presse: Respirianisme : la femme qui ne mangeait rien

le 21 février 2018 cafebabel.fr

« Vivre d’amour et d’eau fraîche… », ça ne semble déjà pas beaucoup et pourtant, pour Dominique Verga, c’est déjà trop. Cette Liégeoise assure ne vivre que d’amour. Adepte du « respirianisme », elle aurait arrêté de manger et de boire depuis plus de trois ans. Un remède miracle, selon elle, une arnaque, d’après de nombreux scientifiques. Rencontre avec de l’électricité dans l’air.

L’air de Liège n’a jamais trop tenté le grand public. Située à près d’une centaine de kilomètre à l’est de Bruxelles, la ville de la Meuse ne possède pas vraiment le sex-appeal des métropoles indé de l’époque comme HambourgSéville ou Copenhague. Et pourtant, elle est bourrée d’énergie. Du moins, c’est ce que pense Dominique Verga qui se nourrit de son « prana » et avec qui j’ai pris rendez-vous sur place, après une première rencontre par Skype.

« Nous sommes ce que nous mangeons »

C’est une femme de petite taille, au cheveux gris courts, mais loin de la maigreur, qui m’accueille à la gare de Liège-Guillemins. Souriante, elle m’explique dans la voiture qui mène à son domicile, qu’elle habite sur l’une des sept collines qui entourent Liège. « Comme à Rome », indique-elle avant de s’engager sur l’autoroute.

Nous entrons chez elle par la cuisine, et je suis étonnée d’y apercevoir des fruits et une casserole encore sur les plaques de cuisson. Je comprends mieux lorsque j’aperçois les deux fils de Dominique – deux jeunes hommes – se balader dans la maison : eux n’ont apparemment pas encore été touchés par la grâce. Elle me mène dans une grande pièce où se trouvent deux sofas blancs posés l’un près de l’autre, une table de massage, un bureau avec un ordinateur et quelques chaises. Des peintures d’astres ornent les murs, fidèles à l’esthétique du mouvement. Dominique m’explique qu’un de ses fils les peint. Avant de commencer l’interview, Dominique me donne un verre d’eau et s’assied en tailleur sur la chaise en face de la mienne. Lorsqu’elle me parle – surtout au début de l’interview – elle ferme souvent les yeux ou regarde ailleurs, comme si elle était dans ses pensées, une façon de se « connecter au divin », m’indique-t-elle.

Introduit en occident dans les années 1970 par l’américain Wiley Brook, le respirianisme a été largement diffusé par l’Australienne Ellen Greve, aussi connue sous le nom de « Jasmuheen ». Le principe ? Arrêter totalement de se nourrir, voire de boire, et atteindre un état « supérieur » grâce à la nourriture cosmique : le prana. Une pratique dangereuse, qui a conduit plusieurs adeptes à la mort. La gouroute trouve cependant une explication à ces échecs : pour Jasmuheen, les adeptes n’auraient pas suivi correctement les préceptes du « maître » et leur nourriture cosmique aurait été polluée par des « interférences néfastes ». Elle utilise les mêmes arguments pour expliquer son échec à une expérience sceptique menée en Australie, durant laquelle elle fut enfermée sans boire ni manger par une chaîne de télévision. Le test tourna court, le médecin en charge du suivi de l’émission  jugeant son état de santé trop préoccupant dès le quatrième jour.

Je demande à Dominique de m’expliquer ce qu’est le respirianisme d’après sa propre expérience. Elle commence son exposé – qu’elle appuie avec des schémas – par le terme « respirien », traduit du mot anglais « breatharian » et qui signifie « vivre de prana ». Le prana est du sanskri, que l’on pourrait traduire par « souffle vital respirant ». « Nous sommes ce que nous mangeons », poursuit-elle. « Chacun de nous – y compris les animaux, les objets et les plantes – est composé d’énergie et chacun a un taux vibratoire plus ou moins haut. Plus le taux vibratoire est haut, mieux la personne, l’animal ou la chose se porte. Nous sommes aussi la mémoire de ce que nous mangeons. Si nous mangeons de la viande, le taux vibratoire est très bas puisque l’animal n’a probablement pas eu une vie et une mort paisible. Nous mangeons sa mémoire qui a souffert. C’est pour cela que nous devons faire attention à tout ce que nous mettons dans notre corps. »

Dominique me demande d’imaginer un escalier : tout en bas de l’escalier se trouve la matière. Dans le cas de la nourriture, c’est tout ce qui est animal (la viande, le poisson etc.). Puis, sur la marche supérieure se trouvent les légumes cuits. Selon le principe énergétique, manger des légumes cuits est déjà mieux que de manger des animaux (ou des « cadavres », comme Dominique les nomme), mais ce n’est pas idéal puisqu’à la cuisson, les légumes perdent de leur vibration. Mieux vaudrait manger des légumes crus. La plus haute marche est de vivre de l’énergie pure, qui aurait le taux vibratoire le plus haut. Pour Dominique, l’ascension vers cette plus haute marche s’est faite naturellement : elle n’a jamais mangé de viande, et son seul « tort » a été de manger des légumes cuits. D’après elle, la sensation de faim lui a toujours été étrangère, et depuis l’enfance, elle a dû élaborer des excuses pour sauter les repas. Certains considèrent ça comme des signes de troubles de l’alimentation, mais pas Dominique, qui voit cela comme le signe de son « élection ».

Ici la voix

Bien plus tard, après avoir travaillé pendant 20 ans comme consultante en entreprise – un travail qu’elle détestait – elle tombe gravement malade. Après avoir séjourné pendant des mois dans un hôpital psychiatrique, elle est à bout. « J’étais dans le noir pendant des mois », témoigne-t-elle. « Je prenais beaucoup de médicaments. Puis, une nuit, j’ai reçu un cadeau divin dans la forme d’une voix qui m’a dit d’arrêter tous mes médicaments. Pendant que j’entendais cette voix, j’ai eu une sensation de chaleur, de lumière et beaucoup d’amour en moi. C’était la nuit la plus importante de mon existence. En acceptant de mourir j’ai accepté de vivre. J’ai décidé de faire ce que la voix me disait et j’ai jeté tous mes médicaments. J’ai aussi brûlé mes ordonnances. Par la suite, j’ai eu des douleurs atroces, mais ma certitude de guérir m’a convaincue de continuer sur cette voie. La deuxième nuit, j’ai reçu un deuxième message : la voix me disait d’arrêter de manger. À ce moment-là, je ne mangeais déjà presque plus rien, alors j’ai arrêté de manger. »

Dominique est contactée par « la voix » une troisième fois, quelques temps plus tard. Bonne nouvelle, elle est autorisée à manger, mais seulement cru. Pendant toute une année, elle alterne donc 6 à 8 jours de jeûne avec des jours de crudivorisme, toujours en buvant beaucoup d’eau. Elle découvre l’état de grâce lorsque qu’elle cesse de manger 6 jours de suite. Elle affirme alors avoir atteint un état supérieur, et s’être « ouverte à une autre dimension » : « Mon corps était tout à fait guéri. Mes médecins n’en revenaient pas. Ils m’ont ordonné une prise de sang. Tout était redevenu normal.  J’étais au paradis, mais mes enfants étaient inquiets pour moi. J’ai donc fait des recherches sur Internet et je suis tombée sur Erika Witthuhn, qui est aussi dans le prana. Je l’ai contactée et elle m’a rassurée que le fait que je puisse vivre sans boire ni manger – ni dormir d’ailleurs – était tout à fait normal. C’est comme ça que j’ai découvert ce que c’était de vivre de prana. »

Un an après avoir entamé son processus de guérison, Dominique rencontre Domenico Provenzano, auteur d’un livre sur le respirianisme, lors d’un festival pranique. « La question qu’il m’a posée était : « As-tu rencontré Dieu dans ta vie ? ». Ça m’a chamboulée. J’ai enfin compris que j’étais en présence du divin depuis toujours mais que je ne m’étais pas encore rendue compte. »

« Vivre à l’état pranique, c’est un état de conscience que nous sommes Amour », continue-t-elle. « Se reconnecter à l’Amour permet de guérir de toute maladie. Quand on est malade ou qu’on a des peurs, c’est qu’on est déconnecté de l’Amour. Il faut alors se reconnecter et dire « oui » à la vie. C’est cette connexion au divin qui réduit et supprime les causes des maladies. En étant nourris de conscience, nous sommes au taux maximum de vibration, ce qui fait qu’on a plus besoin d’autre nourriture. Il est important d’harmoniser le corps, l’énergie, le mental, l’émotionnel et le spirituel pour avoir cet état de conscience. L’état pranique, c’est surtout un état de liberté, de choix par rapport à la nourriture ou le sommeil. Je fais le choix de dormir ou de boire par exemple, mais je n’en ai pas besoin. »

« Quand tu te remplis d’amour, tu n’as plus besoin de manger »

Si Dominique semble avoir vécu une guérison miraculeuse, ce n’est pas le cas de tous les adeptes. De nombreux médecins mettent fermement en garde contre cette pratique, et rappellent qu’il est humainement impossible de survivre sans nourriture et sans eau pendant une aussi longue période. Dans une interview donnée à L’Obs, le président de la Miviludes (mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), Serge Blisko, médecin de formation, met en garde contre ce mouvement. « Il suffit de voir des hommes et des femmes souffrant d’anorexie ou sortant d’une grève de la faim pour conclure de l’absurdité scientifique du « respirianisme » », rappelle-t-il.

Dominique elle-même met en garde contre la pratique du jeûne sec non-encadré. « Il faut être dans une certaine dynamique pour achever l’état pranique ». Avec Domenico, elle accompagne des personnes en groupe de 20-30 personnes qui souhaitent s’initier au prana lors d’ateliers payants. « Lorsque la source d’amour me remplit, je n’ai plus besoin de quoi que ce soit d’autre. Les gens ont un besoin de remplir leur vide par de la nourriture, mais aussi par le sexe, le sport ou les drogues, d’autres distractions, etc. Le fait même de manger est une compensation pour ressentir du plaisir. Mais ce besoin est un rapport malsain. Il faut d’abord ressentir cet état de plénitude de l’Amour, et au fur et à mesure qu’on est rempli par l’Amour, le fait de « devoir » manger et boire va diminuer naturellement jusqu’à ce qu’on soit à l’état du prana, à savoir que l’Amour se sera substitué à la nourriture. »

Aujourd’hui, Dominique ne travaille plus en tant que consultante. Elle est maître reiki et donne des soins, entre autres ce qu’elle appelle « l’accueil du verbe » pour accompagner les personnes en souffrance à s’autonomiser et qu’ils se connectent à ce qu’elle appelle « l’énergie d’Amour ». Dominique organise également un festival pranique francophone une fois par an avec des ateliers, des conférences et des soins. Un moyen de diffuser la bonne parole, et d’élargir une communauté, qui compterait quand même 40 000 adeptes dans le monde, selon Jasmuheen. Un mouvement surveillé de près par le centre d’informations et d’avis sur les organisations sectaires nuisibles (CIAOSN) en Belgique, qui constate la hausse inquiétante des dérives sectaires dans le domaine de la santé. Des chiffres qui font peur pour des mouvements qui profitent majoritairement de la détresse psychologique des plus fragiles. Pourtant, « lorsqu’on est dans l’état pranique et qu’on combine le plan matériel avec le spirituel, on est libre et on n’est plus manipulable puisqu’on n’a plus peur ». Paraît-il.

www.cafebabel.fr/style-de-vie/article/respirianisme-la-femme-qui-ne-mangeait-rien.html


NDLR:

Vigi-Sectes mets en garde non seulement du respirianisme, mais aussi des médecines énergétiques, comme le Réiki. voir notre FAQ

Ennéagramme: Faites ce qu’il vous dira

9 points équidistant sur un cercle. Un symbole occulte des lois de l’univers ?
9 points équidistant sur un cercle. Un symbole occulte des lois de l’univers ?

