Encyclopédie des sciences religieuses – 1877

Encyclopédie des sciences religieuses
publiée sous la direction de F. Lichtenberger

Doyen de la faculté protestante de Paris, 
Ancien professeur à la faculté de Théologie de Strasbourg
Paris 1877


Note de Vigi-Sectes

Cette préface et les différents articles de cette encyclopédie vieille d’un siècle et demi, nous donnent un éclairage différent sur les mouvements religieux anciens.

Les scientifiques et théologiens humanistes d’antan manquaient de recul pour décrire les mouvements religieux naissants, mais nous éclairent sur la perception qu’on en avait à l’époque.

Ces anciennes études donneront aux chercheurs aussi des informations pertinentes sur:

  • l’histoire et l’évolution de ces mouvements,
  • la capacité des théologiens à discerner leur essence, et
  • … des détails d’époque significatifs, qui échappent aux travaux contemporains.

Ces articles sont appréciés pour leur valeur historique, nous ne nous associons pas forcément à l’intégrité de leur contenu. 

Nous les  reproduisons sans commentaire, avec l’orthographe d’antan.

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Encyclopédie des sciences religieuses: Cabale

Article de l’Encyclopédie des sciences religieuses de 1877–


La théosophie juive appelée la Cabale se donne pour une révélation communiquée par Dieu à Abraham, selon les uns, à Adam, selon d’autres, et transmise ensuite par une chaîne non interrompue d’initiés. C’est de là que vient le nom par lequel on la désigne, le mot hébreu Cabbala signifiant tradition, ou ce qui se conserve par tradition, du verbe cabal qui, au pihel qibbel, a le sens de recevoir par transmission. Cette légende mise de côté, on peut regarder comme certain que les spéculations philosophiques qui composent la Cabale commencèrent à se former pendant le siècle antérieur à l’ère chrétienne, et ne furent enseignées pendant longtemps que de vive voix et sous le sceau du secret, à un petit nombre de disciples.

Il est fait mention en effet dans la Mischna de la Maassé Bereschith, interprétation allégorique du récit de la création dans le premier chapitre de la Genèse, et de la Maassé Mercaba, interprétation également allégorique de la vision du chariot, rapportée au chapitre premier d’Ezéchiel (c’est le thème et la base même de la Cabale), et il y en est parlé comme d’une doctrine secrète, qu’il n’est permis d’expliquer qu’à une ou deux personnes seulement, et encore après s’être assuré de leur caractère et de leur intelligence (Chagiga, 11,2. On sait d’un autre côté que, dans le courant du siècle antérieur à l’avènement du christianisme, il s’éleva dans la Judée des plaintes sur l’abus, qu’on faisait du premier chapitre de la Genèse et du premier d Ezéchiel, et que, pour mettre un terme à des explications qu’on regardait sans doute comme dangereuses pour les opinions reçues, on prit le parti d’interdire la lecture de ces deux passages de la Bible à quiconque n’avait pas atteint 1’âge de raison (trente ans). Ces plaintes se rapportaient évidemment à la Cabale naissante, et la mesure qu’on prit avait pour but d’en arrêter ou du moins d’en rendre plus difficile la propagation.

La plus ancienne exposition par écrit qui soit connue de cette théosophie, se trouve dans un petit ouvrage d’une douzaine de pages à peine, portant le titre de Sepher Jetzira (Livre de la création). La langue en est un hébreu qui est tout à fait analogue à celui de la Mischna. Cette circonstance semble une preuve décisive que cet opuscule fut composé de la fin du second siècle avant Jésus-Christ au commencement du troisième de l’ère chrétienne. On l’attribue d’ordinaire à Akiba (mis à mort en 135); mais il est difficile de croire que ce rigide et fougueux docteur de la Loi ait été d’un caractère à se plaire à la culture d’abstractions spéculatives telles que celles dont le ( Sépher Jetzira ) est rempli.

Cet écrit se compose d’une série d’affirmations, dont le maître donnait sans doute l’explication à ses disciples dans des leçons orales, mais qui ne seraient pour nous que des énigmes indéchiffrables, si nous n’avions pour nous guider d’un côté les commentaires qu’on en a faits et d’autres ouvrages plus développés dans lesquels des cabalistes postérieurs ont exposé la doctrine de leur école, et d’un autre côté les systèmes, fort nombreux d’ailleurs, dans lesquels, en d’autres temps et d’autres lieux, on a présenté avec plus de clarté des conceptions du même genre.

Cette théosophie appartient en effet à la famille des systèmes philosophiques qui, identifiant les lois qui régissent le monde(ordo et connexio rerum) avec les règles logiques d’après lesquelles s’enchaînent les conceptions de l’esprit humain (ordo et connexio idearum), veulent expliquer tout ce qui existe par une évolution de l’Être, et d’après lesquels il n’existe que l’Etre et ses diverses manifestations, Deus et modi essendi Dei, selon l’expression. de Spinosa.

Avec ces secours on peut espérer de saisir, sinon peut-être le sens de tous les détails, du moins la marche générale des doctrines de la Cabale. Le Sépher Jetzira se divise en deux parties. La première porte ce titre spécial:Les trente-deux voies de la sagesse. Elle a pour but de décrire l’évolution de l’Être (de Dieu) en lui-même, c’est-à-dire de montrer comment l’Être, qui n’est pas cependant encore l’Etre, mais qui est ce qui peut le devenir, prend conscience de lui-même, ou, dans un langage plus conforme à ce genre de systèmes, comment l’Etre virtuel passe à l’état d’Être réel, ou bien encore, comment l’indéterminé en hébreu a i n,(nihil) arrive à se déterminer comme principe unique de tout ce qui peut et doit exister (le Zohar fait remarquer que ¨Dieu en soi n’est rien de déterminé et qu’il est même, en dehors de ce que dans le langage humain on appelle quelque chose¨) .

La seconde partie porte plus particulièrement le titre de Sépher Jetzira (Livre de la création), et c’est en effet ici que commence ce que dans le langage vulgaire on appelle la création, c’est-à-dire la série des manifestations de Dieu. Il y est question de l’évolution de l’Être en dehors de lui-même, si on peut ainsi dire, puisque dans le système il n’y a rien en dehors de l’Être ou de Dieu; ou, en d’autres termes, on y décrit comment s’opèrent les manifestations de Dieu, sous les formes diverses des êtres et des choses dont l’ensemble compose l’univers, autant dans le monde intelligible que dans le monde sensible.

L’Être, une fois qu’il a pris possession de lui-même par les trente-deux voies de la sagesse, se manifeste d’abord comme pensée et comme parole. Comme pensée (les dix séphiroth, decem enumerationes, symbole de l’abstrait), il est l’intelligible en général, c’est-à-dire la conception de l’ensemble de tout ce qui peut être; et comme parole (les vingt-deux lettres de l’alphabet hébreu, éléments du langage), il est non plus seulement la conception d’ensemble de toutes les idées générales, mais ces idées générales elles-mêmes, se distinguant les unes des autres par des caractères spéciaux, c’est-à-dire par des noms qui expriment ces caractères divers et qui sont formés de combinaisons diverses des lettres de l’alphabet.

Il y a évidemment ici deux manières d’être, sinon entièrement différentes, du moins distinctes. La Cabale les séparera plus tard l’une de l’autre, et en fera deux phases successives, non quant au temps, mais quant à l’ordre logique, de l’évolution descendante de l’Etre. Mais confondues ou séparées, elles sont en somme l’équivalent de ce qu’on appelle dans le langage platonicien (qui sur ce point est aussi celui de Philon), le monde intelligible ou suprasensible. Puis ces conceptions idéales, représentées dans leur généralité abstraite par les dix séphiroth, et dans leurs déterminations en idées de genre par les vingt-deux lettres de l’alphabet, se reproduisent à leur tour, à un degré inférieur de l’existence, sous la forme de ce que dans la philosophie platonicienne on désigne sous le nom de monde sensible, c’est-à-dire sous les formes infiniment variées des êtres individuels et des choses particulières. L’évolution de l’Être s’arrête ici; au-dessous de ce modus essendi Dei, de cette forme d’existence du principe de vie, il ne peut y en avoir d’autres. On comprend en effet que, dans un système qui considère l’ensemble de tout ce qui existe comme une série descendante de déterminations de plus en plus précises de ce principe, l’évolution de l’Être ait atteint sa dernière limite quand elle est arrivée à ce qu’il y a de plus précis, de plus étroitement déterminé, savoir les êtres individuels et les choses particulières. Telle est cette théosophie dans le Sépher Jetzira.

En un certain sens, ce n’est encore qu’une ébauche. Le principe, la méthode et le cadre en sont déjà clairement indiqués; mais il y manque bien des traits qu’on s’attendrait à y trouver, entre autres l’importante question de la destinée humaine qui n’y est pas même touchée. Ces détails et bien d’autres encore y furent ajoutés plus tard, probablement peu à peu; ils se présentent dans l’exposition bien plus développée qui est faite de ce système dans l’ouvrage connu sous le nom de Zohar (l’éclat, la lumière), titre qui dérive certainement de Daniel XII, 3.

Sous sa forme actuelle, le Zohar est un recueil de dix- neuf ouvrages, désignés chacun par un titre spécial, dus à des auteurs différents et probablement de diverses époques, retouchés peut-être à plusieurs reprises, et n’ayant entre eux d’autre lien que la doctrine qui en fait le fond commun. On l’attribue à Simon ben Jochaï, disciple d’Akiba; mais il est de beaucoup postérieur au Sépher Jetzira; on en a pour preuve la langue dans laquelle il est écrit et qui est celle des rabbins du moyen âge. Dans leZohar, c’est toujours, comme dans le Sépher Jetzira, l’Etre qui, absolument indéterminé dans le principe, se détermine d’abord lui-même et se manifeste ensuite en des modes d’existence décroissants, semblable (comparaison fréquemment employée par les cabalistes) à une lumière dont l’éclat diminue à mesure qu’elle s’éloigne davantage de son foyer, ou encore (comparaison moins familière toutefois aux adhérents de ce système) à des forces émanant les unes des autres, mais s’affaiblissant graduellement et dans la même proportion qu’elles sont plus loin de leur point de départ. Mais tandis que, dans le Sépher Jetzira, la décroissance dans les modes d’existence ou de manifestation de l’Être s’opère en trois moments, le Zohar, serrant de plus près le principe général de son système, dédouble le second, qui, dans le Sépher Jetzira, se compose de la pensée et de la parole, et nous parle de quatre mondes différents et successifs. C’est d’abord le monde des émanations (`ôla m etsiloth, du verbe ‘atsul, qui au pihel et s’il signifie emanare ex alio et se ab illo separare certo modo), c’est-à-dire le travail intérieur par lequel le possible (ai n, nihil) devient réel (les trente-deux voies de la sagesse du Sépher Jetzira). C’est ensuite le monde de la création (olam beria, du verbe bara, qui au pihel signifie sortir de soi-même, excidit), c’est-à-dire le mouvement par lequel l’Être, sortant de son isolement, se manifeste comme esprit en général, sans qu’il s’y révèle encore la moindre trace d’individualité; le Zohar désigne ce monde comme le « pavillon qui sert de voile au point indivisible et qui, pour être d’une lumière moins pure que le point, était encore trop pur pour être regardé ».

