Encyclopédie des sciences religieuses: FRANC-MAÇONNERIE

Article de l’Encyclopédie des sciences religieuses de 1877


 I. HISTOIRE

L’origine de la franc-maçonnerie a été, parmi ses adeptes, l’objet d’imaginations nombreuses : très diverses , mais généralement très merveilleuses. La révélation qui assigne à l’institution l’antiquité la plus reculée est assurément celle du frère Hénoch, qui la voit fondée par l’archange saint Michel organisant les légions des anges fidèles: La chronologie officielle, elle-même, faisant commencer l’ère maçonnique à la création du monde, suppose, comme on l’a remarqué, qu’Adam fut le vénérable de la première Loge. Une généalogie plus modeste n’accorde cette dignité qu’à Noé construisant, suivant un plan révélé, l’arche, symbole de l’Ordre et prêchant aux hommes la sagesse et le culte du vrai Dieu, grand Architecte de l’univers.

La tour de Babel, les secrets des prêtres égyptiens, les mystères d’Isis et d’Eleusis, les Mages, les Sages de l’antiquité chinoise, les Druides, Tubalcaïn et Noéma sa sœur qui inventa l’art de filer, Henoch, Moïse, Confucius, Bramah, Zoroastre, Salomon, Numa Pompilius, Justinien, ont aussi reçu leur part dans la genèse de la franc-maçonnerie, tantôt séparément, tantôt associés en une transmission mystérieuse, procédant de Noé, devenu, fondateur d’empire , sous le nom de Fahi, et établissant une colonie d’hommes vertueux dans la Tartarie orientale, avant la construction de la tour de Babel.

Parmi des souches plus modernes figurent Godefroy de Bouillon; Garimon, patriarche de Jérusalem ; le roi Baudoin ; les Templiers, gardiens du coffret trouvé dans les ruines du temple de Salomon, coffret de fer contenant le secret du grand œuvre; Jacques Molay, instituant, à la veille de sa mort, quatre Mères-Loges :

  • pour l’Orient,
  • pour l’Occident,
  • pour le Midi
  • et pour le Nord;

son neveu Beaujon, puis Aumont et les sept chevaliers qui, déguisés en maçons, échappèrent miraculeusement à la mort, enlevèrent les cendres du grand-maître et se réfugièrent en Ecosse, possesseurs des secrets de leur ordre qu’ils rétablirent mystérieusement.

Le récit consacré par les rites maçonniques se rapporte à la construction du temple de Salomon : Adonhiram, directeur suprême. des travaux, avait divisé les ouvriers en trois classes,

  • Apprentis, 
  • Compagnons, 
  • Maîtres. 

Chaque classe avait reçu, pour se faire reconnaître et payer, un mot, un signe et un attouchement. Le mot des maîtres était Jéhovah, le nom de Celui qui a été, qui est et qui sera :

  •  je, montrant le passé;
  • ho, le présent
  • et va, l’avenir,

ainsi que l’enseigne le Catéchisme des Maîtres parfaits. Trois compagnons scélérats, voulant savoir ce mot pour toucher le salaire des maîtres, surprirent Adonhiram au moment où il avait coutume de fermer le temple; mais, ne pouvant lui arracher son secret, ils le tuèrent de trois grands coups; ils cachèrent ensuite son cadavre sous un amas de décombres d’environ neuf pieds cubes, sur lequel ils plantèrent une branche d’acacia. Après la disparition d’Adonhiram, les maîtres craignirent que la violence ne lui eût fait livrer leur mot. Ils convinrent que la première parole qui serait prononcée, lorsqu’on retrouverait leur chef, servirait désormais pour se faire reconnaître. Neuf maîtres sont envoyés à la recherche d’Adonhiram. L’un d’eux, découvrant enfin son cadavre, le prend par un doigt, qui se détache de la main; il le prend ensuite par le poignet, qui se détache du bras. Saisi d’horreur, il s’écrie : Macbénac, ce qui, suivant le Catéchisme des Maîtres signifie : La chair quitte les os. Depuis lors, mac-benac est devenu le mot des maîtres, mot vénérable qui ne doit être prononcé que dans les Loges. De là aussi la branche d’acacia et le signe d’horreur requis en la réception des maîtres.

Sous des noms parfois différents et avec des circonstances plus ou moins modifiées , le mythe d’Adonhiram se retrouve au fond de toutes les légendes du Compagnonnage. Ce trait commun aux vieilles associations ouvrières, le nom même de la franc-maçonnerie , les titres et les insignes de ses grades fondamentaux, ses emblèmes, les objets de ses symboles, les formes et les vocables de ses rites, ne permettent aucun doute sur l’origine de cette institution: Elle procède évidemment de l’antique organisation de la maçonnerie ouvrière.

Les conditions d’existence, d’éducation et de progrès que la liberté des personnes et du travail, l’école et le livre, la publicité et la concurrence, ont assurées à nos artisans, sont relativement très-modernes. Durant de longs siècles, toute l’éducation des ouvriers fut faite uniquement par l’apprentissage, par la pratique de leur profession et par les voyages. Les notions acquises étaient conservées par tradition orale et communiquées par initiation; le progrès était accompli par continuité et l’avancement, consacré par hiérarchie. D’autre part, au milieu des sociétés livrées à l’esclavage ou au servage, la protection des métiers et des artisans devait être demandée à l’association et à la religion. A ces conditions correspondaient dans l’antiquité le régime des castes ou, à défaut, comme à Rome, les associations ouvrières, organisées sous une discipline énergique; reconnues comme corporations et placées sous la protection d’un dieu, plus tard, les corps de métiers patronnés par un saint. De toutes les professions, la maçonnerie était celle qui réclamait l’organisation la plus complète et la plus puissante:

Maçonnerie désigne ici toute l’architecture; c’est elle qui a produit tant de chefs-d’œuvre dont les auteurs sont restés inconnus et dont la gloire anonyme appartient à toute la famille des maçons. Bien des siècles avant les théories des mathématiciens, la maçonnerie devait découvrir, conserver, enseigner et appliquer en ses procédés pratiques toutes les règles essentielles de la géométrie et de la mécanique. Non-seulement la plus petite de ses œuvres suppose la division et la hiérarchie du travail : conception, calcul, dessin, commandement chez les uns, exécution multiple et progressive, partir du labeur le plus infime, obéissance fidèle et intelligente chez les autres; mais, pour ses grandes œuvres, lorsqu’elle construit les murs et les édifices des- cités, les temples des dieux ou les palais des princes, elle doit rassembler, faire voyager, travailler, vivre en commun et en bon ordre, durant de longues années, autour de leur œuvre, de véritables légions d’ouvriers campées souvent dans des hutes ou dans des loges sur le terrain de leurs travaux. Ces simples observations suffisent pour indiquer l’esprit, la culture, les coutumes et les institutions que de pareilles conditions tendaient à développer :

  • tradition des procédés,
  • initiation,
  • instruction progressive par enseignement pratique,
  • affiliation,
  • confraternité,
  • discipline
  • et hiérarchie respectée.

La maçonnerie trouva dans toutes les civilisations la protection qui lui était nécessaire; mais elle obtint de la part de I’Eglise et des princes chrétiens une faveur toute spéciale. En réalité, elle fut longtemps, dans tous les sens, l’agent le plus actif de l’édification. Une bulle du pape Boniface IV (614) accorda aux maçons et à tous les fidèles qui se joindront à eux, des privilèges et des indulgences. Dès le commencement du huitième siècle, on constate en Lombardie l’existence d’une confrérie de maçons, issue vraisemblablement des anciens collèges romains de constructeurs, mais pénétrée de l’esprit de l’architecture chrétienne et déjà très importante. Elle s’étendit dans la Gaule et jusqu’en Allemagne, élevant en divers lieux des édifices empreints du même caractère. Cette association passa ensuite en Angleterre, où elle formait déjà au dixième siècle une corporation puissante. En 926, le roi Athelstan lui accorda une constitution rédigée en langue saxonne et lui donna pour président et protecteur son frère Edwin. Le chef-lieu, de la confraternité était établi à York. Avant d’initier ses membres aux secrets du grand art, la confrérie devait leur imposer un long noviciat et s’assurer par des épreuves sévères. de leur fidélité et de leur discrétion. L’introduction en Ecosse de la confrérie maçonnique paraît contemporaine de la construction de la tour de Kilwinning (1151). La fondation de la Société de la chapelle Sainte-Marie, à Edimbourg, date de 1298. L’œuvre prit une importance qui est attestée parla Juridiction établie en 1424, par Jacques 1er, en faveur de la Confrérie des ouvriers maçons dans le royaume d’Ecosse, et par le patronnai héréditaire, accordé en 1437, par Jacques II, à William Saint-Clair, pour la , prospérité de la confraternité.

Erwin de Steinbach, architecte de la cathédrale de Strasbourg, était le chef d’une association analogue. Elle reçut de Rodolphe de Habsbourg et du pape Nicolas III des privilèges qui furent confirmés plusieurs fois par leurs successeurs. En vertu de ces privilèges, les maçons de la confrérie relevaient directement de Rome, ils étaient affranchis des corvées ei impôts, lois et statuts locaux; ils fixaient eux-mêmes leur salaire et ils étaient protégés contre la concurrence des autres ouvriers. Autour des grandes cathédrales alors encours d’exécution, à Vienne, à Cologne, à Zurich, à Fribourg, se formèrent des loges qui s’accordèrent à reconnaître la supériorité de lu loge de Strasbourg. En 1459, les maîtres de ces loges, qui n’avaient été unies jusqu’alors que par leur origine et par un lien volontaire, s’assemblèrent à Ratisbonne; le 25 avril, elles dressèrent un acte de confraternité qui organisait la confrérie générale des libres-maçons d’Allemagne et la divisait en quatre loges ; Strasbourg, Cologne, Zurich et Vienne, placées :sous la grande maîtrise du chef de la cathédrale de Strasbourg.

Cette constitution fut confirmée par un diplôme de l’empereur Maximilien, donné à Strasbourg en 1498. Les statuts de la confrérie furent renouvelés et imprimés en 1563. Au dix-huitième siècle, on constate encore un exemple de l’exercice incontesté de la juridiction suprême de Strasbourg sur les autres loges.

La vulgarisation de la géométrie, de l’art du trait et des procédés de l’architecture supprimait l’objet technique des initiations maçonniques ; mais la coutume, le respect des traditions, les privilèges et les honneurs attachés à la corporation, la confraternité qu’elle établissait entre ses membres, les avantages résultant du patronage des puissants personnages affiliés à l’association, suffisaient pour conserver l’institution. Ces causes de conservation avaient en Angleterre une importance toute particulière. Dès le commencement du dixième siècle, on voit la grande confrérie d’York présidée par Edwin, frère du roi Athelstan; au temps de leur puissance, les Templiers avaient été ses patrons; en 1327, tous les lords lui sont affiliés; en 1502, Henri VII se déclare protecteur de l’œuvre et tient une loge dans son palais. L’affiliation à la confraternité de membres étrangers à l’art de bâtir, et qu’on appelait maçons-acceptés, devait transformer l’ancienne institution et en faire sortir une institution nouvelle. En s’ouvrant à des membres étrangers, la confraternité des libres-maçons offrait l’asile le plus propice et le mieux abrité, ainsi que les cadres de l’association la plus étendue que pussent alors trouver des hommes voulant s’associer et agir en secret pour réaliser des desseins politiques, philosophiques ou sociaux.

Ce fait se produisit à l’époque de la Révolution d’Angleterre. En 1646, les free-masons de Londres admettent dans leur loge une société formée de sectateurs de la Nouvelle Atlantis de Bacon. La même année, Elias Ashmole se fait recevoir, avec le capitaine Mainwarring, dans la confrérie des maçons à Warrington. Antiquaire distingué, Ashmole a écrit sur l’histoire de l’Ordre de la Jarretière un.livre estimé, et il a légué à l’Université d’Oxford une collection qui est devenue le premier fonds du musée ashmoléen. Epris d’alchimie, il a composé sur cette matière plusieurs traités qu’il publia sous le titre de Mercuriophile anglais. C’était un royaliste ardent, dont Charles II, à la Restauration, récompensa le zèle en lui donnant la charge d’héraut à Windsor. Après avoir combattu pendant quelque temps dans l’armée de Charles 1er, il chercha le moyen de servir et de relever la cause royale, alors vaincue, et de réaliser, en même temps, ses visées philosophiques. Dans ce but, il s’affilia à la confraternité des libres-maçons qui était, plus encore que les autres corporations, ennemie de la révolution et des puritains, et qui s’était déjà ouverte aux utopies de, la Nouvelle Atlantis. Il s’agissait de conserver les formes anciennes et de les adapter à une composition nouvelle et à un objet nouveau de l’association. Cette œuvre difficile fut accomplie avec beaucoup de talent et de succès par Ashmole, composant les rituels des réceptions pour les trois grades fondamentaux :

  • Apprenti,
  • Compagnon,
  • Maître.

Le mythe d’Adonhiram fut reproduit dans la réception des maîtres ; mais il devait rappeler aux initiés le supplice du roi Charles, Dans cette vue et pour sauvegarder les secrets politiques de l’association on créa, bientôt après, les grades supérieurs

  • de Maître-secret,
  • de Maître-parfait,
  • de Maître-élu
  • et de Maître-irlandais.

Un mouvement analogue se produisit à la même époque. dans les confréries écossaises, sous l’influence de leurs protecteurs nobles, fidèles partisans des Stuarts. Néanmoins, pendant cinquante années, ces tentatives paraissent n’avoir produit ni effet appréciable sur la politique, ni extension considérable de l’œuvre maçonnique. Ce résultat peut être attribué à la vigueur de Cromwell, puis à la Restauration qui rendait inutiles les complots royalistes, enfin à la puissance victorieuse de Guillaume et Marie. Le règne de la reine Anne réveilla les espérances jacobites, et, dès 1703, les libres-maçons de Londres admirent ouvertement dans leur loge des personnes étrangères à l’art de bâtir, admission qui se pratiquait plus ou moins fréquemment depuis 1641, mais sous forme exceptionnelle et clandestine. L’avènement de la maison de Hanovre (1714) donna une impulsion nouvelle à ce mouvement. C’est de cet avènement que les historiens maçons font dater la fin des âges obscurs de la franc-maçonnerie.

La franc-maçonnerie anglaise ne devait jamais rompre complètement le nœud qui l’attachait à la confraternité des libres. maçons. Elle y avait pris vie et elle y resta, comme la greffe sur l’arbre dont elle transforme les produits ; niais le développement de cette greffe exigeait une certaine transplantation du tronc. Jusqu’alors le chef d’ordre des loges anglaises avait été la Loge d’York. Ce centre, ce terrain, ne pouvaient convenir à l’œuvre nouvelle. En. février 1717, les quatre loges de Londres forment une assemblée générale; elles adoptent officiellement les trois rituels rédigés par Ashmole; en outre, se déclarant indépendantes d’York, elles fondent la Grande Loge de Londres et lui attribuent le gouvernement de la fraternité. La loge d’York protesta d’abord en se proclamant Grande Loge de toute l’Angleterre; mais elle finit par laisser passer la suprématie de Londres, qui fut acceptée par la plupart des loges anglaises.

En Ecosse, où l’institution de la franc-maçonnerie est également due à la transformation de la vieille confraternité des maçons, une évolution analogue, s’accomplit dix-neuf ans plus tard. Le 30 novembre 1736, jour de de la Saint-André, trente-deux corporations, convoquées dans le but exprès d’organiser l’association sur des baises nouvelle, se. réunissent dans le local de la société de la chapelle Sainte-Marie et se constituent en Grande-Loge de Saint-Jean d’Edintbourg. William Saint-Clair renonce pour lui et pour les siens à la dignité de chef et gouverneur héréditaire des free-masons d’Ecosse. Il est aussitôt élu et installé grand-maître de l’Ordre. Cependant la luge de Kilwinning, qui avait d’antiques prétentions à la dignité de mère-toue, revendiqua sa suprématie ; délivrant des constitutions de loges, en rivalité avec la Grande-Loge d’Edimbeurg, elle organisa une scission qui dura jusqu’en 1807.

L’établissement de la franc-maçonnerie dans les autres pays est due, non à la transformation des anciennes confraternités de maçons, mais à une œuvre de propagation opérée dans l’origine par les loges de l’Angleterre et de l’Ecosse. Cette œuvre se produit peu de temps après la constitution de la Grande Loge de Londres; ses agents sont généralement les partisans des Stuarts. Pour la France nous possédons des preuves nombreuses qui établissent ce point avec évidence. 11 ressort d’ailleurs des faits suivants : les deux premiers grands-maîtres de la franc-maçonnerie françaises furent Lord Derwent-Waters, jacobite ardent, qui fut décapité en Angleterre pour crime de trahison, et, après son départ, le lord comte d’Harnouester ; en dehors des autorités maçonniques constituées, le Prétendant s’arrogeait un pouvoir dispensateur souvent accepté par les loges françaises.

