Presse: Six ex-membres de la secte japonaise Aum exécutés

swissinfo.ch: PUBLIÉ LE 26 JUILLET 2018 04:1726. JUILLET 2018 – 04:17

 

La secte Aum vérité suprême était dirigée par le gourou Shoko Asahara,
exécuté au début du mois de juillet (archives).
KEYSTONE/EPA JIJI PRESS (sda-ats)

Six ex-membres de la secte Aum vérité suprême, responsable de l’attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995, ont été exécutés jeudi matin, selon les médias japonais. Ils s’ajoutent aux sept déjà pendus au début du mois.

Tous les ex-membres de la secte condamnés à la peine capitale il y a plusieurs années ont été exécutés, dont le gourou Shoko Asahara – de son vrai nom Chizuo Matsumoto -, exécuté au début du mois. Quelque 190 autres membres d’Aum avaient également été condamnés à diverses sentences.

Le 20 mars 1995, selon un procédé très réfléchi, plusieurs membres de l’organisation occulte Aum vérité suprême, créée par Shoko Asahara, répandaient du gaz sarin dans des rames de métro convergeant vers le coeur administratif de la capitale. L’attentat a fait treize morts et a intoxiqué 6300 autres personnes.

La secte est tenue au total pour responsable du décès de 29 personnes et de 6500 blessés. Avant l’attentat du métro de Tokyo, qui a profondément choqué le pays et y a laissé des séquelles, le Japon avait regardé avec une fascination, mêlée d’angoisse, germer et grandir Aum dans les années 1980 et 1990. La secte attira jusqu’à 10’000 fidèles.

Une gravité sans “précédent”

Le chef mystique Shoko Asahara allait alors d’émissions de télévision en podiums de campagne électorale pour capter l’attention des citoyens, parmi lesquels de jeunes scientifiques de haut vol, des médecins, des avocats et autres individus appartenant à l’élite.

La première peine capitale pour l’attentat de 1995 a été prononcée en septembre 1999. En décembre 1999, la secte Aum a reconnu pour la première fois officiellement sa responsabilité dans l’attentat contre le métro de Tokyo. Shoko Asahara avait vu sa sentence confirmée en 2006 et a attendu jusqu’au 6 juillet dernier.

Il y a trois semaines, lors de la précédente série d’exécutions de fidèles de cette secte, la ministre de la justice, Yoko Kamikawa, avait dit avoir pris “après une prudente réflexion la décision de signer l’ordre d’exécution” de ces sept condamnés, estimant que “des actes d’une telle gravité, sans précédent au Japon, ne doivent plus jamais se produire”.

La loi japonaise précise que les condamnés à la peine capitale doivent être exécutés dans les six mois suivant la confirmation de leur sentence, mais, dans la pratique, ils restent souvent des années dans l’antichambre de la mort.

Presse: Ayahuasca, ce très branché breuvage hallucinogène

source (levif.be)
À la recherche de la véritable hallucination, non induite par l’une ou l’autre drogue chimique, les Américains se ruent sur un breuvage chamanique ancestral : l’Ayahuasca. Si la chose est d’origine naturelle, elle n’en est pas moins très risquée dit le New Yorker.

Les Américains branchés délaisseraient les drogues chimiques au profit des produits dits plus “organiques”. Pour rentrer en contact avec l’univers qui les entoure et

voir le plus profond de leur âme“,

ils sont de plus en plus nombreux à penser que pour y arriver il faut des moyens dits “naturels” et si possible “authentiques”.

Un produit consommé depuis 4000 à 5000 ans a en ce moment particulièrement la cote. Boisson amazonienne concoctée à base de liane, l’Ayahuasca est généralement utilisée lors de rituel chamanique, car elle permettrait, entre autres, de

“prendre conscience du présent” et de “dialoguer avec les morts”

toujours selon le New Yorker.

Certains de ses adeptes les plus fervents disent qu’une séance c’est comme dix ans de médiation ou de psychothérapie. La prise de cette drogue se fait généralement dans un groupe chapeauté par un “chamane” qui déclame à la canonnade chants et paroles sensées guider le voyage psychédélique.

Pas de la simple tisane

Non dénuée d’effet secondaire (de violents vomissements – ou purges selon les pratiquants), l’Ayahuasca est surtout aussi dangereuse que les autres drogues. Elle favoriserait notamment les décompensations psychiatriques et perturberait l’équilibre chimique du système nerveux central soit

“un syndrome sérotoninergique qui se manifeste par des tremblements, de la diarrhée, une hyperthermie, des palpitations et peut entraîner des convulsions, une rigidité musculaire et même la mort”.

On rapporte aussi de nombreux accidents mortels avec des touristes au Pérou, un pays où des centres proposent des séances d’initiation.

L’ Ayahuasca n’est donc pas vraiment de la simple tisane ayurvédique.

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PRESSE: Quand la franc-maçonnerie lève un coin de voile

THONON-LES-BAINS Rencontre avec Philippe Charuel, grand maître de la Grande Loge de France
LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ I MERCREDI 14 MARS 2018
Photo : Philippe Charuel, 63 ans, a été initié en 1984 à Annecy. Ex-VRP multicartes, il a été élu à la tête de la Grande Loge de France en 2015.
Les francs-maçons sortent du bois. Et c’est plutôt inédit pour cette société qui cultivait jusque-là la discrétion et le secret. Si la franc-maçonnerie lève un coin de voile, c’est officiellement pour réhabiliter son image, écornée par les médias.
L’Annécien Philippe Charuel, grand maître de la Grande Loge de France, donnait lundi soir une conférence à Thonon sur la manière d’être franc-maçon au XXIe siècle. Prolixe, il en donnera près d’une centaine durant l’année, dont une à Ferney-Voltaire le 9 avril.

Que représente la franc-maçonnerie aujourd’hui ?

«On compte actuellement 185 000 francs-maçons en France. La Grande Loge de France est la deuxième en nombre, elle accueille 34 000 personnes dans 950 loges. En Haute-Savoie, il y a 12 loges de cette obédience et une trentaine au total.»

Qu’est-ce que la franc-maçonnerie ?

