Si le repentir chez MATTHIEU, MARC, LUC et la nouvelle naissance chez JEAN, sont ainsi évoquées dans les évangiles, c’est parce qu’elles représentent le point de départ de toute démarche de foi.
Dieu désire que les hommes s’approchent de lui par le repentir. Jésus l’explique dans la parabole de la brebis perdue en concluant que, au ciel, « il y aura plus de joie pour un seul pécheur qui se repent, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de repentence » (Luc 15.7).
Revenons à l’enseignement que donne l’apôtre Pierre dans Actes 2.38 :
« Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés ; et vous recevrez le don du Saint-Esprit ».
Que fait de nos jours l’Église catholique de l’enseignement de celui qu’elle considère comme son premier pape ? Elle fait baptiser les enfants en bas âge, ce qui signifie qu’il ne peut y avoir d’attitude de repentance comme point de départ; supprimant toute idée de choix volontaire, de conversion chez l’individu baptisé.
Le Catéchisme de l’Église Catholique affirme que le baptisé obtient : « La rémission du péché originel et de tous les péchés personnels; la naissance à la vie nouvelle par laquelle l’homme devient fils adoptif du Père, membre du Christ, Temple du Saint-Esprit » (article 1279).
Tout ce que l’Église Catholique garantit à ses baptisés est conforme à la Parole de Dieu (Nouveau Testament), mais ne peut pas se réaliser, parce que l’enfant qui est baptisé n’est pas conscient de ce qui se passe le jour de son baptême.
Pour remédier à cet inconvénient, on a institué la « Profession de Foi », que l’on a aussi appelé « le renouvellement des promesses du baptême » (à l’âge de 13 ans environ). L’Église elle-même ne reconnaît pas cette démarche comme un sacrement. Cette étape dans l’initiation religieuse du jeune catholique ne figure d’ailleurs pas dans le Catéchisme de l’Église Catholique (édition 1992).
L’étape suivante pour le jeune chrétien catholique est le sacrement de Confirmation (aux environs de 16 ans). Selon le Catéchisme de l’Église Catholique,
« la Confirmation parfait la grâce baptismale; elle est le sacrement qui donne l’Esprit Saint (…) » (art. 1316), « l’effet du sacrement de Confirmation est l’effusion plénière de l’Esprit-Saint, comme elle fut accordée jadis aux apôtres au jour de la Pentecôte » (art. 1302).
La difficulté avec le sacrement de Confirmation, est qu’il ne se rencontre pas dans l’enseignement de Jésus, ni de ses apôtres. On ne sait pas où et comment ce sacrement fut institué, et il ne fut déclaré sacrement qu’au moyen-âge.
Dans Jean 3.8, lorsqu’il parle de la nouvelle naissance à Nicodème, Jésus explique ainsi la venue de l’Esprit Saint sur l’homme qui se convertit :
« Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit ; mais tu ne sais d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né de l’Esprit« .
On est ici loin du rite catholique du sacrement de Confirmation, validé par l’onction du Saint-Chrême, et l’imposition des mains de l’évêque ou son représentant. En fait, la repentance conduit véritablement à une nouvelle naissance. Si l’on se place en toute sincérité sous la croix de Jésus en demandant le pardon de ses péchés, on obtient par le sacrifice du Christ :
L’assurance réelle du pardon,
L’amour du Père par la vie dans l’Esprit,
Et on entre déjà dans le Royaume de Dieu pendant son séjour terrestre. On ne craint plus la mort corporelle, parce que Jésus nous a promis après celle-ci de ne pas passer en jugement, et de vivre éternellement auprès de Dieu.
« En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole, et qui croit à Celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient pas en jugement, mais il est passé de la mort à la vie » (Jean 5.24).
Tout cela nous est garanti par Dieu, et non par des hommes. Chacun peut le trouver dans la Bible et l’expérimenter gratuitement !
« Et que celui qui a soif vienne; que celui qui veut prenne de l’eau de la vie, gratuitement » (Apocalypse 22.17).
À la question « Que dois-je faire pour être sauvé ? », Jésus répond avec précision dans la célèbre parabole « le fils prodigue », ou « le fils perdu et retrouvé » (Luc 15.11-32). A tout homme qui cherche sincèrement Dieu, Jésus donne ici clairement la marche à suivre :
Se reconnaître pécheur (se rendre compte qu’on est loin de Dieu). C’est l’attitude du fils prodigue qui « étant rentré en lui-même » (Luc 15.17) se dit : « Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai : Mon père, j’ai péché contre le ciel et contre toi » (Luc 15.18). Cette première attitude de retour sur sa vie est une attitude de repentir, de reconnaissance de son état de péché.
Prendre la décision de retourner vers Dieu. « Et il se leva, et alla vers son père » (Luc 15.20). C’est la deuxième étape. Après avoir pris conscience de notre éloignement de Dieu, on doit se mettre en route, pour se diriger vers le Père, pour aller s’expliquer avec lui. C’est un moment de décision.
Recevoir l’amour de Dieu qui nous accueille. « Comme il était encore loin, son père le vit et fut ému de compassion, il courut se jeter à son cou et le baisa » (Luc 15.20). La conséquence immédiate de cette décision de retour, c’est l’accueil ému du père qui court vers le fils et l’embrasse. L’homme qui se repent reçoit, sans attendre, le témoignage de l’amour de Dieu dans son cœur.
Demander pardon à Dieu pour nos péchés. « Le fils lui dit : mon père, j’ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d’être appelé ton fils » (Luc 15.21). Le fils s’humilie devant le père et n’ose plus croire qu’il est encore digne d’être considéré comme son enfant. « Mais le père dit à ses serviteurs : Apportez vite la plus belle robe et l’en revêtez » (Luc 15.22). Le fils est revêtu d’une belle robe et l’on organise un festin en son honneur. « Mangeons et réjouissons-nous; car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé » (Luc 15.24). Le fils ne vit plus, désormais, séparé du père et dans un état de péché, mais il est avec le père et « ils commencèrent à se réjouir » (Luc 15.24).
Ainsi, tout homme qui accepte de passer par le repentir et la conversion, se trouve revêtu de la robe et entre dans la joie de la vie avec Dieu (don de l’Esprit-Saint), et il est déjà passé de la mort à la vie ! Mais ce ne peut pas être un baptême d’enfant qui pourra remplacer cette démarche de conversion. Écoutons encore les recommandations que l’apôtre Pierre donnait aux chrétiens des premiers temps dans sa deuxième lettre (3.9) :
« Le Seigneur ne tarde pas dans l’accomplissement de la promesse, comme quelques-uns le croient ; mais il use de patience envers vous, ne voulant pas qu’aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance« .
En conclusion de cette réflexion sur la repentance, relisons aussi la dernière page de la Bible. Jean nous révèle dans son livre de l’Apocalypse les dernières paroles qu’il a reçues de Jésus par l’Esprit-Saint :
« Voici, je viens bientôt, et ma rétribution est avec moi, pour rendre à chacun selon ce qu’est son oeuvre. Je suis l’alpha et l’oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin. Heureux ceux qui lavent leur robe, afin d’avoir droit à l’arbre de Vie et d’entrer par les portes dans la ville ! » (Apocalypse 22.12-14).
Des hommes assurent que l’on peut être sauvé parce qu’on a accompli un rite sacramentel sur le corps d’un petit enfant, et Jésus, de son côté, nous a demandé un acte de conversion. Qui faut-il suivre ? Que faut-il croire ? Reprenons tout simplement à notre compte les paroles des apôtres en présence du sanhédrin et du souverain sacrificateur qui leur défendaient d’enseigner au nom de Jésus :
« Pierre et les apôtres répondirent : il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Actes 5.29).
Et plus loin : « Nous sommes témoins de ces choses (le Salut par le sacrifice de Jésus), de même que le Saint-Esprit, que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent » (Actes 5.32).
La cène est le dernier souper que Jésus fit avec ses apôtres, la veille de sa passion. A la fin du repas, il institua le mémorial de sa mort sous les deux espèces : le pain rompu, symbolisant son corps brisé, et la coupe, représentant son sang répandu. Les disciples observèrent fidèlement sa dernière recommandation (« Faites ceci en mémoire de moi », Luc 22.19) et les chrétiens de tous les temps ont suivi les instructions données dans les Ecritures.
Le livre des Actes des Apôtres nous fait voir l’importance que les premiers chrétiens attachaient à ce mémorial : « Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières » (Actes 2.42).
Pour ces premiers chrétiens, « rompre le pain », c’était prendre le « repas du Seigneur » (1 Corinthiens 11.20).
De ce mémorial que Jésus avait institué avant sa passion, on a glissé progressivement, dans l’Église Catholique, vers l’établissement d’un rituel qui est devenu le moment le plus important de la messe : le sacrement de l’Eucharistie.
L’article 1411 du Catéchisme de l’Église Catholique l’explique ainsi : « Seuls les prêtres validement ordonnés peuvent présider l’Eucharistie et consacrer le pain et le vin pour qu’ils deviennent le Corps et le Sang du Seigneur« .
L’article 1413 ajoute : « Par la consécration s’opère la transsubstantiation du pain et du vin le Christ lui-même vivant et glorieux, est présent de manière vraie, réelle et substantielle, son Corps et son Sang, avec son âme et sa divinité« .
« Seuls les prêtres peuvent consacrer le pain et le vin pour qu’ils deviennent le Corps et le Sang du Seigneur ».
Ici, l’Église Catholique s’approprie tout simplement un « pouvoir » : celui de consacrer le pain et le vin, puisque ce sont ces prêtres
« validement ordonnés »
c’est-à-dire reconnus par Elle, qui seuls peuvent présider l’Eucharistie (cf. art. 1411 ci-dessus).
Or, dans le Nouveau Testament, il n’est pas fait mention de prêtres. L’Ancien Testament avait ses sacrificateurs (lignée d’Aaron), mais leur rôle avait été défini par Dieu lui-même, dans la Loi (principalement le Lévitique) donnée à Moïse.
Ni Jésus, ni les auteurs inspirés par l’Esprit Saint dans le Nouveau Testament ne parlent d’établir des hommes prêtres. Par contre, on y trouve des pasteurs, dont le ministère consistait à conduire les âmes, à veiller sur le troupeau selon la grâce de Dieu et par la puissance du Saint-Esprit.
Par la consécration du pain et du vin s’opère le changement de toute la substance du pain en la substance du Corps du Christ notre Seigneur et de toute la substance du vin en la substance de son sang ; ce changement l’Église Catholique l’a justement et exactement appelé transsubstantiation » (Art. 1376 du Catéchisme).
Cette doctrine de la transsubstantiation fut rendue officielle en 1215 par le quatrième Concile de Latran, confirmée par le Concile de Trente au XVI° siècle, mais ne fut pas retiré lors du récent concile Vatican II. Elle est toujours enseignée dans le Catéchisme de l’Église Catholique, édition 1992. De plus, dans les rassemblements œcuméniques, elle représente toujours un sujet de divergence, comme ce fut le cas notamment en 1979, lors de la commission mixte Catholique Romaine-Evangélique Luthérienne
« le Repas du Seigneur » (Article 53).
Pour mieux comprendre jusqu’où cette doctrine a entraîné l’Église Catholique, il faut d’abord la confronter au récit que font les Écritures du dernier repas du Seigneur. Voici celui que donne Paul dans sa première épître aux Corinthiens (11.23-26) :
« Car j’ai reçu du Seigneur ce que je vous ai enseigné; c’est que le Seigneur Jésus, dans la nuit où il fut livré, prit du pain, et après avoir rendu grâces, le rompit, et dit : Ceci est mon corps, qui est rompu pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. De même, après avoir soupé, il prit la coupe, et dit : Cette coupe est la Nouvelle Alliance en mon sang ; faites ceci en mémoire de moi toutes les fois que vous en boirez. Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne ».
Par deux fois, Jésus dit : « faites ceci en mémoire de moi« . Ces mots indiquent sans ambiguïté le sens mémorial que Jésus a voulu donner à ses paroles et à ses gestes. De même, en précisant : « Cette coupe est la Nouvelle Alliance en mon sang », il montrait que, désormais, son sang répandu pour nous sur la croix rétablissait la relation perdue entre l’homme et son Créateur et, du même coup, remplaçait l’ancienne alliance que Dieu avait conclue avec Israël.
Ainsi, il y avait dans le geste de la « fraction du pain », le même sens mémorial que dans la Pâque juive. Ce n’est que tardivement que la notion de transsubstantiation sera amenée par l’Église Catholique, conférant ainsi un rôle central au prêtre dont la présence devenait indispensable pour garantir la validité de la consécration du pain et du vin. Nulle part dans le Nouveau Testament, on ne peut lire que Jésus a donné un « pouvoir » à ses disciples, permettant de rendre réelle sa présence au moyen d’un rite de consécration, pas plus que les apôtres eux-mêmes auraient, à leur tour, transmis ce « pouvoir » à leurs successeurs.
Par contre, Jésus a laissé une parole bien réconfortante à tout homme qui choisit de le suivre comme l’ont fait les disciples :
« Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Matthieu 28.20).
Puisque, selon la doctrine catholique, le Seigneur accorde le don de sa présence eucharistique aussi longtemps que demeurent les espèces du pain et du vin, l’Église peut donc rendre un culte d’adoration à l’hostie en dehors de la liturgie de la Messe.
L’article 1378 du Catéchisme romain l’exprime en ces termes :
« L’Église Catholique a rendu, et continue de rendre, ce culte d’adoration qui est dû au sacrement de l’Eucharistie, non seulement durant la Messe, mais aussi en dehors de sa célébration : en conservant avec le plus grand soin les hosties consacrées, en les présentant aux fidèles pour qu’ils les vénèrent avec solennité, en les portant en procession« .
D’autres précisions concernant ce culte de l’hostie sont données dans l’article 1418 :
« Puisque le Christ lui-même est présent dans le sacrement de l’autel, il faut l’honorer d’un culte d’adoration. La visite au Très Saint Sacrement est une preuve de gratitude, un signe d’amour et un devoir d’adoration envers le Christ, notre Seigneur ».
À ces prescriptions émanant des responsables de l’Église Catholique, on ne peut répondre que par les paroles même de Jésus, lorsqu’il reprochait aux pharisiens d’annuler la Parole de Dieu au profit de leur tradition :
« C’est en vain qu’ils m’honorent, en enseignant des préceptes qui sont des commandements d’hommes » (Matthieu 15.7).
Ce culte de l’hostie, présence dans le Tabernacle ou adoration devant l’ostensoir, ne repose sur aucun fondement biblique. De plus, ce culte et la pompe liturgique dont il est souvent entouré, représente un réel danger pour ceux qui le pratiquent, parce qu’il revêt un caractère de pratique magique, occulte, l’hostie consacrée devant contenir en elle-même la « présence réelle du Christ ».
C’est trahir Jésus que de faire croire aux membres d’une église qu’un homme, prêtre ou évêque, détient de l’Esprit Saint le pouvoir de faire rendre présent Jésus-Christ dans une hostie en accomplissant des rites de consécration.
En conclusion, souvenons-nous de ce que Jésus a dit à la Samaritaine dans l’évangile de Jean (4.23) :
« L’heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité; car ce sont là les adorateurs que le Père demande ».
Nous devons donc nous approcher de Dieu, non pas au moyen de rites religieux inventés par des hommes, mais par Jésus, notre bien-aimé Sauveur, comme nous le rappelle cet extrait de l’épître aux Hébreux (10.19-22) :
« Ainsi donc, frères, puisque nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre entrée dans le sanctuaire par la route nouvelle et vivante qu’il a inaugurée pour nous au travers du voile, c’est-à-dire, de sa chair, et puisque nous avons un souverain sacrificateur établi sur la maison de Dieu, approchons-nous avec un coeur sincère, dans la plénitude de la foi, les coeurs purifiés d’une mauvaise conscience, et le corps lavé d’une eau pure ».
Il n’y a aucune trace de culte à Marie dans le Nouveau Testament. Ce culte commence à prendre de l’importance à partir du V° siècle, puis se développera pendant tout le moyen-âge, pour atteindre finalement son apogée aux XIX° et XX° siècles, en raison des apparitions et miracles.
Le développement de ce culte à Marie a amené l’Église Catholique à proclamer deux dogmes importants :
1 – L’Immaculée Conception
« Au long des siècles, l’Église a pris conscience que Marie, « comblée de grâce » par Dieu (Luc 1.28), avait été rachetée dès sa conception. C’est ce que confesse le dogme de l’Immaculée Conception, proclamé en 1854 par le pape Pie IX : la Bienheureuse Vierge Marie a été au premier instant de sa conception, par une grâce et une faveur singulière du Dieu tout-puissant, en vue des mérites de Jésus-Christ sauveur du genre humain, préservée intacte de toute souillure du* péché originel » (Catéchisme Catholique, art; 491).
2 – L’Assomption
« La Vierge immaculée, préservée par Dieu de toute atteinte de la faute originelle, ayant accompli le cours de sa vie terrestre, fut élevée corps et âme à la gloire du ciel et exaltée par le Seigneur comme la Reine de l’univers (…) » (Catéchisme Catholique, art. 966).
Le dogme de l’Assomption fut proclamé par le pape Pie XII en Novembre 1950.
Enfin, selon le Concile Vatican II, « L’Église invoque le Bienheureuse Vierge Marie sous les titres d’Avocate, de Secours, d’Auxiliatrice, de Médiatrice (…) » (Constitution Dogmatique « Lumen gentium », chapitre 7).
Jésus et les auteurs inspirés du Nouveau Testament sont-ils à l’origine de ces croyances de l’Église Catholique sur ce rôle de « Médiatrice » attribué à la Vierge ?
Les quatre évangiles restent finalement très discrets sur Marie. En tous cas, pas une seule fois Jésus n’a exalté publiquement sa mère comme étant supérieure aux autres. Ainsi Matthieu rapporte :
« Comme Jésus s’adressait encore à la foule, voici, sa mère et ses frères, qui étaient dehors, cherchèrent à lui parler. Quelqu’un lui dit : voici, ta mère et tes frères sont dehors, et ils cherchent à te parler. Mais Jésus répondit à celui qui le lui disait : Qui sont ma mère, et qui sont mes frères ? Puis, étendant la main sur ses disciples, il dit : Voici ma mère et mes frères. Car, quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère, ma soeur et ma mère » (Matthieu 12.46-50).
Luc, de son côté, dit ceci :
« Tandis que Jésus parlait ainsi, une femme, élevant la voix du milieu de la foule, lui dit : Heureux le sein qui t’a porté ! Heureuses les mamelles qui t’ont allaité ! Et il répondit : Heureux plutôt ceux qui écoutent la Parole de Dieu, et qui la gardent ! » (Luc 11.27-28).
« Heureux le sein qui t’a porté ! Heureuses les mamelles qui t’ont allaité ! ». Ces paroles prononcées par la femme qui écoutait Jésus parler, sont proches du lyrisme de nombreux cantiques chantés en l’honneur de Marie. Cependant, Jésus coupe court à cette belle envolée lyrique et nous ramène à l’essentiel : « Heureux plutôt ceux qui écoutent la Parole de Dieu, et qui la gardent ! ».
Le Nouveau Testament n’enseigne pas non plus, comme le fait le Catéchisme romain (art. 969) :
« Par son intercession répétée, elle (Marie) continue à nous obtenir les dons qui assurent notre salut éternel« .
Le seul don qui nous assure le salut éternel est le sang de Jésus, répandu pour le rachat des péchés des hommes. C’est uniquement en acceptant de nous repentir et en croyant à la Parole de Jésus que nous pouvons connaître la vie avec Dieu. Il n’est donc pas nécessaire d’y ajouter des prières à Marie, comme l’enseigne l’Église Catholique. De toute façon, l’apôtre Paul affirme solennellement que Jésus est le seul Médiateur :
« Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme, qui s’est donné lui-même en rançon pour tous » (1 Timothée 2.5-6).
« Il n’y a de salut en aucun autre, car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés » (Pierre, dans Actes 4.12).
Deux parties tirées de l’évangile de Luc : « Je vous salue Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous » (citation de Luc 1.28) et « Vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus, le fruit de vos entrailles est béni » (citation de Luc 1.42).
Un ajout du XV° siècle : « Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort. Amen ».
« Mère de Dieu »
Le titre « Mère de Dieu » (concile d’Ephèse, en 431) pour invoquer Marie n’est pas justifié, parce que Marie était une simple créature de Dieu, même si elle a connu le merveilleux privilège de mettre au monde Jésus, Fils de Dieu. Cette expression n’honore pas non plus Marie, qui, elle-même, se disait être, en toute humilité, « la servante du Seigneur » (Luc 1.38), et considérait Dieu comme son Sauveur (Luc 1.47 : « Et mon esprit se réjouit en Dieu, mon Sauveur »).
« Priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort »
Certainement, tout homme est pécheur. Mais si nous nous sommes repentis, nous avons reçu le pardon de Dieu et la vie dans l’Esprit Saint. Pourquoi alors demander à Marie d’intercéder en notre faveur ? Croyons-nous, oui ou non, à cette promesse que Jésus nous a faite :
« En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie » (Jean 5.24).
En réalité, Jésus nous a laissé un bel enseignement sur la prière. Relisons Matthieu (6.9-13) :
« Voici donc comment vous devez prier : Notre Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour. Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Et ne nous soumets pas à la tentation, mais délivre-nous du mal. Car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire, pour les siècles des siècles. Amen. »
Si cela était vraiment la volonté de Dieu que nous adressions des prières à Marie, Jésus nous l’aurait recommandé. À la rigueur, les apôtres, parlant sous l’inspiration de l’Esprit Saint dans le Nouveau Testament, nous l’auraient indiqué. Or, il n’en est rien. De plus, on sait très bien que les prières et les cultes à Marie ne furent pratiqués dans l’Église que tardivement.
« En priant (c’est Jésus qui parle), ne multipliez pas de vaines paroles, comme les païens, qui s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés. Ne leur ressemblez pas; car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez ».
Il s’agit là d’une recommandation de Jésus pour nos prières. Jésus précise bien : « ne multipliez pas de vaines paroles ». Réciter un chapelet consiste à répéter 50 fois la prière à Marie, et un rosaire 150 fois cette prière. Pourquoi enseigner et encourager les fidèles à de telles prières routinières ? Les personnes qui les récitent y mettent peut-être tout leur coeur, mais nous sommes ici loin des recommandations de Jésus.
Une fois de plus, on est obligé de constater que, sous couvert de Sainte Tradition, les responsables de l’Église Catholique ont éloigné leurs fidèles de l’Evangile.
Aux XIX° et XX° siècles, les apparitions de la Vierge se sont multipliées, confortant ainsi l’Église Catholique dans sa pratique des cultes à Marie. Les lieux de pélerinage sont nombreux, et l’Église ponctue l’année liturgique par de nombreuses fêtes mariales : l’Immaculée Conception, l’Annonciation, l’Assomption…
Durant certaines apparitions, la Vierge a délivré des messages qui sont de véritables révélations pour l’Église de notre temps. On ne peut malheureusement pas accepter ces révélations, parce que Jésus a lui-même donné ses propres révélations sur les derniers temps :
de vive voix, comme dans tout le chapitre 24 de l’évangile de Matthieu sur l’annonce de la fin des temps, par exemple, ou
par l’Esprit Saint, dans les autres écrits du Nouveau Testament, et en particulier dans l’Apocalypse de Jean.
Le dernier chapitre du livre de l’Apocalypse est à ce sujet extrêmement précis et sévère à l’égard de la Révélation divine, ainsi qu’on peut le lire aux versets 18 et 19 :
« Je le déclare (c’est Jésus qui parle) à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre : si quelqu’un y ajoute quelque chose, Dieu le frappera des fléaux décrits dans ce livre ; et si quelqu’un retranche quelque chose des paroles du livre de cette prophétie, Dieu retranchera sa part de l’arbre de la vie et de la ville sainte, et des choses qui sont écrites dans ce livre ».
Il n’est donc pas possible d’ajouter une autre révélation à celle de notre Seigneur.
Comment expliquer alors ces incontestables phénomènes d’apparitions et de miracles ? Là, encore, seul Jésus peut nous donner la réponse :
« Car il s’élèvera de faux christs et de faux prophètes ; il feront de grands prodiges et des miracles, au point de séduire, s’il était possible, même les élus. Voici, je vous l’ai annoncé d’avance » (Matthieu 24.24-25, dans le discours de la fin des temps cité ci-dessus).
De plus, Paul affirme aussi dans sa deuxième lettre aux Corinthiens (11.14) que : « Satan lui-même se déguise en ange de lumière« .
Il nous faut donc, concernant le domaine des apparitions et des miracles, agir avec la plus grande circonspection. Mais nous ne pourrons jamais nous égarer si nous écoutons et suivons notre Sauveur, Jésus, parce qu’il est : « le chemin, la vérité et la vie », « Nul ne vient au Père que par moi » ajoute-t-il (Jean 14.6).
Tout chrétien respecte l’enseignement de la Bible au sujet de Marie, et la considère à sa juste place. Par la grâce de Dieu, elle était vierge jusqu’à la naissance de Jésus, qui a été conçu miraculeusement par l’Esprit, ainsi que l’atteste Matthieu (1.25) :
« Mais il (Joseph) ne la connut point jusqu’à ce qu’elle eût enfanté un fils, auquel il donna le nom de Jésus ».
Après l’Ascension, on la trouve en compagnie des apôtres pour prier :
« Tous d’un commun accord, persévéraient dans la prière, avec les femmes et Marie, mère de Jésus, et avec les frères de Jésus » (Actes 1.14).
Pour comprendre le chemin parcouru par l’Église depuis le jour de la Pentecôte au premier siècle, jusqu’à la proclamation par le Concile Vatican I, en 1870, du dogme de l’infaillibilité du pape, un rapide survol de l’histoire de l’Église est nécessaire.
Les débuts de l’Église
Période de fidélité à Jésus et à sa Parole. Jésus construit son Église :
« Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Église ceux qui étaient sauvés » (Actes 2.47).
Les trois premiers siècles du christianisme se présentent principalement comme une période de lutte : l’Église doit faire face aux persécutions et aux premières hérésies. Pendant cette période, le Seigneur a merveilleusement manifesté sa présence au milieu des siens. L’Église de Rome, « Fondée et constituée par les deux très glorieux apôtres Pierre et Paul » (Irénée, « Contre les hérésies »), est déjà reconnue comme un haut lieu de la tradition apostolique.
La domination de Rome
Le personnage du pape prend de plus en plus d’importance, et on mêle la Tradition à la Parole de Dieu. Jésus avait connu la même situation en son temps, face aux docteurs d’Israël et à leurs traditions :
« Les scribes et les pharisiens sont assis dans la chaire de Moïse » (Matthieu 23.2)
« Vous annulez ainsi la Parole de Dieu au profit de votre tradition » (Matthieu 15.6)
Jusqu’en 313, l’Église se composait d’adhérents librement convaincus. Avec l’empereur Constantin le Grand, à partir de 313, le christianisme est reconnu dans tout l’empire romain. L’Église se développe rapidement et devient progressivement une Église de multitude. Au V° siècle encore, on reconnaît l’autorité « apostolique » de plusieurs églises : Jérusalem, Antioche, Alexandrie, Rome et Constantinople. Cependant, l’autorité du patriarche de Rome est de plus en plus reconnue par les autres. Les évêques de Rome, revendiquant la succession de l’apôtre Pierre, se font appeler « Papes » (pères), en référence à l’évangile de Matthieu (16.18-19) : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église (…) ; je te donnerai les clefs du Royaume des Cieux (…) ».
Progressivement se met en place une Église Catholique que nous connaissons bien au XX° siècle : d’un côté, une structure cléricale qui ira en se hiérarchisant de plus en plus, avec à sa tête le commandement suprême du pape à Rome, d’un autre côté la multitude des « fidèles » ou laïcs qui se composera d’adhérents pour la plupart baptisés enfants et dont beaucoup seront peu instruits de l’Évangile.
Pendant tout le moyen-âge, la puissance de l’Église Catholique et de l’autorité papale vont se développer considérablement. Toute la vie politique, artistique, littéraire, intellectuelle gravite autour de l’Église Romaine et de son représentant, le pape.
Parallèlement, l’Église va s’écarter de plus en plus de la Parole de Dieu en laissant se développer des fausses doctrines, telles : la transsubstantiation, le purgatoire, les indulgences, le culte des Saints et à Marie… Les fidèles ignorent la Bible, les cultes en latin réduisent leur participation à la prière, et la superstition se développe. La puissance papale atteindra son apogée avec l’Inquisition (tribunal de l’Église pour la détection et la punition des hérétiques).
Vers l’infaillibilité de l’Église Catholique
Rome et sa puissance confrontées à la Parole de Dieu par les partisans d’un retour aux sources de l’Évangile. Jésus a mis en garde par son Esprit, dans l’Apocalypse, ceux qui se détourneraient de lui :
« Repens-toi donc; sinon, je viendrai à toi bientôt, et je les combattrai avec l’épée de ma bouche » (Apocalypse 2.16).
« Car la Parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu’une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu’à partager âme et esprit, jointures et moelle; elle juge les sentiments et les pensées du cœur. Nulle créature n’est cachée devant lui (Dieu), mais tout est à nu et à découvert aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte » (Hébreux 4.12-13).
Les abus et les libertés que prend l’Église Catholique par rapport à l’Évangile vont conduire durant les siècles suivants à une succession de réactions en chaîne :
Luther et la Réforme Protestante veulent ramener l’Église Catholique à l’Évangile ; celle-ci riposte avec le Concile de Trente, par lequel elle maintient sa position doctrinale et interdit la lecture de la Bible en langue vulgaire sans autorisation spéciale.
Les partisans du retour à l’Évangile susciteront alors de nombreux mouvements de réveil et seront à l’origine d’une diffusion de plus en plus importante de la Bible en dehors de l’Église Catholique. Finalement, en 1870, la déclaration de l' »infaillibilité papale » au Concile Vatican I enlèvera tout espoir de voir l’Église Catholique revenir à l’Évangile en renonçant à ses doctrines ; et lors du Concile Vatican II, celle-ci ne reniera malheureusement pas non plus les positions doctrinales des conciles de Trente et Vatican I.
1°) L’Église Catholique héritière directe de Pierre et des apôtres
Selon son propre enseignement, l’Église Catholique est l’héritière authentique de l’Église primitive, les papes étant les successeurs directs de l’apôtre Pierre, et les évêques les successeurs des autres apôtres de Jésus. Le Catéchisme de l’Église Catholique justifie cette succession apostolique à l’article 869 :
« L’Église est apostolique : elle est bâtie sur des assises durables : les 12 Apôtres de l’Agneau (Apocalypse 21.14) ; elle est indestructible ; elle est infailliblement tenue dans la vérité : le Christ la gouverne par Pierre et les autres apôtres, présents en leurs successeurs, le Pape et le collège des évêques« .
