Dix Doctrines de la Parole de Foi, mesurées aux Écritures

Après que l’Éternel eut adressé ces paroles à Job, il dit à Éliphaz de Théman: Ma colère est enflammée contre toi et contre tes deux amis, parce que vous n’avez pas parlé de moi avec droiture comme l’a fait mon serviteur Job. (Job 42:7)

Danny Frigulti, l’auteur de cet article en anglais, est diplômé de l’Université de l’État de Fresno (USA) et est professeur retraité. Depuis plus de trente ans, il a comparé les doctrines de la Parole de Foi à l’Écriture, afin de tester l’exactitude biblique de la Parole de Foi. Il est l’auteur de: Le faux Évangile de Guérison et prospérité mis en lumière (angl. Exposed: The False Faith Healing-Prosperity Gospel)

(Texte de Lighthouse Trails Publishing, avec autorisation, traduction par Vigi-Sectes)

Depuis les années 1970, un mouvement croissant et captivant d’enseignement de la foi a saturé le monde. Ce mouvement continue de souligner les « Écritures de Foi » comme fondement pour encourager les chrétiens à avoir une foi forte et inébranlable en parlant, en confessant ou en affirmant la Parole de Dieu en vue d’obtenir la santé et la richesse.

La plupart des gens se réfèrent à ce mouvement en le nommant « Parole de foi », et beaucoup utilisent Romains 10:8 et 17 pour jeter les bases de leur foi.

Que dit-elle donc? La parole est près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur. Or, c’est la parole de la foi, que nous prêchons… 
Ainsi la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ. 

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Presse: Le pastafarisme, fake cult et vrais enjeux

Observatoire des Religions et de la Laïcité

Auteur: Vincent Vilmain

Mercredi 24 Mai 2017

Lorsqu’en 2005, Bobby Henderson affirme dans une lettre ouverte au comité d’État à l’éducation du Kansas que l’univers a été créé par un monstre en spaghettis volant, il est sans doute loin d’imaginer que les dix millions de fidèles qu’il revendique alors constitueront douze ans plus tard une prophétie auto-réalisatrice. Présents dans le monde entier – jusque dans la Syrie en guerre –, les pastafariens constituent une communauté dont la raison d’être ne se limite pas à parodier la religion.

En 2005, un jeune professeur de physique et « citoyen préoccupé » – Bobby Henderson – se fend d’une lettre ouverte aux autorités scolaires du Kansas. Ces dernières viennent d’acter qu’en cours de biologie les théories de l’évolution, d’une part, et du dessein intelligent (intelligent design), d’autre part, seront enseignées à part égale afin de laisser l’élève exercer son libre arbitre. Dans sa lettre, Bobby Henderson présente une autre « théorie alternative » affirmant que l’univers a été créé par un monstre en spaghettis volant (MSV).

La conclusion de la missive ne laisse aucun doute sur les intentions ironiques de l’auteur: « Je pense que nous pouvons nous réjouir à l’idée qu’un jour ces trois théories aient une part de temps égale dans les cours de sciences de notre pays mais aussi du monde entier: un tiers du temps pour le dessein intelligent ; un tiers du temps pour le MSV, et un tiers du temps pour une conjecture logique fondée sur une masse écrasante de preuves irréfutables et observables ». A ce stade, le MSV n’est rien d’autre qu’une nouvelle théière de Russel. Pourtant en quelques mois, celui-ci va devenir sur Internet un véritable phénomène viral – que l’anthropologue des religions Lionel Obadia a étudié dans un des premiers articles scientifiques consacrés au pastafarisme en 2015 –, le support d’une religion parodique dont la popularité surpasse rapidement les autres « fake cults » présents sur la toile.

Si Bobby Henderson, prophète autoproclamé publie en 2006 L’Évangile du MSV, il est, semble-t-il, rapidement dépassé par l’imagination fertile des premiers pastafariens. En quelques mois, ces derniers, glosant à partir de la lettre de Bobby Henderson, construisent une cosmogonie, un enseignement et une liturgie qu’ils accompagnent d’un art parodique tout aussi original. Selon les pastafariens, le MSV a créé le monde en quatre jours et en état d’ébriété, ce qui en explique les imperfections, puis il s’est ensuite reposé trois jours. Les pastafariens « croient » en l’existence d’un monde au-delà de la mort, composé d’un paradis – des volcans de bières et des boites de strip-teasers et de strip-teaseuses en fonction des goûts de chacun-e – et d’un enfer – la même chose avec les maladies vénériennes en plus. Le MSV s’est manifesté aux hommes pour leur remettre son enseignement.

Ce sont les pirates – dont Bobby Henderson affirme dans sa lettre que le déclin sur les mers explique le réchauffement climatique – qui l’ont reçu via le capitaine Mosey, sous la forme de dix tables de la loi. Mosey en brise malencontreusement deux, ce qui laisse au pastafarisme huit commandements tous introduits par la formule: « Je préférerais que vous évitiez de… », qui témoigne de leur flexibilité. À cela s’ajoute une liturgie dotée d’un calendrier précis (Pastaover, Ramendan, Nouillel) où, pour l’essentiel, les prescriptions convient les fidèles à faire la fête en mangeant des pâtes arrosées de bière, si possible vêtus d’un costume de pirate. La passoire, utilisée comme couvre-chef, est également devenue un symbole de ralliement planétaire.

Des prières sont en outre conçues d’où émergent quelques formules rituelles plagiées à l’instar de « R-Amen » (les ramens sont des nouilles japonaises servies dans un bouillon) ou de « Puisse son appendice nouilleux vous toucher ». Internet et les nouveaux outils numériques facilitent grandement les détournements de symboles (Ichtus) et d’œuvres d’art (voûtes de la chapelle Sixtine). À noter aussi l’existence de pseudo-scissions et de tendances occultistes, les pastafariens s’amusant en particulier à placer aussi bien sur la pierre de Rosette que dans le code d’Hammourabi ou encore sur des photos du sol de Mars des représentations du MVS, attestant ainsi de son omniscience dans le temps et dans l’univers.

Le pastafarisme cible enfin les logiques de marchandisation du religieux. Sur le site lancé par Bobby Henderson, vous pouvez acheter pour 25$ un certificat de prêtrise pastafarienne ainsi que tout un arsenal de propagande (T-shirts, autocollants…). D’autres que Bobby Henderson se sont saisis de l’opportunité que présente le succès du pastafarisme pour enclencher des logiques marchandes sans doute moins parodiques. D’abord autoproduit, L’Évangile du MSV a ainsi ensuite été publié et traduit notamment en français (aux Éditions le Cherche-midi), en allemand et en japonais. Le MSV fait donc l’objet de multiples recette(s).

Pour autant, le pastafarisme n’est-il qu’une parodie virale de religion ? Sans doute pas. L’énergie déployée par les pastafariens dans leurs différents engagements, le recrutement toujours croissant et la fécondité du mouvement sur Internet et de façon croissante dans l’espace public nécessitent de porter un regard attentif à ce que cette communauté représente, y compris à travers les divergences observées dans ses différents contextes d’expression.

Si le décorum pastafarien marque largement l’imaginaire de ceux qui l’abordent, il n’en reste pas moins qu’en contexte étasunien en particulier, l’Église du MSV est au cœur d’un combat pour la promotion de la science. C’est la lutte contre le dessein intelligent et son enseignement à l’école qui est à l’origine de la lettre de Bobby Henderson et celle-ci se poursuit après 2005. Les productions pastafariennes étasuniennes continuent de parodier le scepticisme des milieux intégralistes chrétiens. Récemment, le 25 avril, Bobby Henderson, dont l’activité sur tweeter est modeste, y remerciait les participants de la marche pour la science, organisée en réaction aux propos du président Donald Trump sur les alternative facts.

La cause de la science mobilise moins dans une Europe, pour le moment encore relativement épargnée par le militantisme pro-dessein intelligent. Le pastafarisme y constitue davantage le lieu d’un athéisme joyeux et mobilisateur. Les pages facebook des différentes Églises nationales relaient et encouragent les différentes initiatives. Pourtant, si la parodie reste sur le devant de la scène, quelques réactions aux événements récents témoignent d’un positionnement bien spécifique. Ainsi le(s) responsable(s) du compte de l’Église pastafarienne de Belgique refuse-nt d’adhérer au slogan « Pray for… », largement relayé sur Internet lors des dernières attaques terroristes d’Orlando ou d’Istanbul, préférant promouvoir le slogan « Fight hateful religious ideology ». Un autre post ainsi que plusieurs réactions montrent également une focalisation plus spécifique de ces pastafariens anti-religion sur l’islam.

Cependant, la principale activité mobilisant les pastafariens du monde entier consiste à défier les relations États-religions en s’efforçant de faire reconnaître leur communauté comme culte et en en revendiquant les droits afférents. En 2011, après une longue bataille procédurière, l’Autrichien Niko Alm parvient à obtenir de l’administration de son pays le droit d’utiliser, sur ses papiers officiels, une photo d’identité où il apparaît coiffé d’une passoire. Dans la foulée, de nombreux pastafariens conquièrent ce droit aux États-Unis, en République tchèque, en Australie, etc.

En avril 2016, Karen Martyn, ministeroni de l’Église du MSV de Nouvelle-Zélande célèbre le premier mariage pastafarien ; l’union est valide au regard de l’État puisque la ministeroni est reconnue depuis février comme officiante. Le pastafarisme est reconnu comme religion en Pologne en 2014 — avant que la décision ne soit révoquée — et aux Pays-Bas en 2016. Les enjeux sont loin d’être mineurs puisque dans plusieurs pays d’Europe, le statut de religion ouvre, en fonction des contextes, la possibilité d’obtenir un statut fiscal avantageux, un accès à l’enseignement, voire un financement de l’État. Ainsi, en 2015, l’Église pastafarienne du Luxembourg, alors que le pays renégocie ses conventions avec les cultes reconnus, adresse une missive au Premier ministre du Grand-Duché. Ses dirigeants y revendiquent le statut de première religion du pays au regard du nombre de « likes » de sa page Facebook, supérieur à celui de l’Église catholique. Ils y exigent par conséquent un financement annuel de 7,5 millions d’euros – l’Église catholique obtenant chaque année 6,75 millions d’euros.

Les démarches ne sont cependant pas toujours couronnées de succès. En décembre 2016, la justice bulgare a refusé d’accorder au pastafarisme le statut de religion, dénonçant le mouvement comme délibérément antireligieux et pouvant constituer une menace pour la concorde entre religions. Quelques mois plus tôt, en avril, la cour de justice fédérale du Nebraska déboutait un prisonnier – Stephen Cavanaugh – de sa plainte contre le personnel de la prison accusé de l’empêcher de pratiquer sa religion – i.e. porter un costume de pirate et manger des pâtes. Loin de prendre l’affaire à la légère, le juge John M. Gerrard livre un jugement de seize pages qualifiant le pastafarisme de « satire à visée politique », remettant en question la sincérité de la foi de Stephen Cavanaugh et affirmant que toute fiction ne saurait revendiquer le statut de doctrine religieuse.

Les considérations du juge Gerrard pourraient probablement occuper un colloque de spécialistes en sciences des religions pendant plusieurs journées. Les pastafariens continueront certainement de porter le débat devant les instances compétentes et ces dernières trancheront, sans réduire les oppositions ; depuis la fin des années 1970, la Cour européenne des Droits de l’Homme a ainsi reconnu comme religions entre autres le druidisme, la conscience Krishna, la secte Moon, le mouvement Osho, le veganisme, le pacifisme… et la liste n’est pas exhaustive, sans faire taire les polémiques. En revanche la question des motivations de l’engagement pastafarien reste ouverte et nécessitera sans doute que des chercheur-se-s s’y attachent plus profondément dans les années à venir.

Vincent Vilmain (Université du Maine, Le Mans).

www.o-re-la.org/index.php?option=com_k2&view=item&id=1910:le-pastafarisme-fake-cult-et-vrais-enjeux&Itemid=85&lang=fr

Presse: Homéopathie: le scandale Boiron

Article repris avec autorisation de l’auteur (01/2018) Athéenuation IV (twitter: @AtheeIV)

Les laboratoires Boiron, spécialisés dans l’homéopathie, voulant éviter les effets négatifs d’une critique sur Internet et la faire taire, ont au contraire donné une résonance particulière aux propos qui les gênaient, comme souvent en pareil cas.

 



Que s’est-il passé ?

Un blogueur italien, Samuele Riva, a publié sur son site blogzero.it des propos peu amènes pour l’homéopathie et pour les laboratoires Boiron, en particulier sur son produit Oscillococcinum, vendu en masse pour contrer les « états grippaux » avec force publicité télévisée. C’est bientôt la rentrée, vous n’échapperez pas à ces charmants petits spots: « aussitôt oscillo » ! Riva disait en substance sur son blog:

« Il n’y a aucune molécule active dans le produit »
« L’homéopathie est une insulte à l’intelligence»

Ces propos n’ont pas plu aux labos susnommés, qui se sont fendus d’un courrier rageur et menaçant parlant de diffamation, exerçant des pressions sur l’hébergeur pour qu’il supprime le blog. Rappelons qu’ils y a diffamation si les propos incriminés sont infondés. Ces pressions sont un scandale que je dénonce ici, car malheureusement pour Boiron, les propos en question de Riva sont non seulement parfaitement justifiés, mais encore bien en dessous de la réalité. Voyons pourquoi.

L’homéopathie c’est quoi ?

Pour la plupart des gens, les produits homéopathiques sont des « médicaments à base de plante », « produits naturels », ce qui est totalement faux. De plus ils sont vendus en pharmacie, et même en partie remboursés pour certains par l’assurance maladie. Dans ces conditions et avec ces cautions, pourquoi douter de leur sérieux ?

En réalité, ces médicaments n’en sont pas: ils sont totalement inefficaces, ce qui n’a rien de surprenant puisqu’ils ne contiennent absolument rien. Bien sûr, il ne faut pas compter sur les laboratoires comme Boiron pour diffuser ce genre d’information, qui risquerait de mettre à mal leur très juteux business, consistant principalement à vendre de la poudre de perlimpinpin.

Ça vous semble outrancier ? C’est que vous ne savez pas ce qu’est vraiment l’homéopathie. Alors accrochez-vous au pinceau et lisez la suite, je vous assure que ça en vaut la peine.

L’homéopathie ça vient d’où ?

Les produits homéopathiques ont été inventés par un certain Hahnemann, né en 1755, selon le principe du « soigner le mal par le mal ». Ce principe est souvent nommé « loi de similitude ». Il consiste à administrer au malade, en petite quantité, une substance qui produit les mêmes symptômes que la maladie à soigner, ce qui devrait soigner le mal à la source. Et pour éviter tout problème prévisible d’empoisonnement, Hahnemann a prévu de diluer la substance « active », et même, tant qu’à faire, à la diluer beaucoup, car plus grande serait la dilution, plus actif serait le médicament obtenu !

