Les traductions catholiques et protestantes du Nouveau Testament concordent-elles?

Liste des traductions comparées – Bibliographie

(Entre parenthèses, les abréviations utilisées.)

I. BIBLES ET NOUVEAUX TESTAMENTS

1. TRADUCTIONS CATHOLIQUES

  • La Sainte Bible du Chanoine Crampon, édition 1939, édit. Soc. de St Jean l’Evangéliste, Desclée et Cie, Paris (CRAMPON 1939).
  • La Sainte Bible du Chanoine Crampon, édition 1960. Traduction révisée par J. Bonsirven, S. J. pour l’Ancien Testament, Traduction nouvelle de A. Tricot pour le Nouveau Testament, édit. Desclée et Cie, Paris (CRAMPON 1960).
  • La Sainte Bible. Traduction de l’Ecole biblique de Jérusalem, édit. de poche, 1955, édit. Desclée de Brouwer, Paris (JERUSALEM).
  • La Sainte Bible. Texte Latin et traduction française d’après les textes originaux. Commentaire exégétique et théologique. Publiée sous la direction de L. Pirot, prof. d’exég. à l’Univ. Cath. de Lille et A. Clamer, prof. d’Ecrit. Ste au grd Sém. de Nancy, avec le concours de professeurs d’Université et de grands Séminaires. Nouveau Testament: Tomes IX a XII (1946 à 1949), édit. Letouzey et Ané, Paris (PIROT-CLAMER).
  • La Sainte Bible. Version nouvelle par les Moines de Maredsous, édit. 1949. édit. de Maredsous en Belgique (MAREDSOUS).
  • La Sainte Bible expliquée. éditions de Maredsous ; 43 fascicules parus à ce jour (MAREDS. EXPL.).
  • Le Nouveau Testament, par F. M. Braun, D. Buzy, R. Leconte, L. Marchal, J. Renie, A. Brunot, C. Spicq, A. Viard, éd. Massaux, A. Gelin. édit. 1955 chez Letouzey et Ané, Paris (N. T. LETOUZEY).
  • Le Nouveau Testament, traduit par le T. R. Père Buzy, 1949, édit. de l’Ecole, Paris (BUZY).
  • Le Nouveau Testament. Traduction nouvelle (1961) du Chanoine Osty et de J. Trinquet. édit. Siloë, Paris (OSTY-TRINQUET).
    (N. B. Le Chanoine Osty est aussi le traducteur du N. T. dans la Bible LIENART.)
  • Novum Testamentum Graece et Latine, Augustinus Merk, S. J. editio octavo, anno 1957. édit. Sumptibus Pontificli Instituti Biblici, Roma (N. T. Gr. Lat.).
  • Les Saints Evangiles. Traduction nouvelle par Henri Lasserre, 25ème édition, 1887. Soc. Gen. de Libr. Cathol. Victor Palme, Paris (LASSERRE).
  • Synopse des Quatre Evangiles. En français, d’après la Synopse grecque du R. P. M.-J. Lagrange, O. P., par le R. P. C. Lavergne, O. P. Nouvelle édition revue, 1958, Libr. Lecoffre, Paris (SYNOP. SE).
  • Le Message des Evangiles, par le Rév. Angelo Alberti, préface par Mgr Montini, devenu le pape Paul VI, 1960. édit. Marabout Université, Verviers en Belgique (ALBERTI).

Versions catholiques récentes (postérieures à la première édition de cette étude)

  • Le Nouveau Testament, par A . Tricot, Edit. Desclée, Paris, 1968 (TRI)
  • Le Nouveau Testament, par Pierre de Beaumont, Edit. Fayard-Mame, Paris, 1973 (PDB)
  • Nouvelle Edition de la Bible de Jérusalem, plus rigoureuse que les éditions antérieures. Le vocabulaire français du N.T. a été réduit de 27.000 mots différents à 13-14.000. (Le N.T. grec comporte 5000 mots différents). Edit. Desclée de Brouver, Paris, 1973 (NJER).
  • La Bible Osty, Traduction Osty et Trinquet, Edit. du Seuil, Paris 1973 (OSTR)
  • L’Evangile, par R. Bruckberger, Edit. Alban Michel, Paris, 1976 (BRU)

2. TRADUCTIONS PROTESTANTES

  • La Sainte Bible. Traduction Segond, 1910. édition Maison de la Bible, Paris-Genève (SEGOND).
  • La Sainte Bible. Traduction J. N. Darby; Imprimerie de l’Université, Oxford (DARBY).
  • Le Nouveau Testament. Traduction Nouvelle d’après les meilleurs textes sous la direction de Maurice Goguel et Henri Monnier, 1929, édit. Payot, Paris (GOGUEL-MONNIER).
  • Le Nouveau Testament. Traduction L. Segond, Nouvelle revision de 1962, Soc. Bibl. de France, Paris (SEGOND REV.).
  • Le Nouveau Testament. Version Stapfer, 6ème édit. 1911. Soc. bibl. de Paris, Paris (STAPFER).
  • Le Nouveau Testament. Version Synodale. Soc. Bibl. réunies, Genève (SYNODALE).
  • Les Quatre Evangiles, nouvellement traduits et annotés par Hubert Pernot, prof. hon. à la Sorbonne. 1943, N. R. F., Gallimard, Paris (PERNOT).

Versions protestantes récentes (postérieures à la première édition de cette étude)

  • Parole vivante. Transcription moderne de la Bible (Nouveau Testament) pour notre temps. Synthèse des meilleures versions actuelles. Edit. Litt. Bibl. Braine l’Alleud (Belgique), 1976 (PV=
  • La Bible, Nouveau Testament, coll. Pléiade, plusieurs traducteurs. Traduction littéraire et scientifique. Edit. Gallimard, Paris, 1971(PLE)
  • Version Segondrevue, avec quelque 2000 modifications, surtout suppression des formes archaïques, allègement de style, amélioration de la traduction. Edit. Maison de la Bible, Genève, 1975 (GEN)
  • Nouvelle Version Second révisée, profondément remaniée. Edit. All. Bibl. Universelle, Paris, 1978 (COL)
  • Le Livre (Nouveau Testament), traduction explicitant bien le sens des Ecrits, s’inspirant de la Living Bible anglaise. Edi. Farel, Fontenay-sous-Bois (France), 1980 (LIV)
  • Bible Annotée (Réédition), Bonnet-SCHROEDER, Edit. Emmaüs, Saint-Légier (suisse), 1983 (BAN).

2.3. TRADUCTIONS INTERCONFESSIONNELLES

par des équipes comptant des traducteurs catholiques, orthodoxes et protestants

  • Traduction Oecuménique de la Bible, Nouveau Testament. Edit. du Cerf / Les Bergers et les Mages, Paris, 1972 (TOB)
  • La Bible en Français courant, Edit. Soc. Bibl. Franç.Paris, 1982 (BFC)

2.4. TRADUCTION Chouraqui   

La Bible traduite par André Chouraqui, écrivain juif, qui a repensé les textes grecs dans leur contexte culturel araméen et hébreu. On peut penser qu’il n’a pas été influencé, dans sa traduction, par aucun a priori théologique catholique ou protestant. Desclée de Brouwer, Paris 1974-79 et 1985 (CHO).


II. BIBLIOGRAPHIE: exclusivement catholique.

  • Gustave Bardy, Théologie de l’Eglise de saint Clément de Rome à saint Irénée, 1945, édit. du Cerf, Paris.
  • Les Premiers Jours de l’Eglise, 1941, édit. Bloud et Gay, Paris.
  • Chanoine A. Boulenger, Histoire de l’Eglise, 1939, édit. Emmanuel Vitte, Paris.
  • Manuel d’Apologétique, 1939, édit. Emmanuel Vitte, Paris.
  • J. Chaine et R. Grousset, Littérature religieuse, 1949, Armand Colin, Paris.
  • J. Chelini et J.-R. Palanque, Petite Histoire des grands Conciles, 1962, édit. Desclée de Brouwer, Paris.
  • Daniel-Rops, de l’Académie Française, L’Eglise des Apôtres et des Martyrs, 109ème édit., 1948, édit. Arthème Fayard, Paris.
  • qu’est-ce que la Bible? 1955, édit. Arthème Fayard, Paris.
  • Robert Davidson, Le Message de la Bible, 1963, édit. Meddens, Elsevier, Paris (écrit par un Anglican, mais pourvu de l’imprimatur Catholique).
  • Cahiers trimestriels Evangile, de la Ligue Catholique de l’Evangile, 2, r. de la Planche, Paris, N° 13, 41 et 43.
  • Albin Flury, Lettre à Christine Un prêtre répond à une protestante, 1961; édit. Salvator, Mulhouse.
  • Abbé R. Morçay, prof. à l’Institut Catholique de Paris, Nouvelle Histoire de l’Eglise, 1948, édit. Lanore, Paris.
  • Dom Paul Passelecq, Préjugés des Catholiques contre la lecture de la Bible, 1954, édit. Maredsous, Belgique.
  • Louis Ott, Précis de Théologie Dogmatique, traduit par l’abbé Marcel Grandclaudon, 1955, édit. Salvator, Mulhouse.
  • Dom Charles Poulet, Histoire de l’Eglise, Nouvelle édition revue et mise à jour par Dom Louis Gaillard, Moine bénédictin de St-Paul de Wisques, 1959; édit. Beauchesne et ses fils, Paris.
  • A. Robert et A. Tricot, Initiation biblique, 1938, édit. Desclée et Cie, Paris.
  • A. Robert et A. Feuillet, Introduction à la Bible, 2 tomes, 2ème édition 1959. édit. Desclée et Cie, Paris.
  • L. Rudloff, O. S. B., Petite Théologie Dogmatique, 1937, édit. Alsatia, Paris.
  • Chanoine A. Texier, professeur de philosophie et d’apologétique, Précis d’Apologétique, 7. édit. 1958; édit. de l’Ecole, Paris.
  • J. Vallentin, La Foi des Chrétiens, 1949; édit. Alsatia, Paris.
  • Vocabulaire de théologie biblique, 1962, édit. du Cerf, Paris.
  • F. Zorell, S. J., Lexicon Graecum Novi Testament, 1961 , édit. Lethiellieux, Paris.

Notre bibliographie est volontairement restreinte, la Bible étant en la circonstance, le document par excellence. Il est conseillé au lecteur intéressé de suivre l’exemple des Juifs de Bérée qui

« examinaient chaque jour les Ecritures. pour voir si ce qu’on leur disait était exact.» (Act. 17.11).1


Avant-propos

Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. (1 Tim. 2.4)

Le Concile œcuménique a amené l’auteur de ces lignes à approfondir ce qui lui semblait être le fondement doctrinal de l’Unité chrétienne: la Bible, et en particulier le Nouveau Testament qui est la révélation définitive de Dieu aux hommes.

« Sous l’inspiration de l’Esprit-Saint, écrivit S. S. Pie XII (Divino afflante) , les écrivains sacrés ont composé les Livres que Dieu a voulu donner au genre humain »
(cité par Daniel-Rops, « Qu’est-ce que la Bible? », p. 68).

Ce sont donc ces livres qui nous révèlent Ses desseins et Son plan de Salut pour l’humanité.

Pour connaître Sa volonté, « pour entendre le Saint-Esprit, il faut lire un livre écrit de main d’homme » (Dom Passelecq, « Préj. des Cath. contre la lecture de la Bible », p. 12), mais « divinement inspiré » (2 Tim. 3.16), l’inspiration étant l’impulsion surnaturelle par laquelle l’Esprit-Saint a incité les écrivains sacrés à écrire sous sa continuelle assistance. « Puisque l’écrivain sacré a écrit tout ce que Dieu voulait lui faire écrire et seulement ce qu’il voulait lui faire écrire, il en résulte que dans les livres inspirés tout est parole de Dieu » (Robert-Tricot, « Init. Bibl. », p. 20)

« … en sorte que toute erreur, même en matière qui ne regarde pas la foi ou les mœurs, se trouve être exclue de la Sainte Ecriture, parce que Dieu ne saurait enseigner une erreur quelconque »
(L. Rudloff, « Pet. Théol. Dogm. », p. 30).

Tel est l’énoncé du principe de l’inerrance des Ecritures.

« Ce qui est certain, c’est que cette assistance (celle du Saint-Esprit) fait choisir à l’auteur les mots les plus aptes à rendre la pensée divine dans toute sa force et sa netteté. En ce sens, on peut parler d’inspiration verbale »
(Robert-Tricot, Init. Bibl. p. 17).

En effet, « Il est difficile de dissocier la pensée pure de son expression. Dieu ne saurait être absent de la formulation, de la mise par écrit de son message » (Daniel-Rops, « Qu’est-ce que la Bible? », p. 78). Tel est l’énoncé du principe de « l’ inspiration totale. »

Puisque Dieu est l’Auteur de la Bible, sa lecture ne reste pas sans action profonde sur son lecteur.

« La Parole de Dieu réalise sans intermédiaire ce dont elle est le signe. ‘Comme la pluie et la neige descendent du ciel et n’y retournent pas qu’elles n’aient abreuvé et fécondé la terre et qu’elles ne l’aient fait germer, qu’elles n’aient donné la semence au semeur et le pain à celui qui mange, ainsi en est-il de ma Parole qui sort de ma bouche. Elle ne revient pas à moi sans effet, mais elle exécute ce que j’ai voulu et accomplit ce pourquoi je l’ai envoyée’ (Is. ou Es. 55. 10, 11) ».
(J. Vallentin, La Foi des Chrétiens p. 36).

De plus,

« la Parole de Dieu nous sanctifie. Elle est la voie du salut, car elle opère la sanctification et la grâce » (J. Vallentin, « La Foi des Chrétiens », p. 37).

Voir aussi Jean 17.17.

« La Parole de Dieu, nous dit le Vocabulaire de Théologie biblique, est donc un fait en face duquel l’homme ne peut se tenir passif; le porte-parole exerce un ministère aux responsabilités très lourdes; l’auditeur est sommé de prendre position et cela engage son destin. »

Méditée dans cette perspective, la Bible ne peut manquer d’enrichir spirituellement, de conduire le lecteur – tout comme elle a conduit l’auteur de ces lignes – à reconnaître en Jésus son seul Sauveur et l’amener à une « nouvelle naissance »2, par laquelle « l’homme échange sa vie humaine et pécheresse pénétrée de tristesse et aboutissant à la mort, contre une vie divine, éternelle et bienheureuse. Il devient participant de la vie même de Dieu » (Cahier Evangile, n° 41, p. 11). Le message du Nouveau Testament est cette Bonne Nouvelle:

« A cause de ce que Dieu fit en Jésus et par lui, les hommes sont pardonnés, réconfortés et ramenés à l’intimité avec Dieu. Dieu et les hommes sont à nouveau réunis »
(R. Davidson, « Le Mes. de la Bible », p. 153).

L’unité entre chrétiens ne peut passer que par la communion avec le Père et le Fils.

« Que tous soient un. Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu’eux aussi soient un en nous »
(Jean 17.21, Jérusalem).

C’est la prière même de Jésus. Voir aussi Gal. 3. 28.

L’unité, c’est qu’il n’y ait qu’

« un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême. un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, et parmi tous, et en tous » (Eph. 4.5, 6).

Or cette foi unique est-elle prêchée pareillement dans toutes les églises? Propose-t-on aux hommes avides de vie nouvelle et assoiffés de certitudes spirituelles le même Evangile et le même texte?

La comparaison des traductions récentes du Nouveau Testament et leur confrontation avec l’original grec (N. T. Gr. Lat.) se sont imposées.

En cas de divergence, c’est le principe de l’ « analogie de la foi » (Rom. 12.6) qui doit trancher. « Il faut comparer les passages parallèles et les expliquer les uns par les autres; ce sera souvent le meilleur moyen de préciser une expression ou d’envisager un fait sous ses divers aspects » (Robert-Tricot, « Init. bibl. », p. 327)3.

Mais la Bible étant le livre de la Parole de Dieu, il faut l’aborder avec respect, foi et humilité, avec un cœur et un esprit ouverts.

Et avant de commencer la lecture de cette étude, il faut demander à l’Esprit-Saint d’être notre guide et notre lumière:

« Eternel ! fais-moi connaître tes voies,
Enseigne-moi tes sentiers.
Conduis-moi dans ta vérité, et instruis-moi;
Car tu es le Dieu de mon salut,
Tu es toujours mon espérance… »
(Ps. 25 (24).4, 5).


Jésus-Christ et son salut

Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé. (Jean 10. 9)

La Bible nous fait connaître le plan de Dieu pour le salut de l’humanité. Et, pourtant, les diverses Eglises n’enseignent pas la même doctrine de salut. Bien plus, comme nous allons le voir dans les passages suivants, les traducteurs ne traduisent pas toujours en fonction du texte grec, mais en fonction d’une certaine orientation théologique de leur esprit. De là les divergences de traduction en plusieurs endroits.

Actes 2.47

Voici le premier, tel que le traduisent les protestants. Il s’agit d’un passage des Actes des Apôtres. chapitre 2, verset 47

SEGONDEt le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Eglise ceux qui étaient sauvés.
DARBY… ceux qui devaient être sauvés.
GOGUEL-MONNIER… ceux qui étaient sauvés.
SEGOND REV.… ceux qui étaient sauvés.
STAPFER… ceux qui étaient sauvés.
SYNODALE… ceux qui étaient sauvés.
PV… ceux qui étaient sauvés.
PLE… ceux qui étaient sauvés.
LIV… ceux qui étaient sauvés.
BAN… ceux qui étaient sauvés.

 Voici maintenant les traductions catholiques

BUZY… ceux qui étaient sur le chemin du salut.
CRAMPON 1939… ceux qui étaient sauvés.
CRAMPON 1960… ceux qui étaient sauvés.
JÉRUSALEM… ceux qui seraient sauvés.
N. T. LETOUZEY… ajoutait-il chaque jour des élus.
MAREDSOUS… ceux qui étaient sur le chemin du salut.
PIROT -CLAMER… ajoutait chaque jour les sauvés.
OSTY-TRINQUET… ceux qui étaient sauvés.
TRI… ceux qui étaient sauvés.
PDB… ceux qui trouvent le salut.

  Voici maintenant les traductions interconfessionnelles

TOB… ceux qui trouvent le salut.
BFC… ceux qui étaient sauvés.

  Voici maintenant la traduction Chouraqui

CHOpour nous, les sauvés

Ici, la traduction diverge sur le mot grec sôzomenous qui signifie littéralement les étant sauvés, donc bien ceux qui sont sauvés et non pas seulement ceux qui se trouvaient sur le chemin du salut. Pirot-Clamer précise dans sa note (tome XI, 1ère partie p.69): « Les sauvés: la traduction de la Vulgate qui salvi fierunt (qui font leur salut) ne rend pas le grec tous sôzomenous. »

Les traduction Buzy, Jérusalem et Maredsous sont donc à rejeter.

1 Cor. 1.18

Nous retrouvons des divergences analogues en 1 Cor. 1.18.

Voici d’abord les traductions protestantes:

SEGONDCar la prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent; mais pour nous qui sommes sauvés, elle est une puissance de Dieu.
DARBY… nous qui obtenons le salut.
GOGUEL-MONNIER… nous qui sommes sauvés.
SEGOND REV.… nous qui sommes sauvés.
STAPFER… pour nous, les sauvés.
SYNODALE… nous qui sommes sauvés.
PV… qui marchons dans la voie du salut.
COL… pour nous qui sommes sauvés
PLE… pour nous qui sommes sauvés
LIV… pour nous qui sommes sauvés
BAN… pour nous qui sommes sauvés

 Voici maintenant les traductions catholiques, avec leurs commentaires 4

BUZY… pour ceux qui sont dans la voie du salut.
CRAMPON 1939… pour nous qui sommes sauvés.
CRAMPON 1960… pour ceux qui se sauvent.
JÉRUSALEM… pour ceux qui se sauvent.
N. T. LETOUZEY… pour ceux qui se sauvent.
MAREDSOUS… pour ceux qui sont sauvés.Note :
Au contraire, pour ceux qui ont fa foi, sont baptisés (et donc sauvés), ce message est une force divine parce qu’il met le fidèle en présence du Christ… Le fidèle est intérieurement transformé par l’influence du Christ qui habite en lui par son Esprit-Saint. 
PIROT -CLAMER… pour ceux qui se sauvent.
OSTY-TRINQUET… pour ceux qui se sauvent.
TRI… ceux qui se sauvent
PDB… ceux qui sont en train d’être sauvés

  Voici maintenant les traductions interconfessionnelles

TOB… ceux qui sont en train d’être sauvés
BFC… nous qui sommes sur la voie du salut

  Voici maintenant la traduction Chouraqui

CHOpour nous, les sauvés

On trouve ici, le mot « sôzomenois », le même que tout à l’heure (mais au datif) et signifiant « les étant sauvés ». Crampon 1939 et Maredsous seuls ont traduit correctement.

Voici maintenant un troisième passage où apparaissent encore des divergences de traduction. Il s’agit de 1 Cor. 15.2.

1 Cor. 15.2

Voici d’abord les traductions protestantes:

SEGOND(Je vous rappelle, frère, l’Evangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, dans lequel vous avez persévéré), et par lequel vous êtes sauvés, si vous le retenez tel que je vous l’ai annoncé; autrement vous auriez cru en vain.
DARBY… vous êtes sauvés.
GOGUEL-MONNIER… il (l’Evangile) sera l’instrument de votre salut.
SEGOND REV.… vous êtes sauvés.
STAPFER… et qui aussi vous sauvera.
SYNODALE… vous êtes sauvés.
PV… elle aussi sera l’instrument de votre salut.
PLE… par lequel vous êtes sauvés.
LIV… cette bonne nouvelle qui vous sauve
BAN… par lequel aussi vous êtes sauvés.

Voici maintenant les traductions catholiques:

BUZY… vous serez sauvés
CRAMPON 1939… vous êtes sauvés
CRAMPON 1960… vous serez sauvés
JÉRUSALEM… vous serez sauvés
N. T. LETOUZEY… vous serez sauvés
MAREDSOUS… vous serez sauvés
PIROT -CLAMER… vous serez sauvés
OSTY-TRINQUET… vous serez sauvés
TRI… vous serez sauvés
PDB… vous êtes sauvés
OSTR… vous êtes sauvés
L’ancienne édition portait : vous serez sauvés.

Voici maintenant les traductions interconfessionnelles

TOB… vous serez sauvés
BFC… vous êtes sauvés

  Voici maintenant la traduction Chouraqui

CHO… vous serez sauvés

Ici les protestants traduisent généralement par un présent, alors que les catholiques, à l’exception de Crampon 1939, traduisent par un futur. Or le mot en question, sôzesthe est bien le présent de la voix passive du verbe sôzo.

Pour justifier leur traduction, les commentateurs de Pirot-Clamer notent (tome XI, 2ème partie, p, 277): « Le verbe sôzesthe au présent doit être interprété comme un hébraïsme, mis pour le futur ».

Toutefois, l’apôtre Paul « manie le grec avec aisance » (Chaîne-Grousset, lit. relig., p. 418). De plus, il a bénéficié de l’inspiration divine lorsqu’il écrivait ou dictait ses lettres.

2 Cor. 2.15

Enfin, un dernier passage présente des divergences de traduction du même ordre. Il s’agit de 2 Cor. 2.15.

Voici d’abord les traductions protestantes:

SEGONDNous sommes, en effet, pour Dieu la bonne odeur de Christ, parmi ceux qui sont sauvés et parmi ceux qui périssent:
DARBY… qui sont sauvés.
GOGUEL-MONNIER… qui sont sauvés.
SEGOND REV.… qui sont sauvés.
STAPFER… qui sont sauvés.
SYNODALE… qui sont sauvés.
PV… ceux qui se laissent sauver
COL… ceux qui se sauvent
PLE… ceux qui sont sauvés
LIV… ceux qui sont sauvés
BAN… ceux qui sont sauvés

Voici maintenant les traductions catholiques:

BUZY… vous serez sauvés
CRAMPON 1939… vous êtes sauvés
CRAMPON 1960… vous serez sauvés
JÉRUSALEM… vous serez sauvés
N. T. LETOUZEY… vous serez sauvés
MAREDSOUS… vous serez sauvés
PIROT -CLAMER… vous serez sauvés
OSTY-TRINQUET… vous serez sauvés
TRI… ceux qui se sauvent
PDB… ceux qui se sauvent

Voici maintenant les traductions interconfessionnelles

TOB… ceux qui se sauvent
BFC… ceux qui se sauvent

  Voici maintenant la traduction Chouraqui

CHOparmi les sauvés

Ici les protestants utilisent le présent de la voix passive, alors que les catholiques, à l’exception de Crampon 1939, utilisent le présent de la voix active.

En fait, le mot mal traduit est encore « sôzomenois », déjà rencontré en Actes 2.47 et 1 Cor. 1.18 et qu’il faut traduire par « les étant sauvés ».

Il est assez surprenant de constater que Crampon 1960 a modifié Crampon 1939, mais non pas dans le sens d’une plus grande fidélité au texte!

PART DE L’HOMME DANS SON SALUT

Cette divergence des traductions pose deux questions fondamentales pour le salut des chrétiens. Et tout d’abord celle-ci: quelle est la part de l’homme dans son salut? Peut-il se sauver lui-même? Ensuite la seconde question: le chrétien peut-il avoir la certitude, dès ici-bas, d’être sauvé?

La réponse est donnée par le Nouveau Testament.

Lorsque les apôtres lui demandèrent qui pouvait être sauvé, Jésus a répondu:

« Aux hommes cela est impossible, mais à Dieu tout est possible » (Matth. 19.26)5.

Pierre le redit en Actes 15.11 :

« Mais c’est par la grâce du Seigneur Jésus que nous croyons être sauvés, de la même manière qu’eux. »

Et Paul le réaffirme en maints endroits. Voyons deux passages particulièrement significatifs.

Tite 3.5:
Il nous a sauvés, non à cause des œuvres de justice que nous aurions faites, mais selon sa miséricorde, par le baptême de la régénération et le renouvellement du Saint-Esprit.

Eph. 2.8 et 9:
Car c’est bien gratuitement que vous êtes sauvés moyennant la foi: vos mérites n’y sont pour rien, c’est un don de Dieu; ce n’est pas par les œuvres, en sorte que personne n’ait sujet d’en tirer vanité (Maredsous).

Voir aussi Rom. 3.28 ; 8.1 ; 9.32 et 33 ; 11.6 ; 1 Cor. 6.20 : Gal. 2.16; 2 Tim. 1.9.

Il est donc évident que ce ne sont point nos œuvres qui peuvent nous sauver. Jésus lui-même n’a-t-il pas dit:

« Vous de même, quand vous avez fait tout ce qui vous a été ordonné, dites: Nous sommes des serviteurs inutiles, nous avons fait ce que nous devions faire » (Luc 17.10)?

L’adjectif « akhreios » traduit par « inutiles » ou « pauvres » ou « ordinaires », signifie même « bons à rien », et, pour le traducteur catholique Henri Lasserre (Les saints Evangiles, p. 572), « sans mérite », donc nullement surérogatoire. 

« L’homme ne peut sortir de sa condition de pécheur que par la foi en Jésus-Christ, lequel a reçu de Dieu mission de réparer le désastre causé par le péché d’Adam: expier les fautes de l’humanité, abattre la tyrannie du péché et conférer aux croyants sa sainteté, qui est la sainteté même de Dieu »
(Osty-Trinquet, note à Rom. 1.17, p. 321).

L’ASSURANCE DU SALUT

Bien plus, les versets précédents laissent présumer que les apôtres et les premiers chrétiens possédaient la certitude d’être sauvés. « Il nous a sauvés », « vous êtes sauvés », « nous croyons être sauvés » : voici ce qu’affirment les apôtres!

Cette gratuité et cette certitude du salut constituent précisément la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ! Tout au long du Nouveau Testament, cette affirmation se retrouve. Voici deux témoignages de l’apôtre Jean.

Jean 6.47:
En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi a la vie éternelle.

1 Jean 5.11 à 13:
Et voici ce témoignage, c’est que Dieu nous a donné la vie éternelle, et que cette vie est dans son Fils. Celui qui a le Fils a la vie; celui qui n’a pas le Fils de Dieu, n’a pas la vie. Je vous ai écrit ces choses, afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu.

Voir aussi Jean 3.15 et 16; 3.36; 5.24; 10.28; Rom. 6.22; 8.1 ; 10.9 à 11 ; 1 Jean 2.25; 3.14; Phil. 3.20.

Le salut vient donc de Dieu, et le chrétien racheté possède la certitude de son salut.

Mais alors, peut-on objecter, à quoi bon les nombreuses exhortations aux bonnes œuvres? (Eph. 2.10; 1 Tim. 6.18; Héb. 10.24; 1 Pi. 2.12; Ja. 2.14 et 20, etc.).

Celles-ci n’étant pas les moyens du salut, sont au contraire les fruits du salut, le témoignage des sauvés, car toute foi authentique « témoigne » par ses œuvres.

« Que votre lumière luise aussi devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux » (Matth. 5.16).

Jésus a dit :

« Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire. » (Jean 15.5).

Sans communion avec Dieu, en effet, toutes nos œuvres sont mortes.

LA REPENTANCE

Comment obtenir ce salut? Comment aller vers Jésus qui proclame:

« Je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi » (Jean 6. 37).

Il nous le dit lui-même:

« Repentez-vous et croyez à la bonne nouvelle » (Marc 1.15).

« Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé » (Marc 16.16).

Tout au long du Nouveau Testament reviennent ces exhortations à la foi et à la repentance qui en constituent l’essence (voir Actes 20.21).

« Si vous ne vous repentez, vous périrez tous également » (Luc 13.3 et 5).

Avant son ascension au ciel, Jésus explique de nouveau à ses disciples que, selon les Ecritures, « la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés en son nom » (Luc 24.47).

Dès sa première prédication, Pierre exhorte à la repentance (Actes 2.38). Devant les Athéniens, Paul proclame que « Dieu, sans tenir compte des temps d’ignorance, annonce maintenant à tous les hommes, en tous lieux, qu’ils aient à se repentir » (Actes 17.30).

Et le dernier livre de la Bible nous fait entendre plusieurs fois le même avertissement. Ecoutons :

« Aie donc du zèle, et repens-toi. Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi » (Apoc. 3.19 et 20).

Qu’est-ce donc que la repentance? Qu’est-ce se repentir? Les correspondants grecs de ces mots sont metanoïa et metanoeô. Ils expriment, comme le dit la note de Jérusalem à Matth. 3.2, un changement de l’esprit, un retournement (conversion).

Mareds. Expl. précise très justement, dans son commentaire à Actes 2.38, que l’expression: repentez-vous,

« contient, outre le regret de ses fautes, une disposition réelle à un changement de vie, à un renouvellement de la mentalité… ».

Comment se traduit ce repentir? Jésus nous l’enseigne dans sa parabole de l’enfant prodigue (Luc 15.18 à 20) :

« Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai: Mon père, j’ai péché contre le ciel et toi, je ne suis plus digne d’être appelé ton fils; traite-moi comme l’un de tes mercenaires. Et il se leva, et il alla vers son père ».

L’Evangile nous donne aussi des exemples de repentir. D’abord, la femme repentante (Luc 7.38) qui se tint aux pieds de Jésus et pleura. De même Pierre, après son reniement, lorsqu’il rencontra le regard du Seigneur, sortit de là et pleura amèrement (Luc 22. 62).

Le psalmiste déjà, dans ce magnifique psaume de la repentance (Ps. 51 (50). 19) nous dit:

« Les sacrifices qui sont agréables à Dieu, c’est un esprit brisé: ô Dieu! tu ne dédaignes pas un cœur brisé et contrit. »

Et ainsi parle le Très-Haut (Esaïe ou Isaïe 57.15) :

« … Mais je suis avec l’homme contrit et humilié, afin de ranimer les esprits humiliés, afin de ranimer les cœurs contrits. »

REPENTANCE ET PENITENCE

Or, si la repentance est un changement de conduite et un retour vers Dieu, il ne faut pas confondre « repentance » et « pénitence ». Car le mot « pénitence », outre l’idée de repentir, contient la notion d’expiation des péchés et celle des pratiques expiatoires de mortifications.

Dès 1886, Henri Lasserre, traducteur catholique des Evangiles, l’avait reconnu (Les Saints Evangiles, p. 536) :

« Le paenitentiam agite du latin ne traduit pas exactement les sens du grec metanoeïte qui veut dire: changez de sentiment, repentez-vous, convertissez-vous, mais qui ne comporte point, comme le paenltentiam agite, l’idée d’austérités volontaires, dans le but d’expier. »

Le Nouveau Testament nous a appris, en effet, que ce ne sont pas nos œuvres qui peuvent nous sauver, que le salut est impossible à l’homme et que c’est Jésus-Christ qui, à notre place, s’est livré pour l’expiation de nos péchés (1 Jean 4,10 ; Rom, 3.25).

Les commentateurs de Pirot-Clamer notent aussi (tome IX, p, 26) :

Metanoeïte (traduction du substrat hébreu sûbû) : étymologiquement, repentez-vous, changez d’esprit (meta nous), changez de sentiments, de conduite. La meilleure traduction des verbes hébreu et grec semble être non pas faites pénitence, repentez-vous qui n’expriment formellement que le regret, mais convertissez-vous qui exprime en même temps le changement de conduite consécutif au repentir. »

Et pourtant, le mot pénitence et l’expression faites pénitence reviennent souvent sous la plume des traducteurs catholiques, dans les missels et la catéchèse catholique.

Voici d’ailleurs un tableau comparatif (p. 24-25) des diverses traductions des mêmes mots grecs: metanoïa et metanoeô que tous les traducteurs protestants traduisent toujours par repentir ) (sous ses diverses formes) ou par repentance, aux exceptions suivantes près.

Osty-Trinquet est la seule traduction catholique à toujours traduire ces mots par repentir et ses dérivés.

Héb. 6.1renoncement aux œuvres mortesSegond, Darby, Goguel-Monnier, Segond rev., Stapfer
Luc 13. 3,5
Act. 20.211
convertirGoguel-Monnier
2 Tim. 2.25changer d’avisStapfer
Héb. 12.17revenir

Metanoïa (*) et Metanoeô (•)

Expressions utilisées pour traduire ces mots dans les versions anciennes

 versets BuzyCrampon
1939
Crampon
1960
Jéru-
salem
N.T.
Letouzet
MaredsousPirot-
Clamer
Osty-
Trinquet
LasserreSynopse
 Matth. 3.2 • co re re re co re co re co fp
  3.8 * pe re re re pe pe pe re co pe
  3.11 * pe re re re pe pe pe re am pe
  4.17 • co re re re co fp co re co fp
  11.20 • co fp fp fp co re co re imp fp
  11.21 • fp fp fp fp fp re fp re fp fp
  12.41 • fp fp fp fp fp fp fp re fp fp
Marc 1.4 * pe re re re re co pe re pe pe
  1.15 • co re re re re fp fp re co fp
  6.12 • pe re re re re pe pe re co pe
Luc 3.3 * pe re re re pe re pe re pe pe
  3.8 * pe re re re re co re re co pe
  5.32 * pe re re re pe co pe re ./. pe
  10.13 • fp fp fp fp fp fp fp re fp fp
  11.32 • fp fp fp fp re fp re re fp fp
  13.3 • fp re re fp fp re fp re co fp
  13.5 • fp re re fp fp re fp re am fp
  13.7 * pe re re re pe re re re co re
  15.10 • re re re re re re re re co re
  16.30 • fp re re re fp re fp re co fp
  17.3 • rg re re re re re re re re re
  17.4 • rg re re re re re re re rg re
  24.47 pe re re re pe re pe re co pe
 Actes 2.38 • fp re re re re re re re 
  3.19 • re re re re re re re re
  5.31 * re re re re pe re pe re
  8.22 • re re re re re re re re
  11.18 * pe re re re re re co re
  13.24 * pe pe re re pe re pe re
  17.30 • re re re re co re co re
  19.4 * pe re pe re pe pe pe re
  20.21 * rt co co co rt co rt re
  26.20 * pe re re re pe re re re
 Rom. 2.4 * pe pe re re re re re re
 2 Cor. 7.9 * re pe re re re pe re re
  7.10 * pe re re re re re re re
  12.21 • fp fp re fp fp fp fp re
 2 Tim 2.25 * re co co co co re re re
 Héb. 6.1 * re rn re re re co re re
  6.6 * pe pe co pe pe pe pe re
  12.17 * ch ch re ch ch rv ch re
 2 Pi. 3.9 * co pe re re pe re pere
 Apoc. 2.5 • re re re re re re re re
  2.16 • re re re re re re re re
  2.21 • fp fp re re re re re re
  2.22 • re re re re re de re re
  3.3 • re re re re re re re re
  3.19 • re re re re co re co re
  9.20 • re re re rn re rn re re
  16.9 • co re re re re re re re

* = Metanoïa
• = Metanoeô


 
Significations des abréviationsproportions
Total 455
Amamendement2
Chchanger de conduite5
Cose convertir, conversion41
Dese détourner1
ImImpénitence1
FPfaire pénitence65
PEpénitence63
Rerepentir, se repentir, repentance256
Rgregretter3
Rtretour à Dieu3
Rnrenoncer3
Rvrevenir1

Expressions utilisées pour traduire ces mots dans les versions récentes

 PVrepentir, repentance, se détourner des péchés, se tourner vers Dieu; changer de mentalité, d’avis, d’attitude, de vie; revenir sur le choix, se convertir, répudier les agissements
PLEse convertir, conversion, changement
COLse repentir, repentance, changer d’avis
LIVse détourner du péché, de sa méchanceté, de ses idées fausses, de son indifférence; revoir sa position et son attitude vis-à-vis de Dieu; se repentir, se tourner vers Dieu; se débarrasser des idôles; renoncer au péché et se tourner vers Dieu; abandonner les péchés et se tourner vers Dieu; reprendre son comportement et ses pensées; changer de pensées, d’attitude, de comportement
BANse repentir, repentance, changer d’idée (1 fois)
TRIse repentir, se convertir, (1 fois); la repentance (1 fois); conversion (1 fois); faire pénitence (6 fois)
PDBchanger; changer de cœur, de conduite; transformation des cœurs; renoncement à la méchanceté; se repentir; s’amender; revenir sur sa décision; revenir; faire pénitence (2 fois)
OSTRrepentir; repentance; conversion (1 fois)
  
TOBse convertir; se repentir; conversion
BFCchanger de comportement; commencer une vie nouvelle; regretter; se détourner
  
CHOfaire retour

S’il est vrai que le signe de la repentance, dans l’Ancienne Alliance, était « la cendre et le sac » (Matth. 11.21), le « jeûne » (Joël 2.12) et la « tête rasée » (Es. ou Is. 22. 12), Jésus est venu inaugurer le culte « en esprit et en vérité » (Jean 4. 23 et 24). Aussi, le jeûne doit-il rester secret (Matth. 6.16 et 17) ; et dans la parabole du pharisien et du publicain (Luc 18.10 à 14), Jésus ne nous apprend-il pas quelle doit être attitude du pécheur repentant? Déjà Esaïe (ou Isaïe), parlant au nom de l’Eternel, disait: (ch. 58, v. 6 et 7) :

« Voici le jeûne auquel je prends plaisir:
Détache les chaînes de la méchanceté,
Dénoue les liens de la servitude,
Renvoie libres les opprimés,
Et que l’on rompe toute espèce de joug;
Partage ton pain avec celui qui a faim,
Et fais entrer dans ta maison les malheureux sans asile; Si tu vois un homme nu, couvre-le
Et ne te détourne pas de ton semblable. »

La repentance doit donc être toute intérieure; elle signifie quitter le mal et se tourner résolument, définitivement vers Dieu et ses enseignements.