2°) Le pape, autorité suprême
Le pape (père) est l’autorité suprême de l’Église Catholique :
« Le pape jouit, par instruction divine, du pouvoir suprême, plénier, immédiat, universel pour la charge des âmes » (art. 937 du Catéchisme de l’Église Catholique).
Notre Seigneur Jésus-Christ est d’un avis bien différent lorsqu’il affirme :
« N’appelez personne sur la terre votre père ; car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux. » (Matthieu 23.9)
3°) L’infaillibilité du pape
En 1870, le Concile Vatican I a défini le dogme de l’infaillibilité pontificale en ces termes : « L’évêque de Rome possède, en tant que successeur de Saint Pierre, en sa qualité de chef suprême de l’Église, le Magistère suprême infaillible« . Ce dogme a été ensuite confirmé par le Concile Vatican II, dans la constitution dogmatique « Lumen gentium » sur l’Église, en date du 21 Novembre 1964.
Pierre, premier pape ? L’apôtre Pierre n’a jamais revendiqué pour lui-même une autorité telle que celle revendiquée par les papes. La lecture de sa première lettre, au chapitre 5, versets 1 à 3, est à ce sujet bien utile :
« Voici les exhortations que j’adresse aux anciens qui sont parmi vous, moi ancien comme eux, témoin des souffrances de Christ, et participant de la gloire qui doit être manifestée : paissez le troupeau de Dieu qui est sous votre garde, non par contrainte, mais volontairement, selon Dieu ; non pour un gain sordide, mais avec dévouement ; non comme dominants sur ceux qui vous sont échus en partage, mais en étant les modèles du troupeau« .
4°) L’obéissance demandée aux fidèles de l’Église Catholique
L’Église Catholique demande à ses fidèles de se soumettre « dans l’obéissance de la foi » à leurs conducteurs spirituels, comme l’indique le Catéchisme de l’Église Catholique à l’article 891 :
« Lorsque, par son magistère suprême, l’Église propose quelque chose à croire comme étant révélé par Dieu et comme enseignement du Christ, il faut adhérer dans l’obéissance de la foi à de telles définitions. Cette infaillibilité s’étend aussi loin que le dépôt lui-même de la Révélation divine ».
Quelle part laisse-t-on alors à Jésus et à l’action du Saint-Esprit dans une telle Église ? L’Église Catholique est-elle, dans ces conditions, l’Église de Jésus ou celle des hommes ? Jésus a interpellé les chefs religieux de son temps en ces termes : « Les scribes et les pharisiens sont assis dans la chaire de Moïse » (Matthieu 23.2), indiquant par là qu’ils se chargeaient eux-mêmes d’expliquer la Loi transmise par Dieu à Moïse. 2000 ans après, ne peut-on pas constater que nous en sommes arrivés au même point ? Le Magistère de l’Église Catholique, avec son infaillibilité, ne s’est-il pas « assis dans la chaire » de Jésus ?
5°) L’Église Catholique seule responsable de l’interprétation des Ecritures
Enfin l’Église Catholique affirme être aussi la seule à pouvoir interpréter de manière juste les Saintes Écritures :
« La charge d’interpréter authentiquement la Parole de Dieu a été confiée au seul Magistère de l’Église, au Pape et aux évêques en communion avec lui » (Catéchisme de l’Église Catholique, art. 100).
Lorsque l’on considère tous les ajouts faits à la Parole de Dieu par les responsables de l’Église Catholique, on ne peut s’empêcher de penser à cette mise en garde que Jésus a faite aux docteurs de la Loi, à son époque :
« Malheur à vous, docteurs de la Loi ! Parce que vous avez enlevé la clef de la science ; vous n’êtes pas entrés vous-mêmes et vous avez empêché d’entrer ceux qui le voulaient » (Luc 11.52).
« Jésus répondit (à Nicodème) : En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le Royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair, ce qui est né de l’Esprit est esprit. Ne t’étonne pas que je t’aie dit : Il faut que vous naissiez de nouveau. Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit ; mais tu ne sais d’où il vient, ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né de l’Esprit. » (Jean 3.5-8)
« Le dernier jour, le grand jour de la fête, Jésus se tenant debout, il s’écria : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive. Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Ecriture. Il dit cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui. » (Jean 7.37-39)
Le vrai culte
« Mais l’heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité; car ce sont là les adorateurs que le Père demande. Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent l’adorent en esprit et en vérité. » (Jean 4.23-24)
Le véritable appel
« Nul ne peut venir à moi, dit Jésus, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire ; et je le ressusciterai au dernier jour. Il est écrit dans les prophètes : Ils seront tous enseignés de Dieu. Ainsi, quiconque a entendu le Père et a reçu son enseignement vient à moi. » (Jean 6.44-45)
Le véritable disciple
« Si quelqu’un me sert (dit Jésus), qu’il me suive ; et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera. » (Jean 12.26)
La véritable tradition
« Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui et éternellement ». (Hébreux 13.8)
Il ne faudrait pas croire que l’Église Catholique n’a jamais manifesté la volonté d’une « purification » et d’un retour à la source pure de l’Évangile. Nombreux furent ses prophètes qui, comme Monseigneur Strossmayer, évêque de Bosnie, au Concile Vatican I, ont courageusement élevé leur voix pour demander le retour à l’autorité de la Bible :
« Retournons à l’enseignement des apôtres, demanda-t-il, puisqu’en dehors de cela, nous n’avons qu’erreurs, ténèbres et fausses traditions. Mettons à profit notre raison et notre intelligence pour prendre les apôtres et les prophètes comme nos maîtres infaillibles en ce qui concerne la question des questions : « Que dois-je faire pour être sauvé ? ». Lorsque cela sera acquis, nous aurons établi le fondement ferme et inébranlable de notre système dogmatique sur le roc durable et incorruptible des Saintes Écritures divinement inspirées. (…) Arrêtez-vous, vénérables frères, sur cette pente odieuse et ridicule. Sauvez l’Église du désastre qui la menace, demandant aux Saintes Écritures seules la règle de foi que nous devons croire et professer ». (Cité par A. Kuen, dans « Je bâtirai mon Église », éd. Emmaüs, page 337).
Ne perdons jamais l’espoir de voir des fidèles et des responsables de l’Église Catholique revenir de tout leur coeur à la Parole de Dieu ; mais, à ce moment-là, se posera la grande question : faut-il obéir à la Parole de Dieu, ou à une Institution humaine ?
Laissons aux psalmistes de la Bible le dernier mot :
« J’écouterai ce que dit Dieu, l’Eternel ; car il parle de paix à son peuple et à ses fidèles, pourvu qu’ils ne retombent pas dans la folie. Oui, son salut est près de ceux qui le craignent, afin que la gloire habite dans notre pays ». (Psaume 85.9-10)
« Car il est notre Dieu, et nous sommes le peuple de son pâturage, le troupeau que sa main conduit… Oh ! Si vous pouviez écouter aujourd’hui sa voix ! » (Psaume 95.7)
La Bible entière contient tout le plan de Dieu pour le salut des hommes. L’Ancien Testament et le Nouveau Testament forment un tout qui nous révèle Dieu, notre Père, Jésus, notre Sauveur, et l’Esprit Saint, notre Consolateur. Mais Jésus lui-même est au centre de toutes les Ecritures. C’est ce qu’il affirme dans l’évangile de Luc (24.44-47) :
« C’est là ce que je vous disais (il s’adresse aux apôtres après la résurrection), lorsque j’étais encore avec vous, qu’il fallait que s’accomplît tout ce qui est écrit de moi dans la Loi de Moïse, dans les Prophètes, et dans les Psaumes. Alors, il leur ouvrit l’esprit, afin qu’ils comprissent les écritures. Et il leur dit : Ainsi, il est écrit que le Christ souffrirait, et qu’il ressusciterait des morts le troisième jour, et que la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés en son nom à toutes les nations, à commencer par Jérusalem ».
Puisque Jésus dit lui-même que la Loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes contiennent « tout ce qui est écrit » de Lui, nous ne devons pas négliger de prendre en compte la Bible dans sa totalité : Ancien et Nouveau Testament. En lisant quotidiennement, et d’un coeur sincère, la Parole de Dieu, nous bénéficions, petit à petit, de l’assistance du Saint-Esprit, et nous commençons à grandir dans notre foi :
« Il (Jésus) dit encore : Il en est du Royaume de Dieu comme quand un homme jette de la semence en terre; qu’il dorme ou qu’il veille, nuit et jour, la semence germe et croît, sans qu’il sache comment. La terre produit d’elle-même, d’abord l’herbe, puis l’épi, puis le grain tout formé dans l’épi; et, dès que le fruit est mûr, on y met la faucille, car la moisson est là ». (Marc 4.26-29)
Tant que nous ne vivons pas avec l’Esprit Saint, nous ne pouvons connaître Dieu que par notre raison, notre compréhension humaine, c’est-à-dire d’une manière insuffisante. Notre foi cherche à s’appuyer sur des raisonnements, des déductions, des preuves, sans jamais connaître une satisfaction totale. Il nous devient alors difficile d’accepter les Ecritures dans leur totalité, sans chercher à y mêler des explications humaines, telles : l’historicité, la philosophie, la sociologie… et bien d’autres « sciences » humaines. L’homme qui s’appuie sur sa sagesse et son intelligence ne connaîtra jamais Dieu. Dieu n’a rien à donner à celui qui croit tout connaître. Nous ne pouvons pas soumettre la Bible à notre propre interprétation, nous devons la recevoir comme une Parole de Vérité. C’est l’homme qui, dans son orgueil, ajoute ou retire à la Parole de Dieu pour en donner sa propre explication.
En fait, le seul point de départ possible est une soumission sans restriction à la Parole de Dieu comme étant la seule Vérité, et dans sa totalité.
L’enseignement des apôtres est directement inspiré par l’Esprit Saint. L’apôtre Paul l’explique ainsi dans sa première lettre aux Corinthiens (2.12-13) :
« Or, nous, nous n’avons pas reçu l’esprit du monde, mais l’Esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les choses que Dieu nous a données par sa grâce. Et nous en parlons, non avec des discours qu’enseigne la sagesse humaine, mais avec ceux qu’enseigne l’Esprit, employant un langage spirituel pour les choses spirituelles ».
Si nous acceptons, en toute humilité, de nous soumettre à la Parole de Dieu, nous nous détachons progressivement de tout un fatras de connaissances et de croyances humaines, qui nous séparaient de notre Créateur. Alors commence une nouvelle vie dans la liberté de Dieu, véritable libération de tous les esclavages que la société humaine sécrète pour l’homme.
« Si vous demeurez dans ma Parole, vous êtes vraiment mes disciples ; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira » (Jean 8.31-32).
C’est un réel détachement du monde, mais pas le refuge dans un univers utopique, car le chrétien garde une vie bien enracinée dans la société. Tout en vivant comme les autres hommes, il garde les yeux et le cœur tournés vers Dieu, son Créateur et son Sauveur, en se nourrissant de sa Parole.
« Vous avez été régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la Parole vivante et permanente de Dieu« . (1 Pierre 1.23)
Il me semble important et juste d’apporter en conclusion mon propre témoignage.
Je suis né et j’ai vécu pendant plus de 40 ans dans un contexte religieux teinté de pur catholicisme. J’ai aimé ce qu’on m’a enseigné et fait pratiquer, je m’y suis attaché au point de le transmettre à d’autres jeunes.
J’ai cherché le Seigneur de tout mon cœur et désiré le servir loyalement. Comme tant de catholiques pratiquants, je me suis sans cesse remis en question et essayé de grandir dans ma foi. Cependant, il me faut reconnaître qu’à un moment de ma vie s’est posée une question déterminante : la Bible est-elle, oui ou non, la Parole de Dieu ? Si oui, pourquoi est-elle en contradiction flagrante avec l’enseignement de l’Église Catholique ?
En choisissant la Bible et en acceptant en toute humilité de me placer sous son autorité, c’est-à-dire sous la seule autorité de la Parole de Dieu, j’ai fait le premier pas véritable en direction de mon Créateur. La repentance m’a ensuite placé dans les bras de Celui que je pouvais désormais appeler d’une manière véritable : mon Père.
Dès lors, je n’ai plus d’autre but dans la vie que de servir Jésus, mon Sauveur et mon Maître. Parce que j’ai obéi à la Parole divine, Dieu m’a fait connaître son Amour et la vie dans l’Esprit Saint n’est plus pour moi un simple concept religieux. A ceux qui en m’entendant parler ainsi expriment leur scepticisme en me disant que j’ai vécu une « expérience » (?), je réponds de toutes mes forces que je possède désormais une foi vivante en un Dieu vivant.
« Car je n’ai pas eu la pensée de savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié » (1 Corinthiens 2.2).
La Sainte Bible du Chanoine Crampon, édition 1939, édit. Soc. de St Jean l’Evangéliste, Desclée et Cie, Paris (CRAMPON 1939).
La Sainte Bible du Chanoine Crampon, édition 1960. Traduction révisée par J. Bonsirven, S. J. pour l’Ancien Testament, Traduction nouvelle de A. Tricot pour le Nouveau Testament, édit. Desclée et Cie, Paris (CRAMPON 1960).
La Sainte Bible. Traduction de l’Ecole biblique de Jérusalem, édit. de poche, 1955, édit. Desclée de Brouwer, Paris (JERUSALEM).
La Sainte Bible. Texte Latin et traduction française d’après les textes originaux. Commentaire exégétique et théologique. Publiée sous la direction de L. Pirot, prof. d’exég. à l’Univ. Cath. de Lille et A. Clamer, prof. d’Ecrit. Ste au grd Sém. de Nancy, avec le concours de professeurs d’Université et de grands Séminaires. Nouveau Testament: Tomes IX a XII (1946 à 1949), édit. Letouzey et Ané, Paris (PIROT-CLAMER).
La Sainte Bible. Version nouvelle par les Moines de Maredsous, édit. 1949. édit. de Maredsous en Belgique (MAREDSOUS).
La Sainte Bible expliquée. éditions de Maredsous ; 43 fascicules parus à ce jour (MAREDS. EXPL.).
Le Nouveau Testament, par F. M. Braun, D. Buzy, R. Leconte, L. Marchal, J. Renie, A. Brunot, C. Spicq, A. Viard, éd. Massaux, A. Gelin. édit. 1955 chez Letouzey et Ané, Paris (N. T. LETOUZEY).
Le Nouveau Testament, traduit par le T. R. Père Buzy, 1949, édit. de l’Ecole, Paris (BUZY).
Le Nouveau Testament. Traduction nouvelle (1961) du Chanoine Osty et de J. Trinquet. édit. Siloë, Paris (OSTY-TRINQUET). (N. B. Le Chanoine Osty est aussi le traducteur du N. T. dans la Bible LIENART.)
Novum Testamentum Graece et Latine, Augustinus Merk, S. J. editio octavo, anno 1957. édit. Sumptibus Pontificli Instituti Biblici, Roma (N. T. Gr. Lat.).
Les Saints Evangiles. Traduction nouvelle par Henri Lasserre, 25ème édition, 1887. Soc. Gen. de Libr. Cathol. Victor Palme, Paris (LASSERRE).
Synopse des Quatre Evangiles. En français, d’après la Synopse grecque du R. P. M.-J. Lagrange, O. P., par le R. P. C. Lavergne, O. P. Nouvelle édition revue, 1958, Libr. Lecoffre, Paris (SYNOP. SE).
Le Message des Evangiles, par le Rév. Angelo Alberti, préface par Mgr Montini, devenu le pape Paul VI, 1960. édit. Marabout Université, Verviers en Belgique (ALBERTI).
Versions catholiques récentes (postérieures à la première édition de cette étude)
Le Nouveau Testament, par A . Tricot, Edit. Desclée, Paris, 1968 (TRI)
Le Nouveau Testament, par Pierre de Beaumont, Edit. Fayard-Mame, Paris, 1973 (PDB)
Nouvelle Edition de la Bible de Jérusalem, plus rigoureuse que les éditions antérieures. Le vocabulaire français du N.T. a été réduit de 27.000 mots différents à 13-14.000. (Le N.T. grec comporte 5000 mots différents). Edit. Desclée de Brouver, Paris, 1973 (NJER).
La Bible Osty, Traduction Osty et Trinquet, Edit. du Seuil, Paris 1973 (OSTR)
L’Evangile, par R. Bruckberger, Edit. Alban Michel, Paris, 1976 (BRU)
2. TRADUCTIONS PROTESTANTES
La Sainte Bible. Traduction Segond, 1910. édition Maison de la Bible, Paris-Genève (SEGOND).
La Sainte Bible. Traduction J. N. Darby; Imprimerie de l’Université, Oxford (DARBY).
Le Nouveau Testament. Traduction Nouvelle d’après les meilleurs textes sous la direction de Maurice Goguel et Henri Monnier, 1929, édit. Payot, Paris (GOGUEL-MONNIER).
Le Nouveau Testament. Traduction L. Segond, Nouvelle revision de 1962, Soc. Bibl. de France, Paris (SEGOND REV.).
Le Nouveau Testament. Version Stapfer, 6ème édit. 1911. Soc. bibl. de Paris, Paris (STAPFER).
Le Nouveau Testament. Version Synodale. Soc. Bibl. réunies, Genève (SYNODALE).
Les Quatre Evangiles, nouvellement traduits et annotés par Hubert Pernot, prof. hon. à la Sorbonne. 1943, N. R. F., Gallimard, Paris (PERNOT).
Versions protestantes récentes (postérieures à la première édition de cette étude)
Parole vivante. Transcription moderne de la Bible (Nouveau Testament) pour notre temps. Synthèse des meilleures versions actuelles. Edit. Litt. Bibl. Braine l’Alleud (Belgique), 1976 (PV=
La Bible, Nouveau Testament, coll. Pléiade, plusieurs traducteurs. Traduction littéraire et scientifique. Edit. Gallimard, Paris, 1971(PLE)
Version Segond, revue, avec quelque 2000 modifications, surtout suppression des formes archaïques, allègement de style, amélioration de la traduction. Edit. Maison de la Bible, Genève, 1975 (GEN)
Nouvelle Version Second révisée, profondément remaniée. Edit. All. Bibl. Universelle, Paris, 1978 (COL)
Le Livre (Nouveau Testament), traduction explicitant bien le sens des Ecrits, s’inspirant de la Living Bible anglaise. Edi. Farel, Fontenay-sous-Bois (France), 1980 (LIV)
par des équipes comptant des traducteurs catholiques, orthodoxes et protestants
Traduction Oecuménique de la Bible, Nouveau Testament. Edit. du Cerf / Les Bergers et les Mages, Paris, 1972 (TOB)
La Bible en Français courant, Edit. Soc. Bibl. Franç.Paris, 1982 (BFC)
2.4. TRADUCTION Chouraqui
La Bible traduite par André Chouraqui, écrivain juif, qui a repensé les textes grecs dans leur contexte culturel araméen et hébreu. On peut penser qu’il n’a pas été influencé, dans sa traduction, par aucun a priori théologique catholique ou protestant. Desclée de Brouwer, Paris 1974-79 et 1985 (CHO).
II. BIBLIOGRAPHIE: exclusivement catholique.
Gustave Bardy, Théologie de l’Eglise de saint Clément de Rome à saint Irénée, 1945, édit. du Cerf, Paris.
Les Premiers Jours de l’Eglise, 1941, édit. Bloud et Gay, Paris.
Chanoine A. Boulenger, Histoire de l’Eglise, 1939, édit. Emmanuel Vitte, Paris.
Manuel d’Apologétique, 1939, édit. Emmanuel Vitte, Paris.
J. Chaine et R. Grousset, Littérature religieuse, 1949, Armand Colin, Paris.
J. Chelini et J.-R. Palanque, Petite Histoire des grands Conciles, 1962, édit. Desclée de Brouwer, Paris.
Daniel-Rops, de l’Académie Française, L’Eglise des Apôtres et des Martyrs, 109ème édit., 1948, édit. Arthème Fayard, Paris.
qu’est-ce que la Bible? 1955, édit. Arthème Fayard, Paris.
Robert Davidson, Le Message de la Bible, 1963, édit. Meddens, Elsevier, Paris (écrit par un Anglican, mais pourvu de l’imprimatur Catholique).
Cahiers trimestriels Evangile, de la Ligue Catholique de l’Evangile, 2, r. de la Planche, Paris, N° 13, 41 et 43.
Albin Flury, Lettre à Christine Un prêtre répond à une protestante, 1961; édit. Salvator, Mulhouse.
Abbé R. Morçay, prof. à l’Institut Catholique de Paris, Nouvelle Histoire de l’Eglise, 1948, édit. Lanore, Paris.
Dom Paul Passelecq, Préjugés des Catholiques contre la lecture de la Bible, 1954, édit. Maredsous, Belgique.
Louis Ott, Précis de Théologie Dogmatique, traduit par l’abbé Marcel Grandclaudon, 1955, édit. Salvator, Mulhouse.
Dom Charles Poulet, Histoire de l’Eglise, Nouvelle édition revue et mise à jour par Dom Louis Gaillard, Moine bénédictin de St-Paul de Wisques, 1959; édit. Beauchesne et ses fils, Paris.
A. Robert et A. Tricot, Initiation biblique, 1938, édit. Desclée et Cie, Paris.
A. Robert et A. Feuillet, Introduction à la Bible, 2 tomes, 2ème édition 1959. édit. Desclée et Cie, Paris.
L. Rudloff, O. S. B., Petite Théologie Dogmatique, 1937, édit. Alsatia, Paris.
Chanoine A. Texier, professeur de philosophie et d’apologétique, Précis d’Apologétique, 7. édit. 1958; édit. de l’Ecole, Paris.
J. Vallentin, La Foi des Chrétiens, 1949; édit. Alsatia, Paris.
Vocabulaire de théologie biblique, 1962, édit. du Cerf, Paris.
F. Zorell, S. J., Lexicon Graecum Novi Testament, 1961 , édit. Lethiellieux, Paris.
Notre bibliographie est volontairement restreinte, la Bible étant en la circonstance, le document par excellence. Il est conseillé au lecteur intéressé de suivre l’exemple des Juifs de Bérée qui
« examinaient chaque jour les Ecritures. pour voir si ce qu’on leur disait était exact.» (Act. 17.11).1
Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. (1 Tim. 2.4)
Le Concile œcuménique a amené l’auteur de ces lignes à approfondir ce qui lui semblait être le fondement doctrinal de l’Unité chrétienne: la Bible, et en particulier le Nouveau Testament qui est la révélation définitive de Dieu aux hommes.
« Sous l’inspiration de l’Esprit-Saint, écrivit S. S. Pie XII (Divino afflante) , les écrivains sacrés ont composé les Livres que Dieu a voulu donner au genre humain » (cité par Daniel-Rops, « Qu’est-ce que la Bible? », p. 68).
Ce sont donc ces livres qui nous révèlent Ses desseins et Son plan de Salut pour l’humanité.
Pour connaître Sa volonté, « pour entendre le Saint-Esprit, il faut lire un livre écrit de main d’homme » (Dom Passelecq, « Préj. des Cath. contre la lecture de la Bible », p. 12), mais « divinement inspiré » (2 Tim. 3.16), l’inspiration étant l’impulsion surnaturelle par laquelle l’Esprit-Saint a incité les écrivains sacrés à écrire sous sa continuelle assistance. « Puisque l’écrivain sacré a écrit tout ce que Dieu voulait lui faire écrire et seulement ce qu’il voulait lui faire écrire, il en résulte que dans les livres inspirés tout est parole de Dieu » (Robert-Tricot, « Init. Bibl. », p. 20)
« … en sorte que toute erreur, même en matière qui ne regarde pas la foi ou les mœurs, se trouve être exclue de la Sainte Ecriture, parce que Dieu ne saurait enseigner une erreur quelconque » (L. Rudloff, « Pet. Théol. Dogm. », p. 30).
Tel est l’énoncé du principe de l’inerrance des Ecritures.
« Ce qui est certain, c’est que cette assistance (celle du Saint-Esprit) fait choisir à l’auteur les mots les plus aptes à rendre la pensée divine dans toute sa force et sa netteté. En ce sens, on peut parler d’inspiration verbale » (Robert-Tricot, Init. Bibl. p. 17).
En effet, « Il est difficile de dissocier la pensée pure de son expression. Dieu ne saurait être absent de la formulation, de la mise par écrit de son message » (Daniel-Rops, « Qu’est-ce que la Bible? », p. 78). Tel est l’énoncé du principe de « l’ inspiration totale. »
Puisque Dieu est l’Auteur de la Bible, sa lecture ne reste pas sans action profonde sur son lecteur.
« La Parole de Dieu réalise sans intermédiaire ce dont elle est le signe. ‘Comme la pluie et la neige descendent du ciel et n’y retournent pas qu’elles n’aient abreuvé et fécondé la terre et qu’elles ne l’aient fait germer, qu’elles n’aient donné la semence au semeur et le pain à celui qui mange, ainsi en est-il de ma Parole qui sort de ma bouche. Elle ne revient pas à moi sans effet, mais elle exécute ce que j’ai voulu et accomplit ce pourquoi je l’ai envoyée’ (Is. ou Es. 55. 10, 11) ». (J. Vallentin, La Foi des Chrétiens p. 36).
De plus,
« la Parole de Dieu nous sanctifie. Elle est la voie du salut, car elle opère la sanctification et la grâce » (J. Vallentin, « La Foi des Chrétiens », p. 37).
Voir aussi Jean 17.17.
« La Parole de Dieu, nous dit le Vocabulaire de Théologie biblique, est donc un fait en face duquel l’homme ne peut se tenir passif; le porte-parole exerce un ministère aux responsabilités très lourdes; l’auditeur est sommé de prendre position et cela engage son destin. »
Méditée dans cette perspective, la Bible ne peut manquer d’enrichir spirituellement, de conduire le lecteur – tout comme elle a conduit l’auteur de ces lignes – à reconnaître en Jésus son seul Sauveur et l’amener à une « nouvelle naissance »2, par laquelle « l’homme échange sa vie humaine et pécheresse pénétrée de tristesse et aboutissant à la mort, contre une vie divine, éternelle et bienheureuse. Il devient participant de la vie même de Dieu » (Cahier Evangile, n° 41, p. 11). Le message du Nouveau Testament est cette Bonne Nouvelle:
« A cause de ce que Dieu fit en Jésus et par lui, les hommes sont pardonnés, réconfortés et ramenés à l’intimité avec Dieu. Dieu et les hommes sont à nouveau réunis » (R. Davidson, « Le Mes. de la Bible », p. 153).
L’unité entre chrétiens ne peut passer que par la communion avec le Père et le Fils.
« Que tous soient un. Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu’eux aussi soient un en nous » (Jean 17.21, Jérusalem).
C’est la prière même de Jésus. Voir aussi Gal. 3. 28.
L’unité, c’est qu’il n’y ait qu’
« un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême. un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, et parmi tous, et en tous » (Eph. 4.5, 6).
Or cette foi unique est-elle prêchée pareillement dans toutes les églises? Propose-t-on aux hommes avides de vie nouvelle et assoiffés de certitudes spirituelles le même Evangile et le même texte?
La comparaison des traductions récentes du Nouveau Testament et leur confrontation avec l’original grec (N. T. Gr. Lat.) se sont imposées.
En cas de divergence, c’est le principe de l’ « analogie de la foi » (Rom. 12.6) qui doit trancher. « Il faut comparer les passages parallèles et les expliquer les uns par les autres; ce sera souvent le meilleur moyen de préciser une expression ou d’envisager un fait sous ses divers aspects » (Robert-Tricot, « Init. bibl. », p. 327)3.
Mais la Bible étant le livre de la Parole de Dieu, il faut l’aborder avec respect, foi et humilité, avec un cœur et un esprit ouverts.
Et avant de commencer la lecture de cette étude, il faut demander à l’Esprit-Saint d’être notre guide et notre lumière:
« Eternel ! fais-moi connaître tes voies, Enseigne-moi tes sentiers. Conduis-moi dans ta vérité, et instruis-moi; Car tu es le Dieu de mon salut, Tu es toujours mon espérance… » (Ps. 25 (24).4, 5).
Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé. (Jean 10. 9)
La Bible nous fait connaître le plan de Dieu pour le salut de l’humanité. Et, pourtant, les diverses Eglises n’enseignent pas la même doctrine de salut. Bien plus, comme nous allons le voir dans les passages suivants, les traducteurs ne traduisent pas toujours en fonction du texte grec, mais en fonction d’une certaine orientation théologique de leur esprit. De là les divergences de traduction en plusieurs endroits.
Actes 2.47
Voici le premier, tel que le traduisent les protestants. Il s’agit d’un passage des Actes des Apôtres. chapitre 2, verset 47
SEGOND
Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Eglise ceux qui étaient sauvés.
DARBY
… ceux qui devaient être sauvés.
GOGUEL-MONNIER
… ceux qui étaient sauvés.
SEGOND REV.
… ceux qui étaient sauvés.
STAPFER
… ceux qui étaient sauvés.
SYNODALE
… ceux qui étaient sauvés.
PV
… ceux qui étaient sauvés.
PLE
… ceux qui étaient sauvés.
LIV
… ceux qui étaient sauvés.
BAN
… ceux qui étaient sauvés.
Voici maintenant les traductions catholiques
BUZY
… ceux qui étaient sur le chemin du salut.
CRAMPON 1939
… ceux qui étaient sauvés.
CRAMPON 1960
… ceux qui étaient sauvés.
JÉRUSALEM
… ceux qui seraient sauvés.
N. T. LETOUZEY
… ajoutait-il chaque jour des élus.
MAREDSOUS
… ceux qui étaient sur le chemin du salut.
PIROT -CLAMER
… ajoutait chaque jour les sauvés.
OSTY-TRINQUET
… ceux qui étaient sauvés.
TRI
… ceux qui étaient sauvés.
PDB
… ceux qui trouvent le salut.
Voici maintenant les traductions interconfessionnelles
TOB
… ceux qui trouvent le salut.
BFC
… ceux qui étaient sauvés.
Voici maintenant la traduction Chouraqui
CHO
pour nous, les sauvés
Ici, la traduction diverge sur le mot grec sôzomenous qui signifie littéralement les étant sauvés, donc bien ceux qui sont sauvés et non pas seulement ceux qui se trouvaient sur le chemin du salut. Pirot-Clamer précise dans sa note (tome XI, 1ère partie p.69): « Les sauvés: la traduction de la Vulgate qui salvi fierunt (qui font leur salut) ne rend pas le grec tous sôzomenous. »
Les traduction Buzy, Jérusalem et Maredsous sont donc à rejeter.
1 Cor. 1.18
Nous retrouvons des divergences analogues en 1 Cor. 1.18.
Voici d’abord les traductions protestantes:
SEGOND
Car la prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent; mais pour nous qui sommes sauvés, elle est une puissance de Dieu.
DARBY
… nous qui obtenons le salut.
GOGUEL-MONNIER
… nous qui sommes sauvés.
SEGOND REV.
… nous qui sommes sauvés.