La franc-maçonnerie fut introduite en France par la fondation à Dunkerque (13 octobre 1121) de la loge de l’Amitié et Fraternité, constituée par Jean, duc de Montaigu, grand-maître de la Grande-Loge de Londres. C’est le premier établissement maçonnique qui ait été formé hors des Iles-Britanniques. Le nom de la première loge de Paris est inconnu elle fut fondée en 1725, par lord Derwent-Waters, sir d’Hagutty et Maskeline, tous trois membres de la Grande-Loge de Londres ; elle fut établie rue de la Boucherie, chez Hure, traiteur anglais, à l’instar des loges d’Angleterre qui se tenaient dans les tavernes. Bientôt après, une deuxième loge fut formée par Gouland, lapidaire anglais ; une troisième (7 mai 1729) par Lebreton, sous le titre de Saint-Thomas au Louis d’argent. Cette dénomination était tirée de l’enseigne de l’auberge où l’on se réunissait. Les chroniques maçonniques mentionnent encore en la même année la constitution de deux autres loges ‘sous le titre de Saint-Martin et de Saint-Pierre et Saint-Paul. En 1732, sixième loge ‘chez le traiteur Landelle, rue de Bussy ; elle prit d’abord le nom de cette rue, mais elle s’appela ensuite Loge d’Aumont, parce que le duc d’Aumont s’y était fait affilier. Le 24 décembre 1736, l’assemblée des loges élut grand-maître le comte d’Harnouester, en remplacement de Lord Derwent-Waters, retourné en Angleterre, pour conspirer. Le comte d’Harnouester ayant lui-même quitté la France vers la fin de l’an-fiée 1737, la dignité de grand-maître fut conférée au duc d’Antin.

Jusqu’à cette époque les loges, soumises à la défense de rien écrire, n’ont laissé aucun document qui permette de rendre compte de leurs travaux. On sait seulement que pendant les dix premières années l’affiliation réunit à peine six cents membres, mais que la plupart de ceux-ci appartenaient aux plus hautes classes de la nation.

Cependant, dégagée des éléments étrangers qui l’avaient apportée, et placée sous. l’autorité d’un grand-maître français, la franc-maçonnerie devait bientôt prendre en France un développement conforme à la nature e milieu où elle avait été transplantée et y recevoir un accroissement considérable. Ori essaya alors -de la comprimer par la persécution; Louis XV lui était hostile et menaçait de la Bastille les seigneurs qui accepteraient des dignités dans l’Ordre. En 1736, une ordonnance du Châtelet interdit les réunions; une bulle de Clément XII excommunia les francs-maçons. Cette bulle fut présentée en 1739 au Parlement qui refusa dé l’enregistrer: mais le Châtelet continua jusqu’en 1745 à sévir contre les infractions à son ordonnance, lorsque les délinquants n’étaient point des personnages influents. Après la mort du duc d’Antin, Louis de Bourbon, comte de Clermont, prince du sang, fut élu et solennellement installé grand-maître de l’Ordre (décembre 1743). Cette élection, faite par les loges de Paris, avait été confirmée par les loges de province. En même temps, pour assurer la protection des francs-maçons et organiser le gouvernement de l’ordre, on forma à Paris une grande-loge, composée de personnes de distinction. Cette loge reçut le titre de Grande-Loge anglaise de France, en reconnaissance du bienfait de la maçonnerie reçu de l’Angleterre. En 1756, ce nom fut changé et la loge suprême s’appela simplement Grande-Loge de France.

La longue maîtrise du comte de Clermont est considérée par les francs-maçons orthodoxes comme une époque déplorable de leur histoire. Le comte de Clermont remettait l’exercice du pouvoir qui lui avait été confié à des personnages incapables, et même à des intrigants de bas étage ; parmi ceux-ci, les francs-maçons mentionnent avec mépris un Certain Lacorne, maître à danser. Les griefs reprochés à leur administration sont : l’incapacité et la concussion, la corruption de la discipline, l’encouragement au charlatanisme, l’introduction des rites extravagants la multiplication ridicule des grades qui devinrent aussi hauts que nombreux, l’admission du Souverain conseil des empereurs d’Orient et d’Occident, souverains princes-maçons, substituts généraux de l’Art royal, grands officiers et surveillants de la grande et souveraine loge de Saint-Jean de Jérusalem, l’invasion de ce qu’on appelle en langage maçonnique l’écossisme et les systèmes templiers. En réalité, le désordre devint si grand que la franc-maçonnerie se partagea en deux camps, tellement acharnés l’un contre l’autre que les frères finirent par se livrer à des actes de violence, en la grande fête de l’ordre (4 février 1767). Par mesure de police, l’autorité civile ordonna à la Grande-Loge de cesser ses assemblées.

La suspension des travaux de la Grande-Loge dura plus de quatre ans, jusqu’à la mort du comte de Clermont (15 juin 1771). Le rétablissement de la paix fut réparé par l’élection à la dignité de grand-maître du duc de Chartres, qui fut plus tard Philippe-Egalité. Cette élection avait été faite par l’un des partis rivaux, mais elle fut

approuvée par le duc de Luxembourg à qui le grand-maître décédé avait confié la charge d’administrateur général de l’Ordre, et confirmée enfin par la majorité des loges. L’acte d’acceptation du duc de Chartres est un monument curieux du style et des conceptions de la franc-maçonnerie à cette époque :

« L’an de la Grande Lumière 1772, 3e jour de la lune de Jiar, 5e jour du 2e mois de l’an maçonnique 5772, et de la naissance du Messie, 5e jour d’avril 1772, en vertu de la proclamation faite en la Grande-Loge assemblée, le 24e jour du 4e mois de l’an maçonnique 5771, du très-haut, très-puissant et très-excellent prince S. A. S. Louis-Philippe-Joseph d’Orléans, clac de Chartres, prince du sang, pour Grand-Maître de tontes les loges régulières de France, et celle du Souverain-Conseil des empereurs d’Orient et d’Occident, Sublime-Mère Loge écossaise, du 26e de la lune d’Elul, 1771, pour souverain G. M. de tous les conseils, chapitres et loges écossaises du Grand-Globe de France, office que ladite A. S. a bien voulu accepter pour l’amour de l’Art Royal, et afin de concentrer toutes les.opérations maçonniques sous une seule autorité. En foi de quoi ladite A. S. a signé le procès-verbal d’acceptation. Signé: Louis-Philippe-Joseph d’Orléans. »

A la notification de cette acceptation l’administrateur général répond en ces termes, par un acte daté de Son Orient:

« Nous Anne-Charles-Sigismond de Montmorency-Luxembourg, duc de Luxembourg et de Châtillon, pair et premier baron chrétien de France, revêtu de la fonction la plus brillante, celle d’initier à nos mystères le très-respectable et très-illustre frère Louis-Philippe d’Orléans, duc de Chartres… Certifions avoir reçu… »

Les mesures de pacification inaugurées par l’élection du duc de Chartres, aboutirent, après de longues négociations, à la suppression de la Grande-Loge de France, qui fut remplacée par-la Grande-Loge nationale, et à l’établissement du Grand Orient de France (24 décembre 1772). Procédant sans retard à la réorganisation de la franc-maçonnerie, le Grand Orient lui donna une constitution nouvelle, fondée en grande partie sur les principes de l’élection et de la représentation. Cette constitution a été édictée sous le titre de Statuts de l’ordre royal de la franc-maçonnerie en France. Elle a été modifiée plusieurs fois en ses détails, mais elle est restée la base du système qui régit encore l’Ordre dans notre pays.

Pendant que ces faits se produisaient en France, la franc-maçonnerie était introduite chez d’autres nations. Indiquer la date de son établissement dans les pays qui l’ont reçue est le plus simple moyen de faire connaître la vitesse et l’étendue de sa propagation :

  • 1721 : France, Canada;
  • 1725 : Autriche ;
  • 1726 : Espagne;
  • 1727 : Portugal ;
  • 1728 : Bengale ;
  • 1729 : Irlande ;
  • 1730 : Suède, Hollande, Malte, Savannah en Géorgie ;
  • 1731 : Russie ;
  • 1732 : Hanovre ;
  • 1733 : Italie centrale , Boston ;
  • 1734 : Philadelphie ;
  • 1735 : Naples ;
  • 1736 : Suisse;
  • 1737 : duché de Bade, Bavière, Hambourg, Prusse, Saxe, île de Sardaigne ;
  • 1738 : Turquie, Pologne ;
  • 1739 : Piémont, Savoie ;
  • 1740 : Belgique;
  • 1742 : Danemarck;
  • 1743 : île de la Jamaïque;
  • 1744 : Bohême, Hongrie, Brunswick ;
  • 1749 : île de Saint-Domingue ;
  • 1770 : île de la Guadeloupe ;
  • 1778 : île de France ;
  • 1779 : Madras ;
  • 1780 : Wurtemberg, Hesse ;
  • 1783 : île de la Martinique ;
  • 1800 : Australie ;
  • 1810 : Egypte;
  • 1811 : Westphalie, îles Ioniennes ;
  • 1820 : Mexique, Bombay, Pondichéry ;
  • 1821 : île Bourbon ;
  • 1823 : Brésil ;
  • 1832 : Algérie;
  • 1836 : Colombie;
  • 1842 : Perse ;
  • 1843 : îles Marquises.

II. ORGANISATION

Nous allons essayer de décrire, aussi exactement que le permettent les limites assignées à cet article, l’organisme de la franc-maçonnerie, ou, pour parler le langage de ces lieux, essayer de décrire les grands contours de l’édifice que la maçonnerie prétend construire, les principales pièces de sa distribution intérieure, leur décoration et leur usage. Pour assurer la fidélité de cette exposition nous en avons pris tous les éléments parmi les matériaux taillés, mais très-épars, sur les chantiers maçonniques. Tout ce. qui suit est emprunté aux rituels, non-seulement pour le fond, mais pour la forme, aussi importante en ces détails que le fond même. Ce qui constitue notre travail propre, c’est l’assemblage des matériaux que nous avons disposés suivant un ordre dont nous avons taché de faire une mosaïque, un dessin, présentant une image saisissable et quelque peu ressemblante.

La maçonnerie élève des. temples à la vertu et creuse des cachots pour le vice. Son œuvre consiste dans l’étude des sciences et la pratique des vertus. Par ses principes et sa morale sublimes, elle sert à épurer les mœurs de ses adeptes et à les rendre utiles à l’Etat et à l’humanité, leur révélant la Lumière, qui est la connaissance et l’emblème de toutes les vertus et le symbole du Grand-Architecte de l’univers.

Le maçon est un homme libre, fidèle aux lois et l’ami des rois et des bergers, lorsqu’ils sont vertueux. Dès son apprentissage, il doit se proposer de vaincre ses passions, de soumettre sa volonté et de faire des progrès dans la maçonnerie. Sa tache principale est de remplir les devoirs de l’état dans lequel la Providence l’a placé, de fuir le vice et de pratiquer la vertu. Les lois de la maçonnerie lui signalent certains vices qu’il doit s’appliquer à éviter :

  • l’envie,
  • la calomnie
  • et l’intempérance;

elles lui recommandent certaines vertus spéciales :

  • le silence,
  • la prudence
  • et la charité.

La solidarité qui unit les maçons est rattachée par un lien touchant au mythe d’Adonhiram. Après la mort du sublime maître, les maçons prirent soin de sa mère, qui était veuve, et dont ils se dirent les enfants, Adonhiram les ayant toujours regardés comme ses frères. Lorsqu’un maçon est en péril, il fait le signe de secours, en disant : A moi ! les enfants de la veuve ! Un maçon doit toujours voler au secours de ses frères, fussent-ils aux extrémités de la terre.

Le Plan idéal de l’édifice maçonnique, c’est la Loge immense, située à l’orient de la vallée de Josaphat, dans un lieu où règnent la paix, la vérité et l’union. Sa forme est celle d’un carré long dont la longueur s’étend de l’orient à l’occident, la largeur du midi au septentrion. Sa hauteur comprend des coudées sans nombre ; sa profondeur pénètre de la surface de la terre au centre. Elle est couverte d’un dôme céleste, parsemé d’étoiles, et elle est soutenue par deux piliers nominés sagesse et force : sagesse pour inventer et force pour soutenir.

La loge des compagnons possède six bijoux, trois mobiles et trois immobiles. Les trois bijoux mobiles, qui passent d’un frère à l’autre, sont :

  • l’équerre, qui sert à former des carrés parfaits ;
  • le niveau à égaliser les superficies
  • et la perpendiculaire, à élever dés édifices droits sur leur base.

L’équerre enseigne au maçon que toutes ses actions doivent être réglées sur l’équité ; le niveau, que tous les hommes sont égaux, et qu’il doit régner une parfaite union entre les frères. La perpendiculaire démontre la stabilité de l’Ordre, élevé sur les vertus. Les trois bijoux immobiles sont:

  • la pierre brute, qui sert aux apprentis pour travailler ;
  • la pierre cubique, aux compagnons pour aiguiser leurs outils,
  • et la planche à tracer, aux maîtres pour former leurs dessins.

La pierre brute est l’emblème de l’âme, susceptible de bonnes ou de mauvaises impressions. La pierre cubique doit rappeler que ce n’est qu’en veillant sur soi-même qu’on peut se préserver des vices. La planche à tracer représente l’effet salutaire des bons exemples. Trois meubles précieux sont renfermés dans la loge des maîtres. Ces meubles sont :

  • l’Évangile,
  • le compas
  • et le maillet.

L’Évangile, démontre la vérité ; le compas, la justice. Si l’un des frères est perdu, on doit toujours le retrouver entre l’équerre et le compas, parce que ces deux instruments symbolisent la sagesse et la justice, et qu’un maçon ne doit jamais s’en écarter. Le maillet, dont se servent les trois premiers officiers de la loge pour maintenir l’ordre, rappelle aux maçons qu’ils doivent toujours être dociles aux leçons de la sagesse. Il leur fait entendre sans cesse, que de même que la matière rend des sons lorsqu’on la heurte, à plus forte raison l’homme, à qui Dieu a donné la faculté de connaître et de juger, doit-il être sensible au cri de la vertu et rendre hommage au Créateur. Parmi les objets symboliques, il faut classer encore les trois ornements du livre des compagnons, savoir :

  • le pavé mosaïque, qui représente le seuil du grand portique de Salomon ;
  • la houppe dentelée, les ornements extérieurs du temple,
  • et l’étoile flamboyante, le centre d’où part la vraie lumière:

Le pavé mosaïque, formé de diverses pierres, jointes ensemble par le ciment, marque l’union étroite qui doit régner entre les maçons, liés par la vertu. La houppe dentelée est l’emblème de l’ornement extérieur d’une loge, parée par les murs des frères qui la composent. Enfin, l’étoile flamboyante est le symbole du soleil de l’univers.

Tout atelier comprend nécessairement un vénérable et deux surveillants. Le soleil éclaire les ouvriers pendant le jour ; la lune pendant la nuit, et le vénérable, en tout temps, dans sa loge. Il y siège à l’orient, vêtu d’or et d’azur, parce qu’un maçon doit conserver la sagesse au milieu des grandeurs ; c’est lui qui ouvre la loge et règle les travaux. Les surveillants sont placés à l’occident ; ce sont eux qui ferment la loge.

Ils sont chargés spécialement du maintien de l’ordre. A ces trois officiers, la plupart des loges ont adjoint

  • un secrétaire,
  • un trésorier,
  • un orateur,
  • un maître des cérémonies,
  • un aumônier-hospitalier,
  • quatre experts
  • et un frère terrible.

Les titres du secrétaire, du trésorier, de l’orateur, indiquent suffisamment la nature de leurs fonctions. Le maître des cérémonies introduit les frères visiteurs; il règle les dispositions des réceptions et des fêtes, ainsi que le menu des banquets qui tiennent une place si importante dans le cérémonial maçonnique. L’aumônier hospitalier est ordinairement placé au milieu de l’endroit désigné sous le nom de colonne du midi tenant à la main une vaste bourse en velours cramoisi, ornée de paillettes et d’emblèmes. Il reçoit les aumônes des frères et il les distribue aux malheureux, sans devoir-de comptes à personne. L’examen et l’introduction des récipiendaires sont confiés aux experts. Enfin, le frère terrible; est chargé de la partie la plus redoutable ou la plus menaçante des épreuves.

