Le chef spirituel tibétain a présenté hier ses excuses à un petit garçon pour lui avoir demandé de lui «sucer la langue», il y a quelques semaines à l’occasion d’une audience. S’il dit l’avoir fait pour taquiner l’enfant, la vidéo de l’incident, devenue virale, a choqué plus d’un internaute.
C’est une référence à l’Evangile de Luc Ch 10 v39 qui nous décrit Marie , sœur de Marthe et de Lazare, aux pieds du Seigneur Jésus pour écouter sa Parole.
En référence à ce célèbre passage des Saintes Ecritures, où le Christ , tout en reprenant Marthe de trop s’agiter, affirme que Marie « a choisi la bonne part qui ne lui sera point ôtée », cette chaine propose des Livres audio chrétiens, des chants de louanges et des films chrétiens . Plusieurs ouvrages étant épuisés et non réédités , ce patrimoine spirituel précieux mais quasi introuvable est ainsi sauvegardé . De plus l’auteur de ce site , Lettres Classiques de formation , et spécialiste du grec biblique, fera paraître régulièrement des articles , concernant ses réflexions et méditations sur des passages de la Bible . Tous les ouvrages ne pouvant être mis en voix, un site internet « mediathequechretienne.fr » a été créé pour proposer le word , le pdf des œuvres, avec une interface avec ce site youtube.
LE PLUS. Alors que le dalaï-lama est en visite en France, l’anthropologue Marion Dapsance sort ce 15 septembre « Les dévots du bouddisme » (Max Milo). Pendant sept ans, elle a enquêté sur les centres Rigpa, un réseau international dirigé par un proche du dalaï-lama. Elle dresse aujourd’hui le portrait d’une organisation sectaire, dont le maître, le lama Sogyal Rinpoché, serait le gourou. Témoignage.
Dans l’esprit des Occidentaux, le bouddhisme est une « spiritualité laïque », une « science de l’esprit ». Bref, quelque chose de tout à fait rationnel.
J’ai commencé il y a quelques années à lire des ouvrages sur la méditation, avant de vouloir aller plus loin. Je me suis rapprochée d’un centre bouddhiste tibétain.
J’habitais sur la Côte d’Azur à l’époque, et je me suis rendue dans une structure de l’association Rigpa, à Nice. Il s’agit d’un réseau international dirigé par Sogyal Rinpoché – « Rinpoché » est un titre qu’on donne à plusieurs lamas et signifie « joyaux très précieux » –, un maître bouddhiste tibétain soutenu par le dalaï-lama. Il est l’auteur du best-seller « Le livre tibétain de la vie et de la mort ».
Ce que j’ai découvert dans ce centre était aux antipodes de ce que nous, Occidentaux, connaissons du bouddhisme pratiqué à des fins de développement personnel. Les maîtres asiatiques proposent des rituels très compliqués et en tibétain. Ils font intervenir des divinités et demandent une soumission absolue au maître.
J’ai réalisé que je me retrouvais face à un choc des cultures qui pouvait donner lieu à des quiproquos et des désillusions. J’ai continué à aller suivre les enseignements bouddhistes, mais pour mener mon enquête.
Sept ans d’enquête
J’ai décidé que ce sujet ferait l’objet de ma thèse de doctorat en anthropologie, à l’École pratique des hautes études. J’y ai consacré sept ans. Les deux premières années, je me suis inscrite comme « étudiante » – c’est comme ça qu’on appelle les disciples – au centre de Levallois pour suivre des cours de méditation, des retraites spirituelles et des enseignements publics.
Après mon enquête de terrain, j’ai entamé une série d’entretiens avec des personnes beaucoup plus avancées que moi dans la voie proposée, et qui m’ont fait part de leur expérience.
Puis il a fallu que j’acquière des connaissances sur le bouddhisme tibétain et la culture tibétaine, mais aussi sur les religions occidentales, qui ont permis de récupérer le bouddhisme pour l’ériger au rang de « religion laïque ».
Méditer devant une vidéo du maître
Mes premières séances de méditation étaient fidèles à l’idée que je m’en étais faite. En tailleur, le dos droit, les étudiants concentrent leur esprit sur un point.
