Jésus, l’Écriture et l’erreur : Une implication de l’évolution théiste

Jésus, l’Écriture et l’erreur : Une implication de l’évolution théiste par Simon Turpin

Publié le 30 octobre 2013, Answers Research Journal 6  ; (2013): 377-389. PDF Download  (en anglais) Turpin, Simon. « Jesus, Scripture and Error: An Implication of Theistic Evolution » . Answers Research Journal vol. 6 (2013): 377-389. https://answersresearchjournal.org/jesus-scripture-error-theistic-evolution/.

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Résumé

Au sein de l’Église, le débat entre la création et l’évolution est souvent considéré comme une question secondaire ou sans importance. Pourtant, rien n’est plus faux. En raison de l’acceptation de la théorie de l’évolution, nombreux sont ceux qui ont choisi de réinterpréter la Bible en ce qui concerne son enseignement sur la création, l’histoire d’Adam et le déluge mondial catastrophique de l’époque de Noé. Par conséquent, les enseignements mêmes de Jésus sont attaqués par ceux qui affirment qu’en raison de sa nature humaine, certains de ses enseignements concernant les choses terrestres telles que la création sont erronés. Bien que les érudits admettent que Jésus a affirmé des choses telles qu’Adam, Ève, Noé et le déluge, ils croient que Jésus s’est trompé sur ces questions.

Le problème de cette théorie est qu’elle soulève la question de la fiabilité de Jésus, non seulement en tant que prophète, mais surtout en tant que Sauveur sans péché. Ces critiques vont trop loin lorsqu’ils affirment qu’en raison de la nature humaine de Jésus et de son contexte culturel, il a enseigné et cru des idées erronées.

Mots-clés : Jésus, divinité, humanité, prophète, vérité, enseignement, création, kénose, erreur, accommodation.

Introduction

Dans son humanité, Jésus était sujet à tout ce à quoi les humains sont sujets, comme la fatigue, la faim et la tentation. Mais cela signifie-t-il que, comme tous les humains, il était sujet à l’erreur ? Dans l’Église d’aujourd’hui, la personne de Jésus est essentiellement centrée sur sa divinité, au point que l’on oublie souvent certains aspects de son humanité, ce qui peut conduire à un manque de compréhension de cette partie essentielle de sa nature. Par exemple, on affirme que dans son humanité, Jésus n’était pas omniscient et que cette connaissance limitée l’aurait rendu capable d’erreur. On pense également que Jésus s’est accommodé des préjugés et des opinions erronées du peuple juif du premier siècle de notre ère, en acceptant certaines des traditions erronées de l’époque. Cela annule donc son autorité sur des questions cruciales. Pour les mêmes raisons, ce ne sont pas seulement certains aspects de l’enseignement de Jésus, mais aussi ceux des apôtres qui sont considérés comme erronés. Écrivant pour l’organisation évolutionniste théiste Biologos, Kenton Sparks soutient que parce que Jésus, en tant qu’humain, opérait dans le cadre de son horizon humain fini, il aurait pu commettre des erreurs:

Si Jésus, en tant qu’être humain fini, a commis des erreurs de temps à autre, il n’y a aucune raison de supposer que Moïse, Paul et Jean ont écrit les Écritures sans erreur. Il est plutôt sage de supposer que les auteurs bibliques se sont exprimés en tant qu’êtres humains écrivant à partir des perspectives de leurs propres horizons finis et brisés. (Sparks 2010, p. 7)

Croire que notre Seigneur pouvait se tromper – et qu’il s’est trompé dans les choses qu’il a enseignées – est une accusation grave qui doit être prise au sérieux. Afin de démontrer que l’affirmation selon laquelle Jésus a erré dans son enseignement est elle-même erronée, il est nécessaire d’évaluer différents aspects de la nature et du ministère de Jésus. Tout d’abord, ce document examinera la nature divine de Jésus et la question de savoir s’il s’est dépouillé de cette nature, puis l’importance du ministère de Jésus en tant que prophète et ses affirmations concernant l’enseignement de la vérité. Il examinera ensuite si Jésus a commis une erreur dans sa nature humaine et si, en raison d’une erreur dans les Écritures (puisque des êtres humains ont participé à leur rédaction) le Christ se trompait dans sa vision de l’Ancien Testament. Enfin, l’article explorera les implications de la prétendue fausseté de l’enseignement de Jésus.

La nature divine de Jésus – Il a existé avant la création

La Genèse 1:1 nous dit que « Au commencement Dieu créa les cieux et la terre. » Dans Jean 1:1 nous lisons les mêmes mots, « Au commencement… » qui suit la Septante, la traduction grecque de l’Ancien Testament. Jean nous informe dans Jean 1:1 qu’au commencement était le Verbe (logos) et que le Verbe n’était pas seulement avec Dieu, mais qu’il était Dieu. Cette Parole est celle qui a fait naître toutes choses lors de la création (Jean 1:3). Plusieurs versets plus loin, Jean écrit que la Parole qui était avec Dieu au commencement « est devenue chair et a habité parmi nous » (Jean 1:14). Remarquez que Jean ne dit pas que la Parole a cessé d’être Dieu. Le verbe « . . . est devenu » [egeneto] n’implique aucun changement dans l’essence du Fils. Sa divinité n’a pas été convertie en notre humanité. Il a plutôt assumé notre nature humaine » (Horton 2011, p. 468). En fait, Jean utilise ici un terme très particulier,  skenoo; « habiter », ce qui signifie qu’il a « planté sa tente » ou qu’il a « tabernaclé » parmi nous. Il s’agit là d’un parallèle direct avec le récit de l’Ancien Testament concernant la « demeure » de Dieu dans le tabernacle que Moïse avait demandé aux Israélites de construire (Exode 25:8-9 ; 33:7). Jean nous dit que Dieu a « habité » ou « planté sa tente » dans le corps physique de Jésus.

Dans l’incarnation, il est important de comprendre que la nature humaine de Jésus n’a pas remplacé sa nature divine. Au contraire, sa nature divine a habité un corps humain. C’est ce qu’affirme Paul dans Colossiens 1:15-20, en particulier au verset 19 : « Parce qu’il a plu au Père de faire habiter en lui toute la plénitude », Jésus était pleinement Dieu et pleinement homme en une seule personne.

Le Nouveau Testament ne se contente pas d’affirmer explicitement que Jésus était pleinement Dieu, il relate également des événements qui démontrent la nature divine de Jésus. Par exemple, lorsque Jésus était sur terre, il guérissait les malades (Matthieu 8-9) et pardonnait les péchés (Marc 2). De plus, il a accepté d’être adoré par les gens (Matthieu 2:2 ; 14:33 ; 28:9). L’un des plus beaux exemples de cette adoration vient des lèvres de Thomas, qui s’exclame devant Jésus : « Mon Seigneur et mon Dieu! » (Jean 20:28). La confession de la divinité est ici indubitable, car l’adoration n’est destinée qu’à Dieu (Apocalypse 22:9) ; pourtant, Jésus n’a jamais réprimandé Thomas, ou d’autres, pour cela. Il a également accompli de nombreux signes miraculeux (Jean 2 ; 6 ; 11) et avait la prérogative de juger les gens (Jean 5:27) parce qu’il est le Créateur du monde (Jean 1:1-3; 1 Corinthiens 8:6; Éphésiens 3:9; Colossiens 1:16; Hébreux 1:2; Apocalypse 4:11).

Par ailleurs, les réactions de l’entourage de Jésus démontrent qu’il se considérait comme divin et qu’il se réclamait véritablement de la divinité. Dans Jean 8:58, Jésus dit aux chefs religieux juifs : « En vérité, je vous le dis, avant qu’Abraham fût, je suis ». Cette déclaration « Je suis » est l’exemple le plus clair de la proclamation de Jésus « Je suis Yahvé », qui trouve son origine dans le livre d’Isaïe (41:4 ; 43:10-13, 25 ; 48:12 – voir aussi Exode 3:14). Cette révélation divine de l’identification explicite de Jésus avec Yahvé de l’Ancien Testament est ce qui a conduit les chefs juifs à ramasser des pierres pour les lui jeter. Ils ont compris ce que Jésus disait, et c’est pourquoi ils voulaient le lapider pour blasphème. Un incident similaire se produit en Jean 10:31. Les chefs voulaient à nouveau lapider Jésus après qu’il eut dit « Moi et le Père sommes un, » parce qu’ils savaient qu’il se rendait égal à Dieu. L’égalité indique sa divinité, car qui peut être égal à Dieu ? Isaïe 46:9 dit : « Souvenez-vous des choses anciennes, Car je suis Dieu, et il n’y en a point d’autre ; Je suis Dieu, et nul n’est semblable à Moi. » S’il n’y a personne comme Dieu et que Jésus est égal à Dieu (Philippiens 2:6) qu’est-ce que cela dit de lui, sinon qu’il doit être Dieu ? La seule chose qui soit égale à Dieu, c’est Dieu.

Dans l’Incarnation, Jésus s’est-il dépouillé de sa nature divine ?

Théologie kénotique-(Philippiens 2:5-8)

Une question qu’il convient de se poser est celle de savoir si Jésus s’est dépouillé de sa nature divine lors de son incarnation. Au XVIIe siècle, des érudits allemands ont débattu de la question des attributs divins du Christ pendant qu’il était sur terre. Ils ont soutenu qu’en l’absence de référence dans les évangiles à l’utilisation par le Christ de tous ses attributs divins (tels que l’omniscience), il avait abandonné les attributs de sa divinité lors de son incarnation (McGrath 2011, p. 293). Gottfried Thomasius (1802-1875) était l’un des principaux défenseurs de ce point de vue, qui expliquait l’incarnation comme « l’autolimitation du Fils de Dieu » (Thomasius, Dorner et Biedermann 1965, p. 46). Il estimait que le Fils n’avait pas pu conserver toute sa divinité pendant l’incarnation (Thomasius, Dorner et Biedermann 1965, p. 46-47). Thomasius pensait que la seule façon pour qu’une véritable incarnation ait lieu était que le Fils « ‘se donne lui-même sous la forme d’une limitation humaine ». (Thomasius, Dorner et Biedermann 1965, pp. 47-48). Il a trouvé son soutien dans Philippiens 2:7, définissant la kénose comme :

L’échange d’une forme d’existence pour l’autre ; le Christ s’est vidé de l’une et a assumé l’autre. Il s’agit donc d’un acte de libre renoncement à soi, dont les deux moments sont le renoncement à la condition divine de gloire, qui lui est due en tant que Dieu, et la prise en charge du modèle de vie humainement limité et conditionné. (Thomasius, Dorner et Biedermann 1965, p. 53)

Thomasius a séparé les attributs moraux de Dieu : la vérité, l’amour et la sainteté, des attributs métaphysiques : l’omnipotence, l’omniprésence et l’omniscience. Thomasius croyait non seulement que le Christ avait renoncé à l’usage de ces attributs (omnipotence, omniprésence, omniscience) mais qu’il ne les possédait même pas pendant l’incarnation (Thomasius, Dorner et Biedermann 1965, pp. 70-71). En raison de l’abnégation du Christ dans Philippiens 2:7, on croyait que Jésus était essentiellement limité par les opinions de son époque. Robert Culver commente la croyance de Thomasius et d’autres érudits qui adhéraient à une théologie kénotique :

Le témoignage de Jésus sur l’autorité inerrante de l’Ancien Testament… est nié. est nié. Il avait simplement renoncé à l’omniscience et à l’omnipotence divines et ne savait donc pas mieux. Certains de ces érudits souhaitaient sincèrement trouver un moyen de rester orthodoxes et de suivre le courant de ce qui était considéré comme la vérité scientifique sur la nature et sur la Bible en tant que livre inspiré qui n’était pas nécessairement vrai à tous égards. (Culver 2006, p. 510).

Il est donc essentiel de se demander ce que Paul veut dire lorsqu’il affirme que Jésus s’est vidé de lui-même. Philippiens 2:5-8 dit :

Dans vos relations mutuelles, ayez le même état d’esprit que le Christ Jésus : Lui qui, étant Dieu par nature, n’a pas considéré l’égalité avec Dieu comme un avantage pour lui, mais s’est dépouillé lui-même en prenant la nature d’un serviteur, en se faisant semblable à l’homme. Et comme il avait l’apparence d’un homme, il s’est humilié lui-même en devenant obéissant jusqu’à la mort, et même jusqu’à la mort sur une croix!

Il y a deux mots clés dans ces versets qui aident à comprendre la nature de Jésus. Le premier mot clé est le grec morphē (forme). Morphē

couvre un large éventail de significations et, par conséquent, nous dépendons fortement du contexte immédiat pour découvrir sa nuance spécifique. (Silva 2005, p. 101)

En Philippiens 2:6 nous sommes aidés par deux facteurs pour découvrir le sens de morphē.

En premier lieu, nous avons la correspondance de morphē theou avec isa theō. . . . « sous la forme de Dieu » équivaut à être “égal à Dieu”. . . . . En second lieu, et surtout, morphē theou est mis en parallèle antithétique avec μορφην δουλου  ; (morphēn doulou, forme d’un serviteur), expression encore définie par la phrase εν ομοιωματι ανθρωπων  ;(en homoiōmati anthrōpōn, à la ressemblance des hommes). (Silva 2005, p. 101)

Les phrases parallèles montrent que morphē se réfère à l’apparence extérieure. Dans la littérature grecque, le terme morphē a trait à l’« apparence extérieure » (Behm 1967, pp. 742-743) qui est visible à l’observation humaine. « De même, le mot form dans l’AT grec (LXX) fait référence à quelque chose qui peut être vu [Juges 8:18 ; Job 4:16 ; Isaïe 44:13] » (Hansen 2009, p. 135). Le Christ n’a pas cessé d’être sous la forme de Dieu lors de l’incarnation, mais en prenant la forme d’un serviteur, il est devenu l’homme-Dieu.

Le deuxième mot clé est ekenosen d’où nous vient la doctrine de la kénose. Les bibles anglaises modernes traduisent le verset 7 différemment:

New International Version / Today’s New International Version : « Au contraire, il s’est fait néant en prenant la nature même d’un serviteur, en étant fait à la ressemblance de l’homme. »

English Standard Version : « mais il s’est dépouillé lui-même, en prenant la forme d’un serviteur, en naissant à la ressemblance des hommes. »

New American Standard Bible : « Mais il s’est dépouillé lui-même, en prenant la forme d’un serviteur, et en étant fait à la ressemblance des hommes. »

New King James Version : « Mais il s’est dépouillé lui-même, en prenant la forme d’un esclave, et en devenant semblable aux hommes. »

New Living Translation : « Au contraire, il a renoncé à ses privilèges divins ; il a pris l’humble position d’un esclave et est né comme un être humain. Lorsqu’il est apparu sous une forme humaine ».

D’un point de vue lexical, on peut se demander si les expressions « s’est vidé », « s’est fait une réputation » ou « a renoncé à ses privilèges divins » sont les meilleures traductions. La traduction New International Version/Today’s New International Version  ; « ne s’est rien fait » est probablement plus soutenable (Hansen 2009, p. 149 ; Silva 2005, p. 105 ; Ware 2013). Philippiens 2:7, cependant, ne dit pas que Jésus s’est vidé de quelque chose en particulier ; tout ce qu’il dit, c’est qu’il s’est vidé lui-même. Le spécialiste du Nouveau Testament George Ladd fait le commentaire suivant:

Le texte ne dit pas qu’il s’est dépouillé de la forme de Dieu ou de l’égalité avec Dieu…. Tout ce que le texte dit, c’est qu’« il s’est vidé en prenant quelque chose d’autre pour lui, à savoir la manière d’être, la nature ou la forme d’un serviteur ou d’un esclave ». En devenant humain, en s’engageant sur le chemin de l’humiliation qui l’a conduit à la mort, le Fils divin de Dieu s’est vidé de lui-même. (Ladd 1994, p. 460)

C’est une pure conjecture que d’affirmer, à partir de ce verset, que Jésus a renoncé à tout ou partie de sa nature divine. Il peut avoir abandonné ou suspendu l’usage de certains de ses privilèges divins, peut-être, par exemple, son omniprésence ou la gloire qu’il a eue avec le Père dans les cieux (Jean 17:5) , mais pas sa puissance ou sa connaissance divines. « L’humiliation de Jésus n’est donc pas perçue comme le fait qu’il soit devenu homme (anthropos) ou un homme (aner), mais qu’« en tant qu’homme » (hos anthropos) « “il s’est humilié lui-même en devenant obéissant jusqu’à la mort, et même jusqu’à la mort sur une croix” (Philippiens 2:8) » (Culver 2006, p. 514)

Le fait que Jésus n’ait pas renoncé à sa nature divine est visible lorsqu’il se trouvait sur la montagne de la Transfiguration et que les disciples ont vu sa gloire (Luc 9:28-35) puisqu’il y a ici une association avec la gloire de la présence de Dieu dans Exode 34:29-35 . Dans l’incarnation, Jésus n’a pas échangé sa divinité contre l’humanité, mais a suspendu l’usage de certains de ses pouvoirs et attributs divins (cf. 2 Corinthiens 8:9). Le fait que Jésus se soit vidé de lui-même était un refus de s’accrocher à ses avantages et privilèges en tant que Dieu. Nous pouvons également comparer la façon dont Paul utilise ce même terme, kenoo, qui n’apparaît que quatre autres fois dans le Nouveau Testament (Romains 4:14; 1 Corinthiens 1:17 ; 9:15
; 2 Corinthiens 9:3). Dans Romains 4:14 et 1 Corinthiens 1:17 , il signifie rendre nul, c’est-à-dire priver de force, rendre vain, inutile ou sans effet. Dans 1 Corinthiens 9:15
et 2 Corinthiens 9:3 , il signifie annuler, c’est-à-dire faire en sorte qu’une chose soit considérée comme vide, creuse, fausse (Thayer 2007, p. 344). Dans ces cas, il est clair que l’utilisation du kenoo par Paul est figurée plutôt que littérale (Berkhof 1958, p. 328 ; Fee 1995, p. 210 ; Silva 2005, p. 105). De plus, dans Philippiens 2:7, « insister sur le sens littéral de « se dépouiller » revient à ignorer le contexte poétique et la nuance du mot » (Hansen 2009, p. 147). Par conséquent, dans Philippiens 2:7
, il est peut-être plus juste de considérer le « dépouillement » comme le fait pour Jésus de se dévouer, au service des autres, dans une expression de renoncement divin (2 Corinthiens 8:9). Le service de Jésus est expliqué dans Marc 10:45 : « Car le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude. » En pratique, cela signifiait que, lors de son incarnation, Jésus :

  • a pris la forme d’un serviteur
  • Il a été fait à la ressemblance des hommes
  • Il s’est humilié lui-même en devenant obéissant jusqu’à la mort sur la croix.

Dans son incarnation, Jésus n’a pas cessé d’être Dieu, ni d’avoir l’autorité et la connaissance de Dieu.

Jésus en tant que prophète

Dans son état d’humiliation, une partie du ministère de Jésus consistait à transmettre le message de Dieu au peuple. Jésus s’est qualifié de prophète (Matthieu 13:57; Marc 6:4; Luc 13:33) et a été déclaré avoir accompli une œuvre de prophète (Matthieu 13:57; Luc 13:33; Jean 6:14). Même ceux qui ne comprenaient pas que Jésus était Dieu l’acceptaient comme prophète (Luc 7:15-17, Luc 24:19, Jean 4:19 ; 6:14 ; 7:40 ; 9:17). En outre, Jésus introduisait nombre de ses paroles par « amen » ou « en vérité » (Matthieu 6:2, 5, 16). I. Howard Marshall dit de Jésus:

[Jésus] ne prétendait pas à l’inspiration prophétique ; aucun « ainsi parle le Seigneur » ne tombait de ses lèvres, mais il parlait plutôt en termes de sa propre autorité. Il a revendiqué le droit de donner une interprétation autorisée de la loi, et il l’a fait d’une manière qui allait au-delà de celle des prophètes. Il parlait donc comme s’il était Dieu. (Marshall 1976, pp. 49-50)

Dans l’Ancien Testament, Deutéronome 13:1-5 et 18:21-22 a fourni au peuple d’Israël deux tests pour discerner les vrais prophètes des faux prophètes.

Tout d’abord, le message d’un vrai prophète devait être cohérent avec la révélation antérieure.

Deuxièmement, les prédictions d’un vrai prophète doivent toujours se réaliser.

Le Deutéronome 18:18-19 annonce un prophète que Dieu susciterait au sein de son peuple après la mort de Moïse : « Je leur susciterai du milieu de leurs frères un prophète comme toi, je mettrai mes paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que je lui commanderai » (Deutéronome 18:18). Dans le Nouveau Testament, cette parole est considérée comme ayant été accomplie en Jésus-Christ (Jean 1:45; Actes 3:22-23 ; 7:37). L’enseignement de Jésus n’avait pas d’origine humaine, mais venait entièrement de Dieu. Dans son rôle de prophète, Jésus devait annoncer la parole de Dieu au peuple de Dieu. Il était donc soumis aux règles de Dieu concernant les prophètes. Dans l’Ancien Testament, si un prophète n’avait pas raison dans ses prédictions, il était lapidé à mort comme faux prophète sur ordre de Dieu (Deutéronome 13:1-5 ; 18:20). Pour qu’un prophète soit crédible auprès du peuple, son message doit être vrai, car il n’a pas de message propre et ne peut que rapporter ce que Dieu lui a donné. C’est parce que la prophétie a son origine en Dieu et non en l’homme (Habacuc 2:2-3; 2 Pierre 1:21)

Dans son rôle prophétique, le Christ représente Dieu le Père pour l’humanité. Il est venu comme lumière du monde (Jean 1:9 ; 8:12) pour nous montrer Dieu et nous sortir des ténèbres (Jean 14:9-10). En Jean 8:28-29 Jésus a également montré la preuve qu’il était un vrai prophète, c’est-à-dire qu’il vivait en étroite relation avec son Père, transmettant son enseignement (cf. Jérémie 23:21-23).

Quand vous élèverez le Fils de l’homme, vous saurez que c’est moi, et que je ne fais rien de moi-même ; mais comme mon Père me l’a enseigné, je dis ces choses. Et celui qui m’a envoyé est avec moi. Le Père ne m’a pas laissé seul, car je fais toujours ce qui lui plaît.

Jésus avait la connaissance absolue que tout ce qu’il faisait venait de Dieu. Ce qu’il a dit et fait est la vérité absolue parce que son Père est « véridique » (Jean 8:26). Jésus n’a dit que ce que son Père lui a dit de dire (Jean 12:49-50). Si Jésus, en tant que prophète, s’est trompé dans les choses qu’il a dites, alors pourquoi l’acclamerions-nous en tant que Fils de Dieu ? Si Jésus est un vrai prophète, alors son enseignement concernant les Ecritures doit être pris au sérieux comme une vérité absolue.

Enseignement et vérité de Jésus

Puisque Dieu lui-même est la mesure de toute vérité et que Jésus était égal à Dieu, il était lui-même l’étalon par lequel la vérité devait être mesurée et comprise. (Letham 1993, p. 92)

En Jean 14:6 nous apprenons que non seulement Jésus a dit la vérité, mais qu’il était, et qu’il est, la vérité. Les Écritures décrivent Jésus comme la vérité incarnée (Jean 1:17). Par conséquent, s’il est la vérité, il doit toujours dire la vérité et il lui aurait été impossible de dire ou de penser des choses fausses. Une grande partie de l’enseignement de Jésus commençait par la phrase « En vérité, en vérité, je le dis… ». Si Jésus enseignait quelque chose d’erroné, même si c’était par ignorance (par exemple, la paternité mosaïque du Pentateuque), Il ne serait pas la vérité.

L’erreur peut être humaine pour nous. Cependant, la fausseté est enracinée dans la nature du diable (Jean 8:44) , et non dans la nature de Jésus qui dit la vérité (Jean 8:45-46). Le Père est le seul vrai Dieu (Jean 7:28 ; 8:26 ; 17:3) et Jésus n’a enseigné que ce que le Père lui avait donné (Jean 3:32-33 ; 8:40 ; 18:37). Jésus témoigne du Père, qui à son tour témoigne du Fils (Jean 8:18-19; 1 Jean 5:10-11), et ils sont un (Jean 10:30). L’évangile de Jean montre avec insistance que l’enseignement et les paroles de Jésus sont l’enseignement et les paroles de Dieu. En voici trois exemples clairs :

Les Juifs s’étonnaient et disaient : « Comment cet homme connaît-il les lettres, lui qui n’a jamais étudié ? » Jésus leur répondit : « Ma doctrine n’est pas de moi, mais de celui qui m’a envoyé. Si quelqu’un veut faire sa volonté, il connaîtra la doctrine, soit qu’elle vienne de Dieu, soit que je parle de ma propre autorité.»   ;(Jean 7:15-17)

Je sais que vous êtes les descendants d’Abraham, mais vous cherchez à me tuer, parce que ma parole n’a pas de place en vous. Je dis ce que j’ai vu avec mon Père, et vous faites ce que vous avez vu avec votre père. . . . Mais maintenant vous cherchez à me tuer, moi qui vous ai dit la vérité que j’ai entendue de Dieu. Abraham n’a pas fait cela. (Jean 8:37-38, 40).

Car je n’ai pas parlé de mon propre chef ; mais le Père qui m’a envoyé m’a donné un ordre, pour savoir ce que je devais dire et ce que je devais dire. Et je sais que son ordre est la vie éternelle. C’est pourquoi, tout ce que je dirai, je le dirai comme le Père me l’a dit.  ;(Jean 12:49-50)

Non seulement ce que Jésus dit est exactement ce que le Père lui a dit de dire, mais il est lui-même la Parole de Dieu, l’expression de Dieu (1:1). » (Carson 1991, p. 453). L’autorité qui sous-tend les paroles de Jésus, ce sont les ordres qui lui sont donnés par le Père (et Jésus a toujours obéi aux ordres du Père; Jean 14:31). L’enseignement de Jésus n’est pas né d’idées humaines, mais vient de Dieu le Père, c’est pourquoi il fait autorité. Ses propres paroles ont été prononcées avec la pleine autorisation du Père qui l’a envoyé. L’autorité de l’enseignement de Jésus repose donc sur l’unité entre lui et le Père. Jésus est l’incarnation, la révélation et le messager de la vérité pour l’humanité ; et c’est le Saint-Esprit qui transmet la vérité sur Jésus au monde incroyant par l’intermédiaire des croyants (Jean 15:26-27 ; 16:8-11). Encore une fois, s’il y a eu des erreurs dans l’enseignement de Jésus, il s’agit d’un faux enseignant qui n’est pas fiable. Cependant, Jésus était Dieu incarné, et Dieu et le mensonge ne peuvent jamais être réconciliés l’un avec l’autre (Tite 1:2 ; Hébreux 6:18).

La nature humaine de Jésus

Il est important de comprendre que dans l’incarnation, non seulement Jésus a conservé sa nature divine, mais il a également pris une nature humaine. En ce qui concerne sa nature divine, Jésus était omniscient (Jean 1:47-51 ; 4:16-19, 29), il avait tous les attributs de Dieu, mais dans sa nature humaine, il avait toutes les limites de l’être humain, y compris les limites de la connaissance. La véritable humanité de Jésus est exprimée tout au long des évangiles, qui nous disent que Jésus était enveloppé dans des vêtements ordinaires de nourrisson (Luc 2:7), qu’il a grandi en sagesse en tant qu’enfant (Luc 2:40, 52), qu’il était fatigué (Jean 4:6), qu’il avait faim (Matthieu 4:4), qu’il avait soif (Jean 19:28), qu’il a été tenté par le diable (Marc 4:38) et qu’il a été attristé (Matthieu 26:38a). L’incarnation doit être considérée comme un acte d’addition et non comme un acte de soustraction de la nature de Jésus.

Lorsque nous pensons à l’incarnation, nous ne voulons pas mélanger les deux natures et penser que Jésus avait une nature humaine déifiée ou une nature divine humanisée. Nous pouvons les distinguer, mais nous ne pouvons pas les séparer parce qu’elles existent dans une unité parfaite. (Sproul 1996)

Par exemple, dans Marc 13:32 où Jésus parle de son retour, il dit : « Mais de ce jour et de cette heure, personne ne le sait, ni les anges dans le ciel, ni le Fils, mais seulement le Père. » Cela signifie-t-il que Jésus était en quelque sorte limité ? Comment devrions-nous réagir à cette déclaration de Jésus ? Le texte semble direct en disant qu’il y avait quelque chose que Jésus ne savait pas. L’enseignement de Jésus montre que ce qu’il savait ou ne savait pas était une autolimitation consciente. L’homme-Dieu possédait des attributs divins, sinon il aurait cessé d’être Dieu, mais il a choisi de ne pas toujours les utiliser. Le fait que Jésus ait dit à ses disciples qu’il ne savait pas quelque chose indique qu’il n’enseignait pas de fausses vérités, ce que confirme sa déclaration : « s’il n’en était pas ainsi, je vous l’aurais dit » (Jean 14:2). En outre, l’ignorance de l’avenir n’est pas la même chose qu’une déclaration erronée. Si Jésus avait prédit quelque chose qui ne s’est pas produit, il s’agirait d’une erreur.

La question qu’il faut maintenant se poser est la suivante : Jésus, dans son humanité, était-il capable de commettre des erreurs dans les choses qu’il enseignait ? Notre capacité humaine à nous tromper s’applique-t-elle à l’enseignement de Jésus ? En raison de sa nature humaine, des questions sont soulevées quant aux croyances de Jésus concernant certains événements de l’Écriture. La Déclaration de Chicago sur l’herméneutique biblique (1982) déclare : « Nous nions que la forme humble et humaine de l’Écriture implique l’errance, pas plus que l’humanité du Christ, même dans son humiliation, n’implique le péché. Argumentant contre cette position, Kenton Sparks, professeur d’études bibliques à l’Eastern University, dans son livre God’s Word in Human Words, déclare:

Tout d’abord, l’argument christologique échoue parce que, bien que Jésus ait effectivement été sans péché, il était aussi humain et fini. Il se serait trompé de la manière habituelle dont les autres personnes se trompent en raison de leurs perspectives limitées. Il s’est mal souvenu de tel ou tel événement, a confondu telle personne avec telle autre, et a pensé, comme tout le monde, que le soleil se levait littéralement. Se tromper de la sorte fait tout simplement partie du territoire humain. (Sparks 2008, pp. 252-253)

Tout d’abord, il convient de noter que les évangiles ne contiennent aucune preuve que Jésus se soit mal souvenu d’un événement ou qu’il ait pris une personne pour une autre, et Sparks ne fournit aucune preuve à ce sujet. Deuxièmement, le langage utilisé dans les Écritures pour décrire le lever du soleil (par exemple, Psaume 104:22) et le mouvement de la terre n’est littéral que dans un sens phénoménologique, car il est décrit du point de vue de l’observateur. C’est d’ailleurs ce que l’on fait encore aujourd’hui dans les bulletins météorologiques, lorsque le journaliste utilise une terminologie telle que « le soleil se lèvera demain à 5 heures du matin ».

En raison de l’impact que l’idéologie évolutionniste a eu dans le domaine scientifique ainsi que dans la théologie, on estime que l’enseignement de Jésus sur des sujets tels que la création et la paternité mosaïque du Pentateuque était tout simplement erroné. Jésus n’aurait pas eu connaissance de l’évolution en relation avec l’approche critique de la paternité de l’Ancien Testament, l’hypothèse documentaire. Le raisonnement est que, dans son humanité, il était limité par les opinions de son temps. Il ne pouvait donc pas être tenu pour responsable d’une vision de l’Écriture qui prévalait dans la culture. Certains affirment que Jésus a erré dans son enseignement parce qu’il s’est accommodé des traditions juives erronées de son époque. Par exemple, Peter Enns s’oppose à l’idée que la croyance de Jésus en la paternité mosaïque du Pentateuque est valide, puisqu’il a simplement accepté la tradition culturelle de son époque:

La croyance de Jésus en la paternité mosaïque du Pentateuque est valide.

Jésus semble attribuer la paternité du Pentateuque à Moïse (par exemple, Jean 5:46-47). Je ne pense pas, cependant, que cela constitue un contrepoint clair, principalement parce que même les plus ardents défenseurs de la paternité mosaïque reconnaissent aujourd’hui qu’une partie du Pentateuque reflète une mise à jour, mais, prise au pied de la lettre, ce n’est pas une position pour laquelle Jésus semble laisser de la place. Mais plus important encore, je ne pense pas que le statut de Jésus en tant que Fils incarné de Dieu exige que des déclarations telles que 

Jean 5:46-47 soient comprises comme des jugements historiques contraignants sur la paternité de l’œuvre. Au contraire, Jésus reflète ici la tradition dont il a lui-même hérité en tant que Juif du premier siècle et que ses auditeurs considéraient comme telle. (Enns 2012, p. 153)

Comme Enns, Sparks utilise également la théorie de l’accommodation pour défendre les erreurs humaines dans l’Écriture (Sparks 2008, p. 242-259). Il estime que l’argument christologique ne peut servir d’objection aux implications de l’accommodation (Sparks 2008, p. 253) et que Dieu ne commet pas d’erreur dans la Bible lorsqu’il s’accommode des points de vue erronés de l’auditoire humain de l’Écriture (Sparks 2008, p. 256)

Dans son objection à la validité de la croyance de Jésus en la paternité mosaïque du Pentateuque, Enns minimise trop rapidement le statut divin de Jésus par rapport à sa connaissance de la paternité du Pentateuque. Cette attitude ne tient pas compte du fait que la divinité du Christ avait une pertinence épistémologique par rapport à son humanité, et soulève la question de la relation entre la nature divine et la nature humaine en une seule personne. Il nous est dit à plusieurs reprises, par exemple, que Jésus savait ce que les gens pensaient (Matthieu 9:4 ; 12:25), ce qui est une référence claire à ses attributs divins. A. H. Strong explique bien comment la personnalité de la nature humaine de Jésus a existé en union avec sa nature divine:

Le Logos n’a pas pris en union avec lui-même une personne humaine déjà développée, comme Jacques, Pierre ou Jean, mais la nature humaine avant qu’elle ne devienne personnelle ou qu’elle ne soit capable de recevoir un nom. Elle n’a atteint sa personnalité qu’en s’unissant à sa propre nature divine. C’est pourquoi nous voyons en Christ non pas deux personnes – une personne humaine et une personne divine – mais une seule personne, et cette personne possède une nature humaine aussi bien qu’une nature divine. (Strong 1907, p. 679)

Il y a une union personnelle entre la nature divine et la nature humaine, chaque nature étant entièrement préservée dans sa spécificité, tout en étant une seule personne. Bien que certains fassent appel à la divinité de Jésus afin d’affirmer la paternité mosaïque du Pentateuque (Packer 1958, pp. 58-59).