«C’est une démarche initiatique pour répondre à la question du sens de la vie, de l’existence, et ce, dans une volonté de dépassement de soi, dans l’idée aussi de progresser, d’améliorer ses imperfections au contact des autres […] Concrètement, une loge compte entre 30 et 50 personnes qui se réunissent deux fois par mois pour présenter des travaux, appelés aussi “planches”, et chacun apporte ensuite son point de vue sur le sujet. Des fils conducteurs sont donnés sur l’année et chaque loge participe également à des travaux nationaux, qui font l’objet de synthèses. Elles sont non seulement un enrichissement pour soi, mais intéressent aussi le Parlement, l’Académie des sciences ou des lettres…»

À vous entendre, la franc-maçonnerie serait derrière les plus grandes avancées sociétales…

« Oui, les francs-maçons sont à l’origine de la Révolution française, de la Constituante, de la déclaration des Droits de l’Homme, de la Sécurité sociale, du droit de vote des femmes, des lois sur le planning familial ou l’avortement … Les francs-maçons ont toujours travaillé sur les valeurs morales, éthiques, républicaines, sans idéologie, ni dogme.»

 Quels sont les sujets en réflexion actuellement ?

 «Le transhumanisme, le handicap, la fin de vie… Entre autres. Si nous avons toujours œuvré dans la discrétion, c’est parce que l’on ne travaille pas dans l’immédiateté, mais de façon intemporelle. Au grand jour, nous serions contraints d’entrer dans la cadence de la surconsommation.»

Cette mature correspond à une crise des vocations et à un besoin de renouvellement ?

 «Non, pas du tout. Si avant, nous fonctionnions beaucoup par cooptation, il suffit désormais de faire acte de candidature auprès d’une loge, avec un CV, une lettre de motivation et un extrait de casier vierge. Passé ce premier filtre, une enquête est menée par trois frères et à l’issue, il y a une audition. Ce n’est pas très compliqué. Certaines catégories socio-professionnelles étaient jusque-là surreprésentées, comme les journalistes, les médecins et l’ensemble des professions libérales. Depuis mon élection, j’ai essayé d’introduire ceux qui l’étaient moins : enseignants, agriculteurs ou capitaines d’industrie que l’on considérait comme des affairistes dénués de réflexion humaniste, ce qui était une erreur.»
Propos recueillis par Trek BORLET
Philippe Charuel animera la même conférence lundi 9 avril à 20h30, à ‘Orangerie du château de Ferney à Ferney-Voftaire. Inscription obligatoire via conference.9avril2018(a)gmail.com
Surtitrage de l’article dans par un cadre:
« Les francs-maçons ont toujours travaillé sur les valeurs morales, éthiques, républicaines, sans idéologie, ni dogme»

LE CHIFFRE: 380 €

C’est le coût d’une cotisation annuelle à la Grande Loge de France.
En sont toutefois exonérés les plus de 80 ans et les étudiants.

Note de Vigi-Sectes:

Le livre suivant nous éclaire sur  l’origine, l’histoire et les croyances de la Franc-Maçonnerie.

Auteur: Paul Ranc
La Franc-maçonnerie sous l’éclairage biblique,
Editions Contrastes, Saint-Légier,
1989

Extrait du CHAPITRE IV: La Franc-Maçonnerie a-t-elle une doctrine?

La neutralité théologique ou philosophique n’existe pas et la Franc-Maçonnerie comme tous les autres mouvements ésotériques ou occultes n’y échappent pas…

Le Siècle des Lumières ( “Aufklärung”) est le siècle des philosophes déistes (Voltaire, Rousseau, Diderot, Kant), celui de la prétendue émancipation de l’homme. La philosophie des Lumières se caractérise par le rejet du Dieu trinitaire, le refus de tout dogme chrétien, mais aussi par le fait d’amener l’individu à réfléchir en lui-même et par lui-même sur la finalité de la vie humaine. Autrement dit, la philosophie des Lumières est avant tout une anthropologie excluant toute théologie. Dieu n’est plus transcendant, mais il est immanent. Il n’est plus une réalité objective, il devient subjectif.
Les philosophes des Lumières n’aspirent qu’à la liberté. Non pas la vraie liberté, celle que Christ donne, mais la liberté de l’homme sans Dieu. Désormais, les Droits de l’homme – , la Liberté, Egalité, Fraternité – remplaceront les Droits de Dieu – et l’Amour-Agapé. Cette pseudo-liberté, en fait un véritable esclavage, va en définitive libérer les passions et les fantasmes de l’homme avec les résultats que l’on connaît.

… Aujourd’hui encore, l’idéalisme, en réalité l’utopie, de la Franc-Maçonnerie est très vivace. Par le moyen de maçons bien placés dans la hiérarchie gouvernementale, la Franc-Maçonnerie poursuit sans relâche son combat pour un monde meilleur – , pour une terre nouvelle – . Mais l’histoire, et plus encore la Bible, ne montrent-elles pas que ce combat est sans issue, déjà voué à l’échec? Le péché n’est-il pas la source de toutes les inégalités des hommes?

presse: Respirianisme : la femme qui ne mangeait rien

le 21 février 2018 cafebabel.fr

« Vivre d’amour et d’eau fraîche… », ça ne semble déjà pas beaucoup et pourtant, pour Dominique Verga, c’est déjà trop. Cette Liégeoise assure ne vivre que d’amour. Adepte du « respirianisme », elle aurait arrêté de manger et de boire depuis plus de trois ans. Un remède miracle, selon elle, une arnaque, d’après de nombreux scientifiques. Rencontre avec de l’électricité dans l’air.

L’air de Liège n’a jamais trop tenté le grand public. Située à près d’une centaine de kilomètre à l’est de Bruxelles, la ville de la Meuse ne possède pas vraiment le sex-appeal des métropoles indé de l’époque comme HambourgSéville ou Copenhague. Et pourtant, elle est bourrée d’énergie. Du moins, c’est ce que pense Dominique Verga qui se nourrit de son « prana » et avec qui j’ai pris rendez-vous sur place, après une première rencontre par Skype.

« Nous sommes ce que nous mangeons »

C’est une femme de petite taille, au cheveux gris courts, mais loin de la maigreur, qui m’accueille à la gare de Liège-Guillemins. Souriante, elle m’explique dans la voiture qui mène à son domicile, qu’elle habite sur l’une des sept collines qui entourent Liège. « Comme à Rome », indique-elle avant de s’engager sur l’autoroute.