Sauf que, rapidement, on bascule dans un autre registre. On conseille aux étudiants de méditer devant l’image du maître, Sogyal Rinpoché, voire devant une vidéo de lui. Sa présence, même à travers l’écran d’une télévision, apporterait des bénédictions.
On nous enseigne ensuite que, ce qui est vraiment efficace, c’est d’avoir de la dévotion pour le maître et d’assister à ses enseignements. Le centre principal de retraite du réseau international Rigpa se trouve en France, près de Montpellier. Il a été inauguré en grandes pompes en 2008 par le dalaï-lama. Carla Bruni, Bernard Kouchner, Rama Yade et d’autres personnalités étaient présentes ce jour-là.
Branle-bas de combat pour trouver un trône
J’ai assisté à des enseignements de Sogyal Rinpoché au centre de Levallois-Perret. Il arrive généralement avec une demi-heure, trois quarts d’heure, voire deux heures de retard. Dès son entrée en scène, il s’adresse aux gens au premier rang et leur reproche de ne pas avoir fait leur travail. Les étudiants reconnaissent avoir mal agi, et se confessent publiquement.
Outre ses plaisanteries bas de gamme, il arrive au lama d’être violent. J’ai pu le voir empoigner quelqu’un par les cheveux et le traiter de « yak ». Je l’ai également vu se mettre en colère car il n’avait qu’un siège basique. Branle-bas de combat pour lui trouver un trône. Les gens qui avaient payé pour assister à son « enseignement » ont dû prendre leur mal en patience.
Enfin, toute une organisation est dédiée au bien-être personnel du maître. J’ai eu accès aux guides qui recensent les procédures à suivre pour satisfaire Sogyal Rinpoché. Parmi les recommandations, il lui faut une piscine chauffée à proximité, un lit double, une marque de thé spéciale, des repas à base de bœuf et une Mercedes de fonction avec chauffeur. Il doit également pouvoir capter la chaîne CNN partout où il va, disposer d’une cuisinière et d’une masseuse 24 heures sur 24. Surprenant, pour une spiritualité qui rejette le matérialisme.
Abus sexuels et violences
Lorsque j’ai commencé ma thèse, j’ai rencontré Olivier Raurich, ancien directeur de Rigpa France et traducteur de Sogyal Rinpoché, pour l’informer de ma démarche. Je lui ai dit que je voulais enquêter sur la façon dont les lamas tibétains transmettaient le bouddhisme aux Occidentaux. Je lui ai également précisé que j’avais entendu des rumeurs sur des abus sexuels dans les centres Rigpa. J’ai joué cartes sur table. Quelques années plus tard, en 2015, Olivier Raurich a démissionné en dénonçant les pratiques sectaires du groupe.
Sogyal Rinpoché a eu des démêlés avec la justice en 1994 aux États-Unis. Une jeune femme avait porté plainte pour abus sexuels et violences dans un centre Rigpa. Mais la justice américaine permet la signature de conciliations. Le maître avait sorti une grosse somme d’argent pour que l’ancienne dakini arrête les poursuites.
Le terme tibétain dakinis désigne des divinités féminines. Celles-ci détiendraient des enseignements secrets qu’elles transmettraient au lama dans un langage codé. Mais il semblerait que dans ces centres, les dakinis ne soient ni plus ni moins que des partenaires sexuelles.
J’ai rencontré certaines d’entre elles au cours de mon enquête. Notamment une Franco-japonaise quia réussi à quitter le groupe. Elle a même entamé une procédure judiciaire, avant d’arrêter les poursuites. C’était la parole du maître contre la sienne. Elle a préféré passer à autre chose.
« Folle sagesse »
La force de Sogyal Rinpoché, c’est d’avoir diffusé le concept de « folle sagesse » : sa folie ferait de lui quelqu’un de sage. Plus il se comporte de manière inattendue, violente, agressive et irrespectueuse, plus cela prouve qu’il est un être éveillé, omniscient, au-dessus des contraintes sociales. Si vous ne voyez en lui qu’un gars qui se comporte mal et abuse de son pouvoir, c’est que votre esprit est « obscurci ».
