Jésus, l’Écriture et l’erreur : Une implication de l’évolution théiste

Jésus, l’Écriture et l’erreur : Une implication de l’évolution théiste par Simon Turpin

Publié le 30 octobre 2013, Answers Research Journal 6  ; (2013): 377-389. PDF Download  (en anglais) Turpin, Simon. « Jesus, Scripture and Error: An Implication of Theistic Evolution » . Answers Research Journal vol. 6 (2013): 377-389. https://answersresearchjournal.org/jesus-scripture-error-theistic-evolution/.

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Résumé

Au sein de l’Église, le débat entre la création et l’évolution est souvent considéré comme une question secondaire ou sans importance. Pourtant, rien n’est plus faux. En raison de l’acceptation de la théorie de l’évolution, nombreux sont ceux qui ont choisi de réinterpréter la Bible en ce qui concerne son enseignement sur la création, l’histoire d’Adam et le déluge mondial catastrophique de l’époque de Noé. Par conséquent, les enseignements mêmes de Jésus sont attaqués par ceux qui affirment qu’en raison de sa nature humaine, certains de ses enseignements concernant les choses terrestres telles que la création sont erronés. Bien que les érudits admettent que Jésus a affirmé des choses telles qu’Adam, Ève, Noé et le déluge, ils croient que Jésus s’est trompé sur ces questions.

Le problème de cette théorie est qu’elle soulève la question de la fiabilité de Jésus, non seulement en tant que prophète, mais surtout en tant que Sauveur sans péché. Ces critiques vont trop loin lorsqu’ils affirment qu’en raison de la nature humaine de Jésus et de son contexte culturel, il a enseigné et cru des idées erronées.

Mots-clés : Jésus, divinité, humanité, prophète, vérité, enseignement, création, kénose, erreur, accommodation.

Introduction

Dans son humanité, Jésus était sujet à tout ce à quoi les humains sont sujets, comme la fatigue, la faim et la tentation. Mais cela signifie-t-il que, comme tous les humains, il était sujet à l’erreur ? Dans l’Église d’aujourd’hui, la personne de Jésus est essentiellement centrée sur sa divinité, au point que l’on oublie souvent certains aspects de son humanité, ce qui peut conduire à un manque de compréhension de cette partie essentielle de sa nature. Par exemple, on affirme que dans son humanité, Jésus n’était pas omniscient et que cette connaissance limitée l’aurait rendu capable d’erreur. On pense également que Jésus s’est accommodé des préjugés et des opinions erronées du peuple juif du premier siècle de notre ère, en acceptant certaines des traditions erronées de l’époque. Cela annule donc son autorité sur des questions cruciales. Pour les mêmes raisons, ce ne sont pas seulement certains aspects de l’enseignement de Jésus, mais aussi ceux des apôtres qui sont considérés comme erronés. Écrivant pour l’organisation évolutionniste théiste Biologos, Kenton Sparks soutient que parce que Jésus, en tant qu’humain, opérait dans le cadre de son horizon humain fini, il aurait pu commettre des erreurs:

Si Jésus, en tant qu’être humain fini, a commis des erreurs de temps à autre, il n’y a aucune raison de supposer que Moïse, Paul et Jean ont écrit les Écritures sans erreur. Il est plutôt sage de supposer que les auteurs bibliques se sont exprimés en tant qu’êtres humains écrivant à partir des perspectives de leurs propres horizons finis et brisés. (Sparks 2010, p. 7)

Croire que notre Seigneur pouvait se tromper – et qu’il s’est trompé dans les choses qu’il a enseignées – est une accusation grave qui doit être prise au sérieux. Afin de démontrer que l’affirmation selon laquelle Jésus a erré dans son enseignement est elle-même erronée, il est nécessaire d’évaluer différents aspects de la nature et du ministère de Jésus. Tout d’abord, ce document examinera la nature divine de Jésus et la question de savoir s’il s’est dépouillé de cette nature, puis l’importance du ministère de Jésus en tant que prophète et ses affirmations concernant l’enseignement de la vérité. Il examinera ensuite si Jésus a commis une erreur dans sa nature humaine et si, en raison d’une erreur dans les Écritures (puisque des êtres humains ont participé à leur rédaction) le Christ se trompait dans sa vision de l’Ancien Testament. Enfin, l’article explorera les implications de la prétendue fausseté de l’enseignement de Jésus.

La nature divine de Jésus – Il a existé avant la création

La Genèse 1:1 nous dit que « Au commencement Dieu créa les cieux et la terre. » Dans Jean 1:1 nous lisons les mêmes mots, « Au commencement… » qui suit la Septante, la traduction grecque de l’Ancien Testament. Jean nous informe dans Jean 1:1 qu’au commencement était le Verbe (logos) et que le Verbe n’était pas seulement avec Dieu, mais qu’il était Dieu. Cette Parole est celle qui a fait naître toutes choses lors de la création (Jean 1:3). Plusieurs versets plus loin, Jean écrit que la Parole qui était avec Dieu au commencement « est devenue chair et a habité parmi nous » (Jean 1:14). Remarquez que Jean ne dit pas que la Parole a cessé d’être Dieu. Le verbe « . . . est devenu » [egeneto] n’implique aucun changement dans l’essence du Fils. Sa divinité n’a pas été convertie en notre humanité. Il a plutôt assumé notre nature humaine » (Horton 2011, p. 468). En fait, Jean utilise ici un terme très particulier,  skenoo; « habiter », ce qui signifie qu’il a « planté sa tente » ou qu’il a « tabernaclé » parmi nous. Il s’agit là d’un parallèle direct avec le récit de l’Ancien Testament concernant la « demeure » de Dieu dans le tabernacle que Moïse avait demandé aux Israélites de construire (Exode 25:8-9 ; 33:7). Jean nous dit que Dieu a « habité » ou « planté sa tente » dans le corps physique de Jésus.

Dans l’incarnation, il est important de comprendre que la nature humaine de Jésus n’a pas remplacé sa nature divine. Au contraire, sa nature divine a habité un corps humain. C’est ce qu’affirme Paul dans Colossiens 1:15-20, en particulier au verset 19 : « Parce qu’il a plu au Père de faire habiter en lui toute la plénitude », Jésus était pleinement Dieu et pleinement homme en une seule personne.

Le Nouveau Testament ne se contente pas d’affirmer explicitement que Jésus était pleinement Dieu, il relate également des événements qui démontrent la nature divine de Jésus. Par exemple, lorsque Jésus était sur terre, il guérissait les malades (Matthieu 8-9) et pardonnait les péchés (Marc 2). De plus, il a accepté d’être adoré par les gens (Matthieu 2:2 ; 14:33 ; 28:9). L’un des plus beaux exemples de cette adoration vient des lèvres de Thomas, qui s’exclame devant Jésus : « Mon Seigneur et mon Dieu! » (Jean 20:28). La confession de la divinité est ici indubitable, car l’adoration n’est destinée qu’à Dieu (Apocalypse 22:9) ; pourtant, Jésus n’a jamais réprimandé Thomas, ou d’autres, pour cela. Il a également accompli de nombreux signes miraculeux (Jean 2 ; 6 ; 11) et avait la prérogative de juger les gens (Jean 5:27) parce qu’il est le Créateur du monde (Jean 1:1-3; 1 Corinthiens 8:6; Éphésiens 3:9; Colossiens 1:16; Hébreux 1:2; Apocalypse 4:11).

Par ailleurs, les réactions de l’entourage de Jésus démontrent qu’il se considérait comme divin et qu’il se réclamait véritablement de la divinité. Dans Jean 8:58, Jésus dit aux chefs religieux juifs : « En vérité, je vous le dis, avant qu’Abraham fût, je suis ». Cette déclaration « Je suis » est l’exemple le plus clair de la proclamation de Jésus « Je suis Yahvé », qui trouve son origine dans le livre d’Isaïe (41:4 ; 43:10-13, 25 ; 48:12 – voir aussi Exode 3:14). Cette révélation divine de l’identification explicite de Jésus avec Yahvé de l’Ancien Testament est ce qui a conduit les chefs juifs à ramasser des pierres pour les lui jeter. Ils ont compris ce que Jésus disait, et c’est pourquoi ils voulaient le lapider pour blasphème. Un incident similaire se produit en Jean 10:31. Les chefs voulaient à nouveau lapider Jésus après qu’il eut dit « Moi et le Père sommes un, » parce qu’ils savaient qu’il se rendait égal à Dieu. L’égalité indique sa divinité, car qui peut être égal à Dieu ? Isaïe 46:9 dit : « Souvenez-vous des choses anciennes, Car je suis Dieu, et il n’y en a point d’autre ; Je suis Dieu, et nul n’est semblable à Moi. » S’il n’y a personne comme Dieu et que Jésus est égal à Dieu (Philippiens 2:6) qu’est-ce que cela dit de lui, sinon qu’il doit être Dieu ? La seule chose qui soit égale à Dieu, c’est Dieu.

Dans l’Incarnation, Jésus s’est-il dépouillé de sa nature divine ?

Théologie kénotique-(Philippiens 2:5-8)

Une question qu’il convient de se poser est celle de savoir si Jésus s’est dépouillé de sa nature divine lors de son incarnation. Au XVIIe siècle, des érudits allemands ont débattu de la question des attributs divins du Christ pendant qu’il était sur terre. Ils ont soutenu qu’en l’absence de référence dans les évangiles à l’utilisation par le Christ de tous ses attributs divins (tels que l’omniscience), il avait abandonné les attributs de sa divinité lors de son incarnation (McGrath 2011, p. 293). Gottfried Thomasius (1802-1875) était l’un des principaux défenseurs de ce point de vue, qui expliquait l’incarnation comme « l’autolimitation du Fils de Dieu » (Thomasius, Dorner et Biedermann 1965, p. 46). Il estimait que le Fils n’avait pas pu conserver toute sa divinité pendant l’incarnation (Thomasius, Dorner et Biedermann 1965, p. 46-47). Thomasius pensait que la seule façon pour qu’une véritable incarnation ait lieu était que le Fils « ‘se donne lui-même sous la forme d’une limitation humaine ». (Thomasius, Dorner et Biedermann 1965, pp. 47-48). Il a trouvé son soutien dans Philippiens 2:7, définissant la kénose comme :

L’échange d’une forme d’existence pour l’autre ; le Christ s’est vidé de l’une et a assumé l’autre. Il s’agit donc d’un acte de libre renoncement à soi, dont les deux moments sont le renoncement à la condition divine de gloire, qui lui est due en tant que Dieu, et la prise en charge du modèle de vie humainement limité et conditionné. (Thomasius, Dorner et Biedermann 1965, p. 53)

Thomasius a séparé les attributs moraux de Dieu : la vérité, l’amour et la sainteté, des attributs métaphysiques : l’omnipotence, l’omniprésence et l’omniscience. Thomasius croyait non seulement que le Christ avait renoncé à l’usage de ces attributs (omnipotence, omniprésence, omniscience) mais qu’il ne les possédait même pas pendant l’incarnation (Thomasius, Dorner et Biedermann 1965, pp. 70-71). En raison de l’abnégation du Christ dans Philippiens 2:7, on croyait que Jésus était essentiellement limité par les opinions de son époque. Robert Culver commente la croyance de Thomasius et d’autres érudits qui adhéraient à une théologie kénotique :

Le témoignage de Jésus sur l’autorité inerrante de l’Ancien Testament… est nié. est nié. Il avait simplement renoncé à l’omniscience et à l’omnipotence divines et ne savait donc pas mieux. Certains de ces érudits souhaitaient sincèrement trouver un moyen de rester orthodoxes et de suivre le courant de ce qui était considéré comme la vérité scientifique sur la nature et sur la Bible en tant que livre inspiré qui n’était pas nécessairement vrai à tous égards. (Culver 2006, p. 510).

Il est donc essentiel de se demander ce que Paul veut dire lorsqu’il affirme que Jésus s’est vidé de lui-même. Philippiens 2:5-8 dit :

Dans vos relations mutuelles, ayez le même état d’esprit que le Christ Jésus : Lui qui, étant Dieu par nature, n’a pas considéré l’égalité avec Dieu comme un avantage pour lui, mais s’est dépouillé lui-même en prenant la nature d’un serviteur, en se faisant semblable à l’homme. Et comme il avait l’apparence d’un homme, il s’est humilié lui-même en devenant obéissant jusqu’à la mort, et même jusqu’à la mort sur une croix!

Il y a deux mots clés dans ces versets qui aident à comprendre la nature de Jésus. Le premier mot clé est le grec morphē (forme). Morphē

couvre un large éventail de significations et, par conséquent, nous dépendons fortement du contexte immédiat pour découvrir sa nuance spécifique. (Silva 2005, p. 101)

En Philippiens 2:6 nous sommes aidés par deux facteurs pour découvrir le sens de morphē.

En premier lieu, nous avons la correspondance de morphē theou avec isa theō. . . . « sous la forme de Dieu » équivaut à être “égal à Dieu”. . . . . En second lieu, et surtout, morphē theou est mis en parallèle antithétique avec μορφην δουλου  ; (morphēn doulou, forme d’un serviteur), expression encore définie par la phrase εν ομοιωματι ανθρωπων  ;(en homoiōmati anthrōpōn, à la ressemblance des hommes). (Silva 2005, p. 101)

Les phrases parallèles montrent que morphē se réfère à l’apparence extérieure. Dans la littérature grecque, le terme morphē a trait à l’« apparence extérieure » (Behm 1967, pp. 742-743) qui est visible à l’observation humaine. « De même, le mot form dans l’AT grec (LXX) fait référence à quelque chose qui peut être vu [Juges 8:18 ; Job 4:16 ; Isaïe 44:13] » (Hansen 2009, p. 135). Le Christ n’a pas cessé d’être sous la forme de Dieu lors de l’incarnation, mais en prenant la forme d’un serviteur, il est devenu l’homme-Dieu.

Le deuxième mot clé est ekenosen d’où nous vient la doctrine de la kénose. Les bibles anglaises modernes traduisent le verset 7 différemment:

New International Version / Today’s New International Version : « Au contraire, il s’est fait néant en prenant la nature même d’un serviteur, en étant fait à la ressemblance de l’homme. »

English Standard Version : « mais il s’est dépouillé lui-même, en prenant la forme d’un serviteur, en naissant à la ressemblance des hommes. »

New American Standard Bible : « Mais il s’est dépouillé lui-même, en prenant la forme d’un serviteur, et en étant fait à la ressemblance des hommes. »

New King James Version : « Mais il s’est dépouillé lui-même, en prenant la forme d’un esclave, et en devenant semblable aux hommes. »

New Living Translation : « Au contraire, il a renoncé à ses privilèges divins ; il a pris l’humble position d’un esclave et est né comme un être humain. Lorsqu’il est apparu sous une forme humaine ».

D’un point de vue lexical, on peut se demander si les expressions « s’est vidé », « s’est fait une réputation » ou « a renoncé à ses privilèges divins » sont les meilleures traductions. La traduction New International Version/Today’s New International Version  ; « ne s’est rien fait » est probablement plus soutenable (Hansen 2009, p. 149 ; Silva 2005, p. 105 ; Ware 2013). Philippiens 2:7, cependant, ne dit pas que Jésus s’est vidé de quelque chose en particulier ; tout ce qu’il dit, c’est qu’il s’est vidé lui-même. Le spécialiste du Nouveau Testament George Ladd fait le commentaire suivant:

Le texte ne dit pas qu’il s’est dépouillé de la forme de Dieu ou de l’égalité avec Dieu…. Tout ce que le texte dit, c’est qu’« il s’est vidé en prenant quelque chose d’autre pour lui, à savoir la manière d’être, la nature ou la forme d’un serviteur ou d’un esclave ». En devenant humain, en s’engageant sur le chemin de l’humiliation qui l’a conduit à la mort, le Fils divin de Dieu s’est vidé de lui-même. (Ladd 1994, p. 460)

C’est une pure conjecture que d’affirmer, à partir de ce verset, que Jésus a renoncé à tout ou partie de sa nature divine. Il peut avoir abandonné ou suspendu l’usage de certains de ses privilèges divins, peut-être, par exemple, son omniprésence ou la gloire qu’il a eue avec le Père dans les cieux (Jean 17:5) , mais pas sa puissance ou sa connaissance divines. « L’humiliation de Jésus n’est donc pas perçue comme le fait qu’il soit devenu homme (anthropos) ou un homme (aner), mais qu’« en tant qu’homme » (hos anthropos) « “il s’est humilié lui-même en devenant obéissant jusqu’à la mort, et même jusqu’à la mort sur une croix” (Philippiens 2:8) » (Culver 2006, p. 514)

Le fait que Jésus n’ait pas renoncé à sa nature divine est visible lorsqu’il se trouvait sur la montagne de la Transfiguration et que les disciples ont vu sa gloire (Luc 9:28-35) puisqu’il y a ici une association avec la gloire de la présence de Dieu dans Exode 34:29-35 . Dans l’incarnation, Jésus n’a pas échangé sa divinité contre l’humanité, mais a suspendu l’usage de certains de ses pouvoirs et attributs divins (cf. 2 Corinthiens 8:9). Le fait que Jésus se soit vidé de lui-même était un refus de s’accrocher à ses avantages et privilèges en tant que Dieu. Nous pouvons également comparer la façon dont Paul utilise ce même terme, kenoo, qui n’apparaît que quatre autres fois dans le Nouveau Testament (Romains 4:14; 1 Corinthiens 1:17 ; 9:15
; 2 Corinthiens 9:3). Dans Romains 4:14 et 1 Corinthiens 1:17 , il signifie rendre nul, c’est-à-dire priver de force, rendre vain, inutile ou sans effet. Dans 1 Corinthiens 9:15
et 2 Corinthiens 9:3 , il signifie annuler, c’est-à-dire faire en sorte qu’une chose soit considérée comme vide, creuse, fausse (Thayer 2007, p. 344). Dans ces cas, il est clair que l’utilisation du kenoo par Paul est figurée plutôt que littérale (Berkhof 1958, p. 328 ; Fee 1995, p. 210 ; Silva 2005, p. 105). De plus, dans Philippiens 2:7, « insister sur le sens littéral de « se dépouiller » revient à ignorer le contexte poétique et la nuance du mot » (Hansen 2009, p. 147). Par conséquent, dans Philippiens 2:7
, il est peut-être plus juste de considérer le « dépouillement » comme le fait pour Jésus de se dévouer, au service des autres, dans une expression de renoncement divin (2 Corinthiens 8:9). Le service de Jésus est expliqué dans Marc 10:45 : « Car le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude. » En pratique, cela signifiait que, lors de son incarnation, Jésus :

  • a pris la forme d’un serviteur
  • Il a été fait à la ressemblance des hommes
  • Il s’est humilié lui-même en devenant obéissant jusqu’à la mort sur la croix.

Dans son incarnation, Jésus n’a pas cessé d’être Dieu, ni d’avoir l’autorité et la connaissance de Dieu.

Jésus en tant que prophète

Dans son état d’humiliation, une partie du ministère de Jésus consistait à transmettre le message de Dieu au peuple. Jésus s’est qualifié de prophète (Matthieu 13:57; Marc 6:4; Luc 13:33) et a été déclaré avoir accompli une œuvre de prophète (Matthieu 13:57; Luc 13:33; Jean 6:14). Même ceux qui ne comprenaient pas que Jésus était Dieu l’acceptaient comme prophète (Luc 7:15-17, Luc 24:19, Jean 4:19 ; 6:14 ; 7:40 ; 9:17). En outre, Jésus introduisait nombre de ses paroles par « amen » ou « en vérité » (Matthieu 6:2, 5, 16). I. Howard Marshall dit de Jésus:

[Jésus] ne prétendait pas à l’inspiration prophétique ; aucun « ainsi parle le Seigneur » ne tombait de ses lèvres, mais il parlait plutôt en termes de sa propre autorité. Il a revendiqué le droit de donner une interprétation autorisée de la loi, et il l’a fait d’une manière qui allait au-delà de celle des prophètes. Il parlait donc comme s’il était Dieu. (Marshall 1976, pp. 49-50)

Dans l’Ancien Testament, Deutéronome 13:1-5 et 18:21-22 a fourni au peuple d’Israël deux tests pour discerner les vrais prophètes des faux prophètes.

Tout d’abord, le message d’un vrai prophète devait être cohérent avec la révélation antérieure.

Deuxièmement, les prédictions d’un vrai prophète doivent toujours se réaliser.

Le Deutéronome 18:18-19 annonce un prophète que Dieu susciterait au sein de son peuple après la mort de Moïse : « Je leur susciterai du milieu de leurs frères un prophète comme toi, je mettrai mes paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que je lui commanderai » (Deutéronome 18:18). Dans le Nouveau Testament, cette parole est considérée comme ayant été accomplie en Jésus-Christ (Jean 1:45; Actes 3:22-23 ; 7:37). L’enseignement de Jésus n’avait pas d’origine humaine, mais venait entièrement de Dieu. Dans son rôle de prophète, Jésus devait annoncer la parole de Dieu au peuple de Dieu. Il était donc soumis aux règles de Dieu concernant les prophètes. Dans l’Ancien Testament, si un prophète n’avait pas raison dans ses prédictions, il était lapidé à mort comme faux prophète sur ordre de Dieu (Deutéronome 13:1-5 ; 18:20). Pour qu’un prophète soit crédible auprès du peuple, son message doit être vrai, car il n’a pas de message propre et ne peut que rapporter ce que Dieu lui a donné. C’est parce que la prophétie a son origine en Dieu et non en l’homme (Habacuc 2:2-3; 2 Pierre 1:21)

Dans son rôle prophétique, le Christ représente Dieu le Père pour l’humanité. Il est venu comme lumière du monde (Jean 1:9 ; 8:12) pour nous montrer Dieu et nous sortir des ténèbres (Jean 14:9-10). En Jean 8:28-29 Jésus a également montré la preuve qu’il était un vrai prophète, c’est-à-dire qu’il vivait en étroite relation avec son Père, transmettant son enseignement (cf. Jérémie 23:21-23).

Quand vous élèverez le Fils de l’homme, vous saurez que c’est moi, et que je ne fais rien de moi-même ; mais comme mon Père me l’a enseigné, je dis ces choses. Et celui qui m’a envoyé est avec moi. Le Père ne m’a pas laissé seul, car je fais toujours ce qui lui plaît.

Jésus avait la connaissance absolue que tout ce qu’il faisait venait de Dieu. Ce qu’il a dit et fait est la vérité absolue parce que son Père est « véridique » (Jean 8:26). Jésus n’a dit que ce que son Père lui a dit de dire (Jean 12:49-50). Si Jésus, en tant que prophète, s’est trompé dans les choses qu’il a dites, alors pourquoi l’acclamerions-nous en tant que Fils de Dieu ? Si Jésus est un vrai prophète, alors son enseignement concernant les Ecritures doit être pris au sérieux comme une vérité absolue.

Enseignement et vérité de Jésus

Puisque Dieu lui-même est la mesure de toute vérité et que Jésus était égal à Dieu, il était lui-même l’étalon par lequel la vérité devait être mesurée et comprise. (Letham 1993, p. 92)

En Jean 14:6 nous apprenons que non seulement Jésus a dit la vérité, mais qu’il était, et qu’il est, la vérité. Les Écritures décrivent Jésus comme la vérité incarnée (Jean 1:17). Par conséquent, s’il est la vérité, il doit toujours dire la vérité et il lui aurait été impossible de dire ou de penser des choses fausses. Une grande partie de l’enseignement de Jésus commençait par la phrase « En vérité, en vérité, je le dis… ». Si Jésus enseignait quelque chose d’erroné, même si c’était par ignorance (par exemple, la paternité mosaïque du Pentateuque), Il ne serait pas la vérité.

L’erreur peut être humaine pour nous. Cependant, la fausseté est enracinée dans la nature du diable (Jean 8:44) , et non dans la nature de Jésus qui dit la vérité (Jean 8:45-46). Le Père est le seul vrai Dieu (Jean 7:28 ; 8:26 ; 17:3) et Jésus n’a enseigné que ce que le Père lui avait donné (Jean 3:32-33 ; 8:40 ; 18:37). Jésus témoigne du Père, qui à son tour témoigne du Fils (Jean 8:18-19; 1 Jean 5:10-11), et ils sont un (Jean 10:30). L’évangile de Jean montre avec insistance que l’enseignement et les paroles de Jésus sont l’enseignement et les paroles de Dieu. En voici trois exemples clairs :

Les Juifs s’étonnaient et disaient : « Comment cet homme connaît-il les lettres, lui qui n’a jamais étudié ? » Jésus leur répondit : « Ma doctrine n’est pas de moi, mais de celui qui m’a envoyé. Si quelqu’un veut faire sa volonté, il connaîtra la doctrine, soit qu’elle vienne de Dieu, soit que je parle de ma propre autorité.»   ;(Jean 7:15-17)

Je sais que vous êtes les descendants d’Abraham, mais vous cherchez à me tuer, parce que ma parole n’a pas de place en vous. Je dis ce que j’ai vu avec mon Père, et vous faites ce que vous avez vu avec votre père. . . . Mais maintenant vous cherchez à me tuer, moi qui vous ai dit la vérité que j’ai entendue de Dieu. Abraham n’a pas fait cela. (Jean 8:37-38, 40).

Car je n’ai pas parlé de mon propre chef ; mais le Père qui m’a envoyé m’a donné un ordre, pour savoir ce que je devais dire et ce que je devais dire. Et je sais que son ordre est la vie éternelle. C’est pourquoi, tout ce que je dirai, je le dirai comme le Père me l’a dit.  ;(Jean 12:49-50)

Non seulement ce que Jésus dit est exactement ce que le Père lui a dit de dire, mais il est lui-même la Parole de Dieu, l’expression de Dieu (1:1). » (Carson 1991, p. 453). L’autorité qui sous-tend les paroles de Jésus, ce sont les ordres qui lui sont donnés par le Père (et Jésus a toujours obéi aux ordres du Père; Jean 14:31). L’enseignement de Jésus n’est pas né d’idées humaines, mais vient de Dieu le Père, c’est pourquoi il fait autorité. Ses propres paroles ont été prononcées avec la pleine autorisation du Père qui l’a envoyé. L’autorité de l’enseignement de Jésus repose donc sur l’unité entre lui et le Père. Jésus est l’incarnation, la révélation et le messager de la vérité pour l’humanité ; et c’est le Saint-Esprit qui transmet la vérité sur Jésus au monde incroyant par l’intermédiaire des croyants (Jean 15:26-27 ; 16:8-11). Encore une fois, s’il y a eu des erreurs dans l’enseignement de Jésus, il s’agit d’un faux enseignant qui n’est pas fiable. Cependant, Jésus était Dieu incarné, et Dieu et le mensonge ne peuvent jamais être réconciliés l’un avec l’autre (Tite 1:2 ; Hébreux 6:18).

La nature humaine de Jésus

Il est important de comprendre que dans l’incarnation, non seulement Jésus a conservé sa nature divine, mais il a également pris une nature humaine. En ce qui concerne sa nature divine, Jésus était omniscient (Jean 1:47-51 ; 4:16-19, 29), il avait tous les attributs de Dieu, mais dans sa nature humaine, il avait toutes les limites de l’être humain, y compris les limites de la connaissance. La véritable humanité de Jésus est exprimée tout au long des évangiles, qui nous disent que Jésus était enveloppé dans des vêtements ordinaires de nourrisson (Luc 2:7), qu’il a grandi en sagesse en tant qu’enfant (Luc 2:40, 52), qu’il était fatigué (Jean 4:6), qu’il avait faim (Matthieu 4:4), qu’il avait soif (Jean 19:28), qu’il a été tenté par le diable (Marc 4:38) et qu’il a été attristé (Matthieu 26:38a). L’incarnation doit être considérée comme un acte d’addition et non comme un acte de soustraction de la nature de Jésus.

Lorsque nous pensons à l’incarnation, nous ne voulons pas mélanger les deux natures et penser que Jésus avait une nature humaine déifiée ou une nature divine humanisée. Nous pouvons les distinguer, mais nous ne pouvons pas les séparer parce qu’elles existent dans une unité parfaite. (Sproul 1996)

Par exemple, dans Marc 13:32 où Jésus parle de son retour, il dit : « Mais de ce jour et de cette heure, personne ne le sait, ni les anges dans le ciel, ni le Fils, mais seulement le Père. » Cela signifie-t-il que Jésus était en quelque sorte limité ? Comment devrions-nous réagir à cette déclaration de Jésus ? Le texte semble direct en disant qu’il y avait quelque chose que Jésus ne savait pas. L’enseignement de Jésus montre que ce qu’il savait ou ne savait pas était une autolimitation consciente. L’homme-Dieu possédait des attributs divins, sinon il aurait cessé d’être Dieu, mais il a choisi de ne pas toujours les utiliser. Le fait que Jésus ait dit à ses disciples qu’il ne savait pas quelque chose indique qu’il n’enseignait pas de fausses vérités, ce que confirme sa déclaration : « s’il n’en était pas ainsi, je vous l’aurais dit » (Jean 14:2). En outre, l’ignorance de l’avenir n’est pas la même chose qu’une déclaration erronée. Si Jésus avait prédit quelque chose qui ne s’est pas produit, il s’agirait d’une erreur.

La question qu’il faut maintenant se poser est la suivante : Jésus, dans son humanité, était-il capable de commettre des erreurs dans les choses qu’il enseignait ? Notre capacité humaine à nous tromper s’applique-t-elle à l’enseignement de Jésus ? En raison de sa nature humaine, des questions sont soulevées quant aux croyances de Jésus concernant certains événements de l’Écriture. La Déclaration de Chicago sur l’herméneutique biblique (1982) déclare : « Nous nions que la forme humble et humaine de l’Écriture implique l’errance, pas plus que l’humanité du Christ, même dans son humiliation, n’implique le péché. Argumentant contre cette position, Kenton Sparks, professeur d’études bibliques à l’Eastern University, dans son livre God’s Word in Human Words, déclare:

Tout d’abord, l’argument christologique échoue parce que, bien que Jésus ait effectivement été sans péché, il était aussi humain et fini. Il se serait trompé de la manière habituelle dont les autres personnes se trompent en raison de leurs perspectives limitées. Il s’est mal souvenu de tel ou tel événement, a confondu telle personne avec telle autre, et a pensé, comme tout le monde, que le soleil se levait littéralement. Se tromper de la sorte fait tout simplement partie du territoire humain. (Sparks 2008, pp. 252-253)

Tout d’abord, il convient de noter que les évangiles ne contiennent aucune preuve que Jésus se soit mal souvenu d’un événement ou qu’il ait pris une personne pour une autre, et Sparks ne fournit aucune preuve à ce sujet. Deuxièmement, le langage utilisé dans les Écritures pour décrire le lever du soleil (par exemple, Psaume 104:22) et le mouvement de la terre n’est littéral que dans un sens phénoménologique, car il est décrit du point de vue de l’observateur. C’est d’ailleurs ce que l’on fait encore aujourd’hui dans les bulletins météorologiques, lorsque le journaliste utilise une terminologie telle que « le soleil se lèvera demain à 5 heures du matin ».

En raison de l’impact que l’idéologie évolutionniste a eu dans le domaine scientifique ainsi que dans la théologie, on estime que l’enseignement de Jésus sur des sujets tels que la création et la paternité mosaïque du Pentateuque était tout simplement erroné. Jésus n’aurait pas eu connaissance de l’évolution en relation avec l’approche critique de la paternité de l’Ancien Testament, l’hypothèse documentaire. Le raisonnement est que, dans son humanité, il était limité par les opinions de son temps. Il ne pouvait donc pas être tenu pour responsable d’une vision de l’Écriture qui prévalait dans la culture. Certains affirment que Jésus a erré dans son enseignement parce qu’il s’est accommodé des traditions juives erronées de son époque. Par exemple, Peter Enns s’oppose à l’idée que la croyance de Jésus en la paternité mosaïque du Pentateuque est valide, puisqu’il a simplement accepté la tradition culturelle de son époque:

La croyance de Jésus en la paternité mosaïque du Pentateuque est valide.

Jésus semble attribuer la paternité du Pentateuque à Moïse (par exemple, Jean 5:46-47). Je ne pense pas, cependant, que cela constitue un contrepoint clair, principalement parce que même les plus ardents défenseurs de la paternité mosaïque reconnaissent aujourd’hui qu’une partie du Pentateuque reflète une mise à jour, mais, prise au pied de la lettre, ce n’est pas une position pour laquelle Jésus semble laisser de la place. Mais plus important encore, je ne pense pas que le statut de Jésus en tant que Fils incarné de Dieu exige que des déclarations telles que 

Jean 5:46-47 soient comprises comme des jugements historiques contraignants sur la paternité de l’œuvre. Au contraire, Jésus reflète ici la tradition dont il a lui-même hérité en tant que Juif du premier siècle et que ses auditeurs considéraient comme telle. (Enns 2012, p. 153)

Comme Enns, Sparks utilise également la théorie de l’accommodation pour défendre les erreurs humaines dans l’Écriture (Sparks 2008, p. 242-259). Il estime que l’argument christologique ne peut servir d’objection aux implications de l’accommodation (Sparks 2008, p. 253) et que Dieu ne commet pas d’erreur dans la Bible lorsqu’il s’accommode des points de vue erronés de l’auditoire humain de l’Écriture (Sparks 2008, p. 256)

Dans son objection à la validité de la croyance de Jésus en la paternité mosaïque du Pentateuque, Enns minimise trop rapidement le statut divin de Jésus par rapport à sa connaissance de la paternité du Pentateuque. Cette attitude ne tient pas compte du fait que la divinité du Christ avait une pertinence épistémologique par rapport à son humanité, et soulève la question de la relation entre la nature divine et la nature humaine en une seule personne. Il nous est dit à plusieurs reprises, par exemple, que Jésus savait ce que les gens pensaient (Matthieu 9:4 ; 12:25), ce qui est une référence claire à ses attributs divins. A. H. Strong explique bien comment la personnalité de la nature humaine de Jésus a existé en union avec sa nature divine:

Le Logos n’a pas pris en union avec lui-même une personne humaine déjà développée, comme Jacques, Pierre ou Jean, mais la nature humaine avant qu’elle ne devienne personnelle ou qu’elle ne soit capable de recevoir un nom. Elle n’a atteint sa personnalité qu’en s’unissant à sa propre nature divine. C’est pourquoi nous voyons en Christ non pas deux personnes – une personne humaine et une personne divine – mais une seule personne, et cette personne possède une nature humaine aussi bien qu’une nature divine. (Strong 1907, p. 679)

Il y a une union personnelle entre la nature divine et la nature humaine, chaque nature étant entièrement préservée dans sa spécificité, tout en étant une seule personne. Bien que certains fassent appel à la divinité de Jésus afin d’affirmer la paternité mosaïque du Pentateuque (Packer 1958, pp. 58-59).

Il n’y a aucune mention dans les évangiles de la divinité de Jésus surplombant son humanité. Les Évangiles ne renvoient pas non plus ses miracles à sa divinité et sa tentation ou sa douleur à son humanité, comme s’il passait d’une nature à l’autre. Au contraire, les Évangiles renvoient systématiquement les miracles du Christ au Père et à l’Esprit . . . [Jésus] disait ce qu’il entendait du Père et comme il était habilité par l’Esprit. (Horton 2011, p. 469)

Le contexte de Jean 5:45-47 est important pour comprendre les conclusions que nous tirons concernant la véracité de ce que Jésus a enseigné. Dans Jean 5:19 il nous est dit que Jésus ne peut rien faire de lui-même. En d’autres termes, il n’agit pas indépendamment du Père, mais il ne fait que ce qu’il voit le Père faire. Jésus a été envoyé dans le monde par Dieu pour révéler la vérité (Jean 5:30, 36) et c’est cette révélation du Père qui lui a permis d’accomplir de « plus grandes œuvres ». Ailleurs dans Jean, il nous est dit que le Père enseigne le Fils (Jean 3:32-33 ; 7:15-17 ; 8:28, 37-38 ; 12:49-50). Jésus n’est pas seulement un avec le Père, mais il dépend aussi de lui. Puisque le Père ne peut être dans l’erreur ou le mensonge (Nombres 23:19 ; Tite 1:2), et parce que Jésus et le Père sont un (Jean 10:30), accuser Jésus d’erreur ou de mensonge dans ce qu’il savait ou enseignait revient à accuser Dieu de la même chose.

Jésus poursuit en reconnaissant que l’Ancien Testament exigeait un minimum de deux ou trois témoins pour établir la véracité d’une affirmation (Deutéronome 17:6 ; 19:15). Jésus produit plusieurs témoins corroborant sa revendication d’égalité avec Dieu :

Les témoins de l’Ancien Testament sont les mêmes que ceux de l’Ancien Testament.

  • Jean le Baptiste (Jean 5:33-35).

  • Les œuvres de Jésus (Jean 5:36).

  • Dieu le Père (Jean 5:37).

  • Les Ecritures (Jean 5:39).

  • Moïse (Jean 5:46).

Jésus dit aux chefs juifs que c’est Moïse, l’un des témoins, qui les tiendra pour responsables de leur incrédulité à l’égard de ce qu’il a écrit sur lui, et que c’est lui qui sera leur accusateur devant Dieu. Craig Keener, spécialiste du Nouveau Testament, commente:

Dans le judaïsme palestinien, les « accusateurs » étaient des témoins contre l’accusé plutôt que des procureurs officiels (cf. 18:29), une image qui serait cohérente avec d’autres images utilisées dans la tradition évangélique (Mt 12:41-42 ; Lc 11:31-32). L’ironie d’être accusé par une personne ou un document en qui l’on avait confiance pour se justifier n’aurait pas échappé à un public antique. (Keener 2003, pp. 661-662)

Or, pour que l’accusation tienne la route, le document ou les témoins doivent être fiables (Deutéronome 19:16-19) et si Moïse n’a pas écrit le Pentateuque, comment les Juifs peuvent-ils être tenus pour responsables par lui et ses écrits ? C’est Moïse qui a fait sortir le peuple d’Israël d’Égypte (Actes 7:40), qui lui a donné la Loi (Jean 7:19) et qui l’a conduit en Terre promise (Actes 7:45). C’est Moïse qui a écrit sur le prophète à venir que Dieu enverrait à Israël et qu’ils devraient écouter (Deutéronome 18:15 ; Actes 7:37). De plus, c’est Dieu qui met les mots dans la bouche de ce prophète (Deutéronome 18:18). De plus, Jésus …

s’est opposé à la pseudo-autorité des traditions juives mensongères . . . . [et] est en désaccord avec une source pseudo-orale [Marc 7:1-13], la fausse attribution de la tradition orale juive à Moïse. (Beale 2008, p. 145)

La base de la véracité et de l’inerrance de ce que Jésus a enseigné ne doit pas être résolue en faisant appel à sa connaissance divine (bien qu’elle puisse l’être), mais peut être comprise à partir de son humanité grâce à son unité avec le Père, ce qui explique pourquoi son enseignement est vrai.

