Note de Vigi-Sectes:
Divers sites francophones abondent déjà en littérature sur les témoins de Jéhovah, d’autres site comme info-sectes.org excellent encore sur le sujet, avec des informations plus actuelles.
Nous présentons tout de même cette ancienne brochure (1957), en raison de son caractère historique et pour honorer la simplicité et la fidélité de nos prédécesseurs. Il est intéressant de comparer le discernement apologétique à différentes époques.
ÉDITEURS:
INSTITUT EMMAÜS Vennes-Lausanne
GROUPES MISSIONNAIRES
Vevey
La matière de cette brochure a paru sous une forme légèrement plus développée dans la revue de la faculté libre d’aix-en-provence, «études évangéliques», avril-juin 1950.
PRÉFACE
L’attitude courageuse de plusieurs objecteurs de conscience dans les rangs des Témoins de Jéhovah a rendu ce mouvement sympathique à bien des gens. L’ignorance du public à l’égard des enseignements de la Bible facilite, hélas, sa propagande. De plus, le manque de clarté des livres publiés par les Témoins de Jéhovah, n’encourage pas les vrais amis de la Bible à étudier ces ouvrages pour être en mesure d’y répondre.
Aussi les Témoins de Jéhovah auront-ils fatalement accès auprès d’un bon nombre de personnes, auxquelles ils ne laisseront en définitive que ce qui seul est clair dans leur enseignement, savoir la négation des doctrines chrétiennes fondamentales et le mépris de toutes les églises sans discrimination.
Il faut donc être reconnaissant à M. le professeur J. M. Nicole d’avoir fait l’étude objective et pleine de charité d’un mouvement suivi par des gens qui, tout en étant très sincères, propagent l’erreur.
Leur excuse est à coup sûr, leur ignorance de la Bible. Le fait de citer quelques textes arrachés à leur contexte peut impressionner les gens, mais cela ne suffit pas pour établir une doctrine et la rendre chrétienne.
Il faut aussi remercier le professeur Nicole d’avoir pris la peine de lire l’abondante littérature du mouvement. Le sousigné reconnaît humblement avoir souvent commencé la lecture d’un ouvrage édité par les Témoins de Jéhovah, mais il n’est pas sûr d’être jamais allé jusqu’à la fin. La manière dont les auteurs jonglent avec les textes et avec l’histoire, les incohérences de leur doctrine et enfin le jugement à la fois enfantin et acerbe qu’ils portent sur tous les chrétiens avaient rapidement eu raison de ma patience.
M. Nicole a écrit un ouvrage solide et facile à lire. Ses connaissances bibliques, son jugement clair et impartial, et son aménité, le qualifiaient pleinement pour une telle tâche.
Puisse cette brochure éclairer les adhérents sincères de ce mouvement, tout en préservant les chrétiens de ses doctrines néfastes.
Neuchâtel, mars 1957.
Roger Chérix.
Les Témoins de Jéhovah ont-ils raison ?
I
Il arrive fréquemment dans nos villes et nos villages que nous rencontrions des colporteurs qui se déclarent Témoins de Jéhovah et qui répandent une littérature éditée par une société intitulée « Watchtower Bible and Tract Society », Inc., Association internationale des Etudiants de la Bible. Parfois les fidèles de nos églises ne savent pas quel accueil il convient de leur réserver.
Leurs brochures et leurs livres se distinguent par les teintes vives de leur couverture et de leurs illustrations. Les nombreuses citations bibliques qui s’y trouvent semblent les rendre recommandables. Leur prix relativement modique peut allécher la clientèle. L’aménité et la politesse des vendeurs leur valent bien des sympathies. Parfois aussi la douce ténacité (pour ne pas dire plus) qu’ils mettent à recommander leurs ouvrages leur permet de les placer là même où d’abord on n’avait aucune envie de les acheter.
Le mouvement qu’ils représentent est, en réalité, vieux de trois quarts de siècle déjà. Vers l’an 1870, un Américain, Charles Taze Russell, se mit à étudier les prophéties bibliques. Par des calculs sur lesquels nous aurons l’occasion de revenir, il en arriva à la conclusion que le retour de Jésus-Christ devait s’effectuer à partir de 1874, et que le glorieux règne de Christ sur la terre pendant mille ans (Apocalypse 20), serait établi en 1914.
Dès 1875, il publia une première brochure intitulée « Le but et la manière du retour de notre Seigneur ». En 1878, il ()loupa ses premiers adhérents. En 1884, il fonda la Société de Bibles et traités de la Tour de Garde à Brooklyn près de New-York. Il composa successivement sept volumes sous le titre général « Aurore du Millénium ». A sa mort, en 1916, onze millions d’exemplaires de ses ouvrages, traduits en trente-six langues, étaient en circulation dans le monde. Dans les pays de langue française, ses partisans étaient connus sous le nom de Russellistes ou encore d’«Auroristes». Eux-mêmes se nommaient primitivement étudiants de la Bible, et n’ont adopté le titre de Témoins de Jéhovah que plus tard.
Après la mort de Russell, le juge J. F. Rutherford prit la tête du mouvement. Il se distingua par une activité littéraire au moins aussi vaste que son prédécesseur. En langue française il existe de lui plusieurs livres dont :
La Harpe de Dieu, Réconciliation, Délivrance, Création, Vie, Salut, Ennemis, Richesses, Jéhovah, Préparation;
sans mentionner un nombre considérable de brochures. Pendant bien des années, ce sont surtout ses ouvrages qui ont été diffusés.
En 1942, le juge Rutherford, à son tour, s’est éteint, et depuis c’est un nommé N. H. Knorr qui a pris sa place comme président de la Société. Les ouvrages qui, actuellement sont mis en circulation, ne portent pas de nom d’auteur. Nous connaissons trois ouvrages de quelque ampleur :
La Vérité vous affranchira, Le Royaume s’est approché et Que Dieu soit reconnu pour vrai !
et plusieurs brochures :
Le Prince de la Paix; Nations, réjouissez-vous ! et Les Témoins de Jéhovah dans le Creuset de l’Epreuve (les deux en une brochure); La Joie pour tous les Hommes.
A tous ces manuels il convient d’ajouter le périodique, paraissant tous les mois : La Tour de Garde.
II
Voici les doctrines essentielles qui se dégagent de ces écrits :
a) Doctrine de la Révélation :
Les Témoins de Jéhovah déclarent baser tout leur enseignement sur la Bible. Ils ont pour leurs chefs une admiration qui nous déconcerte. Lisez certaines phrases outrées comme celle-ci : « De nos jours, des hommes comme C. T. Russell et J. -F. Rutherford jouèrent un rôle de tout premier plan dans cette oeuvre mondiale des Témoins de Jéhovah, de même qu’autrefois Jésus, Paul, Pierre, Jean-Baptiste, Moïse, Abraham, Noé, Abel et beaucoup d’autres remplirent eux aussi, une mission particulièrement importante comme témoins du Très-Haut à d’autres époques. » ( Que Dieu soit reconnu pour vrai, chap. 17, p. 228.) Cependant, nulle part les productions de ces chefs ne sont présentées comme inspirées, leur seule destination est d’exposer l’Ecriture, unique autorité infaillible.
