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AAT « Mon enfant a été endoctriné »

– Votre enfant a été endoctriné (mouvement sectaire ou extrémiste, gang…) et vous vous battez pour le libérer de cette emprise
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– Alors qu’il avait été enrôlé dans un mouvement sectaire ou extrémiste, ou dans un gang, votre enfant est décédé ou a mis fin à ses jours
– Depuis qu’il est sous influence, vous ne reconnaissez plus votre enfant et vous avez peur pour son avenir
– Votre enfant a réussi à couper les ponts avec le mouvement dans lequel il avait été embrigadé et depuis, vous rattrapez le temps perdu

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Les nouveaux mouvements religieux à la lumière du Nouveau Testament

 

 

Ce texte sur “les N.M.R. et le nouveau testament” de Jacques BUCHHOLD, professeur de Nouveau Testament à la Faculté libre de théologie évangélique de Vaux-sur-Seine, a été reproduit avec l’aimable autorisation de Paul Wells – Voir site Un poisson dans le net.
Très tôt, dès l’époque néotestamentaire, le christianisme a dû faire face à des dérives sectaires. Dans leurs épîtres, en effet, les apôtres ne cessent de combattre l’hérésie, perversion de la vérité et ferment de “sectes”, qui sont autant de perversions de l’Église[1]. La lecture de leurs écrits peut ainsi aider à une meilleure compréhension du foisonnement contemporain des “nouveaux mouvements religieux”. Nous étudierons le cas de quatre communautés ou groupes d’Églises du Nouveau Testament qui permettront de mettre en évidence, par les tensions qu’ils ont connues, certaines composantes du syndrome sectaire.

 

 

I. L’idéal communautaire: l’Église de Jérusalem

A) Un modèle communautaire fort

Dès la Pentecôte, l’Église de Jérusalem a adopté un modèle de vie communautaire fort auquel le livre des Actes rend témoignage. La note dominante en est celle de l’unité (4:32), de la crainte de Dieu (2:43) et de la joie (2:46). Luc insiste en particulier sur le partage des biens (2:44-45; 4:32, 34-35). Il l’illustre par l’exemple de Barnabas qui “vendit un champ qu’il possédait, apporta l’argent et le déposa aux pieds des apôtres” (4:36). On a proposé plusieurs explications d’une telle démarche de la part de ces premiers chrétiens. Celles-ci ne sont pas nécessairement mutuellement exclusives.
Pour plusieurs, cette démarche serait le fruit d’une espérance eschatologique exacerbée: on s’attendait au retour imminent de Jésus-Christ[2]. Cependant, rien ne suggère une telle interprétation dans le texte et contrairement à l’attitude de Paul face aux débordements eschatologiques qui ont eu cours à Thessalonique[3], Luc semble louer l’expérience jérusalémite.
Christian Grappe discerne dans le partage des biens une influence essénienne[4], thèse qui ne manque pas d’un certain intérêt[5].
D’autres l’expliquent essentiellement par le souci des pauvres, qui étaient nombreux dans la communauté, l’Église ayant en charge, entre autres, les besoins matériels d’un grand nombre de veuves (Ac 6:1). L’Église d’Antioche enverra plus tard des secours aux frères de Judée (11:29) et Jacques, Pierre et Jean encourageront Paul et Barnabas à “se souvenir des pauvres” de Jérusalem lors de leurs tournées missionnaires[6].
Finalement, il faut mentionner l’expérience fondatrice de la Pentecôte: le Saint-Esprit a été répandu sur le peuple, reste fidèle d’Israël, et la communauté messianique est devenue le nouveau Temple de Dieu. Comment ne pas comprendre que l’expérience d’une telle nouveauté ait été marquée par l’enthousiasme et un certain radicalisme dans l’exigence éthique et communautaire?

B) Ananias et Saphira

Cependant, tout groupe religieux constitue une zone sociale de haute tension car il “fait” dans le spirituel. Les enjeux y sont décuplés, les dérapages destructeurs. On y a affaire à l’absolu – le sacré, Dieu – et au problème du sentiment d’identité qui “peut être défini comme l’effet du lien social dans la conscience”[7].
C’est à de tels enjeux qu’Ananias et Saphira ont eu à faire face. Leur problème était de savoir comment il fallait agir pour “appartenir”. Ils se sont forcés à se plier à un idéal de consécration et de vie communautaire qu’ils jugeaient normatif et ont accompli sous une sorte d’auto contrainte ce que Barnabas et d’autres[8] avaient entrepris avec joie. Ils se sont cru obligés de vendre leur bien pour être des gens bien.
La plupart des sectes lient l’identité des personnes qui en sont membres à un idéal communautaire contraignant de pureté, d’abnégation, de consécration, d’efficacité, etc. Elles le présentent comme normatif, usant parfois de pressions morales ou physiques, et jouent sur l’auto culpabilisation de leurs adhérents pour les river à leur groupe. C’est en cela, précisément, que l’Église de Jérusalem se distingue de la secte. Contrairement à ce qui se passait chez les esséniens de Qumrân, la pleine appartenance à la communauté n’impliquait pas l’abandon des biens[9]. Comme le souligne l’apôtre Pierre, Ananias et Saphira étaient libres de garder leur champ et, après l’avoir vendu, d’employer l’argent comme bon leur semblait (Ac 5:4).
L’un des symptômes du syndrome sectaire n’est-il pas l’anesthésie de la liberté, fruit de l’intériorisation des normes contraignantes du groupe? La secte commence là où la pleine liberté de quitter le mouvement religieux n’est plus ressentie par ses membres et respectée par ses cadres.

II. L’idéal de perfection: la crise galate

Considérée sous l’angle chronologique, l’épître aux Galates pourrait être la première lettre écrite par Paul, vers 48, tout juste avant le concile de Jérusalem (Ac 15). Paul l’aurait adressée non à des chrétiens de la région ethnique de la Galatie du Nord, mais aux Églises de la province romaine de la Galatie du Sud, qu’il avait fondées lors de son premier périple missionnaire à Antioche de Pisidie, à Iconium, à Lystre et à Derbe (Ac 13 et 14)[10].

A) Le manque, la perfection et le légalisme

Après le départ de Paul, des semeurs de troubles[11], très certainement liés à des cercles judéo-chrétiens d’inspiration pharisienne de Judée[12], s’étaient introduits dans les Églises de Galatie pour y annoncer un autre Evangile que le sien (Ga 1:6-9). Ils insistaient sur la nécessité de respecter la loi de Moïse pour être un vrai chrétien (3:2; 4:10, 21; 5:4) et surtout de se faire circoncire (5:2; 6:12-13). Cette crise judaïsante s’est répandue à cette époque dans toute l’Église, en particulier à Antioche de Syrie, où Paul et Barnabas résidaient, et elle a entraîné la convocation du concile de Jérusalem:
Quelques hommes, venus de la Judée, enseignaient les frères et disaient: Si vous ne vous faites pas circoncire selon la coutume de Moïse, vous ne pouvez être sauvés. Après un vif débat et une violente discussion que Paul et Barnabas eurent avec eux, l’on décida que Paul et Barnabas et quelques autres des leurs monteraient à Jérusalem vers les apôtres et les anciens, à propos de cette question. (Ac 15:1-2)
Défendant, bec et ongles, l’Evangile de la justification par la foi en Jésus-Christ, Paul “s’étonne” de ce que les Galates se détournent si vite du message de la grâce (Ga 1:6). “O Galates insensés! Qui vous a envoûtés ainsi?”, s’exclame-t-il (3:1) (BS[13]). Cependant, tout en exprimant sa perplexité, l’apôtre semble donner l’une des clés de l’envoûtement des Galates, car il leur demande: “Vous qui d’abord avez commencé par l’Esprit, est-ce la chair maintenant qui vous mène à la perfection”[14] (TOB) (3:3). Paul discerne dans le désir de perfection de ces chrétiens de fraîche date la motivation qui les a poussés à être attentifs aux arguments des judaïsants. Brûlant de devenir de bons chrétiens, ils ont été sensibles au discours du manque: la circoncision en particulier ne leur manquait-elle pas, elle qui était la marque même de l’appartenance au peuple de Dieu?
La force du désir de perfection joue un rôle essentiel dans l’attrait des sectes. Elle permet de comprendre en partie l’acceptation du légalisme dont leurs adeptes font preuve. Le légalisme, en effet, représente de la perfection quantifiable. Son exigence le rend motivant, car elle répond à la soif d’absolu, à la volonté de se surpasser: à “la visée de la chair” (Rm 8:6[15]), cette tendance mortelle de l’homme qui veut parvenir à la perfection par soi-même. Mais le légalisme est aussi rassurant car il délimite le territoire à parcourir. D’autant plus encore lorsqu’il s’appuie sur un sacrement comme la circoncision. Le recours si fréquent des sectes à des rites d’initiation n’a donc rien pour surprendre.

B) Le rapport à l’histoire

L’enjeu de la circoncision dans les Églises de Galatie soulève aussi le problème du rapport à l’histoire. Le discours des judaïsants pouvait, en effet, paraître séduisant aux yeux de pagano-chrétiens qui cherchaient à appartenir à la lignée des fils d’Abraham[16].
Paul ne dénigre nullement ce souci des Galates, contrairement à certains chrétiens pour lesquels l’enracinement historique de la foi n’est d’aucune valeur: seule compterait l’expérience présente de la conversion et de l’Esprit… Mais si l’apôtre condamne l’attitude des judaïsants qui exigent des Galates qu’ils deviennent d’abord juifs (par la circoncision) pour pouvoir être authentiquement chrétiens, il souligne que l’héritage promis au père des croyants – Abraham (3:9) – est réservé à ceux qui croient (3:14, 29). La foi introduit le chrétien en Jésus-Christ dans l’histoire même de la rédemption, non de manière extérieure par la circoncision (ou un baptême ou tout autre rite), mais par l’Esprit Saint (3:2-4, 14; 4:6-7).
La secte, au contraire, a souvent tendance à “déconnecter”: elle cherche à séparer ses adeptes de leur famille, présente l’histoire de l’Église comme l’histoire d’une constante infidélité, s’identifie aux mouvements historiques marginaux, crée une sous-culture qui cultive une sous-histoire et y immerge ses membres.

III. Les Thessaloniciens et l’effervescence eschatologique [17]

Contrairement à la situation en Galatie, l’Église de Thessalonique, fondée par Paul lors de son deuxième voyage missionnaire (vers 49; Ac 17:1-8)[18], n’a pas à faire face à des influences malsaines venues de l’extérieur. L’apôtre se réjouit, au contraire, de “la foi agissante”, de “l’amour actif” et de “la ferme espérance” des Thessaloniciens (1 Th 1:3). Ceux-ci “ont accueilli la Parole… avec joie” (1 Th 1:6) et persévèrent dans leur vie avec le Seigneur (1 Th 3:6-8; 2 Th 1:4). Cependant, l’Église connaît aussi certaines difficultés.

