Presse: Président de la Société française d’hypnose et violeur

Nous présentons ici 2 articles de presse issus de liberation.fr illustrant le danger souvent ignoré de l’hypnose. Remettre entièrement son « état de conscience lucide » et son « contrôle de soi » dans les mains d’un autre, sans aucune protection, n’est que la pointe de l’iceberg des dangers de l’hypnose. Même avec des praticiens sérieux et bien intentionnés, l’hypnose a des conséquences graves sur le psyché du patient.

  • 1er article:
    En 1996, l’hypnotiseur nie les faits
  • 2ème article:
    en 2006, accusé par au moins 6 patientes et condamné à 15 ans en France, il « s’évade » vers la Russie et demande l’asile politique, …
    mais il n’hypnotise personne et se retrouve en prison.

Attouchements. Le médecin, président de la Société française d’hypnose, nie quatre agressions.

Par Michel Henry — 14 octobre 1996 à 23:04

  •  Un psychiatre accusé de viols et attouchements. Le médecin, président de la Société française d’hypnose, nie quatre agressions.

Jeannot Hoareau, psychiatre parisien spécialisé dans la thérapie par l’hypnose, est en prison depuis le 27 septembre. Il a été mis en examen pour «viols et agressions sexuelles par personne ayant autorité» sur quatre patientes. Jeannot Hoareau, 46 ans, père de cinq enfants, clame son innocence. Il s’estime victime de patientes difficiles ou rancunières qui projettent sur lui des faits reconstruits ou fantasmés.

Le président de la Société française d’hypnose, auteur de plusieurs ouvrages (1), a été interpellé à son cabinet parisien, en pleine séance, sur ordre de la juge Marie-Christine Devidal, qui instruit depuis près d’un an une plainte déposée le 12 octobre 1995 par une jeune femme de 26 ans. Celle-ci explique qu’elle a suivi dix-huit mois de psychothérapie avec le docteur Hoareau, pendant lesquels une «grande relation de confiance» s’est instaurée. Le 16 juin 1995, elle l’a accompagné à sa maison de campagne d’Etretat. Là, elle affirme que le psychiatre lui a injecté un produit «pour l’aider à dormir» et qu’ensuite «il profita de ce qu’elle n’était plus en état de réagir, bien qu’à demi-consciente, pour la violer» par deux fois. Rentrée normalement à Paris, elle s’est confiée à sa mère dix jours plus tard.

Selon l’expert psychiatre commis par la juge, la plaignante présente «une grande fragilité psycho-affective», elle est «suggestible et influençable», mais sa «crédibilité générale n’est pas en cause», ce qu’affirme également son avocat, Me Marc-Marcel Feldman. «Elle souffre des symptômes post-traumatiques graves que l’on retrouve habituellement chez les victimes de viol», ajoute l’expert.

«Je ne l’ai jamais violée, je n’ai jamais eu non plus de relation sexuelle avec elle», rétorque Jeannot Hoareau. Selon ses explications, «la relation thérapeutique était terminée», mais il ne lui avait pas dit car «elle était hors d’état d’entendre cela». Il l’a d’abord emmenée en voyage à La Réunion, son île natale, où ils ont fait chambre commune, «mais rien ne s’est passé entre nous». Lors du week-end à Etretat, elle lui a réclamé un somnifère, il a proposé une injection «avec une dose faible». Elle a eu un «affaissement général très théâtral», qu’il a estimé sans rapport avec la dose injectée. Elle lui a offert ses lèvres, il l’a embrassée. «J’ai alors compris», affirme-t-il. Selon lui, rien d’autre ne s’est passé.

Quelques jours plus tard, elle est arrivée à son cabinet, demandant: «Est-ce que vous m’avez fait l’amour pendant que je dormais?» Par «réflexe thérapeutique», il lui a renvoyé la question: «Qu’est-ce que vous en pensez? ­ Apparemment oui. ­ Donc j’ai pu vous faire l’amour alors que vous dormiez.» Le psy ajoute: «Elle n’a pas apprécié et m’a frappé.»

Elle lui a alors demandé de téléphoner à son petit ami, pour confirmer les faits. «Pour la calmer, j’ai accepté.» Jeannot Hoareau laisse un message sur le répondeur du jeune homme: «Tout ce qu’elle vous a dit est vrai.» «J’ignorais ce qu’elle avait pu lui raconter», ajoute le médecin.

Plus tard, elle est revenue le voir avec son petit ami. Jeannot Hoareau a expliqué à ce dernier: «Ce que je vais être amené à dire pourrait être ambigu, mais il est extrêmement important pour elle que sa réalité soit reconnue.» Après qu’elle eut tout raconté, le psy a déclaré: «C’est votre réalité, je la reconnais mais c’est la vôtre.»

Viol? Le docteur Hoareau conteste. Certes, il a dérogé aux règles les plus élémentaires de son métier, celles-là mêmes qu’il professe à ses confrères: toujours «être bien clair dans sa tête». Pour avoir oublié ce principe, le maître en hypnose avait déjà fait l’objet d’une plainte devant le conseil de l’ordre, une autre de ses patientes expliquant qu’ils avaient eu des relations sexuelles lors d’un week-end en commun. Le docteur Hoareau avait, devant le conseil, reconnu ces relations, selon lui librement consenties. La jeune femme n’avait pas porté plainte. Deux psy l’ayant reçue avaient estimé qu’elle «avait joué avec son thérapeute son scénario habituel, qui consiste à séduire les hommes pour se prouver qu’ils ne sont intéressés que par la sexualité».

