Les expériences de mort imminente: Un point de vue biblique

Ce texte est particulièrement d’actualité, alors que nous remarquons qu’une secte pseudo-chrétienne (Kwasizabantu) est influencée par une “prophétesse” ayant fait ce genre d’expérience et ruiné la foie simple et biblique de croyants.


Un initiateur : Raymond Moody1

Raymond Moody

Voici les 15 étapes des EMI, d’après son livre principal (1977) : La Vie après la Vie, p. 35-37 :

1. Le patient entend le médecin constater son décès

2. Il entend comme un bruit désagréable

3. En même temps il est transporté très rapidement dans un long et obscur tunnel

4. Il plane au-dessus de son corps et observe les tentatives de réanimation

5. Il s’accoutume peu à peu à sa nouvelle condition

6. Il s’aperçoit qu’il possède encore un corps, mais avec des propriétés très différentes

7. D’autres êtres s’avancent à sa rencontre, ils voient ses parents et amis décédés avant lui

8. Soudain un être de lumière et d’amour lui apparaît et l’aide à faire le bilan de sa vie

9. Il perçoit comme une frontière représentant la limite de non-retour entre la vie et la mort

10. Il constate qu’il lui faut revenir en arrière

11. Il résiste car ce qu’il a « vu » est merveilleux

12. Pourtant il se retrouve dans son corps

13. Quand il veut expliquer ce qu’il a ressenti, il ne parvient pas vraiment à le faire partager

14. Il n’est pas pris au sérieux et renonce à partager son expérience

15. Sa vie est bouleversée et ses idées au sujet de la mort et de la vie sont changées.

Dans la majorité des cas, l’expérience est jugée agréable et qualifiée de « lumineuse », avec une connotation mystique, au point que la personne éprouve ensuite des difficultés pour revenir à la réalité matérielle du monde.

4% des personnes décrivent cependant cette expérience comme effrayante ou désespérante. Certaines études fiables menées dans des contextes différents contestent ces chiffres et montrent une grande variation du sentiment agréable/désagréable en fonction du milieu culturel et religieux. (source Wikipédia)

De nombreux aspects des récits d’expériences de mort imminente font état de phénomènes qu’on retrouve dans des textes sacrés, dans le mouvement spirite, le thème hindouiste du karma, de la réincarnation ou des phénomènes paranormaux.

Même si certains prétendent que ce sont des expériences de type EMI qui ont influencé la rédaction des textes religieux, il est plus communément admis que le scénario des EMI est une création du cerveau pour construire, à partir d’un ensemble de sensations, un récit cohérent avec les références culturelles du sujet. Ainsi dans l’aire d’influence chrétienne latine avec les récits dits de « Voyages de l’âme » du 7e au 13e siècle.

Pour autant, il n’y a pas plus d’EMI chez les croyants que chez les athées. (Wikipédia)

Une remarque :

Les spécialistes des EMI utilisent un vocabulaire qui nous interpelle: entité, aura, corps astral, âme, anges. Dans une acceptation différente de la théologie judéo-chrétienne. Il y a une affinité avec les courants ésotériques du Nouvel-Âge.

Un premier essai d’interprétation

On peut interpréter cette expérience de deux façons : objective ou subjective.

Moody et d’autres pensent que les quinze étapes qu’il décrit sont des faits qui se passent à l’extérieur de la personne (objectivisme). Les plus connus sont le tunnel, la lumière et la rencontre des « êtres ».

D’autres affirment que ce que la personne ressent se passe en elle-même (subjectivisme). Ils insistent sur :

  • la sensation d’être mort,
  • la séparation du corps,
  • le sentiment de retour dans le corps.

Cette différence d’approche donne une interprétation différente, par exemple :

  • Pour les premiers,
    l’âme ou le corps astral quitte vraiment le corps.
  • Pour les seconds,
    il s’agit d’une sensation réelle, mais provoquée par un processus physico-chimique.

On comprend dès maintenant que l’approche adoptée aura des implications sur l’interprétation qu’on fera.