En outre, le Nouveau Testament favorise fortement la paternité mosaïque du Pentateuque (Matthieu 8:4 ; 23:2; Luc 16:29-31; Jean 1:17, 45; Actes 15:1; Romains 9:15 ; 10:5). Cependant, en raison de leur croyance en la « preuve écrasante » de l’hypothèse documentaire, les chercheurs (par exemple, Sparks 2008, p. 165) semblent arriver au Nouveau Testament en croyant que la preuve de la paternité mosaïque du Pentateuque doit être expliquée afin d’être cohérente avec leurs conclusions. Le simple fait est que les chercheurs qui rejettent la paternité mosaïque du Pentateuque et adoptent une approche accommodante des preuves du Nouveau Testament sont aussi peu disposés que les chefs juifs (Jean 5:40) à écouter les paroles de Jésus sur ce sujet.

L’approche accommodante de l’enseignement de Jésus soulève également la question de savoir s’il s’est trompé sur d’autres questions, comme l’explique Gleason Archer.

Une telle erreur, sur des faits historiques qui peuvent être vérifiés, soulève une question sérieuse quant à savoir si l’enseignement théologique, qui traite de questions métaphysiques au-delà de nos pouvoirs de vérification, peut être reçu comme digne de confiance ou faisant autorité. (Archer 1982, p. 46)

L’approche de l’accommodation nous laisse également face à un problème christologique. Puisque Jésus a clairement compris que Moïse avait écrit à son sujet, cela crée un sérieux problème moral pour les chrétiens, puisqu’il nous est demandé de suivre l’exemple donné par le Christ (Jean 13:15 ; 1 Pierre 2:21) et d’avoir son attitude (Philippiens 2:5). Cependant, s’il est démontré que le Christ approuve le mensonge dans certains domaines de son enseignement, cela nous ouvre la porte à l’affirmation du mensonge dans certains domaines également. La croyance selon laquelle Jésus a adapté son enseignement aux croyances de ses auditeurs du premier siècle n’est pas conforme aux faits. Le spécialiste du Nouveau Testament John Wenham, dans son livre Christ and the Bible commente l’idée que Jésus a adapté son enseignement aux croyances de ses auditeurs du premier siècle:

Il ne tarde pas à répudier les conceptions nationalistes de la messianité ; il est prêt à affronter la croix pour avoir défié les idées fausses du moment. . . Il aurait certainement été prêt à expliquer clairement le mélange de vérité divine et d’erreur humaine dans la Bible, s’il en avait connu l’existence. (Wenham 1994, p. 27).

Pour les tenants d’une position d’accommodement, cela ne tient pas compte du fait que Jésus n’a jamais hésité à corriger les opinions erronées répandues dans la culture (Matthieu 7:6-13, 29). Jésus n’a jamais été contraint par la culture de son époque si celle-ci allait à l’encontre de la Parole de Dieu. Il s’est opposé à ceux qui prétendaient être des experts de la loi de Dieu, s’ils enseignaient l’erreur. Ses nombreuses disputes avec les pharisiens en témoignent (Matthieu 15:1-9 ; 23:13-36). La vérité de l’enseignement du Christ n’est pas liée à une culture, mais transcende toutes les cultures et reste inaltérée par les croyances culturelles (Matthieu 24:35 ; 1 Pierre 1:24-25). Ceux qui prétendent que Jésus, dans son humanité, était sujet à l’erreur et qu’il n’a fait que répéter les croyances ignorantes de sa culture, prétendent avoir plus d’autorité, être plus sages et plus véridiques que Jésus.

Une grande partie de l’enseignement chrétien se concentre, à juste titre, sur la mort de Jésus. Cependant, en mettant l’accent sur la mort du Christ, nous négligeons souvent l’enseignement selon lequel Jésus a vécu une vie d’obéissance parfaite au Père. Jésus n’est pas seulement mort pour nous, il a aussi vécu pour nous. Si tout ce que Jésus avait à faire était de mourir pour nous, il aurait pu descendre du ciel le Vendredi saint, aller directement à la croix, ressusciter des morts et remonter au ciel. Jésus n’a pas vécu 33 ans sans raison. Pendant qu’il était sur terre, le Christ a fait la volonté du Père (Jean 5:30), en prenant des mesures spécifiques, en enseignant, en accomplissant des miracles, en obéissant à la Loi afin de « remplir toute justice » (Matthieu 3:15). Jésus, le dernier Adam (1 Corinthiens 15:45), est venu pour réussir là où le premier Adam avait échoué dans l’observation de la loi de Dieu. Jésus a dû faire ce qu’Adam n’avait pas fait afin d’accomplir la vie de perfection sans péché requise. Jésus a fait cela afin que sa justice puisse être transférée à ceux qui mettent leur foi en lui pour le pardon des péchés (2 Corinthiens 5:21; Philippiens 3:9).

Nous devons nous rappeler que dans son humanité, Jésus n’était pas un surhomme, mais un homme réel. L’humanité de Jésus et la divinité de Jésus ne se mélangent pas directement. Si c’était le cas, cela signifierait que l’humanité de Jésus deviendrait en fait une surhumanité. Et si elle est surhumaine, elle n’est pas notre humanité. Et si ce n’est pas notre humanité, alors il ne peut pas être notre substitut puisqu’il doit être comme nous (Hébreux 2:14-17). Bien que l’humanité authentique de Jésus ait impliqué la fatigue et la faim, cela ne l’a pas empêché de faire ce qui plaisait à son Père (Jean 8:29) et de dire la vérité qu’il avait entendue de Dieu (Jean 8:40). Jésus n’a rien fait de sa propre autorité (Jean 5:19, 30 ; 6:38 ; 7:16, 28 ; 8:16). Il avait la connaissance absolue que tout ce qu’il faisait venait de Dieu, y compris dire ce qu’il avait entendu et avait été enseigné par le Père. Dans Jean 8:28 Jésus a dit : « Je ne fais rien de moi-même, mais je dis ces choses comme mon Père me les a apprises. » Le spécialiste du Nouveau Testament Andreas Kostenberger note que, …

Jésus, en tant que Fils envoyé, affirme à nouveau sa dépendance à l’égard du Père, conformément à la maxime juive selon laquelle « l’agent d’un homme [šālîah] est comme l’homme lui-même. » (Kostenberger 2004, p. 260)

De même que Dieu dit la vérité et qu’aucune erreur ne peut être trouvée en lui, il en va de même pour son Fils envoyé. Jésus n’était pas autodidacte ; son message venait directement de Dieu et, par conséquent, il était en fin de compte la vérité (Jean 7:16-17).

L’Écriture et l’erreur humaine

Il est reconnu depuis longtemps que Jésus et les apôtres ont accepté l’Écriture comme la Parole sans faille du Dieu vivant (Jean 10:35 ; 17:17; Matthieu 5:18; 2 Timothée 3:16; 2 Pierre 1:21). Malheureusement, cette vision de l’Écriture est attaquée par beaucoup aujourd’hui, principalement parce que les critiques supposent qu’étant donné que des humains ont été impliqués dans le processus de rédaction de l’Écriture, leur capacité à se tromper entraînerait la présence d’erreurs dans l’Écriture. La question qu’il faut se poser est de savoir si la Bible contient des erreurs parce qu’elle a été écrite par des auteurs humains.

De nombreuses personnes connaissent l’adage latin errare humanum est – l’erreur est humaine. Par exemple, quelle personne pourrait prétendre être sans erreur ? C’est pourquoi le théologien suisse néo-orthodoxe Karl Barth (1886-1968), dont la vision de l’Écriture est encore influente dans certains cercles de la communauté évangélique, estimait que : « Nous devons oser affronter l’humanité des textes bibliques et donc leur faillibilité… ». (Barth 1963, p. 533). Barth pensait que l’Écriture contenait des erreurs parce que la nature humaine était impliquée dans le processus:

Aussi vrai que Jésus est mort sur la croix, que Lazare est mort en Jean 11, que les boiteux sont devenus boiteux, que les aveugles sont devenus aveugles … de même, les prophètes et les apôtres en tant que tels, même dans leur fonction, même dans leur fonction de témoins, même dans l’acte d’écrire leur témoignage, étaient des hommes réels, historiques, comme nous le sommes, et donc pécheurs dans leur action, et capables et réellement coupables d’erreur dans leurs paroles et leurs écrits. (Barth 1963, p. 529)

Les idées de Barth, ainsi que les résultats finaux de la critique supérieure, font toujours impression aujourd’hui, comme le montre le travail de Kenton Sparks (Sparks 2008, p. 205). Sparks estime que, bien que Dieu soit inerrant, parce qu’il a parlé par l’intermédiaire d’auteurs humains, leur « finitude et leur chute » ont abouti à un texte biblique imparfait (Sparks 2008, pp. 243-244).

Dans un langage postmoderne classique, Sparks déclare:

L’orthodoxie exige que Dieu ne se trompe pas, ce qui implique, bien sûr, que Dieu ne se trompe pas dans l’Écriture. Mais c’est une chose de soutenir que Dieu ne se trompe pas dans l’Écriture, c’en est une autre que les auteurs humains de l’Écriture ne se soient pas trompés. Peut-être avons-nous besoin d’une manière de comprendre l’Écriture qui, paradoxalement, affirme l’inerrance tout en admettant les erreurs humaines dans l’Écriture. (Sparks 2008, p. 139)

L’affirmation de Sparks selon laquelle l’Écriture inerrante est erronée est fondée

sur la base de l’interprétation de l’Écriture par l’homme.

dans les théories herméneutiques postmodernes contemporaines qui mettent l’accent sur le rôle [sic] du lecteur dans le processus d’interprétation et sur la faillibilité humaine en tant qu’agents et récepteurs de la communication. (Baugh 2008)

Sparks attribue les « erreurs » de l’Écriture au fait que les humains se trompent : la Bible est écrite par des humains, et ses déclarations reflètent donc souvent « les limites et les faiblesses humaines » (Sparks 2008, p. 226). Pour Barth et Sparks, une Bible inerrante est digne de l’accusation de docétisme (Barth 1963, pp. 509-510 ; Sparks 2008, p. 373).

Le point de vue de Barth sur l’inspiration semble influencer de nombreuses personnes aujourd’hui dans leur manière de comprendre l’Écriture. Pour Barth, la révélation de Dieu se fait par le biais de ses actions et de son activité dans l’histoire ; la révélation est donc considérée comme un « événement » plutôt que comme une proposition (une proposition est une déclaration décrivant une réalité qui est soit vraie, soit fausse ; Beale 2008, p. 20). Pour Barth, la Bible est un témoin de la révélation mais n’est pas la révélation elle-même (Barth 1963, p. 507) et, bien qu’il y ait des énoncés propositionnels dans l’Écriture, ce sont des indicateurs humains faillibles de la révélation dans la rencontre. Michael Horton explique l’idée que Barth se fait de la révélation:

Pour Barth, la Parole de Dieu (c’est-à-dire l’événement de l’autorévélation de Dieu) est toujours une œuvre nouvelle, une décision libre de Dieu qui ne peut être liée à une forme créaturelle de médiation, y compris l’Écriture. Cette Parole n’appartient jamais à l’histoire mais est toujours un événement éternel qui nous confronte à notre existence contemporaine. (Horton 2011, p. 128)

Dans son livre Encountering Scripture : A Scientist Explores the Bible, l’un des principaux évolutionnistes théistes d’aujourd’hui, John Polkinghorne, explique sa vision de l’Écriture:

Je crois que la nature de la révélation divine n’est pas la transmission mystérieuse de propositions infaillibles… mais le récit de personnes et d’événements qui ont marqué l’histoire de l’humanité. Je crois que la nature de la révélation divine n’est pas la transmission mystérieuse de propositions infaillibles, mais l’enregistrement de personnes et d’événements par lesquels la volonté et la nature divines ont été révélées de la manière la plus transparente. La Parole de Dieu adressée à l’humanité n’est pas un texte écrit, mais une vie vécue …. L’Écriture contient le témoignage du Verbe incarné, mais elle n’est pas le Verbe lui-même. (Polkinghorne 2010, p. 1, 3)

Comme Sparks, Polkinghorne semble suivre Barth dans sa conception de l’inspiration des Écritures (en déformant au passage la conception orthodoxe), qui s’oppose à l’idée de révélation aux messagers divinement accrédités (les prophètes et les apôtres). Par conséquent, selon lui, la Bible n’est pas la Parole de Dieu, mais seulement un témoignage de celle-ci, la révélation étant considérée comme un événement plutôt que comme la Parole écrite de Dieu (énoncés de vérité propositionnelle). En d’autres termes, la Bible est un récit imparfait de la révélation de Dieu aux êtres humains, mais elle n’est pas la révélation elle-même. Ce point de vue ne repose sur aucun élément de la Bible, mais sur des bases extra-bibliques, philosophiques et critiques avec lesquelles Polkinghorne est à l’aise. Malheureusement, Polkinghorne avance un argument fallacieux selon lequel l’inspiration des Écritures serait « dictée par Dieu » (Polkinghorne 2010, p. 1). Pour lui, l’idée que la Bible soit infaillible est « inappropriée et idolâtre » (Polkinghorne 2010, p. 9), et il estime donc avoir le droit de juger les Écritures avec son propre intellect autonome.

Cependant, contrairement à Barth et Polkinghorne, la Bible n’est pas seulement un compte rendu d’événements, mais elle nous donne aussi l’interprétation de Dieu sur le sens et la signification de ces événements. Nous n’avons pas seulement l’évangile, mais aussi les épîtres qui interprètent pour nous la signification des événements de l’évangile de manière propositionnelle. C’est ce que l’on peut voir, par exemple, dans l’événement de la crucifixion du Christ. À l’époque du ministère de Jésus, le grand prêtre Caïphe considérait la mort de Jésus comme un expédient historique, dans la mesure où il était nécessaire, pour le bien de la nation, qu’un homme meure (Jean 18:14). Pendant ce temps, le centurion romain qui se tenait sous la croix en vint à croire que Jésus était « vraiment le Fils de Dieu » (Marc 15:39). Pourtant, Caïphe et le centurion n’auraient pas pu savoir, en dehors de la révélation divine, que la mort du Christ était en fin de compte un sacrifice expiatoire fait pour satisfaire les exigences de la justice de Dieu (Romains 3:25). Nous avons besoin de plus qu’un événement dans la Bible, nous devons également avoir la révélation de la signification de l’événement, sinon la signification devient simplement subjective. Dieu nous a donné le sens et la signification de ces événements par l’intermédiaire des prophètes et des apôtres qu’il a choisis.

En outre, l’accusation de docétisme biblique (qui nie la véritable humanité de l’Écriture) va trop vite en présumant que la véritable humanité nécessite l’erreur :

Étant donné une compréhension de l’œuvre de l’Esprit qui supervise la production du texte sans contourner la personnalité, l’esprit ou la volonté de l’auteur humain, et étant donné que la vérité peut être exprimée de manière perspectiviste – c’est-à-dire que nous n’avons pas besoin de tout savoir ou de parler à partir d’une position d’objectivité ou de neutralité absolue afin de parler véritablement – qu’est-ce qui serait exactement doétique à propos d’un texte infaillible si on nous en donnait un ? (Thompson 2008, p. 195)

De plus, l’adage « l’erreur est humaine » est tout simplement considéré comme vrai. S’il est vrai que les humains se trompent, il n’est pas vrai qu’il est intrinsèque à l’humanité de toujours se tromper. Il y a beaucoup de choses que nous pouvons faire en tant qu’humains sans nous tromper (les examens par exemple) et nous devons nous rappeler que Dieu a créé l’humanité au début de la création comme étant sans péché et donc avec la capacité de ne pas se tromper. De plus, l’incarnation de Jésus-Christ montre que le péché, et donc l’erreur, n’est pas normal. Jésus …

qui est impeccable, a été fait à la ressemblance de la chair du péché, mais étant « à la manière d’un homme », il est resté « saint, inoffensif et sans tache ». Il est faux de dire que l’erreur est humaine. (Culver 2006, p. 500)

On pourrait affirmer que la vision de l’Écriture de Barth et de Sparks est en fait « arienne » (négation de la véritable divinité du Christ). De plus, l’affirmation de Sparks selon laquelle Dieu est inerrant mais s’accommode des auteurs humains (d’où viennent les erreurs dans les Ecritures) ne tient pas compte du fait que si ce qu’il dit est vrai, il est également possible que les auteurs bibliques se soient trompés en déclarant que Dieu est inerrant. Comment, dans leur humanité erronée, auraient-ils pu savoir que Dieu est inerte, à moins qu’il ne le leur ait révélé ?

En outre, le christianisme orthodoxe ne nie pas la véritable humanité des Écritures ; il reconnaît plutôt que le fait d’être humain n’entraîne pas nécessairement l’erreur, et que le Saint-Esprit a empêché les auteurs bibliques de commettre des erreurs qu’ils auraient pu commettre autrement. L’affirmation d’une vision mécanique de l’inspiration (Dieu dicte les mots aux auteurs humains) est tout simplement un canard. Le christianisme orthodoxe adopte plutôt une théorie de l’inspiration organique. « C’est-à-dire que Dieu sanctifie les dons naturels, les personnalités, les histoires, les langues et l’héritage culturel des auteurs bibliques « (Horton 2011, p. 163). La conception orthodoxe de l’inspiration des Écritures, par opposition à la conception néo-orthodoxe, est que la révélation vient de Dieu dans et par les mots. Dans 2 Pierre 1:21 il nous est dit que : « Car la prophétie n’est jamais venue par la volonté d’un homme, mais de saints hommes de Dieu ont parlé sous l’impulsion du Saint-Esprit. La prophétie n’a pas été motivée par la volonté de l’homme, en ce sens qu’elle n’est pas née d’une impulsion humaine. Pierre nous explique comment les prophètes ont pu parler de la part de Dieu parce qu’ils étaient continuellement « poussés » (pheromenoi, participe présent passif) par le Saint-Esprit lorsqu’ils parlaient ou écrivaient. Le Saint-Esprit a poussé les auteurs humains de l’Écriture de telle sorte qu’ils n’ont pas été poussés par leur propre « volonté », mais par le Saint-Esprit. Cela ne signifie pas que les auteurs humains de l’Écriture étaient des automates ; ils étaient actifs plutôt que passifs dans le processus de rédaction de l’Écriture, comme en témoignent leur style d’écriture et le vocabulaire qu’ils utilisaient. Le rôle du Saint-Esprit était d’enseigner les auteurs de l’Écriture (Jean 14:26 ; 16:12-15). Dans le Nouveau Testament, ce sont les apôtres ou leurs proches collaborateurs que l’Esprit a conduits à écrire la vérité et à surmonter leur tendance humaine à l’erreur. Les apôtres partageaient le point de vue de Jésus sur l’Ecriture, présentant leur message comme la Parole de Dieu (1 Thessaloniciens 2,13) et proclamant qu’il était « non pas dans les paroles qu’enseigne la sagesse des hommes, mais dans celles qu’enseigne le Saint-Esprit » (1 Corinthiens 2,13). La révélation n’est donc pas née au sein de l’apôtre ou du prophète, mais elle a sa source dans le Dieu trinitaire (2 Pierre 1:21). La relation entre l’inspiration du texte biblique par le Saint-Esprit et la paternité humaine est trop étroite pour permettre des erreurs dans le texte, comme le démontre S. M. Baugh, spécialiste du Nouveau Testament, à partir du livre des Hébreux

Dieu nous parle directement et personnellement (Héb. 1:1-2)

en promesses (12:26) et en réconfort (13:5) avec le témoignage divin (10:15) à et par la grande « nuée de témoins » de la révélation de l’AT … . Dans les Écritures, le Père parle au Fils (1:5-6 ; 5:5) , le Fils au Père (2:11-12 ; 10:5) et le Saint-Esprit à nous (3:7 ; 10:15-16). Ce parler de Dieu dans les mots de l’Ecriture a le caractère d’un témoignage qui a été légalement validé (2:1-4 ; ainsi le grec bebaios au v. 2) que l’on ignore à ses risques et périls (4:12-13 ; 12:25). Cette identification immédiate du texte biblique avec le discours de Dieu (cf. Gal. 3:8, 22)

est difficilement compatible avec la faiblesse réputée des auteurs bibliques. (Baugh 2008).

De même que Jésus peut assumer notre pleine humanité sans pécher, Dieu peut parler sans erreur à travers les paroles pleinement humaines des prophètes et des apôtres. Le problème majeur que pose le fait de considérer l’Écriture comme erronée est résumé par Robert Reymond:

Nous ne devons pas oublier que la seule source fiable de connaissance que nous avons du Christ est l’Écriture Sainte. Si l’Écriture est erronée quelque part, alors nous n’avons aucune assurance qu’elle est d’une véracité absolue dans ce qu’elle enseigne sur lui. Et si nous n’avons pas d’informations fiables à son sujet, il est alors précaire d’adorer le Christ de l’Écriture, puisque nous pourrions entretenir une représentation erronée du Christ et commettre ainsi une idolâtrie. (Reymond 1996, p. 72).

Le point de vue de Jésus sur les Écritures

Si l’acceptation et l’enseignement de Jésus sur la fiabilité et la véracité des Ecritures étaient faux, cela signifierait qu’il était un faux enseignant et qu’il ne fallait pas se fier à ce qu’il enseignait. Cependant, Jésus croyait clairement que l’Écriture était la Parole de Dieu et donc la vérité (Jean 17:17). Dans Jean 17:17, remarquez que Jésus dit : « Sanctifie-les par ta vérité, car ta parole est la vérité. Ta parole est la vérité. Il ne dit pas que « ta parole est vraie » (adjectif), mais il dit plutôt « ta parole est vérité » (nom). Cela implique que les Écritures ne sont pas simplement vraies ; la nature même des Écritures est la vérité, et c’est la norme même de la vérité à laquelle tout le reste doit être testé et comparé. De même, dans Jean 10:35, Jésus déclare que « l’Écriture ne peut être anéantie » et que « le terme « anéantie » […] signifie que l’Écriture ne peut être vidée de sa force en étant démontrée comme erronée » (Morris 1995, p. 468). Jésus disait aux chefs juifs que l’autorité de l’Écriture ne pouvait être niée. Jésus considérait lui-même les Écritures comme une inspiration verbale, comme le montre sa déclaration dans Matthieu 5:18 :

En vérité, je vous le dis, tant que le ciel et la terre ne passeront pas, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu’à ce que tout soit arrivé.

Pour Jésus, l’Ecriture n’est pas seulement inspirée dans ses idées générales ou ses affirmations larges ou dans son sens général, mais elle est inspirée jusque dans ses mots mêmes. Jésus a réglé de nombreux différends théologiques avec ses contemporains par un seul mot. Dans Luc 20:37-38, Jésus « exploite un verbe absent dans le passage de l’Ancien Testament » (Bock 1994, p. 327) pour soutenir que Dieu continue d’être le Dieu d’Abraham. Son argument présuppose la fiabilité des paroles rapportées dans le livre de l’Exode 3:2-6). En outre, dans Matthieu 4, la réponse de Jésus à la tentation de Satan a consisté à citer des passages du Deutéronome (8:3 ; 6:13, 16), ce qui montre qu’il croyait en l’autorité finale de l’Ancien Testament. Jésus a vaincu les tentations de Satan en lui citant l’Écriture : « Il est écrit… », ce qui a la force de ou est équivalent à « cela règle la question » ; et Jésus a compris que la Parole de Dieu était suffisante pour cela.

L’utilisation de l’Ecriture par Jésus faisait autorité et était infaillible (Matthieu 5:17-20; Jean 10:34-35) car il parlait avec l’autorité de Dieu le Père (Jean 5:30 ; 8:28). Jésus a enseigné que les Ecritures rendent témoignage de lui (Jean 5:39), et il a montré leur accomplissement aux yeux du peuple d’Israël (Luc 4:17-21). Il a même déclaré à ses disciples que ce qui est écrit dans les prophètes au sujet du Fils de l’homme s’accomplira (Luc 18:31). En outre, il a fait passer l’accomplissement des Écritures prophétiques avant le fait d’échapper à sa propre mort (Matthieu 26:53-56). Après sa mort et sa résurrection, il a dit à ses disciples que tout ce qui était écrit à son sujet dans Moïse, les prophètes et les psaumes devait s’accomplir (Luc 24:44-47), et il leur a reproché de ne pas croire tout ce que les prophètes avaient dit à son sujet (Luc 24:25-27). La question est donc de savoir comment Jésus pourrait accomplir tout ce que l’Ancien Testament a dit de lui s’il est rempli d’erreurs ?

Jésus considérait également l’historicité de l’Ancien Testament comme impeccable, précise et fiable. Il a souvent choisi, pour illustrer son enseignement, les personnes et les événements qui sont aujourd’hui les moins acceptables pour les chercheurs critiques. C’est ce qui ressort de ses références à : Adam (Matthieu 19:4-5). Abel (Matthieu 23:35), Noé (Matthieu 24:37-39), Abraham (Jean 8:39-41, 56-58), Lot et Sodome et Gomorrhe (Luc 17:28-32). Si Sodome et Gomorrhe étaient des récits fictifs, comment pourraient-ils servir d’avertissement pour le jugement futur ? Cela s’applique également à la façon dont Jésus a compris Jonas (Matthieu 12:39-41). Jésus ne considérait pas Jonas comme un mythe ou une légende ; si c’était le cas, le sens du passage perdrait de sa force. Comment la mort et la résurrection de Jésus pourraient-elles servir de signe si les événements de Jonas n’ont pas eu lieu ? En outre, Jésus dit que les hommes de Ninive seront présents au jugement dernier parce qu’ils se sont repentis à la prédication de Jonas, mais si le récit de Jonas est un mythe ou un symbole, alors comment les hommes de Ninive pourraient-ils être présents au jugement dernier ?

Fig. 1. Le point de vue de Jésus sur la création de l’homme au début de la création est directement opposé à la chronologie évolutionniste de l’âge de la terre.

En outre, le Nouveau Testament contient de nombreux passages où Jésus cite les premiers chapitres de la Genèse d’une manière directe et historique. Matthieu 19:4-6 est particulièrement significatif car Jésus cite à la fois Genèse 1:27 et Genèse 2:24. L’utilisation de l’Écriture par Jésus fait ici autorité pour régler un différend sur la question du divorce, car elle est fondée sur la création du premier mariage et son objectif (Malachie 2:14-15). Le passage est également frappant pour comprendre l’utilisation de l’Écriture par Jésus, qui attribue les paroles prononcées comme venant du Créateur (Matthieu 19:4). Plus important encore, rien n’indique dans ce passage qu’il l’ait compris au sens figuré ou comme une allégorie. Si le Christ s’est trompé sur le récit de la création et son importance pour le mariage, alors pourquoi devrait-on lui faire confiance pour d’autres aspects de son enseignement ? Jésus a dit : « Dès le commencement de la création, Dieu “fit l’homme et la femme” ». L’expression « depuis le commencement de la création » (‘άπό άρχñς κτíσεως;’-voir Jean 8:44; 1 Jean 3:8, où « depuis le commencement » se réfère au commencement de la création) est une référence au commencement de la création et pas simplement au commencement de la race humaine (Mortenson 2009, pp. 318-325). Jésus disait qu’Adam et Ève étaient là au début de la création, au sixième jour, et non des milliards d’années après le début (fig. 1).

Dans Luc 11:49-51 Jésus déclare:

C’est pourquoi la sagesse de Dieu a dit aussi : « Je leur enverrai des prophètes et des apôtres, et ils tueront et persécuteront quelques-uns d’entre eux », afin que soit exigé de cette génération le sang de tous les prophètes qui a été répandu depuis la fondation du monde, depuis le sang d’Abel jusqu’au sang de Zacharie qui a péri entre l’autel et le temple. Oui, je vous le dis, il sera demandé à cette génération.

L’expression « depuis la fondation du monde » est également utilisée dans Hébreux 4:3, où il est dit que la création de Dieu « les œuvres ont été achevées dès la fondation du monde. » Cependant, le verset 4 dit que « Dieu s’est reposé le septième jour de toutes ses œuvres. » Mortenson souligne :

Les deux déclarations sont clairement synonymes : Dieu a achevé et s’est reposé en même temps. Cela implique que le septième jour (lorsque Dieu a fini de créer, Gen. 2:1-3)

était la fin de la période de fondation. Ainsi, la fondation ne se réfère pas simplement au premier moment ou au premier jour de la semaine de la création, mais à la semaine entière. (Mortenson 2009, p. 323).

Jésus a clairement compris qu’Abel a vécu à la fondation du monde. Cela signifie que les parents d’Abel, Adam et Ève, ont également dû être historiques. Jésus a également dit du diable qu’il était un meurtrier « depuis le commencement » (Jean 8:44). Il est clair que Jésus a accepté le livre de la Genèse comme étant historique et fiable. Jésus a également établi un lien étroit entre l’enseignement de Moïse et le sien (Jean 5:45-47) et Moïse a fait des déclarations très étonnantes sur la création en six jours dans les Dix Commandements, qu’il dit avoir été écrits de la propre main de Dieu (Exode 20:9-11 et Exode 31:18).

Remettre en question l’authenticité et l’intégrité historiques fondamentales de la Genèse 1-11, c’est porter atteinte à l’intégrité de l’enseignement du Christ lui-même. (Reymond 1996, p. 118).

De plus, si Jésus se trompait sur la Genèse, alors il pourrait se tromper sur tout, et aucun de ses enseignements n’aurait d’autorité. L’importance de tout cela est résumée par Jésus lorsqu’il déclare que si quelqu’un ne croit pas en Moïse et aux prophètes (l’Ancien Testament).

L’apôtre Paul a lancé un avertissement à l’Église de Corinthe:

Mais je crains que, comme le serpent a séduit Ève par sa ruse, vos esprits ne se corrompent d’une manière ou d’une autre, loin de la simplicité qui est en Christ.  ;(2 Corinthiens 11:3).

La méthode de tromperie de Satan à l’égard d’Ève consistait à l’amener à remettre en question la Parole de Dieu (Genèse 3:1). Malheureusement, de nombreux universitaires et laïcs chrétiens tombent aujourd’hui dans le panneau et remettent en question l’autorité de la Parole de Dieu. Nous devons cependant nous rappeler que Paul nous exhorte à avoir « l’esprit » (1 Corinthiens 2:16) et « l’attitude » du Christ (Philippiens 2:5). Par conséquent, en tant que chrétiens, nous devrions croire ce que Jésus croyait concernant la véracité de l’Écriture, et il croyait clairement que l’Écriture était la Parole parfaite de Dieu et, par conséquent, la vérité (Matthieu 5:18 ; Jean 10:35 ; 17:17).

Jésus en tant que Sauveur et les implications de la fausseté de son enseignement

La faille fatale dans l’idée que l’enseignement de Jésus contient une erreur est que, si Jésus, dans son humanité, prétendait en savoir plus ou moins qu’il n’en savait en réalité, une telle affirmation aurait de profondes implications éthiques et théologiques (Sproul 2003, p. 185) concernant les affirmations de Jésus d’être la vérité (Jean 14:6), de dire la vérité (Jean 8:45), et de témoigner de la vérité (Jean 18:37). Le point critique dans tout cela est que Jésus n’avait pas besoin d’être omniscient pour nous sauver de nos péchés, mais il devait certainement être sans péché, ce qui inclut de ne jamais dire un mensonge.

L’Écriture est claire : Jésus était sans péché dans la vie qu’il a menée, observant parfaitement la loi de Dieu (Luc 4:13; Jean 8:29 ; 15:10; 2 Corinthiens 5:21; Hébreux 4:15; 1 Pierre 2:22; 1 Jean 3:5). Jésus était confiant dans le défi qu’il lançait à ses adversaires de le convaincre de péché (Jean 8:46).

La réponse à cette question doit être non. De même qu’Adam, lors de sa création, était pleinement humain et pourtant sans péché, de même le second Adam, qui a pris la place d’Adam, a non seulement commencé sa vie sans péché, mais a continué à le faire. (Letham 1993, p. 114).

Alors qu’Adam a échoué dans sa tentation par le Diable (Genèse 3) le Christ a réussi dans sa tentation, accomplissant ce qu’Adam n’avait pas réussi à faire (Matthieu 4 : 1-10). Strictement parlant, la question de savoir si le Christ a pu pécher ou non (impeccabilité) …

signifie non seulement que le Christ pouvait éviter de pécher, et qu’il l’a effectivement fait, mais aussi qu’il lui était impossible de pécher en raison du lien essentiel entre la nature humaine et la nature divine. (Berkhof 1959, p. 318).

Si Jésus, dans son enseignement, avait prétendu ou proclamé avoir plus de connaissances qu’il n’en avait en réalité, cela aurait été un péché. La Bible nous dit que « nous qui enseignons, nous serons jugés plus sévèrement » (Jacques 3:1). L’Écriture dit aussi qu’il vaudrait mieux avoir une meule de moulin suspendue au cou et être noyé que d’égarer quelqu’un (Matthieu 18:6). Jésus a fait des déclarations telles que « Je ne parle pas de ma propre autorité. C’est le Père qui vit en moi » (Jean 14:10) et “Je suis … la vérité” (Jean 14:6). Si Jésus prétendait enseigner ces choses et qu’il donnait ensuite des informations erronées (par exemple sur la création, le déluge ou l’âge de la terre), ses affirmations seraient faussées, il pécherait et cela l’empêcherait d’être notre Sauveur. La fausseté qu’il enseignerait serait qu’il sait quelque chose qu’il ne sait pas en réalité. Dès lors que Jésus affirme de manière étonnante qu’il dit la vérité, il n’a pas intérêt à enseigner des erreurs. Dans sa nature humaine, parce que Jésus était sans péché, et qu’en tant que tel « la plénitude de la divinité » habitait en lui (Colossiens 2:9), alors tout ce que Jésus enseignait était vrai ; et l’une des choses que Jésus enseignait était que l’Écriture de l’Ancien Testament était la Parole de Dieu (la vérité) et, par conséquent, son enseignement sur la création l’était aussi

Lorsqu’il s’agit du point de vue de Jésus sur la création, si nous affirmons qu’il est le Seigneur, ce qu’il croyait devrait être extrêmement important pour nous. Comment pouvons-nous avoir un point de vue différent de celui qui est notre Sauveur et notre Créateur ! Si Jésus s’est trompé en ce qui concerne son point de vue sur la création, alors nous pouvons affirmer qu’il s’est peut-être trompé dans d’autres domaines également – c’est ce que soutiennent des chercheurs tels que Peter Enns et Kenton Sparks.

Conclusion

L’une des raisons qui poussent aujourd’hui à croire que Jésus a erré dans son enseignement est le désir de syncrétiser la pensée évolutionniste avec la Bible. De nos jours, les évolutionnistes théistes ont pris l’habitude de réinterpréter la Bible à la lumière des théories scientifiques modernes. Cependant, cela se termine toujours par un désastre, car le syncrétisme est basé sur un type de synthèse – mélangeant la théorie du naturalisme avec le christianisme historique, ce qui est antithétique au naturalisme.

La question pour les chrétiens est de savoir ce qu’il faut concéder sur le plan théologique pour continuer à croire en l’évolution. De nombreux évolutionnistes théistes rejettent de manière incohérente la création surnaturelle du monde, tout en acceptant la réalité de la naissance virginale, les miracles du Christ, la résurrection du Christ et l’inspiration divine des Écritures. Cependant, tous ces éléments sont également en contradiction avec les interprétations séculières de la science. Les évolutionnistes théistes doivent se faire des nœuds pour ignorer les implications évidentes de ce qu’ils croient. Le terme « incohérence bienheureuse » devrait s’appliquer ici, car de nombreux chrétiens qui croient en l’évolution ne la poussent pas jusqu’à ses conclusions logiques. Cependant, certains le font, comme le montrent ceux qui affirment que le Christ et les auteurs des Ecritures ont commis des erreurs dans ce qu’ils ont enseigné et écrit.

Certains affirment qu’ils n’acceptent pas le récit biblique des origines dans la Genèse, lorsqu’il parle de la création surnaturelle de Dieu en six jours consécutifs et de la destruction du monde lors d’un déluge catastrophique. On ne peut cependant pas dire cela sans négliger l’enseignement clair de notre Seigneur Jésus à ce sujet (Marc 10:6; Matthieu 24:37-39) et le témoignage clair de l’Ecriture (Genèse 1:1-2; 3:6-9; Exode 20:11; 2 Pierre 3:3-6), qu’il a affirmé comme étant la vérité (Matthieu 5:17-18; Jean 10:25 ; 17:17). Jésus a dit à ses propres disciples que ceux qui vous reçoivent [en acceptant l’enseignement des apôtres] me reçoivent (Matthieu 10:40). Si nous confessons que Jésus est notre Seigneur, nous devons être prêts à nous soumettre à lui en tant que maître de l’Église.

Références

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Rick Warren dan Hipnosis

Janganlah kamu diikat menjadi satu dengan orang-orang yang tidak percaya dengan kuk yang asing. Sebab apakah hubungannya kebenaran dengan kejahatan? atau apakah persamaan antara terang dan kegelapan? 2Kor 6:14

Berikut ini adalah apa yang Rick Warren ajarkan (atau telah ajarkan) di situsnya

saddleback.com :

Anda adalah TIPE 5: Cemas

RENCANA TINDAKAN

Belajar untuk membunuh semut (pikiran negatif secara otomatis).