Le troisième monde est celui de la formation (olam jetzira, du verbe jatsar, fingere, façonner, qui au pihel a le sens passif deformari), c’est-à-dire le monde des esprits purs, des êtres intelligibles, ou le mouvement par lequel l’esprit général se manifeste ou se décompose en une foule d’esprits individuels, distincts les uns des autres.

Enfin, le quatrième monde est celui de la production (‘olam assija, du verbe assa, faire, au pihel conficere), c’est-à-dire l’univers ou le monde sensible. Le Sépher Jetzira avait décrit comment se fait l’évolution de l’Etre, « par un mouvement qui descend toujours,» depuis le plus haut degré de l’existence jusqu’au plus bas; il n’avait pas parlé de ce qui arrive ensuite, soit que la Cabale n’eut point encore porté là-dessus ses méditations, soit qu’on n’eut pas jugé convenable d’en faire mention. LeZohar nous apprend que le mouvement d’expansion de l’Etre est suivi d’un mouvement de concentration en lui-même. Ce mouvement de concentration est même le but définitif de toutes choses.

Les âmes (les esprits purs), tombées du monde de la formation dans celui de la production, rentreront dans leur patrie primitive, quand elles auront développé toutes les perfections dont elles portent en elles-mêmes le germe indestructible. Si elles ne peuvent accomplir cette tâche dans une première existence terrestre, elles en recommenceront une seconde, et après celle-ci, d’autres encore, jusqu’à ce qu’elles aient acquis toutes les vertus qui leur sont nécessaires. C’est ce qui est appelé le monde ou le cercle de la transmigration.

Cette idée n’est pas mentionnée dans le Sépher Jetzira; Philon ne s’en fait qu’une idée vague et incertaine, mais elle occupe une place importante dans la théosophie de Plotin (elle se retrouve dans les Triades bardiques, qui la tenaient, sans le moindre doute, d’Origène).

Ce ne sont pas seulement les âmes humaines qui, après être tombées dans ce bas monde, doivent remonter au point d’où elles sont parties, et de là plus haut encore, dans l’âme universelle, et enfin dans le sein du principe premier; tout est destiné à rentrer dans le nom ineffable. Samaël lui-même (le prince des mauvais esprits) retrouvera son nom et sa nature d’ange. De ce nom mystique, la première moitié disparaîtra (sam, qui signifie poison), et il ne lui restera plus que la seconde partie (el, qui signifie puissant, ange, Dieu). Cette réabsorption de l’Être en lui-même est l’expression de la doctrine du rétablissement final; c’est le couronnement de la théosophie de la Cabale.

Ce développement de la doctrine cabalistique, continué depuis le Sépher Jetzira jusqu’au Zohar, fut bien certainement en grande partie le résultat d’un travail intérieur qui s’accomplit dans le sein de cette école; mais on ne saurait douter qu’il n’ait été produit aussi en partie par quelque influence de la théosophie judéo-alexandrine. Le philonisme, en particulier, semble avoir été largement mis à contribution.

La psychologie du Zohar présente une ressemblance frappante avec celle de Philon. Dans l’une et dans l’autre, l’intelligence de l’homme est faite à l’image de Dieu, et dérive du principe premier, directement, sans l’intervention d’aucun intermédiaire; et dans l’une et dans l’autre, c’est à cette circonstance qu’elle doit de posséder la liberté morale et l’immortalité. La préexistence des âmes, leur chute dans le monde sensible et dans la prison du corps, la nécessité pour elles d’un relèvement sont des doctrines communes à la Cabale du Zohar et à la théosophie judéo-alexandrine tout entière.

Enfin, la légitimité, disons mieux, la nécessité d’une interprétation allégorique des saintes Écritures se fonde pour l’une et pour l’autre sur les mêmes considérations, et ces considérations ne se trouvent alors nulle autre part. « Les récits de la Loi, dit leZohar, sont le vêtement de la Loi. Malheur à celui qui prend ce vêtement pour la Loi elle-même. Il y a des commandements qu’on pourrait appeler le corps de la Loi; les récits de faits vulgaires qui s’y mêlent sont les vêtements dont le corps est recouvert.

Les simples ne prennent garde qu’aux vêtements ou aux récits de la Loi; ils ne voient pas ce qui est caché sous ces vêtements. Les hommes plus éclairés font attention, non au vêtement, mais au corps qu’il enveloppe. Enfin les sages, les serviteurs du roi suprême, ceux qui habitent les hauteurs du Sinaï, ne sont occupés que de l’âme, qui est la base de tout le reste, qui est la Loi elle-même. » Aristobule (Eusèbe PrӔpar. evang., VIII, 10) et Philon (De opif. mundi, §§ 14 et 56; De Abrah., §§ 1-12;De congressu, §§ 8-31 De prӔmiis et pünis, §11, etc.; de Leipzig, 1828), s’expriment sur ce sujet en des termes presque identiques. Ce n’est pas à dire sans doute que la Cabale ait eu besoin des leçons et de l’exemple de la théosophie judéo alexandrine pour se mettre à interpréter allégoriquement l’Ecriture sainte. Ce serait une erreur profonde.

Cette méthode d’interprétation a été pratiquée à la fois et dès le principe par les deux écoles. Mais il pourrait bien se faire que les cabalistes aient appris des judéo alexandrins à la justifier et à la légitimer aux yeux de la raison. S’il y a eu des emprunts ou, si l’on aime mieux, des imitations, on ne saurait s’en étonner. La Cabale et la théosophie judéo alexandrin sont deux mouvements philosophiques parallèles et correspondants. L’un a été dans la Judée exactement ce que l’autre a été à Alexandrie. Ils vont dans le même sens; ils se sont produits l’un et l’autre sous la pression des mêmes besoins de l’intelligence et du sentiment religieux, et en grande partie par réaction contre la réglementation à outrance qui était l’oeuvre des écoles pharisiennes.

Il convient sans doute de tenir compte de l’action de la philosophie grecque sur la formation de la théosophie judéo alexandrine, quoiqu’il ne soit pas prouvé que cette philosophie ait été entièrement inconnue à l’auteur du Sépher Jetzira(comparez les trois termes pas lesquels se termine le § 1 du chap. I de la seconde partie de ce livre avec Métaph. d’Aristote, liv. XII, ch. 7; M. Franck tient cependant ces trois termes pour une interpolation); mais d’un côté il faut bien reconnaître que, s’il n’y avait pas eu dans la classe éclairée des juifs d’Alexandrie une certaine tendance philosophique, le platonisme n’aurait pas exercé sur elle une bien profonde impression; et d’un autre côté, on ne saurait admettre que la théosophie judéo-alexandrine soit exclusivement le produit de la philosophie grecque.

La théorie des êtres intermédiaires entre Dieu et le monde (la sagesse de la Sapience, les vertus divines d’Aristobule, le Logos de Philon), théorie qui est le point central de cette théosophie, lui vint incontestablement des écoles palestiniennes. Du moment que, pour prévenir les fausses notions qu’auraient pu donner de la nature spirituelle de Dieu, les théophanies, les anthropomorphismes et les anthropopathies qui abondent dans l’Ancien Testament, comme d’ailleurs dans tous les documents religieux des âges primitifs, on eut substitué à l’action immédiate de Dieu celle d’agents divins dérivés et subordonnés, la voie fut ouverte à la doctrine de l’émanation et celle de l’évolution du principe premier qui n’en est qu’une conception à la fois plus simple et plus logique. Il ne fallait, pour y entrer résolument qu’un esprit spéculatif, et les esprits de ce genre ne manquent jamais dans les temps et dans les lieux où le sentiment religieux domine exclusivement. Ces êtres divins subordonnés et agents du principe premier devinrent, dans la Judée, les séphiroths de la Cabale, tandis qu’à Alexandrie ils furent identifiés avec le monde intelligible de Platon (comme aussi avec les dieux fils de Dieu du Timée de ce philosophe).

La Cabale (et en même temps l’essénisme, qui offre des analogies manifestes avec elle) et la théosophie judéo-alexandrine eurent certainement une même origine; elles sortirent, l’une aussi bien que l’autre, du travail religieux et moral qui s’accomplit parmi les juifs dans les deux siècles antérieurs à l’avènement du christianisme, avec cette différence toutefois que la connaissance plus approfondie que les théosophes judéo-alexandrins eurent de la philosophie grecque leur permit de rattacher leurs spéculations à des systèmes bien connus, ce qui nous en rend l’intelligence plus facile, tandis que les cabalistes ne purent exposer leurs doctrines que sous la forme lyrique et métaphorique, propre à leur langue et à leur race et fort éloignée de nos habitudes d’esprit, de sorte que l’étrangeté du fond s’augmente encore de l’étrangeté du langage.

Toutes les théosophies donnent dans la théurgie et la magie. Ce travers est dans la nature même des choses. Quiconque, en effet, se flatte de posséder la connaissance parfaite des secrets de Dieu est invinciblement enclin à s’attribuer une puissance réelle sur ses oeuvres. La Cabale n’a pas fait exception à cette règle générale. Mais il n’y a pas lieu d’insister ici sur ces superstitions. Il suffit de faire remarquer que plusieurs de ses doctrines y conduisaient inévitablement. C’est ainsi que, en considérant l’homme comme un abrégé de l’univers (microcosme), elle admettait qu’il y a des rapports directs entre les différentes parties du corps humain et les différents corps célestes, et que par là se trouvait légitimée la croyance à l’astrologie judiciaire.

Quant aux procédés artificiels, désignés par les noms de thémoura, guématria et notaricon, procédés dont les cabalistes juifs se sont servis parfois, sinon pour chercher dans l’Ecriture sainte des sens cachés différents du sens littéral, du moins pour justifier et faire valoir ceux qu’ils s’imaginaient y avoir découverts, ce n’est qu’un détail sans importance réelle dans le système et l’histoire de la Cabale; l’emploi de ces procédés bizarres n’a pas été exclusivement propre aux adeptes de cette théosophie; on peut d’ailleurs s’en faire une idée exacte par ce qui en est dit dans la Palestine, par Munk, p. 520 et 521, et dans l’Encyclopédie de Herzog, t. VII, p. 204 et 205.

Sur les principaux adhérents de cette théosophie parmi les juifs, on peut consulter l’Encyclopédie de Herzog, t. VII, p. 203, et parmi les chrétiens, ibid., t. VII p. 205 et 206. La Bibliotheca judaica de J. Fürst, t. I, p. 16, 27- 29 et 93, et t. III, p.160 et 329-335, donne une liste complète des diverses éditions du Sépher Jetzira et du Zohar, et l’indication d’un grand nombre d’ouvrages sur la Cabale.

