Presse: Auto-destruction, mode d’emploi : comment « l’industrie » du développement personnel en est venue à dérailler sévèrement

Les méthodes des coachs sont de plus en plus en décalage avec les véritables attentes profondes des individus.
atlantico.fr, Pascal Neveu

Pascal Neveu est directeur de l’Institut Français de la Psychanalyse Active (IFPA) et secrétaire général du Conseil Supérieur de la Psychanalyse Active (CSDPA). Il est responsable national de la cellule de soutien psychologique au sein de l’Œuvre des Pupilles Orphelins des Sapeurs-Pompiers de France (ODP).

Selon les positions exprimées dans un article du New-Yorker, comment est-ce que la quête (impossible?) d’un « moi » fantasmé, d’un « moi amélioré », que tentent d’imposer les méthodes et les gourous du développement personnel, loin d’atteindre l’objectif initial s’est transformée peu à peu en une sorte d’auto mutilation psychologique? Quelles en sont les conséquences ?

Le marché du développement personnel n’a jamais été aussi florissant à travers le monde. Aux Etats-Unis, c’est 10 milliards d’euros dépensés par an, au profit de nombreux gourous (certaines personnes dépensent jusque 10000 dollars, et passent des milliers d’heures afin de travailler sur eux).

Et ce marché, hélas, est dirigé par nombre de psy, « bardés » de diplômes (afin de se protéger de toute critique, brandissant alors leurs diplômes ?) qui vendent tout et n’importe quoi. Alors que le Pape Jean-Paul II écrivait que « Le XXIème sera mystique ou ne sera pas… » nous sombrons dans le fantasme d’un Moi amélioré inquiétant. Mais ne sommes-nous pas dans une pensée transhumaniste qui fait que scientifiquement l’homme amélioré existe déjà avec des technologies impressionnantes. Aussi, quand le psy finalement se prend pour un Dieu qui va vendre ce fameux « Moi » fantasmé, dicté par la société qu’allons-nous devenir ?

Telle fut la réussite du livre « The Secret », publié en 2006 par l’Australienne Rhonda Byrne, vendu à plus de 20 millions d’exemplaires ! Comme d’autres auteurs avant elle, Byrne a combiné une interprétation littérale de certains versets du nouveau testament (Matthieu 21:22, «Tout ce que vous demanderez dans la prière, vous le recevrez»). L’utilisation de la pensée positive religieuse fonctionne très bien outre-atlantique.

Exemple : quand Tom Cruise apparaissait dans le film « Magnolia », fort contesté car trop en lien et en phase avec l’Eglise de scientologie (mouvement sectaire dont il est membre), il interprétait le rôle d’un gourou de la séduction masculine. Nous souhaitons tous devenir ce que la société réclame : le meilleur amant, la plus belle femme correspondant aux critères de la mode, le meilleur manager, le meilleur cuisinier… en fait être Top dans tous les domaines. Il suffit de suivre les émissions télé : « Top chef », « Incroyable talent », « The voice », « Danse avec les stars »… la liste est longue.

Partir d’un potentiel à développer… afin de devenir ce qui n’est peut-être finalement pas nous… un rêve qui peut devenir un cauchemar. Car tous les coachs, gourous, détenteurs des meilleures techniques de développement personnel sont prêts à vendre leur dernier ouvrage, leur meilleur accompagnement. Alors que le mois de Janvier est la période des bonnes résolutions, dont on sait statistiquement que seulement 10% seront tenues… le marché est relancé face à ce que les américains appellent «Desperately Seeking Self-Improvement: Une année dans le mouvement d’optimisation».

On vend des techniques d’exploration du développement de la sagesse, à l’amélioration des prouesses athlétiques et intellectuelles, en lien avec la spiritualité, mais aussi l’expression facile de la créativité, la capacité à obtenir la richesse et surtout atteindre le plaisir de la vie. On vend même des œufs de Yoni, des inserts vaginaux en pierre qui prétendent renforcer les muscles du plancher pelvien des femmes et emporter «l’énergie négative». Vous pouvez choisir la couleur de la pierre… Seul le but est à atteindre ! Ce qui fait que certains en sont sortis se décrivant comme ayant été des femmes et des hommes possédés, ne se reconnaissant plus dans leur sincère désir d’explorer leur Vrai Moi.

Nous sommes tous atteints d’une « pathologie » qui se nomme le Moi Idéal. D’où vient-il ? Tout simplement du fait d’avoir été pensé, dit et nommé avant que d’être. Car avant que l’enfant ne prenne conscience de son Moi, vers 7-9 mois, à travers l’expérience du miroir, où il se reconnaît enfin… il a été fantasmé et pensé dès sa conception, durant la grossesse et dès ses premières interactions où, de manière normale, traditionnelle, affective, on s’imagine pour lui ce qu’il va devenir, allant de son caractère à son futur travail en passant par ses passions… C’est un comportement humain.

