Presse: Les dérives du yoga

le 10 avril 2019 

MARIE-CLAUDE MALBOEUF
La Presse

Méconnaissance de l’anatomie, blessures plus fréquentes, enseignements parfois farfelus, inconduites sexuelle… L’engouement pour le yoga a fait exploser le nombre de studios à Montréal, mais ils ne sont pas tous sûrs, affirment des professeurs. Qui adorent la pratique et ses bienfaits, mais sont néanmoins inquiets pour le grand public.

Une expansion anarchique

Le jour où son ex-voisine – et élève occasionnelle – a atterri aux urgences, le professeur de yoga Julien Gagnon voyait se concrétiser ses pires craintes.

« Une prof de yoga lui avait dit de se faire un lavement au sel pour se purifier. Alors, elle l’a fait et s’est ouvert l’oesophage sur toute la longueur », rapporte l’étudiant en kinésiologie, propriétaire d’un autre studio, Asana Performance, destiné aux athlètes.

« On présente toujours le côté « Calinours » du yoga, où tout est toujours beau. Mais il y a un revers à la médaille », dit-il.

Le futur kinésiologue n’est pas le seul à s’inquiéter. Plusieurs yogis d’expérience ne reconnaissent plus leur milieu, qui a connu une expansion fulgurante.

La formation d’aspirants professeurs de yoga n’est ni surveillée ni réglementée. Le contenu des cours non plus. « On se retrouve avec plein de gens extrêmement sous-qualifiés qui prennent soin du corps des autres », s’inquiète Julien Gagnon, qui est danseur de formation.

Il suffit de 200 heures – dont 30 sur l’anatomie – pour obtenir une certification, dit-il. « On s’en fiche, des heures ! Il faudrait que la formation se compte en années ! »

Hier, La Presse a publié une enquête au sujet d’un ex-culturiste, qui a formé des professeurs de yoga pendant 10 ans dans le Plateau Mont-Royal. Aujourd’hui, plusieurs ex-élèves soutiennent avoir été exploitées psychologiquement, financièrement ou sexuellement pendant leur formation.

« C’est le symptôme spectaculaire de quelque chose de plus généralisé [le manque d’éthique et de surveillance], qui explique que quelqu’un comme ça ait pu travailler aussi longtemps sans être dérangé », affirme Marie-Daphné Roy, fondatrice du centre Yoga Bhavana, dans le quartier Villeray.

Acrobaties et blessures

Problèmes d’articulations, de dos, de tendons… « Chaque année, de 20 à 30 personnes me consultent parce qu’elles se sont blessées au yoga, rapporte Julien Gagnon. La récupération peut prendre plusieurs mois. »

Comme n’importe quels autres sportifs – encore plus sujets aux accidents -, certains s’étaient fait mal par excès de zèle. Mais plusieurs autres avaient été mal conseillés, estime-t-il.

Deux novices ont été poussées à renverser leur corps sur leurs épaules, écrasées par cette lourde charge. Par la suite, la première « ne pouvait même plus tenir une pomme ou une orange », raconte M. Gagnon. La seconde s’était présentée au cours avec des hernies discales aux cervicales : « Cette posture aurait pu la laisser paralysée ! »

Les gens veulent parfois « entrer » dans des postures sans tenir compte de leurs limites, de leur colonne vertébrale, parce qu’on leur a promis que ça débloquerait leurs « chakras » et qu’ils « atteindraient l’extase », déplore le futur kinésiologue.

« Certains sont totalement ensorcelés. On a mis la religion de côté, alors ils cherchent de nouvelles valeurs. Mais on joue avec eux quand on se prend pour des gourous. C’est manquer d’éthique. »

La femme à l’oesophage déchiré par un lavement faisait partie d’une formation suivie chaque année par une centaine d’autres aspirants professeurs, précise Julien Gagnon.

« Trop de gens sont des cobayes ! Qu’est-ce qui va se passer dans 10 ans si tu compresses tes hanches, ton dos à répétition ? On ne le sait pas…

« Non seulement on peut endommager nos disques, mais on peut aussi endommager nos organes, car on est souvent en train de les projeter vers le bas. À la longue, ça peut finir par créer plus d’incontinence chez les femmes et plus de hernies chez les hommes », prédit-il.

De 2001 à 2014, le taux de blessures de yoga traitées dans les urgences a pratiquement doublé aux États-Unis, et a été multiplié par 8 chez les 65 ans et plus – bien qu’elles restent globalement rares, à 17 par 100 000 participants. Il s’agissait d’entorses et de foulures dans environ la moitié des cas.

« Il semble y avoir un potentiel manque d’éducation adéquate, même pour les instructeurs certifiés », avancent les chercheurs ayant analysé ces données1.

« Référés par des psychologues »

L’écrivain et professeur de yoga torontois Matthew Remski a déjà subi des ajustements brutaux « dans lesquels [sa] cuisse ou [son] épaule était poussée, déchirée ou manipulée, comme s’il s’agissait de dompter une sculpture en métal indisciplinée », écrit-il sur son site internet.

Son professeur était pourtant « hautement qualifié » – comme l’étaient les profs de plusieurs autres des quelque 200 yogis blessés qu’il a interrogés dans le cadre d’une enquête.

À l’origine, le yoga était une pratique spirituelle et la douleur était vue positivement, comme un signe de transformation, explique Matthew Remski. Mais aujourd’hui, c’est tout le contraire : on promet de soigner son corps grâce au yoga.

« Le yoga a plusieurs bienfaits prouvés scientifiquement », indique un guide publié en 2017 par l’École de médecine de l’Université Harvard. Les impacts positifs énumérés concernent entre autres : l’endurance, la souplesse, l’équilibre, le sommeil, les systèmes immunitaire et nerveux, la mémoire et l’attention, la dépression et l’anxiété, le stress, la fatigue, la douleur et la consommation d’alcool ou de cigarettes…

« Les gens sont de plus en plus nombreux à s’initier au yoga dans l’espoir de soigner des blessures ou parce qu’ils ont été référés par des psychologues », constate Marie-Daphné Roy, qui enseigne le yoga depuis 20 ans et est aussi massothérapeute.

« C’est super ! Mais les professeurs de yoga ne sont pas forcément formés pour aider des blessés ou des gens en dépression. Ils peuvent parfois aider, mais certains pourraient tout aussi bien aggraver la situation sans s’en rendre compte… »

– Marie-Daphné Roy, massothérapeute et professeure de yoga

Au fil de sa carrière, elle a observé toutes sortes de petits dérapages : « Ils surviennent quand des gens immatures se retrouvent en position de pouvoir, sans que personne ne leur ait jamais enseigné que des responsabilités viennent avec la relation prof-élève », ajoute Mme Roy.

« En yoga, on sent notre corps, on se sent connecté, et c’est facile de conclure que le professeur est la cause de ce bien-être jamais ressenti auparavant. Ça crée une grande fidélité. »

Un prof a eu des relations amoureuses avec au moins trois élèves, raconte Mme Roy. D’autres ont rendu des élèves dépendants, sans même chercher consciemment à le faire, précise-t-elle. « La quête de mieux se connaître, d’être bien dans son corps, on peut vite transformer ça en dépendance. Le prof peut encourager les inscriptions de façon constante. Ça finit par avoir un impact sur le portefeuille. »

Que faire ?

Dans la foulée du mouvement #moiaussi, la plus grande association de professeurs de yoga en Amérique du Nord, Yoga Alliance, a ajouté sur son site une section intitulée « Ressources sur l’inconduite sexuelle », où l’on trouve sa politique sur le sujet. « Mais c’est juste un guide, ça ne donne aucun recours au public », souligne Marie-Daphné Roy.

Elle suggère d’imposer un plancher de 10 ans d’expérience pour pouvoir entraîner les aspirants professeurs de yoga. Et qu’une instance quelconque sélectionne et encadre ces formateurs chevronnés.

Pour Matthew Remski, il est encore plus urgent de s’attaquer au « culte de la personnalité » dont bénéficient certains professeurs vedettes. « Les blessures les plus dommageables viennent de relations profs-élèves dysfonctionnelles », affirme l’écrivain, qui vient tout juste de publier un livre sur la dynamique sectaire dans le milieu du yoga (lisez son entrevue sur le sujet à l’onglet suivant).

C’est ce qui permet à quelques-uns d’imposer des « comportements abusifs » et des « méthodes discutables », estime-t-il.