Nous entrons chez elle par la cuisine, et je suis étonnée d’y apercevoir des fruits et une casserole encore sur les plaques de cuisson. Je comprends mieux lorsque j’aperçois les deux fils de Dominique – deux jeunes hommes – se balader dans la maison : eux n’ont apparemment pas encore été touchés par la grâce. Elle me mène dans une grande pièce où se trouvent deux sofas blancs posés l’un près de l’autre, une table de massage, un bureau avec un ordinateur et quelques chaises. Des peintures d’astres ornent les murs, fidèles à l’esthétique du mouvement. Dominique m’explique qu’un de ses fils les peint. Avant de commencer l’interview, Dominique me donne un verre d’eau et s’assied en tailleur sur la chaise en face de la mienne. Lorsqu’elle me parle – surtout au début de l’interview – elle ferme souvent les yeux ou regarde ailleurs, comme si elle était dans ses pensées, une façon de se « connecter au divin », m’indique-t-elle.

Introduit en occident dans les années 1970 par l’américain Wiley Brook, le respirianisme a été largement diffusé par l’Australienne Ellen Greve, aussi connue sous le nom de « Jasmuheen ». Le principe ? Arrêter totalement de se nourrir, voire de boire, et atteindre un état « supérieur » grâce à la nourriture cosmique : le prana. Une pratique dangereuse, qui a conduit plusieurs adeptes à la mort. La gouroute trouve cependant une explication à ces échecs : pour Jasmuheen, les adeptes n’auraient pas suivi correctement les préceptes du « maître » et leur nourriture cosmique aurait été polluée par des « interférences néfastes ». Elle utilise les mêmes arguments pour expliquer son échec à une expérience sceptique menée en Australie, durant laquelle elle fut enfermée sans boire ni manger par une chaîne de télévision. Le test tourna court, le médecin en charge du suivi de l’émission  jugeant son état de santé trop préoccupant dès le quatrième jour.

Je demande à Dominique de m’expliquer ce qu’est le respirianisme d’après sa propre expérience. Elle commence son exposé – qu’elle appuie avec des schémas – par le terme « respirien », traduit du mot anglais « breatharian » et qui signifie « vivre de prana ». Le prana est du sanskri, que l’on pourrait traduire par « souffle vital respirant ». « Nous sommes ce que nous mangeons », poursuit-elle. « Chacun de nous – y compris les animaux, les objets et les plantes – est composé d’énergie et chacun a un taux vibratoire plus ou moins haut. Plus le taux vibratoire est haut, mieux la personne, l’animal ou la chose se porte. Nous sommes aussi la mémoire de ce que nous mangeons. Si nous mangeons de la viande, le taux vibratoire est très bas puisque l’animal n’a probablement pas eu une vie et une mort paisible. Nous mangeons sa mémoire qui a souffert. C’est pour cela que nous devons faire attention à tout ce que nous mettons dans notre corps. »

Dominique me demande d’imaginer un escalier : tout en bas de l’escalier se trouve la matière. Dans le cas de la nourriture, c’est tout ce qui est animal (la viande, le poisson etc.). Puis, sur la marche supérieure se trouvent les légumes cuits. Selon le principe énergétique, manger des légumes cuits est déjà mieux que de manger des animaux (ou des « cadavres », comme Dominique les nomme), mais ce n’est pas idéal puisqu’à la cuisson, les légumes perdent de leur vibration. Mieux vaudrait manger des légumes crus. La plus haute marche est de vivre de l’énergie pure, qui aurait le taux vibratoire le plus haut. Pour Dominique, l’ascension vers cette plus haute marche s’est faite naturellement : elle n’a jamais mangé de viande, et son seul « tort » a été de manger des légumes cuits. D’après elle, la sensation de faim lui a toujours été étrangère, et depuis l’enfance, elle a dû élaborer des excuses pour sauter les repas. Certains considèrent ça comme des signes de troubles de l’alimentation, mais pas Dominique, qui voit cela comme le signe de son « élection ».

Ici la voix

Bien plus tard, après avoir travaillé pendant 20 ans comme consultante en entreprise – un travail qu’elle détestait – elle tombe gravement malade. Après avoir séjourné pendant des mois dans un hôpital psychiatrique, elle est à bout. « J’étais dans le noir pendant des mois », témoigne-t-elle. « Je prenais beaucoup de médicaments. Puis, une nuit, j’ai reçu un cadeau divin dans la forme d’une voix qui m’a dit d’arrêter tous mes médicaments. Pendant que j’entendais cette voix, j’ai eu une sensation de chaleur, de lumière et beaucoup d’amour en moi. C’était la nuit la plus importante de mon existence. En acceptant de mourir j’ai accepté de vivre. J’ai décidé de faire ce que la voix me disait et j’ai jeté tous mes médicaments. J’ai aussi brûlé mes ordonnances. Par la suite, j’ai eu des douleurs atroces, mais ma certitude de guérir m’a convaincue de continuer sur cette voie. La deuxième nuit, j’ai reçu un deuxième message : la voix me disait d’arrêter de manger. À ce moment-là, je ne mangeais déjà presque plus rien, alors j’ai arrêté de manger. »

Dominique est contactée par « la voix » une troisième fois, quelques temps plus tard. Bonne nouvelle, elle est autorisée à manger, mais seulement cru. Pendant toute une année, elle alterne donc 6 à 8 jours de jeûne avec des jours de crudivorisme, toujours en buvant beaucoup d’eau. Elle découvre l’état de grâce lorsque qu’elle cesse de manger 6 jours de suite. Elle affirme alors avoir atteint un état supérieur, et s’être « ouverte à une autre dimension » : « Mon corps était tout à fait guéri. Mes médecins n’en revenaient pas. Ils m’ont ordonné une prise de sang. Tout était redevenu normal.  J’étais au paradis, mais mes enfants étaient inquiets pour moi. J’ai donc fait des recherches sur Internet et je suis tombée sur Erika Witthuhn, qui est aussi dans le prana. Je l’ai contactée et elle m’a rassurée que le fait que je puisse vivre sans boire ni manger – ni dormir d’ailleurs – était tout à fait normal. C’est comme ça que j’ai découvert ce que c’était de vivre de prana. »

Un an après avoir entamé son processus de guérison, Dominique rencontre Domenico Provenzano, auteur d’un livre sur le respirianisme, lors d’un festival pranique. « La question qu’il m’a posée était : “As-tu rencontré Dieu dans ta vie ?”. Ça m’a chamboulée. J’ai enfin compris que j’étais en présence du divin depuis toujours mais que je ne m’étais pas encore rendue compte. »

