Une vie, une passion, une destinée: Étude de Pierre Oddon

Pierre Oddon est auteur, conférencier et membre du comité directeur de Vigi-Sectes.

1. Ma position

Après avoir été personnellement formé — ou déformé —, par mille commentaires, la lecture et l’étude de la Parole de Dieu se sont imposées à moi vers l’âge de 45 ans comme seuls fondements d’une édification solide. Après plus de 20 ans de pratique je pense que c’est la meilleure approche de la Parole de Dieu. Quelques bons commentaires bibliques pourront, après et uniquement après, jouer le rôle de contrôle et d’enrichissement de nos propres découvertes. Je crois profondément que

Toute Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et parfaitement accompli pour toute bonne œuvre. (2 Tm 3:16-17)

2. Mes réticences

Les livres de recettes du genre de celui de Rick Warren, ne m’intéressent pas:Je ne crois pas aux techniques rapides qui transforment un canasson en cheval de course en 40 jours ni aux conversions qui consistent à « nouer des liens d’amitié avec Dieu » en prenant « un nouveau départ » (p106) qui est censé vous amener au ciel en faisant l’économie de la repentance et de la justification par la foi en Jésus Christ.

Plus on présente ces méthodes comme exceptionnelles, plus elles me paraissent suspectes. La conversion, quoique pas toujours instantanée, est un événement historique, auquel on peut se référer ; comme l’aveugle-né guéri par le Seigneur tous les authentiques croyants peuvent dire :

Je sais une chose, c’est que j’étais aveugle et que maintenant je vois ! (Jn 9);

la croissance spirituelle, quant à elle, me semble devoir suivre les règles divines de la croissance naturelle. Quelqu’un a dit : « si votre foi grandit comme un champignon, elle sera à peu près aussi solide. »

Des milliers de personnes assurent avoir été bénies par la lecture de ce livre répandu à plus de 25 millions d’exemplaires. Soit ! Mais qu’appelle-t-on au juste « bénédiction » ? Il y a des millions de personnes qui affirment avoir été bénies par la lecture des livres des Témoins de Jéhovah : de nombreux fumeurs ne fument plus ; des adultères ne trompent plus leurs femmes etc… et ces fruits sont incontestables. Ce n’est pas pour autant qu’ils démontrent le bien fondé des enseignements des Témoins de Jéhovah !

3. Quitter la liberté pour l’esclavage

Dans un autre de ses livres RW (pour Rick Warren) précise :

« Tous ceux qui désirent adhérer doivent suivre un cours pour se préparer à devenir membres, et ils doivent signer un contrat d’alliance. Les membres s’engagent par là à participer financièrement, à servir dans le cadre d’un ministère, à partager leur foi, et à suivre les responsables… Ceux qui ne respectent pas ce contrat d’alliance perdent la qualité de membres … » (The Purpose Driven Church, page 54, trad. Libre).

Vous êtes donc prévenus. Voici les possibles résultats de votre lecture :

• Vous quitterez votre assemblée pour signer « un contrat d’alliance » dans une « Église RW ». Vous ne quitterez pas votre assemblée parce qu’elle est infidèle à la Parole de Dieu, mais seulement parce qu’elle n’accepte pas le livre et les méthodes de RW… Vous pourrez aussi susciter une division dans votre église locale et diviser les enfants de Dieu rassemblés au lieu de réunir les enfants de Dieu dispersés (Cf. Jn 11:52).

Cela ne vous gêne-t-il pas quelque part ? Le fait qu’un livre, quel qu’il soit, supplante la Parole de Dieu, est pourtant un indicateur qui ne trompe pas.

• Vous devrez, obligatoirement, accepter une formation alors que vous ne participez peut-être pas aux études bibliques de votre église. Pourquoi ?

• Vous devrez, obligatoirement, remplacer votre participation volontaire à la collecte hebdomadaire de l’Église (1 Co 16.2) par un gros chèque représentant le 10% de vos revenus. Si cela est si bon pourquoi ne le faites-vous pas aujourd’hui sans y être forcé par un contrat signé ? (cf p 76).

• Vous allez vous engager à ne rien critiquer du système RW pour rester dans « l’unité ecclésiale », alors qu’aujourd’hui vous ne vous privez pas de critiquer votre assemblée. Pourquoi ?

• Vous allez vous engager par écrit à suivre ces nouveaux responsables que vous ne connaissez pas alors que vous avez peut-être été incapable de vous soumettre à vos actuels dirigeants. Pourquoi ? Que s’est-il donc passé ?