Les grades fondamentaux de la franc-maçonnerie, les seuls qu’estiment les maçons orthodoxes, sont les grades d’apprenti, de compagnon et de-maître. L’apprenti porte simplement le tablier blanc uni, symbole du travail. Sa blancheur démontre la candeur des mœurs maçonniques et l’égalité qui doit régner entre les maçons. Au jour de sa réception. l’apprenti reçoit deux paires de gants blancs ; gants d’hommes et gants de femmes ; blancs, parce que le maçon ne doit jamais tremper ses mains dans aucune œuvre d’iniquité. Les gants de femme rappellent au récipiendaire qu’on doit chérir sa femme et qu’on ne peut l’oublier un seul instant sans être injuste. Il est introduit, les yeux-bandés, afin qu’il sente combien l’ignorance est préjudiciable aux hommes. En cet état, les experts lui font faire trois voyages dans la loge, afin qu’il comprenne que ce n’est point du premier pas que l’on parvient à la vertu. Pendant cette marche aveugle il doit chercher la lumière.

Enfin, il prête serment,

  • le soulier gauche en pantoufle, parce que le maçon doit être humble,
  • le genou nu sur l’équerre,
  • la main droite sur l’Évangile ;
  • avec la main gauche il tient un compas demi-ouvert sur sa poitrine nue, parce que le cœur du maçon doit toujours être juste et à découvert.

La place de l’apprenti dans la loge est au septentrion, parce que c’est la partie la moins éclairée, et qu’un apprenti, qui n’a reçu qu’une faible lumière, n’est pas en état de supporter un plus grand jour. Il est payé près de la colonne J, dont le nom (Jachim) désigne la sagesse qui est en Dieu. Les insignes du compagnon sont

  • le tablier blanc ;
  • compas,
  • équerre,
  • maillet,
  • brodés sur le fond.

Il est placé au midi pour recevoir les ordres des maîtres et il est payé- près la colonne B, dans le nom (Booz) désigne la force gui est en Dieu. Les insignes des maîtres sont le tablier bleu céleste; compas, équerre, branche d’acacia, or; grand cordon bleu, orné des mêmes attributs. Leur nom est Gabaon, tiré du lieu où les Israélites déposèrent l’arche. Ce titre signifie que le cœur d’un maçon doit être assez pur pour devenir un temple agréable à Dieu.

Aux grades fondamentaux les entreprises qui ont emprunté le nom de la franc-maçonnerie, ont ajouté à diverses époques un grand nombre de hauts grades, avec des titres bizarres ou pompeux, des emblèmes et des initiations mélodramatiques, produits d’une érudition très-fantaisiste et parfois d’un charlatanisme vraiment transcendant. On en compte plus de quatre-vingt-dix. Le Grand Orient, qui cependant s’efforce de rassembler dans son obédience tous les rites et toutes les combinaisons qui se réclament de la franc-maçonnerie, n’a consenti à admettre que trente-deux de ces grades : échelle suffisamment encourageante pour les ascensions de la vanité. Les titres de la plupart des hauts grades suffisent pour dénoncer les tendances de ceux qui les ont inventés et l’esprit de ceux qui les convoitent :

  • Maître parfait,
  • Maître illustre,
  • Maître Coën,
  • Puissant maître Irlandais,
  • Quatre fois respectable maître Ecossais de Saint-André,
  • Sublime Ecossais,
  • Grand Maître architecte,
  • Grand élu,
  • Chevalier du Temple,
  • Chevalier d’Orient et d’Occident,
  • Chevalier Kasdosh,
  • Chevalier de l’Epée,
  • Chevalier de la Gerbe d’or,
  • Chevalier de l’Aigle noir,
  • Chevalier du Pélican,
  • Chevalier de la Toison d’or,
  • Chevalier des Argonautes,
  • Chevalier du Phénix,
  • Chevalier de l’Iris,
  • Chevalier de la Clef d’or,
  • Chevalier de l’Ancre ou de l’Espérance,
  • Chevalier de Saint-Michel,
  • Chevalier du Saint Sépulcre,
  • Chevalier du Serpent d’airain,
  • Chevalier Royale-Arche,
  • Chevalier Prussien ou Noachite,
  • Sublime Chevalier illustre,
  • Chevalier du Soleil, Prince adepte,
  • Commandeur d’Orient,
  • Grand Commandeur de l’Aigle blanc et noir,
  • Noachite,
  • Souverain maçon d’Hérédom,
  • Sublime philosophe,
  • Sublime maître de l’Anneau lumineux,
  • Rose-Croix de la Tour,
  • Prince Rose-Croix,
  • Prince du Liban,
  • Prince de Jérusalem,
  • Souverain prince du Royal Secret,
  • Elu illustre,
  • Chef des douze tribus,
  • Grand Pontife,
  • Grand-Maître de la Lumière.

Presque toutes les loges françaises sont placées sous l’autorité suprême du Grand-Orient. Le Grand Orient reconnaît en principe tous les rites mais il ne pratique que

  • le rit Français,
  • le rit d’Heredoin,
  • le rit Ecossais ancien. et accepté,
  • le rit Philosophique, le rit de Kilwinning,
  • le rit du Régime rectifié.

Le Grand-Maître de l’Ordre est ordinairement un haut personnage agréé par le gouvernement existant ; il est assisté par deux Grands-maîtres adjoints. Au-dessous d’eux, sont les Grands dignitaires et les Officiers d’honneur; auprès d’eux, les Représentants des puissances maçonniques étrangères. Les spécialités de l’administration sont confiées au Conseil de l’ordre, au Collège des rites et, en sous-ordre, à des commissions permanentes.

En concurrence avec le Grand Orient, deux autres autorités suprêmes se partagent le gouvernement de quelques loges :

1° LE SUPRÊME CONSEIL pour la France da 33° degré. Il a été formé en 1804 et constitué définitivement en 1814. Le Suprême Conseil ne pratique que le rit Écossais ancien et- accepté. Son chef prend le titre de Puissant Souverain, grand commandeur d e l’ordre, maître acl vitam.

2° La PUISSANCE SUPRÊME de Mysraïm, rit Égyptien, produit vers 1814.

III. ACTION

La puissance d’action de la franc-maçonnerie est toujours restée beaucoup au-dessous de ce qu’on suppose devoir résulter de l’étendue presque universelle de son domaine, du nombre et de l’état social de ses adeptes.Il est facile d’expliquer ce fait. A toute institution qui aspire à exercer une action puissante et permanente sur les peuples, il faut une place au soleil, une pensée suivie, un travail quotidien, une œuvre continue et un système : religieux, politique ou social. La franc-maçonnerie ne possède rien de tout cela. Elle vit en loges, et n’y pense et n’y travaille guère. Son œuvre n’occupe qu’une partie très-petite et très-futile du temps, de la pensée et de l’activité de ses membres, même de ses chefs. C’est un vaste appareil, composé de pièces hétérogènes, sans ressort et sans moteur constants; quelque chose de superficiel, une sorte de réseau plus ou moins fastueux, destiné à être adapté, par superposition, aux systèmes religieux, politiques et sociaux des peuples sur lesquels il s’étend. En sa meilleure substance on ne trouve guère qu’une aspiration théo-philanthropique, enveloppée sous un symbolisme ingénieux, mais suranné ; une société d’encouragement mutuel à l’étude et à vertu ; un pacte de tolérance et de solidarité ; en son organisation, un cadre et un voile un cadre qui peut contenir successivement des choses très-diverses et être placé dans des lieux très dissemblables; un voile qui peut abriter en certains temps et en certains lieux des entreprises très-différentes de l’œuvre des autres temps et des autres lieux. Dans de pareilles conditions une institution ne peut ni faire ni diriger les événements et l’opinion; elle les suit et les reflète.

Cependant comme la franc-maçonnerie est un corps extra-gouvernemental et extra-social, elle incline naturellement vers les minorités et les oppositions, lorsque celles-ci ne lui sont point hostiles, par principe. Dans les pays catholiques elle sert de centre de ralliement aux résistances contre la domination cléricale. Sous les gouvernements absolus ou réactionnaires elle se fait libérale et progressiste, autant que le permet le tempérament assez épicurien de la plupart de ses membres. Faible et presque insensible chez les grandes nations et dans les temps calmes, son influence s’est montrée quelquefois importante dans les temps agités ou chez les petites nations ; parce que l’agitation qui se faisait autour des loges communiquait au dedans un mouvement à la force que toute association recèle et que, concentrée dans un espace restreint, l’action associée devient plus homogène, plus facile. et plus énergique.

En 1775, sous la maîtrise du duc de Chartres, le Grand Orient de France autorisa les loges d’adoption qui admettent les femmes. La duchesse de Bourbon fut nommée Grand-Maître de ces loges; ce qui a fait écrire par plusieurs historiens qu’elle a été grand-maître de l’Ordre. Ouverte à la famille, la franc-maçonnerie, fondamentalement déiste, pourrait devenir l’église de la religion naturelle. Des efforts ont été faits en ce sens, à diverses époques. Il se célèbre encore de temps en temps non-seulement des enterrements, mais des mariages et des baptêmes maçonniques. Ces pratiques n’ont produit, jusqu’à ce jour, aucun résultat appréciable au dehors.

E. VOLLET.

Un moment avec Jésus : qu’en penser?

L’ouvrage Un moment avec Jésus, de Sarah Young, s’inscrit dans la ligne de tous ceux qui nous sont proposés pour nous accompagner dans notre piété personnelle. Si l’intention n’est pas originale, la méthode l’est tout à fait ! Les commentaires qu’elle nous livre et qui accompagnent le verset proposé, ne sont pas les fruits de sa réflexion personnelle, tirée de la méditation de la Parole de Dieu, mais le résultat d’une communication directe, reçue de la part de Jésus lui-même. Jésus s’adresse à elle, sans autre vecteur que sa concentration personnelle. Si certaines critiques du livre sont excessives lorsqu’elles comparent la méthode de Sarah Young à l’écriture automatique, la forme y ressemble.

« J’ai donc décidé de me mettre à son écoute, un stylo à la main, et de mettre par écrit ce que je pensais recevoir de sa part. »

Loin d’être des paroles humaines, l’auteur a clairement la conviction de recevoir des paroles divines.

La Parole de Dieu ne lui suffit pas.

« J’aspirai à plus »

écrit-elle. Si elle prend bien soin de préciser que

« ces textes ne peuvent prétendre à la même inspiration que les Écritures »,

tout dans sa manière de rapporter les choses contredit cette précision qui m’apparaît comme une simple précaution d’usage. L’emploi du « je », qui fait parler Jésus est significatif. Au fil des pages vous entrez en communication directe avec le Christ. L’Écriture devient secondaire, voire superflue, puisque ce qui compte c’est la « dernière » parole du Christ. Celle fraîchement reçue !

Qu’est-ce que recherche Sarah Young ? La réponse est claire : d’une part, entendre le Christ lui parler directement sans aucun intermédiaire. D’autre part, ressentir sa présence de manière quasi charnelle. C’est à une forme de communion inédite et jamais promise ici-bas, que nous fait miroiter l’auteur et dans laquelle elle souhaite entraîner le lecteur. L’étude personnelle et rationnelle pour comprendre ce que le Seigneur nous dit au travers de cette Parole est mise de côté pour laisser place à une méditation mystique.

Cet ouvrage, en creux, me fait réfléchir sur le danger de vouloir, parfois, faire parler le Christ dans l’intention de rendre plus vivante et plus présente Sa Parole. Gardons-nous d’être les ventriloques du Christ. Sa parole n’a pas besoin d’être rendue vivante. Elle l’est, parce qu’elle est vraie, parce qu’elle est éternelle et parfaitement efficace pour transformer, par l’action de l’Esprit Saint, nos cœurs de pierre en coeurs de chair. Rien ne saurait rivaliser avec la Parole de Dieu !

Auteur : Norredine SALMI

Membre du comité de rédaction,  pasteur, Église évangélique baptiste de Genève

(extrait du magazine: Le Lien fraternel 02/2018)

La franc-maçonnerie est-elle une institution religieuse?

par WAYNE Jackson

Si toutes les organisations religieuses sont approuvées de Dieu, pouvoir s’identifier alors au plus grand nombre d’entre elles, devrait être l’idéal pour Dieu. Par contre, si le Seigneur honore seulement un organisme rédempteur – l’église qu’il a planifiée, et pour laquelle son Fils est mort (Actes 20:28) – il est alors logique que l’affiliation à tout système religieux humainement conçu, soit opposée à la volonté de Dieu.

Parfois, on nous interroge sur la nature de la franc-maçonnerie (la loge maçonnique). Cette institution est-elle simplement une organisation fraternelle innocente, qu’un chrétien pourrait joindre impunément? Ou bien est-t-elle issue d’une nature religieuse?

Il y en a même parmi les chrétiens – qui soutiennent qu’il n’y a rien d’intrinsèquement mauvais dans la Loge Maçonnique.

N’importe qui, étudiant soigneusement la franc-maçonnerie, découvrira, par une enquête approfondie, que cette institution est très religieuse. Les témoignages suivants émanant des autorités maçonniques compétentes apporteront suffisament de preuves du caractère religieux de cette soit-disant «société secrète».

Témoignage maçonnique:

Dr. Albert G. Mackey était peut-être l’autorité la plus reconnue sur la franc-maçonnerie de tout temps. Son encyclopédie monumentale de la franc-maçonnerie est une œuvre standard chez les maçons. De ce volume, nous citons:

«Je ne suis pas disposé à céder, sur le caractère religieux de la franc-maçonnerie, autant que l’ont fait des frères plus timides. Bien au contraire, je soutiens, sans aucune sorte d’hésitation, que la franc-maçonnerie est, dans tous les sens du mot, sauf un, et qu’elle est la moins philosophique, une institution éminemment religieuse – qu’elle n’est redevable qu’à l’élément religieux qu’elle contient pour son origine et pour sa perténuité, et que sans cet élément religieux, elle ne serait guère digne d’être cultivée par les sages et les bons « (1874, p.640).

Charles Albert Snodgrass, un maçon du 32 defré, a écrit:

«Peu de maçons, s’il en existe, quel que soit leur rang ou leur rang, ont toujours beaucoup appris de sa philosophie profonde, de sa signification religieuse ou de sa foi, ou de ses vérités scientifiques et spirituelles» (Lumière du Sanctuaire de l’Arche Royale, p. ix).

M. Snodgrass a en outre affirmé que la franc-maçonnerie est «une confrérie enseignant une foi spirituelle par l’allégorie, et la science morale par des symboles» (p. « Son but est d’inculquer la révérence due au Dieu Tout-Puissant et la véritable fraternité parmi les hommes » (p.162).

Ces citations parlent avec éloquence. Une autre autorité en la matière est encore plus explicite.

« Nous sommes donc inévitablement conduits à la conclusion que la maçonnerie n’est pas d’origine humaine, mais d’origine divine … Maintenant, mes frères, réalisons que Dieu est l’auteur de notre grande et glorieuse institution, que ses vérités divines étaient révélé par Lui aux premiers représentants de notre race – que ces principes donnés par Dieu ont été adoptés et pratiqués dans tous les âges du monde, et que la maçonnerie est infinie, éternelle et spirituelle, et que pour être des Maçons en œuvres et en vérité, l’esprit de la maçonnerie doit demeurer en nous et dominer sur nos vies »(Moniteur Taylor-Hamilton de la Maçonnerie symbolique, pp 14, 20).

Un numéro du magazine « Le Nouvel Age (The New Age) », le journal officiel de Scottish Rite Masons, affirme que les Maçons …

« apprennent à ériger un Temple plus durable que le granit ou le marbre – un Temple composé de pierres vivantes, un bâtiment spirituel, une maison non faite avec de mains d’hommes, Eternel et dans les Cieux » (avril 1953, p.228).

Une comparaison de cette citation avec 2 Corinthiens 5:1 et 1 Pierre 2:5 révélera que l’auteur maçonnique a tiré ses descriptions de la Bible.

Des citations comme celles-ci pourraient être multipliées maintes fois. Mais celles-ci sont certainement suffisantes, pour établir clairement que les principaux érudits de la foi maçonnique considèrent leur système comme une religion, et personne de bien informé ne peut le nier.

Symbolisme maçonnique

Même sans les confessions précédentes des autorités maçonniques, une considération des divers symboles formant le tissu de la maçonnerie révélerait l’essence religieuse de ce système.

