Réinventer l’Église de Brian McLaren: Analyse critique

Pierre Oddon
Comité Directeur de Vigi-Sectes
26 Mai 2006

reinventerÉglise

Pavé de 206 pages, « Réinventer l’Église » est introduit et recommandé par le « Secrétaire Général de l’Alliance Evangélique Française » et édité par « La Ligue pour la Lecture de la Bible », dans la collection « evangile@notreculture.fr »1. Autant dire qu’avec de telles « lettres de créances » les divers libraires n’ont eu aucun scrupule à en faire la promotion et en assurer la diffusion.

C’est un livre bien écrit, intéressant, clair, dynamique; bien que long, parfois difficile ou déroutant, il se lit facilement.

Nous pouvons, à juste titre, partager plusieurs des interrogations de l’auteur, adhérer à plusieurs de ses analyses et approuver plusieurs de ses suggestions.

Néanmoins une question importante se pose:

En « Réinventant l’Église » Brian McLaren reste-il sur le terrain fondamental de la révélation divine?

J’ai lu pour vous ce livre controversé recommandé par des responsables évangéliques qui se veulent rassurants:

 « Que ferions-nous d’un nouveau Galilée? ».

La préoccupation de Brian Mclaren est présentée comme légitime, sa démarche intéressante et  la conclusion rassurante:

  • « Il n’est pas question … d’introduire, … le libéralisme ou même le Nouvel Age dans les Églises… »…2

  • « Je n’ai pas lu dans son livre en anglais, que nous éditons, de quoi secouer la conscience évangélique, ni d’ailleurs nos autres relecteurs… 3

  • « C’est un débat sur la forme de l’Église et non sur le fond »4

Je vous offre deux entrées possibles:

Vous pourrez alors, si vous le désirez, vous reporter aux citations de la première partie.

1. Extraits du livre « réinventer l’Église »

Vous trouverez ici de nombreuses citations qui suivent l’ordre des chapitres. Ces citations sont introduites, reliées ou suivies par de très courtes interventions personnelles, sans jugement de valeur.

Les titres en gras sont ceux du livre.

les liens sont en bleu.

Pour ne pas surcharger le texte plusieurs références sont renvoyées dans des notes que vous trouverez en fin de document.

Introduction
(Dans un monde nouveau, il faut une église nouvelle …)

« Il n’y a pas d’alternative à la religion … même un agnostique ou un athée voient le besoin de nouvelles formes d’églises dans ce monde nouveau, des églises à même de rassasier ceux qui ont faim et soir d’une spiritualité réelle, qui les comprennent et qui renouent pour eux le lien avec les mystères qu’ils poursuivent ». (p16)

« Pour l’instant ce monde nouveau me plaît … peut-être en ai-je assez du passé … ou alors je suis naïf et je ne me rends pas compte du désastre qui nous attend. Il sera toujours temps de voir » (p 17)

Ce nouveau monde existe et il faut y entrer:

« Derrière nous, l’ancien monde et au delà de cette zone, le nouveau monde » (p 21)

« Il s’agit d’un groupe pionnier d’apprentis surfant sur la vague du changement qui mène ses ouailles vers ce monde nouveau, transformant les églises d’hier en églises nouvelles » (p17)

Ce « groupe pionnier d’apprentis », parmi lesquels Brian McLaren se place, trouve un « Maître-Pionnier » en la personne du pasteur épiscopalien Alan Jones 6.

Piste 1: Changer radicalement
(.. se concentrer sur [une église réinventée] …)

« Il nous faut un changement radical, une révolution et une renaissance. Il faut tout inventer à nouveau… » (p 21)

« Notre théologie, notre façon d’exercer le ministère semblent … ne plus convenir du tout » (p 22)

« Un bon en avant nous attend » . Si vous acceptez « de jeter ne serait-ce qu’un bref coup d’oeil sur l’avenir qui nous attend, sur ce que seront la vie et la foi de demain… » vous verrez « sur l’autre rive … un pays où coulent le lait et le miel »… et Brian McLaren de nous encourager à traverser: « C’est là-bas, ça y est, allons-y » (p 22)

A l’appui de cette thèse Brian McLaren cite « des responsables chrétiens doués et de sages auteurs » dont Jean-Marie Lustiger, Archevêque de Paris, auteur de « Quel avenir pour l’Église ». (p 22)

A la question de savoir si ce changement de l’Église est seulement extérieur la réponse est donnée: « Nouvelle, au sens où nous l’employons ici, signifie nouvelle dans sa nature, non par sa durée d’existence. Une église nouvelle est pensée en vue de l’avenir, remise à neuf, inventée pour demain. C’est un organisme mutant… » (p 24)

Dans « l’Église réinventée, à laquelle nous devons aspirer … le changement… est considéré comme un principe de vie immuable » (p 24) « son mot d’ordre est: adaptation » (p26)

« Lorsqu’une ancienne église se réinvente ainsi, elle même, elle naît de nouveau… » (p 27)  et si on prend l’image d’une voiture: « on la met à la casse et on en cherche une nouvelle » (p 27)

Piste 2: Redéfinir la mission
(… pour avoir davantage de chrétiens, de meilleurs chrétiens …)

Brian McLaren nous présente une Église historique aux contours flous: « L’Église a entretenu l’Inquisition et mis à mort des hérétiques, puis elle fut elle-même vilipendée comme une organisation hérétique … l’Église a entrepris et soutenu l’oeuvre missionnaire, mais l’a aussi contrecarrée … La plupart du temps, l’Église dans son ensemble ne paraît pas s’être demandée quelle était sa mission, ou même si elle en avait une  » (p 29-30).

Les « réveils avec « l’onction du rire »

… et d’autres manifestations dans le mouvement charismatique de la troisième vague … « ont leur place ». (p 33)

Brian McLaren attribue à l’Esprit Saint le mouvement de Toronto, le parler en langues, les miracles de la « troisième vague »…7

« La bible est aussi garante d’un idéal, l’idéal selon lequel les gens peuvent « naître de nouveau ». Ils peuvent progresser vers le parler vrai, l’amour des ennemis, l’éradication de l’hypocrisie, le discernement source d’inspiration. » (p 34)

« Dans la nouvelle Église … Il faudra se lancer dans l’accueil des divorcés, des sidéens, des homosexuels. Et à tous offrir l’espoir de devenir, comme nouveaux chrétiens, des agents de l’Église réinventée dans ce nouveau monde » (p 35)

Les premières citations bibliques se trouvent dans ce chapitre et p 33. Il y en a 5 dont 4 sont en relation avec la condamnation de l’Église actuelle, en précisant:

 

  • « Je ne fais pas la critique de la foi mais de la version que nous en donnons » (p 33)
  • Mt 5.13 « On ne peut que nous jeter dehors et nous marcher dessus » (p 33)
  • Jn 7.49: « Nous ressemblons de plus en plus aux pharisiens… » (p 34)
  • Mt 9.36: « Nous imitons de moins en moins la sollicitude de Jésus » (p 34)
  • Mt 23.15: « Dans l’Église réinventée les chrétiens … doivent être conscients de leur mission auprès de ces gens [en recherche] qui doivent devenir, non des « fils de l’enfer deux fois pires que vous », mais des disciples zélés de Jésus Christ. (p 36)

« Pour nous l’histoire biblique s’est réduite au simple plan de Dieu pour le salut de chaque être humain. Tout le reste, environnement, culture, Histoire, politique, économie peuvent aller au diable, de toute façon il n’en restera rien! Seules les âmes comptent; ils faut qu’elles échappent à l’enfer. Un thème biblique pourtant capital (la rédemption finale de toute la création, y compris les vastes réalités que sont tribus, nations, langues, cultures) s’est évaporé de notre réflexion sur la mission » (p 37; cf. p 88)

Piste 3: Pratiquer la pensée systémique
(Percevoir le programme de l’église comme un ensemble d’interactions …)

Le sens du mot est expliqué en p 47:

« la pensée systémique est la discipline qui rend possible la compréhension du tout » .

L’efficacité de

« l’Église nouvelle » (p 44), de « l’Église réinventée » (p 45), de « l’Église en devenir » (p 47), de l’Église de demain » (p 54), de « l’Église à inventer » (p 57), de « l’Église sur l’autre rive » (p 57), de « l’Église à venir » (p 58)

est liée à son programme, un programme dont la valeur est contrôlée par l’accomplissement de la mission (p 44) telle qu’elle a été définie au chapitre précédent (p 53).

