Parlons sectes !

Cette ouvrage de Gérard DAGON † , ancien président et un des fondateurs de notre association, date de l’année 1991, nous ne reproduirons donc pas les statistiques, ni les fiches descriptives, mais l’introduction et la préface.

Editions BARNABAS, ISBN : 2-908582-04-X


L’Eglise a toujours été dans l’Histoire confrontée à divers mouvements dont l’orthodoxie était en porte-à-faux avec la Parole de Dieu.
A l’orée du XXI siècle, il apparaît que notre monde se tourne de plus en plus vers quantité de philosophies religieuses trompeuses. Le chrétien ne peut guère sous-estimer ce phénomène !
La politique de l’autruche n’est plus de mise dans le Corps de Christ.
L’apologétique est un des aspects souvent négligé de la vie de l’Eglise qui doit en priorité se développer pour la défense de notre foi commune.
C’est avec beaucoup de gratitude que je tiens à recommander aux lecteurs l’ouvrage de mon cher frère et ami Gérard Dagon.
On peut affirmer que dans notre francophonie, il a été un des précurseurs dans ce vaste ministère. Gérard fut, avec le regretté Walter Martin du «Christian Research Institute», celui qui a fait naître en moi le désir de servir le Seigneur dans cette importante spécialisation.
La lecture de ce livre vous permettra d’acquérir une très bonne connaissance de chaque mouvement sectaire étudié.
Qu’il soit en bénédiction pour nos églises et qu’il puisse susciter éga­lement chez vous le désir de devenir une sentinelle accomplie dans ce combat particulier !

Christian Piette


Introduction

La Fédération Evangélique de France (F.E.F.) publie depuis 1982, dans son trimestriel «INFO-FEF», une rubrique «Info-Sectes». Il s’agit d’une présentation simple et claire des principales sectes actives en France.
Beaucoup de numéros anciens de cette revue sont épuisés. Aussi les Editions BARNABAS ont-elles eu l’idée de rassembler tous ces arti­cles dans un livre qu’elles sont heureuses de vous présenter.
Les articles ont été revus et corrigés. Pour faciliter l’utilisation rapide des nombreux renseignements fournis dans le présent livre, tous les articles sont construits sur le même plan.
Certains articles sont plus longs que d’autres. Nous avons pensé développer le texte sur les sectes qui, à notre connaissance, sont rarement recensées dans d’autres ouvrages. Le texte de celles qui sont bien connues est plus bref.
Par ailleurs, nous avons essayé d’être aussi objectifs que possible, sachant que le Seigneur Jésus-Christ nous demande de dénoncer vigoureusement les enseignements erronés, mais d’aimer profondément les victimes de tels enseignements.
Suivant l’accueil reçu par ce premier livre, d’autres verront le jour, pour être rassemblés finalement dans un plus gros volume constituant enfin le «Dictionnaire des sectes» tant attendu par beaucoup…

Note importante Malgré le soin donné à la rédaction de ce livre, il se peut que des erreurs s’y soient glissées, indépendamment de notre volonté. Que le lecteur nous signale ces erreurs. Nous en tiendrons compte lors d’une éventuelle réédition. D’avance merci !

Qu’en dit la Bible ?

  • Jésus leur répondit : Prenez garde que personne ne vous séduise.
    Car plusieurs viendront sous mon nom, disant : c’est moi qui suis le Christ. Et ils séduiront beaucoup de gens. (Matthieu 24:4-5)
  • Plusieurs faux prophètes s’élèveront et ils séduiront beaucoup de gens. (Matthieu 24:11)
  • Car il s’élèvera de faux christs et de faux prophètes ; ils feront de grands prodiges et des miracles, au point de séduire, s’il est possible, même les élus. (Matthieu 24:24)
  • Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtements de brebis, mais au-dedans ce sont des loups ravisseurs. (Matthieu 7:15)
  • Je sais qu’il s’introduira parmi vous, après mon départ, des loups cruels qui n’épargneront pas le troupeau, et qu’il s’élèvera au milieu de vous des hommes qui enseigneront des choses pernicieuses, pour entraîner les disciples après eux. (Actes 20:29-30)
  • Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine ; mais, ayant la démangeaison d’entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs, détourneront l’oreille de la vérité, et se tourneront vers les fables.
    (Il Timothée 4:3-4)
  • Il y a eu parmi le peuple de faux prophètes, et il y aura de même parmi vous de faux docteurs, qui introduiront sournoisement des sec­tes pernicieuses, et qui, reniant le Maître qui les a rachetés, attireront sur eux une ruine soudaine. Plusieurs les suivront dans leurs dissolu­tions, et la voie de la vérité sera calomniée à cause d’eux. (Il Pierre 2:1-2)

Rien de nouveau sous le soleil

L’Ecclésiaste avait raison : «Il n’y a rien de nouveau sous le soleil.» (Eccl.1:9)
Au temps de notre Seigneur Jésus-Christ, au cours de l’Histoire de l’Eglise, de nos jours, des sectes naissent, grandissent, se divisent, disparaissent pour renaître sous une autre appellation.
Par l’Ecriture Sainte, nous savons que dans les derniers temps, les temps de la fin – et nous y sommes – l’erreur va en augmentant.
La Bible, l’infaillible Parole de Dieu, a prévu le phénomène sectaire…
Elle a toujours raison dans ses prophéties et ses avertissements.
L’apôtre Paul a été accusé d’être le chef de la secte des Nazaréens (Actes 24:5). Les Juifs pensaient que le christianisme naissant était une secte (Actes 24:14). A Rome, le même bruit avait couru (Actes 28:22).
A Corinthe, les sectes semblaient même constituer un mal nécessaire (I Cor. 11:19) !
Dès le premier siècle, les sectes sont des œuvres de la chair (Gal.5:19-21) et elles le resteront durant les siècles futurs : adoptianisme, arianisme, donatisme, gnosticisme, manichéisme, marcionisme, mo­dalisme, montanisme, pélagianisme, quiétisme, etc. sont des exemples parmi des centaines.

Enquête gouvernementale

Les sectes ne troublent pas seulement les Eglises, elles ne sont pas uniquement un phénomène religieux ; l’opinion publique et même les gouvernements sont interpellés.
Le massacre de Guyana, la prostitution sacrée des «Enfants de Dieu» ou «Famille d’Amour», la dictature et les mariages collec4tifs de Moon, les enlèvements de jeunes, la circulation de grosses fortunes, les pro­cès avec l’Eglise de Scientologie… ne peuvent laisser les autorités indifférentes.
Le 1 er septembre 1982, le Premier Ministre de l’époque, Pierre Mauroy, avait chargé le député Alain Vivien, l’un des vice-présidents de l’Assemblée Nationale d’alors, d’étudier les problèmes posés par le développement des sectes en France. Ce député a consulté de nombreux responsables d’Eglises, d’Associations de défense, de Ministères, de partis politiques pour se faire une idée précise de la situation.
Au cours de l’après-midi du 29 décembre 1982, la Fédération Evangélique de France (F.E.F.) a été auditionnée également. Son président et son secrétaire-général ont eu la joie de s’entretenir, à l’Assemblée Nationale, avec le député Vivien, sur l’attitude des Evangéliques devant les sectes.
Cet entretien, fort cordial, a été suivi d’un échange de correspondance très intéressant. Citons juste un bref extrait de la lettre du député Vivien, datée du 11 janvier 1983:

«II est bien évident que le mouvement évangélique ne correspond aucunement à ce que l’on désigne par le vocable de ‘secte’ dans l’opinion publique.»

Nous en étions tous convaincus, mais il est réjouissant de l’entendre affirmer par un député bien informé sur la question des sectes et chargé de fournir ce rapport ! (Colossiens 4:5 et I Thessaloniciens 4:12)

En avril 1985, la «Documentation Française» a publié le Rapport Vivien sous le titre «Les Sectes en France» (144 pages).

Nombreux avertissements bibliques :

De très nombreux textes bibliques donnent des avertissements aux chrétiens pour les protéger contre l’offensive des sectes.
Matthieu 7:22-23: Les miracles et les signes spectaculaires ne sont pas forcément critères de vérité.
Matthieu 15:3-6: L’Ecriture reste l’autorité absolue, même en face de vénérables traditions ou de nouvelles révélations des sectes.
Romains 16:17: Sérieuse mise en garde et invitation à s’éloigner, entre autres, des sectes.
II Corinthiens 11:13-15: C’est bien Satan qui inspire les fondateurs de sectes ; il le fait même en se déguisant.
Galates 1:8-9: L’Evangile annoncé par les sectes est un autre, un faux évangile.
Galates 2:4 : Les sectes agissent avec dissimulation pour faire des esclaves de leur système.
Galates 4:17: Le zèle n’est pas forcément critère de vérité. Il peut être «une bonne oeuvre» pour gagner son salut.

Ephésiens 4:14 : Restons attachés au Christ, pour ne pas être trompés ou séduits.
Philippiens 3:2 : Une nouvelle mise en garde contre les mauvais ouvriers et les faux enseignants.
I Timothée 4:1-3 : Les temps actuels sont favorables à l’éclosion de nouvelles sectes.
I Timothée 6:20-21 : Que nous puissions tous écouter cet ordre de l’apôtre Paul à son enfant spirituel.
II Timothée 3:5 : II y a apparence et authenticité : il ne suffit jamais d’être sincère pour être sauvé.
Tite 1:10-11: Les vains discoureurs ne datent pas d’aujourd’hui, leurs méthodes n’ont pas changé.
I Jean 2:22: Combien de sectes ne s’attaquent-elles pas à la personne et l’oeuvre du Christ ?
I Jean 4:1-3 : S’il est un don particulièrement nécessaire à l’Eglise de Jésus-Christ, c’est bien celui du discernement.
Jude : Lisons entièrement cette petite épître, elle est vraiment actuelle et décrit si bien mainte secte.

Si nous relisons encore les versets cités à la page 7, nous constaterons combien le Seigneur et sa Parole nous mettent en garde contre les hérésies et les sectes.
Qui oserait encore prétendre que la Bible n’est pas un livre actuel ?

Sachons faire la différence !

Il est important de faire la différence entre la secte en tant qu’organisation et ses membres, souvent aveuglés et prisonniers. Nous avons à
combattre l’erreur – avec des armes spirituelles -, mais à aimer celui qui est victime, consciente ou non, de l’erreur et de la séduction. Le membre de la secte est notre prochain. Nous ne voulons pas attaquer des personnes. Nous ne voulons manifester aucune haine, mais une grande compassion. Nous désirons les aider, les aimer et les gagner à Jésus-Christ.

Par exemple, faisons bien la différence entre l’organisation des Témoins de Jéhovah, bien structurée, rigide, dictatoriale, et le simple Témoin de Jéhovah qui, lui, semblable à un pantin, est aveuglément soumis à la secte.

Pour nous, nous, le vocable «secte» ne revêt aucune nuance péjorative. Ne confondons jamais fermeté et haine ; la fermeté biblique est une forme d’amour.

Pourquoi le succès des sectes ?

Les sectes prolifèrent, l’erreur a généralement plus de succès que la vérité : l’erreur est séduisante, la vérité oblige. Il est plus facile d’être membre d’une secte que de passer par la nouvelle naissance pour
est en congé. Quand la vérité est annoncée, Satan se déchaîne.
L’homme d’aujourd’hui veut du neuf, du changement. Tout ce qui est nouveau est beau, vrai et séduisant, surtout venant de l’Orient.
Malgré leur religiosité, nos contemporains sont très ignorants de Dieu. Peu connaissent la Bible, très peu ont une relation personnelle avec leur Créateur. Combien ont une certitude concernant l’au-delà… ?
Alors, dans la confusion et dans un climat d’inquiétude grandissante, on fonce tête baissée vers les sectes.
Les jeunes, mal dans leur peau, livrés à eux-mêmes, deviennent des proies faciles. Une fois harponnés, ils acceptent plus aisément de se plier à la discipline la plus dure.

Combien sont-elles ?

L’enquête gouvernementale dont nous parlions plus haut, a recensé 197 sectes en France. Il semble que ce nombre soit loin en-dessous de la réalité. Les sectes ne s’affichent pas toujours en tant que telles. Leur nom peut les placer au-dessus de tout soupçon. Il faut visiter les groupes, correspondre avec les responsables pour découvrir, après des mois ou des années, à qui on a affaire.
Le dernier Répertoire du mensuel «Mouvements Religieux», journal de l’Association d’Etude et d’Information sur les Mouvements Religieux, mentionne plus de 200 sectes. Là encore ce nombre semble bien bas.

Le monde spirituel est pollué par d’innombrables sectes. C’est bien d’une offensive et d’une avalanche qu’il faut parler ! De nouvelles sectes naissent presque tous les jours. Le nombre de 800 sectes en France a été avancé. Nous le croyons plus près de la vérité.

Quelle définition donner ?

Les avis sont partagés. Certains font dériver le mot «secte» du latin secare’ : couper. Pour eux, la secte se coupe des autres pour ??? actuels seraient des sectes.
D’autres rattachent le terme «secte» au verbe ‘suivre’ (latin : ‘sequor’).
La secte suit un nouveau prophète, le seul, le vrai, le dernier !
Serait-ce une question de nombre ?Beaucoup disent : «L’Eglise est grande, la secte est petite». Ce n’est pas vrai dans bien des pays. Le grand nombre n’est pas obligatoirement preuve de vérité.
Enfin, plusieurs pensent que ce qui est «officiel» et «reconnu» est vérité, alors que ce qui n’est pas officiel et non reconnu est secte.
Nous vous proposons cette définition :
«La secte, dite religieuse, est un mouvement qui, d’une manière ou d’une autre, ne donne pas à Jésus-Christ la place centrale qui lui revient.»
Ajoutons simplement que les différentes versions de la Bible donnent comme synonymes de «secte» : parti, hérésie, groupe divergent, dissidence et scission.

La Bible + une autre autorité

Pour de nombreuses sectes, la Bible est bien la Parole de Dieu, mais elles lui ajoutent ou lui substituent une autre autorité, orale ou écrite.
Selon la secte, pour bien comprendre la Bible, il faut considérer d’autres livres prétendus inspirés, tels que «Les Principes Divins» pour l’Association du Saint-Esprit pour l’Unification du Christianisme Mondial de Moon, «Science et Santé avec la clef des Écritures» pour l’Eglise du Christ, Scientiste, «Les Lettres de Moïse David» pour les Enfants de Dieu ou la Famille d’Amour, les nombreux livres de la Société de la Tour de Garde pour les Témoins de Jéhovah, «Le livre de Mormon» pour l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des derniers jours, la «Parole contemporaine» de l’apôtre-patriarche pour l’Eglise Néo-Apostolique. Nous verrons cela en détail dans les différents articles de ce livre.
Jésus-Christ n’est plus le seul Sauveur De tous temps, les hommes ont voulu un Dieu visible (Exode 32:1) et des preuves tangibles (Jean 20:25). Il est tellement plus facile de suivre le fondateur ou la fondatrice de la secte que l’on voit, que l’on entend, que l’on peut toucher, que l’on peut adorer.
En général, la secte associe ou substitue à Jésus-Christ toute une série de «sauveurs» ou des «maîtres à penser> auxquels elle attribue parfois le même crédit, bien qu’elle s’en défende : Joseph Smith pour l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des derniers jours, Louis Antoine pour le Culte Antoiniste, Claude Vorilhon pour le Mouvement Raélien,
Sun Myung Moon pour l’Association du Saint-Esprit pour l’Unification du Christianisme Mondial, Fritz Krebs et ses successeurs pour l’Eglise Néo-Apostolique, Rutherford pour les Témoins de Jéhovah, Alexandre Freytag pour l’Association Philanthropique ‘Les Amis de l’Homme’,
Georges Roux pour l’Alliance Universelle, Herbert Armstrong pour l’Eglise Universelle de Dieu, Lafayette-Ron Hubbard pour l’Eglise de Scientologie, Mary Baker-Eddy pour l’Eglise du Christ, Scientiste, Hélène White pour l’Eglise Adventiste du septième jour… sans oublier les nombreux gourous qui envahissent notre Occident, chacun d’eux fondant sa secte.
Beaucoup seront étonnés de voir Hélène White dans cette liste impressionnante et de nombreux Adventistes protesteront énergiquement devant l’importance que nous lui attribuons. Nous ne faisons que citer des documents dignes de foi.
Le livre «L’Esprit de Prophétie et ses enseignements», édité par le Séminaire adventiste de Collonges-sous-Salève, contient des citations surprenantes :

«Mais quoique les écrits de la messagère (H. White) ne constituent nullement une addition à la Parole de vérité, ils doivent être considérés néanmoins comme le message de Dieu à la dernière Eglise et reçus comme tels, de la même façon qu’ont été reçus les messages des anciens prophètes» (pp. 52-53).