Le chef d’une loge locale est dénommé le «maître adorateur» ( cela contraste avec Matthieu 23:8-10), et, parmi les autres officiers, il y a le Diacre principal et le Diacre junior. Parmi les Maçons « chrétiens », le Vénérable Maître est un symbole du Rédempteur, Jésus-Christ (Snodgrass, p.47).

Il y a 33 degrés en maçonnerie, en commençant par l’Apprenti Entré et culminant avec le Souverain Grand Inspecteur général. Les trois premiers degrés sont connus sous le nom de Blue Lodge Masonry. Ces trois degrés sont très importants car, comme l’exprime Snodgrass, c’est «là où nous avons vu la lumière pour la première fois» (page 40).

Pouvez-vous imaginer un homme ayant été chrétien pendant vingt ans, rejoigne la loge maçonnique et confesse qu’ici

«il a vu la lumière pour la prenmière fois»?

Comment une telle confession pourrait-elle refléter le verset Colossiens 1:13 ?

Quand le maçon atteint le degré d’Apprenti Entré, on dit qu’il est passé « des ténèbres à la lumière ». En recevant le second degré, il est dit qu’il est venu de l’ignorance dans la connaissance (Tennessee Craftsman, p.38£)

Encore une fois, nous demandons comment un enfant de Dieu peut-il participer à une telle moquerie des Écritures?

Le troisième degré de la franc-maçonnerie, connu sous le nom de Maître Maçon, est basé sur le meurtre présumé de Hiram Abiff, un citoyen de l’ancienne Phénicie, un contemporain du roi Salomon d’Israël.

Selon l’Ancien Testament, le roi de Tyr a envoyé Hiram pour aider Salomon dans la construction du temple. La tradition maçonnique allègue que Salomon, le roi de Tyr, et Hiram ont signé un accord solennel pour ne jamais révéler la « parole » secrète du mystérieux Maître (mot de passe), jusqu’à ce que le temple soit achevé. Ce mot était censé être le vrai nom de Dieu!

L’histoire maçonnique

…continue ainsi: Un jour, avant l’achèvement du temple, Hiram a été attaqué par trois fripons qui ont exigé de connaître la parole cachée. Quand il a refusé de la leur dire, Hiram a été assassiné. Dans la cérémonie maçonnique, le Vénérable Maître, jouant le rôle de Salomon, ressuscitera Hiram (joué par le candidat) d’entre les morts, en utilisant une poignée de mains secrète désignée comme « la forte proignée de la patte du lion », et lui administrera le « Cinq points de communion ».

Mais ce mythe maçonnique contredit l’authentique récit biblique. Dans l’Ancien Testament, il est clair que Hiram a achevé l’ouvrage du temple dont il était chargé (voir 1 Rois 7:40, 2 Chroniques 4:11). Il n’a pas été tué avant – comme le raconte la légende maçonnique .

La chambre de la loge maçonnique est généralement située à l’étage supérieur, car les hauts lieux sont sacrés et particulièrement appropriés à des fins religieuses (Tennessee Craftsman, p.19). La loge est censée représenter l’univers tandis que la couverture de la loge symbolise le ciel, « où tous les bons maçons espèrent enfin arriver » ( Tennessee Craftsman, p.21) – y compris les maçons juifs, les maçons musulmans, etc. Comment est-ce qu’un chrétien pourraient s’associé à une telle erreur?

Le symbole maçonnique, contenant l’équerre, le compas et la lettre «G», est un autre exemple du symbolisme religieux de la franc-maçonnerie. Le compas signifie «foi» et l’équerre «raison» (Snodgrass, p.28). Le « G » est synonyme de géométrie; en fin de compte, il s’agit d’une référence au « Grand Géométricien de l’univers » (Mackey, page 302), à savoir, Dieu.

Référence des Écritures citées:

Actes 20:28; 1 Corinthiens 5: 1; 1 Pierre 2: 5; Matthieu 23: 8-10; Colossiens 1:13; 1 Rois 7:40; 2 Chroniques 4: 11
Article de Jackson, Wayne. « Is Freemasonry a Religious Institution? » ChristianCourier.com. Access date: March 19, 2018.  Traduction Vigi-Sectes https://www.christiancourier.com/articles/755-is-freemasonry-a-religious-institution

Lumières sur le « Hall des Francs-maçons »

Dans son « Message1 de Nouvel An du Grand Maître – 2012 », Jean-Michel Mascherpa, Grand Maître de la « Grande Loge Suisse Alpina » annonce :

Deux phrases de nos rituels m’ont souvent interpellé :
« celui qui est dans les ténèbres, voulant se diriger lui-même sans guide, s’égare et se perd » ou encore « Comment pourrions-nous savoir où aller si nous ne savons pas d’où nous venons ?».

Nous acquiescerons volontiers la pertinence de ces déclarations, mais nous les préciserons avec les apports de la Bible 2, qui seule nous relate l’histoire de l’humanité et de sa relation avec son Créateur.

Nous ferons dans cet article une courte excursion à Jérusalem pour visiter le « Hall des francs-maçons » dans une « carrière de Salomon » ; le roi Salomon étant, selon eux, le premier franc-maçon biblique3. Nous aborderons aussi le sujet de la pierre dans la franc-maçonnerie sous l’éclairage de l’Ancien et du Nouveau Testament; la pierre pouvant être un symbole religieux ou mystique qui a fasciné bien des auteurs4.

Lumières sur le « Hall des Francs-maçons »

Hall dit des francs-maçons

 

Il y a à Jérusalem, sous la vieille ville, un réseau de caves de 9000 m2, nommées «Les carrières de Salomon »5  dont l’entrée est proche de la porte de Damas. Ce réseau souterrain fut découvert par hasard en 1854 par le bibliste américain Dr. James Turner Barclay6 alors qu’il se promenait avec son fils et son chien en dehors des murs de la vieille ville. En 1867, l’archéologue Sir Charles Warren7 a introduit l’idée que des francs-maçons s’y réunissaient. Warren était membre d’une loge maçonnique ayant pour « patron » le Roi Salomon. Il nomma l’un de ces halls «le hall des francs-maçons». On trouve dans ce hall l’enseigne suivante (en anglais):

Les membres des sociétés franc-maçonnes font partie des nombreux touristes européens et des visiteurs venant voir la cave de Sédécias après sa redécouverte en hiver 1854. Les francs-maçons considèrent Salomon comme le premier franc-maçon biblique, et puisque cette cave était communément reconnue comme la carrière utilisée par Salomon pour la construction du premier temple, ils ont tenu des cérémonies traditionnelles, au siècle dernier, dans la pièce principale de la cave.

  • Salomon, communément regardé comme le plus grand des bâtisseurs de la Bible, a-t-il utilisé ce hall comme « atelier / ou salle de discussion » ?
  • Sa sagesse vint-elle au contact d’autres sages et érudits ?
  • Était-il un Grand Maître initié et initiant dans les secrets de la franc-maçonnerie ?
  • L’Humanité est-elle un temple symbolique en construction, fait d’hommes et de femmes, polis et travaillés comme le furent les pierres des carrières de Salomon ?

Autant de questions auquel cet article tentera de répondre.

Franc-Maçonnerie et culture judéo-chrétienne

On trouve dans la franc-maçonnerie des traces de l’héritage judéo-chrétien, par exemple :

Les Francs-Maçons tirent leurs traditions des bâtisseurs médiévaux qui se sont organisés en confréries pour protéger et transmettre leur savoir. Cette connaissance leur permettait de construire les grandes cathédrales en l’honneur de l’Etre supérieur. Les Francs-Maçons se considèrent comme des bâtisseurs modernes d’un temple symbolique. Ils construisent le temple de l’humanité et de la tolérance. Ils se réunissent régulièrement dans leurs loges et s’encouragent ainsi mutuellement.

[brochure de la Grande Loge Suisse Alpina, « La Fraternité »] Hans Bühler – Franc-Maçon

  • Le vocabulaire : Grand maître, frère, fraternité, temple
  • des personnages communs : Salomon, Hiram (artisan du premier temple)
  • Le symbolisme maçonnique qui nous rappelle le symbolisme biblique, dans les instruments du temple, les mémoriaux.
  • La volonté de faire des bonnes œuvres, la notion de pierre brute et de pierre taillée.

D’ailleurs, aux États-Unis particulièrement , on rencontre des pasteurs  protestants francs-maçons ; mais peut-on réellement être franc-maçon et chrétien, comme le pensent les maçons ?

Avant d’aborder le sujet de cette carrière, considérons un des symboles les plus importants de la FM : La pierre.8

La pierre : brute ou taillée ?

Pierres taillées

 

Ci-dessous, on distingue une pierre brute et une pierre taillée devant le pupitre du « Vénérable Maître » d’une loge italienne.

Avant d’avoir la possibilité de s’investir vraiment dans cette noble tâche qu’est la construction du temple de l’humanité, il est urgent de commencer par travailler sur soi. Quelle noble cause que de vouloir construire le Temple de l’Humanité, mais n’est-il pas plus sage  de commencer par construire son propre temple intérieur, son être, sa personnalité. Et cela passe bien évidemment par la taille de la pierre brute, travail suggéré si fortement par l’initiation. 9

En clair il faut travailler sur soi avant de s’occuper de plus grands projets.

Considérons maintenant l’enseignement biblique relatif aux pierres taillées ou non taillées. Commençons pas l’Ancien Testament :

Voici l’ordre donné par Dieu à Moïse à la sortie du pays d’Égypte :

Si tu me construis un autel de pierre, tu ne le feras pas en pierres taillées, car en passant ton ciseau sur la pierre, tu la rendrais profane. (Exode 20:23-24 ; voir De 27:5-6 ; Josué 8:31)

Pourquoi Dieu nous refuserait-il une si noble intention que de tailler la pierre ? Ce commandement est expliqué clairement :, travailler la pierre la rendrait profane ! En clair, à ce moment précis, Dieu refuse l’œuvre de l’homme.

L’homme est pécheur par nature et il ne peut s’approcher de Dieu par ses œuvres quelles qu’elles soient.

... car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière. (Genèse 3:19)

Nous devons d’abord reconnaître notre nature déchue afin de pouvoir reconnaître Sa nature divine. Ces autels – lieux d’adoration – étaient des institutions temporaires. Par contre, plus tard, lorsque Salomon bâtit le temple, les pierres extraites de la carrière furent taillées :

Les ouvriers de Salomon, ceux de Hiram, et les Guibliens, les taillèrent, …on se servit de pierres toutes taillées, et ni marteau, ni hache, ni aucun instrument de fer, ne furent entendus dans la maison pendant qu’on la construisait. (1 Roi 5:18 ; 6:7)

Le temple fut construit pour que Dieu vienne habiter parmi son peuple, alors seulement, les pierres furent taillées ! Ce taillage de pierres semble en contradiction avec le commandement donné environ 480 années avant. La signification de ces deux événements est révélée dans la nouvelle alliance, … L’homme ne peut s’approcher de Dieu au prix de son travail, ni s’élever vers Lui par des initiations. Seule la grâce de Christ, qui est venu et s’est donné lui-même pour nous, nous permet d’entrer en relation avec Dieu. Seule l’acceptation de Jésus Christ comme Sauveur nous transforme (Jean 1:12) ; seul le baptême du Saint- Esprit nous constitue en un seul corps, en une maison spirituelle.

Nous avons tous été baptisés d’un seul Esprit pour être un seul corps;(1 Co 12.13) et vous-mêmes, comme des pierres vivantes, êtes édifiés en une maison spirituelle … (1Pierre 2:5 DBY)

La lettre de Paul aux Éphésiens (2:8-10) révèle que le pardon de Dieu ne se gagne pas. Le Salut que Dieu nous offre est un cadeau. Les œuvres ne sont que la conséquence d’un salut gratuit et accepté par la foi.

En effet, c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est pas par les œuvres, afin que personne ne puisse se vanter. En réalité, c’est lui qui nous a faits; nous avons été créés en Jésus-Christ pour des œuvres bonnes que Dieu a préparées d’avance afin que nous les pratiquions.

Le christianisme, dans son message fondamental diffère totalement de celui de la franc-maçonnerie : L’homme naturel – considéré comme une pierre brute – ne peut se tailler, se polir lui-même, ni s’élever pour s’approcher du Divin.

La sagesse de Salomon

Ayant hérité d’un Royaume, Salomon connaissait sa faiblesse et la responsabilité qui lui était confiée : « je ne suis qu’un jeune homme, je n’ai point d’expérience ». Il n’a pas cherché le conseil d’une « loge » de conseillers, mais s’est adressé au Dieu de ses pères, et le pria de lui accorder la sagesse …

Ton serviteur est au milieu du peuple que tu as choisi, peuple immense, qui ne peut être ni compté ni dénombré, à cause de sa multitude. Accorde donc à ton serviteur un cœur intelligent pour juger ton peuple, pour discerner le bien du mal! Car qui pourrait juger ton peuple, ce peuple si nombreux? Cette demande de Salomon plut au Seigneur.

Et le Seigneur lui donna une sagesse qui fut légendaire.

Et Dieu lui dit: Puisque c’est là ce que tu demandes, puisque tu ne demandes pour toi ni une longue vie, ni les richesses, ni la mort de tes ennemis, et que tu demandes de l’intelligence pour exercer la justice, voici, j’agirai selon ta parole. Je te donnerai un cœur sage et intelligent, de telle sorte qu’il n’y aura eu personne avant toi et qu’on ne verra jamais personne de semblable à toi. (1Roi 3:8-12)

La renommée de sa sagesse atteignit même les terres lointaines de Séba, au sud de l’Éthiopie.

La reine de Séba apprit la renommée que possédait Salomon, à la gloire de l’Éternel, et elle vint pour l’éprouver par des énigmes. … La reine de Séba vit toute la sagesse de Salomon, et la maison qu’il avait bâtie,… Hors d’elle même, elle dit au roi: C’était donc vrai ce que j’ai appris dans mon pays au sujet de ta position et de ta sagesse! (1 Roi 10:1-6 )

Non seulement les livres historiques de la Bible témoignent de cette rencontre, mais aussi les évangiles y font référence :

La reine du Midi se lèvera, au jour du jugement, avec les hommes de cette génération et les condamnera, parce qu’elle vint des extrémités de la terre pour entendre la sagesse de Salomon; et voici, il y a ici plus que Salomon.

Nous ne savons pas quelles furent les questions de la reine de Séba, mais « Salomon répondit à toutes » de sorte que la reine dû conclure que Salomon puisait cette sagesse en son Dieu.

Je ne le croyais pas, avant d’être venue et d’avoir vu de mes yeux. Et voici, on ne m’en a pas dit la moitié. Tu as plus de sagesse et de prospérité que la renommée ne me l’a fait connaître. …. Béni soit l’Éternel, ton Dieu, …. . (1 Rois 10:3, 7, 9)

Salomon a écrit beaucoup de proverbes, ceux-ci sont présents dans la Bible et témoignent encore aujourd’hui de sa sagesse exceptionnelle. Combien de problèmes de société serait résolus si on les mettait en pratique !

Le Salomon que nous présente la Bible est très différent de celui auquel se réfèrent les maçons :

  • Salomon s’adressait à l’Éternel, à un Dieu personnel et unique.
  • Le temple qu’il a bâti a été fait sous l’impulsion et les directives de l’Éternel (2 Samuel 7:12-13b), non de sa propre volonté ou de celle de David.
  • Il a été témoin des miracles de son Dieu lors de l’inauguration du temple (1 Roi 8:10-13)
  • Il n’a pas puisé sa sagesse en Orient ou en l’Égypte, mais Dieu la lui a donnée.

La sagesse de Salomon surpassait la sagesse de tous les fils de l’Orient et toute la sagesse des Égyptiens. (1 Roi 4:30)

Voyons maintenant ce que dit la franc-maçonnerie

La franc-maçonnerie est une « pratique » pour préparer des individus à éveiller leur conscience et leurs dons, afin de travailler à la construction d’un monde nouveau, là où ils sont et avec leurs talents. « l’homme vrai et noble, dans lequel s’équilibrent le céleste et le terrestre. » Marco Badilatti p.24

Aujourd’hui, les valeurs humanistes et multi-religieuses de la franc-maçonnerie sont populaires. L’ancien Grand Maître Walter von Ins affirme :

quand personne ne détient la vérité, les hommes en sont nécessairement réduits à communiquer entre eux. P.4

La tolérance de ce siècle tolère tout, sauf la vérité10. Quel contraste avec l’exclusivisme du Christ – le seul Homme sans péché.

Jésus lui dit: «C’est moi qui suis le chemin, la vérité et la vie. On ne vient au Père qu’en passant par moi. »

Que croire ? En qui croire ?