Qui est Joyce Meyer ?

Joyce Meyer est née en 1943 aux États-Unis. Elle a vécu une enfance difficile, avec des abus terribles et multiples de la part de son père. Elle s’est relevée grâce à sa foi en Dieu et la découverte de son identité en Christ. Mariée, elle a 4 enfants et habite dans le Missouri. Elle est auteur de plusieurs livres vendus à des millions d’exemplaires. Elle tient également une émission télévisée, qui, comme ses livres ou ses conférences, se répandent partout dans le monde. Comme le dit son site, « elle enseigne sur de nombreux thèmes, particulièrement sur l’esprit, les paroles, l’humeur, les attitudes »[1].

Joyce Meyer a un ministère prospère, et beaucoup de gens entendent parler de Dieu grâce à elle. Mais il faut être conscient de ce qu’elle enseigne…

voir la suite sur le site larebellution.com, et retrouvez, dans la même série:

Poate omul sa traiasca fara Dumnezeu? SAU Poate Ravi Zacharias sa raspunda la aceasta intrebare fara Dumnezeu?

can man live....Ravi Zacharias poate omul...Ravi Zacharias

Am inceput sa citesc aceasta carte a lui Ravi Zacharias (Poate omul sa traiasca fara Dumnezeu?), o carte care se spune ca

“este compusa dintr-o serie de mesaje remarcabile, prin intermediul carora autorul ne pune la dispozitie o apologie stralucita si convingatoare a credintei crestine”

Cartea incepe cu un citat a unui ganditor politic scotian, continua cu un cantec din lume pe care autorul il asculta in India, in timpul adolescentei, …..apoi filmul “Mother India”……versurile altei formatii necrestine……si continua autorul in felul acesta citand reviste, filozofi, psihologi, actori, scriitori, filme, desene animate etc, etc, incercand sa arate suferinta, ratacirea si nebunia omului care traieste fara Dumnezeu si apoi cum sa afle adevarul.

Eu insa am cateva intrebari:

  • Chiar ne poate arata lumea, filozofia, psihologia sau orice altceva in afara de Dumnezeu ce inseamna sa traiesti fara Dumnezeu?
  • Este ceva din afara lui Dumnezeu care ne poate dovedi ca nu putem trai fara El?
  • Poate altcineva in afara de El sa ne arate starea noastra de pacat?
  • Daca doar Domnul Isus este Adevarul, putem afla adevarul si din alta parte?

Dezamagit de faptul ca Ravi Zacharias nesocoteste Cuvantul si incearca sa aduca raspunsurile oamenilor la aceasta problema in loc sa aduca raspunsul lui Dumnezeu( ceea ce dovedeste ca el gandeste ca rezolvarea se face de la om la Dumnezeu nu invers), m-am oprit din citit cautand totusi sa vad daca mai tarziu pune pret pe Cuvant.
Am rasfoit cartea, cautand primul verset citat din Biblie……m-am bucurat sa-l gasesc, dar stiti unde?….la pagina 59….aproape 60 de pagini de argumente omenesti, filozofice, psihologice, logice….si doar un verset din Biblie….doar un verset din Adevar(Ioan 17:17) si restul 59 de pagini vorbe ale oamenilor…..ce dureros…..

Ce fel de ” apologie stralucita si convingatoare a credintei crestine” este aceasta daca nu este bazata pe Scriptura?

Sa nu uitam ca

“Astfel credinta vine in urma auzirii iar auzirea vine prin Cuvantul lui Hristos”. Romani 10:17

Pana la sfarsitul cartii am gasit doar 24 de referinte Biblice, dar ce sunt acestea la 228 de pagini? De ce Ravi Zacharias aduce ca argumente, in medie, la zece pagini, doar un argument din Biblie iar restul din alte surse?…..nu cumva pentru el Cuvantul nu este suficient, important, puternic….?

Domnul Isus spune “Daca ramaneti in Cuvantul Meu sunteti in adevar ucenicii Mei” Ioan8:31.

Nu este de mirare (daca dovezile nu sunt ale Cuvantului ci ale omului) ca am gasit in aceasta carte lucruri care sunt bune doar de aruncat la gunoi, impreuna cu cartea, ca sa nu intineze pe cei slabi.

As vrea sa dau doar un exemplu:

Pag.84……In “Frumoasa si Bestia” morala este ca trebuie sa iubesti oamenii inca inainte ca ei sa poata fi iubiti; in “Cenusareasa” morala este inaltarea celui smerit si salvarea celui obidit; in “Frumoasa din padurea adormita” morala este ca poti fi binecuvantat cu tot ce-ti poate oferi viata si totusi sa ai parte de realitatea mortii.

SERIOS???? De desene animate avem noi nevoie ca sa intelegem ca suntem supusi mortii, sau ca exista salvare prin Domnul Isus….si apoi prima morala asa de siret este spusa eronat…nu omul iubeste pe alt om ci Dumnezeu este Cel ce ne-a iubit cand noi nu meritam. (Romani 5:8).

Ieremia 8:7-9 Chiar si cocostîrcul îsi cunoaste vremea pe ceruri; turtureaua, rândunica si cocorul îsi pãzesc vremea venirii lor; dar poporul Meu nu cunoaste Legea Domnului!” Cum puteti voi sã ziceti: „Suntem întelepti, si Legea Domnului este cu noi?” „Cu adevãrat, degeaba s-a pus la lucru pana mincinoasa a cãrturarilor. Înteleptii sunt dati de rusine, sunt uimiti, sunt prinsi; cãci au nesocotit Cuvântul Domnului, si ce întelepciune au ei?

Cu dragoste va recomand sa nu va pierdeti vremea citind asemenea carti si va rog nu invatati de la astfel de oameni.

Eu ma voi lauda cu Dumnezeu, cu Cuvantul Lui. Ps 56:4
Emi Nedelcu

Appel à témoins: Rédaction “Toute Une Histoire”

APPEL A TEMOINS TV – France 2 « TOUTE UNE HISTOIRE »
Nous recherchons des témoignages pour une prochaine émission sur:

AAT « Mon enfant a été endoctriné »

– Votre enfant a été endoctriné (mouvement sectaire ou extrémiste, gang…) et vous vous battez pour le libérer de cette emprise
– Depuis que votre fils/fille a été embrigadé(e), vous n’avez plus aucun contact
– Alors qu’il avait été enrôlé dans un mouvement sectaire ou extrémiste, ou dans un gang, votre enfant est décédé ou a mis fin à ses jours
– Depuis qu’il est sous influence, vous ne reconnaissez plus votre enfant et vous avez peur pour son avenir
– Votre enfant a réussi à couper les ponts avec le mouvement dans lequel il avait été embrigadé et depuis, vous rattrapez le temps perdu

Pour nous raconter votre histoire sur le plateau de Toute Une Histoire, MERCI de contacte
May au 01 53 84 30 11 ou par mail: mlancien@reservoir-prod.fr

L’Église adventiste du 7° jour

Le titre officiel de cette Église contient deux mots qui résument les deux grandes doctrines qui la caractérisent:

“Adventisme”, d’un mot latin qui signifie retour (les adventistes en effet mettent l’accent sur le retour imminent du Christ) et “7° jour”, c’est-à-dire le sabbat (les adventistes estiment qu’il doit être observé jusqu’à la fin du monde).
Le 15 février 1782 naquit William Miller à Pittsfield, dans le Massachusetts, aux Etats-Unis.

Fils de cultivateurs, ce baptiste pieux étudiait la Bible avec zèle, en particulier les prophéties concernant le retour du Christ. En 1818, il parvint à la conviction qu’il reviendrait en 1844.

Il devint donc évangéliste et prêcha dans diverses paroisses, puis pasteur dans l’Église baptiste qu’il ne chercha nullement à quitter, mais qu’il voulait sensibiliser pour le retour tout proche de Jésus.

Mais l’année 1844 passa sans que le Christ revienne.

Ce fut l’échec de Miller et de ses adeptes.

L’un d’eux cependant, Hiram Edson, était persuadé que l’événement prévu pour 1844 n’était pas la fin du monde, mais l’entrée du Christ dans la phase finale de son ministère sacerdotal, ce que la Bible appelle la purification du sanctuaire céleste (Daniel 8:14; Hébreux 8:1.2; 9:23).

Cette découverte fut le point de départ de l’Église adventiste qui s’organisa en 1863. William Miller était mort entre-temps (1849). Sa succession fut prise par une femme, Ellen Gould White, épouse du prédicateur James White.

Elle reçut des visions et écrivit de nombreux ouvrages que les adventistes considèrent généralement comme divinement inspirés.

A l’heure actuelle, l’Église adventiste est riche (on y paie la dîme!) et bien organisée.

Son siège est dans le Maryland. Comptant près de 20 millions d’adultes baptisés en 2015 dans le monde, dont 5.000(?) en France, elle comprend treize divisions, dont trois en Europe, travaille dans 189 pays, évangélise dans plus de 900 langues et dialectes, dispose de plus de 10.000 missionnaires et de 57.000 évangélistes et autres employés, de nombreux sanatorium et hôpitaux, écoles et collèges, émetteurs de radio et de télévision et maisons d’édition.

Les adventistes possèdent en France une maison d’édition à Dammarie-les-Lys, dans la Seine-et-Marne, un séminaire à Collonges-sous-Salève, en Haute-Savoie, et une émission radiophonique “La Voix de l’Espérance”.

D’autre part, la diététique est une de leurs grandes préoccupations.

Végétariens s’abstenant de toutes les boissons toxiques (alcool, café, thé) et très attachés à une saine alimentation, ils ont leur propre fabrique de produits alimentaires et publient la revue Vie et Santé (conseils de cuisine et d’hygiène, psychologie de l’éducation, informations médico-sociales).

A l’inverse des Témoins de Jéhovah issus de l’Église Adventiste en 1878, les adventistes croient en la divinité de Jésus-Christ et donc en la Trinité.

Ils professent l’inspiration des Écritures Saintes, seule règle de foi et de conduite. Jésus est devenu homme et a racheté l’humanité par sa mort sur la croix.

C’est par la nouvelle naissance qu’on devient un croyant.
Le Baptême est administré par immersion et donné aux seuls adultes.

Quant à la Sainte Cène, elle n’est célébrée avec du jus de raisin et n’a qu’une signification symbolique.
Les adventistes pratiquent aussi le lavement des pieds comme geste d’humilité et de fraternité, et l’imposition des mains pour les malades qui le désirent.

Ils sont par ailleurs très ancrés dans l’Ancien Testament (règles alimentaires, sabbat, dîme) dont ils n’ont manifestement pas compris le rôle dans l’économie du salut.