«Les écrits de Madame White méritent une attention toute spéciale, et le fait de les rejeter ou même simplement de les négliger, serait une offense à Dieu qui pourrait causer notre perdition éternelle» (p. 55).

A en croire Hélène White, elle ne réclame rien de moins que l’infaillibi­lité totale pour l’ensemble de ses écrits. «La Revue Adventiste» d’avril 1983, page 4, l’affirmait :

«Il y a une ligne de vérité toute droite, sans la moindre formule hérétique, dans ce que j’ai écrit.»

Pour clore ce paragraphe, donnons la parole à deux étudiants adventistes : «Les journaux officiels de l’Adventisme débordent unilatéralement d’articles à la gloire d’Hélène White. Si elle n’est que partiellement responsable de cette idolâtrie (ou «whitolâtrie») posthume, elle l’a tout de même encouragée par ses maladresses d’expression et par sa manière intarissable de parler de ses visions, de ses livres, de ses extases, de son rôle, de son oeuvre, de ses impressions, de ses souffrances, de ses états d’âme, de ses insomnies, de sa manière de cuisiner et de digérer. Depuis quelques années un conflit intérieur ébranle l’Adventisme sur le sujet central de la justification par la foi et de l’autorité unique de l’Ecriture. Si de nombreux Adventistes continuent à considérer les écrits d’Hélène White comme un véritable «troisième testament», une minorité évangélique importante s’efforce, non sans opposition de la hiérarchie, de prêcher le Christ seul, tant en ce qui touche au salut et à l’Eglise qu’au témoignage unique de la Bible.»

La seule véritable Eglise

Chaque secte se prend pour la seule véritable Eglise. Elle le dit ouvertement ou le murmure tout bas. Hors de la secte, pas de salut.

Chaque secte se prend pour la seule véritable Eglise. Elle le dit ouvertement ou le murmure tout bas. Hors de la secte, pas de salut.

Les Témoins de Jéhovah sont le seul canal que Dieu a choisi pour prêcher le Royaume de Dieu.

Les Mormons forment la seule véritable Eglise qui possède à nouveau, et depuis 1830, l’authentique prêtrise.

Les Néo-Apostoliques constituent la seule véritable Eglise possédant à nouveau le ministère apostolique.

Les disciples de Moon considèrent ce dernier comme le nouveau véritable Messie qui réussira là où les autres ont échoué.

Les Enfants de Dieu sont les seuls à former la véritable Famille d’Amour voulue par le Christ.

La secte prêche le salut par son organisation

structurée ; elle se prêche elle-même. Pour elle, l’Eglise de Jésus-Christ est confondue avec l’organisation ecclésiastique (II Corinthiens 4:2-6).
La secte est l’arche de Noé dans laquelle les sauvés sont en sécurité. Les autres sont les disciples de la Bête, de la Grande Prostituée, du diable, ou tout comme. Un esprit d’étroitesse, un mépris des autres, une intolérance farouche se cachent souvent derrière la secte (Luc 9:49-50).
Il y a des «sectaires» partout, dans les grandes dénominations aussi bien que dans les petits conventicules. On rencontre des gens à l’esprit ouvert dans des groupements étroits et, inversement, des gens à l’esprit étroit et sectaire dans des groupements ouverts. Ayons le cœur large (amour vis-à-vis des membres des sectes) sur un sentier étroit (la bonne doctrine biblique).

Exclusivisme

La secte exige d’être suivie. Affirmant avoir toujours raison, elle a toujours le dernier mot. En dehors d’elle, tous sont dans l’erreur. Il faut repartir à zéro puisque, avant elle, tous ont également erré. Elle sait tout : la date du retour du Seigneur (1843, 1844, 1878, 1914, 1918, 1925, 1960, 1975, 1998…), le nombre précis d’élus au ciel (144.000) et même la température du Royaume de Dieu (22°).
Elle n’admet aucune hésitation ; ses affirmations sont celles de Dieu. Elle fait des calculs infaillibles et ses prophéties se réalisent toujours. Elle possède en son sein ce que les autres n’ont pas : le baptême pour les morts, le véritable apôtre patriarche, le véritable nom de Dieu…
Elle forme vraiment une bande à part, préconisant un isolationnisme total.

Déséquilibre

Tout comme les chrétiens, certaines sectes citent la Bible, mais elles le font à tort et à travers. Elles tronquent, manipulent et violentent le texte biblique pour lui faire dire n’importe quoi. Plusieurs sectes vous bombardent littéralement de versets bibliques sortis, hélas, bien sou­vent de leur contexte. Elles altèrent le sens du texte sacré, elles désé­quilibrent son enseignement, elles mutilent des versets ; un point secondaire devient l’essentiel : la croix n’était qu’un poteau, la transfu­sion sanguine est contraire à la volonté de Dieu, les instruments de musique doivent être proscrits des lieux de culte… Pour beaucoup, une vérité biblique secondaire devient objet de salut. On peut même affirmer que chaque secte possède sa doctrine particulière, à laquelle elle tient farouchement et dont dépend le salut. (I Corinthiens 4:6 ; Il Corin­thiens 4:2 ; II Pierre 3:16)
Les sectes doivent nous inciter à avoir une vue d’ensemble globale et équilibrée de l’Ecriture. Avec un verset isolé, sorti de son contexte, on ouvre la porte à une nouvelle secte .
Il est vrai que certaines sectes ne malmènent pas le texte biblique, leur erreur consistant à ajouter ou à retrancher du texte inspiré. Notre siècle est fertile en révélations et en visions. Soyons sur nos gardes et que l’Ecriture reste bien notre digue contre toute erreur.

Le diable change de tactique

Les doctrines des sectes évoluent. Elles prêchent non seulement des erreurs manifestes, mais aussi des demi vérités. C’est d’autant plus subtil et séduisant ! Le cas des Témoins de Jéhovah est typique. Ils emploient de plus en plus notre vocabulaire évangélique (Jude 3).
Les bonnes choses n’enlèvent pas les mauvaises. C’est vrai, il y a de bonnes choses dans beaucoup de sectes, mais souvent le bon est , empoisonné par l’erreur. Si nous buvons un litre de poison ou un litre de grenadine dans laquelle il y a 10 /o de poison, l’effet est identique, selon la nocivité du poison !

O.A.S.

Non, il ne s’agit pas de ce que vous croyez ! Nous ne parlerons pas de l’Organisation de l’Armée Secrète, nous voulons rester neutre dans ce domaine.
Ces trois lettres sont les initiales des principaux péchés de nombreuses sectes d’aujourd’hui.
O comme Orgueil. Bien souvent, nous trouvons chez les fondateurs de sectes, et chez leurs membres, un orgueil incommensurable.
Un exemple : le fondateur de l’Eglise Universelle de Dieu, Herbert Armstrong, a osé affirmer, en février 1934, qu’il était le premier chrétien à avoir enfin trouvé «la pure vérité».
A comme Argent. De nombreuses sectes brassent des millions.
Leurs adeptes sont dépouillés. Nous connaissons un ami suisse qui a
emprunté à sa banque 30.000 francs suisses pour pouvoir entrer dans une secte. Nous lisons de temps en temps dans la grande presse de tristes histoires de gros sous concernant mainte secte. On peut même se demander si certaines sectes sont des mouvements religieux ou des puissances financières.
S comme Sexe. Combien de sectes vivent en communauté où l’amour excuse vraiment tout ! De nombreux scandales ont éclaté récemment, et la grande presse – et ses lecteurs – en sont particulière­ment friands ! Faut-il parler ici de certains fondateurs de sectes dont la vie morale est des plus douteuses ? Quelle différence entre eux et Jésus-Christ qui a vécu sans commettre de péché ! Beaucoup justifient même par la Bible leur vie dissolue.
Que le Seigneur, dans sa grâce, nous préserve de l’O.A.S. (I Corin thiens 10:12).

Des séparations Comme nous l’avons dit plus haut, on ne doit pas appeler p p ppeler «secte»
tout groupement qui se sépare d’une grande Eglise. Luther et Calvin n’ont pas quitté (‘Eglise Catholique Romaine, on les a excommuniés.

Wesley n’a pas quitté l’Eglise Anglicane, mais il s’en est vu fermer les portes. De nombreuses Eglises Evangéliques sont nées à partir de quelques chrétiens zélés et engagés, qui ont été chassés de leur église d origine.
De même, il arrive souvent que la dissidence, que l’on rend responsable d’une scission, s’est constituée à part, parce qu’en réalité elle a
été chassée !
Ensuite, de part et d’autre, on regrette souvent la division… Mais une fois les positions prises, on s’y tient, même sans nécessité.
Par ailleurs, il faut juger de la séparation en tenant compte de l’époque et des conditions dans lesquelles elle s’est produite. Par exemple, il n’est pas douteux que la scission adventiste était largement justifiée par le déplorable état dans lequel se trouvaient les Eglises américaines du XIXème siècle.
Une seule séparation se justifie bibliquement : il faut se séparer de toute organisation religieuse qui, professant des doctrines anti-bibliques, refuse de les reconnaître comme telles et persiste dans l’erreur (I Rois 18:21 ; Matthieu 6:24 ; Il Corinthiens 6:17).
Ne devrions-nous pas être peinés par l’attitude de chrétiens qui s’accommodent si bien des erreurs et des compromis de leur Eglise par souci de facilité ou de représentativité ?
Question de nuance Pour montrer ce qui caractérise la secte, on a tendance à signaler uniquement les points particuliers qui lui sont plus ou moins propres.
On parlera du sabbat-samedi pour les Adventistes, de la guérison pour les Scientistes, du refus du service militaire et des transfusions sangui­nes pour les Témoins de Jéhovah, ou du saint-scellé pour les NéoApostoliques. Or, pour certains membres, là n’est pas l’essentiel. Il faut prendre garde à cette vue simpliste et fausse. N’imitons pas le Catholique romain moyen qui fait dire à l’Évangélique : «Nous n’obéissons pas au pape, ne prions pas la Vierge ni les saints, nous ne nous confessons pas, croyons ce que nous voulons et nos pasteurs se marient». Voilà tout ce qu’il sait, et encore que le christianisme évangélique se divise en une multitude de sectes !


Évitons la caricature !

Soyons nuancés et véridiques dans notre appréciation et surtout renseignons-nous et vérifions nos sources.
Lorsque les différentes sectes seront présentées dans cette brochure, nous ne parlerons pas de ce qu’elles ont en commun avec nous, mais de leurs points de doctrine caractéristiques. Il fallait le faire ainsi pour ne pas trop augmenter le volume de texte.
Essai de classement On en catégories les sectes au travail dans la
pourrait classer quatre France contemporaine.

  1. Les sectes bibliques fermées :
    Elles enseignent une doctrine correcte, mais obligent leurs membres à refuser toute collaboration avec les autres. Ce sont en général de petits groupements qui combattent énergiquement les autres Eglises.
    Dans ces cercles, la personnalité du responsable, souvent un vrai dic tateur, joue un rôle capital. Il arrive fréquemment qu’une telle secte s’as sagisse avec le changement de responsable. Il existe dans le Massif Central une secte de ce genre. Elle se réunit le dimanche, à 6 heures du matin, toutes portes fermées pour écarter toute prostitution avec les infidèles. Une autre suit aveuglément son prophète, témoin d’un réveil en Afrique, voulant l’importer en France jusque dans les moindres détails… comme si Dieu n’était pas capable de produire un réveil inédit !
    chez nous
  2. Les sectes semi-bibliques :
    Elles citent abondamment la Bible, mais mettent sur le même plan,
    ou même au-dessus de l’Ecriture Sainte, des autorités ecclésiastiques, des traditions ou des révélations particulières. Aux affirmations évan géliques : «la Bible seule», «Le Christ seul», «La foi seule», ces sectes substituent : «La Bible et les paroles du fondateur», «Le Christ et l’ap partenance à la secte», «La foi et les pratiques particulières de la secte».
    Il faut remarquer que ce qui peut se dire de ces sectes peut se dire également de l’Eglise Catholique Romaine et de ses nombreuses dissi­dences, «lefebvrienne» ou autres. Dans certaines sectes, leur fondateur
    a au moins autant d’«infaillibilité» et de «sainteté» que le pape de l’Eglise Romaine.
    Fondamentalement, il n’y a aucune différence entre l’attitude reli­gieuse d’un Catholique romain, d’un Témoin de Jéhovah ou d’un Mor­mon : ni les uns, ni les autres ne voient dans les écrits canoniques de l’Ancien et du Nouveau Testaments la seule infaillible règle de foi et de vie chrétiennes. Si le Catholicisme ne comptait que des milliers d’adep­tes, tout le monde le considérerait comme une secte. On dénonce les sectes qui enlèvent les enfants à leurs parents, qui dépouillent leurs membres, mais on trouve cette pratique normale dans les couvents catholiques.
    Le fait d’avoir la Bible n’est donc pas suffisant. Il faut aussi ne pas reconnaître d’autre critère de la vérité. Il faut encore accepter de se laisser instruire, convaincre et, s’il le faut, juger et corriger par elle, et non le contraire (II Timothée 3:1 6-1 7).
  3. Les sectes non bibliques :
    Elles enseignent exclusivement les idées du fondateur ou d’un prophète contemporain de la secte. Pour elles, la Bible est dépassée depuis longtemps, il faut une nouvelle révélation, un troisième testament. Ces sectes ne vendent jamais de Bibles, mais toujours leurs livres qu’elles qualifient de messages divins et de parole de Dieu. Le Culte Antoiniste, le Mouvement du Graal, l’Alliance Universelle de Georges Roux, se classent aisément dans cette catégorie.
  4. Les sectes non doctrinales :
    Elles ne sont pas les moins dangereuses, même si leurs saractéristiques ne recouvrent pas tout ce qui a été dit jusqu’ici. Ces sectes n’ai-ment pas les querelles doctrinales. L’essentiel de leur message est l’amour, malgré les différences de doctrines. Que l’on soit disciple de Jésus, de Moon, d’un gourou ou d’une quelconque prophétesse importe peu, pourvu que l’on s’aime. Le grand slogan de ces sectes est le suivant : Tous ont raison ! Mais y a-t-il un amour vrai en dehors de la
    vérité ? D’aucuns classent La Foi Mondiale Baha’ie, ainsi que le nouveau -et dangereux- «New Age» (qui n’est pas une secte à vrai dire, mais une religion syncrétiste et humaniste séduisante) dans cette catégorie.
    Le cerveau humain irrégénéré a quand même beaucoup d’imagination ???

