Ivo Sasek: Réincarnation et Universalisme

Début  2009, Ivo Sasek a introduit la doctrine de la réincarnation dans un traité  intitulé « L’Olivier (Ölbaum) » (01/2009) . Le site Bibelkreis.ch a répondu entre autre à cette hérésie par un article détaillé sur Ivo Sasek (Wer ist und was lehrt Ivo Sasek) dont nous traduisons un chapitre: « réincarnation et universalisme ».


Avec Ivo Sasek, prenons garde! Le vers est dans la pomme. Vigi-Sectes a  suivi de loin les racines et l’évolution de ce mouvement depuis qu’il s’est répandu en Suisse et en Allemagne. Nous avons mis en garde plusieurs personnes au début leurrées.

(Nous considérions ce mouvement dans les années 2000 comme un mouvement pseudo-chrétien, sectaire issue de la branche évangélique, nous pourrions le reclasser depuis une 15aine d’année dans un mélange d’épices variées: Théories de conspirations, Scientologie, etc…  2023)

J’ai pu faire plusieurs parallèles entre Ivo S. et  le leader d’une secte des plus meurtrières:  Jim Jones. On peut craindre un dénouement tragique de cette secte.

Notre société étant de plus en plus laïque, se pensant donc « éclairée » 🙂  on rejette aujourd’hui facilement  la lumière des Écritures, pour ne plus reconnaître la nature d’une idéologie sectaire, et s’opposer à l’expansion de tels mouvements, jusqu’au jour où c’est … trop tard.


Réincarnation et Universalisme

(L’Universalisme est la doctrine selon laquelle  tout le monde sera sauvé à la fin, dans certaines variantes cela inclue même Satan et ses démons.)

L’enseignement de la réincarnation a été débattu par 1500 personnes lors du « Concile » d’Ivo Sasek – le «concile prophétique à Flums» le 22/11/2008. ( cf. Sasek, Ivo, Ölbaum,  01/2009 « , p.8 )

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Encyclopédie des sciences religieuses: Mormonisme

Article de l’Encyclopédie des sciences religieuses de 1877


Ce nom est celui d’une secte américaine, qui s’appelle plus volontiers « l’Église des Saints des derniers jours.» Le nom sous lequel elle est habituellement connue lui vient du Livre des Mormon, son principal livre sacré. Mormon est l’un des personnages fabuleux de cette étrange mythologie.

Joseph Smith dérivait ce nom du mot anglais more, plus, et d’un mot prétendu égyptien mon, bon, ce qui lui donnait pour signification « plus bon » – ou meilleur. Cette étymologie fantaisiste du fondateur du mormonisme en a amené une autre qui n’est pas plus sérieure, ses adversaires ont voulu faire dériver ce mot du grec, spectre.

Histoire

Le fondateur du mormonisme fut Joseph Smith, né dans le Vermont, le 23 décembre 1805. Son Père, qui était agriculteur, s’établit dans l’état de New-York, lorsque Joseph avait onze ans, et ce fut dans le comté d’Ontario que s’écoula la jeunesse du futur prophète. Sa culture intellectuelle fut des plus sommaires, et ne dépassa guère les premiers éléments de la lecture, de l’écriture et du calcul.

Ses biographes officiels, Orson Pratt et George A. Smith, nous le représentent s’occupant de son salut dès l’âge de quinze ans, cherchant vainement dans les églises existantes la satisfaction de ses besoins religieux et se mettant alors, par la lecture de la Bible et par la prière, à chercher directement auprès de Dieu la réponse aux questions angoissantes qui le troublaient. Un jour qu’il priait, une clarté merveilleuse descendit sur lui et l’enveloppa, et deux êtres surnaturels lui apparurent, l’informèrent que ses péchés lui étaient remis, lui déclarèrent qu’aucune secte ne possédait la vraie doctrine, et que cette doctrine, complément de l’Evangile, lui serait révélée un jour. D’autres révélations suivirent. La plus importante fut celle qui lui apprit que les Indiens d’Amérique étaient les descendants dégénérés du peuple d’Israël et que leurs Annales avaient été déposées en lieu sùr. Conduit par les indications d’un ange, Smith découvrit ces Annales gravées en caractères égyptiens sur des plaques d’un métal ressemblant à de l’or. A côté des Annales se trouvait un curieux instrument: l’Urim et le Thummim, composé de deux pierres transparentes, au moyen desquelles Smith allait pouvoir lire et interpréter le document.