A) Persécutions et désordres

D’une part, l’Église affronte l’opposition de la part de la communauté juive (2 Th 1:6). Elle endure, souligne l’apôtre, des persécutions du même genre que celles que les Églises de Judée ont eu à souffrir de la part des juifs de Palestine (1 Th 2:14). Les croyants de Thessalonique devaient ainsi se sentir en état de siège, harcelés par ceux-là mêmes qui auraient dû recevoir l’Evangile mais qui ne cessaient d’empêcher sa proclamation (1 Th 2:16).
D’autre part, certaines difficultés se font jour au sein même de la communauté. La pression morale de l’environnement païen avec son “goût” pour l’inconduite sexuelle (1 Th 4:3-7) semble détourner certains chrétiens d’une vie sainte[19]. Mais Paul dénonce surtout l’attitude de plusieurs croyants qui “vivent dans le désordre” (les ataktoi) et aux crochets des frères[20]. Loin d’être oisifs[21], cependant, ils “s’agitent” (2 Th 3:11), étant devenus, semble-t-il, la proie de l’effervescence eschatologique[22]. Pour eux, “le jour du Seigneur, était déjà là” à moins qu’il ne fût “imminent”[23]. Ils devaient tout interpréter à la lumière de cette réalité: les persécutions qu’ils connaissaient pouvaient représenter les “souffrances du Messie” dont parle l’eschatologie juive et la nécessité de travailler ne s’imposait plus car il fallait se consacrer à “l’essentiel”.
On comprend que l’apôtre ait encouragé les croyants de Thessalonique à ne pas laisser les ataktoi semer le désordre dans leur communauté (1 Th 5:14; 2 Th 3:12-15). Car on retrouve chez eux, si on prend le risque d’unifier les données des deux épîtres aux Thessaloniciens, la plupart des ingrédients qui font virer certains groupes à la secte.

B) Les ingrédients d’une secte

L’opposition génère des réactions d’auto défense qui, à leur tour, engendrent un besoin communautaire exacerbé d’identité et d’affirmation de soi. La fièvre s’empare du groupe, qui devient “effervescent”. On s’accroche à une vérité qui permet de tout expliquer. Le recours dramatique à la fin des temps est une stratégie des plus communes qui permet encore de justifier le refus de travailler, symptôme du retrait du monde et de l’existence d’une culture de ghetto.
La secte est souvent un lieu de “traitement” de l’angoisse, d’une angoisse qui d’ailleurs semble croître avec l’augmentation du bien-être matériel. Durant la Seconde Guerre mondiale n’a-t-on pas assisté en France à une chute du nombre des suicides? Mais l’angoisse ne peut être traitée qu’en lui offrant un exutoire. Il s’agit de l’expulser, de la rejeter sur une réalité extérieure au moyen, si nécessaire, de la thèse du complot. La dramatisation de la fin des temps justifie alors l’angoisse tout en rassurant l’angoissé.

IV. La dérive spiritualiste et la crise corinthienne

Nous avons le privilège d’être plus largement documentés sur l’origine et l’évolution de l’Église de Corinthe que pour les autres communautés chrétiennes du Ier siècle. Le livre des Actes retrace les circonstances de sa création (18:1-18); deux lettres apostoliques adressées à l’Église ont été conservées ainsi qu’une épître de Clément de Rome qui date de 90-100. Dans ces écrits, l’Église de Corinthe apparaît comme une communauté vivante et riche en dons divers. “La vérité dont le Christ est le témoin, souligne Paul, a été fermement établie en son sein.” (1 Co 1:5-6, BS)
Cependant, cette Église connaît elle aussi des tensions et le catalogue des difficultés et des péchés qu’elle abrite est plutôt fourni[24]: dissensions, inceste, procès entre frères, fréquentation des prostituées, ascétisme, problèmes de conscience, mauvaise compréhension de la liberté chrétienne, rejet de la différenciation sexuelle, désordres lors des rencontres de l’Église, effervescence spirituelle, négation de la résurrection des corps! La lecture d’une telle liste de péchés a de quoi dérouter. Une impression d’anarchie s’impose et ceci d’autant plus que, de manière contradictoire, certains Corinthiens fréquentaient les prostituées (6:12-20) alors que d’autres refusaient “de toucher une femme” (7:1)[25]. Certains, par motif de conscience, se refusaient de manger les viandes sacrifiées à des idoles, qui se vendaient au marché (8:4-8), tandis que d’autres prenaient part à des festivités qui avaient lieu dans une salle annexe ou sur le parvis d’un temple païen (8:10). Peut-on trouver une certaine unité à ces dérives parfois opposées?
Toute réalité est complexe et plusieurs facteurs interviennent dans la crise corinthienne. Il faudrait, en effet, tenir compte, en particulier, des données sociologiques, culturelles et psychologiques qui y jouent un rôle certain selon le témoignage de1 Corinthiens[26]. Pour notre propos, nous retiendrons essentiellement le facteur théologique: les problèmes des Corinthiens s’expliquent, dans leur unité et dans une large mesure, par une théologie déficiente du corps.

A) Une théologie déficiente du corps [27]

La “sagesse” tant prisée par les Corinthiens, éblouis par le mouvement sophiste[28] (1 Co 1:18 à 2:16), semble se situer à la croisée des chemins hellénistique et judéo-chrétien. De l’héritage grec, ils ont retenu un certain mépris pour la matière et le corps. L’héritage chrétien leur a apporté la foi en un Dieu personnel, l’expérience de la vie de l’Esprit, l’espérance de la plénitude en Jésus-Christ au-delà de la mort même.
Unis, ces deux héritages ont conduit certains Corinthiens à ne plus percevoir la pertinence du corps dans le dessein créationnel et rédemptionnel de Dieu. Pour eux, la “résurrection” attendue devait se résumer à un “dépouillement” du corps lors de la mort[29] (1 Co 15). C’est ainsi qu’ils pensaient entrer dans la vie promise.
Cette conception de la neutralité du corps explique les débordements sexuels des uns (1 Co 5:1-3; 6:12-20) comme les choix ascétiques des autres (1 Co 7), de même que, dans une certaine mesure, leurs attitudes opposées au sujet des viandes sacrifiées aux idoles. La vie sociale elle-même, dans laquelle l’être humain est présent de par son corps, perd de sa pertinence éthique et l’on comprend que certains Corinthiens se soient sentis libres d’étaler leurs différends devant des juges païens (6:1-11) et qu’ils aient été tentés de nier la portée rédemptionnelle de la différenciation sexuelle (11:3-6).

B) La dérive spiritualiste

Une telle dévalorisation du corps suscite, immanquablement, par compensation, une dérive spiritualiste. L’apôtre cherche à l’endiguer par son enseignement de1 Corinthiens 12 à 14 sur les charismes, en particulier sur le don des langues et la prophétie, et sur la “voie par excellence”: l’amour[30]. Le lien entre cette dérive spiritualiste et la conception erronée du corps est assuré par l’eschatologie surréalisée des Corinthiens. Ne percevant pas l’importance de la résurrection future du corps dans l’œuvre de salut, ils se croyaient déjà “arrivés”[31]:
Déjà vous êtes rassasiés, déjà vous êtes riches, sans nous vous avez commencé à régner! Et puissiez-vous régner en effet, afin que nous aussi nous régnions avec vous!… Nous sommes fous à cause de Christ, mais vous, vous êtes sages en Christ; nous sommes faibles, mais vous vous êtes forts. Vous êtes glorieux, et nous sommes déshonorés! (1 Co 4:8, 10)
Notre époque souffre, elle aussi, d’une théologie déficiente du corps, mais au dynamisme inverse. Méprisé par les Grecs, le corps est devenu roi. L’être humain est comme englué dans les “choses”[32]. C’est pourquoi on assiste à la naissance de mouvements spiritualistes qui ne dénigrent plus la réalité matérielle mais qui sont centrés sur elle ou en sont prisonniers.
La théologie de la prospérité, forme moderne d’eschatologie chrétienne sur-réalisée, constitue ainsi un mélange de dérive spiritualiste et d’affirmation du corps. Les sectes écologistes, qui ont renoncé à la transcendance biblique mais hérité du christianisme un certain idéal de la personne humaine, tombent dans une sorte de panthéisme personnaliste. Proches de ces conceptions, les mouvements réincarnationistes d’inspiration bouddhiste représentent des dérives spiritualistes personnalistes. En effet, contrairement au bouddhisme classique pour lequel la recomposition d’un être humain dans la réincarnation s’accompagne de la perte de “tout souvenir de notre vie antérieure”[33], dans ces mouvements occidentaux l’accent tombe sur la permanence de l’identité personnelle, liée au souvenir que l’on en a. Mais cette intégrité de la personne est conçue comme indépendante du corps. Il s’agit coûte que coûte de trouver du sens au sein de la réalité en s’opposant si nécessaire à la matière…

C) L’intervention de “gourous”

Quelques mois se sont écoulés entre la rédaction de 1 Corinthiens et de 2 Corinthiens[34]. Entre-temps[35], certains juifs (2 Co 11:22) que Paul désigne ironiquement du nom de “super-apôtres” (2 Co 11:5, 12:11), sont arrivés à Corinthe pour y répandre un “autre Evangile” que celui de l’apôtre (11:4). Le but de cette étude n’est pas de préciser plus amplement l’identité de ces opposants[36]. Nous nous contenterons de souligner que ces “super-apôtres” devaient se faire les promoteurs d’une “super-spiritualité”, nourrie de visions et d’expériences extatiques (1 Co 12:1, 11). Ils ont joué auprès des Corinthiens le rôle que les gourous modernes de sectes jouent auprès de leurs adeptes, remplissant la fonction de “caisse de résonance” spirituelle et “d’objets de fixation” pour leurs fidèles.
N’est-il pas étonnant, d’ailleurs, que l’une des causes de tension entre Paul et les Corinthiens ait tourné autour des questions d’argent? En effet, les “super-apôtres” avaient dû accuser Paul d’avoir voulu s’enrichir au détriment des croyants de Corinthe, ce dont l’apôtre se défend (12:13-18). Car, connaissant les pratiques financières des gourous de son temps, il avait mis un point d’honneur à ne jamais dépendre, pour ses besoins, de l’Église qu’il était en train de créer (12:13-14; 1 Co 9:15-18; 1 Th 2:6, BJ, Bible de Jérusalem; 2 Th 3:7-9)[37].
Il n’y a rien de nouveau sous le soleil…

Conclusion

D’autres rapprochements pourraient être établis entre l’expérience des communautés chrétiennes néotestamentaires et les nouveaux mouvements religieux de notre temps. Les épîtres pastorales soulignent le danger des débordements spéculatifs que l’on retrouve chez les mormons ou les Témoins de Jéhovah. Les épîtres de l’Apocalypse dénoncent les pratiques sexuelles initiatiques de la prophétesse Jézabel, qui annoncent tous les délires orgiaques qui caractérisent trop de sectes.
Le christianisme se distingue par son rapport à la vérité et à la réalité. La secte se définit par son refus de cette vérité (l’hérésie) et/ou le rejet de la réalité. Plus l’éloignement de ces deux données sera grand et plus la nocivité de la secte sera profonde.

