Le catéchisme rouge
Pour achever le tableau, un mot encore sur Moses Hess, l’homme qui a converti Marx et Engels à l’idée socialiste. Il y a en Israël une tombe sur laquelle on peut lire :
Moses Hess, fondateur du parti social-démocrate allemand.
Dans son Catéchisme rouge pour le peuple allemand (Catéchismes politiques édités par K. M. Michel, Insel Publ. Allemagne 1966), il écrivait :
Qu’est-ce qui est noir ? – Noir est le clergé ! … Ces théologiens sont les pires des aristocrates. Le prêtre, en effet, enseigne premièrement aux princes à opprimer le peuple au nom de Dieu ; deuxièmement, il apprend au peuple à se laisser brimer et exploiter au nom de Dieu. Troisièmement enfin, et surtout, il se procure à lui-même, avec l’idée de Dieu, une vie confortable sur terre, tout en conseillant au peuple d’attendre le ciel…
Le drapeau rouge est le symbole de la révolution permanente jusqu’à la victoire définitive des classes laborieuses dans tous les pays civilisés, autrement dit, la République Rouge… La révolution socialiste est ma religion… Les travailleurs, quand ils auront conquis un pays, devront aller aider leurs frères dans le reste du monde.
Telle était la religion de Hess au moment où il publiait son Catéchisme. Mais, dans sa seconde édition, il y ajoute quelques chapitres cette fois, la même religion — la révolution socialiste — emploie un langage chrétien pour avoir crédit auprès des croyants. On y trouve, en même temps qu’une propagande en faveur de la révolution, quelques mots aimables en faveur du christianisme, religion d’amour et d’humanisme. Mais il convient de rendre son message plus clair : son enfer ne doit pas être sur terre ni son ciel au-delà. La société socialiste sera l’accomplissement véritable du christianisme. C’est ainsi que Satan se déguise en ange de lumière.
Après avoir convaincu Marx et Engels de l’idéal socialiste en ne cachant pas, dès le départ, que son but était de
donner le coup de grâce à la religion du Moyen Âge
— son ami Jung le dit plutôt clairement :
Marx réussira sûrement à chasser Dieu de son ciel
– il se produisit un événement intéressant dans la vie de Hess. Cet homme qui avait fondé le socialisme moderne devint également le promoteur d’un mouvement totalement différent une forme particulière de sionisme.
Personnellement, je suis partisan du sionisme. L’État d’Israël appartient aux juifs de droit divin. Dieu, créateur de la terre, a dit et répété par les prophètes qu’il avait donné la terre de Palestine aux Juifs. Mais cela ne veut pas dire pour autant que je souscrive indistinctement à tout ce que les sionistes ont pu penser.
De même, je suis chrétien, mais cela ne veut pas non plus dire pour autant que j’approuve tout ce qu’enseignent et font les chrétiens. Ce serait d’ailleurs impossible, car les chrétiens sont divisés entre eux et professent des choses contradictoires. Il en va de même en ce qui concerne les sionistes, il en existe plus d’une sorte : il y a un sionisme socialiste, un sionisme judaïque religieux et un sionisme de chrétiens juifs, un sionisme pacifique et un autre, agressif. Il y a même un sionisme meurtrier et terroriste — celui du groupe Stem, par exemple, qui a causé la mort de bien des innocents.
Et au sein du christianisme, il y a ce qui vient de Dieu, ce que les hommes y ont ajouté, mais il y a également l’influence du diable. Jésus lui-même n’a-t-Il pas dit à l’un de ses apôtres qu’il était un démon ?
Le sionisme est, lui aussi, un mélange. Tout en étant l’accomplissement d’un plan divin, c’est en même temps un mouvement humain — avec tous les risques que comportent faiblesses et péchés. Il y a eu même une tentative d’instaurer un type de sionisme satanique qui, fort heureusement, a avorté. En effet Herzl a donné au sionisme une tournure raisonnable et dans sa forme moderne il n’y subsiste aucune trace de satanisme.
Hess, le fondateur du socialisme moderne dont le but, nous venons de le rappeler, est de chasser Dieu de son ciel, a été, à son heure, promoteur d’un type diabolique de sionisme destiné à démolir le pieux sionisme, celui de l’amour, de l’entente et de la concorde avec les pays voisins.
Cet homme qui avait appris à Marx l’importance de la lutte des classes, écrivait en 1862 ces mots — qui nous étonnent sous sa plume :
La lutte des races est prioritaire ; celle des classes ne vient qu’en second (M. Hess, Rome and Jerusalem, Philosophical Library, New York).
C’est lui qui, pour la lutte des classes, attisa un feu inextinguible au lieu de montrer aux classes sociales comment coopérer au bien commun.