Meditasi (pergi ke ruang relaksasi untuk sesi meditasi).

Hipnosis (bertemu di ruang relaksasi untuk sesi hipnosis).

Pernapasan diafragma.

Musik yang menenangkan.

Olahraga yang intens (lihat Body Gym untuk informasi lebih lanjut tentang olahraga).

Diet seimbang antara protein dan karbohidrat kompleks (lihat Resep dan Tips dan Tips Tana untuk resep dan banyak lagi).

Minyak ikan, seperti Omega-3 Power.

Mengoptimalkan kadar vitamin D.

Suplemen seperti GABA, B6, magnesium, dan lemon balm yang terdapat di GABA Calming Support.

Beberapa peringatan dan komentar dapat dibuat dengan mengetahui bahwa Rick Warren seharusnya adalah seorang pendeta Kristen:

1 – Halaman ini telah dihapus dari Internet, tetapi masih dapat ditemukan dalam arsip di web:

https://web. archive.org/web/20110402205315/http://saddleback.com:80/thedanielplan/healthyhabits/braintype/

Ada tautan ke situs web penghipnotis Daniel Amen (http://www.theamensolution.com/)

2 – Apakah diskusi tentang tipe-tipe karakter di dalam Gereja itu perlu? Di manakah Alkitab membicarakannya?

Pada Paskah pertama, bukan ukuran keluarga yang menentukan jumlah anak domba yang akan dimakan, tetapi anak domba yang menentukan jumlah orang yang akan memakannya, Anak Domba yang menjadi pusatnya, bukan manusia, kemampuan, sikap dan kebutuhannya.

3 – lihat berbagai artikel yang memperingatkan tentang  hipnosis di situs kami.

Sebuah kehidupan, sebuah gairah, sebuah takdir: Sebuah studi tentang Pierre Oddon

Pierre Oddon adalah seorang penulis, pengajar dan anggota komite pengarah Vigi-Sectes.

1. Posisi saya

Setelah secara pribadi dibentuk – atau diubah bentuknya – oleh ribuan komentar, pembacaan dan studi Firman Tuhan memaksakan dirinya pada saya di sekitar usia 45 tahun sebagai satu-satunya fondasi untuk pembangunan yang kokoh. Setelah lebih dari 20 tahun berlatih, saya pikir ini adalah pendekatan terbaik terhadap Firman Tuhan. Beberapa tafsiran Alkitab yang baik dapat, setelah itu dan hanya setelah itu, berperan untuk memeriksa dan memperkaya penemuan kita sendiri. Saya sangat percaya bahwa

Segala tulisan yang diilhamkan Allah memang bermanfaat untuk mengajar, untuk menyatakan kesalahan, untuk memperbaiki kelakuan dan untuk mendidik orang dalam kebenaran, supaya setiap orang yang dikehendaki Allah terbina dengan baik dan sempurna dalam setiap perbuatan baik. (2 Tim. 3:16-17)

2. Keberatan-keberatan saya

Buku-buku seperti Rick Warren, tidak menarik minat saya: Saya tidak percaya pada teknik cepat yang mengubah seorang cerewet menjadi kuda pacu dalam 40 hari atau pada pertobatan yang terdiri dari « berteman dengan Tuhan » dengan membuat « awal yang baru » (hal. 106) yang seharusnya membawa Anda ke surga dengan melakukan pertobatan dan pembenaran melalui iman kepada Yesus Kristus.

Semakin metode-metode ini ditampilkan sebagai sesuatu yang luar biasa, semakin mencurigakan bagi saya. Pertobatan, meskipun tidak selalu terjadi secara instan, adalah sebuah peristiwa sejarah, yang dapat kita jadikan acuan; seperti orang buta sejak lahir yang disembuhkan oleh Tuhan, semua orang yang sungguh-sungguh percaya dapat mengatakannya.

Aku tahu satu hal, bahwa aku buta dan sekarang aku melihat (Yoh. 9);

Pertumbuhan rohani, di sisi lain, menurut saya harus mengikuti aturan ilahi tentang pertumbuhan alami. Seseorang pernah berkata: « Jika imanmu tumbuh seperti jamur, maka imanmu akan menjadi sama kuatnya. »

Ribuan orang mengaku telah diberkati dengan membaca buku ini, yang telah tersebar hingga lebih dari 25 juta eksemplar. Maka jadilah demikian! Tapi apa sebenarnya yang dimaksud dengan « berkat »? Ada jutaan orang yang mengaku telah diberkati dengan membaca buku-buku Saksi-Saksi Yehuwa: banyak perokok yang tidak lagi merokok, para pezina yang tidak lagi berselingkuh, dan sebagainya… dan buah-buah ini tidak dapat disangkal. Namun, ini tidak berarti bahwa hal itu menunjukkan keabsahan ajaran Saksi-Saksi Yehuwa!

3. Meninggalkan kebebasan untuk perbudakan

Di dalam bukunya yang lain, RW (untuk Rick Warren) menyatakan:

« Semua yang ingin bergabung harus mengikuti kursus untuk mempersiapkan diri menjadi anggota, dan mereka harus menandatangani kontrak perjanjian. Hal ini mengikat para anggota untuk berpartisipasi secara finansial, melayani dalam pelayanan, membagikan iman mereka, dan mengikuti para pemimpin… Mereka yang gagal memenuhi kontrak perjanjian ini akan kehilangan keanggotaannya… » (The Purpose Driven Church, halaman 54, terj. Libre).

Jadi, Anda telah diperingatkan. Berikut adalah hasil yang mungkin terjadi setelah Anda membaca:

– Anda akan meninggalkan jemaat Anda untuk menandatangani « kontrak perjanjian » dalam « Gereja RW ». Anda tidak akan meninggalkan jemaat Anda karena tidak setia kepada Firman Tuhan, tetapi hanya karena tidak menerima buku dan metode RW… Anda juga dapat menyebabkan perpecahan dalam gereja lokal Anda dan memecah belah anak-anak Allah yang telah berkumpul dan bukannya menyatukan kembali anak-anak Allah yang tercerai-berai (bdk. Yoh. 11:52).

Tidakkah hal ini mengganggu Anda di suatu tempat? Namun, fakta bahwa sebuah buku dalam bentuk apa pun dapat menggantikan Firman Allah adalah sebuah indikator yang tidak dapat menipu.

– Anda akan, tentu saja, harus menerima pelatihan ketika Anda mungkin tidak mengambil bagian dalam pelajaran Alkitab di gereja Anda. Mengapa?

– Anda akan, secara wajib, harus mengganti partisipasi sukarela Anda dalam pengumpulan mingguan Gereja (1Kor 16.2) dengan cek besar yang mewakili 10% dari penghasilan Anda. Jika hal ini begitu baik, mengapa Anda tidak melakukannya hari ini juga, tanpa dipaksa oleh kontrak yang ditandatangani? (lih. hal 76).

– Anda akan berjanji untuk tidak mengkritik apa pun tentang sistem RW agar tetap berada dalam « kesatuan gerejawi », sedangkan hari ini Anda tidak menahan diri untuk tidak mengkritik majelis Anda. Mengapa?

– Anda akan berkomitmen secara tertulis untuk mengikuti para pemimpin baru yang tidak Anda kenal, padahal Anda mungkin tidak dapat tunduk pada para pemimpin Anda yang sekarang. Mengapa? Apa yang telah terjadi?

Sebelum menyerahkan diri Anda pada jalan perbudakan ini, saya menasihati Anda untuk menempatkan diri Anda di hadapan Tuhan dalam doa dan membaca dengan saksama, dan beberapa kali, surat kepada jemaat di Galatia… Dan khususnya ayat ini:

« Kristus telah memerdekakan kita dengan memerdekakan kita; karena itu berdirilah teguh dan janganlah kamu diikat lagi dalam perhambaan. » (Gal. 5:1)

… oleh seorang manusia… atau oleh sebuah sistem.

4. Saya menyerah

Didesak oleh beberapa permintaan, saya memanfaatkan liburan beberapa hari untuk melakukan pembacaan apriori yang mudah dan panjang, yang pada akhirnya menjadi panjang dan membosankan karena pemeriksaan dan refleksi yang terus menerus yang dipaksakan oleh pernyataan RW kepada saya.

Daripada menghabiskan sisa liburan saya dengan membaca seluruh buku, saya berhenti di bab 13, karena Anda tidak perlu meminum satu tong cuka untuk menyadari bahwa itu bukan anggur yang baik. Untung saja saya tidak menandatangani perjanjian yang diminta di halaman 10, karena saya harus meminum seluruh isi gentong itu sampai tetes terakhir (Mazmur 15:4).

Oleh karena itu, komentar-komentar berikut ini hanya berkaitan dengan 13 pasal pertama dan Lampiran 2 yang dirujuk pada halaman 9.

5. Untuk siapa RW ditujukan?

Saya sangat terganggu oleh ambiguitas yang terus-menerus karena, sepertiga dari keseluruhan buku ini, saya masih belum tahu kepada siapa buku ini ditujukan: kepada orang Kristen (= petobat) atau kepada orang non-Kristen (= non-konversi).

Jawaban sederhananya adalah: « Untuk keduanya »! Jangan khawatir, saya sudah memikirkannya, tetapi ketidakjelasan ini sangat disesalkan karena menimbulkan ketidakjelasan dan kegelisahan; saya belum menemukan, dalam pengajaran RW, perbedaan yang jelas antara orang yang bertobat dan orang yang tidak bertobat; nasihat yang diberikan tampaknya ditujukan untuk semua orang secara umum.

Lebih dari 40 bab dari buku setebal 350 halaman yang bertujuan untuk menyajikan « rencana Allah yang luar biasa bagi Anda » (hal. 4 sampul), apakah tidak ada ruang untuk pemberitaan Injil yang jelas? Apakah tidak ada tempat untuk sebuah bab yang menjelaskan tentang rekonsiliasi dengan Allah melalui iman dalam darah yang dicurahkan di Golgota? Sebuah bab yang dengan jelas meletakkan dasar-dasar untuk sebuah awal yang baru? Sebuah « sebelum » dan « sesudah »?

Jadi, pasal-pasal pertama dapat membahas tema keselamatan dan kemudian, dalam sebuah perkembangan yang logis, tema kehidupan Kristen. Namun hal ini tidak terjadi. Mengingat pengetahuan dan penguasaan RW akan teknik-teknik komunikasi, sulit untuk berpikir bahwa ini adalah sebuah kekeliruan, sehingga yang tersisa hanyalah kemungkinan adanya kehendak yang telah ditetapkan, dan hal ini sangat menantang saya.

Jika pengajaran yang diberikan adalah untuk orang-orang yang telah bertobat, « yang telah mati dan bangkit bersama Kristus », yang berjalan oleh Roh, buku ini mungkin menghasilkan beberapa kemajuan dalam cara pengudusan dan pengudusan, karena buku ini berisi beberapa hal yang baik dan ide-ide yang menarik.

Jika pengajarannya adalah untuk orang-orang yang belum bertobat « mati dalam pelanggaran dan dosa-dosa mereka », maka pengajaran yang diberikan membuat orang percaya bahwa keselamatan adalah melalui perbuatan (praktik, teknik, meditasi, permulaan yang baru…) dan ini adalah penipuan besar. Mari kita perjelas: manusia duniawi yang paling baik bukanlah « sahabat Allah », tetapi « musuh Allah » (Rm. 5:10).

KARENA AMBIGUITAS KONSTAN INI MENAMPAKKAN DIRI SAYA SEBAGAI KARAKTERISTIK FUNDAMENTAL DARI KITAB DAN PESAN

Dalam sebuah buku yang mengklaim sebagai sebuah perjalanan dari kematian menuju kehidupan, saya tidak menemukan – dalam 13 bab pertama – gagasan yang jelas mengenai kebinasaan manusia, kebutuhan akan pertobatan dan pertobatan, penerimaan pribadi akan Yesus sebagai Juruselamat, rekonsiliasi yang diperlukan dengan Allah melalui karya salib.

Namun, ayat-ayat Alkitab yang indah, kadang-kadang dikutip tetapi saya ragu bahwa ayat-ayat tersebut akan memungkinkan pembaca yang belum bertobat untuk memahami bahwa dia terhilang dan membutuhkan Juruselamat.

Meskipun disebutkan setidaknya dua kali, salib Yesus Kristus muncul lebih sebagai fakta sejarah yang jauh dari masa lampau daripada sebuah bagian yang wajib dilakukan pada masa kini untuk keselamatan pribadi. Buku ini menyajikan teknik-teknik untuk mendekatkan diri kepada Allah dan menjadi sahabat Allah (hal 93 dst), apakah Anda bertobat atau tidak, hidup Anda haruslah merupakan suatu penyembahan yang terus-menerus, karena « inilah cita-cita Allah » (hal 95).

Di bagian awal buku ini tertulis: « Tuhan merindukan Anda untuk menemukan kehidupan yang telah Ia rencanakan untuk Anda – di dunia ini dan selamanya dalam kekekalan » (hal 5) dan « Buku ini akan menolong Anda untuk memahami untuk apa Anda hidup », (hal 4 sampul buku ini), sehingga buku ini ditujukan bagi orang-orang yang belum bertobat.

Tetapi segera setelah itu

« Ini adalah sebuah panduan hidup Kristen untuk orang-orang Kristen di abad ke-21 » (halaman sampul 4)

Oleh karena itu, buku ini ditujukan bagi para petobat: Ambiguitas ini secara prinsip telah ditetapkan.

6. Kutipan-kutipan dari Alkitab

Presentasi tidak memudahkan untuk diperiksa

Apakah disengaja atau tidak, penyajian buku menjadi kendala dalam memeriksa keabsahan kutipan-kutipan yang ada:

Dengan cara yang sama Anda tidak dapat mengetahui (tanpa memeriksa di bagian akhir buku) terjemahan mana yang digunakan, atau apakah itu terjemahan harfiah atau parafrase.

Pendekatan induktif atau deduktif?

« Cara terbaik untuk memahami rencana Allah bagi hidup Anda adalah dengan membiarkan Alkitab berbicara sendiri. Itulah sebabnya Alkitab dikutip secara terus-menerus dalam buku ini… » (hal. 9)

Pendekatan ini, yang diiklankan sebagai « induktif », adalah prinsip yang sangat baik tetapi saya tidak melihatnya diterapkan dalam buku ini. Seringkali saya menemukan bahwa kutipan-kutipan dari Alkitab hanya berfungsi untuk mendukung pernyataan-pernyataan penulis, yang diakui oleh RW di tempat lain (pendekatan deduktif) (Lihat sedikit lebih jauh di bawah paragraph « perubahan prinsip »).

Berikut ini adalah contohnya:

« Membawa kesenangan bagi Allah disebut ibadah » (hal. 68) Definisi baru ini bukanlah hasil atau puncak dari studi Alkitab tentang masalah ini: ini adalah pernyataan yang dibuat secara serampangan oleh penulisnya.

Sebuah ayat dikutip untuk mendukung pernyataan tersebut: « Kesukaan Tuhan ada pada mereka yang takut akan Dia, pada mereka yang menanti-nantikan kebaikan-Nya ». Namun, bagaimana hal ini menunjukkan pernyataan RW?

Namun « definisi » yang sangat pribadi ini dikembangkan berkali-kali dan dianggap telah ditetapkan secara definitif:

– Ibadah adalah cara hidup (hal 69)– Jika Anda mendedikasikan pekerjaan Anda kepada Tuhan … tugas Anda akan menjadi tindakan ibadah (hal 72)- Setiap tindakan ketaatan merupakan perwujudan ibadah (hal 77)- Inti dari ibadah adalah penyerahan diri (hal 81)

Penyembahan yang sejati … terjadi ketika Anda mempersembahkan diri Anda sepenuhnya kepada Tuhan (hal 82) (bertobat atau tidak bertobat?)

Namun, sebuah « definisi » yang jauh lebih baik tentang penyembahan diberikan (hal 77), tetapi kali ini hanya dalam kaitannya dengan pujian:

« Kami memuji Tuhan karena apa adanya Dia dan bersyukur atas apa yang telah dilakukan-Nya. »

Saya pikir ada pencampuradukan yang disengaja antara 2 pengertian yang terkait dengan kata-kata Yunani yang digunakan oleh Roh Allah dalam PB: menyembah (dalam bahasa Yunani: sujud, tiarap, berbaring di hadapan… Mat. 4:10 dsb.) dan melakukan penyembahan/pelayanan (Rm. 12:1 dsb.) yang digunakan untuk semua jenis pelayanan.

Alasan yang tidak masuk akal & nbsp; (hal 345)

« Pada awalnya, ketika ditulis, Alkitab berisi sebelas ribu dua ratus delapan puluh istilah Ibrani, Aram, dan Yunani, sedangkan terjemahan bahasa Prancis klasik hanya berisi sekitar 6000 istilah. Jadi, nuansa dan aspek-aspek dari makna asli teks tersebut dapat luput dari kita. »

Pernyataan ini tampak mengada-ada bagi saya. ketepatan yang mengagumkan dari 11.280 istilah yang digunakan dapat diperdebatkan ketika kita mengetahui kerumitan dalam merekonstruksi teks-teks asli dari berbagai sumber yang tersedia.

Selain itu, bahasa Prancis memiliki sekitar 100.000 kata; terjemahan « en français courant » telah berusaha untuk menyederhanakan – dibandingkan dengan terjemahan yang ada saat ini – dengan membatasi diri pada sekitar 30.000 kata. Hanya satu terjemahan yang merupakan pengecualian: Alkitab « en français fondamental » yang mencapai « prestasi » dengan menghasilkan terjemahan yang dapat dipahami hanya dengan menggunakan 3.500 kata. Saya menerima bahwa kekayaan bahasa aslinya hilang dalam edisi ini, yang ditujukan untuk orang-orang yang tidak terlalu melek huruf; tetapi bagi yang lain, masalahnya adalah sebaliknya: istilah apa yang harus digunakan ketika satu istilah Ibrani sesuai dengan beberapa kemungkinan dalam bahasa Prancis?

Tetapi yang lebih mengherankan lagi adalah jumlah istilah dari 3 bahasa sumber yang berbeda dibandingkan dengan jumlah istilah dari satu bahasa sasaran! Anda tidak mungkin serius. Jika, dengan menggunakan metode yang sama, kita membagi 11.280 istilah dengan 3 untuk mendapatkan urutan besarnya, kita akan mendapatkan rata-rata 4.000 kata untuk bahasa-bahasa sumber (yang memang tidak akurat, karena bahasa Yunani lebih kaya dari bahasa Ibrani), yaitu 1/3 lebih sedikit daripada jumlah kata dalam bahasa target! Dan, dengan dasar analisis yang rapuh ini, kesimpulannya akan menjadi kebalikan dari apa yang dinyatakan. Kita dapat, misalnya, menulis: « mengingat kekayaan bahasa sasaran dibandingkan dengan bahasa aslinya, kita dapat memberikan lebih banyak nuansa daripada yang ada dalam teks aslinya ». Namun, apakah ini pendekatan yang dapat diterima? Saya rasa tidak.

Perubahan prinsip & nbsp;? (hal 345)

« Saya tidak selalu mengutip seluruh ayat, tetapi berkonsentrasi pada frasa yang TEPAT, mengikuti model Yesus dan para rasul yang mengambil ayat-ayat Perjanjian Lama dengan cara ini. Mereka sering mengutip satu frasa tunggal UNTUK MENEGUHKAN PROPOSAL MEREKA. »

Memang benar bahwa Tuhan dan para rasul yang diilhami terkadang mengutip bagian-bagian ayat dengan cara yang agak membingungkan. Hal ini bergantung pada Roh Allah, tetapi ketika saya menjelaskan aturan-aturan hermeneutika, saya tidak menyajikan hal ini sebagai aturan umum yang harus diterapkan, tetapi sebagai pengecualian terhadap prinsip yang jelas yaitu mengutip sesuai dengan konteksnya. Mengabaikan hal ini berarti membuka pintu bagi segala macam ekses, kemungkinan untuk dapat membenarkan apa pun.

Mari kita ilustrasikan metode ini dengan sebuah contoh: (tidak berhubungan dengan karya RW)

Pernyataan (Salah) & nbsp;:

Selama masa Gereja, manusia dibenarkan dengan memenuhi hukum Allah.

Ayat yang mendukung:

« Mereka yang melakukan hukum Tauratlah yang akan dibenarkan. » (Roma 2:13)

Tambahkan referensi silang di akhir buku (sehingga Anda tidak dapat langsung memeriksa bahwa ayat yang dikutip ada di Roma 2 (dan bahwa kesimpulan dari bab ini justru sebaliknya) dan Anda memiliki semua bahan untuk memanipulasi siapa pun yang Anda inginkan.

Setelah memberikan nasihat yang baik untuk « membiarkan Kitab Suci berbicara sendiri » (hal 9), RW memberikan prinsip « membuat Kitab Suci berbicara » untuk mendukung pendapatnya (hal 345)! Hal ini menimbulkan kecurigaan yang beralasan.

Penggunaan beberapa terjemahan (hal 345)

Saya tidak menentang prinsip penggunaan beberapa terjemahan, karena saya memiliki 40 terjemahan di meja kerja saya dan saya sangat sering membacanya, namun demikian ada aturan-aturan yang harus diperhatikan. Saya lebih suka menggunakan satu terjemahan saja dan, jika diperlukan untuk pemahaman yang lebih baik tentang makna, saya akan menggunakan versi yang berbeda yang dikutip dengan menyebutkan namanya, atau bahkan terjemahan pribadi dari bahasa aslinya. Saya telah mengalami metode yang dipertanyakan dalam menggunakan terjemahan yang berbeda dalam tulisan-tulisan « Saksi-Saksi Yehuwa » sebelum terjemahan mereka diterbitkan pada tahun 1974: itu jelas merupakan teknik yang canggih untuk mendukung doktrin-doktrin mereka yang salah.

Contoh

: Penggunaan ungkapan  » memberikan penghormatan   » (Darby) jika merujuk kepada Yesus dan kata kerja  » menyembah   » (Segond) jika merujuk kepada Allah Bapa, padahal itu adalah kata yang sama dalam bahasa Yunani yang diterjemahkan secara berbeda, dan secara berulang-ulang, dalam terjemahan mereka masing-masing.

Terjemahan harfiah … DARI BAHASA INGGRIS!

Ketika, misalnya, Anda menemukan di halaman 23 sebuah ayat yang dikutip dalam huruf miring dengan kata-kata  » (Terjemahan harfiah) , » banyak orang akan mengira bahwa ini adalah transkripsi dari teks aslinya. Jauh dari itu! Jika Anda membuka halaman … 345, Anda akan mengetahui bahwa ini adalah terjemahan harfiah dari TEKS BAHASA INGGRIS yang digunakan oleh RW, yang sebenarnya merupakan terjemahan yang sangat longgar dan diparafrasekan dari teks aslinya:

« Namun, ketika tidak ada terjemahan (Perancis) yang menyampaikan MAKNA dari teks bahasa Inggris, kami hanya menerjemahkan secara harfiah [Naskah RW dan BUKAN ALKITAB, dengan mencantumkan catatan terjemahan harfiah . » (hal. 346).

Tidakkah Anda berpikir bahwa hal ini dapat menyesatkan para pembaca?

Kita juga dapat mengajukan pertanyaan mengapa tidak satu pun dari 4 terjemahan bahasa Perancis yang dipilih, yang dianggap terbaik di antara terjemahan-terjemahan yang lain, yang menerjemahkan MAKNA dari teks bahasa Inggris RW? Pertanyaan ini harus dijawab dengan jawaban: Karena teks RW bukanlah teks Firman Allah.

Contoh halaman 93 :

« Sulit bagi saya untuk memahami bahwa Allah menginginkan saya sebagai seorang teman yang intim, tetapi Alkitab meyakinkan kita: Ini adalah Allah yang sangat ingin memiliki hubungan dengan Anda. »

Saya merasa sulit untuk mengenali apa yang disebut sebagai ayat ini, yang dalam terjemahan Darby diakui sebagai ayat yang harfiah:

« Sebab TUHAN, yang nama-Nya cemburu, adalah Allah yang cemburu. » (Kel. 34:14).

Pernyataan ini dibuat dalam konteks penyembahan berhala yang mendalam dan pelacuran rohani. RW menjelaskan prinsip penerjemahannya (hal. 345):

« Saya sengaja menggunakan parafrase yang akan menolong Anda untuk melihat kebenaran Allah dengan kesegaran yang baru

Apakah ini aman?

Selain itu, ada orang-orang yang belum bertobat yang membaca ini karena, di halaman 106, RW dengan jelas menyinggung dan menasihati mereka, untuk tidak diperdamaikan dengan Allah melalui pertobatan dan iman kepada Yesus Kristus, tetapi « …untuk membuat sebuah permulaan yang baru… »: ingatlah bahwa bola ada di tangan Anda. Anda akan menjadi sedekat mungkin dengan Allah seperti yang Anda inginkan. »

Hal ini salah, kecuali jika orang berdosa yang bertobat merendahkan diri di hadapan Allah dan menjadi ciptaan baru di dalam Yesus Kristus.

7. Dapat diterima &

Kematian Kristus yang kedua yang hidup untuk selama-lamanya?

« Jika Anda ingin tahu seberapa besar arti Anda bagi Allah, lihatlah Kristus, dengan tangan terbuka di kayu salib, dan dengarkanlah Dia berkata, « Aku sangat mengasihi Anda! Aku lebih baik mati daripada hidup tanpa Engkau » (hal. 83).

(Saya yang menggunakan huruf besar).

Dia, yang telah menyerahkan nyawa-Nya yang mahal sekali untuk selama-lamanya (Ibr. 10:10), tidak akan menyerahkannya untuk kedua kalinya, baik untuk kamu maupun untuk orang lain: Ia hanya akan datang untuk menghakimi kamu, jika kamu tidak percaya (2Tim. 1:8).

« Oleh karena itu, Allah, setelah melewati masa-masa ketidaktahuan, sekarang MEMERINTAHKAN manusia agar semua orang di mana-mana bertobat; karena ia telah menetapkan suatu hari di mana ia harus menghakimi bumi yang berpenghuni dengan adil, melalui orang yang telah ia tentukan untuk tujuan ini, yang tentangnya ia telah memberikan bukti yang pasti kepada semua orang, dengan membangkitkannya dari antara orang mati. » (Kisah Para Rasul 17.30-31)

Mantra-mantra Kristen

« Melatih diri Anda untuk tetap berada di hadirat Tuhan adalah sebuah SENI, sebuah kebiasaan yang dapat Anda kembangkan. »

dan mantra-mantra yang disarankan:

« Anda memilih formula atau frasa pendek yang dapat diulang-ulang kepada Yesus dalam satu tarikan napas » (hal 95).

Kami di sini menggunakan teknik oriental, yang juga digunakan oleh agama Katolik.

Tidak, terima kasih, saya tidak perlu membaca lebih lanjut: Ini cuka!

Persekutuan saya dengan Bapa dan Anak-Nya Yesus Kristus (1 Yoh. 1:3-4) menuntun saya untuk berbicara kepada Tuhan berkali-kali setiap hari, bukan sebagai teknik untuk merasakan kehadiran Allah, tetapi sebagai konsekuensi alami dari hubungan saya dengan Allah, dari kebebasan saya sebagai seorang anak di hadapan Bapa-Nya.

Baik keselamatan karena perbuatan maupun persekutuan karena perbuatan tidak mendapat persetujuan dari Firman Allah; keduanya adalah nilai-nilai yang terbalik.

8. Sebagai kesimpulan

Kesimpulan

Meskipun ada banyak hal yang baik dalam buku ini, namun dorongan umum dan pesan keseluruhannya tidak baik; hal ini sangat mirip dengan semangat gereja-gereja yang sedang berkembang dan khususnya pengajaran Brian McLaren2/a>.

Buku ini menemukan tempatnya dengan baik di antara berbagai teknik yang diusulkan oleh berbagai agama untuk mencoba mendekati Allah, tetapi buku ini mengecilkan dan kadang-kadang menutupi pesan Injil yang diberitakan Paulus di mana-mana (1 Kor. 15:1-4). Dalam surat perpisahannya dengan para penatua di Efesus, Paulus dapat berkata:

« Tidak ada sesuatu pun yang kusembunyikan dari apa yang berguna bagiku, sehingga aku tidak memberitakan dan mengajar kamu di muka umum dan di dalam rumah-rumah, sambil mendorong baik orang-orang Yahudi maupun orang-orang Yunani untuk bertobat kepada Allah dan untuk percaya kepada Tuhan kita, Yesus Kristus, » (Kis. 20:20-21).

Sama sekali tidak ada kata-kata Paulus yang sesuai dengan RW dan pesan kitabnya. Oleh karena itu, saya menyarankan untuk tidak membacanya, karena masih banyak hal yang lebih baik!

Agama ingin menjadi jalan menuju Tuhan

Injil adalah jalan Allah Juruselamat bagi manusia

Agama tidak pernah menyelamatkan siapa pun

Teknik dan praktik tetap sia-sia bagi Allah

Hanya darah yang dicurahkan di kayu salib oleh Yesus

dapat menyelamatkan yang terhilang selamanya.

P. Oddon.

Sebuah kehidupan yang dimotivasi oleh hal yang esensial: mengapa saya ada di bumi & Studi oleh Scott McCarty

Scott McCarty adalah salah satu pendiri CIFEM3, Grenoble, penulis dan perintis injili. Bagi Anda yang tertarik untuk mendapatkan karya Scott McCarty dan penjelasannya di bagian pinggir buku ini (dalam bentuk selebaran), silakan hubungi kami.

Mengapa harus ada ulasan ini?

Fenomena yang diwakili oleh Rick Warren dan gerejanya The Saddleback Church hanya saya ketahui namanya melalui media; mereka sekarang lebih akrab dengan saya melalui pembacaan yang tekun atas buku Brother Warren, A Life Motivated by the Essential.

Pada awal musim panas ini, seorang saudara dari wilayah Paris yang telah saya kenal sejak tahun 70-an menelepon saya untuk menanyakan apakah saya mengetahui buku itu. Jawaban saya negatif, jadi dia mengirimi saya salinannya dan meminta saya untuk « mengevaluasinya », karena dia merasa terganggu dengan karakter dan isi buku Warren, yang « sangat populer » (jutaan eksemplar terjual) di seluruh dunia; Prancis dan gereja lokalnya adalah perhatian utamanya. Majalah TIME di Amerika Serikat menobatkan Warren sebagai salah satu dari 100 orang paling berpengaruh di negara tersebut! Tentu saja ini berarti Warren adalah « seseorang » dan apa yang dikatakan dan ditulisnya patut diperhitungkan. Namun, teman saya yang seorang ahli teori di CEA di Paris bertanya-tanya tentang isi buku ini jika dibandingkan dengan Perjanjian Baru.

Ia tahu bahwa saya memiliki gelar dalam bidang bahasa Yunani koinè, dan juga belajar bahasa Ibrani (4 tahun) di Amerika Serikat, kemudian di Yerusalem. Terlebih lagi, dia tahu bahwa saya memiliki pendidikan teologi yang kuat yang memungkinkan saya untuk membaca buku ini dan mengkonfirmasi atau menyanggah ketakutannya.

Untuk mengevaluasi tulisan orang lain, Anda perlu mengetahui sedikit tentang subjek tersebut dengan mempelajarinya sendiri (yang telah saya lakukan sejak tahun 1958).

Evaluasi = kritik (dalam pengertian sastra) memberlakukan persyaratan tertentu:

– Pengetahuan tentang subjeknya- Objektivitas = netralitas sejauh mungkin- Ruang waktu tanpa tekanan atau tenggat waktu- Pengalaman hidup yang otentik (diselamatkan pada usia 16 tahun pada tahun 1953, kemudian bekerja di « dunia » di Amerika Serikat dan Prancis; keterlibatan aktif dalam pemberitaan Firman Tuhan sejak tahun 1955- Misionaris di Eropa yang berbahasa Prancis sejak tahun 1968).
– Tidak adanya rasa takut akan « apa yang akan dikatakan orang ».
– Kemampuan untuk memberikan keuntungan bagi penulis untuk meragukan hal-hal yang bersifat sekunder.
– Keinginan bahwa « produk » akan membantu tubuh Kristus dalam mengevaluasi buku ini dan pada akhirnya akan digunakan.

Sudahkah saya berhasil memenuhi persyaratan yang telah saya tentukan sendiri? Tuhanlah yang menilai, dan saya serahkan kepada-Nya. Dalam hal apa pun, saya telah berdoa untuk bersikap adil karena evaluasi dapat membingungkan atau mencerahkan pembaca.

Ijinkan saya juga menambahkan bahwa saya mungkin lebih tepat untuk « mengevaluasi » buku ini daripada orang Prancis, karena saya orang Amerika (tinggal di Prancis sejak 1971) dan saya memahami dengan baik mentalitas, antusiasme, dan tujuan Rick Warren. Sering kali saya tersenyum mendengar ungkapan atau ide yang langsung keluar dari American Way of Life dan dunia penginjilan Amerika pada umumnya. Jika Anda tidak memahami dari mana Warren berasal, latar belakangnya, pendidikannya, dan tujuannya, Anda berisiko dicap sebagai anti-Amerika yang primitif, seorang simplisist yang negatif, atau tidak kompeten dalam hal bahasa dan teologi.

Pendekatan mana yang harus diterapkan

Hampir semua « evaluasi » dilakukan dalam beberapa paragraph, atau hanya satu atau dua halaman yang menyoroti beberapa poin penting. Saya sangat percaya bahwa Tuhan membuat saya mengerti bahwa untuk buku ini, « metode » seperti itu tidak akan mencukupi.

Jadi apa yang harus dilakukan?

Sebuah metode yang jelas, pasti dan adil muncul di benak saya. Metode ini melindungi saya dari kritik bahwa saya telah mengambil sebuah kalimat, kata atau referensi Alkitab di luar konteksnya. Fotokopi yang dilampirkan pada pendahuluan ini (sekitar 340 halaman dari buku ini) mengilustrasikan hal ini dengan jelas. Buku ini sangat sederhana, induktif, dan saya harap dapat diandalkan.

Saya telah memberikan komentar-komentar saya di bagian pinggir, di seluruh buku ini, sehingga semuanya dikatakan sesuai dengan konteksnya.

Dengan demikian, pembaca dapat membaca Warren dan saya sendiri pada saat yang bersamaan. Tidak ada kecurangan yang mungkin terjadi, kecuali karena ketidaksengajaan dari pihak saya. Saya tidak menuntut kesempurnaan, tetapi saya telah berusaha untuk bersikap adil. Karena bagi saya integritas Allah Tritunggal, firman-Nya, dan prinsip-prinsip Perjanjian Baru tentang kehidupan Kristen sedang diserang. Saya menghabiskan 50 jam atau lebih dalam 4 minggu mempelajari buku ini. Jelas sekali bahwa margin yang sempit tidak dapat menampung semua refleksi dan evaluasi saya. Sebuah buku harus ditulis tentang buku ini!

Dalam hidup, pilihan berikut ini menonjol:

Apakah saya teosentris dalam cara saya memahami dan menjalani hidup saya atau saya antroposentris? Dengan kata lain, apakah saya melihat dari Atas, dengan konsepsi Tuhan, ke bawah ke arah manusia, atau apakah saya melihat secara horizontal ke arah manusia untuk mengekstrak konsepsi saya tentang Tuhan dan menyimpulkan dari konsepsi tersebut kehidupan yang mungkin Dia butuhkan? Individu yang memiliki dasar teosentris untuk hidup memperhatikan kebutuhan dan tragedi-tragedi kemanusiaan yang ia rasakan di sekitarnya, bandingkan Matius 18 dengan Yohanes 17:4; Roma 9:1-3; 12:1-2; 2 Korintus 5:14-15:

Sebab kasih Kristus telah menghinggapi kita, dalam hal ini kita telah memutuskan, bahwa jika satu orang telah mati untuk semua orang, maka semua orang telah mati, … Ia telah mati untuk semua orang, supaya mereka yang hidup, tidak lagi hidup untuk dirinya sendiri, tetapi untuk Dia, yang telah mati dan telah dibangkitkan untuk mereka semua.

Dari Dia, melalui Dia, dan kepada Dia adalah segala sesuatu. Bagi Dialah kemuliaan sampai selama-lamanya! Amin!

Ringkasan poin-poin yang dianggap penting:

Saya akan membagikan di sini secara umum contoh kelemahan, bahkan bahaya, dari beberapa pernyataan spesifik penulis. Anda akan menemukan komentar saya di bagian pinggir buku R. Warren, dan Anda bisa menilai sendiri nilai dari « tanda bahaya » yang saya sampaikan. Garis bawah berwarna dalam buku ini adalah cara saya untuk mengatakan bahwa saya dengan sepenuh hati menerima apa yang Warren ajukan pada poin tertentu. Tentu saja saya tidak menggarisbawahi atau menyoroti setiap kalimat dalam buku ini:

– Pada akhir membaca bab 40, saya dicengkeram oleh arus bawah buku ini. Pada paruh kedua buku ini, Warren cukup sering menggunakan kata « profil » dan hal ini cukup mengganggu pikiran saya tanpa bisa saya jelaskan alasannya, hingga saya menyadari bahwa kata tersebut merupakan istilah dari « pemasaran Amerika ».

– Tujuannya adalah untuk menentukan fisiognomi mental seseorang dalam hal bakat mereka untuk sukses dalam hidup. Dan itulah prinsip filosofis yang mendasari keseluruhan buku ini: untuk berhasil, untuk sukses sesuai dengan cita-cita Amerika. Jadi, tujuan orang Kristen adalah untuk mencapai kesuksesan rohani sesuai dengan kriteria kesuksesan profesional manusia Amerika, semua dibalut dengan ‘spiritualitas’ khas konsumen Amerika. Untuk mencapai tujuan ini, ada banyak sekali kursus « bagaimana untuk sukses… » di Amerika Serikat.

