L’Abécédaire des élucubrations de William Branham

Il a dit: Vous ne connaissez vraiment pas votre bible.
Vous savez comment frère Booth peut le dire.
J’ai dit: C’est vrai, frère Booth …
W.M.Branham


 

Les brochures et écrits de Branham sont remplis de sottises et il absolument clair qu’il n’est pas un prophète de Dieu ! Il déclare lui-même ce qui suit:

Il (Dieu) n’établira jamais son Église sur un tas de sottises.
(W.M.B, La Révélation de J-C, n°3, Âge de l’église d’Ephèse, 1960, page 33) .

Nous demandons aux adeptes de Branham de nous dire où leur guide a été chercher les idées absurdes suivantes:

top A) Ce n’était pas la volonté divine que les enfants viennent au monde par des relations normales entre l’homme et la femme:

C’est comme au début, ce n’était pas la volonté parfaite de Dieu que les enfants naissent par le moyen du sexe. Certainement pas.
(W.M.B, Arrive-t-il à Dieu de changer sa pensée au sujet de sa Parole ?, 1965, page 12) .

top B) Un homme peut divorcer si son épouse se fait couper les chÈveux !

Une femme qui se fait couper les chÈveux à la garçon, son mari a le droit biblique de divorcer d’avec elle.
(W.M.B, La Parole Parlée, Questions et réponses sur la Genèse, 1953, page 17) .

Branham ne savait-il pas que selon Jésus  la fornication est la seule raison légitime de divorcer ? (Matthieu 19:9) .

top C) Branham confond la Pentecôte et l’Ascension:

Et nous pouvons savoir que, conformément aux Écritures, Il est ressuscité le 3ème jour pour notre justification. Que 40 jours plus tard, Il est revenu sous la forme du Saint-Esprit pour habiter en nous.
(W.M.B, La Révélation de J-C, n°7, âge de Sardes, page 6) .

topD) Branham enseigne que deux tiers des anges ont suivi Lucifer dans sa chute:

Un jour il a déclaré une guerre dans le ciel. Et il a entraîné les 2/3 des êtres angéliques avec. Est-ce vrai ?
(W.M.B, La Parole Parlée, Questions & Réponses, n°6, 1954, page 23) .

Et bien non, ce n’est pas correct ! Il s’agit d’un tiers seulement !  (Apocalypse 12:4) .

topE) Branham enseignait que les faux docteurs et les faux prophètes sont oints du Saint-Esprit:

Jésus dit qu’il y aurait de faux christs, donc de faux oints. Ils seront effectivement oints du Saint-Esprit et malgré cela seront de faux prophètes et de faux docteurs.
(W.M.B, La Parole Parlée, Les oints du temps de la fin , 1965, page 9) .

Jamais la Parole de Dieu n’a enseigné que des faux docteurs et prophètes sont oints du Saint-Esprit !

topF) Jésus-Christ n’était pas juif !

C’est pourquoi il y eut la naissance virginale. Par conséquent, Jésus n’était pas juif.
(W.M.B, La Révélation des 7 sceaux, n°2, 1963, page 23) .

Voyons ce qu’enseigne la Bible:

« La femme samaritaine lui dit: Comment toi, QUI ES JUIF, me demandes-tu à boire, à moi qui suis une femme samaritaine ? Les juifs, en effet, n’ont pas de relations avec les Samaritains ».
(Jean 4:9) .

« Vous adorez ce que vous ne connaissez pas, nous, nous adorons ce que nous connaissons, CAR LE SALUT VIENT DES JUIFS ».
(Jean 4:22) .

« L’Ecriture ne dit-elle pas que c’est de la postérité de David, et du village de Bethléhem, où était David, que le Christ doit venir ? ».
(JEAN 7:42) .

« Pilate répondit: Moi, suis-je Juif ? TA NATION et les principaux sacrificateurs t’ont livré à moi: qu’as-tu fait ? ».
(Jean 18:35) .

topG) Jésus est mort sur la croix en parlant en langues !

Jésus est mort sur la croix en parlant en langues.
(W.M.B, La Révélation de J-C, n°2, vision de Patmos, page 9) .

A cet instant tragique, Jésus ne priait ni ne parlait en langues mais dans son idiome habituel, l’araméen ! Une fois encore, où cela se trouve-t-il dans la bible ?

topH) Dieu a parlé en langues au festin de Belschatsar:

Vous voyez, Dieu parle toujours en langues inconnues. Vous dites: Ce n’est arrivé que le jour de la Pentecôte ! Oh non ! Pas du tout ! Au festin de Belschatsar, Dieu parla en langues et écrivit sur le mur.
(W.M.B, Révélation de J-C, n°5, âge de Pergame, page 41) .

Il est clair en Daniel 5, que Dieu a écrit sur le mur en chaldéen, la langue du Roi et Il n’a prononcé aucune parole !

topI) L’apôtre Jean fut jeté dans un chaudron  d’huile bouillante:

Voyez ce que Dieu a dû faire ! Il a fallu que Jean soit plongé dans de l’huile bouillante pendant près de 24 heures pour que les hommes voient que l’Esprit de Dieu avait oint sa chair … et il était tellement imprégné que 24 heures d’immersion dans l’huile bouillante ne lui avaient pas causé la moindre brûlure.
(W.M.B, La Révélation de J-C, Les 24 anciens, 1961, page 11) .

Branham préfère-t-il des légendes à la clarté de la Bible ?

topJ) Jeanne d’Arc possédait l’esprit de Pentecôte:

Voyez cette jeune fille, Jeanne d’Arc. Je le demande à tous, catholiques et protestants, à vous tous. Du temps de Jeanne d’Arc, il n’y avait rien d’autre en France que cette église catholique qui mettait les saints à mort. Mais Dieu descendit sur cette jeune fille et elle eut le Saint-Esprit. Que faisait-elle ? Elle pouvait prédire des choses, car le Seigneur lui accordait des visions. Elle pria pour les malades. Elle pria pour un petit bébé et il ressuscita. C’est l’Esprit de Pentecôte.
(W.M.B, La Révélation de J-C, âge de Pergame, 1960, page 37) .

Branham s’empare de mythes entourant la vie de la bergère lorraine et il voudrait nous faire croire qu’il s’agit en fait de l’œuvre de l’Esprit. Si Jeanne prédisait comme Branham, cela ne m’étonne pas qu’elle a fini sa vie sur un bûcher à Rouen. Et si Branham guérit de la même manière que Jeanne, alors méfions-nous grandement ! Sans doute a-t-il entendu parler du miracle de Lagny en Seine-et-Marne (1429) . Jeanne d’Arc aurait ressuscité un petit enfant mort qui n’avait pas reçu le baptême. Il s’avère qu’il s’agit dans ce cas non d’une résurrection mais d’un phénomène très courant et bien connu de la médecine. Laissons la parole à l’historien Pierre Pilard:

« Il est inévitable que se produise un phénomène connu de la médecine moderne, donc totalement expliqué, mais qui reste cependant très spectaculaire à observer. Passé trois jours après la mort, que suit de très près ce que l’on nomme la rigidité cadavérique, les muscles se détendent et les corps retrouvent une certaine flexibilité. Les ligaments et les organes redeviennent souples … le corps, assoupli, donne alors l’impression réelle qu’un bâillement souvent accompagnés de gestes imprécis du corps se déroule ».
(Chroniques de l’Histoire, mars 1989, page 27) .

L’enfant en question ne fut jamais ressuscité. De suite après le phénomène, il fut baptisé et enterré dans l’église de Lagny !

topK) Branham avalise la théorie de l’évolution des espèces !

On nous a appris qu’autrefois le phoque avait des pattes pour marcher sur le bord de la mer. Mais maintenant, il n’a plus de pattes, mais des nageoires. Il était un animal à fourrure et il devait aller dans la mer, c’est pourquoi la nature lui forma des nageoires à la place des pattes parce qu’il avait plus besoin de nager que de marcher.
(W.M.B, La Parole Parlée, le seul lieu d’adoration auquel Dieu ait pourvu, 1965, page 12) .

Qui le croirait, Branham qui se veut le champion des fondamentalistes (je n’ai rien contre) alors qu’il avalise ici le transformisme cher à Darwin ! Or en 1962 il enseignait tout le contraire:

… une école publique, où ils enseignent la morale de Darwin (disant que l’homme descend d’une cellule unique)  …
(W.M.B, L’influence d’un autre, 1962, pages 23 et 24) .

topL) Jean-Baptiste s’est retiré dans le désert à l’âge de 9 ans !

A l’âge de 9 ans, il se retira dans le désert et il en sortit pour prêcher .
(W.M.B, Révélation des 7 sceaux, n°1, Dieu caché et révélé dans la simplicité, 1963, page 8) .

Où cela se trouve-t-il dans la bible ?

topM) Un homme soumis à Dieu est… Tout-puissant !

 L’homme est tout-puissant. Vous ne croiriez pas cela. Pourtant c’est la vérité ! Un homme pleinement soumis à Dieu est tout-puissant.
(W.M.B, La Révélation de J-C, vision de Patmos, 1960, page 57) .

Branham expose toutes ses lacunes doctrinales ! La bible en effet enseigne que l’omnipotence ( la toute-puissance) est un attribut exclusivement divin !

topN) Kennedy, l’antéchrist est à la Maison Blanche !

En ce temps-là, la puissance de Ramsès s’accrut en Egypte. L’homme naturel, Ramsès, prenait de l’importance. Aujourd’hui, l’homme naturel, l’antéchrist prend de l’importance par le canal de la politique. Il est déjà entré à la Maison Blanche.
(W.M.B, La Parole Parlée, le 3ème exode, série 3, n°3, 1963, page 20) .

Cela se passe de commentaires !

topO) Le prophète Elie était un misogyne, un homme détestant les femmes !

C’est à ce moment qu’il (Elie) apparut et c’était un misogyne.
(W.M.B, Révélation des 7 sceaux, 1er sceau, n°3, 1963, page 28) .

Branham ne s’en cache pas ! Il n’aime pas les femmes. Mais c’est son choix. Par contre, c’est une assertion déplacée et insultante pour le grand prophète de l’Éternel. Branham n’a rien d’un prophète du vrai Dieu !

topP) Martin Luther parlait en langues !

Même Martin Luther parlait en langues.
(W.M.B, Révélation de J-C, n°5, âge de Pergame, 1960, page 36) .

Toujours la même rengaine ! Où sont les preuves historiques ? On ne trouve pas de trace de polémique sur le parler en langues dans la discorde catholique – protestante.

topQ) Branham devient l’avocat de Jésus-Christ !

Un calvaire n’est-il pas suffisant pour mon Seigneur ? … un seul calvaire ne lui suffisait-il pas ? Je prends sa défense. Je suis son avocat ».
(W.M.B, J’accuse cette génération, 1963, page 46) .

Quelle présomption ! Si nous ne devons pas devenir l’avocat d’une idole (Juges 6:31, 13:8) , à combien plus forte raison de l’Avocat Suprême, le Seigneur Jésus-Christ !
( 1 Jean 2:1) .

topR) La trahison de Judas revisitée par Branham !

Et souvenez-vous que Judas était l’un d’eux ! Vous voyez ? Il put tromper l’église jusqu’à ce point-là. Il travailla dans le même sens qu’eux, mais quand arriva la PENTECOTE, il montra sa vraie valeur.
(W.M.B, Révélation de J-C, n°8, âge de Philadelphie, 1960, page 42) .

Mais quand ce fut le temps de la PENTECOTE, le temps où Judas aurait dû recevoir le Saint-Esprit, c’est là qu’il montra sa couleur. Il renia Jésus et le trahit.
(W.M.B, Révélation de J-C, n°2, vision de Patmos, 1960, page 9) .

Nous croyons que cet homme est moins qu’un amateur de la bible. Il enseigne les autres et il ne connaît pas l’ABC des Ecritures ! Juda trahit Jésus bien avant la pentecote.

topS) Les mages venus de l’orient étaient des hébreux partis là-bas pour terminer leurs études !

Avez-vous remarqué comme le signe se manifesta pour les mages ? C’étaient des hébreux … ils étaient en Orient pour étudier l’astronomie afin d’achÈver leurs études.
(W.M.B, La Parole Parlée, série 3, n°8, Le temps et le signe de l’union, 1963, page 8) .

Ils (les mages) savaient qu’une étoile sortirait de Jacob selon les prophéties de Daniel … et ils ont pris deux ans pour venir depuis l’Inde …
(W.M.B, Dieu mal compris, 1961, page 43).

Quelle stupidité ! Où la Bible enseigne-t-elle cela ? Les mages sont retournées d’où ils venaient « par un autre chemin ».  Ils n’étaient donc pas hébreux.

topT) Le prophète Nahum a vu le périphérique de Chicago en vision !

Avez-vous jamais pensé à Nahum, lorsqu’il vit le boulevard périphérique de Chicago il y a 4000 ans ?.
‘(W.M.B, La Révélation de J-C, n°9, les 10 vierges, 1960, page 5) .

Le livre du prophète Nahum est le contenu des oracles divins à l’encontre de Ninive. Il n’a absolument rien à voir avec l’Illinois ! Notre ami Branham ne manque pas d’imagination.

topU) Branham a sous les yeux le texte d’Actes 19:2 en araméen et en hébreu !  !  !

Il demanda: « Avez-vous reçu le Saint-Esprit après avoir cru ? Certains disent: Ce n’est pas ce qui est écrit ! Je vous jette un défi. J’ai le texte grec authentique sous les yeux, l’hébreu aussi. La bible parle en grec et en hébreu et aussi en araméen. Et tous les trois, je les ai sous les yeux, ils disent:’Avez-vous reçu le Saint-Esprit après avoir cru ?
(W.M.B, La Révélation de J-C, n°1, La Révélation, 1960, page 39) .

Le texte grec sous les yeux de Branham, passe encore, c’est possible ! Car les manuscrits du Nouveau Testament sont écrits dans cette langue ! Quant à l’hébreu et l’araméen, tous savent que ce sont les langues des manuscrits de l’Ancien Testament. De deux choses, l’une ! Ou Branham ment et c’est déjà arrivé chez lui ou il perd totalement la tête !

topV) Jésus ne se serait jamais identifié lui-même comme Fils de Dieu !

Rappelez-vous que le Seigneur Jésus ne s’est jamais identifié lui-même comme étant le Fils de Dieu. Il disait: C’est vous qui le dites ! C’est dans ce but que je suis né. Et ainsi de suite, MAIS IL NE S’EST JAMAIS IDENTIFIE LUI-MÊME.
(W.M.B, Mariage et divorce, 1965, page 4)

Jésus contredit totalement Branham:

« Celui que le Père a sanctifié et envoyé dans le monde, vous lui dites: Tu blasphèmes ! Et cela PARCE QUE J’AI DIT: JE SUIS LE FILS DE DIEU ».
(Jean 10:36)

Retournement total ! Car en 1963, deux ans plutôt, il enseignait que Jésus soutenait qu’Il était le Fils de Dieu:

Jésus fut rejeté lorsqu’il soutint et prouva qu’Il était le Fils de Dieu.
(W.M.B, La Parole Parlée, série n°1, n°4, Le Messager du temps de la fin, 1963, page 31) .

Pas très crédible le Messager du temps de la fin !

topW) Branham confond la Mer Rouge et la Mer Morte !

Ce fut là que vint Pharaon avec son armée. Et savez-vous ce que Dieu fit ? Il ouvrit tout simplement cette citerne d’eau rouge et stagnante. La Mer Morte était la chose la plus morte du monde … rien ne peut y vivre. Et Il l’ouvrit afin de les amener, libres de l’autre côté.
(W.M.B, Citernes crevassées, 1964, page 15) .

Nos enfants de l’école du dimanche savent faire la distinction !

topX) L’hybridation, la mort n’est pas venue par Adam !

S’opposant totalement à la bible, William Branham enseigne que la chute n’est pas venue par Adam mais par Ève ! ( il n’aime pas trop les femmes) .

Elle ne vint pas par Adam. Honte à vous qui ne voyez pas cela ! Ce n’est pas la faute d’Adam. Il n’avait rien à faire avec cela. Si la mort vient par Adam alors elle vient par Dieu.
(W.M.B, La Parole Parlée est la semence originelle, 1962, page 56) .

Paul, inspiré par l’Esprit, ce que n’est pas Branham écrit en Romains 5:12-21 que le péché et la mort sont entrés dans le monde à cause d’Adam ! Je ne dis pas Honte à Saint-Paul mais bien honte à Branham ! (il est clair que le couple est coupable) .

topY) Les sept cieux:

Mais la voix me répondit: Tu ne peux le voir maintenant. Il est encore plus haut. Vous voyez, tout cela se passait sous l’autel, le 6ème endroit où l’homme va et non pas le 7ème où se trouve Dieu.
(W.M.B, Révélation des 7 sceaux, n°7, 1963, page 49) .

Branham ne l’a certainement pas remarqué. Il emprunte un concept non biblique, celui des 7 sphères ou des 7 cieux. La bible parle de trois cieux et non de sept ! ( 2 Corinthiens 12:2) .

topZ) Dieu n’a jamais organisé l’Église !

Dieu n’a jamais, à aucun moment organisé l’Église.
(W.MB, Restitution de l’arbre de l’épouse, 1962, page 67) .

Branham se trompe ! Dieu organise son peuple !

  • Dieu est un Dieu d’ordre ayant le chaos en horreur ! ( 1 Corinthiens 14:40) .
  • Dieu a toujours organisé son peuple que ce soit dans l’ancienne alliance ou la nouvelle ! (Ephésiens 4:11-13) . La solide organisation de l’Église voulue par Christ implique des exigences, de la discipline, des responsabilités, des règles.
  • Il est clair que tout ce qui ne s’organise pas est voué à une disparition rapide. Nous préférons l’enseignement de la bible aux enseignements étranges de Branham !

Que déclare Branham concernant ses prédications ou ses brochures ? Lisons et tirons-en les conclusions qui s’imposent:

Vous direz: Eh bien, comment savez-vous que vous n’êtes pas dans l’erreur ? Testez-moi par la Parole.
(W.M.B, La Parole Parlée est la semence originelle, 1962, page 41) .

C’est fait et c’est concluant !

Maintenant vous qui écoutez les bandes, venez le faire. Dites-moi où, UNE SEULE FOIS, JE VOUS AI DIT QUELQUE CHOSE DE FAUX ou quelque chose qui ne soit pas arrivé.
(W.MB, La Parole Parlée est la semence originelle, 1962, page 30) .

Chez Branham tout est faux !

Quand votre organisation enseigne quelque chose de contraire à la Parole, vous abandonnez le Seigneur à ce point-là.
(W.M.B, Pourquoi je suis contre les religions organisées, 1962, page 28) .

Amis branhamistes, quittez votre organisation !

… et chaque fois que je monterai en chaire pour parler à ton peuple, ô Seigneur, ne me laisse jamais dire quoi que ce soit de faux.
(W.M.B, La révélation de J-C, n°7, âge de Sardes, 1960, page 6) .

En effet, lui même a dû se rendre compte de certaine de ces âneries. Mais le Seigneur n’a pas répondu à la prière de Branham, c’est le moins que l’on puisse dire !

L’alphabet ne suffit plus pour compter ses âneries. Branham dans son égarement va déclarer que ….

?) la théologie est satanique !

Le camp de Satan est celui de l’éducation, de la théologie, des œuvres, des diplômes de docteurs, de l’instruction … de tout ce qui est contre le camp de la Parole de Dieu.
(W.M.B, Allant au-delà du camp, 1964, page 10) .

Relisons l’épître aux Hébreux pour savoir si la théologie ne fait pas partie de la Bible.

Et puis il ose se contredire avec ce qui suit:

Si je fais des erreurs, pardonnez-moi. Je ne suis pas un théologien. Je ne critique pas les théologiens. La théologie est une bonne chose. Nous en avons besoin.
(W.M.B, La Parole parlée, les douleurs de l’enfantement, 1965, page 4) .

Enfin terminons ce chapitre par une …

?) Attaque à l’encontre du prédicateur pentecôtiste David Du Plessis:

Et j’ai nommé ce frère. Ce n’est pas dans mes habitudes. Je regrette de l’avoir fait. J’aime le frère David Du Plessis. Il est notre frère. Et je pense vraiment qu’un homme intelligent comme lui DEVRAIT ETRE MIEUX INSTRUIT DANS L’ECRITURE.
(W.M.B, Celui qui est en vous, 1963, page 2) .

Comment Branham ose-t-il accuser Du Plessis de ne pas connaître la bible alors que Branham  admet ne pas connaître les Écritures:

Et mon idée était contraire à la sienne, et il a tourné les yeux vers moi. Il a dit: Vous ne connaissez vraiment pas votre bible. Vous savez comment frère Booth peut le dire. J’ai dit: C’est vrai, frère Booth, mais je connais vraiment bien l’auteur ! Alors je-je veux … vous savez, ce n’est pas de connaître sa Parole qui est la vie, mais le connaître, lui, c’est la vie ! C’est vrai. Voyez, que je connaisse sa Parole ou pas, si seulement je le connais, Lui ! et c’est certainement la vérité ».
(W.M.B, La Divinité expliquée, 1961, page 1) .

«Vous sondez les Écritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle: ce sont elles qui rendent témoignage de moi.»  Jean 5:39  

Mais voilà ! Les Écritures rendent témoignage de Christ. Méconnaître la bible, c’est méconnaître celui qui l’a inspirée !

« Laissez-les: ce sont des aveugles qui conduisent des aveugles, si un aveugle conduit un aveugle, ils tomberont tous deux dans une fosse ».
(Matthieu 15:14).

Christian Piette

 

 

Encyclopédie des sciences religieuses: Andreæ / Confrérie de la Rose-Croix

Article de l’Encyclopédie des sciences religieuses de 1877


ANDREÆ (Jean-Valentin), petit-fils de Jacques Andreæ, dont il vient d’être parlé. Né en 1586 à Herrenberg, dans le Wurtemberg, il devint en 1614 diacre de Vaihingen. En 1620, il fut appelé comme pasteur à Calw, où il resta jusqu’en 1639; il y montra, pendant les misères de la guerre de Trente ans, un courage et un dévouement dignes des plus grandes éloges. Depuis 1639 prédicateur de la cour, en 1650 prélat à Bebenhausen, et en 1654 à Adelberg, il mourut en cette dernière année à Stuttgard. Il s’est distingué, autant par son activité pastorale que par quelques ouvrages, destinés à dévoiler et à combattre les rêveries des alchimistes, si nombreux en Allemagne à la fin du seizième et au commencement du dix-septième siècle. Le scolasticisme qui s’était introduit dans la théologie protestante avait provoqué une réaction mystique, qui s’était manifestée sous des formes diverses:

Chez Valentin Weigel et chez Jacques Bœhme le mysticisme était devenu une théosophie, dont beaucoup de personnes se servaient pour chercher la pierre philosophale et les moyens de faire de l’or; d’autres étaient revenus à Theophraste Paracelse.

Andreæ, qui à des connaissances très variées, joignait infiniment d’esprit, se proposa de se railler de ces superstitions.

Dans sa jeunesse, il écrivit un livre intitulé: Die chymische Hochseit Christiani Rosenkreutz, anno 1459 (les noces chimiques de chrétien Rose-Croix en 1459), sorte de roman, racontant les aventures d’un personnage fictif nommé Rose-Croix, qui est invité, aux noces d’un roi inconnu et qui là est initié aux mystères d’une société de magiciens et d’alchimistes; c’est dans ce livre que paraît pour la première fois le nom de Rose-Croix, emprunté sans doute à deux des principaux symboles des adeptes de la philosophie hermétique.

Cet ouvrage ne circula d’abord qu’en manuscrit. Vers 1610 il s’en répandit un autre:  Allgemeine und General Reformation der ganzen weiten Welt beneben de Fama fraternitatis des læblichen Ordea des Rosenkreutz: Ce fut encore une mystification; le livre fut imprimé en 1614;

la seconde édition, 1615, est augmentée d’une Confession oder Bekanntnusz der Societæt Rosenkreutz, an die Gelehrten Europa’s. La Hochzeit ne parut qu’en 1616 à Strasbourg. Dans la Réformation générale, les sept sages de la Grèce et quelques philosophes romains délibérant sur les moyens d’améliorer le monde; la Confession expose les principes de la soi-disant société.

Ces livres, dont le but était de persifler les amateurs de la magie et de la théosophie, produisirent un effet immense (NDLR inverse?).

  • Tout le monde les prit au sérieux;
  • les mystiques et les alchimistes se mirent à la recherche de l’ordre des Rose-Croix, qui n’existait nulle part;
  • des théologiens luthériens soupçonnèrent une manœuvre calviniste contre l’orthodoxie.

La nouvelle se répandit aussi en France; en 1623 on afficha à Paris un placard, annonçant l’arrivée des Rose-Croix, sauveurs du monde; Gabriel Naudé, qui à cette occasion se montra sceptique au bon endroit, se railla de la chimère importée d’Allemagne, dans une brochure pleine de sens: Instruction à la France sur la vérité de l’histoire des frères de la Rose-Croix.

Andreæ lui-même, voyant qu’au lieu de faire disparaître la superstition, il l’avait alimentée , publia divers écrits où, tout en conservant parfois la forme allégorique et satirique, il exhortait ses contemporains à renoncer « à cette curiosité dangereuse» qui veut sonder tous les mystères, à sortir de « ce chaos, » à renverser « cette tour de Babel élevée contrairement à la volonté de Dieu. »

Comme quelques enthousiastes fondèrent en effet un ordre de Rose-Croix, il lui opposa une Société évangélique, ayant pour objet de « remettre Jésus-Christ en son lieu et de détruire les idoles. »  En général, il fit des efforts pour relever dans son pays la vie religieuse; adversaire aussi décidé du formalisme de l’orthodoxie du temps que des extravagances des théosophes, il chercha à rétablir un christianisme plus vivant et plus simple.

On lui a reproché différentes hérésies, mais sa mémoire n’a pas souffert de ces reproches.

V. Burk, Verzeichniss aller… Schriften … J. V. Andreæ, Tubing. 1793 (catalogue de cent numéros mais incomplet); Hossbach, Andreæ umd sein Zeitalter, Berlin, 1819.

La Bible et les Témoins de Jéhovah

Introduction

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Depuis quelques temps, il est fréquent de rencontrer, un peu partout en Afrique, de nombreux colporteurs qui se nomment «Témoins de Jéhovah ».