Poser ces hypothèses, pourquoi pas ? Toute hypothèse, aussi farfelue soit-elle, peut-être formulée. Le tout est ensuite de la confronter correctement à la réalité afin de la valider ou de l’infirmer. Sinon, vous, moi, n’importe qui, peut proclamer avoir inventé un nouveau médicament miracle et le faire gober aux personnes crédules moyennant finances. N’oublions jamais qu’un esprit ouvert c’est bien, mais que cela doit toujours s’accompagner d’esprit critique, si l’on ne veut pas se faire bouffer tout cru par le premier charlatan venu.

Malheureusement, comme cela a trop souvent été le cas en matière de médecine jusqu’au milieu du vingtième siècle, poser le principe de l’homéopathie, c’est le rendre « vrai », au sens performatif du terme. Dites n’importe quoi, mais dites-le avec assurance: voilà la clé du succès ! Donc de validation, point. Pourquoi faire ? Quelques expérimentations faites sur lui-même par Hahnemann lui suffirent pour conclure hâtivement à l’efficacité du procédé, ce dont on pouvait se douter. Sûr de lui, il réussit ensuite à convaincre d’autres personnes. Il donne le nom de « lois » à ses inventions, et cela fait, par enchantement, que ces lois existent. Ces prétendues « lois » donc, inventées il y a 200 ans, bien qu’elles ne soient étayées ni confirmées par strictement rien de probant, contraires à toutes nos connaissances actuelles en physique et en biologie, président encore maintenant à la production et la vente de millions de « médicaments ».

La dilution extrême

Tout élève de lycée le sait bien, la matière, formée de molécules et d’atomes, n’est pas infiniment sécable. Cela veut dire qu’au-delà d’un certain taux de dilution, la probabilité pour qu’il reste dans le résultat de cette dilution une seule malheureuse molécule de la substance initiale devient très, mais alors vraiment très proche de 0. Cela découle de la loi d’Avogadro, loi qui n’a rien d’imaginaire, elle.

Jetez dans la mer à Brest un dé à coudre de votre substance, disons de l’arsenic, laissez s’écouler quelques mois pour un bon mélange, puis sautez dans un avion pour aller prélever un nouveau dé à coudre d’eau de mer en Nouvelle Zélande. Vous obtiendrez alors une dilution d’environ 12CH (voir plus loin), c’est à dire sensée être encore des milliards de fois plus concentrée que certaines utilisées par Boiron.

Reprenons le cas d’Oscillococcinum. La dilution est ici de 200K. Le K, ou le CH, c’est à dire Centésimale Hahnemannienne, presque identique, correspondent au type et degré de dilution. 1CH signifie que le principe actif est dilué 100 fois, c’est à dire un volume de cette substance dans 100 volumes d’excipient, généralement de l’eau. On fait une petite agitation spéciale (on dit une succussion dans le rite de la magie homéopathique inventée par Hahnemann), essentielle puisqu’elle conditionne la réussite de la préparation en la « dynamisant », puis on prélève un volume du résultat. Et on recommence, pour obtenir 2CH, 3CH, etc. Dans le cas du 200CH ou 200K, on procède donc successivement à 200 fois cette opération.

Pour comprendre pourquoi cette technique vaut vraiment son pesant de cacahouètes, imaginons un volume initial de 1 cm3 d’arsenic. 1CH correspond donc à une dilution d’un centième: un cm3 d’arsenic pour 99 cm3 d’eau. 2CH correspond maintenant à un centième de centième, soit un dix-millième. A 3CH, on arrive déjà à un millionième, c’est à dire, si on le faisait en une seule opération, la dilution de notre cm3 initial d’arsenic dans un mètre cube d’eau. Ça reste encore raisonnable.

Mais comme vous le voyez, cela progresse très vite: 4CH, c’est un cm3 dans 100m3 d’eau, une bonne piscine… 5CH, dans 10000m3 d’eau, un beau petit lac… continuons… A 12CH, on arrive grosso-modo au volume total des océans terrestres…

Un petit calcul simple montre alors que le résultat final pour 200CH est identique à celui que vous obtiendriez en diluant 1cm3 d’arsenic dans un volume d’eau de 100x100x100x…x100 cm3 (avec cette multiplication faite 200 fois), soit 100 puissance 200 cm3, soit encore 10 puissance 400 (c’est à dire un 1 suivi de 400 zéros). Les mots me manquent pour commencer à rendre intelligible le volume d’eau que cela représente. Même exprimé en milliards de milliards d’années-lumière au cube (donc un cube dont l’arrête correspond à la distance parcourue par la lumière dans le vide en un milliard de milliards d’années, l’univers je le rappelle n’étant vieux que de 15 milliards d’années environ), le nombre s’écrirait encore avec une suite d’environ 300 chiffres… Ça fait quand même beaucoup d’eau pour diluer notre petit cm3 initial ! Notre préparation à 200K ou 200CH est cependant sensée être diluée à ce degré absolument pharamineux, tel que vous êtes absolument certain que votre prélèvement final ne contient aucune trace de votre ridicule petit cm3 initial. En réalité, avec Avogadro, le calcul montre qu’il n’y a plus rien du tout à partir de 12CH !

Conclusion: vous avez beaucoup plus de chances de gagner 50 semaines de suite à l’euromillion, que de trouver une seule molécule de principe actif dans l’Oscillococcinum 200K des laboratoires Boiron.

Mais au fait, c’est quoi le principe actif d’Oscillococcinum ?

Si vous n’êtes pas encore tombé de votre chaise, tenez-vous bien ! Car ce principe actif, c’est encore une pure invention, cette fois-ci d’un dénommé Joseph Roy, né en 1891. Ce monsieur voyait un microbe, qu’il a baptisé l’oscillocoque, absolument partout. Comme ces microbes étaient selon lui responsables de la grippe (mais aussi du cancer et d’une foule d’autres choses), il imagina donc de créer des préparations homéopathiques à partir, pourquoi pas, d’extraits de foie de canard de Barbarie, sensé en contenir. Pour quelle raison du foie de canard de Barbarie ? Mystère total. Personne ne le sait, ni ne s’en inquiète d’ailleurs. Une touche glamour peut-être, c’est important pour le marketing. Ou bien probablement Monsieur Roy avait-il sous la main ce jour d’illumination un foie de canard de Barbarie ? Allez savoir ! Et voilà, c’est la recette que continue de suivre Boiron. Mais il y a beaucoup mieux: ce fameux microbe, l’oscillocoque, qui vous l’avez compris donne son nom à Oscillococcinum, est absolument inconnu au bataillon ! Aucun bactériologiste ne l’a jamais vu ! Car Roy, évidemment, était complètement à côté de la plaque… Et comme ce microbe n’existe pas, il faut se lever de bonne heure pour en trouver dans du foie de canard, fut-il de Barbarie.

Oscillococcinum, qu’on le dise en latin ou dans n’importe quelle langue, ça n’existe pas !

Aussi totalement grotesque que cela paraisse, Oscillococcinum est donc une préparation faite à partir d’un principe actif complètement imaginaire, et tellement dilué que même s’il existait il ne pourrait plus en rester de toute façon ! Du « rien » dilué jusqu’à ce qu’il disparaisse, on pourrait appeler ça du « rien de rien »…

Et pourtant, d’après Boiron, ce produit agit pour lutter contre les « états grippaux ». Comment diantre est-ce possible ? Essayons d’être un peu logique…

1) L’hypothèse du foie de canard

Rappelons que ce produit est sensé agir selon les prétendues lois Hahnemanniennes, c’est à dire: similitude et haute dilution. Or on l’a vu, le principe actif de départ, l’oscillocoque, qui a haute dose devrait provoquer les symptômes grippaux, n’existe pas. On part donc d’une dilution de foie de canard vierge de toute contamination microbienne (il faut noter que, quand bien même l’oscillocoque existerait, Boiron ne pourrait partir d’un échantillon contaminé pour sa préparation: il faudrait pour cela une procédure d’autorisation du produit bien plus compliquée, comme pour les vaccins).

On pourrait donc considérer que c’est bien le foie de canard lui-même qui constitue le principe actif de départ. Mais dans ce cas, quid du principe de similitude ? Personnellement, le foie de canard, même à haute dose, ne m’a jamais provoqué de symptômes grippaux…  Mais peut-être est-ce le cas pour Monsieur Boiron ?
Bon, soyons honnête: le foie de canard que l’on déguste à Noël n’a pas grand chose à voir avec celui utilisé par Boiron, puisque ce dernier est en autolyse, c’est à dire qu’on le laisse se décomposer entièrement, et ce pendant 40 jours. Du foie de canard pourri, quoi.

2) L’hypothèse du médicament intentionnel

Il est bien sûr possible d’imaginer un nombre infini de produits comme Oscillococcinum: il suffit de choisir n’importe quel substance ou combinaison de substance dans la nature, puis de lui appliquer un nombre variable de traitements et de dilutions.

De la même manière, les symptômes grippaux constituent un simple échantillon parmi des milliers de symptômes potentiels recensés par la médecine.

Il faut donc constater que si Roy a effectivement « découvert » un médicament comme l’oscillococcinum qui fonctionne, il a eu beaucoup de chance: reposant sur une hypothèse fausse (l’existence de l’oscillocoque), ce produit a pour ainsi dire été conçu « par hasard », comme « tiré au sort » parmi des milliards de combinaisons possibles. Que ce produit s’avère ensuite efficace pile poil contre le mal ciblé au départ, commeRoy le conclut rapidement, voilà qui tient du miracle !

La raison se rebelle devant ce qui semble une si incroyable coïncidence. C’est pourquoi il faut aller plus loin.

On peut faire l’hypothèse d’une aide divine apportée à Roy: Dieu dans sa grande bonté aurait orienté Roy sur la voie de sa découverte, en faisant de fait une « eau de Lourdes », une « onction sainte ».

Pour ma part je propose aux homéopathes et à Boiron une autre explication: celle du médicament intentionnel. La voici: ce qui transforme Oscillococcinum de « rien » en médicament, pourrait être « l’intention » avec laquelle ce produit est fabriqué. Cette « intention », présente dans l’esprit du concepteur et du préparateur du médicament, imprègnerait les énergies sous-jacentes du substrat de dilution qui la mémoriserait grâce à des états quantiques dynamisés par les succussions du produit, puis la restituerait en agissant là aussi sur les états quantiques macroscopiques impliqués dans l’état de santé général du patient. Ainsi, le bruit fond quantique serait dirigé vers la cible, expliquant ainsi l’extraordinaire adéquation entre le produit et son action ciblée. Plausible, non ?

Conclusion définitive sur Oscillococcinum

Si à ce stade, concernant Oscillococcinum, votre esprit critique n’allume pas une grosse lampe rouge clignotante, c’est que vous n’en avez pas. Bonne nouvelle: vous pouvez aussi vous faire soigner par imposition des mains, par réflexologie plantaire, ou toute autre patalogie disponible à foison, cela fonctionnera sur vous sans aucun problème !

Avec ce produit on est, au mieux dans la magie et l’obscurantisme de bas étage, au pire dans l’escroquerie pure et simple. Dans les deux cas, ce produit est bel et bien une incroyable insulte à l’intelligence, comme le disait Riva. Sauf peut-être à l’intelligence commerciale, car pour fourguer ainsi de « l’inexistant imaginaire » à des millions de gens qui en redemandent, il faut quand même être fort, à défaut d’être honnête.

L’honnêteté voudrait que pareil élixir soit rejeté par les homéopathes eux-mêmes, puisqu’il ne cadre même pas avec leur doctrine. Mais pas du tout, bien au contraire. On se pince en lisant les propos effarants de tel homéopathe, qui prétend faire de cette soupe magique, attention accrochez-vous: « le chef de file de nouveaux remèdes élaborés sur le même modèle, pour lutter par une quelconque voie interféron-like plus spécifiquement contre d’autres maladies virales, hépatite, sida et certains cancers, et selon les dosages utilisés, favoriser une action activatrice ou inhibitrice des mécanismes immunitaires, ceci dans une optique curative ou préventive« . Là, on comprend vraiment que c’est grave, docteur.

Bien que l’Oscillococcinum soit fabriqué de manière totalement farfelue, gardons « l’esprit ouvert », comme disent les homéopathes, et demandons-nous si cela fonctionne quand même ? Eh bien non. Aucune étude indépendante sur le sujet ne montre un quelconque gain statistique de santé chez ceux qui en prennent comparé à ceux qui n’en prennent pas. Voilà par exemple, en termes nuancés comme à l’habitude, ce qu’en a conclu un article publiée dans la Cochrane Database en 2009 à partir des résultats de sept études:

« Les données ne sont pas suffisamment solides pour faire des recommandations générales sur une utilisation d’oscillococcinum pour traiter la grippe ni les syndromes de type grippal. Les preuves actuelles ne confirment pas d’effet préventif des produits homéopathiques de type oscillococcinum . »

Résumons: Oscillococcinum est constitué de « rien » extrêmenet dilué, et ne fonctionne pas. Comment appelle-t-on habituellement ce genre de produit ?

C’est pour avoir écrit sur ces faits bien connus (que bien sûr je ne fais que relayer ici, tellement ils sont déjà très abondamment commentés) que Boiron voudrait inquiéter ce blogueur italien, ne réussissant qu’à décupler la fréquentation de son blog. Remarquez, un chiffre d’affaire de plus de 500 millions d’euros avec des produits imaginaires, ça vaut le coup d’être défendu.

Argument de Boiron: cela marche, donc il y a des processus physiques encore inconnus à l’œuvre ?

Boiron, qui ne pousse pas la cuistrerie jusqu’à remettre en cause la loi physique d’Avogadro, et qui est donc bien obligé d’admettre l’absence de tout principe actif dans ses préparations, ne rend pas les armes pour autant. Le labo, qui pose contre toute raison comme vérité de départ que ses produits sont efficaces, est à l’affût de tout semblant d’explication qui rendrait plausible le fonctionnement de médicaments réduits à du simple sucre. Tout y passe: énergies vitales imaginaires, magnétisation, mémorisation du passage du principe actif par l’excipient, et autres billevesées encore et toujours invalidées par des expérimentations indépendantes. Il n’y a pas limite à l’imagination délirante des chercheurs marrons financés par Boiron, qui sont engagés dans une fuite en avant épuisante pour tout le monde. Hélas, à ce petit jeu, les scientifiques risquent fort de se lasser avant Boiron, qui lui a tout intérêt à prolonger la plaisanterie aussi longtemps que possible !

Mais le problème n’est pas là: car pourquoi vouloir trouver une explication à une action qui n’existe tout simplement pas ? Les expérimentations l’ont montré: les médicaments homéopathiques ne sont pas plus efficaces que des placebos « officiels »… Que du sucre, préparé selon une obscure tambouille imaginée à l’époque des saignées, ne soigne pas du tout, cela vous étonne vous ? Moi pas.

