Presse: Un ex-député écrit sur le Temple solaire

RomanPour son troisième livre, Julien Sansonnens s’est intéressé à la fille du gourou de l’OTS.
24heures.ch

Par Emmanuel Borloz, 22.08.2018

 

Elle s’appelait Emmanuelle. Les adeptes de l’Ordre du Temple solaire (OTS) la surnommaient

«l’enfant cosmique»

car elle était la fille du gourou de la secte, Jo Di Mambro, qui avait eu recours à tous les artifices pour faire passer sa fille pour le Messie.

«Elle est née dans la secte, elle a d’ailleurs été conçue pour l’Ordre du Temple solaire et elle est morte dans le massacre de Salvan, en 1994. Elle y a passé toute sa vie, détaille Julien Sansonnens, qui consacre son troisième roman à Emmanuelle di Mambro. Je voulais écrire un polar qui se passe en Valais et l’affaire du Temple solaire est sans conteste celle qui a le plus secoué le canton»,

poursuit l’ancien député POP, qui confie avoir été fasciné par cette histoire et par le destin de ceux qui composaient l’OTS. En particulier par celui de la fille du fondateur de l’Ordre.

«L’enfant aux étoiles»

s’intéresse ainsi à cette jeune fille au destin hors du commun, morte à 12 ans.

«Toute la vie de la secte tournait autour d’elle, mais tout était faux. Elle arrivait devant des portes qui s’ouvraient toutes seules. Les adeptes pensaient qu’elle avait des pouvoirs magiques, même elle y a cru. C’était en réalité son père qui ouvrait les portes grâce à une télécommande. À la fin de sa vie, plus intéressée par Michael Jackson que par le mouvement, elle s’est rebellée contre ces mises en scène»,

poursuit Julien Sansonnens, qui s’est attelé à un long examen des pièces en lien avec l’affaire, entre procès-verbaux d’audition et documents d’archives, pour écrire son livre.

L’auteur s’est toutefois heurté à un problème de taille. «Pratiquement toutes les personnes qui l’ont connue sont mortes et les rares encore en vie ne veulent pas en parler», explique l’ancien élu, ajoutant toutefois ne pas avoir voulu réécrire l’histoire de la secte. «Tout a été dit là-dessus, nous n’en saurons pas beaucoup plus. Mais la plus longue partie de la vie d’Emmanuelle Di Mambro est une énigme. C’est là qu’intervient la création littéraire, pour combler les lacunes. Mais mon livre n’est pas une pure fiction non plus. Par conséquent, hormis pour les Di Mambro et pour Luc Jouret (ndlr: l’autre gourou), j’ai changé les noms des protagonistes.» L’ouvrage se veut ainsi à mi-chemin entre le roman, l’essai, la réflexion éthique sur le bien et le mal. (24 heures)

Créé: 22.08.2018, 18h41

Presse: Maître bouddhiste accusé de viol d’une de ses élèves

par Christian Humbert – Une disciple accuse son mentor d’abus sexuels répétés. Sa plainte classée, elle a fait recours et a obtenu l’ouverture d’une enquête.

storybildL’initiation bouddhiste a viré au cauchemar pour une adepte vaudoise. (Photo: iStock / Image prétexte)

Il devait la guider sur le chemin de l’Eveil mais l’homme, considéré comme la réincarnation d’un maître par la communauté bouddhiste, et même par le dalaï-lama, aurait bafoué ses principes. Hector* est accusé de viol par une adepte qu’il connaissait depuis 2005. En échange de l’enseignement dispensé, elle s’acquittait avec d’autres disciples de tâches ménagères et devait obéir sans discussion aux instructions.

C’est en 2006 que la femme-servante a prononcé ses voeux dits du «Refuge», étape essentielle dans la vie spirituelle bouddhiste. Dès ce moment, un lien sacré, ou «samaya», la liait à son maître. C’est alors qu’Hector lui aurait imposé plusieurs relations sexuelles, de 2007 à 2012, hors du centre bouddhiste, en Suisse et en Espagne.

«Comme une marionnette»

Elle dit avoir contracté un papillomavirus à la suite de ces actes.
Elle a aussi raconté avoir été en état de choc et s’être sentie comme une «marionnette désarticulée». Hector lui aurait ordonné de se taire pour ne pas briser leur lien sacré.

La victime a découvert que la «pratique secrète» visait toutes les femmes de la communauté. Enfin, la victime aurait été fessée en 2007.

Elle a déposé plainte mais une procureure de Lausanne a refusé d’entrer en matière sur ces faits «anciens, prescrits», estimant aussi que la plaignante, «consciente et libre de ses mouvements, n’était pas incapable de se défendre». Elle avait d’ailleurs refusé d’épouser un ami d’Hector.

Mieux évaluer son degré de vulnérabilité

La femme a recouru contre cette décision et a été entendue. En effet, pour les juges cantonaux, si la recourante était largement majeure au moment des faits, elle était dans un état de «grande vulnérabilité». Elle se trouvait dans une relation maître-disciple, au sein d’un fonctionnement «sectaire».

Une enquête doit être ouverte pour connaître quelle était l’emprise d’Hector sur la victime, qui aurait pu être dans l’incapacité de résister. La justice devra donc se pencher sur les pratiques du maître bouddhiste.

*Prénom d’emprunt

Presse: Un gourou condamné pour le viol de fidèles

Corée du Sud : 22 novembre 2018 06:07; Act: 22.11.2018 08:18Print

Le chef d’une secte a écopé jeudi de 15 ans de prison pour avoir violé huit femmes qui étaient sous son influence.

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Lee Jaerock. (Photo: AFP)

Le chef d’une secte sud-coréenne a été condamné jeudi à 15 ans de réclusion pour le viol de huit femmes, dont certaines le considéraient comme Dieu.
Les victimes du pasteur Lee Jaerock «étaient incapables de résister car elles étaient soumises à l’autorité religieuse absolue de l’accusé», a souligné le juge Chung Moon-sung devant le tribunal du district central de Séoul.

La dévotion religieuse peut être très forte en Corée du Sud, où 44% des habitants se déclarent croyants. La plupart des fidèles appartiennent à des Églises reconnues, qui sont souvent riches et puissantes. Mais il existe de nombreuses églises marginales, dont certaines ont été impliquées dans des affaires de malversations, de coercition, de «lavage de cerveau», de manipulation des fidèles et autres pratiques associées dans le monde entier à des pratiques sectaires. Une soixantaine de personnes affirment ainsi être d’essence divine dans le pays, selon les spécialistes.

Lee Jaerock a fondé l’église de Manmin d’inspiration protestante, à Guro, un quartier de Seoul, en 1982. Son église revendique à présent 130’000 fidèles, elle a un vaste siège, un auditorium luxueux et son site internet met en avant quantité de guérisons miraculeuses.

«C’était Dieu»

Dans le sillage des révélations du mouvement #MeToo, trois fidèles ont dénoncé cette année le leader religieux, qui les avait convoquées dans son appartement et forcées à avoir des relations sexuelles.

«Je n’étais pas capable de lui résister. Il était plus qu’un roi. C’était Dieu», a témoigné une victime, membre de l’église depuis son enfance, sur la télévision sud-coréenne. Le pasteur a dit à une autre victime qu’elle était au paradis et qu’elle devait se dénuder comme Adam et Ève dans le jardin d’Éden. «J’ai pleuré parce que je détestais faire ça», a-t-elle raconté.

Huit femmes au total ont porté plainte et le tribunal a reconnu Lee Jaerock coupable de les avoir violées et violentées «des dizaines de fois» au cours d’une longue période. «Par ses sermons, l’accusé a directement ou indirectement suggéré qu’il était l’esprit saint». Et les victimes pensaient «que c’était un être divin avec des pouvoirs divins», a souligné le juge.

Le pasteur, qui conteste les accusations, a accueilli le verdict les yeux clos, ne montrant aucune émotion devant la centaine de ses fidèles venus assister à l’audience. Son avocat a accusé les plaignantes de mentir pour se venger d’avoir été excommuniées après avoir contrevenu aux règles de l’église.

(nxp/afp)

Presse: Livre religieux offert à des ados: «C’est choquant!»

par David Ramseyer – Un évangéliste a abordé des élèves près de leur école pour leur offrir le Nouveau Testament. Parents et élus crient au scandale. La pratique est légale.

https://www.20min.ch/ro/news/geneve/story/Bible-offerte-a-des-mineurs-dans-la-rue—scandaleux—20384670

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Mercredi de la semaine dernière, 11h30, à la sortie des cours.

«Tu veux un cadeau?» demande un homme à Lara*, 14 ans, qui attend le bus. Situé à côté du cycle d’orientation des Grandes Communes à Lancy (GE), l’arrêt est bondé d’élèves entre 12 et 15 ans.

«Il m’a tendu un petit livre bleu, j’ai cru que c’était un bloc-note, je l’ai pris, raconte la jeune fille. Je me suis ensuite aperçue que c’était le Nouveau Testament». Selon elle, «ce monsieur qui devait avoir la quarantaine» avait un sac rempli d’ouvrages qu’il a donnés aux ados présents.

«Des proies faciles»La maman de Lara fulmine:

«Aborder des mineurs dans la rue pour leur distribuer un texte religieux – que se soit la Bible, le Coran ou d’autres – c’est du prosélytisme, qui plus est envers des jeunes influençables et dans un pays laïc. C’est scandaleux!»

Le père d’une autre élève du cycle, abordée le jour précédant au même endroit, se dit «révolté». Selon son enfant, la personne à l’oeuvre à la sortie des classes était insistante, notamment auprès d’une jeune musulmane. «On ne peut pas forcer les gens à croire», insiste le papa.

Des avis que partage l’ex-député indépendant Pierre Gauthier, très en vue lors de la campagne pour la Loi cantonale sur la laïcité, le printemps passé. «Les gamins sont des proies faciles, que l’on attire en promettant un cadeau. Le procédé est profondément choquant.»

Cette démarche est l’oeuvre d’un mouvement évangéliste, les Gédéons. Plusieurs de ses membres avaient déjà fait parler d’eux à Genève, début 2017, en distribuant pareil ouvrage aux abords du Cycle de Drize, à Carouge. L’organisation d’origine américaine ne voit aucun problème à ses actions (cf. encadré).

Tout n’est pas permis

Si celles-ci peuvent être discutables sur le plan éthique, elles ne le sont pas au regard de la loi. La distribution de textes religieux est en effet autorisée dans la rue. Le principe est de «proposer, mais sans insister», explique le Département de la sécurité. Et ce, pour autant qu’il ne s’agisse pas d’un appel à la haine ou à la discrimination.

Par contre, le mise sur pied d’un stand ou l’organisation d’une manifestation à caractère religieux sont soumises à une autorisation d’utiliser l’espace public. Elles sont par ailleurs formellement interdites dans les locaux de l’administration ou dans les écoles, laïcité de l’Etat oblige.

Mercredi passé, même si la distribution de Nouveaux Testaments s’est déroulée à quelques pas du Cycle des Grandes Communes, ce n’était pas sur le périmètre de l’établissement scolaire. «Il n’y a que là où nous aurions pu agir», a confirmé le Département de l’instruction publique.

*Prénom d’emprunt


NDLR: Commentaire de Vigi-Sectes

Vigi-Sectes a déjà été consulté sur ce sujet. Or, les Gédéons qui distribuent des nouveaux testaments ne sont pas sectaires mais sont des chrétiens de différentes dénominations, qui distribuent les Saintes Ecritures.

Les réactions et les termes utilisées confirment un changement d’identité de la Suisse, et soulèvent des questions:

  • Depuis quand permettre à quelqu’un de lire l’evangÎle est synonyme de le « forcer à croire »? Le sectarisme est plus facile chez ceux qui manquent de connaissances et refusent l’information.
  • La lumière de l’Evangile est ce qui a donné à la Suisse ses qualités altruiste et humanistes.
  • Les parents *indignés » interrogés ne savent-ils pas que …
  1. la Suisse est un pays chrétien, dont environ deux tiers de la population sont catholiques ou protestants. (selon le site officielle de la confédération Suisse)
  2. Le père de la « laïcité », Jules Ferry avait une bien une conception religieuse du monde, une école sans Dieu, peu tolérante envers l’évangile : Et il n’était pas neutre, il était membre d’une fraternité maçonne.
  3. Perdre le droit de faire une critique objective et factuelle du prophète de l’Islam ou ne pas permettre aux chrétiens d’annoncer l’évangile les musulmans (qui respectent d’ailleurs l’Injil et ne s’en plaignent pas)  est un avant-goût de la Charia, et c’est bien une « haine et la discrimination » qui prend le pas, … mais celle des chrétiens et des juifs .