A vrai dire, leur manière d’interpréter les Saints Livres est tout à fait surprenante. D’abord ils refusent d’admettre la différence entre l’Ancien et le Nouveau Testament.
« Les hommes commettent une grossière erreur en donnant ce nom d’Ancien Testament aux livres de la Bible écrits en hébreu… La Bible… n’est… qu’un livre… et ne comporte pas deux « testaments. »
La vérité vous affranchira, p. 192, 193).
Puis nous trouvons chez eux un curieux mélange de rationalisme et d’illuminisme. On a l’impression qu’ils se sont emparés de quelques textes isolés, arrachés à leur contexte et compris d’une façon fantaisiste, et qu’ensuite, lorsque des chrétiens sérieux leur ont objecté les passages qui ruinaient leurs théories, ils ont essayé de s’en tirer par toutes sortes de subtilités.
Les Témoins de Jéhovah reprochent aux autres de déconseiller la lecture de la Bible et de nier l’inspiration des Écritures. Ce reproche, hélas, est justifié en ce qui concerne certaines fractions de l’Eglise chrétienne. Il ne saurait être adressé au protestantisme évangélique. Si des millions d’exemplaires de nos Saints Livres sont imprimés chaque année par nos sociétés bibliques, nous n’avons jamais vu une Bible ou un Nouveau Testament sorti des presses de la Tour de Garde. Des milliers de colporteurs bibliques sillonnent nos routes : les Témoins de Jéhovah font du colportage, certes, mais en général ce n’est pas la Bible qu’ils vont vendre de maison en maison, ce sont leurs livres et leurs brochures. En réalité, ce qui les intéresse, ce n’est pas de faire connaître l’Ecriture Sainte, mais l’interprétation fantaisiste qu’ils en donnent.
b) Doctrine de Dieu :
Ils sont les adversaires acharnés du dogme de la Trinité. Qu’on lise, par exemple, le chapitre 7 de l’ouvrage Que Dieu soit reconnu pour vrai ! On y trouvera des affirmations de ce genre :
« La trinité, d’origine mythologique, était en faveur autrefois chez les Babyloniens et les Egyptiens… Cette croyance fut introduite dans la , religion organisée par un ecclésiastique nommé Théophile. Un concile réuni à Nicée… confirme ce dogme stupéfiant… Depuis, le clergé a toujours défendu cette théorie nébuleuse. Que Satan en est le promoteur, cela saute aux yeux. »
Que Dieu soit reconnu pour vrai 1, p. 88
D’ailleurs, on a l’impression que les Témoins de Jéhovah se sont étrangement mépris sur la manière dont les chrétiens fidèles, à travers les âges, ont présenté les rapports entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Les ecclésiastiques, pour expliquer le mystère, se seraient aidés
« de triangles mystiques, de trèfles ou d’images représentant trois êtres sur un seul cou ».
Id., p. 89.
Nous ne pensons pas qu’aucun de nos lecteurs ait jamais entendu semblables spéculations dans son église !
Entre parenthèses, lorsqu’on désire échapper aux interminables sollicitations d’un colporteur du mouvement, il suffit parfois d’aborder avec lui cette question sur laquelle il éprouve un certain malaise à s’exprimer. (Nous sortirions du cadre de cette étude en essayant de développer longuement le fondement biblique du dogme de la Trinité. Mentionnons seulement quelques textes caractéristiques :
Il y a un seul Dieu : Deutéronome 6. 4; Jacques 2. 19, etc. Le Père est appelé Dieu, Jean 20. 17; Ephésiens 1. 17, etc. Le Fils est appelé Dieu : Jean 1. 1; 20. 28; Romains 9. 5; Hébreux 1. 8; 1 Jean 5. 20, etc. Le Saint-Esprit est appelé Dieu : Actes 5. 3, 4; 1 Corinthiens 3. 16; 2 Corinthiens 3. 17.
Les trois Personnes de la Trinité sont mentionnées côte à côte, d’une manière qui montre leur parfaite égalité : Matthieu 28. 19; 1 Corinthiens 12. 4-6; 2 Corinthiens 13. 13; Ephésiens 4. 4-6, etc. Elles sont mentionnées dans le même passage dans des fonctions différentes, ce qui implique leur distinction réelle : Matthieu 3. 16-17; Jean 14. 16, 26; 15. 26; Hébreux 9. 14, etc. Elles sont présentées dans leur unité essentielle, Jean 10. 30; 14. 16-18, 23, etc. )
Si Jésus n’est pas Dieu, (Avec plus de diplomatie que de bonne foi, les Témoins de Jéhovah, à l’instar de certains modernistes, n’hésitent pas à proclamer la divinité de Jésus; mais pour eux, être divin, ce n’est pas être Dieu ) qu’est-il aux yeux des Témoins de Jéhovah ?
« Il était un dieu »
(Que Dieu soit reconnu pour vrai !, chap. 3, p. 38.)
ce qui est bien étrange; car en disant cela, sous prétexte de sauvegarder la divinité du Père seul, ils tombent dans une espèce de polythéisme, en admettant l’existence d’un être qu’on peut légitimement appeler divin et de qui le grand Jéhovah Dieu serait « complètement séparé et distinct ». (Réconciliation, p. 103. A la page 104, Rutherford soutient que « les noms de Jéhovah, Dieu tout-puissant, et Très-Haut ne figurent nulle part dans les Ecritures comme s’appliquant à Jésus ». Il oublie que dans Hébreux 1. 10-12 un texte de l’Ancien Testament adressé à Jéhovah (Psaume 102. 26-29, voir aussi verset 13) est appliqué à Jésus-Christ, que dans Zacharie c’est Jéhovah qui prononce les paroles : «ils tourneront les regards vers moi qu’ils ont percé» (Zacharie 12. 10; Jean 19. 37), et que le Seigneur revendique la toute-puissance pour Lui-même (Matthieu 28. 18).
)
Le Fils, le Logos, serait la première créature de Dieu. Les autres êtres seraient venus au monde avec sa collaboration. Il serait à identifier avec l’archange Michel. (« La Parole était un prince très élevé en dessus des autres créatures. A ce titre il était appelé Micaël; il est donc un archange employé par l’Eternel.» La vérité vous affranchira, p. 46.
)
A l’incarnation, le Logos aurait complètement renoncé sa nature céleste pour devenir homme, ni plus, ni moins. Les Témoins de Jéhovah croient à la naissance miraculeuse ( Nous ne nous arrêterons pas à certaines bizarreries dogmatiques comme par exemple celle selon laquelle l’étoile de Bethléem aurait été allumée par Satan pour inciter les mages à se mettre en route. Satan avait espéré que par ce moyen l’enfant tomberait entre les mains d’Hérode et serait mis à mort, Délivrance, ch. 9, p. 127-131.
), mais à leurs yeux, Jésus aurait été en tout point semblable à Adam, et en rien supérieur. Il aurait totalement perdu son identité première, pour devenir un autre être. Ainsi le problème de l’unité des deux natures (divine et humaine) en Christ ne se poserait plus. Seulement, la coexistence des deux natures en Christ est affirmée dans la Bible, tandis que la conception russelliste est contredite par les textes où Jésus montre qu’Il a conscience d’être toujours identique à Lui-même, avant, pendant et après l’incarnation. ( Jean 8. 58; 16. 28; 17. 5; voir aussi Hébreux 13. 8.)