« Je vous le dis en vérité, nous dit Jésus, si vous ne vous convertissez et si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux » (Matth. 18.3).

Tel un enfant qui n’attend rien de lui-même, nous nous tournons confiants vers le Dieu miséricordieux, afin que nos péchés soient effacés.

« Repentez-vous donc et convertissez-vous, dit Pierre aux Israélites rassemblés au portique de Salomon, pour que vos péchés soient effacés » (Actes 3.19).

Quand nous nous sommes décidés d’accepter Jésus-Christ comme notre Sauveur et Maître, nous obtenons, en effet, le pardon de nos péchés et la réconciliation avec Dieu, que Jésus nous a mérités par sa mort (Col. 1. 21 et 22).

LA NOUVELLE NAISSANCE

Nous sommes alors « régénérés » par Dieu (1 Pi. 1.3) et « nés de nouveau »,

« Si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. » (Jean 3.3).

Cette nouvelle naissance est la naissance à l’Esprit et qui nous transforme radicalement 6! Elle est absolument nécessaire, puisque Jésus insiste auprès de Nicodème:

« Il faut que vous naissiez de nouveau. » (Jean 3.7).

Par la nouvelle naissance, Jésus prend possession de notre vie. Mais cela n’est possible que dans la mesure où nous avons abdiqué à notre moi, où nous nous sommes détournés de nous-mêmes et où nous avons crucifié notre moi (Gal. 5.24) pour recevoir Jésus en qui nous mettons toute notre confiance.

« A ceux qui l’ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle (la Parole) a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu » (Jean 1.12).

Celui qui est né de nouveau possède l’assurance du salut.

« L’Esprit lui-même atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu » (Rom. 8.16; Maredsous).

Nous avons la certitude d’être le « temple du Saint-Esprit » (1 Cor. 6.19).

Le thème de la nouvelle naissance est au centre du message du Nouveau Testament. « En lisant ce cahier » – pouvons-nous lire (p. 8) dans le N° 43 des Cahiers « Evangile » de la Ligue Catholique de l’Evangile, – consacré à la nouvelle naissance « vous allez donc voir la ‘catholicité’, l’universalité, de l’enseignement sur la nouvelle naissance, sur le changement radical que Dieu veut opérer dans l’esprit, dans le cœur, dans l’être le plus profond des siens ».

Si Paul a parlé de « nouvelle création » (2 Cor. 5.17; Gal. 6.15), si Pierre parle de « régénération » (1 Pi. 1.3, 23), si Jacques parle d’un « engendrement par la Parole de vérité » (Ja. 1.18), si Jean parle d’une « nouvelle naissance » (Jean 3.3, 7), ils ne font qu’expliciter l’enseignement de Jésus qui a dit:

« Je suis la vie » (Jean 11.25; 14.6).

Paul proclame (2 Cor. 5.17) :

« Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. »

Régénérés par la grâce de Dieu, nous pouvons nous écrier avec l’apôtre Paul: « Je puis tout par celui qui me fortifie » (Phil. 4.13). La victoire sur le péché m’est assurée (1 Cor. 15.57), car

« ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi » (Gal. 2. 20).

Puisse, cher lecteur, cette vie divine demeurer en vous!

Puissiez-vous dire, avec l’apôtre Paul:

« Christ est ma vie »

(Phil. 1.21). Sinon, nous faisons nôtre sa supplication (2 Cor. 5.20) :

« Soyez réconciliés avec Dieu ! »


Jésus-Christ et son Eglise

Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux. (Matth. 18.20)

LES ANCIENS OU PRESBYTRES

On trouve dans le Nouveau Testament 48 fois le mot grec presbyteros.

Vingt-neuf fois. il désigne les Anciens des Juifs, et le mot a été unanimement traduit par ancien.

Dans son glossaire, Segond Rev. précise que

« pour les Juifs, ce mot désignait des docteurs ou des chefs de famille qui avaient une autorité dans la vie religieuse et dans les communautés juives ».

Osty-Trinquet ajoutent (notes de Marc 7.3 et Luc 7.3)

« que ces anciens, docteurs célèbres. transmettaient et complétaient l’enseignement oral destiné à interpréter la Loi et qu’ils siégeaient dans les assemblées locales et les tribunaux ».

Mareds. Expl. précise qu’ils étalent encore « membres du Grand Conseil (sanhédrin) ».

C’est ainsi, en effet qu’ils apparaissent dans les passages suivants ainsi que dans l’Ancien Testament (Lév. 4.13 à 16; Nomb. 11.16; Deut. 19.12; 27.1 ; 1 Rois 8.1).

Matth. 15. 2, 16.21, 21.23, 26.3, 26.57, 27.1, 27.3, 27.12, 27.41, 28.12
Marc 7.3, 8.31, 11.27, 14.43, 14.53, 15.1
Luc 7.3, 9.22, 20.1, 22.1, 22.52
Actes 4.5, 4.8, 4.23, 6.12, 22.5, 23.14, 24.1, 25.15
Héb. 11.2

Mais le terme presbyteros est encore utilisé dans le Nouveau Testament 19 fois pour désigner ceux qui sont chargés de diriger les Eglises ou assemblées chrétiennes. Les traducteurs protestants ont toujours traduit ce mot par ancien.

Dans les 10 passages suivants des Actes, les traducteurs catholiques aussi l’ont traduit par ancien. Toutefois, Buzy, N. T. Letouzey et Pirot-Clamer ont francisé le mot grec presbyteros en presbytre.

Actes 11.30, 14.23, 15.2, 15.4, 15.6, 15.22, 15.23, 16.4, 20.17, 21.18

Il n’en est plus de même dans les épîtres, où les traducteurs catholiques utilisent non seulement les mots anciens ou presbytres mais aussi celui de prêtre, comme le montre le tableau ci-contre.

 versets BuzyCrampon
1939
Crampon
1960
JérusalemN.T. LetouzetMaredsousPirot-
Clamer
Osty
trinquet
1Tim. 4.14PresbytreAncienAncienPresbytrePresbytériumAncienPresbytériumCollège persbytérial
1Tim. 5.17Presbytre-
Présidents
AncienAncienPresbytrePresbytreAncienPresbytreAncien
1Tim. 5.19PresbytreAncienAncienPresbytrePresbytreAncienPresbytreAncien
Tite 1.5PresbytreAncien PresbytrePresbytrePresbytreAncienPresbytreAncien
Ja. 5.14PresbytrePRÊTREAncienPresbytrePresbytrePRÊTREPresbytreAncien
1 Pi. 5.1PresbytreAncienAncienAncienPresbytreAncienPresbytreAncien
1 Pi. 5.5PresbytreAncienAncienAncienPresbytreAncienPresbytreAncien
2 Jean 1PresbytreAncienAncienAncienPresbytreAncienPresbytreAncien
3 Jean 1PresbytreAncienAncienAncienPresbytreAncienPresbytreAncien

On peut se demander pour quelles raisons, autre qu’une doctrine ecclésiologique préconçue, un traducteur a pu être amené à adopter un mot différent, selon les épîtres, alors que les apôtres, eux, utilisaient toujours le même mot…

Quelle est donc la signification réelle du mot presbyteros dans l’Eglise primitive?

Mareds. Expl. (en note à Actes 11.30) nous apprend que le terme d’ancien « fut adopté par les chrétiens de Jérusalem pour désigner les administrateurs de la communauté, sous la direction des apôtres ». Osty-Trinquet disent même: « sous l’autorité supérieure des apôtres ». En note à Actes 14.23 Mareds. Expl. précise qu’il s’agit « des évêques et des prêtres qui présidaient les communautés ». La même précision est donnée par Osty-Trinquet en note à 1 Pi. 5. 1 : prêtres ou évêques.

Pour Buzy, qui traduit toujours presbyteros par presbytre, ce « devaient être des prêtres; peut-être avaient-ils aussi la plénitude du sacerdoce par l’épiscopat » (Note à Actes 14.23).

Cependant Crampon 1939 et Maredsous traduisent en Jacq. 5.14 ce mot par prêtre… La note de Maredsous précise : « … Un même mot grec signifie ancien et prêtre ». Et dans plusieurs notes des traducteurs catholiques, le mot ancien est remplacé par prêtre.

En note à 1 Tim. 4.14 Mareds. Expl. précise « que le mot Ancien Ancien est la traduction du terme grec presbyteros, d’où est venu le mot français prêtre.

Mais si l’étymologie du mot prêtre procède de presbyteros, il n’est pas permis de faire dériver les prêtres des presbytres; en effet, le mot latin qui désigne le prêtre est sacerdos et celui qui désigne les anciens est seniores ou presbyteri, Ce n’est donc que secondairement, et tardivement, que presbytre a donné prêtre.

LES PRESBYTRES ET LES EPISCOPES

Ainsi deux questions se posent:

  • Les presbytres étaient-ils en réalité évêques ou prêtres?
  • Une distinction entre évêque et prêtre existait-elle dans l’Eglise primitive?

La réponse se trouve dans deux textes du Nouveau Testament. D’abord dans les Actes 20.17 à 28.

V. 17: « Cependant, de Milet Paul envoya chercher à Ephèse les Anciens de l’Eglise. » (Puis il leur dit: « …)

V. 28: « Prenez donc garde à vous-même, et à tout le troupeau sur lequel le Saint-Esprit vous a établis évêques, pour paître l’Eglise du Seigneur, qu’il s’est acquise par son propre sang. »

Il est évident ici que Ancien (presbyteros) v. 17 et Evêque (episcopos) v. 28 sont synonymes.

Un deuxième texte confirme cette synonymie: Tite 1.5 à 7.

« Je t’ai laissé en Crète, afin que tu mettes en ordre ce qui reste à régler, et que, selon mes instructions, tu établisses des anciens dans chaque ville, s’il s’y trouve quelque homme irréprochable, mari d’une seule femme, ayant des enfants fidèles, qui ne soient ni accusés de débauche ni rebelles. Car il faut que l’évêque soit irréprochable, comme économe de Dieu; qu’il ne soit ni arrogant, ni colère, ni adonné au vin, ni violent, ni porté à un gain déshonnête. »

Le mot episcopos, traduit par évêque ou épiscope ou surveillant, se retrouve encore en Phil. 1.1 et en 1Tim. 3.1 et 2. En 1Pi. 2.25, il s’applique à Jésus.

La synonymie entre épiscope et presbytre est reconnue par Buzy qui note à propos d’Actes 20.17 à 28:

« Les presbytres sont maintenant qualifiés d’épiscopes. Ces deux mots et ces deux valeurs sont donc interchangeables. »

Buzy le réaffirme dans ses notes à Tite 1.5 à 7 et surtout à 1 Tim. 3. 1 où il dit:

« une chose acquise aujourd’hui, c’est la synonymie parfaite de ces deux vocables ».

Mareds. Expl. note à ce propos:

« Evêque : la traduction littérale est surveillant. Dans les premiers textes chrétiens il est parfois difficile de distinguer la fonction proprement épiscopale de celle de chef de communauté… » (note à Actes 20. 28).

« … Sous réserve de mieux informé, nous nous rallions à l’opinion qui voit ici, dans ce terme évêque, un prêtre-chef de communauté. En effet, un passage parallèle à celui-ci, dans la lettre à Tite (1.5), emploie le terme de ancien ou prêtre » (note à 1 Tim. 3.1).

De même, pour Crampon 1960, l’épiscope « n’est pas un évêque au sens actuel du mot, mais un dignitaire de premier rang parmi les prêtres (presbytre ou ancien) ». C’est aussi l’opinion d’Osty-Trinquet (note à Phil. 1. 1) qui reconnaissent l’équivalence presbytre-épiscope dans la note à 1 Tim. 4.14.

Cependant Jérusalem (note à Tite 1. 5) semble faire une distinction entre les deux. On peut y lire:

« … le titre de presbytre (…) désigne un état, une dignité; celui d’épiscope (…) un office. Les uns et les autres, chefs de communautés locales, sont chargés non seulement de l’administration temporelle, mais de nombreuses fonctions proprement religieuses. Plus tard l’épiscope deviendra l’évêque, chef unique du Collège des prêtres. »

En note à 1 Tim. 5.17, Crampon 1960 livre ces subtilités:

« Les Anciens ou Presbytres: dignitaires distincts des épiscopes encore que les noms soient interchangeables et investis du pouvoir sacerdotal.   »

Pour terminer, ajoutons que les historiens de l’Eglise reconnaissent aussi, pour l’Eglise primitive, la parfaite synonymie de ces deux termes. Pour Clément (1 Cor. 44. 4-5), selon G. Bardy :

(La Théologie de l’Eglise de saint Clément de Rome à saint Irénée, p. 40) « les deux termes épiscope et presbytre ont le même sens et sont interchangeables. La même synonymie se retrouve dans le « Pasteur » d’Hermas qui ne nomme jamais ensemble les épiscopes et les presbytres, mais qui désigne tantôt les uns, tantôt les autres comme les chefs des Eglises. »

LE SACERDOCE CHRÉTIEN

Les commentaires catholiques ne se recouvrent pas et manquent de clarté, car on y décèle la tentative de faire des « presbytres » les ancêtres des prêtres et des épiscopes les ancêtres des évêques, amorce de la hiérarchie catholique alors que ces deux termes sont absolument équivalents. Voici d’autre part une objection extrêmement sérieuse.

Il n’est pas vrai, comme l’affirme Maredsous, que le mot « presbyteros »ait à la fois la signification d’ anciens et de prêtre. C’est le mot hiereus qui signifie prêtre (ou sacrificateur) et on le rencontre dans 30 endroits du Nouveau Testament.

Ses dérivés ( hierateuma, hierôsune, hierateia) qui signifient sacerdoce ou prêtrise se trouvent dans les sept passages suivants:

Ces termes s’appliquent d’abord aux prêtres et au sacerdoce de l’Ancienne Alliance où les prêtres étaient les intermédiaires entre les croyants et leur Dieu pour offrir les divers sacrifices. La prêtrise de la Nouvelle Alliance n’est, en fait, mentionnée que cinq fois; mais elle ne caractérise pas les fonctions ni des presbytres, ni des épiscopes, ni des pasteurs, ni des évangélistes, ni des diacres, ni des prophètes, ni des docteurs… mais celles de tous les chrétiens. Voici ces cinq passages.

  • 1 Pi. 2. 5:
    Et vous-même, comme des pierres vivantes, édifiez-vous pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, afin d’offrir des victimes spirituelles agréables à Dieu par Jésus-Christ.
     
  • 1 Pi. 2.9:
    Vous, au contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière.
     
  • Apoc. 1.5 à 6:
    A celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang, et qui a fait de nous un royaume, des sacrificateurs (prêtres) pour Dieu son Père, à lui soient la gloire et la puissance aux siècles des siècles ! Amen!
     
  • Apoc. 5.9 et 10:
    … et tu (l’agneau) as racheté pour Dieu par ton sang des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple, et de toute nation; tu as fait d’eux un royaume et des sacrificateurs (prêtres) pour Dieu, et ils régneront sur la terre.
     
  • Apoc. 20.6:
    Heureux et saints ceux qui ont part à la première résurrection! La seconde mort n’a point de pouvoir sur eux; mais ils seront sacrificateurs (prêtres) de Dieu et de Christ, et ils régneront avec lui pendant mille ans.

Ces passages montrent que l’Eglise du Nouveau Testament ne connaît qu’un sacerdoce: celui de tous les rachetés. Cela ressort aussi d’autres passages, tel Rom. 12.1 ; 1 Cor. 3.16; 1 Cor. 6.19.

L’épître aux Hébreux (10.14) nous montre que le sacrifice de Jésus-Christ est le seul sacrifice nécessaire à la nouvelle alliance:

« Car par une seule offrande, il a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés. »

La Nouvelle Alliance ne connaît donc pas de sacerdoce hiérarchisé comme l’Ancienne Alliance, car chaque fidèle y est à la fois prêtre et temple de Dieu. Et Jésus-Christ en est le Grand-Prêtre (Héb. 7.26 et 27). Le mot de grand-prêtre ou de souverain sacrificateur se rencontre 22 fois dans le Nouveau Testament; il désigne les Grands-prêtres de l’Ancienne Alliance, et, dans la Nouvelle Alliance, exclusivement l’unique Grand-Prêtre par excellence, Jésus-Christ, dont le sacerdoce ne passe point et ne se transmet point (Héb. 7. 24). Ce verset, cependant, donne aussi lieu à des traductions divergentes.

Hébr. 7.24

Voici d’abord les traductions, protestantes :

SEGONDMais lui, parce qu’il demeure éternellement, possède un sacerdoce qui n’est pas transmissible.
DARBY… a la sacrificature qui ne se transmet pas.
NOTE: qui ne change pas ou intransmissible.
GOGUEL-MONNIER… un sacerdoce intransmissible.
SEGOND REV.… le sacerdoce non transmissible.
STAPFER.. le sacerdoce qui ne se transmet point à d’autres.
SYNODALE… possède le sacerdoce qui ne se transforme point.
PV… sacerdoce perpétuel qui ne peut être transmis à personne d’autre.
PLE… intransmissible
COL… non transmissible
LIV… personne d’autre pour le remplacer
BAN… qui ne passe point à un autre

Voici maintenant les traductions catholiques avec leurs commentaires.

BUZY… un sacerdoce qui n’a pas de déclin.
CRAMPON 1939… un sacerdoce qui ne se transmet point.
Note : Qui ne se transmet point. « D’autres », qui n’est pas commutable (Vulgate: éternel). qui ne doit pas être remplacé par un autre.
CRAMPON 1960… un sacerdoce qui ne se transmet pas.
JÉRUSALEM… un sacerdoce immuable.
N. T. LETOUZEY… un sacerdoce qui ne passera pas.
MAREDSOUS… un sacerdoce perpétuel.
PIROT -CLAMER… un sacerdoce inaliénable
OSTY-TRINQUET… un sacerdoce qui ne passe point.
TRI… qui ne se transmet pas.
PDB… possèdera pour toujours la dignité de représentant de Dieu
OSTR… intransmissible (ancienne édition qui ne passe point)

Voici maintenant les traductions interconfessionnelles

TOB… sacerdoce exclusif
Note en gr. aparabatos, adjectif qui ne se trouve pas ailleurs dans la Bible. Son sens étymologique est : à côté de qui on ne peut marcher.
BFCsa tâche de prêtre n’a pas à être transmise à quelqu’un d’autre.

  Voici maintenant la traduction Chouraqui

CHOintransmissible

Le mot grec donnant lieu à ces divergences de traduction est aparabatos qui ne se trouve qu’une seule fois dans le Nouveau Testament. Il ne figure pas non plus dans la version grecque de l’Ancien Testament, dite version des Septante (dont la traduction a été commencée vers 250 av. J.-C.)7.

La traduction immuable ne convient pas, le mot grec signifiant immuable est ametathetos, utilisé en Héb. 6. 17 et 18.

La traduction perpétuel ou à perpétuité ne convient pas non plus, car le grec rend ces expressions par diènékès (Héb. 7.3; 10.1 ; 10.12 et 14).

La traduction intransmissible est bonne, car elle est confirmée par le contexte; voir versets 7.21 et 23, puis 10.14.

Il faut rappeler ici, que le sacerdoce de l’Ancienne Alliance connaissait « un seul souverain sacrificateur », Aaron, puis ses successeurs, qui avaient accès, une fois par an, dans le lieu très saint, au jour des expiations (Héb. 9.7 ; Lév. 16.32, 34). Or Jésus est « venu changer ce sacerdoce » (Héb. 7.12), car il est

« sacrificateur pour toujours, selon l’ordre de Melchisédek » (Héb. 7.20)

et non selon l’ordre d’Aaron (Héb. 7.11).

C’est pourquoi, son sacerdoce ne peut se transmettre. Tout sacerdoce devient superflu,

« car par une seule offrande, il a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés » (Héb. 10.14).

Le Christ, écrit aussi le commentateur de Pirot-Clamer (Tome XII, p. 325)

« possède un sacerdoce aparabaton (hapax biblique), immuable, inaliénable, infini en durée, comme en puissance: de là vient qu’il peut sauver les siens eis to panteles, d’un salut parfait sous tous les rapports, ce qui inclut aussi tous les temps. Le Christ continue d’exercer personnellement son sacerdoce, car il vit toujours pour intercéder en notre faveur ».

Mais s’il n’y a pas de sacerdoce, comment est alors organisée l’Eglise de la Nouvelle Alliance?

Pour édifier le corps du Christ, Dieu a doté les chrétiens de dons divers, utilisant

« les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs. (Eph. 4.11) ou encore comme diacres » (Phil. 1.1 ; 1 Tim. 3.8),

sans qu’il y ait d’hiérarchie. Tel est d’ailleurs l’enseignement de Jésus:

« Mais vous, ne vous faites pas appeler Rabbi; car un seul est votre Maître, et vous êtes tous frères. Et n’appelez personne sur la terre votre Père, car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux. Ne vous faites pas appeler conducteurs, car un seul est votre conducteur, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur » (Matth. 23.8 à 11, Segond Rev.).

L’autorité est détenue par le Christ – chef suprême de son Eglise (Eph. 1.22) – et sa Parole.

« Vous avez », écrit encore Paul aux Colossiens (2.10), « tout pleinement en lui, qui est le chef de toute principauté et de tout pouvoir. »

LE MINISTÈRE DES PRESBYTRES-EPISCOPES

Quelle est alors la fonction des presbytres épiscopes?

C’est celle de surveiller l’assemblée locale et d’en être les pasteurs. Lisons ce que leur écrit Pierre (1 Pi. 5.1 à 3) :

« Voici les exhortations que j’adresse aux anciens qui sont parmi vous, moi ancien comme eux, témoin des souffrances de Christ, et participant de la gloire qui doit être manifestée: Paissez le troupeau de Dieu qui est sous votre garde, non par contrainte, mais volontairement, selon Dieu; non pour un gain sordide mais avec dévouement; non comme dominant sur ceux qui vous sont échus en partage, mais en étant les modèles du troupeau. »

En Actes 20. 28, on trouve les mêmes recommandations dans la bouche de Paul:

« Prenez donc garde à vous-mêmes et à tout le troupeau sur lequel le Saint-Esprit vous a établis évêques, pour paître l’Eglise du Seigneur, qu’il s’est acquise par son propre sang. »

Les diacres, mentionnés en deux ou trois endroits seulement du Nouveau Testament (1 Tim. 3.8 et Phil. 1.1) sont les collaborateurs des Anciens. Etienne, Philippe, Proêchore, Nicanor, Timon, Parménas et Nicolas devaient être des diacres (service = « diakonia ») et c’est par suffrage de l’Assemblée qu’ils furent choisis, puis présentés aux apôtres pour l’imposition des mains (Actes 6.5 à 6).

LA DÉSIGNATION DES ANCIENS

Les apôtres avaient-ils autorité sur les anciens ou les diacres?

Osty-Trinquet (en note à Actes 11.30) affirment que les anciens étaient « sous l’autorité supérieure des apôtres ». Or, les exhortations de Pierre ne sont pas des consignes autoritaires qui trahiraient une relation de subordination. Bien plus, Pierre se dit « ancien comme eux » (1 Pi. 5.1).

Si les anciens avaient été sous l’autorité des apôtres, Jean aurait-il eu à se plaindre de Diotrèphe ? (3 Jean 9). Les anciens n’étaient pas sous l’autorité des apôtres et ne furent pas non plus nommés par eux. En ce qui concerne leur mode de désignation, les traductions catholiques ne concordent pas avec les traductions protestantes. Le choix des anciens est décrit en Actes 14.23.

Actes 14.23

Voici d’abord les traductions protestantes.

SEGONDIls (Paul et Barnabas) firent nommer des anciens dans chaque Eglise. et, après avoir prié et jeûné, ils les recommandèrent au Seigneur en qui ils avaient cru.
DARBYEt leur ayant choisi des Anciens.
GOGUEL-MONNIERIls leur choisirent des Anciens.
SEGOND REV.Ils firent nommer pour eux des anciens.Note: on peut aussi comprendre: ils nommèrent pour eux.
STAPFERIls nommèrent des anciens.
SYNODALEIls nommèrent des Anciens.
PV… ils firent élire à mains levées
PLEon leur désignait
GEN… firent nommer des anciensNote: Ils choisirent par lever de mains; Election.
COL.Ils firent nommer pour eux des anciens.Note: on peut aussi comprendre: ils nommèrent pour eux.
LIVIls désignèrent aussi des anciens.
BANIls choisirent des anciens.Note:
Le verbe que nous traduisons par choisir signifie d’après l’étymologie : Élire en levant la main.
Ces auteurs pensent néanmoins que ce sont les apôtres qui ont choisit les anciens.

Voici maintenant les traductions catholiques avec leurs commentaires.

BUZYIls imposèrent les mains à des presbytres.
CRAMPON 1939Après leur avoir établi des anciens dans chaque église par imposition des mains.Note:
Le verbe grec kheirotonein, qui signifie proprement élire, désigner par vote à mains levées marque chez les anciens Pères le rite de l’ordination sacramentelle. 
CRAMPON 1960Ils leur désignèrent des anciens.
JÉRUSALEMIls leur désignèrent des anciens.
N. T. LETOUZEYIls imposèrent les mains à des presbytres.Note:
La traduction courante: « Ils instituèrent des presbytres » paraît affaiblir le sens du texte. Le verbe grec employé par saint Luc devint plus tard le terme technique pour ordonner . Cette imposition des mains, accompagnée de prières et de jeûnes a pour but de conférer aux presbytres une aptitude surnaturelle.
Qu’est-elle, sinon une ordination? 
MAREDSOUSIls instituèrent des anciens
PIROT -CLAMERAyant imposé les mains à des presbytresNote:
Le verbe kheirotonein – le cum constituissent de la Vulgate n’en est qu’une traduction fort lâche – est devenu chez les Pères grecs le terme technique pour ordonner, Il pourrait cependant signifier: élire (à mains levées), comme dans le grec classique, mais la construction de la phrase kheirotonèsantes autois ne laisse aucune place à l’élection populaire. Le choix appartient aux seuls apôtres, on pourrait peut-être, à l’extrême rigueur, traduire kheirotoênein – choisir, mais il s’agit ici plutôt d’un rite conférant une aptitude surnaturelle, s’accompagnant de la prière et du jeûne (le participe proseuxamenoi est, en effet, coordonné à kheirotonèsantes ): ce rite est par conséquent l’imposition des mains. C’est à tort que les exégètes protestants, depuis Calvin ( Operaomnia, XLVIII, Brunswick, 1882, p. 333), s’autorisaient autrefois de notre texte pour prétendre que les fonctions pastorales étaient électives dans la primitive Eglise.
OSTY-TRINQUETIls leur désignèrent des anciensNote:
Le terme employé par Luc semble indiquer que les anciens ont été désignés par l’imposition des mains. 
TRIIls leur désignèrent des anciens
PDBils choisirent

Voici maintenant les traductions interconfessionnelles

TOBils leurs désignèrent
BFCils leur désignèrentNote: Certains traduisent. Ils firent nommer pour eux

  Voici maintenant la traduction Chouraqui

CHOils désignent

On constate que les traductions divergent et l’on va de l’expression « faire nommer » à celle d’« imposer les mains ». Le mot mal traduit, le verbe « kheirotoneô », signifie d’abord: voter à mains levées. Il se rencontre à nouveau en 2 Cor. 8.19.

2 Cor. 8.19

Voici comment il a été traduit par les traducteurs protestants

SEGOND(Nous envoyons avec lui (Tite) le frère (peut-être Luc) dont la louange en ce qui concerne l’Evangile est répandue dans toutes les Eglises), et qui, de plus, a été choisi par les Eglises pour être notre compagnon de voyage.
DARBYa été choisi par les assemblées.
GOGUEL-MONNIERa été désigné par les Eglises.
SEGOND REV.a été désigné par les Eglises.
STAPFERa été délégué par elles (les Eglises).
SYNODALEa été choisi par les suffrages des Eglises.
PVchoisi par le vote unanime des EglisesNote:
L’apôtre emploie ici le terme technique utilisé lors des élections dans la démocratie athénienne (comme dans Actes 14.23)
PLEa été désigné par les Eglises.
COLa été désigné par les Eglises.
LIVa été choisi par les Eglises.
BANa été choisi par les suffrages des Eglises.

Voici maintenant les traductions catholiques du même verbe « kheirotoneô » qu’en Actes 14.23.

BUZYa été désigné par elles.
CRAMPON 1939a été désigné par le suffrage des Eglises.
CRAMPON 1960a été désigné par les Eglises.
JÉRUSALEMa encore été désigné par le suffrage des Eglises.
N. T. LETOUZEYa été choisi par leur suffrage.
MAREDSOUSa été délégué par les suffrages des Eglises.
PIROT-CLAMERa été choisi par le suffrage des Eglises.
OSTY-TRINQUETa encore été désigné par le suffrage des Eglises.
TRIa été désigné par les Eglises.
PDBa été désigné officiellement par les communautés.
OSTRdésigné par les Eglises.
(ancienne édition : désigné par le suffrage des Eglises.)

Voici maintenant les traductions interconfessionnelles

TOBdésigné par les Eglises.
BFCdésigné par les Eglises.

  Voici maintenant la traduction Chouraqui

CHOchoisi par les communautés

Ici la notion de « vote à mains levées » que comporte le verbe (kheiro = main, toneô = lever) a été rendu par le mot « suffrage ». On ne comprend pas pourquoi en Actes 14.23, le même mot a été traduit autrement par les mêmes traducteurs…

Pirot-Clamer a donné ici (Tome XI, 1ère partie, p. 362) le commentaire suivant:

« II a été ‘élu à mains levées’ (acception classique de ‘kheirotoneô’, qui manque dans les LXX, et dont le premier sens est: étendre les mains, cf. Actes 14.23), pour aider Paul dans la collecte. C’est donc un personnage officiellement mandaté par les Eglises. qui jouissent d’une organisation autonome, dont le choix averti est un gage de probité et d’indépendance par rapport à Paul lui-même. »

Ajoutons toutefois, que le substantif grec kheirotonia, dérivé du verbe kheirotoneô se trouve, mais une seule fois, dans la version grecque des Septante, en Esaïe (ou Isaïe) 58.9. Le mot y signifie indubitablement levée de la main ou geste malveillant, nullement « imposition des mains ».

Les traductions d’Actes 14.23 qui portent imposer les mains sont à rejeter.

Dans son « Lexicon Graecum Novi Testamenti » , le Père jésuite F. Zorell le reconnaît:

« hoc verbo manuum impositio, quae in ordinationes fit, non formaliter indicatur, sed dumtaxat hominis in sacro munere constitutio », c’est-à-dire: « L’imposition des mains, qui est pratiquée en vue des ordinations, n’est pas indiquée par ce mot, dans sa forme, mais seulement l’institution d’un homme dans une fonction sacrée. »

En effet, l’expression « imposer les mains »que l’on trouve 19 fois dans le Nouveau Testament et 10 fois sous la plume de Luc (Luc 4.40; 13.13; Actes 6.6; 8.17; 8.19; 9.12 ; 9.17 ; 13.3 ; 19.6; 28.8) n’est jamais rendue par le verbe « kheirotoneô », mais généralement par « èpithesis kheiras » ou « epitithèmi kheiras ».

L’expression « désignèrent des anciens » utilisée en Actes 14.23 par quelques traducteurs est également inexacte.

Faut-il rappeler ici comment fut nommé Matthias, le successeur de Judas le traître? Il fut choisi entre deux candidats présentés par les 120 frères par tirage au sort (Actes 1.26). Il n’a donc pas été désigné, ni par Pierre, ni même par le collège apostolique.

Et les premiers diacres, les coadjuteurs des apôtres, n’ont pas non plus été désignés par eux; ils furent élus par l’assemblée et les apôtres ratifièrent ce choix par l’imposition des mains (Actes 6.5 et 6).

Le « Theologisches Wörterbuch zum Neuen Testament » (herausgeben von Gerhard Friedrich, Neunter Band Alpha-Omega, W. Kohlhammer verlag, Stuttgart, 1973) précise la signification de kheirotoneô : Lever des mains pour exprimer une approbation lors d’un vote. Les auteurs de cet ouvrage ajoutent que ce mot peut aussi avoir le sens de : nommer.

Le substantif « kheirotonia », précisent-ils, a, dans les Septante, le sens d’étendre la main, de montrer (désigner) du doigt.

Pourtant, en 2Co 8.19 le sens qu’adopte cet ouvrage est « choisir », et les auteurs pensent qu’en Actes 14.23, il ne s’agissait pas d’un vote de l’assemblée, mais d’une désignation par Paul et Barnabas.

Le débat concernant la meilleure traduction du verbe kheirotoneô demeure ouvert.

L’Histoire de l’Eglise nous apprend cependant que fort longtemps le choix des conducteurs d’Eglises se faisait par suffrage de l’assemblée et non par une désignation par une autorité hiérarchique (voir ci-après).

Tite 1.5

Dans son épître à Tite (1.5), Paul écrit:

« Je t’ai laissé en Crête, afin que tu mettes en ordre ce qui reste à régler et que, selon mes instructions, tu établisses des anciens dans chaque ville ».

Tous les traducteurs ont traduit katastèsès (verbe kathistèmi ) par établir. Or établir signifie: rendre stable, asseoir, installer (c’est le mot utilisé par Stapfer dans ce passage), mais non « désigner ». On retrouve ce terme encore 16 fois dans le Nouveau Testament, avec cette signification, et en particulier à propos des diacres que les apôtres « établiront » dans le diaconat (Actes 6. 3) après leur élection.

Si l’on rencontre encore le verbe « établir » dans le Nouveau Testament, mais avec un sens plus fort que celui d’installer, avec l’acception de « désigner », le verbe utilisé n’est jamais kathistèmi. Ce verbe n’a d’ailleurs jamais Dieu pour sujet.

Si c’est Dieu qui établit, le Nouveau Testament utilise les verbes poïô, prokheirizomai, orizô, tithèmi.

