Témoignage d’un ex-témoin de jéhovah

Bonsoir,

J’ai fait parti des témoins de Jéhovah pendant 16 ans, avec le grade d’assistant ministériel. Je voulais vous raconter mon histoire qui je le sais n’est pas isolée dans cette secte.

Voilà, tout à commencé quand j’avais environ 3 ou 4 ans, mon père a perdu sa mère et un collègue de travail lui a fait croire en la résurrection. Puis il a renié la religion catholique pour cette secte. Depuis ma vie a été un enfer.
J’ai été obligé de faire du porte depuis mon plus jeune âge et je n’avais pas le droit de jouer avec des amis autre que des TJs. Je dormais dans la même chambre que mon frère qui a abusé de moi. Mes parents et les TJ n’ont même pas voulu voir la vérité. Les TJs savent dire « il faut savoir pardonner, être tolérant…. ».

J’ai vécu une adolescence difficile avec le souvenir de ces abus et mon sentiment d’injustice. Vers l’âge de 15 ans, j’ai commencé à vivre une double vie et ce jusqu’à mes 20 ans. Une fois que j’ai eu un travail, j’ai quitté cette secte.
Aujourd’hui, je suis marié et j’ai un de ans. Depuis que je suis sorti de cette secte, j’ai pu me reconstruire mais mon coeur et meurtrie à jamais par les traces laissés par cette secte. Aujourd’hui, je n’ai plus ou quasiment aucun contact avec ma famille et mes soit-disants amis qui m’ont rejetés.

Je suis prêt à combattre cette injustice et aider mon prochain.

J’ai résumé une partie de ma souffrance dans ce texte, afin de montrer que tous ceux qui ont connus cette secte et qui arrivent à en sortir ont perdu des années de leur vie.


Note

  1. Voir aussi le Témoignage d’un ancien responsable Témoin de Jéhovah:
    « Je n’ai jamais reçu de réponse à ma lettre adressée à la Wachtturm-Gesellschaft (STG en Allemagne) alors que pendant 43 années, j’avais donné le meilleur de moi-même en soutenant loyalement une organisation que je croyais être la seule vraie religion. »
  2. Plus d’infos sur les Témoins de Jéhovah sur notre site partenaire info-sectes.org. C’est le site francophone le plus riche en détails sur l’histoire de la Société de la Tour de Garde et leur fausses prophéties.

 

Un moment avec [un autre] Jésus (3/3)

Les premiers mots du livre:

Ils sont révélateurs et nous aident à conclure. Sarah Young dédie ce livre à sa mère …. défunte, et la remercie, comme si elle était encore vivante. (p.5)

JE DÉDIE CE LIVRE À MA MÈRE
… C’est un peu comme si, à travers moi,
c’était elle qui avait écrit ce livre…
MERCI, NANI! TON HÉRITAGE EST DURABLE.

Si l’on vous dit: Consultez ceux qui évoquent les morts et ceux qui prédisent l’avenir, Qui poussent des sifflements et des soupirs, Répondez: Un peuple ne consultera-t-il pas son Dieu? S’adressera-t-il aux morts en faveur des vivants? Esaïe 8:19

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Un moment avec [un autre] Jésus (2/3)

… qui vous a arrêtés, pour vous empêcher d’obéir à la vérité ?
… Cette influence ne vient pas de celui qui vous appelle …  (Gal 5:7-9)

Pendant un temps, je me suis posé la question, est-ce que Sarah Young écrit selon sa propre inspiration, humaine et charnelle, où est-elle inspirée de puissances des ténèbres. Les quelques citations suivantes ne devraient plus laisser de place au doute.

Abraham: un idolâtre à soigner ?

L’ordre de Dieu à Abraham de sacrifier son fils, préfigure le sacrifice expiatoire du fils de Dieu. Par cet acte de foi, il fut justifié (Galates 3:6-8 ; Jacques 2:21). C’est pourquoi, il est appelé père des circoncis et des incirconcis (Romain 4:11-12).

Mais pour ce « Jésus », cet ordre faisait partie d’une psychothérapie radicale mais nécessaire pour la guérison de son idolâtrie parentale:

Souviens-toi des mesures extrêmes que j’ai dû mettre en place avec Abraham et Isaac: …pour délivrer Abraham d’un attachement excessif à son fils. Tous deux souffraient terriblement du manque de maîtrise paternelle en matière d’émotions. Je déteste l’idolâtrie, même quand elle prend la forme de l’amour parental. (23/08)

Relisons les écritures:

C’est par la foi qu’Abraham offrit Isaac, lorsqu’il fut mis à l’épreuve, et qu’il offrit son fils unique, lui qui avait reçu les promesses, et à qui il avait été dit: En Isaac sera nommée pour toi une postérité. Il pensait que Dieu est puissant, même pour ressusciter les morts; aussi le recouvra-t-il par une sorte de résurrection. (Héb 11:17-19)

Cette foi et obéissance exemplaires sont transformées en psychopathie profonde. L’amour parental devient l’objet de la sainte haine du Père. On savait avec certitude que ce n’est pas la voix de Christ qui parle dans ce livre, mais, à ce stade on sait … que ce ne peut être que celle du malin.

Noël: Nuit ténébreuse dans une étable répugnante

Les bergers étaient rayonnants de joie à l’annonce de la naissance du sauveur. Aujourd’hui les chrétiens d’Asie et d’Orient fêtent Noël avec joie pendant plusieurs semaines, au point de rendre jaloux les musulmans. Mais pour « Jésus mère-grand », d’habitude si aimant et attachant, ce jour était bien différent… … naître dans une étable dégoûtante: C’était une nuit de ténèbres pour moi, même si les anges éclairaient le ciel et chantaient ma gloire devant les bergers émerveillés. (25/12)

Dans l’original on a le mot Filthy, qui signifie littéralement: « caractérisé(e) par, ou plein(e) de saleté, dégoûtante, obscène » … en langage courant?: dégueulasse. Le mot va même plus loin et sa racine filth désigne une impureté physique ou morale.

Le terme filthy apparaît au moins une fois dans toutes les bibles anglophones littérales pour designer une souillure:

Que celui qui est injuste soit encore injuste, que celui qui est souillé se souille encore; et que le juste pratique encore la justice, et que celui qui est saint se sanctifie encore. (Apoc. 22:11)

Les traductions française et allemande de ce livre n’ont pas rendu l’original, en substituant filthy  par « sale » (ce qui serait en anglais ’dirty’). Or, il est impossible de confondre ces deux termes. Si les traducteurs ont préféré traduire sobrement par: une étable « sale », c’est qu’ils ont – à mon avis – balayé sous le tapis une anomalie choquante.

De plus, on pourrait presque traduire dark night par « nuit obscure » plutôt que par « nuit sombre » comme le fait la traduction française, mais darkness est l’expression biblique de Jean 1:5 des bibles anglaises littérales, que nos bibles francophones rendent toujours par « ténèbres ».

Sarah Young essaye sans doute de mettre en évidence le contraste de la vie céleste avec la vie terrestre. Mais, … l’enfant Jésus «emmailloté et couché dans une crèche » était-il déjà offensé? par cette étable dégoûtante, impure, souillée? Celui qui s’est fait serviteur, et qui n’avait pas le privilège d’être logé aussi bien que les renards et les oiseaux, n’ayant pas même un endroit « où reposer sa tête », aurait-il eu des goûts de luxe, dès sa naissance? Comment une étable (plus chaude que n’importe quelle hôtellerie) aurait-elle pu assombrir son humeur? revenons au texte inspiré:

Et voici, un ange du Seigneur leur apparut, et la gloire du Seigneur resplendit autour d’eux. Ils furent saisis d’une grande frayeur. Mais l’ange leur dit: Ne craignez point; car je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d’une grande joie: c’est qu’aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. Et voici à quel signe vous le reconnaîtrez: vous trouverez un enfant emmailloté et couché dans une crèche. Et soudain il se joignit à l’ange une multitude de l’armée céleste, louant Dieu et disant: Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, Et paix sur la terre parmi les hommes qu’il agrée! (luc 2:9-13)

Comment peut-on présenter la venue de Jésus – la « lumière qui resplendit » – (Esaïe 9:2 ; Actes 9:3) comme un jour de ténèbres pour Jésus ? Jésus-Christ est lui-même la lumière:

La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point reçue. … Cette lumière était la véritable lumière, qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme… Je suis la lumière du monde; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie (Jean 1:5;9 ; 8:12)

Comment Jésus peut-il (seul) percevoir ce jour de gloire en ténèbres ?

… Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, combien seront grandes ces ténèbres! (Mathieu 6:23)

Ce blasphème que même les traducteurs européens ont voulu écarter, nous tombe dans la main comme un fruit trop mûr, … mais une autre idéologie ce siècle se dissimule ici plus discrètement.

Postmodernisme: Pourquoi ce jour était-il ténèbres pour lui seulement.

Ce qui était glorieux pour « un ange du Seigneur » et encore pour « une multitude de l’armée céleste » ne l’était pas donc pas pour lui. Et ce qui est détestable pour lui, ne l’est-il pas vraiment parmi les anges? Existe-t-il des divisions dans le ciel, chacun pour soi, comme ici-bas? Le « Jésus » de Sarah Young mange le pain de ce monde post-moderne – il dissocie la vérité commune (généralement la pseudo-science des multitudes ) de sa vérité, ou des vérités subjectives propres à chacun, relatives, indépendantes et indiscutables.?

A chacun sa propre vérité, et pas de Vérité absolue …

Que penserions-vous d’une relativisation des paroles de Christ agrémentées de « personnellement je pense que…, à mon avis…, pour moi » ? Ce Jésus là n’est pas Seigneur.
La parole de Dieu nous montre que la vérité absolue existe, Jésus est

« le chemin, la vérité et la vie ».

On ne peut le dissocier de la vérité. Et c’est notre tâche d’apprendre à discerner ce qui est bon, dans l’absolu.

Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait. Romain 12:2

Écriture automatique … ou pas ?

Les éditeurs font savoir que Sarah Young n’a pas pratiqué l’écriture automatique. Cette même accusation fut faite pour le livre « God Calling » au début du siècle dernier. Il est vrai que ce n’est pas de l’écriture automatique dans le sens classique du terme, pratiquée dans les cercles spiritistes purs et durs. Il ne s’agit pas ici d’une possession totale du médium (channel), qui écrit de manière complètement inconsciente sans diriger lui-même sa main, comme je l’ai rencontré en Inde.

Mais au bout du compte, bien que la méthode soit différente, les résultats sont identiques à ceux de l’écriture automatique :

  • On fait un exercice préparatoire:
  • on attend en silence,
  • on baisse ses barrières de protection psychologique
  • pour ensuite recevoir des messages (provenant de l’invisible) qui seraient « guidés par le Seigneur lui-même »74.

Ces messages ne sont pas seulement mauvais, et on ne peut douter une seconde de leur inspiration démoniaque. Enfin, tout comme « God Calling », le livre est séducteur en ce qu’il encourage les lecteurs à faire de même. N’est-ce pas du « channeling » à la sauce « chrétienne
» ?
Sarah Young s’est donc laissé inspirer de manière semi-consciente par des puissances démoniaques.
Ce livre n’est pas un écueil solitaire au sein d’une grande mer, il s’inscrit comme un élément parmi tant d’autres qui veulent transformer le christianisme.

E. P.



Voici l’article complet publié dans notre magazine, la Route Droite – janvier à juin 2014.

