Ce livre avait été dédicacé à notre funeste frère Paul RANC, un de fondateurs de Vigi-Setces. Nous reproduisons ici la quatrième page de coverture
« Dans l’appartement, mon père passait le plus clair de son temps seul dans sa chambre, à « méditer », disait-il. De cette pièce, l’odeur de l’encens qui fumait parvenait à empester tout le logis. Comme seul éclairage, il avait les flammes dansantes des bougies allumées. Mon père alignait plusieurs miroirs au logo des Rose-Croix et, une fois assis les jambes croisées, nous devions partir en vitesse et le laisser en paix pour ses rituels secrets. Je croyais que si mon père n’avait pas eu d’enfants, sa vie aurait été plus facile, puisqu’il aurait pu la passer enfermé dans sa chambre blanche à pratiquer ses messes occultes. J’aurais aimé pénétrer dans la pièce pour qu’il me parle, défoncer cette porte close une fois pour toutes et gueuler à quel point j’en avais marre de toutes leurs âneries, mais Alexandre et moi devions inévitablement demeurer plantés là, pour ne pas le déranger, et taire nos pleurs. »
Ce témoignage en forme de récit est le cri du cœur rauque et déchirant d’une révélation, la révélation d’un secret. Un secret qui a miné l’enfance de l’auteure et laissé des traces profondes sur la femme qu’elle est devenue. Le secret qui a tué son père et mené toute sa famille aux portes de l’enfer.
Rédigé dans un style cru et décapant, entre enfance et maturité, ce récit est un pur exorcisme, une véritable catharsis.
Avant la maternelle, son plus grand souhait était d’apprendre à écrire. Au primaire, on la surnommait « Jill Vigneault». Adolescente, elle était convaincue que sa vie était irréelle et qu’elle était un personnage de roman moderne. La Fille du Secret est son premier récit, il vaut trente ans de sa vie. Aujourd’hui, elle écrit à plein temps et elle est heureuse.
Car il s’élèvera de faux Christs et de faux prophètes; ils feront de grands prodiges et des miracles, au point de séduire, s’il était possible, même les élus. (La Bible)
Il s’agit d’une histoire assez inhabituelle, car je raconte comment je me suis retrouvé) dans une secte religieuse en Corée du Sud et comment je m’en suis sorti. Cette expérience a été des plus intéressantes, mais elle n’a pas été exempte de craintes. Mon histoire donne un aperçu du fonctionnement des sectes religieuses et sert d’avertissement à ceux qui pourraient un jour se retrouver dans une situation similaire.
Par l’intermédiaire d’un collègue, j’ai reçu une invitation à participer à un « sommet mondial pour la paix » à Séoul, en Corée du Sud, en ma qualité de président d’une organisation de jeunesse aux Pays-Bas. Cet événement de trois jours visait à rassembler des représentants de gouvernements, de religions et d’organisations de jeunesse afin de « discuter et de créer une constitution interconfessionnelle pour la paix ». Les membres des organisations de jeunesse se réuniraient également séparément pour discuter d’actions pacifiques dans leurs communautés. L’organisation, officiellement appelée « Heavenly Culture, World Peace, Restoration of Light (HWPL) », a payé 80 % du billet d’avion. Le nom officiel m’a semblé un peu douteux, compte tenu de la connotation religieuse, mais il y aurait des discussions et l’événement était organisé comme une manifestation laïque. En cherchant le nom de l’organisation sur Google, je n’ai pas trouvé grand-chose, car c’était la première fois qu’elle était organisée. Finalement, la perspective de discuter d’actions pour des sociétés plus pacifiques, de rencontrer des représentants d’organisations de jeunesse du monde entier et de visiter le pays m’a convaincu de participer au sommet de la paix.
À mon arrivée à l’aéroport, j’ai été accueillie par un grand groupe de membres de l’organisation, ce qui m’a beaucoup surprise. Les participants au sommet arrivaient pour la journée et ont été chaleureusement accueillis. On m’a demandé de prendre une photo avec « mon » équipe d’arrivée, ainsi que deux personnes en costume, comme des mascottes. C’est la photo qui l’explique le mieux. Ensuite, nous nous sommes rendus directement dans un lieu de conférence, où une réunion de préparation a été organisée avec les représentants des organisations de jeunesse. Il y avait beaucoup de médias et un discours principal a été prononcé par un homme d’âge mûr, M. Man Hee Lee, le « président honoraire » de l’organisation.
Il a été présenté comme une figure paternelle pour les jeunes et comme un artisan de la paix, puisqu’il a voyagé dans le monde entier pour diffuser le message de la paix. Il était censé détenir toutes les réponses pour parvenir à la paix dans le monde, mais ce que cela signifiait exactement n’était pas encore clair, si ce n’est que nous devions tous nous unir pour faire la paix. J’ai discuté avec quelques collègues pour dire que ce n’était pas très prometteur, mais que nous pourrions probablement plaider pour des stratégies différentes et des approches ascendantes lors des prochaines réunions.
Nous avons séjourné dans un hôtel à l’extérieur de la ville et, le lendemain, nous nous sommes rendus en bus sur un parking, à côté d’un grand stade, qui s’est avéré être le stade principal construit pour les Jeux olympiques d’été de 1988. On nous a demandé de porter des vêtements traditionnels de nos pays. Comme je viens des Pays-Bas et que nous n’avons pas vraiment de tenue traditionnelle, je portais un maillot orange de notre équipe nationale. D’autres portaient les vêtements les plus colorés, ce qui faisait forte impression, sachant que nous étions environ 300 personnes. Nous ne savions pas encore exactement ce que nous allions faire.
Le stade était plein à craquer (70 000 places) et nous sommes entrés par l’entrée des athlètes, sous les acclamations de la foule et les feux d’artifice. Stupéfaits par ce que nous vivions, nous avons pris des photos et des vidéos (vous en trouverez une excellente ci-dessous), craignant que personne ne nous croie si nous ne le faisions pas. Nous avons été dirigés vers un endroit bien en vue du stade, où nous avons entendu quelques discours et assisté à des spectacles impressionnants, avec de la musique, des danses et des feux d’artifice. Le spectacle de cartes « human LCD », au cours duquel des centaines de jeunes Coréens ont représenté différentes scènes « émouvantes », a été le plus spectaculaire. Un rabbin américain a tenu un discours intéressant, dans lequel il répétait sans cesse « Que la paix règne », par exemple après une déclaration sur Israël, mais sans aucun réalisme. À chaque fois, la foule applaudissait, mais nous avons remarqué que c’était étrange, étant donné que la foule était principalement composée de jeunes et que beaucoup d’entre eux ne comprenaient probablement pas l’anglais (les personnes plus âgées avaient également des difficultés avec l’anglais). Cependant, devant chaque section, il y avait une personne qui « dirigeait » cette partie du public : si elle se mettait à crier, tout le monde suivait. Le discours principal a de nouveau été prononcé par M. Man Hee Lee, et c’est là que j’ai découvert les véritables intentions de ce rassemblement. Auparavant, Man Hee Lee avait parlé d' »unir tous les jeunes pour parvenir à la paix », mais à présent, j’ai compris comment exactement : en s’unissant autour de sa religion.
Il a expliqué qu’il avait été envoyé comme messager du ciel pour délivrer ce message et que l’union sous le seul vrai Dieu était le seul moyen de résoudre les conflits. La diversité était le problème. À ce moment-là, j’ai eu la certitude que ce « sommet de la paix » n’apporterait aucune contribution significative. De retour à l’hôtel, j’ai commencé à chercher sur Google pour en savoir plus sur Man Hee Lee et le mouvement. Certains blogs (liens ci-dessous) expliquent que HWPL est en fait un organe déguisé de la « Sincheonji Church of Jesus the Temple of the Tabernacle of the Testimony », que Man Hee Lee a fondée en 1984. Il s’agit d’une secte chrétienne dont les enseignements bibliques sont douteux. L’organisation infiltre des écoles et d’autres églises pour recruter de nouveaux membres et les endoctriner. Pour les étrangers, elle organise des cours de coréen gratuits et des activités de loisirs. Bien que ces étrangers ne sachent pas exactement qui organise ces activités gratuites, les photos et les vidéos montrent qu’ils soutiennent l’Église. Pour des raisons similaires, nous avons été très souvent photographiés dans le stade : nous sommes un excellent matériel de propagande pour les Sud-Coréens, leur montrant que Man Hee Lee a des partisans dans le monde entier.
À propos de ces photos, il est intéressant de noter qu’ils nous ont demandé de faire un symbole de paix avec nos mains, pas le « V » habituel, mais avec l’index et le pouce vers le haut, un peu comme un pistolet. La plupart des gens l’ont fait sans demander leur avis, mais il s’est avéré que c’était le symbole de la secte, ce qui a donné lieu à un excellent matériel de relations publiques. Alors que moi et d’autres collègues envisagions de quitter la conférence, ou du moins de changer d’endroit pour dormir dans une auberge du centre, quelqu’un de l’organisation est venu nous parler. A ce moment-là, environ la moitié des représentants des organisations de jeunesse s’étaient rassemblés dans la seule salle où l’Internet était disponible. Nous avons exprimé nos critiques, en mettant l’accent sur le manque de discussions, l’approche exclusive et le caractère religieux de la réunion. La directrice a écouté et a promis plus de discussions pour le lendemain. Mais elle a également déclaré que, selon elle, nous devrions être un peu plus heureux, car nous étions les témoins de l’histoire du monde. Et : si vous n’êtes pas pour ce sommet de la paix, êtes-vous contre la paix ? Comme nous avions déjà perdu la foi, nous avons réservé l’auberge.
Nous avions peur de dire la vraie raison pour laquelle nous avions quitté l’hôtel, alors nous nous sommes simplement présentés le matin avec nos valises. Après le trajet en bus jusqu’au nouveau lieu de la conférence, nous voulions d’abord aller à l’auberge, mais nos responsables du protocole nous ont expliqué qu’il valait mieux laisser les valises dans le compartiment à bagages du bus et les récupérer à la fin de la journée, ce qui ne nous a pas laissé beaucoup de choix. Il faut savoir que tous les trois ou quatre participants au sommet étaient accompagnés de deux « Protocol Officers ». Ils vérifient si vous vous sentez bien et si vous pouvez trouver le chemin. Cela semblait très sympa au début, mais en fait ils étaient tout le temps en train de vérifier où vous étiez, en d’autres termes, ils essayaient de vous contrôler et de contrôler la situation. Au bout d’un certain temps, mes collègues rebelles et moi-même sommes retournés dans le bus pour demander au chauffeur s’il pouvait ouvrir le compartiment à bagages. Il l’a fait et nous avons pris un taxi pour nous rendre à l’auberge que nous avions réservée. Après avoir déposé nos valises à l’auberge, nous nous sommes un peu perdus dans le métro de Séoul, qui, selon Wikipedia, est le plus long système de métro, mais nous sommes revenus sur place.
Mes agents du protocole étaient heureux que je sois de retour, mais ils semblaient effrayés et même un peu désespérés. Un autre collègue m’a dit qu’il avait vu que ma responsable du protocole avait eu une conversation animée sur mon absence avec son responsable et qu’elle avait ensuite pleuré. En général, les responsables du protocole et les autres volontaires semblaient constamment très fatigués et manquaient cruellement de sommeil. Au cours des deux dernières soirées, ils ont souvent eu des briefings, alors qu’ils n’ont même pas dormi à l’auberge. Le programme de la matinée consistait en une cérémonie de signature d’un document appelant à la cessation de toutes les guerres. Effectivement, intelligemment formulé, le document signifiait une soumission d’allégeance à l’Église de Sincheonji. Les officiers du protocole ont exercé une certaine pression pour que je signe, mais j’ai refusé, expliquant que je devais d’abord en discuter avec mon organisation. Après le déjeuner, nous attendions les discussions prévues, mais lorsque d’autres discours interminables et inutiles ont été annoncés, quelques collègues et moi-même avons quitté le sommet pour de bon. Comme je n’osais pas encore informer mes responsables du protocole de la véritable raison (ils pouvaient encore annuler mon billet d’avion), nous sommes partis assez soudainement. J’étais assise à côté d’une responsable du protocole et j’ai vu qu’elle avait perdu toutes ses couleurs lorsque je me suis levée pour partir. Elle a commencé à appeler rapidement, car il y a toujours un deuxième agent près de la porte pour arrêter les gens. Mais cette personne a dû s’absenter un instant, car nous nous sommes rapidement dirigés vers la sortie principale.
De l’autre côté de la rue, il y avait une vingtaine de manifestants munis de grands drapeaux, qui mettaient en garde les gens contre les aspects destructeurs de la secte. Certains d’entre eux criaient à tue-tête en direction du bâtiment, dans l’espoir que quelqu’un comprenne leur message. J’ai parlé à une femme impliquée qui m’a expliqué que sa fille avait subi un lavage de cerveau de la part de l’organisation et qu’elle ne l’avait pas vue depuis plusieurs années. Nous sommes partis aussi vite que possible, tristes de cette aventure. Je me demandais encore si mon billet de retour n’allait pas être annulé. Nous avons passé notre dernier jour et demi à faire du tourisme, mais je n’arrivais plus à m’amuser. D’autres Coréens nous ont appris qu’il y a plus de cultes religieux en Corée du Sud, mais ce sont des exceptions et nous ne devrions pas juger l’ensemble de la Corée du Sud avec notre expérience.
Des blogs critiques m’ont appris que l’église Sincheonji organise ces grands événements tous les deux ans environ, mais à chaque fois sous un nouveau nom. À chaque fois, le nom de l’événement fait l’objet de nombreuses références négatives par la suite, et l’Église souhaite donc repartir sur de nouvelles bases. Aujourd’hui, avec le recul, ce fut une expérience éclairante de voir comment les cultes religieux fonctionnent de l’intérieur. Cela a renforcé ma crainte du collectivisme et des approches descendantes. Cela m’a également montré une fois de plus à quel point la religion peut être une force destructrice. Bien sûr, j’aurais dû chercher à mieux connaître la véritable organisation qui se cache derrière le sommet de la paix et qui le sponsorise. J’espère que la prochaine fois que l’église Sincheonji organisera un tel événement, sous un nouveau nom probablement, les gens y réfléchiront à deux fois. Ironiquement, nous nous sommes finalement unis comme un seul homme, mais contre M. Man Hee Lee et ses pratiques trompeuses.
Album photo (23 photos) : https://flic.kr/s/aHsk54nvUC
Quelques liens pour une lecture plus approfondie :
Vidéo réalisée par un collègue : https://www.youtube.com/watch?v=OsVFdOVrWBo.
Vidéo de l’organisation : http://warpsummit.org/data/video/03/
Jésus peut-il être Dieu et homme en même temps? Le christianisme est-ip une secte de Jésus?
Le Poème d‘Ephrem le Syrien (306-373) nous éclairera.