Marc 3.14Héb 3. 2Il (Jésus) en établit douze pour les avoir avec lui.Considérez Jésus qui a été fidèle à Celui qui l’a établi.poiô
Actes 22.14Actes 26.16 Le Dieu de nos pères t’a destiné à connaître sa volonté. Car je te suis apparu pour t’établir ministre.prokheirizomai
Actes 10.42Actes 17.31Rom. 1. 4C’est lui (Jésus) qui a été établi Juge.Il jugera le monde par l’homme qu’il a désigné.et déclaré (désigné) Fils de Dieu. orizô
Jean 15.16Actes 13.47Actes 20.281 Cor. 12.281 Tim. 1.121 Tim. 2. 7Héb. 1. 2 et je (Jésus) vous ai établis pour porter du fruit.Je (le Seigneur) t’ai établi pour être la lumière.le troupeau sur lequel le Saint-Esprit vous a établis évêques.Dieu a établi dans l’Eglise premièrement des apôtres.(Jésus-Christ) m’a jugé fidèle, en m’établissant dans le ministère.et pour lequel (Jésus-Christ) j’ai été établi prédicateur et apôtre.Le Fils qu’il (Dieu) a établi héritier de toutes choses.tithèmi

C’est donc Dieu qui « désigne, appelle »les apôtres, les évêques, les prédicateurs; l’Eglise ne peut que reconnaître cette vocation et « établir, installer » l’appelé dans ses fonctions.

Le seul type de nomination dans l’Eglise primitive est la désigation par l’assemblée des frères ou l’assemblée des anciens. C’est le cas pour Tite (Gal. 2.1 et Actes 15.2), pour Timothée (1 Tim. 4.14) et pour Jude et Silas (Actes 15.22, 27).

Le témoignage de l’Histoire vient confirmer ces faits.

« Nos documents », reconnaît G. Bardy (Théologie de l’Eglise de saint CIément de Rome à saint Irénée, p. 49) « ne nous apprennent rien sur le choix des évêques et de leurs subordonnés, sinon que Dieu est à l’origine de ce choix, opéré sans doute avec l’assentiment du peuple, par un collège restreint : ‘L’évéque, les presbytres et les diacres de Philadelphie’ sont élus avec l’assentiment de Jésus-Christ, qui de sa propre volonté les a établis et confirmés par son Saint-Esprit.’ (Ignace, Philadel. Inscript.) ; ».

Palanque-Chelini (. Pet. Hist. des Grds Conciles », p. 12) décrivent l’Eglise primitive comme composée « d’une foule de communautés autonomes, chacune formant une Eglise qui avait à sa tête un pasteur – l’évêque – élu par le clergé et le peuple des fidèles ».

Dom Charles Poulet (Hist. de l’Egl., tome l, p. 120) nous apprend qu’aux IVe et Ve siècles encore, l’évêque était élu:

« L’élection épiscopale se faisait de la manière suivante: proposition du candidat par le clergé et le peuple, puis ratification par les évêques de la province et le métropolitain ».

Sous les Carolingiens, encore (ibid. p. 192), le choix des évêques se faisait par élection:

« L’Eglise en deuil adresse une supplique au roi et au métropolitain pour obtenir de procéder à une élection qu’opèrent le clergé et les laïques de marque, la foule étant admise comme jadis à témoigner son consentement par acclamation »

C’est Adrien IV (1154-1159) qui commence à recommander ses candidats. Ses successeurs, dont Innocent III (1198-1216), vont jusqu’à annuler les élections et substituer leur propre candidat. Et finalement, l’évêque ne sera plus élu, mais désigné par le pape (ibid. p. 273). Mais, dans l’Eglise primitive, l’évêque de Rome ne possédait pas cette prérogative.

LA PAPAUTÉ

La Tradition catholique – mais non la tradition orthodoxe8 – voit cependant en Matth. 16.18, le fondement de la papauté.

« Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise. »

Or, il n’est pas permis d’isoler un verset de son contexte. Voyez le sens du verset Matth. 16.23, s’il demeure isolé !

Les apôtres n’ont jamais vu dans les paroles de Jésus une déclaration de primauté. Au chapitre 18 de Matth. verset 1, donc après la déclaration de Jésus, les apôtres sont encore à se demander lequel d’eux était le plus grand dans le royaume des cieux, ou, comme écrit Luc (9.46) le plus grand d’entre eux.

Le texte grec distingue d’ailleurs nettement entre Pierre (Petros, nom masculin) et pierre ( petra, nom féminin), petros signifiant pierre et petra signifiant rocher, le premier ayant une valeur partitive par rapport au second.

Le Père jésuite F. Zorell le reconnait dans son « Lexicon Graecum Novi Testamenti », quand il écrit:

Petra : rupes, petra, saxum et quidem (ln opposltione ad ‘petros’ quod significat ‘saxum a monte vel solo solutum, lapidem magnum, sed tantum ut adhuc levari manuque projici possit) »,

c’est-à-dire: Petra: rocher, roc, roche et ceci en opposition à ‘petros’ qui signifie rocher arraché à une montagne ou au sol, grosse pierre mais qui peut être néanmoins soulevée et lancée à la main.

Le mot petra revient d’ailleurs encore 11 fois dans le Nouveau Testament et 4 fois dans l’Evangile de Matthieu: 7.24 et 25; 27.51 et 60, où tous les traducteurs le traduisent par roc – ou rocher. On le trouve 89 fois dans les Septante où il a indubitablement la même signification.

Le mot petros -, qu’on ne rencontre jamais dans le Nouveau Testament sans être appliqué à Pierre, ne se trouve que deux fois dans la version des Septante, et ceci dans le deuxième livre des Maccabées9. Voici ces passages, selon la traduction de Jérusalem.

2 Macc. 1.16:
(Dès qu’Antiochus y fut entré, ils fermèrent le sanctuaire et,) ayant ouvert la porte secrète du plafond, ils foudroyèrent le chef avec les siens en lançant des pierres.

2 Macc. 4.41 :
Prenant conscience de l’attaque de Lysimaque, les uns s’armaient de pierres, les autres de gourdins, certains prenaient à pleines mains la cendre qui se trouvait là, et tous assaillaient pêle-mêle les gens de Lysimaque.

Ces versets permettent de reconnaître le sens réel de « petros ».

Il faut cependant reconnaître que le mot hébreu kêph;– d’où est venu le mot araméen Kêpha – et que l’on rencontre au pluriel en Jér. 4.29 et Job 30.6 et au singulier dans l’Ecclésiastique 40.15 10, a la signification de roc ou de rocher et les traducteurs des Septante ont traduit par petra , et non par petros11« . »

Comme l’Evangile de Matthieu aurait été rédigé primitivement en araméen, le commentaire de Pirot-Clamer (tome IX, p. 217) se croit autorisé d’affirmer:

« Ce qu’il (Jésus) a dit est certainement: Tu es Kêpha et sur ce kêpha , ».

Mais « le traducteur grec de l’ouvrage, tenu pour inspiré » (Chaîne-Grousset, « Littér. relig. », p. 349) n’aurait-il pas dû traduire alors: tu es petros et sur ce petros ? …

Et n’est-ce pas le texte grec de l’Evangile de Matthieu qui a été reçu par l’Eglise comme texte canonique, et ceci en raison de son inspiration?

Au reste, le mot « petra », lorsqu’il est utilisé au sens figuré dans le Nouveau Testament, s’applique toujours à Jésus-Christ, et souvent aussi le mot « lithos ».

Rom. 9.33:
Voici, je mets en Sion une pierre (lithos) d’achoppement, et un rocher (petra) de scandale, et celui qui croit en lui ne sera point confus.

1 Cor. 10.4:
(Nos pères) ont tous bu le même breuvage spirituel, car ils buvaient à un rocher (petra) spirituel qui les suivait, et ce rocher (petra) était Christ.

1 Pi. 2.7, 8:
La pierre (lithos) qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue la principale de l’angle, et une pierre (lithos) d’achoppement, et un rocher (petra) de scandale.

Jésus-Christ est donc le roc sur lequel il fondera l’Eglise, son Eglise. « Personne, écrit l’apôtre Paul (1 Cor. 3.11) ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ… Aux Ephésiens, il écrit (Eph. 2. 20) :

« Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes (donc pas sur Pierre) ; JésusChrist lui-même étant la pierre de l’angle ».

C’est par sa confession de foi (Matth. 16.16) que Pierre constitue le premier fragment de l’Eglise constituée par tous les fidèles rachetés qui reconnaissent en Jésus le Christ, le Fils du Dieu vivant. L’apôtre Pierre lui-même l’atteste (1 Pi. 2.4 et 5) :

« Approchez-vous de lui, pierre (lithos) vivante, rejetée par les hommes, mais précieuse devant Dieu, et vous-mêmes, comme des pierres (lithos) vivantes, édifiez-vous pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, afin d’offrir des victimes spirituelles, agréables à Dieu par Jésus-Christ ».

Un deuxième texte invoqué par la tradition catholique pour étayer la primauté de Pierre, se trouve en Jean 21.15 à 17.

« Pais mes agneaux !
Paix mes brebis ! »

Voici quelques interprétations catholiques de ces versets. Tout d’abord, le passage en question tel que le donne Alberti dans « Le Message des Evangiles », avec son commentaire intertextuaire:

« Jésus lui dit: « Pais (le troupeau de) mes (fidèles, en guidant ces) agneaux, (en tant que Maitre suprême et infaillible, vers les pâturages de ma vérité) », Jésus lui demanda encore pour la seconde fois: « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu (plus que tous les autres) ? « Pierre lui répondit: « Oui Seigneur tu sais que je t’aime » Jésus lui dit: « Pais (les âmes qui me sont fidèles, en ordonnant à) mes brebis, (en tant que Chef suprême et universel, tout ce qui te semble bon pour leur bien spirituel) ». Jésus lui demanda pour la troisième fois: Simon, fils de Jean, m’aimes-tu (plus que tous les hommes)? « Pierre fut rempli de tristesse parce que Jésus lui avait demandé pour la troisième fois: « M’aimes-tu? » (car il craignait que Jésus ne vit dans son cœur un amour moins grand que celui qu’il pensait avoir; et c’est pourquoi) il lui répondit (très humblement) : « Seigneur, tu connais tout, tu sais que je t’aime. » Jésus lui dit: « Pais (les âmes qui sont sous ma domination, en poursuivant) mes brebis (comme le suprême juge quand elles sortent des pâturages salutaires de la foi). En vérité, en vérité, je te le dis, (c’est à toi qu’est réservée la plus grande autorité mais aussi le plus grand martyre) : quand tu étais jeune, tu te ceignais toi-même… »

Le chanoine Texier, professeur de philosophie et d’apologétique, écrit à propos de ce passage (Précis d’Apologétique, p. 386) :

« Il (Pierre) doit paître et gouverner tout le bercail: les agneaux, c’est-à-dire les fidèles; les brebis, c’est-à-dire les évêques »

C’est aussi l’interprétation qu’a donné de ces termes le grand Bossuet (Sermon sur l’Unité de l’Eglise) 12.

A cela, on peut objecter que le terme brebis – en grec probaton – que l’on rencontre encore 32 fois dans le Nouveau Testament, ne signifie nulle part évèque -, mais dans 27 passages, et en particulier dans ceux de Jean, il désigne incontestablement tous les fidèles ou tous les appelés.

  • Matth. 7.15, 9.36, 10.6, 10.16, 15.24, 18.12, 25.32, 26.31
  • Marc 6.34, 14.27
  • Luc 15.4, 15.6
  • Jean, chap.10 versets 1-2-3-4-7-8-11-12-14-15-16-26-27
  • Hébreu 13.20
  • 1 Pi. 2.25

Cette interprétation ne peut donc pas s’appuyer sur une sérieuse étude des textes.

Les commentateurs de Pirot-Clamer (tome X, p. 482) aussi ne reconnaissent plus cette interprétation:

« On n’a aucune raison, écrivent-ils, de penser que les agneaux représentent les simples fidèles et que les brebis signifient les autres apôtres, »

Mais ils ajoutent aussitôt:

« Mais le changement des mots montre bien que le troupeau du bon Pasteur, dans son universalité, est remis entre les mains de Pierre. »

Commentant le « Pais mes agneaux », le chanoine A. Boulenger écrit (Manuel d’ Apologétique, p. 337):

« Or d’après l’usage des langues orientales, le mot ‘paître’ veut dire ‘gouverner’, Paître les agneaux et les brebis, c’est donc gouverner avec une autorité souveraine l’Eglise du Christ; c’est en être le chef suprême; c’est avoir la primauté. »

Le verbe grec poimaino dit vraiment plus que le verbe français paître. Il dérive de poimèn qui signifie berger. Or le berger ne conduit pas seulement son troupeau au pâturage, mais il l’entretient et en prend soin. C’est dans ce sens que l’entend le Nouveau Testament.

Mais il ne signifie pas gouverner avec autorité souveraine , puisque la même mission échoit aux Presbytres-Episcopes (Actes 20.28; 1Pi. 5.2).

Pour gouverner ou régner, le grec utilise hêgemoneuô (Luc 2.2 ; 3.1), hègeomai (Luc 22.26 ; Héb. 13. 7, 17, 24) ou basileuô (que l’on trouve en 18 endroits du Nouveau Testament, dont 7 fois sous la plume de Jean: Apoc. 5.10; 11.15; 11.17; 19.6; 20.4; 20.6; 22.5).

Quant à l’autorité dans l’Eglise, nous connaissons les recommandations de Jésus à ses apôtres, au moment où s’éleva parmi eux une discussion pour savoir lequel serait le plus grand.

« Les rois des nations leur commandent, et ceux qui exercent l’autorité sur eux se font appeler Bienfaiteurs. Pour vous, il n’en est pas ainsi; au contraire, que le plus grand parmi vous se comporte comme le plus jeune, et celui qui gouverne comme celui qui sert »
(Luc 22.25 et 26, traduction Jérusalem; voir aussi Matth. 20. 25 et Marc 10.42).

Commentant ce verset, Pirot-Clamer écrit (Tome X, p. 259) :

« La conduite des apôtres ne doit pas être celle des princes païens. Dans le royaume de Jésus, celui qui exerce l’autorité devra être comme le plus jeune: Il ne cherchera donc pas les marques extérieures d’honneur et de respect; il fera comme le plus jeune qui, dans les assemblées se garde bien de prendre la première place. Celui qui sera le chef devra ressembler à un serviteur: ne pas chercher à dominer, mais employer son autorité au service des autres: ce n’est pas la négation de l’autorité et de la hiérarchie dans le royaume de Dieu, mais une leçon sur la façon dont devront se comporter ceux qui sont revêtus de l’autorité. »

L’apôtre Pierre enfin, fidèle à l’enseignement de son Maître, va nous donner lui-même le sens du mot « poimainô » en 1 Pi. 5.2 et 3 :

« Paissez le troupeau de Dieu qui vous est confié, le surveillant, non par contrainte, mais de bon gré, selon Dieu; non pour un gain sordide, mais avec l’élan du cœur: non pas en faisant les seigneurs à l’égard de ceux qui vous sont échus en partage. mais en devenant les modèles du troupeau » (traduction Jérusalem).

Le souverain pasteur, en fait, c’est Jésus-Christ, selon l’affirmation même de Pierre:

« Et lorsque le souverain pasteur paraîtra, vous obtiendrez la couronne incorruptible de la gloire« (1 Pi. 5.4). »

En Hébreux 13.20, Jésus est qualifié de grand pasteur:

« Que le Dieu de la paix, qui a ramené d’entre les morts le grand pasteur des brebis, par le sang d’une alliance éternelle… »

Et Jésus, ne proclamait-il pas qu’il était le bon Pasteur (Jean 10.11) et le seul Conducteur?

« … Car un seul est votre conducteur, le Christ » (Matth. 23.10, Segond Rev.).

Il est incontestable que Pierre a joué, dans les Evangiles, un rôle capital. Il y est toujours cité le premier. Mais cette priorité n’implique aucune primauté. Jacques aussi précède toujours le nom de Jean, qui cependant est l’apôtre préféré de Jésus (Jean 13.23 ; 19.26, etc.).

De plus, dans les épîtres, Pierre n’est plus cité en premier (1 Cor 1.12; 1 Cor. 3.22; 1 Cor. 9.5; Gal. 2.9).

Les textes suivants, ainsi que Matth. 18.1 précédemment indiqué, confirment que les apôtres n’ont jamais reconnu à Pierre aucune primauté.

  • Actes 6.2 et 5:
    Les douze convoquèrent la multitude des disciples… (qui) élurent Etienne, Philippe, Prochore… (donc élection des premiers coadjuteurs des apôtres et non désignation par Pierre).
     
  • Actes 8.14:
    Les apôtres, qui étaient à Jérusalem, ayant appris que la Samarie avait reçu la Parole de Dieu, y envoyèrent Pierre et Jean. (Pierre obéit au collège apostolique !)
     
  • Actes 11.2:
    Et lorsque Pierre fut monté à Jérusalem, les fidèles circoncis lui adressèrent des reproches. (II ne fut donc pas considéré comme étant revêtu d’une primauté particulière, et encore moins d’une infaillibilité.)
     
  • Actes 15.22 et 23:
    Alors il parut bon aux apôtres et aux anciens, et à toute l’Eglise, de choisir parmi eux et d’envoyer à Antioche, avec Paul et Barnabas, Jude appelé Barsabas et Silas, hommes considérés entre les frères. Ils les chargèrent d’une lettre ainsi conçue: Les apôtres, les anciens et les frères, aux frères d’entre les païens, qui sont à Antioche, en Syrie et en Cilicie, salut !
    (Les décisions sont donc prises par toute l’Eglise, et pas seulement par Pierre.)
     
  • Gal. 2.11 et 14:
    Mais lorsque Céphas vint à Antioche, je lui résistai en face, parce qu’il était répréhensible… Voyant qu’ils ne marchaient pas droit selon la vérité de l’Evangile, je dis à Céphas, en présence de tous… (Paul ne considère pas Pierre comme son chef.)
     
  • 1 Pi. 5.1:
    Moi, Ancien comme eux.

Si Pierre avait été chef de l’Eglise, peut-on concevoir qu’il aurait eu des successeurs avec les mêmes prérogatives, alors même que d’autres apôtres, dont certainement Jean, étaient encore en vie? Ainsi quatre successeurs auraient régné sur l’Eglise du vivant de l’apôtre Jean comme l’atteste la liste des papes, telle qu’elle se trouve à Rome dans la Basilique de Saint-Paul (R. Morçay, « Nouv. Hist. de l’Egl. », p. 350 ; voir aussi Larousse du XXème siècle).

1° Saint Pierre33 – 64
2° Saint Lin64 – 76 (?)
3° Saint Clet76 – 88 (?)
4° Saint Clément1er88 – 97 (?)
5° Saint Evariste97 – 105 (?)

PIERRE A ROME

Une autre question s’impose. Que dit le Nouveau Testament du ministère de Pierre à Rome? Le Nouveau Testament n’en dit rien, absolument rien. Et si Pierre a été à Rome, ce ne pouvait être que pour une très courte durée, et non pas, comme le prétend une vieille tradition, pendant 25 ans. Toutefois, c’est en vertu de cette antique croyance, qu’un prélat doit dire au pape fraîchement élu:

« Tu ne verras pas les années de Pierre » (R. Morçay, Nouv. Hist. de l’Egl., p. 26).

Daniel-Rops, dans « L’Eglise des Apôtres et des Martyrs », p. 109, fidèle à cette antique tradition, écrit:

« Que le Prince des apôtres soit venu à Rome, qu’il y soit arrivé d’assez bonne heure, la chose est certaine; qu’il y ait fait un très long séjour, d’environ 25 ans, coupé par quelques absences, notamment des voyages à Jérusalem, il est certain aussi; et, de même, son martyre dans la ville qu’il consacra par son sang ne fait plus de doute. Mais rien n’est assuré au-delà. »

Toutefois, cette tradition ne reçoit plus l’adhésion unanime de l’Eglise catholique. Dans « Initiation biblique »(Robert-Tricot) p. 619 et 620, on ne parle plus que de deux séjours de Pierre à Rome, le premier entre 43 et 49, le second vers 62-63, après la première captivité de Paul. C’est aussi l’avis du chanoine A. Boulenger (Hist. de l’Egi., p. 40 et 41). Dans l’« Introduction à la Bible » (Robert-Feuillet), tome II, p. 586, on ne parle plus que d’un seul séjour à Rome en 64. Dans « Les premiers jours de l’Eglise », G. Bardy, qui ne croit pas que Pierre ait été le fondateur de la chrétienté romaine (p. 101), écrit (p. 113) :

« Pendant combien de temps saint Pierre demeura-t-il à Rome et y exerça-t-il son ministère? On ne le sait. Ce qu’il y a de sur, c’est qu’il s’y trouvait lorsque, à la suite de l’incendie de Rome, Néron accusa les chrétiens d’être responsables du désastre. »

Pour le chanoine Texier (Précis d’Apologétique, p. 387)

« Il n’était pas nécessaire pour cela que Pierre vînt à Rome. Il suffisait qu’il désignât, comme successeur dans le primat, l’évêque de cette ville. Il a fait au moins cela, comme l’atteste l’acceptation unanime de la primauté romaine par toute l’Eglise, dès l’origine » et l’auteur d’ajouter qu’en fait « on démontre que saint Pierre est venu à Rome pour y gouverner l’Eglise de cette ville et qu’il y mourut ».

Mais le chanoine Texier feint d’ignorer que les dissentiments entre Rome et Byzance remontent au IVème siècle (Dom C. Poulet, Hist. de l’Egl., tome I, p. 119). On ne peut donc pas parler d’« acceptation unanime de la primauté romaine ». Laissons parler saint Grégoire 1er (dit Grégoire le Grand) qui était ‘pape’ de 590 à 604:

« Je dis sans crainte que quiconque ose s’appeler ‘évêque universel’ ou désire dans son orgueil que d’autres lui donnent ce titre est le précurseur de l’Antichrist » (Ep. 33 à Maur. Aug.). 13

Est-il donc permis de parler d’« acceptation unanime » de la primauté si les papes eux-mêmes ne la revendiquent pas?

Toujours est-il que la tradition des 25 années de ministère de Pierre à Rome est en train de s’évanouir, prouvant la précaire fragilité des traditions.

En effet, Pierre n’est pas allé à Rome avant le Concile de Jérusalem en 49 (toutes nos chronologies sont empruntées à Jérusalem et à Osty-Trinquet). En effet, dans le livre des Actes, nous le trouvons toujours en Judée, jusqu’au moment du Concile de Jérusalem.

1.15: Election de Matthias. |
2.5 à 41 : Pentecôte.|
3. 1 :Guérison du boiteux devant le temple.|
4. 3 à 22 :Pierre et Jean devant le sanhédrin. |      Jérusalem.
5. 18 :Nouvel emprisonnement des apôtres.|
16 2 :Election des premiers diacres.|
8. 1 :Les apôtres restent à Jérusalem malgré les persécutions.|
   
8.14:Pierre et Jean envoyés en Samarie.  
8. 25 : Retour de Pierre et de Jean à Jérusalem.  
9. 32 : ;Pierre se rend à Lydde.  
9:34Pierre ressuscite Dorcas à Joppé. 
10.24 :Pierre se rend chez Corneille à Césarée. 
11. 2 :Pierre retourne à Jérusalem. 
12.3 :Arrestation de Pierre à Jérusalem. 
15.2 à 23:Concile de Jérusalem. 

De plus, au Concile de Jérusalem, Pierre ne dit mot de son ministère à Rome. La lettre rédigée à l’issue de ce Concile était adressée aux frères d’entre les païens, qui sont à Antioche, en Syrie et en Cilicie (Actes 15.23), mais non à ceux de Rome.

A partir de ce moment, le livre des Actes ne parle plus de Pierre.

On constate aussi que ce n’est pas Pierre qui ouvre le Concile et ce n’est pas lui qui le clôt (Actes 15.6, 7 et 15.13).

Pierre ne se trouvait pas à Rome avant la lettre de Paul aux Romains (hiver 57-58), car Paul désire aller à Rome pour y annoncer l’Evangile (Rom. 1. 15) et pour communiquer à cette communauté chrétienne quelque don spirituel (Rom. 1.11). Si Pierre eût été déjà à Rome, Paul n’aurait plus eu ces motifs pour y aller. D’autre part, Paul se glorifie de ne porter l’Evangile que là où aucun autre n’avait posé les fondements (Rom. 15.20). De plus, Pierre ne figure pas sur la liste des 26 personnes que Paul salue en fin de son épître (Rom. 16.3 à 16).

L’origine de la communauté chrétienne de Rome devait remonter à la Pentecôte; à ce moment se trouvaient à Jérusalem des hommes pieux de toutes les nations parmi lesquels « ceux qui sont venus de Rome, Juifs et prosélytes » (Actes 2. 10).

Les Actes nous apprennent (18.2) que Paul rencontra à Corinthe Aquilas et Priscille, sa femme, expulsés de Rome par Claude. Ils l’accompagnèrent en Syrie (Actes 18.18), et sont également avec lui lorsqu’il écrit sa lettre aux Corinthiens (1 Cor. 16.19), en 56, mais ils sont à Rome, au moment où il écrit sa lettre aux Romains (Rom. 16.3). Paul y fait aussi une mention particulière pour Andronicus et Junius, ses parents et compagnons de captivité, qui jouissent d’« une grande considération parmi les apôtres », et qui même ont été en Christ avant lui (Rom. 16. 7). Voilà donc quelques chrétiens de Rome, et qui devaient jouer un rôle primordial dans l’édification de leur Eglise. Pierre n’était pas non plus à Rome à l’arrivée de Paul, ni durant sa première captivité (de 60 à 62 ou 63), car celui-ci n’y rencontra pas Pierre (Actes 28,15).

Dans sa seconde lettre à Timothée, écrite en 66 ou 67, durant sa seconde captivité à Rome, Paul s’y trouve seul avec Luc (2 Tim. 4. 11), sans avoir eu la visite de Pierre, mais il a vu Onésiphore (2 Tlm. 1.16, 17), Eubulus, Pudens, Linus, Claudia (2 Tim. 4.21).

Pierre aurait-il été à Rome entre les deux captivités de Paul? C’est peu probable.

Dans les Actes qu’il a écrits en 67 ou autour de 70 (ou peut-être seulement en 80), Luc a dépeint les pérégrinations des apôtres: voyages missionnaires de Paul, tournée missionnaire de Pierre et Jean en Samarie, voyage de Pierre à Lydde, à Joppé et à Césarée, comment aurait-il pu oublier le grand voyage de Pierre à Rome, surtout si celui-ci avait détenu les prérogatives de la primauté?

De même, il nous a informés du martyre d’Etienne (Actes 6.8 à 16) et de Jacques (Actes 12.2) ; aurait-il pu passer sous silence celui de Pierre? C’est sans doute pour cette dernière raison que Crampon 1960 situe la rédaction des Actes en 62 déjà.

Mais nonobstant le silence complet des Ecritures, les chronologistes catholiques soutiennent que Pierre a subi le martyre à Rome en 64 ou en 67. Ces chronologistes, toutefois, se gardent bien d’indiquer la date de son arrivée à Rome. Leur affirmation est basée sur un simple postulat, absolument hypothétique, à savoir que Babylone est synonyme de Rome. La première épître de Pierre se termine en effet par cette salutation (1 Pi. 5,13) :

« L’Eglise des élus qui est à Babylone vous salue, ainsi que Marc, mon fils »

BABYLONE

Le mot Babylone se trouve neuf fois dans le Nouveau Testament, dont cinq fois dans l’Apocalypse, avec un qualificatif: Babylone la grande (ou la grande ville): Apoc. 14.8; 16.19; 17.5; 18.10; 18.21.

Dans le symbolisme de l’Apocalypse, cette Babylone la grande désignerait Rome (à cause des sept collines d’Apoc. 17.9). Cette interprétation n’a cependant pas reçu l’assentiment de tous les exégètes.

A vouloir soutenir absolument l’identité Rome-Babylone-la-grande, c’est à la capitale de la papauté que s’appliquerait également le verdict:

« Babylone la grande, la mère des impudiques et des abominations de la terre » (Apoc. 17. 5) et celui d’Apoc. 18. 2 : « Elle (Babylone) est devenue une habitation de démons, un repaire de tout esprit impur, un repaire de tout oiseau impur et odieux ». Une voix du ciel invite le peuple de Dieu à la quitter: « Sortez du milieu d’elle, mon peuple, afin que vous ne participiez point à ses péchés » (Apoc. 18.4).

Quatre fois, on trouve le terme de Babylone sans aucun qualificatif, et ceci dans les passages suivants:

Matth. 1.11, 1.17 Actes 7.43, 1 Pi. 5.13

Dans les trois premiers passages, Babylone désigne indubitablement l’ancienne capitale de la Babylonie, située sur l’Euphrate. Du temps des apôtres, cette ville n’était plus capitale; elle faisait partie de l’Empire des Parthes et fut un refuge des Juifs qui y fondèrent des écoles et lui donnèrent une certaine prospérité.

On sait d’autre part que Babylone, dans la géographie ancienne, était aussi une ville d’Egypte, au nord de Memphis. Elle devint, dans les premiers siècles du christianisme, le siège d’un évêché. Une partie des vieux quartiers du Caire occupe son emplacement.

Pierre a utilisé le mot Babylone sans aucun qualificatif; a-t-on le droit de lui attribuer la même signification qu’à l’expression Babylone la grande? L’épître de Pierre relève-t-elle d’un symbolisme analogue à celui de l’Apocalypse?

D’ailleurs, l’épître aux Galates nous donne une indication très précieuse sur l’apostolat de Pierre. Tout comme Paul avait été appelé par Dieu à être l’apôtre des incirconcis, Pierre était appelé à être celui des circoncis (Gal. 2.7 à 9). Ce n’est donc pas à Rome qu’il allait exercer son ministère, à Rome, la capitale du paganisme. Et les Juifs de Rome étaient mal informés sur la »secte« chrétienne à l’arrivée de Paul vers 60 (Actes 28.22).

Ce fait n’empêche pas Daniel-Rops, après avoir affirmé que Pierre a exercé son ministère pendant près de 25 ans à Rome (p. 109), d’écrire (L’Egl. des Apôt. et des Mart. , p. 110) :

« A Rome, sans doute, tandis que Pierre prêchait surtout dans la communauté juive, Paul travailla les milieux païens, soldats, gardiens, courtisans mêmes; leur action dut être parallèle et complémentaire. »

 Or Paul lui-même précise (Col. 4. 10 et 11) qu’Aristarque, Marc et Jésus appelé Justus étaient « du monde des circoncis, et les seuls qui aient travaillé avec moi pour le royaume de Dieu ».

Nous venons de voir plus haut, que Marc était avec Pierre à Babylone (1 Pi. 5.13). Or, dans sa deuxième lettre à Timothée qu’il avait laissé à Ephèse en Asie Mineure (1 Tim. 1.3), Paul lui demande de venir au plus tôt et d’amener avec lui Marc qui lui serait utile pour le ministère (2 Tim. 4.9 à 11). Celui-ci n’était donc pas à Rome au moment de la lettre, sinon Paul lui aurait dépêché Luc: il était en Asie, et sans doute à Babylone.

D’après les renseignements du Nouveau Testament, on connaît les déplacements de Marc.

entre 60 et 63 :Marc est à Rome (Phm. 24 ; Col. 4.10).
Il doit partir en Asie et passera peut-être à Colosse. 
vers 64 :Il est avec Pierre à Babylone (1 Pi. 5. 13). C’est en ce moment qu’il aurait rédigé son Evangile.
vers 67 :Il est en Asie (2 Tim. 4.11).

Donc Marc a quitté Rome pour l’Asie, a peut-être passé à Colosse, puis retrouva Pierre à Babylone et demeura en Asie jusqu’en 67.

Si Babylone signifiait Rome, il faudrait admettre que Marc ait fait, dans le même laps de temps, trois fois le trajet de Rome en Asie, puis retour à Rome-Babylone, enfin retour en Asie, ce qui est peu vraisemblable.

En définitive, le Nouveau Testament, inspiré de Dieu, ne contient trace ni d’un sacerdoce hiérarchisé, ni d’une quelconque primauté de Pierre et l’on n’y trouve aucune preuve de son séjour à Rome. Bien plus, l’étude des textes inspirés nous apprend l’impossibilité, pour Pierre d’avoir séjourné pendant 25 ans à Rome, et l’on ne comprend pas – à moins de méconnaître les Ecritures – qu’une telle tradition ait pu survivre jusqu’à nos jours.


Jésus-Christ et Marie

Mais, lorsque les temps furent accomplis,
Dieu a envoyé son Fils,
né d’une femme,
né sous la loi,
afin de racheter ceux qui étaient sous la loi,
pour que nous recevions l’adoption.
(Gal. 4.4 et 5, Segond Rev.)

Image de "Ziehe deine Mutter" Contzen, Lünen aus "glorreichen Rosenkranzen"

Matth. 1.25

La première divergence que présentent les diverses traductions apparaît dans le premier chapitre de Matthieu, verset 25. Voici d’abord les traductions protestantes:

SEGONDMais il ne la connut point jusqu’à ce qu’elle eût enfanté un fils.
DARBYEt il ne la connut point jusqu’à…
GOGUEL-MONNIERMais il ne la connut pas jusqu’à…
PERNOTIl ne la connut pas jusqu’à…
STAPFERMais il ne la connut pas jusqu’à…
SEGOND REV.Et il ne la connut point avant qu’elle…
SYNODALEMais il ne la connut point, jusqu’à…
PV…pas de relations avec elle avant qu’elle eût mis au monde un fils.
PLE… jusqu’à ce que
COL… jusqu’à ce que
LIV… elle resta vierge jusqu’à la naissance de son fils
BAN… jusqu’à ce que

Voici maintenant les traductions catholiques avec leurs commentaires.

BUZYEt, sans qu’il l’eût connue, elle enfanta…
CRAMPON 1939Et il ne la connut point jusqu’à…
CRAMPON 1960Mais il ne la connut pas jusqu’à…
JÉRUSALEMEt, sans qu’il l’eût connue, elle…Note:
Le reste de l’Evangile suppose et la tradition ancienne affirme que Marie est plus tard restée vierge.
N. T. LETOUZEYEt, sans qu’il l’eût connue, elle…
MAREDSOUSEt, sans qu’il l’eût connue, elle…Note:
Cette traduction a été choisie de préférence à l’expression habituelle: « Il ne la connut point jusqu’à ce qu’elle eut enfanté son fils », parce que celle-ci est ambiguë et laisserait croire qu’il ait pu en être autrement après la naissance de Jésus. L’évangéliste ne fait aucune allusion à cette période; il se contente de noter catégoriquement que Joseph est complètement étranger à la conception de Jésus. Toute l’ancienne tradition chrétienne est là, d’autre part, pour affirmer la virginité perpétuelle de Marie. Cette question sera reprise à propos de la mention des frères de Jésus.
PIROT-CLAMER Et sans qu’il se fût approché d’elle, elle…Note:
Cette traduction est bien réfléchie; nous la croyons exacte, la seule exacte, mais elle a besoin d’être justifiée. La phrase grecque, rendue matériellement, porte: Et il ne la connaissait pas jusqu’à ce qu’elle eût enfanté un fils… Qu’on le sache donc, disait-il (saint Jérôme), en pareil cas, le latin donec, le grec sôs ou, l’hébreu ad ki nient l’action pour le passé, mais sans l’affirmer nullement pour l’avenir… et le saint docteur cite à l’appui plusieurs exemples devenus classiques. Le corbeau ne retourne pas à l’arche « jusqu’à l’assèchement des eaux », « donec siccarentur aquae »(Gen. 8. 7): est-ce à dire qu’il y revient par la suite, après le déluge ? – Dieu le Père invite le Messie à « s’assoir à sa droite, jusqu’à ce que ses ennemis soient réduits à l’état d’escabeau pour ses pieds », « donec ponam inimicos tuos scabellum pedum tuorum »– : cette humiliation à eux infligée, le Messie quittera-t-il la droite de son Père ?
OSTY-TRINQUET
ALBERTI 
Et, sans qu’il l’eût connue, elle enfanta.,. et sans qu’il se fût approché d’elle, elle…NOTE: Ce verset traduit littéralement donne ceci: « Et (Joseph) ne la (Marie) connut pas (par l’acte conugal) jusqu’au moment où (elle) engendra un fils. – Or là, les protestants concluent qu’après la naissance de Jésus, Joseph s’approcha de Marie et qu’elle perdit sa virginité. Mais cette opinion se fonde sur une fausse interprétation de la locution « jusqu’au moment où »; comme si celle-ci voulait indiquer que Joseph respecta Marie jusqu’au moment où elle devint mère, mais pas ensuite. Or, dans la Bible, la locution « jusqu’au moment où »fait connaître les faits jusqu’au moment indiqué par elle et point après. Il est dit par exemple: « Mical, fille de Saül n’eut point d’enfants jusqu’au jour de sa mort » (2 Sam. 8. 23). Le Texte sacré ne veut certainement pas dire qu’elle en eut après !… Donc, dans le cas présent, l’évangéliste veut indiquer que Joseph, bien qu’il eut tous les droits sur Marie, la respecta néanmoins, et cette dernière « sans qu’il se fût approché d’elle », engendra son fils Jésus, tout en restant vierge.
LASSERRE… Et se conformant aux ordres de l’Envoyé du Seigneur, il (Joseph) garde auprès de lui son épouse, respectant sa virginité. Ainsi le temps s’écoula, et le moment vint où elle enfanta son fils premier-né.
SYNOPSEEt il ne la connaissait pas jusqu’au jour où elle enfanta un fils.
TRI… jusqu’à ce que …
PDBEt sans qu’il ait eu de rapport elle, elle enfanta…
NJER… jusqu’à ce que …Note:
Le texte n’envisage pas la période ultérieure, et de soi, n’affirme pas la virginité perpétuelle.
Ancienne traduction: … sans qu’il l’eût connue
OSTR… jusqu’à ce que …Note:
Ancienne traduction: … sans qu’il l’eût connue
BRU… jusqu’à ce que …

Voici maintenant les traductions interconfessionnelles

TOB… jusqu’à ce que …
BFC… jusqu’à ce que …

  Voici maintenant la traduction Chouraqui

CHO… jusqu’à ce que …

Pourtant, le texte grec porte bien eôs qui signifie jusque et pendant. En omettant ce mot, la traduction perd son caractère inspiré. En aucun cas, « eôs », ne peut se traduire par sans, mot pour lequel le grec utilise khôris (Matth. 13.34; 14.21 ; 15.38) ou aneu (Matth. 10.29). 14

Une objection bien plus grave encore est la suivante. On retrouve l’expression « eôs ou » devant un verbe (comme dans le passage litigieux), encore dix-neuf fois dans l’Evangile de Matthieu. Trois fois, il signifie pendant :

Matth. 5.25; 14.22; 26.36 (signification impossible en Matth. 1.25). Mais seize fois, il a la signification de « jusqu’à ce que » ou « jusqu’au moment où », impliquant une modification du comportement ou des faits après le moment en question. Ces passages établissent sans doute possible le sens biblique de eôs ou:

Matth. 2.9, 2.13, 5.18, 5.26, 10.11, 10.23, 12.20, 13,33, 16.28, 17.9, 18.30, 18.34, 22.44, 23.39, 24.34, 24.39

Ajoutons à cela, que le mot eôs se trouve en outre encore trente-sept fois devant un verbe, cinquante-six fois devant un substantif et trente fois devant un verbe substantifié, et cela dans le Nouveau Testament 15. Ce n’est pas à des exemples isolés, et encore de l’Ancien Testament qu’il fallait recourir à l’instar de saint Jérôme ou d’Alberti.