D’ailleurs, nous ne sommes pas au bout des métamorphoses du verbe imaginées par les Témoins de Jéhovah. A son baptême, Jésus de Nazareth aurait solennellement renoncé à son héritage terrestre, et aurait été engendré à la nature divine :
« Dieu… le consacra par son saint esprit, et… l’engendra pour être de nouveau son Fils spirituel, et non plus un 12 Fils humain… Grâce à cette onction de l’esprit, Jésus devint 12 le Messie ». (Que Dieu soit reconnu pour vrai, chap. 3. p. 42, 43.)
Conformément au vœu de son baptême, Jésus aurait ensuite accepté de mourir comme homme, et cela sans espoir de retour. Car sa résurrection, bien loin d’être corporelle, aurait été uniquement spirituelle. Si l’on objecte que Jésus le soir de Pâques, a déclaré qu’Il n’était pas un esprit, qu’Il avait de la chair et des os, les Témoins de Jéhovah décrètent que c’était là un corps provisoire :
« L’apparition de Jésus aux disciples eut pour but d’établir pleinement le fait qu’il était ressuscité et vivant. Il avait la puissance de créer un corps charnel, d’apparaître dans ce dernier et de le dissoudre, en tout temps; et quand il apparut aux disciples malgré les portes verrouillées, il est certain qu’il créa le corps instantanément en leur présence et qu’il le dissolu en disparaissant ».
Si l’on objecte que le tombeau est resté vide, on s’entend dire que le corps de Jésus destiné à ne pas voir la corruption a été enlevé on ne sait où et qu’« il est possible que l’Eternel l’ait conservé quelque part pour le montrer au peuple dans l’âge millénaire ». Si ce corps était resté dans la tombe, « il aurait été un obstacle pour la foi des disciples ». (Harpe de Dieu, chap. 7, p. 150-151.) Certes !
Ainsi, maintenant, Jésus n’aurait plus rien du Fils de l’homme (malgré les affirmations contraires de l’Ecriture) (Dans Jean 5. 27 et Actes 17. 3, il est dit clairement que Jésus aura conservé Son humanité au jour du jugement.); il serait redevenu un être céleste. Ajoutons que nous constatons un certain flottement dans l’usage du titre de Christ. Tantôt il est attribué purement et simplement à Jésus, ailleurs nous trouvons des affirmations comme celle-ci :
« Le Christ se compose de Jésus, la grande et puissante tête et de cent quarante-quatre mille membres ». (La Harpe de Dieu, chap. 8, p. 166.)
Quant au Saint-Esprit, pour lequel les Témoins de Jéhovah s’obstinent à ne pas employer de lettres majuscules (saint esprit), il ne serait pas une personne, mais une simple influence, une force impersonnelle. Afin de montrer combien il faut dénaturer la Révélation biblique pour soutenir cet avis, nous renvoyons le lecteur à quelques textes caractéristiques. (Le Saint-Esprit entend (Jean 16. 13), Il veut, d’une volonté délibérée (1 Corinthiens 12. 11), Il connaît (1 Corinthiens 2. 10, 11), Il est même susceptible d’être attristé (Ephésiens 4. 30), Il est un être de même nature que le Christ (Jean 14. 16), Il est associé au Père et au Fils comme étant sur le même plan qu’eux (Matthieu 28. 19; 2 Corinthiens 13. 13; Ephésiens 4. 4-6).
)
c) La notion de la Rédemption ne s’écarte pas moins de l’Evangile.
Adam, un homme parfait, a péché. En conséquence, tous les hommes, sauf Jésus, naissent « pécheurs, mauvais », destinés à vivre quelque temps sur la terre, pour tomber ensuite par leur mort, dans le néant complet.
Mais le sacrifice du Christ répare la faute d’Adam. Un homme parfait avait péché. Pour libérer l’humanité de la mort, la justice divine ne pouvait accepter « ni plus, ni moins » qu’une vie humaine parfaite.
Cette rançon permet aux hommes d’échapper aux conséquences du péché d’Adam, et de ressusciter pour subir une nouvelle épreuve, et cela dans des conditions plus favorables que la première. Adam au paradis ignorait ce qu’était le péché, avec ses conséquences. Instruits par l’expérience, ceux qui réapparaîtront sur la terre seront plus enclins résister aux tentations et à marcher dans l’obéissance.
C’est ainsi que
« les ressuscités obéissants pourront acquérir la vie sans fin ».
( Que Dieu soit reconnu pour vrai 1, chap. 8, p. 110.)
Au fond, d’après cette conception, Jésus n’aurait pas vraiment porté nos péchés sur la croix. Il aurait souffert pour le péché d’Adam. Notre salut ne serait pas dû uniquement à Ses mérites, mais à la manière dont nous saurions profiter de la seconde chance qui nous est offerte :
« La , rançon pour tous donnée par , l’homme Jésus-Christ ne donne ou ne garantit à aucun homme la vie ou la bénédiction éternelle, mais elle donne et garantit à chaque homme une autre opportunité (sic) ou épreuve pour la vie éternelle ».
(Le Plan des Ages, chap. 9, p. 161, 162. Voir aussi p. 163.)
Les rachetés sont d’ailleurs répartis en classes bien distinctes, qui se montaient primitivement à trois, et dont le nombre a été ramené à deux depuis 1935.
La première classe comporte un nombre de places strictement limité. Elle ne peut comprendre depuis le temps des apôtres jusqu’à nos jours que 144 000 individus. Ce sont eux, et eux seuls qui forment l’Église, le corps du Christ, le petit troupeau. Pour faire partie de cette élite, il faut avoir franchi plusieurs étapes :
Il faut d’abord passer par la justification, laquelle s’obtient par la foi aux avantages que Jésus nous a acquis à la croix. Cette grâce fait du croyant un être humain ayant droit aux mêmes avantages qu’Adam avant sa chute.
Ensuite il s’agit de renoncer à tout héritage terrestre pour se consacrer à Dieu et s’unir à Jésus-Christ dans son sacrifice. Cet acte de consécration est symbolisé par le baptême.
Il est suivi de la régénération par le Saint-Esprit. Alors seulement on est une nouvelle créature.
Enfin, il faut être sanctifié. Il faut rester fidèle à l’engagement qu’on a pris, consacrer sa vie au « témoignage à Jéhovah » jusqu’à la mort.
Ceux qui, fidèles à leur vœu, s’immolent complètement, passent par la mort. (Cette mort semble avoir un certain caractère expiatoire, car nous lisons
« Ces justifiés peuvent maintenant mourir avec Christ Jésus, par lequel ils ont accès auprès de Dieu. Leur corps ayant désormais droit à la vie sur terre, peut être accepté en sacrifice s’il est présenté par le Souverain Sacrificateur. » Que Dieu soit reconnu pour vrai, chap. 23, p. 317, 318.)