« Vivre à l’état pranique, c’est un état de conscience que nous sommes Amour », continue-t-elle. « Se reconnecter à l’Amour permet de guérir de toute maladie. Quand on est malade ou qu’on a des peurs, c’est qu’on est déconnecté de l’Amour. Il faut alors se reconnecter et dire “oui” à la vie. C’est cette connexion au divin qui réduit et supprime les causes des maladies. En étant nourris de conscience, nous sommes au taux maximum de vibration, ce qui fait qu’on a plus besoin d’autre nourriture. Il est important d’harmoniser le corps, l’énergie, le mental, l’émotionnel et le spirituel pour avoir cet état de conscience. L’état pranique, c’est surtout un état de liberté, de choix par rapport à la nourriture ou le sommeil. Je fais le choix de dormir ou de boire par exemple, mais je n’en ai pas besoin. »

« Quand tu te remplis d’amour, tu n’as plus besoin de manger »

Si Dominique semble avoir vécu une guérison miraculeuse, ce n’est pas le cas de tous les adeptes. De nombreux médecins mettent fermement en garde contre cette pratique, et rappellent qu’il est humainement impossible de survivre sans nourriture et sans eau pendant une aussi longue période. Dans une interview donnée à L’Obs, le président de la Miviludes (mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), Serge Blisko, médecin de formation, met en garde contre ce mouvement. « Il suffit de voir des hommes et des femmes souffrant d’anorexie ou sortant d’une grève de la faim pour conclure de l’absurdité scientifique du “respirianisme” », rappelle-t-il.

Dominique elle-même met en garde contre la pratique du jeûne sec non-encadré. « Il faut être dans une certaine dynamique pour achever l’état pranique ». Avec Domenico, elle accompagne des personnes en groupe de 20-30 personnes qui souhaitent s’initier au prana lors d’ateliers payants. « Lorsque la source d’amour me remplit, je n’ai plus besoin de quoi que ce soit d’autre. Les gens ont un besoin de remplir leur vide par de la nourriture, mais aussi par le sexe, le sport ou les drogues, d’autres distractions, etc. Le fait même de manger est une compensation pour ressentir du plaisir. Mais ce besoin est un rapport malsain. Il faut d’abord ressentir cet état de plénitude de l’Amour, et au fur et à mesure qu’on est rempli par l’Amour, le fait de « devoir » manger et boire va diminuer naturellement jusqu’à ce qu’on soit à l’état du prana, à savoir que l’Amour se sera substitué à la nourriture. »

Aujourd’hui, Dominique ne travaille plus en tant que consultante. Elle est maître reiki et donne des soins, entre autres ce qu’elle appelle « l’accueil du verbe » pour accompagner les personnes en souffrance à s’autonomiser et qu’ils se connectent à ce qu’elle appelle « l’énergie d’Amour ». Dominique organise également un festival pranique francophone une fois par an avec des ateliers, des conférences et des soins. Un moyen de diffuser la bonne parole, et d’élargir une communauté, qui compterait quand même 40 000 adeptes dans le monde, selon Jasmuheen. Un mouvement surveillé de près par le centre d’informations et d’avis sur les organisations sectaires nuisibles (CIAOSN) en Belgique, qui constate la hausse inquiétante des dérives sectaires dans le domaine de la santé. Des chiffres qui font peur pour des mouvements qui profitent majoritairement de la détresse psychologique des plus fragiles. Pourtant, « lorsqu’on est dans l’état pranique et qu’on combine le plan matériel avec le spirituel, on est libre et on n’est plus manipulable puisqu’on n’a plus peur ». Paraît-il.

www.cafebabel.fr/style-de-vie/article/respirianisme-la-femme-qui-ne-mangeait-rien.html


NDLR:

Vigi-Sectes mets en garde non seulement du respirianisme, mais aussi des médecines énergétiques, comme le Réiki. voir notre FAQ

Presse: Faut-il désigner des « cultes représentatifs » en France ?

LaCroix, Anne-Bénédicte Hoffner , le 19/01/2018

Pour faciliter les relations entre l’État et les responsables religieux, un rapport de Fondapol suggère de créer des « cultes représentatifs » en fonction de « critères objectifs ».

Les récentes rencontres avec des religieux à l’Élysée ont montré la nécessité pour les pouvoirs publics de se donner des règles pour savoir qui inviter.

Quelle est la proposition ?

Comment utiliser les religions au service « du bien-être social de la population », sans renoncer bien sûr au principe de laïcité ? C’est à cette question délicate, à laquelle est de plus en plus confronté l’État, que le juriste Thierry Rambaud, professeur de droit public à la Sorbonne, tente de répondre dans une note publiée pour le think tank Fondapol.

Il recommande aux pouvoirs publics de faire preuve de rigueur sur le fond, en identifiant des « valeurs essentielles » que tous les citoyens et tous les cultes doivent respecter (dignité de la personne, l’égalité entre les individus, la liberté de conscience, etc.), et souple sur la forme en renouant un contact régulier avec les cultes.

Pour une meilleure efficacité, il préconise de l’individualiser, mais aussi de l’institutionnaliser « à travers le recours au droit conventionnel et la notion de cultes représentatifs ». Concrètement, des « conventions » seraient signées entre le premier ministre et ces derniers, identifiés sur la base de « critères objectifs »comme le nombre de fidèles, le degré d’organisation institutionnelle, mais aussi le « respect des valeurs républicaines ».

Quel est le contexte ?

Fin décembre, lorsque Emmanuel Macron a souhaité inviter à l’Élysée les responsables religieux, son entourage a découvert avec effarement le flou dans lequel s’organisent ces rencontres, y compris lorsqu’il s’agit des traditionnels « vœux aux autorités religieuses ». Qui inviter : le responsable de l’instance officielle ou aussi la figure la plus connue du grand public ? Et jusqu’où élargir la rencontre ?

En vertu de la loi de 1905, la République française « ne reconnaissant aucun culte », aucune frontière ne peut être tracée entre des entités reconnues comme « religions » et d’autres considérées comme des « sectes ». « Si le critère du nombre était adopté, il faudrait ajouter l’Église apostolique arménienne », souligne un proche du dossier, qui signale que ce pourrait être aussi le cas des « hindous, s’ils s’organisaient à l’échelle nationale ».

Mais d’autres facteurs – historiques, ou parfois politiques – président parfois aux invitations. À Lyon, le groupe Concorde et Solidarité, qui réunit autour du maire « les représentants des grandes religions œuvrant ensemble à la paix sociale », inclut également les évangéliques, les anglicans ou les Coptes. « Vu le nombre de leurs fidèles en France, cela obligerait l’État à aller jusqu’aux sikhs ou aux Témoins de Jéhovah. Ce qui serait cette fois source de blocage avec catholiques et protestants… », observe cette source.