Ceux-ci sont membres d’un groupe religieux qui a déjà inondé de sa littérature les pays d’Amérique du Nord et d’Europe. Ils visitent systématiquement chaque ville et frappent à chaque porte. ils sont ainsi parvenus à contacter et à convaincre beaucoup de gens, dont un certain nombre appartiennent à des églises chrétiennes.

Deux questions se posent donc aux chrétiens affrontés par des Témoins de Jéhovah:

  1. Le mouvement des Témoins de Jéhovah peut-il être considéré comme faisant véritablement partie de l’Église de Jésus Christ ?
  2. Quelle attitude les chrétiens doivent-ils prendre face aux Témoins de Jéhovah?

Nous essayerons de répondre de façon précise à ces deux questions en vous présentant, dans les pages qui suivent, quelques renseignements sur l’histoire de cette organisation. Puis, nous examinerons sa position vis-à-vis des points essentiels de la doctrine chrétienne. Pour cela, nous citerons de nombreux passages des ouvrages publiés par les Témoins de Jéhovah.

Nous espérons ainsi pouvoir vous aider dans votre témoignage pour la vérité.

Aperçu historique

Le nom du mouvement a été tiré d’un passage biblique du livre d’Ésaïe (43.10):« Vous êtes mes témoins, dit l’Éternel, vous et mon serviteur que j’ai choisi…» (citation selon la version Segond; en hébreu, le nom Éternel se dit «Jéhovah» ou« Yahwéh »).

Le mouvement a commencé en Amérique du Nord au 19ème siècle. Son fondateur fut Charles Taze Russell (1832-1916), commerçant de profession et appelé «le pasteur » par ses adeptes. Ayant eu des contacts avec des Adventistes, Russell parvint vers 1870 à la conclusion que le retour de Jésus-Christ aurait lieu à partir de 1874 et que son règne de 1000 ans ou Millénium (voir Apocalypse 20) serait établi en 1914. Il publia ses recherches dans sept volumes sous le titre général « Études des Écritures » ou «Aurore du Millénium ».

A sa mort, Joseph Franklin Rutherford (1869-1942) lui succéda. Il était avocat et reçut le titre de juge. Parmi ses nombreux écrits, nous pouvons citer « La Harpe de Dieu », « Réconciliation », «Vie et Salut ».

Ce fut ensuite Nathan Homer Knor (1905-1977) qui prit la tête du mouvement. Les livres qui sont édités actuellement ne portent pas de noms d’auteurs et sont probablement le produit d’une équipe de rédacteurs.

Les titres les plus importants des ouvrages publiés en français sont:

  • La Vérité qui conduit à la vie éternelle,
  • Il est impossible à Dieu de mentir,
  • Assurez-vous de toutes chose.),
  • Que ton nom soit sanctifié.

Deux périodiques, « La Tour de Garde » et « Réveillez-vous » (voir Ésaïe 21.8 et 52.1), sont publiés en plusieurs langues. En 1982, le tirage total des deux était de plus de 455 millions d’exemplaires. Presque 33 millions de livres et brochures ont été publiés cette même année.

En 1950, a paru en anglais, une version des Saintes Écritures sous le titre «La Traduction du Monde Nouveau » ; une nouvelle édition révisée est sortie en 1961.

La version française du Nouveau Testament a été publiée en 1963, celle de l’Ancien Testament en 1974.

Toute la littérature des Témoins de Jéhovah est produite par la société «Watchtower Bible and Tract Society » (fondée en 1884) qui prit aussi le nom de « International Bible Students Association » (en 1914).

Le siège du mouvement, ainsi que sa maison d’édition, se trouvent à Brooklyn, New-York, U.S.A

Selon les statistiques publiées par les Témoins de Jéhovah, le nombre de leurs adhérents s’élève aujourd’hui à plus de quatre millions. En Afrique, il y aurait plus de 300.000 membres et 400 «missionnaires ».

Les membres actifs du mouvement sont formés comme « témoins » en suivant des cours accélérés et des réunions régulières tels que:

  • les rassemblements dans les « Salles du Royaume » (le dimanche ),
  • les études des livres du mouvement dans chaque district (le vendredi),
  • les conférences des assemblées du district, les « Assemblées Internationales de la Volonté Divine des Témoins de Jéhovah » (ont lieu chaque année dans plusieurs parties du monde).

Nous devons donc constater que le mouvement est bien organisé et qu’il s’est développé d’une façon extraordinaire.

 

Les Saintes Écritures

La position des Témoins de Jéhovah:

Les Témoins de Jéhovah déclarent baser tout leur enseignement sur la Bible. Leurs brochures et livres contiennent de nombreuses citations qui semblent les rendre recommandables.

« Ce livre (la Bible) est vraiment le guide que Dieu a donné aux hommes, une lampe à nos pieds, une lumière sur notre sentier »1.

Mais nous devons constater que leurs colporteurs ne vendent en général que les livres et brochures de leur propre mouvement (très rarement la Bible elle-même). D’autre part, ils considèrent leurs publications comme

« le canal employé par Dieu pour dispenser la pure vérité biblique ».2

Leur fondateur, Russell, qui se désignait comme « la lumière que Dieu a envoyée pour éclairer la Parole de Dieu» , déclara en 1910:

« Vous ne pouvez pas comprendre la Bible si vous ne lisez pas mes livres» (citation tirée de Watchtower).3

Un ancien adhérent de la secte, M. William Schnell, affirme que chaque membre doit obéir inconditionnellement à la Bible telle qu’elle est interprétée officiellement par ses dirigeants. Il précise aussi dans son livre « Trente ans comme esclave de la Tour de Garde» que le mouvement ne retient qu’environ 6% des Saintes écritures.

Ce que la Bible dit d’elle-même:

« Les Écrits sacrés peuvent te donner la sagesse en vue du salut par la foi en Christ-Jésus. Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour redresser, pour éduquer dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit adapté et préparé à toute bonne œuvre»
(2 Timothée 3.15-17).

«Ceci est écrit afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom»
(Jean 20.31).

« Heureux l’homme qui trouve son plaisir dans la loi de l’Éternel et qui la médite jour et nuit»
(Psaume 1.2).

«Ce livre de la loi ne s’éloignera pas de ta bouche; tu y méditeras jour et nuit pour observer et mettre en pratique tout ce qui y est écrit.. Ne t’en détourne ni à droite ni à gauche… »
(Josué 1.8, 7b).

« Vous n’ajouterez rien à la parole que je vous commande et vous n’en retrancherez rien; mais vous observerez les commandements de l’Éternel, votre Dieu, tels que je vous les donne»
(Deutéronome 4.2).

« Je l’atteste à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre: Si quelqu’un y ajoute, Dieu ajoutera (à son sort) les plaies décrites dans ce livre. Et si quelqu’un retranche des paroles du livre de cette prophétie, Dieu retranchera sa part de l’arbre de vie et de la ville sainte, décrits dans ce livre» (Apoclypse 22.18-19).

 

La Divinité du Seigneur Jésus-Christ

Les Témoins de Jéhovah enseignent:

« La Bible nous informe qu’il est le Fils premier-né de Dieu, autrement dit qu’il fut créé avant les autres fils composant la famille de Dieu. Il est aussi le Fils unique de Dieu, en ce sens qu’il est le seul fils créé directement par Jéhovah-Dieu, toutes les autres choses étant venues à l’existence par lui; l’Agent principal de Dieu ».4

« La Parole était un prince très élevé au-dessus des autres créatures. A ce titre, il est appelé Michel ; il est comme un archange employé par l’Etemel ».5

« Si Jésus est Fils du Très-Haut et Fils de Dieu, comment peut-il être lui-même le Dieu Très-Haut? – C’est impossible! … Jésus n’était pas un mélange de terrestre et de spirituel, de chair et d’esprit. C’était un homme intégral ».6

« Au commencement la Parole était, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était dieu ».7

Remarque: Sous prétexte de sauvegarder la divinité du Père seul, les Témoins de Jéhovah mettent l’expression « et il était dieu » avec une minuscule; ils tombent ainsi dans une espèce de polythéisme. D’ailleurs, dans la version anglaise nous lisons: « et la Parole était un dieu ».

Mais la Bible affirme:

«Personne n’a jamais vu Dieu; Dieu le Fils unique, qui est dans le sein du Père, lui, l’a fait connaître… Les Juifs cherchaient encore plus à le faire mourir…parce qu’il disait que Dieu était son propre Père, se faisant ainsi lui-même égal à Dieu… Moi et le Père, nous sommes un… Les Juifs lui répondirent: Ce n’est pas pour une œuvre bonne que nous te lapidons, mais pour un blasphème, et parce que toi, qui es un homme, tu te fais Dieu… Celui qui m’a vu, a vu le Père… Thomas lui répondit: Mon Seigneur et mon Dieu! » (Jean 1.18 ; 5.18 ; 10.30,33 ; 14.9 ; 20.28).

« Mais au Fils il dit: Ton trône, Ô Dieu, est éternel…
C’est pourquoi, Ô Dieu, ton Dieu t’a oint avec une huile d’allégresse »
(Hébreux 1.8-9).

«En attendant la bienheureuse espérance et la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur, le Christ-Jésus» (Tite 2.13).

« Quiconque nie le Fils n’a pas non plus le Père; celui qui confesse le Fils a aussi le Père… Nous savons aussi que le Fils de Dieu est venu, et qu’il nous a donné l’intelligence pour connaître celui qui est le Véritable; et nous sommes dans le Véritable, en son Fils Jésus-Christ. C’est lui le Dieu véritable et la vie éternelle » (1 Jean 2.23 ; 5.20).

 

La mort et la résurrection de Jésus

Les Témoins de Jéhovah disent:

«Jésus devait être parfait sur le plan humain pour correspondre à l’Adam sans péché du jardin d’Eden. De cette façon, il lui serait possible d’offrir une rançon qui corresponde exactement, par sa valeur, à ce que le pécheur Adam avait perdu et fait perdre à sa postérité ».8

« Dans le but de racheter les péchés d’Adam. Jésus devait sacrifier son corps humain d’une façon définitive; il ne pourra plus jamais le recevoir en retour. C’est pourquoi Dieu l’a ressuscité comme un fils- esprit ».9

« Jéhovah-Dieu a disposé de son corps selon sa manière, comme il a disposé du corps de Moïse, mais personne ne sait comment ».10

«Jéhovah-Dieu a ressuscité Jésus des morts comme un fils spirituel et immortel… Il a alors repris le nom de Michel… Sa résurrection est la récompense de sa marche fidèle sur la terre. Il est la première créature à recevoir ce don ».11

Remarques:

  • Jésus serait donc mort pour le péché d’Adam seulement et non pour ceux du monde.
  • Il n’y aurait pas de continuité entre le Jésus qui a vécu sur la terre et celui qui est ressuscité, comme il ne semble pas y en avoir entre la pré-existence de Jésus et son humanité. Les Témoins de Jéhovah auraient ainsi trois christs différents !

Mais la Bible déclare:

« Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai…Il parlait du temple de son corps… Je donne ma vie afin de la reprendre… J’ai le pouvoir de la donner et de la reprendre»
(Jean 2.19,21 et 10.17,18).

« Voyez mes mains et mes pieds, c’est bien moi; touchez-moi et voyez; un esprit n’a ni chair ni os, comme vous voyez que j’en ai. Et en disant cela, Jésus leur montra ses mains et ses pieds »
(Luc 24.39-40).

« Jésus-Christ, le juste, est lui-même la victime expiatoire pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier»
(1 Jean 2.2).

« Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures ; il a été enseveli, il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures »
(1 Corinthiens 15.3-4).

« Ce Fils, qui est le rayonnement de sa gloire et l’expression de son être, soutient toutes choses par sa parole puissante; après avoir accompli la purification des péchés, il s’est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très-hauts… Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui et pour l’éternité»
(Hébreux 1.3 et 13.8).

« Je vis…quelqu’un qui ressemblait à un fils d’homme… Moi je suis le premier et le dernier, le vivant. J’étais mort, et me voici vivant aux siècles des siècles »
(Apocalypse 1.13 et 18).

Le Saint-Esprit et la Trinité de Dieu

Les Témoins de Jéhovah enseignent:

« L’esprit saint est la force active de Dieu et non une personne. Le pronom masculin que portent certains passages ne prouve pas qu’il s’agit d’une personne mais est un simple accord grammatical… les versets qui mentionnent le Père, le Fils et l’esprit saint ne disent pas qu’ils sont égaux, co-éternels ou un seul Dieu ».12

« Quant à l’esprit saint, il ne s’agit pas d’une personne, nais de la force créatrice invisible de Dieu au moyen de laquelle il accomplit sa sainte volonté et son œuvre … Une différence est établie entre le Seigneur Dieu tout-puissant assis sur son trône et son Christ, l’Agneau; nulle part l’esprit saint ne leur est associé »13

«La trinité a une origine mythologique,elle était en faveur chez les Babyloniens, les Égyptien et les populations des Indes. C’est une théorie nébuleuse, dont Satan est le promoteur ».14

Remarque: Dans leur version de la Bible « La Traduction du Monde Nouveau », le Saint-Esprit est toujours écrit avec des minuscules, alors que les titres de Dieu et même de Jésus ont des majuscules (sauf lorsque Jésus est appelé dieu dans l’évangile de Jean 1:1).

Mais que dit la Bible ?

Le Saint-Esprit y est présenté non seulement comme une puissance divine, mais comme une personnalité avec une intelligence propre: il parle, enseigne, envoie, ressent de la tristesse.

« Quand sera venu le Consolateur que je vous enverrai de la part du Père… il rendra témoignage de moi… et vous annoncera les choses à venir »
(Jean 15.26 ; 16.13).

« Comme Pierre réfléchissait sur la vision, l’Esprit lui dit: Voici trois hommes qui te cherchent; lève-toi, descends, et pars avec eux sans hésiter, car c’est moi qui les ai envoyés… Pendant qu’ils célébraient le culte du Seigneur et qu’ils jeûnaient, le Saint-Esprit dit: Mettez-moi à part Barnabas et Saul pour l’œuvre à laquelle je les ai appelés »
(Actes 10.19-20; 13.2).

«N’attristez-pas le Saint-Esprit de Dieu »
(Éphésiens 4.30).

Plusieurs autres passages mettent le Saint-Esprit à égalité avec le Père et le Fils ou le désignent clairement comme étant Dieu (par ex. Matthieu 28.19 ; 2 Corinthiens 13.13 ; Ephésiens 4.4-6 ; 2 Thessaloniciens 2.13- 14; Actes 5.3-4). Ces trois personnes sont des expressions distinctes du Dieu unique. Nous ne pouvons pas comprendre entièrement la Trinité; elle restera pour nous un mystère insondable tant que nous vivrons dans notre corps. Acceptons donc cet enseignement de la Bible par la foi. Nous connaîtrons Dieu parfaitement un jour dans sa gloire (1 Corinthiens 13.12; 1 Rois 8.27).

 

L’homme, le péché et la mort

L’enseignement des Témoins de Jéhovah:

Les Témoins de Jéhovah acceptent les récits bibliques de la création et de la chute. Mais ils rejettent la notion de l’homme composé d’un corps mortel et d’une âme immortelle, ainsi que celle du châtiment éternel.

«L’homme n’a pas une âme, il est une âme. L’âme humaine meurt, elle n’est pas immortelle… Les morts ne peuvent être tourmentés, ils sont inconscients, leur âme est morte… Le tourment ardent de Satan dans le feu, c’est sa destruction éternelle ».15

« L’âme étant l’homme lui-même, que devient-elle quand celui-ci meurt? La Bible affirme sans équivoque que l’âme meurt… L’enfer de la Bible n’est autre chose que la tombe de l’homme… Les bons et les méchants vont dans l’enfer de la Bible, la tombe commune à tous les morts ».16

«Ils se verront infliger la seconde mort, c’est-à-dire l’anéantissement définitif ».17

Selon Russell et Rutherford, la doctrine du châtiment éternel serait due au diable et à ses serviteurs, les ecclésiastiques catholiques et protestants (voir La Vérité qui conduit à la Vie Éternelle, ch. 15).

Remarque: Nous verrons plus loin que les Témoins de Jéhovah ne croient pas que la .mort et l’anéantissement soient la fin dernière de TOUS les hommes, mais qu’il y a pour certains une sorte de résurrection et d’existence après la mort.

L’enseignement de la Bible:

« Il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement »
(Hébreux 9.27).

« L’heure vient où tous ceux qui sont dans les tombeaux entendront sa voix. Ceux qui auront fait le bien en sortiront pour la résurrection et la vie, ceux qui auront pratiqué le mal pour la résurrection et le jugement »
(Jean 5.28-29).

« Ceux-ci iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle »
(Matthieu 25.46).

« Le pauvre (Lazare) mourut et fut porté par les anges dans le sein d’Abraham. Le riche aussi mourut et fut enseveli. Dans le séjour des morts, il leva les yeux…et vit de loin Abraham et Lazare dans son sein… »
(Luc 16.22-23).

«Je vis les morts, les grands et les petits, debout devant le trône. Des livres furent ouverts, et un autre livre fut ouvert qui est le livre de vie. Les morts furent jugés d’après ce qui était écrit dans les livres, selon leurs œuvres…Quiconque ne fut pas trouvé inscrit dans le livre de vie fut jeté dans l’étang de feu. C’est la seconde mort…La fumée de leur tourment monte aux siècles des siècles et ils n’ont de repos ni jour ni nuit…»
(Apocalypse 20.12-15; 14.11).

D’après la Bible, il y a donc pour tous les hommes une existence après la mort: soit le châtiment éternel, soit la gloire éternelle auprès de Dieu (voir aussi 2 Thessaloniciens 1.9-10).

 

 Le Salut et la Vie Éternelle

Les Témoins de Jéhovah enseignent:

«Tous ceux qui croient en Jéhovah-Dieu et en Jésus et qui se consacrent à faire la volonté de Dieu… auront pour récompense la vie éternelle. Mais cette vie future ne sera pas la même pour tous ».18

Selon de nombreux écrits (trop longs à citer), ceux qui seront sauvés seront répartis en deux classes distinctes:

  • Le nombre de ceux qui appartiennent à la première classe s’élève exactement à 144.000 (voir Apocalypse 7) ; ils sont aussi appelés « le petit troupeau » (selon Luc 12.32). Ce sont ceux qui ont été justifiés en croyant aux avantages que Jésus leur a acquis sur la croix et qui ont renoncé à tout héritage terrestre en offrant leurs biens au mouvement des Témoins de Jéhovah et en se faisant baptiser par immersion. lis ont ainsi été régénérés du saint-esprit et sont sanctifiés en prêchant fidèlement jusqu’à la mort le Parole du Royaume (la doctrine des Témoins de Jéhovah). lis seront unis à Jésus pour être à jamais son épouse et son corps et pour régner avec lui dans le ciel.
  • Ceux de la seconde classe, beaucoup plus nombreux, sont d’abord les saints de l’Ancienne Alliance et les chrétiens évangéliques restés au stade de la justification qui ressusciteront au cours du Millénium (voir Apocalypse 20). A ceux-ci s’ajouteront les survivants de la bataille d’Harmaguédon (voir Apocalypse 16) qui se décideront pour Jéhovah, de même que les membres des Témoins de Jéhovah qui ne font pas partie des 144.000 et qui portent le nom de « Jonadabs » (voir Jérémie 35) ou « les autres brebis ». Toutes ces personnes pourront prolonger indéfiniment leur séjour sur la terre, mais elles ne pourront pas entrer au ciel.
    « lis ont la promesse de la vie éternelle sur la terre, avec le privilège de l’assujétir, de l’embellir et de la peupler ».19

Mais la Bible déclare:

« Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu; et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est dans le Christ-Jésus… Le salaire du péché, c’est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Christ-Jésus, notre Seigneur »
(Romains 3.23-24 ; 6.23).

« C’est par grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est pas par les œuvres, afin que personne ne se glorifie »
(Ephésiens 2.8-9).

« Lorsque la bonté de Dieu notre Sauveur et son amour pour les hommes ont été manifestés, il nous a sauvés – non parce que nous aurions fait des œuvres de justice, mais en vertu de sa propre miséricorde – par le bain de la régénération et le renouveau du Saint-Esprit; il l’a répandu sur nous avec abondance par Jésus Christ notre Sauveur, afin que, justifiés par sa grâce, nous devenions héritiers dans l’espérance de la vie éternelle »
(Tite 3.4-7).

« Vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Christ -Jésus… Vous tous, vous êtes un en Christ-Jésus… Et parce que vous êtes des fils, Dieu a envoyé dans nos cœurs l’Esprit de son Fils qui crie: Abba ! Père! »
(Galates 3.26,28 ; 4.6).

«Jésus leur dit encore: Moi, je suis la porte: si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé… Il y aura un seul troupeau, un seul berger »
(Jean 10.7, 9, 16).

« Il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés à une seule espérance, celle de votre vocation; il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous…
(Éphésiens 4.4-6).

 

Les temps de la fin

Que disent les Témoins de Jéhovah:

Nous avons vu (page 4) que les premiers responsables du mouvement ont fait plusieurs prédictions fantaisistes. En voici d’autres:

« Les prophéties montrent que le 1er octobre 1914, Jéhovah a placé Jésus sur le trône et l’a établi pour régner… En 1918 eut lieu la résurrection céleste de ceux qui font partie des 144000 ; ils ont commencé à régner avec Christ dans le ciel. Les saints de l’Ancienne Alliance ressusciteront en 1925 dans une position humaine parfaite; ils seront les représentants visibles et légaux du nouvel ordre des choses ».

Ces prophéties n’ayant jamais vu leur accomplissement, les Témoins de Jéhovah cherchent à les expliquer de la façon suivante:

« Comme Jésus n’a plus de corps humain depuis sa résurrection, sa seconde apparition n’est pas visible aux yeux humains et ne le sera jamais, mais elle pourra se remarquer graduellement dans les événements qui surviendront ».20

«Le royaume fut investi du pouvoir en 1914, toutefois Jéhovah n’a pas anéanti aussitôt ceux qui ne le servaient pas… fi a laissé le temps pour qu’une œuvre de séparation puisse s’effectuer pendant ces derniers jours (selon Matthieu 25.31-46)… Le jugement sera exécuté à la clôture de ces derniers jours… Bientôt Jéhovah va complètement détruire le présent système mauvais ».21

Et que dit la Bible ..

« Pour ce qui est du jour et de l’heure, personne ne les confiait, ni les anges des cieux, ni le Fils, mais le Père seul… Le signe du Fils de l’homme paraîtra dans le ciel, toutes les tribus de la terre se lamenteront, et elles verront le Fils de l’homme venir sur les nuées du ciel avec beaucoup de puissance et de gloire» (Matthieu 24.36,30).

« Ce Jésus, qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, reviendra de la même manière dont vous l’avez vu aller au ciel»
(Actes des Apôtres 1.11).

« Le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d’un archange, au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront en premier lieu. Ensuite, nous les vivants, qui seront restés, nous serons enlevés ensemble avec eux: dans les nuées, à la rencontre du Seigneur»
(1 Thessaloniciens 4.16-17).

« Nous vous demandons, frères, en ce qui concerne l’avènement du Seigneur Jésus-Christ et notre rassemblement auprès de lui, ne vous laissez pas promptement ébranler dans votre bon sens, ni alarmer par quelque inspiration, par quelque parole ou par quelque lettre…, comme si le Jour du Seigneur était déjà là. Que personne ne vous séduise d’aucune manière; car il faut qu’auparavant l’apostasie soit arrivée»
(2 Thessaloniciens 2.1-3).

A la lumière de ce qui précède, il est facile, pour celui qui cherche sincèrement à vivre selon la vérité, de découvrir que l’enseignement des «Témoins de Jéhovah » est très souvent contraire à la Parole de Dieu. Ce mouvement dépouille le Seigneur Jésus de sa gloire divine, discrédite son œuvre sur la croix pour le salut des hommes et nie sa résurrection corporelle. Il conteste aussi les prédictions des Écritures au sujet de sa seconde venue et de la vie éternelle de tous les vrais croyants.

L’impression générale qui découle de la lecture de leurs livres, c’est que les «Témoins de Jéhovah » poussent les lecteurs à se joindre à leur organisation pour être sauvés, au lieu de les amener à croire au Seigneur Jésus, le seul Sauveur.

Jésus a déclaré: «Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi »
(Jean 14.6).

Et l’apôtre Pierre a dit: « Le salut ne se trouve en aucun autre; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom donné parmi les hommes (que celui de Jésus-Christ) par lequel nous devions être sauvés »
(Actes des Apôtres 4.12).

D’autre part, l’apôtre Paul a dit:

« En Christ habite corporellement toute la plénitude de la divinité. Et vous avez tout pleinement en Lui » (Colossiens 2.9-10).

Il n’y a, chez les «Témoins de Jéhovah », aucun espoir véritable pour l’homme pécheur. Selon eux, le salut s’acquiert par une suite d’efforts personnels. Or, la Bible nous enseigne que le salut est un don de Dieu. Il se reçoit par le moyen de la foi.

« Vous savez que ce n’est pas par des choses périssables, argent ou or, que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre, héritée de vos pères, mais par le sang précieux de Christ… Par lui, vous croyez en Dieu qui l’a ressuscité d’entre les morts et lui a donné la gloire, afin que votre foi et votre espérance soient en Dieu » (1 Pierre 1.18-21).

Nous devons donc rejeter les fausses doctrines des «Témoins de Jéhovah » et repousser avec fermeté tout effort entrepris pour nous attirer à eux. Évitons aussi de discuter avec eux, cela est généralement stérile, mais témoignons plutôt avec assurance de notre foi en Jésus-Christ, notre Sauveur et notre Seigneur. En lui, nous avons l’assurance de notre salut.

« Bien-aimés…, je me suis senti obligé de vous écrire, afin de vous exhorter à combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes. Car il s’est glissé parmi vous certains hommes impies qui changent en dérèglement la grâce de notre Dieu et qui renient notre seul Maître et Seigneur Jésus-Christ… Mais vous, bien-aimés, édifiez-vous vous-mêmes sur votre sainte foi… en attendant la miséricorde de notre Seigneur Jésus-Christ pour la vie éternelle»
(Jude 3-4, 20-21).

Ch. BOSSERT


Annexe:

1    La Bible est-elle la Parole de Dieu ? p.135

2    Que ton nom soit sanctifier, p.326

3    Watchtower n°109, p.371

4    La Vérité qui conduit à la Vie Éternelle, p. 47. C’est une allusion à Colossiens 1.15; mais pour bien comprendre cette expression « premier-né « , il nous faut voir le Psaume 89, verset 28, où David est désigné ainsi; elle signifie clairement: il est le premier en autorité (David avait sept frères plus âgés que lui, voir 1 Samuel 16). Jésus est le premier en dignité sur toute la création.

