K., le Genevois soupçonné d’avoir participé à l’assassinat de deux Scandinaves fin 2018, a écopé de 20 ans de prison. Il a toujours clamé son innocence.
Le procès pour l’assassinat de deux jeunes Scandinaves, décapitées fin 2018 au Maroc au nom du groupe Etat islamique (EI), s’est clos jeudi. Les trois principaux accusés ont écopé de la peine de mort. L’audience s’est tenue devant le tribunal antiterroriste de Salé, près de la capitale Rabat.
Seul étranger du groupe de 24 personnes jugées, K., un Hispano-Suisse converti à l’islam, a écopé de 20 de prison, a indiqué son avocate genevoise, Me Saskia Ditisheim. Il est accusé d’avoir appris aux principaux suspects à utiliser une messagerie cryptée et de les avoir «entraînés au tir». Il a toujours clamé son innocence.
«Je ne suis pas extrémiste»
«Je n’ai pas eu de chance pour avoir croisé certaines personnes dans ma vie», a-t-il déclaré d’une voix émue. «Je ne suis pas extrémiste, je ne l’ai jamais été. Je condamne fermement cet acte barbare dans ce magnifique pays», a-t-il poursuivi. L’accusation avait requis 20 ans de prison contre lui.
Louisa Vesterager Jespersen, une étudiante danoise de 24 ans, et son amie Maren Ueland, une Norvégienne de 28 ans, ont été tuées dans une région montagneuse du sud du Maroc prisée des randonneurs voulant gravir le plus haut sommet d’Afrique du Nord, le mont Toubkal (4167 mètres). Elles campaient sur un site isolé. Le double assassinat avait suscité l’émoi au Maroc, en Norvège et au Danemark.
Éprises de nature, les deux victimes suivaient des études de guide à l’université norvégienne de Bø et voyageaient ensemble pour les vacances de Noël au Maroc.
Peine de mort demandée
La mère de Louisa Vesterager Jespersen avait appelé la semaine dernière les juges marocains à condamner à mort les accusés ayant reconnu le crime. «Le plus juste serait de donner à ces bêtes la peine de mort qu’ils méritent, je vous le demande», avait déclaré Helle Petersen dans une lettre lue par son avocat.
Des condamnations à la peine capitale sont toujours prononcées au Maroc, mais un moratoire sur les exécutions est appliqué de facto depuis 1993 et l’abolition de la peine de mort fait débat.
Issus de milieux modestes, avec un niveau d’instruction très bas, la plupart des accusés vivaient de boulots précaires dans des quartiers déshérités de Marrakech. «Nous allons plaider les circonstances atténuantes compte tenu de leurs conditions sociales précaires et leur déséquilibre psychologique», avait déclaré l’avocate commise d’office des trois suspects principaux.
La partie civile demande dix millions de dirhams (près d’un million d’euros) de dommages pour les parents de Louisa Vesterager Jespersen en invoquant la «responsabilité morale» de l’Etat marocain.
(mpo/afp)