Ceux des âges précédents sont ressuscités en 1918, après avoir été inconscients entre leur décès et cette date fatidique. Leur résurrection, comme celle de Jésus, est purement spirituelle, puisque, comme Lui, ils ont renoncé à tout héritage terrestre. Désormais, ce ne sont plus des êtres humains, mais des êtres spirituels, doués d’immortalité. Depuis 1918, les fidèles de première classe, à leur mort, sont transmués individuellement. Quand les 144 000 seront au complet, ils seront unis à Jésus pour former avec lui le Christ, étre à jamais son épouse et son corps, et pour régner avec lui dans la gloire céleste.
Ceux qui deviennent membres de la secte ne font pas nécessairement partie des 144 000. On ne sait d’ailleurs pas trop à quel signe distinguer les membres de cette élite. De toute façon ceux qui à l’heure actuelle ont la prétention d’en faire partie sont en très petit nombre, et bientôt il ne doit plus y en avoir du tout.
(Une classe intermédiaire avait été prévue par Russell et envisagée également par Rutherford jusqu’en 1935. Elle devait comprendre les régénérés qui n’étaient pas restés fidèles à leur vœu de consécration. Ils devaient former la « grande multitude » d’Apocalypse 7:9-17, debout devant le trône, et non assis dessus, héritiers d’une gloire céleste, mais de second ordre. Dans le cours des années, cette solution a dû paraître boiteuse.
Rutherford déclara qu’en 1935 le Seigneur transmit un message à ses serviteurs, selon lequel la « grande multitude » était une classe destinée à vivre éternellement sur la terre (Le Pauvre Consolé, dans Réfugiés, p. 45), en d’autres termes qu’elle était désormais assimilée à la deuxième classe, dont il va être question. Il semble que ce déclassement (ou reclassement, si l’on préfère) fut accueilli avec joie par la plupart des Témoins de Jéhovah, mais non par tous. Il en résultat un schisme. Certains, flétris du nom de « membres du serviteur méchant » restèrent attachés à l’ancienne manière de voir, et Rutherford les voua désormais à la condamnation irrévocable, sans aucun espoir de salut – idem. P. 51, 52).
La grande majorité des adeptes rentre dans la seconde classe de rachetés, de beaucoup la plus nombreuse, celle qui est destinée, pendant et après le millénium, à jouir de l’héritage terrestre promis à l’humanité. Il y a plusieurs portes d’entrée pour être admis dans cette classe.
En font partie, d’abord, les saints de l’Ancienne Alliance, Abraham, Isaac, Jacob, Moïse, David, etc.
Y figurent ensuite les croyants de la période évangélique, depuis l’Ascension jusqu’au retour de Jésus, qui en sont restés au stade de la justification, sans se consacrer par la mort à eux-mêmes pour le service de Dieu.
Tous ces gens-là ressusciteront au cours du millénium, et pourront prolonger indéfiniment leur séjour sur la terre.
Il est possible, de plus, à ceux qui sont vivants aujourd’hui de s’inscrire dans cette classe de rachetés, en devenant Témoins de Jéhovah.
D’ailleurs, même lorsque la résurrection de tous les morts aura lieu, les inscriptions ne seront pas closes. Tous les trépassés auront donc, au fur et à mesure qu’ils ressusciteront, la possibilité de se décider pour ou contre Jéhovah, et s’ils prennent la bonne décision, ils auront part pour toujours à l’héritage terrestre.
Il suffira de quelques brèves remarques pour réfuter cette théorie compliquée. Jamais dans le Nouveau Testament nous ne trouvons semblable distinction entre les rachetés : tous ceux qui sont sauvés sont ajoutés à l’Eglise; tous sont baptisés dans un même Esprit pour former un même corps. Il peut y avoir des degrés de spiritualité parmi les croyants, mais il est impossible de tracer entre eux des lignes de démarcation, de les grouper en catégories.
Les 144 000, sur lesquels la Bible est très sobre (Apocalypse 7:4-8), sont les prémices des rachetés, et non pas nécesesairementune élite. Ils appartiennent, semble-t-il, tous au peuple le israélite, et ne sauraient donc constituer l’Eglise dans son ensemble , laquelle comprend aussi, et sur un pied de parfaite égalité, des croyants issus du paganisme. ( Les idées de Russell et de Rutherford constituent ainsi un sérieux avertissement à ceux qui veulent établir une hiérarchie fixe au sein du peuple de Dieu. Cette tendance existe à l’état latent dans presque tous les milieux chrétiens; elle se cristallise dans un certain nombre de sectes anciennes ou modernes, manichéennes, albigeoises, perfectionnistes, pentecôtistes, pour ne rien dire des distinctions compliquées (sacerdoce, vie régulière, mysticisme, canonisations) du catholicisme romain. Russell et Rutherford entraînés par leur fantaisie sans retenue, ont simplement poussé cette tendance presqu’à l’absurde.)
d) Il nous reste à parler de l’eschatologie
(enseignement sur la fin des temps) des Témoins de Jéhovah.
Le Christ étant censé ne plus être un homme et ne plus avoir de corps humain, ne saurait d’après eux, revenir d’une manière visible, ainsi que la Bible l’enseigne. (« Tout œil le verra », Apocalypse 1:7)
Rutherford déclare que la seconde apparition du Seigneur
« n’est pas visible aux yeux humains, et ne le sera jamais, mais qu’elle pourra se remarquer graduellement dans les événements qui surviendront ».
(La Harpe de Dieu, chap. 9, p. 198.)
D’ailleurs la Parousie ou « présence » du Seigneur restera toujours assez distante. Au fond, Jésus ne revient pas sur la terre, mais dirige du ciel l’établissement progressif de son règne.
Malgré les avertissements de Jésus :
« Pour ce qui est du jour et de l’heure, personne ne le sait, ni les anges des cieux, ni le Fils, mais le Père seul; ce n’est pas à vous de connaître les temps et les moments que le Père a fixés de sa propre autorité »,
les Témoins de Jéhovah ont entrepris de calculer la date de l’événement.
Ils partent d’une interprétation pour le moins contestable de Daniel 12:7. Il y est parlé d’une période dénommée « un temps, des temps et la moitié d’un temps », qui avait déjà été mentionnée auparavant comme marquant la durée du règne de l’Antichrist. (Daniel 7:25)
En partant de ce principe que « des temps » veulent dire « deux temps » (ce qui est relativement plausible), et que chaque temps équivaut à une année de 360 jours, on arrive à un total de 360 + 720 + 180 = 1260 jours.
D’autre part, selon un procédé courant chez divers interprètes de la prophétie (et qui, du reste, semble légitime, sinon ici, du moins dans d’autres passages), un « jour » est censé représenter une année. La durée du règne de l’Antichrist équivaudrait donc à 1260 ans.
Or, à l’instar des Adventistes, les Témoins de Jéhovah identifient l’Antichrist avec la Papauté. D’après les uns et les autres, la domination papale aurait commencé en 539, par un décret de Justinien accordant au pape le pouvoir temporel sur l’Italie, et aurait pris fin en 1799, lorsque Napoléon Bonaparte s’empara de Rome, que Pie VI fut fait prisonnier et que les Etats de l’Eglise furent temporairement sécularisés. Le fait que ni l’une, ni l’autre de ces dates ne marque de tournant bien considérable dans l’histoire de la papauté ne trouble guère nos prophètes modernes.