C’est donc la mission qui devient le critère permettant d’apprécier une bonne et une mauvaise interprétation. C’est la fin qui montre la valeur des moyens:

« Le programme de l’Église est la somme des actions entreprises pour que l’Église réalise sa mission » (p 44)

« Un paroissien et son pasteur ne pourront plus en découdre en s’envoyant à la figure: … »C’est une question d’interprétation et je ne suis pas d’accord avec la vôtre! ». Dans l’Église nouvelle, c’est la mission qui deviendra l’arbitre dans ces conflits. Laquelle des deux approches nous aidera le mieux à accomplir notre mission? Ce point fera encore l’objet de débats, mais disposer d’une mission par arbitrer représente un grand pas en avant » (p 45).

« Les responsables d’églises se verront comme des architectes de l’éphémère, comme des agents du changement préparant leurs communautés à des programmes évolutifs » (p 47).

Piste 4: Échanger nos traditions contre la tradition
(Faire la distinction entre les traditions des églises et la tradition chrétienne …)

« Nous sommes riches en traditions mais pauvres en tradition » (p 57)

« En essayant de garder notre petit fragment de tradition, nous le perdons, mais … en le perdant , en le réinvestissant dans une tradition chrétienne plus large, nous gagnons tellement plus » (p 58)

Quelle est donc cette nouvelle tradition plus large, plus noble, seule réellement chrétienne, qui doit remplacer et sublimer les différentes traditions? Brian McLaren nous la décrit:

« Dans l’Église nouvelle, les héritages catholique, orthodoxe ou protestant auront davantage l’air d’une seule grande caisse commune » (p 59)

Brian McLaren propose un changement en 5 points:

  • Changer de doctrine
  • Changer d’histoire
  • Changer de héros
  • Changer de spiritualité
  • Changer de valeurs morales

Le titre provocateur « Changer de doctrine » (p 58) ne correspond pas au contenu du paragraphe: Se focaliser d’abord sur les choses essentielles plutôt que sur les détails est une bonne chose:

« Nous aurons un tronc commun de nos croyances fondamentales » (p 58),

Mais elles ne sont pas définies. Un embryon de réponse nous est donné en fin du paragraphe: « Quiconque nous aide à esquisser les traits principaux de ce que nous sommes en train de devenir, quiconque le fait de façon attrayante et pertinente, rend un grand service à l’Église nouvelle » (p 59)

Quels sont les « héros » qu’englobera cette « nouvelle tradition chrétienne »?

Nous y trouvons pêle-mêle:

Wesley, Calvin, Luther, Saint François d’Assises, Mère Théresa, l’abbé Pierre, Martin Luther King, Billy Graham, Menno Simons et Sattler. « Tous ces héros sont nos héros … ces héros tous réunis représentent un bien inestimable dans la tradition chrétienne qui nous sera bientôt commune » (p 61)

Et la nouvelle spiritualité?

Brian McLaren nous propose une alternance de cultes: un culte « dans le style quaker » suivi d’un « culte avec guérisons inspiré du mouvement charismatique » … »dans le même temps, chacun sera encouragé à tenir un journal intime, démarche inspirée par les grands mystiques de la tradition catholique » (p 61)

« Nous sommes impatients de découvrir le flot d’une spiritualité profonde, puissante, porteuse d’espoir et riche de notre héritage commun, en musique, liturgie, disciplines spirituelles, littérature. Laissez la marée monter! » (p 62)

Le point 5 « Changer de morale » peut faire peur mais le texte est, a priori, rassurant:

« Les sociétés modernes et les individus ont besoin que les familles soient saines. la famille duo-parentale où le couple est hétérosexuel, est le meilleur modèle à adopter chaque fois que c’est possible  » (p 62)8

Piste 5: Ressusciter la théologie au même titre que l’art et la science
(… réanimer la théologie par une quête de vérité et de beauté)

Dès la première ligne Brian McLaren se veut rassurant:

« Dire que l’Église à venir nécessite qu’on remette en chantier une théologie nouvelle n’ouvre pas la voie à l’hérésie » (p 67)

Mais le titre d’un paragraphe ne l’est pas: « Effrayant … mais nécessaire » (p 72)

« La théologie … [est] une recherche éternelle de la vérité » (p 69); « quand nous ne croyons plus que l’être humain est capable de saisir la vérité de manière objective, alors tout change. La théologie, elle aussi change, pas seulement son contenu ni les différents matières qu’elle englobe ». (p 69)

« Les théologies systématiques que nous connaissons pâlissent peu à peu … la nouvelle théologie existe à l’état de germe, bien vivant, bien présent en nous, depuis longtemps … Récemment on a eu l’impression de voir ce courant poursuivre sa route dans le catholicisme avec … le pape Jean-Paul II. Chez les protestants … vous trouvez Billy Graham. » (p 69)

« De la bouche de certains pasteurs novateurs, on entend dire que ce n’est pas le message qui change, c’est juste le support … [cela] va s’avérer absolument faux quand nous aurons atteint « l’autre coté ». » (p 70)

« Ce nouvel activisme théologique ne va-t-il pas générer des conflits nouveaux? N’allons-nous pas assister à toutes sortes de schismes? Oui, c’est très possible. Mais peut-être pas! » (p 71)

Brian McLaren conclut: « Puisse Dieu donner le courage [aux théologiens] de faire un pas hors de la barque et de marcher sur l’eau pour nous conduire dans le voyage vers l’Église de demain ». (p 73)

Piste 6: Élaborer une nouvelle apologétique
(Découvrir de nouvelles façons de communiquer l’Evangile …)

« Nous ne pouvons continuer à comparer ce qu’il y a de meilleur chez nous avec ce qu’il y a de pire [chez les autres] et demeurer ainsi dans l’autosatisfaction » (p 85).

[Ce garçon d’une autre religion…] « il s’agit du prochain petit ami de notre fille » (p 85)

Nouvelle louange de Jean-Paul II:

« Il a abordé – dans l’encyclique « passer le seuil de l’espérance » – la question du pluralisme d’une manière exemplaire pour l’Église à venir » (p 85).9

« L’Église de demain, plus en rapport avec l’héritage des saints au travers de l’Histoire, mettra l’accent sur le processus de la conversion plus que sur l’événement proprement dit  » (p 88 Cf. p 159)

Piste 7: Apprendre une nouvelle rhétorique
(… découvrir de nouveaux modes de discours …)

« J’ai esquissé cinq pistes de réflexion sur la question. Qu’elles soient justes ou erronées, elles émettent l’idée suivante irréfutable: si nous voulons communiquer dans le monde nouveau, il nous faudra apprendre une nouvelle rhétorique. » (p 89)

Piste 8: Abandonner les structures quand elles sont dépassées
(Adopter une nouvelle forme d’organisation qui permette une adaptation permanente…)

« L’Esprit ne déverse pas de vin nouveau dans de vieilles outres dont la peau ne convient plus. L’Esprit ne déverse pas davantage de vin s’il n’y a pas d’outres, mais dans des outres neuves … La Bible n’impose pas de modèle arrêté qui soit parfait (patriarcat, polygamie, royauté).  » (p 105)

Piste 9: Portons-nous les responsables?
(reconnaître le terrible fardeau qui pèse sur les épaules de ceux qui dirigent…)

« Du fait que les facultés de théologie forment des universitaires, et que l’érudition ne requiert pas le même type de personnes et de compétences que la direction, soit les facultés se limiteront à ne fournir à l’Église que le nombre restreint d’érudits dont elle a besoin, soit elles disparaîtront, soient elles procéderont à un remaniement profond pour devenir des viviers de leaders…. Les instituts et facultés finiront par ressembler à des agences de consultants auprès des paroisses, facilitant le travail de réflexion, constituant des réservoirs à idées, proposant des solutions et, encore mieux, anticipant les problèmes de demain. Croyez-moi, les lieux de formation théologique pourraient redevenir des lieux passionnants. » (p 118)

« Susciter de nouveaux leaders spirituels, c’est créer une nouvelle église. Ceux-là nous amèneront « de l’autre côté ». » (p 122)

Piste 10: Anticiper
(… examiner une nouvelle eschatologie)

« Puisqu’avec le Seigneur un jour est comme mille ans et mille ans comme un jour, nous avons des raisons de croire que la fin peut très bien arriver que dans quelques milliers d’années ou de millénaires, comme aussi avant que vous ne finissiez cette ligne. » (p 133)

Piste 11.1: Entrer dans le monde postmoderne: Le comprendre
(… apprendre à la voir de l’intérieur …)

