Le terme secte

Il existe au moins une douzaine de définitions du mot secte, chacune d’elles ayant sa raison d’ être.

Sur notre plateforme internet, comme parmi diverses associations Chrétiennes, le terme « secte » est principalement utilisé  dans son sens théologique, désignant

« un groupe religieux ayant une origine hérétique et maintenant un engagement envers l’hérésie » (cf. Robert M. Bowman, Jr. dans Orthodoxy and Heresy: A Biblical Guide to Doctrinal Discernment).

Le terme « groupe religieux » peut aussi s’appliquer à tout groupe soudé par un idéal commun, et étant cimenté par une initiation, un travail en commun ou une élévation incrémentale vers cet idéal.

L’expérience montre que les enseignements d’une secte dans le sens hérétique du terme conduisent à court ou à long terme à diverses actions condamnables par la loi, nuisibles pour l’individu, la famille, ou la société.

Dans un des articles les plus fréquentés de notre site, la secte est définie avec plus de détails ainsi:


Une secte est un parti formé au sein d’une religion et groupant des adeptes qui suivent la même doctrine. Secte vient en effet du latin « sequi » qui signifie suivre. Certains le font dériver, à tort, de « secare » qui signifie couper, séparer. Quoi qu’il en soit, le mot secte rejoint le sens d’hérésie (du grec « hairein » qui signifie choisir). « Selon le Nouveau Testament, la caractéristique de la secte est l’hérésie » (Fritz BLANKE).

D’ailleurs, la Vulgate – traduction catholique latine de la Bible – utilise indifféremment les mots latins « secta » et « haeresis » pour traduire le même mot grec « hairesis », le seul utilisé dans le Nouveau Testament pour désigner des groupes dissidents. Les traductions françaises le traduisent par les mots: secte, hérésie et parti.

Du temps de Jésus-Christ, on distinguait chez les Juifs diverses sectes: celle des pharisiens (Actes 26:5), des sadducéens (Actes 5:17), des esséniens… Et les premiers chrétiens furent eux-mêmes considérés comme une secte judaïque (Actes 24:5; 24:14; 28:22).

Dans le Nouveau Testament, le mot secte sert donc à désigner d’abord une simple scission. un schisme, n’entraînant pas de dissidence doctrinale importante; mais ce terme a aussi une signification plus restreinte, s’appliquant aux mouvements religieux ayant quitté la «saine doctrine » (2 Tim. 4:3; Tite 1:9; 2:1). En effet, dans les épîtres, ce terme a déjà le sens péjoratif actuel et désigne les mouvements religieux séparés des vrais chrétiens, de ceux qui «persévéraient dans l’enseignement des apôtres» (Actes 2:42). Ces sectes entravaient la propagation de l’Évangile et l’apôtre Paul affirme avoir été «en péril parmi les faux frères » (2 Cor. 11:26).

Aujourd’hui encore, les sectes contrarient la proclamation de l’authentique Évangile, et leur nombre, à l’heure présente, est vraiment inquiétant. Or, l’apparition et le foisonnement de faux prophètes font partie des signes qui précèdent le retour du Seigneur (Matt. 24:3, 24) qui nous dit:

«Prenez garde que personne ne vous séduise » (Matt. 24:4).

(Définition de Robert Schroeder, un des 4 fondateurs de l’association Vigi-Sectes, dans le  traité: « Comment reconnaître les sectes et leurs faux prophètes »

 

arrêt de traitements après le baptême… funeste.

Message reçu et anonymisé
Lien : https://bloghvm.wordpress.com

— Observations —
Nous  recherchons des informations sur un dénommé Henri Viaud Murat. Une dame qui suivait un traitement  (neuroleptique et méthadone ) est décédée  après avoir été baptisé chez ce monsieur…. Depuis ce baptème, elle a arrêté tous ces traitements ce qui l’a amené vers la mort. Est-ce que les mouvements auxquels sont affiliés Henri Viaud Murat sont sectaires?


Note de Vigi-Sectes:

Nous n’avons pas vérifié en détail ce récit. La personne a-t-elle arrêter le traitement par elle-même? A-t-elle été encouragée à le faire? Normalement un baptême est accompagné d’un enseignement. Quel enseignement a-telle reçu ou quel avertissement n’a-t-Elle pas reçu?

La bible n’enseigne pas que le Chrétien est automatiquement libre de toute maladie et doit arrêter tout traitement. Voir notre article plus complet sur la doctrine sectaire de  la “parole de foi.”

Ce pasteur insiste sur la nécessité du parler en langue comme preuve du baptême de l’esprit. Ce n’est pas correct.

De plus, il est relativement connu qu’un sevrage abrupte de certaines drogue est parfois possible (comme de l’héroïne) mais qu’un sevrage de la méthadone n’est pas envisageable. Selon mes informations (qui datent), les établissements pénitenciers font toujours un suivi du traitement de la méthadone. (E.P.)

Presse: Un homme pour 74 morts orchestrées

Par Marc PIVOIS — 14 juillet 2000

liberation

Dans l’affaire du Temple solaire, seul Tabachnik serait jugé.

Soixante-quatorze morts et, au bout, le renvoi d’un seul homme devant la justice, Michel Tabachnik, pour «participation à une association de malfaiteurs». Entre les deux, six ans d’enquêtes contestées qui ont mobilisé les polices et la justice de trois pays (Suisse, Canada et France).

4 octobre 1994. Le monde entier découvre le sigle OTS (Ordre du temple solaire). Au Canada, cinq adeptes sont découverts morts. Le lendemain, en Suisse, à Cheiry et à Salvan, les pompiers découvrent dans les décombres fumants de deux chalets les corps de 48 personnes, hommes, femmes, enfants. Parmi les victimes, deux des principaux animateurs de l’OTS, Joseph Di Mambro et Luc Jouret.