C’est cet idéal que nous avons toutes et tous reçu de manière inconsciente et qui va être cultivé par la suite… au sein d’une éventuelle fratrie, mais également à l’école, dans les compétitions sportives ou autres…

Le « peut faire mieux » du bulletin scolaire…, aux « objectifs » professionnels…, sans oublier les conquêtes amoureuses avec le mythe du « prince charmant et de la princesse »… Tout est idéal… une quête fantasmée inatteignable. L’atteinte narcissique est violente si nous ne devenons pas ce Moi fantasmé… Sentiment de nullité, efforts multipliés pour des résultats jugés médiocres. Cette quête tant de la perfection, mais surtout d’un Idéal dont nous ne parvenons pas à faire le deuil, en tout cas à nous réapproprier la dynamique, ne peut que nous détruire. Combien sombrent en dépression narcissique, voire finissent par se suicider, se pensant avoir raté leur vie ?

Comment les réseaux sociaux et le sentiment d’obligation de partager ses réussites en permanence avec le monde aggravent en quelque sorte ce phénomène ?

Hélas, comme cette réalisation d’un Idéal du Moi fantasmé doit obtenir validation dans le regard de l’autre (et pas que les parents), ce désir satisfait doit être obtenu à travers les réseaux sociaux. D’une part par les commentaires compatissants d’amis, mais aussi comparaison via des applications. Des applications comme les objectifs de « Lifetick » ou de « Joe » sont sensées aider à rester organisé et à partager nos progrès sur les médias sociaux. Ces applications et leur diffusion interactive sur réseaux sociaux blâment l’horreur et la honte de ne pas avoir répondu aux attentes élevées que nous nous étions fixées.

Des adolescentes qui sont de plus en plus mécontentes de leur corps, au nombre croissant d’hommes qui souffrent de dysmorphie musculaire… une épidémie d’angoisse paralysante chez les étudiants universitaires, attisée par le phénomène de «présentation perfectionniste» envahit les médias sociaux, et crée un véritable clivage social face à celles et ceux auxquels ont une série de triomphes enviables.

D’où cette fameuse auto-mutliation et dépression narcissique. Nous vivons dans une période de perfectionnisme, et la perfection est une idée qui tue, car nombre de personnes souffrent et meurent sous la torture du « Moi fantastique » qu’ils ne parviennent pas à devenir.

Comment l’expliquer ?

–       par la nature : Les études montrent que nous sommes câblés pour voir la vie comme une histoire dans laquelle nous jouons. Même si nous souhaitons la coopération entre nous, nous devons en même temps respecter la hiérarchie et donc un statut convoité : aller de l’avant et devenir performants !

–       par la culture : Les Grecs défendent l’idée que nous devons nous efforcer à réaliser nos plus grands potentiels, tout comme le christianisme qui précise que le salut passe par le meilleur de nous, sans oublier Freud qui défend la nécessité de la satisfaction de ses désirs, sans culpabilité… nous portons en nous un narcissisme ambitieux, d’estime de soi.

–       par l’économie : La survie dans une économie mondialisée et hyperconcurrentielle, où les travailleurs ont moins de protections et sont plus licenciables que jamais, exige que nous essayions de devenir plus rapides, plus intelligents et plus créatifs.

Les réseaux sociaux encadrent donc les relations humaines comme une compétition constante pour la popularité et l’approbation de ce que nous sommes.

Comment expliquer cette névrose en remontant à l’origine ? Est-ce que tout ne commence pas, peut-être par le mensonge communément admis des parents à leurs enfants qui leur disent qu’ils « peuvent tout faire dans la vie » ?

Freud a bien résumé cette problématique à travers une phrase célèbre « Wo Es war, soll Ich werden » (Là où était le ça, le Moi doit advenir). Quand il écrit ces lignes il ne veut pas moins dire que l’enfant ne sait pas encore qui il est, qu’il possède en lui un potentiel infini, mais qui va advenir, en fonction du socle éducatif, culturel, environnemental au sein duquel il va évoluer.

Socle enfermant ou ouvrant. Aussi, tout est à jouer. Quand les parents disent à leurs enfants qu’ils « peuvent tout faire dans la vie », c’est à la fois une vérité, tout comme c’est un mensonge.

Mais, même si toute rencontre peut éveiller, réveiller des « potentiels » endormis, mis en jachère, et les activer, nous voyons bien que nous sommes inconsciemment ancrés dans cette dualité du devenir possible… de cet idéal, telle cette impossible étoile à atteindre. Je pense que le plus important est avant tout d’arrêter de se faire une idée de ce que les autres pensent.

Certes, le premier autre est la mère, le second autre est le père… mais même si les parents continuent à nourrir leurs enfants d’un mensonge finalement si affectueux, bien intentionné, leur disant qu’il n’y a « pas de limites » et leur dire : « Soyez n’importe quoi », ceci laisse à l’enfant et au futur adulte un champ des possibles raisonnable et à faire résonner en eux… précisément leur dire, leur apprendre qu’il n’y a pas de course à la réussite.

Que la plus belle réussite… c’est qu’ils soient heureux.

Quelles sont les autres forces culturelles qui ont pollué la logique initiale du « self help » ?

