Le livre est merveilleux, il m’apporte beaucoup
C’est le commentaire d’un internaute concernant le livre de Sarah Young – Un moment avec Jésus – Celui-ci confirme l’analyse que nous avions déjà apportée sur le sujet, et nous donnera l’occasion de revenir sur ce qui est vraiment merveilleux.
La mode des livres de ce type, où l’on transcrit des paroles contemporaines de Jésus, est représentatif d’une tendance dans le monde évangélique: On accepte un « Jésus », qui répond d’abord aux « besoins » émotionnels de notre « vieil homme ». Qui donc est le Jésus Sarah Young ? Est-il merveilleux comme nous l’annonce la Bible ?
Faire dire à Jésus de nouvelles paroles
… est toujours une aventure dangereuse. Les paroles sages et prophétiques d’Agur, un homme rempli d’humilité, nous le rappellent bien:
Je n’ai pas appris la sagesse, Et je ne connais pas la science des saints. Qui est monté aux cieux, et qui en est descendu? Qui a recueilli le vent dans ses mains? Qui a serré les eaux dans son vêtement? Qui a fait paraître les extrémités de la terre? Quel est son nom, et quel est le nom de son fils? Le sais-tu? Toute parole de Dieu est éprouvée. Il est un bouclier pour ceux qui cherchent en lui un refuge. N’ajoute rien à ses paroles, De peur qu’il ne te reprenne et que tu ne sois trouvé menteur. (Proverbes 30:3-6)
Merveilleux ?
« Merveilleux », c’est le terme principal du commentaire ; cela a immédiatement attiré mon attention. Il apparaît dans la Bible en Juges chapitre 13:18
Et Manoach dit à l’ange de l’Éternel: Quel est ton nom, afin que nous te rendions gloire, quand ta parole s’accomplira? L’ange de l’Éternel lui répondit: Pourquoi demandes-tu mon nom? Il est merveilleux. (Juges 13:17-18)
Cette rencontre mystérieuse avec cet ange d’un « aspect redoutable » (v.6) se passe lors d’une période d’apostasie d’Israël, qui est asservi aux Philistins. C’est par ce terme hébreux « merveilleux » que l’ange de l’Éternel qualifie son nom. Certain le traduisent par secret, trop merveilleux pour être compris, mais la racine du mot vient de « miracle, prodige, merveilleux ».
L’expression « L’ange de l’Éternel », renvoie souvent dans les Écritures de l’ancienne alliance à une apparition de Dieu sous forme humaine (cf. Genèse 16:9-11 ; 1 Rois 19:7 Exode 3:2 ; Nombres 22:22-35 ; Juges 6:11 ).
Ce n’est pas la première fois qu’un ange refuse de faire connaître son nom, comme quand un ange combattit avec Jacob et le bénit sans répondre de manière explicite.
… Je te prie, déclare-moi ton nom. Et il dit: Pourquoi demandes-tu mon nom? Et il le bénit là…. (Genèse 32:29-30)
Car ce nom est merveilleux, incompréhensible pour un mortel, mais pouvant bien remplir l’âme de Jacob de crainte de l’Éternel devant l’aspect mystérieux de cette rencontre. Jacob en a été définitivement transformé.
Ton nom ne sera plus appelé Jacob, mais Israël; car tu as lutté avec Dieu et avec les hommes, et tu as prévalu.
Et il reconnaît là son salut
Jai vu Dieu face à face, et mon âme a été délivrée.
Cet ange s’identifie totalement à l’Éternel et n’est autre qu’une théophanie (cf. Genèse 22:11-12).
Manoach qui n’a pas encore compris qui était cet ange s’enquerra de son nom, c’est-à-dire de son titre et de sa qualité, afin de lui rendre gloire … Ce nom est si spécial que l’ange n’a pas voulu le lui révéler, mais il a clairement exprimé sa nature en affirmant son identité « absolument et suprêmement merveilleuse », admirable… C’est la nature même de Christ.