« L’univers du postmodernisme … vu de l’intérieur … n’a rien de bizarre: les choses sont ainsi … ce courant, sous bien des aspects, n’est autre en effet que le monde à venir. Et bien des gens vivent déjà dans cette dynamique. » (p 137)

 » Mythe n°1: Les postmodernistes rejettent l’idée de vérité absolue. C’est une fausse idée que l’on a des postmodernes. Les plus radicaux d’entre eux rejettent effectivement l’idée de vérité absolue , et les autres disent la rejeter, mais je ne pense pas qu’ils le fassent vraiment… En d’autres termes, les personnes postmodernes ne rejettent pas l’idée d’une vérité absolue mais sa connaissance absolue … Pour ma part, j’irais jusqu’à dire que le terme même de vérité absolue n’a plus son utilité. » (p 144-145)

« Il nous est difficile de concevoir que notre optique du christianisme ne soit pas la seule possible et qu’il s’agisse uniquement de l’optique moderne. » p 146)

Déclaration d’une des « meilleures monitrices d’école du dimanche » de l’Église de Brian McLaren:

« la plupart des moniteurs de la paroisse affirment que Jésus est le seul chemin et cela me pose un réel problème. » (p 148)

Piste 11.2: Entrer dans le monde postmoderne: S’y engager
(Se lancer dans le postmodernisme …)

« Je ne prêche pas le relativisme absolu, logiquement absurde, mais plutôt le relativisme honnête, limité … est-il absolument mal de tuer son propre enfant? Abraham en avait reçu l’ordre. Est-il absolument mal de s’adonner au culte d’un idole? Naaman en avait eu la permission. Est-il absolument mal d’aller avec une prostituée? Osée en reçut l’ordre. Est-il absolument mal d’avoir plusieurs femmes? Plusieurs « nobles » personnages bibliques en ont eues… » (p 153)

Piste 11.3: Entrer dans le monde postmoderne: Etre prêt pour la révolution
(Se prépare à éradiquer sa foi des virus du modernisme)

« Ces communautés élargies doivent comprendre des personnes qui disent ce qui ne nous est jamais venu à l’idée. » (p 176)

« Si on veut la force des penseurs créatifs dans nos églises il faut ramasser à la pelle …. des choses désagréables, mais cela en vaut la peine. » (p 176)

« Notre foi est en Dieu seul, un Dieu qui ne correspond pas nécessairement à l’idée que nous nous faisons de lui. » (p 176)

« Dans les périodes de révolution spirituelle … nos certitudes s’effritent et peuvent conduire tout droit au malaise ou à l’apathie, à un désintérêt nuisible ou à une perte de ferveur. » (p 176)

« En période de transition … défaire ce qui a été fait est une étape importante; il nous faut détecter nos virus et les éradiquer … pour la décennie en cours, notre travail pourrait consister pour 80% à défaire et pour 20% à refaire autrement. » (p 177)

Piste 12: Poursuivre
(Aider son église à devenir une organisation…)

« Nos enfants et petits enfants vont hériter d’un nouveau type d’église et de nouvelles formes de vie chrétienne que nous forgerons dans les vingt-cinq prochaines années.  » (p 179)

« … je nous vois … sur la montagne. Nous avons le sentiment inquiétant que quelque chose d’important va arriver. Le Christ ressuscité apparaît et nous dit ce qu’il faut faire: Amener autant de personnes que possible sur le nouveau chemin de vie qu’il nous a enseigné. Et il ajoute: « Ne craignez rien. Je serai toujours avec vous, ici, de l’autre côté, et partout entre les deux. » Gardons précieusement cette promesse. « (p 184)

Brian McLaren fait une allusion au texte biblique de Matthieu 28.16-20 que je cite ici:

« Et les onze disciples s’en allèrent en Galilée, sur la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre. Et l’ayant vu, ils lui rendirent hommage; mais quelques-uns doutèrent. Et Jésus, s’approchant, leur parla, disant: Toute autorité m’a été donnée dans le ciel et sur la terre. Allez donc, et faites disciples toutes les nations, les baptisant pour le nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, leur enseignant à garder toutes les choses que je vous ai commandées. Et voici, moi je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la consommation du siècle. »10

Appendice. Pour une mise en oeuvre (p 185)

« Comment passer du schéma qu’on a en tête à l’action dans l’église? Les exercices proposés ci-dessous vous aideront à transformer l’idée en applications concrètes. » (p 185)

« Imaginez que le Christ ne revienne pas avant mille ans. Imaginez à quoi l’Église ressemblera en l’an 3000 » (p 192)

« Prenez d’autres exemples tirés de la culture populaire … comme les rediffusions de Love Story – ensemble dans l’appartement communautaire … la vérité est là quelque part; il y a là plus que notre oeil moderne ne peut voir. » (p 194)

« Pensez-vous que cette affaire de postmodernisme suscitera la division, comme il y a eu des églises charismatiques et non charismatiques, libérales et évangéliques?  » (p 196)

« Qu’allez-vous faire de ce livre? » (p 197).

En effet c’est une question que je me suis posée. Voyez ma réponse en partie 2.

A propos de … (p 205)

 » … la collection evangile@notreculture.fr Cette édition est commune avec les Editions Farel (www.editionsfarel.com) …la collection sera appréciée pour ses idées, sa clarté et sa lisibilité, aussi bien des responsables d’Églises que des paroissiens ayant à cœur de partager l’Evangile avec leurs contemporains français. » (p 205)

 » Brian McLaren … fonde la Cedar Ridge Community Church (www.crcc.org) dont il est, actuellement, le pasteur principal » (p 205)

« On peut trouver plusieurs articles de Brian McLaren et d’autres informations sur son site www.anewkindofchristian.com « 

Une bibliographie complète de l’auteur se trouve sur le site de Évangile et Culture: www.evangile-et-culture.org » (p 206)

Pour mieux cerner la pensée profonde de Brian McLaren nous vous recommandons la consultation de ses deux sites (en anglais), pour cela vous pouvez utiliser la page du même dossier: Brian McLaren et ses liens vers le Nouvel-Age

2. Évaluation du livre « Réinventer l’Église »

Prenez donc garde à vous-mêmes, et à tout le troupeau, au milieu duquel l’Esprit Saint vous a établis surveillants pour paître l’assemblée de Dieu, laquelle il a acquise par le sang de son propre fils.

Moi je sais qu’après mon départ il entrera parmi vous des loups redoutables qui n’épargneront pas le troupeau; et il se lèvera d’entre vous-mêmes des hommes qui annonceront des doctrines perverses pour attirer les disciples après eux.

C’est pourquoi veillez, vous souvenant que, durant trois ans, je n’ai cessé nuit et jour d’avertir chacun de vous avec larmes. Et maintenant je vous recommande à Dieu, et à la parole de sa grâce, qui a la puissance d’édifier et de vous donner un héritage avec tous les sanctifiés.

(Paul aux anciens d’Ephèse, Actes 20.28-32)

Introduction

Malgré sa longueur ce livre se lit facilement. Le lecteur a hâte de découvrir, à la page suivante, quelle innovation déroutante l’auteur va encore nous révéler. Brian McLaren a du talent. D’ailleurs il en fallait pour « réinventer l’Église » et se mettre en compétition avec l’Esprit Saint, pour écrire un livre dont les déclarations se placent finalement en concurrence avec la Parole de Dieu…

Le message essentiel est celui-ci: En ayant changé de millénaire nous sommes entrés dans un monde nouveau, les choses vieilles sont définitivement passées, voici toutes choses sont faites nouvelles… Il s’agit en fait de la doctrine du « Nouvel Age »11: le temps du christianisme, symbolisé par le Poisson, est terminé et remplacé par l’ère du Verseau, au cours de laquelle est répandu un « esprit nouveau ».