C’est en 1827 que Smith prétendait avoir été mis en possession des mystérieuses plaques, qu’il s’occupa à traduire, en se servant comme secrétaire d’Olivier Cowdery, qui devint l’un des chefs de la secte. Le Livre de Mormon partit enfin en 1830, aux frais d’un fermier du nom de Martin Harris, qui, gagné aux idées de Smith, lui fournit les moyens de faire imprimer sa révélation. Toute cette légende avait fait trop de bruit pour que l’on ne cherchât pas à la tirer au clair. L’enquête, toutefois, a été conduite avec trop de passion par les adversaires du mormonisme pour qu’il soit permis d’en accepter les résultats comme pleinement concluants. Les origines du mormonisme, quoique toutes récentes, demeurent un problème d’histoire et de psychologie non résolu encore.

La famille Smith paraît avoir eu une mauvaise réputation dans la contrée où elle vivait; on accusait ses membres de paresse, d’intempérance et d’amour du mensonge. «  Ils étaient fameux, dit un document signé par un grand nombre de leurs voisins, par leurs projets visionnaires et passaient une partie de leur temps à faire des fouilles pour découvrir des trésors cachés.» Joseph Smith se distingua de bonne heure par son caractère aventureux et illuminé tout ensemble, et l’histoire de ses visions lui valut les quolibets et les persécutions de ses voisins.

Il est démontré que le fond du Livre de Mormon n’est autre chose qu’un certain roman historique sur les Indiens composé en style pseudo-biblique par un ministre du nom de Salomon Spaulding, né en 1761 et mort en 1816. Son manuscrit était demeuré entre les mains d’un imprimeur de Pittsburgh, en Pensylvanie, et passa entre celles de Sydney Rigdon qui, après avoir été compositeur dans son établissement, devint l’associé de Joseph Smith dans la propagation des doctrines mormones. Plusieurs des amis de Spaulding et son propre frère déclarèrent reconnaître son oeuvre dans la prétendue traduction des plaques d’or.

Les adjonctions faites par le prophète à ce fonds primitif sont des réminiscences bibliques pour la plupart, où abondent les incorrections grammaticales. Quant aux plaques elles-mêmes, nul ne les a vues en dehors des onze témoins qui affirment, en tête du Livre de Horneion, les avoir vues et touchées mais ces témoins étaient des mormons, parmi lesquels trois membres de la famille Smith et cinq de la famille Whamer, l’une des premières converties à la foi nouvelle, et de tels témoignages sont plus que suspects.

Le premier bailleur de fonds de Smith et l’un des onze témoins, Martin Harris, s’étant fait donner un facsimile de l’une des golden plates, alla, avec une bonne foi qui l’honore, la soumettre au professeur Aenthon, de New-York. Les mormons répandirent le bruit que ce savant avait reconnu les caractères pour de l’égyptien réformé.

Mais le professeur, dans une lettre rendue publique, déclara que la feuille qu’on lui avait présentée était « couverte de toutes sortes de caractères crochus, et évidemment combinés par une personne qui avait eu sous les yeux un livre contenant divers alphabets, entr’autres des alphabets grecs et hébraïques. Des lettres romaines, renversées ou placées de côté, s’y trouvaient aussi rangées en colonnes perpendiculaires, et le tout se terminait par un grossier dessin d’un cercle partagé en divers compartiments couverts de signes bizarresh, et évidemment copiés du calendrier mexicain publié par M. de Humboldt, mais copiés de manière à déguiser la source d’où ils étaient tirés. » La foi de Martin Harris était trop aveugle pour se laisser éclairer par les lumières de la science, et la publicité donnée à ces faits n’empêcha pas Smith de faire de nombreuses dupes.