Vieux routier. Personnage sans charisme, Di Mambro est un vieux routier de l’ésotérisme. Au début des années 50, Jo Di Mambro, né en 1924, est bijoutier le jour et spirite la nuit. Sa réputation se limite à quelques connaissances de la région de Pont-Saint-Esprit (Gard). A l’occasion, il s’affirme guérisseur. De l’amateurisme. Tout change un jour de 1955, quand un membre de l’Amorc (Ancien et Mystique ordre de la Rose-Croix) vient donner une conférence dans le Gard. Di Mambro devient un rosicrucien enthousiaste. L’Amorc, dont le siège est en Californie, perpétue dans le monde entier «le message des Templiers». A travers l’Amorc, Di Mambro, homme d’appareil, va fréquenter les plus hautes sphères de la constellation d’organisations, sociétés, commanderies qui pullulent dans l’après-guerre. Elles ont en commun de regrouper de nombreux personnages liés aux services secrets occidentaux, aux polices politiques et à divers groupuscules d’extrême droite.

Luc Jouret est d’une tout autre trempe: médecin homéopathe, sa notoriété de conférencier dépasse sa Belgique natale. Beau, intelligent, «envoûtant», affirment des témoins. La rencontre des deux hommes, en novembre 1989, est fortuite. Mais chacun comprend aussitôt le parti qu’il peut tirer de l’autre. Di Mambro s’est mis à son compte, sans avoir coupé les ponts avec les différents ordres qu’il fréquente, en fondant à Genève la Golden Way. Une communauté dont les membres lui sont tout dévoués. Quelques mois plus tard, Jouret le rejoint. Les deux hommes attirent à la fondation de plus en plus d’adeptes qui remplissent souvent deux conditions de base: être fortunés et mal dans leur peau.

Faux nez. Mais la Golden Way n’est qu’un faux nez. Derrière, une nouvelle structure est née: l’Ordre du temple solaire. Créée seulement par les deux hommes? Une chose est certaine: Jouret et Di Mambro continuent d’entretenir des contacts réguliers avec les «maîtres secrets» d’autres organisations. Loge P2, en Italie, Amorc et l’ORT (Ordre rénové du temple), dans laquelle se retrouvent des dirigeants d’extrême droite européens.

Au cours des années 80, l’OTS prospère en France, en Suisse, au Canada, en Australie. Si le train de vie de Jouret et de Di Mambro est grandiose, le conditionnement des adeptes est de plus en plus contraignant. L’idéologie de l’Ordre est simplissime: le monde court à sa perte, seuls quelques êtres initiés sont appelés à y survivre. Le moment venu, ils devront «transiter» vers «Cyrius», où «les grands maîtres secrets» préparent la résurrection. L’auteur de ce fatras est un musicien suisse réputé: Michel Tabachnik. Ami intime de Di Mambro, il rédige à tour de bras des textes abscons, les «archées» où s’élabore la doctrine de l’OTS.

Les années 90 marquent un tournant. L’Ordre se fissure. Plusieurs adeptes prennent leurs distances, demandent réparation financière. Soupçonné de se livrer à des trafics de devises, Di Mambro se sent pris au piège. Une ambiance paranoïde règne dans les «fermes de survie» où vivent les adeptes. Les 9 juillet et 24 septembre 1994, Tabachnik donne deux conférences. Lors de la seconde, tout de noir vêtu, le musicien proclame la fin de l’OTS. «J’ai annoncé que l’avenir du Temple deviendrait Rose-Croix, ce qui signifie que les hiérarchies seraient peu à peu supprimées […], indique-t-il au juge Fontaine. Il est possible que j’aie évoqué Cyrius lors de cette conférence», dit-il. Quelques jours plus tard, en octobre 1994, 53 personnes quittent la Terre et «transitent vers Cyrius». La justice suisse ne poursuivra pas Tabachnik. Ce dernier a pourtant une conversation téléphonique avec Di Mambro la veille des massacres.

Treize «survivants». Un an plus tard, le 23 décembre 1995, les corps carbonisés de treize «survivants» du premier massacre de la secte et de trois enfants sont découverts dans une clairière du Vercors, en Isère. Cette nouvelle hécatombe va permettre à la justice française de se saisir du dossier. Les autopsies révèlent que deux policiers membres de la secte ont tué par balles les suppliciés, avant de se donner la mort.

Le juge Fontaine met Tabachnik en examen. Mais l’instruction laisse quelques questions en suspens. Pour qui Di Mambro passait-il les frontières avec d’énormes sommes? Pourquoi les deux policiers français en poste à Annemasse se sont-ils rendus à deux reprises au ministère de l’Intérieur quelques jours avant le massacre du Vercors?.