 

Jacques BUCHHOLD


 

[1] Le mot français “hérésie” vient du terme grec hairesis qui est souvent traduit par “secte” dans les versions du Nouveau Testament. Mais ce mot désigne plutôt une école de pensée ou un parti religieux (Ac 5:17; 15:5; 24:5, 14; 26:5; 28:22). C’est hairesis que Josèphe emploie pour désigner les “partis” juifs: les sadducéens, les pharisiens et les esséniens (Guerre des Juifs II, 118; Autobiographie 191, 197; Antiquités judaïques XIII, 171, 293). En 1 Co 11:19 et en Ga 5:20,hairesis a le sens de “parti pris” et en 2 P 2:1 de “choix” doctrinal. Cf. l’encadré 4 de P. Wells, “Secte et hérésie dans le Nouveau Testament” dans W. Hénon et P. Wells, La séduction des sectes (Aix-en-Provence: Kerygma, 1997), 32-33.
[2] Voir déjà K. Holl, “Der Kirchenbegriff des Paulus in seinem Verhaltnis zu dem der Urgemeinde”, Gesammelte Aufsätze, vol. II, Der Osten (Tübingen:1928), 55.
[3] Plusieurs ne tiennent pas compte de cette différence; par exemple, E.M. Blaiklock, Acts (Tyndale New Testament Commentaries; Londres: Inter-Varsity Press, 1959, 1974), 69, qui rapproche l’expérience des Jérusalémites de celle des Thessaloniciens (cfinfra).

[4] C. Grappe, D’un Temple à l’autre, Pierre et l’Église primitive de Jérusalem (Paris: Presses Universitaires de France, 1992), 57-60.
[5] Pour l’ensemble des arguments de C. Grappe, voir 51-69.
[6] On sait que Paul mettra un point d’honneur à répondre à cette demande en organisant une collecte en faveur des chrétiens de Jérusalem dans les Églises qu’il a fondées (Rm 15:25-31; 16:1-3; 2 Co 8 et 9).
[7] Selon F. Schmidt, La pensée du Temple. De Jérusalem à Qoumrän (Paris: Seuil, 1994), 12.
[8] Il est préférable, comme le font la TOB et la Bible du Semeur, de faire de 4:32 à 5:11 une seule section et de lier l’exemple de Barnabas (4:36) au contre-exemple d’Ananias et de Saphira (5:1-11).

[9] Voir en particulier Règle de la communauté (1QS) 1.11-13; 5.2; 6.16-25. Les candidats désirant devenir membre de la communauté de Qumrân devaient passer deux années probatoires pendant lesquelles l’abandon de leurs biens était conditionnel, versés à un compte bloqué.
[10] Cf. en particulier F.F. Bruce, Commentary on Galatians (NIGTC; Exeter: The Paternoster Press, 1982), 3-18, 43-56; A. Kuen, Les lettres de Paul (Introduction au Nouveau Testament; Saint-Légier: Editions Emmaüs, 1982), 167-186.
[11] Paul distingue constamment les croyants des communautés de Galatie et ceux qui les troublent, ce qui suggère que ceux-ci viennent de l’extérieur de l’Église (1:7; 3:1; 4:17; 5:7, 10, 12; 6:12-13). La manière dont l’apôtre les mentionne milite en faveur d’un seul type d’opposants et contre l’existence d’un “double front”, judaïsant et libertin, au sein des Églises.

[12] Cf. l’insistance du Jérusalem en 1:17-18; 2:1; (2:12); 4:24-25 (voir Ac 15:1, 5).
[13] BS: Bible du Semeur; BC: Nouvelle version Second révisée, dite Bible à la Colombe.

[14] La traduction BC: “Après avoir commencé par l’Esprit, allez-vous maintenant finir par la chair?” aplatit le sens du texte. Les deux verbes enarchomai, “commencer”, et epiteleô, “accomplir, mettre à exécution, mener à son terme, à son but” sont tous deux employés en Ph 1:6 (“poursuivra l’achèvement”). Comme le souligne Hans Dieter Betz, Galatians (Hermenia; Philadelphie: Fortress Press, 1979), 133 n° 54, “epiteleomai a une connotation qualitative”.
[15] Pour la notion de la “chair ” dans Galates, voir S. Romérowski, “L’opposition entre la chair et l’Esprit en Galates 5:17”, Fac-Réflexion 33, décembre 1995, 14-22.
[16] Cf. Ga 3:6-14, 29.
[17] Dans cette section, nous reprenons quelques points que nous avons développés dans une prédication faite lors de la cérémonie de clôture de l’Institut biblique Emmaüs et reprise dans Les Nouvelles d’Emmaüs 15, décembre 1996, 3, 6.
[18] Cf. A. Kuen, op. cit., 309-313
[19] L’importance de ce problème se voit au fait qu’il constitue l’un des deux seuls péchés que l’apôtre dénonce explicitement dans 1 et 2 Th (pour le second, voirinfra). Il nous semble peu probable que Paul aborde un autre problème en 1 Th 4:7; voir F. Bassin, Les épîtres de Paul aux Thessaloniciens (CEB; Vaux-sur-Seine: Edifac, 1991), 132.
[20] Voir 1 Th 5:14; 2 Th 3:6-7, 11.

[21] Le mot ataktoi ne désigne pas des “paresseux” (BFC, Bible en français courant), car il véhicule l’idée d’indiscipline et d’insubordination, de “désordre” (BC, BS).Cf. Ceslas Spicq, “Les Thessaloniciens inquiets étaient-ils des paresseux?” SJ 10, 1956, 1-13, en part. 12. D’où l’insistance sur la nécessité de “travailler dans la paix” .
[22] Voir R. Jewett, “A Mattrix of Grace”, dans Pauline Theology, vol. I, Thessalonians, Philippians, Galatians, Philemon, sous dir. Jouette M. Bassler (Minneapolis: Fortress, 1994), 68-69.

[23] Pour l’exégèse, voir F. Bassin, op. cit., 210-211.

[24] Cf. notre étude de la crise corinthienne dans “1 Corinthiens. Une Église en crise: l’étude d’un cas”, Fac-Réflexion 35 (1996:2), 25-32. Le commentaire le plus éclairant sur la crise corinthienne est, selon nous, celui de Gordon D. Fee, The First Epistle to the Corinthians (The New International Commentary on the New Testament; Grand Rapids: Eerdmans, 1987).
[25 ] Selon nous, en 7:1, Paul reprend une affirmation de certains Corinthiens qui rejettent toute pratique sexuelle et dont il reprend le mot d’ordre: “C’est une excellente chose, dites-vous, qu’un homme se passe de femme.” (7:1, BS) Certains Corinthiens devaient même prôner l’abstinence au sein des couples (7:5). Voir G. Fee, op. cit., 273-274.
[26] Cf. notre étude citée plus haut; D.A. Carson, Douglas J. Moo et Leon Morris, An Introduction to the New Testament (Leicester: Apollos, Inter-Varsity Press, 1992, 1994), 280-282.
[27] Voir G. Fee, op. cit., 11-13; S. Bénétreau, ” Corporalité et promesse de la résurrection d’après 1 Corinthiens 6:12-20″, Fac-Réflexion 21, (1992), 25-38.
[28] Voir Carson, Moo et Morris, op. cit., 281-282.
[29] Cf. 2 Co 5:4 où Paul souligne que son espérance n’est pas de “se dévêtir” mais de “revêtir” .

[30] 1 Co 12:31.

[31] Cette erreur doctrinale peut être mise au compte, chez la majorité des Corinthiens, d’un manque de maturité théologique. Ces jeunes chrétiens ont connu l’enthousiasme parfois débridé de l’adolescence spirituelle. Certains, cependant, édifieront ces conceptions en un “système”. “De ce nombre sont Hyménée et Philète qui se sont écartés de la vérité, disant que la résurrection est déjà arrivée et qui renversent la foi de quelques-uns” (2 Tm 2:17-18).

[32] Pour une analyse de la vision du monde moderne, voir les travaux de H. Dooyeweerd et de F. Schaeffer.
[33] M. Delahoutre, “Le sens de la réincarnation selon les conceptions indiennes, hindoue et bouddhique “, Fac-Réflexion 21, décembre 1992, 23.
[34] 1 Corinthiens a dû être écrite avant la Pentecôte (16:5-8) alors que 2 Corinthiens date d’avant l’hiver selon ce que l’on peut en déduire d’Ac 20:1-6.
[35] Avant, en tout cas, la rédaction de 2 Co 10 à 13.

36] Pour plus de précisions, voir D.A. Carson, From Triumphalism to Maturity. An Exposition of 2 Corinthians 10-13 (Grand Rapids: Baker, 1984, 1988) 16-29.

[37] Ce n’est qu’après avoir quitté l’Église de Philippes que Paul a accepté leur soutien financier (Ph 4:10-20).

 

Désir de savoir – Témoignage –

C’est une journée d’été belle et prometteuse.
Je me rends à un lieu de vacances, pour participer à un cours de yoga de 15 jours, tenu par un yogi formé.
Jusqu’à présent, mes connaissances dans le domaine du yoga sont minces,
mais combien plus grand est alors mon désir de m’instruire!

Dossier secte: du magazine Jeunesse libérée


img2.gifAu soir de mon premier jour, je ressens une sorte de gêne au milieu du grand cercle d’amateurs de yoga. En silence, dans la prière, je demande avec instance à Dieu une parole pour ce moment précis. J’ouvre la Bible et lis dans Ephésiens, au chapitre 6, l’exhortation de se revêtir de l’armure complète dans le combat contre les puissances des ténèbres. Je suis profondément reconnaissante pour cette réponse claire.

Chaque matin, nous débutons par une séance de yoga d’une heure. Nous partons ensuite pour une longue promenade avant le repas de midi qui précède une autre promenade. Le soir, nous avons de nouveau une heure de yoga. Pendant la promenade du matin, nous faisons une halte et les vacanciers se regroupent autour du yogi qui enseigne maintenant dans l’esprit du yoga. L’enseignement et la discussion se poursuivent jusque tard dans la nuit. La Bible est citée très souvent avec les interprétations propres du yogi. On discute du spiritisme, des loges franc-maçonnes de Zurich. Je ne me sens pas très à l’aise et je songe à quitter le groupe au moindre danger.

Un jeune homme me raconte que, l’an dernier, ils ont fait tourner les tables (comme dans les séances spiritistes). C’est là qu’un des participants, ayant voulu se moquer, fut poussé hors de la pièce par la table “flottante” ! Ainsi, je suis contente qu’ils le laissent tomber cette fois, car je refuserais résolument d’y participer.