Notons également au passage que le mot hébreu ‘ad qui a la même signification que « eôs »se rencontre quelque mille fois dans l’Ancien Testament. 16 ; et dans 2 Samuel, cité par Alberti, nous trouvons l’expression ‘ad ki ( jusqu’à ce que) huit fois:

10.5, 15.28, 20.3, 22.38, 15.24, 17.13, 21.10, 23.10

Et comme eôs‘ad ki implique un changement d’attitude après le moment donné.

Quant aux exemples classiques de saint Jérôme et cités par Pirot-Clamer, le premier n’est qu’une simple sophistication. Le texte de Gen. 8. 7 cité à l’appui, est en réalité le suivant:

« et il lâcha le corbeau, qui alla et vint jusqu’à ce que les eaux aient séché sur la terre » (traduction de Jérusalem).

L’expression « jusqu’à ce que » introduit effectivement un changement dans l’attitude du corbeau après l’assèchement des eaux.

Quant à la deuxième citation invoquée:

« jusqu’à ce que ses ennemis soient réduits à l’état d’escabeau pour ses pieds »,

il suffirait de rappeler les termes mêmes du Credo : « … qui est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant, d’où il viendra juger les vivants et les morts… » (Voir de même Marc 16.19; Actes 1.11 ; 1 Thess. 4. 17).

Luc 1.34

Un souci analogue de sauvegarde du dogme de la Virginité perpétuelle se retrouve dans le commentaire des paroles de Marie lors de l’annonciation:

(Luc 1.34): « Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d’homme? »

Ici, les traducteurs sont unanimes, mais les commentaires sont nettement inspirés par le même parti pris.

Buzy note: « Marie comprend que l’ange lui propose de devenir mère du Messie. Elle sait que cette privilégiée doit rester vierge; au surplus, elle a fait vœu de chasteté. Mais elle ignore le mode exceptionnel de cette conception et elle interroge. »

Pour Osty-Trinquet, « Marie est vierge et entend le rester ». La même idée est exprimée par la note de Jérusalem et d’Alberti.

Mareds. Expl. donne le commentaire suivant: « La tradition chrétienne la plus reculée a toujours vu dans cette déclaration une preuve de la virginité perpétuelle de Marie. Bien que la chose ne soit pas dite expressément, cette interprétation est logique. Comment Marie, fiancée, pouvait-elle regarder comme impossible d’avoir un enfant, si elle n’avait pas délibérément décidé – sans doute avec le consentement de Joseph – de rester vierge, même après le mariage? En tous cas, les paroles de Marie n’expriment pas le doute, mais demandent, avec étonnement, une explication. »

Pour le « Vocabulaire de Théologie biblique », il faut déceler dans la déclaration de Marie « le sustrat sémitique ‘puisque je ne veux pas connaître d’homme’. »

Les commentateurs de Pirot-Clamer écrivent (Tome X, p. 29) :

« Dans le grec comme dans la Vulgate, le verbe correspond au présent de l’hébreu qui peut se traduire par le présent ou par le futur. »

Plusieurs objections s’imposent. Tout d’abord, il est malaisé de reconnaître dans l’expression de Luc 1. 34 un substrat sémitique, puisque cet évangéliste était « né à Antioche et de culture hellénique » (Osty-Trinquet, Introduction p. 15).

Le chanoine A. Texier, professeur de philosophie et d’apologétique, écrit même, dans son « Précis d’Apologétique », p. 117:

« Le troisième Evangile a pour auteur un Grec d’origine, car sa langue est pure, sans hébraïsme ».

Un auteur catholique est allé plus loin et a proposé de traduire Luc 1.34: « Je garde ma virginité » (Cahier « Evangile », N° 13, p. 24 en note).

En réalité, la stérilité était considérée à cette époque comCertains me une disgrâce. Elisabeth, miraculeusement guérie de sa stérilité disait:

« C’est la grâce que le Seigneur m’a faite, quand il a jeté les yeux sur moi pour ôter mon opprobre parmi les hommes » (Luc 1.25).

Mareds. Expl. ne comprend pas que Marie ait pu formuler sa question si elle n’avait décidé de demeurer vierge. Pourtant, selon la coutume juive « la cérémonie des fiançailles était la signature du contrat; celle du mariage, parfois de longtemps postérieure, était la fête au cours de laquelle l’époux conduisait la mariée dans la chambre nuptiale » (Commentaire de Mareds. Expl. à Matth. 1.19). Si la date prévue pour le mariage de Joseph et de Marie était encore lointaine, sa question est tout à fait légitime. Si Marie avait fait vœu de chasteté, n’aurait-elle pas dit:

« Comment cela se fera-t-il puisque je ne connaîtrai point d’homme » ou « puisque je dois demeurer vierge » ?

Mais son affirmation est au présent:

« Je ne connais point d’homme »

et non au futur: « Je ne connaîtrai point d’homme ».

Si l’on croit à l’inspiration totale des Ecritures, cette objection n’est pas une vaine minutie.

D’ailleurs, les évangélistes ne qualifient Marie de vierge qu’avant la naissance de Jésus: une fois directement en Luc 1.27 et une fois par allusion en Matth. 1.23. Après la naissance, ils ne lui réservent que le nom de « Marie » : Matth. 2. 11 ; 13. 55 ; Marc 6. 3 ; Luc 2. 34 ; Actes 1. 14 ou celui de sa mère : Matth. 2.13; 12.46; Luc 2.51 ; Jean 19.26.

LES FRÈRES DE JÉSUS

Dans les passages que nous venons de passer en revue, on découvre que la virginité perpétuelle de Marie n’est fondée que sur la Tradition 17 et des suppositions hypothétiques, acceptées cependant comme des axiomes sur lesquels on s’appuie pour démentir ensuite ce que la Bible affirme nettement, comme nous allons le voir à propos des frères de Jésus. En effet, tous les commentateurs catholiques affirment que le mot frère en langage biblique, signifie cousin. Et Henri Lasserre, dans « Les saints Evangiles », pour lesquels il avait reçu les éloges du pape Léon XIII, écrit carrément: proches, parents, parenté ou cousins, là où les autres traducteurs mettent frères.

Voici le commentaire que donne sur la question Mareds. Expl. à Matth. 12.46.

« Ses frères » : ce mot est à l’origine de nombreuses controverses, où se trouve en jeu la croyance de l’Eglise catholique en la perpétuelle virginité de Marie, mère de Jésus. L’expression « frères de Jésus » revient en divers endroits des évangiles (on y parle même de ses sœurs). Voir Matth. 13.55 ; Marc 6.3: Jean 2.12; 7.3-5. Certains voient dans ces « frères » de Jésus des enfants de Joseph et de Marie, nés après lui. Cette manière de voir est contraire à la tradition de l’Eglise catholique. D’autres, particulièrement les théologiens des Eglises d’Orient, y voient des enfants de Joseph, qui eût été marié, et, veuf, avant d’épouser Marie. Cette opinion ne se défend guère après une étude sérieuse des textes. La seule explication communément admise dans le catholicisme est fondée sur le fait que ce mot « frère » est couramment utilisé en hébreu pour désigner n’importe quel degré de parenté proche. Plusieurs exemples peuvent être relevés dans l’Ancien Testament: Gen.13.8 et 14.12; 29.15 et 24.29; Lév. 10.4. 1 Chron. 23.22. Il s’agirait donc ici de « cousins » de Jésus. La discussion détaillée de cette épineuse question dépasse les limites de ce commentaire de simple vulgarisation. L’on pourrait toutefois citer ici les deux arguments suivants, qui donneront à réfléchir:

1. Si la Vierge avait eu une famille nombreuse, dont plusieurs enfants – tel Jacques, premier évêque de Jérusalem – ont occupé des fonctions importantes dans l’Eglise primitive. la tradition, pratiquement unanime, de sa perpétuelle virginité, n’aurait jamais pu se développer.

2. Si elle avait eu plusieurs fils en vie, qui eussent pu prendre soin d’elle, le Seigneur, au moment de mourir en croix, ne l’aurait jamais confiée aux soins de Jean l’apôtre. »

*

Il est vrai qu’une « étude sérieuse » des textes ne permet pas d’appuyer l’opinion des Orthodoxes. Aucun évangéliste ne nous présente Joseph comme veuf, ayant des enfants de son précédent mariage. De plus. pour fuir en Egypte, il ne partit qu’avec l’enfant Jésus et Marie (Matth. 2. 14). Luc précise en 2. 41 que

« les parents de Jésus allaient chaque année à Jérusalem à la fête de Pâques ».

Le mot grec utilisé est goneis qui signifie père et mère; certains manuscrits portent même Joseph et Marie. Ils y allaient donc seuls jusqu’au moment où Jésus avait douze ans (Luc 2.42). Mareds. Expl. note que « c’est au début de leur treizième année que les jeunes Israélites prenaient rang dans la communauté religieuse de leur localité et devenaient assujettis aux obligations de la loi religieuse ». C’est alors que Jésus resta à Jérusalem, à l’insu de Marie et de Joseph qui le cherchèrent « parmi leurs parents et connaissances » et non parmi ses frères. On peut en conclure que Jésus n’avait pas de frères plus âgés que lui, issus d’un premier mariage de Joseph. On ne peut toutefois en déduire, comme le fait Crampon 1960 dans le Dictionnaire du Nouveau Testament qui lui est annexé, que Jésus était le seul enfant; l’obligation légale d’aller à Jérusalem ne commençant qu’à douze ans, Jésus pouvait avoir des frères plus jeunes que lui, restés à Nazareth chez quelque parent, comme Jésus lui-même y était resté jusque-là.

L’étude approfondie des textes permet-elle de soutenir l’opinion catholique traditionnelle qui voit dans le terme « frère » des proches parents ou des cousins?

Et d’abord, quels sont les textes où l’on parle des frères de Jésus? Ils sont au nombre de quinze. Les voici, avec leur référence.

Matth. 12.46:… sa mère et ses frères, qui étalent dehors, cherchèrent à lui parler.
Matth. 12. 47 : Voici, ta mère et tes frères sont dehors, et ils cherchent à te parler.
Matth. 13.55 : … Jacques, Joseph, Simon et Jude, ne sont-ils pas ses frères? Et ses sœurs ne sont-elles pas toutes parmi nous?
Marc 3.31:Survinrent sa mère et ses frères…
Marc 3. 32 : Voici, ta mère et tes frères sont dehors et te demandent.
Marc 6. 3:N’est-ce pas le charpentier, le fils de Marie, le frère de Jacques, de Joses, de Jude et de Simon? Et ses sœurs ne sont-elles pas ici parmi nous?
Luc 8.19:La mère et les frères de Jésus vinrent le trouver.
Luc 8.20 :Ta mère et tes frères sont dehors, et ils désirent te voir.
Jean 2.12:Après cela, il descendit à Capernaüm, avec sa mère, ses frères et ses disciples.
Jean 7. 3:Et ses frères lui dirent: Pars d’ici et va en Judée.
Jean 7. 5:Car ses frères non plus ne croyaient pas en lui.
Jean 7.10 :Lorsque ses frères furent montés à la fête.
Actes 1.14:Tous d’un commun accord persévéraient dans la prière avec les femmes. et Marie, mère de Jésus, et avec les frères de Jésus.
1 Cor. 9. 5N’avons-nous pas le droit de mener avec nous une sœur qui soit notre femme, comme font les autres apôtres, et les frères du Seigneur, et Céphas ?
Gal. 1. 19Mais je ne vis aucun autre des apôtres, si ce n’est Jacques, le frère du Seigneur.

Le mot grec utilisé dans tous ces passages est « adelphos », ce qui signifie littéralement issu de la même mère delphus signifie matrice). Tous les auteurs sacrés et tous les manuscrits utilisent ce mot; dans aucun des nombreux manuscrits il n’est remplacé par une variante, tel cousin ou proche.

Les mots « parents, parenté, proches », et désignant les proches parents sont connus par les évangélistes et utilisés seize fois dans le Nouveau Testament (sungeneia, sungenes, sungenis, oï par’autou). Il s’agit des passages suivants: Marc 3. 21 ; 6. 4; Luc 1. 36; 1. 58; 1. 61 ; 2. 44 ; 14.12; 21.16; Jean 18.26; Rom. 9.3; 16.7; 16.11 ; 16.21 ; Actes 7.3; 7.14; 10.24.

Or ces termes n’ont nulle part la signification attribuée par l’Eglise catholique au mot frère et on ne les trouve jamais dans un contexte où ils seraient applicables aux frères de Jésus.

Et quel intérêt pouvait offrir la liste nominative des frères de Jésus (Matth. 13.55 et Marc 6.3) après le nom de la mère, si ce n’étaient que des cousins et non des frères réels?

Crampon 1960 (Dictionnaire du Nouveau Testament) note à propos de ces passages, que « c’est par opposition à ceux qui sont appelés « ses frères » que Jésus est désigné comme le fils de Marie (Marc 6.3) ».

Mais les mêmes écrivains sacrés parlent aussi de « Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère » (Matth. 10.2; Marc 3.17) sans qu’on n’y ait vu une opposition ou une filiation différente.

Ce n’est qu’en hébreu que le mot frère (ah) peut aussi désigner des cousins ou des amis. Toutefois, dans 34 passages de l’Ancien Testament 18, ce mot désigne aussi des frères réels; dans 15 passages, il a la signification de demi-frères 19. Et bien souvent il désigne les frères dans la foi et ce n’est que 5 fois qu’il a, de manière certaine, la signification de proche parent, et une seule fois celle de cousin germain 20.

Même si les passages précédents nous étaient parvenus en hébreu ou en araméen, il ne serait donc pas permis d’affirmer, d’une manière péremptoire, qu’il s’agissait de cousins.

*

Mais il importe de bien se rappeler que le Nouveau Testament nous est parvenu en grec! Et c’était même la langue maternelle de Luc, selon l’unanimité des commentateurs catholiques. Or, ce dernier écrit bien, à propos de l’incident à l’âge de douze ans, que Marie et Joseph le cherchaient « parmi leurs parents (sungeneus) et connaissances » (Luc 2.44). Pourquoi aurait-il utilisé alors en Luc 8.19 et 20 le mot adelphos s’il ne s’était agi que de cousins? En Luc 14.12 et 21.16, il place côte à côte le mot frère ( adelphos), le mot proche (sungenes) et le mot ami (philos) établissant ainsi nettement la différence de sens entre ces termes.

Le mot cousin (anepsios) existe en grec et Paul l’a utilisé (Col. 4. 10) en parlant de Marc, cousin de Barnabas (ou Barnabé). Or ce même Paul désigne Jacques, comme le frère du Seigneur. (Gal. 1.19) et mentionne « les frères du Seigneur » en 1 Cor. 9.5.

Dans les Actes (23.16), Luc nous parle du « fils de la sœur » de Paul. Or les frères de Jésus ne furent jamais désignés comme les fils de la sœur de Marie.

Au demeurant, le mot frère qui revient encore une soixantaine de fois dans le Nouveau Testament y a la signification soit d’ amis, de frères dans la foi ou bien de frères réels, ceci dans les 14 passages suivants: Luc 12. 13; 15. 27 et 32; 16. 27 ; 20. 28 et 29; 21. 16; Marc 12.19; 13.12; Matth. 10.21 ; 22.24; Jean 11. 21 et 23 ; 1 Jean 3. 12.

Mais jamais, tout au long du Nouveau Testament, ce mot n’a la signification de « cousin »!

Luc a même précisé que Marie mit au monde son fils premier-né. (Luc 2.7). La Vulgate ajoute aussi le mot premier-né à Matth. 1.25. Les commentateurs catholiques affirment qu’il s’agit là d’une expression hébraïque traditionnelle qui n’implique pas la naissance d’un ou de plusieurs autres enfants. Elle soulignerait simplement la dignité et les droits de l’enfant.

Mais si Marie n’avait pas eu d’autres enfants, n’était-on pas en droit d’attendre de la plume de Luc le qualificatif d’ unique que l’on retrouve par trois fois sous sa plume: pour désigner le fils de la veuve de Nain (Luc 7.12), l’enfant démoniaque (Luc 9. 38) et la fille de Jairus (ou Jaire) (Luc 8. 42).

Il est pour le moins surprenant que jamais Jésus n’ait été qualifié de fils unique de Marie et qu’à aucun autre endroit ses frères ne furent appelés cousins ou parents. Bien plus, Marc nous apprend (3. 21) que les « proches » (parenté de Jésus, ou ses amis, ou les deux ensemble selon Mareds. Expl.) vinrent pour se saisir de lui, car ils disaient qu’il avait perdu le sens. Et il précise ensuite (verset 31) que survinrent sa mère et ses frères qui l’envoyèrent appeler. On connaît la réponse de Jésus (verset 35) :

« Quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur et ma mère ».

Remplacer le mot frère par cousin, c’est faire perdre tout sens à l’affirmation de Jésus.

D’ailleurs, le mot sœur (en grec adelphè), que l’on rencontre dans les passages suivants: Matth. 13.56 ; Marc 3.32 (dans plusieurs manuscrits, mais non pas dans tous) ; Marc 6. 3, n’a jamais le sens de cousine, ni en hébreu, ni en grec. Dans l’Ancien Testament, ce terme désigne outre les sœurs dans la foi, 13 fois les sœurs réelles 22, 3 fois les demi-sœurs23 et 12 fois, il est pris dans un sens allégorique.24

Dans le Nouveau Testament, il revient encore 13 fois pour désigner soit les sœurs dans la foi, soit les sœurs réelles, mais jamais les cousines. Par sept fois, ce mot y désigne les sœurs réelles: Marc 10.29; Luc 10.39; 10.40; 14.26 ; Jean 19.25 et Actes 23.16.

D’ailleurs aucun commentateur catholique ne prétend, de manière explicite, que le mot sœur (« ahot » en hébreu) puisse aussi signifier cousine: il ne saurait appuyer cette idée sur aucun exemple biblique.

De plus, il faut souligner qu’à partir du ministère public de Jésus, Marie n’est mentionnée qu’à cinq reprises dans le Nouveau Testament.

Elle est accompagnée des frères de Jésus au retour des noces de Cana (Jean 2.12) ; elle est encore accompagnée d’eux lorsqu’ils veulent lui parler (Matth. 12.46 et 47; Marc 3.31 et 32 ; Luc 8.19 et 20). Et les évangélistes Matthieu (13.55) et Marc (6.3) annexent au nom de Marie celui des frères de Jésus.

On la rencontre, et pour la dernière fois, après la résurrection dans la chambre haute, et de nouveau avec les frères de Jésus (Actes 1.14).

Même s’ils ne sont jamais qualifiés de « fils » de Marie, leur quasi continuelle présence avec Marie ne permet pas de n’y reconnaître que des cousins.

LES COUSINS DE JÉSUS

Toutefois, pour expliquer cette continuelle présence des frères de Jésus auprès de Marie, Crampon 1939 (dans son Dictionnaire du Nouveau Testament) recourt à l’une des suppositions suivantes:

« Après la mort de S. Joseph, arrivée selon toute vraisemblance avant le commencement de la vie publique du Seigneur, Marie se retira, semble-t-il, avec son divin Fils, chez son beau-frère Cléophas (Clopas), de telle sorte que les deux familles furent comme fondues en une seule. Selon d’autres, c’est Cléophas qui serait mort le premier, et S. Joseph qui aurait recueilli chez lui la veuve et les enfants de son frère. »

Mais le même, quelques lignes plus tôt, ainsi que Mareds. Expl. estiment tout à fait inconcevable que Jésus, du haut de sa croix, eût recommandé sa mère à Jean, « si elle avait eu plusieurs fils en vie qui eussent pu prendre soin d’elle » (Mareds. Expl.).

Or, si les deux familles – celle de Marie et celle de Clopas – étaient comme fondues en une seule, on ne comprend plus le besoin de confier Marie à Jean.

Au pied de la croix, en effet, on rencontre Marie, et pour la première fois, seule. Jésus la confia alors à Jean. Pourquoi? Parce qu’elle allait se trouver seule? Ou bien pour la soustraire du milieu de ses frères qui devaient encore le « mépriser » (Matth. 13.57; Marc 6.4) et qui « ne croyaient pas en lui » (Jean 7. 5) ? Ce manque de foi était encore manifeste au moment de la fête du tabernacle de l’an 29, soit six mois avant sa mort !

Si Jésus a précisément choisi Jean pour lui confier Marie, c’est que celui-ci était sans doute son cousin germain, c’est-à-dire le neveu de Marie. On peut le conjecturer par la comparaison des listes des femmes mentionnées au pied de la croix en Matth. 27.56, Marc 15.40 et Jean 19.25.

Jean 19.25Marc 15.40Math. 27.56
sa mère  
La sœur de sa mère« Salomé »la mère des fils de Zébédée
Marie (femme) de ClopasMarie, mère de Jacques le mineur et de JosesMarie, mère de Jacques et de Joseph
Marie de MagdalaMarie de MagdalaMarie de Magdala

Il semble que la mère des fils de Zébédée (Jacques et Jean), identifiable avec Salomé, serait la sœur de Marie. On s’explique ainsi pourquoi, avec Pierre, Jacques et Jean étaient les apôtres les plus proches de Jésus. Et l’on comprend ainsi mieux que leur mère ait osé lui demander les premières places pour ses fils (Matth. 20.20).

Certains cependant – et c’est aussi l’opinion exprimée par Crampon 1939 et 1960 – affirment que « la sœur de sa mère », en Jean 19.25 était Marie, femme de Clopas, mère de Jacques (le mineur) et de Joses (ou Joseph).

Jean 19.25Marc 15.40Math. 27.56
sa mère  
Saloméla mère des fils de Zébédée
La sœur de sa mère
Marie (femme) de Clopas
Marie, mère de Jacques le mineur et de JosesMarie, mère de Jacques et de Joseph
Marie de MagdalaMarie de MagdalaMarie de Magdala

Ainsi, Jacques et Joses seraient d’authentiques cousins germains de Jésus que l’on veut identifier avec les « frères de Jésus« des listes de Matth. 13.55 et de Marc 6.3 qui mentionnent: « Jacques, Joses, Simon et Jude ». De plus, ce Jacques serait l’apôtre, le premier évêque de Jérusalem et que Paul désigne comme le frère du Seigneur.

Il y a cependant de très sérieuses objections à cette hypothèse.

Il faudrait d’abord pouvoir démontrer qu’il n’y avait que trois femmes au pied de la croix et non quatre (Jean 19. 25). En outre, ne serait-il pas étonnant que deux sœurs vivantes aient porté, simultanément, le même prénom? On n’en connaît, du moins, aucun exemple dans toute la Bible. Le seul exemple cité dans le Dictionnaire du Nouveau Testament annexé à la Bible Crampon 1939 est d’origine païenne et non judaïque.

Il faut ensuite démontrer que Marie, femme de Cléophas (Clopas) de Jean 19.25 est bien la même que la Mère de Jacques et de Joses en Matth. 27.56 et Marc 15.40.

Enfin, si ce Jacques est l’apôtre, il reste à démontrer que Cléophas (Clopas) de Jean 19.25 et Alphée de Matth. 10.3 et Marc 3.18 ne sont que des variantes dialectales de prononciation du même nom, comme l’affirme Crampon 1939.

Rien cependant ne permet de le prouver, et la note basale p. 11 et 12 du Cahier « Evangile » N° 43 (sous la direction du Père Dominicain J. G. Gourbillon) se montre plus prudente. Il y est question de Jacques, l’auteur de l’épître. La note précise:

« Il s’agit, sans doute de Jacques, qui présida la communauté de Jérusalem (Actes 12.17: 15. 13: 21.18: 1 Cor. 15.7): d’après Gal. 1.19, il était ‘frère du Seigneur’ (c’est-à-dire son parent: cf. 1 Cor. 9.5), donc l’un des personnages nommés en Matth. 13.55: Marc 6.3 et Matth. 27.56. Il n’est pas impossible que ce Jacques soit le même personnage que l’apôtre Jacques, fils d’Alphée (Matth. 10.3; Marc 3.18: Luc 6.15; Actes 1.13), appelé aussi ‘Jacques le petit’ (Jacques le mineur) en Marc 15. 40 ; mais rien ne permet de le prouver de façon certaine. »

L’opinion à laquelle se raille le Révérend Angelo Alberti diffère encore des précédentes, et, dans son « Message des Evangiles », p. 76, il échafaude une hypothèse selon laquelle Joseph avait une sœur appelée Marie et un frère appelé Cléophas (Clopas). La sœur aurait épousé Alphée et son frère une autre Marie. Et cet auteur donne l’arbre généalogique suivant:

                    —————————————————————————————————
                    |                                             |                                                   |
                    |                                             |                                                   |
          Vierge Marie – St Joseph         Marie – Alphée                        Cléophas – Marie
                   |                                              |                                                   |
                   |                                    ————————                             ————————
                   |                                   |                       |                            |                        | 
                Jésus                           Jacques          Joseph                    Judas                 Simon
                                                  le mineur                                         Thaddée            le Zélote
                                                   (apôtre)                                                      (apôtres)
 

Cette hypothèse est encore plus conjecturale que la précédente, car l’Evangile ne parle pas de la filiation de Simon le Zélote (Matth. 10.4 ; Marc 3. 19 ; Luc 6.16) et il qualifie Jude (Thaddée) de fils de Jacques (Luc 6.16, Actes 1. 13) et non de Cléophas. Selon cette hypothèse, trois cousins germains de Jésus étaient apôtres.

Or, quelle que soit l’hypothèse retenue, Jean n’aurait pas pu écrire – si le mot « frère » avait la signification de « cousin » – que « ses frères non plus ne croyaient pas en lui » (Jean 7.5), puisque certains faisaient partie des douze, et ceux-ci avaient « cru » et « reconnu » en Jésus le « Saint de Dieu » (Jean 6.69).

Donc le principe de l’inerrance 25 des Ecritures interdit de considérer Jacques le fils d’Alphée, Jude (Thaddée) et Simon le Zélote comme les « frères » du Seigneur.

Pourtant, le Rév. A. Alberti conclut son étude sur cette question en ces termes: « Et pour peu qu’ils veuillent être logiques, les protestants doivent admettre que Marie, la mère de Jésus, n’eut point d’autres enfants », Mais la dialectique de cet auteur ne pêche-t-elle pas précisément contre la logique?

En ce qui concerne la filiation des« sœurs » du Seigneur, tous les commentateurs catholiques restent muets.

Une dernière hypothèse, enfin, évidemment rejetée par les catholiques, voit en Marie, mère de Jacques et de Joses, également celle de Jésus.

Jean 19.25Marc 15.40Math. 27.56
sa mère Marie, mère de Jacques le mineur et de Joses Marie, mère de Jacques et de Joseph
La sœur de sa mèreSaloméLa mère des fils de Zébédée
Marie (femme) de Clopas
Marie de MagdalaMarie de MagdalaMarie de Magdala

En conclusion, le terme frère adelphos en grec) n’a jamais, dans le Nouveau Testament, la signification de cousins. Les termes cousins, parents, parentés, proches ne sont jamais utilisés pour désigner les enfants qui accompagnent Marie et pour lesquels tous les évangélistes et tous les manuscrits réservent le nom de frères. De plus, Luc qualifie Jésus de premier-né et non de fils unique.

Enfin, le mot sœur n’a jamais, ni en hébreu, ni en grec la signification de cousine.

Il faut en conclure, logiquement, que Jésus avait des frères et des sœurs. Et il ne reste donc que la Tradition pour affirmer la virginité perpétuelle de Marie. Mais même la Tradition n’est pas unanime, puisque les orthodoxes ont une interprétation différente de celle des catholiques, toutes deux en flagrante contradiction avec les Ecritures.

JE VOUS SALUE, MARIE
ou Luc 1.28

Des divergences de traduction apparaissent aussi en Luc 1. 28, dans le but évident de justifier un dogme. Voici d’abord les traductions protestantes.

SEGONDJe te salue, toi à qui une grâce a été faite.
DARBYJe te salue, toi que (Dieu) fait jouir de sa faveur.
GOGUEL-MONNIERJe te salue, toi l’objet de la grâce (divine)
PERNOTSalut, Ô favorisée.
SEGOND REV.Je te salue, toi à qui une grâce a été faite.
STAPFERSalut, une grâce t’a été faite.
SYNODALEJe te salue, toi qui a été comblée de grâce.
PV … te comble de grâce.
PLE…réjouis-toi grâcieuse
COL… toi à qui une grâce a été faite
LIV… toi à qui Dieu accorde une grâce.
BAN… toi qui a été reçue en grâce.

 Voici maintenant les traductions catholiques avec leurs commentaires.

BUZYJe vous salue, pleine de grâce.Note:
L’expression s’accorde parfaitement au dogme de l’Immaculée Conception, si elle ne l’établit pas Salut, pleine de grâce. Salut, pleine de grâce. 
CRAMPON 1939Salut, pleine de grâce.
CRAMPON 1960Salut, pleine de grâce.Note:
Litt, devenue objet de la faveur (divine)
JÉRUSALEMSalut, comblée de grâce.Note:
Litt. toi qui as été et demeures remplie de grâce (de faveur divine). 
MAREDSOUS EXPL.Je vous salue, pleine de grâce.Note:
Pleine de grâce: autre traduction: comblée des faveurs divines. L’ange reconnaît en Marie une sainteté d’un caractàre tout particulier, privilège que Dieu lui a octroyé en vue de la rendre digne de la maternité divine. La tradition chrétienne la plus ancienne a exprimé ce privilège par la croyance en l’absolue pureté de l’âme de la Vierge Marie, préservée, dès le premier instant de sa conception, de la tache originelle. 
N. T. LETOUZEY Salut, pleine de grâce.
PIROT -CLAMER Salut, pleine de grâce.Note:
Le parfait grec kekharitoménè, pleine de grâce, indique la possession non transitoire, mais permanente… C’est parce qu’elle est pleine de perfection morale que le Seigneur est avec elle. 
Cette grâce abondante, elle la possède dès avant la conception de Jésus ; Dieu l’a préparée à sa tâche. Aussi Pie IX, dans la bulle ineffabilis, a-t-il pu tirer de ces paroles de l’ange un argument en faveur de l’Immaculée Conception 
OSTY-TRINQUET Salut, remplie de grâce.Note:
Jésus est « plein de grâce « (Jean 1.14) par droit de filiation divine, Marie en est « remplie » par privilège insigne. 
ALBERTI:Réjouis-toi, pleine de grâce.NOTE: « pleine de grâce ». Ces paroles indiquent non seulement que Marie avait été préservée du péché originel « depuis le premier instant de sa conception » dans le sein de sa mère Anne (= plénitude de grâce dans le temps) mais qu’elle avait une extraordinaire profusion de grâces, de dons et de vertu dans son âme (= plénitude de grâce par enrichissement). D’où plénitude magnifique, comme l’indiquent les paroles de l’ange, dans le temps et par enrichissement. Plénitude doit être entendu ici dans le sens de « surabondance », car toutes les vertus des anges, des saints et des hommes, réunies ensemble, ne peuvent être comparées à celles de Marie. Marie a eu cette plénitude de grâce au moment de sa conception, elle se trouvera encore enrichie après l’Annonciation; et cette grâce ne fera qu’augmenter jusqu’au jour de son Couronnement dans le ciel; mais le moment de l’Annonciation est pour elle un point culminant, et l’Ange la salue à juste titre en l’appelant « pleine de grâce ».
 LASSERRE :Je vous salue, vous qui êtes pleine de grâce.
SYNOPSE :Salut, pleine de grâce.
TRISalut, pleine de grâce.Note:
Devenue objet de la faveur divine
PDBRéjouis-toi, Aimée de Dieu
BRUpleine de grâce

Voici maintenant les traductions interconfessionnelles

TOBToi qui a la faveur de DieuNote:
litt. favorisée
BFCLe Seigneur t’a accordé une grâce particulière

  Voici maintenant la traduction Chouraqui

CHODilection, ô toi, pleine de Dilection (éd. 1976)Toi qui a reçu la paix (éd. 1985)

Albin Flury: (Lettres à Christine – Un prêtre répond à une protestante -, p, 69 et 70) donne, à propos de ce passage le commentaire suivant:

« … L’ange Gabriel a salué la jeune fille de Nazareth comme étant « pleine de grâce ». Cette grâce, c’était l’amitié de Dieu redonnée, mais elle était le fruit de la mort du Rédempteur Jésus-Christ. Il fallait donc que Marie ait déjà reçu d’avance, par faveur spéciale du Père céleste, cette grâce en héritage, à cause de sa dignité de mère de Dieu… En partant de cette réalité, la mère de Dieu est glorifiée dans l’Eglise catholique comme l’Immaculée Conception, comme celle qui seule entre tous les humains fut préservée de la tache du péché originel dès le premier instant de sa conception. A ce privilège s’ajoute un deuxième: l’Assomption corporelle au Ciel… Telle que Marie devait être sur terre – la proche compagne de la vie de Jésus – telle elle doit jouir d’une manière particulière de la présence toute proche et bienheureuse du Fils dans la gloire céleste. Ceci vaut également du pouvoir d’intercession. »

La mésintelligence provient de la traduction du mot grec kekharitoménè qui signifie littéralement: la étant graciée ou la rendue agréable. C’est en effet le participe présent passif du verbe kharitoô que l’on retrouve en Eph. 1.6 et qui signifie: donner, accorder la grâce, rendre agréable. Les traducteurs catholiques ont traduit ce verbe correctement en Eph. 1. 6.

… à la louange de gloire de sa grâce, dont il nous a gratifiés dans le Bien-aimé
(traduction Jérusalem).

… afin de faire resplendir la grâce merveilleuse qui nous a été octroyée par lui dans le Bien-Aimé
(traduction Maredsous).

… pour faire éclater la gloire de la grâce qu’il nous a départie par son (Fils) bien-aimé
(traduction Buzy).

Dans son « Lexicon Graecum Novi Testamenti », le Père jésuite F. Zorell donne de « kekharitoménè » la traduction latine suivante: Dei benevolum amorem experta, ce qui signifie: qui a expérimenté (ou éprouvé) l’amour bienveillant de Dieu. Cette traduction, correcte, diffère de l’expression habituelle: gratia plena sur laquelle est échafaudée toute la Mariologie catholique.

En fait, l’expression pleine de grâce est en grec plèrès kharitos. On la trouve deux fois dans le Nouveau Testament; elle s’applique à Jésus en Jean 1.14 et à Etienne en Actes 6. 8.