Avant de vous engager dans cette voie d’esclavage je vous conseille de vous placer devant le Seigneur dans la prière et de lire attentivement, et plusieurs fois, l’épître aux Galates… Et en particulier ce verset :

« Christ nous a placés dans la liberté en nous affranchissant; tenez-vous donc fermes, et ne soyez pas de nouveau retenus sous un joug de servitude. » (Ga 5.1)

… par un homme … ou par un système.

4. Je jette l’éponge

Pressé par plusieurs demandes j’ai profité de quelques jours de vacances pour entreprendre une lecture a priori facile et longue, qui s’est avérée finalement longue et fastidieuse à cause des constants contrôles et réflexions auxquels les affirmations de RW m’ont contraint.

Plutôt que de passer le reste de mes vacances à lire le livre en entier je déclare forfait au chapitre 13 car il n’est pas indispensable de boire un tonneau entier de vinaigre pour se rendre compte que ce n’est pas du bon vin. Heureusement que je n’avais pas signé le pacte [!] demandé en page 10 car j’aurais du boire le contenu du tonneau jusqu’à la dernière goutte. (Ps 15.4)

Les remarques qui suivent ne concernent donc que les 13 premiers chapitres et l’Appendice 2 auquel la page 9 renvoie.

5. À qui RW s’adresse-t-il ?

J’ai été très gêné par une ambiguïté constante car, au tiers du volume, je ne sais toujours pas à qui ce livre s’adresse : Aux chrétiens (= convertis) ou aux non-chrétiens (= non convertis).

Une réponse simple est de dire : « aux deux » ! Rassurez-vous, j’y ai pensé, mais cette imprécision est très regrettable car elle génère un flou et un malaise ; je n’ai pas trouvé, dans l’enseignement de RW, une différence nette entre une personne convertie et une personne inconvertie : les conseils donnés semblent être pour tous indifféremment.

Sur 40 chapitres d’un livre de 350 pages qui a la prétention de présenter « le plan prodigieux de Dieu pour vous » (p. 4 de couverture), n’y a-t-il aucune place pour la proclamation claire de l’évangile ? N’y a-t-il aucune place pour un chapitre qui nous parlerait de la réconciliation avec Dieu par la foi au sang répandu à Golgotha ? Un chapitre qui établirait clairement les bases d’un nouveau départ ? Un « avant » et un « après » ?

Ainsi les premiers chapitres pourraient traiter le thème du salut puis, dans une progression logique, le thème de la vie chrétienne. Mais il n’en est pas ainsi. Vu l’érudition de RW et sa maîtrise des techniques de communication, il est difficile de penser que c’est un oubli, il ne reste donc que la possibilité d’une volonté arrêtée et cela m’interpelle profondément.

Si l’enseignement donné est pour des personnes converties, « mortes et ressuscitées avec Christ », marchant par l’Esprit, le livre peut générer quelques progrès dans le chemin de la sanctification et de la consécration, car il contient de bonnes choses et des idées intéressantes.

Si l’enseignement est pour des personnes non converties « mortes dans leurs fautes et leurs péchés », alors l’enseignement donné fait croire que le salut est par les œuvres (pratiques, techniques, méditations, nouveau départ …) et c’est une immense tromperie. Soyons clairs : l’homme naturel le plus aimable n’est pas un « ami de Dieu » mais un « ennemi de Dieu » (Rom 5:10)

On comprend bien qu’on ne peut appliquer des promesses ou des exhortations à des personnes inconverties alors qu’elles s’adressent à des enfants de Dieu !

POURTANT CETTE AMBIGUITE CONSTANTE M’APPARAIT COMME UNE CARACTERISTIQUE FONDAMENTALE DU LIVRE ET DU MESSAGE

Dans un livre qui prétend être un cheminement de la mort à la vie, je n’ai pas trouvé — dans les 13 premiers chapitres — une notion claire de la perdition de l’homme, de la nécessité de la conversion et de la repentance, de l’acceptation personnelle de Jésus comme Sauveur, de la nécessaire réconciliation avec Dieu par l’œuvre de la croix.

Pourtant, de beaux versets bibliques, sont parfois cités mais je doute qu’ils permettent au lecteur inconverti de comprendre qu’il est perdu et qu’il a besoin d’un Sauveur.

Bien que mentionnée au moins 2 fois la croix de Jésus Christ apparaît plus comme un fait historique lointain qu’un passage obligé actuel pour le salut personnel. Le livre présente des techniques pour se rapprocher de Dieu et devenir l’ami de Dieu (p 93ss), que vous soyez converti ou pas, votre vie doit être une adoration constante, car « c’est l’idéal de Dieu » (p 95)

Dans l’encadré initial il est écrit : « Le Seigneur désire ardemment que vous découvriez la vie qu’il a prévue pour vous – ici sur terre et pour toujours dans l’éternité » (p5) et « Ce livre vous aidera à comprendre pourquoi vous vivez », (p 4 de couverture) ; il s’adresse donc à des inconvertis.