Un nouveau livre nous met en garde:

Zoom back camera ! La face cachée de l’ennéagramme de Daniel LAFARGUE. (ISBN: 978-2-37246-005-7)

« Jetons un œil sur la face cachée de l’ennéagramme, comme peut-être Jodorowsky avec sa célèbre injonction finale du film culte La montagne sacrée. Zoom back camera ! pour découvrir l’envers du décor… »

Zoom back camera !
Zoom back camera !

Ce livre de 70 pages fait une critique de la méthode, décrit son influence dans différents milieux religieux, éducatifs (ressources humaines, coach professionnels, enseignants scolaires).

L’ennéagramme en millieu professionel

Le Centre d’Etudes de l’Ennéagramme (www.cee-enneagramme.eu) relate plusieurs témoignages positifs de Consultants en Ressources Humaines, cadres, professeurs, coach, etc.

  • « Cette formation permet de poser un regard bienveillant sur soi même et les autres »

  • « Cela a modifié positivement ma posture et ma façon d’analyser leurs réponses »

    www.cee-enneagramme.eu
    www.cee-enneagramme.eu
  • « La gestion des émotions a été pour moi un parcours initiatique qui a donné de la clarté, du sens et de la profondeur à la connaissance de moi-même, des autres et de la relation. Étant dans une phase de transition personnelle et professionnelle importante, ce travail dans la continuité a été d’autant plus bénéfique. Dans la seconde partie du parcours de certification, ce riche apprentissage s’est doublé d’un chemin de transformation au sens plein du terme. »

  • « La formation proposée par le CEE m’a donné véritablement accès à moi-même. Avec simplicité, clarté et bienveillance, les formateurs m’ont permis de me redécouvrir avec plaisir… »

Nous ne nions pas que de s’examiner ou connaître notre partenaire pour mieux l’aimer et le comprendre peut être positif. Mais les chrétiens manquent-ils d’enseignement de la Parole là-dessus ? Cf. les proverbes (14:21), lettres aux Églises (Phi 2:3); les livres d’édification biblique1.

Car si quelqu’un écoute la parole et ne la met pas en pratique, il est semblable à un homme qui considère sa face naturelle dans un miroir; car il s’est considéré lui-même et s’en est allé, et aussitôt il a oublié quel il était. (Jaques 1:23-24)

Quel miroir cherchons-nous ? Avons-nous besoin des eaux de Mériba ?

L’Éternel est-il au milieu de nous, ou n’y est-il pas ? (Ex. 17:7)

Le diocèse de Saint-Étienne et le magazine La Vie ont organisé les Rencontres chrétiennes , à Saint-Étienne2, pendant 3 jours en novembre 2013.

Objectif: Découvrir son profil

Mieux se connaître, identifier les traits de sa personnalité, mais aussi mieux ­comprendre les autres dans leur différence, …

Élargir sa réflexion

Ces rencontres proposent de réfléchir et d’échanger sur les plans psychologique, théologique et philosophique…

Selon Anselm Grün3 – un moine catholique allemand se présentant comme accompagnateur spirituel – l’ennéagramme aiderait à la connaissance et conscience de soi pour mieux rencontrer et connaître Dieu.

L’ennéagramme aide à connaître ses point forts et ses points faibles, pour mieux définir notre chemin de vie, et se transformer.

Les théories hérétiques de ce moine sont parfois proches de l’hindouisme, du Nouvel-Âge et généralement de la psychologie moderne.

George Ivanovich Gurdjieff 1866-1949
George Ivanovich Gurdjieff 1866-1949

Elles influencent toute l’Europe. L’ennéagramme se pratique à la sauce « chrétienne » dans différents milieux catholiques, mais pointe aussi son nez chez les protestants évangéliques sympathisant avec l’œcuménisme et la méditation contemplative.

Nous nous associons à Clavin remettant au centre la face de Dieu:

C’est chose notoire que l’homme ne parvient jamais à la pure connaissance de soi-même jusqu’à ce qu’il ait contemplé la face de Dieu, et que, du regard de celle-ci, il descende à regarder soi.

Aspect ésotérique:

L’ennéagramme est le plus souvent associé à d’autres techniques, telles que l’analyse transactionnelle, la programmation neurolinguistique ou l’hypnose éricksonienne, pour ne citer que les plus connues.
Comme nous l’avons déjà mentionné, l’ennéagramme ne se situe pas au même niveau que ces techniques, mais au-dessus. Un exemple particulièrement frappant de cette vocation englobante est fourni par Le grand livre de l’ennéagramme des époux Chabreuil qui donne, en plus du type d’hypnose le mieux adapté, la « bonne technique » à pratiquer pour chaque ennéatype.
Le 2 aura ainsi tout intérêt à pratiquer le reiki ; le 4, le rebirth, etc. … Le problème est que ces techniques ont pour la plupart été épinglées en raison des dérives qu’elles ont entraînées.
(Citation de « Zoom back »)

Psychologie et Bible: Des fiançailles ratées

Quand bien même Gurdjieff4 le créateur de l’ennéagramme n’aurait pas eu un bagage ésotérique et occulte, la boussole spirituelle de notre vie ne saurait se dessiner sur une géométrie de profil psychologique à 9 pointes.

1) La psychologie centre généralement la personne sur elle-même, plutôt que sur la parole de Dieu, vivante et tranchante, qui nous guide et nous renouvelle, nous transforme et nous change.
Ce centrage sur soi-même nous fait oublier le principal: Aimer les autres.

2) La psychologie moderne rejoint l’ennéagramme en se refusant de juger, mais en décrivant seulement des attributs. Aucun caractère n’est ni mauvais ni bon, tous les feux de circulation sont oranges. Le péché est un mythe culpabilisant.

Un de nos  article sur  Carl Gustav Jung met en évidence les activité occultes ou ésotériques du fondateur de la psychologie analytique.

L’eau changée en vin

Pour Paul, la transformation n’est pas un exercice d’amélioration ou de meilleur gestion de soi pour atteindre son potentiel maximum en fonction du profil psychologique de son vieil homme, ou en fonction des connaissances de son nouveau profil.

C’est un changement de nature radical, un passage des ténèbres à la lumière. De leader, il devint un instrument dépendant de Celui qui l’a choisi… et de son prochain (cf. Actes 9:6;15).

J’ai été crucifié avec Christ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi. (Gal 2:20)

Voici les principales étapes de cette transformation:

1 – Entendre la parole de Dieu personnellement:

Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu?

2 – Chercher le Seigneur:

Qui es-tu, Seigneur?

3 – Découvrir le vrai Dieu, et son « vrai5 » soi:

Je suis Jésus que tu persécutes. …

4 – Faire Sa volonté immédiatement:

Tremblant et saisi d’effroi, il dit: Seigneur, que veux-tu que je fasse?

Le « moindre des apôtres » fut pour toujours imprégné de la transformation de son Ego . (cf. 1Co 15:9 ; Eph 3:8 ). Paul se recommandait dans ses lettres, non de sa gnose terrestre mais de son appel divin, pour annoncer avec certitude la promesse de la vie en Jésus-Christ.

apôtre de Jésus-Christ, par la volonté de Dieu  (1Co 1:1 ; 2Co 1:1 ; Eph 1:1 ; Col 1:1 ; 2Ti 1:1),

L’ennéagramme dit « chrétien »:
c’est RE-changer le bon vin…
en eau!

Quelque soit notre profil psychologique, et comme aux noces de Cana, suivons cette parole exemplaire de Marie aux serviteurs:

… Faites ce qu’il vous dira. (Jean 2:5) cf. Genèse 41:55, Actes 3:22


1 Exemple: « Diriger avec amour » . Édition Clé, d’Alexander STRAUCH, ISBN 978-2-906090-74-3

2 http://www.lavie.fr/hebdo/2013/3539/apprenez-a-vous-connaitre-grace-a-l-enneagramme-25-06-2013-41886_516.php

3 https://www.youtube.com/watch?v=Nc0d3R89Xo4

4 Quelques citations de Gurdjieff et de son travail, tirées du livre ‘Zoom back Camera’:

« D’une manière tout à fait générale, il faut comprendre que l’ennéagramme est un symbole universel. Toute science a sa place dans l’ennéagramme, et peut être interprétée grâce à lui. Et, sous ce rapport, il est possible de dire qu’un homme ne connaît vraiment, c’est-à-dire ne comprend, que ce qu’il est capable de situer dans l’ennéagramme. Ce qu’il ne peut situer dans l’ennéagramme, il ne le comprend pas. Pour l’homme qui sait l’utiliser, l’ennéagramme rend livres et bibliothèques entièrement inutiles. Il n’est rien qui ne puisse entrer dans l’ennéagramme et y être déchiffré. Un homme isolé dans le désert tracerait-il l’ennéagramme sur le sable, il y pourrait lire les lois éternelles de l’univers. […] L’ennéagramme est un diagramme schématique du mouvement perpétuel, c’est-àdire d’une machine au mouvement éternel. Mais bien entendu, il est nécessaire de savoir comment lire ce diagramme. La compréhension de ce symbole et la capacité d’en faire usage donne à l’homme un très grand pouvoir. C’est le mouvement perpétuel, et c’est aussi la pierre philosophale des alchimistes. »

« Dans les écoles de l’Orient, on connaît des moyens et des méthodes pour séparer l’essence et la personnalité d’un homme. À cette fin, on se sert tantôt de l’hypnose ou de narcotiques spéciaux, tantôt de certaines sortes d’exercices. […] Certains narcotiques ont la propriété d’endormir la personnalité, sans affecter l’essence. »

  • Gurdjieff veut nous faire atteindre un « état supérieur de conscience »

  • L’ennéagramme apparaît donc comme un outil « mésotérique » pouvant constituer une passerelle idéale entre un niveau exotérique d’activités parfaitement licites et un niveau ésotérique nettement plus problématique.

5 Découvrir son « vrai » soi: Expression reprise de nos amis du Nouvel-Âge qui cherchent (en vain) la vérité en eux

Presse: Pourquoi l’homéopathie ne convainc toujours pas les scientifiques

Nous reproduisons ici cet article d’Europe1 qui nous rappelle que la « croyance » en l’homéopathie peut être dangereuse. Voir aussi le canal Youtube de Vigi-Sectes


Un nouveau rapport sur l’homéopathie estime qu’il existe des motifs sérieux d’inquiétude pour la santé et la sécurité des patients.

Plus de 220 ans après son invention, l’homéopathie suscite toujours le scepticisme de la communauté scientifique. Un nouveau rapport pointe son inefficacité et demande la fin de son remboursement.

L’homéopathie est-elle vraiment efficace ?