5    La Vérité vous affranchira, p. 46. Nous devons savoir que l’archange Michel est cité dans Daniel 10.13 et 21; 12.1; Jude 9 et Apocalypse 12.7 et qu’il n’a aucune ressemblance avec Jésus-Christ.

6    Il est impossible à Dieu de mentir, p. 263, 231

7    Version française de la Traduction du Monde Nouveau, Jean 1.1

8    Il est impossible à Dieu de mentir, p. 232

9    La Religion a-t-elle servi l’humanité? version anglaise, p. 259

10    La Vérité vous affranchira, p. 264

11    Que Dieu soit reconnu pour vrai, p. 40 et 74

12    Assurez-vous de toutes choses, p. 496-497

13    Il est impossible à Dieu de mentir, p. 269, 260

14    La Religion a-t-elle servi l’humanité? p. 92-95 – voir aussi « La Vérité qui conduit Ä la Vie Éternelle », p. 134

15    Assurez-vous de toutes choses, sous-titre, p.16-17, 189-194

16    La Vérité qui conduit à la Vie Éternelle, p. 41, 42, 37

17    Il est impossible à Dieu de mentir, p. 374

18    Que Dieu soit reconnu pour vrai, version anglaise, p. 298

19    Que Dieu soit reconnu pour Vrai, version anglaise, p. 250

20    La Harpe de Dieu, p.198

21    La Vérité qui conduit à la Vie éternelle, p. 95, 96, 102


Bibliographie

Pour rédiger cette brochure, nous avons consulté les ouvrages suivants ..

LES TÉMOINS DE JÉHOVAH A LA LUMIÈRE DE LA BIBLE
Croisade du Livre Chrétien – F26160 La Bégude de Mazenc – France.

LES TÉMOINS DE JÉHOVAH ONT-ILS RAISON?
J.M. Nicole
Ligue pour la Lecture de la Bible – 08 B.P. 50 Abidjan 08, Côte d’Ivoire, ou B.P. 4242 Kinshasa – République du Zaïre.

TRENTE ANS ESCLAVE DE LA Tour de Garde
W. J. Schnell
La Bonne Nouvelle – 9, rue des Charpentiers
F 68000 Mulhouse – France.

THE FOUR MAJOR CULTS
M. A. Hoekema
Patemoster Press – Exeter – Devon – Angleterre.

THE CHOAS OF CULTS
J. K. Van Baalen
Eerdmans – Grand Rapids – Michigan – U.SA.

 

 

 

Marie, mère de Jésus — 2ème partie —

Marie toujours vierge ?

Répondons maintenant au site québécois et découvrons ensemble ce qu’il avance comme argument !

«  Les chrétiens non catholiques sont en désaccord avec les catholiques sur le fait que Marie soit demeurée toujours vierge,  (Matthieu 1:25), arguant sur ce passage « Joseph ne connut pas Marie jusqu’à ce qu’elle mit au monde son fils (Jésus) ». Cependant l’usage des grecs et des sémites pour le mot « jusqu’à » n’impliquait rien de ce qui s’était passé après la date annoncée. Matthieu est simplement en train de souligner le fait que Marie était en effet vierge quand Jésus est né. « Mikal, la fille de Saul, n’eut pas d’enfant jusqu’au jour de sa mort »  ( 2 Samuel 6:23). Est-on en train de dire qu’elle en a eu après sa mort ? De même avec Noé, il est dit qu’il lâcha le corbeau qui s’envola, allant et revenant jusqu’à ce que les eaux découvrirent la terre ferme. En fait, on sait que le corbeau ne revint jamais. Les exemples semblables pourraient être multipliés ».  (page 1).

Voyons tout d’abord les définitions:

« Jusqu’à ce que: locution conjonctive qui indique la limite temporelle, jusqu’au moment où ».  (Larousse, page 573).

« La limite de ce qu’on ne dépasse pas ».  ( Le Robert pour tous, page 640).

Disons de suite que les deux exemples cités sont des « trompe l’œil ». En effet concernant le cas de Mikal «  elle n’eut pas d’enfant jusqu’à sa mort » indique tout simplement qu’elle n’eut jamais d’enfant de toute sa vie ! Les deux citations sont totalement différentes. Ce n’est pas la mort physique de Marie qui l’a empêché d’avoir des enfants bien au contraire ! Quant à l’exemple du corbeau, celui-ci fit quelques voyages jusqu’au moment où il trouva un endroit où se poser, rien de plus ! Concernant Marie, l’explication qui coule naturellement de source est totalement différente ! Le texte grec, seul fiable vu les différences entre bibles protestantes et bibles catholiques, utilise le mot « eôs », qui signifie « jusque », et aussi « pendant ». En omettant de traduire ce vocable, la traduction devient bancale. Jamais « eôs » ne peut se traduire par « sans », ce que font les traductions catholiques. Ce dernier terme étant rendu par « khôris » en grec ! ( Matthieu 13:34, 14:21, 15:58) ou encore par « aneu » en Matthieu 10:29.

On peut également retrouver « eôs » devant un verbe  (comme dans notre passage litigieux) et ce en 19 salutations diverses dans l’Evangile de Matthieu. Trois fois, il signifie « pendant »,  (Matthieu 5:25, 14:22 et 26:36), traduction ou signification impossible en Matthieu 1:25. Mais 16 fois, il signifie « jusqu’à ce que » ou «  jusqu’au moment où », ce qui implique bien-sûr une modification du comportement ou des faits après le moment en question. Ces passages établissent sans aucun doute le vrai sens de « eôs ou »: Matthieu 2:9 et 13, 5:18 et 26, 10:11 et 23, 12:20, 13:33, 16:28, 17:9, 18:30 et 34, 22:44, 23:39 et 24:34 et 39).

Ajoutons à cela, qu’eôs se trouve également 37 fois devant un verbe, 56 fois devant un substantif et 30 fois devant un verbe substantifié et tout cela dans le Nouveau-Testament. Ce n’est certes pas à des exemples isolés et dans l’Ancien-Testament qu’il fallait recourir tout comme l’a fait le site québécois dans la foulée de son grand frère californien. Remarquons également que le mot hébreu « ad » qui a la même signification que « eôs » se retrouve près de 1000 fois dans l’Ancien-Testament ; et dans « 2 Samuel, nous trouvons « ad ki »  (jusqu’à ce que) huit fois ! ( 10:5, 15:24 et 28, 17:13, 20:3, 21:10, 22:38 et 23:10).

Le terme grec « eôs » et son équivalent hébreu « ad ki » impliquent un changement d’attitude après le moment donné. Il est clair comme de l’eau de roche que l’expression de Matthieu 1:25 se réfère évidemment à un moment donné lorsque intervient un changement de situation ! La logique veut que Joseph fit ce que l’ange lui avait prescrit ! Il prit sa femme Marie et ne la connut pas jusqu’au jour, au moment où elle enfanta un fils, Jésus ! L’expression utilisée « eôs » se réfère donc bien à un moment donné où intervient un changement de situation et dans ce cas, Joseph retarde son intimité conjugale avec Marie jusqu’à ce que l’enfant naisse, c’est le sens naturel de la construction grammaticale. Les arguments et propos du site québécois sont d’une légèreté incroyable:

« Quand l’Ange Gabriel apparut à Marie, elle demanda: ‘Comment cela va être possible, puisque je n’ai pas de relation conjugale ? »  (Luc 1:34). Cela a toujours voulu signifier qu’elle se savait avoir la mission de rester vierge, même dans le mariage, ce que Joseph a respecté ».  (page 1).

Cela, ce sont les catholiques qui l’affirment mais il faut honnêtement le reconnaître sans preuve aucune dans les Écritures ! Où est-il implicitement écrit que Marie savait qu’elle allait rester vierge ? Ce ne sont que de pieuses et incorrectes inventions ! Voyons l’argument suivant:

« Si elle avait l’intention d’avoir des enfants, et donc de ne pas rester vierge, sa question n’a aucun sens ».
(page 1).

Par contre, pour nous protestants, cela a beaucoup de sens et tient bien la route ! En Luc 1:34, Marie déclare donc: « Comment cela est-il possible puisque je ne connais pas d’homme  (sexuellement parlant) ». Mais elle n’est pas encore mariée, ce n’est pas plus compliqué !

La coutume juive voulait que la cérémonie des fiançailles était la signature du contrat, celle du mariage, parfois de longtemps postérieure, était la fête au cours de laquelle l’époux conduisait la mariée dans la chambre nuptiale. On peut en déduire que la question de Marie est tout à fait pertinente et normale. Si Marie avait fait vœu de chasteté perpétuelle  ( ce qui n’est pas écrit dans la bible), n’aurait-elle pas alors déclaré: « Comment cela se fera-t-il puisque je ne CONNAÎ TRAI point d’homme », ou « puisque je dois demeurer vierge » !

Mais son affirmation est au présent. Les évangélistes ne qualifient Marie de vierge qu’avant la naissance de Jésus ! (Luc 1:27, Matthieu 1:23). Après la naissance, ils ne lui réservent que le nom de Marie ! ( Matthieu 2:11, 13:55, Marc 6:3, Luc 2:34, Actes 1:14) ou encore celui de « sa mère »:  (Matthieu 2:13, 12:46, Luc 2:51 et Jean 19:26).

Les frères de Jésus

Qu’en dit le site québécois ?

« Concernant les frères du Seigneur, le terme avait une connotation beaucoup plus large dans la bible et incluait les cousins et les serviteurs. Ni les hébreux, ni les araméens- la langue parlée par le Christ- n’a pas un mot pour dire ‘cousin’ ».  (page 1).

J’ai justement une jeune syrienne parlant l’araméen qui est chez moi et celle-ci m’assure que ce n’est pas vrai ! Le frère en araméen est «  arouno » alors que le terme cousin est « berdousen » ou encore « E bin amo » !

Il est clair que l’enseignement de la virginité de Marie n’est fondée presque exclusivement que sur la tradition et sur des suppositions hypothétiques acceptées comme axiomes sur lesquels on développe une apologie afin de démentir que la bible enseigne que Marie avait d’autres fils et filles ! Nous l’avons compris, pour les catholiques le mot «  frère » signifie simplement « cousin ». La version catholique de Maredsous explique Matthieu 12:46 de la manière suivante:

« Ses frères: ce mot est à l’origine de nombreuses controverses, où se trouve en jeu la croyance de l’Église Catholique en la perpétuelle virginité de Marie, mère de Jésus. L’expression «  frère de Jésus » revient en divers endroits des évangiles  (on y parle même de ses sœurs). Voir Matthieu 13:55, Marc 6:3, Jean 2:12 et 7:3-5. Certains voient dans ces frères de Jésus des enfants de Joseph et de Marie, nés après lui. Cette manière de voir est contraire à la tradition de l’Église Catholique. D’autres particulièrement les théologiens des églises d’Orient, y voient des enfants de Joseph, qui eût été marié, et veuf, avant d’épouser Marie. Cette opinion ne se défend guère après une étude sérieuse des textes. La seule explication communément admise dans le catholicisme est fondée sur le fait que ce mot « frère » est couramment utilisé en hébreu pour désigner n’importe quel degré de parenté proche. Plusieurs exemples peuvent être relevés dans l’Ancien-Testament: Genèse 13:8 et 14:12, 29:15 et 24:29, Lévitique 10:4, 1 Chroniques 23:22. Il s’agirait donc ici de ‘cousins’ de Jésus. La discussion détaillée de cette épineuse question dépasse les limites de ce commentaire de simple vulgarisation. L’on pourrait toutefois citer ici les deux arguments suivants, qui donnent à réfléchir:1. Si la Vierge avait eu une famille nombreuse, dont plusieurs enfants- tel Jacques, premier évêque de Jérusalem- ont occupé des fonctions importantes dans l’Église primitive, la Tradition pratiquement unanime, de sa perpétuelle virginité, n’aurait jamais pu se développer. 2. Si elle avait eu plusieurs fils en vie, qui eussent pu  prendre soin d’elle, le Seigneur au moment de mourir en croix ne l’aurait jamais confiée aux mains de Jean l’apôtre ».

IL est tout aussi clair qu’une étude sérieuse des textes met à mal l’opinion avancé par les orthodoxes. Aucun évangéliste ne déclare que Joseph était veuf et qu’il avait des enfants d’un premier mariage. Concernant les arguments catholiques, Luc précise  (2:41) que les parents de Jésus allaient chaque année à la fête de Pâque. Le mot grec utilisé est « goneis » qui signifie père et mère, certains manuscrits portent même « Joseph et Marie ». Ils y allaient donc seuls jusqu’au moment où Jésus avait 12 ans  (Luc 2:42). Les explications de la bible de Maredsous font remarquer que c’est au début de leur 13ème année que les jeunes Israëlites prenaient rang dans la communauté religieuse de leur localité et devenaient assujettis aux obligations  de la loi religieuse. C’est ainsi que Jésus resta à Jérusalem, à l’insu de Marie et de Joseph qui le cherchèrent parmi leurs parents et connaissances et non parmi ses frères. On en déduit tout naturellement que Jésus n’avait pas de frères plus âgés que lui, puisque l’obligation légale d’aller à Jérusalem ne commençait qu’à 12 ans, les frères plus jeunes sont restés à Nazareth chez quelque parent, comme Jésus lui-même y était resté jusque-là. En toute honnêteté, l’étude des textes bibliques corroborent-ils l’opinion catholique traditionnelle qui voit dans le terme « frère » des proches parents ou encore des cousins ? Voici les 15 textes parlant des frères de Jésus avec leur référence:

  • Matthieu 12:46: «  … sa mère et ses FRERES, qui étaient dehors, cherchèrent à lui parler ».
  • Matthieu 12:47: « Voici, ta mère et tes FRERES sont dehors, et ils cherchent à te parler ».
  • Matthieu 13:55: «  … Jacques, Joseph, Simon et Jude ne sont-ils pas ses FRERES ? Et ses SŒURS ne sont-elles pas parmi nous ? ».
  • Marc 3:31: « Survinrent sa mère et ses FRERES … ».
  • Marc 3:32: « Voici, ta mère et tes FRERES sont dehors et te demandent ».
  • Marc 6:3 : «  N’est-ce pas le charpentier, le fils de Marie, le FRERE de Jacques, de Joses, de Jude et de Simon ? Et ses SŒURS ne sont-elles pas ici parmi nous ? ».
  • Luc 8:19: « La mère et les FRERES de Jésus vinrent le trouver ».
  • Luc 8:20: «  Ta mère et tes FRERES sont dehors et ils désirent te voir ».
  • Jean 2:12: « Après cela, il descendit à Capernaüm, avec sa mère, ses FRERES et ses disciples ».
  • Jean 7:3: « Et ses FRERES lui dirent: Pars d’ici et va en Judée ».
  • Jean 7:5: « Car ses FRERES non plus ne croyaient pas en lui ».
  • Jean 7:10: « Lorsque ses FRERES furent montés à la fête ».
  • Actes 1:14: « Tous d’un commun accord persévérèrent dans la prière avec les femmes, et Marie, mère de Jésus et avec les FRERES de Jésus ».
  • 1 Corinthiens 9:5: « N’avons-nous pas le droit de mener avec nous une sœur qui soit notre femme, comme font les autres apôtres, et les FRERES du Seigneur, et Céphas ? ».
  • Galates 1:19: « Mais je ne vis aucun autre des apôtres, si ce n’est Jacques, le FRERE du Seigneur ».

Le mot grec utilisé pour « frère » dans tous ces textes est « adelphos », qui signifie littéralement « issu de la même mère  (delphus signifiant matrice). Ce qui démontre que les protestants sont sur le droit chemin concernant ce problème qui finalement n’en est pas un ! Tous les auteurs sacrés et tous les manuscrits utilisent ce terme et dans aucun des nombreux manuscrits il n’est remplacé par une variante que ce soit « cousin » ou « proche ». Les mots « parents, parenté, proches » qui désignent les proches parents sont connus des évangélistes et utilisés 16 fois dans le Nouveau-Testament ! (sungeneia, sungenes, sungenis, oi par autou). Voir les textes suivants: Marc 3:21, 6:4, Luc 1:36, 58 et 61, 2:44, 14:12,21:16, Jean 18:26, Romains 9:3, 16:7, 11 et 21, Actes 7:3, 14 et finalement 10:24.

Or ces termes n’ont nulle part la signification attribuée par l’Église Catholique au mot frère et on ne les trouve jamais dans un contexte où ils seraient applicables aux frères de Jésus. Et puis franchement, quel intérêt d’offrir la liste nominative des frères de Jésus  (Matthieu 13:55 et Marc 6:3) après le nom de la mère, si ce n’étaient que des cousins et non des frères réels.

Le Dictionnaire catholique du Nouveau-Testament  (Crampon 1960) relève à propos de ces passages que c’est par opposition à ceux qui sont appelés « ses frères » que Jésus est désigné comme le fils de Marie (Marc 6:3). Or ces mêmes écrivains sacrés parlent aussi de Jacques, fils de Zébedée, et Jean, son frère  (Matthieu 10:2, Marc 3:17), sans qu’on y ait vu une opposition ou une filiation différente. Ce n’est qu’en hébreu que le mot frère  (ah) peut également se comprendre comme « cousins » ou « amis ». Toutefois, dans 34 passages de l’Ancien-Testament, ce terme désigne également des frères réels et dans 15 passages des demi-frères !  (Genèse 4:8-9, 20:5 et 13, 24:29, 25:26, 27:29, 40, 41, 42, 43 et 44, 43:29, 48:6, 49:5 et 8, Lévitique 25:25, 35 et 39, Deutéronome 15:7, 9 et 11, 25:5 et 6, 13:6, Juges 9:1 et 3, 1 Samuel 17:28, 22:1, 1 Chroniques 7:22, Proverbes 18:19 et 24, 27:10.  (Tous ces textes pour des frères réels).

Deutéronome 33:16, 2 Samuel 13:12, Genèse 37:4, 26 et 27, 42:6 et 20, 44:19 et 26, 45:1 et 4, 48:22, 49:26 et Juges 8:19 et 9:5. Tous ces textes pour des demi-frères.

Genèse 13:8, 14:14 et 16, 29:15 et Lévitique 10:4.  (Tous ces textes pour des proches parents).

1 Chroniques 23:22.  (ce seul texte pour des cousins germains !)

Mais il est capital de se souvenir que le Nouveau-Testament nous est parvenu en grec ! C’était la langue maternelle de Luc, or ce dernier écrit bien à propos concernant l’incident de Joseph et Marie cherchant leur fils Jésus à Jérusalem alors que ce dernier avait 12 ans. Or Joseph et Marie le recherchaient parmi leurs parents  (sungeneus) et connaissances ! (Luc 2:44). Pourquoi donc aurait-il utilisé en Luc 8:19 et 20 le terme adéquoit « adelphos » s’il ne s’était agi que de cousins ? En Luc 14:12 et 21:16, il  (Luc) place côte à côte le mot frère  (adelphos),le mot ‘proche’  (sungenes) et le mot ami  (philos), établissant de cette manière une nette et claire différence de sens entre ces termes. Le mot « cousin »  (anepsios) existe en grec car Paul l’a utilisé en Colossiens 4:10 en parlant de Marc le cousin de Barnabas. Or ce même Paul désigne Jacques comme frère du Seigneur ! (Galates 1:19) et il mentionne les « frères du Seigneur » en 1 Corinthiens 9:5. S’il s’agit simplement de « cousins », pourquoi n’utilise-t-il pas le terme propre ?

Luc nous parle  (Actes 23:16) du fils de la sœur de Paul. Or les frères de Jésus ne furent jamais désignés comme étant les fils de la sœur de Marie !!!

Au demeurant, le mot « frère » qui revient près de 60 fois dans le Nouveau-Testament a la signification d’amis, de frères dans la foi,  ou encore de frères réels, ceci étant vérifié dans les textes bibliques suivants:  ( Luc 12:13, 15:27 et 32, 16:27, 20:28 et 29, 21:16, Marc 12:19, 13:12, Matthieu 10:21, 22:24, Jean 11:21 et 23 et 1 Jean 3:12.

Luc précise que Marie mit au monde son fils « premier-né »  (Luc 2:7) . Les catholiques, c’est bien connu, affirment avec force qu’il s’agit là d’une expression hébraïque traditionnelle qui n’implique pas la naissance d’un ou de plusieurs autres enfants. Cette expression soulignerait simplement la dignité et les droits de l’enfant. Mais si Marie n’a pas eu d’autres enfants, n’était-on pas en droit d’attendre de la part de Luc le qualificatif « d’unique », que l’on retrouve par trois fois sous sa plume ? Il désigne le fils de la veuve de Naïn en Luc 7:12  (fils-unique de sa mère), l’enfant démoniaque en Luc 9:38  (mon fils unique) ou encore la fille de Jaïrus en Luc 8:42  (ma fille unique). Il est prouvé que l’hypothèse échafaudée par l’Église Romaine est maladroite et bien peu fiable. Il est en effet surprenant que jamais Jésus n’ait été qualifié de Fils-unique de Marie et qu’à aucun autre endroit ses frères furent appelés cousins ou parents. Bien plus, Marc nous révèle  (Marc 3:21), que les proches  ( selon les catholiques la parenté de Jésus ou ses amis ou encore les deux ensemble selon la version de Maredsous) vinrent pour se saisir de lui, car ils disaient qu’il avait perdu le sens et de préciser au verset 31 que survinrent sa mère et ses FRERES qui l’envoyèrent appeler. Or on connaît la réponse de Jésus  (v.35): « Quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur et ma mère », remplacer donc le mot frère par cousin et tout le sens de la réponse de Jésus s’écroule.

Autre chose encore ! Le mot « sœur »  (adelphé en grec) que l’on rencontre dans les passages suivants  (Matthieu 13:56, Marc 3:32, Marc 6:3) n’a jamais le sens de cousine, ni en hébreu ni en grec. Dans l’Ancien-Testament, ce terme désigne outre les sœurs dans la foi, 13 fois des sœurs réelles, 3 fois des demi-sœurs et 12 fois, il est pris dans un sens allégorique. Dans le Nouveau-Testament, il revient 13 fois pour désigner soit les sœurs dans la foi, soit des sœurs réelles, mais jamais des cousines. Par sept fois, ce mot désigne des sœurs réelles ! ( Marc 10:29, Luc 10:40, 11:26, Jean 19:25 et Actes 23:16).

La preuve réside dans le fait qu’aucun commentateur catholique ne prétend explicitement que le mot « sœur » en hébreu « ahot » puisse signifier aussi « cousine » car il ne pourrait appuyer son idée par un seul exemple biblique.

Relisons une fois encore en les mettant côte à côte, les deux textes du Psaume 69 et celui de Jean 2:

« Car c’est pour toi que je porte l’opprobre, que la honte couvre mon visage, je suis de venu un étranger pour mes frères, un inconnu pour les FILS DE MA MERE. Car le zèle de ta maison me dévore et les outrages de ceux qui t’insultent tombent sur moi ». (Psaume 69:8-9).

« Ses disciples se souvinrent qu’il est écrit: ‘Le zèle de ta maison me dévore’ ».  (Jean 2:17).

Ce psaume messianique est dévastateur pour le dogme catholique, car Jésus lui-même que Marie avait d’autres fils !

Et c’est vrai que les frères de Jésus n’ont pas cru à son ministère dans les premiers temps et jusque très tard ! (Matthieu 13:57, Marc 6:4, Jean 7:5).

Découvrons la suite du texte du site québécois:

« Dans Saint-Luc 1:28, l’ange Gabriel salue Marie en disant: ‘Sois joyeuse, toi qui as la faveur de Dieu’. Le mot original que Marie reçoit de l’ange est « kecharitomene ». En grec, l’expression utilisée pour le Christ dans l’Evangile de Saint-Jean pour dire « pleine de grâce » est « plenes charitos ». De même dans les Actes 6:8 où Etienne est qualifié de « plenes charitos » pour dire « plein de grâce et de puissance, Etienne opérait des prodigues et des signes ( … ) ». Et non pas kecharitomene. Le sens entier de l’accueil que l’ange Gabriel fait à Marie est « Sois joyeuse Marie, toi qui es remplie de la grâce du don de Dieu, de tout temps et entièrement ».  (page 2).

Ici également, tout se retourne contre les inspirateurs du site québécois, qui n’ont, nous semble-t-il guère de profondeur dans l’étude des textes ! En fait, ce site ne fait que de singer les textes d’au autre site anti-protestant basé en Californie.

La mésintelligence provient de la traduction du mot grec « kekharitomene » qui signifie littéralement: « La étant graciée » ou encore « la rendue agréable ». C’est en effet le participe présent passif du verbe « kharitoô » que l’on retrouve en Ephésiens 1:6 et qui signifie: donner, accorder une grâce, rendre agréable. Ce verbe, répétons-le, est traduit correctement par les catholiques en Ephésiens 1:6:

«  … à la louange de sa gloire de sa grâce, dont il nous a gratifiés dans le bien-aimé ». (traduction de Jérusalem).

« Afin de faire resplendir la grâce merveilleuse qui nous a été octroyée par lui dans le Bien-aimé ».  (Maredsous).

«  … pour faire éclater la gloire de la grâce qu’Il nous a départie par son  (fils) bien-aimé ».  (Buzy).

Dans son « lexicon Graecum Novi Testamenti », le Père jésuite F. Zorell donne de « kekaritomene » la traduction suivante:

« Dei benevolum amorem experta », ce qui signifie: « qui a expérimenté (ou éprouvé) l’amour bienveillant de Dieu ». Cette traduction légitime diffère grandement de l’expression latine habituelle  ( gratia plena) sur laquelle est échafaudée l’hérésie mariologique catholique. En fait, l’expression « pleine de grâces » est en grec « pleres kharitos » et on la retrouve , cette formule grecque deux fois dans le Nouveau-Testament. Elle s’applique à Jésus:

« Et la Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité, et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père » (Jean 1:14).

Elle s’applique également à Etienne:

« Etienne, plein de grâce et de puissance, faisait des prodiges et de grands miracles parmi le peuple ».  ( Actes 6:8).

Nous pouvons le vérifier aisément, toute la doctrine romaine se fonde sur une traduction controuvée !

Jésus ou Marie?

Pour les chrétiens bibliques, Jésus est l’Unique Médiateur ! C’est une grave hérésie d’oser dire que Marie l’est également:

« Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme ».  (1 Timothée 2:5).