En 1829, lui et son collègue et secrétaire Cowdery, prétendirent avoir reçu d’un ange une divine imposition des mains qui les sacrait prêtres, et, persuadés que le baptême chrétien qu’ils avaient reçu n’était pas valide, ils se rebaptisèrent réciproquement par immersion. Leurs prédications et la lecture du Livre de Mormon groupèrent bientôt autour d’eux des disciples qui entrèrent dans la nouvelle secte par le rite du baptême.

Le 6 avril 1830, l’Église des saints des derniers jours fut organisée dans la ville de Fayette, Etat de New-York. L’accession de Sidney Rigdon, ancien ministre campbellite fort bien doué, qui prêchait des idées millénaires, vint apporter à la théologie rudimentaire de Joseph Smith des éléments nouveaux, qui devaient la rendre populaire dans un milieu très ouvert à cette sorte d’enseignement. Lé millénium allait commencer,

les Indiens étaient sur le point de se convertir, l’Amérique devait être le rendez-vous des saints, et la tache spéciale de la nouvelle église était de construire la Nouvelle-Jérusalem. Ces idées et la mythologie qui les entourait flattaient à la fois le patriotisme et le goût du merveilleux des populations ignorantes des campagnes. Des missionnaires improvisés les répandirent de proche en proche, et des communautés mormones s’établirent de bonne heure dans l’Ohio, la Pensylvanie, l’Indiana et l’Illinois, aussi bien que dans le New-York. Au commencement de 1831, le siège de la secte était Kirtland dans l’Ohio, mais vers la fin de cette même année, sous l’action d’une révélation spéciale, Smith entraîna une émigration de douze cents mormons dans le comté de Jackson, Missouri, pour y « ; fonder la cité de Sion où le Christ devait régner en personne. » Cette communauté se distinguait des rudes colons qui l’entouraient par son industrieuse activité et r ses mours douces. Une persécution violente ne tarda pas à s’élever contre elle: on brisa ses presses, on supprima ses journaux, on fit subir toutes les avanies à ses ministres; finalement, en 1833, une bande d’hommes armés vint expulser de la contrée les familles mormones, qui s’en allèrent chercher un asile à lndependence dans le comté de Clay. Joseph Smith, en apprenant les malheurs de ses partisans, accourut de l’Ohio où il se trouvait alors, et, à la tête d’une troupe de mormons armés, essaya de répondre à la force par la force. Cette tentative ne réussit pas, et il dut retourner à Kirtland. Il se mit alors à compléter l’organisation religieuse de son Église. A la tête de la hiérarchie, qui devait assurer sa force, il plaça une sorte de triumvirat, s’assignant à lui-mème la première place en sa qualité de prophète et d’apôtre et s’ajoignant Rigdon et Williams comme ses assesseurs.

Le 4 février 1835, il se choisit douze apôtres auxquels il confia la mission de convertir les nations. Ils se répandirent en effet dans les états de l’Est; l’un d’eux débarquait en Angleterre en 1837, et le jour de Noël de cette même année, une première conférence de mormons anglais se réunissait à Preston. Ils firent de nombreuses recrues dans les villes manufacturières du Nord et dans le pays de Galles, et des convois d’émigrants mormons traversèrent fréquemment l’Atlantique pour rejoindre le gros de la communauté.