Puissance d’un Yogi

Le yogi parle aussi des armes spirituelles qu’ils possèdent. De cette façon, ils peuvent même tuer des personnes (par des influences de télépathie) qui les empêcheraient de progresser “spirituellement”. Un jour, ils meurent à la suite d’un infarctus ou dans d’autres circonstances inconcevables. Le yogi a des capacités de lire les pensées, de prédire l’avenir, d’influencer les hommes dans leurs pensées et de les rencontrer dans leurs rêves avec des intentions toutes préconçues.

La première nuit, je rêve que le yogi m’a séduite. A mon réveil, je m’en étonne, car ceci ne pourrait donc jamais être possible dans la réalité. Je renonce totalement à ce rêve.

Le premier week-end, la danse est au programme. Je ne peux pas me résoudre à y participer, et je reste dans la chambre. Après quelque temps, on frappe, et le yogi se trouve devant la porte. Il me prie de venir dans la salle et de participer. A contre-cœur je le suis avec la pensée de ne passer qu’un court laps de temps là-bas. A peine l’orchestre a-t-il entamé un nouveau morceau que le yogi m’invite à danser. En même temps, il commence à insister auprès de moi et répète sans cesse (à plusieurs reprises) les mêmes paroles:

«Vous êtes un petit diable, vous avez promis de venir chez moi entre deux et trois heures», etc.

Résolument et consciemment, j’ai tout repoussé, mais soudain, je me rappelle mon rêve. Remuée et déçue, je quitte alors la salle et m’entretiens dans la chambre avec un des participants du cours. Voilà que l’on frappe de nouveau à la porte et le yogi me demande si je ne descends plus, ce à quoi je réponds non.

La nuit suivante a été une des plus terribles que j’aie jamais vécue. Malgré une forte chaleur, je ferme la fenêtre et verrouille la porte. Je transpire de peur, et c’est comme si quelque chose de mystérieux, de sinistre, venant des coins de la chambre, voulait se jeter sur moi. Je demeure en prière. Ce n’est qu’à l’aube que j’ai pu m’endormir.

Il faut choisir

Durant la séance de yoga suivante, nous devons méditer. Nous nous représentons une lumière et la contemplons intensivement. Soudain, je vois une montagne sur laquelle grimpent quelques hommes aux chÈveux longs et revêtus de longs draps blancs. L’homme de tête regarde en arrière et me fait signe de le suivre. Je vois cette silhouette toute la journée devant mes yeux. Puis elle se rapproche et se poste directement devant moi avec l’invitation pressante de la suivre, mais je ne le peux point. Le troisième jour, c’est comme si elle voulait s’asseoir sur ma poitrine et j’ai l’impression de devoir périr la-dessous.

L’état d’oppression prend toujours plus d’ampleur. Enfin, je demande un entretien avec le yogi. Il me fait comprendre que je dois me décider, soit pour le chemin de la “Junge Kirche” (groupe de jeunesse chrétien), soit pour celui du yoga. Auparavant, il m’avait dit avec insistance:

« Beaucoup de chemins mènent à Rome »

, et:

« Le chemin de la “Junge Kirche” est bon également »

… Mais Jésus-Christ dit:

« Je suis le chemin, la vérité et la vie ! ».

Le yogi me prie de lutter sincèrement dans la prière pour obtenir une réponse claire. Le Seigneur me la donnerait sans aucun doute. Tout a toujours l’air si pieux, et ce qui ici surtout est dangereux, c’est que Satan me rencontre sous la forme de la lumière et d’un ange. Comme le yogi est prévenant ! Quelle patience a-t-il, comme il se montre partout aimable et serviable !… Cela peut même impressionner un chrétien et le couvrir de honte.

Durant cette nuit, je priai ardemment pour une réponse, mais elle ne vint pas. Je sais bien et j’espère toujours que Jésus est mon chemin et que ma vie Lui appartient, mais je ne sais pas comment me comporter face à cette silhouette qui me pousse à agir.

Le lendemain matin, on frappe à nouveau à la porte. Le yogi demande:

« Avez-vous votre réponse ? ».

Honteusement, je réponds non. Pendant cette journée, j’erre çà et là et intérieurement, je supplie:

« Seigneur, que Je ne sois pas couverte de honte ! ».

Le dernier soir, tout le monde se rassemble dans la salle. A peine le yogi est-il entré qu’une femme se lève à côté de moi et lui dit:

« S’il vous plait, cette place est pour vous ! ».

Je ne réalise qu’à ce moment que ceci est déjà arrivé souvent et combien il peut influencer ces gens sans le moindre mot ou geste.

Alors, je tressaille devant la pensée et la question de savoir si je ne suis pas moi aussi déjà trop sous l’influence de ce personnage et si je ne suis plus du tout aussi libre que je pensais l’être. Ayant pris place à côté de moi, il commence par un aperçu rétrospectif et ne s’estime pas très satisfait de ce cours. Déjà, je ne prête plus attention, ma prière étant que le Seigneur me délivre entièrement de cet homme.

Enfin Libérée

C’est alors que cette silhouette se tient de nouveau devant moi et j’ai l’entière liberté de la suivre. Alors, je suis menée devant le trône de Dieu et là-bas, je suis rendue consciente de mon état de perdition, A ce moment-là, je sais que Jésus se tient à mes côtés et prend position pour moi. A cela suit une profonde émotion que je ne puis décrire. A cet instant, je me lève et quitte la salle. Je suis pleine de joie et de reconnaissance mais en même temps profondément remuée. Le lendemain matin, jour du départ, un des participants me dit que le yogi s’est prononcé ouvertement en ce qui concerne ma décision. Peu de temps après, j’ai reçu une lettre qui mentionne que je suis exclue de toutes les séances de yoga et que je ne puis plus être enseignée, ni à Zurich, ni à Winterthur, ni à Frauenfeld, ni à Saint-Gallen, puisque je considère cela comme trop dangereux.

Je ne voudrais plus affronter cette période encore une fois. Pendant près d’une année après le cours, j’ai subi des attaques et des crises pénibles. Mais Jésus m’a assistée. Je pense aux versets de l’Evangile de Jean, chapitre 10, versets 27 à 29:

«Mes brebis entendent ma voix… je les connais… Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous… Personne ne peut les ravir de ma main ».

Note

Témoignage extrait de l”I.F.R Bulletin” – Suisse
Image de www . alc . enta . net

©  “Jeunesse Libérée Magazine” N.86

La Communauté des Béatitudes

La Communauté des Béatitudes fait partie du mouvement du renouveau charismatique catholique, que l’on rattache lui-même à la mouvance des nouvelles communautés. Celle-ci est très en vogue dans l’Église catholique romaine et le pape Jean-Paul II en a fait le fer de lance de sa nouvelle évangélisation.

topOrigine

La Communauté des Béatitudes a été fondée à Montpellier (France) en 1973 par un protestant, Gérard CROISSANT, qui a étudié la théologie protestante avant de passer au catholicisme, où il a été ordonné diacre sous le nom de « frère Ephraïm ». Le premier nom de cette fondation était Communauté du Lion de Juda et de l’Agneau Immolé. Elle est érigée en association de fidèles dans le diocèse d’Albi. Elle est composée de célibataires hommes et femmes, de consacrés, de prêtres et de familles. Elle est constituée de plus de 60 maisons, dont 20 en France et une trentaine en Europe.

Pratiques

Dans certaines  communautés charismatiques, il semblerait qu’il y ait parfois des dérives dans l’exercice de l’autorité et du pouvoir. Des personnes qui en sont sorties se sont plaintes d’une certaine dépersonnalisation et ont dénoncé les comportements aberrants de certains dans ces groupes. Le catholicisme qui est pratiqué dans ces communautés est pur et dur, même si on s’y pique d’œcuménisme.

Elles visent le rétablissement de l’ordre doctrinal, moral et social catholique. Il s’agit d’une forme d’intégrisme avec toute l’intolérance que cela peut comporter. Des personnes, qui avaient tout apporté à une communauté, en sont sorties très déçues sans plus rien. Evidemment, on ne peut pas d’office taxer toutes les communautés charismatiques catholiques de sectes, mais la prudence s’impose.

Littérature conseillée

Deux ouvrages peuvent aider à faire le point:

  • Bernard Peyrous et Hervé-Marie Catta, « Qu’est-ce que le Renouveau charismatique, D’où vient-il ? Où va-t-il ? », Mame, Paris, 1999.
  • Thierry Baffoy, Antoine Delestre et Jean-Paul Sauzet, « Les Naufragés de l’Esprit, Des sectes dans l’Église catholique », Seuil, Paris 1996.

Jacques LEMAIRE , Vigi-Sectes Belgique

La Croix Glorieuse de Dozulé

1)


topOrigine

Marie (Madeleine) Aumont, née en 1924, est à l’origine de ce mouvement. Elle a reçu une série de 49 apparitions entre le 28 mars 1972 et le 6 octobre 1978 à DOZULE dans le Calvados-France. Ces apparitions et visions se répartissent comme suit:35 apparitions de Jésus, 5 visions d’hosties miraculeuses, 2 apparitions de l’archange Michel et 7 apparitions de la croix glorieuse. La teneur des messages est apocalyptique: le « Christ » demanderait de dresser une gigantesque croix haute de 738 m., faute de quoi une immense catastrophe nucléaire dévasterait le monde avant l’an 2000. Alors ceux qui auront vénéré la croix de Dozulé seront sauvés. En fait, cette croix n’a jamais pu être érigée. La révélation a alors été modifiée: il faut élever 100 croix de 7,38 m. A ce jour, il en existe 450 à travers le monde. En plus un bassin doit être creusé où les personnes seront purifiées. Pour les adeptes de la Croix Glorieuse, Satan dirige le monde et il a séduit l’Église elle-même. En outre, le culte de la vierge Marie est hyper-développé avec toutes sortes de révélations, messages et secrets.

Nom

Le nom officiel du mouvement fondé en 1982 est « l’Association des Amis de la Croix Glorieuse de Dozulé ». Son siège est situé à 75007 PARIS, 171 rue de l’Université. Il possède la maison d’Editions Résiac -BP 6 – F-53130 MONTSURS. Un livre a été publié: « Dozulé, le Retour Glorieux du Fils de l’Homme », Nouvelles Editions Latines, Paris, 1983. La propagande se fait par la diffusion de cassettes et le démarchage des groupes catholiques romains à tendances traditionalistes et mariales. Les attaques contre l’Église officielle sont virulentes. Les pratiques de dévotion du mouvement sont celles du catholicisme d’avant le concile de Vatican II et elles ne sont pas exemptes de superstition: chemin de croix, rosaire, processions, Médaille Miraculeuse de la Rue du Bac, consécration de la France au Sacré-Cœur…

topOrganisation

La Croix Glorieuse de Dozulé n’est donc pas un mouvement à l’intérieur de l’Église catholique romaine. L’évêque de Bayeux, dont dépend Dozulé, a condamné les apparitions, après enquête canonique, en 1972, 1985 et 1991. Le pèlerinage est interdit aux catholiques romains par leurs autorités ecclésiastiques. Bernard Vignot, spécialiste des « Petites Églises » pense qu’il s’agit d’une Église parallèle et il signale que  l’ADFI situe ce groupe parmi les sectes pseudo-catholiques. Le climat passionnel, l’atmosphère apocalyptique et le mysticisme incontrôlé qui y règnent ne sont pas sans danger.