RD2014-0102.PDF

Un moment avec [un autre] Jésus (1/3)


Prends donc garde
que la lumière qui est en toi
ne soit ténèbres.
Luc 11:35

  

J’avais bien entendu parler du livre « Jesus Calling » de Sarah Young sur un fond de discussion d’hérésies, mais tout cela restait américain. Puis un jour, nous recevons la nouvelle: La Maison de la Bible vend le livre de Sarah Young traduit en français: « Un moment avec Jésus ».
Puis démarre la polémique: « Le livre est-il écrit en écriture automatique ? ». Ce n’est pas la première fois que la maison de la Bible laisse passer une anguille, et « Sarah Young » se vend très bien (!) aux États-Unis, dans tous les formats, poche ou luxe, comme livre de dévotion, et même comme Bible annotée.

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Nouveau Livre: LES TEMOINS DE JEHOVAH – Les dessous de l’histoire

L’estocade ! Ce livre passionnant, richement documenté, jette une lumière définitive sur une Organisation mondiale terriblement opaque.

C’est avec la minutie d’un horloger et la connaissance d’un spécialiste que Pierre Oddon démonte, pièce par pièce, les multiples rouages de l’incroyable machine que constitue la Société américaine Watchtower. (La « Tour de Garde ») Continuer la lecture de Nouveau Livre: LES TEMOINS DE JEHOVAH – Les dessous de l’histoire

L’Église émergente fait la promotion du catholicisme – 1ère partie –

Richard Bennett

Dossier McLaren


 

Depuis le ‘Jesus Movement’ du début des années 1970, aucun autre phénomène chrétien n’a été aussi étroitement lié à la culture qui se veut ‘de pointe’ aux Etats-Unis. De plus en plus d’assemblées rejoignent les rangs de ‘l’Église émergente’: elles sont généralement urbaines, et très récentes, avec une moyenne d’âge très basse. Peu d’entre elles ont plus de cinq ans d’âge.”

Tel est le constat du magazine “Christianity Today”, dans son article “The Emergent Mystique” [La mystique émergente] (1).

Il s’agit d’un mouvement nouveau qui se répand dans les milieux évangéliques occidentaux: peu nombreux sont ceux qui semblent comprendre ses procédés fondamentaux. Un examen attentif montre que ce mouvement rejette l’idée qu’une source unique, extérieure à l’individu, puisse permettre de connaître la vérité et la réalité.

L’Église émergente replacée dans son contexte plus vaste

Le mouvement de l’Église émergente n’a pas surgi du néant, et il n’opère pas dans le vide.

Pour avoir une vue d’ensemble, il est essentiel de comprendre qu’il y a trente-cinq ans, dans ses documents postérieurs au Concile Vatican II, l’Église catholique a publié un projet oecuménique non négociable. En voici un passage capital:

“… le dialogue oecuménique ne se limite pas au plan théorique et purement conceptuel: en s’efforçant d’établir une communion plus complète entre les communautés [les églises] chrétiennes pour qu’ensemble elles servent l’Evangile et collaborent mieux entre elles, il sert à transformer les modes de pensée, les comportements, et la vie quotidienne de ces communautés. Par cette voie, peu à peu, après avoir surmonté les obstacles qui empêchent la parfaite communion ecclésiale, se trouveront rassemblés par une célébration eucharistique unique, dans l’unité d’une seule et unique Église, tous les chrétiens. Cette unité, le Christ l’a accordée à son Église dès le commencement. Nous croyons qu’elle subsiste de façon inamissible dans l’Église catholique… ” (2)

Ainsi, au lieu de rechercher une unité fondée sur la vérité, une fois de plus la Papauté cherche à entraîner les autres dans le compromis pour les conformer à elle -même, dans une unité purement extérieure et visible. Tel est le contexte d’ensemble dans lequel l’Église émergente se situe.

Un homme de l’âge oecuménique

Brian McLaren est le pasteur d’une assemblée non dénominationnelle qu’il a fondée vers la fin de la décennie 1980. Il est le principal porte-parole du groupe “Emergent-US”, qui prédomine dans le mouvement de l’Église Emergente. A ce titre, il incarne le succès du programme oecuménique catholique: sa stratégie en témoigne. Sa biographie, sur son site Internet, indique qu’il a obtenu une licence et une maîtrise d’anglais à l’Université du Maryland. Il ne possède aucun diplôme officiellement décerné par un séminaire, mais a reçu en 2004 un doctorat de théologie honoris causa du Séminaire Théologique Carey de Vancouver, en Colombie Britannique. Il s’intéresse, entre autres sujets, “au théâtre médiéval, aux poètes romantiques, à la littérature philosophique moderne, et aux romans du professeur Walker Percy (un Catholique romain)”. C’est ainsi qu’il a été équipé en vue de sa tâche future.

Puisant abondamment chez des écrivains catholiques, surtout chez G.K. Chesterton, auteur de Orthodoxy, (3) Brian McLaren a rédigé un ouvrage intitulé A Generous Orthodoxy (Une orthodoxie généreuse). Il va plus loin que Chesterton dans sa critique du calvinisme et dans la caution qu’il accorde au mysticisme: il présente ce qu’il estime être une toute nouvelle méthode pour connaître la vérité chrétienne. Pour “faire passer” sa façon de voir auprès des Protestants qui ont encore des versets bibliques en mémoire et une Bible à la main, McLaren se place, pour l’essentiel, sur un plan subjectif. Cette tactique subtile fait partie de la méthodologie oecuménique préconisée dans les documents postérieurs au Concile Vatican II, depuis 1970.

L’amertume de McLaren envers son héritage

D’emblée, McLaren qualifie son livre de “confession”, ce qui lui permet d’exprimer ses opinions tout en se dispensant de les appuyer sur des arguments rigoureux. (4) Il déclare: “Il vous faut savoir que je me montre horriblement injuste dans ce livre qui est totalement dépourvu d’objectivité intellectuelle et d’impartialité.” Pour s’excuser, il invoque son héritage, et poursuit:

“Je suis beaucoup plus dur envers les chrétiens protestants conservateurs détenteurs de ce même héritage, qu’envers qui que ce soit d’autre. Désolé. Constamment je me montre mieux disposé envers les Catholiques romains, envers les Orthodoxes, et même envers ces terribles Libéraux, alors que sans cesse j’envoie des coups à mes frères conservateurs, d’une manière particulièrement agaçante, on pourrait même dire dépourvue de générosité. Je ne peux nullement prétendre à l’équité ni à l’objectivité.” (5)

Ainsi l’auteur admet qu’il éprouve de l’amertume envers son héritage protestant conservateur, en raison du contexte personnel dans lequelA Generous Orthodoxy a pris naissance. De nombreux admirateurs saluent, dans ce livre, un “manifeste” de l’Église émergente, alors que cet ouvrage s’inscrit dans le mouvement oecuménique de l’Église Catholique, à l’heure où la Papauté cherche à restaurer son empire politique perdu, c’est-à-dire le Saint Empire Romain qui lui a échappé il y a trois siècles et demi suite à la Réforme. Puisque la Papauté raisonne en termes de siècles (6) et non de décennies, ce n’est nullement une exagération de penser que d’une façon générale, dans le monde protestant, Brian McLaren et Rick Warren rendent de grands services au Pape.

Selon McLaren, ce livre s’adresse en premier lieu à ceux qui sont sur le point d’abandonner le christianisme; il les encourage à n’en rien faire. Mais pour cela, il commence par insulter la manière dont Protestants et Pentecôtistes conservateurs présentent Jésus et insistent sur le salut individuel, sur la nécessité d’avoir “un Sauveur personnel”. Ensuite il les encourage à considérer sa définition du “Jésus” catholique, qu’il associe à la “Théologie de la libération” et aux “Jésus” des libéraux protestants.

Ensuite, McLaren a l’audace de donner une définition nouvelle du Dieu Saint. Pour ce faire, il distingue entre le “Dieu A” et le “Dieu B”, comme cela se fait dans la controverse actuelle sur la masculinité ou la féminité de Dieu. Il écrit:

“Pensez à ce que serait l”univers s’il avait été crée par le ‘Dieu A’: il se caractériserait par la domination, le contrôle, les limitations, la soumission, l’uniformité, la coercition. Pensez maintenant à ce qu’il serait s’il avait été crée par le ‘Dieu B’: ce serait un univers d’interdépendance, de relations, de possibilités, de responsabilité, de devenir, de nouveauté, de réciprocité, de liberté” (p. 76).

Ce contraste fictif pousse le lecteur à choisir entre deux conceptions parfaitement subjectives d’un dieu imaginé par McLaren. Cela montre que pour McLaren, le critère de la vérité est sa propre théorie actuelle, et non la Parole infaillible de Dieu.

Une tactique pernicieuse et injurieuse

McLaren fait également savoir à ses lecteurs:

“Comme dans la plupart de mes autres ouvrages… je me suis donné du mal pour être provocateur, narquois, et obscur, et pour montrer qu’à mon avis, la clarté est chose surestimée” (7).

De plus, dit-il, c’est tout à fait intentionnellement qu’il a cherché

“à scandaliser, à opacifier, à s’amuser, à intriguer” (8).

Son style rappelle souvent celui du Catholique G.K. Chesterton. Après avoir posé, en guise de tremplin, le principe du subjectivisme et de la permissivité, McLaren expose sa conception du christianisme dans la partie la plus importante du livre, intitulée “Le chrétien que je suis”. En fait, il veut être une multitude ce chrétiens en même temps.

Sa stratégie est en général une attaque acrimonieuse contre les Protestants conservateurs. Il attribue à ce groupe une préoccupation majeure qu’il choisit lui-même avec soin, puis il donne sa propre définition des termes caractérisant le groupe en question. Ensuite il s’appuie sur sa nouvelle définition (qui en général est presque à l’opposé de la définition originale), pour déclarer qu’il fait lui-même partie de ce groupe, se disant notamment

  • “calviniste ou fondamentaliste”,
  • “méthodiste”,
  • “évangélique”,
  • “charismatique et contemplatif”,
  • “libéral et conservateur”
  • “catholique”,
  • “vert”,
  • “biblique”,
  • “anabaptiste, anglican”,
  • “mystique et poète”, ayant le sens de l’incarnation”,
  • “attaché aux missions”,

etc.

Par exemple, il définit les calvinistes par “les cinq points du calvinisme” (9), qui lui font manifestement horreur.

Ensuite il fait une parodie de ces cinq points, en leur donnant sur toute la ligne un sens autre que leur sens habituel: puis, s’appuyant exclusivement sur sa propre redéfinition, il se déclare calviniste.

Les “fondamentalistes” sont un autre groupe qu’il a en aversion, ces “fondamentalistes combatifs”, dont il ne retiendra que la “combativité”. Il déclare ensuite que ce mot est un héritage légitime qu’il tient d’eux: il va donc “combattre” pour sa propre cause, en se qualifiant de “fondamentaliste”, alors qu’en fait il combat pour une cause diamétralement opposée à celle des fondamentalistes. Il se décrit donc comme “fondamentaliste et calviniste”, mais sous sa plume, ces mots veulent dire le contraire de leur sens habituel. On voit donc à quel point sa méthode anti-biblique engendre à dessein la confusion et la division.

En revanche, McLaren ne modifie pas radicalement la définition des groupes qui lui plaisent, par exemple les Protestants libéraux, les Catholiques, les mystiques, et les écologistes. Il se réclame de tous ces groupes, sauf du catholicisme romain. Il a une bonne raison:

puisqu’il se veut “post-protestant”, dans le débat oecuménique il veut conserver un droit légitime de protester. Mais il ne proteste pas contre le catholicisme romain, et il n’est pas protestant au sens historique du mot: il proteste contre les Protestants conservateurs d’aujourd’hui. Il s’avère que dans presque tous les chapitres, ses principales sources d’autorité sont catholiques, et qu’il se réfère très souvent à G.K. Chesterton.