Deux options s’offrent alors à vous : soit vous finissez par comprendre que votre maître agit par compassion, soit vous êtes exclu du groupe. Nous sommes dans un système incritiquable, basé sur la foi totale et absolue en Sogyal Rinpoché.
Le dalaï-lama ferme les yeux
Un peu plus de la moitié des étudiants de ces centres bouddhistes ne souhaitent pas aller plus loin que la méditation. Mais beaucoup continuent, s’investissent et passent à une autre forme de bouddhisme.
Certains d’entre eux décrochent en cours de route et réalisent qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Qu’ils soient allés trop loin ou qu’ils aient su s’arrêter à temps, la désillusion reste grande.
Je suis évidemment allée à la Miviludes – Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires – pour les informer de mes recherches. L’organisme m’a avoué être déjà au courant de ce qui se tramait dans les centres Rigpa… Mais il n’a, pour l’heure, pas réagi, malgré le caractère très discutable de ces pratiques.
Quant au dalaï-lama, il est lui-aussi au courant du comportement de Sogyal Rinpoché. Après le scandale de 1994, il a pourtant refusé de signer une charte de bonne conduite pour les lamas qui enseignent en Occident. Depuis, il ferme les yeux. Certainement pour ne pas donner une mauvaise image du bouddhisme tibétain.
Sogyal Rinpoché, le lama fondateur du centre Lérab Ling de Roqueredonde, dans l’Hérault, centre d’enseignement du bouddhisme tibétain de la congrégation Rigpa, à rayonnement international, est décédé à l’âge de 72 ans. Accusé d’abus notamment sexuels sur des fidèles, il s’était réfugié en Thaïlande depuis 2017.
Réactions en cascade sur son profil Facebook
« La santé de Sogyal Rinpoché s’est détériorée aujourd’hui après une embolie pulmonaire et il a quitté ce monde aujourd’hui à 13H00 en Thaïlande », selon un message en anglais posté sur sa page Facebook, le 28 août dernier. Le maître bouddhiste était atteint d’un cancer du colon.
Le rapport avait été rédigé par le cabinet d’avocats Lewis Silkin LLP, basé à Londres. Dans un communiqué, Rigpa reconnaissait « la gravité du rapport de l’enquête indépendante » et « s’engage à prendre en compte les recommandations mentionnées dans le rapport » : écarter Sogyal Lakar, fixer de nouvelles règles de fonctionnement, éviter les abus, revoir la collecte de fonds…
Elle rappelait que Sogyal Rinpoché, l’épithète accolé à Sogyal Lakar lié à ses responsabilités spirituelles, « n’a désormais plus aucun rôle dans l’organisation de Rigpa ».
Il avait quitté la direction du site de Lodève en 2017 à la suite d’accusations
Sogyal Lakar était né en 1947 dans le Tibet oriental. Il avait pris le nom de Rinpoché (“le précieux”) accolé à de nombreux lamas. Très jeune, il a été reconnu comme la réincarnation du maître Tertön Sogyal Lerab Ling, indique la biographie de son site officiel (sogyalrinpoche.org).
Toujours selon son site officiel, il a étudié en Inde, puis à Cambridge à partir de 1971. Il a commencé à enseigner à Londres en 1974. Un an plus tôt, il avait facilite la première visite du Dalaï-lama en Occident, à Rome. Il l’accueillera ensuite à deux reprises (2000 et 2008) à Lerab Ling, centre principal d’enseignement de Rigpa, créé à Roqueredonde en 1991, après de longues recherches et inauguré en 2008 par le dalaï lama, chef spirituel des Tibétains.
Il avait dû quitter la direction spirituelle de Rigpa en août 2017 à la suite d’accusations d’abus divers.
Nous traduisons et reproduisons ici une annonce de recherche du Dr Andres via l’organisation ICSA (Internatinal Cultic Studies Association). Nous sommes aussi sensibilisés au sujet de cette étude sachant qu’on nom de l’hérésie de la purification du karma, des atrocités ont été commises: Entre autres: le genocide nazi né de l’inspiration occulte du groupe de Thulé. Une multitude de movements du Nouvel-Âge sont potentiellement dangereux en cela.