« Le fait est que si le monde change, vous avez besoin d’une Église nouvelle. Or le monde nouveau est déjà là. L’Église est-elle au rendez-vous? » (p 17)

Dans son livre Brian McLaren demande, à tous ceux qui sont conscients des problèmes actuels, de tourner résolument et définitivement la page sur « l’ancienne Église » et de le faire sans regret. Nous pouvons appliquer – hors contexte -, à Brian McLaren, ce passage de l’épître aux hébreux:

« En disant « une nouvelle » [Église], il a rendu ancienne la première: or ce qui devient ancien et qui vieillit, est près de disparaître ». (Hb 8.13)

Pour moi le livre se scinde en deux parties:

• Les principes (dans les premiers chapitres, jusqu’à la piste 5): C’est la partie théologiquement la plus importante, celle sur laquelle je vais brièvement revenir, car selon Brian McLaren il y a bien là pour l’Église de « TERRIBLES IMPLICATIONS » qui peuvent nous amener à ne plus rester « FIDELES AU SEIGNEUR »:

« Pour moi, – dit-il – l’une des questions majeures est: Comment l’Esprit de Jésus Christ s’incarne-t-il dans le monde postmoderne? A coup sûr cette question effraie certains chrétiens … car ils devinent les terribles implications dont je veux parler … D’ailleurs ils ont peut-être raison. Il est possible que nous soyons dans l’impasse. Le mieux que nous ayons à faire aujourd’hui pour rester fidèles au Seigneur, serait peut-être de devenir Amish intellectuellement et de créer des communautés qui vivent à l’ancienne ». (p 73)

• Les » techniques » dans les chapitres suivants:
Il y a de la perspicacité dans les analyses de situation et beaucoup de sagesse humaine dans les propositions (Cf. Jc 3.15). Cela peut générer une réflexion utile et mérite d’être considéré, particulièrement si vous avez renoncé à la vision néo-testamentaire de l’Église « corps de Christ » édifiée par les dons spirituels que Christ dispense, ou encore à celle de l’Église « Epouse de l’Agneau » que Christ nourrit et chérit… et que vous acceptiez de la considérer simplement comme une entreprise moderne, gérée par des professionnels:

« Dans l’Église nouvelle, les responsables laïcs protègeront davantage leur équipe professionnelle et celle-ci prendra mieux soin d’elle-même en profitant de l’aide de conseillers ou de groupes de soutiens, de congés sabbatiques, de la formation continue, etc. » (p 119 Cf. p 174)

Ayant été questionné sur « ce qui n’allait pas » vous aurez remarqué que se sont principalement les pensées « qui peuvent poser problème » qui ont été relevées. A défaut de l’approche totalement objective que vous permettrait la lecture entière du livre, les nombreuses citations qui précèdent donnent une base de réflexion suffisante pour que vous puissiez, vous-même, arriver à une conclusion juste. Compte tenu de l’importance du sujet j’ai laissé volontairement de côté les choses secondaires pour me concentrer sur ce qui est essentiel.

Un mot sur « l’Église émergente » (emerging church)

Alors que mon étude était terminée j’ai eu connaissance d’une excellente analyse sur la stratégie de Brian McLaren. Il s’agit de trois études de Richard Bennett que je vous demande de lire intégralement12.

Je cite ici l’introduction:

 « Le mouvement de l’Église émergente voit dans l’ouvrage de Brian McLaren « A Generous Orthodoxy » (une orthodoxie généreuse) son « manifeste ». L’auteur y explique que la genèse du mouvement et son qualificatif, « émergent », prennent modèle sur l’arbre en train de croître: « Ici comme ailleurs, le sens du mot ‘émergent’ est un aspect essentiel de cet écosystème appelé « orthodoxie généreuse ». Un schéma simple fera ressortir ce que nous entendons par ‘pensée émergente’… Aucun [des cercles concentriques dans la coupe transversale d’un tronc d’arbre] ne remplace ni ne rejette les cercles précédents, mais il entoure ces derniers pour les englober dans une réalité plus large… [De même] il existe une pensée qui cherche à inclure celle qui l’a précédée dans une réalité qui la dépasse, comme le fait le dernier cercle dans un arbre en train de croître. Voilà comment fonctionne la pensée émergente (qu’on pourrait aussi appeler intégrale ou intégrante). Tous mes ouvrages précédents sont fondés13, quoique de façon non explicite, sur cette ‘pensée émergente’… »14

Cette définition met en lumière le fonctionnement de la pensée de McLaren et nous présente tout simplement la notion de dialectique hégélienne.15 Le processus ici décrit n’a rien de commun avec la croissance du croyant biblique.

Considération de quelques points fondamentaux

Je reviens sur mon interrogation initiale:

En « Réinventant l’Église » Brian McLaren reste-il sur le terrain fondamental de la révélation divine?16

Je me limiterai à 3 points

  • La Bible
  • Le sacrifice de Christ sur la croix
  • Le salut et la mission

A) La Bible

Brian McLaren ne cache pas son jeu, ce qu’il dit, il le croit et il l’exprime clairement. Notre responsabilité est d’autant plus engagée. Qui pourrait ne pas comprendre les déclarations qui suivent?

« Ce livre s’adresse à des gens qui ne pensent pas pouvoir retourner dans l’ancien monde et ne le souhaitent pas. » (p18)

Si quelqu’un dit:

« revenons au Nouveau Testament. C’est là que nous retrouverons notre authenticité » (p 25)

sa réponse est:

« … L’Église réinventée, l’Église de demain n’a pas grand-chose à voir avec cela. La nouvelle Église ne considère pas le Nouveau Testament … comme une épure immuable et détaillée devant servir de modèle à toutes les églises, dans toutes les cultures à toutes les époques ». (p 25)

Le chrétien postmoderne « relativise son propre point de vue moderne » en comprenant que « tout ce qu’il croit à propos de la Bible et du christianisme est seulement relatif et incertain »17

« Il est faux et pharisaïque de considérer la Bible comme « l’encyclopédie de Dieu, le livre des lois de Dieu, le livre des réponses de Dieu »18

« La Bible ne devrait pas constituer notre unique autorité mais seulement une parmi d’autres, comme la tradition, la raison, des personnes exemplaires, des institutions qui ont gagné notre confiance, et l’expérience spirituelle »19

« La Bible n’est pas l’infaillible Parole de Dieu et aucune doctrine ou théologie n’est absolue, aussi devons-nous aborder la Bible de façon moins rigoureuse »20

« L’autorité de la Bible ne réside pas dans le texte lui-même mais se situe sur un plan mystique, au-dessus et au-delà du texte. »21

Dans son livre « réinventer l’Église », Brian McLaren ne définit à aucun moment « le fondamental » ou « les choses essentielles » (p 59). S’il dit que « dans l’Église nouvelle nous aurons un tronc commun de nos croyances fondamentales » (p 58), nous ne savons pas de quoi il sera constitué. Je crois que la raison en est simple: Les vieux fondements bibliques sont abandonnés et les nouveaux, bien différents et toujours négociables – parce que « non absolus » -, ne sont pas encore construits.

Nous sommes loin des déclarations de Paul à Timothée:

« Toute écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et parfaitement accompli pour toute bonne oeuvre. » (2 Tim 3.16-17)

B) Le sacrifice de Christ sur la croix

Centre de l’éternité et fondement du christianisme la « croix de Christ » est étonnamment absente du livre de Brian McLaren si ce n’est par cette phrase qui ne peut que blesser un authentique croyant: « La Bible utilise de nombreuses expressions candides pour la foi, chez Jésus en particulier: « Mon âme est triste à en mourir » et « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi…? » (Mt 26.38; 27.46) (p 156)

Pour bien comprendre la pensée de Brian McLaren il faut lire le livre du pasteur presbytérien Alan Jones: « Ré-imaginons le christianisme »22. En page 1 de couverture vous trouverez, cote à cote, une croix et un bouddha, et en page 4 (de couverture) la recommandation de Brian McLaren.23

rc-zoom

 

Quelques citations de ce livre qui « stimule et encourage profondément » Brian McLaren nous font vite perdre nos dernières illusions:

« Il faut en finir avec cette fixation de l’Église sur la mort de Jésus en tant qu’acte salvateur universel, et il faut réinventer la place de la croix dans la foi chrétienne. Pourquoi? Parce que derrière cette conception se cache un culte de la souffrance, en même temps que celui d’un Dieu vengeur »24).