Pendant son enquête, la juge Devidal a entendu cette femme, qui cette fois s’est plainte de viol, ce qui a valu une deuxième mise en examen au Dr Hoareau. Deux autres patientes ont évoqué des «attouchements», d’où les deux mises en examen pour agressions sexuelles.

Jeannot Hoareau nie ces faits. Plusieurs confrères qui le soutiennent font valoir que certains patients vouent un fort attachement à leur psy, confinant au lien amoureux, et peuvent vouloir, consciemment ou non, se venger s’ils s’estiment rejetés. Ses avocats, Mes Isabelle Coutant-Peyre et Alex Ursulet, s’insurgent contre l’utilisation par la juge de la détention provisoire. Ils ont déposé une demande de mise en liberté devant la chambre d’accusation de la cour d’appel, qui l’examinera demain.

(1) L’Hypno-Thérapie (Robert Laffont). Hypnose clinique (Masson). Urgences psychiatriques (Masson, en collaboration).Michel Henry


Le psychothérapeute violeur tente l’asile politique en Russie

Par Lorraine Millot — 10 mai 2006 à 21:11
La justice française l’a condamné en 2005 à quinze ans de prison.
Le psychothérapeute violeur tente l’asile politique en Russie
Moscou de notre correspondante

La Russie de Poutine, nouvelle terre d’asile pour les repris de justice français ? Après Arcadi Gaydamak ­ l’homme d’affaires qui voulait racheter France Soir et qui vit à Moscou pour échapper à la justice française ­, c’est un célèbre psychothérapeute français, Jeannot Hoareau, qui vient de demander «l’asile politique» en Russie pour prévenir son extradition vers la France. Médecin réputé à Moscou, où il avait dernièrement sa propre clinique psychiatrique, Jeannot Hoareau, 56 ans, a été arrêté le 7 avril, sur demande de la justice française, et se trouve depuis en prison à Moscou, «avec douze criminels dans sa cellule», précise son avocat, en attente d’extradition. La justice française l’a condamné, en mai 2005, à quinze ans de réclusion pour viol de plusieurs patientes, condamnation par contumace, le médecin ayant refusé de se présenter à son procès. Au moins six patientes avaient déposé plainte contre le Dr Hoareau, l’accusant d’avoir abusé d’elles alors qu’elles étaient sous Valium ou sous hypnose.

«Talents d’hypnotiseur».

«Mon client pense qu’il est poursuivi car il a refusé de collaborer avec les services spéciaux français, qui étaient intéressés par ses talents d’hypnotiseur, explique l’avocat russe du toubib, Igor Trounov, qui tente de justifier la demande d’asile politique. Il estime aussi qu’il est poursuivi en France pour ses opinions politiques et celles de sa famille.» Quelles opinions politiques ? Sur ce sujet, l’avocat russe n’est pas très précis, mais rappelle que Jeannot Hoareau, fils d’un responsable communiste de l’île de la Réunion, a fait ses études de médecine à Moscou à l’époque soviétique et aurait pour cela été soupçonné d’être agent communiste. Le docteur Hoareau a aussi fait valoir que son père, cadre du PCF et de la CGT à la Réunion, aurait fait un passage en prison en 1965 sur l’île française.

Hoareau «n’a pas de grandes chances» d’obtenir l’asile politique en Russie, estime-t-on de source française à Moscou, rappelant que l’extradition devrait maintenant intervenir assez vite, dans les quarante jours suivant l’arrestation, soit d’ici à la mi-mai. «L’asile politique est une question très compliquée, qui doit être tranchée par le président de la Fédération de Russie en personne, sur recommandation du FSB [les services secrets russes, ndlr], du ministère de l’Intérieur, du ministère des Affaires étrangères et d’une commission de la citoyenneté», explique aussi Me Igor Trounov. L’avocat russe reconnaît qu’il n’y a «pas actuellement un torrent puissant de personnes qui cherchent à s’évader de France vers la Russie», mais il assure avoir «entendu parler» d’un Français emprisonné dans les mêmes conditions à Moscou il y a trois ans et qui y vivrait aujourd’hui tranquillement.

La Russie abrite aussi depuis des années l’homme d’affaires Arcadi Gaydamak, qui a la nationalité française, angolaise, canadienne et israélienne, mais pas russe (d’origine russe, il a perdu sa nationalité soviétique en 1972), et qui peut vaquer à son grand business depuis ses bureaux de Moscou, malgré un mandat d’arrêt international délivré par la France en 2000. De toute évidence, Gaydamak a réussi à convaincre les services russes qu’il peut leur être utile, chose qui n’est pas encore démontrée dans le cas du médecin.

«Pratique sauvage».

«La Russie, au moins, respecte les standards minimum du droit international et n’a pas cette pratique sauvage de la condamnation par contumace, où l’accusé ne peut se défendre», plaide l’avocat Igor Trounov, tentant d’expliquer pourquoi son client préférerait la justice russe à la française. Sachant combien les juges russes sont encore sensibles à la corruption et aux pressions politiques, cet exil a de quoi surprendre.

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