Depuis l’invention du concept, au 18ème siècle, ce vieux serpent de mer ne cesse de diviser la communauté scientifique. Dans un rapport publié le 29 septembre, le Conseil scientifique des académies des sciences européennes (EASAC) tranche dans le vif, en concluant à « l’absence de preuve solide et reproductible de l’efficacité » de tels traitements. L’organisme, qui regroupe 27 pays, dont la France, craint même un effet « nocif » de ces fameuses granules. Mais pourquoi une telle réticence, alors que 73% des Français font confiance à l’homéopathie, selon un récent sondage Ipsos ?

Des doses infinitésimales.

Comme pour les vaccins, l’homéopathie repose sur l’idée que pour soigner une maladie, il faut habituer le corps aux symptômes provoqués par celle-ci. Les traitements, préparés à partir de substances végétales, animales, minérales et parfois chimiques, reposent donc sur des doses très fortement diluées, à tel point que la molécule active disparaît. C’est cette dilution qui rendrait inefficace le processus thérapeutique, selon ses détracteurs. De leur côté, les pro-homéopathie soutiennent que la « mémoire » de la substance originale subsiste malgré tout, et son efficacité avec.

Des études de mauvaise qualité.

Ceux-ci sont cependant renvoyés à leurs études par les membres de l’EASAC. Selon leur rapport d’une douzaine de pages, les résultats disponibles censés démontrer les bienfaits de l’homéopathie peuvent s’expliquer « par l’effet placebo, une mauvaise conception de l’étude, des variations aléatoires, une régression des résultats vers la moyenne ou un biais de publication ». Pour les académiciens, les revendications scientifiques de l’homéopathie ne sont tout simplement « pas plausibles et sont incompatibles avec les concepts établis de la chimie et de la physique ».

En mars 2015, des scientifiques australiens, après avoir analysé 225 études provenant de particuliers et de groupes de soutien de l’homéopathie, ainsi que des rapports gouvernementaux d’autres pays et des observations cliniques, avaient déjà qualifié ces expérimentations « de mauvaise qualité”, car réalisées sur un nombre trop restreint de personnes.

La composition des remèdes homéopathiques devrait être étiquetée de manière similaire à d’autres produits de santé disponibles.

Un manque de contrôle.

Les scientifiques de l’EASAC abordent également le sujet du manque de contrôle lors de la fabrication des préparations homéopathiques, et donc des problèmes potentiels de sécurité. En France par exemple, avant d’être commercialisé, un produit homéopathique n’est pas obligé de déposer un dossier d’autorisation de mise sur le marché (essais toxicologiques, pharmacologiques et cliniques), contrairement à un traitement médicamenteux classique. Une indulgence qui date des années 1960 et que l’on retrouve dans une directive européenne de 2001. Pour la justifier, un article du Code de la santé publique évoque notamment « l’usage bien établi » du « médicament ou des souches homéopathiques le composant », et même une certaine « tradition homéopathique »…

Pour un étiquetage plus clair.

La composition des remèdes homéopathiques devrait être étiquetée de manière similaire à d’autres produits de santé disponibles, avec une description précise, claire et simple des ingrédients et de leurs quantités présentes dans la formulation,

défend encore le rapport des académiciens, alors qu’aux États-Unis, une loi de novembre 2016 oblige désormais les industriels de la granule à remplir les mêmes obligations que les autres, à savoir être en mesure de prouver leur efficacité à travers des études scientifiques dûment contrôlées. Et, dans le cas contraire, à afficher sur les boîtes vendues, en toutes lettres:

Il n’y a aucune preuve scientifique de l’efficacité du produit

ainsi que

les allégations le concernant sont basées uniquement sur les théories de l’homéopathie du 18ème siècle, non acceptées par la plupart des experts médicaux actuels.

Dans certains cas, des effets « nocifs »

Sceptique, l’EASAC se veut même inquiet face aux effets « nocifs » que peut avoir l’homéopathie, lorsqu’elle retarde la consultation d’un médecin, « dissuade le patient de rechercher les soins médicaux appropriés », voire « fragilise la confiance des patients et du public envers la démarche scientifique fondée sur des preuves ».

En mai dernier, l’Italie s’émouvait ainsi de la mort d’un enfant de 7 ans à la suite d’une otite traitée uniquement à l’homéopathie, quand la persistance des symptômes aurait dû le conduire à consulter un médecin et à changer de médicamentation.

Un message adressé aux « décideurs européens ». Partant de ces constats, l’organisme européen demande la fin du remboursement des traitements à base d’homéopathie, qui peuvent actuellement être couverts à hauteur de 30% par l’Assurance maladie, dans le cas de la France. Et renvoie les autorités de santé des différents pays à leurs responsabilités, invitant

les décideurs de l’Union européenne à adopter une approche plus explicitement fondée sur des preuves.

Car si les membres de l’EASAC reconnaissent qu’il est important de laisser au malade le choix de son traitement, ils estiment indispensable que ce dernier soit correctement informé.

SUR LE MÊME SUJET:

Presse: Homéopathie: le scandale Boiron

Article repris avec autorisation de l’auteur (01/2018) Athéenuation IV (twitter: @AtheeIV)

Les laboratoires Boiron, spécialisés dans l’homéopathie, voulant éviter les effets négatifs d’une critique sur Internet et la faire taire, ont au contraire donné une résonance particulière aux propos qui les gênaient, comme souvent en pareil cas.

 



Que s’est-il passé ?

Un blogueur italien, Samuele Riva, a publié sur son site blogzero.it des propos peu amènes pour l’homéopathie et pour les laboratoires Boiron, en particulier sur son produit Oscillococcinum, vendu en masse pour contrer les « états grippaux » avec force publicité télévisée. C’est bientôt la rentrée, vous n’échapperez pas à ces charmants petits spots: « aussitôt oscillo » ! Riva disait en substance sur son blog:

« Il n’y a aucune molécule active dans le produit »
« L’homéopathie est une insulte à l’intelligence»

Ces propos n’ont pas plu aux labos susnommés, qui se sont fendus d’un courrier rageur et menaçant parlant de diffamation, exerçant des pressions sur l’hébergeur pour qu’il supprime le blog. Rappelons qu’ils y a diffamation si les propos incriminés sont infondés. Ces pressions sont un scandale que je dénonce ici, car malheureusement pour Boiron, les propos en question de Riva sont non seulement parfaitement justifiés, mais encore bien en dessous de la réalité. Voyons pourquoi.

L’homéopathie c’est quoi ?

Pour la plupart des gens, les produits homéopathiques sont des « médicaments à base de plante », « produits naturels », ce qui est totalement faux. De plus ils sont vendus en pharmacie, et même en partie remboursés pour certains par l’assurance maladie. Dans ces conditions et avec ces cautions, pourquoi douter de leur sérieux ?

En réalité, ces médicaments n’en sont pas: ils sont totalement inefficaces, ce qui n’a rien de surprenant puisqu’ils ne contiennent absolument rien. Bien sûr, il ne faut pas compter sur les laboratoires comme Boiron pour diffuser ce genre d’information, qui risquerait de mettre à mal leur très juteux business, consistant principalement à vendre de la poudre de perlimpinpin.

Ça vous semble outrancier ? C’est que vous ne savez pas ce qu’est vraiment l’homéopathie. Alors accrochez-vous au pinceau et lisez la suite, je vous assure que ça en vaut la peine.

L’homéopathie ça vient d’où ?

Les produits homéopathiques ont été inventés par un certain Hahnemann, né en 1755, selon le principe du « soigner le mal par le mal ». Ce principe est souvent nommé « loi de similitude ». Il consiste à administrer au malade, en petite quantité, une substance qui produit les mêmes symptômes que la maladie à soigner, ce qui devrait soigner le mal à la source. Et pour éviter tout problème prévisible d’empoisonnement, Hahnemann a prévu de diluer la substance « active », et même, tant qu’à faire, à la diluer beaucoup, car plus grande serait la dilution, plus actif serait le médicament obtenu !

Poser ces hypothèses, pourquoi pas ? Toute hypothèse, aussi farfelue soit-elle, peut-être formulée. Le tout est ensuite de la confronter correctement à la réalité afin de la valider ou de l’infirmer. Sinon, vous, moi, n’importe qui, peut proclamer avoir inventé un nouveau médicament miracle et le faire gober aux personnes crédules moyennant finances. N’oublions jamais qu’un esprit ouvert c’est bien, mais que cela doit toujours s’accompagner d’esprit critique, si l’on ne veut pas se faire bouffer tout cru par le premier charlatan venu.

Malheureusement, comme cela a trop souvent été le cas en matière de médecine jusqu’au milieu du vingtième siècle, poser le principe de l’homéopathie, c’est le rendre « vrai », au sens performatif du terme. Dites n’importe quoi, mais dites-le avec assurance: voilà la clé du succès ! Donc de validation, point. Pourquoi faire ? Quelques expérimentations faites sur lui-même par Hahnemann lui suffirent pour conclure hâtivement à l’efficacité du procédé, ce dont on pouvait se douter. Sûr de lui, il réussit ensuite à convaincre d’autres personnes. Il donne le nom de « lois » à ses inventions, et cela fait, par enchantement, que ces lois existent. Ces prétendues « lois » donc, inventées il y a 200 ans, bien qu’elles ne soient étayées ni confirmées par strictement rien de probant, contraires à toutes nos connaissances actuelles en physique et en biologie, président encore maintenant à la production et la vente de millions de « médicaments ».

La dilution extrême

Tout élève de lycée le sait bien, la matière, formée de molécules et d’atomes, n’est pas infiniment sécable. Cela veut dire qu’au-delà d’un certain taux de dilution, la probabilité pour qu’il reste dans le résultat de cette dilution une seule malheureuse molécule de la substance initiale devient très, mais alors vraiment très proche de 0. Cela découle de la loi d’Avogadro, loi qui n’a rien d’imaginaire, elle.

Jetez dans la mer à Brest un dé à coudre de votre substance, disons de l’arsenic, laissez s’écouler quelques mois pour un bon mélange, puis sautez dans un avion pour aller prélever un nouveau dé à coudre d’eau de mer en Nouvelle Zélande. Vous obtiendrez alors une dilution d’environ 12CH (voir plus loin), c’est à dire sensée être encore des milliards de fois plus concentrée que certaines utilisées par Boiron.

Reprenons le cas d’Oscillococcinum. La dilution est ici de 200K. Le K, ou le CH, c’est à dire Centésimale Hahnemannienne, presque identique, correspondent au type et degré de dilution. 1CH signifie que le principe actif est dilué 100 fois, c’est à dire un volume de cette substance dans 100 volumes d’excipient, généralement de l’eau. On fait une petite agitation spéciale (on dit une succussion dans le rite de la magie homéopathique inventée par Hahnemann), essentielle puisqu’elle conditionne la réussite de la préparation en la « dynamisant », puis on prélève un volume du résultat. Et on recommence, pour obtenir 2CH, 3CH, etc. Dans le cas du 200CH ou 200K, on procède donc successivement à 200 fois cette opération.

Pour comprendre pourquoi cette technique vaut vraiment son pesant de cacahouètes, imaginons un volume initial de 1 cm3 d’arsenic. 1CH correspond donc à une dilution d’un centième: un cm3 d’arsenic pour 99 cm3 d’eau. 2CH correspond maintenant à un centième de centième, soit un dix-millième. A 3CH, on arrive déjà à un millionième, c’est à dire, si on le faisait en une seule opération, la dilution de notre cm3 initial d’arsenic dans un mètre cube d’eau. Ça reste encore raisonnable.