Le « merveilleux » né un jour de ténèbres ?
C’est en Ésaïe 9:6, que nous lisons la prophétie messianique sur la nativité. La même racine du terme merveilleux y décrit Christ incarné.
Car un enfant nous est né, un fils nous a été donné, et le gouvernement sera sur son épaule; et on appellera son nom: Merveilleux, Conseiller, Dieu fort, Père du siècle, Prince de paix. (Isa 9:6)
Celui qui est Père Éternel, Roi de gloire , Dieu puissant, … vient chez nous sous la forme d’un enfant, il nous est donné. Dans le livre des Juges comme dans Ésaïe, et dans le reste des Écritures, ce terme merveilleux ne s’adresse qu’à Dieu, celui qui s’est incarné pour nous sauver. N’est-il donc pas merveilleux ? prodigieux ?
Et qui est informé en premier ? D’abord les bergers, des gens ordinaires, du peuple, plutôt que les riches ou l’élite politique. L’ange « annonce une bonne nouvelle qui sera pour tout le peuple le sujet d’une grande joie».
C’est un prodige, l’accomplissement de nombreuses prophéties attendues (Cf aussi Ésaïe 53:1-3). Cette nouvelle retentit même dans les cieux, où la gloire de Dieu est proclamée.
Et soudain il se joignit à l’ange une multitude de l’armée céleste, louant Dieu et disant: Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, Et paix sur la terre parmi les hommes qu’il agrée! (Luc 2:13-14)
Le Roi des rois, est aussi le pain de vie, né à Bethléem – en hébreu: la maison du pain –, dans un lieu populaire, l’étable d’un lieu d’accueil des voyageurs et de leurs animaux, et non dans un palais.
Il y a dans cette naissance l’essence même de l’Évangile. Dieu – Le Très Haut – a tant aimé le monde et pas seulement une élite respectée ici-bas, qu’il a donné son fils unique… (Cf. Jn 3.16) Un tel acte aussi merveilleux est inconcevable dans la logique humaine.
Le peuple, assis dans les ténèbres, a vu une grande lumière; Et sur ceux qui étaient assis dans la région et l’ombre de la mort la lumière s’est levée. (Mat 4:16)
Le dieu de Sarah Young révèle son identité
Revenons maintenant sur un passage du livre de Sarah Young qui traite de la naissance de cet enfant qui est né dans une étable.
Le 25 décembre: Le « Jésus » dont Sarah Young s’inspire, qualifie pourtant ce jour de « ténébreux ». L’étable est même « impure » à ses yeux, ne pouvant partager la joie des anges et des bergers. Pourquoi ?
Le sauveur viendrait-il à contre cœur vers nous, pécheurs impurs, pourquoi n’est-il donc pas resté au ciel ? Voulait-il vraiment nous sauver ? Cette attitude n’est pas même mondaine, elle est blasphématoire. Seul l’ennemi de Dieu et des hommes peut haïr ce jour et le percevoir comme un jour de ténèbres.
Notre commentateur considère par contre ce livre merveilleux, comme si ce livre était une nouvelle émanation de Christ, plus ou moins identique à celle des Écritures. Où est le merveilleux en ce dieu là ?
Un autre Christ
Selon Sarah Young, « Christ » lui parlerait tous les jours, et de manière si claire sur tous ses besoins, que sa Parole se vulgarise à l’extrême. Nul n’est besoin de craindre son Nom, de suivre ses ordres (cf. v.14), d’être libérer de ses péchés, de se sanctifier (v.5).
Avec ce Christ là, plus besoin d’appendre à combattre , ni contre le péché, ni pour arracher la bénédiction (Marc 7:28 ; 10:47), celui-ci n’est pas redoutable. Il s’adapte à nos besoins, toujours à l’écoute, il veut répondre à tout nos désirs, et arrive même à « recycler » nos péchés.