Il est évident que les EMI sont réelles pour ceux qui les vivent, quelle qu’en soit l’approche interprétative.

Pourtant, une expérience réelle est nécessairement mise en place à partir des conceptions philosophico-religieuses et culturelles de celui qui la vit :

  • un chrétien parlera de paradis,
  • un bouddhiste de réincarnation,
  • un adepte du Nouvel-Âge d’expériences avec des guides, etc.

La plupart des récits d’EMI proviennent d’occidentaux et sont racontés avec les concepts de la culture plus ou moins chrétienne. Mais on a des témoignages de Maoris de Nouvelle Zélande qui parlent d’un passage sous terre – plutôt que d’un tunnel – et d’ablutions rituelles.

La personne relit et interprète donc ce qu’elle a vécu à travers ses croyances religieuses et culturelles. Ceci est tout à la fois logique et inévitable.

Que dit la science ?

1. Le manque d’oxygène

Actuellement, on a tendance à expliquer les EMI par des hallucinations. On a fait des recherches sur le manque d’oxygénation du cerveau (hypoxie) :

Manque d’oxygène > glutamate > kétamine > sensation de sortie du corps + forte lumière

Les expériences de mort imminente, Arnaud Join-Lambert, Fidélité, Namur, 2010, p. 34

Pourtant ceci ne rend pas complètement compte des EMI.

2/ La neurologie

Lorsqu’on stimule électriquement le gyrus angulaire du cerveau, on obtient des sensations de sorties du corps semblables aux EMI.

Pourtant ici encore la médecine ne rend pas totalement compte du phénomène.

3/ La psychologie et la psychiatrie

Les EMI seraient un phénomène d’interprétation par le conscient de mécanismes inconscients dans une situation de traumatisme.

Ici encore cette explication ne rend pas compte de tous les éléments des EMI.

Les EMI dans l’Histoire

L’Ascension vers l’empyrée de Hieronymus Bosch (XVIe siècle)
est associée par les chercheurs sur l’expérience de mort imminente
aux aspects de la vision du tunnel (wikipédia)


Avant l’ère chrétienne, certains récits ressemblent aux EMI modernes chez les Grecs, dans les Livres des Morts égyptiens et tibétains. Mais il est difficile de les interpréter correctement à cause de la différence culturelle considérable.

Dans l’ère chrétienne :

du Ier au VIe siècle, pas de récit connu

– du VIIe au XIIe siècle, des récits sous forme de témoignages

– du XIIIe au XVIIIe siècle, des récits allégoriques, le plus connu : la Divine Comédie de Dante (1555).

L’Apocalypse de Paul

Les adeptes des EMI se réfèrent parfois à 2 Corinthiens 12:1-5 :

Il faut se glorifier… Cela n’est pas bon. J’en viendrai néanmoins à des visions et à des révélations du Seigneur. Je connais un homme en Christ qui, voici quatorze ans — était-ce dans son corps ? Je ne sais ; était-ce hors de son corps ? Je ne sais, Dieu le sait — fut ravi jusqu’au troisième ciel. Et je sais que cet homme — était-ce dans son corps ou sans son corps ? je ne sais, Dieu le sait — fut enlevé dans le paradis et qu’il entendit des paroles ineffables qu’il n’est pas permis à un homme d’exprimer. Je me glorifierai d’un tel homme, mais de moi-même je ne me glorifierai pas, sinon de mes faiblesses.

On ne voit pas en quoi ce texte concerne les EMI. Mais il a suscité une telle curiosité, qu’il a été développé plus tard dans l’Apocalypse de Paul (Ve siècle ap. J.-C.).

Que raconte cet apocryphe2 ?