Ainsi donc, toute une doctrine catholique se fonde sur une traduction controuvée…

*

 JESUS ou MARIE

Pour le chrétien, il n’y a qu’un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ (1Tim. 2. 5).

Et c’est aussi Jésus-Christ – et non pas Marie 26 comme le proclament les invocations qui lui sont adressées – qui est

leur avocat auprès du Père(1 Jean 2.1)
leur intercesseur auprès de Dieu(Rom. 8.34 ; Héb. 7.25)
le trône de la grâce 26(Héb. 4.16; Ja. 1.17)
le modèle de pureté(Jean 8.46)
le détenteur de la Puissance(1 Cor. 1.24)
la source de la clémence(1 Tim. 1. 16)
le Fidèle par excellence(2 Thess. 3.3 ; Apoc. 19.11)
le seul Juste(Actes 3. 14 ; Apoc. 16.5)
Le principe de la Sagesse(1 Cor. 1.24)
La cause de la joie(Jean 15.11 et 16.24)
la Porte du ciel(Jean 10.7 et 9)
l’Etoile du matin(2 Pi. 1.19; Apoc. 22.16)
le salut des infirmes(Matth. 8.17)
le refuge des pécheurs(Matth. 11.28 à 30)
le consolateur des affligés(2 Cor. 1.5)
le secours des chrétiens(Matth. 15.25)
le Roi des Anges (Col. 2.10; Héb. 1.4)
le Roi du Ciel (Matth. 28. 18)
le Prince de la paix (Col. 3.15)
leur Sauveur parfait 27(Héb. 7.25)

D’après les litanies, les prières et la doctrine catholiques tous ces privilèges et rôles seraient détenus par Marie, alors que l’apôtre Pierre a bien spécifié que :

« Il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes (que celui de Jésus-Christ), par lequel nous devions être sauvés » (Actes 4.12).


Conclusion

Tout ce qui ne procède pas d’un conviction est péché.
(Rom. 14. 23, Maredsous)

Il n’a pas été possible d’analyser en détail toutes les divergences entre les diverses traductions et toutes les notes explicatives litigieuses. Mais on a pu se rendre compte que la Tradition ou les Dogmes ont établi des croyances qui ne concordent pas avec le Nouveau Testament. Souvent les notes proposées par les traducteurs catholiques tordent le sens des Ecritures, dans une tentative d’autojustification, ne s’appuyant que sur la tradition.

Les traductions récentes que nous vernons d’analyser, rejoignent trés souvent les traductions qui ont eu notre préférence.

Les révisions des éditions catholiques sont devenues quelquesfois plus conformes au texte grec.

Ces nouvelles versions ne permettent plus d’accréditer le dogme de la virginité perpétuelle de Marie (NJER, Mt 1:25)

Elles soulignent l’intransmissibilité du saceredoce de Jésus-Christ (TRI, PDB, OSTR, TDB, BFC – Héb. 7.24) ébranlant certaines doctrines catholiques, et reconnaissent que les croyants peuvent avoir l’assurance de leur Salut (1 Co. 15.2).

ECRITURE ET TRADITION

Qu’une tradition apostolique orale ait existé, cela est incontestable. Mais qu’elle ait pu se transmettre sans altération pendant des siècles cela se conçoit difficilement. Pour preuve, il suffit de rappeler que le contenu de la tradition des Eglises romaines diffère de celui des Eglises orthodoxes, par exemple en ce qui concerne la primauté de Pierre et l’origine des frères de Jésus. De plus, certaines traditions très anciennes sont actuellement désavouées et leur précarité est plus ou moins reconnue, ainsi pour la tradition du ministère de 25 ans de Pierre à Rome.

Aujourd’hui, il n’est donc plus possible de reconnaître dans l’ensemble des traditions celles qui sont authentiquement apostoliques. Etant suspectes, il est donc illicite de s’appuyer sur elles pour interpréter un texte de l’Ecriture. Les affirmations contingentes de la Tradition ne peuvent que ternir ou tordre les affirmations certaines, absolues de l’Ecriture.

La Révélation de l’Ancien Testament nous est parvenue par les Ecritures, et non par la tradition orale. Jésus s’est très souvent référé à l’Ancien Testament, de même que les évangélistes et les épistoliers. (Voyez les tableaux suivants).

Jamais, pour fonder leurs doctrines, ils n’ont fait appel à la tradition que Jésus condamne, et surtout lorsqu’elle annule la Parole de Dieu (Matth. 15.6 et 7 ; Marc 7.5 à 13).

Liste des Versets du Nouveau Testament qui en réfèrent à l’Ancien Testament ou à des vérités scripturales de l’Ancien Testament.
Evangile
* = Les passages ou c’est notre Seigneur qui se réfère à l’Ecriture
Matth.1.22
2.15
2.17,18
2.23
3. 3
4. 4*
4. 7*
4.10*
4.14
5.21*
5.27*
5.31*
5.32*
5.38*
5.43*
8.17
9.13*
11.10*’
12. 7*
12.17-21
12.39*
13.14
13.35
15. 4*
15. 7,9*
16. 4*
19.4-6*
19.18,19*
21.4,5
21.13*
21.16
21. 42*
22.23
22.29,31*
22.37*
22.39*
22.43*
24.15*
26. 31*
26.56
27. 9
27.35
27.46*  
Marc1. 2
2.44*
3.25*
4.12
7.6,7*
7.10*
9.12,13*
10.3-8*
10.19*
11. 17*
12.10*
12. 24*
12.26*
12.29-31*
12.36*
14. 27*
14. 62*
15.34* 
Luc1.70
2. 22,23
3.4-6
4. 4*
4. 8*
4.12*
4. 17-19
4. 25, 26*
6.3,4*
7.27*
8.10*
10.12*
10.26*
11. 29-32*
12. 51*
16.29-31*
17.26-29*
18. 20*
19.46*
20.17*
20.37*
20.42*
22. 37*
23.56 *
24.25*
24.27*
24.44-46*
Jean1.23,24
1.45
2.17
2.22
3.14*
4.25
5.39*
5.47*
6.31
6.32*
6.45*
6.49*
7,19*
7.38*
7.42
8.17*
10.34,35*
12.14
12.38-41
13,18*
15,25*
17,12*
19,24
19,28
19.36,37
20.9
ACTES ET EPITRES
Actes1.16
1.20
1.16
1.20
2.16-21
2.25
2.30.31
2.34
3.21
3.22-25
4.11
4.25
7.2-50
8.32, 33
10.43
13.16-23
13.33-35
13.40,41
13.47
15.15-18
17.2,3
17.11
18.24-28
23.5
24.14
26.22
28.25-27
Rom.1.17
2.24
3.4
3.10-19
3.20,21
4.3
4.6-8 
4.17
4.23
7.7
8.36
9.7-15
9.17
9.25
9.33
10.5-8
10.11
10.15
10.16
10.18
10.19
10.20-21
11.2-4
11.8-10
11.26
11.34-35
12.19,20
13.9
14.11
15.2,3
15.9
15.10,11
15.12
15.21
16.26
1 Cor.2.16
3.19-20
5.13
6.16
9.9-10
10.7-10
14.21
15.3
15.25
15.45
15.54-55
 2 Cor.4.13
6.2
6.16-18
8.15
9.9
 
Gal.3.6
3.8-10
3.13
4.22
4.27
4.30
5.14Eph.4.8
5.31
6.23 
1Tim.5.18 2Tim.3.16Heb.3.15
4.3
5.5,6
6.13,14
7.1
7.17
7.21
8.8-12
9.19,20
10.5-8
10.12,13
10.15-17
10.30
10.37,38
11.4-38
12.5,6
12.12,13
12.20
12.26
13.5,6  
Ja.2. 8
2.23
4.5,6  
1Pi.1.10
1.16
1.24,25
2.6-8
2.22-25
3.6
3.10-13
4.18
5.52.Pi.2.22
3.16 
Ne sont mentionnés ici que les textes qui font un appel explicite à l’Ancien Testament et non pas ceux, très nombreux, qui en font seulement des emprunts, et particulièrement abondants dans le livre de l’Apocalypse (plus de 200!).

Pourquoi la Révélation du Nouveau Testament aurait-elle un mode de transmission différent de celle de l’Ancien Testament?

Si Dieu avait choisi, pour la transmission de l’Evangile, la voie orale, pourquoi alors, l’Esprit-Saint aurait-il poussé les évangélistes et les épistoliers à écrire? N’est-ce pas pour conserver un témoignage écrit inaltérable pour la postérité?

Et pourquoi ce même Esprit-Saint aurait-il enjoint à l’Eglise d’établir le Canon des Ecritures du Nouveau Testament, si ce n’est pour dresser une barrière à toutes les prétendues traditions apostoliques?

S’il avait été dans les desseins de Dieu de nous transmettre les vérités évangéliques non seulement par les Ecritures mais encore par voie de tradition orale, quel sens faut-il attribuer aux avertissements de l’Esprit-Saint contre toute déformation de la doctrine primitive?

Voici quelques passages particulièrement significatifs à méditer.

Matth. 15.6 et 7 :
Vous annulez ainsi la Parole de Dieu au profit de votre tradition. Hypocrites, Esaie a bien prophétisé sur vous, quand il a dit…

Luc 1.3 et 4 :
Il m’a aussi semblé bon, après avoir fait des recherches exactes sur toutes ces choses depuis leur origine, de te les exposer par écrit d’une manière suivie, excellent Théophile, afin que tu reconnaisses la certitude des enseignements que tu as reçus.

Jean 20. 31:
Mais ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom.

1 Cor. 4.6:
C’est à cause de vous, frères, que j’ai fait de ces choses une application à ma personne et à celle d’Apollos, afin que vous appreniez en nos personnes à ne pas aller au-delà de ce qui est écrit, et que nul de vous ne conçoive de l’orgueil en faveur de l’un contre l’autre.

1 Cor. 15.1 et 2:
Je vous rappelle, frères, l’Evangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, dans lequel vous avez persévéré, et par lequel vous êtes sauvés, si vous le retenez tel que Je vous l’ai annoncé; autrement vous auriez cru en vain.

2 Cor. 11.13 et 14:
Ces hommes-là sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs, déguisés en apôtres de Christ. Et cela n’est pas étonnant, puisque Satan lui-même se déguise en ange de lumière.

2 Cor. 13.5:
Examinez-vous vous-mêmes, pour savoir si vous êtes dans la foi; éprouvez-vous vous-mêmes.

Gal. 1.7 à 9:
Non pas qu’il y ait un autre Evangile, mais il y a des gens qui vous troublent, et qui veulent renverser l’Evangile de Christ. Mais, quand nous-même, quand un ange du ciel annoncerait un autre Evangile que celui que nous vous avons prêché, qu’il soit anathème! Nous l’avons dit précédemment, et je le répète à cette heure: si quelqu’un vous annonce un autre Evangile que celui que vous avez reçu, qu’il soit anathème!

Ce passage établit solennellement que l’ère de la révélation est close. Daniel-Rops même le reconnaît (« Qu’est-ce que la Bible », p. 176) : « Avec les dernières lignes des Epîtres, avec les derniers cris d’appel de l’Apocalypse se clôt le Livre: le message a été totalement délivré, la Révélation est complète ». Après la mort des apôtres, « l’Eglise vivra dans la lumière et la vie de l’Esprit-Saint, mais sans enrichir de révélations nouvelles le dépôt qu’elle a reçu des apôtres » (Robert-Tricot, « initiation biblique », p. 717).

Col. 2.8: Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s’appuyant sur la tradition des hommes, sur les rudiments du monde, et non sur Christ.

2 Tim. 1.13:
Retiens dans la foi et dans la charité qui est en Jésus-Christ le modèle des saines paroles que tu as reçues de moi.

2 Tim. 3.14:
Toi, demeure dans les choses que tu as apprises, et reconnues certaines, sachant de qui tu les as apprises.

Tite 1.9:
(Que l’évêque soit) attaché à la vraie parole telle qu’elle a été enseignée, afin d’être capable d’exhorter selon la saine doctrine et de réfuter les contradicteurs.

Tite 1.13 et 14:
C’est pourquoi reprends-les sévèrement, afin qu’ils aient une foi saine, et qu’ils ne s’attachent pas à des fables judaïques et à des commandements d’hommes qui se détournent de la vérité.

1 Pi. 1.25:
Mais la parole du Seigneur demeure éternellement. Et cette parole est celle qui vous a été annoncée par l’Evangile.

2 Pi. 3.16:
C’est ce qu’il (Paul) fait dans toutes les lettres, où il parle de ces choses, dans lesquelles il y a des points difficiles à comprendre, dont les personnes ignorantes et mal affermies tordent le sens, comme celui des autres Ecritures, pour leur propre ruine.

1 Jean 4.1 :
Bien-aimés, n’ajoutez pas foi à tout esprit; mais éprouvez les esprits, pour savoir s’ils sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde.

2 Jean 9 :
Quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine de Christ n’a point Dieu; celui qui demeure dans cette doctrine a le Père et le Fils.

Jude 1.3:
Bien-aimés, comme je désirais vivement vous écrire au sujet de notre salut commun, je me suis senti obligé de le faire afin de vous exhorter à combattre pour la fol qui a été transmise aux saints une fois pour toutes.

Apoc. 22.18 et 19 :
Je le déclare à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre: Si quelqu’un y ajoute quelque chose, Dieu le frappera des fléaux décrits dans ce livre; et si quelqu’un retranche quelque chose des paroles du livre de cette prophétie, Dieu retranchera sa part de l’arbre de la vie et de la ville sainte, décrits dans ce livre.

Si la Tradition (qu’on a aussi définie comme la conscience de l’Eglise animée par le Saint-Esprit) ne concorde pas avec les Ecritures, ne faut-il pas en conclure qu’elle n’était qu’humaine. et qu’elle tombe ainsi sous la condamnation du Christ (Matth. 15.3 à 7) ?

Le retour à la seule source absolument authentique, la Bible, ne semble-t-elle pas s’imposer?

Les apologistes de la Tradition objecteront peut-être, « au nom de l’Histoire ». qu’il n’est pas possible de dépouiller le christianisme de toutes les parures dont il s’est chargé en deux millénaires (malgré l’exemple laissé par le Roi Josias en 2 Rois 22.10 à 23.25). Ce n’est pas dans le dépouillement des traditions et le retour au Livre de Dieu qu’ils voient se réaliser l’unité des chrétiens, mais dans une évolution progressive et convergente.

On nous dira aussi que l’unité avait existé, avant la Réforme, pendant 15 siècles, au sein de l’Eglise catholique, et que prêcher le retour aux seules Ecritures, c’est méconnaître ce long passé d’unité. Telle, en effet, apparaît généralement l’Histoire de l’Eglise. Mais on oublie le plus souvent que le schisme d’Orient est survenu en 1053, donc cinq siècles avant la Réforme, et ceci après sept siècles environ de dissensions entre Rome et l’Orient (Histoire de l’Eglise « , par Dom C. Poulet, tome I, p. 119).

EGLlSES DU NOUVEAU TESTAMENT

Et l’on ignore généralement que dès le début du christianisme et jusqu’à nos jours existent des Eglises évangéliques, fidèles au Nouveau Testament, formées d’assemblées locales, présidées par des anciens (voir « L’Eglise ignorée « , par E. H. Broadbent, Edit. Je Sème, Nyon en Suisse).

Et la Réforme, en fait, n’a été qu’un immense mouvement de retour vers ce christianisme primitif.

Ces Eglises primitives, tout en étant constituées d’assemblées locales indépendantes, sont unies entre elles parce qu’elles ont le même chef: Jésus-Christ (Eph. 1.22), la même doctrine: la Bible, le même Conducteur (1 Cor. 2. 12 ; Jean 7.39 ; Actes 2.17, 38 et 39) : l’Esprit-Saint, qui nous remémore l’appel de notre Seigneur:

 —

Nous ne pouvons que réinviter nos lecteurs à se laisser convaincre par les Ecritures, seules sources de Vérité (Jean 17.17) qui affirment que Jésus-Christ, mort à la croix et ressucité, est le seul chemin qui conduise à Dieu (Jean 14.6), le seul Médiateur entre Dieu et les hommes (1Tim 2.5), le seul Sauveur (Ac. 4.12) et qui accorde le Salut à quiconque se repent et croit en lui (Marc 1.15; Jean 3.16; Eph. 2.8).

C’est lui que :

Dieu … a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. (Philipiens 2.9-11)

 —

C’est lui qui dit :

« Venez à moi » (Matth. 11.28)

« Quiconque est de la vérité écoute ma voix » (Jean 18.37). »

« Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jean 14.6). »

Robert SCHRŒDER


Du même auteur:

  • Le Messie de la Bible, Editeurs de Littérature Biblique, Braine-L’Alleud – Belgique
  • Comment reconnaître les sectes et leurs faux prophètes, Editeurs de Littérature Biblique, Braine-L’Alleud, 1996.

Notes:

1 Pour tout supplément d’information, veuillez nous écrire.
Ecrire à R. Schrœder.

2 Sur « la Nouvelle Naissance », voir plus haut le chapitre consacré à la Nouvelle Naissance. Voir aussi note n° 6

3 La recherche des passages parallèles se tait à l’aide d’une Concordance.
Pour faire ce travail, on s’est surtout servi des ouvrages suivants:
« Concordance des Saintes Ecritures », Soc. Bibl. Auxili.. du canton de Vaud, Lausanne. »
« Concordantiae Novi Testamenti Graece », D. Dr A. Schmoller, Privil. Württ. Bibelanstalt, Stuttgart.
« Stichwort-Konkordanz », dans « Eine Konkordante Wiedergabe, Neues Testament », Konkordanter Verlag, Albert Blaettler, Adllswil-Zürich (Suisse).

4 Les traductions protestantes ne comportent généralement pas de notes doctrinales au bas des pages, tout au plus quelques explications de nature géographique ou des renvois à des passages parallèles.

5 Sauf indication particulière, toutes nos citations bibliques sont empruntées à la traduction Segond. 

6 Sur la Nouvelle Naissance, consulter les Cahiers « Evangile » N° 41 et surtout 43 de la Ligue Catholique de l’Evangile.

7 Voir « A concordance to the septuagint » par Edwin Hatch M. A., D. D. and henry A Redpath, M. A. – Akademische Druck – und Verlagsanstalt Graz – Austria (1954, copie photomécanique de l’édition d’Oxford de 1897).

8 Le schisme d’Orient, survenu en 1053, résultait de la non reconnaissance de la primauté romaine par l’Eglise d’Orient, malgré les « fausses décrétales ».

9 Les livres des Maccabées, ainsi que ceux de Tobie, de Judith, de la Sagesse, de l’Ecclésiastique, de Baruch, la lettre de Jérémie, certains fragments de Daniel et d’Esther ne se trouvent pas dans l’original hébraique de la Bible, mais seulement dans la version grecque des Septante (LXX). Ces livres, appelés deutérocanoniques par les Catholiques, parce que leur canonicité et leur caractère inspiré étaient mis en doute par l’Eglise primitive, sont considérés comme apocryphes par les Juifs et les Protestants.

10 L’Eccléslastique, écrit d’abord en hébreu fut traduit en grec et est ainsi entré dans les Septante. En 1896, on a trouvé des fragments de quatre manuscrits en hébreu équivalant au 4/5 du livre.

11 Voir. Konkordanz zum Hebräischen Alten Testament, G. Lisowsky. 1958, Priv. Württ. Bibelanstalt Stuttgart.

12 Edit. Delusseux, 1726. Paris, p. 19.

13 Voir. Patrologia latine., édit. J.-P. Migne, 1896, tome 77, p. 891.

14 Voir « Concordantiae Novi Testamenti Graeci » par Dr. A. Schmoller. Prlv. Württ. Bibelanstalt, Stuttgart.

15 Voir Stichwort-Konkordanz, dans « Eine konkordante Wiedergabe » « Neues Testament », Konkordanter Verlag, Albert Blaettler, Adliswil-Zürich (Suisse).

16 Voir « Veteris Testamenti Concordantiae ». Hebraicae atque Chaldaicae; Salomon Mandelkem, Lipsiae, 1896.

17 Une étude sur la Tradition se trouve en conclusion.

18 Gen. 4.8,9; 20.5,13; 24.29 ; 25.26 ; 27.29, 40,41, 42, 43, 44; 43.29 ; 48. 6 ; 49.5, 8; Lév. 25.25, 35, 39; Deut. 15.7, 9, 11 ; 25.5, 6: 13.6: Juges 9.1.3; 1 Sam.17.28; 22.1; 1 Chrono 7.22; Provo 18.19, 24; 19.7; 27.10.

19 Deut. 33.16; 2 Sam. 13.12; Gen. 37.4, 26, 27 ; 42.6, 20; 44.19, 26; 45.1, 4 ; 48.22 ; 49.26 ; Juges 8. 19 ; 9. 5.

20 Gen. 13.8 ; 14. 14, 16 ; 29. 15 ; Lév. 10.4.

21 1 Chrono 23.22

22 Gen. 12.13 : 20.2 : 24.59, 60 ; 26.7 : 30.1 : 34.14 ; Ex. 2.4 ; Lév. 18.9; 21.3; Nomb. 6.7; Ez. 22.11 ; 44.25.

23 Gen. 20.12: Deut. 27.22; 1 Chrono 2.16.

24 Job 17.14; Provo 7.4; Ez. 16.46,46, 49, 51, 52, 61 ; 23.11, 32, 33 : Os. 2.3.

25 « Ce que l’auteur sacré affirme, énonce, insinue, doit être regardé comme affirmé, énoncé, insinué par l’Esprit-Saint » (Commission biblique, décision du 18 juin 1915, cité par Daniel-Rops « Qu’est-ce que la Bible? » p.76).

26  Marie est, pour le pape Benoit XV « Médiatrice de toutes les grâces auprès de Dieu ». Pour Pie XI, « c’est Dieu qui a voulu que nous ayons tout par Marie ». Cité par Louis Ott, « Précis de Théologie dogmatique », p. 305. Pour Pirot-Clamer (tome XI, 1ère partie, p. 44) : « Toutes les faveurs nous viennent de Marie ».

27 Dans sa bibliographie, p. 307, . Précis de Théologie dogmatique, Louis Ott indique, non seulement sept ouvrages où Marie est qualifiée de « médiatrice », mais encore six ouvrages, où elle figure comme « corédemptrice ».

Anselm Grün – Un moine ésotérique influence les évangéliques

Lorsque les évangéliques  louchent vers L’ésotérisme !
Centre de Recherches, d’Information et d’Entraide, Claude-Alain et Dora Pfenniger

La publicité orchestrée par certains magazines “évangéliques” en faveur d’auteurs inspirés des traditions ésotériques et mystiques demande réflexion.
Partons d’un exemple révélateur trouvé dans les colonnes du magazine chrétien Aufatmen1. Que penser des articles enthousiastes de cette grande revue évangélique allemande à propos d’un catholique bénédictin très en vogue : le Père Anselm Grün ?

Continuer la lecture de Anselm Grün – Un moine ésotérique influence les évangéliques

Gestes contraires à la chasteté sur des religieuses contemplatives de Saint-Jean

Ces dérives sectaires qui ébranlent l’Église catholique romaine

Dans un livre publié ces jours-ci, une ex-religieuse de la communauté Saint-Jean raconte l’emprise mentale dont elle a été victime. Ce récit éclaire une réalité encore taboue dans l’Église: l’abus spirituel.

À propos de l’article

Créé le 15/10/2017

Publié par:Agnès Chareton

Édité par:Cécile Picco

Publié dans Pèlerin
7036 du 5 octobre 2017

Marie – Laure Janssens a 42 ans, elle est mariée et a deux enfants. Pendant onze ans, « sœur Marie-Laure » a porté le grand voile blanc et l’habit sombre des religieuses contemplatives de Saint-Jean, cette communauté française catholique fondée en 1975 par le P. Marie-Dominique Philippe, à Fribourg, en Suisse.

Culpabilisation, isolement, verrouillage de l’esprit… Dans un témoignage écrit en collaboration avec Mikael Corre, journaliste à Pèlerin, la jeune femme décrit les mécanismes d’un système qui l’a privée de sa liberté intérieure, et manipulée dans ce qu’elle avait de plus intime: sa foi en Dieu. C’est la première fois qu’une ancienne religieuse de Saint-Jean prend la plume sans recourir à l’anonymat (1).

Issue d’une famille catholique de Compiègne (Oise), Marie-Laure pousse les portes du couvent de Saint-Jodard, près de Lyon, en 1998, après des études à Sciences-Po. À l’époque, elle a « soif de Dieu » et rêve de donner sa vie au service des pauvres.

Lever à 5 h 30, offices, service communautaire, travail au potager… De l’extérieur, c’est une jeune religieuse souriante. À l’intérieur, les doutes sur sa vocation la tiraillent. Marie-Laure voue une obéissance aveugle à la toute-puissante sœur Marthe, à la fois directrice spirituelle, maîtresse des novices, assistante générale de la fondatrice, sœur Alix… Elle reste prisonnière de cette relation toxique, malgré les envois en mission aux Philippines, à Taïwan, aux États-Unis et au Canada.

En 2009, la communauté est reprise en main par Rome, et quatre supérieures – dont sœur Marthe – sont exclues de la vie religieuse par le cardinal Barbarin. Épuisée physiquement et psychologiquement, Marie-Laure quitte l’habit six mois après.

« Je n’ai pas décidé d’écrire pour soigner mes blessures, affirme-t-elle. Je veux interpeller l’Église, car des dysfonctionnements perdurent. »

Son témoignage n’apporte pas de nouvelles révélations sur la communauté Saint-Jean, qui a pudiquement reconnu, en 2013, que son fondateur, le P. Marie-Dominique Philippe, « a parfois posé des gestes contraires à la chasteté ». Son originalité réside dans le fait qu’il documente, de l’intérieur, le phénomène encore tabou des dérives sectaires dans certaines communautés catholiques. Le récit, enrichi d’extraits de sa correspondance avec sa famille (177 lettres ont été retrouvées), met en évidence la réalité de « l’abus spirituel », rendu possible quand un supérieur est en même temps directeur de conscience. Il y a alors confusion entre le « for interne » et le « for externe », distingués par le droit canon.

LE DÉSARROI DES VICTIMES

De fait, son expérience n’est pas un cas isolé, même si aucun chiffre n’existe sur les dérives sectaires dans l’Église. Celles-ci concernent souvent des communautés « nouvelles », fondées par une personnalité dotée d’un fort charisme.

En 2015, une enquête canonique a été ouverte visant les Sœurs de Bethléem, et en 2016, les Travailleuses missionnaires de l’Immaculée ont fait l’objet d’une visite apostolique. Parmi les affaires les plus retentissantes, qui impliquent aussi des abus sexuels, on peut citer la suspension du P. Maciel, fondateur de la Légion du Christ, en 2006 ; celle, en 2008, du F. Ephraïm, fondateur de la communauté des Béatitudes ; la condamnation canonique du fondateur de Points-Cœur, le P. de Roucy, en 2011…

En 2013, une quarantaine de victimes et de familles avaient écrit leur désarroi à Mgr  Pontier, président de la Conférence des évêques de France (CEF). Celui-ci leur avait répondu dans une lettre très bien accueillie par les associations de victimes, comme l’Avref (2). Dans la foulée, la CEF avait renforcé sa vigilance, en créant différents services, regroupés en une Cellule pour les dérives sectaires. « Notre travail consiste à accueillir, écouter et accompagner les victimes qui se font connaître, explique Mgr  Planet, évêque de Carcassonne et Narbonne, placé à sa tête. Nous constituons ensuite des dossiers et alertons les autorités religieuses compétentes: l’évêque, le supérieur de la congrégation, Rome, etc. »

Mais, dans les faits, les choses ont peu bougé. Les dossiers, complexes, aboutissent rarement à des décisions concrètes. Les raisons sont multiples: difficulté à recueillir la parole des victimes, responsabilité diluée entre des acteurs ecclésiaux qui se renvoient la balle, culture du secret, etc. « Sœur Chantal-Marie Sorlin fait un gros travail à la Cellule pour les dérives sectaires, mais son pouvoir d’action est limité. La seule manière de secouer le cocotier est d’aller en justice ou d’alerter les médias », déplore Aymeri Suarez-Pazos, président de l’Avref.

« L’Église ne communique aucune information sur les enquêtes canoniques, regrette de son côté Yves Hamant, dont la fille a été concernée par ces dérives. Or ce problème ne concerne pas juste quelques familles. Il implique l’ensemble des baptisés parce qu’il touche les communautés nouvelles, sur lesquelles l’Église mise pour son avenir. »

Le silence de la Vierge, Marie-Laure Janssens avec Mikael Corre, Ed. Bayard, 260 p.; 18,90 €.

 

 

(1) Félicité, la vérité vous rendra libre, témoignage anonyme d’une ancienne sœur apostolique de Saint-Jean, a été publié en 2014 aux Éd. Sentinelle.

(2) Aide aux victimes des dérives de mouvements religieux en Europe et à leurs familles.

 

www.pelerin.com/A-la-une/Ces-derives-sectaires-qui-ebranlent-l-Eglise

Presse: Un abbé intégriste écroué pour viols et tortures sur trois enseignantes

2014 AFP

Un abbé intégriste a été mis en examen et écroué mercredi pour «viols aggravés», «tortures» et «actes de barbarie» sur trois enseignantes d’une école privée des Yvelines proche de la Fraternité Saint-Pie X, un mouvement en rupture avec l’église catholique.

La justice reproche à l’ancien directeur de l’école Notre-Dame de la Sablonnière à Goussonville, près de Mantes-la-Jolie, d’avoir violé à l’automne 2010 trois enseignantes et de leur avoir fait subir des sévices, a indiqué le procureur de la République à Versailles Vincent Lesclous.

Selon Le Parisien qui a révélé l’affaire, «le prêtre aurait usé de son influence spirituelle» sur une mère de famille victime d’abus sexuels, en lui faisant subir des séances d’exorcisme avant «de mimer des actes sexuels pour tenter de soigner +le mal par le mal+».

Il aurait fait subir le même traitement aux deux autres femmes. Le quotidien rapporte que lors de son audition, «le prêtre a tenté de minimiser ses actes assurant que les victimes étaient consentantes et qu’il s’était contenté de mimer l’acte sexuel».

L’affaire a éclaté dans une école aux allures d’enclave dans ce village paisible de 600 habitants à 50 km à l’ouest de Paris, entouré de champs de colza en fleur et de blé.

L’établissement situé dans une ruelle abrite l’un des sept lieux cultes de la Fraternité Saint-Pie X dans les Yvelines selon le site internet du mouvement laportelatine.org.

– La figure du prêtre salie –

A 16H30, des mères de familles, visage fermé, venaient chercher leurs enfants, certains en uniformes gris, à la sortie de l’école.

«On ne les voit pas, le portail est tout le temps fermé», explique Jocelyne Brunet, une adjointe au maire, rejoignant les propos de riverains qui évoquent une école vivant en «vase-clos».

Isabelle Magalini, rencontrée dans le quartier, confie qu’elle a déscolarisé ses deux filles, quand elles avaient quatre et sept ans, après avoir constaté «les dérives» de cet établissement.

La quadragénaire raconte qu’au départ de l’ancienne directrice, «une femme très pieuse» qui a dirigé pendant une quarantaine d’années l’établissement, l’ambiance s’est «soudainement dégradée» en 2004.

«Avant il y avait des croyants et des non-croyants, c’était très familial, chaleureux, protecteur», se souvient Mme Magalini. «Puis cette femme a fait don de l’école à la Fraternité Saint-Pie X» et l’atmosphère est devenue «militaire et très stricte».

L’abbé aujourd’hui incriminé est un homme «souriant, charmant, dynamique», selon cette mère de famille. «Il est parti sans qu’on sache pourquoi et a été remplacé par quatre religieuses. Les enseignantes employées par l’ancienne directrice sont elles aussi parties les unes après les autres».

La Fraternité Saint-Pie X est une communauté intégriste proche des milieux d’extrême droite, fondée en 1970 par Mgr Marcel Lefebvre. Elle ne reconnaît pas le Concile Vatican II qui a, selon eux, rompu avec la tradition. Contactée par l’AFP, elle n’a pas donné suite à nos sollicitations.

En 2012, cette fraternité comptait 600.000 fidèles dans 62 pays dont 100.000 en France, selon les chiffres de la Commission Ecclesia Dei, de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.

L’évêché de Versailles, «fidèle au pape», précise qu’«il n’existe aucun lien avec ce mouvement» qui est «implanté» dans le département. «Nous ne pouvons qu’être profondément attristés pour les victimes et blessés que la figure du prêtre soit salie».

Que penser de l’ex-prêtre Dr. Alberto RIVERA?

C’est un adepte des théories de conspiration et ses accusations me semble relever de la paranoïa.  » Tout ce qui est excessif est insignifiant  » (Talleyrand). Ceci dit, je n’irai pas jusqu’à affirmer qu’il n’a jamais été prêtre jésuite, mais on doit constater que sa biographie comporte des invraisemblances, ex: il prétend être entré au séminaire à l’âge de 7 ans ! Il donne deux dates pour sa conversion juin 1952 et mars 1967, par ailleurs en 1963 aux USA il déclare être marié avec Carmen Lydia Torres dont il a deux enfants. Comment peut-il en même temps être prêtre en Espagne ? Etc.
(J.L.)

NDLR:
« Dr. » Alberto RIVERA est l’auteur du livre « les crimes du Vatican » ISBN 978-86-7884-144-6, son titre de Docteur, comme tout ses titres (Ph. D) sont réfutés dans les établissements dans lesquels il est passé.
Ce n’est pas la première fois qu’un soit disant ex- (catholique / sataniste / musulman) approche les milieux chrétiens pour faire sensation et s’enrichir. Alberto RIVERA est décédé mais dans les années 1980 – 2000, le pot aux roses a été découvert et beaucoup de chrétiens (non catholiques) ont exposé ses fraudes.
Une enquête intensive révèle un casier judiciaire chargé, ses manipulations financières, ses chèques sans provision, ses témoignages contradictoires, une vie de mensonges constants, son curriculum et diplômes fabriqués de toute pièce, et ses violences familiales rapportées à la police. Sa vie libertine, son témoignage devant les protestants et autorités montrent que sa vie ne fût par essence ni catholique ni protestante, mais plutôt une catastrophe …
Il existe beaucoup  de témoignages d’ex-prêtres sérieux, comme celui de Richard Benett, dont le discernement est tranchant, et dans toutes les branches du christianisme. Son témoignage n’est pas rempli de contradictions comme celui d’Alberto  Rivera.
(E.P)

Opus Dei

Historique

L’Opus Dei (Œuvre de Dieu) a été fondé en 1928 par le prêtre catholique romain espagnol Josémaria Escrivá de Balaguer y Albas (1902 – 1975). Il a obtenu un doctorat en Théologie à l’Université du Latran. Il a été nommé consulteur de deux congrégations vaticanes, membre honoraire de l’Académie Pontificale de Théologie et prélat d’honneur du Pape1. Il a fait une entorse à sa « modestie » en sollicitant du Général Franco le titre de marquis de Peralta qu’il a obtenu en 19682. Il est l’auteur du livre « Chemin » (1934), composé de 999 maximes, qui est la clé de voûte de l’idéologie du mouvement3. L’ouvrage a été publié à près de 4.500.000 exemplaires en 43 langues4.

Josémaria Escrivá attribue la fondation de l’Opus Dei à une « révélation » divine reçue le 2 octobre 1928:

« Il y a trois ans jour pour jour que, dans le couvent des missionnaires de saint Vincent de Paul, je mis un certain ordre dans les notes éparses que je prenais jusqu’alors (j’ai reçu à ce moment l’illumination sur l’ensemble de l’Œuvre pendant que je lisais ces papiers. Ému, je me suis agenouillé – j’étais seul dans ma chambre, entre deux causeries, – j’ai remercié le Seigneur et je me rappelle avec émotion le carillon des cloches de la paroisse de Notre-Dame des Anges). Depuis ce jour-là, l’âne galeux s’est rendu compte de la belle et lourde charge que le Seigneur, dans sa bonté inexplicable, avait mise sur ses épaules. Ce jour-là, le Seigneur a fondé son Œuvre: dès lors, j’ai commencé à fréquenter des laïcs, étudiants ou non, mais jeunes. Et à former des groupes. Et à prier et à faire prier. Et à souffrir…5« 

Le mouvement de l’Opus Dei a été approuvé par Pie XII en 1950. Le pape Jean-Paul II en a fait une prélature personnelle en 1982. Son prélat est, depuis 1994, l’évêque espagnol Javier Echevarria Rodríguez, né en 1932, ancien secrétaire du fondateur. Docteur en droit civil et en droit canonique, il est consulteur de la Congrégation pour les causes des saints et consulteur de la Congrégation pour le clergé6.