Attrait

Les sectes attirent. On s’y connaît, on est accueillant. L’ambiance est amicale et chaude. Les assemblées sont simples. Applaudissements, cris, trépignements même, ne manquent pas dans la plupart des cas.
Avant les réunions, on se serre cordialement la main, on s’embrasse, l’atmosphère est familiale. Les salles sont souvent assez petites et toutes les rencontres émouvantes. Il est vrai que l’union, la concorde et l’entraide se réalisent plus facilement dans les petits groupes que dans les grandes assemblées.
L’homme d’aujourd’hui a besoin plus que jamais de chaleur humaine et d’affection. Les salles des sectes sont souvent pleines ; pas de bancs vides ! Le plein attire le plein, comme d’ailleurs le vide attire le vide.
Par la grâce de Dieu, nos assemblées évangéliques présentent également le plus souvent ces caractéristiques, mais pas pour les mêmes raisons. Veillons et prions pour qu’il en soit ainsi de plus en plus.
Dans les sectes, la prédication est simple, voire simpliste, mais souvent plus proche des gens que dans quelques-uns de nos cultes. Dans de nombreuses églises, le pasteur a la triste réputation d’être «payé pour cela», alors que le responsable de plus d’une secte – c’est aussi le cas de nombreuses Églises Évangéliques – exerce un métier et prêché bénévolement.
II faut reconnaître que nos églises sont quelquefois un peu tristes. La joie chrétienne en est trop souvent absente. La joie chez les sectes est Dans plusieurs de nos églises, le pasteur est souvent le seul responsable, alors que dans la secte, chaque adepte a son importance et cha­cun est responsable : les uns sont prédicateurs, les autres colporteurs, certains visitent les malades, d’autres sont chargés de l’entretien des locaux… Des exemples à imiter dans nos églises !

Pays d’origine

Les principales sectes viennent des Etats-Unis. La Suisse en a vu naître de nombreuses. Depuis une vingtaine d’années, les sectes orientales (Japon, Corée, Indes) fourmillent. La France connaît également des sectes bien de chez nous : les Adorateurs de la Lune, les Témoins d’Artémis, l’Association Apostolique des Adorateurs de l’Oignon, l’Al liance Universelle, les Adeptes du Christ de Loriol, les Amitiés Spirituel les, les Pèlerins d’Arès, Amour et Lumière, Invitation à la Vie, le Mouvement Raélien, Amour et Vie, l’Eglise Rénovée du Pape Clément XV,…

Pour notre information, quelques créations par pays :

  • Suisse : La Société Philanthropique ‘Les Amis de l’Homme’ et la Communauté des Chrétiens.
  • Grande-Bretagne : L’Ancien Ordre des Druides, les Christadelphes,
    le Lien Universel, le Nouveau Christianisme et la Restauration.
  • Allemagne : Le Cercle Lumineux de Jésus-Christ du Ciel et de la
    Terre, l’Eglise Néo-Apostolique et la Vie Universelle.
  • Belgique : Le Culte Antoiniste.
  • Autriche : Le Mouvement du Graal.
  • Norvège : Le Mouvement Norvégien.
  • Espagne : La Spinologie.
  • Etats-Unis : L’Eglise Adventiste du septième jour, l’Eglise de Scientologie, l’Eglise du Christ, Scientiste, l’Eglise Universelle de Dieu, l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des derniers jours, la Famille d’Amour, le Mouvement Jésus Seul, la Société Théosophique et l’Association ‘Les
    Témoins de Jéhovah’.
  • Iran : La Foi Mondiale Baha’ie.
  • Corée : L’Association du Saint-Esprit pour l’Unification du Christianisme Mondial.
  • Indes : Le Centre de la Lumière Divine, la Fondation Bhagwan, l’Elan également attirante. Cependant, ne fabriquons pas pour autant une Vital et la Méditation Transcendantale.
  • Japon : La Soka GakkaT et la SekaT Mahikari.
    chaude ambiance ; laissons ce soin au Saint-Esprit et à chaque membre. Bruit et vie ne sont pas forcément synonymes.
  • Argentine : La Nouvelle Acropole.

Parmi les vingt sectes qui seront présentées en détail dans ce livre, une est née en Allemagne, trois le sont en Suisse, huit aux Etats-Unis, une en Corée, une autre en Autriche, une en Iran, une en Grande Bretagne, une en Belgique et trois en France.

Dans quelques sectes, l’entraide n’est pas un vain mot. Nous connaissons, par exemple, des personnes devenues Néo-Apostoliques par le simple fait qu’elles ont été aidées par la secte dans des moments difficiles.

Certaines sectes sont en hausse, d’autres en baisse. Notre pays connaît de nombreuses sectes dont l’effectif ne dépasse pas les cent membres. Nous avons découvert récemment une secte en France de… deux membres.
Si nous totalisons l’effectif des 800 sectes connues dans notre pays, nous dépassons facilement les 400.000 membres, alors que les Évangéliques sont apparemment deux fois moins nombreux.
Zèle et propagande Nous sommes continuellement en contact avec les sectes : un tract dans notre boite aux lettres, une affiche sur les murs, un ou deux visiteurs inattendus, un collègue de travail qui invite à une réunion…
L’homme a toujours essayé de gagner le ciel par les bonnes œuvres.

Combien de sectes sont en réalité des religions de bonnes œuvres : vente obligatoire d’un certain nombre de journaux, porte-à-porte strictement comptabilisé, colportage forcé, étude programmée des écrits de la secte… !
Encore un mot sur la propagande effectuée par les sectes :

  • Elle est abondante : des millions de tracts, affiches publicitaires, émissions radiophoniques, colportage, doivent annoncer la libération qui ne peut être trouvée que dans la secte.
  • Elle est persévérante : les visites sont répétées, deviennent de plus en plus longues. Courtoises au début, elles se font insistantes. Le Témoin de Jéhovah ou le Mormon ne sont pas facilement découragés.
    De toute façon, ils laissent un discret souvenir de leur passage.
  • Elle fait peur : décrivant avec beaucoup de précision les prochaines catastrophes apocalyptiques et les bouleversements cosmiques.

Une seule chance d’y échapper : entrer dans la secte !

  • Elle dénonce aussi ce que les visités aiment entendre : la richesse et le luxe de quelques grandes Eglises, le célibat forcé des prêtres, les
    cérémonies religieuses souvent païennes qui entraînent des banquets, la désunion des chrétiens…
  • Elle est anonyme : sauf exception, il n’est pas facile de savoir à

quelle secte appartient la personne frappant à notre porte. Ses renseignements sont flous et ses explications évasives.

On lira utilement certains passages bibliques dont Jérémie 5:31 ; 14:14 ; 23:25 et Luc 6:26.

Nous sommes sans doute frappés par les ressemblances évidentes entre certaines méthodes des sectes et celles d’un bon nombre d’Eglises Evangéliques : colportage, tracts, contacts… Mais là encore, la motivation est différente : la reconnaissance pour le salut reçu.

Milieu social

Quels sont les milieux touchés par la propagande des sectes ? II est impossible de généraliser. Certaines recrutent un public très populaire, comme les Antoinistes ; d’autres au sein de la classe moyenne comme les Témoins de Jéhovah, les Adventistes et les Néo-Apostoliques ; les I autres enfin dans la haute bourgeoisie : le cas de l’Eglise du Christ, Scientiste est typique.
Lors d’une visite faite à l’Alliance Universelle, qui affirme la divinité de Georges Roux, nous avons rencontré des architectes et des profes­seurs ! La séduction ne connaît pas de limites sociales. L’intelligence humaine n’est pas toujours en accord avec le discernement !

Et l’occultisme dans les sectes ?

Beaucoup de sectes condamnent sévèrement toute pratique occulte, les Témoins de Jéhovah, les Adventistes, les Amis de l’Homme et bien d’autres…
Par contre, de nombreuses sectes et des sociétés secrètes ne se cachent pas de l’utilisation de rites occultes.
Les différents mouvements de la Rose-Croix insistent sur un enseignement secret transmis exclusivement par elle.
La Théosophie d’Hélène BLAVATSKY et d’Annie BESANT nage en plein dans l’occultisme en donnant les possibilités à l’homme de découvrir ses sept corps (grossier, éthérique, astral, mental, causal, bouddhique et atmique).
L’Anthroposophie de Rudolf STEINER, et sa forme religieuse «La Communauté des Chrétiens», parle du Christ cosmique et de la vertu sacramentelle. Il suffit de lire le livre de R. Steiner «Science Occulte» et de visiter le centre mondial, le Goetheanum de Dornach, en Suisse, pour voir que tout baigne dans l’occultisme.
Le Nouveau Christianisme insiste sur les visions du fondateur Emmanuel Swedenborg et les relations avec l’au-delà.
Avec le Culte Antoiniste, nous sommes vraiment sur un terrain spirite, car le fondateur, Louis Antoine, diffuse tous les jours, après 10 heures, son fluide sur ses adeptes, dans les 61 temples du monde.
Le Caodaïsme veut classer les chrétiens en trois classes : les croyants, les médiums et les religieux.
La liste des sectes occultes peut s’allonger avec le Mouvement Mazdaznan, les Soufistes, le Mouvement du Graal, le Mouvement Raélien, l’Eglise Néo-Apostolique, etc…
Et que dire des Mormons de l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des derniers jours ? Ne pratiquent-ils pas des rites secrets dans leurs temples ? Le baptême pour les morts et le mariage pour l’éternité ne sont-ils pas de l’occultisme pratiqué en bonne conscience au nom de Dieu ?
L’invocation des saints et de la Vierge Marie n’est-elle pas condamnée comme pratique spirite (Esaïe 8:19), qualifiée par le Dieu saint d’abomination ?

Comment se comporter ?

Comment recevoir les gens, qui, au nom d’une secte, viennent frap­per à notre porte ?

Dans l’ensemble, une seule méthode : renvoyons poliment ceux qui viennent annoncer un autre Evangile (Galates 1:6-10 et II Jean 10-11). Dans la plupart des cas, ne laissons pas les sectaires entrer chez nous.

Inutile de discuter avec eux, c’est vraiment du temps perdu. Un repré sentant d’une secte est persuadé qu’il possède la vérité. Même si la Bible est citée contre lui, il préfère lui attribuer des erreurs plutôt que d’avouer une erreur de la secte (II Timothée 2:23 et Tite 3:9-11).
Avec humilité et fermeté dans l’amour, fermons la porte devant ceux qui ne sont pas serviteurs du Christ. Si nous devons être tolérants envers les membres, nous avons à nous montrer intransigeants envers la doctrine (Éphésiens 4:15).
Dans certains cas, il est bon de témoigner de sa foi personnelle en Christ et d’affirmer l’assurance de son salut. Un témoignage simple, authentique et percutant touche plus de coeurs qu’un «ping-pong» de versets bibliques (I Pierre 3:15).
Demandons au Seigneur de nous garder d’être nous-mêmes sectai res, qu’il nous donne «un cœur large sur un sentier étroit». Dans tous les cas, prions ardemment et régulièrement pour les victimes des systèmes sectaires.
Si nous avons des doutes au sujet de l’appartenance religieuse de ceux qui nous visitent, posons quelques questions bien précises :

«Que faut-il faire pour être sauvé ?», «Que pensez-vous du Christ ?»,

«Est-il possible d’être sauvé en dehors de votre organisation ?». Nous verrons vite clair selon les réponses reçues.
En général, les sectes ignorent tout de la repentance, de la conversion, de la nouvelle naissance, de l’assurance et de la gratuité du salut, de la foi qui sauve, du sacrifice expiatoire unique et parfait du Christ, de la sanctification et du retour glorieux et visible du Seigneur Jésus-à un moment que Dieu seul connaît.
Une bonne connaissance biblique est un puissant moyen de discernement et une digue sûre et évidente contre l’invasion des sectes.

(I Corinthiens 15:1-2).

Tout est-il mauvais ?

Peut-on affirmer que dans les sectes tout est mauvais ? Certaine ment pas !

Certains dirigeants de sectes sont des gens moralement douteux, d’autres sont d’astucieux diplomates religieux. Mais le Dieu souverain peut changer le mal en bien et permettre que ces dirigeants mettent la Bible entre les mains de leurs adeptes. Dieu est bon, miséricordieux et patient. Il consent parfois à se servir de fous ou d’indignes et les { conduit, eux et leurs descendants, hors de leurs folies et de leurs indi} gnités. Plusieurs membres de nos églises ont eu leur premier contact avec l’Ecriture Sainte dans une secte et Dieu les a conduits, par la suite, vers Jésus-Christ et une église fidèle. Et puis, à côté des systèmes, il y a les hommes. Ce qui est dit corn munément de l’étroitesse des doctrines de certaines sectes est très exagéré. Il suffit, pour s’en convaincre, de se reporter aux écrits de leurs théoriciens. Mais ce qui est faux en théorie peut devenir vrai en pratique. La fermeté rend parfois trop absolu, l’ardeur des convictions intolérant. Mais certaines Eglises établies montrent souvent une autre sorte d’orgueil fort répandu : un esprit de domination et de supériorité, de mépris pour tout ce qui n’est pas la grande Eglise. Nos assemblées évangéliques en savent quelque chose !

Revenons encore une fois sur un texte cité à la page 7 : Il Pierre 2:1-2.
Il qualifie les sectes de pernicieuses. Le latin «pernicies» signifie :
«ruine», et le dictionnaire donne comme signification de cet épithète :
«dangereux, nuisible, qui provoque la ruine». Certains voient même une relation entre «pernicieux» et «perdition». Si certaines sectes paraissent anodines, elles ne le sont jamais (II Pierre 3:16).

En guise de conclusion

Pour nous, chrétiens évangéliques qui suivons Jésus-Christ, la Bible est notre seule autorité. Aucune autre autorité, aucune tradition, aucune expérience, ne peuvent la compléter, la modifier ou se substituer à elle.

Voilà pourquoi nous la lisons, la méditons, croyons à son message et la considérons comme notre guide.

Nous nous dissocions des sectes, car la vérité n’est ni la propriété, ni le monopole d’un mouvement. Citer la Bible n’est pas une garantie de vérité, car même le diable sait la citer avec habileté (Matthieu 4:6).
La vérité est d’abord une personne, Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, qui appelle tout être humain à une vie entièrement nouvelle (Jean 14:6). Le salut est gratuit, ne dépend d’aucune secte, mais uniquement de la grâce de Dieu.
Que nos églises, malgré leurs lacunes, soient fidèles, vivantes, des oasis de joie, de paix et d’amour. Les études bibliques et les réunions de prière sont les deux «mamelles de l’Eglise» ; qu’elles nous nourrissent régulièrement du pain de vie et nous abreuvent du lait spirituel et pur (I Pierre 2:2).

Les sectes sont des poteaux avertisseurs, les factures non payées de l’Eglise. Elles sont aussi des champignons qui poussent sur la pourriture de l’Eglise. Faisons le ménage ! S’il y a moins de pourriture, il y aura moins de sectes !C’est notre vœux et notre prière.

Nous allons à présent parcourir vingt sectes qui travaillent en France.