Quelque 90 400 professeurs de yoga américains ou canadiens sont actuellement certifiés par la Yoga Alliance. Leur nombre augmente de plusieurs milliers chaque année.

Le nombre d’Américains qui pratiquent le yoga a atteint 36,7 millions en 2016. Une hausse de 80 % en quatre ans et de 817 % en 15 ans.

1. « Yoga-Related Injuries in the United States From 2001 to 2014 », Orthopaedic Journal of Sports Medicine

Ce qu’en pense la Canadian Yoga Alliance

« Nous sommes fortement en accord [avec les conclusions de l’étude américaine sur les blessures en yoga] pour dire que les normes nationales doivent être plus strictes au sujet de la sécurité », nous a indiqué par courriel la Canadian Yoga Alliance (CYA), qui regroupe près de 2000 professeurs de yoga canadiens. « Certaines associations enregistrent des écoles n’ayant pas ou peu de critères de sélection de professeurs, ce qui produit des profs sans expérience ni formation préalable en yoga. Les problèmes commencent quand ils vont ensuite enseigner. Un marché de professeurs de yoga inexpérimentés provoque des blessures. » Les écoles membres de la CYA doivent pour leur part sélectionner leurs professeurs en fonction de critères obligatoires, sous peine d’être radiées. « Comme dans d’autres professions, il y a des pommes pourries », ajoute l’organisme dans son courriel. « Nous avons peut-être reçu trois ou quatre plaintes concernant des professeurs de yoga en près de deux décennies. Mais aucune plainte de nature sexuelle ni une seule demande d’assurance pour dommages corporels. »

Comment le piège se referme

Aux États-Unis, depuis 2012, plusieurs élèves ont accusé trois superstars du yoga de les avoir exploitées sexuellement. Après avoir appris que son ancien maître était du lot, le professeur de yoga torontois Matthew Remski a recueilli les témoignages de 16 femmes et d’une centaine d’autres personnes. Il raconte le tout dans un nouveau livre, qui permet de comprendre comment le piège se referme : Practice and All Is Coming – Abuse, Cult Dynamics, and Healing in Yoga and Beyond(« Entraîne-toi et tout suivra : abus, dynamique sectaire et guérison dans le yoga et au-delà »). Nous avons lu son ouvrage et l’avons interviewé. Compte rendu (adapté par souci de concision).

Qui peut devenir prisonnier d’un groupe de yoga toxique ?

Cela n’a rien à voir avec la personnalité de l’individu. Les désirs d’appartenance ou de trouver un sens sont très humains. Tout le monde passe par des périodes de vulnérabilité, vit des deuils, une séparation, la maladie… C’est ce qui nous rend plus vulnérables devant les promesses d’un groupe.

« Personne ne s’enrôle dans une secte, on retarde le moment de quitter une organisation qui nous a trahis », m’a dit une des victimes de Pattabhi Jois [son ancien maître, célèbre fondateur d’Ashtanga Yoga].

Pourquoi ne pas fuir dès les premiers signes inquiétants ?

La personne sent bien qu’il se passe quelque chose de mal, mais les autres membres la conditionnent à ignorer l’abus. Ils le dépeignent comme quelque chose de bénéfique spirituellement et peuvent même se montrer jaloux.

La prémisse voulant que le leader soit un maître spirituel favorise le déni. On répète à la victime qu’elle doit continuer à pratiquer le yoga pour comprendre ses gestes, qu’elle manque de courage si elle veut partir.

C’est une forme de « toilettage social ». Pattabhi Jois a pu commettre des crimes pendant des décennies parce que ses élèves disaient aux femmes que ses attouchements n’étaient « pas sexuels ».

Pourquoi ne pas fuir après une grave agression ?

Si une personne se fait fracturer la jambe, on ne la tiendra pas responsable de ne pas se mettre à courir pour fuir son agresseur. L’attaque a anéanti ses capacités.

Les relations abusives érodent tout autant la faculté d’agir. Maintenir une personne dans les émotions et l’isolement l’empêche d’exercer sa pensée critique.

La victime devient émotivement et financièrement dépendante de la structure. Ce qu’elle vit dans le groupe la reprogramme petit à petit et désorganise ses stratégies d’attachement.

Le maître est vu comme un père. Et, comme les enfants battus, la victime se sent obligée d’aller chercher des soins auprès de lui, même s’il lui fait du mal et si elle veut fuir.

Ces réflexes contradictoires la paralysent. Quand elle a peur, son esprit peut même s’éteindre, elle peut s’absenter d’elle-même. C’est une façon de survivre. Mais cet engourdissement peut être interprété à tort comme une expérience spirituelle.

Est-il possible d’intenter des poursuites ?

Il est difficile de prouver l’absence de consentement dans ce genre de situations, parce que la loi ne tient pas compte du fait que des gens semblent consentir, alors qu’ils sont en fait victimes d’une influence indue.

Les défenseurs de Pattabhi Jois disent que les femmes consentaient à être touchées puisqu’elles retournaient le voir. Mais c’est un « consentement » problématique, dans la mesure où la réponse à un traumatisme peut être de geler, de figer ou de chercher à apprivoiser [l’agresseur].

En réalité, il y a un contact sexuel non désiré puisqu’il y a un déséquilibre de pouvoir.

Quelles croyances sont nuisibles ?

Des maîtres de la croissance personnelle martèlent qu’avoir une « mentalité de victime » trahit un manque de caractère, qu’être « victime » est débilitant.

Le terme doit être déstigmatisé. Il a aussi un sens purement juridique, qui sert à désigner une personne contre laquelle un crime a été commis. Prétendre que l’impact du crime ne tient qu’à l’attitude de la victime est injuste et faux. Le crime est traumatisant, il a un impact sur le corps. Le trauma n’est pas une « mentalité ».

Reconnaître qu’il y a eu tromperie permet de replacer la responsabilité là où elle réside vraiment. Personne ne devrait être blâmé pour avoir été berné.

Pourquoi avoir écrit un livre sur le sujet ?

Pour réduire le risque que des gens entrent dans un groupe en souhaitant guérir ou être guidés et vivent tout autre chose. Connaître la dynamique des groupes toxiques – l’idéalisation, le transfert – nous rend moins vulnérables.

En donnant une voix aux femmes qui ont été victimes de Pattabhi Jois, j’espère aider des gens à reconnaître leur propre expérience. Un certain modèle de professeurs masculins et charismatiques suscite encore la fascination, ce qui peut conduire à la domination.

Toute l’industrie du yoga est aux prises avec un problème envahissant : l’absence de réglementation et de responsabilité.

Quatre cas de suspects

Des attouchements en plein cours

Des vedettes comme Sting, Madonna et Gwyneth Paltrow étaient fans de Pattabhi Jois, fondateur de la méthode de yoga Ashtanga, qu’il enseignait aux États-Unis et en Inde. « Des femmes rapportent que [devant tous les autres élèves], il tâtait leur poitrine, se frottait sur elles en bougeant et les pénétrait de façon digitale, sous prétexte d' »ajuster » leur posture », écrit Matthew Remski dans un article publié dans The Walrus, après deux ans d’enquête. Jois a d’abord été dénoncé sur Facebook – huit ans après sa mort – en 2017. Mais des vidéos corroborent en partie ce que les victimes rapportent.

Pénétrées à travers leurs vêtements

Il y a quelques jours, un prof vedette d’une très populaire branche de yoga a été radié… trois décennies après les premières plaintes le concernant. Le fondateur de l’école lui avait d’abord donné « une deuxième chance », ce qui avait provoqué la démission de professeurs indignés. Manouso Manos – qui a donné un atelier à Montréal en juillet – a pénétré avec ses doigts des Américaines à travers leurs vêtements ou touché leur poitrine, sous prétexte d’« ajuster » leur posture. Leurs témoignages sont convaincants « hors de tout doute raisonnable », précise le rapport d’enquête indépendante mis en ligne la semaine dernière sur le site de l’association américaine de yoga Iyengar (IYNAUS).