 

Jacques LEMAIRE, Vigi-Sectes Belgique

1) Logo – La croix glorieuse -présenté en
http://perso.club-internet.fr/dozule/images/logo.gif

Union des Chrétiens Apostoliques


Nom

C’est la plus nombreuse et la plus connue des dissidences de l’Église Néo-Apostolique. Il ne faut pas la confondre avec l’Église Apostolique, une branche du pentecôtisme, ni avec diverses Églises catholiques dissidentes, ni avec l’Église Catholique Apostolique irvingienne dont les membres se veulent tous “apostoliques”.

topOrigine

L’Église Néo-Apostolique a été déchirée par de continuelles divisions, dues essentiellement à l’autorité absolue et il faut le dire, dictatoriale, de son “apôtre-patriarche”. Dès 1951, on constate un mouvement d’opposition à ce dernier et surtout à son message qui devient inacceptable. Certains apôtres supportent malle despotisme de “l’apôtre-patriarche” Johann-Gottfried Bischoff ( 1871-1960), le culte de sa personne et sa prétendue révélation liant le retour du Christ à ses prophéties.

Le principal apôtre néo-apostolique opposé à “l’apôtre-patriarche”, à l’origine de l’Union des Chrétiens Apostoliques, est Otto Guttinger. Par la suite, il sera rejoint par son père retraité Ernest Guttinger et par quelques autres apôtres.

Ernest Guttinger naît le 19 août 1877 à Dubendorf, en Suisse. Dès son jeune âge, il rejoint l’Église Néo-Apostolique. En 1948, il propose que le siège de cette Église soit transféré en Suisse, pays neutre, et que “l’apôtre-patriarche” ne soit pas choisi à vie. Ces propositions déplaisent fort à “l’apôtre-patriarche” et Ernest Guttinger se voit obligé de prendre une retraite anticipée en 1951. Il décède le 6 février 1960. Il est enterré au cimetière d’Enzenbuhl à Zurich par l’apôtre Peter Kuhlen de Rhénanie, le 10 février 1960.

Fils du précédent et de Marie Leyrer, Otto Guttinger naît le 10 janvier 1907 à Schaffhouse. Il fait des études de typographe de 1922 à 1926. En 1928, il déménage à Bâle et se marie. Il devient apôtre néo-apostolique le 7 décembre 1941. Sa première femme meurt peu après la naissance du quatrième enfant. Otto Guttinger est sans nul doute le chef de file et le promoteur de la foi néo-apostolique en Suisse.

En 1954, il contredit ouvertement “l’apôtre-patriarche”, car ce dernier exige des fidèles, candidats au “Saint-scellé”, la promesse de croire à sa révélation infaillible. Otto Guttinger s’élève contre les erreurs de doctrine en rédigeant son Manifeste diffusé partout. Il meurt le 5 juillet 1960. Il est enterré à Zofingen, le 8 juillet, par le même apôtre Peter Kuhlen.

Peter Kuhlen naît le 30 septembre 1899. Il est comptable de métier. “Scellé” à 16 ans, il devient apôtre à Düsseldorf le 1er août 1948. Il est immédiatement désigné comme successeur de “l’apôtre-patriarche” Bischoff, mais il renonce à cette charge en 1950. Il s’oppose fermement aux révélations de “l’apôtre patriarche” Bischoff, dès 1951, et quitte finalement l’Église Néo-Apostolique de son propre chef.

Un autre apôtre allemand, Ernest Dunkmann, participe également à ce mouvement de contestation et crée, le 24 janvier 1955, à Cologne, la Communauté Apostolique qui va bientôt s’unir aux autres dissidences pour devenir l’actuelle Union des Chrétiens Apostoliques. La circonscription de Düsseldorf a été créée par Peter Kuhlen.

Le combat par la parole et par la plume est surtout violent en 1954. C’est pour cela que les apôtres suisses Ernest et Otto Guttinger, les apôtres allemands Peter Kuhlen, Siegfried Dehmel et Ernest Dunkmann sont exclus de l’Église Néo-Apostolique par “l’apôtre-patriarche” Bischoff, le 23 janvier 1955, avec douze évêques et plusieurs anciens de circonscription. Tous les fidèles exclus se fédèrent dès janvier 1956 pour donner naissance à l’Union des Chrétiens Apostoliques. Peter Kuhlen décède le 17 novembre 1986, après avoir donné de solides bases à cette Union.

topDoctrine

L’Union des Chrétiens Apostoliques a résumé sa foi dans une Confession de foi de neuf articles. Voici ceux qui ne sont pas en accord avec la Parole de Dieu:

  • Article 4: Je crois que le Seigneur Jésus gouverne son Église par des apôtres, qu’il a envoyé ses apôtres comme lui a été envoyé dans le monde par son Père et qu’il les envoie encore avec la mission d’enseigner et de baptiser tous les peuples de la terre.
  • Article 5: Je crois que tous les ministres dans la communauté du Christ sont appelés et investis par les apôtres.
  • Article 8: Je crois que pour obtenir la qualité de prémices, les baptisés d’eau reçoivent le Saint-Esprit par un apôtre, acte par lequel ils sont incorporés comme membres au Corps de Christ.

Une exposition plus précise de la foi de l’Union des Chrétiens Apostoliques se trouve encore dans leur catéchisme. Il a paru en langue allemande en 1958 et contient 270 questions et réponses. Une traduction française polycopiée s’inspire du recueil allemand et comprend six parties.

L’apôtre est le représentant de Jésus-Christ sur la terre dans son Église. Cet apostolat est valable encore aujourd’hui. Les apôtres vivants forment le seul gouvernement valide de l’Église. Tous les ministères dans l’Église sont appelés et investis par les apôtres actuellement vivants. L’apôtre est indispensable pour la dispensation du Saint-Esprit.

topOrganisation

L’ensemble de l’Union est dirigé par le Conseil des apôtres, chaque apôtre étant responsable d’une circonscription. La France, le Luxembourg et la Suisse forment une circonscription dont le siège est à Zurich, 20, Carl Spitelerstrasse.

Selon une hiérarchie bien précise, les ministères dans l’Église sont ceux d’apôtre, d’évêque, d’ancien, d’évangéliste, de berger, de prêtre, de diacre et de sous-diacre.

Chaque église locale dépend de son apôtre qui, lui, est responsable devant le Conseil des apôtres: Boîte Postale 241, CH 8053 Zurich.

topDiffusion et statistiques

Connue essentiellement dans les pays de langue allemande, l’Union des Chrétiens Apostoliques se répand maintenant également ailleurs; une vingtaine de pays connaissent son enseignement, en Europe, en Amérique et en Afrique.

Elle doit totaliser environ 42 000 fidèles.

topTravail en France

Le mouvement de protestation dans l’Église Néo-Apostolique se dessine à partir du 22 août 1954 par un groupe dissident d’environ 200 personnes de la région d’Amnéville-les-Thermes, en Moselle, alors que ”l’apôtre-patriarche” séjourne à Mulhouse.

Après s’être organisé, ce groupe se répand activement dès 1956 en Moselle. Finalement l’Union des Chrétiens Apostoliques est enregistrée à la Préfecture de Toulouse le 1er mars 1961, avec comme but: «l’enseignement religieux sur la base des institutions de l’Église apostolique du christianisme des premiers temps» .

Le siège français est sis à Toulouse, 19, rue Dupuy-du-Grez. Une dizaine de salles abritent les 700 membres de la secte.

topPropagande

Un porte-à-porte timide et la diffusion du journal font connaître cette Union. Le Héraut est le journal bimensuel pour l’édification de la foi apostolique, polycopié pour les membres de langue française, imprimé pour ceux de langue allemande depuis 1955.

topCulte et pratiques

Un culte simple le dimanche matin, une réunion le mercredi soir rassemblent les membres de cette Union.

Elle connaît trois sacrements:

le baptême par aspersion des enfants fait entrer dans l’alliance de grâce, c’est un élément de la régénération. Par lui, le croyant est habilité à recevoir le Saint-Esprit. On connaît le baptême d’urgence pour les enfants en danger de mort.

la sainte cène: par elle, le croyant s’approprie les mérites de Jésus-Christ. Elle est célébrée chaque dimanche sous forme d’une hostie trempée dans un peu de vin. Ces deux substances doivent être consacrées par un ministère sacerdotal. Même les enfants en bas âge peuvent participer à la cène.

le “Saint-scellé” communique le Saint-Esprit, c’est la couronne de tous les actes sacramentels, c’est le baptême d’esprit et de feu, l’onction sainte, la nouvelle naissance, le droit de cité dans la Jérusalem céleste, le gage du salut. Lors de cet acte, le fidèle se voit imposer les mains par un apôtre actuellement vivant.

topActivités

Les membres invitent discrètement à leurs différentes réunions. Les fidèles se recrutent essentiellement par le un à un, par des contacts personnels. Ils n’organisent pas de grandes campagnes pour se faire connaître.

topDissidences

La direction collégiale et une union très solide entre les membres font qu’il n’y a pas de division jusqu’à présent.

topPrincipales erreurs

La place de l’apôtre, sa nécessité pour le salut, la conception sacramentel pour la réception du Saint-Esprit n’ont aucun fondement biblique.

 

Mouvement Missionnaire «Intérieur Laïque»

 

topNom

Ce mouvement religieux mondial naît à la suite de l’éclatement de l’Association Internationale des Étudiants de la Bible, à la mort de Russell le 31 octobre 1916, en plusieurs branches. Une des branches les plus connues, le Mouvement Missionnaire Intérieur Laïque, veut rester fidèle à la doctrine de Russell, alors que la majorité de l’association suit Rutherford pour fonder les Témoins de Jéhovah.

topOrigine

Dans l’article “Témoins de Jéhovah”, il est question de Charles-Taze Russell (1852-1916). Ajoutons encore quelques détails à sa biographie. En 1876, il découvre que le Seigneur est présent depuis 1874. En 1877, à l’âge de 25 ans, Russell consacre toujours davantage de temps à étudier la Bible. Il est convaincu qu’il doit abandonner son travail séculier pour consacrer sa vie au ministère de la parole. Il investit dans l’œuvre toute sa fortune personnelle, 350000 dollars.

En 1878, Russell fait distribuer 50000 prospectus “Nourriture pour chrétiens réfléchis” et plus tard, en 1884, il fonde avec quelques amis laWatch Tower Bible and Tract Society qui est maintenant aux mains des Témoins de Jéhovah.