Mais vous me direz, si leurs produits se vendent, c’est que leurs clients en sont contents, non ?

Effectivement, certains patients, pas tous loin de là, sont satisfaits de l’homéopathie. Car l’homéopathie fonctionne exactement comme la radiesthésie, l’auriculothérapie, l’acupuncture, la chiropraxie, la psychanalyse, la magnétothérapie, la réflexologie, l’aromathérapie, le shiatsu et certainement quelques autres que j’oublie. Toutes ces pseudo médecines, toutes plus loufoques les unes que les autres dès lors qu’on observe de près leurs prémisses fondamentaux, souvent inventées en des temps obscurs par un père fondateur totalement dénué de méthode scientifique et même de connaissances médicales, opèrent quelques fois, et ce grâce à la suggestion. Dès lors que vous désirez être soigné, que le médecin en qui vous avez toute confiance vous donne un médicament en vous regardant droit dans les yeux, et en vous disant avec assurance « ceci va vous faire du bien », votre propre organisme, dopé par un regain d’optimisme salvateur, va faire tout le travail, à condition bien sûr d’y croire et surtout, surtout… que vous ne soyez pas trop malade ! L’homéopathie est une médecine pour gens bien portants, qui ne supportent pas de sortir du cabinet de leur médecin sans au moins quelques prescriptions médicamenteuses rassurantes… Et cet effet de guérison par suggestion porte un nom déjà cité: l’effet placebo.

Le placebo est le mètre-étalon du médicament dans les études menées de manière impartiale. Ces études sont assez compliquées, car il faut s’assurer de n’introduire aucun biais dans les résultats, dus par exemple aux convictions préexistantes des expérimentateurs (on comprend que des études bâclées faites sur soi-même, comme celles d’Hahnemann, n’aient strictement aucune valeur). Que votre produit ait alors une efficacité sensiblement supérieure statistiquement à un pur placebo utilisé en comparaison, et c’est le jackpot ! Qu’on soit proche du placebo au contraire, et c’est le flop. Car aussi étonnant que cela paraisse, quoi que vous donniez aux patients pour les soigner, il s’en trouvera toujours pour trouver que c’est efficace, et même beaucoup: environ 35 % en moyenne, jusqu’à 50 % parfois ! Pourcentage qui ne doit d’ailleurs pas être bien loin de celui des satisfaits de l’homéopathie, allez chercher pourquoi je dis ça… Attention, on parle évidemment ici de petites affections comme un rhume, et non de pathologie grave. En tout cas, impossible de se baser sur le témoignage de quelques personnes satisfaites pour conclure à l’efficacité d’un médicament quel qu’il soit.

Hélas pour Boiron, non seulement aucune étude sérieuse ne vient montrer une quelconque efficacité de l’homéopathie comparée aux placebos, mais c’est même exactement le contraire. Toutes les études effectuées indépendamment des laboratoires homéopathiques concluent immanquablement à l’égalité d’efficacité des produits homéopathiques avec des placebos. Les études commandées par les labos, elles, soit sont entachées d’erreur, de mauvais protocole, ou même de tricherie, et ne sont pas reproductibles ; soit elles sont carrément non publiées, les résultats n’étant pas ceux escomptés. Autrement dit, ces produits homéopathiques ne sont ni plus ni moins efficaces que les simples morceaux de sucre qu’ils sont d’ailleurs.

Découvre-t-on aujourd’hui cette situation ? Pas du tout: elle était déjà vigoureusement dénoncée en 1860 par le pharmacien inspecteur Poggiale dans un discours:

« Si vous, hommes éclairés, vous n’opposez pas une digue à ces théories incroyables, telles que celles d’Hahnemann, sur les effets des médicaments, je ne crains pas de le dire devant les médecins les plus illustres de l’Europe, la médecine sera avant peu la plus arriérée des sciences naturelles. »

L’homéopathie n’est donc finalement, pour le dire vite, qu’une vaste fumisterie, et voilà selon moi un autre scandale: la survivance anachronique à notre époque de cette patalogie et surtout des laboratoires Boiron eux-mêmes. Le fait que Boiron existe encore aujourd’hui et vende autant de produits homéopathiques montre dans quel état désastreux se trouve la recherche médicamenteuse et surtout la rationalité des méthodes de soin: on se moque aujourd’hui des clystères et saignées de l’époque de Molière ? Il ne faut pourtant pas chercher bien loin d’aussi misérables arriérations.

Un argumentaire typique des pires charlatanismes

Comme souvent dans les logiques charlatanesques bien huilées, le discours est rôdé, bien appuyé sur deux solides pivots:

1) Les produits sont très dilués, donc ne peuvent pas être dangereux: pas besoin donc d’autorisation compliquée de mise sur le marché. Ça on veut bien le croire, car si le « rien » était dangereux, ne parlons pas du « quelque chose » ! D’ailleurs on ne fait pas toute une histoire habituellement pour vendre du sucre…

2) Cependant, même dilués et non dangereux, les produits agissent quand même. Avec quelles preuves ? Là, aucune, il faut croire sur parole les affirmations des homéopathes. Et ils agissent comment ? Mais pourquoi poser cette question, on vous dit que ça agit, que voulez-vous de plus ?

Mais alors, s’ils agissent quand même, ils peuvent certainement agir autant en mal qu’en bien, non ? Ah non. Là encore, par la grâce de l’affirmation homéopathe, ils n’agissent qu’en bien, pour soigner pile poil votre petit bobo, donc sans effet secondaire. C’est comme ça. De preuve, aucun besoin: puisqu’on vous le dit que ça marche. Les preuves, c’est seulement pour les « fermés d’esprit », les « obtus », comprenez: ceux qu’on ne prend pas si facilement pour des gogos.

A écouter Boiron et les homéopathes, les « médicaments » homéopathiques constitueraient donc le graal de la médecine: ils ne sont pas toxiques même en quantité importante (il m’arrive pour rire de sucrer mon café avec un tube entier de granules), ils soignent exactement là où ça ne va pas (quand on y pense, les molécules, même absentes, sont quand même très fortes, à croire qu’elles sont téléguidées par l’esprit du patient, ou par « l’intention » du préparateur,  à moins qu’elles ne soient douées d’intelligence ?), et ils ne provoquent pas d’autre effet que celui désiré. On est plus près des potions d’Harry Potter que des découvertes de Pasteur ou Flemming !

Bien sûr tout est dans la suggestion du patient et dans sa relation avec le médecin. On entend dire que plus celui-ci est chaleureux, plus ses prescriptions sont efficaces ! Après tout pourquoi pas, mais pourquoi ne pas utiliser ces leviers puissants que permettraient peut-être la psychologie utilisée de manière transparente et honnête, plutôt qu’enrobés sous des faux-semblants magiques, et offrir une rente indue à Boiron et autres charlatans ?

On voit qu’on est dans un système de croyance typique, où tout repose sur la foi, autrement dit la crédulité, pour faire agir la suggestion salvatrice, et où les détracteurs doivent être soigneusement écartés (ce sont tous des esprits obtus à la solde de l’establishment pharmacologique). Sans parler de religion, on est très proche des dérives reprochées aux diverses sectes comme la scientologie, pour lesquelles les médecines dites douces constituent un formidable terrain de jeu, car la première qualité d’un adepte de secte, c’est d’être très crédule. Hélas, ce n’est pas en réduisant les moyens de la Mivilude, comme ce fut fait récemment, qu’on s’attaquera au problème.

Pourtant, quand on veut s’attaquer à un problème, on sait le faire. Souvenez-vous récemment du ménage effectué dans les fausses « allégations de santé » de divers produits alimentaires par la communauté européenne. On a bien été capable, là, de mettre fin à toute une série de charlatanismes commises pendant longtemps en toute impunité. Il est vrai que la même méthode appliquée aux produits Boiron, et c’est la fermeture immédiate…

Pourquoi une telle survivance ? Oh les raisons ne manquent pas…

Des patients rassurés par le médicament

Il faut convenir qu’il y a chez les patients, en même temps qu’un désir de soin, une demande pour une médecine sensée être moins agressive. D’où le florissant marché des médecines « douces », qui doivent vous soigner efficacement mais sans vous faire de mal par ailleurs. Pour cela l’homéopathie semble parfaite: à chaque petite bobologie, elle apporte une réponse, sous forme de petites granules faciles à prendre et peu coûteuses. De plus, tout le monde le dit, ce n’est pas dangereux, et pour cause… Pour couronner le tout, ces préparations portent de jolis noms latins, du plus bel effet: il suffit au médecin de dire le nom du médicament au patient pour qu’il commence à agir ! Vous avez dit Molière ?

Cette idée est bien sûr séduisante, mais c’est hélas une utopie. On ne sait toujours pas, aujourd’hui, créer le médicament parfait, c’est à dire ayant une réelle action exclusivement positive et totalement dépourvu d’effet secondaire. C’est hélas un mythe, aussi inaccessible que la Toison d’Or, et ceux qui prétendent fournir ce mythe, ils sont légions, sont des charlatans qui abusent de la crédulité des patients. Si les produits homéopathiques n’ont pas d’effet secondaire, c’est parce qu’ils n’en ont pas plus de primaire. C’est pourquoi la meilleure alternative aux pseudo-médicaments homéopathiques ou autres est encore de ne rien utiliser du tout ! Car ces produits ne « soignent » de toute manière que des affections qui guérissent toutes seules, ou pour lesquelles on ne connaît aucun autre vrai remède…

De la même manière qu’on apprend aux patients que les antibiotiques, ce n’est pas automatique, il faudrait leur apprendre que parfois, il n’y a tout simplement pas de médicament efficace contre telle ou telle affection. Que l’on peut donc sortir de chez son médecin sans une ordonnance longue comme le bras, et que cela ne signifie pas que ce médecin est nul, mais simplement honnête: aucun médicament ne vous fera guérir plus vite. Pas besoin donc de courir chez un autre plus compréhensif qui, lui, vous fournira complaisamment la rassurante liste de produits attendue. Produits qui, s’ils sont homéopathiques, guériront en huit jours ce qui se guérit tout seul en une semaine.

Mais rien n’y fait, il faut du médicament, encore et toujours, même s’il n’y a rien dedans. Les adeptes de l’homéopathie crient à l’insulte lorsque l’on prononce le (gros) mot placebo. Pourtant personne ne remet en cause cet effet puissant et bien connu. Oui mais voilà: que cela marche chez le voisin, peut-être, mais chez moi, jamais de la vie ! Pour une raison toute simple: si on me prescrit un médicament, cela prouve que je suis vraiment malade. Or je veux que la planète entière sache, accepte, reconnaisse que je suis malade. Impossible d’admettre que tout se passe dans ma tête… Donc, si mon médecin me prescrit un médicament pour soigner un banal rhume, qu’importe que celui-ci guérisse tout seul en deux jours, la guérison est forcément le résultat de la prise de médicament, parce que je suis vraiment malade !

Si cela est aussi vrai pour beaucoup de médicaments non homéopathiques plus ou moins efficaces qui mériteraient parfois un bon coup de balai, cela l’est en tout cas pour tous les produits homéopathiques à haute dilution. Que la pommade d’arnica de Boiron agisse par le seul effet du massage, mais sûrement pas grâce à la quantité plus qu’infinitésimale d’arnica qu’elle contient, voilà une chose toute simple à comprendre mais manifestement hors de la portée intellectuelle de beaucoup de gens.

Le consumérisme médical a atteint un tel point aujourd’hui que beaucoup sont convaincus qu’il existe un médicament tout prêt sur l’étagère du pharmacien quelle que soit leur affection. Cette illusion, entretenue par les politiques commerciales de tous les labos pharmaceutiques dans le domaine de la bobologie (allez voir les pubs affichées dans une pharmacie !), trouve hélas vite ses limites. Si l’on prend l’exemple de l’Oscillococcinum, on serait bien en peine de produire un médicament ayant réellement les mêmes effets qu’annoncés, c’est à dire prévenir ou guérir les « états grippaux », libellé d’ailleurs volontairement flou. Mais prendre un produit, même pas du tout actif, reste plus rassurant que ne rien prendre du tout…

Réduire les abus ne peut donc passer que par l’édification des patients, qui doivent être à même de comprendre la nature de ce qu’ils avalent et comment cela fonctionne. Sinon, pourquoi la majorité rejette-t-elle comme absurde la médecine maraboutique et accepte-t-elle d’autres incongruités comme l’homéopathie ? Trop compliqué pour la plupart des gens ? Vision pessimiste: quand on voit comment les mêmes s’intéressent au fonctionnement de leur voiture, téléphone portable, ordinateur ou autre objet techno, on se dit qu’avec quelques efforts minimes ces gens seraient tout aussi capables de comprendre le B-A-BA de ce qui les soigne.

Un business très lucratif qu’il faut protéger à tout prix

Un business comme celui-là, arrivé à une aussi grande échelle, s’auto-entretient. Un argument facile est en effet de dire: regardez le nombre de personnes satisfaites de ces médicaments, c’est pas une preuve ça ? Preuve de l’importance de l’effet placebo, en fait. Et le nombre de pharmacies affichant crânement « homéopathie » sur la devanture, avec d’ailleurs généralement du matériel marketing fourni par Boiron, c’est pas non plus une preuve ? Pourtant, n’importe quel pharmacien digne de ce nom sait parfaitement qu’en vendant de l’homéopathie, il vend du placebo sans en informer le client. Est-ce vraiment déontologique ? Pas sûr, mais lucratif ça oui.

Ensuite, sachant que Boiron, le plus gros labo homéopathique au monde, est français, et exporte une bonne partie de sa production, quelle est la meilleure conduite à tenir pour les autorités française ? Détruire ce business en le discréditant, ou bien le soutenir en continuant à rembourser ses médicaments, afin d’offrir un argument en or en dehors du pays: « regardez, en France, nos médicament sont remboursés par la Sécu, c’est pas une preuve de sérieux, ça ? » Que ne ferait-on pas pour soutenir notre balance commerciale… Comme c’est hélas souvent le cas en matière de santé publique, le pragmatisme économique prévaut. Rien donc à attendre du côté des autorités sanitaires, qui se discréditent depuis des années par leur silence complaisant sur ce dossier et sur d’autres pour des raisons purement politiques. Pire: les préparations homéopathiques sont dispensées d’Autorisation de Mise sur le Marché, une simple déclaration suffit. Aucun besoin donc de prouver que la préparation est efficace ! Cette procédure d’exception n’est ni plus ni moins que de la complicité de charlatanisme, et cela dure depuis la publication d’un decret de 1948 s’appuyant sur une loi de 1941, promulguée donc par le régime de Vichy !