Marc PIVOIS

Presse: Les anciens adeptes de l’OTS défendent leur « frère spirituel »

REJU Emmanuelle , le 20/04/2001 à 0h00
la-croix.com

Certains sont venus à visage découvert, la voix forte et claire, comme la cantatrice Evelyne Bellaton. D’autres, emmitouflés dans des écharpes, se sont dérobés aux caméras. « Babas cool » ou artistes en quête spirituelle, membres historiques ou plus récents de l’Ordre du Temple solaire, tous évoquent des motifs différents pour avoir, un jour, intégré la « fraternité » ou la « communauté » fondée par Jo Di Mambro. Reste que, l’un après l’autre, ces anciens adeptes venus témoigner devant le tribunal correctionnel de Grenoble ont tenu un discours d’une remarquable cohérence : Michel Tabachnik n’a rien à faire là, assis derrière eux. « Oui, Michel est encore pour moi un frère spirituel, a martelé, hier matin, Louis Faucon, 70 ans, ancien jardinier de la communauté. Et oui, je ferai tout pour le sortir de cette accusation injuste. »

Le seul coupable, aux dires de ces adeptes, est mort à Salvan, en Suisse, en octobre 1994. « Une seule personne est responsable et c’est Jo Di Mambro », a affirmé ainsi hier la compagne de Louis Faucon, Liliane Chantry. Seul le gourou de l’OTS était capable selon elle d’entraîner les autres dans la mort. « Même moi, s’il me l’avait demandé, je serais partie avec lui, car j’avais l’impression d’avoir vécu quelque chose hors de l’ordinaire, et j’avais assez confiance en lui pour le suivre jusqu’au bout », poursuit Liliane Chantry.

Michel Tabachnik avait perdu son statut de dauphin

A entendre les anciens adeptes, Michel Tabachnik, souvent absent de la communauté, pouvait passer pour un invité de marque, voire pour un dignitaire de l’ordre. Mais le vrai patron, c’était Jo Di Mambro, et Luc Jouret dans une moindre mesure.

Le chef d’orchestre n’avait-il pas été néanmoins pressenti pour être le dauphin du gourou Di Mambro ? « C’est vrai, au début, Michel était considéré comme le fils spirituel de Jo, raconte Evelyne Bellaton. Mais très vite, leur grande amitié s’est gâtée. Michel n’était pas assez obéissant. Et dès 1980, il avait perdu son statut de dauphin. » N’y avait-il pas de messages morbides dans son enseignement, réuni dans des écrits baptisés « Archées » ? L’un après l’autre, les témoins utilisent les mêmes termes : « Ces textes étaient incompréhensibles et parfaitement hermétiques pour nous. »

Rien dans l’enseignement prodigué au sein du groupe ne pouvait selon eux aboutir à un suicide collectif. Bien sûr, on y parlait beaucoup de la mort. « Mais c’est le cas de toutes les religions, relève Liliane Chantry. Dans l’Eglise catholique aussi on parle du paradis ! Et comme nous croyions à la réincarnation, il n’est pas incompréhensible pour moi que des gens aient suivi Di Mambro quand il le leur a demandé. »

Quant au drame du Vercors, quinze mois après la mort du gourou, les interprétations divergent. Evelyne Bellaton et son mari Roland, encore terrorisés, y voient la marque d’une intervention extérieure. Pour Liliane et Louis, qui ont assisté aux dernières réunions des futures victimes du Vercors, il est le fruit d’une véritable dérive. « La plupart étaient frustrés de ne pas avoir été appelés pour les premiers départs et souhaitaient rejoindre nos frères et soeurs », explique le couple.

« On les sent encore tellement imprégnés… »

Quant au contenu des conférences de juillet et septembre 1994 où Michel Tabachnik, véritable maître de cérémonie, annonçait « la fin de l’ordre », aucun n’y voit la prédiction d’une quelconque apocalypse. « Pour moi, cela signifiait que nous n’avions plus besoin de structure pour mener une vie juste, a affirmé l’ancien adepte Hugues Nicolet. C’était une façon de nous dire que nous étions devenus adultes. Nous entrions dans une association plus légère, la Rose-Croix, et dorénavant, nous allions simplement nous reconnaître par le regard et par le coeur. » Hier matin, à la fin de l’audience, Michel Tabachnik, toujours présent mais silencieux, ne se disait guère étonné du soutien reçu par ses anciens amis. « Ils me connaissent… » Rose-Marie Jaton, la présidente de l’association des victimes de l’OTS, qui a perdu quatre membres de sa famille dans les drames survenus en Suisse, se disait, elle, effondrée. « Ils n’ont soi-disant rien compris à l’enseignement, et pourtant, on les sent encore tellement imprégnés ! » Liliane l’a reconnu au cours de l’audience : même les tests d’ADN ne l’ont pas encore convaincue qu’Emmanuelle, censée être née par « théogamie », sans contact physique, est bel et bien la fille de Jo Di Mambro.

Emmanuelle REJU

Presse: Les engagements d’Emmanuel Macron auprès de la franc-maçonnerie lors de son dîner avec dix “grands maîtres” des forces occultes

par Pierre-Alain Depauw — 7 septembre 2018

Comme nous l’avions annoncé, le président de la République a reçu mercredi les “Grands Maîtres” des principales obédiences maçonniques françaises pour un dîner à L’Elysée.

Nous en savons maintenant plus sur les participants. Outre Emmanuel Macron, il y avait parmi les convives le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, lui-même franc-maçon du Grand Orient de France, le sénateur de Côte d’Or François Patriat (LREM ex-PS), Alexis Kohler, Secrétaire général de l’Elysée, Bruno Roger-Petit, porte-parole de la Présidence de la République, et Patrick Strzoda, directeur de cabinet d’Emmanuel Macron.

Quant aux “Grands Maîtres”, ils représentaient finalement pas moins de dix obédiences maçonniques : Jean-Philippe Hubsch, Grand Maître du GODF, Pierre-Marie Adam, Grand Maître de la GLDF, Jean-Pierre Servel, Grand Maître de la GLNF, Alain Michon, Grand Maître National de la FFDH, Jean-René Dalle, Grand Maître de la GLAMF, Marie-Claude Kervella, Grande Maîtresse de la GLFF, Pascal Berjot, Grand Maître de la GLTSO, Edouard Habrant, Grand Maître de la GLMF, Christine Sauvagnac, Grand Maître de la GLCS, et Patricia Rossignol, Grand Maître de la GLMU.