Que ce voyage nous montre clairement que Jésus est et reste le seul chemin…

Rosenkreuz: nicht zu unterschätzende Verführungspotential

Zeugniss:

während meiner beruflichen Tätigkeit hatte ich einmal einen Praktikanten, der den Rose-kreuzern angehörte, und mit dem ich ins Gespräch kam. Es ist wohl so, dass es in Sachen Rosenkreuzer zahlreiche Richtungen gibt. Nähere Informationen kann man sich im Internet holen, wenn man Rosenkreuzer” eingibt.

Besagte Praktikant, der völlig normal wirkte, war von den Rosenkreuzern begeistert und erklärte mir deren Lehre. Was mir auffiel war, dass diese große Ähnlichkeit mit der christlichen Lehre hat und zahlreiche Parallelen zu dieser aufwies, so dass ich mich fragen musste, wodurch sich die Rosenkreuzer überhaupt von den Christen unterscheiden. (Eben darin liegt das nicht zu unterschätzende Verführungspotential !!) Nach längerem Nachdenken fand ich die Lösung: Der Name Jesus Christus kommt bei den Rosenkreuzern nicht vor! Das ist der springende Punkt! Da wurde mir auf einmal klar, warum in der Bibel immer wieder auf “den Namen” abgehoben wird. Wenn man in einer Konkordanz den Begriff “Namen” aufruft, finden sich zahlreiche Stellen, die auf den“Namen” abheben. Name ist nicht nur Schall und Rauch, sondern steht für eine Person, in diesem Fall Gott oder Jesus Christus. “Dein Name werde geheiligt” heißt es z.B. im Vaterunser. Oder “wer den Namen des Herrn anruft, soll gerettet werden”.     

Mit Namen gehen wir vermutlich viel zu locker um. Jemandem seinen Namen zu nennen, gibt dem anderen eine gewisse Verfügungsmacht.

Jemandem seinen Namen sagen, setzt Vertraulichkeit voraus. Dafür haben wir gar kein Gefühl mehr. Jetzt zur Sache: Einer der bei den Rosenkreuzern war, entwickelte Wahnvorstellungen, glaubte gegen den Heiligen Geist gesündigt zu haben und in die Hölle zu kommen. Er konnte an nichts anderes mehr denken, litt unter schrecklichen Ängsten und vernachlässigtes ein gesamtes Leben, musste psychiatrisch behandelt werden und wurde zum Rentenfall. Anderen ging es ähnlich. Sie wurden passiv, lagen den ganzen Tag nur herum, schlossen Fenster und Türen ab, damit böse Mächte keinen Zutritt ins Haus bekamen.Bevor sie bei den Rosenkreuzern waren, waren sie beruflich aktiv und erfolgreich. Bei den Rosenkreuzern wurde wohl so etwas wie Selbstsuggestion betrieben. Die so Besessenen blocken total ab. Psychiater können, mit allen nur möglichen Versuchen, die Sperre nicht aufheben. Das Verführungspotential vieler Irrlehren und Sekten liegt darin, dass sich das mit unter alles sehr “christlich” anhört und man dann auf den Leim geht, weil man meint, zu neuen Erkenntnissen durchgedrungen zu sein. Hier heißt es nüchtern sein und sich allein am nüchternen Wort Gottes zu orientieren.

Livre : Briser la malédiction jusqu’à la quatrième génération : Des solutions pour sortir des problèmes !

Que penser de ce livre?

1) Le titre du livre ! punition ou malédiction?

Dans la Bible, on ne fait pas mourir les fils pour les pères, mais il y a une punition (et non pas une malédiction) jusqu’à la troisième et la quatrième génération. Exodes 20:5; 34:7 Nombres 14:18; Deutéronome 5:9; 2Rois 10:30; 15:12

Troisième et quatrième génération semblerait indiquer la durée de vie d’un homme. Cf. Job 42:16.

Mais, on peut aussi être béni (et non maudit!) même ayant une punition à porter. Nous ne rentrerons pas dans une dissertation sur la signification de la punition, terme complètement différent des termes malédiction, ou condamnation.

Pas d’amalgames:

Reconnaissons qu’une famille entière peut parfois être impliquée dans les pratiques occultes sur plusieurs générations, et chaque membre en porte sa part de malédiction. Cela se perpétue ainsi :

  • Les grands-parents occultistes imposent les mains,
  • ou enseignent les soit-disants « dons » de guérisseurs à leur propres descendants.
  • Les enfants continuent de pratiquer ce que les parents ont commencé.

C’est une continuation active de pratiques occultes, mais n’a rien à voir avec un héritage purement générationnelle de malédiction sur des enfants, qui ne sont pas associés à ce que leur parents font.

2) Le cas spécial et unique d’Israël: le péché des pères

Il existe bien dans la Bible, un péché que les enfants devront confesser pour leur parents. Le rejet du Messie par son peuple et l’ iniquité ( au singulier) de leurs pères.

Ce cas ne concerne que le peuple de l’Alliance Abrahamique, et que ceux parmi eux qui n’ont pas encore purifié leur cœurs, en reconnaissant la Grâce de leur Messie Jehosuha. Cf. Actes 15:9-11.

Lévitique 26:40  Alors ils confesseront leur iniquité et l’iniquité de leurs pères selon les transgressions qu’ils auront commises contre moi, et aussi parce qu’ils auront marché en opposition avec moi. 


Dans Lévitique 26, Moïse a prédit comment les Juifs seraient dispersés dans le monde entier à cause de leur désobéissance à la volonté révélée de Dieu. Selon le Nouveau Testament, cela résultait directement du rejet du messianisme de Yeshua.

Au verset 39, la dispersion mondiale est un fait. Jusqu’à ce point, Lévitique 26 a été accompli.

Au verset 42, Moïse déclare que Dieu a la ferme intention de donner à Israël toutes les bénédictions et les promesses de l’alliance abrahamique, en particulier dans le cadre de l’alliance relative à la terre promise. Mais avant qu’ils puissent commencer à jouir de ces bénédictions pendant l’âge messianique, il est d’abord nécessaire qu’ils remplissent la condition du verset 40:

« Alors ils confesseront leur iniquité et l’iniquité de leurs pères… « .

Notez que le mot iniquité est singulier, et que c’est spécifique. Il y a une iniquité spécifique qu’Israël doit confesser avant de pouvoir commencer à jouir de tous les avantages de l’alliance abrahamique. Cette iniquité a été commise par leurs pères ou leurs ancêtres, mais doit maintenant être avouée par une génération ultérieure.

( mbs003m.pdf – « La base pour la 2ème venue du Messie » par Arnold Fruchtenbaum)

cf. Jérémie 3:11-18; Zacharie 12:10

Il est préférable, pour le verset de Lévitique 26:40 , de citer la traduction selon Colombe plutôt que la LSG1910 ou NEG1979, car, comme le montrent les traductions littérales anglaises et allemandes, la faute ou l’iniquité est ici au singulier.


D’autres traductions françaises mettent aussi le singulier, comme les suivantes : Darby, LSG21, TOB, Osterwald ou BDS

Alors ils reconnaîtront leur faute et celle de leurs ancêtres, qu’ils ont commises en se rebellant contre moi et en s’opposant à moi. (BDS)

Conclusion:

Quand le titre d’un livre est aussi faux, il n’est pas utile de le feuilleter, et encore moins de l’acheter.

La première des solutions pour briser les malédictions générationnelles (qui sont inexistantes!) est de :

  • ne pas dépenser d’argent pour de tels livres non fidèles aux écritures.
  • de ne pas croire le premier venu,
  • et de prendre plus de plaisir à lire sa Bible, afin de la connaître et de reconnaître les faux enseignements.

Ce conseil reste valide pour beaucoup de livres en librairie.

(EP)


…. Il ne me semble pas normal d’attribuer la faute des pères sur le présent des enfants repentis et s’étant consacré à Dieu.
Sinon la grâce en Jésus-Christ n’est que partielle et non totale.

1 Corinthiens 12:27; 1 Pierre 2:24; Esaïe 53:6; Colossiens 3:3; 2 Corinthiens 5:17;

L’âme qui pèche, c’est celle qui mourra.
Ezéchiel 18:20 ; Deutéronome 24:16; 2 Rois 14:6; 2 Chroniques 25:4 Jérémie 31:30; 1 Pierre 2:24; Ezéchiel 18:30;

Romains 2:6-7; Apocalypse 20:12;

Ces livres qui font retomber l’iniquité des pères sur les enfants [comme une malédiction], oublient que toutes transgressions et tout péchés sont couverts par Christ à la croix. Le salut et le pardon de Dieu n’est pas partiel, il est total.
Sinon, nous aurions droit à un salut imparfait. (Hébreux 10:14)

Ces livres sont bons pour la poubelle, ils ne valent rien. Ils ne font que semer le doute sur le salut parfait acquit à la croix. Cf. Jacques 1:17

Pasteur Frank Van Muylem

Presse: SPIRITUALITÉ, LUXE ET PRÉCISION

Des montres suisses à l’heure des gourous indiens

swissinfo.chPar Anand Chandrasekhar

LE 9 AVRIL 2019 16:3009. AVRIL 2019 

Les fidèles fortunés veillent souvent à ce que leurs chefs spirituels possèdent le meilleur, y compris des montres suisses. Voici les modèles que cinq célèbres gourous indiens portaient au poignet.

Les mystiques indiens étaient autrefois célèbres pour leurs maigres possessions matérielles. Leurs robes orange, leurs nattes en peau de daim et leurs bols de mendicité étaient souvent les seules choses qu’ils avaient. Ils rejoignaient différents lieux de pèlerinage à pied, s’arrêtant pour se reposer et donnant des discours sur des questions spirituelles en chemin.

Aujourd’hui, leurs adeptes sont répartis dans le monde entier grâce à l’influence des pionniers qui se sont installés en Occident à partir de la fin du XIXe siècle, ainsi qu’à une diaspora indienne qui grandit. Leur emploi du temps a souvent de quoi rivaliser avec celui d’un chef d’État ou du directeur d’une multinationale. Une bonne montre peut les aider à parcourir les fuseaux horaires, tout en gardant le cap.

Osho (1931 à 1990)

Osho, ou Bhagwan Shree Rajneesh, s’était lui-même qualifié de «gourou de l’homme riche». Le gourou spirituel indien s’est fait connaître à Mumbai à partir de 1970 avant de déménager à Pune, une ville indienne des environs, où ses disciples lui avaient aménagé une retraite. Il a acquis une certaine notoriété en prêchant contre l’orthodoxie religieuse quand il s’agit de richesse et de sexe. C’est lors de son installation aux Etats-Unis qu’il a commencé à faire grimper les enjeux de l’extravagance. À un moment donné, il a prétendu que ses disciples lui avaient offert plus de 90 Rolls Royce.

Les montres faisaient aussi partie des attentions qu’il recevait. En Inde, il portait encore des garde-temps suisses relativement modestes comme une Omega Seamaster Memomatic et une Rado DiaStar. Toutefois, lorsqu’il a déménagé dans la communauté de Rajneeshpuram en Oregon, il s’est mis à porter des montres plus luxueuses. En 2015, Osho exhibait une Rolex Oyster Perpetual, achetée aux enchères pour 40’000 francs. Le cadran et le boîtier étaient sertis de diamants et de rubis, alors que le bracelet à lui seul avait environ 31 carats de diamants.

Sadhguru Jaggi Vasudev (1957)

Le fondateur de la Fondation Isha Lien externesupervise plus de 200 centres à travers le monde, qui proposent des cours de «gestion intérieure» (méditation). Sadhguru Jaggi Vasudev parcourt le monde pour donner des conférences et est un intervenant régulierLien externe du Forum économique mondial (WEF). Il est aussi fan des motos et de textiles indiens multicolores. Son style flamboyant contribue à sa notoriété.

En ce qui concerne les montres, Sadhguru Jaggi Vasudev les aime sportives. Au Forum économique mondial, il portait une montre vintage Victorinox Swiss Army Cavalry. Ce n’est pas un garde-temps cher, car on peut se procurer un modèle d’occasion en quartz pour seulement 40 francs sur eBay.

De temps à autre, il porte cependant une montre plus chère: une Cartier Pacha Seatimer de fabrication suisse. Le modèle a été lancé en 2006 et était vendu à l’époque pour environ 4’500 francs.

Paramahansa Yogananda (1893-1952)

Yogananda est largement reconnu pour avoir répandu l’intérêt pour la méditation dans le monde entier. Il a quitté l’Inde pour les États-Unis en 1920 et y a fondé le «Self-Realization FellowshipLien externe» afin de diffuser la méditation et les enseignements du yoga. Son livre «Autobiographie d’un yogi» s’est vendu à des millions d’exemplaires et a même été distribué au service funèbreLien externe en l’honneur du fondateur d’Apple Steve Jobs, sur son instruction.

Yogananda possède une montre Hamilton, qui était une marque américaine mais qui appartient désormais au groupe horloger helvétique Swatch Group.

Satya Sai Baba (1926-2011)

A l’âge de 14 ans, il s’est autoproclamé réincarnation d’un mystique célèbre. Arborant une chevelure afro, il a attiré d’importants dons de la part de ses fidèles qui ont été attribués à des projets caritatifs tels que la construction d’écoles ou d’hôpitaux en Inde. L’un de ses riches donateurs était Isaac Tigrett Burton, cofondateur du Hard Rock Café. En 1991, ce dernier a donné trois milliards de roupies irlandaises (43 millions de francs suisses) provenant de la vente de sa participation dans la chaîne Hard Rock Café à Sai Baba pour la construction d’un hôpital.

Sai Baba ne portait pas de montres, mais ses disciples prétendaient qu’il avait fait apparaître des montres RolexLien externe, tout comme d’autres objets tels que des cendres, des colliers et divers bijoux. Ses détracteurs ont affirmé que ces apparitions étaient en réalité un tour de passe-passe commun utilisé par les magiciens.

Le 14e Dalai Lama (1935)

Tenzin Gyatso, le chef spirituel tibétain exilé, vit en Inde depuis 60 ans. Parmi les objets qu’il a apportés avec lui du Tibet se trouve une montre de poche Patek Philippe Lien externe de référence 658 qui lui a été offerte par le président américain Franklin Delano Roosevelt en 1943. Il s’agit de l’une des montres les plus compliquées produites à l’époque avec un chronographe, un calendrier lunaire et une répétition minutes. Une montre de poche similaire a été vendue aux enchères chez Christie Lien externe’s à Genève en 2011 pour 243’000 francs.

Sa Sainteté porte également des montres Rolex Lien externe. Cependant, elles sont difficiles à identifier car il les porte avec le cadran face à lui. Il préfère également les bracelets de montres Spiedel Twist-O-Flex à ceux d’origine, ce qui rend encore plus difficile l’identification des montres.

www.swissinfo.ch/fre/spiritualit%C3%A9–luxe-et-pr%C3%A9cision_des-montres-suisses-%C3%A0-l-heure-des-gourous-indiens/44882340

Presse: Les dérives du yoga

le 10 avril 2019 

MARIE-CLAUDE MALBOEUF
La Presse

Méconnaissance de l’anatomie, blessures plus fréquentes, enseignements parfois farfelus, inconduites sexuelle… L’engouement pour le yoga a fait exploser le nombre de studios à Montréal, mais ils ne sont pas tous sûrs, affirment des professeurs. Qui adorent la pratique et ses bienfaits, mais sont néanmoins inquiets pour le grand public.

Une expansion anarchique

Le jour où son ex-voisine – et élève occasionnelle – a atterri aux urgences, le professeur de yoga Julien Gagnon voyait se concrétiser ses pires craintes.