Millionnaire en fuite

Bikram Choudhury – devenu millionnaire en popularisant la pratique du yoga dans des pièces surchauffées – a fui la Californie pour l’Asie lorsqu’un jury l’a condamné à verser 6,5 millions à une ex-employée. Elle avait été témoin et victime de ses agissements « graves, continus et offensants » à l’égard des femmes et des minorités. Plusieurs autres femmes le poursuivent pour harcèlement ou agression. « Je les ai trouvées dans les déchets et leur ai donné vie », a-t-il dit en entrevue avec HBO, en 2016. « Pourquoi devrais-je harceler ? Les gens dépensent 1 million pour une goutte de mon sperme. »

Massages à plusieurs mains

Une autre superstar du yoga, John Friend, a eu des relations sexuelles avec des employées. Et lancé un groupe de « sorcières », qui se dénudaient pour lui donner des massages à plusieurs mains. Le scandale a été rapporté par de grands médias en 2012, après la diffusion de documents sur un site anonyme et la cueillette de témoignages. Une femme a dit au site Daily Beast que leur premier « rituel » avait eu lieu lors d’un séjour à Montréal, en 2008. Disant s’absenter pour « réfléchir » et suivre une thérapie, John Friend a quitté son entreprise, Anasura, pour en lancer ensuite une autre, Sridaiva.

www.lapresse.ca/actualites/enquetes/201904/09/01-5221563-les-derives-du-yoga.php

Dictionnaire historique de la Suisse: Secte et Eglise libre

Nous reproduisons cet article à titre informatif. Notre définition de la secte est ici: 
https://vigi-sectes.org/comment-reconnaitre-les-sectes-et-leurs-faux-prophetes/

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Auteure/Auteur: Marc van Wijnkoop Lüthi Traduction: Monique Baud-Wartmann

Les termes de secte et d’Eglise libre ont des sens divers et sont souvent utilisés en fonction de leur proximité avec les Eglises nationales qui caractérisent la Suisse: les Eglises libres sont des groupes religieux relativement proches de l’orthodoxie définie par les Eglises nationales, alors que les sectes en sont plus éloignées. Les Eglises libres, qui existent depuis la Réforme, sont caractérisées par le fait que leurs paroisses ne dépendent pas de l’Etat. En outre, les fidèles y adhèrent de leur plein gré à l’âge adulte et non pas en étant baptisés peu après leur naissance. Le concept d’Eglise libre remonte au XIXe s. Il n’implique aucun jugement de valeur et ne s’applique qu’à des paroisses dont les croyances et la structure sont considérées comme des variantes acceptables du christianisme. La disposition de la communauté à collaborer dans un esprit œcuménique constitue un critère important.

La notion de secte a désigné dès le début du christianisme de façon négative des groupes chrétiens dissidents qu’il s’agissait de rejeter. Les nombreuses définitions de ce terme varient selon l’époque et la situation: elles sont le plus souvent dogmatiques dans l’Antiquité, axées sur le droit canon au Moyen Age, politiques à l’époque moderne et orientées sur le droit fondamental actuellement. Aucune définition neutre ne s’est imposée dans la vie quotidienne.

Des groupes dissidents ont existé en Suisse dès les débuts de la christianisation. Dans l’Antiquité, l’arianisme a entraîné la création de communautés éphémères. Au bas Moyen Age, la présence de vaudois, souvent persécutés, est attestée. A la Réforme, les premières communautés autonomes apparurent avec les anabaptistes. Elles correspondaient au type sociologique des Eglises libres et subsistent encore, malgré les persécutions au cours des siècles. Les antitrinitaires n’eurent en revanche pas la possibilité de constituer une Eglise en Suisse. Malgré des tendances séparatistes, le piétisme n’entraîna qu’une différenciation des positions religieuses. La formation de communautés, comme celle des frères de Heimberg, resta exceptionnelle. Des mouvements étrangers, en revanche, exercèrent une influence accrue, tels les frères moraves, puis les méthodistes. Le XIXe s. peut être considéré comme l’époque d’une double extension. De nouvelles communautés apparurent dans le cadre du Réveil, comme les communautés évangéliques libres, la communauté de Chrischona et les néobaptistes. L’assouplissement progressif des Eglises nationales permit à des groupements étrangers, provenant essentiellement du monde anglophone (Adventistes du septième jourDarbystesArmée du SalutMormonsTémoins de Jéhovah) de pénétrer peu à peu en Suisse, non sans affronter de nombreux obstacles. D’Allemagne arrivèrent l’Eglise catholique apostolique et l’Eglise néoapostolique. En Suisse, les Eglises libres de Genève, Neuchâtel et du Pays de Vaud, limitées à un canton, constituent un cas particulier.

La pluralisation se poursuivit au début du XXe s. De nouvelles communautés apparurent (dont la confrérie évangélique du Brüderverein), d’autres vinrent de l’étranger (Communauté des chrétiens, Science chrétiennePentecôtismeQuakers). Dans la seconde moitié du siècle, les sectes et Eglises libres se multiplièrent en Suisse. Certaines ont des racines chrétiennes (notamment des communautés indépendantes issues du mouvement charismatique, l’Association spirituelle Methernitha, l’œuvre missionnaire Appel de minuit, l’ordre de Fiat Lux, l’Association Mission Saint Michel, la Vie Universelle, l’Eglise de l’Unification), alors que d’autres sont ancrées dans une ou plusieurs autres religions (Baha’i, mouvement Hare Krishna, Temple solaire, Pro Beatrice). Pour d’autres encore, la référence religieuse est contestée (Scientologie, Méditation transcendantale, Association pour la promotion de la connaissance psychologique de l’être humain). De nouveaux groupes religieux apparaissent régulièrement, tandis que les communautés plus anciennes évoluent et se renouvellent constamment.

La réflexion et l’action œcuméniques contribuent d’une part à renforcer les liens entre les confessions chrétiennes au niveau dogmatique et pratique. Les nouveaux mouvements supraconfessionnels encouragent cette tendance et certaines paroisses, ouvertes au dialogue, s’apparentent de plus en plus à une Eglise libre. D’autre part, des conflits avec le contenu de nouvelles religions, des drames provoqués par des sectes (suicides et meurtres de 53 membres du Temple solaire à Cheiry et Salvan, ainsi qu’au Canada en 1994) et des spéculations liées au changement de millénaire, suscitent des polémiques autour des valeurs religieuses et sociales.

Presse: Alain Stoffen: Un ex-adepte de la scientologie témoigne.

Un ex-adepte témoigne
Par LEXPRESS.fr ,
publié le 13/05/2009

Pendant quinze ans, le pianiste belge Alain Stoffen a vécu sous l’emprise de la secte. Il raconte son « Voyage au coeur de la Scientologie » (Privé), qui l’a manipulé, ruiné et a détruit sa famille. Extraits exclusifs.
« L’argent commence à manquer »
[Avril 1986. Alain Stoffen vient d’arriver au centre de Copenhague de la Scientologie qui doit lui délivrer son « état de Clair », pour lequel il a déjà déboursé 45 511,29 francs.]

-Serre les boîtes!

Olivier, mon auditeur, vient de me poser dans le creux de chaque main une électrode, un petit tube cylindrique en métal relié à l’électromètre. […] Il attend de moi que j’exerce sur les électrodes une pression légère et progressive que je dois ensuite relâcher d’un coup.

-Il faut que je règle la sensibilité, m’explique-t-il.

Je m’applique mais, comme je suis un peu stressé, mon « serrement de boîtes » ne convient pas. […] Mes mains sont en effet trop sèches, d’après lui, pour établir un bon contact électrique. Il me tend une crème hydratante. La tentative suivante est la bonne. […] J’ai cette impression de rencontrer quelqu’un à qui je peux ouvrir mon jardin secret en toute confiance, un échange précieux et complice qui m’a tant manqué jusque-là. J’ignore que cette attitude chaleureuse n’est autre que le résultat d’un véritable programme d’entraînement, voire de conditionnement poussé à l’extrême. […]

L’argent commence à me manquer. Mon crédit d’heures ayant été épuisé, il m’a été demandé d’acheter un supplément afin de pouvoir aller au bout de mon programme. Le superviseur des cas a été formel: le dénouement est proche. Dans l’état où je suis, il est inconcevable de ne pas continuer les auditions. Imaginons un seul instant que je craque et que je reparte à Paris, un « comité d’accueil » m’attendrait sur la piste d’atterrissage pour me cueillir dès ma descente d’avion et me remettre manu militari dans le prochain vol pour Copenhague. Pour eux, ne pas agir ainsi reviendrait à me laisser tomber, à trahir leur engagement. Je débourse donc la somme de 6 494,97 francs pour quelques heures d’audition supplémentaires. […]

Menacé par un « chien de garde »
[Suite à l’échec du premier séjour, la Scientologie le convainc de retourner à Copenhague en novembre 1986, en lui promettant qu’il n’aura rien à payer.]

Je suis heureux de retrouver Olivier, mon auditeur.