 Or, si c’est par grâce, ce n’est plus par les œuvres; autrement la grâce n’est plus une grâce. Et si c’est par les œuvres, ce n’est plus une grâce; autrement l’œuvre n’est plus une oeuvre. Ephésiens 2:5 nous qui étions morts par nos offenses, nous a rendus à la vie avec Christ (c’est par grâce que vous êtes sauvés); Romains 11:6

Quant à la mort, elle est conçue comme un état d’inconscience commun à tous, croyants et incrédules, en attendant le jour de la résurrection.

Les adventistes, comme leurs dissidents, les Témoins de Jéhovah, sont persuadés que le Christ viendra instaurer un règne millénaire de paix et de bonheur et que les injustes ressusciteront après le millénium pour être détruits avec Satan et les démons.

Enfin, leurs Églises se tiennent à l’écart du mouvement œcuménique.
Parmi les erreurs les plus importantes de l’adventisme, nous relèverons les suivantes:

1) Le sabbat:

L’article 7 de la Confession de Foi des Adventistes stipule:

Le quatrième commandement de cette loi immuable exige l’observation du 7° jour de la semaine comme jour de repos. Cette sainte institution constitue en même temps un mémorial de la création et un signe de sanctification.

Pour les adventistes, le sabbat est et restera à jamais le signe de l’alliance conclue par Dieu (Exode 31:12.13) et le sceau que portent au front les vrais serviteurs de Dieu (Apocalypse 7:2.3). Il a une valeur permanente fondée sur les trois arguments suivants:

  • Il fait partie de la loi morale qui concerne tous les hommes de tous les temps.
  • Il fut institué lors de la création.
  • Il n’a pas été abrogé dans le Nouveau Testament.

Ces arguments sont faux.

Le sabbat en effet n’a pas été institué lors la création du monde et était inconnu des juifs avant la promulgation de la Loi au Sinaï.
D’autre part, il a bel et bien été aboli, ce qui fait dire à l’apôtre Paul:

Que personne donc ne vous juge en ce qui concerne le manger ou le boire, ou à propos d’un jour de fête ou de nouvelle lune, ou de sabbats, qui sont une ombre des choses à venir; mais le corps est du Christ. (Colossiens 2:16.17 – Darby).

D’autre part, Hébreux 4:4-11 enseigne que le sabbat préfigurait le salut que le Christ a acquis aux hommes, le repos céleste qui sera offert aux croyants.

Il n’a donc plus sa raison d’être.

L’imposer aux chrétiens revient à commettre l’erreur que l’apôtre Paul reprochait aux docteurs judaïsants qui voulaient introduire la circoncision dans l’Église chrétienne. Les premiers chrétiens célébraient leurs cultes le dimanche, en souvenir de la résurrection du Christ (Actes 20:7; 1 Corinthiens 16;:2).

[NDLR: Les dates de la mort et de la résurrection du Christ traditionnelles depuis le 3ème siècle  (vendredi à dimanche) sont bibliquement remise en cause. Voir l’article suivant. Jésus est bien resté 3j et 3 nuits dans la tombe]

Ils n’ont pas substitué le dimanche au sabbat, mais considéraient tous les jours comme égaux et ont librement choisi le dimanche, parce que c’était le jour de la victoire du Christ sur la mort.
Les adventistes considèrent ainsi que l’accomplissement de certains rites fait partie de la piété chrétienne et caractérise les vrais croyants.

Cela concerne aussi la dîme à laquelle ils s’astreignent et d’autres règles.
L’article 17 de leur Confession de Foi prescrit

le port de “vêtements modestes” et l’abstention de “toute boisson enivrante, du tabac et de tous les narcotiques qui souillent le corps et l’âme”.

Ils recommandent le régime végétarien

et, quand ils ne le pratiquent pas, s’abstiennent de façon systématique de consommer de la viande de porc.

Vigi-Sectes Bretagne: Le Canard semble lui aussi bannis.

Les règles alimentaires ne sont pas de simples conseils, mais des préceptes qui ont valeur de commandements divins. La piété adventiste est ainsi caractérisée par un légalisme contraire à l’esprit de l’Évangile et notamment à l’enseignement de la Bible concernant l’alimentation (Marc 7:18-20; Actes 10:16; Romains 14:14; Colossiens 2:16.17).

2) Le millénium:

L’année 1844, déterminée à partir de calculs compliqués basés sur Daniel 8:14 et d’autres textes apocalyptiques, marque pour les adventistes le début de la purification du sanctuaire céleste par Jésus-Christ:

La purification du sanctuaire… représente une enquête ou un jugement portant d’abord sur les morts et ensuite sur les vivants. Cette enquête détermine quels sont ceux, parmi les myriades de ceux qui dorment dans la terre, qui seront dignes d’avoir part à la première résurrection, et quels sont, parmi les multitudes des vivants, ceux qui méritent de participer à l’enlèvement de l’Église fidèle (Confession de Foi, adventiste Article 16).

Le retour du Christ pour instaurer son règne de gloire est proche, mais nul n’en connaît la date. D’où la nécessité pour les croyants d’être toujours prêts. Le millénium est défini de la façon suivante:

Le règne millénaire de Jésus-Christ embrasse toute la période renfermée entre la première et la seconde résurrection, période que tous les saints de tous les temps passeront au ciel en compagnie de leur bien-aimé Rédempteur. A la fin de cette période, la sainte cité et tous les élus descendront sur la terre. Les méchants, rendus à la vie par la seconde résurrection et réunis sous la conduite de Satan, investiront le camp des saints. Alors Dieu fera descendre sur eux du ciel une pluie de feu qui les dévorera. Dans la conflagration qui mettra fin à Satan et à son armée, la terre elle-même sera purifiée de toutes les traces de la malédiction. L’univers tout entier sera délivré de toutes les souillures du péché (Confession de Foi, Article 21).

A la différence des Témoins de Jéhovah qui situent le millénium sur terre et le salut final dans le ciel, les adventistes enseignent l’inverse: le millénium aura lieu dans le ciel et sera suivi d’un salut éternel sur terre:

Vigi-Sectes Bretagne: Stop:

Puis je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre; car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n’était plus. Apocalypse 21:1

Il n’est donc pas possible que notre terre subsiste après le millénium. C’est un nouveau ciel et une nouvelle terre.

Fausse prophétie – Fausse annonces – Fausse doctrine.

Dieu fera toutes choses nouvelles. Restaurée dans sa beauté édénique, notre terre deviendra pour toujours la demeure des élus. Alors s’accomplira la promesse faite à Abraham, selon laquelle le patriarche et sa postérité posséderaient, avec Jésus-Christ, la terre à perpétuité (Confession de Foi, Article 22).

Ça ne vas pas, ce n’est pas en accord avec la Bible:

Puis je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre; car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n’était plus. Apocalypse 21:1

Ainsi les adventistes ont maintenu la date fixée par Miller, 1844, sans doute pour ne pas le désavouer, mais en remplaçant le retour du Christ par la “purification du sanctuaire céleste”.

Christ est irremplaçable:

 C’est afin que l’on sache, du soleil levant au soleil couchant, Que hors moi il n’y a point de Dieu: Je suis l’Éternel, et il n’y en a point d’autre.  Esaïe 45:6

Tu as aimé la justice, et tu as haï l’iniquité; C’est pourquoi, ô Dieu (Jésus-Christ: voir le contexte du texte), ton Dieu t’a oint d’une huile de joie au-dessus de tes égaux. Hébreux 1:9

Pendant cette période d’investigation et de jugement sur la base des commandements, en particulier de celui qui a trait au sabbat, les adventistes doivent évangéliser le monde.
A l’image du souverain sacrificateur qui officiait tous les jours dans le lieu saint et se rendait dans le Saint des saints une fois par an, le jour du grand pardon (Lévitique 16), le Christ est dit être entré dans le lieu saint le jour de sa mort et y être resté pendant 18 siècles, jusqu’au 22 octobre 1844 où il est entré dans le Saint des saints du sanctuaire céleste pour procéder au jugement du monde.

Vigi-Sectes Bretagne: Cela semble correspondre avec 1914 pour les témoins de Jéhovah.

A l’issue de cette période d’enquêtes, il chargera Satan des péchés du peuple, comme le grand prêtre chargeait des péchés d’Israël le bouc émissaire qu’on chassait ensuite dans le désert. Ainsi, pendant le millénium dans le ciel, la terre sera désertée et hantée par le diable qui portera pendant mille ans les péchés des hommes.

Vigi-sectes Bretagne: Le millénium n’est pas le règne de Satan sur terre, mais le règne de Christ durant mille ans.

Apocalypse 20:6 Heureux et saints ceux qui ont part à la première résurrection! La seconde mort n’a point de pouvoir sur eux; mais ils seront sacrificateurs de Dieu et de Christ, et ils régneront avec lui pendant mille ans.

Apocalypse 20:7 Quand les mille ans seront accomplis, Satan sera relâché de sa prison. Dieu ne déliant Satan que pour une courte période avant le jugement dernier.

Quand les injustes ressusciteront, ils se ligueront avec Satan pour prendre d’assaut le Seigneur et la cité sainte. Mais ils seront vaincus et anéantis.

Théorie incohérente fondée sur une fausse interprétation des textes bibliques.

Qu’ils en soient conscients ou non, les adventistes nient la perfection de l’œuvre du Christ, quand ils affirment que la rédemption opérée par lui doit être complétée par une expiation réalisée par Satan.

Vigi-sectes Bretagne: Ainsi la rédemption n’est plus acquise par le Christ mais par Satan qui complète l’œuvre du Christ. Aucun des éléments de cette eschatologie ne peut être concilié avec une interprétation saine et sobre des textes bibliques.

Bien qu’elle soit sensiblement différente de celle des Témoins de Jéhovah, elle tombe sous le même verdict concernant le sommeil des âmes, la négation des peines infernales, la distinction entre deux résurrections séparées par un millénium et l’instauration d’un salut terrestre.

3) L’œuvre du Christ:

C’est moins connu du grand public, mais les adventistes ont une conception de la mort du Christ qui est diamétralement opposée à l’enseignement de la Bible.
En effet, ils la considèrent beaucoup moins comme une expiation des péchés du monde que comme une révélation de l’amour de Dieu.

Vigi-sectes Bretagne:

Pour ce qui me concerne, loin de moi la pensée de me glorifier d’autre chose que de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde! (Galates 6:14 ; 1:20; 2:14)

il a voulu par lui réconcilier tout avec lui-même, tant ce qui est sur la terre que ce qui est dans les cieux, en faisant la paix par lui, par le sang de sa croix.

il a effacé l’acte dont les ordonnances nous condamnaient et qui subsistait contre nous, et il l’a détruit en le clouant à la croix;

Jésus à t’il expié nos péchés à la croix ?