– Warren memberikan resepnya. Bagi saya, sebagai orang Amerika, ini adalah dasar filosofis dari buku ini. Saya tidak menuduh Warren selalu secara sadar dan sengaja bertindak/menulis dengan cara seperti ini, tetapi orang-orang Kristen Amerika, termasuk dia, SANGAT tenggelam dalam dunia nyata, secara halus dibuai oleh Si Jahat (1 Yohanes 5:19), bahwa kekristenan injili Amerika dan « cara hidup orang Amerika » adalah satu dan sama. Bukti-bukti untuk hal ini tersebar di seluruh buku ini. Anda harus mengenal jiwa Amerika, dan Anda tidak bisa mengenalnya dengan belajar di sana selama beberapa tahun; Anda dilahirkan di dalamnya, seluruh pendidikan Anda dibangun di sekelilingnya, kedangkalan merasuk ke dalam segala hal, ‘kesuksesan’ adalah hal yang utama. Buku ini mengalami hal itu. Ini adalah buku humanisme Kristen. Pemuridan direduksi menjadi formula dan langkah-langkah yang keberhasilannya terjamin (kata ini mungkin tidak digunakan, tetapi « parfum » ada di dalamnya).

– Kontrol penerbit (baik Amerika atau Perancis, atau keduanya) sangat kurang karena terlalu banyak omong kosong doktrinal, teologis atau psikologis di mana-mana. Jika Anda menerima buku ini apa adanya, terlalu banyak orang yang cepat atau lambat akan berakhir dalam bencana karena kesenjangan antara ajaran Warren dan Perjanjian Baru. Sungguh membingungkan untuk menawarkan kesuksesan kepada para pembaca dalam 40 hari dengan segunung rumus, langkah, dan frasa yang harus dipelajari. Entah gangguan pencernaan, keputusasaan atau kesombongan akan menjadi hasilnya. Bagi saya, kehidupan pemuridan yang digambarkan dalam buku ini sebanding dengan para petani Prancis di barat daya yang « memberi makan secara paksa » bebek-bebek mereka dalam waktu singkat agar mereka terlihat bagus dan memiliki berat badan tertentu. Ini adalah fast food kebijakan konsumen Amerika: makanlah tanpa banyak bertanya tentang apa yang ada di dalamnya, dan Anda akan mendapatkan kesehatan yang baik tanpa mengeluarkan uang terlalu banyak!!!

– Warren terlalu sering menyatakan sebuah prinsip sebagai sesuatu yang benar, dan oleh karena itu mudah dan otomatis, jika pembaca mengikuti langkahnya. Pikiran yang tajam dengan cepat mengenali tipuannya. Taktik yang berbahaya dan agak tidak jujur. Tujuan yang dicari tidak selalu atau jarang membenarkan cara yang digunakan.

– Kadang-kadang Warren melakukan kesalahan yang dia kutuk beberapa kalimat sebelumnya! Ini mengejutkan saya. Dia tidak selalu konsisten atau logis. Terlalu banyak kontradiksi dengan Alkitab.

– Saya bingung dengan penyetaraan Warren terhadap konsep « kemudahan/kemampuan » dan « orang yang dikaruniai », ketika berbicara tentang karunia rohani. Seluruh pertanyaan tentang karunia-karunia rohani membingungkan saya (untungnya saya telah mempelajari dan menulis tentang hal ini secara pribadi; hal ini membuat saya dapat menemukan kesalahannya). Terlalu rumit, tidak jelas, terlalu umum.

– Karena pelatihan bahasa dan doktrin saya, saya selalu waspada ketika seseorang menggunakan kata-kata  » terjemahan harfiah  « 4 mengenai ayat atau bagian Alkitab. Merusak teks Alkitab adalah dosa – titik! Saya hanya menemukan satu yang disebut « terjemahan harfiah » dari 27 terjemahan yang telah saya pelajari secara mendetail. Saya tidak tahu apakah istilah « penghujatan » dapat digunakan dalam kasus ini, tetapi saya tergoda untuk menggunakannya. Warren telah menciptakan teks-teks Yunani dalam Alkitab yang bahkan tidak ada; jadi « terjemahannya » (sic) hanyalah isapan jempol belaka. Itu adalah doktrin palsu yang ditaburkan melalui penipuan ini. Dengan « reputasi » yang dimilikinya di Amerika Serikat, orang-orang yang tidak tahu apa-apa dan mudah tertipu, dengan membaca buku ini, akan mendasarkan kehidupan Kristen mereka pada chimera! Siapa yang dapat merekomendasikan buku ini dengan kekurangannya yang paling serius: merusak Kitab Suci? Saya sedih melihat bahwa bahkan « orang-orang Injili Amerika yang terkenal », yang dianggap sebagai otoritas, mengiklankan buku ini; ini menunjukkan bahwa mereka tidak membaca buku ini dengan bijaksana. Sungguh suatu ancaman bagi komunitas injili, khususnya komunitas injili Perancis, yang terlalu terbiasa mengikuti jejak Amerika.

– Saya melancarkan perang salib terhadap siapa saja yang menyentuh integritas tekstual Alkitab saya!

– Warren yang berbakat, adalah seorang komunikator yang luar biasa dan seorang penjual yang terlahir sebagai seorang salesman; dia berbakat dengan kata kerja. Kemasannya bagus (sic) tetapi isinya tidak selalu merupakan makanan yang enak. Namun, jika buku ini adalah cerminan yang benar dari bakatnya sebagai seorang pelajar Alkitab, kiranya Tuhan berbelas kasihan kepada mereka yang mendengarkannya secara teratur! Ketika saya membaca sebuah buku yang mengaku ingin memperbaiki/mengubah hidup saya yang buruk, saya mengharapkan banyak inspirasi dari Roh Kudus yang, sebagai penulis, tidak pernah mengkhianati teksnya. Buku ini mencoba memberi informasi tetapi tidak memberi inspirasi, karena inspirasi sejati hanya berakar pada Kebenaran yang tertulis. Karakteristik ini sangat kurang dalam buku ini. Saya sangat menyadari bahwa beberapa orang, bahkan banyak orang, akan bersaksi bahwa buku ini telah membangkitkan kehidupan mereka. Hal itu tidak mengubah apa pun tentang kekurangan buku ini yang berbahaya.

– Terlalu banyak generalisasi dan ketidakakuratan yang ditawarkan sebagai kebenaran mutlak yang tidak perlu dipertanyakan lagi! Inilah yang diharapkan oleh kebanyakan orang Kristen Amerika dan mungkin juga oleh para pembaca lainnya di manapun. « Ceritakan apa yang ingin saya dengar dan percayai, buatlah dengan sederhana dan tidak terlalu rumit, karena saya tidak ingin dipaksa untuk berpikir terlalu banyak sebagai bagian dari pembelajaran Alkitab pribadi saya »

– Saya sama sekali tidak bercanda, dan penyakit ini telah menyebar ke gereja-gereja di Perancis.

– Ketika, pada bagian-bagian tertentu, R. Warren mengutuk semua buku yang mengedepankan solusi yang sudah jadi, kami bingung karena itulah yang dia lakukan tanpa mengedipkan mata! Ada sesuatu yang salah di sini.

– Dia bahkan menyarankan untuk melakukan latihan-latihan rohani dengan kekuatan kita sendiri, padahal hanya Roh Kudus yang dapat melakukannya di dalam diri kita.

– Pembahasannya mengenai talenta manusia yang benar dan karunia rohani adalah suatu pencampuradukan yang nyata dari keduanya, yang menyebabkan kebingungan total. Orang-orang yang tidak memiliki banyak pengajaran Alkitab tentang perbedaannya akan tersesat di dalamnya.

– Saya terkejut dan sangat kecewa dengan nadanya yang eksklusif dan hampir sombong ketika dia menulis halaman demi halaman bahwa « lima tujuan » nya adalah benar-benar jalan Tuhan, dan dengan menerapkannya semua akan menjadi baik.

– Saya mendapat kesan bahwa Tuhan Yesus Kristus pasti menempati posisi belakang dalam buku ini. Saat saya mengetik komentar ini, saya mencoba menyampaikan kesan yang saya dapatkan dari buku ini: Buku ini terutama menekankan pada « Anda »: Anda harus melakukan ini dan itu untuk berhasil. Roh Kudus disebutkan, tentu saja, tetapi peran-Nya tampaknya diabaikan.

– Ketika Anda membaca Perjanjian Baru, dosa ada di mana-mana, bahkan di antara orang-orang Kristen; lihatlah surat-surat Paulus yang berbicara dengan bebas tentang dosa tetapi memberikan solusi yang dapat diandalkan. Warren telah menulis sebuah buku yang « naik daun » di mana segala sesuatunya berjalan dengan baik, jadi kita hanya perlu melakukan yang lebih baik lagi, dari kemenangan demi kemenangan, dengan mengikuti programnya secara membabi buta. Bagaimana Anda menghadapi dosa? Bagaimana dengan pertobatan? Memang benar bahwa dia berbicara panjang lebar tentang pencobaan, tapi…

– Saya menemukan caranya mereduksi pertobatan semata-mata menjadi tindakan iman yang tidak berwujud sama sekali anti-Alkitabiah, tetapi itulah orang Amerika. Di manakah pertobatan yang sejati? Dan bagaimana dengan Kisah Para Rasul 20:21? Pada halaman yang sama, ia berbicara kepada orang-orang bukan Yahudi dan kemudian bertobat; terkadang saya tidak tahu persis siapa yang ia maksudkan. Bagaimanapun juga, Injil tidak dijelaskan sama sekali (atau tidak cukup). Sungguh membingungkan bagi pembaca yang masih awam!

– Karena buku ini tampaknya memiliki semua jawaban dan semua solusi, bagaimana kita dapat menjalani kehidupan seorang murid? Seorang teman teolog yang dekat dengan saya mengatakan kepada saya bahwa dia takut buku ini akan menggantikan Alkitab sebagai buku pelajaran!

– Anjuran untuk berdoa kepada Roh Kudus, yang sering didengar di dunia penginjilan dan diulang-ulang dalam buku ini, membuktikan kepada saya bahwa Warren belum cukup mempelajari Alkitabnya. Jika saya tidak salah, tidak ada doa kepada Roh Kudus dalam Perjanjian Baru. Studi induktif saya terhadap kitab Wahyu di mana kita menemukan penyembahan kepada Bapa dan Anak Domba di Surga, saya mendapatkan 15 doksologi atau doa penyembahan, 9 ditujukan hanya kepada Bapa, 3 kepada Anak Domba, dan 3 kepada Bapa dan Anak Domba secara bersama-sama. Tidak ada doa kepada Roh Kudus! Bagaimana mungkin seseorang dapat percaya pada ajaran RW tentang kehidupan Kristen, jika ia tidak memahami ajaran Alkitab tentang Trinitas, dasar dari segala sesuatu?

Saya mendasarkan kehidupan doa saya pada N.T. Kita memiliki hak menurut Yohanes 16:13-15 untuk meminta kepada Bapa dan Anak agar Roh Kudus melakukan ini atau itu sesuai dengan kehendak Dua Pribadi yang Pertama, tetapi berdoa dan bernyanyi kepada Roh Kudus tidak ditemukan dalam PB, setahu saya.

Beberapa saran sebagai kesimpulan:

1. Menurut saya, perlu kehati-hatian dalam pendistribusian buku ini.

Ini berarti bahwa buku ini tidak boleh ditaburkan ke segala arah. Tanpa pendidikan doktrinal tertentu dan ketajaman yang baik, rata-rata pembaca berisiko menyerap « doktrin » dan pil praktis yang salah yang dalam jangka panjang akan sangat merugikannya. Saya senang saya tidak mendapatkan buku semacam ini setelah pertobatan saya pada tahun 1953, karena naifnya saya, seorang bayi yang baru lahir yang siap menelan apa pun yang datang dalam nama Yesus, saya akan menempuh jalan yang salah. Kehidupan yang menyenangkan bersama Penguasa alam semesta akan direduksi menjadi rumus-rumus! Sayang sekali para rasul tidak menulis kitab-kitab mereka sebagai sebuah rumus!

2. Kehidupan Kristen tidak dapat direduksi menjadi lima tujuan yang ditetapkan oleh Warren.

Hidup ini sederhana dan rumit pada saat yang sama, dan kita tidak boleh salah. Ini tentu saja bukan sebuah paket yang terdiri dari lima otomatisasi, karena alasan sederhana bahwa ziarah kita di bumi ini adalah dengan Satu Pribadi dan hubungan kita dengan-Nya tidak mekanis untuk apa pun di dunia ini.

3. Warren berbicara tentang ziarah 40 hari dengan dirinya sendiri sebagai saksi, dan kemudian di bagian akhir ia menyarankan agar pembaca mempelajari satu bab dalam seminggu. Itu berarti 40 minggu! Dia harus memutuskan apa yang dia inginkan. Memang, ada kemungkinan bahwa, dalam situasi tertentu yang sangat terbatas, buku ini mungkin dapat dipelajari dalam kelompok-kelompok di bawah pengawasan yang sangat ketat, dengan syarat para pemimpin kelompok-kelompok ini telah menunjukkan semua kesalahan, atau bahkan kebohongan, untuk mengecam mereka selama studi. Pada akhirnya, ini bukanlah cara yang sangat baik untuk dilakukan. Mungkin seorang pemimpin atau penatua dapat mengambil judul-judul pelajaran dari buku tersebut untuk menyempurnakan pengajaran Alkitab mereka sendiri, dan kemudian mengkhotbahkan dan/atau mengajarkan hasilnya. Akan lebih bijaksana untuk tidak mengajarkan 40 pasal itu apa adanya.

4. Saya tidak dapat merekomendasikan buku ini kepada masyarakat umum. Bahkan kehadirannya di tangan para pemimpin yang tidak memiliki dasar yang kuat dalam doktrin yang sehat adalah bahaya yang besar. Saya mengenal saudara-saudara yang telah mengambil jalan yang salah. Membaca 300 halaman yang dilampirkan dalam pengantar ini cukup mendukung penolakan saya untuk merekomendasikannya.

5. Kehidupan Kristen, yang begitu kaya dan memperkaya, tidaklah rumit jika setiap orang mengikuti teks PB, tetapi ia bukanlah « barang murahan ». Menjualnya dalam kaitannya dengan Pengarangnya adalah sebuah tindakan lèse majesté. Saudara kita harus meninjau kembali salinannya.

Mempelajari buku ini seperti yang harus saya lakukan untuk bekerja dengan cara yang rapi, dan saya harap jujur, membuat saya lelah dan sering kali membuat saya patah semangat. Mengapa? Mencermati setiap kalimat dalam sebuah buku bukanlah tugas yang menyenangkan, terutama ketika penulisnya menganggap dirinya sebagai juara dalam ‘bagaimana cara’, sementara ada terlalu banyak kesalahan dan kekeliruan. Sulit untuk dikatakan, namun bagi saya Daniel 5:25-28 adalah kata penutupnya.

Berikut ini adalah tulisan yang digambar: Dihitung, diberi angka, ditimbang, dan dibagi. Dan inilah penjelasan dari kata-kata tersebut. Dihitung: Tuhan telah menghitung kerajaanmu dan mengakhirinya. Ditimbang: Engkau telah ditimbang dalam neraca dan ternyata ringan. Dibagi: Kerajaanmu akan dibagi-bagi dan diberikan kepada orang Media dan Persia.

Semoga Tuhan mengasihani mereka yang telah menelan isi kitab ini tanpa pandang bulu atau yang berkata kepada diri sendiri, « Aku hanya akan mengambil yang baik. » Adalah ilusi untuk berpikir seperti ini, karena saya telah mengetahui saudara-saudara yang menerima kitab ini dan dengan menerimanya menunjukkan bahwa mereka tidak memiliki kebijaksanaan.

Membaca beberapa halaman dari RW, saya menyadari bahwa saya tidak mengomentari semua hal yang salah dengan buku ini. Namun, ada cukup banyak hal yang dapat mengingatkan orang yang berpikiran terbuka akan kebenaran bahwa serigala tampaknya berpakaian seperti domba!

S. Mc Carty

Sebuah Penipuan yang Luar Biasa oleh Warren Smith

English title : A Wonderful Deception 5

Sedikit ragi mengembangbiakkan seluruh ragi (Gal. 5:9)

Sebagai seorang anggota aktif Zaman Baru, saya segera mengenali implikasi seriusnya dalam gerakan purpose driven (didorong oleh hal-hal yang esensial) Rick Warren. Merasa terpanggil untuk memperingatkan Gereja terhadap kebingungan rohani yang berasal dari ajarannya, saya segera meninggalkan pekerjaan saya untuk menulis Deceived on purpose6 (Disesatkan dengan sengaja): Buku ini membeberkan implikasi Zaman Baru dari gerakan ini.

Saya tidak melabeli Rick Warren, atau gerakannya, sebagai gereja-gereja Zaman Baru, tetapi saya menunjukkan implikasi-implikasinya dalam ajaran-ajaran mereka, dan bahaya-bahaya yang diakibatkannya terhadap Gereja.

Karena para pembela Saddleback telah salah mengartikan peringatan saya, dan karena keprihatinan saya semakin meningkat sejak buku tersebut, saya telah menulis sekuelnya. Di sini, secara singkat dirangkum, ada sepuluh keprihatinan mendasar saya.

Di sini, secara singkat dirangkum, ada sepuluh keprihatinan mendasar saya.

1) Warren mengutip para pemimpin Zaman Baru:

Dalam bab ketiga dari  » kehidupan yang dimotivasi oleh hal-hal yang esensial  « , Rick Warren memperkenalkan tema-temanya tentang « harapan » dan « tujuan », dia memilih untuk memperkenalkannya dengan mengutip Dr.

. Orang yang kami dukung! Seorang spiritiste ! – Bernie Sieger, pemimpin zaman baru dan spiritiste. hal. 24 majalah ‘betapa hebatnya Anda’.

Yang satu ini adalah seorang pemimpin Zaman Baru veteran yang secara terbuka membanggakan diri karena telah menerima seorang pemandu roh bernama George!

Para pembaca jelas tidak menyangka bahwa Allah telah mengilhami Warren untuk memperkenalkan tema-tema ini dengan merujuk pada « hikmat » Bernie Siegel, seorang penulis dan pemimpin gerakan Zaman Baru. Alkitab memperingatkan kita bahwa hikmat ini berasal dari dunia dan bukan dari Allah, yang dapat menyebabkan orang percaya dan orang yang tidak percaya murtad dan disesatkan:

Hikmat ini tidak berasal dari atas, tetapi dari dunia, dari daging, dari Iblis… lebih baik janganlah kamu melakukan sesuatu yang dapat menjadi batu sandungan atau yang dapat membuat saudaramu jatuh (Yakobus 3:15, Roma 14:13b)

2) Rick Warren menyebarkan pesan Zaman Baru yang salah: « Allah ada di dalam segala sesuatu » 8

Dari lima belas versi Alkitab (bahasa Inggris) yang berbeda yang digunakan Rick Warren dalam bukunya, ia memilih untuk mengutip Efesus 4:6 dalam terjemahan baru, yaitu New Century Version (NCV) yang menggambarkan Allah berada « di dalam » segala sesuatu, dengan cara Zaman Baru yang panteistik. Menurut para pemimpinnya, ajaran ini merupakan hal yang mendasar bagi Zaman Baru/Spiritualitas Baru. Dia memilih versi yang berpotensi menyesatkan jutaan pembaca terhadap doktrin utama Zaman Baru bahwa Tuhan ada « di dalam » segala sesuatu.

Warren menulis:

Alkitab mengatakan: « Dia berkuasa atas segala sesuatu dan ada di mana-mana dan ada di dalam segala sesuatu » 9/a>

Hal ini benar-benar memutarbalikkan apa yang dikatakan oleh rasul Paulus dalam Efesus 4:6. Dalam surat ini, Paulus tidak menulis kepada seluruh dunia… Dia menjelaskan bahwa dia menulis kepada « orang-orang kudus di Efesus dan kepada orang-orang yang setia di dalam Kristus Yesus. » (Efesus 1:1) Menurut terjemahan yang benar, Allah tidak berada di dalam semua orang atau segala sesuatu, tetapi Roh Allah hanya berdiam di dalam diri mereka yang telah sungguh-sungguh menerima Yesus Kristus sebagai Tuhan dan Juruselamat (Yohanes 14:15-17; Kisah Para Rasul 5:3). Paulus tidak mengatakan bahwa Allah hadir di dalam diri orang yang tidak percaya.

Bandingkan (NCV) yang dikutip oleh Rick Warren (Dia… ada di dalam semua) dan versi Darby atau NBS:

– (Darby) Dia … ada di atas segalanya, dan di mana-mana, dan di dalam kita semua- (NBS) Dia … ada di atas segalanya, oleh semua orang, dan di dalam semua orang-10/a>

3) Rick Warren dan terjemahan  » The Message « :

Rick Warren mengutip versi The Message (oleh Eugene Peterson) dalam bukunya lebih banyak daripada versi Alkitab lainnya. The Message diwarnai dengan implikasi-implikasi yang berkaitan dengan Zaman Baru. Dalam bab pertamanya, lima dari ayat-ayat yang dikutip berasal dari buku tersebut. Warren mengklaim bahwa itu adalah parafrase dari Alkitab, tetapi dia sering menulis  » Alkitab mengatakan  « … ketika dia mengutipnya. Ini adalah salah satu dari banyak contoh implikasi Zaman Baru dalam ‘Doa Bapa Kami’. Di mana kebanyakan terjemahan berbunyi « di bumi seperti di surga », Peterson menyisipkan frasa okultisme:

Ce qui est en haut comme ce qui est en bas
(Angl.: seperti di atas, maka di bawah).

Makna dari pepatah mistik gaib ini terungkap dalam As Above, So Below, sebuah buku yang diterbitkan pada tahun 1992 oleh penerbit The New Age Journal. Editor Ronald S. Miller menjelaskan bagaimana pepatah gaib/mistik ini mengungkapkan « kebenaran mendasar tentang alam semesta », yaitu ajaran bahwa « kita semua adalah satu », karena Tuhan « imanen » atau « ada di dalam » setiap orang dan segala sesuatu. Miller menulis:

Ribuan tahun yang lalu di Mesir kuno, ahli alkimia besar Hermes Trismegistus, yang diyakini sebagai sezaman dengan nabi Ibrani Abraham, memproklamirkan kebenaran mendasar tentang alam semesta ini: « Apa yang ada di bawah, sama dengan apa yang ada di atas, dan apa yang ada di atas sama dengan apa yang ada di bawah. Pepatah ini menyiratkan bahwa Tuhan yang transenden di luar alam semesta fisik dan Tuhan yang imanen di dalam diri kita adalah satu. Langit dan Bumi, roh dan materi, dunia yang tak terlihat dan dunia yang terlihat membentuk satu kesatuan yang membuat kita terikat erat. »

« Apa yang ‘di atas sama dengan yang di bawah’ berarti bahwa dua dunia secara instan dianggap sebagai ‘satu’ ketika kita menyadari kesatuan esensial kita dengan Tuhan yang Satu dan yang banyak, waktu dengan kekekalan, semuanya adalah Satu. »

Frasa ini berasal dari awal « The Emerald Table » dan mencakup seluruh sistem sihir tradisional dan modern yang ada dalam rumusan samar yang tertulis di atas tablet oleh Hermes Trismegistus. Semua sistem sihir telah mengklaim beroperasi dengan formula ini.

« Apa yang di atas sama dengan apa yang di bawah… alam semesta sama dengan Tuhan, Tuhan sama dengan manusia. »

Sebagian besar referensi internet atau tulisan yang memuat pepatah ini, menggambarkan istilah-istilah ini memiliki sumber okultisme/mistik/zaman baru/esoteris/magis.

Pengajaran seperti itu bertentangan dengan apa yang diajarkan Alkitab: kita adalah « satu » di dalam Yesus Kristus ketika kita bertobat dari dosa-dosa kita dan menerima Dia sebagai Tuhan dan Juruselamat kita. Galatia 3:26-28 menyatakan:

Sebab kamu semua adalah anak-anak Allah karena iman dalam Kristus Yesus; kamu semua yang telah dibaptis dalam Kristus telah mengenakan Kristus. Tidak ada lagi orang Yahudi atau orang Yunani, tidak ada lagi hamba atau orang merdeka, tidak ada lagi laki-laki atau perempuan, karena kamu semua adalah satu di dalam Kristus Yesus.

4) Pandangan yang menyimpang tentang nubuat Alkitab:

Dalam bukunya, Rick Warren sangat menentang studi tentang nubuat. Ia menyatakan bahwa Yesus berkata kepada para murid:

Perincian tentang kedatangan-Ku kembali tidak perlu membuat kamu khawatir.

Bertentangan dengan apa yang ditulis Warren, Yesus mengatakan kepada murid-muridnya di Bukit Zaitun bahwa memahami detail kedatangannya kembali sangatlah penting, dia memberikan murid-muridnya ajaran nubuat yang diperlukan agar mereka tidak tertipu pada akhir zaman. Dia memperingatkan bahwa akan ada nabi-nabi palsu dan ajaran-ajaran palsu yang berusaha mengacaukan rincian kedatangannya kembali. Dia memperingatkan bahwa tidak seorang pun dari murid-muridnya, tidak seorang pun dari kita, yang boleh disesatkan ketika Antikristus tiba. Dia memulai wacana kenabiannya yang panjang dengan mengatakan,

« Waspadalah supaya jangan ada orang yang menyesatkan kamu. »

dan mengakhirinya dengan memperingatkan mereka:

« Oleh karena itu, waspadalah » Berjaga-jagalah ». (Matius 24:4,42,44)

Setelah meninggalkan Zaman Baru, saya menemukan pernyataan Rick Warren tentang kedatangan Yesus kembali ini sangat mengganggu: « Rincian kedatangan-Ku tidak perlu membuat Anda khawatir ». Rincian ini berperan dalam pertobatan saya: Saya belajar dari membaca Alkitab bahwa seorang Kristus palsu telah muncul, dan saya telah menjadi pengikutnya selama beberapa tahun tanpa menyadarinya. Karena Alkitab jelas dan berwibawa, suatu hari saya dapat memahami bagaimana saya telah tertipu tentang Yesus yang sejati dan kedatangan-Nya yang kedua kali. Dengan memahami bahwa ada Kristus palsu yang memalsukan Kristus yang sejati, saya kemudian dapat meninggalkan yang palsu dan menyerahkan hidup saya kepada Kristus.

5) Rick Warren dan John Marks Templeton:

Rick Warren tanpa disadari telah meminjamkan dirinya kepada « tujuan » para simpatisan Zaman Baru seperti John M. Templeton. Wayne Dyer – kolega seorang pemimpin New Age (Neale Donald Walsch), mengajarkan prinsip-prinsip Spiritualitas Baru kepada masyarakat Amerika yang tidak menaruh curiga di televisi. Topik yang ia ajarkan adalah Kekuatan niat dan tujuan. Sementara Dyer dengan cerdik mempresentasikan « Spiritualitas Baru » ini dengan berbicara tentang kekuatan « tujuan », Rick Warren harus menilai « kekuatan tujuan » dalam kontes esai untuk Yayasan Templeton (gerakan Zaman Baru). John Templeton, dengan ajaran Zaman Baru dan metafisiknya yang berorientasi pada metafisika, percaya pada ‘keilahian bersama’ antara Tuhan dan umat manusia.

6) Pengaruh Robert Schuller11 terhadap Rick Warren:

Saya telah menemukan bahwa Rick Warren telah sangat dipengaruhi oleh Robert Schuller dan telah sering menggunakan beberapa ungkapannya, tanpa mengaitkannya dengan dia. Pada tahun 2004, ketika mempromosikan « Institut Kepemimpinan Gereja yang Sukses », Schuller mengklaim bahwa Warren adalah lulusan dari institutnya. Lebih lanjut, … pada tanggal 4 April 2004, pada jam kekuasaan12, Schuller mendeskripsikan Warren sebagai orang yang sering datang ke institutnya. Dan istri Rick Warren, Kay, dikutip dalam sebuah artikel Christianity Today yang mengatakan bahwa:

« Schuller memiliki pengaruh yang besar terhadap Rick. »

Membaca tulisan-tulisan awal Schuller, hal ini dengan cepat terkonfirmasi… Berikut ini salah satu dari sekian banyak contoh: Dalam bukunya yang terbit tahun 1982, Self-Esteem: The New Reformation, Schuller menulis:

« Kelangsungan hidup kita sebagai spesies bergantung pada harapan. Dan tanpa harapan, kita akan kehilangan harapan dan kemampuan untuk mengatasinya.

Dua puluh tahun kemudian, Rick Warren menulis:

« Harapan sama pentingnya dengan udara dan air dalam kehidupan kita, untuk bertahan kita membutuhkan alasan untuk berharap ». (berharap & mengatasi

Contoh lain dapat ditemukan dalam kesimpulan bukunya yang terbit pada tahun 1995, The Church Motivated by the Essential::

« « Terimalah tantangan untuk menjadi sebuah gereja yang ‘termotivasi oleh hal-hal yang esensial’, gereja-gereja terbesar dalam sejarah masih harus dibangun ».

Pernyataan ini hampir merupakan kutipan harfiah dari buku Schuller tahun 1986 « Your Church Has a Fantastic Future », yang mengutip perkataan seorang pendeta:.

« Sepuluh tahun yang lalu saya mendengar Dr Robert Schuller berkata pada konferensi kepemimpinannya, ‘Gereja-gereja terbesar di dunia masih harus dibangun’. »

Ini hanyalah dua dari sekian banyak contoh Rick Warren yang menggunakan, tetapi tidak mengutip, tulisan-tulisan Schuller… Semakin banyak saya membaca Schuller, semakin saya terkejut dengan banyaknya alasan/ide/referensi/kata-kata/istilah-istilah/frasa-frasa dan kutipan-kutipan Rick Warren yang sepertinya diilhami secara langsung oleh tulisan-tulisan dan ajaran-ajaran Schuller. »

7) Rick Warren & Robert Schuller  » reformasi baru   » dan  » Mimpi Tuhan  « :

Proposal « Reformasi Baru » Rick Warren dan « Impian Tuhan » – sebuah « Rencana P.E.A.C.E Global » (rencana perdamaian dunia) – sangat mirip dengan « Reformasi Baru » yang diusulkan oleh Robert Schuller dan « Impian Tuhan » untuk « menebus masyarakat ». Satu-satunya perbedaan yang nyata adalah bahwa Schuller mengusulkannya dua puluh tahun sebelumnya dalam bukunya Self-Esteem: The New Reformation. Untuk mewujudkan « Reformasi Baru » di dalam Gereja, Schuller sering menggunakan metafora « Impian Allah » untuk menggambarkan « rencana besar Allah untuk menebus masyarakat ». Dua puluh tahun kemudian, Warren juga memproklamirkan « Reformasi Baru » di dalam Gereja. Untuk melaksanakannya, Warren juga menggunakan metafora yang sama. Warren menggambarkan Rencana P.E.A.C.E yang baru sebagai « Mimpi Tuhan » untuk Anda dan Dunia. Ternyata hal ini menyerupai PEACE Plan yang diusulkan oleh Neale Donald Walsch: … Sesuai dengan komitmen empat puluh tahun Schuller terhadap gerejanya, Rick Warren juga telah membuat komitmen selama empat puluh tahun terhadap komunitas Saddleback. Dia « mengolah » gereja besarnya dengan setia dengan menerapkan semua yang telah dia pelajari dari Schuller. Akhirnya, konsep Schuller tentang « Impian Tuhan » digunakan untuk menginspirasi jutaan orang Kristen untuk mengikuti proyek 5 poin P.E.A.C.E dari Warren untuk « mengubah dunia », sebuah P. P.E.A.C.E Plan yang, di atas kertas, menyerupai 5 poin PEACE Plan yang diusulkan oleh Neale Donald Walsch dan Zaman Baru « tuhan » nya.

8) Zaman Baru menyambut Reformasi Baru Schuller dengan tangan terbuka:

Dalam buku The New Revelations karya Neale Donald Walsch pada tahun 2002, Walsch memuji pelayanan Robert Schuller dan memuji seruannya untuk « Reformasi Baru ». Walsch menggambarkan bagaimana ia dan « tuhannya » juga menyerukan « Reformasi Baru ».

Bahkan, ia mengucapkan selamat kepada Schuller dan percaya bahwa Reformasi Baru dapat menyatu dengan rencananya, untuk membantu menjembatani jurang pemisah antara Gereja Kristen dengan ajaran Zaman Baru / Spiritualitas Baru. Dia juga menyajikan reformasi barunya sebagai Rencana PEACE (PEACE) dalam bentuk singkatan, seperti Rencana PEACE (P.E.A.C.E) dari Rick Warren.

Dalam Wahyu Baru: Percakapan dengan Tuhan, Walsch, dalam sebuah percakapan dengan « tuhannya », menyatakan:

« Pendeta Robert H. Schuller, seorang pelayan Kristen Amerika yang mendirikan Katedral Kristal yang terkenal … mengatakan dua puluh tahun yang lalu dalam bukunya ‘Self-Esteem: The New Reformation’, apa yang kita perlukan adalah sebuah reformasi kedua di dalam Gereja, untuk menggeser Gereja dari pesan ketakutan dan rasa bersalah, pembalasan dendam, penghukuman, kepada sebuah teologi tentang harga diri. » .

Walsch mengutip Schuller:

« Gereja telah sangat gagal untuk menghasilkan kualitas manusia yang ditemukan dalam diri mereka yang mengubah dunia kita menjadi masyarakat yang aman dan sehat. »

Walsch melanjutkan pembicaraannya dengan « tuhannya » sebagai berikut:

«  » Schuller melanjutkan dengan mengatakan bahwa orang-orang Kristen dan gereja yang tulus dapat menemukan titik tolak teologis untuk kesepakatan universal, jika mereka dapat mengakui hak universal dan keharusan absolut setiap orang untuk diperlakukan dengan penuh rasa hormat, hanya karena ia adalah seorang manusia! » «  »

Walsch kemudian menyebut Schuller sebagai seorang « pendeta yang luar biasa » dan mengutipnya lagi dengan mengatakan:

« Sebagai seorang Kristen, teolog, dan jemaat dalam tradisi Reformed, saya harus percaya bahwa adalah mungkin bagi gereja untuk tetap eksis, meskipun mungkin ada kesalahan besar dalam hal substansi, strategi, gaya, atau rohnya. »

Walsch menambahkan:

« Namun, [Schuller] berkata, pada akhirnya, « para teolog harus memiliki standar-standar internasional, universal, lintas agama, lintas budaya, dan lintas ras: Pdt. Schuller memiliki wawasan yang dalam dalam pengamatannya dan sangat berani untuk mempublikasikannya. Saya harap dia bangga dengan dirinya sendiri! Saya menyarankan pernyataan berikut ini: « Kita semua adalah satu. Cara kita bukanlah cara yang terbaik, tetapi hanya cara yang lain. » menjadi standar teologi bagi organisasi-organisasi internasional, universal, lintas agama, dan lintas budaya ini.

Ini dapat menjadi Injil dari sebuah Spiritualitas Baru.

Akhirnya, saya rasa bukan suatu kebetulan juga bahwa Warren juga menggunakan Reformasi Schuller sebagai prototipe untuk rencana P.E.A.C.E. dan bahwa New Age dan Warren mengembangkan rencana PEACE 5 langkah, untuk mendorong seruan bersama mereka untuk melakukan reformasi lebih lanjut.

Pemimpin New Age lainnya, seperti Bernie Siegel dan Gerald Jampolsky juga memuji Robert Schuller dan mendukung tulisan dan ajarannya. Jampolsky dan Schuller telah mendukung buku satu sama lain. Dalam bukunya Self-Esteem: The New Reformation, Schuller mengutip Jampolsky dengan baik dan memuji pemimpin Zaman Baru ini karena « teologinya yang mendalam. »

Atau, Jampolsky-lah yang memperkenalkan saya pada ajaran A Course in Miracle ketika saya masih berada di New Age.

Saya kemudian menemukan, yang membuat saya tercengang, bahwa kursus yang sama diberikan pada tahun 1985 di Katedral Kristal milik Schuller. Saya kemudian mengetahui bahwa Schuller memiliki hubungan yang berkelanjutan dengan ‘sahabatnya’ Gerald Jampolsky, sejak tahun 1980-an hingga saat ini.

Tidaklah mengherankan jika Bernie Siegel – seorang pemimpin New Age, yang dikutip oleh Rick Warren dalam bukunya, merupakan anggota lama dari komite penasihat untuk kursus A Course in Miracle milik Jampolsky di yayasan New Age Attitudinal Healing Centers.

9) Konsekuensi dari pengaruh Schuller terhadap Rick Warren:

Telah menjadi jelas bagi saya bahwa Rick Warren secara bertahap mengintegrasikan rencana dan ajaran Robert Schuller ke dalam Gereja Injili, baik melalui « Mimpi Allah », « Allah » di dalam segala sesuatu », ‘Reformasi Baru’, atau hal-hal lain…

Tampaknya salah satu tujuan Rick Warren yang tidak dinyatakan adalah untuk mempopulerkan ajaran-ajaran Robert Schuller di sayap Gereja yang secara tradisional ‘fundamentalis’.

Banyak orang percaya yang tampaknya mempercayai Rick Warren, tetapi tidak mempercayai Robert Schuller.

Bujukan ajaib dari « Rick Warren » tampaknya dapat membuat orang percaya menerima ajaran Robert Schuller yang jika tidak, mereka tidak akan pernah menerimanya, yang berasal dari Schuller. Namun, fondasi rohani dari model purpose driven dapat ditemukan dalam tulisan-tulisan dan ajaran-ajaran dari pelayanan Schuller selama lima puluh tahun.

Sementara Warren dan para pemimpin atau organisasi Kristen lainnya membentuk aliansi Purpose-Driven yang baru di seluruh dunia, arsitek yang sebenarnya duduk dengan tenang di kantornya di Crystal Cathedral.

Saya merasa sangat ironis bahwa para pendeta injili belajar atau berbicara di Schuller Institute tentang kepemimpinan gereja yang berhasil, sementara A Course in Miracle (Zaman Baru) juga sedang berlangsung. Rupanya, para pendeta ini berpikir bahwa Schuller tahu apa yang ia lakukan, karena ia memiliki gereja yang hebat « yang berhasil », dan mereka juga menginginkannya.

