Comme la nuée se dissipe et s’en va, Celui qui descend au séjour des morts ne remontera pas; Il ne reviendra plus dans sa maison, Et le lieu qu’il habitait ne le connaîtra plus.
La Bible Job 7:9–10
Nous laisserons l’apologiste J-M. Nicole répondre à cette question de la réincarnation.
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On appelle réincarnation la théorie selon laquelle un être humain passerait, au cours de sa carrière, par plusieurs existences terrestres successives. (On parle aussi dans ce sens de métempsychose (parfois avec l’orthographe métempsycose) ou de transmigration des âmes. Les différents termes sont synonymes).
Après le décès, on résiderait, en général, quelque temps dans le monde invisible, puis on reviendrait vivre sur terre. Certains envisagent ce processus sur un plan purement humain ;
d’autres supposent qu’on risque de se réincarner dans un animal; d’autres encore ont l’idée d’une pluralité de mondes, hiérarchisés entre eux, et dans lesquels chacun viendrait prendre place selon son stade de développement, avec des possibilités de promotion ou de déchéance suivant les cas.
Cette conception est très largement répandue, et cela depuis des siècles. Certains Africains et Mélanésiens pensent que les morts revivent dans des bêtes qui hantent les abords des sépulcres ou qu’ils se réincarnent dans tel ou tel de leurs descendants proches ou lointains. Plusieurs philosophes grecs ont cru à l’immortalité de l’âme par métempsychose, entre autres Pythagore qui s’était mis sur ce point à l’école des sages de l’Inde, et même Platon. Ce dernier se basait sur un raisonnement selon lequel apprendre n’est rien d’autre que se souvenir, si bien que nos idées, surtout celles qui sont innées, ne seraient que des réminiscences d’expériences faites dans une vie antérieure. (Platon, Phédon 72 E à 77 A,)
C’est dans les religions de l’Inde que, depuis le 10e siècle avant Jésus-Christ, la théorie de la réincarnation s’est développée de la manière la plus systématique. Cela en rapport avec la loi dite du karma qui veut que toute bonne action ait sa récompense et toute mauvaise action son châtiment. Ce principe ne trouve pas sa réalisation totale dans une carrière terrestre unique. Il y a des gens vertueux qui sont accablés de malheurs, des méchants qui prospèrent. La transmigration permet de résoudre ce problème. Les justes souffrants sont en train d’expier des fautes commises dans une existence antérieure, les pécheurs qui échappent à leur punition dans cette vie se préparent une existence ultérieure douloureuse.
Les religions de l’Inde constituent une luxuriante efflorescence de croyances et de sectes diverses, mais la notion de karma et de réincarnation leur est commune à toutes. Les millions de dieux et de déesses de l’Hindouisme sont aussi englobés dans ce système. Ce sont des âmes qui, par un bon karma, ont obtenu l’avantage de mener temporairement une existence divine, en attendant de s’incarner à un autre niveau selon le comportement qu’elles auront eu pendant leur stade actuel. Au bas de l’échelle, les ‘animaux sont des âmes qui par un mauvais karma ont été abaissées à ce niveau; il y a d’ailleurs dans ce domaine une certaine hiérarchie. Être une vache sacrée ou un singe supérieur constitue un sort relativement enviable.