Imaginons que ce texte soit rendu de cette manière:

« Car il y a un seul Dieu, et aussi deux médiateurs entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme et sa mère, Marie ».

Mais c’est impossible car le Saint-Esprit le Grand Vecteur de Vérité a établi toute la vérité !

Jésus-Christ est le cœur de la foi évangélique ! Notre devise pourrait être: « Tout à Christ, rien à Marie ». Découvrons cela ensemble:

  •  Il est notre Avocat auprès du Père  (1 Jean 2:1), rien n’est dit de pareil sur Marie !
  •  Il est notre Intercesseur  (Romains 8:34, Hébreux 7:25), rien n’est dit de pareil sur Marie !
  •  Il est le trône de la Grâce  (Hébreux 4:16, Jacques 1:17), rien n’est dit de pareil sur Marie !
  •  Il est notre modèle de pureté  (Jean 8:46), rien n’est dit de pareil sur Marie !
  •  Il est de détenteur de la Puissance  (1 Corinthiens 1:24), rien n’est dit de pareil sur Marie !
  •  Il est la source de la clémence  ( 1 Timothée 1:16), rien n’est dit de pareil sur Marie !
  •  Il est le Fidèle par excellence  ( 2 Thessaloniciens 3:3, Apocalypse 19:11), rien n’est dit de pareil sur Marie !
  •  Il est le seul juste  (Actes 3:14, Apocalypse 16:5), rien n’est dit de pareil sur Marie !
  •  Il est le principe de la sagesse  (1 Corinthiens 1:24), rien n’est dit de pareil sur Marie !
  •  Il est la cause de notre joie  (Jean 15:11 et 16:24), rien n’est dit de pareil sur Marie !
  •  Il est la porte du ciel  (Jean 10:7 9), rien n’est dit de pareil sur Marie !
  •  Il est l’Etoile du matin  (2 Pierre 1:19, Apocalypse 22:16), rien n’est dit de pareil sur Marie !
  •  Il est le salut des infirmes  (Matthieu 8:17), rien n’est dit de pareil sur Marie !
  •  Il est le refuge des pécheurs  (Matthieu 11:28-30), rien n’est dit de pareil sur Marie !
  •  Il est la consolateur des affligés  (2 Corinthiens 1:5), rien n’est dit de pareil sur Marie !
  •  Il est le secours des chrétiens  (Matthieu 15:25), rien n’est dit de pareil sur Marie !
  •  Il est le Roi des anges  (Colossiens 2:10, Hébreux 1:4), rien n’est dit de pareil sur Marie !
  •  Il est le Roi du ciel  (Matthieu 28:18), rien n’est dit de pareil sur Marie !
  •  Il est le Prince de la Paix  (Colossiens 3:15, Ésaïe 9:5), rien n’est dit de pareil sur Marie !
  •  Il est le Sauveur parfait  ( Hébreux 7:25), rien n’est dit de pareil sur Marie !

VOTRE CHOIX EST-IL FAIT ?
Le Dieu Puissant, Père éternel, l’Admirable, le Conseiller, le Prince de la paix
ou une marie qui n’est pas celle de l’Évangile, la voleuse des cœurs ?

 Christian Piette

lphonse de Liguori, le Cardinal Ratzinger, Monseigneur Decourtray et « Les gloires de Marie »

Sa mère ( Marie) dit aux serviteurs:
Faites ce qu’il vous dira.

La Bible – Jean 2:5  

Les gloires de Marie (**)

En 1989 sortait des presses des Editions Saint-Paul (Paris-Fribourg), la réimpression de l’ouvrage intitulé “Les gloires de Marie” (1750), œuvre du théologien italien Alphonso de Liguori. Cet homme, mort en 1787 est d’ailleurs canonisé, sa fête se situant début du mois d’août. Nous n’aurions pas réagi si l’Archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray n’y avait apposé l’imprimatur en date du 15 mai 1986.

Comme vous le savez, l’imprimatur est le garant de l’orthodoxie tant morale que doctrinale dans l’église romaine:

Les censeurs chargés d’examiner les ouvrages sont seulement juges de la moralité et de l’orthodoxie; et lorsque ceux-ci ont donné le nihil-obstat, l’Ordinaire (l’Evêque) doit normalement donné l’imprimatur.

Théologie moderne, Jean-Benoît Vitrand SJ., Beauchesne & Fils, Paris, 1948, page 324.

Le contenu du dit ouvrage est une longue suite de blasphèmes à l’encontre de la foi biblique et de notre Seigneur Jésus-Christ !

 

Quelques citations vous permettront de cerner le caractère hérétique et admettons-le, diabolique de Liguori:Alphonso de Liguori (*)

1. Le Père Jérôme Trexo, de la compagnie de jésus, tressaillait de bonheur à se proclamer l’esclave de Marie. En signe de son esclavage, il se rendait souvent dans une église dédiée à la Sainte Vierge, et voici ce qu’il y faisait: ne pouvant comprimer les tendres sentiments qui soulevaient son cœur, il commençait par baigner le parvis de ses larmes, puis il l’essuyait de la langue et de son visage, en même temps qu’il y imprimait mille baisers, se disant que c’était la demeure de sa Patronne bien aimée. 
Les gloires de Marie, page 27.

Il y a dans cette dévotion quelque chose de malsain, de sensuel même, c’est ce que renforce la citation suivante:

2. Qu’ils l’aiment encore autant que ce grand amant de Marie, saint Bernard, tellement épris de sa douce mère, qu’il l’appelait la Voleuse des cœurs.
Les gloires de Marie, page 27.

Il y a une part de vérité à souligner ici ! La fausse Marie du romanisme vole l’affection des cœurs réservée au Seigneur Jésus !

3. Tout est soumis à l’empire de la Vierge, tout et Dieu lui-même. 
Les gloires de Marie, page 120.

4. On demande beaucoup de choses à Dieu et on ne les obtient pas, on en demande beaucoup à Marie et on les obtient.
Les gloires de Marie, page 86.

5. Prier sans Marie, c’est prétendre voler sans ailes… c’est Marie qui tient notre salut entre ses mains… donc celui que Marie protège se sauve, celui qu’elle ne protège pas se perd… c’est donc de vous (Marie) que dépend notre salut.
Les gloires de Marie, page 111.

6. Celui qui néglige de servir Marie mourra dans ses péchés.
Les gloires de Marie, page 153.

7. L’impie Luther déclarait ne pouvoir souffrir que l’Église Romaine appelât Marie, pure créature, notre espérance, notre vie. Car, disait-il Dieu seul, et Jésus-Christ en sa qualité de Médiateur, sont notre espérance: et quant à la créature, Dieu maudit celui qui met sa confiance en elle, selon cette parole de Jérémie: Maudit soit l’homme qui se confie en l’homme. Mais en dépit de Luther, l’Église nous enseigne à prier Marie en toute occasion et à l’appeler notre espérance.
Les gloires de Marie, page 114.

Le malheur, c’est que cette dévotion mariale se fait surtout en dépit du clair enseignement des Écritures !

Le sommet de l’horreur est atteint dans le texte suivant:

8. On lit dans les chroniques franciscaines que le frère Léon vit un jour deux échelles, l’une rouge, sur laquelle se tenait Jésus-Christ, l’autre blanche où était Marie. Il aperçut ensuite des âmes qui prenaient l’échelle rouge. Elles montaient quelques échelons, puis tombaient, elles essayaient encore et finissaient toujours par retomber. Alors on les engagea à prendre l’échelle blanche, et le frère Léon les vit monter heureusement, parce que la Sainte Vierge leur tendait la main. Ainsi arrivèrent-elles sans difficultés en paradis. 
Les gloires de Marie, page 168.

En voilà assez ! Nous disposons ici d’un échantillon assez révélateur de l’œuvre de ce saint docteur canonisé. Il est clair qu’on ne peut être chrétien et souscrire à de telles monstruosités !

Nous avons écrit au Cardinal Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi à Rome en lui demandant s’il avalisait ces hérésies !

Voici sa réponse:

 

 

I-00120 Cité du Vatican

Le 9 novembre 1993

Monsieur le Pasteur,

Votre lettre du 5 septembre dernier est bien parvenue à son Eminence le Cardinal Ratzinger, qui me charge de vous accuser réception. Le Cardinal, n’ayant eu l’occasion de prendre connaissance du livre que vous citez, ne peut répondre à votre demande. Aussi vous suggère-t-il de vous adresser au Cardinal Decourtray, archevêque de Lyon; puisque c’est lui qui a donné l’imprimatur à cette publication des Editions Saint-Paul

 

Aussitôt dit, aussitôt fait ! Voici la réponse du Cardinal Decourtray:

Le 1er janvier 19941, Place de Fourvière
69321 Lyon Cedex 05Monsieur le Pasteur,

Je comprends que vous soyez choqué. Mais il faut replacer tout texte dans son contexte historique et culturel. D’autre part Alphonse de Ligouri est un fondateur en même temps qu’un témoin.

Sa vie est exemplaire.

Bonne année  … etc.

 

Que dire de la première missive ? C’est un peu gros d’oser prétendre que le Cardinal Ratzinger ne connaît pas l’œuvre de Liguori, le saint Patron des théologiens moralistes, cité dans la dernière encyclique papale, (Veritatis splendor).

Quant à Monseigneur Decourtray, on est en droit de s’attendre à beaucoup mieux de la part d’un tel prélat. La réponse de cette grande pointure du catholicisme français est décevante ! ! !

En fait, nous avons tout simplement demandé si en  cette ère d’oecuménisme, ils étaient d’accord avec la doctrine de Liguori ?

Comme l’adage bien connu le précise:

Qui ne dit mot consent ! ! !

Tiré de la route droite n°6

 


Note:

* Image de Alphonso de Liguori est tirée de  – http://jesusmarie.free.fr/al_alphonse_de_liguori.html
** Illustartion sur Les gloires de Marie est tirée de – http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Ligori/Marie/table.html

 

Les divers catholicismes

Existe-t-il un émiettement du catholicisme de nos jours ? Nous devons admettre que l’Église romaine passe au travers d’une crise profonde et que bien des choses ont changé en ces trente dernières années. L’évidence nous permet de distinguer l’émergence de courants différents qui sont devenus pour certains d’entre eux des modes de pensées contradictoires pour ne pas dire opposés. Les chrétiens évangéliques que nous sommes doivent pouvoir reconnaître ces distinctions afin de nous aider à mieux cerner ce que sont devenues en 1993 les composantes de ce qui était il n’y a pas encore très longtemps le bloc monolithique du romanisme.

top A. Le courant traditionaliste

C’est celui que nous percevons à la lecture du “nouveau catéchisme”. Vers lui converge la grande majorité des évêques et des fidèles (vraiment fidèles) sous la férule de Jean-Paul II. En gros, c’est 10% de l’ensemble du catholicisme. Il tente de maintenir l’Église au milieu du village. Il est au centre et se débat sur sa gauche et sur sa droi te. Il a permi s Vati can II et certaines réformes positives ont soufflé sur l’Église sans pour autant avoir modifié ce qui était capital aux yeux des protestants, savoir le contenu des dogmes. C’est la vieille dame qui a changé de robe mais qui reste la même vieille dame.

Il se désole de constater que l’autorité de l’Église est battue en brèche mais il a peur de réagir craignant sans doute provoquer de plus grosses vagues. Il se veut fraternel et ouvert aux églises protestantes historiques mais il se méfie et nourrit encore du ressentiment à l’endroit des communautés dites évangéliques plus engagées dans un prosélytisme anti-romain. Ses positions sur l’avortement et la sexualité ainsi que sur d’autres questions éthiques forcent souvent le respect des églises évangéliques. Le Pape en est la figure de proue la plus significative.

top B. Le courant libéral

C’est le mode de pensée des théologiens et pas mal de prêtres. C’est la secousse télurique du catéchisme hollandais. C’est l’émergence de Hans Küng! Il a épousé les formes de son grand frère, le libéralisme protestant. Il réagit à l’encontre des positions éthiques et doctrinales du Vatican II, les jugeant trop rigides et conservatrices.

La Bible est passée au crible de la critique la plus négative. Elle ne fait vraiment plus autorité. Tout est remis en question ! Cela va du célibat des prêtres, ce qui en constitue un aspect positif à la négation de la naissance virginale de Christ, ce qui est beaucoup moins acceptable. Il est surtout intellectuel et il tient en haute estime les protestants libéraux alors que les évangéliques sont considérés avec beaucoup de commisération.

top C. Le courant intégriste

Voici le rejeton de Mgr Lefèbvre et il constitue certainement la facette la plus antipathique du catholicisme. Il revendique la légitimité. Son intolérance est manifeste. Il serait prêt à brûler les hérétiques. L’extrême droite est son terreau de prédilection.

En France, les nostalgiques de la chouannerie et de l’action française s’y sentent à l’aise. Il se veut dominateur et intransigeant. Tous les protestants y compris les évangéliques sont des hérétiques conduits par le diable. Il rejette et le libéralisme et le Concile de Vatican II.

top D. Le courant charismatique

Il doit sa légitimité au sein du catholicisme traditionnel grâce à l’envergure du Cardinal Suenens en son temps primat de Malines. Porteur de sérieuses espérances à ses débuts, fruit du pentecôtisme et du renouveau parmi les protestants, il est en train de décevoir ses pères spirituels.

Le constat est flagrant, il s’est fourvoyé au niveau doctrinal ou plutôt, il n’a jamais abandonné franchement les erreurs du romanisme. C’est un amalgame du catholicisme et de charismatisme. Les dons spirituels y sont exercés sans toutefois l’assise biblique indispensable.

Il est spontané et se rapproche de par l’ambiance de ses réunions du monde évangélique. Ce courant est maintenant bien dirigé par la hiérarchie. Il est très ouvert et fraternel envers les protestants quoiqu’il puisse exister une aile (frère Ephraïm et le Lion de Juda) qui fait de la conversion des protestants au catholicisme une priorité.

top E. Le courant syncrétique

Voici l’affreux amalgame de la chrétienté et du paganisme de régions où le catholicisme s’est implanté par la force. L’Amérique latine en est le meilleur exemple. L’idolâtrie la plus manifeste est annexée et tout est couvert pat le vaste parapluie du catholicisme. En fait, l’histoire de la christianisation de l’Europe est similaire. Le Pape de passage au Bénin n’a-t-il pas avalisé les croyances occultes de cs peuplades afin de mieux les récupérer alors que le “nouveau catéchisme” bannit toute forme de spiritisme !

top F. Le courant sociologique ou formaliste

C’est dans ce compartiment que se retrouve la plus grande partie des catholiques romains. Dans nos pays, il constitue plus de 80% des catholiques. C’est la religion de surface. Je suis catholique parce que je suis né comme cela, c’est un héritage qu’il est bon de conserver.

On est baptisé, confirmé, marié et on passe à l’église pour le dernier voyage, le tout agrémenté de quelques fêtes de Noël. On est catholique comme on est belge, français ou suisse. Remarquons au passage qu’un tel phénomène existe également en pays protestant

Notre témoignage doit s’adapter à ces diverses situations. En effet, tout sépare le libéral de l’intégriste ou le charismatique du sociologique. Ils n’ont pas la même foi. Nos arguments seront valables avec certains groupes et ne le seront pas avec d’autres. Les conversions à l’Evangile proviennent surtout des courants A, E et F. Dans nos pays latins, le romanisme constitue un énorme vivier dans lequel sans relâche l’Evangile doit être annoncé.

N’oublions jamais que beaucoup de nos chrétiens étaient catholiques avant leur conversion. Que nous puissions à l’instar de notre Seigneur Jésus éprouver la même compassion pour toutes ces âmes !

Tiré de la route droite n°3

… le Pape Jean-Paul II
les avait rassemblés tous (500000 personnes)
à Rome à la Pentecôte 1998 et il les considèrait
comme le fer de lance de sa nouvelle évangélisation ...

 

 

Historique

Josefmaria Escrivá 1902-1975  - photo: InternetL’Opus Dei a été fondée en 1928 par le prêtre catholique romain espagnol Josemaria Escriva de Balaguer y Albas (1902 – 1975). Il était professeur de Droit Canon à Saragosse et à Madrid et consulteur au Vatican de la commission pontificale pour l’interprétation authentique du code de Droit Canon. Il est l’auteur du livre « le Chemin », composé de 999 maximes, qui est la clé de voûte de l’idéologie du mouvement.

L’Opus Dei a été approuvée par le Vatican en 1950. Le pape Jean-Paul II en a fait une prélature personnelle en 1982. Cela signifie qu’elle ne dépend  que de lui et court-circuite toute l’organisation hiérarchique catholique, y compris les rouages de l’administration vaticane. Son prélat est depuis 1994 l’évêque espagnol Javier Echevarria, né en 1932. Le fondateur a été béatifié par Jean-Paul II en 1992 et le décret concernant les miracles attribués à son intercession a été promulgué en présence du Pape le 20 décembre 2001, cela signifie qu’il sera prochainement canonisé.

Situation actuelle

On pense généralement que le pape Jean-Paul II était affilié à l’Opus Dei via la société sacerdotale de la Sainte-Croix, qui est la branche séculière de la prélature pour les prêtres diocésains. Il faut noter que l’appartenance à l’Opus Dei est normalement secrète. Ce qui est sûr, c’est que le couple Poltawski, qui a servi de famille à Jean-Paul II à Cracovie après la disparition de ses parents, en est membre. Le porte-parole de presse du Vatican, Joaquim Navarro Valls, en fait également partie. Il est un de ceux qui travaillent directement et quotidiennement avec le pape. En revanche, le pape Paul VI s’est toujours méfié de l’Opus Dei et l’a tenue à l’écart durant son pontificat.

 

Statistiques

Les effectifs mondiaux de l’Opus Dei s’élèvent à 84.000 membres, dont 2000 prêtres répartis dans 90 pays. Il existe quatre sortes de membres:

    • les numéraires, prêtres, hommes ou femmes célibataires, qui vivent en communauté et sont les dirigeants;
    • les agrégés, célibataires qui vivent dans leur famille;
    • les surnuméraires, laïcs mariés;
    • les coopérateurs, pouvant être catholiques ou non.
    • Il faut remarquer que l’Opus Dei ne comporte pas de moine, comme le roman « Da Vinci Code » et le film du même nom le laisse entendre.

Jean-Paul II avait choisi plusieurs évêques parmi ses prêtres.

Le recrutement est volontairement élitiste. Les étudiants, futurs dirigeants de la société, sont particulièrement visés.

L’Opus Dei dirige 150 écoles de formation professionnelle, 200 résidences universitaires et 5 universités. Le mouvement reçoit environ 30.000.000$ par mois en dons et revenus. Parmi ses amis et bienfaiteurs, on compte les patrons d’Axa, des AGF, de Schneider.

On le voit, il est difficile de qualifier de secte un mouvement catholique aussi bien inséré dans l’Église romaine. Le rapport sur les sectes des parlementaires belges a pourtant fait le pas en 1997. Quelles sont ses motivations?

top Méthodes

Il est certain que l’Opus Dei emploie des méthodes sectaires comme par exemple:

    • 1) des moyens de financement peu clairs et inavoués;
    • 2) la pratique du secret. A part pour les responsables, le fait d’être membre est secret. Les prêtres affiliés par la société sacerdotale de la Sainte-Croix ne sont pas obligés de faire connaître à leur évêque leur appartenance.
    • 3) « Cronica », l’organe interne de l’Opus Dei est secret et ne peut être lu que par les numéraires
    • 4) L’Opus Dei est considérée par ses membres comme infaillible: « sacrée, sans tache, immuable ».
    • 5) Tout ce qui est en dehors de ‘Opus Dei relève du « pourrissement » (sic). Elle est le « reste qui constitue la véritable Église ».
    • 6) L’organisation de la prélature court-circuite l’autorité des évêques qui sont les dirigeants normaux des diocèses. Elle ne rend compte qu’au pape, c’est la prélature personnelle.
    • 7) Les jeunes doivent décider à 16 ans s’ils veulent rester célibataires ou se marier, décision qui doit être ratifiée par les chefs.
    • 8) L’Opus Dei cherche à noyauter toutes les institutions sociales et politiques en vue d’instaurer un nouvel ordre catholique. Ses préférences pour les partis d’extrême-droite sont connues.
    • 9) Le mariage est systématiquement décrié et le célibat exalté. « Le mariage est réservé à la piétaille et non à l’état-major général du Christ » (Escriva). Tout ceci fait que certains catholiques réticents désignent l’Opus Dei comme la « sainte mafia ». Il s’agit donc d’un catholicisme pur et dur, comme il a pu exister avant le concile de Vatican II.

top A Suivre

Quelques autres nouveaux mouvements font également problème par leurs méthodes musclées: le chemin Néo-catéchuménal, Communion et Libération, les Focolari, l’œuvre, Marie-Jeunesse et certaines composantes du Renouveau.

l’ex-Pape Jean-Paul II les avait rassemblés tous (500.000 personnes) à Rome à la Pentecôte 1998 et il les considèrait comme le fer de lance de sa nouvelle évangélisation.

Le plus inquiétant est que le Pape actuel, anciennement cardinal Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, ancienne Inquisition, estime depuis longue date que ces mouvements sont l’unique évolution positive de l’Église post-conciliaire.

Jacques LEMAIRE
Vigi-Sectes Belgique

La grâce de Dieu en vente sur terre

 

… Le réveil sera douloureux pour eux —
et bien plus encore pour le clergé catholique,
qui cultive cette escroquerie avec dévouement
vingt-quatre heures sur vingt-quatre
et qui ne cesse d’encaisser des aumônes
et des dons pour la paix de l’âme des défunts.

Grégor Dalliard

Théologie

 

Siège Apostolique

D’où vient l’appellation «Siège Apostolique» ou «Saint-Siège»? Le 22 février, l’Église catholique commémore, au cours des offices, la fête «Cathedra Petri». Le professeur Adoîf Adam, théologien catholique, écrit:

«Il en ressort que cette commémoration romaine, qui est attestée dès le milieu du IVe siècle (Déposition Mariyrium), remonte à une coutume antique (datant d’avant l’ère chrétienne). Dans la Rome ancienne (païenne), commence à avoir lieu, du 13 au 22 février – c’est-à-dire à la fin de l’année, qui débutait à l’origine le 1er mars – une commémoration des morts en l’honneur des parents et des connaissances (= parentalia). A cette occasion, on laissait un siège (= cathedra) libre pour certains défunts. Comme l’Église romaine ne connaissait pas avec exactitude le jour de la mort de Pierre, elle décida d’évoquer sa mémoire le 22 février. C’est seulement plus tard que l’on donna à cathedra le sens de chaire épiscopale et qu’on vit dans cette commémoration le souvenir du jour où Pierre prit en charge l’Église romaine.»

Comme tant d’autres coutumes païennes, cette pratique occulte issue du culte des morts de l’antiquité païenne a fait elle aussi son entrée dans l’Église de Rome au moment où, au IVe siècle, une grande partie des communautés chrétiennes s’est mêlée au monde et aux cultes païens et a créé la nouvelle religion: le catholicisme romain.

Ni Jésus ni les apôtres, pas plus que Pierre ou Paul, ne font état dans leur enseignement d’une tradition chrétienne dans laquelle il est question d’un siège que l’on doit laisser vacant lors des fêtes de famille ou d’Église, et sur lequel un mort est censé être présent de manière invisible. Nous ne lisons pas non plus que les chrétiens devaient adopter une tradition païenne aussi occulte ni l’inclure dans l’annonce de la Bonne Nouvelle. Cette coutume non chrétienne et impie est condamnable. Les chrétiens ne peuvent flirter avec une telle tradition, même si celle-ci ne cesse d’occuper les meilleurs interprètes oecuméniques du monde. Dieu a en abomination les traditions qui ont de telles racines!

 top Encaisser des aumônes

Dès le haut moyen âge se sont développées l’idolâtrie honteuse et la pratique blasphématoire consistant à faire célébrer des messes pour les défunts contre un paiement en espèces. Désormais, le raffinement commercial de l’homme régissait également l’éternité. Quiconque possédait de l’argent était en mesure de venir en aide à un parent qui endurait les cruelles souffrances du purgatoire. Par contre, une pauvre veuve sans le sou ne pouvait venir en aide à son mari défunt. Par de multiples prières, offrandes et paroles de consolation, celle-ci essayait jour et nuit de réconforter son mari souffrant. Quelle torture!

Jusqu’à ce jour, Rome n’a rien changé à ces pratiques. Cela ferait tarir les sources d’argent et les héritages. De nombreux catholiques romains rompus aux affaires et puissants sont spoliés de leurs économies, qu’ils lèguent à des monastères, à des paroisses et au Vatican. Le réveil sera douloureux pour eux — et bien plus encore pour le clergé catholique, qui cultive cette escroquerie avec dévouement vingt-quatre heures sur vingt-quatre et qui ne cesse d’encaisser des aumônes et des dons pour la paix de l’âme des défunts.

Dès lors qu’il est au bénéfice de l’indulgence plénière du «Siège Apostolique», du pape et de l’onction avec absolution générale, le mourant ou le défunt peut entrer dans l’éternité. A présent, le ciel devrait effectivement lui être ouvert. Pourtant, nous rencontrons déjà une contradiction. Selon la pratique mortuaire de l’Église de Rome, tous les hommes doivent aller au purgatoire, où ils subissent de terribles souffrances et purifications. La preuve en est la messe d’enterrement, avec toutes les prières de pitié et d’absolution qui sont adressées à Dieu et à la «Mère de Dieu», sans oublier tous les saints. Ce sacrifice de la messe pour la paix de l’âme du défunt coûte actuellement chez nous 10 francs suisses. Plus il y a de prêtres qui participent à la messe d’enterrement, plus la famille est réconfortée, car cela procure au défunt qui se trouve au purgatoire une rémission plus grande et plus rapide. Chaque prêtre présent a droit à 10 francs suisses.

Quiconque veut faire parvenir au défunt un secours plus rapide, peut faire célébrer une messe chaque jour pendant un mois dans un monastère. Pour cela, la contribution financière s’élève chez nous à 360 francs suisses. On appelle cette aide aux défunts la «messe grégorienne».

Quiconque veut, en plus de toutes les sommes versées pour les messes, se porter encore davantage au secours du défunt qui se trouve au purgatoire, paie 500 francs suisses à la paroisse. Ainsi, pendant 25 ans, une messe sera célébrée chaque année le jour anniversaire de la mort du défunt, pour la paix de son âme.

 top La grande messe des morts

Avant le concile Vatican II (1962-65), nombreux étaient les gens, surtout les plus fortunés, qui payaient indéfiniment des messes des morts pour leurs parents défunts. A présent, la durée de cette pratique a été limitée à 25 ans. Dans les paroisses où une somme d’argent a été versée un jour pour une commémoration éternelle, le père spirituel en fonction doit, jusqu’à la fin du monde, célébrer une messe et prier un jour précis pour la paix de l’âme de ce défunt — pour l’éternité!