STAPFER
… pour nous, les sauvés.
SYNODALE
… nous qui sommes sauvés.
PV
… qui marchons dans la voie du salut.
COL
… pour nous qui sommes sauvés
PLE
… pour nous qui sommes sauvés
LIV
… pour nous qui sommes sauvés
BAN
… pour nous qui sommes sauvés
Voici maintenant les traductions catholiques, avec leurs commentaires 4
BUZY
… pour ceux qui sont dans la voie du salut.
CRAMPON 1939
… pour nous qui sommes sauvés.
CRAMPON 1960
… pour ceux qui se sauvent.
JÉRUSALEM
… pour ceux qui se sauvent.
N. T. LETOUZEY
… pour ceux qui se sauvent.
MAREDSOUS
… pour ceux qui sont sauvés.Note : Au contraire, pour ceux qui ont fa foi, sont baptisés (et donc sauvés), ce message est une force divine parce qu’il met le fidèle en présence du Christ… Le fidèle est intérieurement transformé par l’influence du Christ qui habite en lui par son Esprit-Saint.
PIROT -CLAMER
… pour ceux qui se sauvent.
OSTY-TRINQUET
… pour ceux qui se sauvent.
TRI
… ceux qui se sauvent
PDB
… ceux qui sont en train d’être sauvés
Voici maintenant les traductions interconfessionnelles
TOB
… ceux qui sont en train d’être sauvés
BFC
… nous qui sommes sur la voie du salut
Voici maintenant la traduction Chouraqui
CHO
pour nous, les sauvés
On trouve ici, le mot « sôzomenois », le même que tout à l’heure (mais au datif) et signifiant « les étant sauvés ». Crampon 1939 et Maredsous seuls ont traduit correctement.
Voici maintenant un troisième passage où apparaissent encore des divergences de traduction. Il s’agit de 1 Cor. 15.2.
1 Cor. 15.2
Voici d’abord les traductions protestantes:
SEGOND
(Je vous rappelle, frère, l’Evangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, dans lequel vous avez persévéré), et par lequel vous êtes sauvés, si vous le retenez tel que je vous l’ai annoncé; autrement vous auriez cru en vain.
DARBY
… vous êtes sauvés.
GOGUEL-MONNIER
… il (l’Evangile) sera l’instrument de votre salut.
Voici maintenant les traductions interconfessionnelles
TOB
… vous serez sauvés
BFC
… vous êtes sauvés
Voici maintenant la traduction Chouraqui
CHO
… vous serez sauvés
Ici les protestants traduisent généralement par un présent, alors que les catholiques, à l’exception de Crampon 1939, traduisent par un futur. Or le mot en question, sôzesthe est bien le présent de la voix passive du verbe sôzo.
Pour justifier leur traduction, les commentateurs de Pirot-Clamer notent (tome XI, 2ème partie, p, 277): « Le verbe sôzesthe au présent doit être interprété comme un hébraïsme, mis pour le futur ».
Toutefois, l’apôtre Paul « manie le grec avec aisance » (Chaîne-Grousset, lit. relig., p. 418). De plus, il a bénéficié de l’inspiration divine lorsqu’il écrivait ou dictait ses lettres.
2 Cor. 2.15
Enfin, un dernier passage présente des divergences de traduction du même ordre. Il s’agit de 2 Cor. 2.15.
Voici d’abord les traductions protestantes:
SEGOND
Nous sommes, en effet, pour Dieu la bonne odeur de Christ, parmi ceux qui sont sauvés et parmi ceux qui périssent:
DARBY
… qui sont sauvés.
GOGUEL-MONNIER
… qui sont sauvés.
SEGOND REV.
… qui sont sauvés.
STAPFER
… qui sont sauvés.
SYNODALE
… qui sont sauvés.
PV
… ceux qui se laissent sauver
COL
… ceux qui se sauvent
PLE
… ceux qui sont sauvés
LIV
… ceux qui sont sauvés
BAN
… ceux qui sont sauvés
Voici maintenant les traductions catholiques:
BUZY
… vous serez sauvés
CRAMPON 1939
… vous êtes sauvés
CRAMPON 1960
… vous serez sauvés
JÉRUSALEM
… vous serez sauvés
N. T. LETOUZEY
… vous serez sauvés
MAREDSOUS
… vous serez sauvés
PIROT -CLAMER
… vous serez sauvés
OSTY-TRINQUET
… vous serez sauvés
TRI
… ceux qui se sauvent
PDB
… ceux qui se sauvent
Voici maintenant les traductions interconfessionnelles
TOB
… ceux qui se sauvent
BFC
… ceux qui se sauvent
Voici maintenant la traduction Chouraqui
CHO
parmi les sauvés
Ici les protestants utilisent le présent de la voix passive, alors que les catholiques, à l’exception de Crampon 1939, utilisent le présent de la voix active.
En fait, le mot mal traduit est encore « sôzomenois », déjà rencontré en Actes 2.47 et 1 Cor. 1.18 et qu’il faut traduire par « les étant sauvés ».
Il est assez surprenant de constater que Crampon 1960 a modifié Crampon 1939, mais non pas dans le sens d’une plus grande fidélité au texte!
PART DE L’HOMME DANS SON SALUT
Cette divergence des traductions pose deux questions fondamentales pour le salut des chrétiens. Et tout d’abord celle-ci: quelle est la part de l’homme dans son salut? Peut-il se sauver lui-même? Ensuite la seconde question: le chrétien peut-il avoir la certitude, dès ici-bas, d’être sauvé?
La réponse est donnée par le Nouveau Testament.
Lorsque les apôtres lui demandèrent qui pouvait être sauvé, Jésus a répondu:
« Aux hommes cela est impossible, mais à Dieu tout est possible » (Matth. 19.26)5.
Pierre le redit en Actes 15.11 :
« Mais c’est par la grâce du Seigneur Jésus que nous croyons être sauvés, de la même manière qu’eux. »
Et Paul le réaffirme en maints endroits. Voyons deux passages particulièrement significatifs.
Tite 3.5: Il nous a sauvés, non à cause des œuvres de justice que nous aurions faites, mais selon sa miséricorde, par le baptême de la régénération et le renouvellement du Saint-Esprit.
Eph. 2.8 et 9: Car c’est bien gratuitement que vous êtes sauvés moyennant la foi: vos mérites n’y sont pour rien, c’est un don de Dieu; ce n’est pas par les œuvres, en sorte que personne n’ait sujet d’en tirer vanité (Maredsous).
Il est donc évident que ce ne sont point nos œuvres qui peuvent nous sauver. Jésus lui-même n’a-t-il pas dit:
« Vous de même, quand vous avez fait tout ce qui vous a été ordonné, dites: Nous sommes des serviteurs inutiles, nous avons fait ce que nous devions faire » (Luc 17.10)?
L’adjectif « akhreios » traduit par « inutiles » ou « pauvres » ou « ordinaires », signifie même « bons à rien », et, pour le traducteur catholique Henri Lasserre (Les saints Evangiles, p. 572), « sans mérite », donc nullement surérogatoire.
« L’homme ne peut sortir de sa condition de pécheur que par la foi en Jésus-Christ, lequel a reçu de Dieu mission de réparer le désastre causé par le péché d’Adam: expier les fautes de l’humanité, abattre la tyrannie du péché et conférer aux croyants sa sainteté, qui est la sainteté même de Dieu » (Osty-Trinquet, note à Rom. 1.17, p. 321).
L’ASSURANCE DU SALUT
Bien plus, les versets précédents laissent présumer que les apôtres et les premiers chrétiens possédaient la certitude d’être sauvés. « Il nous a sauvés », « vous êtes sauvés », « nous croyons être sauvés » : voici ce qu’affirment les apôtres!
Cette gratuité et cette certitude du salut constituent précisément la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ! Tout au long du Nouveau Testament, cette affirmation se retrouve. Voici deux témoignages de l’apôtre Jean.
Jean 6.47: En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi a la vie éternelle.
1 Jean 5.11 à 13: Et voici ce témoignage, c’est que Dieu nous a donné la vie éternelle, et que cette vie est dans son Fils. Celui qui a le Fils a la vie; celui qui n’a pas le Fils de Dieu, n’a pas la vie. Je vous ai écrit ces choses, afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu.
Voir aussi Jean 3.15 et 16; 3.36; 5.24; 10.28; Rom. 6.22; 8.1 ; 10.9 à 11 ; 1 Jean 2.25; 3.14; Phil. 3.20.
Le salut vient donc de Dieu, et le chrétien racheté possède la certitude de son salut.
Mais alors, peut-on objecter, à quoi bon les nombreuses exhortations aux bonnes œuvres? (Eph. 2.10; 1 Tim. 6.18; Héb. 10.24; 1 Pi. 2.12; Ja. 2.14 et 20, etc.).
Celles-ci n’étant pas les moyens du salut, sont au contraire les fruits du salut, le témoignage des sauvés, car toute foi authentique « témoigne » par ses œuvres.
« Que votre lumière luise aussi devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux » (Matth. 5.16).
Jésus a dit :
« Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire. » (Jean 15.5).
Sans communion avec Dieu, en effet, toutes nos œuvres sont mortes.
LA REPENTANCE
Comment obtenir ce salut? Comment aller vers Jésus qui proclame:
« Je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi » (Jean 6. 37).
Il nous le dit lui-même:
« Repentez-vous et croyez à la bonne nouvelle » (Marc 1.15).
« Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé » (Marc 16.16).
Tout au long du Nouveau Testament reviennent ces exhortations à la foi et à la repentance qui en constituent l’essence (voir Actes 20.21).
« Si vous ne vous repentez, vous périrez tous également » (Luc 13.3 et 5).
Avant son ascension au ciel, Jésus explique de nouveau à ses disciples que, selon les Ecritures, « la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés en son nom » (Luc 24.47).
Dès sa première prédication, Pierre exhorte à la repentance (Actes 2.38). Devant les Athéniens, Paul proclame que « Dieu, sans tenir compte des temps d’ignorance, annonce maintenant à tous les hommes, en tous lieux, qu’ils aient à se repentir » (Actes 17.30).
Et le dernier livre de la Bible nous fait entendre plusieurs fois le même avertissement. Ecoutons :
« Aie donc du zèle, et repens-toi. Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi » (Apoc. 3.19 et 20).
Qu’est-ce donc que la repentance? Qu’est-ce se repentir? Les correspondants grecs de ces mots sont metanoïa et metanoeô. Ils expriment, comme le dit la note de Jérusalem à Matth. 3.2, un changement de l’esprit, un retournement (conversion).
Mareds. Expl. précise très justement, dans son commentaire à Actes 2.38, que l’expression: repentez-vous,
« contient, outre le regret de ses fautes, une disposition réelle à un changement de vie, à un renouvellement de la mentalité… ».
Comment se traduit ce repentir? Jésus nous l’enseigne dans sa parabole de l’enfant prodigue (Luc 15.18 à 20) :
« Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai: Mon père, j’ai péché contre le ciel et toi, je ne suis plus digne d’être appelé ton fils; traite-moi comme l’un de tes mercenaires. Et il se leva, et il alla vers son père ».
L’Evangile nous donne aussi des exemples de repentir. D’abord, la femme repentante (Luc 7.38) qui se tint aux pieds de Jésus et pleura. De même Pierre, après son reniement, lorsqu’il rencontra le regard du Seigneur, sortit de là et pleura amèrement (Luc 22. 62).
Le psalmiste déjà, dans ce magnifique psaume de la repentance (Ps. 51 (50). 19) nous dit:
« Les sacrifices qui sont agréables à Dieu, c’est un esprit brisé: ô Dieu! tu ne dédaignes pas un cœur brisé et contrit. »
Et ainsi parle le Très-Haut (Esaïe ou Isaïe 57.15) :
« … Mais je suis avec l’homme contrit et humilié, afin de ranimer les esprits humiliés, afin de ranimer les cœurs contrits. »
REPENTANCE ET PENITENCE
Or, si la repentance est un changement de conduite et un retour vers Dieu, il ne faut pas confondre « repentance » et « pénitence ». Car le mot « pénitence », outre l’idée de repentir, contient la notion d’expiation des péchés et celle des pratiques expiatoires de mortifications.
Dès 1886, Henri Lasserre, traducteur catholique des Evangiles, l’avait reconnu (Les Saints Evangiles, p. 536) :
« Le paenitentiam agite du latin ne traduit pas exactement les sens du grec metanoeïte qui veut dire: changez de sentiment, repentez-vous, convertissez-vous, mais qui ne comporte point, comme le paenltentiam agite, l’idée d’austérités volontaires, dans le but d’expier. »
Le Nouveau Testament nous a appris, en effet, que ce ne sont pas nos œuvres qui peuvent nous sauver, que le salut est impossible à l’homme et que c’est Jésus-Christ qui, à notre place, s’est livré pour l’expiation de nos péchés (1 Jean 4,10 ; Rom, 3.25).
Les commentateurs de Pirot-Clamer notent aussi (tome IX, p, 26) :
Metanoeïte (traduction du substrat hébreu sûbû) : étymologiquement, repentez-vous, changez d’esprit (meta nous), changez de sentiments, de conduite. La meilleure traduction des verbes hébreu et grec semble être non pas faites pénitence, repentez-vous qui n’expriment formellement que le regret, mais convertissez-vous qui exprime en même temps le changement de conduite consécutif au repentir. »
Et pourtant, le mot pénitence et l’expression faites pénitence reviennent souvent sous la plume des traducteurs catholiques, dans les missels et la catéchèse catholique.
Voici d’ailleurs un tableau comparatif (p. 24-25) des diverses traductions des mêmes mots grecs: metanoïa et metanoeô que tous les traducteurs protestants traduisent toujours par repentir ) (sous ses diverses formes) ou par repentance, aux exceptions suivantes près.
Osty-Trinquet est la seule traduction catholique à toujours traduire ces mots par repentir et ses dérivés.
Héb. 6.1
renoncement aux œuvres mortes
Segond, Darby, Goguel-Monnier, Segond rev., Stapfer
Luc 13. 3,5 Act. 20.211
convertir
Goguel-Monnier
2 Tim. 2.25
changer d’avis
Stapfer
Héb. 12.17
revenir
Metanoïa (*) et Metanoeô (•)
Expressions utilisées pour traduire ces mots dans les versions anciennes
versets
Buzy
Crampon 1939
Crampon 1960
Jéru- salem
N.T. Letouzet
Maredsous
Pirot- Clamer
Osty- Trinquet
Lasserre
Synopse
Matth.
3.2 •
co
re
re
re
co
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co
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3.8 *
pe
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pe
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3.11 *
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am
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4.17 •
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11.20 •
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11.21 •
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12.41 •
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fp
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Marc
1.4 *
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re
re
re
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co
pe
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pe
pe
1.15 •
co
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6.12 •
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re
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pe
pe
re
co
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Luc
3.3 *
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re
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re
pe
re
pe
pe
3.8 *
pe
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re
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co
re
re
co
pe
5.32 *
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10.13 •
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11.32 •
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13.3 •
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13.7 *
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15.10 •
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16.30 •
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17.3 •
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re
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17.4 •
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re
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rg
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24.47
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Actes
2.38 •
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re
re
re
re
re
re
re
3.19 •
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re
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re
re
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re
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re
pe
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8.22 •
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11.18 *
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13.24 *
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17.30 •
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re
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20.21 *
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co
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co
rt
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26.20 *
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Rom.
2.4 *
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pe
re
re
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re
re
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2 Cor.
7.9 *
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re
re
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7.10 *
pe
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12.21 •
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2 Tim
2.25 *
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co
co
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re
Héb.
6.1 *
re
rn
re
re
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co
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6.6 *
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pe
co
pe
pe
pe
pe
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12.17 *
ch
ch
re
ch
ch
rv
ch
re
2 Pi.
3.9 *
co
pe
re
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re
pe
re
Apoc.
2.5 •
re
re
re
re
re
re
re
re
2.16 •
re
re
re
re
re
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2.21 •
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2.22 •
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re
re
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de
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3.3 •
re
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3.19 •
re
re
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co
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co
re
9.20 •
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re
re
rn
re
rn
re
re
16.9 •
co
re
re
re
re
re
re
re
* = Metanoïa • = Metanoeô
Significations des abréviations
proportions Total 455
Am
amendement
2
Ch
changer de conduite
5
Co
se convertir, conversion
41
De
se détourner
1
Im
Impénitence
1
FP
faire pénitence
65
PE
pénitence
63
Re
repentir, se repentir, repentance
256
Rg
regretter
3
Rt
retour à Dieu
3
Rn
renoncer
3
Rv
revenir
1
Expressions utilisées pour traduire ces mots dans les versions récentes
PV
repentir, repentance, se détourner des péchés, se tourner vers Dieu; changer de mentalité, d’avis, d’attitude, de vie; revenir sur le choix, se convertir, répudier les agissements
PLE
se convertir, conversion, changement
COL
se repentir, repentance, changer d’avis
LIV
se détourner du péché, de sa méchanceté, de ses idées fausses, de son indifférence; revoir sa position et son attitude vis-à-vis de Dieu; se repentir, se tourner vers Dieu; se débarrasser des idôles; renoncer au péché et se tourner vers Dieu; abandonner les péchés et se tourner vers Dieu; reprendre son comportement et ses pensées; changer de pensées, d’attitude, de comportement
BAN
se repentir, repentance, changer d’idée (1 fois)
TRI
se repentir, se convertir, (1 fois); la repentance (1 fois); conversion (1 fois); faire pénitence (6 fois)
PDB
changer; changer de cœur, de conduite; transformation des cœurs; renoncement à la méchanceté; se repentir; s’amender; revenir sur sa décision; revenir; faire pénitence (2 fois)
OSTR
repentir; repentance; conversion (1 fois)
TOB
se convertir; se repentir; conversion
BFC
changer de comportement; commencer une vie nouvelle; regretter; se détourner
CHO
faire retour
S’il est vrai que le signe de la repentance, dans l’Ancienne Alliance, était « la cendre et le sac » (Matth. 11.21), le « jeûne » (Joël 2.12) et la « tête rasée » (Es. ou Is. 22. 12), Jésus est venu inaugurer le culte « en esprit et en vérité » (Jean 4. 23 et 24). Aussi, le jeûne doit-il rester secret (Matth. 6.16 et 17) ; et dans la parabole du pharisien et du publicain (Luc 18.10 à 14), Jésus ne nous apprend-il pas quelle doit être attitude du pécheur repentant? Déjà Esaïe (ou Isaïe), parlant au nom de l’Eternel, disait: (ch. 58, v. 6 et 7) :
« Voici le jeûne auquel je prends plaisir: Détache les chaînes de la méchanceté, Dénoue les liens de la servitude, Renvoie libres les opprimés, Et que l’on rompe toute espèce de joug; Partage ton pain avec celui qui a faim, Et fais entrer dans ta maison les malheureux sans asile; Si tu vois un homme nu, couvre-le Et ne te détourne pas de ton semblable. »
La repentance doit donc être toute intérieure; elle signifie quitter le mal et se tourner résolument, définitivement vers Dieu et ses enseignements.
« Je vous le dis en vérité, nous dit Jésus, si vous ne vous convertissez et si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux » (Matth. 18.3).
Tel un enfant qui n’attend rien de lui-même, nous nous tournons confiants vers le Dieu miséricordieux, afin que nos péchés soient effacés.
« Repentez-vous donc et convertissez-vous, dit Pierre aux Israélites rassemblés au portique de Salomon, pour que vos péchés soient effacés » (Actes 3.19).
Quand nous nous sommes décidés d’accepter Jésus-Christ comme notre Sauveur et Maître, nous obtenons, en effet, le pardon de nos péchés et la réconciliation avec Dieu, que Jésus nous a mérités par sa mort (Col. 1. 21 et 22).
LA NOUVELLE NAISSANCE
Nous sommes alors « régénérés » par Dieu (1 Pi. 1.3) et « nés de nouveau »,
« Si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. » (Jean 3.3).
Cette nouvelle naissance est la naissance à l’Esprit et qui nous transforme radicalement 6! Elle est absolument nécessaire, puisque Jésus insiste auprès de Nicodème:
« Il faut que vous naissiez de nouveau. » (Jean 3.7).
Par la nouvelle naissance, Jésus prend possession de notre vie. Mais cela n’est possible que dans la mesure où nous avons abdiqué à notre moi, où nous nous sommes détournés de nous-mêmes et où nous avons crucifié notre moi (Gal. 5.24) pour recevoir Jésus en qui nous mettons toute notre confiance.
« A ceux qui l’ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle (la Parole) a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu » (Jean 1.12).
Celui qui est né de nouveau possède l’assurance du salut.
« L’Esprit lui-même atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu » (Rom. 8.16; Maredsous).
Nous avons la certitude d’être le « temple du Saint-Esprit » (1 Cor. 6.19).
Le thème de la nouvelle naissance est au centre du message du Nouveau Testament. « En lisant ce cahier » – pouvons-nous lire (p. 8) dans le N° 43 des Cahiers « Evangile » de la Ligue Catholique de l’Evangile, – consacré à la nouvelle naissance « vous allez donc voir la ‘catholicité’, l’universalité, de l’enseignement sur la nouvelle naissance, sur le changement radical que Dieu veut opérer dans l’esprit, dans le cœur, dans l’être le plus profond des siens ».
Si Paul a parlé de « nouvelle création » (2 Cor. 5.17; Gal. 6.15), si Pierre parle de « régénération » (1 Pi. 1.3, 23), si Jacques parle d’un « engendrement par la Parole de vérité » (Ja. 1.18), si Jean parle d’une « nouvelle naissance » (Jean 3.3, 7), ils ne font qu’expliciter l’enseignement de Jésus qui a dit:
« Je suis la vie » (Jean 11.25; 14.6).
Paul proclame (2 Cor. 5.17) :
« Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. »
Régénérés par la grâce de Dieu, nous pouvons nous écrier avec l’apôtre Paul: « Je puis tout par celui qui me fortifie » (Phil. 4.13). La victoire sur le péché m’est assurée (1 Cor. 15.57), car
« ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi » (Gal. 2. 20).
Puisse, cher lecteur, cette vie divine demeurer en vous!
Puissiez-vous dire, avec l’apôtre Paul:
« Christ est ma vie »
(Phil. 1.21). Sinon, nous faisons nôtre sa supplication (2 Cor. 5.20) :
Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux. (Matth. 18.20)
LES ANCIENS OU PRESBYTRES
On trouve dans le Nouveau Testament 48 fois le mot grec presbyteros.
Vingt-neuf fois. il désigne les Anciens des Juifs, et le mot a été unanimement traduit par ancien.
Dans son glossaire, Segond Rev. précise que
« pour les Juifs, ce mot désignait des docteurs ou des chefs de famille qui avaient une autorité dans la vie religieuse et dans les communautés juives ».
Osty-Trinquet ajoutent (notes de Marc 7.3 et Luc 7.3)
« que ces anciens, docteurs célèbres. transmettaient et complétaient l’enseignement oral destiné à interpréter la Loi et qu’ils siégeaient dans les assemblées locales et les tribunaux ».
Mareds. Expl. précise qu’ils étalent encore « membres du Grand Conseil (sanhédrin) ».
C’est ainsi, en effet qu’ils apparaissent dans les passages suivants ainsi que dans l’Ancien Testament (Lév. 4.13 à 16; Nomb. 11.16; Deut. 19.12; 27.1 ; 1 Rois 8.1).
Mais le terme presbyteros est encore utilisé dans le Nouveau Testament 19 fois pour désigner ceux qui sont chargés de diriger les Eglises ou assemblées chrétiennes. Les traducteurs protestants ont toujours traduit ce mot par ancien.
Dans les 10 passages suivants des Actes, les traducteurs catholiques aussi l’ont traduit par ancien. Toutefois, Buzy, N. T. Letouzey et Pirot-Clamer ont francisé le mot grec presbyteros en presbytre.
Il n’en est plus de même dans les épîtres, où les traducteurs catholiques utilisent non seulement les mots anciens ou presbytres mais aussi celui de prêtre, comme le montre le tableau ci-contre.
versets
Buzy
Crampon 1939
Crampon 1960
Jérusalem
N.T. Letouzet
Maredsous
Pirot- Clamer
Osty trinquet
1Tim. 4.14
Presbytre
Ancien
Ancien
Presbytre
Presbytérium
Ancien
Presbytérium
Collège persbytérial
1Tim. 5.17
Presbytre- Présidents
Ancien
Ancien
Presbytre
Presbytre
Ancien
Presbytre
Ancien
1Tim. 5.19
Presbytre
Ancien
Ancien
Presbytre
Presbytre
Ancien
Presbytre
Ancien
Tite 1.5
Presbytre
Ancien
Presbytre
Presbytre
Presbytre
Ancien
Presbytre
Ancien
Ja. 5.14
Presbytre
PRÊTRE
Ancien
Presbytre
Presbytre
PRÊTRE
Presbytre
Ancien
1 Pi. 5.1
Presbytre
Ancien
Ancien
Ancien
Presbytre
Ancien
Presbytre
Ancien
1 Pi. 5.5
Presbytre
Ancien
Ancien
Ancien
Presbytre
Ancien
Presbytre
Ancien
2 Jean 1
Presbytre
Ancien
Ancien
Ancien
Presbytre
Ancien
Presbytre
Ancien
3 Jean 1
Presbytre
Ancien
Ancien
Ancien
Presbytre
Ancien
Presbytre
Ancien
On peut se demander pour quelles raisons, autre qu’une doctrine ecclésiologique préconçue, un traducteur a pu être amené à adopter un mot différent, selon les épîtres, alors que les apôtres, eux, utilisaient toujours le même mot…
Quelle est donc la signification réelle du mot presbyteros dans l’Eglise primitive?
Mareds. Expl. (en note à Actes 11.30) nous apprend que le terme d’ancien « fut adopté par les chrétiens de Jérusalem pour désigner les administrateurs de la communauté, sous la direction des apôtres ». Osty-Trinquet disent même: « sous l’autorité supérieure des apôtres ». En note à Actes 14.23 Mareds. Expl. précise qu’il s’agit « des évêques et des prêtres qui présidaient les communautés ». La même précision est donnée par Osty-Trinquet en note à 1 Pi. 5. 1 : prêtres ou évêques.
Pour Buzy, qui traduit toujours presbyteros par presbytre, ce « devaient être des prêtres; peut-être avaient-ils aussi la plénitude du sacerdoce par l’épiscopat » (Note à Actes 14.23).
Cependant Crampon 1939 et Maredsous traduisent en Jacq. 5.14 ce mot par prêtre… La note de Maredsous précise : « … Un même mot grec signifie ancien et prêtre ». Et dans plusieurs notes des traducteurs catholiques, le mot ancien est remplacé par prêtre.
En note à 1 Tim. 4.14 Mareds. Expl. précise « que le mot Ancien Ancien est la traduction du terme grec presbyteros, d’où est venu le mot français prêtre.
Mais si l’étymologie du mot prêtre procède de presbyteros, il n’est pas permis de faire dériver les prêtres des presbytres; en effet, le mot latin qui désigne le prêtre est sacerdos et celui qui désigne les anciens est seniores ou presbyteri, Ce n’est donc que secondairement, et tardivement, que presbytre a donné prêtre.
LES PRESBYTRES ET LES EPISCOPES
Ainsi deux questions se posent:
Les presbytres étaient-ils en réalité évêques ou prêtres?
Une distinction entre évêque et prêtre existait-elle dans l’Eglise primitive?
La réponse se trouve dans deux textes du Nouveau Testament. D’abord dans les Actes 20.17 à 28.
V. 17: « Cependant, de Milet Paul envoya chercher à Ephèse les Anciens de l’Eglise. » (Puis il leur dit: « …)
V. 28: « Prenez donc garde à vous-même, et à tout le troupeau sur lequel le Saint-Esprit vous a établis évêques, pour paître l’Eglise du Seigneur, qu’il s’est acquise par son propre sang. »
Il est évident ici que Ancien (presbyteros) v. 17 et Evêque (episcopos) v. 28 sont synonymes.
Un deuxième texte confirme cette synonymie: Tite 1.5 à 7.
« Je t’ai laissé en Crète, afin que tu mettes en ordre ce qui reste à régler, et que, selon mes instructions, tu établisses des anciens dans chaque ville, s’il s’y trouve quelque homme irréprochable, mari d’une seule femme, ayant des enfants fidèles, qui ne soient ni accusés de débauche ni rebelles. Car il faut que l’évêque soit irréprochable, comme économe de Dieu; qu’il ne soit ni arrogant, ni colère, ni adonné au vin, ni violent, ni porté à un gain déshonnête. »
Le mot episcopos, traduit par évêque ou épiscope ou surveillant, se retrouve encore en Phil. 1.1 et en 1Tim. 3.1 et 2. En 1Pi. 2.25, il s’applique à Jésus.
La synonymie entre épiscope et presbytre est reconnue par Buzy qui note à propos d’Actes 20.17 à 28:
« Les presbytres sont maintenant qualifiés d’épiscopes. Ces deux mots et ces deux valeurs sont donc interchangeables. »
Buzy le réaffirme dans ses notes à Tite 1.5 à 7 et surtout à 1 Tim. 3. 1 où il dit:
« une chose acquise aujourd’hui, c’est la synonymie parfaite de ces deux vocables ».
Mareds. Expl. note à ce propos:
« Evêque : la traduction littérale est surveillant. Dans les premiers textes chrétiens il est parfois difficile de distinguer la fonction proprement épiscopale de celle de chef de communauté… » (note à Actes 20. 28).
« … Sous réserve de mieux informé, nous nous rallions à l’opinion qui voit ici, dans ce terme évêque, un prêtre-chef de communauté. En effet, un passage parallèle à celui-ci, dans la lettre à Tite (1.5), emploie le terme de ancien ou prêtre » (note à 1 Tim. 3.1).
De même, pour Crampon 1960, l’épiscope « n’est pas un évêque au sens actuel du mot, mais un dignitaire de premier rang parmi les prêtres (presbytre ou ancien) ». C’est aussi l’opinion d’Osty-Trinquet (note à Phil. 1. 1) qui reconnaissent l’équivalence presbytre-épiscope dans la note à 1 Tim. 4.14.