Il n’y a aucune mention dans les évangiles de la divinité de Jésus surplombant son humanité. Les Évangiles ne renvoient pas non plus ses miracles à sa divinité et sa tentation ou sa douleur à son humanité, comme s’il passait d’une nature à l’autre. Au contraire, les Évangiles renvoient systématiquement les miracles du Christ au Père et à l’Esprit . . . [Jésus] disait ce qu’il entendait du Père et comme il était habilité par l’Esprit. (Horton 2011, p. 469)

Le contexte de Jean 5:45-47 est important pour comprendre les conclusions que nous tirons concernant la véracité de ce que Jésus a enseigné. Dans Jean 5:19 il nous est dit que Jésus ne peut rien faire de lui-même. En d’autres termes, il n’agit pas indépendamment du Père, mais il ne fait que ce qu’il voit le Père faire. Jésus a été envoyé dans le monde par Dieu pour révéler la vérité (Jean 5:30, 36) et c’est cette révélation du Père qui lui a permis d’accomplir de « plus grandes œuvres ». Ailleurs dans Jean, il nous est dit que le Père enseigne le Fils (Jean 3:32-33 ; 7:15-17 ; 8:28, 37-38 ; 12:49-50). Jésus n’est pas seulement un avec le Père, mais il dépend aussi de lui. Puisque le Père ne peut être dans l’erreur ou le mensonge (Nombres 23:19 ; Tite 1:2), et parce que Jésus et le Père sont un (Jean 10:30), accuser Jésus d’erreur ou de mensonge dans ce qu’il savait ou enseignait revient à accuser Dieu de la même chose.

Jésus poursuit en reconnaissant que l’Ancien Testament exigeait un minimum de deux ou trois témoins pour établir la véracité d’une affirmation (Deutéronome 17:6 ; 19:15). Jésus produit plusieurs témoins corroborant sa revendication d’égalité avec Dieu :

Les témoins de l’Ancien Testament sont les mêmes que ceux de l’Ancien Testament.

  • Jean le Baptiste (Jean 5:33-35).

  • Les œuvres de Jésus (Jean 5:36).

  • Dieu le Père (Jean 5:37).

  • Les Ecritures (Jean 5:39).

  • Moïse (Jean 5:46).

Jésus dit aux chefs juifs que c’est Moïse, l’un des témoins, qui les tiendra pour responsables de leur incrédulité à l’égard de ce qu’il a écrit sur lui, et que c’est lui qui sera leur accusateur devant Dieu. Craig Keener, spécialiste du Nouveau Testament, commente:

Dans le judaïsme palestinien, les « accusateurs » étaient des témoins contre l’accusé plutôt que des procureurs officiels (cf. 18:29), une image qui serait cohérente avec d’autres images utilisées dans la tradition évangélique (Mt 12:41-42 ; Lc 11:31-32). L’ironie d’être accusé par une personne ou un document en qui l’on avait confiance pour se justifier n’aurait pas échappé à un public antique. (Keener 2003, pp. 661-662)

Or, pour que l’accusation tienne la route, le document ou les témoins doivent être fiables (Deutéronome 19:16-19) et si Moïse n’a pas écrit le Pentateuque, comment les Juifs peuvent-ils être tenus pour responsables par lui et ses écrits ? C’est Moïse qui a fait sortir le peuple d’Israël d’Égypte (Actes 7:40), qui lui a donné la Loi (Jean 7:19) et qui l’a conduit en Terre promise (Actes 7:45). C’est Moïse qui a écrit sur le prophète à venir que Dieu enverrait à Israël et qu’ils devraient écouter (Deutéronome 18:15 ; Actes 7:37). De plus, c’est Dieu qui met les mots dans la bouche de ce prophète (Deutéronome 18:18). De plus, Jésus …

s’est opposé à la pseudo-autorité des traditions juives mensongères . . . . [et] est en désaccord avec une source pseudo-orale [Marc 7:1-13], la fausse attribution de la tradition orale juive à Moïse. (Beale 2008, p. 145)

La base de la véracité et de l’inerrance de ce que Jésus a enseigné ne doit pas être résolue en faisant appel à sa connaissance divine (bien qu’elle puisse l’être), mais peut être comprise à partir de son humanité grâce à son unité avec le Père, ce qui explique pourquoi son enseignement est vrai.

En outre, le Nouveau Testament favorise fortement la paternité mosaïque du Pentateuque (Matthieu 8:4 ; 23:2; Luc 16:29-31; Jean 1:17, 45; Actes 15:1; Romains 9:15 ; 10:5). Cependant, en raison de leur croyance en la « preuve écrasante » de l’hypothèse documentaire, les chercheurs (par exemple, Sparks 2008, p. 165) semblent arriver au Nouveau Testament en croyant que la preuve de la paternité mosaïque du Pentateuque doit être expliquée afin d’être cohérente avec leurs conclusions. Le simple fait est que les chercheurs qui rejettent la paternité mosaïque du Pentateuque et adoptent une approche accommodante des preuves du Nouveau Testament sont aussi peu disposés que les chefs juifs (Jean 5:40) à écouter les paroles de Jésus sur ce sujet.

L’approche accommodante de l’enseignement de Jésus soulève également la question de savoir s’il s’est trompé sur d’autres questions, comme l’explique Gleason Archer.

Une telle erreur, sur des faits historiques qui peuvent être vérifiés, soulève une question sérieuse quant à savoir si l’enseignement théologique, qui traite de questions métaphysiques au-delà de nos pouvoirs de vérification, peut être reçu comme digne de confiance ou faisant autorité. (Archer 1982, p. 46)

L’approche de l’accommodation nous laisse également face à un problème christologique. Puisque Jésus a clairement compris que Moïse avait écrit à son sujet, cela crée un sérieux problème moral pour les chrétiens, puisqu’il nous est demandé de suivre l’exemple donné par le Christ (Jean 13:15 ; 1 Pierre 2:21) et d’avoir son attitude (Philippiens 2:5). Cependant, s’il est démontré que le Christ approuve le mensonge dans certains domaines de son enseignement, cela nous ouvre la porte à l’affirmation du mensonge dans certains domaines également. La croyance selon laquelle Jésus a adapté son enseignement aux croyances de ses auditeurs du premier siècle n’est pas conforme aux faits. Le spécialiste du Nouveau Testament John Wenham, dans son livre Christ and the Bible commente l’idée que Jésus a adapté son enseignement aux croyances de ses auditeurs du premier siècle:

Il ne tarde pas à répudier les conceptions nationalistes de la messianité ; il est prêt à affronter la croix pour avoir défié les idées fausses du moment. . . Il aurait certainement été prêt à expliquer clairement le mélange de vérité divine et d’erreur humaine dans la Bible, s’il en avait connu l’existence. (Wenham 1994, p. 27).

Pour les tenants d’une position d’accommodement, cela ne tient pas compte du fait que Jésus n’a jamais hésité à corriger les opinions erronées répandues dans la culture (Matthieu 7:6-13, 29). Jésus n’a jamais été contraint par la culture de son époque si celle-ci allait à l’encontre de la Parole de Dieu. Il s’est opposé à ceux qui prétendaient être des experts de la loi de Dieu, s’ils enseignaient l’erreur. Ses nombreuses disputes avec les pharisiens en témoignent (Matthieu 15:1-9 ; 23:13-36). La vérité de l’enseignement du Christ n’est pas liée à une culture, mais transcende toutes les cultures et reste inaltérée par les croyances culturelles (Matthieu 24:35 ; 1 Pierre 1:24-25). Ceux qui prétendent que Jésus, dans son humanité, était sujet à l’erreur et qu’il n’a fait que répéter les croyances ignorantes de sa culture, prétendent avoir plus d’autorité, être plus sages et plus véridiques que Jésus.

Une grande partie de l’enseignement chrétien se concentre, à juste titre, sur la mort de Jésus. Cependant, en mettant l’accent sur la mort du Christ, nous négligeons souvent l’enseignement selon lequel Jésus a vécu une vie d’obéissance parfaite au Père. Jésus n’est pas seulement mort pour nous, il a aussi vécu pour nous. Si tout ce que Jésus avait à faire était de mourir pour nous, il aurait pu descendre du ciel le Vendredi saint, aller directement à la croix, ressusciter des morts et remonter au ciel. Jésus n’a pas vécu 33 ans sans raison. Pendant qu’il était sur terre, le Christ a fait la volonté du Père (Jean 5:30), en prenant des mesures spécifiques, en enseignant, en accomplissant des miracles, en obéissant à la Loi afin de « remplir toute justice » (Matthieu 3:15). Jésus, le dernier Adam (1 Corinthiens 15:45), est venu pour réussir là où le premier Adam avait échoué dans l’observation de la loi de Dieu. Jésus a dû faire ce qu’Adam n’avait pas fait afin d’accomplir la vie de perfection sans péché requise. Jésus a fait cela afin que sa justice puisse être transférée à ceux qui mettent leur foi en lui pour le pardon des péchés (2 Corinthiens 5:21; Philippiens 3:9).

Nous devons nous rappeler que dans son humanité, Jésus n’était pas un surhomme, mais un homme réel. L’humanité de Jésus et la divinité de Jésus ne se mélangent pas directement. Si c’était le cas, cela signifierait que l’humanité de Jésus deviendrait en fait une surhumanité. Et si elle est surhumaine, elle n’est pas notre humanité. Et si ce n’est pas notre humanité, alors il ne peut pas être notre substitut puisqu’il doit être comme nous (Hébreux 2:14-17). Bien que l’humanité authentique de Jésus ait impliqué la fatigue et la faim, cela ne l’a pas empêché de faire ce qui plaisait à son Père (Jean 8:29) et de dire la vérité qu’il avait entendue de Dieu (Jean 8:40). Jésus n’a rien fait de sa propre autorité (Jean 5:19, 30 ; 6:38 ; 7:16, 28 ; 8:16). Il avait la connaissance absolue que tout ce qu’il faisait venait de Dieu, y compris dire ce qu’il avait entendu et avait été enseigné par le Père. Dans Jean 8:28 Jésus a dit : « Je ne fais rien de moi-même, mais je dis ces choses comme mon Père me les a apprises. » Le spécialiste du Nouveau Testament Andreas Kostenberger note que, …

Jésus, en tant que Fils envoyé, affirme à nouveau sa dépendance à l’égard du Père, conformément à la maxime juive selon laquelle « l’agent d’un homme [šālîah] est comme l’homme lui-même. » (Kostenberger 2004, p. 260)

De même que Dieu dit la vérité et qu’aucune erreur ne peut être trouvée en lui, il en va de même pour son Fils envoyé. Jésus n’était pas autodidacte ; son message venait directement de Dieu et, par conséquent, il était en fin de compte la vérité (Jean 7:16-17).

L’Écriture et l’erreur humaine

Il est reconnu depuis longtemps que Jésus et les apôtres ont accepté l’Écriture comme la Parole sans faille du Dieu vivant (Jean 10:35 ; 17:17; Matthieu 5:18; 2 Timothée 3:16; 2 Pierre 1:21). Malheureusement, cette vision de l’Écriture est attaquée par beaucoup aujourd’hui, principalement parce que les critiques supposent qu’étant donné que des humains ont été impliqués dans le processus de rédaction de l’Écriture, leur capacité à se tromper entraînerait la présence d’erreurs dans l’Écriture. La question qu’il faut se poser est de savoir si la Bible contient des erreurs parce qu’elle a été écrite par des auteurs humains.

De nombreuses personnes connaissent l’adage latin errare humanum est – l’erreur est humaine. Par exemple, quelle personne pourrait prétendre être sans erreur ? C’est pourquoi le théologien suisse néo-orthodoxe Karl Barth (1886-1968), dont la vision de l’Écriture est encore influente dans certains cercles de la communauté évangélique, estimait que : « Nous devons oser affronter l’humanité des textes bibliques et donc leur faillibilité… ». (Barth 1963, p. 533). Barth pensait que l’Écriture contenait des erreurs parce que la nature humaine était impliquée dans le processus:

Aussi vrai que Jésus est mort sur la croix, que Lazare est mort en Jean 11, que les boiteux sont devenus boiteux, que les aveugles sont devenus aveugles … de même, les prophètes et les apôtres en tant que tels, même dans leur fonction, même dans leur fonction de témoins, même dans l’acte d’écrire leur témoignage, étaient des hommes réels, historiques, comme nous le sommes, et donc pécheurs dans leur action, et capables et réellement coupables d’erreur dans leurs paroles et leurs écrits. (Barth 1963, p. 529)

Les idées de Barth, ainsi que les résultats finaux de la critique supérieure, font toujours impression aujourd’hui, comme le montre le travail de Kenton Sparks (Sparks 2008, p. 205). Sparks estime que, bien que Dieu soit inerrant, parce qu’il a parlé par l’intermédiaire d’auteurs humains, leur « finitude et leur chute » ont abouti à un texte biblique imparfait (Sparks 2008, pp. 243-244).

Dans un langage postmoderne classique, Sparks déclare:

L’orthodoxie exige que Dieu ne se trompe pas, ce qui implique, bien sûr, que Dieu ne se trompe pas dans l’Écriture. Mais c’est une chose de soutenir que Dieu ne se trompe pas dans l’Écriture, c’en est une autre que les auteurs humains de l’Écriture ne se soient pas trompés. Peut-être avons-nous besoin d’une manière de comprendre l’Écriture qui, paradoxalement, affirme l’inerrance tout en admettant les erreurs humaines dans l’Écriture. (Sparks 2008, p. 139)

L’affirmation de Sparks selon laquelle l’Écriture inerrante est erronée est fondée

sur la base de l’interprétation de l’Écriture par l’homme.

dans les théories herméneutiques postmodernes contemporaines qui mettent l’accent sur le rôle [sic] du lecteur dans le processus d’interprétation et sur la faillibilité humaine en tant qu’agents et récepteurs de la communication. (Baugh 2008)

Sparks attribue les « erreurs » de l’Écriture au fait que les humains se trompent : la Bible est écrite par des humains, et ses déclarations reflètent donc souvent « les limites et les faiblesses humaines » (Sparks 2008, p. 226). Pour Barth et Sparks, une Bible inerrante est digne de l’accusation de docétisme (Barth 1963, pp. 509-510 ; Sparks 2008, p. 373).

Le point de vue de Barth sur l’inspiration semble influencer de nombreuses personnes aujourd’hui dans leur manière de comprendre l’Écriture. Pour Barth, la révélation de Dieu se fait par le biais de ses actions et de son activité dans l’histoire ; la révélation est donc considérée comme un « événement » plutôt que comme une proposition (une proposition est une déclaration décrivant une réalité qui est soit vraie, soit fausse ; Beale 2008, p. 20). Pour Barth, la Bible est un témoin de la révélation mais n’est pas la révélation elle-même (Barth 1963, p. 507) et, bien qu’il y ait des énoncés propositionnels dans l’Écriture, ce sont des indicateurs humains faillibles de la révélation dans la rencontre. Michael Horton explique l’idée que Barth se fait de la révélation:

Pour Barth, la Parole de Dieu (c’est-à-dire l’événement de l’autorévélation de Dieu) est toujours une œuvre nouvelle, une décision libre de Dieu qui ne peut être liée à une forme créaturelle de médiation, y compris l’Écriture. Cette Parole n’appartient jamais à l’histoire mais est toujours un événement éternel qui nous confronte à notre existence contemporaine. (Horton 2011, p. 128)

Dans son livre Encountering Scripture : A Scientist Explores the Bible, l’un des principaux évolutionnistes théistes d’aujourd’hui, John Polkinghorne, explique sa vision de l’Écriture:

Je crois que la nature de la révélation divine n’est pas la transmission mystérieuse de propositions infaillibles… mais le récit de personnes et d’événements qui ont marqué l’histoire de l’humanité. Je crois que la nature de la révélation divine n’est pas la transmission mystérieuse de propositions infaillibles, mais l’enregistrement de personnes et d’événements par lesquels la volonté et la nature divines ont été révélées de la manière la plus transparente. La Parole de Dieu adressée à l’humanité n’est pas un texte écrit, mais une vie vécue …. L’Écriture contient le témoignage du Verbe incarné, mais elle n’est pas le Verbe lui-même. (Polkinghorne 2010, p. 1, 3)

Comme Sparks, Polkinghorne semble suivre Barth dans sa conception de l’inspiration des Écritures (en déformant au passage la conception orthodoxe), qui s’oppose à l’idée de révélation aux messagers divinement accrédités (les prophètes et les apôtres). Par conséquent, selon lui, la Bible n’est pas la Parole de Dieu, mais seulement un témoignage de celle-ci, la révélation étant considérée comme un événement plutôt que comme la Parole écrite de Dieu (énoncés de vérité propositionnelle). En d’autres termes, la Bible est un récit imparfait de la révélation de Dieu aux êtres humains, mais elle n’est pas la révélation elle-même. Ce point de vue ne repose sur aucun élément de la Bible, mais sur des bases extra-bibliques, philosophiques et critiques avec lesquelles Polkinghorne est à l’aise. Malheureusement, Polkinghorne avance un argument fallacieux selon lequel l’inspiration des Écritures serait « dictée par Dieu » (Polkinghorne 2010, p. 1). Pour lui, l’idée que la Bible soit infaillible est « inappropriée et idolâtre » (Polkinghorne 2010, p. 9), et il estime donc avoir le droit de juger les Écritures avec son propre intellect autonome.

Cependant, contrairement à Barth et Polkinghorne, la Bible n’est pas seulement un compte rendu d’événements, mais elle nous donne aussi l’interprétation de Dieu sur le sens et la signification de ces événements. Nous n’avons pas seulement l’évangile, mais aussi les épîtres qui interprètent pour nous la signification des événements de l’évangile de manière propositionnelle. C’est ce que l’on peut voir, par exemple, dans l’événement de la crucifixion du Christ. À l’époque du ministère de Jésus, le grand prêtre Caïphe considérait la mort de Jésus comme un expédient historique, dans la mesure où il était nécessaire, pour le bien de la nation, qu’un homme meure (Jean 18:14). Pendant ce temps, le centurion romain qui se tenait sous la croix en vint à croire que Jésus était « vraiment le Fils de Dieu » (Marc 15:39). Pourtant, Caïphe et le centurion n’auraient pas pu savoir, en dehors de la révélation divine, que la mort du Christ était en fin de compte un sacrifice expiatoire fait pour satisfaire les exigences de la justice de Dieu (Romains 3:25). Nous avons besoin de plus qu’un événement dans la Bible, nous devons également avoir la révélation de la signification de l’événement, sinon la signification devient simplement subjective. Dieu nous a donné le sens et la signification de ces événements par l’intermédiaire des prophètes et des apôtres qu’il a choisis.

En outre, l’accusation de docétisme biblique (qui nie la véritable humanité de l’Écriture) va trop vite en présumant que la véritable humanité nécessite l’erreur :

Étant donné une compréhension de l’œuvre de l’Esprit qui supervise la production du texte sans contourner la personnalité, l’esprit ou la volonté de l’auteur humain, et étant donné que la vérité peut être exprimée de manière perspectiviste – c’est-à-dire que nous n’avons pas besoin de tout savoir ou de parler à partir d’une position d’objectivité ou de neutralité absolue afin de parler véritablement – qu’est-ce qui serait exactement doétique à propos d’un texte infaillible si on nous en donnait un ? (Thompson 2008, p. 195)

De plus, l’adage « l’erreur est humaine » est tout simplement considéré comme vrai. S’il est vrai que les humains se trompent, il n’est pas vrai qu’il est intrinsèque à l’humanité de toujours se tromper. Il y a beaucoup de choses que nous pouvons faire en tant qu’humains sans nous tromper (les examens par exemple) et nous devons nous rappeler que Dieu a créé l’humanité au début de la création comme étant sans péché et donc avec la capacité de ne pas se tromper. De plus, l’incarnation de Jésus-Christ montre que le péché, et donc l’erreur, n’est pas normal. Jésus …

qui est impeccable, a été fait à la ressemblance de la chair du péché, mais étant « à la manière d’un homme », il est resté « saint, inoffensif et sans tache ». Il est faux de dire que l’erreur est humaine. (Culver 2006, p. 500)

On pourrait affirmer que la vision de l’Écriture de Barth et de Sparks est en fait « arienne » (négation de la véritable divinité du Christ). De plus, l’affirmation de Sparks selon laquelle Dieu est inerrant mais s’accommode des auteurs humains (d’où viennent les erreurs dans les Ecritures) ne tient pas compte du fait que si ce qu’il dit est vrai, il est également possible que les auteurs bibliques se soient trompés en déclarant que Dieu est inerrant. Comment, dans leur humanité erronée, auraient-ils pu savoir que Dieu est inerte, à moins qu’il ne le leur ait révélé ?

En outre, le christianisme orthodoxe ne nie pas la véritable humanité des Écritures ; il reconnaît plutôt que le fait d’être humain n’entraîne pas nécessairement l’erreur, et que le Saint-Esprit a empêché les auteurs bibliques de commettre des erreurs qu’ils auraient pu commettre autrement. L’affirmation d’une vision mécanique de l’inspiration (Dieu dicte les mots aux auteurs humains) est tout simplement un canard. Le christianisme orthodoxe adopte plutôt une théorie de l’inspiration organique. « C’est-à-dire que Dieu sanctifie les dons naturels, les personnalités, les histoires, les langues et l’héritage culturel des auteurs bibliques « (Horton 2011, p. 163). La conception orthodoxe de l’inspiration des Écritures, par opposition à la conception néo-orthodoxe, est que la révélation vient de Dieu dans et par les mots. Dans 2 Pierre 1:21 il nous est dit que : « Car la prophétie n’est jamais venue par la volonté d’un homme, mais de saints hommes de Dieu ont parlé sous l’impulsion du Saint-Esprit. La prophétie n’a pas été motivée par la volonté de l’homme, en ce sens qu’elle n’est pas née d’une impulsion humaine. Pierre nous explique comment les prophètes ont pu parler de la part de Dieu parce qu’ils étaient continuellement « poussés » (pheromenoi, participe présent passif) par le Saint-Esprit lorsqu’ils parlaient ou écrivaient. Le Saint-Esprit a poussé les auteurs humains de l’Écriture de telle sorte qu’ils n’ont pas été poussés par leur propre « volonté », mais par le Saint-Esprit. Cela ne signifie pas que les auteurs humains de l’Écriture étaient des automates ; ils étaient actifs plutôt que passifs dans le processus de rédaction de l’Écriture, comme en témoignent leur style d’écriture et le vocabulaire qu’ils utilisaient. Le rôle du Saint-Esprit était d’enseigner les auteurs de l’Écriture (Jean 14:26 ; 16:12-15). Dans le Nouveau Testament, ce sont les apôtres ou leurs proches collaborateurs que l’Esprit a conduits à écrire la vérité et à surmonter leur tendance humaine à l’erreur. Les apôtres partageaient le point de vue de Jésus sur l’Ecriture, présentant leur message comme la Parole de Dieu (1 Thessaloniciens 2,13) et proclamant qu’il était « non pas dans les paroles qu’enseigne la sagesse des hommes, mais dans celles qu’enseigne le Saint-Esprit » (1 Corinthiens 2,13). La révélation n’est donc pas née au sein de l’apôtre ou du prophète, mais elle a sa source dans le Dieu trinitaire (2 Pierre 1:21). La relation entre l’inspiration du texte biblique par le Saint-Esprit et la paternité humaine est trop étroite pour permettre des erreurs dans le texte, comme le démontre S. M. Baugh, spécialiste du Nouveau Testament, à partir du livre des Hébreux

Dieu nous parle directement et personnellement (Héb. 1:1-2)

en promesses (12:26) et en réconfort (13:5) avec le témoignage divin (10:15) à et par la grande « nuée de témoins » de la révélation de l’AT … . Dans les Écritures, le Père parle au Fils (1:5-6 ; 5:5) , le Fils au Père (2:11-12 ; 10:5) et le Saint-Esprit à nous (3:7 ; 10:15-16). Ce parler de Dieu dans les mots de l’Ecriture a le caractère d’un témoignage qui a été légalement validé (2:1-4 ; ainsi le grec bebaios au v. 2) que l’on ignore à ses risques et périls (4:12-13 ; 12:25). Cette identification immédiate du texte biblique avec le discours de Dieu (cf. Gal. 3:8, 22)

est difficilement compatible avec la faiblesse réputée des auteurs bibliques. (Baugh 2008).

De même que Jésus peut assumer notre pleine humanité sans pécher, Dieu peut parler sans erreur à travers les paroles pleinement humaines des prophètes et des apôtres. Le problème majeur que pose le fait de considérer l’Écriture comme erronée est résumé par Robert Reymond:

Nous ne devons pas oublier que la seule source fiable de connaissance que nous avons du Christ est l’Écriture Sainte. Si l’Écriture est erronée quelque part, alors nous n’avons aucune assurance qu’elle est d’une véracité absolue dans ce qu’elle enseigne sur lui. Et si nous n’avons pas d’informations fiables à son sujet, il est alors précaire d’adorer le Christ de l’Écriture, puisque nous pourrions entretenir une représentation erronée du Christ et commettre ainsi une idolâtrie. (Reymond 1996, p. 72).

Le point de vue de Jésus sur les Écritures

Si l’acceptation et l’enseignement de Jésus sur la fiabilité et la véracité des Ecritures étaient faux, cela signifierait qu’il était un faux enseignant et qu’il ne fallait pas se fier à ce qu’il enseignait. Cependant, Jésus croyait clairement que l’Écriture était la Parole de Dieu et donc la vérité (Jean 17:17). Dans Jean 17:17, remarquez que Jésus dit : « Sanctifie-les par ta vérité, car ta parole est la vérité. Ta parole est la vérité. Il ne dit pas que « ta parole est vraie » (adjectif), mais il dit plutôt « ta parole est vérité » (nom). Cela implique que les Écritures ne sont pas simplement vraies ; la nature même des Écritures est la vérité, et c’est la norme même de la vérité à laquelle tout le reste doit être testé et comparé. De même, dans Jean 10:35, Jésus déclare que « l’Écriture ne peut être anéantie » et que « le terme « anéantie » […] signifie que l’Écriture ne peut être vidée de sa force en étant démontrée comme erronée » (Morris 1995, p. 468). Jésus disait aux chefs juifs que l’autorité de l’Écriture ne pouvait être niée. Jésus considérait lui-même les Écritures comme une inspiration verbale, comme le montre sa déclaration dans Matthieu 5:18 :

En vérité, je vous le dis, tant que le ciel et la terre ne passeront pas, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu’à ce que tout soit arrivé.

Pour Jésus, l’Ecriture n’est pas seulement inspirée dans ses idées générales ou ses affirmations larges ou dans son sens général, mais elle est inspirée jusque dans ses mots mêmes. Jésus a réglé de nombreux différends théologiques avec ses contemporains par un seul mot. Dans Luc 20:37-38, Jésus « exploite un verbe absent dans le passage de l’Ancien Testament » (Bock 1994, p. 327) pour soutenir que Dieu continue d’être le Dieu d’Abraham. Son argument présuppose la fiabilité des paroles rapportées dans le livre de l’Exode 3:2-6). En outre, dans Matthieu 4, la réponse de Jésus à la tentation de Satan a consisté à citer des passages du Deutéronome (8:3 ; 6:13, 16), ce qui montre qu’il croyait en l’autorité finale de l’Ancien Testament. Jésus a vaincu les tentations de Satan en lui citant l’Écriture : « Il est écrit… », ce qui a la force de ou est équivalent à « cela règle la question » ; et Jésus a compris que la Parole de Dieu était suffisante pour cela.

L’utilisation de l’Ecriture par Jésus faisait autorité et était infaillible (Matthieu 5:17-20; Jean 10:34-35) car il parlait avec l’autorité de Dieu le Père (Jean 5:30 ; 8:28). Jésus a enseigné que les Ecritures rendent témoignage de lui (Jean 5:39), et il a montré leur accomplissement aux yeux du peuple d’Israël (Luc 4:17-21). Il a même déclaré à ses disciples que ce qui est écrit dans les prophètes au sujet du Fils de l’homme s’accomplira (Luc 18:31). En outre, il a fait passer l’accomplissement des Écritures prophétiques avant le fait d’échapper à sa propre mort (Matthieu 26:53-56). Après sa mort et sa résurrection, il a dit à ses disciples que tout ce qui était écrit à son sujet dans Moïse, les prophètes et les psaumes devait s’accomplir (Luc 24:44-47), et il leur a reproché de ne pas croire tout ce que les prophètes avaient dit à son sujet (Luc 24:25-27). La question est donc de savoir comment Jésus pourrait accomplir tout ce que l’Ancien Testament a dit de lui s’il est rempli d’erreurs ?

Jésus considérait également l’historicité de l’Ancien Testament comme impeccable, précise et fiable. Il a souvent choisi, pour illustrer son enseignement, les personnes et les événements qui sont aujourd’hui les moins acceptables pour les chercheurs critiques. C’est ce qui ressort de ses références à : Adam (Matthieu 19:4-5). Abel (Matthieu 23:35), Noé (Matthieu 24:37-39), Abraham (Jean 8:39-41, 56-58), Lot et Sodome et Gomorrhe (Luc 17:28-32). Si Sodome et Gomorrhe étaient des récits fictifs, comment pourraient-ils servir d’avertissement pour le jugement futur ? Cela s’applique également à la façon dont Jésus a compris Jonas (Matthieu 12:39-41). Jésus ne considérait pas Jonas comme un mythe ou une légende ; si c’était le cas, le sens du passage perdrait de sa force. Comment la mort et la résurrection de Jésus pourraient-elles servir de signe si les événements de Jonas n’ont pas eu lieu ? En outre, Jésus dit que les hommes de Ninive seront présents au jugement dernier parce qu’ils se sont repentis à la prédication de Jonas, mais si le récit de Jonas est un mythe ou un symbole, alors comment les hommes de Ninive pourraient-ils être présents au jugement dernier ?

Fig. 1. Le point de vue de Jésus sur la création de l’homme au début de la création est directement opposé à la chronologie évolutionniste de l’âge de la terre.

En outre, le Nouveau Testament contient de nombreux passages où Jésus cite les premiers chapitres de la Genèse d’une manière directe et historique. Matthieu 19:4-6 est particulièrement significatif car Jésus cite à la fois Genèse 1:27 et Genèse 2:24. L’utilisation de l’Écriture par Jésus fait ici autorité pour régler un différend sur la question du divorce, car elle est fondée sur la création du premier mariage et son objectif (Malachie 2:14-15). Le passage est également frappant pour comprendre l’utilisation de l’Écriture par Jésus, qui attribue les paroles prononcées comme venant du Créateur (Matthieu 19:4). Plus important encore, rien n’indique dans ce passage qu’il l’ait compris au sens figuré ou comme une allégorie. Si le Christ s’est trompé sur le récit de la création et son importance pour le mariage, alors pourquoi devrait-on lui faire confiance pour d’autres aspects de son enseignement ? Jésus a dit : « Dès le commencement de la création, Dieu “fit l’homme et la femme” ». L’expression « depuis le commencement de la création » (‘άπό άρχñς κτíσεως;’-voir Jean 8:44; 1 Jean 3:8, où « depuis le commencement » se réfère au commencement de la création) est une référence au commencement de la création et pas simplement au commencement de la race humaine (Mortenson 2009, pp. 318-325). Jésus disait qu’Adam et Ève étaient là au début de la création, au sixième jour, et non des milliards d’années après le début (fig. 1).

Dans Luc 11:49-51 Jésus déclare:

C’est pourquoi la sagesse de Dieu a dit aussi : « Je leur enverrai des prophètes et des apôtres, et ils tueront et persécuteront quelques-uns d’entre eux », afin que soit exigé de cette génération le sang de tous les prophètes qui a été répandu depuis la fondation du monde, depuis le sang d’Abel jusqu’au sang de Zacharie qui a péri entre l’autel et le temple. Oui, je vous le dis, il sera demandé à cette génération.

L’expression « depuis la fondation du monde » est également utilisée dans Hébreux 4:3, où il est dit que la création de Dieu « les œuvres ont été achevées dès la fondation du monde. » Cependant, le verset 4 dit que « Dieu s’est reposé le septième jour de toutes ses œuvres. » Mortenson souligne :

Les deux déclarations sont clairement synonymes : Dieu a achevé et s’est reposé en même temps. Cela implique que le septième jour (lorsque Dieu a fini de créer, Gen. 2:1-3)

était la fin de la période de fondation. Ainsi, la fondation ne se réfère pas simplement au premier moment ou au premier jour de la semaine de la création, mais à la semaine entière. (Mortenson 2009, p. 323).

Jésus a clairement compris qu’Abel a vécu à la fondation du monde. Cela signifie que les parents d’Abel, Adam et Ève, ont également dû être historiques. Jésus a également dit du diable qu’il était un meurtrier « depuis le commencement » (Jean 8:44). Il est clair que Jésus a accepté le livre de la Genèse comme étant historique et fiable. Jésus a également établi un lien étroit entre l’enseignement de Moïse et le sien (Jean 5:45-47) et Moïse a fait des déclarations très étonnantes sur la création en six jours dans les Dix Commandements, qu’il dit avoir été écrits de la propre main de Dieu (Exode 20:9-11 et Exode 31:18).

Remettre en question l’authenticité et l’intégrité historiques fondamentales de la Genèse 1-11, c’est porter atteinte à l’intégrité de l’enseignement du Christ lui-même. (Reymond 1996, p. 118).

De plus, si Jésus se trompait sur la Genèse, alors il pourrait se tromper sur tout, et aucun de ses enseignements n’aurait d’autorité. L’importance de tout cela est résumée par Jésus lorsqu’il déclare que si quelqu’un ne croit pas en Moïse et aux prophètes (l’Ancien Testament).

L’apôtre Paul a lancé un avertissement à l’Église de Corinthe:

Mais je crains que, comme le serpent a séduit Ève par sa ruse, vos esprits ne se corrompent d’une manière ou d’une autre, loin de la simplicité qui est en Christ.  ;(2 Corinthiens 11:3).

La méthode de tromperie de Satan à l’égard d’Ève consistait à l’amener à remettre en question la Parole de Dieu (Genèse 3:1). Malheureusement, de nombreux universitaires et laïcs chrétiens tombent aujourd’hui dans le panneau et remettent en question l’autorité de la Parole de Dieu. Nous devons cependant nous rappeler que Paul nous exhorte à avoir « l’esprit » (1 Corinthiens 2:16) et « l’attitude » du Christ (Philippiens 2:5). Par conséquent, en tant que chrétiens, nous devrions croire ce que Jésus croyait concernant la véracité de l’Écriture, et il croyait clairement que l’Écriture était la Parole parfaite de Dieu et, par conséquent, la vérité (Matthieu 5:18 ; Jean 10:35 ; 17:17).

Jésus en tant que Sauveur et les implications de la fausseté de son enseignement

La faille fatale dans l’idée que l’enseignement de Jésus contient une erreur est que, si Jésus, dans son humanité, prétendait en savoir plus ou moins qu’il n’en savait en réalité, une telle affirmation aurait de profondes implications éthiques et théologiques (Sproul 2003, p. 185) concernant les affirmations de Jésus d’être la vérité (Jean 14:6), de dire la vérité (Jean 8:45), et de témoigner de la vérité (Jean 18:37). Le point critique dans tout cela est que Jésus n’avait pas besoin d’être omniscient pour nous sauver de nos péchés, mais il devait certainement être sans péché, ce qui inclut de ne jamais dire un mensonge.

L’Écriture est claire : Jésus était sans péché dans la vie qu’il a menée, observant parfaitement la loi de Dieu (Luc 4:13; Jean 8:29 ; 15:10; 2 Corinthiens 5:21; Hébreux 4:15; 1 Pierre 2:22; 1 Jean 3:5). Jésus était confiant dans le défi qu’il lançait à ses adversaires de le convaincre de péché (Jean 8:46).

La réponse à cette question doit être non. De même qu’Adam, lors de sa création, était pleinement humain et pourtant sans péché, de même le second Adam, qui a pris la place d’Adam, a non seulement commencé sa vie sans péché, mais a continué à le faire. (Letham 1993, p. 114).