Mais tout de suite après

« C’est un guide de vie chrétienne pour les chrétiens du XXIème siècle » (page 4 de couverture) ;

Il s’adresse donc à des convertis : L’ambiguïté est établie en principe.

6. Citations de la Bible

La présentation ne facilite pas le contrôle

Volontaire ou pas la présentation du livre est un obstacle pour la vérification du bien-fondé des citations :

Les références ne sont, ni à la suite des citations, ni en bas de page, ni en fin de chapitre, mais en fin de volume. Cela montre, certes, qu’il y a beaucoup de versets cités, mais c’est aussi une complication pour celui qui, chaque fois, veut contrôler le texte exact. 

De la même façon vous ne pouvez pas savoir (sans contrôler à la fin du livre) quelle traduction est utilisée, ni si c’est une traduction littérale ou paraphrasée.

Approche inductive ou déductive ?

« Le meilleur moyen de comprendre le plan de Dieu pour votre vie consiste à laisser les Écritures parler d’elles-mêmes. Aussi la Bible est-elle citée constamment dans cet ouvrage … » (p 9)

Cette approche, annoncée « inductive », est un principe excellent mais je ne l’ai pas vue appliquée dans ce livre. De très nombreuses fois j’ai constaté que les citations de la Bible ne servaient qu’à étayer les affirmations de l’auteur, ce que RW reconnaît par ailleurs (Approche déductive) (Voir un peu plus bas le paragraphe « changement de principe »)

Voici un exemple:

« Apporter du plaisir à Dieu s’appelle l’adoration » (p68) Cette nouvelle définition n’est pas le résultat ou l’aboutissement d’une étude biblique sur cette question : c’est une affirmation gratuite de l’auteur.

Un verset est cité pour appuyer la déclaration : « Le plaisir de l’Eternel est en ceux qui le craignent, en ceux qui s’attendent à sa bonté ». Mais en quoi cela démontre-t-il l’affirmation de RW ?

Pourtant cette « définition » très personnelle est développée maintes fois et est considérée comme définitivement établie:

– L’adoration est un mode de vie (p69)
– Si vous dédiez votre travail au Seigneur… votre tâche deviendra un acte d’adoration (p 72)
– Tout acte d’obéissance constitue une manifestation d’adoration (p 77)
– Le cœur de l’adoration est la soumission (p 81)

La véritable adoration … se produit quand vous vous offrez totalement au Seigneur (p 82) (converti ou inconverti ?)

Pourtant une bien meilleure « définition » de l’adoration est donnée (p 77), mais cette fois seulement en rapport avec la louange :

« Nous louons le Seigneur pour ce qu’il est et nous le remercions pour ce qu’il a fait »

Je pense qu’il y a un mélange volontaire entre 2 notions liées aux mots grecs utilisés par l’Esprit de Dieu dans le NT: l’adoration (En grec : se prosterner, faire le chien couchant devant … Mt 4.10 etc.) et rendre culte/servir (Rm 12.1 etc.) qui est utilisé pour toutes sortes de services.

Des raisons pas raisonnables  (p 345)

« Au départ, lorsqu’elle a été écrite, la Bible a compté onze mille deux-cents-quatre-vingts termes hébreux, araméens et grecs, alors qu’une traduction française classique n’en contient qu’environ 6000. Donc des nuances et des aspects du sens originel du texte peuvent nous échapper » 

Ces déclarations me paraissent fantaisistes. l’impressionnante précision des 11.280 termes employés pourrait se discuter lorsque l’on connaît la complexité de la reconstitution des textes originaux à partir des différentes sources disponibles.

De plus, la langue française possède environ 100.000 mots; la traduction « en français courant » a fait un effort de simplification – par rapport aux traductions courantes – en se limitant à environ 30.000 mots. Une seule traduction fait exception:la Bible « en français fondamental »:Elle réalise « l’exploit » de faire une traduction compréhensible en utilisant seulement 3.500 mots. Que, dans cette édition destinée à des personnes peu lettrées, on perde la richesse de l’original, j’accepte; mais, pour les autres, le problème est inverse:Quel terme employer alors que l’unique terme hébreu correspond à plusieurs possibilités en français ?