Il faut quand même mettre au crédit de l’homéopathie, et c’est un argument souvent avancé en sa faveur, que ces produits ne coûtent pas très cher (ce serait un comble étant donné leur contenu). Donc, quitte à rembourser de pseudo-médicaments pour ceux qui ne peuvent pas s’en passer, autant que ce soit des placebos pas chers produits en France, plutôt que des placebos chers produits ailleurs… Effet pervers en retour: ces produits risquent de devenir les médicaments du patient pauvre ou non averti, ne disposant pas des moyens d’acheter des produits réellement efficaces, ou n’ayant pas de recul intellectuel critique face à la réalité homéopathique. C’est exactement ce qui s’est passé en Afrique, où l’homéopathie a été utilisée pour soigner le SIDA, avec les résultats absolument calamiteux qu’on imagine facilement.

Cependant cet âge d’or international pourrait bien avoir une fin proche, car le vent tourne. Des class-actions aux Etats Unis de clients qui se découvrent floués par Oscillococcinum, des procès au Japon suite à des morts, le scandale de l’utilisation de l’homéopathie contre le SIDA en Afrique, une rébellion de l’Association Médicale Britannique, une complaisance moindre de l’OMS, un recul généralisé des ventes dans le monde entier, tout cela sent fortement le roussi pour Boiron.

Nul doute que, protégé par les autorités françaises, Boiron le sera moins par les autorités européennes, qui tôt ou tard donneront un coup de pied dans la fourmilière. Je n’ose pas imaginer les sommes dépensées par Boiron en lobying à Bruxelles et à Strasbourg pour retarder l’inéluctable…

Car enfin, il faut aussi être conscient que Boiron, incapable de justifier ses produits par des études scientifiques sérieuses à l’instar des autres produits médicamenteux, compense cette faiblesse par une machine de guerre juridique visant à faire taire toute voix discordante pouvant troubler leurs ventes de granules magiques et à influer sur les décisions sanitaires qui les concernent. A défaut de chercheurs sérieux et qui trouvent, on paie des avocats qui attaquent.

Tiens au fait, serai-je attaqué à mon tour ? Je n’ose en rêver. Je voudrais bien, et beaucoup d’autres gens avec moi, voir Boiron prouver le caractère diffamatoire de mes propos tenus ici devant un tribunal, tous ces faits étant bien connus et facilement démontrables. Mais Boiron ne commettrait pas l’insigne erreur d’aller devant un tribunal où il perdrait à coup sûr: il préfère probablement utiliser ses moyens financiers considérables à intimider, influencer, soudoyer, diffamer, discréditer: c’est bien plus efficace.

Une poule aux œufs d’or pour les pharmaciens

Le métier de pharmacien de ville est avant tout un métier de vendeur. Certes il faut les connaissances de base, mais les jeunes diplômés qui veulent se faire embaucher dans une officine sont bien souvent sélectionnés sur leurs connaissances des gammes de produits de parapharmacie comme Yves Rocher ou autre Roche Posay, bien plus lucratifs, que sur la posologie ou les interactions des médicaments. Boiron constitue bien sûr l’un de ces gisements aurifères pharmaceutiques.

Si vous allez voir votre pharmacien pour lui demander conseil concernant un petit problème de santé bénin, que croyez-vous qu’il va faire ? Vous vendre un produit, quel qu’il soit. Essayer donc de sortir de la pharmacie sans rien acheter pour voir ! Mais peut-on reprocher à un vendeur de vendre quelque chose plutôt que rien ?

Et si votre affection n’est pas sérieuse, s’il n’existe pas grand-chose d’autre parce que ça ne se soigne pas vraiment et que ça guérit tout seul, vous aurez probablement droit à votre produit homéopathique. Le pharmacien ne risque absolument rien (vous ne pourrez jamais vous suicider avec un produit homéopathique, ni même vous surdoser, encore moins provoquer une interaction néfaste), et c’est toujours ça de pris dans le tiroir-caisse…

Evidemment, bien que cela soit de notoriété publique, hors de question de reconnaître publiquement que l’homéopathie n’est que du placebo, car alors sa vente ne serait plus autorisée par la déontologie. Un pharmacien dira donc toujours que cela « agit », ce qui est justement ce que veulent entendre les clients.

Des médias complices

On aurait du mal à trouver un média grand public qui aborderait de front le problème de l’homéopathie avec le courage nécessaire: sujet trop polémique qui heurterait le lectorat et le ferait fuir. Pire, l’homéopathie est souvent présentée comme une réalité évidente et incontournable dans la plupart des magazines, qui souvent, il est vrai, ne font pas non plus la fine bouche devant l’astrologie et autres fines fleurs intellectuelles. Après-tout ces magazines ne sont pas là pour faire l’éducation des lecteurs, mais pour vendre la soupe qui s’achète.

Même une revue de vulgarisation scientifique comme « Science et Vie », un temps fer de lance de l’information sur la réalité homéopathique, semble avoir baissé les bras…

Gageons également que les millions de Boiron et son service juridique ne soient pas de nature à encourager une grande témérité éditoriale… Car on a beau avoir raison, les procès intentés par des procéduriers, même abusifs, même s’ils font de la bonne pub quand on les gagne, sont assez enquiquinants, surtout si les adversaires ont les moyens de se payer tous les avocats qu’ils veulent.

Charlatanisme et tromperie sur la marchandise

Aussi bien Boiron, bien sûr, que les pharmaciens qui vendent ses produits, savent parfaitement qu’ils ne contiennent rien et n’agissent pas plus que des placebos. N’est-ce pas une forme de charlatanisme et d’escroquerie ? Les Conseils de l’Ordre sont théoriquement intransigeants avec le charlatanisme, mais là, pschitt !

Ces produits ne contiennent rien, alors que leur étiquette annonce le contraire. N’est-ce pas également une forme basique d’escroquerie ? Si vous achetez de la confiture de myrtille, et qu’en fin de compte cette confiture ne contient pas la moindre trace de myrtille, ne vous sentez-vous pas grugé ? C’est pourtant ce qui se passe avec les médicaments homéopathiques.

Servier, Boiron, même combat

Evidemment, si l’on dit aux patients qu’on leur délivre un placebo, celui-ci perd une bonne partie de son effet. Est-il cependant honnête de lui mentir délibérément sur la nature du produit qu’on lui vend ? Faut-il infantiliser les patients en leur faisant croire à tort qu’on leur délivre un vrai médicament ? Si la réponse des autorités est oui, c’est la preuve que l’intérêt supérieur des patients n’est pas leur priorité. L’affaire récente du Mediator de Servier a rendu à juste titre la population très méfiante à l’égard des médicaments, en poussant d’ailleurs une partie dans les bras de l’homéopathie, qui présente l’avantage de ne pas avoir d’effets secondaires (d’effets primaires non plus hélas).

Servier a défendu bec et ongle son business et ses ventes, Boiron fait exactement la même chose, et de la même manière: en racontant des bobards. Ces laboratoires défendent évidemment leurs intérêts propres avant ceux de leurs clients. Qui donc en douterait ?

La leçon de l’affaire Mediator, qui est selon moi que les gens veulent de la vérité, de la transparence, de l’honnêteté pour tout ce qui touche aux médicaments, sera t-elle comprise et appliquée enfin à ce scandale permanent qu’est l’existence de l’homéopathie ?
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Vite ! une cellule de soutien psychologique !

Sources

Merci au site Charlatans.info pour ses articles excellents et très bien informés, qui ont fourni une part des informations publiées ici.

Sur l’affaire Riva:
http://charlatans.info/news/Boiron-veut-faire-taire-ses
http://www.rue89.com/2011/08/20/les-labos-boiron-menace-un-blogueur-antihomeopathie-218524

Sur les problèmes internationaux de Boiron:
http://charlatans.info/news/La-chute-de-l-homeopathie-devient
http://charlatans.info/news/L-OMS-dit-enfin-non-a-l

Un article déjà assez ancien sur Oscillococcinum (ce scandale dure depuis pas mal de temps !):
http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article39

 

Pour ceux qui veulent en savoir plus sur l’homéopathie en général:
http://www.zetetique.ldh.org/homeo.html

Sur les techniques des marchands d’attrape-nigauds dont Boiron est l’un de nos plus beaux fleurons:
http://attrape-nigauds.charlatans.info/lois.shtml
(où l’on constate que Boiron respecte à peu près toutes les « lois » citées ici !)

Article 496 du code pénal:
« Quiconque, dans le but de s’approprier une chose appartenant à autrui, se sera fait remettre ou délivrer ou aura tenté de se faire remettre ou délivrer des fonds, meubles, obligations, quittances, décharges, soit en faisant usage de faux noms ou de fausses qualités, soit en employant des manoeuvres frauduleuses pour persuader l’existence de fausses entreprises, d’un pouvoir ou d’un crédit imaginaire, pour faire naître l’espérance ou la crainte d’un succès, d’un accident ou de tout autre événement chimérique, ou pour abuser autrement de la confiance ou de la crédulité, sera puni d’un emprisonnement d’un mois à cinq ans et d’une amende de 251 euros à 30.000 euros. »

Presse: Des activistes véganes attaquent un McDonald’s

La police est intervenue dans un fast-food, cible de militants antispécistes. Une jeune cliente a été blessée.

par Yannick Weber

Les clients qui prenaient leur repas au McDonald’s de la rue Saint-Laurent, vendredi dernier à Lausanne, ne s’attendaient sans doute pas à voir débarquer une dizaine de manifestants défendant la cause animale. C’est pourtant ce qui s’est produit à grand fracas, comme le relate «24 heures» sur son site internet mardi.

Habitués des actions choc

L’association n’en est pas à son coup d’essai en termes de manifestations spectaculaires. Son nom n’est d’ailleurs pas étranger chez McDonald’s. «Des activistes de 269Life se sont déjà rendus dans des restaurants de Lausanne et se sont adressés aux hôtes. Ils ne les ont cependant pas importunés et ont quitté les lieux à la demande du manager. L’action de vendredi était totalement différente», explique Deborah Murith.

A Pâques, déjà à la place Saint-Laurent à Lausanne, ils avaient représenté le dernier repas du Christ avec, sur les tables, des têtes d’animaux égorgés et baignant dans du sang.

Adepte des actions choc, l’association pro-végane «269Life Libération Animale» a diffusé son intervention en direct sur sa page Facebook. Sur la vidéo, on voit les militants entrer dans le fast-food et déverser des seaux remplis de faux sang sur le sol. Pendant ce temps, d’autres se tiennent debout près des tables occupées par les clients en brandissant des pancartes dénonçant l’exploitation animale à des fins alimentaires.

Ne parvenant pas à expulser les intrus, le personnel a fait appel à la police, qui a mobilisé 12 agents pour évacuer les fauteurs de trouble. «Le temps des gentilles manifestations est révolu», a ensuite écrit le groupuscule sur internet. Deborah Murith, porte-parole de McDonald’s, déplore en effet une «action violente». «Le franchisé du restaurant examine la possibilité d’une action en justice», poursuit-elle.

«Une plainte a été déposée par une maman dont la fille a été blessée dans des circonstances que l’enquête se chargera d’établir», indique de son côté Sébastien Jost, porte-parole de la police de Lausanne, contacté par «20 minutes». L’association a réfuté toute allégation de violence à l’égard de la personne blessée. «Il nous faut créer un choc culturel», a-t-elle encore précisé pour justifier son action.

Divers articles sur Bethel, Bill Johnson

Articles du site Le Sarment: Réflexion et édification chrétienne

 

Carl Gustav JUNG

Extrait du livre « la tour de Babel du Nouvel-Âge »,

disponible en anglais chez « Way of Life Literature ». (traduction d’un article de truedsicernment.com)

Carl Gustav Jung (1875-1961),

fondateur de la psychologie analytique, a été influent, non seulement dans la société en général, mais aussi dans le mouvement du Nouvel-Âge et dans presque tous les aspects du « christianisme ». Jung a influencé à la fois les modernistes et les évangéliques.

Ses écrits sont influents dans le mouvement contemplatif. Il a été promu par Paul Tillich, Morton Kelsey, John Sanford, Thomas Moore, Joseph Campbell, John Spong, Richard Foster, Agnes Sanford et Gary Thomas, pour n’en nommer que quelques-uns. La classification de Jung par type psychologique fournit les bases de la partie « Profils de personnalité » du programme SHAPE de Rick Warren, qui a été utilisé par d’innombrables églises et institutions.

C G Jung

Jung (prononcé Young) a été appelé « le psychologue du 21ème siècle » (Merill Berger, The Wisdom of the Dreams, couverture).

Ed Hird a affirmé:

« On pourrait dire sans exagérer que Carl Jung est le Père du néo-gnosticisme et du mouvement du Nouvel-Âge  » (Hird, « Carl Jung, Neo-Gnosticism and the Meyers-Briggs Temperament Indicator » (MBTI), « March 18, 1998; réimprimé dans Who’s Driving the Purpose Driven Church fr: qui conduit le mouvement guidé pour l’essentiel de James Sundquist, Annexe C).

Jeffrey Satinover affirme:

« L’impact direct et indirect de Jung sur le christianisme dominant – et donc sur la culture occidentale – a été incalculable. Il n’est pas exagéré de dire que les positions théologiques de la plupart des dénominations traditionnelles dans leur approche pastorale, ainsi que dans leurs doctrines et liturgies, sont devenues plus ou moins identiques à la théologie psychologique / symbolique de Jung « (Homosexualité et Politique de la Vérité , P. 240, cité par Ed Hird).

Jung a collaboré avec Sigmund Freud de 1907 à 1912, mais après une chute, ils se sont séparés.

Avec cette mode du Nouvel-Âge, Jung a exploré

  • l’hindouisme,
  • le bouddhisme,
  • le taoïsme,
  • le Ching,
  • l’astrologie,
  • le spiritisme,
  • le gnosticisme,
  • l’alchimie,
  • l’interprétation des rêves,
  • le symbolisme du mandala,
  • la théosophie,
  • la mythologie grecque
  • … et plus encore.

Il passa du temps en Inde à étudier les religions orientale et les pratiques populaire. Il écrivit la première introduction au bouddhisme zen. Il a rassemblé l’une des plus grandes collections d’écrits spiritualistes trouvés sur le continent européen (Jeffrey Satinover, The Empty Self, p.28).

Jung a utilisé les méthodes de divination de I-Ching dans les années 1920 1930 et le programme de formation de l’Institut Jung de Zurich comprenait à l’origine cette pratique (Richard Noll, The Jung Cult: Origines d’un mouvement charismatique, 1994, p. 333, cité par Ed Hird).

Dans une lettre à Freud, Jung déclarait:

«J’ai fait des calculs horoscopiques afin de trouver un indice du noyau de la vérité psychologique. … J’ose dire que nous devrions un jour découvrir en astrologie une bonne connaissance projetée intuitivement dans les cieux »(Richard Webster, Why Freud Was Wrong, 1995, page 385).