  • Ne t’en fais pas, me dit-il, se voulant rassurant. Quoi qu’il arrive, je vais te sortir de là.

Me remettre sur pied, de la façon dont le superviseur des cas l’a prévu, il ne veut pas s’en contenter: pour lui, il n’y a aucun doute, je ne repartirai pas sans cette reconnaissance de l’état de Clair, qui pour lui est une évidence. […] En quelques heures à peine, je suis en train de renaître de mes cendres. Je me sens à nouveau libre. La promesse de l’état de Clair, avec cette perspective d’une nouvelle vie, je la sens en moi, et ce, pour toujours. […] Plusieurs séances se succèdent, mais, contrairement à toute attente, plutôt que de confirmer cet état de bien-être auquel je viens d’accéder, elles me font à nouveau chanceler… Ne voulant pas revivre le cauchemar de mon premier séjour, je veux arrêter. Or, ils ne l’entendent pas de cette oreille: tout comme la dernière fois, ils veulent remettre en marche cet énorme rouleau compresseur qui a fini par me broyer. […] Le lendemain, je suis convoqué auprès d’une des responsables. -Tou doua trovair oun solution por péyé, me dit-elle dans un français à l’accent espagnol fort prononcé.

Il doit sûrement y avoir un malentendu, ce que je tente de lui faire comprendre. […] Aussitôt je suis amené devant le MAA [master at arms, « maître des armes »]. Une fois dans son bureau, particulièrement énervé, je lui explique que, depuis mon rendez-vous avec cette Chantal à Paris et mon arrivée ici il y a une semaine, on m’a annoncé tout et son contraire et qu’il est grand temps que tout le monde ici accorde ses violons. […]

-Nous t’avons en effet ouvert un compte, ce qui, sache-le, est une mesure tout à fait exceptionnelle, valable uniquement pour quelques heures. Là, il se trouve que tu viens de dépasser les vingt heures. […]

-Ça représente quoi?

-113 000 francs.

-Pardon? C’est une blague?

Je fais le calcul: cela représente 5 600 francs l’heure, quasi trois fois plus que le tarif normal! […]

-Mais… mais je n’ai pas une telle somme…

-Tu verras ça avec Britta, elle t’attend, me dit-elle avant de me donner congé.

Britta n’est pas seule à m’attendre: un homme, que je ne connais pas, se trouve à ses côtés. L’homme a une tête de bulldog. Il est bâti comme un catcheur, tout en muscles. Vêtu d’un blouson en cuir noir, un chewing-gum dans la bouche, il semble nerveux. Il me fait savoir qu’il fait partie du Watchdog Committee, les hommes de main de la direction mondiale, d’après ce que j’en comprendrai plus tard. Watchdog signifie littéralement « chien de garde ». Soudain, il montre ses crocs. Il se met à me hurler dessus:

-Est-ce que tu sais quelle est notre mission?… On est ici pour mettre la planète au clair!

Il est rouge de colère.

-On est là pour sortir l’humanité de la boue!… Et toi, tu nous dois de l’argent… beaucoup d’argent!

Je voudrais lui expliquer qu’il s’agit d’un énorme malentendu, mais les mots ne sortent pas de ma bouche, je suis comme paralysé…

-Je n’ai pas l’impression que tu mesures la portée de tes actes!… c’est une trahison!

[…] N’étant pas armé pour faire face à tant de violence, je m’effondre en larmes.

-Je ne veux pas savoir comment tu vas t’y prendre! Appelle tous les gens que tu connais, en France, en Belgique, je m’en tape, mais je veux ce putain d’argent maintenant!

J’ai une demi-heure, pas une minute de plus, pour réunir les fonds… […] Moi, je n’y arrive pas, même en y mettant toute ma volonté. […] Je me sens au bord d’un énorme précipice: j’ai peur que le groupe ne me rejette et qu’il me retire toute aide et tout support, fermant ainsi les portes qui m’auraient permis d’accéder à la promesse de l’état de Clair. Etre exclu est un châtiment extrême redouté par tous. A nouveau convoqué devant le maître des armes, on m’oblige à faire un véritable examen de conscience, à me repentir. Cette fois-ci, docile, je me soumets à cette confession par écrit que quelques mois auparavant j’avais refusée. […] Tout ce que j’ai fait et que je n’aurais pas dû faire, tout ce que je n’ai pas fait et que j’aurais dû faire… Les moindres dérapages de toute une vie, rien n’échappera à la « vérification à l’électromètre » qui viendra entériner ces aveux par écrit. Ce n’est qu’après avoir signé une reconnaissance de dette que j’obtiens finalement du « capitaine », le n°1 du centre, l’autorisation de partir.

Le lexique du scientologue
L’état de Clair: c’est la première étape du parcours d’un adepte débutant, dit « pré-Clair », en scientologie. Elle permettrait de chasser toutes les peurs, les anxiétés et les pensées irrationnelles. Ce passage obligé coûterait entre 45 000 et 75 000 euros.

OT: après avoir été consacré Clair, l’adepte doit passer « sur le Pont » une série d’examens de passage où il devient thétan opérant, ou « être spirituel ». Il y a 8 niveaux OT, d’OT 1 à OT 8.

Organisations avancées: ces centres dispensent les niveaux OT. Il y en a deux en Europe: Copenhague (Danemark) et East Grinstead (Grande-Bretagne).

Flag: cette organisation opère sur le Freewinds, un bateau de 134 mètres basé à Curaçao (Caraïbes), et est seule habilitée à délivrer le niveau OT 8, la « complète réalisation de l’immortalité ».

Celebrity Centers: la Scientologie y offre un traitement privilégié pour les artistes, musiciens ou comédiens, qui deviennent ensuite d’excellents vecteurs de propagande.

Electromètre: censé « mesurer l’état ou les changements spirituels », c’est en fait un vulgaire appareil mesurant la résistance électrique du corps d’une main à l’autre.

Les PTS et les SP: ce sont les ennemis de la Scientologie. Les PTS (sources potentielles de troubles) sont récupérables, alors que les SP (personnes suppressives) ont atteint un état irréversible.

Le brevet d' »homme nouveau »
[En mars 1994, il accepte un troisième séjour à Copenhague.]

Le superviseur des cas a programmé une première action qui consiste à « nettoyer les bouleversements », à nouveau selon ces techniques qu’on m’a fait subir pendant de longues heures lors de mon premier séjour et qui ont fini par se transformer en véritable torture. […] Une fois de plus je me sens à la merci d’un auditeur et d’une machine… Je suis néanmoins prêt à jouer le jeu -« autre auditeur, autre résultat », me dis-je- non sans un certain scepticisme… […] Le jour suivant, après avoir reçu ma troisième séance, la moutarde me monte au nez. Je me rends à l’évidence: une fois de plus, ces auditions non seulement n’aboutissent à rien, mais m’indisposent sérieusement. Je sens une colère monter en moi. […] On m’annonce que je vais être pris en séance par un « classe IX », un auditeur ayant atteint le plus haut degré de formation et habilité à délivrer des auditions de haut niveau. Une fois installés dans la salle d’audition, face à face, l’électromètre entre nous deux, il ouvre mon dossier et, tout en me regardant droit dans les yeux, d’un ton solennel me dit:

-Le superviseur des cas m’a chargé de te dire que nous avons toutes les preuves que tu es Clair.

Je reste sans voix, ébahi… L’émotion me submerge. Ces quelques mots qu’il vient de prononcer, depuis longtemps j’avais perdu tout espoir d’un jour les entendre. Le groupe vient de m’accorder cette reconnaissance ultime qu’est l’état de Clair. […] Maintenant que la nouvelle est officielle, je suis devenu un homo novis, un « homme nouveau ». J’entre dans ce cercle privilégié que sont les Clairs, et de ce fait je vais avoir l’immense honneur de recevoir officiellement mon invitation pour commencer le « grand voyage » […] : les niveaux d’OT (operating thetan). Au-delà de l’état de Clair, huit autres niveaux me restent à franchir: de OT 1 jusqu’à OT 8. Le contenu de ces niveaux est strictement confidentiel, tous ceux qui y sont passés étant tenus au secret.

Payer ou être chassé
[En 1996, Alain Stoffen écrit à l’International Justice Chief pour contester sa dette de 46 000 francs, mais, l’année suivante, la réplique arrive.]

-Ils veulent te déclarer « PTS type D ».

-Attends, tu n’es pas sérieuse, là?

-Je crains que si.