Relativisme et compromis

Quoique McLaren se défende d’être relativiste, il se contredit par des raisonnements tels que celui-ci.

Comment sait-on si une chose est vraie?… On commence par s’impliquer dans des pratiques spirituelles, comme par exemple la prière, la lecture de la Bible, le pardon, ou le service. On observe ce qui se produit alors, et on reste ouvert à l’expérience.

Pour finir, on fait part de son expérience à d’autres personnes engagées dans une spiritualité, pour connaître leur discernement, pour voir si elles confirment ou non ces découvertes” (10).

Ailleurs, McLaren redéfinit la théologie. Pour cela, il puise abondamment dans les idées de Vincent Donovan, un prêtre catholique missionnaire. Donovan avait conclu que “la praxis” [la pratique] doit prendre le pas sur la théologie”, et que sa théologie découlerait de la théorie qu’il tirerait lui-même de son expérience auprès des paï ens (11). McLaren élargit cette définition de Donovan (et aussi d’autres) pour aboutir à la formule suivante:

“La missiologie [l’étude des missions] ne procède pas de la théologie: la théologie, au contraire, est une  discipline qui dépend de la mission chrétienne. La théologie, c’est l’Église en mission, réfléchissant à son message, à son identité, et à sa signification” (12).

McLaren donne là une nouvelle définition de la théologie. En un mot, pour lui la mission détermine la théologie; ce n’est pas la théologie qui détermine la mission. Son critère est pragmatique: ce critère n’est plus l’autorité absolue de l’Ecriture, mais “ce qui marche bien”. Mais le Seigneur Jésus-Christ Lui-même déclare que

“L’Ecriture ne peut pas être anéantie” (Jean 10:35).

“Ma parole n’est-elle pas comme un feu – Oracle de l’Éternel – Et comme un marteau qui fait éclater le roc?” (Jérémie 23:29).

Voir dans la théologie un simple aspect de la mission chrétienne, c’est nier radicalement qu’il y ait une vérité absolue révélée dans l’Ecriture. Comme les existentialistes qui l’ont précédé, de toute évidence McLaren nie la foi biblique.

De l’eau au moulin du relativisme

McLaren désavoue également l’autorité biblique quand il déclare:

“Les premiers Protestants [les tenants de la Réforme au seizième siècle] ont transféré le centre, le pivot de l’autorité de l’Église vers la Bible, … grandement aidés en cela par l’invention de l’imprimerie. Mais la Bible demandait une interprétation humaine, ce qui posait problème… (13).

En affirmant cela, McLaren passe complètement à côté du fait que l’Ecriture doit être interprétée par l’Ecriture, comme il est dit dans le Psaume 36, au verset 10:

“Car auprès de toi est la source de la vie; Par ta lumière nous voyons la lumière.”

La vérité divine est éclairée par la vérité divine:

“Et nous en parlons, non avec des discours qu’enseigne la sagesse humaine, mais avec ceux qu’enseigne l’Esprit, en jugeant des réalités spirituelles par des moyens spirituels” (1 Corinthiens 2:13).

Après avoir écarté la vérité scripturaire, McLaren pose les fondements de la théorie dont il espère, citant la formule du Concile Vatican II, qu’elle

“ôtera les obstacles à la communion ecclésiale”.

D’après sa théorie, les Protestants conservateurs et libéraux ont autant de mal les uns que les autres à accepter l’autorité de la Bible dans le monde “post-évangélique”, “postmoderne”, et “post-libéral”, dans lequel leurs concepts civils et politiques reposent sur leurs convictions religieuses, ce qui les amène à se regrouper autour de pôles opposés.

Il faut, dit-il, que les uns et les autres se repentent de ces concepts, ayant

“les uns et les autres survécu par des moyens différents sur la mer houleuse de la modernité, et face, aujourd’hui, à une interpellation nouvelle: la collaboration indispensable pour sauver ce village que nous appelons la planète Terre” (14).

Devant ce problème qu’il qualifie de civil et de politique, suscité tant par les libéraux que par les conservateurs, McLaren déclare que les temps ont changé, et que par conséquent il faut changer les normes de l’interprétation biblique. Cette approche est d’autant plus intéressante qu’elle coï ncide avec la méthode de Rome.

Au début de son dernier Catéchisme, le Vatican donne comme critère:

“Lire … l’Ecriture dans la Tradition vivante de toute l’Église” (15).

Ensuite Rome va jusqu’à réprimander les égarés qui ont tendance à

“lire et interpréter les textes sacrés en-dehors de la Tradition et du Magistère de l’Église” (16).

McLaren est en train de s’engager dans un protocole comparable à celui de la Rome papale. Mais Rome l’a bien dit, c’est “peu à peu” qu’elle veut ramener à elle les Églises protestantes, au fur et à mesure que leur pensée se transformera grâce au dialogue avec les Catholiques.

McLaren réécrit l’histoire

En essayant de mettre les libéraux et les conservateurs dans le même sac, McLaren laisse apparaître son préjugé envers la foi évangélique. Il laisse entendre que c’est à l’époque de la Réforme du seizième siècle que pour la première fois les chrétiens ont commencé à mettre leur confiance dans la Parole écrite de Dieu (17). Sur ce point il se trompe, comme le démontre l’histoire des Vaudois, des Albigeois, et des disciples de Valdo. Il fait ressortir qu’aujourd’hui on cesse de mettre l’accent sur l’autorité de la Bible (il ne précise pas “sur la Bible seule”), tout comme au temps de la Réforme on avait cessé de faire confiance à l’autorité de l’Église catholique pour lui substituer celle de la Bible. Il attaque Martin Luther et le dépeint comme un individualiste qui refusait de s’incliner devant l’autorité catholique, mais ce n’est pas pour cette raison-là que Luther occupe une place importante dans l’histoire de l’Église. D’après McLaren, la célèbre déclaration d’individualisme de Luther, face aux autorités catholiques avec lesquelles il était en désaccord, est l’expression parfaite de ce changement:

“Me voici, je ne puis autrement”.

C’est là, pour McLaren, la toute première expression du monde moderne (18). Il se sert d’un fait historique pour disqualifier le salut individuel, ce qui le conduira tout naturellement à se prononcer pour le salut universel. Il passe complètement à côté du sens véritable de la position de Luther, qui dans cette déclaration affirmait la justification par la foi seule, fondée sur l’autorité de la Bible seule.

McLaren peut donc dire que Luther est “un homme d’un autre temps”, et que sa position est aujourd’hui sans valeur, car selon lui, les temps modernes ont pris fin. Il oublie que cette vérité biblique de la justification par la foi transcende complètement toutes les époques. Mais Brian McLaren approuve le Concordat signé en 1999 entre l’Église catholique romaine et la Fédération Luthérienne allemande, selon lequel Luthériens et Catholiques seraient maintenant d’accord sur la justification par la foi seule, la Réforme ayant constitué une erreur.

Pas un mot sur l’Inquisition

McLaren ne dit jamais que l’autorité de la Papauté romaine ne fut guère établie avant la fin du onzième siècle, quand par les croisades et par l’Inquisition, la Papauté força les peuples à se soumettre à ses diktats ecclésiastiques. Beaucoup refusèrent. Bien des millions de gens furent dépouillés, torturés, et acculés au martyre pour être restés attachés à l’autorité de la Bible.

Tout au long de ces siècles, il y a eu beaucoup de sang répandu parmi ceux qui résistaient aux doctrines et aux traditions catholiques. Brian McLaren reconnaît que sa présentation de l’histoire de l’Angleterre est injuste, mais il ne s’en excuse pas et ne fait rien pour rectifier sa conception révisionniste des faits historiques.

Il ne dit pas non plus que c’est la Papauté qui a ôté aux gens du peuple la Bible au Moyen Age, avec sa version latine que seuls les clercs pouvaient posséder (19). Il reste cependant un fait historique bien établi: même au quatrième siècle, les évêques de Milan, dans le nord de l’Italie, n’étaient nullement soumis aux évêques de Rome. Les documents historiques démontrent qu’ils ne se soumettaient qu’à l’autorité de la Bible, qu’ils ne connaissaient que deux sacrements, le baptême et la communion, qu’ils n’invoquaient que Dieu, et ne permettaient l’usage d’aucune image de la Divinité (20). Au neuvième siècle dans la même région des Alpes Cottiennes, on sait, grâce à l’évêque Claude de Turin, que les Vaudois professaient une foi apostolique fondée sur la Bible seule. Les membres de ces anciennes Églises alpines professaient essentiellement la même foi et avaient les mêmes pratiques que les réformateurs du seizième siècle. On peut en dire autant des Albigeois, contre lesquels la Papauté organisa sa première croisade au douzième siècle. Thomas M’Crie fait ressortir d’étonnantes similitudes dans son récit sur les prédécesseurs de la Réforme en Espagne au sixième siècle (21).

L’histoire montre que très tôt, c’est l’Église de Rome qui est devenue schismatique, et sa situation reste inchangée à ce jour. Ses corruptions sont devenues des traditions; la Papauté les propagées dans le “Saint Empire romain”, et elles continuent de prospérer grâce à la nouvelle stratégie papale, “la recherche de l’unité oecuménique”. C’était dans la logique des choses: le Concile de Vatican II (22) ayant accueilli le mysticisme oriental dans ce système déjà apostat depuis plus de quatre siècles et demi (23), le courant de mysticisme découlant de ses relations oecuméniques avec ceux qui “n’ont pas reçu l’amour de la vérité” n’en est devenu que plus puissant.

McLaren suit les règles du Concile de Vatican II

En adoptant cette conception qui fait une place à tout, McLaren respecte de toute évidence les règles établies par Vatican II en vue du dialogue: “Chaque partenaire [du dialogue] devra s’efforcer d’exposer la doctrine de sa communauté de manière constructive, en renonçantà la définir par opposition, ce qui conduirait à insister exagérément sur certaines positions, ou à les durcir de façon excessive. (24) Les partenaires chercheront à avancer vers une synthèse constructive , de manière à utiliser toute contribution légitime, dans une recherche commune afin d’assimiler entièrement les données révélées” (25).

McLaren est expert en littérature catholique. Sa manière d’aborder les protestants conservateurs montre clairement qu’il a assimilé la doctrine et la méthodologie du Concile Vatican II. S’interdisant de définir par opposition, comme il conviendrait de faire dans un débat public où l’on s’appuie sur la Bible, il fait sienne la stratégie de Vatican II. Il expose ses opinions subjectives, dans une tentative subtile pour pervertir l’autorité de la Bible ainsi que les faits historiques; il fait usage de contrastes fictifs, d’une version révisionniste de l’histoire, et de “synthèses constructives”. Il a redéfini les termes les plus courants de la terminologie protestante de façon à faire passer ses compromis sur la vérité pour “une contribution légitime”, conforme aux normes de Vatican II pour le dialogue oecuménique. Ces paramètres catholiques sont également des mots d’ordre dans le contexte général de l’Église émergente, et ils rendent service tant à l’Église catholique qu’à McLaren, car ils sèment la confusion et la discorde parmi les chrétiens aussi bien que les non chrétiens. La principale gagnante dans cette affaire sera la Papauté, car dans quelques décennies, McLaren ne sera plus là, mais la muraille doctrinale séparant Catholiques et Protestants se sera effritée encore un peu plus à cause de lui. McLaren lui-même, aiguillonné par son amertume, informé et protégé par tout ce vaste contexte, poursuit son propre but qui est de conduire le “village planétaire” religieux vers une nouvelle “connaissance” de Dieu au moyen du mysticisme. Dans les parties II et III de cet article, nous examinerons ces points de façon plus détaillée. McLaren déclare que ses idées sur “la pensée émergente” sont celles d’un “vrai prophète” (26).