Notre société actuelle n’est que culte de la performance. Depuis plusieurs années, mais de manière grandissante, j’entends mes patients, mais aussi des amis, se plaindre de plus en plus d’un culte de la performance et de la rentabilité. A certains niveaux, ils me parlent de leurs coachs, tout en me disant qu’ils sentent un décalage entre le travail analytique entrepris et les outils mis à disposition pour leur développement personnel dans un but de réalisation en total décalage avec qui ils sont.

Je n’ai jamais entendu un analysant me dire que le travail personnel effectué avec eux, dans la prise de contact avec leur Moi profond, leur vrai Moi n’était pas la meilleure sécurité psychologique face à un Moi idéal, artificiel, défendu par des valeurs qui finissaient par leur échapper. Je ne pense pas qu’il faille opposer différentes techniques.

Vous évoquez des forces. S’il en est une qui me semble la plus importante, et c’est ce dont il s’agit… c’est celle du Moi en lien avec sa pulsion de vie. Le « self help » essentiel… c’est avant tout être en accord avec soi. Se fixer des objectifs raisonnables, bien évidemment ne pas se laisser aller… mais je reste convaincu que face à certaines pertes de repères spirituels, notre meilleure église est en nous… et que la plus belle cathédrale, la plus belle réalisation, la plus belle œuvre à construire… c’est Nous… ce Moi qui est le seul capable à ressentir s’il est heureux.

Lao-Tseu n’écrivait-il pas « L’échec est le fondement de la réussite » ? Il est une seule technique de développement personnel à vivre. Plonger au fond de soi, s’explorer, pénétrer cette intériorité inconnue, ouvrir les portes de Soi… mais rester Soi et ne pas se comparer à autrui, même s’il peut nous révéler ce que nous sommes mais aussi ce que nous ne serons jamais. Simplement être Soi et continuer à se découvrir, avec plaisir, curiosité et intérêt, pour advenir… C’est le travail d’une vie !

www.atlantico.fr/decryptage/auto-destruction-mode-emploi-comment-industrie-developpement-personnel-en-est-venue-derailler-severement-3281149.html

Presse: Des adeptes d’une philosophie anti-impôts accusés de fraude

le 09 décembre 2017. VINCENT LAROUCHE. La Presse

Quatre adeptes d’une philosophie récemment assimilée en cour à une « secte » ont été arrêtés cette semaine et accusés de fraude fiscale pour avoir entraîné 50 personnes à fausser leurs déclarations de revenus.

Jean-Marc Paquin, 47 ans, de Laval, Pierre Cardin, 62 ans, de Montréal, Guylaine Tremblay, 54 ans, de Contrecoeur, et Sylvain Quirion, 57 ans, de Montréal, ont été arrêtés par la GRC à la suite d’une enquête de l’Agence du revenu du Canada (ARC). Tous ont été relâchés contre promesse de respecter une série de conditions en attendant leur comparution.

Dans un communiqué, l’ARC affirme qu’ils auraient conseillé à 50 individus de déclarer frauduleusement des pertes totalisant 19 millions de dollars, ce qui a permis d’éluder ou de tenter d’éluder le paiement d’un million de dollars en impôts.

Les suspects adhéraient à une philosophie conspirationniste apparentée à celle des « Freemen on the Land » ou des « Citoyens souverains », qui font de nombreux adeptes au Canada et aux États-Unis. Selon un mandat de perquisition de l’ARC, Paquin et Cardin justifiaient leurs actes par une théorie nébuleuse selon laquelle le Canada aurait fait faillite en 1933 et serait maintenant une entreprise appartenant aux États-Unis, qui auraient créé une « entité » économique pour chaque individu né sur leur territoire.

Les enquêteurs croient qu’à eux seuls, Cardin et Paquin auraient propagé leur stratagème auprès d’une bonne centaine de personnes lors de conférences payantes dans des hôtels d’Ottawa, Toronto, Laval et Québec.

« C’EST COMME UNE SECTE »

Paquin avait déjà été poursuivi au civil parce qu’il avait acheté une Porsche Cayenne grâce à un prêt qu’il avait cessé de rembourser, en se basant sur des arguments rappelant ceux de ses conférences. Il prétendait que chaque individu posséderait une « entité juridique » cachée associée à son acte de naissance, qui détiendrait un patrimoine caché lui aussi, ce qui pouvait le dispenser de payer la voiture avec de l’argent réel.

En 2014, le juge de la Cour du Québec Henri Richard l’avait condamné à 27 000 $ en dommages pour avoir fait perdre le temps de tout le monde.

« Vous adhérez à quelque chose de complètement ésotérique, vous vivez sur une autre planète juridique et vous vous encrassez dans cette croyance-là. J’ai de la peine pour vous, vous allez mourir pauvre à cause de ça », avait martelé le juge.