Être un moustique ou un pou, c’est beaucoup plus humiliant. Entre deux incarnations l’âme séjourne un certain temps dans l’au-delà, dans la souffrance ou dans la félicité, et peut s’y livrer à d’utiles réflexions. Le Bouddhisme, qui a fait son apparition au Se siècle avant notre ère, nie la réalité d’un être supérieur et d’une âme individuelle. L’homme n’est qu’un assemblage de divers éléments qui se dispersent à tous les vents au moment de la mort. Néanmoins, la croyance au karma et à la réincarnation y est maintenue. Les diverses existences par lesquelles on passe peuvent être comparées à une série de bougies. Au fur et à mesure que la flamme a consumé l’une d’entre elles, la suivante s’allume. Ainsi le karma bon ou mauvais est transmis avec les conséquences heureuses ou malheureuses que cela comporte. Tandis que le Brahmanisme, ou l’Hindouisme sont limités aux peuples de l’Inde, le Bouddhisme est ouvert à des gens de toute race, et par ce moyen, la notion de l’incarnation s’est répandue dans tout l’Extrême-Orient,
Elle s’est infiltrée dans certaines sectes chrétiennes. Les Manichéens (4e et 5e siècles) et plus tard les Albigeois (12e et 13e siècles) la préconisaient et y voyaient une possibilité de salut pour leurs auditeurs, imparfaitement dégagés des liens terrestres, mais qui pouvaient espérer, «par les transvasements», la grâce de devenir des parfaits (Voir Henri Charles Puech. Le Manichéisme dans Histoire Générale des Religions, Quillet, Paris 1945, p, 102)
Plus près de nous les Rosicruciens, les Spirites, les Théosophes, les Anthroposophes, les Antoinistes ont adopté cette conception. Nous ne pouvons pas dans le cadre de cette modeste brochure étudier en détail ces divers mouvements. Les Spirites s’intéressent surtout aux rapports qu’ils essaient d’établir entre les vivants et les morts, par des apparitions, par des phénomènes occultes, par l’entremise de personnes appelées médiums. Pour eux, entre deux incarnations, les défunts peuvent communiquer avec nous. Dans leur optique, plusieurs vies sont nécessaires pour le plein épanouissement de l’âme. Les réincarnations sont donc les échelons obligés par lesquels on s’élève d’étape en étape, jusqu’au but final qui consiste à être un pur esprit. Les Théosophes ont la même conception, mais ils déclarent en plus que toutes les religions, quelles qu’elles soient, ont en commun certains principes, entre autres ceux du karma et de la métempsychose, ce qui est notoirement faux en ce qui concerne la foi chrétienne et même l’Islam.
Bien entendu, les mouvements de propagande directement venus de l’Inde ou d’autres pays d’Extrême-Orient ont la réincarnation à la base de leur enseignement.
Dans cet ordre d’idées, on peut mentionner la méditation transcendantale, lancée par le Maharishi Mahesh, né en 1918, et qui loin d’être une technique intellectuelle neutre au point de vue religieux, est bel et bien ancrée dans les croyances de l’Inde, ainsi que le prouvent les rites d’initiation qui comportent l’invocation des dieux hindous. Après un procès retentissant aux Etats-Unis, la pratique de ce genre de méditation a été interdite dans les écoles publiques, comme incompatible avec le principe de la neutralité scolaire en matière de religion.
L’Église de la Nouvelle Compréhension, appelée aussi Scientologie, fondée en 1954 par un dénommé Hubbard enseigne que tout être humain a un «thétan», accumulé au cours de milliers de réincarnations, qu’il doit clarifier par la confession, ce qui peut nécessiter encore bien des vies supplémentaires.
L’association pour la conscience de Krishna et le Bouddhisme Zen, qui recrutent des adeptes en assez grand nombre, sont naturellement inféodées à l’idée de la métempsychose et ne s’en cachent pas.
Mais même la pratique du yoga qui aux yeux de certains n’est qu’un exercice anodin et salubre de relaxation physique plonge ses racines dans la même philosophie. Dans notre église locale, nous avons eu pour auditeurs réguliers pendant un an un couple sympathique adonné au yoga. Depuis le jour où ces gens se sont rendus compte que nous rejetions la doctrine de la transmigration, on ne les a plus revus dans notre chapelle.
A cela s’ajoutent certaines prétendues expériences de contact avec les défunts ou de souvenirs provenant d’existences antérieures qui, malgré leur extrême rareté et leur caractère très contestable, ne manquent pas d’impressionner les esprits crédules disposés à encaisser n’importe quoi pourvu que ce ne soit pas l’Évangile (Comme celles de l’évêque épiscopalien (anglican d’Amérique) James A. Pike consignées dans l’ouvrage Dialogue avec l’Au-delà, trad. par E. de Peyer, Paris 1970.)
Que dit la Bible ?
L’Ancien Testament est en totale opposition avec la métempsychose. Les trépassés vont au séjour des morts d’où ils ne reviennent pas, où ils mènent une existence au ralenti, sans plus avoir aucune part à ce qui se fait sous le soleil (Job 16:22; Eccl. 9:6) ,en attendant la résurrection au dernier jour (Dan. 12:2. Dans l’ensemble d’ailleurs, l’Ancien Testament est très sobre sur l’au-delà, quoique beaucoup moins négatif qu’on ne le prétend parfois.)
En ce qui concerne le Nouveau Testament, certains ont tiré argument du fait que Jean-Baptiste est présenté comme l’Elie qui devait venir (Mt. 11:14; 17:11-13).