Mais comme vous le voyez, cela progresse très vite: 4CH, c’est un cm3 dans 100m3 d’eau, une bonne piscine… 5CH, dans 10000m3 d’eau, un beau petit lac… continuons… A 12CH, on arrive grosso-modo au volume total des océans terrestres…

Un petit calcul simple montre alors que le résultat final pour 200CH est identique à celui que vous obtiendriez en diluant 1cm3 d’arsenic dans un volume d’eau de 100x100x100x…x100 cm3 (avec cette multiplication faite 200 fois), soit 100 puissance 200 cm3, soit encore 10 puissance 400 (c’est à dire un 1 suivi de 400 zéros). Les mots me manquent pour commencer à rendre intelligible le volume d’eau que cela représente. Même exprimé en milliards de milliards d’années-lumière au cube (donc un cube dont l’arrête correspond à la distance parcourue par la lumière dans le vide en un milliard de milliards d’années, l’univers je le rappelle n’étant vieux que de 15 milliards d’années environ), le nombre s’écrirait encore avec une suite d’environ 300 chiffres… Ça fait quand même beaucoup d’eau pour diluer notre petit cm3 initial ! Notre préparation à 200K ou 200CH est cependant sensée être diluée à ce degré absolument pharamineux, tel que vous êtes absolument certain que votre prélèvement final ne contient aucune trace de votre ridicule petit cm3 initial. En réalité, avec Avogadro, le calcul montre qu’il n’y a plus rien du tout à partir de 12CH !

Conclusion: vous avez beaucoup plus de chances de gagner 50 semaines de suite à l’euromillion, que de trouver une seule molécule de principe actif dans l’Oscillococcinum 200K des laboratoires Boiron.

Mais au fait, c’est quoi le principe actif d’Oscillococcinum ?

Si vous n’êtes pas encore tombé de votre chaise, tenez-vous bien ! Car ce principe actif, c’est encore une pure invention, cette fois-ci d’un dénommé Joseph Roy, né en 1891. Ce monsieur voyait un microbe, qu’il a baptisé l’oscillocoque, absolument partout. Comme ces microbes étaient selon lui responsables de la grippe (mais aussi du cancer et d’une foule d’autres choses), il imagina donc de créer des préparations homéopathiques à partir, pourquoi pas, d’extraits de foie de canard de Barbarie, sensé en contenir. Pour quelle raison du foie de canard de Barbarie ? Mystère total. Personne ne le sait, ni ne s’en inquiète d’ailleurs. Une touche glamour peut-être, c’est important pour le marketing. Ou bien probablement Monsieur Roy avait-il sous la main ce jour d’illumination un foie de canard de Barbarie ? Allez savoir ! Et voilà, c’est la recette que continue de suivre Boiron. Mais il y a beaucoup mieux: ce fameux microbe, l’oscillocoque, qui vous l’avez compris donne son nom à Oscillococcinum, est absolument inconnu au bataillon ! Aucun bactériologiste ne l’a jamais vu ! Car Roy, évidemment, était complètement à côté de la plaque… Et comme ce microbe n’existe pas, il faut se lever de bonne heure pour en trouver dans du foie de canard, fut-il de Barbarie.

Oscillococcinum, qu’on le dise en latin ou dans n’importe quelle langue, ça n’existe pas !

Aussi totalement grotesque que cela paraisse, Oscillococcinum est donc une préparation faite à partir d’un principe actif complètement imaginaire, et tellement dilué que même s’il existait il ne pourrait plus en rester de toute façon ! Du « rien » dilué jusqu’à ce qu’il disparaisse, on pourrait appeler ça du « rien de rien »…

Et pourtant, d’après Boiron, ce produit agit pour lutter contre les « états grippaux ». Comment diantre est-ce possible ? Essayons d’être un peu logique…

1) L’hypothèse du foie de canard

Rappelons que ce produit est sensé agir selon les prétendues lois Hahnemanniennes, c’est à dire: similitude et haute dilution. Or on l’a vu, le principe actif de départ, l’oscillocoque, qui a haute dose devrait provoquer les symptômes grippaux, n’existe pas. On part donc d’une dilution de foie de canard vierge de toute contamination microbienne (il faut noter que, quand bien même l’oscillocoque existerait, Boiron ne pourrait partir d’un échantillon contaminé pour sa préparation: il faudrait pour cela une procédure d’autorisation du produit bien plus compliquée, comme pour les vaccins).

On pourrait donc considérer que c’est bien le foie de canard lui-même qui constitue le principe actif de départ. Mais dans ce cas, quid du principe de similitude ? Personnellement, le foie de canard, même à haute dose, ne m’a jamais provoqué de symptômes grippaux…  Mais peut-être est-ce le cas pour Monsieur Boiron ?
Bon, soyons honnête: le foie de canard que l’on déguste à Noël n’a pas grand chose à voir avec celui utilisé par Boiron, puisque ce dernier est en autolyse, c’est à dire qu’on le laisse se décomposer entièrement, et ce pendant 40 jours. Du foie de canard pourri, quoi.

2) L’hypothèse du médicament intentionnel

Il est bien sûr possible d’imaginer un nombre infini de produits comme Oscillococcinum: il suffit de choisir n’importe quel substance ou combinaison de substance dans la nature, puis de lui appliquer un nombre variable de traitements et de dilutions.

De la même manière, les symptômes grippaux constituent un simple échantillon parmi des milliers de symptômes potentiels recensés par la médecine.

Il faut donc constater que si Roy a effectivement « découvert » un médicament comme l’oscillococcinum qui fonctionne, il a eu beaucoup de chance: reposant sur une hypothèse fausse (l’existence de l’oscillocoque), ce produit a pour ainsi dire été conçu « par hasard », comme « tiré au sort » parmi des milliards de combinaisons possibles. Que ce produit s’avère ensuite efficace pile poil contre le mal ciblé au départ, commeRoy le conclut rapidement, voilà qui tient du miracle !

La raison se rebelle devant ce qui semble une si incroyable coïncidence. C’est pourquoi il faut aller plus loin.

On peut faire l’hypothèse d’une aide divine apportée à Roy: Dieu dans sa grande bonté aurait orienté Roy sur la voie de sa découverte, en faisant de fait une « eau de Lourdes », une « onction sainte ».

Pour ma part je propose aux homéopathes et à Boiron une autre explication: celle du médicament intentionnel. La voici: ce qui transforme Oscillococcinum de « rien » en médicament, pourrait être « l’intention » avec laquelle ce produit est fabriqué. Cette « intention », présente dans l’esprit du concepteur et du préparateur du médicament, imprègnerait les énergies sous-jacentes du substrat de dilution qui la mémoriserait grâce à des états quantiques dynamisés par les succussions du produit, puis la restituerait en agissant là aussi sur les états quantiques macroscopiques impliqués dans l’état de santé général du patient. Ainsi, le bruit fond quantique serait dirigé vers la cible, expliquant ainsi l’extraordinaire adéquation entre le produit et son action ciblée. Plausible, non ?

Conclusion définitive sur Oscillococcinum

Si à ce stade, concernant Oscillococcinum, votre esprit critique n’allume pas une grosse lampe rouge clignotante, c’est que vous n’en avez pas. Bonne nouvelle: vous pouvez aussi vous faire soigner par imposition des mains, par réflexologie plantaire, ou toute autre patalogie disponible à foison, cela fonctionnera sur vous sans aucun problème !

Avec ce produit on est, au mieux dans la magie et l’obscurantisme de bas étage, au pire dans l’escroquerie pure et simple. Dans les deux cas, ce produit est bel et bien une incroyable insulte à l’intelligence, comme le disait Riva. Sauf peut-être à l’intelligence commerciale, car pour fourguer ainsi de « l’inexistant imaginaire » à des millions de gens qui en redemandent, il faut quand même être fort, à défaut d’être honnête.

L’honnêteté voudrait que pareil élixir soit rejeté par les homéopathes eux-mêmes, puisqu’il ne cadre même pas avec leur doctrine. Mais pas du tout, bien au contraire. On se pince en lisant les propos effarants de tel homéopathe, qui prétend faire de cette soupe magique, attention accrochez-vous: « le chef de file de nouveaux remèdes élaborés sur le même modèle, pour lutter par une quelconque voie interféron-like plus spécifiquement contre d’autres maladies virales, hépatite, sida et certains cancers, et selon les dosages utilisés, favoriser une action activatrice ou inhibitrice des mécanismes immunitaires, ceci dans une optique curative ou préventive« . Là, on comprend vraiment que c’est grave, docteur.

Bien que l’Oscillococcinum soit fabriqué de manière totalement farfelue, gardons « l’esprit ouvert », comme disent les homéopathes, et demandons-nous si cela fonctionne quand même ? Eh bien non. Aucune étude indépendante sur le sujet ne montre un quelconque gain statistique de santé chez ceux qui en prennent comparé à ceux qui n’en prennent pas. Voilà par exemple, en termes nuancés comme à l’habitude, ce qu’en a conclu un article publiée dans la Cochrane Database en 2009 à partir des résultats de sept études:

« Les données ne sont pas suffisamment solides pour faire des recommandations générales sur une utilisation d’oscillococcinum pour traiter la grippe ni les syndromes de type grippal. Les preuves actuelles ne confirment pas d’effet préventif des produits homéopathiques de type oscillococcinum . »

Résumons: Oscillococcinum est constitué de « rien » extrêmenet dilué, et ne fonctionne pas. Comment appelle-t-on habituellement ce genre de produit ?

C’est pour avoir écrit sur ces faits bien connus (que bien sûr je ne fais que relayer ici, tellement ils sont déjà très abondamment commentés) que Boiron voudrait inquiéter ce blogueur italien, ne réussissant qu’à décupler la fréquentation de son blog. Remarquez, un chiffre d’affaire de plus de 500 millions d’euros avec des produits imaginaires, ça vaut le coup d’être défendu.

Argument de Boiron: cela marche, donc il y a des processus physiques encore inconnus à l’œuvre ?

Boiron, qui ne pousse pas la cuistrerie jusqu’à remettre en cause la loi physique d’Avogadro, et qui est donc bien obligé d’admettre l’absence de tout principe actif dans ses préparations, ne rend pas les armes pour autant. Le labo, qui pose contre toute raison comme vérité de départ que ses produits sont efficaces, est à l’affût de tout semblant d’explication qui rendrait plausible le fonctionnement de médicaments réduits à du simple sucre. Tout y passe: énergies vitales imaginaires, magnétisation, mémorisation du passage du principe actif par l’excipient, et autres billevesées encore et toujours invalidées par des expérimentations indépendantes. Il n’y a pas limite à l’imagination délirante des chercheurs marrons financés par Boiron, qui sont engagés dans une fuite en avant épuisante pour tout le monde. Hélas, à ce petit jeu, les scientifiques risquent fort de se lasser avant Boiron, qui lui a tout intérêt à prolonger la plaisanterie aussi longtemps que possible !

Mais le problème n’est pas là: car pourquoi vouloir trouver une explication à une action qui n’existe tout simplement pas ? Les expérimentations l’ont montré: les médicaments homéopathiques ne sont pas plus efficaces que des placebos « officiels »… Que du sucre, préparé selon une obscure tambouille imaginée à l’époque des saignées, ne soigne pas du tout, cela vous étonne vous ? Moi pas.