La prélature personnelle est une « circonscription ecclésiastique, prévue par le Concile Vatican II, décret «Presbyterorum ordinis» et par le Droit Canonique pour permettre de mener à bien des tâches pastorales particulières. Elle n’est pas circonscrite à un territoire comme les diocèses »7.

C’est pourquoi elle dépend de façon immédiate et directe du Souverain Pontife, par l’intermédiaire de la Congrégation pour les évêques. Le pouvoir du prélat s’étend à tout ce qui concerne la mission spécifique de la prélature… Selon les dispositions de la loi générale de l’Église et du droit particulier de l’Opus Dei, les diacres et les prêtres incardinés dans la prélature appartiennent au clergé séculier et sont pleinement sous la juridiction du prélat » 8.

L’Opus Dei ne dépend donc pas des évêques diocésains locaux, mais directement du « pape », ce qui lui donne une liberté de manœuvre beaucoup plus grande9.

Statistiques et situation actuelle 12

Il existe plusieurs sortes de membres dans l’Opus Dei:

    • les numéraires:

      prêtres, hommes ou femmes célibataires, qui vivent en communauté et sont les dirigeants.

    • les numéraires auxiliaires:

      des femmes15 chargées des tâches domestiques dans les centres du mouvement. Elles représentent 5% des membres.

    • les agrégés:

      Célibataires qui vivent dans leur famille. Les numéraires et les agrégés totalisent 30% des effectifs.

    • les surnuméraires:

      laïcs mariés: 65% des membres16.

    • Les coopérateurs:

      Ce sont « des catholiques, des chrétiens d’autres confessions, et des croyants d’autres religions », et même des athées. Ce sont « des hommes et des femmes qui, sans faire partie de la Prélature de l’Opus Dei, se joignent aux fidèles de la prélature pour réaliser des activités éducatives, d’assistance, de promotion culturelle et sociale »… Ils sont 164.000, principalement des femmes17.

Il nous faut encore mentionner

    • la Société sacerdotale de la Sainte-Croix

      qui comporte 4.000 associés, dont les 2.000 prêtres de l’Œuvre. Cette société s’adresse aux prêtres et diacres diocésains qui veulent vivre « selon l’ascétique propre à l’Opus Dei » et recevoir son aide spirituelle18.

Remarquons que l’Opus Dei ne comporte aucun moine, comme le roman « Da Vinci Code » (2003) et le film (2006) du même nom le laissent entendre à tort. Du reste, les membres ne prononcent pas de vœux comme les moines et les religieux19, mais des simples promesses.

Actuellement une quarantaine d’évêques catholiques sont issus de l’Opus Dei, soit à peine 1% de l’épiscopat mondial. Rappelons que le nombre des évêques est d’environ 4 50020. Deux cardinaux sur les 202 (en août 2013) du collège cardinalice appartiennent à l’Œuvre: Juan Luis Cipriani Thorne (1943), archevêque de Lima21 et Julián Herranz Casado (1930), président émérite du Conseil pontifical pour les textes législatifs22.

Par comparaison, les Jésuites sont 19.000, dont 12.700 prêtres, répartis à travers 112 pays dans le monde. Il y a cinq cardinaux jésuites23 et, bien sûr, le nouveau pape François.

Le taux de croissance du mouvement est faible et stagne à environ 650 nouveaux membres par an pour le monde24.

Au niveau financier,

« la totalité des actifs de l’Opus Dei, à savoir toutes les ressources que supposent ses ‘œuvres collectives’, tournent autour de 2,8 milliards de dollars US. La comparaison vaut ce qu’elle vaut, mais la General Motors a déclaré des actifs équivalents à 455 milliards de dollars. Les actifs de l’Opus Dei ne sont pas trop impressionnants et ce, même par rapport à la moyenne catholique. En 2003, l’archevêché de Chicago a déclaré 2,5 milliards de dollars »25.

Le recrutement est souvent qualifié d’élitiste26. Les étudiants, futurs dirigeants de la société, sont particulièrement visés. Ceci est confirmé à mi-mots par le porte-parole belge de l’Opus Dei dans une interview du 1er mars 2013 à « La Libre Belgique »:

« La sanctification par le travail donne l’image d’une prélature  »élitiste », ça vous gêne, ça vous flatte ou c’est totalement erroné ?

Cette image est ‘erronée’. Dans le monde, on a eu des ministres (Espagne et G-B), sénateurs, grands patrons,… mais on a aussi des chômeurs, des agriculteurs, des personnes très modestes. Cette image-là de l’Opus Dei est méconnue, car moins visible. Nous commençons souvent notre apostolat par le milieu intellectuel, car – comme dans une entreprise – nous avons besoin de ‘cadres’ pour entrer dans la société belge (Nous soulignons). On a commencé par le milieu universitaire bilingue à Leuven en 1965 et – petit à petit – les milieux et classes sociales se diversifient. Mais nous n’avons pas ‘encore’ d’initiatives de types sociaux comme dans d’autres pays »27.

L’Opus Dei a en charge douze universités dans le monde28.

En plus, il gère de nombreuses résidences étudiantes, écoles et œuvres sociales partout dans le monde29.

L’Opus Dei a connu une époque très favorable sous le pontificat de Jean-Paul II. Elle a culminé avec la canonisation de son fondateur. Actuellement, le procès en sainteté du successeur d’Escrivá, Álvaro del Portillo y Diez de Sollano (1914-1994), est en cours à Rome.

Le pape François a approuvé le 5 juillet 2013 le décret relatif à la cause de béatification et reconnu un miracle par son intercession30.

Ce « miracle concerne la guérison instantanée d’un petit enfant chilien, José Ignacio Ureta Wilson, qui, quelques jours après sa naissance (août 2003), a subi un arrêt cardiaque de plus d’une demi-heure avec une grave hémorragie »31.

Cette reconnaissance ouvre la voie à la béatification du vénérable.

Buts et Méthodes

L’Opus Dei se présente comme « une institution de l’Église catholique fondée par saint Josémaria Escrivá de Balaguer », dont la « mission consiste à diffuser l’idée que le travail et les circonstances ordinaires sont une occasion de rencontrer Dieu, de servir les autres et de contribuer à l’amélioration de la société »32.

Escrivá a déclaré:

« Dès le départ, le seul objectif de l’Opus Dei a été celui que je viens de vous indiquer: faire en sorte qu’il y ait, au milieu du monde, des hommes et des femmes de toutes races et de toutes conditions sociales, qui s’efforcent d’aimer et de servir Dieu et leurs semblables dans et par le travail ordinaire »33.

Il est difficile de qualifier de secte un mouvement catholique aussi bien inséré dans l’Église romaine. Le rapport sur les sectes des parlementaires belges34 avait pourtant fait le pas en 1997, en le taxant de « catholicisme intégral et élitiste ». L’Opus Dei avait alors réagi dans un document nommé « Quelques observations sur le travail de la commission d’enquête du Parlement belge sur les sectes »35.

En 2001, dans une communication aux chefs d’Établissement de l’Enseignement Catholique, Jacques Trouslard relevait dix caractéristiques sectaires de l’Opus Dei36:

1. L’engagement de mineurs:

A l’insu de leur famille, certains contractent des vœux de célibat, d’obéissance et de pauvreté, quitte à utiliser, sur le conseil de leur directeur ecclésiastique ou de leur supérieur laïc, le mensonge en cas de questions des parents.

2. L’endoctrinement:

Il est systématique à partir d’un régime de prières intensif, de retraites, de conférences, de lectures qui proviennent exclusivement de l’Opus Dei et des écrits du fondateur. Or cette technique s’apparente, mutatis mutandis, à la technique cognitive et coercitive de la manipulation mentale. Le procédé mène progressivement à un enfermement à l’intérieur du groupe. Il est encore aggravé par la confession régulière des membres de l’Opus Dei, numéraires ou surnuméraires, à un prêtre appartenant au groupe. Les opusiens se confient aussi régulièrement à un directeur de conscience laïc, toujours membre de l’Œuvre.

3. La rupture ou l’éloignement de la famille:

C’est dans ce domaine que les plaintes sont les plus nombreuses. Les familles déplorent de ne plus voir leurs enfants. Elles s’étonnent d’autorisations annuelles réduites à quelques jours de vacances, alors que dans les congrégations religieuses, les personnes consacrées ont droit à environ deux semaines en famille et sont autorisées à rendre visite à leurs parents tout au long de l’année.

4. Le prosélytisme exacerbé:

Chaque membre doit recruter des adeptes, tenter d’influencer ses amis. L’Œuvre cherchait aussi à attirer des enfants ou des jeunes en les invitant à participer à des activités (culturelles, sportives, etc.) sans toujours préciser, à cette époque, qu’elles étaient organisées par l’Opus Dei.

5. Les faux laïcs:

L’Opus Dei prétend être un institut de laïcs qui partagent pleinement les conditions de la vie « extérieure ». Mais ces laïcs pratiquent en réalité une discipline dont l’austérité surpasse celle des congrégations contemplatives. Les conditions de vie qui sont imposées aux numéraires les séparent inévitablement des conditions normales de la vie laïque.

6. Le cléricalisme:

Les laïcs sont assujettis au pouvoir des clercs. La structure hiérarchique de l’Opus Dei, sur le plan local, régional, ou international, aboutit toujours à son sommet à un clerc. Par précaution verbale, l’Opus Dei souligne que les clercs se réservent le domaine spirituel sans interférer en aucune manière sur le plan temporel. Les membres, dit-on, sont libres et indépendants dans le choix de leurs options, alors qu’ils sont dirigés en réalité dans tous leurs faits et gestes.

7. Le professionnalisme:

L’Opus Dei développe une sorte de surestimation, d’exploitation outrancière du travail. Or, la profession ne définit pas toute la vie d’un individu. Cette exagération pose question, car pour l’Église catholique, la personne humaine ne vaut pas d’abord par ce qu’elle fait, mais par ce qu’elle est37.

8. L’aspect financier:

Dans le département de l’Aisne où est installé le château de Couvrelles, l’Opus Dei n’a pas craint de ponctionner sérieusement des agriculteurs pour construire l’école hôtelière Dosnon et rénover le château de Couvrelles. Certaines familles de membres ont, pour leur part, été très étonnées d’être sollicitées si fréquemment par leurs enfants qu’elles ne voient par ailleurs que très rarement. Le scandale de l’An-Hyp a éclaboussé le département de l’Aisne. (Cf ; L’Union: 25 et 27 juillet 1994).

9. L’infiltration:

La stratégie de l’Opus Dei vise à transformer la société en essayant de pénétrer tous les domaines de la vie économique, sociale, familiale et culturelle. Une délégation de la mairie de Soissons a protesté contre une nouvelle association de l’Opus Dei, créée à Soissons, l’A.P.P.F. (Association pour la Protection de la Famille) qui voulait « s’infiltrer et imposer son programme global » au Centre social de Chevreux.

10. Le culte du maître:

On retrouve à l’Opus Dei la domination d’un maître incontesté, craint et vénéré, que, dans d’autres groupes, on appelle un gourou. C’est l’extraordinaire dévotion au fondateur: Mgr Escrivá Balaguer. Des membres de l’Œuvre affichent dans leur chambre de magnifiques photos du fondateur, à côté d’une modeste image de la Vierge et parfois d’un petit crucifix. Souvent l’image du fondateur suffit. C’est devant lui que l’on prie en allumant une petite bougie.

Les opusiens doivent suivre un plan de vie qui laisse peu de place à la fantaisie. On trouvera la présentation grand public de ces « devoirs » par le fondateur sur le site officiel de l’Opus Dei38.

« Voici la liste des dévotions qu’un membre de l’Opus Dei doit obligatoirement accomplir. On les appelle le plus souvent normes ou encore coutumes39.

CHAQUE JOUR IL FAUT:

    • Se lever immédiatement dès que le réveil sonne (minute dite héroïque).

    • Embrasser le sol en disant serviam (je servirai).

    • Faire 30 minutes de prière le matin et 30 minutes l’après-midi (pendant lesquelles il est vivement conseillé de méditer les textes de saint Josémaria).

    • Assister à la messe et communier.

    • Rester exactement 10 minutes en prière d’action de grâce après la messe. Puis, réciter le Trium Puerorum (Le Cantique des trois enfants dans la fournaise), ainsi que le psaume 150.

    • Dans la journée, se recueillir quelques instants devant le Saint Sacrement (Visite au Saint-Sacrement).

    • Réciter l’angélus à midi.

    • Réciter un chapelet (50 Je vous salue Marie) et méditer les 15 mystères du Rosaire restants.

    • Lire pendant 10 minutes un livre de spiritualité imposé par le directeur spirituel et pendant 5 minutes le Nouveau Testament.

    • Faire un examen de conscience à midi et le soir.

    • Réciter une prière en latin réservée aux membres de l’Œuvre (Preces).

    • Prier pour les intentions du prélat.

    • Offrir une mortification pour le prélat (d’habitude, lui offrir la douche froide quotidienne).

    • Les numéraires doivent porter deux heures par jour le cilice (sorte de bracelet en fer avec des pointes) autour de la cuisse.

    • Réciter plusieurs fois par jour la prière « Souvenez-vous » à l’intention des autres membres de l’Œuvre.

    • Dans les centres, en entrant et sortant de chaque pièce, regarder l’image de la Vierge en récitant une oraison jaculatoire.

    • En entrant et sortant d’un centre, saluer l’ange gardien du centre et faire une génuflexion dans l’oratoire.

    • Respecter le temps de la nuit: la nuit, on ne peut pas discuter, téléphoner, étudier ou travailler sans la permission du directeur.

    • Dormir entre sept heures trente et huit heures par nuit.

    • Respecter trois heures de silence après le déjeuner, pendant lesquelles il faut travailler (on ne peut pas faire la sieste ou se distraire).

    • Avant de se coucher, réciter à genoux, les bras en croix, trois Je vous salue Marie en demandant la vertu de la pureté.

    • Avant de dormir, asperger son lit d’eau bénite.

    • Les femmes numéraires doivent dormir toutes les nuits sur une planche avec une couverture pliée en guise de matelas (jusqu’à l’âge de 40 ans), les hommes en sont exemptés.

    • Porter sur soi le scapulaire.

CHAQUE SEMAINE, IL FAUT:

    • Assister à la méditation: prédication d’un prêtre de l’Œuvre réservée aux membres de l’Œuvre. Elle a lieu dans l’oratoire (la chapelle du centre) dans le noir: à l’exception de la bougie qui éclaire le tabernacle et d’une petite lampe sur la table du prédicateur qui projette des ombres spéciales sur son visage.

    • Assister au Cercle, causerie d’un laïc réservée aux membres de l’Œuvre. Le Cercle comprend toujours: le commentaire de l’évangile du jour, l’approfondissement d’une norme du plan de vie, et un sujet en rapport avec l’esprit de l’Œuvre. Ces sujets sont proposés par la Commission régionale et accompagnés d’indications précises sur le contenu et la forme à suivre. Pendant le Cercle, on ne peut croiser les jambes. Il est bien vu aussi de s’accuser publiquement et à genoux de l’une de ses fautes (après en avoir parlé avec le directeur) et de recevoir à ce titre une pénitence symbolique.

    • Se confesser avec le prêtre désigné.

    • Faire l’entretien fraternel ou confidence, c’est-à-dire parler au directeur spirituel laïc désigné, lui rendre compte de ce qui s’est passé durant la semaine (accomplissement minutieux de toutes les normes, points de lutte, échecs et faiblesses, relations sociales: qui on a rencontré, pendant combien de temps, de quoi on a parlé, cette personne pourrait-t-elle avoir la vocation à l’Opus Dei ?) et enfin, recevoir du directeur, les objectifs fixés jusqu’au prochain entretien.

    • Une fois par semaine, les numéraires doivent se fouetter eux-mêmes avec des disciplines (petits fouets en corde) tout en récitant des prières.

    • Pour les numéraires hommes, dormir à même le sol une nuit par semaine. Les femmes ont droit à un dictionnaire en guise d’oreiller, car elles dorment déjà toutes les nuits sur une planche.

    • Réciter et méditer le psaume II et l’hymne Adorote devote.

    • Chaque samedi, réciter le Salve Regina et assister au Salut au Saint Sacrement.

    • Comme mortification, ne pas prendre de goûter le samedi.

CHAQUE MOIS, IL FAUT:

    • Assister à une Récollection: une journée en silence dans le recueillement avec différentes prédications du prêtre et du directeur.

    • Réciter et méditer le symbole d’Athanase.

    • Pour les numéraires, remettre au directeur sa note de frais, c’est-à-dire la liste complète des moindres dépenses (du ticket de bus au tube de dentifrice).

CHAQUE ANNÉE, IL FAUT:

    • Assister à une retraite de six jours en silence, durant laquelle il est vivement recommandé de méditer les textes de saint Josémaria.

    • Suivre un cours annuel (trois semaines pour les numéraires, une semaine pour les surnuméraires), on y apprend par cœur le Catéchisme de la Prélature de la Sainte-Croix et Opus Dei et on y reçoit différentes causeries de formation, des cours de philosophie et de théologie.

    • et un long « etc. » de dévotions qu’il faut pratiquer une fois par an, et que nous épargnons au lecteur. »

En 2009, la revue catholique progressiste « Golias Magazine » a publié le témoignage de 165 anciens membres et responsables du mouvement dénonçant ses méthodes40:

« Les 165 signataires du témoignage décrivent les méthodes totalitaires auxquelles sont soumis les laïcs célibataires41.

1- La dépendance économique entière

L’individu qui travaille dans les structures relevant de l’Opus Dei, ne perçoit pas de salaire. Il est donc entièrement dépendant économiquement des directeurs, même pour ses menues dépenses (téléphone, déplacements, sorties, etc.). On ne saurait mieux asservir un individu.

2- L’insécurité juridique

Mais il y a pire. Aucun contrat de travail écrit ne lui est délivré ; aucun certificat n’atteste d’éventuels diplômes ou d’une activité. Tout se fait par oral. Il n’est donc pas possible de prouver son appartenance à l’Opus Dei par un document écrit. Aucune procédure ne peut donc être engagée contre l’Opus Dei devant un tribunal en cas de préjudice allégué. « Verba volant, scripta manent ». L’Opus Dei craint donc comme la peste l’écrit compromettant qui reste.

3- Le contrôle de l’individu par isolement social, voire déracinement par déplacements constants.

L’individu est progressivement écarté de sa famille et de son réseau d’amis: la participation à des événements familiaux est chichement accordée. Les relations sont sévèrement contrôlées. Des déplacements constants provoquent un déracinement, voire une désorientation pour exiger une disponibilité entière de l’individu.

4- La délation institutionnalisée, appelée correction fraternelle

Cela ne suffit pas. Il faut encore surveiller sa conduite. Au sein même de l’Opus Dei, chacun épie son prochain. Sous prétexte d’un devoir de correction fraternelle, la délation est institutionnalisée: les conduites d’autrui jugées déviantes doivent être rapportées à la direction qui dicte la procédure corrective à suivre. Aucune critique de la direction n’est tolérée. Et, quoiqu’ainsi rendues déjà difficiles par ces méthodes, les relations interpersonnelles sont étroitement contrôlées.

5- La censure de l’information

Il va de soi que toute information est soumise à une censure préalable de la direction: livres et autres médias doivent faire l’objet d’autorisation spécifique de la part de la direction. Les bibliothèques sont expurgées de tout ouvrage interdit. On songe à l’« Index librorum prohibitorum » décidé en 1559 par le Concile de Trente qui recensait les livres impies interdits aux fidèles. Émissions de télévision, films, spectacles sont a fortiori passés au crible avant d’être éventuellement permis.

6- L’exigence d’une soumission aveugle à l’autorité

Enfin, une soumission aveugle à l’autorité est exigée de l’individu ; elle caractérise ce qui est appelé « le bon esprit » par opposition « au mauvais esprit ».
La direction est seule juge du contenu de ces formules arbitraires à souhait: collégiale, elle s’organise selon une hiérarchie stricte ;

à la base, l’individu se voit imposer une double tutelle. Deux surveillants, un directeur spirituel laïc et un confesseur, l’observent au cours d’entretiens hebdomadaires, le soumettent à un interrogatoire en plus de la confession à laquelle il est astreint. Ses révélations confidentielles sont consignées par écrit à son insu et adressées à l’échelon collégial hiérarchique supérieur qui, en retour, adresse ses observations et les directives à appliquer.

On a reproché à l’Œuvre sa pratique du secret42. Il est vrai que la nouvelle constitution de 1982 ne mentionne plus cette pratique, mais les habitudes ont la vie dure et le mouvement se refuse toujours à dire si une personne est membre ou pas. C’est du moins ce qu’affirme son porte-parole belge, le prêtre Stéphane Seminckx, à la « Libre Belgique »43:

« Y a-t-il une forme de secret autour de l’appartenance à l’Opus Dei, comme cela peut exister dans la franc-maçonnerie, où l’on ne cite pas les noms des autres membres ?

– Ce serait contradictoire, dans le sens où un membre de l’Opus Dei est appelé à témoigner de sa foi et s’afficher comme catholique et membre de l’Opus Dei. En fermant la bouche et se cachant les yeux, ce serait difficile…

Si je vous cite un nom, vous me confirmerez qu’il est membre ?

– En général non, par respect pour la vie privée je vous inviterai à lui poser la question directement. C’est à lui de décider quand et comment il souhaite en parler. »

Ajoutons pourtant que la constitution de 1982 interdit toujours aux membres de paraître publiquement en corps44:

« [Les fidèles de la Prélature] ne participeront pas collectivement aux manifestations publiques de culte comme les processions, sans pour autant cacher qu’ils appartiennent à la Prélature » Article 89.

Qu’en est-il de la mortification pratiquée dans l’Opus Dei ? Elle est réelle et d’un autre âge selon nous. Ces paroles ahurissantes du fondateur sont révélatrices de sa spiritualité morbide45:

« Tu me parles de Chemin. Je ne le connais pas par cœur mais il y a une phrase qui dit: bénie soit la douleur, aimée soit la douleur, sanctifiée soit la douleur, glorifiée soit la douleur. T’en souviens-tu ? J’ai écrit cela dans un hôpital, au chevet d’une mourante qui venait de recevoir l’Extrême-Onction.

J’en étais follement jaloux ! Cette dame était de haute lignée et avait joui d’une grande aisance matérielle dans sa vie. Et elle se trouvait là, sur un grabat, à l’hôpital, mourante et toute seule, sans autre compagnie que celle que je pouvais lui apporter à ce moment là, jusqu’à ce qu’elle meure.

Et elle reprenait ces mots, en les savourant, heureuse: bénie soit la douleur — elle endurait toutes les souffrances morales et physiques — aimée soit la douleur, sanctifiée soit la douleur, glorifiée soit la douleur ! La souffrance prouve bien que l’on sait aimer, que l’on a du cœur ».

On nous dit même « que saint Josémaria se servit de ces paroles plus d’une fois pour consoler des malades mourants dont il s’occupait en ces années-là (Ndr années 30), dans les hôpitaux de Madrid. »

Revenons à l’interview de Monsieur Stéphane Seminckx qui confirme à sa manière46:

Enfin, vous l’indiquez en première page de votre site internet, l’Opus Dei pratique la mortification, ce qui signifie « s’imposer une souffrance physique pour progresser dans le domaine spirituel ». Ce genre de sacrifice corporel interpelle, même si on est loin de la caricature du film ‘Da Vinci Code’ avec le sang qui gicle sur les murs.

– Oui, dans le film, c’est absurde et n’a rien à voir avec ce que nous vivons.

Soyons concrets. Dans le livre ‘Chemin’, Escrivá demande à ses membres « d’aimer, de bénir, de sanctifier et de glorifier la douleur ! » Vous admettez que c’est difficile à comprendre quand on est extérieur à l’Œuvre ?

– Difficile à comprendre??? Que le Christ ait été condamné à mort, flagellé, couronné d’épines et crucifié ? Alors, ça fait 2.000 ans que c’est difficile à comprendre. Cette dimension de souffrance et de mort fait partie de la vie de disciple chrétien. La mortification, c’est faire mourir en soi tout ce qui est pesanteur dans sa personnalité et qui m’empêche de m’élever vers Dieu, tel que l’égoïsme, le péché. Ces actes de mortification permettent de s’identifier au Christ, au même titre que le jeûne du Carême. Je ne peux pas vivre avec le Christ si je ne souffre pas avec lui.

Concrètement, le cilice (photo ci-dessus) est une petite ceinture métallique qui pique la peau. Vous l’attachez de manière serrée – et donc douloureuse – à la cuisse. Tout le monde pratique cela ?

– Non, les surnuméraires ne font et ne vivent pas cela. Je crois même qu’ils n’ont jamais vu de cilice. Clairement, une mère de famille ne fait pas cela. Sa charge quotidienne est suffisante…

Quand utilisez-vous le cilice et comment ? Ça peut aller jusqu’à saigner ?

– On le met environ 2 heures par jour, mais c’est presque rien. Celui qui fait un régime ou du body building souffre dix fois plus que moi avec mon cilice. Ça pique juste un peu… je ne fais qu’un tout petit quelque chose de très modeste. C’est moins douloureux que pour le Christ, mais je ne cherche pas non plus à l’imiter.

Puis, il y a des coups de fouets… petit fouets, certes.

– On fait cela dans un endroit discret afin d’être en communion avec le Christ. Mais nous n’avons pas le monopole de cela. Paul VI employait un cilice. D’ailleurs, nous achetons cela à d’autres ordres. Cela ne se vend pas au Carrefour…

Vous rigolez, mais vous comprenez que ça interpelle les gens ?

– Évidemment, car la passion du Christ est un scandale pour les Juifs et une folie pour les Païens… et vu qu’il y en a beaucoup, ça reste une folie. Certains voudraient vivre et triompher avec le Christ sans mourir ou souffrir avec lui. On ne peut pas sauter les pages de la passion, comme disait le Cardinal Danneels. La mortification fait totalement partie de notre choix d’amour… comme un marié embrasse sa femme tous les jours. C’est de l’amour.

Enfin, vous dormez parfois par terre, sans matelas…

– C’est du même ordre, une petite mortification réservée aux numéraires. Ce n’est pas de l’héroïsme.

Étonnant quand même… Surtout quand le porte-parole du mouvement compare ces macérations à embrasser sa femme tous les jours. On voit bien qu’il est célibataire…

Justement au sujet du mariage, nous avons trouvé une « perle » d’Escrivá. Selon lui les grandes responsables de l’adultère des hommes sont leurs épouses:

« Ainsi, j’ose affirmer que les femmes sont responsables, à quatre-vingts pour cent, des infidélités de leurs maris, parce qu’elles ne savent pas les conquérir chaque jour, elles ne savent pas avoir des gestes aimables et délicats »47.

Et celles-ci dans « Chemin »:

« Le mariage est pour la troupe et non pour l’état-major du Christ… » [28]

Les femmes n’ont pas besoin d’être savantes, il suffit qu’elles soient effacées » [946]

Enfin la position d’Escrivá au sujet du nazisme a été critiquée:

Vladimir Felzmann, prêtre et ancien membre de l’Opus, rapporte une conversation avec Escrivá qui en dit long. Après avoir maintenu que le christianisme avait été sauvé du communisme par la prise de pouvoir du général Franco avec l’appui du chancelier Hitler, il ajouta:

« Hitler contre les juifs, Hitler contre les slaves, c’était Hitler contre le communisme.48 »

Evidemment l’Opus Dei réfute cette déclaration embarrassante49.

Le site de « Golias » a décrypté le vocabulaire « ésotérique » de l’Opus Dei50:

« Le secret de l’Œuvre est présent jusque dans son langage. Le profane qui voudrait comprendre l’Opus Dei doit d’abord passer par une phase rébarbative: le décryptage d’un vocabulaire hallucinant, condition sine qua non pour trouver son chemin dans l’enchevêtrement d’un labyrinthe épouvantable. …

Academia-Residencia: Formulaire où figurent les renseignements principaux concernant la personne et sa famille. Le candidat le remplit et le remet avant l’’Admissio’. Il constitue la base du fichier des personnes qui est géré dans la Région correspondante et continuellement complété avec les indications fournies par la personne elle-même ainsi que par d’autres, éventuellement. Les renseignements personnels sont également transmis avec la photo – format passeport – à la centrale romaine.

Administration:

1) La totalité des travaux domestiques des sièges et des centres, c’est-à-dire, concrètement, l’assistance pour les oratoires, les services de la porte et du téléphone, la propreté des pièces, l’intendance et le linge.

2) Les groupes de personnes qui exécutent des travaux dans un centre: a) administration extraordinaire: les femmes célibataires de l’Opus Dei, qui s’occupent des travaux domestiques dans les centres masculins, mais n’y habitent pas ; b) administration ordinaire: les femmes célibataires de l’Opus Dei qui s’occupent des travaux domestiques dans les centres masculins où elles habitent, mais dans un lieu strictement séparé.

Admissio:Simple admission comme membre (à dix-sept ans au plus tôt). Le candidat et la prélature signent un contrat. Le nouveau membre s’engage, entre autres, à vivre selon l’esprit et la pratique de l’Opus Dei et à être actif au point de vue apostolique. La prélature s’engage à garantir au membre une formation continue au point de vue théologique, une formation spirituelle et une discipline en matière d’ascèse, ainsi qu’à lui garantir un encadrement pastoral spécifique par des prêtres de la prélature. …

Âne: Symbole populaire au sein de l’Opus Dei. Egalement, mascotte dans les centres. Animal préféré de Josémaria Escriva, parce qu’il est toujours heureux de faire ce que son maître lui demande.

Aspirant: Le jeune, à partir de quatorze ans et demi, qui a été désigné en tant que numéraire (célibataire) ou agrégé (célibataire) et qui veut être accepté à l’Opus Dei, exprime sa demande dans une lettre adressée au vicaire régional. Ensuite, il est intégré par le programme de la formation initiale dans la vie interne de l’Opus Dei, sans appartenir juridiquement à l’Œuvre (voir aussi Société sacerdotale de la Sainte-Croix).

Baiser le sol:

Exercice religieux qui trouve son origine directement dans l’esprit de l’Opus Dei et qui est à accomplir immédiatement après s’être levé le matin et en d’autres occasions (par exemple: les Preces51 quotidiens, ou au cours du Cercle hebdomadaire) avec la prière Servian (Je veux servir).

Caeremoniale:

Écrit qui fixe le déroulement de certaines actions (par exemple les Preces, le déroulement d’un Cercle, l’établissement d’une Liste de Joseph).

Canard:

Symbole populaire au sein de l’Opus Dei. Un des animaux préférés de Josémaria Escrivá parce qu’il saute dans l’eau sans faire attention. Les membres de l’Opus Dei doivent agir ainsi pour recruter des membres.

Candidat siffleur: Nom qui se trouve sur la liste de Saint Joseph.

Canziones:

Chants, généralement espagnols, de l’Opus Dei pour recruter des membres, que les enfants du club ou les candidats siffleurs (= aspirants de l’Opus Dei) apprennent déjà.

Catecismo:

Catéchisme de l’Opus Dei. Instrument de formation, avec questions et réponses. Occasionnellement modifié, il est gardé scrupuleusement sous clef. Il est interdit de prendre des notes à partir du catéchisme.

Ceinture de pénitence:

Ruban métallique, muni d’épines dirigées vers l’intérieur, attaché au haut de la cuisse. Les numéraires et les agrégés (soit la moitié environ des effectifs de l’Opus Dei) doivent le porter quotidiennement pendant au moins deux heures. Information qui dément les propos de l’Opus Dei selon lesquels les instruments de pénitence ne jouent qu’un rôle minime et ne sont utilisés que par une minorité des membres de l’Œuvre. …

Charla Fraterna:

Explication hebdomadaire d’un membre avec son responsable spirituel.

Charla Periodica:

Explication occasionnelle d’un membre avec un prêtre de l’Opus Dei. …

Cinq mille kilomètres:

La distance qui, selon Josémaria Escrivá, devrait séparer ses fils et ses filles (les sections masculines et féminines, ou la Résidence et l’Administration) dans une même famille de l’Opus Dei. …

Confidencia:

Confession des membres au sein de la Charta Materma.

Correctio fraterna:

Réprimande adressée à un membre par un autre témoin d’un manquement de la personne réprimandée contre l’esprit de l’Œuvre. Cette admonestation est précédée, la plupart du temps, d’une consultation auprès d’un supérieur.

Cours annuel:

Remplace les vacances annuelles. Il est d’une durée de trois semaines consacrées à la formation en philosophie, théologie et psychologie.

Cronica:

Revue interne des responsables, qui n’est accessible directement qu’aux numéraires et qui doit être gardée sous clef par les directeurs des centres.

Cuadernos:

Œuvre, en neuf volumes, avec les instructions concernant la vie intérieure, également gardée sous clef. …

Esprit et pieuses habitudes:

Écrit en latin (De spiritu et de pius servandis consueiudinibus) avec de brefs paragraphes concernant la vie interne de l’Opus Dei. Trouve ses origines dans les Constitutions. À garder scrupuleusement sous clef.

Examen particulier: Le point que fixe le directeur spirituel lors de la Charla Fraterna et pour lequel la personne concernée doit fournir un effort particulier dans la semaine qui suit. …

Famille: Communauté de l’Opus Dei. A débuté en 1932 avec le père de Josémaria Escrivá, la grand-mère (abuela) Dolores, la tante (tia) Carmen et Santiago qui vivaient ensemble. Elle a plus d’importance que la famille de sang respective des enfants (= membres de l’Opus Dei). Les organisations de type secte aiment s’appeler « famille ».

Fidelitas: Promesse d’appartenir à vie à l’Opus Dei et admission juridiquement définitive, possible à l’âge de vingt-trois ans au plus tôt. La promesse est faite par des numéraires et des agrégés, les surnuméraires ne sont que rarement admis. En plus du contrat général à vie (comparer également Admissio et Oblatio), les candidats à la Fidelitas font encore une promesse spéciale par laquelle ils s’engagent:

1) à éviter tout ce qui pourrait nuire à l’Œuvre ;
2) à exercer la correction fraternelle ;
3) à être encore plus fidèles à l’égard de l’enseignement de l’Église et de l’esprit de l’Opus Dei.

Fouet:

Fouet à cinq bouts pourvus de nœuds (obligatoire pour les hommes) ou fait de cordes en nylon auxquelles on a attaché de grosses et lourdes boules pourvues d’épines (obligatoire pour les femmes). Est utilisé par les numéraires et agrégés le samedi, pour une durée correspondant au Salve Regina ou Regina Coeli.

Glosas: Instructions en cinq volumes, décorés avec cinq couleurs distinctes, pour la formation des candidats entrant à l’Opus Dei. Pour ceux qui sont admis à la Société sacerdotale de la Sainte-Croix (brun clair) ; pour les laïcs célibataires à Saint-Michel, numéraires (rouge) ; agrégés (bleu) ; pour les mariés, à Saint-Gabriel (bleu foncé) ; pour les jeunes, à Saint-Raphaël (brun). À garder scrupuleusement sous clef. …

Habitudes:

Exercices spirituels dans le déroulement d’une journée. À distinguer des normes (voir Esprit et pieuses habitudes).

Index: Index librorum prohibitorum. Liste de livres interdits établie par le Saint-Siège – avec punition de l’Église – introduite en 1559 et abolie en 1966. Continue à être d’application au sein de l’Opus Dei, et de manière plus sévère: plus de mille titres (par exemple: Küng, Luther, Lessing, Brecht, Pasternak) auxquels de nouveaux viennent sans cesse s’ajouter. Classification: 1) pas d’objection ; 2) uniquement permis dans le cadre d’une formation doctrinale préparatoire ; 3) tombe sous l’interdiction interne ; 4) tombe sous l’interdiction morale générale.

Inscrito/Inscrita: En espagnol: inscrit/inscrite. Numéraire qui, en plus d’un contrat normal, se lie à la prélature par un contrat supplémentaire et qualifié pour les tâches de direction. Pas mentionné dans les statuts mais dans les écrits internes (par exemple, Vademecum). Les noms des inscrits sont inconnus de la plupart des membres de l’Opus Dei.

Jour de veille: Un jour par semaine pendant lequel chaque membre de l’Opus Dei consacre une attention toute particulière à sa prière ainsi qu’à la réalisation de l’esprit opusdéiste, des normes et des habitudes envers lui-même et les autres (voir Correctio fraterna). Comprend le Sleeping.

Lanterne rouge: La dernière personne à être devenue membre d’un centre porte la lanterne rouge de manière symbolique et la transmet dès qu’un nouveau membre est recruté.