Mais l’Esprit infaillible de Dieu, s’exprimant par l’Apôtre Paul, avertit les chrétiens qu’il y aura des

“loups cruels qui n’épargneront pas le troupeau” (Actes 20:29).

Le Christ Jésus a dit:

“Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on des raisins sur les épines, ou des figues sur les chardons?” (Matthieu 7:16).

Le bon fruit spirituel manifeste la nature des doctrines que l’on enseigne. Le Saint-Esprit produit des fruits spirituels chez ceux qui sont réellement nés de nouveau. Ce sont des fruits de repentance, de foi personnelle, et de profonde communion avec Dieu et avec les Siens. Parmi les fruits de la nouvelle naissance on trouve la conscience de la sainteté absolue de Dieu et de la noirceur extrême du péché. Quand Dieu sauve quelqu’un, Il le sauve de l’enfer et de la puissance du péché. Le Seigneur délivre aussi le vrai croyant de la domination de Satan, de l’amour du monde, et des méthodes du monde. Quand il y n’y a ni conviction de péché ni crainte de Dieu, mais amour du monde et de ses méthodes, nous reconnaissons la nature des “fruits”. Tel est le cas pour McLaren. Ses tactiques, ses méthodes, son relativisme, sa conception révisionniste de l’histoire montrent bien qui il suit; et les éléments manquants dans son message sont plus révélateurs encore. La sainteté de Dieu, la conviction de péché, la crainte de Dieu et le message de l’Evangile sont les éléments qui brillent le plus par leur absence dans A Generous Orthodoxy. Au lieu de compromettre ces précieux principes de la foi, le chrétien est appelé à se séparer des promoteurs de telles hérésies, et à combattre sérieusement pour “la foi donnée aux saints une fois pour toutes”.


Notes:

1. Voir http://christianitytoday.com/ct/2004/011/12.36.html 18/01/06

2. Traduit de: Vatican Council II Document N°42, “Reflections and Suggestions Concerning Ecumenical Dia logue”, S.P.U.C., 15/08/70, dans Vatican Council II, TheConciliar and Post Conciliar Documents, Editions Austin Flannery, Vol. I, Section II, pp. 540-541.

3. G. K. Chesterton (1874-1936) a profondément influencé la littérature du 20eme siècle. Son ouvrage Orthodoxy passe en général pour être la pièce maîtresse de son oeuvre. A bien des égards, les écrits de McLaren reflètent la pensée et le style de Chesterton, un Catholique romain convaincu. Les Catholiques répandent activement sa pensée sur l’Internet et par les autres médias.

4. Le Cardinal John Henry Newman a fait de même au dix-neuvième siècle dans son célèbre traité Apologia pro Vita Sua, lequel résume ses arguments sous la forme d’un témoignage personnel. Newman fut d’abord un prélat anglican qui désirait devenir catholique, mais en 1844 le Pape le persuada de rester anglican, et d’user de son influence et de son pouvoir au sein de l’Église anglicane pour ramener l’Église d’Angleterre dans le bercail romain, stratégie qui s’est avérée fort efficace. Voir l’ouvrage de Walter Walsh, The Secret History of the Oxford Movement (Ed. Swan Sonnenschein & Cie., Londres, 1898).

5. Brian McLaren, A Generous Orthodoxy , Ed. Zondervan, 2004, Grand Rapids, MI. (Eléments soulignés dans le texte original).

6. Un exemple frappant des projets à long terme de la papauté est le “Mouvement d’Oxford”, visant à reprendre l’Angleterre après la défection d’Henri VIII au 16èmesiècle. Le plan fut mis en place en 1844, John Henry Newman étant l’homme-clé dans l’Église d’Angleterre, pour ramener cette institution vers le catholicisme et refaire de l’Angleterre un pays catholique. Au sein del’anglicanisme, Newman fonda ce qu’on appelle le groupe “anglo-catholique”. Westcott et Hort en faisaient partie. Ce mouvement continue de se développer sous d’autres appellations. En Allemagne, la Fédération Luthérienne tomba dans un piège comparable en signant le Concordat du 31 octobre 1999 à Augsbourg. Quatre cent quarante ans plus tôt, c’était la signature du Traité d’Augsbourg (25 septembre 1955) par leque l l’Allemagne ratifiait la Paix de Passau de 1552. Ce traité mettait en place la Réforme en accordant aux Églises protestantes allemandes tous leurs droits et tous leurs biens, dans une totale indépendance par rapport au Pape. La question centrale, à l’époque, était la justification par la foi seule, que Martin Luther avait si clairement expliquée le 31 octobre 1517. La question centrale du Concordat de 1999 était la même, mais il fut alors déclaré que la Réforme avait été une erreur, et que Luthériens et Catholiques partagent maintenant la même foi quant à la justification. Rien ne pourrait être plus loin de la vérité; mais après trente ans de dialogue avec les Catholiques, les Luthériens ont renoncé à leur position historique au sujet de cette vérité biblique. Le Concordat du 31 octobre 1999, revenant sur les positions prises par Luther le 31 octobre 1517, fut donc signé là même où le Traité d’Augsbourg de 1555 avait accordé la liberté de culte aux protestants. A la lumière de ces faits historiques, comment croire que ces dates et ce lieu sont dénués de signification?

7. McLaren, A Generous Orthodoxy , pp. 22-23.

8. Ibid.

9. Pour se renseigner sur les “cinq points du calvinisme”, on peut consulter l’article suivant (en français): http://www.chez.com/kustodia/tulip.htm

10. McLaren, même ouvrage que ci-dessus, p. 199. Les éléments soulignés sont dans le texte original.

11. McLaren, p. 92.

12. McLaren, p. 105.

13. McLaren, p. 133.

14. McLaren, p. 143.

15. Catéchisme de l’Église Catholique, § 113, italiques dans le texte original. Ed. Centurion/Cerf/Fleurus -Mame/Librairie Editrice Vaticane, Paris, 1998.

16. Document Dominus Iesus du 5 septembre 2000,http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith_doc_20000806_dominus-iesus_fr.html

17. McLaren, p. 133.

18. McLaren, pp. 132, 133.

19. Thomas M’Crie relate qu’en Espagne au seizième siècle, l’Archevêque Fernando de Talavera voulut traduire la Bible en Arabe afin de gagner les Maures à Christ. Le Cardinal Ximenes, qui exerçait une grande influence sur le gouvernement de l’Espagne, s’y opposa avec force, car selon lui, c’eût été donner des perles aux porcs. Pour lui, “les écritures sacrées ne devaient être conservées que dans les trois langues de l’inscription apposée sur la croix de notre Sauveur… Cette opinion romaine selon laquelle l’ignorance est la mère de la dévotion fut chaleureusement approuvée par son biographe.” En outre, le cardinal estimait que le commun du peuple risquait de tordre les Ecritures, pour sa propre perte… Alors parurent les ouvrages promis par le Cardinal pour remplacer les Evangiles et les Epîtres: des traités de dévotion mystique ou plutôt monastique, ainsi que les vies de certains de ses zélotes les plus éminents, tant hommes que femmes.” Thomas M’Crie, History of the Progress and Suppression of the Reformation in Spain in the Sixteenth Century. Edité à Edimbourg par William Blackwood, et à Londres par T. Cadell, 1824. Réimprimé par Hartland Publications, 1998, pp. 46-47.

20. Peter Allix, The Ecclesiastical History of the Ancient Churches of Piedmont and of the Albigenses (1619; 1690, 1692, 1821). Réimprimé par Church History Research & Archives (CHRA), 1989. Chapitres III et IV. Voir également Jean-Paul Perrin, History of the Ancient Christians Inhabiting the Valleys of the Alps(Philadelphie, Griffith & Simon, 1847). Réimprimé par CHRA en 1991. Ce fut Perrin, un Pasteur Vaudois, qui fournit ses informations à Peter Allix. Il fut présent à une pastorale très importante qui rédigea six articles condamnant l’Église de Rome en tant que prostituée de l’Apocalypse, et prouvant que les Albigeois et les Vaudois n’étaient pas manichéens.

21. M’Crie, Chapitres I et II.

22. Concile Vatican II, Nostra Aetate, Déclaration de l’Église au sujet des religions non chrétiennes, § 2. http://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vatii_decl_19651028_nostra-aetate_fr.html

23. Concile de Trente, Session 11 du 13 janvier 1547: “Si quelqu’un dit que la foi justifiante n’est autre chose que la confiance en la divine miséricorde, qui remet les péchés à cause de Jésus-Christ, ou que c’est par cette seule confiance que nous sommes justifiés: qu’il soit anathème [maudit]. http://membres.lycos.fr/lesbonstextes/trentesixiemesession.htm.

24. Document du Concile Vatican II, N° 42, V. Method of Dialogue, (b), Flannery, p. 548.

25. Ibid., (c), p. 548. Caractères gras ajoutés.

26. McLaren, p. 285.


Richard Bennett, site Internet “Berean Beacon”:
http://www.bereanbeacon.org/languages/francais.htm
La reproduction de cet article est autorisée, y compris sur l’Internet, à condition qu’elle soit intégrale, et qu’aucune modification ne soit apportée

La foi chrétienne défigurée Le mouvement “Église émergente” embrasse le mysticisme – 2ème partie –

de Richard Bennett


Dossier McLaren

 

 

Chers amis,

Notre premier article montrait comment l’Église émergente fait le jeu du catholicisme. Nous nous sommes appuyés sur un document de Brian McLaren, un des principaux chefs de file du mouvement. Ce deuxième article montre comment McLaren écarte l’Evangile et l’autorité de la Bible pour ouvrir la voie au mysticisme dont il donne ensuite une description. Dans un troisième article, nous examinerons le caractère pernicieux de ce mysticisme dans son ensemble.
Bien à vous dans la grâce de notre précieux Sauveur,
Richard Bennett


Le mouvement de l’Église émergente voit dans l’ouvrage de Brian McLaren “A Generous Orthodoxy” (une orthodoxie généreuse) son “manifeste”. L’auteur y explique que la genèse du mouvement et son qualificatif, “émergent”, prennent modèle sur l’arbre en train de croître:

“Ici comme ailleurs, le sens du mot ‘émergent’ est un aspect essentiel de cet écosystème appelé “orthodoxie généreuse”. Un schéma simple fera ressortir ce que nous entendons par ‘pensée émergente’… Aucun [des cercles concentriques dans la coupe transversale d’un tronc d’arbre] ne remplace ni ne rejette les cercles précédents, mais il entoure ces derniers pour les englober dans une réalité plus large… [De même] il existe une pensée qui cherche à inclure celle qui l’a précédée dans une réalité qui la dépasse, comme le fait le dernier cercle dans un arbre en train de croître. Voilà comment fonctionne la pensée émergente (qu’on pourrait aussi appeler intégrale ou intégrante). Tous mes ouvrages précédents sont fondés, quoique de façon non explicite, sur cette ‘pensée émergente’… ” (1)

Cette définition met en lumière le fonctionnement de la pensée de McLaren et nous présente tout simplement la notion de dialectique hégélienne (2). Le processus ici décrit n’a rien de commun avec la croissance du croyant biblique. Le modèle biblique exige que nous renoncions aux façons de penser du monde pour adhérer à la pensée biblique, pour acquérir une connaissance selon Dieu tout en nous conduisant selon Sa volonté.