L’un de leurs théologiens, Yvan Bourquin, écrit par exemple:

Si Jésus ne devait pas mourir en vertu d’une transaction de ce type, cela signifie en clair que Dieu n’exigeait pas la douleur, le sang et la mort afin que justice soit faite et qu’il soit lui-même en mesure de pardonner.(Humanisme phylosophique) En d’autres termes, le salut ne consiste pas en une oeuvre juridique de ‘satisfaction’, comme si Dieu, après l’offense infligée par le pécheur, demandait soit la mort du coupable, soit celle d’un innocent qui prendrait sa place… Dieu ne réclamait pas du sang. (Colossiens 2:8 Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s’appuyant sur la tradition des hommes, sur les rudiments du monde, et non sur Christ.) Il désirait que son Fils, prenant notre condition, révèle aux humains le vrai visage du Père.

Il n’avait pas besoin de la croix pour faire cela, son nom suffisait déjà amplement: Emmanuel-Dieu avec Nous.

Moi et le Père nous sommes un. (Jean 10:30 )

Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu.
… Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père. (Jean 1:1-14)

Le salut est en priorité une oeuvre de révélation, et non pas de substitution.

il a dépouillé les dominations et les autorités, et les a livrées publiquement en spectacle, en triomphant d’elles par la croix. (Colossiens 2:15)
Galates 1:4 qui s’est donné lui-même pour nos péchés, afin de nous arracher du présent siècle mauvais, selon la volonté de notre Dieu et Père,

lui qui a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois, afin que morts aux péchés nous vivions pour la justice; lui par les meurtrissures duquel vous avez été guéris. (1 Pierre 2:24)

Et ça ce n’est pas s’être substitué à nous.
Il fallait nous restituer l’image d’un Dieu d’amour, qui veut la vie et non la mort de ses créatures. Ce renversement, Jésus l’a opéré, et tout d’abord par sa vie… Jésus inaugure une voie nouvelle pour l’humanité, celle de l’harmonie parfaite avec le Père.
Il lui révèle aussi le vrai visage de Dieu, afin qu’elle soit réconciliée avec son Créateur.
Aucune commune mesure entre le mot ‘expiation’, si déformant pour nous à cause de notre incompréhension foncière, et celui de ‘réconciliation’ qui évoque une réalité merveilleuse” (Sauvés par sa vie, in Signe des Temps, juin 1987, p. 15.16).

Vigi-sectes Bretagne: Sauvé par sa mort et sa résurrection.

lui qui a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois, afin que morts aux péchés nous vivions pour la justice; lui par les meurtrissures duquel vous avez été guéris. (1 Pierre 2:24)

Guéris: du Grecs: iaomai

Ensemble des mots suivants peuvent être employés pour interpréter iaomai.

  • 1) soigner, guérir
  • 2) raffermir, consolider
  • 2a) libérer des erreurs et des péchés, apporter le salut

Méconnaissance de la vraie nature de œuvres du Christ, ancrage dans le légalisme de l’Ancien Testament et rêveries eschatologiques cohabitent chez les adventistes avec une piété faite d’une grandeur indéniable et le souci d’une vie sainte à l’honneur de Dieu.

Ils passent, hélas, à côté du véritable Évangile.

Vigi-sectes Bretagne:

A Saint-Malo, ils m’ont fais cadeau du livre de Madame Ellen White (Nouvelle version)
Lors d’une visite de leur pasteur Lupo, j’ai put constater leur acharnement sur le Sabbat, la viande et les boissons, ainsi que le refus d’admettre l’enfer et les peines éternelles. Lors d’une conférence à Saint-Malo, je me suis senti obligé d’intervenir, car il mettaient l’accent sur le fait que les persécutions de la réforme étaient liées au respect ou non du sabbat.

Ainsi tous ceux qui ne respectent pas le sabbat sont dans l’erreur.

Il semble même que chez certains, le non respect du sabbat remette en cause l’obtention du salut par grâce.

[NDLR: La non acceptation des doctrines d’EGW, comme celle de 1844, remets en cause le droit au baptème ! ]

Si ce n’est pas une secte qui met en danger la vie et l’intégrité physique d’autrui, leur enseignement Biblique est toutefois erroné – inacceptable.

Nous ne sommes pas très loin de devoir appliquer ce passage Biblique:

Nous l’avons dit précédemment, et je le répète à cette heure: si quelqu’un vous annonce un autre Evangile que celui que vous avez reçu, qu’il soit anathème! Galates 1:9

Quand ce que dira le prophète n’aura pas lieu et n’arrivera pas, ce sera une parole que l’Éternel n’aura point dite. C’est par audace que le prophète l’aura dite: n’aie pas peur de lui. Deutéronome 18:22

Les nouveaux mouvements religieux à la lumière du Nouveau Testament

 

 

Ce texte sur “les N.M.R. et le nouveau testament” de Jacques BUCHHOLD, professeur de Nouveau Testament à la Faculté libre de théologie évangélique de Vaux-sur-Seine, a été reproduit avec l’aimable autorisation de Paul Wells – Voir site Un poisson dans le net.
Très tôt, dès l’époque néotestamentaire, le christianisme a dû faire face à des dérives sectaires. Dans leurs épîtres, en effet, les apôtres ne cessent de combattre l’hérésie, perversion de la vérité et ferment de “sectes”, qui sont autant de perversions de l’Église[1]. La lecture de leurs écrits peut ainsi aider à une meilleure compréhension du foisonnement contemporain des “nouveaux mouvements religieux”. Nous étudierons le cas de quatre communautés ou groupes d’Églises du Nouveau Testament qui permettront de mettre en évidence, par les tensions qu’ils ont connues, certaines composantes du syndrome sectaire.

 

 

I. L’idéal communautaire: l’Église de Jérusalem

A) Un modèle communautaire fort

Dès la Pentecôte, l’Église de Jérusalem a adopté un modèle de vie communautaire fort auquel le livre des Actes rend témoignage. La note dominante en est celle de l’unité (4:32), de la crainte de Dieu (2:43) et de la joie (2:46). Luc insiste en particulier sur le partage des biens (2:44-45; 4:32, 34-35). Il l’illustre par l’exemple de Barnabas qui “vendit un champ qu’il possédait, apporta l’argent et le déposa aux pieds des apôtres” (4:36). On a proposé plusieurs explications d’une telle démarche de la part de ces premiers chrétiens. Celles-ci ne sont pas nécessairement mutuellement exclusives.
Pour plusieurs, cette démarche serait le fruit d’une espérance eschatologique exacerbée: on s’attendait au retour imminent de Jésus-Christ[2]. Cependant, rien ne suggère une telle interprétation dans le texte et contrairement à l’attitude de Paul face aux débordements eschatologiques qui ont eu cours à Thessalonique[3], Luc semble louer l’expérience jérusalémite.
Christian Grappe discerne dans le partage des biens une influence essénienne[4], thèse qui ne manque pas d’un certain intérêt[5].
D’autres l’expliquent essentiellement par le souci des pauvres, qui étaient nombreux dans la communauté, l’Église ayant en charge, entre autres, les besoins matériels d’un grand nombre de veuves (Ac 6:1). L’Église d’Antioche enverra plus tard des secours aux frères de Judée (11:29) et Jacques, Pierre et Jean encourageront Paul et Barnabas à “se souvenir des pauvres” de Jérusalem lors de leurs tournées missionnaires[6].
Finalement, il faut mentionner l’expérience fondatrice de la Pentecôte: le Saint-Esprit a été répandu sur le peuple, reste fidèle d’Israël, et la communauté messianique est devenue le nouveau Temple de Dieu. Comment ne pas comprendre que l’expérience d’une telle nouveauté ait été marquée par l’enthousiasme et un certain radicalisme dans l’exigence éthique et communautaire?

B) Ananias et Saphira

Cependant, tout groupe religieux constitue une zone sociale de haute tension car il “fait” dans le spirituel. Les enjeux y sont décuplés, les dérapages destructeurs. On y a affaire à l’absolu – le sacré, Dieu – et au problème du sentiment d’identité qui “peut être défini comme l’effet du lien social dans la conscience”[7].
C’est à de tels enjeux qu’Ananias et Saphira ont eu à faire face. Leur problème était de savoir comment il fallait agir pour “appartenir”. Ils se sont forcés à se plier à un idéal de consécration et de vie communautaire qu’ils jugeaient normatif et ont accompli sous une sorte d’auto contrainte ce que Barnabas et d’autres[8] avaient entrepris avec joie. Ils se sont cru obligés de vendre leur bien pour être des gens bien.
La plupart des sectes lient l’identité des personnes qui en sont membres à un idéal communautaire contraignant de pureté, d’abnégation, de consécration, d’efficacité, etc. Elles le présentent comme normatif, usant parfois de pressions morales ou physiques, et jouent sur l’auto culpabilisation de leurs adhérents pour les river à leur groupe. C’est en cela, précisément, que l’Église de Jérusalem se distingue de la secte. Contrairement à ce qui se passait chez les esséniens de Qumrân, la pleine appartenance à la communauté n’impliquait pas l’abandon des biens[9]. Comme le souligne l’apôtre Pierre, Ananias et Saphira étaient libres de garder leur champ et, après l’avoir vendu, d’employer l’argent comme bon leur semblait (Ac 5:4).
L’un des symptômes du syndrome sectaire n’est-il pas l’anesthésie de la liberté, fruit de l’intériorisation des normes contraignantes du groupe? La secte commence là où la pleine liberté de quitter le mouvement religieux n’est plus ressentie par ses membres et respectée par ses cadres.

II. L’idéal de perfection: la crise galate

Considérée sous l’angle chronologique, l’épître aux Galates pourrait être la première lettre écrite par Paul, vers 48, tout juste avant le concile de Jérusalem (Ac 15). Paul l’aurait adressée non à des chrétiens de la région ethnique de la Galatie du Nord, mais aux Églises de la province romaine de la Galatie du Sud, qu’il avait fondées lors de son premier périple missionnaire à Antioche de Pisidie, à Iconium, à Lystre et à Derbe (Ac 13 et 14)[10].