10) Keprihatinan yang serius – Peringatan yang bijaksana:

Saya menyimpulkan buku saya sebelumnya dengan menunjukkan bahwa belum terlambat bagi Rick Warren untuk menyadari bahwa ia telah dipengaruhi oleh Robert Schuller dan ajaran Zaman Baru. Hal ini bertujuan untuk menggiring Gereja ke arah Spiritualitas Baru. Warren dapat membuka mata banyak orang jika ia mulai membeberkan perbedaan antara Kekristenan yang alkitabiah dengan ajaran-ajaran Zaman Baru yang penuh tipu daya dan Spiritualitas baru ini. Ini adalah peringatan yang sangat bijaksana tentang Rick Warren dan para pemimpin Kristen lainnya yang terus menyangkal ancaman yang sangat nyata dari rayuan rohani yang merusak ini, yang secara serius membahayakan banyak orang yang mempercayai mereka.

… Sayangnya, jika mereka jatuh ke dalam jaring Zaman Baru, bukannya membongkarnya, mereka akan menyeret banyak orang yang tulus ke dalamnya.

Itu akan menjadi orang buta yang menuntun orang buta, saat mereka tenggelam semakin dalam ke dalam parit yang menipu dari Zaman Baru dan kerohanian barunya. Orang-orang Kristen yang tidak memiliki ketajaman, yang mengira bahwa mereka berada di « jalan yang sempit » dan sedang mempersiapkan kedatangan Kristus kembali, akan terlambat menyadari bahwa mereka sebenarnya berada di jalan yang luas, mempersiapkan jalan bagi Antikristus.

Belum terlambat bagi setiap orang untuk diperingatkan dan diperingatkan terhadap penipuan ini tanpa harus menyerang pribadi Rick Warren secara pribadi. Ketika buku saya Dealed on Purpose diterbitkan pada bulan Agustus 2004, saya tahu bahwa buku itu akan menjadi kontroversial.

Seperti yang telah disebutkan, ketakutan saya bukanlah masalah pribadi (Matius 18) antara Rick Warren dan saya sendiri. Karena buku Warren telah terjual dan didistribusikan kepada jutaan orang, saya telah mendekati Warren dan para pembacanya di arena publik yang sama. Pengamatan saya tetap penuh hormat dan didukung oleh Alkitab dan sumber-sumber primer.

Dalam bukunya yang terdahulu « The Church. Satu Semangat, Satu Visi » Warren menulis:

« Saya mencoba untuk belajar dari para kritikus. »

Itulah sebabnya saya berharap dia akan mempertimbangkan secara serius implikasi Zaman Baru, yang telah saya soroti dalam modelnya « Termotivasi oleh hal yang esensial ».

– Apakah dia akan mulai melihat apa yang sebenarnya dilakukan oleh Zaman Baru?

– Apakah dia akan membuat beberapa penyesuaian dalam cara dia mempresentasikan sesuatu?

– Apakah dia akan menyadari perlunya melindungi Gereja Zaman Baru dan Spiritualitas Baru?

Pada akhirnya, analisis saya « Tertipu dalam hal-hal yang esensial » tidak terfokus pada pribadi Rick Warren, tetapi lebih kepada rencana-rencana musuh rohani kita, yang oleh Alkitab disebut sebagai Iblis dan « ilah dunia ini » (2 Korintus 4:4).

Akankah Warren dan staf Saddleback-nya menyadari bagaimana mereka dimanfaatkan?

Dan bagaimana tanggapan mereka terhadap buku saya, jika ada? Tidak butuh waktu lama…

Warren Smith (jangan disamakan dengan Rick Warren)

Catatan: Sisa dari buku ke-2 karya W. Smith ini menunjukkan bahwa Saddleback tidak dapat memberikan jawaban yang mendalam terhadap masalah-masalah yang disebutkan, atau membuat penyesuaian. Lebih buruk lagi, Warren tidak memiliki belas kasihan terhadap salah satu pendukung setianya, yang tanpa disadari mendokumentasikan hubungannya dengan unsur-unsur Zaman Baru.




1 Judul bahasa Inggris:The Purpose Driven Life

2 Lihat ulasan saya tentang « Reinventing the Church » dari Brian McLaren di http://www.vigi-sectes.org

3 Centre d’Information et de Formation à l’Evangélisation et à la Mission

4 Catatan Editor: Yang dimaksud dengan terjemahan harfiah oleh para penerjemah Perancis adalah « terjemahan harfiah dari bahasa Inggris » (lihat analisis Pierre Oddon mengenai hal ini).

5 Judul asli: A Wonderful Deception, The Further New Age Implications of the Emerging Purpose Driven Movement: Lighthouse Trails Publishing . http://www.lighthousetrails.com

6 secara harfiah berarti ‘Tertipu dengan Sengaja’

7 Dr Siegel tidak merahasiakan bahwa ia telah mengundang roh bernama George, yang melayaninya di setiap kesempatan. Dalam bab yang sama, Rick Warren mengatakan bahwa Ayub dan Yesaya, penulis Alkitab yang diilhami, mengalami depresi. Jadi kita memberi jalan bagi hamba iblis, seorang rohaniwan, dan melanjutkan apa yang seharusnya kita lakukan, menganggap sakit orang-orang yang telah dipilih Tuhan untuk mengajar kita!

8Lihat versi asli bahasa Inggris. Versi Perancis menggunakan BFC: Dieu règne sur tous, agit par tous

9 Terjemahan bebas NVC ke dalam bahasa Inggris.

10 πᾶς = « semua » atau « setiap »? Meskipun ada dua arti yang mungkin dalam bahasa Yunani, versi Vulgata, versi Syria dan Arab, edisi Alcala, dan beberapa salinan, menuliskan, « di dalam diri kita masing-masing », versi Aleksandria, dan versi Etiopia, hanya menuliskan « di dalam segala sesuatu ».

11 Catatan editor: Robert H. Schuller (84) adalah seorang « penginjil televisi » modern dan juga seorang Freemason (tingkat 33) yang aktif dalam kancah Zaman Baru, yang memiliki seorang mentor bernama Norbert Vincent Peale, yang juga merupakan seorang Freemason (tingkat 33). RHS mendirikan « Cathédral de Cristal » pada tahun 1955. Baru-baru ini menjadi bangkrut, dengan tumpukan utang sebesar 36 juta Euro. Jumlah jemaat dulunya 10.000 orang, namun sekarang hanya 1.000 orang yang menghadiri kebaktian secara teratur. Dua tahun yang lalu, sebuah perselisihan muncul antara R. H. Schuller dan putranya R. A. Schuller (56). Schuller junior tidak dapat mengambil alih kendali atas gereja besar seperti yang direncanakan. Oleh karena itu, saudara perempuannya – Sheila Schuller Coleman – yang bertindak sebagai kepala administrator dan direktur pelayanan misi.

12 Catatan editor:  » The Hour of Power  » – Program televisi ini disiarkan di Eropa, tetapi telah kehilangan banyak popularitasnya di Amerika Serikat.

Rick Warren : Une Tromperie Merveilleuse par Warren Smith

Titre en anglais : A Wonderful Deception5

Un peu de levain fait lever toute la pâte. (Gal 5:9)

Ayant été un membre actif du Nouvel-Âge, j’ai immédiatement reconnu les sérieuses implications de celui-ci dans le mouvement purpose driven ( Motivé par l’essentiel) de Rick Warren. Me sentant appelé à mettre en garde l’Église contre une telle confusion spirituelle venant de ses enseignements, j’ai immédiatement quitté mon travail pour écrire Deceived on purpose6 (Trompé sur l’essentiel): Ce livre met à jour les implications du Nouvel-Âge dans ce mouvement.

Je n’ai pas qualifié Rick Warren, ni son mouvement, d’Églises de Nouvel-Âge, mais j’ai relevé les implications de celui-ci dans leurs enseignements, et les dangers qui en résultent pour l’Église.

Parce que les apologistes de Saddleback ont dénaturé mes avertissements, et parce que mes inquiétudes se sont intensifiées depuis ce livre, j’ai écrit une suite. Voici résumées brièvement mes dix préoccupations fondamentales.

1) Warren cite des dirigeants du Nouvel-Âge:

Au troisième chapitre d’ « une vie motivée par l’essentiel », Rick Warren introduit ses thèmes «espoir» et «objectif», il choisit contre tout entendement de les présenter en citant le Dr. Bernie Siegel7:

. Celui qu’on endosse ! Un spiritiste !
– Bernie Sieger, new-age leader et spiritiste. p. 24 ‘what a star you are’ magazine.

Celui-ci est un leader vétéran du Nouvel-Âge qui se vante publiquement d’avoir accepté un esprit-guide nommé George!

Il est clair que les lecteurs ne s’attendent pas à ce que Dieu ait inspiré Warren pour introduire ces thèmes en faisant référence à la «sagesse» de Bernie Siegel, un auteur et leader du mouvement du Nouvel-Âge. La Bible nous met en garde contre cette sagesse venant du monde et non de Dieu, qui peut faire tomber les croyants comme les incroyants, et les induire en erreur:

Cette sagesse n’est point celle d’en haut, mais elle est terrestre, charnelle, diabolique. … pensez plutôt à ne rien faire qui soit pour votre frère une pierre d’achoppement ou une occasion de chute. (Jacques 3:15, Romains 14:13b)

2) Rick Warren répand un faux message du Nouvel-Âge: « Dieu est en tout »8

Parmi les quinze différentes versions (anglaises) de la Bible que Rick Warren a utilisé dans son livre, il choisit de citer Éphésiens 4:6 dans une nouvelle traduction, la New Century Version (NCV) qui présente Dieu comme étant «en» tout, de la manière panthéistique du Nouvel-Âge. Selon ses dirigeants, cet enseignement est fondamental pour le Nouvel-Âge / Nouvelle Spiritualité. Il choisit une version qui a potentiellement induit en erreur des millions de lecteurs vers cette doctrine clé du Nouvel-Âge selon laquelle Dieu est «en» tout.
Warren écrit:

La Bible dit: « Il règne sur tout et est omniprésent et est en tout» 9

Cela déforme complètement ce que l’apôtre Paul dit dans Éphésiens 4:6. Dans ces lettres, Paul n’écrit pas à l’ensemble du monde… Il indique clairement qu’il écrit aux « saints qui sont à Éphèse et aux fidèles en Jésus-Christ.» (Eph. 1:1) Selon une traduction correcte, Dieu n’est pas en tout le monde ni en tout, mais l’Esprit de Dieu habite seulement en ceux qui ont vraiment accepté Jésus-Christ comme leur Seigneur et Sauveur (Jean 14:15-17; Actes 5:3). Paul ne dit pas que Dieu est présent dans les non-croyants.

Comparez la (NCV) citée par Rick Warren (Il … est en tout) et la version la Darby ou la NBS:

• (Darby) Il …est au-dessus de tout, et partout, et en nous tous.• (NBS ) Il … est au-dessus de tous, par tous et en tous.10

3) Rick Warren et la traduction « The Message »:

Rick Warren cite la version The Message (d’Eugene Peterson) dans son livre plus que n’importe quelle autre version de la Bible. The Message est teintée d’implications avec le Nouvel-Âge. Dans son premier chapitre, cinq des versets cités viennent de celle-ci. Warren affirme que c’est une paraphrase de la Bible, mais il écrit souvent «  la Bible dit »… lorsqu’il la cite. Voici un des nombreux exemples des implications du Nouvel-Âge dans le ‘Notre Père’. La où la plupart des traductions lisent « sur la terre comme au ciel », Peterson insère la phrase occulte :

Ce qui est en haut comme ce qui est en bas
(Angl.: as above, so below).

La signification de cette maxime mystique occulte est révélée dans le livre As Above, So Below, un livre publié en 1992 par les éditeurs du Journal du Nouvel-Âge. Le rédacteur en chef Ronald S. Miller décrit comment cette maxime occulte /magique exprime la « vérité fondamentale sur l’univers » c.-à-d. l’enseignement que « nous sommes tous un » parce que Dieu est « immanent » ou « en » tout le monde et en tout. Miller écrit:

« Il y a des milliers d’années dans l’Égypte ancienne, le grand maître alchimiste Hermès Trismégiste, qu’on croit être un contemporain du prophète hébreu Abraham, a proclamé cette vérité fondamentale sur l’univers:  »Ce qui est en bas, est comme ce qui est en haut: et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas. » Cette maxime implique que le Dieu transcendant au-delà de l’univers physique et le Dieu immanent en nous-mêmes, sont un. Le Ciel et la Terre, esprit et matière, l’invisible et les mondes visibles forment une unité à laquelle nous sommes intimement liés. »

Miller continue en citant le chercheur Reshad Field:

« Ce qui est ‘en haut comme ce qui est en bas’ signifie que deux mondes sont instantanément perçus comme étant ‘un’ lorsque nous réalisons notre unité essentielle avec Dieu l’Unique et la multitude, le temps avec l’éternité, tout est Un. »

Cette expression vient du début de « La Table d’Émeraude » et englobe tout le système de la magie traditionnelle et moderne qui a été dans une formulation cryptique inscrite sur la tablette par Hermès Trismégiste. Tous les systèmes de magie se sont réclamés de fonctionner par cette formule.

«Ce qui est en haut est identique à ce qui est en bas… l’univers est le même que Dieu, Dieu est le même que l’homme. »

La plupart des références sur internet ou des écrits contenant cette maxime, décrivent ces termes comme ayant une source occulte / mystique / du Nouvel-Âge / ésotérique / magique.

Un tel enseignement est contraire à ce que la Bible enseigne: nous sommes « un » en Jésus-Christ lorsque nous nous repentons de nos péchés et l’acceptons comme notre Seigneur et Sauveur. Galates 3:26-28 stipule:

Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus Christ; vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme; car tous vous êtes un en Jésus Christ.

4) Une vision déformée de la prophétie biblique:

Dans son livre, Rick Warren déconseille fortement l’étude de la prophétie. Il affirme que Jésus dit aux disciples:

Les détails de mon retour ne doivent pas vous inquiéter.

Contrairement à ce que Warren écrit, Jésus dit à ses disciples sur le mont des Oliviers que la compréhension des détails de son retour est très importante, il donne à ses disciples les enseignements prophétiques nécessaires afin qu’ils ne soient pas trompés à la fin des temps. Il prévient qu’il y aura de faux prophètes et de faux enseignements cherchant à troubler les détails de son retour. Il avertit afin qu’aucun de ses disciples, qu’aucun d’entre nous, ne se méprennent lors de l’arrivée de l’Antichrist. Il commence son long discours prophétique en disant,

« Prenez garde que personne ne vous séduise. »

et le termine en les avertissant:

« Veillez donc » , « Soyez sur vos gardes ». (Mat. 24:4,42,44)

Ayant abandonné le Nouvel-Âge, je trouve cette affirmation de Rick Warren sur le retour de Jésus très troublante: « les détails de mon retour ne doivent pas vous inquiéter ». Ces détails ont joué un rôle dans ma conversion: J’ai appris en lisant la Bible qu’un faux Christ se pointe à l’horizon et que j’en avais été un disciple pendant plusieurs années sans le savoir. La Bible étant claire et faisant autorité, j’ai pu un jour comprendre comment j’avais été trompé sur le vrai Jésus et Son vrai retour. En comprenant qu’il existe un faux Christ contrefaisant le vrai, j’étais alors en mesure de renoncer à celui-ci et de remettre ma vie à Christ.

5) Rick Warren et John Marks Templeton:

Rick Warren s’est prêté à son insu aux «objectifs» des sympathisants du Nouvel-Âge, comme John M. Templeton. Wayne Dyer – collègue d’un dirigeant du Nouvel-Âge (Neale Donald Walsch), enseigne à la télévision les principes de la Nouvelle Spiritualité à un public américain sans méfiance. Son sujet est The power of intention and purpose. Pendant que Dyer présentait habilement cette « Nouvelle Spiritualité » en parlant de la puissance de l’ « objectif », Rick Warren devait juger un « pouvoir de l’objectif » lors du concours de rédaction pour la Fondation Templeton (mouvement du Nouvel-Âge). John Templeton, avec ses enseignements massivement orientés vers le Nouvel-Âge et la métaphysique, croit en une ‘divinité partagée’ entre Dieu et l’humanité.

6) l’influence de Robert Schuller11 sur Rick Warren:

J’ai découvert que Rick Warren a été grandement influencé par Robert Schuller et qu’il a fréquemment utilisé de ses expressions, sans pour autant les lui attribuer. En 2004, lors de la promotion de son « Institut pour la réussite de direction d’Église », Schuller a affirmé que Warren était diplômé de son Institut. En outre,… le 4 avril 2004 , lors de l’émission the hour of power12, Schuller a décrit Warren comment étant venu à son Institut à chaque fois. Et la femme de Rick Warren, Kay, a été cité dans un article de Christianity Today disant que:

« Schuller a eu une profonde influence sur Rick. »

En lisant les anciens écrits de Schuller, cela est vite confirmé… Voici l’un des nombreux exemples : Dans son livre de 1982 Self-Esteem: The New Reformation (Estime de soi: la nouvelle réforme), Schuller écrit:

«Notre survie même en tant qu’espèce dépend de l’espoir. Et sans espoir, nous allons perdre l’espérance/foi de pouvoir s’en sortir (en anglais: hope & cope).

Vingt ans plus tard, Rick Warren écrit:

« L’espoir est aussi essentiel à notre vie que l’air et l’eau, pour tenir bon, il nous faut avoir une raison d’espérer ». (en anglais: hope & cope).

Un autre exemple se trouve dans la conclusion de son livre de 1995 L’Église motivée par l’essentiel :

« Acceptez le défi de devenir une église ‘motivée par l’essentiel’ , les plus grandes églises de l’histoire sont encore à bâtir ».

Cette déclaration est presque une citation littérale du livre de Schuller de 1986 « Votre Église a un avenir fantastique » qui cite un pasteur en disant:.

« Il y a dix ans, j’ai entendu le Dr Robert Schuller dire lors de sa conférence de leadership, ‘Les plus grandes des églises dans le monde sont encore à bâtir’ ».

Ce ne sont que deux des nombreux exemples où Rick Warren utilise, mais sans les citer, les écrits de Schuller… Plus je lis Schuller, plus je suis choqué de voir combien de raisonnements / idées / références / mots / termes / expressions et citations de Rick Warren, semblent être directement inspirés par les écrits et enseignements de Schuller.

7) La « nouvelle réforme » de Rick Warren & Robert Schuller et « le rêve de Dieu »:

La proposition de Rick Warren de « Nouvelle Réforme » et le God’s Dream (Rêve de Dieu) – un global P.E.A.C.E Plan (plan de paix mondiale) – sont étonnamment semblables à la « Nouvelle réforme » et « le rêve de Dieu » proposé par Robert Schuller pour « racheter la société ». La seule vraie différence est que Schuller l’a proposé vingt ans plus tôt dans son livre Self-Esteem: The New Reformation. Pour accomplir sa « nouvelle Réforme » dans l’Église, Schuller invoque fréquemment la métaphore du «rêve de Dieu» pour décrire «le grand plan de Dieu pour racheter la société. » Vingt ans plus tard, Warren proclamait aussi la « Nouvelle Réformation » dans l’Église. Pour mener à bien celle-ci, Warren a également invoqué la même métaphore. Warren décrit son nouveau Reformation P.E.A.C.E Plan comme le « rêve de Dieu » pour vous et le Monde. Il s’avère qu’il ressemble au PEACE Plan proposé par Neale Donald Walsch :… Conformément à l’engagement de Schuller de quarante ans pour son église, Rick Warren s’est aussi engagé pour quarante ans envers la communauté de Saddleback. Il a «cultivé» sa méga-Église fidèlement en implémentant tout ce qu’il avait appris de Schuller. Enfin, le concept de « rêve de Dieu » de Schuller est utilisé pour inspirer des millions de chrétiens à suivre le projet en 5 points P.E.A.C.E de Warren pour « changer le monde », un P.E.A.C.E Plan qui, sur papier, ressemble au PEACE Plan en 5 points proposé par Neale Donald Walsch et son « dieu » du Nouvel-Âge.

8) Le Nouvel-Âge accueille à bras ouvert la Nouvelle Réforme de Schuller:

Dans le livre de Neale Donald Walsch, paru en 2002, The New Revelations, Walsch loue le ministère de Robert Schuller et applaudit son appel pour une « Nouvelle Réforme ». Walsch décrit comment lui et son « dieu » en appellent aussi à une « Nouvelle Réforme ».

En fait, il félicite Schuller et croit que la Nouvelle Réforme peut fusionner avec son plan, pour aider à combler le fossé entre l’Église chrétienne et les enseignements du Nouvel-Âge/ Nouvelle Spiritualité. Il présente également sa nouvelle réforme sous la forme d’un Plan de PAIX (PEACE) en 5 points sous forme d’un acronyme, un peu comme le plan de PAIX (P.E.A.C.E) de Rick Warren en 5 points.

Dans Les nouvelles révélations: Une conversation avec Dieu, Walsch, lors une conversation avec son « dieu », déclare:

« Le révérend Robert H. Schuller, le serviteur Chrétien américain qui a fondé la célèbre Cathédrale de Cristal…a déclaré il y a vingt ans dans son livre ‘Self-Esteem: The New Reformation’ dont nous avons besoin est une seconde réforme au sein de l’Église, pour la faire dévier de son message de peur et de culpabilité, de vengeance, de damnation, vers une théologie de l’estime de soi. »

Walsch cite Schuller:

« l’église a profondément failli a générer cette qualité humaine qui se trouve chez ceux qui transforment notre monde en une société sûre et saine. »

Walsch continue sa conversation avec son « dieu » ainsi:

« M. Schuller a poursuivi en suggérant que les chrétiens sincères et les gens d’église peuvent trouver un point de départ théologique en vue d’un accord universel, s’ils peuvent reconnaître le droit universel et la nécessité absolue de chacun d’être traité avec un immense respect, simplement parce qu’il ou elle est un être humain! »

Walsch appelle ensuite Schuller un «ministre extraordinaire» et le cite à nouveau en disant:

«En tant que chrétien, théologien et homme d’Église dans la tradition réformée, je dois croire qu’il est possible pour l’église d’exister, même s’il se peut qu’elle soit une grave erreur en substance, stratégie, style ou esprit. »

Walsch ajoute:

« Mais, [Schuller] a dit, en fin de compte  »les théologiens doivent avoir leur standards internationaux, universels, inter-confessionnaux, interculturels, interraciaux.: Rev Schuller a été profondément perspicace dans ses observations et incroyablement courageux à les rendre publics. J’espère qu’il est fier de lui! Je suggère que la déclaration suivante:  »Nous sommes tous un. Notre chemin n’est pas le meilleur, mais simplement un autre. » soit un standard de théologie pour ces organisations internationales, universelles, interconfessionnelles, interculturelles.

Cela peut devenir l’évangile d’une Nouvelle Spiritualité.

Je ne crois pas en une pure coïncidence lorsque que Neale Donald Walsch, Robert Schuller et Rick Warren lancent de même un appel pour une nouvelle réforme.

Je ne crois pas non plus que ce soit une coïncidence de voir Walsch et son « dieu » s’identifier à Schuller et de proposer la Réforme de Schuller comme un prototype de son plan P.E.A.C.E.

Enfin, je ne crois pas non plus que ce soit une coïncidence quand Warren a également utilisé la Réforme de Schuller comme prototype de son plan P.E.A.C.E et que le Nouvel-Âge comme Warren ont mis au point un plan PEACE en 5 étapes, pour encourager leurs appels communs pour une nouvelle réforme.

D’autres dirigeants du Nouvel-Âge, comme Bernie Siegel et Gerald Jampolsky ont également fait l’éloge de Robert Schuller et approuvent ses écrits et enseignements. Jampolsky et Schuller ont réciproquement approuvés leurs livres. Dans son livre Self-Esteem: The New Reformation, Schuller cite favorablement Jampolsky et fait l’éloge de ce dirigeant du Nouvel-Âge pour pour sa «théologie profonde. »

Or, c’est Jampolsky qui m’a introduit à l’enseignement A Course in Miracle (Un Cours En Miracles) quand j’étais dans le Nouvel-Âge.

Je devais découvrir par la suite, à mon grand étonnement, que ce même cours était donné en 1985 dans la Cathédrale de Cristal de Schuller. J’apprenais que Schuller est en relation continue avec son «cher ami» Gerald Jampolsky, depuis les années 80 jusqu’à nos jours.

Il n’est pas étonnant que Bernie Siegel – un responsable du Nouvel-Âge, cité par Rick Warren dans son livre, ait été un membre de longue date du comité des conseillers du cours de Jampolsky A Course in Miracle à la base du New Age Attitudinal Healing Centers.

9) Les conséquences de l’influence Schuller sur Rick Warren:

Il est devenu évident pour moi que Rick Warren a intégré graduellement les plans Robert Schuller et ses enseignements dans l’Église Évangélique, que ce soit par « le rêve de Dieu », Dieu « en » tout, la « Nouvelle Réforme», ou d’autres choses …

Il semblait que l’un des objectifs non déclarés de Rick Warren était de populariser les enseignements de Robert Schuller dans l’aile traditionnellement «fondamentaliste» de l’Église.

Beaucoup de croyants qui semblent faire confiance à Rick Warren ne font pourtant pas confiance à Robert Schuller.

La séduction magique de « Rick Warren » semble être en mesure de faire accepter les enseignements de Robert Schuller aux croyants qui, autrement, ne les auraient jamais acceptés, venant de Schuller. Pourtant, le fondement spirituel du modèle purpose driven peut être trouvé dans les écrits et enseignements du ministère de Schuller pendant cinquante ans.

Pendant que Warren et d’autres dirigeants ou organisations chrétiennes forgent de nouvelles alliances Purpose-Driven autour du monde, le véritable architecte est tranquillement assis dans son bureau à la Cathédral de Cristal.

J’ai trouvé très ironique que des pasteurs évangéliques apprennent ou parlent à l’Institut Schuller de direction d’Église qui marchent, pendant que le cours A Course in Miracle (Nouvel-Âge) avait lieu également. Apparemment, ces pasteurs pensaient que Schuller savait ce qu’il faisait, parce qu’il avait une grande église « qui marche », et ils en voulaient une aussi.

10) Une préoccupation sérieuse – Un avertissement sobre:

J’ai conclu mon livre précédant en soulignant qu’il n’est pas trop tard pour Rick Warren de reconnaître qu’il a été influencé par Robert Schuller et par les enseignements du Nouvel-Âge. Ceux-ci visent à faire dériver l’Église vers une Nouvelle Spiritualité. Warren pourrait ouvrir les yeux de beaucoup s’il commençait à exposer les différences entre le christianisme biblique et les enseignements trompeurs du Nouvel-Âge et de cette nouvelle Spiritualité. C’est un sobre avertissement concernant Rick Warren et d’autres responsables chrétiens qui continuent à dénier la menace bien réelle de cette séduction spirituelle pernicieuse, mettant sérieusement en danger beaucoup de ceux qui leurs font confiance.

… Malheureusement, si ceux-ci tombent dans la toile du Nouvel-Âge, plutôt que de la mettre en lumière, ils entraîneront dans leur chute de nombreuses personnes sincères.

Ce sera l’aveugle conduisant l’aveugle, car ils s’enfoncent de plus en plus dans le fossé trompeur du Nouvel-Âge et de sa nouvelle spiritualité. Les chrétiens sans discernement, qui pensent être sur «la voie étroite » et préparer le retour de Christ, découvriront trop tard avoir été en fait sur le chemin large, en train de préparer la voie de l’Antichrist.

Il n’est pas trop tard pour que chacun soit prévenu et mis en garde contre cette tromperie sans que la personne de Rick Warren soit attaquée personnellement. Lorsque mon livre Deceived on Purpose a été publié en août 2004, je savais que le livre serait controversé.

Les implications du Nouvel-Âge abordées, en particulier l’influence de Robert Schuller sur Rick Warren, n’avaient pas à ma connaissance, été soulevées auparavant.

Comme déjà mentionné, mes craintes ne concernent pas des problèmes personnels (Matthieu 18) entre Rick Warren et moi-même. Le livre de Warren ayant été vendu et distribué à des millions de personnes, j’ai approché Warren et ses lecteurs dans cette même arène publique. Mes observations restent respectueuses et soutenues par l’Écriture et des sources primaires.

Dans son précédent livre « l’Église. Une passion, une vision » , Warren a écrit:

« J’essaie d’apprendre des critiques. »

C’est pourquoi, j’avais espéré qu’il considérerait sérieusement les implications du Nouvel-Âge, que j’avais mises en évidence dans son modèle « Motivé par l’essentiel ».

• Allait-il commencer à voir ce que le Nouvel-Âge faisait vraiment ?

• Allait-il faire quelques ajustements dans sa façon de présenter les choses ?

• Allait-il reconnaître la nécessité de protéger l’Église du Nouvel-Âge et de la Nouvelle Spiritualité ?

En fin de compte, mon analyse « Trompé dans l’essentiel » n’était pas centrée sur la personne de Rick Warren, mais concernait bien les projets de notre adversaire spirituel, celui que la Bible appelle Satan et « le dieu de ce monde» (2 Corinthiens 4:4).

l’adversaire utilise les dirigeants d’églises sans discernement comme Robert Schuller, Rick Warren et d’autres pour atteindre ses objectifs habilement conçus: Le Nouvel-Âge & la Nouvelle Spiritualité.

Warren et son personnel de Saddleback allaient-il reconnaître à quel point ils étaient utilisés ?

Et qu’allait être leur réponse à mon livre, s’il y en a une ? il n’a pas fallu attendre longtemps…

Warren Smith (ne pas confondre avec Rick Warren)

Ndlr: La suite de ce 2ème ouvrage de W. Smith montre que Saddleback ne put fournir de réponses profondes aux problèmes cités, ni faire d’ajustements. Pire encore, Warren a été sans pitié à l’égard d’un de ses fidèles défenseurs, qui a documenté sans le savoir ses liens avec des éléments du Nouvel-Âge.


1 Titre anglais:The Purpose Driven Life

2 Voir mon étude sur « Réinventer l’Église » de Brian McLaren sur http://www.vigi-sectes.org

3 Centre d’Information et de Formation à l’Evangélisation et à la Mission

4 Ndlr : Par traduction littérale, les traducteurs français entendaient « traduction littérale de l’anglais » (cf analyse de Pierre Oddon sur le sujet).

5 Titre original: A Wonderful Deception, The Further New Age Implications of the Emerging Purpose Driven Movement: Lighthouse Trails Publishing . http://www.lighthousetrails.com

6 littéralement ‘Trompé intentionnellement’

7 Ce docteur Siegel ne cache pas avoir invité en lui, un esprit qui s’appelle George, et qui le sert à chaque instant. Dans ce même chapitre Rick Warren dit que Job et Esaïe, des auteurs de la Bible, inspirés, sont dépressifs. On fait donc place au serviteur du démon, un spiritiste, et on continue comme il se doit, en rejetant comme malade ceux que le Seigneur a choisis pour nous enseigner !

8Voir la version originale en anglais. La version française reprend la BFC: Dieu règne sur tous, agit par tous

9 Traduction libre de la NCV en anglais.

10 πᾶς = « tous » ou « tout » ? Bien que les 2 sens soient possible en grec, la Vulgate, les versions syriaque et arabe, l’édition d’Alcala, et certaines copies, mettent, «en chacun de nous », la copie d’Alexandrie, et la version éthiopienne, mettent simplement « dans tous ».

11 Ndlr: Robert H. Schuller (84) est à la fois un « télévangéliste » moderne et aussi un franc-maçon (du 33ème degré) actif sur la scène du Nouvel-Âge, ayant eu comme mentor Norbert Vincent Peale, lui aussi franc-maçon (du 33ème degré). R. H. S. a fondé la « Cathédral de Cristal » en 1955. Celle-ci est depuis peu insolvable avec une une montagne de dettes de 36 millions d’Euros. Auparavant le nombre des membres était de 10.000, maintenant seulement 1000 personnes assistent régulièrement aux cultes. Il y a 2 ans, un diffèrent est apparu entre R. H. Schuller et son fils R. A. Schuller (56). Schuller junior n’a pas pu reprendre le contrôle de la mega-church comme prévu. C’est donc sa sœur – Sheila Schuller Coleman – qui fait office d’administrateur en chef, et de directeur du ministère de la mission.

12 Ndlr: « L’heure du Pouvoir » – Cette émission télévisée est retransmise en Europe, mais a beaucoup perdu en popularité aux USA.

Une vie motivée par l’essentiel : pourquoi suis-je sur terre ?Étude de Scott McCarty

Scott McCarty est co-fondateur du CIFEM3, Grenoble, auteur et pionnier évangéliste. Les personnes qui souhaiteraient obtenir le travail de Scott McCarty et ses annotations en marge de l’ouvrage en question (sur des polycopiés) peuvent nous contacter.

Pourquoi cette évaluation ?

Les phénomènes que représentent Rick Warren et son église The Saddleback Church m’étaient connus de nom seulement via la presse; ils me sont désormais plus familiers à travers la lecture assidue du livre du frère Warren, Une Vie Motivée par l’Essentiel.

Au début de cet été un frère de la région parisienne que je connais depuis les années 70 me téléphona pour savoir si je connaissais le livre. Ma réponse étant négative, il m’en envoya une copie me demandant de « l’évaluer », parce qu’il était perturbé par le caractère et le contenu du livre de Warren, lequel fait « un tabac » (des millions d’exemplaires vendus) partout dans le monde; la France et son église locale sont ses soucis majeurs. Le magazine TIME aux États-Unis a désigné Warren comme une des 100 personnes les plus influentes dans le pays ! Cela signifie sûrement que Warren est « quelqu’un » et qu’il faut prendre en compte ce qu’il dit et écrit. Or, mon ami théoricien au CEA à Paris s’interrogeait sur le contenu du livre quand on le compare avec le Nouveau Testament.

Il sait que je suis diplômé en Grec koinè, ayant aussi étudié l’hébreu (4 ans) aux États-Unis, puis à Jérusalem. De plus il me sait doté d’une éducation théologique solide me permettant de lire ce livre et d’infirmer ou de confirmer ses craintes.

Pour évaluer l’écrit d’un autre, il faut connaître un peu le sujet en l’ayant étudié soi-même (c’est mon cas depuis 1958).

Évaluer = critiquer (sens littéraire) impose certaines exigences :

• Une connaissance du sujet.
• Une objectivité = neutralité autant que possible.
• Un espace dans le temps sans pression ni date d’échéance.
• Une authentique expérience de la vie (sauvé à 16 ans en 1953, puis ayant travaillé dans le « monde » aux États-Unis et en France; engagement actif dans la prédication de la Parole de Dieu depuis 1955; missionnaire en Europe francophone depuis 1968).
• Une absence de crainte du « qu’en dira-t-on ? »
• Une capacité à donner à l’auteur le bienfait du doute sur des points secondaires.
• Un désir que « le produit » aide le corps de Christ dans son évaluation du livre et dans son éventuelle utilisation.

Ai-je réussi à remplir les exigences que je me suis fixées ? Le Seigneur est juge, et je m’en remets à Lui. En tout cas j’ai prié afin d’être juste car une évaluation peut soit brouiller, soit éclairer le lecteur.

Permettez-moi aussi d’ajouter que je suis peut-être mieux positionné pour « évaluer » ce livre qu’un Français, parce que je suis Américain (vivant en France depuis 1971) et que je comprends bien la mentalité, l’enthousiasme et le but de Rick Warren. Bien des fois j’ai souri face à une expression ou une idée venant tout droit de l’American Way of Life et du monde évangélique américain en général. Si l’on ne comprend pas d’où vient Warren, son arrière-plan, son éducation, et son but, on risque d’être taxé d’anti-américanisme primaire, un simpliste négatif, ou incompétent sur les plans linguistique et théologique.

Quelle approche appliquer ?

La quasi-totalité des « évaluations » sont faites par quelques paragraphes, ou bien juste une page ou deux ciblant quelques points saillants. Je crois fortement que le Seigneur m’a fait comprendre que pour ce livre, cette « méthode » ne pourrait pas suffire.

Donc que faire ?

Une méthode claire, définie et juste m’est venue à l’esprit. Elle me protège des critiques selon lesquelles j’aurais ôté de leurs contextes une phrase, un mot, une référence biblique. Les photocopies attachées à cette introduction (autour de 340 pages du livre) l’illustrent sans ambiguïté. Elle est très simple, inductive, et j’espère fiable.

J’ai fait mes commentaires dans les marges, tout au long du livre, donc tout est dit dans le contexte.

Ainsi le lecteur peut lire Warren et moi-même en même temps. Pas de tricherie possible, sauf par inadvertance de ma part. Je ne plaide pas l’infaillibilité, mais j’ai essayé d’être juste. Car pour moi l’intégrité de Dieu Tri-Un, de Sa parole, et des principes néo-testamentaires au sujet de la vie chrétienne ont été attaqués. J’ai passé 50 heures ou plus pendant les 4 semaines de mon étude de ce livre. Il est évident que l’étroitesse des marges ne pouvaient recevoir toutes mes réflexions et évaluations. Il aurait fallu écrire un livre sur le livre !

Dans la vie le choix suivant s’impose:

suis-je théocentrique dans ma façon de concevoir et de vivre ma vie ou suis-je anthropocentrique ? Autrement dit, est-ce que je regarde d’En Haut, avec les conceptions de Dieu, vers le bas en direction de l’humanité ou est-ce que je regarde horizontalement l’humanité pour en extraire mes conceptions de Dieu et en déduire la vie qu’Il pourrait exiger ? L’individu qui possède une base théocentrique de la vie s’occupe des besoins et des douleurs-tragédies de l’humanité qu’il perçoit autour de lui, cf., Matthieu 18 avec Jean 17:4; Romains 9:1-3; 12:1-2; 2 Corinthiens 5:14-15:

Car l’amour du Christ nous étreint, en ce que nous avons jugé ceci, que si un est mort pour tous, tous donc sont morts, … il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui pour eux est mort et a été ressuscité.