C’est donc ainsi que ce même Hess devint l’instigateur d’une déviation du sionisme — sionisme à caractère racial, imposant la lutte contre ceux qui ne sont pas de race juive. De même que nous rejetons le marxisme satanique, de même tout juif ou chrétien qui se respecte doit-il écarter cette contrefaçon démoniaque du sionisme.
Hess revendique bien Jérusalem pour les Juifs, mais « sans Jésus, le Roi des juifs ». On n’a que faire de Jésus !
Tout Juif, en effet, ne porte-t-il pas en lui l’étoffe d’un messie et toute Juive, celle d’une Mater Dolorosa ?
Pourquoi, dès lors, n’a-t-il pas fait du Juif qu’était Marx un messie, un oint de Dieu au lieu d’un être entièrement tendu dans son effort plein de haine pour expulser Dieu du ciel ? Pour Hess, Jésus est un Juif que les païens ont déifié comme leur Sauveur.
Ni lui ni les Juifs ne semblent avoir besoin de Lui comme Sauveur personnel.
Il ne souhaite pas être sauvé et prétend que la recherche individuelle de la sainteté est de nature indo-germanique. L’idéal des
Juifs, selon lui, doit être un « état messianique » pour rendre le monde conforme au plan divin, ce qui équivaut – comme il le reconnaît d’ailleurs lui-même dans son Catéchisme Rouge — à faire la révolution socialiste en se servant pour cela de la lutte raciale et de la lutte des classes.
Moses Hess, qui assignait à Marx, son idole, la tâche de mettre un terme à la religion du Moyen Âge et de lui substituer la religion de la révolution socialiste, écrit ces mots qui de sa part sont assez surprenants :
J’ai toujours été édifié par les prières hébraïques.
Quelles prières disent donc ceux qui considèrent la religion comme l’opium du peuple ? Nous avons déjà vu que le fondateur de l’athéisme priait devant des cierges allumés et qu’il portait des phylactères. C’est que les prières juives, à l’instar des prières chrétiennes, peuvent être utilisées à des fins blasphématoires dans le rituel de Satan.
Hess avait inculqué à Marx un socialisme indissolublement lié à l’internationalisme. Et Marx note bien dans son Manifeste communiste que le prolétariat ne connaît pas de frontières. Quant à Hess, dans son Catéchisme rouge, il ne manque pas de railler le chauvinisme des Allemands.
Il en aurait d’ailleurs fait autant avec la notion de patrie de n’importe quelle autre nation d’Europe. Il critiquait le programme d’Erfurt du Parti social-démocrate allemand à cause de sa reconnaissance inconditionnelle du principe national. Mais c’est un internationaliste d’exception, car pour lui le patriotisme juif doit demeurer. Il écrit :
Celui qui renie le nationalisme juif est un apostat, un renégat – au sens religieux – c’est aussi un traître à son peuple et à sa famille. S’il devait être établi que l’émancipation des Juifs est incompatible avec le nationalisme juif, les Juifs devraient sans la moindre hésitation sacrifier leur émancipation.
… Les Juifs doivent, avant tout, être patriotes.
Pour ma part je suis d’accord avec les idées patriotiques de Hess dans la mesure où elles sont valables pour tous. Je suis partisan en effet de tout patriotisme, qu’il s’agisse des Juifs, des Arabes, des Allemands, des Français, des Américains. C’est une vertu s’il implique la préoccupation d’assurer le bonheur d’une nation au niveau économique, politique, spirituel et religieux, à condition bien entendu que ce soit dans l’amitié et la coopération avec d’autres nations.
En revanche le patriotisme juif du socialiste révolutionnaire qui rejette celui de tous les autres pays me paraît extrêmement suspect : c’est comme un plan diabolique pour faire haïr les Juifs de tous les autres peuples. Mais fort heureusement aucun Juif à ma connaissance n’a accepté ce plan de Satan.
La lutte raciale dont Hess s’est fait le protagoniste est aussi erronée que la lutte des classes dont il a été l’instigateur.
Il n’abandonna pas le socialisme pour s’orienter vers cette forme particulière de sionisme, mais, après avoir écrit Rome et Jérusalem il poursuivit son activité au sein du mouvement socialiste mondial.
Il n’exprime pas clairement ses pensées, aussi est-il malaisé de les comprendre. Qu’il nous suffise de savoir que, d’après lui, « le monde chrétien voit en Jésus un saint Juif devenu païen. Nous autres aujourd’hui, prétend-il dans ce livre, nous aspirons à un salut beaucoup plus large que celui que le christianisme a jamais été capable de nous offrir ».