Alors qu’Adam a échoué dans sa tentation par le Diable (Genèse 3) le Christ a réussi dans sa tentation, accomplissant ce qu’Adam n’avait pas réussi à faire (Matthieu 4 : 1-10). Strictement parlant, la question de savoir si le Christ a pu pécher ou non (impeccabilité) …

signifie non seulement que le Christ pouvait éviter de pécher, et qu’il l’a effectivement fait, mais aussi qu’il lui était impossible de pécher en raison du lien essentiel entre la nature humaine et la nature divine. (Berkhof 1959, p. 318).

Si Jésus, dans son enseignement, avait prétendu ou proclamé avoir plus de connaissances qu’il n’en avait en réalité, cela aurait été un péché. La Bible nous dit que « nous qui enseignons, nous serons jugés plus sévèrement » (Jacques 3:1). L’Écriture dit aussi qu’il vaudrait mieux avoir une meule de moulin suspendue au cou et être noyé que d’égarer quelqu’un (Matthieu 18:6). Jésus a fait des déclarations telles que « Je ne parle pas de ma propre autorité. C’est le Père qui vit en moi » (Jean 14:10) et “Je suis … la vérité” (Jean 14:6). Si Jésus prétendait enseigner ces choses et qu’il donnait ensuite des informations erronées (par exemple sur la création, le déluge ou l’âge de la terre), ses affirmations seraient faussées, il pécherait et cela l’empêcherait d’être notre Sauveur. La fausseté qu’il enseignerait serait qu’il sait quelque chose qu’il ne sait pas en réalité. Dès lors que Jésus affirme de manière étonnante qu’il dit la vérité, il n’a pas intérêt à enseigner des erreurs. Dans sa nature humaine, parce que Jésus était sans péché, et qu’en tant que tel « la plénitude de la divinité » habitait en lui (Colossiens 2:9), alors tout ce que Jésus enseignait était vrai ; et l’une des choses que Jésus enseignait était que l’Écriture de l’Ancien Testament était la Parole de Dieu (la vérité) et, par conséquent, son enseignement sur la création l’était aussi

Lorsqu’il s’agit du point de vue de Jésus sur la création, si nous affirmons qu’il est le Seigneur, ce qu’il croyait devrait être extrêmement important pour nous. Comment pouvons-nous avoir un point de vue différent de celui qui est notre Sauveur et notre Créateur ! Si Jésus s’est trompé en ce qui concerne son point de vue sur la création, alors nous pouvons affirmer qu’il s’est peut-être trompé dans d’autres domaines également – c’est ce que soutiennent des chercheurs tels que Peter Enns et Kenton Sparks.

Conclusion

L’une des raisons qui poussent aujourd’hui à croire que Jésus a erré dans son enseignement est le désir de syncrétiser la pensée évolutionniste avec la Bible. De nos jours, les évolutionnistes théistes ont pris l’habitude de réinterpréter la Bible à la lumière des théories scientifiques modernes. Cependant, cela se termine toujours par un désastre, car le syncrétisme est basé sur un type de synthèse – mélangeant la théorie du naturalisme avec le christianisme historique, ce qui est antithétique au naturalisme.

La question pour les chrétiens est de savoir ce qu’il faut concéder sur le plan théologique pour continuer à croire en l’évolution. De nombreux évolutionnistes théistes rejettent de manière incohérente la création surnaturelle du monde, tout en acceptant la réalité de la naissance virginale, les miracles du Christ, la résurrection du Christ et l’inspiration divine des Écritures. Cependant, tous ces éléments sont également en contradiction avec les interprétations séculières de la science. Les évolutionnistes théistes doivent se faire des nœuds pour ignorer les implications évidentes de ce qu’ils croient. Le terme « incohérence bienheureuse » devrait s’appliquer ici, car de nombreux chrétiens qui croient en l’évolution ne la poussent pas jusqu’à ses conclusions logiques. Cependant, certains le font, comme le montrent ceux qui affirment que le Christ et les auteurs des Ecritures ont commis des erreurs dans ce qu’ils ont enseigné et écrit.

Certains affirment qu’ils n’acceptent pas le récit biblique des origines dans la Genèse, lorsqu’il parle de la création surnaturelle de Dieu en six jours consécutifs et de la destruction du monde lors d’un déluge catastrophique. On ne peut cependant pas dire cela sans négliger l’enseignement clair de notre Seigneur Jésus à ce sujet (Marc 10:6; Matthieu 24:37-39) et le témoignage clair de l’Ecriture (Genèse 1:1-2; 3:6-9; Exode 20:11; 2 Pierre 3:3-6), qu’il a affirmé comme étant la vérité (Matthieu 5:17-18; Jean 10:25 ; 17:17). Jésus a dit à ses propres disciples que ceux qui vous reçoivent [en acceptant l’enseignement des apôtres] me reçoivent (Matthieu 10:40). Si nous confessons que Jésus est notre Seigneur, nous devons être prêts à nous soumettre à lui en tant que maître de l’Église.

Références

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Dictionnaire de la bible 1849 : La Création

Nous reproduisons cet article ancien de Jean-Augustin Bost sur la Création pour les chercheurs et historiens en théologie, et en donnons un cours commentaire. .

Commentaire de Vigi-Sectes :

Et personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres; autrement, le vin nouveau fait rompre les outres, il se répand, et les outres sont perdues;  Luc 5:37

Les années 18xx furent l’aboutissement d’une époque charnière, ou une division se cristallisa au sein du Christianisme. Les uns tentèrent d’adapter le récit de la Genèse aux théories naturalistes pseudo-scientifiques et séculières de l’époque – l’évolutionnisme théiste, les autres crurent selon les Ecritures « que le monde a été formé par la parole de Dieu, en sorte que ce qu’on voit n’a pas été fait de choses visibles. » et considèrent la création biblique comme ex nihilo, en 6 jours.

Les première lignes de cet article

L’influence du Darwinisme est immédiatement visible et a irrémédiablement creusé ses sillons. Nous relèverons quelques phrases clef de cet article.

Une citation d’un « professeur d’histoire, naturelle » signe l’autorité de l’inspiration de cet essai sur la création. C’est donc la philosophie du naturalisme qui gagnera.

… Pour cela nous avons deux sources d’instruction à étudier : la Bible et la nature. « Les œuvres de Dieu et la parole de Dieu sont les deux portes du temple de la vérité ; comme elles proviennent d’un même auteur souverainement sage et tout-puissant, il est impossible qu’il y ait entre elles aucune contradiction ; mais elles doivent, pour ceux qui les comprennent dans leur vrai sens, s’expliquer et se confirmer réciproquement, quoique d’une manière et par des voies différentes. » (Gaede, prof, d’hist, nat. à Liège.)

On entend presque dans ce « vrai sens » le chuchotement du « Dieu a-t-il vraiment dit ». Il mets en garde ses lecteurs du danger de

la « Science » au début d’une manière pieuse,  » « Vous êtes dans l’erreur parce que vous n’entendez pas les Ecritures ni quelle est la puissance de Dieu,» Matth. 22, 29. Il est une science en particulier, qui résume à elle seule presque toutes les sciences naturelles, et qui, quoiqu’elle n’existe que depuis peu d’années, remonte par ses découvertes jus qu’aux premiers âges du monde ; une science remplie d’attrait pour ceux qui en ont fait l’objet de leurs études, et qui plus que toute autre peut-être, a conduit à des résultats erronés et antiscripturaires, ceux qui n’étaient pas soutenus par une foi ferme à la parole de Dieu. »

Mais la mise en garde est vaine : Jamais il ne parle de manière simple mais catégorique de fausse science. Par contre il défait les fondements de toutes les doctrines de la Bible: La création de la Genèse.


L’exégèse

Le terme principale de la création est Bara, c’est d’ailleurs le premier mot de la Bible une fois que l’on annonce le sujet par « Au commencement ».

L’auteur permet toutefois à « un savant professeur anglais, le docteur Pusey » de redéfinir ce terme clef :

« C’est donc le contexte, qui doit décider du sens du mot bara, et nous indiquer s’il faut le traduire par : tirer du néant, ou par : donner une nouvelle forme à une substance qui existait déjà

Et là, il rejette donc la création ex-nihilo de Héb. 11:3 et capitule devant le siècle présent (Romain 12). Ce sont les « découvertes récentes de la géologie » qui ont le dernier mot, « par des preuves irrécusables« . Évidemment, les soi-disant preuves d’un lointain passé ne sont que des interprétations humaines erronées, et ne peuvent que tomber, devant le livre qui connaît le passé comme le futur.

Conclusion

Une concordance « raisonnée » ne pouvait que s’éloigner des Ecritures. On pourrait titrer cette définition libérale de la création ainsi : L’art de prétendre s’attacher à une foi scripturaire conservative tout en aplanissant le chemin pour s’en écarter.

Confie-toi de tout ton cœur à l’Éternel, et ne t’appuie pas sur ton intelligence;
(Proverbes 3:5 Darby)


DICTIONNAIRE DE LA BIBLE CONCORDANCE RAISONNÉE DES SAINTES ÉCRITURES CONTENANT, EN PLUS DE 4,000 ARTICLES :

Par Jean-Augustin Bost

IMPRIMERIE DE MARC DUCLOUX ET COMPAGNIE, 1849


CRÉATION. 

Acte du Dieu éternel et tout puissant, par lequel il appelle à l’existence des choses visibles et invisi­bles, matérielles ou spirituelles, Apoc. 4, 11. Ps. 148, 5, sq. Ce mot s’entend aussi, par extension, de l’univers, de l’ensem­ble des choses créées ; mais nous n’avons à le considérer ici que dans le premier de ces deux sens, c’est-à-dire comme acte créatif. L’homme, être borné et dé­chu, ne peut pénétrer les conseils mysté­rieux de l’Eternel, et découvrir par lui même la date, le mode, ni les raisons de la formation de l’univers ; Job 41, 7. 8. Et si quelque téméraire se permet dans son orgueil de disserter sur ces choses d’une manière contraire à la Bible, ou cherche à découvrir ce qu’il a plu à Dieu de nous cacher, l’Eternel lui-même con­fond son audace et le fait rentrer dans la poussière, Job 38.

Mais si par nous-mêmes nous ne pou­vons découvrir les choses cachées de Dieu, nous pouvons et devons chercher à connaître ce qu’il lui a plu de nous en révéler. Pour cela nous avons deux sources d’instruction à étudier : la Bible et la nature. « Les œuvres de Dieu et la parole de Dieu sont les deux portes du temple de la vérité ; comme elles proviennent d’un même auteur souverainement sage et tout-puissant, il est impossible qu’il y ait entre elles aucune contradiction ; mais elles doivent, pour ceux qui les compren­nent dans leur vrai sens, s’expliquer et se confirmer réciproquement, quoique d’une manière et par des voies différen­tes. » (Gaede, prof, d’hist, nat. à Liège.) Et de même que les œuvres visibles de la création de Dieu nous sont données pour nous apprendre à connaître ses perfec­tions invisibles, Horn. 1,20., ainsi, c’est en prenant la bible pour guide que nous devons étudier cette création visible et les œuvres merveilleuses de l’Eternel ; sans cela nous sommes exposés à tomber dans les systèmes les plus faux et les plus absurdes, comme il est déjà arrivé à plusieurs savants, auxquels on peut bien appliquer le reproche que* Jésus adres­sait aux Juifs : « Vous êtes dans l’erreur parce que vous n’entendez pas les Ecri­tures ni quelle est la puissance de Dieu » Matth. 22, 29. Il est une science en par­ticulier, qui résume à elle seule presque toutes les sciences naturelles, et qui, quoiqu’elle n’existe que depuis peu d’an­nées, remonte par ses découvertes jus­qu’aux premiers âges du monde ; une science remplie d’attrait pour ceux qui en ont fait l’objet de leurs études, et qui plus que toute autre peut-être, a conduit à des résultats erronés et antiscripturaires, ceux qui n’étaient pas soutenus par une foi ferme à la parole de Dieu. Nous vouions parler de la géologie, dont l’in­crédulité a si souvent essayé de se faire une arme contre la Bible. Mais à mesure qu’elle a été mieux étudiée, et que les faits et les monuments qu’elle présente ont été examinés de plus près, l’on a re­connu que loin d’ébranler en aucune ma­nière l’autorité de la Bible, elle n’a fait que confirmer le récit de Moïse d’une manière frappante et inattendue. C’est ainsi que les calculs remarquables du cé­lèbre Cuvier pour connaître l’âge du monde et l’époque du déluge, ont offert un résultat qui coïncide exactement avec la Genèse (Discours sur les révolutions de. la surface du globe). — Mais cette science est encore dans son enfance, et s’il nous est permis de donner un conseil nous voudrions engager ceux de lecteurs qui auraient à s’en occuper premièrement à n’étudier la géologie qu’avec humilité et respect, en pensant que la nature est comme la Bible, mais pas plus que la Bible, le livre de Dieu ; ensuing ne pas s’effrayer, ni se laisser ébranler dans leur foi, par des découvertes futur qui sembleraient en contradiction avec la révélation écrite, ou avec des systèmes cosmogoniques proposés même par des hommes pieux. Il ne peut, nous le répétons, y avoir contradiction réelle, et trouvera toujours que lorsqu’il y en au­rait une apparente, cela vient de ce qUe nous n’avons pas compris l’un ou l’autre de ces livres ; mais la vérité est une, et le Dieu fort est vérité, Deut. 32,4.

Après ces remarques préliminaires l’on nous comprendra lorsque nous di­rons que ce n’est qu’avec crainte et tremblement que nous osons hasarder quelques explications sur l’œuvre de la création, telle qu’elle est rapportée dans le premier chapitre de la Genèse, car ce sont là les choses difficiles et mystérieuses de l’Eternel, et connaissant à peine « les bords de ses voies, » Job 26, 14., nous craignons, nous aussi, « d’obscurcir son conseil par des paroles sans science.

« Dieu créa au commencement le ciel et la terre, » Gen. 1,1.— La signification pro­pre du mot créer est: tirer du néant, faire une chose de rien ; c’est pourquoi les traducteurs de la Bible s’en sont servis pour rendre le mot hébreu bara qui n’a pas tout à fait la même portée ; mais la langue hébraïque n’en possédant point d’autre qui pût indiquer exactement l’acte par lequel Dieu produit une chose, sans la former d’une substance déjà existante, les écrivains sacrés ont dû employer ce mot bara, qui signifie proprement former, mettre en ordre (Calmet), mais dont la ra­cine primitive semble plutôt contenir sens de séparer, (Simonis, Lex. Hebr.) C’est peut-être à cette idée que correspond l’expression française: Dieu débrouilla le chaos. En effet, nous voyons que des trois premiers jours, dans Ie recit de Moïse, est en grande partie une oeuvre de séparation : Dieu sépare la lumière d’avec les ténèbres, il sépare les eaux su­périeures des eaux inférieures, il sépare la terre sèche d’avec la mer, il sépare le jour d’avec la nuit. Et lorsque Moïse em­ploie le mot créer, cela ne signifie point toujours tirer une chose du néant, mais souvent tirer une chose d’une autre sub­stance pour lui donner une forme nou­velle ; ainsi, par exemple, Dieu crée l’hom­me à son image, Gen. 1, 27., et cepen­dant il le tire de la poudre de la terre, 2,7. Malgré cette double interprétation dont le mot bara est susceptible, nous savons positivement que la matière n’a pas toujours existé, qu’elle a eu une ori­gine, car l’Esprit-Saint nous le déclare, soit, Gen. 1, 1., en nous disant que les deux et la terre ont eu un commence­ment, cf. 2, 4., soit dans le commentaire qui nous en est donné ailleurs par le mê­me Esprit, Hébr. 41,3. Ps. 33, 9. Et la sagesse de Dieu qui est la même chose que sa parole éternelle. le verbe incréé « qui était au commencement avec Dieu et qui était Dieu, » nous parle d’un temps an­térieur à l’existence de notre globe, où elle était ses délices «lorsqu’il agençait les cieux et qu’il traçait le cercle au-dessus des abîmes, lorsqu’il n’avait point encore fait la terre, ni le commencement de la poussière du monde, » Prov. 8, 22-30.

« C’est donc le contexte, » dit un sa­vant professeur anglais, le docteur Pusey, (vBuckland Bridgewater Treatise, vol. I, P22.) « qui doit décider du sens du mot bara, et nous indiquer s’il faut le traduire par : tirer du néant, ou par : donner une nouvelle forme à une substance qui existait déjà.

«  Quoique Moïse se serve, en parlant des œuvres de Dieu, tantôt du mot bara, tantôt du mot hazah (il lit), il paraît ce­pendant que la première de ces expressions a une énergie particulière, et ne Peut s’employer que pour décrire l’action de Dieu, tandis que la seconde peut s’appliquer aussi à l’action des hommes.

Après avoir soigneusement comparé à  un grand nombre de passages ( Esaïe 43, , Nomb. 16, 30. Ps. 104, 30. sq.), et avoir fait une étude attentive de ce sujet, Je suis arrivé à cette conclusion, que les mots créer et faire, employés en parlant de Dieu, sont synonymes, avec cette  différence que la première de ces expressions est la plus forte des deux, quoique Moïse semble quelquefois les employer indifféremment : Ainsi, Gen. 1, 24. Dieu créa les grands poissons; v. 28, Dieu fit les bêtes de la terre; v. 26, faisons l’homme à notre image; v. 27, Dieu créa donc l’homme.

M. de Rougemont (Fragments d’une Histoire de la terre, p. 113.) voit quel­que chose de plus dans la manière dont Moïse se sert de ces mots; il dit que « créer signifie former un type nouveau, tandis que faire est restreint au dévelop­pement d’un typé déjà existant : ainsi, dit-il, Dieu crée l’animal, l’homme, 1,2027 ; mais une fois les animaux aquatiques existants, il ne crée pas les animaux ter­restres, il les fait. »

Nous ne prétendons pas décider quelle peut être la valeur de cette observation, mais nous croyons devoir ajouter en dé­veloppement de l’idée de cet auteur, que les eaux et les airs contenant parmi leurs habitants des créatures qui appartiennent aux quatre grands embranchements du règne animal, les types existaient tous avant la formation des animaux terrestres, qui n’étaient pour ainsi dire qu’un déve­loppement de ceux qui avaient été créés le cinquième jour; tandis que l’homme étant non seulement un animal plus parfait que les autres par les organes dont il était doué, mais encore le seul habitant de la terre auquel Dieu eût donné une âme de la même nature que l’Essence divine, pouvait bien être considéré, quant à son corps, comme un développement d’un type antérieur, mais quant à cette âme vivante, faite à l’image de Dieu, c’était bien réellement comme une création nouvelle ; ce qui expliquerait pourquoi la Genèse se sert des deux expressions faire et créer, quand il s’agit de l’homme. 

« Ce qui est bien plus important pour l’interprétation du premier chapitre de la Genèse, c’est de savoir si les deux premiers versets contiennent une espèce d’introduction, un simple résumé de ce qui va être dit plus en détail dans le reste du chapitre, ou s’ils sont l’expression d’un acte de création distinct de ceux dont il est parlé dans les versets suivants.

« Cette dernière interprétation paraît être la véritable comme la plus naturelle. En effet, nous n’avons dans la Bible au­cun autre récit d’une création primitive, et de plus il semble que le deuxième ver­set soit une description de la matière créée, avant l’arrangement qui en allait être fait en six jours ; ainsi la création du commencement doit être distinguée de la création des six jours ; d’autant plus que le récit de ce qui s’est passé dans cha­cun de ces jours est précédé de la décla­ration que « Dieu dit, » ou voulut l’événe­ment qui suit immédiatement ; par con­séquent il semble que la création du pre­mier jour doit avoir commencé lorsque ces mots : « Et Dieu dit, » sont employés pour la première fois, c’est-à-dire pour la création de la lumière. De même, si c’est bien là le commencement de l’œuvre des six jours, il est clair que cette création ne fait que donner une nouvelle forme, un nouvel arrangement, et pour ainsi dire, meubler d’une manière nouvelle un monde qui existait déjà, car nulle part dans le récit des six jours il ne nous est dit que Dieu fit, ou créa l’eau, ni la terre, ni les ténèbres, choses déjà existantes (résultat d’une création précédente), lesquelles il ne fait, dans les premiers jours, que séparer les unes des autres et les mettre dans un ordre nouveau. « (Buckland’s 1,22).

Nous croyons donc que le v. 1 nous parle d’une création primitive des choses matérielles, sans en indiquer l’époque qu’il ne nous importe probablement pas de savoir. Ceci n’est point une opinion nouvelle; c’est celle de plusieurs pères de l’Eglise (voir Pétavius, Dogm. Theol., tom. III. De opificio sex Dierum, Lib. 1. Cap. 1, §8, et cap. 11, §1-8). Les uns voyaient dans les deux premiers versets de la Genèse le récit de la création d’un monde primitif; d’autres, comme saint Augustin, Théodoret, y voyaient la première formation de la matière; d’autres, celle des éléments ; d’autres croient que les cieux dont il est question au v. 1 sont, non le ciel atmosphérique de notre terre qui ne fut créé que le deuxième jour, mais ce qui est appelé ailleurs les cieux des cieux.

Nous voyons, en effet, que quoique la Genèse emploie le même mot Shamayim pour désigner ces deux choses, la Bible les distingue ailleurs, comme Néh. 9. 6.

La racine du mot hébreu qui signifie ciel, étant le prétérit inusité shamah, être élevé, le mot shamayim signifierait les hauteurs, ou les espaces élevés, et shemé hasshamayim (les cieux des cieux), seraient les espaces infiniment élevés, oil l’immensité avec tout ce qu’elle contient, et par conséquent cette multitude innom­brable d’étoiles ou de mondes, qui fe­raient ainsi partie de la première création, indiquée Gen. 1, 1., et que le v. 16 ne fait que rappeler en passant, en parlant du moment où le soleil devint lumineux pour la terre.

Le fameux passage de saint Pierre, 3, 5-13., qui résume en quelques mots les destinées de notre planète, autorise la différente interprétation du mot cieux dans les versets \ et 8 , et montre que le ciel du deuxième jour, c’est-à-dire l’at­mosphère, suit le sort de notre globe et de ses révolutions. Il est évident, en effet, que les cieux antédiluviens qui ont été détruits, ne comprenaient pas les astres, car alors le soleil, la lune, et les étoiles qui existaient avant le déluge auraient aussi péri ; la future destruction par le feu, des cieux et de la terre d’à présent, n’est donc point non plus une catastrophe qui doive envelopper tout l’univers, mais seulement une grande révolution qui doit changer l’état et l’apparence de notre globe ; un feu purifiant qui le nettoiera de sa souillure comme l’or fondu dans le creuset est dégagé par le feu des matiè­res impures qui le ternissent; révolution après laquelle le monde et ses habitants seront rétablis dans l’état de pureté et d’innocence, d’où le péché d’Adam les avait fait déchoir.

L’ interprétation que nous venons de donner du v. 1 semble confirmée aussi par l’expression remarquable qui termine le v. 3 du deuxième chapitre : « Dieu se reposa de toute l’œuvre qu’il avait créée pour être faite. » — Ne semble-t-il pas que ce passage est un de ceux dans lesquels le Tout-Puissant soulève à nos yeux un coin du voile qui nous cache la profondeur de ses conseils P Ne semble-t-il pas nous dire qu’il avait de longue main préparé une demeure aux hommes, qu’il avait créé cette terre dans les jours d’autrefois pour être faite, c’est-à-dire pour être façonnée plus tard, de manière à ce qu elle pût être habitée par des créa­tures dans lesquelles il voulait mettre son plaisir? Prov. 8, 31.

Il fit toutes ces choses par degrés, ajoutant une bonne chose à une autre bonne chose, jusqu’à ce qu’il jugeât que tout était très bon, Gen. 1,31., afin d’y rendre heureux des êtres formés à son image, à qui il voulait remettre la domi­nation sur toutes les merveilles qu’il ve­nait d’appeler à l’existence.

Quand il ne nous resterait d’autre par­tie de la révélation que les premiers cha­pitres de la Genèse, n’aurions-nous pas là une preuve éclatante de la bonté infi­ni** de notre Créateur et du soin paternel que sa Providence prend des hommes ? Oui, cet Être tout puissant qui s’occupait de notre bonheur, tant de siècles avant l’existence de notre race, ne peut pas nous avoir délaissés, et si le mal est en­tré dans le monde, et a gâté cette terre très bonne où Dieu avait placé Adam, soyons sûrs que celui qui a mis tant de soin à nous former pour le bonheur, aura aussi mis à notre portée un remède à nos maux, un moyen de relèvement après notre chute, un sauveur enfin assez puis­sant pour empêcher que cette terre et ses habitants qui étaient sortis très bons de la main de Dieu, ne continuent à être entraînés à jamais dans le chemin du mal.

Mais pour cela, il faut qu’une création nouvelle s’opère en nous, et que cette parole divine par qui et pour qui toutes choses ont été faites, renouvelle en nous l’ image de Dieu que le péché a détruite, 1 Cor. 15, 47.49. 2 Cor.5,17. Eph. 4,24.

v. 2. « Et la terre était sans forme et vide ; les ténèbres étaient sur la face de l’abîme, et l’Esprit de Dieu se mouvait sur les eaux. » — ( Le mot abîme semble être synonyme des eaux sur lesquelles se mouvait l’Esprit de Dieu ; v. Job 38, 30. Ps. 42, 8.104, 6. Jonas2, 0. sq.)

Si le v. 1 se rapporte à la première création de toutes choses, dont rien ne peut nous faire même deviner l’époque, il se peut que des millions d’années se soient écoulées entre ce moment et la création de la lumière sur notre terre.

( Dans la Bible de Luther, imprimée à Wittenberg, en 1557, on trouve le chiffre 1. marqué en tête du v. 3, comme étant le commencement de l’histoire de la créa­tion. Dans d’anciennes éditions anglaises où la division en versets n’était pas en­core adoptée, il y a un double interligne entre les v. 2 et 3. Pusey.)

Le v. 2. décrit l’état du globe immé­diatement avant le commencement du pre­mier des six jours, c’est-â-dire sur le soir du premier jour ; car, suivant la compu­tation mosaïque, chaque jour commence avec le soir, et dure jusqu’au soir du jour suivant. Le premier jour serait donc la lin de la période indéfinie de la première existence du monde. Dans ce v. 2. il est fait une mention spéciale de la terre et des eaux comme existant déjà, mais envelop­pées de ténèbres. Les mots thohou vabohou décrivent cet état de confusion et de vacuité que les Grecs représentent par le mot Chaos. Ils sont encore employés dans le même sens, Es. 34, II. Ps. 107, 40.

Le mot vide, de nos traductions fran­çaises, ne rend pas très bien la significa­tion, car il donne l’idée d’un corps creux, tandis qu’ici il faudrait exprimer un vide extérieur : la terre était vide d’habitants, vide de parure, aride et dépouillée. D’où provenait cet état chaotique ? Etait-ce ainsi que la terre était sortie des mains du Créateur ? Etaient-ce les ruines d’un monde antérieur ? Nous l’ignorons: peut-être Dieu avait-il dit d’un ordre de cho­ses plus ancien ce qu’il dit plus tard du monde moderne, par la bouche de son prophète, Jér. 4, 23. sq. : « La terre sera dans le deuil, les deux seront noirs au-dessus ;… j’ai regardé la terre, et voici, elle est sans forme et vide, etc. »

Ne semble-t-il pas que l’Esprit saint ait voulu nous représenter par ces paro­les une effrayante révolution de notre globe dont le chaos aurait été le résultat? S’il était permis de traduire en langage non inspiré les paroles de l’écrivain sa­cré , nous croirions pouvoir paraphraser ainsi les premiers versets de la Genèse :

« Toutes les choses que nous voyons et dont nous pouvons connaître l’existence, soit sur la terre que nous habitons, soit au-delà, doivent leur être à un Dieu sou­verainement bon, sage et puissant, qui a fait sortir la matière du néant, dans des temps infiniment reculés et dont la date nous est inconnue. Ce Dieu tout bon ju­gea à propos de créer une race d’êtres intelligents auxquels il donna le nom d’hommes, et voulant leur préparer une demeure, il choisit pour cela un de ces globes qu’il avait faits pour se mouvoir dans l’espace, et qui était alors inculte et désert, recouvert de liquide et d’obscu­rité. Le moment où l’Esprit de Dieu s’en rapprocha et plana, pour ainsi dire , à sa surface, pour y faire pénétrer l’ordre et la vie, fut pour le globe le commence­ment d’une création nouvelle qui devait avoir six degrés, ou se faire en six épo­ques de progrès successifs.

« Tout était prêt pour cette nouvelle création, la matière à laquelle une autre forme devait être donnée, l’Esprit divin qui devait la vivifier ; il ne fallait plus que la parole du commandement pour ap­peler à l’existence ce monde nouveau ; et Dieu dit… que la lumière soit, et l’ordre naquit au milieu de la confusion. »

Ainsi, nous voyons apparaître dès la fondation du monde cette Trinité dans l’unité de Dieu : « Le Père qui habite une lumière inaccessible et que nul œil n’a vu ni ne peut voir», 1 Tint. 6, 16. cf. Apoc. 15, 3. Ps. 18, 29. 36, 10. ; « le Fils, qui est la véritable lumière qui a resplendi dans les ténèbres et qui éclaire tout homme en venant au monde, » Jean 1,9. cf. v. 2. Col. 1,16. Eph. 3, 9. ; « enfin l’Es­prit de Dieu planant sur la face des eaux, pénétrant le globe d’une force vitale, et qui nous est représenté comme présidant à la création et y prenant la part la plus directe », Ps. 33, 6. cf. Gen. 2,1. Ps. 104, 29. 30. Jean 20,22. Gen. 2, 7. cf. Job 33, 4. ( La Bible de Genève, éd. de 1805, ainsi que celle qui a été publiée plus récem­ment par les pasteurs et professeurs de cette ville, traduit au v. 2. : Et Dieu fit souffler un vent qui agita la surface de l’eau. » Mais si le mot rouach peut, en effet, signifier esprit ou vent ; selon la  place où il est employé, comme le grec …. et le latin spiritus, est-il raisonna­ble de le traduire par vent, lorsque Dieu n’avait pas encore créé l’air P Autant vau­drait, par exemple, remplacer Esprit par courant d’air dans des passages tels que celui-ci : « Caches-tu ta face, elles (les créatures) sont troublées ; retires-tu leur souffle, elles défaillent et retournent en leur poudre. Mais si tu renvoyés ton cou­rant d’air (Esprit), elles sont créées de nouveau ! » Ps. 104, 29. 30. cf. enc. Job 26,13.) Et afin de montrer évidemment que ces trois personnes ne sont pas trois Dieux, mais un seul Dieu, manifesté de trois manières, l’écrivain sacré qui se sert pour désigner le Créateur du mot Elohim, Seigneurs, fait suivre cette désignation plurielle d’un temps de verbe au singu­lier, comme s’il y avait Dieux dit que la lumière soit ; Dieux vit que cela était bon. Puis, après nous avoir montré les per­sonnes divines conférant ensemble (v. 26. faisons l’homme à notre image), il lui donne (2,4.) le nom incommunicable et singulier de Jéhovah, joint à celui d’Elohim, Seigneurs, qui est, qui était et qui sera, ou Seigneurs Éternel.

Durée des jours de la création. 

Pen­dant longtemps, personne, dans les pays où le christianisme était professé, ne mit en doute que les jours de la création ne dussent s’entendre à la lettre d’espaces de vingt-quatre heures, mais à mesure que l’on étudia plus attentivement les scien­ces naturelles, on trouva des preuves de l’existence d’un ordre de choses anté­rieur à la création de l’homme, ordre de choses qui avait dû continuer pendant des temps fort longs; l’on se hâta de rejeter alors le récit de Moïse et ses six jours, comme une chose absurde et contraire aux lois de la nature. Puis vinrent d’au­tres naturalistes plus religieux, qui com­prirent que l’homme ne pouvait ainsi li­miter la puissance de Dieu, et que celui qui avait fait le temps pouvait créer un monde non seulement en six mille ans, mais en six ans, en six jours, en six mi­nutes, en un clin d’œil, s’il l’eût voulu ; il leur parut que sans nier les découver­tes des sciences naturelles, l’on pouvait fort bien les concilier avec le récit moments de la Création, et avec ce jour du Seigneur qui, comme le dit saint Jean , doit durer mille ans, cf. Ps. 90, 2. 4., avec 2 Pierre, 3, 5-10. et Apoc. 20,.

Les plus anciens Livres des nations prennent aussi, comme la Bible, dans des sens plus ou moins étendus les mots qui désignent les divisions du temps.

Plutarque dit que les Égyptiens, vou­lant prétendre à une plus haute antiquité que les autres peuples de la terre, comp­taient dans leur chronologie chaque mois pour une année. Les calculs des Indiens et des Chinois ont des bases tout à fait semblables; (o.Doct. Nares, Man consi­dered theologically and geologically, p.192.)

Zoroastre, en parlant de la création, dit qu’elles fit en six époques ou temps iné­gaux, distribués de la manière suivante : Le premier temps fut employé à créer le ciel, ce qui prit 45 jours ; dans le deuxième temps, qui dura 60 jours, Dieu créa les eaux; la terre fut créée dans le troi­sième, qui fut de 75 jours; le quatrième, de 30 jours, vit éclore les plantes ; le cinquième, de 80 jours, tous les animaux ; et le sixième, de 75 jours, fut consacré à la création de l’homme. La somme de ces nombres est 365 jours ou une année, (Hyde. De religione veterum Persarum, Cap. 9.). On reconnaît dans cette narra­tion le récit de la Genèse défiguré, et combiné avec l’idée traditionnelle de la longueur considérable des jours de la création, tradition qui existait déjà, à ce que l’on prétend, chez les Juifs, et aussi chez les Etrusques (F. de Rougemont, Fragments, etc.)

Quelques auteurs ont cru en trouver une preuve implicite dans le langage même du texte, et de même que la forme parti­cipate du verbe qui exprime l’action de la force créatrice, l’esprit de Dieu, se mou­vant sur la surface de l’abîme, indique non un acte subit et momentané, mais une force s’exerçant d’une manière con­tinuel Doct. Wiseman, Lectures on Science and revealed Religion, vol. I, p. 295) ainsi l’on a cru reconnaître dans ces six jours non-seulement une suite de perfec­tionnements , mais aussi des intervalles de révolutions et de bouleversements dont l’idée serait renfermée dans la significa­tion la plus étendue du mot Ereb, soir. Le premier chapitre de l’Ecclésiaste et le Ps. 104 (en particulier les versets 29 et 30) avaient fait pressentir la possibilité d’une semblable progression dont diverses tra­ditions fort anciennes contiennent des traces remarquables. — La cosmogonie indienne qui se rapproche beaucoup de la Bible, parle « d’un grand nombre de créations et de destructions de mondes, provenant de la volonté d’un Être su­prême qui ne le fait que dans le but de rendre ses créatures heureuses.» (Insti­tutes of Hindu Law. London, 1825, ch.1.) Nous ne pouvons nous empêcher de trans­crire ici deux passages très remarquables de ce livre, cités par Lyell, Principles of Geology, vol. 1 ch. 2, avec l’indication des textes bibliques correspondants : « L’Être dont la puissance est incompréhensible, m’ayant créé, moi (Menou) et tout cet uni­vers, fut de nouveau absorbé dans l’Etre suprême. faisant succéder au temps de l’énergie l’heure du repos. » Cf. Hébr. 1, 3.10. 4, 4. Jean 17, 5.—Et plus loin : « Quand cette puissance agit’, alors ce monde reçoit son plein développement ; quand il sommeille, tout le système dé­choit. Car pendant qu’il se repose, ou cesse d’agir, les esprits revêtus de formes matérielles, et doués de principes d’ac­tion, se détournent peu à peu de leur tâ­che , et l’intelligence elle-même devient inerte. » Cf. Ps. 104, 27-30.)