« La croix n’est pas une exigence arbitraire de Dieu imposée à une victime malchanceuse… mais un marqueur où les humains se trouvent eux mêmes à l’intersection de la justice et de la grâce, du temps et de l’éternité, de la mort et la vie. Tout cela bien sûr est le langage du mythe, mais le mythe est la « monnaie » de la religion, qui donne du sens à notre monde en racontant de telles histoires. » 25

« L’autre ligne de critique justifiée … concerne la suggestion implicite dans la croix que le sacrifice de Jésus avait pour but d’apaiser un Dieu en colère. La substitution pénale [la croix] était le nom de cette doctrine vile (ou abominable) »26

Non, il faut se rendre à l’évidence, Brian McLaren n’a ni la même foi ni le même objectif que Paul lorsque, écrivant aux Corinthiens, il disait:

« Et moi-même, quand je suis allé auprès de vous, frères, je ne suis pas allé avec excellence de parole ou de sagesse, en vous annonçant le témoignage de Dieu; car je n’ai pas jugé bon de savoir quoi que ce soit parmi vous, sinon Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié. Et moi-même j’ai été parmi vous dans la faiblesse, et dans la crainte, et dans un grand tremblement; et ma parole et ma prédication n’ont pas été en paroles persuasives de sagesse, mais en démonstration de l’Esprit et de puissance, afin que votre foi ne repose pas sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu. ( 1 Co 2.1-5)

L’apôtre Jean nous met en garde:

« Quiconque vous mène en avant et ne demeure pas dans la doctrine du Christ, n’a pas Dieu. Celui qui demeure dans la doctrine, celui-là a le Père et le Fils. » (2 Jn 9)

C) Le salut et la mission

Les deux se tiennent. Sans salut accompli, il n’y a plus de message, plus de « bonne nouvelle » à annoncer, plus d’Évangile à communiquer …

Vous allez me dire: Lisez donc le livre de Brian McLaren! Le sous-titre de « Réinventer l’Église » n’est-il pas: « Communiquer l’Évangile dans un monde postmoderne ». ?

Oui je l’ai lu, attentivement, et j’ai attendu en vain une quelconque définition de l’évangile » que « l’Église réinventée » devait apporter au monde. « L’Évangile de Jésus Christ, fils de Dieu » (Mc 1.1), « l’évangile de la gloire du Dieu bienheureux » qui avait été confié à Paul (1Ti 1:11) est cruellement absent du livre de Brian McLaren.

Une furtive apparition de Jean 3.16 avait généré dans mon coeur une lueur d’espoir mais il m’a fallu bien vite revenir à la dure réalité: Ce verset fondamental a été « allégé » de deux éléments significatifs:

  • l’affirmation de la perdition de l’homme naturel
  • et la nécessité de la foi pour participer au salut

Permettez-moi de rappeler quelques versets de ce si beau chapitre 3 (v 16-18, 36) de l’Evangile selon Jean; ce sont les paroles même du Seigneur Jésus:

« Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. Car Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde afin qu’il jugeât le monde, mais afin que le monde fût sauvé par lui. Celui qui croit en lui n’est pas jugé, mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu… Qui croit au Fils a la vie éternelle; mais qui ne croit pas au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui. »

Mais Brian McLaren ne croit pas cela, voici donc sa version édulcorée du verset 16:

« Au contraire nous considérerons de plus en plus « le monde » comme des prochains dans le besoin, qui n’ont pas encore trouvé la grâce dont nous bénéficions déjà et qui reçoivent notre amour parce que Dieu les a aimés, parce qu’il a envoyé son fils pour leur faire don de la vie éternelle (Jean 3.16) » (p 36)

« Notre christianisme tourné vers lui-même, axé sur le salut individuel, et inadapté, n’est peut-être qu’un colossal et tragique malentendu; peut-être nous faut-il tendre l’oreille pour écouter à nouveau le véritable chant du salut, qui est ‘une bonne nouvelle pour toute la création’. Il vaut sans doute mieux mettre de côté tout ce que vous « savez » (si tant est que vous sachiez quelque chose) lorsque vous dites de Jésus qu’il est ‘Sauveur’, et que vous portiez un regard neuf sur la question du salut. »27

Pour Brian McLaren le salut est une affaire de « progression » vers l’état chrétien (Cf. p 34, 59, 88) ce qu’il appelle « un processus de lente maturation » (p 159). Il est d’accord avec Alan Jones pour dire que « dans le monde nouveau » il y aura une nouvelle foi, non pas basée sur les Écritures mais une foi qui « émerge d’une spiritualité authentique ». Voilà une déclaration de Brian McLaren qui ne vous laissera aucun doute:

« On avait l’habitude que ce soient les institutions chrétiennes et les systèmes dogmatiques qui soutiennent la spiritualité des chrétiens. De plus en plus, c’est la spiritualité elle-même qui soutient tout le reste. Alan Jones est un pionnier: il réimagine une foi chrétienne qui émerge à partir d’une spiritualité authentique. Son travail me stimule et m’encourage profondément »28

Avec « l’Église réinventée » de Brian McLaren le message du Christ:

« repentez-vous et croyez à l’Evangile » (Mc 1.15)

et celui des apôtres:

« insistant et auprès des Juifs et auprès des Grecs sur la repentance envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus Christ » (Ac 20.21)

n’a plus de pertinence, il est obsolète, anachronique, déplacé:

« L’approche événementielle et décisionnelle de la conversion est peut-être un reste du revivalisme; dans le monde postmoderne, on semble plutôt s’orienter vers un processus de lente maturation. Bien que très différent, ce processus paraît plus adapté et plus efficace. » (p 159)

Que devient alors la mission, thème principal du livre? (= Communiquer l’Evangile dans un monde postmoderne?)

Dans le chapitre « redéfinir la mission » (p 29), Brian McLaren ne parle pas une seule fois de l’enseignement du Christ ressuscité. Aucun des versets fondateurs de la mission chrétienne ne sont cités dans ce chapitre29.

D’ailleurs pourquoi évangéliser quand on a des pensées comme les siennes?

Les religions non-chrétiennes contiennent beaucoup de bien, aussi se sont-elles avérées bénéfiques pour le monde.

« Ma connaissance du bouddhisme est rudimentaire, mais je dois avouer qu’une bonne partie de ce que je comprends me paraît merveilleux et pénétrant, et je pourrais en dire autant de l’Islam, même si, bien entendu, je ne suis pas d’accord avec tout… Je dois reconnaître qu’avec ces religions le monde est meilleur que si elles n’existaient pas, et meilleur même qu’avec une seule religion, fut-ce la nôtre… » 30

Il approuve et soutient l’accord « catholiques et évangéliques ensemble » datant de 1994 (pour mémoire, ce document proscrit l’évangélisation des catholiques, considérés comme nés de nouveau lors du baptême d’enfant)31

L’Église réinventée ne va plus dans le monde pour témoigner pour Christ mais elle est seulement une religion parmi les autres religions, humble au point de s’extasier devant l’aspect merveilleux du bouddhisme et de l’Islam… Dès lors on comprend que la parole du Seigneur:

« Je suis le chemin et la vérité et la vie, nul ne vient au Père que par moi » (Jn 14.6)

n’a plus sa place dans la théologie de Brian McLaren qui y voit une « figure de style ». (Cf. p 148 et 156)

Conclusion

Le titre est bien choisi, l’image de couverture aussi. L’auteur nous demande de ne plus rester « les pieds sur terre » mais de « marcher sur les mains ». Si le monde « marche sur la tête » faisons comme lui de manière à ne pas entraver son lent cheminement vers la spiritualité… Brian McLaren se rend bien compte du problème qu’il pose à tout croyant ayant encore « la tête sur les épaules »: « Vous croyez que je suis schizophrène et que je souffre d’un trouble de la personnalité ? Non ! Voici plutôt une perception juste et équilibrée de la spiritualité chrétienne dans la grande tradition véhiculée jusqu’à l’autre rive. » (p 61)

La richesse de son argumentation fait un cruel contraste avec la pauvreté du contenu évangélique et biblique de son livre. Il nous en donne la raison: « Je ne crois pas que le christianisme soit vrai dans aucune des versions qu’on en donne » (p 151). Ne nous y trompons pas, avec « réinventer l’Église » Brian McLaren nous présente une nouvelle religion qui garde à peine l’étiquette de l’ancienne (pour ne pas faire de rupture trop franche) mais dont le contenu est entièrement changé. Il nous fait habilement croire qu’il ne rejette que le « modernisme » alors qu’il rejette la révélation de Dieu contenue dans la Bible. Dans le paragraphe « un peu d’honnêteté » (p 70) Brian McLaren reprend ceux qui disent que dans « l’Église nouvelle » le message sera gardé et répond: « c’est absolument faux« . Merci pour une telle honnêteté! Vous ne pourrez pas dire que vous n’avez pas compris! La thèse de Brian McLaren n’a ni ancrage ni perspective biblique, elle est non seulement loin de la lettre mais loin de l’esprit de l’Ecriture; elle nous mène certainement en avant mais ailleurs, hors du terrain chrétien…32

Dans la voix de Brian McLaren je n’ai pas entendu la voix du Bon Berger mais la voix d’un « étranger » (Cf. Jean 10.1-6), d’un post-moderne séduisant, d’un humaniste séducteur, d’un « libéral » séduit. Non, on ne « réinvente pas un chef d’oeuvre », surtout quand il est divin. L’Église réinventée de Brian McLaren n’est pas une « Église » au sens biblique du terme33 elle n’en a ni les fondements ni la nature.