[…] J’ai beau argumenter, m’expliquer, la procédure a été déclenchée, me répond-on, impossible de faire marche arrière. C’est une décision qui vient d’en haut! La sentence est tombée. Elle est irrévocable, sans appel. […] Je n’ai donc plus le droit de mettre les pieds dans un centre de Scientologie, quel qu’il soit et où qu’il soit. En une fraction de seconde je vois ma vie basculer. « En haut », ils ont décrété que je suis un hérétique à excommunier, un fauteur de troubles à chasser. Un suppôt du Mal. […] Je suis bloqué dans ce petit bureau au sous-sol du Celebrity Center, le document contenant ma condamnation en tant que PTS type D sous les yeux, condamnation qui signifie la mort de mon couple, que pour rien au monde je ne veux voir sacrifier sur l' »autel de la scientologie ». « Cet ordre d’éthique a été écrit et sera publié si vous ne changez pas d’idée. » C’est écrit noir sur blanc! Il me faut désamorcer cette bombe. Or, je n’ai pas les 47 000 francs exigés en haut lieu. En face, on me somme de faire « un geste », pour « montrer ma bonne foi ».

-C’est quoi, c’est combien, un geste?

-C’est à toi de le dire…

Je signe un chèque de 10 000 francs. La sentence est levée, je ne serai pas déclaré PTS type D. Mais je ne suis pas sauvé pour autant, ma dette court toujours. […] Je suis loin d’imaginer que mon interlocutrice ainsi qu’Isabelle se sont en réalité livrées à un jeu de rôles dont le déroulement a été minutieusement élaboré « en haut lieu ». Ce document secret porte la mention: « Ce qui suit est un programme pour manier Alain Stoffen. »

Couple sous surveillance
[En 1998, Alain et Camille, son épouse également adepte de la secte, donnent naissance à Sébastien, mais dès l’année suivante leurs relations se dégradent.]

En scientologie, rien n’est du domaine privé. Le moindre problème, même le plus intime, se doit d’être rapporté et soumis aux différents responsables concernés, superviseur des cas, officier d’éthique… Mon couple bat de l’aile, je suis donc reçu par le « chapelain », sorte de médiateur qui, tel qu’il est présenté, dispose de tous les outils nécessaires pour venir à bout de tous les conflits, quels qu’ils soient. […] Quelques jours auparavant, il s’est longuement entretenu avec Camille, qui, ainsi qu’il me le rapporte, est venue d’elle-même solliciter un entretien. En réalité, me confie-t-il, elle ne va pas bien… pas bien du tout. […]

-Elle a besoin d’aide, de ton aide. Tu dois prendre la responsabilité pour elle et ton couple, me dit le chapelain.

[…] Dans les semaines qui suivent, à la maison, la tension devient insoutenable. Il suffit d’un rien, d’un regard de travers, d’un mot de trop, pour que les reproches à mon égard, les insultes fusent. Mais, d’après les « précieux » conseils que le chapelain m’a prodigués, je dois prendre sur moi, rester impassible. Je tâche de me retrancher dans mon rôle de père. La petite bouille tellement adorable et innocente de Sébastien, ses petits yeux souriants et ce regard plein de confiance, j’y trouve un réconfort immense.

Au Celebrity Center, on a décidé de s’y mettre à plusieurs pour me convaincre d’acheter des heures d’audition afin que Camille puisse être prise en séance le moment venu. La tâche ne leur est pas difficile, ils savent fort bien que je suis prêt à tout pour aider Camille et sauver mon couple. N’ayant pas d’autre solution, et face à leur insistance, je débloque les fonds, 13 000 francs exactement. […] En réalité, plutôt que d’apaiser nos relations, on n’a fait qu’envenimer la situation en me forçant la main dans le choix de mes priorités. Selon Camille, si nous avons des difficultés financières, c’est ma faute. […]

Aussitôt, Camille prend sa plume et dans le plus grand secret, le 30 octobre 1999, elle rédige un rapport de délation qu’elle fait parvenir aux responsables de l’appareil disciplinaire du Celebrity Center. Ce rapport reprend dans les moindres détails l’ensemble des actions qu’elle a menées pour me soumettre à cette dictature financière, sous la férule de la Scientologie. Je suis loin d’imaginer que la Scientologie s’est totalement immiscée dans l’intimité de notre couple. Rien ne leur est étranger, rien ne leur échappe, ni nos sentiments ni nos finances…

Le mercredi 3 novembre 1999, nous sommes convoqués. Cela fait des jours et des jours qu’à la maison Camille m’évite, m’ignore, ne m’adresse plus la parole. C’est dire combien le malaise est grand dans ce minuscule bureau au sous-sol du Celebrity Center, où nous nous trouvons assis côte à côte, presque à nous toucher, face au chapelain. […] Les modalités de la séparation sont consignées dans leurs moindres détails: « séparation de corps et de biens », « vendre la Rover » (28 000 francs), « Alain peut garder la 205 », « Alain trouve 1 appt », « Alain vient le matin garder Sébastien », « Sébastien peut venir dormir chez Alain », « la vente de la Rover va dans les impôts », « Alain donne 300 francs par mois à Camille pour Sébastien. Au 10 du mois ». La vie de Sébastien est également minutieusement organisée jour par jour et consignée dans le document. […]

Alain Stoffen « Je veux faire tomber les masques »
Pourquoi médiatiser votre histoire, et donc la revivre, au lieu de tourner la page?

Je m’étais enfermé dans la souffrance de mes blessures. Cela me tuait de l’intérieur, je somatisais. Après avoir été interviewé par une chaîne de télévision, j’ai senti que la parole me ramenait à la vie. J’ai revécu mes quinze années de Scientologie en dix mois d’écriture. Je me suis libéré d’un énorme poids. Un vrai travail thérapeutique. Que le calvaire que j’ai vécu soit reconnu me fait du bien. Je ne supporte pas que cette secte continue de passer entre les mailles des filets judiciaires et abuse les pouvoirs publics avec son double discours et ses mensonges. Je veux faire tomber les masques, que la vérité éclate.

Redoutez-vous la réaction de la Scientologie?

Il y aura des représailles. Je suis quasi certain que la secte portera plainte contre moi. Ou qu’elle tentera d’instrumentaliser Camille, la mère de mon fils, qui est toujours scientologue. Même si j’ai scrupuleusement préservé sa vie privée. Je ne suis pourtant pas très inquiet. Quelle action pourraient-ils encore décider contre moi après tout le mal qu’ils m’ont déjà fait? Ils m’ont déjà poussé au suicide, après avoir détruit mon couple. Derrière leur façade clinquante, il y a un empire de haine.

Propos recueillis par, Koch François
Camille, depuis son arrivée six ans auparavant, a enchaîné de nombreux services, cours et auditions, et ainsi fait entrer beaucoup d’argent dans les caisses de l’organisation. Ils ne peuvent pas en dire autant de moi: je suis bloqué sur le Pont, toujours à cause de ma dette. Même si pendant plusieurs années ils se sont servis de mon image en tant qu’artiste pour promouvoir la Scientologie à l’extérieur, entre Camille et moi leur choix est fait: dans cette affaire, c’est le plus scientologue des deux qui doit l’emporter. […]

Constatant que je ne pars pas, Camille passe à la vitesse supérieure. Elle rédige un rapport de délation, mais cette fois-ci, au lieu de l’adresser au chapelain, elle décide de court-circuiter toute la chaîne hiérarchique locale et de l’adresser directement au n°1 mondial de l’organisation, l’ED-Int, l’Executive Director International, dont le bureau est à Los Angeles, avec une copie pour l’OSA. L’Office of Special Affairs est officiellement le département juridique. Derrière cette dénomination se cache en réalité -ce que, comme bon nombre de scientologues d’ailleurs, j’ignorais- une véritable officine d’espionnage et de « coups tordus », agissant toujours dans l’ombre. Un appareil secret qui a pour mission de venir à bout de toute opposition et de mettre hors d’état de nuire tous les ennemis. […]

Samedi 12 février 2000, Camille a loué un camion et fait venir à la maison quelques-uns de ses amis pour lui prêter main-forte afin d’emporter une partie du mobilier. Le soir, je me retrouve seul dans un appartement dépouillé. La chambre d’enfant est vide… Sébastien n’est plus là.

Presse: Entre médecines complémentaires et techniques alternatives : quelles frontières ?