Rappelons que, d’après le Catéchisme Rouge, ce salut beaucoup plus large n’est autre que la révolution socialiste.
Nous pourrions ajouter que Hess n’a pas été seulement la source originelle du marxisme et celui qui a tenté de créer un sionisme anti-Dieu, mais qu’il a été également le père de la théologie de la Révolution, thème d’actualité pour le Conseil
Mondial des Églises et aussi pour certaines tendances nouvelles du catholicisme selon lesquelles il est question d’un salut dès aujourd’hui. Par conséquent ce même et unique homme, demeuré presque inconnu, a été le porte-parole de trois mouvements d’origine satanique : le communisme, un détestable sionisme raciste et une prétendue théologie de la révolution.
Nul ne saurait être chrétien s’il n’aime les Juifs. Jésus était de race juive ; de même la Vierge Marie et tous les apôtres. Notre Bible est hébraïque et le Seigneur lui-même a déclaré : « Le salut vient des Juifs. » Au contraire Hess exalte les Juifs exactement comme s’il cherchait à susciter une violente réaction antisémite. Il a affirmé que sa religion n’était que la révolution socialiste et que le clergé de toutes les « autres » religions était fait d’escrocs. Oui, la révolution est bien l’unique religion pour laquelle Hess professe un grand respect. Il écrit :
Notre religion (le judaïsme) possède à son point de départ l’enthousiasme d’une race qui, dès son apparition sur la scène de l’histoire, a prévu l’objectif final de l’humanité et qui pressent les temps messianiques où l’esprit de cette humanité arrive à son accomplissement, non pas en tel ou tel individu en particulier, ni en partie seulement, mais dans les Institutions sociales de l’humanité tout entière.
(Toutes les citations qui précèdent sont tirées des Œuvres choisies de Moses Hess, Berchtel édit., Allemagne).
Ce temps que Hess programme « messianique » est celui de la victoire de la révolution socialiste mondiale. L’idée d’après laquelle la religion juive avait comme point de départ le concept d’une révolution socialiste athée n’est qu’une vilaine plaisanterie et une véritable insulte au peuple juif.
Tout en s’exprimant continuellement en termes religieux, Hess ne croit pas en Dieu. Il prétend que
notre dieu n’est autre que notre race humaine unie dans l’amour.
La voie qui mène à une telle union est la révolution socialiste où des dizaines de millions de membres de cette humanité bien- aimée seront torturés et mis à mort. Il ne cache pas, par ailleurs, qu’il n’accepte aucune domination du ciel ni des puissances de ce monde, car elles ont pour caractère commun l’oppression. Il n’y a de bien dans aucune religion excepté dans la révolution socialiste.
Il est absolument vain et inefficace d’élever le peuple jusqu’à la liberté authentique et de le faire participer aux biens de la vie, dit-il, si on ne le libère pas de l’esclavage spirituel, autrement dit, de la religion.
Dans la même ligne, il fait allusion à
l’absolutisme des tyrans célestes et terrestres sur leurs esclaves.
Ce n’est qu’en comprenant bien Moses Hess — celui, qui influença à la fois Marx, Engels et Bakounine, les trois fondateurs de la Première Internationale (D. Mc Lellan, Marx before Marxism, Mc Millan), que nous serons à même de découvrir les racines sataniques du communisme.
Cette longue digression au sujet de Hess s’avérait donc nécessaire, car si on ne le connaît pas, Marx demeure impénétrable puisqu’il a été entraîné par lui au socialisme.
Répétons ici les paroles de Marx déjà citées plus haut :
J’enseigne des mots enchevêtrés dans un embrouillamini diabolique, ainsi chacun peut croire vrai ce qu’il choisit de penser.
C’est bien ainsi, effectivement, le style de Marx. Quant aux ouvrages de Hess, c’est un embrouillamini encore plus inextricable et diabolique, véritable labyrinthe où il est difficile de retrouver son chemin, mais qu’il convient d’analyser pour déceler les liens possibles de Marx avec le satanisme.
Le premier livre de Hess s’intitule : Histoire sainte de l’humanité. C’était, selon lui, un ouvrage du Saint-Esprit de vérité.
Au jour du lancement, il notait dans son journal (folio loi) :
Le Fils de Dieu a libéré les hommes de leur esclavage personnel, Hess, à son tour, les libérera de l’asservissement politique.
Et encore :
Je suis appelé comme Jean-Baptiste à témoigner de la lumière.
À cette époque, Marx, encore opposé au socialisme, ne connaissait pas Hess personnellement et il commença même un livre pour le réfuter. Mais, pour des raisons qui nous échappent, ce livre ne fut jamais achevé (MARX-ENGEIS, Oeuvres complètes, Moscou, 1927-1935, Vol. 1). Il devint par la suite disciple de Hess.