Lettre: Demande d’admission que le candidat siffleur (ou la candidate siffleur) adresse par lettre recommandée, à l’âge de seize ans et demi au plus tôt, à son ordinaire compétent à la prélature. Celui qui veut devenir numéraire ou agrégé écrit la lettre au prélat ; les futurs surnuméraires l’adressent au vicaire général compétent. …

Liste de Saint Joseph: Liste des candidats siffleurs possibles, qui est établie au Centre le dix-huit mars de chaque année (la veille de la fête de Saint Joseph et de la fête du fondateur Josémaria Escrivá) et qui est gardée sous clef. Durant une année, on essaye de recruter des candidats pour l’Opus Dei et, le dix-huit mars de l’année suivante, l’enveloppe contenant la liste de Saint Joseph est ouverte. Les recruteurs efficaces seront mis à l’honneur. Souvent, il existe trois listes différentes, selon les trois groupes de membres. …

Minute héroïque: Se lever tout de suite le matin, immédiatement après que la sonnette (du réveil-matin) ait retenti.

Mortification: a) Mortification obligatoire: par exemple, le fouet et le cilice ; dormir sur un lit blanc (uniquement pour les femmes numéraires) ; minute héroïque ; pas de sieste.

b) Mortification volontaire:

par exemple, être gentil ; le matin, une douche froide ; pas de bain dans une baignoire ; être assis sur une chaise sans s’appuyer ; pas de tartine beurrée. …

Noticias: Revue interne de la section féminine de l’Opus Dei, qui est gardée sous clef. …

Oblatio: Renouvellement annuel des liens contractuels avec l’Opus Dei. En règle générale, cinq fois jusqu’à la Fidelitas. La promesse faite lors de l’incorporation (Admissio) est renouvelée. …

Obras: Revue interne de l’Opus Dei, qui est gardée sous clef. …

Pêche: De l’espagnol: pesca. Recrutement de nouveaux membres (voir Canziones).

Piothèque: La bibliothèque fermée à clef dans un centre de l’Opus Dei. …

Preces: Prière de la famille de l’Opus Dei, obligatoire sauf pour les non-membres. Elle contient des demandes adressées à Marie, Joseph et les anges, pour le pape, pour l’évêque. Pour les bienfaiteurs de l’Opus Dei et pour le fondateur. Les Preces, et quelques autres prières, ne doivent être accomplies qu’en latin, et avec la prononciation romaine. …

Saint-Gabriel: Œuvre de l’Opus Dei pour les gens mariés qui veulent être acceptés dans les rangs de l’organisation.

Saint-Michel: Œuvre de l’Opus Dei pour les célibataires qui veulent être acceptés.

Saint-Raphaël: Œuvre de l’Opus Dei pour les enfants et les jeunes qui veulent être acceptés. …

Séminaire des siffleurs: Réunions spéciales pour non-membres prêts à entrer dans l’Opus Dei.

Siffler: Entrer à l’Opus Dei. …

Sleeping: Repos nocturne sur le plancher au moins une fois par semaine. Les numéraires féminins qui dorment dans un lit renoncent, une fois par semaine, à leur oreiller, ou le remplacent par un livre.

Vademecum: Guide. Écrit en sept volumes, établi en différentes couleurs avec des indications précises et pratiques pour la vie quotidienne à l’Opus Dei. Les dispositions d’application des Statuts et d’Esprit et pieuses habitudes sont à garder scrupuleusement sous clef. La première version a été écrite par Josémaria Escrivá, mais elle a été retravaillée pour la prélature personnelle: De publicationes internas (rouge) ; De los consejos locales (bleu foncé) ; Del apostolado de la opinion publica (orange) ; De liturgia (bordeaux) ; De sacerdotes (violet) ; De las Fedes de los Centros (vert) ; De Ceremonias Liturgicas (gris). » …

Divers: Et le Da Vinci Code ?

Le Da Vinci Code est un roman écrit par Dan Brown en 2003 et adapté au cinéma par Ron Howard en 200652. Il s’agit d’une œuvre qui présente un Opus Dei et un christianisme de pure fiction.

Nous partageons avec quelques nuances les cinq points de réplique de l’Œuvre à ce sujet;

« En résumé voici les principaux problèmes concernant Da Vinci Code:

1. Il s’en prend à l’Église catholique et à ce qu’elle croit sur Jésus-Christ, à la Bible, et à l’autorité de l’Église.
2. Il prétend être parfaitement précis et basé sur des faits, ce qui est faux.

3. Il réécrit et donne une interprétation erronée de l’histoire séculaire de l’Église.
4. Il met en exergue des idées néo-gnostiques, féministes radicales.

5. Il propage une attitude indifférente et relativiste envers la vérité et la religion. »53

Finalement l’Opus Dei a profité du Da Vinci Code pour renforcer sa communication. Le « Figaro Magazine » affirmait en 2007 que

« le site internet de l’Œuvre en France recevait une moyenne de 7.000 visites par mois avant 2004 ; il en affiche aujourd’hui 21.000. Le site mondial en décomptait 1 million en 2005 ; pour chacun des trois premiers mois de 2006, cette moyenne est passée à 13 millions ».54

L’affaire Catherine Tissier

A l’issue du procès, la justice a donc ordonné la publication du communiqué suivant dans les journaux « Le Figaro » et « La Croix »:

« Par arrêt du 26 mars 2013, la Cour d’Appel de Paris a condamné l’ACUT à une amende de 75.000 €, Madame BARDON DE SEGONZAC et Madame DUHAIL, responsables de l’École Technique Hôtelière de Dosnon et du Centre International de Rencontres de Couvrelles (Aisne), à une amende de 3.000 € chacune pour travail dissimulé en ayant fait une exploitation abusive du travail bénévole de membres de l’Opus Dei et pour rétribution contraire à la dignité en ayant profité du jeune âge et de la situation de dépendance de ses pensionnaires, élèves ou stagiaires, ainsi que de la vulnérabilité d’une numéraire auxiliaire (Catherine Tissier) pour rémunérer insuffisamment ou se passer de rémunérer leur travail. »

Les personnes qui veulent consulter l’integralité de l’arrêt de la Cour d’Appel peuvent le consulter sur internet55:

Massimo Introvigne, directeur du Centro Studi sulle Nuove Religioni – CESNUR), affirmait en septembre 2011 que le seul lien existant entre l’école Dosnon et l’Opus Dei consiste en l’assistance spirituelle. Autrement dit l’Opus Dei fournirait un service d’aumônerie à l’école hôtelière sans plus56.

C’est également la thèse officielle du mouvement:

« L’appartenance de Catherine Tissier à l’Opus Dei jusqu’en 2001 et la prise en charge de l’aumônerie de l’école Dosnon par cette institution de l’Eglise Catholique ont suffi à certains pour considérer qu’elle était partie prenante dans ce procès »57.

Quelques remarques nuancent cette opinion:

1. L’arrêt de la Cour d’Appel déclare que les protagonistes de l’affaire sont ou étaient membres de l’Opus Dei58

2. D’après la parution du jugement ci-dessus dans la presse Madame BARDON DE SEGONZAC et Madame DUHAIL, sont les responsables de l’École Technique Hôtelière de Dosnon et du Centre International de Rencontres de Couvrelles, abrités dans le même château.

3. Un ancien professeur de l’école, ex-numéraire auxiliaire, a indiqué au procès en appel que l’école avait été créée pour pallier le manque de personnel du Centre de Rencontres59

4. Le château de Couvrelles, est répertorié comme appartenant à l’Opus Dei dans la carte de ses établissements qui proposent des activités de formation spirituelle60

5. L’opusien Henri Mondion déclare sur son site que l’ancien prélat de l’Œuvre, Alvaro del Portillo (+ 1994) a séjourné à Couvrelles en 1986 et qu’il l’y a rencontré61. Quand on sait que l’école hôtelière et le centre de Couvrelles de l’Opus Dei sont dans le même château et que les élèves de l’école font leurs « stages » dans le centre, comment croire qu’il n’existe qu’un lien d’ordre spirituel.

6. Il est connu que l’Opus Dei utilise des sociétés écrans62. Ne serait-il pas possible que l’Association de Culture Universitaire et Technique (ACUT) qui gère l’école Dosnon, soit l’une d’entre elles ?

7. Sur le site d’information du CIDE, l’école hôtelière Dosnon est présentée comme une institution catholique dépendant de la Prélature de l’Opus Dei63.

Le moins qu’on puisse dire est que l’ACUT et l’école hôtelière sont proches de l’Opus Dei64.

Les personnes concernées se sont pourvues en cassation65. Donc l’affaire est à suivre.

Dans son dépliant « Chercher Dieu dans la vie ordinaire »66, l’Opus affirme que l’âge de 18 ans est requis pour s’engager:

« Lorsque leur décision a mûri suffisamment, elles (les personnes) peuvent demander à être admises. Dix-huit mois plus tard, si elles ont toujours la ferme conviction que leur place est là, elles peuvent s’engager dans l’Opus Dei. L’âge minimal pour prendre cet engagement est de 18 ans. Il doit ensuite être renouvelé chaque année pendant au moins cinq ans, avant de pouvoir devenir un engagement à vie. »

Pourtant, en 1987, Catherine Tissier s’est engagée dans l’Œuvre par les promesses d’obéissance, de pauvreté et de chasteté avant l’âge de 16 ans67. On peut quand même se demander si elle était assez mature pour faire de telles promesses en toute connaissance de cause.


Conclusion

En conclusion on peut citer les critères de discernement d’une secte élaborés par le Vatican68:

Les 11 caractéristiques des mouvements religieux destructifs selon le Vatican

Caractéristique n° 1: Un processus subtil d’introduction du converti et (une) découverte progressive de ses véritables interlocuteurs ; ainsi que l’approche générale basée sur la tromperie et la séduction.

Caractéristique n° 2: Utilisation de techniques de domination: « matraquage d’amour » (« love-bombing »), etc.

Caractéristique n° 3 Réponses toutes faites… on force quelquefois la décision des recrues.

Caractéristiques n° 4  et 5: Usage de la flatterie et contrôle grâce à la distribution d’argent, de médicaments.

Caractéristique n° 6: Exigence d’un abandon inconditionnel au fondateur, au leader.

Caractéristique n° 7: Utilisation de l’isolement: contrôle du processus rationnel de pensée, élimination de toute information ou influence extérieure (famille, amis, journaux, … etc.) qui pourrait briser la fascination et le processus d’assimilation des sentiments, des attitudes et des modèles de comportement.

Caractéristique n° 8: Détournement des recrues de leur vie passée, insistance sur les comportements passés déviants, comme l’usage de la drogue, les méfaits sexuels ; moquerie du sujet, des troubles psychiques, du manque de relations sociales, etc.

Caractéristique n° 9: Méthodes d’altération de la conscience conduisant à des perturbations de la connaissance (« bombardement intellectuel »), utilisation de clichés inhibant la réflexion, systèmes logiques clos, limitation de la pensée.

Caractéristique n° 10: Maintien des recrues dans un état d’occupation continue, en ne les laissant jamais seules ; exhortation et formation continuelles dans le but d’arriver à un état d’exaltation spirituelle, de conscience émoussée, de soumission automatique aux directives ; écraser la résistance et la négativité.

Caractéristique n° 11: Forte concentration sur le leader ; certains groupes peuvent même diminuer le rôle du Christ en faveur du fondateur (dans le cas de « sectes chrétiennes »).

Il convient évidemment d’appliquer ces caractéristiques également aux mouvements catholiques eux-mêmes, y compris à l’Opus Dei. Nous avons produit quelques opinions de différentes personnes qui permettront à chacun de se faire une idée.

En terminant, voici les quatre directives du cardinal Hume, archevêque catholique de Westminster à l’Opus Dei en décembre 1981 pour son diocèse:

1. Aucune personne âgée de moins de 18 ans ne doit être autorisée à prononcer de vœux ou à prendre des engagements à long terme, en relation avec l’Opus Dei ;

2. Il est essentiel que les jeunes qui désirent entrer dans l’Opus Dei s’en ouvrent à leurs parents ou à leurs tuteurs légaux. Si, par exception, il existe des raisons fondées pour que l’on n’entre pas en contact avec leurs familles, ces raisons doivent, dans tous les cas, être débattues avec l’évêque local ou son délégué ;

3. S’il est admis que ceux qui adhèrent à l’Opus Dei prennent les devoirs et les responsabilités propres aux membres, il faut bien veiller à respecter la liberté de l’individu ; tout d’abord la liberté, pour l’individu, d’adhérer à l’organisation ou de la quitter sans que s’exerce une pression indue ; la liberté, pour l’individu, à quelque étape que ce soit, de choisir son propre directeur spirituel, que ce directeur soit ou non membre de l’Opus Dei ;

4. Les initiatives et les activités de l’Opus Dei dans le diocèse de Westminster doivent porter la claire indication qu’elles sont patronnées et dirigées par lui.

Je suis convaincu que ces quatre directives ne gêneront nullement l’Opus Dei dans son travail apostolique mais l’aideront à adapter sa spiritualité à nos traditions. »

Nous recommandons quatre sites internet aux personnes qui veulent aller plus loin au sujet de l’Opus Dei:

Sites favorables:

    • Site de l’Opus Dei en français opusdei.fr
    • Site consacré au fondateur fr.josemariaescriva.info

Sites défavorables:

    • Site internet d’anciens membres opuslibre.free.fr
    • Opus Dei info, une mine de documents opus-info.org

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Jacques LEMAIRE

Jacques LEMAIRE est né en 1950, décédé en octobre 2022
Il a étudié la théologie dans l’Église catholique romaine, où il se destinait à la vie monastique. Il s’est converti en 1971. Il est pasteur de l’Assemblée Chrétienne de Courcelles (Belgique), qu’il a fondée en 1980 avec son épouse Danièle BRACQ. Il se consacre à l’enseignement biblique. Il est en outre membre du comité directeur de Vigi-Sectes, directeur du Centre de Formation Chrétienne et il collabore à la formation de pasteurs et de responsables d’Églises locales.

1 viechretienne.catholique.org/saints/33909-saint-josemaria-escriva-de-balaguer

2 culture-et-foi.com/critique/edith_richard_opusdei_canonisation.htm

3 vatican.va/news_services/liturgy/saints/ns_lit_doc_20021006_escriva_fr.html

4 fr.escrivaworks.org/book/chemin.htm

5 fr.wikipedia.org/wiki/Josemaía_Escrivá_de_Balaguer

6 fr.wikipedia.org/wiki/Javier_Echevarría_Rodríguez

7 eglise.catholique.fr/ressource-annuaires/lexique/definition.html

8 opusdei.fr/art.php?p=12472

9 atheisme.org/opus.html

10 opusdei.fr/art.php?p=25495

11 benoit-et-moi.fr/2012%20%28II%29/045500a02d0f3c31a/045500a0730809002.html

12 Sauf indication contraire ces statistiques sont tirées du site de l’Opus Dei: opusdei.fr/

13 opusdeifrance.com/lopus-dei-en-bref/

14 lalibre.be/light/societe/l-opus-dei-oorigine-recrutement-et-organisation-12-

51b8fa0ae4b0de6db9c9de01

15 besoindesavoir.com/article/617923/opus-dei-armee-secrete-pape

16 lalibre.be/light/societe/l-opus-dei-origine-recrutement-et-organisation-12-

51b8fa0ae4b0de6db9c9de01

17 zenit.org/fr/articles/l-opus-dei-au-dela-des-mythes-enquete-du-vaticaniste-john-l-allen

18 fr.josemariaescriva.info/article/la-societe-sacerdotale-de-la-sainte-croix

19 fr.be.opusdei.org/art.php?p=37142

20 zenit.org/fr/articles/l-opus-dei-au-dela-des-mythes-enquete-du-vaticaniste-john-l-allen

21 fr.wikipedia.org/wiki/Juan_Luis_Cipriani_Thorne

22 fr.wikipedia.org/wiki/Julián_Herranz_Casado

23 fr.wikipedia.org/wiki/Compagnie_de_J%C3%A9sus

24 zenit.org/fr/articles/l-opus-dei-au-dela-des-mythes-enquete-du-vaticaniste-john-l-allen

25 idem

26 prevensectes.com/opus14.htm

27 lalibre.be/light/societe/l-opus-dei-origine-recrutement-et-organisation-12-

51b8fa0ae4b0de6db9c9de01

28 L’université de Navarre, à Pampelune, fondée en 1952 (le campus comprend 20 facultés et une clinique universitaire); L’université internationale de Catalogne à Barcelone ; L’IESE Business School (1952) à Barcelone qui dépend de l’université de Navarre.; L’université pontificale de la Sainte-Croix à Rome; L’université Campus Bio-Medico à Rome ; Le Lexington College à Chicago ; L’université de Piura à Piura (Pérou) ; L’université Strathmore à Nairobi ; L’université panaméricaine à Mexico ; L’université de La Sabana, à Chia, en Colombie; L’université des Andes, à Santiago, au Chili; L’université Monteavila, à Caracas fr.wikipedia.org/wiki/Opus_Dei#Universit.C3.A9s

29 opusdei.fr/art.php?p=12046

30 fr.wikipedia.org/wiki/Álvaro_del_Portillo

31 zenit.org/fr/articles/opus-dei-mgr-alvaro-del-portillo-bientot-beatifie

32 opusdei.fr/

33 fr.josemariaescriva.info/article/l27objectif-de-l27opus-dei

34 dekamer.be/FLWB/pdf/49/0313/49K0313008.pdf

35 prevensectes.com/rev0804.htm#15

36 opus-info.org/index.php?title=

Controverse_entre_Jacques_Trouslard_et_Dominique_Letourneau

37 La théologie de Jacques Trouslard est-elle vraiement catholique? Le salut par les œuvres indique plutôt le contraire.

38 opusdei.fr/art.php?p=17444

39 opus-info.org/index.php?title=Plan_de_vie

40 Golias Magazine N° 129, novembre/décembre 2009, bimestriel.

41 agoravox.fr/tribune-libre/article/les-methodes-totalitaires-de-l-67682

42 fr.wikipedia.org/wiki/Opus_Dei#Question_du_secret

43 lalibre.be/light/societe/l-opus-dei-origine-recrutement-et-organisation-12-51b8fa0ae4b0de6db9c9de01

44 monde-diplomatique.fr/1995/09/NORMAND/1804

45 fr.josemariaescriva.info/article/opus-dei-fondateur-benie-soit-la-douleur

46 lalibre.be/light/societe/l-opus-dei-influence-financement-secrets-et-sacrifices-corporels-22-51b8fa15e4b0de6db9c9dfde

47 fr.josemariaescriva.info/article/opus-dei-fondateur-st-josemaria-escriva-questions-sur-le-mariage

48 monde-diplomatique.fr/1995/09/NORMAND/1804

49 fr.josemariaescriva.info/article/que-pensait-escriva-d92hitler-et-du-nazisme3f

50 golias-news.fr/article855.html

51 Les Preces, (Preca au singulier), sont des chants propres à la messe hispanique, qui se récitent seulement lors du Carême avec un caractère pénitentiel. Elles ont une forme de litanie à laquelle l’on répond avec une petite acclamation ; habituellement, Miserere Nobis.

52 fr.wikipedia.org/wiki/Da_Vinci_Code

53 fr.be.opusdei.org/art.php?p=12414‎ ; opusdei.fr/art.php?p=12417

54 lefigaro.fr/lefigaromagazine/2006/04/21/01006-20060421ARTMAG90512-

l_opus_et_le_da_vinci_code.php

55 Arrêt_de_la_Cour_d’Appel_de_Paris_condamnant_les_représentants_de_l’Opus_Dei_ dans_l’affaire_d’une_numéraire_auxiliaire.pdf

56 zenit.org/fr/articles/france-proces-contre-l-opus-dei-une-instrumentalisation

57 opusdei.fr/art.php?p=45419

58 Arrêt_de_la_Cour_d’Appel_de_Paris_condamnant_les_représentants_de_l’Opus_Dei_dans_l’affaire_ d’une_numéraire_auxiliaire, p 19

59Arrêt_de_la_Cour_d’Appel_de_Paris_condamnant_les_représentants_de_l’Opus_Dei_dans_l’affaire_d’une_numéraire_auxiliaire, p 19

60 ..https://maps.google.fr/maps/ms?ie=UTF8&hl=fr&msa=0&msid= 107357370250982573662.0004569f9bda38e90ab39&z=6

61 henri.mondion.free.fr/index.php/2013/07/05/don-alvaro-bienheureux-jean-paul-ii-et-jean-xxiii-canonises/

62 monde-diplomatique.fr/1995/09/NORMAND/1804

63 enseignement-prive.fr/lycee-enseignement-professionnel/242-ecole-technique-d-hotellerie-dosnon.php

64 lefigaro.fr/flash-actu/2013/03/26/97001-20130326FIL www00576-l-asso-proche-de-l-opus-dei-condamnee.php

65 opusdei.fr/art.php?p=52833

66 multimedia.opusdei.org/pdf/fr/tract_opus_dei.pdf

67Arrêt_de_la_Cour_d’Appel_de_Paris_condamnant_les_représentants_de_l’Opus_Dei_dans_l’affaire_d’une_numéraire_auxiliaire, p 14 et 16

68 opuslibre.free.fr/v/spip.php?article27

Le Père Samuel prêtre médium de Charleroi


Le Père Samuel oubliant l’existence d’un petit micro sur lui, demande à  l’exorcisé de faire semblant d’être libéré et de dire que le démon est parti.


Depuis longtemps déjà le père Samuel, prêtre catholique en rupture de ban avec l’évêché de Tournai est devenu une figure bien connue de l’agglomération caroloringienne. Il est devenu l’épouvantail de l’Église officielle qui a importé de Turquie cet étrange personnage.

Les églises se vident mais le Père Samuel fait salle comble. De plus il a réussi l’annexion d’une des plus grandes et des plus jolies églises du Pays Noir qu’il a par personne interposée rachetée pour 409.024 Euros. Il a comme projet de racheter Koukelberg à Bruxelles.

Pour lui, le Concile de Vatican II fut une immense catastrophe pour l’Église de Rome. Elle est devenue infidèle, moderniste et insipide. En tant que protestants, nous suivons le débat de l’extérieur. Il est clair que certains reproches sont tout à fait justifiés mais à côté d’aspects positifs dans son action, on découvre des enseignements et des situations que nous ne pouvons en âme et conscience avaliser.

Le 10 avril 2002, la RTBF (télévision belge francophone) dans l’émission “Au nom de la loi”, a enquêté sur ce prêtre quelque peu particulier. Ce que l’on a pu entendre et voir est totalement inadmissible. La vénération des fidèles vis-à-vis du Père Samuel frise l’insoutenable. A califourchon sur un âne, il parcourt les rues de Montignies-sur-Sambre en tentant d’imiter l’entrée de Jésus à Jérusalem.

Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur

La foule de ses fidèles, rameaux en mains l’acclame frénétiquement en citant les paroles de l’Evangile

“Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur”.

Image illustrative de l’article Père Samuel
Image Wikipedia du Père Samuel

C’est équivoque au plus haut point. Qu’on ne s’y trompe pas ! Cette pitoyable mascarade débouche sur une véritable adoration du Père Samuel. Les visages de ses dévots ou plutôt de ses dévotes sont révélateurs.

Sans doute pensent-ils vraiment que le Père Samuel vient à l’instar du Fils au nom de Dieu. Il se fera fouetté, crucifié (pour rire), et ressuscité en passant par une petite porte dans le fond de l’église. Les nombreuses femmes présentes tombent dans une hystérie collective.

Vous l’avez compris, ce n’est pas Jésus-Christ qui est honoré mais la personne du Père Samuel.

Comme le fait remarquer très justement le Doyen Mattelart de Charleroi, il n’y a dans les interventions du prêtre schismatique aucune proclamation de la Parole de Dieu. C’est l’indigence totale. Il ne conduit pas à Christ qui est Lui le véritable libérateur mais au contraire, il enchaîne les gens à sa personne en les rendant dépendantes de lui.

Le Guérisseur

Les témoignages sont explicites, c’est le Père Samuel qui guérit !

Aucune mention de Dieu ou de Christ dans ces phénomènes. Un texte biblique nous permet de cerner le danger d’une telle situation:

Ainsi parle l’Éternel: Maudit soit l’homme qui se confie en l’homme, qui prend la chair pour appui et qui détourne son coeur de l’Éternel.
Jérémie 17:5

Il laisse exploser sa haine lorsque dans son homélie il traite l’abbé Pierre et Soeur Emmanuelle de diable et de grande diablesse. On se demande de quel esprit sont animés les nombreuses personnes présentes qui applaudissent à tout rompre.

Le père Samuel est loin de porter le fruit de l’Esprit (Galates 5:22).

La peur

Il aime lier les hommes par le carcan de la peur. Le journaliste présent lui fait remarquer que des problèmes s’abattent sur les personnes qui s’opposent à lui et le Père Samuel d’approuver en citant des exemples concrets où les opposants ont perdu leur place, sont devenus malades ou sont décédés. Ces pratiques sont totalement anti-chrétiennes:

Comme l’oiseau s’échappe, comme l’hirondelle s’envole, ainsi la malédiction sans cause n’a point d’effet.
Proverbes 26:2.

Ceci démontre amplement que l’Esprit qui animait Jésus n’est pas celui qui dirige le Père Samuel. Il y a beaucoup plus grave encore !

Dans cette émission télévisée, les journalistes sont un moment absents lors d’un exorcisme raté d’un pauvre homme appelé André. Le Père Samuel oubliant l’existence d’un petit micro sur lui demande à  l’exorcisé de faire semblant d’être libéré et de dire que le démon est parti.

Il est vraiment pathétique de voir cette pauvre victime tenter maladroitement d’obéir au Père Samuel. Il est clair que c’est un mensonge grossier doublé d’une tromperie manifeste.

Or l’apôtre Jean dans son évangile assure que le prince des menteurs, c’est le diable lui-même. (Jean 8:44). Il est clair que si le père Samuel a trompé une fois, il peut le refaire quantité de fois.

Le Sauveur

Il déclare haut et fort qu’on ne peut être sauvé en-dehors de ses lieux de culte. Il est nécessaire de rejoindre l’église de Saint-Antoine de Padoue à Montignies.

La vraie église serait composée de ses seuls sympathisants puisque en toute logique l’Église catholique n’est plus dans la vérité. Dans ce cas également les lacunes théologiques du prêtre apparaissent au grand jour.

Le Nouveau-Testament seule norme acceptable enseigne que l’Église authentique est composée de celles et de ceux qui ont accepté Jésus-Christ comme Sauveur et Seigneur. (Jean 3:36; Actes 4:32; Actes 2:40-42).

Une appartenance religieuse quelconque n’entre pas en ligne de compte.

Voulant sans doute déstabiliser l’establishment Romain, le Père Samuel s’en prend au système hiérarchique en déclarant que le mot “évêque” n’existe pas dans le Nouveau-Testament. On s’attendrait de sa part à plus de sérieux.

Le texte biblique du Nouveau-Testament comprend de nombreuses fois cette appellation (Actes 20:28; Phil. 1:1; 1 Tim. 3:1-2; 1 Pierre 2:25). Il est certain que nous n’avons pas la même perception du rôle de l’évêque lorsque nous comparons les thèses protestante et catholique.

Lorsqu’il affirme que l’Église n’a pas besoin d’argent car chez lui tout est gratuit, on doit cependant admettre que les sommes brassées sont bien plus importantes que toutes les paroisses catholiques de Montignies.

En fait, plus on étudie les positions du Père Samuel plus on peut cerner ses nombreuses contradictions. Prenons l’exemple de sa position vis-à-vis de l’évêque de Tournai ainsi que du Cardinal Daneels de Bruxelles-Malines qu’il traite de cochon. Néanmoins, il se range sous la houlette du Pape, car dit-il “Là où est le Pape là se trouve l’Église”.

Pourtant, il devrait savoir que tous les évêques du pays et d’ailleurs sont en totale communion avec celui de Rome et que dans le grave problème opposant les évêques belges et le Père Samuel, Jean-Paul II soutient totalement les premiers cités. Le Père Samuel n’est donc plus en communion avec le chef de l’Église Romaine. Oserait-il traiter le chef des évêques de porc ? Nous en doutons !

Les démons ne doivent pas craindre le Père Samuel lorsque celui-ci tente de les déloger. Tous ont pu voir le fiasco avec le pauvre René.

Lorsqu’il dit que seul le prêtre a reçu le pouvoir d’exorciser et de guérir, le Nouveau-Testament seul normatif assure tout le contraire !

En effet, Marc 16:17 enseigne que tous les chrétiens authentiques peuvent exercer un tel ministère. Quant à la position du Père Samuel concernant l’Islam et les adeptes de cette religion, on peut affirmer qu’elle est maladroite et totalement dommageable.

Conclusion

En tant que chrétien, je ne crois ni à l’inspiration divine du coran ni à l’appel prophétique de Mahomet et je crois qu’en dehors de Jésus-Christ il n’y as pas de salut ! (Actes 4:12).

Il n’y a de salut en aucun autre; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés. Actes 4:12

Cela étant dit nous croyons que le respect et la tolérance sont des vertus chrétiennes qui doivent obligatoirement accompagner le témoignage (1 Pierre 3:9, 15; Tite 3:1-2; Romains 12:19-21).

Les horreurs de l’inquisition, des croisades, des conflits religieux de toutes sortes sont le fait d’odieux personnages qui ont dénaturé l’Evangile de notre Seigneur.

Le véritable Evangile relève l’homme et ne le traumatise pas ! Il étanche la soif de ceux qui s’y abreuvent. (Jean 7:37-39).

J. Lemaire.

C. Piette.

Tiré de la route droite n°36

Jésus-Christ et les apôtres concernant les apocryphes — Réponse chrétienne au document concernant les Apocryphes rédigé par Monsieur Legwenn du Québec —

« Que celui qui a entendu ma parole rapporte fidèlement ma parole. Pourquoi mêler la paille au froment ?       dit l’Éternel…
(La Bible – Jérémie 23:28).

 

 

 

Depuis quelques semaines, nous nous sommes penchés tout spécialement sur les études d’un site résolument hostile au monde protestant. L’auteur de ces textes se révèle totalement superficiel dans son approche. La découverte de notre première étude qui sera    assez longue vous permettra de le situer quant à la solidité de ses arguments. Nous nous proposons de réfuter d’une manière irénique les diverses études du site en question. Cela prendra quelques mois, mais le jeu en vaut la chandelle car il permettra aux uns et aux autres de jauger la situation. Nos arguments ne visent pas tant l’Église Catholique mais uniquement la tête pensante du site en question. Que le Seigneur nous bénisse ! Christian Piette

Prenons connaissance d’un premier argument:

« Le Nouveau-Testament comporte à peu près 350 références à des versets de l’Ancien Testament. Un examen minutieux montre que 300 de ces références sont issues de la Septante et le reste de l’Ancien Testament en hébreu.( Dictionnaire de la Bible, John L. McKenzie, page 787). Le Christ lui-même cite à partir de la Septante ». Puis Mr Legwenn propose une liste qui doit selon lui prouver que Christ et les apôtres se référent aux livres apocryphes déconsidérés par les protestants:
«  Les paroles de Jésus se réfèrent donc bien à ces livres que les protestants considèrent comme apocryphes ».

Nous allons maintenant prouver que ni Jésus et les apôtres n’ont jamais cité un seul apocryphe en nous servant de la liste Legwenn. Ce dernier précise que la liste de comparaisons entre les paroles de Jésus et des apôtres telles qu’elles apparaissent dans le Nouveau Testament ont été citées sur la base des apocryphes !

« Les paroles de Jésus se réfèrent donc bien à ces livres que les protestants considèrent comme apocryphes. La Septante, qui contient ces 7 livres, est citée par le Christ et par ses apôtres bien plus souvent que l’Ancien Testament en hébreu. On ne peut donc pas justifier le retrait de ces livres en prétendant qu’ils ne sont pas inspirés parce que Jésus n’y aurait pas fait référence, alors que justement certaines de ses paroles s’y réfèrent ».

« Que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel ». (Matthieu 6:10).

Source apocryphe selon Legwenn:

« La volonté céleste sera accomplie ». (1 Maccabées 3:60, 100 avant J-C).

Nous ne croyons pas que cela soit très sérieux ! Il existe des textes bibliques hébreux beaucoup plus parlants:

« Vous ferez avec le reste de l’argent et de l’or ce que vous jugez bon de faire, toi et tes frères, en vous conformant à la volonté de votre Dieu ». (Esdras 7:18).

« Car à l’Éternel appartient le règne: Il domine les nations ». (Psaume 22:29).

« L’Éternel a établi son trône dans les cieux et son règne domine toutes les nations ». (Psaume 103:19).

« Bénissez l’Éternel, vous toutes ses armées, qui êtes ses serviteurs et qui faites sa volonté ». ( Psaume 103:21).

La liste pourrait être bien plus longue pour tous les exemples !


«  Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien, pardonne-nous nos offenses comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ». (Matthieu 6:12).

« Pardonne à ton prochain l’injustice commise, alors quand tu prieras, tes péchés seront remis ». ( Ecclésiastique 28:2, 180 avant J-C).

«  Vous parlerez ainsi à Joseph: Oh ! pardonne le crime de tes frères et leur péché, car ils t’ont fait du mal ! Pardonne maintenant le péché des serviteurs du Dieu de ton père ». (Genèse 50:17).

« Secours-nous, Dieu de notre salut pour la gloire de ton nom ! Délivre-nous et pardonne nos péchés, à cause de ton nom ». (Psaume 79:9).


«  Ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du malin. Car c’est à toi qu’appartient, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire. Amen ». (Matthieu 6:13).

«  Celui qui craint le Seigneur ne connaîtra pas le malheur mais de l’épreuve il sera chaque fois délivré ». ( Ecclésiastique 33:1, 180 avant J-C).

«  Il étendit sa main d’en haut, Il me saisit, Il me retira des grandes eaux, Il me délivra de mon adversaire puissant, de mes ennemis qui étaient plus forts que moi … mais l’Éternel fut mon appui. Il m’a mis au large, Il m’a sauvé parce qu’Il m’aime ». (2 Samuel 22:20-21).

«  Mais de nouveau, ils crièrent à toi, et toi, tu les entendis du haut des cieux, et, dans ta grande miséricorde, tu les délivras maintes fois ». (Néhémie 9:28).


« Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux, car c’est la loi et les prophètes ». (Matthieu 7:12).

« Donne de ton pain à celui qui a faim et de tes vêtements à ceux qui sont nus. Avec tout ton superflu, fais l’aumône ». ( Tobie 4:16, 200 avant J-C).

Le texte de Jésus est clair ! Le message de Matthieu 7 provient de la Loi et des Prophètes et non d’un  vague texte apocryphe. Et quel est ce texte de la Loi et des prophètes ?

«  Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain, tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni aucune chose qui appartienne à ton prochain ». (Exode 20:17).

Ce texte est repris par l’apôtre Paul dans l’épître aux Romains:

« Ne devez rien à personne, si ce n’est de vous aimer les uns les autres, car celui qui aime les autres a accompli la loi. En effet, les commandements: tu ne commettras pas d’adultère, tu ne tueras point, tu ne déroberas point, tu ne convoiteras point, et ceux qu’il peut encore y avoir, se résument dans cette parole: tu aimeras ton prochain comme toi-même ». (Romains 13:8-9).

Monsieur Legwenn ferait mieux de consulter une bible avec références, cela lui éviterait ce genre d’erreur !


« Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le Royaume de leur Père. Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende ». (Matthieu 13:43).

« Au temps de l’intervention de Dieu, ils resplendiront, ils courront comme des étincelles à travers le chaume ». (Sagesse 3:7, 50 avant Jésus-Christ).

«  Le sentier des justes est comme la lumière resplendissante, dont l’éclat va croissant jusqu’au milieu du jour ». (Proverbes 4:18).

«  Ceux qui aiment l’Éternel, sont comme le soleil quand il paraît dans sa force ». (Juges 5:31).

«  La lumière est semée pour le juste et la joie pour ceux dont le cœur est droit ». (Psaume 97:11).


«  Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église et que les portes du séjour des morts ne prévaudront pas contre elle ». (Matthieu 16:18).

« Tu as pouvoir sur la vie et la mort. Tu fais descendre aux portes de l’hadès et Il en fait remonter ». (Sagesse 16:33).

« L’Éternel fait mourir et Il fait vivre. Il fait descendre au séjour des morts et Il en fait remonter ». (1 Samuel 2:6).

« Éternel, Tu as fait remonter mon âme du séjour des morts, Tu m’as fait revivre loin de ceux qui descendent dans la fosse ». (Psaume 30:4).

« Car ta bonté est grande envers moi, et Tu délivres mon âme du séjour profond des morts ». (Psaume 86:13).

Où Jésus a-t-il puisé son inspiration ?


«  Alors que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes ». (Matthieu 24:16).

« Lui-même et ses fils s’enfuirent dans les montagnes, abandonnant tout ce qu’ils possédaient dans la ville ». (1 Maccabées 2:28).

Dans ce texte très mal choisi par Monsieur Legwenn, le texte de Jésus revient dans un contexte de la fin des temps, alors que celui de Maccabées relate la période de persécution des juifs sous le règne d’Antiochus IV Epiphane !


« Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors comme le sarment et il sèche, puis on ramasse les sarments, on les jette au feu et ils brûlent ». (Jean 15:6).