« Une prof de yoga lui avait dit de se faire un lavement au sel pour se purifier. Alors, elle l’a fait et s’est ouvert l’oesophage sur toute la longueur », rapporte l’étudiant en kinésiologie, propriétaire d’un autre studio, Asana Performance, destiné aux athlètes.

« On présente toujours le côté « Calinours » du yoga, où tout est toujours beau. Mais il y a un revers à la médaille », dit-il.

Le futur kinésiologue n’est pas le seul à s’inquiéter. Plusieurs yogis d’expérience ne reconnaissent plus leur milieu, qui a connu une expansion fulgurante.

La formation d’aspirants professeurs de yoga n’est ni surveillée ni réglementée. Le contenu des cours non plus. « On se retrouve avec plein de gens extrêmement sous-qualifiés qui prennent soin du corps des autres », s’inquiète Julien Gagnon, qui est danseur de formation.

Il suffit de 200 heures – dont 30 sur l’anatomie – pour obtenir une certification, dit-il. « On s’en fiche, des heures ! Il faudrait que la formation se compte en années ! »

Hier, La Presse a publié une enquête au sujet d’un ex-culturiste, qui a formé des professeurs de yoga pendant 10 ans dans le Plateau Mont-Royal. Aujourd’hui, plusieurs ex-élèves soutiennent avoir été exploitées psychologiquement, financièrement ou sexuellement pendant leur formation.

« C’est le symptôme spectaculaire de quelque chose de plus généralisé [le manque d’éthique et de surveillance], qui explique que quelqu’un comme ça ait pu travailler aussi longtemps sans être dérangé », affirme Marie-Daphné Roy, fondatrice du centre Yoga Bhavana, dans le quartier Villeray.

Acrobaties et blessures

Problèmes d’articulations, de dos, de tendons… « Chaque année, de 20 à 30 personnes me consultent parce qu’elles se sont blessées au yoga, rapporte Julien Gagnon. La récupération peut prendre plusieurs mois. »

Comme n’importe quels autres sportifs – encore plus sujets aux accidents -, certains s’étaient fait mal par excès de zèle. Mais plusieurs autres avaient été mal conseillés, estime-t-il.

Deux novices ont été poussées à renverser leur corps sur leurs épaules, écrasées par cette lourde charge. Par la suite, la première « ne pouvait même plus tenir une pomme ou une orange », raconte M. Gagnon. La seconde s’était présentée au cours avec des hernies discales aux cervicales : « Cette posture aurait pu la laisser paralysée ! »

Les gens veulent parfois « entrer » dans des postures sans tenir compte de leurs limites, de leur colonne vertébrale, parce qu’on leur a promis que ça débloquerait leurs « chakras » et qu’ils « atteindraient l’extase », déplore le futur kinésiologue.

« Certains sont totalement ensorcelés. On a mis la religion de côté, alors ils cherchent de nouvelles valeurs. Mais on joue avec eux quand on se prend pour des gourous. C’est manquer d’éthique. »

La femme à l’oesophage déchiré par un lavement faisait partie d’une formation suivie chaque année par une centaine d’autres aspirants professeurs, précise Julien Gagnon.

« Trop de gens sont des cobayes ! Qu’est-ce qui va se passer dans 10 ans si tu compresses tes hanches, ton dos à répétition ? On ne le sait pas…

« Non seulement on peut endommager nos disques, mais on peut aussi endommager nos organes, car on est souvent en train de les projeter vers le bas. À la longue, ça peut finir par créer plus d’incontinence chez les femmes et plus de hernies chez les hommes », prédit-il.

De 2001 à 2014, le taux de blessures de yoga traitées dans les urgences a pratiquement doublé aux États-Unis, et a été multiplié par 8 chez les 65 ans et plus – bien qu’elles restent globalement rares, à 17 par 100 000 participants. Il s’agissait d’entorses et de foulures dans environ la moitié des cas.

« Il semble y avoir un potentiel manque d’éducation adéquate, même pour les instructeurs certifiés », avancent les chercheurs ayant analysé ces données1.

« Référés par des psychologues »

L’écrivain et professeur de yoga torontois Matthew Remski a déjà subi des ajustements brutaux « dans lesquels [sa] cuisse ou [son] épaule était poussée, déchirée ou manipulée, comme s’il s’agissait de dompter une sculpture en métal indisciplinée », écrit-il sur son site internet.

Son professeur était pourtant « hautement qualifié » – comme l’étaient les profs de plusieurs autres des quelque 200 yogis blessés qu’il a interrogés dans le cadre d’une enquête.

À l’origine, le yoga était une pratique spirituelle et la douleur était vue positivement, comme un signe de transformation, explique Matthew Remski. Mais aujourd’hui, c’est tout le contraire : on promet de soigner son corps grâce au yoga.

« Le yoga a plusieurs bienfaits prouvés scientifiquement », indique un guide publié en 2017 par l’École de médecine de l’Université Harvard. Les impacts positifs énumérés concernent entre autres : l’endurance, la souplesse, l’équilibre, le sommeil, les systèmes immunitaire et nerveux, la mémoire et l’attention, la dépression et l’anxiété, le stress, la fatigue, la douleur et la consommation d’alcool ou de cigarettes…

« Les gens sont de plus en plus nombreux à s’initier au yoga dans l’espoir de soigner des blessures ou parce qu’ils ont été référés par des psychologues », constate Marie-Daphné Roy, qui enseigne le yoga depuis 20 ans et est aussi massothérapeute.

« C’est super ! Mais les professeurs de yoga ne sont pas forcément formés pour aider des blessés ou des gens en dépression. Ils peuvent parfois aider, mais certains pourraient tout aussi bien aggraver la situation sans s’en rendre compte… »

– Marie-Daphné Roy, massothérapeute et professeure de yoga

Au fil de sa carrière, elle a observé toutes sortes de petits dérapages : « Ils surviennent quand des gens immatures se retrouvent en position de pouvoir, sans que personne ne leur ait jamais enseigné que des responsabilités viennent avec la relation prof-élève », ajoute Mme Roy.

« En yoga, on sent notre corps, on se sent connecté, et c’est facile de conclure que le professeur est la cause de ce bien-être jamais ressenti auparavant. Ça crée une grande fidélité. »

Un prof a eu des relations amoureuses avec au moins trois élèves, raconte Mme Roy. D’autres ont rendu des élèves dépendants, sans même chercher consciemment à le faire, précise-t-elle. « La quête de mieux se connaître, d’être bien dans son corps, on peut vite transformer ça en dépendance. Le prof peut encourager les inscriptions de façon constante. Ça finit par avoir un impact sur le portefeuille. »

Que faire ?

Dans la foulée du mouvement #moiaussi, la plus grande association de professeurs de yoga en Amérique du Nord, Yoga Alliance, a ajouté sur son site une section intitulée « Ressources sur l’inconduite sexuelle », où l’on trouve sa politique sur le sujet. « Mais c’est juste un guide, ça ne donne aucun recours au public », souligne Marie-Daphné Roy.

Elle suggère d’imposer un plancher de 10 ans d’expérience pour pouvoir entraîner les aspirants professeurs de yoga. Et qu’une instance quelconque sélectionne et encadre ces formateurs chevronnés.

Pour Matthew Remski, il est encore plus urgent de s’attaquer au « culte de la personnalité » dont bénéficient certains professeurs vedettes. « Les blessures les plus dommageables viennent de relations profs-élèves dysfonctionnelles », affirme l’écrivain, qui vient tout juste de publier un livre sur la dynamique sectaire dans le milieu du yoga (lisez son entrevue sur le sujet à l’onglet suivant).

C’est ce qui permet à quelques-uns d’imposer des « comportements abusifs » et des « méthodes discutables », estime-t-il.

Quelque 90 400 professeurs de yoga américains ou canadiens sont actuellement certifiés par la Yoga Alliance. Leur nombre augmente de plusieurs milliers chaque année.

Le nombre d’Américains qui pratiquent le yoga a atteint 36,7 millions en 2016. Une hausse de 80 % en quatre ans et de 817 % en 15 ans.

1. « Yoga-Related Injuries in the United States From 2001 to 2014 », Orthopaedic Journal of Sports Medicine

Ce qu’en pense la Canadian Yoga Alliance

« Nous sommes fortement en accord [avec les conclusions de l’étude américaine sur les blessures en yoga] pour dire que les normes nationales doivent être plus strictes au sujet de la sécurité », nous a indiqué par courriel la Canadian Yoga Alliance (CYA), qui regroupe près de 2000 professeurs de yoga canadiens. « Certaines associations enregistrent des écoles n’ayant pas ou peu de critères de sélection de professeurs, ce qui produit des profs sans expérience ni formation préalable en yoga. Les problèmes commencent quand ils vont ensuite enseigner. Un marché de professeurs de yoga inexpérimentés provoque des blessures. » Les écoles membres de la CYA doivent pour leur part sélectionner leurs professeurs en fonction de critères obligatoires, sous peine d’être radiées. « Comme dans d’autres professions, il y a des pommes pourries », ajoute l’organisme dans son courriel. « Nous avons peut-être reçu trois ou quatre plaintes concernant des professeurs de yoga en près de deux décennies. Mais aucune plainte de nature sexuelle ni une seule demande d’assurance pour dommages corporels. »

Comment le piège se referme

Aux États-Unis, depuis 2012, plusieurs élèves ont accusé trois superstars du yoga de les avoir exploitées sexuellement. Après avoir appris que son ancien maître était du lot, le professeur de yoga torontois Matthew Remski a recueilli les témoignages de 16 femmes et d’une centaine d’autres personnes. Il raconte le tout dans un nouveau livre, qui permet de comprendre comment le piège se referme : Practice and All Is Coming – Abuse, Cult Dynamics, and Healing in Yoga and Beyond(« Entraîne-toi et tout suivra : abus, dynamique sectaire et guérison dans le yoga et au-delà »). Nous avons lu son ouvrage et l’avons interviewé. Compte rendu (adapté par souci de concision).

Qui peut devenir prisonnier d’un groupe de yoga toxique ?

Cela n’a rien à voir avec la personnalité de l’individu. Les désirs d’appartenance ou de trouver un sens sont très humains. Tout le monde passe par des périodes de vulnérabilité, vit des deuils, une séparation, la maladie… C’est ce qui nous rend plus vulnérables devant les promesses d’un groupe.

« Personne ne s’enrôle dans une secte, on retarde le moment de quitter une organisation qui nous a trahis », m’a dit une des victimes de Pattabhi Jois [son ancien maître, célèbre fondateur d’Ashtanga Yoga].

Pourquoi ne pas fuir dès les premiers signes inquiétants ?

La personne sent bien qu’il se passe quelque chose de mal, mais les autres membres la conditionnent à ignorer l’abus. Ils le dépeignent comme quelque chose de bénéfique spirituellement et peuvent même se montrer jaloux.

La prémisse voulant que le leader soit un maître spirituel favorise le déni. On répète à la victime qu’elle doit continuer à pratiquer le yoga pour comprendre ses gestes, qu’elle manque de courage si elle veut partir.

C’est une forme de « toilettage social ». Pattabhi Jois a pu commettre des crimes pendant des décennies parce que ses élèves disaient aux femmes que ses attouchements n’étaient « pas sexuels ».

Pourquoi ne pas fuir après une grave agression ?

Si une personne se fait fracturer la jambe, on ne la tiendra pas responsable de ne pas se mettre à courir pour fuir son agresseur. L’attaque a anéanti ses capacités.

Les relations abusives érodent tout autant la faculté d’agir. Maintenir une personne dans les émotions et l’isolement l’empêche d’exercer sa pensée critique.

La victime devient émotivement et financièrement dépendante de la structure. Ce qu’elle vit dans le groupe la reprogramme petit à petit et désorganise ses stratégies d’attachement.

Le maître est vu comme un père. Et, comme les enfants battus, la victime se sent obligée d’aller chercher des soins auprès de lui, même s’il lui fait du mal et si elle veut fuir.

Ces réflexes contradictoires la paralysent. Quand elle a peur, son esprit peut même s’éteindre, elle peut s’absenter d’elle-même. C’est une façon de survivre. Mais cet engourdissement peut être interprété à tort comme une expérience spirituelle.

Est-il possible d’intenter des poursuites ?

Il est difficile de prouver l’absence de consentement dans ce genre de situations, parce que la loi ne tient pas compte du fait que des gens semblent consentir, alors qu’ils sont en fait victimes d’une influence indue.

Les défenseurs de Pattabhi Jois disent que les femmes consentaient à être touchées puisqu’elles retournaient le voir. Mais c’est un « consentement » problématique, dans la mesure où la réponse à un traumatisme peut être de geler, de figer ou de chercher à apprivoiser [l’agresseur].

En réalité, il y a un contact sexuel non désiré puisqu’il y a un déséquilibre de pouvoir.

Quelles croyances sont nuisibles ?

Des maîtres de la croissance personnelle martèlent qu’avoir une « mentalité de victime » trahit un manque de caractère, qu’être « victime » est débilitant.

Le terme doit être déstigmatisé. Il a aussi un sens purement juridique, qui sert à désigner une personne contre laquelle un crime a été commis. Prétendre que l’impact du crime ne tient qu’à l’attitude de la victime est injuste et faux. Le crime est traumatisant, il a un impact sur le corps. Le trauma n’est pas une « mentalité ».

Reconnaître qu’il y a eu tromperie permet de replacer la responsabilité là où elle réside vraiment. Personne ne devrait être blâmé pour avoir été berné.

Pourquoi avoir écrit un livre sur le sujet ?

Pour réduire le risque que des gens entrent dans un groupe en souhaitant guérir ou être guidés et vivent tout autre chose. Connaître la dynamique des groupes toxiques – l’idéalisation, le transfert – nous rend moins vulnérables.

En donnant une voix aux femmes qui ont été victimes de Pattabhi Jois, j’espère aider des gens à reconnaître leur propre expérience. Un certain modèle de professeurs masculins et charismatiques suscite encore la fascination, ce qui peut conduire à la domination.

Toute l’industrie du yoga est aux prises avec un problème envahissant : l’absence de réglementation et de responsabilité.

Quatre cas de suspects

Des attouchements en plein cours

Des vedettes comme Sting, Madonna et Gwyneth Paltrow étaient fans de Pattabhi Jois, fondateur de la méthode de yoga Ashtanga, qu’il enseignait aux États-Unis et en Inde. « Des femmes rapportent que [devant tous les autres élèves], il tâtait leur poitrine, se frottait sur elles en bougeant et les pénétrait de façon digitale, sous prétexte d' »ajuster » leur posture », écrit Matthew Remski dans un article publié dans The Walrus, après deux ans d’enquête. Jois a d’abord été dénoncé sur Facebook – huit ans après sa mort – en 2017. Mais des vidéos corroborent en partie ce que les victimes rapportent.

Pénétrées à travers leurs vêtements

Il y a quelques jours, un prof vedette d’une très populaire branche de yoga a été radié… trois décennies après les premières plaintes le concernant. Le fondateur de l’école lui avait d’abord donné « une deuxième chance », ce qui avait provoqué la démission de professeurs indignés. Manouso Manos – qui a donné un atelier à Montréal en juillet – a pénétré avec ses doigts des Américaines à travers leurs vêtements ou touché leur poitrine, sous prétexte d’« ajuster » leur posture. Leurs témoignages sont convaincants « hors de tout doute raisonnable », précise le rapport d’enquête indépendante mis en ligne la semaine dernière sur le site de l’association américaine de yoga Iyengar (IYNAUS).