Le vocabulaire du livre s’apparente à celui d’un hypnotiseur qui soutient son patient dans un moment de stress: On parle
- de visualisation
- de détente, de ressenti,
- d’exercices psychologiques
- de ce qui est essentiel à ton bien-être.
La femme de Manoach a été témoin deux fois d’une rencontre prodigieuse (v.5 et 23), elle a su rassurer son mari qui craignait de mourir et plus tard nommer son fils Samson, c’est à dire « fort, courageux ». Mais c’est son mari qui s’est enquit du nom de l’Ange. Que ce couple soit un exemple.
Le Christ de Sarah Young n’est pas comme l’Ange qui a promis un libérateur à Israël devant ses ennemis, les philistins. C’est plutôt un christ doux et flatteur.
La réédition balaye l’occulte sous le tapis
La seule chose qui est « secrète » ou « prodigieuse » dans le livre de Sarah Young, est comment sa nature occulte et trompeuse est ignorée des libraires, et comment les éditeurs la cachent:
Le premier livre qui a inspiré Sarah Young « God Calling » a été à l’époque perçu comme un recueil de spiritisme, le vocabulaire de ce livre en est d’ailleurs imprégné. Celui-ci n’est plus cité dans la réédition anglophone de « Jesus Calling ». Pourquoi les éditeurs américains ont-il occulté l’endroit où Sarah Young en fait mention ?
… et tout ce sur quoi tombe quelque chose de leur corps mort, sera impur;
le four et le foyer seront détruits: ils sont impurs, et ils vous seront impurs; Lév 11:35
Un four “impur” ne peut être nettoyé en surface, il doit être détruit. De même, enlever les traces de spiritisme les plus visibles d’un ouvrage, ne le rendra que plus dangereux pour ceux qui s’en nourrissent.
Il est aussi incroyable que la réédition américaine ait pu remplacer des blasphèmes flagrants par d’autres blasphèmes flagrants. N’y a-t-il donc aucun correcteur doté de discernement ? Les éditeurs anglophones sont-ils imperméables à toute remarque ?
Pourquoi des éditeurs et librairies bibliques du monde entier se laissent-ils berner ?
Le dieu qui M’apporte beaucoup
Le malin sait flatter les attentes de l’Homme, son désir de vivre centré sur lui-même. Tout une industrie semi-religieuse fleurit autour de cette recherche de bien-être, les salons, les livres, les pratiques relaxantes, du Yoga à la sophrologie.
Respire lentement et profondément,
détends-toi dans ma sainte présence, 13 octobre
La scène chrétienne est impactée par ce désir de combler son Soi. Notre ami se réjouit de ce que « beaucoup » lui est apporté. Certainement ! Mais beaucoup de quoi? L’âme du lecteur a été nourrie, mais de quel pain… ? Sera-t-elle rassasiée, ou toujours plus dépendante d’un pain dont on a toujours faim ?
Ils lui dirent: Seigneur, donne-nous toujours ce pain… Jésus leur dit: Je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim, et celui qui croit en moi n’aura jamais soif. (Jean 6:34-35)
Il est un pain qui ne nourrit que les attentes émotionnelles et les « besoins » de l’Ego, mais qui n’apporte pas la Vie (cf. Luc 18:22), c’est à dire celui dont le nom est « merveilleux ».
Ce pain ne donne de la force qu’à notre égo, pour continuer notre route sans se repentir jusqu’à notre perte (1 Samuel 28:24-25), et ne nourrit pas le peuple de Dieu (2 Roi 4:43-44).
Je suis le Christ
… Prenez garde que personne ne vous séduise. Car plusieurs viendront sous mon nom, disant: C’est moi qui suis le Christ. Et ils séduiront beaucoup de gens. (Mat 24:3-5)
Le Christ des Écritures ne se nomme pas « Dieu » de manière directe comme le font si facilement les séducteurs, bien qu’il le soit (cf. Jean 8:24,58 ; Juges 13). Le « Christ » de Sarah Young le fait par contre souvent:
11/01: Arrête-toi et sache que je suis Dieu. C’est mon monde:… ;
23/03: Je suis à la fois le Dieu du détail caché…;
28/03: Je suis un Dieu qui donne…;
17/05: je suis un Dieu d’abondance…
C’est donc un dieu autoproclamé qui donne à quiconque ce qu’il aime recevoir. Ce n’est pas la première fois que nous croisons ce dieu du monde qui prétend combler ceux qui l’adorent (cf. la première des tentations: Mat 4:8-9).