Et la question se pose à chacun de nous:

« Si les fondements sont détruits, que fera le juste? » (Ps 11.3).

En ce qui me concerne mon choix est fait: Je ne suis ni pour l’Église « moderne », ni pour l’Église « post-moderne » mais pour l’Église du Nouveau Testament, celle dont la nature et le fonctionnement sont révélés par l’Esprit de Dieu dans les « saintes Ecritures » (Rm 1.2), celle que Christ aime et qu’il s’est acquise au prix de ses souffrances et de sa mort, celle qu’il a promis de venir chercher bientôt, celle qui aspire à Le voir et qui lui dit « Amen, Viens Seigneur Jésus » (Ap 22.20).

Ma conviction profonde est que « l’Église réinventée » de Brian McLaren n’est ni plus ni moins qu’un élément majeur de l’Église apostate dont il nous est clairement demandé de nous séparer (Ap 18.4). Quelqu’un dira « Et son livre? » – Le chemin qui y mène !

Non, les chrétiens de France n’ont besoin ni de Alan Jones pour « ré-imaginer le christianisme et la foi », ni de McLaren pour « réinventer l’Église », ni de leurs disciples, américains ou français, elle reste attachée au « sola scriptura » des réformateurs…

Du moins je l’espère.

Pierre Oddon
26 Mai 2006

po@vigi-sectes.org

www.info-bible.org
www.vigi-sectes.org
www.info-sectes.org


Un mot aux responsables

Jésus a dit:

« Moi, je suis le bon berger: le bon berger met sa vie pour les brebis; mais l’homme qui reçoit des gages, et qui n’est pas le berger, à qui les brebis n’appartiennent pas en propre, voit venir le loup, et laisse les brebis, et s’enfuit; et le loup les ravit, et il disperse les brebis » (Jn 10.11-12)

Ayant été pendant environ 30 ans Auteur, Éditeur et Libraire, je propose à chaque responsable les réflexions suivantes:

Aux éditeurs

Merci aux éditeurs chrétiens. Grâce à vous un « témoignage chrétien » est rendu dans ce monde de ténèbres. Toutefois en éditant et en recommandant un livre tel que « Réinventer l’Église » vous reconnaîtrez que nous ne sommes plus dans le cadre ni dans les objectifs d’une « Alliance authentiquement évangélique » ni dans le créneau que doit occuper une vraie association « pour la lecture de la Bible », ni dans les objectifs de la collection evangile@notreculture:

« La collection sera appréciée … aussi bien des responsables d’églises que des paroissiens ayant à cœur de partager l’Evangile avec leurs contemporains français34« .

Les responsables de la venue de McLaren en France et de l’édition de son livre doivent faire face à leurs responsabilités.35 Là plus qu’ailleurs la « présomption d’innocence » est de mise; chargés de différentes manières « ont-ils fait confiance » à des informateurs qui eux-mêmes « faisaient confiance » à d’autres? Peut-être que, au milieu de leurs lourdes responsabilités n’ont-ils lu le livre que superficiellement? Nous n’avons pas le droit d’oublier la somme de travail qu’ils accomplissent pour le Seigneur ni tous les bons livres que la Ligue publie depuis des décennies. Ceux qui soutiennent de leurs prières et de leurs dons les diverses institutions évangéliques le font généralement pour que le message du salut en Jésus Christ soit annoncé clairement et non pour qu’on publie ce genre de livre qui sape les fondements de la foi chrétienne. Le moindre des maux serait qu’il s’agisse ici d’une bien regrettable erreur, tout à fait exceptionnelle. Je prie pour que les divers dirigeants chrétiens impliqués dans cette affaire se ressaisissent et fassent amende honorable de façon publique.

Au moment de la parution officielle de cette étude (26 Mai 2006) nous devons, avec douleur, signaler que la lettre fraternelle36 du Comité Directeur de Vigi-Sectes n’a suscité ni accusé de réception ni réponse de la part d’aucun des responsables de l’édition. Il est des silences plus parlants que des mots . Chacun voudra bien en tirer ses propres conclusions.

J’aurais aimé que le peuple chrétien soit rassuré et que Brian McLaren puisse à nouveau comprendre « que ces pasteurs français n’avaient pas besoin d’un Américain de plus qui viendrait, avec son assurance et ses réponses toutes faites, imposer son programme made in América »37 mais ce ne sera malheureusement pas le cas.

Une question se pose à tous les éditeurs: ne faudrait-il pas renforcer le contrôle de manière à n’éditer que DE BONS LIVRES ÉCRITS PAR DE BONS AUTEURS ou plus simplement penser à rééditer des livres ayant fait leurs preuves et toujours demandés? En le faisant vous rendriez un très grand service à l’Église. Ce « grand service » rendu à l’Église de Jésus Christ implique que les « mauvais livres » aillent au pilon plutôt que d’être offerts généreusement à nos frères d’Afrique …

Aux libraires

Merci à tous ceux qui tiennent des librairies évangéliques! Je sais que votre travail n’est pas facile et qu’il demande dévouement et persévérance. Les publicités que j’ai reçues montrent que ce livre a déjà pris place sur vos rayons. Je ne saurais vous le reprocher; aucun libraire ne peut aujourd’hui lire toute la littérature évangélique mise à disposition. Et puis qui ne voudrait, dans les temps actuels, avoir quelques bons conseils pour « Communiquer l’Evangile dans un monde postmoderne »? Vous ne pouviez savoir que ce livre donne bien des méthodes mais qu’elles n’ont pas de relation directe avec l’Évangile de notre Seigneur Jésus Christ.

En réfléchissant à ce problème, que je connais bien, je pense que vous êtes aujourd’hui confrontés à deux pièges majeurs:

1) Celui de l’argent

« Il faut tourner, sinon on ferme la boutique. Nous savons bien que ce ne sont pas toujours de bons livres, ou, pas obligatoirement de bons auteurs, mais ils se vendent bien, ce sont les plus demandés… Parfois on va même plus loin puisque ce sont les responsables nationaux qui imposent les livres « rentables » aux libraires de leur fédération.

2) Celui de l’irresponsabilité

« Moi je ne sais pas et je ne veux pas savoir ! » Si un livre est édité c’est qu’il est bon, d’ailleurs il est vérifié par des « Comités de lecture »… Ce n’est pas mon travail. Pourtant Paul dit que, comme un sage architecte il a posé le fondement

« mais que chacun considère comment il édifie dessus. Car personne ne peut poser d’autre fondement que celui qui est posé, lequel est Jésus Christ » (1 Co 3)

et il conviendrait de lire toute la suite du passage pour être convaincus qu’un jour nous aurons des comptes à rendre.

Si vous refusiez la vente de mauvais livres les éditeurs se remettraient en question et feraient plus attention dans leurs choix.

Aux comités de lecture

Merci aussi aux différents « comités de lecture » qui, dans l’ombre, travaillent pour ne mettre à la disposition des croyants que de la nourriture saine. Peu sont conscients du travail que vous accomplissez. Ce ministère de « sentinelle » demande de la compétence et du dévouement car, comme dans tout service

« ce qui est requis dans des administrateurs, c’est qu’un homme soit trouvé fidèle » (1 Co 4.2).

Qu’un tel livre ait déjoué votre surveillance doit attirer votre attention. Que ce soit pour chacun de vous l’occasion de « faire le point » devant Dieu et de prendre les dispositions qui s’imposent pour que, à l’avenir, les « comités de lecture » remplissent pleinement leur si noble mission!

A tous

En ce qui concerne le livre « Réinventer l’Église » j’ai voulu connaître la raison du dysfonctionnement et j’ai remonté la filière …

On peut caricaturer les choses ainsi:

Il y a deux sortes de valeurs

  • 1) La valeur marchande du livre, de nos jours très importante
  • 2) La valeur spirituelle du livre. Elle apparaît comme secondaire chacun faisant confiance à l’autre pour le recommander:
  • Les libraires font confiance à leur propre comité de lecture ou à l’éditeur du livre
  • Les comités de lecture font confiance à l’éditeur du livre ou à leurs relations personnelles…
  • Les éditeurs font confiance à leurs relations ou aux éditeurs étrangers…

Mais ce qui est établi c’est que la quasi-totalité de ceux qui ont édité et recommandé le livre ne l’avaient pas lu!