Ainsi y a-t-il un nombre incroyablement grand de personnes mortes au cours des derniers siècles, pour lesquelles le prêtre du moment doit célébrer le sacrifice de la messe. Le problème, c’est qu’il n’y a pas assez de jours dans l’année pour évoquer la mémoire de tous ces défunts qui sont au purgatoire. Aussi l’autorité ecclésiastique a-t-elle décidé, il y a quelques années, que toutes les messes des morts qui ont été payées pour l’éternité dans l’esprit des gens seraient regroupées. Dans certaines paroisses, on appelle ce regroupement la «grande messe des morts». Deux à trois fois par an, on y célèbre alors le sacrifice de la messe pour la cohorte des morts, qui doivent, bien entendu, continuer de faire pénitence au purgatoire.

Cependant, cette pratique est une escroquerie pour les morts qui, de leur vivant, ont payé d’avance des messes en croyant que, chaque année, un jour précis, une messe serait offerte uniquement pour eux. N’avaient-ils pas, avant de mourir, versé une certaine somme d’argent en se faisant garantir une date précise pour la messe ? Cela explique que certains refusent aujourd’hui catégoriquement que d’autres défunts prennent part au même sacrifice de la messe. Ils croient que, du fait de ce regroupement, le défunt est libéré moins rapidement du purgatoire. Cette protestation est tout à fait compréhensible: En effet, le Vatican avait jadis expliqué dans tous les détails de quelle manière et pour quelle somme d’argent telle ou telle aide serait procurée au mort.

Le Dr Bruno Lauber, curé et doyen, écrit objectivement dans le journal paroissial de Salquenen d’août/septembre 1990, n° 8/9, 65èmeannée:

«Pour rendre justice à tous les donateurs d’offrandes de messes, il est, la plupart du temps, nécessaire d’accepter et d’acquitter plusieurs commémorations par jour. Dans notre doyenné s’applique à cet égard, depuis 1982, en harmonie avec les prescriptions ecclésiastiques générales, la réglementation suivante, qu’il convient de rappeler:

«1. Si deux offrandes ou plus sont données pour le même jour, une messe est dite collectivement pour la paroisse et les autres sont transmises, par exemple à des missions, des monastères, des prêtres retraités, etc.

«2. Les messes des morts éternelles continuent d’être célébrées parce que nous en avons accepté l’obligation; cependant, au bout de 25 ans, elles ne sont plus acquittées.
«[…] Les directives de 1982 sur la nouvelle réglementation des offrandes de messes en vigueur dans l’évêché de Sion indiquent: ‘Il est utile, non seulement de faire dire des messes, mais aussi de participer à la célébration de la messe les jours ouvrables.’»

 top Gagner les indulgences

Toutes les offrandes de messes (indulgences accompagnées de sommes d’argent) ne suffisent pas encore pour que le défunt puisse envisager la rédemption. Il convient de s’attirer encore le bénéfice des indulgences que le pape administre et qu’il a la possibilité de distribuer comme et quand il le veut.

Voici ce qu’enseigne le nouveau code de droit canonique au can. 994: «Tout fidèle peut gagner pour lui-même ou appliquer aux défunts par mode de suffrage des indulgences partielles ou totales.»

Au can. 996 § 1, il est dit:

«Pour être capable de gagner des indulgences, il faut être baptisé, non excommunié et en état de grâce, au moins à la fin des œuvres prescrites.»

Quiconque veut «gagner» une indulgence doit être en état de grâce, enseigne l’Église de Rome. Pour cela, il faut avoir reçu le sacrement de la pénitence (la confession). Si c’est le cas, on est alors habilité à gagner, pour soi ou pour les défunts, une indulgence plénière ou partielle. C’est pourquoi l’Église enseigne au can. 993:

«L’indulgence est partielle ou plénière, selon qu’elle libère partiellement ou totalement de la peine temporelle due pour les péchés.»

Ainsi le nouveau code de droit canonique confirme-t-il l’hérésie de l’indulgence pratiquée depuis des siècles, fixant au can. 992:

«L’indulgence est la remise devant Dieu de la peine temporelle due pour les péchés dont la faute est déjà effacée, que le fidèle bien disposé, et à certaines conditions définies, obtient par le secours de l’Église qui, en tant que ministre de la rédemption, distribue et applique avec autorité le trésor des satisfactions du Christ et des saints.»

Par conséquent, le pape s’arroge le droit, à propos de péchés que Dieu a éventuellement pardonnés ou n’a pas pardonnés, de demander en réparation aux croyants des satisfactions (ou œuvres d’expiation) particulières, associées à des sommes d’argent, afin qu’eux-mêmes et les défunts soient rachetés.

Le can. 995 § 2 déclare la chose suivante:

«Nulle autorité inférieure au Pontife Romain ne peut confier à d’autres le pouvoir de concéder des indulgences, à moins que cela ne lui ait été expressément concédé par le Siège Apostolique.»

Ceux qui s’en tiennent bien sagement aux enseignements de l’Etat du Vatican et qui vivent conformément à ces derniers sont canonisés par les papes. Ces gens-là ont accompli de leur vivant un tel excédent ou une telle surabondance de bonnes œuvres (plus qu’il n’était nécessaire au salut de leur âme), que le pape conserve pour lui cette surabondance, dans ce qu’on appelle les mérites ou le trésor des satisfactions de l’Église (thesaurus ecclesiae). Le pape conserve aussi pour lui l’excédent de ce que Jésus a accompli pour les hommes, et le distribue comme, quand et à qui il le veut. Depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation édictée par le pape Paul VI (1963-1978), les indulgences plénières ne peuvent plus être gagnées, hormis en cas de danger de mort, qu’une seule fois par jour. Les indulgences plénières qui sont particulièrement prisées sont, entre autres, l’indulgence de jubilé, l’indulgence portioncule (qui peut être gagnée dans toutes les églises paroissiales) et l’indulgence du jour des Morts.

 top L’indulgence du jour des Morts

Pour pouvoir gagner une indulgence plénière du jour des Morts en faveur d’un défunt, il est obligatoire de s’en tenir aux règles que le Vatican a prescrites par l’intermédiaire de l’évêque. Par exemple, à la Toussaint:

      • réception des sacrements de pénitence et de communion
      • six «Notre Père»
      • six «Je vous salue Marie»
      • six «Gloire au Père»

à quoi il faut ajouter la visite des tombes, avec un nombre de prières variable selon le lieu. C’est ainsi qu’un défunt qui, de son vivant, s’était déjà vu accorder le pardon des péchés au cours des confessions et qui avait reçu l’absolution générale à sa mort, reçoit encore une fois une indulgence plénière au purgatoire.

Malgré tout, les proches continuent de faire célébrer des messes pour le défunt par des dons d’argent. Si les papes et le clergé entretiennent ce culte, c’est parce que les hommes sont particulièrement vulnérables quand il s’agit de leurs proches défunts et qu’ils sont prêts à n’importe quel sacrifice. Quand ils se trouvent dans cet état d’esprit, ils sont volontiers prêts à débourser.

Dans le journal paroissial de novembre 1990, no 11, 65e année, le doyen Lauber écrit:

«Toussaint. Fête d’obligation […] 19 b: Messe du soir, suivie d’une cérémonie en l’honneur des morts au cimetière. Il est possible de gagner une indulgence plénière pour les défunts aux conditions habituelles (réception des sacrements, prière conforme aux directives du Saint-Père, visite des tombes), à partir de midi le jour de la Toussaint et jusqu’au soir du jour des Morts.»

 top Le culte des morts au XXe siècle

C’est au XXe siècle que le culte des morts connaît son apogée. La mystique catholique entretenue autour des défunts et des saints donne naissance à d’innombrables cercles spirites, pratiques occultes et églises sataniques. Chaque année, de nouveaux cercles de ce genre sortent de terre comme des champignons, faisant des victimes avant tout chez les jeunes. Dans leur ignorance, les parents catholiques non avertis poussent leurs adolescents dans cette misère spirite que Dieu a en abomination.

Le 24 juin 1914, le pape Pie X (1903-1914) édicte un décret sur les défunts, l’indulgence «toties quoties» pour les pauvres âmes du purgatoire. Par ce décret, il oblige les membres de l’Église de Rome à gagner, le jour des Morts (2 novembre), aux conditions habituelles, une indulgence plénière pour les âmes du purgatoire. Pendant toute la journée, ils peuvent gagner indulgence sur indulgence, d’où le nom de «toties quoties». Dans sa résolution infaillible, il stipule que cette réglementation a une validité permanente («in perpetuum valiturum»). Cependant, le 29 novembre 1968, le pape Paul VI stipule, contre la décision infaillible de Pie X, que l’on ne peut plus gagner des indulgences plénières pendant toute la journée le jour des Morts, mais seulement une seule indulgence plénière («enchridion indulgentiam»)! C’est un Dieu lunatique que le Dieu de l’Église de Rome! Il change d’avis en fonction du pape en place !

Dans sa constitution apostolique (Incruentum altaris sacrificium) du 14 août 1915, le pape Benoît XV (1914-1922) décrète que, le jour des Morts, chaque prêtre a le droit de célébrer trois fois le saint sacrifice de la messe pour les défunts et que chaque autel offre ce jour-là le privilège de pouvoir gagner une indulgence plénière pour les défunts. Ce privilège

«qui, au cours des siècles précédents, avait été accordé uniquement aux prêtres réguliers du royaume d’Aragon, puis de toute l’Espagne et du Portugal, et enfin à ceux des pays latino-américains, le pape Benoît XV l’étendit à tous les prêtres de l’Église universelle, exprimant par ailleurs le souhait que tous les prêtres ‘seront heureux et auront à cœur’ de profiter de cet insigne privilège de pouvoir célébrer trois messes pour les pauvres âmes le jour de la fête des Morts.»

Le 21 octobre 1923, dans sa lettre «Prope adsunt dies», le pape Pie XI (1922-1933) ordonne des prières particulières pour les morts. Voici ce qu’écrit le pape:

«Nous voici presque à la veille des jours — et le retour annuel de ces saintes solennités suscite d’ordinaire parmi le peuple chrétien un puissant renouvellement de piété […]. Il n’est pas douteux qu’en agissant ainsi l’Église entre parfaitement dans l’esprit du dogme, consolant entre tous, de la foi catholique qu’on appelle et qui est vraiment la Communion des Saints. En effet, les liens très intimes qui nous unissent d’une part aux âmes bienheureuses du ciel, et de l’autre à celles qui expient leurs fautes, nous imposent logiquement ces deux obligations absolues: tout en félicitant celles-là d’avoir conquis la gloire céleste, les supplier de ne point nous laisser privés de leur patronage, qui nous aidera à mener une vie vraiment chrétienne, et soulager celles-ci par nos suffrages et surtout par le sacrifice propitiatoire de l’autel. […]

«Il est presque impossible que s’abolisse complètement chez les âmes bien nées le culte pieux des morts; pourtant, nous pouvons constater autour de nous que, chez la plupart des hommes, le souvenir des morts va s’obscurcissant jusqu’à tomber dans l’oubli […].

«Nous ajouterons même que Notre pensée [celle du pape et de son ‘Dieu’] se porte vers eux avec une particulière douleur, car Nous avons plus sujet de craindre qu’eux aussi, du fait de la négligence de ceux qui leur ont été le plus chers, soient privés des secours de la piété et du soulagement de la prière. […]

«Cette universelle union dans la prière aura pour effet de hâter pour ces fils bien-aimés l’heure de la bienheureuse vision de paix, et, en enracinant plus profondément au cœur des vivants la charité, ce lien de la perfection, de faire se lever et rayonner bientôt la paix du Christ par le royaume du Christ.

«En conséquence, Nous désirons vivement […] que, en la fête prochaine de la Toussaint de même qu’au jour de la Commémoraison solennelle de tous les défunts et durant tout le mois de novembre, on multiplie à Rome les prières aux intentions que Nous venons d’indiquer, et que les âmes redoublent de ferveur: Nous espérons très fermement que l’exemple des fidèles de Rome éveillera une pieuse émulation dans tout l’univers catholique.»

Le théologien catholique Louis Ott écrit, dans son manuel Précis de théologie dogmatique: «L’indulgence, sous sa forme actuelle, date du XIe siècle.» Le théologien catholique Jedin confirme:

«Depuis le XIe siècle, elle fait partie de la pratique de l’Église.»

Les offrandes de messes n’étaient pas versées seulement pour les proches défunts. Le nouveau code de droit canonique parle en détail de ce culte des offrandes de messe aux canons 945-958.

Sous des formes multiples, il convient de célébrer le sacrifice de la messe (l’eucharistie) «aux intentions des fidèles» (can. 945 § 2) ou«aux intentions de chacun de ceux pour lesquels une offrande a été donnée» (can. 948).

Qui détermine la somme d’argent à donner respectivement pour une ou plusieurs messes ? Le can. 950 déclare: «Si une somme d’argent est offerte pour l’application de Messes, sans spécification du nombre de Messes à célébrer, ce nombre sera déterminé selon le taux fixé dans le lieu où le donateur réside, à moins que son intention ne doive être légitimement présumée autre.»

Le can. 952 stipule:

«§ 1. Il revient au concile provincial ou à l’assemblée des Evêques de la province de fixer par décret pour toute la province le montant de l’offrande à donner pour la célébration et l’application de la Messe, et le prêtre n’est pas autorisé à demander une somme plus élevée; il lui est cependant permis de recevoir pour l’application d’une Messe une offrande plus élevée que celle qui a été fixée si elle lui est offerte spontanément, et même une offrande moins élevée.

«§ 2. A défaut d’un tel décret, la coutume en vigueur dans le diocèse sera observée.

«§ 3. Les membres de tous les instituts religieux doivent s’en tenir aussi à ce décret ou à la coutume du lieu dont il s’agit aux §§1 et 2 du présent canon.»

Grégor DALLIARD

 avec l’autorisation de l’auteur à EP – 11/2002

Le « Tu es Petrus » dans l’exégèse patristique

« Que celui qui a entendu ma parole rapporte fidèlement ma parole. Pourquoi mêler la paille au froment ? dit l’Éternel…
(La Bible – Jérémie 23:28).

 

 

La promesse de Jésus à Pierre

Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes de l’Hadès ne prévaudront point contre elle;  je te donnerai les clés du Royaume des cieux, etc… 

que nous lisons dans Matth. 16:18-19, est le fondement d’une partie essentielle de la doctrine de l’Église catholique, à savoir celle qui établit l’autorité du pape considéré comme le successeur de saint Pierre et chef de l’Église chrétienne.

La théologie catholique actuelle exprime sur ce point une doctrine fort simple dans ses grandes lignes: Jésus a fait de l’apôtre Pierre le fondement de son Église; cette promesse est valable pour l’apôtre et pour ses successeurs, et ses successeurs ne sauraient être que les évêques du siège apostolique de Rome, où saint Pierre, non seulement séjourna comme chef de la communauté, mais aussi où il périt martyr et fut inhumé.

En face de cette thèse si fortement soutenue chez les catholiques, l’exégèse et la dogmatique protestantes ont apporté diverses interprétations de la parole évangélique. La plus radicale a consisté à déclarer le passage de Matth. interpolé, c’est-à-dire une création de l’Église à un stade déjà avancé de son évolution, introduite frauduleusement dans le texte évangélique pour soutenir la prétention romaine; cette solution, toute gratuite, ne repose, en somme, que sur un postulat tendancieux; assez populaire à un moment donné, elle est maintenant généralement écartée. Dans cette Faculté, à plusieurs reprises, nos maîtres en science du Nouveau Testament ont prouvé qu’il n’était plus possible de se servir purement et simplement de l’argument de l’inauthenticité. …

Errata: Une partie de cette article est manquante, soit les pages 16 et 17.
Mais le contenu de celui-ci est tellement approprié, cohérent et précis qu’il nous semble nécessaire de vous le faire connaître en l’état.

… le Livre des Actes (ch. 5), et celui de l’incestueux de Corinthe (1 Cor. 5) nous montrent que ce problème était déjà posé au lendemain de la résurrection de Jésus. A l’époque des apôtres la solution était relativement simple du fait que le rôle d’arbitre leur revenait de droit. Le Christ avait donné à Pierre (selon notre péricope), ainsi qu’à tous les apôtres (selon Matth. 18:18 et Jn. 20:23), le pouvoir de lier et de délier; le Saint-Esprit ne cessant de les inspirer, ils ont exercé ce pouvoir pénitentiaire leur vie durant et partout où ils étaient en mesure d’agir. Mais quand les envoyés désignés par le Christ n’ont plus été présents, le problème de conscience est demeuré; je dirai plus: ce problème devait nécessairement demeurer et devait nécessairement être résolu; car l’Église ne peut vivre sans que soit exercé le pouvoir de la pénitence.

Quelles sont, dans l’Église, les règles à observer pour que les pécheurs obtiennent le pardon et surtout qui dans l’Église est au bénéfice de l’autorité que Jésus-Christ avait conférée à Pierre et aux autres apôtres dans le domaine de la pénitence ? C’est sous cet angle que s’est posée d’abord la question de l’interprétation et de l’application de la promesse des clés qui ouvrent aux âmes repentantes les portes du Royaume des cieux. Nous ne craignons pas d’exprimer la question que se posait l’Église ancienne, sous cette forme: Qui, au sein de l’Église, est, afin que les péchés soient pardonnés, le successeur de Pierre et des autres apôtres?

Suivant les temps et les circonstances trois réponses ont été données dans l’Église des premiers siècles:

 L’exégèse spiritualiste

1) Nous pouvons parler d’abord d’une exégèse spiritualiste. Se refusant à faire une distinction nette entre la promesse du Christ à tous les apôtres, et celle, formulée en termes semblables, à Pierre seul, certains chrétiens ont estimé, d’une part, que le pouvoir des clés était normalement valable pour tous les apôtres de par la volonté du Christ d’autre part, ce qui nous intéresse ici très particulièrement, que ce pouvoir de lier et de délier était transmis à tout chrétien véritable, à tout fidèle inspiré par le Saint-Esprit.

Cette interprétation «spiritualiste» est soutenue pour la première fois, à notre connaissance, dans la lettre des chrétiens de Lyon, écrite au lendemain de la persécution qui avait eu lieu dans leur cité en 177 (Eus. HE, V, 2, 5); il s’agit des martyrs; ceux-ci, est-il écrit, alors qu’ils attendaient la mort en prison, «défendaient tout le monde et n’accusaient personne; ils déliaient tout le monde et ne liaient personne». C’est bien du pouvoir des clés qu’il est question; nous voyons ici que ce sont les confesseurs qui l’exercent.

A une époque où l’Église chrétienne se trouvait sans cesse en butte aux épreuves de la persécution, on reconnaissait donc à ceux qui étaient demeurés fermes dans la tourmente, qui avaient confessé le Seigneur devant les païens, et qui dans leur cachot, attendaient sans faiblir le moment de leur trépas, le pouvoir d’accorder, sous certaines conditions au moins, le pardon à ceux de leurs frères qui, après avoir commis une faute grave, sollicitaient leur absolution. Ce droit, reconnu aux confesseurs, a pénétré, nous le savons, très profondément dans la tradition de l’Église persécutée.

Quelque temps après la persécution de Lyon, Tertullien exprime le même sentiment et ses allusions au « Tu es Petrus » sont d’une grande précision. Dans son Scorpiace, il attaque les adversaires du martyre, ceux qui minimisent la confession et ‘la jugent même inutile; il écrit (ch. 10) « Souviens-toi que le Seigneur a laissé les clés du ciel à Pierre et par lui à l’Église chacun de ceux qui sont interrogés et qui le confessent les porte avec soi », c’est-à-dire: ce sont les confesseurs qui détiennent les clés. Ainsi le pouvoir des clés, qui a été attribué à Pierre, l’est maintenant à l’Église, non l’Église tout entière, mais les confesseurs dans l’Église.

Pourquoi les confesseurs possèdent-ils ce droit de lier et de délier ? Sont-ce le courage et la foi dont ils font preuve en acceptant de souffrir et de mourir pour le Seigneur, qui les mettent au-dessus du commun des fidèles ? Non, la raison doit être cherchée ailleurs. Le confesseur, aussi haut que l’on puisse remonter, est considéré comme un inspiré, un homme de l’Esprit; il a reçu, comme le prophète, vocation de Dieu pour le témoignage et il possède les dons spirituels particuliers au prophète. Le prototype du confesseur chrétien est Etienne, à la fois prophète et martyr; il prêche, rapporte le Livre des Actes (6, 5, 8,10), sous l’inspiration du Saint-Esprit; son visage est transfiguré lorsqu’il parle (6, 15) et ce prophète authentique périt comme doit périr tout homme de Dieu selon la parole de Jésus «Ils ont persécuté les prophètes avant vous » (Matth. 5:11-12); « rempli du Saint-Esprit », il voit les cieux ouverts et le Fils de l’Homme, debout, prêt à accueillir son témoin (Act. 7:55-56). Le confesseur est le successeur des prophètes anciens; nous pouvons saisir alors pourquoi il lui est reconnu des droits si étendus dans la communauté de l’Église et, en particulier, celui de pardonner les péchés.

Tertullien, qui a écrit que le pouvoir des clés passe de saint Pierre aux confesseurs, dit ailleurs dans le même sens:

« C’est l’Église qui remet les péchés, c’est-à-dire l’Église-Esprit par l’intermédiaire d’un homme spirituel » (per spiritualem hominem) (De pud. 21, 17),

ce qui veut dire un prophète. Si le confesseur intervient dans le pardon c’est donc en vertu de son caractère de prophète.

Dans le De pudicitia, composé alors qu’il était devenu montaniste, Tertullien donne une exégèse assez complète du passage sur le « Tu es Petrus » (ch. 21). Il écrit d’abord (§ 9-10) que la promesse des clés a été accordée, dans le cercle apostolique, à Pierre seul, à Pierre « personnellement » (personnaliter). Le Seigneur lui a dit formellement (au dire de Tertullien):

«C’est sur toi que je bâtirai mon Église.»

Et le docteur africain poursuit en montrant comment Pierre a effectivement tenu en main les clés de l’Église (§ 11-15). Mais, avec Tertullien, il faut toujours se garder d’isoler telle formule qu’il emploie souvent plus comme une boutade que comme l’expression de ses réflexions. En effet, ici il ne veut pas faire entendre que la personne historique de Pierre est seule en cause et que la promesse ne serait point aussi pour des successeurs éventuels; nous n’avons qu’à lire plus loin dans le même chapitre (§ 16-17), et nous constatons que pour lui le droit de lier et de délier est normalement accordé à l’ensemble de l’Église, mais, précise-t-il, à l’Église des spirituels, c’est-à-dire, en langage clair, à l’Église montaniste, à laquelle il appartient et qui prétendait faire revivre le prophétisme authentique. «Après Pierre cette puissance appartient aux spirituels, à l’apôtre ou au prophète; car l’Église est proprement et essentiellement l’Esprit lui-même.» (§ 16). Ce droit ne revient pas à l’Église des «psychiques», à savoir l’Église catholique, que Tertullien nomme péjorativement numerus episcoporum (= collection d’évêques) (§ 17), mais à l’Église des spirituels.

Par la voix de Tertullien, le montanisme se range, — et cela ne nous étonne nullement —, dans la ligne de l’exégèse spiritualiste du «Tu es Petrus». Tout chrétien spirituel, nous pourrions dire en langage plus moderne, sans en fausser trop le sens, tout chrétien militant ou professant a le droit d’exercer le pouvoir des clés à l’égard de ses frères dans la foi.

Plus spiritualiste encore, si l’on peut dire, est Origène dont nous avons, dans son Commentaire de l’Ev. de Matthieu, l’exégèse de notre péricope (Comm. in Matth. 12:10-11, PG 13, 996-1004). Et cette exégèse, — il faut s’y attendre avec le docteur alexandrin —, fait état de la distinction à établir entre le sens littéral et le sens spirituel; par la lettre, l’évangéliste rapporte une conversation entre le Christ et son apôtre, ainsi que la promesse faite au seul Pierre; mais par l’Esprit, nous devons comprendre qu’ici Pierre «figure» tous les disciples. Il écrit: «La pierre (sur laquelle repose l’Église), c’est tout disciple du Christ»  (pétra gar pâs o Christou mathétés). Précisons qu’il s’agit, dans la pensée du docteur égyptien, non de tout membre de l’Église visible, mais de tout chrétien «parfait», c’est-à-dire de tous ceux qui peuvent, comme Pierre, dire: Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant, parce que cette révélation leur vient, non de la chair et du sang, mais du Saint-Esprit qui se déverse dans leur cœur.  La pierre sur qui l’Église est construite, c’est tout chrétien qui confesse le Seigneur. Et ainsi le croyant s’identifie à Pierre: «nous devenons Pierre » (ginométha Pétros) (§ 10); «Etant les membres de la pierre, nous sommes appelés Pierres» (tés pétra mélé ontés parônumoi Petroi) (§ 11). Ainsi, pour Origène, Pierre ne représente pas seulement l’ensemble des apôtres qui ont reçu comme lui la victoire sur l’Hadès et les clés du Royaume, mais il est aussi le type de tout chrétien qui confesse Jésus-Christ, comme lui-même l’a confessé. Origène ne voit aucun inconvénient à ce que, au nom de sa vocation de chrétien, le fidèle exerce personnellement les charges apostoliques de gouvernement, d’enseignement et de direction spirituelle auprès de ses frères dans la foi.

L’exégèse épiscopale

A côté de l’interprétation que nous avons appelée «spiritualiste», se trouve, sur une ligne parallèle, l’exégèse épiscopale, d’après laquelle on admet, d’une part, que tous les apôtres se sont trouvés au bénéfice du «Tu es Petrus» et, d’autre part, que ceux qu’il convient de considérer comme les successeurs de Pierre et des apôtres sont les évêques légitimes.