D’autres question plus subtiles pourraient se poser :

En quoi le Nouveau Testament est-il « un livre religieux ». Le christianisme authentique ne se définit pas lui-même comme une religion – don’t la définition est l’Homme qui veut se lier au divin – mais comme une relation de Dieu qui vient vers l’Homme.

L’indignation et la résistance à l’évangile est habituelle, quand la laïcité devient se comprend comme une religion majoritaire devenu intolérante, mettant des ornières à ceux qui veulent en savoir plus sur les faits des Évangiles. Il est bien connu en Suisse (encore chrétienne) que la ville de Genève s’apparente de nos jours plus à la France voisine qu’à l’ancienne citée de Calvin.

Un suisse du canton de Berne me disait il y a quelques jours : « Genève, ce n’est pas la Suisse ».

Comme le signale la «Revue Suisse» du 22/11/2018, la déchristianisation est une tendance en hausse dans toute la confédération helvétique  :

Comme tout était simple en Suisse autrefois. Tous étaient catholiques ou réformés.
Tous payaient l’impôt ecclésiastique.
Tous allaient à l’office religieux.
Jusqu’aux années 1970.

Et maintenant? Seuls six habitants sur dix sont encore catholiques ou réformés. Les Églises libres ont gagné du terrain. Un vingtième de la population est de confession musulmane. Et les personnes sans confession religieuse qui ont tourné le dos aux Églises régionales autrefois puissantes, en particulier les Églises réformées, représentent déjà un quart de la population (Auteur: Dölf Barben)

La richesse des acquis de la Suisse et le vide spirituel issue de sa déchristianisation, font de la Suisse, le terreau idéal pour toutes sortes de sectes pernicieuses. Voir, entre autres, l’article du 20minutes de la veille.

(E.P)

Presse: Jonestown : massacre des adeptes du Temple du Peuple il y a 40 ans

Le Figaro, Par  Véronique Laroche-Signorile , le 16/11/2018

LES ARCHIVES DU FIGARO – Le 18 novembre 1978, l’américain Jim Jones et les fidèles de sa secte se donnent la mort au Guyana: 914 victimes. Retour sur cette tragédie qui souleva une vague d’émotion et d’indignation aux États-Unis.

Un suicide collectif et un massacre. Le 18 novembre 1978 Jim Jones -de son vrai nom James Warren Jones- organise le suicide collectif au cyanure de sa communauté, Jonestown, installée au Guyana (ancienne Guyane britannique). Révérend protestant (de «l’Église chrétienne des disciples du Christ»), il devient le gourou d’une secte appelée le «Temple du Peuple», installée d’abord à Indianapolis puis à San Francisco en Californie. Au total ce sont 914 personnes dont 276 enfants qui trouvent la mort ce jour-là. Jim Jones meurt d’une balle dans la tête.

 

Ce drame intervient après la fusillade, perpétrée par des adeptes de la secte, sur l’aéroport de Port Kaituma, contre les membres d’une commission d’enquête américaine, venus s’informer des agissements de la secte en question, soupçonnée de sévices, séquestrations et trafic d’armes. Elle est conduite par le représentant démocrate de la Californie, Leo Ryan. C’est précisément en raison de scandales survenus en Californie que Jim Jones est venu installer une communauté agricole dans la jungle équatoriale, emmenant une partie de ses adeptes -des centaines de personnes viennent attirées par la perspective d’un monde utopique. La réalité est tout autre pour elles.

Un choc pour les États-Unis

Au moment du suicide collectif certains fidèles parviennent à prendre la fuite dans la jungle. Mais ils sont sans vivres ni eau. Ainsi, les États-Unis dépêchent sur les lieux des hélicoptères, des avions-cargos et un nombreux personnels sanitaires, ainsi que des soldats pour participer aux recherches et assurer le rapatriement des corps des victimes. Le FBI est chargé de l’enquête sur la «tragédie de Jonestown». Le Figaro du 24 novembre 1978 indique que «huit cents passeports, environ 500 000 dollars en argents liquide et de nombreux lingots d’or ont été découverts dans les bâtiments de la communauté.»

 

Mais le journal révèle aussi d’affreuses informations sur cet évènement qui soulève une énorme vague d’émotion et d’indignation aux États-Unis, et notamment en Californie. Ainsi, «d’après les premiers témoignages toutes les victimes ne sont pas mortes empoisonnées au cyanure. Des membres de la secte totalement fanatisés ont ouvert le feu à coups de mitraillettes sur ceux qui ne voulaient pas respecter le “pacte de mort” signé lors de l’adhésion au Temple du peuple.» Le journal précise que «plusieurs des victimes auraient été contraintes sous la menace des armes d’absorber le poison mêlé à une boisson synthétique le “kool aid”, et versé dans une baignoire où chacun puisait.» De plus «des mères ont administré elle-même le poison à leur bébé.» Les premiers journalistes arrivés sur place découvrent des scènes d’horreur, une vision insoutenable: «un véritable amoncellement de corps enchevêtrés, aux visages tordus par les affres de la mort, autour de l’autel. À certains endroits le sol disparaissait sous des cadavres.»

 

Jim Jones a ainsi pu bénéficier d’importants appuis de politiques en échange de services rendus en période électorale.

 

Mais ce terrible fait divers soulève aussi un certain nombre de questions, dont les liens de Jim Jones avec des personnes politiques. En effet, le pasteur a été «patronné» (lettres de référence) par de nombreuses personnalités américaines, au moment où il cherchait à obtenir l’accord du gouvernement du Guyana pour implanter sa communauté agricole. Parmi celles-ci: la femme du président, Rosalyn Carter, le vice-président Walter Mondale, des sénateurs, le ministre de la Santé Joseph Califano, le maire de San Francisco et son prédécesseur. Ceci s’explique par le fait que Jim Jones a mis en place des œuvres charitables en Californie (un bienfaiteur des pauvres). Cela lui valut le soutien des hommes politiques de l’État. Le Figaro du 21 novembre 1978 mentionne qu’«il fut même sollicité pendant la campagne présidentielle de 1976 par les partisans de Jimmy Carter» et qu’il y participa activement. Il a ainsi pu bénéficier d’importants appuis de politiques en échange de services rendus en période électorale.

 

Voici le récit du Figaro quelques jours après le suicide: il évoque le pasteur, cette colonie -«un véritable bagne» et les incertitudes sur le devenir du gourou et de centaines fidèles. Le journal titre sur 400 cadavres à ce moment-là. Les jours suivants le bilan humain sera plus que doublé.

Article paru dans Le Figaro du 21 novembre 1978.

Guyana: 400 cadavres dans la jungle

 

Ce suicide rituel, ce sacrifice qui semble surgi du fond des âges, est le deuxième acte du drame qui s’était noué samedi sur la piste de l’aéroport de Port Kaituma. Cinq membres de la commission américaine venue enquêter en Guyana sur les activités de la secte du «Temple du peuple», fondée aux États-Unis par un ancien pasteur James Jones, avaient été abattus alors qu’ils s’apprêtaient à rapatrier une quinzaine d’adeptes.

Léo Ryan, membre de la Chambre des représentants (démocrate, Californie), qui dirigeait la mission, trois journalistes et un cameraman de télévision, tombaient sous les balles des fanatiques de la secte qui leur avaient tendu une embuscade. Huit personnes étaient blessées, dont un diplomate américain en poste en Guyana.

Soumission totale

Un massacre qui rappelait brutalement l’existence et les agissements d’une secte connue comme il en pullule aux États-Unis. Après Charles Manson, l’assassin de Sharon Tate, Jim Jones, fondateur du «Temple du peuple» prend place à son tour au triste palmarès des tueurs mystiques. Agé de 46 ans, marié et père de sept enfants, Jim Jones avait créé à 18 ans une première communauté à Indianapolis (Indiana).

 

Dans les années 50, il met sur pied en Californie le «Temple du peuple» dont le but avoué est d’abolir les classes sociales et de prôner la fraternité. Habile, éloquent, très doué pour la manipulation politique. Jim Jones compte bientôt parmi ses amis nombre de personnalités influentes de Californie.

Pourtant, les méthodes utilisées par ce singulier pasteur, qui vont du classique «lavage de cerveau» aux sévices corporels, ne tardent pas à provoquer l’inquiétude et les plaintes de nombreux parents. Jim Jones exige de ses fidèles une soumission totale, un travail harassant dont il encaisse les bénéfices, extorque les pensions et les donations. En août 1977, Jim Jones quitte San Francisco avec 1 200 de ses condisciples pour créer une communauté agricole au nord-ouest de la Guyana, près de la frontière vénézuélienne. Dans cette colonie perdue dans la jungle, et baptisée Jonestown, Jones va pouvoir donner libre cours à son goût de la tyrannie. Jonestown est en fait un véritable bagne. Les membres de la communauté, qui ont pour tâche de défricher sous un climat épuisant quelque 10 800 hectares de forêts, sont roués de coups sous le moindre prétexte, parfois jusqu’à la mort.

Pour entretenir le climat mystique, Jim Jones organise des séances publiques de fausses guérisons miraculeuses, de flagellations au cours desquelles les membres de la secte confessent des crimes imaginaires.

Une vingtaine de membres de la secte se placent sous sa protection et demandent à rentrer aux États-Unis. Il ne faut pas qu’ils parlent.

 

Pourtant, malgré l’éloignement, les plaintes continuent d’affluer aux États-Unis, et notamment en Californie dont de nombreux adeptes sont originaires. On parle aussi de trafic d’armes et de stupéfiants. C’est pourquoi le «représentative» Léo Ryan, 53 ans, alerté par de nombreuses familles de sa circonscription de San Francisco décide, au début du mois de novembre, de se rendre en Guyana à la tête d’une commission d’enquête comprenant huit journalistes, des avocats de la secte -dont Mark Lane, le défenseur de l’assassin de Martin Luther King- un représentant de l’ambassade américaine de Georgetown, et quatre parents d’adeptes du «Temple du peuple».

 

Les témoignages qu’elle recueille sont accablants. Une vingtaine de membres de la secte se placent sous sa protection et demandent à rentrer aux États-Unis. Il ne faut pas qu’ils parlent.

Déjà, lors de la visite du camp, un jeune homme avait tenté de poignarder Léo Ryan. L’agresseur avait pu être désarmé et le groupe avait regagné en toute hâte l’aéroport de Port Kaituma. Il est 16h20, heure locale, lorsque l’attaque se déclenche. Enquêteurs, journalistes et les membres de la secte qui ont abandonné Jim Jones s’apprêtent à monter à bord des deux appareils dont les moteurs tournent déjà. Cinq ou six hommes surgissent d’une remorque tirée par un tracteur et ouvrent le feu à bout portant. Léo Ryan, le journaliste Don Harris et le cameraman Robert Brown, de la chaîne N.B.C., Gregory Robinson, photographe au «San Francisco Examiner» et une Américaine, Patricia Park, que l’on pense être membre de la secte, sont abattus à bout portant. L’un des deux appareils parvient tout de même à décoller avec les survivants et donne l’alerte. Les morts et les blessés -une dizaine, dont deux grièvement- seront transportés le lendemain à Georgetown.

 

Dimanche soir, un avion militaire de l’U.S. Air Force rapatriait en Amérique les survivants de la tuerie. Le même jour l’armée guyanaise lançait une opération en direction de Jonestown. Gênée par la pluie torrentielle, elle mettra de longues heures à y parvenir. Elle n’y trouvera que des cadavres. On ignore si Jim Jones figure parmi les morts, ou s’il rôde encore dans la jungle, avec ses derniers partisans.

 

Par Pierre Gallerey

 

www.lefigaro.fr/histoire/archives/2018/11/16/26010-20181116ARTFIG00300-jonestown-massacre-des-adeptes-du-temple-du-peuple-il-y-a-40-ans.php

Anselm Grün: « Selbstwert entwickeln – Ohnmacht meistern » ?

Eine kritische Analyse Anselm Grüns Lehre
und Buch  « Selbstwert entwickeln – Ohnmacht meistern » 
[0]

E.P.