Cependant Jérusalem (note à Tite 1. 5) semble faire une distinction entre les deux. On peut y lire:
« … le titre de presbytre (…) désigne un état, une dignité; celui d’épiscope (…) un office. Les uns et les autres, chefs de communautés locales, sont chargés non seulement de l’administration temporelle, mais de nombreuses fonctions proprement religieuses. Plus tard l’épiscope deviendra l’évêque, chef unique du Collège des prêtres. »
En note à 1 Tim. 5.17, Crampon 1960 livre ces subtilités:
« Les Anciens ou Presbytres: dignitaires distincts des épiscopes encore que les noms soient interchangeables et investis du pouvoir sacerdotal. »
Pour terminer, ajoutons que les historiens de l’Eglise reconnaissent aussi, pour l’Eglise primitive, la parfaite synonymie de ces deux termes. Pour Clément (1 Cor. 44. 4-5), selon G. Bardy :
(La Théologie de l’Eglise de saint Clément de Rome à saint Irénée, p. 40) « les deux termes épiscope et presbytre ont le même sens et sont interchangeables. La même synonymie se retrouve dans le « Pasteur » d’Hermas qui ne nomme jamais ensemble les épiscopes et les presbytres, mais qui désigne tantôt les uns, tantôt les autres comme les chefs des Eglises. »
LE SACERDOCE CHRÉTIEN
Les commentaires catholiques ne se recouvrent pas et manquent de clarté, car on y décèle la tentative de faire des « presbytres » les ancêtres des prêtres et des épiscopes les ancêtres des évêques, amorce de la hiérarchie catholique alors que ces deux termes sont absolument équivalents. Voici d’autre part une objection extrêmement sérieuse.
Il n’est pas vrai, comme l’affirme Maredsous, que le mot « presbyteros »ait à la fois la signification d’ anciens et de prêtre. C’est le mot hiereus qui signifie prêtre (ou sacrificateur) et on le rencontre dans 30 endroits du Nouveau Testament.
Ses dérivés ( hierateuma, hierôsune, hierateia) qui signifient sacerdoce ou prêtrise se trouvent dans les sept passages suivants:
Ces termes s’appliquent d’abord aux prêtres et au sacerdoce de l’Ancienne Alliance où les prêtres étaient les intermédiaires entre les croyants et leur Dieu pour offrir les divers sacrifices. La prêtrise de la Nouvelle Alliance n’est, en fait, mentionnée que cinq fois; mais elle ne caractérise pas les fonctions ni des presbytres, ni des épiscopes, ni des pasteurs, ni des évangélistes, ni des diacres, ni des prophètes, ni des docteurs… mais celles de tous les chrétiens. Voici ces cinq passages.
1 Pi. 2. 5: Et vous-même, comme des pierres vivantes, édifiez-vous pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, afin d’offrir des victimes spirituelles agréables à Dieu par Jésus-Christ.
1 Pi. 2.9: Vous, au contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière.
Apoc. 1.5 à 6: A celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang, et qui a fait de nous un royaume, des sacrificateurs (prêtres) pour Dieu son Père, à lui soient la gloire et la puissance aux siècles des siècles ! Amen!
Apoc. 5.9 et 10: … et tu (l’agneau) as racheté pour Dieu par ton sang des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple, et de toute nation; tu as fait d’eux un royaume et des sacrificateurs (prêtres) pour Dieu, et ils régneront sur la terre.
Apoc. 20.6: Heureux et saints ceux qui ont part à la première résurrection! La seconde mort n’a point de pouvoir sur eux; mais ils seront sacrificateurs (prêtres) de Dieu et de Christ, et ils régneront avec lui pendant mille ans.
Ces passages montrent que l’Eglise du Nouveau Testament ne connaît qu’un sacerdoce: celui de tous les rachetés. Cela ressort aussi d’autres passages, tel Rom. 12.1 ; 1 Cor. 3.16; 1 Cor. 6.19.
L’épître aux Hébreux (10.14) nous montre que le sacrifice de Jésus-Christ est le seul sacrifice nécessaire à la nouvelle alliance:
« Car par une seule offrande, il a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés. »
La Nouvelle Alliance ne connaît donc pas de sacerdoce hiérarchisé comme l’Ancienne Alliance, car chaque fidèle y est à la fois prêtre et temple de Dieu. Et Jésus-Christ en est le Grand-Prêtre (Héb. 7.26 et 27). Le mot de grand-prêtre ou de souverain sacrificateur se rencontre 22 fois dans le Nouveau Testament; il désigne les Grands-prêtres de l’Ancienne Alliance, et, dans la Nouvelle Alliance, exclusivement l’unique Grand-Prêtre par excellence, Jésus-Christ, dont le sacerdoce ne passe point et ne se transmet point (Héb. 7. 24). Ce verset, cependant, donne aussi lieu à des traductions divergentes.
Hébr. 7.24
Voici d’abord les traductions, protestantes :
SEGOND
Mais lui, parce qu’il demeure éternellement, possède un sacerdoce qui n’est pas transmissible.
DARBY
… a la sacrificature qui ne se transmet pas. NOTE: qui ne change pas ou intransmissible.
GOGUEL-MONNIER
… un sacerdoce intransmissible.
SEGOND REV.
… le sacerdoce non transmissible.
STAPFER
.. le sacerdoce qui ne se transmet point à d’autres.
SYNODALE
… possède le sacerdoce qui ne se transforme point.
PV
… sacerdoce perpétuel qui ne peut être transmis à personne d’autre.
PLE
… intransmissible
COL
… non transmissible
LIV
… personne d’autre pour le remplacer
BAN
… qui ne passe point à un autre
Voici maintenant les traductions catholiques avec leurs commentaires.
BUZY
… un sacerdoce qui n’a pas de déclin.
CRAMPON 1939
… un sacerdoce qui ne se transmet point. Note : Qui ne se transmet point. « D’autres », qui n’est pas commutable (Vulgate: éternel). qui ne doit pas être remplacé par un autre.
CRAMPON 1960
… un sacerdoce qui ne se transmet pas.
JÉRUSALEM
… un sacerdoce immuable.
N. T. LETOUZEY
… un sacerdoce qui ne passera pas.
MAREDSOUS
… un sacerdoce perpétuel.
PIROT -CLAMER
… un sacerdoce inaliénable
OSTY-TRINQUET
… un sacerdoce qui ne passe point.
TRI
… qui ne se transmet pas.
PDB
… possèdera pour toujours la dignité de représentant de Dieu
OSTR
… intransmissible (ancienne édition qui ne passe point)
Voici maintenant les traductions interconfessionnelles
TOB
… sacerdoce exclusif Note en gr. aparabatos, adjectif qui ne se trouve pas ailleurs dans la Bible. Son sens étymologique est : à côté de qui on ne peut marcher.
BFC
sa tâche de prêtre n’a pas à être transmise à quelqu’un d’autre.
Voici maintenant la traduction Chouraqui
CHO
intransmissible
Le mot grec donnant lieu à ces divergences de traduction est aparabatos qui ne se trouve qu’une seule fois dans le Nouveau Testament. Il ne figure pas non plus dans la version grecque de l’Ancien Testament, dite version des Septante (dont la traduction a été commencée vers 250 av. J.-C.)7.
La traduction immuable ne convient pas, le mot grec signifiant immuable est ametathetos, utilisé en Héb. 6. 17 et 18.
La traduction perpétuel ou à perpétuité ne convient pas non plus, car le grec rend ces expressions par diènékès (Héb. 7.3; 10.1 ; 10.12 et 14).
La traduction intransmissible est bonne, car elle est confirmée par le contexte; voir versets 7.21 et 23, puis 10.14.
Il faut rappeler ici, que le sacerdoce de l’Ancienne Alliance connaissait « un seul souverain sacrificateur », Aaron, puis ses successeurs, qui avaient accès, une fois par an, dans le lieu très saint, au jour des expiations (Héb. 9.7 ; Lév. 16.32, 34). Or Jésus est « venu changer ce sacerdoce » (Héb. 7.12), car il est
« sacrificateur pour toujours, selon l’ordre de Melchisédek » (Héb. 7.20)
et non selon l’ordre d’Aaron (Héb. 7.11).
C’est pourquoi, son sacerdoce ne peut se transmettre. Tout sacerdoce devient superflu,
« car par une seule offrande, il a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés » (Héb. 10.14).
Le Christ, écrit aussi le commentateur de Pirot-Clamer (Tome XII, p. 325)
« possède un sacerdoce aparabaton (hapax biblique), immuable, inaliénable, infini en durée, comme en puissance: de là vient qu’il peut sauver les siens eis to panteles, d’un salut parfait sous tous les rapports, ce qui inclut aussi tous les temps. Le Christ continue d’exercer personnellement son sacerdoce, car il vit toujours pour intercéder en notre faveur ».
Mais s’il n’y a pas de sacerdoce, comment est alors organisée l’Eglise de la Nouvelle Alliance?
Pour édifier le corps du Christ, Dieu a doté les chrétiens de dons divers, utilisant
« les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs. (Eph. 4.11) ou encore comme diacres » (Phil. 1.1 ; 1 Tim. 3.8),
sans qu’il y ait d’hiérarchie. Tel est d’ailleurs l’enseignement de Jésus:
« Mais vous, ne vous faites pas appeler Rabbi; car un seul est votre Maître, et vous êtes tous frères. Et n’appelez personne sur la terre votre Père, car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux. Ne vous faites pas appeler conducteurs, car un seul est votre conducteur, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur » (Matth. 23.8 à 11, Segond Rev.).
L’autorité est détenue par le Christ – chef suprême de son Eglise (Eph. 1.22) – et sa Parole.
« Vous avez », écrit encore Paul aux Colossiens (2.10), « tout pleinement en lui, qui est le chef de toute principauté et de tout pouvoir. »
LE MINISTÈRE DES PRESBYTRES-EPISCOPES
Quelle est alors la fonction des presbytres épiscopes?
C’est celle de surveiller l’assemblée locale et d’en être les pasteurs. Lisons ce que leur écrit Pierre (1 Pi. 5.1 à 3) :
« Voici les exhortations que j’adresse aux anciens qui sont parmi vous, moi ancien comme eux, témoin des souffrances de Christ, et participant de la gloire qui doit être manifestée: Paissez le troupeau de Dieu qui est sous votre garde, non par contrainte, mais volontairement, selon Dieu; non pour un gain sordide mais avec dévouement; non comme dominant sur ceux qui vous sont échus en partage, mais en étant les modèles du troupeau. »
En Actes 20. 28, on trouve les mêmes recommandations dans la bouche de Paul:
« Prenez donc garde à vous-mêmes et à tout le troupeau sur lequel le Saint-Esprit vous a établis évêques, pour paître l’Eglise du Seigneur, qu’il s’est acquise par son propre sang. »
Les diacres, mentionnés en deux ou trois endroits seulement du Nouveau Testament (1 Tim. 3.8 et Phil. 1.1) sont les collaborateurs des Anciens. Etienne, Philippe, Proêchore, Nicanor, Timon, Parménas et Nicolas devaient être des diacres (service = « diakonia ») et c’est par suffrage de l’Assemblée qu’ils furent choisis, puis présentés aux apôtres pour l’imposition des mains (Actes 6.5 à 6).
LA DÉSIGNATION DES ANCIENS
Les apôtres avaient-ils autorité sur les anciens ou les diacres?
Osty-Trinquet (en note à Actes 11.30) affirment que les anciens étaient « sous l’autorité supérieure des apôtres ». Or, les exhortations de Pierre ne sont pas des consignes autoritaires qui trahiraient une relation de subordination. Bien plus, Pierre se dit « ancien comme eux » (1 Pi. 5.1).
Si les anciens avaient été sous l’autorité des apôtres, Jean aurait-il eu à se plaindre de Diotrèphe ? (3 Jean 9). Les anciens n’étaient pas sous l’autorité des apôtres et ne furent pas non plus nommés par eux. En ce qui concerne leur mode de désignation, les traductions catholiques ne concordent pas avec les traductions protestantes. Le choix des anciens est décrit en Actes 14.23.
Actes 14.23
Voici d’abord les traductions protestantes.
SEGOND
Ils (Paul et Barnabas) firent nommer des anciens dans chaque Eglise. et, après avoir prié et jeûné, ils les recommandèrent au Seigneur en qui ils avaient cru.
DARBY
Et leur ayant choisi des Anciens.
GOGUEL-MONNIER
Ils leur choisirent des Anciens.
SEGOND REV.
Ils firent nommer pour eux des anciens.Note: on peut aussi comprendre: ils nommèrent pour eux.
STAPFER
Ils nommèrent des anciens.
SYNODALE
Ils nommèrent des Anciens.
PV
… ils firent élire à mains levées
PLE
on leur désignait
GEN
… firent nommer des anciensNote: Ils choisirent par lever de mains; Election.
COL
.Ils firent nommer pour eux des anciens.Note: on peut aussi comprendre: ils nommèrent pour eux.
LIV
Ils désignèrent aussi des anciens.
BAN
Ils choisirent des anciens.Note: Le verbe que nous traduisons par choisir signifie d’après l’étymologie : Élire en levant la main. Ces auteurs pensent néanmoins que ce sont les apôtres qui ont choisit les anciens.
Voici maintenant les traductions catholiques avec leurs commentaires.
BUZY
Ils imposèrent les mains à des presbytres.
CRAMPON 1939
Après leur avoir établi des anciens dans chaque église par imposition des mains.Note: Le verbe grec kheirotonein, qui signifie proprement élire, désigner par vote à mains levées marque chez les anciens Pères le rite de l’ordination sacramentelle.
CRAMPON 1960
Ils leur désignèrent des anciens.
JÉRUSALEM
Ils leur désignèrent des anciens.
N. T. LETOUZEY
Ils imposèrent les mains à des presbytres.Note: La traduction courante: « Ils instituèrent des presbytres » paraît affaiblir le sens du texte. Le verbe grec employé par saint Luc devint plus tard le terme technique pour ordonner . Cette imposition des mains, accompagnée de prières et de jeûnes a pour but de conférer aux presbytres une aptitude surnaturelle. Qu’est-elle, sinon une ordination?
MAREDSOUS
Ils instituèrent des anciens
PIROT -CLAMER
Ayant imposé les mains à des presbytresNote: Le verbe kheirotonein – le cum constituissent de la Vulgate n’en est qu’une traduction fort lâche – est devenu chez les Pères grecs le terme technique pour ordonner, Il pourrait cependant signifier: élire (à mains levées), comme dans le grec classique, mais la construction de la phrase kheirotonèsantes autois ne laisse aucune place à l’élection populaire. Le choix appartient aux seuls apôtres, on pourrait peut-être, à l’extrême rigueur, traduire kheirotoênein – choisir, mais il s’agit ici plutôt d’un rite conférant une aptitude surnaturelle, s’accompagnant de la prière et du jeûne (le participe proseuxamenoi est, en effet, coordonné à kheirotonèsantes ): ce rite est par conséquent l’imposition des mains. C’est à tort que les exégètes protestants, depuis Calvin ( Operaomnia, XLVIII, Brunswick, 1882, p. 333), s’autorisaient autrefois de notre texte pour prétendre que les fonctions pastorales étaient électives dans la primitive Eglise.
OSTY-TRINQUET
Ils leur désignèrent des anciensNote: Le terme employé par Luc semble indiquer que les anciens ont été désignés par l’imposition des mains.
TRI
Ils leur désignèrent des anciens
PDB
ils choisirent
Voici maintenant les traductions interconfessionnelles
TOB
ils leurs désignèrent
BFC
ils leur désignèrentNote: Certains traduisent. Ils firent nommer pour eux
Voici maintenant la traduction Chouraqui
CHO
ils désignent
On constate que les traductions divergent et l’on va de l’expression « faire nommer » à celle d’« imposer les mains ». Le mot mal traduit, le verbe « kheirotoneô », signifie d’abord: voter à mains levées. Il se rencontre à nouveau en 2 Cor. 8.19.
2 Cor. 8.19
Voici comment il a été traduit par les traducteurs protestants
SEGOND
(Nous envoyons avec lui (Tite) le frère (peut-être Luc) dont la louange en ce qui concerne l’Evangile est répandue dans toutes les Eglises), et qui, de plus, a été choisi par les Eglises pour être notre compagnon de voyage.
DARBY
a été choisi par les assemblées.
GOGUEL-MONNIER
a été désigné par les Eglises.
SEGOND REV.
a été désigné par les Eglises.
STAPFER
a été délégué par elles (les Eglises).
SYNODALE
a été choisi par les suffrages des Eglises.
PV
choisi par le vote unanime des EglisesNote: L’apôtre emploie ici le terme technique utilisé lors des élections dans la démocratie athénienne (comme dans Actes 14.23)
PLE
a été désigné par les Eglises.
COL
a été désigné par les Eglises.
LIV
a été choisi par les Eglises.
BAN
a été choisi par les suffrages des Eglises.
Voici maintenant les traductions catholiques du même verbe « kheirotoneô » qu’en Actes 14.23.
BUZY
a été désigné par elles.
CRAMPON 1939
a été désigné par le suffrage des Eglises.
CRAMPON 1960
a été désigné par les Eglises.
JÉRUSALEM
a encore été désigné par le suffrage des Eglises.
N. T. LETOUZEY
a été choisi par leur suffrage.
MAREDSOUS
a été délégué par les suffrages des Eglises.
PIROT-CLAMER
a été choisi par le suffrage des Eglises.
OSTY-TRINQUET
a encore été désigné par le suffrage des Eglises.
TRI
a été désigné par les Eglises.
PDB
a été désigné officiellement par les communautés.
OSTR
désigné par les Eglises. (ancienne édition : désigné par le suffrage des Eglises.)
Voici maintenant les traductions interconfessionnelles
TOB
désigné par les Eglises.
BFC
désigné par les Eglises.
Voici maintenant la traduction Chouraqui
CHO
choisi par les communautés
Ici la notion de « vote à mains levées » que comporte le verbe (kheiro = main, toneô = lever) a été rendu par le mot « suffrage ». On ne comprend pas pourquoi en Actes 14.23, le même mot a été traduit autrement par les mêmes traducteurs…
Pirot-Clamer a donné ici (Tome XI, 1ère partie, p. 362) le commentaire suivant:
« II a été ‘élu à mains levées’ (acception classique de ‘kheirotoneô’, qui manque dans les LXX, et dont le premier sens est: étendre les mains, cf. Actes 14.23), pour aider Paul dans la collecte. C’est donc un personnage officiellement mandaté par les Eglises. qui jouissent d’une organisation autonome, dont le choix averti est un gage de probité et d’indépendance par rapport à Paul lui-même. »
Ajoutons toutefois, que le substantif grec kheirotonia, dérivé du verbe kheirotoneô se trouve, mais une seule fois, dans la version grecque des Septante, en Esaïe (ou Isaïe) 58.9. Le mot y signifie indubitablement levée de la main ou geste malveillant, nullement « imposition des mains ».
Les traductions d’Actes 14.23 qui portent imposer les mains sont à rejeter.
Dans son « Lexicon Graecum Novi Testamenti » , le Père jésuite F. Zorell le reconnaît:
« hoc verbo manuum impositio, quae in ordinationes fit, non formaliter indicatur, sed dumtaxat hominis in sacro munere constitutio », c’est-à-dire: « L’imposition des mains, qui est pratiquée en vue des ordinations, n’est pas indiquée par ce mot, dans sa forme, mais seulement l’institution d’un homme dans une fonction sacrée. »
En effet, l’expression « imposer les mains »que l’on trouve 19 fois dans le Nouveau Testament et 10 fois sous la plume de Luc (Luc 4.40; 13.13; Actes 6.6; 8.17; 8.19; 9.12 ; 9.17 ; 13.3 ; 19.6; 28.8) n’est jamais rendue par le verbe « kheirotoneô », mais généralement par « èpithesis kheiras » ou « epitithèmi kheiras ».
L’expression « désignèrent des anciens » utilisée en Actes 14.23 par quelques traducteurs est également inexacte.
Faut-il rappeler ici comment fut nommé Matthias, le successeur de Judas le traître? Il fut choisi entre deux candidats présentés par les 120 frères par tirage au sort (Actes 1.26). Il n’a donc pas été désigné, ni par Pierre, ni même par le collège apostolique.
Et les premiers diacres, les coadjuteurs des apôtres, n’ont pas non plus été désignés par eux; ils furent élus par l’assemblée et les apôtres ratifièrent ce choix par l’imposition des mains (Actes 6.5 et 6).
Le « Theologisches Wörterbuch zum Neuen Testament » (herausgeben von Gerhard Friedrich, Neunter Band Alpha-Omega, W. Kohlhammer verlag, Stuttgart, 1973) précise la signification de kheirotoneô : Lever des mains pour exprimer une approbation lors d’un vote. Les auteurs de cet ouvrage ajoutent que ce mot peut aussi avoir le sens de : nommer.
Le substantif « kheirotonia », précisent-ils, a, dans les Septante, le sens d’étendre la main, de montrer (désigner) du doigt.
Pourtant, en 2Co 8.19 le sens qu’adopte cet ouvrage est « choisir », et les auteurs pensent qu’en Actes 14.23, il ne s’agissait pas d’un vote de l’assemblée, mais d’une désignation par Paul et Barnabas.
Le débat concernant la meilleure traduction du verbe kheirotoneô demeure ouvert.
L’Histoire de l’Eglise nous apprend cependant que fort longtemps le choix des conducteurs d’Eglises se faisait par suffrage de l’assemblée et non par une désignation par une autorité hiérarchique (voir ci-après).
Tite 1.5
Dans son épître à Tite (1.5), Paul écrit:
« Je t’ai laissé en Crête, afin que tu mettes en ordre ce qui reste à régler et que, selon mes instructions, tu établisses des anciens dans chaque ville ».
Tous les traducteurs ont traduit katastèsès (verbe kathistèmi ) par établir. Or établir signifie: rendre stable, asseoir, installer (c’est le mot utilisé par Stapfer dans ce passage), mais non « désigner ». On retrouve ce terme encore 16 fois dans le Nouveau Testament, avec cette signification, et en particulier à propos des diacres que les apôtres « établiront » dans le diaconat (Actes 6. 3) après leur élection.
Si l’on rencontre encore le verbe « établir » dans le Nouveau Testament, mais avec un sens plus fort que celui d’installer, avec l’acception de « désigner », le verbe utilisé n’est jamais kathistèmi. Ce verbe n’a d’ailleurs jamais Dieu pour sujet.
Si c’est Dieu qui établit, le Nouveau Testament utilise les verbes poïô, prokheirizomai, orizô, tithèmi.
Marc 3.14Héb 3. 2
Il (Jésus) en établit douze pour les avoir avec lui.Considérez Jésus qui a été fidèle à Celui qui l’a établi.
poiô
Actes 22.14Actes 26.16
Le Dieu de nos pères t’a destiné à connaître sa volonté. Car je te suis apparu pour t’établir ministre.
prokheirizomai
Actes 10.42Actes 17.31Rom. 1. 4
C’est lui (Jésus) qui a été établi Juge.Il jugera le monde par l’homme qu’il a désigné.et déclaré (désigné) Fils de Dieu.
et je (Jésus) vous ai établis pour porter du fruit.Je (le Seigneur) t’ai établi pour être la lumière.le troupeau sur lequel le Saint-Esprit vous a établis évêques.Dieu a établi dans l’Eglise premièrement des apôtres.(Jésus-Christ) m’a jugé fidèle, en m’établissant dans le ministère.et pour lequel (Jésus-Christ) j’ai été établi prédicateur et apôtre.Le Fils qu’il (Dieu) a établi héritier de toutes choses.
tithèmi
C’est donc Dieu qui « désigne, appelle »les apôtres, les évêques, les prédicateurs; l’Eglise ne peut que reconnaître cette vocation et « établir, installer » l’appelé dans ses fonctions.
Le seul type de nomination dans l’Eglise primitive est la désigation par l’assemblée des frères ou l’assemblée des anciens. C’est le cas pour Tite (Gal. 2.1 et Actes 15.2), pour Timothée (1 Tim. 4.14) et pour Jude et Silas (Actes 15.22, 27).
Le témoignage de l’Histoire vient confirmer ces faits.
« Nos documents », reconnaît G. Bardy (Théologie de l’Eglise de saint CIément de Rome à saint Irénée, p. 49) « ne nous apprennent rien sur le choix des évêques et de leurs subordonnés, sinon que Dieu est à l’origine de ce choix, opéré sans doute avec l’assentiment du peuple, par un collège restreint : ‘L’évéque, les presbytres et les diacres de Philadelphie’ sont élus avec l’assentiment de Jésus-Christ, qui de sa propre volonté les a établis et confirmés par son Saint-Esprit.’ (Ignace, Philadel. Inscript.) ; ».
Palanque-Chelini (. Pet. Hist. des Grds Conciles », p. 12) décrivent l’Eglise primitive comme composée « d’une foule de communautés autonomes, chacune formant une Eglise qui avait à sa tête un pasteur – l’évêque – élu par le clergé et le peuple des fidèles ».
Dom Charles Poulet (Hist. de l’Egl., tome l, p. 120) nous apprend qu’aux IVe et Ve siècles encore, l’évêque était élu:
« L’élection épiscopale se faisait de la manière suivante: proposition du candidat par le clergé et le peuple, puis ratification par les évêques de la province et le métropolitain ».
Sous les Carolingiens, encore (ibid. p. 192), le choix des évêques se faisait par élection:
« L’Eglise en deuil adresse une supplique au roi et au métropolitain pour obtenir de procéder à une élection qu’opèrent le clergé et les laïques de marque, la foule étant admise comme jadis à témoigner son consentement par acclamation »
C’est Adrien IV (1154-1159) qui commence à recommander ses candidats. Ses successeurs, dont Innocent III (1198-1216), vont jusqu’à annuler les élections et substituer leur propre candidat. Et finalement, l’évêque ne sera plus élu, mais désigné par le pape (ibid. p. 273). Mais, dans l’Eglise primitive, l’évêque de Rome ne possédait pas cette prérogative.
LA PAPAUTÉ
La Tradition catholique – mais non la tradition orthodoxe8 – voit cependant en Matth. 16.18, le fondement de la papauté.
« Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise. »
Or, il n’est pas permis d’isoler un verset de son contexte. Voyez le sens du verset Matth. 16.23, s’il demeure isolé !
Les apôtres n’ont jamais vu dans les paroles de Jésus une déclaration de primauté. Au chapitre 18 de Matth. verset 1, donc après la déclaration de Jésus, les apôtres sont encore à se demander lequel d’eux était le plus grand dans le royaume des cieux, ou, comme écrit Luc (9.46) le plus grand d’entre eux.
Le texte grec distingue d’ailleurs nettement entre Pierre (Petros, nom masculin) et pierre ( petra, nom féminin), petros signifiant pierre et petra signifiant rocher, le premier ayant une valeur partitive par rapport au second.
Le Père jésuite F. Zorell le reconnait dans son « Lexicon Graecum Novi Testamenti », quand il écrit:
Petra : rupes, petra, saxum et quidem (ln opposltione ad ‘petros’ quod significat ‘saxum a monte vel solo solutum, lapidem magnum, sed tantum ut adhuc levari manuque projici possit) »,
c’est-à-dire: Petra: rocher, roc, roche et ceci en opposition à ‘petros’ qui signifie rocher arraché à une montagne ou au sol, grosse pierre mais qui peut être néanmoins soulevée et lancée à la main.
Le mot petra revient d’ailleurs encore 11 fois dans le Nouveau Testament et 4 fois dans l’Evangile de Matthieu: 7.24 et 25; 27.51 et 60, où tous les traducteurs le traduisent par roc – ou rocher. On le trouve 89 fois dans les Septante où il a indubitablement la même signification.
Le mot petros -, qu’on ne rencontre jamais dans le Nouveau Testament sans être appliqué à Pierre, ne se trouve que deux fois dans la version des Septante, et ceci dans le deuxième livre des Maccabées9. Voici ces passages, selon la traduction de Jérusalem.
2 Macc. 1.16: (Dès qu’Antiochus y fut entré, ils fermèrent le sanctuaire et,) ayant ouvert la porte secrète du plafond, ils foudroyèrent le chef avec les siens en lançant des pierres.
2 Macc. 4.41 : Prenant conscience de l’attaque de Lysimaque, les uns s’armaient de pierres, les autres de gourdins, certains prenaient à pleines mains la cendre qui se trouvait là, et tous assaillaient pêle-mêle les gens de Lysimaque.
Ces versets permettent de reconnaître le sens réel de « petros ».
Il faut cependant reconnaître que le mot hébreu kêph;– d’où est venu le mot araméen Kêpha – et que l’on rencontre au pluriel en Jér. 4.29 et Job 30.6 et au singulier dans l’Ecclésiastique 40.15 10, a la signification de roc ou de rocher et les traducteurs des Septante ont traduit par petra , et non par petros11« . »
Comme l’Evangile de Matthieu aurait été rédigé primitivement en araméen, le commentaire de Pirot-Clamer (tome IX, p. 217) se croit autorisé d’affirmer:
« Ce qu’il (Jésus) a dit est certainement: Tu es Kêpha et sur ce kêpha , ».
Mais « le traducteur grec de l’ouvrage, tenu pour inspiré » (Chaîne-Grousset, « Littér. relig. », p. 349) n’aurait-il pas dû traduire alors: tu es petros et sur ce petros ? …
Et n’est-ce pas le texte grec de l’Evangile de Matthieu qui a été reçu par l’Eglise comme texte canonique, et ceci en raison de son inspiration?
Au reste, le mot « petra », lorsqu’il est utilisé au sens figuré dans le Nouveau Testament, s’applique toujours à Jésus-Christ, et souvent aussi le mot « lithos ».
Rom. 9.33: Voici, je mets en Sion une pierre (lithos) d’achoppement, et un rocher (petra) de scandale, et celui qui croit en lui ne sera point confus.
1 Cor. 10.4: (Nos pères) ont tous bu le même breuvage spirituel, car ils buvaient à un rocher (petra) spirituel qui les suivait, et ce rocher (petra) était Christ.
1 Pi. 2.7, 8: La pierre (lithos) qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue la principale de l’angle, et une pierre (lithos) d’achoppement, et un rocher (petra) de scandale.
Jésus-Christ est donc le roc sur lequel il fondera l’Eglise, son Eglise. « Personne, écrit l’apôtre Paul (1 Cor. 3.11) ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ… Aux Ephésiens, il écrit (Eph. 2. 20) :
« Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes (donc pas sur Pierre) ; JésusChrist lui-même étant la pierre de l’angle ».
C’est par sa confession de foi (Matth. 16.16) que Pierre constitue le premier fragment de l’Eglise constituée par tous les fidèles rachetés qui reconnaissent en Jésus le Christ, le Fils du Dieu vivant. L’apôtre Pierre lui-même l’atteste (1 Pi. 2.4 et 5) :
« Approchez-vous de lui, pierre (lithos) vivante, rejetée par les hommes, mais précieuse devant Dieu, et vous-mêmes, comme des pierres (lithos) vivantes, édifiez-vous pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, afin d’offrir des victimes spirituelles, agréables à Dieu par Jésus-Christ ».
Un deuxième texte invoqué par la tradition catholique pour étayer la primauté de Pierre, se trouve en Jean 21.15 à 17.