À l’inverse, celui qui a une vision anthropocentrique ne « s’occupe » pas correctement des affaires de Dieu, et donc l’humanisme adamique règne en maître.

En conséquence, les principes qui ont servi de guide dans ma lecture du livre de Warren ont été: Actes 17:11; Apocalypse 22:18–20 (le principe qui s’y trouve); Romains 11:36:

C’est de lui, par lui, et pour lui que sont toutes choses. A lui la gloire dans tous les siècles! Amen!

Un résumé de points considérés comme essentiels:

Je vais partager ici en vrac un échantillon des faiblesses, voire les dangers, de certains propos précis de l’auteur. Vous trouverez mes commentaires in-situ dans les marges du livre de R. Warren, et vous pourrez juger par vous-mêmes de la valeur de mes «drapeaux rouges». Les soulignements en couleur dans le livre sont ma façon de dire que j’accepte de tout cœur ce que Warren propose sur un point précis. Il est évident que je n’ai pas souligné ou surligné chaque phrase du livre :

• C’est à la fin de la lecture du chapitre 40 que j’ai été saisi par le courant de fond de ce livre. Dans la deuxième moitié du livre, Warren emploie assez souvent le mot « profil » et cela froissait mon esprit sans qu’il me soit possible de dire pourquoi, jusqu’à ce que je réalise qu’il s’agit d’un terme du « marketing américain ».

• Il a pour objet de déterminer la physionomie mentale d’un individu au regard de ses aptitudes à réussir dans la vie. Et c’est là le principe philosophique qui sous-tend tout ce livre : réussir, réussir selon l’idéal américain. Ainsi le but chrétien est de réussir la vie spirituelle selon les critères de la réussite professionnelle humaine américaine, le tout habillé d’une « spiritualité » de consommation typiquement américaine. Pour cela, il existe aux USA une multitude de cours «comment réussir…».

• Warren donne sa recette. Pour moi, en tant qu’américain, voilà le fond philosophique du livre. Je n’accuse pas Warren d’agir / d’écrire toujours consciemment et volontairement de cette façon, mais les chrétiens américains, donc lui, sont SI imprégnés du vrai monde, subtilement bercé par le Malin (1 Jean 5:19), que le christianisme évangélique américain et « the americain way of life » ne font qu’un. Les preuves de cela se trouvent à la pelle dans le livre. Il faut connaître l’âme américaine, et ce n’est pas en faisant quelques années d’études là-bas qu’on la connaît; on est né avec, toute l’éducation est ainsi construite, la superficialité pénètre tout, le «succès» est à l’ordre du jour. Ce livre en souffre. C’est un livre d’humanisme « chrétien ». La vie de disciple est réduite à des formules et étapes dont la réussite est garantie (ce mot n’est peut-être pas utilisé mais le « parfum » en est partout).

• Le travail de contrôle de l’éditeur (soit américain, soit français, ou des deux) manque cruellement car il y a partout trop d’inepties sur le plan doctrinal, théologique ou psychologique. En prenant le livre tel quel, trop de gens iront tôt ou tard à la catastrophe à cause du décalage entre l’enseignement de Warren et celui du N.T. C’est hallucinant de proposer aux lecteurs la réussite en 40 jours avec la montagne de formules, étapes, phrases à apprendre. Soit l’indigestion, soit le découragement, soit l’orgueil en seront le résultat. La vie de disciple ainsi décrite dans ce livre se compare, pour moi, aux agriculteurs français du sud-ouest qui « gavent » leurs canards en un temps court pour qu’ils aient une belle apparence et un certain poids. C’est la politique de consommation fast food américaine: mangez sans trop vous poser de questions sur ce qui il y a dedans, et vous aurez une bonne santé sans trop dépenser !!

• Warren affirme trop souvent un principe comme vrai, donc comme facile et automatique, si le lecteur suit ses étapes. L’esprit aiguisé reconnaît vite la supercherie. Tactique dangereuse et un peu malhonnête. La fin visée ne justifie pas toujours ou rarement les moyens.

• Parfois Warren commet la faute même qu’il condamne quelques phrases auparavant ! Cela m’a sidéré. Il n’est pas toujours consistant ni logique. Les contradictions par rapport à la Bible sont trop nombreuses.

• J’ai été troublé par l’équivalence chez Warren des concepts «aisance / capacité» et «homme doué», lorsqu’il parlait des dons spirituels. Toute cette question de dons spirituels chez lui me désoriente (heureusement j’avais déjà personnellement étudié et avais écrit sur le sujet; cela me permet de pouvoir dénicher ses erreurs). Trop compliqué, peu clair, trop général.

• A cause de ma formation linguistique et doctrinale, je suis toujours très éveillé lorsqu’on utilise les mots « traduction littérale »4 concernant un verset ou un passage biblique. Trafiquer le texte biblique est un péché — point à la ligne ! Je n’ai trouvé qu’une seule soi-disant « traduction littérale » sur toutes les 27 étudiées avec minutie. Je ne sais pas si l’on peut employer le terme « blasphème » dans ce cas, mais je suis tenté par l’utilisation du terme. Warren a inventé des textes grecs bibliques qui n’existent même pas; donc ses « traductions » (sic) sont une création de son imagination. C’est de la fausse doctrine semée à travers cette duperie. Avec sa « réputation » de grand aux États-Unis, les ignorants et les crédules vont, en lisant ce livre, baser leur vie chrétienne sur des chimères ! Qui pourrait recommander ce livre avec la plus grave des lacunes : trafiquer les Saintes Écritures ? Je constate avec tristesse que même des « grands noms évangéliques américains » considérés comme des autorités, font de la publicité pour ce livre; cela montre qu’ils n’ont pas lu le livre avec discernement. Quelle menace pour la communauté évangélique, et singulièrement la communauté évangélique française qui a trop l’habitude d’emboîter le pas aux Américains.

• Je me lance en croisade contre quiconque touche à l’intégrité textuelle de ma Bible !

• Warren étant talentueux, c’est un communicateur hors pair et un vendeur né; il est doué avec le verbe. L’emballage est de qualité (sic) mais le contenu n’est pas toujours de la bonne nourriture. Toutefois, si ce livre est une image vraie de ses talents d’étudiant de la Bible, que le Seigneur ait pitié de ceux qui l’écoutent régulièrement ! Lorsque je lis un livre qui affirme vouloir améliorer / changer ma pauvre vie, j’attends des doses d’inspiration venant du Saint-Esprit lequel, en tant qu’auteur, ne trahit jamais son texte. Ce livre essaie d’informer mais il n’inspire pas, car la vraie inspiration est ancrée seulement dans la Vérité écrite. Cette caractéristique manque trop dans ce livre. Je sais fort bien que certains, voire beaucoup, témoigneront de ce que ce livre a réveillé leur vie. Cela ne change rien quant aux lacunes dangereuses du livre.

• Trop de généralisations et des inexactitudes offertes comme des vérités absolues que personne ne doit mettre en doute ! C’est cela qu’attend le chrétien moyen américain et peut-être tout autre lecteur où qu’il se trouve. « Dites-moi ce que je veux entendre et croire, soyez simple et pas trop compliqué, car je ne veux pas être obligé de réfléchir trop dans le cadre de mon étude personnelle de la Bible»

• Je ne plaisante pas du tout, et cette maladie a gagné des églises en France.

• Lorsque, dans certains passages, R. Warren condamne tous les livres qui avancent des solutions toutes faites, on est confondu car c’est ce qu’il fait sans sourciller ! Il y a quelque chose qui ne va pas.

• Il conseille même de faire des exercices spirituels par nos propres forces, lorsque seulement le Saint-Esprit peut les faire en nous.

• Sa discussion sur les talents proprement humains et les dons spirituels est un véritable mélange des deux, ce qui conduit à une confusion totale. Les pauvres gens qui n’ont pas beaucoup d’enseignement biblique sur la différence vont s’y perdre.

• Je suis choqué et très déçu par son ton exclusif, presque impérieux, lorsqu’il martèle page après page que ses « cinq objectifs » sont véritablement la voie de Seigneur, et qu’en les appliquant tout ira bien.

• J’ai l’impression que le Seigneur Jésus-Christ a dû prendre le siège arrière dans ce livre. En tapant ce commentaire, j’essaie de traduire l’impression que me laisse ce livre: C’est surtout la place importante qu’occupe le « vous »: vous devrez faire ceci et cela pour réussir. On mentionne, bien entendu, l’Esprit, mais Son rôle semble être négligeable.

• Lorsqu’on lit le Nouveau Testament le péché est partout, même parmi les chrétiens; regardez les épîtres de Paul qui en parlent librement mais qui donnent des solutions fiables. Warren a écrit un livre « rose » où tout va bien, donc il faut seulement faire mieux, de victoire en victoire en suivant aveuglément son programme. Comment régler des péchés ? Et la repentance ? C’est vrai qu’il parle longuement de la tentation, mais …

• J’ai trouvé sa façon de réduire la conversion uniquement à un acte de foi désincarné totalement anti-biblique, mais cela est américain. Où est la vraie repentance ? Et que faire avec Actes 20:21 ? Sur une même page il s’adresse aux païens puis aux convertis; parfois je ne savais pas exactement à qui il s’adressait. En tout cas l’Évangile n’est pas du tout (ou pas suffisamment ?) expliqué. Quelle confusion pour le lecteur néophyte !

• Comme ce livre semble avoir toutes les réponses et toutes les solutions, comment vivre la vie de disciple ? Un proche ami théologien m’a dit qu’il craint que ce livre ne remplace la Bible comme livre d’étude !

• L’exhortation à prier le Saint-Esprit, entendue dans une grande partie du monde évangélique et répétée dans ce livre, prouve pour moi que Warren n’a pas assez étudié sa Bible. Si je ne me trompe, il n’existe aucune prière au Saint-Esprit dans le Nouveau-Testament. Mon étude inductive du livre de l’Apocalypse où nous trouvons au Ciel l’adoration du Père et de l’Agneau a extrait 15 doxologies ou prières d’adoration, 9 sont dirigées uniquement au Père, 3 à l’Agneau, et 3 au Père et à l’Agneau ensemble. Pas de prière au Saint-Esprit! Comment peut-on avoir confiance en l’enseignement de RW sur la vie chrétienne, s’il ne comprend pas l’enseignement biblique sur la Trinité, la base de tout ?

Je base ma vie de prière sur le N.T. Nous avons le droit selon Jean 16:13 – 15 de demander au Père et au Fils que l’Esprit fasse ceci ou cela selon les volontés des Deux premiers, mais la prière et le chant au Saint-Esprit ne se trouvent pas dans le N.T., autant que je sache.

Quelques suggestions en guise de conclusion:

1. Il me semble que la prudence doit être de rigueur quant à la distribution de ce livre.

Cela veut dire qu’il ne doit en aucun cas être semé à tout vent. Sans une certaine éducation doctrinale et une bonne dose de discernement, le lecteur moyen risque d’absorber de mauvaises pilules «doctrinales» et pratiques qui à la longue lui feront énormément de mal. Je suis heureux de n’avoir pas eu ce genre de livre après ma conversion en 1953, car naïf comme je l’étais, un nouveau-né prêt à avaler un peu tout ce qui passait au nom de Jésus, je serais parti sur une fausse route. Une vie délicieuse avec le Maître de l’univers aurait été réduite en formules ! C’est dommage que les apôtres n’aient pas écrit leurs livres comme des œuvres de formules !

2. La vie chrétienne ne se réduit pas aux cinq objectifs fixés par Warren.

Cette vie est simple et compliquée en même temps, et il ne faut pas se tromper. Elle n’est surtout pas un paquet de cinq automatismes, et cela pour la simple raison que notre pèlerinage ici-bas se passe avec Une Personne Unique et notre relation avec Lui n’est mécanique pour rien au monde.

3. Warren parle d’un pèlerinage de 40 jours avec lui comme témoin, puis à la fin il propose que le lecteur étudie un chapitre par semaine. Cela fait 40 semaines ! Il faut qu’il décide ce qu’il veut. Effectivement il se peut que, dans certaines situations très limitées, ce livre puisse, peut-être, être étudié dans des groupes avec une très stricte surveillance, à condition que les leaders de ces groupes aient déjà relevé toutes les erreurs, voire mensonges, pour les dénoncer pendant l’étude. Ceci n’est pas en fin de compte une très bonne façon de procéder. Peut-être un responsable ou ancien pourrait-il prendre des titres-sujets du livre en vue d’étoffer son propre enseignement biblique, puis de prêcher et/ou enseigner les résultats. Il serait sage de ne pas enseigner les 40 chapitres tels quels.

4. Je ne peux pas recommander ce livre au grand public. Même sa présence dans les mains des responsables peu ancrés dans la bonne doctrine est un danger considérable. Je connais des frères en responsabilité qui ont déjà fait fausse route. La lecture des 300 pages attachées à cette introduction soutient largement mon refus de recommandation.

5. La vie chrétienne, si riche et enrichissante, n’est pas compliquée si l’individu suit le texte du N.T., mais elle n’est pas « cheap=bon marché ». La brader par rapport à Son Auteur est un acte de lèse- majesté. Notre frère doit revoir sa copie.

Étudier ce livre comme j’ai dû le faire pour travailler d’une manière soignée, et j’espère honnête, m’a fatigué et souvent découragé. Pourquoi ? Surveiller chaque phrase d’un livre n’est pas une tâche joyeuse, surtout lorsque l’auteur se donne comme le champion du «comment», alors qu’il y a trop d’erreurs et de faussetés. C’est terrible à dire, mais Daniel 5:25-28 me semble le mot final.

Voici l’écriture qui a été tracée: Compté, compté, pesé, et divisé. Et voici l’explication de ces mots. Compté: Dieu a compté ton règne, et y a mis fin. Pesé: Tu as été pesé dans la balance, et tu as été trouvé léger. Divisé: Ton royaume sera divisé, et donne aux Mèdes et aux Perses.

Que le Seigneur ait pitié de ceux qui ont avalé sans discernement le contenu de ce livre ou qui se sont dit, « Je ne prendrai que le bon. » C’est illusoire de penser de la sorte, car je connais déjà des frères qui acceptent ce livre et en l’acceptant démontrent qu’ils manquaient de discernement.

En relisant quelques pages de RW, je constate que je n’ai pas commenté dans les marges tout ce qui ne va pas dans ce livre. Toutefois, il y en a suffisamment pour signaler à l’individu ayant un esprit ouvert à la vérité que le loup semble s’habiller en mouton !

S. Mc Carty


Une vie, une passion, une destinée: Étude de Pierre Oddon

Pierre Oddon est auteur, conférencier et membre du comité directeur de Vigi-Sectes.

1. Ma position

Après avoir été personnellement formé — ou déformé —, par mille commentaires, la lecture et l’étude de la Parole de Dieu se sont imposées à moi vers l’âge de 45 ans comme seuls fondements d’une édification solide. Après plus de 20 ans de pratique je pense que c’est la meilleure approche de la Parole de Dieu. Quelques bons commentaires bibliques pourront, après et uniquement après, jouer le rôle de contrôle et d’enrichissement de nos propres découvertes. Je crois profondément que

Toute Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et parfaitement accompli pour toute bonne œuvre. (2 Tm 3:16-17)

2. Mes réticences

Les livres de recettes du genre de celui de Rick Warren, ne m’intéressent pas:Je ne crois pas aux techniques rapides qui transforment un canasson en cheval de course en 40 jours ni aux conversions qui consistent à « nouer des liens d’amitié avec Dieu » en prenant « un nouveau départ » (p106) qui est censé vous amener au ciel en faisant l’économie de la repentance et de la justification par la foi en Jésus Christ.

Plus on présente ces méthodes comme exceptionnelles, plus elles me paraissent suspectes. La conversion, quoique pas toujours instantanée, est un événement historique, auquel on peut se référer ; comme l’aveugle-né guéri par le Seigneur tous les authentiques croyants peuvent dire :

Je sais une chose, c’est que j’étais aveugle et que maintenant je vois ! (Jn 9);

la croissance spirituelle, quant à elle, me semble devoir suivre les règles divines de la croissance naturelle. Quelqu’un a dit : « si votre foi grandit comme un champignon, elle sera à peu près aussi solide. »

Des milliers de personnes assurent avoir été bénies par la lecture de ce livre répandu à plus de 25 millions d’exemplaires. Soit ! Mais qu’appelle-t-on au juste « bénédiction » ? Il y a des millions de personnes qui affirment avoir été bénies par la lecture des livres des Témoins de Jéhovah : de nombreux fumeurs ne fument plus ; des adultères ne trompent plus leurs femmes etc… et ces fruits sont incontestables. Ce n’est pas pour autant qu’ils démontrent le bien fondé des enseignements des Témoins de Jéhovah !

3. Quitter la liberté pour l’esclavage

Dans un autre de ses livres RW (pour Rick Warren) précise :

« Tous ceux qui désirent adhérer doivent suivre un cours pour se préparer à devenir membres, et ils doivent signer un contrat d’alliance. Les membres s’engagent par là à participer financièrement, à servir dans le cadre d’un ministère, à partager leur foi, et à suivre les responsables… Ceux qui ne respectent pas ce contrat d’alliance perdent la qualité de membres … » (The Purpose Driven Church, page 54, trad. Libre).

Vous êtes donc prévenus. Voici les possibles résultats de votre lecture :

• Vous quitterez votre assemblée pour signer « un contrat d’alliance » dans une « Église RW ». Vous ne quitterez pas votre assemblée parce qu’elle est infidèle à la Parole de Dieu, mais seulement parce qu’elle n’accepte pas le livre et les méthodes de RW… Vous pourrez aussi susciter une division dans votre église locale et diviser les enfants de Dieu rassemblés au lieu de réunir les enfants de Dieu dispersés (Cf. Jn 11:52).

Cela ne vous gêne-t-il pas quelque part ? Le fait qu’un livre, quel qu’il soit, supplante la Parole de Dieu, est pourtant un indicateur qui ne trompe pas.

• Vous devrez, obligatoirement, accepter une formation alors que vous ne participez peut-être pas aux études bibliques de votre église. Pourquoi ?

• Vous devrez, obligatoirement, remplacer votre participation volontaire à la collecte hebdomadaire de l’Église (1 Co 16.2) par un gros chèque représentant le 10% de vos revenus. Si cela est si bon pourquoi ne le faites-vous pas aujourd’hui sans y être forcé par un contrat signé ? (cf p 76).

• Vous allez vous engager à ne rien critiquer du système RW pour rester dans « l’unité ecclésiale », alors qu’aujourd’hui vous ne vous privez pas de critiquer votre assemblée. Pourquoi ?

• Vous allez vous engager par écrit à suivre ces nouveaux responsables que vous ne connaissez pas alors que vous avez peut-être été incapable de vous soumettre à vos actuels dirigeants. Pourquoi ? Que s’est-il donc passé ?

Avant de vous engager dans cette voie d’esclavage je vous conseille de vous placer devant le Seigneur dans la prière et de lire attentivement, et plusieurs fois, l’épître aux Galates… Et en particulier ce verset :

« Christ nous a placés dans la liberté en nous affranchissant; tenez-vous donc fermes, et ne soyez pas de nouveau retenus sous un joug de servitude. » (Ga 5.1)

… par un homme … ou par un système.

4. Je jette l’éponge

Pressé par plusieurs demandes j’ai profité de quelques jours de vacances pour entreprendre une lecture a priori facile et longue, qui s’est avérée finalement longue et fastidieuse à cause des constants contrôles et réflexions auxquels les affirmations de RW m’ont contraint.

Plutôt que de passer le reste de mes vacances à lire le livre en entier je déclare forfait au chapitre 13 car il n’est pas indispensable de boire un tonneau entier de vinaigre pour se rendre compte que ce n’est pas du bon vin. Heureusement que je n’avais pas signé le pacte [!] demandé en page 10 car j’aurais du boire le contenu du tonneau jusqu’à la dernière goutte. (Ps 15.4)

Les remarques qui suivent ne concernent donc que les 13 premiers chapitres et l’Appendice 2 auquel la page 9 renvoie.

5. À qui RW s’adresse-t-il ?

J’ai été très gêné par une ambiguïté constante car, au tiers du volume, je ne sais toujours pas à qui ce livre s’adresse : Aux chrétiens (= convertis) ou aux non-chrétiens (= non convertis).

Une réponse simple est de dire : « aux deux » ! Rassurez-vous, j’y ai pensé, mais cette imprécision est très regrettable car elle génère un flou et un malaise ; je n’ai pas trouvé, dans l’enseignement de RW, une différence nette entre une personne convertie et une personne inconvertie : les conseils donnés semblent être pour tous indifféremment.

Sur 40 chapitres d’un livre de 350 pages qui a la prétention de présenter « le plan prodigieux de Dieu pour vous » (p. 4 de couverture), n’y a-t-il aucune place pour la proclamation claire de l’évangile ? N’y a-t-il aucune place pour un chapitre qui nous parlerait de la réconciliation avec Dieu par la foi au sang répandu à Golgotha ? Un chapitre qui établirait clairement les bases d’un nouveau départ ? Un « avant » et un « après » ?

Ainsi les premiers chapitres pourraient traiter le thème du salut puis, dans une progression logique, le thème de la vie chrétienne. Mais il n’en est pas ainsi. Vu l’érudition de RW et sa maîtrise des techniques de communication, il est difficile de penser que c’est un oubli, il ne reste donc que la possibilité d’une volonté arrêtée et cela m’interpelle profondément.

Si l’enseignement donné est pour des personnes converties, « mortes et ressuscitées avec Christ », marchant par l’Esprit, le livre peut générer quelques progrès dans le chemin de la sanctification et de la consécration, car il contient de bonnes choses et des idées intéressantes.

Si l’enseignement est pour des personnes non converties « mortes dans leurs fautes et leurs péchés », alors l’enseignement donné fait croire que le salut est par les œuvres (pratiques, techniques, méditations, nouveau départ …) et c’est une immense tromperie. Soyons clairs : l’homme naturel le plus aimable n’est pas un « ami de Dieu » mais un « ennemi de Dieu » (Rom 5:10)

On comprend bien qu’on ne peut appliquer des promesses ou des exhortations à des personnes inconverties alors qu’elles s’adressent à des enfants de Dieu !

POURTANT CETTE AMBIGUITE CONSTANTE M’APPARAIT COMME UNE CARACTERISTIQUE FONDAMENTALE DU LIVRE ET DU MESSAGE

Dans un livre qui prétend être un cheminement de la mort à la vie, je n’ai pas trouvé — dans les 13 premiers chapitres — une notion claire de la perdition de l’homme, de la nécessité de la conversion et de la repentance, de l’acceptation personnelle de Jésus comme Sauveur, de la nécessaire réconciliation avec Dieu par l’œuvre de la croix.

Pourtant, de beaux versets bibliques, sont parfois cités mais je doute qu’ils permettent au lecteur inconverti de comprendre qu’il est perdu et qu’il a besoin d’un Sauveur.

Bien que mentionnée au moins 2 fois la croix de Jésus Christ apparaît plus comme un fait historique lointain qu’un passage obligé actuel pour le salut personnel. Le livre présente des techniques pour se rapprocher de Dieu et devenir l’ami de Dieu (p 93ss), que vous soyez converti ou pas, votre vie doit être une adoration constante, car « c’est l’idéal de Dieu » (p 95)

Dans l’encadré initial il est écrit : « Le Seigneur désire ardemment que vous découvriez la vie qu’il a prévue pour vous – ici sur terre et pour toujours dans l’éternité » (p5) et « Ce livre vous aidera à comprendre pourquoi vous vivez », (p 4 de couverture) ; il s’adresse donc à des inconvertis.

Mais tout de suite après

« C’est un guide de vie chrétienne pour les chrétiens du XXIème siècle » (page 4 de couverture) ;

Il s’adresse donc à des convertis : L’ambiguïté est établie en principe.

6. Citations de la Bible

La présentation ne facilite pas le contrôle

Volontaire ou pas la présentation du livre est un obstacle pour la vérification du bien-fondé des citations :

Les références ne sont, ni à la suite des citations, ni en bas de page, ni en fin de chapitre, mais en fin de volume. Cela montre, certes, qu’il y a beaucoup de versets cités, mais c’est aussi une complication pour celui qui, chaque fois, veut contrôler le texte exact. 

De la même façon vous ne pouvez pas savoir (sans contrôler à la fin du livre) quelle traduction est utilisée, ni si c’est une traduction littérale ou paraphrasée.

Approche inductive ou déductive ?

« Le meilleur moyen de comprendre le plan de Dieu pour votre vie consiste à laisser les Écritures parler d’elles-mêmes. Aussi la Bible est-elle citée constamment dans cet ouvrage … » (p 9)

Cette approche, annoncée « inductive », est un principe excellent mais je ne l’ai pas vue appliquée dans ce livre. De très nombreuses fois j’ai constaté que les citations de la Bible ne servaient qu’à étayer les affirmations de l’auteur, ce que RW reconnaît par ailleurs (Approche déductive) (Voir un peu plus bas le paragraphe « changement de principe »)

Voici un exemple:

« Apporter du plaisir à Dieu s’appelle l’adoration » (p68) Cette nouvelle définition n’est pas le résultat ou l’aboutissement d’une étude biblique sur cette question : c’est une affirmation gratuite de l’auteur.

Un verset est cité pour appuyer la déclaration : « Le plaisir de l’Eternel est en ceux qui le craignent, en ceux qui s’attendent à sa bonté ». Mais en quoi cela démontre-t-il l’affirmation de RW ?

Pourtant cette « définition » très personnelle est développée maintes fois et est considérée comme définitivement établie:

– L’adoration est un mode de vie (p69)
– Si vous dédiez votre travail au Seigneur… votre tâche deviendra un acte d’adoration (p 72)
– Tout acte d’obéissance constitue une manifestation d’adoration (p 77)
– Le cœur de l’adoration est la soumission (p 81)

La véritable adoration … se produit quand vous vous offrez totalement au Seigneur (p 82) (converti ou inconverti ?)

Pourtant une bien meilleure « définition » de l’adoration est donnée (p 77), mais cette fois seulement en rapport avec la louange :

« Nous louons le Seigneur pour ce qu’il est et nous le remercions pour ce qu’il a fait »

Je pense qu’il y a un mélange volontaire entre 2 notions liées aux mots grecs utilisés par l’Esprit de Dieu dans le NT: l’adoration (En grec : se prosterner, faire le chien couchant devant … Mt 4.10 etc.) et rendre culte/servir (Rm 12.1 etc.) qui est utilisé pour toutes sortes de services.

Des raisons pas raisonnables  (p 345)

« Au départ, lorsqu’elle a été écrite, la Bible a compté onze mille deux-cents-quatre-vingts termes hébreux, araméens et grecs, alors qu’une traduction française classique n’en contient qu’environ 6000. Donc des nuances et des aspects du sens originel du texte peuvent nous échapper » 

Ces déclarations me paraissent fantaisistes. l’impressionnante précision des 11.280 termes employés pourrait se discuter lorsque l’on connaît la complexité de la reconstitution des textes originaux à partir des différentes sources disponibles.

De plus, la langue française possède environ 100.000 mots; la traduction « en français courant » a fait un effort de simplification – par rapport aux traductions courantes – en se limitant à environ 30.000 mots. Une seule traduction fait exception:la Bible « en français fondamental »:Elle réalise « l’exploit » de faire une traduction compréhensible en utilisant seulement 3.500 mots. Que, dans cette édition destinée à des personnes peu lettrées, on perde la richesse de l’original, j’accepte; mais, pour les autres, le problème est inverse:Quel terme employer alors que l’unique terme hébreu correspond à plusieurs possibilités en français ?

Mais ce qui est plus étonnant, c’est qu’on fasse la somme des termes de 3 langues sources différentes pour la comparer à la somme des termes d’une seule langue cible ! Ce n’est pas sérieux. Si, avec le même genre de méthode, pour avoir un ordre de grandeur, on divise les 11.280 termes par 3, on arrive à 4.000 mots en moyenne pour les langues sources, (ce qui est certes inexact, le grec étant plus riche que l’hébreu) c’est à dire 1/3 de moins que le nombre – largement minoré – de la langue cible ! Et, sur ces mêmes bases fragiles d’analyse, la conclusion deviendrait le contraire de ce qui était affirmé. On pourrait, par exemple, écrire : « compte tenu de la richesse des langues cibles par rapport aux langues originales, nous pouvons donner plus de nuances que n’en comportaient les textes originaux ». Mais sont-ce là des approches acceptables ? Je ne le pense pas.

Changement de principe ? (p 345)

« Je n’ai pas toujours cité la totalité du verset, mais je me suis concentré sur le membre de phrase APPROPRIE, suivant en cela le modèle de Jésus et des apôtres qui reprenaient ainsi des passages de l’Ancien Testament. Ils citaient souvent une seule phrase POUR ETAYER LEURS PROPOS ».

Il est vrai que le Seigneur et les apôtres inspirés ont parfois cité des parties de verset de façon quelque peu déroutante. C’était dans la dépendance de l’Esprit de Dieu, mais lorsque j’expose les règles de l’herméneutique je ne présente pas cela comme une règle générale à appliquer, mais comme une exception au principe évident de citations faites dans leur contexte. Ne pas en tenir compte c’est la porte ouverte à toutes sortes d’excès, la possibilité de pouvoir justifier n’importe quoi.

Illustrons la méthode par un exemple: (sans rapport avec l’ouvrage de RW)

Affirmation (fausse) :

Pendant le temps de l’Église l’homme est justifié en accomplissant la loi de Dieu.

Le verset pour étayer :

« Ce sont ceux qui accomplissent la loi qui seront justifiés » (Rom. 2:13)

Ajoutez un renvoi en fin d’ouvrage (pour que vous ne puissiez pas vérifier immédiatement que le verset cité est en Romains 2 (et que la conclusion du chapitre est exactement l’inverse) et vous avez tous les ingrédients pour manipuler qui vous voulez.

Après avoir donné le bon conseil de « laisser les Écritures parler d’elles-mêmes » (p 9) RW présente un principe qui « fait parler l’Écriture » pour étayer ses propos (p 345) ! Cela génère une légitime suspicion.

Utilisation de plusieurs traductions (p 345)

Je suis loin d’être contre le principe de l’utilisation de différentes traductions, puisque j’en ai 40 sur mon bureau et que je les consulte très souvent ; néanmoins il y a des règles à respecter. J’aurais préféré qu’on n’utilise qu’une seule traduction et que, quand c’est indispensable pour mieux comprendre le sens, on utilise une version différente nommément citée, voire une traduction personnelle sur l’original. J’ai connu la méthode d’utilisation discutable de différentes traductions dans les écrits des « Témoins de Jéhovah » avant la parution de LEUR traduction en 1974: c’était clairement une technique sophistiquée pour étayer leurs fausses doctrines.

Exemple : Emploi de l’expression « rendre hommage » (Darby) s’il s’agit de Jésus et du verbe « adorer » (Segond) s’il s’agit de Dieu le Père, alors qu’il s’agit du même mot grec rendu différemment, et de façon récurrente, dans leurs traductions respectives.

Traduction littérale … DE L’ANGLAIS!

Lorsque, par exemple, vous trouvez en page 23 un verset cité en italique avec la mention « (Traduction littérale) » plusieurs penseront qu’il s’agit d’une transcription du texte original. Loin de là ! Si vous allez à la page … 345 vous apprendrez que c’est la traduction littérale DU TEXTE ANGLAIS utilisé par RW, lui-même étant déjà une traduction très libre, paraphrasée, du texte original:

« Toutefois, lorsqu’aucune des traductions (françaises) ne rendaient le SENS du texte anglais, nous avons simplement traduit littéralement [LE TEXTE DE RW ET NON LA BIBLE], en précisant dans les notes traduction littérale » (p 346).

Ne pensez-vous pas que cela peut tromper des lecteurs ?

On peut aussi se poser la question pourquoi aucune des 4 traductions françaises sélectionnées, considérées comme les meilleures parmi de nombreuses autres, ne rendent pas LE SENS du texte anglais de RW ? Poser la question c’est y répondre : Parce que le texte de RW n’est pas le texte de la Parole de Dieu.

Exemple page 93 :

« Il m’est difficile de comprendre que Dieu veut de moi pour ami intime, mais la Bible nous garantit : C’est un Dieu qui désire passionnément entretenir des relations avec toi »

J’ai de la peine à reconnaître ce soit-disant verset dans la traduction Darby reconnue comme littérale :

« Car l’Éternel dont le nom est Jaloux est un Dieu jaloux » (Ex 34:14).

Cette déclaration est faite dans un contexte d’idolâtrie profonde et de prostitution spirituelle. RW nous explique son principe de traduction (p 345) :

« j’ai délibérément employé des paraphrases qui vous aideront à voir la vérité de Dieu avec une nouvelle fraîcheur ».

Est-ce bien sûr ?

De plus il y a des personnes inconverties qui lisent cela puisque, p.106, RW fait clairement allusion à elles et leur conseille, non pas de se réconcilier avec Dieu par la repentance et la foi en Jésus-Christ, mais « … de prendre un nouveau départ : souvenez-vous que la balle est dans votre camp. Vous serez aussi proche de Dieu que vous choisirez de l’être ».

Ceci est faux, sauf si le pécheur repentant s’humilie devant Dieu et devient une nouvelle création en Jésus Christ.

7. Acceptable ?

La seconde mort du Christ vivant aux siècles des siècles ?

« Si vous voulez savoir à quel point vous comptez pour Dieu, regardez Christ, les bras ouverts sur la croix, et écoutez-le vous dire : « Je t’aime à ce point là ! JE PREFERE ENCORE MOURIR QUE VIVRE SANS TOI » (p 83)

(C’est moi qui met en majuscules).

Celui qui a offert sa précieuse vie, une fois pour toutes (Hb 10:10) ne l’offrira pas une seconde fois, ni pour vous ni pour un autre : il viendra seulement pour vous juger si vous n’avez pas cru (2 Th 1:8) ;

« Dieu donc, ayant passé par-dessus les temps de l’ignorance, ORDONNE maintenant aux hommes que tous, en tous lieux, ils se repentent; parce qu’il a établi un jour auquel il doit juger en justice la terre habitée, par l’homme qu’il a destiné à cela, de quoi il a donné une preuve certaine à tous, l’ayant ressuscité d’entre les morts ». (Ac 17.30-31)

Des mantras chrétiens ?

« S’entraîner à rester dans la présence de Dieu est un ART, une habitude que vous pouvez développer »

et des mantras sont proposés :

« vous choisissez une brève formule ou une courte phrase qui peuvent être répétées à Jésus dans un souffle » (p 95).

Nous sommes ici dans les techniques orientales, utilisées aussi par le catholicisme.

Non merci, je n’ai pas besoin de lire la suite : C’est du vinaigre !

Ma communion avec le Père et avec son Fils Jésus Christ (1 Jn 1:3-4) m’amène à parler de nombreuses fois au Seigneur chaque jour, non pas comme une technique pour goûter la présence de Dieu, mais comme la conséquence naturelle de ma relation avec Dieu, de ma liberté d’enfant devant son Père.

Ni le salut par les œuvres, ni la communion par les œuvres ne trouvent une approbation dans la Parole de Dieu; ce sont des valeurs inversées.

8. En conclusion

Malgré les nombreuses bonnes choses que ce livre contient, l’orientation générale et le message général ne sont pas bons ; c’est bien le même esprit que celui des églises émergentes et en particulier de l’enseignement de Brian McLaren2.

Ce livre trouve bien sa place parmi les différentes techniques proposées par les différentes religions pour essayer de s’approcher de Dieu mais il édulcore et parfois voile le message de l’évangile que Paul prêchait partout (1 Co 15:1-4). Dans ses adieux aux anciens d’Éphèse Paul peut dire :

« Je n’ai rien caché des choses qui étaient profitables, en sorte que je ne vous eusse pas prêché et enseigné publiquement et dans les maisons, insistant et auprès des Juifs et auprès des Grecs sur la repentance envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus-Christ. » (Ac 20.20-21)

En aucun cas les mots de Paul ne peuvent s’appliquer à RW et au message de son livre. J’en déconseille donc la lecture ; il y a tellement mieux !

La religion voudrait être un chemin vers Dieu

L’Évangile est le chemin du Dieu Sauveur vers l’homme

Jamais la religion n’a sauvé personne

Techniques et pratiques restent vaines pour Dieu

Seul le sang répandu sur la croix par Jésus

Peut sauver à jamais celui qui est perdu.

P. Oddon


Siapa Rick Warren?

Teks ini adalah versi online dari majalah kami, RD2010-04

Pendeta yang tidak peduli dengan hal-hal detail
Foto: Majalah Time, 18 Agustus 2008

Biarlah nabi yang bermimpi menceritakan mimpinya, dan biarlah orang yang mendengar firman-Ku memberitakan firman-Ku dengan setia, mengapa mencampur jerami dengan gandum, demikianlah firman TUHAN. » Yeremia 23:28

Ilustrasi gandum dan sekam – Ilustrasi dari buku Rick Warren berjudul Purpose Driven Life halaman 4
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  • Editorial


    Pendeta Amerika Rick Warren adalah salah satu tokoh paling berpengaruh di Amerika Serikat. Dia adalah pendiri gereja Saddleback di California, yang memiliki 25.000 anggota. Bukunya A Life Motivated by Essentials1 telah terjual lebih dari 25 juta eksemplar dan menjadi alat kampanye Quarante jours pour l’essentiel yang digunakan oleh banyak gereja evangelis di Prancis. Rick Warren juga dipilih oleh Presiden Barak Obama untuk menyampaikan doa pada pelantikannya.