« C’est comme une secte qui vous a lavé le cerveau. Vous ne voyez pas la réalité terrestre, qu’un paiement, ça se fait par chèque ou par argent. »

Paquin s’était lancé en pleine cour dans des incantations en anglais qui, croyait-il, allaient forcer le juge et la partie adverse à se plier à sa volonté. « Non, ça vous l’avez assez couvert. Vous ne l’avez pas couvert ad nauseam, vous l’avez couvert ad vomitum ! », avait coupé le juge.

Paquin avait affirmé qu’il souhaitait plaider coupable puisqu’on ne le laissait pas procéder comme il l’entendait. « Plaider coupable de quoi ? Vous n’êtes accusé de rien, vous n’êtes pas devant une cour criminelle, mais devant un tribunal civil », avait soupiré le juge, avant de le condamner aux dommages.

Le prochain procès de Paquin se tiendra devant une cour criminelle, où il aura le loisir de plaider coupable ou non coupable.

www.lapresse.ca/actualites/201712/08/01-5146498-des-adeptes-dune-philosophie-anti-impots-accuses-de-fraude.php

 

Presse: Gironde: quatre de prison ferme pour le « gourou »

Sud Ouest – A LA UNE BORDEAUX

le 07/11/2017 par E. A.-C..

Philippe Lamy a été condamné en appel à 4 ans de prison ferme et un suivi socio-judiciaire de 5 ans pour abus de faiblesse, agressions sexuelles et exercice illégal de la médecine. Il avait placé sous son emprise plusieurs personnes, dont trois femmes devenues ses objets sexuels

La cour d’appel de Bordeaux a alourdi la peine à laquelle avait été condamné Philippe Lamy par le tribunal correctionnel de Libourne. La juridiction a rendu son arrêt ce mardi après-midi. Elle a déclaré cet homme de 42 ans coupable de toutes les poursuites dont il faisait l’objet: abus de faiblesse, agressions sexuelles et exercice illégal de la médecine. En répression, elle l’a condamné à quatre ans de prison ferme auxquels s’ajoute la révocation d’un sursis précédent de 14 mois de prison, confirmant ainsi le jugement de première instance. En plus, elle a ajouté une peine complémentaire de suivi socio-judiciaire d’une durée de 5 ans comprenant une injonction de soins, l’obligation d’indemniser les parties civiles et l’interdiction d’entrer en contact avec elles.
Il leur ordonne d’arrêter leur traîtement
Philippe Lamy a ainsi été reconnu coupable d’avoir placé sous son emprise trois femmes fragiles et malades, entre 2012 et 2014, dans le Libournais. Trois femmes dont ce « magnétiseur » a abusé de la faiblesse, leur ordonnant d’arrêter leurs traitements médicaux pour les remplacer par des gélules « magnétisées » par ses soins et faisant d’elles ses objets sexuels. L’une des victimes était alors atteinte d’un cancer.

www.sudouest.fr/2017/11/07/gironde-quatre-ans-de-prison-ferme-pour-le-gourou-3927297-2780.php

 

Presse: Mort par sudation: la Cour d’appel rejette l’appel des verdicts de culpabilité

le 08 novembre 2017
STÉPHANIE MARIN
La Presse Canadienne

Les trois personnes condamnées pour la mort de Chantal Lavigne, survenue lors d’un rituel de sudation à Durham-Sud en 2011, n’éviteront pas la prison: la Cour d’appel a rejeté l’appel de leurs verdicts de culpabilité et refuse d’entendre l’appel de leurs peines.

Ils doivent donc prendre le chemin de la prison, et s’y présenter au plus tard le 17 novembre.

Reconnues coupables de négligence criminelle ayant causé la mort en décembre 2014, elles avaient connu leurs peines en janvier 2016: l’organisatrice du séminaire de croissance personnelle Gabrielle Fréchette avait écopé de trois ans de prison, alors que Ginette Duclos et Gérald Fontaine avaient reçu tous deux une peine de deux ans de prison.

La victime, Chantal Lavigne, une femme de 35 ans de Saint-Albert-de-Warwick, participait à un séminaire de 14 jours en juillet 2011, intitulé «Mourir en conscience». Elle est morte à la suite d’une séance de sudation qui avait été organisée par les coaccusés.

Gabrielle Fréchette, qui voyait à l’organisation de cette «activité de croissance et d’épanouissement personnel» et qui agissait à titre de guide spirituel, a ainsi écopé d’une peine plus sévère que Ginette Duclos et Gérald Fontaine dont le rôle était de l’assister, chacun ayant des fonctions bien définies.

Mme Lavigne est décédée, mais plusieurs autres participants avaient été malades, dans des conditions décrites par un coroner comme l’équivalent d’une «cuisson».

«La preuve démontre hors de tout doute raisonnable que les actes ont démontré une insouciance déréglée et téméraire à l’égard de la vie ou de la sécurité des victimes», avait tranché en 2014 la juge Hélène Fabi de la Cour du Québec à Drummondville.

www.lapresse.ca/actualites/justice-et-faits-divers/actualites-judiciaires/201711/08/01-5142826-mort-par-sudation-la-cour-dappel-rejette-lappel-des-verdicts-de-culpabilite.php

 

Presse: Le consentement d’un témoin de Jéhovah de longue date n’est pas éclairé », selon un avocat

Journal de Montréal / AGENCE QMIMercredi, 15 novembre 2017

Éloïse Dupuis, cette jeune femme qui est morte au bout de son sang après un accouchement à l’Hôtel-Dieu de Lévis en octobre 2016, avait signifié à de nombreuses reprises qu’elle ne souhaitait pas recevoir de transfusion sanguine si un problème devait survenir.