_____ Annonce ICSA ____
Dans le cadre d’une subvention du Ministère fédéral allemand de l’éducation et de la recherche, le Dr A. I. M. Anders de l’Université Ludwig-Maximilians de Munich mène une enquête sur les préjudices dans les organisations bouddhistes. Si vous étiez dans une organisation bouddhiste et souhaitez participer à ses recherches, contactez le Dr Anders à Miriam.Anders@campus.lmu.de
Le Dr Anders a fait une présentation à la conférence annuelle 2019 de l’ICSA à Manchester – voir le résumé de sa présentation. Elle a étudié pendant dix ans dans un contexte bouddhiste tibétain au Népal (deux diplômes universitaires en études bouddhistes et en tibétologie et études bouddhistes) puis a fait des doctorats en psychologie et psychothérapie.
L’une des publications récentes du Dr Anders est «L’impact psychologique de l’abus de pouvoir dans les groupes bouddhistes et les aspects essentiels des interventions psychothérapeutiques pour les personnes touchées». Voici le résumé de cet article:
Contexte: Les développements récents dans les organisations bouddhistes internationales et les résultats du projet de recherche TransTibMed ont mis en lumière l’endoctrinement, l’exploitation, la violence ainsi que les abus physiques et psychologiques. Méthode: Les résultats de la recherche et les documents sur les organisations servent de base à l’analyse des concepts bouddhistes décontextualisés ainsi qu’à la compréhension des mécanismes de dommages et de leur impact sur la santé des membres du groupe. Résultat: Les effets psychologiques de l’intériorisation des concepts et des néologismes décontextualisés englobent l’incertitude quant à sa propre perception et son identification avec le maître et son groupe. En raison de l’évolution progressive de la dépendance, malgré les dommages, une personne peut ainsi s’adapter aux souhaits et aux attentes de l’agresseur, justifiés par des concepts tels que la purification du karma. Les mécanismes d’endommagement et les adaptations individuelles des personnes touchées nécessitent le développement d’approches thérapeutiques psychothérapeutiques spécifiques. La gamme de diagnostique couvre les réactions au stress sévère, au trouble de stress post-traumatique, à la dépression, aux troubles anxieux et aux troubles dissociatifs. Conclusion: L’analyse des concepts bouddhistes décontextualisés internalisés révèle des mécanismes dommageables communs à tous les groupes. Bien qu’il soit possible de développer des éléments spécifiques pour l’intervention de crise et la psychothérapie des personnes affectées grâce à cette approche, l’impact s’étend à la fourniture de soins de santé et de prévention.
Le site Web du Dr Anders comprend une fiche d’information intitulée «Psychoéducation pour les personnes touchées par les abus dans les groupes bouddhistes».
Le site Web de l’ICSA contient une collection de sujets sur les aberrations bouddhistes. Les membres de l’ICSA (Offres spéciales pour les nouveaux membres) ont accès sur la page des enregistrements des membres à une vidéo d’un panel de conférence, «Toute la vie souffre – Cultic Tendencies and Student Abuse in Buddhism», avec Christopher Hamacher, Stuart Lachs et Tenzin Peljor.
Dr Anders affirme:
<< Je pense qu’il est important de souligner que je pense que (sauf pour des problèmes tels que la maltraitance des enfants), ce sont la décontextualisation et les néologismes dans leur contexte qui permettent actuellement des abus économiques, émotionnels et physiques. Ces organisations sont toujours considérées comme bouddhistes, bien qu’elles rationalisent les préjudices de cette manière. Par conséquent, des discussions scientifiques sur les termes et leurs implications, sur les sectes et le bouddhisme et sur la sauvegarde sont nécessaires de toute urgence dans ce contexte. J’en ai couvert une partie ici.
« Plus je travaille sur le terrain, plus je comprends que les néologismes comme la » purification du karma « sont des développements assez délicats, qui devraient être largement discutés. En particulier, avec ces autres idées purificatrices, les extrémistes de droite sont attirés par les groupes.
« De plus, le battage médiatique de la pleine conscience permet une idéalisation continue du bouddhisme comme une sorte de panacée ainsi qu’une individualisation des problèmes structurels. Ceci, en retour, rend très difficile pour les gens de trouver des psychothérapeutes.