Millionnaire en fuite

Bikram Choudhury – devenu millionnaire en popularisant la pratique du yoga dans des pièces surchauffées – a fui la Californie pour l’Asie lorsqu’un jury l’a condamné à verser 6,5 millions à une ex-employée. Elle avait été témoin et victime de ses agissements « graves, continus et offensants » à l’égard des femmes et des minorités. Plusieurs autres femmes le poursuivent pour harcèlement ou agression. « Je les ai trouvées dans les déchets et leur ai donné vie », a-t-il dit en entrevue avec HBO, en 2016. « Pourquoi devrais-je harceler ? Les gens dépensent 1 million pour une goutte de mon sperme. »

Massages à plusieurs mains

Une autre superstar du yoga, John Friend, a eu des relations sexuelles avec des employées. Et lancé un groupe de « sorcières », qui se dénudaient pour lui donner des massages à plusieurs mains. Le scandale a été rapporté par de grands médias en 2012, après la diffusion de documents sur un site anonyme et la cueillette de témoignages. Une femme a dit au site Daily Beast que leur premier « rituel » avait eu lieu lors d’un séjour à Montréal, en 2008. Disant s’absenter pour « réfléchir » et suivre une thérapie, John Friend a quitté son entreprise, Anasura, pour en lancer ensuite une autre, Sridaiva.

www.lapresse.ca/actualites/enquetes/201904/09/01-5221563-les-derives-du-yoga.php

Dictionnaire historique de la Suisse: Secte et Eglise libre

Nous reproduisons cet article à titre informatif. Notre définition de la secte est ici: 
https://vigi-sectes.org/comment-reconnaitre-les-sectes-et-leurs-faux-prophetes/

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Auteure/Auteur: Marc van Wijnkoop Lüthi Traduction: Monique Baud-Wartmann

Les termes de secte et d’Eglise libre ont des sens divers et sont souvent utilisés en fonction de leur proximité avec les Eglises nationales qui caractérisent la Suisse: les Eglises libres sont des groupes religieux relativement proches de l’orthodoxie définie par les Eglises nationales, alors que les sectes en sont plus éloignées. Les Eglises libres, qui existent depuis la Réforme, sont caractérisées par le fait que leurs paroisses ne dépendent pas de l’Etat. En outre, les fidèles y adhèrent de leur plein gré à l’âge adulte et non pas en étant baptisés peu après leur naissance. Le concept d’Eglise libre remonte au XIXe s. Il n’implique aucun jugement de valeur et ne s’applique qu’à des paroisses dont les croyances et la structure sont considérées comme des variantes acceptables du christianisme. La disposition de la communauté à collaborer dans un esprit œcuménique constitue un critère important.

La notion de secte a désigné dès le début du christianisme de façon négative des groupes chrétiens dissidents qu’il s’agissait de rejeter. Les nombreuses définitions de ce terme varient selon l’époque et la situation: elles sont le plus souvent dogmatiques dans l’Antiquité, axées sur le droit canon au Moyen Age, politiques à l’époque moderne et orientées sur le droit fondamental actuellement. Aucune définition neutre ne s’est imposée dans la vie quotidienne.

Des groupes dissidents ont existé en Suisse dès les débuts de la christianisation. Dans l’Antiquité, l’arianisme a entraîné la création de communautés éphémères. Au bas Moyen Age, la présence de vaudois, souvent persécutés, est attestée. A la Réforme, les premières communautés autonomes apparurent avec les anabaptistes. Elles correspondaient au type sociologique des Eglises libres et subsistent encore, malgré les persécutions au cours des siècles. Les antitrinitaires n’eurent en revanche pas la possibilité de constituer une Eglise en Suisse. Malgré des tendances séparatistes, le piétisme n’entraîna qu’une différenciation des positions religieuses. La formation de communautés, comme celle des frères de Heimberg, resta exceptionnelle. Des mouvements étrangers, en revanche, exercèrent une influence accrue, tels les frères moraves, puis les méthodistes. Le XIXe s. peut être considéré comme l’époque d’une double extension. De nouvelles communautés apparurent dans le cadre du Réveil, comme les communautés évangéliques libres, la communauté de Chrischona et les néobaptistes. L’assouplissement progressif des Eglises nationales permit à des groupements étrangers, provenant essentiellement du monde anglophone (Adventistes du septième jourDarbystesArmée du SalutMormonsTémoins de Jéhovah) de pénétrer peu à peu en Suisse, non sans affronter de nombreux obstacles. D’Allemagne arrivèrent l’Eglise catholique apostolique et l’Eglise néoapostolique. En Suisse, les Eglises libres de Genève, Neuchâtel et du Pays de Vaud, limitées à un canton, constituent un cas particulier.

La pluralisation se poursuivit au début du XXe s. De nouvelles communautés apparurent (dont la confrérie évangélique du Brüderverein), d’autres vinrent de l’étranger (Communauté des chrétiens, Science chrétiennePentecôtismeQuakers). Dans la seconde moitié du siècle, les sectes et Eglises libres se multiplièrent en Suisse. Certaines ont des racines chrétiennes (notamment des communautés indépendantes issues du mouvement charismatique, l’Association spirituelle Methernitha, l’œuvre missionnaire Appel de minuit, l’ordre de Fiat Lux, l’Association Mission Saint Michel, la Vie Universelle, l’Eglise de l’Unification), alors que d’autres sont ancrées dans une ou plusieurs autres religions (Baha’i, mouvement Hare Krishna, Temple solaire, Pro Beatrice). Pour d’autres encore, la référence religieuse est contestée (Scientologie, Méditation transcendantale, Association pour la promotion de la connaissance psychologique de l’être humain). De nouveaux groupes religieux apparaissent régulièrement, tandis que les communautés plus anciennes évoluent et se renouvellent constamment.

La réflexion et l’action œcuméniques contribuent d’une part à renforcer les liens entre les confessions chrétiennes au niveau dogmatique et pratique. Les nouveaux mouvements supraconfessionnels encouragent cette tendance et certaines paroisses, ouvertes au dialogue, s’apparentent de plus en plus à une Eglise libre. D’autre part, des conflits avec le contenu de nouvelles religions, des drames provoqués par des sectes (suicides et meurtres de 53 membres du Temple solaire à Cheiry et Salvan, ainsi qu’au Canada en 1994) et des spéculations liées au changement de millénaire, suscitent des polémiques autour des valeurs religieuses et sociales.

Presse: Alain Stoffen: Un ex-adepte de la scientologie témoigne.

Un ex-adepte témoigne
Par LEXPRESS.fr ,
publié le 13/05/2009

Pendant quinze ans, le pianiste belge Alain Stoffen a vécu sous l’emprise de la secte. Il raconte son « Voyage au coeur de la Scientologie » (Privé), qui l’a manipulé, ruiné et a détruit sa famille. Extraits exclusifs.
« L’argent commence à manquer »
[Avril 1986. Alain Stoffen vient d’arriver au centre de Copenhague de la Scientologie qui doit lui délivrer son « état de Clair », pour lequel il a déjà déboursé 45 511,29 francs.]

-Serre les boîtes!

Olivier, mon auditeur, vient de me poser dans le creux de chaque main une électrode, un petit tube cylindrique en métal relié à l’électromètre. […] Il attend de moi que j’exerce sur les électrodes une pression légère et progressive que je dois ensuite relâcher d’un coup.

-Il faut que je règle la sensibilité, m’explique-t-il.

Je m’applique mais, comme je suis un peu stressé, mon « serrement de boîtes » ne convient pas. […] Mes mains sont en effet trop sèches, d’après lui, pour établir un bon contact électrique. Il me tend une crème hydratante. La tentative suivante est la bonne. […] J’ai cette impression de rencontrer quelqu’un à qui je peux ouvrir mon jardin secret en toute confiance, un échange précieux et complice qui m’a tant manqué jusque-là. J’ignore que cette attitude chaleureuse n’est autre que le résultat d’un véritable programme d’entraînement, voire de conditionnement poussé à l’extrême. […]

L’argent commence à me manquer. Mon crédit d’heures ayant été épuisé, il m’a été demandé d’acheter un supplément afin de pouvoir aller au bout de mon programme. Le superviseur des cas a été formel: le dénouement est proche. Dans l’état où je suis, il est inconcevable de ne pas continuer les auditions. Imaginons un seul instant que je craque et que je reparte à Paris, un « comité d’accueil » m’attendrait sur la piste d’atterrissage pour me cueillir dès ma descente d’avion et me remettre manu militari dans le prochain vol pour Copenhague. Pour eux, ne pas agir ainsi reviendrait à me laisser tomber, à trahir leur engagement. Je débourse donc la somme de 6 494,97 francs pour quelques heures d’audition supplémentaires. […]

Menacé par un « chien de garde »
[Suite à l’échec du premier séjour, la Scientologie le convainc de retourner à Copenhague en novembre 1986, en lui promettant qu’il n’aura rien à payer.]

Je suis heureux de retrouver Olivier, mon auditeur.

  • Ne t’en fais pas, me dit-il, se voulant rassurant. Quoi qu’il arrive, je vais te sortir de là.

Me remettre sur pied, de la façon dont le superviseur des cas l’a prévu, il ne veut pas s’en contenter: pour lui, il n’y a aucun doute, je ne repartirai pas sans cette reconnaissance de l’état de Clair, qui pour lui est une évidence. […] En quelques heures à peine, je suis en train de renaître de mes cendres. Je me sens à nouveau libre. La promesse de l’état de Clair, avec cette perspective d’une nouvelle vie, je la sens en moi, et ce, pour toujours. […] Plusieurs séances se succèdent, mais, contrairement à toute attente, plutôt que de confirmer cet état de bien-être auquel je viens d’accéder, elles me font à nouveau chanceler… Ne voulant pas revivre le cauchemar de mon premier séjour, je veux arrêter. Or, ils ne l’entendent pas de cette oreille: tout comme la dernière fois, ils veulent remettre en marche cet énorme rouleau compresseur qui a fini par me broyer. […] Le lendemain, je suis convoqué auprès d’une des responsables. -Tou doua trovair oun solution por péyé, me dit-elle dans un français à l’accent espagnol fort prononcé.

Il doit sûrement y avoir un malentendu, ce que je tente de lui faire comprendre. […] Aussitôt je suis amené devant le MAA [master at arms, « maître des armes »]. Une fois dans son bureau, particulièrement énervé, je lui explique que, depuis mon rendez-vous avec cette Chantal à Paris et mon arrivée ici il y a une semaine, on m’a annoncé tout et son contraire et qu’il est grand temps que tout le monde ici accorde ses violons. […]

-Nous t’avons en effet ouvert un compte, ce qui, sache-le, est une mesure tout à fait exceptionnelle, valable uniquement pour quelques heures. Là, il se trouve que tu viens de dépasser les vingt heures. […]

-Ça représente quoi?

-113 000 francs.

-Pardon? C’est une blague?

Je fais le calcul: cela représente 5 600 francs l’heure, quasi trois fois plus que le tarif normal! […]

-Mais… mais je n’ai pas une telle somme…

-Tu verras ça avec Britta, elle t’attend, me dit-elle avant de me donner congé.

Britta n’est pas seule à m’attendre: un homme, que je ne connais pas, se trouve à ses côtés. L’homme a une tête de bulldog. Il est bâti comme un catcheur, tout en muscles. Vêtu d’un blouson en cuir noir, un chewing-gum dans la bouche, il semble nerveux. Il me fait savoir qu’il fait partie du Watchdog Committee, les hommes de main de la direction mondiale, d’après ce que j’en comprendrai plus tard. Watchdog signifie littéralement « chien de garde ». Soudain, il montre ses crocs. Il se met à me hurler dessus:

-Est-ce que tu sais quelle est notre mission?… On est ici pour mettre la planète au clair!

Il est rouge de colère.

-On est là pour sortir l’humanité de la boue!… Et toi, tu nous dois de l’argent… beaucoup d’argent!

Je voudrais lui expliquer qu’il s’agit d’un énorme malentendu, mais les mots ne sortent pas de ma bouche, je suis comme paralysé…

-Je n’ai pas l’impression que tu mesures la portée de tes actes!… c’est une trahison!

[…] N’étant pas armé pour faire face à tant de violence, je m’effondre en larmes.

-Je ne veux pas savoir comment tu vas t’y prendre! Appelle tous les gens que tu connais, en France, en Belgique, je m’en tape, mais je veux ce putain d’argent maintenant!

J’ai une demi-heure, pas une minute de plus, pour réunir les fonds… […] Moi, je n’y arrive pas, même en y mettant toute ma volonté. […] Je me sens au bord d’un énorme précipice: j’ai peur que le groupe ne me rejette et qu’il me retire toute aide et tout support, fermant ainsi les portes qui m’auraient permis d’accéder à la promesse de l’état de Clair. Etre exclu est un châtiment extrême redouté par tous. A nouveau convoqué devant le maître des armes, on m’oblige à faire un véritable examen de conscience, à me repentir. Cette fois-ci, docile, je me soumets à cette confession par écrit que quelques mois auparavant j’avais refusée. […] Tout ce que j’ai fait et que je n’aurais pas dû faire, tout ce que je n’ai pas fait et que j’aurais dû faire… Les moindres dérapages de toute une vie, rien n’échappera à la « vérification à l’électromètre » qui viendra entériner ces aveux par écrit. Ce n’est qu’après avoir signé une reconnaissance de dette que j’obtiens finalement du « capitaine », le n°1 du centre, l’autorisation de partir.

Le lexique du scientologue
L’état de Clair: c’est la première étape du parcours d’un adepte débutant, dit « pré-Clair », en scientologie. Elle permettrait de chasser toutes les peurs, les anxiétés et les pensées irrationnelles. Ce passage obligé coûterait entre 45 000 et 75 000 euros.

OT: après avoir été consacré Clair, l’adepte doit passer « sur le Pont » une série d’examens de passage où il devient thétan opérant, ou « être spirituel ». Il y a 8 niveaux OT, d’OT 1 à OT 8.

Organisations avancées: ces centres dispensent les niveaux OT. Il y en a deux en Europe: Copenhague (Danemark) et East Grinstead (Grande-Bretagne).

Flag: cette organisation opère sur le Freewinds, un bateau de 134 mètres basé à Curaçao (Caraïbes), et est seule habilitée à délivrer le niveau OT 8, la « complète réalisation de l’immortalité ».

Celebrity Centers: la Scientologie y offre un traitement privilégié pour les artistes, musiciens ou comédiens, qui deviennent ensuite d’excellents vecteurs de propagande.

Electromètre: censé « mesurer l’état ou les changements spirituels », c’est en fait un vulgaire appareil mesurant la résistance électrique du corps d’une main à l’autre.

Les PTS et les SP: ce sont les ennemis de la Scientologie. Les PTS (sources potentielles de troubles) sont récupérables, alors que les SP (personnes suppressives) ont atteint un état irréversible.

Le brevet d' »homme nouveau »
[En mars 1994, il accepte un troisième séjour à Copenhague.]