Telle est aussi la tradition des Birmans, et celle des anciens Egyptiens ; on la re­trouve même dans les ouvrages de quel­ques Pères de l’Eglise, saint Augustin, Oral. II. saint Basile Hexaëmeron, hom.2.

Les découvertes récentes de la géolo­gie sont venues, bien des siècles après, éclaircir cette hypothèse, et la confirmer à ce qu’il semble. Cuvier, dans son Discours sur les révolutions de la surface du globe, établit par des preuves irrécusables, que ces révolutions ont été nombreuses, subi­tes, antérieures à l’apparition de I homme sur la terre, et même qu’il y en a eu d’an­térieures à l’existence d’êtres vivants quelconques.

* L’histoire des six jours, ainsi que celle de l’humanité, a ses nuits cosmogo­niques, dont la première est le chaos et dont le caractère est la mort, le désordre les ténèbres; par une concordance impré­vue et inexplicable, les géologues d’une part, Moïse de l’autre, admettent un dé­veloppement ou une création de la terre tout à fait extraordinaire, qui s’opère par une alternative de temps d’ordre et de création, de temps de désordre et de destruction.

La géologie ne fait ici que préciser, expliquer, commenter le texte biblique, qui accepte en plein tous ces résultats de la science.

 Les soirs (Ereb) sont donc les temps de désordre; le premier soir n’est autre chose que le chaos lui-même; les suivants sont des invasions du chaos au milieu de l’œuvre lumineuse de Dieu. Les matins sont des temps d’ordre, de vie, de créa­tion. L’œuvre de Dieu pendant les six jours consiste à former la terre dévastée, et la dégager du chaos, de l’abîme et des ténèbres qui disparaissent successive­ment.

Ainsi les eaux de l’abîme, 1, 2., qui recouvraient au deuxième jour encore la terre entière, en partagent au troisième la surface avec les continents, et elles n’existeront plus sur la terre nouvelle, Apoc. 21, 1. Ainsi les ténèbres, éclairées dès le premier jour par la lumière, sont transformées en soirs cosmogoniques, et au quatrième jour en nuits de douze heu­res. Les soirs cosmogoniques précèdent chacun des six jours, et cessent avant la création de l’homme, aucun ne s’interpose entre le sixième jour et celui du repos, et la dernière des grandes époques de désordre est celle qui sépare le cinquième jour du sixième. L’alternative des jours et des nuits de vingt-quatre heures cessera à la fin des temps, et la terre sera éclairée par une lumière continue, Zach. 14, 7. Apoc. 21, 23. C’est ainsi que les com­plètes ténèbres du chaos se transforment peu à peu en complète lumière.

Le premier chap, de la Genèse estimation du monde, à celle de Dieu dans le cœur des fidèles et dans l’Eglise, selon l’indication que nous en donne saint Paul, 2 Cor. 4, 6., on remarque bientôt que les six jours cosmogoniques sont une es­pèce de prophétie de l’histoire de l’hu­manité, ou, en d’autres termes, que les faits physiques de l’histoire de la terre ont un sens analogue aux faits moraux de l’histoire de l’homme. Ainsi les ténè­bres du chaos se reproduisent dans les ténèbres morales de l’âme déchue et pé­cheresse ; les nuits cosmogoniques dans les époques historiques de corruption et de ruines; les jours cosmogoniques, dans celles de paix, d’ordre et de vie religieuse ; la formation du soleil au quatrième jour, dans l’apparition du soleil de justice vers l’an 4.000, etc.» (Rougemont, Fragments, etc., p. 8. )

Avant de nous occuper spécialement de l’œuvre de chacun des six jours de la création, nous devons indiquer une autre partie de l’Ecriture qui nous en donne un commentaire remarquable : nous voulons parler des chapitres 38 à 41 du livre de Job. Ce n’est pas ici le lieu d’examiner en détail cette portion sublime et mystérieuse de la Parole, nous nous bornerons à quel­ques versets du chap. 38. En interrogeant Job sur les merveilles de l’univers, l’Eternel condescend jusqu’à raisonner avec sa créature; il lui montre que la souveraine sagesse qui a présidé à l’arrangement de la terre , des cieux et de tout ce qui s’y trouve, préside également aux événements de la vie des hommes, et que par sa di­rection, toutes choses concourent ensem­ble au bien de ceux qui aiment Dieu, Rom. 8. 28. Mais, outre ce but principal d’instruction, nous trouvons encore des allusions à l’histoire de la création, qui peuvent éclaircir pour nous quelques pas­sages du 1er chap, de la Genèse.

En effet, nous croyons voir, dans le verset 4, une indication de cette créa­tion primitive qui eut lieu au commence­ment, Gen. 1,1.; puis au verset 7, nous voyons les intelligences célestes se ré­jouissant de l’ordre et de l’arrangement que Dieu venait d’y établir, v. 5 et 6., et chantant en triomphe à cause de cette nouvelle manifestation de la puissance de Dieu, v. 7. Mais une au moins de ces étoiles du matin (Lucifer), était déjà tom­bée, peut-être même plusieurs, et le mal vint bientôt gâter l’œuvre du Créateur. Il semble qu’une irruption des eaux trou­bla l’ordre nouvellement établi, v. 8., et ce fut alors que Dieu donna à l’abîme la nuée pour couverture et l’obscurité pour ses langes, v. 9.; peut-être les ténèbres furent elles ordonnées alors comme puni­tion et comme demeure des anges déchus, par opposition à la lumière éternelle, qui est représentée comme l’habitation de Dieu, Jean 3, 19-21. Eph. 6, 12. C’est à ce moment-là que semble se rapporter le premier soir de la création ; c’est là le chaos décrit au deuxième verset de la Genèse, et dont Dieu va tirer la terre par six époques de progression, six jours. Le verset 10 semble indiquer l’action de Dieu par laquelle il opère la séparation des eaux inférieures et supérieures, et le verset 11 correspondrait au verset 9 de la Genèse où Dieu fixe à la mer la place qu’elle doit occuper. Les versets 8-11 pourraient, il est vrai, se rapporter à quelques égards au déluge du temps de Noé ; mais ce qui nous fait préférer l’au­tre interprétation, c’est que le verset 9 semble nous indiquer que le cataclysme dont il est parlé au verset 8 doit avoir été antérieur au chaos, et que l’obscurité et le désordre du chaos en auraient été le résultat. — Au verset 12 nous voyons paraître la lumière, mais non comme lu­mière solaire : c’est l’aube du jour, le point du jour, ou la lumière éclairant simulta­nément tous les points de la terre. v. 13., et faisant fuir de partout les ténèbres et les esprits de ténèbres. Puis plus tard, v. 14.. cette lumière prend une nouvelle for­me et se concentre pour ainsi dire dans une apparence ou un moule matériel, le soleil. (Le verset 14 n’est pas bien rendu dans Ostervald : il a ajouté les mots la terre, qui ne se trouvent ni dans l’hé­breu, ni dans plusieurs autres versions. Le verbe thitehapphek qui commence le verset 14, se rapporte d’ailleurs mieux au substantif masculin shachar, l’aube du jour, v. 12., qu’au substantif commun, mais ordinairement féminin érèts, la terre.

Premier jour.

 Nous avons déjà remarqué que dans le calcul de chaque jour cosmogonique le soir précède le matin: le soir du premier jour fut donc l’obscurité qui le précéda, c’est-à-dire le chaos. « Dans ce moment là, » dit Buckland « une nouvelle ère allait commencer pour le monde, et la terre allait être tirée des ténèbres dans lesquelles elle n’avait peut-être été enveloppée que temporairement : car les mots, « que la lumière soit, » ne signifient point implicitement qu’elle n’eût jamais existé précédemment. Il était étranger au plan de Moïse de rechercher si la lumière avait déjà lui sur cette terre, ou si elle existait dans d’autres parties de l’univers; la narration ne s’occupe que de notre planète, et la prend dans un moment où elle était plongée dans l’obscurité. Le premier effet de l’action de l’Esprit sur le chaos fut donc l’éveil de la lumière, qui brilla dans le sein même de la masse informe dont elle fut séparée, Ps. 104, 5. 6. Job 36, 30. « Dans toutes les cosmogonies païennes qui parlent d’un chaos, dit M. de Rougemont, les ténèbres, la nuit, sont l’état primitif, la lumière apparait ensuite, et plus tard les astres. Moïse, sans aucun doute, n’entendait pas que la lumière provint du soleil déjà créé, mais encore voilé à la terre par les nuages; de concert avec toute l’antiquité, il faisait la lumière plus ancienne que les astres.»

-En effet, il n’y avait point alors de nuages, puisque les eaux supérieures n’avaient point encore été séparées des eaux inférieures. Asaph en parle de même, lorsqu’il dit, Ps. 74, 16.: « Tu as établi la lumière et le soleil. » Dans plusieurs autres endroits de la Bible, elle est également représentée comme existant avant le monde, et comme étant la demeure de l’Eternel, l’image même de son essence, 1 Tim. 6, 16. 2 Cor. 4, 6. Ps. 104, 2. Es. 60, 19. Hab. 3, 4. Jean 1, 4. 9. 8, 9. 12, 36. 46. 1 Jean 1, 5., etc. Les philosophes incrédules du siècle dernier, voulant attaquer l’inspiration du récit sacré, ont tourné Moise en ridicule pour avoir parlé de la lumière comme existant avant le soleil: les découvertes modernes de l’optique dont Moïse n’a pu avoir aucune connaissance, sont venues justifier l’inspiration de l’écrivain sacré en prouvant que la lumière est un fluide qui pénètre d’autres corps, et qui existe indépendamment des corps lumineux. Ceux-ci ne la rayonnent ou ne l’émettent pas par une sorte d’émanation, comme on l’a cru longtemps: ils ne font que la mettre en mouvement par ondulations, en telle sorte qu’elle frappe les organes de la vue de la même manière que les vi­brations de l’air communiquent le son à ceux de l’ouïe. Par conséquent, il n’y a rien de contraire aux lois physiques de a nature dans l’assertion de Moïse, qui nous représente la lumière comme créée avant tel ou tel corps lumineux.

L’œuvre du premier jour fut, comme nous l’avons remarqué, une œuvre de séparation. Dieu sépara la lumière d’avec les ténèbres, et Dieu vit que la lumière était bonne ; elle fut donnée non seule­ment pour éclairer les hommes d’une manière physique, mais aussi pour leur être un type de la sagesse, de la connais­sance et des perfections invisibles de Dieu. Nous voyons en effet qu’elle fut ainsi considérée par les Juifs, et que mê­me chez tous les peuples, et surtout en Orient, elle a toujours été l’emblème de la divinité, de la vertu et de toutes les bénédictions temporelles.

Second jour.

Au second jour Dieu fit l’étendue (rakiah), non point une voûte ferme et solide, firmamentum, comme le traduit saint Jérôme. (Il dit aussi dans sa traduction de Job 37, 18.: Tu forsitan eum eo fabricatus es cœlos qui solidissirai quasi ære fusi sunt?); mais l’air, le ciel des oiseaux, des tempêtes, des puis­sances de l’air et des malices spirituelles, Ps. 148,4. Matth. 6,26. Eph. 2, 2. 6,12.; l’atmosphère dans laquelle et au haut de laquelle devaient planer les nuages ; l’é­lément enfin qui devait soutenir un nom­bre immense de créatures que Dieu allait placer sur la terre, et dans lesquelles il mettrait une respiration de vie. « Quand l’Ecriture sainte parle de l’air, dont la pesanteur était méconnue avant Galilée, elle nous dit qu’à la création Dieu donna à l’air son poids et aux eaux leur juste mesure, Job 28, 25. Quand elle parle de notre atmosphère et des eaux supérieu­res, elle leur donne une importance que la science des modernes a seule pu con­stater, puisque d’après leurs calculs la force employée annuellement par la na­ture pour la formation des nuages, est égal à un travail que l’espèce humaine tout entière ne pourrait faire qu’en deux cent mille années. Quand elle sépare les eaux supérieures des inférieures, c’est par une étendue et non par une sphère solide, comme voulaient le faire ses tra­ducteurs.» (Gaussen, Théopneustie, 170 183.)

Troisième jour.

Au troisième jour la création se développe, pour ainsi dire; dans les deux premiers, il y avait eu prin­cipalement création de séparation ou de distinction : dans celui-ci il y a deux ac­tes créatifs, l’un de séparation, l’autre de formation. Dans la première partie de cette période, Dieu tire de l’eau la terre qui subsistait parmi l’eau. Il fait surgir les continents et les îles; il forme la terre habitable et tout ce qu’elle contient, Néh. 9, 6. Le Dieu qui a formé la terre et qui l’a faite, ne l’a point créée pour être une chose vaine (le même mot thohou rendu par sans forme dans nos versions, Gen. 1,2.), mais il l’a créée afin qu’elle fût ha­bitée, Es. 45,18.

Le neuvième verset de la Genèse indi­que l’existence antérieure de cette an­cienne mer et de cette ancienne terre, en disant simplement, non quelles furent créées alors, mais que le sec parut, et celte terre qui, avant de paraître, subsis­tait déjà parmi l’eau, est la même dont la création avait été racontée au verset I. La mer aussi ne fit que changer de place par le rassemblement en un même bas­sin des eaux déjà existantes.

La terre au troisième jour n’est point encore éclairée par le soleil ; elle a sa lumière propre dont nous ne connaissons pas bien la nature, mais qui établit une distinction essentielle entre la terre pho­tosphérique des trois premiers jours et la terre planétaire des trois derniers. C’est sous l’action de cette lumière pro­pre que parurent les végétaux pendant la deuxième partie du troisième jour : alors la terre produisit d’elle-même pre­mièrement l’herbe, ensuite l’épi puis le grain tout formé dans l’épi, Marc 4 28. Nous ne savons si ce serait par un sou­venir traditionnel de la plus grande acti­vité créatrice déployée au troisième jour, que les livres zends lui donnent une du­rée beaucoup plus longue qu’aux deux premiers.

Jusqu’à une époque très récente, la géologie n’avait pas découvert de traces des plantes qui furent créées au troisiè­me jour; tous les végétaux fossiles con­nus se trouvaient dans des couches pla­cées au-dessus des terrains de transition où sont incrustés d’innombrables ani­maux aquatiques, les premiers êtres vi­vants qui habitèrent notre terre. (Le sys­tème carbonifère qui comprend les bancs de houille, et dans lequel on trouve des fougères, des palmiers, des conifères, est placé par-dessus la grauwacke ou systè­me silurien, qui contient un nombre im­mense de zoophytes, et de mollusques, des articulés et des poissons. ) M. de Rougemont, surpris de ce manque appa­rent de coïncidence entre le livre de la révélation et le livre de la nature. sup­posa que la nuit cosmogonique qui avait séparé le troisième du quatrième jour, ou le quatrième du cinquième, pourrait avoir été accompagnée d’une conflagra­tion de notre globe qui aurait détruit la végétation primitive dans le temps où la terre devenait planète. Cette hypothèse, qui coïncide assez bien avec celle qui fait des soirs cosmogoniques des époques de bouleversement, semblait confirmée par les découvertes géologiques sur la na­ture des roches primitives; les granits et les gneiss qui forment la couche infé­rieure de la croûte de notre globe, ne sont pas, comme les schistes et les cal­caires, le résultat d’un sédiment boueux déposé par les eaux, puis durci peu à peu par la pression, la chaleur et l’évapora­tion : ils paraissent, au contraire, avoir été formés par le feu dont ils portent les traces, ou en avoir subi l’action. * Une telle conflagration de la terre photosphérique pendant que le système solaire était organisé, a naturellement dû faire dispa­raître toutes les plantes du troisième jour. Mais la Genèse ne fait pas mention de cette révolution par le feu, parce que le point capital de l’œuvre du quatrième jour était la formation du système solaire. « Toutefois, ajoute notre auteur, je suis le premier à reconnaître combien sont hypothétiques tous les rapprochements de détail entre la Bible et la géologie, re­latifs aux époques antérieures à l’hom­me. « (Fragments, p. 111).

Malgré le profond respect que nous éprouvons pour les lumières et la piété de cet écrivain, nous nous permettons de différer un peu de ses vues sur ce point ; son hypothèse d’une conflagration ne nous paraît pas nécessaire pour expliquer la disparition de la flore primitive. Nous avons, en effet, remarqué que dans la création et dans l’histoire de la terre, depuis le commencement jusqu’au mo­ment où Jésus remettra le royaume à Dieu le Père, 1 Cor. 15, 24., il y a progrès et développement successif ; depuis la terre entièrement couverte d’eau pendant le chaos, jusqu’à l’entière destruction de la mer, Apoc. 21, 1., le globe passe par un état intermédiaire, sa surface étant com­posée en partie d’eau, en partie de terres sèches. Si donc nous admettons une mar­che progressive, interrompue par une succession de bouleversements (les soirs cosmogoniques), il n’y a rien de con­traire à l’analogie des lois de la création, à supposer que les premiers continents auront été beaucoup moins étendus que ceux qui existent actuellement : par con­séquent la flore primitive qui a végété sur ces premiers continents, n’aurait occupé qu’un espace proportionnellement très pe­tit de la surface du globe, et pourrait se retrouver dans des terrains actuellement submergés. Mais il y a plus : les géologues n’ont examiné jusqu’à ce jour qu’une bien faible portion de la superficie de la croûte solide du globe, et de ce qu’on n’a pas trouvé jusqu’à présent en Europe (la seule partie du monde où l’on ait pu faire sur les fossiles des recherches un peu géné­rales) des restes des premiers végétaux, il ne s’ensuit pas qu’on ne puisse le dé­couvrir un jour ailleurs. Il paraît même qu’on commence à en retrouver les tra­ces, et que les immenses végétaux fossi­les récemment découverts dans le Canada et la baie de Baffin, doivent avoir crû sou des conditions de chaleur, d’humidité et de lumière, qui n’étaient point celles où vivent actuellement nos plantes. L’état de la terre, sortant à peine de l’eau et environnée de sa lumière propre, tel qu’il est décrit Gen. 1,9-12., explique la crois­sance de ces plantes d’une manière bien plus satisfaisante que toutes les autres hypothèses.

il n’est pas nécessaire non plus de re­courir à une conflagration pour expliquer la formation des roches primitives. Pres­que tous les chimistes, les physiciens, les géologues et les géographes modernes, reconnaissent que la terre doit être com­posée d’un noyau de métaux et de métal­loïdes en incandescence, entouré d’une croûte des mêmes substances à F état d’oxi­des diversement combinés entre eux. Le savant Fourier a déterminé les lois du refroidissement graduel du globe et de sa couche extérieure, et les expériences nombreuses et intéressantes de M. Cordier (Essai sur la température de l’inté­rieur de la terre, dans le Mémoire du Muséum d’histoire naturelle, 1827 ) sont venues pleinement confirmer la justesse des observations de Fourier sur l’exis­tence d’un feu ou d’une source de cha­leur centrale. Ce système qui explique et la forme sphéroïdale de la terre, et l’ac­tion des volcans, et la chaleur des eaux thermales, et bien d’autres phénomè­nes encore, explique aussi comment la première croûte solide de notre globe (les roches primitives) doit porter des marques de l’action du feu, comment une température jadis beaucoup plus éle­vée, peut avoir donné à la terre une force végétative bien plus considérable que celle que nous lui connaissons mainte­nant, et comment enfin Dieu peut s’être servi des forces naturelles de l’eau ré­duite à l’état de vapeur, pour soulever en divers endroits de sa surface une portion de sa croûte solide sous la forme d’îles et de continents, et les laisser retomber ensuite au-dessous du niveau des eaux.

Quatrième jour.

Ici, comme le re­marque M. de Rougemont, la progression dans la création n’est plus la même ; il y a un saut, une interruption. « De même qu’à la fin du quatrième jour de l’humanité la lumière divine qui éclairait dès l’origine tous les hommes, se concentra en un individu, Jésus-Christ, communiqua à l’humanité des forces inconnues, et par la création de l’Eglise fit toutes choses nouvelles, ainsi, au quatrième jour cosmogonique la lumière diffuse du premier jour se concentra dans le soleil, dont la chaleur pénétra et transforma la terre devenue planète, et la prépara à devenir la demeure d’animaux, d’âmes vivantes. Ce fut alors que le système solaire fut achevé, et que notre terre, en devenant planète, reçut aussi son satellite. » Il semble, en effet, que les grands luminaires des cieux dont il est parle versets 14-18., ne sont nommés que dans leurs nouveaux rapports avec notre planète. Le texte ne dit point que la substance du soleil et de la lune ait été créée le quatrième jour; mais il donne à entendre que ces corps célestes furent alors chargés de remplir à l’égard de notre globe des fonctions importantes pour ses futurs habitants, de luire sur la terre, pour dominer sur le jour et sur la nuit, etc. Le fait de leur création était déjà implicitement contenu dans le verset 1. Il est aussi fait ici mention des étoiles, 1,16., mais en deux mots seulement : Veeth haccochabim , presque en façon de parenthèse, et comme pour indiquer qu’elles avaient été formées par la même toute-puissance qui avait ordonné au soleil et à la lune de luire sur notre terre. En passant si légèrement sur la création de ces innombrables corps célestes qui brillent dans l’espace, et dont la plupart sont probablement des soleils, centres d’autres systèmes planétaires, tandis qu’il place la lune, ce petit satellite de notre terre, comme tenant le second rang après la soleil, l’écrivain sacré nous montre clairement qu’il n’a point voulu nous donner une leçon d’astronomie, et qu’il ne parle ici des astres que dans leurs rapports immédiats avec notre terre et ses habitants, et non point eu égard à leur importance relative dans le vaste système de l’univers. Il semble impossible de comprendre les étoiles dans le nombre des luminaires que Dieu plaça dans les cieux pour luire sur la terre, 1,17., et pour dominer sur le jour et la nuit; car la plus grande partie des étoiles fixes n’est visible qu’à l’aide d’un télescope, et celles que nous pouvons discerner à l’œil nu ne donnent qu’une bien faible lumière en proportion de leur grosseur et de leur multitude (Buckland’s I, p. 27). Il nous paraît donc que le sens des versets 17 et 18 doit être restreint aux deux corps célestes, qui sont en réalité les grands luminaires de la terre. Leur office, en tant que servant à nous éclairer et à mesurer pour nous les temps et les saisons, doit durer autant que notre terre. Gen. 8, 22.; et de même que l’arc-en-ciel fut donné à Noé comme un signe de l’alliance que Dieu traita avec lui et avec toute chair, avec promesse de ne plus envoyer de déluge sur la terre, et de ne plus faire périr par les eaux tout ce qui a en soi respiration de vie, ainsi les grands luminaires des cieux sont propo­sés aux fidèles comme signes de l’alliance que Dieu a traitée avec David, en pro­mettant que de sa postérité sortirait le soleil de justice, le Messie qui sauverait de la mort seconde les âmes de tous ceux qui croiraient en lui ; cf. Jér. 33, 20. 21. Cela ne signifie pas cependant qu’ils doi­vent durer à toujours, car lorsque le Messie, fils de David, viendra s’asseoir sur son trône et régner sur son peuple , la chose promise étant donnée, ce qui lui servait de type et de signe sera aboli. La loi s’accomplira jusqu’à ce que le ciel et la terre passent, Matth. 5, 18.; mais lors­que viendra le jour du courroux de l’Eternel, il fera crouler les cieux, et la terre sera ébranlée de sa place (peut-être trans­portée hors de la place qu’elle occupe ac­tuellement dans le système solaire ), Es. 13, 13. cf. encore Agg. 2, 6. 2 Pier. 3, 10. Apoc. 6, 12-14. 21, passim 22, 5. Es. 60, 19. sq. 65, 17. 66, 22.

Ces passages remarquables, considérés non dans leur but moral et prophétique quant à l’humanité et à l’Eglise en parti­culier, mais simplement dans leur rap­port avec l’histoire de notre terre, sem­blent autoriser la supposition que notre globe, transporté au quatrième jour dans le système solaire, doit lui être enlevé à la fin de l’économie actuelle, sortir de son orbite, être soustrait à l’action du soleil et de la lune , et subir alors une nouvelle révolution par laquelle il attein­dra un degré de perfection et de lumière dont nous ne pouvons nous faire mainte­nant aucune idée, mais qui sera en rap­port avec les corps glorieux et incorrup­tibles dont nous serons revêtus à la ré­surrection.

La manière dont se suivent les passa­ges relatifs à la catastrophe qui doit dé­truire l’ordre actuel, et ceux qui se rap­portent à la destruction finale du globe, ne contribue pas peu à jeter de l’obscu­rité sur ce sujet ; mais on peut remédier en partie à cette obscurité en faisant at­tention aux considérations suivantes.

Dans les prophéties de l’Ancien Tes­tament qui annoncent la venue du Mes­sie, on voit entremêlées celles qui par­lent de ses types, avec celles qui l’annon­cent lui-même paraissant dans l’abaisse­ment et Y humiliation, et celles qui décri­vent le second et glorieux avènement du Messie, roi d’Israël, entouré de ses mil­liers d’anges et de tout l’éclat de sa puis­sance. Ces prophéties ne sont point ran­gées chronologiquement, mais elles se pénètrent et s’entrelacent comme feraient les dessins de plusieurs tableaux trans­parents, placés les uns derrière les au­tres. De même, dans les parties de l’Ecri­ture qui annoncent le sort futur de notre terre et les révolutions qu’elle devra su­bir , on voit aussi entremêlées, sans égard à l’ordre des temps, des choses qui se rapportent aux événements plus rap­prochés, et d’autres qui parlent de ca­tastrophes plus éloignées; des prédic­tions relatives au jugement des nations immédiatement avant la période millé­naire, et celles qui se rapportent au ju­gement dernier, lors de la consommation de toutes choses; des prophéties qui dé­crivent la transformation que subira le globe lors du millénium, lorsque le bien régnera sur la terre, et celles qui se rap­portent à la destruction finale, à l’annihi­lation du globe, annoncée Apoc. 20, 11.

Si l’on imite les disciples qui deman­daient dans la même phrase les signes de trois événements bien différents qu’ils paraissaient confondre (la ruine de Jéru­salem, la seconde venue du Christ, et la fin du monde), Matth. 24, 3., l’on n’obtiendra de la Parole de Dieu qu’une réponse aussi peu intelligible que le fut alors pour les Apôtres ce que leur dit le Seigneur qui leur parle, dans la même prophétie, de choses qui se rapportaient à ces trois époques distinctes. Ainsi, pour interpréter ce qui nous est prophétisé sur les destinées de notre globe, nous devons aussi distinguer avec soin les divers chefs sous lesquels nous devons les ranger, et apprendre à reconnaître dans une même prophétie les parties qui doivent avoir un plus prochain accomplissement et celles qui ont une portée plus éloignée.

Cinquième jour.

C’est en ce jour que les premières créatures vivantes apparurent sur la terre, et c’est aussi à cette époque de la création seulement que l’on trouve des faits géologiques nombreux et détaillés, qui concordent avec l’interprétation proposée des jours cosmogoniques de la Genèse. Nous ferons remarquer que la division biblique des animaux, lors de la création, est très différente de la classification des sciences modernes. Dans la Genèse, les animaux sont distingués d’après les milieux dans lesquels ils vivent, ou plutôt d’après les substances sur lesquelles doivent s’exercer leurs forces locomotrices, en aquatiques, atmosphériques, et terrestres. Les aquatiques comprennent les types des quatre grands embranchements, et la géologie retrouve aussi des vertébrés, des mollusques, des articulés et des zoophytes existant simultanément dans les couches fossilifères les plus anciennes. Plusieurs cosmogonies païennes qui entreprennent de raconter l’ordre de la création, font naître les oiseaux et les poissons dans deux jours différents; mais les naturalistes, après avoir pendant longtemps partagé cette opinion, ont enfin constaté entre ces deux classes d’animaux des rapports intimes que rien n’indique à l’œil, mais qui se révèlent dans leur anatomie, et jusque dans la forme microscopique des globules de leur sang. Il y a peu d’années encore que les plus anciens oiseaux ne remontaient qu’aux terrains tertiaires, et les géologues faisaient observer combien il était rationnel que les oiseaux à sang chaud apparussent en même temps que les mammifères à sang chaud. La géologie contredisait alors la Bible, qui place les oiseaux, non au sixième jour avec les quadrupèdes, mais au cinquième avec les poissons.

La contradiction était palpable , insolu­ble; mais depuis lors, on a retrouvé des races d’oiseaux, des empreintes de pattes d’échassiers, dans le grès bigarré, près de ces terrains de transition où la vie commence par des êtres aquatiques. Ainsi les oiseaux à sang chaud ont été créés à une époque où les géologues a -priori ne les auraient jamais fait remonter; à une époque où il n’y avait pas trace de mam­mifères terrestres, et où les animaux aquatiques prédominaient encore en plein. Or, comment Moïse a-t-il encore ici de­viné si juste ? — (Rougemont, Fragments, p. 114).

Sixième jour.

Ce jour contient aussi deux parties comme le troisième et le cinquième ; les quadrupèdes et les ani­maux terrestres apparurent sur les con­tinents et les îles qui étaient sortis de dessous l’eau au troisième ; « et de même que la seconde création du troisième jour ( les végétaux ) avait été la plus parfaite de la terre photosphérique, ainsi la se­conde création du sixième jour (l’homme) fut la plus parfaite de la terre planétaire. »

Il est probable que Dieu ne créa alors comme pour le cinquième jour que les types ou genres (nommés espèces dans la Bible), et que ce que nous appelons main­tenant sous-genres) espèces, variétés dans les animaux, se sont manifestés plus tard par l’action de causes naturelles subsé­quentes, ou de dispositions chez des in­dividus qui se sont développées ensuite et propagées dans la postérité de ces mêmes individus. (On trouvera des exemples re­marquables de l’action de ces causes dans l’ouvrage de M. Laurence, Lectures on Physiology, Zoology and the natural His­tory of Man , en particulier, p. 448 à 451, sur la propagation d’une race d’hommes porcs-épics. — v. aussi Lectures on the connexion between science and revealed Religion, by Dr Wiseman. Lect. Ill et IV). Il n’est pas dit si Dieu fit simultanément plusieurs animaux ou paires d’animaux de chaque espèce, mais comme une seule famille humaine devait suffire pour peu­pler toute la terre, ainsi une seule paire de chaque espèce d’animaux peut bien avoir aussi suffi pour remplir les bois les campagnes, et tous les espaces habi­tables, dans les eaux et sous les deux. Il n’y a donc rien de difficile à comprendre dans la revue que fit Adam de tous les animaux, lorsqu’il leur donna leurs noms; et lors même qu’il y aurait eu un grand nombre de paires de chaque espèce, il n’est point dit que Dieu les fit toutes comparaître devant le premier homme; tel ne paraît pas du moins devoir être le sens du mot tout animal, Gen. 2, 19.

Un caractère remarquable de cette épo­que, c’est l’absence de férocité; les ani­maux étaient herbivores, au moins ceux qui vivaient sur la terre et dans les airs, car il n’est point parlé des aquatiques, 1, 30, et cela a fait supposer que les eaux seules, et peut-être leurs rivages étaient habités en partie par des carnivores. L’expérience a prouvé qu’il est possible, même de nos jours, de nourrir de végé­taux les animaux les plus carnassiers de leur nature, comme par exemple le lion ; par conséquent ce fait peut avoir eu lieu d’une manière beaucoup plus générale lors de la création. C’est en vain qu’on objecterait le peu de probabilité que des animaux carnassiers se soient contentés avant la chute de l’homme de manger de l’herbe et des fruits ; c’est en vain qu’on prouverait par la conformation des mâ­choires, des dents , des griffes, de tous les muscles et de toute la charpente os­seuse, qu’ils étaient faits pour saisir une proie et pour la déchirer de leurs dents ou de leurs becs crochus : si tels étaient leurs appétits naturels, il n’était cepen­dant pas plus difficile au Créateur de les restreindre en Eden, que d’empêcher à Babylone les lions affamés de Nébucadnetsar de suivre leurs féroces penchants, de mettre en pièces Daniel et de le dé­vorer. La géologie d’ailleurs nous mon­tre dans les terrains de l’époque myocène, un nombre proportionnellement très grand des pachydermes et des ruminants; c’est probablement pendant cette époque géologique que fut créé le premier hom­me ( Rougemont, Fragments, etc.).

Ici vient une pause dans le récit de 1 historien sacré. Après avoir décrit la manière dont Dieu a peu à peu préparé celte terre, après l’avoir montrée graduel­lement revêtue d’un lapis de verdure et de fleurs, couverte de riches ombrages et d’arbres chargés de fruits, animée par les chants des oiseaux qui célèbrent dans les airs la gloire de leur Créateur ; après avoir décrit ces milliers de créatures vi­vantes, se mouvant dans les eaux et sur la terre, jouissant de leur nouvelle exis­tence et de la lumière du soleil. il nous dit que le Créateur de toutes ces mer­veilles s’arrêta pour contempler son ou­vrage et pour le bénir : et Dieu vit que tout cela était bon. L’œuvre de la créa­tion n’était cependant pas encore com­plète; mais avant de placer dans cette magnifique demeure celui qui devait en avoir la souveraineté, le Tout-Puissant semble se consulter lui-même, com­me pour une chose plus importante, et pour une création d’un ordre plus re­levé que toutes les autres choses qu’il avait créées pour être faites. Puis Dieu dit : Faisons l’homme à notre image et à no­tre ressemblance, et qu’il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux des cieux, sur les animaux domestiques et sur toute la terre, et sur tout reptile qui rampe sur la terre. — Jusqu’à présent, le texte hébreu a toujours désigné la terre parle mot érets; mais dans le verset 25, où il est parlé des reptiles de la terre, Moïse se sert du mot adamah, qui signifie terre, en tant que sol, et surtout sol rouge, quoiqu’il soit aussi pris dans une signi­fication plus étendue ; et c’est dans le ver­set suivant qu’il dit : Faisons Adam (l’homme) à notre image, Adam étant mis ici comme nom générique de l’espèce humaine ; on dirait que, par ce change­ment d’expression, l’auteur sacré cher­che à faire mieux ressortir l’origine à la fois terrestre et céleste de cette nouvelle créature, rattachant à ce nom symbo­lique l’idée de sa faiblesse naturelle et de sa haute vocation, cf. 2 Cor. 4, 7.

Ajoutons encore ici que ce nom d’Adam semble indiquer que la couleur primitive de la race humaine aurait été le roue comme on le retrouve encore chez les race ’ indigènes de l’Amérique; la tradition de! Juifs, des Américains et des habitants des îles de la mer du Sud a conservé le même souvenir.

L’homme n’ayant trouvé parmi les êtres vivants aucun être qui lui fût semblable Dieu fit tomber sur lui un profond som­meil , prit une de ses côtes, en forma une femme, et la présenta à Adam à son réveil 2, 18-22.