Dès 1911, Jung cita un théosophe pratiquant, G.R.S. Mead, « de manière régulière dans ses œuvres et tout au long de sa vie » (Richard Noll, The Jung Cult, p. 69).

Jung a été en communication avec des esprits toute sa vie.

Il a «pratiqué

  • la précognition,
  • la clairvoyance,
  • la psychokinésie
  • et le phénomène d’hanter»

(l’Encyclopédie Harper de l’Expérience mystique et paranormale).

Sa mère et sa grand-mère maternelle étaient des « médiums de fantômes ». Sa mère passait une grande partie de son temps dans sa chambre séparée,

« enthousiasmée des esprits qui, selon elle, lui rendaient visite la nuit » (« Carl Jung », Wikipedia).

Sa famille était fortement impliquée dans des séances de spiritisme. Pendant de nombreuses années, Jung a assisté à des séances avec sa mère et ses deux cousines (John Kerr, A Most Dangerous Method: The Story of Jung, Freud et Sabina Spielrein, 1993, p. 50, 54, cité par Ed Hird). Sa grand-mère, Augusta Preiswerk, « tomba dans une transe de trois jours à l’âge de vingt ans, au cours de laquelle elle communiquait avec les esprits de morts et faisait des prophéties »

(Harper’s).
Dans son jeune âge, Jung estimait avoir deux personnalités, l’une était lui-même, l’écolier, et l’autre était un homme du 18ème siècle. Cette autre personnalité, nommée Philémon, avait sa propre vie et parlait avec Jung. Évidemment, c’était un esprit familier.

Jung eut un coup dur suite à sa séparation d’avec Sigmund Freud, et fût presque suicidaire, il renouvela le contact avec cet esprit et Philémon qui devint son guide. Jung déclara:

«Philémon représentait une force qui n’était pas moi-même… Ce fut lui qui m’enseigna l’objectivité psychique « (James Sundquist, A Review of the Purpose Driven Life).

Philémon apparaissait à Jung comme «un vieillard avec des cornes de taureau … et des ailes d’un pêcheur» et comme Elijah et Salome. Celui-ci s’adressait à Jung en lui donnant le titre de Christ (C.G. Jung: psychologie analytique: notes du séminaire donné en 1925, Princeton University Press, 1989, p. 86, 98).

Après sa séparation d’avec Freud, il a souffert une crise de six ans «pendant laquelle il eu des fantasmes psychotiques» et expérimenta «de nombreux phénomènes paranormaux». Il s’immergea dans « le monde des morts » et écrivit le livre 7 Sermons pour les morts sous le nom d’un écrivain gnostique , Basilides.

Le père de Jung était pasteur, mais doutait. Jung rejetait ouvertement Christ.

Il affirma:

« Le Seigneur Jésus n’a jamais été suffisamment réel pour moi, jamais tout à fait acceptable, jamais tout à fait amical, car encore une fois, je pense à son homologue souterrain [se référant à un de ses rêve immoral récurrent]. … Le Seigneur Jésus m’ a paru en quelque sorte comme un dieu de la mort… Sans le révéler, son amour et sa gentillesse, dont j’ai toujours entendu des éloges, m’ont paru douteux « (Jung, Memories, Dreams, Reflections, p.13).

Il y a d’autres choses que Jung a dites en relation avec Christ qui sont encore plus affreuses, mais je ne désire pas les citer. Il suffira de dire qu’il était un blasphémateur malmené par des puissances démoniaques, et qui rejetait Christ au plus haut point.

Jung considérait toutes les religions comme des mythes, mais se sentait utile. Il croyait que le secret de la vie se trouvait

«au cœur mystique de toutes les religions» consistant en un «voyage de transformation» pour trouver son vrai soi, et l’harmoniser au Divin.

Jung a dit que l’homme devrait

« s’aimer soi-même, car ainsi il aime Jésus, parce que Jésus c’est « vous » »
(Bill Isley, «The Ragamuffin Gospel: A Critique», Lettre d’information de Psycho-hérésie Awareness Ministries, juillet-août 2003).

Jung a déclaré que

Jésus, Mani, Bouddha et Lao-Tse sont tous des «piliers de l’esprit»
et qu’il «ne pouvait préférer l’un ou l’autre»
(John Dourley, C.G. Jung et Paul Tillich, p. 65).

Jung croyait à l’«inconscient collectif», étant censé être la conscience universelle de l’humanité se situant au niveau du subconscient. Cela consiste apparemment en la somme de la pensée humaine depuis son évolution animale, et par la psychiatrie et la religion mystique, l’homme peut se plonger dans ce royaume. Jung a défini la conscience collective comme « le sédiment de toute l’expérience de l’univers de tous les temps, étant ainsi l’image de l’univers en formation depuis la nuit des temps.
(Documents recueillis sur la psychologie analytique, «La psychologie du processus inconscient», p. 432).

Ceci, bien sûr, est l’un des dogmes fondamental du Nouvel-Âge et, provient certainement de son étude des religions orientales et de diverses formes de mysticisme occulte, comme la Théosophie.

L’inconscient collectif est un mythe pur.

Richard Webster observe judicieusement que «l’inconscient n’est pas simplement une entité occulte dont l’existence réelle n’a aucune preuves palpables. C’est une illusion induite du langage – une sorte d’hallucination intellectuelle ».
(Richard Webster, Why Freud Was Wrong, p. 250, cité par Ed Hird).

Jung a cherché intensément à comprendre «le psyché» par l’interprétation des rêves. C’est une partie de la « psychologie profonde » qui cherche à comprendre les parties cachées ou profondes de l’expérience humaine.

Il a cru que les rêves reflètent à la fois l’inconscient personnel et l’inconscient collectif , et qu’ils contiennent autant de révélations que de fantasmes.

Jung s’est accroché à la croyance gnostique blasphématoire que le bien et le mal peuvent être conciliés.

« Pour Jung, le bien et le mal se sont transformés en deux principes cosmiques égaux, équilibrés qui appartiennent tous deux à une synthèse globale. La relativisation du bien et du mal par la réconciliation est le cœur des anciennes doctrines gnostiques qui se trouvent dans la spiritualité, donc la morale, de l’homme lui-même. D’où «l’union des opposés» (Satinover, Homosexualité et Politique de la Vérité, p. 240).

Jung s’est associé au principe de l’Église émergente Nouvel-Âgeuse selon lequel « deux chemins sont bons » (Dourley, C. G. Jung et Paul Tillich, p. 279). L’église émergente appelle ceci, « l’orthoparadoxie ».

Jung croyait en la réincarnation et « a tiré beaucoup de ses croyances dans le Livre tibétain des morts ».
(Harper’s Encyclopedia of Mysticism).

Jung croyait au pouvoir de la visualisation.

Il disait que de maintenir des images mentales de Jésus et de Marie avait le pouvoir de surmonter la négativité.
Plus tard dans la vie, Jung s’intéressa aux ovnis et écrivit un livre intitulé Les soucoupes volantes: un mythe moderne des choses vues dans les cieux.

Jung est resté marié à la même femme pendant 52 ans, mais il avait des relations adultères avec d’autres.

NDLR: Jung et Hitler

Et enfin, … on s’étonne que cet homme soit si référencé et admiré en psychologie, n’ayant lui même aucun discernement.

Jung avait certaines croyances communes à Hitler (Hindouisme) et s’est laissé en effet subjugué un temps par le National-Socialisme.

« Les Juifs ont en commun avec les femmes cette particularité .- étant physiquement plus faibles, ils doivent chercher les défauts de l’armure de leurs adversaires, et grâce à cette technique qui leur a été imposée tout au long des siècles, ils sont mieux protégés là où les autres sont plus vulnérables. En sa qualité de membre d’une race dont la culture est vieille de plus de trois mille ans, le Juif est psychologiquement plus conscient de lui-même que nous ne le sommes. C’est pourquoi, d’une manière générale, il est moins dangereux pour le Juif de déprécier son inconscient. En revanche, l’inconscient « aryen » contient des forces explosives et la semence d’un avenir encore à naître. Étant encore jeunes, les peuples germaniques sont parfaitement capables de produire de nouvelles formes de culture et cet avenir a son siège dans l’obscurité de l’inconscient de chaque individu où reposent des semences gorgées d’énergie et capables d’un éclat puissant. Le Juif, qui a quelque chose du nomade, n’a jamais produit et ne produira jamais une culture qui lui soit propre, car tous ses instincts et ses dons exigent pour se développer un peuple hôte, plus ou moins civilisé.
La race juive, dans son ensemble, possède – c’est du moins mon expérience – un inconscient qui ne peut être comparé à l’inconscient « aryen » que sous certaines réserves. À l’exception de quelques individus créateurs, le Juif moyen est déjà bien trop conscient et différencié pour porter en lui les tensions d’un avenir encore à naître. L’inconscient « aryen » a un potentiel supérieur à l’inconscient juif ; tel est l’avantage et le désavantage d’une jeunesse pas encore complètement sevrée de la barbarie. À mon avis, cela a été une grande erreur de la psychologie médicale d’appliquer sans discrimination des catégories juives- qui ne sont même pas valables pour tous les Juifs – à la chrétienté allemande et slave. 

Du coup, on est venu à qualifier le secret le plus précieux des peuples germaniques – leur profondeur d’âme créatrice et intuitive – de marécages banals et puérils 

tandis que mes avertissements se voyaient soupçonnés d’antisémitisme. Ce soupçon émanait de Freud. Or Freud ne comprenait pas la psyché allemande, pas plus d’ailleurs que ses épigones germaniques. Le grandiose phénomène du national-socialisme que le monde entier contemple étonné les a-t-il éclairés ?» (1)

1934, journal officiel de la psychothérapie allemande

Il a ensuite retourné sa veste comme beaucoup après 1940.

Presse: La police de proximité serait moins efficace contre la radicalisation

Le Devoir: 11 mai 2017 | Lisa-Marie Gervais | Actualités en société

 

Très décentralisée en postes de quartier, axée sur les stratégies de proximité dans le but de créer des liens avec la communauté, la police montréalaise connaît de beaux succès. Mais dans un contexte de radicalisation, sa lutte pourrait s’avérer moins efficace avec une telle structure.

 

Dans le cadre de ses recherches exploratoires, Véronique Laprise, doctorante en études du religieux contemporain à l’Université de Sherbrooke, a comparé dans les grandes villes canadiennes les diverses stratégies des corps policiers qui doivent maintenant composer avec le phénomène montant de la radicalisation menant à la violence.

 

« En l’absence de perspectives communes en sécurité publique canadienne, les services policiers improvisent localement », a-t-elle observé.

 

Même si ces stratégies « maison » ne sont pas mauvaises en soi, elles constituent des obstacles lorsque surgit un cas réel d’individu qui se radicalise. « La lutte contre les extrémismes violents, c’est canadien. Il faut que l’enquêteur puisse sortir de son milieu et faire des liens avec d’autres corps policiers. Ce n’est pas le policier tout seul dans son poste de quartier qui va pouvoir le faire », soutient Mme Laprise, qui a agi comme officière des finances et conseillère-analyste en sécurité au sein des Forces armées canadiennes.

 

La diversité des stratégies peut compliquer la communication. « Regardons simplement le SPVM et la police de Longueuil: ils n’ont pas les mêmes postes de vis-à-vis qu’ils peuvent appeler. Ils n’ont peut-être même pas la même définition d’un individu qui se radicalise et la même vision de la prévention », explique-t-elle.

 

Cette différence s’accentue quand on compare les initiatives et les stratégies de lutte d’ici avec celles dans le reste du Canada. Et peut rendre moins efficace la lutte à l’échelle du pays, voire à l’échelle de la planète.

 

« Au Québec, c’est le Centre de prévention de la radicalisation [menant à la violence] qui gère les signalements. Ce n’est même pas la police », contrairement à ce qui se fait à Toronto.

 

Quelques incohérences

 

Au fil de ses recherches, la chercheuse a remarqué quelques incohérences dans la façon dont est organisé le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), très décentralisé et axé sur les relations avec la communauté pour prévenir et sensibiliser. « Mais est-ce que c’est suffisant pour lutter contre l’extrémisme violent ? C’est clair que non », soutient la chercheuse.

 

L’une d’elles vient du fait que les corps de police éparpillés géographiquement sur leur territoire sont certes très au courant des particularités de leur milieu, mais ratent à l’occasion des comportements de radicalisation. « La radicalisation, ça se fait beaucoup dans le virtuel, sur Internet. Ça dépasse les frontières du quartier », rappelle Mme Laprise.

 

Autre incohérence: la police de proximité qui base son intervention sur le dialogue ne peut rien contre un individu ou un groupe radicalisé qui est justement en rupture avec son milieu.

 

« Si tu es un policier habitué à être dans une logique de négociation avec la communauté, comment vas-tu ouvrir le dialogue avec une partie qui est rigide et comprendre son fonctionnement interne ? » demande la chercheuse. Elle propose l’introduction de chercheurs spécialistes du phénomène au sein du corps policier. Et encore beaucoup de recherche qu’elle se promet de mener.

 

www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/498460/la-police-de-proximite-serait-moins-efficace-contre-la-radicalisation

 

Presse: Le temple de la science maure d’Amérique, une organisation religieuse d’origine marocaine ?

Yabiladi:  Historiquement, le mot maure désignait différents peuples à différentes époques. Cependant, en référence à l’époque médiévale et plus précisément l’Europe du Moyen-Age, les maures étaient les musulmans. A partir du 20ème siècle, un groupe d’Afro-américains a fondé une nouvelle organisation religieuse, émanant selon eux de l’islam, mais qui se voulait en réalité une influence de multiples croyances. Ils se sont désignés comme maures en référence à leur supposé pays d’origine, le Maroc. Histoire.

 

Fondé en 1913 par Noble Drew Ali alias Timothy Drew, le Temple de la science maure d’Amérique (Moorish Science Temple of America) est une organisation nationale et religieuse américaine. Elle s’appuie sur le principe selon lequel les Afro-américains auraient été les héritiers des Maures de l’Afrique du nord-ouest, et sont par conséquent Maures et musulmans. Le Temple des sciences mauresques devient alors une sous-culture islamique qui réunit les Afro-américains convaincus d’avoir des racines maures.

 

Cette sous-culture islamique, qui voit le jour dans un contexte mouvementé et controversé, notamment par les préludes de la Première Guerre mondiale, est née dans l’Etat de l’Illinois, aux Etats-Unis. La principale motivation de Noble Drew Ali lorsqu’il fonde ce courant est de permettre à ses adeptes de se forger une identité. En effet, en plus de mettre en avant la fierté raciale et l’élévation spirituelle, la doctrine mauresque visait aussi à donner de la visibilité aux Afro-américains à l’échelle internationale et permettre leur participation civique.

