JUSTICE –
PROCES: Cet ancien gardien de la paix au Kremlin-Bicêtre, dans le Val-de-Marne, a été reconnu coupable d’avoir partagé l’idéologie de l’organisation Etat islamique entre 2014 et 2016
20 Minutes avec AFP
Publié le 08/07/19 à 17h07 — Mis à jour le 08/07/19 à 17h07
Un ancien gardien de la paix de 47 ans a été condamné ce lundi à six ans de prison pour avoir adhéré à la cause djihadiste. Mamadou N’Diaye a notamment été reconnu coupable d’avoir partagé l’idéologie de l’organisation Etat islamique entre 2014 et 2016 avec son frère radicalisé, en regardant des vidéos et suivant des profils de djihadistes sur les réseaux sociaux, cautionné l’attentat contre un couple de policiers à Magnanville en 2016, activé avec ce frère un compte Twitter pour un djihadiste français en Syrie, et consulté dans des fichiers de police les fiches de personnes poursuivies pour terrorisme.
Cet ancien gardien de la paix au Kremlin-Bicêtre, dans le Val-de-Marne, depuis révoqué, avait été interpellé en juin 2017 dans son commissariat et placé sous contrôle judiciaire. Devenu chauffeur VTC, il avait comparu libre au cours du procès qui s’était tenu sur trois demi-journées fin juin. La présidente Isabelle Prévost-Desprez a estimé qu’il avait porté « une atteinte grave » au travail de la police et à la « confiance » des Français envers les forces de l’ordre.
Intervenu sur l’attentat d’Aurélie Châtelain
Ce policier aux bons états de service affecté à la brigade des accidents et délits routiers était notamment intervenu sur les lieux du meurtre d’Aurélie Châtelain, tuée à Villejuif en 2015 sur fond de projet d’attentat avorté, et s’était même porté volontaire en cas de besoin après les attentats parisiens du 13 novembre 2015, un « comportement pouvant être considéré comme inquiétant », selon le tribunal.
Son avocat, Gabriel Dumenil, a fustigé une justice rendue « pour l’exemple » et annoncé qu’il allait faire appel et demander sa libération. Mamadou N’Diaye, qui était jusqu’alors sous contrôle judiciaire, « a pu s’amender, a pu changer », a-t-il souligné. « C’est une catastrophe pour lui et pour la société. »