« Si les œuvres de Jésus prouvent qu’il est Dieu, Ses souffrances prouvent qu’il était homme. S’il n’était pas homme, Quel est celui qui reposa dans une crèche, Éprouva la faim, la soif, la lassitude, pleura la mort de Lazare ? S’il n’était pas Dieu, Quel était ce même enfant À qui les bergers vinrent rendre hommage à Bethléem, Aux pieds duquel les mages déposèrent leur offrande ? S’il n’était pas Dieu, Qu’était-il pour commander à la nature, Changer l’eau en vin, calmer les tempêtes Nourrir les foules avec cinq pains et deux poissons ? S’il n’était pas Dieu, Qu’était-il pour remettre les péchés, Répandre le Saint-Esprit sur les apôtres Et ébranler la terre jusqu’en ses fondements à l’heure de sa mort ? S’il était homme quand il s’écriait : « Mon Dieu mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Il était Dieu Quand il promettait au brigand la félicité du paradis, Quand il brisait les chaînes de la mort par sa résurrection, Quand il s’élevait vers le ciel et allait y prendre place à la droite de Dieu son Père ». S’il n’était pas Dieu et homme tout à la fois, Les prophéties n’auraient pas reçu leur accomplissement, Et l’espérance du salut serait illusoire. Oui, ô Jésus, tu es Dieu, parfaitement Dieu et homme. Tu es à la fois du ciel et de la terre, De l’éternité et du temps. Gloire te soit rendue aux siècles des siècles ! »
La vérité mélangée à l’erreur est équivalente à l’erreur totale, sauf qu’elle a l’air plus innocente et est donc plus dangereuse. Dieu déteste un tel mélange ! Toute erreur, ou tout mélange de vérité et d’erreur, doit être dénoncée et répudiée. Les tolérer, c’est être infidèle à Dieu et à sa Parole et traître aux âmes en danger pour lesquelles le Christ est mort.1
HarryA. Ironside (1876-1951)
Spiritualité subversive
Eugene Peterson accordait une grande importance au fait d’être « subversif » – selon ses propres termes. Dans une interview accordée en 1987 à Christianity Today, Peterson a déclaré :
« Ce que j’ai essayé de développer en premier lieu, c’est une spiritualité subversive : Ce que j’ai essayé de développer en premier lieu, en moi-même, c’est la mentalité du subversif.2
« Le pasteur subversif » est le titre d’un chapitre de son livre : The Contemplative Pastor (1989). La spiritualité subversive est le titre d’un livre qu’il a publié en 1994 alors qu’il écrivait The Message. Et si quelqu’un doute que Peterson soit un peu subversif, il suffit de regarder son soutien enthousiaste pour trois livres ayant de sérieuses implications dans le Nouvel Âge – The Shack (La Cabane) de William Paul Young, l’universalist Love Wins de Rob Bell, et When the Heart Waits de Sue Monk Kidd. Mais beaucoup de gens diraient : « Et alors ? Sa traduction The Message a gagné les louanges de tout le monde, de Bono à Beth Moore en passant par Billy Graham ».
Mais alors que Peterson ravit de nombreux croyants avec ce qui a été décrit comme sa « dextérité exégétique », il a également introduit beaucoup de levain – dont certains sont résolument du Nouvel Âge. Et c’est Peterson lui-même qui met en garde : « Et s’il vous plaît, ne considérez pas cela comme insignifiant. Il suffit d’une infime quantité de levain, vous savez, pour imprégner tout un pain » (Galates 5:9 MSG). C’est à cause du levain – en particulier du levain du Nouvel Âge – que le message de Peterson est un message mixte spirituellement dangereux.
Qu’est-ce que le Nouvel Âge ?
La plupart des gens ne comprennent pas que le Nouvel Âge/Nouvelle Spiritualité a été – et continue d’être – la force motrice qui fait avancer le monde et l’Église vers une Nouvelle Religion Mondiale. Elle enseigne que « nous sommes tous Un » et que « nous faisons tous partie de Dieu » parce que Dieu est « en » tout et chacun. Cette doctrine de l' »Unité » est la doctrine fondamentale du Nouvel Âge et de la Nouvelle Religion mondiale. Le faux Dieu et le faux Christ du Nouvel Âge ont proclamé, par l’intermédiaire de leurs nombreux canaux et enseignants, que l' »Unité » est la vérité fondamentale de la Nouvelle Spiritualité.3
En tant qu’ancien membre du mouvement du Nouvel Âge, je sais combien il est facile pour la plupart des croyants de ne pas voir les références à un système de croyance dont ils n’ont jamais fait partie et qu’ils ne comprennent pas vraiment. Cependant, il est crucial de reconnaître tout levain – en particulier le levain du Nouvel Âge – lorsqu’il apparaît dans des traductions bibliques plus récentes comme Le Message (1993, 2003), La Voix (2012) et La Passion (2017). Un exemple clair de la façon dont les enseignements du Nouvel Âge sont souvent cachés à la vue de tous se trouve dans la traduction de 2 Pierre 3:18 par La Voix, comparée à la version Darby :
2 Pierre 3:18 : Mais croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ. A lui soit la gloire, maintenant et pour l’éternité! Amen!
La voix: plutôt dans la grâce et dans la vraie connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus, l’Oint, à qui soit la gloire, maintenant et jusqu’à l’avènement de l’ère nouvelle / Le Nouvel Âge.
Pourquoi utiliser une traduction fidèle (NDLR : KJV, Darby, Louis Segond, etc … )?
Le Message d’Eugene Peterson a été publié par NavPress, la maison d’édition de l’organisation de longue date des Navigateurs. Cette organisation chrétienne a été fondée par feu l’évangéliste Dawson Trotman (1906-1956). Très respecté, Trotman privilégiait la version King James dans son enseignement et sa prédication de la Parole de Dieu.4 En 2011, NavPress a publié The Book of Proverbs : KJV / The Message. Ce livre présente des versets comparatifs tirés de The Message et de la King James Version, tout en célébrant la KJV » en tant que pierre angulaire de l’Eglise, de la culture occidentale et du développement de la langue anglaise « .5 Compte tenu de tout cela et de mon propre usage de la KJV, c’est cette version qui sera utilisée dans le cadre de cette brochure. [NDLR L’article en anglais utilise la traduction King James comme référence, nous utiliserons la Darby et la Louis Segond 1910]
Examen de dix variantes de versets
1- En haut, comme en bas (Matthieu 6:9-10)
LSG: Voici donc comment vous devez prier: Notre Père qui es aux cieux! Que ton nom soit sanctifié; que ton règne vienne; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
MSG: Notre Père qui êtes aux cieux, Révélez qui vous êtes. Réglez le monde ; faites ce qu’il y a de mieux – en haut, comme en bas. Our Father in heaven, Reveal who you are. Set the world right; Do what’s best— as above, so below.
Ce que la plupart des gens ne réalisent pas en lisant ce verset particulier du Message, c’est qu’Eugene Peterson a inséré dans la bouche de Jésus et dans le Notre Père une maxime occulte/nouvel âge vieille de plusieurs milliers d’années. Au lieu de « sur la terre, comme au ciel », Peterson a traduit « comme en haut, comme en bas ». Cela peut sembler inoffensif pour la plupart des gens, mais en tant qu’ancien adepte du Nouvel Âge, j’ai reconnu « as above, so below » pour ce qu’il était – un ancien concept mystique du Nouvel Âge qui est censé être la clé de toute la magie et de tous les mystères. Cela signifie que tout est « Un » parce que Dieu est « dans » tout et chacun. Comme nous l’avons déjà noté, cette doctrine de l' »Unité » est l’enseignement fondamental du Nouvel Âge et de la Nouvelle Religion mondiale. Mais l' »Unité » universelle est un mensonge du Nouvel Âge. Dieu n’est pas « en » tout et chacun. As Above, So Below – un livre rédigé par les rédacteurs du New Age Journal et publié en 1992 – résume la signification nouvel-âgeuse de l’expression « as above, so below » (ce qui est en haut est en bas) :
Il y a des milliers d’années, dans l’Égypte ancienne, le grand maître alchimiste Hermès Trismégiste, dont on pense qu’il était contemporain du prophète hébreu Abraham, a proclamé cette vérité fondamentale sur l’univers :
« Ce qui est en haut est en bas ; ce qui est en bas est en haut ».
Cette maxime implique que le Dieu transcendant au-delà de l’univers physique et le Dieu immanent à l’intérieur de nous-mêmes ne font qu’un.6
Lorsque j’ai cherché l’expression » en haut, comme en bas » sur l’internet, le premier site qui est apparu disait :
Cette phrase provient du début de la Tablette d’émeraude et englobe tout le système de magie traditionnelle et moderne qui a été inscrit sur la tablette en termes cryptés par Hermès Trismégiste. L’importance de cette phrase réside dans le fait qu’elle est considérée comme la clé de tous les mystères. Tous les systèmes de magie sont censés fonctionner selon cette formule.
« Ce qui est en haut est la même chose que ce qui est en bas. L’univers est identique à Dieu, Dieu est identique à l’homme « 7.
Ce qu’on a dit à Peterson:
En raison de tout cela, la question se pose de savoir si quelqu’un a déjà confronté Peterson au sujet de l’utilisation de cette expression Nouvel Âge qui, en fait, transforme le Notre Père en une prière occulte / Nouvel Âge ? La réponse est oui.
Peu après la première publication du Message en 1993, un lecteur inquiet a écrit à Peterson pour lui demander s’il était conscient que « comme en haut, comme en bas » était une expression occulte/ nouvel-âgeuse. Comme mon livre Deceived on Purpose (2004) traitait de cette question, le lecteur m’a contacté et m’a informé que Peterson lui avait répondu en disant que s’il avait su que « comme en haut, comme en bas » était un terme Nouvel Âge, il ne l’aurait jamais utilisé.
Il est certain que Peterson, s’il s’en était vraiment soucié, aurait pu la faire retirer des impressions ultérieures de son Message. Pourtant, plus de vingt ans après la parution de son livre, l’expression « en haut, comme en bas » figure toujours dans sa traduction, tout comme les références de Peterson à l' »Unicité » et au fait que Dieu est « en » toute chose.
Darby : Il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés pour une seule espérance de votre appel. Il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême. Il y a un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tout, et partout, et en nous tous.
MSG (traduit en Français) : Vous avez tous été appelés à voyager sur la même route et dans la même direction, alors restez ensemble, à la fois extérieurement et intérieurement. Vous avez un seul maître, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, qui domine sur tous, agit par tous et est présent en tous. Tout ce que vous êtes, pensez et faites est imprégné d’Unicité / Unité.
You were all called to travel on the same road and in the same direction, so stay together, both outwardly and inwardly. You have one Master, one faith, one baptism, one God and Father of all, who rules over all, works through all, and is present in all. Everything you are and think and do is permeated with Oneness.
Doctrine nouvel-âgeuse de l’Unicité
En ne supprimant pas l’expression « comme en haut, comme en bas » du Message, Peterson renforce en fait sa signification nouvel-âgeuse en traduisant Ephésiens 4:4-6 pour affirmer que Dieu est universellement « présent en tous » et que « Tout ce que vous êtes, tout ce que vous pensez et tout ce que vous faites est imprégné de l’Unité ». Le « Dieu » du Nouvel Âge, par l’intermédiaire de l’un de ses principaux dirigeants, décrit ceux qui introduisent le concept d' »Unicité » (Dieu « en » tout) comme les « messagers », les « visionnaires » et les « hérauts d’un Nouvel Âge « 8.
Ephésiens 4:6 mentionne [NDLR: « en tous » dans la LSG, et plus précisément, en nous tous, dans la Darby, et en vous tous dans Osterwald ( en vous tous en grec) ] pour préciser que Paul ne s’adresse qu’aux « saints et aux fidèles en Jésus-Christ qui sont à Éphèse » (Éphésiens 1:1).
Il n’affirme pas que Dieu est universellement présent en chacun et qu’une « Unité » universelle imprègne tout ce que nous « sommes, pensons et faisons ». Il s’adresse plutôt spécifiquement aux croyants auxquels le Saint-Esprit a été envoyé précédemment en raison de leur engagement envers le Christ (Jean 15:26). Paul n’est pas en train de faire une déclaration sur l' »Unicité » et sur le fait que Dieu est « présent en tous ». Dans une interview publiée, Peterson a déclaré que l’un des moments décisifs où il a su qu’il pouvait créer une nouvelle traduction de la Bible a été celui où il a réalisé à quel point il lui serait « facile » de « démêler » l’apôtre Paul :
Peut-être que je pourrais me faire comme Paul, parce que Paul est facile dans un sens, parce qu’il s’emmêle et qu’on peut le démêler.9
L’ironie est qu’en essayant de « démêler » Paul dans Éphésiens 4:4-6 (comme si Paul avait besoin d’être démêlé), Peterson est celui qui s’emmêle le plus, car il finit par présenter un message mixte du Nouvel Age au lieu de la vérité de l’Évangile. Dans un autre verset du Message ayant des implications du Nouvel Âge particulières, le Jésus de Peterson n’est jamais décrit comme Seigneur.
3 – Le « Maître Jésus » (Jean 13:13)
LSG: Vous m’appelez Maître et Seigneur, et vous dites bien, car je le suis.
MSG: Vous m’appelez comme « Enseignant » et « Maître » , et vous avez raison. C’est ce que je suis.
You address me as “Teacher” and “Master,” and rightly so. That is what I am.
Le défunt leader du Nouvel Âge, Benjamin Creme, a enseigné que Jésus n’est pas le Christ, mais plutôt un « disciple » du Christ. Creme a expliqué que lorsque le Christ du Nouvel Âge apparaîtra, il ne viendra pas en tant que « Sauveur », mais en tant que « Maître », et en son propre nom – ce qui est exactement ce que le véritable Christ a dit qu’il arriverait (Jean 5:43). Les leaders du Nouvel Âge comme Creme enseignent que ce Christ du Nouvel Âge remettra les choses en ordre en enseignant à tous la doctrine de l’Unicité – que Dieu est immanent « dans l’homme et dans toute la création » – et qu’il est présent dans toutes les religions.
Creme a écrit :
Mais finalement, une nouvelle religion mondiale sera inaugurée, qui sera une fusion et une synthèse de l’approche de l’Orient et de l’approche de l’Occident. Le Christ réunira non seulement le christianisme et le bouddhisme, mais aussi le concept de Dieu transcendant – en dehors de sa création – et le concept de Dieu immanent dans toute la création – dans l’homme et dans toute la création.10
En expliquant que Jésus n’était pas le Christ mais plutôt son disciple, Creme a décrit comment le Jésus du premier siècle a permis au « Christ » de « l’éclipser » et d’agir à travers lui après avoir été baptisé par Jean. Contrefaisant le retour du vrai Christ avec ses « anges puissants » (2 Thessaloniciens 1:7), Creme a expliqué que lorsque le Christ du Nouvel Âge apparaîtra, il viendra avec ses « douze Maîtres de Sagesse ». Ces maîtres, dont l’un sera le « Maître Jésus », aideront le Christ du Nouvel Âge à accomplir son travail dans le monde. Ainsi, selon Creme et d’autres leaders du Nouvel Âge, « Jésus » n’est pas le « Seigneur » ni le « Christ » – il est simplement le « Maître Jésus ».