A ce sujet les mises au point suivantes s’imposent: D’abord Jean-Baptiste dit lui-même qu’il n’est pas Elie (Jn. 1:21).
Ensuite, les Israélites n’attendaient pas une réincarnation, mais une réapparition d’Elie. Elie est monté au ciel dans un tourbillon (Il Rois 2:11) ; par la bouche de Malachie, Dieu avait promis de l’envoyer avant la venue du jour de l’Éternel (Mal. 3:23,24;4:5,6).
Les Juifs n’imaginaient pas du tout que le prophète recommencerait depuis le berceau une carrière humaine, mais qu’il reviendrait sous la forme qu’il avait eue en montant au ciel.
Il est intéressant de noter les opinions qui couraient les rues au sujet de Jésus. On prétendait qu’il était Jean-Baptiste, ou Elie, ou Jérémie, ou l’un des prophètes (Mt. 16:14). C’était impossible qu’il ait été une réincarnation de Jean-Baptiste, qui n’était que de six mois son aîné, et qui était mort peu de temps avant qu’on fasse cette identification. On pensait donc qu’il était Jean-Baptiste ressuscité (Mc. 6:14; Luc 9:7). C’est aussi la résurrection d’un ancien prophète qui était envisagée ( Luc 9:8). Quant à Elie, c’est en toutes lettres qu’une réapparition est présupposée (Luc 9:8).
Dans tout cela, pas question de réincarnation. Enfin, lorsque les apôtres se sont trouvés sur le mont de la transfiguration, ils ont reconnu Moïse et Elie (Luc 9:30.33). Si, dans l’intervalle, Elie s’était réincarné en Jean-Baptiste, c’est ce dernier qu’ils auraient reconnu, d’autant plus qu’ils avaient été ses disciples (Jn. 1:35-42).
En réalité, Jean-Baptiste était venu avec l’esprit et la puissance d’Elie (Luc 1:17). Son ministère était la réalisation de la promesse faite jadis par l’intermédiaire de Malachie, mais il n’était à aucun titre Elie réincarné. On ne peut pas non plus invoquer la question posée par les disciples à propos de l’aveugle-né:
«Qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle? (Jn. 9:2) »
On pourrait être tenté de prêter aux apôtres l’idée qu’il aurait péché dans une vie antérieure. Les Esséniens avaient cette conception (Voir Josèphe, Guerre des Juifs, II.8.11.) . Mais ce n’est pas nécessaire. A la limite, l’aveugle aurait pu naître avec cette infirmité en prévision des fautes qu’il allait commettre. De toute façon, Jésus, dans sa réponse, écarte la responsabilité, soit de l’aveugle, soit de ses parents:
«Ce n’est pas que lui ou ses parents aient péché; mais c’est afin que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui.» (Jn. 9:3). L’on ne peut échafauder une doctrine sur un non-lieu!
En fait le Nouveau Testament est aussi formel que l’Ancien pour nier la métempsychose. Ils proclament qu’au cours des siècles, dans l’au-delà, Abraham, Isaac et Jacob sont toujours restés eux-mêmes.
Ils n’ont pas perdu leur identité, mais ils sont vivants pour Dieu (Luc 16:23 ; 20:37.38), ce qui est un gage de leur résurrection future. Dans l’éternité bienheureuse, nous serons à table avec eux dans le royaume des cieux (Mt. 8:11) •
Il est réservé à tous les hommes de mourir une seule fois (Héb. 9:27).
C’est ce texte qui contredit le plus formellement, à mon sens, la possibilité d’une réincarnation) et de ressusciter une fois à la fin des temps (Jn. 5:28.29). Au tribunal du Christ, chacun rendra compte de ce qu’il aura fait dans son corps (II Cor. 5:10) importance capitale. Nous ne sommes pas engagés dans une série de vies successives où les dégâts accumulés dans l’une pourraient être réparés dans la suivante.
Nous sommes dans l’antichambre de l’éternité, et la décision que nous prenons ici-bas pour ou contre la grâce que Dieu nous offre a des conséquences irrévocables. Il y a des théologiens chrétiens qui, sans préconiser la métempsychose, ont cru à la préexistence des âmes, probablement sous l’influence de la philosophie grecque. Origène était du nombre (Origène, Des Principes, livre III, chap. 21. Aujourd’hui, les Mormons partagent cette opinion). Cela non plus n’est pas biblique. Un être humain commence sa carrière au moment de sa conception (Ps. 139:15,16). Seul le Fils est préexistant, et cela de toute éternité. Il pouvait donc dire: «Avant qu’Abraham vienne à l’existence, moi je suis» (Jn. 8:58).