Après la mort de Russell (31 octobre 1916), Rutherford abandonne progressivement l’enseignement de son prédécesseur et modifie la doctrine initiale des Étudiants de la Bible. En plus, grâce à un subterfuge et à des subtilités juridiques, il réussit à dissoudre le Conseil des Directeurs et prend la direction de l’association. Une partie des 25000 fidèles refuse ce changement et se regroupe autour du professeur Paul S.-L. Johnson qui organise son mouvement dès 1920.

Le Mouvement Missionnaire Intérieur Laïque attache beaucoup d’importance à la volumineuse littérature de Russell et reproche aux futurs Témoins de Jéhovah de ne plus le faire. Les principaux ouvrages à l’honneur: Objet et manière du retour de notre Seigneur, publié en 1877, en 50000 exemplaires, Nourriture pour chrétiens réfléchis, Figures du Tabernacle, en 1881, en 1 500000 exemplaires, ainsi que les six volumes des Études dans les Écritures:

  • Le Divin Plan des Âges, en 1886, en 4817000 exemplaires
  • Le temps est proche, en 1889, en i 657 000 exemplaires
  • Que ton règne vienne, en 1891, en 1 578 000 exemplaires
  • La bataille d’Harmaguédon, en 1897, en 464000 exemplaires
  • La Réconciliation entre Dieu et l’homme, en 1899, en 445 000 exemplaires
  • La nouvelle création, en 1904, en 423 000 exemplaires.

Toute cette littérature représente 3000 pages, traduites en 19 langues. En 1920, le professeur Paul S.-L. Jolinson, éminent étudiant de la Bible. doué en hébreu et en grec, et son principal collaborateur le professeur Raymond-G. Jolly, érudit en grec également, doivent créer avec d’autres amis, une association légale, afin de pouvoir publier cette littérature. Le Mouvement Missionnaire Intérieur Laïque est né pour mettre en valeur l’enseignement de Russell, considéré par lui comme le plus grand auteur, rédacteur, prédicateur, conférencier, instructeur, réformateur et pasteur de son temps.

Ce mouvement tient à diffuser la littérature de Russell, car après sa mort, et durant quarante ans, il est impossible de trouver ses ouvrages en français.

Le professeur Paul S.-L. Johnson naît en 1873. Il rejoint assez tôt la Société de la Tour de Garde. Il occupe d’importantes fonctions, se dépensant sans compter pour elle, grâce à sa stature et sa force physique impressionnantes. Après 1910, et durant plus de treize mois, il est orateur spécial itinérant ou pèlerin, il préside 870 réunions, donnant 259 discours publics, uniquement 105 entre le 1er janvier et le 22 mai 1910. Ses nombreuses visites privées, ses innombrables déplacements dans tous les États-Unis l’épuisent complètement. Il ne dort que trois à quatre heures par nuit; ce surmenage le rend presque fou.

Dès 1915, Johnson se sent capable de succéder à Russell en tant que messager de l’Épiphanie. Le 6 octobre 1917, il discerne que la division, en cours parmi les Étudiants de la Bible, constitue la séparation d’Élie et d’Élisée.

Johnson est le fondé de pouvoir et l’administrateur du Mouvement Missionnaire Intérieur Laïque jusqu’à sa mort, le 22 octobre 1950. Ce groupe est relativement fermé jusqu’en 1942, avant de s’élargir considérablement. Après Johnson, Raymond G. Jolly dirige le mouvement. Il vit du 31 mai 1886 au 14 février 1979.

Son successeur est Auguste Gohîke, né le 15 février 1916 et décédé le 18 décembre 1985, assistant spécial de Johnson depuis 1949, puis principal collaborateur de Jolly. Le responsable actuel est Bernard Hedman.

topDoctrine

Grâce à la littérature abondante diffusée par ce mouvement, il est aisé de connaître ses croyances dont voici un résumé de quelques-unes.

Russell est le Messager de la Parousie dont il est question dans Luc 12:42 à 44, alors que Johnson est celui de l’Épiphanie. Dans les explications de Russell, on découvre les enseignements de l’Église primitive et la véritable identité de Jésus-Christ.

Dans l’Évangile selon Matthieu, au chapitre 25, il est question des dix vierges. Toutes ces vierges sont sorties du mouvement adventiste de Miller. L’époux avait apparemment trente ans de retard et les vierges ont dû patienter de 1844 à 1874. En avril 1877, le cri de minuit retentit: “Voici l’époux !”. Ainsi, en avril 1877 lorsque retentit ce cri, le second avènement de Jésus-Christ avait déjà commencé. Le Seigneur est présent sur la terre, invisible, depuis 1874. Le second avènement du Christ va couvrir une période de mille ans à partir de cette date.

Six mille ans se sont écoulés depuis la création d’Adam jusqu’en 1874. Notre Seigneur occupe une place centrale dans cette période. Sa naissance est annoncée à Marie 25 décembre de l’an 3 avant notre ère. Il est né en octobre de l’an 2, toujours avant notre ère. Il a été baptisé en octobre de l’an 29 et crucifié en avril de l’an 33. Il est ressuscité, mais son message n’a pas été accueilli par son peuple. Dès l’an 36, le peuple d’Israël a été rejeté par Dieu, le Très-Haut, Jéhovah.

Le moissonnage de l’âge judaïque dure 40 ans, de 29 à 69, alors que le moissonnage de l’âge chrétien, également d’une durée de 40 ans, s’étale de 1874 à 1914. Le temps des Gentils prend fin à cette date et bientôt les Juifs vont retourner en Palestine et Israël exercera ses droits sur toute la terre sainte.

Nous vivons actuellement dans la moisson, la fin de l’âge de l’Évangile, dans laquelle le petit troupeau est au complet. L’âge de l’Évangile doit se terminer par un jour de vengeance qui affectera le monde entier, mais spécialement les Églises chrétiennes. 1914 inaugure le temps de la Détresse.

Dieu a promis que les hommes formeraient la société du monde nouveau sur la terre, organisée sous un gouvernement théocratique universel. Cette promesse s’accomplit de nos jours et Dieu établira bientôt son gouvernement théocratique, son règne de paix et de bénédictions sur toute la terre. La véritable Église commence à se rassembler, elle se présente sous deux aspects: le temple de Dieu, l’Épouse de l’Agneau, les 144 000 et l’Église des premiers-nés regroupant la grande foule.

Jésus est la seule création directe de Dieu. Il est le Fils unique de Dieu. En tant que Christ, il est divin. Il a une existence antérieure à son existence humaine. Il possède successivement ces deux natures distinctes à des périodes et pour des activités différentes. Il n’y a jamais en lui les deux natures différentes en même temps. Jésus était un dieu puissant, comme on désignerait un dieu du stade!

A cause de son existence pré-humaine, spirituelle, non divine, Jésus est l’agent principal de toute la création animée et inanimée. Il n’y a pas d’incarnation, Jésus devint un homme parfait et mourut comme tel.

L’homme Christ Jésus s’est donné lui-même en rançon pour racheter tous les hommes. Il est venu pour donner sa vie en rançon. Cette idée est très chère au Mouvement Missionnaire Intérieur Laïque. Une vie humaine parfaite doit être payée à la justice de Dieu, Christ est cette rançon. Grâce au sacrifice en rançon volontaire de Jésus chaque homme aura une occasion d’être rétabli dans la perfection humaine. Le sacrifice en rançon de Jésus, le don de son sang et de sa vie, peut servir à justifier:

  • par la foi, les croyants durant l’âge de l’Évangile,
  • réellement, dans le millenium, tous les hommes réveillés graduellement du sommeil de la mort.

Le Saint-Esprit est une disposition, une puissance émanant de Dieu.

La terre est éternelle. Nous sommes aux temps de la fin de l’économie actuelle, après laquelle vient le règne de paix sur une terre éternelle. Christ établira un arrangement social meilleur, parfait. La venue du Christ sera en bénédiction à toutes les familles de la terre.

La mort est la cessation de la vie, la mort de l’âme, la destruction éternelle. Par le péché, l’homme tombe sous la sentence de mort, de mort éternelle. Le pécheur mort cesse de vivre. L’enfer est une condition d’inconscience, d’oubli, où vont toutes les âmes bonnes ou mauvaises, attendant le réveil de la résurrection au second avènement du Christ.

La seconde mort est l’annihilation totale, complète et éternelle, de laquelle personne ne sera jamais rappelé à la vie. Toute âme qui n’écoutera pas le Christ sera finalement détruite.

La lecture des Études dans les Écritures est une grande aide. Ces livres constituent la Bible sous une forme arrangée; négliger leur lecture c’est entrer dans les ténèbres, cultiver leur lecture est un signe de loyauté à la Parole de Dieu.

L’antichrist est la papauté en tant que système responsable de plus de 50 millions de martyrs.

topOrganisation

Contrairement aux Témoins de Jéhovah, le Mouvement Missionnaire Intérieur Laïque est peu structuré. Il ne veut pas que l’organisation tue l’esprit. Le centre de Chester Springs, en Pennsylvanie, peut être considéré comme lieu de ralliement. Le mouvement se divise en plusieurs branches, dont la branche française.

Les assemblées locales sont dirigées par des anciens et des diacres, élus par vote à main levée. Les différentes assemblées n’ont que des liens spirituels. Elles choisissent les colporteurs, les évangélistes, les orateurs et les instructeurs. Ceux-ci proposent leurs services à qui le désire. Tous les services sont gratuits. Les assemblées ne vivent que par les dons volontaires.

topDiffusion et statistiques

Le Mouvement Missionnaire Intérieur Laïque est un mouvement mondial, présent dans plus de quarante pays. Il regroupe plus de 225 assemblées locales importantes, ainsi que beaucoup de membres disséminés, soit un total de 15000. Ce nombre est stationnaire depuis une vingtaine d’années.

Le mouvement est présent aux États-Unis, à la Jamaïque, à Cuba, en Équateur, au Brésil (310), en Guyane, au Canada, en Nouvelle-Zélande, aux Philippines, en Chine, en Grande-Bretagne (70), en Allemagne (60), aux Indes (250), en Pologne (3000), au Nigeria (350) et ailleurs.

topTravail en France

Les premiers membres du Mouvement Missionnaire Intérieur Laïque sont venus en France dans les années 1930, dans le Nord et le Pas-de-Calais. Après Denain et Béthune, le siège actuel est sis au:2, rue du Docteur Capiaux à Barlin.