Creme, qui parle au nom de ce Christ du Nouvel Âge, explique comment ce « Maître Jésus » occupera le trône de Saint Pierre et dirigera l’Église « chrétienne » qui sera centrée à Rome dans le cadre de la Nouvelle Religion Mondiale. Creme affirme que le « Maître Jésus » – manifestement un faux Jésus – sera chargé d’une nouvelle réforme. Il lui incombera de « réformer les églises chrétiennes « 11 afin qu’elles se conforment à la « nouvelle réalité » de la Nouvelle Religion Mondiale que le retour du faux Christ et de ses Maîtres créera.12
Les dirigeants du Nouvel Âge ont clairement indiqué que dans le Nouvel Âge/Nouvelle Spiritualité/Nouvelle Religion mondiale, vous pouvez vous identifier à n’importe quelle religion ou à aucune, tant que vous confessez que « nous sommes tous Un » parce que « Dieu est en chacun et en toute chose ». Et, bien sûr, vous devez professer que le Christ du Nouvel Âge – et non Jésus-Christ – est votre Seigneur. A la lumière de tout cela, il est important de noter que le Message ne fait jamais référence à Jésus comme Seigneur, pas même une seule fois. Conformément aux enseignements du Nouvel Âge, le Jésus de Peterson est désigné à plusieurs reprises comme le « Maître Jésus ». Et si les disciples du vrai Jésus-Christ l’appelaient Maître, c’était toujours avec la compréhension qu’Il était aussi leur Seigneur – et ils s’adressaient continuellement et constamment à Lui en tant que tel. Et même lorsqu’ils s’adressaient à Lui en tant que Maître, ils ne se référaient jamais à Lui en tant que « Maître Jésus ». Pourtant, le terme « Maître Jésus » apparaît à plusieurs reprises dans le Message, passage après passage. Un exemple de ceci se trouve dans Apocalypse 22:20-21 :
LSG: … Amen! Viens, Seigneur Jésus! Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec tous!
MSG : Oui ! Viens, Maître Jésus ! Que la grâce du Maître Jésus soit avec vous tous.
Oh, oui ! Yes! Come, Master Jesus! The grace of the Master Jesus be with all of you. Oh, Yes!
Quand « comme en haut, comme en bas », « l’Unité », « Dieu en tout », « Maître Jésus » et tous les autres éléments occultes du Nouvel Age/Nouvelle Spiritualité sont pris dans leur ensemble, les occultistes les décrivent collectivement comme le « Grand Œuvre » – un autre message contradictoire trouvé dans le Message.
4 – Œuvre grandiose (Philippiens 1:6)
LSG: Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous cette bonne œuvre la rendra parfaite pour le jour de Jésus Christ.
MSG: l n’y a jamais eu le moindre doute dans mon esprit que le Dieu qui a commencé cette excellente / grandiose / formidable œuvre en vous la poursuivra et la mènera à son terme le jour même où Jésus-Christ apparaîtra.
There has never been the slightest doubt in my mind that the God who started this great work in you would keep at it and bring it to a flourishing finish on the very day Christ Jesus appears.
Le « travail grandiose » dans The Message
Le mot grec agathos dans Philippiens 1:6 est généralement traduit par « bon » – et non par « grandiose ». Mais dans ce passage, Peterson traduit agathos par « grandiose » et non par « bon ». [NDLR: Great en anglais est un terme plus puissant que le terme grand : large / big ]. Il s’agit donc d’une « œuvre formidable ou grandiose » que Dieu accomplit en vous, et non d’une « bonne œuvre ». Pourtant, lorsqu’il a traduit ce même mot agathos vingt-et-un versets plus tôt dans Ephésiens 6:8, il l’a traduit par « bon » – plutôt que par « grandiose ». Sur plus de cinquante versions bibliques de Gateway répertoriées sur Internet, toutes sauf trois ont traduit Philippiens 1:6 par « bonne œuvre ». Les trois qui l’ont traduit par « grand travail » sont les traductions controversées les plus récentes : The Voice, The Passion et The Message.
Le « travail grandiose » dans le Nouvel Âge
great Work
Le terme « œuvre grandiose » qu’Eugène Peterson a inséré dans Philippiens 1:6 est encore un autre terme du Nouvel Âge, comme « ce qui est en haut est en bas », qui est caché à la vue de tous. Des termes tels que « en haut, comme en bas », « Unicité » et « œuvre grandiose » peuvent sembler sans importance pour la plupart des chrétiens, mais ce n’est pas le cas. Ils font partie du langage émergeant chevauchant le Nouvel Âge / Nouvelle Religion Mondiale, rappelant le langage que Dieu a trouvé si répréhensible à Babel :
Et l’Éternel dit: Voici, ils forment un seul peuple et ont tous une même langue, et c’est là ce qu’ils ont entrepris; maintenant rien ne les empêcherait de faire tout ce qu’ils auraient projeté. (Genèse 11:6)
Le premier résultat de ma recherche sur Internet de « great work » a été immédiatement relié aux enseignements « en haut, comme en bas » de l’hermétisme et du Nouvel Âge / Nouvelle Spiritualité.13 Dans False Christ Coming : Does Anybody Care ? (2011), je cite le faux Christ Maitreya qui invite tout le monde à « partager » son « Œuvre Grandiose » de transformation du monde. Il a dit
Partagez avec Moi, Mes amis, une Œuvre Grandiose – rien de moins que la transformation de ce monde.14
Toujours dans False Christ Coming, j’ai décrit comment Marianne Williamson, leader du Nouvel Âge (et candidate à l’élection présidentielle de 2020), invoque ce même terme occulte / Nouvel Âge de » Œuvre Grandiose » dans son livre de 2000 intitulé Healing the Soul of America (Guérir l’âme de l’Amérique). Elle décrit comment l’évolution de l’humanité passera par la mise en œuvre de traditions ésotériques collectivement désignées sous le nom de » Œuvre Grandiose / des miracles » :
Au-delà des apparences de l’histoire, il y a un grand et glorieux plan qui se déploie pour le destin des nations. Selon les traditions mystiques, Dieu porte ce plan dans son esprit, cherchant toujours, de toutes les manières, des canaux pour le faire avancer. Son plan pour l’évolution de l’humanité, et la préparation des maîtres pour la guider, est appelé dans les traditions ésotériques le Grand Œuvre.15
Une autre source du Nouvel Âge décrit comment l' »Œuvre Grandiose » sera achevé lorsqu’il aura été introduit de multiples façons « dans de nombreux domaines » :
La soi-disant « Œuvre Grandiose » des occultistes est au cœur de toutes les activités ésotériques, tant en Orient qu’en Occident. Et l' »achèvement » de cette « Œuvre Grandiose » est évoqué par le biais d’une multitude d’euphémismes disséminés dans de nombreux domaines.16
L' »Œuvre Grandiose » dans la musique gospel
Le terme « Œuvre Grandiose » a été introduit non seulement dans trois traductions contemporaines de la Bible, mais aussi dans la musique chrétienne contemporaine. L’album et la chanson-titre « A Great Work » ont tous deux été nominés pour les Dove Awards 2018 et les Grammy Awards 2019 en tant que « meilleure chanson de gospel contemporain » et en tant qu' »album de gospel contemporain ». Avec Philippiens 1:6 comme pièce maîtresse de son album et de sa chanson, l’artiste chrétien populaire Brian Courtney Wilson chante :
Celui qui a commencé en vous une grande œuvre est fidèle pour l’accomplir ». Dans ce qui a été décrit comme ses « paroles orientées vers un but précis 17
Le terme « œuvre grandiose » est répété plus de cinquante fois par le chanteur et le chœur qui l’accompagne.18 Cette chanson à succès populaire est un autre exemple frappant de la façon dont un terme du Nouvel Âge qui se chevauche est devenu partie intégrante de notre langage « chrétien » quotidien. Mais c’est ainsi que Satan, le Diable, Lucifer – également connu sous le nom de « porteur de lumière » – fonctionne.
5 – Le Porteur de lumière
LSG: et on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison.
MSG : Si je fais de vous des porteurs de lumière, vous ne pensez pas que je vais vous cacher sous un seau, n’est-ce pas ? Je vous mets sur un lampadaire.
If I make you light-bearers, you don’t think I’m going to hide you under a bucket, do you? I’m putting you on a light stand.
Un thésaurus en ligne a listé les synonymes suivants pour le mot » porteur de lumière » : Lucifer, Belzébuth, Diable, Prince des Ténèbres et Tentateur20.
Hebdo anarchiste: Le porteur de Lumière, Lucifer
La Société théosophique occulte / Nouvel Âge a publié une revue mensuelle dès la fin des années 1800, intitulée Lucifer, qui comportait une bannière en couverture disant : «
Le porteur de lumière est l’étoile du matin ou Lucifer ».21
La branche canadienne de cette même Société théosophique continue de publier son magazine saisonnier intitulé The Light Bearer (Le Porteur de lumière).22
Et l’organisation Summit Lighthouse de la défunte canalisatrice du Nouvel Âge Elizabeth Clare Prophet a annoncé sa conférence annuelle de 2018 en proclamant :
« Les porteurs de lumière du monde s’unissent ».23
Il est même possible d’acheter en ligne une tasse à café Lightbearer avec un « symbole ésotérique unique de sceau satanique 666 luciférien ».
La description du produit est la suivante :
Tasse satanique Lucifer le porteur de lumière – un cadeau parfait pour vous ou quelqu’un qui vous est cher.24
Comme le porteur de lumière et les autres termes déjà mentionnés, le « cercle d’or » est encore un autre message mixte avec des implications occultes / du Nouvel Âge que l’on trouve dans The Message.
6 – Le cercle d’or (Apocalypse 2:5)
LSG: Souviens-toi donc d’où tu es tombé, repens-toi, et pratique tes premières oeuvres; sinon, je viendrai à toi, et j’ôterai ton chandelier de sa place, à moins que tu ne te repentes.
MSG: Savez-vous à quel point vous êtes tombé ? Une chute de Lucifer ! Revenez en arrière ! Retrouvez votre cher amour de jeunesse. Il n’y a pas de temps à perdre, car je suis sur le point de retirer votre lumière du cercle d’or.
Do you have any idea how far you’ve fallen? A Lucifer fall! « Turn back! Recover your dear early love. No time to waste, for I’m well on my way to removing your light from the golden circle.
Le terme « cercle d’or » ne figure pas dans les manuscrits originaux. En fait, le mot « cercle » ne figure que [peu de fois dans la LSG] et fait référence à la circonférence de la terre (Isaïe 40:22) [NDLR: cf. 1Roi 7:35, Job 26:10, Proverbes 8:27]
Une recherche sur Internet pour « cercle d’or » n’apporte rien qui puisse être considéré comme biblique. En revanche, ce terme est associé, entre autres, à un rituel maçonnique, à une société secrète et à la sorcellerie moderne. « L’Ordre du Cercle d’Or est l’auxiliaire féminin du Rite Écossais à 33 degrés de la Franc-maçonnerie.25
Les « Chevaliers du Cercle d’Or » étaient une société secrète radicale dans l’Amérique du milieu du XIXe siècle,26 et les Wiccans – avec leur « craie d’or » et leur « énergie d’or » – invoquent souvent le terme » en haut, comme en bas » pour sceller leurs « cercles rituels » :
Lorsque les sorcières scellent un cercle de projection, un espace sacré ou un sort, elles prononcent souvent les mots » en haut, comme en bas « 27.
La maxime « As above, so below » (ainsi que d’autres que vous étudierez à l’avenir) nous apprend que la Wicca transporte avec elle, au XXIe siècle, une lourde bobine d’énergie dorée très ancienne28.
La craie dorée est utilisée pour dessiner le glyphe du cœur au centre d’un cercle rituel. La craie dorée est utilisée pour dessiner le glyphe du cœur au centre d’un cercle rituel. La craie dorée est fabriquée dans un chaudron de sorcière.29
Et tout comme Peterson a ajouté le terme « cercle d’or » dans la traduction d’Apocalypse 2:5, il a ajouté le mot « vert » à sa traduction de Romains 15:13.
7 – Dieu de l’espérance verte (Romains 15:13)
LSG: Que le Dieu de l’espérance vous remplisse de toute joie et de toute paix dans la foi, pour que vous abondiez en espérance, par la puissance du Saint Esprit!
MSG : Que le Dieu de la verte espérance vous remplisse de joie, de paix, afin que vos vies croyantes, remplies de l’énergie vivifiante du Saint-Esprit, débordent d’espérance !
Oh! May the God of green hope fill you up with joy, fill you up with peace, so that your believing lives, filled with the life-giving energy of the Holy Spirit, will brim over with hope!
Nouvel âge vert
Pour la plupart des gens, le mot « vert » est synonyme de recyclage, de réduction de l’empreinte carbone et de bonne gestion générale de la terre. Cependant, ces derniers temps, le mot « vert » en est venu à représenter une partie de l’activisme environnemental le plus extrême et le culte de la terre identifié avec le paganisme, la sorcellerie et le mouvement du Nouvel Âge. Un site en ligne affirme carrément que le mot « vert » est synonyme du terme « Nouvel Âge » :
Tous ceux qui ont été associés au phénomène du Nouvel Âge n’ont pas ouvertement adopté le terme « Nouvel Âge » …. Parmi les autres termes synonymes de « Nouvel Âge » dans ce milieu, on trouve « Green » (vert).30
Le « mouvement vert » est généralement associé au culte de Gaïa et de la Terre et a été décrit comme étant « au cœur même de l’agenda vert mondial ».31
En accord avec les enseignements du Nouvel Âge, la philosophie de Gaïa est la croyance que l’humanité peut sauver la « Terre mère » en reconnaissant son « unité » avec « elle ». Gaïa est reconnue comme faisant partie de l' »Agenda vert » pour une « Religion verte » unie. Le « Mouvement vert », qui englobe tout, promeut activement les politiques environnementales actuelles. Populaire auprès des politiciens progressistes et des spiritualistes du Nouvel Âge, un « New Deal vert » est déjà en cours d’élaboration. Il existe également une « sorcellerie verte « 32 et le « Dieu à cornes vertes » de la Wicca est souvent appelé « l’homme vert « 33.
La traduction du « Dieu de l’espoir vert » de Peterson se prête à tout ce qui précède, car elle s’accorde commodément avec le paganisme, la sorcellerie et le mouvement Nouvel Âge. La Bible nous avertit que nous ne pouvons pas ajouter des mots comme « cercle d’or » et « vert » qui ne figurent pas dans les manuscrits originaux et appeler cela une traduction (Proverbes 30:6). C’est aussi faux que de décrire la création de Dieu comme un « artisanat de Dieu ».
8 – L’artisanat de Dieu (Psaume 19:1)
LSG : Les cieux racontent la gloire de Dieu, Et l’étendue manifeste l’oeuvre de ses mains. (v.2)
MSG : La gloire de Dieu est en tournée dans les cieux, l’artisanat de Dieu est exposée à l’horizon.