Dans son rapport rendu public mardi matin, le coroner Luc Malouin, a conclu qu’il n’y a pas eu de pression de la part de l’organisation des Témoins de Jéhovah sur l’équipe médicale. La décision de ne pas recevoir de transfusion sanguine était celle de Mme Dupuis, âgée de 26 ans. Ses convictions religieuses ont été respectées à la lettre, assure le coroner Malouin.

Ce dernier souligne également que «chaque personne majeure et saine d’esprit a la liberté absolue d’accepter ou de refuser un traitement médical».

Convictions religieuses, vraiment?

Michel Morin, un avocat qui s’est particulièrement intéressé aux Témoins de Jéhovah, mais également à la mort d’Éloïse Dupuis, prépare un livre sur cette affaire.

«Cette histoire nous amène à réfléchir sur la notion du refus de soins. Dans notre Code civil, il est prévu que l’on peut refuser des soins. Il faut toutefois distinguer la lettre et l’esprit de la loi. À mon sens, le législateur avait en tête, lorsqu’il a énoncé la loi, des situations médicales où le risque encouru par une intervention était aussi grand ou plus grand que le bienfait espéré», a expliqué l’auteur en entrevue à l’émission «Le 9 Heures» de LCN mercredi.

Le cas d’Éloïse Dupuis soulève la question du consentement libre et éclairé. Selon l’avocat, les convictions profondes d’Éloïse Dupuis, acquises depuis l’enfance, ainsi que son endoctrinement depuis son plus jeune âge ne lui permettaient pas de faire un choix libre et éclairé.

«Un consentement libre et éclairé, c’est un consentement sans contrainte, menace ou pression. Je n’y crois pas. Elle est née dans une famille Jéhovah. Toute sa vie durant, on lui a continuellement répété que c’était contre la volonté de Jéhovah d’avoir des transfusions sanguines. Qu’elle serait privée du paradis si elle acceptait une transfusion sanguine, qu’elle serait rejetée par sa famille et par tout le monde», a souligné Michel Morin.

«Il m’apparaît évident que le consentement d’un Témoin de Jéhovah qui est dans le regroupement depuis des années n’est pas éclairé», a-t-il ajouté.

Pseudo-science

Il précise également que les transfusions sanguines ne sont plus permises chez les Témoins de Jéhovah seulement depuis 1961, et qu’auparavant, elles se déroulaient sans anicroche.

Par ailleurs, l’avocat précise que le regroupement des Témoins de Jéhovah propage de fausses informations sur cette intervention médicale qui permet de sauver des vies.

«Il n’existe aucun motif médical sérieux qui fait en sorte qu’on devrait refuser des transfusions. En plus d’invoquer des motifs religieux, on avance des théories pseudo-médicales sur les risques liés à une transfusion sanguine. On dit notamment que les risques sont très élevés, que la personnalité du donneur se transfère à la personne qui reçoit le sang, ce qui n’est absolument pas fondé», a dit l’avocat.

Le livre qu’il prépare, Ils ont tué Éloïse Dupuis, doit paraître en 2018.

www.journaldemontreal.com/2017/11/15/le-consentement-dun-temoin-de-jehovah-de-longue-date-nest-pas-eclaire-selon-un-avocat-1

Presse: Témoins de Jéhovah: le crime parfait

ÉDITORIAL / Si un groupe, religieux ou autre, faisait pression sur ses membres, disons de jeunes mères qui viennent d’accoucher, pour qu’elles entreprennent une grève de la faim au péril de leur vie, que pourrait-on faire pour l’empêcher?

 PIERRE ASSELIN / LE SOLEIL

La réponse est:

rien. Une fois que la personne a adopté ces valeurs, l’État n’a aucun recours pour l’empêcher de passer aux actes, si telle est sa « volonté ».

Les Témoins de Jehovah sont responsables de la mort d’Éloïse Dupuis. C’est leur enseignement, leur prosélytisme, leurs pressions morales qui ont créé les conditions ayant mené à ce tragique cul-de-sac et fait en sorte que la jeune mère refuse la simple transfusion sanguine qui lui aurait sauvé la vie. «La seule solution médicale qui existait pour Mme Dupuis afin de recouvrer la santé consistait à recevoir des produits sanguins…», a conclu le coroner Luc Malouin dans le rapport qu’il vient de rendre public.

La mort de cette jeune mère, qui avait toute la vie devant elle, est le crime parfait dont tout le monde se lave les mains.

