C’est pourquoi, mes bien-aimés, fuyez l’idolâtrie. (1Cor 10:14)
On connaissait déjà les faux frères, les faux docteurs, les faux prophètes, les eaux bénites, les tombes qui donnent l’onction, les huiles miraculeuses … arrivent aujourd’hui les tissus bénis . Mais… est-ce vraiment nouveau?
L’AIMG (Association Internationale des Ministères de Guérisons), dont le désir est de «voir une plus grande manifestation de guérisons et du surnaturel» fournit des «Tissus bénis» pour la guérison.
nous invitons toute personne qui reçoit la prière à ce saisir du tissu que nous envoyons avec la même foi que la femme atteinte d’hémorragies dans Marc 5 :28 « Si je puis seulement toucher ses vêtements, je serai guérie… ».
page de contact de l’AIMG
Au premier abord, on remarque l’exégèse plus que discutable de Marc 5:28 cité ici pour fournir des tissus:
Le cas de cette femme apparait comme un cas unique, et il n’y pas d’enseignement biblique qui nous permet de généraliser le toucher de vêtement, c’est plutôt l’inverse qui se passe.
Voici les choses essentielles de ce texte qui nous éclairent :
- La subjectivité de cette femme qui cherche la guérison comme elle le peut et selon ce qu’elle croit juste, le début du verset : «Car elle disait: si je puis seulement…» Ce morceau de phrase n’est pas cité ici par l’AIMG.
- La réaction de Christ qui voit sa foi: « Qui a touché mes vêtements? » appelant à une réponse, un témoignage, une relation directe, une déclaration et confession (Actes 19:18-19, Jean 10:27).
- La force guérissante n’est pas dans l’habit, mais bien en Jésus, comme l’atteste la suite du passage: «Jésus connut aussitôt en lui-même qu’une force était sortie de lui».
- Jésus ne lui reproche pas son approche cachée, et même secrète, sa réponse aimante « Ma fille » (Esaïe 9:6) aboutit sur la proclamation publique de la bonne nouvelle.
- Le «ta foi t’a sauvée» montre une guérison / délivrance ( cette fois-ci entière – grec: sozo versus hugiēs) v.34 «… sois délivrée (Traduction Ostervald) de ton fléau (darby)», symbole de ce monde déchu dans le péché.
Dans ce contexte, le voile [ de son vêtement ] est déchiré !
Une relation et foi personnelle est établie « ta foi t’a guérie / sauvée ».
La foi personnelle:
Elle est d’une grande efficacité pour autant qu’elle soit entièrement tournée vers Christ, et non sur l’objet ou une autre personne. Le Seigneur reste l’unique Seigneur, Dieu et homme tout à la fois. Si nous sommes « nés de nouveau » nous sommes des enfants de Dieu, mais nous ne sommes pas Dieu ! Soyons honnêtes, ce n’est pas parce que nous serrons la main de quelqu’un (càd que nous le touchons) qu’il sort de nous de la puissance et que les personnes malades se trouvent immédiatement guéries.
Interpellé …
un frère soucieux a fait remarquer à AIMG:
«Je suis surpris que vous vous soyez lancés dans l’envoi de tissus bénis. Cela ne me semble pas biblique – malgré votre référence à la femme qui a touché le vêtement de Jésus. Cela ressemble plutôt à de la superstition comme on en trouve chez les catholiques ou les chamans.»
l’AIMG a aimablement répondu en citant [Actes 19:11-12 et Marc 5:28-30]:
… Voici deux témoignages bibliques de tissus remplis d’onction qui ont permis la guérison de maladies.Ces tissus sont comme un accumulateur de puissance/ d’onction que Dieu déverse sur ses enfants. Ils sont un point de contact … Il n’y a donc pas de superstition mais juste une application (et deux versets au moins en parlent dans la Bible) de ce qui a été vécu. Par ces témoignages, nous croyons que Dieu le fait encore aujourd’hui.
A notre frère d’ajouter à juste titre :
En Marc 5:28-30 nous avons une femme qui prend l’initiative de toucher le vêtement de Jésus – et non pas Jésus qui lui dit: « touche mon vêtement et tu seras guérie ». En Actes 19:11-12 c’est le peuple qui prend l’initiative d’appliquer sur les malades des linges ou des mouchoirs – et non pas Paul qui dit: «appliquez sur les malades des linges ou des mouchoirs qui ont touché mon corps, et les maladies vous quitteront, et les esprits malins sortiront».
En un point, l’AIMG dit vrai (!) :
Et rien de plus. Un autre article en préparation nous éclairera sur le danger des «témoignages» subjectifs, particulièrement lorsqu’ils émanent de païens en recherche de grandes puissances (dans un environnement parfois occulte et idolâtre), cf. Actes 8:10.