Les Carrières de Salomon, sont le support de beaucoup de fables. Dans la tradition rabbinique, Les juifs anciens, pensent que cette « cave de Sédécias » lui a permis de quitter la ville, le rabbin Rashi rajoute à ces contes que la cave allait de la maison du Roi jusque dans la plaine de Jéricho. Ici encore ce ne sont que des spéculations infondées11. Bien qu’il soit généralement admis que c’est de celles-ci que Salomon s’est servit pour construire le premier temple, cette simple thèse est encore en attente de preuves archéologiques.

Il est plus probable qu’elles aient été utilisées par Hérode le Grand pour la construction du second temple. Que Salomon ait eu dans un de ces halls des rencontres « maçonniques » est le pur fruit de imagination; elle ne repose sur aucun fondement, ni historique ni biblique.

De même, les francs-maçons ne se basent pas sur les paroles claires de la Bible , la vraie carrière, ni sur Jésus-Christ, la Pierre angulaire. Cette pierre devient pour eux « une pierre d’achoppement ». Voici comment Dieu en annonce sa venue par le prophète Esaïe (8:12-14 ; 28:16).

C’est l’Éternel des armées que vous devez sanctifier, c’est lui que vous devez craindre et redouter. Et il sera un sanctuaire, mais aussi une pierre d’achoppement, un rocher de scandale pour les deux maisons d’Israël, un filet et un piège pour les habitants de Jérusalem.

C’est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l’Éternel: Voici, j’ai mis pour fondement en Sion une pierre, une pierre éprouvée, une pierre angulaire de prix, solidement posée; celui qui la prendra pour appui n’aura point hâte de fuir. …

Une pierre angulaire de Jérusalem

Cette pierre qui fait obstacle n’apporte visiblement pas l’harmonie. Elle nous confronte a un choix.

La pierre rejetée par les bâtisseurs

C’est toute notre génération qui se « conforme au siècle présent » (Romains 12:2) donc à l’humanisme ambiant, mais qui se refuse à venir à Celui qui « a été fait pour nous sagesse » (1 Corinthiens 1:30 ). Le « Merveilleux-Conseiller » (Ésaïe 9:6 ), dont la sagesse est beaucoup plus grande que celle de Salomon :

Jésus a dit « Je suis … La vérité » (Jean 14:6 ), et il promet « la vérité vous rendra libres » (Jean 8:32). Il continue à inviter chacun à venir à Lui des extrémités de la terre.

Que bâtissons-nous de nos pierres et pour qui ? Un « temple de l’Humanité » à la gloire de qui et dans quel but ? Les hommes de Babel voulaient « se donner un nom »,

Allons! bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel, et faisons-nous un nom, afin que nous ne soyons pas dispersés sur la face de toute la terre.

Le résultat fut opposé à leur attente : Leur langage fut confondu et ils se dispersèrent sur toute la face de la terre. Cette tour de Babel est une image du temple de l’humanité maçonnique.

Le temple : de Jérusalem, de l’humanité

Travailler à la gloire du Grand Architecte de l’Univers, c’est admettre l’existence d’une puissance supérieure à celle de l’homme. La Franc-Maçonnerie refuse de donner un nom ou une forme anthropomorphique à ce concept. Mais, travailler à la gloire du Grand Architecte de l’Univers, ce n’est pas croire à l’existence d’une divinité, c’est accepter de consacrer une partie de son temps et de son énergie à l’Humanité ou plus simplement à son prochain, qu’il soit Franc-Maçon ou non. (Michel Martin. ibid p.13)

Les autels dont nous parle l’Ancien Testament étaient provisoires, et même le temple de Jérusalem n’est pas une finalité en soi.

Les Juifs dirent à Jésus: «Il a fallu 46 ans pour construire ce temple et toi, en 3 jours tu le relèverais!» Cependant, lui parlait du temple de son corps.

Le temple que Jésus bâtit aujourd’hui est de tout autre nature. Il est à la gloire de Dieu, il est composé uniquement de pierres vivantes. En Jésus, nous sommes réconciliés avec Dieu. Il est la tête de l’Église, et elle en est le corps

En effet, c’est en lui que tout a été créé dans le ciel et sur la terre, le visible et l’invisible, trônes, souverainetés, dominations, autorités. … Il est la tête du corps qu’est l’Église… (Colossiens 1:16-18)

De même que ses contemporains l’ont rejeté, beaucoup ne croient pas en celui qui seul peut sauver aujourd’hui : Jésus Christ. Les hommes voudraient rendre gloire au « grand Architecte de l’univers », mais ils ne veulent accepter sa révélation en Jésus Christ comme le Fils de Dieu ni l’accepter comme le seul Sauveur

Approchez-vous de lui, pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse devant Dieu; et vous-mêmes, comme des pierres vivantes, édifiez-vous pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, afin d’offrir des victimes spirituelles, agréables à Dieu par Jésus Christ. Car il est dit dans l’Écriture: Voici, je mets en Sion une pierre angulaire, choisie, précieuse; et celui qui croit en elle ne sera point confus.

L’honneur est donc pour vous, qui croyez. Mais, pour les incrédules, La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue la principale de l’angle, et une pierre d’achoppement et un rocher de scandale; ils s’y heurtent pour n’avoir pas cru à la parole. (1Pierre 2:4-8a)

Le franc-maçon, l’humaniste ou l’athée doivent savoir que Salomon ne travaillait pas à ce temple symbolique de l’Humanité. Salomon rendait gloire à son Dieu, un Dieu personnel qui écoute, répond et agit.

Quand Pierre et Jean parlaient au peuple à cause d’un miracle qu’« ils » avaient fait, (Actes 3 et 4) ils annoncèrent clairement que c’était au nom de Christ que ce miracle avait eu lieu. Il s’agissait de ce même Christ que les juifs avaient rejeté mais que Dieu avait ressuscité d’entre les morts.

Jésus est La pierre rejetée par vous qui bâtissez, et qui est devenue la principale de l’angle. Il n’y a de salut en aucun autre; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés. (Actes 4:11-12) 

Quelle erreur que de rejeter le seul et véritable Maître,
et de refuser le seul et unique fondement : Jésus Christ !

E. P.


1 http://www.freimaurerei.ch
2 Mat 4:16 ; Genèse chap 1-3 Jean 6:68
3 Cf citation faite plus bas dans l’article mais aussi : http://www.mastermason.com/fmisrael/sedecias.htmlhttp://veritablenouvelordre.forum-phpbb.ca/t226-le-roi-salomon-fondateur-de-la-franc-maconnerie-universelle
4 Harry Potter la pierre philosophale
5 Salomon avait encore soixante-dix mille hommes qui portaient les fardeaux et quatre-vingt mille qui taillaient les pierres dans la montagne, … Le roi ordonna d’extraire de grandes et magnifiques pierres de taille pour les fondements de la maison (1 Roi 5:15-17). Le mot montagne en hébreu, peut aussi dire, mont ou colline. Mais les juifs nomment cette carrière « la cave de Sédécias » en faisant référence à la fuite dudit roi, lorsque Jérusalem fut assiégée par les Chaldéens. (Jérémie 52:7-8)
6James Turner Barclay : évangéliste et premier missionnaire de l’ « American Christian Missionary Society »  à Jérusalem
7 Warren était un des premiers archéologues européens de Terre Sainte, et en particulier du Mont du Temple. En tant qu’agent du Fond d’Exploration de la Palestine , en 1867 il a arpenté le Temple d’Hérode et fait des fouilles à Jérusalem. Ses découvertes sont enregistrées dans deux livres: « Le temple ou la Tombe » et « Sous Jérusalem ». Il a été élu Maître fondateur de la Loge Quatuor Coronati n °2076, en 1884 .
8 Nous faisons écho à une brochure (image de gauche) de présentation de la Grande Loge Suisse Alpina, « La Fraternité » qui préface ainsi : « Le but de cette brochure est de donner un reflet de l’esprit qui de nos jours, anime les Loges maçonniques suisses. « …Chacune de ces pages est illustrée de photos de « pierres non taillées »
9 Loge : Le Réveil Anicien – Orient du Puy en Velay
10 La tolérance moderne propose une conception nouvelle de la vérité : Il n’y a pas de vérité absolue ; Toute vérité est relative et subjective.
11 Certains disent encore que le tabernacle y était caché, et qu’une goutte du sang de Christ y est tombée. Impossible ! Il n’existe qu’une entrée de cette carrière (hors des murs de la vielle ville), sans aucun passage vers la ville. Il y a une épaisseur d’au moins 10 m de roc impénétrable, entre le plafond de la cave et les plus proches fondations rocheuses de la ville.

PRESSE: Quand la franc-maçonnerie lève un coin de voile

THONON-LES-BAINS Rencontre avec Philippe Charuel, grand maître de la Grande Loge de France
LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ I MERCREDI 14 MARS 2018
Photo : Philippe Charuel, 63 ans, a été initié en 1984 à Annecy. Ex-VRP multicartes, il a été élu à la tête de la Grande Loge de France en 2015.
Les francs-maçons sortent du bois. Et c’est plutôt inédit pour cette société qui cultivait jusque-là la discrétion et le secret. Si la franc-maçonnerie lève un coin de voile, c’est officiellement pour réhabiliter son image, écornée par les médias.
L’Annécien Philippe Charuel, grand maître de la Grande Loge de France, donnait lundi soir une conférence à Thonon sur la manière d’être franc-maçon au XXIe siècle. Prolixe, il en donnera près d’une centaine durant l’année, dont une à Ferney-Voltaire le 9 avril.

Que représente la franc-maçonnerie aujourd’hui ?

«On compte actuellement 185 000 francs-maçons en France. La Grande Loge de France est la deuxième en nombre, elle accueille 34 000 personnes dans 950 loges. En Haute-Savoie, il y a 12 loges de cette obédience et une trentaine au total.»

Qu’est-ce que la franc-maçonnerie ?

«C’est une démarche initiatique pour répondre à la question du sens de la vie, de l’existence, et ce, dans une volonté de dépassement de soi, dans l’idée aussi de progresser, d’améliorer ses imperfections au contact des autres […] Concrètement, une loge compte entre 30 et 50 personnes qui se réunissent deux fois par mois pour présenter des travaux, appelés aussi « planches », et chacun apporte ensuite son point de vue sur le sujet. Des fils conducteurs sont donnés sur l’année et chaque loge participe également à des travaux nationaux, qui font l’objet de synthèses. Elles sont non seulement un enrichissement pour soi, mais intéressent aussi le Parlement, l’Académie des sciences ou des lettres…»

À vous entendre, la franc-maçonnerie serait derrière les plus grandes avancées sociétales…

« Oui, les francs-maçons sont à l’origine de la Révolution française, de la Constituante, de la déclaration des Droits de l’Homme, de la Sécurité sociale, du droit de vote des femmes, des lois sur le planning familial ou l’avortement … Les francs-maçons ont toujours travaillé sur les valeurs morales, éthiques, républicaines, sans idéologie, ni dogme.»

 Quels sont les sujets en réflexion actuellement ?

 «Le transhumanisme, le handicap, la fin de vie… Entre autres. Si nous avons toujours œuvré dans la discrétion, c’est parce que l’on ne travaille pas dans l’immédiateté, mais de façon intemporelle. Au grand jour, nous serions contraints d’entrer dans la cadence de la surconsommation.»

Cette mature correspond à une crise des vocations et à un besoin de renouvellement ?

 «Non, pas du tout. Si avant, nous fonctionnions beaucoup par cooptation, il suffit désormais de faire acte de candidature auprès d’une loge, avec un CV, une lettre de motivation et un extrait de casier vierge. Passé ce premier filtre, une enquête est menée par trois frères et à l’issue, il y a une audition. Ce n’est pas très compliqué. Certaines catégories socio-professionnelles étaient jusque-là surreprésentées, comme les journalistes, les médecins et l’ensemble des professions libérales. Depuis mon élection, j’ai essayé d’introduire ceux qui l’étaient moins : enseignants, agriculteurs ou capitaines d’industrie que l’on considérait comme des affairistes dénués de réflexion humaniste, ce qui était une erreur.»
Propos recueillis par Trek BORLET
Philippe Charuel animera la même conférence lundi 9 avril à 20h30, à ‘Orangerie du château de Ferney à Ferney-Voftaire. Inscription obligatoire via conference.9avril2018(a)gmail.com
Surtitrage de l’article dans par un cadre:
« Les francs-maçons ont toujours travaillé sur les valeurs morales, éthiques, républicaines, sans idéologie, ni dogme»

LE CHIFFRE: 380 €

C’est le coût d’une cotisation annuelle à la Grande Loge de France.
En sont toutefois exonérés les plus de 80 ans et les étudiants.

Note de Vigi-Sectes:

Le livre suivant nous éclaire sur  l’origine, l’histoire et les croyances de la Franc-Maçonnerie.

Auteur: Paul Ranc
La Franc-maçonnerie sous l’éclairage biblique,
Editions Contrastes, Saint-Légier,
1989

Extrait du CHAPITRE IV: La Franc-Maçonnerie a-t-elle une doctrine?

La neutralité théologique ou philosophique n’existe pas et la Franc-Maçonnerie comme tous les autres mouvements ésotériques ou occultes n’y échappent pas…

Le Siècle des Lumières ( « Aufklärung ») est le siècle des philosophes déistes (Voltaire, Rousseau, Diderot, Kant), celui de la prétendue émancipation de l’homme. La philosophie des Lumières se caractérise par le rejet du Dieu trinitaire, le refus de tout dogme chrétien, mais aussi par le fait d’amener l’individu à réfléchir en lui-même et par lui-même sur la finalité de la vie humaine. Autrement dit, la philosophie des Lumières est avant tout une anthropologie excluant toute théologie. Dieu n’est plus transcendant, mais il est immanent. Il n’est plus une réalité objective, il devient subjectif.
Les philosophes des Lumières n’aspirent qu’à la liberté. Non pas la vraie liberté, celle que Christ donne, mais la liberté de l’homme sans Dieu. Désormais, les Droits de l’homme – , la Liberté, Egalité, Fraternité – remplaceront les Droits de Dieu – et l’Amour-Agapé. Cette pseudo-liberté, en fait un véritable esclavage, va en définitive libérer les passions et les fantasmes de l’homme avec les résultats que l’on connaît.

… Aujourd’hui encore, l’idéalisme, en réalité l’utopie, de la Franc-Maçonnerie est très vivace. Par le moyen de maçons bien placés dans la hiérarchie gouvernementale, la Franc-Maçonnerie poursuit sans relâche son combat pour un monde meilleur – , pour une terre nouvelle – . Mais l’histoire, et plus encore la Bible, ne montrent-elles pas que ce combat est sans issue, déjà voué à l’échec? Le péché n’est-il pas la source de toutes les inégalités des hommes?

Conférence 2018 à Genève: Samedi 21 Avril

Le Samedi 21 Avril 2018, à Genève, conférence en français avec traduction en anglais

Prends donc garde
que la lumière qui est en toi
ne soit ténèbres.

Therefore pay careful attention
that the light in you is not darkness! 

(La Bible – Luc 11:35)

Les expériences de mort imminente : un point de vue biblique

Orateur: Jacques LEMAIRE, Pasteur retraité, membre du comité directeur de Vigi-Sectes, directeur du Centre de Formation Chrétienne.
3 sessions:
09:00 – 10:20
10:40 – 12:00
14:00 – 15:20

La traduction des Témoins de Jéhovah: une falsification !

(avec Référence à la dernière edition de la NWT de 2013 en anglais, aux 2 versions de la Kingdom Interlinear et à la TMN en une dizaine d’autres langues.)

Jésus, le plus grand Homme de tous les temps?

15:40 – 17:00 &   17:20 – 19:00:

Orateur: Eric PODICO, Ingénieur, membre du comité directeur de Vigi-Sectes

Peut-on être chrétien et Franc-Maçon?

20:00 – 21:30
Orateur: Frank VAN MUYLEM, pasteur de l’Église Protestante,  Évangélique « Temple du Bon Berger »,
membre du comité directeur de Vigi-Sectes

Lieu de la rencontre:
Bd Emile-Jaques-Dalcroze 13
1211 Genève  (en face du parking St Antoine)
voir Google Map – GPS : 46.19876, 6.15021

en Bus [36] Liszt; [3][5][7] M. d’art et d’histoire; [3][5][7][NO] Athénée

Les orateurs seront traduits en simultané : français – anglais. Il y aura des temps de pause, questions – réponses, cantiques.
Des traités, livres ou documents apologétiques de source chrétienne seront mis à disposition (gratuits, à vendre ou à emprunter), ainsi que divers documents à consulter sur place émanant des mouvements que nous mettons en lumière.