A) Le manque, la perfection et le légalisme

Après le départ de Paul, des semeurs de troubles[11], très certainement liés à des cercles judéo-chrétiens d’inspiration pharisienne de Judée[12], s’étaient introduits dans les Églises de Galatie pour y annoncer un autre Evangile que le sien (Ga 1:6-9). Ils insistaient sur la nécessité de respecter la loi de Moïse pour être un vrai chrétien (3:2; 4:10, 21; 5:4) et surtout de se faire circoncire (5:2; 6:12-13). Cette crise judaïsante s’est répandue à cette époque dans toute l’Église, en particulier à Antioche de Syrie, où Paul et Barnabas résidaient, et elle a entraîné la convocation du concile de Jérusalem:
Quelques hommes, venus de la Judée, enseignaient les frères et disaient: Si vous ne vous faites pas circoncire selon la coutume de Moïse, vous ne pouvez être sauvés. Après un vif débat et une violente discussion que Paul et Barnabas eurent avec eux, l’on décida que Paul et Barnabas et quelques autres des leurs monteraient à Jérusalem vers les apôtres et les anciens, à propos de cette question. (Ac 15:1-2)
Défendant, bec et ongles, l’Evangile de la justification par la foi en Jésus-Christ, Paul “s’étonne” de ce que les Galates se détournent si vite du message de la grâce (Ga 1:6). “O Galates insensés! Qui vous a envoûtés ainsi?”, s’exclame-t-il (3:1) (BS[13]). Cependant, tout en exprimant sa perplexité, l’apôtre semble donner l’une des clés de l’envoûtement des Galates, car il leur demande: “Vous qui d’abord avez commencé par l’Esprit, est-ce la chair maintenant qui vous mène à la perfection”[14] (TOB) (3:3). Paul discerne dans le désir de perfection de ces chrétiens de fraîche date la motivation qui les a poussés à être attentifs aux arguments des judaïsants. Brûlant de devenir de bons chrétiens, ils ont été sensibles au discours du manque: la circoncision en particulier ne leur manquait-elle pas, elle qui était la marque même de l’appartenance au peuple de Dieu?
La force du désir de perfection joue un rôle essentiel dans l’attrait des sectes. Elle permet de comprendre en partie l’acceptation du légalisme dont leurs adeptes font preuve. Le légalisme, en effet, représente de la perfection quantifiable. Son exigence le rend motivant, car elle répond à la soif d’absolu, à la volonté de se surpasser: à “la visée de la chair” (Rm 8:6[15]), cette tendance mortelle de l’homme qui veut parvenir à la perfection par soi-même. Mais le légalisme est aussi rassurant car il délimite le territoire à parcourir. D’autant plus encore lorsqu’il s’appuie sur un sacrement comme la circoncision. Le recours si fréquent des sectes à des rites d’initiation n’a donc rien pour surprendre.

B) Le rapport à l’histoire

L’enjeu de la circoncision dans les Églises de Galatie soulève aussi le problème du rapport à l’histoire. Le discours des judaïsants pouvait, en effet, paraître séduisant aux yeux de pagano-chrétiens qui cherchaient à appartenir à la lignée des fils d’Abraham[16].
Paul ne dénigre nullement ce souci des Galates, contrairement à certains chrétiens pour lesquels l’enracinement historique de la foi n’est d’aucune valeur: seule compterait l’expérience présente de la conversion et de l’Esprit… Mais si l’apôtre condamne l’attitude des judaïsants qui exigent des Galates qu’ils deviennent d’abord juifs (par la circoncision) pour pouvoir être authentiquement chrétiens, il souligne que l’héritage promis au père des croyants – Abraham (3:9) – est réservé à ceux qui croient (3:14, 29). La foi introduit le chrétien en Jésus-Christ dans l’histoire même de la rédemption, non de manière extérieure par la circoncision (ou un baptême ou tout autre rite), mais par l’Esprit Saint (3:2-4, 14; 4:6-7).
La secte, au contraire, a souvent tendance à “déconnecter”: elle cherche à séparer ses adeptes de leur famille, présente l’histoire de l’Église comme l’histoire d’une constante infidélité, s’identifie aux mouvements historiques marginaux, crée une sous-culture qui cultive une sous-histoire et y immerge ses membres.

III. Les Thessaloniciens et l’effervescence eschatologique [17]

Contrairement à la situation en Galatie, l’Église de Thessalonique, fondée par Paul lors de son deuxième voyage missionnaire (vers 49; Ac 17:1-8)[18], n’a pas à faire face à des influences malsaines venues de l’extérieur. L’apôtre se réjouit, au contraire, de “la foi agissante”, de “l’amour actif” et de “la ferme espérance” des Thessaloniciens (1 Th 1:3). Ceux-ci “ont accueilli la Parole… avec joie” (1 Th 1:6) et persévèrent dans leur vie avec le Seigneur (1 Th 3:6-8; 2 Th 1:4). Cependant, l’Église connaît aussi certaines difficultés.

A) Persécutions et désordres

D’une part, l’Église affronte l’opposition de la part de la communauté juive (2 Th 1:6). Elle endure, souligne l’apôtre, des persécutions du même genre que celles que les Églises de Judée ont eu à souffrir de la part des juifs de Palestine (1 Th 2:14). Les croyants de Thessalonique devaient ainsi se sentir en état de siège, harcelés par ceux-là mêmes qui auraient dû recevoir l’Evangile mais qui ne cessaient d’empêcher sa proclamation (1 Th 2:16).
D’autre part, certaines difficultés se font jour au sein même de la communauté. La pression morale de l’environnement païen avec son “goût” pour l’inconduite sexuelle (1 Th 4:3-7) semble détourner certains chrétiens d’une vie sainte[19]. Mais Paul dénonce surtout l’attitude de plusieurs croyants qui “vivent dans le désordre” (les ataktoi) et aux crochets des frères[20]. Loin d’être oisifs[21], cependant, ils “s’agitent” (2 Th 3:11), étant devenus, semble-t-il, la proie de l’effervescence eschatologique[22]. Pour eux, “le jour du Seigneur, était déjà là” à moins qu’il ne fût “imminent”[23]. Ils devaient tout interpréter à la lumière de cette réalité: les persécutions qu’ils connaissaient pouvaient représenter les “souffrances du Messie” dont parle l’eschatologie juive et la nécessité de travailler ne s’imposait plus car il fallait se consacrer à “l’essentiel”.
On comprend que l’apôtre ait encouragé les croyants de Thessalonique à ne pas laisser les ataktoi semer le désordre dans leur communauté (1 Th 5:14; 2 Th 3:12-15). Car on retrouve chez eux, si on prend le risque d’unifier les données des deux épîtres aux Thessaloniciens, la plupart des ingrédients qui font virer certains groupes à la secte.

B) Les ingrédients d’une secte

L’opposition génère des réactions d’auto défense qui, à leur tour, engendrent un besoin communautaire exacerbé d’identité et d’affirmation de soi. La fièvre s’empare du groupe, qui devient “effervescent”. On s’accroche à une vérité qui permet de tout expliquer. Le recours dramatique à la fin des temps est une stratégie des plus communes qui permet encore de justifier le refus de travailler, symptôme du retrait du monde et de l’existence d’une culture de ghetto.
La secte est souvent un lieu de “traitement” de l’angoisse, d’une angoisse qui d’ailleurs semble croître avec l’augmentation du bien-être matériel. Durant la Seconde Guerre mondiale n’a-t-on pas assisté en France à une chute du nombre des suicides? Mais l’angoisse ne peut être traitée qu’en lui offrant un exutoire. Il s’agit de l’expulser, de la rejeter sur une réalité extérieure au moyen, si nécessaire, de la thèse du complot. La dramatisation de la fin des temps justifie alors l’angoisse tout en rassurant l’angoissé.

IV. La dérive spiritualiste et la crise corinthienne

Nous avons le privilège d’être plus largement documentés sur l’origine et l’évolution de l’Église de Corinthe que pour les autres communautés chrétiennes du Ier siècle. Le livre des Actes retrace les circonstances de sa création (18:1-18); deux lettres apostoliques adressées à l’Église ont été conservées ainsi qu’une épître de Clément de Rome qui date de 90-100. Dans ces écrits, l’Église de Corinthe apparaît comme une communauté vivante et riche en dons divers. “La vérité dont le Christ est le témoin, souligne Paul, a été fermement établie en son sein.” (1 Co 1:5-6, BS)
Cependant, cette Église connaît elle aussi des tensions et le catalogue des difficultés et des péchés qu’elle abrite est plutôt fourni[24]: dissensions, inceste, procès entre frères, fréquentation des prostituées, ascétisme, problèmes de conscience, mauvaise compréhension de la liberté chrétienne, rejet de la différenciation sexuelle, désordres lors des rencontres de l’Église, effervescence spirituelle, négation de la résurrection des corps! La lecture d’une telle liste de péchés a de quoi dérouter. Une impression d’anarchie s’impose et ceci d’autant plus que, de manière contradictoire, certains Corinthiens fréquentaient les prostituées (6:12-20) alors que d’autres refusaient “de toucher une femme” (7:1)[25]. Certains, par motif de conscience, se refusaient de manger les viandes sacrifiées à des idoles, qui se vendaient au marché (8:4-8), tandis que d’autres prenaient part à des festivités qui avaient lieu dans une salle annexe ou sur le parvis d’un temple païen (8:10). Peut-on trouver une certaine unité à ces dérives parfois opposées?
Toute réalité est complexe et plusieurs facteurs interviennent dans la crise corinthienne. Il faudrait, en effet, tenir compte, en particulier, des données sociologiques, culturelles et psychologiques qui y jouent un rôle certain selon le témoignage de1 Corinthiens[26]. Pour notre propos, nous retiendrons essentiellement le facteur théologique: les problèmes des Corinthiens s’expliquent, dans leur unité et dans une large mesure, par une théologie déficiente du corps.

A) Une théologie déficiente du corps [27]

La “sagesse” tant prisée par les Corinthiens, éblouis par le mouvement sophiste[28] (1 Co 1:18 à 2:16), semble se situer à la croisée des chemins hellénistique et judéo-chrétien. De l’héritage grec, ils ont retenu un certain mépris pour la matière et le corps. L’héritage chrétien leur a apporté la foi en un Dieu personnel, l’expérience de la vie de l’Esprit, l’espérance de la plénitude en Jésus-Christ au-delà de la mort même.
Unis, ces deux héritages ont conduit certains Corinthiens à ne plus percevoir la pertinence du corps dans le dessein créationnel et rédemptionnel de Dieu. Pour eux, la “résurrection” attendue devait se résumer à un “dépouillement” du corps lors de la mort[29] (1 Co 15). C’est ainsi qu’ils pensaient entrer dans la vie promise.
Cette conception de la neutralité du corps explique les débordements sexuels des uns (1 Co 5:1-3; 6:12-20) comme les choix ascétiques des autres (1 Co 7), de même que, dans une certaine mesure, leurs attitudes opposées au sujet des viandes sacrifiées aux idoles. La vie sociale elle-même, dans laquelle l’être humain est présent de par son corps, perd de sa pertinence éthique et l’on comprend que certains Corinthiens se soient sentis libres d’étaler leurs différends devant des juges païens (6:1-11) et qu’ils aient été tentés de nier la portée rédemptionnelle de la différenciation sexuelle (11:3-6).