Un blog maçonnique signale même le menu offert par Emmanuel Macron à ses invités: salade d’artichauts de Provence, saumon grillé à l’unilatérale accompagné d’un tian de légumes, crème légère chocolat-café, le tout accompagné de Chateauneuf du Pape «Boisrenard» 2016 et de Château Pavie Macquin 1996 (Saint-Emilion Grand Cru Classé).

A l’issue de ces agapes maçonniques, huit “Grands Maîtres” se sont entendus pour co-signer le communiqué ci-dessous.

Paris le 7 Septembre

Réception des principales obédiences maçonniques françaises
par le Président de la République

Le Président de la République a reçu le mercredi 5 septembre 2018 les principales obédiences maçonniques françaises pour un dîner de travail, en présence du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur.

Aucun ordre du jour n’avait été établi, de façon à laisser les obédiences interpeler le Président sur les sujets de leur choix.

Sur la laïcité, qui a fait l’objet d’échanges nourris, le Président a tenu à nous rassurer, affirmant que le texte de la loi du 9 décembre 1905 restait la référence, et qu’il n’était pas question d’étendre le Concordat d’Alsace-Moselle, même si celui-ci a vocation à perdurer.

Il a également réaffirmé son attachement à la défense des droits des femmes.

Concernant les rapports avec les religions et l’allusion au « lien entre l’Église et l’État » évoqué dans son discours des Bernardins, le Président de la République a indiqué que pour lui il doit bien y avoir un lien de l’État avec chacune des religions et avec chacune des conceptions philosophiques, se référant à l’esprit de Briand plutôt qu’à celui de Combes. Il ne veut pas que les Français deviennent « des puritains », et il veut tenir ferme sur les valeurs de la République.

Les autres sujets évoqués ont concerné l’Europe, sur un plan politique général, mais aussi au regard des craintes des francs-maçons pour le respect de leurs droits fondamentaux en Italie et dans certains pays d’Europe de l’Est. La situation en Afrique a également été évoquée, avec en particulier l’annulation des Rencontres humanistes et fraternelles d’Afrique et de Madagas (REHFRAM) cette année à Dakar.

Les phénomènes migratoires ont également été évoqués, avec toutes les conséquences actuelles sur les gouvernements européens. Le Président de la République a confirmé sa volonté de trouver une solution commune, dans le cadre d’une souveraineté européenne à construire. Il a exprimé son attachement au droit d’asile et il défendra une ligne humaniste forte en Europe.

Le dernier sujet abordé est celui de la bioéthique, pour laquelle le Président a entendu les positions des uns et des autres.

En conclusion, les obédiences maçonniques signataires se félicitent de cet échange très ouvert avec le Président de la République, et prennent acte de ses engagements sur la défense de la laïcité et des valeurs de la République, et sur son combat pour des valeurs humanistes en Europe. Elles demeureront vigilantes sur leur réalisation et sur le respect des droits fondamentaux. D’autres rencontres devraient suivre sur des sujets plus techniques comme la bioéthique, avec les ministres concernés.

Signé par :
Grand Orient de France
Droit Humain
Grande Loge de France
Grande Loge Féminine de France
Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra
Grande Loge Mixte Universelle
Grande Loge Mixte de France

reception-des-principales-obédiences

Certains blogs maçonniques ajoutent que d’autres rencontres devraient suivre concernant la bioéthique. Les forces occultes sont bien toujours aux commandes de la république.

Presse: Un ex-député écrit sur le Temple solaire

RomanPour son troisième livre, Julien Sansonnens s’est intéressé à la fille du gourou de l’OTS.
24heures.ch

Par Emmanuel Borloz, 22.08.2018

 

Elle s’appelait Emmanuelle. Les adeptes de l’Ordre du Temple solaire (OTS) la surnommaient

«l’enfant cosmique»

car elle était la fille du gourou de la secte, Jo Di Mambro, qui avait eu recours à tous les artifices pour faire passer sa fille pour le Messie.

«Elle est née dans la secte, elle a d’ailleurs été conçue pour l’Ordre du Temple solaire et elle est morte dans le massacre de Salvan, en 1994. Elle y a passé toute sa vie, détaille Julien Sansonnens, qui consacre son troisième roman à Emmanuelle di Mambro. Je voulais écrire un polar qui se passe en Valais et l’affaire du Temple solaire est sans conteste celle qui a le plus secoué le canton»,

poursuit l’ancien député POP, qui confie avoir été fasciné par cette histoire et par le destin de ceux qui composaient l’OTS. En particulier par celui de la fille du fondateur de l’Ordre.

«L’enfant aux étoiles»

s’intéresse ainsi à cette jeune fille au destin hors du commun, morte à 12 ans.

«Toute la vie de la secte tournait autour d’elle, mais tout était faux. Elle arrivait devant des portes qui s’ouvraient toutes seules. Les adeptes pensaient qu’elle avait des pouvoirs magiques, même elle y a cru. C’était en réalité son père qui ouvrait les portes grâce à une télécommande. À la fin de sa vie, plus intéressée par Michael Jackson que par le mouvement, elle s’est rebellée contre ces mises en scène»,

poursuit Julien Sansonnens, qui s’est attelé à un long examen des pièces en lien avec l’affaire, entre procès-verbaux d’audition et documents d’archives, pour écrire son livre.

