La secte d’Hitler dans les années 30

Au début était la parole …


L’histoire nous reproche de ne pas avoir su (bien) répondre aux polémiques de notre siècle. Apprenons à raisonner au temps convenable en ayant les regards sur l’Éternité. Un regard sur le passé pourra notre rendre sage sur le présent.

Un survol de l’histoire des chrétiens allemands dans les années 1930, faces aux idéologies anti-christiques hitlériennes peut nous rendre sage et nous préparer aux temps de persécutions, qui ont déjà commencé.

Dans son livre de 1995, la Croix d’Hitler1, Erwin Lutzer écrit :

Le 30 août 1930, le Pasteur [allemand] Julius Leutherser s’exclamait à son tour:

« Christ est venu jusqu’à nous au travers d’Hitler… le Sauveur nous a trouvés grâce à son honnêteté, sa foi, et son idéalisme… Nous savons aujourd’hui que le Sauveur est venu… notre unique tâche consiste à être allemands, avant d’être chrétiens. » Nous n’en étions encore qu’au début de la lutte, mais il est clair que la croix gammée avait pour certains plus de signification que la Croix.

L’histoire montrera le prix à payer suite à une une telle méprise. Devons-nous être d’abord citoyens et ensuite chrétiens ? Devons-nous accepter et « bénir » toutes les ordonnances de la nation comme beaucoup de chrétiens allemands de 1930 le firent ?

L’Allemagne nazie su parfaitement entrainer dans son sillage la classe intellectuelle, les médecins, les académiciens, etc . Seules les valeurs fondamentales tirées des Ecritures Saintes purent s’y opposer.

Un mirroir du passé sur le présent :

Les médecins d’aujourd’hui perdent la parole:

Plusieurs médecins (dont nous ignorons les croyances) font mention de perte de liberté dans l’exercice de leur devoir, ce n’est pas nouveau. On note aussi le pouvoir influant de l’industrie pharmaceutique dans les rapports de médecine. Toutes les informations qui nous parviennent sont difficiles à vérifier, mais tout n’est pas « théorie de conspiration ». La corruption2 est une pandémie pas seulement en politique mais dans toutes les industries.

Que Dieu, au contraire, soit reconnu pour vrai, et tout homme pour menteur,… Rom 3:4 

Plusieurs articles de presse font mention de « Délit de blasphème médical sous contrôle inquisiteur du conseil de l’ordre des médecins »3

Le 24 décembre, … [le premier ministre] s’est attaqué à la liberté d’expression des médecins en publiant un décret modifiant l’Article R. 4127-19-1 du code de santé publique afin d’interdire aux médecins d’exprimer des opinions divergentes de la doxa officielle (celle entérinée par le conseil de l’Ordre des médecins).

Un médecin4 témoigne recevoir des courriers comme celui-ci :

« J’ai fait du Reiki … il y a 12 ans : depuis des années j’entends des voix et je sais que mon problème est spirituel. Des voix m’agressent et d’autres me protègent, mais j’ai besoin d’avoir la paix car depuis 12 ans je perds tous mes postes de travail alors que j’adore mon métier. Il faut que je trouve une solution définitive pour avoir la paix et me stabiliser. »

Comment un médecin chrétien pourrait-il aider un patient sous emprise démonique sans parler de son sauveur ? Un autre docteur chrétien a été intimidé par notre institution républicaine après avoir témoigné de sa foi devant un patient en recherche de spiritualité :

J’ai reçu un avertissement de la part du conseil de l’ordre me stipulant qu’il m’est (totalement) interdit de faire état de mes convictions personnelles (tant religieuse que politique…) dans le cadre de mon exercice au cabinet. … si un besoin spirituel se faisait ressentir je devais en référer à un “professionnel” : prêtre, pasteur, imam, rabbin …  

En fait derrière cet athéisme ce cache un faux dieu qui insulte l’Eternel en mettant la science et la connaissance au dessus de son Créateur. Derrière la Marianne nationale se cache l’épouse de Baal… , La religion radicale qui vénère l’ “Athéisme” … dont le but avec son armée de démons, est de nous empêcher d’aller vers le Père, de nous le voiler.5

Un prêtre ou un pasteur connaîtra-t-il le sujet aussi bien que lui ? La république, officiellement « incompétente » pour juger de foi et de religion, serait par contre apte à définir quel «religieux » professionnel peut témoigner « spirituellement ». Dieu ne reconnaîtrait que ceux que le Roi reconnaît ? (Cf. La servante de Naaman. 2Roi 5:3)

Or, l’Ordre des médecins laisse passer les gros « poissons » de fausse science sans sourciller. L’hypnose, l’homéopathie, le reiki, les pseudo-médecines occultes, les guérisseurs sont conseillés et appelés dans les hôpitaux français et suisses par les responsables des urgences (je peux en témoigner en personne après m’être brûlé gravement). L’Euthanasie est accessible en suisse pour les vieillards et clochards … par amour pour eux. La liste serait longue …

Et maintenant, la liberté de parler des docteurs est remise en question ?

Les parents perdent la parole à la maison

Ils la perdent déjà sans l’aide de personne ne sachant plus éduquer leurs enfants. Idem dans les familles chrétiennes.
De plus, le droit d’éduquer à la maison vacille.

Trop discerner sur son temp est mal vu

A cause de grands dangers, de « l’ islamisme », le gouvernement doit

« lutter contre les séparatismes».

Notre président Emmanuel Macron nous a donné de l’ « espoir » dans ces temps angoissant par son discours du 20 octobre 2020:

La République, c’est à la fois un ordre et une promesse … Il faut donc faire respecter la laïcité fermement, justement. Sans se laisser entraîner dans le piège de l’amalgame tendu par les polémistes et par les extrêmes qui consisterait à stigmatiser tous les musulmans. 6

Comme le discerne mieux Ferhat Mehenni, polémiste(!), chanteur, homme politique et militant kabyle, exilé en France, faire un amalgame entre des croyants et leur religion est une erreur, mais séparer Islam et Islamisme en est une autre tout aussi grave :

« L’islam, c’est l’islamisme au repos
et l’islamisme, c’est l’islam en mouvement.
C’est une seule et même affaire ».

Le résultat logique est que l’école à domicile devrait aussi être interdite7 pour les chrétiens, comme pour les salafistes. Le but étant de « protéger les enfants de la religion » … sauf de celle de la République : la laïcité, la seule religion endossée, en effet :

« Le problème n’est pas la laïcité… La laïcité, c’est la liberté de croire ou de ne pas croire, la possibilité d’exercer son culte à partir du moment où l’ordre public est assuré. »

Mais est-on libre de « ne pas croire » en cette religion laïque … quand celle-ci nous uniformise dans un rejet du vrai Dieu du judéo-christianisme?:

La laïcité : «  le ciment de la France unie ».

« La théologie laïque » selon l’ancien ministre François Peillon se présente ainsi :

« Jamais la laïcité n’a été un instrument de lutte contre les religions, mais toujours elle a été un outil de lutte contre les dogmatismes, les orthodoxies, les dogmes, les Églises. » mais s’il existe une théologie laïque, elle a alors son lot de dogmatisme, ses temples et ses clercs et soldats.8

Le couvre-feu

L’Église déjà vivait un quasi-interdit de rencontre dominicale, et depuis mi-janvier, avec le couvre-feu, aucune réunion n’est autorisée après 18h (Les frères et sœurs doivent subir un « séparatisme ». Rares sont ceux qui contestent, ni même qui reconnaissent une quelconque opposition avec les Écritures.

Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières. Actes 2:42 

Les exhortations à la communion fraternelles en personne9 sont passablement « démodé », il n’est pas politiquement correct de « contraindre » le « fidèle » à quoi que ce soit. On n’évoque donc pratiquement plus les versets qui éclairerait trop le silence et l’inaction de l’Église. Or Christ et ses disciples était sainement contraints. Cf. Mat 16:21, 18:33, 23:23; Jud 1:3; Ap. 22:6.

Les chrétiens ne peuvent s’exhorter de vive voix

En Allemagne10, la police a interrompu une heure de prière de 15 chrétiens dans une maison privée jugée trop petite en Basse-Saxe le 5 janvier 2021. Le pasteur s’est sauvé. Ils avaient été dénoncés par leurs voisins.

Histoire allemande et les signes avant-coureurs d’un ésotérisme dangereux:

L’artiste peintre Hermann Otto Hoyer a rejoint le NSDAP11 en 1936, et a peint un des tableaux les plus connu d’Hitler (voir page de garde), ceux-ci étaient publiés en cartes postales comme matériel de propagande.


Il a vainement essayé de ménager la chèvre et le choux, en affirmant qu’il y a aussi des «juifs décents ». Encore plus troublant est le fait qu’il a utilisé le premier verset de l’Évangile de Jean pour titrer son « œuvre » où Hitler fait un discours. AU DÉBUT ÉTAIT LA PAROLE… faisant ainsi d’Hitler un Ersatz de messie.

«Hermann Otto Hoyer a octroyé à la création du parti nazi un niveau métaphysique avec un titre qui citait la première phrase de l’Évangile de Jean […]. Hitler apparaît devant un groupe d’auditeurs dans la pose d’un orateur, voyant ou guide »12

Propagane nazi de Hermann Otto Hoyer


« Au début était la parole »13 est le premier verset de l’Évangile de Jean tel que nous le connaissons, qui lui-même reprend le « au début » de Genèse 1:1.

Littéralement : « Dans un début »

Une lecture hébraïque de Genèse 1:1 montre que le premier mot de la Bible Bréshit בראשׁית signifie littéralement « dans un début ».

De même, en grec, l’Évangile de Jean commence par en arche εν αρχηG signifiant aussi littéralement « dans un début ».

Pourquoi la parole de Dieu commence par « dans un début » plutôt que par « au début » comme le traduisent nos Bibles? Peut-être parce-que ce « début » n’est pas LE début précis et unique (avec un article défini), comme s’il englobait tout ce qui existe. On ne sait pas quand les anges furent créés, mais peut-être aussi, parce-que Dieu existe sans commencement.

L’Apôtre Jean était juif, complètement imprégné du Tannach (l’ancien testament). Il commence son Évangile par le même premier mot de la Genèse, sans article défini. Un lecteur attentif verra ici l’expression de son identité juive et son profond respect de la révélation divine de Dieu au peuple hébreu. Il continue en annonçant que la Parole dont il parle, Jésus (Yeshuah) était non seulement juif (Jean 4:9), mais aussi son Seigneur et son Dieu (cf. Jean 20:28).

Chrétien, réveillez-vous

Un chrétien aimant les Écritures ne peut que crier au scandale devant l’usurpation des Écritures juives au profit d’une propagande antisémite. L’Allemagne de l’après guerre a finalement complètement innocenté Hermann Otto Hoyer.Maisun croyant ne peut ni ne doit rester passif à la table de tels mensonges.

Erwin Lutzer écrit encore :

« Le recul de l’Histoire nous incite à juger sévèrement les faits ; mais si nous avions vécu à cette époque, nous nous serions peut-être fait duper par le nationalisme ambiant. Imaginons qu’un jour nous ne mangions plus à notre faim, que notre économie soit complètement déséquilibrée, et que le pays soit déchiré par de perpétuels conflits ; nous serions peut-être alors tentés de croire celui qui saurait comment nous tirer du marasme. La République de Weimar était, on s’en souvient, paralysée sur le plan politique, incapable de mettre en œuvre un plan de redressement. Ce plan, Hitler l’avait ; on ne lui en demandait pas plus. »

Eglise Martin Luther de Mariendorf (Berlin) : Un soldat allemand
entre Christ et la jeunesse

L’Église nominale en générale (faite de chrétiens de tradition et non ceux nés de nouveau), non seulement n’enseignait pas tout le conseil de Dieu en Allemagne, mais elle s’identifiait parfois à la Nation d’ici bas, avant de s’identifier à Christ – Le Roi et Massiah des Juifs – Yehosuah ! C’est ainsi que la religion de la « croix d’Hitler » – un mélange de politique, de pseudo-science d’origine nouvelle-âgeuse, d’hindouisme et d’occultisme a fait son chemin.

Nous sommes sur le chemin de l’impossibilité de nous rassembler, de témoigner ou d’enseigner à la génération à venir les Écritures, bref de vivre notre foi librement.

Revivons-nous une ancienne dictature ? Non. Mais les vecteurs d’une nouvelle forme de dictature émergent. La dictature du future sera plus douce, car le contrôle digitale de l’information et des finances sera incontournable et sans besoin de torture : « Acheter et vendre » sera impossible aux dissidents. (cf. Ap 13:17).

Aujourd’hui, on parle des dictatures du passé sans en connaître leurs aspects religieux ou idéologique. L’avenir nous dira si l’Église a bien rempli d’huile sa lampe et est prête pour recevoir son Sauveur, dans la nuit des idéologies déviantes de ce siècle. (Cf. Mt 25)

La protection éternelle

Ce que nous vivons n’est pas surprenant, et nous savons dans quelle direction souffle le vent. Le chrétien aussi peut mourir d’une maladie comme un autre, et être persécuté. Mais nous savons que sa paix du cœur, sa joie et son espérance ne peuvent lui être enlevées dans l’attente du retour du messie.

Notre conseil de santé est le suivant : Confions-nous en lui ! Regardons alors à Celui qui se rit des « princes de la terre » et les « épouvante dans sa colère ».

Heureux tous ceux qui se confient en lui!  (Psaumes 2:12)

Il nous donne un espoir qui perdure à travers des âges et les circonstances les plus sombres. (cf. Néhémie 1:6 ; 2 Samuel 22:2. Psaumes 3:4 :; 1Chronique 28:30 )

Écoutons la voix de l’époux comme les vierges sages14 : Cf. Jean 12:46 ; Jean 16:8 ; Psaumes 46:2 ; 1 Corinthien 3:11 ; Jean 11:25 ; Éphésiens 4:29 ; Jean 17:3.


Notes

  • 1 Ce livre tout à fait recommandable, traite du sujet très actuel de la position du Chrétien face aux autorités. Nous noterons au passage, que quelques rares citations de ce livre, proviennent du livre « Trevor Ravenscroft, The Spear of Destiny ». Ce dernier est considéré comme s’apparentant à des théories de conspiration par un consensus d’historiens. (Wikipédia france) Par exemple, le fait que Dietrich Eckard fût un sataniste appartenant au groupe de Thulé depuis ses débuts.