Ich war überrascht von dem Einfluss des katholischen Mönchs sowohl in Frankreich wie auch in Deutschland. Anselm Grün ist weltweit anerkannt, in der katholischen Welt, aus irgendeinem Grund auch bei die Evangelikalen.

Da das Magazin: AufAtmen – Gott begegnen – Authentisch leben Nr. 2/2000 mit Ihrem Artikel: « Das Leben ist ein Gottesdienst – Ein Tag mit Anselm Grün » (Autor : Arne Völkel) ein paar Wochen auf dem Büchertisch meiner Gemeinde (F.E.G) lag, und dann auf unserem Broschürenstand, habe ich mich entschieden, meine Gemeinde darüber zu informieren.

Das Buch « Selbstwert entwickeln – Ohnmacht meistern » wurde auch von Herrn Arne Völkel im AufAtmen zitiert.

Die Lehre von Anselm Grün fand ich erschreckend.
Dieser Text* wurde im Juli 2002 mit einem persönlichen Brief unter anderem an die F.E.G.-Leitung / AufAtmen / Herrn Arne Völkel geschickt – und blieb ungeantwortet.

Anselm Grün – AufAtmen 2/2000 S.36


  top Die Lehre des Anselm Grün

Man kann sie mit die folgenden Grundbegriffen zusammenfassen:

  • Katholizismus
  • Tiefenpsychologie statt Theologie
  • Mystik
  • Optimistischer Humanismus

 top Systematische Verleugnung der Macht Jesu

Anselm Grün verleugnet die Macht Jesu an verschiedenen Stellen. Er interpretiert die Wunder Jesu, als ob sie keine Wunder wären. Jesus wird nur ein guter Ratgeber, der « ein gutes Beispiel wird » für Psychologen, er schafft nur « innere » Heilungen / Selbstwertgefühle.

Hier sind ein paar Beispiele aus seinem Buch « Selbstwert entwickeln – Ohnmacht meistern »

Heilung im Tempel: Der Bucklige?

Und siehe, da war eine Frau, die achtzehn Jahre einen Geist der Schwäche hatte; und sie war zusammengekrümmt und gänzlich unfähig, sich aufzurichten. Als aber Jesus sie sah, rief er ihr zu und sprach zu ihr: Frau, du bist gelöst von deiner Schwäche! Und er legte ihr die Hände auf, und sofort wurde sie gerade und verherrlichte Gott. … Diese aber, die eine Tochter Abrahams ist, die der Satan gebunden hat, siehe, achtzehn Jahre lang, sollte sie nicht von dieser Fessel gelöst werden am Tag des Sabbats? Lukas 10:13-16

Herr Grün meint :

Jesus richtet die Frau auf, indem er sie anschaut, sie zu sich ruft und ihr all das Positive zusagt, das er in Ihr sieht. Und er berührt sie zärtlich. … er berührt die Frau, damit sie selber in Berührung kommt mit der Kraft und der Würde, die in ihr ist.   [1]

Die Bibel sagt aber daß diese Frau geistlich gebunden war.

Die « Kraft in sich selbst » ist, die Basis Esoterik – des Paganismus – des Satanismus fördert.

Die Existenz, Persönlichkeit und Macht des Teufels ist ersetzt durch fehlendes Selbstwertgefühl.

Der Gelähmte

Zuerst muß der Gelähmte seine innere Haltung ändern, bevor er auch körperlich aufstehen kann… Er hindert mit diesem Befehl den Gelähmten daran , um sich selbst zu kreisen, sich Gedanken zu machen, ob er wohl richtig gehen und zu sich stehen könne. [2]

Wenn man das liest, fragt man sich, ob er ein echt Gelähmter war! Warum haben die vier Trägern einen bis auf das Dach getragen, und ein Loch geöffnet, für einen, der nur psychisch schwach war? Nein ! Gewiss war der Gelähmte kein Schauspieler, und der Herr hat ihn wirklich körperlich geheilt und zeigt sogar, daß Er die Sünden vergeben kann.

Heilung in Bethesda: Der Vergleicher?

Jesus sagt: « Steh auf, nimm deine Bahre und geh! » (Joh. 5,8 )

Anselm Grün meint:

Du kannst aufstehen, du kannst gehen. Laß das Vergleichen, laß das Jammern, laß das Weinen! Steh auf, stell dich, richte dich auf, sei aufrecht! Du kannst gehen. Es geht schon. [3]

Es sieht immer aus als wären die Kranken nicht körperlich krank gewesen, sondern nur psychisch man kann sich aber fragen: Warum lag dieser Mann dann seit 38 Jahren? Andere hätten ihm schon früher sagen können: « Laß das Vergleichen, laß das Jammern! » .

Die Tatsache, dass Jesus körperlich heilte, ist vollkommen verschwunden, im Kontext wird kein Bezug mehr darauf genommen (z.B. Kommentar und Überraschung der Pharisäer, seine wieder Begegnung mit Jesus). Jesus hilft nur den Mensch sich selbst zu heilen.

Eine verdorrte Hand:Der Angepaßte?

Jesus heilt den Angepaßten, indem er ihn herausfordert: « Steh auf und stell dich in die Mitte! » ( Mk. 3.3) Jetzt kann er sich nicht mehr anpassen, jetzt muß er sich vor allem seiner eigenen Wahrheit stellen. Jetzt muß er zu sich stehen.

Die Pharisäer hatten die Wirklichkeit dieser Krankheit besser erkannt:

Und sie lauerten auf ihn, ob er ihn am Sabbat heilen würde, damit sie ihn anklagen könnten. Mk. 3:2

Als der Kranke in der Mitte war, war Jesu Werk « in der Mitte », nicht der Man mit sich selbst. Noch einmal richten sich die Augen Anselm Grüns auf den inneren Menschen und nicht auf Jesus.

u.s.w …

Z.B. bei

Zachäus: Es war Heilung durch Gemeinschaftsgefühl !

Der Blindgeborene war ein Arrogant. [4]

Die Bibel sagt aber:

  • Der Gelähmte konnte nicht gehen.
  • Jesus kann sogar die Sünden vergeben.
  • Jesus hat die Macht zu heilen (unheilbare natürlichen Krankheiten sogar Blindgeborenen – sowie Krankheiten mit dämonischem Ursprung)

top Der andere Weg: Ich selbst

Und er wird im Glauben einen Weg finden, trotz seiner Verletzungen und Kränkungen seine göttliche Würde zu entdecken und so ein gesundes Selbstwertgefühl zu entfalten. [5]

Die folgenden Begriffe « Ich, Selbstwert, innere Einheit, unser Selbst, sich selbst akzeptieren » sind zwar verlockend in der esoterischen Welt oder in der modernen Gesellschaft, aber sollten Christen nicht täuschen.

Denn, wenn wir unseren Zustand nicht kennen, dann können wir nicht unsere Sünden bekennen und uns bekehren.
Der Heilige Geist überführt uns von Sünde, die psychologische Lehre von Anselm Grün verhindert es.

So, sage ich euch, ist Freude vor den Engeln Gottes über einen Sünder, der Buße tut. Lk. 15:10

Die Tiefenpsychologie vertritt die folgenden unbiblischen Lehren :

  • Sieh in dich hinein, um die Antwort zu bekommen.
  • Du hast keine Schuld und keine Sünde!
  • Vertraue dir selbst!
  • Gottes Wort ist nicht erwähnt.

Anselm Grün meint:

Mt. 13,44 Der kostbare Schatz steht für uns selbst!

Die Wirklichkeit des Reiches Gottes ist verleugnet.

Der Weg des Heils ist nicht mehr « Immanuel » (Gott persönlich zu uns gekommen), sondern eine Suche in uns selbst. Es gibt aber nur einen Weg. [6]

top Leugnen der Autorität der Bibel

Hier sind verschiedenen Aussagen die zeigen, daß Anselm Grün sich nicht an die Heilige Schrift hält.

  • Die Lehre der Bibel ist verleugnet:
    Wir sind nicht wirklich verloren, nur in gewisse Weise Sünder, …
  • Die Bibel ist teilweise ein Mythos.
    Biblische Ereignisse sind als Mythen [7] betrachtet
  • Die Bibel ist nicht ernst genommen:
    Jesus hat « nur » innere Heilungen gemacht …

top Eine andere Quelle der Lehre

Er glaubt nicht an die volle Objektivität und Autorität der Bibel, sondern sucht in einer anderen subjektiven Quelle geistliche Nahrung.

  • Ikonen Betrachtung
  • Andere Schriften sind gleichgesetzt mit der Bibel
  • Körperliche Übungen [8]
  • Rituale [9]
  • Psychologische Lehren

Die Bibel hat nicht die einzige Autorität. Neben der Bibel sind auch mythologische Geschichten genauso gut ausgelegt.

top Wer Ist Anselm Grün?

top Ein Christ?

Er sagte aber auch ein Gleichnis zu ihnen: Kann etwa ein Blinder einen Blinden leiten? Werden nicht beide in eine Grube fallen?  Lk. 6:39

Schon daß er ein katholischer Mönch ist, sollte genügend die Frage beantworten, da man nicht dem Evangelium von Rom [10] und dem Evangelium Jesus Christi gleichzeitig dienen kann. Ein Katholik der sich bekehrt, soll früher oder später diese anti-christliche Lehre verlassen.[11]

Dieses Evangelium leugnet den einzigen Weg des Heils in Jesus, bietet Selbsterlösung durch Werke, taucht die Masse durch mögliche Hintertüren des Himmel (Fegefeuer, Marias Hilfe) , leugnet das vollkommene Opfer Jesu am Kreuz, verleugnet die Autorität der Schriften und führt die Menschen in den Götzendienst. Warum sollen Evangelikale dennoch eine geistliche Quelle bei einem katholischen Mönch suchen?

Das Evangelium der Römisch-Katholischen Kirche ist ein « anderes Evangelium ». [12]

Dieser Mönch kennt nicht die Bedeutung von « Sünde », wie kann er das « Heil » verstehen? Er ist nur ein  Weiser dieses Zeitalters.

Wir reden aber Weisheit unter den Vollkommenen, jedoch nicht Weisheit dieses Zeitalters, auch nicht der Fürsten dieses Zeitalters, die zunichte werden, sondern wir reden Gottes Weisheit in einem Geheimnis, die verborgene, die Gott vorherbestimmt hat, vor den Zeitaltern, zu unserer Herrlichkeit. 1.Kor. 2,6-7

Christ sein bedeutet Nachfolger Jesu sein. A.G. sieht aber Jesus wie einen modernen Psychologen seiner Zeit. Die Bibel zeigt uns doch deutlich die Macht Gottes, wie er wirkt und Wunder tut. Gibt es denn keinen mächtigen Gott zu erkennen? A.G. lebt einfach ohne diesen Gott gekannt zu haben.

Jeder, der den Sohn leugnet, hat auch den Vater nicht; wer den Sohn bekennt, hat auch den Vater . 1.Joh. 2:23

Wenn einer den Sohn nicht kennt, kennt er auch den Vater nicht. Wenn A.G. unseren persönlichen Gott kennen würde, würde er unsere Augen auf ihn richten.

 

top Botschafter? [13]

Natürlich sind wir in gewisser Weise vor Gott alle Sünder, aber die frohe Botschaft von Jesus ist, dass wir von Gott angenommen sind, dass wir sein dürfen wie wir sind, dass wir bedingungslos angenommen sind. [14]

Dies widerspricht der Schrift und dem Dienst des Heiligen Geistes: Uns von Sünde zu überführen.

Unbekehrte Homosexuelle oder Götzendiener sind dann auch von Gott angenommen? Laßt uns nicht getäuscht werden:

Aber den Feigen und Ungläubigen und mit Greueln Befleckten und Mördern und Unzüchtigen und Zauberern und Götzendienern und allen Lügnern ist ihr Teil in dem See, der mit Feuer und Schwefel brennt, das ist der zweite Tod.  Off. 21:8

Die Botschaft der Bibel ist eine ganz andere:

  • Wir sind alle verloren, wie der verlorene Sohn. Von uns selbst kommt kein Heil.
  • Jesus starb am Kreuz für uns !
  • Aus Gnade sind wir gerrettet durch Glauben.
  • Er ist wieder auferstanden.
  • Wir sollen uns bekehren und Jesus annehmen.
  • Wir sollen zu Gott schreien, seinen Name anrufen, um gerettet zu werden. (Römer 10:13)

Jesu Tod für unsere Schuld ist quasi nicht erwähnt in A. Grüns Schriften! Wie kann man von « Leiden, Schmerzen, Krankheit » reden ohne Jesu Opfer anzusprechen !