Or, Daniel ajoute :
« Heureux celui qui attendra et qui arrivera à 1335 jours » ! (Daniel 12:12)
En supposant que les 1335 jours sont 1335 ans et commencent en même temps que les 1260 ans, nous aboutissons à 539 + 1335 1874. Il se trouve
que cette date coïncidait avec celle des débuts de l’activité de Russell. C’est donc cette date-làqu’il fixa comme marquant le début du retour progressif et invisible du Seigneur.
Mais il n’était pas au bout de ses calculs. Était-il déçu de ne rien remarquer de plus sensationnel en 1874, et jugea-t-il prudent de déterminer une date plus éloignée ? Nous l’ignorons, car il n’en dit rien. Mais se basant sur le fait qu’il y avait eu, selon lui, empiétement de l’âge évangélique, inauguré en 29 de notre ère par le baptême de Jésus, et de l’âge judaïque, clos en 70 par la destruction de Jérusalem, il appela cette période de 40 ans celle de la
« moisson », et conclut que, de même, une période de 40 ans devrait appartenir tout ensemble à l’âge évangélique finissant et au temps du Millénium commençant. Ainsi donc le Millénium, annoncé de 1874 à 1914, devait être établi avec puissance à cette dernière date seulement. (Le Plan des Ages, chap. 12, p. 247-248)
1914 arriva et fut loin d’apporter ce qu’on pouvait attendre du Millénium. Aussi, Rutherford, par des calculs sur lesquels il serait fastidieux de s’étendre, trouva-t-il moyen de reporter le début du Millénium à 1918, date un peu plus facile à faire accepter par le bon peuple de l’entre-deux guerres. (La Harpe de Dieu chap. 9, p. 210)
Depuis, les horreurs de la seconde guerre mondiale ont tellement éclipsé celles de la première, que 1914 n’apparaît guère plus inacceptable que 1918. Aussi les plus récents ouvrages des Témoins de Jéhovah placent-ils l’établissement du Royaume de Dieu en 1914. (Que Dieu soit reconnu pour vrai, chap. 10, p. 134) 1918 a passé au second plan !
Nous faisons grâce à nos lecteurs des calculs encore beaucoup plus subtils que l’on trouve, soit chez Russell, soit chez Rutherford, et qui sont basés sur la chronologie musulmane ou sur les dispositions de la grande pyramide d’Egypte. Nous supposons que l’échantillon que nous avons donné suffit.
Il nous reste à expliquer comment doit se dérouler le règne du Christ dans lequel nous sommes censés vivre depuis plus de trente ans.
Il débute par le jugement des nations. Le feu de la colère divine doit les consumer, jusqu’à ce que tous les faux systèmes soient détruits. Entre parenthèses, il est instructif de noter les fluctuations des Témoins de Jéhovah dans leur manière d’identifier la Bête et le Faux prophète de l’Apocalypse. Dans la Harpe de Dieu, Rutherford y voit la papauté; quelques années plus tard, dans Délivrance, il y voit le capital, les hommes d’Etat et le clergé, et présente la Société des Nations comme étant
« l’image de la bête »;
aujourd’hui la bête est assimilée à l’Organisation des Nations Unies.
Si les Témoins de Jéhovah varient dans leur interprétation des événements contemporains, ils n’ont aucune hésitation sur l’avenir, et ils assurent que d’ici peu, Satan rassemblera toutes les armées de la terre pour la bataille ultime d’Armaguédon. Les deux tiers de l’humanité seront exterminés. Le tiers qui subsistera sera jugé, c’est-à-dire qu’une occasion lui sera fournie de se décider pour ou contre Jéhovah. Le jugement, d’après eux, n’est en effet pas tant un verdict, qu’une mise à l’épreuve, de celui qui est « jugé » peut opter pour la bonne ou pour la mauvaise voie. Rutherford exprime l’espoir qu’un grand nombre, instruit par l’expérience, acceptera la loi de Dieu et pourra conséquemment vivre à perpétuité sur la terre.
De là sa brochure, parue en 1920, et intitulée
« Des millions (sic) actuellement vivants ne mourront jamais» .
Nous nous permettons d’observer qu’au fur et à mesure que les années passent, le nombre des millions vivant en 1920 et susceptible d’avoir part à cette bénédiction décroît dans des proportions inquiétantes, et nous comprenons que les Témoins de Jéhovah aiment mieux colporter d’autres ouvrages que cette brochure !
Une deuxième raison milite d’ailleurs en faveur d’un tel choix. A la suite de calculs sur lesquels il est inutile d’insister, Rutherford annonçait sans sourciller que les saints de l’Ancienne Alliance, en particulier Abraham, Isaac et Jacob ressusciteraient en 1925, qu’on les verrait
« complètement rétablis à la position humaine parfaite »
et qu’ils seraient les
« représentants visibles et légaux du nouvel ordre de choses ».
(Des millions actuellement vivants ne mourront jamais, p. 75)
Les faits ont opposé un démenti évident à ces prédictions.
Aussi dans les ouvrages plus récents, la résurrection est-elle reportée à plus tard, jusqu’après la bataille d’Armaguédon. Les hommes ressusciteront les uns après les autres. Les conditions seront favorables, puis Satan sera lié. De plus, Abraham et les autres dignitaires anciens auxquels la priorité continue à être réservée, pourront servir de guides aux autres. Chaque ressuscité aura une centaine d’années pour prendre une décision. Si au bout de ce laps de temps il n’a pas profité de l’occasion qui lui était offerte, il.subira la seconde mort.
Jésus avait parlé du chemin large qui mène à la perdition et du chemin étroit qui mène à la vie. (Matthieu 7:13-14) Il appartenait aux Témoins de Jéhovah de découvrir un troisième chemin, le « grand chemin du salut », où il ne s’agira plus d’entrer dans le royaume de Dieu par beaucoup de tribulations, mais qui sera, au contraire,
« très uni et facile…, arrangé tout particulièrement pour l’aisance et la convenance des voyageurs »,
(Le Plan des Ages, chap. 11, p. 237. Réconciliation, chap. 11, p. 304, 305.)
Le grand chemin du salut terrestre offert aux ressuscités pendant le Millénium.
A la fin du Millénium, il y aura une dernière épreuve infligée à l’humanité : Satan sera délié, et séduira un nombre considérable de personnes. Mais son triomphe sera court, car ses partisans seront vaincus et condamnés avec lui à la seconde mort.
Ceux qui auront persévéré dans le bien sont destinés à vivre perpétuellement sur la terre. En dépit des affirmations des apôtres Pierre et Jean ( 1 La terre, avec les œuvres qu’elle renferme, sera consumée », 2 Pierre 3:10)
« La terre et le ciel s’enfuirent devant Sa face, et il ne fut plus trouvé de place pour eux… Le premier ciel et la première terre avaient disparu »,
Apocalypse 20:11; 21:1),
les Témoins de Jéhovah soutiennent que la terre subsistera toujours. Ses habitants ne seront pas immortels (ce privilège est réservé à Jésus et aux 144 000), mais ils ne mourront pas non plus, car toute cause de mort aura disparu; tout en restant mortels par nature, ils auront donc la vie éternelle.