En mars 1836, quand le temple fut inauguré à Kirtland, plus de mille mormons étaient présents. De malheureuses transactions commerciales auxquelles le prophète fut mêlé et qui lui attirèrent des démêlés avec les tribunaux, le décidèrent à abandonner définitivement l’Ohio. Une révélation survint à point noinmé, pour confirmer sa décision. Sa présence était fort nécessaire au milieu de la colonie missourienne, qui souffrait de luttes intestines, en même temps qu’elle était en butte aux persécutions des « gentils. » Ceux-ci voyaient d’un oeil jaloux la marche envahissante des mormons et s’irritaient de leur prétention hautement affichée de conquérir tout le pays. Une sorte de guerre civile éclata; les milices de l’Etat intervinrent à la fin de 1838, en apparence pour rétablir la paix, mais en réalité pour débarrasser l’Etat de la présence des mormons. Plusieurs d’entre eux furent massacrés; le prophète, son frère, et quelques autres chefs furent emprisonnés, et la colonie mormone, forte d’environ 15000 personnes fut, en plein hiver, dépossédée de ses terres et expulsée de l’autre côté du Mississipi, dans l’Illinois. Bien accueillie par la population de cet Etat, elle y fonda la ville de Nauvoo, qui, deux ans après sa fondation, comptait déjà 2000 habitations, avec des écoles et des édifices publics. La législature de l’Etat concéda une charte à Nauvoo; les mormons furent autorisés à lever une milice placée sous les ordres du prophète, qui devint bientôt le chef à la fois religieux, civil et militaire d’une communauté de 20000 âmes, qui lui vouait une admiration et une obéissance sans réserves.

Ses partisans se multipliaient dans tous les Etats-Unis, et leur chiffre en Angleterre atteignait, disait-on, dix mille. Ces succès enivrèrent Joseph Smith qui, en 1844, osa se mettre sur les rangs pour la présidence des Etats-Unis. Ses moeurs étaient loin d’être irréprochables; toutefois ce ne fut qu’en juillet 1843 qu’il prétendit avoir reçu une révélation autorisant la polygamie.

Cette prétention souleva une vive opposition dans le sein même de la communauté. Les mécontents fondèrent à Nauvoo même un journal d’opposition, l’Expositor. Smith, qui en était venu à ne pouvoir souffrir la contradiction, donna ordre à ses janissaires de faire justice; les presses du journal furent brisées, le bureau démoli, et ses rédacteurs ne durent leur salut qu’à la fuite. Ils portèrent plainte devant les autorités de l’état qui profitèrent de l’occasion pour faire cesser un état de choses intolérable. La milice marcha sur Nauvoo et s’empara du prophète et de son frère Hyrum. Le bruit ayant couru que le gouverneur songeait à faire évader ses prisonniers, une bande d’hommes armés se jeta sur eux et les massacra (27 juin 1844).

La mort de Joseph Smith, loin d’être la ruine du mormonisme, sembla devoir assurer sa durée; elle mit l’auréole du martyre au front du prophète et renforça le fanatisme de ses partisans. Brigham Young, qui était devenu le conseiller le plus intime de Smith, fut appelé à lui succéder à la tête de la communauté, avec les titres de « voyant, révélateur et président des saints des derniers jours.»

En 1845, la législature de l’Illinois révoqua la charte de la cité de Nauvoo. Les conflits étaient fréquents entre les saints et les gentils, et la communauté elle-même souffrait de tiraillements intérieurs. Brigham Young comprit qu’il y avait là une situation qui ne pouvait se prolonger sans amener à courte échéance la ruine du mormonisme. Il fut résolu en conséquence qu’une nouvelle migration aurait lieu et que le siège de la communauté serait transporté par delà les limites des Etats-Unis, et à quelques centaines de lieues de toute terre civilisée. Cette résolution fut annoncée aux saints par une épître générale datée du 20 janvier 1846.

Une avant-garde de seize cents personnes partit avant la fin de l’hiver pour jeter les bases du futur établissement. Le territoire de l’Utah, que les mormons désignèrent sous le nom de Deseret, ou pays de l’Abeille, est un plateau compris entre les Montagnes-Rocheuses et la Sierra-Nevada de Californie. Ce plateau aride semblait rebelle à toute culture, et il a fallu toute la ténacité de volonté de fanatiques en révolte contre la civilisation pour coloniser ces régions inhospitalières et en faire ce qu’elles sont devenues aujourd’hui, la grande étape entre New-York et San-Francisco.

On a souvent raconté cet exode de tout un peuple, s’accomplissant par un prodige d’audace et de discipline, au milieu des privations et des souffrances de toute nature, et aboutissant à la création, sur les bords du Grand-Lac-Salé, d’une civilisation étrange, mais à laquelle on ne saurait sans injustice refuser une certaine grandeur. Le succès de cette expédition suffirait pour faire vivre dans l’histoire le nom de Brigham Young. Il arriva dans la vallée en juillet 1847, et le gros des mormons dans l’automne de 1848. Une ville fut construite avec son tabernacle et ses édifices publics. La population augmenta rapidement.