… God’s glory is on tour in the skies, God-craft on exhibit across the horizon.
[NDLR: En anglais le terme « Craft = artisanat » se retrouve dans Witchcraft = Sorcelerie, artisanat de la sorcière. ]
En introduisant le terme « God–craft » l’artisanat de Dieu, Peterson semble offrir un rameau d’olivier euphémique à ceux qui pratiquent la sorcellerie.
Dans deux vidéos postées par un « sorcier chrétien » autoproclamé, il décrit comment il mélange sa foi dans le « Christ » et sa foi dans la sorcellerie. Il a utilisé le même terme de chevauchement utilisé par Peterson dans The Message pour décrire sa foi comme étant « plus un artisanat de Dieu » :
Beaucoup de gens ne comprennent pas nécessairement comment on peut mélanger le christianisme et l’amour du Christ avec un mot comme magie, et pouvoir, ou l’artisanat ou l’étiquette de sorcier chrétien.34
Est-ce que je crois, est-ce que je pratique une forme d’artisanat ? Oui, mais je crois qu’il s’agit davantage d’un artisanat de Dieu que de ce que la plupart des gens considéreraient comme de la sorcellerie.35
Ainsi, la traduction par Peterson du verset du Psaume 19:1 qui dit « artisanat de Dieu est exposée à l’horizon » semble plus suggérer des sorcières chevauchant les cieux nocturnes que les cieux déclarant la gloire de Dieu. Peterson n’a pas seulement ajouté des termes comme « cercle d’or » et « l’artisanatde Dieu« , mais il a également supprimé des expressions importantes comme « fables astucieusement conçues » et les a remplacées par des substituts trompeurs comme « souhaiter sur une étoile ».
9 – Souhaiter une étoile (2Pierre 1:16)
LSG: Ce n’est pas, en effet, en suivant des fables habilement conçues, que nous vous avons fait connaître la puissance et l’avènement de notre Seigneur Jésus Christ, mais c’est comme ayant vu sa majesté de nos propres yeux.
MSG : Nous n’étions pas, vous savez, en train de souhaiter une étoile quand nous avons exposé les faits devant vous concernant le retour puissant de notre Maître, Jésus-Christ. Nous étions là pour l’avant-première ! Nous l’avons vu de nos propres yeux.
We weren’t, you know, just wishing on a star when we laid the facts out before you regarding the powerful return of our Master, Jesus Christ. We were there for the preview! We saw it with our own eyes:
Il n’est pas nécessaire d’être un spécialiste de la Bible pour voir que l’expression clé « fables habilement conçues » a été supprimée et que le sens du passage a été complètement modifié par Eugene Peterson. La phrase « Nous n’étions pas, vous savez, en train de souhaiter une étoile » ne ressemble en rien à « Car nous n’avons pas suivi des fables habilement conçues ». Le « souhait sur une étoile » de Peterson ressemble plus à Walt Disney et à Pinocchio qu’à l’apôtre Pierre. Ce qui était une forte mise en garde biblique contre la tromperie spirituelle ressemble maintenant davantage à une référence indirecte à Jiminy le Cricket.
Ceux d’entre nous qui étaient autrefois impliqués dans le mouvement du Nouvel Âge ne « souhaitaient pas une étoile » concernant la « venue du Christ« . Nous suivions une « fable habilement conçue » – une « nouvelle histoire » et un « nouveau récit » pour le Nouvel Âge à venir. Cette fable « astucieusement conçue » du Nouvel Âge/Nouvel Évangile nous convainquait que nous étions tous « Un » parce que Dieu était « en » tout et chacun. Mais Peterson a choisi d’éliminer cet avertissement, aussi tranchant qu’une épée à deux tranchants, sur les « fables habilement / astucieusement conçues », en le remplaçant par la référence, aussi plate qu’un couteau à beurre, au fait de « souhaiter une étoile ».
Le best-seller The Shack (la cabane) est un parfait exemple de fable astucieusement élaborée. Le « Jésus » de William Paul Young présente le même enseignement trompeur « en haut, comme en bas » que celui du Message, à savoir que Dieu est « en » tout et chacun. Le « Jésus » de Young dit :
« Dieu, qui est le fondement de tout ce qui existe, habite en toutes choses, autour de toutes choses et à travers toutes choses ».36
Il n’est pas surprenant qu’Eugene Peterson – l’homme qui a supprimé l’avertissement de l’apôtre Pierre concernant les « fables habilement conçues » – fournisse un soutien élogieux en couverture pour la fable astucieusement conçue de William Paul Young ! Eugene Peterson, en utilisant des expressions telles que » en haut, comme en bas », « porteur de lumière », et « God-craft » a créé la confusion avec des termes qui se chevauchent avec l’occulte et le Nouvel Age. C’est Peterson lui-même qui a mis en garde :
Nous ne pouvons jamais être trop prudents quant aux mots que nous utilisons ; nous commençons par les utiliser et ils finissent par nous utiliser.37
Mais si vous interrogez les dirigeants chrétiens d’aujourd’hui à ce sujet, vous risquez d’être qualifié de « provocateur » et de « mutin ».
10 – Défiant ou mutin (Proverbes 24:21-22)
LSG: Mon fils, crains l’Éternel et le roi; Ne te mêle pas avec les hommes remuants; Car soudain leur ruine surgira, Et qui connaît les châtiments des uns et des autres?
MSG : Craignez Dieu, mon cher enfant – respectez vos chefs ; ne soyez pas rebelle ou mutin. Sans avertissement, votre vie peut basculer, et qui sait quand et comment cela peut arriver ?
Fear God, dear child—respect your leaders; don’t be defiant or mutinous. Without warning your life can turn upside down, and who knows how or when it might happen?
L’une des principales façons dont le Nouvel Âge a pénétré dans l’Église est par le biais de nouvelles traductions qui changent (NDLR: remuent) le sens d’Écritures par ailleurs correctement traduites. D’une certaine manière, nous devons simplement croire que ces traductions n’ont que notre meilleur intérêt à l’esprit. Proverbes 24:21 nous met en garde contre les conséquences désastreuses d’un engagement avec des dirigeants qui sont « enclins au changement (NDLR: Remuement) ».
Pourtant, Eugene Peterson supprime la référence au changement ou Remuement et, à la place, met en garde contre les conséquences désastreuses de ne pas suivre ces leaders agents de changement ! Ceux qui ne respectent pas leurs chefs sont décrits comme « défiants » et « mutins » et, en conséquence, peuvent voir leur vie bouleversée. Mais la seule façon pour Peterson d’arriver à cette traduction est de mettre l’original hébreu à l’envers. Il n’est pas « mutin » ou « provocateur » de rechercher dans les Écritures si ce que disent ces dirigeants est « vrai » (Actes 17:11). Ésaïe a spécifiquement mis en garde contre les dirigeants qui égaraient les gens :
« Quant à mon peuple, des enfants l’oppriment, et des femmes le gouvernent. Mon peuple! ceux qui te conduisent te fourvoient, et détruisent le chemin de tes sentiers. » (Ésaïe 3:12).
Il a averti que la destruction ruineuse n’atteindrait pas ceux qui défieraient ces dirigeants errants, mais ceux qui les suivraient sans broncher :
« Car les conducteurs de ce peuple le fourvoient, et ceux qui sont conduits par eux périssent. » (Ésaïe 9:16).
Épilogue – Une marche dangereuse
Le danger de confier sa marche chrétienne à Eugene Peterson et à sa traduction du Message a été mis en évidence de manière spectaculaire dans un livre écrit par Peterson en 2007 et intitulé The Jesus Way (La voie de Jésus). En décrivant une randonnée en groupe qu’il a faite avec des amis et sa famille dans le parc national de Glacier, Peterson révèle comment il a délibérément caché des informations cruciales à sa famille et à ses amis avant qu’ils ne partent en randonnée. Dans un moment de candeur presque inexplicable, Peterson révèle comment il a « savouré la poussée d’adrénaline » qu’il a ressentie en ne disant pas à ses compagnons de randonnée qu’un grizzli avait déchiqueté un randonneur la semaine précédente sur le même sentier qu’ils s’apprêtaient à emprunter. Ce qui rend son récit particulièrement troublant, c’est que son groupe comprenait l’enfant de deux ans d’un ami et sa belle-fille enceinte. Peterson a écrit :
Il y a quelques années, un grizzli a attaqué un randonneur non loin de chez nous et l’a gravement malmené. Le randonneur avait entendu parler des merveilles et de la beauté des montagnes du Montana et avait traversé le pays depuis la Caroline du Nord pour en faire l’expérience. Interviewé depuis son lit d’hôpital, il a déclaré :
« Je ne reviendrai jamais ici ! ». Il ne savait pas que l’émerveillement et la beauté pouvaient aussi être dangereux.
Une semaine après l’attaque du grizzli, Jan et moi, notre fils et sa femme, ainsi qu’une autre amie et son fils de deux ans, avons emprunté le même sentier. Au départ du sentier, un avis avait été affiché :
« Danger : Activité des grizzlis sur ce sentier. Randonnée à vos risques et périls ».
Aucune des autres personnes n’était au courant de l’agression de la semaine précédente et je n’ai rien dit. J’ai savouré la poussée d’adrénaline. Le danger de mort augmente le sens de la vie.38
Peterson poursuit en décrivant comment le groupe a rencontré plus tard une ourse grizzli et son ourson qui se trouvaient en amont du sentier où ils marchaient. De toute évidence, inquiète pour sa sécurité et celle de son enfant à naître, la belle-fille enceinte de Peterson a insisté pour partir immédiatement. Peterson tente d’utiliser cet incident pour illustrer comment la beauté de l’environnement peut également constituer une menace pour la « fragilité et la préciosité de la vie ». Il explique que la « terre sainte » peut aussi être une « terre dangereuse » :
Amy, notre belle-fille, qui était enceinte de cinq mois et donc particulièrement consciente de la fragilité et de la préciosité de la vie, a dit : « Je veux sortir d’ici ». Et nous sommes partis. Une terre sainte, mais une terre dangereuse.39
Bien que Peterson parle avec poésie du mélange de beauté et de danger inhérent à la vie, son argument tombe à plat car une question évidente se pose : quel genre d’homme mettrait les autres en danger pour sa propre poussée d’adrénaline ? En lisant l’étrange récit de Peterson, j’ai réalisé que l’incident était une métaphore parfaite de ce que j’avais fini par croire à propos de Peterson et de la traduction de son Message. Vous vous engagez sur un chemin très dangereux lorsque vous choisissez de marcher avec Eugene Peterson, que ce soit dans le parc national des Glaciers ou dans les pages de sa « Bible » du Message.
La vraie Parole de Dieu
Car la parole de Dieu est vivante et opérante, et plus pénétrante qu’aucune épée à deux tranchants, et atteignant jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles; et elle discerne les pensées et les intentions du coeur. (Hébreux 4:12)
car il y aura un temps où ils ne supporteront pas le sain enseignement; mais, ayant des oreilles qui leur démangent, ils s’amasseront des docteurs selon leurs propres convoitises. (2 Timothée 4:3)
… ayant la forme de la piété, mais en ayant renié la puissance. Or détourne-toi de telles gens. (2 Timothée 3:5)
Notes de bas de page :
1. Harry Ironside, « Is Exposing Error Worthwhile ? » (Exposer l’erreur vaut-il la peine ?) (TBC Extra, avril 2008, publié sur le site de l’Appel Béréen, https://www.thebereancall.org/content/exposing-error-it-worthwhile). 2. « Eugene Peterson : « A Monk Out of Habit », Interview par Rodney Clapp (Christianity Today, 3 avril 1987, Vol. 31, No. 6), p. 24. 3. Voici un exemple de cette affirmation : Neale Donald Walsch, Tomorrow’s God : Our Greatest Spiritual Challenge (New York, NY : Atria Books, 2004), p. 167. 4. Betty Lee Skinner, Daws : A Man Who Trusted God (Colorado Springs, CO : NavPress Publishing Group, 1974), pp. 153-155, 371. 5. Le Livre des Proverbes KJV/The Message : Celebrating 400 Years of Scripture (Colorado Springs, CO : NavPress, 2011), description du produit sur Amazon.com. 6. Ronald S. Miller et les éditeurs du New Age Journal, As Above, So Below : Paths to Spiritual Renewal in Daily Life (Los Angeles, CA : Jeremy P. Tarcher, Inc., 1992), p. xi. 7. http://www.themystica.com/mystica/articles/a/below_above.html. 8. Neale Donald Walsch, Friendship with God : an Uncommon Dialogue (New York, NY : G.P. Putnam’s Sons, 1999), p. 295-296. 9. Michael J. Cusick, « A Conversation with Eugene Peterson » (Mars Hill Review 3 , Fall 1995, Issue No. 3, www.marshillreview.com/sojo/peterson.shtm), pp. 73-90. 10. Benjamin Creme, The Reappearance of the Christ and the Masters of Wisdom (Londres, Angleterre : The Tara Press, 1980), p. 88. 11. Ibid, p. 30. 12. Ibid, p. 46. 13. https://en.m.wikipedia.org/wiki/Great-Work. 14. Maitreya, Messages de Maitreya le Christ : One Hundred Forty Messages (Los Angeles, CA : Share International Foundation, 2001), p. 142. 15. Marianne Williamson, Healing the Soul of America ; Reclaiming Our Voices as Spiritual Citizens (New York, NY : Simon & Schuster, 2000), p. 195. 16. Nick Sandberg, « The Great Work » (Hidden Mysteries : The Magazine, Vol. 14, juillet 2000, http://www.hiddenmysteries.org/themagazine/vol14/articles/occult-notes.shtml). 17. Praise 96.5 FM (https://www.praise965.com/music/brian-courtney-wilson-a-great-work-number-one-on-billboard-gospel-airplay-chart). 18. https://m.youtube.com/watch?v=QYL-A1G9teE. 19. https://www.thefreedictionary.com. 20. http://www.freethesaurus.com. 21. https://en.m.wikipedia.org/wiki/Lucifer_(magazine)#/media/File%3ABlavlucifer.jpg. 22. Le porteur de lumière (https://www.levir.com.br/theosophy/magazine.htm). 23. https://bozemantc.org/tag/montana. 24. Amazon.com : « Tasse à café ésotérique-Lucifer le Porteur de Lumière ». 25. https://www.aasrphasj.org/index.php/golden-circle. 26. http://knights-of-the-golden-circle.blogspot.com. 27. https://web.archive.org/web/20170309164831/http://www.angelfire.com/moon2/mystique_angel/AASB.html. 28. Ibid. 29. https://sites.google.com/site/witcherymod/golden-chalk. 30. « New Age » (https://en.wikipedia.org/wiki/New_Age), citant Stephen J. Sutcliffe dans Children of the New Age (Londres et New York : Routledge 2003), p. 128. 31. http://www.green-agenda.com/gaia.html. 32. Ann Moura, Green Witchcraft (Woodbury, MN : Lewellyn Publications, 2002). 33. https://whisperingworlds.com/wiccan/wiccan_god.php. 34. « An Invitation to the Kingdom Coven » (Kingdom Coven YouTube, https://m.youtube.com/watch?v=F67U4dikvQE), 4:20 minute. 35. « The truth about the craft and Magick » (Kingdom Coven YouTube, https://m.youtube.com/watch?v=qos4H5g95CY), 3:00 minute. 36. William P. Young, The Shack (Los Angeles, CA : Windblown Media, 2007), p. 112. 37. Eugène Peterson, Christ Plays in Ten Thousand Places (Grand Rapids, MI : Eerdman’s Publishing, 2005), p. 39. 38. Eugene Peterson, The Jesus Way : a conversation on the ways that Jesus is the way (Grand Rapids, MI : Wm. B. Erdman’s Publishing Co., 2007), p. 131. 39. Ibid.