McLaren poursuit en ces termes:

“Cette soif d’émergence, qui a son origine en Dieu… engendre de nouvelles formes de spiritualité chrétienne, de nouvelles communautés, et de nouvelles missions qui émergent du christianisme occidental… Une orthodoxie généreuse est une orthodoxie émergente, qui sera achevée seulement quand nous parviendrons à notre destination finale en Dieu” (3).

Mais contrairement à ce qu’affirme McLaren, nous n’avons pas ici un développement du christianisme sous des formes nouvelles. Non, en fait McLaren attribue de nouvelles définitions à des termes bien connus, privant les mots de leur signification antérieure: cette confusion est semée sciemment. McLaren a prévenu qu’il allait user de procédés engendrant la confusion, car à son avis,

“ la clarté est parfois chose surestimée” (4).

McLaren explique volontiers le fonctionnement de sa “pensée émergente”. Dans ce livre il s’efforce de mettre dans un même sac tous les Protestants et tous les Catholiques: il établit ainsi un cercle plus vaste que la faille séparant les premiers des seconds. L’étape suivante (5) sera son adhésion au mysticisme oriental, lequel formera un cercle plus grand encore, englobant le catholicisme.

Un reniement sans ambages des cinq grands principes de la Réforme

Pour la première étape qui consiste à amalgamer Protestants et Catholiques, McLaren doit donner de nouvelles définitions du Seigneur Jésus -Christ, du Dieu Saint, de l’autorité de la Bible, de la théologie, du salut, et des traits distinctifs du Protestant conservateur. Mais les vrais chrétiens, qui suivent le Seigneur et Ses Apôtres, adhèrent à la Parole écrite de Dieu, l’autorité suprême.

Selon l’expression latine, on a là le principe

  • “Sola Scriptura”, c’est-à-dire “l’Ecriture seule” (6).

 D’après la Bible, l’individu est sauvé aux yeux du Dieu Très Saint par la

  • grâce seule, “Sola gratia” (7),
  • par la foi seule, “Sola fide” (8),
  • en Christ seul, “Solo Christo” (9).
  • Toute gloire et tout honneur reviennent donc à Dieu seul, “Soli Deo Gloria” (10).

Ces cinq grands principes bibliques sont la base de la foi véritable dans le Seigneur.

Fondés dans l’Ecriture, ils caractérisaient l’Église primitive, et ils sont à la base de tout réveil authentiquement biblique. Pour ces principes-là, bien des milliers d’Evangéliques ont donné leur vie sur le bûcher:

  • Jan Hus,
  • William Tyndale,
  • John Rogers,
  • Hugh Latimer,
  • Nicholas Ridley,
  • Anne Askew,
  • John Bradford,
  • et John Philpot,

pour n’en nommer que quelques-uns.

Mais sous l’Inquisition papale, qui a duré six siècles, des millions de fidèles ont subi la torture et le martyre. Pourtant, McLaren déclare nettement que les Protestants conservateurs devront accepter un compromis sur ces pr incipes bibliques de base pour être en mesure de prendre place dans la communauté. Sinon, ils seront exclus de son “orthodoxie généreuse”. Selon lui, nous devons renoncer aux cinq principes ci-dessus, à ces cinq “solas”, car le mot sola (= seule) ne figure pas dans la Bible (11). Nous devons renoncer à ces principes qui distinguaient et séparaient les Réformateurs de l’Église catholique romaine. McLaren dit bien à ses lecteurs que “la pensée émergente” ne rejette aucunement la pensée qui l’a précédée, mais dès qu’il applique sa méthode, ces paroles rassurantes ne veulent plus rien dire.

Parlant du plus fondamental de ces cinq principes, “Sola Scriptura”, McLaren déclare:

“Dieu a permis à l’Ecriture d’exister”.

Elle est donc selon lui la création de Dieu, en même temps que la création d’une multitude de personnes, de communautés, et de cultures qui lui ont donné le jour (12). Sur ce point, comme sur la plupart des autres, McLaren s’aligne sur l’Église romaine. La Rome papale n’emploie pas exactement les mêmes mots, mais elle incarne le même concept quand elle déclare:

“Quant à la Sainte Tradition, elle porte la Parole de Dieu… et la transmet intégralement” (13).

McLaren se fait incontestablement l’écho de la pensée catholique en mettant la créativité de l’homme sur un pied d’égalité avec celle de Dieu.

Mais l’Ecriture enseigne tout autre chose:

“Les saints hommes de Dieu, étant poussés par le Saint-Esprit, ont parlé” (2 Pierre 1:20-21, tr. David Martin).

 La Bible seule est la Parole de Dieu révélée à des hommes poussés par le Saint-Esprit. Comme l’a dit l’Apôtre Paul,

“Toute l’Ecriture est inspirée de Dieu… ” (2 Timothée 3:16-17).

N’en déplaise à Brian McLaren, elle n’est pas “la création d’un grand nombre de personnes, de communautés, et de cultures”. Il est grave de semer le doute quant à l’Auteur véritable de la Parole de Dieu. Rabaisser ainsi l’autorité de la Parole écrite, c’est empêcher ses lecteurs de parvenir à la connaissance de la vérité, et de recevoir cette Vérité telle qu’elle est en Christ Jésus. C’est pourquoi l’enseignement de Brian McLaren est littéralement propre à damner les âmes,

car il a “enlevé la clé de la connaissance” (Luc 11:52).

Quand on réécrit l’histoire pour parvenir à ses propres fins

Parlant de l’Ecriture, McLaren ment aussi à propos des faits historiques, pour présenter une image “intégrée”, ou “émergente” des Protestants et des Catholiques.

Il écrit:

“la communauté chrétienne à son plus haut niveau est depuis toujours profondément attachée à l’idée d’une double origine unifiée dans les Ecritures… La communauté chrétienne sous ses formes catholiques, protestantes, et orthodoxes a tenu à affirmer qu’il y a deux dimensions à l’origine de l’Ecriture… deux dimensions qui demeurent unies telles des amis, des partenaires, des collègues” (14).

Mais non, pas une seule fois dans l’histoire les vrais croyants bibliques n’ont acquiescé à cette notion entièrement humaine de la “double origine” des Ecritures. Dans ces Écritures ils n’ont vu que la révélation de Dieu. Beaucoup sont morts sur le bûcher précisément pour cette raison. Quand McLaren parle “d’amis, de partenaires, de collègues” qui s’uniraient pour former l’Ecriture, il ne fait que reprendre l’idée catholique selon laquelle Tradition et Ecriture “sont reliées et communiquent étroitement entre elles” (15).

Cette citation du Catéchisme catholique a le même sens que la déclaration de McLaren sur “l’idée d’une double origine unifiée dans les Ecritures”. Dans les deux cas, il s’agit d’un mensonge flagrant. Mais “l’orthodoxie généreuse” demande qu’on renonce à la vérité (qu’il s’agisse de spécificités doctrinales ou de faits historiques) pour adopter ces inventions-là. Ce n’est pas nouveau: c’est l’enseignement traditionnel de Rome, habillé autrement.

Le reniement de l’Evangile

McLaren renie résolument l’Evangile quand il écrit, par exemple:

“Notre christianisme tourné vers lui-même, axé sur le salut individuel, et inadapté n’est peut être qu’un colossal et tragique malentendu; peut-être nous faut-il tendre l’oreille pour écouter à nouveau le véritable chant du salut, qui est ‘une bonne nouvelle pour toute la création’. Il vaut sans doute mieux mettre de côté tout ce que vous “savez” (si tant est que vous sachiez quelque chose) lorsque vous dites de Jésus qu’il est ‘Sauveur’, et que vous portiez un regard neuf sur la question du salut.

Commençons par quelque chose de simple. Le “salut”, dans la Bible, veut simplement dire “sauvetage”, ou encore “guérison”. Cela ne veut dire en aucun cas “sauver de l’enfer”, ou “donner la vie éternelle après la mort”, contrairement à ce que tant de prédicateurs affirment à longueur de sermon. Le sens du mot varie d’un passage à l’autre, mais d’une façon générale, dans tous les contextes possibles, ‘sauver‘ veut dire ‘tirer quelqu’un de ses ennuis’. Il peut s’agir de maladie, de guerre, d’intrigues politiques, d’oppression, de pauvreté, d’incarcération, ou de n’importe quel mal, n’importe quel danger” (16).

Contrairement à McLaren, le Christ Jésus proclame:

“Je vous montrerai qui vous devez craindre. Craignez celui qui, après avoir tué, a le pouvoir de jeter dans la géhenne, oui, vous dis-je, c’est lui que vous devez craindre” (Luc 12:5).

Le Seigneur a résumé l’Evangile en disant:

“Celui qui croit au Fils a la vie éternelle; celui qui ne se confie pas au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui” (Jean 3:36).

Le contraste est saisissant: si à titre personnel on croit au Fils, on a la vie éternelle. Celui qui nie le salut personnel n’est pas seulement sous la colère de Dieu (ce qui signifie sûrement la mort de l’âme) mais encore la colère de Dieu demeure sur lui. McLaren nous offre là un reniement de la foi en bonne et due forme. Lui et ses adeptes ont accompli cette parole de l’Ecriture:

“En ignorant la justice de Dieu, et en cherchant à établir leur propre justice, ils ne se sont pas soumis à la justice de Dieu” (Romains 10:3).

Cette hérésie que professe McLaren est partagée par d’autres pasteurs, d’autres auteurs du mouvement de l’Église Emergente, notamment Alan Jones. McLaren cautionne le livre de Jones, Reimagining Christianity:

Reconnect your Spirit without Disconnecting your Mind (Réimaginer le Christianisme: rebranchez votre esprit sans débrancher votre pensée). Tout comme McLaren, Alan Jones rejette le centre et le coeur même du message de l’Evangile. Il a l’audace de déclarer:

“Il faut en finir avec cette fixation de l’Église sur la mort de Jésus en tant qu’acte salvateur universel, et il faut réinventer la place de la croix dans la foi chrétienne. Pourquoi? Parce que derrière cette conception se cache un culte de la souffrance, en même temps que celui d’un Dieu vengeur” (17).

Jones ajoute:

“Cette doctrine abominable s’appelle “la substitution pénale” (18).

Nous venons de le rappeler, le Seigneur a déclaré:

“Celui qui ne se confie pas au Fils ne verra pas la vie éternelle, mais la colère de Dieu demeure sur lui” (Jean 3:36).

Si McLaren et d’autres, par exemple Alan Jones, persistent à nier le salut biblique personnel, ils ne connaîtront pas la vraie vie et le vrai bonheur: ni ici-bas, ni dans le monde à venir.

Actuellement, ils sont sous la colère et la condamnation de Dieu. Comme il est impossible d’échapper à la colère de Dieu autrement que par le Seigneur Jésus-Christ, ceux qui refusent de croire en la substitution pénale accomplie par Christ en leur faveur devront entrer dans l’éternité sous la colère de Dieu et être jetés

“dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents” (Matthieu 22:13).

Tel sera le sort terrible réservé à ceux qui acceptent un enseignement reniant ce salut personnel dont il vient d’être question.