L’auteur s’est toutefois heurté à un problème de taille. «Pratiquement toutes les personnes qui l’ont connue sont mortes et les rares encore en vie ne veulent pas en parler», explique l’ancien élu, ajoutant toutefois ne pas avoir voulu réécrire l’histoire de la secte. «Tout a été dit là-dessus, nous n’en saurons pas beaucoup plus. Mais la plus longue partie de la vie d’Emmanuelle Di Mambro est une énigme. C’est là qu’intervient la création littéraire, pour combler les lacunes. Mais mon livre n’est pas une pure fiction non plus. Par conséquent, hormis pour les Di Mambro et pour Luc Jouret (ndlr: l’autre gourou), j’ai changé les noms des protagonistes.» L’ouvrage se veut ainsi à mi-chemin entre le roman, l’essai, la réflexion éthique sur le bien et le mal. (24 heures)

Créé: 22.08.2018, 18h41

Presse: Maître bouddhiste accusé de viol d’une de ses élèves

par Christian Humbert – Une disciple accuse son mentor d’abus sexuels répétés. Sa plainte classée, elle a fait recours et a obtenu l’ouverture d’une enquête.

storybildL’initiation bouddhiste a viré au cauchemar pour une adepte vaudoise. (Photo: iStock / Image prétexte)

Il devait la guider sur le chemin de l’Eveil mais l’homme, considéré comme la réincarnation d’un maître par la communauté bouddhiste, et même par le dalaï-lama, aurait bafoué ses principes. Hector* est accusé de viol par une adepte qu’il connaissait depuis 2005. En échange de l’enseignement dispensé, elle s’acquittait avec d’autres disciples de tâches ménagères et devait obéir sans discussion aux instructions.

C’est en 2006 que la femme-servante a prononcé ses voeux dits du «Refuge», étape essentielle dans la vie spirituelle bouddhiste. Dès ce moment, un lien sacré, ou «samaya», la liait à son maître. C’est alors qu’Hector lui aurait imposé plusieurs relations sexuelles, de 2007 à 2012, hors du centre bouddhiste, en Suisse et en Espagne.

«Comme une marionnette»

Elle dit avoir contracté un papillomavirus à la suite de ces actes.
Elle a aussi raconté avoir été en état de choc et s’être sentie comme une «marionnette désarticulée». Hector lui aurait ordonné de se taire pour ne pas briser leur lien sacré.

La victime a découvert que la «pratique secrète» visait toutes les femmes de la communauté. Enfin, la victime aurait été fessée en 2007.

Elle a déposé plainte mais une procureure de Lausanne a refusé d’entrer en matière sur ces faits «anciens, prescrits», estimant aussi que la plaignante, «consciente et libre de ses mouvements, n’était pas incapable de se défendre». Elle avait d’ailleurs refusé d’épouser un ami d’Hector.

Mieux évaluer son degré de vulnérabilité

La femme a recouru contre cette décision et a été entendue. En effet, pour les juges cantonaux, si la recourante était largement majeure au moment des faits, elle était dans un état de «grande vulnérabilité». Elle se trouvait dans une relation maître-disciple, au sein d’un fonctionnement «sectaire».

Une enquête doit être ouverte pour connaître quelle était l’emprise d’Hector sur la victime, qui aurait pu être dans l’incapacité de résister. La justice devra donc se pencher sur les pratiques du maître bouddhiste.

*Prénom d’emprunt

Presse: Un gourou condamné pour le viol de fidèles

Corée du Sud : 22 novembre 2018 06:07; Act: 22.11.2018 08:18Print

Le chef d’une secte a écopé jeudi de 15 ans de prison pour avoir violé huit femmes qui étaient sous son influence.

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Lee Jaerock. (Photo: AFP)

Le chef d’une secte sud-coréenne a été condamné jeudi à 15 ans de réclusion pour le viol de huit femmes, dont certaines le considéraient comme Dieu.
Les victimes du pasteur Lee Jaerock «étaient incapables de résister car elles étaient soumises à l’autorité religieuse absolue de l’accusé», a souligné le juge Chung Moon-sung devant le tribunal du district central de Séoul.

La dévotion religieuse peut être très forte en Corée du Sud, où 44% des habitants se déclarent croyants. La plupart des fidèles appartiennent à des Églises reconnues, qui sont souvent riches et puissantes. Mais il existe de nombreuses églises marginales, dont certaines ont été impliquées dans des affaires de malversations, de coercition, de «lavage de cerveau», de manipulation des fidèles et autres pratiques associées dans le monde entier à des pratiques sectaires. Une soixantaine de personnes affirment ainsi être d’essence divine dans le pays, selon les spécialistes.

Lee Jaerock a fondé l’église de Manmin d’inspiration protestante, à Guro, un quartier de Seoul, en 1982. Son église revendique à présent 130’000 fidèles, elle a un vaste siège, un auditorium luxueux et son site internet met en avant quantité de guérisons miraculeuses.

«C’était Dieu»

Dans le sillage des révélations du mouvement #MeToo, trois fidèles ont dénoncé cette année le leader religieux, qui les avait convoquées dans son appartement et forcées à avoir des relations sexuelles.

«Je n’étais pas capable de lui résister. Il était plus qu’un roi. C’était Dieu», a témoigné une victime, membre de l’église depuis son enfance, sur la télévision sud-coréenne. Le pasteur a dit à une autre victime qu’elle était au paradis et qu’elle devait se dénuder comme Adam et Ève dans le jardin d’Éden. «J’ai pleuré parce que je détestais faire ça», a-t-elle raconté.

Huit femmes au total ont porté plainte et le tribunal a reconnu Lee Jaerock coupable de les avoir violées et violentées «des dizaines de fois» au cours d’une longue période. «Par ses sermons, l’accusé a directement ou indirectement suggéré qu’il était l’esprit saint». Et les victimes pensaient «que c’était un être divin avec des pouvoirs divins», a souligné le juge.