Quant à la seconde mort, elle serait le néant complet. D’après Russell, Rutherford et leurs successeurs, la doctrine du châtiment éternel serait due au diable et à ses serviteurs, ecclésiastiques catholiques et protestants, le but de Satan étant d’inciter les hommes à blasphémer contre Dieu. A ceci nous répondons que le feu qui ne s’éteint pas, loin d’être une invention diabolique est présenté comme bien réel dans la Bible. De plus, on pourrait faire grief à maints prédicateurs non pas tant de trop y insister, mais plutôt de le passer sous silence ou de le nier.
La doctrine. de l’anéantissement des impénitents a pour corollaire celle du sommeil des morts entre leur décès et leur résurrection; aussi lisons-nous sous la plume de Rutherford que
« l’homme mort se trouve dans un état de complète inconscience »
(L’Enfer, p. 12)
que
« les morts… sont bien morts » ( Une bonne Nouvelle, p. 36
« qu’ils sont dans la plus absolue ignorance des desseins de Dieu ».
( Id., P. 43)
Une fois de plus, il se met en contradiction avec 1’Ecriture. (Luc 16. 19-31; 23. 43; Philippiens 1. 23; Apocalypse 6. 9-11; 14. 13.)
Avant de passer plus loin, il ne sera pas superflu cl ajouter aux remarques que nous avons faites au courant de cet exposé, quelques réflexions générales sur l’eschatologie des Témoins de Jéhovah. C’est là, en effet, que se trouve un des principaux secrets tout à la fois de leur force et de leur faiblesse.
Trop souvent, dans les églises officielles, l’étude de la prophétie a été négligée. Que de fidèles pour qui l’Apocalypse reste un livre fermé, et qui pourtant seraient reconnaissants d’obtenir quelques éclaircissements à son sujet. Aussi la belle assurance avec laquelle les prophètes de la Tour de Garde expliquent les textes bibliques exerce-t-elle une réelle attraction sur eux. (Nous reconnaissons qu’une étude attentive des théories avancées par les Témoins de Jéhovah serait un peu moins rassurante. N’empêche que les formules citées, calculées pour discréditer l’enseignement de prédicateurs fidèles, risquent d’avoir des conséquences funestes pour ceux, probablement nombreux, qui se contentent de feuilleter les ouvrages indigestes de Rutherford et de ses successeurs.)
De plus, n’ayant pas reçu, dans leur milieu, d’enseignement systématique sur la prophétie, ils ne seront pas à même de démêler le vrai du faux et restent désarmés devant les prédictions les plus hérétiques. La meilleure manière d’empêcher que les fidèles de nos églises se laissent séduire, c’est de leur apporter un enseignement eschatologique clair et fondé sur la Bible, un enseignement qui précise ce qu’on a le droit d’affirmer hardiment et ce qui reste encore voilé de mystère. Nous sommes heureux de constater que la prédication contemporaine s’oriente dans ce sens; nous saluons avec joie des ouvrages comme ceux de René Pache sur le Retour de Jésus-Christ et l’Au-Delà. Nous souhaitons que l’Église dans son ensemble suive cette voie toujours plus résolument.
D’autre part, l’histoire des variations des Témoins de Jehovah dans leur interprétation des prophéties nous met en garde contre certains rapprochements prématurés. Ils ne sont pas seuls à mettre hâtivement en parallèle tel évènement contemporain avec telle prédiction biblique. Nous avons certes le droit et le devoir d’examiner les signes des temps. 4° Mais n’oublions pas la marge qui existe entre le texte sacré lui-même, seul infaillible, et nos explications toujours sujettes à caution. De nombreux points d’interrogation subsistent encore; à vouloir les supprimer trop tôt, nous risquons d’en arriver aux mêmes acrobaties exégétiques que les Témoins de Jéhovah, après avoir fait, comme eux, de fausses prédictions.
III
L’organisation du mouvement correspond à sa doctrine. Jusqu’en 1935, les adeptes aspirant à faire partie du petit troupeau (La gloire céleste leur était réservée; s’ils étaient infidèles leur vœu, ils tombaient dans la classe de la grande Multitude.) , et eux seuls, recevaient le baptême par immersion, après avoir renoncé à leur avenir terrestre; eux seuls participaient à la Sainte-Cène, une fois par an, le jeudi saint. Ils faisaient l’offrande de tous leurs biens à la communauté, et s’adonnaient assidûment au colportage.
Ceux au contraire qui voulaient se contenter de l’héritage terrestre n’étaient pas, au début, enrôlés dans une organisation. On se bornait à les « avertir », par le colportage, des conférences, des messages radiophoniques. On les encourageait quitter les groupements religieux auxquels ils pouvaient appartenir, mais sans leur offrir, à la place, une société nouvelle. Ils devaient vivre dans l’espoir de l’organisation mondiale qui allait être mise sur pied après la bataille d’Armaguédon, n’était pas question, pour eux, de baptême ou de Sainte-Cène. Voici un échantillon des recommandations qui leur étaient adressées :
« Pour vous déclarer pour Jéhovah, vous n’avez point besoin d’adhérer à une organisation humaine quelconque, c’est dans la solitude de votre foyer que vous pouvez vous dévouer à Dieu et à son Royaume… Évitez toutes querelles et toutes controverses ! Si des révoltes et des révolutions éclatent, tenez-vous éloignés d’elles…
(Le juste Souverain, p. 24.)
Approfondissez votre connaissance de la vérité en lisant les livres du juge Rutherford dans votre home, loin des manifestations inutiles des systèmes religieux…
(Id., p. 27.)
Si vous faites partie de quelque système ecclésiastique aux tendances politiques (lisez : n’importe quelle église organisée), retirez-vous en et refusez-vous d’avoir quoi que ce soit de commun avec ces organisations injustes…
(Id., p. 54.)
Ne faites rien pour conserver votre qualité d’ouvrier d’une oeuvre de bienfaisance ecclésiastique, car les églises font partie du monde. »
(Id. p. 55, 56.)
Au contraire, depuis 1935, l’organisation est devenue différente. Les Témoins de Jéhovah font des efforts sérieux pour recruter des membres régulièrement enrôlés. Certains, parmi eux,
« espèrent obtenir la gloire céleste »;
ce
« sont ceux dont Jéhovah se sert pour diriger l’oeuvre… (Ils) ne sont plus qu’un petit nombre appelé collectivement , le serviteur fidèle et prudent `… Leur nombre décroît à mesure qu’ils meurent ».
(Que Dieu soit reconnu pour vrai, chap. 23, p. 321.)
Les autres, qui dans le jargon du mouvement sont appelés les Jonadabs ou autres brebis
« n’espèrent pas aller au ciel parce que la promesse leur a été faite de vivre éternellement ici-bas, où ils auront le privilège de soumettre, d’embellir et de peupler la terre si toutefois, comme Témoins de Jéhovah, ils lui prouvent leur fidélité avant la bataille d’Armaguédon ».