C’est que le «prophète» Noble Drew Ali est persuadé des origines maures des Afro-américains, dont il considère le caractère noble et supérieur. Le temple a renforcé cette idée, qu’il liait à l’islam, de façon à ce que les nouveaux membres de cette organisation devaient prouver que leurs ancêtres étaient bien nord-africains, marocains ou asiatiques. Ainsi, pour aspirer à une adhésion à cette organisation religieuse, il fallait que les fidèles soient d’origine maure et plus particulièrement de «l’Empire marocain». C’est à cet effet qu’au moment de se convertir, les néophytes obtenaient une «carte de nationalité».

 

Une communauté en quête d’identité

Les récits historiques ne manquent pas de rappeler que la communauté Afro-américaine faisait régulièrement l’objet de persécutions, soulignant qu’ils étaient perçus comme «Noirs». La ségrégation raciale et le racisme qui régnaient en ont fait la communauté la plus stigmatisée et la plus marginalisée. Ces persécutions deviennent le cheval de bataille de Noble Drew Ali. Et pour cause, le socle principal de sa secte était de trouver une identité et de s’y accrocher au fil des siècles. S’identifier en tant que Marocain ou Asiatique était l’un des moyens pour oublier ce qualificatif ; «noir». La nationalité, l’identité et les racines deviennent les piliers fondamentaux de cette organisation religieuse, comme souligné dans un article publié sur le site officiel du Temple de la science maure d’Amérique: «La véritable nationalité de ce qu’on appelle la personne noire de l’Amérique est américaine maure.»

Toujours dans cette quête d’identité, les adeptes de la nouvelle religion se distinguaient par un port vestimentaire qui leur était propre – les femmes portaient des turbans et les hommes un fez – ainsi que par une différenciation dans leurs noms, en ajoutant des suffixes «El» ou «Bey», accentuant leurs origines nord-africaines et plus précisément maures. L’organisation aspirait à glorifier tout simplement les peuples noirs et surtout les Afro-américains.

Les prières ont également été marquées par cette volonté de trouver une identité autre que celle donnée aux Africains vivant en Amérique. Les expressions comme «connaître votre soi» et «aimer votre nationalité» ont souvent été transmises comme une obligation et représentées comme le seul moyen de gagner l’amour et le respect. «Si vous ne vous connaissez pas, vous laissez l’autorité à quelqu’un d’autre pour vous identifier, et dans le temps, vous serez habitué à cette étiquette. Lorsque vous permettez à quelqu’un d’autre de vous nommer, vous lui avez essentiellement donné le pouvoir de vous définir», énonce la communauté sur son site officiel.

 

Un lien avec l’islam

Le temple de la science mauresque puise sa doctrine en fusionnant plusieurs croyances dont l’islam, le bouddhisme, le christianisme ou encore la franc-maçonnerie. L’organisation avait sa propre version du Coran: «Holy Koran of the Moorish Science Temple of America» parfois abrégé en «Circle Seven Koran», avançant même l’idée que cet écrit serait l’original. Dans ses récits de voyages, leur «prophète» rapporte que c’est lorsqu’il rencontra le grand prêtre d’Egypte qu’il lui remit la version perdue du Coran ; un prêtre qui l’aurait également formé dans le mysticisme. Une version que Noble Drew Ali complétera par la suite en écrivant lui-même les quatre derniers chapitre du livre saint de son organisation religieuse: «Les fils et les filles déchus de la nation asiatique d’Amérique du Nord doivent apprendre à aimer au lieu d’haïr ; et de connaître leur moi supérieur et leur être inférieur. (…) La clé de la civilisation était et est entre les mains des nations asiatiques. Les maures, qui étaient les anciens Moabites, et les fondateurs de la ville sainte de La Mecque.»

Pour cette communauté, seuls deux populations subsistent sur Terre: les Européens et les Asiatiques, ces derniers étant les peuples d’Asie, d’Afrique, du Pacifique mais aussi les Latino-Américains et les Américains. Etaient considérés comme Européens tous les peuples «blancs» qui, d’après Noble Drew Ali, représentaient «l’individu inférieur», soit Satan.

Le mouvement religieux était dirigé conformément aux préceptes de l’islam de manière à ce que chaque fidèle croyait en Dieu, le prophète Mohammed et a lu le Coran. Les changements qui étaient à opérer par rapport à la religion musulmane portaient sur la version coranique et sur le fait que Noble Drew Ali était aussi un «prophète» et une âme réincarnée.

Le mouvement s’est étendu très vite à Chicago où il comptait beaucoup de partisans. En 1926, l’Etat de l’Illinois considérait le temple maure comme une organisation civique chargée d’enseigner aux Afro-américains comment devenir de meilleurs citoyens, rejeter la haine et embrasser l’amour et la tolérance. «L’objet de notre organisation est d’aider dans le grand programme d’épanouissement de l’humanité déchue et d’enseigner ces choses pour faire de nos membres de meilleurs citoyens», a déclaré Noble Drew Ali lors d’un discours publié sur le site officiel. Cela dit, l’islam orthodoxe n’a jamais accepté de reconnaître le «Moorish Science Temple of America» comme une branche de l’islam.

 

Noble Drew Ali, un «prophète» américain

Fils d’un musulman marocain et d’une mère cherokee, Timothy Drew naît de parents tous deux esclaves, le 8 janvier 1886 en Caroline du Nord, et devient l’initiateur de cette nouvelle croyance.

De nombreuses légendes entourent son existence, telles que les récits portaient à croire qu’il était la réincarnation de tous les prophètes. Noble Drew Ali était très respecté par la communauté maure. Il était considéré comme une personnalité influente à Chicago. D’ailleurs, en 1929, il a assisté à l’inauguration du gouverneur de l’Illinois. Il décède des suites d’une tuberculose le 20 juillet de la même année, à l’âge de 43 ans. Cependant, des rumeurs laissent entendre qu’il a été tué par la police.

Après la mort du père-fondateur, le groupe éclate en trois factions rivales, dont certaines existent encore aujourd’hui. C. Kirkman-Bey, qui était son confident, est devenu le dirigeant du groupe le plus important, qui porte toujours le nom de «Moorish Science Temple of America».

Aujourd’hui, les groupes issus du mouvement sont toujours actifs et connaissent un certain succès, surtout dans les institutions carcérales où ils développent un fort prosélytisme. La concurrence et la visibilité médiatique des autres groupes de musulmans noirs américains ou de l’organisation politico-religieuse américaine «Nation of Islam» limitent néanmoins leurs capacités à s’étendre.

www.yabiladi.com/articles/details/53516/temple-science-maure-d-amerique-organisation.html

 

Bill Johnson, Bethel, et le Nouvel-Âge

Les penchants de Bill Johnson de l’Eglise de Bethel vers le Nouvel-Âge

Article de John Lanagan traduit du site Lighthouse Trails Editors, avec autorisation

À une époque, je ne pouvais trouver un seul leader chrétien qui s’intéressait aussi à savoir s’il y a des vérités cachées dans le Nouvel-Âge. Maintenant, nous commençons à entendre de plus en plus de révélations qui s’harmonisent avec ce que les nouvel-âgeux (partisans du Nouvel-Âge) ont toujours dit, et nous entendons de plus en plus d’enseignements sur les chrétiens « regagnant les vérités » du Nouvel-Âge qui appartiennent en fait aux citoyens du Royaume de Dieu. 1-
Ellyn Davis, co-auteur du livre « Physique des Cieux ».

Physics of Heaven back cover
Physics of Heaven back cover

À Redding, en Californie, l’église de Bethel est devenue l’une des plus grandes églises évangéliques d’Amérique du Nord. Beaucoup de gens du monde entier s’y rendent pour assister à l’École Bethel du ministère surnaturel, et C. Peter Wagner («fondateur» du mouvement de la Nouvelle Révolution apostolique) a nommé «apôtre» le pasteur principal de Bethel, Bill Johnson.

Avec un tel titre et avec le site Web qui revendique que Bethel a un «impact global en tant que ressource de réveil et centre d’équipement» 2, il devient opportun et nécessaire d’examiner Bill Johnson et de déterminer s’il est effectivement un apôtre envoyé de Dieu à l’Eglise, corps de Christ.

Un livre récent « Physique des Cieux » auquel Bill Johnson a contribué, avec son assistant personnel, co-auteur, révèle une image très différente de celle décrite par les apôtres de la Bible. Plutôt que d’être un apôtre de Dieu, il se pourrait que Bill Johnson soit l’outil qui véhicule le Nouvel-Âge et la spiritualité quantique profondément dans le corps de Christ.

Physiques des Cieux

Être attiré par les idées du Nouvel-Âge n’a rien de nouveau pour le leader de Bethel. Dans un livre de 2006 intitulé « Rêver avec Dieu », Johnson écrit ce qui suit en se référant à une pratique associée au Nouvel-Âge:

De nombreux pasteurs et conférenciers prominents ajoutent du carburant au feu de la peur en supposant que, ce que le Nouvel-Âge favorise doit forcément venir du diable. Je trouve cette manière de raisonner au mieux – fragile. Si nous suivons cette ligne de pensée, nous continuerons à donner au diable les outils que Dieu nous a donnés pour réussir dans la vie et le ministère. 3

Arrêtons-nous et réfléchissons:
«les outils que Dieu nous a donnés» ont-ils fini dans le Nouvel-Âge? Comment cela s’est passé? Et de quels outils parle-t-il? Pourquoi un chrétien professant parlerait-il ainsi? L’enseignement du Nouvel-Âge est totalement opposé à la Parole de Dieu. Suggérer que les pratiques du Nouvel-Âge sont vraiment des vérités chrétiennes détournées est absolument absurde.

L’analyste Ray Yungen explique les fondements de la pensée du Nouvel-Âge:

Tout ce qui existe, visible ou invisible, est composé d’énergie – minuscules particules d’énergie vibrante, d’atomes, de molécules, de protons, etc. Tout est énergie. Cette énergie, selon eux, est Dieu, et donc, tout est Dieu. Ils croient que, puisque nous faisons tous partie de cette « énergie de Dieu », alors nous aussi, nous sommes Dieu. Dieu n’est pas considéré comme un être qui habite dans le ciel, mais comme l’univers lui-même.

Bill Johnson et l’église de Bethel exercent une influence significative dans le corps de Christ. Et quel que soit le chemin que Bethel et ses dirigeants prennent, c’est sur ce chemin que beaucoup les suivront. Nous devons faire attention à ce qui se passe, en utilisant le discernement et la sagesse divine.

Beaucoup ont été soucieux de l’approche de Bill Johnson sur la prière, le culte et la mise en exergue extrême des signes et les miracles. Mais c’est le livre 2012 intitulé « Physique des cieux » ( anglais: « Physics of heaven », Johnson est l’un des onze contributeurs) qui indique la direction réelle suivie par Johnson et Bethel.

En plus de la contribution de Johnson au livre (un chapitre complet), son assistant personnel, Judy Franklin, est coauteur; Et l’avant-propos est écrit par Kris Vallotton, leader associé à Bethel. Vallotton salue les contributeurs en tant que

«voyants». 5

Banning Liebscher, directeur de la culture de Jésus de Bethel, ajoute son éloge. 6

L’épouse de Bill Johnson, Beni Johnson, a également son chapitre. Donc, avec tout cela, ce livre a indéniablement l’approbation des dirigeants de Bethel. Alors, qu’est-ce que « Physiques des cieux » révèle?

Beni Johnston
Beni Johnston

 

La prochaine étape de Dieu?

Ellyn Davis, l’un des auteurs de Physiques des cieux , dit ceci:

[Les contributeurs du livre] conviennent tous que la prochaine étape de Dieu entraînera un changement au niveau le plus profond de qui nous sommes – peut-être le «niveau de vibration» même que le mouvement Nouvel-Âge a exploré. Ils conviennent tous qu’il existe des vérités précieuses cachées dans le Nouvel-Âge qui nous appartiennent en tant que chrétiens et elle doivent en être extraites du reste sans valeur . 7

Le contributeur Jonathan Welton ajoute:

J’ai trouvé dans toutes les Écritures au moins 75 exemples de choses que le Nouvel-Âge a falsifiées, comme avoir un guide spirituel, les transes, les méditations, les auras, les objets puissants, la clairvoyance, la clairaudience et plus encore. Ceux-ci appartiennent réellement à l’église, mais ils ont été volés et habilement reconditionnés.

La foi de Welton:

Nous devons commencer à utiliser les contrefaçons [du Nouvel-Âge] comme panneaux indicateurs. Chaque fois qu’une contrefaçon apparaît, prenez-la comme une occasion que le Seigneur vous présente pour la récupérer. . . une propriété volée à l’Église. 9

Poison

Il s’agit de prendre une bouteille étiquetée « poison ! » et de la ré-étiqueter, « sirop ». La prière contemplative, qui est essentiellement la méditation orientale et du Nouvel-Âge déguisée avec la terminologie chrétienne, est entrée dans l’église de cette manière.

Ellyn Davis, co-auteur, affirme:

Ce n’était pas que je voulais devenir nouvel-âgeuse, je voulais simplement savoir s’ils avaient peut-être découvert quelques vérités que l’église n’avait pas.

Davis tente alors de justifier sa position en affirmant que beaucoup de ce qu’elle a trouvé

«incarne des principes bibliques » et «pourrait être soutenu par l’Écriture» 11.

Par contraste avec une telle vision d’esprit, l’Écriture nous exhorte:

Et ne prenez point part aux œuvres infructueuses des ténèbres, mais plutôt condamnez-les (Ephésiens 5:11)

Comparons le désir de Davis de goûter à la sagesse de Nouvel-Âge avec la résolution des chrétiens récemment sauvés dans Actes 19: Ces saints se sont séparés de l’occulte; Ils n’ont pas ré-examiné leur littérature occultique une dernière fois, au cas où il y aurait des «vérités». Les livres hérétiques ont été rassemblés et mis au feu:

Et un certain nombre de ceux qui avaient exercé les arts magiques, ayant apporté leurs livres, les brûlèrent devant tout le monde: on en estima la valeur à cinquante mille pièces d’argent.   (Actes 19:19)

L’action prise par ces nouveaux croyants audacieux a répandu l’Évangile.

C’est ainsi que la parole du Seigneur croissait en puissance et en force.   (Actes 19:20)

Manquant d’un discernement de base sur la participation au Nouvel-Âge, la co-auteur Davis, le contingent de Bethel Redding et les autres contributeurs ont grandement méprisé le Corps du Christ. Les contributeurs de Bethel, en particulier, peuvent potentiellement causer le plus de dégâts en raison de leur popularité et grande visibilité.

La vision de Bill Johnson sur l’Écriture nous donne une idée de la façon dont il a fini par être attiré par ces tendances extra-bibliques. Selon Johnson:

Ceux qui se sentent en sécurité à cause de leur compréhension intellectuelle des Écritures jouissent d’un faux sentiment de sécurité. Aucun de nous n’a une compréhension complète de l’Écriture, mais nous avons tous le Saint-Esprit. Il est notre dénominateur commun qui nous guidera toujours vers la vérité. Mais pour le suivre, nous devons être prêts à suivre le plan – pour aller au-delà de ce que nous savons.