Jedoch unsere Leiden – er hat sie getragen, und unsere Schmerzen – er hat sie auf sich geladen. Wir aber, wir hielten ihn für bestraft, von Gott geschlagen und niedergebeugt. Jes. 53:4

top Andere Büchern / Cassetten / CDs / Broschüren von Anselm Grün

Die folgenden Titel seiner Werke zeigen deutlich seine ego-humanistische und spiritische Lehre.

[aus www.Amazon.de]

  • 50 Helfer in der Not. Die Heiligen fürs Leben entdecken.   
  • 50 Engel für die Seele.
  • Der Himmel beginnt in dir.
  • Das Wissen der Wüstenväter für heute.
  • Dem Himmel zur Ehre. Der Erde zum Zeichen. Menschliches Reifen im Ordensleben.
  • Der Weg durch die Wüste. 40 Weisheitssprüche der Wüstenväter.
  • Die eigene Freude wiederfinden.
  • Einswerden. Der Weg des heiligen Benedikt.
  • Engel für das Leben.
  • Finde deine Lebensspur. Die Wunden der Kindheit heilen – Spirituelle Impulse.
  • Geborgenheit finden, Rituale feiern. Wege zu mehr Lebensfreude.
  • Gut mit sich selbst umgehen.
  • Im Schweigen bei mir sein.
  • Intimität und zölibatäres Leben. Erfahrungsberichte von Priestern und Ordensleuten.
  • Jeder Mensch hat einen Engel.  Bis wir uns im Himmel wiedersehen.
  • Meditative Zugänge zu Gottesdienst und Predigt, 16 Bde. u. 1 Einführungs-Bd., Bd.1, Advent bis Kantate
  • Menschen führen, Leben wecken. Anregungen aus der Regel Benedikts.
  • Mystik und Eros. Cassette.
  • Tu dir doch nicht selber weh.
  • Vergib dir selbst, 1 Audio-CD Herzensruhe. Im Einklang mit sich selbst sein.
  • Wege ins Schweigen. Cassette.  Quellen der Weisheit. Faszination alter Klöster.
  • . . .

top Unsere christliche Haltung

Wenn aber auch wir oder ein Engel aus dem Himmel euch etwas als Evangelium entgegen dem verkündigten, was wir euch als Evangelium verkündigt haben: er sei verflucht! Wie wir früher gesagt haben, so sage ich auch jetzt wieder: Wenn jemand euch etwas als Evangelium verkündigt entgegen dem, was ihr empfangen habt: er sei verflucht!
Gal. 1:8-9

Wir sollen Abstand von dieser Lehre nehmen, und Anselm Grüns Schriften sofort aus der Christlichen Gemeinden wegnehmen, und mit Liebe die aufklären, die sie befürworten.

Zahlreiche aber von denen, die Zauberei getrieben hatten, trugen die Bücher zusammen und verbrannten sie vor allen; und sie berechneten ihren Wert und kamen auf fünfzigtausend Silberdrachmen. Apg. 19:19

Die ICH-zentrierte Lehre von Anselm Grün erinnert eher an die Lehre von diesem  Jahrhundert, als an die Lehre Jesu. Wir sollen prüfen, wie weit wir von Begriffen wie:Selbstwertgefühl, Innere Heilung, oder anderen psychologischen Lehren beeinflusst worden sind. [15]

Laßt euch nicht fortreißen durch verschiedenartige und fremde Lehren! Denn es ist gut, dass das Herz durch Gnade gefestigt wird, nicht durch Speisen, von denen die keinen Nutzen hatten, die danach wandelten. Hebr. 13:9

Unser Schweigen vor dieser esoterischen Flut läßt den Teufel nicht nur in der Welt aber auch in unseren Gemeinde Fuß fassen. Es ist unser Aufgabe als Jünger Jesus dies aufzudecken.

Was sage ich nun? Daß das einem Götzen Geopferte etwas sei? Oder daß ein Götzenbild etwas sei? Nein, sondern daß das, was sie opfern, sie den Dämonen opfern und nicht Gott. Ich will aber nicht, daß ihr Gemeinschaft habt mit den Dämonen.  1.Kor 10:19-20

Wir sollen die Autorität der heiligen Schrift wieder in den Mittelpunkt setzen.

top Gegenüberstellung: Anselm Grün & die Bibel.

Diese Zitat-, Verseliste mag lang aussehen, aber man kann dadurch deutlich zwei verschiedene Botschaften erkennen. Ich empfehle natürlich die Zitate aus beiden Spalten in ihrem Kontext zu lesen.

Diese Aussagen von A.G. wären eigentlich lustig, wenn man nicht wüßte, dass sie zum Teil in unserer Freien Evangelischen Gemeinde verteilt geworden sind !

Ich empfehle auch eine weitere Kritik: Esoteriklehrer für Evangelikale? (Alexander Seibel) auch in http://www.bibelbund.christen.net

top Aus seinem Buch: Selbstwert entwickeln – Ohnmacht meistern

Anselm Grün

Bibel (Elbefelder )  

Psychologie statt Evangelium!

Seite 52/ In der Begegnung mit Jesus bekommen diese Menschen den Mut, zu sich zu stehen, sich selbst anzunehmen, sich aufzurichten und ihren wahren Wert zu entdecken.

Denn ich weiß, daß in mir, das ist in meinem Fleisch, nichts Gutes wohnt; denn das Wollen ist bei mir vorhanden, aber das Vollbringen des Guten nicht.
Römer 7:18

32/ Wie man an sich arbeiten kann, um sicherer zu werden.

Wer sein Leben liebt, verliert es; und wer sein Leben in dieser Welt haßt, wird es zum ewigen Leben bewahren.
Joh. 12:25

34/ Jesus heilt das mangelnde Selbstwertgefühl des Zachäus, indem er ihn einfach anschaut und sich selber bei ihm zum Essen einlädt.

Heute ist diesem Haus Heil widerfahren, weil auch er ein Sohn Abrahams ist; denn der Sohn des Menschen ist gekommen, zu suchen und zu retten, was verloren ist.
Lk. 19:10

37/ Jesus heilt den Gelähmten, indem er ihn einfach auffordert:..   Er hindert mit diesem Befehl den Gelähmten daran, um sich selbst zu kreisen, sich Gedanken zu machen, ob er wohlrichtig gehen und zu sich stehen konnte.

Damit ihr aber wisst, dass der Sohn des Menschen Vollmachthat, auf der Erde Sünden zu vergeben – spricht er zu dem Gelähmten: Ich sage dir, steh auf, nimm dein Bett auf und geh in dein Haus!
Mark 2:11

Biblische Grundlehre

Jesus will uns nicht in erster Linie sagen, daß wir Sünder sind, sondern daß wir Söhne und Tochter Gottes sind.

So tut nun Buße und bekehrt euch, daß eure Sünden ausgetilgt werden,…
Apg. 3:19

142 / er wird im Glauben einen Weg finden, … und so ein gesundes Selbstwertgefühl zu entfalten

Jesus spricht zu ihm: Ich bin der Weg und die Wahrheit und das Leben. Niemand kommt zum Vater als nur durch mich.
Joh. 14:6

In Maria feiern wir unser eigene Erlösung

So spricht der HERR, dein Erlöser und der dich vom Mutterleib an gebildet hat: …, ich allein, der die Erde ausbreitete – wer war da bei mir?
Isa. 44:24

72/ Gott will in uns geboren werden.

Jeder, der glaubt, daß Jesus der Christus ist, ist aus Gott geboren;
1.Joh. 5:1

Ego

31/ Unser Selbst ist ein Geheimnis.

Dies aber ist das ewige Leben, daß sie dich, den allein wahren Gott, und den du gesandt hast, Jesus Christus, erkennen.
Joh.17:3

Die Autorität der Schrift in Frage

 88/ In den Mythen vom Himmelssturz der Engel

Denn wir haben euch die Macht und Ankunft unseres Herrn Jesus Christus kundgetan, nicht indem wir ausgeklügelten Fabelnfolgten …
2.Pe. 1:16

Als Glaubender muß ich auch all die Hilfen in Anspruch nehmen, die mir die Psychologie anbietet.

Denn alles, was früher geschrieben ist, ist zu unserer Belehrung geschrieben, damit wir durch das Ausharren und durch die Ermunterung der Schriften die Hoffnung haben.
Röm. 15:4

46/ Natürlich sind wir in gewisse Weise vor Gott alle Sünder, aber die frohe Botschaft von Jesus ist, daß wir von Gott angenommen sind, daß wir sein dürfen wie wir sind, daß wir bedingungslos angenommen sind.

und sie sprach zu der Frau: Hat Gott wirklich gesagt: Von allen Bäumen des Gartens dürft ihr nicht essen?
1Mose 3:1
Buße zu tun und sich zu Gott zu bekehren, indem sie der Buße würdige Werke vollbrächten.
Apg. 26:20…

Von Magazin Aufatmen Nr. 2/2000

Anselm Grün

     Bibel (Elbefelder )     

Selbstverwirklichung [16]

« Selbstwert entwickeln » ,
Seite 44 / « gut mit sich selbst umgehen »

Dann sprach Jesus zu seinen Jüngern: Wenn jemand mir nachkommen will, der verleugne sich selbstund nehme sein Kreuz auf und folge mir nach!
Mt. 16:24

 40/ Grün gibt dir das Gefühl, daß es um dich geht

Und auf dem Weg fragte er seine Jünger und sprach zu ihnen: Was sagen die Menschen, wer ich bin?
Mk. 8:27

41/ Nach einem Buch von Anselm Grün ist man ein Stück reicher…

Denn von diesen sind die, die sich in die Häuser schleichen und lose Frauen verführen – die mit Sünden beladen sind, von mancherlei Begierden getrieben werden, immer lernen und niemals zur Erkenntnis der Wahrheit kommen können -.
2.Tim. 3:6-7

42/ Nicht Regeln, … Normen lassen uns Gott finden, sondern die Begegnung mit den eigenen Träumen, Ängsten und Enttäuschungen.

Ohne Glauben aber ist es unmöglich, ihm wohlzugefallen; denn wer Gott naht, muß glauben, daß er ist und denen, die ihn suchen, ein Belohner sein wird.
Hebr.11:6

42/ Gott im Innersten seines Herzens, das ist der Weg auch zum Wahren Selbst, zum eigenen unverfälschten Wesen.   Im christlichen Glauben auf dem Weg der Selbsterforschung

 … und seid wie neugeborene Kinder begierig nach der vernünftigen, unverfälschten Milch.
1.Petr. 2:2  oder Joh.14:6

Sich selbst begegnen, Gott begegnen

Wer aus sich selbst redet, sucht seine eigene Ehre; wer aber die Ehre dessen sucht, der ihn gesandt hat, der ist wahrhaftig, und Ungerechtigkeit ist nicht in ihm.
Joh. 7:18

43/ Seine positiven Kräfte entfalten

Jesus aber sprach zu ihm: Was nennst du mich gut? Niemand ist gut als nur einer, Gott.
Mk. 10:18

Sich selbst verstehen und begreifen lernen, sich annehmen und bejahen, sich selbst vergeben können und sich …

Hilf uns, Gott unseres Heils, um der Ehre deines Namens willen. Rette uns und vergib unsere Sündenum deines Namens willen!
Psalm 79:9

In der Begegnung mit uns selbst wird unsere Schuld offenbart.

Da sprach ich: Wehe mir, denn ich bin verloren. Denn ein Mann mit unreinen Lippen bin ich, und mitten in einem Volk mit unreinen Lippen wohne ich. Denn meine Augen haben den König, den HERRN der Heerscharen, gesehen.
Jesaja 6:5

Barmherzig mit sich umgehen

… wenn ihr aber durch den Geist die Handlungen des Leibes tötet, so werdet ihr leben.
Röm. 8:13

Verkündigung / Autorität der Schrift

41/ « Auf eine feurige Predigt wartet man vergebens. » … Wollen wir die Wirkmacht des Wortes durch unser Verstehen in Kraft setzen, weil der Glaube doch aus der Predigt kommt? Weit gefehlt.