Le superviseur des cas a programmé une première action qui consiste à « nettoyer les bouleversements », à nouveau selon ces techniques qu’on m’a fait subir pendant de longues heures lors de mon premier séjour et qui ont fini par se transformer en véritable torture. […] Une fois de plus je me sens à la merci d’un auditeur et d’une machine… Je suis néanmoins prêt à jouer le jeu -« autre auditeur, autre résultat », me dis-je- non sans un certain scepticisme… […] Le jour suivant, après avoir reçu ma troisième séance, la moutarde me monte au nez. Je me rends à l’évidence: une fois de plus, ces auditions non seulement n’aboutissent à rien, mais m’indisposent sérieusement. Je sens une colère monter en moi. […] On m’annonce que je vais être pris en séance par un « classe IX », un auditeur ayant atteint le plus haut degré de formation et habilité à délivrer des auditions de haut niveau. Une fois installés dans la salle d’audition, face à face, l’électromètre entre nous deux, il ouvre mon dossier et, tout en me regardant droit dans les yeux, d’un ton solennel me dit:

-Le superviseur des cas m’a chargé de te dire que nous avons toutes les preuves que tu es Clair.

Je reste sans voix, ébahi… L’émotion me submerge. Ces quelques mots qu’il vient de prononcer, depuis longtemps j’avais perdu tout espoir d’un jour les entendre. Le groupe vient de m’accorder cette reconnaissance ultime qu’est l’état de Clair. […] Maintenant que la nouvelle est officielle, je suis devenu un homo novis, un « homme nouveau ». J’entre dans ce cercle privilégié que sont les Clairs, et de ce fait je vais avoir l’immense honneur de recevoir officiellement mon invitation pour commencer le « grand voyage » […] : les niveaux d’OT (operating thetan). Au-delà de l’état de Clair, huit autres niveaux me restent à franchir: de OT 1 jusqu’à OT 8. Le contenu de ces niveaux est strictement confidentiel, tous ceux qui y sont passés étant tenus au secret.

Payer ou être chassé
[En 1996, Alain Stoffen écrit à l’International Justice Chief pour contester sa dette de 46 000 francs, mais, l’année suivante, la réplique arrive.]

-Ils veulent te déclarer « PTS type D ».

-Attends, tu n’es pas sérieuse, là?

-Je crains que si.

[…] J’ai beau argumenter, m’expliquer, la procédure a été déclenchée, me répond-on, impossible de faire marche arrière. C’est une décision qui vient d’en haut! La sentence est tombée. Elle est irrévocable, sans appel. […] Je n’ai donc plus le droit de mettre les pieds dans un centre de Scientologie, quel qu’il soit et où qu’il soit. En une fraction de seconde je vois ma vie basculer. « En haut », ils ont décrété que je suis un hérétique à excommunier, un fauteur de troubles à chasser. Un suppôt du Mal. […] Je suis bloqué dans ce petit bureau au sous-sol du Celebrity Center, le document contenant ma condamnation en tant que PTS type D sous les yeux, condamnation qui signifie la mort de mon couple, que pour rien au monde je ne veux voir sacrifier sur l' »autel de la scientologie ». « Cet ordre d’éthique a été écrit et sera publié si vous ne changez pas d’idée. » C’est écrit noir sur blanc! Il me faut désamorcer cette bombe. Or, je n’ai pas les 47 000 francs exigés en haut lieu. En face, on me somme de faire « un geste », pour « montrer ma bonne foi ».

-C’est quoi, c’est combien, un geste?

-C’est à toi de le dire…

Je signe un chèque de 10 000 francs. La sentence est levée, je ne serai pas déclaré PTS type D. Mais je ne suis pas sauvé pour autant, ma dette court toujours. […] Je suis loin d’imaginer que mon interlocutrice ainsi qu’Isabelle se sont en réalité livrées à un jeu de rôles dont le déroulement a été minutieusement élaboré « en haut lieu ». Ce document secret porte la mention: « Ce qui suit est un programme pour manier Alain Stoffen. »

Couple sous surveillance
[En 1998, Alain et Camille, son épouse également adepte de la secte, donnent naissance à Sébastien, mais dès l’année suivante leurs relations se dégradent.]

En scientologie, rien n’est du domaine privé. Le moindre problème, même le plus intime, se doit d’être rapporté et soumis aux différents responsables concernés, superviseur des cas, officier d’éthique… Mon couple bat de l’aile, je suis donc reçu par le « chapelain », sorte de médiateur qui, tel qu’il est présenté, dispose de tous les outils nécessaires pour venir à bout de tous les conflits, quels qu’ils soient. […] Quelques jours auparavant, il s’est longuement entretenu avec Camille, qui, ainsi qu’il me le rapporte, est venue d’elle-même solliciter un entretien. En réalité, me confie-t-il, elle ne va pas bien… pas bien du tout. […]

-Elle a besoin d’aide, de ton aide. Tu dois prendre la responsabilité pour elle et ton couple, me dit le chapelain.

[…] Dans les semaines qui suivent, à la maison, la tension devient insoutenable. Il suffit d’un rien, d’un regard de travers, d’un mot de trop, pour que les reproches à mon égard, les insultes fusent. Mais, d’après les « précieux » conseils que le chapelain m’a prodigués, je dois prendre sur moi, rester impassible. Je tâche de me retrancher dans mon rôle de père. La petite bouille tellement adorable et innocente de Sébastien, ses petits yeux souriants et ce regard plein de confiance, j’y trouve un réconfort immense.

Au Celebrity Center, on a décidé de s’y mettre à plusieurs pour me convaincre d’acheter des heures d’audition afin que Camille puisse être prise en séance le moment venu. La tâche ne leur est pas difficile, ils savent fort bien que je suis prêt à tout pour aider Camille et sauver mon couple. N’ayant pas d’autre solution, et face à leur insistance, je débloque les fonds, 13 000 francs exactement. […] En réalité, plutôt que d’apaiser nos relations, on n’a fait qu’envenimer la situation en me forçant la main dans le choix de mes priorités. Selon Camille, si nous avons des difficultés financières, c’est ma faute. […]

Aussitôt, Camille prend sa plume et dans le plus grand secret, le 30 octobre 1999, elle rédige un rapport de délation qu’elle fait parvenir aux responsables de l’appareil disciplinaire du Celebrity Center. Ce rapport reprend dans les moindres détails l’ensemble des actions qu’elle a menées pour me soumettre à cette dictature financière, sous la férule de la Scientologie. Je suis loin d’imaginer que la Scientologie s’est totalement immiscée dans l’intimité de notre couple. Rien ne leur est étranger, rien ne leur échappe, ni nos sentiments ni nos finances…

Le mercredi 3 novembre 1999, nous sommes convoqués. Cela fait des jours et des jours qu’à la maison Camille m’évite, m’ignore, ne m’adresse plus la parole. C’est dire combien le malaise est grand dans ce minuscule bureau au sous-sol du Celebrity Center, où nous nous trouvons assis côte à côte, presque à nous toucher, face au chapelain. […] Les modalités de la séparation sont consignées dans leurs moindres détails: « séparation de corps et de biens », « vendre la Rover » (28 000 francs), « Alain peut garder la 205 », « Alain trouve 1 appt », « Alain vient le matin garder Sébastien », « Sébastien peut venir dormir chez Alain », « la vente de la Rover va dans les impôts », « Alain donne 300 francs par mois à Camille pour Sébastien. Au 10 du mois ». La vie de Sébastien est également minutieusement organisée jour par jour et consignée dans le document. […]

Alain Stoffen « Je veux faire tomber les masques »
Pourquoi médiatiser votre histoire, et donc la revivre, au lieu de tourner la page?

Je m’étais enfermé dans la souffrance de mes blessures. Cela me tuait de l’intérieur, je somatisais. Après avoir été interviewé par une chaîne de télévision, j’ai senti que la parole me ramenait à la vie. J’ai revécu mes quinze années de Scientologie en dix mois d’écriture. Je me suis libéré d’un énorme poids. Un vrai travail thérapeutique. Que le calvaire que j’ai vécu soit reconnu me fait du bien. Je ne supporte pas que cette secte continue de passer entre les mailles des filets judiciaires et abuse les pouvoirs publics avec son double discours et ses mensonges. Je veux faire tomber les masques, que la vérité éclate.

Redoutez-vous la réaction de la Scientologie?

Il y aura des représailles. Je suis quasi certain que la secte portera plainte contre moi. Ou qu’elle tentera d’instrumentaliser Camille, la mère de mon fils, qui est toujours scientologue. Même si j’ai scrupuleusement préservé sa vie privée. Je ne suis pourtant pas très inquiet. Quelle action pourraient-ils encore décider contre moi après tout le mal qu’ils m’ont déjà fait? Ils m’ont déjà poussé au suicide, après avoir détruit mon couple. Derrière leur façade clinquante, il y a un empire de haine.

Propos recueillis par, Koch François
Camille, depuis son arrivée six ans auparavant, a enchaîné de nombreux services, cours et auditions, et ainsi fait entrer beaucoup d’argent dans les caisses de l’organisation. Ils ne peuvent pas en dire autant de moi: je suis bloqué sur le Pont, toujours à cause de ma dette. Même si pendant plusieurs années ils se sont servis de mon image en tant qu’artiste pour promouvoir la Scientologie à l’extérieur, entre Camille et moi leur choix est fait: dans cette affaire, c’est le plus scientologue des deux qui doit l’emporter. […]

Constatant que je ne pars pas, Camille passe à la vitesse supérieure. Elle rédige un rapport de délation, mais cette fois-ci, au lieu de l’adresser au chapelain, elle décide de court-circuiter toute la chaîne hiérarchique locale et de l’adresser directement au n°1 mondial de l’organisation, l’ED-Int, l’Executive Director International, dont le bureau est à Los Angeles, avec une copie pour l’OSA. L’Office of Special Affairs est officiellement le département juridique. Derrière cette dénomination se cache en réalité -ce que, comme bon nombre de scientologues d’ailleurs, j’ignorais- une véritable officine d’espionnage et de « coups tordus », agissant toujours dans l’ombre. Un appareil secret qui a pour mission de venir à bout de toute opposition et de mettre hors d’état de nuire tous les ennemis. […]

Samedi 12 février 2000, Camille a loué un camion et fait venir à la maison quelques-uns de ses amis pour lui prêter main-forte afin d’emporter une partie du mobilier. Le soir, je me retrouve seul dans un appartement dépouillé. La chambre d’enfant est vide… Sébastien n’est plus là.

Presse: Entre médecines complémentaires et techniques alternatives : quelles frontières ?

20 mars 2019 | Delphine Bauer| 

Les médecins et infirmiers accompagnent le parcours de soin des patients avec de plus en plus de médecines complémentaires, mais certaines techniques alternatives peuvent mener à des dérives sectaires potentielles. Pour autant il ne faut pas bannir l’irrationnel d’un revers de la main et renforcer l’écoute auprès des patients. Article paru dans le n°29 d’ActuSoins Magazine (Juin 2018). 

En 2018, il n’y a plus rien d’étonnant à voir des séances de sophrologie, de relaxation, ou d’acuponcture proposées dans les établissements hospitaliers. Depuis dix ans en effet les soins de support non médicaux se voient reconnaître comme nécessaires à une meilleure prise en charge médicale, permettant d’optimiser le confort et le bien-être du patient.

« Notre époque a changé le rapport à la maladie, estime Serge Blisko, président de la Miviludes (mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires). Aujourd’hui, 20% des Français souffrent de maladies chroniques, les ‘’affections de longue durée’’ désignées par l’administration. Il y a vingt ou trente ans, ils auraient été promis à une mort rapide. Désormais, ces maladies – cardio-vasculaires, diabète, cancers – sont maîtrisées, contrôlées ». Mais elles n’en laissent pas moins, chez les patients, une peur farouche de la rechute et beaucoup de questionnements.

Face à ces patients fragilisés, des équipes médicales « performantes du point de vue de la qualité des soins », mais aussi « très technicisées et froides »,« débordées », alors que les patients auraient au contraire « besoin de chaleur », analyse Serge Blisko. C’est ici que se loge une demande pour « offre complémentaire de soins qui, contrairement aux dérives sectaires, n’est pas du tout condamnable ». Au contraire : il n’est pas nécessaire « d’adopter une attitude scientiste à tout prix ».

Pour preuve, Serge Blisko évoque le travail réalisé par le Groupe d’Appui Technique, rattaché au Ministère de la Santé et qui s’intéresse aux pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique. Certaines techniques « prometteuses », selon ses termes, sont étudiées de façon épidémiologique : ainsi, récemment par exemple, l’acuponcture (étudiée par l’Inserm) ou l’hypnose ont fait leurs preuves. Mais d’autres techniques – non éprouvées scientifiquement – restent du domaine du mystère.

La santé face à l’irrationnel

Daniel Serin, oncologue radiothérapeute depuis trente-cinq ans et exerçant actuellement à l’Institut Sainte-Catherine à Avignon, est confronté à cette problématique. Lui qui, cartésien convaincu, nourri à l’ « evidence-based medecine’’, a traité plus de 7 000 cancers du sein, fait face tous les jours à des patientes qui souffrent de brûlures internes causées par la radiothérapie.

« La première fois qu’une patiente m’a dit que le recours à un coupeur de feu [le plus souvent des magnétiseurs qui soulagent les brûlures, ndla] lui faisait du bien, je me suis dit qu’elle était folle. Mais quand elles sont des centaines à l’affirmer, en tant que médecin, je me dois d’entendre ce qu’elles me disent », explique-t-il. Pour lui, rien de sert de fermer les yeux : 60 à 80 % des malades du cancer auraient recours à des pratiques complémentaires.

Une étude réalisée en 2016 par le Pr Nicolas Magné, radiothérapeute et directeur de recherche à l’institut de cancérologie de la Loire, confirmait que, sur 600 femmes et 250 hommes ayant surmonté un cancer et ayant été contactés, 60 % des femmes et 40 % des hommes avaient eu recours à un coupeur de feu pendant la durée de leur traitement. Alors si Daniel Serin ne peut expliquer ce soulagement de façon scientifique, il évoque l’hypothèse du pouvoir d’une pensée magique, peut-être d’un effet placebo. Dans son cabinet, la douleur de ses patientes, elle, semble apaisée.

Ne pas fermer les yeux sur l’irrationnel, donc, mais veiller à ce que les traitements ne soient pas interrompus ou que les magnétiseurs ne demandent pas d’argent. Pour Daniel Serin, un médecin a pour mission d’accompagner les questionnements de ses patients, en les écoutant davantage, mais « celui qui chercherait à faire arrêter les traitements traditionnels mérite d’aller en prison ! »,s’emporte-t-il.

Le risque des dérives thérapeutiques

Car la frontière entre médecine complémentaire ou non conventionnelle et méthode alternative ou parallèle (la sémantique compte), avec risque de dérive thérapeutique voire sectaire, peut être ténue. La Miviluves définit ainsi la dérive sectaire par« un dévoiement de la liberté de pensée, d’opinion ou de religion qui porte atteinte aux droits fondamentaux, à la sécurité ou à l’intégrité des personnes, à l’ordre public,aux lois ou aux règlements. Elle se caractérise par la mise en œuvre, par un groupe organisé ou par un individu isolé, quelle que soit sa nature ou son activité, de pressions ou de techniques ayant pour but de créer, de maintenir ou d’exploiter chez une personne un état de sujétion psychologique ou physique, la privant d’une partie de son libre arbitre, avec des conséquences dommageables pour cette personne, son entourage ou pour la société ».

Pour Yann de Kerguénec, directeur du Conseil National de l’Ordre des Infirmiers, la « dérive thérapeutique devient sectaire lorsqu’elle essaie de faire adhérer le patient à une croyance, à un nouveau mode de pensée ».