Mais vous me direz, si leurs produits se vendent, c’est que leurs clients en sont contents, non ?

Effectivement, certains patients, pas tous loin de là, sont satisfaits de l’homéopathie. Car l’homéopathie fonctionne exactement comme la radiesthésie, l’auriculothérapie, l’acupuncture, la chiropraxie, la psychanalyse, la magnétothérapie, la réflexologie, l’aromathérapie, le shiatsu et certainement quelques autres que j’oublie. Toutes ces pseudo médecines, toutes plus loufoques les unes que les autres dès lors qu’on observe de près leurs prémisses fondamentaux, souvent inventées en des temps obscurs par un père fondateur totalement dénué de méthode scientifique et même de connaissances médicales, opèrent quelques fois, et ce grâce à la suggestion. Dès lors que vous désirez être soigné, que le médecin en qui vous avez toute confiance vous donne un médicament en vous regardant droit dans les yeux, et en vous disant avec assurance « ceci va vous faire du bien », votre propre organisme, dopé par un regain d’optimisme salvateur, va faire tout le travail, à condition bien sûr d’y croire et surtout, surtout… que vous ne soyez pas trop malade ! L’homéopathie est une médecine pour gens bien portants, qui ne supportent pas de sortir du cabinet de leur médecin sans au moins quelques prescriptions médicamenteuses rassurantes… Et cet effet de guérison par suggestion porte un nom déjà cité: l’effet placebo.

Le placebo est le mètre-étalon du médicament dans les études menées de manière impartiale. Ces études sont assez compliquées, car il faut s’assurer de n’introduire aucun biais dans les résultats, dus par exemple aux convictions préexistantes des expérimentateurs (on comprend que des études bâclées faites sur soi-même, comme celles d’Hahnemann, n’aient strictement aucune valeur). Que votre produit ait alors une efficacité sensiblement supérieure statistiquement à un pur placebo utilisé en comparaison, et c’est le jackpot ! Qu’on soit proche du placebo au contraire, et c’est le flop. Car aussi étonnant que cela paraisse, quoi que vous donniez aux patients pour les soigner, il s’en trouvera toujours pour trouver que c’est efficace, et même beaucoup: environ 35 % en moyenne, jusqu’à 50 % parfois ! Pourcentage qui ne doit d’ailleurs pas être bien loin de celui des satisfaits de l’homéopathie, allez chercher pourquoi je dis ça… Attention, on parle évidemment ici de petites affections comme un rhume, et non de pathologie grave. En tout cas, impossible de se baser sur le témoignage de quelques personnes satisfaites pour conclure à l’efficacité d’un médicament quel qu’il soit.

Hélas pour Boiron, non seulement aucune étude sérieuse ne vient montrer une quelconque efficacité de l’homéopathie comparée aux placebos, mais c’est même exactement le contraire. Toutes les études effectuées indépendamment des laboratoires homéopathiques concluent immanquablement à l’égalité d’efficacité des produits homéopathiques avec des placebos. Les études commandées par les labos, elles, soit sont entachées d’erreur, de mauvais protocole, ou même de tricherie, et ne sont pas reproductibles ; soit elles sont carrément non publiées, les résultats n’étant pas ceux escomptés. Autrement dit, ces produits homéopathiques ne sont ni plus ni moins efficaces que les simples morceaux de sucre qu’ils sont d’ailleurs.

Découvre-t-on aujourd’hui cette situation ? Pas du tout: elle était déjà vigoureusement dénoncée en 1860 par le pharmacien inspecteur Poggiale dans un discours:

« Si vous, hommes éclairés, vous n’opposez pas une digue à ces théories incroyables, telles que celles d’Hahnemann, sur les effets des médicaments, je ne crains pas de le dire devant les médecins les plus illustres de l’Europe, la médecine sera avant peu la plus arriérée des sciences naturelles. »

L’homéopathie n’est donc finalement, pour le dire vite, qu’une vaste fumisterie, et voilà selon moi un autre scandale: la survivance anachronique à notre époque de cette patalogie et surtout des laboratoires Boiron eux-mêmes. Le fait que Boiron existe encore aujourd’hui et vende autant de produits homéopathiques montre dans quel état désastreux se trouve la recherche médicamenteuse et surtout la rationalité des méthodes de soin: on se moque aujourd’hui des clystères et saignées de l’époque de Molière ? Il ne faut pourtant pas chercher bien loin d’aussi misérables arriérations.

Un argumentaire typique des pires charlatanismes

Comme souvent dans les logiques charlatanesques bien huilées, le discours est rôdé, bien appuyé sur deux solides pivots:

1) Les produits sont très dilués, donc ne peuvent pas être dangereux: pas besoin donc d’autorisation compliquée de mise sur le marché. Ça on veut bien le croire, car si le « rien » était dangereux, ne parlons pas du « quelque chose » ! D’ailleurs on ne fait pas toute une histoire habituellement pour vendre du sucre…

2) Cependant, même dilués et non dangereux, les produits agissent quand même. Avec quelles preuves ? Là, aucune, il faut croire sur parole les affirmations des homéopathes. Et ils agissent comment ? Mais pourquoi poser cette question, on vous dit que ça agit, que voulez-vous de plus ?

Mais alors, s’ils agissent quand même, ils peuvent certainement agir autant en mal qu’en bien, non ? Ah non. Là encore, par la grâce de l’affirmation homéopathe, ils n’agissent qu’en bien, pour soigner pile poil votre petit bobo, donc sans effet secondaire. C’est comme ça. De preuve, aucun besoin: puisqu’on vous le dit que ça marche. Les preuves, c’est seulement pour les « fermés d’esprit », les « obtus », comprenez: ceux qu’on ne prend pas si facilement pour des gogos.

A écouter Boiron et les homéopathes, les « médicaments » homéopathiques constitueraient donc le graal de la médecine: ils ne sont pas toxiques même en quantité importante (il m’arrive pour rire de sucrer mon café avec un tube entier de granules), ils soignent exactement là où ça ne va pas (quand on y pense, les molécules, même absentes, sont quand même très fortes, à croire qu’elles sont téléguidées par l’esprit du patient, ou par « l’intention » du préparateur,  à moins qu’elles ne soient douées d’intelligence ?), et ils ne provoquent pas d’autre effet que celui désiré. On est plus près des potions d’Harry Potter que des découvertes de Pasteur ou Flemming !

Bien sûr tout est dans la suggestion du patient et dans sa relation avec le médecin. On entend dire que plus celui-ci est chaleureux, plus ses prescriptions sont efficaces ! Après tout pourquoi pas, mais pourquoi ne pas utiliser ces leviers puissants que permettraient peut-être la psychologie utilisée de manière transparente et honnête, plutôt qu’enrobés sous des faux-semblants magiques, et offrir une rente indue à Boiron et autres charlatans ?

On voit qu’on est dans un système de croyance typique, où tout repose sur la foi, autrement dit la crédulité, pour faire agir la suggestion salvatrice, et où les détracteurs doivent être soigneusement écartés (ce sont tous des esprits obtus à la solde de l’establishment pharmacologique). Sans parler de religion, on est très proche des dérives reprochées aux diverses sectes comme la scientologie, pour lesquelles les médecines dites douces constituent un formidable terrain de jeu, car la première qualité d’un adepte de secte, c’est d’être très crédule. Hélas, ce n’est pas en réduisant les moyens de la Mivilude, comme ce fut fait récemment, qu’on s’attaquera au problème.

Pourtant, quand on veut s’attaquer à un problème, on sait le faire. Souvenez-vous récemment du ménage effectué dans les fausses « allégations de santé » de divers produits alimentaires par la communauté européenne. On a bien été capable, là, de mettre fin à toute une série de charlatanismes commises pendant longtemps en toute impunité. Il est vrai que la même méthode appliquée aux produits Boiron, et c’est la fermeture immédiate…

Pourquoi une telle survivance ? Oh les raisons ne manquent pas…

Des patients rassurés par le médicament

Il faut convenir qu’il y a chez les patients, en même temps qu’un désir de soin, une demande pour une médecine sensée être moins agressive. D’où le florissant marché des médecines « douces », qui doivent vous soigner efficacement mais sans vous faire de mal par ailleurs. Pour cela l’homéopathie semble parfaite: à chaque petite bobologie, elle apporte une réponse, sous forme de petites granules faciles à prendre et peu coûteuses. De plus, tout le monde le dit, ce n’est pas dangereux, et pour cause… Pour couronner le tout, ces préparations portent de jolis noms latins, du plus bel effet: il suffit au médecin de dire le nom du médicament au patient pour qu’il commence à agir ! Vous avez dit Molière ?

Cette idée est bien sûr séduisante, mais c’est hélas une utopie. On ne sait toujours pas, aujourd’hui, créer le médicament parfait, c’est à dire ayant une réelle action exclusivement positive et totalement dépourvu d’effet secondaire. C’est hélas un mythe, aussi inaccessible que la Toison d’Or, et ceux qui prétendent fournir ce mythe, ils sont légions, sont des charlatans qui abusent de la crédulité des patients. Si les produits homéopathiques n’ont pas d’effet secondaire, c’est parce qu’ils n’en ont pas plus de primaire. C’est pourquoi la meilleure alternative aux pseudo-médicaments homéopathiques ou autres est encore de ne rien utiliser du tout ! Car ces produits ne « soignent » de toute manière que des affections qui guérissent toutes seules, ou pour lesquelles on ne connaît aucun autre vrai remède…

De la même manière qu’on apprend aux patients que les antibiotiques, ce n’est pas automatique, il faudrait leur apprendre que parfois, il n’y a tout simplement pas de médicament efficace contre telle ou telle affection. Que l’on peut donc sortir de chez son médecin sans une ordonnance longue comme le bras, et que cela ne signifie pas que ce médecin est nul, mais simplement honnête: aucun médicament ne vous fera guérir plus vite. Pas besoin donc de courir chez un autre plus compréhensif qui, lui, vous fournira complaisamment la rassurante liste de produits attendue. Produits qui, s’ils sont homéopathiques, guériront en huit jours ce qui se guérit tout seul en une semaine.

Mais rien n’y fait, il faut du médicament, encore et toujours, même s’il n’y a rien dedans. Les adeptes de l’homéopathie crient à l’insulte lorsque l’on prononce le (gros) mot placebo. Pourtant personne ne remet en cause cet effet puissant et bien connu. Oui mais voilà: que cela marche chez le voisin, peut-être, mais chez moi, jamais de la vie ! Pour une raison toute simple: si on me prescrit un médicament, cela prouve que je suis vraiment malade. Or je veux que la planète entière sache, accepte, reconnaisse que je suis malade. Impossible d’admettre que tout se passe dans ma tête… Donc, si mon médecin me prescrit un médicament pour soigner un banal rhume, qu’importe que celui-ci guérisse tout seul en deux jours, la guérison est forcément le résultat de la prise de médicament, parce que je suis vraiment malade !

Si cela est aussi vrai pour beaucoup de médicaments non homéopathiques plus ou moins efficaces qui mériteraient parfois un bon coup de balai, cela l’est en tout cas pour tous les produits homéopathiques à haute dilution. Que la pommade d’arnica de Boiron agisse par le seul effet du massage, mais sûrement pas grâce à la quantité plus qu’infinitésimale d’arnica qu’elle contient, voilà une chose toute simple à comprendre mais manifestement hors de la portée intellectuelle de beaucoup de gens.