Wie sollen sie nun den anrufen, an den sie nicht geglaubt haben? Wie aber sollen sie an den glauben, von dem sie nicht gehört haben? Wie aber sollen sie hören ohne einen Prediger?
Röm. 10:14

43/ Evangelische Christen betrachten den Menschen in der Regel als grundsätzlich durch die Sünde verdorben…..denen nur eine völlige Neuerung Rettung bringen kann  …

Daher, wenn jemand in Christus ist, so ist er eine neue Schöpfung; das Alte ist vergangen, siehe, Neues ist geworden
2.Kor. 5:17

Insofern ist die Psychologie für den Pater Dienerin der Theologie…. Die Psychologie ist « Hilfsmittel ».

Denn die Weisheit dieser Welt ist Torheit bei Gott; denn es steht geschrieben: Der die Weisen fängt in ihrer List.
1.Kor. 3:19

41/ Die Regel des Benediktiner haben sich auch andere Orden zu eigen gemacht, weil sie das « rechte Maß » kennt und durch ihre psychologische Weisheit überzeugt.

… und meine Rede und meine Predigt bestand nicht in überredenden Worten der Weisheit, sondern in Erweisung des Geistes und der Kraft, …
1.Kor. 2:4

Rituale/ Esoterikspüren?

Christliche Mystiker

41 /Was den heutige Christen vorrangig fehlt ? … « Ordnung, Symbole und Rituale ».

Glaube? Bekehriung? Heiligung? Wahrheit? Gehorsam? Lehre?

43/ Dabei hilft ihm die Ikonenbetrachtung …

Du sollst dir kein Götterbild machen, auch keinerlei Abbild dessen, was oben im Himmel oder was unten auf der Erde oder was in den Wassern unter der Erde ist. Exodus 20:4

Es folgt … Bibelstudium oder Studium anderer Schriften. Wenn auch Grün faszinierende griechische Mythen auslegt …

… und sie werden die Ohren von der Wahrheit abkehren und sich zu den Fabeln hinwenden.
2Tim. 4:4

Katholische Lehre / Orden

Warum finde ich bei einem Katholiken geistliches Leben in einer Art beschrieben, wie ich es bei evangelikalen Autoren oft vermisse.
(Arne Völkel)

Mein Kommentar dazu:

Solche ungeistliches Leben vermisse ich nicht! Was ich vermisse sind Autoren, die wie Paulus oder Stephanus sprechen, voll vom Heiligen Geist. Solche kennen auch das Wort Gottes, und können falsche Lehre zurückweisen. [17]… Zurück zum Anfang! –
Gal. 5

      E. P.


(*) Nur unwichtigen Änderungen wurden seitdem an diesem Text gemacht – (Schreibfehler Korreturen +Abschnitt « Andere Bücher »)

[0] Selbstwert entwickeln – Ohnmacht meistern
Spirituelle Wege zum inneren Raum
142 S.  Kreuz  1995

[1] « Selbstwert entwickeln – Ohnmacht meistern » Seite 44

[2] « Selbstwert entwickeln – Ohnmacht meistern » Seite 35-37 Markus 2:1-12.

[3] « Selbstwert entwickeln – Ohnmacht meistern » Seite 40

[4] « Selbstwert entwickeln – Ohnmacht meistern » Seite 50

[5] « Selbstwert entwickeln – Ohnmacht meistern » Seite 142: Ist es nicht ein Geruch der erste Lüge dieser Welt? Ihr werdet Götter sein.

[6] Joh14:6 Jesus spricht zu ihm: Ich bin der Weg und die Wahrheit und das Leben. Niemand kommt zum Vater als nur durch mich.

[7] « Selbstwert entwickeln – Ohnmacht meistern » Seite 88/ In den Mythen vom Himmelssturz der Engel

[8] « Selbstwert entwickeln – Ohnmacht meistern » Seite 60 … sprach davon daß wir im Hara sind, Hara ist der Unterbauch…

[9] « Selbstwert entwickeln – Ohnmacht meistern » Seite 114, auch erklärt von Alexander Seibel siehe  http://www.bibelbund.christen.net/htm/2000-4-304.htm

[10] James G. McCarthy, Das Evangelium nach Rom, CLV 1996, ISBN 3-89397-366-4

[11] 2.Kor.6:14-17

[12] Ich empfehle die folgenden Bücher:

DALLIARD Gregor, Ich konnte nicht mehr Priester sein, CLV, 1998.
DALLIARD Gergor, Das römisch-katholische Messopfer, CLV, 2001.
KAUFMAN Thimoty F. / DEPPE Hans-Werner, Marias Botschaft an die Welt, Marienerscheinungen und die Bibel,
Christliche Literatur-Verbreitung, 1999. – 158 S.. Bielefeld , Originaltitel, Quite Contrary – A Biblical Reconsideration of the Apparations of Mary, 3-89397-411-3

[13] Gal.1:8 Wenn aber auch wir oder ein Engel aus dem Himmel euch etwas als Evangelium entgegen dem verkündigten, was wir euch als Evangelium verkündigt haben: er sei verflucht!

[14] Anselm Grün « Selbstwert entwickeln – Ohnmacht meistern » Seite 46

[15] Ich empfehle:  Dr. Lothar Gassmann, Selbstverwirklichung:Das Zaubertwort in Psychologie und Seelsorge, LOGOS Aufklärung

[16] Selbstverwirklichung: Das Zauberwort in Psychologie und Seelsorge, LOGOS Aufklärung, von Dr. Lothar Gassmann

[17] Ich empfehle : Die Große Anpassung – Der Zeitgeist und die Evangelikalen, Francis A. Schaffer, Schulte+Gerth,  ISBN 3-87739-086-2

… Und seid nicht gleichförmig dieser Welt, sondern werdet verwandelt durch die Erneuerung des Sinnes, daß ihr prüfen mögt, was der Wille Gottes ist: das Gute und Wohlgefällige und Vollkommene. Röm. 12:2

 

Anselm Grün – Un moine ésotérique influence les évangéliques

Lorsque les évangéliques  louchent vers L’ésotérisme !
Centre de Recherches, d’Information et d’Entraide, Claude-Alain et Dora Pfenniger

La publicité orchestrée par certains magazines “évangéliques” en faveur d’auteurs inspirés des traditions ésotériques et mystiques demande réflexion.
Partons d’un exemple révélateur trouvé dans les colonnes du magazine chrétien Aufatmen1. Que penser des articles enthousiastes de cette grande revue évangélique allemande à propos d’un catholique bénédictin très en vogue : le Père Anselm Grün ?

Continuer la lecture de Anselm Grün – Un moine ésotérique influence les évangéliques

Franc-maçonnerie et foi chrétienne

Article de Florent VARAK*
copié de larevuereformee.net article  232

Un ami m’a demandé, un jour, ce que je pensais de la franc-maçonnerie, et si elle était compatible avec la foi chrétienne. J’étais incapable de répondre de façon intelligente. Ce que je connaissais de ce système reflétait surtout l’opinion (méfiante) des médias. Et la question m’intéressait peu, car la Bible m’avait offert une spiritualité puissante largement suffisante pour répondre aux attentes de la vie. La découverte d’autres horizons semblait futile.

La question m’a pourtant interpellé. Je me suis documenté, tentant de repérer les ouvrages indispensables parmi les 40 000 qui traitent de la question. J’ai voulu succinctement comparer les notions essentielles des spiritualités chrétienne et franc-maçonne. Cet article ne conviendra nullement aux « profiteurs » ayant rejoint la franc-maçonnerie avec la volonté d’intégrer des couches socioprofessionnelles élevées. Mais il servira peut-être à ceux qui cherchent à percer les ténèbres humaines et à parvenir à la lumière du Créateur.

I. La franc-maçonnerie, une religion?

Ce mouvement se présente comme un rassemblement d’« hommes de bonne volonté », prêchant un humanisme dévoyé de toute volonté religieuse. La franc-maçonnerie se veut neutre et tolérante de toute religion. La Grande Loge unie d’Angleterre écrivit le 12 septembre 1962:

« Il ne saurait… être assez fortement exprimé que la maçonnerie n’est ni une religion, ni un remplacement pour la religion. La maçonnerie cherche à inculquer à ses membres un modèle de conduite et de comportement, qu’elle croit acceptable pour toutes les croyances, mais s’interdit soigneusement d’intervenir dans le domaine des dogmes et de la théologie. La maçonnerie n’est donc point en compétition avec la religion, encore que dans l’ordre de la conduite humaine, il peut être espéré que son enseignement soit complémentaire de celui de la religion. »1

Plusieurs années plus tard, et pour tenter de dissiper tout malentendu sur le théisme, cette même obédience publia, le 12 juin 1985, la déclaration suivante:

« La franc-maçonnerie n’est pas une religion ni le remplacement d’une religion. Elle exige de ses membres la croyance en l’Etre suprême, mais ne fournit aucune méthode de foi par elle-même (…) Il n’y a pas de Dieu maçonnique. Un franc-maçon reste voué au Dieu de la religion qu’il professe (…) »2

Est-ce le cas? Macked, le « plus grand maçon américain »3, écrit pourtant:

« Au contraire, je soutiens sans la moindre hésitation que la maçonnerie est, dans toutes les acceptions du mot, une institution éminemment religieuse (…), qu’elle doit uniquement à l’élément religieux qu’elle contient son origine et la perpétuité de son existence et que, sans cet élément religieux, elle ne mériterait guère la peine d’être cultivée par un homme sage et bon. Mais, afin qu’on me comprenne bien, il faut tout d’abord se mettre d’accord sur la véritable définition de la religion. Rien n’est plus illogique que de raisonner en des termes vagues. »4

Après avoir analysé la définition de la « religion » dans le dictionnaire, il conclut de la maçonnerie:

« Considérez ses jalons anciens, ses cérémonies sublimes, ses profonds symboles et allégories, le tout inculquant une doctrine religieuse ordonnant une pratique religieuse et enseignant une vérité religieuse. Qui peut nier qu’il s’agit éminemment d’une institution religieuse? La franc-maçonnerie est donc bel et bien une institution religieuse et c’est principalement, sinon uniquement, sur cette base que le franc-maçon religieux devrait la défendre. »5

Religion ou non? La question n’est pas si innocente qu’elle paraît au premier abord. Il existe une multitude de religions et de philosophies religieuses dont le ministère est de rapprocher les hommes et de les conduire à Dieu. Il devient crucial de savoir si toutes font partie d’un ensemble globalement vrai, ou si certaines sont vraies et d’autres fausses, ou si aucune n’a de sens! La franc-maçonnerie ne saurait se soustraire à cette analyse, s’il était démontré qu’elle est une institution religieuse.

Le Petit Robert définit une religion de la manière suivante:

« Ensemble d’actes rituels liés à la conception d’un domaine sacré distinct du profane, et destinés à mettre l’âme humaine en rapport avec Dieu; attitude particulière dans les relations avec Dieu; système de croyances et de pratiques, impliquant des relations avec un principe supérieur, et propre à un groupe social. »

Les actes rituels sont plus présents que dans bon nombre de religions! La sacralisation des lieux de rencontre, même temporelle, témoigne d’une spiritualité religieuse. La notion du Grand Architecte de l’Univers reflète une approche du divin. Les enseignements ésotériques veillent à conduire le participant vers cet Etre supérieur. On ne peut échapper au caractère religieux de la franc-maçonnerie! Le symbolisme de l’échelle évoque la « marche ascendante vers le ciel »6. N’est-ce pas là une des marques de la religion?

La question posée s’en trouve légèrement transformée. Au-delà de ma préférence, il s’agissait de savoir si la religion chrétienne était opposée à la foi des francs-maçons. Voici quelques axes de réflexion. Nous allons contraster à grands traits les principes bibliques avec ceux de la maçonnerie.