Et les rares qui l’ont lu l’ont trouvé intéressant et ont recommandé sa lecture …

Quand tout est dit, il n’y a plus rien à dire si ce n’est cette phrase d’un ami: « Si Jésus n’est pas Seigneur de tout, il n’est pas Seigneur du tout ».

Dossier Brian McLaren

Sommaire du dossier
Brian McLaren


Notes

 1 Voici un extrait de l’invitation aux journées d’études avec Brian McLaren

Chers amis,

A l’occasion de la prochaine parution de Réinventer l’Église aux Editions LLB France, nous sommes heureux de vous inviter à rencontrer son auteur, le pasteur Brian McLaren, lors de deux journées d’études à Lyon et Paris, respectivement les 19 et 20 janvier 2006. Je vous remercie d’en faire largement écho autour de vous. Ces journées sont organisées par la Commission « Evangile & Culture » de l’Alliance Evangélique Française. Vous trouverez toutes les informations nécessaires sur notre site Internet (www.llbfrance.com) et vous pourrez télécharger les fichiers d’inscription à l’une ou l’autre de ces rencontres en format PDF en allant directement à l’adresse suivante:

www.llbfrance.com/mclaren …

Marc Deroeux

© LLBfrance.com <http://www.LLBfrance.com>

2 Extrait de IDEA n°4 mai 2006.

Message de Michel CHARLES Président de l’Alliance Evangélique Française devant l’AG du 01.04.06 dont le thème général était: « BEAUCOUP DE GENS PASSENT LEUR TEMPS A EleveR DES MURS .* NOUS PREFERONS BATIR DES PONTS »

« 3ème défi: la réactivité Que ferions-nous d’un nouveau Galilée ? C’est la question que pose l’analyse de B. McLaren dans son livre « Réinventer l’Église », récemment édité en traduction française par la L.L.B. Il n’est pas question, en trouvant intéressante la démarche de McLaren, d’introduire, comme certains Evangéliques en ont exprimé la crainte, le libéralisme ou même le Nouvel Age dans les Églises. Il s’agit de ne pas superposer, en les confondant, l’expression de notre foi, et une certaine conception du monde.

Il s’agit d’être capables, face au monde en (r)évolution, de faire la distinction entre les fondamentaux de la foi (les 4 points ci-dessus + l’affirmation du Christ comme seul chemin vers Dieu + l’affirmation de normes éthiques) et leur expression, immanquablement empreinte d’une certaine culture, et qu’il peut être pertinent de revoir.

A la préoccupation exprimée par McLaren, qui se retrouve dans les Églises dites émergentes, j’ajoute une autre préoccupation, et je termine par là: celle des Églises issues de l’immigration… »

3 Marc DEROEUX, Directeur de la Ligue pour la Lecture de la Bible, au responsable du site « VoxDei »

4 Introduction de Stéphane Lauzet, Secrétaire Général de l’Alliance Evangélique Française, à la réunion du 19 Janvier 2006, à Lyon (Témoignage: Florent Varak)

6 Membre actif du Living Spiritual Teachers Project, un groupe Nouvel Age mis en place par le mouvement américain « Spirituality & Health » (www.spiritualityHealth.com)

7 Par « troisième vague » il faut comprendre une onction exceptionnelle de l’Esprit Saint, le réveil pentecôtiste ayant été la « première vague » et le mouvement charismatique la « deuxième vague ». Les figures les plus marquantes de la « troisième vague » sont Peter Wagner et John Wimber.

8 Pourtant l’expression « le meilleur modèle » sous-entend d’autres « modèles » possibles et acceptables. La pensée de Brian McLaren, développée sur son site, est: « A l’impossible nul n’est tenu » d’où sa tolérance affichée pour l’homosexualité et les mariages gays:
Brian McLaren – Question from December 2005 http://www.anewkindofchristian.com/archives/000487.html On lit son échange épistolaire avec un pasteur presbytérien (usa)
Pasteur presbytérien: « …. je suis malade et fatigué de cette discussion sur l’ordination des homosexuels, …. je suis tout à fait favorable à l’ordination de chacun quelle que soit leur orientation sexuelle, aussi longtemps qu’ils peuvent s’engager et faire honneur a leur engagement. Oui, je suis pour l’autorisation du mariage des hommes homosexuels, … »
Réponse de McLaren: « … Vous devez essayer de faire ce qui vous semble bon ! Vous devrez rassembler un groupe d’amis avec lesquels vous pouvez partager ouvertement et honnêtement. Si votre dénomination ne vous permet pas de faire ce qui vous pensez être juste, vous allez devoir partir.

9 Peut-être faudrait-il, pour un meilleur équilibre, lire le document « Dominus Jesus », signé par le cardinal allemand Josef Ratzinger,- aujourd’hui Benoît XVI – alors « préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi », document approuvé par le pape Jean-Paul II et publié le mardi 5 septembre 2000… Ce document refuse clairement la qualité d’Églises aux confessions protestantes en répétant que « l’Église catholique possède la totalité des voies du salut de l’homme » et il dénonce « une fausse conception du pluralisme qui met sur un pied d’égalité toutes les religions »…

10 Pour l’enseignement donné par le Christ ressuscité voir aussi Luc 24.44-49: « Ce sont ici les paroles que je vous disais quand j’étais encore avec vous, qu’il fallait que toutes les choses qui sont écrites de moi dans la loi de Moïse, et dans les prophètes, et dans les psaumes, fussent accomplies. Alors il leur ouvrit l’intelligence pour entendre les écritures. Et il leur dit: Il est ainsi écrit; et ainsi il fallait que le Christ souffrît, et qu’il ressuscitât d’entre les morts le troisième jour, et que la repentance et la rémission des péchés fussent prêchées en son nom à toutes les nations, en commençant par Jérusalem.
Et vous, vous êtes témoins de ces choses; et voici, moi j’envoie sur vous la promesse de mon Père. Mais vous, demeurez dans la ville, jusqu’à ce que vous soyez revêtus de puissance d’en haut. »

11 Pour plus d’information sur le mouvement du Nouvel Age et sa stratégie d’infiltration des Églises lire le livre « Scanner sur le Nouvel Age » d’Alain Choiquier ouhttp://www.info-sectes.org/newage/newage.htm

12 Richard Bennett est né dans une famille catholique pratiquante d’Irlande. Il a effectué sa scolarité dans un établissement jésuite à Dublin, puis étudié la théologie pendant 8 ans chez les dominicains, en vue de la prêtrise. Il a achevé ses études à l’Université Angelicum de Rome en 1964. Ordonné prêtre il a été ensuite envoyé à Trinité-et-Tobago, où il a passé 20 ans à la tête d’une paroisse. C’est en 1986 qu’il a connu le salut par grâce et quitté l’Église catholique ainsi que la prêtrise. Aujourd’hui il habite Austin au Texas. Il a enseigné pendant 10 ans dans un institut biblique sur le sujet « Le catholicisme à la lumière de la vérité biblique ». Il donne des enseignements dans diverses régions des Etats Unis et à l’étranger. Rédacteur du livre « Leur chemin ne mène plus à Rome » (MB 2005) il est aussi le fondateur de l’association Berean Beacon: http://www.bereanbeacon.org/languages/francais.htm

13 Donc le livre « Réinventer l’Église » qui est sorti en 2000 sous le titre « The Church on the Other Side ». Pour les autres titres voir la note 16

14 A Generous Orthodoxy, 2004, Brian McLaren p 276-278

15 Le modèle hégélien part d’une thèse, puis introduit une antithèse. Pour finir, thèse et antithèse se combinent pour donner une synthèse, laquelle devient à son tour une nouvelle thèse, et le même processus recommence. Cette méthode de pensée joue un rôle essentiel dans le marxisme.

16 Pour mieux cerner la pensée profonde de Brian McLaren quelques citations seront prises dans d’autres ouvrages ou parutions et principalement dans le livre: « Un nouveau genre de chrétien (« A New Kind of Christian »), publié en 2001, livre primé l’année suivante par la revue prestigieuse Christianity Today, fait qui en dit long sur l’ouverture de nombreux « néo-évangéliques » aux USA en direction d’une foi dite « post-évangélique », mais en réalité plutôt « néo-libérale ».