Le pasteur, qui conteste les accusations, a accueilli le verdict les yeux clos, ne montrant aucune émotion devant la centaine de ses fidèles venus assister à l’audience. Son avocat a accusé les plaignantes de mentir pour se venger d’avoir été excommuniées après avoir contrevenu aux règles de l’église.

(nxp/afp)

Presse: Livre religieux offert à des ados: «C’est choquant!»

par David Ramseyer – Un évangéliste a abordé des élèves près de leur école pour leur offrir le Nouveau Testament. Parents et élus crient au scandale. La pratique est légale.

https://www.20min.ch/ro/news/geneve/story/Bible-offerte-a-des-mineurs-dans-la-rue—scandaleux—20384670

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Mercredi de la semaine dernière, 11h30, à la sortie des cours.

«Tu veux un cadeau?» demande un homme à Lara*, 14 ans, qui attend le bus. Situé à côté du cycle d’orientation des Grandes Communes à Lancy (GE), l’arrêt est bondé d’élèves entre 12 et 15 ans.

«Il m’a tendu un petit livre bleu, j’ai cru que c’était un bloc-note, je l’ai pris, raconte la jeune fille. Je me suis ensuite aperçue que c’était le Nouveau Testament». Selon elle, «ce monsieur qui devait avoir la quarantaine» avait un sac rempli d’ouvrages qu’il a donnés aux ados présents.

«Des proies faciles»La maman de Lara fulmine:

«Aborder des mineurs dans la rue pour leur distribuer un texte religieux – que se soit la Bible, le Coran ou d’autres – c’est du prosélytisme, qui plus est envers des jeunes influençables et dans un pays laïc. C’est scandaleux!»

Le père d’une autre élève du cycle, abordée le jour précédant au même endroit, se dit «révolté». Selon son enfant, la personne à l’oeuvre à la sortie des classes était insistante, notamment auprès d’une jeune musulmane. «On ne peut pas forcer les gens à croire», insiste le papa.

Des avis que partage l’ex-député indépendant Pierre Gauthier, très en vue lors de la campagne pour la Loi cantonale sur la laïcité, le printemps passé. «Les gamins sont des proies faciles, que l’on attire en promettant un cadeau. Le procédé est profondément choquant.»

Cette démarche est l’oeuvre d’un mouvement évangéliste, les Gédéons. Plusieurs de ses membres avaient déjà fait parler d’eux à Genève, début 2017, en distribuant pareil ouvrage aux abords du Cycle de Drize, à Carouge. L’organisation d’origine américaine ne voit aucun problème à ses actions (cf. encadré).

Tout n’est pas permis

Si celles-ci peuvent être discutables sur le plan éthique, elles ne le sont pas au regard de la loi. La distribution de textes religieux est en effet autorisée dans la rue. Le principe est de «proposer, mais sans insister», explique le Département de la sécurité. Et ce, pour autant qu’il ne s’agisse pas d’un appel à la haine ou à la discrimination.

Par contre, le mise sur pied d’un stand ou l’organisation d’une manifestation à caractère religieux sont soumises à une autorisation d’utiliser l’espace public. Elles sont par ailleurs formellement interdites dans les locaux de l’administration ou dans les écoles, laïcité de l’Etat oblige.

Mercredi passé, même si la distribution de Nouveaux Testaments s’est déroulée à quelques pas du Cycle des Grandes Communes, ce n’était pas sur le périmètre de l’établissement scolaire. «Il n’y a que là où nous aurions pu agir», a confirmé le Département de l’instruction publique.

*Prénom d’emprunt


NDLR: Commentaire de Vigi-Sectes

Vigi-Sectes a déjà été consulté sur ce sujet. Or, les Gédéons qui distribuent des nouveaux testaments ne sont pas sectaires mais sont des chrétiens de différentes dénominations, qui distribuent les Saintes Ecritures.

Les réactions et les termes utilisées confirment un changement d’identité de la Suisse, et soulèvent des questions:

  • Depuis quand permettre à quelqu’un de lire l’evangÎle est synonyme de le « forcer à croire »? Le sectarisme est plus facile chez ceux qui manquent de connaissances et refusent l’information.
  • La lumière de l’Evangile est ce qui a donné à la Suisse ses qualités altruiste et humanistes.
  • Les parents *indignés » interrogés ne savent-ils pas que …
  1. la Suisse est un pays chrétien, dont environ deux tiers de la population sont catholiques ou protestants. (selon le site officielle de la confédération Suisse)
  2. Le père de la « laïcité », Jules Ferry avait une bien une conception religieuse du monde, une école sans Dieu, peu tolérante envers l’évangile : Et il n’était pas neutre, il était membre d’une fraternité maçonne.
  3. Perdre le droit de faire une critique objective et factuelle du prophète de l’Islam ou ne pas permettre aux chrétiens d’annoncer l’évangile les musulmans (qui respectent d’ailleurs l’Injil et ne s’en plaignent pas)  est un avant-goût de la Charia, et c’est bien une « haine et la discrimination » qui prend le pas, … mais celle des chrétiens et des juifs .

D’autres question plus subtiles pourraient se poser :

En quoi le Nouveau Testament est-il « un livre religieux ». Le christianisme authentique ne se définit pas lui-même comme une religion – don’t la définition est l’Homme qui veut se lier au divin – mais comme une relation de Dieu qui vient vers l’Homme.

L’indignation et la résistance à l’évangile est habituelle, quand la laïcité devient se comprend comme une religion majoritaire devenu intolérante, mettant des ornières à ceux qui veulent en savoir plus sur les faits des Évangiles. Il est bien connu en Suisse (encore chrétienne) que la ville de Genève s’apparente de nos jours plus à la France voisine qu’à l’ancienne citée de Calvin.