Mais ce qui est plus étonnant, c’est qu’on fasse la somme des termes de 3 langues sources différentes pour la comparer à la somme des termes d’une seule langue cible ! Ce n’est pas sérieux. Si, avec le même genre de méthode, pour avoir un ordre de grandeur, on divise les 11.280 termes par 3, on arrive à 4.000 mots en moyenne pour les langues sources, (ce qui est certes inexact, le grec étant plus riche que l’hébreu) c’est à dire 1/3 de moins que le nombre – largement minoré – de la langue cible ! Et, sur ces mêmes bases fragiles d’analyse, la conclusion deviendrait le contraire de ce qui était affirmé. On pourrait, par exemple, écrire : « compte tenu de la richesse des langues cibles par rapport aux langues originales, nous pouvons donner plus de nuances que n’en comportaient les textes originaux ». Mais sont-ce là des approches acceptables ? Je ne le pense pas.

Changement de principe ? (p 345)

« Je n’ai pas toujours cité la totalité du verset, mais je me suis concentré sur le membre de phrase APPROPRIE, suivant en cela le modèle de Jésus et des apôtres qui reprenaient ainsi des passages de l’Ancien Testament. Ils citaient souvent une seule phrase POUR ETAYER LEURS PROPOS ».

Il est vrai que le Seigneur et les apôtres inspirés ont parfois cité des parties de verset de façon quelque peu déroutante. C’était dans la dépendance de l’Esprit de Dieu, mais lorsque j’expose les règles de l’herméneutique je ne présente pas cela comme une règle générale à appliquer, mais comme une exception au principe évident de citations faites dans leur contexte. Ne pas en tenir compte c’est la porte ouverte à toutes sortes d’excès, la possibilité de pouvoir justifier n’importe quoi.

Illustrons la méthode par un exemple: (sans rapport avec l’ouvrage de RW)

Affirmation (fausse) :

Pendant le temps de l’Église l’homme est justifié en accomplissant la loi de Dieu.

Le verset pour étayer :

« Ce sont ceux qui accomplissent la loi qui seront justifiés » (Rom. 2:13)

Ajoutez un renvoi en fin d’ouvrage (pour que vous ne puissiez pas vérifier immédiatement que le verset cité est en Romains 2 (et que la conclusion du chapitre est exactement l’inverse) et vous avez tous les ingrédients pour manipuler qui vous voulez.

Après avoir donné le bon conseil de « laisser les Écritures parler d’elles-mêmes » (p 9) RW présente un principe qui « fait parler l’Écriture » pour étayer ses propos (p 345) ! Cela génère une légitime suspicion.

Utilisation de plusieurs traductions (p 345)

Je suis loin d’être contre le principe de l’utilisation de différentes traductions, puisque j’en ai 40 sur mon bureau et que je les consulte très souvent ; néanmoins il y a des règles à respecter. J’aurais préféré qu’on n’utilise qu’une seule traduction et que, quand c’est indispensable pour mieux comprendre le sens, on utilise une version différente nommément citée, voire une traduction personnelle sur l’original. J’ai connu la méthode d’utilisation discutable de différentes traductions dans les écrits des « Témoins de Jéhovah » avant la parution de LEUR traduction en 1974: c’était clairement une technique sophistiquée pour étayer leurs fausses doctrines.

Exemple : Emploi de l’expression « rendre hommage » (Darby) s’il s’agit de Jésus et du verbe « adorer » (Segond) s’il s’agit de Dieu le Père, alors qu’il s’agit du même mot grec rendu différemment, et de façon récurrente, dans leurs traductions respectives.

Traduction littérale … DE L’ANGLAIS!

Lorsque, par exemple, vous trouvez en page 23 un verset cité en italique avec la mention « (Traduction littérale) » plusieurs penseront qu’il s’agit d’une transcription du texte original. Loin de là ! Si vous allez à la page … 345 vous apprendrez que c’est la traduction littérale DU TEXTE ANGLAIS utilisé par RW, lui-même étant déjà une traduction très libre, paraphrasée, du texte original:

« Toutefois, lorsqu’aucune des traductions (françaises) ne rendaient le SENS du texte anglais, nous avons simplement traduit littéralement [LE TEXTE DE RW ET NON LA BIBLE], en précisant dans les notes traduction littérale » (p 346).

Ne pensez-vous pas que cela peut tromper des lecteurs ?

On peut aussi se poser la question pourquoi aucune des 4 traductions françaises sélectionnées, considérées comme les meilleures parmi de nombreuses autres, ne rendent pas LE SENS du texte anglais de RW ? Poser la question c’est y répondre : Parce que le texte de RW n’est pas le texte de la Parole de Dieu.