Pendant qu’on déchire nos chemises sur le port d’un foulard par des employés de l’État, au nom de la neutralité religieuse, un groupe religieux peut empêcher des médecins de poser les gestes qui empêcheraient une mort aussi évitable qu’inutile. C’est absurde et aberrant.

Le rapport en décevra plusieurs, non sans raison, mais la faute n’en revient pas au coroner. Ses conclusions sont conformes à l’état actuel du droit, et pas seulement au Canada. Il ne lui revenait pas de remettre en question des droits fondamentaux, comme le droit à l’intégrité physique ou celui de refuser un traitement, qui ont été reconnus par tous les tribunaux.

Le droit à l’avortement et le droit à l’aide médicale à mourir reposent sur ces mêmes bases, et il serait irresponsable de mettre en danger ces acquis pour régler un problème créé par les croyances irrationnelles d’une organisation religieuse.

Mais devons-nous pour autant en rester là?

Une étude réalisée en 2008 aux Pays-Bas, sur la mortalité et la morbidité (complications médicales) en santé maternelle, concluait que les femmes membres des Témoins de Jehovah étaient six fois plus à risque de mourir de complications dans la grossesse ou l’accouchement que la population en général.

Et le risque devient exponentiel dans les cas où la mère se voit prescrire une transfusion sanguine. Les femmes membres des témoins de Jehovah sont 130 fois plus à risque de mourir que les autres – oui 130 fois – lorsqu’une transfusion sanguine est requise pendant un accouchement, ont constaté les auteurs.

Ce n’est sûrement pas le plan de traitement suggéré par le coroner qui va corriger un déséquilibre aussi écrasant. Il faut chercher une autre solution, sans mettre en danger les droits reconnus de la personne.

La véritable question c’est: est-ce qu’un groupe, en vertu d’un statut religieux ou autre, peut se voir conférer un droit de vie ou de mort sur ses membres?

Il faudrait peut-être faire en sorte que l’organisation qui créé un tel problème de toutes pièces soit aussi imputable pour ses conséquences. Un groupe qui véhicule de la fausse information, qui exerce des pressions morales ou psychologiques, menant à une situation qui provoque directement la mort d’une personne, devrait en répondre devant la loi.

Puisqu’on ne peut agir pour contraindre la personne qui a adopté ces croyances, il faut alors se tourner vers l’organisation qui en a fait la promotion. Cela passe par une loi et c’est le rôle des élus d’explorer cette voie. Peut-être n’est-elle pas la seule, ou la meilleure, mais on doit au moins à Éloïse Dupuis et à son enfant de faire cet exercice.

Oui, il y a bien sûr la liberté de religion, mais le droit à la vie doit prévaloir. Les morts, après tout, se voient privés de leur droit à toute religion…

Une loi ne pourrait-elle pas être envisagée si son application est limitée aux seuls cas qui obligent à choisir entre la vie et la mort? Il ne s’agit aucunement de dicter des croyances. L’État doit plutôt se donner des outils législatifs pour amener un groupe à prévoir, et promouvoir, des dérogations lorsqu’un membre est confronté à une décision entre la vie et la mort, au seul nom de ses croyances.

C’est pourtant simple. Aucun groupe ne devrait avoir le pouvoir d’exiger un sacrifice humain pour satisfaire sa foi.

www.lesoleil.com/opinions/temoins-de-jehovah-le-crime-parfait-9bf8343be454c589dd668f0a6480b09b

Presse: L’association des Travailleuses missionnaires mise en examen pour travail illégal

Par Le figaro.fr  AFP agence le 15/11/2017

L’association catholique est accusée d’avoir employé des centaines de femmes étrangères – venues d’Afrique ou d’Asie – dans ses restaurants en France en dehors de tout cadre légal. Huit plaintes ont, pour l’heure, été déposées.

L’association catholique des Travailleuses missionnaires a été mise en examen à Épinal, dans les Vosges, pour avoir employé dans des restaurants des centaines d’étrangères en dehors de tout cadre légal, a indiqué ce mercredi le parquet, confirmant une information du quotidien La Provence. L’inculpation, qui remonte au 9 novembre, porte sur l’«emploi d’étrangers démunis d’une autorisation de travail» et le «recours à personnes exerçant un travail dissimulé», a indiqué dans un communiqué le procureur de la République à Épinal, Étienne Manteaux.

Les Travailleuses missionnaires de l’Immaculée (TMI), dans le collimateur depuis plusieurs années de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), sont des «vierges chrétiennes» affectées à des restaurants de sanctuaires. Elles appartiennent à la Famille missionnaire Donum Dei (FMDD), association reconnue par le Saint-Siège et rattachée à l’ordre des grands carmes. Une enquête préliminaire avait été ouverte en octobre 2015 par le parquet d’Épinal après un signalement de l’inspection du travail visant un établissement à Domrémy-la-Pucelle, dans les Vosges.

Les investigations, conduites par l’Office central de lutte contre le travail illégal (OCLTI), ont abouti au regroupement à Épinal d’autres procédures ouvertes à Lisieux, dans le Calvados, et Marseille en 2016 pour les mêmes faits.