20 mars 2019 | Delphine Bauer| 

Les médecins et infirmiers accompagnent le parcours de soin des patients avec de plus en plus de médecines complémentaires, mais certaines techniques alternatives peuvent mener à des dérives sectaires potentielles. Pour autant il ne faut pas bannir l’irrationnel d’un revers de la main et renforcer l’écoute auprès des patients. Article paru dans le n°29 d’ActuSoins Magazine (Juin 2018). 

En 2018, il n’y a plus rien d’étonnant à voir des séances de sophrologie, de relaxation, ou d’acuponcture proposées dans les établissements hospitaliers. Depuis dix ans en effet les soins de support non médicaux se voient reconnaître comme nécessaires à une meilleure prise en charge médicale, permettant d’optimiser le confort et le bien-être du patient.

« Notre époque a changé le rapport à la maladie, estime Serge Blisko, président de la Miviludes (mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires). Aujourd’hui, 20% des Français souffrent de maladies chroniques, les ‘’affections de longue durée’’ désignées par l’administration. Il y a vingt ou trente ans, ils auraient été promis à une mort rapide. Désormais, ces maladies – cardio-vasculaires, diabète, cancers – sont maîtrisées, contrôlées ». Mais elles n’en laissent pas moins, chez les patients, une peur farouche de la rechute et beaucoup de questionnements.

Face à ces patients fragilisés, des équipes médicales « performantes du point de vue de la qualité des soins », mais aussi « très technicisées et froides »,« débordées », alors que les patients auraient au contraire « besoin de chaleur », analyse Serge Blisko. C’est ici que se loge une demande pour « offre complémentaire de soins qui, contrairement aux dérives sectaires, n’est pas du tout condamnable ». Au contraire : il n’est pas nécessaire « d’adopter une attitude scientiste à tout prix ».

Pour preuve, Serge Blisko évoque le travail réalisé par le Groupe d’Appui Technique, rattaché au Ministère de la Santé et qui s’intéresse aux pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique. Certaines techniques « prometteuses », selon ses termes, sont étudiées de façon épidémiologique : ainsi, récemment par exemple, l’acuponcture (étudiée par l’Inserm) ou l’hypnose ont fait leurs preuves. Mais d’autres techniques – non éprouvées scientifiquement – restent du domaine du mystère.

La santé face à l’irrationnel

Daniel Serin, oncologue radiothérapeute depuis trente-cinq ans et exerçant actuellement à l’Institut Sainte-Catherine à Avignon, est confronté à cette problématique. Lui qui, cartésien convaincu, nourri à l’ « evidence-based medecine’’, a traité plus de 7 000 cancers du sein, fait face tous les jours à des patientes qui souffrent de brûlures internes causées par la radiothérapie.

« La première fois qu’une patiente m’a dit que le recours à un coupeur de feu [le plus souvent des magnétiseurs qui soulagent les brûlures, ndla] lui faisait du bien, je me suis dit qu’elle était folle. Mais quand elles sont des centaines à l’affirmer, en tant que médecin, je me dois d’entendre ce qu’elles me disent », explique-t-il. Pour lui, rien de sert de fermer les yeux : 60 à 80 % des malades du cancer auraient recours à des pratiques complémentaires.

Une étude réalisée en 2016 par le Pr Nicolas Magné, radiothérapeute et directeur de recherche à l’institut de cancérologie de la Loire, confirmait que, sur 600 femmes et 250 hommes ayant surmonté un cancer et ayant été contactés, 60 % des femmes et 40 % des hommes avaient eu recours à un coupeur de feu pendant la durée de leur traitement. Alors si Daniel Serin ne peut expliquer ce soulagement de façon scientifique, il évoque l’hypothèse du pouvoir d’une pensée magique, peut-être d’un effet placebo. Dans son cabinet, la douleur de ses patientes, elle, semble apaisée.

Ne pas fermer les yeux sur l’irrationnel, donc, mais veiller à ce que les traitements ne soient pas interrompus ou que les magnétiseurs ne demandent pas d’argent. Pour Daniel Serin, un médecin a pour mission d’accompagner les questionnements de ses patients, en les écoutant davantage, mais « celui qui chercherait à faire arrêter les traitements traditionnels mérite d’aller en prison ! »,s’emporte-t-il.

Le risque des dérives thérapeutiques

Car la frontière entre médecine complémentaire ou non conventionnelle et méthode alternative ou parallèle (la sémantique compte), avec risque de dérive thérapeutique voire sectaire, peut être ténue. La Miviluves définit ainsi la dérive sectaire par« un dévoiement de la liberté de pensée, d’opinion ou de religion qui porte atteinte aux droits fondamentaux, à la sécurité ou à l’intégrité des personnes, à l’ordre public,aux lois ou aux règlements. Elle se caractérise par la mise en œuvre, par un groupe organisé ou par un individu isolé, quelle que soit sa nature ou son activité, de pressions ou de techniques ayant pour but de créer, de maintenir ou d’exploiter chez une personne un état de sujétion psychologique ou physique, la privant d’une partie de son libre arbitre, avec des conséquences dommageables pour cette personne, son entourage ou pour la société ».

Pour Yann de Kerguénec, directeur du Conseil National de l’Ordre des Infirmiers, la « dérive thérapeutique devient sectaire lorsqu’elle essaie de faire adhérer le patient à une croyance, à un nouveau mode de pensée ».

Le dernier rapport de la Miviludes (2017) fait état de la très large représentation du monde de la santé dans le nombre de signalements : 46 % viennent des soignants, un chiffre qui ne « fait que croître ces dernières années », précise Serge Blisko. L’époque semble leur être favorable : « les théories du complot, les réseaux sociaux propices à la circulation d’informations non vérifiées, la mondialisation des échanges ont une forte tendance au développement de dérives dans le domaine de la santé et à la remise en cause des méthodes et techniques éprouvées scientifiquement »,estime Yann de Kerguénec.

La profession infirmière concernée

Si l’ensemble du corps médical est concerné, la profession infirmière « peut être particulièrement sujette aux dérives sectaires. L’infirmier est professionnellement proche de personnes malades et en état de faiblesse. Nous constatons que les infirmiers peuvent se laisser tenter par des méthodes insuffisamment éprouvées scientifiquement qu’ils adoptent dans leur approche holistique de la prise en charge des patients. Ce sont des dérives thérapeutiques que condamne le code de déontologie des infirmiersmais ce ne sont pas nécessairement toutes des dérives sectaires », précise le directeur de l’Ordre.  

Ainsi, la plupart des cas de dérives dont est informé l’Ordre concernent des infirmiers exerçant dans le cadre de leur cabinet une activité parallèle. Les exemples ne manquent pas : Yann de Kerguénec évoque ainsi Mme S.O., infirmière en Midi-Pyrénées. « Cette infirmière se présentait sur ses imprimés professionnels et son site comme ‘’infirmière DE praticienne de santé holistique’’ proposant des traitements par la méthode de l’’’irrigation colonique’’ ou ‘’hydrothérapie du colon’’. Après mise en demeure, elle a retiré toute mention tendant à associer ou confondre ses deux activités. Cependant elle continue ses activités alors que cette méthode relèverait de l’exercice illégal de la médecine ».

Une autre infirmière, Mme C.P. propose de « libérer les blocages psychologiques qui empoisonnent le quotidien ». Sur son site, on peut lire cette présentation : « mon parcours professionnel m’a permis de côtoyer la maladie, la souffrance mais également la mort et les difficultés de l’accompagnement au mourant. Ce vécu, ainsi que mon expérience personnelle de la maladie m’ont conduite à m’interroger sur la pertinence d’un traitement médical si la cause en amont n’a pas été clairement identifiée, et elle aussi prise en charge ». Signalé par l’ARS, ce cas fait l’objet d’une mise en demeure par l’Ordre, précise son directeur.

« Les lieux de formation comme les IFSI sont aussi des cibles privilégiées », continue-t-il. En réaction, des derniers ont commencé à mettre en place des modules de formation pour sensibiliser aux questions de dérives sectaires, comme le précise le dernier rapport de la Miviludes. (plusieurs IFSI ont été contactés par mail mais n’ont pas répondu à notre demande d’interview, ndla)

Savoir réagir

En contact régulier avec la Miviludes, avec qui il a passé une convention en septembre 2015, l’Ordre a un rôle important à jouer. « D’abord, précise Yann de Kerguénec, l’Ordre dit la déontologie et veille au respect des dispositions législatives et réglementaires. La Miviludes nous signale très souvent, environ deux à trois fois par mois, des cas d’infirmiers faisant la promotion de techniques douteuses pouvant s’apparenter à des dérives sectaires. Nous vérifions leur inscription au tableau de l’ordre – car l’Ordre ne peut poursuivre devant les chambres disciplinaires que les inscrits- puis nous leur envoyons des mises en demeure et rappels à la loi’.