On a quelquefois prétendu que les res­semblances frappantes qui se rencontrent dans les cosmogonies des différents peu­ples, ainsi que dans celles de leurs tradi­tions qui se rapportent à l’origine du genre humain, ne pouvaient provenir que de la similarité de l’esprit humain dans tous les pays, similarité qui, à l’égard de certaines choses, devait nécessairement conduire partout à un même résultat. Cette théorie est assez vraie pour tout ce qui est du ressort de la réflexion et de la médita­tion ; mais quand les traditions ne peu­vent s’expliquer, ni par le raisonnement, ni par l’expérience, il est clair qu’elles doivent provenir d’une même source, et qu’elles nous indiquent une commune ori­gine pour les peuples chez qui elles sont nationales. Qu’y a-t-il, par exemple, dans la forme de la femme, qui ait jamais pu donner l’idée qu’elle ait été primitivement tirée de l’homme et formée d’un de ses os? Or. celte tradition se retrouve chez les peuples les plus éloignés et sans com­munication les uns avec les autres. En Chine, la femme du premier homme est « la fille de la côte d’Occident, » et son nom signifie « la grande aïeule qui en­traîne au mal. » Les Groënlandais disent que la première femme fut formée du pouce de l’homme. Les Indiens de l’Essequebo prétendent qu’après que le Grand-Esprit eut créé tous les animaux, il finit par former un homme qui tomba bientôt dans un profond sommeil ; le Grand-Es­prit l’ayant touché, il se réveilla et vit à ses côtés une femme. Chez les Indiens, « est question d’un premier homme, Viradj créé sans femme ; puis regardant autour de lui, se voyant seul, il se plaint de solitude, il se divise lui-même en male et femelle et donne naissance à toute, la race Lnaiue. Chez les habitants de la Nou­ille Zélande, le mot Iwi (Eve) signifie et la première femme a été formée, selon eux, du corps de l’homme et d’une de ses côtes. A Tahiti, le Dieu créateur, après avoir fait le monde, forma l’homme avec de la terre rouge : un jour il plongea l’homme dans un profond sommeil et en tira un os (Ivi, ioui) dont il fit la femme (Rougemont, p. 56).

Mais si les païens eux-mêmes ont con­servé d’une manière si admirable, à tra­vers cinquante-huit siècles, l’histoire de ce sommeil mystérieux d’Adam, ce n’est qu’à l’Eglise chrétienne que le sens moral et symbolique de cet événement a été ré­vélé.

Dans ce premier Adam encore sans pé­ché, nous voyons le type de ce deuxième Adam qui a été fait semblable à nous en toutes choses, sans péché (grec), Héb. 2, 17.4,15. Ce sommeil, ce côté entr’ouvert, cette épouse qui en est tirée, nous sont des emblèmes de la mort de Christ et de son côté percé, de cette mort qui donne naissance à son Eglise, de cette « Eglise qu’il s’est acquise par son sang » pour en faire son épouse bien-aimée, Act. 20, 28. Ce n’est qu’après la mort de Jésus, que les disciples commencèrent à se rassem­bler en son nom sans lui, mais la nouvelle Église fut cachée et n’exista pour ainsi dire qu’en germe et sans développement, jusqu’à la Pentecôte, v. encore I Cor. 11, 8. 9. Eph. 5, 23-32. Si, confondus par la force de ces images, nous avons peine à croire à une telle condescendance de notre Dieu ; si, considérant nos faiblesses et nos misères, il nous semble impossible que l’Eglise puisse être l’objet d’un tel amour, et que nous soyons portés à de­mander, comme Nicodème : Comment cela Peut-il se faire? Dieu nous répond par ces glorieuses promesses : « Christ s’est li­vré pour son Eglise, afin qu’il la sanctifiât après l’avoir nettoyée en la lavant d’eau et par sa parole, pour la faire paraître devant lui une église glorieuse, n’ayant ni tâche ride, ni rien de semblable, mais étant sainte et irrépréhensible, » Eph. 5, ‘tt20.27. Col. 1,18. 22. cf. 1 Cor. 1, 30.

Après que l’homme eut été formé, la création fut terminée; le temps naturel commença, et les secousses, ou nuits cosmogoniques, cessèrent; aussi ne voyons-nous pas que la Bible en fasse plus mention; il n’est plus dit « ainsi fut le soir, ainsi fut le matin, ce fut le septième jour, » parce qu’entre le sixième et le septième il n’y eut qu’une nuit naturelle de douze heures, et c’est probablement pendant cette nuit et le sommeil d’Adam, sur la dernière heure du sixième jour, qu’Eve fut formée, car il est dit, 2, 2. : que « Dieu eut achevé au septième jour toute l’œuvre qu’il avait faite. »

Septième jour. 

Ce fut au septième jour que Dieu se reposa de toute l’œuvre qu’il avait créée pour être faite ; il semble donc que nous devrions terminer ici le récit de la création, mais comme ce premier sab­bat appartient encore à l’histoire de la première semaine du monde, nous croyons devoir ajouter encore quelques réflexions, sans lesquelles l’histoire de cette semaine de création serait incomplète.

Nous avons vu que les six jours précé­dents étaient, non des espaces de temps de vingt-quatre heures, mais de longues époques; le septième aurait donc dû leur être proportionné. Lorsqu’il commença, Dieu n’avait point dit : « Tu travailleras six jours ; tu mangeras ton pain à la sueur de ton visage, tu retourneras en la terre d’où tu as été tiré. » L’homme avait été placé dans le jardin d’Eden pour le soi­gner et le garder : non pour bêcher péni­blement la terre et lui faire produire à force de sueurs les céréales et les autres graines dont il fut condamné à faire sa nourriture après la chute, 3,48. 19. cf. 4, 29. 30., mais pour se nourrir sans peine des fruits de « tout arbre désirable à la vue et bon à manger » que l’Eternel avait fait germer dans le jardin. C’était là le repos sans oisiveté des enfants de Dieu sur cette terre, et il est probable qu’il aurait duré un temps plus ou moins long, mille ans peut-être, après lequel ils auraient été recueillis auprès de Dieu, comme Hénoc, sans passer par la mort, sans que leur corps fût obligé de retourner dans la pou­dre.

La durée de la vie humaine avant le dé­luge était de près de mille ans, et nous avons lieu de croire que c’est à cause du péché qu’elle fut abrégée. Selon la tradi­tion juive, égyptienne, persane, assy­rienne et indienne, qui fait des jours île la création des espaces de mille ans, nous aurions du nous attendre à voir le jour de l’homme créé à l’image de Dieu, le sep­tième jour, durer aussi mille ans, et se terminer par sa translation dans le ciel ; mais de même que les soirs cosmogoni­ques avaient bouleversé l’ordre établi par Dieu dans la création matérielle, ainsi le péché vint renverser l’ordre moral et phy­sique dans cette nouvelle créature de Dieu, et par suite dans le reste de la créa­tion. La terre, de très bonne qu’elle était, devint maudite à cause de l’homme, 3,17. Le jour du repos, au lieu de durer mille ans, fut changé en un temps de peine et de fatigue, où il ne resta plus que des sabbats hebdomadaires de vingt-quatre heures, monument remarquable et aussi ancien que la race humaine, conservé pour lui rappeler sa destination primitive, et le but auquel elle doit tendre, sa chute et la miséricorde de Dieu, qui ne l’a point entièrement rejetée ; moyen de grâce pour les générations futures, et image, pour ceux qui ont appris à en faire leurs délice du bonheur saint et pur que l’Eternel réserve à ses enfants. Ce sabbat primitif se trouvant ainsi réduit à vingt-quatre heures, devint pour le monde le commen­cement d’une nouvelle semaine millénaire; suivant les traditions mentionnées plus haut, il devrait aussi s’écouler six mille ans depuis Adam jusqu’à la fin de l’éco­nomie actuelle. Le sabbat de cette nou­velle semaine serait alors l’époque glo­rieuse du millénium, de quelque manière qu’on l’entende; puis, au lieu de la mort naturelle de l’homme, fruit de la chute et du péché, viendrait au bout d’un peu de temps, Apoc. 20, 3. 7., la destruction de la mort elle-même, ce dernier ennemi de l’homme, 1 Cor. 15, 26. Apoc. 21, 4.

Ceci n’est, à la vérité, qu’une hypo­thèse; cependant nous croyons pouvoir en trouver une continuation, Hébr. 3, et 4; en commentant le sens du Ps. 95,11., l’apôtre nous montre que la menace de Dieu aux Israélites, de les exclure de son repos, menace qui avait trait à la Canaan terrestre, se rapportait aussi, et dans un sens plus élevé, à la Canaan céleste, après laquelle doivent soupirer les enfants de Dieu; puis il rattache cette même idée au premier sabbat, 4, 3. 4., et montre, v. 6 que ceux à qui ce premier sabbat avait été « premièrement annoncé » n’y purent en­trer « à cause de leur incrédulité, » Adam et Eve ayant ajouté foi aux paroles du ser­pent plutôt qu’à l’ordre positif de Dieu. Ce premier sabbat tel que Dieu le leur des­tinait n’exista donc pas pour eux, ils n’y entrèrent pas. C’est pourquoi Dieu « dé­termine de nouveau un certain jour de re­pos, » v. 7 et 9. Le premier sabbat millé­naire ayant été abrégé, Dieu en prépare un autre pour son peuple, lorsque l’Eternel régnera en Sion et que le Roi de paix en­trera dans son royaume, Es. 32, 17. 18.

Programmation neurolinguistique et psychohérésie

Article anglophone de Martin et Deidre Bobgan | 1er octobre 2008 | « Psychologie chrétienne » traduit en français par Vigi-Sectes avec autorisation

Au fil des ans, nous avons assisté à l’essor et au déclin de divers systèmes de conseil psychologique. Nous avons écrit sur certains d’entre eux qui ont fortement influencé les chrétiens qui ont cherché à intégrer des systèmes de conseil psychologique séculiers dans ce qu’ils ont appelé la « psychologie chrétienne » ou le « conseil chrétien ». Notre livre The End of « Christian Psychology » inclut des descriptions et des analyses de certains des principaux théoriciens et de leurs modèles. 1

Un système psychologique que nous n’avons pas inclus à l’époque est la programmation neurolinguistique (PNL), qui est une combinaison de méthodes de communication, de conseil, de dynamique de groupe, de manipulation et d’hypnose. Aujourd’hui, cependant, nous pensons qu’il est nécessaire d’informer et d’avertir les croyants à propos de la PNL.

Malgré les mauvais résultats des recherches sur la PNL, celle-ci est encore utilisée aujourd’hui par de nombreux conseillers, y compris des conseillers chrétiens. En fait, certains d’entre eux proposent la PNL spécialement aux chrétiens. Par exemple, le site web « Christian NLP 2008 » déclare que sa mission est la suivante :

Être l’une des principales organisations centrées sur le Christ dans le monde, dont l’objectif est d’enseigner et de former les pasteurs chrétiens, les conseillers et les croyants ordinaires aux outils, aux modèles et aux processus qui facilitent l’accomplissement de l’appel et du commandement de Romains 12:2 de « se transformer par le renouvellement de l’intelligence ».2

Ce site web est lié à un autre site web de PNL intitulé « Patterns for Renewing Your Mind International », conçu spécialement pour les chrétiens.

Le site Web comprend des articles, des techniques, des témoignages, des informations sur les programmes de formation et même des sermons pour les pasteurs qui utilisent les outils de la PNL. La section intitulée « À propos de nous » présente un homme du nom de Bobby G. Bodenhamer (D.Min.), qui, avec L. Michael Hall (Ph.D.), a écrit un livre intitulé Patterns for Renewing the Mind: Christian Communicating & Counseling pour encourager les chrétiens à utiliser la PNL

L’avant-propos de l’ouvrage, rédigé par le révérend Carl Lloyd, Ph.D., professeur et président du département de sociologie/travail social de l’université George Fox à Newberg, dans l’Oregon, dit :

Je m’en voudrais de ne pas exprimer ma profonde gratitude à Michael [Hall] et à Bob [Bodenhamer] pour avoir si diligemment mis leur esprit et leurs talents au service de l’intégration de la PNL dans une perspective judéo-chrétienne solide.3

Lloyd présente ses propres qualifications, notamment « quatre diplômes d’études supérieures », « six licences en santé mentale », une expérience clinique, « plus de deux décennies » de pastorat et son poste actuel où il enseigne la thérapie « aux niveaux du premier et du deuxième cycle ». Il ajoute :

Je connais beaucoup de choses sur l’apprentissage, les gens, la thérapie et l’intégration de la foi et de l’apprentissage. Pourtant, ce volume m’a apporté de nouvelles connaissances, de nouvelles techniques et une passion renouvelée pour faire entrer le Christ vivant dans les processus de conseil et d’éducation.4

Dans leur livre, Bodenhamer et Hall exhortent les chrétiens à utiliser la programmation neurolinguistique (PNL) pour communiquer, conseiller, prêcher et se transformer. Ils présentent avec assurance la PNL comme le moyen par lequel les chrétiens peuvent accomplir une transformation spirituelle, même si la PNL elle-même est une méthodologie laïque conçue et utilisée par des non-croyants. Si Bodenhamer et Hall utilisent des versets de l’Écriture en même temps que la PNL, leur modèle charnel ne peut pas toucher la nouvelle vie en Christ. Au lieu de cela, il fait appel à la chair, qui peut être manipulée par lui. En fait, les auteurs admettent que la PNL peut être utilisée à des fins malveillantes. Dans leur préface, ils déclarent que « certains ont découvert l’immense pouvoir du modèle de programmation neurolinguistique et l’ont utilisé pour manipuler les gens ».5

Néanmoins, ils utilisent, promeuvent et enseignent la PNL parce qu’ils croient qu’elle contient ce qu’ils appellent « des modèles de communication et des outils de guérison à la pointe de la technologie » et qu’elle peut être utilisée par les chrétiens à des fins positives. (C’est eux qui soulignent.) Le livre est rempli de promesses telles que :

« En PNL, nous avons tous deux découvert des schémas incroyablement puissants pour renouveler rapidement, efficacement et de façon permanente l’esprit en PNL. »6

Il n’existe aucune preuve scientifique qui étaye les affirmations de la PNL, à l’exception de témoignages personnels. L’utilisation de témoignages personnels sans fondement scientifique est l’une des premières caractéristiques d’un charlatan. Pourtant, les promesses et les attentes continuent d’attirer les gens dans ce réseau de tromperie.

Un mélange impie

Tout au long du livre, les auteurs prennent un passage ou une phrase de la Bible et la transforment en une méthode de PNL. Par exemple, ils relient les techniques de PNL « Diriger son propre cerveau » à une exhortation biblique dans leur section intitulée « Diriger son propre cerveau ou « garder son cœur avec toute diligence ». » Ils disent :

Qui dirige votre cerveau ? Si vous ne le faites pas, quelqu’un d’autre se portera rapidement volontaire pour le faire à votre place ! Or, « diriger son propre cerveau » signifie penser par soi-même et assumer ses propres réactions. Cela correspond à la vision chrétienne de la responsabilité humaine (Josué 24:15, Actes 11:24, Col. 3:1). Pour « faire fonctionner notre propre cerveau », nous devons d’abord savoir que les cerveaux fonctionnent avec des images, des sons, des mots, des sensations, des odeurs et des goûts. En contrôlant ces entrées, nous conduisons notre propre bus. D’un point de vue biblique, cela nous permet de « renouveler notre esprit » et de vivre une transformation (Rom. 12:2).7 (Italiques de l’auteur).

Le livre donne clairement l’impression qu’il faut connaître la PNL pour progresser efficacement dans la vie chrétienne. Le livre réduit ainsi la sanctification à la même méthodologie que celle utilisée par les non-croyants pour s’améliorer. En revanche, la Bible est claire sur la source de la nouvelle vie en Christ et sur la manière dont un croyant doit marcher selon l’Esprit plutôt que selon la chair. Nous sommes toujours étonnés de découvrir les méthodes et techniques de la chair que les gens utilisent dans leurs vaines tentatives de croissance spirituelle. C’est l’une de nos grandes préoccupations concernant l’intrusion des théories et des méthodes psychothérapeutiques dans le christianisme.

Origines de la PNL

Bien que de nombreux chrétiens n’aient peut-être pas entendu parler de la programmation neuro-linguistique, elle existe depuis les années 1970 et a été utilisée par des thérapeutes, des conseillers, des conférenciers motivateurs, des vendeurs et bien d’autres au fil des ans. La PNL est un système de conseil psychologique individuel et de programmes de sensibilisation de groupe initialement créé par deux non-chrétiens, Richard Bandler et John Grinder. Ces hommes ont tenté de construire un système de techniques de communication inspiré de trois psychothérapeutes influents et apparemment efficaces : Virginia Satir, Fritz Perls et Milton Erickson.

Virginia Satir était connue pour son approche naturelle avec les gens, alors Bandler et Grinder ont tenté de modéliser et de coder ses manières, la façon dont elle saisissait et reflétait même les manières et les schémas de discours de ceux qu’elle conseillait. Fritz Perls semblait avoir du succès avec les gens, alors Bandler, qui a commencé par imiter la voix et l’utilisation du langage de Perls, a tenté de copier et de coder ce que Perls faisait et disait en thérapie. Erickson, un hypnothérapeute clinicien, était capable de mettre ses clients en transe par la conversation. Par conséquent, la PNL a d’abord été formée en modélisant et en codant la façon dont ces trois thérapeutes communiquaient. Grinder était le linguiste, il s’intéressait donc à leur utilisation des mots et des expressions. Bandler s’intéressait aux ordinateurs et pensait que les gens pouvaient être programmés de la même manière grâce aux diverses techniques glanées en observant ces trois thérapeutes. Tout comme Franz Anton Mesmer utilisait des techniques pour établir un rapport avec ses patients, Bandler et Grinder ont codifié des techniques psychologiques spécifiques pour établir un rapport et faire en sorte que le patient se sente connecté au thérapeute. D’autres techniques de PNL comprennent l’imagerie guidée, la visualisation, l’hypnose et la manipulation émotionnelle.

Certaines des premières théories de la PNL reposaient sur l’idée que l’on peut influencer une autre personne en utilisant le « système de représentation » utilisé par cette dernière. Par exemple, si une personne utilise des termes visuels, comme dans « Je vois bien ce que tu veux dire », le thérapeute chercherait également à parler en termes visuels. Ou bien, si la personne conseillée utilise des mots exprimant des sentiments, comme « Je me suis vraiment senti déçu », le thérapeute utiliserait des mots liés à la fois aux sentiments émotionnels et kinesthésiques.

À un moment donné, la PNL s’est vantée de disposer de six systèmes de représentation :…

la construction d’images visuelles, le rappel d’images visuelles, la construction d’images auditives, le rappel d’images auditives, l’attention aux sensations kinesthésiques et la tenue de dialogues internes.8

La théorie était qu’une personne pouvait être plus facilement influencée par quelqu’un avec qui elle pouvait s’identifier, en l’occurrence quelqu’un qui utilisait son soi-disant langage de représentation.

Une autre technique de la PNL consiste à observer et à noter le mouvement des yeux du client pendant qu’il parle. Si, par exemple, alors qu’il parle d’un incident passé, le conseiller est censé obtenir des indices sur le fait de savoir si la personne se souvient ou crée quelque chose de nouveau et si elle est en mode visuel, auditif, kinesthésique ou de réflexion simplement en regardant les yeux de la personne. Néanmoins, un livre publié par la Commission des sciences du comportement et des sciences sociales et de l’éducation du Conseil national de la recherche a révélé : « Aucun support direct n’est cité pour la relation postulée par la PNL entre la direction du regard et le système de représentation. »9 Le livre dit également :

En bref, le système PNL des schémas oculaires, posturaux, toniques et linguistiques comme indexation des schémas de représentation n’est pas dérivé ou dérivable de travaux scientifiques connus. En outre, il n’existe aucune preuve interne ou documentation pour soutenir le système.10

Ils concluent : « Dans l’ensemble, il existe peu ou pas de preuves empiriques à ce jour pour étayer les hypothèses de la PNL ou son efficacité. »11

La PNL n’est pas une entreprise scientifiquement fondée. Elle repose sur des affirmations, des suggestions et des techniques de vente.

En réponse à la question « Qu’est-ce que la PNL ? », l’ouvrage Skeptic’s Dictionary indique : « Il est difficile de définir la PNL, car ceux qui l’ont créée et ceux qui y participent utilisent un langage si vague et ambigu que la PNL a des significations différentes selon les personnes. »12

De nombreuses personnes ont suivi une formation en PNL, puis ont continué à développer leurs propres formes de PNL. Finalement, alors que des personnes revendiquaient des droits sur leurs propres versions de la PNL, Bandler a intenté des poursuites en matière de propriété intellectuelle, car il revendiquait la propriété exclusive de la PNL. Il a également tenté de faire enregistrer des marques de commerce pour certains aspects de la PNL et de contrôler les différents programmes de formation et de certification.

La vie de Bandler

En effet, Bandler a développé une grande partie de ce système de soi-disant transformation, que les chrétiens utilisent aujourd’hui pour tenter de ressembler davantage au Christ. Cependant, un regard sur l’utilisation personnelle que Bandler faisait de ses propres techniques raconte l’histoire d’un homme qui était perdu dans ses propres prétentions alors qu’il éblouissait son public lors des nombreuses sessions de formation. Lui et Grinder ont appris aux gens à réinventer leur passé :

« Si vous avez eu une mauvaise [histoire personnelle] la première fois, revenez en arrière et créez-vous une meilleure histoire. Tout le monde devrait avoir plusieurs histoires ».13

Bandler a si bien suivi sa propre technique que Frank Clancy et Heidi Yorkshire rapportent :

Bandler a raconté une multitude d’histoires sur sa vie personnelle et professionnelle… Il a dit aux gens qu’il avait été musicien de rock professionnel, qu’il avait possédé un bar de strip-tease à 16 ans et qu’il était millionnaire à 18 ans, qu’il avait une ceinture noire de karaté.14

Ce qui précède n’est qu’un petit échantillon de ses mensonges. Clancy et Yorkshire disent :

Les tromperies de Bandler étaient profondes. Grâce à la PNL, il avait appris à établir un rapport en reflétant la posture et en imitant le langage ; il poussa cette idée plus loin, en faisant correspondre l’histoire et l’identité à celles de son compagnon… Il était perdu dans un tourbillon d’imitation, de tromperie et de manipulation.15

Clancy et Yorkshire rapportent également que Bandler « consommait de grandes quantités de cocaïne et d’alcool » et qu’il était « obsédé par la violence ». Ils disent :

L’histoire de Bandler est, en un sens, une parabole du Nouvel Âge. Ayant rejeté nombre des frontières qui régissent les relations entre les gens, il était comme un marin sans ancre ni voiles, à la dérive dans une mer singulièrement New Age. Ici, l’individu était souverain… et la moralité était relative.16

Concernant la responsabilité personnelle de ce qu’ils enseignaient, Bandler et Grinder …

« rejetaient généralement les questions éthiques avec une similitude troublante : une personne ne peut pas éviter de manipuler les autres, insistaient-ils ; avec la formation en PNL, au moins elle sera consciente de la manipulation et pourra la contrôler »17.

Si Bandler avait inventé un meilleur ouvre-boîte, sa vie personnelle de tromperie n’affecterait pas son produit, mais lorsque son produit est un ensemble de méthodes pour aider les gens à mieux vivre, on doit s’interroger. Ou, s’il avait fait une découverte scientifique qui pouvait être prouvée scientifiquement, alors on pourrait dire qu’il a quelque chose à donner à l’homme naturel. Cependant, il n’a rien découvert scientifiquement sur le monde physique. En revanche, il a développé un ensemble de techniques conçues pour manipuler le domaine non physique de l’âme.

Bien que le nom « neuro-linguistique » semble très scientifique, comme s’il avait un rapport avec la neurobiologie et la linguistique, et bien qu’un système théorique ait été développé, la PNL n’est pas une entreprise scientifique. En fait, lorsqu’on leur a demandé des preuves scientifiques, Bandler et Grinder ont déclaré qu’ils n’étaient pas des scientifiques faisant de la science, et qu’ils n’avaient donc pas à fournir de preuves de ce qu’ils faisaient.18 La PNL n’est pas basée sur des découvertes scientifiques, mais sur des observations subjectives. Ses méthodes échappent à l’investigation scientifique et, par conséquent, son prétendu succès repose sur des témoignages individuels et subjectifs, et sur ce que la Bible appellerait des « fables » et des « contes de vieilles femmes ».

Néanmoins, la PNL continue de faire surface dans divers environnements, y compris dans une récente brochure pour une conférence intitulée « La neuroscience à la rencontre de la guérison », en septembre 2008. Le sous-titre de la conférence est assez révélateur :

« Intégrer la neurobiologie à la pharmacothérapie, à la psychothérapie et aux pratiques spirituelles ».

Les chrétiens qui pourraient penser que les pratiques spirituelles incluses ici sont une bonne chose doivent y regarder à deux fois, car les pratiques spirituelles proposées incluent la spiritualité en 12 étapes et le bouddhisme. Le Dr Richard Bandler est l’un des conférenciers invités et donnera une conférence intitulée « La PNL : un outil pour mieux vivre ».

Un puissant inconscient

Fondamentalement, la PNL est un ensemble d’idées et de techniques, dont beaucoup sont basées sur les croyances freudiennes selon lesquelles l’inconscient influence fortement la pensée et le comportement conscients, les psychologues peuvent aider un client à mieux comprendre son contenu, et nous révélons des choses dans notre inconscient par des mots et des actions métaphoriques. Cependant, tout cela n’est qu’un mythe ! Dans son livre Therapy’s Delusions: The Myth of the Unconscious and the Exploitation of Today’s Walking Worried, le professeur Richard Ofshe de l’université de Californie déclare :

S’il est clair que nous sommes tous engagés dans des processus mentaux inconscients, l’idée de l’inconscient dynamique propose un puissant esprit de l’ombre qui, à l’insu de son hôte, influence délibérément la moindre pensée et le moindre comportement. Il n’existe aucune preuve scientifique de l’existence d’un inconscient volontaire, ni de méthodes spéciales utilisées par les psychothérapeutes pour mettre à nu nos processus mentaux inconscients. Néanmoins, la prétention des thérapeutes à pouvoir exposer et remodeler l’inconscient continue d’être la promesse séduisante de nombreuses thérapies par la parole.19

En outre, The Skeptic’s Dictionary révèle :

Les avantages de l’inconscient, de l’hypnose et de la capacité à influencer les gens en faisant directement appel à l’inconscient ne sont pas prouvés. Toutes les preuves scientifiques qui existent sur ces sujets indiquent que ce que la PNL prétend n’est pas vrai. On ne peut pas apprendre à « parler directement à l’inconscient » comme le prétendent Erickson et la PNL, si ce n’est de la manière la plus évidente qui consiste à utiliser le pouvoir de la suggestion.20

Ignorant manifestement les recherches, Bodenhamer et Hall croient et enseignent la notion d’un inconscient puissant contrôlant les gens à leur insu. Ils disent :

Dans la mesure où ces processus et mécanismes [de l’esprit] échappent à notre conscience, ils nous contrôlent. En vous familiarisant avec ces processus inconscients, vous apprendrez à les gérer.21

En fait, ils promettent que lorsqu’une personne apprend à contrôler ces processus dits inconscients, …

« cela permettra de relever le défi de Paul d’amener « toute pensée captive à l’obéissance du Christ » (II Corinthiens 10:5bKJV) ». 22

En plus de révéler leur croyance en un puissant inconscient freudien contrôlant les gens, cette citation est un exemple de la façon dont ils utilisent mal les Écritures. Paul ne parle pas de pensées inconscientes qui seraient amenées à la conscience pour pouvoir être contrôlées.

Puisque les utilisateurs et les promoteurs de la PNL croient que les gens sont contrôlés par des processus inconscients, les techniques de la PNL tentent de dépasser la pensée consciente pour influencer la personne au niveau de la conscience sensorielle et des sentiments profonds. Diverses techniques de la PNL visant à établir un rapport et une confiance, voire un contrôle, mettent le client dans un état mental réceptif (en mettant de côté la pensée délibérée et évaluative), prêt à être manipulé par le langage des sens, par l’imagerie et la visualisation, et par la stimulation émotionnelle.

L’idée de programmer le cerveau comme un ordinateur est utilisée de manière assez cohérente. En fait, la PNL prétend être le manuel de programmation du cerveau. La PNL prétend aider les gens à programmer leur propre cerveau par la conscience sensorielle, la visualisation, la ré-imagination du passé, la méditation, l’autosuggestion et d’autres techniques utilisées dans l’auto-hypnose. Ces manipulations mentales sont celles mêmes que les occultistes utilisent pour se mettre eux-mêmes et les autres en état de transe. Le thérapeute qui utilise la PNL avec un client utilisera les outils de la PNL pour établir une relation similaire à celle obtenue par un hypnotiseur. Le thérapeute peut s’efforcer d’enseigner aux gens des techniques de PNL pour reprogrammer leur propre cerveau, mais la façon dont cela fonctionne généralement est que le thérapeute est celui qui effectue la reprogrammation (c’est-à-dire la manipulation) par le pouvoir de la suggestion et de l’imagerie guidée.

Outils de la PNL

Les chrétiens qui utilisent et promeuvent la PNL tentent de montrer que les outils ne sont que des moyens d’accomplir des choses. Si certaines techniques de la PNL sont des marques déposées, la plupart d’entre elles existent depuis longtemps, avant la PNL. Beaucoup d’entre elles sont issues de l’observation de la façon dont les gens interagissent et s’influencent mutuellement. D’autres outils intègrent des techniques occultes. Nous ne décrivons ici que quelques-uns des outils de la PNL : le rapport, le rythme, la manipulation sensorielle, la modélisation, la pensée de résultat et l’hypnose.

Rapport et rythme

Dans la PNL, le rapport est une stratégie permettant de se connecter à une autre personne en s’identifiant à elle ou en la reflétant. De nombreuses personnes établissent naturellement un rapport lorsqu’elles interagissent avec d’autres. Elles s’identifient à elles et reflètent même leur vocabulaire et leurs manières. La PNL a systématiquement codé ces éléments afin que les gens puissent établir ce rapport, non pas par compassion et bienveillance naturelles ou par une véritable identification à eux, mais plutôt par des techniques apprises. Le rapport est réduit à un ensemble de compétences, de sorte que, qu’il y ait ou non une véritable empathie, l’empathie est communiquée. Cela se fait en observant attentivement l’autre personne, puis en adoptant le même rythme, c’est-à-dire en faisant la même chose ou quelque chose de similaire, comme suivre le rythme de la respiration de la personne et/ou utiliser les mêmes types de mots, d’expressions, de regards, de posture et d’actions.

Il existe une histoire de PNL racontant qu’une femme avait fait les cent pas si intensément devant une autre personne qu’elle était entrée dans une sorte de transe mystique, de sorte que lorsque l’autre personne s’était penchée en avant et était tombée de sa chaise, celle qui faisait les cent pas l’avait suivie. Bodenhamer et Hall disent : « Nous faisons l’expérience du rapport comme cet état mystique dans lequel nous écoutons si exclusivement l’autre que nous perdons conscience de nous-mêmes. » (Gras ajouté.) Puis ils disent que « Jésus écoutait de cette manière ».23 Mais Jésus ne s’est jamais perdu dans un « état mystique » !

Conscience sensorielle et manipulation

À première vue, l’idée de conscience sensorielle semble correcte, mais un exemple de Bodenhamer et Hall révèle ce qu’elle est réellement. Ils demandent au lecteur de se lancer dans une expérience. Ils lui demandent de « se remémorer une expérience agréable de son passé ». Puis ils demandent à la personne de la visualiser, de se souvenir des sons, des sensations, etc. Ensuite, ils demandent à la personne d’agrandir de plus en plus l’image et disent : « Lorsque vous avez agrandi l’image, qu’est-il arrivé à vos sensations de cette expérience ? S’intensifient-ils ? » Ensuite, ils demandent à la personne de réduire l’image, puis de l’agrandir à une taille confortable, puis de la rapprocher, puis de l’éloigner pour montrer comment nous pouvons « prendre de la distance par rapport aux expériences ». 24 Ils demandent également à la personne de modifier les couleurs et la clarté visuelle, etc. Si ces activités peuvent être des exercices inoffensifs pour certains, elles peuvent plonger d’autres personnes dans un état de conscience altéré. De telles activités de visualisation peuvent sembler inoffensives, mais elles peuvent ouvrir l’esprit à une intrusion démoniaque.

Modélisation

L’outil appelé « modelage » est utilisé pour imiter les aspects d’autres personnes que nous admirons. Ainsi, ceux qui veulent rendre la PNL acceptable pour les chrétiens disent que c’est un moyen de devenir comme Jésus en « décomposant le caractère de Jésus en petites étapes que nous pouvons imiter dans nos propres vies ».25 Outre le fait que nous ne devenons pas comme le Christ en « décomposant Jésus » pour l’imiter, cette technique est une activité de la chair, qui peut faire apparaître la chair comme semblable au Christ et ainsi empêcher une véritable croissance spirituelle. En suivant le modèle de la PNL, une personne pourrait en effet développer « une forme de piété, mais en en niant la puissance » (2 Tim. 3:5).

Pensée de résultat

Dans la PNL, la pensée de résultat ne consiste pas seulement à penser à l’avenir. Il s’agit de créer des images sensorielles pour créer l’avenir. Elle utilise donc la visualisation. Bodenhamer rapporte :

J’ai (BB) entendu le révérend Charles Stanley utiliser le modèle de la PNL pour demander à sa congrégation d’adopter l’esprit du Christ. Il a utilisé le modèle ci-dessus pour enseigner comment créer une image de la direction que Dieu veut que les gens prennent dans leur vie. Le Dr Stanley a ensuite mentionné qu’« il n’y a rien de mal à visualiser ». 26 (C’est lui qui souligne.)

En effet, toute visualisation n’est pas un péché, mais ce type de visualisation peut conduire à la visualisation occulte. Essayer de faire en sorte que quelque chose se produise dans le futur par la visualisation est une pratique occulte promue dans le livre occulte populaire Le Secret.

Hypnose

L’hypnose a occupé une grande place dans la PNL depuis ses débuts. Bodenhamer et Hall tentent de faire passer l’hypnose pour une réponse naturelle à certaines formes de conversation qui font qu’une personne se sent détendue, à l’aise, acceptée et confiante. Ils croient que l’hypnose aide à atteindre l’inconscient. Ils disent :

Étant donné que notre inconscient contient de vastes réservoirs de connaissances et d’expériences, nous devons apprendre à exploiter ce réservoir. Malheureusement, beaucoup de gens laissent ce réservoir largement inexploité. Bien que la plupart de nos comportements fonctionnent inconsciemment, nous les laissons simplement se dérouler, pensant (à tort) que nous ne pouvons pas les influencer.27

Ils soutiennent qu’une « facette de la « transe » et de l’« hypnose » […] est merveilleusement en corrélation avec « l’évangile de la grâce de Dieu ».28 Ils disent :

Ainsi, pour traiter nos programmes profonds et inconscients, la bonne nouvelle de Jésus commence par nous envoyer, non pas des ordres et des commandements, mais des assurances afin que nous puissions nous détendre, nous sentir en sécurité, être rassurés par l’œuvre rédemptrice de celui qui a fait pour nous ce que nous ne pouvions pas faire pour nous-mêmes, et qui nous promet la force intérieure, le témoignage de l’esprit dans nos profondeurs, etc. Quel état intérieur incroyablement positif et plein de ressources à atteindre !29 (Italiques de l’auteur).