  • Mais … Il est prouvable que Dietriech Eckard a tenu un discours en tant que conférencier invité dans le groupe de Thule en mai 1919, où il a rencontré Adolf Hitler. Il a agi ensuite comme mentor et ami d’Hitler dans les années suivantes. Il a ensuite rejoint le NSDAP, mais selon la journaliste Margarete Runte-Plewnia, n’en a jamais été membre officiellement (Wikipédia allemand). Il a joué un rôle important dans la propagation et publication de pamphlets antisémite du groupe de Thule depuis 1915 ! et du Deutche Arbeits Partei (parti résultant du groupe de Thulé, le DAP fût le parti précurseur du NSDAP, le parti Nazi) , ainsi que dans la vie d’Hitler (jewishvirtuallibrary.org/dietrich-eckart). Hitler lui a dédié une édition de Mein Kampf en 1925 et l’a considéré comme martyr du national-socialism.
    Bref, il semble que le livre de Trevor n’était pas si loin de la vérité concernant Dietrich Eckard, mais qu’à cause d’inexactitudes difficilement vérifiables, on le catégorise trop vite de « théorie de conspirations ».

  • Le NSDAP semble avoir voulu rester dans l’ombre au début, en occultant ses sources et ses liens. Il a publié sans publicité son matériel idéologique par le biais des éditions de Dietriech Eckard, Völkischen Beobachters. Toute vérité n’était donc pas facilement prouvable sur le moment, et encore moins un siècle plus tard. Ainsi, certains passages de l’histoire conservent quelques erreurs, ou visions trop subjectives, mais reposent tout de même sur une réalité incontestable.
  • 2 Mon expérience internationale dans l’industrie le confirme.
  • 3 francesoir.fr/opinions-tribunes/delit-de-blaspheme-medical-sous-controle-inquisiteur-du-conseil-de-lordre-des
  • Youtube : MAL TRAITÉS I Covid 19, le documentaire CHOC
  • 4 https://takiwasi.com/docs/arti_fra/reiki-ou-larnaque-spirituelle.pdf
  • 5 Témoignage d’un médecin que nous garderons anonyme.
  • 6 elysee.fr/: La République en actes : discours du Président de la République sur le thème de la lutte contre les séparatismes.
  • 7 Emmanuel Macron avait bel et bien annoncé la fin de l’école à domicile. Pourtant le projet de loi “confortant les principes républicains” présenté mercredi en Conseil des ministres a semble-t-il été assouplie. Si le principe reste l’école obligatoire, il sera toujours possible d’enseigner à son enfant à domicile, mais en respectant un certain nombre de critères pour y être autorisé. (europe1.fr 9 déc. 2020)
  • 8 Source : reforme.net tinyurl.com/y7qu2jt7
  • 9 Cf l’exortation en Hébreux 10:24-25, même si le contexte est différent.
    Veillons les uns sur les autres, … N’abandonnons pas notre assemblée,
  • 10 idea.de/spektrum/corona-pastor-ergreift-nach-aufgeloester-gebetsstunde-die-flucht
  • 11 Le parti Nazi d’hitler : En allemand « National Socialist Deutsche Arbeits Partei »
  • 12 « Après la Seconde Guerre mondiale, Herman Otto H. a été classé par la Chambre d’appel de Kempten comme « suiveur passif » selon la directive du Conseil de contrôle n ° 38 … Il a été crédité du fait qu’il n’avait fait de mal à personne, qu’il s’est retiré de toute activité politique publique en 1934 et s’est marié à l’église en 1936. » Source wikipédia allemand :
  • 13 En Allemand : « AM ANFANG WAR DAS WORT »
  • 14 Les vierges sages ont les attibus de celles qui craignent Dieu. Le terme fou / folle par-contre est rendu par 7 mots différents en hébreu. Cela va du naïf, crédule, mal informé, au méchant, rejetant la parole de Dieu activement. Le fou dans le NT est souvent celui qui perd tout. (Mat 7:26)

Un regard sérieux sur l'”école” de prière contemplative de Richard Foster

Tu n’auras point d’autres dieux devant ma face.
Exodes 20:3  

Par Ray Yungen
Lighthouse Trails Editors (Sentiers du phare)
Traduction de l’anglais par Vigi-Sectes


le 31 mars 2021

L’article suivant de Ray Yungen explique ce qu’est la prière contemplative et comment elle puise dans les mêmes sources que le mysticisme oriental. Dans cet article, Yungen discute des enseignements de Richard Foster, l’homme qui a initié la pratique de la prière contemplative dans l’église évangélique grâce à son livre de 1978, Celebration of Discipline.

Aujourd’hui, 40 ans plus tard, il est difficile de trouver une église qui n’ait pas été influencée d’une manière ou d’une autre par la prière contemplative de Foster. De plus, les résultats de la pratique de la prière contemplative se manifestent dans le mouvement du social gospel, l’église émergente progressive, et même dans la pression pour introduire la critical race theory « théorie critique de la race »0 dans l’église par la Convention Baptiste du Sud et d’autres groupes évangéliques comme nous l’avons expliqué dans d’autres articles.


[Nous devrions tous, sans honte, nous inscrire en tant qu’apprentis à l’école de la prière contemplative.1

Le christianisme n’est pas complet sans la dimension contemplative.2

Richard Foster, Celebration of Discipline : the Path to Spiritual Growth.

À Portland, dans l’Oregon, il existe une grande librairie entièrement consacrée à la spiritualité du Nouvel-Âge. On y trouve tous les sujets mystiques et métaphysiques orientaux. Il est intéressant de noter qu’il existe une section importante sur la prière contemplative, le moine catholique Thomas Merton ayant une étagère entière consacrée à ses écrits. Pourquoi une librairie du Nouvel-Âge accorderait-elle un espace précieux à un sujet qui se veut chrétien ? C’est une question légitime. Je me permets de suggérer que la raison est que la tradition mystique “chrétienne” (c’est-à-dire la prière contemplative) partage un sentiment de profonde parenté avec la tradition mystique orientale. Il existe de nombreuses preuves pour soutenir cette affirmation.

Dans cet article, nous allons examiner quelques-uns des principaux acteurs du mouvement de la prière contemplative pour montrer que l'”école” de prière contemplative de Richard Foster n’a pas sa place dans le christianisme. En fait, comme vous le verrez, le message qui la sous-tend est à l’opposé du christianisme biblique et de l’Évangile de Jésus-Christ.

Qu’est-ce que l'”école” de la prière contemplative ?

Dans Celebration of Discipline, Richard Foster dit que “nous devrions tous, sans honte, nous inscrire comme apprentis à l’école de la prière contemplative”. Que veut-il dire par “école” de prière contemplative ? Lorsque Foster utilise le mot “école”, il ne veut pas dire, bien sûr, un bâtiment ou une institution quelconque. Par exemple, le Webster’s New World College Dictionary propose neuf définitions différentes pour le mot école. Celle qui correspond à ce que nous essayons de faire comprendre est la suivante :

… un groupe de personnes réunies par les mêmes enseignements, croyances, opinions, méthodes, etc.3.

Lorsque l’on examine le contexte spirituel de cette définition, on peut voir quel genre de “fruit” spirituel elle produit. La seule façon de déterminer l’essence réelle d’un mouvement est d’observer les leaders ou les personnes éminentes de cette “école” pour voir où leurs pratiques les ont conduits, à quelles conclusions ils sont parvenus et ce qui propulse leur vision de la vérité.

Établissons d’abord ce que l’on entend par le mot “contemplation”. Carl McColman, dans son Big Book of Christian Mysticism, en explique le contexte de la manière suivante :

[La contemplation] vient du mot latin contemplare, qui signifie “observer” ou “remarquer”. Mais le mot a également des racines dans le mot “temple”, ce qui le relie à l’espace sacré. . . . Une fois christianisée, la contemplation a perdu son association avec la divination [la divination] et a fini par signifier la pratique priante de l’attention à la présence de Dieu4.

Donc, si Foster a raison, les leaders de ce mouvement sont ceux qui se sont tournés vers la présence de Dieu d’une manière unique et profonde, et leurs méthodes devraient être suivies pour obtenir les mêmes résultats.

Examinons maintenant les perspectives spirituelles de ces chefs de file de “l’école de la prière contemplative”.

Thomas Merton

Thomas Merton, un moine catholique, est le plus connu des écrivains contemplatifs modernes. Son influence est énorme dans le domaine contemplatif. Richard Foster cite Merton plus d’une douzaine de fois dans Celebration of Discipline et dans d’autres livres également, et de nombreux autres évangéliques citent également Merton. L’extrait suivant de l’ouvrage publié par Merton, The Asian Journal of Thomas Merton (écrit lors de son dernier voyage en Asie*) en dit long sur les sympathies spirituelles de Merton :

Nous sommes d’abord allés chercher Chatral Rimpoche [un saint homme tibétain] dans son ermitage au-dessus de Ghoom…. . . On nous a dit qu’il se trouvait dans un ani gompa, un couvent, plus bas sur la route. . . . Nous sommes donc partis en direction de Bagdogra et, avec quelques difficultés, nous avons trouvé le minuscule couvent… et Chatral était là, le plus grand rimpoche [un enseignant bouddhiste] que j’ai rencontré jusqu’à présent et une personne très impressionnante.

. . . Nous avons commencé à parler du dzogchen, de la méditation Nyingmapa et de la “réalisation directe”, et nous avons vite constaté que nous étions très d’accord. . . . Le message non exprimé ou à moitié exprimé de cette conversation était que nous nous comprenions parfaitement comme des personnes qui étaient en quelque sorte au bord de la grande réalisation… et que c’était une grâce pour nous de nous rencontrer. J’aurais aimé voir davantage Chatral. Il a éclaté et m’a appelé rangjung Sangay (ce qui signifie apparemment “Bouddha naturel”)… Il m’a dit, sérieusement, que peut-être lui et moi atteindrions la bouddhéité complète dans nos prochaines vies, peut-être même dans cette vie-ci, et le mot d’adieu était une sorte de pacte selon lequel nous ferions tous deux de notre mieux pour y parvenir dans cette vie-ci. J’ai été profondément ému, car il est de toute évidence un grand homme, le véritable praticien du dzogchen, le meilleur des lamas Nyingmapa, marqué par une simplicité et une liberté totales. Il était surpris de s’entendre si bien avec un chrétien et, à un moment donné, il a dit en riant : “Il doit y avoir quelque chose qui ne va pas ici !” Si je devais m’installer avec un gourou tibétain, je pense que Chatral serait celui que je choisirais5 (c’est nous qui soulignons).

Un aspect tout aussi révélateur du voyage de Merton en Asie est ce qu’il a vécu dans un sanctuaire bouddhiste à Ceylan :

. … une clarté intérieure, une clarté, comme si elle explosait à partir des rochers eux-mêmes, est devenue évidente et manifeste… . . Tous les problèmes sont résolus et tout est clair, simplement parce que ce qui compte est clair. La roche, toute la matière, toute la vie, est chargée de dharmakaya [l’unité de toutes les choses et de tous les hommes] . . Je ne sais pas quand, dans ma vie, j’ai eu un tel sens de la beauté et de la validité spirituelle qui se conjuguent en une seule illumination esthétique. Assurément… mon pèlerinage asiatique s’est éclairci et purifié. J’ai… vu ce que je cherchais obscurément. Je ne sais pas ce qu’il reste à faire.6 (c’est nous qui soulignons)

Pourquoi quelqu’un qui était si fortement impliqué dans le mysticisme “chrétien” serait-il si étroitement lié au mysticisme bouddhiste et l’embrasserait-il avec enthousiasme ? J’ai envisagé d’intituler ce livret Something’s Wrong Here parce que, même si Chatral l’entendait de manière positive, lorsqu’il a dit ces mots à Merton, il était lui-même choqué que Merton, un chrétien professant, soit fondamentalement sur la même longueur d’onde que lui et qu’ils soient capables de fraterniser.

L’un des biographes de Merton, William Shannon, l’a expliqué très clairement :

Si l’on veut comprendre le voyage de Merton en Orient, il est important de comprendre que c’est son enracinement dans sa propre tradition de foi [le catholicisme] qui lui a donné l’équipement spirituel [la prière contemplative] dont il avait besoin pour saisir la voie de la sagesse propre à l’Orient7.

Ce que Merton entendait par “dharmakaya” est en fait ce que le Nouvel-Âge et les religions orientales appellent la conscience cosmique (c’est-à-dire que Dieu est en tout et en chacun). Mais Foster, dans son livre Celebration of Discipline, garantit au lecteur que ce qu’il promeut ne conduira pas à la conscience cosmique. Il déclare : “Cela n’implique aucun mystère caché, aucun mantra secret, aucune gymnastique mentale, aucun vol ésotérique vers la conscience cosmique “8.

La tentative de Foster de dissiper tout soupçon de pratique de la prière contemplative est contrée par l’affirmation de William Shannon selon laquelle c’est précisément la prière contemplative qui a amené Merton à embrasser cette vision bouddhiste du monde.

Un sceptique pourrait dire que Merton n’était qu’une anomalie qui a fait fausse route, mais qu’en général, la prière contemplative mène au Dieu de la Bible. Je ne suis pas d’accord. Pour montrer que ce n’est pas le cas, nous devons examiner d’autres enseignants de “l’école de la prière contemplative”.

Henri Nouwen

Le prêtre catholique néerlandais Henri Nouwen se classerait probablement au deuxième rang après Merton en termes d’influence et d’admiration. L’auteur évangélique populaire Tony Campolo appelle Nouwen “l’un des grands chrétiens de notre temps”, déclarant :

Les écrits de [Nouwen] ont guidé et inspiré les chrétiens de toutes les tendances. Sa vie est un exemple brillant de la sainteté du vingtième siècle9.

L’admiration de Campolo se reflète largement dans le monde évangélique ; tout comme Merton est cité dans de nombreux livres évangéliques de nos jours, Nouwen l’est aussi. Kay Warren, la femme de Rick Warren, est l’une des évangéliques populaires qui voit une grande valeur dans le travail de Nouwen :

Ma femme, Kay, recommande ce livre : “C’est un livre court, mais il frappe au cœur du ministre. Il évoque les luttes communes à ceux d’entre nous qui exercent un ministère : la tentation d’être pertinent, spectaculaire et puissant. J’ai surligné presque chaque mot !10 (c’est nous qui soulignons).