Toutes les femmes ne souhaitent pas porter plainte

Au total, la Miviludes a comptabilisé huit plaintes, dont une émanant d’une femme décédée depuis, en 2016, à 38 ans, alors que, menacée d’expulsion, elle avait refusé d’être hospitalisée. La dernière plainte a été déposée en juillet dernier pour «exploitation d’une personne réduite en esclavage». Ces TMI, formant une main-d’œuvre recrutée très jeune au Burkina Faso, au Cameroun, au Vietnam, aux Philippines ou encore au Pérou, œuvraient le plus souvent dans des restaurants de la chaîne L’Eau vive sans être déclarées ni toucher de salaires ou de pourboires.

«C’est une association dont tous les membres, en apparence, faisaient partie d’un ordre religieux, mais cette structure n’est jamais devenue un ordre religieux», a indiqué le procureur. «Toutes les femmes entendues faisant partie de l’association ne souhaitent pas porter plainte. Le discours c’est: “On ne touche pas de salaire, on est heureuses, on donne notre vie au Seigneur”», a constaté le magistrat. L’association Aide aux victimes des dérives de mouvements religieux et à leurs familles (Avref) avait consacré à cette association un «livre noir» en 2014.

Après avoir auditionné d’anciennes TMI, la Miviludes avait relevé en 2015 «des éléments qui caractérisent la déstabilisation mentale», pointant «la diabolisation du monde extérieur, les ruptures avec l’environnement d’origine, l’absence de soins et les atteintes à l’intégrité physique».

www.lefigaro.fr/actualite-france/2017/11/15/01016-20171115ARTFIG00373-l-association-des-travailleuses-missionnaires-mise-en-examen-pour-travail-illegal.php

Presse: Canada: Endoctrinement des sectes: Maltais veut une commission parlementaire

24 novembre 2017

IAN BUSSIÈRES

Le Soleil

La députée péquiste Agnès Maltais demande à la Commission des institutions de se saisir d’un mandat d’initiative sur les méthodes d’endoctrinement de sectes structurées et de leurs impacts sur leurs membres. Il s’agit d’une première étape en vue d’une éventuelle commission parlementaire sur la question.

C’est la publication du rapport du coroner Luc Malouin sur la mort d’Éloïse Dupuis, une jeune Témoin de Jéhovah décédée une semaine après son accouchement et qui avait refusé une transfusion sanguine, qui a poussé la députée de Taschereau à agir.

La lettre envoyée au vice-président de la Commission des institutions, le député de Verchères Stéphane Bergeron, mentionne précisément les membres de sectes qui sont en situation médicale d’urgence, en particulier les femmes.

Même si le Parti libéral est majoritaire à la Commission des institutions, Mme Maltais a bon espoir de réussir à convaincre une majorité des députés membres d’étudier la question en commission parlementaire. «Des Témoins de Jéhovah, d’anciens Témoins de Jéhovah, des représentants des hôpitaux et de la santé publique pourraient témoigner. L’idée, c’est de comprendre, parce que les rapports des coroners vont toujours dire que toutes les règles ont été respectées. Cependant, on est en droit de se demander à quel point un consentement est libre et volontaire quand une personne est dans une secte depuis des années et qu’elle subit des pressions», explique Mme Maltais.

La députée ajoute cependant qu’il faut aussi pouvoir aller au-delà de la question des Témoins de Jéhovah et de leurs positions concernant les transfusions sanguines. «Il y a [des sectes] où les gens se marient très jeunes, par exemple. Et si on en avait su davantage, peut-être qu’on n’aurait pas accepté une secte comme Lev Tahor (qui a fui le Canada en 2014 après des décisions des tribunaux supérieurs du Québec et de l’Ontario concernant le traitement des enfants)» résume-t-elle.

Si la Commission des institutions décide d’accepter sa demande, Agnès Maltais indique que ce sera la première fois qu’elle se penche sur la réalité des sectes. «Car il y en a, des sectes, au Québec. Est-ce qu’on peut regarder le mécanisme qui mène à l’endoctrinement?» Mme Maltais fait d’ailleurs remarquer que la question fait déjà débat dans la société, surtout depuis le décès très médiatisé d’Éloïse Dupuis. «J’interpelle les députés, car il y a un profond malaise. Les rapports des coroners nous disent toujours que les règles ont été suivies, mais, malgré tout, le malaise persiste», conclut-elle.