De plus en plus de chrétiens lisent une paraphrase biblique controversée appelée : The Message. Nous lisons dans les premières pages ce qui suit :
The Message est une interprétation contemporaine de la Bible à partir des langues originales, conçue pour présenter le ton, le rythme, les événements et les idées dans un langage de tous les jours.
Le terme contemporain est défini ainsi dans la plupart des dictionnaires:
Qui vit à la même époque que quelqu’un d’autre, que celle où certains événements se produisent.
Qui appartient à l’époque présente, au temps présent
La parole de Dieu au contraire, et dès ses premiers mots, même ses premières lettres, traverse les siècles, et insuffle l’éternité dans nos cœurs. Elle nous met en garde de ce qui est contemporain:
Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait. (Romains 12:2)
Quiconque lit cette paraphrase anglophone devrait être en mesure de voir rapidement comment les versets de l’Écriture ont souvent vu leur signification s’obscurcir, ou même être altérée. Des détails importants ont parfois été omis, tandis que des mots et des phrases trompeurs ont souvent été ajoutés. Pourquoi cette soi-disant traduction / paraphrase de la Bible a-t-elle tant de succès, d’où vient-elle, quelles sont les conséquences de son utilisation ?
Immer mehr Christen lesen eine umstrittene Bibelparaphrase namens: The Message. Auf den ersten Seiten lesen wir folgendes:
The Message ist eine zeitgemäße Wiedergabe der Bibel in den Originalsprachen, die so gestaltet ist, dass sie den Ton, den Rhythmus, die Ereignisse und die Ideen in Alltagssprache wiedergibt.
Der Begriff zeitgemäß wird in den meisten Wörterbüchern so definiert:
dem jeweiligen historischen Zeitraum entsprechend
Das Wort Gottes hingegen, und zwar von seinen ersten Worten, ja sogar von seinen ersten Buchstaben an, überdauert die Jahrhunderte und haucht unseren Herzen Ewigkeit ein. Es warnt uns vor dem, was zeitgemäß ist:
Und seid nicht gleichförmig dieser Welt, sondern werdet verwandelt durch die Erneuerung [eures] Sinnes, daß ihr prüfen möget, was der gute und wohlgefällige und vollkommene Wille Gottes ist. Rom 12:2
Jeder, der diese englische Paraphrase liest, sollte schnell erkennen können, dass Verse aus der Heiligen Schrift oft in ihrer sonst klaren Bedeutung verdunkelt oder sogar verändert wurden. Wichtige Details wurden manchmal weggelassen, während oft irreführende Wörter und Sätze hinzugefügt wurden.
Warum hat diese so genannte Bibelübersetzung / Paraphrase so viel Erfolg, woher kommt sie, was sind die Folgen ihrer Verwendung?
« Je crois le bon moment arrivé pour exprimer toute ma reconnaissance envers le Dieu de mon Salut en Jésus-Christ ! Je te loue Seigneur de ce que tu m’as sorti de mes propres illusions en me libérant de l’esprit sectaire qui dirigeait ma vie en grande partie à travers mon adhésion au mouvement de Kwasizabantu (KSB). C’est vrai que certains responsables nous ont maudits publiquement un jour de Pâques et que cela pouvait nous troubler ou nous fâcher. Finalement, se dire que notre Père peut leur pardonner comme Il m’a pardonné m’apaise. C’est Lui, le Seigneur du Ciel et de la terre, qui délivre (cf. Psaume 18). Et c’est Lui qui est seul juge, je n’ai pas à le faire, et cela m’apaise aussi. Cependant, dans cette société, j’ai la responsabilité de savoir où je mets mes pieds et comment je peux aider les aveugles à recouvrer la vue. Alors je compte sur mon Bon Berger qui saura conduire chacun hors de la « cité de destruction » et le conduire dans la vérité, vers les pâturages verdoyants et nourrissants !
Je crois avoir assez de recul pour affirmer que nous ne sommes pas appelés à vivre du passé, mais à vivre dans l’espérance en nous appuyant uniquement sur la puissance de l’amour et de la grâce de Dieu. Après 2018 et 2019, années charnières dans mon histoire avec KSB, puis 2020 année où le covid m’a fortement secoué, je peux me souvenir des étapes de façon quasi chronologique :
a – d’abord la colère d’avoir été trompé et manipulé au point que je ne pouvais parler à ce sujet pendant des mois
b – après cela réaliser que j’étais responsable et même coupable dans bien des domaines
c – puis voir les relations entre chrétiens issus de KSB se déchirer parfois définitivement, et se retrouver coincé entre des positions diverses et parfois extrêmes
d – et ce temps incroyable où j’essayais d’aider de toutes mes forces les personnes bouleversées, blessées, détruites
e – mais il me fallait comprendre que j’avais moi aussi besoin d’aide spirituelle et psychologique
f – ensuite le temps d’une analyse approfondie pour comprendre les faits si possible et les mécanismes du monde sectaire et profondément légaliste
g – aussi accepter que j’avais échoué sincèrement, que j’avais donc ma part dans tout ça, et que seul Jésus pouvait réparer ce que je ne pourrais jamais réparer, donc accepter le pardon total, la grâce parfaite de Christ
h – mais l’analyse, la repentance, l’acceptation du pardon ne suffisaient pas, je devais reprendre tout à la base au niveau doctrinal, pratique de la foi, pratiques de l’église et du ministère (un long et dur cheminement)
i – jusqu’au jour où me sachant sur la voie de la guérison, je réalisais quand même qu’il manquait quelque chose : c’était la reconnaissance envers Dieu pour tout ce parcours qu’un frère m’a exhorté de recevoir dans mon cœur, ainsi que du fait qu’Il nous a ouvert les yeux
j – Quelques jours après, j’ai ABANDONNÉ ce qui restait de ma propre volonté d’être quelqu’un de bien, de bon, etc, et j’ai tout laissé à Dieu (y compris le sort des victimes, des blessés, des troublés) en lui disant MERCI jusque pour les pires choses !
Certains y étaient déjà arrivés, d’autres n’y sont pas encore arrivés, mais l’essentiel est que Dieu puisse intervenir dans ma vie, que tout soit NOUVEAU en Jésus et par son Esprit Saint. Même s’il y a des plaies pas complètement refermées avec leurs douleurs, des souvenirs qui font encore mal parfois, des « morceaux » de certaines croyances et pratiques qui essaient de refaire surface, JE SAIS que mon Dieu a ôté toutes les racines d’amertume, je sais que j’aime tous mes frères et sœurs de cette époque là. Je prie avec paix pour qu’un temps de réconciliation vienne avec eux et elles car je ne suis pas aveuglé sur les réalités, pour que certaines personnes reviennent avec une vraie demande de pardon, pour que si je dois encore régler d’anciennes situations que je le fasse avec entrain en Christ. Notre Père a toujours une réserve de compassion pour chacun de nous.
Je sais que tout n’est pas réglé au niveau de la justice à cause de la corruption de certains responsables en RSA, mais je veux le laisser à Dieu. Je sais qu’il y a toujours de la sorcellerie mêlée au christianisme mais Dieu est Souverain. Je sais aussi que l’inique ne restera pas impuni… Je sais pour ceux qui m’étaient proches en France et en Europe mais qui ne sont plus dans ma sphère de relations que notre Dieu est prêt à les délivrer et à les guérir pleinement, à leur donner des réponses à leurs questions, y compris à mon sujet, tout comme moi à leur égard. Parfois j’ai eu tendance à me justifier, et c’est bien inutile car seul Dieu peut exercer une justice parfaite et salvatrice !
Je sais aussi qu’il y a des enquêtes en cours de ci de là dans nos pays européens, je demande juste à Dieu de faire la lumière, qu’il y ait de l’honnêteté et de la sagesse dans les cœurs et les prises de position. Que chacun soit responsable en se confiant à Dieu qui est notre défenseur, Jésus notre avocat. Du temps passera, nous devrons être patients et confiants, sans colère, dans la reconnaissance et l’intercession, mais la vérité éclatera. Je remercie toutes les associations qui aident à ce que la lumière soit faite, à ce que chaque victime soit soutenue et secourue à son propre rythme.
Nous avons été déçus (et pire même) par des hommes et par nous-mêmes, mais Jésus a un plan pour notre avenir. Là où le pays de nos cœurs a été dévasté, là où les sauterelles et les animaux sauvages ont tout dévoré, le Seigneur accomplira le miracle de rétablir, de remplir le vide laissé par Sa sainte présence !
Un jour, un frère m’a dit que ce n’était pas en vain cette histoire de KSB … au début j’ai laissé ces mots de côté, puis ils me sont revenus à l’esprit. Les milliers de membres et pratiquants de cette secte, guéris et renouvelés en Christ, dispersés partout dans le Corps de Christ et dans la société apporteront l’expérience de leur vécu et le témoignage que …
Coups de pied, insultes et menaces: une adolescente congolaise en a subi pendant des mois, après son arrivée en Suisse, en 2018, où elle a retrouvé son père. Outre les violences de la part de ce quadragénaire, décrit comme alcoolique et lunatique, elle était sous sa surveillance étroite et elle devait se rendre deux trois fois par semaine chez les Témoins de Jéhovah.
C’est après que son père l’a menacée de la «jeter par-dessus le balcon», en septembre 2020, qu’elle s’est confiée à l’école, laquelle a saisi les autorités. Le Congolais, jusque-là inconnu de la justice, vient d’être condamné à 50 jours-amende avec sursis pour violation du devoir d’assistance ou d’éducation et voies de fait qualifiées. Sa fille, placée fin 2020, est aujourd’hui majeure.
2021-09-29, Traduit de l’anglais par Vigi-Sectes. Nous avons ajouté une conclusion et un commentaire en bas de page relatif au conflit entre la psychologie populaire et le christianisme.
Il est vrai que les enfants qui allaient à l’école à Domino [Servite] vivaient dans une peur constante car ils étaient souvent battus pour des petites choses, comme avoir tapé des mains pendant une représentation théâtrale, danser sur une chanson, écouter de la musique en rythme, se réjouir de la défaite d’une équipe d’aînés de netball (un sport comme lebasketball) , parler à une fille ou à un garçon, et bien d’autres choses encore…
Khulekani Mathe (ancien membre de Kwasizabantu) [1]
Ce n’était pas des cachotteries. C’était des coups… Ce n’était pas une, deux, trois gifles. Il continuait jusqu’à ce que tu commences à pleurer ou que tu arrêtes de pleurer
Tabita van Eeden (ancien membre et fille du prédicateur de Kwasizabantu) [2].
Les adultes (parents, enseignants, collègues de travail/prédicateurs, autres parents) placés sous l’autorité des enfants sont essentiellement les représentants du Dieu vindicatif de Kwasizabantu sur terre. Je dois préciser d’emblée que je ne crois pas que tous les adultes/parents soient intrinsèquement sadiques. [NDLR: un père, ex membre de KSB France nous a relaté, le cœur encore lourd, avoir frappé/puni sa fille à contrecœur et n’ayant pas aimé le faire du tout]. La tragédie, c’est que beaucoup d’entre eux sont des personnes gentilles et décentes qui ont subi un lavage de cerveau pour croire au Dieu malveillant de Kwasizabantu. Plus encore, ils ont adhéré à la philosophie de Kwasizabantu en matière d’éducation des enfants, considérant qu’il s’agit d’un élément essentiel de la vie parmi les chrétiens « réveillés ». Cependant, selon les allégations qui émergent, certains des adultes placés sous l’autorité des enfants ont fait preuve d’un niveau de sadisme qui allait au-delà d’une ferveur religieuse malavisée.
Après avoir établi une vision du monde dans laquelle un Dieu vindicatif et omniscient est la réalité ultime, les dirigeants de Kwasizabantu ont entrepris de s’assurer que cette vision était renforcée de manière beaucoup plus tangible et pratique dans la vie des enfants dont ils avaient la charge. Il est probablement apparu dans la première partie de cette série que le Dieu de Kwasizabantu n’est pas facile à apaiser et qu’il exige de ses adeptes le respect d’un ensemble de règles très spécifiques pour garantir la poursuite du « réveil ». Bien que cela s’applique certainement aux adultes aussi, les règles étaient appliquées dans la vie des enfants d’une manière particulièrement brutale.
En parlant à ceux qui ont été élevés à Kwasizabantu, un thème commun émerge très rapidement : une peur intense des personnes en charge de l’autorité a été inculquée car ils étaient soumis à un ensemble de lois très strictes avec des punitions horribles pour le moindre écart. Les Kwasizabantu eux-mêmes ne s’en sont pas cachés. Même le code de conduite de l’école Domino Servite comporte des stipulations très troublantes. Il est important de réaliser que cela va bien au-delà des attentes raisonnables en matière de comportement que l’on pourrait trouver dans toute école chrétienne normale. Jay Roderick le décrit de la manière suivante :
Ensuite, il y avait les règles sans fin. Il y avait une règle pour tout ce à quoi vous pouvez imaginer. Et toutes ces règles étaient chargées de la pleine rétribution de Dieu. Les Vêtements. le Parler. Les cheveux. La pilosité faciale. A qui ne pas parler. Saluer. Prier. Conseiller. Les relations. La littérature. Musique. Etc. De nombreuses règles n’étaient pas écrites, on ne les découvrait que lorsque commençait les ennuis. [3]
Il est évident qu’aucune partie de la vie d’un enfant n’était épargnée par l’éthique de la mission. Lorsqu’il est soumis à ce type d’examen, un enfant commence à se perdre et à perdre son identité, devenant simplement un autre pion dans la machine qu’est le « reveil » à Kwasizabantu. Les caractéristiques essentielles qui rendent chaque enfant unique sont ignorées. La conformité et l’uniformité sont à l’ordre du jour. Pour l’enfant pétillant et extraverti, cela a créé des difficultés évidentes, et le seul recours était de se retirer et de supprimer sa personnalité. Le besoin d’éviter d’être le centre d’attention par peur d’être puni s’incruste profondément dans la psyché de l’enfant. Erika Bornman écrit :
Allons un peu plus loin avec notre jeune enfant. Pour faire face à ce monde étranger et hostile dans lequel elle se trouve soudainement, elle aurait besoin de se replier sur elle-même. On lui apprend que tout ce qui est humain est un péché. Même l’amitié. [4]
L’enfant introverti et sensible n’a qu’à regarder avec horreur et faire tout ce qui est en son pouvoir pour passer inaperçu. Malheureusement, les effets de cette violence psychologique persistent à l’âge adulte dans la plupart des cas. Un article de News24 sur Tabita van Eeden (cité au début de la deuxième partie) met en évidence l’anxiété, la dépression et le trouble de la personnalité borderline dont elle souffre encore bien des années plus tard. Dans une interview accordée à News24, elle déclare :
Quelqu’un m’a demandé : « Quels sont vos bons souvenirs d’enfance ? »… et j’ai répondu : « Je n’en ai aucun »… C’était tellement régimenté, vous deviez tout faire à leur façon, à leur heure. Ils jouent avec votre tête ».2
Vers qui un enfant peut-il se tourner avec un Dieu hostile au-dessus de lui, une hiérarchie d’autorité hostile autour de lui et (comme on le lui rappelle souvent) un enfer hostile en dessous de lui ? Il est important de se rappeler que toutes les règles imposées aux enfants à Kwasizabantu sont prétendument dirigées par Dieu. Toute remise en question, tout écart ou toute rébellion constitue donc une agression contre les adultes qui détiennent l’autorité et contre le Tout-Puissant lui-même.