Mais alors, comment accéder à cet « état intérieur positif et plein de ressources » ? En entrant en transe. Ils disent :

Comment les processus de la PNL fournissent-ils des outils pour découvrir ces parties inconscientes ? En utilisant la transe comme un état altéré, un état d’esprit et d’émotions (détendu, sûr, ouvert, confortable, réceptif, dans l’expectative, etc.) qui nous permet de fonctionner efficacement et directement au niveau inconscient. Elle nous donne accès à cette partie de notre esprit que Dieu a créée pour stocker et coder nos schémas habituels – elle ne fait référence à rien de plus que cela, rien de mystérieux, d’occulte, de démoniaque. Cela décrit le don de Dieu en nous.30 (Italiques de l’auteur.)

Bien sûr, nous sommes en profond désaccord avec leur affirmation selon laquelle il n’y a « rien de mystérieux, d’occulte, de démoniaque » à entrer dans un état de conscience altéré par l’hypnose, et nous avons écrit un livre sur cette activité dangereuse.31

Méfiez-vous de la PNL dans d’autres contextes

Les divers enseignements, techniques et outils de la PNL sont utilisés par d’innombrables psychothérapeutes, autres professionnels de la santé mentale ayant une formation en psychologie, coachs de vie, animateurs de groupes, pasteurs et responsables d’églises. Ces éléments sont enseignés dans les cours de conseil des collèges et universités laïques et chrétiens. Les enseignements, techniques et outils de la PNL sont également utilisés dans diverses formes de guérison intérieure et de thérapie régressive. Et ils contribuent aux tactiques manipulatrices des dynamiques de groupe.32

Les dangers implicites de la PNL

On peut voir, à partir des pratiques de la PNL décrites ci-dessus, qu’il existe de sérieux dangers dans l’utilisation de la PNL. Les chrétiens doivent se méfier de ce qui se cache derrière les promesses de la PNL : un autre évangile, un évangile des œuvres, de l’effort personnel, de la manipulation, de l’hypnose et d’autres pratiques occultes. Sous l’emprise des fournisseurs de PNL, les chrétiens sont détournés de la Parole de Dieu et de l’œuvre du Saint-Esprit et incités à utiliser un raccourci charnel vers la transformation spirituelle. La PNL finit par être l’une des contrefaçons de Satan pour la croissance spirituelle, qui nourrit la chair et affame l’esprit. En effet, c’est une tromperie de l’ennemi qui éloignera les gens de Dieu alors même qu’ils pensent croître spirituellement.

Enfin, les gens se mettent dans une position spirituellement vulnérable face aux forces occultes du mal. Au lieu d’utiliser l’armure spirituelle que Dieu a donnée, ils baissent leur garde et n’utilisent pas la Parole de Dieu pour résister à ce qui est dit, et ils ne parviennent pas à rendre toute pensée captive à Christ. Cela demande une réflexion consciente, et non la passivité d’une transe. Méfiez-vous de ceux qui mélangent la sagesse des hommes, contre laquelle Dieu a mis en garde Son peuple, avec les Écritures et qui séduisent les chrétiens avec des promesses de transformation spirituelle par le biais de techniques, de méthodologies et de formules.

Notes de fin

1 Martin et Deidre Bobgan. The End of « Christian Psychology ». Santa Barbara, CA : EastGate Publishers, 1997, également disponible sous forme de livre électronique gratuit sur <www.psychoheresy-aware.org>.

2 « Christian NLP 2008 », <http://christiannlp2008.com/index.php>.

3 Bobby G. Bodenhamer et L. Michael Hall. Patterns for Renewing the Mind: Christian Communicating & Counseling Using NLP. Clifton, CO : NSP : Neuro-Semantic Publications, 1996, p. 5.

4 Ibid.

5 Ibid., pp. 7-8.

6 Ibid., p. 6.

7 Ibid., p. 65.

8 Commission des sciences sociales et du comportement et de l’éducation, Conseil national de la recherche. Enhancing Human Performance: Issues, Theories, and Techniques, Daniel Druckman et John A. Swets, éd. Washington, DC : National Academy Press, 1988, p. 139.

9 Ibid., p. 141.

10 Ibid., p. 142.

11 Ibid., p. 143.

12 Robert Todd Carroll, « neuro-linguistic programming (NLP) », The Skeptic’s Dictionary, <http://skepdic.com/neurolin.html>, p. 1.

13 Ibid., p. 27.

14 Ibid.

15 Ibid.

16 Ibid., p. 24.

17 Frank Clancy et Heidi Yorkshire, « The Bandler Method », Mother Jones, février-mars 1989, p. 26.

18 Ibid., p. 26.

19 Richard Ofshe et Ethan Watters. Therapy’s Delusions. New York : Scribner, 1999, pp. 38-39.

20 Carroll, op. cit., p. 6.

21 Bodenhamer et Hall, op. cit., p. 12.

22 Ibid.

23 Ibid., p. 32.

24 Ibid., pp. 12-13.

25 « Christian NLP 2008 », op. cit., p. 3.

26 Bodenhamer et Hall, op. cit., p. 16.

27 Ibid., p. 137.

28 Ibid., p. 138.

29 Ibid.

30 Ibid., p. 139.

31 Martin et Deidre Bobgan. Hypnosis: Medical, Scientific, or Occultic? Santa Barbara, CA: EastGate Publishers, 2001, également disponible sous forme de livre électronique gratuit à l’adresse <www.psychoheresy-aware.org>.

32 Voir Martin et Deidre Bobgan, « Manipulating Christians through Group Dynamics », parties 1 et 2, PsychoHeresy Awareness Letter, vol. 15, n° 5 et 6, publié sur <www.psychoheresy-aware.org>.

(PsychoHeresy Awareness Letter, septembre-octobre 2008, vol. 16, n° 5)

Die Psychologisierung der Kirche

von Martin und Deidre Bobgan | 30. November 2023 | „Christliche Psychologie“, Christlicher Dienst, Kritik an der Bewegung für biblische Seelsorge, Psychoherese und christliche Organisationen. English Article translated by Vigi-Sectes with autorisation

Wir leben derzeit in der Gesellschaft mit dem größten Ego, der größten Selbstgefälligkeit und der größten Nabelschau seit den Tagen Babylons, und die psychologische Herangehensweise an Probleme des Lebens ist eine Hauptursache für diese Selbstbeschäftigung, Selbstbezogenheit und Selbsttäuschung. Psychologische Systeme haben nicht nur die Kirche überfallen; sie haben sich als wichtige Ergänzungen des Christentums etabliert und damit die biblische Wahrheit verdrängt, den Glauben untergraben und diejenigen, für die Christus gestorben ist, ins Verderben gestürzt. Christliche Pastoren und Gemeindeleiter haben sich viele Jahre lang an die Psychologie gewandt und sich auf sie gestützt, um Menschen mit Lebensproblemen zu helfen und sich selbst über die Seelen ihrer Gemeindemitglieder aufzuklären.

Einige der Wegbereiter und Förderer der psychologischen Übernahme der Kirche waren Paul Tournier, Clyde Narramore, Henry Brandt, James Dobson und eine ganze Reihe anderer populärer Christen. Zu den ersten akademischen Einrichtungen, die dies förderten, gehören das Fuller Seminary (1972 von der American Psychological Association anerkannt), die Rosemead Graduate School (an der Biola University), das Wheaton College, die George Fox University und später die Liberty University und die Regent University. Nach diesen Anfängen wurden viele Tausende von Christen in Psychotherapie ausgebildet und Hunderte von christlichen Bildungseinrichtungen beschäftigten sich mit dieser Art von Psychologie, so dass ein Großteil der Kirchen in Amerika zu einem wichtigen Teil der psychologischen Gesellschaft geworden ist. Heute ist Psychologie einer der beliebtesten Hauptfächer in der christlichen Hochschulbildung in den USA.

Die Popularität von Freud und seinen Anhängern der Psychotherapie nach dem Zweiten Weltkrieg führte zu einer psychologischen Verführung des Christentums, die konservative Kirchen, kirchliche Organisationen, Bibelschulen, christliche Schulen und Universitäten, Seminare und Missionsgesellschaften erfasst hat. Die heutige Kirche hat sich an vielen theologischen Mücken gestoßen, aber das sprichwörtliche Kamel der Psychotherapie in einem solchen Ausmaß geschluckt, dass die Hinlänglichkeit der Heiligen Schrift für die Fragen des Lebens übersehen wurde, zugunsten von „unzüchtigem und eitlem Geschwätz und Gegensätzen der Wissenschaft, die fälschlicherweise so genannt wird“ (1. Tim. 6:20).

Die Psychologisierung der Kirche hat epidemische Ausmaße angenommen. Mit Psychologisierung meinen wir, das Leben und die Probleme des Lebens eher mit psychologischen als mit biblischen Mitteln zu betrachten und zu behandeln. Diese Psychologisierung findet in fast allen wichtigen Bereichen des Christentums statt.

Erstens hören wir sie in psychologisierenden Predigten. Psychologen werden als Autoritäten zitiert und psychologische Ideen werden präsentiert und sogar gefördert.

Zweitens ist die Seelsorge psychologisiert worden. Die Bibel reicht angeblich nicht aus. Deshalb wird psychologisches Verständnis gesucht und psychologische Techniken werden angewandt.

Drittens ziehen es diejenigen, die Menschen in der Kirche helfen wollen, die Lebensprobleme haben, oft vor, psychologisch statt biblisch geschult zu werden. Wir haben festgestellt, dass dies sogar in einigen der entlegensten Gegenden unseres Landes und an einigen der unerwartetsten Orten der Fall ist.

Viertens gibt es eine promiskuitive Überweisung. Wenn Menschen mit Lebensproblemen ihren Pastor um Hilfe bitten, werden sie regelmäßig an einen zugelassenen Psychologen überwiesen. Dies geschieht am häufigsten bei Eheproblemen, die für Psychotherapeuten am schwierigsten sind.

Fünftens gibt es Hinweise darauf, dass immer mehr Kirchen psychologische Beratung durch psychologisch geschulte und zugelassene Personen innerhalb der Kirche selbst anbieten. Zu den Zunahmen gehören sogar die konservativsten Kirchen, konservativen Konfessionen und sogar unter den Fundamentalisten.

Sechstens: Viele christliche Schulen, Hochschulen, Universitäten und Seminare geben psychologischen Lösungen für die Probleme des Lebens teilweise oder sogar ganz den Vorzug vor biblischen Lösungen.

Siebtens: Christliche Konferenzen sind mittlerweile von psychologischer Präsenz durchdrungen, so wie es als notwendig erachtet wird, dass ein Pastor bei einer Hochzeit anwesend ist. Diese vermeintlich ideale Kombination aus Psychologie und Theologie ist nur eine weitere heimtückische Verwässerung der Heiligen Schrift und eine Verringerung des Einflusses des Heiligen Geistes. Die Einbeziehung von Psychologie und Psychologen ist ein weiteres großartiges Beispiel für die Psychologisierung des Christentums und die Säkularisierung der Kirche. Sie zeigt einen Mangel an Vertrauen in das, was Gott bereitgestellt hat, und ein falsches Vertrauen in das, was der Mensch erfunden hat.

Zu guter Letzt sind fast alle Personen, die ausgewählt werden, um Bücher über die Hilfe für Menschen mit Lebensproblemen zu rezensieren, psychologisch orientiert. Ihre Voreingenommenheit ist fast so automatisch wie ihr Glaube, dass die Erde rund ist. John Sanderson vergleicht in seiner Rezension eines Buches, das die Heilige Schrift und psychologische Erkenntnisse integriert, den Inhalt des Integrationsansatzes des Buches mit einer rein biblischen Position. Sanderson gesteht seinen eigenen Mangel an Fachwissen in dieser Angelegenheit ein, bestätigt aber die Position des Integrationsansatzes. Dass dieses spezielle Buch in einer konservativen christlichen Zeitschrift von einem konservativen Christen rezensiert wurde, der die integrative Position unterstützt, ist tragisch, aber typisch für das Ausmaß der Psychologisierung der Kirche. [1]

Diese Liste ließe sich noch um Bücher, Tonbänder, Workshops und Seminare erweitern, die auf die eine oder andere Weise psychologisiert sind. Paul Bartz sagt, dass „gut gemeinte, aber unwissende christliche Leiter psychologische Modelle weitgehend übernommen haben, um mit allem von der Seelsorge bis zum Gemeindewachstum umzugehen.“[2] Man braucht kein gut geschultes Ohr, Auge, Nase, Hand oder Zunge, um die Anzeichen der Psychologisierung des Christentums zu hören, zu sehen, zu riechen, zu berühren oder zu schmecken. Sie ist so allgegenwärtig, dass unsere Sinne dafür abgestumpft sind. Psychologisierung ist in der Kirche weit verbreitet, um es milde auszudrücken.

Untergrabung des Glaubens

Der Antagonismus gegenüber dem Christentum sickert auf subtile Weise durch psychologische Vorstellungen darüber, warum Menschen so sind, wie sie sind, wie sie leben sollten, was sie brauchen und wie sie sich verändern. Solche Ideen, die von Christen vertreten werden, die an die psychologische Methode glauben und sie fördern, untergraben tatsächlich die Ansprüche Christi. Anstatt die Ansprüche Christi direkt zu leugnen, stellen sie ihn einfach neben ihre bevorzugten psychologischen Theoretiker. Anstatt die Gültigkeit des Wortes Gottes direkt zu leugnen, sagen sie lediglich, dass die Prediger des Wortes nicht qualifiziert sind, sich um die tiefen Ebenen menschlicher Not zu kümmern.

Psychotherapeuten untergraben den Dienst der Pastoren und haben eine Überweisungsformel entwickelt: (1) Jeder, der nicht psychologisch geschult ist, ist nicht qualifiziert, Menschen mit schwerwiegenden Lebensproblemen zu beraten. (2) Überweisen Sie sie an professionell ausgebildete Therapeuten. Dies ist ein vorhersehbares und erbärmliches Muster der psychologischen Verführung des Christentums.

Pastoren wurden durch die Warnungen von Psychologen eingeschüchtert. Sie haben Angst davor, genau das zu tun, wozu Gott sie berufen hat: sich der spirituellen Bedürfnisse der Menschen durch göttliche Seelsorge sowohl innerhalb als auch außerhalb der Kanzel anzunehmen. Ein Teil dieser Einschüchterung geht von psychologisch geschulten Pastoren aus. Ein Sprecher der American Association of Pastoral Counselors, einer Gruppe von Pastoren mit psychotherapeutischer Ausbildung, sagt: „Wir sind besorgt, dass es viele Geistliche gibt, die nicht für die Psychotherapie ihrer Gemeindemitglieder ausgebildet sind.“[3] Und natürlich gelten Pastoren, die nicht ausgebildet sind, nicht als qualifiziert. Daher lautet der vorhersehbare Segen für die Litanei: „Wenden Sie sich an einen Fachmann.“

Aus biblischen Gründen sollten Pastoren von allem, was mit Psychotherapie zu tun hat, die Finger lassen, weil es von Natur aus sündhaft ist. Darüber hinaus haben Pastoren eine höhere Berufung. Seelsorge muss auf dem Herrn Jesus Christus und der Bibel basieren und nicht auf den Meinungen, Vermutungen, Systemen und der Klugheit von bloßen Menschen. Die Berufung des Pastors besteht darin, für die Schafe zu sorgen, sie in Gottes Wort zu nähren und sie im Glauben reifen zu lassen.

Alle Schrift ist von Gott eingegeben und ist nützlich zur Belehrung, zur Zurechtweisung, zur Besserung, zur Erziehung in der Gerechtigkeit, damit der Mensch Gottes vollkommen sei, zu jedem guten Werk völlig ausgerüstet. (2. Tim. 3:16-17.)

Biblische Seelsorge unterscheidet sich stark von Psychotherapie. Biblische Seelsorge konzentriert sich auf Christus, um sein Leben im Gläubigen zu nähren; der psychologische Ansatz konzentriert sich auf das Selbst, was nur das Fleisch nährt.

Aber genauso wie die Überweisung das Angebot an den Gemeindemitglied ist, ist es die sogenannte Antwort für den Missionar, der rehabilitiert werden muss. In einem Artikel in einer konservativen christlichen Zeitschrift wird empfohlen, Missionare von einer Kirche in ein Behandlungszentrum zu schicken, „das auf die Wiederherstellung von Missionaren spezialisiert ist“.[4] Bei der Überprüfung des Personals dieses Zentrums für die Wiederherstellung von Missionaren stellten wir fest – Sie haben es erraten – zugelassene Psychotherapeuten.

Können Sie sich vorstellen, dass Paulus sich nach seiner ersten Missionsreise, nachdem er verfolgt und fast gesteinigt worden war, den Ideen von Menschen zuwandte? Paulus weigerte sich, dem Fleisch zu vertrauen. Ohne sich jemals wieder den Philosophien der Menschen zuzuwenden und ohne den Nutzen der modernen Psychologie, freute sich Paulus über die Erkenntnis Jesu Christi und über das große Privileg, ihm zu dienen und für ihn zu leiden.

Die Anzahl der Beispiele für die Überweisungsformel ist endlos. Es wäre wiederholend und letztendlich langweilig, weitere Beispiele hinzuzufügen. Jeder weiß, dass die Kirche zu einem gigantischen Überweisungssystem geworden ist. Ein Pastor fordert andere Pastoren zu Recht heraus, indem er sagt:

Wir Pastoren haben, wie der Rest der Gesellschaft, vergessen, wer wir sind und was wir tun. Wir sind Diener des Wortes. Als solche muss alles, was wir tun, einschließlich der Beratung, vom Wort geleitet werden.

Wir haben uns mit weltlichen Beratern und Psychologen verwechselt. Wir haben unterschiedliche Ziele! Ihr Ziel ist es, dass der Ratsuchende wieder in die Normalität zurückkehrt, wie sie von der Gesellschaft anerkannt wird. Unser Ziel ist es, dass der Ratsuchende wieder eine richtige Beziehung zu Gott herstellt und dann, als Ergebnis dieser Wiederherstellung, als Kind Gottes lebt.[5]

Dieser Pastor sagt auch: „Pastoren ‚delegieren‘ Beratungssituationen entweder an ‚professionelle Berater‘ oder wenden selbst säkulare Beratungsmethoden an.“ Dann stellt er eine sehr wichtige Frage: „Wie können wir erwarten, dass unsere Leute am Sonntagmorgen die Relevanz von Gottes Wort erkennen, wenn wir unter der Woche einen anderen Maßstab anlegen?“[6] Diese Art der spirituellen Abkopplung stellt das Psychologische über das Theologische und die Therapie über die Heiligung.

Gottes Sicht auf den Menschen gemäß der Bibel ist mit keiner psychotherapeutischen Sicht auf den Menschen vereinbar. Auch die biblische Offenbarung des menschlichen Zustands als Sünder, die einen Retter brauchen, wird von keiner der vielen Arten von Psychotherapie berücksichtigt oder einbezogen. Die Psychotherapie hat den Dienst der Kirche an Menschen in Not herabgewürdigt und praktisch ersetzt. In dieser Zeit wurden Pastoren abgewertet und eingeschüchtert, ihre Schäfchen an professionelle psychotherapeutische Priester zu verweisen. Viele Menschen wenden sich nicht mehr an Pastoren und Glaubensgenossen, um solche Hilfe zu erhalten, und sie suchen auch nicht in der Bibel nach spirituellen Lösungen für psychische, emotionale und Verhaltensprobleme.

Der Kreislauf der Täuschung ist vollständig. Der Psychotherapeut bietet der Menschheit einen weniger anspruchsvollen, weniger disziplinierten, mehr egozentrischen Ersatz für das Christentum, denn das ist es, was Psychotherapie ist: eine falsche Lösung für nicht organische mental-emotionale Verhaltensprobleme. Getäuschte Menschen strömen in Scharen zu dieser Ersatzreligion mit ihren unbewiesenen Ideen und Lösungen für die größten Dilemmata des Lebens. Sie vertrauen den gefälschten Priestern der Psychotherapie und beten an den seltsamen Altären von Menschen gemachter Lösungen für die Seele.

Wenn wir nicht nach einem biblischen Verständnis des menschlichen Daseins und der biblischen Wahrheit in allen Lebensfragen suchen, laufen wir ernsthaft Gefahr, „eine Form der Gottseligkeit zu haben, aber ihre Kraft zu leugnen. Von solchen wende dich ab.“ (2. Tim. 3:5.)


[1] John Sanderson, Buchbesprechung von Biblical Concepts in Christian Counseling, Presbyterian Journal, 11. September 1985, S. 10.

[2] Paul Bartz, „Chemical Man“, Bible-Science Newsletter, Bd. 24, Nr. 2, Februar 1986, S. 1.

[3] Kenneth Woodward und Janet Huck, „Next, Clerical Malpractice, Newsweek, Mai 1985, S. 90.

[4] David Swift, „Are We Preparing to Fail?“ Moody Monthly, September 1984, S. 109.

[5] Robert Illman, „Confidentiality and the Law“, Presbyterian Journal, 26. Dezember 1984, S. 9.

[6] Ebd.

Психологизация церкви

Мартин и Дейдре Бобган | 30 ноября 2023 | «Христианская психология», христианское служение, критика движения библейского консультирования, психохересизм и христианские организации
Article translated ny Vigi-Sectes, with autorisation

В настоящее время мы живем в самом эгоистичном, самовлюбленном, пупочно-экзальтированном обществе со времен Вавилона, и психологический способ решения жизненных проблем стал основным источником этой самозацикленности, самопоглощенности и самообмана. Психологические системы не просто вторглись в Церковь, они заняли место главного дополнения к христианству, вытесняя библейские истины, подрывая веру и обрекая на кораблекрушение тех, за кого умер Христос. Христианские пасторы и лидеры уже много лет обращаются к психологии и опираются на нее, чтобы помочь тем, кто испытывает жизненные проблемы, и просветить себя относительно душ своих прихожан.

Одними из предшественников и пропагандистов психологического захвата Церкви были Пол Турнье, Клайд Наррамор, Генри Брандт, Джеймс Добсон и целый ряд других популярных христиан. Среди первых академических институтов, продвигавших эту идею, можно назвать семинарию Фуллера (одобренную APA в 1972 году), аспирантуру Роузмид (при Университете Биола), Уитон-колледж, Университет Джорджа Фокса, а позже – Университет Либерти и Регентский университет. После этих событий многие тысячи христиан стали обучаться психотерапии, а сотни христианских учебных заведений погрузились в этот вид психологии, да так, что большая часть церкви в Америке стала основной частью психологического общества. Сегодня психология – одна из самых популярных специальностей в христианских высших учебных заведениях США.

Популярность Фрейда и его последователей в области психотерапии после Второй мировой войны привела к психологическому соблазну христианства, который охватил консервативные церкви, околоцерковные организации, библейские колледжи, христианские школы и университеты, семинарии и миссионерские агентства. Современная церковь набросилась на множество богословских комаров, но проглотила пресловутого верблюда психотерапии до такой степени, что достаточность Писания для решения жизненных вопросов была отброшена из-за «пустословия и суетных разговоров, и ложно называемых противников науки» (1 Тим. 6:20). (1 Тим. 6:20).

Психологизация церкви достигла масштабов пандемии. Под психологизацией мы понимаем взгляд на жизнь и лечение жизненных проблем с помощью психологических, а не библейских средств или в дополнение к ним. Это психологизирование происходит почти во всех важных аспектах христианства.

Во-первых, мы слышим это в психологизированных проповедях. Психологи цитируются как авторитеты, психологические идеи представляются и даже пропагандируются.

Во-вторых, забота о душе стала психологизированной. Библии якобы недостаточно. Поэтому ищут психологического понимания и применяют психологические техники.

В-третьих, те, кто хочет помогать людям в церкви, у которых есть жизненные проблемы, часто предпочитают получить психологическую, а не библейскую подготовку. Мы убедились в этом даже в самых отдаленных уголках нашей страны и в самых неожиданных местах.

В-четвертых, существует беспорядочное обращение к специалистам. Когда люди с жизненными проблемами обращаются за помощью к своему пастору, их регулярно направляют к лицензированному психологу. Чаще всего это происходит с супружескими проблемами, которые являются самыми сложными для психотерапевтов.

В-пятых, есть данные, свидетельствующие о росте числа церквей, предоставляющих психологическое консультирование с помощью психологически подготовленных и лицензированных людей в самой церкви. Этот рост наблюдается даже в самых консервативных церквях, консервативных деноминациях и даже среди фундаменталистов.

В-шестых, многие христианские школы, колледжи, университеты и семинарии частично или даже полностью доверяют психологическим, а не библейским решениям жизненных проблем.

В-седьмых, христианские конференции сегодня пропитаны психологическим присутствием, как, например, необходимость присутствия пастора на свадьбе. Это идеальное сочетание психологии и богословия – еще одно коварное выхолащивание Писания и уменьшение влияния Святого Духа. Включение психологии и психологов – это еще одно грандиозное свидетельство психологизации христианства и секуляризации Церкви. Это демонстрирует недостаток веры в то, что дал Бог, и неуместную веру в то, что придумал человек.

И последнее, но не менее важное: почти все люди, которых выбирают для рецензирования книг о помощи людям с жизненными проблемами, ориентированы на психологию. Их предвзятость почти так же автоматична, как вера в то, что Земля круглая. Джон Сандерсон, рецензируя книгу, объединяющую Писание и психологические знания, сравнивает содержание интеграционизма этой книги с чисто библейской позицией. Сандерсон признается в своей некомпетентности в этом вопросе, но подтверждает позицию интеграционистов. То, что рецензия на эту книгу была опубликована в консервативном христианском журнале консервативным христианином, который в заключение поддержал позицию интеграционистов, трагично, но типично для масштабов психологизации церкви». [1]

Можно было бы расширить этот список, включив в него книги, кассеты, мастер-классы и семинары, которые так или иначе психологизированы. Пол Бартц говорит, что «благонамеренные, но невежественные христианские лидеры широко используют психологические модели для решения всех вопросов – от консультирования до роста церкви»[2] Не нужно иметь хорошо натренированное ухо, глаз, нос, руку или язык, чтобы услышать, увидеть, понюхать, потрогать или попробовать на вкус свидетельства психологизации христианства. Она настолько повсеместна, что наши чувства просто притупились к ней. Психологизация, мягко говоря, свирепствует в Церкви.

Подрыв веры

Антагонизм к христианству тонко просачивается через психологические идеи о том, почему люди такие, какие они есть, как они должны жить, что им нужно и как они меняются. Такие идеи, продвигаемые христианами, которые верят и пропагандируют психологический путь, фактически подрывают утверждения Христа. Вместо того чтобы прямо отрицать утверждения Христа, они просто ставят Его в один ряд со своими любимыми психологическими теоретиками. Вместо того чтобы прямо отрицать действенность Слова Божьего, они просто говорят, что служители Слова не обладают достаточной квалификацией для служения на глубоких уровнях человеческих нужд.

Психотерапевты подрывают служение пасторов и разработали формулу для направления к ним: (1) Любой человек, не имеющий психологического образования, не квалифицирован для консультирования людей с серьезными жизненными проблемами. (2) Направляйте их к профессионально подготовленным психотерапевтам. Это одна из предсказуемых и жалких моделей психологического обольщения христианства.

Пасторы были запуганы предупреждениями психологов. Они стали бояться делать то, к чему их призвал Бог: служить духовным нуждам людей через благочестивое душепопечение как на кафедре, так и вне ее. Некоторые из этих запугиваний исходят от пасторов, прошедших психологическую подготовку. Представитель Американской ассоциации пасторских консультантов, группы пасторов, прошедших психотерапевтическую подготовку, говорит: «Нас беспокоит то, что есть много служителей, которые не обучены обращаться с психотерапией своих прихожан»[3] И конечно же, если пасторы не обучены, они не считаются квалифицированными. Поэтому предсказуемым благословением к этой литании является: «обратитесь к профессионалу».

По библейским причинам пасторы не должны заниматься ничем подобным психотерапии из-за присущей ей греховности. Более того, у пасторов есть более высокое призвание. Забота о душе должна основываться на Господе Иисусе Христе и Библии, а не на мнениях, предположениях, системах и проницательности простых людей. Призвание пастора – заботиться об овцах, воспитывать их в Слове Божьем и укреплять в вере.

Все Писание дано по вдохновению Божьему и полезно для учения, для обличения, для исправления, для наставления в праведности: Чтобы человек Божий был совершен, ко всякому доброму делу приуготовлен. (2 Тим. 3:16-17).

Библейское душепопечение значительно отличается от психотерапии. Библейское душепопечение сосредоточено на Христе, чтобы взрастить Его жизнь в верующем; психологический способ сосредоточен на себе, что только питает плоть.

Но точно так же, как направление является предложением для прихожанина, оно является так называемым ответом для миссионера, нуждающегося в реабилитации. Статья в консервативном христианском журнале рекомендует отправлять миссионеров из церкви в лечебный центр, «который специализируется на восстановлении миссионеров»[4] Проверяя персонал этого центра по восстановлению миссионеров, мы обнаружили – вы угадали – лицензированных психотерапевтов.

Можете ли вы представить себе, чтобы Павел обратился к идеям людей после своего первого миссионерского путешествия, после того как его преследовали и чуть не забили камнями до смерти? Павел отказался доверять плоти. Не обращаясь больше к философским идеям людей и не пользуясь современной психологией, Павел радовался познанию Иисуса Христа и великой привилегии служить Ему и страдать за Него.

Примеров формулы направления можно приводить бесконечно. Продолжать приводить примеры было бы утомительно и, в конце концов, скучно. Всем известно, что церковь превратилась в одну гигантскую реферальную систему. Один пастор справедливо бросает вызов другим пасторам, говоря:

Мы, пасторы, как и все остальное общество, забыли, кто мы и что мы делаем. Мы – служители Слова. Поэтому все, что мы делаем, включая консультирование, должно руководствоваться Словом.

Мы спутали себя со светскими консультантами и психологами. У нас разные цели! Их цель – вернуть консультируемого к нормальной жизни, признанной обществом. Наша цель – увидеть, как консультируемый восстанавливает правильные отношения с Богом, а затем, в результате этого восстановления, увидеть, как он живет как дитя Божье »[5].

Этот пастор также говорит: «Пасторы либо „передают“ ситуации консультирования „профессиональным консультантам“, либо сами используют светские методы консультирования». Затем он задает очень важный вопрос: «Как мы можем ожидать, что наши люди увидят актуальность Слова Божьего в воскресенье утром, если в течение недели мы используем другие стандарты? »[6] Этот тип духовного разрыва возвышает психологическое над богословским и терапию над освящением.

Божий взгляд на человека, согласно Библии, не совместим ни с каким психотерапевтическим взглядом на человека. Библейское откровение о состоянии человека как грешника, нуждающегося в Спасителе, также не рассматривается и не учитывается ни одним из многочисленных видов психотерапии. Психотерапия размыла и практически вытеснила служение церкви проблемным людям. За это время пасторы были обесценены и запуганы, чтобы направить своих овец к профессиональным психотерапевтическим священникам. Многие люди больше не обращаются за помощью к пасторам и единоверцам; они также не ищут в Библии духовных решений психических, эмоциональных и поведенческих проблем.

Цикл обмана завершен. Психотерапевт предлагает человечеству менее требовательную, менее дисциплинированную, более эгоцентричную замену христианству, ведь именно это и есть психотерапия: ложное решение неорганических ментально-эмоциональных и поведенческих проблем. Обманутые люди стекаются к этой суррогатной религии с ее непроверенными идеями и решениями величайших жизненных дилемм. Они доверяют фальшивым священникам психотерапии и поклоняются странным алтарям искусственных решений для души.

Если мы не стремимся к библейскому пониманию состояния человека и библейской истине во всех жизненных вопросах, нам грозит серьезная опасность «иметь вид благочестия, но отвергнуть силу его. От таких отвращайся» (2 Тим. 3:5). (2 Тим. 3:5).


[1] Джон Сандерсон, обзор книги «Библейские концепции в христианском консультировании», Пресвитерианский журнал, 11 сентября 1985 г., с. 10.

[2] Пол Бартц, «Химический человек», Библейско-научный вестник, том 24, № 2, февраль 1986 г., с. 1.

[3] Кеннет Вудворд и Джанет Хак, «Далее, клерикальная халатность» , 20 Newsweek , май 1985, с. 90.

[4] Дэвид Свифт, «Готовимся ли мы к провалу?». Moody Monthly, September 1984, p. 109.

[5] Роберт Иллман, «Конфиденциальность и закон», Пресвитерианский журнал, 26 декабря 1984 г., с. 9.

[6] Ibid.

Psikologisasi Gereja

oleh Martin dan Deidre Bobgan | November 30, 2023 | “Psikologi Kristen”, Pelayanan Kristen, Kritik terhadap Gerakan Konseling Alkitabiah, Psikoheresy dan Organisasi Kristen.
English Article translated by Vigi-Sectes with autorisation

Saat ini kita hidup dalam masyarakat yang paling mementingkan diri sendiri, memanjakan diri sendiri, dan mementingkan pusar sejak zaman Babel, dan cara psikologis dalam menangani masalah-masalah kehidupan telah menjadi sumber utama dari keasyikan diri sendiri, penyerapan diri sendiri, dan penipuan diri sendiri. Sistem psikologis tidak hanya menginvasi Gereja; mereka telah mengambil tempat sebagai pelengkap utama Kekristenan, dengan demikian menggantikan kebenaran Alkitab, menumbangkan iman, dan menghancurkan mereka yang telah mati bagi Kristus. Para pendeta dan pemimpin Kristen telah melihat dan bersandar pada psikologi selama bertahun-tahun untuk membantu mereka yang mengalami masalah kehidupan dan untuk mencerahkan diri mereka sendiri tentang jiwa-jiwa jemaat mereka.

Beberapa pendahulu dan promotor pengambilalihan psikologis Gereja adalah Paul Tournier, Clyde Narramore, Henry Brandt, James Dobson, dan sejumlah besar orang Kristen populer lainnya. Di antara lembaga-lembaga akademis awal yang mempromosikannya adalah Seminari Fuller (disetujui APA pada tahun 1972), Sekolah Pascasarjana Rosemead (di Universitas Biola), Wheaton College, Universitas George Fox, dan kemudian Universitas Liberty dan Universitas Regent. Setelah permulaan ini, ribuan orang Kristen dilatih untuk melakukan psikoterapi dan ratusan lembaga pendidikan Kristen menjadi tenggelam dalam jenis psikologi ini, sedemikian rupa sehingga sebagian besar gereja di Amerika telah menjadi bagian utama dari masyarakat psikologi. Saat ini psikologi adalah salah satu jurusan yang paling populer di pendidikan tinggi Kristen Amerika Serikat.

Dari popularitas Freud dan para pengikut psikoterapinya setelah Perang Dunia II, muncullah rayuan psikologis Kekristenan yang telah melanda gereja-gereja konservatif, organisasi-organisasi gereja, sekolah-sekolah Alkitab, sekolah-sekolah dan universitas-universitas Kristen, seminari-seminari, dan lembaga-lembaga misi. Gereja masa kini telah berusaha keras untuk mengatasi banyak masalah teologis, tetapi menelan pepatah pepatah psikoterapi sedemikian rupa sehingga kecukupan Alkitab untuk masalah-masalah kehidupan telah terabaikan oleh “ocehan yang tidak berguna dan sia-sia, dan pertentangan-pertentangan ilmu pengetahuan yang disebut palsu.” (1 Timotius 6:20).