Qui donc est ce Hess, ce soi-disant messager de l’Esprit Saint ? Nous avons déjà vu que son but avoué était de donner le coup de grâce à la religion et de causer des ravages. Dans l’introduction à son ouvrage Jugement dernier, il ne cache pas sa satisfaction de ce que le philosophe allemand Kant ait, prétend-il,
décapité le vieux Père Jéhovah ainsi que toute la sainte famille.
Hess fait passer ses propres idées sous le couvert du grand philosophe. Mais Kant n’avait pas de telles intentions ! Il a écrit, au contraire :
Je dois limiter ma connaissance pour laisser du terrain à ma foi.
Hess affirme que la religion juive est morte ainsi que la religion chrétienne (La Revue n° 1, p. 288), ce qui d’ailleurs ne l’empêche pas dans Rome et Jérusalem d’évoquer nos Saintes Écritures, le saint langage de nos pères, notre culte et la loi divine, les voies de la Providence et la vie de sainteté…
Ce n’est pas qu’il ait changé d’opinion aux divers stades de sa vie. Il a déclaré lui-même en écrivant son livre pseudosioniste qu’il ne désavoue en rien ses essais athées antérieurs (Nieder-rheinische Volks-Zeitung du 15-7-1862). Il s’agit là d’un embrouillamini diabolique volontaire.
Hess était juif et précurseur du sionisme. Et c’est précisément parce qu’avec Marx et d’autres, il était de race juive que certains pensent que le communisme est tramé par les Juifs. Mais ceux-là semblent oublier que Marx a écrit un livre antisémite, en disciple de son maître Hess même sur ce point. Ce sioniste qui élève le judaïsme jusqu’aux nues a dit dans son ouvrage sur le système monétaire (Rheinische Jarbiicher, Vol. 1, 18-45)
Les Juifs qui, dans l’histoire naturelle et dans le monde de la société animale, avaient mission de développer l’humanité pour en faire un animal sauvage, se sont bien acquittés de cette tâche professionnelle. Le mystère du judaïsme et du christianisme a été révélé dans le judéo-chrétien moderne : le mystère du sang du Christ tel celui de l’antique culte juif du sang — apparaît ainsi dévoilé, et c’est le mystère de l’animal de proie.
Peu importe si le sens de ces paroles demeure obscur pour vous : elles ont été « enchevêtrées dans un embrouillamini diabolique », mais toute la haine qu’elles renferment n’est que trop évidente. Pour les besoins de la cause Hess est tour à tour juif ou antisémite, selon l’esprit qu’il qualifie de saint et qui est l’inspirateur de ses écrits.
Il est possible que Hitler ait puisé son racisme chez Hess qui avait appris à Marx que l’appartenance à une classe sociale est le facteur décisif et qui affirmait aussi tout le contraire :
La vie est le produit immédiat de la race (Rome et Jérusalem). Les institutions et conceptions tant sociales que religieuses sont des créations spécifiques et originales de la race.
Le problème racial est en filigrane dans tous les problèmes de nationalités et de liberté. Toute l’histoire du passé a été une lutte entre classes et races. La lutte raciale vient en premier lieu, celle des classes, en second (ibidem).
Comment Hess réussira-t-il à faire triompher toutes ses idées nombreuses et contradictoires ?
Je passerai au fil de l’épée tous les citoyens qui opposeront résistance aux efforts du prolétariat » (Lettre à Lassalle, Correspondance de Moses Hess, éd. Gravenhage, 1959).
Marx nous dit la même chose en d’autres termes :
La violence est la sage-femme qui aide la nouvelle société à naître des entrailles de l’ancienne » (Le Capital).
Le tout premier maître de Marx fut le philosophe Hegel qui ne fit que frayer la route à Hess. Marx avait aussi pris de la graine chez Hegel. Pour ce penseur, le christianisme était pitoyable comparé au glorieux hellénisme.
Les chrétiens ont accumulé un tel monceau de bonnes raisons pour se réconforter dans le malheur qu’en définitive nous devrions être navrés de ne pas avoir la possibilité de perdre père ou mère une fois par semaine, alors que pour les Grecs le malheur était vraiment malheur et la douleur, douleur (Citations de Mc Lellan, cf. ci-dessus).
Le christianisme n’avait pas attendu Hegel pour être raillé en Allemagne, mais Hegel a été le premier à se moquer de la
Personne même de Jésus.
Nous sommes ce que la nourriture que nous prenons nous fait devenir. Marx, nourri d’idées sataniques, n’a pu que fabriquer une doctrine satanique.