Le livre que Kay Warren recommande est In the Name of Jesus de Nouwen, qui consacre un chapitre entier de ce livre à la prière contemplative, en disant :

Par la discipline de la prière contemplative, les dirigeants chrétiens doivent apprendre à écouter la voix de l’amour…. Pour que le leadership chrétien soit vraiment fructueux à l’avenir, il faut passer de la morale à la mystique.11 (c’est nous qui soulignons)

Mais tout comme Merton avait absorbé la spiritualité orientale, Nouwen aussi, ce qui n’est pas surprenant puisqu’il était un disciple de Merton. Nouwen a écrit la préface d’un livre qui mélange le christianisme avec la spiritualité hindoue, dans laquelle il dit :

[L’auteur fait preuve d’une merveilleuse ouverture aux dons du bouddhisme, de l’hindouisme et de la religion musulmane. Il découvre leur grande sagesse pour la vie spirituelle du chrétien … . Ryan [l’auteur] est allé en Inde pour apprendre des traditions spirituelles autres que la sienne. Il en a ramené de nombreux trésors et nous les offre dans ce livre12.

Nouwen a apparemment pris ces approches au sérieux lui-même. Dans son livre, The Way of the Heart, il conseille ses lecteurs :

La répétition silencieuse d’un seul mot peut nous aider à descendre avec l’esprit dans le cœur…. Cette manière de prier simplement… nous ouvre à la présence active de Dieu13.

Mais ce que la “présence active de Dieu” lui enseignait, malheureusement, était plus conforme à l’hindouisme qu’au christianisme évangélique. Il a écrit :

La prière est un ” travail de l’âme ” car nos âmes sont ces centres sacrés où tout est un, …. C’est dans le cœur de Dieu que nous pouvons parvenir à la pleine réalisation de l’unité de tout ce qui est.14 (c’est moi qui souligne)

Disons-le encore, un chrétien admirateur de Nouwen pourrait penser que les citations précédentes s’inscrivent dans une expérience chrétienne légitime de l’amour et de la grâce de Dieu, et que je ne fais que les sortir de leur contexte. Mais ce n’est certainement pas le cas. Nouwen lui-même a révélé ses influences spirituelles dans son journal intime, Sabbatical Journey, qu’il a écrit peu avant sa mort :

En allant au fitness, j’avais acheté un Walkman pour écouter une cassette audio contenant une conférence de Matthew Fox intitulée “Création, spiritualité et les sept chakras”. Ainsi, tout en transpirant sur le trotteur, j’ai essayé de rendre mon temps utile en écoutant Matthew Fox.15

Cet élément d’information révèle que Nouwen était lié à l’idée que les chakras, (sur lesquels les citations précédentes sont basées) font partie intégrante du développement spirituel. Le chakra couronne, en particulier, est celui qui est lié à l’idée que tout est un et l’unité de tout ce qui est.16

Dans le livre The Essential Henri Nouwen, publié par Shambhala Publications (maison d’édition bouddhiste), Nouwen dit que …

la prière contemplative “ouvre nos yeux à la présence de l’Esprit divin dans tout ce qui nous entoure”.17

C’est exactement ce que Merton entendait par dharmakaya, à savoir que Dieu est dans tout ce qui existe (panenthéisme, qui reflète l’occultisme).

Thomas Keating

Thomas Keating, un moine trappiste comme Merton, est à la tête d’une organisation appelée “diffusion contemplative” (Contemplative Outreach). Il est étroitement identifié au mouvement de la prière contemplative (qu’il appelle prière centrée). Keating a écrit de nombreux livres sur le sujet de la prière contemplative ; en fait, l’un des enseignants les plus populaires du christianisme évangélique, Ruth Haley Barton, considère Keating comme une forte influence spirituelle dans sa vie18.

Keating souligne d’ailleurs ce point lorsqu’il informe ses lecteurs que ” le mot “méditation” signifie pour les personnes exposées aux méthodes orientales ce que nous, chrétiens, entendons par contemplation, c’est-à-dire une façon d’ignorer le flux habituel des pensées pendant certaines périodes de temps “19.

Comme les autres, Keating s’est orienté vers l’hindouisme ou le Nouvel-Âge, et il a écrit la préface d’un livre consacré à ce que les praticiens du yoga appellent le Kundalini ou la force du serpent :

Puisque cette énergie [kundalini] est également à l’œuvre aujourd’hui chez de nombreuses personnes qui se consacrent à la prière contemplative, ce livre est une contribution importante au renouveau de la tradition contemplative chrétienne. Il sera d’une grande consolation pour ceux qui ont connu des symptômes physiques résultant de l’éveil du kundalini au cours de leur cheminement spirituel…. La plupart des disciplines spirituelles dans le monde insistent sur une certaine forme de discipline sérieuse avant de communiquer les techniques d’éveil du kundalini. Dans la tradition chrétienne… la pratique régulière des étapes de la prière chrétienne… la contemplation sont les disciplines essentielles20.

Pour montrer jusqu’où quelqu’un peut s’égarer en utilisant la prière contemplative comme moyen d’atteindre Dieu, Keating en est un très bon exemple. Keating soutient avec enthousiasme un livre intitulé “Méditations sur le Tarot : Un voyage dans l’hermétisme chrétien” (Meditations on the Tarot : A Journey in Christian Hermeticism). Les cartes du tarot sont l’un des principaux outils de divination dans l’occultisme, et l’hermétisme est un ensemble d’anciennes croyances ésotériques basées sur les écrits d’Hermès Trismégiste, celui qui a inventé l’expression occulte “en haut comme en bas”. Keating a déclaré que ce livre était l’un des “grands classiques spirituels de ce siècle”.21 Il est difficile de comprendre ce livre qui s’est tellement éloigné du catholicisme.

Richard Rohr

Sans aucun doute, le prêtre catholique Richard Rohr est l’un des plus éminents partisans vivants de la prière contemplative aujourd’hui. Son organisation, le Center for Contemplation and Action, est un bastion de la spiritualité contemplative. Et comme nos autres maîtres d'”écoles” de prière contemplative, il a été adopté par de nombreux auteurs évangéliques populaires. Richard Foster, par exemple, a invité Rohr à faire partie d’un comité consultatif pour un livre édité par Foster en 2010, intitulé “25 livres que tout chrétien devrait lire : un guide des classiques essentiels de la dévotion” (25 Books Every Christian Should Read : A Guide to the Essential Devotional Classics)22.

Rohr est essentiellement devenu le nouveau Thomas Merton pour une toute nouvelle génération de chrétiens évangéliques. Dans une interview, Rohr a déclaré :

[L’un de mes éditeurs m’a dit qu’à l’heure actuelle, mon principal groupe démographique est celui des jeunes évangéliques, des jeunes évangéliques. Certains de mes livres sont plutôt lourds. Je n’en reviens pas.23

La déclaration de Rohr est correcte en ce qui concerne les jeunes évangéliques. Un exemple concret est une organisation appelée “Si : Rassemblement” (IF : Gathering). Les responsables de SI sont des femmes dynamiques et énergiques qui organisent de grandes conférences destinées principalement aux jeunes femmes évangéliques. Bien que ces femmes puissent être sincères dans ce qu’elles essaient de faire, elles font la promotion de personnalités telles que les leaders émergents Brian McLaren et Rob Bell, ainsi que Richard Rohr. Notre organisation a publié une brochure sur le SI que je vous encourage à lire pour comprendre toute l’ampleur de ce mouvement féminin en pleine expansion24.

Pour mieux comprendre la signification de tout cela, Rohr est un éminent champion de l’idée d’une religion globale qui unifierait le monde. Il affirme que “la religion a besoin d’un nouveau langage”.25 Et le mysticisme est le langage qui permettra d’instaurer cette religion mondiale unique (c’est-à-dire la prière contemplative) ! Rohr a déclaré :

Il y a actuellement une émergence… elle provient de tant de traditions, de sources et de parties du monde différentes. C’est peut-être un exemple de la mondialisation de la spiritualité.26

Ce point de vue s’inscrit parfaitement dans la perspective de l’église émergente qui est si populaire parmi les jeunes évangéliques d’aujourd’hui. Il n’est pas étonnant que Richard Rohr et les leaders de l’Église émergente (tels que Brian McLaren) se soutiennent mutuellement et approuvent leurs livres respectifs.

Faisant écho à Merton et Nouwen, Rohr défend également le concept de dharmakaya. C’est le thème récurrent de l'”école” de la prière contemplative. Rohr déclare :

L’espoir de Dieu pour l’humanité est qu’un jour nous reconnaissions tous que la demeure divine est toute la création. Le Christ revient chaque fois que nous voyons que la matière et l’esprit coexistent. Cela mérite vraiment d’être appelé une bonne nouvelle.27

Pour dissiper toute confusion sur ce que Rohr dit, il précise dans le même paragraphe ce qu’il entend par Dieu habitant dans toute la création. Il utilise un terme que l’on retrouve dans toute la littérature contemplative, qui signifie que le Christ est davantage une énergie qu’un être personnel. Rohr explique le terme “Christ cosmique“, disant aux lecteurs que tout et tous appartiennent au royaume de Dieu.28 C’est même le nom de l’un de ses livres, “Tout (nous) appartient : Le don de la prière contemplative”(Everything Belongs : The Gift of Contemplative Prayer).

Dans son livre de 2011, “Chute vers le haut” (Falling Upward), Rohr laisse entendre que nous (l’humanité) sommes tous une “conception immaculée”.29 Si ces choses sont vraies, alors Jésus-Christ n’a pas eu besoin de mourir sur la croix pour les péchés de l’humanité. Nous n’aurions pas besoin d’un Sauveur car nous serions déjà divins nous-mêmes. En vérité, la spiritualité contemplative est l’antithèse de l’Évangile. C’est pourquoi il existe d’innombrables mystiques qui prétendent connaître Dieu (ou Jésus) mais ne veulent rien savoir de la Croix.

Le lien avec le Nouvel-Âge

Le principal effort de notre organisme Lighthouse Trails Publishing depuis sa création, a été de montrer le lien fort entre le mouvement de la prière contemplative et le spectre plus large de la spiritualité du Nouvel-Âge, comme indiqué au début de cet article. On peut prouver que les parallèles sont extrêmement forts. Les auteurs que je viens de présenter ne sont pas uniques dans leurs propos. Je pourrais énumérer plusieurs pages d’autres auteurs contemplatifs qui disent des choses identiques.

Je veux présenter un autre auteur qui représente le point de vue contemplatif typique. Tom Harpur, un auteur, radio-diffuseur et prêtre anglican bien connu au Canada, résume ce que l’on peut trouver dans pratiquement tous les livres contemplatifs de la tradition catholique romaine et anglicane. En parlant de son éducation dans l’église anglicane traditionnelle, il explique la différence radicale entre son ancien christianisme et son christianisme contemplatif :

On insistait beaucoup plus sur notre état de péché et de dépravation, que sur la possibilité que Dieu soit déjà présent dans nos âmes ou nos “cœurs”. On m’a dit d’accepter à nouveau le Christ et de “le laisser entrer” au lieu de m’aider à reconnaître le fait que tout ce que j’avais à faire était d’ouvrir mon œil intérieur et de réaliser que Dieu était déjà là, attendant d’être connu et suivi. On nous a appris peu de choses, voire rien, sur les grands mystiques et sur la longue tradition de méditation de notre propre foi chrétienne.30 (c’est nous qui soulignons)

Harpur exprime très succinctement le point de vue de Lighthouse Trails, à savoir que la tradition mystique qui arrive sur le devant de la scène actuellement ne correspond pas à l’Évangile biblique qui a été au cœur du christianisme.

Permettez-moi de dire ceci :

Si le mouvement de la prière contemplative n’était pas lié à des dénominations historiquement respectées, s’il s’agissait d’une organisation indépendante telle que celles que l’on trouve dans les livres sur les sectes, alors le mouvement de la prière contemplative serait qualifié de secte par la plupart des organisations évangéliques en raison des aberrations extrêmes que l’on y trouve concernant l’Évangile.

Le dharmakaya de Merton ne peut être réconcilié avec la justification par la foi dans le sang du Christ.

Le siècle des Lumières

Un autre bon exemple pour montrer que la prière contemplative partage le même point de vue que les occultistes connus se trouve dans un livre intitulé “Le Dieu de demain” (Tomorrow’s God) de l’auteur Nouvel-Âge Neale Donald Walsch, dans lequel il présente la religion mondiale à venir qui unifiera l’humanité, dans ce qui est appelé l’ère du Verseau ou l’ère des Lumières (c’est-à-dire le Nouvel-Âge). Il dit que la première étape est de …

“commencer un programme de pratique quotidienne de la méditation, de la prière profonde et de l’écoute silencieuse.”.31

Après avoir donné les mécanismes de la nouvelle spiritualité, Walsch donne la théologie qui est :

“Aux jours de la nouvelle spiritualité, l’unité de toutes choses sera expérimentale “32.

C’est ce que les contemplatifs expérimentent dans leurs sessions mystiques. Walsch dit encore :

“La grande idée est qu’il n’y a qu’un seul Dieu, et ce Dieu unique ne se soucie pas de savoir si vous êtes catholique ou protestant, juif ou musulman, hindou ou mormon, ou si vous n’avez pas de religion du tout”.33

C’est essentiellement ce que Richard Rohr dit dans Everything Belongs. Et c’est la raison pour laquelle l'”école” de prière contemplative de Richard Foster n’est pas, et ne sera jamais, compatible avec le christianisme biblique traditionnel ou le message de l’Évangile proclamé par Jésus-Christ et ses disciples.

Réflexions finales

Si je devais rencontrer un jour quelqu’un qui me demande “pourquoi cherchez-vous à détruire Richard Foster”, je lui répondrais : Je me soucie réellement de Richard Foster. Les choses que j’écris à son sujet ne sont pas dues à la malice ou à la mauvaise volonté, mais à un profond sentiment d’engagement envers son bien-être spirituel et celui de ses lecteurs. La célébration de la discipline est au cœur (directement ou indirectement) de la majorité des programmes de formation spirituelle dans les écoles bibliques, les séminaires, les collèges chrétiens et les universités. Ce que le saint homme tibétain a dit en réponse à la croyance de Thomas Merton – “Il doit y avoir quelque chose qui ne va pas ici” – est le même sentiment qui motive la rédaction de cet article.

Il y a quelque chose qui ne va pas ici !

