par Christian Humbert – Une disciple accuse son mentor d’abus sexuels répétés. Sa plainte classée, elle a fait recours et a obtenu l’ouverture d’une enquête.
C’est en 2006 que la femme-servante a prononcé ses voeux dits du «Refuge», étape essentielle dans la vie spirituelle bouddhiste. Dès ce moment, un lien sacré, ou «samaya», la liait à son maître. C’est alors qu’Hector lui aurait imposé plusieurs relations sexuelles, de 2007 à 2012, hors du centre bouddhiste, en Suisse et en Espagne.
«Comme une marionnette»
Elle dit avoir contracté un papillomavirus à la suite de ces actes.
Elle a aussi raconté avoir été en état de choc et s’être sentie comme une «marionnette désarticulée». Hector lui aurait ordonné de se taire pour ne pas briser leur lien sacré.
La victime a découvert que la «pratique secrète» visait toutes les femmes de la communauté. Enfin, la victime aurait été fessée en 2007.
Elle a déposé plainte mais une procureure de Lausanne a refusé d’entrer en matière sur ces faits «anciens, prescrits», estimant aussi que la plaignante, «consciente et libre de ses mouvements, n’était pas incapable de se défendre». Elle avait d’ailleurs refusé d’épouser un ami d’Hector.
Mieux évaluer son degré de vulnérabilité
La femme a recouru contre cette décision et a été entendue. En effet, pour les juges cantonaux, si la recourante était largement majeure au moment des faits, elle était dans un état de «grande vulnérabilité». Elle se trouvait dans une relation maître-disciple, au sein d’un fonctionnement «sectaire».
Une enquête doit être ouverte pour connaître quelle était l’emprise d’Hector sur la victime, qui aurait pu être dans l’incapacité de résister. La justice devra donc se pencher sur les pratiques du maître bouddhiste.
*Prénom d’emprunt