Comment le tissu peut-il être «un accumulateur de puissance» qui se déchargerait sur le bénéficiaire?
Est-ce la même doctrine[1] que Bill Johnson de Béthel Californie qui demande d’aller récupérer l’onction de personnes décédées en touchant ou en s’allongeant sur leur tombe ? Est-ce un encouragement indirect à faire un don financier? Je ne sais sincèrement pas. Il demeure que mettre sa confiance dans des objets pour guérir est clairement une idolâtrie. De plus en plus de gens mettent leur confiance dans des gris-gris, bracelets, colliers, crucifix, porte-bonheurs, ou pierres de guérison, d’autres mettent une amulette à la porte de leur maison (mezouzas)[2], ….
Nous remarquons par là, que nombre de mouvances évangéliques adoptent des pratiques idolâtres issues soit du paganisme, soit de mythes ou traditions religieuses. Et pourtant, celles-ci sont condamnées dans le premier des 10 commandements (Exodes 20:3) et dans les Écritures de l’ancienne Alliance (1Sam 15:23; Jérémie 10:1-7) comme dans celles de la nouvelle Alliance :
«Dehors les chiens, les enchanteurs, les impudiques, les meurtriers, les idolâtres, et quiconque aime et pratique le mensonge! (Apocalypse 22:15)
Dans les lettres de Paul, c’est l’Église de Corinthe, apparemment la plus charismatique qui semble la plus menacée d’idolâtrie (1Cor 5:11; 1 Cor 6:9; 1Cor 10:7-14).
L’héritage d’un tissu de naïvetés
Certaines croyances naïves et hérétiques sont mentionnées dans le livre des Actes ou dans les épîtres de Paul de manière succincte (et parfois sarcastique) sans devenir un terrain d’attention prédominant, et encore moins une méthode à suivre. Elles sont parfois le fruit d’un manque de connaissance en marge d’un évènement puissant ou d’une doctrine authentique.
Le “baptême pour les morts”, par exemple, est cité dans 1Cor 15:29. Or, le baptême est l’engagement d’une bonne conscience envers Dieu (1 Pierre 3:21) et ne peut concerner que les vivants! Paul ne soutient pas du tout cette déviance connue des corinthiens, mais la signale parce qu’elle reflète bien une vérité : La résurrection future des morts (Cf. Tite 1:12)
L’autorité de Paul et son onction sont confirmées par des miracles dans une région ténébreuse, lors de l’imposition de ses mains (Cf. Actes 8:18;19:6,11; 20:10; 28:8; 1Tim 4:14).
Et Dieu faisait des miracles extraordinaires par les mains de Paul, au point qu’on appliquait sur les malades des linges ou des mouchoirs qui avaient touché son corps, et les maladies les quittaient, et les esprits malins sortaient. Actes 19:11-12;
Mais qui est ce « on« ? Ce n’est ni Paul ni les Apôtres qui encouragent ou ordonnent d’utiliser des linges et mouchoirs. Le « au point que » montre aussi le subjectivisme du peuple tout récemment touché par l’Evangile. Ce fut un phénomène dont on n’entend plus jamais parler par la suite, et dont aucun enseignement apostolique ne donnera suite. Les explications peuvent diverger, mais aucune doctrine ou pratique idolâtre n’est née de cet épisode.
Le contexte occulte immédiat:
La région était dans les ténèbres de l’occultisme[3]. Les païens « ceux qui avaient exercé les arts magiques» (v.19) ou les juifs (les fils de Sceva, v.13) tâtonnaient dans les ténèbres et essayaient toutes sortes de méthodes inefficaces pour en sortir. Les personnes étaient guéries (d’une manière naturelle ou divinement miraculeuse) mais seul le message de l’Evangile apporte la vraie guérison de l’âme, c’est ainsi qu’elles « entendirent la parole du Seigneur », v10. Dieu confirme l’autorité et l’onction de son serviteur par des miracles, mais n’instaure pas de loi surnaturelle avec le tissu. Ni le mouchoir, ni le serviteur ne seront titrés de guérisseurs. (2Cor 12:8)
Sortir du paganisme dans la crainte du Seigneur (cf. 2Cor 6:17; Ap 18:4)
Dans la suite du chapitre 19, au v.17 après l’humiliation des 7 fils de Sceva, il est mentionné que
«… Cela fut connu de tous les Juifs et de tous les Grecs qui demeuraient à Éphèse, la crainte s’empara d’eux tous, et le nom du Seigneur Jésus était glorifié... Et un certain nombre de ceux qui avaient exercé les arts magiques, ayant apporté leurs livres, les brûlèrent devant tout le monde »
C’est ce qui arriva dans ma famille. Après avoir pratiqué « les arts magiques », nous nous sommes convertis, nous avons alors confessé, «déclaré» nos actions, «brûlé les livres» comme dans le livre des Actes 19:18-19.