II. Franc-maçonnerie et christianisme

A) Le problème du secret

Tout le monde convoite la connaissance des rites secrets de la franc-maçonnerie7. Il est vrai que la plupart des mystères ont été dévoilés. Mais les explications sur la validité du maintien du secret ne sont pas convaincantes8. Le principe même du secret est totalement étranger au christianisme:

« Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le en plein jour; et ce qui vous est dit à l’oreille, prêchez-le sur les toits. » (Mt 10.27)

« Sur ces entrefaites, les gens s’étant rassemblés par milliers, au point de se fouler les uns les autres, Jésus se mit à dire à ses disciples: Avant tout, gardez-vous du levain des pharisiens, qui est l’hypocrisie. Il n’y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni de secret qui ne doive être connu. C’est pourquoi tout ce que vous aurez dit dans les ténèbres sera entendu dans la lumière, et ce que vous aurez dit à l’oreille dans les chambres sera prêché sur les toits. » (Lc 12.3)

« Jésus lui répondit: j’ai parlé ouvertement au monde; j’ai toujours enseigné dans la synagogue et dans le temple, où tous les Juifs s’assemblent, et je n’ai rien dit en secret. » (Jn 18.20)

Plusieurs raisons expliquent cette absence de tout ésotérisme dans la Bible9. La principale est la nécessité d’une source d’information objective, d’un étalon. Si Dieu ne s’est pas révélé complètement et définitivement, la porte est ouverte à des « bricolages » dangereux. Et si quelqu’un évoque une tradition orale pour justifier une connaissance occulte, sur quelles bases accepter ou condamner ce qu’il dit? Enfin, il serait risqué de s’engager dans une Eglise dont on couvrirait l’enseignement réel pour ne le révéler qu’aux classes initiées. Christ a pleinement révélé l’appel qu’il lance aux hommes. Il y a à le vivre, à l’approfondir. Mais sans nouvelles révélations.

Car, en fait, que savons-nous de ce qui est enseigné dans les grades supérieurs? Peut-on accepter d’être initié par des rites dont on ne connaît pas l’aboutissement, découverts au pied du mur? Je suis (pour une fois!) d’accord avec l’Eglise catholique romaine, qui écrit: « Le climat de secret, qui règne dans les loges, comporte en outre le risque pour les inscrits de devenir les instruments d’une stratégie qu’ils ignorent. »10 En effet, voici une déclaration inquiétante qui provient d’un grand homme de la franc-maçonnerie américaine, Albert Pike:

« C’est à vous, Grands Inspecteurs Généraux, que nous disons ce qui suit, afin que vous puissiez le répéter aux Frères des 32e, 31e et 30e degrés: la religion maçonnique devrait être maintenue dans la pureté de la doctrine luciférienne par nous qui sommes tous initiés aux plus hauts degrés. Oui, Lucifer est Dieu, et malheureusement, Adonaï est aussi Dieu. (…) Lucifer, le Dieu de Lumière et le Dieu de Bonté, est pour l’humanité contre Adonaï, le Dieu des Ténèbres et du Mal. »11

Dans le cas où cette citation décrit vraiment l’initiation des trois derniers rangs (ce qui serait compatible avec bon nombre de mouvements ésotériques), alors le choix de l’entrée en franc-maçonnerie doit être mûrement réfléchi en termes de rejet global du Dieu de la Bible…

B) Le problème de l’autorité

De nombreux symboles francs-maçons évoquent la droiture, la mesure, l’exactitude. Toute pensée, toute société a besoin de repères, de références. Quelles sont les bornes franc-maçonnes? Quel étalon est utilisé pour évaluer le vrai du faux, le sacré du profane, le noble de l’impropre? Est-ce le vénérable? Une démocratie où chacun peut suggérer à l’Assemblée un changement de tel ou tel rituel? Par quelle autorité doit-on distinguer le vrai du faux?

La Bible se présente non comme « parole de Dieu » (tout comme le seraient les Védas, le Coran, etc.) mais comme « la Parole de Dieu ». Au travers de la Bible, nous trouvons la prétention que Dieu a parlé, une fois pour toutes, et qu’il s’attend à ce que l’homme s’applique à l’écouter:

« Toute Ecriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre. » (2Tm 3.16-17)

« C’est pourquoi nous rendons continuellement grâces à Dieu de ce qu’en recevant la parole de Dieu, que nous vous avons fait entendre, vous l’avez reçue, non comme la parole des hommes, mais, ainsi qu’elle l’est véritablement, comme la parole de Dieu, qui agit en vous qui croyez. » (1Th 2.13)

« Et nous tenons pour d’autant plus certaine la parole prophétique, à laquelle vous faites bien de prêter attention, comme une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour vienne à paraître et que l’étoile du matin se lève dans vos cœurs; sachant tout d’abord vous-mêmes qu’aucune prophétie de l’Ecriture ne peut être un objet d’interprétation particulière, car ce n’est pas par une volonté d’homme qu’une prophétie a jamais été apportée, mais c’est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu. » (2Pi 1.19-21)

Quelle autorité permet de trancher? Certainement pas la Bible dans le cas des francs-maçons:

« Les Rituels ont généralement été plus ou moins remaniés. Toutes les affirmations explicitement chrétiennes y ont été supprimées. Celles ouvertement antichrétiennes, qui les ont parfois remplacées, ne constituent que des cas circonstanciels et ne se relèvent que dans les Rituels dénaturés. En revanche, les Rituels dont l’usage s’est maintenu leur ont souvent substitué, par une transposition philosophique, des commentaires d’inspiration hermétique, alchimique ou kabbaliste [sic]. »12

La Bible ne conviendrait-elle pas? Serait-elle trop exigeante, trop intolérante à l’esprit universaliste? Comme on en reconnaît les vertus morales, on garde ce qui convient à « tout homme de bonne volonté », et on gomme ou transforme le reste. Jésus-Christ a mis en garde contre toute tentative de transformation des Ecritures:

« Je le déclare à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre: Si quelqu’un y ajoute quelque chose, Dieu le frappera des fléaux décrits dans ce livre; et si quelqu’un retranche quelque chose des paroles du livre de cette prophétie, Dieu retranchera sa part de l’arbre de vie et de la ville sainte, décrits dans ce livre. » (Ap 22.18-19)13

Je pense à l’apôtre Paul, qui craignait pour les chrétiens de Colosses. L’influence des religions à mystères (dont Paul Naudon affirme qu’elles sont directement en amont de la franc-maçonnerie) constituait un risque de changement, de transformation du message divin. Il écrivit: « Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s’appuyant sur la tradition des hommes, sur les rudiments du monde, et non sur Christ. Car en lui [Jésus] habite corporellement toute la plénitude de la divinité. » (Col 2.8-9) Paul serait inquiet d’entendre ce qui suit de la bouche d’un homme prétendant être chrétien:

« Il existe une indéniable parenté, qu’il y ait eu ou non filiation directe, entre les rites symboliques de la maçonnerie et ceux des sociétés secrètes initiatiques du passé: les auteurs maçonniques n’ont pas manqué de faire des parallèles entre leur voie et les mystères antiques, ceux de la Grèce et de l’Empire romain tout spécialement. »14

L’Eglise doit-elle compenser les prétendues lacunes de la Bible en puisant dans un héritage occulte? Le croyant peut-il tant diluer son vin?

Lorsque les hommes réfléchissent sur le divin, il me semble qu’ils ne peuvent aboutir qu‘à une réflexion humaine, une philosophie… C’est le cas de la franc-maçonnerie, puisqu’il y a transformation du message biblique et importation de données occultes, c’est un refus clair de la révélation chrétienne.

C) Le problème de la divinité

L’appréhension du divin me trouble. De quel Dieu (dieu?) parle-t-on en se référant au Grand Architecte de l’Univers? Qu’on l’appelle Etre Divin, ElohimAdonaï, Eternel, Seigneur, Créateur ou Architecte n’est pas gênant. C’est la définition que l’on attache au nom qui révèle la nature de notre croyance. Est-ce une énergie? Est-ce une personne? Est-ce Jésus-Christ? Est-il trinitaire? A la lumière de ce qui est dit de cet architecte, nous pourrons comprendre s’il est le Dieu de la Bible ou non.

Là encore, il ne s’agit pas d’un petit exercice intellectuel. La Bible met beaucoup l’accent sur l’existence d’un seul Dieu, et exige que l’on comprenne bien que toute autre « représentation » est une création, qui détourne l’homme du salut et de l’amour de Dieu. Jésus dira même: « (…) car si vous ne croyez pas que moi je suis, vous mourrez dans vos péchés. » (Jn 8.24) C’est-à-dire que celui qui n’a pas une compréhension exacte de l’identité de Jésus-Christ ne peut pas non plus comprendre la nature du salut qu’il vient offrir; et, ainsi, il n’est pas « racheté » et il meurt sous la condamnation. C’est ce qui explique les passages suivants:

« Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face. Tu ne te feras point d’image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point; car moi, l’Eternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punit l’iniquité des pères sur les enfants jusqu’à la troisième et la quatrième génération de ceux qui me haïssent, et qui fait miséricorde jusqu’à mille générations à ceux qui m’aiment et qui gardent mes commandements.»

« Tu ne prendras point le nom de l’Eternel, ton Dieu, en vain; car l’Eternel ne laissera point impuni celui qui prendra son nom en vain. » (Ex 20.3-7)

« Car ainsi parle l’Eternel qui a créé les cieux, lui le seul Dieu, qui a façonné la terre et l’a formée, lui qui l’affermit. Il ne l’a pas créée vide, il l’a façonnée pour qu’elle soit habitée. Je suis l’Éternel, et il n’y en a point d’autre. Ce n’est pas en cachette que j’ai parlé, dans un lieu ténébreux de la terre. Je n’ai pas dit à la descendance de Jacob: Cherchez-moi vainement! Moi, l’Eternel, je dis ce qui est juste, je proclame ce qui est droit. Assemblez-vous et venez, approchez ensemble, rescapés des nations! Ils n’ont pas de connaissance, ceux qui portent le bois de leur statue et qui intercèdent auprès d’un dieu qui ne peut les sauver. Annoncez-le et présentez vos arguments! Qu’ils prennent conseil les uns des autres! Qui a fait entendre cela depuis les origines et depuis lors les a annoncées? N’est-ce pas moi, l’Eternel? En dehors de moi, il n’y a point de Dieu, un Dieu juste et qui sauve, à part moi, il n’y en a aucun. » (Es 45.18-21)

Or, lorsque les francs-maçons présentent leur concept du Grand Architecte de l’Univers, on constate rapidement qu’il ne s’agit que d’une boîte « fourre-tout ». L’athée, le théiste ou l’animiste peuvent signer leur adhésion à une telle croyance:

« Ainsi donc, le symbole du Grand Architecte possède pleinement la qualité de tout symbole, de pouvoir être interprété logiquement par toutes les familles d’esprit pour leur donner l’image cohérente du même objet, ce qui fait ainsi converger les pensées: à ce titre, ce n’est pas un facteur de division mais de rapprochement…. Conséquemment s’il est évoqué en Loge, il ne peut choquer ni même gêner personne. Il fera un faisceau d’opinions sans les confondre ni les opposer. Il sera l’agent efficace du rapprochement d’hommes qui, sans lui, auraient risqué de se trouver toujours séparés. C’est ainsi que la Maçonnerie pourra réellement devenir le Centre de l’Union. »15

Un autre écrit:

« On peut remarquer que l’adhésion au symbole du Grand Architecte de l’Univers n’implique pas forcément la reconnaissance du Dieu personnel et créateur du judéo-christianisme; il suffit, pour être admis au travail maçonnique, d’admettre l’existence d’un principe « organisateur du chaos », d’une Loi universelle, d’un idéal de perfection vers lequel tend l’Univers. »16

Or, qu’est-ce que ce dieu « caméléon »? Si Dieu est Dieu, s’il s’est révélé, il est comme il est et n’est pas ce qu’il n’est pas! Il existe ainsi des évocations et des croyances exactes, et d’autres erronées. Voici quelques raisons qui me font croire que cet Architecte n’est pas le Dieu des chrétiens.

Tout d’abord, la notion d’un Dieu caméléon, d’un « Centre de l’Union », est incompatible avec les évangiles. Jésus a même averti que son message serait cause de division, parfois même au sein d’une famille:

« Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée. Car je suis venu mettre la division entre l’homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère; et l’homme aura pour ennemis les gens de sa maison. Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi; et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi; celui qui ne prend pas sa croix, et ne me suit pas, n’est pas digne de moi. Celui qui conservera sa vie la perdra, et celui qui perdra sa vie à cause de moi la retrouvera. » (Mt 10.34-39)

Les chrétiens morts martyrs au cours des siècles d’histoire témoignent encore que la révélation chrétienne ne s’accommode pas de compromis spirituels. L’intransigeance de son message d’amour en Jésus-Christ ne plaît pas à tous au point qu’un grand nombre sont morts au bûcher pour l’avoir cru.