Paul traverse l’au-delà, parfois Dieu le guide oralement, parfois un ange l’accompagne. La création se plaint du comportement des humains. Dieu lui explique qu’elle doit être patiente. Paul entend les rapports des anges sur ce comportement et ce n’est pas brillant. Puis il visite différents « lieux », où les morts sont répartis, justes et pécheurs séparés. Il voit arriver des âmes de défunts condamnés

pour plusieurs raisons. Il voit la Nouvelle Jérusalem avec quatre fleuves de vie et donc quatre catégories de sauvés. Enfin il voit les damnés enfoncés plus ou moins dans un fleuve de feu. Il prie pour eux. L’archange Michel et les anges prient avec lui. Puis il rencontre la vierge Marie, Moïse, Ézéchiel, Lot et d’autres encore… Noé, Élie et Élisée.

Le manuscrit est incomplet et la suite est inconnue.

Dante affirme qu’il a lu ce texte et s’en est inspiré pour la Divine Comédie. Cette Apocalypse était très connue durant tout le Moyen Âge, bien que saint Augustin l’ait fortement critiquée.

Or c’est aux VIIIe-IXe siècles que les récits de voyages de l’âme apparaissent. La filiation est évidente.

Des EMI au Moyen Âge ?

En Occident, on possède 36 récits de voyage de l’âme.

L’auteur tombe malade. Puis il présente des signes de mort selon la médecine de l’époque, mais aussi certains signes de vie. Dirions-nous qu’il est dans le coma ? On diffère les funérailles.

Dans cet état, on peut voir, selon les récits, un personnage lumineux, un ange, un saint, entendre une voix. Leur but est de guider l’âme. On voit les sauvés, et aussi les perdus qui sont dans les supplices de l’enfer.

Ces récits ont influencé la Divine Comédie au XVIe siècle et la représentation que de nombreux chrétiens occidentaux se font de l’au-delà jusqu’à nos jours.

L’époque moderne

À partir du XVIIIe siècle des récits apparentés aux EMI circulent dans les milieux protestants. Il ne s’agit pas de prouver l’existence de l’âme de ou la vie après la mort, mais d’appeler les vivants à se convertir avant leur mort, même encore à la dernière minute. Dans la ligne des Réformateurs, ils veulent montrer qu’après la mort, on ne peut plus rien pour le salut. C’est un retour au discours de l’Antiquité3 chrétienne

Théosophie

Au XVIIIe siècle, le suédois Swendenborg fait exception. Il tire de son expérience de sortie du corps, proche à la fois des récits du Moyen Âge et des EMI, une doctrine ésotérique liée au spiritisme. Il en résultera une secte : le Nouveau Christianisme.

NDLR :
Le livre de Paul Ranc, « La Rose-Croix, Mythe ou réalité ? » présente ainsi ce personnage pour le moins sulfureux:

« Deux hommes ont marqué de leur empreinte le «Siècle des Lumières»: le philosophe Emmanuel Kant (1724-1804) et le mystique Emmanuel Swedenborg (1688-1772). Si le premier fut, deux siècles plus tard, «récupéré» par Engels, puis par Marx, le second, par contre, exerça dès 1743 une influence désastreuse sur la société, surtout dans la haute noblesse, mais aussi dans l’Église. C’était un philosophe et un théosophe4 doué d’une intelligence remarquable; mais c’était aussi un redoutable occultiste et visionnaire. (En avril 1745, lors d’un séjour à Londres, il reçoit deux visions du Christ de même que la charge de «Révélateur», c’est-à-dire la responsabilité d’ouvrir l’esprit des hommes à cette nouvelle doctrine. Le caractère occulte de ces «visions» nous paraît évident.)

Il «voyagea» très souvent dans le monde des esprits, conversa avec les anges et les âmes des trépassés. Il prévoit le jugement dernier pour 1757. Il espérait une révolution religieuse pour qu’une «Nouvelle Église», dite de Saint-Jean, remplace l’Église fondée par Pierre.