Rendu public la semaine dernière, le rapport du coroner Malouin déclarait que c’est de façon autonome et sans influence indue de sa communauté religieuse qu’Éloïse Dupuis avait refusé une transfusion sanguine en octobre 2016. La jeune femme de 27 ans résidente de Sainte-Marguerite, en Beauce est décédée à l’Hôtel-Dieu de Lévis une semaine plus tard.

www.lesoleil.com/actualite/endoctrinement-des-sectes-maltais-veut-une-commission-parlementaire-b31f81f04836e15f62f17bbbc6d522c2

Presse: Le Centre d’information sur les sectes plaide pour une nouvelle approche du phénomène

Belga, 24 November 2017

Il faut investir davantage dans la prévention contre les sectes, recommande le Centre d’information et d’avis sur les organisations sectaires nuisibles (CIAOSN) dans son rapport d’activités couvrant la période 2015-2016. Le centre plaide également pour une plus grande implication des administrations locales.
Le centre constate que la Cellule de coordination « n’a pas pu remplir sa mission légale ». Le CIAOSN recommande dès lors une nouvelle approche qui serait plus administrative que pénale. Un grand nombre de phénomènes sectaires passent en effet « sous le radar » si l’approche est « purement pénale », poursuit le centre.
Par ailleurs, les sectes n’ont pas disparu. « Nous constatons que les groupements sont devenus plus petits », explique Kerstine Vanderput, la nouvelle directrice du CIAOSN. Là où par le passé, l’attention se focalisait plutôt sur les groupes à l’échelon mondial et qui s’organisait comme des multinationales, il s’agit plutôt désormais d’individus qui se réunissent localement.
La lutte contre ces petits groupes est plus compliquée. S’ils échappent aux radars, ils peuvent constituer un danger. Surtout s’ils s’intéressent à la médecine.
La nomination d’un nouveau directeur en remplacement d’Eric Brasseur, fondateur du centre, s’est ainsi fait attendre. A cela s’ajoute un manque de personnel côté néerlandophone. Des solutions sont toutefois attendues, signale Kerstine Vanderput. Le centre devrait en effet bientôt recevoir le renfort de deux analystes supplémentaires.

www.rtbf.be/info/societe/detail_le-centre-d-information-sur-les-sectes-plaide-pour-une-nouvelle-approche-du-phenomene?id=9771900

 

Presse: Les «dérives sectaires» sous-«  l’œil de députés (Au Canada)

Article de: Le Soleil. 7 décembre 2017 Mis à jour le 6 décembre 2017

De JEAN-MARC SALVET

EXCLUSIF / Des députés de l’Assemblée nationale se préparent à former un groupe de travail pour se pencher sur le phénomène des sectes — ou des «groupes à dérive sectaire».

La députée péquiste Agnès Maltais et le libéral Pierre Reid réfléchissent très sérieusement à cette possibilité. D’autres élus se montrent aussi intéressés.

Le groupe pourrait se constituer formellement en début d’année prochaine.

Une réunion à huis clos a été convoquée ce mercredi sur le sujet à la demande d’Agnès Maltais. Les libéraux et péquistes présents ont discuté de la possibilité qu’une commission de l’Assemblée nationale se penche «sur les méthodes d’endoctrinement de sectes structurées» et leur impact «sur leurs membres, notamment quand ceux-ci sont en situation médicale d’urgence, en particulier les femmes». Une demande que Mme Maltais formule depuis le dévoilement le mois dernier du rapport du coroner sur le décès d’Éloïse Dupuis, membre des Témoins de Jéhovah.

C’est de cette discussion à huis clos de mercredi qu’est née l’idée de constituer un groupe de travail. Mme Maltais se dit satisfaite de l’évolution des choses et de la perspective qui s’ouvre soudainement.

«Le courant a passé», confirme de son côté Pierre Reid. Jusqu’ici, les libéraux avaient dit non à la demande de la députée de Taschereau.

Mme Maltais dit avoir changé son angle d’approche. Elle l’a élargi: «Sous couvert de liberté de religion, est-ce qu’on n’accepte pas des actes qui autrement seraient considérés illégaux?» a-t-elle soumis aux élus présents.

Ce groupe de travail formé de députés devra d’abord s’entendre sur son mandat précis, précise Pierre Reid. Il faut respecter les gens qui ont des croyances religieuses, dit-il avant d’ajouter que la réflexion à venir «dira s’il y a des choses qu’on peut réglementer».

Un long processus

À la lumière du document de réflexion qui pourrait être produit, dans plusieurs mois, l’Assemblée nationale jugera s’il convient de convoquer une commission parlementaire spéciale sur le sujet. C’est une tâche qui reviendrait à l’Assemblée nationale de la prochaine législature — celle qui naîtra des prochaines élections générales, le 1er octobre prochain.

C’est donc un long processus qui pourrait s’ouvrir. Agnès Maltais et Pierre Reid évoquent celui sur l’aide médicale à mourir. Il a duré des années. Et il a fallu de très nombreuses réunions préparatoires avant que son mandat soit circonscrit.

À l’époque, on parlait de «mourir dans la dignité». Le processus a démarré avec la présentation, par la députée Véronique Hivon, d’une résolution parlementaire en décembre 2009 et a abouti — deux gouvernements plus tard — à l’adoption d’une loi au printemps 2014.

Aucun caquiste n’était présent à la réunion de mercredi. Mme Maltais et M. Reid ne doutent toutefois pas que la Coalition avenir Québec et d’autres voudront s’associer à l’exercice.

https://www.lesoleil.com/actualite/les-derives-sectaires-sous-lil-de-deputes-21337a634cf7c9663ff36cbfdc095680