Contrairement à ce qu’enseignent les contemplatifs, la dualité existe, et la Bible l’enseigne – il y a les moutons et les chèvres, le blé et l’ivraie, les sauvés et les non sauvés, les justes et les injustes. Les penseurs du Nouvel-Âge rejetteraient cela parce qu’ils croient que tout est Dieu. Dans le camp contemplatif, lorsque Richard Rohr dit que tout appartient, c’est ce qui en fait un Nouvel-Âge. Le veau d’or et Yahvé ne sont pas le même Dieu. C’est la cause de la colère de Dieu. Pour dire les choses simplement, tout n’est pas à sa place !

Ma prière est que les gens puissent voir la logique de tout cela. Et ce qui le rend encore plus impératif, c’est que cette vision contemplative provient de sources surnaturelles. Nous n’avons pas affaire à de simples perspectives et idées humaines.

L'”école” de prière contemplative de Richard Foster emploie les mêmes méthodes que celles de Richard Rohr et de Thomas Merton qui conduisent à une certaine perception. La citation suivante de Foster en est une illustration supplémentaire :

Nous excluons toute autre source de stimulation – sensuelle, intellectuelle et réflexive – afin de nous concentrer sur Dieu seul. À ce niveau, nous allons même au-delà de nos pensées de Dieu afin de demeurer en sa présence sans pensée ni distraction34.

C’est exactement la prière contemplative qu’embrassait Thomas Merton, ce qui a fait dire au prêtre épiscopalien Brian C. Taylor :

Le Dieu qu’il [Merton] connaissait dans la prière était la même expérience que celle que les bouddhistes décrivent dans leur illumination35.

Nous en concluons que la spiritualité de Thomas Merton est entrée dans l’église évangélique par l'”école” de prière contemplative de Richard Foster. Et c’est une école à laquelle aucun chrétien ne devrait s’inscrire.


Notes en fin de texte :

0. La théorie critique de la race (TCR),

NDLR : Selon Wikipédia anglais, le TCR est un corpus d’études juridiques et un mouvement académique d’universitaires et d’activistes des droits civiques aux États-Unis qui cherche à examiner de manière critique le droit américain dans ses interactions avec les questions de race et à remettre en question les approches libérales américaines dominantes en matière de justice raciale.

Les chrétiens attachés aux Ecritures ne propagent pas de théories de races, car :

  • La Bible ne dénigre aucune couleur (au contraire, le cantique des cantique mentionne la beauté d’une femme noire)
  • Nous sommes tous descendant d’une même race génétique proche, Adam et d’Eve, en passant par Noé. (Genèse)
  • Nous sommes tous “d’un seul sang” (Actes 17), et pécheurs.
  • La vision binaire de 2 couleurs de peau est naïve et ridicule, car chacun de nous a une couleur de peau différente. Il y a factuellement des millions de couleurs différentes. Nous avons la couleur que notre créateur nous a donnée.
  • Vouloir considérer et légiférer (ou contre-légiférer) sur des races de couleur, fait persister un clivage raciste, qui n’a par essence, aucun fondement dans le christianisme authentique.

  1. Richard Foster, Celebration of Discipline (San Francisco, CA : Harper & Row, édition 1978), p. 13.
  2. Interview de Richard Foster, Lou Davies Radio Program (KPAM radio, Portland, Oregon, Nov. 24, 1998).
  3. Webster’s New World College Dictionary, p. 1283.
  4. Carl McColman, Big Book of Christian Mysticism (Charlottesville, VA : Hampton Road Publishing, 2010), p. 222.
  5. Thomas Merton, The Asian Journal of Thomas Merton (New Directions Books, 1975), p. 234-236.
  6. Ibid.
  7. William Shannon, Silence on Fire (New York, NY : The Crossroad Publishing Company, 1991), p. 99.
  8. Richard Foster, Celebration of Discipline (HarperCollins, 2009, Kindle Edition), p. 17.
  9. Tony Campolo, Speaking My Mind (Nashville, TN : W. Publishing Group, 2004), p. 72.
  10. Rick Warren citant Kay Warren sur le Ministry Toolbox (numéro 54, 6/5/2002, http://web.archive.org/web/20050306004007/http://www.pastors.com/RWMT/?ID=54).
  11. Henri Nouwen, In the Name of Jesus (New York, NY : Crossroad Publishing, 2000), pp. 6, 31-32.
  12. Thomas Ryan, Disciplines for Christian Living (Mawah, NJ : Paulist Press, 1993), pp. 2-3 (la préface d’Henri Nouwen).
  13. Henri Nouwen, The Way of the Heart (San Francisco, CA : Harper, 1991), p. 81.
  14. Henri Nouwen, Bread for the Journey (San Francisco, CA : Harper, 1997), lectures quotidiennes du 15 janvier et du 16 novembre.
  15. Henri Nouwen, Sabbatical Journey (New York, NY : The Crossroad Publishing Company, Kindle Edition), Kindle Locations 496-497.
  16. Ces deux pensées se retrouvent dans les écrits de Matthew Fox et de nombreux autres partisans duNouvrl-Âge (New Age).
  17. Robert A. Jonas (éditeur), The Essential Henri Nouwen (Boston, MA : Shambhala Publications, 2009), p. 38.
  18. Lighthouse Trails Editors, “More Evidence and a Final Plea as Assemblies of God Conference with Ruth Haley Barton Begins August 5th” (blog Lighthouse Trails : http://www.lighthousetrailsresearch.com/blog/?p=12401).
  19. Thomas Keating, Intimité avec Dieu (New York, NY : The Crossroad Publishing Company, 1994), p. 117.
  20. Philip St. Romain, Kundalini Energy and Christian Spirituality (Crossroad, 1995). Cet extrait se trouve dans l’avant-propos de Thomas Keating.
  21. Thomas Keating, critique : http://www.allthingshealing.com/Tarot/Book-Review-Meditations-on-the-Tarot/9699#.VeGxISLbKos.
  22. Lighthouse Trails Editors, “Richard Foster’s Renovare Turns to Panentheist Mystic Richard Rohr and Emerging Darling Phyllis Tickle For New Book Project” (14 septembre 2010, http://www.lighthousetrailsresearch.com/blog/?p=4986).
  23. Kristen Hobby, “What Happens When Religion Isn’t Doing Its Job : an interview with Richard Rohr, OFM” (Présence : An International Journal of Spiritual Direction, volume 20, n° 1, mars 2014), p. 6-11.
  24. Vous pouvez lire l’intégralité de la brochure à l’adresse suivante : http://www.lighthousetrailsresearch.com/blog/?p=17334 ou l’acheter sous forme de livret à l’adresse suivante : www.lighthousetrails.com.
  25. Entretien de Kristen Hobby avec Richard Rohr, op. cit. , p. 6
  26. Ibid.
  27. Rich Heffern, ” The Eternal Christ in the Cosmic Story ” (National Catholic Reporter, 11 décembre 2009, http://ncronline.org/news/spirituality/eternal-christ-cosmic-story).
  28. Ibid.
  29. Richard Rohr, Falling Upward (San Francisco, CA : Jossey Bass, 2011), p. ix.
  30. Tom Harpur, Prayer : The Hidden Fire (Wood Lake Publishing, Kindle Edition, 2012), emplacements Kindle 1099-1102.
  31. Neale Donald Walsch, Tomorrow’s God (New York, NY : Atria Books, 2004), p. 223.
  32. Ibid, p. 263.
  33. Ibid, p. 241.
  34. Richard Foster, Gayle Beede, Longing for God (Downers Grove, IL : InterVarsity, 2009), p. 252.
  35. Brian C. Taylor, Setting the Gospel Free (New York, NY : Continuum Publishing, 1996), p. 76.

Le Qur’ān expliqué: Séquence chronologique du Qur’ān

” Coran, Ecrits Naskh. Signé par Ahmad al-Neyrizi, Datation : 1716.”
Musée national d’Iran. Photo Vigi-Sectes

L’une des difficultés auxquelles se heurte l’étudiant du Qur’ān est que son ordre ne repose pas sur le principe de la séquence chronologique. En raison de sa relation avec les questions théologiques, les savants musulmans ont accordé une attention particulière à la question de l’arrangement du texte du Qur’ān. Par exemple, dans le domaine de l’abrogation, on ne peut pas déterminer le verset qui en abroge un autre sans préciser l’ordre chronologique des versets.

La plus ancienne tentative d’enchaînement chronologique est attribuée à Ibn ‘AbbāsN (m. 68 H./ 688 J.-C.), le père traditionnel de l’exégèse. Al-Bayd. āwi (d. 716 H./ 1316 J.-C.) a souligné ce point dans son commentaire. La recherche islāmique sur le Qur’ān a atteint l’apogée de son développement entre les mains d’al-Suyūtī (m. 911/AD 1505) dans son livre al-Itqān fī ‘Ulùm al-Qur’ān, qui est devenu le point de départ de l’étude occidentale en ce qui concerne l’arrangement du Qur’ān. 1

À l’époque moderne, un savant musulman nommé Muḥammad al-Ṭāhir Ibn ‘Āshūr, dans son commentaire al-Taḥ rīr wa al-Tanwīr, reprit la question du classement des textes en tentant de régler le problème de la séquence chronologique au début de chaque surā.

L’étude de l’agencement des textes coraniques s’inscrit dans un champ de recherche de l’étude du Qur’ān connu sous le nom de M’arifat al-Makkī wa al-Madanī ( « Connaître le Mecquois et le Médinois » ). Les spécialistes musulmans du Qur’ān ont inventé les termes Mecquois et Médinois et leur ont donné trois définitions distinctes2.

  1. Mecquois : La partie du Qur’ān révélée à la Mecque avant et après l’Hégire. Médinoise : La partie du Qur’ān révélée à Médine.
  2. La Mecque : Chaque discours adressé aux habitants de la Mecque. Médinois : Chaque discours adressé aux habitants de Médine.
  3. Mecquois : La partie du Qur’ān révélée à la Mecque avant la migration. Médinois : La partie du Qur’ān révélée après la migration, que ce soit à Médine, ou à la Mecque, ou dans tout autre endroit pendant les raids de Muḥammad.

Cette dernière définition (numéro trois) est la plus populaire et est adoptée par la majorité des spécialistes musulmans du Qur’ān, ainsi que par les orientalistes, les spécialistes occidentaux des études du Moyen-Orient. Nous utiliserons donc cette dernière définition parce qu’elle permet de définir la succession chronologique, contrairement aux deux premières définitions qui ne comportent pas de séquence chronologique. Nous avons également choisi cette troisième définition parce que la première définition n’est liée à la révélation qu’en termes de géographie, et que la deuxième ne concerne que l’identité de l’auditoire de Muḥammad.

Lorsque l’on examine l’agencement du Qur’ān, trois questions majeures doivent être prises en compte : l’agencement des sūras, l’agencement des versets à l’intérieur des sūras, et la datation du texte coranique. La maîtrise de ces trois questions est cruciale pour comprendre la discontinuité du Qur’ān. Il est également important d’examiner le manque d’arrangement des versets à l’intérieur d’une même surā, l’entremêlement des versets qui appartiennent à des périodes différentes, et l’incohérence de la succession des versets à l’intérieur du texte ‘Utḥmānic, comme l’ont noté les savants chiites.

Disposition des Sūras

Selon un récit attribué à Ibn ‘Abbās, la partie mecquoise du Qur’ān comprend quatre-vingt-cinq sūras, tandis que la partie médinoise en compte vingt-huit. 3 Il est à noter que le total d’Ibn ‘Abbās n’est que de 113 et non de 114 sūras. Il se peut que la source de ce point de vue ait laissé tomber al-Fātiḥa (Q 1) de son décompte, ou que son décompte se soit appuyé sur une certaine copie qui combinait deux sūras. Dans certains codices, les sūras al-Ḍuḥa (Q 93) et al-Sharh. (Q 94) sont combinées en une seule surā. 4 En fait, il y a encore aujourd’hui un débat sur les origines mecquoises ou médinoises de dix-sept sūras:5

al-Ra’d (Q 13)al-Muṭaffifīn (Q 83)al-Takāthur (Q 102)
Muḥammad (Q 47)al-Tīn (Q 95)al-Mā’ùn (Q 107)
al-Raḥmān (Q 55)al-Qadr (Q 97)al-Ikhlā (Q 112)
al-Hādīd (Q 57)al-Bayyina (Q 98)al-Falaq (Q 113)
al-Ṣaff (Q 61)al-Zalzala (Q 99)al-Nās (Q 114)
al-Taghābun (Q 64)al-‘Âdiyāt (Q 100)
Dix-sept Sūras aux origines discutables.

En ce qui concerne la disposition du Qur’ān, les savants islāmic ont présenté deux opinions :

  • L’arrangement du Qur’ān est « institué », c’est-à-dire par l’ordre et la direction de Muḥammad.
  • L’arrangement du Qur’ān est « adaptable », en fonction des travaux des comités de compilation.

Un groupe de savants islāmic affirme également que l’arrangement de la plupart des sūras est institué. 6

Cependant, l’examen académique du Qur’ān révèle que le Qur’ān a subi un arrangement systémique simple. Après avoir rassemblé les versets dans une surā indépendante, les collecteurs ont décidé d’établir un arrangement simple basé sur une base quantitative – du plus long au plus court. La répartition actuelle du Qur’ān est basée sur quatre catégories:7

  1. Les sūras « longues » (al-ṭuwāl)-longues (plus de 100 versets).
  2. Les « cent » (al-ma’ūn) – qui suivent les sept sūras les plus longues, chacune contenant environ 100 versets.
  3. Les « doubles chiffres « (al-mathānī) – qui suivent les cent et contiennent moins de cent versets chacun.
  4. Les « sectionnés » (al-mufaṣṣal ) suivant les chiffres doubles. Ce sont les plus courtes des sūras. Les savants ont dit que cette partie est nommée al-mufaṣṣal pour les nombreuses divisions parmi les sūras. D’autres disent qu’elle a été nommée ainsi parce que ces sūras contiennent moins d’abrogations.

Arrangements coraniques alternatifs

Il est important de noter que la disposition actuelle du Qur’ān n’est pas la seule et que la disposition globale du Qur’ān – ses sūras, ses versets et parfois même la disposition des mots à l’intérieur des versets – semblait avoir peu d’importance pour Muḥammad.

