Un mot aux éditeurs, libraires, comités de lecture

Jésus a dit:
« Moi, je suis le bon berger: le bon berger met sa vie pour les brebis; mais l’homme qui reçoit des gages, et qui n’est pas le berger, à qui les brebis n’appartiennent pas en propre, voit venir le loup, et laisse les brebis, et s’enfuit; et le loup les ravit, et il disperse les brebis »
(Jean 10.11-12)  

Dossier McLaren

Ayant été pendant environ 30 ans Auteur, Editeur et Libraire, je propose à chaque responsable les réflexions suivantes:

Aux éditeurs

Merci aux éditeurs chrétiens. Grâce à vous un « témoignage chrétien » est rendu dans ce monde de ténèbres. Toutefois en éditant et en recommandant un livre tel que « Réinventer l’Église » vous reconnaîtrez que nous ne sommes plus dans le cadre ni dans les objectifs d’une « Alliance authentiquement évangélique » ni dans le créneau que doit occuper une vraie association « pour la lecture de la Bible », ni dans les objectifs de la collection evangile@notreculture:

« La collection sera appréciée … aussi bien des responsables d’églises que des paroissiens ayant à cœur de partager l’Evangile avec leurs contemporains français34« .

Les responsables de la venue de McLaren en France et de l’édition de son livre doivent faire face à leurs responsabilités.35 Là plus qu’ailleurs la « présomption d’innocence » est de mise; chargés de différentes manières « ont-ils fait confiance » à des informateurs qui eux-mêmes « faisaient confiance » à d’autres? Peut-être que, au milieu de leurs lourdes responsabilités n’ont-ils lu le livre que superficiellement? Nous n’avons pas le droit d’oublier la somme de travail qu’ils accomplissent pour le Seigneur ni tous les bons livres que la Ligue publie depuis des décennies. Ceux qui soutiennent de leurs prières et de leurs dons les diverses institutions évangéliques le font généralement pour que le message du salut en Jésus Christ soit annoncé clairement et non pour qu’on publie ce genre de livre qui sape les fondements de la foi chrétienne. Le moindre des maux serait qu’il s’agisse ici d’une bien regrettable erreur, tout à fait exceptionnelle. Je prie pour que les divers dirigeants chrétiens impliqués dans cette affaire se ressaisissent et fassent amende honorable de façon publique.

Au moment de la parution officielle de cette étude (26 Mai 2006) nous devons, avec douleur, signaler que la lettre fraternelle36 du Comité Directeur de Vigi-Sectes n’a suscité ni accusé de réception ni réponse de la part d’aucun des responsables de l’édition. Il est des silences plus parlants que des mots . Chacun voudra bien en tirer ses propres conclusions.

J’aurais aimé que le peuple chrétien soit rassuré et que Brian McLaren puisse à nouveau comprendre « que ces pasteurs français n’avaient pas besoin d’un Américain de plus qui viendrait, avec son assurance et ses réponses toutes faites, imposer son programme made in América »37 mais ce ne sera malheureusement pas le cas.

Une question se pose à tous les éditeurs: ne faudrait-il pas renforcer le contrôle de manière à n’éditer que DE BONS LIVRES ECRITS PAR DE BONS AUTEURS ou plus simplement penser à rééditer des livres ayant fait leurs preuves et toujours demandés? En le faisant vous rendriez un très grand service à l’Église. Ce « grand service » rendu à l’Église de Jésus Christ implique que les « mauvais livres » aillent au pilon plutôt que d’être offerts généreusement à nos frères d’Afrique …

Aux libraires

Merci à tous ceux qui tiennent des librairies évangéliques! Je sais que votre travail n’est pas facile et qu’il demande dévouement et persévérance. Les publicités que j’ai reçues montrent que ce livre a déjà pris place sur vos rayons. Je ne saurais vous le reprocher; aucun libraire ne peut aujourd’hui lire toute la littérature évangélique mise à disposition. Et puis qui ne voudrait, dans les temps actuels, avoir quelques bons conseils pour « Communiquer l’Evangile dans un monde postmoderne »? Vous ne pouviez savoir que ce livre donne bien des méthodes mais qu’elles n’ont pas de relation directe avec l’Evangile de notre Seigneur Jésus Christ.

En réfléchissant à ce problème, que je connais bien, je pense que vous êtes aujourd’hui confrontés à deux pièges majeurs:

1) Celui de l’argent

Il faut tourner, sinon on ferme la boutique.

Nous savons bien que ce ne sont pas toujours de bons livres, ou, pas obligatoirement de bons auteurs, mais ils se vendent bien, ce sont les plus demandés… Parfois on va même plus loin puisque ce sont les responsables nationaux qui imposent les livres « rentables » aux libraires de leur fédération.

2) Celui de l’irresponsabilité

Moi je ne sais pas et je ne veux pas savoir !

Si un livre est édité c’est qu’il est bon, d’ailleurs il est vérifié par des « Comités de lecture »… Ce n’est pas mon travail. Pourtant Paul dit que, comme un sage architecte il a posé le fondement

« mais que chacun considère comment il édifie dessus. Car personne ne peut poser d’autre fondement que celui qui est posé, lequel est Jésus Christ » (1 Co 3)

et il conviendrait de lire toute la suite du passage pour être convaincus qu’un jour nous aurons des comptes à rendre.

Si vous refusiez la vente de mauvais livres les éditeurs se remettraient en question et feraient plus attention dans leurs choix.

Aux comités de lecture

Merci aussi aux différents « comités de lecture » qui, dans l’ombre, travaillent pour ne mettre à la disposition des croyants que de la nourriture saine. Peu sont conscients du travail que vous accomplissez. Ce ministère de « sentinelle » demande de la compétence et du dévouement car, comme dans tout service

« ce qui est requis dans des administrateurs, c’est qu’un homme soit trouvé fidèle » (1 Co 4.2).

Qu’un tel livre ait déjoué votre surveillance doit attirer votre attention. Que ce soit pour chacun de vous l’occasion de « faire le point » devant Dieu et de prendre les dispositions qui s’imposent pour que, à l’avenir, les « comités de lecture » remplissent pleinement leur si noble mission!

A tous

En ce qui concerne le livre « Réinventer l’Église » j’ai voulu connaître la raison du dysfonctionnement et j’ai remonté la filière …

On peut caricaturer les choses ainsi:

Il y a deux sortes de valeurs

  • 1) La valeur marchande du livre, de nos jours très importante
  • 2) La valeur spirituelle du livre. Elle apparaît comme secondaire chacun faisant confiance à l’autre pour le recommander:
  • Les libraires font confiance à leur propre comité de lecture ou à l’éditeur du livre
  • Les comités de lecture font confiance à l’éditeur du livre ou à leurs relations personnelles…
  • Les éditeurs font confiance à leurs relations ou aux éditeurs étrangers…

Mais ce qui est établi c’est que la quasi-totalité de ceux qui ont édité et recommandé le livre ne l’avaient pas lu!

Et les rares qui l’ont lu l’ont trouvé intéressant et ont recommandé sa lecture …

Quand tout est dit, il n’y a plus rien à dire si ce n’est cette phrase d’un ami:

« Si Jésus n’est pas Seigneur de tout, il n’est pas Seigneur du tout ».

Pierre Oddon

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