(Id., chap. 17, p. 238)
Ils n’ont donc pas le même avenir que les 144 000, mais ils ont les mêmes obligations. Pour être un « Jonadab », il faut avoir accepté l’enseignement de la Bible (tel, sans doute, qu’il est interprété dans les publications de la Tour de Garde), croire en Dieu, accepter Jésus comme Rédempteur, changer sa manière de vivre, en un mot se convertir
(Id., chap. 23, p. 313. La nécessité d’une conversion pour les rachetés terrestre n’apparaissait pas du tout dans les ouvrages de Russell ou de Rutherford première manière Ici-marne, la conversion est mentionnée en passant; elle joue un rôle tout à fait effacé dans les proclamations des Témoins de Jéhovah.) , puis se consacrer au service de Dieu et recevoir le baptême par immersion. Tous les néophytes sont ensuite instruits méthodiquement, car chaque membre de l’organisation est destiné à devenir évangéliste :
« Chacun de ces témoins est un ministre de l’évangile. Quiconque ne prêche pas à la manière deJésus ne peut se déclarer Témoin de Jéhovah… Les Témoins de Jéhovah sont une société de ministres… un corps d’évangélistes et de missionnaires ».
(Id., chap. 17, p. 230, 231.)
La durée des études est variable.
« La Bible est le manuel principal. D’autres livres et cours, ne contenant aucune tradition ni le moindre dogme religieux »
(Id., p. 231, par exemple Équipé pour toute bonne oeuvre qui est une sorte d’introduction à la Bible.)
… sont également employés. Après quoi vient l’ordination :
« L’organisme des Témoins de Jéhovah donne à chaque prédicateur des lettres de créance qui montrent qu’il est dûment autorisé à prêcher, ayant été ordonné conformément aux directives de l’organisation ».
Id., p. 233.
Un contrôle rigoureux maintient tous les émissaires dans la soumission vis-à-vis du Comité central :
« Chacun d’eux fournit régulièrement un rapport détaillé de son travail, de sorte que l’organisation est à même de tenir des écritures sur l’oeuvre accomplie par chaque ministre ».
(Id., p. 237.)
Les ouvrages colportés sont toujours édités par la Watchtower Bible and Tract Society, imprimés par ses soins. Ici, comme dans d’autres sectes, la centralisation extrême de l’autorité fait penser au système papal, quelque étrange que cela puisse paraître chez des gens qui passent une bonne partie de leur temps à combattre le catholicisme romain.
Parmi les ministres, les uns consacrent tout leur temps à la prédication, et sont soutenus financièrement par la société. Les autres se livrent à une profession séculière, et donnent un jour par semaine au colportage. Ils le font sans rémunération, mais peuvent accepter les dons volontaires qui leur sont remis par les personnes auxquelles ils rendent
visite. (Id., p. 234. Nos lecteurs sauront désormais la destination des « dons pour l’oeuvre » demandés parfois avec une certaine insistance.)
Ils accomplissent ce travail de préférence le dimanche, et polémisent, à l’occasion, contre leurs rivaux sabbatistes. Ils le font en recourant à de bons arguments, en montrant que nous ne sommes plus sous la loi, et que le sabbat du septième jour n’était que l’ombre du sabbat véritable. (Id., chap. 13 et 14; p. 167-197.)
On peut cependant regretter qu’après avoir mis tant d’ardeur à corriger les erreurs d’autrui, ils n’en mettent pas un peu plus à renoncer à leurs propres erreurs, bien plus monumentales que celles des sabbatistes.
On ne peut qu’être frappé par le zèle propagandiste des Témoins de Jéhovah. Ils ne négligent aucun moyen pour répandre leurs idées urbi et orbi. Leurs colporteurs parcourent les villes et visitent les campagnes les plus reculées. Ils convoquent des réunions régulières d’étude biblique dans les maisons où l’on veut bien les accueillir. De grandes conférences, parfois agrémentées de films, sont organisées de temps à autre, dans des salles neutres. La radio est mise à forte contribution.
Ils sont infatigables. En les voyant si convaincus, si polis, si ardents, le public est favorablement impressionné. En tout cas, ils donnent une leçon aux chrétiens, mieux éclairés, qui feraient bien de proclamer la vérité avec autant de hardiesse que ceux-là en mettent à propager l’erreur.
En dehors de leur devoir de propagande, il n’y a guère d’obligation d’ordre positif pour eux. On ne trouve pas grand-chose dans leurs livres sur la vie sainte, sur les vertus chrétiennes, sur la piété ou sur le culte en esprit et en vérité.
En revanche, les devoirs négatifs sont rappelés avec une vive instance.
D’abord, il s’agit de rompre avec toute religion existante. (Dans Guérison, p. 16, nous lisons :
« La religion est l’ennemi de l’homme… Fuyez-la comme un poison mortel !… Toutes les religions sont contre Dieu et son Royaume gouverné par le Christ ».
(Que Dieu soit reconnu pour vrai, ch. 18; p. 247.)
Il est piquant de constater que malgré cela, les Témoins de Jéhovah aient accepté d’être classés aux Etats-Unis comme ministres de la religion !
Les églises forment l’organisation de Satan, avec laquelle aucun compromis n’est possible. On a souvent souligné la violence des attaques consignées dans la littérature de la Tour de Garde contre les églises. Quelques paroles lénifiantes sont adressées aux bonnes âmes ignorantes
« retenues prisonnières dans les systèmes ecclésiastiques ».
Mais aucun ménagement n’est observé à l’égard du clergé :
« Ces prêtres et pasteurs retiennent dans leurs prisons, par des menaces, par la contrainte et par de faux enseignements les chrétiens timides, qui sont ainsi retenus dans les filets de l’ennemi ».
Réconciliation, chap. 8, p. 256, 257.
Un texte comme celui-là montre qu’on aurait bien tort de regarder les Témoins de Jéhovah avec aveu sous sous prétexte qu’ils attaquent l’Eglise romaine. Les Eglises protestantes sont englobées par eux dans la même réprobation.
Nous pourrions multiplier les citations de ce genre.
La même attitude négative est imposée aux adeptes du mouvement vis-à-vis de l’état. En particulier l’objection de conscience y est poussée jusqu’à ses conséquences extrêmes. Ils prétendent y avoir droit en qualité de ministres et invoquent à cet effet l’exemption du service militaire accordée aux prêtres et aux Lévites d’Israël.
« Une autre raison sur laquelle chaque disciple du Christ Jésus et ministre du Tout-Puissant, demande à être dispensé de l’instruction et du service militaire, c’est qu’il combat comme soldat dans l’armée de Christ… Il n’est pas autorisé par son Général à participer à une guerre charnelle sur la terre… (Il) ne peut déserter pour s’enrôler dans n’importe quelle armée de ce monde; en ce cas il serait coupable de désertion et mériterait le châtiment promis par Jéhovah aux déserteurs. »
( Que Dieu soit reconnu pour vrai, chap. 18, p. 246.)
L’objection de conscience va chez eux jusqu’à refuser de saluer le drapeau, une telle salutation étant considérée par eux comme un acte d’idolâtrie. (id., p. 249-251.)
Cette attitude leur a valu bien des difficultés, surtout pendant la guerre de 1939-1945. Les vives attaques qu’ils portent contre tous les gouvernements nationaux, contre le système capitaliste et contre les militaires ne contribuaient pas à arranger la situation.
Ils se défendent de vouloir renverser les autorités existantes par la violence. Ils attendent que le bouleversement s’accomplisse de lui-même à la bataille d’Armaguédon:
«Quelle part les fidèles disciples de Christ Jésus sur la terre prennent-ils à la destruction de l’organisation du diable ?… Le devoir de ces chrétiens dévoués consiste simplement à annoncer publiquement les desseins de Dieu… Le vrai chrétien ne saurait employer la violence contre les puissances qui dominent le monde ».