En plus du texte adopté et arrangé par le comité de ‘Utḥmān, certaines références nous donnent une liste d’autres arrangements. Le tableau suivant présentera la séquence des quinze premières et des dernières sūras du Qur’ān telles qu’elles ont été arrangées par Ibn Mas‘ūd et Ibn Ka‘b :

Arrangements alternatifs des Sūra

Actuel
Qur’ūn
Codex (muṣḥāf)
d’Ibn Mas‘ūd*
Codex (muṣḥāf)
d‘Ubayy Ibn Ka‘b*
al-Fātiḥa (Q 1)al-Baqara(Q 2)al-Fātiḥ a(Q 1)
al-Baqara (Q 2)al-Nisā'(Q 4)al-Baqara(Q 2)
Āl-i ‘Imrān (Q 3)Āl-i ‘Imrān(Q 3)al-Nisā'(Q 4)
al-Nisā’ (Q 4)al-A’rāf(Q 7)Āl-i ‘Imrān(Q 3)
al-Mā’ida (Q 5)al-An’ām(Q 6)al-An’ām(Q 6)
al-An’ām (Q 6)al-Mā’ida(Q 5)al-A’rāf(Q 7)
al-A’rāf (Q 7)Yūnus(Q 10)al-Mā’ida(Q 5)
al-Anfāl (Q 8)al-Tawba(Q 9)Yūnus(Q 10)
al-Tawba (Q 9)al-Naḥ l(Q 16)al-Anfāl(Q 8)
Yūnus (Q 10)Hūd(Q 11)al-Tawba(Q 9)
Hūd (Q 11)Yūsuf(Q 12)Hūd(Q 11)
Yūsuf (Q 12)al-Isrā'(Q 17)Maryam(Q 19)
al-Ra’d (Q 13)al-Anbiyā'(Q 21)al-Shu’arā'(Q 26)
Ibrāhīm (Q 14)al-Mu‘minūn (Q 23)al-Ḥ ajj(Q 22)
al-Ḥijr (Q 15)al-Shu’arā'(Q 26)Yūsuf(Q 12)
Dernière surā : al-Nās (Q 114) Nombre total de sūras : 114Dernière surā : al-Ikhlā (Q 112) Nombre total de sūras : 111**Dernière surā : al-Nās (Q 114) Nombre total de sūras : 116***
Arrangements alternatifs des Sūra

* La disposition des sourates pour le codex d’Ibn Mas‘ūd et d‘Ubayy Ibn Ka‘b est consignée dans le livre al-Fihrist d’Ibn al-Nadīm. 8

** Ibn Mas‘ūd a laissé tomber Q 113 et Q 114 de son codex, c’est pourquoi al-Suyūtī dit de lui qu’il a 112 sūras dans son codex. Cependant, le nombre total de sūras dans son codex devait être de 111 car il n’ajoute pas non plus la surā al-Fātiḥa (Q 1). 9

*** Ibn Ka‘b a ajouté les sūras al-Ḥafd et al-Khal’ pour un total de 116 sūras. Al-Suyūtī dit que le codex d’Ibn Ka‘b ne contient que 115 sūras, car il a combiné les sūras al-Fīl (Q 105) et Quraysh (Q 106). 10 (Voir l’article: Textes coraniques controversés, page 141).

Arrangement et compilation du codex de ‘Alī Ibn Abī Ṭālib

Selon al-Ya’qnbī, ‘Alī a divisé son codex (muṣḥāf) en sept parties, selon l’arrangement suivant:11

Arrangement du codex de ‘Alī Ibn Abī Ṭālib

Première partieDeuxième partieTroisième partieQuatrième partieCinquième partieSixième partieSeptième partie
al-Baqara
(Q 2)
Āl-i ‘Imrān (Q 3)al-Nisā’
(Q 4)
al-Mā’ida
(Q 5)
al-An’ām
(Q 6)
al-A’rāf
(Q 7)
al-Anfāl (Q 8)
Ynsuf
(Q 12)
Hnd
(Q 11)
al-Nah.l
(Q 16)
Ynnus (Q 10)al-Isrā’
(Q 17)
Ibrāhīm
(Q 14)
al-Tawba (Q 9)
al-‘Ankabnt (Q 29)al-Ḥajj
(Q 22)
al-Mu‘minnn (Q 23)Maryam
(Q 19)
al-Anbiyā’
(Q 21)
al-Kahf
(Q 18)
Ṭa Ha
(Q 20)
al-Rnm (Q 30)al-Ḥijr
(Q 15)
Ya Sīn
(Q 36)
al-Shu’arā’
(Q 26)
al-Furqān
(Q 25)
al-Nnr
(Q 24)
al-Ṣāffāt
(Q 37)
Luqmān (Q 31)al-Aḥzāb (Q 33)al-Shnrā
(Q 42)
al-Zukhruf
(Q 43)
al-Qaṣa
(Q 28)
Ṣād (Q 38)al-Aḥqāf
(Q 46)
Fussilat
« j« 41)
al-Dukhān (Q 44)al -Wā » i g`a (Q 56)al-Ḥujurāt (Q 49)al-Ghāfir (Q 40)al-Zuar m (Q 39)al-Fath
(Q 48)
al-Dhāriyāt (Q 51)al-Raḥmān (Q 55)al-Mulk
(Q 67)
Qāf (Q 50)al-Mujādila (Q 58)al-Jāthiya
(Q 45)
al-Ṭnr (Q 52)
al-Insān
(Q 76)
al-Ḥāqqa (Q 69)al-Muddathir (Q 74)al-Qamar (Q 54)al-Ḥashr (Q 59)al-Bayyina
(Q 98)
al-Najm (Q 53)
al -Sajda (Q 32)al-Ma’ārij (Q 70)al-Mā’nn (Q 107)al-Mumtaḥana (Q 60)al-Jumu’a (Q 62)al-Hādīd
(Q 57)
al-Saff
(Q. 61)
al-Nāzi’āt
(Q 79)
Abasa
(Q 80)
al-Masadal-Tariq
(i86)
al-Munāfiqnn (Q 63)al-Muzzammil (Q 73)al-Taghābun (Q 64)
al-Takwīr (Q 81)al-Shams (Q 91)al-Ikhlās
(Q 11 2j
al-Balad (Q 90)al-Qalam
(Q 68)
al-Qiyāma
(Q 75)
al-Ṭalāq (Q 65)
al-Infiṭār (Q 82)al-Qadr
(Q 97)
al-‘Ar
(Q 103)
al-‘Ādiyāt
(Q 100)
Nnḥ (Q 71)al-Naba’
(Q 78)
al-Muṭaffifīn (Q 83)
al-Inshiqāq (Q 84)al-Zalzala (Q 99)al-Qāri’a
(Q 101)
al-Kawthar (Q 108)al-Jinn (Q 72)al-Ghāshiya (Q 88)al-Falaq (Q 113)
al-A’lā
(Q 87)
al-Humaza (Q 104)al-Burnj (Q 85)al-Kāfirnn (Q 109)al-Mursalāt
(Q 77)
al-Fajr (Q 89)al-Nās (Q 114)
al-Bayyina (Q 98)al-Fīl (Q 105)al-Tīn
(Q 95)

al-Ḍuḥa
(Q 93)
al-Layl
(Q 92)


Quraysh (Q 106)al-Naml
(Q 27)

al-Takāthur
(Q 102)
al-Nar
Arrangement du codex de ‘Alī Ibn Abī Ṭālib

Question : Alī Ibn Abī Ṭālib a-t-il rédigé un codex ?

Au cours de la narration de l’histoire de la compilation du Qur’ān par ‘Ali, les sources chiites affirment que ‘Ali a compilé le Qur’ān en respectant la chronologie de la révélation. Immédiatement après la mort de Muḥammad, ‘Ali s’est isolé dans sa maison « pendant trois jours jusqu’à ce qu’il compile le Qur’ān. C’était le premier Qur’ān qu’il rassemblait dans un seul livre de mémoire. Ce Qur’ān appartenait au peuple de Ja’far. » 12

Lorsque l’on soumet l’histoire à un examen minutieux, il apparaît qu’elle n’est pas crédible pour les raisons distinctes ou collectives suivantes :

  1. La nécessité de rédiger le Qur’ān n’est apparue qu’après l’expansion des armées musulmanes au-delà des frontières de la péninsule arabique, lorsque les soldats ont commencé à se disputer sur l’exactitude de leurs codex. Cette situation a obligé ‘Utḥmān à intervenir et à unifier le texte coranique. Beaucoup pensent que cette unification était un acte dont la société islāmique de Médine n’avait pas besoin, ni pendant la vie de Muḥammad ni immédiatement après sa mort.
  2. ‘Ali était occupé par des conflits politiques concernant la gouvernance depuis la mort de Muḥammad. Par conséquent, il n’avait pas de temps pour la tâche de compiler le Qur’ān.
  3. La compilation documentée du Qur’ān a nécessité un comité de plusieurs personnes qui ont travaillé avec diligence pour examiner les textes disponibles et entendre le témoignage des mémorisateurs du Qur’ān. Comment, alors, ‘Ali aurait-il été capable d’accomplir ce qu’il a fallu à un comité entier pour faire ? Et plus encore, comment a-t-il pu écrire le Qur’ān en quelques jours seulement ?
  4. ‘Alī Ibn Ṭālib reçut les rênes du pouvoir après le meurtre de ‘Utḥmān. Pourquoi n’a-t-il pas imposé son Qur’ān à toutes les régions durant son califat ? En supposant que les conditions politiques ne lui permettaient pas de diffuser son Qur’ān, en raison des troubles et du chaos qui régnaient pendant son règne, pourquoi son Qur’ān n’a-t-il pas été diffusé et utilisé par ses adeptes chiites ?

De plus, si nous prenons la liste transmise par al-Ya’qūbi (voir le tableau « Arrangement du codex de ‘Alī Ibn Abī Ṭālib», page 42), nous constaterons que le codex de ‘Ali n’est pas basé sur la séquence chronologique. Il penche plutôt vers l’arrangement quantitatif mais selon des règles différentes. Par exemple, les sept sūras longs sont répartis entre les sept parties. Les sūras plus courts sont également répartis entre les sept parties, et ainsi de suite. Il est clair que cette catégorisation s’appuie sur « la révision de ‘Utḥmān ».13 Il s’agit donc d’un texte post-‘Utḥmānic, ce qui signifie que l’allégation selon laquelle ‘Ali aurait compilé le Qur’ān, et encore moins qu’il l’aurait arrangé, est une propagande générée par ceux qui s’opposaient aux Omeyyades pour rabaisser le statut du codex ‘Utḥmānic.

Arrangement et compilation du Qur’ān basés sur le probable

Le Qur’ān est organisé selon la longueur et non la chronologie de ses sūras. Pour comprendre cette disposition inhabituelle, il faut comprendre le contexte concernant les débuts du Qur’ān et la façon dont il a finalement atteint les musulmans. Il semble que Muḥammad n’ait montré aucun intérêt pour la rédaction du Qur’ān, mais qu’il en ait écrit sporadiquement des parties à différents moments. Il ajoutait des versets à telle ou telle surā sans méthodologie claire. Parfois, Muḥammad semblait ne pas se soucier de la précision du texte coranique, ce qui est un problème exposé par ‘Abd Allah Ibn Abi Sarḥ qui était un scribe de Muḥammad.

‘Abd Allah Ibn Abi Sarḥa commencé à avoir des doutes lorsque Muḥammad a récité : « Nous avons créé l’homme à partir d’un extrait d’argile … » (Q 23.12-14). Ibn Abi Sarḥ dit à Muḥammad : « Et béni soit Dieu, le meilleur des créateurs ! ». Ce à quoi Muḥammad répondit : « Ecris-le ! Car c’est ainsi qu’il a été révélé ». La phrase fut ajoutée au corps du texte du verset. Par conséquent, Ibn Abi Sarḥ se méfia de l’appel de Muḥammad. 14

Il décida de tester la véracité de la connexion céleste de Muḥammad. Un jour, Muḥammad dicta : « Exalté en puissance, sage ». En réponse, Ibn Abi Sarḥ écrivit « Pardonneur et Miséricordieux ». Puis, quand il a lu les changements, Muḥammad lui a dit : « Oui, c’est la même chose. »

Dans une autre histoire, nous lisons qu’Ibn Abi Sarḥ a manipulé la révélation. Quand Muḥammad dictait : « Il entend et sait tout », Ibn Abi Sarḥ écrivait : « Il sait tout, le plus sage ». Et quand Muḥammad a dicté, « Connaît toutes choses, Très sage », Ibn Abi Sarḥa écrit, « Entend et connaît toutes choses » 15 Cette expérience a conduit Ibn Abi Sarḥ à rejeter l’Islām et à retourner chez les Quraysh, où il leur a déclaré la fausseté des prétentions prophétiques de Muḥammad. 16

Muḥammad l’a raillé avec cette réponse :

Qui est plus injuste que celui qui invente contre Dieu un mensonge, ou qui dit : « Je suis inspiré », alors qu’il ne l’était pas du tout, et qui dit : « Je ferai descendre la même chose que ce que Dieu a fait descendre » ? Mais as-tu vu, lorsque les injustes sont dans les flots de la mort, et que les anges tendent les mains : « Donnez vos âmes ; aujourd’hui, vous serez récompensés par le supplice de l’ignominie, parce que vous avez dit contre Dieu ce qui n’était pas vrai, et que vous étiez trop fiers pour entendre Ses signes ? (Q 6.93)

De plus, Muḥammad ne s’en tenait pas au texte coranique de manière littérale mais était indulgent avec les lectures. Il existe de nombreux rapports sur la négligence de Muḥammad concernant l’exactitude du Qur’ān. Nous lisons dans un récit que ‘Umar Ibn al-Khaṭṭāb remarqua, lorsqu’il entendit Hishām Ibn Ḥakim réciter la surā al-Furqān (Q 25), qu’il la lisait « avec de nombreuses lettres [c’est-à-dire des mots] » qu’il n’avait jamais entendues auparavant de la part de Muḥammad. Lorsque Hishām eut fini de prier, ‘Umar l’attrapa par son vêtement et lui demanda qui était l’auteur de cette prière, que lui a enseigné la surā. Il lui répondit que c’était Muḥammad. ‘Umar le traita de menteur. Puis ils se rendirent ensemble auprès de Muḥammad qui, après avoir entendu la récitation de Hishām, dit : « Il a été révélé ainsi », et ajouta :

« Ce Qur’ān a été descendu sur sept lettres [dialectes]. Lisez donc du Qur’ān ce qui vous est facile » 17.