Bibliographie:

  • The Church on the Other Side: Doing Ministry in the Postmodern Matrix, (Zondervan, 1998, rev. ed. 2000 Finding Faith (Zondervan, 1999),
  • A New Kind of Christian (Jossey-Bass/Leadership Network, 2001),
  • More Ready Than You Realize: Evangelism as Dance in the Postmodern Matrix (2002),
  • A is for Abductive (coauthored with Dr. Leonard Sweet, Zondervan, 2002),
  • Adventures in Missing the Point (coauthored with Dr. Anthony Campolo, Emergent/YS, 2003),
  • The Story We Find Ourselves In (Jossey-Bass, 2003)
  • Church in the Emerging Culture (coauthor, Emergent/YS, 2003).
  • A Generous Orthodoxy (Emergent/YS/Zondervan 2004)
  • The Last Word and the Word After That (Jossey-Bass, 2005)
  • « The Secret Message of Jesus » (Word, 2006)

17 Un nouveau genre de chrétien, (« A New Kind of Christian »), Brian McLaren, p 35

18 Un nouveau genre de chrétien, (« A New Kind of Christian »), Brian McLaren, p 52

19 Un nouveau genre de chrétien, (« A New Kind of Christian »), Brian McLaren, p 54

20 Un nouveau genre de chrétien, (« A New Kind of Christian »), Brian McLaren, p 56

21 Un nouveau genre de chrétien, (« A New Kind of Christian »), Brian McLaren, p 51

22 Vous pouvez consulter des pages scannées de ce livre sur le site du libraire Amazon http://www.amazon.com/gp/reader/0471457078/ref=sib_rdr_ex/104-1900201-3504764?%5Fencoding=UTF8&p=S019&j=0

23 « On avait l’habitude que ce soient les institutions chrétiennes et les systèmes dogmatiques qui soutiennent la spiritualité des chrétiens. De plus en plus, c’est la spiritualité elle-même qui soutient tout le reste. Alan Jones est un pionnier: il réimagine une foi chrétienne qui émerge à partir d’une spiritualité authentique. Son travail me stimule et m’encourage profondément ». Citation originale en anglais: http://www.amazon.com/gp/reader/0471457078/ref=sib_rdr_bc/104-1900201-3504764?%5Fencoding=UTF8&p=S08C&j=0

24 Reimagining Christianity, Alan Jones, p 132

25 Reimagining Christianity, Alan Jones, p 133

26 Reimagining Christianity, Alan Jones, p 138

27 A Generous Orthodoxy, p 93 Brian McLaren Ed. Zondervan, 2004, Grand Rapids)

28 Citation en anglais: http://www.amazon.com/gp/reader/0471457078/ref=sib_rdr_bc/104-1900201-3504764?%5Fencoding=UTF8&p=S08C&j=0

29 Mt 28.16-20; Mc 16.15, 16; Lc 22.46-49; Jn 20.21; Ac 1.8 … Pour Mt 28 voir p184 citée en partie 1

30 Un nouveau genre de chrétien, (« A New Kind of Christian »), Brian McLaren, p 62 s

31 http://www.lighthousetrailsresearch.com/brianmclaren.htm – http://www.youthspecialties.com/articles/topics/postmodernism/open_letter.php

32 Voici les conclusions de Florent Varak, après avoir écouté Brian McLaren le 19 Janvier 2006 à Lyon:

« Le rôle de l’Ecriture [chez Brian McLaren] est surprenant: trouver naïf de revenir à l’Ecriture pour améliorer la vie / mission de l’Église mine manifestement son autorité. Il ne la mine pas à la manière des libéraux (qui rejettent ouvertement son témoignage) ni à la manière des Catholiques (qui la « complètent » avec leurs traditions), ni à la manière des mystiques (qui l’éclairent de leur révélations ou expériences). Mais il la mine en lui ôtant sa pertinence. »
« C’est un message humaniste généreusement inspiré de la morale chrétienne qui a été au centre du séminaire. »

33 Mt 16.18; 1 Co 3.10-11; Ep 2.19-22; 5.25-32…

34 Réinventer l’Église, p 205

35 « S’il s’avérait que tout cela (les critiques publiées sur le site voxdei .org) était fondé, l’Alliance Evangélique serait la première à le dénoncer. » Réponse de Stéphane Lauzet, Secrétaire Général de l’Alliance Evangélique Française à Yves Touzé le 18 Janvier 2006.

36 Lettre restée sans réponse (au 28 mai 2006)

Le Comité Directeur de Vigi-Sectes

à Messieurs

Pierre BERTHOUD, Président de la Ligue pour la Lecture de la Bible,
Marc DEROEUX, Directeur de la Ligue pour la Lecture de la Bible,
Michel CHARLES, Président de l’Alliance Evangélique Française,
Stéphane LAUZET, Secrétaire général de l’Alliance Evangélique Française
Matthew GLOCK, Président de la commission « Evangile et Culture »
Aux Editions FAREL,

co-responsables de la collection evangile@notreculture.fr

Messieurs, chers frères en Christ,

Ce n’est pas sans appréhension que nous venons à vous pour connaître le fond de votre pensée quant à la parution du livre controversé: « Réinventer l’Église » (Brian McLaren).
Dès le mois de janvier nous avons été interpellés par différentes personnes et organismes chrétiens; leur question était: « A-t-on le droit de laisser diffuser en France un livre comme « réinventer l’Église »? Ne pourriezvous pas intervenir, faire une une mise en garde » etc…
La diffusion initiale, tous azimuts, d’informations graves concernant le livre et son auteur nous avait plutôt mis mal à l’aise. Nous avons donc voulu prendre du recul pour faire une étude sérieuse et complète avant de donner notre avis.
C’est ainsi que plusieurs personnes du Comité Directeur de Vigi-Sectes ont été chargées de se pencher sur le sujet à partir des livres originaux et des sites de Brian McLaren; nous y avons ajouté une étude complète du livre « Réinventer l’Église » qui concerne le public francophone et que vous avez traduit, édité, recommandé ou diffusé.

Suite à ces recherches et contrôles, qui ont duré plusieurs mois, notre conclusion est la suivante:
Brian McLaren, malgré les apparences, n’est pas un « chrétien évangélique » mais un « néo- libéral ».

Brian McLaren ne saurait être recommandé pour son ministère dans les milieux authentiquement évangéliques.

Le livre « Réinventer l’Église » porte atteinte aux fondements de la foi chrétienne:
• A la Bible comme unique référence pour la foi (Sola scriptura)
• A l’oeuvre de la croix indispensable au salut de l’homme pécheur. (Sola gracia, sola fide)

« Réinventer l’Église »ne devrait pas être diffusé par des organismes respectueux de la Parole de Dieu.

Vous trouverez peut-être ces conclusions trop catégoriques, mais elles sont étayées par les diverses études que nous vous envoyons par courriels séparés:

• Etude du livre en français « Réinventer l’Église » (VS1)
• Etude du livre en anglais « A Generous Orthodoxy » (VS2)
• Etude des sites internet de Brian Mclaren et de leurs liens avec d’autres sites (VS3)

Entre temps, et de façon totalement indépendante, une autre étude en français vient de paraître. Elle confirme pleinement nos résultats. Nous joignons, à titre documentaire, ces 3 nouveaux articles (VS4, VS5, VS6) bien que l’auteur ne fasse pas partie de Vigi-Sectes.

Si d’un coté nous sentons notre responsabilité de dénoncer le danger que représente la diffusion de l’enseignement de Brian McLaren, d’un autre côté nous aimerions que vous compreniez notre retenue à le faire, sachant que cela pourra discréditer des personnes ou des oeuvres qui, jusque là, ont travaillé positivement pour notre Seigneur. Nous avons donc différé la parution de nos études jusqu’à ce que vous soyez clairement informés. Bien que nous soyons déjà en possession de déclarations inquiétantes nous voulons encore croire qu’il y a eu seulement une accumulation regrettable de dysfonctionnements. Pour enlever tout doute nous vous saurions gré de nous dire, de façon personnelle, voire collective, votre sentiment sur le sujet et votre décision de maintien ou de retrait du livre. Plusieurs d’entre vous ayant été informés dès le mois de janvier des problèmes graves que posait la parution de ce livre, nous sommes persuadés que vous avez eu le temps de vous renseigner et de vous faire une idée sur la question; aussi une réponse sous quinzaine nous obligerait.

Vous assurant de nos prières et de notre désir de servir uniquement la cause de l’Evangile de notre Seigneur Jésus Christ, nous vous adressons l’expression de nos sentiments fraternels,

Pour le Comité Directeur de Vigi-Sectes

Le 8 Mai 2006
Gérard DAGON et Pierre ODDON
Vos réponses à: info (at) vigi-sectes . org
qui transmettra au Comité Directeur

37 Réinventer l’Église, Brian McLaren, p 7


Dossier Brian McLaren

Sommaire du dossier
Brian McLaren