Il ne serai pas sans intérêt pour notre sujet de montrer avec quelques détails quelle importance a prise dans l’Église le système épiscopal; très rapidement et très généralement les évêques se sont imposés comme chefs des Églises. A coup sûr, le climat de lutte incessante dans lequel vivait l’Église a été pour beaucoup dans cette évolution vers une centralisation, à l’intérieur des communautés locales, de toutes les responsabilités et de tous les pouvoirs entre les mains d’un seul homme, l’évêque. Partout, au IIème siècle, l’évêque est reconnu comme le pasteur par excellence, comme le guide de la foi et le directeur de la discipline. Aussi devons-nous comprendre que, pour résoudre la grave question que nous avons signalée, posée par les demandes de réadmission dans la communauté des pécheurs repentants, la voie normale ait été: c’est à l’évêque de régler la pénitence, car il a reçu par sa consécration, le pouvoir de décider avec sagesse ce qui doit être lié ou délié dans l’Église. A qui reviendrait le pouvoir des clés, sinon à l’évêque ?

Cette opinion, certainement fort répandue, nous la rencontrons, en particulier, chez l’évêque Calliste de Rome. Malheureusement nous ne sommes renseignés sur lui qu’indirectement, c’est-à-dire par l’intermédiaire d’un adversaire qui n’est autre que Tertullien; ces deux personnages furent opposés sur un grand nombre de points, dont l’un des plus importants était leur conception de la pénitence (nous venons de parler de l’attitude spiritualiste de Tertullien). Nous pouvons cependant croyons-nous, connaître l’avis de l’évêque romain. Calliste, qui fut évêque de Rome entre 218 et 222, est connu par une décision qu’il prit à propos de discipline; il déclara qu’il convenait d’accorder, par le moyen de la pénitence publique, le pardon à ceux qui, après le baptême, étaient tombés dans le péché d’impudicité. Tertullien, prenant la plume pour écrire le De pudicitia lui reproche avec aigreur son attitude de mansuétude qui lui parait inadmissible. La question importante pour nous est de savoir sur quelle autorité s’appuyait Calliste pour édicter une règle nouvelle. Or, le contexte de Tertullien ne permet aucun doute sur la réponse à donner: Calliste invoquait le «Tu es Petru», le pouvoir qu’il se reconnaît à lui-même, comme autrefois à Pierre, de lier et de délier. Mais comment interprétait-il exactement le «Tu es Petrus» ? Beaucoup d’historiens, entraînés à juger d’après ce qui se passera plus tard, ont pensé que Calliste, étant évêque de Rome, devait nécessairement comprendre le «Tu es Petrus» comme s’appliquant aux seuls évêques de Rome, en tant que successeurs de Pierre. Ce n’est, en effet, point sans logique. Mais il convient de reconnaître que Tertullien ne laisse, dans son traité, rien paraître d’une semblable interprétation; n’aurait-il pas forcément mentionné l’argument, pour le combattre, s’il avait été émis ? En réalité, Calliste n’a invoqué le «Tu es Petrus» que comme argument en  faveur des droits épiscopaux communs à tous les évêques. C’est parce qu’il est évêque tout simplement, et non parce qu’il est évêque de Rome, qu’il use du droit apostolique des clés. C’est ainsi que s’expliquent le plus correctement les textes de Tertullien; il suffit de les lire sans préjugés. Voici le passage le plus significatif: Tertullien interpelle vertement son adversaire Calliste (De pud. 21, 9): «Tu prétends que le pouvoir de lier et de délier a passé jusqu’à toi, c’est-à-dire jusqu’à toute Église qui se rattache à Pierre (id est ad omnem ecclesiam Petri propinquam).» Ce dernier membre de phrase a provoqué des contradictions passionnées. Voici, en résumé, l’avis formulé par Calliste, au dire de Tertullien: Je possède le pouvoir de lier et de délier qui a passé jusqu’à moi, parce que je suis évêque «dans toute Église qui se rattache à Pierre (ou qui est proche de Pierre) » . On comprend aisément que certains aient vu dans cette proposition une allusion directe à l’Église de Rome, Église qui est la plus proche de Pierre, en ce sens qu’elle a été fondée par lui et qu’elle possède son tombeau, et que, par conséquent, l’évêque de cette Église particulière est en droit de se considérer comme l’héritier de la promesse faite à Pierre spécialement. Mais est-ce bien la pensée de Calliste ? Il y a, me semble-t-il, avant toute autre considération, une question de grammaire qui se pose il faut traduire correctement le petit mot omnis avant ecclesia; on ne peut comprendre omnis que dans le sens plural, toute Église, n’importe quelle Église, qui se rattache à Pierre; il n’est pas possible de traduire grammaticalement dans le sens singulier, telle Église particulière 1.

Le texte de Tertullien ne peut donc que signifier, même si l’on juge la formulation malhabile, «toute Église qui se rattache à Pierre», dans le sens de  «toutes les Églises qui se rattachent à Pierre», c’est-à-dire toutes les Églises apostoliques et catholiques, en opposition avec les Églises hérétiques2. Calliste, en somme, ne fait qu’affirmer: «J’ai le pouvoir de lier et de délier parce que je suis évêque de l’Église apostolique qui se rattache à Pierre».

Il n’innova donc rien ni dans le domaine de l’exégèse, ni dans celui de l’exercice du pouvoir épiscopal; c’est parce qu’il est évêque de l’Église universelle, et non parce qu’il est évêque de l’Église locale de Rome, qu’il use du pouvoir des clés et qu’il promulgue une nouvelle règle pénitentielle3.

L’opinion soutenue par Calliste de Rome, nous la retrouvons et cette fois clairement exprimée et fortement étayée, chez saint Cyprien de Carthage, une trentaine d’années après Calliste.

Cyprien est un défenseur convaincu des droits des évêques; chaque évêque est maître chez lui et l’unité de l’Église se manifeste dans la communion entre évêques, concrètement dans les synodes où les décisions sont prises par tous les évêques ensemble. Sa conception de l’unité dans le respect de l’indépendance des Églises locales, Cyprien l’a exprimée dans son célèbre De unitate ecclesiae catholicoe (251). C’est dans le chapitre 4 qu’il fait reposer les droits et les devoirs des évêques sur le «Tu es Petrus». Voici son raisonnement: l’Église, qui est catholique, est unie par ses évêques qui s’attachent l’un à l’autre comme par un ciment.  Cette unité est l’œuvre du Christ lui-même qui a fondé l’unité du collège apostolique. Dans ce collège des premiers temps, Pierre a une place d’honneur; il a reçu la promesse unique du «Tu es Petrus ». Mais il ne s’agit point pour lui d’une primauté effective; Pierre est le symbole de l’unité du groupe apostolique, répondant par sa bouche et recevant les promesses en sa personne. Le Christ a voulu rendre sensible, par cette unité numérique et typique l’unité morale de l’Église. «C’est sur un que le Christ édifie l’Église» (super unum aedificat ecclesiam) (texte B). Donc Pierre ne possède qu’une primauté honorifique destinée à manifester l’unité de l’Église. « Les autres apôtres étaient ce que fut Pierre, pourvus d’une participation égale à l’honneur et au pouvoir (pari consortio praediti et honoris et potestatis); le commencement a sa base dans l’unité, afin de souligner que l’Église du Christ est une. Ainsi les promesses faites par Jésus à saint Pierre sont, en réalité, faites à tous les apôtres, c’est-à-dire actuellement à tous les évêques également4.

Le sentiment exprimé avec tant de force par saint Cyprien était celui de la majorité de l’Église de son temps; nous avons maintes preuves de l’ampleur que l’exégèse épiscopale avait prise, mais nous devons renoncer à citer même quelques textes qui le démontreraient5.

Interprétation romaine

C’est à l’époque de saint Cyprien que nous voyons apparaître la troisième interprétation du  «Tu es Petrus» dont nous voulons parler, je veux dire l’interprétation romaine. Nous sommes si familiarisés avec elle que nous avons quelque peine à penser qu’il fût un temps où elle était ignorée, même dans l’Église de Rome, même par les évêques romains les plus jaloux de leur autorité.

En effet, il peut être établi, croyons-nous, que c’est le pape Etienne de Rome (254-257), le contemporain de saint Cyprien, mort martyr au début de la persécution de Valérien, le 2 août 257, qui le premier adopta l’exégèse du «Tu es Petrus», d’après laquelle le Christ n’ayant accordé le pouvoir des clés qu’à Pierre seul et les autres apôtres n’ayant point bénéficié d’un honneur aussi considérable, seuls les évêques du siège épiscopal Romain ont le droit de se considérer comme les successeurs du prince des apôtres, puisque c’est à Rome saint Pierre a séjourné et est mort martyr et que l’on y vénère sa tombe.

Si les évêques de Rome ont, à maintes reprises avant le milieu du IIIème siècle, été l’objet d’un respect particulier et s’ils ont élevé la prétention d’étendre leur juridiction au-delà de leur siège local (comme Victor à la fin du IIème siècle, par exemple), jamais, à notre connaissance, ils ne s’étaient appuyés, pour justifier leur attitude, sur la promesse évangélique du «Tu es Petrus». Etienne le premier s’y est référé.

Nous le savons, bien que, comme ce fut le cas pour Calliste, nous ne possédons aucun texte provenant directement de ce pape, mais seulement des rapports faits sur lui par ses contradicteurs, au premier rang desquels se place saint Cyprien, qui le combattit sur la question du baptême à administrer aux hérétiques. Nous pouvons quand même arriver à une réelle certitude.

Voici en quels termes s’exprime sur son compte Cyprien dans l’Ep. 71, 3, 1; se plaignant de l’intransigeance de son collègue Etienne, il invoque le cas du désaccord survenu jadis entre les apôtres Pierre et Paul; il écrit que Pierre, lui au moins, « ne montra pas d’arrogance ou de prétention insolente, au point de dire qu’il avait la primauté et que les nouveaux venus ou les moins anciens devaient plutôt lui obéir (ut diceret se primatum tenere et obtemperari a novellis et posteris sibi potius oportere)». Il s’agit certainement ici d’une citation que Cyprien fait d’une affirmation d’Etienne; celui-ci disait donc qu’il  «avait la primauté»  et il l’appuyait sur l’autorité de Pierre tenant tête à Paul.

Cette prétention est également attestée par Firmilien de Césarée; Etienne, dit cet autre évêque, «est très fier de son siège épiscopal et revendique l’honneur de la succession de Pierre sur qui ont été établis les fondements de l’Église (de episcopatus sui loco gloriatur et se successionem Petri tenere contendit, super quem fundamenta ecclesiae collocata sunt)»  (dans Cyprien Ep. 75, 17, 1).

Disons encore que, lorsque le synode africain de septembre 256 envoya à Rome une lettre de protestation contre la doctrine soutenue par le pape au sujet du baptême, Cyprien, rédacteur de la lettre, évite de nommer personnellement Etienne auquel il s’adresse; il mentionne seulement celui qui a eu l’audace de s’intituler Episcopus episcoporum (Sent. episc.), ce qui donne à penser que, dans l’un au moins de ses messages précédents, Etienne s’était attribué ce titre.

Nous arrivons à cette conclusion que le pape Etienne a affirmé les droits des évêques de Rome sur les autres évêques, non comme émanant d’une autorité de fait, mais en droit, nom du «Tu es Petrus».

Nous avons suivi les trois lignes d’interprétation qui ont vu le jour au cours des trois premiers siècles pour donner une explication du «Tu es Petrus».

Qu’en est-il advenu dans la suite?

Disons d’abord que l’exégèse romaine, soutenue par Etienne de Rome, est restée dans l’ombre pendant longtemps. Aucun texte, en effet, ne peut être avancé dans ce sens durant de longues années aprés le pape Etienne, ce qui montre que même les évêques de Rome n’ont pas persévéré dans le chemin ouvert par le pape du IIIème siècle. Il est vrai que les papes du IVème siècle n’ont pas brillé d’un éclat particulièrement vif et que pendant ce temps leur autorité de fait ne s’est pas accrue. Le silence exégétique dont nous parlons n’en est pas moins très significatif.

Il faut attendre le pape Léon le Grand, au milieu du Vème siècle pour voir la réapparition de l’argument tiré du «Tu es Petrus» en faveur d’une primauté romaine. Léon Ier (440-61) est le pape qui a tenu tète à Attila, qui a victorieusement soutenu son autorité contre les évêques gaulois, qui a fait triompher sa théologie au concile de Chalcédoine; c’est une homme courageux, entreprenant et autoritaire. Comment a-t-il parlé du «Tu es Petrus» ? Il y fait allusion à plusieurs reprises dans ses sermons parvenus jusqu’à nous. Léon est fier d’être l’héritier de saint Pierre dans la ville où il a subi le martyre; il est heureux de posséder à Rome le tombeau inviolé du saint apôtre; cette présence, proclame-t-il, assure la grandeur de Rome plus que les souvenirs, si glorieux soient-ils, de la Rome antique (Sermo 82, 1. 3). Cependant il va plus loin que ces considérations générales; il s’appuie directement, pour soutenir son prestige de pape de l’Église, sur les promesses faites à Pierre:

«Le bienheureux Pierre persévère dans la dignité de la pierre, (dignité) qu’il a reçue; et il n’abandonne pas (sous-entendu par ses successeurs) le gouvernement de l’Église qui lui fut mis en main… C’est avec plus de plénitude et de puissance qu’il poursuit (maintenant) la mission qui lui a été confiée»6.

Et il dit ailleurs:

«Le Christ qui est une pierre, a donné à Pierre, devenu pierre à son tour, une solidité que celui-ci passe à ses héritiers»7.

Mais il nous faut noter en plus que cette succession venant de saint Pierre, que Léon de Rome revendique pour lui d’une manière particulière, ne l’empêche pas de dire aussi que tous les évêques sont égaux entre eux, parce que tous enfantés par la grâce (Sermo 3, 2), et, plus précisément, que tous les apôtres sont, en somme, au bénéfice de la promesse faite à Pierre dans le «Tu es Petrus»; Léon cite la péricope évangélique sous cette forme:

«Les portes de l’enfer ne prévaudront point contre cette confession (que vient de prononcer Pierre)… C’est pourquoi il est dit au bienheureux Pierre: Je te donnerai les clés du Royaume des cieux… Le droit que donne cette puissance est passé, en vérité, aussi aux autres apôtres et la règle apportée par ce décret est transférée à tous les chefs de l’Église»8.

Cette dernière affirmation prend sa place dans la ligne de la tradition ancienne et pourrait être signée de Cyprien lui-même.

Reconnaissons, en somme, que la pensée de Léon le Grand manque de précision. Ce qui est remarquable, c’est que ce grand pape, qui passe à juste titre pour un des plus fermes défenseurs de la primauté de fait du siège romain, n’abandonne pas complètement la doctrine selon laquelle tous les évêques sont, au nom du  «Tu es Petrus», sur le même pied que celui de Rome.9

Au milieu du Vème siècle, l’interprétation du «Tu es Petrus» en faveur du seul évêque romain est donc encore loin d’être admise sans réserve, même dans l’esprit des pontifes romains.

Il faut descendre plus bas dans le temps pour constater que la théorie exégétique proromaine prend une consistance plus ferme, puis finit par s’imposer.

Le pape Gélase, à la fin du Vème siècle (492-96), affirme, et cette fois sans hésitation, dans ses Décrets, en indiquant l’ordre de préséance des principaux sièges ecclésiastiques, que l’évêque de Rome doit venir en tête en vertu de la promesse incluse dans le «Tu es Petrus».

Et Hormisdas (514-23), quelques années plus tard, auteur d’une Formule, relative aux droits judiriques des Églises et qui eut sa célébrité (datée de 515), écrit que l’autorité du Saint-Siège romain est suffisamment établie par le «Tu es Petrus».

Nous n’avons plus besoin de prolonger l’énumération. A partir du temps où nous sommes arrivés, les évêques de Rome se sont de plus en plus abondamment servis de la promesse faite à Pierre pour justifier leurs prétentions grandissantes à la direction du monde.

Au moment où l’exégèse romaine ne faisait que de très lents progrès, qu’en était-il des deux autres courants de pensée dont nous avons parlé ?

D’une manière générale, nous pouvons dire que les deux lignes se sont rapprochées jusqu’à se confondre parfois. Le spiritualisme intransigeant n’est point demeuré tel quel; cependant il ne disparaît pas et la conception ecclésiastique qui provient de lui s’exprime dans la notion sans cesse reprise de l’Église corps du Christ, dont tous les membres, à égalité, prennent vie de la tête. D’un autre côté, l’épiscopalisme d’un saint Cyprien n’a pas toujours été exprimé avec la même dureté, et, contrairement à ce que l’on pourrait croire en envisageant trop vite les causes de la déviation de l’Église ancienne, le cléricalisme des Pères du IV et du Vème siècles a été souvent mitigé de mysticisme. Les deux lignes se rapprochent donc, tout en demeurant vivantes l’une et l’autre. Et l’un des points essentiels qu’elles ont de commun, c’est qu’elles demeurent résolument en dehors du plan dans lequel les papes vont chercher à entraîner l’Église.

Le thème qui rallie alors la majorité des suffrages pour l’interprétation du «Tu es Petrus» est, avec un certain nombre de variantes, le suivant: Jésus-Christ a fait à Pierre une promesse solennelle; la base de cette promesse est «la pierre» sur laquelle l’Église est fondée; cette pierre est, dit-on généralement, la confession que Pierre vient de faire; cette interprétation peut être conçue de façons différentes ou bien la pierre représente la foi qui vient d’être exprimée et qui doit demeurer la foi de l’Église, telle est l’opinion de Jean Chrysostome10; ou bien elle est à identifier avec le Christ lui-même, en vertu de 1 Cor. 10:4, sur la  «pierre spirituelle» qui suivait Israël dans le désert et qui est le Christ, et ainsi elle désigne Jésus-Christ qui a inspiré la foi à son apôtre, tel est le sentiment de saint Augustin14.

Ces deux variantes11 sont-elles très distantes l’une de l’autre ? Nous ne le pensons pas; car il s’agit dans les deux cas de la foi, qui est d’abord inspirée par le Christ au croyant, et qui, d’autre part, a le Christ pour objet.

La promesse qui suit la mention de la pierre, c’est-à-dire la promesse des clés, ne peut, dans la logique des interprétations que nous venons de mentionner, que viser la pierre elle-même sur qui est fondée l’Église et contre qui les portes de l’Hadès ne prévaudront point. Le pouvoir des clés revient donc normalement aux chrétiens fidèles, à ceux qui sont en possession de la foi et s’en constituent les garants et qui sont prêts à confesser le Seigneur comme Pierre l’avait confessé, et cela vise pratiquement aussi bien les chefs légitimes et les responsables de l’Église que les simples croyants, responsables eux aussi de la vie de l’Église, sans que l’on puisse établir une opposition entre ces deux catégories.

Pour ne point citer ici des textes trop nombreux, exposons brièvement l’enseignement de saint Augustin qui représente certainement fort bien l’opinion dominante, à l’époque où l’essor théologique de l’Église a été le plus puissant.

C’est d’une manière constante que saint Augustin traduit le début de la péricope ainsi: .

« Tu es Pierre et sur cette pierre (que je suis, moi, Jésus), je bâtirai mon Église12

Poursuivant son interprétation, il comprend ensuite le pouvoir accordé à l’apôtre Pierre, comme étant valable pour toute l’Église: «Pierre n’a pas mérité, seul entre les apôtres, de paître les brebis du Seigneur; mais quand le Christ parle à un seul, l’unité est recommandée (non.., inter discipulos solus meruit pascere dominicas oves; sed quando Christus ad unum loquitur, unitas commendatur).» (Sermo 295, 4.). Et ceci, plus précis encore «Ces clés, le Christ les a données à son Église (has claves dedit ecclesiae suae).» Ce qui veut dire, poursuit Augustin, que quiconque  «croirait à la rémission des péchés et s’en détournerait, aurait place au sein de cette Église et serait guéri par la foi. »  (De doctr. christ. 1, 17). Il est aisé de constater comment sur ce point saint Augustin a suivi la ligne tracée par son compatriote saint Cyprien.14

L’évêque d’Hippone insiste avec force sur l’unité de l’Église; le schisme est, à ses yeux, le plus grand des péchés; l’unité, qu’il exalte surtout dans la période où il lutte avec acharnement contre les donatistes, repose sur l’ensemble des sièges apostoliques, fondés chacun sur l’ensemble du collège des apôtres et représentés chacun, dans l’Église post-apostolique, par l’ensemble des évêques.

Augustin cependant va plus loin que saint Cyprien, en ce sens qu’il présente une doctrine plus spiritualiste et moins cléricale de cette Église une. Pierre n’est pas seulement pour lui le type de l’évêque, mais de l’ensemble de l’Église, pasteurs et fidèles conjointement, c’est-à-dire de tous ceux qui, quelle que soit leur responsabilité dans l’Église, confessent Jésus-Christ comme Pierre l’avait confessé (Sermo 149, 6, 7; 295, 2, 2, etc.); cette Église étant le corps du Christ, la pierre sur laquelle elle est construite est le Christ, chef de l’Église, nous l’avons vu, et tout fidèle confessant, membre de ce corps, reçoit le pouvoir de remettre les péchés, pouvoir qu’il exerce de droit uni à l’évêque (In Joh. tract. 50, 12, etc.).

Ne prolongeons pas davantage les citations; elles ne feraient que confirmer les données que nous avons relevées.1

Conclusion

— La conclusion est assez simple à tirer. Ce n’est qu’avec lenteur et hésitation que le «Tu es Petrus» a été appliqué à la primauté romaine et encore cette interprétation n’a-t-elle pendant longtemps été présentée que par les chefs de l’Église de Rome. Nous n’avons aucune preuve que, en dehors d’eux, jusqu’au seuil du Moyen-Age, cette exégèse proromaine ait été, non seulement soutenue, mais même prise au sérieux. L’opinion générale, unanime dans son ignorance de ce que sera la doctrine romaine, peut se résumer, malgré les nuances qu’elle comporte, en trois points:

    1. Pierre a été sans conteste le prince des apôtres, et, de son vivant, a réalisé en tous points les promesses que Jésus-Christ lui avait faites pour gouverner l’Église et y exercer le pouvoir de lier et de délier les âmes.
    2. Il est évident que le pouvoir des clés, remis à saint Pierre, n’a point disparu après sa mort, car la question du pardon des péchés, accordé ou refusé aux pécheurs, dans l’Église, est de celles qui ne peuvent cesser de se poser; il faut une réponse dans un sens ou dans un autre; il n’y a pas d’Église où ne s’exerce le pouvoir de délivrer le pardon des péchés.
    3. Ce pouvoir de régler la pénitence chrétienne, et, d’une manière plus générale, d’exercer la discipline, revient, après l’âge apostolique, à l’Église dans son ensemble. C’est alors que les nuances apparaissent. Que ce droit soit entre les mains des hommes spirituels de l’Église, ou entre celles des évêques, en tant que chefs légitimement choisis dans l’Église, il existe un pouvoir des clés qui s’exerce pour le salut des âmes.

Personne n’a mis en doute, — et ceci dès les temps les plus anciens —, l’autorité particulière de l’Église de Rome au milieu des autres Églises; cette autorité repose principalement sur le fait que cette Église avait été fondée par Pierre, qui y avait été mis à mort et inhumé; une pareille tradition pèse d’un poids énorme dans la piété de l’Église ancienne; il existait donc une primauté de fait en faveur du siège romain, il est impossible de le contester. Mais reconnaître une supériorité d’honneur à une Église locale, lui accorder pour cela les marques du plus grand respect, ne signifie pas que l’on puisse parler d’une doctrine relative à la primauté de droit de cette Église; il ne peut y avoir doctrine, dans l’Église chrétienne, que s’il existe une justification scripturaire à l’opinion exprimée. Or, précisément, pendant toute l’antiquité, il n’y eut point d’autre doctrine reconnue généralement comme reposant sur les Écritures que celle-ci: Toutes les Églises locales et tous les chrétiens sont égaux en droit pour disposer du pouvoir des clés, c’est-à-dire égaux en droit pour gouverner l’Église universelle.

Ainsi, lorsque le concile du Vatican expose ce dogme (4 session, 18 juillet 1870, ch. 2): Pierre

«jusqu’à ce temps et toujours, vit, préside et exerce l’autorité dans ses successeurs les évêques au Siège romain»,

et lorsque plus récemment les événements qui ont accompagné à Rome le couronnement du nouveau pape ont fait éclater à nos yeux la place première que tient dans la piété catholique le primat romain, convient-il de protester au nom de l’Histoire et de proclamer que, à part l’opinion exprimée par certains des pontifes romains, l’Église des premiers siècles a refusé une semblable prétention comme ne s’accordant ni avec la promesse faite à Pierre dans le «Tu es Petrus », ni avec l’Ecriture dans son ensemble.

M. Lods


1) Le grand savant qu’était HARNACK a si bien vu l’importance du mot omnis que, désirant sauvegarder l’interprétation romaine qu’il préférait, il n’a pas hésité à proposer une correction de texte et à lire romanam au lieu de omnem, Le problème se trouve évidemment simplifié, mais quel aveu dans cette manière de traiter le texte !

2) Cette interprétation du Petri propinquam est en accord avec ce que Tertullien dit plus loin ( 10): il insiste sur le mot toi:  «C’est sur toi, dit Jésus à Pierre, que je batirai mon Église, et à toi que je donnerai les clés, non à l’Église». (Super te, inquit, aedifficabo ecdesiam meam et dabo tibi claves non ecclesiae). On peut penser que Tertullien cite ici, en le réfutant, Calliste qui devait donc dire le contraire, en gros ceci: Pierre à qui les clés sont remises, c’est l’Église, à savoir l’Église tout entière et non une Église particulière.

3) Telle est la conclusion à laquelle parvient K. Heussi, Die Nachfolge des Petrus, dans Deutsches Pfarrerblatt, 1949, p. 420 ss.

4) D’autres citations de Cyprien peuvent être avancées, par exemple Ep. 33, 1, 1 (qui est  de la même époque que le De unitate) de la parole de Jésus à Pierre «découle, à travers la série des temps et des successions, la consécration des évêques et l’organisation de l’Église, car l’Église repose sur les évêques» (ecclesia super episcopos constituatur). Donc la pierre du Tu es Petrus est l’ensemble des évêques sur qui l’Église continue à s’édifier. — Voir encore Ep. 73, 7, 1 (256/7): «C’est à Pierre d’abord, sur qui il a bâti son Église et en qui Il l’a établie et montré l’origine de l’unité, que le Seigneur a conféré le privilège de voir délier ce qu’il aurait délié sur la terre. Par là, nous comprenons que c’est seulement à ceux qui sont les chefs dans l’Église et dont l’autorité repose sur la loi évangélique et l’institution du Seigneur, qu’il est permis de baptiser et de remettre les péchés.»