« Pais mes agneaux ! Paix mes brebis ! »
Voici quelques interprétations catholiques de ces versets. Tout d’abord, le passage en question tel que le donne Alberti dans « Le Message des Evangiles », avec son commentaire intertextuaire:
« Jésus lui dit: « Pais (le troupeau de) mes (fidèles, en guidant ces) agneaux, (en tant que Maitre suprême et infaillible, vers les pâturages de ma vérité) », Jésus lui demanda encore pour la seconde fois: « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu (plus que tous les autres) ? « Pierre lui répondit: « Oui Seigneur tu sais que je t’aime » Jésus lui dit: « Pais (les âmes qui me sont fidèles, en ordonnant à) mes brebis, (en tant que Chef suprême et universel, tout ce qui te semble bon pour leur bien spirituel) ». Jésus lui demanda pour la troisième fois: Simon, fils de Jean, m’aimes-tu (plus que tous les hommes)? « Pierre fut rempli de tristesse parce que Jésus lui avait demandé pour la troisième fois: « M’aimes-tu? » (car il craignait que Jésus ne vit dans son cœur un amour moins grand que celui qu’il pensait avoir; et c’est pourquoi) il lui répondit (très humblement) : « Seigneur, tu connais tout, tu sais que je t’aime. » Jésus lui dit: « Pais (les âmes qui sont sous ma domination, en poursuivant) mes brebis (comme le suprême juge quand elles sortent des pâturages salutaires de la foi). En vérité, en vérité, je te le dis, (c’est à toi qu’est réservée la plus grande autorité mais aussi le plus grand martyre) : quand tu étais jeune, tu te ceignais toi-même… »
Le chanoine Texier, professeur de philosophie et d’apologétique, écrit à propos de ce passage (Précis d’Apologétique, p. 386) :
« Il (Pierre) doit paître et gouverner tout le bercail: les agneaux, c’est-à-dire les fidèles; les brebis, c’est-à-dire les évêques »
C’est aussi l’interprétation qu’a donné de ces termes le grand Bossuet (Sermon sur l’Unité de l’Eglise) 12.
A cela, on peut objecter que le terme brebis – en grec probaton – que l’on rencontre encore 32 fois dans le Nouveau Testament, ne signifie nulle part évèque -, mais dans 27 passages, et en particulier dans ceux de Jean, il désigne incontestablement tous les fidèles ou tous les appelés.
Cette interprétation ne peut donc pas s’appuyer sur une sérieuse étude des textes.
Les commentateurs de Pirot-Clamer (tome X, p. 482) aussi ne reconnaissent plus cette interprétation:
« On n’a aucune raison, écrivent-ils, de penser que les agneaux représentent les simples fidèles et que les brebis signifient les autres apôtres, »
Mais ils ajoutent aussitôt:
« Mais le changement des mots montre bien que le troupeau du bon Pasteur, dans son universalité, est remis entre les mains de Pierre. »
Commentant le « Pais mes agneaux », le chanoine A. Boulenger écrit (Manuel d’ Apologétique, p. 337):
« Or d’après l’usage des langues orientales, le mot ‘paître’ veut dire ‘gouverner’, Paître les agneaux et les brebis, c’est donc gouverner avec une autorité souveraine l’Eglise du Christ; c’est en être le chef suprême; c’est avoir la primauté. »
Le verbe grec poimaino dit vraiment plus que le verbe français paître. Il dérive de poimèn qui signifie berger. Or le berger ne conduit pas seulement son troupeau au pâturage, mais il l’entretient et en prend soin. C’est dans ce sens que l’entend le Nouveau Testament.
Mais il ne signifie pas gouverner avec autorité souveraine , puisque la même mission échoit aux Presbytres-Episcopes (Actes 20.28; 1Pi. 5.2).
Pour gouverner ou régner, le grec utilise hêgemoneuô (Luc 2.2 ; 3.1), hègeomai (Luc 22.26 ; Héb. 13. 7, 17, 24) ou basileuô (que l’on trouve en 18 endroits du Nouveau Testament, dont 7 fois sous la plume de Jean: Apoc. 5.10; 11.15; 11.17; 19.6; 20.4; 20.6; 22.5).
Quant à l’autorité dans l’Eglise, nous connaissons les recommandations de Jésus à ses apôtres, au moment où s’éleva parmi eux une discussion pour savoir lequel serait le plus grand.
« Les rois des nations leur commandent, et ceux qui exercent l’autorité sur eux se font appeler Bienfaiteurs. Pour vous, il n’en est pas ainsi; au contraire, que le plus grand parmi vous se comporte comme le plus jeune, et celui qui gouverne comme celui qui sert » (Luc 22.25 et 26, traduction Jérusalem; voir aussi Matth. 20. 25 et Marc 10.42).
Commentant ce verset, Pirot-Clamer écrit (Tome X, p. 259) :
« La conduite des apôtres ne doit pas être celle des princes païens. Dans le royaume de Jésus, celui qui exerce l’autorité devra être comme le plus jeune: Il ne cherchera donc pas les marques extérieures d’honneur et de respect; il fera comme le plus jeune qui, dans les assemblées se garde bien de prendre la première place. Celui qui sera le chef devra ressembler à un serviteur: ne pas chercher à dominer, mais employer son autorité au service des autres: ce n’est pas la négation de l’autorité et de la hiérarchie dans le royaume de Dieu, mais une leçon sur la façon dont devront se comporter ceux qui sont revêtus de l’autorité. »
L’apôtre Pierre enfin, fidèle à l’enseignement de son Maître, va nous donner lui-même le sens du mot « poimainô » en 1 Pi. 5.2 et 3 :
« Paissez le troupeau de Dieu qui vous est confié, le surveillant, non par contrainte, mais de bon gré, selon Dieu; non pour un gain sordide, mais avec l’élan du cœur: non pas en faisant les seigneurs à l’égard de ceux qui vous sont échus en partage. mais en devenant les modèles du troupeau » (traduction Jérusalem).
Le souverain pasteur, en fait, c’est Jésus-Christ, selon l’affirmation même de Pierre:
« Et lorsque le souverain pasteur paraîtra, vous obtiendrez la couronne incorruptible de la gloire« (1 Pi. 5.4). »
En Hébreux 13.20, Jésus est qualifié de grand pasteur:
« Que le Dieu de la paix, qui a ramené d’entre les morts le grand pasteur des brebis, par le sang d’une alliance éternelle… »
Et Jésus, ne proclamait-il pas qu’il était le bon Pasteur (Jean 10.11) et le seul Conducteur?
« … Car un seul est votre conducteur, le Christ » (Matth. 23.10, Segond Rev.).
Il est incontestable que Pierre a joué, dans les Evangiles, un rôle capital. Il y est toujours cité le premier. Mais cette priorité n’implique aucune primauté. Jacques aussi précède toujours le nom de Jean, qui cependant est l’apôtre préféré de Jésus (Jean 13.23 ; 19.26, etc.).
De plus, dans les épîtres, Pierre n’est plus cité en premier (1 Cor 1.12; 1 Cor. 3.22; 1 Cor. 9.5; Gal. 2.9).
Les textes suivants, ainsi que Matth. 18.1 précédemment indiqué, confirment que les apôtres n’ont jamais reconnu à Pierre aucune primauté.
Actes 6.2 et 5: Les douze convoquèrent la multitude des disciples… (qui) élurent Etienne, Philippe, Prochore… (donc élection des premiers coadjuteurs des apôtres et non désignation par Pierre).
Actes 8.14: Les apôtres, qui étaient à Jérusalem, ayant appris que la Samarie avait reçu la Parole de Dieu, y envoyèrent Pierre et Jean. (Pierre obéit au collège apostolique !)
Actes 11.2: Et lorsque Pierre fut monté à Jérusalem, les fidèles circoncis lui adressèrent des reproches. (II ne fut donc pas considéré comme étant revêtu d’une primauté particulière, et encore moins d’une infaillibilité.)
Actes 15.22 et 23: Alors il parut bon aux apôtres et aux anciens, et à toute l’Eglise, de choisir parmi eux et d’envoyer à Antioche, avec Paul et Barnabas, Jude appelé Barsabas et Silas, hommes considérés entre les frères. Ils les chargèrent d’une lettre ainsi conçue: Les apôtres, les anciens et les frères, aux frères d’entre les païens, qui sont à Antioche, en Syrie et en Cilicie, salut ! (Les décisions sont donc prises par toute l’Eglise, et pas seulement par Pierre.)
Gal. 2.11 et 14: Mais lorsque Céphas vint à Antioche, je lui résistai en face, parce qu’il était répréhensible… Voyant qu’ils ne marchaient pas droit selon la vérité de l’Evangile, je dis à Céphas, en présence de tous… (Paul ne considère pas Pierre comme son chef.)
1 Pi. 5.1: Moi, Ancien comme eux.
Si Pierre avait été chef de l’Eglise, peut-on concevoir qu’il aurait eu des successeurs avec les mêmes prérogatives, alors même que d’autres apôtres, dont certainement Jean, étaient encore en vie? Ainsi quatre successeurs auraient régné sur l’Eglise du vivant de l’apôtre Jean comme l’atteste la liste des papes, telle qu’elle se trouve à Rome dans la Basilique de Saint-Paul (R. Morçay, « Nouv. Hist. de l’Egl. », p. 350 ; voir aussi Larousse du XXème siècle).
1° Saint Pierre
33 – 64
2° Saint Lin
64 – 76 (?)
3° Saint Clet
76 – 88 (?)
4° Saint Clément1er
88 – 97 (?)
5° Saint Evariste
97 – 105 (?)
PIERRE A ROME
Une autre question s’impose. Que dit le Nouveau Testament du ministère de Pierre à Rome? Le Nouveau Testament n’en dit rien, absolument rien. Et si Pierre a été à Rome, ce ne pouvait être que pour une très courte durée, et non pas, comme le prétend une vieille tradition, pendant 25 ans. Toutefois, c’est en vertu de cette antique croyance, qu’un prélat doit dire au pape fraîchement élu:
« Tu ne verras pas les années de Pierre » (R. Morçay, Nouv. Hist. de l’Egl., p. 26).
Daniel-Rops, dans « L’Eglise des Apôtres et des Martyrs », p. 109, fidèle à cette antique tradition, écrit:
« Que le Prince des apôtres soit venu à Rome, qu’il y soit arrivé d’assez bonne heure, la chose est certaine; qu’il y ait fait un très long séjour, d’environ 25 ans, coupé par quelques absences, notamment des voyages à Jérusalem, il est certain aussi; et, de même, son martyre dans la ville qu’il consacra par son sang ne fait plus de doute. Mais rien n’est assuré au-delà. »
Toutefois, cette tradition ne reçoit plus l’adhésion unanime de l’Eglise catholique. Dans « Initiation biblique »(Robert-Tricot) p. 619 et 620, on ne parle plus que de deux séjours de Pierre à Rome, le premier entre 43 et 49, le second vers 62-63, après la première captivité de Paul. C’est aussi l’avis du chanoine A. Boulenger (Hist. de l’Egi., p. 40 et 41). Dans l’« Introduction à la Bible » (Robert-Feuillet), tome II, p. 586, on ne parle plus que d’un seul séjour à Rome en 64. Dans « Les premiers jours de l’Eglise », G. Bardy, qui ne croit pas que Pierre ait été le fondateur de la chrétienté romaine (p. 101), écrit (p. 113) :
« Pendant combien de temps saint Pierre demeura-t-il à Rome et y exerça-t-il son ministère? On ne le sait. Ce qu’il y a de sur, c’est qu’il s’y trouvait lorsque, à la suite de l’incendie de Rome, Néron accusa les chrétiens d’être responsables du désastre. »
Pour le chanoine Texier (Précis d’Apologétique, p. 387)
« Il n’était pas nécessaire pour cela que Pierre vînt à Rome. Il suffisait qu’il désignât, comme successeur dans le primat, l’évêque de cette ville. Il a fait au moins cela, comme l’atteste l’acceptation unanime de la primauté romaine par toute l’Eglise, dès l’origine » et l’auteur d’ajouter qu’en fait « on démontre que saint Pierre est venu à Rome pour y gouverner l’Eglise de cette ville et qu’il y mourut ».
Mais le chanoine Texier feint d’ignorer que les dissentiments entre Rome et Byzance remontent au IVème siècle (Dom C. Poulet, Hist. de l’Egl., tome I, p. 119). On ne peut donc pas parler d’« acceptation unanime de la primauté romaine ». Laissons parler saint Grégoire 1er (dit Grégoire le Grand) qui était ‘pape’ de 590 à 604:
« Je dis sans crainte que quiconque ose s’appeler ‘évêque universel’ ou désire dans son orgueil que d’autres lui donnent ce titre est le précurseur de l’Antichrist » (Ep. 33 à Maur. Aug.). 13
Est-il donc permis de parler d’« acceptation unanime » de la primauté si les papes eux-mêmes ne la revendiquent pas?
Toujours est-il que la tradition des 25 années de ministère de Pierre à Rome est en train de s’évanouir, prouvant la précaire fragilité des traditions.
—
En effet, Pierre n’est pas allé à Rome avant le Concile de Jérusalem en 49 (toutes nos chronologies sont empruntées à Jérusalem et à Osty-Trinquet). En effet, dans le livre des Actes, nous le trouvons toujours en Judée, jusqu’au moment du Concile de Jérusalem.
1.15:
Election de Matthias.
|
2.5 à 41 :
Pentecôte.
|
3. 1 :
Guérison du boiteux devant le temple.
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4. 3 à 22 :
Pierre et Jean devant le sanhédrin.
| Jérusalem.
5. 18 :
Nouvel emprisonnement des apôtres.
|
16 2 :
Election des premiers diacres.
|
8. 1 :
Les apôtres restent à Jérusalem malgré les persécutions.
|
8.14:
Pierre et Jean envoyés en Samarie.
8. 25 :
Retour de Pierre et de Jean à Jérusalem.
9. 32 : ;
Pierre se rend à Lydde.
9:34
Pierre ressuscite Dorcas à Joppé.
10.24 :
Pierre se rend chez Corneille à Césarée.
11. 2 :
Pierre retourne à Jérusalem.
12.3 :
Arrestation de Pierre à Jérusalem.
15.2 à 23:
Concile de Jérusalem.
De plus, au Concile de Jérusalem, Pierre ne dit mot de son ministère à Rome. La lettre rédigée à l’issue de ce Concile était adressée aux frères d’entre les païens, qui sont à Antioche, en Syrie et en Cilicie (Actes 15.23), mais non à ceux de Rome.
A partir de ce moment, le livre des Actes ne parle plus de Pierre.
On constate aussi que ce n’est pas Pierre qui ouvre le Concile et ce n’est pas lui qui le clôt (Actes 15.6, 7 et 15.13).
Pierre ne se trouvait pas à Rome avant la lettre de Paul aux Romains (hiver 57-58), car Paul désire aller à Rome pour y annoncer l’Evangile (Rom. 1. 15) et pour communiquer à cette communauté chrétienne quelque don spirituel (Rom. 1.11). Si Pierre eût été déjà à Rome, Paul n’aurait plus eu ces motifs pour y aller. D’autre part, Paul se glorifie de ne porter l’Evangile que là où aucun autre n’avait posé les fondements (Rom. 15.20). De plus, Pierre ne figure pas sur la liste des 26 personnes que Paul salue en fin de son épître (Rom. 16.3 à 16).
L’origine de la communauté chrétienne de Rome devait remonter à la Pentecôte; à ce moment se trouvaient à Jérusalem des hommes pieux de toutes les nations parmi lesquels « ceux qui sont venus de Rome, Juifs et prosélytes » (Actes 2. 10).
Les Actes nous apprennent (18.2) que Paul rencontra à Corinthe Aquilas et Priscille, sa femme, expulsés de Rome par Claude. Ils l’accompagnèrent en Syrie (Actes 18.18), et sont également avec lui lorsqu’il écrit sa lettre aux Corinthiens (1 Cor. 16.19), en 56, mais ils sont à Rome, au moment où il écrit sa lettre aux Romains (Rom. 16.3). Paul y fait aussi une mention particulière pour Andronicus et Junius, ses parents et compagnons de captivité, qui jouissent d’« une grande considération parmi les apôtres », et qui même ont été en Christ avant lui (Rom. 16. 7). Voilà donc quelques chrétiens de Rome, et qui devaient jouer un rôle primordial dans l’édification de leur Eglise. Pierre n’était pas non plus à Rome à l’arrivée de Paul, ni durant sa première captivité (de 60 à 62 ou 63), car celui-ci n’y rencontra pas Pierre (Actes 28,15).
Dans sa seconde lettre à Timothée, écrite en 66 ou 67, durant sa seconde captivité à Rome, Paul s’y trouve seul avec Luc (2 Tim. 4. 11), sans avoir eu la visite de Pierre, mais il a vu Onésiphore (2 Tlm. 1.16, 17), Eubulus, Pudens, Linus, Claudia (2 Tim. 4.21).
Pierre aurait-il été à Rome entre les deux captivités de Paul? C’est peu probable.
Dans les Actes qu’il a écrits en 67 ou autour de 70 (ou peut-être seulement en 80), Luc a dépeint les pérégrinations des apôtres: voyages missionnaires de Paul, tournée missionnaire de Pierre et Jean en Samarie, voyage de Pierre à Lydde, à Joppé et à Césarée, comment aurait-il pu oublier le grand voyage de Pierre à Rome, surtout si celui-ci avait détenu les prérogatives de la primauté?
De même, il nous a informés du martyre d’Etienne (Actes 6.8 à 16) et de Jacques (Actes 12.2) ; aurait-il pu passer sous silence celui de Pierre? C’est sans doute pour cette dernière raison que Crampon 1960 situe la rédaction des Actes en 62 déjà.
Mais nonobstant le silence complet des Ecritures, les chronologistes catholiques soutiennent que Pierre a subi le martyre à Rome en 64 ou en 67. Ces chronologistes, toutefois, se gardent bien d’indiquer la date de son arrivée à Rome. Leur affirmation est basée sur un simple postulat, absolument hypothétique, à savoir que Babylone est synonyme de Rome. La première épître de Pierre se termine en effet par cette salutation (1 Pi. 5,13) :
« L’Eglise des élus qui est à Babylone vous salue, ainsi que Marc, mon fils »
BABYLONE
Le mot Babylone se trouve neuf fois dans le Nouveau Testament, dont cinq fois dans l’Apocalypse, avec un qualificatif: Babylone la grande (ou la grande ville): Apoc. 14.8; 16.19; 17.5; 18.10; 18.21.
Dans le symbolisme de l’Apocalypse, cette Babylone la grande désignerait Rome (à cause des sept collines d’Apoc. 17.9). Cette interprétation n’a cependant pas reçu l’assentiment de tous les exégètes.
A vouloir soutenir absolument l’identité Rome-Babylone-la-grande, c’est à la capitale de la papauté que s’appliquerait également le verdict:
« Babylone la grande, la mère des impudiques et des abominations de la terre » (Apoc. 17. 5) et celui d’Apoc. 18. 2 : « Elle (Babylone) est devenue une habitation de démons, un repaire de tout esprit impur, un repaire de tout oiseau impur et odieux ». Une voix du ciel invite le peuple de Dieu à la quitter: « Sortez du milieu d’elle, mon peuple, afin que vous ne participiez point à ses péchés » (Apoc. 18.4).
Quatre fois, on trouve le terme de Babylone sans aucun qualificatif, et ceci dans les passages suivants:
Matth. 1.11, 1.17 Actes 7.43, 1 Pi. 5.13
Dans les trois premiers passages, Babylone désigne indubitablement l’ancienne capitale de la Babylonie, située sur l’Euphrate. Du temps des apôtres, cette ville n’était plus capitale; elle faisait partie de l’Empire des Parthes et fut un refuge des Juifs qui y fondèrent des écoles et lui donnèrent une certaine prospérité.
On sait d’autre part que Babylone, dans la géographie ancienne, était aussi une ville d’Egypte, au nord de Memphis. Elle devint, dans les premiers siècles du christianisme, le siège d’un évêché. Une partie des vieux quartiers du Caire occupe son emplacement.
Pierre a utilisé le mot Babylone sans aucun qualificatif; a-t-on le droit de lui attribuer la même signification qu’à l’expression Babylone la grande? L’épître de Pierre relève-t-elle d’un symbolisme analogue à celui de l’Apocalypse?
D’ailleurs, l’épître aux Galates nous donne une indication très précieuse sur l’apostolat de Pierre. Tout comme Paul avait été appelé par Dieu à être l’apôtre des incirconcis, Pierre était appelé à être celui des circoncis (Gal. 2.7 à 9). Ce n’est donc pas à Rome qu’il allait exercer son ministère, à Rome, la capitale du paganisme. Et les Juifs de Rome étaient mal informés sur la »secte« chrétienne à l’arrivée de Paul vers 60 (Actes 28.22).
Ce fait n’empêche pas Daniel-Rops, après avoir affirmé que Pierre a exercé son ministère pendant près de 25 ans à Rome (p. 109), d’écrire (L’Egl. des Apôt. et des Mart. , p. 110) :
« A Rome, sans doute, tandis que Pierre prêchait surtout dans la communauté juive, Paul travailla les milieux païens, soldats, gardiens, courtisans mêmes; leur action dut être parallèle et complémentaire. »
Or Paul lui-même précise (Col. 4. 10 et 11) qu’Aristarque, Marc et Jésus appelé Justus étaient « du monde des circoncis, et les seuls qui aient travaillé avec moi pour le royaume de Dieu ».
Nous venons de voir plus haut, que Marc était avec Pierre à Babylone (1 Pi. 5.13). Or, dans sa deuxième lettre à Timothée qu’il avait laissé à Ephèse en Asie Mineure (1 Tim. 1.3), Paul lui demande de venir au plus tôt et d’amener avec lui Marc qui lui serait utile pour le ministère (2 Tim. 4.9 à 11). Celui-ci n’était donc pas à Rome au moment de la lettre, sinon Paul lui aurait dépêché Luc: il était en Asie, et sans doute à Babylone.
D’après les renseignements du Nouveau Testament, on connaît les déplacements de Marc.
entre 60 et 63 :
Marc est à Rome (Phm. 24 ; Col. 4.10). Il doit partir en Asie et passera peut-être à Colosse.
vers 64 :
Il est avec Pierre à Babylone (1 Pi. 5. 13). C’est en ce moment qu’il aurait rédigé son Evangile.
vers 67 :
Il est en Asie (2 Tim. 4.11).
Donc Marc a quitté Rome pour l’Asie, a peut-être passé à Colosse, puis retrouva Pierre à Babylone et demeura en Asie jusqu’en 67.
Si Babylone signifiait Rome, il faudrait admettre que Marc ait fait, dans le même laps de temps, trois fois le trajet de Rome en Asie, puis retour à Rome-Babylone, enfin retour en Asie, ce qui est peu vraisemblable.
En définitive, le Nouveau Testament, inspiré de Dieu, ne contient trace ni d’un sacerdoce hiérarchisé, ni d’une quelconque primauté de Pierre et l’on n’y trouve aucune preuve de son séjour à Rome. Bien plus, l’étude des textes inspirés nous apprend l’impossibilité, pour Pierre d’avoir séjourné pendant 25 ans à Rome, et l’on ne comprend pas – à moins de méconnaître les Ecritures – qu’une telle tradition ait pu survivre jusqu’à nos jours.
Mais, lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme, né sous la loi, afin de racheter ceux qui étaient sous la loi, pour que nous recevions l’adoption. (Gal. 4.4 et 5, Segond Rev.)
Matth. 1.25
La première divergence que présentent les diverses traductions apparaît dans le premier chapitre de Matthieu, verset 25. Voici d’abord les traductions protestantes:
SEGOND
Mais il ne la connut point jusqu’à ce qu’elle eût enfanté un fils.
DARBY
Et il ne la connut point jusqu’à…
GOGUEL-MONNIER
Mais il ne la connut pas jusqu’à…
PERNOT
Il ne la connut pas jusqu’à…
STAPFER
Mais il ne la connut pas jusqu’à…
SEGOND REV.
Et il ne la connut point avant qu’elle…
SYNODALE
Mais il ne la connut point, jusqu’à…
PV
…pas de relations avec elle avant qu’elle eût mis au monde un fils.
PLE
… jusqu’à ce que
COL
… jusqu’à ce que
LIV
… elle resta vierge jusqu’à la naissance de son fils
BAN
… jusqu’à ce que
Voici maintenant les traductions catholiques avec leurs commentaires.
BUZY
Et, sans qu’il l’eût connue, elle enfanta…
CRAMPON 1939
Et il ne la connut point jusqu’à…
CRAMPON 1960
Mais il ne la connut pas jusqu’à…
JÉRUSALEM
Et, sans qu’il l’eût connue, elle…Note: Le reste de l’Evangile suppose et la tradition ancienne affirme que Marie est plus tard restée vierge.
N. T. LETOUZEY
Et, sans qu’il l’eût connue, elle…
MAREDSOUS
Et, sans qu’il l’eût connue, elle…Note: Cette traduction a été choisie de préférence à l’expression habituelle: « Il ne la connut point jusqu’à ce qu’elle eut enfanté son fils », parce que celle-ci est ambiguë et laisserait croire qu’il ait pu en être autrement après la naissance de Jésus. L’évangéliste ne fait aucune allusion à cette période; il se contente de noter catégoriquement que Joseph est complètement étranger à la conception de Jésus. Toute l’ancienne tradition chrétienne est là, d’autre part, pour affirmer la virginité perpétuelle de Marie. Cette question sera reprise à propos de la mention des frères de Jésus.
PIROT-CLAMER
Et sans qu’il se fût approché d’elle, elle…Note: Cette traduction est bien réfléchie; nous la croyons exacte, la seule exacte, mais elle a besoin d’être justifiée. La phrase grecque, rendue matériellement, porte: Et il ne la connaissait pas jusqu’à ce qu’elle eût enfanté un fils… Qu’on le sache donc, disait-il (saint Jérôme), en pareil cas, le latin donec, le grec sôs ou, l’hébreu ad ki nient l’action pour le passé, mais sans l’affirmer nullement pour l’avenir… et le saint docteur cite à l’appui plusieurs exemples devenus classiques. Le corbeau ne retourne pas à l’arche « jusqu’à l’assèchement des eaux », « donec siccarentur aquae »(Gen. 8. 7): est-ce à dire qu’il y revient par la suite, après le déluge ? – Dieu le Père invite le Messie à « s’assoir à sa droite, jusqu’à ce que ses ennemis soient réduits à l’état d’escabeau pour ses pieds », « donec ponam inimicos tuos scabellum pedum tuorum »– : cette humiliation à eux infligée, le Messie quittera-t-il la droite de son Père ?
OSTY-TRINQUET ALBERTI
Et, sans qu’il l’eût connue, elle enfanta.,. et sans qu’il se fût approché d’elle, elle…NOTE: Ce verset traduit littéralement donne ceci: « Et (Joseph) ne la (Marie) connut pas (par l’acte conugal) jusqu’au moment où (elle) engendra un fils. – Or là, les protestants concluent qu’après la naissance de Jésus, Joseph s’approcha de Marie et qu’elle perdit sa virginité. Mais cette opinion se fonde sur une fausse interprétation de la locution « jusqu’au moment où »; comme si celle-ci voulait indiquer que Joseph respecta Marie jusqu’au moment où elle devint mère, mais pas ensuite. Or, dans la Bible, la locution « jusqu’au moment où »fait connaître les faits jusqu’au moment indiqué par elle et point après. Il est dit par exemple: « Mical, fille de Saül n’eut point d’enfants jusqu’au jour de sa mort » (2 Sam. 8. 23). Le Texte sacré ne veut certainement pas dire qu’elle en eut après !… Donc, dans le cas présent, l’évangéliste veut indiquer que Joseph, bien qu’il eut tous les droits sur Marie, la respecta néanmoins, et cette dernière « sans qu’il se fût approché d’elle », engendra son fils Jésus, tout en restant vierge.
LASSERRE
… Et se conformant aux ordres de l’Envoyé du Seigneur, il (Joseph) garde auprès de lui son épouse, respectant sa virginité. Ainsi le temps s’écoula, et le moment vint où elle enfanta son fils premier-né.
SYNOPSE
Et il ne la connaissait pas jusqu’au jour où elle enfanta un fils.
TRI
… jusqu’à ce que …
PDB
Et sans qu’il ait eu de rapport elle, elle enfanta…
NJER
… jusqu’à ce que …Note: Le texte n’envisage pas la période ultérieure, et de soi, n’affirme pas la virginité perpétuelle. Ancienne traduction: … sans qu’il l’eût connue
OSTR
… jusqu’à ce que …Note: Ancienne traduction: … sans qu’il l’eût connue
BRU
… jusqu’à ce que …
Voici maintenant les traductions interconfessionnelles
TOB
… jusqu’à ce que …
BFC
… jusqu’à ce que …
Voici maintenant la traduction Chouraqui
CHO
… jusqu’à ce que …
Pourtant, le texte grec porte bien eôs qui signifie jusque et pendant. En omettant ce mot, la traduction perd son caractère inspiré. En aucun cas, « eôs », ne peut se traduire par sans, mot pour lequel le grec utilise khôris (Matth. 13.34; 14.21 ; 15.38) ou aneu (Matth. 10.29). 14
Une objection bien plus grave encore est la suivante. On retrouve l’expression « eôs ou » devant un verbe (comme dans le passage litigieux), encore dix-neuf fois dans l’Evangile de Matthieu. Trois fois, il signifie pendant :
Matth. 5.25; 14.22; 26.36 (signification impossible en Matth. 1.25). Mais seize fois, il a la signification de « jusqu’à ce que » ou « jusqu’au moment où », impliquant une modification du comportement ou des faits après le moment en question. Ces passages établissent sans doute possible le sens biblique de eôsou:
Ajoutons à cela, que le mot eôs se trouve en outre encore trente-sept fois devant un verbe, cinquante-six fois devant un substantif et trente fois devant un verbe substantifié, et cela dans le Nouveau Testament 15. Ce n’est pas à des exemples isolés, et encore de l’Ancien Testament qu’il fallait recourir à l’instar de saint Jérôme ou d’Alberti.
Notons également au passage que le mot hébreu ‘ad qui a la même signification que « eôs »se rencontre quelque mille fois dans l’Ancien Testament. 16 ; et dans 2 Samuel, cité par Alberti, nous trouvons l’expression ‘ad ki ( jusqu’à ce que) huit fois:
Et comme eôs, ‘ad ki implique un changement d’attitudeaprès le moment donné.
Quant aux exemples classiques de saint Jérôme et cités par Pirot-Clamer, le premier n’est qu’une simple sophistication. Le texte de Gen. 8. 7 cité à l’appui, est en réalité le suivant:
« et il lâcha le corbeau, qui alla et vint jusqu’à ce que les eaux aient séché sur la terre » (traduction de Jérusalem).
L’expression « jusqu’à ce que » introduit effectivement un changement dans l’attitude du corbeau après l’assèchement des eaux.
Quant à la deuxième citation invoquée:
« jusqu’à ce que ses ennemis soient réduits à l’état d’escabeau pour ses pieds »,
il suffirait de rappeler les termes mêmes du Credo : « … qui est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant, d’où il viendra juger les vivants et les morts… » (Voir de même Marc 16.19; Actes 1.11 ; 1 Thess. 4. 17).