Pour résoudre ce casse-tête, l’Élysée s’est fixé « une règle imparfaite mais précise » : n’inviter que les 6 membres en titre de la Conférence des responsables de cultes en France (CRCF), les laissant libres de choisir eux-mêmes « un accompagnateur ». Une règle appliquée le 21 décembre, et à nouveau le 4 janvier lors des vœux, et qui devrait encore être utilisée pour la future instance de dialogue promise par le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb.

Quelles réactions ?

Recteur de la Grande mosquée de Paris et régulièrement invité jusque-là, Dalil Boubakeur a bruyamment manifesté son mécontentement devant ce qu’il considère comme le signe d’une « marginalisation voire d’une ostracisation » de « l’institution religieuse musulmane la plus emblématique de France ». « Ce n’est pas nous qui avons choisi qui envoyait qui », a rétorqué l’Élysée, rapporte un « indiscret » d’Europe 1-le JDD. « Nous avons invité tous les représentants des cultes via leur organisation représentative. »

« Il ne faut pas que nous soyons trop nombreux si nous voulons que le dialogue soit constructif », argue de son côté le pasteur François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France, qui approuve le critère retenu. « La question s’est posée d’inclure d’autres cultes, voire la Libre-pensée. Mais jusqu’où aller ? Les membres de la CRCF se connaissent, s’estiment, ils ont partagé des moments forts et appris à travailler ensemble. »

Comme tous les responsables religieux – catholiques en tête –, le président de la FPF met en garde : « la CRCF n’est pas un front uni des religions »« Mais sa représentativité est tout à fait satisfaisante, y compris en ce qui concerne les courants au sein des différents cultes », poursuit-il, en rappelant qu’il y a nommé l’an dernier à ses côtés Christiane Enamé, vice-présidente de la FPF et secrétaire adjointe de l’Église évangélique Martin-Luther-King à Créteil (Val-de-Marne).

Anne-Bénédicte Hoffner

www.la-croix.com/Religion/Fautil-designer-des-cultes-representatifs-en-France-2018-01-19-1200907293?from_univers=lacroix

Presse: Auto-destruction, mode d’emploi : comment “l’industrie” du développement personnel en est venue à dérailler sévèrement

Les méthodes des coachs sont de plus en plus en décalage avec les véritables attentes profondes des individus.
atlantico.fr, Pascal Neveu

Pascal Neveu est directeur de l’Institut Français de la Psychanalyse Active (IFPA) et secrétaire général du Conseil Supérieur de la Psychanalyse Active (CSDPA). Il est responsable national de la cellule de soutien psychologique au sein de l’Œuvre des Pupilles Orphelins des Sapeurs-Pompiers de France (ODP).

Selon les positions exprimées dans un article du New-Yorker, comment est-ce que la quête (impossible?) d’un “moi” fantasmé, d’un “moi amélioré”, que tentent d’imposer les méthodes et les gourous du développement personnel, loin d’atteindre l’objectif initial s’est transformée peu à peu en une sorte d’auto mutilation psychologique? Quelles en sont les conséquences ?

Le marché du développement personnel n’a jamais été aussi florissant à travers le monde. Aux Etats-Unis, c’est 10 milliards d’euros dépensés par an, au profit de nombreux gourous (certaines personnes dépensent jusque 10000 dollars, et passent des milliers d’heures afin de travailler sur eux).

Et ce marché, hélas, est dirigé par nombre de psy, « bardés » de diplômes (afin de se protéger de toute critique, brandissant alors leurs diplômes ?) qui vendent tout et n’importe quoi. Alors que le Pape Jean-Paul II écrivait que « Le XXIème sera mystique ou ne sera pas… » nous sombrons dans le fantasme d’un Moi amélioré inquiétant. Mais ne sommes-nous pas dans une pensée transhumaniste qui fait que scientifiquement l’homme amélioré existe déjà avec des technologies impressionnantes. Aussi, quand le psy finalement se prend pour un Dieu qui va vendre ce fameux « Moi » fantasmé, dicté par la société qu’allons-nous devenir ?

Telle fut la réussite du livre « The Secret », publié en 2006 par l’Australienne Rhonda Byrne, vendu à plus de 20 millions d’exemplaires ! Comme d’autres auteurs avant elle, Byrne a combiné une interprétation littérale de certains versets du nouveau testament (Matthieu 21:22, «Tout ce que vous demanderez dans la prière, vous le recevrez»). L’utilisation de la pensée positive religieuse fonctionne très bien outre-atlantique.

Exemple : quand Tom Cruise apparaissait dans le film « Magnolia », fort contesté car trop en lien et en phase avec l’Eglise de scientologie (mouvement sectaire dont il est membre), il interprétait le rôle d’un gourou de la séduction masculine. Nous souhaitons tous devenir ce que la société réclame : le meilleur amant, la plus belle femme correspondant aux critères de la mode, le meilleur manager, le meilleur cuisinier… en fait être Top dans tous les domaines. Il suffit de suivre les émissions télé : « Top chef », « Incroyable talent », « The voice », « Danse avec les stars »… la liste est longue.

Partir d’un potentiel à développer… afin de devenir ce qui n’est peut-être finalement pas nous… un rêve qui peut devenir un cauchemar. Car tous les coachs, gourous, détenteurs des meilleures techniques de développement personnel sont prêts à vendre leur dernier ouvrage, leur meilleur accompagnement. Alors que le mois de Janvier est la période des bonnes résolutions, dont on sait statistiquement que seulement 10% seront tenues… le marché est relancé face à ce que les américains appellent «Desperately Seeking Self-Improvement: Une année dans le mouvement d’optimisation».

On vend des techniques d’exploration du développement de la sagesse, à l’amélioration des prouesses athlétiques et intellectuelles, en lien avec la spiritualité, mais aussi l’expression facile de la créativité, la capacité à obtenir la richesse et surtout atteindre le plaisir de la vie. On vend même des œufs de Yoni, des inserts vaginaux en pierre qui prétendent renforcer les muscles du plancher pelvien des femmes et emporter «l’énergie négative». Vous pouvez choisir la couleur de la pierre… Seul le but est à atteindre ! Ce qui fait que certains en sont sortis se décrivant comme ayant été des femmes et des hommes possédés, ne se reconnaissant plus dans leur sincère désir d’explorer leur Vrai Moi.