Psikologisasi gereja telah mencapai proporsi pandemi. Yang kami maksud dengan psikologisasi adalah melihat kehidupan dan menangani masalah-masalah kehidupan dengan menggunakan cara-cara psikologis, bukan dengan cara-cara Alkitabiah. Psikologisasi ini terjadi di hampir setiap aspek penting dalam kekristenan.

Pertama, kita mendengarnya dalam khotbah-khotbah yang bersifat psikologis. Para psikolog dikutip sebagai otoritas dan ide-ide psikologis disajikan dan bahkan dipromosikan.

Kedua, perawatan jiwa telah menjadi terpsikologisasi. Alkitab dianggap tidak cukup. Oleh karena itu, pemahaman psikologis dicari, dan teknik-teknik psikologis diterapkan.

Ketiga, mereka yang ingin menolong orang-orang di gereja yang memiliki masalah hidup sering kali lebih memilih untuk menjadi terlatih secara psikologis daripada secara Alkitabiah. Kami telah menemukan hal ini bahkan di beberapa daerah terpencil di negeri kita dan di beberapa tempat yang tidak terduga.

Keempat, ada rujukan yang tidak tepat. Ketika orang-orang dengan masalah hidup mencari bantuan dari pendeta mereka, mereka secara teratur dirujuk ke psikolog berlisensi. Hal ini paling sering terjadi pada masalah perkawinan, yang merupakan masalah yang paling sulit bagi para psikoterapis.

Kelima, ada bukti yang mengungkapkan meningkatnya jumlah gereja yang menyediakan konseling psikologis dengan individu-individu yang terlatih dan berlisensi secara psikologis di dalam gereja itu sendiri. Peningkatan ini bahkan mencakup gereja-gereja yang paling konservatif, denominasi konservatif, dan bahkan di antara kaum fundamentalis.

Keenam, banyak sekolah-sekolah Kristen, perguruan tinggi, universitas, dan seminari baik sebagian atau bahkan seluruhnya memberikan kepercayaan pada solusi psikologis daripada solusi alkitabiah untuk masalah-masalah kehidupan.

Ketujuh, konferensi-konferensi Kristen saat ini dipenuhi dengan kehadiran psikologis, seperti keharusan untuk menghadirkan pendeta dalam sebuah pernikahan. Kombinasi yang dianggap ideal antara psikologi dan teologi ini hanyalah sebuah pengenceran yang berbahaya dari Alkitab dan pengurangan pengaruh Roh Kudus. Dimasukkannya psikologi dan psikolog adalah satu kesaksian tambahan yang besar terhadap psikologisasi Kekristenan dan sekularisasi Gereja. Hal ini menunjukkan kurangnya iman pada apa yang telah disediakan oleh Allah dan iman yang salah pada apa yang dibuat oleh manusia.

Terakhir, yang tidak kalah pentingnya, hampir semua orang yang dipilih untuk mengulas buku-buku tentang menolong orang yang memiliki masalah hidup berorientasi pada psikologi. Bias mereka hampir sama otomatisnya dengan keyakinan mereka bahwa bumi itu bulat. John Sanderson, dalam mengulas sebuah buku yang mengintegrasikan Kitab Suci dan wawasan psikologis, membandingkan isi integrasiisme buku tersebut dengan posisi yang murni alkitabiah. Sanderson mengakui bahwa ia sendiri tidak memiliki keahlian dalam hal ini, tetapi ia membenarkan posisi kaum integrasionis. Bahwa buku ini diulas dalam sebuah majalah Kristen konservatif oleh seorang Kristen konservatif yang menyimpulkan dengan mendukung posisi integrasionis adalah hal yang tragis, tetapi merupakan tipikal dari tingkat psikologi gereja. [1]

Daftar ini dapat diperpanjang dengan memasukkan buku-buku, kaset-kaset, lokakarya, dan seminar-seminar yang dipsikologikan dengan satu atau lain cara. Paul Bartz mengatakan bahwa “para pemimpin Kristen yang berniat baik, tetapi tidak mengerti, telah banyak mengadopsi model-model psikologis untuk menangani segala sesuatu mulai dari konseling hingga pertumbuhan gereja.”[2] Seseorang tidak membutuhkan telinga, mata, hidung, tangan atau lidah yang terlatih dengan baik untuk mendengar, melihat, mencium, menyentuh, atau mencicipi bukti-bukti dari psikologisasi kekristenan. Hal ini begitu meresap sehingga, jika ada, indera kita telah tumpul terhadapnya. Psikologisasi merajalela di dalam Gereja, untuk sedikitnya.

Merongrong Iman

Permusuhan terhadap Kekristenan secara halus merembes melalui ide-ide psikologis tentang mengapa orang menjadi seperti itu, bagaimana mereka harus hidup, apa yang mereka butuhkan, dan bagaimana mereka berubah. Ide-ide seperti itu, yang dipromosikan oleh orang-orang Kristen yang percaya dan mempromosikan cara psikologis, sebenarnya menumbangkan klaim-klaim Kristus. Alih-alih menyangkal klaim Kristus secara langsung, mereka justru menempatkan-Nya di samping para ahli teori psikologi favorit mereka. Alih-alih secara langsung menyangkal keabsahan Firman Tuhan, mereka hanya mengatakan bahwa para pelayan Firman tidak memenuhi syarat untuk melayani kebutuhan manusia yang paling dalam.

Para psikoterapis merongrong pelayanan para pendeta dan telah mengembangkan sebuah formula untuk rujukan: (1) Siapapun yang tidak terlatih secara psikologis tidak memenuhi syarat untuk menasihati orang-orang yang memiliki masalah hidup yang serius. (2) Rujuklah mereka kepada terapis yang terlatih secara profesional. Ini adalah salah satu pola yang mudah ditebak dan menyedihkan dari rayuan psikologis kekristenan.

Para pendeta telah diintimidasi oleh peringatan dari para psikolog. Mereka menjadi takut untuk melakukan hal yang Tuhan telah panggil untuk mereka lakukan: melayani kebutuhan rohani orang-orang melalui perawatan jiwa yang saleh baik di dalam maupun di luar mimbar. Beberapa dari intimidasi tersebut datang dari para pendeta yang terlatih secara psikologis. Seorang juru bicara American Association of Pastoral Counselors, sebuah kelompok pendeta yang terlatih dalam bidang psikoterapi, mengatakan, “Keprihatinan kami adalah ada banyak pendeta yang tidak terlatih untuk menangani psikoterapi jemaat mereka.”[3] Dan tentu saja, jika para pendeta tersebut tidak terlatih, mereka tidak dianggap memenuhi syarat. Oleh karena itu, berkat yang dapat diprediksi untuk litani adalah: “rujuklah kepada seorang profesional.”

Untuk alasan-alasan alkitabiah, para pendeta harus menjauh dari melakukan sesuatu seperti psikoterapi karena keberdosaan yang melekat di dalamnya. Selain itu, para pendeta memiliki panggilan yang lebih tinggi. Perawatan jiwa harus didasarkan pada Tuhan Yesus Kristus dan Alkitab; bukan pada opini, dugaan, sistem, dan kepintaran manusia biasa. Panggilan pendeta adalah untuk merawat domba-domba, memelihara mereka dalam Firman Tuhan, dan mendewasakan mereka dalam iman.

Segala tulisan yang diilhamkan Allah memang bermanfaat untuk mengajar, untuk menyatakan kesalahan, untuk memperbaiki kelakuan dan untuk mendidik orang dalam kebenaran: supaya setiap orang yang dikehendaki Allah menjadi sempurna, diperlengkapi untuk setiap perbuatan baik. (2 Timotius 3:16-17).

Perawatan jiwa yang alkitabiah jauh berbeda dengan psikoterapi. Perawatan jiwa yang alkitabiah berfokus pada Kristus untuk memelihara kehidupan-Nya di dalam diri orang percaya; sedangkan cara psikologis berfokus pada diri sendiri yang hanya memberi makan daging.

Namun, sama seperti rujukan adalah tawaran kepada jemaat, ini adalah jawaban bagi misionaris yang membutuhkan rehabilitasi. Sebuah artikel di sebuah majalah Kristen konservatif merekomendasikan kemungkinan untuk mengirim para misionaris dari sebuah gereja ke sebuah pusat perawatan “yang berspesialisasi dalam pemulihan misionaris.”[4] Ketika memeriksa staf pusat pemulihan untuk misionaris ini, kami menemukan – Anda dapat menebaknya – para psikoterapis yang berlisensi.

Dapatkah Anda membayangkan Paulus berpaling kepada ide-ide manusia setelah perjalanan misinya yang pertama, setelah ia dianiaya dan hampir dilempari batu sampai mati? Paulus menolak untuk menaruh kepercayaan pada hal-hal duniawi. Tanpa pernah berpaling lagi kepada filosofi manusia dan tanpa manfaat dari psikologi modern, Paulus bersukacita dalam pengenalan akan Yesus Kristus dan dalam hak istimewa yang luar biasa untuk melayani Dia dan menderita bagi-Nya.

Jumlah contoh dari rumus rujukan ini tidak terbatas. Akan menjadi hal yang berulang-ulang dan pada akhirnya membosankan untuk terus menambahkan contoh-contohnya. Semua orang tahu bahwa gereja telah menjadi satu sistem rujukan raksasa. Seorang pendeta dengan tepat menantang pendeta-pendeta lain dengan mengatakan:

Kami para pendeta, seperti halnya masyarakat pada umumnya, telah melupakan siapa kami dan apa yang kami lakukan. Kami adalah pelayan Firman. Oleh karena itu, segala sesuatu yang kita lakukan, termasuk konseling, harus dibimbing oleh Firman.

Kami telah mencampuradukkan diri kami dengan para konselor dan psikolog sekuler. Kami memiliki tujuan yang berbeda! Tujuan mereka adalah untuk melihat konseli dipulihkan ke keadaan normal seperti yang diakui oleh masyarakat. Tujuan kami adalah melihat konseli dipulihkan ke dalam hubungan yang benar dengan Tuhan, dan kemudian, sebagai hasil dari pemulihan itu, untuk melihatnya hidup sebagai anak Tuhan.

Pendeta ini juga mengatakan, “Para pendeta ‘menyerahkan’ situasi konseling kepada ‘konselor profesional’ atau menggunakan metode konseling sekuler.” Kemudian ia mengajukan sebuah pertanyaan yang sangat penting: “Bagaimana kita dapat mengharapkan jemaat kita untuk melihat relevansi Firman Tuhan pada hari Minggu pagi jika kita menggunakan standar yang berbeda sepanjang minggu? »[6] Jenis keterputusan rohani seperti ini lebih mengedepankan psikologis daripada teologis dan terapi daripada pengudusan.

Pandangan Allah tentang manusia menurut Alkitab tidak sesuai dengan pandangan psikoterapi tentang manusia. Wahyu Alkitab tentang kondisi manusia sebagai orang berdosa yang membutuhkan penyelamat juga tidak dipertimbangkan atau dimasukkan oleh salah satu dari sekian banyak merek psikoterapi. Psikoterapi telah merendahkan dan secara virtual menggantikan pelayanan gereja kepada individu-individu yang bermasalah. Selama ini para pendeta telah direndahkan dan diintimidasi untuk mengarahkan jemaatnya kepada para pendeta psikoterapi profesional. Banyak orang tidak lagi mencari pendeta dan sesama orang percaya untuk mendapatkan pertolongan seperti itu; mereka juga tidak lagi mencari Alkitab untuk mendapatkan solusi rohani bagi masalah mental-emosional-perilaku.

Siklus penipuan telah selesai. Psikoterapis menawarkan kepada manusia pengganti Kekristenan yang tidak terlalu menuntut, tidak terlalu disiplin, dan lebih mementingkan diri sendiri, karena itulah psikoterapi: solusi palsu untuk masalah mental-emosional-perilaku yang tidak organik. Orang-orang yang tertipu berbondong-bondong mengikuti agama pengganti ini dengan ide-ide dan solusi yang belum terbukti untuk dilema terbesar dalam hidup. Mereka mempercayai para pendeta palsu dari psikoterapi dan menyembah di altar aneh solusi buatan manusia untuk jiwa.

Kecuali kita mencari pemahaman alkitabiah tentang kondisi manusia dan kebenaran alkitabiah dalam semua masalah kehidupan, kita berada dalam bahaya serius karena…

“memiliki bentuk kesalehan, tetapi menyangkal kuasa daripadanya. Dari yang demikian berpalinglah kamu”. (2 Timotius 3:5).


[1] John Sanderson, Tinjauan Buku Konsep-konsep Alkitab dalam Konseling Kristen, Jurnal Presbiterian, 11 September 1985, hal. 10.

[2] Paul Bartz, “Manusia Kimiawi,” Bible-Science Newsletter, Vol. 24, No. 2, Februari 1986, hal. 1.

[3] Kenneth Woodward dan Janet Huck, “Next, Clerical Malpractice,” 20 Newsweek Mei 1985, hal. 90.

[4] David Swift, “Apakah Kita Bersiap untuk Gagal?” Moody Monthly, September 1984, hal. 109.

[5] Robert Illman, “Confidentiality and the Law,” Presbyterian Journal, 26 Desember 1984, hal. 9.

[6] Ibid.

Psihologizarea Bisericii

de Martin și Deidre Bobgan | Nov 30, 2023 | „Psihologie creștină”, Parohie creștină, Critici ale Mișcării de consiliere biblică, Psihosofia și organizațiile creștine

Trăim în prezent în cea mai extinsă societate a ego-ului, a auto-indulgenței și a examinării buricului de pe vremea Babilonului, iar modul psihologic de abordare a problemelor de viață a fost o sursă majoră a acestei auto-preocupări, auto-absorbție și autoamăgire. Sistemele psihologice nu numai că au invadat Biserica, ci s-au instalat ca suplimente majore la creștinism, suplinind astfel adevărul biblic, subminând credința și naufragiindu-i pe cei pentru care a murit Hristos. Pastorii și liderii creștini se uită și se sprijină pe psihologie de mulți ani pentru a-i ajuta pe cei care se confruntă cu probleme de viață și pentru a se ilumina cu privire la sufletele congregaților lor.

Unii dintre precursorii și promotorii preluării psihologice a Bisericii au fost Paul Tournier, Clyde Narramore, Henry Brandt, James Dobson și o serie întreagă de alți creștini populari. Printre primele instituții academice care au promovat-o se numără Fuller Seminary (aprobat de APA în 1972), Rosemead Graduate School (la Biola University), Wheaton College, George Fox University și, mai târziu, Liberty University și Regent University. În urma acestor începuturi, multe mii de creștini au fost instruiți pentru a face psihoterapie și sute de instituții de învățământ creștine au devenit imersate în acest tip de psihologie, atât de mult încât o mare parte a bisericii din America a devenit o parte importantă a societății psihologice. Astăzi, psihologia este una dintre cele mai populare specializări în învățământul superior creștin din SUA.

Din popularitatea lui Freud și a adepților săi psihoterapeuți după cel de-al Doilea Război Mondial a rezultat seducția psihologică a creștinismului care a cuprins bisericile conservatoare, organizațiile para-bisericești, colegiile biblice, școlile și universitățile creștine, seminariile și agențiile misionare. Biserica din zilele noastre s-a străduit de mulți țânțari teologici, dar a înghițit proverbiala cămilă a psihoterapiei într-o asemenea măsură încât suficiența Scripturii pentru problemele vieții a fost trecută cu vederea în favoarea „bârfelor profane și deșarte, și a opozițiilor științei numite în mod fals astfel”. (1 Tim. 6:20.)

Psihologizarea bisericii a atins proporții pandemice. Prin psihologizare înțelegem să vedem viața și să tratăm problemele de viață prin utilizarea mijloacelor psihologice mai degrabă decât sau în plus față de mijloacele biblice. Această psihologizare are loc în aproape toate fațetele importante ale creștinismului.

În primul rând, o auzim în predici psihologizate. Psihologii sunt citați ca autorități, iar ideile psihologice sunt prezentate și chiar promovate.

Înal doilea rând, îngrijirea sufletului a devenit psihologizată. Se presupune că Biblia nu este suficientă. Astfel, se caută înțelegere psihologică și se aplică tehnici psihologice.

În al treilea rând, cei care doresc să îi ajute pe oamenii din biserică care au probleme de viață preferă adesea să dobândească o pregătire psihologică, mai degrabă decât biblică. Am constatat că acest lucru este adevărat chiar și în unele dintre cele mai îndepărtate zone ale țării noastre și în unele dintre cele mai nesuspectate locuri.

În al patrulea rând, există referința promiscuă. Atunci când oamenii cu probleme de viață cer ajutor de la pastorul lor, ei sunt trimiși în mod regulat la un psiholog licențiat. Acest lucru se întâmplă cel mai adesea cu problemele maritale, care sunt cele mai dificile pentru psihoterapeuți.

În al cincilea rând , există dovezi care relevă creșterea numărului de biserici care oferă consiliere psihologică cu persoane cu pregătire psihologică și licențiate în cadrul bisericii înseși. Creșterea include chiar și cele mai conservatoare biserici, denominații conservatoare și chiar printre fundamentaliști.

În al șaselea rând, multe școli, colegii, universități și seminarii creștine dau crezare, fie parțial, fie chiar în întregime, soluțiilor psihologice, mai degrabă decât celor biblice la problemele vieții.

În al șaptelea rând , conferințele creștine sunt acum saturate de o prezență psihologică, precum necesitatea prezenței unui pastor la o nuntă. Această combinație considerată ideală între psihologie și teologie este doar o altă diluare insidioasă a Scripturii și o diminuare a influenței Duhului Sfânt. Includerea psihologiei și a psihologilor este o mare mărturie suplimentară a psihologizării creștinismului și a secularizării Bisericii. Aceasta demonstrează o lipsă de credință în ceea ce a oferit Dumnezeu și o credință deplasată în ceea ce a inventat omul.

În cele din urmă, dar nu în ultimul rând, aproape toate persoanele care sunt selectate pentru a face recenzii ale cărților despre ajutorarea persoanelor cu probleme de viață sunt orientate psihologic. Prejudecata lor este aproape la fel de automată ca și credința lor că pământul este rotund. John Sanderson, în recenzia unei cărți care integrează Scriptura și perspective psihologice, compară conținutul integraționist al cărții cu o poziție pur biblică. Sanderson își mărturisește propria lipsă de expertiză în materie, dar confirmă poziția integraționistului. Faptul că această carte anume a fost recenzată într-o revistă creștină conservatoare de către un creștin conservator care a concluzionat prin susținerea poziției integraționiste este tragic, dar tipic pentru amploarea psihologizării bisericii. [1]

Ar fi posibil să extindem această listă prin includerea cărților, casetelor, atelierelor și seminariilor care sunt psihologizate într-un fel sau altul. Paul Bartz spune că „bine intenționați, dar ignoranți, liderii creștini au adoptat pe scară largă modele psihologice pentru a trata totul, de la consiliere la creșterea bisericii.”[2] Nu este nevoie de o ureche, ochi, nas, mână sau limbă bine antrenate pentru a auzi, vedea, mirosi, atinge sau gusta dovezile psihologizării creștinismului. Ea este atât de omniprezentă încât, în orice caz, simțurile noastre au fost amorțite la ea. Psihologizarea este răspândită în Biserică, ca să nu spun mai mult.

Subvertirea credinței

Antagonismul față de creștinism se infiltrează subtil prin idei psihologice despre de ce oamenii sunt așa cum sunt, cum ar trebui să trăiască, de ce au nevoie și cum se schimbă. Astfel de idei, promovate de creștinii care cred și promovează calea psihologică, subminează de fapt afirmațiile lui Hristos. În loc să nege direct afirmațiile lui Hristos, ei pur și simplu Îl pun alături de teoreticienii lor psihologici preferați. În loc să nege direct validitatea Cuvântului lui Dumnezeu, ei spun doar că slujitorii Cuvântului nu sunt calificați să slujească la nivelurile profunde ale nevoilor umane.

Psihoterapeuții subminează slujirea pastorilor și au dezvoltat o formulă de trimitere: (1) Oricine nu are pregătire psihologică nu este calificat să îi consilieze pe acei oameni cu probleme grave de viață. (2) Trimiteți-i la terapeuți pregătiți profesional. Acesta este un model previzibil și patetic al seducției psihologice a creștinismului.

Pastorii au fost intimidați de avertismentele psihologilor. Ei s-au temut să facă exact ceea ce Dumnezeu i-a chemat să facă: să slujească nevoilor spirituale ale oamenilor prin îngrijirea evlavioasă a sufletelor, atât în amvon, cât și în afara lui. O parte din această intimidare a venit din partea pastorilor cu pregătire psihologică. Un purtător de cuvânt al Asociației Americane a Consilierilor Pastorali, un grup de pastori cu pregătire psihoterapeutică, spune: „Preocuparea noastră este că există mulți pastori care nu sunt pregătiți să se ocupe de psihoterapia enoriașilor lor.”[3] Și, desigur, dacă pastorii nu sunt pregătiți, nu sunt considerați calificați. Prin urmare, binecuvântarea previzibilă la litanie este: „referiți-vă la un profesionist”.

Din motive biblice, pastorii ar trebui să stea departe de a face ceva de genul psihoterapiei, din cauza păcătoșeniei sale inerente. În plus, pastorii au o chemare mai înaltă. Îngrijirea sufletului trebuie să se bazeze pe Domnul Isus Hristos și pe Biblie; nu pe opiniile, presupunerile, sistemele și sagacitatea unor simpli oameni. Chemarea pastorului este să aibă grijă de oi, să le cultive în Cuvântul lui Dumnezeu și să le maturizeze în credință.

Toată Scriptura este dată prin inspirația lui Dumnezeu și este de folos pentru învățătură, pentru mustrare, pentru îndreptare, pentru instruire în neprihănire: Pentru ca omul lui Dumnezeu să fie desăvârșit, bine pregătit pentru toate faptele bune. (2 Tim. 3:16-17.)

Îngrijirea sufletească biblică este mult diferită de psihoterapie. Îngrijirea sufletească biblică se concentrează pe Hristos pentru a hrăni viața Sa în credincios; calea psihologică se concentrează pe sine, ceea ce hrănește doar carnea.

Dar, la fel cum referatul este ofranda pentru enoriași, acesta este așa-numitul răspuns pentru misionarul care are nevoie de reabilitare. Un articol dintr-o revistă creștină conservatoare recomandă posibilitatea trimiterii misionarilor departe de biserică la un centru de tratament „specializat în restaurarea misionarilor.”[4] Verificând personalul acestui centru de restaurare pentru misionari, am găsit – ați ghicit – psihoterapeuți licențiați.

Vi-l puteți imagina pe Pavel recurgând la ideile oamenilor după prima sa călătorie misionară, după ce a fost persecutat și aproape lapidat până la moarte? Pavel a refuzat să aibă încredere în carne. Fără să se mai întoarcă vreodată la filosofiile oamenilor și fără să beneficieze de psihologia zilelor noastre, Pavel s-a bucurat de cunoașterea lui Isus Hristos și de marele privilegiu de a-L sluji și de a suferi pentru El.

Numărul de exemple ale formulei de recomandare este nesfârșit. Ar fi repetitiv și în cele din urmă plictisitor să continuăm să adăugăm exemple. Toată lumea știe că biserica a devenit un gigantic sistem de recomandare. Un pastor îi provoacă, pe bună dreptate, pe alți pastori spunând:

Noi, pastorii, ca și restul societății, am uitat cine suntem și ce facem. Noi suntem slujitori ai Cuvântului. Ca atare, tot ceea ce facem, inclusiv consilierea, trebuie să fie ghidat de Cuvânt.

Ne-am confundat cu consilierii și psihologii seculari. Noi avem scopuri diferite! Scopul lor este să vadă persoana consiliată readusă la normalitatea recunoscută de societate. Scopul nostru este să vedem persoana consiliată restaurată într-o relație corectă cu Dumnezeu și apoi, ca rezultat al acestei restaurări, să o vedem trăind ca un copil al lui Dumnezeu[5].

Acest pastor mai spune: „Pastorii fie «închiriază» situațiile de consiliere unor «consilieri profesioniști», fie folosesc ei înșiși metode seculare de consiliere”. Apoi el pune o întrebare foarte importantă: „Cum ne putem aștepta ca oamenii noștri să vadă relevanța Cuvântului lui Dumnezeu duminică dimineața dacă folosim un standard diferit în timpul săptămânii? »[6] Acest tip de deconectare spirituală ridică psihologia deasupra teologiei și terapia deasupra sfințirii.

Viziunea lui Dumnezeu asupra omului conform Bibliei nu este compatibilă cu nicio viziune psihoterapeutică asupra omului. Nici revelația biblică a condiției umane de păcătoși care au nevoie de un salvator nu este luată în considerare sau încorporată de oricare dintre numeroasele mărci ale psihoterapiei. Psihoterapia a degradat și practic a înlocuit slujirea bisericii față de persoanele cu probleme. În acest timp, pastorii au fost devalorizați și au fost intimidați să își trimită oile la preoți psihoterapeuți profesioniști. Mulți oameni nu se mai uită la pastori și la alți credincioși pentru un astfel de ajutor; nici nu se mai uită la Biblie pentru soluții spirituale la problemele mentale-emoționale-comportamentale.

Ciclul înșelăciunii este complet. Psihoterapeutul oferă umanității un substitut mai puțin exigent, mai puțin disciplinat și mai egocentric pentru creștinism, pentru că asta este psihoterapia: o soluție falsă la probleme mentale-emoționale-comportamentale neorganice. Oamenii înșelați se înghesuie la acest surogat de religie, cu ideile și soluțiile sale nedovedite la cele mai mari dileme ale vieții. Ei au încredere în preoții contrafăcuți ai psihoterapiei și se închină la altarele ciudate ale soluțiilor artificiale pentru suflet.

Dacă nu căutăm o înțelegere biblică a condiției umane și adevărul biblic în toate problemele vieții, suntem în mare pericol de a

„avea o formă de evlavie, dar negând puterea ei. De la așa ceva depărtați-vă”. (2 Tim. 3:5.)

[1] John Sanderson, Book Review of Biblical Concepts in Christian Counseling, Presbyterian Journal, 11 septembrie 1985, p. 10.

[2] Paul Bartz, „Chemical Man,” Bible-Science Newsletter, Vol. 24, No. 2, februarie 1986, p. 1.

[3] Kenneth Woodward și Janet Huck, „Next, Clerical Malpractice,20 Newsweek mai 1985, p. 90.

[4] David Swift, „Are We Preparing to Fail?” Moody Monthly, septembrie 1984, p. 109.

[5] Robert Illman, „Confidentiality and the Law,” Presbyterian Journal, 26 decembrie 1984, p. 9.

[6] Ibidem.

La psychologisation de l’Église

par Martin et Deidre Bobgan | 30 novembre 2023 | « Psychologie chrétienne », ministère chrétien, critiques du mouvement de conseil biblique, psycho-hérésie et organisations chrétiennes ; English Article translated by Vigi-Sectes with autorisation.

Nous vivons actuellement dans la société la plus égocentrique, la plus complaisante et la plus nombriliste depuis l’époque de Babylone, et la manière psychologique de traiter les problèmes de la vie a été une source majeure de cette préoccupation, de cet égocentrisme et de cette illusion de soi. Les systèmes psychologiques n’ont pas seulement envahi l’Église; ils se sont installés comme des compléments majeurs du christianisme, supplantant ainsi la vérité biblique, subvertissant la foi et faisant naufrager ceux pour qui le Christ est mort. Les pasteurs et les dirigeants chrétiens se tournent vers la psychologie et s’appuient sur elle depuis de nombreuses années pour aider ceux qui rencontrent des problèmes de vie et pour s’éclairer sur l’âme de leurs fidèles.

Parmi les précurseurs et les promoteurs de la prise de contrôle psychologique de l’Église, on peut citer Paul Tournier, Clyde Narramore, Henry Brandt, James Dobson et toute une série d’autres chrétiens populaires. Parmi les premières institutions universitaires à en faire la promotion, on peut citer le Fuller Seminary (approuvé par l’APA en 1972), la Rosemead Graduate School (de l’université Biola), le Wheaton College, l’université George Fox, puis plus tard l’université Liberty et l’université Regent. Suite à ces débuts, plusieurs milliers de chrétiens ont été formés à la psychothérapie et des centaines d’établissements d’enseignement chrétiens se sont plongés dans ce type de psychologie, à tel point qu’une grande partie de l’Église en Amérique est devenue un élément majeur de la société psychologique. Aujourd’hui, la psychologie est l’une des spécialisations les plus populaires dans l’enseignement supérieur chrétien aux États-Unis.

De la popularité de Freud et de ses adeptes de la psychothérapie après la Seconde Guerre mondiale est née la séduction psychologique du christianisme qui a englouti les églises conservatrices, les organisations para-ecclésiastiques, les collèges bibliques, les écoles et universités chrétiennes, les séminaires et les agences missionnaires. L’Église d’aujourd’hui s’est évertuée à résoudre de nombreux problèmes théologiques, mais a avalé le proverbial chameau de la psychothérapie à tel point que la suffisance des Écritures pour les questions de la vie a été négligée au profit de « vains discours et fausses doctrines de la science » (1 Tim. 6:20).

La psychologisation de l’Église a atteint des proportions pandémiques. Par psychologisation, nous entendons le fait de voir la vie et de traiter les problèmes de la vie en utilisant des moyens psychologiques plutôt qu’ou en plus des moyens bibliques. Cette psychologisation se produit dans presque toutes les facettes importantes du christianisme.

Tout d’abord, nous l’entendons dans les sermons psychologisés. Les psychologues sont cités comme des autorités et les idées psychologiques sont présentées et même promues.

Deuxièmement, le soin de l’âme est devenu psychologisé. La Bible ne suffirait pas. Ainsi, on recherche la compréhension psychologique et on applique des techniques psychologiques.

Troisièmement, ceux qui veulent aider les personnes de l’église qui ont des problèmes de vie préfèrent souvent suivre une formation psychologique plutôt que biblique. Nous avons constaté que c’était vrai même dans certaines des régions les plus reculées de notre pays et dans certains des endroits les plus inattendus.

Quatrièmement, il y a des références multiples. Lorsque des personnes ayant des problèmes de vie demandent de l’aide à leur pasteur, elles sont régulièrement orientées vers un psychologue agréé. Cela se produit le plus souvent dans le cas de problèmes conjugaux, qui sont les plus difficiles à traiter pour les psychothérapeutes.

Cinquièmement, il existe des preuves qui révèlent le nombre croissant d’églises qui offrent des conseils psychologiques avec des personnes formées et agréées en psychologie au sein même de l’église. Cette augmentation concerne même les églises les plus conservatrices, les confessions conservatrices et même les fondamentalistes.

Sixièmement, de nombreuses écoles, collèges, universités et séminaires chrétiens accordent, partiellement ou même entièrement, plus de crédit aux solutions psychologiques qu’aux solutions bibliques aux problèmes de la vie.

Septièmement, les conférences chrétiennes sont désormais saturées d’une présence psychologique, comme la nécessité d’avoir un pasteur présent lors d’un mariage. Cette combinaison supposée idéale de la psychologie et de la théologie n’est qu’une autre dilution insidieuse des Écritures et une diminution de l’influence du Saint-Esprit. L’inclusion de la psychologie et des psychologues est un autre témoignage de la psychologisation du christianisme et de la sécularisation de l’Église. Cela démontre un manque de foi en ce que Dieu a fourni et une foi mal placée en ce que l’homme a inventé.

Dernier point, mais non des moindres, presque toutes les personnes choisies pour évaluer des livres sur l’aide aux personnes ayant des problèmes de vie sont orientées vers la psychologie. Leur parti pris est presque aussi automatique que leur croyance en la forme sphérique de la Terre. John Sanderson, en évaluant un livre qui intègre les Écritures et les connaissances psychologiques, compare le contenu de l’intégrationnisme du livre à une position purement biblique. Sanderson avoue son manque d’expertise en la matière, mais confirme la position de l’intégrationniste. Le fait que ce livre ait été évalué dans un magazine chrétien conservateur par un chrétien conservateur qui a conclu en soutenant la position intégrationniste est tragique, mais typique de l’ampleur de la psychologisation de l’Église. [1]

Il serait possible d’allonger cette liste en incluant des livres, des cassettes, des ateliers et des séminaires qui sont psychologisés d’une manière ou d’une autre. Paul Bartz affirme que « des dirigeants chrétiens bien intentionnés, mais ignorants, ont largement adopté des modèles psychologiques pour tout gérer, du conseil à la croissance de l’Église ».[2] Il n’est pas nécessaire d’avoir une oreille, un œil, un nez, une main ou une langue bien entraînés pour entendre, voir, sentir, toucher ou goûter les preuves de la psychologisation du christianisme. Elle est si omniprésente que nos sens s’y sont, au contraire, habitués. La psychologisation est pour le moins omniprésente dans l’Église.

Subvertir la foi

L’antagonisme envers le christianisme s’infiltre subtilement à travers des idées psychologiques sur les raisons pour lesquelles les gens sont ce qu’ils sont, comment ils devraient vivre, ce dont ils ont besoin et comment ils changent. De telles idées, promues par des chrétiens qui croient et promeuvent la voie psychologique, subvertissent en réalité les revendications du Christ. Plutôt que de nier carrément les revendications du Christ, ils le placent simplement aux côtés de leurs théoriciens psychologiques préférés. Au lieu de nier directement la validité de la Parole de Dieu, ils se contentent de dire que les ministres de la Parole ne sont pas qualifiés pour répondre aux besoins profonds de l’être humain.

Les psychothérapeutes sapent le ministère des pasteurs et ont mis au point une formule de référence : (1) Quiconque n’a pas de formation psychologique n’est pas qualifié pour conseiller les personnes ayant de graves problèmes de vie. (2) Il faut les orienter vers des thérapeutes professionnels. C’est un schéma prévisible et pathétique de la séduction psychologique du christianisme.

Les pasteurs ont été intimidés par les avertissements des psychologues. Ils ont peur de faire ce que Dieu les a appelés à faire : répondre aux besoins spirituels des gens par des soins spirituels à la fois dans et en dehors de la chaire. Une partie de cette intimidation est venue de pasteurs formés en psychologie. Un porte-parole de l’American Association of Pastoral Counselors, un groupe de pasteurs ayant reçu une formation en psychothérapie, déclare : « Notre préoccupation est qu’il y a beaucoup de ministres qui ne sont pas formés pour gérer la psychothérapie de leurs paroissiens. »[3] Et bien sûr, si les pasteurs ne sont pas formés, ils ne sont pas considérés comme qualifiés. Par conséquent, la bénédiction prévisible à la litanie est : « référez-vous à un professionnel ».

Pour des raisons bibliques, les pasteurs devraient éviter de faire quoi que ce soit qui s’apparente à de la psychothérapie en raison de son caractère intrinsèquement péché. De plus, les pasteurs ont une vocation plus élevée. Le soin des âmes doit être fondé sur le Seigneur Jésus-Christ et la Bible, et non sur les opinions, les suppositions, les systèmes et la sagacité de simples humains. La vocation du pasteur est de prendre soin des brebis, de les nourrir de la Parole de Dieu et de les faire mûrir dans la foi.

Toute Écriture est inspirée de Dieu et est utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre. (2 Tim. 3:16-17.)

Le soin biblique de l’âme est très différent de la psychothérapie. Le soin biblique de l’âme se concentre sur le Christ pour nourrir sa vie dans le croyant; la voie psychologique se concentre sur le moi qui ne fait que nourrir la chair.