Luc 1.34
Un souci analogue de sauvegarde du dogme de la Virginité perpétuelle se retrouve dans le commentaire des paroles de Marie lors de l’annonciation:
(Luc 1.34): « Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d’homme? »
Ici, les traducteurs sont unanimes, mais les commentaires sont nettement inspirés par le même parti pris.
Buzy note: « Marie comprend que l’ange lui propose de devenir mère du Messie. Elle sait que cette privilégiée doit rester vierge; au surplus, elle a fait vœu de chasteté. Mais elle ignore le mode exceptionnel de cette conception et elle interroge. »
Pour Osty-Trinquet, « Marie est vierge et entend le rester ». La même idée est exprimée par la note de Jérusalem et d’Alberti.
Mareds. Expl. donne le commentaire suivant: « La tradition chrétienne la plus reculée a toujours vu dans cette déclaration une preuve de la virginité perpétuelle de Marie. Bien que la chose ne soit pas dite expressément, cette interprétation est logique. Comment Marie, fiancée, pouvait-elle regarder comme impossible d’avoir un enfant, si elle n’avait pas délibérément décidé – sans doute avec le consentement de Joseph – de rester vierge, même après le mariage? En tous cas, les paroles de Marie n’expriment pas le doute, mais demandent, avec étonnement, une explication. »
Pour le « Vocabulaire de Théologie biblique », il faut déceler dans la déclaration de Marie « le sustrat sémitique ‘puisque je ne veux pas connaître d’homme’. »
Les commentateurs de Pirot-Clamer écrivent (Tome X, p. 29) :
« Dans le grec comme dans la Vulgate, le verbe correspond au présent de l’hébreu qui peut se traduire par le présent ou par le futur. »
Plusieurs objections s’imposent. Tout d’abord, il est malaisé de reconnaître dans l’expression de Luc 1. 34 un substrat sémitique, puisque cet évangéliste était « né à Antioche et de culture hellénique » (Osty-Trinquet, Introduction p. 15).
Le chanoine A. Texier, professeur de philosophie et d’apologétique, écrit même, dans son « Précis d’Apologétique », p. 117:
« Le troisième Evangile a pour auteur un Grec d’origine, car sa langue est pure, sans hébraïsme ».
Un auteur catholique est allé plus loin et a proposé de traduire Luc 1.34: « Je garde ma virginité » (Cahier « Evangile », N° 13, p. 24 en note).
En réalité, la stérilité était considérée à cette époque comCertains me une disgrâce. Elisabeth, miraculeusement guérie de sa stérilité disait:
« C’est la grâce que le Seigneur m’a faite, quand il a jeté les yeux sur moi pour ôter mon opprobre parmi les hommes » (Luc 1.25).
Mareds. Expl. ne comprend pas que Marie ait pu formuler sa question si elle n’avait décidé de demeurer vierge. Pourtant, selon la coutume juive « la cérémonie des fiançailles était la signature du contrat; celle du mariage, parfois de longtemps postérieure, était la fête au cours de laquelle l’époux conduisait la mariée dans la chambre nuptiale » (Commentaire de Mareds. Expl. à Matth. 1.19). Si la date prévue pour le mariage de Joseph et de Marie était encore lointaine, sa question est tout à fait légitime. Si Marie avait fait vœu de chasteté, n’aurait-elle pas dit:
« Comment cela se fera-t-il puisque je ne connaîtrai point d’homme » ou « puisque je dois demeurer vierge » ?
Mais son affirmation est au présent:
« Je ne connais point d’homme »
et non au futur: « Je ne connaîtrai point d’homme ».
Si l’on croit à l’inspiration totale des Ecritures, cette objection n’est pas une vaine minutie.
D’ailleurs, les évangélistes ne qualifient Marie de vierge qu’avant la naissance de Jésus: une fois directement en Luc 1.27 et une fois par allusion en Matth. 1.23. Après la naissance, ils ne lui réservent que le nom de « Marie » : Matth. 2. 11 ; 13. 55 ; Marc 6. 3 ; Luc 2. 34 ; Actes 1. 14 ou celui de sa mère : Matth. 2.13; 12.46; Luc 2.51 ; Jean 19.26.
LES FRÈRES DE JÉSUS
Dans les passages que nous venons de passer en revue, on découvre que la virginité perpétuelle de Marie n’est fondée que sur la Tradition 17 et des suppositions hypothétiques, acceptées cependant comme des axiomes sur lesquels on s’appuie pour démentir ensuite ce que la Bible affirme nettement, comme nous allons le voir à propos des frères de Jésus. En effet, tous les commentateurs catholiques affirment que le mot frère en langage biblique, signifie cousin. Et Henri Lasserre, dans « Les saints Evangiles », pour lesquels il avait reçu les éloges du pape Léon XIII, écrit carrément: proches, parents, parenté ou cousins, là où les autres traducteurs mettent frères.
Voici le commentaire que donne sur la question Mareds. Expl. à Matth. 12.46.
« Ses frères » : ce mot est à l’origine de nombreuses controverses, où se trouve en jeu la croyance de l’Eglise catholique en la perpétuelle virginité de Marie, mère de Jésus. L’expression « frères de Jésus » revient en divers endroits des évangiles (on y parle même de ses sœurs). Voir Matth. 13.55 ; Marc 6.3: Jean 2.12; 7.3-5. Certains voient dans ces « frères » de Jésus des enfants de Joseph et de Marie, nés après lui. Cette manière de voir est contraire à la tradition de l’Eglise catholique. D’autres, particulièrement les théologiens des Eglises d’Orient, y voient des enfants de Joseph, qui eût été marié, et, veuf, avant d’épouser Marie. Cette opinion ne se défend guère après une étude sérieuse des textes. La seule explication communément admise dans le catholicisme est fondée sur le fait que ce mot « frère » est couramment utilisé en hébreu pour désigner n’importe quel degré de parenté proche. Plusieurs exemples peuvent être relevés dans l’Ancien Testament: Gen.13.8 et 14.12; 29.15 et 24.29; Lév. 10.4. 1 Chron. 23.22. Il s’agirait donc ici de « cousins » de Jésus. La discussion détaillée de cette épineuse question dépasse les limites de ce commentaire de simple vulgarisation. L’on pourrait toutefois citer ici les deux arguments suivants, qui donneront à réfléchir:
1. Si la Vierge avait eu une famille nombreuse, dont plusieurs enfants – tel Jacques, premier évêque de Jérusalem – ont occupé des fonctions importantes dans l’Eglise primitive. la tradition, pratiquement unanime, de sa perpétuelle virginité, n’aurait jamais pu se développer.
2. Si elle avait eu plusieurs fils en vie, qui eussent pu prendre soin d’elle, le Seigneur, au moment de mourir en croix, ne l’aurait jamais confiée aux soins de Jean l’apôtre. »
*
Il est vrai qu’une « étude sérieuse » des textes ne permet pas d’appuyer l’opinion des Orthodoxes. Aucun évangéliste ne nous présente Joseph comme veuf, ayant des enfants de son précédent mariage. De plus. pour fuir en Egypte, il ne partit qu’avec l’enfant Jésus et Marie (Matth. 2. 14). Luc précise en 2. 41 que
« les parents de Jésus allaient chaque année à Jérusalem à la fête de Pâques ».
Le mot grec utilisé est goneis qui signifie père et mère; certains manuscrits portent même Joseph et Marie. Ils y allaient donc seuls jusqu’au moment où Jésus avait douze ans (Luc 2.42). Mareds. Expl. note que « c’est au début de leur treizième année que les jeunes Israélites prenaient rang dans la communauté religieuse de leur localité et devenaient assujettis aux obligations de la loi religieuse ». C’est alors que Jésus resta à Jérusalem, à l’insu de Marie et de Joseph qui le cherchèrent « parmi leurs parents et connaissances » et non parmi ses frères. On peut en conclure que Jésus n’avait pas de frères plus âgés que lui, issus d’un premier mariage de Joseph. On ne peut toutefois en déduire, comme le fait Crampon 1960 dans le Dictionnaire du Nouveau Testament qui lui est annexé, que Jésus était le seul enfant; l’obligation légale d’aller à Jérusalem ne commençant qu’à douze ans, Jésus pouvait avoir des frères plus jeunes que lui, restés à Nazareth chez quelque parent, comme Jésus lui-même y était resté jusque-là.
L’étude approfondie des textes permet-elle de soutenir l’opinion catholique traditionnelle qui voit dans le terme « frère » des proches parents ou des cousins?
Et d’abord, quels sont les textes où l’on parle des frères de Jésus? Ils sont au nombre de quinze. Les voici, avec leur référence.
Matth. 12.46:
… sa mère et ses frères, qui étalent dehors, cherchèrent à lui parler.
Matth. 12. 47 :
Voici, ta mère et tes frères sont dehors, et ils cherchent à te parler.
Matth. 13.55 :
… Jacques, Joseph, Simon et Jude, ne sont-ils pas ses frères? Et ses sœurs ne sont-elles pas toutes parmi nous?
Marc 3.31:
Survinrent sa mère et ses frères…
Marc 3. 32 :
Voici, ta mère et tes frères sont dehors et te demandent.
Marc 6. 3:
N’est-ce pas le charpentier, le fils de Marie, le frère de Jacques, de Joses, de Jude et de Simon? Et ses sœurs ne sont-elles pas ici parmi nous?
Luc 8.19:
La mère et les frères de Jésus vinrent le trouver.
Luc 8.20 :
Ta mère et tes frères sont dehors, et ils désirent te voir.
Jean 2.12:
Après cela, il descendit à Capernaüm, avec sa mère, ses frères et ses disciples.
Jean 7. 3:
Et ses frères lui dirent: Pars d’ici et va en Judée.
Jean 7. 5:
Car ses frères non plus ne croyaient pas en lui.
Jean 7.10 :
Lorsque ses frères furent montés à la fête.
Actes 1.14:
Tous d’un commun accord persévéraient dans la prière avec les femmes. et Marie, mère de Jésus, et avec les frères de Jésus.
1 Cor. 9. 5
N’avons-nous pas le droit de mener avec nous une sœur qui soit notre femme, comme font les autres apôtres, et les frères du Seigneur, et Céphas ?
Gal. 1. 19
Mais je ne vis aucun autre des apôtres, si ce n’est Jacques, le frère du Seigneur.
Le mot grec utilisé dans tous ces passages est « adelphos », ce qui signifie littéralement issu de la même mère delphus signifie matrice). Tous les auteurs sacrés et tous les manuscrits utilisent ce mot; dans aucun des nombreux manuscrits il n’est remplacé par une variante, tel cousin ou proche.
Les mots « parents, parenté, proches », et désignant les proches parents sont connus par les évangélistes et utilisés seize fois dans le Nouveau Testament (sungeneia, sungenes, sungenis, oï par’autou). Il s’agit des passages suivants: Marc 3. 21 ; 6. 4; Luc 1. 36; 1. 58; 1. 61 ; 2. 44 ; 14.12; 21.16; Jean 18.26; Rom. 9.3; 16.7; 16.11 ; 16.21 ; Actes 7.3; 7.14; 10.24.
Or ces termes n’ont nulle part la signification attribuée par l’Eglise catholique au mot frère et on ne les trouve jamais dans un contexte où ils seraient applicables aux frères de Jésus.
Et quel intérêt pouvait offrir la liste nominative des frères de Jésus (Matth. 13.55 et Marc 6.3) après le nom de la mère, si ce n’étaient que des cousins et non des frères réels?
Crampon 1960 (Dictionnaire du Nouveau Testament) note à propos de ces passages, que « c’est par opposition à ceux qui sont appelés « ses frères » que Jésus est désigné comme le fils de Marie (Marc 6.3) ».
Mais les mêmes écrivains sacrés parlent aussi de « Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère » (Matth. 10.2; Marc 3.17) sans qu’on n’y ait vu une opposition ou une filiation différente.
Ce n’est qu’en hébreu que le mot frère (ah) peut aussi désigner des cousins ou des amis. Toutefois, dans 34 passages de l’Ancien Testament 18, ce mot désigne aussi des frères réels; dans 15 passages, il a la signification de demi-frères19. Et bien souvent il désigne les frères dans la foi et ce n’est que 5 fois qu’il a, de manière certaine, la signification de proche parent, et une seule fois celle de cousin germain20.
Même si les passages précédents nous étaient parvenus en hébreu ou en araméen, il ne serait donc pas permis d’affirmer, d’une manière péremptoire, qu’il s’agissait de cousins.
*
Mais il importe de bien se rappeler que le Nouveau Testament nous est parvenu en grec! Et c’était même la langue maternelle de Luc, selon l’unanimité des commentateurs catholiques. Or, ce dernier écrit bien, à propos de l’incident à l’âge de douze ans, que Marie et Joseph le cherchaient « parmi leurs parents (sungeneus) et connaissances » (Luc 2.44). Pourquoi aurait-il utilisé alors en Luc 8.19 et 20 le mot adelphos s’il ne s’était agi que de cousins? En Luc 14.12 et 21.16, il place côte à côte le mot frère ( adelphos), le mot proche (sungenes) et le mot ami (philos) établissant ainsi nettement la différence de sens entre ces termes.
Le mot cousin (anepsios) existe en grec et Paul l’a utilisé (Col. 4. 10) en parlant de Marc, cousin de Barnabas (ou Barnabé). Or ce même Paul désigne Jacques, comme le frère du Seigneur. (Gal. 1.19) et mentionne « les frères du Seigneur » en 1 Cor. 9.5.
Dans les Actes (23.16), Luc nous parle du « fils de la sœur » de Paul. Or les frères de Jésus ne furent jamais désignés comme les fils de la sœur de Marie.
Au demeurant, le mot frère qui revient encore une soixantaine de fois dans le Nouveau Testament y a la signification soit d’ amis, de frères dans la foi ou bien de frères réels, ceci dans les 14 passages suivants: Luc 12. 13; 15. 27 et 32; 16. 27 ; 20. 28 et 29; 21. 16; Marc 12.19; 13.12; Matth. 10.21 ; 22.24; Jean 11. 21 et 23 ; 1 Jean 3. 12.
Mais jamais, tout au long du Nouveau Testament, ce mot n’a la signification de « cousin »!
Luc a même précisé que Marie mit au monde son fils premier-né. (Luc 2.7). La Vulgate ajoute aussi le mot premier-né à Matth. 1.25. Les commentateurs catholiques affirment qu’il s’agit là d’une expression hébraïque traditionnelle qui n’implique pas la naissance d’un ou de plusieurs autres enfants. Elle soulignerait simplement la dignité et les droits de l’enfant.
Mais si Marie n’avait pas eu d’autres enfants, n’était-on pas en droit d’attendre de la plume de Luc le qualificatif d’ unique que l’on retrouve par trois fois sous sa plume: pour désigner le fils de la veuve de Nain (Luc 7.12), l’enfant démoniaque (Luc 9. 38) et la fille de Jairus (ou Jaire) (Luc 8. 42).
Il est pour le moins surprenant que jamais Jésus n’ait été qualifié de fils unique de Marie et qu’à aucun autre endroit ses frères ne furent appelés cousins ou parents. Bien plus, Marc nous apprend (3. 21) que les « proches » (parenté de Jésus, ou ses amis, ou les deux ensemble selon Mareds. Expl.) vinrent pour se saisir de lui, car ils disaient qu’il avait perdu le sens. Et il précise ensuite (verset 31) que survinrent sa mère et ses frères qui l’envoyèrent appeler. On connaît la réponse de Jésus (verset 35) :
« Quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur et ma mère ».
Remplacer le mot frère par cousin, c’est faire perdre tout sens à l’affirmation de Jésus.
D’ailleurs, le mot sœur (en grec adelphè), que l’on rencontre dans les passages suivants: Matth. 13.56 ; Marc 3.32 (dans plusieurs manuscrits, mais non pas dans tous) ; Marc 6. 3, n’a jamais le sens de cousine, ni en hébreu, ni en grec. Dans l’Ancien Testament, ce terme désigne outre les sœurs dans la foi, 13 fois les sœurs réelles 22, 3 fois les demi-sœurs23 et 12 fois, il est pris dans un sens allégorique.24
Dans le Nouveau Testament, il revient encore 13 fois pour désigner soit les sœurs dans la foi, soit les sœurs réelles, mais jamais les cousines. Par sept fois, ce mot y désigne les sœurs réelles: Marc 10.29; Luc 10.39; 10.40; 14.26 ; Jean 19.25 et Actes 23.16.
D’ailleurs aucun commentateur catholique ne prétend, de manière explicite, que le mot sœur (« ahot » en hébreu) puisse aussi signifier cousine: il ne saurait appuyer cette idée sur aucun exemple biblique.
De plus, il faut souligner qu’à partir du ministère public de Jésus, Marie n’est mentionnée qu’à cinq reprises dans le Nouveau Testament.
Elle est accompagnée des frères de Jésus au retour des noces de Cana (Jean 2.12) ; elle est encore accompagnée d’eux lorsqu’ils veulent lui parler (Matth. 12.46 et 47; Marc 3.31 et 32 ; Luc 8.19 et 20). Et les évangélistes Matthieu (13.55) et Marc (6.3) annexent au nom de Marie celui des frères de Jésus.
On la rencontre, et pour la dernière fois, après la résurrection dans la chambre haute, et de nouveau avec les frères de Jésus (Actes 1.14).
Même s’ils ne sont jamais qualifiés de « fils » de Marie, leur quasi continuelle présence avec Marie ne permet pas de n’y reconnaître que des cousins.
LES COUSINS DE JÉSUS
Toutefois, pour expliquer cette continuelle présence des frères de Jésus auprès de Marie, Crampon 1939 (dans son Dictionnaire du Nouveau Testament) recourt à l’une des suppositions suivantes:
« Après la mort de S. Joseph, arrivée selon toute vraisemblance avant le commencement de la vie publique du Seigneur, Marie se retira, semble-t-il, avec son divin Fils, chez son beau-frère Cléophas (Clopas), de telle sorte que les deux familles furent comme fondues en une seule. Selon d’autres, c’est Cléophas qui serait mort le premier, et S. Joseph qui aurait recueilli chez lui la veuve et les enfants de son frère. »
Mais le même, quelques lignes plus tôt, ainsi que Mareds. Expl. estiment tout à fait inconcevable que Jésus, du haut de sa croix, eût recommandé sa mère à Jean, « si elle avait eu plusieurs fils en vie qui eussent pu prendre soin d’elle » (Mareds. Expl.).
Or, si les deux familles – celle de Marie et celle de Clopas – étaient comme fondues en une seule, on ne comprend plus le besoin de confier Marie à Jean.
Au pied de la croix, en effet, on rencontre Marie, et pour la première fois, seule. Jésus la confia alors à Jean. Pourquoi? Parce qu’elle allait se trouver seule? Ou bien pour la soustraire du milieu de ses frères qui devaient encore le « mépriser » (Matth. 13.57; Marc 6.4) et qui « ne croyaient pas en lui » (Jean 7. 5) ? Ce manque de foi était encore manifeste au moment de la fête du tabernacle de l’an 29, soit six mois avant sa mort !
Si Jésus a précisément choisi Jean pour lui confier Marie, c’est que celui-ci était sans doute son cousin germain, c’est-à-dire le neveu de Marie. On peut le conjecturer par la comparaison des listes des femmes mentionnées au pied de la croix en Matth. 27.56, Marc 15.40 et Jean 19.25.
Jean 19.25
Marc 15.40
Math. 27.56
sa mère
La sœur de sa mère
« Salomé »
la mère des fils de Zébédée
Marie (femme) de Clopas
Marie, mère de Jacques le mineur et de Joses
Marie, mère de Jacques et de Joseph
Marie de Magdala
Marie de Magdala
Marie de Magdala
Il semble que la mère des fils de Zébédée (Jacques et Jean), identifiable avec Salomé, serait la sœur de Marie. On s’explique ainsi pourquoi, avec Pierre, Jacques et Jean étaient les apôtres les plus proches de Jésus. Et l’on comprend ainsi mieux que leur mère ait osé lui demander les premières places pour ses fils (Matth. 20.20).
Certains cependant – et c’est aussi l’opinion exprimée par Crampon 1939 et 1960 – affirment que « la sœur de sa mère », en Jean 19.25 était Marie, femme de Clopas, mère de Jacques (le mineur) et de Joses (ou Joseph).
Jean 19.25
Marc 15.40
Math. 27.56
sa mère
Salomé
la mère des fils de Zébédée
La sœur de sa mère Marie (femme) de Clopas
Marie, mère de Jacques le mineur et de Joses
Marie, mère de Jacques et de Joseph
Marie de Magdala
Marie de Magdala
Marie de Magdala
Ainsi, Jacques et Joses seraient d’authentiques cousins germains de Jésus que l’on veut identifier avec les « frères de Jésus« des listes de Matth. 13.55 et de Marc 6.3 qui mentionnent: « Jacques, Joses, Simon et Jude ». De plus, ce Jacques serait l’apôtre, le premier évêque de Jérusalem et que Paul désigne comme le frère du Seigneur.
Il y a cependant de très sérieuses objections à cette hypothèse.
Il faudrait d’abord pouvoir démontrer qu’il n’y avait que trois femmes au pied de la croix et non quatre (Jean 19. 25). En outre, ne serait-il pas étonnant que deux sœurs vivantes aient porté, simultanément, le même prénom? On n’en connaît, du moins, aucun exemple dans toute la Bible. Le seul exemple cité dans le Dictionnaire du Nouveau Testament annexé à la Bible Crampon 1939 est d’origine païenne et non judaïque.
Il faut ensuite démontrer que Marie, femme de Cléophas (Clopas) de Jean 19.25 est bien la même que la Mère de Jacques et de Joses en Matth. 27.56 et Marc 15.40.
Enfin, si ce Jacques est l’apôtre, il reste à démontrer que Cléophas (Clopas) de Jean 19.25 et Alphée de Matth. 10.3 et Marc 3.18 ne sont que des variantes dialectales de prononciation du même nom, comme l’affirme Crampon 1939.
Rien cependant ne permet de le prouver, et la note basale p. 11 et 12 du Cahier « Evangile » N° 43 (sous la direction du Père Dominicain J. G. Gourbillon) se montre plus prudente. Il y est question de Jacques, l’auteur de l’épître. La note précise:
« Il s’agit, sans doute de Jacques, qui présida la communauté de Jérusalem (Actes 12.17: 15. 13: 21.18: 1 Cor. 15.7): d’après Gal. 1.19, il était ‘frère du Seigneur’ (c’est-à-dire son parent: cf. 1 Cor. 9.5), donc l’un des personnages nommés en Matth. 13.55: Marc 6.3 et Matth. 27.56. Il n’est pas impossible que ce Jacques soit le même personnage que l’apôtre Jacques, fils d’Alphée (Matth. 10.3; Marc 3.18: Luc 6.15; Actes 1.13), appelé aussi ‘Jacques le petit’ (Jacques le mineur) en Marc 15. 40 ; mais rien ne permet de le prouver de façon certaine. »
L’opinion à laquelle se raille le Révérend Angelo Alberti diffère encore des précédentes, et, dans son « Message des Evangiles », p. 76, il échafaude une hypothèse selon laquelle Joseph avait une sœur appelée Marie et un frère appelé Cléophas (Clopas). La sœur aurait épousé Alphée et son frère une autre Marie. Et cet auteur donne l’arbre généalogique suivant:
————————————————————————————————— | | | | | | Vierge Marie – St Joseph Marie – Alphée Cléophas – Marie | | | | ———————— ———————— | | | | | Jésus Jacques Joseph Judas Simon le mineur Thaddée le Zélote (apôtre) (apôtres)
Cette hypothèse est encore plus conjecturale que la précédente, car l’Evangile ne parle pas de la filiation de Simon le Zélote (Matth. 10.4 ; Marc 3. 19 ; Luc 6.16) et il qualifie Jude (Thaddée) de fils de Jacques (Luc 6.16, Actes 1. 13) et non de Cléophas. Selon cette hypothèse, trois cousins germains de Jésus étaient apôtres.
Or, quelle que soit l’hypothèse retenue, Jean n’aurait pas pu écrire – si le mot « frère » avait la signification de « cousin » – que « ses frères non plus ne croyaient pas en lui » (Jean 7.5), puisque certains faisaient partie des douze, et ceux-ci avaient « cru » et « reconnu » en Jésus le « Saint de Dieu » (Jean 6.69).
Donc le principe de l’inerrance 25 des Ecritures interdit de considérer Jacques le fils d’Alphée, Jude (Thaddée) et Simon le Zélote comme les « frères » du Seigneur.
Pourtant, le Rév. A. Alberti conclut son étude sur cette question en ces termes: « Et pour peu qu’ils veuillent être logiques, les protestants doivent admettre que Marie, la mère de Jésus, n’eut point d’autres enfants », Mais la dialectique de cet auteur ne pêche-t-elle pas précisément contre la logique?
En ce qui concerne la filiation des« sœurs » du Seigneur, tous les commentateurs catholiques restent muets.
Une dernière hypothèse, enfin, évidemment rejetée par les catholiques, voit en Marie, mère de Jacques et de Joses, également celle de Jésus.
Jean 19.25
Marc 15.40
Math. 27.56
sa mère
Marie, mère de Jacques le mineur et de Joses
Marie, mère de Jacques et de Joseph
La sœur de sa mère
Salomé
La mère des fils de Zébédée
Marie (femme) de Clopas
Marie de Magdala
Marie de Magdala
Marie de Magdala
En conclusion, le terme frère ( adelphos en grec) n’a jamais, dans le Nouveau Testament, la signification de cousins. Les termes cousins, parents, parentés, proches ne sont jamais utilisés pour désigner les enfants qui accompagnent Marie et pour lesquels tous les évangélistes et tous les manuscrits réservent le nom de frères. De plus, Luc qualifie Jésus de premier-né et non de fils unique.
Enfin, le mot sœur n’a jamais, ni en hébreu, ni en grec la signification de cousine.
Il faut en conclure, logiquement, que Jésus avait des frères et des sœurs. Et il ne reste donc que la Tradition pour affirmer la virginité perpétuelle de Marie. Mais même la Tradition n’est pas unanime, puisque les orthodoxes ont une interprétation différente de celle des catholiques, toutes deux en flagrante contradiction avec les Ecritures.
JE VOUS SALUE, MARIE ou Luc 1.28
Des divergences de traduction apparaissent aussi en Luc 1. 28, dans le but évident de justifier un dogme. Voici d’abord les traductions protestantes.
SEGOND
Je te salue, toi à qui une grâce a été faite.
DARBY
Je te salue, toi que (Dieu) fait jouir de sa faveur.
GOGUEL-MONNIER
Je te salue, toi l’objet de la grâce (divine)
PERNOT
Salut, Ô favorisée.
SEGOND REV.
Je te salue, toi à qui une grâce a été faite.
STAPFER
Salut, une grâce t’a été faite.
SYNODALE
Je te salue, toi qui a été comblée de grâce.
PV
… te comble de grâce.
PLE
…réjouis-toi grâcieuse
COL
… toi à qui une grâce a été faite
LIV
… toi à qui Dieu accorde une grâce.
BAN
… toi qui a été reçue en grâce.
Voici maintenant les traductions catholiques avec leurs commentaires.
BUZY
Je vous salue, pleine de grâce.Note: L’expression s’accorde parfaitement au dogme de l’Immaculée Conception, si elle ne l’établit pas Salut, pleine de grâce. Salut, pleine de grâce.
CRAMPON 1939
Salut, pleine de grâce.
CRAMPON 1960
Salut, pleine de grâce.Note: Litt, devenue objet de la faveur (divine)
JÉRUSALEM
Salut, comblée de grâce.Note: Litt. toi qui as été et demeures remplie de grâce (de faveur divine).
MAREDSOUS EXPL.
Je vous salue, pleine de grâce.Note: Pleine de grâce: autre traduction: comblée des faveurs divines. L’ange reconnaît en Marie une sainteté d’un caractàre tout particulier, privilège que Dieu lui a octroyé en vue de la rendre digne de la maternité divine. La tradition chrétienne la plus ancienne a exprimé ce privilège par la croyance en l’absolue pureté de l’âme de la Vierge Marie, préservée, dès le premier instant de sa conception, de la tache originelle.
N. T. LETOUZEY
Salut, pleine de grâce.
PIROT -CLAMER
Salut, pleine de grâce.Note: Le parfait grec kekharitoménè, pleine de grâce, indique la possession non transitoire, mais permanente… C’est parce qu’elle est pleine de perfection morale que le Seigneur est avec elle. Cette grâce abondante, elle la possède dès avant la conception de Jésus ; Dieu l’a préparée à sa tâche. Aussi Pie IX, dans la bulle ineffabilis, a-t-il pu tirer de ces paroles de l’ange un argument en faveur de l’Immaculée Conception
OSTY-TRINQUET
Salut, remplie de grâce.Note: Jésus est « plein de grâce « (Jean 1.14) par droit de filiation divine, Marie en est « remplie » par privilège insigne.
ALBERTI:
Réjouis-toi, pleine de grâce.NOTE: « pleine de grâce ». Ces paroles indiquent non seulement que Marie avait été préservée du péché originel « depuis le premier instant de sa conception » dans le sein de sa mère Anne (= plénitude de grâce dans le temps) mais qu’elle avait une extraordinaire profusion de grâces, de dons et de vertu dans son âme (= plénitude de grâce par enrichissement). D’où plénitude magnifique, comme l’indiquent les paroles de l’ange, dans le temps et par enrichissement. Plénitude doit être entendu ici dans le sens de « surabondance », car toutes les vertus des anges, des saints et des hommes, réunies ensemble, ne peuvent être comparées à celles de Marie. Marie a eu cette plénitude de grâce au moment de sa conception, elle se trouvera encore enrichie après l’Annonciation; et cette grâce ne fera qu’augmenter jusqu’au jour de son Couronnement dans le ciel; mais le moment de l’Annonciation est pour elle un point culminant, et l’Ange la salue à juste titre en l’appelant « pleine de grâce ».
LASSERRE :
Je vous salue, vous qui êtes pleine de grâce.
SYNOPSE :
Salut, pleine de grâce.