Les idées de Swedenborg se distinguent par leur caractère hautement occulte: il écrivit, en effet, pas moins de 17 ouvrages «sous hypnose» (Citons, entre autres, Les mystères célestes, Le ciel et l’enfer, La Nouvelle Jérusalem et surtout La vraie religion chrétienne). Sa pensée se répandit très rapidement à travers l’Europe. Le résultat de la propagation de ces doctrines occultes fut double: la vulgarisation et la popularisation de l’occultisme et du spiritisme et la déculpabilisation de l’individu face au péché d’abomination. » (cf. chapitre : La Rose-Croix du Siècle des Lumières, L’influence néfaste de Swedenborg, p.80 : )

« A notre avis, seuls l’enseignement de Swedenborg (La Nouvelle Église) et celui de la Théosophie atteignent le niveau d’occultisme de la Rose-Croix. » (p.14)

Curieusement, du côté catholique, on ne trouve que quelques récits à cette époque. L’Inquisition veille… !

Le silence de la Bible

On pourrait s’attendre à ce que la Bible donne de nombreux renseignements sur l’au-delà. Or elle est plus que sobre !

L’Ancien Testament ne dit pratiquement rien sur la mort et ce qui la suit. Il est impossible d’y trouver quelque chose qui ressemble à une EMI.

C’est seulement dans la période inter-testamentaire que la notion de survie après la mort et de résurrection apparaît plus clairement. L’Évangile montre que le judaïsme du temps de Jésus est encore divisé à ce sujet (la querelle Saducéens-Pharisiens).

La Bible et l’homme

La Bible s’oppose radicalement aux idées de Platon et de ses successeurs :

Homme = corps mortel (mauvais) + âme immortelle (bonne)

En fait, pour Platon, l’âme est en prison dans le corps.

N.B. : Notre conception en occident suit souvent plus Platon que la Bible, y compris chez ceux qui se disent chrétiens.

Pour la Bible, l’homme est un tout inséparable. Les mots

  • corps (basar-, en hébreu et oma en grec),
  • âme (nephesh-et psychè)
  • esprit (ruaḥ et pneuma)

désignent l’être humain indivisible envisagé selon ses différentes qualités. La séparation du corps et de l’esprit / âme, c’est justement la mort et celle-ci est irréversible :

Avant que la poussière retourne à la terre, comme elle y était, et que l’esprit retourne à Dieu qui l’a donné. (Ecclésiaste 12:7)

Les vivants, en effet, savent qu’ils mourront ; mais les morts ne savent rien et pour eux il n’y a plus de salaire, puisque leur souvenir est oublié. Leur amour, leur haine et leur jalousie ont déjà péri ; et ils n’auront plus jamais aucune part à tout ce qui se fait sous le soleil. (Ecclésiaste 9:5-6)

Le spiritisme, avec sa soi-disant possibilité de communiquer avec les morts, est interdit.

Qu’on ne trouve chez toi personne qui fasse passer son fils ou sa fille par le feu, personne qui exerce le métier de devin, d’astrologue, d’augure, de magicien, d’enchanteur, personne qui consulte ceux qui évoquent les esprits ou disent la bonne aventure, personne qui interroge les morts. Car quiconque fait ces choses est en abomination à l‘Éternel. (Deutéronome 18:10-12)

De toute façon, les EMI décrivent un autre genre de rencontre.

Les « résurrections » dans la Bible

La Bible mentionne neuf résurrections : trois dans l’Ancien Testament et six dans le Nouveau.

Par quiquiréférence
Éliele fils de la veuve1 Rois 17:17-24

le mort jeté dans lasépulture d’Elisée2 Rois 13:20s
Jésusla fille de JaïrosMarc 5:21-43

le fils de la veuve de NaïnLuc 7:11-17

LazareJean 11

les saints de JérusalemMatthieu 27:52s

TabithaActes 9:36-42
PaulEutycheActes 20:7-12
PierreDorcas (Tabitha)Actes 9:36-42

Aucun d’entre eux ne permet d’étayer les récits des EMI. Les « ressuscités » sont tout simplement muets au sujet de ce qu’ils ont « vu » ou « vécu » aux portes de l’au-delà et dans l’au-delà lui-même :

Ces miracles ne nous renseignent pas sur la mort et ce qui la suit. Ils sont en revanche des confessions de foi en la puissance de vie du Christ, en sa victoire sur la mort et en la future résurrection des morts.