Actuellement, les membres se réunissent à Auchel (24), Lens (37), Bailleul (24), Barlin (14), Béthune (24), Denain (12), Faymoreau (9), Haillicourt (17), Paris (8), La Celle-sur-Loup (18), Lille (9), l’Isle Jourdain (19), Toulon (9), Vence (10). À cela, il faut ajouter 44 membres isolés dans quinze localités. En ajoutant les sympathisants, on peut attribuer 340 comme effectif de ce mouvement.

topPropagande

Le mouvement fait du porte-à-porte discret, distribue de nombreux tracts, diffuse les livres de Russell, projette des films, organise des conférences, des études bibliques et des conventions annuelles. Les responsables invitent à un cours par correspondance et entretiennent un abondant courrier.

Deux journaux sont publiés:

  • L’Étendard de la Bible, autrefois Le Héraut de l’Épiphanie, bimestriel, depuis 1956,
  • La Vérité présente et Héraut de I ‘Épiphanie de Christ, bimestriel, fondé en 1926.

Parmi les tracts distribués, mentionnons La Manne, Espérances juives, L’enfer de la Rible, Le spiritisme, Vie, mort et au-delà.

topCulte et pratiques

Les membres sont baptisés par immersion. Une fois par an, le souper mémorial rappelle la mort du Christ. Les rencontres locales sont animées par des anciens. On lit et médite la Bible et les écrits de Russell.

Les assemblées vivent grâce aux contributions volontaires, non sollicitées. Les services de prédication, les études bibliques, les réunions de débats et de questions, ainsi que les mariages et les funérailles, sont gratuits.

topActivités

Selon les documents officiels du mouvement, la principale activité consiste à réimprimer, éditer et faire connaître les ouvrages de Russell. Des millions d’exemplaires sont mis en vente pour augmenter la connaissance de la Bible par des laïcs et pour les laïcs.

Aux États-Unis, des Écoles de formation et des Cours par correspondance permettent un approfondissement de la doctrine.

topDissidences

Le Mouvement Missionnaire Intérieur Laïque veut être le mouvement fidèle à Russell. Il considère les autres groupes constitués après la mort de celui-ci, et qui ont renié son enseignement, comme dissidents. Ainsi les Témoins de Jéhovah, infidèles à l’enseignement initial de Russell, sont dissidents. Ils ont structuré leur organisation en 1931, sous la houlette de Rutherford.

topPrincipales erreurs

Placer à côté de la Bible une autre autorité, les livres de Russell, est une attitude sectaire. Tout chrétien authentique, régénéré par le Saint-Esprit, n’a nullement besoin de Russell pour comprendre les Écritures.

La Bible affirme haut et fort, et la divinité parfaite de Jésus-Christ, et son incarnation (Jean 1:14; Rom. 9:5 et i Tim. 3:16).

Même si le Mouvement Missionnaire Intérieur Laïque insiste beaucoup sur la valeur unique du sacrifice de Jésus-Christ et de la rançon payée à son Père, ce sacrifice et cette rançon n’ont aucune valeur rédemptrice puisque Jésus n’est qu’un homme!

Le Saint-Esprit est une personne divine. La Parole de Dieu le met à égalité avec le Père et le Fils (Matt. 28:19 et 2 Cor. 13:13).

Enfin, en ce qui concerne le sort de ceux qui ont refusé sciemment le salut en Jésus-Christ, les textes de l’Écriture sont formels (Dan. 12:3; Matt. 25:46; Jean 3:6; la colère de Dieu demeure, Apoc.20:15).

Gérard Dagon

Jacob Lorber

Je le déclare à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre: 
Si quelqu’un y ajoute quelque chose,
Dieu le frappera des fléaux décrits dans ce livre;
et si quelqu’un retranche quelque chose des paroles du livre de cette prophétie,
Dieu retranchera sa part de l’arbre de la vie et de la ville sainte, décrits dans ce livre.

La Bible – Apocalypse 22:118-19

 

 

 


 

Par lorbériens on entend les adeptes du musicien Jakob Lorber (1800-1864).

Il pensait avoir reçu de nouvelles révélations allant au-delà et surpassant la Bible qu’il transcrit sur l’ordre  de Dieu (Nouvelle Révélation) en 25 –30 livres avec au total environ 10000 – 12000 pages manuscrites. Lorber se qualifiait lui-même de « scribe de Dieu ». Ses adeptes considèrent Lorber comme un prophète. Le lien organisationnel des lorbériens est l’Association de Lorber fondée en 1949 ayant aujourd’hui son siège à Hausham / Haute Bavière. Son président est Manfred Peis.

L’Association de Lorber s’entend  comme re-fondation de l’Association Nouvelle Salem ( aussi appelée  Nouveaux Amis de la Lumière) dissoute par les National-Socialistes. L’association déclarée Association de Lorber  ne se comprend pas comme église, mais comme union collective des adeptes de la révélation de Lorber. Depuis 1921 appartient au groupement des lorbériens la Maison d’Edition Lorber qui s’est séparé en 1980 de son éditeur Friedrich Zluhan. Le siège primitif de l’Association de Lorber et de la Maison d’Edition de Lorber était à Bietigheim près de Stuttgart, où  se trouve aujourd’hui encore la maison d’édition sous le nom Maison d’Edition de Friedrich Zluhan. En 1987 se constitua dans l’entourage de l’éditeur de Lorber « l’œuvre de promotion de Jakob Lorber » qui soutient la diffusion de la littérature de la maison d’édition. L’éditeur de Bietigheim considère que sa tâche principale est l’impression des livres de Lorber et par là la diffusion de sa pensée. Sert aussi pour cet objectif le journal d’édition « Le Mot » qui a un tirage d’environ 2000 exemplaires. Sur la vague du boum de la littérature ésotérique de la fin 20° siècle la maison d’édition développa des activités importantes. En 1997 la Maison d’Edition de Lorber expédia le Prospectus de Lorber «  La nouvelle révélation de Jésus par Jakob Lorber – prophétie chrétienne pour notre temps » à 44 000 adresses.

La même année parurent 22 nouvelles traductions des écrits de Lorber entre autres en

  • anglais,
  • français,
  • italien,
  • espagnol,
  • nederlandais,
  • grec,
  • tchèque,
  • slovène,
  • lituanien
  • et letton.

L’Alliance Mondiale des Chrétiens Libres qui fut interdite en 1934 par les National-socialistes et qui se réanima pour une courte période après la 2nd guerre mondiale joua aussi un rôle certain pour la diffusion internationale des écrits de Lorber.

Jakob Lorber naquit le 22.07.1800 à Kanascha, Styrie du sud (Autriche), aujourd’hui Slovénie. Il mourut le 24.08.1864 à Graz (Autriche). Il venait d’un milieu modeste et resta sa vie durant relativement pauvre. Il était le fils d’un petit laboureur et musicien ambulant Michael Lorber et de sa femme Marie, née Tautscher. Il apprit le métier d’instituteur dans lequel toutefois, à l’exception d’une période de précepteur à Graz, il ne trouva jamais un emploi assez durable. Il organisa des concerts et y participa aussi par ses compositions et en tant que soliste (harpe et violon). Dans divers petits journaux il publia des articles sur des manifestations musicales.

Les lorbériens pensent en premier lieu que, par la nouvelle révélation de Lorber, a été rendu accessible l’entière connaissance de Dieu, son plan de salut et l’éclaircissement de l’Evangile. En 1840, alors que se présentait pour la première fois une perspective professionnelle plus solide pour Lorber (Il lui était offert la place de 2ème maitre de chapelle à Trient) il reçut sa première révélation.

Lorbe raconte que le 15 mars 1840 vers 6 heures du matin il perçut une voix « à gauche dans la poitrine, à la place où se trouve le cœur» qui l’appelait:

« leve toi, prends ta plume et écris ! ».

Au moyen de cette « voix interne » Lorber reçut pendant les 24 ans suivants des livres qui révelent, composés de  30 volumes avec environ 12000 pages imprimées. Ils ont été imprimés sous les titres de:

  • « La maison de Dieu » (1840 à 1844),
  • « Saturne » (1841 à 1842),
  • « Le soleil naturel » (1842),
  • « L’enfance de Jésus » (1843 à 1844).

Est tenue pour œuvre principale de Lorber « Le grand Evangile de Jean » (1851 à 1864). Au premiers adeptes de Lorber appartiennent ses amis, l’écrivain et employé municipal Karl Ritter von Leitner (son futur biographe) et le frère du bourgmestre, le compositeur Anselme Hüttenbrenner, qui après des doutes initiaux furent convaincus de l’authenticité des révélations de Lorber. L’officier et futur peintre paysagiste Gottfried Mayerhofer (1807-1877) et Johann Wittmann (décedé en 1940), comme aussi Otto Zluhan, le fondateur de la maison d’édition, portèrent les idées de Lorber à un plus large public.

Les révélations de Lorber contiennent des déclarations sur l’enfance et la vie de Jésus, donnent des explications sur la cohérance et le mystère du cosmos, sur des anecdotes, sur la destinée humaine, sur l’au-delà, sur  les anges et le monde spirituel. L’univers, avec ses multitudes d’astres, constitue, d’après Lorber, l’aspect des grands hommes de la création. Il est composé d’esprits primitifs qui tombèrent sous l’influence de Luzifer et qui se solidifièrent en matière (entre autres sous la forme des hommes actuels). Le sauvetage des esprits déchus est le sens du plan de salut. Le lieu du sauvetage est la terre et là derechef  le cœur de l’homme. Le sauvetage a lieu  par le développement intérieur, une sorte d’évolution spirituelle vers le haut. Par l’obéissance au double commandement  de l’amour (Math. 22, 37-39) l’homme parvient à la « renaissance spirituelle ». Il se perfectionne alors en ange (être spirituel) et participe à l’œuvre divine de sauvetage. Pour que  l’homme puisse comprendre et aimer le Dieu éternel, celui-ci s’est drapé dans la chair de Jésus. Dieu et Jésus sont des stades de révélation distincts du Créateur. En passant par un dévelopement  plus haut graduellement l’homme est sauvé. Celui qui est inaccessible au perfectionnement, devra passer par plusieurs réincarnations (renaissances terrestres) jusqu’à ce qu’il soit perfectionné. Une damnation éternelle est rejetée (réconciliation universelle). Selon l’opinion des lorbériens nous sommes maintenant à la fin des temps du monde. Après une période recouvrant encore 1000 ans le royaume de paix éternel de Dieu commencera. En Jakob Lorber, ses adeptes voient l’accomplissement de Jean 16, 7. 14.

En 1997 parut dans la Maison d’Edition de Lorber une discussion sur le principe de la réforme « l’écriture seule ».

Cet écrit de Ralf Schuchardt a pour titre « La Bible seule ? La réfutation d’une légende chrétienne ». Il affirme:

« A côté de Jakob Böhme et Emanuel Swedenborg, il y a surtout Jakob Lorber au travers duquel l’esprit du Christ a communiqué en une ampleur jamais atteinte jusqu’à maintenant. Même les églises ne peuvent plus aujourd’hui fermer les yeux sur ceci: Dans la monumentale prophétie de Jakob Lorber, qui est  pleinement et totalement sur la base de la parole biblique, les promesses de Jésus johannistiques (de Jean) sur la nouvelle révélation à venir de son enseignement de salut se sont pleinement réalisées » (ebd., 10).