TRI
Salut, pleine de grâce.Note: Devenue objet de la faveur divine
PDB
Réjouis-toi, Aimée de Dieu
BRU
pleine de grâce
Voici maintenant les traductions interconfessionnelles
TOB
Toi qui a la faveur de DieuNote: litt. favorisée
BFC
Le Seigneur t’a accordé une grâce particulière
Voici maintenant la traduction Chouraqui
CHO
Dilection, ô toi, pleine de Dilection (éd. 1976)Toi qui a reçu la paix (éd. 1985)
Albin Flury: (Lettres à Christine – Un prêtre répond à une protestante -, p, 69 et 70) donne, à propos de ce passage le commentaire suivant:
« … L’ange Gabriel a salué la jeune fille de Nazareth comme étant « pleine de grâce ». Cette grâce, c’était l’amitié de Dieu redonnée, mais elle était le fruit de la mort du Rédempteur Jésus-Christ. Il fallait donc que Marie ait déjà reçu d’avance, par faveur spéciale du Père céleste, cette grâce en héritage, à cause de sa dignité de mère de Dieu… En partant de cette réalité, la mère de Dieu est glorifiée dans l’Eglise catholique comme l’Immaculée Conception, comme celle qui seule entre tous les humains fut préservée de la tache du péché originel dès le premier instant de sa conception. A ce privilège s’ajoute un deuxième: l’Assomption corporelle au Ciel… Telle que Marie devait être sur terre – la proche compagne de la vie de Jésus – telle elle doit jouir d’une manière particulière de la présence toute proche et bienheureuse du Fils dans la gloire céleste. Ceci vaut également du pouvoir d’intercession. »
La mésintelligence provient de la traduction du mot grec kekharitoménè qui signifie littéralement: la étant graciée ou la rendue agréable. C’est en effet le participe présent passif du verbe kharitoô que l’on retrouve en Eph. 1.6 et qui signifie: donner, accorder la grâce, rendre agréable. Les traducteurs catholiques ont traduit ce verbe correctement en Eph. 1. 6.
… à la louange de gloire de sa grâce, dont il nous a gratifiés dans le Bien-aimé (traduction Jérusalem).
… afin de faire resplendir la grâce merveilleuse qui nous a été octroyée par lui dans le Bien-Aimé (traduction Maredsous).
… pour faire éclater la gloire de la grâce qu’il nous a départie par son (Fils) bien-aimé (traduction Buzy).
Dans son « Lexicon Graecum Novi Testamenti », le Père jésuite F. Zorell donne de « kekharitoménè » la traduction latine suivante: Dei benevolum amorem experta, ce qui signifie: qui a expérimenté (ou éprouvé) l’amour bienveillant de Dieu. Cette traduction, correcte, diffère de l’expression habituelle: gratia plena sur laquelle est échafaudée toute la Mariologie catholique.
En fait, l’expression pleine de grâce est en grec plèrès kharitos. On la trouve deux fois dans le Nouveau Testament; elle s’applique à Jésus en Jean 1.14 et à Etienne en Actes 6. 8.
Ainsi donc, toute une doctrine catholique se fonde sur une traduction controuvée…
*
JESUS ou MARIE
Pour le chrétien, il n’y a qu’un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ (1Tim. 2. 5).
Et c’est aussi Jésus-Christ – et non pas Marie 26 comme le proclament les invocations qui lui sont adressées – qui est
D’après les litanies, les prières et la doctrine catholiques tous ces privilèges et rôles seraient détenus par Marie, alors que l’apôtre Pierre a bien spécifié que :
« Il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes (que celui de Jésus-Christ), par lequel nous devions être sauvés » (Actes 4.12).
Tout ce qui ne procède pas d’un conviction est péché. (Rom. 14. 23, Maredsous)
Il n’a pas été possible d’analyser en détail toutes les divergences entre les diverses traductions et toutes les notes explicatives litigieuses. Mais on a pu se rendre compte que la Tradition ou les Dogmes ont établi des croyances qui ne concordent pas avec le Nouveau Testament. Souvent les notes proposées par les traducteurs catholiques tordent le sens des Ecritures, dans une tentative d’autojustification, ne s’appuyant que sur la tradition.
—
Les traductions récentes que nous vernons d’analyser, rejoignent trés souvent les traductions qui ont eu notre préférence.
Les révisions des éditions catholiques sont devenues quelquesfois plus conformes au texte grec.
Ces nouvelles versions ne permettent plus d’accréditer le dogme de la virginité perpétuelle de Marie (NJER, Mt 1:25)
Elles soulignent l’intransmissibilité du saceredoce de Jésus-Christ (TRI, PDB, OSTR, TDB, BFC – Héb. 7.24) ébranlant certaines doctrines catholiques, et reconnaissent que les croyants peuvent avoir l’assurance de leur Salut (1 Co. 15.2).
ECRITURE ET TRADITION
Qu’une tradition apostolique orale ait existé, cela est incontestable. Mais qu’elle ait pu se transmettre sans altération pendant des siècles cela se conçoit difficilement. Pour preuve, il suffit de rappeler que le contenu de la tradition des Eglises romaines diffère de celui des Eglises orthodoxes, par exemple en ce qui concerne la primauté de Pierre et l’origine des frères de Jésus. De plus, certaines traditions très anciennes sont actuellement désavouées et leur précarité est plus ou moins reconnue, ainsi pour la tradition du ministère de 25 ans de Pierre à Rome.
Aujourd’hui, il n’est donc plus possible de reconnaître dans l’ensemble des traditions celles qui sont authentiquement apostoliques. Etant suspectes, il est donc illicite de s’appuyer sur elles pour interpréter un texte de l’Ecriture. Les affirmations contingentes de la Tradition ne peuvent que ternir ou tordre les affirmations certaines, absolues de l’Ecriture.
La Révélation de l’Ancien Testament nous est parvenue par les Ecritures, et non par la tradition orale. Jésus s’est très souvent référé à l’Ancien Testament, de même que les évangélistes et les épistoliers. (Voyez les tableaux suivants).
Jamais, pour fonder leurs doctrines, ils n’ont fait appel à la tradition que Jésus condamne, et surtout lorsqu’elle annule la Parole de Dieu (Matth. 15.6 et 7 ; Marc 7.5 à 13).
Liste des Versets du Nouveau Testament qui en réfèrent à l’Ancien Testament ou à des vérités scripturales de l’Ancien Testament.
Evangile
* = Les passages ou c’est notre Seigneur qui se réfère à l’Ecriture
Ne sont mentionnés ici que les textes qui font un appel explicite à l’Ancien Testament et non pas ceux, très nombreux, qui en font seulement des emprunts, et particulièrement abondants dans le livre de l’Apocalypse (plus de 200!).
Pourquoi la Révélation du Nouveau Testament aurait-elle un mode de transmission différent de celle de l’Ancien Testament?
Si Dieu avait choisi, pour la transmission de l’Evangile, la voie orale, pourquoi alors, l’Esprit-Saint aurait-il poussé les évangélistes et les épistoliers à écrire? N’est-ce pas pour conserver un témoignage écrit inaltérable pour la postérité?
Et pourquoi ce même Esprit-Saint aurait-il enjoint à l’Eglise d’établir le Canon des Ecritures du Nouveau Testament, si ce n’est pour dresser une barrière à toutes les prétendues traditions apostoliques?
S’il avait été dans les desseins de Dieu de nous transmettre les vérités évangéliques non seulement par les Ecritures mais encore par voie de tradition orale, quel sens faut-il attribuer aux avertissements de l’Esprit-Saint contre toute déformation de la doctrine primitive?
Voici quelques passages particulièrement significatifs à méditer.
Matth. 15.6 et 7 : Vous annulez ainsi la Parole de Dieu au profit de votre tradition. Hypocrites, Esaie a bien prophétisé sur vous, quand il a dit…
Luc 1.3 et 4 : Il m’a aussi semblé bon, après avoir fait des recherches exactes sur toutes ces choses depuis leur origine, de te les exposer par écrit d’une manière suivie, excellent Théophile, afin que tu reconnaisses la certitude des enseignements que tu as reçus.
Jean 20. 31: Mais ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom.
1 Cor. 4.6: C’est à cause de vous, frères, que j’ai fait de ces choses une application à ma personne et à celle d’Apollos, afin que vous appreniez en nos personnes à ne pas aller au-delà de ce qui est écrit, et que nul de vous ne conçoive de l’orgueil en faveur de l’un contre l’autre.
1 Cor. 15.1 et 2: Je vous rappelle, frères, l’Evangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, dans lequel vous avez persévéré, et par lequel vous êtes sauvés, si vous le retenez tel que Je vous l’ai annoncé; autrement vous auriez cru en vain.
2 Cor. 11.13 et 14: Ces hommes-là sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs, déguisés en apôtres de Christ. Et cela n’est pas étonnant, puisque Satan lui-même se déguise en ange de lumière.
2 Cor. 13.5: Examinez-vous vous-mêmes, pour savoir si vous êtes dans la foi; éprouvez-vous vous-mêmes.
Gal. 1.7 à 9: Non pas qu’il y ait un autre Evangile, mais il y a des gens qui vous troublent, et qui veulent renverser l’Evangile de Christ. Mais, quand nous-même, quand un ange du ciel annoncerait un autre Evangile que celui que nous vous avons prêché, qu’il soit anathème! Nous l’avons dit précédemment, et je le répète à cette heure: si quelqu’un vous annonce un autre Evangile que celui que vous avez reçu, qu’il soit anathème!
Ce passage établit solennellement que l’ère de la révélation est close. Daniel-Rops même le reconnaît (« Qu’est-ce que la Bible », p. 176) : « Avec les dernières lignes des Epîtres, avec les derniers cris d’appel de l’Apocalypse se clôt le Livre: le message a été totalement délivré, la Révélation est complète ». Après la mort des apôtres, « l’Eglise vivra dans la lumière et la vie de l’Esprit-Saint, mais sans enrichir de révélations nouvelles le dépôt qu’elle a reçu des apôtres » (Robert-Tricot, « initiation biblique », p. 717).
Col. 2.8: Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s’appuyant sur la tradition des hommes, sur les rudiments du monde, et non sur Christ.
2 Tim. 1.13: Retiens dans la foi et dans la charité qui est en Jésus-Christ le modèle des saines paroles que tu as reçues de moi.
2 Tim. 3.14: Toi, demeure dans les choses que tu as apprises, et reconnues certaines, sachant de qui tu les as apprises.
Tite 1.9: (Que l’évêque soit) attaché à la vraie parole telle qu’elle a été enseignée, afin d’être capable d’exhorter selon la saine doctrine et de réfuter les contradicteurs.
Tite 1.13 et 14: C’est pourquoi reprends-les sévèrement, afin qu’ils aient une foi saine, et qu’ils ne s’attachent pas à des fables judaïques et à des commandements d’hommes qui se détournent de la vérité.
1 Pi. 1.25: Mais la parole du Seigneur demeure éternellement. Et cette parole est celle qui vous a été annoncée par l’Evangile.
2 Pi. 3.16: C’est ce qu’il (Paul) fait dans toutes les lettres, où il parle de ces choses, dans lesquelles il y a des points difficiles à comprendre, dont les personnes ignorantes et mal affermies tordent le sens, comme celui des autres Ecritures, pour leur propre ruine.
1 Jean 4.1 : Bien-aimés, n’ajoutez pas foi à tout esprit; mais éprouvez les esprits, pour savoir s’ils sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde.
2 Jean 9 : Quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine de Christ n’a point Dieu; celui qui demeure dans cette doctrine a le Père et le Fils.
Jude 1.3: Bien-aimés, comme je désirais vivement vous écrire au sujet de notre salut commun, je me suis senti obligé de le faire afin de vous exhorter à combattre pour la fol qui a été transmise aux saints une fois pour toutes.
Apoc. 22.18 et 19 : Je le déclare à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre: Si quelqu’un y ajoute quelque chose, Dieu le frappera des fléaux décrits dans ce livre; et si quelqu’un retranche quelque chose des paroles du livre de cette prophétie, Dieu retranchera sa part de l’arbre de la vie et de la ville sainte, décrits dans ce livre.
Si la Tradition (qu’on a aussi définie comme la conscience de l’Eglise animée par le Saint-Esprit) ne concorde pas avec les Ecritures, ne faut-il pas en conclure qu’elle n’était qu’humaine. et qu’elle tombe ainsi sous la condamnation du Christ (Matth. 15.3 à 7) ?
Le retour à la seule source absolument authentique, la Bible, ne semble-t-elle pas s’imposer?
Les apologistes de la Tradition objecteront peut-être, « au nom de l’Histoire ». qu’il n’est pas possible de dépouiller le christianisme de toutes les parures dont il s’est chargé en deux millénaires (malgré l’exemple laissé par le Roi Josias en 2 Rois 22.10 à 23.25). Ce n’est pas dans le dépouillement des traditions et le retour au Livre de Dieu qu’ils voient se réaliser l’unité des chrétiens, mais dans une évolution progressive et convergente.
On nous dira aussi que l’unité avait existé, avant la Réforme, pendant 15 siècles, au sein de l’Eglise catholique, et que prêcher le retour aux seules Ecritures, c’est méconnaître ce long passé d’unité. Telle, en effet, apparaît généralement l’Histoire de l’Eglise. Mais on oublie le plus souvent que le schisme d’Orient est survenu en 1053, donc cinq siècles avant la Réforme, et ceci après sept siècles environ de dissensions entre Rome et l’Orient (Histoire de l’Eglise « , par Dom C. Poulet, tome I, p. 119).
EGLlSES DU NOUVEAU TESTAMENT
Et l’on ignore généralement que dès le début du christianisme et jusqu’à nos jours existent des Eglises évangéliques, fidèles au Nouveau Testament, formées d’assemblées locales, présidées par des anciens (voir « L’Eglise ignorée « , par E. H. Broadbent, Edit. Je Sème, Nyon en Suisse).
Et la Réforme, en fait, n’a été qu’un immense mouvement de retour vers ce christianisme primitif.
Ces Eglises primitives, tout en étant constituées d’assemblées locales indépendantes, sont unies entre elles parce qu’elles ont le même chef: Jésus-Christ (Eph. 1.22), la même doctrine: la Bible, le même Conducteur (1 Cor. 2. 12 ; Jean 7.39 ; Actes 2.17, 38 et 39) : l’Esprit-Saint, qui nous remémore l’appel de notre Seigneur:
—
Nous ne pouvons que réinviter nos lecteurs à se laisser convaincre par les Ecritures, seules sources de Vérité (Jean 17.17) qui affirment que Jésus-Christ, mort à la croix et ressucité, est le seul chemin qui conduise à Dieu (Jean 14.6), le seul Médiateur entre Dieu et les hommes (1Tim 2.5), le seul Sauveur (Ac. 4.12) et qui accorde le Salut à quiconque se repent et croit en lui (Marc 1.15; Jean 3.16; Eph. 2.8).
C’est lui que :
Dieu … a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. (Philipiens 2.9-11)
—
C’est lui qui dit :
« Venez à moi » (Matth. 11.28)
« Quiconque est de la vérité écoute ma voix » (Jean 18.37). »
« Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jean 14.6). »
Robert SCHRŒDER
Du même auteur:
Le Messie de la Bible, Editeurs de Littérature Biblique, Braine-L’Alleud – Belgique
Comment reconnaître les sectes et leurs faux prophètes, Editeurs de Littérature Biblique, Braine-L’Alleud, 1996.
Notes:
1 Pour tout supplément d’information, veuillez nous écrire. Ecrire à R. Schrœder.
2 Sur « la Nouvelle Naissance », voir plus haut le chapitre consacré à la Nouvelle Naissance. Voir aussi note n° 6
3 La recherche des passages parallèles se tait à l’aide d’une Concordance. Pour faire ce travail, on s’est surtout servi des ouvrages suivants: « Concordance des Saintes Ecritures », Soc. Bibl. Auxili.. du canton de Vaud, Lausanne. » « Concordantiae Novi Testamenti Graece », D. Dr A. Schmoller, Privil. Württ. Bibelanstalt, Stuttgart. « Stichwort-Konkordanz », dans « Eine Konkordante Wiedergabe, Neues Testament », Konkordanter Verlag, Albert Blaettler, Adllswil-Zürich (Suisse).
4 Les traductions protestantes ne comportent généralement pas de notes doctrinales au bas des pages, tout au plus quelques explications de nature géographique ou des renvois à des passages parallèles.
5 Sauf indication particulière, toutes nos citations bibliques sont empruntées à la traduction Segond.
6 Sur la Nouvelle Naissance, consulter les Cahiers « Evangile » N° 41 et surtout 43 de la Ligue Catholique de l’Evangile.
7 Voir « A concordance to the septuagint » par Edwin Hatch M. A., D. D. and henry A Redpath, M. A. – Akademische Druck – und Verlagsanstalt Graz – Austria (1954, copie photomécanique de l’édition d’Oxford de 1897).
8 Le schisme d’Orient, survenu en 1053, résultait de la non reconnaissance de la primauté romaine par l’Eglise d’Orient, malgré les « fausses décrétales ».
9 Les livres des Maccabées, ainsi que ceux de Tobie, de Judith, de la Sagesse, de l’Ecclésiastique, de Baruch, la lettre de Jérémie, certains fragments de Daniel et d’Esther ne se trouvent pas dans l’original hébraique de la Bible, mais seulement dans la version grecque des Septante (LXX). Ces livres, appelés deutérocanoniques par les Catholiques, parce que leur canonicité et leur caractère inspiré étaient mis en doute par l’Eglise primitive, sont considérés comme apocryphes par les Juifs et les Protestants.
10 L’Eccléslastique, écrit d’abord en hébreu fut traduit en grec et est ainsi entré dans les Septante. En 1896, on a trouvé des fragments de quatre manuscrits en hébreu équivalant au 4/5 du livre.
11 Voir. Konkordanz zum Hebräischen Alten Testament, G. Lisowsky. 1958, Priv. Württ. Bibelanstalt Stuttgart.
25 « Ce que l’auteur sacré affirme, énonce, insinue, doit être regardé comme affirmé, énoncé, insinué par l’Esprit-Saint » (Commission biblique, décision du 18 juin 1915, cité par Daniel-Rops « Qu’est-ce que la Bible? » p.76).
26 Marie est, pour le pape Benoit XV « Médiatrice de toutes les grâces auprès de Dieu ». Pour Pie XI, « c’est Dieu qui a voulu que nous ayons tout par Marie ». Cité par Louis Ott, « Précis de Théologie dogmatique », p. 305. Pour Pirot-Clamer (tome XI, 1ère partie, p. 44) : « Toutes les faveurs nous viennent de Marie ».
27 Dans sa bibliographie, p. 307, . Précis de Théologie dogmatique, Louis Ott indique, non seulement sept ouvrages où Marie est qualifiée de « médiatrice », mais encore six ouvrages, où elle figure comme « corédemptrice ».
Mein Name ist xxx xxx. -Ursprünglich komme ich aus Nord, wo ich geboren und aufgewachsen bin. Mein Mann ist Schweizer. Wir haben zwei Kinder. Nach meiner Bekehrung zu Jesus Christus kam ich in Kontakt mit einer charismatischen Pfingstgemeinde bei der ich einige Jahre war. In dieser Zeit empfing ich die « Gabe » des Zungenredens. Gleichzeitig ging ich auch oft ins Haus der Bibel weil ich gute christliche Literatur suchte.
So stieß ich auf Bücher, die biblische Argumente gegen die Lehre von der Taufe im Heiligen Geist oder auch die so genannte « Geistes-taufe » und deren Zeichen von Zungenreden vorbrachten und diese Lehre ablehnten. Innerlich wurde ich nun sehr unsicher und fragte mich ernsthaft, ob dieses Reden wirklich von Gott komme; denn ich verstand ja selber nicht was ich sagte. Mit der Zeit hörte ich auf, in Zungen zu reden; denn ich hatte Angst, ohne es zu wissen, Gott zu lästern, da ich solche Berichte von anderen Gläubigen gelesen hatte. Mein Mann und ich verließen diese Gemeinde und schlossen uns einer nicht charismatischen Freien Gemeinde an. Eines abends, einige Jahre später, habe ich mein Leben ganz neu und voll- ‘kommen Jesus ‘geweiht und bat Ihn, alles von und -an mir zunehmen-und mich- zu gebrauchen.
Kurz danach kamen starke-Versuchungen und Anfechtungen in mein Leben und ich ging durch tiefe seelische Not. Der Herr zeigte mir deutlich, dass mein « alter Mensch » von Grund auf durch und durch verdorben war und ich konnte nur mit Paulus sagen:
« Ich weiß, dass in mir, das ist in meinem Fleisch nichts Gutes wohnt. » Römer 7, 18 – 25. « Ich elender Mensch, wer wird mich erlösen von diesem Leibe des Todes? » ‘
Im Bewusstsein dieser Sünde in mir, in dieser innerlichen Sünden-not, wurde ich zu einem Seelsorger geführt. Wir beteten zusammen und ich löste mich im Namen Jesu von okkulten Bindungen in meinem Leben. Während des Gebetes fühlte ich plötzlich eine Last und sprach das Wort « Charismatischer Pfingst-Geist » aus. ‘Mein Körper wurde geschüttelt und der Dämon Zungen-geist verließ mich. Endlich war ich frei, endlich konnte ich ganz verstehen, was es bedeutet, mit Jesus gekreuzigt, gestorben, begraben und auferstanden zu sein. Mein alter Mensch ist gekreuzigt mit Jesus. Heute bin ich ganz frei und kann nicht mehr in Zungen reden. Ich gebe dem Herrn Jesus Christus allein die Ehre für die großen Dinge, die Er für mich getan hat.
Christian Prince ( nom d’emprunt pour sa protection ) est né dans une famille chrétienne du Moyen-Orient. Il est arabophone. Après que ses professeurs eurent critiqué sa religion, il décida d’étudier l’Islam. Il s’affiche comme chrétien né de nouveau, et a à cœur de démasquer l’Islam. Il vit quelque part à l’Ouest, probablement aux USA.
Diplômé de Droit Civil et Canonique islamique (la fameuse Sharia), il possède non seulement les compétences requises d’un juge siégeant dans un tribunal islamique, mais aussi les qualités d’un historien, linguiste et enfin d’un débatteur.
Il est l’auteur de « La déception d’Allah » et « Le Coran et la science en profondeur » en anglais, et en français Les secrets du prophète arabe.
Il parle de manière franche et directe, son ministère est effectif, beaucoup abandonnent l’Islam suite à ces débats, qui se font par Skype en anglais et en arabe, et sont téléversés ensuite sur Youtube.
quasiment par cœur les sources de l’Islam en arabe
l’histoire ancienne et contemporaine de l’Islam et des pays Islamistes (Iran, Arabie Saoudite),
les résultats des recherches scientifiques récentes sur le(s) Coran(s)
Il analyse en profondeur les termes utilisés dans les Coran, les Haddiths et le Tafsir. Il présente à l’écran, lors des débats, les sources de l’Islam (Le(s) Coran(s) / Les Tafsirs / Les Haddiths) en Arabe et en Anglais, à partir de sites internet musulmans. C’est ce qui impressionne le plus les musulmans, qui, pour la plupart, ne connaissent de leur religion, que ce que leurs Imams veulent bien leur enseigner.
Il traite de sujets montrant l’absurdité des enseignements du « prophète ».
Exemple : La prière en direction de la Mecque sur une terre plate
A notre connaissance et aussi selon des blogs de musulmans, personne n’arrive à réfuter ses débats. Aucun Sheik ou Imam n’ose l’affronter.
K., le Genevois soupçonné d’avoir participé à l’assassinat de deux Scandinaves fin 2018, a écopé de 20 ans de prison. Il a toujours clamé son innocence.
Le procès pour l’assassinat de deux jeunes Scandinaves, décapitées fin 2018 au Maroc au nom du groupe Etat islamique (EI), s’est clos jeudi. Les trois principaux accusés ont écopé de la peine de mort. L’audience s’est tenue devant le tribunal antiterroriste de Salé, près de la capitale Rabat.
Seul étranger du groupe de 24 personnes jugées, K., un Hispano-Suisse converti à l’islam, a écopé de 20 de prison, a indiqué son avocate genevoise, Me Saskia Ditisheim. Il est accusé d’avoir appris aux principaux suspects à utiliser une messagerie cryptée et de les avoir «entraînés au tir». Il a toujours clamé son innocence.
«Je ne suis pas extrémiste»
«Je n’ai pas eu de chance pour avoir croisé certaines personnes dans ma vie», a-t-il déclaré d’une voix émue. «Je ne suis pas extrémiste, je ne l’ai jamais été. Je condamne fermement cet acte barbare dans ce magnifique pays», a-t-il poursuivi. L’accusation avait requis 20 ans de prison contre lui.
Louisa Vesterager Jespersen, une étudiante danoise de 24 ans, et son amie Maren Ueland, une Norvégienne de 28 ans, ont été tuées dans une région montagneuse du sud du Maroc prisée des randonneurs voulant gravir le plus haut sommet d’Afrique du Nord, le mont Toubkal (4167 mètres). Elles campaient sur un site isolé. Le double assassinat avait suscité l’émoi au Maroc, en Norvège et au Danemark.
Éprises de nature, les deux victimes suivaient des études de guide à l’université norvégienne de Bø et voyageaient ensemble pour les vacances de Noël au Maroc.
Peine de mort demandée
La mère de Louisa Vesterager Jespersen avait appelé la semaine dernière les juges marocains à condamner à mort les accusés ayant reconnu le crime. «Le plus juste serait de donner à ces bêtes la peine de mort qu’ils méritent, je vous le demande», avait déclaré Helle Petersen dans une lettre lue par son avocat.
Des condamnations à la peine capitale sont toujours prononcées au Maroc, mais un moratoire sur les exécutions est appliqué de facto depuis 1993 et l’abolition de la peine de mort fait débat.
Issus de milieux modestes, avec un niveau d’instruction très bas, la plupart des accusés vivaient de boulots précaires dans des quartiers déshérités de Marrakech. «Nous allons plaider les circonstances atténuantes compte tenu de leurs conditions sociales précaires et leur déséquilibre psychologique», avait déclaré l’avocate commise d’office des trois suspects principaux.
La partie civile demande dix millions de dirhams (près d’un million d’euros) de dommages pour les parents de Louisa Vesterager Jespersen en invoquant la «responsabilité morale» de l’Etat marocain.
JUSTICE – PROCES: Cet ancien gardien de la paix au Kremlin-Bicêtre, dans le Val-de-Marne, a été reconnu coupable d’avoir partagé l’idéologie de l’organisation Etat islamique entre 2014 et 2016
20 Minutes avec AFP
Publié le 08/07/19 à 17h07 — Mis à jour le 08/07/19 à 17h07
Un ancien gardien de la paix de 47 ans a été condamné ce lundi à six ans de prison pour avoir adhéré à la cause djihadiste. Mamadou N’Diaye a notamment été reconnu coupable d’avoir partagé l’idéologie de l’organisation Etat islamique entre 2014 et 2016 avec son frère radicalisé, en regardant des vidéos et suivant des profils de djihadistes sur les réseaux sociaux, cautionné l’attentat contre un couple de policiers à Magnanville en 2016, activé avec ce frère un compte Twitter pour un djihadiste français en Syrie, et consulté dans des fichiers de police les fiches de personnes poursuivies pour terrorisme.
Cet ancien gardien de la paix au Kremlin-Bicêtre, dans le Val-de-Marne, depuis révoqué, avait été interpellé en juin 2017 dans son commissariat et placé sous contrôle judiciaire. Devenu chauffeur VTC, il avait comparu libre au cours du procès qui s’était tenu sur trois demi-journées fin juin. La présidente Isabelle Prévost-Desprez a estimé qu’il avait porté « une atteinte grave » au travail de la police et à la « confiance » des Français envers les forces de l’ordre.
Intervenu sur l’attentat d’Aurélie Châtelain
Ce policier aux bons états de service affecté à la brigade des accidents et délits routiers était notamment intervenu sur les lieux du meurtre d’Aurélie Châtelain, tuée à Villejuif en 2015 sur fond de projet d’attentat avorté, et s’était même porté volontaire en cas de besoin après les attentats parisiens du 13 novembre 2015, un « comportement pouvant être considéré comme inquiétant », selon le tribunal.
Son avocat, Gabriel Dumenil, a fustigé une justice rendue « pour l’exemple » et annoncé qu’il allait faire appel et demander sa libération. Mamadou N’Diaye, qui était jusqu’alors sous contrôle judiciaire, « a pu s’amender, a pu changer », a-t-il souligné. « C’est une catastrophe pour lui et pour la société. »
Et ils se rendent en foule auprès de toi, et mon peuple s’assied devant toi; ils écoutent tes paroles, mais ils ne les mettent point en pratique, car leur bouche en fait un sujet de moquerie, et leur coeur se livre à la cupidité. Voici, tu es pour eux comme un chanteur agréable, possédant une belle voix, et habile dans la musique. Ils écoutent tes paroles, mais ils ne les mettent point en pratique. Ezéchiel 33:31-32
Le pasteur Eugène Peterson est décédé le 20 novembre 2018, quelques jours avant l’anniversaire des 501 ans de la réformation. Divers blogs et articles d’évangéliques font son éloge. Peterson nous laisse en héritage une trentaine de livres et une paraphrase anglophone de la Bible nommée « Le Message », sur laquelle il a travaillé pendant environ vingt ans. C’est cette dernière « oeuvre » qui l’a rendu célèbre. Celle-ci était destinée seulement à la congrégation qu’il enseignait, mais elle a fait un « boom » dans les Églises Évangéliques. Le 22 octobre 2018, un fameux blog1 chrétien titrait:
Eugène Peterson était un « auditeur », c’est pourquoi nous «écoutions»
Ce terme « auditeur »2 [de Dieu, on présume] est étrange, autant en anglais qu’en français.
Le pasteur et auteur Eugène Peterson est entré au paradis ce matin.
Peterson a été pasteur presbytérien pendant la majeure partie de sa vie adulte, bien qu’il soit surtout connu pour ses écrits – en particulier Le Message, une interprétation contemporaine de la Bible dans son intégralité. Il est intéressant d’entendre que sa paraphrase, est considérée par beaucoup comme « ses » écrits. Peterson s’en défend dans une interview, comme s’il n’était pas évident qu’un traducteur3 n’est jamais co-auteur de la Bible, ni quelqu’un qui reçoit un nouveau message de la part d’esprits. Dans son épître, l’apôtre Pierre nous rappelle où nous devons porter notre attention. Je pense qu’il aurait été « mal à l’aise » ou choqué de savoir qu’une interprétation contemporaine personnelle était hissée au niveau de la Parole de Dieu.
Et nous tenons pour d’autant plus certaine la parole prophétique, à laquelle vous faites bien de prêter attention, comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour vienne à paraître et que l’étoile du matin se lève dans vos cœurs; sachant tout d’abord vous-mêmes qu’aucune prophétie de l’Écriture ne peut être un objet d’interprétation particulière, car ce n’est pas par une volonté d’homme qu’une prophétie a jamais été apportée, mais c’est poussés par le Saint Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu. 2Pierre 1:19-21
Le blog continue : Dans son livre The Pastor, Peterson décrit au début de son ministère pastoral un tournant qui influencera la manière dont il passera le restant de ses jours…
Je veux être un pasteur qui prie. Je veux être réfléchi, réactif et détendu en présence de Dieu afin de pouvoir réfléchir et être réactif et détendu en votre présence. Je ne peux pas faire ça en cavale. … maintenant je me sens trop encombré.
Je veux être un pasteur qui lit et étudie. Cette culture dans laquelle nous vivons nous enlève tout le sens de Dieu.
Je veux être suffisamment observateur et informé pour aider cette congrégation à comprendre ce à quoi nous sommes confrontés, la tentation du diable de nous faire penser que nous pouvons tous être nos propres dieux. Ce sont des choses subtiles. Cela demande du détachement et de la perspective. Je ne peux pas faire ça, même en essayant plus fort.
