Par Jean-Jacques Dubois – Publié dans Promesses n° 93, Juillet-septembre
Titre: «La Franc-Maçonnerie sous l’éclairage biblique (124 pages)
Auteur: Paul Ranc
Format : Téléchargeable pdf, epub, txt + car livre (épuisé)
Editeur: Editions Contrastes, Case postale 3709, 1002 Lausanne
Dans le premier chapitre de ce livre de 113 pages, l’auteur brosse l’histoire de la Franc-Maçonnerie, «société secrète qui se définit comme une association humaniste et philanthropique». En moins de trois siècles, la Franc-Maçonnerie s’est répandue dans le monde entier sauf dans les pays communistes. Son rôle politique n’est plus à démontrer.
Le chapitre 2 nous éclaire sur les origines de la Franc-Maçonnerie, qui sont plus récentes qu’on ne le croit. L’auteur établit que la philosophie maçonnique prend ses racines dans quatre courants de pensée qui ont profondément marqué l’histoire de l’Eglise comme celle de la société: les hérésies post-apostoliques (gnosticisme, arianisme, manichéisme); les corporations du Moyen-Age, les traditions ésotériques et occultes, enfin la composante la plus importante de la Franc-Maçonnerie: le déisme, héritier de l’humanisme du 16e siècle.
Avec le chapitre 3, nous abordons le sujet de l’initiation maçonnique. P. Ranc en démontre l’aspect métaphysique et même «religieux», dans le sens mystique, ésotérique et occulte. Les différents rites maçonniques sont passés en revue, puis vient la question du «secret maçonnique», qui tient dans la signification des symboles et ne peut être divulgué par personne. L’auteur en arrive à la conclusion que la Franc-Maçonnerie est une contrefaçon du christianisme.
Le chapitre 4 pose la question: «La Franc-Maçonnerie a-t-elle une doctrine?» L’auteur répond: «Il ne s’agit pas d’une doctrine, mais de doctrines ou plutôt d’un fatras de divers courants de pensée.» Il s’attache ensuite à décrire ces divers courants: déisme, humanisme, naturalisme, ésotérisme, gnosticisme. Ni Dieu personnel, ni Dieu transcendant et révélé, ni Dieu trinitaire, mais un Dieu à la convenance de l’homme, «un dieu bien arrangeant, qui ne bouscule personne et dans lequel chacun trouverait une parcelle de vérité».
Il y a donc une opposition irréductible entre la Franc-Maçonnerie et le christianisme: «d’une part, le salut par grâce et l’espérance de la vie éternelle; d’autre part, l’humanisme, fruit de l’effort humain et une espérance limitée et terrestre.»
Dans le dernier chapitre du livre, P. Ranc traite du problème de la liberté. A la question: «Peut-on être chrétien et maçon?» l’auteur répond par la négative, et il s’oppose en cela à des opinions de «chrétiens» qui n’ont pas vu d’impossibilité à professer la foi et à partager l’initiation maçonnique. La liberté, telle que la conçoivent les franc-maçons, est celle qui se réclame des «droits de l’homme», qui ont remplacé la Loi de Dieu et se sont érigés en «loi de l’homme». Combien cette notion humaniste est éloignée de la vraie liberté, celle que propose l’Evangile et que Jésus-Christ seul peut donner. La liberté n’est pas le fruit d’une conquête mais un pur don de Dieu, «l’affranchissement des tyrannies spirituelles et des contraintes religieuses». Ainsi la Franc-Maçonnerie a voulu ignorer que la vraie liberté réside dans l’affranchissement du péché.
Comme dans ses autres ouvrages, l’auteur s’appuie sur une solide et abondante documentation et fait preuve d’un grand courage en dénonçant cet autre évangile qu’est la Franc-Maçonnerie. La partie historique est peut-être un peu longue puisqu’elle couvre presque la moitié du livre. L’auteur n’a rien négligé dans son souci de nous éclairer sur les origines et la nature du mouvement. Il confronte la Franc-maçonnerie au christianisme et prouve que l’esprit de ce mouvement – ou plutôt de cette société secrète – est foncièrement opposé aux fondements mêmes du christianisme. Le voile est déchiré et la Franc-Maçonnerie apparaît telle qu’elle est: un humanisme enrobé d’ésotérisme.
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Jean-Jacques Dubois