« Car Dieu sait que le jour où vous en mangerez vos yeux s’ouvriront, et que vous serez comme Dieu, connaissant le bien et le mal. »
Mouve comme un serpent, rit comme un serpent, tire la langue comme un serpent.
Les anciennes vidéos controversées et ultra charismatiques du « pasteur » Rodney Howard-Browne réapparaissent dans les médias Internet et regagnent en popularité. Il n’a pas seulement ri comme un diable dans l’un de ses spectacles charismatiques1 (1:08:14) mais a parlé (1:04:54) comme le serpent l’a fait avec Ève en Eden.
Qu’ils voient
Dieu va t’ouvrir les yeux
que Dieu vous fasse voir dans ce domaine,
vous allez voir, … vous allez voir dans ce royaume, vous allez voir dans ce royaume du surnaturel.
Il a promis à l’assistance de leur ouvrir les yeux, mais tout ce qu’ils ont vu, c’est qu’ils tombaient et perdaient le contrôle d’eux-mêmes. Il les a rendus « nus ». Il a prétendu que les gens recevaient des guérisons intérieures – qui sont des « guérisons que personne ne peut voir », … mais le seul constat visible est qu’aucun don n’a été distribué. Au contraire, les chanteurs doués devenaient muets, les prédicateurs ne pouvaient plus prêcher ou même parler.
La langue du Serpent
Dieu est bon, il nous permet de reconnaître qui se cache derrière le soi-disant « rire sacré ». Dans toutes les vidéos où il « fait des miracles », on voit toutes les 30 secondes ou minutes, la langue de Rodney sortir et bouger comme la langue d’un serpent. Il en va de même pour pour d’autres adeptes de cet esprit de Légion, comme Kenneth Hagin, ou d’autres « pasteurs » asservis par le charme magique de ces moqueries et blasphèmes.
Cette « puissance de Dieu » est-elle… divine ?
Ces pseudo-pasteurs sont avides de « pouvoir divin » et de célébrité, fiers d’être « comme Dieu », d’avoir des pouvoirs pour impressionner (et « mettre hors d’état ») les individus.
Tous, depuis le plus petit jusqu’au plus grand, l’écoutaient attentivement, et disaient: Celui-ci est la puissance de Dieu, celle qui s’appelle la grande.
…. … Simon, voyant que l’Esprit était donné par l’imposition des mains des apôtres, leur offrit de l’argent, en disant : »Donnez-moi aussi ce pouvoir, afin que quiconque à qui j’imposerai les mains reçoive l’Esprit Saint. » Act 8:10, 18- 19 .
Comme Simon, ces magiciens modernes « croyants et baptisés » sont avides de pouvoir et de renommée parmi les foules et, à moins qu’ils ne soient fermement et publiquement réprimandés (cf. Actes 8:20 ; 2 Pierre 3:16), … ils réprimandent eux-mêmes les saints « sceptiques », les hommes et les femmes craignant Dieu qui s’interdisent d’entrer dans une telle soumission (cf. Mat 7:13).
Comme Ève était déjà à moitié séduite (Gen 3,3) avant la dernière déclaration du serpent (Gen 3,5), la foule christianisée sait que de tels pasteurs sont controversés, mais elle a déjà associé les commandements de Dieu de « rester ferme » (Eph. 6), à des « lois d’interdiction » injustes, et préfère venir à ces spectacles, pour expérimenter quelque chose, voir quelque chose, obtenir quelque chose, et en effet, ils l’obtiennent.
Citons les célèbres commentaires de Keil et Delitzsch sur Genèse 3,5, datant des années 1860. Ils voyaient déjà dans ces dernières paroles trompeuses du serpent, une forme contrefaite d’un Dieu qui n’est que la forme d’une simple « puissance divine » :
Pour atteindre son but, le tentateur a jugé nécessaire de changer le Dieu personnel vivant en un numen divinium3 [=puissance divine] simplement général, et d’exagérer l’interdiction, dans l’espoir d’exciter dans l’esprit de la femme, en partie la méfiance à l’égard de Dieu lui-même, et en partie un doute sur la vérité de sa parole. Et ses paroles furent écoutées. Au lieu de se détourner, la femme répondit [au serpent] …
Nous savons que la « chute » d’Adam et d’Ève n’était que le début de la fin. Keil et Delitzsch4 poursuivent :
… En d’autres termes, ce n’est pas parce que le fruit de l’arbre te fera du mal que Dieu t’a défendu d’en manger, mais par malveillance et par envie, parce qu’Il ne veut pas que tu sois comme Lui-même: « Un double sens vraiment satanique, dans lequel un certain accord entre la vérité et le mensonge est assuré! » En mangeant le fruit, l’homme a effectivement obtenu la connaissance du bien et du mal, et est devenu à cet égard semblable à Dieu.
Ces pasteurs possédés sont comme des dieux qui soumettent ceux qui acceptent de tomber. En retour, ils incitent les déchus à aussi distribuer les expériences démoniaques « surnaturelles ».
Que dit le christianisme à ce sujet
Même la presse chrétienne politiquement correcte a tiré la sonnette d’alarme, comme le magazine américain Christianity Today2 qui, le 9 août 1999, a qualifié Rodney Howard-Browne de « prédicateur pentecôtiste souvent flamboyant ».
Auparavant, Howard-Browne, né en Afrique du Sud, s’était présenté comme le « barman du rire sacré », une manifestation charismatique qui allait du rire incontrôlable aux bruits d’animaux. Il y a cinq ans, son enseignement sur le « rire sacré » a déclenché la « bénédiction de Toronto » qui a conduit à un renouveau charismatique mondial et à une controverse (CT, 24 octobre 1994, p. 78). Les manifestations sont devenues si controversées que la Vineyard Association of Churches a rompu ses liens avec l’église de l’aéroport de Toronto d’où elles provenaient (CT, 8 janvier 1996, p. 66).
Le terme Flamboyant utilisé nous rappelle les « dards enflammés du malin » et la reluisante du serpent ; Cf. Eph 6:16. La presse apologétique la plus dure utilise des termes encore plus forts. Mais est-ce que la presse peut aider, si nous sommes déjà séduits et rejetons les avertissements ?
Notes
1 – Vidéo : Démonstration de la puissance du Saint-Esprit – Rodney Howard-Browne
https://youtu.be/7LY6TzufMB8?t=3894&si=aoOpnhL3yvhNb6wU
2 –
3 – Le latin « numen divinium »: »Numen » est le pouvoir d’une divinité et « divinium » est « divin/divinité », on pourrait traduire par « Puissance divine » .
4 – Keil & ; Delitzsch Commentary on the Old Testament a été publié en 1866-1891;
Johann Carl Friedrich Keil (1807-1888) était professeur d’exégèse biblique et de langues orientales à l’université de Dorpat. Franz Delitzsch (1813-1890) était professeur d’Ancien Testament à l’université de Liepzig.