A la rigueur, on peut admettre que les hommes sont virtuellement, contenus dans la personne de leurs ancêtres, comme
Lévi dans les reins de son arrière-grand-père Abraham (Héb 7:10), mais on voit tout de suite que cette conception ne cadre en aucune manière avec l’idée de vies successives.
Nous n’allons pas longuement réfuter la théorie surprenante selon laquelle Jésus, pendant les années peu connues de sa jeunesse, serait allé se former en Inde, voire au Tibet, et en aurait rapporté un enseignement secret qui coïnciderait avec les idées des partisans de la réincarnation. Il faut une forte dose de fantaisie, de légèreté ou de mauvaise foi pour soutenir cette hypothèse.
Quand on connaît tant soit peu le message biblique et les doctrines hindoues, l’on voit que l’enseignement de Jésus repose d’aplomb sur l’Ancien Testament. Les éléments nouveaux qui résultent de l’accomplissement des prophéties ne sont en aucune manière empruntés aux livres sacrés de l’Inde.
Quant à l’idée d’une révélation cachée, il est vrai que pendant son ministère notre Sauveur observait une grande discrétion pour ne pas encourager les espérances charnelles de ses contemporains. Entre autres, il recommandait aux apôtres de ne pas divulguer qu’il était le Christ et de ne point parler de la transfiguration (Mt. 16:20; 17:9).
Mais ces restrictions étaient temporaires. Jésus n’avait pas un enseignement pour les initiés, et un autre pour la foule. Au contraire, il prescrit ceci à ses porte-paroles: «Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le en plein jour, et ce qui vous est dit à l’oreille, prêchez-le sur les toits» (Mt. 10:27).
Il n’y a pas de place, dans la doctrine chrétienne, pour des vérités secrètes.
Appréciation
La théorie de la réincarnation est fort séduisante à bien des égards. D’abord, elle est répandue chez un grand nombre de peuples. De plus, elle semble réconfortante, car elle permet de penser que ceux dont la vie s’est soldée par un échec auront la chance de se racheter dans d’autres ‘existences. Avec elle, pas de perdition définitive. Elle favorise parfois une attitude tolérante.
Toutes les religions auraient leur valeur relative et contribueraient, par des paliers successifs, à faire progresser leurs adeptes vers un épanouissement ultime. Un Antoiniste (= Adepte des idées du Père Louis Antoine mort en 1911 et partisan de la réincarnation) à qui je parlais de mon attachement à la Bible m’encourageait à poursuivre cette lecture qui, à ses yeux, correspondait à mon stade de développement (il faut dire cependant que certains partisans de la réincarnation sont très intransigeants et surtout très imperméables à tout autre message).
La solidarité qui unit tous les hommes (ou même tous les êtres vivants) entre eux débouche sur une éthique qui n’est pas sans valeur avec son insistance sur la non-violence.
La grande figure de Ghandi commande le respect. Parfois même, surtout dans le Bouddhisme, la douceur et la gentillesse vis-à-vis des ennemis sont préconisées.
D’autre part, comme n’importe quelle erreur, celle-ci comporte ses dangers. Quand on englobe les animaux dans le système, il en résulte qu’on ne peut tuer aucune bête. Chacun sait qu’en Inde cette attitude a des conséquences économiques désastreuses, car une part notable des ressources alimentaires, insuffisantes pour les hommes, est absorbée par les vaches sacrées, les singes ou les rats dont on s’estimerait coupable de vouloir restreindre le nombre. De plus, si le malheur provient d’une faute commise dans une existence antérieure, l’on a tendance à traiter les malheureux comme des coupables.
A la limite, on leur rend service en les laissant ou même en les faisant souffrir, car on les aide à se purger de leur mauvais karma! Le sort effroyable réservé, surtout autrefois, aux veuves dans la société hindoue est une tragique illustration de ce risque.
De toute façon comme le dit fort bien Claude Crou:
«Dans l’hindouisme, la suite des réincarnations est vue comme un mal dont il importe de se libérer le plus tôt possible. En Occident, au contraire, la réincarnation apparaît comme quelque chose d’attrayant, peut-être parce qu’il y a chez nous une soif de vivre et un fort degré de satisfaction de ce monde dans lequel nous vivons…
Un autre monde nous ferait plutôt peur. A ce moment-là, la réincarnation vue comme un retour dans ce monde que nous connaissons et aimons apparaît comme une réponse alléchante» (Claude Crou, dans Revue Notre Dame N°5, Mai 1985, p.23 et 24.)