L’Ordre peut aussi poursuivre devant les chambres disciplinaires ces infirmiers qui manquent à la déontologie.« Nous ne l’avons cependant encore jamais fait car les infirmiers suivent les prescriptions qu’on leur fait dans nos mises en demeure. Nous avons cependant fait une fois modifier le contenu d’un site Internet qui présentait toutes les caractéristiques de la dérive sectaire en la rattachant aux soins infirmiers », éclaire Yann de Kerguénec.

Mais si la profession peut être parfois mise sur le banc des « accusés », elle est en première ligne pour détecter des risques de dérives sectaires. Comme le précisait une audition de décembre 2012 au Sénat, « Dérives thérapeutiques et dérives sectaires : la santé en danger », les infirmiers libéraux qui se rendent chez des malades sont les « témoins de situations dans lesquelles un patient est victime d’un mouvement à caractère sectaire ou de l’influence néfastes de personnes étrangères, y déclarait Karim Mameri, ancien secrétaire général de l’ONI. (…) Les infirmières puéricultrices qui exercent dans le domaine de la protection maternelle et infantile (PMI) ou les infirmières scolaires sont également susceptibles de détecter, chez les familles ou parmi les enfants, des signes d’emprise sectaire », de même celles qui exercent en Ehpad.

Audrey, infirmière dans un centre régional de lutte contre le cancer, se rappelle un cas particulièrement marquant, il y a deux ans. Un jeune homme, qui avait subi un cancer des testicules à seize ans, revient dans son service pour une rechute. « Cette fois, il avait développé un cancer polymétastasé et malheureusement plus aucune chance d’être guéri », raconte-t-elle. Au départ, il se montre réfractaire au moindre soin, « opposé à toute prise en charge, quelle qu’elle soit ».

Audrey découvre au fur et à mesure, que « ce jeune homme avait rencontré une femme qui se disait thérapeute et lui avait dit qu’elle pouvait soigner le cancer avec ses pierres et huiles. Il était tellement endoctriné par elle que c’était cette femme la personne de confiance et non ses parents ». La ‘’thérapeute’’ affirmait que « que nous ne faisions pas la promotion de cette technique pour des questions financières, car le cancer était devenu une marchandise ».

Devant le fait accompli, l’infirmière n’a d’autre choix que de s’adapter à la situation. Ainsi, « tous les soirs nous lui mettions ses huiles et cailloux sur le corps pour « calmer ses douleurs » et l’aider à « guérir ». Nous le faisions pour nous assurer sa confiance et coopération afin de pouvoir mettre des antalgiques et, au final, réussir à lui faire accepter une nouvelle ligne de chimiothérapie », précise l’infirmière. Mais « la discussion avec l’équipe était compliquée car beaucoup ne souhaitaient plus prendre le temps de la négociation, de l’écoute car c’était usant. Quand une infirmière gère neuf patients la journée et treize la nuit en oncologie palliative, prendre le temps à chaque soin de tout négocier n’est pas toujours possible ».

La fin de l’histoire est tragique. « Malheureusement les dégâts du cancer étant trop importants, après deux années sans autre traitement que des cailloux posés sur le corps, il a fini par décéder ». Le seul point « positif » de cette histoire est « qu’au moment où il est devenu moins vigilant et réactif nous avons pu mettre en place des soins d’accompagnements et faire en sorte qu’il parte de manière correcte, sans douleurs », se souvient encore Audrey.

Il n’y a pas eu de poursuite judiciaire, car le patient était désormais majeur. Audrey, qui espère ne jamais à devoir réaffronter une telle situation, très éprouvante, ne ferme pour autant pas la porte aux médecines alternatives, du moment « qu’elles sont pratiquées en accord avec la médecine traditionnelle et non contre elle, au détriment du patient ».

Cet article est paru dans le numéro 29 d’ActuSoins Magazine (juin 2018)

www.actusoins.com/311391/entre-medecines-complementaires-et-techniques-alternatives-quelles-frontieres.html


NDLR: Note de Vigi-Sectes.
En effet, les « médecines » parallèles prennent de plus en plus de terrain devant la médecine classique. En gros, le patient attribue aux praticiens les « dons » d’un « guérisseur » en qui il a presque confiance absolue.

Notre association remarque depuis des décennies un lien entre ces « médecines » énergétiques, l’hypnose, etc., et le comportement toujours moins rationnel à long terme de ceux qui les utilisent. Nous recommandons la prudence.

Ex-Témoin de Jéhovah : Mon témoignage douloureux

NDLR: En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui n’entre pas par la porte dans la bergerie, mais qui y monte par ailleurs, est un voleur et un brigand… Le voleur ne vient que pour dérober, égorger et détruire; moi, je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu’elles soient dans l’abondance.  (La Bible – Jean 10:1-10 )

Moi aussi je suis une victime des Tdjs et malheureusement comme d’autres il n’existe rien pour porter plainte.
C’est le tort que l’on peut faire à notre justice qui pourtant est l’une des meilleures du monde.

Ces gens ont volé ma vie comme le dit un ami. en effet, j’ai été une véritable petite extrémiste de chez eux : née dedans, ne pensant à rien d’autres, donc pas de longues études, pas de boulot à plein temps mais un mi temps de merde pour me permettre d’être un évangélisateur à plein temps de chez eux. pas mariée car encouragé à ne pas se marier pour ne pas avoir de « tribulation dans la chair » et de « mettre le royaume à la 1ère place », etc.

Or, ces gens dont j’ai découvert le vrai visage après de bons et loyaux services n’ont pas été une protection contre le mensonge.

j’ai été victime d’un mensonge et ai voulu me défendre et on me dit que je ne dois pas : il faut se laisser frustré. et puis, peut être que c’est moi qui ment. le problème est que les preuves sont là, mais elle ne sont pas importantes. il faut laisser dieu régler cela !

incroyable quand on considère qu’ils ont dépensé de l’argent pour se défendre jusqu’à la cour européenne des droits de l’homme pour leur taxation d’offrandes volontaires et qu’ils dépensent des milliers de dollars pour leur procès de pédophilie aux USA.

Ce que j’ai constaté en plus, c’est qu’il établissent bien une hiérarchie : ta parole n’est rien à coté de celle d’anciens c’est à dire les responsable des assemblées de tj.

Les loups ne se dévorent pas entre eux et les preuves qu’on apporte sont balayé d’un revers de la main avec leur petite phrase : « dieu interviendra lui même. laisse toi lésé car d’autres avant toi l’ont été et surtout des personnages bibliques, donc fais comme eux ! »
incroyable : moi qui me disais que justement les récits anciens donnent des leçons pour éviter de reproduire des injustices et que ce n’est pas parceque d’autres injustices sont commises que ça autorise à en commettre encore et encore.

Tous ces problèmes réels qu’on a voulu taire m’ont fait péter un cable et vous pouvez imaginer les répercussions sur la santé !


Je ne vous donne pas le détail de l’ensemble des choses que j’ai vécu.
grâce aux TJ j’en suis venue à me dire que Dieu n’existait pas ou à le haïr. Vous imaginez ! Alors que les chrétiens sont là pour nous aider à nous rapprocher de Dieu, les TJ m’en ont éloigné. Mais je me suis ressaisie : Dieu existe bien. C’est la nature et tout ce qu’elle contient qui le prouvent

Un autre conseil que je peux donner : garder à l’esprit qu’on n’attrappe pas des mouches avec du vinaigre et qu’une apparence toute mignonne, n’est jamais qu’une apparence.

Autre chose que vous pouvez vérifier sans problème : demander au tj de vous fournir le nombre d’appels qui sont fait de leur décision (toutes confondues), et vous verrez que sur ce nombre, presque aucun n’aboutit à un changement.

pourquoi ? par orgueil : ils ne désavouent jamais ou presque leurs responsables et veulent montrer que toutes leurs décisions sont justes dès le départ. quel orgueil !

Avant dernière chose : demander leur pourquoi il ne font pas preuve de transparence, ce qui est la moindre des choses quand on se dit chrétien, en ne communiquant pas aux intéressés les courriers qu’ils font sur eux quand il vont dans une autre congrégation, par exemple, et surtout quand ce courrier est négatif. quelle honte !