Un suisse du canton de Berne me disait il y a quelques jours : « Genève, ce n’est pas la Suisse ».

Comme le signale la «Revue Suisse» du 22/11/2018, la déchristianisation est une tendance en hausse dans toute la confédération helvétique  :

Comme tout était simple en Suisse autrefois. Tous étaient catholiques ou réformés.
Tous payaient l’impôt ecclésiastique.
Tous allaient à l’office religieux.
Jusqu’aux années 1970.

Et maintenant? Seuls six habitants sur dix sont encore catholiques ou réformés. Les Églises libres ont gagné du terrain. Un vingtième de la population est de confession musulmane. Et les personnes sans confession religieuse qui ont tourné le dos aux Églises régionales autrefois puissantes, en particulier les Églises réformées, représentent déjà un quart de la population (Auteur: Dölf Barben)

La richesse des acquis de la Suisse et le vide spirituel issue de sa déchristianisation, font de la Suisse, le terreau idéal pour toutes sortes de sectes pernicieuses. Voir, entre autres, l’article du 20minutes de la veille.

(E.P)

Presse: Jonestown : massacre des adeptes du Temple du Peuple il y a 40 ans

Le Figaro, Par  Véronique Laroche-Signorile , le 16/11/2018

LES ARCHIVES DU FIGARO – Le 18 novembre 1978, l’américain Jim Jones et les fidèles de sa secte se donnent la mort au Guyana: 914 victimes. Retour sur cette tragédie qui souleva une vague d’émotion et d’indignation aux États-Unis.

Un suicide collectif et un massacre. Le 18 novembre 1978 Jim Jones -de son vrai nom James Warren Jones- organise le suicide collectif au cyanure de sa communauté, Jonestown, installée au Guyana (ancienne Guyane britannique). Révérend protestant (de «l’Église chrétienne des disciples du Christ»), il devient le gourou d’une secte appelée le «Temple du Peuple», installée d’abord à Indianapolis puis à San Francisco en Californie. Au total ce sont 914 personnes dont 276 enfants qui trouvent la mort ce jour-là. Jim Jones meurt d’une balle dans la tête.

 

Ce drame intervient après la fusillade, perpétrée par des adeptes de la secte, sur l’aéroport de Port Kaituma, contre les membres d’une commission d’enquête américaine, venus s’informer des agissements de la secte en question, soupçonnée de sévices, séquestrations et trafic d’armes. Elle est conduite par le représentant démocrate de la Californie, Leo Ryan. C’est précisément en raison de scandales survenus en Californie que Jim Jones est venu installer une communauté agricole dans la jungle équatoriale, emmenant une partie de ses adeptes -des centaines de personnes viennent attirées par la perspective d’un monde utopique. La réalité est tout autre pour elles.

Un choc pour les États-Unis

Au moment du suicide collectif certains fidèles parviennent à prendre la fuite dans la jungle. Mais ils sont sans vivres ni eau. Ainsi, les États-Unis dépêchent sur les lieux des hélicoptères, des avions-cargos et un nombreux personnels sanitaires, ainsi que des soldats pour participer aux recherches et assurer le rapatriement des corps des victimes. Le FBI est chargé de l’enquête sur la «tragédie de Jonestown». Le Figaro du 24 novembre 1978 indique que «huit cents passeports, environ 500 000 dollars en argents liquide et de nombreux lingots d’or ont été découverts dans les bâtiments de la communauté.»

 

Mais le journal révèle aussi d’affreuses informations sur cet évènement qui soulève une énorme vague d’émotion et d’indignation aux États-Unis, et notamment en Californie. Ainsi, «d’après les premiers témoignages toutes les victimes ne sont pas mortes empoisonnées au cyanure. Des membres de la secte totalement fanatisés ont ouvert le feu à coups de mitraillettes sur ceux qui ne voulaient pas respecter le “pacte de mort” signé lors de l’adhésion au Temple du peuple.» Le journal précise que «plusieurs des victimes auraient été contraintes sous la menace des armes d’absorber le poison mêlé à une boisson synthétique le “kool aid”, et versé dans une baignoire où chacun puisait.» De plus «des mères ont administré elle-même le poison à leur bébé.» Les premiers journalistes arrivés sur place découvrent des scènes d’horreur, une vision insoutenable: «un véritable amoncellement de corps enchevêtrés, aux visages tordus par les affres de la mort, autour de l’autel. À certains endroits le sol disparaissait sous des cadavres.»

 

Jim Jones a ainsi pu bénéficier d’importants appuis de politiques en échange de services rendus en période électorale.

 

Mais ce terrible fait divers soulève aussi un certain nombre de questions, dont les liens de Jim Jones avec des personnes politiques. En effet, le pasteur a été «patronné» (lettres de référence) par de nombreuses personnalités américaines, au moment où il cherchait à obtenir l’accord du gouvernement du Guyana pour implanter sa communauté agricole. Parmi celles-ci: la femme du président, Rosalyn Carter, le vice-président Walter Mondale, des sénateurs, le ministre de la Santé Joseph Califano, le maire de San Francisco et son prédécesseur. Ceci s’explique par le fait que Jim Jones a mis en place des œuvres charitables en Californie (un bienfaiteur des pauvres). Cela lui valut le soutien des hommes politiques de l’État. Le Figaro du 21 novembre 1978 mentionne qu’«il fut même sollicité pendant la campagne présidentielle de 1976 par les partisans de Jimmy Carter» et qu’il y participa activement. Il a ainsi pu bénéficier d’importants appuis de politiques en échange de services rendus en période électorale.