La conférence est gratuite et ouverte à tous. Notre souhait est de reprendre « les œuvres infructueuses des ténèbres » (Eph 5:11) , en faisant connaitre « les saintes lettres qui peuvent rendre sage à salut » (2 Tim 3:15) afin de « croître dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ. » (2 Pierre 3:18).

 


presse: Respirianisme : la femme qui ne mangeait rien

le 21 février 2018 cafebabel.fr

« Vivre d’amour et d’eau fraîche… », ça ne semble déjà pas beaucoup et pourtant, pour Dominique Verga, c’est déjà trop. Cette Liégeoise assure ne vivre que d’amour. Adepte du « respirianisme », elle aurait arrêté de manger et de boire depuis plus de trois ans. Un remède miracle, selon elle, une arnaque, d’après de nombreux scientifiques. Rencontre avec de l’électricité dans l’air.

L’air de Liège n’a jamais trop tenté le grand public. Située à près d’une centaine de kilomètre à l’est de Bruxelles, la ville de la Meuse ne possède pas vraiment le sex-appeal des métropoles indé de l’époque comme HambourgSéville ou Copenhague. Et pourtant, elle est bourrée d’énergie. Du moins, c’est ce que pense Dominique Verga qui se nourrit de son « prana » et avec qui j’ai pris rendez-vous sur place, après une première rencontre par Skype.

« Nous sommes ce que nous mangeons »

C’est une femme de petite taille, au cheveux gris courts, mais loin de la maigreur, qui m’accueille à la gare de Liège-Guillemins. Souriante, elle m’explique dans la voiture qui mène à son domicile, qu’elle habite sur l’une des sept collines qui entourent Liège. « Comme à Rome », indique-elle avant de s’engager sur l’autoroute.

Nous entrons chez elle par la cuisine, et je suis étonnée d’y apercevoir des fruits et une casserole encore sur les plaques de cuisson. Je comprends mieux lorsque j’aperçois les deux fils de Dominique – deux jeunes hommes – se balader dans la maison : eux n’ont apparemment pas encore été touchés par la grâce. Elle me mène dans une grande pièce où se trouvent deux sofas blancs posés l’un près de l’autre, une table de massage, un bureau avec un ordinateur et quelques chaises. Des peintures d’astres ornent les murs, fidèles à l’esthétique du mouvement. Dominique m’explique qu’un de ses fils les peint. Avant de commencer l’interview, Dominique me donne un verre d’eau et s’assied en tailleur sur la chaise en face de la mienne. Lorsqu’elle me parle – surtout au début de l’interview – elle ferme souvent les yeux ou regarde ailleurs, comme si elle était dans ses pensées, une façon de se « connecter au divin », m’indique-t-elle.

Introduit en occident dans les années 1970 par l’américain Wiley Brook, le respirianisme a été largement diffusé par l’Australienne Ellen Greve, aussi connue sous le nom de « Jasmuheen ». Le principe ? Arrêter totalement de se nourrir, voire de boire, et atteindre un état « supérieur » grâce à la nourriture cosmique : le prana. Une pratique dangereuse, qui a conduit plusieurs adeptes à la mort. La gouroute trouve cependant une explication à ces échecs : pour Jasmuheen, les adeptes n’auraient pas suivi correctement les préceptes du « maître » et leur nourriture cosmique aurait été polluée par des « interférences néfastes ». Elle utilise les mêmes arguments pour expliquer son échec à une expérience sceptique menée en Australie, durant laquelle elle fut enfermée sans boire ni manger par une chaîne de télévision. Le test tourna court, le médecin en charge du suivi de l’émission  jugeant son état de santé trop préoccupant dès le quatrième jour.

Je demande à Dominique de m’expliquer ce qu’est le respirianisme d’après sa propre expérience. Elle commence son exposé – qu’elle appuie avec des schémas – par le terme « respirien », traduit du mot anglais « breatharian » et qui signifie « vivre de prana ». Le prana est du sanskri, que l’on pourrait traduire par « souffle vital respirant ». « Nous sommes ce que nous mangeons », poursuit-elle. « Chacun de nous – y compris les animaux, les objets et les plantes – est composé d’énergie et chacun a un taux vibratoire plus ou moins haut. Plus le taux vibratoire est haut, mieux la personne, l’animal ou la chose se porte. Nous sommes aussi la mémoire de ce que nous mangeons. Si nous mangeons de la viande, le taux vibratoire est très bas puisque l’animal n’a probablement pas eu une vie et une mort paisible. Nous mangeons sa mémoire qui a souffert. C’est pour cela que nous devons faire attention à tout ce que nous mettons dans notre corps. »

Dominique me demande d’imaginer un escalier : tout en bas de l’escalier se trouve la matière. Dans le cas de la nourriture, c’est tout ce qui est animal (la viande, le poisson etc.). Puis, sur la marche supérieure se trouvent les légumes cuits. Selon le principe énergétique, manger des légumes cuits est déjà mieux que de manger des animaux (ou des « cadavres », comme Dominique les nomme), mais ce n’est pas idéal puisqu’à la cuisson, les légumes perdent de leur vibration. Mieux vaudrait manger des légumes crus. La plus haute marche est de vivre de l’énergie pure, qui aurait le taux vibratoire le plus haut. Pour Dominique, l’ascension vers cette plus haute marche s’est faite naturellement : elle n’a jamais mangé de viande, et son seul « tort » a été de manger des légumes cuits. D’après elle, la sensation de faim lui a toujours été étrangère, et depuis l’enfance, elle a dû élaborer des excuses pour sauter les repas. Certains considèrent ça comme des signes de troubles de l’alimentation, mais pas Dominique, qui voit cela comme le signe de son « élection ».

Ici la voix

Bien plus tard, après avoir travaillé pendant 20 ans comme consultante en entreprise – un travail qu’elle détestait – elle tombe gravement malade. Après avoir séjourné pendant des mois dans un hôpital psychiatrique, elle est à bout. « J’étais dans le noir pendant des mois », témoigne-t-elle. « Je prenais beaucoup de médicaments. Puis, une nuit, j’ai reçu un cadeau divin dans la forme d’une voix qui m’a dit d’arrêter tous mes médicaments. Pendant que j’entendais cette voix, j’ai eu une sensation de chaleur, de lumière et beaucoup d’amour en moi. C’était la nuit la plus importante de mon existence. En acceptant de mourir j’ai accepté de vivre. J’ai décidé de faire ce que la voix me disait et j’ai jeté tous mes médicaments. J’ai aussi brûlé mes ordonnances. Par la suite, j’ai eu des douleurs atroces, mais ma certitude de guérir m’a convaincue de continuer sur cette voie. La deuxième nuit, j’ai reçu un deuxième message : la voix me disait d’arrêter de manger. À ce moment-là, je ne mangeais déjà presque plus rien, alors j’ai arrêté de manger. »

Dominique est contactée par « la voix » une troisième fois, quelques temps plus tard. Bonne nouvelle, elle est autorisée à manger, mais seulement cru. Pendant toute une année, elle alterne donc 6 à 8 jours de jeûne avec des jours de crudivorisme, toujours en buvant beaucoup d’eau. Elle découvre l’état de grâce lorsque qu’elle cesse de manger 6 jours de suite. Elle affirme alors avoir atteint un état supérieur, et s’être « ouverte à une autre dimension » : « Mon corps était tout à fait guéri. Mes médecins n’en revenaient pas. Ils m’ont ordonné une prise de sang. Tout était redevenu normal.  J’étais au paradis, mais mes enfants étaient inquiets pour moi. J’ai donc fait des recherches sur Internet et je suis tombée sur Erika Witthuhn, qui est aussi dans le prana. Je l’ai contactée et elle m’a rassurée que le fait que je puisse vivre sans boire ni manger – ni dormir d’ailleurs – était tout à fait normal. C’est comme ça que j’ai découvert ce que c’était de vivre de prana. »

Un an après avoir entamé son processus de guérison, Dominique rencontre Domenico Provenzano, auteur d’un livre sur le respirianisme, lors d’un festival pranique. « La question qu’il m’a posée était : « As-tu rencontré Dieu dans ta vie ? ». Ça m’a chamboulée. J’ai enfin compris que j’étais en présence du divin depuis toujours mais que je ne m’étais pas encore rendue compte. »

« Vivre à l’état pranique, c’est un état de conscience que nous sommes Amour », continue-t-elle. « Se reconnecter à l’Amour permet de guérir de toute maladie. Quand on est malade ou qu’on a des peurs, c’est qu’on est déconnecté de l’Amour. Il faut alors se reconnecter et dire « oui » à la vie. C’est cette connexion au divin qui réduit et supprime les causes des maladies. En étant nourris de conscience, nous sommes au taux maximum de vibration, ce qui fait qu’on a plus besoin d’autre nourriture. Il est important d’harmoniser le corps, l’énergie, le mental, l’émotionnel et le spirituel pour avoir cet état de conscience. L’état pranique, c’est surtout un état de liberté, de choix par rapport à la nourriture ou le sommeil. Je fais le choix de dormir ou de boire par exemple, mais je n’en ai pas besoin. »

« Quand tu te remplis d’amour, tu n’as plus besoin de manger »

Si Dominique semble avoir vécu une guérison miraculeuse, ce n’est pas le cas de tous les adeptes. De nombreux médecins mettent fermement en garde contre cette pratique, et rappellent qu’il est humainement impossible de survivre sans nourriture et sans eau pendant une aussi longue période. Dans une interview donnée à L’Obs, le président de la Miviludes (mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), Serge Blisko, médecin de formation, met en garde contre ce mouvement. « Il suffit de voir des hommes et des femmes souffrant d’anorexie ou sortant d’une grève de la faim pour conclure de l’absurdité scientifique du « respirianisme » », rappelle-t-il.

Dominique elle-même met en garde contre la pratique du jeûne sec non-encadré. « Il faut être dans une certaine dynamique pour achever l’état pranique ». Avec Domenico, elle accompagne des personnes en groupe de 20-30 personnes qui souhaitent s’initier au prana lors d’ateliers payants. « Lorsque la source d’amour me remplit, je n’ai plus besoin de quoi que ce soit d’autre. Les gens ont un besoin de remplir leur vide par de la nourriture, mais aussi par le sexe, le sport ou les drogues, d’autres distractions, etc. Le fait même de manger est une compensation pour ressentir du plaisir. Mais ce besoin est un rapport malsain. Il faut d’abord ressentir cet état de plénitude de l’Amour, et au fur et à mesure qu’on est rempli par l’Amour, le fait de « devoir » manger et boire va diminuer naturellement jusqu’à ce qu’on soit à l’état du prana, à savoir que l’Amour se sera substitué à la nourriture. »

Aujourd’hui, Dominique ne travaille plus en tant que consultante. Elle est maître reiki et donne des soins, entre autres ce qu’elle appelle « l’accueil du verbe » pour accompagner les personnes en souffrance à s’autonomiser et qu’ils se connectent à ce qu’elle appelle « l’énergie d’Amour ». Dominique organise également un festival pranique francophone une fois par an avec des ateliers, des conférences et des soins. Un moyen de diffuser la bonne parole, et d’élargir une communauté, qui compterait quand même 40 000 adeptes dans le monde, selon Jasmuheen. Un mouvement surveillé de près par le centre d’informations et d’avis sur les organisations sectaires nuisibles (CIAOSN) en Belgique, qui constate la hausse inquiétante des dérives sectaires dans le domaine de la santé. Des chiffres qui font peur pour des mouvements qui profitent majoritairement de la détresse psychologique des plus fragiles. Pourtant, « lorsqu’on est dans l’état pranique et qu’on combine le plan matériel avec le spirituel, on est libre et on n’est plus manipulable puisqu’on n’a plus peur ». Paraît-il.

www.cafebabel.fr/style-de-vie/article/respirianisme-la-femme-qui-ne-mangeait-rien.html


NDLR:

Vigi-Sectes mets en garde non seulement du respirianisme, mais aussi des médecines énergétiques, comme le Réiki. voir notre FAQ

David Wood: Why i am a christian? transcript

Transcript (Youtube) of the testimony of a former atheist

There is a way that seems right to a man, But its end is the way of death. (Prov 16:25)

Want to go for a ride?

David Wood
David Wood

Imagine an underground world made of concrete and steel, stairways and tunnels, just enough light to see the signs on the walls. Suppose there were people who live down there all their lives and were never allowed to visit the surface and that these people were told from the time they were born that this world is all that exists. Won’t they believe what they’re told to believe? Won’t they try to live like it’s true? Suddenly a mad man stumbles down the stairs and says to the people here

Don’t you realize that you’re underground? Don’t you know that there’s an amazing world right up those stairs?

A tomb, no matter how spacious is still a tomb. The people answered him, they said

We understand our world just fine without you rambling about another, go back to your flying spaghetti world fool. We’re the enlightened ones down here

and then rejecting the world above, they sunk a little deeper into the world below.

When I was five years old …

I had a dog named Goliath. One day, my mother received a phone call, she turned to me, it was tears in her eyes and informed me that Goliath had been run over by a bus. I looked at her and thought to myself ‘So what, it’s just a dog’, but my mother was sad and I couldn’t figure out why. I soon noticed that other people got sad when something die, it seemed really weird to me; crying isn’t going to change the fact that it’s dead so why are you crying? I also noticed that people didn’t share my amazing insight into the nature of reality. I remember sitting beside a lake when I was eight years old watching ants matching in perfect formation and it suddenly became entirely clear to me that ants rule the world and then tricked us human beings to think that we are in charge. Do you have any idea how powerful and brilliant they must be if they had managed to deceive the entire human population? Few years later, I figured out that pets actually control the planet. Whenever a cat or a dog would look me in the eyes, I would think that it was communicating with me, silently bragging that they were much more intelligent than humans are. So part of my youth was spent talking to animals telling them ‘I know what’s going on here, i’m on to you’, but I grew out of that silliness.

By the time I was in 10th grade …

I was convinced that I controlled the weather. I didn’t know how I controlled the weather, I just knew that I did. It would start raining and I would think :

okay, how did I do that?

I also had the ability to control time but I didn’t know how to use this ability yet. That summer, my best friend from elementary school died. Jimmy had always talked about going Para-sailing, he finally got the chance and his harness broke; he plummeted to his death. When I heard about it after knocking on his door, I had the same reaction I had when my dog Goliath died namely; so what?. But this time was different, it seemed like I should be bothered by Jimmy dying, so I started wondering if something might be wrong with me. After pondering this for several months, I realized why I was different; I had evolved to a higher stage of humanity. These sad little emotions the rest of you have are like vestigial tails leftover from our primitive life forms but humanity 2.0 had arrived and you earlier models were now obsolete.

The following year, I had a life changing experience.

I was running from the police in the middle of the night and they had me surrounded on three sides. The fourth side was the Mahoning river, so I jumped in and swarm across and started walking my way through the trees on the other side. I eventually emerged from a patch of woods and I found myself in someone’s backyard. In front of me was a beautiful garden, I started to walk around the garden but then I stopped to philosophize. I thought :

I don’t care about the people in that house, so why am I going out of my way to avoid stepping on their vegetables, why am I being so courteous?  because I had been brainwashed, that’s why. I’ve been breaking the law for years and yet society has been manipulating my behavior all along, greatness had been polluted by mediocrity.

As I stunt my way through that garden, I had an incredible rush of freedom. The world has all of us on a leash, a leash made of rules, ‘do this, don’t do that’, but it’s a leash that slips right off as soon as we recognize that we don’t have to do anything anyone tells us to do. Of course, if you really want to break free from your handlers, seems like you have to do the opposite of what you’ve been told. Going down.

Started studying bomb building when I was 18, nothing fancy, I got a copy of the N-August cook book. I learnt how to make pipe bombs, I learnt to put together a home-made grenade launcher, I bought a book on disguises so I won’t be recognized but it all felt a bit amateurish so I decided to become a chemistry major in college where I can learn to build something a little more sophisticated, but my plans of becoming a bomber had to be put on hold because there are more important things in life, anyone can blow up a bunch of random people, you don’t know them.

If you’re sick of life, dangling at the end of society’s puppet strings, the killing has to start much closer to home.

My dad was the only relative I had within a few hundred miles so he obviously needed to die and I had a ball pin hammer that would do the trick. Interestingly, some of my amazing insights into the nature of reality actually slowed me down. My dad was sitting beside me on the couch and I was about to beat him to death, I had the hammer under a cushion, but I suddenly realized that he was reading my mind; and not just him, everyone in the world was reading my mind, I was part of an experiment and billions of people were in on it, they’re all waiting to see what I would do and as soon as I attacked my dad, the walls would rise up, the observers would rush in and the experiment would be over. So as my dad is reading my mind, i’m channeling my thoughts to him as we sit there. He’s watching television, i’m thinking :

look at me while you’re reading my mind. Look at me right now or i’m going to burst your head open.