Deuxièmement, le Créateur, dans la Bible, n’est autre que Jésus-Christ:

« Car en lui [Jésus-Christ selon le contexte] ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités. Tout a été créé par lui et pour lui. » (Col 1.16)

Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle… Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père. » (Jn 1.1-3, 14)

Constatant que le Grand Architecte de l’Univers n’est pas Jésus-Christ, la franc-maçonnerie rejette la divinité du Christ. Qu’il ne soit pas Jésus-Christ est d’ailleurs logique puisqu’il n’est pas « le Dieu personnel et créateur du judéo-christianisme », pour reprendre les termes de Hutin…

C’est là mon troisième argument. Jésus-Christ est acclamé partout comme le plus grand des prophètes. Leader politique, religieux, social, illuminé de génie, les qualificatifs positifs abondent. Il est souvent le meilleur des hommes, mais exceptionnellement le trouve-t-on présenté comme Dieu-devenu-homme. Or, la pensée populaire a du mal à comprendre combien dire du bien de sa sagesse sans reconnaître sa divinité, c’est faire de lui le plus grand des idiots ou un menteur démoniaque. Car celui qui a prononcé le Sermon sur la montagne s’est aussi présenté comme l’égal de Dieu.

Il a affirmé son identité de nature avec le Père (Jn 10.30), il s’est présenté comme la personnalisation du Père (Mt 11.27), il a affirmé être le Fils de Dieu, ce qui, en milieu juif, signifie être l’égal de Dieu (Jn 5.17-18). A bien des reprises, des leaders religieux ont cherché à le lapider pour blasphème, car il se faisait l’« égal de Dieu ». Des hommes et des femmes se sont prosternés pour l’adorer, sans qu’il ne les corrige (Mt 14.33, 28.9, Jn 9.38, etc.), et Thomas, après avoir douté, s’écria:

« Mon Seigneur et mon Dieu! » (Jn 20.28, cf.Ps 5.3)

On ne saurait dire que Jésus est un homme sage s’il a prétendu être Dieu! Ou il l’est vraiment – et que tout genou fléchisse! – ou il ne l’est pas, et il est à ranger dans l’armoire des créateurs illusionnés de sectes…

Hormis le fait qu’il se présente lui-même comme Dieu, le témoignage de sa divinité est autant rapporté dans l’Ancien Testament (sous forme prophétique) que dans le Nouveau Testament. Parmi les quelque 300 allusions prophétiques de la Bible juive à la venue du Messie, nous trouvons qu’on l’appellera « Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix » (Es 9.6.). Plus d’une douzaine d’autres évoquent sa divinité17.

Le Nouveau Testament est également riche, et particulièrement clair: Jésus est la Parole, Dieu incarné (Jn 1.1 et 14), Dieu béni éternellement (Rm 9.6), l’image même de Dieu et le créateur de toutes choses (Col 1.15-16), le premier et le dernier, l’alpha et l’oméga (cp. Ap. 22.13 et 1.8 avec Es 44.6 et 48.12). Je pourrais multiplier les descriptions de son identité et citer plusieurs dizaines de références démontrant sa divinité.

Selon l’apôtre Jean, l’un des tests les plus simples pour vérifier l’orthodoxie d’un enseignant consiste à évaluer sa doctrine du Christ:

« Bien-aimés, n’ajoutez pas foi à tout esprit; mais éprouvez les esprits, pour savoir s’ils sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde. Reconnaissez à ceci l’Esprit de Dieu: tout esprit qui confesse Jésus-Christ venu en chair est de Dieu; et tout esprit qui ne confesse pas Jésus n’est pas de Dieu, c’est celui de l’Antéchrist, dont vous avez appris la venue, et qui maintenant est déjà dans le monde. » (1Jn 4.1-3)

Ainsi, les propos des francs-maçons sur l’Etre divin les révèlent comme de faux prophètes. Comment ne pas s’étonner que les encyclopédies franc-maçonnes contiennent des explications sur presque toutes les divinités du monde, mais que l’on ne trouve aucun article sur le Jésus-Christ de l’histoire?18 Si le Grand Architecte de l’Univers était le Dieu des Ecritures, il serait identifié à Jésus-Christ ou au Dieu trinitaire. Or, nous avons trouvé le contraire…

Le chrétien authentique ne saurait révérer qui que ce soit d’autre que Dieu, tel qu’il se présente. Il ne saurait même être question de s’agenouiller ou de se courber devant un quelconque objet, fût-il un triangle, une copie de l’évangile ou une quelconque représentation matérielle ou symbolique de Dieu.

D) Le problème de la médiation

J’en viens à la raison principale de mon souci: le salut de l’âme. Il y a dans le cœur de l’homme une aspiration spirituelle indéniable. Celle-ci le pousse à chercher Dieu, en tâtonnant (voir le discours de l’apôtre Paul à l’Aréopage en Actes 17.16-34). Si Dieu ne s’était pas révélé, toutes les constructions humaines seraient plus ou moins équivalentes, et personne ne serait assuré quant à sa destinée éternelle après la mort.

Si néanmoins, comme la Bible le dit, il existe un jugement éternel, un enfer et un paradis, il convient de s’intéresser le plus tôt possible aux modalités d’entrée!19 Or, la franc-maçonnerie présente un mimétisme choquant des concepts bibliques (nouvelle naissance, mort à soi-même et vie nouvelle, etc.). J’ai le sentiment douloureux d’être en présence d’un mouvement voulant se substituer au christianisme. Il suffit de comparer les affirmations suivantes avec les textes bibliques…

III. Quelques comparaisons entre la signification des rites et l’enseignement biblique

Propos de la maçonnerie

Propos de la Bible

Sur l’idée d’une renaissance

Initiation. Une nouvelle naissance – c’est donc comme si le candidat, lors de son initiation, vivait une nouvelle naissance dans l’univers, ou qu’une porte s’était ouverte pour l’admettre dans un autre monde parallèle. Véritablement, dans ce moment de renaissance, il est rétabli dans la lumière, il se découvre dans la représentation symbolique d’un nouveau monde […] Le mot « initié » décrit une personne qui a expérimenté un nouveau début, qui est entré par un chemin d’expérience qu’il n’avait jamais emprunté auparavant20.

Il est des ignorants qui s’imaginent qu’on s’initie soi-même, ce qui est en quelque sorte une contradiction dans les termes, oubliant, s’ils l’ont jamais su, que le mot initiu signifie « entrée ou commencement », ils confondent le fait même de l’initiation (virtuelle) avec le travail à accomplir ultérieurement pour qu’elle devienne plus ou moins effective. L’initiation est semblable à une seconde naissance, comment un être pourrait-il bien agir par lui-même avant d’être né? » nous dit René Guénon, qui ajoute: « Il est bien évident que l’individu ne saurait se dépasser lui-même par ses propres moyens.21

Sur l’idée d’une renaissance

Mais il y eut un homme d’entre les pharisiens, nommé Nicodème, un chef des Juifs, qui vint, lui, auprès de Jésus, de nuit, et lui dit: Rabbi, nous savons que tu es un docteur venu de Dieu; car personne ne peut faire ces miracles que tu fais, si Dieu n’est avec lui. Jésus lui répondit: En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. Nicodème lui dit: Comment un homme peut-il naître quand il vieux? Peut-il rentrer dans le sein de sa mère et naître? Jésus lui répondit: En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l’Esprit est esprit. Ne t’étonne pas que je t’aie dit: Il faut que vous naissiez de nouveau. (Jn 3.3-7)

Sur le concept vieil homme/nouvel homme

Le candidat ainsi isolé au milieu des objets qui lui rappellent la mort, et qui a sous les yeux des maximes de fermeté et d’espoir, meurt en quelque sorte à l’ancienne vie, se prépare à une vie nouvelle…22

[A propos des initiations] Il s’agit de transformer le « vieil homme » en « l’homme nouveau », libéré des inhibitions et conditionnements de l’état profane23.

La forme initiatique en était les mystères d’Eleusis et les mystères orphico-pythagoriciens, nés des mystères égyptiens. Le but de leur enseignement spirituel était de préparer l’avènement de la Perfection. Se faire initier, c’était apprendre à mourir symboliquement; à monter vers l’état de pureté, de connaissance, de plénitude absolue24.

La lumière matérielle qui jaillit au fiatdu Grand Architecte quand disparurent l’obscurité et le chaos a toujours été, en maçonnerie, un symbole favori de l’Illumination intellectuelle que l’Ordre a pour objet de créer dans les intelligences de ses disciples, d’où nous avons à juste titre pris le nom de « Fils de Lumière ». Cette lumière spirituelle, qui est la première demande du candidat après sa nouvelle naissance, n’est qu’un autre nom pour la Vérité divine, la Vérité de Dieu et de l’Ame, la Nature et l’Essence de l’un et de l’autre – ce qui constitue le but principal de l’enseignement maçonnique25.

Sur le concept vieil homme/nouvel homme

Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. En effet, si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection. (Rm 6.3-5)

Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. (2Co 5.17)

Ne savez-vous pas que les injustes n’hériteront point le royaume de Dieu? Ne vous y trompez pas: ni les débauchés, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les dépravés, ni les homosexuels, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les insulteurs, ni les accapareurs, n’hériteront le royaume de Dieu. Et c’est là ce que vous étiez, quelques-uns de vous. Mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus-Christ, et par l’Esprit de notre Dieu. (1Co 6.9-11)

En observant ces parallèles, je pense à l’apôtre Paul, qui parle contre des personnes « ayant l’apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force » (2Tm 3.5). Car la franc-maçonnerie a soustrait le moyen de la transformation dont il est question. Ce qui fait qu’une personne peut (enfin) sortir d’elle-même et connaître Dieu, c’est l’Evangile! Une réelle infusion divine qui modifie le tout de l’existence. Or, ce message est puissant en lui-même pour sauver un individu (voir Rm 1.16). Il ne faudrait pas le frelater par une philosophie humaine (voir 1Co 1-2). Aux croyants de Galates, qui avaient la fâcheuse tendance à adapter l’Evangile à leur guise, Paul écrit:

« Je m’étonne que vous vous détourniez si vite de celui qui vous a appelés par la grâce de Christ, pour passer à un autre Evangile. Non pas qu’il y en ait un autre, mais il y a des gens qui vous troublent et veulent pervertir l’Evangile du Christ. Mais si nous-mêmes, ou si un ange du ciel vous annonçait un Evangile différent de celui que nous vous avons annoncé, qu’il soit anathème! Nous l’avons dit précédemment, et je le répète maintenant: si quelqu’un vous annonce un Evangile différent de celui que vous avez reçu, qu’il soit anathème! » (Ga 1.6-9)

Or, la tolérance franc-maçonne refuse l’exclusivisme chrétien mais accepte l’apport de religions et de philosophies carrément païennes:

« Symbole de la ‹marche ascendante vers le ciel›, l’échelle de Jacob a servi à de multiples méditations ésotériques et astrologiques. Et ceci nous amène à l’autre forme d’échelle, beaucoup plus courante en franc-maçonnerie: l’échelle à sept degrés, connue également dans le bouddhisme et les mystères de Mithra. »

La Bible évoque un chemin très simple

  • pour « mourir à soi-même »,
  • pour « monter vers le ciel »,
  • pour « naître à nouveau »:

la repentance (métanoia, c’est-à-dire changement d’avis – sur la gravité de ses fautes et sur le pardon de Dieu en Christ – associé à un changement de vie), avec la foi que le Dieu d’amour lui-même, dans sa grâce, a payé de sa vie le rachat de notre âme. S’étant sacrifié pour que le péché de l’homme soit jugé, il offre la justification de ceux qui viendraient humblement lui demander ce « transfert » de culpabilité. Le salut est chaleureusement offert:

« Car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, en n’imputant point aux hommes leurs offenses, et il a mis en nous la parole de la réconciliation. » (2Co 5.19)

Pour être au bénéfice de ce salut, point n’est besoin d’initiations, ni d’ailleurs d’initiateurs:

« Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme. » (1Tm 2.5)

Jésus avertit ceux qui s’érigent en connaisseurs de Dieu et du chemin de la vérité:

« Malheur à vous, docteurs de la loi! parce que vous avez enlevé la clef de la connaissance; vous n’êtes pas entrés vous-mêmes, et vous avez empêché d’entrer ceux qui le voulaient. » (Lc 11.52)

Le moyen de la réconciliation entre Dieu et les hommes est en Jésus-Christ. Ce salut éternel est gratuit, et il ne peut être accepté qu’avec humilité et foi. Et lorsque Dieu entre dans une vie, il fait le ménage que des années d’initiations et d’effort intellectuel ne pourront jamais offrir… Jugez-en!