Le consumérisme médical a atteint un tel point aujourd’hui que beaucoup sont convaincus qu’il existe un médicament tout prêt sur l’étagère du pharmacien quelle que soit leur affection. Cette illusion, entretenue par les politiques commerciales de tous les labos pharmaceutiques dans le domaine de la bobologie (allez voir les pubs affichées dans une pharmacie !), trouve hélas vite ses limites. Si l’on prend l’exemple de l’Oscillococcinum, on serait bien en peine de produire un médicament ayant réellement les mêmes effets qu’annoncés, c’est à dire prévenir ou guérir les « états grippaux », libellé d’ailleurs volontairement flou. Mais prendre un produit, même pas du tout actif, reste plus rassurant que ne rien prendre du tout…

Réduire les abus ne peut donc passer que par l’édification des patients, qui doivent être à même de comprendre la nature de ce qu’ils avalent et comment cela fonctionne. Sinon, pourquoi la majorité rejette-t-elle comme absurde la médecine maraboutique et accepte-t-elle d’autres incongruités comme l’homéopathie ? Trop compliqué pour la plupart des gens ? Vision pessimiste: quand on voit comment les mêmes s’intéressent au fonctionnement de leur voiture, téléphone portable, ordinateur ou autre objet techno, on se dit qu’avec quelques efforts minimes ces gens seraient tout aussi capables de comprendre le B-A-BA de ce qui les soigne.

Un business très lucratif qu’il faut protéger à tout prix

Un business comme celui-là, arrivé à une aussi grande échelle, s’auto-entretient. Un argument facile est en effet de dire: regardez le nombre de personnes satisfaites de ces médicaments, c’est pas une preuve ça ? Preuve de l’importance de l’effet placebo, en fait. Et le nombre de pharmacies affichant crânement « homéopathie » sur la devanture, avec d’ailleurs généralement du matériel marketing fourni par Boiron, c’est pas non plus une preuve ? Pourtant, n’importe quel pharmacien digne de ce nom sait parfaitement qu’en vendant de l’homéopathie, il vend du placebo sans en informer le client. Est-ce vraiment déontologique ? Pas sûr, mais lucratif ça oui.

Ensuite, sachant que Boiron, le plus gros labo homéopathique au monde, est français, et exporte une bonne partie de sa production, quelle est la meilleure conduite à tenir pour les autorités française ? Détruire ce business en le discréditant, ou bien le soutenir en continuant à rembourser ses médicaments, afin d’offrir un argument en or en dehors du pays: « regardez, en France, nos médicament sont remboursés par la Sécu, c’est pas une preuve de sérieux, ça ? » Que ne ferait-on pas pour soutenir notre balance commerciale… Comme c’est hélas souvent le cas en matière de santé publique, le pragmatisme économique prévaut. Rien donc à attendre du côté des autorités sanitaires, qui se discréditent depuis des années par leur silence complaisant sur ce dossier et sur d’autres pour des raisons purement politiques. Pire: les préparations homéopathiques sont dispensées d’Autorisation de Mise sur le Marché, une simple déclaration suffit. Aucun besoin donc de prouver que la préparation est efficace ! Cette procédure d’exception n’est ni plus ni moins que de la complicité de charlatanisme, et cela dure depuis la publication d’un decret de 1948 s’appuyant sur une loi de 1941, promulguée donc par le régime de Vichy !

Il faut quand même mettre au crédit de l’homéopathie, et c’est un argument souvent avancé en sa faveur, que ces produits ne coûtent pas très cher (ce serait un comble étant donné leur contenu). Donc, quitte à rembourser de pseudo-médicaments pour ceux qui ne peuvent pas s’en passer, autant que ce soit des placebos pas chers produits en France, plutôt que des placebos chers produits ailleurs… Effet pervers en retour: ces produits risquent de devenir les médicaments du patient pauvre ou non averti, ne disposant pas des moyens d’acheter des produits réellement efficaces, ou n’ayant pas de recul intellectuel critique face à la réalité homéopathique. C’est exactement ce qui s’est passé en Afrique, où l’homéopathie a été utilisée pour soigner le SIDA, avec les résultats absolument calamiteux qu’on imagine facilement.

Cependant cet âge d’or international pourrait bien avoir une fin proche, car le vent tourne. Des class-actions aux Etats Unis de clients qui se découvrent floués par Oscillococcinum, des procès au Japon suite à des morts, le scandale de l’utilisation de l’homéopathie contre le SIDA en Afrique, une rébellion de l’Association Médicale Britannique, une complaisance moindre de l’OMS, un recul généralisé des ventes dans le monde entier, tout cela sent fortement le roussi pour Boiron.

Nul doute que, protégé par les autorités françaises, Boiron le sera moins par les autorités européennes, qui tôt ou tard donneront un coup de pied dans la fourmilière. Je n’ose pas imaginer les sommes dépensées par Boiron en lobying à Bruxelles et à Strasbourg pour retarder l’inéluctable…

Car enfin, il faut aussi être conscient que Boiron, incapable de justifier ses produits par des études scientifiques sérieuses à l’instar des autres produits médicamenteux, compense cette faiblesse par une machine de guerre juridique visant à faire taire toute voix discordante pouvant troubler leurs ventes de granules magiques et à influer sur les décisions sanitaires qui les concernent. A défaut de chercheurs sérieux et qui trouvent, on paie des avocats qui attaquent.

Tiens au fait, serai-je attaqué à mon tour ? Je n’ose en rêver. Je voudrais bien, et beaucoup d’autres gens avec moi, voir Boiron prouver le caractère diffamatoire de mes propos tenus ici devant un tribunal, tous ces faits étant bien connus et facilement démontrables. Mais Boiron ne commettrait pas l’insigne erreur d’aller devant un tribunal où il perdrait à coup sûr: il préfère probablement utiliser ses moyens financiers considérables à intimider, influencer, soudoyer, diffamer, discréditer: c’est bien plus efficace.

Une poule aux œufs d’or pour les pharmaciens

Le métier de pharmacien de ville est avant tout un métier de vendeur. Certes il faut les connaissances de base, mais les jeunes diplômés qui veulent se faire embaucher dans une officine sont bien souvent sélectionnés sur leurs connaissances des gammes de produits de parapharmacie comme Yves Rocher ou autre Roche Posay, bien plus lucratifs, que sur la posologie ou les interactions des médicaments. Boiron constitue bien sûr l’un de ces gisements aurifères pharmaceutiques.

Si vous allez voir votre pharmacien pour lui demander conseil concernant un petit problème de santé bénin, que croyez-vous qu’il va faire ? Vous vendre un produit, quel qu’il soit. Essayer donc de sortir de la pharmacie sans rien acheter pour voir ! Mais peut-on reprocher à un vendeur de vendre quelque chose plutôt que rien ?

Et si votre affection n’est pas sérieuse, s’il n’existe pas grand-chose d’autre parce que ça ne se soigne pas vraiment et que ça guérit tout seul, vous aurez probablement droit à votre produit homéopathique. Le pharmacien ne risque absolument rien (vous ne pourrez jamais vous suicider avec un produit homéopathique, ni même vous surdoser, encore moins provoquer une interaction néfaste), et c’est toujours ça de pris dans le tiroir-caisse…

Evidemment, bien que cela soit de notoriété publique, hors de question de reconnaître publiquement que l’homéopathie n’est que du placebo, car alors sa vente ne serait plus autorisée par la déontologie. Un pharmacien dira donc toujours que cela « agit », ce qui est justement ce que veulent entendre les clients.

Des médias complices

On aurait du mal à trouver un média grand public qui aborderait de front le problème de l’homéopathie avec le courage nécessaire: sujet trop polémique qui heurterait le lectorat et le ferait fuir. Pire, l’homéopathie est souvent présentée comme une réalité évidente et incontournable dans la plupart des magazines, qui souvent, il est vrai, ne font pas non plus la fine bouche devant l’astrologie et autres fines fleurs intellectuelles. Après-tout ces magazines ne sont pas là pour faire l’éducation des lecteurs, mais pour vendre la soupe qui s’achète.

Même une revue de vulgarisation scientifique comme « Science et Vie », un temps fer de lance de l’information sur la réalité homéopathique, semble avoir baissé les bras…

Gageons également que les millions de Boiron et son service juridique ne soient pas de nature à encourager une grande témérité éditoriale… Car on a beau avoir raison, les procès intentés par des procéduriers, même abusifs, même s’ils font de la bonne pub quand on les gagne, sont assez enquiquinants, surtout si les adversaires ont les moyens de se payer tous les avocats qu’ils veulent.

Charlatanisme et tromperie sur la marchandise

Aussi bien Boiron, bien sûr, que les pharmaciens qui vendent ses produits, savent parfaitement qu’ils ne contiennent rien et n’agissent pas plus que des placebos. N’est-ce pas une forme de charlatanisme et d’escroquerie ? Les Conseils de l’Ordre sont théoriquement intransigeants avec le charlatanisme, mais là, pschitt !

Ces produits ne contiennent rien, alors que leur étiquette annonce le contraire. N’est-ce pas également une forme basique d’escroquerie ? Si vous achetez de la confiture de myrtille, et qu’en fin de compte cette confiture ne contient pas la moindre trace de myrtille, ne vous sentez-vous pas grugé ? C’est pourtant ce qui se passe avec les médicaments homéopathiques.

Servier, Boiron, même combat

Evidemment, si l’on dit aux patients qu’on leur délivre un placebo, celui-ci perd une bonne partie de son effet. Est-il cependant honnête de lui mentir délibérément sur la nature du produit qu’on lui vend ? Faut-il infantiliser les patients en leur faisant croire à tort qu’on leur délivre un vrai médicament ? Si la réponse des autorités est oui, c’est la preuve que l’intérêt supérieur des patients n’est pas leur priorité. L’affaire récente du Mediator de Servier a rendu à juste titre la population très méfiante à l’égard des médicaments, en poussant d’ailleurs une partie dans les bras de l’homéopathie, qui présente l’avantage de ne pas avoir d’effets secondaires (d’effets primaires non plus hélas).

Servier a défendu bec et ongle son business et ses ventes, Boiron fait exactement la même chose, et de la même manière: en racontant des bobards. Ces laboratoires défendent évidemment leurs intérêts propres avant ceux de leurs clients. Qui donc en douterait ?

La leçon de l’affaire Mediator, qui est selon moi que les gens veulent de la vérité, de la transparence, de l’honnêteté pour tout ce qui touche aux médicaments, sera t-elle comprise et appliquée enfin à ce scandale permanent qu’est l’existence de l’homéopathie ?
————————————————–

Vite ! une cellule de soutien psychologique !

Sources

Merci au site Charlatans.info pour ses articles excellents et très bien informés, qui ont fourni une part des informations publiées ici.

Sur l’affaire Riva:
http://charlatans.info/news/Boiron-veut-faire-taire-ses
http://www.rue89.com/2011/08/20/les-labos-boiron-menace-un-blogueur-antihomeopathie-218524

Sur les problèmes internationaux de Boiron:
http://charlatans.info/news/La-chute-de-l-homeopathie-devient
http://charlatans.info/news/L-OMS-dit-enfin-non-a-l

Un article déjà assez ancien sur Oscillococcinum (ce scandale dure depuis pas mal de temps !):
http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article39

 

Pour ceux qui veulent en savoir plus sur l’homéopathie en général:
http://www.zetetique.ldh.org/homeo.html

Sur les techniques des marchands d’attrape-nigauds dont Boiron est l’un de nos plus beaux fleurons:
http://attrape-nigauds.charlatans.info/lois.shtml
(où l’on constate que Boiron respecte à peu près toutes les « lois » citées ici !)