Finally I channelled to him, ‘you think i’m stupid, i’m not falling for this’, then I got up and walked out, but it wasn’t over. After a while, my senses returned to me and I walked into my dad’s bedroom at about two O’clock in the morning, thanksgiving day. I stood over him with the hammer and I tried to think of one wrong thing he had ever done to me; nothing came to mind. So I drew back my arm and came down on him with all 230 pounds. I didn’t know how fast blood could come out of somebody’s head. Kept hitting him until I was sure he was dead and I walked outside and drove away. There’s no rush of freedom this time, I didn’t feel anything anymore.

Did I mention that I was an atheist?

I understand that most of you atheists out there live perfectly normal lives but I can never understand why you would want to. Think about it, we’ve got this massive universe and over here is a tiny little crawl of a galaxy. Out of one the spiral arms of this galaxy is a thoroughly unremarkable ball of hot gas. Circling this ball of hot gas is a pathetic speck of cosmic dust we call earth and crawling all over the earth are these feeble, selfish, self-destructive lumps of cells constantly deluding themselves into thinking that what they do is so important but the universe couldn’t conceivably care less, whether you love your neighbour as yourself or you torture to death for fun, so you might as well do whatever you feel like doing with the little bit of time you’ve got, and what are my atheist friends going to do with your 80 years or so? Let me guess, you’re going to go to school for a while then get a job, work for a few decades, maybe pick up a family along the way, then retire and die of old age or some illness. How original. Free thinkers huh? Believe it or not, some people don’t want to live like cattle, some people don’t want to follow this pattern that we’re all expected to mindlessly follow. Some would rather bash a man’s head in or shoot up a theater or walk down a school hallway stabbing people.

Why shouldn’t they? Because it’s wrong? Says who, your grandma? or should they try not to hurt people because people have intrinsic value? Here I thought that human beings are nothing but machines for propagating DNA. Most people don’t want to kill and slaughter but for those who do, our civilization is rapidly destroying any significant reason they might have for resisting the urge to kill and slaughter. Young people are lining up to dance to the music of their DNA, all you can do now is hope that they get tackled when they stop to reload or that they make some huge blunder when their bloodbath begins.

I made a huge blunder when my bloodbath began; I underestimated the amount of damage the human head could endure, crushed skulls can apparently be pieced back together by doctors. My dad had brain damage but he survived the attack. I was taken to a mental hospital and later to jail.

Jail is a place to sit back and reflect on the things you’ve done.

You’ve got plenty of time to sit back and think :

why did I get caught? What steps can I take to avoid getting caught next time?

and without all of the empty repetitive tasks that ordinarily keep you mentally sedated, you’ve got plenty of time to figure out what’s most important to you. The most important thing to me was not being a slave to people for whom I had nothing but contempt, but people had controlled me in various ways throughout my life and this meant that they would need to be taught a lesson.

I had a list of people going back to kindergarten who were going to be brutally murdered but doubts occasionally crept in. I would ask myself

is there a point to any of these?

Nothing really matters, so what difference does it make whether I do everything i’ve been planning or I do nothing at all; there’s no blue ribbon for making the right decision here because there is no right. But when I would start to think that life off the leash was just as meaningless as life on the leash, I start to lose my mind. I was able to hold things together to some extent mentally because I had something to do, but if what I had to do was pointless, then holding things together was pointless. So I was at an edge and there was nowhere to go but over it, but life has a way of giving us an alternative at just the right moment

[Singing: When a man’s an empty peddle, he should be on his meddle, yet i’m torn apart just because i’m presuming that I could be kind of human if I only had a heart]

When I was in E Block in the jail, I met a Christian

… named Randy, a guy who had turned himself in for 21 felonies. Randy seemed like he was from another world; there would be a fight in the dorm and he wouldn’t watch, he would turn his head away and pray for it to stop, our main source of entertainment and he’s praying against it; Christians cracked me up.

Randy was lying on his bunk reading his bible one night and I walked up to him and said:

do you know why you’re reading the bible? You’re reading the bible because you were born in the United States. If you had been born anywhere else, you would have believed in something else. If you had been born in China, you would be a Buddhist, if you had been born in India, you would be a Hindu, if you had been born in Saudi Arabia, you would be a Muslim because people like you believe whatever you’re told to believe.

I’ve since heard other atheists saying the same thing in almost exactly the same words so I take it this is a common atheist view of Christians which is hilarious in its level of hypocrisy. I believe that the universe exploded out of nowhere for no reason, and that life formed on his own and that consciousness was a natural product of particle interactions in our brains and that moral values were nothing but societal indoctrination, and Jesus’ followers made up a story about him rising from the dead because they wanted his message to spread. I believed all of these without anything remotely resembling a careful investigation of the evidence which means I believed a lot of what I had been told but i’m pointing a finger at the Christian, why? Because it’s much easier to make fun of someone else than to do the difficult work of putting together a coherent well grounded believe set.

Something interesting happened when I made fun of Randy; he fought back. Lots of Christians will go into retreat mode if you start arguing with them, they don’t want to cause a scene but Randy sat up on his bunk and proceeded to embarrass me about some of the things I was saying. I was totally shocked, I didn’t know what was going on. I am the smartest, most advanced human being the world has ever seen and night after night when we’re arguing, Randy was just taking me to a school, and he wasn’t smarter than me, he didn’t have any special knowledge or degrees, he wasn’t a scientist or a philosopher, he just had an annoying habit of questioning everything I would say, and when I would try to answer his questions about what I was saying, it would become clear to him and to me that many of my beliefs when put into words sounded really really stupid. Things that made perfect sense when unquestioned made no sense at all when questioned.

I became so frustrated by our arguments that I began looking for other ways to defeat Randy. I made fun of him for getting molested when he was a child. I saw his 12 year old sister in the visiting room and I said some things about her (that i’m not going to repeat here). I keep messing with him till he got upset and when he got upset, I’d say

look at you, getting angry at me, you call yourself a Christian.

Oddly enough, Randy and I became friends. We would stay up all night playing cards, throwing a roll of toilet paper around like it’s a football, and of course arguing about the bible. But I was still looking for ways to defeat him at something so we got into the world’s first ever fasting battle; it wasn’t a battle for him, he wasn’t trying to out-do me at anything but I was certainly trying to out-do him. Randy would fast for long periods of time with nothing but water. After a while, I joined in, and whenever he would complete a fast, I would start my own fast and then go a few days longer than he did. For our first exchange, Randy fasted one week; I knew he wasn’t eating because he gave me all his meal trays. When he was finished, I said:

alright, i’m going ten days.

I had never gone a day without food in my life but I went ten days straight just so I would know that I had beaten the Christian.

We went back and forth with me always going a few days longer than he did. Eventually he asked me ‘hey, how come you always fast a little longer than I do? Are we in some sort of competition that I don’t know about? » I said no I hadn’t even noticed, just coincidence I guess. Randy fasted 40 days; he went 32 days on nothing but water and then he added liquids like Cool Aid for the rest. He told me that Jesus had gone 40 days, that’s why he picked the number 40. I said alright, i’m going 42. Even six weeks with nothing but water and rage;

I was going to beat Randy and Jesus.

On the 11th day of my fast, a guard came in and told me to pack my stuff. I had passed out earlier and hit my head on the way down. The medical staff knew my mental health history and they thought I was trying to starve myself to death. I’m trying to beat the Christian, they think that i’m trying to commit suicide really really slowly but they had seen that I had lost enough weight to realize that there was a problem and the blood pressure monitor that the nurse put on my finger said that I was dead so I had to pack up my books, philosophy and science, the apologetic books that Randy gave me and head to my new home- a cell with a camera where I can be watched day and night.

Living the dream, I lost about 80 pounds from fasting, I developed a horrible rash all over my body, it felt like poison ivy, it’s called Shingles, it’s caused by vitamin deficiency. I was having blackouts, I was getting tunnel vision, the doctor at the jail said he was going to tube feed me, the social worker was talking about having me sent to my third mental hospital and when I wasn’t reading, all I could think about was taking people out to the woods and peeling their skin off but I found renewed purpose in my lonely cell. With a library at my disposal and nothing else to do, I had a perfect opportunity to prepare for an epic showdown with Randy. I could study the bible, put together new arguments, go back to E-Block and destroy the faith of my friend.

I asked the chaplain for some bible studies, he gave a series of studies on the gospel of John with graded assignments. So here I am, a rapidly deteriorating atheist, sitting in a poorly lit cell, doing my bible homework, getting straight As. I haven’t eaten in days and I read about Jesus saying

I am the bread of life, he who comes to me will never go hungry.

I’m obsessed with liberating myself from a society that has me trapped in a six and a half plain foot cell and I read:

the son sets you free, you’ll be free indeed.

I’m wondering how long my body can take what i’m doing to it before my heart stops and I read :

I am the resurrection and the life; he who believes in me will live even though he dies.

Kind of creepy when a book talks to you about…what do I know, I used to think that cats were talking to me.

Lying on my back, day after day, reflecting on life and theology and philosophy,

… three things started to destabilize my entire belief system.

First, what’s called the design argument finally hit me. I was looking at a wall and how the bricks were arranged and I thought to myself,

if someone told me that these bricks went into this order by some process that didn’t involve intelligence, I would smack them in the mouth, and yet I believed that life formed without intelligence when the most basic living cell is unimaginably more complicated than some bricks stacked on a wall.

Why did I blindly accept the extraordinary claim that life arose spontaneously from non-life without demanding some very good evidence?

Second, I found out how Jesus’ apostles died; most of them went to their bloody death claiming that they had seen him risen from the dead. My explanation for the origin of christianity had always been that the apostles made up a story so that they could spread his message but now my explanation wasn’t making sense. If you’re willing to die for something, you have to believe it. When a terrorist blows himself up, he’s obviously sincere. So the disciples, the apostles had to believe what they’re dying for, but this means that they were convinced that they had seen Jesus risen from the dead. Now, usually, when someone is willing to lay down their life for something, it’s for an ideology that they got from someone else and that ideology could be true or false. The disciples were dying for something that they saw. What could have convinced so many different people that they had all seen a resurrected man? I could explain one witness by saying he’s crazy, but all of them? Something was going on here and I had to figure it out but I couldn’t come up with any explanation for why they had that level of confidence other than they actually saw him.

Third, I started worrying that Jesus might actually be better than me. Now if you’re not a complete moral relativist or maybe one of the new atheists, it’s probably obvious to you that Jesus is better than me but I wasn’t the clearest thinker on moral issues back then so getting my mind around this was very difficult. Here’s the problem that emerged: I had two beliefs that just didn’t go together. On the one hand, I believed that human beings are lumps of cells, meaningless lumps of cells, that everything we did was pointless. At the same time, I believed that I was the best, most important person in the entire world. How is it possible to be the best, most important worthless lump of cells? If there were to be some sort of best person, that would require something like a standard of good and that would require something like God, and then someone like Jesus would be better than me.

So my beliefs were breaking down at the foundational level,

and once the foundations start crumbling, everything starts coming down. I went from believing that I was the best person in the world to thinking that I was the worst person in the world, and in a moment of clarity, it all just hit me thinking i’m a guy who once choked my friend until bloody foam came out of his mouth. I hit him with a shovel because he disagreed with me, I don’t even remember what it was about. I used to watch my mum’s boyfriend beat her and I wouldn’t lift a finger to help her. Not because I was scared, I was 200 pounds and I had a gun, I could have stopped him at anytime, I just didn’t care and I was proud of the fact that I didn’t care.

I thought about what I had done to my family, what I was doing to myself. They brought me food every single day and I was starving to death because I wouldn’t eat it. There are other starving people in the world but at least they can think straight; I sat there thinking about torturing people. My skin was turning yellow, I was scratching myself bloody, what sense did it make to think that I am the best in anything?

When I was thinking about that situation, it feels like I had just been stomped relentlessly into the ground, and when I thought that, I started comparing it with the little hospital stay about a year and a half earlier. I got into a fight with seven guys; i’m not saying that to be tough, they won that one. I got one of them, he hit me with a gun and hit him with these guns and then his six friends got on me, and got me on the ground and then took turns soccer kicking me in the head. But I was comparing that to the situation I was in, I was thinking, I was okay the next day, I had scratches on my neck, I was dizzy walking around, I had my arm in a sling but I was okay. Fighting seven guys is a joke compared to what I was going through in that cell. I feel like I had just been stomped into the ground and when I thought that I felt like I had been stomped into the ground, I had another flashback.

One night I was walking home from a friend’s house and a storm hit. The rain was so bad I could barely see, lightning was striking all over the place and I looked up and mockingly said:

is that supposed to scare me?
If you want me to believe in you,
you better come down here and make me believe.

I wasn’t serious but given my circumstances in the jail, I had to start wondering if God had taken it seriously. That normally wouldn’t have been an option, I didn’t think like that but since my entire world view was crumbling, I wasn’t in a position to dismiss alternatives. But there’s a problem; if there was a God involved in all of these, if right and wrong weren’t merely useful fictions, I was in all kinds of trouble, not just for what I had done but for what I was. How is the worst person in the world going to ever do the right thing? There’s no magic switch that I can flip and « oh now I care about other people ». So how was I going to do anything right? And then it hit me that there are two possibilities; either i’m violent and selfish and uncaring and that’s just the way things are or there’s someone who can help people like me. Either i’m all messed up and I just had to live with that or there was someone who could deal with this sort of thing, and when you start thinking like that, I would say you are about two inches away from becoming a Christian because when we ask ourselves

who out of anyone ever, who had the ability to take psychologically, spiritually and morally shattered people and give them new life?

We had a list of one, there’s one person on the list, he’s the one who said :

I am the door, if anyone enters through me, he would be saved and we’ll go in and out and find pasture. The thief comes only to steal, and kill and destroy, I came that they may have life and have it abundantly.

I didn’t know what Jesus was,

who he claimed to be but I knew that it was Jesus or nothing, it was Jesus or nothing. If anyone has God’s stamp of approval, it’s the guy who rose from the dead. History is filled with dead options; Jesus is the last living option.

So I bowed down on my bunk, not sure of much of anything and I prayed, I didn’t know how to pray but I prayed and I said

God, I don’t know if i’m going to believe in you tomorrow but I believe in you right now. If you can do anything with me, you’re welcome to it,

and then I continued with the kind of sinner’s prayer that I had read in those bible studies, and when I sat up from that prayer, the entire world looked different, like everything was a different color. For the first time in a lot of years, I didn’t want to hurt anyone, and I had a strange sense that I had somehow known the truth all along. God created the universe but we’re something special, we’re created in God’s image, but we reject God and in rejecting God, we strive to twist and work His image which we bear.

For years, I was willing to sacrifice everything for a kind of freedom, just a freedom from external control. It’s a false freedom because we just end up using it to degrade and destroy ourselves; tarnishing the image of God so that we won’t be reminded of what we are and what responsibilities we share. True freedom is found in not having this inclination and desire to turn against our creator, that’s the true freedom.

After I prayed, I felt like I had been fighting; not figuratively fighting, I mean physically brawling my entire life and that I finally had a chance to sit down and rest.

That rest never went away.

As C.S Lewis put it

« I believe in Christianity because I believe that the son has risen, not only because I see it but because by it, I see everything else. »

Lots of people in their testimonies will share their stories of what happened after they became a Christian, we can talk about that some other time. Right now I just want to explain why i’m a Christian and my reason for being a Christian has never changed. I stand on the words of the who rose from the dead because there is no other place to stand, and just to show you that Jesus Christ is the same yesterday and today and forever, i’ll conclude my story with the words of another Christian from nearly 2000 years ago. The apostle Paul tried to annihilate Christianity before he met Jesus on the road to Damascus. Shortly before his death, he wrote a letter to his friend Timothy and said In words that can be echoed by thousands of other Christians over the centuries:

I thank Christ Jesus our lord who has given me strength that he considered me faithful, pointing me to his service. Even though I was once a blasphemer, and a prosecutor and a violent man, I was shown mercy because I acted in ignorance and unbelief. The grace of our Lord has poured out on me abundantly along with the faith and love that reigned in Christ Jesus. Here is a trustworthy saying that deserves full acceptance. Christ Jesus came into the world to save sinners of whom I am the worst but for that very reason, I was shown mercy so that then me, the worst of sinners, Christ Jesus might display his unlimited patience as an example for those who would believe in him and receive eternal life. As for the king eternal, immortal, invisible, the only God, we honour, glory forever and ever. Amen ».