L’aspect le plus troublant de l’application de ces règles par les adultes en charge est la punition infligée aux enfants qui ne les respectent pas. Dans de nombreux cas, cela prenait la forme de sévères sévices physiques sous forme de coups. Pas une discipline corrective raisonnable et modérée comme certains l’ont suggéré. Des passages à tabac horribles qui ont laissé à beaucoup des cicatrices physiques et psychologiques permanentes. Même le panel nommé par la mission elle-même pour enquêter sur les allégations a reconnu que les coups donnés aux enfants de la mission étaient « vicieux ». L’ancien membre du KSB Simphiwe Mhlebela a témoigné devant la CRL en déclarant que les enfants étaient « battus jusqu’à ce qu’ils fassent pipi dans leur pantalon »[6]. [En raison de l’échec de la délimitation de l’école en tant qu’entité distincte de la mission, ces punitions brutales auraient été partagées par les enseignants et les parents. Un autre ancien membre qui a témoigné à la LCR est Sibonelo Cele. Parlant de la manière dont les châtiments corporels étaient administrés, il a déclaré :
Cela se faisait par subterfuge. Les parents étaient obligés de donner l’autorité parentale à Kwasizabantu pour administrer des châtiments corporels dans le cas où ils souhaitaient que leurs enfants poursuivent leur éducation sur la mission. Sinon, le DSS expulse l’enfant même pour des délits sans conséquence. Les coups étaient administrés avec un tuyau en plastique de plomberie. Souvent, vous ne saviez pas combien de coups de fouet vous alliez recevoir. De plus, ils étaient infligés pour des comportements nébuleux tels qu’une allégation selon laquelle vous êtes obstiné, de mauvaise influence, que vous marchez avec arrogance, ou que vous n’avez pas confessé vos péchés depuis un certain temps. [7]
En laissant de côté pour un instant le traumatisme physique évident, il convient de contempler les effets psychologiques de cet environnement. Même s’ils parvenaient à échapper aux coups, ils étaient forcés de vivre dans un environnement où la menace de ce type de brutalité était une réalité omniprésente. Les adultes en position d’autorité étaient à craindre. Sans compter que, selon certains rapports, les coups étaient portés devant d’autres élèves afin de garantir une humiliation maximale à la victime et de dissuader les autres enfants de mal se comporter. Certains anciens membres de Kwasizabantu ont parlé de leurs luttes permanentes pour atteindre un endroit dans la vie où ils sont à la hauteur des attentes des gens qui les entourent, à cause de leur enfance dans cet environnement.
Les parents, même de jeunes enfants, étaient convaincus qu’en étant durs et sans amour, ils faisaient ce qu’il y avait de mieux pour l’enfant. Je me souviens avoir observé un garçon de 3 ou 4 ans qui faisait tout son possible pour rester assis tranquillement pendant un service religieux fastidieux. De toute évidence, il était satisfait de ses efforts car il s’est tourné vers sa mère pour lui demander s’il avait été sage. La réponse rapide de sa mère fut « non » et son visage se décomposa. La peur de l’autorité parentale est courante.
Lorsque j’ai passé du temps à la mission en 1996, on s’est occupé de moi dans ce qui était essentiellement l’équivalent d’un programme de garde d’enfants, car ma mère travaillait à Radio Khwezi. À une occasion, mon panier-repas a été prise par un garçon zoulou, âgé de 4 ou 5 ans. Inévitablement, ses actions ont été rapidement découvertes. « Er hat Teufel » (« il a un diable en lui ») fut le verdict de la femme qui avait apparemment été jugée suffisamment compétente pour surveiller de jeunes enfants. Vraiment ? Un petit garçon qui a été tenté par une panier-repas est maintenant possédé par le diable ?
En plus de la violence physique à laquelle les enfants étaient soumis par les personnes en position d’autorité, l’humiliation et la violence psychologique étaient les principales formes de victimisation. Bornman et Roderick racontent tous deux que des enseignants de l’école ont menacé de couper les mains des enfants en guise de punition psychologique. Des allégations ont également été faites selon lesquelles des enfants étaient obligés de porter des signes humiliants autour du cou ou de se tenir debout dans un lieu public en guise de punition. Roderick se souvient d’un exemple de ce genre :
Une autre enseignante a annoncé lors de l’assemblée que les parents d’un des enfants de l’école n’avaient pas payé leurs frais de scolarité, elle a donc obligé cet enfant à se tenir debout dans le couloir où passaient tous les autres enfants de l’école afin que l’enfant puisse être correctement embarrassé. C’est la punition ancienne appelée la risée : certainement pas acceptable dans les écoles du 21e siècle [3].
Mes sœurs ont brièvement fréquenté l’école Domino Servite à Kwasizabantu et se souviennent d’enfants obligés de s’agenouiller sur le trottoir dans les zones publiques et même d’une fille qui a été obligée de porter une queue et un signe autour du cou disant « Je suis une rapporteuse ». Celimpilo Malinga relate également un événement où un garçon a été humilié en étant obligé de se tenir debout sur la scène, ce qui lui a fait mouiller son pantalon [8].
Malheureusement, l’humiliation publique n’a pas cessé lorsque les enfants sont devenus adultes. Cela était particulièrement vrai pour ceux qui quittaient la mission ou s’y opposaient. Certains anciens membres ont subi l’indignité d’avoir à entendre leurs propres parents nier toutes les allégations contre la mission dans des retransmissions publiques en direct lors des audiences de la LCR. D’autres ont été pris pour cible dans des vidéos disponibles sur Youtube. Erika Bornman, par exemple, a été publiquement humiliée du haut de la chaire de KSB, non seulement par des prédicateurs mais aussi par sa propre mère. Est-ce vraiment là le fruit de l’Esprit de Dieu ?
On a même appris aux enfants de Kwasizabantu à craindre leurs amitiés dans le contexte de l’autorité, en raison de la culture omniprésente de la « délation » qui y est encouragée. L’un des chapitres de « Mission de la Malice » d’Erika Bornman s’intitule « Les mouchards n’ont pas de points de suture » (Snitches don’t get Stitches). Elle souligne à quel point cette pratique était répandue et destructrice. Elle écrit :
… les amis … ne sont pas des amis à KwaSizabantu, pas de la manière dont les amitiés fonctionnent dans le monde réel. [NDLR: Un témoignage similaire nous a été donné en France] Nous ne pouvons pas vraiment nous confier l’un à l’autre. Je ne peux pas lui parler des choses qui me dérangent, et elle ne peut pas me dire ce qui la dérange. Si je suis au courant du péché d’une amie et que je ne le lui dis pas, je suis aussi coupable qu’elle. Il en va de même pour elle. Et si nous ne parlons pas, si l’un d’entre nous est découvert et qu’il s’avère que l’autre était au courant, nous subissons tous deux le même châtiment. Comment pouvez-vous faire confiance à vos amis ? Ils peuvent être d’accord avec vous aujourd’hui pour dire que quelque chose est bizarre ou mauvais ou étrange ou risible, mais dans deux semaines, ils pourraient être assis dans un service religieux et dieu pourrait leur parler et leur montrer l’erreur de leur chemin. Et alors ils iront confesser cette conversation que vous avez eue. Et vous aurez de gros problèmes. L’art de la délation est codifié dans le code de conduite de la Domino Servite School. Dans une sous-section (« Comportement attendu ») de la section 9 (« Administration des récompenses et des punitions ») du code de conduite de 2019, nous trouvons : – Dévoilement d’un comportement non conforme – Admettre une faute avant de l’exposer. La course est lancée. Votre » comportement non conforme » sera-t-il exposé avant que vous ne l’ayez admis ? Il faut reconnaître à la commission scolaire le mérite d’être des étudiants en histoire. Dans les camps de la mort de la Seconde Guerre mondiale, les gardes comptaient sur les kapos (les Funktionshäftling) et les informateurs pour les aider à garder le contrôle sur leurs prisonniers. Moucharder ou être mouchardé. Voilà vos choix. [9]
En plus de l’abus physique et psychologique évident des enfants, une sérosité malsaine imprègne le traitement des enfants par les personnes en autorité. L’accent mis sur l’éducation des enfants était presque exclusivement centré sur la discipline des enfants. Une « blague » récurrente parmi les jeunes parents de la branche australienne de Kwasizabantu était que l’acronyme qui désignait le trouble du déficit de l’attention (TDA) signifiait en réalité le manque de discipline des adultes. Tout problème émotionnel ou comportemental chez les enfants était supposé être le résultat d’une éducation parentale défectueuse qui était toujours réduite à un manque de sévérité et de discipline. La douceur, la gentillesse, l’amour et l’affection envers les enfants étaient relégués à une place de peu d’importance. Heureusement, certains parents, comme ma propre mère, étaient suffisamment sensés et attentionnés pour ne pas tenir compte des extrêmes auxquels Kwasizabantu se livrait dans sa vision de l’éducation des enfants. L’amour, l’affection et l’encouragement à la réussite étaient les principes primordiaux dans notre foyer, bien que ma mère ait parfois rencontré une légère opposition de la part des membres de l’église. Les enfants d’autres familles n’avaient pas cette chance.
[NDLR: Le dieu de KSB, de racines occultes, diffère de Jésus selon la Bible, qui est bon avec les enfants : voir Marc 10:14 et Jésus, voyant cela, en fut indigné, et leur dit: Laissez venir à moi les petits enfants; ne les en empêchez pas; car à de tels est le royaume de Dieu. ]
D’un point de vue psychologique, l’insistance constante des autorités sur les défauts et les péchés présumés des enfants signifie qu’ils grandissent avec un sentiment d’identité presque inexistant. L’anxiété et l’insécurité sont la norme, et les tâches simples peuvent sembler écrasantes en raison de la peur omniprésente d’échouer ou de faire quelque chose de mal. Tout comme le conditionnement psychologique découvert dans l’expérience du chien d’Ivan Pavlov, les enfants qui ont grandi au KSB ont été conditionnés pour répondre aux stimuli d’une certaine manière. Même s’ils parviennent à sortir de la mission, le conditionnement est presque impossible à surmonter complètement car il a été développé pendant leurs années de formation.
[NDLR: Des témoignages multiples nous sont parvenus récemment de différents milieux sectaires ou violents, montrant qu’une vie nouvelle en Christ est possible. Une personne meurtrie dans sa jeunesse, peut retrouver la joie. Mais chacun a son chemin guérison, qui peut être plus ou moins long. Les souvenirs et des traces restent mais appartiennent au passé. 2Cor 5:17 Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. ]
Pour conclure cette partie, j’aimerais attirer l’attention sur une citation d’un sermon très récent prononcé à Kwasizabantu par le Dr Albu van Eeden. Sa fille a déjà été citée, partageant son point de vue. Son père a déclaré ce qui suit lors d’un service le 5 septembre 2021 :
Puis-je dire ceci aux jeunes, aux enfants qui sont parmi nous ? Dieu prend très au sérieux vos jeux – ce que vous dites et faites. Ne pensez pas que nous ne faisons que jouer, nous ne sommes que des enfants. Dieu a pris les actions d’Ismaël tellement au sérieux qu’il a fini par être chassé. Il a perdu son père. Pour le reste de sa vie, il a vécu sans père. À quoi jouez-vous, les enfants ? De quoi parlez-vous ? Que dites-vous lorsque vous jouez ? Que faites-vous ? Est-ce que vous vous énervez ? Faites-vous des choses dégoûtantes ? En as-tu parlé à la lumière ? Avez-vous demandé le pardon de Dieu ? [10]
Je laisse au lecteur le soin de décider si ses paroles suggèrent une atmosphère sûre et aimante pour l’éducation des enfants.
Nous avons vu que les structures d’autorité à Kwasizabantu – les prédicateurs/collègues, les enseignants de l’école et les parents – étaient tous activement impliqués dans l’environnement régimentaire qui instillait la peur chez les enfants. Je donne le mot de la fin au psychologue (et ancien membre des Frères exclusifs). Dr Jill Mytton :
J’ai peur pour les enfants d’aujourd’hui. J’ai vraiment peur pour eux. Les enfants des Frères exclusifs ou les enfants de n’importe quel autre groupe qui est aussi fermé que cela, et aussi pathogène que cela. Parce que maintenant, ils n’ont pas seulement leur vie à la maison et leur vie à l’église, mais ils ont maintenant leur vie à l’école, les trois… domaines importants de leur vie, tous leur donnant le même message : qu’ils ne valent rien. » [11]
(A suivre : Partie 3. La peur de soi, Partie 4. La peur du monde extérieur)
[1] Mathe, Khulekani. « Aucune tombe n’est assez profonde pour enterrer la vérité ». Ksb-alert.com, 2000. No Grave is Deep Enough to Bury The Truth | KSB Alert (ksb-alert.com) Consulté le 19 septembre 2021.
[2] Petersen, Tammy. « ‘It Was Hell’- daughter of Kwasizabantu preacher speaks out about abusive childhood ». News24, 2021. https://www.news24.com/news24/southafrica/news/it-was-hell-daughter-of-kwasizabantu-preacher-speaks-out-about-abusive-childhood-20210514 Consulté le 19 septembre 2021.
[3] Roderick, Jay. « Les orphelins de la mission de KwaSizabantu ». Blog de Jay Roderick. https://jayroderickblog.wordpress.com Consulté le 19 septembre 2021.
[4] Bornman, Erika. Mission of Malice. Penguin Random House Afrique du Sud. Kindle Edition, 2021.
[5] Le Mottee, Peter. Shazi, Kumbu. » Rapport d’enquête sur les allégations contre la mission Kwasizabantu par le groupe indépendant « . 2020.