Le dernier rapport de la Miviludes (2017) fait état de la très large représentation du monde de la santé dans le nombre de signalements : 46 % viennent des soignants, un chiffre qui ne « fait que croître ces dernières années », précise Serge Blisko. L’époque semble leur être favorable : « les théories du complot, les réseaux sociaux propices à la circulation d’informations non vérifiées, la mondialisation des échanges ont une forte tendance au développement de dérives dans le domaine de la santé et à la remise en cause des méthodes et techniques éprouvées scientifiquement »,estime Yann de Kerguénec.

La profession infirmière concernée

Si l’ensemble du corps médical est concerné, la profession infirmière « peut être particulièrement sujette aux dérives sectaires. L’infirmier est professionnellement proche de personnes malades et en état de faiblesse. Nous constatons que les infirmiers peuvent se laisser tenter par des méthodes insuffisamment éprouvées scientifiquement qu’ils adoptent dans leur approche holistique de la prise en charge des patients. Ce sont des dérives thérapeutiques que condamne le code de déontologie des infirmiersmais ce ne sont pas nécessairement toutes des dérives sectaires », précise le directeur de l’Ordre.  

Ainsi, la plupart des cas de dérives dont est informé l’Ordre concernent des infirmiers exerçant dans le cadre de leur cabinet une activité parallèle. Les exemples ne manquent pas : Yann de Kerguénec évoque ainsi Mme S.O., infirmière en Midi-Pyrénées. « Cette infirmière se présentait sur ses imprimés professionnels et son site comme ‘’infirmière DE praticienne de santé holistique’’ proposant des traitements par la méthode de l’’’irrigation colonique’’ ou ‘’hydrothérapie du colon’’. Après mise en demeure, elle a retiré toute mention tendant à associer ou confondre ses deux activités. Cependant elle continue ses activités alors que cette méthode relèverait de l’exercice illégal de la médecine ».

Une autre infirmière, Mme C.P. propose de « libérer les blocages psychologiques qui empoisonnent le quotidien ». Sur son site, on peut lire cette présentation : « mon parcours professionnel m’a permis de côtoyer la maladie, la souffrance mais également la mort et les difficultés de l’accompagnement au mourant. Ce vécu, ainsi que mon expérience personnelle de la maladie m’ont conduite à m’interroger sur la pertinence d’un traitement médical si la cause en amont n’a pas été clairement identifiée, et elle aussi prise en charge ». Signalé par l’ARS, ce cas fait l’objet d’une mise en demeure par l’Ordre, précise son directeur.

« Les lieux de formation comme les IFSI sont aussi des cibles privilégiées », continue-t-il. En réaction, des derniers ont commencé à mettre en place des modules de formation pour sensibiliser aux questions de dérives sectaires, comme le précise le dernier rapport de la Miviludes. (plusieurs IFSI ont été contactés par mail mais n’ont pas répondu à notre demande d’interview, ndla)

Savoir réagir

En contact régulier avec la Miviludes, avec qui il a passé une convention en septembre 2015, l’Ordre a un rôle important à jouer. « D’abord, précise Yann de Kerguénec, l’Ordre dit la déontologie et veille au respect des dispositions législatives et réglementaires. La Miviludes nous signale très souvent, environ deux à trois fois par mois, des cas d’infirmiers faisant la promotion de techniques douteuses pouvant s’apparenter à des dérives sectaires. Nous vérifions leur inscription au tableau de l’ordre – car l’Ordre ne peut poursuivre devant les chambres disciplinaires que les inscrits- puis nous leur envoyons des mises en demeure et rappels à la loi’.

L’Ordre peut aussi poursuivre devant les chambres disciplinaires ces infirmiers qui manquent à la déontologie.« Nous ne l’avons cependant encore jamais fait car les infirmiers suivent les prescriptions qu’on leur fait dans nos mises en demeure. Nous avons cependant fait une fois modifier le contenu d’un site Internet qui présentait toutes les caractéristiques de la dérive sectaire en la rattachant aux soins infirmiers », éclaire Yann de Kerguénec.

Mais si la profession peut être parfois mise sur le banc des « accusés », elle est en première ligne pour détecter des risques de dérives sectaires. Comme le précisait une audition de décembre 2012 au Sénat, « Dérives thérapeutiques et dérives sectaires : la santé en danger », les infirmiers libéraux qui se rendent chez des malades sont les « témoins de situations dans lesquelles un patient est victime d’un mouvement à caractère sectaire ou de l’influence néfastes de personnes étrangères, y déclarait Karim Mameri, ancien secrétaire général de l’ONI. (…) Les infirmières puéricultrices qui exercent dans le domaine de la protection maternelle et infantile (PMI) ou les infirmières scolaires sont également susceptibles de détecter, chez les familles ou parmi les enfants, des signes d’emprise sectaire », de même celles qui exercent en Ehpad.

Audrey, infirmière dans un centre régional de lutte contre le cancer, se rappelle un cas particulièrement marquant, il y a deux ans. Un jeune homme, qui avait subi un cancer des testicules à seize ans, revient dans son service pour une rechute. « Cette fois, il avait développé un cancer polymétastasé et malheureusement plus aucune chance d’être guéri », raconte-t-elle. Au départ, il se montre réfractaire au moindre soin, « opposé à toute prise en charge, quelle qu’elle soit ».

Audrey découvre au fur et à mesure, que « ce jeune homme avait rencontré une femme qui se disait thérapeute et lui avait dit qu’elle pouvait soigner le cancer avec ses pierres et huiles. Il était tellement endoctriné par elle que c’était cette femme la personne de confiance et non ses parents ». La ‘’thérapeute’’ affirmait que « que nous ne faisions pas la promotion de cette technique pour des questions financières, car le cancer était devenu une marchandise ».

Devant le fait accompli, l’infirmière n’a d’autre choix que de s’adapter à la situation. Ainsi, « tous les soirs nous lui mettions ses huiles et cailloux sur le corps pour « calmer ses douleurs » et l’aider à « guérir ». Nous le faisions pour nous assurer sa confiance et coopération afin de pouvoir mettre des antalgiques et, au final, réussir à lui faire accepter une nouvelle ligne de chimiothérapie », précise l’infirmière. Mais « la discussion avec l’équipe était compliquée car beaucoup ne souhaitaient plus prendre le temps de la négociation, de l’écoute car c’était usant. Quand une infirmière gère neuf patients la journée et treize la nuit en oncologie palliative, prendre le temps à chaque soin de tout négocier n’est pas toujours possible ».

La fin de l’histoire est tragique. « Malheureusement les dégâts du cancer étant trop importants, après deux années sans autre traitement que des cailloux posés sur le corps, il a fini par décéder ». Le seul point « positif » de cette histoire est « qu’au moment où il est devenu moins vigilant et réactif nous avons pu mettre en place des soins d’accompagnements et faire en sorte qu’il parte de manière correcte, sans douleurs », se souvient encore Audrey.

Il n’y a pas eu de poursuite judiciaire, car le patient était désormais majeur. Audrey, qui espère ne jamais à devoir réaffronter une telle situation, très éprouvante, ne ferme pour autant pas la porte aux médecines alternatives, du moment « qu’elles sont pratiquées en accord avec la médecine traditionnelle et non contre elle, au détriment du patient ».

Cet article est paru dans le numéro 29 d’ActuSoins Magazine (juin 2018)

www.actusoins.com/311391/entre-medecines-complementaires-et-techniques-alternatives-quelles-frontieres.html


NDLR: Note de Vigi-Sectes.
En effet, les « médecines » parallèles prennent de plus en plus de terrain devant la médecine classique. En gros, le patient attribue aux praticiens les « dons » d’un « guérisseur » en qui il a presque confiance absolue.

Notre association remarque depuis des décennies un lien entre ces « médecines » énergétiques, l’hypnose, etc., et le comportement toujours moins rationnel à long terme de ceux qui les utilisent. Nous recommandons la prudence.

Ex-Témoin de Jéhovah : Mon témoignage douloureux

NDLR: En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui n’entre pas par la porte dans la bergerie, mais qui y monte par ailleurs, est un voleur et un brigand… Le voleur ne vient que pour dérober, égorger et détruire; moi, je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu’elles soient dans l’abondance.  (La Bible – Jean 10:1-10 )

Moi aussi je suis une victime des Tdjs et malheureusement comme d’autres il n’existe rien pour porter plainte.
C’est le tort que l’on peut faire à notre justice qui pourtant est l’une des meilleures du monde.

Ces gens ont volé ma vie comme le dit un ami. en effet, j’ai été une véritable petite extrémiste de chez eux : née dedans, ne pensant à rien d’autres, donc pas de longues études, pas de boulot à plein temps mais un mi temps de merde pour me permettre d’être un évangélisateur à plein temps de chez eux. pas mariée car encouragé à ne pas se marier pour ne pas avoir de « tribulation dans la chair » et de « mettre le royaume à la 1ère place », etc.

Or, ces gens dont j’ai découvert le vrai visage après de bons et loyaux services n’ont pas été une protection contre le mensonge.

j’ai été victime d’un mensonge et ai voulu me défendre et on me dit que je ne dois pas : il faut se laisser frustré. et puis, peut être que c’est moi qui ment. le problème est que les preuves sont là, mais elle ne sont pas importantes. il faut laisser dieu régler cela !

incroyable quand on considère qu’ils ont dépensé de l’argent pour se défendre jusqu’à la cour européenne des droits de l’homme pour leur taxation d’offrandes volontaires et qu’ils dépensent des milliers de dollars pour leur procès de pédophilie aux USA.

Ce que j’ai constaté en plus, c’est qu’il établissent bien une hiérarchie : ta parole n’est rien à coté de celle d’anciens c’est à dire les responsable des assemblées de tj.

Les loups ne se dévorent pas entre eux et les preuves qu’on apporte sont balayé d’un revers de la main avec leur petite phrase : « dieu interviendra lui même. laisse toi lésé car d’autres avant toi l’ont été et surtout des personnages bibliques, donc fais comme eux ! »
incroyable : moi qui me disais que justement les récits anciens donnent des leçons pour éviter de reproduire des injustices et que ce n’est pas parceque d’autres injustices sont commises que ça autorise à en commettre encore et encore.

Tous ces problèmes réels qu’on a voulu taire m’ont fait péter un cable et vous pouvez imaginer les répercussions sur la santé !


Je ne vous donne pas le détail de l’ensemble des choses que j’ai vécu.
grâce aux TJ j’en suis venue à me dire que Dieu n’existait pas ou à le haïr. Vous imaginez ! Alors que les chrétiens sont là pour nous aider à nous rapprocher de Dieu, les TJ m’en ont éloigné. Mais je me suis ressaisie : Dieu existe bien. C’est la nature et tout ce qu’elle contient qui le prouvent

Un autre conseil que je peux donner : garder à l’esprit qu’on n’attrappe pas des mouches avec du vinaigre et qu’une apparence toute mignonne, n’est jamais qu’une apparence.

Autre chose que vous pouvez vérifier sans problème : demander au tj de vous fournir le nombre d’appels qui sont fait de leur décision (toutes confondues), et vous verrez que sur ce nombre, presque aucun n’aboutit à un changement.

pourquoi ? par orgueil : ils ne désavouent jamais ou presque leurs responsables et veulent montrer que toutes leurs décisions sont justes dès le départ. quel orgueil !

Avant dernière chose : demander leur pourquoi il ne font pas preuve de transparence, ce qui est la moindre des choses quand on se dit chrétien, en ne communiquant pas aux intéressés les courriers qu’ils font sur eux quand il vont dans une autre congrégation, par exemple, et surtout quand ce courrier est négatif. quelle honte !

Dernière chose : tout le monde sait combien ils ne fréquentent plus leurs excommuniés et qu’ils vont même jusqu’à excommunier un des leurs qui fréquente un exclu. et bien figurez vous que pour leur histoire de taxation, donc question argent, ils sont allés chez tous les excommuniés pour leur demander d’être signataires de leur pétition contre cette taxation ! quelle honte d’avoir 2 langages et de faire passer l’argent avant tout.

Témoignage: Hypnothérapie avec rituel satanique

Nous avons reçu un témoignage d’un famille dont le père, et ensuite toute la famille a été négativement transformé par un centre Hypnothérapie en suisse. Que ce nous serve d’avertissement et de base de recherche pour aider et conseiller d’autres victimes.

Le début

Cette famille s’est approchée de ce centre Hypnothérapie pour régler différents problèmes personnels (insomnie et autres).

La devanture

Ce centre affiche :

L’hypnose Ericksonienne

L’hypnose énergétique et spirituelle

Hypnothérapeute en Hypnose thérapeutique Ericksonienne

Thérapeute en EFT, EMDR, IMO

Hypnose énergétique & soins énergétiques

Hypnose spirituelle

Guérison Corps et Âme

Tout a commencé par une simple consultation. Puis, d’autres consultations sont venues avec d’autres membres de la famille, pour faire une « protection » et couper « les sorts ou schémas négatifs » .

Des objets « protecteurs » ont été mis en oeuvre à la maison : Une pierre, une bougie blanche. En séances, des pierres de l’encens, une cape noire, une serpe sont utilisées et même un pentagramme se trouvait sous la table de massage.

pentagramme
cape noire
serpe

Le « thérapeute » parlait de :

miroirs à photographier,

de sorts à briser (fait en latin avec sacrifice de sang),

de vies antérieures.

On se croirait dans un film d’Harry Potter. Mais ce cinéma coûte 200 CHF bien sonnants à payer en espèces, pour deux heures de « rituels ». Le prix à payer ne s’arrête pas là … Les effets dévastateurs sur la famille et sur les enfants ne se sont pas fait attendre :

Les fruits

Indifférence du père, rires sans raison, vertiges, maux de tête, nausée, cauchemars …

Le vrai prix à payer

Troubles de couple aiguës, plusieurs personnes consultent maintenant psychiatres ou psychologues dans cette famille. Ce qui se cache derrière le terme hypnothérapie, est ici ouvertement de l’occultisme et du satanisme (pentagramme). La famille a tout arrêté, mais déplore que les séquelles sont là.

Avertissement et encouragements bibliques

Non seulement la Parole de Dieu interdit la visite de ce genre d’enchanteurs,
mais l’Ecriture Sainte nous met en garde depuis des millénaires : Tout ce qui se paye n’est pas un gage de protection spirituelle, au contraire!

Qu’on ne trouve chez toi personne qui fasse passer son fils ou sa fille par le feu, personne qui exerce le métier de devin, d’astrologue, d’augure, de magicien,  d’enchanteur, personne qui consulte ceux qui évoquent les esprits ou disent la bonne aventure, personne qui interroge les morts. 
Car quiconque fait ces choses est en abomination à l’Éternel; et c’est à cause de ces abominations que l’Éternel, ton Dieu, va chasser ces nations devant toi. (La Bible – Deutéronome 18:10-12)

Voici la bonne nouvelle :

Vous tous qui avez soif, venez aux eaux, Même celui qui n’a pas d’argent! Venez, achetez et mangez, Venez, achetez du vin et du lait, sans argent, sans rien payer!  Pourquoi pesez-vous de l’argent pour ce qui ne nourrit pas? Pourquoi travaillez-vous pour ce qui ne rassasie pas? Écoutez-moi donc, et vous mangerez ce qui est bon, Et votre âme se délectera de mets succulents.  ( La Bible – Esaïe 55  )

les Évangiles nous dévoilent Celui qui nous protège et délivre ( Mat 11:28-29 et Jean 8:36 ) gratuitement, il a payé le prix que nous ne pouvions payer.

Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur; et vous trouverez du repos pour vos âmes. 
… Si donc le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres. 

Merci de contacter Vigi-Sectes si vous avez fait une expérience similaires chez un « Hypnothérapeute » .