Mais, tout comme l’orientation est l’offrande au paroissien, c’est la soi-disant réponse pour le missionnaire qui a besoin de réhabilitation. Un article paru dans un magazine chrétien conservateur recommande la possibilité d’envoyer des missionnaires loin d’une église dans un centre de traitement « spécialisé dans la restauration des missionnaires ».[4] En vérifiant le personnel de ce centre de restauration pour missionnaires, nous avons trouvé – vous l’avez deviné – des psychothérapeutes agréés.

Pouvez-vous imaginer Paul se tournant vers les idées des hommes après son premier voyage missionnaire, après avoir été persécuté et presque lapidé à mort ? Paul a refusé de faire confiance à la chair. Sans jamais se tourner à nouveau vers les philosophies des hommes et sans le bénéfice de la psychologie moderne, Paul se réjouissait de la connaissance de Jésus-Christ et du grand privilège de le servir et de souffrir pour lui.

Les exemples de la formule de référence sont innombrables. Il serait répétitif et finalement ennuyeux de continuer à en ajouter. Tout le monde sait que l’église est devenue un gigantesque système de référence. Un pasteur interpelle à juste titre les autres pasteurs en disant :

Nous, pasteurs, avons, comme le reste de la société, oublié qui nous sommes et ce que nous faisons. Nous sommes des ministres de la Parole. En tant que tels, tout ce que nous faisons, y compris le conseil, doit être guidé par la Parole.

Nous nous sommes confondus avec les conseillers et les psychologues laïques. Nous avons des objectifs différents ! Leur objectif est de voir le conseiller revenir à la normale, tel que reconnu par la société. Notre objectif est de voir le conseiller retrouver une relation juste avec Dieu, puis, grâce à ce rétablissement, de le voir vivre en tant qu’enfant de Dieu.[5]

Ce pasteur ajoute :

« Les pasteurs confient les situations de conseil à des « conseillers professionnels » ou utilisent eux-mêmes des méthodes de conseil laïques. »

Puis il pose une question très importante :

« Comment pouvons-nous attendre de nos fidèles qu’ils voient la pertinence de la Parole de Dieu le dimanche matin si nous utilisons une norme différente pendant la semaine ? »[6]

Ce type de déconnexion spirituelle fait passer le psychologique avant le théologique et la thérapie avant la sanctification.

La vision de l’homme selon Dieu, telle qu’elle est présentée dans la Bible, n’est pas compatible avec une vision psychothérapeutique de l’homme. La révélation biblique de la condition humaine, qui est celle de pécheurs ayant besoin d’un sauveur, n’est pas non plus prise en compte ou intégrée par les nombreuses formes de psychothérapie. La psychothérapie a avili et pratiquement remplacé le ministère de l’Église auprès des personnes en difficulté. Pendant ce temps, les pasteurs ont été dévalorisés et intimidés pour qu’ils confient leurs brebis à des prêtres psychothérapeutes professionnels. Beaucoup de gens ne se tournent plus vers les pasteurs et leurs coreligionnaires pour obtenir une telle aide ; ils ne se tournent pas non plus vers la Bible pour trouver des solutions spirituelles aux problèmes mentaux, émotionnels et comportementaux.

Le cycle de la tromperie est complet. Le psychothérapeute offre à l’humanité un substitut moins exigeant, moins discipliné et plus égocentrique au christianisme, car c’est bien de cela qu’il s’agit : une fausse solution aux problèmes mentaux, émotionnels et comportementaux non organiques. Les personnes trompées affluent vers cette religion de substitution avec ses idées et ses solutions non éprouvées aux plus grands dilemmes de la vie. Elles font confiance aux faux prêtres de la psychothérapie et se prosternent devant les étranges autels des solutions artificielles pour l’âme.

Si nous ne cherchons pas à comprendre la condition humaine et la vérité biblique dans tous les domaines de la vie, nous risquons sérieusement d’

« avoir une forme de piété, mais d’en nier la puissance. Éloignez-vous de tels hommes. » (2 Tim. 3:5.)


[1] John Sanderson, Critique de l’ouvrage Biblical Concepts in Christian Counseling, Presbyterian Journal, 11 septembre 1985, p. 10.

[2] Paul Bartz, « Chemical Man », Bible-Science Newsletter, vol. 24, n° 2, février 1986, p. 1.

[3] Kenneth Woodward et Janet Huck, « Next, Clerical Malpractice, » 20 Newsweek, mai 1985, p. 90.

[4] David Swift, « Are We Preparing to Fail ? » Moody Monthly, septembre 1984, p. 109.

[5] Robert Illman, « Confidentiality and the Law », Presbyterian Journal, 26 décembre 1984, p. 9.

[6] Ibid.

Conférence sur la vie de famille : « I still Do (Je continue à le faire)» ?

1er décembre 2002 | Psycho-hérésie et organisations chrétiennes, par Carol Tharp, MD, traduit par Viigi-Sectes, avec autorisation.
— NDLR : Cet article de mise en garde, nous rappelle que tout séminaire dit chrétien doit se baser sur les Ecritures, et non sur des théories pseudo-scientifiques et psycho-hérétiques. —

Le mariage et la famille dans l’actualité

« La clé pour remédier aux maux de la société américaine est de reconstruire la famille, dit William Bennett… rien ne peut remplacer la famille… les gens doivent comprendre que le mariage demande des efforts pour durer… c’est la crise fondamentale de notre époque… les familles sans chef de famille masculin sont une recette pour le désastre et les enfants en paient le prix » (extrait de « Save the Family, Save the Culture » de Dwayne Hastings dans The Magazine Light For Faith & Family, juillet/août 2002, publication bimestrielle de la Commission pour l’éthique et la liberté religieuse de la Southern Baptist Convention).

« Au cours des deux dernières années, l’Oklahoma s’est transformé en une boîte de Pétri pour toute une série de programmes sociaux visant à inciter les gens à se marier et à rester mariés. Conservateur et pieux, l’État affiche le deuxième taux de divorce le plus élevé du pays. Beaucoup attribuent le déclin du mariage sacré aux niveaux élevés de pauvreté infantile et de chômage… L’État a engagé deux ambassadeurs du mariage, deux conseillers conjugaux chrétiens évangéliques nommés Les et Leslie Parrott, et leur a versé 250 000 dollars pour organiser des rassemblements sur les relations dans tout l’État… Certains critiques s’inquiètent de voir des évangélistes chrétiens gérer des programmes publics, quelle que soit leur approche laïque… Tout le monde est pour des mariages plus solides » (extrait de « Giving Lessons in Love » de Peg Tyre et Ellise Pierce dans Newsweek, 18 février 2002).

« Le christianisme a eu moins d’impact en Uruguay […] que dans tout autre pays des Amériques […]. Nous avons vite compris que les méthodes traditionnelles d’implantation d’églises ne fonctionneraient pas ici […]. Nous savions que les gens avaient besoin de rencontrer Jésus tel qu’il est révélé dans la Bible, mais comment attirer leur attention ? […] Dieu nous a conduits à essayer d’aider les nombreux couples que nous avons rencontrés et dont les mariages étaient en difficulté. Maintenant, après plusieurs week-ends de Rencontres de couples, les « anciens » des retraites précédentes envoient leurs amis… Nous envisageons un mouvement mondial de ministères hispaniques interculturels » (extrait de « Opening Hearts – Healing Minds » des missionnaires Myron et Alice Loss dans le magazine Serving in Mission, volume 99, juillet 2002).

« À moins que nous ne retrouvions notre propre engagement à renforcer les familles fondées sur des mariages économiquement sains et riches en enfants, les États-Unis rejoindront probablement la liste des nations en déclin démographique d’ici le recensement de 2100 » (U.S. Population Boom, numéro d’avril/mai 2002 de The American Enterprise).

« Les projets d’un troisième grand Congrès mondial des familles en 2002 ont été déjoués par les événements du 11 septembre. Mais nous envisageons maintenant le début de l’année 2004 comme date probable pour le prochain WCF international. L’Assemblée générale des Nations unies a désigné 2004 comme Année internationale de la famille » (Allan Carlson, président du Howard Center, Rockford, IL).

Le marché du mariage et de la famille

Partout où les maux de la société sont décriés, le mariage et la famille « dysfonctionnels » sont impliqués comme étant la cause, et les mariages « heureux » et les familles « solides » sont alors décrits comme étant la solution. En conséquence, la construction de ces entités mal définies est devenue un objectif individuel, local, national et international majeur. Le marketing visant cet objectif est une activité importante ! Même les laboratoires pharmaceutiques font de la publicité pour leurs produits en faisant appel à l’amour de la famille : « En prenant soin de mon diabète, je prends soin de ma famille » (publicité pour Avandia, par Glaxo Smith Kline).

Le mariage et la famille ont fini par dominer les ondes et les pages des médias chrétiens. Ils sont les sujets les plus courants des séminaires et conférences chrétiens. Leur popularité a même donné naissance à une nouvelle forme de conférence chrétienne, le « road show », qui consiste à programmer une conférence dans différentes villes du pays, avec un casting d’orateurs et d’animateurs chrétiens populaires dans une atmosphère « dépaysante » qui combine enseignement, divertissement, plaisir, nourriture, shopping et excitation.

Le 24 août 2002, plusieurs milliers de couples chrétiens mariés ont assisté à « I still Do » (« Une conférence d’une journée pour les couples qui change la vie ») au United Center, domicile des Chicago Bulls.

La conférence « I still Do » a été présentée par son producteur et directeur, Dennis Rainey, comme « une étape importante pour améliorer votre mariage… une expérience amusante, romantique et un moment privilégié avec votre conjoint ». Ses quatre conférenciers invités devaient aider les participants à « comprendre la signification de [leurs] vœux de mariage… percer les secrets de la romance et de l’intimité… améliorer la communication… aspirer et s’efforcer de faire durer votre mariage toute une vie ». « FamilyLife », le « leader des conférences sur le mariage », a organisé cette conférence, qui était l’une des nombreuses prévues à travers le pays. Le format superbement organisé et optimiste comprenait cinq orateurs chrétiens populaires, ce qu’on appelait la louange et l’adoration, une musique spéciale d’un chanteur country-western populaire et un centre de ressources présentant d’innombrables livres pratiques des orateurs et d’autres auteurs, en plus d’une foule d’autres produits liés d’une manière ou d’une autre au mariage.

Qu’est-ce qui a été enseigné ?

Le premier intervenant était Alistair Begg, pasteur populaire, animateur de radio et conférencier. Son discours a été le point culminant de la journée. Il a clairement présenté l’Évangile. Il a reconnu que notre relation avec le Seigneur était plus importante que la famille. Il a évoqué la nécessité de l’œuvre transformatrice de Dieu dans nos vies. Cependant, il a conclu son message en exhortant ses auditeurs à prêter attention aux orateurs suivants et à prendre des notes sur les « conseils et recommandations d’action […] qui amélioreraient leur mariage ». Cette incohérence a laissé l’impression trompeuse que notre relation avec Dieu est importante mais subordonnée à l’objectif ultime de construire un mariage solide.

Le deuxième orateur était Paul Sheppard, « pasteur principal et musicien », animateur de radio et conférencier « très demandé ». Il a parlé d’Éphésiens 5:21-33, en insistant sur la nécessité pour les couples mariés d’atteindre ce qu’il a appelé « l’harmonie ». Il a présenté ces versets d’Éphésiens comme une description de poste, une liste de tâches à accomplir par le mari et la femme. L’Évangile a été présenté comme quelque chose qui permet de créer « l’harmonie » dans le mariage. Les couples « ont besoin du Christ et de son corps pour leur famille ». Il a insisté sur le devoir du mari de se sacrifier « quoi qu’il arrive » pour répondre aux besoins de sa femme, de l’aimer « suprêmement », de rendre leur mariage « piquant », de « couvrir » ses fautes au lieu de les « critiquer ». Il a dit que Dieu demanderait des comptes au mari pour tout ce qui se passe dans le mariage et n’a pas mentionné la responsabilité de la femme devant Dieu pour son propre péché.

Le troisième intervenant était Gary Chapman, auteur populaire, « pasteur et éducateur » qui « livre des idées perspicaces et mémorables sur le mariage ». Il a parlé avec humour de la façon de « redécouvrir l’amour émotionnel dans le mariage », ce qui signifie apparemment le genre d’émotions romantiques ressenties par les jeunes couples pendant les fréquentations prénuptiales. Comme on pouvait s’y attendre, il a passé en revue son livre à succès, Les cinq langages de l’amour. En bonus pour cette conférence, il a ajouté sept étapes pour résoudre les conflits (deux comportaient des références bibliques). Il a informé le public : « … vous n’avez pas de conflits qui ne peuvent être résolus » avec ces sept étapes.

Vint ensuite Les Parrott, « codirecteur du Center for Relationship Development de la Seattle Pacific University », qui enseigne « les bases des bonnes relations par le biais de séminaires et de mentorat conjugal ». Parrott a puisé ses conseils, tout à fait laïques, auprès du psychologue de l’université de Yale, Robert Sternberg, qui conçoit le mariage comme un triangle de passion, d’intimité et d’engagement. En conséquence, Parrott a parlé du « besoin indéniable d’une épouse d’être chérie » et du « besoin indéniable d’un mari d’avoir des relations sexuelles », tout en proposant de nombreuses techniques pour satisfaire ces « besoins ». Dans l’ensemble de sa présentation de 50 minutes, il n’y a eu qu’une seule brève référence aux Écritures, et celle-ci provenait d’une version paraphrasée de la Bible.

Dennis Rainey a clôturé le spectacle par un discours appelant à une « déclaration en faveur du mariage et de la famille ». Il a proposé cinq techniques pour prévenir le divorce et a appelé les conjoints à « se manifester » et à cueillir une « rose de la réconciliation » pour leur conjoint. Chaque couple présent s’est vu remettre un grand document intitulé « Notre alliance conjugale » à signer, encadrer et accrocher au mur pour « laisser un héritage d’amour centré sur le Christ » aux générations futures.

Le message de la conférence « Je le fais toujours » peut se résumer dans son titre : Moi, par mes propres moyens et en utilisant toutes les techniques et méthodes que la psychologie a à offrir, j’ai toujours le pouvoir de réussir et de maintenir un mariage heureux.

Le professeur et docteur Sigmund Freud aurait adoré cette conférence. Il aurait été heureux de voir qu’il n’a fallu qu’un peu plus d’un siècle pour que ses doctrines, qu’il a concoctées, prennent le pas sur les Écritures, même au sein de l’Église chrétienne. Freud rejetait ouvertement le Christ et ridiculisait l’enseignement de l’Écriture sur le péché originel. Il enseignait que les gens ont des problèmes de réflexion, de sentiment ou de comportement (et des problèmes de mariage) en raison d’expériences traumatisantes passées. Pour Freud, la solution à ces problèmes passe par un effort personnel éclairé ou perspicace. En général, un thérapeute ou un accompagnement particulier est nécessaire. Pour lui, la mesure de la maturité psychologique ou du « succès » était le plaisir personnel, la satisfaction des « besoins » sensuels. Le paradigme freudien rejetait toute notion de péché originel, de conviction de péché, de conseil et d’orientation du Saint-Esprit, de l’œuvre transformatrice de Dieu dans la vie d’un croyant et de la vie chrétienne visant à servir fidèlement un Dieu saint et rédempteur.

Où étaient les pécheurs ?

À l’exception des remarques liminaires d’Alistair Begg, il n’a pratiquement pas été fait mention de la condition déchue de l’homme, de sa nature pécheresse, de son besoin absolu de salut ou de la nature corrompue par le péché de son raisonnement et de sa détermination. Les problèmes dans le mariage ont été présentés simplement comme des erreurs de technique, et le but ultime du mariage a été présenté comme la satisfaction des sens. Les conflits conjugaux n’étaient pas présentés comme le résultat attendu du péché individuel d’un des conjoints. Il n’y avait aucune suggestion de ce type : « D’où viennent les guerres et les combats parmi vous ? Ne viennent-ils pas de vos passions qui font la guerre dans vos membres ? Vous convoitez, et vous ne possédez pas ; vous êtes meurtriers et envieux, et vous ne pouvez pas obtenir ; vous êtes des combattants et vous vous battez, mais vous ne possédez pas, parce que vous ne demandez pas (Jacques 4:1,2).

Il n’était pas fait mention de la nécessité de confesser ses péchés, de se repentir, de demander pardon ou de se supporter les uns les autres. Les participants étaient censés être de bonnes personnes commettant des erreurs dans leur mariage en raison de leur ignorance des techniques appropriées.

« I Still Do » a été vendu comme une conférence chrétienne pour les couples chrétiens. Bien qu’il y ait eu une référence initiale à l’importance de la foi et du salut, un orateur après l’autre a clairement indiqué que la véritable valeur du christianisme était son utilisation pragmatique comme étape vers l’objectif supérieur d’un mariage heureux. Ce type de pensée est courant et apparemment acceptable dans le christianisme d’aujourd’hui. Le pardon est précieux car il réduit la tension artérielle. Les familles qui prient ensemble restent ensemble et auraient moins d’enfants en prison parce qu’elles sont restées ensemble. La « religiosité » est associée à des réactions « plus saines » face aux catastrophes. Dieu est présenté comme un moyen d’atteindre une fin, contrairement à la présentation claire des Écritures qui le présentent comme le commencement et la fin. Dieu a sûrement été fait pour nous, et non nous pour lui (Colossiens 1:16). Le christianisme est présenté comme « utile » et sa valeur comme pratique. Le chrétien est considéré comme un consommateur avide des bienfaits de la foi chrétienne plutôt que comme un serviteur avide et aimant de ce Rédempteur qui l’a aimé le premier.

Qui est aux commandes ici ?

L’accent mis sur le « je » était omniprésent tout au long de la conférence. Chaque mari et chaque femme étaient censés être capables d’accomplir les tâches qui leur étaient assignées pour parvenir à un « mariage heureux ». L’échec n’était jamais attribué à la nature déchue, mais plutôt à une erreur de technique ou à un manque d’informations et d’outils.

Il s’agissait d’une conférence chrétienne sur le « faire soi-même ». Tous les intervenants ont soutenu cette approche pour résoudre les problèmes dans le mariage. Les trois derniers intervenants ont peu ou pas fait référence aux Écritures et ont tiré leurs conseils de la psychologie populaire. Ce faisant, ils ont laissé au public l’impression que la Parole de Dieu est insuffisante pour la piété dans le mariage et la famille. Il n’y avait pas la moindre allusion à II Pierre 1:3-4 qui dit : « Selon que sa divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété, par la connaissance de celui qui nous a appelés par sa propre gloire et par sa vertu, lesquelles nous assurent de sa part les plus grandes et les plus précieuses promesses, afin que par elles vous deveniez participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise. Mais à côté de cela, faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu, et à la vertu la connaissance. »

Presque tous les « conseils et recommandations » étaient tirés du monde de la psychologie, de la dynamique de la motivation, de la théorie de la résolution des conflits, ainsi que de l’expérience personnelle et des anecdotes fascinantes des intervenants. Même si les conseils étaient empreints de sagesse (Colossiens 2:23), ils manquaient de la puissance spirituelle nécessaire à un véritable changement. Il semblerait que les participants enthousiastes aient été en grande partie capturés « par la philosophie et par une vaine tromperie, selon la tradition des hommes, selon les rudiments du monde, et non selon Christ » (Colossiens 2:8).

Les Écritures n’enseignent pas que la justice vient par l’effort personnel. Le processus de sanctification est décrit comme Dieu accomplissant Sa volonté dans nos vies par le Saint-Esprit qui habite en nous, la prière, l’étude des Écritures et la communion avec d’autres croyants. Tout est une réponse à la justice du Christ qui a été placée en nous. « C’est pourquoi nous rendons continuellement grâces à Dieu de ce qu’en recevant la parole de Dieu, que nous vous avons fait entendre, vous l’avez reçue, non comme la parole des hommes, mais, ainsi qu’elle l’est véritablement, comme la parole de Dieu, qui agit en vous qui croyez » (1 Thes. 2:13).

Les participants n’étaient pas orientés vers le Seigneur ; ils étaient orientés vers eux-mêmes et vers des listes de choses qu’ils devraient et qu’ils pourraient faire. La justice n’était pas considérée comme un problème et n’était certainement pas l’objectif. Les participants sont donc repartis avec de longues listes, un diplôme et un sentiment d’autonomisation, l’objectif étant un « mariage heureux ».

Quel est l’objectif ?

Des passages tels que Ephésiens 5:22-33, Colossiens 3:18-21 et 1 Pierre 3:1-7 indiquent aux croyants quelle doit être notre conduite dans le mariage. Mais il ne s’agit pas de listes de méthodes ou de techniques ; ce sont les fruits de l’Esprit qui agissent en nous. Ce ne sont pas des compétences que l’on peut acheter sur le marché de l’auto-assistance psychologique. Elles se manifestent lorsque nous sommes transformés par le Saint-Esprit, lorsque nous « recherchons les choses d’en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu » et « mortifions » nos membres qui sont sur la terre », cette partie de notre nature terrestre qui recherche la satisfaction de soi (Colossiens 3:1, 5).

Tout au long de la conférence, il a été fait référence à plusieurs reprises à la nécessité de satisfaire des « besoins ». Les participants ont été encouragés à satisfaire les besoins de leur conjoint, mais cela semblait toujours être pour leur propre gain plutôt que pour la gloire de Dieu. Ces « besoins » étaient entièrement romantiques, érotiques et résolument égoïstes. Les Écritures nous disent que le véritable besoin pour chacun de nous est d’être délivré de la colère de Dieu qui pèse sur nous à cause de notre péché (Philippiens 3:8-16, Matthieu 16:24-26, Luc 18:28-30). Lorsque le péché a été expié, nous sommes alors appelés à mortifier (tuer) cette partie de nous qui cherche à se satisfaire. Une conférence qui valide la soi-disant hiérarchie des besoins de la psychologie contredit la vérité biblique claire selon laquelle le Christ est venu nous racheter de l’esclavage de ces « besoins ». Car avant le salut, nous étions tous esclaves de « servir divers désirs et plaisirs » (Tite 3:3).

Contrairement à la satisfaction de ces soi-disant besoins psychologiques, la Bible nous enseigne quelque chose de bien différent. « Car la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, a été manifestée. Elle nous enseigne à renoncer à l’impiété et aux convoitises mondaines, et à vivre dans le siècle présent selon la sagesse, la justice et la piété, en attendant la bienheureuse espérance, et la manifestation de la gloire du grand Dieu et de notre Sauveur Jésus-Christ. Il s’est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité et de se faire un peuple qui lui appartienne, purifié par lui et zélé pour les bonnes œuvres. Parlez, exhortez, reprenez, avec toute autorité » (Tite 2:11-15).

Les participants ont eu l’impression qu’un mariage « heureux » et une famille « solide » sont les objectifs ultimes de la vie chrétienne. À aucun moment, les couples chrétiens n’ont été encouragés à se dévouer pour quelqu’un d’autre qu’eux-mêmes. Avec ce type d’enseignement de la part de ceux que nous appelons les dirigeants chrétiens, il n’est pas surprenant que l’hospitalité, la convivialité et le témoignage authentique envers les « étrangers » aient disparu de la vie de l’église. Qui a le temps pour cela alors que les « soirées en amoureux », les « soirées sexe », les « soirées pour raviver la flamme », les « soirées à se regarder sur le canapé », les « moments de qualité » et les « soirées en famille » remplissent de plus en plus le calendrier des personnes engagées dans le « Je continue à faire » ! La Parole de Dieu, dans une hyperbole déconcertante, enseigne une priorité différente : « Et les ennemis de l’homme seront ceux de sa propre maison » (Matthieu 10:36) ; et « Si quelqu’un vient à moi, et ne hait pas son père, et sa mère, et sa femme, et ses enfants, et ses frères, et ses sœurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple » (Luc 14:26).

Une préoccupation encore plus fondamentale concernant des conférences telles que « I Still Do » est le message selon lequel Dieu dépend des méthodes et des efforts de l’homme pour accomplir ses desseins. Les Écritures nous enseignent à plusieurs reprises que lorsque l’homme se tourne vers ses propres méthodes pour accomplir même ce qu’il croit être les objectifs les plus élevés de Dieu, ses efforts sont non seulement infructueux, mais condamnés par Dieu. La tentative d’Abram de respecter l’alliance de Dieu par l’intermédiaire d’Agar n’a produit aucun fruit divin. Isaac pria le Seigneur pendant vingt ans avant qu’une Rebecca stérile ne tombe enceinte d’Ésaü et de Jacob. Pendant ce temps, Ismaël avait déjà eu douze fils. Les voies du Seigneur ne sont pas nos voies. Les frères de Joseph tentèrent de le tuer ; pourtant, les noms de ces douze garçons issus de cette famille dysfonctionnelle seront inscrits sur les portes de la Jérusalem éternelle (Apocalypse 21:12). Jean-Baptiste est né d’un vieux Zacharie sceptique et de sa vieille Élisabeth stérile. Les voies de Dieu ne sont pas nos voies.

Le syncrétisme avec les Baals et le culte sur les hauts lieux autour des poteaux d’Ashéra était un problème constant pour la nation d’Israël. Lorsque l’homme se détourne de la Parole de Dieu, il se tourne toujours vers une variante moderne de ces anciens cultes de fertilité. Dieu pourrait-il envoyer un autre Élie pour dire à l’église apostate d’aujourd’hui : « Est-ce parce qu’il n’y a pas de Dieu parmi vous que vous allez consulter des psychologues et des conférenciers spécialisés dans la motivation ? C’est pourquoi, voici ce que dit le Seigneur : « Tu mourras certainement ! » (II Rois 1:3,4). Les Écritures nous avertissent que cela est plus grave aux yeux de Dieu que beaucoup ne veulent l’admettre. « Car si Dieu n’a pas épargné les branches naturelles, prenez garde qu’il ne vous épargne pas aussi » (Romains 11:21).

L’un des rares moments de cette conférence qui a présenté un message véritablement chrétien a été la mention de J. Robertson McQuilkin qui a renoncé à son poste de président du Columbia Bible College pour s’occuper personnellement de sa femme atteinte de la maladie d’Alzheimer. Son histoire est une source d’inspiration en matière de dévouement conjugal, mais ironiquement, c’est le même homme qui a présenté cette déclaration à l’Evangelical Theological Society en 1975 :

« Au cours des deux prochaines décennies, la plus grande menace pour l’autorité biblique sera le spécialiste du comportement, qui, en toute bonne conscience, montera sur les barricades pour défendre la porte d’entrée contre tout théologien qui attaquerait l’inspiration et l’autorité des Écritures, tout en faisant passer en douce le contenu des Écritures par la porte de derrière par le biais d’une interprétation culturelle ou psychologique. »

(PsychoHeresy Awareness Letter, novembre-décembre 2002, vol. 10, n° 6)

«Церковный саммит по психическому здоровью» – это психоересь

by Martin and Deidre Bobgan , Auto-Translated by Vigi-Sectes Мартин и Дейдре Бобган | 21 января 2024 | «Христианская психология», Влияние психологии на церковь и культуру

В вызывающем заголовке статьи, анонсирующей виртуальный семинар о церкви и психическом здоровье, говорится следующее: «Церковь не может больше игнорировать психическое здоровье».[1] Следующий тизер гласит: „Есть несколько важных ресурсов, которые помогут вам и вашей церкви справиться с текущим кризисом психического здоровья“. Первые абзацы начинаются с тревожных фактов:

Мы находимся в центре кризиса психического здоровья. Семьдесят процентов взрослых в Соединенных Штатах пережили травмирующее событие. Более двух третей детей пережили травмирующее событие к 16 годам. А 54 % семей пострадали от сильного стихийного бедствия. Согласно исследованиям, каждый пятый взрослый ежегодно сталкивается с такими психическими проблемами, как депрессия и тревога.

И вы знаете, что это не просто статистика. Это люди, которых вы знаете, которых вы встречали и любили. И это вполне можете быть вы.

Как никогда раньше, люди обращаются в церковь за духовной и эмоциональной помощью. Но большинство церквей не приспособлены к тому, чтобы заботиться о психическом здоровье. Без надлежащей подготовки и ресурсов вы и другие лидеры вашей церкви, скорее всего, не будете знать, что сказать, не будете знать, что делать, пропустите признаки травмы, примете все за травму или испытаете выгорание.

Только что процитированные комментарии подводят к тому, что спонсоры называют «Церковным саммитом по психическому здоровью». Они заявляют:

Во Всемирный день психического здоровья, 10 октября 2023 года, организация Spiritual First Aid объединит усилия с Hope Made Strong и Роузмидской школой психологии Biola / инициативой «Психическое здоровье в церкви», чтобы представить четвертый ежегодный церковный саммит по психическому здоровью. Это однодневный виртуальный саммит для тех, кто хочет укрепиться как лидер, получить поддержку других и узнать практические инструменты, которые они могут использовать для создания культуры заботы в своей церкви.

Зарегистрировавшись на саммите, вы получите доступ к более чем 50 вдохновляющим посланиям надежды и практическим ресурсам от экспертов, которые будут обучать и вдохновлять вас и вашу церковь. Выступления на саммите организованы по четырем направлениям: здоровье церкви, здоровье общины, здоровье лидерства, а также миссии и культура.

Один из спонсоров, компания Spiritual First Aid, предоставляет список из 30 бесплатных ресурсов для помощи церквям в вопросах психического здоровья.

Пожалуйста, обратите внимание на тот факт, что три спонсора, Spiritual First Aid, Hope Made Strong и Biola’s Rosemead, не верят в достаточность Священного Писания для решения всех проблем психического здоровья, упомянутых на Саммите. Все спонсоры, все курсы, все сообщения и все ресурсы имеют один общий фатальный недостаток: все они верят и провозглашают, что человек должен знать, «когда, куда и как обращаться… когда необходима профессиональная помощь». Необходимая «профессиональная помощь», по мнению всех участников «Саммита», – это психотерапия! Все участники «Саммита» верят в слова падшего и падшего человечества (психотерапия), а не в Слова Божьи (Библия)!

«Простите, но я ошибся» – это финальная строка целого ряда подобных историй, которые мы слышали на протяжении многих лет. История начинается с какого-то великого подвига или свершения, часто со стороны очень храброго человека, которое полностью перечеркивается и, что еще хуже, заканчивается катастрофой из-за «одной ошибки». Чтение о «Саммите» напомнило нам о «Прости, одна ошибка». Почему? Потому что все библейские учения, которые могут быть включены в него, сводятся на нет «одной ошибкой» – катастрофой, которая наносит серьезный ущерб любому в остальном приемлемому учению.

Виновен в психоереси

Промоутеры и спикеры «Саммита церковного психического здоровья» виновны в психоереси – отрицании достаточности Писания для решения жизненных вопросов, которые сейчас лечатся психотерапией, использующей ту самую человеческую мудрость, о которой Бог предупреждал Свой народ (1 Кор. 2). Они утверждают, что «большинство церквей не приспособлены к тому, чтобы заботиться о психическом здоровье», и нужно знать, «когда, куда и как обращаться… когда нужна профессиональная помощь». Это обвинения в адрес тех церквей, которые стали мирскими, не верят в достаточность Писания для решения жизненных вопросов и не выполняют своего призвания – воспитывать учеников. Ответ заключается в том, чтобы они вернулись к Библии, а пасторы добросовестно проповедовали и учили здравому учению и НЕ направляли своих людей на психотерапию. Истина заключается в том, что все церкви, которые верят Библии и преподают здравую, неискаженную доктрину, знают, что в ней содержится все для жизни и благочестия (2 Петра 1:3). Пасторы, которые верят Библии, способны позаботиться обо всех нефизических проблемах психического здоровья, упомянутых на этом саммите.

Психотерапия не добавляет к Слову Божьему ничего, кроме того, что ханаанские религии могли добавить к Закону Божьему. Напротив, психотерапия вычитает из Писания, поскольку обращает людей к их греховной природе, чтобы решить их проблемы. Придуманные психотерапевтом концепции, ориентированные на человека, питают греховную природу, а психологический формат беседы приводит к греховной речи. Более того, психотерапия отвлекает христиан от того великого богатства, которое они имеют во Христе.

Слово Божье против мудрости падших, неполноценных людей

Апостолы и ранняя церковь ужаснулись бы, увидев, что сегодня заменяет чистую работу Бога через Его Слово и Его Святого Духа в церкви. Они бы задались вопросом, не забыли ли христиане великие Божьи обетования и благословенные истины о своем нынешнем наследии. Они бы задались вопросом, не задвинут ли Святой Дух в угол и не игнорируется ли он в повседневной жизни христиан. Павел вкратце описывает огромные ресурсы христиан в сравнении с немощной мудростью человека:

Но как написано: глаз не видел, ухо не слышало, и сердце человеческое не вникало в то, что приготовил Бог любящим Его. Но Бог открыл нам их Духом Своим, ибо Духом все познается, да, глубокие вещи Божии. Ибо кто знает дела человеческие, как не дух человеческий, который в нем? Так и дела Божии не знает никто, кроме Духа Божия. Мы же приняли не духа мира, но духа Божия, дабы знать дарованное нам от Бога. О чем и говорим не теми словами, какими научает человеческая мудрость, но какими научает Святой Дух; сравнивая духовное с духовным». (1 Кор. 2:9-13, выделено жирным).

Поскольку мы получили Духа Божьего, поскольку у нас есть написанное Слово Божье, и поскольку Он ведет нас к мудрости в наших повседневных делах, глупо искать ответы на проблемы жизни в мудрости человеческой. Бог дает духовную мудрость и проницательность! Павел утверждает, что «мы имеем ум Христов».

Но естественный человек не принимает того, что от Духа Божия, ибо это для него юродство, и он не может познать их, потому что они духовны. А кто духовен, тот судит обо всем, но сам ни о ком не судит. Ибо кто знает ум Господень, чтобы наставить его? Но мы имеем ум Христов». (1 Кор. 2:14-16).

Но если мы будем продолжать слушать мирские психологии, чтобы понять состояние человека, почему он такой, какой есть, и как он должен жить, мы потеряем духовную проницательность. Мы заглушим чистую доктрину Слова Божьего и не сможем познать разум Христа.

Павел был хорошо образован и знаком с мудростью греков. Однако он отказался использовать то, что могло бы умалить Божье свидетельство. Вот что он говорил о своей решимости учить только Божьему свидетельству:

И я, братия, когда приходил к вам, приходил не с превосходством слова или мудрости, возвещая вам свидетельство Божие. Ибо я решился не знать между вами ничего, кроме Иисуса Христа и Его распятия. И был я с вами в немощи, и в страхе, и в сильном трепете. И речь моя и проповедь моя была не прельстительными словами человеческой мудрости, но явлением Духа и силы, чтобы вера ваша утверждалась не на мудрости человеческой, но на силе Божией». (1 Кор. 2:1-5, выделено жирным).

Какое несметное богатство доступно через Слово Божье! Христиане роются в пещерах человеческих психологических мнений, надеясь найти сокровища, в то время как все это время настоящие сокровища были прямо перед их глазами в Слове Божьем и в их сердцах (если они истинно верующие). «И Бог силен преизобиловать для вас всякою благодатью, чтобы вы, всегда имея во всем достаток, преизобиловали на всякое доброе дело» (2 Коринфянам 9:8).

[1] Джейми Атен и Кент Аннан, «Церковь не может больше игнорировать психическое здоровье», Lifeway, https://research.lifeway.com/2023/09/26/the-church-cant-ignore-mental-health-any-longer/.