Ils étaient sensés se conserver indéfiniment, mais sentirent le pourri. Immédiatement après notre conversion, dans « la crainte de Dieu », nous n’aurions pas osé conserver quoique ce soit de «magique» quelle qu’en soit la valeur, ni même retourner à l’Église catholique d’où nous avons eu nos premières leçons d’occultisme, par crainte de retomber sous l’enfer de l’emprise de « l’esprit malin ».
Notre apprentissage de la vie chrétienne a connu aussi ses chutes et erreurs de jeunesse, mais la vie chrétienne d’un vieux chrétien demande la même vigilance.
Des formes similaires d’idolâtrie pseudo-chrétienne
… existent sur tous les continents .
En Irian Jaya, un missionnaire rapporte que certaines églises se remplissaient seulement à la fin culte, car c’est le moment de la bénédiction finale.
En Indes, les chrétiens font tous la queue à la fin de chaque culte, pour recevoir une prière personnelle du pasteur. Prier n’est jamais en soit condamnable… mais cela ressemble à la visite du temple hindou, où l’on fait la queue (en discutant de choses mondaines) le prêtre hindous mets ensuite sa cloche en bronze sur la tête de chacun, et le tour est joué, la personne est « bénie », cela dure 3 secondes, et au suivant … Aussi l’utilisation d’huile d’onction systématique pour oindre et prier pour chaque malade (ou non malade) pendant le culte ne se fait pas comme l’épître de Jacques le recommande (avec visite des anciens, confession des péchés). Ces fidèles sont peut-être des chrétiens nés de nouveau authentiques, mais ne se sont pas encore séparés d’un bagage païen.
Par tes ordonnances je deviens intelligent,
Aussi je hais toute voie de mensonge.
Psaume 119:104
La spirale du paganisme charismatique mondial:
Bien des années, j’ai condamné certaines déviances occultes du charismatisme, mais sans en voir les effets à long terme sur des proches. C’est chose faite aujourd’hui, et quelle tristesse!
Une de mes connaissances, imprégnée de charismatisme, expérimente en famille de manière quasi quotidienne des prophéties, visions (voir hallucinations), attaques démoniaques et contre-attaques, maladies subites avec guérisons subites à la clef, ce qui la renforce dans de nouvelles hérésies (demander pardon pour le péché des pères). Elle avance toujours plus dans un cheminement d’incohérence et d’aveuglement (voir dans la diffamation). Cette mouvance dite charismatique n’a d’autorité spirituelle, que la transmission d’un aveuglement. La voix de son soit disant saint esprit fait passer les pasteurs pour des possédés, les clochards pour des saints enseignants, et les livres les plus insultants de la foi pour des tables de la loi.
Bien que très douée et brillante, tout ce qu’elle a construit se défait.
Mon expérience d’ex-guérisseur et d’ex-occultiste, qui ne saurait être normative[4], me permet d’affirmer que le malin attire notre attention sur des objets / aliments et peut rendre malade pour ensuite guérir tout en asservissant toujours plus ses victimes.
Jésus nous a mis en garde contre certains prophètes et faiseurs de miracles (Mat 7:22) :
« … n’avons-nous pas chassé des démons par ton nom? et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom? »
Enfin
« Je ne vous ai jamais connus »
est la mise en garde sérieuse du Seigneur.
Le faux prophète Mahomet embrassait une pierre noire, le catholicisme romain vend des armées d’idoles mariales et d’eaux bénites à Lourdes. Les évangéliques ont leurs différentes huiles (avec différents niveaux d’onctions), mezouza, éléments surnaturels protecteurs et ces tissus bénis comme « accumulateur » d’onction.
Conclusion
Le problème n’est pas que Dieu ne bénisse pas, ne guérisse pas ou qu’il ne bénisse pas financièrement, … selon sa volonté! Abraham était riche…
Mais plutôt que l’on fasse miroiter ce que le cœur incirconcis aime : la formule magique rapide et efficace, la réalisation de soi et l’argent (cf. 1Tim 6:10; Héb 13:5; Marc 8:35).
Encore plus grave le fait que l’on trahisse la volonté de Dieu en ne mentionnant plus le péché, la justice et le jugement à venir:
Je me réjouis maintenant dans mes souffrances … exhortant tout homme, et instruisant tout homme en toute sagesse, afin de présenter à Dieu tout homme, devenu parfait en Christ. (Col 1:24;28)
Les prédicateurs de prospérité et de guérison se reproduisent selon leur genre :
Ce sont des faux convertis, qui annoncent un Évangile faux et entraînent de fausses conversions.