Article 496 du code pénal:
« Quiconque, dans le but de s’approprier une chose appartenant à autrui, se sera fait remettre ou délivrer ou aura tenté de se faire remettre ou délivrer des fonds, meubles, obligations, quittances, décharges, soit en faisant usage de faux noms ou de fausses qualités, soit en employant des manoeuvres frauduleuses pour persuader l’existence de fausses entreprises, d’un pouvoir ou d’un crédit imaginaire, pour faire naître l’espérance ou la crainte d’un succès, d’un accident ou de tout autre événement chimérique, ou pour abuser autrement de la confiance ou de la crédulité, sera puni d’un emprisonnement d’un mois à cinq ans et d’une amende de 251 euros à 30.000 euros. »

Presse: Pratique du yoga en France: une écrasante majorité de femmes en quête de bien-être – et de spiritualité

PAR RELIGIOSCOPE, 7 MARS 2017

Ce n’est pas une surprise, mais les proportions sont peut-être encore plus fortes que prévu: parmi les personnes pratiquant le yoga en France, neuf sur dix sont des femmes, selon un sondage en ligne réalisé en octobre et novembre 2016 auprès des lecteurs du magazine Esprit Yoga (mars-avril 2017). Comme le note la rédaction de la revue, bien que les résultats ne puissent être considérés comme entièrement représentatifs, les 1 400 réponses reçues « fournissent un profil assez fidèle de la pratique du yoga en France ». Près d’un répondant sur cinq enseigne le yoga. En ce qui concerne les motivations de la pratique du yoga, près de trois quarts des réponses mettent au premier plan le bien-être qu’il apporte. Trois autres réponses recueillent plus de 55 % des suffrages des pratiquant(e)s: « trouver un meilleur équilibre de vie », « avoir un mental clair et serein », « me détendre et réduire le stress ». Cependant, 48 % mentionnent la dimension spirituelle du yoga. Les aspects purement physiques (souplesse, forme, santé) viennent ensuite.

Les rédacteurs d’Esprit Yoga estiment que les résultats du sondage contredisent la perception d’une mode avant tout urbaine, puisque 44 % des personnes ayant répondu vivent dans des localités de moins de 20 000 habitants et 16 % seulement à Paris ou en région parisienne. « Si l’on compare ces résultats avec les données démographiques, on constate que la diffusion du yoga correspond à la répartition de la population française. » Notons enfin que 29 % des personnes sondées pratiquent le yoga individuellement, à leur domicile, tandis que les autres le font en groupe, dans des cadres variés. Nul doute que, pour cette population de pratiquants individuels, les livres et magazines de yoga constituent une ressource majeure ; ces magazines se sont multipliés depuis quelques années.

Les résultats du sondage ont été publiés dans le magazine bimestriel Esprit Yoga (N° 36, mars-avril 2017, pp. 56-58), accompagnés de résumés graphiques. Le magazine indique que cet article présente quelques résultats du sondage, qui incluait également d’autres questions.

Disponible en kiosque ou sur abonnement, le magazine Esprit Yoga existe depuis mars 2011.

Site: www.esprityoga.fr

Présentation de quelques magazines de yoga en français (situation octobre 2015):
www.yogamag.info/dir/presse-yoga-bien-etre/

www.religion.info/2017/03/07/pratique-du-yoga-en-france-une-ecrasante-majorite-de-femmes-en-quete-de-bien-etre-et-de-spiritualite/

Presse: Un « gourou » renvoyé en correctionnelle

DH – La Dernière Heure, 24 mars 2017, F. D.

Didier F., chantre de la biologie totale, est soupçonné d’exercice illégal de la médecine

Domizzio Danieli avait 52 ans lorsqu’il est décédé d’une tumeur au cerveau. Durant la phase terminale de sa maladie, décelée en octobre 2012, ce Carolo a refusé la biopsie cérébrale et toute forme de chimiothérapie.

Selon le fils du défunt, cette attitude n’est pas étrangère à Didier F., un gourou de la biologie totale, une théorie qui prétend que toutes les maladies sont causées par des problèmes psychologiques et qu’elles peuvent être soignées sans traitement médical.

L’homme, qui œuvre via l’ASBL Pour aller plus loin de Nivelles, se dit diplômé en communication, en comportementalisme, conseiller en harmonie vitale par la sophrologie caîcédienne et formé à la kinésiologie. Mais aucune trace d’un quelconque diplôme en médecine…

Au crépuscule de sa vie, Domizzio Danieli était en effet en contact avec Didier F. qu’il connaissait depuis plusieurs années. Il aurait suivi ses conseils distillés lors de séances psychothérapeutiques et aurait donc refusé les actes médicaux les plus lourds.

Suite au décès du quinquagénaire, ses héritiers naturels ont constaté que celui-ci avait modifié sa situation administrative pour devenir cohabitant légal de sa compagne Nancy C., changé sa police d’assurance et son testament au profit de cette dernière.

Or, le défunt était propriétaire de plusieurs biens immobiliers en Italie et en Grèce, notamment. Bref, une succession non négligeable.

Sur plainte des déshérités , une instruction a été ouverte et a mené à l’inculpation du gourou et de Nancy C. Des préventions de faux, coups et blessures par défaut de prévoyance, abus de faiblesse et exercice illégal de la médecine avaient ainsi été retenues.

Défendu par Me Mevlut Turk, le fils du défunt s’est constitué partie civile contre les deux inculpés.

Cette semaine, la cour d’appel de Mons a rendu son arrêt dans ce dossier. Le juge a estimé que Domizzio Danieli avait modifié son héritage en parfaite possession de ses moyens, malgré la maladie qui le rongeait. Nancy C. a donc obtenu le non-lieu. Didier F., en revanche, a été renvoyé devant le tribunal correctionnel pour exercice illégal de la médecine.

La cour a effectivement considéré que « le psychothérapeute, qui présente avec autorité un raisonnement rendu crédible et qui propose un protocole thérapeutique pour guérir une pathologie physique, accomplit ainsi des actes relevant de l’art médical dont l’exercice est réservé aux docteurs en médecine détenteurs du diplôme requis ».

Me Mevlut Turk, qui reste persuadé que le gourou et la compagne du défunt ont profité de la faiblesse du malade pour déshériter son fils, se pourvoit en cassation afin d’obtenir le renvoi des deux inculpés pour toutes les préventions. L’avocat, qui se base sur un autre dossier à charge de Didier F. ayant abouti à un non-lieu, pense également que d’autres personnes ont pu vivre une histoire similaire.

Pour l’heure, seul l’adepte de la biologie totale devra se défendre devant le tribunal correctionnel.

www.dhnet.be/actu/faits/un-gourou-renvoye-en-correctionnelle-58d4025bcd70651fc51c983b

Presse: Prophète de l’Apocalypse financé par des tombolas

Source:Journal suisse: 20 minutes1

Une organisation religieuse australienne disparue se reconstruit aux îles Fidji aussi grâce à des dons provenant de Suisse.

Le financement de Agape Ministries International, une secte dont les comptes ont été gelés depuis 2010, continue de survivre grâce à des tombolas organisées à Bellinzone. Une enquête conjointe de tio.ch/20minuti et du «Sunday Mail» diffusée lundi a permis de mettre au jour la manière dont se finance Rocco Leo, le prédicateur de cette église.

L’homme vit depuis 2010 aux Fidji et se trouve sous mandat d’arrêt en Australie. Mais cela ne l’empêche pas d’être le directeur de l’association South Pacific Charity, dont le siège est à Bellinzone. Cette dernière est l’un des plus grands promoteurs de matches au loto du Tessin et organise de 75 à 100 soirées par an pour un chiffre d’affaires évalué à 150’000 francs par année.

D’après le registre du commerce tessinois, la South Pacific Charity s’est fixé l’objectif louable d’«aider les habitants du Pacifique du Sud à se développer économiquement, moralement, sprituellement et socialement». Mais sur son site internet on peut découvrir, outre quelques projets mal décrits, des photos du pasteur Rocco Leo ainsi que des récits de la manière dont il aurait guéri le cancer de nombreuses personnes et autres maladies à travers la prière.

L’association dément

20minuti a rencontré Lorenzo Lettieri, le président de la South Pacific Charity. L’homme aurait fait la connaissance du gourou en 2001 à Oakden, en Australie, près de l’un des bâtiments où se réunissait la secte. Il affirme avoir contrôlé personnellement les aides matérielles amenées à la population fidjienne grâce à la contribution financière de son institution. A la suite de l’enquête de nos confrères, le nom du directeur Rocco Leo a par contre disparu du registre du commerce comme par enchantement.

Plainte en Australie

Même s’ils font partie de l’organe directeur de l’association et se connaissent de longue date, Lorenzo Lettieri et Rocco Leo entretiennent une relation peu claire. L’an dernier, l’entrepreneur a déposé une plainte contre le prédicateur dans un tribunal australien. Le Tessinois fait en effet partie d’un groupe de sept personnes qui réclament 2,5 millions de dollars australiens (1,9 millions de francs) à Agape. La secte aurait abusé de leur confiance en ne réalisant pas un centre d’assistance dans l’Etat de Vanuatu, un projet pour lequel ils avaient déjà versé de l’argent.

Comptes bancaires gelés

La saga de Agape et de Rocco Leo a débuté en 2010 quand, sur le banc des témoins de la cour d’Adélaïde, après avoir refusé de jurer sur la bible, il a raconté la manière dont son église avait été menacée par des Colombiens armés. La justice a alors commencé à s’intéresser à cette organisation mal connue et peu de temps après 90 policiers sont entrés dans ses propriétés. Ils y ont trouvé des armes, des détonateurs et 35’000 cartouches de différents calibres.

Les histoires racontées par les personnes ayant fui l’église ont fait les gros titres des quotidiens. Leo prophétisait l’Apocalypse et l’implantation de puces sur toute la population mondiale pour qu’elle soit à la botte des gouvernements. Considérée comme une secte, l’organisation avait alors vu son exemption fiscale suspendue et ses comptes bancaires gelés par l’Australie.

(atk)

  • 1 www.20min.ch/ro/news/suisse/story/Prophete-de-l-Apocalypse-finance-par-des-tombolas-22775586

Presse: Correctionnelle: manipulations mentales chez la kinésithérapeute

Le Parisien, 22 février 2017, PASCALE ÉGRÉ

Six femmes victimes de leur soignante témoignent depuis lundi des séances d’« emprise » et de « lavage de cerveau » que leur faisait subir leur kiné.


S
ouvent, lors de la première séance, elle posait une main sur leur ventre. « Elle m’a dit que j’avais bien fait de venir la voir, sinon j’aurais développé un cancer de l’utérus. Je me suis confiée très rapidement », décrit l’une. « Elle m’a touché le ventre puis m’a dit des choses assez crues, raconte une autre. Que j’étais une menteuse, pourrie de l’intérieur. Que mon père avait sans doute abusé de moi. Que j’avais eu une relation incestueuse avec mon frère… »

A d’autres patientes, Marie-Catherine Phanekham, 44 ans, kinésithérapeute jugée depuis lundi à Paris pour « abus de faiblesse » sur six femmes, dont une mineure, entre 2002 et 2007, parle de valeurs comme « la gratitude, la sincérité, le respect ». L’une se voit soumise à une sorte de test de compatibilité. L’autre s’entend garantir: « Je suis la seule à pouvoir vous sauver… ». Convaincue, elle amenera son mari et ses enfants à consulter aussi.