    Tidak diragukan lagi bahwa seorang pria yang menarik begitu banyak pujian dari seluruh dunia, serta tulisan-tulisannya, layak mendapatkan perhatian penuh dari kita, karena Alkitab memperingatkan kita:

    Sebab akan datang waktunya, orang tidak dapat lagi menerima ajaran sehat, tetapi karena ingin mendengar hal-hal yang menyenangkan, mereka akan menerima banyak guru untuk memuaskan hawa nafsunya, dan mereka akan memalingkan telinganya dari kebenaran, lalu mendengarkan dongeng-dongeng. (2Tim. 4:3-4)

    Bagi mereka yang belum membaca buku-buku Rick Warren, atau yang belum mempelajarinya secara mendalam, kami mereproduksi di sini tiga analisis dari buku One Life, One Passion, One Destiny

    • oleh Pierre Oddon, (berdasarkan terjemahan bahasa Prancis yang telah diperbaiki)
    • sebuah kutipan dari buku terbaru W. Smith: A Wonderful Deception, dan A Life Motivated by the Essential oleh Scott Mc Carty yang menunjukkan kepada kita hakikat pesan Rick Warren yang sebenarnya.
      NB: Analisis berdasarkan versi bahasa Inggris dari buku ini mengungkapkan istilah-istilah yang sesat. Perubahan antar edisi/terjemahan menghasilkan kesimpulan yang lebih kritis dibandingkan dengan versi bahasa Perancis atau Jerman.

    P. de Bernard




    Dictionnaire de la bible 1849 : La Création

    Nous reproduisons cet article ancien de Jean-Augustin Bost sur la Création pour les chercheurs et historiens en théologie, et en donnons un cours commentaire. .

    Commentaire de Vigi-Sectes :

    Et personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres; autrement, le vin nouveau fait rompre les outres, il se répand, et les outres sont perdues;  Luc 5:37

    Les années 18xx furent l’aboutissement d’une époque charnière, ou une division se cristallisa au sein du Christianisme. Les uns tentèrent d’adapter le récit de la Genèse aux théories naturalistes pseudo-scientifiques et séculières de l’époque – l’évolutionnisme théiste, les autres crurent selon les Ecritures « que le monde a été formé par la parole de Dieu, en sorte que ce qu’on voit n’a pas été fait de choses visibles. » et considèrent la création biblique comme ex nihilo, en 6 jours.

    Les première lignes de cet article

    L’influence du Darwinisme est immédiatement visible et a irrémédiablement creusé ses sillons. Nous relèverons quelques phrases clef de cet article.

    Une citation d’un « professeur d’histoire, naturelle » signe l’autorité de l’inspiration de cet essai sur la création. C’est donc la philosophie du naturalisme qui gagnera.

    … Pour cela nous avons deux sources d’instruction à étudier : la Bible et la nature. « Les œuvres de Dieu et la parole de Dieu sont les deux portes du temple de la vérité ; comme elles proviennent d’un même auteur souverainement sage et tout-puissant, il est impossible qu’il y ait entre elles aucune contradiction ; mais elles doivent, pour ceux qui les comprennent dans leur vrai sens, s’expliquer et se confirmer réciproquement, quoique d’une manière et par des voies différentes. » (Gaede, prof, d’hist, nat. à Liège.)

    On entend presque dans ce « vrai sens » le chuchotement du « Dieu a-t-il vraiment dit ». Il mets en garde ses lecteurs du danger de

    la « Science » au début d’une manière pieuse,  » « Vous êtes dans l’erreur parce que vous n’entendez pas les Ecritures ni quelle est la puissance de Dieu,» Matth. 22, 29. Il est une science en particulier, qui résume à elle seule presque toutes les sciences naturelles, et qui, quoiqu’elle n’existe que depuis peu d’années, remonte par ses découvertes jus qu’aux premiers âges du monde ; une science remplie d’attrait pour ceux qui en ont fait l’objet de leurs études, et qui plus que toute autre peut-être, a conduit à des résultats erronés et antiscripturaires, ceux qui n’étaient pas soutenus par une foi ferme à la parole de Dieu. »

    Mais la mise en garde est vaine : Jamais il ne parle de manière simple mais catégorique de fausse science. Par contre il défait les fondements de toutes les doctrines de la Bible: La création de la Genèse.


    L’exégèse

    Le terme principale de la création est Bara, c’est d’ailleurs le premier mot de la Bible une fois que l’on annonce le sujet par « Au commencement ».

    L’auteur permet toutefois à « un savant professeur anglais, le docteur Pusey » de redéfinir ce terme clef :

    « C’est donc le contexte, qui doit décider du sens du mot bara, et nous indiquer s’il faut le traduire par : tirer du néant, ou par : donner une nouvelle forme à une substance qui existait déjà

    Et là, il rejette donc la création ex-nihilo de Héb. 11:3 et capitule devant le siècle présent (Romain 12). Ce sont les « découvertes récentes de la géologie » qui ont le dernier mot, « par des preuves irrécusables« . Évidemment, les soi-disant preuves d’un lointain passé ne sont que des interprétations humaines erronées, et ne peuvent que tomber, devant le livre qui connaît le passé comme le futur.

    Conclusion

    Une concordance « raisonnée » ne pouvait que s’éloigner des Ecritures. On pourrait titrer cette définition libérale de la création ainsi : L’art de prétendre s’attacher à une foi scripturaire conservative tout en aplanissant le chemin pour s’en écarter.

    Confie-toi de tout ton cœur à l’Éternel, et ne t’appuie pas sur ton intelligence;
    (Proverbes 3:5 Darby)


    DICTIONNAIRE DE LA BIBLE CONCORDANCE RAISONNÉE DES SAINTES ÉCRITURES CONTENANT, EN PLUS DE 4,000 ARTICLES :

    Par Jean-Augustin Bost

    IMPRIMERIE DE MARC DUCLOUX ET COMPAGNIE, 1849


    CRÉATION. 

    Acte du Dieu éternel et tout puissant, par lequel il appelle à l’existence des choses visibles et invisi­bles, matérielles ou spirituelles, Apoc. 4, 11. Ps. 148, 5, sq. Ce mot s’entend aussi, par extension, de l’univers, de l’ensem­ble des choses créées ; mais nous n’avons à le considérer ici que dans le premier de ces deux sens, c’est-à-dire comme acte créatif. L’homme, être borné et dé­chu, ne peut pénétrer les conseils mysté­rieux de l’Eternel, et découvrir par lui même la date, le mode, ni les raisons de la formation de l’univers ; Job 41, 7. 8. Et si quelque téméraire se permet dans son orgueil de disserter sur ces choses d’une manière contraire à la Bible, ou cherche à découvrir ce qu’il a plu à Dieu de nous cacher, l’Eternel lui-même con­fond son audace et le fait rentrer dans la poussière, Job 38.

    Mais si par nous-mêmes nous ne pou­vons découvrir les choses cachées de Dieu, nous pouvons et devons chercher à connaître ce qu’il lui a plu de nous en révéler. Pour cela nous avons deux sources d’instruction à étudier : la Bible et la nature. « Les œuvres de Dieu et la parole de Dieu sont les deux portes du temple de la vérité ; comme elles proviennent d’un même auteur souverainement sage et tout-puissant, il est impossible qu’il y ait entre elles aucune contradiction ; mais elles doivent, pour ceux qui les compren­nent dans leur vrai sens, s’expliquer et se confirmer réciproquement, quoique d’une manière et par des voies différen­tes. » (Gaede, prof, d’hist, nat. à Liège.) Et de même que les œuvres visibles de la création de Dieu nous sont données pour nous apprendre à connaître ses perfec­tions invisibles, Horn. 1,20., ainsi, c’est en prenant la bible pour guide que nous devons étudier cette création visible et les œuvres merveilleuses de l’Eternel ; sans cela nous sommes exposés à tomber dans les systèmes les plus faux et les plus absurdes, comme il est déjà arrivé à plusieurs savants, auxquels on peut bien appliquer le reproche que* Jésus adres­sait aux Juifs : « Vous êtes dans l’erreur parce que vous n’entendez pas les Ecri­tures ni quelle est la puissance de Dieu » Matth. 22, 29. Il est une science en par­ticulier, qui résume à elle seule presque toutes les sciences naturelles, et qui, quoiqu’elle n’existe que depuis peu d’an­nées, remonte par ses découvertes jus­qu’aux premiers âges du monde ; une science remplie d’attrait pour ceux qui en ont fait l’objet de leurs études, et qui plus que toute autre peut-être, a conduit à des résultats erronés et antiscripturaires, ceux qui n’étaient pas soutenus par une foi ferme à la parole de Dieu. Nous vouions parler de la géologie, dont l’in­crédulité a si souvent essayé de se faire une arme contre la Bible. Mais à mesure qu’elle a été mieux étudiée, et que les faits et les monuments qu’elle présente ont été examinés de plus près, l’on a re­connu que loin d’ébranler en aucune ma­nière l’autorité de la Bible, elle n’a fait que confirmer le récit de Moïse d’une manière frappante et inattendue. C’est ainsi que les calculs remarquables du cé­lèbre Cuvier pour connaître l’âge du monde et l’époque du déluge, ont offert un résultat qui coïncide exactement avec la Genèse (Discours sur les révolutions de. la surface du globe). — Mais cette science est encore dans son enfance, et s’il nous est permis de donner un conseil nous voudrions engager ceux de lecteurs qui auraient à s’en occuper premièrement à n’étudier la géologie qu’avec humilité et respect, en pensant que la nature est comme la Bible, mais pas plus que la Bible, le livre de Dieu ; ensuing ne pas s’effrayer, ni se laisser ébranler dans leur foi, par des découvertes futur qui sembleraient en contradiction avec la révélation écrite, ou avec des systèmes cosmogoniques proposés même par des hommes pieux. Il ne peut, nous le répétons, y avoir contradiction réelle, et trouvera toujours que lorsqu’il y en au­rait une apparente, cela vient de ce qUe nous n’avons pas compris l’un ou l’autre de ces livres ; mais la vérité est une, et le Dieu fort est vérité, Deut. 32,4.

    Après ces remarques préliminaires l’on nous comprendra lorsque nous di­rons que ce n’est qu’avec crainte et tremblement que nous osons hasarder quelques explications sur l’œuvre de la création, telle qu’elle est rapportée dans le premier chapitre de la Genèse, car ce sont là les choses difficiles et mystérieuses de l’Eternel, et connaissant à peine « les bords de ses voies, » Job 26, 14., nous craignons, nous aussi, « d’obscurcir son conseil par des paroles sans science.

    « Dieu créa au commencement le ciel et la terre, » Gen. 1,1.— La signification pro­pre du mot créer est: tirer du néant, faire une chose de rien ; c’est pourquoi les traducteurs de la Bible s’en sont servis pour rendre le mot hébreu bara qui n’a pas tout à fait la même portée ; mais la langue hébraïque n’en possédant point d’autre qui pût indiquer exactement l’acte par lequel Dieu produit une chose, sans la former d’une substance déjà existante, les écrivains sacrés ont dû employer ce mot bara, qui signifie proprement former, mettre en ordre (Calmet), mais dont la ra­cine primitive semble plutôt contenir sens de séparer, (Simonis, Lex. Hebr.) C’est peut-être à cette idée que correspond l’expression française: Dieu débrouilla le chaos. En effet, nous voyons que des trois premiers jours, dans Ie recit de Moïse, est en grande partie une oeuvre de séparation : Dieu sépare la lumière d’avec les ténèbres, il sépare les eaux su­périeures des eaux inférieures, il sépare la terre sèche d’avec la mer, il sépare le jour d’avec la nuit. Et lorsque Moïse em­ploie le mot créer, cela ne signifie point toujours tirer une chose du néant, mais souvent tirer une chose d’une autre sub­stance pour lui donner une forme nou­velle ; ainsi, par exemple, Dieu crée l’hom­me à son image, Gen. 1, 27., et cepen­dant il le tire de la poudre de la terre, 2,7. Malgré cette double interprétation dont le mot bara est susceptible, nous savons positivement que la matière n’a pas toujours existé, qu’elle a eu une ori­gine, car l’Esprit-Saint nous le déclare, soit, Gen. 1, 1., en nous disant que les deux et la terre ont eu un commence­ment, cf. 2, 4., soit dans le commentaire qui nous en est donné ailleurs par le mê­me Esprit, Hébr. 41,3. Ps. 33, 9. Et la sagesse de Dieu qui est la même chose que sa parole éternelle. le verbe incréé « qui était au commencement avec Dieu et qui était Dieu, » nous parle d’un temps an­térieur à l’existence de notre globe, où elle était ses délices «lorsqu’il agençait les cieux et qu’il traçait le cercle au-dessus des abîmes, lorsqu’il n’avait point encore fait la terre, ni le commencement de la poussière du monde, » Prov. 8, 22-30.

    « C’est donc le contexte, » dit un sa­vant professeur anglais, le docteur Pusey, (vBuckland Bridgewater Treatise, vol. I, P22.) « qui doit décider du sens du mot bara, et nous indiquer s’il faut le traduire par : tirer du néant, ou par : donner une nouvelle forme à une substance qui existait déjà.

    «  Quoique Moïse se serve, en parlant des œuvres de Dieu, tantôt du mot bara, tantôt du mot hazah (il lit), il paraît ce­pendant que la première de ces expressions a une énergie particulière, et ne Peut s’employer que pour décrire l’action de Dieu, tandis que la seconde peut s’appliquer aussi à l’action des hommes.

    Après avoir soigneusement comparé à  un grand nombre de passages ( Esaïe 43, , Nomb. 16, 30. Ps. 104, 30. sq.), et avoir fait une étude attentive de ce sujet, Je suis arrivé à cette conclusion, que les mots créer et faire, employés en parlant de Dieu, sont synonymes, avec cette  différence que la première de ces expressions est la plus forte des deux, quoique Moïse semble quelquefois les employer indifféremment : Ainsi, Gen. 1, 24. Dieu créa les grands poissons; v. 28, Dieu fit les bêtes de la terre; v. 26, faisons l’homme à notre image; v. 27, Dieu créa donc l’homme.

    M. de Rougemont (Fragments d’une Histoire de la terre, p. 113.) voit quel­que chose de plus dans la manière dont Moïse se sert de ces mots; il dit que « créer signifie former un type nouveau, tandis que faire est restreint au dévelop­pement d’un typé déjà existant : ainsi, dit-il, Dieu crée l’animal, l’homme, 1,2027 ; mais une fois les animaux aquatiques existants, il ne crée pas les animaux ter­restres, il les fait. »

    Nous ne prétendons pas décider quelle peut être la valeur de cette observation, mais nous croyons devoir ajouter en dé­veloppement de l’idée de cet auteur, que les eaux et les airs contenant parmi leurs habitants des créatures qui appartiennent aux quatre grands embranchements du règne animal, les types existaient tous avant la formation des animaux terrestres, qui n’étaient pour ainsi dire qu’un déve­loppement de ceux qui avaient été créés le cinquième jour; tandis que l’homme étant non seulement un animal plus parfait que les autres par les organes dont il était doué, mais encore le seul habitant de la terre auquel Dieu eût donné une âme de la même nature que l’Essence divine, pouvait bien être considéré, quant à son corps, comme un développement d’un type antérieur, mais quant à cette âme vivante, faite à l’image de Dieu, c’était bien réellement comme une création nouvelle ; ce qui expliquerait pourquoi la Genèse se sert des deux expressions faire et créer, quand il s’agit de l’homme. 

    « Ce qui est bien plus important pour l’interprétation du premier chapitre de la Genèse, c’est de savoir si les deux premiers versets contiennent une espèce d’introduction, un simple résumé de ce qui va être dit plus en détail dans le reste du chapitre, ou s’ils sont l’expression d’un acte de création distinct de ceux dont il est parlé dans les versets suivants.

    « Cette dernière interprétation paraît être la véritable comme la plus naturelle. En effet, nous n’avons dans la Bible au­cun autre récit d’une création primitive, et de plus il semble que le deuxième ver­set soit une description de la matière créée, avant l’arrangement qui en allait être fait en six jours ; ainsi la création du commencement doit être distinguée de la création des six jours ; d’autant plus que le récit de ce qui s’est passé dans cha­cun de ces jours est précédé de la décla­ration que « Dieu dit, » ou voulut l’événe­ment qui suit immédiatement ; par con­séquent il semble que la création du pre­mier jour doit avoir commencé lorsque ces mots : « Et Dieu dit, » sont employés pour la première fois, c’est-à-dire pour la création de la lumière. De même, si c’est bien là le commencement de l’œuvre des six jours, il est clair que cette création ne fait que donner une nouvelle forme, un nouvel arrangement, et pour ainsi dire, meubler d’une manière nouvelle un monde qui existait déjà, car nulle part dans le récit des six jours il ne nous est dit que Dieu fit, ou créa l’eau, ni la terre, ni les ténèbres, choses déjà existantes (résultat d’une création précédente), lesquelles il ne fait, dans les premiers jours, que séparer les unes des autres et les mettre dans un ordre nouveau. « (Buckland’s 1,22).

    Nous croyons donc que le v. 1 nous parle d’une création primitive des choses matérielles, sans en indiquer l’époque qu’il ne nous importe probablement pas de savoir. Ceci n’est point une opinion nouvelle; c’est celle de plusieurs pères de l’Eglise (voir Pétavius, Dogm. Theol., tom. III. De opificio sex Dierum, Lib. 1. Cap. 1, §8, et cap. 11, §1-8). Les uns voyaient dans les deux premiers versets de la Genèse le récit de la création d’un monde primitif; d’autres, comme saint Augustin, Théodoret, y voyaient la première formation de la matière; d’autres, celle des éléments ; d’autres croient que les cieux dont il est question au v. 1 sont, non le ciel atmosphérique de notre terre qui ne fut créé que le deuxième jour, mais ce qui est appelé ailleurs les cieux des cieux.

    Nous voyons, en effet, que quoique la Genèse emploie le même mot Shamayim pour désigner ces deux choses, la Bible les distingue ailleurs, comme Néh. 9. 6.

    La racine du mot hébreu qui signifie ciel, étant le prétérit inusité shamah, être élevé, le mot shamayim signifierait les hauteurs, ou les espaces élevés, et shemé hasshamayim (les cieux des cieux), seraient les espaces infiniment élevés, oil l’immensité avec tout ce qu’elle contient, et par conséquent cette multitude innom­brable d’étoiles ou de mondes, qui fe­raient ainsi partie de la première création, indiquée Gen. 1, 1., et que le v. 16 ne fait que rappeler en passant, en parlant du moment où le soleil devint lumineux pour la terre.

    Le fameux passage de saint Pierre, 3, 5-13., qui résume en quelques mots les destinées de notre planète, autorise la différente interprétation du mot cieux dans les versets \ et 8 , et montre que le ciel du deuxième jour, c’est-à-dire l’at­mosphère, suit le sort de notre globe et de ses révolutions. Il est évident, en effet, que les cieux antédiluviens qui ont été détruits, ne comprenaient pas les astres, car alors le soleil, la lune, et les étoiles qui existaient avant le déluge auraient aussi péri ; la future destruction par le feu, des cieux et de la terre d’à présent, n’est donc point non plus une catastrophe qui doive envelopper tout l’univers, mais seulement une grande révolution qui doit changer l’état et l’apparence de notre globe ; un feu purifiant qui le nettoiera de sa souillure comme l’or fondu dans le creuset est dégagé par le feu des matiè­res impures qui le ternissent; révolution après laquelle le monde et ses habitants seront rétablis dans l’état de pureté et d’innocence, d’où le péché d’Adam les avait fait déchoir.

    L’ interprétation que nous venons de donner du v. 1 semble confirmée aussi par l’expression remarquable qui termine le v. 3 du deuxième chapitre : « Dieu se reposa de toute l’œuvre qu’il avait créée pour être faite. » — Ne semble-t-il pas que ce passage est un de ceux dans lesquels le Tout-Puissant soulève à nos yeux un coin du voile qui nous cache la profondeur de ses conseils P Ne semble-t-il pas nous dire qu’il avait de longue main préparé une demeure aux hommes, qu’il avait créé cette terre dans les jours d’autrefois pour être faite, c’est-à-dire pour être façonnée plus tard, de manière à ce qu elle pût être habitée par des créa­tures dans lesquelles il voulait mettre son plaisir? Prov. 8, 31.

    Il fit toutes ces choses par degrés, ajoutant une bonne chose à une autre bonne chose, jusqu’à ce qu’il jugeât que tout était très bon, Gen. 1,31., afin d’y rendre heureux des êtres formés à son image, à qui il voulait remettre la domi­nation sur toutes les merveilles qu’il ve­nait d’appeler à l’existence.

    Quand il ne nous resterait d’autre par­tie de la révélation que les premiers cha­pitres de la Genèse, n’aurions-nous pas là une preuve éclatante de la bonté infi­ni** de notre Créateur et du soin paternel que sa Providence prend des hommes ? Oui, cet Être tout puissant qui s’occupait de notre bonheur, tant de siècles avant l’existence de notre race, ne peut pas nous avoir délaissés, et si le mal est en­tré dans le monde, et a gâté cette terre très bonne où Dieu avait placé Adam, soyons sûrs que celui qui a mis tant de soin à nous former pour le bonheur, aura aussi mis à notre portée un remède à nos maux, un moyen de relèvement après notre chute, un sauveur enfin assez puis­sant pour empêcher que cette terre et ses habitants qui étaient sortis très bons de la main de Dieu, ne continuent à être entraînés à jamais dans le chemin du mal.

    Mais pour cela, il faut qu’une création nouvelle s’opère en nous, et que cette parole divine par qui et pour qui toutes choses ont été faites, renouvelle en nous l’ image de Dieu que le péché a détruite, 1 Cor. 15, 47.49. 2 Cor.5,17. Eph. 4,24.

    v. 2. « Et la terre était sans forme et vide ; les ténèbres étaient sur la face de l’abîme, et l’Esprit de Dieu se mouvait sur les eaux. » — ( Le mot abîme semble être synonyme des eaux sur lesquelles se mouvait l’Esprit de Dieu ; v. Job 38, 30. Ps. 42, 8.104, 6. Jonas2, 0. sq.)

    Si le v. 1 se rapporte à la première création de toutes choses, dont rien ne peut nous faire même deviner l’époque, il se peut que des millions d’années se soient écoulées entre ce moment et la création de la lumière sur notre terre.

    ( Dans la Bible de Luther, imprimée à Wittenberg, en 1557, on trouve le chiffre 1. marqué en tête du v. 3, comme étant le commencement de l’histoire de la créa­tion. Dans d’anciennes éditions anglaises où la division en versets n’était pas en­core adoptée, il y a un double interligne entre les v. 2 et 3. Pusey.)

    Le v. 2. décrit l’état du globe immé­diatement avant le commencement du pre­mier des six jours, c’est-â-dire sur le soir du premier jour ; car, suivant la compu­tation mosaïque, chaque jour commence avec le soir, et dure jusqu’au soir du jour suivant. Le premier jour serait donc la lin de la période indéfinie de la première existence du monde. Dans ce v. 2. il est fait une mention spéciale de la terre et des eaux comme existant déjà, mais envelop­pées de ténèbres. Les mots thohou vabohou décrivent cet état de confusion et de vacuité que les Grecs représentent par le mot Chaos. Ils sont encore employés dans le même sens, Es. 34, II. Ps. 107, 40.

    Le mot vide, de nos traductions fran­çaises, ne rend pas très bien la significa­tion, car il donne l’idée d’un corps creux, tandis qu’ici il faudrait exprimer un vide extérieur : la terre était vide d’habitants, vide de parure, aride et dépouillée. D’où provenait cet état chaotique ? Etait-ce ainsi que la terre était sortie des mains du Créateur ? Etaient-ce les ruines d’un monde antérieur ? Nous l’ignorons: peut-être Dieu avait-il dit d’un ordre de cho­ses plus ancien ce qu’il dit plus tard du monde moderne, par la bouche de son prophète, Jér. 4, 23. sq. : « La terre sera dans le deuil, les deux seront noirs au-dessus ;… j’ai regardé la terre, et voici, elle est sans forme et vide, etc. »

    Ne semble-t-il pas que l’Esprit saint ait voulu nous représenter par ces paro­les une effrayante révolution de notre globe dont le chaos aurait été le résultat? S’il était permis de traduire en langage non inspiré les paroles de l’écrivain sa­cré , nous croirions pouvoir paraphraser ainsi les premiers versets de la Genèse :

    « Toutes les choses que nous voyons et dont nous pouvons connaître l’existence, soit sur la terre que nous habitons, soit au-delà, doivent leur être à un Dieu sou­verainement bon, sage et puissant, qui a fait sortir la matière du néant, dans des temps infiniment reculés et dont la date nous est inconnue. Ce Dieu tout bon ju­gea à propos de créer une race d’êtres intelligents auxquels il donna le nom d’hommes, et voulant leur préparer une demeure, il choisit pour cela un de ces globes qu’il avait faits pour se mouvoir dans l’espace, et qui était alors inculte et désert, recouvert de liquide et d’obscu­rité. Le moment où l’Esprit de Dieu s’en rapprocha et plana, pour ainsi dire , à sa surface, pour y faire pénétrer l’ordre et la vie, fut pour le globe le commence­ment d’une création nouvelle qui devait avoir six degrés, ou se faire en six épo­ques de progrès successifs.

    « Tout était prêt pour cette nouvelle création, la matière à laquelle une autre forme devait être donnée, l’Esprit divin qui devait la vivifier ; il ne fallait plus que la parole du commandement pour ap­peler à l’existence ce monde nouveau ; et Dieu dit… que la lumière soit, et l’ordre naquit au milieu de la confusion. »

    Ainsi, nous voyons apparaître dès la fondation du monde cette Trinité dans l’unité de Dieu : « Le Père qui habite une lumière inaccessible et que nul œil n’a vu ni ne peut voir», 1 Tint. 6, 16. cf. Apoc. 15, 3. Ps. 18, 29. 36, 10. ; « le Fils, qui est la véritable lumière qui a resplendi dans les ténèbres et qui éclaire tout homme en venant au monde, » Jean 1,9. cf. v. 2. Col. 1,16. Eph. 3, 9. ; « enfin l’Es­prit de Dieu planant sur la face des eaux, pénétrant le globe d’une force vitale, et qui nous est représenté comme présidant à la création et y prenant la part la plus directe », Ps. 33, 6. cf. Gen. 2,1. Ps. 104, 29. 30. Jean 20,22. Gen. 2, 7. cf. Job 33, 4. ( La Bible de Genève, éd. de 1805, ainsi que celle qui a été publiée plus récem­ment par les pasteurs et professeurs de cette ville, traduit au v. 2. : Et Dieu fit souffler un vent qui agita la surface de l’eau. » Mais si le mot rouach peut, en effet, signifier esprit ou vent ; selon la  place où il est employé, comme le grec …. et le latin spiritus, est-il raisonna­ble de le traduire par vent, lorsque Dieu n’avait pas encore créé l’air P Autant vau­drait, par exemple, remplacer Esprit par courant d’air dans des passages tels que celui-ci : « Caches-tu ta face, elles (les créatures) sont troublées ; retires-tu leur souffle, elles défaillent et retournent en leur poudre. Mais si tu renvoyés ton cou­rant d’air (Esprit), elles sont créées de nouveau ! » Ps. 104, 29. 30. cf. enc. Job 26,13.) Et afin de montrer évidemment que ces trois personnes ne sont pas trois Dieux, mais un seul Dieu, manifesté de trois manières, l’écrivain sacré qui se sert pour désigner le Créateur du mot Elohim, Seigneurs, fait suivre cette désignation plurielle d’un temps de verbe au singu­lier, comme s’il y avait Dieux dit que la lumière soit ; Dieux vit que cela était bon. Puis, après nous avoir montré les per­sonnes divines conférant ensemble (v. 26. faisons l’homme à notre image), il lui donne (2,4.) le nom incommunicable et singulier de Jéhovah, joint à celui d’Elohim, Seigneurs, qui est, qui était et qui sera, ou Seigneurs Éternel.

    Durée des jours de la création. 

    Pen­dant longtemps, personne, dans les pays où le christianisme était professé, ne mit en doute que les jours de la création ne dussent s’entendre à la lettre d’espaces de vingt-quatre heures, mais à mesure que l’on étudia plus attentivement les scien­ces naturelles, on trouva des preuves de l’existence d’un ordre de choses anté­rieur à la création de l’homme, ordre de choses qui avait dû continuer pendant des temps fort longs; l’on se hâta de rejeter alors le récit de Moïse et ses six jours, comme une chose absurde et contraire aux lois de la nature. Puis vinrent d’au­tres naturalistes plus religieux, qui com­prirent que l’homme ne pouvait ainsi li­miter la puissance de Dieu, et que celui qui avait fait le temps pouvait créer un monde non seulement en six mille ans, mais en six ans, en six jours, en six mi­nutes, en un clin d’œil, s’il l’eût voulu ; il leur parut que sans nier les découver­tes des sciences naturelles, l’on pouvait fort bien les concilier avec le récit moments de la Création, et avec ce jour du Seigneur qui, comme le dit saint Jean , doit durer mille ans, cf. Ps. 90, 2. 4., avec 2 Pierre, 3, 5-10. et Apoc. 20,.

    Les plus anciens Livres des nations prennent aussi, comme la Bible, dans des sens plus ou moins étendus les mots qui désignent les divisions du temps.

    Plutarque dit que les Égyptiens, vou­lant prétendre à une plus haute antiquité que les autres peuples de la terre, comp­taient dans leur chronologie chaque mois pour une année. Les calculs des Indiens et des Chinois ont des bases tout à fait semblables; (o.Doct. Nares, Man consi­dered theologically and geologically, p.192.)

    Zoroastre, en parlant de la création, dit qu’elles fit en six époques ou temps iné­gaux, distribués de la manière suivante : Le premier temps fut employé à créer le ciel, ce qui prit 45 jours ; dans le deuxième temps, qui dura 60 jours, Dieu créa les eaux; la terre fut créée dans le troi­sième, qui fut de 75 jours; le quatrième, de 30 jours, vit éclore les plantes ; le cinquième, de 80 jours, tous les animaux ; et le sixième, de 75 jours, fut consacré à la création de l’homme. La somme de ces nombres est 365 jours ou une année, (Hyde. De religione veterum Persarum, Cap. 9.). On reconnaît dans cette narra­tion le récit de la Genèse défiguré, et combiné avec l’idée traditionnelle de la longueur considérable des jours de la création, tradition qui existait déjà, à ce que l’on prétend, chez les Juifs, et aussi chez les Etrusques (F. de Rougemont, Fragments, etc.)

    Quelques auteurs ont cru en trouver une preuve implicite dans le langage même du texte, et de même que la forme parti­cipate du verbe qui exprime l’action de la force créatrice, l’esprit de Dieu, se mou­vant sur la surface de l’abîme, indique non un acte subit et momentané, mais une force s’exerçant d’une manière con­tinuel Doct. Wiseman, Lectures on Science and revealed Religion, vol. I, p. 295) ainsi l’on a cru reconnaître dans ces six jours non-seulement une suite de perfec­tionnements , mais aussi des intervalles de révolutions et de bouleversements dont l’idée serait renfermée dans la significa­tion la plus étendue du mot Ereb, soir. Le premier chapitre de l’Ecclésiaste et le Ps. 104 (en particulier les versets 29 et 30) avaient fait pressentir la possibilité d’une semblable progression dont diverses tra­ditions fort anciennes contiennent des traces remarquables. — La cosmogonie indienne qui se rapproche beaucoup de la Bible, parle « d’un grand nombre de créations et de destructions de mondes, provenant de la volonté d’un Être su­prême qui ne le fait que dans le but de rendre ses créatures heureuses.» (Insti­tutes of Hindu Law. London, 1825, ch.1.) Nous ne pouvons nous empêcher de trans­crire ici deux passages très remarquables de ce livre, cités par Lyell, Principles of Geology, vol. 1 ch. 2, avec l’indication des textes bibliques correspondants : « L’Être dont la puissance est incompréhensible, m’ayant créé, moi (Menou) et tout cet uni­vers, fut de nouveau absorbé dans l’Etre suprême. faisant succéder au temps de l’énergie l’heure du repos. » Cf. Hébr. 1, 3.10. 4, 4. Jean 17, 5.—Et plus loin : « Quand cette puissance agit’, alors ce monde reçoit son plein développement ; quand il sommeille, tout le système dé­choit. Car pendant qu’il se repose, ou cesse d’agir, les esprits revêtus de formes matérielles, et doués de principes d’ac­tion, se détournent peu à peu de leur tâ­che , et l’intelligence elle-même devient inerte. » Cf. Ps. 104, 27-30.)

    Telle est aussi la tradition des Birmans, et celle des anciens Egyptiens ; on la re­trouve même dans les ouvrages de quel­ques Pères de l’Eglise, saint Augustin, Oral. II. saint Basile Hexaëmeron, hom.2.

    Les découvertes récentes de la géolo­gie sont venues, bien des siècles après, éclaircir cette hypothèse, et la confirmer à ce qu’il semble. Cuvier, dans son Discours sur les révolutions de la surface du globe, établit par des preuves irrécusables, que ces révolutions ont été nombreuses, subi­tes, antérieures à l’apparition de I homme sur la terre, et même qu’il y en a eu d’an­térieures à l’existence d’êtres vivants quelconques.

    * L’histoire des six jours, ainsi que celle de l’humanité, a ses nuits cosmogo­niques, dont la première est le chaos et dont le caractère est la mort, le désordre les ténèbres; par une concordance impré­vue et inexplicable, les géologues d’une part, Moïse de l’autre, admettent un dé­veloppement ou une création de la terre tout à fait extraordinaire, qui s’opère par une alternative de temps d’ordre et de création, de temps de désordre et de destruction.

    La géologie ne fait ici que préciser, expliquer, commenter le texte biblique, qui accepte en plein tous ces résultats de la science.

     Les soirs (Ereb) sont donc les temps de désordre; le premier soir n’est autre chose que le chaos lui-même; les suivants sont des invasions du chaos au milieu de l’œuvre lumineuse de Dieu. Les matins sont des temps d’ordre, de vie, de créa­tion. L’œuvre de Dieu pendant les six jours consiste à former la terre dévastée, et la dégager du chaos, de l’abîme et des ténèbres qui disparaissent successive­ment.

    Ainsi les eaux de l’abîme, 1, 2., qui recouvraient au deuxième jour encore la terre entière, en partagent au troisième la surface avec les continents, et elles n’existeront plus sur la terre nouvelle, Apoc. 21, 1. Ainsi les ténèbres, éclairées dès le premier jour par la lumière, sont transformées en soirs cosmogoniques, et au quatrième jour en nuits de douze heu­res. Les soirs cosmogoniques précèdent chacun des six jours, et cessent avant la création de l’homme, aucun ne s’interpose entre le sixième jour et celui du repos, et la dernière des grandes époques de désordre est celle qui sépare le cinquième jour du sixième. L’alternative des jours et des nuits de vingt-quatre heures cessera à la fin des temps, et la terre sera éclairée par une lumière continue, Zach. 14, 7. Apoc. 21, 23. C’est ainsi que les com­plètes ténèbres du chaos se transforment peu à peu en complète lumière.

    Le premier chap, de la Genèse estimation du monde, à celle de Dieu dans le cœur des fidèles et dans l’Eglise, selon l’indication que nous en donne saint Paul, 2 Cor. 4, 6., on remarque bientôt que les six jours cosmogoniques sont une es­pèce de prophétie de l’histoire de l’hu­manité, ou, en d’autres termes, que les faits physiques de l’histoire de la terre ont un sens analogue aux faits moraux de l’histoire de l’homme. Ainsi les ténè­bres du chaos se reproduisent dans les ténèbres morales de l’âme déchue et pé­cheresse ; les nuits cosmogoniques dans les époques historiques de corruption et de ruines; les jours cosmogoniques, dans celles de paix, d’ordre et de vie religieuse ; la formation du soleil au quatrième jour, dans l’apparition du soleil de justice vers l’an 4.000, etc.» (Rougemont, Fragments, etc., p. 8. )

    Avant de nous occuper spécialement de l’œuvre de chacun des six jours de la création, nous devons indiquer une autre partie de l’Ecriture qui nous en donne un commentaire remarquable : nous voulons parler des chapitres 38 à 41 du livre de Job. Ce n’est pas ici le lieu d’examiner en détail cette portion sublime et mystérieuse de la Parole, nous nous bornerons à quel­ques versets du chap. 38. En interrogeant Job sur les merveilles de l’univers, l’Eternel condescend jusqu’à raisonner avec sa créature; il lui montre que la souveraine sagesse qui a présidé à l’arrangement de la terre , des cieux et de tout ce qui s’y trouve, préside également aux événements de la vie des hommes, et que par sa di­rection, toutes choses concourent ensem­ble au bien de ceux qui aiment Dieu, Rom. 8. 28. Mais, outre ce but principal d’instruction, nous trouvons encore des allusions à l’histoire de la création, qui peuvent éclaircir pour nous quelques pas­sages du 1er chap, de la Genèse.

    En effet, nous croyons voir, dans le verset 4, une indication de cette créa­tion primitive qui eut lieu au commence­ment, Gen. 1,1.; puis au verset 7, nous voyons les intelligences célestes se ré­jouissant de l’ordre et de l’arrangement que Dieu venait d’y établir, v. 5 et 6., et chantant en triomphe à cause de cette nouvelle manifestation de la puissance de Dieu, v. 7. Mais une au moins de ces étoiles du matin (Lucifer), était déjà tom­bée, peut-être même plusieurs, et le mal vint bientôt gâter l’œuvre du Créateur. Il semble qu’une irruption des eaux trou­bla l’ordre nouvellement établi, v. 8., et ce fut alors que Dieu donna à l’abîme la nuée pour couverture et l’obscurité pour ses langes, v. 9.; peut-être les ténèbres furent elles ordonnées alors comme puni­tion et comme demeure des anges déchus, par opposition à la lumière éternelle, qui est représentée comme l’habitation de Dieu, Jean 3, 19-21. Eph. 6, 12. C’est à ce moment-là que semble se rapporter le premier soir de la création ; c’est là le chaos décrit au deuxième verset de la Genèse, et dont Dieu va tirer la terre par six époques de progression, six jours. Le verset 10 semble indiquer l’action de Dieu par laquelle il opère la séparation des eaux inférieures et supérieures, et le verset 11 correspondrait au verset 9 de la Genèse où Dieu fixe à la mer la place qu’elle doit occuper. Les versets 8-11 pourraient, il est vrai, se rapporter à quelques égards au déluge du temps de Noé ; mais ce qui nous fait préférer l’au­tre interprétation, c’est que le verset 9 semble nous indiquer que le cataclysme dont il est parlé au verset 8 doit avoir été antérieur au chaos, et que l’obscurité et le désordre du chaos en auraient été le résultat. — Au verset 12 nous voyons paraître la lumière, mais non comme lu­mière solaire : c’est l’aube du jour, le point du jour, ou la lumière éclairant simulta­nément tous les points de la terre. v. 13., et faisant fuir de partout les ténèbres et les esprits de ténèbres. Puis plus tard, v. 14.. cette lumière prend une nouvelle for­me et se concentre pour ainsi dire dans une apparence ou un moule matériel, le soleil. (Le verset 14 n’est pas bien rendu dans Ostervald : il a ajouté les mots la terre, qui ne se trouvent ni dans l’hé­breu, ni dans plusieurs autres versions. Le verbe thitehapphek qui commence le verset 14, se rapporte d’ailleurs mieux au substantif masculin shachar, l’aube du jour, v. 12., qu’au substantif commun, mais ordinairement féminin érèts, la terre.