Mais McLaren ne semble pas se soucier de l’enfer, car il dit:

“La pensée de finir en enfer n’est-elle pas lourde au point que tout le reste s’en trouve dévalué? C’est mettre tellement l’accent sur l’importance de la vie après la mort, que sans y prendre garde on risque de dévaluer la vie avant la mort. Faut-il s’étonner si tant de gens pensent que le fait ‘d’accepter Jésus comme Sauveur à titre personnel’ les rendra pires, encore plus égocentriques, moins soucieux de justice terrestre, tout préoccupés d’être pardonnés au ciel. Une fois de plus, bien que je croie en Jésus comme mon sauveur personnel, ce n’est pas cela qui fait de moi un chrétien. Je suis chrétien parce que je crois que Jésus est le Sauveur du monde entier ”(19).

En disant cela, McLaren refait ce que tant d’autres ont fait avant lui: il réinvente un Jésus qui est une sorte de fétiche de la justice sociale. Selon lui, “accepter Jésus comme Sauveur”, ce n’est pas essentiellement recevoir “le pardon”:

c’est se centrer sur “la justice terrestre”. Le Seigneur Lui-même s’est prononcé sur le sens du péché aux yeux de Dieu: loin de Se faire le champion de “la justice terrestre”, Il enseigne que:

“quiconque commet le péché est esclave du péché… Si donc le Fils vous rend libres, vous serez réellement libres” (Jean 8:34, 36).

Dans ce passage, le Seigneur montre clairement qu’Il ne parle pas d’esclavage politique, mais de celui qui est esclave de ses passions et de ses désirs mauvais. C’est de l’esclavage du péché qu’il parle, et de la liberté spirituelle que Lui-même vient offrir. Son message, c’est:

“Mais si vous ne vous repentez pas, vous périrez tous pareillement” (Luc 13:5).

Il n’a jamais appelé à faire régner “la justice sur la terre”. Fait intéressant, les prêtres catholiques Leonardo et Clodovis Boff sont d’accord avec McLaren:

ils ont écrit que:

“la théologie de la Libération est née le jour où la foi a fait face à l’injustice perpétrée envers les pauvres” (20).

Disons-le haut et fort: celui qui ne reçoit pas le salut spirituel par Jésus-Christ est dans une situation désespérée, car il mourra dans ses péchés.

Quand McLaren dit:

“Je suis chrétien parce que je crois que Jésus est le Sauveur du monde entier”,

il donne l’impression que le monde entier constitue le royaume de Dieu. McLaren nie que cette profession de foi soit un appel à la repentance personnelle (ce qui serait la condition pour être sauvé du péché):

cette conception-là du salut personnel n’est donc qu’une version réductionniste de “l’Evangile social”.

Le message véritable, c’est l’appel si clair que lance le Seigneur:

“Car Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle” (Jean 3:16).

Le message du Seigneur sera toujours celui de “la vie éternelle”, même si des milliers de McLaren s’efforcent de le réduire à un quelconque pragmatisme, à un souci de justice terrestre. Pour pouvoir cesser de démolir la foi chrétienne, McLaren aurait tant besoin de la lumière des grands principes bibliques que dégagèrent les Réformateurs. Malheureusement, il se tourne vers une source plus ténébreuse encore que “l’Evangile social”:

Celle du mysticisme oriental !

Le poète mystique

Pour parvenir au mysticisme, McLaren a d’autres obstacles à franchir:

La prédication de l’Evangile découlant d’une exégèse méthodique, la connaissance verbalement communicable, et la théologie systématique. Il doit détruire ces méthodes caractérisant la prédication et l’enseignement objectifs, car le mysticisme recherche une communication directe et subjective avec le Dieu Saint, dans laquelle on assume soi-même le rôle de médiateur. Mais la Bible indique clairement que ce rôle n’est confié qu’au Seigneur Jésus-Christ,

“Car il y a un seul médiateur entre Dieu et les hommes, le Christ Jésus homme” (1 Timothée 2:5).

Dans son chapitre intitulé “Pourquoi je suis mystique et poète”, McLaren ne dit aucunement ce qu’est un mystique, et il ne cite aucune définition émanant d’un autre auteur.

Faisant usage d’une fausse dialectique, il écrit:

 “Cette voie mystique et poétique ne veut jamais oublier que la Bible elle-même contient très, très peu de prose explicative. Elle est au contraire une histoire à laquelle viennent s’ajouter des paraboles; elle est un poème entrelacé de visions, de rêves, et de morceaux d’opéra… Elle tient à la fois de la lettre personnelle et du chant sur la place publique; tout y est réuni sous l’effet d’une passion artistique débridée, toute spontanée.” (21)

Pour McLaren, prêcher l’Evangile et les vérités bibliques en des termes qui s’adressent premièrement à la pensée, c’est les réduire à un facteur scientifique, mécanique et mort. D’après lui, ne doivent prêcher que des poètes qui s’adressent en premier lieu aux émotions. Il est aux antipodes d’une démarche qui fait appel à la pensée. Il cite Walter Brueggemann:

“Le discours poétique est la seule proclamation qu’il vaille la peine de faire dans une situation de réductionnisme; je le répète, c’est la seule proclamation digne du nom de prédication” (22).

 McLaren fait immédiatement écho à Brueggemann en ajoutant:

“Ce monde auquel la prose est étrangère… c’est le monde auquel accèdent le mystique, le contemplatif, le visionnaire, le prophète, et le poète.”

Autrement dit, il insinue que ceux qui ont une pensée logique et raisonnée ne comprennent rien à la poésie et n’en ont que faire:

Mais c’est faux! Cette fausse distinction une fois posée, McLaren est prêt à fournir la synthèse des contraires; ce sera la solution pour communiquer directement avec Dieu. Il écrit:

“Il existe depuis longtemps des traditions chrétiennes qui reconnaissent l’importance profonde du mysticisme et de la poésie, et donc les limitations de la rationalité et de la prose: en font partie la ‘via negativa‘, la voie négative, et la tradition hésychaste qui découvre Dieu dans le silence. Ces deux traditions nous rappellent les limites du langage, quand il est question de Dieu… ” (23)

Cette tradition hésychaste (24) sera la synthèse, le nouveau “cercle émergent” venant englober la dichotomie fallacieuse que fait McLaren entre la pensée et les émotions.

Dès lors, il a introduit dans son argumentation cette notion “plus vaste”, c’est -à-dire “émergente”:

la découverte de Dieu au travers du silence, cette notion émanant du monachisme oriental. Il conclut en ces termes:

“Une orthodoxie généreuse (contrairement aux orthodoxies étroites, crispées, critiques et éprises de censure qui ont tant marqué l’histoire de christianisme) ne se prend pas elle-même trop au sérieux. Elle est humble; elle n’a pas trop de revendications… Elle ne croit pas que l’orthodoxie soit l’apanage exclusif des prosateurs érudits (des théologiens), mais comme Chesterton, elle fait bon accueil aux poètes, aux mystiques, et même à ceux qui choisissent de se taire ou de parler très peu, y compris à ceux qui sont déçus ou qui doutent. Leur silence est une éloquente déclaration de la majesté de Dieu, laquelle dépasse tout ce que l’homme est capable d’articuler” (25).

Maintenant McLaren a préparé le terrain pour le mysticisme, et pour étayer sa nouvelle position, il fait l’éloge d’Ignace de Loyola, ce mystique qui fonda l’ordre des Jésuites, fut à l’origine de la Contre-Réforme, et mourut hors de la foi (26).

Au moyen de ce processus de “pensée émergente”, c’est- à-dire de la dialectique hégélienne, McLaren est parti de l’enseignement biblique objectif pour arriver au mysticisme, faisant appel à l’exemple d’Ignace de Loyola pour donner l’impression que le mysticisme est acceptable en Occident. Il relate une de ses propres expériences mystiques avec Dieu:

“Pendant vingt minutes environ, j’ai senti que tout arbre, tout brin d’herbe, toute flaque d’eau annonçait avec une éloquence particulière la grandeur de Dieu… Ces objets spécifiques et concrets sont devenus translucides: ils semblaient traversés par une lumière puissante, indescriptible, invisible. La beauté des créations qui m’environnaient… parut … exploser, comme dans une détonation éclatante de gloire.
Je fus bouleversé par une extase que je ne saurais décrire. A cette seule pensée, les larmes me viennent aux yeux alors que je suis assis devant mon clavier. J’avais une joie débordante rien que de voir ces chefs d’oeuvre de la création de Dieu, de savoir que j’en faisais partie; de sentir et de savoir que “nous” toutes, ces créatures, ces molécules, ces phénomènes, nous étions ensemble connues et aimées de Dieu, dont l’étreinte nous réunissait dans le “Nous” suprême .” (27).

On a le coeur brisé quand on voit les ténèbres où est tombé cet homme. Il déclare que cette expérience mystique lui a permis de connaître le “Nous” suprême. Cela ne peut pas être.

Dieu est saint, entièrement “autre” que Sa création. L’homme n’accède pas directement à Dieu: le Seigneur Jésus-Christ est l’unique Médiateur entre Dieu et les hommes. McLaren a commis une erreur tragique à propos de cette expérience: il a été trompé par cette “lumière” qui lui donnait l’impression de faire partie de Dieu. La confusion entre Dieu et Sa création a toujours été la marque de l’hindouisme, du bouddhisme, et de tous les polythéismes depuis des temps immémoriaux.

Le point culminant

Pour McLaren, dès lors, le salut n’est plus personnel, mais universel; à la place du Dieu Très Saint, il ne garde plus que sa propre conception d’une divinité aimante; et la théologie cesse d’être l’étude de Dieu pour devenir celle de l’homme. McLaren a aussi inventé un nouveau genre de salut, qui consiste à être “tiré de ses ennuis”. Tous ses écrits laissent apparaître sa stratégie pour le succès, à savoir la méthodologie catholique romaine de l’oecuménisme. Derrière la poésie et la rhétorique du mouvement de McLaren se cache l’hérésie. Le paradigme de McLaren participe de l’apostasie;

il laisse apparaître tant de duplicité et de fausseté qu’il équivaut à un abandon de l’Evangile de la grâce. La tactique de Satan reste inchangée: il propulse sur le devant de la scène des leaders qui se croient vraiment chrétiens mais proposent de nouvelles techniques anti-bibliques au lieu de présenter l’oeuvre glorieuse de Jésus-Christ. McLaren propose sa stratégie oecuménique, sa nouvelle définition de Dieu, un contraste fictif au lieu de la Parole de vérité, une nouvelle définition de la théologie, une version révisionniste de l’histoire, un refus catégorique des principes bibliques fondamentaux, et un rejet de l’Evangile – et on pourrait allonger cette liste. Tout cela est typique de l’oeuvre de l’antichrist. C’est le péché d’un homme qui se veut “spirituel”.

A moins d’être très attentifs aux mises en garde bibliques, et à l’état de leur propre coeur et de leur propre maison, les chrétiens peuvent être séduits par ce système fatal. A moins que dans l’Église Evangélique la génération présente ne considère avec le plus grand sérieux l’Evangile tel qu’il a été annoncé par le Seigneur et Ses Apôtres, elle va fusionner de plus en plus avec la Rome papale. L’Église romaine essaie déjà d’usurper la place de Christ et les prérogatives de Christ: loin de Le représenter, elle est représente Son pire ennemi.

Si les peuples succombent devant le mouvement de l’Église émergente, ils succomberont à

“la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers” (2 Thessaloniciens 2:9).

Existe-t-il un verset qui décrive mieux la papauté que celui-là? Cette dernière se maintient à grand renfort de tromperies et de pratiques illusoires. Nous assistons maintenant à la montée et à la réussite d’un mouvement qui incarne pour une large part les stratégies et les doctrines de cette Rome papale. Les artifices subtils et les faux-semblants du monde sont manifestement présents dans le mouvement de l’Église émergente, qui se propage avec une facilité remarquable, tout comme le fait la papauté. On a là une apostasie patente conduisant au naufrage de la foi.