Sur la base de la prétention, du contenu et de la forme des révélations, nous devons mettre Lorber sur le même plan que Joseph Smith (1805-1844), le fondateur des Mormons, ou Joseph Weisenberg (1855-1941), le fondateur de la secte l’Église de Jean. Des révélations nouvelles allant au-delà et surpassant l’Écriture Sainte contredisent, du point de vue réformateur, la prétention biblique elle-même (Apocalypse 22, 19). La  théorie de réincarnation de Lorber le mène à une proximité spirituelle avec les théories religieuses de salut extrème orientales qui sont publiées dans l’ésotérisme actuel. Aussi la cosmologie de Lorber rappele les sectes gnostiques. La théorie d’auto-salvation humaine de Lorber exclut la partie principale de la Réforme, la doctrine  de la rédemption. Les révélations reçues nous font penser à des phénomènes semblables du domaine occulte. Lorber semble avoir été un médium par écriture automatique.

Rainer Wagner

PS: Merci à Mme C. G. pour la traduction de l’allemand au français.
Le texte original en allemand se trouve sur Bible-Only.org / Handbuch Orientierung

 


Notes:

Extra: Témoignage d’une personne concernée

Différents ouvrages informatifs sont conseillés dans notre rubrique bibliographie allemande.

La loi mormone sur la progression éternelle

 

 


top La progression éternelle

L’erreur doctrinale la plus grave de l’enseignement mormon peut être résumée dans la position de base concernant Dieu et l’homme connue sous l’appellation de ! «progression éternelle». Cet enseignement est au centre de la foi mormone. Selon lui, Dieu fut un jour un simple être humain et l’homme deviendra un jour Dieu! (Ensign, mai 1977, page 49) .

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Selon les mormons, Elohim, le père de Jésus, serait né sur une autre planète de la même façon que nous avons été mis au monde par nos parents. Elohim aurait acquis une grande maturité grâce à son obéissance aux lois et ordonnances du Dieu qui régentait cette planète, c’est-à-dire son père qui lui-même dans le passé fut un homme soumis à un autre Dieu et ainsi de suite! (Journal of Discourses, vol. 6, pages 3-5).

Elohim mourut, fut ressuscité et jugé par son dieu qui le trouva digne d’être élevé à la divinité. Il lui fut donné beaucoup d’épouses qui l’accompagnaient sur une planète dénommée Kolob. Il y prospéra et il engendra des millions d’enfants démunis de corps physiques. Cette doctrine nous apprend que toute la race humaine fut envoyée de Kolob sur cette terre dotée de corps physiques afin d’être testés comme Elohim.

Elohim eut pour tâche de préparer la terre afin qu’elle soit occupée par les hommes. Le Conseil des dieux s’est alors rassemblé afin de trouver le meilleur plan de travail pour cette entreprise. Elohim demanda à ses deux fils aînés Jéhovah (Jésus) et Lucifer de préparer chacun un plan. Après délibération, le Conseil opta pour le plan de Jésus et il fut élevé à la position divine. Satan n’accepta pas cette décision et un tiers des enfants d’Elohim fut entraîné dans la révolte. Un autre tiers resta fidèle à Elohim et à la décision du Grand Conseil et un autre tiers composé d’irrésolus resta obéissant mais ne voulut pas s’engager dans la bataille!
(Mormon Doctrine, pages 163-164).

Le parti de Jésus remporta la victoire et Lucifer et ses adeptes furent chassés de Kolob et arrivèrent sur terre. Ceux qui demeurèrent vaillants et fidèles à Jésus vinrent sur terre avec une peau blanche, les irrésolus quant à eux reçurent une peau noire, la malédiction de Caïn
(Doctrines of Salvation, vol.1, page 64-66).

Soit dit en passant, depuis le 9 juin 1978, les noirs ont été pardonnés et peuvent recevoir la prêtrise mormone afin de devenir dieu et blanc tout naturellement.

Neuf mois avant la naissance de Jésus à Bethléem, Elohim son père vint sur terre afin d’avoir des relations sexuelles avec Marie. Souvenez-vous qu’Elohim est un homme exalté selon le mormonisme! (Journal of Discourses, vol. 8, page 115, Mormon Doctrine, pages 742-743).

top Jésus et ses 3 épouses

Le Jéhovah mormon, alias Jésus, épousa trois femmes identifiées, savoir les deux sœurs de Lazare et Marie-Madeleine. Il transforma l’eau en vin lors de son premier mariage.

Selon le mormonisme, Jésus fut persécuté parce qu’il possédait beaucoup de femmes et de concubines! (Journal of Discourses, vol, 1, 1852-1854 pages 345-346).

top Sauvé par le consentement de Joseph Smith

Le Jésus mormon est mort sur la croix afin d’expier la transgression d’Adam alias Elohim. Grâce à la chute, nous pouvons disposer de corps physiques et la mort de ceux-ci nous permettra de ressusciter. La chute est en fait pour les mormons une bénédiction. La mort de Jésus nous permet de bénéficier d’une résurrection physique et de posséder l’immortalité.

Chacun sera jugé selon ses œuvres et puni pour ses propres péchés!
(Articles of faith, pages 68-70).

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“Aucun homme ou femme dans cette dispensation n’entrera jamais dans le royaume céleste de Dieu sans le consentement de Joseph Smith, chaque homme et femme doit avoir un certificat de Joseph Smith comme passeport afin d’entrer là où se trouvent Dieu et Christ”
(Journal of Discourses, vol. 7, page 289)

Les mormons enseignent que l’utilisation chrétienne de la croix est païenne et diabolique. Jamais vous ne verrez de croix chez les mormons. La vision de la croix comme lieu d’expiation de nos péchés est regardée comme une hérésie! (What The Mormons Think of Christ, page 22).

Ainsi si le mormon est fidèle aux cérémonies du temple, s’il obéit aux lois de l’église mormone, il sera peut être jugé digne d’entrer dans le Royaume céleste, le plus haut degré de gloire, et devenir dieu, ou une déesse s’il s’agit d’une femme. (Doctrines of Salvation, vol. 2, pages 44-46).

Chaque mormon divinisé recevra beaucoup de déesses et prendra possession de son nouveau royaume et le processus recommencera.

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top Évaluation

Evaluons la doctrine mormone de la pluralité des dieux à la lumière de la Parole de Dieu! (Esaïe 43:10, 44:6 et 44:8). Notre Dieu déclare qu’Il n’a ni père, ni mère ou des dieux au-dessus de Lui. Il n’a ni frères ni sœurs et il n’y a pas d’autres dieux après Lui. Lorsqu’Il a accordé sa bénédiction à Abraham. Il jura par Lui-même parce qu’il n’y avait personne de plus grand ! (Hébreux 6:13). La Bible enseigne qu’il est impossible à Dieu de mentir. (Hébreux 6:18).

Notre Dieu n’a jamais grandi sur une autre planète. Jamais Il n’est devenu un dieu suite à la décision d’un autre dieu. Il habite l’éternité ! (Esaïe 57:15).

Il ne change pas ! (Malachie 3:6).

Il n’existe en Lui aucune ombre de variation! (Jacques 1:17).

Il était Dieu avant que les temps n’existent ! (Jean 1:2).

La doctrine mormone est une horrible fable produite par des esprits enténébrés.

Ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible en une image forgée par l’homme corruptible ! Ils ont changé la Vérité de Dieu en mensonge et adoré la créature plutôt que le Créateur ! (Romains 1:21-25).

Et que penser de l’enseignement mormon impliquant que Jésus et Lucifer sont frères ? L’Ecriture enseigne que Lucifer fut jeté sur terre parce qu’il avait tenté de placer son trône au-dessus des étoiles de Dieu ! (Esaïe 12-14). Il était un chérubin, un ange de Dieu créé par Dieu ! (Ezéchiel 28:14-15). En fait, c’est Jésus qui a créé cet ange qui serait selon les mormons le frère du Seigneur (Hébreux 2:11).

La position de Jésus comparée à celle des anges est très claire. Le Seigneur est Dieu de toute éternité et à quel ange Dieu aurait Il déclaré:

«Tu es mon Fils, Je t’ai engendré aujourd’hui?» (Hébreux 1:4-5).

Une autre hérésie veut que Jésus serait devenu Seigneur grâce à une élection du Conseil des dieux. Rien de cela ne transparaît dans la révélation divine ! C’est le produit de l’imagination d’hérétiques de la pire espèce ! (Jean 1:18, Jean 8:58, Apocalypse 22:13).

Ainsi le dieu mormon est un homme tout occupé par ses relations physiques ! Le prophète mormon Brigham Young ira jusqu’à préciser que le Saint-Esprit n’a absolument rien à voir dans la conception de Christ dans le sein de Marie, autrement, dit-il, on ne pourrait plus imposer les mains aux sœurs de l’Église en vue de recevoir l’Esprit car toutes deviendraient enceintes ! (Journal of Discourses, vol. 4, page 271).

La Parole de Dieu réduit à néant ce blasphème. Le Saint-Esprit est l’agent de la conception du Christ ! (Matthieu 1:18, Luc 1:34-35, Esaïe 7:14).

Il faut l’admettre, la christologie mormone est inspirée par le prince des ténèbres ! Jésus serait le Fils d’un dieu qui serait le fils d’un autre dieu qui lui-même serait le fils d’un Papy-dieu et ce à l’infini. Jésus serait polygame et son sacrifice sur la croix n’aurait qu’un aspect limité de salut.

Les amis mormons doivent à tout prix s’éloigner d’un tel mouvement et comprendre que tous nous sommes séparés de Dieu! (Romains 3:23). Ce texte va à l’encontre de ce que l’auteur mormon Joseph H. Weston peut écrire:

agneau«Les mormons ne rampent pas devant Dieu, débitant leur indignité et implorant grâce. Ce ne sont pas des esclaves mais des hommes faits à l’image de Dieu. Ils se tiennent debout fièrement levant la tête et tendant leur main pour serrer celle de Dieu afin de le saluer »
(The Amazing Mormons, page 82).

Le Dieu de la Bible nous a tellement aimés qu’Il a envoyé son seul Fils afin de nous réconcilier avec Lui (Jean 3:16). Jésus est devenu péché pour nous (2 Cor. 5:21). Il est l’Agneau de Dieu ! (1 Cor. 5:7). Nous sommes réconciliés avec le Père, d’ennemis que nous étions, et ce grâce au sacrifice de Jésus-Christ ! (Rom. 5:8-10). Jésus nous pardonne nos péchés, ce que personne (individu ou organisation) n’a jamais pu faire ! (Ephésiens 1:6-7). Le chrétien sauvé par le sang de Jésus est assuré de son salut éternel ! (Jean 3:36; 1 Jean 5:13).

Christian Piette
Tiré de La Route Droite n°25