    Premier jour.

     Nous avons déjà remarqué que dans le calcul de chaque jour cosmogonique le soir précède le matin: le soir du premier jour fut donc l’obscurité qui le précéda, c’est-à-dire le chaos. « Dans ce moment là, » dit Buckland « une nouvelle ère allait commencer pour le monde, et la terre allait être tirée des ténèbres dans lesquelles elle n’avait peut-être été enveloppée que temporairement : car les mots, « que la lumière soit, » ne signifient point implicitement qu’elle n’eût jamais existé précédemment. Il était étranger au plan de Moïse de rechercher si la lumière avait déjà lui sur cette terre, ou si elle existait dans d’autres parties de l’univers; la narration ne s’occupe que de notre planète, et la prend dans un moment où elle était plongée dans l’obscurité. Le premier effet de l’action de l’Esprit sur le chaos fut donc l’éveil de la lumière, qui brilla dans le sein même de la masse informe dont elle fut séparée, Ps. 104, 5. 6. Job 36, 30. « Dans toutes les cosmogonies païennes qui parlent d’un chaos, dit M. de Rougemont, les ténèbres, la nuit, sont l’état primitif, la lumière apparait ensuite, et plus tard les astres. Moïse, sans aucun doute, n’entendait pas que la lumière provint du soleil déjà créé, mais encore voilé à la terre par les nuages; de concert avec toute l’antiquité, il faisait la lumière plus ancienne que les astres.»

    -En effet, il n’y avait point alors de nuages, puisque les eaux supérieures n’avaient point encore été séparées des eaux inférieures. Asaph en parle de même, lorsqu’il dit, Ps. 74, 16.: « Tu as établi la lumière et le soleil. » Dans plusieurs autres endroits de la Bible, elle est également représentée comme existant avant le monde, et comme étant la demeure de l’Eternel, l’image même de son essence, 1 Tim. 6, 16. 2 Cor. 4, 6. Ps. 104, 2. Es. 60, 19. Hab. 3, 4. Jean 1, 4. 9. 8, 9. 12, 36. 46. 1 Jean 1, 5., etc. Les philosophes incrédules du siècle dernier, voulant attaquer l’inspiration du récit sacré, ont tourné Moise en ridicule pour avoir parlé de la lumière comme existant avant le soleil: les découvertes modernes de l’optique dont Moïse n’a pu avoir aucune connaissance, sont venues justifier l’inspiration de l’écrivain sacré en prouvant que la lumière est un fluide qui pénètre d’autres corps, et qui existe indépendamment des corps lumineux. Ceux-ci ne la rayonnent ou ne l’émettent pas par une sorte d’émanation, comme on l’a cru longtemps: ils ne font que la mettre en mouvement par ondulations, en telle sorte qu’elle frappe les organes de la vue de la même manière que les vi­brations de l’air communiquent le son à ceux de l’ouïe. Par conséquent, il n’y a rien de contraire aux lois physiques de a nature dans l’assertion de Moïse, qui nous représente la lumière comme créée avant tel ou tel corps lumineux.

    L’œuvre du premier jour fut, comme nous l’avons remarqué, une œuvre de séparation. Dieu sépara la lumière d’avec les ténèbres, et Dieu vit que la lumière était bonne ; elle fut donnée non seule­ment pour éclairer les hommes d’une manière physique, mais aussi pour leur être un type de la sagesse, de la connais­sance et des perfections invisibles de Dieu. Nous voyons en effet qu’elle fut ainsi considérée par les Juifs, et que mê­me chez tous les peuples, et surtout en Orient, elle a toujours été l’emblème de la divinité, de la vertu et de toutes les bénédictions temporelles.

    Second jour.

    Au second jour Dieu fit l’étendue (rakiah), non point une voûte ferme et solide, firmamentum, comme le traduit saint Jérôme. (Il dit aussi dans sa traduction de Job 37, 18.: Tu forsitan eum eo fabricatus es cœlos qui solidissirai quasi ære fusi sunt?); mais l’air, le ciel des oiseaux, des tempêtes, des puis­sances de l’air et des malices spirituelles, Ps. 148,4. Matth. 6,26. Eph. 2, 2. 6,12.; l’atmosphère dans laquelle et au haut de laquelle devaient planer les nuages ; l’é­lément enfin qui devait soutenir un nom­bre immense de créatures que Dieu allait placer sur la terre, et dans lesquelles il mettrait une respiration de vie. « Quand l’Ecriture sainte parle de l’air, dont la pesanteur était méconnue avant Galilée, elle nous dit qu’à la création Dieu donna à l’air son poids et aux eaux leur juste mesure, Job 28, 25. Quand elle parle de notre atmosphère et des eaux supérieu­res, elle leur donne une importance que la science des modernes a seule pu con­stater, puisque d’après leurs calculs la force employée annuellement par la na­ture pour la formation des nuages, est égal à un travail que l’espèce humaine tout entière ne pourrait faire qu’en deux cent mille années. Quand elle sépare les eaux supérieures des inférieures, c’est par une étendue et non par une sphère solide, comme voulaient le faire ses tra­ducteurs.» (Gaussen, Théopneustie, 170 183.)

    Troisième jour.

    Au troisième jour la création se développe, pour ainsi dire; dans les deux premiers, il y avait eu prin­cipalement création de séparation ou de distinction : dans celui-ci il y a deux ac­tes créatifs, l’un de séparation, l’autre de formation. Dans la première partie de cette période, Dieu tire de l’eau la terre qui subsistait parmi l’eau. Il fait surgir les continents et les îles; il forme la terre habitable et tout ce qu’elle contient, Néh. 9, 6. Le Dieu qui a formé la terre et qui l’a faite, ne l’a point créée pour être une chose vaine (le même mot thohou rendu par sans forme dans nos versions, Gen. 1,2.), mais il l’a créée afin qu’elle fût ha­bitée, Es. 45,18.

    Le neuvième verset de la Genèse indi­que l’existence antérieure de cette an­cienne mer et de cette ancienne terre, en disant simplement, non quelles furent créées alors, mais que le sec parut, et celte terre qui, avant de paraître, subsis­tait déjà parmi l’eau, est la même dont la création avait été racontée au verset I. La mer aussi ne fit que changer de place par le rassemblement en un même bas­sin des eaux déjà existantes.

    La terre au troisième jour n’est point encore éclairée par le soleil ; elle a sa lumière propre dont nous ne connaissons pas bien la nature, mais qui établit une distinction essentielle entre la terre pho­tosphérique des trois premiers jours et la terre planétaire des trois derniers. C’est sous l’action de cette lumière pro­pre que parurent les végétaux pendant la deuxième partie du troisième jour : alors la terre produisit d’elle-même pre­mièrement l’herbe, ensuite l’épi puis le grain tout formé dans l’épi, Marc 4 28. Nous ne savons si ce serait par un sou­venir traditionnel de la plus grande acti­vité créatrice déployée au troisième jour, que les livres zends lui donnent une du­rée beaucoup plus longue qu’aux deux premiers.

    Jusqu’à une époque très récente, la géologie n’avait pas découvert de traces des plantes qui furent créées au troisiè­me jour; tous les végétaux fossiles con­nus se trouvaient dans des couches pla­cées au-dessus des terrains de transition où sont incrustés d’innombrables ani­maux aquatiques, les premiers êtres vi­vants qui habitèrent notre terre. (Le sys­tème carbonifère qui comprend les bancs de houille, et dans lequel on trouve des fougères, des palmiers, des conifères, est placé par-dessus la grauwacke ou systè­me silurien, qui contient un nombre im­mense de zoophytes, et de mollusques, des articulés et des poissons. ) M. de Rougemont, surpris de ce manque appa­rent de coïncidence entre le livre de la révélation et le livre de la nature. sup­posa que la nuit cosmogonique qui avait séparé le troisième du quatrième jour, ou le quatrième du cinquième, pourrait avoir été accompagnée d’une conflagra­tion de notre globe qui aurait détruit la végétation primitive dans le temps où la terre devenait planète. Cette hypothèse, qui coïncide assez bien avec celle qui fait des soirs cosmogoniques des époques de bouleversement, semblait confirmée par les découvertes géologiques sur la na­ture des roches primitives; les granits et les gneiss qui forment la couche infé­rieure de la croûte de notre globe, ne sont pas, comme les schistes et les cal­caires, le résultat d’un sédiment boueux déposé par les eaux, puis durci peu à peu par la pression, la chaleur et l’évapora­tion : ils paraissent, au contraire, avoir été formés par le feu dont ils portent les traces, ou en avoir subi l’action. * Une telle conflagration de la terre photosphérique pendant que le système solaire était organisé, a naturellement dû faire dispa­raître toutes les plantes du troisième jour. Mais la Genèse ne fait pas mention de cette révolution par le feu, parce que le point capital de l’œuvre du quatrième jour était la formation du système solaire. « Toutefois, ajoute notre auteur, je suis le premier à reconnaître combien sont hypothétiques tous les rapprochements de détail entre la Bible et la géologie, re­latifs aux époques antérieures à l’hom­me. « (Fragments, p. 111).

    Malgré le profond respect que nous éprouvons pour les lumières et la piété de cet écrivain, nous nous permettons de différer un peu de ses vues sur ce point ; son hypothèse d’une conflagration ne nous paraît pas nécessaire pour expliquer la disparition de la flore primitive. Nous avons, en effet, remarqué que dans la création et dans l’histoire de la terre, depuis le commencement jusqu’au mo­ment où Jésus remettra le royaume à Dieu le Père, 1 Cor. 15, 24., il y a progrès et développement successif ; depuis la terre entièrement couverte d’eau pendant le chaos, jusqu’à l’entière destruction de la mer, Apoc. 21, 1., le globe passe par un état intermédiaire, sa surface étant com­posée en partie d’eau, en partie de terres sèches. Si donc nous admettons une mar­che progressive, interrompue par une succession de bouleversements (les soirs cosmogoniques), il n’y a rien de con­traire à l’analogie des lois de la création, à supposer que les premiers continents auront été beaucoup moins étendus que ceux qui existent actuellement : par con­séquent la flore primitive qui a végété sur ces premiers continents, n’aurait occupé qu’un espace proportionnellement très pe­tit de la surface du globe, et pourrait se retrouver dans des terrains actuellement submergés. Mais il y a plus : les géologues n’ont examiné jusqu’à ce jour qu’une bien faible portion de la superficie de la croûte solide du globe, et de ce qu’on n’a pas trouvé jusqu’à présent en Europe (la seule partie du monde où l’on ait pu faire sur les fossiles des recherches un peu géné­rales) des restes des premiers végétaux, il ne s’ensuit pas qu’on ne puisse le dé­couvrir un jour ailleurs. Il paraît même qu’on commence à en retrouver les tra­ces, et que les immenses végétaux fossi­les récemment découverts dans le Canada et la baie de Baffin, doivent avoir crû sou des conditions de chaleur, d’humidité et de lumière, qui n’étaient point celles où vivent actuellement nos plantes. L’état de la terre, sortant à peine de l’eau et environnée de sa lumière propre, tel qu’il est décrit Gen. 1,9-12., explique la crois­sance de ces plantes d’une manière bien plus satisfaisante que toutes les autres hypothèses.

    il n’est pas nécessaire non plus de re­courir à une conflagration pour expliquer la formation des roches primitives. Pres­que tous les chimistes, les physiciens, les géologues et les géographes modernes, reconnaissent que la terre doit être com­posée d’un noyau de métaux et de métal­loïdes en incandescence, entouré d’une croûte des mêmes substances à F état d’oxi­des diversement combinés entre eux. Le savant Fourier a déterminé les lois du refroidissement graduel du globe et de sa couche extérieure, et les expériences nombreuses et intéressantes de M. Cordier (Essai sur la température de l’inté­rieur de la terre, dans le Mémoire du Muséum d’histoire naturelle, 1827 ) sont venues pleinement confirmer la justesse des observations de Fourier sur l’exis­tence d’un feu ou d’une source de cha­leur centrale. Ce système qui explique et la forme sphéroïdale de la terre, et l’ac­tion des volcans, et la chaleur des eaux thermales, et bien d’autres phénomè­nes encore, explique aussi comment la première croûte solide de notre globe (les roches primitives) doit porter des marques de l’action du feu, comment une température jadis beaucoup plus éle­vée, peut avoir donné à la terre une force végétative bien plus considérable que celle que nous lui connaissons mainte­nant, et comment enfin Dieu peut s’être servi des forces naturelles de l’eau ré­duite à l’état de vapeur, pour soulever en divers endroits de sa surface une portion de sa croûte solide sous la forme d’îles et de continents, et les laisser retomber ensuite au-dessous du niveau des eaux.

    Quatrième jour.

    Ici, comme le re­marque M. de Rougemont, la progression dans la création n’est plus la même ; il y a un saut, une interruption. « De même qu’à la fin du quatrième jour de l’humanité la lumière divine qui éclairait dès l’origine tous les hommes, se concentra en un individu, Jésus-Christ, communiqua à l’humanité des forces inconnues, et par la création de l’Eglise fit toutes choses nouvelles, ainsi, au quatrième jour cosmogonique la lumière diffuse du premier jour se concentra dans le soleil, dont la chaleur pénétra et transforma la terre devenue planète, et la prépara à devenir la demeure d’animaux, d’âmes vivantes. Ce fut alors que le système solaire fut achevé, et que notre terre, en devenant planète, reçut aussi son satellite. » Il semble, en effet, que les grands luminaires des cieux dont il est parle versets 14-18., ne sont nommés que dans leurs nouveaux rapports avec notre planète. Le texte ne dit point que la substance du soleil et de la lune ait été créée le quatrième jour; mais il donne à entendre que ces corps célestes furent alors chargés de remplir à l’égard de notre globe des fonctions importantes pour ses futurs habitants, de luire sur la terre, pour dominer sur le jour et sur la nuit, etc. Le fait de leur création était déjà implicitement contenu dans le verset 1. Il est aussi fait ici mention des étoiles, 1,16., mais en deux mots seulement : Veeth haccochabim , presque en façon de parenthèse, et comme pour indiquer qu’elles avaient été formées par la même toute-puissance qui avait ordonné au soleil et à la lune de luire sur notre terre. En passant si légèrement sur la création de ces innombrables corps célestes qui brillent dans l’espace, et dont la plupart sont probablement des soleils, centres d’autres systèmes planétaires, tandis qu’il place la lune, ce petit satellite de notre terre, comme tenant le second rang après la soleil, l’écrivain sacré nous montre clairement qu’il n’a point voulu nous donner une leçon d’astronomie, et qu’il ne parle ici des astres que dans leurs rapports immédiats avec notre terre et ses habitants, et non point eu égard à leur importance relative dans le vaste système de l’univers. Il semble impossible de comprendre les étoiles dans le nombre des luminaires que Dieu plaça dans les cieux pour luire sur la terre, 1,17., et pour dominer sur le jour et la nuit; car la plus grande partie des étoiles fixes n’est visible qu’à l’aide d’un télescope, et celles que nous pouvons discerner à l’œil nu ne donnent qu’une bien faible lumière en proportion de leur grosseur et de leur multitude (Buckland’s I, p. 27). Il nous paraît donc que le sens des versets 17 et 18 doit être restreint aux deux corps célestes, qui sont en réalité les grands luminaires de la terre. Leur office, en tant que servant à nous éclairer et à mesurer pour nous les temps et les saisons, doit durer autant que notre terre. Gen. 8, 22.; et de même que l’arc-en-ciel fut donné à Noé comme un signe de l’alliance que Dieu traita avec lui et avec toute chair, avec promesse de ne plus envoyer de déluge sur la terre, et de ne plus faire périr par les eaux tout ce qui a en soi respiration de vie, ainsi les grands luminaires des cieux sont propo­sés aux fidèles comme signes de l’alliance que Dieu a traitée avec David, en pro­mettant que de sa postérité sortirait le soleil de justice, le Messie qui sauverait de la mort seconde les âmes de tous ceux qui croiraient en lui ; cf. Jér. 33, 20. 21. Cela ne signifie pas cependant qu’ils doi­vent durer à toujours, car lorsque le Messie, fils de David, viendra s’asseoir sur son trône et régner sur son peuple , la chose promise étant donnée, ce qui lui servait de type et de signe sera aboli. La loi s’accomplira jusqu’à ce que le ciel et la terre passent, Matth. 5, 18.; mais lors­que viendra le jour du courroux de l’Eternel, il fera crouler les cieux, et la terre sera ébranlée de sa place (peut-être trans­portée hors de la place qu’elle occupe ac­tuellement dans le système solaire ), Es. 13, 13. cf. encore Agg. 2, 6. 2 Pier. 3, 10. Apoc. 6, 12-14. 21, passim 22, 5. Es. 60, 19. sq. 65, 17. 66, 22.

    Ces passages remarquables, considérés non dans leur but moral et prophétique quant à l’humanité et à l’Eglise en parti­culier, mais simplement dans leur rap­port avec l’histoire de notre terre, sem­blent autoriser la supposition que notre globe, transporté au quatrième jour dans le système solaire, doit lui être enlevé à la fin de l’économie actuelle, sortir de son orbite, être soustrait à l’action du soleil et de la lune , et subir alors une nouvelle révolution par laquelle il attein­dra un degré de perfection et de lumière dont nous ne pouvons nous faire mainte­nant aucune idée, mais qui sera en rap­port avec les corps glorieux et incorrup­tibles dont nous serons revêtus à la ré­surrection.

    La manière dont se suivent les passa­ges relatifs à la catastrophe qui doit dé­truire l’ordre actuel, et ceux qui se rap­portent à la destruction finale du globe, ne contribue pas peu à jeter de l’obscu­rité sur ce sujet ; mais on peut remédier en partie à cette obscurité en faisant at­tention aux considérations suivantes.

    Dans les prophéties de l’Ancien Tes­tament qui annoncent la venue du Mes­sie, on voit entremêlées celles qui par­lent de ses types, avec celles qui l’annon­cent lui-même paraissant dans l’abaisse­ment et Y humiliation, et celles qui décri­vent le second et glorieux avènement du Messie, roi d’Israël, entouré de ses mil­liers d’anges et de tout l’éclat de sa puis­sance. Ces prophéties ne sont point ran­gées chronologiquement, mais elles se pénètrent et s’entrelacent comme feraient les dessins de plusieurs tableaux trans­parents, placés les uns derrière les au­tres. De même, dans les parties de l’Ecri­ture qui annoncent le sort futur de notre terre et les révolutions qu’elle devra su­bir , on voit aussi entremêlées, sans égard à l’ordre des temps, des choses qui se rapportent aux événements plus rap­prochés, et d’autres qui parlent de ca­tastrophes plus éloignées; des prédic­tions relatives au jugement des nations immédiatement avant la période millé­naire, et celles qui se rapportent au ju­gement dernier, lors de la consommation de toutes choses; des prophéties qui dé­crivent la transformation que subira le globe lors du millénium, lorsque le bien régnera sur la terre, et celles qui se rap­portent à la destruction finale, à l’annihi­lation du globe, annoncée Apoc. 20, 11.

    Si l’on imite les disciples qui deman­daient dans la même phrase les signes de trois événements bien différents qu’ils paraissaient confondre (la ruine de Jéru­salem, la seconde venue du Christ, et la fin du monde), Matth. 24, 3., l’on n’obtiendra de la Parole de Dieu qu’une réponse aussi peu intelligible que le fut alors pour les Apôtres ce que leur dit le Seigneur qui leur parle, dans la même prophétie, de choses qui se rapportaient à ces trois époques distinctes. Ainsi, pour interpréter ce qui nous est prophétisé sur les destinées de notre globe, nous devons aussi distinguer avec soin les divers chefs sous lesquels nous devons les ranger, et apprendre à reconnaître dans une même prophétie les parties qui doivent avoir un plus prochain accomplissement et celles qui ont une portée plus éloignée.

    Cinquième jour.

    C’est en ce jour que les premières créatures vivantes apparurent sur la terre, et c’est aussi à cette époque de la création seulement que l’on trouve des faits géologiques nombreux et détaillés, qui concordent avec l’interprétation proposée des jours cosmogoniques de la Genèse. Nous ferons remarquer que la division biblique des animaux, lors de la création, est très différente de la classification des sciences modernes. Dans la Genèse, les animaux sont distingués d’après les milieux dans lesquels ils vivent, ou plutôt d’après les substances sur lesquelles doivent s’exercer leurs forces locomotrices, en aquatiques, atmosphériques, et terrestres. Les aquatiques comprennent les types des quatre grands embranchements, et la géologie retrouve aussi des vertébrés, des mollusques, des articulés et des zoophytes existant simultanément dans les couches fossilifères les plus anciennes. Plusieurs cosmogonies païennes qui entreprennent de raconter l’ordre de la création, font naître les oiseaux et les poissons dans deux jours différents; mais les naturalistes, après avoir pendant longtemps partagé cette opinion, ont enfin constaté entre ces deux classes d’animaux des rapports intimes que rien n’indique à l’œil, mais qui se révèlent dans leur anatomie, et jusque dans la forme microscopique des globules de leur sang. Il y a peu d’années encore que les plus anciens oiseaux ne remontaient qu’aux terrains tertiaires, et les géologues faisaient observer combien il était rationnel que les oiseaux à sang chaud apparussent en même temps que les mammifères à sang chaud. La géologie contredisait alors la Bible, qui place les oiseaux, non au sixième jour avec les quadrupèdes, mais au cinquième avec les poissons.

    La contradiction était palpable , insolu­ble; mais depuis lors, on a retrouvé des races d’oiseaux, des empreintes de pattes d’échassiers, dans le grès bigarré, près de ces terrains de transition où la vie commence par des êtres aquatiques. Ainsi les oiseaux à sang chaud ont été créés à une époque où les géologues a -priori ne les auraient jamais fait remonter; à une époque où il n’y avait pas trace de mam­mifères terrestres, et où les animaux aquatiques prédominaient encore en plein. Or, comment Moïse a-t-il encore ici de­viné si juste ? — (Rougemont, Fragments, p. 114).

    Sixième jour.

    Ce jour contient aussi deux parties comme le troisième et le cinquième ; les quadrupèdes et les ani­maux terrestres apparurent sur les con­tinents et les îles qui étaient sortis de dessous l’eau au troisième ; « et de même que la seconde création du troisième jour ( les végétaux ) avait été la plus parfaite de la terre photosphérique, ainsi la se­conde création du sixième jour (l’homme) fut la plus parfaite de la terre planétaire. »

    Il est probable que Dieu ne créa alors comme pour le cinquième jour que les types ou genres (nommés espèces dans la Bible), et que ce que nous appelons main­tenant sous-genres) espèces, variétés dans les animaux, se sont manifestés plus tard par l’action de causes naturelles subsé­quentes, ou de dispositions chez des in­dividus qui se sont développées ensuite et propagées dans la postérité de ces mêmes individus. (On trouvera des exemples re­marquables de l’action de ces causes dans l’ouvrage de M. Laurence, Lectures on Physiology, Zoology and the natural His­tory of Man , en particulier, p. 448 à 451, sur la propagation d’une race d’hommes porcs-épics. — v. aussi Lectures on the connexion between science and revealed Religion, by Dr Wiseman. Lect. Ill et IV). Il n’est pas dit si Dieu fit simultanément plusieurs animaux ou paires d’animaux de chaque espèce, mais comme une seule famille humaine devait suffire pour peu­pler toute la terre, ainsi une seule paire de chaque espèce d’animaux peut bien avoir aussi suffi pour remplir les bois les campagnes, et tous les espaces habi­tables, dans les eaux et sous les deux. Il n’y a donc rien de difficile à comprendre dans la revue que fit Adam de tous les animaux, lorsqu’il leur donna leurs noms; et lors même qu’il y aurait eu un grand nombre de paires de chaque espèce, il n’est point dit que Dieu les fit toutes comparaître devant le premier homme; tel ne paraît pas du moins devoir être le sens du mot tout animal, Gen. 2, 19.

    Un caractère remarquable de cette épo­que, c’est l’absence de férocité; les ani­maux étaient herbivores, au moins ceux qui vivaient sur la terre et dans les airs, car il n’est point parlé des aquatiques, 1, 30, et cela a fait supposer que les eaux seules, et peut-être leurs rivages étaient habités en partie par des carnivores. L’expérience a prouvé qu’il est possible, même de nos jours, de nourrir de végé­taux les animaux les plus carnassiers de leur nature, comme par exemple le lion ; par conséquent ce fait peut avoir eu lieu d’une manière beaucoup plus générale lors de la création. C’est en vain qu’on objecterait le peu de probabilité que des animaux carnassiers se soient contentés avant la chute de l’homme de manger de l’herbe et des fruits ; c’est en vain qu’on prouverait par la conformation des mâ­choires, des dents , des griffes, de tous les muscles et de toute la charpente os­seuse, qu’ils étaient faits pour saisir une proie et pour la déchirer de leurs dents ou de leurs becs crochus : si tels étaient leurs appétits naturels, il n’était cepen­dant pas plus difficile au Créateur de les restreindre en Eden, que d’empêcher à Babylone les lions affamés de Nébucadnetsar de suivre leurs féroces penchants, de mettre en pièces Daniel et de le dé­vorer. La géologie d’ailleurs nous mon­tre dans les terrains de l’époque myocène, un nombre proportionnellement très grand des pachydermes et des ruminants; c’est probablement pendant cette époque géologique que fut créé le premier hom­me ( Rougemont, Fragments, etc.).

    Ici vient une pause dans le récit de 1 historien sacré. Après avoir décrit la manière dont Dieu a peu à peu préparé celte terre, après l’avoir montrée graduel­lement revêtue d’un lapis de verdure et de fleurs, couverte de riches ombrages et d’arbres chargés de fruits, animée par les chants des oiseaux qui célèbrent dans les airs la gloire de leur Créateur ; après avoir décrit ces milliers de créatures vi­vantes, se mouvant dans les eaux et sur la terre, jouissant de leur nouvelle exis­tence et de la lumière du soleil. il nous dit que le Créateur de toutes ces mer­veilles s’arrêta pour contempler son ou­vrage et pour le bénir : et Dieu vit que tout cela était bon. L’œuvre de la créa­tion n’était cependant pas encore com­plète; mais avant de placer dans cette magnifique demeure celui qui devait en avoir la souveraineté, le Tout-Puissant semble se consulter lui-même, com­me pour une chose plus importante, et pour une création d’un ordre plus re­levé que toutes les autres choses qu’il avait créées pour être faites. Puis Dieu dit : Faisons l’homme à notre image et à no­tre ressemblance, et qu’il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux des cieux, sur les animaux domestiques et sur toute la terre, et sur tout reptile qui rampe sur la terre. — Jusqu’à présent, le texte hébreu a toujours désigné la terre parle mot érets; mais dans le verset 25, où il est parlé des reptiles de la terre, Moïse se sert du mot adamah, qui signifie terre, en tant que sol, et surtout sol rouge, quoiqu’il soit aussi pris dans une signi­fication plus étendue ; et c’est dans le ver­set suivant qu’il dit : Faisons Adam (l’homme) à notre image, Adam étant mis ici comme nom générique de l’espèce humaine ; on dirait que, par ce change­ment d’expression, l’auteur sacré cher­che à faire mieux ressortir l’origine à la fois terrestre et céleste de cette nouvelle créature, rattachant à ce nom symbo­lique l’idée de sa faiblesse naturelle et de sa haute vocation, cf. 2 Cor. 4, 7.

    Ajoutons encore ici que ce nom d’Adam semble indiquer que la couleur primitive de la race humaine aurait été le roue comme on le retrouve encore chez les race ’ indigènes de l’Amérique; la tradition de! Juifs, des Américains et des habitants des îles de la mer du Sud a conservé le même souvenir.

    L’homme n’ayant trouvé parmi les êtres vivants aucun être qui lui fût semblable Dieu fit tomber sur lui un profond som­meil , prit une de ses côtes, en forma une femme, et la présenta à Adam à son réveil 2, 18-22.

    On a quelquefois prétendu que les res­semblances frappantes qui se rencontrent dans les cosmogonies des différents peu­ples, ainsi que dans celles de leurs tradi­tions qui se rapportent à l’origine du genre humain, ne pouvaient provenir que de la similarité de l’esprit humain dans tous les pays, similarité qui, à l’égard de certaines choses, devait nécessairement conduire partout à un même résultat. Cette théorie est assez vraie pour tout ce qui est du ressort de la réflexion et de la médita­tion ; mais quand les traditions ne peu­vent s’expliquer, ni par le raisonnement, ni par l’expérience, il est clair qu’elles doivent provenir d’une même source, et qu’elles nous indiquent une commune ori­gine pour les peuples chez qui elles sont nationales. Qu’y a-t-il, par exemple, dans la forme de la femme, qui ait jamais pu donner l’idée qu’elle ait été primitivement tirée de l’homme et formée d’un de ses os? Or. celte tradition se retrouve chez les peuples les plus éloignés et sans com­munication les uns avec les autres. En Chine, la femme du premier homme est « la fille de la côte d’Occident, » et son nom signifie « la grande aïeule qui en­traîne au mal. » Les Groënlandais disent que la première femme fut formée du pouce de l’homme. Les Indiens de l’Essequebo prétendent qu’après que le Grand-Esprit eut créé tous les animaux, il finit par former un homme qui tomba bientôt dans un profond sommeil ; le Grand-Es­prit l’ayant touché, il se réveilla et vit à ses côtés une femme. Chez les Indiens, « est question d’un premier homme, Viradj créé sans femme ; puis regardant autour de lui, se voyant seul, il se plaint de solitude, il se divise lui-même en male et femelle et donne naissance à toute, la race Lnaiue. Chez les habitants de la Nou­ille Zélande, le mot Iwi (Eve) signifie et la première femme a été formée, selon eux, du corps de l’homme et d’une de ses côtes. A Tahiti, le Dieu créateur, après avoir fait le monde, forma l’homme avec de la terre rouge : un jour il plongea l’homme dans un profond sommeil et en tira un os (Ivi, ioui) dont il fit la femme (Rougemont, p. 56).

    Mais si les païens eux-mêmes ont con­servé d’une manière si admirable, à tra­vers cinquante-huit siècles, l’histoire de ce sommeil mystérieux d’Adam, ce n’est qu’à l’Eglise chrétienne que le sens moral et symbolique de cet événement a été ré­vélé.

    Dans ce premier Adam encore sans pé­ché, nous voyons le type de ce deuxième Adam qui a été fait semblable à nous en toutes choses, sans péché (grec), Héb. 2, 17.4,15. Ce sommeil, ce côté entr’ouvert, cette épouse qui en est tirée, nous sont des emblèmes de la mort de Christ et de son côté percé, de cette mort qui donne naissance à son Eglise, de cette « Eglise qu’il s’est acquise par son sang » pour en faire son épouse bien-aimée, Act. 20, 28. Ce n’est qu’après la mort de Jésus, que les disciples commencèrent à se rassem­bler en son nom sans lui, mais la nouvelle Église fut cachée et n’exista pour ainsi dire qu’en germe et sans développement, jusqu’à la Pentecôte, v. encore I Cor. 11, 8. 9. Eph. 5, 23-32. Si, confondus par la force de ces images, nous avons peine à croire à une telle condescendance de notre Dieu ; si, considérant nos faiblesses et nos misères, il nous semble impossible que l’Eglise puisse être l’objet d’un tel amour, et que nous soyons portés à de­mander, comme Nicodème : Comment cela Peut-il se faire? Dieu nous répond par ces glorieuses promesses : « Christ s’est li­vré pour son Eglise, afin qu’il la sanctifiât après l’avoir nettoyée en la lavant d’eau et par sa parole, pour la faire paraître devant lui une église glorieuse, n’ayant ni tâche ride, ni rien de semblable, mais étant sainte et irrépréhensible, » Eph. 5, ‘tt20.27. Col. 1,18. 22. cf. 1 Cor. 1, 30.

    Après que l’homme eut été formé, la création fut terminée; le temps naturel commença, et les secousses, ou nuits cosmogoniques, cessèrent; aussi ne voyons-nous pas que la Bible en fasse plus mention; il n’est plus dit « ainsi fut le soir, ainsi fut le matin, ce fut le septième jour, » parce qu’entre le sixième et le septième il n’y eut qu’une nuit naturelle de douze heures, et c’est probablement pendant cette nuit et le sommeil d’Adam, sur la dernière heure du sixième jour, qu’Eve fut formée, car il est dit, 2, 2. : que « Dieu eut achevé au septième jour toute l’œuvre qu’il avait faite. »

    Septième jour. 

    Ce fut au septième jour que Dieu se reposa de toute l’œuvre qu’il avait créée pour être faite ; il semble donc que nous devrions terminer ici le récit de la création, mais comme ce premier sab­bat appartient encore à l’histoire de la première semaine du monde, nous croyons devoir ajouter encore quelques réflexions, sans lesquelles l’histoire de cette semaine de création serait incomplète.

    Nous avons vu que les six jours précé­dents étaient, non des espaces de temps de vingt-quatre heures, mais de longues époques; le septième aurait donc dû leur être proportionné. Lorsqu’il commença, Dieu n’avait point dit : « Tu travailleras six jours ; tu mangeras ton pain à la sueur de ton visage, tu retourneras en la terre d’où tu as été tiré. » L’homme avait été placé dans le jardin d’Eden pour le soi­gner et le garder : non pour bêcher péni­blement la terre et lui faire produire à force de sueurs les céréales et les autres graines dont il fut condamné à faire sa nourriture après la chute, 3,48. 19. cf. 4, 29. 30., mais pour se nourrir sans peine des fruits de « tout arbre désirable à la vue et bon à manger » que l’Eternel avait fait germer dans le jardin. C’était là le repos sans oisiveté des enfants de Dieu sur cette terre, et il est probable qu’il aurait duré un temps plus ou moins long, mille ans peut-être, après lequel ils auraient été recueillis auprès de Dieu, comme Hénoc, sans passer par la mort, sans que leur corps fût obligé de retourner dans la pou­dre.

    La durée de la vie humaine avant le dé­luge était de près de mille ans, et nous avons lieu de croire que c’est à cause du péché qu’elle fut abrégée. Selon la tradi­tion juive, égyptienne, persane, assy­rienne et indienne, qui fait des jours île la création des espaces de mille ans, nous aurions du nous attendre à voir le jour de l’homme créé à l’image de Dieu, le sep­tième jour, durer aussi mille ans, et se terminer par sa translation dans le ciel ; mais de même que les soirs cosmogoni­ques avaient bouleversé l’ordre établi par Dieu dans la création matérielle, ainsi le péché vint renverser l’ordre moral et phy­sique dans cette nouvelle créature de Dieu, et par suite dans le reste de la créa­tion. La terre, de très bonne qu’elle était, devint maudite à cause de l’homme, 3,17. Le jour du repos, au lieu de durer mille ans, fut changé en un temps de peine et de fatigue, où il ne resta plus que des sabbats hebdomadaires de vingt-quatre heures, monument remarquable et aussi ancien que la race humaine, conservé pour lui rappeler sa destination primitive, et le but auquel elle doit tendre, sa chute et la miséricorde de Dieu, qui ne l’a point entièrement rejetée ; moyen de grâce pour les générations futures, et image, pour ceux qui ont appris à en faire leurs délice du bonheur saint et pur que l’Eternel réserve à ses enfants. Ce sabbat primitif se trouvant ainsi réduit à vingt-quatre heures, devint pour le monde le commen­cement d’une nouvelle semaine millénaire; suivant les traditions mentionnées plus haut, il devrait aussi s’écouler six mille ans depuis Adam jusqu’à la fin de l’éco­nomie actuelle. Le sabbat de cette nou­velle semaine serait alors l’époque glo­rieuse du millénium, de quelque manière qu’on l’entende; puis, au lieu de la mort naturelle de l’homme, fruit de la chute et du péché, viendrait au bout d’un peu de temps, Apoc. 20, 3. 7., la destruction de la mort elle-même, ce dernier ennemi de l’homme, 1 Cor. 15, 26. Apoc. 21, 4.

    Ceci n’est, à la vérité, qu’une hypo­thèse; cependant nous croyons pouvoir en trouver une continuation, Hébr. 3, et 4; en commentant le sens du Ps. 95,11., l’apôtre nous montre que la menace de Dieu aux Israélites, de les exclure de son repos, menace qui avait trait à la Canaan terrestre, se rapportait aussi, et dans un sens plus élevé, à la Canaan céleste, après laquelle doivent soupirer les enfants de Dieu; puis il rattache cette même idée au premier sabbat, 4, 3. 4., et montre, v. 6 que ceux à qui ce premier sabbat avait été « premièrement annoncé » n’y purent en­trer « à cause de leur incrédulité, » Adam et Eve ayant ajouté foi aux paroles du ser­pent plutôt qu’à l’ordre positif de Dieu. Ce premier sabbat tel que Dieu le leur des­tinait n’exista donc pas pour eux, ils n’y entrèrent pas. C’est pourquoi Dieu « dé­termine de nouveau un certain jour de re­pos, » v. 7 et 9. Le premier sabbat millé­naire ayant été abrégé, Dieu en prépare un autre pour son peuple, lorsque l’Eternel régnera en Sion et que le Roi de paix en­trera dans son royaume, Es. 32, 17. 18.