la théologie du remplacement est-elle défendable bibliquement?

Comme bien souvent, l’auteur part d’un principe de doctrine auquel il croit dur comme fer et il cherche tout ce qui peut contribuer à renforcer sa conviction. Voilà bien une exégèse erronée…

Si aujourd’hui, la théologie du remplacement a tant d’adeptes, c’est en grande partie parce qu’elle conforte l’église dans sa doctrine du remplacement et non par une exégèse des textes prophétiques. Le fait même que cette approche contredise les propres promesses divines à propos d’Israël qui demeure aimé de Dieu pour toujours et témoin de cet amour devrait faire réfléchir. Comment imaginer que des Juifs puissent s’approcher d’un Dieu qui aurait renié sa propre parole au sujet d’Israël ? Si nos enfants devenaient infidèles, cesseraient-ils d’être nos enfants ?…

Les paroles prophétiques de Paul dans l’épître aux Romains qui définit les relations des Juifs et des non-juifs dans l’alliance nouvelle de Jérémie devraient nous suffire. La Nouvelle Alliance de Jérémie 31 est contractée avec les enfants d’Israël et non avec les Nations et c’est par une autre prophétie et même une révélation que Pierre comprend que les non-juifs sont aussi bénéficiaires du Salut en Yéchoua’. Comment imaginer que Dieu puisse faire fi de son amour pour Israël et considérer aujourd’hui les Juifs comme déchus de cet amour (qui est le fondement de son élection) pour en faire bénéficier les non-juifs ?…

Car en aucune manière Dieu n’a rejeté son peuple. L’élection du peuple d’Israël ne repose pas sur sa propre vertu ou son obéissance aux commandements. Pour les tenants de la théologie du remplacement, ce « transfert » est dû aux désobéissances d’Israël. Si ce n’est pas le cas, pourquoi Dieu aurait-il changé d’avis sur son peuple ?

Au contraire, l’amour et le choix toujours porté sur Israël par son Seigneur sont la démonstration de l’amour inconditionnel de Dieu et la fidélité à ses promesses. Si cette fidélité est conditionnée à celle du peuple, je crains que l’Église n’ait à souffrir de la même déchéance, car les chrétiens ne sont pas toujours dignes de cet amour.

Ce qui change, c’est la position des non-juifs qui accèdent à l’adoption et deviennent bénéficiaires du Salut au même titre que les Juifs. Que certains aient refusé le message de l’Évangile, cela est vrai chez les Juifs et chez les non-juifs. Cependant, les tenants de la théologie du remplacement sont aussi dans une totale incompréhension du rôle prophétique d’Israël (dans sa collectivité) comme porteur du message de Dieu à l’humanité, dans son obéissance comme dans ses désobéissances. Dieu reste constant dans ses promesses comme dans son amour.

Les tenants de cette doctrine de fausseté ne réalisent pas à quel point ils ferment la porte du Salut aux Juifs et nourrissent la haine des Juifs par les chrétiens eux-mêmes devenus jaloux d’une élection. Le fils adopté ne devrait pas jalouser le fils « naturel » jusqu’à lui « voler » l’amour du père. Paul le rappelle avec acuité aux Romains tentés par cette dérive.

[un juif messianique]

NDLR:

 Je dis donc: Dieu a-t-il rejeté son peuple? Loin de là! Car moi aussi je suis Israélite, de la postérité d’Abraham, de la tribu de Benjamin. Dieu n’a point rejeté son peuple, qu’il a connu d’avance…  Romain 11:1-2a

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