Une autre histoire raconte qu’un homme est venu voir Muḥammad et lui a dit : « ‘Abd Allah Ibn Mas‘ūd m’a enseigné une surā », puis a ajouté : « Ubayy Ibn Ka‘b me l’a enseignée, mais leurs lectures différaient. Laquelle de ces lectures dois-je prendre ? ». Muḥammad garda le silence. ‘Alī, qui était assis à côté de lui, répondit :

« Que chacun lise comme on le lui a enseigné. Toutes sont bonnes et belles ! » 18

Muḥammad ne voyait pas la nécessité de rédiger le Qur’ān de manière précise, c’est pourquoi il n’a mis en œuvre aucune méthodologie pour le compiler. Il a laissé à ses disciples le soin d’accomplir cette mission et d’en fixer les règles essentielles.

Après que le comité de ‘Utḥmān ait compilé le Qur’ān, il a utilisé l’arrangement quantitatif (du plus long au plus court). Cet arrangement reposait cependant sur ce que l’œil estimait être la taille des pages et non sur le nombre de versets. Par exemple, la surā al-Nisā’ (Q 4) comporte 176 versets, alors que la surā al-A’rāf (Q 6) en comporte 201. Ainsi, cette catégorisation basée sur le total des versets n’est pas tout à fait exacte. Il se peut que le comité éditorial ait eu affaire à des manuscrits de longueurs et de tailles d’écriture différentes qui ont dissimulé la véritable longueur des sūras.

Néanmoins, cette catégorisation n’explique pas les violations les plus fortes et les plus marquantes contre le principe quantitatif mentionné ici. Par exemple, al-Ra’d (Q 13), Ibrāhīm (Q 14) et al-Ḥijr (Q 15), dont la longueur ne dépasse pas 3 ou 3 1/2 pages, ont été placées parmi des sūras dont la longueur est d’environ 7 pages chacune.

De même, on ne sait pas pourquoi al-Anfāl (Q 8), composé de 5 pages, a été placé avant al-Tawba (Q 9), composé de 10 pages, ni, d’ailleurs, pourquoi al-Sajda (Q 32), composé de 11/2 pages, a été placé avant al-Aḥzāb (Q 33), composé de 5 1/3 pages. 19

Nöldeke a présenté une raison pour cet ordonnancement arbitraire : « Le motif derrière cette méthode remarquable pourrait être la peur de terminer complètement la tâche, ce qui pourrait inciter les forces maléfiques cachées. Ce mythe est encore très répandu chez les peuples primitifs » 20.

Disposition des versets

La disposition ou la séquence des versets du Qur’ān est très inhabituelle. Non seulement les versets ne sont pas dans un ordre chronologique, mais des versets de différentes époques (mecquoise et médinoise) ont été entremêlés ensemble dans le même contexte ou surā.

A. L’absence d’agencement des versets au sein d’un même surā.

Dans de nombreux cas, la disposition des versets ne correspond pas à une séquence chronologique. Nous trouvons les premiers versets d’une surā particulière placés loin du début de cette surā. Par exemple, les versets 15 et 16 sont les deux premiers versets à être révélés de la surā al-Mā’ida (Q 5). 21 Selon l’ordre chronologique, ils auraient dû être placés au début de la surā et numérotés versets 1 et 2.

B. L’enchevêtrement de versets appartenant à des époques différentes

Il existe un autre problème concernant l’ordre des versets. Nous trouvons des versets médinois à l’intérieur des sūras mecquoises et vice versa. Les sources islāmiques font référence aux sūras qui sont composées de différentes parties – des versets mecquois et médinois mélangés:22

Sūras de la Mecque contenant
Versets médinois
Sūras de Médine contenant
Versets de la Mecque
al-An’ām (Q 6)al-Anfāl (Q 8)
al-A’rāf (Q 7)al-Tawba (Q 9)
IbrāhYm (Q 14)al-Ra’d (Q 13)
al-Naḥl (Q 16)al-Ḥajj (Q 22)
al-Isrā’ (Q 17)al-Mā’ūn (Q 107)
al-Kahf (Q 18)
Al-Qaṣaṣ (Q 28)
al-Zumar (Q 39)
al-Aḥqāf (Q 46)

En fait, le tableau ci-dessus ne comprend pas toutes les sūras dont les versets sont entremêlés. Une étude méthodologique révèle un type d’enchevêtrement qui requiert la patience et l’examen minutieux et détaillé du chercheur. On observe que la structure interne des sūras entremêlées manque d’unité et que la méthode d’organisation des versets montre qu’ils ont été disposés, même à l’intérieur d’une même surā, sans suivre de méthode particulière. Par exemple, le verset sur l’usure (Q 2.278), « Ô vous qui croyez, craignez Dieu, et remettez le solde de l’usure, si vous êtes croyants » est placé à la fin d’al-Baqara (Q 2), alors qu’il s’agit d’un verset qui appartient aux deux premières années de la migration (Hijra). 23

Dans un autre exemple, certains récits disent que le texte suivant est le dernier verset du Qur’ān : « Ils te demanderont une décision ; dis : « Dieu te donnera une décision concernant la parenté éloignée … ». (Q 4.176). 24 Ce verset est placé dans la surā al-Nisā’ (Q 4), une surā qui appartient à la période comprise entre la troisième et la cinquième année de la migration, 3-5 AH.

Observations sur les chiites

En plus de ce qui précède, les savants chiites ont convenu que les versets ne sont pas correctement disposés. Ils considèrent cela comme une preuve de la négligence dans l’arrangement des versets dans le codex ‘Utḥmānic.

Ils y voyaient aussi une preuve de l’existence d’intermittence et de distorsion dans le texte. Par exemple, la succession naturelle d’un verset ne se retrouve pas dans le verset qui suit, car elle apparaît à un endroit beaucoup plus éloigné. Cette discontinuité affecte la cohésion du contexte du verset. La succession naturelle ne peut se produire que si les compléments du verset sont trouvés et réunis à partir des différents endroits séparés. 25

Voici quelques-unes des remarques supplémentaires des chiites :

  1. Le verset : « Il [Moïse] dit : « Demandez-vous ce qui est le plus méchant au lieu de ce qui est le meilleur ? Descendez en Égypte, vous y trouverez ce que vous demandeẓ.. ». (Q 2.61) doit être suivi du verset : « Ils dirent : « Ô Moïse ! En vérité, il y a là un peuple, des géants, et nous n’y entrerons sūrement pas avant qu’ils n’en sortent …’ ». (Q 5.22). 26
  2. Le verset : « Mais si vous craignez de ne pouvoir faire justice entre les orphelins, alors épousez ce qui vous semble bon parmi les femmes … » (Q 4.3) a été descendu en même temps que « On te demandera une décision au sujet des femmes ; dis : « Dieu … » ». (Q 4.127). Par conséquent, les versets doivent être lus de cette façon : « Ils te demanderont une décision au sujet des femmes ; dis : « Dieu décide pour vous à leur sujet, et ce qui vous est répété dans le Livre ; au sujet des femmes orphelines auxquelles vous ne donnez pas ce qui leur est prescrit, et que vous répugnez à épouser. Alors, épousez ce qui vous semble bon parmi les femmes, par deux, par trois ou par quatre. » 27
  3. Les versets 104 de Q 4 et 140 de Q 3 doivent être placés dans Q 3, car les deux contextes décrivent la bataille d‘Uḥud. 28
  4. Le verset 46 de Q 26 complète ce qui est dit dans Q 20 à partir du verset 10. 29
  5. Le verset 28 de Q 32 se situe après le verset 21 de la même surā. 30
  6. Le verset 24 de Q 29 aurait dû venir immédiatement après le verset 18 de la même surā et la section qui vient entre ces deux versets a une place ailleurs. Elle a été placée là où elle est maintenant [seulement] à la suite d’une négligence lors de la compilation. 31
  7. Le verset 16 de la surā Luqmān (Q 31) doit venir immédiatement après le verset 13 de la même surā et ce qui se trouve entre les deux est une interruption anormale du legs de Luqmān pour son fils. 32
  8. Ce qui est sorti de la bouche des ennemis de Muḥammad à propos du Qur’ān, « ‘des contes de vieux qu’il a fait écrire alors qu’on les lui dicte matin et soir’ » (Q 25.5) doit être suivi de (Q 29.48) : « Tu ne pourrais réciter devant cela aucun livre, ni l’écrire de ta main droite, car dans ce cas, ceux qui le jugent vain auraient douté. » 33
  9. Concernant Q 75.16, al-Rāzī mentionne dans son commentaire que certains des chiites ont fait cette déclaration : « Un groupe de mécréants parmi les plus anciens a prétendu que ce Qur’ān avait été changé et altéré, ajouté et retranché. Ils s’y sont opposés en disant qu’il n’y a pas de corrélation entre ce verset et celui qui le précède ; et si cet arrangement venait d‘Allah, la chose ne serait pas telle. » 34

La datation du texte du Qur’ān

Si le Qur’ān n’a pas été soumis à une méthodologie dans son agencement, comment alors est-il possible de conclure que tel texte (surā ou verset) est mecquois ou médinois ?

Les savants musulmans ont trouvé ce qu’ils croyaient être une réponse honorable à cette question dans l’étude scientifique de la révélation du Qur’ān:35.

Parmi les sciences les plus honorables du Qur’ān, il y a la science de sa révélation et de son interprétation. L’agencement de : ce qui a été révélé à la Mecque et à Médine ; ce qui a été descendu à la Mecque alors que son autorité est médinoise, et ce qui a été révélé à Médine alors que son autorité est mecquoise ; ce qui a été descendu à la Mecque concernant les gens de Médine, et ce qui a été descendu à Médine concernant les gens de la Mecque ; ce qui est semblable à la révélation mecquoise dans le médinois, et ce qui est semblable à la révélation médinoise dans le mecquois ; …ce qui a été révélé à Tāif, et ce qui a été révélé à Ḥudaybīya ; ce qui a été révélé la nuit, et ce qui a été révélé le jour ; ce qui a été révélé avec d’autres révélations, et ce qui a été révélé singulièrement ; les versets médinois dans les sūras mecquoises, et les versets mecquois dans les sūras médinoises ; …et ce sur quoi ils ont divergé où les uns ont dit : c’est médinois, tandis que les autres ont dit : c’est mecquois.

Ils ont donc cherché à connaître la disposition du texte. Ils ont défini des idées pour savoir ce qui est mecquois et ce qui est médinois. Plus tard, des règles ont été élaborées par les chercheurs occidentaux. L’école occidentale, commencée par Gustav Weil dans son livre, Historisch-Kritishce Einleitung in den Koran (1844), a été améliorée par Theodor Nöldeke avec son ouvrage encyclopédique, History of The Qur’ān (Geschichte des Qorāns) (1860). Cet ouvrage a été révisé et publié en deuxième édition par Schwally. Plus tard, d’autres orientalistes publièrent une deuxième et une troisième partie de l’Histoire du Qur’ān. Suite à cette publication, Régis Blachère s’est attaché à affiner et à ordonner le livre de Nöldeke dans son ouvrage, Introduction au Coran, qui a été publié en trois volumes à Paris (1947-1950).

De plus, les orientalistes ont présenté leurs opinions concernant l’arrangement des sūras, parmi les plus importants Hartwig Hirschfeld dans son livre, New Researches into the Composition and Exegesis of the Qoran (1902). Hirschfeld établit et décrit cinq critères critiques pour comprendre le Qur’ān (confirmatif, déclamatoire, narratif, descriptif et législatif). William Muir, dans son livre, The Corân : Its Composition and Teaching (1875), présente également un arrangement libre de l’influence de Nöldeke et introduit une théorie affirmant que certains textes coraniques appartiennent à la période qui a précédé la déclaration de prophétie de Muḥammad. 36

Nous résumerons pour le lecteur les règles générales (basées sur l’ouvrage d’al-Ḥaddād) des savants musulmans et des orientalistes pour distinguer le texte coranique mecquois du texte coranique médinois :37.

  1. Le message mecquois était axé sur l’appel à Allah et le rejet du polythéisme. À Médine, lorsque Muḥammad a établi une société soumise à son autorité (Muḥammad), il a présenté un message qui avait des aspects liturgiques, régulateurs et législatifs.
  2. Chaque discussion avec les idolâtres se déroule à la Mecque et chaque débat avec les gens du LivreD se déroule à Médine.
  3. Chaque verset qui appelle au pardon appartient à la Mecque et chaque verset qui encourage le combat appartient à Médine. Tous les sūras qui contiennent un appel à une position militaire défensive appartiennent aux premières années du séjour de Muḥammad à Médine. Toutes les sūras qui contiennent un appel à une position militaire offensive appartiennent à la deuxième période de Médine après le traité de ḤudaybīyaD (6 AH/AD 628).
  4. Les histoires des prophètes et des anciennes nations remontent à la période mecquoise. De même, toutes les sūras qui parlent de l’histoire d‘Adam et de Satan, à l’exception d’al-Baqara (Q 2), sont mecquoises.
  5. Les messages qui mettent en garde contre les conséquences éternelles appartiennent à la première période mecquoise, tandis que les messages qui contiennent une campagne contre les idoles datent de la deuxième période mecquoise.
  6. Les sūras qui contiennent des jurons (serments) sont mecquoises. Ce style est absent dans les sūras médinoises.
  7. Chaque passage qui porte le nom de « al-Raḥmān : le Bienfaisant » est de la deuxième période à la Mecque.
  8. Tous les passages qui font preuve de courtoisie envers les Juifs ou qui les citent sont mecquois. En revanche, tous les passages qui portent des accusations contre les Juifs sont médinois.
  9. Citer les Gens du Livre est mecquois, tandis que les versets faisant campagne contre eux et leurs doctrines sont médinois.
  10. Dans la période médinoise, des termes tels que « Émigrants » (Muhājirūn), « Aides » (Anṣar), et « hypocrites » (opposants à l’Islām) sont mentionnés.
  11. Les sūras courtes, en général, sont de la première période mecquoise (surtout celles qui ont un style fougueux), tandis que les sūras longues qui semblent relativement calmes sont de la deuxième période mecquoise. Les sūras longues sont médinoises.
  12. À La Mecque, Muḥammad s’est déclaré en utilisant des descriptions acceptables pour l’environnement polythéiste et scripturaire mecquois, des descriptions telles que « porteur de bonnes nouvelles » et « avertisseur ». À Médine, lorsqu’il est devenu le maître obéi, il s’est présenté comme un « prophète et messager ».
  13. À La Mecque, lorsque le Qur’ān se réfère aux livres sacrés du passé en général, il les appelle « le Livre » sans détails. À Médine, les noms des livres sont précisés – Torah, Injīl, Zabūr (Psaumes) et al-Ḥikma (Sagesse). Par conséquent, les versets qui contiennent les noms distinctifs des livres sont médinois, même s’ils ont été insérés dans des sūras mecquoises. À la Mecque et à Médine, le Qur’ān nomme ceux qui possèdent les Écritures « les gens du Livre », « ceux qui possèdent le Message [al-Dhikr] » et « ceux qui sont doués de savoir ». Mais lorsqu’il les appelle « les Juifs » ou « les gens de l’Évangile », cette spécification est médinoise, même si elle a été insérée dans des sūras mecquoises.