C’est une pensée dangereuse. La Bible est notre plan (carte). Aller au-delà de ce que nous savons est d’aller au-delà des paramètres de l’Écriture.

Que tes paroles sont douces à mon palais, Plus que le miel à ma bouche! 
Par tes ordonnances je deviens intelligent, Aussi je hais toute voie de mensonge.  
Ta parole est une lampe à mes pieds, Et une lumière sur mon sentier.  
(Psaume 119: 103-105)

Physiques des Cieux, intentionnellement ou non, ne sert qu’à illustrer comment se formera l’église apostate – ou, plus exactement, comment elle se forme dès à present. Les exercices du Nouvel-Âge seront de plus en plus accueillies dans le Corps du Christ. Ces pratiques seront présentées comme d’origine chrétienne ou purgée. L’église sera subverti – et redirigé vers le mysticisme oriental / Nouvel-Âge / Quantum. La langue, les termes et les ornements peuvent même rester essentiellement «chrétiens» – mais l’acceptation du Christ biblique diminuera.

Un pont vers le Nouvel-Âge?

Bill Johnson a un enseignement surprenant sur Christ considéré comme un pont entre deux systèmes de croyance – Nouvel-Âge et le christianisme biblique.
Johnson croit en un enseignement appelé kénose, une croyance hérétique peu orthodoxe selon laquelle le Christ incarné a mis de côté ses attributs divins et a marché sur terre comme un humain complètement limité. 13.

Selon Johnson, le Christ

«a fait des miracles, des merveilles et des signes, en tant qu’Homme en relation directe avec Dieu. . . pas comme Dieu. S’il avait fait des miracles en tant que Dieu, alors ceux-ci seraient hors de notre portée. Mais s’il les a fait en tant qu’homme, je suis responsable de poursuivre son mode de vie. Rétablir cette vérité simple change tout. » 14

En d’autres termes, Bill Johnson croit que les miracles que Jésus a accomplis ont eu lieu parce qu’il avait accès au pouvoir du Saint-Esprit, en tant qu’homme, et seulement en tant qu’homme. Par conséquent, Johnson enseigne que les chrétiens devraient être capables de prodiges merveilleux de guérison et de miracle en raison de notre propre relation avec le Saint-Esprit.

Ainsi, la doctrine de la kénose de Johnson amenuise le Christ biblique et élève l’Homme. Comme le souligne un apologiste:

Jésus n’est plus unique, mais seulement un éclairé spécial qui pourrait ouvrir la voie à de nombreux éclairés dans le futur. Ainsi, nous avons un Christ du Nouvel-Âge. 15

La kénose provient d’une mauvaise compréhension de Philippiens 2:7. Celle-ci s’avère fausse de par le simple fait que Christ a non seulement créé l’univers, mais il le soutient. Si Christ avait abandonné son pouvoir et ses attributs divins et n’avait agi qu’en tant qu’homme avant la Résurrection, toute la création se serait défaite! (Colossiens 1:17). En outre, quand Jésus a dit:

« En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu’Abraham fût, je suis » (Jean 8:58),

il déclarait emphatiquement sa prétention d’être à la fois Dieu et homme – au temps présent.

Une deuxième Pentecôte et des vibrations quantiques

Bill Johnson croit en outre que les chrétiens sélectionnés des derniers temps seront dotés d’un grand pouvoir pour faire des miracles, des guérisons, des signes et des merveilles. Ces chrétiens aux super-pouvoirs – la génération d’Elijah – sont censés apporter un renouveau sans précédent.

Johnson déclare:

Une génération se forme maintenant. . . Qui marchera sous une onction encore jamais connue par l’humanité, y compris les disciples. 16.

En 2014, Johnson a assisté à la Conférence « Habilité en puissance » N°21 (anglais: Empowered), un rassemblement de chrétiens qui est certain qu’une «Deuxième Pentecôte» arrivera en 2033. 17

Sous l’influence de l’église de Betel, les «apôtres» de la Réforme néo-apostolique et d’autres, et une grande partie de l’Église croit qu’il y a maintenant un prochain événement surnaturel des temps de la fin, un déversement d’une grande puissance.

Cet événement présumé n’est pas la parousie. Comme l’explique Judy Franklin, co-auteur du livre et l’assistant personnel de Johnson:

La plus grande erreur que nous pourrions jamais commettre est de penser que ce monde va devenir si mauvais qu’IL nous en enlèvera rapidement avant que nous ne mourions tous. Ce n’est pas.. . montrer au monde combien nous sommes puissants parce que Dieu nous a donné Son pouvoir. 19

Beaucoup de ce camp sont des dominionistes. Leur compréhension est qu’Adam et Ève ont perdu la domination de la terre contre Satan, le Christ ressuscité a nommé l’Église pour la reprendre, et Christ ne peut ou ne reviendra pas, tant que l’Église n’aura pas accompli sa tâche. Si vous ne trouvez pas cette théologie dans la Bible, c’est simplement parce qu’elle n’y est pas.

Dr. Orrel Steinkamp déclare:

Cette mentalité de domination est conçue comme un renouveau gigantesque de la fin des temps qui balaie toute la terre dans son sillage.. . Une société d’élites, vainqueurs de l’église plus « large » subira toutes les choses et sera dotée d’un pouvoir surnaturel au point que les premiers apôtres seront envieux des derniers apôtres.

Les sons du Quantum ?

À la lumière de cela, considérez comment Physique des cieux décrit ce que Dieu va supposément accomplir. Un thème du livre est que Dieu peut en quelque sorte accorder un pouvoir incroyable aux croyants par des vibrations / sons / fréquences / énergies, avec un «son» mentionné plusieurs fois tout au long du livre:

Ce livre est juste un précurseur de la révélation que Dieu va nous donner quand il libère un son nouveau et transformateur. 21

Nous parlons d’une puissance 10 fois supérieure à celle libérée lors de la Pentecôte. 22

Le son que Dieu désire libérer chassera la religion de l’église, et apportera la vérité. 23

[Nous] soupçonnons que Dieu est prêt à quelque chose de nouveau – quelque chose qui nous transformera au plus profond de qui nous sommes et sera inauguré par une nouvelle forme de «son» ou «vibration». 24

Ce nouveau son à venir.. . peut changer l’ADN, donc nous grandissons génétiquement. Votre génétique est la même que la sienne fût. Notre génétique est sorti du Père dans notre esprit. Nous devenons comme un instrument en réglage, où notre génétique s’harmonise avec la génétique du Père, en harmonie avec lui. 25

Et s’il y avait vraiment des «bonnes vibrations» que Dieu a intégrées en tout ce qu’il a créé, et qu’il nous suffit d’être ouvert à les expérimenter? 26

Nous nous sommes intéressés à des phénomènes aussi étranges que merveilleux comme l’énergie, les fréquences, les vibrations et la physique quantique 27.

Physique des Cieux transforme Dieu en une force quantique cosmique qui imprègne tout plutôt qu’un Créateur qui est séparé de Sa création comme le décrit la Bible (Ex. Romains 1:25, Ésaïe 42:8; 46:9). Les nouvels-âgeux parlent souvent de sons et de vibrations comme des signes de cette force « dieu ».

La « prophétesse » occulte Alice Bailey

Elle a dit:

Voici un groupe d’êtres humains, intégrant maintenant.. . chargé de mener l’humanité. Ils commencent des mouvements qui ont en eux la nouvelle vibration, ils disent des choses universelles dans leur ton, ils énoncent des principes qui sont cosmiques. 28

Alice Bailey
Alice Bailey

Cela fait froid dans le dos de savoir que ces auteurs croient que les nouvel-âgeux peuvent comprendre la manière dont une prétendue « prochaine étape de Dieu » pourrait se produire. Est-ce une coïncidence qu’une leader du Nouvel-Âge, Barbara Marx Hubbard, prédit également un changement spirituel venant d’une grande importance?

Hubbard prévoit l’arrivée d’une

«Pentecôte planétaire» qui signifiera «les divisions des religions auront passé» 29.

Barbara Marx Hubbard
Barbara Marx Hubbard

Elle explique:

Nous saurions chacun que Dieu est en nous.. . Si tous ceux qui se sentent connectés l’un à l’autre, à la nature et à Dieu se joignent à une Pentecôte planétaire, nous serons alors transformés dans cette vie. Je crois en la deuxième venue [de Christ] pacifique. 30

Le faux «Christ» qui a communiqué avec Hubbard pendant des décennies a révélé que cette Pentecôte planétaire transformera instantanément la plupart des humains (mais pas les chrétiens et d’autres qui ne croient pas que Dieu est en chacun) dans une race spirituellement évoluée.

Et si la «prochaine étape de Dieu» 31 qu’attend la Physique des cieux et la «Pentecôte planétaire» du Nouvel-Âge était un même événement?

Est-ce qu’ils attendent que le même «Christ» exécute ce changement «vibratoire» dans l’humanité? Serait-ce possible? Est-ce que cela pourrait être la séduction de l’impie dont nous a prévenu dans la Bible?

Si quelqu’un vous dit alors: Le Christ est ici, ou: Il est là, ne le croyez pas.  Car il s’élèvera de faux Christs et de faux prophètes; ils feront de grands prodiges et des miracles, au point de séduire, s’il était possible, même les élus.   (Matthieu 24: 23-24)

L’ex-adepte du Nouvel-Âge Warren B. Smith nous en mets en garde depuis des années:

En attendant seulement le réveil et le retour du vrai Christ, l’Église sera-t-elle trompée par celui qui viendra au nom du Christ et prétendra être Lui? Prise à l’improviste, l’Église va-t-elle confondre la « Pentecôte planétaire » du faux Christ pour la grande «étape de Dieu» qu’on lui avait demandé d’attendre?

Bethel et la prière contemplative

Qu’est-ce qui pourrait faire en sorte que l’église évangélique devienne réceptive aux idées et aux concepts de Nouvel-Âge? Pour Johnson et Bethel, comme pour tant de dirigeants et d’églises chrétiennes aujourd’hui, la prière contemplative a joué un rôle important dans le « conditionnement » des gens à Béthel pour virer dans le Nouvel-Âge. Il y a beaucoup d’ironie en suggérant que chaque fois qu’une contrefaçon fait surface, prenez-la comme une occasion de la récupérer que vous présente le Seigneur.. .. c’est la propriété volée à l’Église « , 33 C’est ainsi que la prière contemplative s’est faufilée dans le corps de Christ en premier lieu.

Les partisans contemplatifs, comme Richard Foster, ont convaincu les chrétiens que la méditation orientale et le Nouvel-Âge sont en réalité une contrefaçon d’un bon commerce (c’est-à-dire la prière contemplative). Elle est présentée comme une ancienne tradition chrétienne.

Pourtant, la prière contemplative n’est pas une prière du tout! Il s’agit essentiellement d’une méditation orientale et du Nouvel-Âge, finement recouverte de terminologie chrétienne. Le but de la prière contemplative est d’arrêter le processus de réflexion et d’entrer dans ce que l’on appelle le silence. Ceci s’accompli en répétant un mot ou une phrase à plusieurs reprises (ou en se concentrant sur le souffle) jusqu’à ce que le mot perd son sens et que l’esprit devienne vide.

Dans ce vide – ce silence – de nombreuses tromperies merveilleuses peuvent apparaître:

  • les guides spirituels,
  • les maîtres ascendants,
  • l’unité,
  • le bonheur,
  • les faux «christs».

La tromperie qui se produit par la prière contemplative détruit la solidité doctrinale et finalement même la foi.

Comparons: Lorsque nous méditons véritablement sur la Parole de Dieu, l’esprit reste actif, et nous réfléchissons ou pensons à la Parole de Dieu. Nous n’essayons jamais de stoper la pensée active afin de vider notre esprit, ou de rendre neutre notre esprit 34 afin que Dieu puisse supposément le remplir.

Quel est la position de Bethel sur la prière contemplative?

Il existe de nombreuses preuves que Bethel l’a adoptée. Par exemple, Beni, la femme de Bill Johnson, supervise les intercesseurs de prière de Bethel et la Maison de prière. Dans un livre que Beni a compilé, dans un chapitre, elle a écrit sur la prière intitulée «Les mystiques, les expériences mystiques et la prière contemplative».

Elle dit que le chapitre est

«dédié aux mystiques, aux contemplatifs, à ceux qui sont passé avant Nous. « 35

Comme tous les contemplatifs engagés, Beni croit que

«dans la prière et l’intercession, les mots sont importants, mais pas nécessaires» 36.

Pratiquer la prière contemplative change la façon dont on comprend les choses spirituelles. Beni écrit:

L’endroit où le ciel et la terre sont proches est un endroit étroit. Il est plus facile d’expérimenter le monde spirituel dans de tels lieux 37.

Comme l’explique Roger Oakland dans son livre « La foi défaite » (anglais: Faith Undone):

Dans ‘L’église émergence – une nouvelle réforme ou une déception des temps de la fin’, le terme «endroit étroit» tire son origine dans la spiritualité celtique (c’est-à-dire contemplative) et est conforme au panenthéisme. » 38

Beni croit que les lieux suivants sont des endroits étroits: Ashland, Oregon , certaines parties de l’Irlande et enfin Sedona, en Arizona – le bastion du Nouvel-Âge.

Elle affirme:

Dans la prière contemplative, vous découvrez que l’atmosphère autour de vous devient mince au point qu’il n’y a pas de division entre le ciel et la terre. 39

Considérez la description suivante de la méditation selon Bill Johnson:

La méditation a un cœur tranquille et un esprit «dirigé». Méditer un mot encore et encore dans notre cœur, avec la recherche qui vient du cœur de l’enfant curieux, c’est la méditation. 40

Ironiquement, juste avant les instructions sur l’utilisation répétitive d’un mot (« Méditer un mot encore et encore »), Johnson déclare:

Alors que les sectes religieuses enseignent aux gens à vider leurs esprits comme moyens de méditation, la Bible nous enseigne à combler nos esprits avec la parole de Dieu. 41

Johnson semble nous mettre en garde de faire le vide en nous, et ensuite nous dit comment le faire!

La prière contemplative a également été enseignée dans une salle de classe à Bethel.

Le cours de Bonnie Johnson, «L’endroit secret», avait pour but

«Instruction et activation dans la méditation et la prière contemplative»  en mettant l’accent sur le mystique catholique Bernard de Clairvaux. 42 Son travail, Union avec Dieu: Une étude des mystiques, de la méditation et des miracles, est dans la boutique en ligne de Bethel. 43

La maison de prière d’albâtre de Bethel est ouverte 24h/24. Selon le site de l’église,

La Maison de prière d’albâtre et les jardins environnants sont des endroits calmes et paisibles pour être dans la prière et l’immersion contemplatifs » . 44

Le but est que

«les gens rencontrent la présence de Dieu» 45.