En résumé, la Bible ne contient aucun indice d’EMI, ni rien qui permet de les interpréter.

Les critères de discernement spirituel

Nous proposons dix critères pour évaluer les différentes expériences et manifestations de la vie chrétienne.

Les trois premiers concernent la personne qui fait l’expérience.

1er critère : L’équilibre psychique et humain

2ème critère : La véracité de la personne

3ème critère : la vie morale de la personne et son intégrité pécuniaire, sa collaboration avec ses conducteurs

Les trois suivants, concernent la conformité avec la Bible (analogie de la foi).

4ème critère : La conformité à la vérité divine de la Bible

5ème critère : La conformité à la volonté divine

6ème critère : La conformité à la sainteté divine

Les quatre derniers concernent les fruits, tant dans la vie de la personne que dans l’Église.

7ème critère : l’examen des fruits dans la vie de la personne

8ème critère : l’examen des fruits dans la vie des autres chrétiens

9ème critère : la conformité au bien général et à l’édification de l’Église

10ème critère : Le démon cherche toujours à faire concurrence aux authentiques révélations de Dieu pour égarer les croyants.

Il faut chercher un équilibre entre deux affirmations bibliques importantes :

N’éteignez pas l’Esprit, ne méprisez pas les prophéties ;
mais examinez tout, ce qui est bon retenez-le ; gardez-vous de toute espèce de mal. (1 Thessaloniciens 5:19-22)

Bien-aimés, ne vous fiez pas à tout esprit, mais éprouvez les esprits
pour voir s’ils viennent de Dieu, car beaucoup de faux prophètes sont venus dans le monde. (1 Jean 4:1)


Ce qui est commun aux deux textes, c’est qu’il faut un discernement spirituel. On évite ainsi les superstitions, les supercheries et les manipulations. Nous n’avons pas de critère biblique pour les EMI. La Bible n’en dit rien, ni pour ni contre.

Rappelons qu’une EMI n’est pas la mort, elle se situe en deçà du voile. Elle ne peut pas nous renseigner sur la vie dans l’au-delà.

la foi en tant que telle n’est affectée ni positivement ni négativement par les EMI.

Il est curieux que certains en concluent une séparation de l’âme et du corps, d’autres une préexistence de l’âme, d’autres encore une réincarnation ou une possibilité de contact avec les « esprits désincarnés »…

Le critère du fruit n’est pas très concluant. En fait seuls ceux qui sont déjà chrétiens interprètent leur EMI selon des critères chrétiens.

Les autres sont confortés dans une fausse assurance devant la mort et la sainteté de Dieu, mais sans réelle conversion. Voir même certains qui versent dans l’occultisme, le spiritisme et le Nouvel-Âge.

Pour conclure, citons Hans Küng :

Quelle conclusion tirer de ces expériences de la mort pour la vie après la mort ? En bref : rien !5

Un bilan mitigé

On doit exclure l’hypothèse d’hallucinations. Il y a une vraie expérience personnelle dans les EMI.

  • La science n’explique pas complètement les EMI, mais elle ouvre des pistes intéressantes. Elle peut en tout cas localiser une zone possible du cerveau comme l’origine du phénomène.
  • La Bible ne permet pas de donner une interprétation convaincante des EMI. C’est plutôt du côté du platonisme et de ses avatars qu’il faudrait la chercher. Finalement on est plus près du Nouvel-Âge que de la Révélation judéo-chrétienne.

Les hyper fondamentalistes se sont emparés du phénomène pour essayer de prouver ce qui doit rester du domaine de la foi.

Une foi prouvée n’est plus une vraie foi.

Parce que tu m’as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n’ont pas vu, et qui ont cru ! (Jean 20:29)

Si le salut s’obtient par la foi (Sola fide) : vouloir la prouver, c’est se priver du salut.

D’autres évangéliques, comme Tim Lahaye, pensent que cette expérience est d’origine diabolique6.

Ces deux points de vue extrêmes nous paraissent excessifs.