B) La dérive spiritualiste

Une telle dévalorisation du corps suscite, immanquablement, par compensation, une dérive spiritualiste. L’apôtre cherche à l’endiguer par son enseignement de1 Corinthiens 12 à 14 sur les charismes, en particulier sur le don des langues et la prophétie, et sur la “voie par excellence”: l’amour[30]. Le lien entre cette dérive spiritualiste et la conception erronée du corps est assuré par l’eschatologie surréalisée des Corinthiens. Ne percevant pas l’importance de la résurrection future du corps dans l’œuvre de salut, ils se croyaient déjà “arrivés”[31]:
Déjà vous êtes rassasiés, déjà vous êtes riches, sans nous vous avez commencé à régner! Et puissiez-vous régner en effet, afin que nous aussi nous régnions avec vous!… Nous sommes fous à cause de Christ, mais vous, vous êtes sages en Christ; nous sommes faibles, mais vous vous êtes forts. Vous êtes glorieux, et nous sommes déshonorés! (1 Co 4:8, 10)
Notre époque souffre, elle aussi, d’une théologie déficiente du corps, mais au dynamisme inverse. Méprisé par les Grecs, le corps est devenu roi. L’être humain est comme englué dans les “choses”[32]. C’est pourquoi on assiste à la naissance de mouvements spiritualistes qui ne dénigrent plus la réalité matérielle mais qui sont centrés sur elle ou en sont prisonniers.
La théologie de la prospérité, forme moderne d’eschatologie chrétienne sur-réalisée, constitue ainsi un mélange de dérive spiritualiste et d’affirmation du corps. Les sectes écologistes, qui ont renoncé à la transcendance biblique mais hérité du christianisme un certain idéal de la personne humaine, tombent dans une sorte de panthéisme personnaliste. Proches de ces conceptions, les mouvements réincarnationistes d’inspiration bouddhiste représentent des dérives spiritualistes personnalistes. En effet, contrairement au bouddhisme classique pour lequel la recomposition d’un être humain dans la réincarnation s’accompagne de la perte de “tout souvenir de notre vie antérieure”[33], dans ces mouvements occidentaux l’accent tombe sur la permanence de l’identité personnelle, liée au souvenir que l’on en a. Mais cette intégrité de la personne est conçue comme indépendante du corps. Il s’agit coûte que coûte de trouver du sens au sein de la réalité en s’opposant si nécessaire à la matière…

C) L’intervention de “gourous”

Quelques mois se sont écoulés entre la rédaction de 1 Corinthiens et de 2 Corinthiens[34]. Entre-temps[35], certains juifs (2 Co 11:22) que Paul désigne ironiquement du nom de “super-apôtres” (2 Co 11:5, 12:11), sont arrivés à Corinthe pour y répandre un “autre Evangile” que celui de l’apôtre (11:4). Le but de cette étude n’est pas de préciser plus amplement l’identité de ces opposants[36]. Nous nous contenterons de souligner que ces “super-apôtres” devaient se faire les promoteurs d’une “super-spiritualité”, nourrie de visions et d’expériences extatiques (1 Co 12:1, 11). Ils ont joué auprès des Corinthiens le rôle que les gourous modernes de sectes jouent auprès de leurs adeptes, remplissant la fonction de “caisse de résonance” spirituelle et “d’objets de fixation” pour leurs fidèles.
N’est-il pas étonnant, d’ailleurs, que l’une des causes de tension entre Paul et les Corinthiens ait tourné autour des questions d’argent? En effet, les “super-apôtres” avaient dû accuser Paul d’avoir voulu s’enrichir au détriment des croyants de Corinthe, ce dont l’apôtre se défend (12:13-18). Car, connaissant les pratiques financières des gourous de son temps, il avait mis un point d’honneur à ne jamais dépendre, pour ses besoins, de l’Église qu’il était en train de créer (12:13-14; 1 Co 9:15-18; 1 Th 2:6, BJ, Bible de Jérusalem; 2 Th 3:7-9)[37].
Il n’y a rien de nouveau sous le soleil…

Conclusion

D’autres rapprochements pourraient être établis entre l’expérience des communautés chrétiennes néotestamentaires et les nouveaux mouvements religieux de notre temps. Les épîtres pastorales soulignent le danger des débordements spéculatifs que l’on retrouve chez les mormons ou les Témoins de Jéhovah. Les épîtres de l’Apocalypse dénoncent les pratiques sexuelles initiatiques de la prophétesse Jézabel, qui annoncent tous les délires orgiaques qui caractérisent trop de sectes.
Le christianisme se distingue par son rapport à la vérité et à la réalité. La secte se définit par son refus de cette vérité (l’hérésie) et/ou le rejet de la réalité. Plus l’éloignement de ces deux données sera grand et plus la nocivité de la secte sera profonde.

 

Jacques BUCHHOLD


 

[1] Le mot français “hérésie” vient du terme grec hairesis qui est souvent traduit par “secte” dans les versions du Nouveau Testament. Mais ce mot désigne plutôt une école de pensée ou un parti religieux (Ac 5:17; 15:5; 24:5, 14; 26:5; 28:22). C’est hairesis que Josèphe emploie pour désigner les “partis” juifs: les sadducéens, les pharisiens et les esséniens (Guerre des Juifs II, 118; Autobiographie 191, 197; Antiquités judaïques XIII, 171, 293). En 1 Co 11:19 et en Ga 5:20,hairesis a le sens de “parti pris” et en 2 P 2:1 de “choix” doctrinal. Cf. l’encadré 4 de P. Wells, “Secte et hérésie dans le Nouveau Testament” dans W. Hénon et P. Wells, La séduction des sectes (Aix-en-Provence: Kerygma, 1997), 32-33.
[2] Voir déjà K. Holl, “Der Kirchenbegriff des Paulus in seinem Verhaltnis zu dem der Urgemeinde”, Gesammelte Aufsätze, vol. II, Der Osten (Tübingen:1928), 55.
[3] Plusieurs ne tiennent pas compte de cette différence; par exemple, E.M. Blaiklock, Acts (Tyndale New Testament Commentaries; Londres: Inter-Varsity Press, 1959, 1974), 69, qui rapproche l’expérience des Jérusalémites de celle des Thessaloniciens (cfinfra).

[4] C. Grappe, D’un Temple à l’autre, Pierre et l’Église primitive de Jérusalem (Paris: Presses Universitaires de France, 1992), 57-60.
[5] Pour l’ensemble des arguments de C. Grappe, voir 51-69.
[6] On sait que Paul mettra un point d’honneur à répondre à cette demande en organisant une collecte en faveur des chrétiens de Jérusalem dans les Églises qu’il a fondées (Rm 15:25-31; 16:1-3; 2 Co 8 et 9).
[7] Selon F. Schmidt, La pensée du Temple. De Jérusalem à Qoumrän (Paris: Seuil, 1994), 12.
[8] Il est préférable, comme le font la TOB et la Bible du Semeur, de faire de 4:32 à 5:11 une seule section et de lier l’exemple de Barnabas (4:36) au contre-exemple d’Ananias et de Saphira (5:1-11).

[9] Voir en particulier Règle de la communauté (1QS) 1.11-13; 5.2; 6.16-25. Les candidats désirant devenir membre de la communauté de Qumrân devaient passer deux années probatoires pendant lesquelles l’abandon de leurs biens était conditionnel, versés à un compte bloqué.
[10] Cf. en particulier F.F. Bruce, Commentary on Galatians (NIGTC; Exeter: The Paternoster Press, 1982), 3-18, 43-56; A. Kuen, Les lettres de Paul (Introduction au Nouveau Testament; Saint-Légier: Editions Emmaüs, 1982), 167-186.
[11] Paul distingue constamment les croyants des communautés de Galatie et ceux qui les troublent, ce qui suggère que ceux-ci viennent de l’extérieur de l’Église (1:7; 3:1; 4:17; 5:7, 10, 12; 6:12-13). La manière dont l’apôtre les mentionne milite en faveur d’un seul type d’opposants et contre l’existence d’un “double front”, judaïsant et libertin, au sein des Églises.

[12] Cf. l’insistance du Jérusalem en 1:17-18; 2:1; (2:12); 4:24-25 (voir Ac 15:1, 5).
[13] BS: Bible du Semeur; BC: Nouvelle version Second révisée, dite Bible à la Colombe.

[14] La traduction BC: “Après avoir commencé par l’Esprit, allez-vous maintenant finir par la chair?” aplatit le sens du texte. Les deux verbes enarchomai, “commencer”, et epiteleô, “accomplir, mettre à exécution, mener à son terme, à son but” sont tous deux employés en Ph 1:6 (“poursuivra l’achèvement”). Comme le souligne Hans Dieter Betz, Galatians (Hermenia; Philadelphie: Fortress Press, 1979), 133 n° 54, “epiteleomai a une connotation qualitative”.
[15] Pour la notion de la “chair ” dans Galates, voir S. Romérowski, “L’opposition entre la chair et l’Esprit en Galates 5:17”, Fac-Réflexion 33, décembre 1995, 14-22.
[16] Cf. Ga 3:6-14, 29.
[17] Dans cette section, nous reprenons quelques points que nous avons développés dans une prédication faite lors de la cérémonie de clôture de l’Institut biblique Emmaüs et reprise dans Les Nouvelles d’Emmaüs 15, décembre 1996, 3, 6.
[18] Cf. A. Kuen, op. cit., 309-313
[19] L’importance de ce problème se voit au fait qu’il constitue l’un des deux seuls péchés que l’apôtre dénonce explicitement dans 1 et 2 Th (pour le second, voirinfra). Il nous semble peu probable que Paul aborde un autre problème en 1 Th 4:7; voir F. Bassin, Les épîtres de Paul aux Thessaloniciens (CEB; Vaux-sur-Seine: Edifac, 1991), 132.
[20] Voir 1 Th 5:14; 2 Th 3:6-7, 11.

[21] Le mot ataktoi ne désigne pas des “paresseux” (BFC, Bible en français courant), car il véhicule l’idée d’indiscipline et d’insubordination, de “désordre” (BC, BS).Cf. Ceslas Spicq, “Les Thessaloniciens inquiets étaient-ils des paresseux?” SJ 10, 1956, 1-13, en part. 12. D’où l’insistance sur la nécessité de “travailler dans la paix” .
[22] Voir R. Jewett, “A Mattrix of Grace”, dans Pauline Theology, vol. I, Thessalonians, Philippians, Galatians, Philemon, sous dir. Jouette M. Bassler (Minneapolis: Fortress, 1994), 68-69.

[23] Pour l’exégèse, voir F. Bassin, op. cit., 210-211.

[24] Cf. notre étude de la crise corinthienne dans “1 Corinthiens. Une Église en crise: l’étude d’un cas”, Fac-Réflexion 35 (1996:2), 25-32. Le commentaire le plus éclairant sur la crise corinthienne est, selon nous, celui de Gordon D. Fee, The First Epistle to the Corinthians (The New International Commentary on the New Testament; Grand Rapids: Eerdmans, 1987).
[25 ] Selon nous, en 7:1, Paul reprend une affirmation de certains Corinthiens qui rejettent toute pratique sexuelle et dont il reprend le mot d’ordre: “C’est une excellente chose, dites-vous, qu’un homme se passe de femme.” (7:1, BS) Certains Corinthiens devaient même prôner l’abstinence au sein des couples (7:5). Voir G. Fee, op. cit., 273-274.
[26] Cf. notre étude citée plus haut; D.A. Carson, Douglas J. Moo et Leon Morris, An Introduction to the New Testament (Leicester: Apollos, Inter-Varsity Press, 1992, 1994), 280-282.
[27] Voir G. Fee, op. cit., 11-13; S. Bénétreau, ” Corporalité et promesse de la résurrection d’après 1 Corinthiens 6:12-20″, Fac-Réflexion 21, (1992), 25-38.
[28] Voir Carson, Moo et Morris, op. cit., 281-282.
[29] Cf. 2 Co 5:4 où Paul souligne que son espérance n’est pas de “se dévêtir” mais de “revêtir” .