(NDLR: ou bien, elle est le symptôme du refus d’être dans la situation difficile de chacun, qui est d’être responsable de ses actes et de faire face à un jugement à venir).
Par une sorte d’engrenage fatal, la croyance à la métempsychose est à la remorque de tendances panthéistes.
Or, le panthéisme se place au-dessus de la distinction du bien ou du mal. La vertu n’a qu’un rôle préparatoire pour obtenir une meilleure base de départ, mais au fur et à mesure qu’on s’élève dans l’échelle des êtres, on atteint une indifférence toujours plus poussée (Celui que ne ressent aucune inclination, qui d’aucun bien ni d’aucun mal ne conçoit ni joie ni révolte, celui-là est en possession de la sagesse- Bhagavad Gita, 2:57). “Ni péché, ni bonne oeuvre n’atteint le Seigneur”, id. 5:15.)
Au contraire, le Dieu de l’Évangile est saint et juste, en sorte que le bien a une valeur absolue pour le chrétien.
Mais surtout, le principe de la réincarnation est lié d’une manière indissoluble à la notion du salut de l’homme par l’homme. Dans un ouvrage intitulé Bhagavad Gita, et qui pourtant présente le salut comme résultant de l’attachement au dieu Krishna (Qui, entre parenthèses, s’incarne et se réincarne aussi souvent que cela est nécessaire pour relever l’ordre du monde chancelant
«Toutes les fois que l’ordre chancelle, que le désordre se dresse, je me produis moi-même. D’âge en âge, je nais pour la protection des bons et la perte des méchants, pour le triomphe de l’ordre. Ma naissance comme mon oeuvre est divine».Bhagavad Gita 4:6-10) ,
nous lisons:
«C’est par soi-même que l’on se sauve, que l’on échappe à la perdition; l’homme est à lui-même son ami, à lui-même son ennemi» (Bhagavad Gita 6:5).
«Nous sommes arrivés à nous améliorer» proclament les Antoinistes, non sans une auto-satisfaction déplaisante. Il faut y mettre le temps ; des milliers, peut-être des millions de vies sont nécessaires pour se dépêtrer des tendances mauvaises que l’on a contractées, mais, en fin de compte, on conquiert son salut à la force du poignet – ou de la concentration mentale.
Evidemment, bien rares sont ceux qui se flattent d’être arrivés au but; malgré tous leurs efforts, la plupart sont dans une fâcheuse incertitude quant au stade auquel ils sont parvenus et doivent envisager, non sans appréhension, une suite ncore bien longue et bien lassante d’existences successives avant de trouver le repos.
Au contraire, l’Evangile nous présente un parfait Sauveur, qui nous sauve pleinement par sa grâce lorsque nous nous approchons de Dieu par lui (Héb. 7:25). Celui qui croit a la vie éternelle (Jn.6:47) , tout de suite, dès ici-bas. Quand il quitte ce monde, il va auprès du Seigneur, en attendant la résurrection bienheureuse lors de l’avènement de Jésus-Christ.
On ne peut imaginer opposition plus radicale entre les deux conceptions. Aucun compromis n’est possible.
Soyons pleins d’amour et de compréhension pour ceux-qui sont dans l’erreur, mais n’oublions pas que la doctrine de la réincarnation est une des inventions les plus pernicieuses et les plus antichrétiennes que l’imagination des hommes ait forgées. Et présentons à ceux qui peinent dans les liens funestes de cette philosophie la seule délivrance authentique, celle que Jésus nous a, une fois pour toutes, acquise par sa croix et sa résurrection.
de J. M. NICOLE
Editions de l’Institut Biblique
39 Grande Rue
F-94130 Nogent-sur-Marne
ISBN 2-903100-11-X
© Editions de l’Institut Biblique de Nogent – 1980
Troisième édition, 1994 – Dépôt légal: octobre 1994
Imprimé en France par Graph-M. 77111 Soignolles.
Job 10:20-21a
Mes jours ne sont-ils pas en petit nombre? Qu’il me laisse, Qu’il se retire de moi, et que je respire un peu, Avant que je m’en aille, pour ne plus revenir ,…