15. Le style diffère entre les textes mecquois et médinois :

  • Les sūras mecquois ont tendance à être en prose rimée, surtout les sūras de la première période, un style rare dans le texte coranique médinois, dont les versets sont plus longs.
  • Le texte du Qur’ān mecquois est de nature narrative, semblable à un roman. Il parle de l’au-delà, des anges et des djinns. En revanche, ce style narratif est rare dans le texte coranique médinois.
  • La langue mecquoise est une langue fervente et poétique, surtout dans les premiers temps de la Mecque, tandis que la langue médinoise est déterminante. Elle aborde les référendums, les questions juridiques, les questions sociales, les questions morales, les questions familiales, et leurs réponses législatives.

Il s’agit là des règles générales, bien qu’il puisse y avoir des déviations ici et là. Un exemple est particulièrement apparent dans la première surā médinoise al-Baqara (Q 2), où Muḥammad initie la formulation de sa nouvelle langue.

Conclusion

En examinant la disposition des sūras dans le codex d’Ibn Mas‘ūd et d’Ibn Ka‘b, nous constatons que les sūras suivent une disposition quantitative, du plus long au plus court. Nous trouvons également la règle quantitative appliquée dans le codex présumé de ‘Alī Ibn Abī Ṭālib. Puisque ces versions du Qur’ān, y compris le codex officiel de ‘Utḥmānic, s’appuyaient sur la règle quantitative, elles indiquent que ce principe quantitatif, du plus long au plus court, était la meilleure résolution, et peut-être la seule, au problème de l’arrangement du Qur’ān. Cette méthode a permis aux compilateurs de contourner le dilemme de la datation.

Classer le Qur’ān selon une chronologie était presque impossible. Tout d’abord, Muḥammad a laissé les textes écrits du Qur’ān éparpillés en morceaux entre les mains des musulmans. La plupart des textes étaient simplement mémorisés. Deuxièmement, les musulmans n’avaient pas les connaissances ou les outils nécessaires pour effectuer la tâche de mise en séquence chronologique.

Cependant, la simplicité de l’arrangement a créé une difficulté dans l’investigation de la séquence chronologique des sūras. Cette difficulté était accrue par le manque de contexte des versets, en raison de l’insertion de versets médinois dans les sūras mecquois et vice versa. Par conséquent, le chercheur coranique doit étudier soigneusement et minutieusement pour comprendre le texte.

Malgré cela, les savants sunnī ont cherché à utiliser ce chaos comme un signe d’inimitabilité. Ils ont écrit des livres sur le côté créatif dans l’arrangement des sūras, dont les plus importants sont al-Burhān fī Munāsabat Tartīb Suwar al-Qur’ān de Ja’far Ibn al-Zubayr, Naẓm al-Durar fī Tanāsub al-Āyāt wa al-Suwar de Burhān al-Dīn al-Buqā’ī, et Asrār Tartīb al-Qur’ān d’al-Suyūtī. Si les auteurs de ces ouvrages cherchaient à défendre « la corrélation, la cohésion et l’unisson dans l’agencement des versets et des sūras », il est probable que ces savants répondaient implicitement aux critiques non-musulmanes du Qur’ān en général, et, spécifiquement, aux chiites qui avaient prouvé le caractère arbitraire de l’agencement du Qur’ān.


Notes

  1. Encyclopédie du Qur’ān 1 : 321-322.
  2. al-Suyūṭi, al-Itqān 45 ; al-Zarkashi 1 : 187.
  3. Ibn al-Nadim 28.
  4. al-Suyūṭi, al-Itqān 428.
  5. Encyclopédie du Qur’ān 1 : 322.
  6. al-Suyūṭi, Asrār Tartīb 68-72.
  7. al-Zarkashi 1 : 244-245.
  8. Ibn al-Nadim 29-30.
  9. al-Suyūṭi, al-Itqān 423 ; comparer avec al-Zarkashi 1 : 251 ; Ibn al-Jawzi, Funūn al-Afnān ­235 – 236.
  10. al-Suyūṭi, al-Itqān 427.
  11. al-Ya’qūbi 2 : 135.
  12. Ibn al-Nadim 30.
  13. Niildeke, Tārīkh al-Qur’ān 245.
  14. al-Zamakhshari 2 : 372.
  15. al-Ṭabari 9 : 406.
  16. Ibid. 9 : 405.
  17. Ibn al-Jawzi, Funūn al-Afnān 197-198.
  18. al-Ḥariri 140.
  19. Niildeke, Tārīkh al-Qur’ān 297-298.
  20. Ibid. 298.
  21. Ibn ‘Āshūr 6 : 71.
  22. al-Zarkashi 1 : 199-203.
  23. al-Suyūṭi, al-Itqān 177 ; Ibn al-Ḍurays 36.
  24. al-Suyūṭi, al-Itqān 176 ; Ibn al-Ḍurays 35.
  25. Goldziher 310.
  26. Ibid. 311-312.
  27. Ibid.
  28. Ibid.
  29. Ibid.
  30. Ibid.
  31. Ibid.
  32. Ibid.
  33. Vendre 19.
  34. al-Rāzi, Tafsīr 3 : 222.
  35. al-Suyūṭi, al-Itqān 44.
  36. Encyclopédie du Qur’ān 1 : 322.
  37. al-Ḥaddād, Aṭwār al-Da‘wa 291-298

TheQ Dilemma English Book

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Le Qur’ān expliqué: Définitions choisies

“ Coran, découvert à Torbat-e Jam-Razavi Khorasan. Datation : 12ème siècle.
Signé: Muhammad ibn-e ‘Ali ibn-e Muhammad ibn-e ‘Ali al-Neyshaburi al-Leythi.”
Musée national d’Iran. Photo Vigi-Sectes

Versets abrogés

Les versets abrogés sont des versets qui ont été annulés ou remplacés par un ou plusieurs autres versets. Un verset abrogé peut être classé dans l’une des trois catégories suivantes :

  • Verset dont la formulation reste dans le Qur’ān mais dont la décision est abrogée par un autre verset.
  • Verset dont la décision reste dans la sharī‘a (loi islāmique) mais dont les paroles ne sont plus dans le Qur’ān.
  • Verset dont la formulation et la décision ne sont plus applicables. Les mots ne sont plus dans le Qur’ān et sa décision n’est pas dans la sharī‘a.

Les versets qui ne sont pas touchés par l’abrogation sont considérés comme muḥkamdt (conservés). Voir khabar. (Voir l’article « L’abrogation et l’abrogé » ).

AH
ou H.

Ce terme est l’acronyme du latin anno Hegirae ( « l’année de l’Hégire » ). Selon le calendrier islāmique, le prophète Muḥammad a commencé son émigration de La Mecque à Médine en 622 de l’an 1 de l’Hégire. Cet événement est devenu le point de référence pour la numérotation des années lorsque l’Islām a adopté le calendrier lunaire arabe. Aujourd’hui, la plupart des pays musulmans utilisent à la fois le calendrier islāmique et le calendrier grégorien.

Pour passer d’une année calendaire islāmique (H) ou grégorienne (G) à l’autre, il faut utiliser l’une des équations suivantes :

G = 0,97023×Ḥ+ 621,57

H.= (G – 621,57)/0,9702

Allah

Allah est le nom de l’être divin dans l’Islām. Il est transcendant, inatteignable et inconnaissable – au-delà de la compréhension. Il est également connu par ses différents attributs (quatre-vingt-dix-neuf noms au total).

al-Anṣar

Muḥammad et ses disciples, connus sous le nom d’al-Muhdjirūn ( « les émigrants » ), ont émigré de La Mecque à Médine en 622 H/AD. Les Anṣār sont les membres des tribus des Aws et des Khazraj qui ont soutenu Muḥammad parmi les habitants de Médine. Les Anṣar sont devenus musulmans et ont rejoint Muḥammad dans ses raids contre les Quraysh.

Apocryphes

Ce mot grec ān6icpvcpa signifie « caché, dissimulé » ou « fallacieux ». Ce terme désigne les écrits qui ne figurent pas dans le canon (livres saints) de l’église hébraïque ou chrétienne protestante. Au quatrième siècle de notre ère, ils ont été déclarés inférieurs et inauthentiques par les Pères de l’Église, qui ont restreint leur utilisation dans le culte public.

Au cours des premiers siècles de l’ère chrétienne, une grande quantité d’autres écrits non canoniques sont apparus, destinés principalement à fournir davantage d’informations sur Jésus et les apôtres. Leur contenu varie de l’orthodoxie à l’étrangeté. Aucun de ces écrits n’a été accepté comme canonique par l’Église. Voir l’Évangile de l’enfance de Thomas.

Depuis le XVIIIe siècle, cependant, les chercheurs occidentaux ont rassemblé et classé les textes apocryphes de l‘Ancien et du Nouveau Testament, afin que les chercheurs et les théologiens puissent les soumettre à une étude scientifique et historique.

Apollinarisme

L’apollinarisme est une hérésie chrétienne qui doit son nom à son auteur, Apollinaris, évêque de Laodicée (310-390 ap. J.-C.). Les adeptes de l’apollinarisme affirment que Jésus avait un corps humain et une āme dotée de sens. Cependant, ils croient qu’il avait un Logos divin au lieu d’un esprit, ce qui signifie que son esprit en tant qu’humain a été remplacé par la deuxième personne de la Trinité. Comme le docétisme, une autre doctrine hérétique, l’apollinarisme rejetait le fait que Jésus était pleinement humain. Dénoncée et condamnée par différents conciles chrétiens, cette secte autrefois populaire s’est rapidement éteinte.

Forme arabe double (al-muthannd)

Contrairement à la langue anglaise, qui utilise une forme singulière pour un et une forme plurielle pour plus d’un, la langue arabe utilise une forme double supplémentaire pour deux sujets ou entités.

al-Basmala

Ce terme fait référence à la formule « Au nom du Dieu miséricordieux et compatissant » (traduction Palmer). La Basmala se trouve au début de chaque surā du Qur’ān, à l’exception de Q 9. En revanche, la Basmala est mentionnée deux fois dans la sourate al-Naml (Q 27) : une fois au début et au verset 30.

Bataille de Badr

Cette bataille décisive (2/AD 624) a marqué un tournant pour les premiers musulmans dans leur objectif de s’établir et de soumettre leurs adversaires. Contrairement aux escarmouches précédentes, cette bataille fut le premier engagement à grande échelle entre les forces militaires de Muḥammad et leurs principaux adversaires, les Quraysh. Après avoir tué plusieurs chefs importants, dont un chef de tribu de haut rang, Abū al-Ḥakam ‘Amr Ibn Hishām al-Makhzūmī, les musulmans ont pu revendiquer leur victoire. La bataille de Badr est l’une des rares batailles spécifiquement mentionnées dans le Qur’ān.

La bataille des tranchées

La cinquième année après l’Hijra (627 ap. J.-C.), les Quraysh et leurs partisans, les tribus de Ghaṭafān et de Kināna, assiègent Médine. Ses défenseurs, les musulmans (menés par Muḥammad), ont creusé une tranchée autour de certaines parties de la ville sur les conseils de Salmān al-Fārisī (le Perse). Cette stratégie empêchait les ennemis d’avancer avec leurs chameaux et leurs chevaux. L’impasse qui en résulta, ainsi que la baisse de moral et les mauvaises conditions météorologiques, finirent par forcer la retraite des Quraysh et de leurs alliés.

Bataille de Uḥud

Survenant après la bataille de Badr, cette bataille fut le deuxième engagement militaire majeur entre les Quraysh et les musulmans en 625 ap. Se battant sur les pentes et dans les plaines du mont Uḥud, les musulmans ont d’abord eu l’avantage, mais l’ont perdu lorsque certains archers musulmans ont quitté leur poste pour piller le camp mecquois. L’armée mecquoise réussit à mettre en déroute les troupes musulmanes non protégées par une attaque surprise. De nombreux musulmans sont tués et Muḥammad est gravement blessé. Cette défaite musulmane fut un revers sérieux mais finalement temporaire. Voir Bataille de la tranchée.

C. ( « circa » )

Cette abréviation signifie « environ ».

codex/codices

Un codex est un volume manuscrit, notamment d’une œuvre classique ou des écritures. Dans le cadre de cet ouvrage, le mot codex (pluriel : codices) est utilisé de manière interchangeable avec le mot arabe muṣḥāf (pluriel : maṣāḥif) et désigne toute collection littéraire des sūras et des versets du Qur’ān réalisée par des scribes musulmans (y compris le travail achevé par le comité de ‘Utḥmān, 653-654 ap. J.-C.). Ces collections, ou codices, peuvent différer d’un scribe à l’autre en termes de nombre de sūras ou de versets inclus ou exclus. Parmi les plus connues de ces autres versions du Qur’ān, on peut citer le codex d’Ibn Mas‘ūd et celui d’Ibn Ka‘b.

Compagnons (al-aḥāba)

Désigne un groupe de musulmans qui ont accompagné Muḥammad pendant une longue période.

Cette abréviation signifie « mort ». La date figurant après cette abréviation indique la date du décès.

Le jour du Jugement

Ce terme fait référence au Jour du Jugement où Dieu jugera chaque personne selon ses actes. L’islām fait une distinction entre le jour du jugement, Yawm al-Hisab, et le jour final, Yawm al-Qiyama, le jour cataclysmique.

d. c.