5) Voir Firmilien de Césarée de Cappadoce: «C’est à Pierre seul que le Christ a dit Ce que tu auras lié sur la terre… Donc le pouvoir de remettre les péchés a été donné aux apôtres, aux Églises qu’ont établies ces envoyés du Christ, et aux évêques qui ont été ordonnés pour être leurs successeurs» (Potestas ergo peccatorum remittendum apostolis data est et ecclesiis quas illi a Christo missi constituerunt et episropis qui eis ordinatione vicaria successerunt) (dans Cyprien, Ep. 75, 16, 1).

Est à citer également le Ps. Cyprien, Ado. alealoribus (éd. Hartel, p. 93) l’auteur serait, selon MONCEAUX, qui est assez généralement suivi, un évêque africain, disciple de Cyprien, en tout cas un évêque, de l’avis unanime ; celui-ci reconnaît qu’il a reçu de Dieu «le siège qui tient la place du Seigneur (picariam Domini sedem)» , et poursuit «L’origine de l’authentique apostolat, sur lequel le Christ a fondé l’Église, nous la portons dans la personne de notre. aîné (= Pierre) (et originem authentici apostolatus super quem Christus fundavit ecclesiam in superiore nostro portamus).» Ainsi tout évêque est successeur de Pierre et reçoit les privilèges qui lui avaient d’abord été accordés.

6) Beatus Petrua in accepta fortitudine petrae perseverans, suscepta ecclesiae gubernacula non reliquit… Qui non pleniua et potentius ea quae sibi commissa sunt peragi (Sermo 3, 3).

7) Soliditas enim illa quam de Petra Christo etiam ipse Petra factus accepit, in suos quoque se transfudit haeredes (Sermo 5, 4).

8) Hane confessionem portae inferi non tenebunt… Propter quod dicitur beatissimo Petro: Tibi dabo claves regni caelorum… Transivit quidem etiam in alios apostolos jus potestatis istius et ad omnes ecclesiae principes decreti hujus constituo commeavit (Sermo 4, 3).

9) Le manque de précision est sensible encore chez d’autres papes de la même époque, comme Boniface, qui croit à la primauté de son siège, mais qui écrit, d’un autre côté: «L’institution de l’Église universelle naissante a reçu, de l’honneur accordé au bienheureux Pierre, son principe et sa totalité. C’est de la discipline ecclésiastique de (Pierre) que, à travers toutes les Églises, tandis que s’accroît la culture de la religion, Il. a coulé de source (Institutio universalis nascentis ecclesiae de beati Petri sumpsit honore, in quo regimen ejus et summa consistit. Ex hujus enim ecclesiastica disciplina per omnes ecclesias, religionis jam crescente cultura, fonte manavit).»  (Ep. aux évêques de Thessalle, 422). Donc, de même qu’au temps de l’Église naissante, Pierre a été à la hase de l’Église «universelle», de même maintenant la même source qui vient directement de Pierre alimente «toutes les Églises».

10) Sermo in Pentecosten (PG 52, 803-8). C’est aussi, nous l’avons mentionné ci-dessus, une des opinions exprimées par Léon 1er lui-même: «Les portes de l’enfer ne prévaudront point contre cette confessions» (Sermo 4, 3).

11) Voir ci-dessous ; cf. Cyrille d’Alex. PG 72, 424: Jésus-Christ a dit lui-même que  «c’est sur lui qu’est l’Église».

12) Nous ne méconnaissons pas l’interprétation souvent soutenue, d’après laquelle la pierre n’est autre que l’apôtre Pierre lui-même, d’après ce que suggère le sens littéral ; cf. ci-dessus Justin Martyr ; — Tertullien, De praescr. haer. 22. 4: «Pierre est dit la pierre de l’Église à édifier» (Petrum aedificandae ecclesiae petram dictum) ; De monog. 8: « L’Église qui est édifiée sur lui (Pierre)» (ecclesiam quae super illum aedificata) ; De pud. 21, 10: « C’est sur toi (super te) que je bâtirai mon Église» , est-il dit à Pierre ; id. 21, 11: L’Église a été fondée in ipso et per ipsum  ; — Cyprien, Ep. 59, 7, 3: « Pierre, sur qui (super quem) l’Église avait été bâtie par le Christ» , ; id. 71, 3, 1 ; 73, 7, 1 ; — Ambroise fait allusion à notre péricope en appelant Pierre petra ecclesiae (Hymne 1 ; cf. Exam. 5, 24, 88 et Augustin Retract. 1, 21,1) ; — Pseudo Clément, Hom. Clém. 17, 19 (éd. Lagarde, p. 167, 1. 36): « la pierre solide que je suis» (stéréan pétran onta mé), dit Pierre à Simon ; et Ep. Clément à Jacques 1 (éd. Lagarde, p. 6, 1. 9): Pierre est le « fondement de l’Église» (tés ecclésias thémélios). Mais ces auteurs ne vont pas plus loin et ne tirent pas de l’exégèse qu’ils adoptent un argument en faveur d’une doctrine sur les successeurs de Pierre.

13) Sermo 76, 1. 3:295, I (De natale Petri et Pauli) ; Guelf. XVI, 1 ; Ep. 53, 1 ; In Joh. tract. 124, 5 ; Enar. in Psalm. 108, 1 ; Retract. 1, 21, 1. L’opinion du docteur sur la petra est fondée sur le rapproche-ment avec la pierre de 1 Cor. 10:4 (petra autem erat Christus). Ce n’est que fort rarement qu’il traduit: Sur cette pierre (que tu es, toi, Pierre), cf. Retract. 1, 21, 1.

14) Cf. Othmar PERLER Le De unitate de saint Cyprien interprété par saint Augustin, dans . Augustinus Magister, 1954, p. 852-3.

15) Par exemple l’Ambrosiaster ne vise pas l’évêque de Rome, mais tous les évêques de l’Église catholique, quand il mentionne «l’ordre, commencé par l’apôtre Pierre et conservé jusqu’à maintenant, par la transmission des évêques successifs (nam et ordinem ab apostolo Petro coeptum et usque ad bac tempus per traductum succedentium episcoporum servatum » (Quaest. 110, 7). Les Pères de l’Église grecque peuvent être cités aussi ; ils sont aussi éloignés que possible de toute tentative d’interpréter le «Tu es Petrus» dans le sens d’un privilège accordé à Rome. Ni Chrysostome, ni Cyrille d’Alexandrie, en particulier, ne mettent en doute que la promesse faite à Pierre ne puisse pas s’appliquer uniquement à l’Église dans son ensemble.

Tradition ou vérité?

Il (Jésus) leur dit encore: 
Vous anéantissez fort bien le commandement de Dieu,
pour garder votre tradition.
La Bible – Marc 7:9   

 

 

 

Nous allons maintenant nous appliquer à démontrer combien le texte d’un site catholique québécois est peu sérieux et inconsistant. Donnons tout d’abord les définitions du vocable « tradition »:

« transmission de doctrines, de légendes, de coutumes sur une longue période ; ensemble de ces doctrines, légendes, etc., ensemble des vérités de foi qui ne sont pas contenues directement dans la révélation écrite mais qui sont fondées sur l’enseignement constant et les institutions d’une religion ».
( Le petit Larousse illustré, 2001, page 1022).

Le Catéchisme de l’Église Catholique définit la tradition de la manière suivante:

« La transmission de l’Evangile, selon l’ordre du Seigneur, s’est faite de deux manières: Oralement par les apôtres, qui, dans la prédication orale , dans les exemples et les institutions transmirent, soit ce qu’ils avaient appris de la bouche du Christ en vivant avec lui et en le voyant agir, soit ce qu’ils tenaient des suggestions du Saint-Esprit ». (page 30).

Le Littré la définit comme suit:

« du latin, tradere qui signifie remettre, livrer, ce qui a donné le sens de transmettre et traditor (traître). Par tradition, on doit entendre: la transmission de faits historiques, de doctrines religieuses, de légendes, d’âge en âge par voie orale et sans preuve authentique écrite ».

Nous connaissons tous l’adage: « Les écrits restent et les paroles s’envolent ! ».

Pour l’Église Catholique, c’est également la transmission siècle après siècle, d’une interprétation aussi scrupuleuse que possible de textes rapportant des faits et des doctrines ; ex: tradition scripturaire qui se rapporte à la Sainte Ecriture. Le mérite de toute tradition est en effet d’établir entre les générations une continuité intellectuelle et morale. Son danger est de défigurer au cours des siècles la chose qu’elle avait mission de transmettre, et par là de la trahir. Ce danger est particulièrement à redouter dans le domaine religieux. Ce canal de la tradition, tel que le perçoit Rome est périlleux. Les hommes clairvoyants et désintéressés sont rares. L’autorité que leur confère la charge de transmettre à leurs semblables la religion canalisée les incite à approprier, à interpréter, à compléter, à codifier la religion. Ainsi se sont formés le prêtre et le docteur, devenus peu à peu les dispensateurs de la Vérité, les maîtres de grâce, la personnification vivante de la tradition. Le danger de la tradition, si on ne la contrôle sans cesse par sa source, se montre surtout à l’occasion de l’exposition de la religion biblique, laquelle a été fondée par des révélations successives et démontrée dans des personnes et recueillie dans les textes.

La Thora de l’Ancien Testament, loi de Moïse, continuée par la prédication des prophètes, était une révélation donnée par Dieu. Les premières occasions dans lesquelles nous voyons l’Ancien Testament faire appel à la tradition légitime (car il existe une tradition légitime) sont pour renvoyer aux commandements mosaïques. Deutéronome 6:6 et suivants nous démontre que la tradition biblique a eu pour mission d’inculquer aux Israélites les textes où était inscrite la volonté révélée de Dieu ! ( Deutéronome 11:18 … , 17:18 … , 31:9 … ).

Très vite un clergé se forma pour garder cette loi, la protéger, l’expliquer au peuple. Ainsi va se former une tradition juive qui va se détacher peu à peu de l’esprit de la loi écrite et qui va la reléguer au second plan et qui, souvent, va la contredire. C’est contre cette tradition déformante et illégitime qu’Ésaïe s’élevait déjà au 9ème siècle avant Jésus-Christ:

« Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi, la crainte qu’il a de moi n’est qu’un précepte de tradition humaine ». (Ésaïe 29:13).

Les mille prescriptions par lesquelles la tradition avait estompé, voire esquivé les exigences morales et spirituelles de la Loi, Jérémie les combat à son tour:

« Ne vous livrez pas à des expériences trompeuses, en disant: C’est ici le temple de l’Éternel, le temple de l’Éternel, le temple de l’Éternel ! … en vain s’est mise à l’œuvre la plume mensongère des scribes … » (chapitres 7 et 8).

La tradition, à l’époque juive, avait si bien dénaturé le sens de la révélation hébraïque que, lorsque Jésus parut, ses compatriotes les plus attachés à la tradition qu’elle dominait pour eux la loi et les prophètes. C’est parce que Jésus n’observait pas tout le détail de cette tradition que les autorités de la religion juive se cabrèrent contre lui. Il les dénonce:

« hypocrites, pourquoi transgressez-vous le commandement de Dieu à cause de votre tradition ? … vous avez annulé la loi de Dieu en faveur de votre tradition. Ésaïe a bien prophétisé de vous: ‘C’est en vain qu’ils me rendent un culte, enseignant des doctrines qui ne sont que des commandements d’hommes ». (Matthieu 15:3 et suite, Marc 7:8 et suite).

Etienne fut arrêté et lapidé parce qu’il était accusé d’avoir dit que Jésus détruirait le temple et changerait les traditions ! . Il s’agit dans ce cas des traditions établies par les docteurs de la loi en vertu de l’autorité qu’ils s’arrogeaient comme continuateurs de Moïse, (Matthieu 23:2). Paul est persécuté et livré aux Romains parce que, après avoir été fervent observateur de la tradition, il l’avait abandonnée et même condamnée pour se conformer à l’Esprit du Christ ! ( Philipiens 3:4 et suite). Il recommande aux Colossiens de s’affranchir de la séduction des traditions humaines d’où qu’elles viennent, afin de pouvoir rester fidèles aux enseignements de Christ. (Colossiens 2:8).

Pierre, qui n’a jamais été évêque de Rome, ne tient pas un autre langage et appelle la tradition où s’enfermait la dévotion juive, la vaine manière de vivre que vos pères vous ont transmise ! ( 1 Pierre 1:18). Les Ébionites, une secte judéo-chrétienne, avaient gardé le principe des pharisiens et plaçaient la tradition orale au-dessus de la tradition écrite. Par eux, cette doctrine pénétra dans une partie de l’Église.

Jésus ne donne jamais à son enseignement le nom de Tradition. Jésus annonce la Parole de Dieu (Jean 14:49 et 17:8) et Il s’exprime avec autorité ! ( Matthieu 7:29, Luc 4:27). Paul, qui a été transformé par l’intervention de Jésus et qui en plus le prêche, appelle « tradition » son Evangile, savoir l’ensemble du témoignage chrétien qu’il a transmis à l’Église et qui est la bonne nouvelle du salut pour ceux qui se tournent vers le Christ.

« Retenez les traditions que nous vous avons données soit par notre parole soit par notre lettre. » ( 2 Thessaloniciens 3:6, 1 Corinthiens 11:2).

Il existe aussi des formules « modèle des saines paroles » en 2 Timothée 1:13 et « type de doctrine » en Romains 6:17 qui ne renvoient pas à un enseignement spécial mais à l’ensemble du message chrétien primitif dont les Épîtres, les Actes et les Évangiles devaient plus tard fixer le texte.

L’Église se persuada que le Maître avait laissé à ses apôtres bien des instructions qui n’étaient pas contenues dans le Nouveau Testament, quelques unes de ces instructions s’étaient transmises de bouche à oreille … ainsi naquit ce qu’on a appelé le ‘postulat de la tradition apostolique’. Cette tradition en réalité était peu de chose, comme on le voit d’après les agrapha (paroles ou sentences de Jésus transmises par des documents autres que le texte des quatre évangiles canoniques … la valeur des différents agrapha est presque toujours médiocre), d’après ce que Eusèbe de Césarée en rapporte. Et, d’autres parts, les fantaisies que lui attribuent dès le 2ème siècle ; des hommes tels que Papias ou Irénée montrent combien il était imprudent de se laisser aller à chercher ailleurs que dans le texte du témoignage écrit, des renseignements sur les institutions primitives du christianisme, voire sur les intentions, les actes et les paroles de Jésus. Vinrent alors les grandes hérésies. L’Église, pour sa défense, s’engagea dans la voie de l’égarement. Comme les gnostiques pour leurs interprétations allégoriques du Nouveau Testament trouvaient réponse à tout sur le terrain scripturaire, les docteurs de l’Église invoquèrent contre eux la tradition orale, c’est-à-dire l’enseignement transmis par la première génération chrétienne, enseignement qui était censé fixer, d’autorité souveraine, le sens, et le prestige des « sedes apostolicae », (sièges apostoliques), églises mères, dont les évêques en se succédant se transmettaient l’orthodoxie chrétienne. Ainsi se constitua la règle de foi qui aboutit au texte actuel du Symbole des apôtres. Comme on le voit, la première tradition fut avant tout une tradition scripturaire légitime, c’est-à-dire une tradition dont le but était de préciser et de maintenir le sens primitif du témoignage évangélique contenu dans le Nouveau Testament. Mais l’Église ne devait pas s’en tenir là malheureusement. Quand, après sa victoire temporelle par le règne de Constantin, elle s’organisa sur le type de l’Empire des Césars, l’Église céda à la tentation de chercher dans la tradition orale une justification de toutes les institutions qu’elle se donnait et dont on ne trouve rien dans les Ecritures. Ses docteurs, par la suite, s’efforcèrent de justifier par l’Ecriture même la liberté du procédé. Ils élaborèrent la doctrine d’après laquelle le Seigneur avait confié à ses apôtres des enseignements (Matthieu 28:19 et suite) que l’Ecriture n’a pas conservés, mais qui constituent le dépôt dont parle Paul (1 Timothée 6:20, 2 Timothée 1:4) et que son disciple Timothée doit confier à des hommes sûrs, capables d’en instruire les autres (2 Timothée 2:2).

Ces hommes mûrs, ce sont les évêques, les autorités sacerdotales. Quant aux laïques, ils représentent les « autres », c’est-à-dire ceux qui ont l’obligation de recevoir docilement cet enseignement traditionnel. Le premier critère de la tradition orale fut l’antiquité. Mais bientôt, le fil reliant le présent au passé devenant trop mince, on substitua à l’antiquité la coutume et l’accord unanime des évêques. Double fiction, qui apparaît déjà dans le fait que Cyprien, le très épiscopal évêque de Carthage mort en 258, lorsqu’il ne peut s’entendre avec Etienne, l’évêque de Rome, en appelle sans hésiter de la tradition de l’Ecriture:

« consuetudo sine veritate vetustas erroris est (Ep., 71).
( la coutume sans la vérité est une vieille erreur).

On ne saurait mieux dire. Chaponnière cite cette belle déclaration de Tertullien reproduite par l’évêque Lébosus:

« In evangelio Dominus: ego sum, inquit, veritas. Non dixit: ego sum consuetudo ». ( De virg.vel.,1).
( Dans l’Evangile, le Seigneur a dit: Je suis la Vérité. Il n’a pas dit: Je suis la coutume ».

Mais ces réactions occasionnelles ne pouvaient arrêter l’Église sur la pente où l’entrainaient l’ambition du sacerdoce et les besoins de l’apologétique . Dans la controverse arienne, Athanase mort en 373 veut que le texte de la bible soit interprété d’après la tradition des Pères, parole risquée, car la tradition des Pères était multiple, souvent dangereuse à cause de son allégorisme. On arrivait ainsi à substituer en réalité les opinions ou les décrets de l’Église à l’autorité de la tradition primitive qui reposait d’aplomb sur le témoignage scripturaire. L’Église latine déclara avec Augustin (mort en 430) que la croyance à l’Ecriture repose sur l’éducation donnée par l’Église (contra ep.fundam., ch.5), ce qui était mettre non seulement les fidèles mais la bible elle-même dans la dépendance de l’autorité sacerdotale. Vincent de Lérins (mort en 450) crut retenir la tradition écclésiastique dans de sages limites en définissant: tradition=quod ubique, quod semper, quod ab omnibus creditum est (commnit., ch.3). ( tradition= ce qui est cru partout, toujours et par tous). ).

Mais en face de la diversité des opinions, comme en face des innovations incessantes, cette position était intenable. Il fallut en venir à décider que les conciles œcuméniques, collèges inspirés qui présidaient aux destinées de l’Église, étaient les organes de la tradition. C’était le triomphe, en matière de tradition du système épiscopal. Justinien et Grégoire le Grand mirent les quatre premiers conciles sur le même pied que la Bible. Le 7ème concile lança l’anathème à quiconque rejetterait la tradition de l’Église, qu’elle soit orale ou écrite. Une fois que la parole sacerdotale était investie de la même autorité que l’Ecriture, il était à prévoir qu’elle rejetterait bientôt celle-ci au second plan. On y recourut de moins en moins, et la doctrine s’établit:

«La tradition est le canal le plus ordinaire par lequel tout l’enseignement de la foi arrive aux hommes. Les Écritures du Nouveau Testament sont d’un emploi postérieur, elles ne contiennent pas tout le dépôt de la foi, et leur usage n’est pas essentiel, puisque, pendant bien des années, il y eu des disciples de Jésus-Christ, sans qu’aucune partie de son enseignement eût encore été mise par écrit ». ( H. Lesêtre, Dict. Vigouroux, art. Tradition).

Ecclesia (1927) s’exprime encore plus hardiment:

« La tradition est plus nécessaire que l’Ecriture à la foi chrétienne. L’Ecriture en effet ne peut se passer de la tradition … c’est par la tradition que nous avons des Écritures une interprétation infaillible … La tradition pour le catholique pourrait se passer de l’Ecriture ! Concluons que la tradition pour le catholique dépasse de toute part l’Ecriture ». (page 106).

On peut deviner ce qu’eût pensé de cette formule le brillant Abélard (mort en 1142) qui, dans on « Sic et Non » montre tellement bien les contradictions de la Tradition et surtout son infidélité par rapport à l’Ecriture. Elles eussent étonné Thomas d’Aquin lui-même (mort en 1274), lequel hasarde dans sa Somme (I, 11,8) que la tradition n’a qu’une autorité ‘probable’. Cette remarque prudente n’empêcha pas l’Église qui se réclame pourtant de lui de mettre la tradition au-dessus de l’Ecriture et le concile de Trente de prononcer l’anathème contre ceux qui refuseraient de croire que la tradition a été dictée par le Christ même ou par le Saint-Esprit, aussi bien que l’Ecriture Sainte et qu’elle a été conservée sans altération par une succession continue dans l’Église Catholique.

Mais ce que l’Église Romaine enseigne concernant Marie, les saints, les Papes, les reliques, les indulgences, la distinction entre prêtres et laïques est-il compatible avec l’Ecriture ? Cela est une autre paire de manches ! Il fallait, pour que la tradition ecclésiastique fût pleinement justifiée, en venir à retirer la bible aux fidèles- la lecture de la bible fut condamnée par le concile de Toulouse en 1229, par l’index du Pape Clément VIII en 1592, par la bulle Unigenitus de Clément XI en 1713- ou du moins qu’elle ne fût permise qu’avec toutes sortes de précautions, afin qu’en matière de foi et de morale personne se confiant en son propre jugement, n’ait l’audace de tordre l’Ecriture Sainte, selon son sens particulier, ni de lui donner des interprétations contraires à celles que lui donne et lui a données la Sainte Mère l’Église, à qui il appartient de juger du véritable sens et de la véritable interprétation des Saintes Ecritures. (concile de Trente, 4ème session). Pour que cette déclaration comminatoire pût avoir toute son efficacité, Rome avait créé l’Inquisition en 1542 et l’Index l’année d’après. Et voilà le mot de Brunetière bonnement justifié:

« Si vous voulez savoir ce que je crois, allez le demander à Rome », ou à mon curé !

La tradition romaine qu’on le veuille ou non a supplanté le témoignage parfait de l’Ecriture … ainsi, nous arrivons à la conclusion que ceux-là seuls atteignent à l’affranchissement dont parle Jésus qui maintiennent au mot « tradition » le sens que lui donnait Saint-Paul. La tradition selon lui, est le témoignage inspiré que renferment les saintes lettres de la bible hébraïque et le type de doctrine formulée par la prédication des apôtres de Jésus-Christ ! (Jean 8:32, 2 Thessaloniciens 2:15, 1 Corinthiens 1:11, 2 Timothée 3:15 et Romains 6:17). ( Alexandre Westphal, théologien).

Le site québécois verse constamment dans l’inconséquence. Reprenons ces axes de pensée principaux:

« La Tradition sacrée et la Sainte Ecriture possèdent donc d’étroites liaisons et communications entre elles. Toutes deux, en effet, découlent de la même racine divine, se réunissant, peut-on dire en un seul courant, et tendant à la même fin. Car la Sainte-Ecriture, c’est la Parole de Dieu en tant qu’elle est consignée par écrit sous l’inspiration de l’Esprit divin, quant à la Tradition Sacrée, elle transmet dans son intégrité aux successeurs des apôtres la Parole de Dieu confiée aux apôtres par le Christ Seigneur et le Saint-Esprit, pour que, sous la lumière resplendissante de l’Esprit de Vérité, ces successeurs la gardent fidèlement, l’expliquent et la répandent par la proclamation qu’ils en font ; il en résulte que ce n’est pas par la Sainte Ecriture toute seule que l’Église puise la certitude qu’elle a sur tout ce qui est révélé. C’est pourquoi l’Ecriture et la Tradition doivent être reçues et vénérées l’une et l’autre avec un égal sentiment de piété, avec un égal respect ». (page 1).

Ce raisonnement est totalement absurde ! Tout d’abord, il n’existe vraiment pas d’étroites liaisons entre la tradition perçue par les romanistes et les Saintes-Ecritures. En fait, il existe deux traditions ! La vraie, l’authentique selon Paul contenue exclusivement dans le corps des Ecrits sacrés et une monstrueuse chose qui tente à dévaloriser la suprématie de la Parole de Dieu afin de relativiser ses enseignements. Vous ne trouverez dans la bible aucun texte qui avalise l’hydre de la tradition tel qu’il est présenté par Rome. Nous aurons l’occasion de reprendre les versets utilisés par le site québécois. Il ne vous dira pas que bien des pères de l’Église n’ont jamais épousé la doctrine romaine concernant le problème qui nous occupe !

Les Protestants que nous sommes avalisons la tradition qui n’est point en conflit avec le texte biblique. En cas d’opposition, ce sera toujours la bible qui marquera le point. Cyprien et Athanase sont de notre avis. En s’y référant, ils parlent de la racine et de la tradition du Seigneur ou encore de la source et origine de la tradition divine ! (ep.63, 1, 74, 10).

« La tradition que le Seigneur a donnée, que les apôtres ont annoncée pour être la pierre fondamentale de l’Église ». ( ad Serap.I, 28). Il est évident que l’enseignement des apôtres se retrouve dans le corps du Nouveau-testament. Leur tradition est la nôtre et elle ne consiste pas à un grand machin ou encore une obscure nébuleuse de doctrines contradictoires enseignée tout au long des siècles jusqu’à nos jours.

En 200 AD, Clément d’Alexandrie déclare que la bible interprétée par l’Église, est la source de l’enseignement chrétien ! ( Ad Serap. I, 28). La question se pose! Quelle Église ? L’Église apostolique proche des apôtres du Christ ou cette organisation responsable de la mort de millions de personnes, égarée dans les méandres de la désobéissance !

Origène n’y va pas par quatre chemins. Pour lui, l’Église authentique tire l’objet de sa catéchèse (enseignement) des prophètes, des Evangiles et des écrits des apôtres ! ( Cont. Cels., III, 15).En clair, la véritable Église tire sa vie et son épanouissement de la Bible. Il ajoute avec un réflexe bien évangélique que sa foi est étayée par la Sainte-Ecriture soutenue par le bon sens ! (De Princ. III, 6, 6).

Cyrille de Jérusalem pose quant à lui un principe bien protestant que voici:

« Lorsqu’il s’agit des divins et saints mystères de la foi, rien, pas même la plus humble parcelle, n’en soit transmise par une autre voie que celle des Écritures … car la foi qui sauve vient elle-même, non pas d’un langage disert , mais de la démonstration des Saintes-Écritures ». (cat., IV, xvii).