Nous sommes tous atteints d’une « pathologie » qui se nomme le Moi Idéal. D’où vient-il ? Tout simplement du fait d’avoir été pensé, dit et nommé avant que d’être. Car avant que l’enfant ne prenne conscience de son Moi, vers 7-9 mois, à travers l’expérience du miroir, où il se reconnaît enfin… il a été fantasmé et pensé dès sa conception, durant la grossesse et dès ses premières interactions où, de manière normale, traditionnelle, affective, on s’imagine pour lui ce qu’il va devenir, allant de son caractère à son futur travail en passant par ses passions… C’est un comportement humain.

C’est cet idéal que nous avons toutes et tous reçu de manière inconsciente et qui va être cultivé par la suite… au sein d’une éventuelle fratrie, mais également à l’école, dans les compétitions sportives ou autres…

Le « peut faire mieux » du bulletin scolaire…, aux « objectifs » professionnels…, sans oublier les conquêtes amoureuses avec le mythe du « prince charmant et de la princesse »… Tout est idéal… une quête fantasmée inatteignable. L’atteinte narcissique est violente si nous ne devenons pas ce Moi fantasmé… Sentiment de nullité, efforts multipliés pour des résultats jugés médiocres. Cette quête tant de la perfection, mais surtout d’un Idéal dont nous ne parvenons pas à faire le deuil, en tout cas à nous réapproprier la dynamique, ne peut que nous détruire. Combien sombrent en dépression narcissique, voire finissent par se suicider, se pensant avoir raté leur vie ?

Comment les réseaux sociaux et le sentiment d’obligation de partager ses réussites en permanence avec le monde aggravent en quelque sorte ce phénomène ?

Hélas, comme cette réalisation d’un Idéal du Moi fantasmé doit obtenir validation dans le regard de l’autre (et pas que les parents), ce désir satisfait doit être obtenu à travers les réseaux sociaux. D’une part par les commentaires compatissants d’amis, mais aussi comparaison via des applications. Des applications comme les objectifs de « Lifetick » ou de « Joe » sont sensées aider à rester organisé et à partager nos progrès sur les médias sociaux. Ces applications et leur diffusion interactive sur réseaux sociaux blâment l’horreur et la honte de ne pas avoir répondu aux attentes élevées que nous nous étions fixées.

Des adolescentes qui sont de plus en plus mécontentes de leur corps, au nombre croissant d’hommes qui souffrent de dysmorphie musculaire… une épidémie d’angoisse paralysante chez les étudiants universitaires, attisée par le phénomène de «présentation perfectionniste» envahit les médias sociaux, et crée un véritable clivage social face à celles et ceux auxquels ont une série de triomphes enviables.

D’où cette fameuse auto-mutliation et dépression narcissique. Nous vivons dans une période de perfectionnisme, et la perfection est une idée qui tue, car nombre de personnes souffrent et meurent sous la torture du « Moi fantastique » qu’ils ne parviennent pas à devenir.

Comment l’expliquer ?

–       par la nature : Les études montrent que nous sommes câblés pour voir la vie comme une histoire dans laquelle nous jouons. Même si nous souhaitons la coopération entre nous, nous devons en même temps respecter la hiérarchie et donc un statut convoité : aller de l’avant et devenir performants !

–       par la culture : Les Grecs défendent l’idée que nous devons nous efforcer à réaliser nos plus grands potentiels, tout comme le christianisme qui précise que le salut passe par le meilleur de nous, sans oublier Freud qui défend la nécessité de la satisfaction de ses désirs, sans culpabilité… nous portons en nous un narcissisme ambitieux, d’estime de soi.

–       par l’économie : La survie dans une économie mondialisée et hyperconcurrentielle, où les travailleurs ont moins de protections et sont plus licenciables que jamais, exige que nous essayions de devenir plus rapides, plus intelligents et plus créatifs.

Les réseaux sociaux encadrent donc les relations humaines comme une compétition constante pour la popularité et l’approbation de ce que nous sommes.

Comment expliquer cette névrose en remontant à l’origine ? Est-ce que tout ne commence pas, peut-être par le mensonge communément admis des parents à leurs enfants qui leur disent qu’ils “peuvent tout faire dans la vie” ?

Freud a bien résumé cette problématique à travers une phrase célèbre « Wo Es war, soll Ich werden » (Là où était le ça, le Moi doit advenir). Quand il écrit ces lignes il ne veut pas moins dire que l’enfant ne sait pas encore qui il est, qu’il possède en lui un potentiel infini, mais qui va advenir, en fonction du socle éducatif, culturel, environnemental au sein duquel il va évoluer.

Socle enfermant ou ouvrant. Aussi, tout est à jouer. Quand les parents disent à leurs enfants qu’ils “peuvent tout faire dans la vie”, c’est à la fois une vérité, tout comme c’est un mensonge.

Mais, même si toute rencontre peut éveiller, réveiller des « potentiels » endormis, mis en jachère, et les activer, nous voyons bien que nous sommes inconsciemment ancrés dans cette dualité du devenir possible… de cet idéal, telle cette impossible étoile à atteindre. Je pense que le plus important est avant tout d’arrêter de se faire une idée de ce que les autres pensent.

Certes, le premier autre est la mère, le second autre est le père… mais même si les parents continuent à nourrir leurs enfants d’un mensonge finalement si affectueux, bien intentionné, leur disant qu’il n’y a “pas de limites” et leur dire : “Soyez n’importe quoi”, ceci laisse à l’enfant et au futur adulte un champ des possibles raisonnable et à faire résonner en eux… précisément leur dire, leur apprendre qu’il n’y a pas de course à la réussite.

Que la plus belle réussite… c’est qu’ils soient heureux.

Quelles sont les autres forces culturelles qui ont pollué la logique initiale du “self help” ?

Notre société actuelle n’est que culte de la performance. Depuis plusieurs années, mais de manière grandissante, j’entends mes patients, mais aussi des amis, se plaindre de plus en plus d’un culte de la performance et de la rentabilité. A certains niveaux, ils me parlent de leurs coachs, tout en me disant qu’ils sentent un décalage entre le travail analytique entrepris et les outils mis à disposition pour leur développement personnel dans un but de réalisation en total décalage avec qui ils sont.

Je n’ai jamais entendu un analysant me dire que le travail personnel effectué avec eux, dans la prise de contact avec leur Moi profond, leur vrai Moi n’était pas la meilleure sécurité psychologique face à un Moi idéal, artificiel, défendu par des valeurs qui finissaient par leur échapper. Je ne pense pas qu’il faille opposer différentes techniques.