Cette maison de prière n’est pas qualifiée d’endroit d’étude de la Bible, ni de supplication ou de dévotion. Elle est destinée à faciliter la prière contemplative, et la prière contemplative a, à son tour, facilité l’entrée dans le Nouvel-Âge.

Une transformation quantique

Sans doute, Ellyn Davis et Judy Franklin ont titré leur livre « Physique des cieux » en raison de leur fascination pour la physique quantique et le mysticisme quantique.
Davis remarque que:

La Physique Quantique suggère que tout est « vibrations », – champs d’énergie vibrante. Cependant, la mystique quantique prétend que même nos pensées et nos émotions émettent des vibrations ou des énergies. 46

La spiritualité quantum ou le mysticisme quantique est une interprétation spirituelle, on pourrait dire, de la physique quantique. Les partisans du Nouvel-Âge l’adptent parce qu’ils estiment que cela donne à leur croyance leur validité, non seulement en ce que tout est énergie interconnectée, mais tout est Dieu. Ainsi, nous sommes tous un. Tout est interconnecté.

Bien sûr, si cela était vrai, il n’y aurait pas besoin de la Croix comme moyen de salut pour l’humanité.

Judy Franklin est arrivée à croire que

«si ce monde va réellement devenir ce pourquoi il a été créé au commencement, maintenant que Jésus a tout racheté, alors nous devons savoir ce qu’est ce pouvoir, cette « mer de lumière quantique » qui sous-tend tout. Et, plus important encore, nous devons savoir comment y accéder. » 47

« S’il n’y avait pas de connexion universelle, pourquoi Dieu nous traiterait-il comme « tout en Adam » ou « tout en Christ? »,

Demande Ellyn Davis. 48

Mais l’ex-adepte Waren Smith nous mets en garde:

Le Nouvel-Âge / Nouvelle Spiritualité préconise la physique quantique comme base « scientifique » pour leur affirmation selon laquelle Dieu n’est pas seulement transcendant mais aussi immanent – « dans » tout le monde et en tout. 49

Dans Physique des cieux,

« la voix [de Dieu] remplit chaque atome dans l’univers» . 50

C’est une sorte de vision déguisée du panenthéisme et de ce que le Nouvel-Âge enseigne. Par exemple, Matthew Fox, citant Pierre Teilhard de Chardin, dit que Dieu est

«l’atome le plus minutieux». 51

Les nouvel-âgeux enseignent que

l’homme réalisera sa propre divinité grâce à la spiritualité quantique, et verra qu’il incarne le «Christ cosmique» ( Une conscience de Christ).

Annette Capps, fille de l’auteur à succès et chef charismatique Charles Capps, a joué un rôle déterminant dans l’introduction de la « spiritualité quantique » dans l’église. Dans une brochure qu’elle a écrit intitulée Foi Quantum, elle déclare:

En étudiant les théories de la physique quantique, on m’a rappelé une prophétie donnée par mon père. . .: « Certaines choses qui ont exigé la foi pour croire ne nécessiteront plus la foi, car ce sera prouvé comme étant un fait scientifique ». 52

La définition et la compréhension de «Dieu» changent pour beaucoup. Ce fut progressif, désormais, cela s’accélère au point où les « déménageurs et les secoueurs » (movers and shakers) de Bethel Redding (et d’autres) sont soumis aux «vérités» du Nouvel-Âge.

Dieu n’est pas dans tout le monde. La Bible dit que ceux qui connaissent le Christ ont Dieu en eux:

Pour vous, vous ne vivez pas selon la chair, mais selon l’esprit,
si du moins l’Esprit de Dieu habite en vous.
Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ,
il ne lui appartient pas.
(Romains 8: 9)

Dieu n’est pas une force d’énergie impersonnelle, et les gens ne sont pas «Dieu» dans le cadre de cette force énergétique. Le mysticisme quantique et le Nouvel-Âge sont totalement opposés à la Bible.

Que Bill Johnson et les autres dirigeants de Bethel Redding se rendent compte des ramifications de leurs actions ou non, leur participation à, et l’approbation du livre « Physique des cieux » soulève la question: Bethel va-t-il de belliqueusement servir de fer de lance pour la synthèse de la pseudo-science de la sorcellerie du Nouvel-Âge / La mystique quantique dans le corps de Christ?

 


Biographie de l’auteur:

John Lanagan est chercheur et écrivain. Il écrit sur des questions qui affectent les croyants et les éloignent de la vérité de la Parole de Dieu. Vous pouvez continer à lire de son travail sur son blog: http://mywordlikefire. com. Il réside avec sa femme dans le Grand Nord-Ouest des USA.

Notes:

1. Ellyn Davis, Physique des cieux (Crossville, TN: Double Portion Publishing, Édition Kindle, 2013), Localisation Kindle: 405.
2. Le site web de Bethel Redding, http://bethelredding.com/about
3. Bill Johnson, rêvant avec Dieu: des secrets pour redessiner votre monde à travers le flux créatif de Dieu (Shippensburg, Pennsylvanie: Destiny Image, 2006), p. 86.
4. Ray Yungen, pour beaucoup viendra dans mon nom (Eureka, MT: Lighthouse Trails Publishing, 2007), p. 17.
5. Kris Vallotton, Physique des cieux , op. Cit. , Emplacement Kindle: 96.
6. Ibid. , Banning Liebscher, Localisation Kindle: 85.
7. Ibid. , Ellyn Davis, Localisation Kindle: 447.
8. Ibid. , Jonathan Welton, Localisation Kindle: 808.
9. Ibid.
10. Ibid. , Ellyn Davis, Localisation Kindle: 392.
11. Ibid.
12. Bill Johnson, lorsque le ciel envahit la Terre: un guide pratique pour une vie de miracles (Shippensburg, Pennsylvanie, Destiny Image Publishers Inc. , 2003, édition Kindle), p. 1113.
13. Kenosis, Christology et Bill Johnson, Crosswise Blog, http://notunlikelee. wordpress. com/2011/06/16/kenosis-christology-and-bill-johnson-part-ii.
14. Bill Johnson, quand le ciel envahit la terre: un guide pratique pour une vie de miracles, op. Cit. , Localisation Kindle: 259.
15. Bob Dewaay, «Une invasion d’erreur» (Critical Issues Commentary, numéro 124 janvier-février 2013, http://www. cicministry. org/commentary/issue124. htm).
16. Bill Johnson, le pouvoir surnaturel d’un esprit transformé: l’accès à une vie de miracles (Shippensburg, Pennsylvanie: Destiny Image Publishers Inc. , 2005, édition Kindle), Localisation Kindle: 1959.
17. Chris Mitchell, « Les croyants habilités par l’esprit qui prient pour la deuxième provocation pentecôtiste » (Charisma, 4/1/14, http: empowered21. com/about).
18. Judy Franklin, Physique des cieux , op. cit. , Localisation du Kindle: 202.
19. Ibid. , Localisation du Kindle: 203.
20. Le Dr Orrel Steinkamp, ??«Évaluer les Enseignements actuels, les enjeux et les événements avec l’Écriture: une deuxième Pentecôte?» (Http://www. deceptioninthechurch. com/secondpentecost. html).
21. Judy Franklin, Physique des cieux , op. Cit. , Lieu du Kindle: 188.
22. Ibid. , Bob Jones, Localisation Kindle: 522.
23. Ibid. , Ray Hughes, Kindle localisation: 1125.
24. Ibid. , Ellyn Davis, Judy Franklin, Localisation Kindle: 471.
25. Ibid. , Bob Jones, Localisation Kindle: 534.
26. Ibid. , Ellyn Davis, Localisation Kindle: 860.
27. Ibid. , Ellyn Davis, Judy Franklin, Localisation Kindle: 470.
28. Alice Bailey et Djwhal Khul, «The Labors of Hercules-Labor XII», Conférence de AAB-1936 (Caux, Suisse: Netnews Association et / ou ses fournisseurs, 2002), http://www. netnews. org, Http://laluni. helloyou. ws/netnews/bk/hercules/herc1062. html.
29. « Barbara Marx Hubbard et l’Alternative Armageddon » Brooks Alexander, SPC Vol. 19: 2/3, 1995, p. 49.
30. Ibid.
31. Physique des cieux, op. Cit. , Lieu du Kindle: 447, 1462.
32. Warren B. Smith, False Christ Coming: Est-ce que quelqu’un s’occupe? (Eureka, MT: Lighthouse Trails Publishing, 2010), pp. 119-120.
33. Jonathan Welton, Physique des cieux, op. Cit. , Localisation Kindle: 808.
34. Ray Yungen, pour beaucoup viendra dans mon nom, op. Cit. , P. 19.
35. Compilé par Beni Johnson, la prière change les choses: Prendre votre vie de prière au niveau suivant (Shippensburg, PA: Destiny Image Publishers, 2012), p. 51.
36. Ibid, p. 11.
37. Ibid, p. 65.
38. Roger Oakland, Faith Undone (Eureka, MT: Lighthouse Trails Publishing, 2007), p. 119.
39. Beni Johnson, la prière change les choses: Prendre votre vie de prière au niveau suivant, op. Cit. , P. 65.
40. http://bjm. org/qa/how-do-i-receive-revelation; (# 3).
41. Ibid.
42. The Secret Place, classe, Bonnie Johnson http://bethelredding. com/get-involved/classes/secret-place
43. https://shop. ibethel.org/products/union-with-god
44. http://bethelredding.com/ministries/prayer-house
45. Ibid.
46. Ellyn Davis, Physique des cieux , op. Cit. , Localisation Kindle: 1742.
47. Ibid. , Judy Franklin, Localisation Kindle: 317.
48. Ibid. , Lieu du Kindle: 1825.
49. Warren B. Smith, une déception «merveilleuse» (Magalia, CA: Mountain Stream Press, 2009), p. 167.
50. Larry Randolph, Physique des cieux , op. Cit. , Emplacement Kindle: 1425.
51. Matthew Fox, The Coming of the Cosmic Christ, (San Francisco, CA: Harper & Row Publishers, 1988), p. 129.
52. Annette Capps, Quantum Faith (England, AR: Capps Publishing, 2003, 2007), p. 6.

Presse: Le bouddhisme, une « philosophie non confessionnelle » ou une religion ?

La Croix, Claire Lesegretain, le 25/04/2017

Ces prochains mois, l’État belge devrait reconnaître le bouddhisme comme une « philosophie non confessionnelle ». Ce qui lui permettrait d’être enseigné à l’école.

En Belgique, six religions sont officiellement reconnues par l’article 181 de la Constitution de 1830: le catholicisme, le protestantisme, l’anglicanisme, l’orthodoxie, le judaïsme et l’islam. Ce même article reconnaît également la laïcité comme une « philosophie non confessionnelle ».

C’est cette appellation que réclame depuis presque dix ans l’Union bouddhique belge (UBB). « L’objectif n’est pas de nous mettre sur un pied d’égalité avec les six autres confessions ou religions officiellement reconnues », explique Carlo Luycks, son président. « C’est logique, puisque nous ne sommes pas une religion: nous n’avons pas un dieu créateur. Chez nous, tout être sensible est un bouddha en puissance. »

De fait, sur le site Internet de l’Institut d’études bouddhiques (IEB), centre francophone d’étude et d’enseignement sur le bouddhisme à Paris, on peut lire que « le bouddhisme n’est pas une religion puisqu’il ne s’appuie pas sur la croyance en l’existence d’un dieu créateur ».

Il n’est pas non plus un culte ou un système de foi. Le bouddhisme est plutôt défini comme un art de vivre qui apprend à assumer l’entière responsabilité de ses actions, de ses pensées et de ses émotions. Par bien des aspects, pourtant, le bouddhisme ressemble à une religion: il existe des temples, des rituels, des statues et des actes de dévotion.

« On a répondu à toutes les exigences »

Toujours est-il que ce statut de « philosophie non confessionnelle » pourrait bientôt être appliqué au bouddhisme belge. « Un projet de loi pour que le bouddhisme soit officiellement reconnu par l’État belge est en fin de rédaction au cabinet de Koen Geens, ministre de la justice (1) », affirme Carlo Luyckx. Selon lui, le cabinet de Koen Geens est « satisfait car on a répondu à toutes leurs exigences ».

Ce projet de loi « devrait passer devant le gouvernement avant l’été, puis être présenté au parlement et au Conseil d’État, si bien que, d’ici à la fin de l’année, ce statut devrait être entériné », poursuit Carlo Luyckx.

Déjà une aide de l’État

Cette reconnaissance officielle permettra aux « conseillers bouddhistes »(moines, lamas, bonzes…) en Belgique de percevoir un traitement de fonctionnaires, au même titre que les pasteurs, les prêtres ou les imams. « Actuellement, nous comptons une vingtaine d’aumôniers bouddhistes formés, tous bénévoles, dans les hôpitaux, les prisons et l’armée. Mais d’ici dix ans, nous souhaitons en avoir une centaine », précise encore Carlo Luyckx.

La nouvelle loi permettra aussi aux 28 associations bouddhistes membres de l’UBB d’être aidées financièrement, notamment pour l’entretien de leurs bâtiments. « Déjà depuis 2008, nous recevons 162 000 € par an pour nous aider à structurer le bouddhisme », ajoute le président de l’UBB.

Plus de cent enseignants du bouddhisme

Surtout, le bouddhisme pourra être enseigné dans les écoles publiques à raison de deux heures par semaine, selon les choix des parents, comme c’est le cas pour les autres religions reconnues par la Constitution belge. « Si des parents bouddhistes exigent que leur enfant reçoive un enseignement bouddhiste, c’est à l’école de trouver un professeur de bouddhisme », souligne Carlo Luyckx. Selon lui, l’UBB pourrait disposer rapidement de « plus de cent enseignants du bouddhisme francophones et néerlandophones ».

Autre avantage de ce statut: « une reconnaissance sociale et morale importante », selon Carlo Luyckx, et des facilités de visas pour les enseignants venant d’Asie. Enfin, des représentants bouddhistes seront désormais invités à la traditionnelle réception annuelle chez le roi de Belgique.

Si aucun chiffre officiel n’indique le nombre de bouddhistes en Belgique, l’UBB revendique 100 000 pratiquants et membres de ses 28 associations. Et en septembre, près de 10 000 personnes étaient venues au grand stade bruxellois du Heysel écouter une conférence du Dalaï-Lama.

Claire Lesegretain

(1) En Belgique, les ministres du culte dépendent du ministère de la justice, et non du ministère de l’intérieur comme en France.

www.la-croix.com/Religion/Bouddhisme/Le-bouddhisme-une-philosophie-non-confessionnelle-ou-une-religion-2017-04-25-1200842299