En 1819, le congrès des Etats-Unis organisa l’Utah en territoire et reconnut Brigham Young pour gouverneur. En 1852, fut promulguée la «  loi céleste du mariage » qui autorisait la polygamie.

En 1853, fut posée la première pierre du temple monumental. Le gouvernement fédéral essaya vainement d’intervenir dans la législation, d’abord en nommant des juges, puis en envoyant un nouveau gouverneur à la place de Young. Traités en suspects, ces mandataires du gouvernement durent se retirer en 1856. L’année suivante, le gouvernement de Washington envoya dans l’Utah de nouveaux fonctionnaires, avec un corps de 2500 hommes pour les appuyer. Les mormons protestèrent vivement, mais finirent, par se soumettre. La question de la polygamie est demeurée entre eux et le Pouvoir fédéral la question délicate et a soulevé de continuels conflits. Toutefois, cet étrange peuple est en voie de rentrer dans les conditions normales d’existence des peuples civilisés;

la création du chemin de fer du Pacifique, en 1869, l’arrivée de nombreux colons non mormons, la mort enfin de Brigham Young, survenue en 1877, ont abaissé définitivement les barrières qui le séparaient du reste du monde. Dépouillé bientôt de son institution honteuse de la Polygamie, comme il l’a été de l’autonomie politique qu’il avait rêvée, il redeviendra une simple secte religieuse, plus bizarre que la plupart des autres, et qui pourra vivre longtemps encore, grâce à cette légende mystérieuse qui s’est faite autour de son berceau, et grâce surtout à ces traditions d’audace et d’héroïsme qui font de l’histoire particulière de cette secte l’un des chapitres les plus étonnants de l’histoire de la colonisation. On estime à 250.000 le nombre total des mormons; de 80 à 100.000 sont établis dans l’Utah.

Doctrine et discipline

Nous avons déjà parlé du plus important des livres sacrés des mormons, le Livre de Mormon, compilation indigeste et illisible, mais dont le succès s’explique par la large satisfaction qu’elle donne au patriotisme américain. D’après la révélation mormone, les juifs réfugiés en Amérique se partagèrent en deux groupes hostiles, les néphites et les lamanites. Ceux-ci, devenus infidèles exterminèrent les néphites et s’emparèrent du continent tout entier. Les Indiens sont leurs descendants. Le Livre de Mormon forme un volume de 563 pages d’impression compacte. Il se divise en quinze livres de longueur inégale attribués à divers auteurs. Cet ouvrage contient, outre le roman interminable des néphites et des lamanites, de longues exhortations, des visions et des paraboles, faible pastiche du langage biblique, et qui n’ont ni élévation morale ni valeur poétique.

Les anachronismes et les absurdités y fourmillent, Pour ne rien dire des fautes grossières de grammaire. Le second livre sacré du mormonisme est le Livre de la doctrine et des alliances (Book of Doctrine and Covenants); il renferme des instructions religieuses données par Joseph Smith à ses disciples, des révélations se rapportant à l’organisation, au culte et à la hiérarchie de l’Église, des prophéties, des visions, etc. Mentionnons enfin la Perle de grand prix, recueil de révélations, prophéties, discours de Smith, auquel il a joint un prétendu Livre d’ Abraham, qui se donne comme traduit d’un papyrus égyptien. La doctrine mormone forme le plus étrange éclectisme d’éléments bouddhistes, gnostiques, mahométans et chrétiens.