Vous évoquez des forces. S’il en est une qui me semble la plus importante, et c’est ce dont il s’agit… c’est celle du Moi en lien avec sa pulsion de vie. Le « self help » essentiel… c’est avant tout être en accord avec soi. Se fixer des objectifs raisonnables, bien évidemment ne pas se laisser aller… mais je reste convaincu que face à certaines pertes de repères spirituels, notre meilleure église est en nous… et que la plus belle cathédrale, la plus belle réalisation, la plus belle œuvre à construire… c’est Nous… ce Moi qui est le seul capable à ressentir s’il est heureux.

Lao-Tseu n’écrivait-il pas « L’échec est le fondement de la réussite » ? Il est une seule technique de développement personnel à vivre. Plonger au fond de soi, s’explorer, pénétrer cette intériorité inconnue, ouvrir les portes de Soi… mais rester Soi et ne pas se comparer à autrui, même s’il peut nous révéler ce que nous sommes mais aussi ce que nous ne serons jamais. Simplement être Soi et continuer à se découvrir, avec plaisir, curiosité et intérêt, pour advenir… C’est le travail d’une vie !

www.atlantico.fr/decryptage/auto-destruction-mode-emploi-comment-industrie-developpement-personnel-en-est-venue-derailler-severement-3281149.html

Presse: Des adeptes d’une philosophie anti-impôts accusés de fraude

le 09 décembre 2017. VINCENT LAROUCHE. La Presse

Quatre adeptes d’une philosophie récemment assimilée en cour à une « secte » ont été arrêtés cette semaine et accusés de fraude fiscale pour avoir entraîné 50 personnes à fausser leurs déclarations de revenus.

Jean-Marc Paquin, 47 ans, de Laval, Pierre Cardin, 62 ans, de Montréal, Guylaine Tremblay, 54 ans, de Contrecoeur, et Sylvain Quirion, 57 ans, de Montréal, ont été arrêtés par la GRC à la suite d’une enquête de l’Agence du revenu du Canada (ARC). Tous ont été relâchés contre promesse de respecter une série de conditions en attendant leur comparution.

Dans un communiqué, l’ARC affirme qu’ils auraient conseillé à 50 individus de déclarer frauduleusement des pertes totalisant 19 millions de dollars, ce qui a permis d’éluder ou de tenter d’éluder le paiement d’un million de dollars en impôts.

Les suspects adhéraient à une philosophie conspirationniste apparentée à celle des « Freemen on the Land » ou des « Citoyens souverains », qui font de nombreux adeptes au Canada et aux États-Unis. Selon un mandat de perquisition de l’ARC, Paquin et Cardin justifiaient leurs actes par une théorie nébuleuse selon laquelle le Canada aurait fait faillite en 1933 et serait maintenant une entreprise appartenant aux États-Unis, qui auraient créé une « entité » économique pour chaque individu né sur leur territoire.

Les enquêteurs croient qu’à eux seuls, Cardin et Paquin auraient propagé leur stratagème auprès d’une bonne centaine de personnes lors de conférences payantes dans des hôtels d’Ottawa, Toronto, Laval et Québec.

« C’EST COMME UNE SECTE »

Paquin avait déjà été poursuivi au civil parce qu’il avait acheté une Porsche Cayenne grâce à un prêt qu’il avait cessé de rembourser, en se basant sur des arguments rappelant ceux de ses conférences. Il prétendait que chaque individu posséderait une « entité juridique » cachée associée à son acte de naissance, qui détiendrait un patrimoine caché lui aussi, ce qui pouvait le dispenser de payer la voiture avec de l’argent réel.

En 2014, le juge de la Cour du Québec Henri Richard l’avait condamné à 27 000 $ en dommages pour avoir fait perdre le temps de tout le monde.

« Vous adhérez à quelque chose de complètement ésotérique, vous vivez sur une autre planète juridique et vous vous encrassez dans cette croyance-là. J’ai de la peine pour vous, vous allez mourir pauvre à cause de ça », avait martelé le juge.

« C’est comme une secte qui vous a lavé le cerveau. Vous ne voyez pas la réalité terrestre, qu’un paiement, ça se fait par chèque ou par argent. »

Paquin s’était lancé en pleine cour dans des incantations en anglais qui, croyait-il, allaient forcer le juge et la partie adverse à se plier à sa volonté. « Non, ça vous l’avez assez couvert. Vous ne l’avez pas couvert ad nauseam, vous l’avez couvert ad vomitum ! », avait coupé le juge.

Paquin avait affirmé qu’il souhaitait plaider coupable puisqu’on ne le laissait pas procéder comme il l’entendait. « Plaider coupable de quoi ? Vous n’êtes accusé de rien, vous n’êtes pas devant une cour criminelle, mais devant un tribunal civil », avait soupiré le juge, avant de le condamner aux dommages.

Le prochain procès de Paquin se tiendra devant une cour criminelle, où il aura le loisir de plaider coupable ou non coupable.

www.lapresse.ca/actualites/201712/08/01-5146498-des-adeptes-dune-philosophie-anti-impots-accuses-de-fraude.php

 

Presse: Gironde: quatre de prison ferme pour le “gourou”

Sud Ouest – A LA UNE BORDEAUX

le 07/11/2017 par E. A.-C..

Philippe Lamy a été condamné en appel à 4 ans de prison ferme et un suivi socio-judiciaire de 5 ans pour abus de faiblesse, agressions sexuelles et exercice illégal de la médecine. Il avait placé sous son emprise plusieurs personnes, dont trois femmes devenues ses objets sexuels

La cour d’appel de Bordeaux a alourdi la peine à laquelle avait été condamné Philippe Lamy par le tribunal correctionnel de Libourne. La juridiction a rendu son arrêt ce mardi après-midi. Elle a déclaré cet homme de 42 ans coupable de toutes les poursuites dont il faisait l’objet: abus de faiblesse, agressions sexuelles et exercice illégal de la médecine. En répression, elle l’a condamné à quatre ans de prison ferme auxquels s’ajoute la révocation d’un sursis précédent de 14 mois de prison, confirmant ainsi le jugement de première instance. En plus, elle a ajouté une peine complémentaire de suivi socio-judiciaire d’une durée de 5 ans comprenant une injonction de soins, l’obligation d’indemniser les parties civiles et l’interdiction d’entrer en contact avec elles.
Il leur ordonne d’arrêter leur traîtement
Philippe Lamy a ainsi été reconnu coupable d’avoir placé sous son emprise trois femmes fragiles et malades, entre 2012 et 2014, dans le Libournais. Trois femmes dont ce “magnétiseur” a abusé de la faiblesse, leur ordonnant d’arrêter leurs traitements médicaux pour les remplacer par des gélules “magnétisées” par ses soins et faisant d’elles ses objets sexuels. L’une des victimes était alors atteinte d’un cancer.