[6] Karrim, Azarrah. « ‘Beaten until they peed in their pants’- Former Kwasizabantu member testifies at CRL Commission » News24, 2020. https://www.news24.com/news24/SouthAfrica/News/beaten-until-they-peed-in-their-pants-former-kwasizabantu-member-testifies-at-crl-commission-20201015 Consulté le 19 septembre 2021.
[7] Singh, Kaveel. « Kwasizabantu : Boys sodomised and girls forced to reveal thighs for beatings, CRL commission hears ». News24, 2020.https://www.news24.com/news24/SouthAfrica/News/kwasizabantu-boys-sodomised-and-girls-forced-to-reveal-thighs-for-beatings-crl-commission-hears-20201029Accessed 19 septembre, 2021.
[8] News24. « Documentaire : Exodus « . News 24, 2020. https://specialprojects.news24.com/exodus-kwasizabantu/ Consulté le 19 septembre 2021.
[9] Bornman, Erika. Mission of Malice. Penguin Random House Afrique du Sud. Kindle Edition, 2021.
[10] Site Web de Kwasizabantu : » Service du dimanche 5 septembre 2021 : S’efforcer de faire preuve de discernement « . Ksb.org.za, 2021. https://www.ksb.org.za/sermons/sunday-service-5-september-2021/ Consulté le 19 septembre 2021.
[11] Mytton, Jill. Interview de Jill Mytton – Richard Dawkins. Fondation Richard Dawkins pour la Raison et la Science, 2009. https://www.youtube.com/watch?v=GXA7GA9yntc
[NDLR]: Discussion et remarques de Vigi-Sectes:
Analyse de la cause
La peur est un outil classique de Satan pour nous détruire. Le leadership de KSB étant saturé de doctrines démoniaques de par le spiritisme d’une pseudo-prophétesse, il n’est pas étonnant que les visites au « ciel » de celle-ci aient ramené des méthodes de punition, d’asservissement et de peur. Un jeune Français nous a témoigné qu’il confessait ses péchés plusieurs fois par minutes, lors d’une ballade en montage, pour être sur de ne pas risquer sa vie en ayant encore des péchés non confessés. Or, une doctrine biblique saine donne l’assurance du Salut, et non une peur de l’enfer à chaque pas. Cf. 1 Jean 5:12-13; Jean 5:24; Jude 1:24; Rom 8:16; Heb 7:25; Jean 10:29; Eph 4:30; Jean 6:47.
Sachons reconnaitre la racine du mal d’un mouvement occulte, comme nous le rapporte un ex-membre de KSB ayant tenu une hautes positions:
les amis là-bas ne réalisent pas la puissance de la sorcellerie qui a provoqué ce sectarisme et qui nous a tous influencés d’une manière ou d’une autre.
Remarque sur le mot de la fin cité en note 11:
Cette interview de Dr Jill Mytton + Richard Dawkins critiquant au même titre le sectarisme et la foi en Christ, mérite un commentaire, car le sujet est subtile.
Qu’on ne se trompe pas de terrain!
Ce n’est pas un christianisme « étroit » qui est en cause avec KSB, mais au contraire, un paganisme large jusqu’à la fornication sexuelle des leaders, et le spiritisme quotidien, déguisé en religion pieuse, que le judéo-christianisme condamne au plus au point : la divination, les contacts avec des esprits (Deutéronome 18:10-12; 1Co 10:20; 1Ti 4:1).
Richard Dawkins quand à lui est un prosélytede l’athéisme réputé. Sa position se montre constamment « exclusive » envers chrétiens ouverts au dialogue. Il amalgame sectes exclusives et toute profession de foi chrétienne ou islamiste (video minute 42:00). Il s’affiche avec dogmatisme comme ennemi de la foi chrétienne, et en particulier des croyants professant la doctrine biblique de la nouvelle naissance (Eze 36:26; Jean 3:3-6; 1Jean 5:1).
Une « approche scientifique et raisonnable » ne peut nier à notre avis qu’une « saine » crainte de la punition, du danger), peut sauver des vies. Toute éducation en ce sens venant des parents, des lois séculières, de l’enseignement spirituel, n’est pas à proscrire, si elle est vraiment équilibrée.
Nous n’ignorons pas que la loi est bonne, pourvu qu’on en fasse un usage légitime, … 1Ti 1:8
Le Dr Jill Mytton, apparemment devenue athéiste après sa sortie des frères exclusifs britanniques, ne reconnaît pas la nature de la foi chrétienne, c-à-d la relation possible avec un Dieu aimant. Elle ne parle que de « religions ».
Certaines de ces remarques sont tout à fait pertinentes (47:50), comme le fait que beaucoup de croyants manquent de largeur d’esprit dans leur réflexions et ne permettent pas suffisamment de dialogues (ou de remises en cause) entre eux et vers l’extérieur, alors que les Ecritures nous laissent cette largeur (Gal 5:20), le leadership selon le NT est toujours multiple (les anciens), la langue hébraïque pauvre en vocabulaire offre la richesse d’une multitude de nuances, etc.
Aveuglement naïf de Dr. Mytton
Dr. Mytton amalgame le Coran et la Bible, et manque visiblement de recul sur le sujet !?! C’est une erreur grave qui dénote une déficience d’analyse, probablement due à son antagonisme désormais marqué envers le judéo-christianisme.
Elle ne discerne pas entre 1) le sectarisme qu’elle a connu (vidéo 43:50; 48:50; refus des questions d’enfants, refus de laisser choisir) et 2) un enseignement biblique équilibré dans ses fondements, laissant le choix (cf. Ge 3:6; De 30:19; Mat 19:22).
Elle affirme que la foi biblique s’oppose par essence aux questionnements (video 44:55) et à la réflexion – or c’est risible et faux : Cf. Gen 3:1, 9; Ecc 3:9; Ecc 4:11; Ecc 4:17; Ecc 6:6-8; Ecc 7:16-17; Ecc 8:4; Ecc 12:1; Ecc 12:3; Job 35:2; Job 35:6-7; Job 36:21; Job 36:24; Job 37:15-20; Job 38:4-5; Job 38:12; Job 38:16-35; Job 39:1; Job 39:4-5; Job 39:12-15; Job 39:23; Job 39:35; Job 40:3-5; Job 40:20-26 ; Pro 30:4; Mat 7:8; Jacques 1:5; Esaïe 55:1-6; etc. etc .).
Bien d‘autres passages de l’interview montrent qu’elle n’a qu’une connaissance très partielle et biaisée des Ecritures judéeo-chrétiennes.
Tout comme elle, certains membres de KSB traumatisés (en pire), ne connaissent pas le Dieu de la Bible qui accompagne, guéris, libère (Mat 11:28) etc … ne croient plus en rien. Comme elle, ils ignorent la signification biblique de « nouvelle vie en Christ ».
Enfin, l’athéisme est une « Doctrine qui niel’existence de Dieu » (selon la définition de Larrousse.fr). C’est donc un absolutisme de plus, qui ne se laisse pas fléchir. Cette « religion » absolutiste de ce siècle a ses « dogmes », que ses apôtres enseignent comme vérités non questionnables!
Les 2 intervenants parlent de l’enseignement « religieux » en générale, comme un abus psychologique systématique sur l’enfant, mais ne soumettent pas leur athéisme à leur propre critique : Soyons critique comme Dawkins et Mytton nous le conseillent !
Laissent-ils encore à l’enfant le choix entre l’athéisme et la foi (saine)? L’athéisme est toujours présent pour endoctriner les enfants à mettre toutes les « religions / croyance » dans le même sac, sans questionnement, et sans les laisser regarder, réfléchir et comparer.
Richard Dawkins met de l’eau dans son vin
En 2024, Richard Dawkins s’est fait la risée de bien des apologistes chrétiens. S’inquiétant de la progression de l’Islam en Europe, il change son fusil d’épaule et baisse son étendard athée contre la foi en Christ, et se décrit maintenant comme un “chrétien culturel »! Trop tard, il a passé sa vie à scier l’arbre sous lequel il trouvait fraicheur et qualité de vie.
La psychologie séculière est-elle la réponse ultime aux abus spirituels?
Certes le mot de la fin du Dr Jill Mytton décrit correctement les mauvais fruits de KSB, mais l’entièreté de l’interview commandée par un athéiste exclusif de renom, qui ne se laisse pas soumettre à l’examen, déborde de ce cadre.
Cela ne peut nous laisser sans réponse. Ce binôme d’athéistes assimilent tout enseignement chrétien des enfants, à un abus spirituel. Nous ferons alors ce que ces 2 athéistes nous incitent à faire, consulter d’autres sources!
Le psychologue William Kirk Kilpatrick, qui a largement contribué à la critique chrétienne de la psychologie séculière aura notre mot de la fin :
D’une façon inattendue, même les experts behavioristes ( comportementaux ) l’admettent. Malgré eux, ils sont forcés de rendre hommage à cette impulsion infinie. « Grâce à une éducation compréhensive », diront-ils, « grâce à une connaissance grandissante et une meilleure compréhension des forces sociales, nous arrivons au point où nous devrions être en mesure d’assurer à tous une vie saine, heureuse et utile. Le jour est proche où plus aucun besoin ne restera insatisfait, plus aucun enfant ne sera mal aimé… » Et ainsi de suite.
Vous avez déjà entendu ce genre de discours, j’en suis sûr. Il n’y a pas de ciel, dit-il en fait, mais ce monde peut être transformé en une sorte de ciel, une fois que nous avons appris à contrôler les éléments variables qui affectent le bonheur. Pour nous suborner et nous détourner de notre sensation d’exil, on nous assure que notre présente demeure peut être transformée, après tout, en une patrie appropriée. Il y a quelque chose dans toute cette situation qui rappelle les anges déchus de Milton qui, lorsqu’ils atteignent les ténèbres et le feu de l’enfer, essaient de se convaincre les uns les autres que ce n’est pas, après tout, un si mauvais endroit. Le fait est que c’est un mauvais endroit. C’est-à-dire, c’est un mauvais endroit si c’est le seul endroit. Parce que chaque instinct en nous nous dit que ce n’est pas l’endroit pour lequel nous étions destinés. Comme une station en cours de trajet, comme une halte momentanée pour voyageurs fatigués, nous pouvons l’accepter et même l’apprécier. Mais comme seul endroit, comme destination finale, il représente l’ultime frustration. Faites-en un endroit confortable à souhait, il ne conviendra jamais. Notre instinct se révolte.
L’esprit sain procède de façon ascendante et non descendante. Il voit une lampe solaire et pense au soleil, et non l’inverse. Nous pouvons, il est vrai, renier notre instinct et nous efforcer de le faire disparaître, et nous pouvons finalement être conditionnés au point de croire que tout est inférieur à ce qu’il paraît être et que la contrefaçon est préférable à l’objet réel. Vous pouvez conditionner un enfant de manière à lui faire préférer une boisson reconstituée au goût d’orange à un jus d’orange. Ou encore un homme peut apprendre à aimer davantage parler avec son thérapeute qu’à converser avec des amis. Certaines personnes préfèrent les lampes solaires au soleil.
Notre nature peut être corrompue si bien que nous acceptons le moindre et oublions le plus élevé. Plus cette désensibilisation est menée avec efficacité et moins la probabilité d’avoir quelque conscience de ce qui se produit sera grande de la part de ses victimes. Ceux qui ont été bien conditionnés ne sont plus en mesure de se plaindre que quelque chose fait défaut.
Nous pouvons, sans risque, nous aventurer à dire que bien des victimes de la psychologie séculière ont déjà oublié qu’il existe un Monde Supérieur.
Citation du livre de William Kirk Kilpatrick, Séduction psychologique, l’échec de la psychologie moderne, traduction française (c) 1985 centre Biblique Européen
Les gens qui quittent KSB vivent dans la peur, les gens de KSB aussi – ils ont peur de l’enfer, ils ont peur des dirigeants et ils ont peur les uns des autres. Tu ne parles même pas à ton ami si quelque chose te préoccupe parce que ton ami pourrait aller se confesser et s’il se confesse en premier, tu auras de gros problèmes » – Pieter Becker (ancien membre de Kwasizabantu) [1].
NDLR: [Un des ex-membres de KSB France nous a fait le même témoignage.]
Chez KSB, je vivais dans la peur de faire un faux pas car la punition serait terrible. » – Erika Bornman (auteur de ‘Mission of Malice’ et ancien membre de Kwasizabantu) » [2]
Car ce n’est pas un esprit de timidité que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de sagesse.- (2 Timothée 1:7)
Un thème récurrent dans les témoignages des anciens membres de Kwasizabantu est le rôle débilitant et omniprésent que la peur a joué dans leur vie.
Il est essentiel de comprendre ce rôle dans le contexte de la théologie et des pratiques de Kwasizabantu pour évaluer la dévastation psychologique à long terme qui a touché pratiquement tous ceux qui ont passé un temps considérable sous leur enseignement. Les sentiments exprimés par Pieter Becker et Erika Bornman ci-dessus sont, je crois, partagés par presque tous les anciens membres qui ont grandi à Kwasizabantu et ses branches affiliées.
Parmi les nombreux titres qui sont apparus dans les nombreuses nouvelles de 2020 concernant le KSB, il y avait le suivant :
[La série d’essais en quatre parties qui suit vise à examiner quelques-unes des implications de cette culture de la peur, en se concentrant spécifiquement sur l’impact psychologique sur les enfants qui grandissent dans ce contexte. Je tenterai de montrer comment la peur colore la vision de chaque aspect du monde chez un enfant Kwasizabantu, en commençant par Dieu et en allant jusqu’à la peur de soi. Cette analyse ne sera pas exhaustive, car la portée de ce sujet est considérable, mais elle mettra en lumière certains aspects clés du sujet traité. La discussion comprendra les éléments suivants :
1. La peur de Dieu,
2. la peur de l’autorité,
3. la peur de soi,
4. la peur du monde extérieur.