« Dieu a voulu par lui réconcilier tout avec lui-même, tant ce qui est sur la terre que ce qui est dans les cieux, en faisant la paix par lui, par le sang de sa croix. Et vous, qui étiez autrefois étrangers et ennemis par vos pensées et par vos mauvaises œuvres, il vous a maintenant réconciliés. » (Col 1.20-21)

« Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. » (Ep 2.8-9)

« C’est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l’offrande du corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes… Car, par une seule offrande, il a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés. » (Hé 10.10, 14)

IV. La plante et ses racines?

A ceux qui s’offusquaient des paroles de Jésus sur les traditions humaines, il répondit:

« Toute plante que n’a pas plantée mon Père céleste sera déracinée. » (Mt 15.13)

Après examen et réflexion, il me semble que la franc-maçonnerie est une religion opposée à la foi chrétienne en ce qu’elle est une contrefaçon de l’Evangile. Si elle [croit] propose[r] une règle de conduite civile et sociale probablement exemplaire , elle est incapable de conduire les âmes à Dieu, de donner le salut et un sens à la vie.

Ce jugement apparaîtra sans doute trop catégorique. Cependant, puisqu’il s’agit de lier les hommes à Dieu, de la réponse à notre question de départ dépend le salut éternel de l’âme. Si le Dieu franc-maçon ne confesse pas le salut en Christ, il ne confesse aucun salut du tout. Ne serait-ce pas tragique de se confier dans un système artificiel pour réaliser à sa mort que la vie spirituelle et le salut étaient à cueillir gratuitement auprès de la croix?

Bibliographie complémentaire

Ranc, Paul, La franc-maçonnerie sous l’éclairage biblique (Saint-Légier: Editions Contrastes, 1989).

Arnold, Paul, Histoire des Rose-Croix et les origines de la franc-maçonnerie (Paris: Mercure de France, 1990).

* F. Varak est pasteur et auteur.

1 D. Ligou, « Religion », Dictionnaire de la franc-maçonnerie (Paris: PUF, 1987), 996.

2 P. Naudon, La franc-maçonnerie (collection Que sais-je?, Paris: PUF, 1990), 95.

3 Ce sont les mots d’A. Pike, souverain grand commandeur du rite écossais, prononcés lors de l’éloge funèbre de Macked [Haywood, Famous Masons, 203, in D. Ligou, ‹Macked› & ‹Pike›, op. cit., 732 et 929].

4Albert G. Macked, Encyclopedia of Freemasonry, 618-619.

5 Ibid., citant le dictionnaire Webster.

6 D. Ligou, Echelleop. cit., 388.

7 J’espère que les menaces et malédictions prononcées à l’encontre de celui qui ne respecte pas la « loi du silence » (D. Ligou, Initiation) n’ont qu’une portée symbolique: « Au cas où je transgresserais dans la plus petite mesure mon serment, que mon cou soit coupé, que mon cœur, mes dents et mes entrailles soient arrachés et jetés au fond de la mer, que mon corps soit brûlé et mes cendres dispersées dans les airs pour qu’il ne reste rien de moi et de ma pensée parmi les frères maçons! » In L. de Poncins, La franc-maçonnerie d’après ses documents secrets (Chiré-en-Montreuil: Diffusion de la Pensée Française, 1972), in P. Ranc, La franc-maçonnerie sous l’éclairage biblique (Lausanne: Editions Contrastes, 1989), 66. Voir également D. Ligou, Obligationop. cit.

8 J. Mitterrand, grand maître du Grand Orient de France, écrit: « Le secret maçonnique, si souvent invoqué comme la volonté de cacher des actions malfaisantes, s’explique d’abord par la nécessité de conserver aux travaux la discrétion indispensable à leur poursuite sereine à l’abri de l’agitation du monde; surtout, il ne fait que traduire l’impossibilité de traduire et d’expliquer à l’extérieur une réalité incompréhensible au profane. » J. Mitterrand, « Franc-maçonnerie », Encyclopaedia Universalis, vol. IX, 936 [b].

9 Malgré les affirmations de Naudon, qui cite des exemples contestables dans les écrits de Jean (Naudon, op. cit., 71). Sur la réfutation d’une tradition orale ésotérique opposée à la tradition écrite exotérique, voir F. Varak, La réincarnation (Lyon: Editions CLE, 1990), 120-124.

10 L’Osservatore Romano, le 23 février 1985, in Naudon, op. cit., 66.

11 Albert Pike, souverain pontife de la franc-maçonnerie universelle, Instructions du 23eConseil suprême mondial, 14 juillet 1889, in P. Roberson, The New World Order (Dallas: Word), 184. (Cet ouvrage cherche à démontrer l’existence d’une stratégie géopolitique dont l’objectif serait de rassembler tout Etat sous l’égide d’une organisation internationale; l’auteur montre que cette idée est fortement soutenue par nombre d’organisations spirituelles ou financières dont la philosophie pourrait être dangereuse à la liberté des Etats…)

12 D. Ligou, Christ, caractère chrétien ou « christique » de la franc-maçonnerieop. cit., 256-258.

13 Certes, ce passage s’applique principalement au livre de l’Apocalypse (révélation ou dévoilement en grec). Mais ce principe s’étend à l’ensemble des textes sacrés, comme le montrent d’autres passages (Dt 12.32; Pr 30.6).

14 S. Hutin, « Franc-maçonnerie », Encyclopaedia Universalis, vol. IX, 937 [b].

15 D. Ligou, Architecte de l’Univers (Grand)op. cit., 70.

16 S. Hutin, « Franc-maçonnerie », Encyclopaedia Universalis, vol. IX, 937 [c].

17 Voir R. Schroeder, Le Messie de la Bible (Braine-l’Alleud, Belgique: Editeurs de Littérature Biblique, 1974).

18 La seule référence à Jésus-Christ est liée à un « état christique », mais la personne du Christ n’est pas évoquée.

19 Je n’ai trouvé nulle part dans les écrits francs-maçons de trace d’articles sur l’enfer, la perdition, le paradis. Les versets de la Bible qui en parlent font-ils partie des passages indésirables? (Voir notamment Dn 12.2, Mt 25.46, 2Th 1.8-9, Ap 20.11-15.)

20A.E. Waite, « Initiation », A New Encyclopedia of Freemasonry (New York: Wings Books, 1970), 395.

21 R. Guénon,Aperçu sur l’initiation, 31.

22 D. Ligou, « Initiation », op. cit., 611.

23 S. Hutin, « Franc-maçonnerie », Encyclopaedia Universalis, vol. IX, 937 [b].

24 P. Naudon, « La franc-maçonnerie », op. cit., 74.

25A. Mackey, Masonic Ritualism (New York, 1867).

Presse: La “Fille du Christ” condamnée à 18 mois de prison avec sursis

THONON-LES-BAINS – JUSTICE, Le Dauphiné Libéré

Parce qu’elle ne voulait pas s’abaisser à la justice des hommes, Sylvie Letrouit, 61 ans, était absente des débats mardi 9 octobre. À la tête de l’association Les clés du futur, celle qui se présente comme la fille du Christ et la réincarnation de Jeanne d’Arc devait comparaître pour abus de confiance. Le tribunal correctionnel de Thonon-les-Bains lui reproche d’avoir détourné plus de 120 000 euros à des fins personnelles entre 2015 et 2018.

L’affaire débute par un signalement de la Miviludes, vigie des dérives sectaires, début 2017. L’association, domiciliée à Lullin, embrasse effectivement tous les fondements de la secte : prosélytisme religieux, thèses apocalyptiques, promesse d’un sauvetage post-mortem… Pour le procureur Philippe Toccanier, elle trouve également une « filiation » sectaire encore plus incarnée dans son financement.

Parmi ses “bienfaiteurs”, les Clés du futur comptent notamment plusieurs rescapés de l’Ordre du temple solaire, responsable du suicide collectif de 74 de ses adeptes dans les années 90. Jean-Max Cotte, présenté comme l’ex-bras droit de Luc Jouret, a ainsi fait don de plus de 80 000 € à l’association chablaisienne.

Un ex de l’Amorc (ancien et mystique ordre de la Rose-Croix) avait lui aussi rejoint les rangs de la structure.

Religion, politique, questions sociétales…

« C’est un attrape-tout qui mobilise des gens d’horizons divers »,

résumait hier le juge Philippe Poitrineau.

« La fille de Jésus ne lésine pas sur les sous-vêtements »

Une dizaine de sites internet servaient au recrutement.

« Des gens faibles et vulnérables, parfois proches de la psychiatrie et sur lesquels Madame Letrouit exerçait pressions, chantages ou menaces »,

poussant l’une d’elles jusqu’à la tentative de suicide, heureusement avortée. Faute de plaintes, les poursuites se sont limitées à l’abus de confiance.

Au total, l’association aura collecté 250 000 € en trois ans, dont près de la moitié détournée par sa présidente, à des fins très prosaïques : mobilier, alimentation, vêtements, bijoux, produits cosmétiques, lingerie fine… « La fille de Jésus ne lésine pas sur les sous-vêtements », a relevé hier le président Poitrineau.

Sylvie Letrouit a été condamnée à dix-huit mois de prison avec sursis, assortis d’une mise à l’épreuve de trois ans comprenant une obligation de soins et l’interdiction de rentrer en contact avec les membres de la secte. Le tribunal a également prononcé la fermeture de l’association pendant cinq ans (le maximum légal) et la confiscation de l’ensemble des scellés (pour la plupart supports à la communication de la structure).

Presse: La «fille du Christ» reconnue coupable : la secte de Lullin condamnée au silence

PUBLIÉ LE 11/10/2018, Lauren Lacrampe, lemessager.fr

Le procès de la fille du Christ s’est déroulé sans l’intéressée. Sylvie Letrouit a été condamnée pour abus de confiance à 18 mois de prison avec sursis. L’objectif de la justice était surtout qu’elle cesse ses activités qualifiées de sectaires.

Thonon-les-Bains

Ce n’est pas le procès d’une secte qui s’est déroulé au tribunal de Thonon mardi 9 octobre mais ça y ressemblait beaucoup. Sylvie Letrouit, habitante de Lullin de 61 ans, était jugée pour avoir détourné 120 000 euros des comptes de son association, « une structure hautement nocive », d’après Philippe Toccanier, procureur de la République. La présidente de cette association créée dans le Chablais en 2010 était absente lors du procès et aucun avocat ne la représentait. Celle qui assure être la fille du Christ n’a pas tenu à se confronter à la loi des Hommes.

Tentatives de suicides

Philippe Poitrineau, le président du tribunal correctionnel, expose le cadre de l’affaire : «Deux signalements d’activités sectaires » ont permis aux autorités d’ouvrir une enquête sur les agissements de cette femme. Ils ne provenaient pas du Chablais. « On nous a décrit des situations d’emprises sur des biens et des personnes », explique-t-il. Philippe Toccanier indique également que la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires l’a informé que deux jeunes sœurs ont tenté de se suicider suite à des pressions et des manipulations provenant de cette association.

Pour ce qui concerne le Chablais, c’est l’aspect financier de la structure lullinoise qui a intéressé les enquêteurs. En trois ans, 250 000 euros ont transité sur les comptes de l’association. De l’argent qui provient en grande partie de donateurs particuliers. « Environ 120 000 euros ont été utilisés par Sylvie Letrouit pour du mobilier, de l’alimentation, des bijoux, payer son loyer ou acheter de la lingerie fine », indique le président du tribunal correctionnel.

Pour le procureur,

« l’objet de ce procès est double : que Sylvie Letrouit cesse ses activités et qu’elle soit suivie pour éviter que d’autres personnes ne tombent dans ses griffes ».

Il a requis deux ans de prison avec sursis et mise à l’épreuve pendant trois ans, obligation de soins et interdiction d’entrer en contact avec des victimes et son principal financeur (voir ci-contre). L’association doit fermer durant 5 ans et le matériel (ordinateurs et téléphones) est confisqué.

Les juges ont condamné la prévenue à une peine de 18 mois de prison avec sursis, avec une obligation de soins et interdiction de rentrer en contact avec ses victimes et son principal financeur.