Jean Chrysostome recommande aux fidèles de ne pas chercher d’autres maîtres que les oracles de Dieu, car tout est droit et clair dans la bible et l’on peut en tirer tout ce qu’il faut savoir ». ( hom.Col. 9,1, hom.II ; thess., 3,4).

En clair, nous n’avons pas besoin d’une tradition qui annule la Parole de Dieu.

Vincent de Lérins mort en 450 tient pour axiome que le canon des Écritures est suffisant et plus que suffisant, à tout ! ( Commnit.2).

Irénée dit expressément que la règle a été donnée par le Christ par l’intermédiaire des apôtres et qu’elle constitue le critère qui détermine si un homme est chrétien ou non ! (De. Praescript. haer., XXVII).

Pour clarifier les choses, nous ne croyons certainement pas à l’infaillibilité des pères de l’Église, ni à celle des réformateurs pas plus que celle des ecclésiastiques qu’ils soient protestants ou catholiques. Notre critère suprême reste les Saintes-Ecritures. Origène, Augustin, Athanase, Cyprien, Irénée et tutti quanti n’étaient pas infaillibles ! Par contre, les apôtres de notre Seigneur, les prophètes de l’Ancien- Testament, les auteurs des textes bibliques étaient infaillibles lorsqu’ils ont couché sur papier les directives du Seigneur à notre endroit.

Le site québécois récupère l’anglican Newman, passé au catholicisme:

« L’apôtre Paul requiert l’aide de la Tradition:’ Dès lors, frères, tenez bon, gardez fermement les traditions (les instructions selon les définitions données) que vous avez apprises de nous, de vive voix ou par lettre ». ( 2 Thessaloniciens 2:15).

Ce texte n’avalise aucunement la doctrine de la Tradition ! Les traditions ne sont en fait ici que les instructions ou enseignements de Paul et des autres apôtres. Il n’y a rien de commun avec cette immense toile de doctrines, de conseils divers et souvent contradictoires que l’on retrouve dans cette horrible tradition que l’église romaine a tissé pendant près de 2000 années. Continuons de découvrir les arguments du site en question:

« De plus, l’apôtre se réfère ici aux Écritures saintes que l’on a enseignées à Timothée dans sa petite enfance. Maintenant, une bonne partie du nouveau testament n’avait pas encore été écrites quand Paul a écrit cela et aucun des livres du nouveau testament n’a encore été placé dans le canon des livres de l’Ecriture Sainte. Paul se réfère, alors, aux Écritures Saintes de l’ancien testament et, si l’argument de ce passage prouve quelque chose, cela prouverait trop que les Écritures Saintes du nouveau testament n’étaient pas nécessaires comme autorité de foi ».

Quelle pauvre et désastreuse apologétique ! On s’attendrait à mieux de la part de Newman. Même les enfants de nos écoles du dimanche savent que la mère de Timothée, une juive mariée à un païen a instruit son enfant dans l’obéissance à l’Ancien Testament. Paul rempli de toute la puissance de l’Esprit connaissait déjà toutes les grandes lignes maîtresses de l’enseignement évangélique en attendant l’arrivée du nouveau testament qui deviendrait au cours des âges, la boussole des enfants de Dieu. Il n’y a vraiment aucune difficulté à résoudre le faux problème posé par Newman et le site québécois. En fait par extension, le texte en question s’applique à toutes les églises et à tous les chrétiens. Oui, vraiment , nous pouvons assurer que toute Ecriture est inspirée de Dieu et utile … ! C’est le cri des Evangéliques que nous sommes, mais c’est aussi le signe de la confusion de l’adversaire. Découvrons un autre texte du site québécois:

« En outre, les fondamentalistes lisent généralement 2 Timothée 3:16-17 en dehors du contexte. Quand ces versets sont lus dans le contexte des passages de péricope, on découvre que la référence de Paul à l’Ecriture Sainte est seulement une partie de son exhortation pour que Timothée prenne comme son guide et la tradition et l’Ecriture Sainte. Les deux versets immédiatement avant, que les fondamentalistes n’exposent que rarement disent: ‘Pour toi, tiens-toi à ce que tu as appris et dont tu as acquis la certitude. Tu sais de quels maîtres tu les tiens, et c’est depuis ton plus jeune âge que tu connais les saintes lettres. Elles sont à même de te procurer la sagesse qui conduit au salut par la foi dans le Christ Jésus’ » ( 2 Timothée 3:14 et 15). Paul dit à Timothée de continuer dans ce qu’il a appris pour deux raisons: d’abord, parce que Paul sait très bien que ce que Timothée sait, c’est lui qui le lui a appris, Paul lui-même, ensuite parce qu’il a été instruit dans les Écritures saintes. Le premier verset est un appel direct à la tradition apostolique, à l’enseignement oral que l’apôtre Paul avait donné à Timothée. Donc les fondamentalistes doivent prendre 2 Timothée 3:16-17 hors du contexte pour parvenir à démontrer la théorie de la ‘sola scriptura’. Cependant quand le passage est lu dans son contexte, il devient clair qu’il démontre l’importance de la tradition apostolique ! A nouveau la bible dénie qu’elle soit suffisante comme seule règle d’autorité de foi ». (page 2).

Tout d’abord en ce qui concerne le texte de ‘2 Timothée 2:15’, le terme grec utilisé « paradosis » peut se traduire de diverses manières. Selon la Concordance de Strong en anglais, il est rendu par ‘transmission’, ‘précepte’, ‘loi traditionnelle’, ‘ordonnance’ et ‘ tradition’. Messieurs, faites votre choix ! Mais d’où nous viennent ces ordonnances, ces traditions ? D’une église intolérante (sans doute plus sage aujourd’hui), qui enseigne que sa tradition constituée d’un nombre invraisemblable de matériaux divers et disparates est égale et même supérieure à la précieuse Parole du Parfait entre tous ! Ou plutôt du bloc des Saintes Ecritures, y compris les remarquables épîtres de l’apôtre Paul, le précepteur du jeune Timothée et de l’Ancien Testament tellement rempli de la présence de Jésus-Christ ! Les responsables du site québécois enfoncent des portes ouvertes ! Bien sûr que le Nouveau-Testament est en formation lors de la jeunesse de Timothée. Mais, il est en compagnie de Paul, le grand instrument choisi par l’Esprit-Saint afin de rédiger une grande partie du Nouveau-Testament ! Paul est pétri par les Écritures et ce qu’il pourrait éventuellement enseigner oralement au jeune Timothée n’est rien d’autre que ce qui va être transcrit dans le Nouveau-Testament et qui est déjà en germe dans l’Ancien. C’est la Parole de Dieu et non pas ce monstre insaisissable formé de milliers d’ordres et de contre-ordres, de fables habilement conçues, de détails superflus, de décisions purement humaines et charnelles, de conciles, d’ordonnances papales, de paroles d’hommes non inspirés par l’Esprit, d’écrits de pères qui se contredisent les uns les autres, des chrétiens très certainement, mais conscients de leurs tâtonnements. La tradition romaine est une farce, la tradition biblique est la vérité ! Pratiquement, l’anaconda de la tradition romaine a étouffé l’authentique Parole de Dieu et les amis catholiques en sont les premières victimes. Le site en question énonce une série de textes bibliques utilisés par le monde protestant-évangélique afin de démontrer la faiblesse de la dite tradition vis-à-vis du Sola Scriptura. (la bible seule).

En voici la liste: Luc 1:1-4, Jean 20:30-31, Actes 2:42 et 20:35, Romains 10:17, 1 Corinthiens 11:2, 15:3-11, 1 Thessaloniciens 4:2, 2 Timothée 2:2, 3:16-17, 1 Pierre 1:25.

Reprenons une par une ces diverses références ! Cela nous permettra de vérifier la faiblesse des responsables de ce site !

A. Plusieurs ayant entrepris de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous, suivant ce que nous ont transmis ceux qui ont été des témoins oculaires dès le commencement et sont devenus des ministres de la parole, il m’a semblé bon, après avoir fait des recherches exactes sur toutes ces choses depuis leur origine, de te les exposer par écrit d’une manière suivie, excellent Théophile, afin que tu reconnaisses la certitude des enseignements que tu as reçus ». (Luc 1:1-4).

On se demande vraiment comment on peut oser utiliser une telle référence afin de défendre la tradition romaine ! En fait, c’est tout le contraire qui est développé dans ce texte. Luc était en contact suivi avec l’apôtre Paul et d’autres témoins de Christ. La composition du récit des événements établi par Luc n’a strictement rien à voir avec l’hydre de la tradition inventé par Rome tout au long des siècles. L’auteur s’attelle simplement sous la conduite du Saint-Esprit à nous communiquer les expériences des apôtres, seuls témoins crédibles des faits vécus avec le Seigneur Jésus. Tout cela ne sort pas du cadre biblique. Nous sommes donc certains de la source des renseignements reçus de la part des apôtres car comme l’assure l’adage, les écrits demeurent et les paroles s’envolent, ce n’est pas plus compliqué ! C’est notre héritage spirituel et nous savons d’où il provient !

B. « Jésus a fait encore, en présence de ses disciples, beaucoup d’autres miracles, qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant, vous ayez la vie éternelle ». ( Jean 20:30 et 31).

D’autres miracles sont aussi relatés dans les autres évangiles. Le Saint-Esprit selon ce texte n’a pas tenu comme nécessaire de raconter par le détail tous les autres faits de la vie de Jésus. En fait, Il assure que ce qui a été révélé par le texte écrit est amplement suffisant pour notre épanouissement spirituel ainsi que pour notre salut éternel.

Nous sommes pleinement satisfaits des éléments donnés par Dieu par le biais de ce qui a été écrit, savoir la Sainte-Ecriture. La tradition ne peut rien y ajouter ! L’explication avancée par le site québécois est superficielle:

«  … le verset de Jean se réfère aux choses écrites dans ce livre précisément. Lisons dans Jean 20:30, le verset immédiatement avant pour voir le contexte de la déclaration en question: « Jésus a fait sous les yeux de ses disciples encore beaucoup d’autres signes, qui ne sont pas écrits dans ce livre ». Si ce verset prouve quelque chose, ce n’est sûrement pas la théorie de ‘sola scriptura’, mais plutôt que l’Evangile de Jean n’est pas à lui seul suffisant ». (pages 1 et 2).

C’est justement ce que nous croyons ! L’ensemble de la révélation biblique nous est nécessaire et une fois de plus, la tradition romaine est hors-jeu !

C. « Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans le communion fraternelle, dans la fraction du pain et dans les prières ». (Actes 2:42).

Voyons l’explication proposée par les exégètes du site:

« Les premiers chrétiens se montraient assidus à l’enseignement des apôtres (Actes 2:42) bien longtemps avant qu’il y ait un Nouveau Testament. Dès le début, la totalité de l’enseignement chrétien se retrouvait dans l’Église comme l’incarnation vivante de Christ, et non pas dans un livre ». (page 5).

On oublie de préciser que ces chrétiens de l’Église primitive connaissaient les apôtres, les évangiles et les lettres de Paul qui circulaient à gauche et à droite. Nous, les protestants et les évangéliques persévérons à l’instar de nos modèles néo-testamentaires dans la lecture et la mise en pratique des éléments écrits par Paul et tous les autres apôtres du Seigneur. Nous aimons ardemment l’enseignement de la seule Parole de Dieu écrite en vue de notre avancement, nous aimons nos relations privilégiées avec nos frères et nos sœurs, nous aimons le moment de la Sainte-Cène où nous communions sous les deux espèces. (Malheureusement, la tradition n’a laissé qu’une hostie et le retrait du vin pour les fidèles catholiques), élément significatif du rôle négatif joué par cette dernière. nous aimons les prières, véritable respiration des enfants de Dieu, prières adressées au Dieu Trinitaire et non aux saints ou à Marie, autre résultat palpable du jeu néfaste de la tradition romaine !

D. « Ainsi la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la Parole de Christ ». ( Romains 10:17).

Voyons le commentaire du site:

« L’Église a toujours été un enseignant vivant. C’est une erreur de limiter la parole de Christ à l’écrit seulement ou de suggérer que tous ses enseignements aient été réduits à l’Ecriture. La bible ne soutient nulle part l’une ou l’autre de ces notions ». (page 3).

Ce n’est pourtant pas difficile à comprendre ! Les paroles de Jésus nécessaires à notre salut et à notre édification ont été entendues par ses apôtres et les évangélistes et ensuite écrites pour que le souvenir de ces textes puisse nous parvenir, nous chrétiens du 21ème siècle. Or ce souvenir glorieux est contenu dans tout le Nouveau-Testament. Il n’existe donc aucune tradition romaine qui entre en ligne de compte. Les responsables du site cherchent midi à quatorze heures ! ».

E. « Je vous loue de ce que vous vous souvenez de moi à tous égards, et de ce que vous retenez mes INSTRUCTIONS telles que je vous les ai données ». (1 Corinthiens 11:2).

Découvrons la réaction du site:

« L’apôtre a loué ceux qui ont respecté la Tradition: « Je vous félicite de ce qu’en toutes choses vous vous souvenez de moi et gardez les traditions comme je vous les ai transmises » ( 1 Cor.11:2). ». (page 4).

Que déclare le texte grec ? « Je vous félicite … de gardez les ‘paradoseis’ qui est également traduit par « instructions » (Bible catholique Crampon), « enseignements » (Darby), « instructions » (Segond), « ordonnances » (Martin),

On découvre qu’il existe quantité de traductions légitimes qui réfutent avec force la position du Site qui tente de nous faire croire qu’il s’agit de cette grande Tradition, deuxième pendant de la Parole de Dieu !

Paul loue non pas ceux qui respectent la tradition romaine mais ceux qui reçoivent les instructions, les enseignements, les ordonnances de l’apôtre Paul, rien de plus simple !

F. « Je vous ai montré de toutes manières que c’est en travaillant ainsi qu’il faut soutenir les faibles, et se rappeler les paroles du Seigneur, qui a dit lui-même: Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir ». (Actes 20:35).

Le développement en faveur de la tradition émanant du site québécois est bien étrange !

« Cette phrase n’est pas dans les Evangiles: ‘Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir … et a donc nécessairement dû être transmise à Paul oralement ! ». (page 5).

Ici également, le site essaye maladroitement de légitimer la tradition catholique ! Il suffit de découvrir que Paul a sans doute été inspiré par le texte biblique de « Luc 14:12-14 ». La formule paulinienne est plus écourtée tout simplement ! Il est même possible que l’Esprit ait communiqué ce texte à Paul sans y voir une quelconque tradition.

G. « Je vous loue de ce que vous vous souvenez de moi à tous égards, et de ce que vous retenez mes INSTRUCTIONS telles que je vous les ai données ». (1 Corinthiens 11:2).

Explication du site québécois:

« L’apôtre Paul a loué ceux qui ont respecté la tradition: « Je vous félicite de ce qu’en toutes choses vous vous souvenez de moi et gardez les traditions comme je vous les ai transmises ».

Il ne s’agit pas ici de ‘traditions’ mais d’instructions pauliniennes mises par écrit pour notre édification !

H. « Je vous ai transmis, avant tout, ce que j’avais aussi reçu: Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures et Il a été vu par Céphas (Pierre), puis par les douze. Ensuite, Il a été vu par plus de 500 frères à la fois, dont la plupart sont encore vivants, et dont quelques-uns sont décédés. Ensuite, Il a été vu par Jacques, puis par tous les apôtres. Après eux tous, Il s’est fait voir à moi comme à l’avorton car je suis, moi, le moindre des apôtres, je ne mérite pas d’être appelé apôtre, parce que j’ai persécuté l’Église de Dieu. Par la grâce de Dieu je suis ce que je suis, et sa grâce envers moi n’a pas été vaine ; loin de là, j’ai travaillé plus qu’eux tous ; non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu qui est en moi. Ainsi donc, que ce soit moi, que ce soient eux, voilà ce que nous prêchons, et c’est ce que vous avez cru ! ». (1 Corinthiens 15:3-11).

Commentaire du site:

« Paul a illustré ce que la tradition signifie ; ‘Je vous ai donc transmis en premier lieu ce que j’avais moi-même reçu, à savoir que le Christ est mort pour nos péchés selon les Écritures … Oh ! non pas moi, mais la grâce de Dieu qui est avec moi. Bref, eux ou moi, voilà ce que nous prêchons. Et voilà ce que vous avez cru ».

Une fois encore, si c’est tout ce que ce site peut présenter comme preuve de la valeur et de la légitimité de la Tradition, on ne peut pas dire qu’il soit très sérieux !

Qu’écrit donc Paul aux Corinthiens ? Il a reçu cette révélation de Christ, qu’Il était mort pour nous selon les Écritures (y compris l’ Ancien Testament). Que fait Paul de cette remarquable révélation ? Il la transmet tel un témoin aux chrétiens ! Où se trouve l’ombre de la tradition selon Rome dans tout cela ?

Uniquement des recommandations ! Toute la différence est là. Quand Paul parle ou écrit, c’est le Saint-Esprit qui s’exprime, quand un Pape parle, c’est un homme faillible même du haut de la chaire, un des chaînons de la Tradition catholique.

I. « Ainsi donc, frères, demeurez fermes et retenez les INSTRUCTIONS que nous vous avons transmises, soit de vive voix, soit par lettre ». (2 Thessaloniciens 2:15).

Commentaire du site:

« Paul a commandé que les Thessaloniciens adhèrent à toutes les traditions qu’il leur avait données, oralement ou par écrit ». (page 3).

Ce site trompe ses lecteurs ! Il ne s’agit pas de la tradition romaine mais des instructions de Paul. C’est toute la différence ! Lorsqu’il utilise l’expression « de vive voix », c’est qu’il est présent avec ses auditeurs !

J. « Mais si je tarde, tu sauras ainsi comment il faut se conduire dans la maison de Dieu, qui est l’Église du Dieu vivant, la colonne et l’appui de la vérité ». ( 1 Timothée 3:5).

Explication du site:

« Et le Nouveau-Testament lui-même déclare que: ‘L’Église du Dieu vivant-: colonne et support de la vérité ».

Encore faut-il dans ce cas spécifier où se trouve l’Église du Dieu Vivant ? Celle qui professe sa Parole et qui rejette les traditions tortueuses et anti-bibliques ou au contraire celle qui les admet ?

K. « Et ce que tu as entendu de moi en présence de beaucoup de témoins, confie-le à des hommes fidèles, qui soient capables de l’enseigner aussi à d’autres. Souffre avec moi comme un bon soldat du Christ-Jésus ». (2 Timothée 2:2-3).

Site québécois:

« Ici nous voyons les premiers liens dans cette chaîne de la tradition apostolique qui s’est transmise intacte des apôtres à notre propre jour ». (page 3).

La fidélité des témoins qui se passent ce témoin ne sont pas des évêques qui se transmettent les pires erreurs, mais les chrétiens de l’Evangile qui se transmettent la Vérité écrite de la Parole !

L. « Mais la parole du Seigneur demeure éternellement. Et cette parole est celle qui vous a été prêchée par l’Evangile ». ( 1 Pierre 1:25).

Site québécois:

« Plus loin, il est clair que l’enseignement oral de Christ durerait jusqu’à la fin des temps … cela implique que la tradition ne serait pas supplantée par un écrit comme la bible ». (page 3).

Totalement ridicule ! La Parole parlée de Jésus est devenue le contenant de l’Ecriture Sainte ! Il est clair que des individus qui osent écrire de tels textes ne sont pas conduits par le Saint-Esprit, l’Auteur de la révélation écrite !

Le site québécois donne une définition de la tradition qui vaut la peine d’être relevée:

« Le terme ne se réfère pas aux légendes ou à des contes mythologiques, il n’englobe pas non plus la coutume transitoire ou les pratiques qui peuvent changer, comme le style des vêtements de la prêtrise, les formes particulières de dévotion, ou les rubriques liturgiques. La Tradition sacrée ou apostolique consiste en enseignements de ce que les apôtres ont transmis oralement par leurs prêches. Ces enseignements en grande partie (peut-être entièrement) se chevauchent avec ceux contenus dans l’Ecriture sainte, mais le mode de leur transmission est différent. Ils ont été transmis et confiés à l’Église (ce qui signifie à ses enseignants officiels qui sont les évêques en communion avec le Pape) ». (page 4).

La Tradition ne s’occupe que de choses importantes ! En effet, puisqu’elle serait l’alter ego de l’Ecriture qui il faut le préciser s’occupe de tous les petits détails de la vie des chrétiens ! Nous l’avons vu, la Tradition est plus importante que la Bible ! Des citations de textes bibliques suivent afin de démontrer que la Tradition est confiée à des prélats sérieux. Malheureusement pour le site en question, leur développement ne tient pas la route ! Voyons au préalable les références néo-testamentaires données:

« Cette parole est certaine: Si quelqu’un aspire à la charge d’évêque, il désire une œuvre excellente ». ( 1 Timothée 3:1).

« Paul et Timothée, serviteurs de Jésus-Christ, à tous les saints en Jésus-Christ qui sont à Philippes, aux évêques et aux diacres ». ( Philippiens 1:1).

Par définition biblique, un saint est un chrétien même s’il n’est ni Pape ni évêque ni diacre !

« Prenez donc garde à vous-mêmes, et à tout le troupeau sur lequel le Saint-Esprit vous a établis évêques, pour paître l’Église du Seigneur, qu’Il s’est acquise par son propre sang ». ( Actes 20:28).

Posons-nous déjà une question capitale ! Les évêques catholiques sont-ils les successeurs légitimes des évêques selon le cœur de Paul et de Jésus ? Autrement dit, les évêques romains répondent-ils aux exigences de l’Evangile ? Voyons cela de plus près ! Mais tout d’abord, ouvrons le Nouveau-Testament et dégageons les exigences posées par les apôtres et Christ:

« Cette parole est certaine: Si quelqu’un aspire à la charge d’évêque, il désire une œuvre excellente. Il faut donc que l’évêque soit irréprochable, MARI d’une seule femme, sobre, modéré, réglé dans sa conduite, hospitalier, propre à l’enseignement … il faut qu’il dirige bien sa propre maison, et qu’il tienne SES ENFANTS dans la soumission et dans une parfaite honnêteté, car si quelqu’un ne sait pas diriger sa propre maison, comment prendra-t-il soin de l’Église de Dieu ? » ( 1 Timothée 3:1-5).

L’évêque doit tenir ses enfants dans la soumission et il ne peut avoir qu’une seule épouse ??? L’apôtre Paul et l’authentique tradition apostolique ( celle des apôtres de Christ), ainsi que l’Église enseigne que les évêques peuvent se marier et avoir une femme ! Nous devons tous admettre que la fausse tradition ecclésiastique contredit les ordres divins !

« Je t’ai laissé en Crète, afin que tu mettes en ordre ce qui reste à régler, et que, selon mes instructions ( la vraie TRADITION) tu établisses des anciens dans chaque ville, s’il s’y trouve quelque homme irréprochable, MARI d’une seule femme, ayant des enfants fidèles, qui ne soient ni accusés de débauche ni rebelles car il faut que l’évêque soit irréprochable … attaché à la vraie parole telle qu’elle a été enseignée afin d’être capable d’exhorter selon la saine doctrine et de réfuter les contradicteurs ». ( Tite 1:5-9).

De nouveau, le couteau de la guillotine tombe sur le cou de cette tradition diabolique ! On doit en convenir, le célibat des prêtres et des évêques in fine n’est pas par définition une babiole sans importance ! Or on vérifie que pour Paul, un ancien est un évêque et que ce dernier n’est jamais le chef spirituel d’une province ecclésiastique, savoir un évêché ! L’évêque selon le cœur de Christ est attaché à la doctrine biblique et non pas à des traditions religieuses. Il est apparent que dans ce cas, les évangéliques, les protestants possèdent la saine doctrine, par contre, on ne peut pas en dire autant du clergé romain !

Jésus dit (le site cite cette citation).

« Qui vous écoute m’écoute, qui vous rejette me rejette, et qui me rejette , rejette Celui qui m’a envoyé ». (Luc 10:16).

Concrètement, celui qui écoute les apôtres et Paul notamment, écoute le Seigneur et son Père. Il est clair qu’au niveau du célibat des évêques, L’Église romaine n’écoute ni la Parole, ni Jésus ni le Père. C’est une situation tragique !

A la lecture du document du site québécois, on comprend rapidement que leur position est insoutenable:

« Considérons Matthieu 15:6-9, que les fondamentalistes et évangéliques emploient pour défendre leur position: « Celui-là sera quitte de ses devoirs envers son père ou sa mère. Et vous avez annulé la Parole de Dieu au nom de votre tradition. Hypocrites ! Isaïe a bien prophétisé de vous, quand il a dit: Ce peuple m’honore des lèvres, mais leur cœur est loin de moi. Vain est le culte qu’ils me rendent: les doctrines qu’ils enseignent ne sont que des préceptes humains. Jetons un coup d’œil à ce que Jésus a dit. Jésus ne condamnait pas toutes les traditions. Il a condamné seulement ceux qui VIDAIENT DE SON SENS LA PAROLE DE DIEU … » ? (page 5).

Justement, nous y sommes ! la Tradition romaine a vidé de son sens la Parole de Dieu concernant les textes de Timothée et de Tite. Autre point à discuter ! La virginité perpétuelle de Marie niée avec raison par le monde protestant et affirmée par l’Église catholique qui ira jusqu’à enseigner que tous les textes de l’Evangile parlant des frères et même des sœurs de Jésus n’enseignent seulement que les frères seraient en fait des cousins !

Dans ce cas, pourquoi le texte grec n’utilise-t-il pas le terme pour cousin (anepsios) revenant en Colossiens 4:10 (Marc, le cousin de Barnabas), alors que dans le cas de Jésus, c’est le terme approprié qui est utilisé, savoir: (adelphos), tiré d’une même matrice. Le coup de Jarnac est porté facilement à cette perversion de l’enseignement biblique. Il est porté par l’Ancien Testament et les apôtres du Seigneur !

« Otez cela d’ici, ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. Ses disciples se souvinrent qu’il est écrit: Le zèle de ta maison me dévore ». ( Jean 2:16-17).

Allons maintenant vérifier où les disciples de Jésus ont entendu cette citation ?

« Je suis devenu un étranger pour mes frères (c’est Jésus qui parle), un inconnu pour LES FILS DE MA MERE. Car le zèle de ta maison me dévore et les outrages de ceux qui t’insultent tombent sur moi ». ( Psaumes 69:9-10).

Marie avait donc vraiment d’autres enfants !
Voici toute la tradition mariolâtre qui s’écroule !