Il est certain que parler de « décès » et de « résurrection » et de « visite au paradis » après une EMI est un abus de langage. Expérimenter un état proche de la mort, ce n’est pas être mort. C’est toujours être de ce côté de la barrière. Tout au plus pouvons-nous peut-être avoir des informations sur ce qui se passe juste avant la mort, mais on a vu que l’interprétation personnelle joue un grand rôle dans le décryptage des EMI.

Finalement, si la Bible est tellement concise au sujet de l’au-delà, est-il sage pour des raisons apologétiques ou de curiosité, même spirituelle, de vouloir en savoir plus ?

Ne risque-t-on pas de verser dans l’occultisme et le Nouvel-Âge ?

Jacques LEMAIRE

NDLR : La réponse est évidente et la pratique des EMI en milieu religieux nous le confirme. Les (fausses) visions célestes justifient toutes les hérésies:

Les EMI ne nous apprennent rien de capital pour notre foi et notre vie chrétienne.

Ceux qui les ont faites ne sont pas des super saints à qui Dieu aurait confié comme un complément de sa Révélation (Sola scriptura).


La foi peut et doit s’en passer !

Jacques Lemaire

Les choses cachées sont à l’Éternel, notre Dieu ; les choses révélées sont à nous et à nos fils, à perpétuité, afin que nous mettions en pratique toutes les paroles de cette loi. (Deutéronome 29:28)


Jacques LEMAIRE

Pasteur retraité, membre du comité directeur de Vigi-Sectes,
directeur du Centre de Formation Chrétienne

  • 1NDLR : Raymond Moody (né le 30 juin 1944 en Géorgie) est un docteur en philosophie et médecin américain, connu pour ses travaux de parapsychologiesur les expériences de mort imminente (en anglais : Near Death Experience). Il a recueilli pendant plus de vingt ans des témoignages de personnes affirmant avoir vécu une expérience de mort imminente. Il a publié trois ouvrages populaires sur le sujet :
    • La Vie après la vie (Life After Life, 1975),
    • Lumières nouvelles sur la vie après la vie (Reflections on Life After life, 1977)
    • et La Lumière de l’au-delà (The Light Beyond, 1988).
    Comme l’indiquent leurs titres, Moody a donné assez rapidement une interprétation spiritualiste des EMI. Interprétation qu’il réfutera en 1999 en publiant « The Last Laugh ». (wikipédia)

« Il a exploré de manière approfondie les phénomènes spirituels, les sensations de sortie du corps, les événements proches de la mort et les théories de la coexistence corps-esprit. Passionné par les «visions facilitées» par le biais d’une thérapie de régression hypnotique, Moody détaille ses neuf vies antérieures, notamment celle d’un chasseur de mammouth laineux, le constructeur de bateaux qui se noie et une artiste chinoise assassinée. L’institut de recherche Dr. John Dee, fondé par Moody, utilise le cristallin comme moyen permettant aux clients de voir les apparitions des morts.

  • 2 Livre « caché, « douteux » qui n’est pas reconnu comme étant inspiré par Dieu.
  • 3 Le christianisme des 5 premiers siècles.
  • 4La définition de la Théosophie selon Larousse est très succincte : « Doctrine fondée sur la théorie de la sagesse divine omniprésente dans le monde manifesté et notamment dans l’homme » … Mais le terme « théosophie » correspond plus généralement aux croyances syncrétiques enseignées par l’occultiste Helena Petrovna Blavatsky. Elle fût la co-fondatrice de La Société théosophique en 1875, sa doctrine (toujours en évolution) est imprégnée de spiritisme (dialogue avec l’esprit du défunt Mahatma Djwal Khul), elle cherche à englober et à émerger de toutes les autres religions ou traditions religieuses : bouddhisme, hindouisme, ésotérisme, etc …
  • 5Les expériences de mort imminente, Arnaud Join-Lambert, Fidélité, Namur, 2010, p. 79-80
  • 6Ibid, p. 108.

Une réflexion sur « Les expériences de mort imminente: Un point de vue biblique »

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