Mais notre part est de craindre le Dieu Très Saint, d’obéir à Ses commandements, et de

“retenir dans la foi et dans l’amour qui est en Christ Jésus, le modèle des saines paroles… reçues” (2 Timothée 1:13).

Nous devons absolument demeurer inébranlables dans l’Evangile. La situation est périlleuse quand ceux qui disent être des chrétiens véritables n’ont pas conscience des assauts que subit actuellement cet Evangile.

Ceux qui veulent lutter pour la foi de l’Evangile doivent tenir ferme, conscients des dangers actuels, persévérant sans flancher à l’heure de la crise.

Comme l’a dit l’Apôtre, demeurons

“fermes dans un même esprit, combattant d’une même âme pour la foi de l’Evangile” (Philippiens 1:27).

(Dans la troisième partie, nous examinerons le mysticisme catholique syncrétiste dans le mouvement de l’Église émergente.)


Notes:

1. Brian McLaren, A Generous Orthodoxy , (Grand Rapids MI: Ed. Zondervan, 2004) pp. 276-278. Tout élément souligné dans les citations ci-dessus l’est également dans le texte original.

2. Le modèle hégélien part d’une thèse, puis il introduit une antithèse. Pour finir, thèse et antithèse se combinent pour donner une synthèse, laquelle devient à son tour une nouvelle thèse, et le même processus recommence. Cette méthode de pensée joue un rôle essentiel dans le marxisme.

3. McLaren, pp. 284-285.

4. McLaren, p. 23: “Comme dans la plupart de mes autres ouvrages… je me suis donné du mal pour être provocateur, narquois, et obscur, et pour montrer qu’à mon avis, la clarté est parfois chose surestimée”.

5. McLaren, p.210.

6. Voir en particulier à ce sujet Jean 10:35, Proverbes 30:5-6, 1 Corinthiens 4:6, et 2 Timothée 3:15-17.

7. Voir entre autres passages Romains 3:24, et Ephésiens 2:8-9.

8. Actes 16:31, Romains 4:5 et 5:1.

9. Ephésiens 1:3-14, 1 Timothée 2:5, Actes 4:12.

10. 1 Corinthiens 10:31, Colossiens 3:17.

11. McLaren, p. 198.

12. McLaren, p. 162.

13. Catéchisme de l’Église Catholique, § 81. Les éléments en italique sont dans l’original. Editions Centurion/Cerf/Fleurus-Mame/Librairie Editrice Vaticane, Paris 1998.

14. McLaren, p.162.

15. Catéchisme de l’Église Catholique, § 80. Extrait de l’ouvrage cité ci-dessus.

16. McLaren, p. 93.

17. Alan Jones, Reimagining Christianity: Reconnect Your Spirit without Disconnecting Your Mind, Hoboken NJ: John Wiley & Sons, Inc., 2005, p. 132.

18. Alan Jones, p. 168?

19. McLaren p. 100. Eléments soulignés dans le texte original.

20. Introducing Liberation Theology http://www.landreform.org/reading0.htm 10/02/06

21. McLaren, p. 155.

22. McLaren, p. 146.

23. McLaren, p. 151.

24. La tradition hésychaste coïncide dans l’ensemble avec les pratiques monastiques orthodoxes d’orient.

25. McLaren, p. 155.

26. Lire la comparaison que fait l’historien J.A. Wylie entre la vie et les expériences d’Ignace de Loyola et celles de son contemporain Martin Luther. History of Protestantism, Livre 15. Première édition en 1878. Réimpression chez Hartland Publications, 2002. Ce chapitre figure aussi sur le site www.bereanbeacon.org/

27. McLaren, p. 178.

Richard Bennett, site Internet “Berean Beacon”:
http://www.bereanbeacon.orgRubrique française de “Berean Beacon”:
http://www.bereanbeacon.org/languages/francais.htm
La reproduction de cet article est autorisée, y compris sur l’Internet, à condition qu’elle soit intégrale, et qu’aucune modification ne soit apportée.


Richard Bennett, site Internet “Berean Beacon”:
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Les relations de William Branham avec le monde évangélique-protestant

Nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie,
parce que nous aimons les frères.
Celui qui n’aime pas demeure dans la mort.
La Bible – 1 Jean 3:14

Ecoutez bien ceci:
les anges déchus- qui sont ces anges ?
Ce sont les luthériens, les méthodistes, les catholiques, les pentecôtistes …
W.M. Branham.

 


 

Branham déteste nos églises et cela se vérifie tout au long de ses messages et écrits divers.

Mais en guise d’introduction, je vous soumets cette introduction très révélatrice. Une question concernant la secte de la Science chrétienne lui fut un jour posée:

Question: Qu’est-ce que la science chrétienne ?
Réponse: … la science chrétienne est une sombre et profonde erreur.
(W.M. Branham, Question n°7 (§ 144), 1954).

Nous le constatons, Branham prend à partie et en public un mouvement sectaire au plus haut point !
Une autre question de la même veine lui fut posée:

Question : Les témoins de Jéhovah sont-ils une secte ?
Réponse : Avant de quitter la maison, l’Esprit m’a averti que cette question serait posée et Il m’a dit: Ne dis rien, continue. Je n’aime pas prendre à partie les gens en public.
(W.M. Branham, Question n°1 (§ 18), 1955).

Tiens pourquoi cette mansuétude concernant les russelistes ?
C’est étonnant tout de même !

Il m’est revenu à l’esprit que l’hérésiarque Michel Servet, un des pères spirituels des témoins de Jéhovah était très bien considéré par Branham lui-même:

Calvin lui-même en fit autant, car il exigea l’arrestation de Servet, lequel avait compris et enseigné l’unité de la Divinité ? L’Etat fit passer ce FRERE en jugement, et l’envoya au bûcher à la consternation de Calvin.
(W.M. Branham, Exposé des 7 âges de l’Église, page 299).

Pauvre Branham, si Servet qui niait la divinité de Jésus-Christ est son frère, on peut se demander à bon droit ce que Branham a jamais compris sur la Divinité ! En effet, Servet tout comme les témoins de Jéhovah était arien et certainement pas modaliste comme Branham.

Le prophète du Kentucky n’est pas aussi fraternel avec nous. Le constat est clair et rondement mené. Un parallélisme saisissant peut être établi entre les motivations de William Branham et celles de Joseph Smith, le fondateur du mormonisme, deux hommes natifs de la Nouvelle-Angleterre. Disons en passant que William Branham a également beaucoup de sympathie pour le prophète mormon:

Il se pourrait que quelques FRÈRES et SŒURS mormons soient présents ou bien reçoivent ces bandes … si vous faisiez la connaissance des mormons, vous verriez que ce sont des gens très bien et leur prophète ( que les méthodistes tuèrent ici en Illinois pendant un voyage), c’était un HOMME TRÈS BIEN .
(W.M. Branham, La Révélation des 7 sceaux, n°8, 1963, page 6).

Une petite précision, Smith n’était pas en voyage mais dans la prison de Carthage en Illinois pour avoir détruit une imprimerie hostile à Nauvoo dans le même Etat.

Branham est un hypocrite, disons-le tout net ! Il affirme en 1959 qu’il ne prêche les grandes vérités de la Bible crues et confessées par les églises qui l’invitent !

Je n’ai pas voulu me rendre coupable de semer la discorde entre les frères … ainsi dans ce genre de réunions, je ne prêche que les grandes vérités de l’Ecriture d’après ce que croient les frères qui organisent ma réunion.
(W.M. Branham, La Parole parlée, Qu’est-ce que le Saint-Esprit ?, 1959, page 2).

Alors qu’en 1964, il affirme que c’est hypocrite de se plier aux exigences doctrinales des églises par lesquelles il passe:

Je ne veux pas aller dans ces conditions. Je ne suis pas assez hypocrite pour cela. Je leur dirai plutôt: Je ne prêcherai que ce que Dieu mettra sur mon cœur et c’est tout. Vous voyez ? Je suis sûr que ce ne sera pas ce qu’ils voudraient que j’enseigne: baptême trinitaire et autres choses pareilles.
(W.M. Branham, La Parole parlée, le chef-d’œuvre, 1964, page 5).

Passons maintenant aux gentils discours concernant le monde protestant:

Les luthériens, les baptistes et les pentecôtistes sont des busards !

Il en est de même aujourd’hui. Luther, lui, avait un message de repentance: oh ! mais vous, bandes de busards luthériens. Les baptistes avaient un message: oh ! mais vous, bandes de busards baptistes ! Le mouvement de pentecôte avait un message. il est prêt de s’en retourner à la maison maintenant. Oh ! mais vous, busards pentecôtistes ! Mais là où est le corps, là s’assemblent les aigles.
(W.M.Branham, La Parole parlée, les oints du temps de la fin, 1965, page 44).

Les pentecôtistes sont des prostitués de l’évangile !

Ne pensez pas que c’est aux presbytériens que je m’en prends, c’est à vous, pentecôtistes ! Parfaitement … je les accuse d’être des prostitués de l’Evangile.
(W.M. Branham, J’accuse cette génération, 1963, page 40).

Les pentecôtistes ne valent rien du tout !

Je ne parle pas de la dénomination pentecôtiste, frères et sœurs, elle a reculé et est complètement en dehors de tout cela. Elle est bien plus en arrière que toute autre église. Ils sont plus éloignés que ne l’étaient les luthériens qui, eux, ont gardé une position un petit peu meilleure qu’eux.
(W.M. Branham, Révélation de J-C, n°13, le Trône, 1961, page 49).

Les luthériens, les méthodistes, les catholiques et les pentecôtistes sont des démons !

Ecoutez bien ceci: les anges déchus- qui sont ces anges ? Ce sont les luthériens, les méthodistes, les catholiques, les pentecôtistes …
(W.M. Branham, La Parole Parlée, Christ est la révélation du mystère de Dieu, 1963, page 8).

L’église pentecôtiste est morte et elle ne ressuscitera jamais !

La mort, c’est la dernière plaie qui frappe l’église pentecôtiste, la mort spirituelle. Elle est morte. Je le dis au nom du Seigneur. Elle est morte spirituellement … et maintenant, elle est morte. Elle ne ressuscitera jamais.
(W.M. Branham, Révélation des 7 sceaux, n°6, 1963, page 37).

Puis trois mois plus tard, Branham ose se contredire et déclarer que les pentecôtistes sont particulièrement vivants et en plein accroissement:

Les pentecôtistes étant ceux qui ont reçu mon message, ce sont eux qui gagnent du terrain. Le petit groupe des pentecôtistes a plus de conversions que toutes les autres églises ensemble.
(W.M. Branham, La Parole Parlée, Debout dans la brèche, 1963, page 10).

Christian Piette

William Branham et le racisme, relation avec le Ku Klux Klan

Je suis noire, mais je suis belle, filles de Jérusalem,
Comme les tentes de Kédar, comme les pavillons de Salomon.
Que tu es belle, mon amie, que tu es belle! Tes yeux sont des colombes.
… Ses mains sont des anneaux d’or, Garnis de chrysolithes;
Son corps est de l’ivoire poli, Couvert de saphirs
;

La Bible –Cantique des Cantiques 1:5; 1:15 ; 5:14

  branham

Comme nous venons de le vérifier concernant l’église mormone  et les Témoins de Jéhovah, cette politique raciste fut aussi l’apanage de William Braham, le prédicateur du Kentucky décédé en 1965 !