(Gouvernement, chap. 10, p. 267, 268.)
«L’activité à laquelle se livrent les Témoins de Jéhovah n’est jamais subversive… Ils ne sont pas séditieux… Quand Jéhovah annonce par ses témoins sa décision de détruire les gouvernements iniques de ce monde, cela ne signifie pas que les dits témoins participeront à l’exécution ».
(Que Dieu soit reconnu pour vrai, chap 14, p. 255)
Autour des Témoins de Jéhovah proprement dits gravitent ce que nous appellerions des sympathisants, c’est-à-dire des gens qui ne sont pas membres de l’organisation, mais s’intéressent au message des colporteurs. On les désigne du nom d’hommes de bonne volonté :
« Chaque ministre actif possède son assemblée, c’est-à-dire un groupe depersonnes de bonne volonté qu’il instruit à domicile dans le territoire qui lui a été assigné ».
(Que Dieu soit reconnu pour vrai, chap 13, p. 231)
On a recours à une certaine pression pour les maintenir dans le sillage du mouvement. Nous avons eu personnellement la visite d’une pauvre femme qui regrettait amèrement d’être entrée en rapport avec les Témoins de Jéhovah, parce que leurs principes ne lui plaisaient plus, et qui pourtant n’osait se détacher d’eux, par crainte de subir la seconde mort si elle
les quittait.
Cela n’a pas empêché divers schismes de se produire.
D’abord, certains étudiants de la Bible en sont restés aux révélations de Russell, et considèrent le juge Rutherford et ses successeurs comme de faux prophètes. (Voir un écho de ce schisme dans Le royaume, l’espérance du monde, p. 30, 31.)
En 1920, F. L. A. Freytag quitta le mouvement, en décrétant que les Témoins de Jéhovah étaient l’église de Laodicée, tiède et prête à être vomie.
Il leur reprochait d’avoir corrigé les calculs de Russell, reportant à 1918 ce que celui-ci avait prédit pour 1914, et de s’être compromis avec le monde en ayant recours à des tribunaux humains. (F. L. A. Freytag, La divine Révélation, troisième édition, chap. 7, p. 167.) Freytag s’intitulait le messager (ou l’ange) de l’Éternel, il se prétendait inspiré par Dieu. Ses adeptes, sous le nom d’Amis de l’homme entreprirent d’organiser eux-mêmes « la nouvelle terre », plutôt que d’attendre passivement qu’elle soit instaurée après la bataille d’Armaguédon. Il faudrait toute une étude pour exposer les principes de cette entreprise ambitieuse dans ses visées, mais, jusqu’à présent, bien modeste dans ses réalisations.
En 1935, comme nous l’avons dit plus haut, les Témoins deJéhovah ne furent pas tous d’accord pour accepter la nouvelle manière dont Rutherford envisageait le sort de
« la grande multitude », et une autre scission se produisit.
( Le Pauvre Consolé, dans Réfugiés, p. 45, 46.)
Conclusion.
Le colportage accompli par les Témoins de Jéhovah présente de très gros dangers.
D’abord, il risque de discréditer le colportage biblique. Le sgens achètent tel livre ou telle brochure de la Tour de Garde, en parcourent quelques pages, n’y comprennent pas grand-chose, et accueillent ensuite fort mal l’honnête colporteur qui cherche à répandre la Parole de Dieu et qu’ils prennent pour un nouvel émissaire de la secte !
En second lieu, les seules idées claires qu’on puisse tirer des publications de la société, à savoir les attaques contre les églises, la négation de l’enfer et l’annonce de catastrophes imminentes, sont loin d’être inoffensives. Les gens risquent d’une part de se rassurer à bon compte en s’imaginent que les menaces du châtiment éternel ne doivent pas être prises au sérieux, d’autre part d’être fâcheusement prévenus contre les milieux où ils pourraient être mis en présence du salut authentique en Jésus-Christ.
Mais l’erreur la plus mortelle des Témoins de Jéhovah, c’est leur attitude anti-trinitaire. Elle est d’autant plus redouter, qu’elle apparaît souvent noyée au milieu d’un tas de considérations difficiles à suivre et de citations bibliques faites à contresens. Aussi les lecteurs non avertis ont-
ils tendance à voir là un mouvement peut-être un peu, bizarre, mais en tout cas très fidèle au texte sacré. Or il est foncièrement anti-évangélique.
Vinet a dit quelque part :
« Malgré la différence infinie des formes et des formules, toutes les hérésies… toutes, sans exception, vont à diminuer Jésus-Christ; et où donc iraient-elles, je vous prie, puisqu’elles ne peuvent l’augmenter ? »
(Vinet, Epitre aux Colossiens, Lausanne 1946, p. 216.)
Cette tendance à diminuer Jésus-Christ est particulièrement marquée chez les Témoins de Jéhovah. Ils ne croient ni à sa divinité, ni à la pleine suffisance de son sacrifice. C’est sans conteste le reproche le plus grave qu’il faille leur faire. Ils ont redonné vie aujourd’hui à la vieille hérésie arienne qui avait désolé l’Eglise aux 4 et 5ème siècles. Il n’est pas impossible que parmi leurs adeptes il y ait de bonnes âmes qui n’ont pas trop assimilé la masse indigeste de leur doctrine et qui sont attachées sans réserve au Sauveur. Mais les principes du mouvement sont aux antipodes du message proclamé par les apôtres. Il ne faut donc pas s’étonner d’avoir affaire à un enseignement avant tout négatif.
« Celui qui a le Fils, a la vie; celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie. » ( 1 Jean 5. 12. )
Les gens qui tombent entre les mains des Témoins de Jéhovah ne sont pas encouragés à faire la moindre expérience religieuse Positive. Sans passer par la nouvelle naissance ils se tranquillisent à l’idée que le Royaume de Dieu s’établira de toute façon et qu’ils y auront part. C’est une espèce de salut au rabais, sans repentance profonde, sans foi aux seuls mérites du Christ, sans communion avec le Père et avec le Fils, et qui endort les consciences dans une fausse sécurité.
Il ne suffit pas de citer la Bible. Il faut voir quel est son but. C’est bien de sonder les Écritures, à condition de recevoir le témoignage qu’elles rendent à Jésus. ( Jean 5:39.)
La sincérité des Témoins de Jéhovah n’est pas en cause; leur zèle est admirable, mais ne peut avoir que des résultats funestes. Puissent leurs erreurs nous servir de leçon. Que Dieu nous garde de nous laisser aller à toutes les fantaisies. de notre imagination, ou de tirer des conclusions hâtives de tel ou tel texte isolé. Plus ou moins, nous courons tous le danger de nous laisser entraîner par des forces centrifuges, de nous intéresser à des points de détail, au lieu de chercher avant tout ce qui seul est salutaire, à savoir de connaître Christ, la puissance de sa résurrection et la communion de ses souffrances. (Philippiens 3:10)
Puissions-nous rester en harmonie avec l’Écriture tout entière, et par elle saisir pour nous et proclamer aux autres le salut que Jésus, Dieu Lui-même venu en chair, nous a acquis pour l’éternité.