Dernière chose : tout le monde sait combien ils ne fréquentent plus leurs excommuniés et qu’ils vont même jusqu’à excommunier un des leurs qui fréquente un exclu. et bien figurez vous que pour leur histoire de taxation, donc question argent, ils sont allés chez tous les excommuniés pour leur demander d’être signataires de leur pétition contre cette taxation ! quelle honte d’avoir 2 langages et de faire passer l’argent avant tout.

Témoignage: Hypnothérapie avec rituel satanique

Nous avons reçu un témoignage d’un famille dont le père, et ensuite toute la famille a été négativement transformé par un centre Hypnothérapie en suisse. Que ce nous serve d’avertissement et de base de recherche pour aider et conseiller d’autres victimes.

Le début

Cette famille s’est approchée de ce centre Hypnothérapie pour régler différents problèmes personnels (insomnie et autres).

La devanture

Ce centre affiche :

L’hypnose Ericksonienne

L’hypnose énergétique et spirituelle

Hypnothérapeute en Hypnose thérapeutique Ericksonienne

Thérapeute en EFT, EMDR, IMO

Hypnose énergétique & soins énergétiques

Hypnose spirituelle

Guérison Corps et Âme

Tout a commencé par une simple consultation. Puis, d’autres consultations sont venues avec d’autres membres de la famille, pour faire une « protection » et couper « les sorts ou schémas négatifs » .

Des objets « protecteurs » ont été mis en oeuvre à la maison : Une pierre, une bougie blanche. En séances, des pierres de l’encens, une cape noire, une serpe sont utilisées et même un pentagramme se trouvait sous la table de massage.

pentagramme
cape noire
serpe

Le « thérapeute » parlait de :

miroirs à photographier,

de sorts à briser (fait en latin avec sacrifice de sang),

de vies antérieures.

On se croirait dans un film d’Harry Potter. Mais ce cinéma coûte 200 CHF bien sonnants à payer en espèces, pour deux heures de « rituels ». Le prix à payer ne s’arrête pas là … Les effets dévastateurs sur la famille et sur les enfants ne se sont pas fait attendre :

Les fruits

Indifférence du père, rires sans raison, vertiges, maux de tête, nausée, cauchemars …

Le vrai prix à payer

Troubles de couple aiguës, plusieurs personnes consultent maintenant psychiatres ou psychologues dans cette famille. Ce qui se cache derrière le terme hypnothérapie, est ici ouvertement de l’occultisme et du satanisme (pentagramme). La famille a tout arrêté, mais déplore que les séquelles sont là.

Avertissement et encouragements bibliques

Non seulement la Parole de Dieu interdit la visite de ce genre d’enchanteurs,
mais l’Ecriture Sainte nous met en garde depuis des millénaires : Tout ce qui se paye n’est pas un gage de protection spirituelle, au contraire!

Qu’on ne trouve chez toi personne qui fasse passer son fils ou sa fille par le feu, personne qui exerce le métier de devin, d’astrologue, d’augure, de magicien,  d’enchanteur, personne qui consulte ceux qui évoquent les esprits ou disent la bonne aventure, personne qui interroge les morts. 
Car quiconque fait ces choses est en abomination à l’Éternel; et c’est à cause de ces abominations que l’Éternel, ton Dieu, va chasser ces nations devant toi. (La Bible – Deutéronome 18:10-12)

Voici la bonne nouvelle :

Vous tous qui avez soif, venez aux eaux, Même celui qui n’a pas d’argent! Venez, achetez et mangez, Venez, achetez du vin et du lait, sans argent, sans rien payer!  Pourquoi pesez-vous de l’argent pour ce qui ne nourrit pas? Pourquoi travaillez-vous pour ce qui ne rassasie pas? Écoutez-moi donc, et vous mangerez ce qui est bon, Et votre âme se délectera de mets succulents.  ( La Bible – Esaïe 55  )

les Évangiles nous dévoilent Celui qui nous protège et délivre ( Mat 11:28-29 et Jean 8:36 ) gratuitement, il a payé le prix que nous ne pouvions payer.

Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur; et vous trouverez du repos pour vos âmes. 
… Si donc le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres. 

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Les sectes : Selon un Juif qui croit en Jésus

Les sectes

Il est possible de diviser ces attitudes envers la Bible en six catégories: le rationalisme, le mysticisme, le romanisme, la néo-orthodoxie, les sectes et l’orthodoxie.

La cinquième attitude envers la Bible est celle qui se rapporte aux sectes.
Fondamentalement, les sectes enseignent que et la Bible et d’autres textes ont l’autorité suprême. La caractéristique principale d’une secte est que, tout en disant que la Bible est la Parole de Dieu, elle affirme qu’un autre texte possède une inspiration équivalente et ce texte finit par prendre plus d’importance que la Bible elle-même. Par exemple, le mormonisme possède le livre des Mormons qu’il considère inspiré;

Le mouvement «Science chrétienne» utilise le livre de Mary Baker Eddy, intitulé « Science et santé avec la clé des Écritures », qu’il considère d’inspiration tout aussi égale à celle de la Bible. La caractéristique principale d’une secte est que celle-ci accepte la Bible comme la Parole de Dieu ainsi que le texte de quelqu’un d’autre comme ayant une autorité égale, sinon supérieure, à celle de la Bible. Ainsi, la Bible n’est pas la seule autorité, mais il doit y avoir en plus le texte du fondateur de la secte qui possède une autorité égale à la Bible.

Ces cinq premières attitudes envers la Bible peuvent être qualifiées de fausses attitudes ou fausses vues envers la Bible, car aucune de ces attitudes n’est prête à accepter la Bible seule comme autorité ultime. Pour le rationalisme, l’esprit humain représente l’autorité ultime. Pour le mysticisme, c’est l’expérience humaine qui est l’autorité ultime.

Dans le romanisme, l’église est l’autorité suprême. Pour la néo-orthodoxie, la rencontre d’une personne avec Dieu représente l’autorité suprême. Et parmi les sectes, la Bible et les textes écrits par leurs fondateurs ont la suprématie et représentent l’autorité ultime.

Arnold Fruchtenbaum – Article : la nature de la Bible

MINISTÈRES ARIEL CANADA
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Instruction à la France sur la vérité de l’histoire des frères de la Rose-Croix.


 « Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France »

 

Cet texte est un argumentaire critique du mouvement de 1623 naissant de la Rose-Croix. le lire en vieux français, voir en latin, est difficile.

Page 89-90 (pdf 116-117) : On lit par exemple en vieux français :

… les absurdités et impertinences qui se rencontrent dans les articles de cette compagnie…. il me fût très facile de remarquer en eux, non une centaine, mais un millier, une myriade de ruses, mensonges, impossibilités, contradictions et autres erreurs de non moindre conséquence.

Témoignage d’un ancien rosicrucien.

Source : xl6.com

Pendant mon adolescence j’avais cherché, en vain, une réponse à mes problèmes de vie. D’abord dans la pratique du Hatha Yoga, puis dans des études rosicruciennes. Mais ces doctrines séduisantes – et illusoires – prirent pour moi une autre tournure lorsque, en accord avec le proverbe tibétain affirmant que « la tâche la plus noble de l’âme humaine, c’est d’étudier les œuvres de son créateur », je reconnus enfin ma culpabilité personnelle devant le Dieu saint et juste révélé dans la Bible.

Quelque temps après, par la grâce de Dieu, j’acceptai le Seigneur Jésus-Christ comme mon Sauveur, qui, selon sa promesse, dans l’Évangile : « Je vous le dis, celui qui écoute Ma parole, et qui croit à Celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie. » (Jean 5.24), délivra mon âme de la perdition éternelle.


Table des matières du Livre : La Rose-Croix. Mythe ou réalité ? de Paul RANC

  • Préface
  • Avant-propos de l’auteur
  • Préambule
  • Les lointaines « origines » du rosicrucianisme
  • Les Sociétés Secrètes Médiévales
  • Les précurseurs du rosicrucianisme
  • Histoire de la Rose-Croix des origines à nos jours
  • Les doctrines rosicruciennes
  • La philosophie de l’AMORC
  • Le Gnosticisme du Lectorium Rosicrucianum
  • La Cosmogonie de Max Heindel
  • L’Anthroposophie de Rudolf Steiner
  • L’organisation et l’initiation des mouvements rosicruciens
  • Le chemin de la délivrance
  • Glossaire
  • Index des noms propres
  • Index des noms de lieux
  • Index par sujets
  • Bibliographie