Première partie : La peur de Dieu
Kwasizabantu se considère avant tout comme une station missionnaire et une église chrétienne. Sur leur site web, nous trouvons ce qui suit :
Kwasizabantu est une station missionnaire chrétienne non confessionnelle qui s’adresse à des personnes de tous les groupes raciaux et culturels en apportant un message de repentance et d’espoir et en fournissant une orientation spirituelle, un soutien éducatif et des conseils. Le ministère de Kwasizabantu a vu le jour en Afrique du Sud mais s’est étendu à des centres dans plusieurs pays. [4]
Puisque c’est l’étiquette qu’ils s’attribuent, toute discussion significative sur leur vision du monde et leur système de croyance doit commencer par leur vision de Dieu. Bien que Kwasizabantu considère ses enseignements comme faisant partie de l’évangélisme protestant orthodoxe, cela ne pourrait être plus éloigné de la vérité. Un exemple particulièrement clair de cela est leur représentation de Dieu lui-même. Le Dieu de Kwasizabantu n’est pas « amour » (1 Jean 4:8). Un ancien membre, Pieter Becker, a déclaré que les membres de Kwasizabantu n’ont fait que « l’expérience d’un Dieu dur et sans pitié, un Dieu cruel ».1 Otto de Vries a passé ses années de formation à la mission et a déclaré ceci dans une interview accordée à Galaxy Universal Network :
C’est un thème qui traverse la plupart de ce que vous entendez… la peur qui est inculquée aux enfants et aux jeunes. En grandissant… quand j’étais un enfant de cinq ou six ans, ils avaient l’habitude de montrer ce film appelé « L’enfer brûlant » qui est essentiellement une représentation de l’enfer… Je ne me souviens pas d’un seul sermon dans ma vie où vous entendez parler de l’amour de Dieu. Vous grandissez dans une peur constante. [5]
Comme le montrent ces témoignages, cette peur de Dieu est principalement due à une insistance excessive de l’hérétique sur sa colère et à une absence totale d’enseignement sur son amour, sa miséricorde et sa grâce. Même un examen superficiel des archives de sermons disponibles sur leur site web met en évidence une absence troublante d’enseignement relatif à l’amour et à la miséricorde de Dieu, ainsi qu’une description déséquilibrée et non biblique de Dieu comme un maître dur qui inflige des châtiments même pour des infractions mineures.
Il semble raisonnable de se demander à ce stade ce qui motive cette vision de Dieu de leur point de vue. Mon opinion personnelle est qu’il s’agit d’un reflet direct de leur plus grande peur : perdre la vache sacrée du » réveil « . Supposons, pour les besoins de l’argumentation, qu’un véritable réveil ait eu lieu à Maphumulo. Les dirigeants de Kwasizabantu sont convaincus que tout assouplissement des règles entraînera la perte du réveil. Il est donc impératif que le comportement des membres soit strictement réglementé et le moyen le plus simple d’y parvenir est une théologie fondée presque entièrement sur la peur. La fin, diraient-ils, justifie les moyens. Erlo Stegen (leader de Kwasizabantu) a déclaré :
Je crois de tout mon cœur que le réveil ne devrait jamais prendre fin. Si le Seigneur victorieux qui a triomphé de la mort et de toute puissance du diable, si Celui à qui tout pouvoir a été donné au ciel et sur la terre, si le Dieu vivant est au milieu de nous dans toute sa gloire et sa majesté, quelque chose doit se passer. Si le Dieu tout-puissant et saint marche et vit parmi nous et que nous sommes son temple, il devrait y avoir un réveil sans cesse, car le réveil, c’est Dieu parmi nous, avec son feu qui brûle[6].
Dans le sermon dont est tirée cette citation, Stegen utilise l’histoire d’Acan pour établir un parallèle entre le péché qui entravait le peuple de Dieu dans l’Ancien Testament et le péché qui met fin à son prétendu réveil à notre époque. Plus précisément, il s’agit de la dissimulation du péché, ou de l’incapacité à mettre les péchés en évidence. Il poursuit :
Dans ce texte, nous avons un charnel, un soi-disant chrétien parmi le peuple de Dieu. Un soldat dans l’armée de Dieu. Ce soldat fait des choses en secret. Il y a des choses qu’il cache, des choses qui ne sont pas justes. Il pèche en secret et le cache, mais Dieu dans le ciel le voit. Cacher le péché tue le réveil [6].
Il est difficile de surestimer l’importance de cette idée dans la théologie de Kwasizabantu : cacher le péché tue le réveil. Si perdre le réveil est impensable, et que le péché caché met fin au réveil, la conclusion inévitable est que tout péché doit être découvert et arrêté par tous les moyens nécessaires. La fin du réveil les obligerait (selon les mots d’Oscar Wilde) à rejoindre le commun des mortels dans le caniveau. L’élitisme de KSB ne le permet tout simplement pas. Il leur serait inadmissible de se considérer comme des chrétiens ordinaires, dépourvus d’un véritable réveil, ne valant pas mieux que n’importe quel autre pécheur sauvé par la grâce. En effet, je soupçonne que pour beaucoup d’entre eux, cela supprimerait le fondement même de leur foi chrétienne.
Cela peut sembler une digression tangentielle inutile, mais ce n’est qu’une fois ce contexte compris que le reste de leur vision de Dieu prend tout son sens. Ils se méfient profondément de tout enseignement qui souligne ou même expose l’amour, la grâce, la compassion ou la miséricorde de Dieu. En raison d’une vision défectueuse de la régénération, ils sont d’avis qu’en fin de compte la peur doit être utilisée pour réguler le comportement de ses membres (y compris les enfants) et garantir la poursuite du réveil. Dans ce contexte, il n’est pas surprenant que de fréquentes menaces du jugement de Dieu se retrouvent dans la quasi-totalité de leur enseignement. De plus, Erlo Stegen jetait parfois publiquement des malédictions sur la vie d’anciens membres qui avaient décidé de quitter Kwasizabantu. Il s’agissait manifestement d’insuffler une peur supplémentaire aux membres restants, qui pouvaient également se poser des questions ou envisager de partir. Erika Bornman raconte également une anecdote privée dans laquelle Erlo a jeté une malédiction sur sa vie de jeune adulte après qu’on ait jugé qu’elle s’écartait du chemin de la mission 2.
Au lieu de la bienveillance de Dieu, la prédication était imprégnée d’un accent constant sur le jugement divin afin de créer une détresse apocalyptique et une peur paralysante de Dieu chez les auditeurs. Les sermons étaient parsemés d’histoires graphiques sur des personnes qui se détournaient de Kwasizabantu ou de Dieu (les deux étaient généralement confondus) et qui connaissaient une mort atroce. Je me souviens très bien de l’histoire de cette adolescente qui avait profité de la mondanité en assistant au bal de fin d’année de son école et qui était ensuite morte dans un accident de voiture sur le chemin du retour. Ses derniers mots, nous a-t-on dit, étaient pour sa mère : « Tu ne m’as jamais appris à mourir ». Le message adressé aux enfants et aux jeunes était clair : les mondanités telles que danser, se déguiser et tenter d’impressionner le sexe opposé entraînaient un châtiment divin immédiat et fatal.
Comment cette théologie se traduit-elle dans la pratique et quel est son impact sur les enfants ? En dehors du contexte de la prédication, cette vision de Dieu était renforcée dans la pratique. Un auteur écrivant sous le nom de Jay Roderick en donne un exemple en référence à Domino Servite (l’école de la mission) :
Il y avait une institutrice qui était connue pour utiliser de nombreuses tactiques de peur, l’une d’entre elles étant la sonnerie d’une trompette par un écolier caché au fond de la salle pendant ses sermons d’assemblée dans lesquels elle prêchait sur l’enlèvement et la dernière trompette…[7].
J’espère que je n’ai pas besoin d’expliquer au lecteur le type de dommages psychologiques durables que ces types de scénarios de « simulacre de jugement dernier » peuvent provoquer dans l’esprit d’un enfant. Réfléchissez un instant à la manière dont un jeune enfant est censé s’installer dans un rythme de sommeil normal avec l’incertitude constante d’être confronté à ce genre de jeux de rôle torturants qui ne font que préfigurer quelque chose de bien plus terrifiant.
L’exemple le plus écœurant de détresse apocalyptique imposée à des enfants impressionnables est sans doute la projection fréquente du film « The Burning Hell » (1974) de Ron Ormond. J’ai été épargné par la projection de ce film à l’âge de 5 ans uniquement parce que l’homme de KSB qui avait organisé la projection pour moi a été tué dans un accident de voiture la veille de la projection proposée. Cependant, j’ai regardé le film récemment et j’ai été consterné qu’il ait été montré à des enfants de n’importe quel âge. Lorsque j’ai assisté à la conférence semestrielle des jeunes de KSB en 2005, je me souviens que le film « La Passion du Christ » de Mel Gibson avait été montré aux enfants.
Le film était suivi de menaces de damnation et d’un rappel que la prochaine visite de Jésus sur terre était un jugement et non une miséricorde. Beaucoup d’enfants avaient bien moins de 15 ans et, pour autant que je sache, il n’y avait aucune restriction d’âge pour regarder le film. La plupart des enfants qui assistaient à la conférence étaient présents sans leurs parents. L’enfant assis à côté de moi à ce moment-là (qui avait également moins de 15 ans) m’a assuré que les rires nerveux entendus au début du film seraient bientôt remplacés par des pleurs d’enfants. De toute évidence, il avait déjà été confronté à ce type de films. Le grand critique de cinéma Roger Ebert a qualifié La Passion du Christ de « film le plus violent qu’il ait jamais vu » [8]. Le fait que des images violentes de ce type puissent être traumatisantes et provoquer des cauchemars chez de jeunes enfants n’a manifestement pas préoccupé les dirigeants de Kwasizabantu.
Je suis récemment tombé sur un commentaire sur Twitter d’un partisan de Kwasizabantu, soulignant que la réalité de l’enfer et de la colère de Dieu est terrifiante et, par conséquent, que la mission peut être justifiée en inculquant cette peur aux enfants. Alors que certains seraient probablement d’accord avec cette position, il est crucial de souligner où Kwasizabantu s’écarte d’une position évangélique typique concernant le caractère de Dieu. Comme je l’ai déjà souligné, ils se concentrent presque exclusivement sur la colère de Dieu. Les attributs de Dieu que sont l’amour, la miséricorde, la compassion, la bonté, la longanimité, la bienveillance, la grâce et la sympathie sont notablement absents. Le concept de justification par la foi est également absent de la théologie de KSB, éliminant ainsi tout espoir de certitude psychologique durable de la faveur divine. À la place, ils ont érigé un système de confessionnalisation par lequel le pardon des péchés n’est obtenu que lorsque chaque péché est confessé devant un collaborateur de la mission (appelé conseiller dans leur vocabulaire). Dans les écritures, la justification est un terme légal par lequel Dieu déclare de façon permanente et immédiate le pécheur croyant juste devant Dieu sur la base de l’expiation du Christ. Kwasizabantu ignore complètement cela et enseigne hérétiquement que le salut est perdu chaque fois qu’un péché est commis, jusqu’à ce que ce péché ait été confessé en présence d’un des collaborateurs de la mission. Je demande au lecteur de se mettre à la place d’un enfant qui est initié à ce dieu capricieux. Il se rend compte assez rapidement que le seul espoir qu’il a d’éviter le jugement terrifiant de cette divinité malveillante passe par l’acte de confession à son conseiller. Izak du Preez, un ancien membre de Kwasizabantu, a décrit le système de croyance de la manière suivante :
J’ai grandi à Kwasizabantu dans la terreur, sans réaliser à l’époque à quel point c’était anormal. Les coups (aussi terrifiants soient-ils) n’étaient rien en comparaison de la violence psychologique. Je me souviens qu’à l’âge de cinq ans, je me précipitais à la fenêtre tôt le matin pour regarder le ciel, redoutant que le jour du Jugement dernier ne soit arrivé et ne me surprenne avec un « péché dans le cœur » non confessé (ce « péché » était défini par les dirigeants de Kwasizabantu d’une manière qui garantissait essentiellement que tout le monde en aurait toujours). [9]
Imaginez que vous êtes un enfant et que vous intériorisez vraiment la doctrine décrite dans cette citation. Chaque fois que vous péchez, vous risquez le feu de l’enfer éternel jusqu’à ce que vous ayez la chance de confesser vos péchés à un « conseiller ». Imaginez l’angoisse psychologique de savoir que votre destin éternel repose sur cet acte de confession. Comment puis-je savoir si j’ai confessé tous mes péchés ? Les ai-je confessés avec suffisamment de détails ? Que se passe-t-il si j’oublie certains de mes péchés ? Et si je meurs avec des péchés non confessés parce que le conseiller était occupé et que je n’ai pas pu les confesser tout de suite ? Voilà quelques-unes des questions qui animent la réflexion des enfants qui réalisent les implications du cadre théologique dans lequel ils sont élevés. Jay Roderick résume succinctement cette croyance :
La doctrine était simple :
si vous mourez avec un péché non confessé, vous brûlerez pour l’éternité en enfer. Bien entendu, la plupart des enfants craignent constamment pour leur vie après la mort, qu’ils y adhèrent ou non 7.
[NDLR: Des témoignages similaires ont été entendus en France]
Il convient également de noter que les confessions de ce type étaient obligatoires pour les écoliers de Domino Servite en mission. Voici un extrait du rapport du panel indépendant qui a enquêté sur Kwasizabantu en 2020 :
41.1. Celimpilo Malinga a déclaré que lorsqu’elle était à l’école dans les années 1990, des contrôles aléatoires étaient effectués pour vérifier si une personne s’était confessée, et que si elle ne l’avait pas fait récemment, elle était battue. Mme Malinga a également déclaré que c’était un moyen de surveiller ce qui se passait dans la vie des apprenants.
41.2. M. du Preez a déclaré que : « À l’école primaire, nous étions obligés de rendre visite à nos « conseillers » (dirigeants de Kwasizabantu) pour « confesser nos péchés », et nous devions revenir chaque semaine à l’école avec un petit document signé par le « conseiller » attestant que nous avions confessé notre péché à sa satisfaction cette semaine-là 9 .
Le Dieu présenté aux enfants de Kwasizabantu est facilement irritable, impitoyable, tyrannique et irrationnel. Il exige une pénitence humiliante comme seule forme d’expiation, bien que Kwasizabantu dissimule ces rituels sous une terminologie inoffensive. Marcher dans la lumière », « se confier à un conseiller » doivent sonner mieux que : « révéler ses secrets les plus sombres, les plus profonds, les plus intimes à la personne en autorité pour éviter les tourments éternels et l’ostracisme au sein du groupe ».
C’est donc le fondement de la vision du monde de Kwasizabantu. Une divinité malveillante qui semble avoir une prédilection particulière pour consigner les petits délits des enfants et apporter un jugement rapide et terrifiant. Faut-il s’étonner qu’une génération de ce qu’Erika Bornman appelle les « enfants de l’ombre » ait grandi en luttant pour donner un sens au monde et au Dieu de Kwasizabantu ?
(Still to follow: Part 2: Fear of Authority, Part 3: Fear of Self, Part 4: Fear of the Outside World)
[9] Le Mottee, Peter. Shazi, Kumbu. “Report of the investigation into the allegations against KwaSizabantu Mission by the Independent Panel”. 2020.
Daniel Schricker, PhD (né en 1990) Daniel Schricker est un compositeur et écrivain basé à Adélaïde, en Australie. Il a fait des études de premier cycle et de troisième cycle à l’Université d’Adélaïde et a obtenu un doctorat en 2020. Sa recherche doctorale a examiné le concept de développement de la variation d’Arnold Schoenberg d’un point de vue compositionnel. Récemment, certains de ses écrits ont porté sur la théologie et les pratiques de la mission Kwasizabantu en Afrique du Sud. Daniel a passé sa petite enfance à assister aux conférences KSB en Europe et a brièvement vécu dans la station missionnaire en Afrique du Sud en 1996. Entre 1999 et 2008, il a fait partie de KSB Australie et a également visité la station missionnaire en Afrique du Sud en 2005.