[30] 1 Co 12:31.

[31] Cette erreur doctrinale peut être mise au compte, chez la majorité des Corinthiens, d’un manque de maturité théologique. Ces jeunes chrétiens ont connu l’enthousiasme parfois débridé de l’adolescence spirituelle. Certains, cependant, édifieront ces conceptions en un “système”. “De ce nombre sont Hyménée et Philète qui se sont écartés de la vérité, disant que la résurrection est déjà arrivée et qui renversent la foi de quelques-uns” (2 Tm 2:17-18).

[32] Pour une analyse de la vision du monde moderne, voir les travaux de H. Dooyeweerd et de F. Schaeffer.
[33] M. Delahoutre, “Le sens de la réincarnation selon les conceptions indiennes, hindoue et bouddhique “, Fac-Réflexion 21, décembre 1992, 23.
[34] 1 Corinthiens a dû être écrite avant la Pentecôte (16:5-8) alors que 2 Corinthiens date d’avant l’hiver selon ce que l’on peut en déduire d’Ac 20:1-6.
[35] Avant, en tout cas, la rédaction de 2 Co 10 à 13.

36] Pour plus de précisions, voir D.A. Carson, From Triumphalism to Maturity. An Exposition of 2 Corinthians 10-13 (Grand Rapids: Baker, 1984, 1988) 16-29.

[37] Ce n’est qu’après avoir quitté l’Église de Philippes que Paul a accepté leur soutien financier (Ph 4:10-20).

 

Le nouvel-âge, les vieux pièges sataniques

Le nouvel-âge remonte au drame du jardin d’Eden. Il est aisé de vérifier qu’il s’agit de très vieux pièges mis en place dès la Genèse de l’humanité.

En parcourant le troisième chapitre de la Genèse, on découvre quatre offres diaboliques présentées et acceptées par nos premiers parents. Lucifer n’est pas un innovateur. Ces subtiles tentations sont remises à l’ordre du jour et constituent la trame et le drame du nouvel-âge. Voyons quelles sont les tactiques utilisées par l’adversaire.

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Désir de savoir – Témoignage –

C’est une journée d’été belle et prometteuse.
Je me rends à un lieu de vacances, pour participer à un cours de yoga de 15 jours, tenu par un yogi formé.
Jusqu’à présent, mes connaissances dans le domaine du yoga sont minces,
mais combien plus grand est alors mon désir de m’instruire!

Dossier secte: du magazine Jeunesse libérée


img2.gifAu soir de mon premier jour, je ressens une sorte de gêne au milieu du grand cercle d’amateurs de yoga. En silence, dans la prière, je demande avec instance à Dieu une parole pour ce moment précis. J’ouvre la Bible et lis dans Ephésiens, au chapitre 6, l’exhortation de se revêtir de l’armure complète dans le combat contre les puissances des ténèbres. Je suis profondément reconnaissante pour cette réponse claire.

Chaque matin, nous débutons par une séance de yoga d’une heure. Nous partons ensuite pour une longue promenade avant le repas de midi qui précède une autre promenade. Le soir, nous avons de nouveau une heure de yoga. Pendant la promenade du matin, nous faisons une halte et les vacanciers se regroupent autour du yogi qui enseigne maintenant dans l’esprit du yoga. L’enseignement et la discussion se poursuivent jusque tard dans la nuit. La Bible est citée très souvent avec les interprétations propres du yogi. On discute du spiritisme, des loges franc-maçonnes de Zurich. Je ne me sens pas très à l’aise et je songe à quitter le groupe au moindre danger.

Un jeune homme me raconte que, l’an dernier, ils ont fait tourner les tables (comme dans les séances spiritistes). C’est là qu’un des participants, ayant voulu se moquer, fut poussé hors de la pièce par la table “flottante” ! Ainsi, je suis contente qu’ils le laissent tomber cette fois, car je refuserais résolument d’y participer.

Puissance d’un Yogi

Le yogi parle aussi des armes spirituelles qu’ils possèdent. De cette façon, ils peuvent même tuer des personnes (par des influences de télépathie) qui les empêcheraient de progresser “spirituellement”. Un jour, ils meurent à la suite d’un infarctus ou dans d’autres circonstances inconcevables. Le yogi a des capacités de lire les pensées, de prédire l’avenir, d’influencer les hommes dans leurs pensées et de les rencontrer dans leurs rêves avec des intentions toutes préconçues.

La première nuit, je rêve que le yogi m’a séduite. A mon réveil, je m’en étonne, car ceci ne pourrait donc jamais être possible dans la réalité. Je renonce totalement à ce rêve.

Le premier week-end, la danse est au programme. Je ne peux pas me résoudre à y participer, et je reste dans la chambre. Après quelque temps, on frappe, et le yogi se trouve devant la porte. Il me prie de venir dans la salle et de participer. A contre-cœur je le suis avec la pensée de ne passer qu’un court laps de temps là-bas. A peine l’orchestre a-t-il entamé un nouveau morceau que le yogi m’invite à danser. En même temps, il commence à insister auprès de moi et répète sans cesse (à plusieurs reprises) les mêmes paroles:

«Vous êtes un petit diable, vous avez promis de venir chez moi entre deux et trois heures», etc.

Résolument et consciemment, j’ai tout repoussé, mais soudain, je me rappelle mon rêve. Remuée et déçue, je quitte alors la salle et m’entretiens dans la chambre avec un des participants du cours. Voilà que l’on frappe de nouveau à la porte et le yogi me demande si je ne descends plus, ce à quoi je réponds non.

La nuit suivante a été une des plus terribles que j’aie jamais vécue. Malgré une forte chaleur, je ferme la fenêtre et verrouille la porte. Je transpire de peur, et c’est comme si quelque chose de mystérieux, de sinistre, venant des coins de la chambre, voulait se jeter sur moi. Je demeure en prière. Ce n’est qu’à l’aube que j’ai pu m’endormir.

Il faut choisir

Durant la séance de yoga suivante, nous devons méditer. Nous nous représentons une lumière et la contemplons intensivement. Soudain, je vois une montagne sur laquelle grimpent quelques hommes aux chÈveux longs et revêtus de longs draps blancs. L’homme de tête regarde en arrière et me fait signe de le suivre. Je vois cette silhouette toute la journée devant mes yeux. Puis elle se rapproche et se poste directement devant moi avec l’invitation pressante de la suivre, mais je ne le peux point. Le troisième jour, c’est comme si elle voulait s’asseoir sur ma poitrine et j’ai l’impression de devoir périr la-dessous.

L’état d’oppression prend toujours plus d’ampleur. Enfin, je demande un entretien avec le yogi. Il me fait comprendre que je dois me décider, soit pour le chemin de la “Junge Kirche” (groupe de jeunesse chrétien), soit pour celui du yoga. Auparavant, il m’avait dit avec insistance:

« Beaucoup de chemins mènent à Rome »

, et:

« Le chemin de la “Junge Kirche” est bon également »

… Mais Jésus-Christ dit:

« Je suis le chemin, la vérité et la vie ! ».

Le yogi me prie de lutter sincèrement dans la prière pour obtenir une réponse claire. Le Seigneur me la donnerait sans aucun doute. Tout a toujours l’air si pieux, et ce qui ici surtout est dangereux, c’est que Satan me rencontre sous la forme de la lumière et d’un ange. Comme le yogi est prévenant ! Quelle patience a-t-il, comme il se montre partout aimable et serviable !… Cela peut même impressionner un chrétien et le couvrir de honte.

Durant cette nuit, je priai ardemment pour une réponse, mais elle ne vint pas. Je sais bien et j’espère toujours que Jésus est mon chemin et que ma vie Lui appartient, mais je ne sais pas comment me comporter face à cette silhouette qui me pousse à agir.

Le lendemain matin, on frappe à nouveau à la porte. Le yogi demande:

« Avez-vous votre réponse ? ».

Honteusement, je réponds non. Pendant cette journée, j’erre çà et là et intérieurement, je supplie:

« Seigneur, que Je ne sois pas couverte de honte ! ».

Le dernier soir, tout le monde se rassemble dans la salle. A peine le yogi est-il entré qu’une femme se lève à côté de moi et lui dit:

« S’il vous plait, cette place est pour vous ! ».

Je ne réalise qu’à ce moment que ceci est déjà arrivé souvent et combien il peut influencer ces gens sans le moindre mot ou geste.

Alors, je tressaille devant la pensée et la question de savoir si je ne suis pas moi aussi déjà trop sous l’influence de ce personnage et si je ne suis plus du tout aussi libre que je pensais l’être. Ayant pris place à côté de moi, il commence par un aperçu rétrospectif et ne s’estime pas très satisfait de ce cours. Déjà, je ne prête plus attention, ma prière étant que le Seigneur me délivre entièrement de cet homme.

Enfin Libérée

C’est alors que cette silhouette se tient de nouveau devant moi et j’ai l’entière liberté de la suivre. Alors, je suis menée devant le trône de Dieu et là-bas, je suis rendue consciente de mon état de perdition, A ce moment-là, je sais que Jésus se tient à mes côtés et prend position pour moi. A cela suit une profonde émotion que je ne puis décrire. A cet instant, je me lève et quitte la salle. Je suis pleine de joie et de reconnaissance mais en même temps profondément remuée. Le lendemain matin, jour du départ, un des participants me dit que le yogi s’est prononcé ouvertement en ce qui concerne ma décision. Peu de temps après, j’ai reçu une lettre qui mentionne que je suis exclue de toutes les séances de yoga et que je ne puis plus être enseignée, ni à Zurich, ni à Winterthur, ni à Frauenfeld, ni à Saint-Gallen, puisque je considère cela comme trop dangereux.

Je ne voudrais plus affronter cette période encore une fois. Pendant près d’une année après le cours, j’ai subi des attaques et des crises pénibles. Mais Jésus m’a assistée. Je pense aux versets de l’Evangile de Jean, chapitre 10, versets 27 à 29:

«Mes brebis entendent ma voix… je les connais… Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous… Personne ne peut les ravir de ma main ».

Note

Témoignage extrait de l”I.F.R Bulletin” – Suisse
Image de www . alc . enta . net

©  “Jeunesse Libérée Magazine” N.86