A la barre de la 13e chambre, Isabelle, Katy, Patricia ou Laurence, parties civiles, parlent désormais de « lavage de cerveau » et d’« emprise ». Un mécanisme si puissant qu’il a conduit ces trentenaires, souvent brillantes socialement mais alors fragiles, à s’isoler de leurs amis et à rompre avec leurs familles au prix d’accusations absurdes de désamour, de maltraitances et d’abus sexuels. « Une technique de manipulation mentale qui consiste à induire des traumatismes chez les patients pour les placer en situation de dépendance physique, psychique et financière », a décrypté hier Claude Delpech, de l’association Alerte faux souvenirs induits (AFSI). « Elle me disait: C’est l’enfant qui pleure en vous. A vous de le réparer », témoigne Isabelle, qui traversait, à 35 ans, une période de « perte de confiance » et en viendra, après trois ans de suivi, à accuser son père de l’avoir violée enfant.

Comme un soldat

« Il fallait pulvériser plusieurs personnes, notamment mes parents, dont j’ai fait le procès », relate Patricia, dont le foyer vole aussi en éclats. « J’étais comme un soldat qui exécute une consigne », résume-t-elle, encore meurtrie. Immobile, le visage ceint de longs cheveux noirs, Marie-Catherine Phanekham écoute ces récits accablants. Les 55 000 € que Katy assure lui avoir donnés ? Les bijoux ? Les meubles ? Le rituel de remerciement qui accompagnait les 100 € remis en espèces à la fin des séances ? « C’est faux. C’est bidon. Tout ce dont on m’accuse, je ne l’ai pas fait », répond-elle au président. Pourquoi cette peur que certaines disent encore éprouver ? interrogent les avocats des parties civiles. « Je ne sais pas. Moi aussi, j’essaie de comprendre. J’ai peut-être été trop proche et ça s’arrête là », balaye-t-elle. La procureur tente: pourquoi n’avoir pas conseillé à ces patientes supposées victimes d’inceste de porter plainte ou de voir un psychiatre ? La réponse claque, incongrue: « Parce que j’avais autre chose à faire. »

Le réquisitoire et la plaidoirie de la défense sont attendus aujourd’hui. Marie-Catherine Phanekham, contre qui les conseils national et départemental de l’ordre des kinésithérapeutes se sont constitués partie civile, encourt trois ans de prison.

« Un jour, elle a appelé… »

Les parents d’Isabelle, parties civiles

Dans la salle d’audience, des gens âgés se serrent sur les bancs. Parmi eux, les parents d’Isabelle, parties civiles à ses côtés. A la barre, ce couple que leur fille a accusé du pire raconte avec pudeur leur combat pour « récupérer » leur enfant, après quatre ans de rupture: « Un jour, en août 2006, elle a appelé… » dit le père, qui s’interrompt, en larmes. « Au début, a-t-il relaté, c’était: Vous ne m’avez pas aimée. Puis: J’ai été victime d’inceste… » Tôt, grâce à la rencontre des parents d’une autre patiente, cousine d’Isabelle, qui viennent de vivre la même chose, ils comprennent que leur fille est « manipulée ». Leurs recherches les conduisent à s’intéresser au phénomène des faux souvenirs induits et à se regrouper en association. « Cela nous a aidé à surmonter le traumatisme. » Danielle et son mari, parents de Florence, n’ont pas eu cette chance: leur fille, partie civile et qu’ils avaient l’espoir de revoir à l’audience après « treize ans », ne se considère pas comme victime et n’est pas venue au procès. A la barre, son père crie sa souffrance: « J’ai perdu ma fille. Je ne sais plus où elle est. »

www.leparisien.fr/faits-divers/correctionnelle-manipulations-mentales-chez-la-kinesitherapeute-22-02-2017-6700617.php

presse: Un ancien professeur de yoga de la Vienne accusé de dérives sectaires

Les faits ont duré une dizaine d’années avant d’être dénoncés. Une ancienne adepte d’un centre de yoga a déposé plainte pour abus de faiblesse contre un professeur de yoga de 66 ans qui exerçait dans la Vienne et en Charente-Maritime. Cet homme et sa femme ont été placés en mandat de dépôt.

Par Bernard Dussol

le 18/03/2016

 

La victime a déclaré avoir fait l’objet de brimades physiques, physiologiques et sexuelles dans un but soit-disant thérapeutique. Elle a indiqué aussi avoir dû financer sous la contrainte, et pour le compte du dirigeant de la communauté, l’achat de plusieurs propriétés pour un préjudice estimé à plusieurs centaines de milliers d’euros.

Sous la direction du parquet de Poitiers, l’enquête du GIR (Groupe d’Intervention Régional du Poitou-Charentes) a permis de révéler que ce professeur de yoga et sa compagne, âgée de 62 ans, avaient imposé à une douzaine de personnes des brimades psychologiques de type sectaire avec violences physiques et pratiques sexuelles imposées. Le couple a été interpellé à son domicile de la Vienne le 15 mars avant d’être placé en garde à vue.

Pendant la perquisition qui a suivi leur arrestation, les enquêteurs ont saisi d’importantes sommes d’argent ainsi que des courriers et supports vidéo qui ont permis de valider l’emprise spirituelle et psychologique que ce couple imposait aux adeptes de leur mouvement.

A l’issue de leur garde à vue, le couple a été déféré devant un magistrat instructeur qui les a mis en examen pour abus de faiblesse, viols, agressions sexuelles, violences volontaires en réunion, menaces et chantages. Ils risquent une lourde condamnation devant une cour d’assises.

 

http://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/un-ancien-professeur-de-yoga-de-la-vienne-accuse-de-derives-sectaires-955239.html

 

Conférences et débat en vue

CONFERENCE : Le monde invisible

SAMEDI 19 OCTOBRE 2019 – 20h00

Venez à cette soirée exceptionnelle sur la réalité du monde invisible.
Deux experts nous partageront leurs expériences, enjeux et conséquences

Avec Fred Mollot, ancien voyant et Daniel Herrmann, pasteur
Tous deux sont professeurs à l’Institut Biblique de Genève
– entrée libre –
Église Évangélique Action Biblique, Rue de la Servette 21, 1201 Genève
Renseignements : +41 76 284 67 40 www.ab-servette.net


L’ÉGLISE VIVANTE SELON LE CŒUR DE DIEU !

Assemblée évangélique Centre Biblique, 40 Rue de Lorraine 88000 ÉPINAL

29 e RENDEZ-VOUS : Mardi 8 Mai 2018, de 10h à 16h

ORATEUR : Jamel ATTAR
Pasteur à Caen, professeur de lettres classiques et auteur du livre :

“Je croyais en Issa, j’ai rencontré Jésus”

• L’Église : Colonne et Appui de la Vérité
• Des relations pour grandir
• Une église saine(t)e

Animation pour les enfants jusqu’à 12 ans
Repas en commun tiré du sac, au réfectoire ou à l’extérieur

– Stands de littérature –
Renseignements : Roland HIRSCHLER : 03 68 06 82 96 | hirschler.roland@free.fr
Éric Jibia : 06 10 61 39 46 – erouji@yahoo.fr

Flyer


Le  Samedi 21  Avril 2018, à Genève, conférence en français avec traduction simultanée en anglais

Plus d’infos


Le Vendredi et Samedi 21 et 22 Avril 2017, à 20h

Conférence débat  » L’homéopathie: le mal guérit-il le mal ?

Adresse: Espace mélodie,  RD 104 – en face du parking Planet, 07000 St Julien en St Alban
Conférencier: Jacques LEMAIRE est né en 1950.

Invitation

Il a étudié la théologie dans l’Église catholique romaine, où il se destinait à la vie monastique. Il s’est converti en 1971. Il a été le pasteur de l’Assemblée Chrétienne de Courcelles (Belgique), qu’il a fondée en 1980 avec son épouse Danièle BRACQ. Il est retraité depuis deux ans. Il se consacre à l’enseignement biblique. Il est en outre membre du comité directeur de Vigi-Sectes, directeur du Centre de Formation Chrétienne et il collabore à la formation de pasteurs et de responsables d’Églises locales.


Jeudi 6 Avril 2017 20h30 – Spectacle

Conférence « Identité ?»

Vendredi 7 Avril 2017 20h30

Espace Tully – Thonon-les-Bains

Découvrez l’insolite parcours de Saïd à travers un spectacle one-man-show nommé « Liberté, Egalité, Déradicalisé ». L’ambiance nord-africaine chaleureuse est bien présente, la force du témoignage est réelle et l’humour est au rendez-vous.

Une tranche de vie parsemée de difficultés d’intégration, de rejet, d’exclusion, mais une rencontre bouleversante qui changera sa vie. Il est accompagné, comme les précédents spectacles, du rappeur Lorenzo MPC.

« Liberté, Egalité, Déradicalisé », un spectacle qui fera réfléchir chrétiens, juifs, athées et musulmans.

Organisé par l’Eglise Protestante Baptiste de Thonon
www.eglisebaptistethonon.fr
Tel: 06-63-48-77-98

6 & 7 Avril 2017 – Said Oujibou – Flyer Spectacle & Conférence


Conférence sur le catholicisme romain

  • le culte marial dans le catholicisme
  • l’église catholique depuis Vatican II

Invitation pdf. Entrée libre

visitez le site: www.espaces-melody.org

Orateur: Bernard PRUNNEAUX – spécialiste du catholiscisme

Lieu: Les Espaces Mélody,RD 104, 07000 St Julien en St Alban

  • samedi 30 avril 2016 à 20h
    Le culte marial catholique.
    Doctrine et pratiques, les phénomènes surnaturels liés à cette dévotion.
  • dimanche 1° mai à 15h30
    l’église catholique depuis Vatican II
    La Bible et son interprétation
    Le salut par les sacrements
    Une organisation politico-religieuse
    Le dialogue interreligieux conduit par Rome.Présentations sous formes de diaporama.

Le G.I.P. Alsace / Lorraine vous invite:

L’étonnante précision de la Bible

  • Sa scientificité
  • Sa transmission
  • Sa chronologie
  • Son souci du détail
  • Sa prophétie

Date:  8 mai 2015: 10 h – 16h

Adresse:

Salle AECB
40 rue de Lorraine
ÉPINAL – 88

pour plus d’info Rendez-Vous 08-05-2015


Vigi-Sectes vous invite …

 Conférence – Débat:

Lumière sur les Témoins de Jéhovah

Date:  30 MAI 2015 à 17:00

Adresse:

Église EVANGELIQUE ARMENIENNE DE BRUXELLES
Rue du Heysel 20
B-1020 Laeken – Bruxelles

Renseignements:

+32 (0)484 13 90 50
sarkis.pachaian@vigi-sectes.org

invitation.lum-sur-tdjs.bruxelles


Les sectes, parlons-en! Des spécialistes répondront à vos questions

Date:  27.03.2015 20:00 – 21:30

Adresse:  Association « Mélody », La Brasserie, 07000 St Julien en St Alban,