Dieu le père n’est pour eux que le plus puissant des hommes’ il est doué d’un corps, il a été engendré comme nous, il est marié à un grand nombre de femmes, et ses enfants sont nombreux comme les grains de sable de la mer. Ce Dieu, qui habite la planète Kolob, a charge de notre univers; d’autres dieux, également puissants, veillent sur d’autres mondes. Dieu n’étant qu’un homme perfectionné, chaque homme peut aspirer à devenir Dieu à son tour. Le Christ est né de l’union « matérielle » de Dieu et de la vierge Marie; les mormons retiennent la foi en la rédemption. La vie future ne sera que le prolongement de celle-ci; l’existence aura les mêmes nécessités et les hommes les mêmes passions et les mêmes occupations. Qu’on ajoute à ces idées bizarres, la doctrine de la transmigration des âmes, celle de la permanence des dons miraculeux, tout un système millénaire très complet, avec retour des juifs, y compris les dix tribus perdues, parousie et règne personnel du Christ pendant mille ans sur la terre, et l’on aura quelque idée de ce qu’est cette étrange théologie, véritable pandémonium où se sont donné rendez-vous toutes les excentricités de la pensée religieuse de tous les temps. La morale mormone ne s’élève pas au-dessus du terre-à-terre de l’égoïsme le plus absolu. Le dieu des mormons a été défini par l’un de leurs apôtres «  le plus égoïste des êtres vivants », et ses adorateurs s’efforcent de lui ressembler. Les deux grands devoirs du parfait mormon sont le patriotisme et le payement des dîmes; en règle avec la loi morale sur ces deux articles, il est libre pour tout le reste. S’enrichir et multiplier le nombre de ses femmes, à cela se borne son ambition. Toute pensée indépendante est supprimée; les fidèles s’engagent à n’être dans les mains de leurs chefs  « qu’une cire molle, un chiffon trempé dans du suif. »

Les formes du culte semblent avoir pour but d’exclure et d’étouffer la pensée. Le salut de l’individu dépend de rites symboliques multipliés; baptême par immersion fréquemment renouvelée; imposition des mains; cène où l’eau remplace le vin, cérémonies mystérieuses d’initiation. La prédication roule en général sur les intérêts matériels de la communauté, et ne tend en aucune façon à élever l’âme vers les choses invisibles.

La hiérarchie mormone comprend au sommet la présidence composée de trois hommes qui représentent sur la terre la Trinité divine, et dont l’un a la suprême autorité; puis le patriarcat conféré à vie à un homme qui a pour unique charge de distribuer des bénédictions puis les douze, qui ont le pouvoir de conférer les ordres et d’administrer les sacrements; puis les soixante-dix, qui, sous la direction des apôtres, ont la charge de faire la propagande. Les grands prêtres forment le cinquième ordre; ils officient toutes les fois que les dignitaires d’un rang plus élevé ne sont pas présents. Les évêques, les anciens, les prêtres, les instructeurs et les diacres forment les degrés inférieurs de cette hiérarchie, et appartiennent à la classe d’Aaron, tandis que les premiers forment celle de Melchisédek. Le conseil général est chargé de régler les difficultés qui peuvent survenir entre les fidèles; il existe aussi des grands conseils particuliers dans chaque communauté locale. Une conférence annuelle pour le règlement des affaires générales de l’église se réunit en avril; on assure que toutes les décisions y sont prises à l’unanimité.

Sources

Le mormonisme a donné naissance à une foule d’ouvrages. Ses écrivains, assez médiocres d’ailleurs, sont nombreux; nous nous bornons à indiquer les noms de: Spencer, Orson Pratt, Parly Pratt, Phelps, etc. Parmi les ouvrages racontant l’histoire et exposant les idées des mormons, nous mentionnerons les suivants:

Kidder, Mormonisn and the Mormons, New-York, 1852; Burton, City of the saints, Philadelphie, 1852; Ferris, Utah and the Mormons, New-York, 1854; Hyde, Mornonism its Leaders and Designs, New-York, 1857; Stenhouse, The Rocky Mountains saints, New-York, 1873. Nous possédons en français plusieurs ouvrages sur ce sujet, tels que: A. Pichot, Les Mormons, Paris, 1854; Jules Remy, Voyage au pays des Mormons, Paris,1860, et plusieurs articles de la Revue des Deux Mondes, 1er septembre 1853, 15 février 1856, ler septembre 1859, 15 avril 1861, ler février 1872.

MATTH. LELIÈVRE.