Presse: Faut-il désigner des « cultes représentatifs » en France ?

LaCroix, Anne-Bénédicte Hoffner , le 19/01/2018

Pour faciliter les relations entre l’État et les responsables religieux, un rapport de Fondapol suggère de créer des « cultes représentatifs » en fonction de « critères objectifs ».

Les récentes rencontres avec des religieux à l’Élysée ont montré la nécessité pour les pouvoirs publics de se donner des règles pour savoir qui inviter.

Quelle est la proposition ?

Comment utiliser les religions au service « du bien-être social de la population », sans renoncer bien sûr au principe de laïcité ? C’est à cette question délicate, à laquelle est de plus en plus confronté l’État, que le juriste Thierry Rambaud, professeur de droit public à la Sorbonne, tente de répondre dans une note publiée pour le think tank Fondapol.

Il recommande aux pouvoirs publics de faire preuve de rigueur sur le fond, en identifiant des « valeurs essentielles » que tous les citoyens et tous les cultes doivent respecter (dignité de la personne, l’égalité entre les individus, la liberté de conscience, etc.), et souple sur la forme en renouant un contact régulier avec les cultes.

Pour une meilleure efficacité, il préconise de l’individualiser, mais aussi de l’institutionnaliser « à travers le recours au droit conventionnel et la notion de cultes représentatifs ». Concrètement, des « conventions » seraient signées entre le premier ministre et ces derniers, identifiés sur la base de « critères objectifs »comme le nombre de fidèles, le degré d’organisation institutionnelle, mais aussi le « respect des valeurs républicaines ».

Quel est le contexte ?

Fin décembre, lorsque Emmanuel Macron a souhaité inviter à l’Élysée les responsables religieux, son entourage a découvert avec effarement le flou dans lequel s’organisent ces rencontres, y compris lorsqu’il s’agit des traditionnels « vœux aux autorités religieuses ». Qui inviter : le responsable de l’instance officielle ou aussi la figure la plus connue du grand public ? Et jusqu’où élargir la rencontre ?

En vertu de la loi de 1905, la République française « ne reconnaissant aucun culte », aucune frontière ne peut être tracée entre des entités reconnues comme « religions » et d’autres considérées comme des « sectes ». « Si le critère du nombre était adopté, il faudrait ajouter l’Église apostolique arménienne », souligne un proche du dossier, qui signale que ce pourrait être aussi le cas des « hindous, s’ils s’organisaient à l’échelle nationale ».

Mais d’autres facteurs – historiques, ou parfois politiques – président parfois aux invitations. À Lyon, le groupe Concorde et Solidarité, qui réunit autour du maire « les représentants des grandes religions œuvrant ensemble à la paix sociale », inclut également les évangéliques, les anglicans ou les Coptes. « Vu le nombre de leurs fidèles en France, cela obligerait l’État à aller jusqu’aux sikhs ou aux Témoins de Jéhovah. Ce qui serait cette fois source de blocage avec catholiques et protestants… », observe cette source.

Pour résoudre ce casse-tête, l’Élysée s’est fixé « une règle imparfaite mais précise » : n’inviter que les 6 membres en titre de la Conférence des responsables de cultes en France (CRCF), les laissant libres de choisir eux-mêmes « un accompagnateur ». Une règle appliquée le 21 décembre, et à nouveau le 4 janvier lors des vœux, et qui devrait encore être utilisée pour la future instance de dialogue promise par le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb.

Quelles réactions ?

Recteur de la Grande mosquée de Paris et régulièrement invité jusque-là, Dalil Boubakeur a bruyamment manifesté son mécontentement devant ce qu’il considère comme le signe d’une « marginalisation voire d’une ostracisation » de « l’institution religieuse musulmane la plus emblématique de France ». « Ce n’est pas nous qui avons choisi qui envoyait qui », a rétorqué l’Élysée, rapporte un « indiscret » d’Europe 1-le JDD. « Nous avons invité tous les représentants des cultes via leur organisation représentative. »

« Il ne faut pas que nous soyons trop nombreux si nous voulons que le dialogue soit constructif », argue de son côté le pasteur François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France, qui approuve le critère retenu. « La question s’est posée d’inclure d’autres cultes, voire la Libre-pensée. Mais jusqu’où aller ? Les membres de la CRCF se connaissent, s’estiment, ils ont partagé des moments forts et appris à travailler ensemble. »

Comme tous les responsables religieux – catholiques en tête –, le président de la FPF met en garde : « la CRCF n’est pas un front uni des religions »« Mais sa représentativité est tout à fait satisfaisante, y compris en ce qui concerne les courants au sein des différents cultes », poursuit-il, en rappelant qu’il y a nommé l’an dernier à ses côtés Christiane Enamé, vice-présidente de la FPF et secrétaire adjointe de l’Église évangélique Martin-Luther-King à Créteil (Val-de-Marne).

Anne-Bénédicte Hoffner

www.la-croix.com/Religion/Fautil-designer-des-cultes-representatifs-en-France-2018-01-19-1200907293?from_univers=lacroix

Presse: Auto-destruction, mode d’emploi : comment « l’industrie » du développement personnel en est venue à dérailler sévèrement

Les méthodes des coachs sont de plus en plus en décalage avec les véritables attentes profondes des individus.
atlantico.fr, Pascal Neveu

Pascal Neveu est directeur de l’Institut Français de la Psychanalyse Active (IFPA) et secrétaire général du Conseil Supérieur de la Psychanalyse Active (CSDPA). Il est responsable national de la cellule de soutien psychologique au sein de l’Œuvre des Pupilles Orphelins des Sapeurs-Pompiers de France (ODP).

Selon les positions exprimées dans un article du New-Yorker, comment est-ce que la quête (impossible?) d’un « moi » fantasmé, d’un « moi amélioré », que tentent d’imposer les méthodes et les gourous du développement personnel, loin d’atteindre l’objectif initial s’est transformée peu à peu en une sorte d’auto mutilation psychologique? Quelles en sont les conséquences ?

Le marché du développement personnel n’a jamais été aussi florissant à travers le monde. Aux Etats-Unis, c’est 10 milliards d’euros dépensés par an, au profit de nombreux gourous (certaines personnes dépensent jusque 10000 dollars, et passent des milliers d’heures afin de travailler sur eux).

Et ce marché, hélas, est dirigé par nombre de psy, « bardés » de diplômes (afin de se protéger de toute critique, brandissant alors leurs diplômes ?) qui vendent tout et n’importe quoi. Alors que le Pape Jean-Paul II écrivait que « Le XXIème sera mystique ou ne sera pas… » nous sombrons dans le fantasme d’un Moi amélioré inquiétant. Mais ne sommes-nous pas dans une pensée transhumaniste qui fait que scientifiquement l’homme amélioré existe déjà avec des technologies impressionnantes. Aussi, quand le psy finalement se prend pour un Dieu qui va vendre ce fameux « Moi » fantasmé, dicté par la société qu’allons-nous devenir ?

Telle fut la réussite du livre « The Secret », publié en 2006 par l’Australienne Rhonda Byrne, vendu à plus de 20 millions d’exemplaires ! Comme d’autres auteurs avant elle, Byrne a combiné une interprétation littérale de certains versets du nouveau testament (Matthieu 21:22, «Tout ce que vous demanderez dans la prière, vous le recevrez»). L’utilisation de la pensée positive religieuse fonctionne très bien outre-atlantique.

Exemple : quand Tom Cruise apparaissait dans le film « Magnolia », fort contesté car trop en lien et en phase avec l’Eglise de scientologie (mouvement sectaire dont il est membre), il interprétait le rôle d’un gourou de la séduction masculine. Nous souhaitons tous devenir ce que la société réclame : le meilleur amant, la plus belle femme correspondant aux critères de la mode, le meilleur manager, le meilleur cuisinier… en fait être Top dans tous les domaines. Il suffit de suivre les émissions télé : « Top chef », « Incroyable talent », « The voice », « Danse avec les stars »… la liste est longue.

Partir d’un potentiel à développer… afin de devenir ce qui n’est peut-être finalement pas nous… un rêve qui peut devenir un cauchemar. Car tous les coachs, gourous, détenteurs des meilleures techniques de développement personnel sont prêts à vendre leur dernier ouvrage, leur meilleur accompagnement. Alors que le mois de Janvier est la période des bonnes résolutions, dont on sait statistiquement que seulement 10% seront tenues… le marché est relancé face à ce que les américains appellent «Desperately Seeking Self-Improvement: Une année dans le mouvement d’optimisation».

On vend des techniques d’exploration du développement de la sagesse, à l’amélioration des prouesses athlétiques et intellectuelles, en lien avec la spiritualité, mais aussi l’expression facile de la créativité, la capacité à obtenir la richesse et surtout atteindre le plaisir de la vie. On vend même des œufs de Yoni, des inserts vaginaux en pierre qui prétendent renforcer les muscles du plancher pelvien des femmes et emporter «l’énergie négative». Vous pouvez choisir la couleur de la pierre… Seul le but est à atteindre ! Ce qui fait que certains en sont sortis se décrivant comme ayant été des femmes et des hommes possédés, ne se reconnaissant plus dans leur sincère désir d’explorer leur Vrai Moi.

Nous sommes tous atteints d’une « pathologie » qui se nomme le Moi Idéal. D’où vient-il ? Tout simplement du fait d’avoir été pensé, dit et nommé avant que d’être. Car avant que l’enfant ne prenne conscience de son Moi, vers 7-9 mois, à travers l’expérience du miroir, où il se reconnaît enfin… il a été fantasmé et pensé dès sa conception, durant la grossesse et dès ses premières interactions où, de manière normale, traditionnelle, affective, on s’imagine pour lui ce qu’il va devenir, allant de son caractère à son futur travail en passant par ses passions… C’est un comportement humain.

C’est cet idéal que nous avons toutes et tous reçu de manière inconsciente et qui va être cultivé par la suite… au sein d’une éventuelle fratrie, mais également à l’école, dans les compétitions sportives ou autres…

Le « peut faire mieux » du bulletin scolaire…, aux « objectifs » professionnels…, sans oublier les conquêtes amoureuses avec le mythe du « prince charmant et de la princesse »… Tout est idéal… une quête fantasmée inatteignable. L’atteinte narcissique est violente si nous ne devenons pas ce Moi fantasmé… Sentiment de nullité, efforts multipliés pour des résultats jugés médiocres. Cette quête tant de la perfection, mais surtout d’un Idéal dont nous ne parvenons pas à faire le deuil, en tout cas à nous réapproprier la dynamique, ne peut que nous détruire. Combien sombrent en dépression narcissique, voire finissent par se suicider, se pensant avoir raté leur vie ?

Comment les réseaux sociaux et le sentiment d’obligation de partager ses réussites en permanence avec le monde aggravent en quelque sorte ce phénomène ?

Hélas, comme cette réalisation d’un Idéal du Moi fantasmé doit obtenir validation dans le regard de l’autre (et pas que les parents), ce désir satisfait doit être obtenu à travers les réseaux sociaux. D’une part par les commentaires compatissants d’amis, mais aussi comparaison via des applications. Des applications comme les objectifs de « Lifetick » ou de « Joe » sont sensées aider à rester organisé et à partager nos progrès sur les médias sociaux. Ces applications et leur diffusion interactive sur réseaux sociaux blâment l’horreur et la honte de ne pas avoir répondu aux attentes élevées que nous nous étions fixées.

Des adolescentes qui sont de plus en plus mécontentes de leur corps, au nombre croissant d’hommes qui souffrent de dysmorphie musculaire… une épidémie d’angoisse paralysante chez les étudiants universitaires, attisée par le phénomène de «présentation perfectionniste» envahit les médias sociaux, et crée un véritable clivage social face à celles et ceux auxquels ont une série de triomphes enviables.

D’où cette fameuse auto-mutliation et dépression narcissique. Nous vivons dans une période de perfectionnisme, et la perfection est une idée qui tue, car nombre de personnes souffrent et meurent sous la torture du « Moi fantastique » qu’ils ne parviennent pas à devenir.

Comment l’expliquer ?

–       par la nature : Les études montrent que nous sommes câblés pour voir la vie comme une histoire dans laquelle nous jouons. Même si nous souhaitons la coopération entre nous, nous devons en même temps respecter la hiérarchie et donc un statut convoité : aller de l’avant et devenir performants !

–       par la culture : Les Grecs défendent l’idée que nous devons nous efforcer à réaliser nos plus grands potentiels, tout comme le christianisme qui précise que le salut passe par le meilleur de nous, sans oublier Freud qui défend la nécessité de la satisfaction de ses désirs, sans culpabilité… nous portons en nous un narcissisme ambitieux, d’estime de soi.

–       par l’économie : La survie dans une économie mondialisée et hyperconcurrentielle, où les travailleurs ont moins de protections et sont plus licenciables que jamais, exige que nous essayions de devenir plus rapides, plus intelligents et plus créatifs.

Les réseaux sociaux encadrent donc les relations humaines comme une compétition constante pour la popularité et l’approbation de ce que nous sommes.

Comment expliquer cette névrose en remontant à l’origine ? Est-ce que tout ne commence pas, peut-être par le mensonge communément admis des parents à leurs enfants qui leur disent qu’ils « peuvent tout faire dans la vie » ?

Freud a bien résumé cette problématique à travers une phrase célèbre « Wo Es war, soll Ich werden » (Là où était le ça, le Moi doit advenir). Quand il écrit ces lignes il ne veut pas moins dire que l’enfant ne sait pas encore qui il est, qu’il possède en lui un potentiel infini, mais qui va advenir, en fonction du socle éducatif, culturel, environnemental au sein duquel il va évoluer.

Socle enfermant ou ouvrant. Aussi, tout est à jouer. Quand les parents disent à leurs enfants qu’ils « peuvent tout faire dans la vie », c’est à la fois une vérité, tout comme c’est un mensonge.

Mais, même si toute rencontre peut éveiller, réveiller des « potentiels » endormis, mis en jachère, et les activer, nous voyons bien que nous sommes inconsciemment ancrés dans cette dualité du devenir possible… de cet idéal, telle cette impossible étoile à atteindre. Je pense que le plus important est avant tout d’arrêter de se faire une idée de ce que les autres pensent.

Certes, le premier autre est la mère, le second autre est le père… mais même si les parents continuent à nourrir leurs enfants d’un mensonge finalement si affectueux, bien intentionné, leur disant qu’il n’y a « pas de limites » et leur dire : « Soyez n’importe quoi », ceci laisse à l’enfant et au futur adulte un champ des possibles raisonnable et à faire résonner en eux… précisément leur dire, leur apprendre qu’il n’y a pas de course à la réussite.

Que la plus belle réussite… c’est qu’ils soient heureux.

Quelles sont les autres forces culturelles qui ont pollué la logique initiale du « self help » ?

Notre société actuelle n’est que culte de la performance. Depuis plusieurs années, mais de manière grandissante, j’entends mes patients, mais aussi des amis, se plaindre de plus en plus d’un culte de la performance et de la rentabilité. A certains niveaux, ils me parlent de leurs coachs, tout en me disant qu’ils sentent un décalage entre le travail analytique entrepris et les outils mis à disposition pour leur développement personnel dans un but de réalisation en total décalage avec qui ils sont.

Je n’ai jamais entendu un analysant me dire que le travail personnel effectué avec eux, dans la prise de contact avec leur Moi profond, leur vrai Moi n’était pas la meilleure sécurité psychologique face à un Moi idéal, artificiel, défendu par des valeurs qui finissaient par leur échapper. Je ne pense pas qu’il faille opposer différentes techniques.

Vous évoquez des forces. S’il en est une qui me semble la plus importante, et c’est ce dont il s’agit… c’est celle du Moi en lien avec sa pulsion de vie. Le « self help » essentiel… c’est avant tout être en accord avec soi. Se fixer des objectifs raisonnables, bien évidemment ne pas se laisser aller… mais je reste convaincu que face à certaines pertes de repères spirituels, notre meilleure église est en nous… et que la plus belle cathédrale, la plus belle réalisation, la plus belle œuvre à construire… c’est Nous… ce Moi qui est le seul capable à ressentir s’il est heureux.

Lao-Tseu n’écrivait-il pas « L’échec est le fondement de la réussite » ? Il est une seule technique de développement personnel à vivre. Plonger au fond de soi, s’explorer, pénétrer cette intériorité inconnue, ouvrir les portes de Soi… mais rester Soi et ne pas se comparer à autrui, même s’il peut nous révéler ce que nous sommes mais aussi ce que nous ne serons jamais. Simplement être Soi et continuer à se découvrir, avec plaisir, curiosité et intérêt, pour advenir… C’est le travail d’une vie !

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