Christ se révèle comme Dieu par des prodiges et nous enseigne à savoir discerner le Vrai des contrefaçons en observant ses œuvres (cf. Mat 11:3-6 ; Luc 5:23-24, 7:22, 7:48-49 ; Jean 10:21). Il nous donne de sorte que notre vie devienne aussi une source pour d’autres (cf. Psaumes 23:5, Luc 6:38 ; Jean 4:14).
Christ confirme par sa Parole, aujourd’hui écrite, notre état de pécheurs perdus, de la nécessité de repentance (Mat 4:17; Marc 1:15; Luc 13:3-5) et du prix à payer pour être son disciple (Marc 8:34 ; Luc 9:23).
C’est une parole certaine et entièrement digne d’être reçue, que Jésus Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs, dont je suis le premier. (1Ti 1:15)
…Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive. Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la trouvera. (Mat 16:24 -25)
Il ne nous apporte pas obligatoirement beaucoup, pas obligatoirement tout (cf. 2 Cor 12:7-10 ; Luc 10:42 ), mais le nécessaire, l’essentiel, le merveilleux: Le Salut d’une âme que personne d’autre ne peut sauver. (cf. Marc 10:46-52)
La parole incarnée indissociable de la Parole écrite, …
Tout comme l’ange merveilleux est Dieu incarné, Christ est la Parole incarnée. L’argument affirmant que la Parole incarnée et la parole écrite sont en tout points égales n’est pas théologiquement correcte. Mais reconnaissons que les Saintes Écritures et notre Seigneur Jésus-Christ sont intimement liés, de sorte que compromettre l’intégrité et l’autorité de l’un, attaquerait aussi la véracité de l’autre.
Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; Jean 1:14
Christ nous rappelle que les Écritures pointent vers Lui, …
ce sont elles qui rendent témoignage de moi. (cf. Jean 5:39, 46, 47)
Ceux qui n’ « écoutent » pas les Écritures, « Moïse et les prophètes » ne se laisseront pas persuader non plus par un témoignage miraculeux venant de l’au-delà. Sur le chemin d’Emmaüs, il a enseigné que les 3 grandes parties des Écritures de l’ancienne alliance révèlent le Messie:
Notre cœur ne brûlait-il pas au dedans de nous, lorsqu’il nous parlait en chemin et nous expliquait les Écritures? (Luc 24:32)
La parole de Dieu est aussi merveilleuse, elle se réalise, elle ne nous donne pas quelques ersatz, mais nous met sur le chemin de la foi, pour passer des ténèbres à la lumière (2Pi 1:19) .
Comment ne pas se laisser leurrer par un autre Jésus ?
Et il dit aux Juifs qui avaient cru en lui: Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. Jean 8:31-32
Christ tel qu’il est révélé dans toutes les Écritures, est celui en qui nous pouvons nous confier. Il ne change pas et ne se dissocie pas des Écritures comme celui de Sarah Young.
La rencontre merveilleuse
Luttons avec Lui comme Jacob, rempli de crainte respectueuse devant celui qui est à la fois proche et distant, c’est alors que notre nature sera vraiment changée(!), c’est alors que nous nous réjouirons de sa « présence », et saurons comment et pourquoi il est « merveilleux ».
Comme Manoach qui voulu s’enquérir du nom de l’Ange de Jahwe et lui offrit un sacrifice, que notre motivation première soit de le connaître (Jean 17:3) pour l’adorer dans toutes ses qualités (Juges 13:18).