« Ses rameaux sont brisés avant terme, leur fruit sera perdu, trop vert pour être mangé et ils brûlent ». (Sagesse 4:5). »

« Car le feu de la colère s’est allumé et il brûlera jusqu’au fond du séjour des morts, il dévorera la terre et ses produits … ». (Deutéronome 32:22).

« Le Seigneur, l’Éternel, m’envoya cette vision. Voici le Seigneur l’Éternel proclamait le châtiment par le feu et le feu dévorait le grand abîme et dévorait le champ ». (Amos 7:4).


« Je suis le Pain de vie, celui qui vient à moi n’aura jamais faim, et celui qui croit en moi n’aura jamais soif ». (Jean 6:35).

« Ceux qui me mangent auront encore faim et ceux qui me boivent auront encore soif ». (Ecclésiastique 24:31).

Monsieur Legwenn n’a pas remarqué que justement le texte biblique souligne une grande vérité alors que le texte apocryphe proclame tout le contraire !

« O Dieu ! Tu es mon Dieu, je te cherche, mon âme a soif de toi, mon corps soupire après toi, dans une terre aride, desséchée, sans eau … mon âme sera rassasiée comme de mets gras et succulents, et, avec des cris de joie sur les lèvres, ma bouche te chantera ». (Psaume 63:2-6).

« Ils n’auront pas faim et ils n’auront pas soif, le mirage et le soleil ne les feront pas souffrir, car Celui qui a pitié d’eux sera leur guide et Il les conduira vers les sources d’eau ». (Ésaïe 49:10).

«  Vous tous qui avez soif, venez aux eaux, même celui qui n’a pas d’argent ! Venez, achetez et mangez … ». (Ésaïe 55:1).

Remarquons la clarté des textes bibliques et l’ambiguïté des textes apocryphes ! Aucune inspiration divine ne les anime !


«  A cause de cela, les juifs cherchaient encore plus à le faire mourir, non seulement parce qu’Il violait le sabbat, mais parce qu’Il appelait Dieu son propre Père, se faisant lui-même égal à Dieu ». (Jean 5:18).

 « Il nous considère comme une chose frelatée et il s’écarte de nos voies comme de souillures. Il proclame heureux le sort final des justes et se vante d’avoir Dieu pour Père ». ( Sagesse 2:16).

« Ce sera lui qui bâtira une maison à mon nom et j’affirmerai pour toujours le trône de son Royaume. Je serai pour Lui un Père et Il sera pour moi un Fils ». (2 Samuel 7:13-14).

« Lui, Il m’invoquera: Tu es mon Père, mon Dieu et le Rocher de mon salut ! Et moi, je ferai de lui le premier-né, le plus élevé des rois de la terre ». (Psaume 89:27-28).

Où Jean a-t-il trouvé son inspiration ?


« Jésus leur dit: Si vous ne voyez des miracles et des prodiges, vous ne croirez point ». (Jean 4:48).

« Désire-t-on encore profiter d’une longue expérience ? Elle connaît le passé et conjecture l’avenir. Elle sait interpréter les sentences et résoudre les énigmes, elle prévoit signes et prodiges ». (Sagesse 8:8).

Nous avons beaucoup mieux dans notre Ancien-Testament:

« Et l’Éternel dit à Moïse: Jusque à quand ce peuple me méprisera-t-il ? Jusque à quand ne croira-t-il pas en moi, malgré tous les prodiges que J’ai faits au milieu de lui ? ». (Nombres 14:11).

« Nos pères en Egypte ne furent pas attentifs à tes miracles, ils ne se rappelèrent pas la multitude de tes grâces ». (Psaume 106:7).


«  Personne n’est monté au ciel, si ce n’est celui qui est descendu du ciel, le fils de l’homme qui est dans le ciel ». (Jean 3:13).

« Qui est monté au ciel, qui s’est emparé d’elle pour la faire descendre des nuées ? ». ( Baruch 3:29, 164 avant Jésus-Christ).

 « Il n’est pas dans le ciel, pour que tu dises: Qui montera pour nous au ciel et nous l’ira chercher, qui nous le fera entendre, afin que nous le mettions en pratique ? … c’est une chose au contraire, qui est tout près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur, afin que tu la mettes en pratique ». (Deutéronome 30:12-14).

« Lorsqu’il disposa les cieux, j’étais là … j’étais à l’œuvre auprès de lui, et je faisais tous les jours ses délices, jouant sans cesse en sa présence, jouant sur le globe de sa terre et trouvant mon bonheur parmi les fils de l’homme ». (Proverbes 8:27-31).


«  Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle ». (Jean 1:3).

«  Dieu des pères et Seigneur miséricordieux qui as fait l’univers par ta parole ». (Sagesse 9:1).

 «  Lorsqu’il posa les fondements de la terre, j’étais à l’œuvre auprès de lui et je faisais tous les jours ses délices ». (Proverbes 8:29-30).

«  Les cieux ont été faits par la Parole de l’Éternel et toute leur armée par le souffle de sa bouche ». (Psaume 33:6).

Aucun besoin des apocryphes, n’est-il pas vrai ?


« Ils tombent sous le tranchant de l’épée, ils seront amenés captifs parmi toutes les nations et Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations, jusqu’à ce que le temps des nations soit accompli ». (Luc 21:24).

«  Beaucoup sont tombés sous le tranchant de l’épée, mais moins que ceux qui sont tombés à cause de la langue ». (Ecclésiastique 28:18).

«  Voici ce que dit l’Éternel , le Dieu d’Israël: je vais faire venir sur Jérusalem et sur Juda des malheurs qui étourdiront les oreilles de quiconque en entendra parler ». (2 Rois 21:12).

«  C’est pourquoi mon peuple sera soudain emmené captif, sa noblesse mourra de faim et sa multitude sera desséchée par la soif ». (Ésaïe 5:13).


« Il en viendra de l’orient et de l’occident, du nord et du midi et ils se mettront à table dans le Royaume de Dieu ». (Luc 13:29).

«  Voici ils viennent les fils que tu avais vu partir, ils viennent, rassemblés de l’ouest jusqu’à l’occident par la Parole du Saint, en se réjouissant de la gloire de Dieu ». (Baruch 4:37).

« Ne crains rien, car je suis avec toi, je ramènerai de l’orient ta race, et je te rassemblerai de l’occident. Je dirai au septentrion: donne ! Et au midi: ne retiens point ! Fais venir mes fils des pays lointains et mes filles de l’extrémité de la terre ». (Ésaïe 43:5-6).

Baruch ou Ésaïe ?


«  Si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le, mieux vaut pour toi d’entrer dans le royaume de Dieu, n’ayant qu’un seul œil, que d’avoir deux yeux et d’être jeté dans la géhenne où le ver ne meurt point et où le feu ne s’éteint point ». (Marc 9:47-48).

« Malheur aux nations qui se dressent contre sa race. Le Seigneur Tout-Puissant s’en  vengera au jour du jugement, en mettant le feu et les vers dans leurs chairs et ils pleureront de douleur éternellement ». (Judith 16:17, fin du deuxième siècle avant J-C).

«  Et quand on sortira, on verra les cadavres des hommes qui se sont rebellés contre moi, car leur ver ne mourra point et leur feu ne s’éteindra point et ils seront pour toute chair un objet d’horreur ».
( Ésaïe 66:24).


«  Une autre partie tomba dans un endroit pierreux, où elle n’avait pas beaucoup de terre, elle leva aussitôt, parce qu’elle ne trouva pas un sol profond … les autres, pareillement, reçoivent la semence dans les endroits pierreux, quand ils entendent la Parole, ils la reçoivent avec joie, mais ils n’ont pas de racine en eux-mêmes, ils manquent de persistance, et, dès que survient une tribulation ou une persécution à cause de la Parole, ils y trouvent une occasion de chute ». (Marc 4:5, 16-17).

« La postérité des impies ne multipliera pas ses rameaux, les racines impures font du bruit au sommet d’un rocher ». (Ecclésiastique 40:15).

«  Heureux l’homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants, qui ne s’arrête pas sur la voie des pécheurs, et qui ne s’assied pas en compagnie des moqueurs, mais qui trouve son plaisir dans la Loi de l’Éternel … il est comme un arbre planté près d’un courant d’eau, qui donne son fruit en sa saison et dont le feuillage ne se flétrit point: tout ce qu’il fait lui réussit. Il n’en est pas ainsi des méchants: ils sont comme la paille que le vent dissipe ». (Psaume 1:1-4).

«  Ils fortifient les mains des méchants afin qu’aucun ne revienne de sa méchanceté, ils sont tous à mes yeux comme Sodome … car c’est par les prophètes de Jérusalem que l’impiété s’est répandue dans tout le pays ».
(Jérémie 23:14-15).

En fait, il est tout à fait possible de refaire le travail de Monsieur Legwenn, armé d’un livre de Mormon, d’un coran ou d’autres révélations nébuleuses. Les exemples proposés par cet ami ne valent pas grand chose ! Lorsque Jésus reprenait ou citait des textes, ceux-ci provenaient exclusivement de l’Ancien-Testament expurgé des apocryphes. N’oublions pas que le dernier livre, Malachie, est daté de plus ou moins de 480 avant Jésus-Christ !

De plus, Legwenn écrit que sa liste n’est pas exhaustive ! Nous ne doutons pas un seul instant qu’il a utilisé ses meilleurs exemples et que le reste n’est plus que roupie de sansonnet. Il déclare que l’apôtre Pierre a utilisé un texte de l’Ecclésiastique dans le livre des Actes:

« Dieu ne fait acception de personne ». (Actes 10:34).

«  Donne au Très-Haut à la mesure de ses dons, avec la générosité que te permettent tes moyens ». (Ecclésiastique 35:12).

Nous croyons plutôt qu’il a choisi une autre source !

« Car l’Éternel, votre Dieu, est le Dieu des dieux, le Seigneur des seigneurs, le Dieu grand, fort et terrible, qui ne fait point acception des personnes et qui ne reçoit pas de présent ». (Deutéronome 10:17).


«  Ainsi donc, étant de la race de Dieu, nous ne devons pas que la divinité soit semblable à de l’or, à de l’argent ou à de la pierre, sculptés par l’art et l’imagination des hommes ». (Actes 17:29).

«  Mais misérables, avec leur espérance placée en des objets sans vie, ceux-là qui ont appelé dieux les œuvres de mains humaines, de l’or et de l’argent ouvragés avec art et représentant des êtres vivants, ou une pierre inutilisable travaillée par une main antique ». (Sagesse 13:10).

Quelle est donc la source de l’apôtre Paul ? Le texte de la Sagesse, livre apocryphe ou ceux que nous citons maintenant:

« A qui voulez-vous comparer Dieu ? Et quelle représentation dresserez-vous de Lui ? C’est un artisan qui fond la statue, et c’est l’orfèvre qui la couvre d’or et y soude des chaînettes d’argent ». (Ésaïe 40:18-19).

« A qui me comparez-vous ? pour le faire mon égal ? A qui me ferez-vous ressembler, pour que nous soyons semblables ? Ils versent l’or de leur bourse et pèsent l’argent à la balance, ils paient un orfèvre pour qu’il en fasse un dieu et ils adorent et se prosternent ». (Ésaïe 46:5-6).

« Le sculpteur encourage le fondeur, celui qui polit au marteau encourage celui qui frappe sur l’enclume, il dit de la soudure: elle est bonne ! Et il fixe l’idole avec des clous pour qu’elle ne branle pas ». (Ésaïe 41:6-7).


«  Je t’ai établi père d’un grand nombre de nations. Il est notre père devant celui auquel il a cru, Dieu, qui donne la vie aux morts, et qui appelle les choses qui ne sont point comme si elles étaient ». (Romains 4:17).

«  Le Grand Abraham, ancêtre d’une multitude de nations, il ne s’est trouvé personne pour l’égaler en gloire ». (Ecclésiastique 44:19).

Sur quel texte Paul base-t-il sa citation ?

« On ne t’appellera plus Abram, mais ton nom sera Abraham, car je te rends père d’une multitude de nations. Je te rendrai fécond à l’infini, je ferai de toi des nations et des rois sortiront de toi ». ( Genèse 17:5).


« Car qui a connu la pensée du Seigneur, pour l’instruire ? ». ( 1 Corinthiens 2:16).

« Quel homme pourrait connaître la volonté de Dieu ? ».  ( Sagesse 9:13).

«  Qui a sondé l’Esprit de l’Éternel, et qui l’a éclairé de ses conseils ? ». (Ésaïe 40:13).


« Frères, je ne veux pas que vous ignoriez que nos pères ont tous été sous la nuée, qu’ils ont tous passé au-travers de la mer ». (1 Corinthiens 10:1).

« On vit la nuée recouvrir le camp, et la terre sèche surgir là où il y avait de l’eau ». (Sagesse 19:7).

« Il fendit la mer et leur ouvrit un passage, Il fit dresser les eaux comme une muraille. Il les conduisit le jour par la nuée ». (Psaume 78:13-14).


« Que manifestera en son temps le bienheureux et seul Souverain, le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs, qui seul possède l’immortalité ». (1 Timothée 6:15).

«  Mais Judas et ses soldats, ayant invoqué le Grand souverain du monde, celui qui sans béliers, ni machines de guerre renversa Jéricho aux temps de Josué … ». ( 2 Maccabées 12:15).

« Car l’Éternel, votre Dieu, est le Dieu des dieux, le Seigneur des seigneurs, le Dieu Grand, fort et terrible ». (Deutéronome 10:17 ».


Les apocryphes (fin de la première partie).

Clotilde Hubert, du même site anti-protestant écrit ce qui suit:

« Parce qu’au 15ème siècle, un certain Luther décida de remanier le canon de la bible qui avait été défini par l’Église en 382 (AD) au Concile de Rome, il retira-sur la base de quelle autorité? Sept des 46 livres qui composaient l’Ancien- Testament, les déclarant apocryphes ».

www.louanges.net , page 1.

C’est méconnaître l’Histoire que d’accuser le réformateur saxon d’être l’initiateur du rejet des apocryphes. Les faits affirment tout le contraire ! L’Église en effet avait défini le contenu de l’A.T lors du Concile de Rome à la fin du 4ème siècle ! (Denzinger, Symboles et définitions de la foi catholique, pages 62-63, Cerf, Paris, 1996). Ce Concile s’attaque tout d’abord à certaines hérésies, 24 versets d’anathèmes et de condamnations. Vient ensuite une petite étude pneumatologique qui précède la question du canon des Ecritures. Cependant, aucune condamnation ou anathème vis-à-vis de ceux qui pourraient rejeter ces apocryphes. Ceci démontre que c’est à partir du Concile de Trente seulement que les anathèmes telle une averse vont se déverser à l’encontre de ceux qui n’acceptent  pas les livres apocryphes. ( Denzinger, page 413). Luther comme tant d’autres catholiques disposaient d’une liberté de croire ou de ne pas croire à l’inspiration de ces livres !

« Il a été bon de joindre à ce décret une liste des livres saints, afin qu’aucun doute ne s’élève pour quiconque sur les livres qui sont reçus par le Concile … si quelqu’un ne reçoit pas ces livres pour sacrés et canoniques dans leur totalité, avec toutes leurs parties, tels qu’on a coutume de les lire dans l’Église Catholique et qu’on les trouve dans la vieille édition de la Vulgate latine, s’il méprise en connaissance de cause et de propos délibéré les traditions susdites: qu’il soit anathème ». (Denziger, page 413).

En fait, il est aisé de comprendre que beaucoup de grandes pointures du catholicisme n’ont pas été inquiétées quant à leur position concernant les apocryphes. Ainsi le Cardinal Cajetan, le grand opposant de Luther à Augsbourg en 1518, approuve le canon hébreu dans un travail dédicacé au Pape Clément VII dans son Commentaire sur tous les livres vétéro-testamentaires authentiques (1532), et cela au détriment des apocryphes.

Le Cardinal Ximenes dans sa bible polyglotte et ce juste avant le Concile de Trente exclut les apocryphes et le comble, c’est qu’elle est approuvée par le Pape Leon X.

Bien  avant l’émergence du christianisme, le judaïsme dispose de son recueil des livres saints. La liste officielle de ces livres est arrêtée dès l’entame de l’âge apostolique. Le Synode juif de Jamnia ne ratifie finalement qu’une situation existante. Le prêtre anglican bien connu, J.N.D. Kelly écrivait:

« Il faut noter que cet ancien testament, qui fait ainsi autorité dans l’Église, comprend un peu plus que les 22 ou 24 livres de la bible hébraïque du judaïsme palestinien … pour les juifs de Palestine (dont le siège central se situe à Jérusalem et où se trouve le temple), les limites de ce que les chrétiens appellent la Canon des Écritures sont strictement fixées. Ils font une très nette distinction entre les livres qui souillent les mains, les livres sacrés et les autres écrits à caractère religieux d’édification ».
(J.N. Kelly, Initiation à la doctrine des Pères de l’Église, Cerf, Paris, 1968, page 64).

– Méliton de Sardes est convaincu lors d’une visite en Palestine que seul, le canon hébraïque fait autorité !
(Eusèbe de Césarée, HE, IV, xxvi, 13-14, Histoire ecclésiastique, t.1, op. cit., p. 211).

– Origène, conscient du problème, suggère que dans les discussions avec les juifs, il est nécessaire que les chrétiens n’utilisent pas les apocryphes ! (Ep.ad Afr., 4s).

– Athanase, le champion de la foi (Ep. heort., 39.), ainsi que Cyrille de Jérusalem (cat.IV, XXXIII, XXXV) et Grégoire de Nazianze (carm.I, 12) et Epiphane ( haer., 8,6 et 76:5) assurent qu’il faut réduire les apocryphes à une position subordonnée et les tenir en dehors du canon, ce qu’enseignait Martin Luther et les autres réformateurs.

– Cyrille de Jérusalem déjà cité, est intransigeant. Il ne faut même pas étudier les apocryphes en privé ! (cat.IV, XXXVI).

– Jean Damascène (8ème siècle) se tient au seul canon hébraïque des 22 livres mais reconnaît certaines qualités dans les apocryphes ! (De fide orth., 4.17).

– Hilaire de Poitiers qui cite très souvent les apocryphes ne retient pourtant que les 22 livres du canon palestinien ! ( Tract.ps, prol.15).

– Rufin d’Aquilée définit les livres de la Sagesse, de l’Ecclésiastique, de Tobie, de Judith et les 2 Maccabées d’ouvrages écclésiastiques  mais non canoniques ! (symb. Apost., 38).

Jérôme ( l’auteur de la Vulgate) déclare en 391 que tout ce qui n’est pas dans l’hébreu est à mettre au nombre des apocryphes et ne fait pas partie du canon ! ( praef. in Sam. et Mal. et praef. in Ezr.epp.53, 8 ; 1O7:12). Il pense que l’Église peut utiliser les apocryphes pour son édification mais il ne désire pas qu’on les utilise comme argument doctrinal ! (Praef.in lib.Sal.).

On ne peut absolument pas dire que le consensus soit général parmi ces docteurs de l’Église !

Concernant Jérôme, Clotilde Hubert développe l’argument suivant:

« Il est très étonnant de voir un protestant évangélique faire référence à un père de l’Église alors que la doctrine de la « sola Scriptura » exclut toute autre autorité en matière d’enseignement biblique … ».

Mais pas du tout ! Puisque cette dame nous entraîne sur le terrain de la patrologie, il est normal de la suivre. Nous avons usé ce stratagème avec les Témoins de Jéhovah dans leurs citations de ces Pères ! Laissons maintenant la parole à Jérôme:

« Je ne puis assez m’étonner des instances avec lesquelles vous me persécutez pour que je traduise le livre de Tobie, que les hébreux ont retranché du catalogue des Divines Écritures et mis au nombre de ceux qu’ils appellent apocryphes ».
(Fr. Keerl, Die Apocryphen des alten Testaments, Leipzig, 1852, pages 140-144).

Il est donc bien apparent que Luther est le fruit des axes de pensée de bien des Pères de l’Église, surtout que le Concile de Laodicée exclut des livres canoniques ceux de Judith, de l’Écclésiastique et 1 et 2 Maccabées ! (Symboles et définitions de la foi catholique, page 61,decretum Damasi).

Madame Hubert nous présente maintenant la raison pour laquelle les juifs ont écarté les apocryphes du canon de l’Ancien-Testament:

« Il ne s’agissait pas pour ces juifs du Concile de Jamnia, d’expurger l’A.T juif – ce corps biblique – de livres non conformes à la pensée de Dieu et à la foi chrétienne, car ces livres étaient utilisés dans le cadre de la propagation des doctrines chrétiennes donc conformes à la pensée de Dieu et au message laissé par le Christ et ses disciples … par contre (l’Église Catholique) ne croit pas que les juifs de Jamnia ont été inspirés lorsqu’ils ont arraché une partie du corps biblique de l’A.T, tout simplement parce qu’ils avaient l’intention de s’opposer par ce biais à la foi chrétienne ».

Ainsi selon elle, les juifs ont supprimé les apocryphes tout simplement parce qu’ils faisaient l’apologie de la foi chrétienne et de son fondateur ! Or il existe des dizaines et des dizaines d’exemples dans l’Ancien-Testament juif préservé par le Concile de Jamnia des textes présentant le Messie Jésus d’une manière remarquable ! Les juifs n’ont pas pour autant enlevé ces livres ! On doit admettre qu’il ne resterait vraiment pas grand chose de l’Ancien-Testament ! Prenons des exemples: ( Psaumes 9:5-6, 22:2, 7 et 8, Proverbe 9:5, Ésaïe 53, Jérémie 23:5-6, Daniel 12:1, Osée 6:2, 11:1, Michée 5:1, Zacharie 12:10, 14:3-4, Malachie 3:1). Tous ces livres nous parlent de Christ et pourtant les juifs ne les ont pas rejetés !

Pour en revenir à Jérôme, qui est quand même le traducteur de la Vulgate latine, la version catholique qui a été elle-même traduite dans nos langues européennes, il est clair et sans ambiguïté concernant les apocryphes. Ils sont inférieurs aux livres canoniques:

« Tous les livres apocryphes devraient être évités, mais si elle désire les lire, non pas pour établir la vérité des doctrines, mais avec respect pour les vérités qu’ils signifient, il faut lui dire qu’ils ne sont pas les œuvres des auteurs dont ils portent le nom, qu’ils contiennent beaucoup d’erreurs et que c’est une tâche exigeant une grande prudence que de trouver de l’or dans une masse d’argile ».
(Jérôme, lettre à Loeta, cvii).

« Les apocryphes sont inpropres à confirmer l’autorité des dogmes écclésiastiques . »
(Jérôme, Prologus Galaetus).

Vous voudriez que l’on accepte de l’argile au lieu de l’or ? des textes incapables d’établir les doctrines du christianisme ? Des apocryphes remplis d’erreur ? Non merci , nous avons beaucoup mieux !

Les responsables du site « louanges » vont maintenant nous présenter la raison pour laquelle les juifs de Palestine ont balancé les apocryphes de l’Ancien-Testament:

« Il ne s’agissait pas pour ces juifs du Concile de Jamnia, d’expurger l’Ancien-Testament juif – ce corps biblique – de livres non conformes à la pensée de Dieu et à la foi chrétienne, car ces livres étaient utilisés dans le cadre de la propagation des doctrines chrétiennes donc conformes à la pensée de Dieu et au message laissé par le Christ et ses disciples … par contre (l’Église Catholique) ne croit pas que les juifs de Jamnia ont été inspirés lorsqu’ils ont arraché une partie du corps biblique de l’Ancien-Testament, tout simplement parce qu’ils avaient l’intention de s’opposer par ce biais à la foi chrétienne ». (page 10).

Ainsi les juifs lors du Concile de Jamnia ont éliminé les apocryphes car ces derniers faisaient l’apologie de Christ et de la foi chrétienne. Or, il existe dans le corps des livres vétéro- testamentaires des références franches et directes à la personne de Jésus-Christ ! Pensons à la Genèse, à Ésaïe, aux Proverbes, aux Psaumes, à Osée, à Michée, à Zacharie et encore à Malachie ! Les juifs ont-ils enlevé ces textes pour la raison invoquée par le site du Québec ? On constate que leurs arguments après réflexion fondent comme neige au soleil !

L’historien juif Flavius Josèphe élève également sa voix à l’encontre des apocryphes. Précisons qu’il est né en 37 de notre ère et qu’il est mort vers l’an 100:

« Il n’existe pas chez nous une infinité de livres en désaccord et en contradiction, mais 22 seulement qui contiennent les annales de tous les temps et obtiennent une juste créance. En voici la liste:5 pour les livres de Moïse, ils comprennent les lois et l’histoire traditionnelle de la naissance de l’homme à la mort du législateur. Cette période s’étend sur un peu moins de 3000 ans. De la mort de Moïse jusqu’à Artaxerxes, qui a succédé à Xerxes comme roi de Perse. Les prophètes qui viennent après Moïse ont écrit l’histoire des événements dont ils furent les contemporains dans 13 livres. Les 4 livres restants contiennent des hymnes à Dieu et des préceptes concernant la conduite de notre vie. D’Artaxerxes à notre époque, l’histoire complète a été écrite mais n’a pas été jugée digne d’avoir le même crédit des annales plus anciennes et cela à cause du problème de la succession exacte des prophètes ».
(Contre Apion, livre 1, cha.viii, par. 38,41).

Quels sont ces 22 livres qui constituent selon Flavius les seules annales crédibles ? (ayant créance).

– Les cinq livres de Moïse-Juges et Ruth qui constituent un seul livre – Jérémie et Lamentations – qui constituent un seul livre- 1 et 2 Rois qui constituent un seul livre- 1 et 2 Chroniques qui constituent un seul livre – 1 et 2 Samuel qui constituent un seul livre – Esdras et Néhémie – qui constituent un seul livre, Josué, Ésaïe, Ezéchiel, Les Psaumes, Les Proverbes, Job, Daniel, Esther, l’Ecclésiaste, le Cantique des cantiques et enfin les 12 petits prophètes qui constituent un seul livre. En fait, ces 22 livres sont nos 39 livres du canon protestant !

Les responsables du site claironnent bien fort que plusieurs livres de l’A.T n’ont jamais été cités par Jésus ou les apôtres, Paul y compris. Ainsi on ne peut plus se servir de l’argument du silence de Jésus et de ses apôtres pour disqualifier les apocryphes. Mettons bien les points sur les « i ». Dans la liste des 22, 2O sont cités par Jésus ainsi que les apôtres grâce au regroupement établi par les maîtres du Canon (Romains 3:2), les juifs non pas de la diaspora, mais ceux de Jérusalem et du temple. Il reste le Cantique des cantiques et l’Ecclésiaste, mais là aussi il est clair que les auteurs du Nouveau- Testament y font allusion !

Cantique des cantiques

1:3

2 Corinthiens 2:14

1:4

Jean 12:32

2:8

Apocalypse 22:20

4:7

Jude 24

5:2

Apocalypse 3:20

Ecclésiaste

1:6

Jean 3:8

2:16

Hébreux 9:27

3:4

Jean 16:22

3:17

Romains 2:78

3:22

Philippiens 4:4

5:1

Matthieu 6:7

5:3

Actes 5:4

7:9

Jacques 1:19

12:16

Romains 2:16

Les responsables de « louanges » reprennent la citation de Flavius Josèphe qui, nous venons de le voir, affirme qu’il n’y a que 22 livres dans le Canon hébreu. Ils vont essayer de lui faire dire tout le contraire:

« Josèphe reconnaît ici que comme les derniers prophètes et leurs prophéties n’ont pas été éprouvés, à son sens et à son époque, leurs écrits ont une place particulière dans le canon juif en attendant la suite ». (page 4).

Quel anachronisme ! Nous l’avons lu et vu, l’historien juif était contemporain des apôtres et il est mort vers 100 AD ! Pour lui, il découle que le dernier prophète est Malachie (430 avant J- C), Il n’attend rien d’autre et il n’y a aucune suite qui doit arriver dans le cadre du judaïsme orthodoxe quant au canon des Écritures et il n’avalise certainement pas les apocryphes qu’il rejette de toutes ses forces !

L’expert en patristique, l’anglican Kelly donne de précieux renseignements:

« D’autre part, bien avant la naissance du christianisme, le judaïsme a son recueil de livres saints ou sacrés. La liste officielle de ces livres, bien que les rabbins ne l’aient ratifiée définitivement au Synode de Jamnia ( vers 90 AD), est pratiquement arrêtée dès l’âge apostolique et il est tout naturel que l’Église la fasse sienne ».
( Initiation à la doctrine des Pères de l’Église, 1968, page 63).

« Aussi, lorsque des auteurs tels que Clément de Rome, Barnabé et Justin se réfèrent à l’Ecriture et disent: ‘Il est écrit que … ’, il s’agit presque toujours de la bible des juifs … ». ( ibid., page 63).

«  … L’Ancien-Testament dont hérite d’abord l’Église n’est pas le texte hébraïque originel, mais sa version grecque connue sous le nom des Septante. Commencée à Alexandrie vers le milieu du 3ème siècle avant notre ère, celle- ci devient la bible des juifs de langue grecque de la diaspora et la plupart des citations de l’Ecriture dans le N.T se fondent davantage sur cette version que sur l’hébreu. Pour les juifs de Palestine, les limites de ce que les chrétiens appellent le canon des Ecritures- les juifs n’emploient pas ce mot-sont strictement fixées, ils font une très nette différence entre les livres qui souillent les mains, c’est-à-dire qui sont sacrés et les autres écrits religieux d’édification ».
(ibid., page 64).

La Traduction Œcuménique de la Bible, en partie catholique, précise des vérités capitales:

«  Les réformateurs protestants du XVIème siècle, sans les considérer comme canoniques, les ont placés en appendice de la bible, estimant qu’ils ne pouvaient servir à fonder la foi, mais demeuraient utiles pour nourrir la piété des chrétiens ». (TOB, page 1889).

L’accusation fragile du site incriminé concernant Luther est totalement fausse ! Il a suivi les Pères de l’Église, Jérôme et certains princes de l’Église Romaine !

« Quel crédit leur reconnaissait-on ? Il est difficile de le dire. Toujours est-il qu’on ne trouve aucune trace de conflit entre les communautés grecques et les docteurs palestiniens à propos du canon fixé à Jamnia, mais peut-être l’autorité reconnue aux livres saints comportait-elle une graduation. En tout cas, même après la décision de Jamnia, certains livres extérieurs à la liste officielle continuaient d’être occasionnellement cités comme Ecritures, même dans le judaïsme rabbinique, c’est notamment le cas pour le Siracide. Sans avoir l’autorité normative des livres canoniques, ils étaient regardés comme utiles à l’édification des croyants ». (TOB, page 1891).

Les apocryphes étaient donc considérés comme inférieurs aux livres canoniques ! Pour reprendre la belle expression: L’ or et l’argile !

« L’auteur de la nouvelle version qui devait s’imposer peu à peu à l’occident latin, Saint-Jérôme, se contentait d’en traduire rapidement quelques-uns (Tobit, Judith), d’ajouter les suppléments d’Esther et de Daniel en appendice de sa traduction faite sur la bible hébraïque, et il omettait de traduire les autres. Son contact prolongé avec le judaïsme palestinien et son attachement à la vérité hébraïque des livres peuvent expliquer cette attitude plus que réservée. Toujours est-il que son autorité, comme traducteur de la bible entraîna  certains théologiens du Moyen-Âge à reprendre son opinion qui eut des défenseurs jusqu’au temps du Concile de Trente (Cajetan). C’est cette opinion, appuyée par les hésitations de la tradition grecque que les réformateurs protestants adoptèrent ».
(TOB, page 1892).

Nous voici donc nous les protestants les enfants spirituels de Saint-Jérôme ! Quand on pense en effet que le Cardinal Cajetan rejetait lui aussi les apocryphes. Le Pape ClémentVII l’appelait «  la Lumière de l’Église » !

Oui, les hésitations de la traduction grecque de l’A.T , c’est ici le nœud du problème. En fait, les traductions romaines étaient des traductions d’une traduction d’une traduction. L’Ancien-Testament traduit en grec, traduit en latin (par le biais de la vulgate) et enfin dans les langues vulgaires ! Il y a une route bien plus directe !

Les responsables du site avancent des pseudo-vérités qu’ils ne peuvent prouver:

« Les faits historiques que j’ai exposés et sur lesquels les protestants évangéliques concernés par cet échange ne se sont pas prononcés, démontrent que ces 7 livres qu’ils considèrent comme apocryphes, constituaient dès le début le corps de l’A.T en hébreu ».

Mais nous nous prononçons ! Et nous défions gentiment ces responsables de nous trouver un seul apocryphe revenant dans les bibles catholiques ou protestantes en hébreu. Cela n’existe pas et ils le savent, aucun document de ce genre n’a été retrouvé ! C’est à eux de donner les preuves. Voyons cet autre texte:

« Ce ne sont pas les auteurs qui décident de l’inspiration ou non de leur récit, sinon que dire des autres livres où les auteurs ne se sont pas prononcés sur leurs écrits, et pourquoi ceux qui n’en sont pas les auteurs se permettent-ils alors de décréter que tel ou tel livre est inspiré ou ne l’est pas … là non plus (2 Maccabées 15:37- 39) on ne peut pas à partir de ce verset décréter que l’auteur demande à ce que l’on considère son récit comme non inspiré. Il dit simplement qu’il a fait de son mieux. Ensuite, si le fait qu’il mette l’accent sur l’art de disposer le récit qui charme, montre que son texte ne peut être inspiré, alors le Cantique des cantiques n’est pas non plus inspiré … ! ». ( page 7).

Quelques petites remarques s’imposent:

– Mais qui ose décréter après quatre siècles de christianisme et cela suite à un Concile qui sera suivi d’un autre plus de dix siècles après, que les apocryphes sont inspirés ? Poser la question, c’est avoir la réponse !

– Il n’existe pas dans le corps des 22 ou 39 livres inspirés de l’A.T, un texte ayant une tournure aussi maladroite que le texte de 2 Maccabées 15:37-39:

« Si la composition en est bonne et réussie, c’est aussi ce que j’ai voulu. A-t-elle peu de valeur et ne dépasse-t-elle pas la médiocrité ? C’est tout ce que j’ai pu faire ».

En fait, l’auteur est honnête, il ne triche pas ! Il avalise ce que les juifs et les protestants croient ! Ce n’est pas de l’or mais simplement de l’argile. Les responsables du site déclarent:

« On ne peut pas à partir de ce verset décréter que l’auteur demande à ce que l’on considère son récit comme non inspiré. Il dit simplement qu’il a fait de son mieux ». (page 7).

On ne fait pas de son mieux lorsqu’il s’agit des oracles divins.

Les moines de Maredsous en Belgique, dans leurs commentaires déclarent ce qui suit:

« Le livre de Tobie a sans doute été écrit en araméen vers le second siècle avant notre ère. Le texte n’en a été conservé que par diverses versions grecques et latines, lesquelles sont souvent discordantes … ».
( page xx).

Mais oui, avec les apocryphes ont fait de son mieux. Il existe 5 erreurs historiques en 9 pages dans Tobie, 14 erreurs historiques et doctrinales chez  Judith, 8 erreurs doctrinales dans le Siracide,  4 erreurs historiques chez Baruch, 2 erreurs historiques dans 1 et 2 Maccabées ; Pour plus de détails, voir www.bibleetnombres.online.fr

« Que celui qui a entendu ma parole rapporte fidèlement ma parole. Pourquoi mêler la paille au froment ? dit l’Éternel. (nous dirions l’or et l’argile) Ma parole n’est-elle pas comme le feu, dit l’Éternel, et comme un marteau qui brise le roc ? … Voici, dit l’Éternel, j’en veux aux prophètes qui prennent leur propre parole et la donnent pour ma parole … ils ne sont d’aucune utilité à ce peuple, dit l’Éternel ». (Jérémie 23:28-32).

« Et nous tenons pour autant plus certaine la parole prophétique à laquelle vous faites bien de prêter attention, comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour vienne à paraître et que l’étoile du matin se lève dans vos cœurs ; sachez tout d’abord vous-mêmes qu’aucune prophétie de l’Ecriture ne peut être l’objet d’interprétation particulière, car ce n’est pas par une volonté d’homme qu’une prophétie a jamais été apportée, mais c’est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu ». ( 2 Pierre 1:19-21).

« Je finirai, moi aussi, mon ouvrage en cet endroit. Si la composition est bonne et réussie, c’est aussi ce que j’ai voulu ; si elle a peu de valeur et ne dépasse guère la médiocrité, c’est tout ce que j’ai pu faire. Car de même qu’il est nuisible de boire du vin pur ou de l’eau pure, alors que le vin mêlé à l’eau est une boissons agréable qui produit une délicieuse jouissance, de même c’est l’art de disposer le récit qui charme l’entendement de ceux qui lisent l’ouvrage. C’est donc ici que je m’arrête ». ( 2 Maccabées 15:38-40).

Et bien, nous aussi !

C. Piette