Ne touchons pas à ces soi-disant « objets de bénédictions divines », en vente ou offerts dans les Églises qui « apporteraient guérison et protections ».
Revenons au seul intermédiaire entre Dieu et les Hommes, Jésus-Christ. Servons-le dans la richesse comme dans la pauvreté, dans la maladie comme dans la santé, dans les larmes (2Cor 7:7 2Tim 1:4; Hébreux 11:37-40; Jacques 4:9) comme dans la joie, jusqu’au jour où nous serons avec Lui dans la joie éternelle.
Heureux le peuple qui connaît le son de la trompette; Il marche à la clarté de ta face, ô Éternel!… Car l’Éternel est notre bouclier, Le Saint d’Israël est notre roi. Psaumes 89:16-19
Notes :
Les musulmans se vantant de ne pas être idolâtres font de même. Comment le justifient-ils? C’est tout simplement leur « Saint » Prophète qui leur a dit, et tout devient permis. (à suivre)
D’autres indicateurs de l’AIMG nous laissent soucieux :
- Le surnaturel est par essence un terme controversé au sein du christianisme, … car le «naturel ou naturalisme» est par définition une vision d’un monde dans lequel Dieu n’intervient pas: Le « surnaturel» semble ajouter à ce naturel seulement les actions très visibles et spectaculaires de Dieu, et par conséquent occulter les autres, or, Dieu soutient le monde dans sa main, même quand on ne le remarque pas (Romain 1:20).
- De plus, le malin sait aussi faire du surnaturel (cf. Les magiciens de Pharaon, Simon le magicien, l’esprit de légion, l’hypnose), bien qu’il soit aussi l’auteur de cette vision «naturelle» sans Dieu du monde.
- L’annonce de Soirées Miracles & Guérisons, comme si on savait déjà ce que Dieu allait faire ou ne pas faire (il serait sans volonté propre et à notre merci!). L’arrogance de mettre notre volonté (de créatures) au niveau de la volonté du créateur, ne conduit qu’au désastre.
- Le Jésus de l’AIMG ressemble à celui de Bethel Californie. Il est parfois (pas toujours) présenté comme un simple homme qui, par la foi et l’aide de Dieu a pu faire tant de miracle.
Dieu a oint de St-Esprit et de forces Jésus de Nazareth qui allait de lieux en lieux faisant du bien et guérissant tous ceux qui étaient sous l’emprise du diable car Dieu était avec lui. Actes 10:38
AIMG
Jésus affirme son identité divine quand il dit « Je suis »: Jean 4:26, 8:24, 28, 58; Luc 21:8, 22:70, etc …
- Dans cet article, on voit que des liens sont établis avec Bethel Church encourageant des étudiants de Bethel, entre autres, à aller chercher des onctions sur les tombes. Pratique occulte, aussi reprise par les adeptes du Nouvel Âge et un enseignant à l’Ecole du Surnaturel » à Oron, à l’AIMG
.
[1] lalumieredumonde.over-blog.com/2017/08/l-onction-des-cimetieres-nouvelle-derive-de-l-hyper-charismatisme.html
vigi-sectes.org/onction-des-tombes-timide-prise-de-position-de-kris-vallotton/
vigi-sectes.org/prend-garde-a-bethel/
[2] Selon certaine traditions religieuses, vous devez fixer une Mézouza à l’entrée de chaque pièce. Vous devrez en placer une à l’entrée des couloirs et des dressings, mais pas à la porte des zones impures et/ou de celles où l’on n’est pas habillé décemment, comme les toilettes et les piscines intérieures.
Le « vénéré » Rabbi de Loubavitch “… demandait souvent aux gens en proie à des problèmes de santé ou à d’autres difficultés de faire vérifier leurs mézouzas (et leur téfilines) pour s’assurer que chaque parchemin était toujours correct et fixé convenablement au montant.”
[3] En Actes 8:22 Pierre ne sait pas si Simon le magicien pourra se repentir et si la pensée de son cœur sera pardonnée, car il s’agit de choses très sérieuses. En Actes 16:16-18, une servante possédée de démons peut simuler une attitude pieuse pour esquiver leur perte, elle semble vouloir devenir une collaboratrice de Paul dans l’annonce du Salut mais Paul discerne l’activité Satanique et chasse le démon après quelques jours (v.19).
[4] Une expérience ne doit jamais devenir une source d’enseignement supplantant ou s’opposant aux Écritures.