 

Voici le récit du Figaro quelques jours après le suicide: il évoque le pasteur, cette colonie -«un véritable bagne» et les incertitudes sur le devenir du gourou et de centaines fidèles. Le journal titre sur 400 cadavres à ce moment-là. Les jours suivants le bilan humain sera plus que doublé.

Article paru dans Le Figaro du 21 novembre 1978.

Guyana: 400 cadavres dans la jungle

 

Ce suicide rituel, ce sacrifice qui semble surgi du fond des âges, est le deuxième acte du drame qui s’était noué samedi sur la piste de l’aéroport de Port Kaituma. Cinq membres de la commission américaine venue enquêter en Guyana sur les activités de la secte du «Temple du peuple», fondée aux États-Unis par un ancien pasteur James Jones, avaient été abattus alors qu’ils s’apprêtaient à rapatrier une quinzaine d’adeptes.

Léo Ryan, membre de la Chambre des représentants (démocrate, Californie), qui dirigeait la mission, trois journalistes et un cameraman de télévision, tombaient sous les balles des fanatiques de la secte qui leur avaient tendu une embuscade. Huit personnes étaient blessées, dont un diplomate américain en poste en Guyana.

Soumission totale

Un massacre qui rappelait brutalement l’existence et les agissements d’une secte connue comme il en pullule aux États-Unis. Après Charles Manson, l’assassin de Sharon Tate, Jim Jones, fondateur du «Temple du peuple» prend place à son tour au triste palmarès des tueurs mystiques. Agé de 46 ans, marié et père de sept enfants, Jim Jones avait créé à 18 ans une première communauté à Indianapolis (Indiana).

 

Dans les années 50, il met sur pied en Californie le «Temple du peuple» dont le but avoué est d’abolir les classes sociales et de prôner la fraternité. Habile, éloquent, très doué pour la manipulation politique. Jim Jones compte bientôt parmi ses amis nombre de personnalités influentes de Californie.

Pourtant, les méthodes utilisées par ce singulier pasteur, qui vont du classique «lavage de cerveau» aux sévices corporels, ne tardent pas à provoquer l’inquiétude et les plaintes de nombreux parents. Jim Jones exige de ses fidèles une soumission totale, un travail harassant dont il encaisse les bénéfices, extorque les pensions et les donations. En août 1977, Jim Jones quitte San Francisco avec 1 200 de ses condisciples pour créer une communauté agricole au nord-ouest de la Guyana, près de la frontière vénézuélienne. Dans cette colonie perdue dans la jungle, et baptisée Jonestown, Jones va pouvoir donner libre cours à son goût de la tyrannie. Jonestown est en fait un véritable bagne. Les membres de la communauté, qui ont pour tâche de défricher sous un climat épuisant quelque 10 800 hectares de forêts, sont roués de coups sous le moindre prétexte, parfois jusqu’à la mort.

Pour entretenir le climat mystique, Jim Jones organise des séances publiques de fausses guérisons miraculeuses, de flagellations au cours desquelles les membres de la secte confessent des crimes imaginaires.

Une vingtaine de membres de la secte se placent sous sa protection et demandent à rentrer aux États-Unis. Il ne faut pas qu’ils parlent.

 

Pourtant, malgré l’éloignement, les plaintes continuent d’affluer aux États-Unis, et notamment en Californie dont de nombreux adeptes sont originaires. On parle aussi de trafic d’armes et de stupéfiants. C’est pourquoi le «représentative» Léo Ryan, 53 ans, alerté par de nombreuses familles de sa circonscription de San Francisco décide, au début du mois de novembre, de se rendre en Guyana à la tête d’une commission d’enquête comprenant huit journalistes, des avocats de la secte -dont Mark Lane, le défenseur de l’assassin de Martin Luther King- un représentant de l’ambassade américaine de Georgetown, et quatre parents d’adeptes du «Temple du peuple».

 

Les témoignages qu’elle recueille sont accablants. Une vingtaine de membres de la secte se placent sous sa protection et demandent à rentrer aux États-Unis. Il ne faut pas qu’ils parlent.

Déjà, lors de la visite du camp, un jeune homme avait tenté de poignarder Léo Ryan. L’agresseur avait pu être désarmé et le groupe avait regagné en toute hâte l’aéroport de Port Kaituma. Il est 16h20, heure locale, lorsque l’attaque se déclenche. Enquêteurs, journalistes et les membres de la secte qui ont abandonné Jim Jones s’apprêtent à monter à bord des deux appareils dont les moteurs tournent déjà. Cinq ou six hommes surgissent d’une remorque tirée par un tracteur et ouvrent le feu à bout portant. Léo Ryan, le journaliste Don Harris et le cameraman Robert Brown, de la chaîne N.B.C., Gregory Robinson, photographe au «San Francisco Examiner» et une Américaine, Patricia Park, que l’on pense être membre de la secte, sont abattus à bout portant. L’un des deux appareils parvient tout de même à décoller avec les survivants et donne l’alerte. Les morts et les blessés -une dizaine, dont deux grièvement- seront transportés le lendemain à Georgetown.

 

Dimanche soir, un avion militaire de l’U.S. Air Force rapatriait en Amérique les survivants de la tuerie. Le même jour l’armée guyanaise lançait une opération en direction de Jonestown. Gênée par la pluie torrentielle, elle mettra de longues heures à y parvenir. Elle n’y trouvera que des cadavres. On ignore si Jim Jones figure parmi les morts, ou s’il rôde encore dans la jungle, avec ses derniers partisans.

 

Par Pierre Gallerey

 

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