Je veux être un pasteur qui a le temps d’être avec vous dans des conversations tranquilles et sans hâte afin que je puisse comprendre et être un compagnon avec vous à mesure que vous grandissez en Christ -[ je veux partager] vos doutes et vos difficultés, vos désirs et vos délices. Je ne peux pas faire ça quand j’ai peur.
Je veux être un pasteur qui vous guide dans l’adoration, un pasteur qui vous amène devant Dieu dans une obéissance réceptive, un pasteur qui prêche des sermons qui rendent les Écritures accessibles et présentes et vivantes, un pasteur qui peut vous donner un langage et de l’imagination. cela vous redonnera un sentiment de dignité en tant que chrétien chez vous et sur votre lieu de travail et vous débarrassera de ces images débilitantes du statut de «simple» laïc.
Je veux avoir le temps de lire une histoire à Karen.
Je veux être un pasteur sans attente.
Beaucoup de « Je veux » accompagnent ce tournant spirituel ! Un serviteur à l’écoute de Dieu n’est-il pas plutôt un instrument obéissant à la volonté de celui qui dit « Je suis … » ? (Cf. Actes 9:15)
J’entendis la voix du Seigneur, disant: Qui enverrai-je, et qui marchera pour nous? Je répondis: Me voici, envoie-moi. Ésaïe 6:8 Alors l’Éternel appela Samuel. Il répondit: Me voici! … L’Éternel vint et se présenta, et il appela comme les autres fois: Samuel, Samuel! Et Samuel répondit: Parle, car ton serviteur écoute. 1Samuel 3:4-10
A-t-on besoin de paraphrase ?
Est-il légitime de paraphraser certaines expressions? Poser cette question de manière théorique n’est pas anathème. Le terme « trottoir » par exemple a évolué au cours des siècles. En théorie, on peut considérer le deuxième sens d’un terme, lorsqu’une une traduction trop littérale serait incompréhensible 4. En grec comme en français, le terme glossa(langue) signifie d’abord le membre de la bouche (cf. Jacques 3:5), mais par extension, le langage (cf. Actes 2:11).
… les hommes se mordaient la langue de douleur. (Apoc. 16:10)
… des peuples, des foules, des nations, et des langues. (Apoc. 17:15)
En anglais et en allemand, deux termes distincts sont utilisés pour glossa. Mais on parle dans les milieux charismatiques allemands ou anglais de « Zunge reden / speaking in tongues» ce qui signifie « parler en langue (membre de la bouche) ». Cela jette un flou et mystifie la signification du parler en langues qui est en fait un langage (langues étrangères = Sprachen / languages)5.
En pratique (!):
Les paraphrases déforment souvent le texte inspiré même quand aucune complexité linguistique ne l’impose. Elles deviennent un passe-droit pour rendre le texte plus agréable, moins choquant au coeur endurci de l’Homme non renouvelé. Et c’est justement l’apanage d’ un des livres Apocryphes (non retenu dans le canon), de vouloir rendre un texte agréable comme on mélange le vin et l’eau.
Comme il est nuisible de boire seulement du vin ou seulement de l’eau, tandis que le vin mêlé à l’eau est agréableet produit une délicieuse jouissance, de même c’est l’art de disposer le récit quicharme l’entendementde ceux qui lisent le livre. C’est donc ici que j’y mettrai fin.
II Macchabées 15:40
Certains pasteurs se font l’avocat du diable, et concèdent au Message l’utilité « d’un commentaire, qui doit rester sur l’étagère et n’être utilisé que rarement pour quelques versets précis ». Ils le citent alors et prennent toujours soin de dire qu’il s’agit ici d’une paraphrase, sans préciser clairement ce que cela implique : ce n’est pas une Bible ! Les termes « traduction » ou « Bible » ne sont pas mentionnés. En cela, ils se donnent une carte blanche pour citer des versets altérés. Il en résulte différents problèmes :
Pour le fidèle non averti, les termes traduction,paraphrase désignent la Bible, il associe alors le Message aux Saintes Écritures.
Pire, on accepte un texte humainement transformé comme plus « vivant », plus vrai que les Écritures, car adapté à notre époque. (Cf. Rom 12:2) On apprend indirectement que l’homme de ce siècle peut remettre en cause la Bible, qui n’est plus actuelle.
On apprend à « interpréter » les Écritures comme il nous plaît, et à vivre ensuite comme il nous plaît.
Plus personne, ni le fidèle, ni le pasteur (moderne) ne teste l’esprit qui a animé une telle paraphrase.
Le Message n’est pas une paraphrase des expressions difficiles de la Bible. Non seulement des mots mais aussi des versets entiers ont été supprimés et ne sont ni traduit ni signifiés par d’autres phrases ou mots équivalents.
Que le prophète qui a eu un songe raconte ce songe, Et que celui qui a entendu ma parole rapporte fidèlement ma parole. Pourquoi mêler la paille au froment? dit l’Éternel. Jérémie 23:28
Historique
J’ai découverte la « paraphrase » « The Message » en 2007, lorsque dans une étude biblique de notre maison, un jeune a lu le verset suivant : Veillez à ce que nul ne se prive de la grâce de Dieu; … à ce qu’il n’y ait ni impudique, ni profane comme Ésaü, qui pour un mets vendit son droit d’aînesse. ( Heb 12:15-16) Dans le Message, on a :
Attention au syndrome d’Esaü: échanger le cadeau de Dieu, qui dure toute la vie, pour satisfaire un appétit à court terme.
D’abord, un terme purement biblique est retiré : Le droit d’aînesse. Ensuite, on le remplace par un « cadeau » qui ne dure que toute une vie. Cela m’a surpris, car c’était exactement le faux raisonnement d’Ésaü ! (Gen 25:32) !
… je m’en vais mourir; à quoi me sert ce droit d’aînesse?
Or, les bénédictions accordées à Jacob par ce droit d’aînesse ne concernent pas seulement cette vie (Genèse 27:29), elles sont aussi un héritage pour sa postérité, de par la promesse faite à Abraham pour sa descendance (Gen 28:4).
En retirant le terme « droit d’aînesse »,un point essentiel du plan divin, Le Message enseigne positivement la pensée d’Ésaü. Peterson affirme lui-même être l’auteur de cette « Bible » 6:
Je n’aurai jamais pu faire the Message sans connaître l’hébreu et le grec, Je n’aurai jamais pu faire the Message sans une congrégation pendant 20 ans, … j’ai fait tourner cette foutue7 Église (!)
Dénoncer cette traduction8, fût une tâche plus ardue qu’elle ne semble, j’ai été surpris de voir que Peterson connaissait en effet très bien l’origine et la signification littérale des termes grecs qu’il traduisait. C’est ainsi qu’il traduit le plus littéralement possible le terme …. homosexuel :
Des hommes qui abusent d’eux-mêmes. Il élude la signification du terme qui dérange aujourd’hui en prenant une tournure si littérale que sa signification nous échappe.
Fait est de constater que cette entreprise est une oeuvre humaine inspirée par l’homme. Eugène Peterson est un personnage très sympathique en apparence, il semble aussi être un apologiste quand il dénonce les méga-églises comme des entreprises financières. Il encourage aussi les pasteurs à ne pas copier la personnalité d’autres pasteurs afin de rester « authentiques ».
Ce discours est séduisant, il y a une part de vérité, en ce que l’Église n’est pas le résultat d’une entreprise basée sur une franchise commerciale, mais que dit l’Écriture ?
Paul n’encourage pas les frères à se « réaliser » (en copiant un autre ou pas) mais à être ses imitateurs, c’est uniquement pour cela qu’il les félicite.
1Co 11:1 Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même de Christ. Cf. 1Cor 4:16 ; Php 3:17 ; 1Th 1:6;2:14. Tit 2:2-6 ; Héb 13:7
Gardez à l’esprit que beaucoup de nouveaux chrétiens reçoivent le Message en raison de son langage très accessible et quotidien.
Le père et moi sommes un seul coeur et un seul esprit. (selon Le Message,)
Moi et le Père, nous sommes un. (Jean 10:30,)
L’altération de Jean 10:30 change la compréhension de la relation de Christ avec le Père. Peterson ne se dérange pas pour changer les paroles même de Christ ! L’altération suivante est également audacieux, considérant que le Seigneur déteste la divination. Pourquoi mentionne-t-on une pratique divinatoire interdite (en l’associant au télescope et au microscope) comme s’il s’agissait d’une activité inutile mais légitime parmi d’autres?
Vous n’avez pas besoin d’un télescope, d’un microscope ou d’un horoscope pour réaliser la plénitude du Christ et le vide de l’univers sans lui. (Colossiens 2:10, le Message)
Vous avez tout pleinement en lui, qui est le chef de toute domination et de toute autorité. . (Colossiens 2:10, LSG)
Pourquoi tout cela? Le Message, disons le clairement, semble né pour que les chrétiens soient désinformés de la Parole de Dieu. Considérez ce que Eugène Peterson dit à propos de la Bible:
Le Message : Une brèche dans la vérité
Pourquoi les gens passent-ils tant de temps à étudier la Bible? Avez-vous tant besoin de savoir? Nous investissons tout ce temps dans la compréhension de la Bible, qui a sa propre vie, et nous pensons être plus pieux et plus spirituels lorsque nous le faisons. . . . [Les chrétiens] devraient l’étudier moins, pas plus. Vous avec juste besoin d’assez la connaître pour faire attention à Dieu… Je ne suis tout simplement pas satisfait de tout l’accent mis sur l’étude biblique, comme si c’était une sorte de chose spéciale que les chrétiens font, et plus ils en font, mieux c’est. En revanche, la Parole de Dieu nous encourage10:
Efforce-toi de te présenter devant Dieu comme un homme éprouvé, un ouvrier qui n’a point à rougir, qui dispense droitement la parole de la vérité. (2 Timothée 2:15)
Le Seigneur nous commande de ne rien ajouter ni supprimer de la Bible (cf.Deutéronome 4:2 et 12:32, Proverbes 4:20-21, 30:5-6, 1 Corinthiens 4:6, 2 Corinthiens 4:2 et Apocalypse 22:19).
C’est une erreur de considérer Eugène Peterson comme un homme de foi de renom. Non seulement il a engendré le Message, mais il a également entériné deux livres hérétiques: La Cabane, et l’hymne sournoise de Rob Bell, L’Amour est vainqueur.
Ce dernier se demande si les non-sauvés vont vraiment passer l’éternité en enfer (universalisme!). Peterson a été si loué et admiré depuis longtemps … il sera difficile à certains d’admettre que le Message soit une offense à Dieu. Pourtant, comme l’écrit Paul:
C’est à cause de vous, frères, que j’ai fait de ces choses une application à ma personne et à celle d’Apollos, afin que vous appreniez en nos personnes à ne pas aller au delà de ce qui est écrit, et que nul de vous ne conçoive de l’orgueil en faveur de l’un contre l’autre. (1 Corinthiens 4: 6)
Écoutons l’avertissement de Paul et ne mettons pas «des hommes au-dessus de ce qui est écrit». : Ni Peterson. Ni nos pasteurs, ni des auteurs et musiciens non chrétiens. Cela dit, cet aveuglement est d’origine spirituelle:
Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes. (Ephésiens 6:12)
Un langage rempli de superlatifs:
L’absolutisme du ton de la Parole de Dieu est rejeté, on le remplace par un ton superlatif qui relativise tout. Voici quelques exemples :
Pour être assez franc, je ne veux plus être dérangé par ces disputes, j’ai d’autres choses bien plus importantes à faire, vivre sérieusement cette foi, …11 Je porte en mon corps des cicatrices de mon service à Jésus.
Traduction correcte : Désormais que personne ne vienne me troubler, car moi je porte en mon corps les marques du Seigneur Jésus. (Gal 6:17)
En fin de compte, le Message ne nous mets plus devant un choix dualiste à faire – « obéir ou pas », « pour ou contre », « oui ou non », « croire ou ne pas croire », « béni ou maudit », etc … mais il nous conduit à porter le bon jugement de valeur qui n’est pas trop choquant pour l’esprit de ce siècle. Oui, toutes les choses que je croyais autrefois si importantes sont sorties de ma vie … (Ph 3:8 )
J’ai toujours été intrigué par ce langage excessivement12 rempli de superlatifs que l’on retrouve aussi dans les livres de Rick Warren. Il y a toujours des maximes et des choses plus importantes que d’autres à retenir ou à faire.
L’effet du Message sur l’église :
Revenons maintenant à la question du péché homosexuel. Nous en sommes arrivés au point où beaucoup de membres d’église doutent sur la position à avoir face à l’homosexualité. Tout comme dans 1 Corinthiens 6: 9-11, l’homosexualité est à nouveau supprimée dans 1 Timothée 1: 8-11.
(9) Il est évident, n’est-ce pas, que le code de la loi ne vise pas principalement les personnes qui vivent de manièreresponsable, mais les irresponsables, qui défient toute autorité, bafouant Dieu, la vie, (10) sexe, vérité, peu importe!13 (Le Message)
Le Message affaiblit l’église :
Notre acceptation et notre utilisation à long terme du Message expliquent en partie pourquoi de nombreux chrétiens sont tièdes sur la question de l’homosexualité. La société poursuit un changement de paradigme. Les chrétiens sont quotidiennement exposés à un barrage de propagande pro-homosexuelle via les médias, les films, la politique et l’éducation. Certes, le Message n’est pas le seul facteur – mais placez cette «Bible» entre les mains d’un fidèle, et avec le temps, son influence sera considérable.
Cet exposé n’a pas été écrit comme une arme anti-homosexuels. Loin de là. Ma femme et moi (et beaucoup d’autres) nous sommes repentis de ce péché et avons confié notre vie au Seigneur. Le véritable amour maintiendra ce que la Bible enseigne sur l’homosexualité, plutôt que de glorifier le péché. C’est pourtant ce qui se passe dans notre « culture ».
Je crois que le Message sera de plus en plus utilisé par les églises dans les temps de la fin, par les églises apostates et les homosexuels qui prétendent être Chrétiens .
J’ai caché ta parole dans mon cœur, afin que je ne pèche pas contre toi. (Psaume 119: 11).
Mais comment pouvons-nous comprendre la vérité de Dieu quand la vérité ne doit plus être lue? Satan a toujours essayé de déformer ou de nier la vérité de la Parole de Dieu (Genèse 3: 1-5). Jésus-Christ lui-même nous a montré l’importance de la Parole de Dieu. Lorsque le diable l’a tenté dans le désert, Christ a combattu les mensonges et la tentation du diable en répondant par l’Écriture. Trois fois, notre Seigneur répondit: « C’est écrit » (Matthieu 4: 4, 7, 10).
Des hommes comme Wycliffe et Tyndale risquèrent leur vie pour que des gens ordinaires puissent avoir accès à la parole de Dieu non altérée. Aujourd’hui, quelques siècles plus tard, on observe relativement peu d’objections lorsque la Bible est transformée, révisée ou bricolée.
Tes paroles se sont-elles trouvées, je les ai mangées; et tes paroles ont été pour moi l’allégresse et la joie de mon coeur; car je suis appelé de ton nom, ô Éternel, Dieu des armées! (Jérémie 15:16)
Si vous utilisez le Message, vous ne vous sentirez pas gêné ni condamné. Après tout, le Message a été approuvé par de nombreux chrétiens très connus et est avec nous depuis longtemps maintenant. Les gens apprécient son langage accessible au quotidien. Cette article risque donc de choquer.
Nous nous sommes principalement concentrés sur les passages où l’homosexualité est supprimée ou subit une tournure politiquement correcte. Nous avons noté ce qui semble évoquer le respect de la nature et de la terre dans deux autres passages, … mais il y a une kyrielle de problèmes avec le Message qu’il faudrait plusieurs livres pour les couvrir.
Voici quelques autres « versets » du Message que vous pouvez étudier en les comparant à une traduction littérale: Cf. Romains 8: 35 à 37, Matthieu 6: 9-13, Éphésiens 2: 1-3, Galates 5: 19-21, et Romains 16: 19-21. Il y en a beaucoup d’autres. C’est assez étonnant de voir comment le respect excessif de la Terre et les passages modifiés ou supprimés sur le péché homosexuel jouent dans le politiquement correct. Le Message est apparemment fait pour les églises mondaines.
Mais je me suis souvent demandé si le Message était le précurseur d’une nouvelle «Bible» qui ne parlerait ni du péché, ni de Christ, qui serait utilisée par la fausse église. Cette «Bible» comporterait de soi-disant péchés… Une figure christique sera également incluse – mais pas le Sauveur sans péché, notre roi des rois. L’homosexualité ne sera plus un péché mais sera traitée avec respect. L’utilisation chrétienne du Message n’est pas une bonne chose. Le Message n’est pas une traduction de la Bible. Ce n’est pas une traduction partielle, comme ses éditeurs l’ont si habilement appelée. Ce n’est pas non plus une paraphrase, car Eugène Peterson a omis, et il a ajouté des textes à l’Écriture. Le Message ne devrait pas du tout être utilisé par le corps de Christ.
Impact : Le christianisme est globalement influencé par les médias chrétiens anglophones.
Nombreux sont ceux qui …
… chantent des « cantiques » de mouvements hyper charismatiques américains comme celui de Bethel traduits de l’anglais, et baignent dans cet « esprit » ou ces valeurs , sans s’en rendre compte.
… lisent les traductions de bestsellers americains, comme « Une vie motivée par l’essentiel » Purpose Driven Life14 , qui citent beaucoup cette paraphrase.
entendent leur pasteur (français) citer et vanter cette paraphrase, car elle sonne tellement différemment.15
C’est pourquoi nous devons jeter un oeil plus attentif sur cette paraphrase et aussi sur son auteur.
Le Message omet les titres de notre Seigneur.
La Bible se réfère à Jésus comme « Seigneur Jésus » environ une centaine de fois. Combien de fois Eugène Peterson utilise-t-il la phrase « Seigneur Jésus »? Zéro : Aucune fois!
Le Message fait référence 43 fois au « Maître Jésus »16. C’est un terme très utilisé dans le Nouvel-Âge.
NDLR : La respiration …comme nouvelle méditation :
D’autres clins d’oeils au nouvel-âge se font ça et là dans ses interviews.
– Puis je me suis tu. Et je respire profondément et pendant encore 15, 20, 25 minutes, j’essaye de me vider de tout. Mais il y a assez de choses dans ce premier essai pour que cela imprègne votre imagination. Donc, vous ne vous videz pas vraiment, vous vous videz d’une certaine quantité de fouillis pour que les mots que vous avez vraiment besoin de savoir s’intègrent un peu. (source onbeing.org)
– Journaliste : Une fois que vous avez écrit: «Les gens demandent:’ Comment faites-vous pour mûrir une vie spirituelle?’». Vous avez également déclaré que vous éliminiez le mot «spirituel». «C’est votre vie qui mûrit. »
– E PETERSON: …Le monde entier est spirituel. Le mot « esprit » est le vent. C’est le souffle. Les gens respirent partout. Ce sont tous des êtres spirituels,
Récemment, une adepte du Nouvel-Âge commente de manière sarcastique un de nos articles dénonçant l’enseignement « Un cours en miracle », un Jésus du Nouvel-Âge, par ces quelques mots
Respire, je t’aime, respire…
Je ne pensais pas qu’Eugène Peterson aille aussi loin. Comme nous le rappelle Florent Varak17 dans son analyse de la Franc-Maçonnerie :
L’Église doit-elle compenser les prétendues lacunes de la Bible en puisant dans un héritage occulte? Le croyant peut-il tant diluer son vin?
Notre héritage est celui de la réformation. Luther fût terrifié par la justice de Dieu, révélée dans les Évangiles et les épîtres.
Sola Gracia
La grâce ne peut être qu’automatique du bon maître Jésus, s’il n’est plus Seigneur. Plus besoin de grâce pour s’approcher d’un maître si famillier.
Sola Fide
L’épître aux Romains mentionne 33 fois la foi.
Car je n’ai point honte de l’Évangile: c’est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, du Juif premièrement, puis du Grec, parce qu’en lui est révélée la justice de Dieu par la foi et pour la foi, selon qu’il est écrit: Le juste vivra par la foi.( Romain 1:16-17 )
Mais nul besoin de foi, si nous sommes déjà justes, et si les Écritures nous mentent sur notre état de péché. Accepter l’homosexualité comme étant une bonne chose, c’est se mentir sur notre état de rébellion et désobéissance devant lui.
La colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes qui retiennent injustement la vérité captive. ( Romain 1:18 )
C’est le « message » que l’église doit entendre et réentendre. Les Soli Gracia et Fide ne nous permettent pas de corrompre les Écritures qui les révèlent.
Sola Scriptura.
Mais enfin et surtout, pour Luther, les Écritures ont une autorité doctrinale. Ce ne sont ni les traditions, ni les opinions contemporaines, ni les interprétation personnelles qui les surpasseront ou les transformeront.
2 L’auteur de l’article aurait pu mettre « Peterson savait être à l’écoute de Dieu ». Ici encore, le vocabulaire du « nouveau christianisme » se rapproche de celui du Nouvel-Âge, et de ses pratiques occultes. Voir la RD2014 01&02 : Le même terme anglais « listener » est utilisé dans le livre de Sarah Young (Jesus Calling), ainsi que dans le livre occulte qui l’a inspirée (God’s calling) ; dans ce dernier livre, les deux auditrices à l’oeuvre, était aussi carrément appelées channels c’est à dire : médiums.
3 Le traducteur est censé traduire, sans interpréter, modifier ni ajuster le texte inspiré au gré de son entendement ou de l’esprit de ce siècle. Une « femme pasteur » protestante connaissant le grec m’a assuré du contraire. Selon elle, « le texte doit être traduit comme on le perçoit et au fil des époques ». Elle pensait d’ailleurs que la Traduction du Monde Nouveau (des témoins de Jéhovah), était tout aussi valide qu’une autre.
4 Un autre exemple : En 2Jean 1:12 et 3Jean 1:14, quand Jean s’adresse à l’ancien et espère lui parler « bouche à bouche » (LS1910, Darby, Osterwald), il s’agit de lui parler « de vive voix » (NEG1979, Crampon) ou « face à face », comme le rendent les traductions anglophones littérales (LEB, KJV. NASB, KJV, ESV, WEB). Voir RD2012-03.
5 Le Message parle ici de « cultiver la présence de Dieu dans un langagemystérieux« . Le terme « langage » a été correctement choisi, reconnaissons le, mais Peterson y rajoute une touche de mystère et de méditation contemplative. Certaines traductions littérales anglaises et allemandes (KJV, NASB, LEB, Schlachter) ont malheureusement utilisé le sens premier du terme (le membre) dans 1 Cor 14:5 . Les traductions Elbefelder, Neue evangelistische Übersetzung WEB mettent correctement « in Sprachen reden / Languages».
6 Cette paraphrase est-elle une traduction de la Bible inspirée ou un commentaire humain de cette Bible? Les journalistes disent à Peterson: … quand vous avez « écrit » la Bible, il dit aussi avoir écrit 35 livres et The Message.
https://www.youtube.com/watch?v=4GIwdjOktJE 1:35
Sa manière de parler, est parfois proche de celle du nouvel-âge : « Sois toi-même ».
7 En anglais il utilise le terme « damned » = damnée. Cette manière trop « familière / grossière » de parler de l’Église nous interroge sur sa crainte du Chef de l’Église.
8 Quelques mois plus tard, cette même personne cessa de lire cette paraphrase dans le groupe d’étude biblique sans que je lui demande. 10 ans plus tard, je remarque que cette personne qui avait de bonne disposition spirituelles a été négativement influencée par cette « paraphrase », dans sa manière de faire des choix,et de se soumettre à la Parole.
9 Nous reproduisons ici un extrait d’un traité anglais (lighthousetrailsresearch.com) écrit par John Lanagan: Ce traité bien que non haineux, est déjà interdit au Canada, car il mentionne le sujet de l’homosexualité selon la Bible.
10 NDLR : Vous sondez les Écritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle: ce sont elles qui rendent témoignage de moi. (Jean 5:39
11 Gal 6:17 dans « The Message » : Quite frankly, I don’t want to be bothered anymore by these disputes. I have far more important things to do–the serious living of this faith. I bear in my body scars from my service to Jesus.
12 La hiérarchie des valeurs existe néanmoins dans la bible et apparaît comme un « principe herméneutique » important, comme le signale Pierre Oddon, un des membres du comité directeur de Vigi-Sectes qui a donné une conférence sur le sujet. Tout n’est pas au même niveau, il y a une gradation en tout et cela est clairement établi par le Seigneur lorsqu’il dit aux pharisiens : qu’ils laissaient de côté les choses les plus importantes de la loi ; NDLR : Exemple : … L’iniquité de la maison d’Israël et de Juda est grande, excessive; le pays est rempli de meurtres, la ville est pleine d’injustice, …(Eze 9:9)En hébreu, on a ici une doublure : « très très grande/excessive ».
Le problème ici est donc le rajout de superlatifs, on en mets partout. C’est comme si la Parole de Dieu n’avait plus d’autorité et d’authenticité propre dans ce qu’elle dit et ce qu’elle est. Il faut appeler à la raison et aux émotions du lecteur, par un matraquage de superlatifs mondains, pour le convaincre et pour le toucher.
13 Le Message juxtapose ‘vérité’ et ‘sexe’ hors mariage. Peu importe ! L’homosexualité est permise, si elle est pratiquée de manière « responsable ». De plus, il enlève pratiquement tout de cette liste : 1Tim 1:9-10 Sachant bien que la loin’est pas faite pour le juste, mais pour les méchants et les rebelles, les impies et les pécheurs, les irréligieux et les profanes, les parricides, les meurtriers, les impudiques, les infâmes, les voleurs d’hommes, les menteurs, les parjures, et tout ce qui est contraire à la saine doctrine.(LS1910)
14 Voir le numéro spécial de la RD sur Rick Warren
15 En 2015, j’ai informé avec patience et respect un pasteur francophone qui avait cité cette paraphrase à l’Église, il a considéré attentivement cette critique et m’a répondu : « c’est inquiétant en effet… Comme je ne lis pas tous les jours cette version, je n’avais pas remarqué. Je vais être plus vigilant ».
16 Quand le Message parle de « Maître Jésus », il s’agit en fait du « Seigneur Jésus » dans nos Bible. Et la où la Bible parle vraiment du « maître de la moisson », le Message enlève carrément Jésus : Mat 9:38 devient « À genoux et prie pour des mains de moisson! » : Le « maître du Sabbat » disparaît aussi en Mat 12: 8 « Le Fils de l’homme n’est paslaquais du sabbat; il est en charge ». »
17 Titulaire d’une maîtrise de théologie de Master’s Seminary (É-U), il a été pasteur pendant 25 ans de l’EPEVC en région lyonnaise. … Il enseigne la prédication à l’Institut Biblique de Genève et participe aux travaux de la commission théologique du Réseau FEF. (source thegospelcoalition.org)
18 C’est la date de la prise de position de Luther, mais malheureusement, pour la plupart c’est Halloween.
Lorsque les évangéliques louchent vers L’ésotérisme !
Centre de Recherches, d’Information et d’Entraide, Claude-Alain et Dora Pfenniger
La publicité orchestrée par certains magazines “évangéliques” en faveur d’auteurs inspirés des traditions ésotériques et mystiques demande réflexion.
Partons d’un exemple révélateur trouvé dans les colonnes du magazine chrétien Aufatmen1. Que penser des articles enthousiastes de cette grande revue évangélique allemande à propos d’un catholique bénédictin très en vogue : le Père Anselm Grün ?
La mission évangélique «Vie et Lumière» avait forcé, en juin dernier, les grilles d’accès à un complexe sportif pour y installer une centaine de caravanes.
La ville de Nice a annoncé jeudi qu’elle avait inscrit une hypothèque judiciaire sur les biens d’une association évangélique tsigane, qui avait installé une centaine de caravanes sur un terrain sportif fin juin provoquant 630 000 euros de dommages. La demande de réparation de préjudices réclamée par la ville à l’association sera examinée le 21 octobre au tribunal de grande instance de Nice.
En attendant, une hypothèque conservatoire de 630 000 euros sur des immeubles de la mission évangélique tsigane «Vie et Lumière» a été enregistrée fin septembre auprès du tribunal de Montargis (Loiret), où se trouve le siège social de l’association mise en cause.
Les Tsiganes évangéliques étaient arrivés à Nice le 29 juin et avaient forcé les grilles d’accès d’un complexe sportif engazonné, explique la ville dans une requête envoyée à la mi-septembre au tribunal de Montargis. Une centaine de caravanes s’y étaient installées «illégalement» pendant 48 heures, au grand dam du député-maire UMP Christian Estrosi. Un procès verbal avait notamment fait état d’affaissements de terrain et d’ornières, entraînant une réfection importante du complexe sportif
Nous sommes surpris du manque de crainte de l’Éternel de certains arrivistes qui se croient au dessus du lot au point de bafouer l’œuvre de Dieu et ses serviteurs. Malheureusement, l’orgueil et la suffisance sont aujourd’hui, l’apanage de certains…
Parce que tu dis : Je suis riche, je me suis enrichi, et je n’ai besoin de rien, et parce que tu ne sais pas que tu es malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu… Apocalypse 3:17
Considérez, frères, que parmi vous qui avez été appelés il n’y a ni beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles.
1 Corinthiens 1 :26
Mais ce que j’ai contre toi, c’est que tu laisses la femme Jézabel, qui se dit prophétesse, enseigner et séduire mes serviteurs, pour qu’ils se livrent à l’impudicité et qu’ils mangent des viandes sacrifiées aux idoles. Apocalypse 2:20
Que les fidèles se réveillent! Les disciples de Jésus marchent dans l’humilité, Jésus est venu pour que ceux qui s’enrichissent sur leurs dos repartent à vide !
Et Marie dit: Mon âme exalte le Seigneur, Et mon esprit se réjouit en Dieu, mon Sauveur, Parce qu’il a jeté les yeux sur la bassesse de sa servante. Car voici, désormais toutes les générations me diront bienheureuse, Parce que le Tout Puissant a fait pour moi de grandes choses. Son nom est saint, Et sa miséricorde s’étend d’âge en âge Sur ceux qui le craignent. Il a déployé la force de son bras; Il a dispersé ceux qui avaient dans le coeur des pensées orgueilleuses. Il a renversé les puissants de leurs trônes, Et il a élevé les humbles. Il a rassasié de biens les affamés, Et il a renvoyé les riches à vide. Luc 1:46-53
… Les atteintes à la personne et à l’oeuvre de Dieu peuvent prendre diverses formes, parfois opposées, mais qui se rejoignent tout de même. Dans ce numéro
nous verrons comment les « lois » suivantes ont influencé nos croyances :
• le naturalisme, les lois de la nature,
• les lois spirituelles du succès et de la prospérité,