Exemple page 93 :

« Il m’est difficile de comprendre que Dieu veut de moi pour ami intime, mais la Bible nous garantit : C’est un Dieu qui désire passionnément entretenir des relations avec toi »

J’ai de la peine à reconnaître ce soit-disant verset dans la traduction Darby reconnue comme littérale :

« Car l’Éternel dont le nom est Jaloux est un Dieu jaloux » (Ex 34:14).

Cette déclaration est faite dans un contexte d’idolâtrie profonde et de prostitution spirituelle. RW nous explique son principe de traduction (p 345) :

« j’ai délibérément employé des paraphrases qui vous aideront à voir la vérité de Dieu avec une nouvelle fraîcheur ».

Est-ce bien sûr ?

De plus il y a des personnes inconverties qui lisent cela puisque, p.106, RW fait clairement allusion à elles et leur conseille, non pas de se réconcilier avec Dieu par la repentance et la foi en Jésus-Christ, mais « … de prendre un nouveau départ : souvenez-vous que la balle est dans votre camp. Vous serez aussi proche de Dieu que vous choisirez de l’être ».

Ceci est faux, sauf si le pécheur repentant s’humilie devant Dieu et devient une nouvelle création en Jésus Christ.

7. Acceptable ?

La seconde mort du Christ vivant aux siècles des siècles ?

« Si vous voulez savoir à quel point vous comptez pour Dieu, regardez Christ, les bras ouverts sur la croix, et écoutez-le vous dire : « Je t’aime à ce point là ! JE PREFERE ENCORE MOURIR QUE VIVRE SANS TOI » (p 83)

(C’est moi qui met en majuscules).

Celui qui a offert sa précieuse vie, une fois pour toutes (Hb 10:10) ne l’offrira pas une seconde fois, ni pour vous ni pour un autre : il viendra seulement pour vous juger si vous n’avez pas cru (2 Th 1:8) ;

« Dieu donc, ayant passé par-dessus les temps de l’ignorance, ORDONNE maintenant aux hommes que tous, en tous lieux, ils se repentent; parce qu’il a établi un jour auquel il doit juger en justice la terre habitée, par l’homme qu’il a destiné à cela, de quoi il a donné une preuve certaine à tous, l’ayant ressuscité d’entre les morts ». (Ac 17.30-31)

Des mantras chrétiens ?

« S’entraîner à rester dans la présence de Dieu est un ART, une habitude que vous pouvez développer »

et des mantras sont proposés :

« vous choisissez une brève formule ou une courte phrase qui peuvent être répétées à Jésus dans un souffle » (p 95).

Nous sommes ici dans les techniques orientales, utilisées aussi par le catholicisme.

Non merci, je n’ai pas besoin de lire la suite : C’est du vinaigre !

Ma communion avec le Père et avec son Fils Jésus Christ (1 Jn 1:3-4) m’amène à parler de nombreuses fois au Seigneur chaque jour, non pas comme une technique pour goûter la présence de Dieu, mais comme la conséquence naturelle de ma relation avec Dieu, de ma liberté d’enfant devant son Père.

Ni le salut par les œuvres, ni la communion par les œuvres ne trouvent une approbation dans la Parole de Dieu; ce sont des valeurs inversées.

8. En conclusion

Malgré les nombreuses bonnes choses que ce livre contient, l’orientation générale et le message général ne sont pas bons ; c’est bien le même esprit que celui des églises émergentes et en particulier de l’enseignement de Brian McLaren2.

Ce livre trouve bien sa place parmi les différentes techniques proposées par les différentes religions pour essayer de s’approcher de Dieu mais il édulcore et parfois voile le message de l’évangile que Paul prêchait partout (1 Co 15:1-4). Dans ses adieux aux anciens d’Éphèse Paul peut dire :

« Je n’ai rien caché des choses qui étaient profitables, en sorte que je ne vous eusse pas prêché et enseigné publiquement et dans les maisons, insistant et auprès des Juifs et auprès des Grecs sur la repentance envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus-Christ. » (Ac 20.20-21)

En aucun cas les mots de Paul ne peuvent s’appliquer à RW et au message de son livre. J’en déconseille donc la lecture ; il y a tellement mieux !

La religion voudrait être un chemin vers Dieu

L’Évangile est le chemin du Dieu Sauveur vers l’homme

Jamais la religion n’a sauvé personne

Techniques et pratiques restent vaines pour Dieu

Seul le sang répandu sur la croix par Jésus

Peut sauver à jamais celui qui est perdu.

P. Oddon


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