Qui ne connaît le pasteur Martin Luther King ainsi que la longue lutte entreprise aux Etats-Unis afin d’obtenir une totale émanciaption pour les noirs de ce pays. William Braham n’a guère de sympathie pour le pasteur baptiste noir.

Relevons certains propos:

Je pense que Martin Luther King est inspiré par des idées communistes.
W. M. Branham, La Parole parlée, Il prend soin, et vous ?, série n° 3, n° 6, 1963, page 3.

Lutter pour un idéal de fraternité humaine entre diverses races, c’est selon Branham du communisme.

Comme ce prédicateur dont je vous ai parlé dimanche passé, ce Martin Luther King et ses âmes précieuses aux yeux de Dieu qu’il conduit à la mort… pensez donc, vouloir faire une révolution pour une simple question de règlements d’écoles.
W. M. Branham, J’accuse cette génération, n° 9, 1963, page 25.

Il faut savoir que le mouvement des droits civiques demandait une intégration des jeunes noirs dans les écoles jusque là réservée aux blancs.
Branham ne semble pas d’accord:

J’aimerais pouvoir parler à ce pasteur, Martin Luther King. Comment cet homme peut-il en tant que chef conduire son peuple dans un piège mortel ? … c’est mon créateur qui m’a fait ce que je suis. C’est ainsi qu’il désire que nous restions. C’est ainsi qu’il demande que chaque homme reste. Il a fait des fleurs blanches, des fleurs bleues, des fleurs de toutes les couleurs. Ne les croisez pas ! Vous iriez contre nature.
W. M. Branham, la Parole parlée, série n° 3, n° 3, le troisième exode, 1963 ,page 17.

Il est clair que Branham voyait d’un mauvais œil l’intégration totale des noirs aux Etats-Unis.

Pour peu, nous pourrions croire qu’il défend les même idées que le sinistre Ku Klux Klan.**

C. Piette


Branham aidé par le Ku Kux Klan

kkk

Roy E. Davis et le KKK

** C’est seulement en septembre 2017, 20 ans après la première redaction de cet article que nous réalisons, par l’intermédiaire de nos lecteurs, que W. M. Branham a bel et bien eu un rapport privilégié avec un membre du Ku Klux Klan.

C. Piette avait donc raison!

Le premier pasteur de Branham fut Roy E. Davis, c’est aussi lui qui l’a « baptisé du St-Esprit ». Roy Davis était aussi un chef de file du Ku Klux Klan (KKK) une organisation d’extrême-droite prônant la suprématie blanche. Une des doctrines du KKK concerne la semence du serpent. Cette doctrine justifie la haine raciale, ainsi que l’oppression des femmes. William Branham a appris cette doctrine de Roy Davis , et elle a été appliquée dans sa famille par sa belle-mère.

Dans un article de «Voice of Healing » magazine publié Octobre 1950,

il a été annoncé que le révérend Roy E. Davis Sr. a été le premier pasteur de William Branham. Selon Davis, il pouvait écrire plus intimement sur Branham que sur tout ministre vivant.

Toujours selon Davis, Branham a été … ordonné de prêcher l’Evangile dans une église baptiste bien connu au Texas. Pendant une brève période de temps, Davis … a présenté à William Branham la religion pentecôtiste.

Je suis le ministre qui a reçu Frère Branham dans la première assemblée pentecôtiste qu’il ait jamais fréquenté. Je l’ai baptisé, et j’ai été son pasteur depuis environ deux ans. J’ai aussi prêché son sermon d’ordination, et ai signé son certificat d’ordination, et l’ai entendu prêcher son premier sermon. (Rev. Roy E. Davis.)

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William Branham a reconnu  Davis à plusieurs reprises tout au long de son ministère, en ajoutant des titres honorifiques  à Davis,  comme «médecin» ou «avocat».

Lorsque j’ai été converti et a été ordonné dans l’église baptiste, j’ai eu un bon vieux maître du nom de Dr Roy Davis. Il était un avocat avant sa conversion, et il regardait  la Bible en entier d’un point de vue juridique. [William Branham, 57-0306 – God Keeps His Word]

Quand Davis a quitté Tennessee pour le Kentucky, il a rencontré de l’opposition. Selon le Journal Louisville Courier, Davis a été arrêté pour avoir eu une relation sexuelle avec une jeune fille de dix-sept ans de Chattanooga, Tennessee. Au moment où il a été arrêté, Davis prêchait dans une «Église baptiste pentecôtiste» au «Holy Bible Mission Hall» sur 711 E. Jefferson Street à Louisville, KY. Son fils, Roy E. Davis Jr. était un membre du comité directeur de son  église.

Mais ce n’était pas le seul problème que Davis rencontrerait dans le Kentucky. De multiples accusations de fraude, de falsification etc… mettraient Davis régulièrement en prison. Davis a fui par la rivière à Jeffersonville, en Indiana pour échapper à certaines des accusations. Là, Davis s’est lié avec William Branham et a commencé une nouvelle église également appelée «Église baptiste de Pentecôte » où Davis prétendrait fonder ses missions d’évangélisation. Poursuivant une vie de criminel, Davis sera arrêté encore plus dans l’Indiana. Finalement, l’État de l’Indiana extradait Davis au Kentucky pour ses crimes dans cet état, bien qu’il continuait toujours à demander résidence dans l’Indiana.

Pendant ce temps, les membres de son église ont travaillé avec William Branham pour tenir des réunions dans leurs propres tentes et par la suite entraient dans le «tabernacle Pentecôtiste de Branham» qui devint le tabernacle de Branham. … Fait intéressant, William Branham nous donne un indice que le Ku Klux Klan était très actif à Jeffersonville au moment où il était dans les premiers stades de sa carrière:

Nous n’avions même pas de nourriture à manger dans la maison, alors comment pourrions-nous payer une facture d’hôpital, des centaines de dollars? Mais elle, par sa société d’église et le Ku Klux Klan, a payé la facture de l’hôpital pour moi, Mason. (Branham, 63-1110M) Voir plus ici

Conclusion:

Branham a donc été initié dans sa carrière spirituelle par un pasteur pentecôtiste hérétique et raciste, membre du Ku Klux Klan, qu’il appelle « bon vieux maître ».  

Branham en a été directement influencé, il a adhéré à la doctrine de la semence du Serpent. Cette doctrine du Ku Klux Klan annonce que Caïn n’est pas issu d’Adam, mais du serpent. La résultante de cette doctrine démoniaque est que certains croient en l’existence de 2 sortes de races: Les races nobles aux côtés de races viles.

Branham est censé avoir guérit beaucoup de gens, mais c’est le Ku Klux Klan qui a payé ses factures d’hôpital.

La Bible, elle, n’est pas raciste, voir notre numéro special sur le sujet: RD2011-02

William Branham et la postérité du serpent

…dans toutes les lettres, où il parle de ces choses,
dont les personnes ignorantes et mal affermies tordent le sens,

comme celui des autres Écritures, pour leur propre ruine.
La Bible – 2 Pierre 3:16

Une des doctrines les plus étranges de la théologie branhamiste est sans doute celle relative à la semence du serpent. Selon Branham, Ève aurait eu des relations intimes avec le serpent ancien, le diable et de ces rapports serait né Caïn alors qu’Abel serait le fruit des relations légitimes entre Ève et Adam. Cette doctrine est aussi enseignée par Sun Myung Moon, le faux prophète coréen !

Analysons les références:

C’est Dieu qui révéla à Abel que sa mère ne mangea pas simplement une pomme qu’un serpent lui donna, mais qu’elle eut une relation sexuelle avec la personne de Satan qui avait pris la forme d’une bête, non d’un reptile.
W.M. Branham, La Parole parlée, série 2, n°12, le dieu de cet âge mauvais, 1965, page 21.

Si Dieu parla d’une postérité, c’est-à-dire d’une descendance du serpent, il révèle déjà par cela, à tout ceux qui comprennent son langage imagé, ce qui s’est passé dans le jardin d’Eden et ce que fut la chute .
De qui dit-elle que Caïn était le fils ? Jean écrit dans son épître, 1 Jean 3:12 « Caïn était du malin ». Avons-nous bien entendu?

Un enfant du malin ? … nous savons qu’Ève fut séduite et il n’est pas nécessaire de décrire plus en détail ce que la séduction d’une jeune fille signifie. La chose est généralement connue.
Edwald Frank, La Parole de Dieu demeure éternellement, p. 17-21.

Mais une postérité peut être spirituelle ! Ainsi les juifs et les arabes sont la postérité d’Abraham alors que les chrétiens en sont la postérité spirituelle ! (Genèse 3:15).

Le fait d’avoir le diable pour père puisque Branham utilise « 1 Jean 3:12 », ne signifie aucunement qu’il s’agit d’une parenté physique, la preuve, les menteurs de tous les temps ! (Jean 8:44).

Si Ève a été séduite par Satan, s’agit-il de relations sexuelles ? La Bible est d’un tout autre avis:

Toutefois, de même que le serpent séduisit Ève par sa ruse, je crains que vos pensées ne se corrompent et ne se détournent de la simplicité à l’égard de Christ. 2 Corinthiens 11:3.

Remarquez bien ! de même que le serpent séduisit Ève !

Or le contexte démontre qu’il s’agit de fausses doctrines qui pourraient être introduites dans l’église de Corinthe. Il s’agit donc d’une séduction spirituelle!

Un autre texte biblique est révélateur:

Ils ont les yeux pleins d’adultère et, insatiables de péché, ils séduisent les âmes mal affermies.
2 Pierre 2:14.

Ici également, il s’agit d’une séduction spirituelle.

Que dit encore la Parole de Dieu ?

Adam connut Ève, sa femme, elle conçut et enfanta Caïn et elle dit:

« J’ai formé un homme avec l’aide de l’Éternel ».
Genèse 4:1.

De ce texte, plusieurs points peuvent être mis en évidence et ce, d’une manière incontestable:

  • a. Adam connut Ève (nous connaissons le sens de ce verbe)
  • b. Résultat: Ève conçoit et enfante Caïn
  • c. Ève a soin de préciser qu’elle a eu cet enfant grâce à l’aide divine.

Henri Blocher précisera:

Notre étude de la connaissance du bien et du mal a pu démontrer qu’aucune connotation sexuelle ne s’attache à cette formule.
Révélation des origines, pages 142-143.

Il précisera que le verbe hébreu  (nâsha) en Genèse 3 a un sens simple d’égarer !
Alors qu’un autre verbe est utilisé en hébreu ( pâtâ ) en relation avec la séduction de la vierge ! (Exode 22:16).

Concernant « 1 Timothée 2:14 » – Adam n’a pas été séduit, mais la femme, séduite, s’est rendue coupable de transgression…, le verbe « apataô » peut signifier la séduction sexuelle, mais non pas nécessairement, comme le verbe hébreu « nâsha », que ce verbe grec traduit en Genèse 3:15 n’est jamais employé dans ce sens, et que la référence est précisément à Genèse 3:13 en 1 Timothée 2, nous concluons qu’une interprétation sexuelle ne se justifie pas ici.
Henri Blocher, La doctrine du péché et de la Rédemption, vol. 1,
page 85, Faculté de Vaux-sur-Seine.

Branham poussera la témérité jusqu’à affirmer:

Je défie quiconque de réfuter la « semence du serpent ». Nombreux sont ceux qui y ont fait objection et j’ai invité des hommes à essayer de me confondre sur ce point – mais je n’ai encore trouvé personne.
W.M. Branham, La parole parlée, série n° 1, n° 4, Le messager du temps de la fin, 1963, page 20.