www.sudouest.fr/2017/11/07/gironde-quatre-ans-de-prison-ferme-pour-le-gourou-3927297-2780.php

 

Presse: Mort par sudation: la Cour d’appel rejette l’appel des verdicts de culpabilité

le 08 novembre 2017
STÉPHANIE MARIN
La Presse Canadienne

Les trois personnes condamnées pour la mort de Chantal Lavigne, survenue lors d’un rituel de sudation à Durham-Sud en 2011, n’éviteront pas la prison: la Cour d’appel a rejeté l’appel de leurs verdicts de culpabilité et refuse d’entendre l’appel de leurs peines.

Ils doivent donc prendre le chemin de la prison, et s’y présenter au plus tard le 17 novembre.

Reconnues coupables de négligence criminelle ayant causé la mort en décembre 2014, elles avaient connu leurs peines en janvier 2016: l’organisatrice du séminaire de croissance personnelle Gabrielle Fréchette avait écopé de trois ans de prison, alors que Ginette Duclos et Gérald Fontaine avaient reçu tous deux une peine de deux ans de prison.

La victime, Chantal Lavigne, une femme de 35 ans de Saint-Albert-de-Warwick, participait à un séminaire de 14 jours en juillet 2011, intitulé «Mourir en conscience». Elle est morte à la suite d’une séance de sudation qui avait été organisée par les coaccusés.

Gabrielle Fréchette, qui voyait à l’organisation de cette «activité de croissance et d’épanouissement personnel» et qui agissait à titre de guide spirituel, a ainsi écopé d’une peine plus sévère que Ginette Duclos et Gérald Fontaine dont le rôle était de l’assister, chacun ayant des fonctions bien définies.

Mme Lavigne est décédée, mais plusieurs autres participants avaient été malades, dans des conditions décrites par un coroner comme l’équivalent d’une «cuisson».

«La preuve démontre hors de tout doute raisonnable que les actes ont démontré une insouciance déréglée et téméraire à l’égard de la vie ou de la sécurité des victimes», avait tranché en 2014 la juge Hélène Fabi de la Cour du Québec à Drummondville.

www.lapresse.ca/actualites/justice-et-faits-divers/actualites-judiciaires/201711/08/01-5142826-mort-par-sudation-la-cour-dappel-rejette-lappel-des-verdicts-de-culpabilite.php

 

Presse: Le consentement d’un témoin de Jéhovah de longue date n’est pas éclairé », selon un avocat

Journal de Montréal / AGENCE QMIMercredi, 15 novembre 2017

Éloïse Dupuis, cette jeune femme qui est morte au bout de son sang après un accouchement à l’Hôtel-Dieu de Lévis en octobre 2016, avait signifié à de nombreuses reprises qu’elle ne souhaitait pas recevoir de transfusion sanguine si un problème devait survenir.

Dans son rapport rendu public mardi matin, le coroner Luc Malouin, a conclu qu’il n’y a pas eu de pression de la part de l’organisation des Témoins de Jéhovah sur l’équipe médicale. La décision de ne pas recevoir de transfusion sanguine était celle de Mme Dupuis, âgée de 26 ans. Ses convictions religieuses ont été respectées à la lettre, assure le coroner Malouin.

Ce dernier souligne également que «chaque personne majeure et saine d’esprit a la liberté absolue d’accepter ou de refuser un traitement médical».

Convictions religieuses, vraiment?

Michel Morin, un avocat qui s’est particulièrement intéressé aux Témoins de Jéhovah, mais également à la mort d’Éloïse Dupuis, prépare un livre sur cette affaire.

«Cette histoire nous amène à réfléchir sur la notion du refus de soins. Dans notre Code civil, il est prévu que l’on peut refuser des soins. Il faut toutefois distinguer la lettre et l’esprit de la loi. À mon sens, le législateur avait en tête, lorsqu’il a énoncé la loi, des situations médicales où le risque encouru par une intervention était aussi grand ou plus grand que le bienfait espéré», a expliqué l’auteur en entrevue à l’émission «Le 9 Heures» de LCN mercredi.

Le cas d’Éloïse Dupuis soulève la question du consentement libre et éclairé. Selon l’avocat, les convictions profondes d’Éloïse Dupuis, acquises depuis l’enfance, ainsi que son endoctrinement depuis son plus jeune âge ne lui permettaient pas de faire un choix libre et éclairé.

«Un consentement libre et éclairé, c’est un consentement sans contrainte, menace ou pression. Je n’y crois pas. Elle est née dans une famille Jéhovah. Toute sa vie durant, on lui a continuellement répété que c’était contre la volonté de Jéhovah d’avoir des transfusions sanguines. Qu’elle serait privée du paradis si elle acceptait une transfusion sanguine, qu’elle serait rejetée par sa famille et par tout le monde», a souligné Michel Morin.

«Il m’apparaît évident que le consentement d’un Témoin de Jéhovah qui est dans le regroupement depuis des années n’est pas éclairé», a-t-il ajouté.

Pseudo-science

Il précise également que les transfusions sanguines ne sont plus permises chez les Témoins de Jéhovah seulement depuis 1961, et qu’auparavant, elles se déroulaient sans anicroche.

Par ailleurs, l’avocat précise que le regroupement des Témoins de Jéhovah propage de fausses informations sur cette intervention médicale qui permet de sauver des vies.

«Il n’existe aucun motif médical sérieux qui fait en sorte qu’on devrait refuser des transfusions. En plus d’invoquer des motifs religieux, on avance des théories pseudo-médicales sur les risques liés à une transfusion sanguine. On dit notamment que les risques sont très élevés, que la personnalité du donneur se transfère à la personne qui reçoit le sang, ce qui n’est absolument pas fondé», a dit l’avocat.

Le livre qu’il prépare, Ils ont tué Éloïse Dupuis, doit paraître en 2018.

www.journaldemontreal.com/2017/11/15/le-consentement-dun-temoin-de-jehovah-de-longue-date-nest-pas-eclaire-selon-un-avocat-1