Cette abréviation signifie « mort environ » ou « mort approximativement » à cette date.

al-Dhikr

Le mot signifie « ce qui est mentionné verbalement » à partir du verbe dhakara. Il peut également signifier « souvenir » à partir du verbe tadhakara. Ce mot apparaît dans le Qur’ān avec plusieurs significations. L’un de ces sens est la Bible ; Q 16 et Q 21 affirment que al-Dhikr avait été révélé aux prophètes avant l’Islām. À la fin de Q 21, al-Dhikr fait clairement référence à la Torah. Dans Q 38, al-Dhikr est décrit comme l’origine principale à partir de laquelle le Qur’ān se ramifie. Puisque le Qur’ān déclare que al-Dhikr n’est pas modifiable, malgré les nombreux versets clairs indiquant que al-Dhikr a été donné avant Muḥammad, les musulmans pensent que le terme s’applique au Qur’ān.

marques diacritiques

Une caractéristique importante de la langue arabe est le marquage appliqué aux caractères arabes (ou à une combinaison de caractères) indiquant une valeur phonétique différente de celle donnée au caractère non marqué. Étant donné que plusieurs lettres de l’alphabet arabe partagent les mêmes formes et que les voyelles ne sont pas clairement indiquées, une certaine forme de marquage diacritique était nécessaire pour éviter toute confusion.

Selon les sources islāmiques, al-Du’ali a conçu la première forme de distinction des lettres du Qur’ān à la fin du septième siècle de notre ère. Cette forme primitive fut améliorée au huitième siècle de notre ère par al-Khalīl Ibn Aḥmad al-Farāhidī, qui conçut un système diacritique de points et d’accents permettant de mieux distinguer les lettres arabes.

Son système, devenu universel au début du XIe siècle, comprend six signes diacritiques : fatḥa (a), ḍamma (u), kasra (i), sukūn (sans voyelle), shadda (double consonne) et madda (prolongation de voyelle ; appliqué à l’alif). Il a également ajouté le hamza aux voyelles longues. L’absence de ces marques sur une lettre ou un mot peut modifier la prononciation de la lettre ou du mot et le sens ultérieur de ce mot.

Emigrants

Voir al-Muhājirūn.

Pèlerinage d’adieu

En 632 de l’an 10 de l’hégire, Muḥammad a effectué son dernier pèlerinage (pèlerinage d’adieu). À cette époque, Muḥammad s’est rendu à la Mecque pour définir les rites du pèlerinage. Il a également prononcé un discours, appelé plus tard le discours d’adieu. Il est mort d’une maladie peu de temps après.

Rapide de ‘Āshūra’.

Ce terme s’applique au jeûne du dixième jour du mois lunaire de Muhārram. Les Quraysh et les Juifs avaient l’habitude d’observer ce jeûne. Lorsque Muḥammad a émigré à Médine, il a demandé aux Juifs qui s’y trouvaient les raisons pour lesquelles ils observaient ce jeûne. Ils répondirent qu’ils commémoraient par ce jeûne le jour où Dieu avait délivré Moïse et son peuple du Pharaon. Muḥammad a répondu que Moïse appartient plus légitimement aux musulmans et a ordonné que les musulmans honorent également ce jeûne. Lorsque le Ramadan a été imposé plus tard, Muḥammad a laissé la décision aux préférences personnelles des musulmans d’observer ou non le jeûne de ‘Āshùrā.

al-Furqān

Voir l’article « Introduction ».

Gabriel

Voir Jibrīl.

ginn

Voir djinn.

ḥadith

Le mot ḥadīth peut être traduit par un discours, une parole, ou même une petite conversation. En théologie islāmique, le terme désigne un récit concernant un acte ou une parole de Muḥammad rapporté par ses compagnons.

al-Ḥanifiya

Ce terme fait référence à un groupe d‘Arabes qui ont choisi le monothéisme plutôt que le culte des idoles. (Pour un traitement complet de cette définition, voir Q 3.67.)

Aides

Voir al-Anṣar.

Ḥijāz

Cette région géographique est située sur la côte ouest de l’actuelle Arabie saoudite, le long de la mer Rouge. Elle s’étend de la pointe nord de la mer Rouge au golfe d‘Aqaba et jusqu’au sud. Elle comprend des villes importantes comme Djeddah et Médine, avec La Mecque comme chef-lieu.

al-‘idda

Ce terme s’applique à la période qu’une femme divorcée ou une veuve doit attendre avant de se remarier dans l’Islām. Cette période d’attente prescrite a été édictée pour s’assurer que la femme n’est pas enceinte avant de se remarier. (Voir l’article « Les femmes dans le Qur’ān » à la page 87).

ifṭār

Chaque jour pendant le Ramadan, les musulmans s’abstiennent de manger, de boire et d’avoir des relations sexuelles du lever au coucher du soleil. Le repas du soir qui rompt le jeûne de la journée est appelé ifṭār.

imām

Le titre « imām » représente quelqu’un qui est imité et suivi comme un leader. La définition d’un imām varie d’une secte islāmique à l’autre. Selon la secte Sunnī, un imām est quelqu’un qui a une meilleure connaissance des questions religieuses, de la loi sharīā, et qui a mémorisé une plus grande partie du Qur’ān. Il peut diriger les autres dans les prières, mais une femme n’est pas autorisée à être un imām (un chef de prière) en présence d’un homme. Cependant, selon la secte chiite, un imām porte des attributs supplémentaires ; il représente le prophète de l’Islām (sauf s’il reçoit une révélation) dans son rôle fonctionnel de guide spirituel pour tous les gens et est une source de leur bonheur terrestre et éternel.

Évangile de l’enfance de Thomas

L’Évangile de l’enfance de Thomas est un écrit apocryphe datant du deuxième ou troisième siècle de notre ère. Il s’agit d’une collection de récits censés concerner Jésus entre l’âge de cinq et douze ans. Cette œuvre a finalement été considérée comme inauthentique et inacceptable par les Pères de l’Église pour être incluse dans le canon officiel des Écritures chrétiennes.

Son contenu dépeint Jésus comme un enfant divin, doté de pouvoirs surnaturels (un peu comme un jeûne dieu dans un mythe grec). Parfois, ce jeûne Jésus fait preuve d’une nature vengeresse et arrogante en maudissant ou même en tuant ceux qui le contrarient. (Voir Q 3.46, 49.)

Injīl (Évangile)

Le terme Injīl, ou Évangile, trouve ses racines dans le mot grec « evangelion », qui signifie « évangéliser » ou « partager la bonne nouvelle. » Même s’il s’agit d’un mot étranger, il est inclus dans le Qur’ān. Ce mot est mentionné douze fois dans le Qur’ān, principalement pendant la période médinoise. Selon l’Islām, l’Injīl est un livre qu‘Allah a révélé directement à Jésus. Les musulmans croient que l’Injīl contient une prophétie

concernant la naissance et la venue de Muḥammad (Q 7.157 ; Q 61.6). Bien que le Qur’ān ne fasse aucune distinction entre l’Injīl et les Évangiles du Nouveau Testament, l’utilisation du singulier Injīl dans le Qur’ān a conduit les théologiens musulmans à porter des accusations contre les chrétiens en affirmant qu’ils ont corrompu l’Évangile original (Injīl) pour accommoder les doctrines chrétiennes ultérieures, telles que la Trinité. Selon ces critiques musulmans, l’existence de quatre évangiles au lieu d’un seul est la preuve d’une telle corruption.

Jibrīl (Gabriel)

Selon la croyance islāmique, Jibrīl est le délivreur de l’inspiration à Muḥammad. Le nom « Jibrīl » était connu avant l’Islām et est mentionné dans la Bible en Dāniel 8.16 et 9.21. On pense que le nom « Jibrīl » est parvenu à Muḥammad par une source syriaque. La première apparition islāmique du nom « Jibrīl » se trouve à Médine. (Voir l’article « Le Jibrīl de Muḥammad » ).

jibād

Selon les théologiens islāmiques, le terme jihād représente la lutte physique et spirituelle pour la cause d‘Allah. Le concept de jihād comme lutte armée semble être la compréhension prédominante de la plupart des musulmans depuis les derniers jours de Muḥammad. Les érudits musulmans s’accordent à dire que le commandement du jihād est obligatoire pour tous les musulmans, mais ils présentent deux points de vue spécifiant comment les musulmans doivent y obéir : (1) dans le cas d’une guerre islāmique lancée contre les non-musulmans, seuls les musulmans valides sont censés se battre, ou (2) le jihād impose la participation de tous les musulmans, y compris les anciens, les femmes et les enfants.

djinn

Les musulmans croient que les djinns sont des êtres invisibles qui coexistent avec les humains sur terre. Selon la tradition musulmane, les djinns sont considérés comme des hommes, sujets au salut et à la damnation futurs. Même s’ils sont séparés de l’humanité, ils partagent certaines qualités avec les humains, telles que l’intelligence, la discrimination et la capacité de liberté. Ils ont le pouvoir de choisir entre le vrai et le faux ; ils peuvent donc accepter ou rejeter les messages révélés par Allah. Selon le Qur’ān, un groupe de djinns s’est converti à l’Islām après avoir entendu le Qur’ān. (Voir Q 72.1-7 et Q 15.27, dans le deuxième volume de ce livre).

jizya

Il s’agit de la taxe principale imposée par l’Islām à tous les Gens du Livre qui n’embrassent pas l’Islām comme religion. L’objectif de cette taxe est de soumettre et d’humilier le bénéficiaire. En contrepartie, le bénéficiaire peut vivre et pratiquer sa propre foi parmi les musulmans de sa communauté. Le montant de la taxe n’est pas fixe et, sur la base de la décision du gouverneur local, il peut changer d’une région à l’autre, conformément à Q 9.29 : « Combattez ceux qui ne croient pas ».

en Dieu et au jour dernier, et qui n’interdisent pas ce que Dieu et Son apôtre ont interdit, et qui ne pratiquent pas la religion de vérité parmi ceux à qui le Livre a été apporté, jusqu’à ce qu’ils paient le tribut par leurs mains et soient comme des petits ». (Voir plus de discussion sur la jizya dans l’article « Le Qur’ān et les gens d’autres confessions » aux pages 103).

al-Ka‘ba

Depuis l’Islām, ce terme désigne la structure cubique de La Mecque, considérée comme le site le plus sacré de l’Islām. Selon la tradition islāmique, cette structure a été érigée à l’époque d‘Abraham, qui l’a construite avec l’aide de son fils Ismaël. Cette structure de granit, drapée d’une couverture de soie et de coton noirs avec des versets coraniques brodés, mesure environ 43 pieds de haut. À son angle oriental se trouve la Pierre noire, une relique sacrée que la tradition islāmique fait remonter à l’époque d‘Adam et d’Ève.

Cinq fois par jour, les musulmans du monde entier font face à la Ka‘ba lorsqu’ils s’agenouillent pour prier. Au moins une fois dans leur vie, les musulmans (s’ils en sont capables) sont tenus d’accomplir le Ḥajj (pèlerinage) à La Mecque, où ils circumambulent sept fois autour de la Ka‘ba, l’un des cinq piliers de l’Islām. (Voir également Q 2.158. Pour plus de discussion sur les autres ka’bas, voir le commentaire Q 2.125-129).

kdfir/kuffdr

D’un point de vue islāmiste, quiconque ne croit pas en Muḥammad en tant que prophète et n’embrasse pas l’Islām en tant que religion est considéré comme un infidèle, ou kāfir (pluriel : kuffār).

khabar

Une narration sur un événement qui s’est produit est appelée un rapport, ou khabar. Dans le Qur’ān, un tel rapport ne peut être abrogé car cela signifierait que l’événement n’a pas eu lieu et impliquerait qu’il s’agit d’un mensonge. Voir versets abrogés.

Dernier jour

Voir Jour du Jugement.

liturgie

Ce mot est issu d’un mot grec composé, leitourgos ( « un homme qui accomplit un devoir public » ). Au fil du temps, ce mot a pris un sens religieux lorsque les chrétiens l’ont utilisé pour désigner le service public officiel de l’Église. Aujourd’hui, le mot désigne généralement l’ensemble des rites, cérémonies, prières et sacrements de l’Église, par opposition aux dévotions privées.

Magiciens

Les membres de cet ancien culte religieux perse (vers le sixième siècle avant J.-C.) utilisaient des autels de feu et des sacrifices pour accomplir leurs nombreux rituels. Avec le temps, ils ont assimilé et formalisé certaines idées et croyances du zoroastrisme : le monothéisme, la croyance en une divinité suprême et le dualisme, la lutte constante entre la lumière (le bien) et les ténèbres (le mal). À leur apogée, l’influence des Magians s’étendait jusqu’à Bahreïn, Oman et Yamāma (une région d‘Arabie saoudite actuellement appelée Najd).

al-Mahdī (Muhjammad Ibn al-Hj assan al-‘Askarī)

En arabe, al-Mahdī signifie « le guidé ». Selon la croyance islāmique, al-Mahdī, un descendant de Muḥammad, viendra à la fin des temps accompagné de ‘Īsā (Jésus) pour établir un royaume islāmique utopique.

Les chiites diffèrent des sunnites en croyant qu’al-Mahdī (le douzième imām) a disparu. Les chiites duodécimains croient que cet homme n’est pas mort mais a été « caché » par Dieu.

La Mecque (Makka)

Cette ville est le lieu de naissance de Muḥammad et, à son époque, elle était un important centre financier. Au cours des siècles, la Mecque a été appelée de nombreux autres noms, notamment Umm al-Qurā, « Mère des villes », et Bakka. (Voir Q 3.96).

Texte du Qur’ān de la Mecque

C’est la partie du Qur’ān qui a été révélée à la Mecque, selon les enseignements islāmiques. Cette partie comporte soixante-huit chapitres (sūras). Voir Texte coranique médinois.

Médine (Yathrib)

En 622, Muḥammad a migré vers cette colonie agricole florissante pour y diffuser son message sur l’Islām. À l’époque de la Hijra (Hégire) de Muḥammad, cette ville oasis était connue sous le nom de Yathrib. Avec le temps, Muḥammad a interdit ce nom, l’appelant plutôt la « Ville de la Lumière » ou al-Madīna al-Munawara. Aujourd’hui, elle est considérée comme la deuxième ville la plus sainte de l’Islām. Muḥammad y est enterré dans l’al-Masjid al-Nabawī (Mosquée du Prophète).

Texte du Qur’ān médinois

C’est la partie du Qur’ān qui a été révélée à Médine, selon les enseignements islāmiques. Cette partie comporte vingt-huit chapitres (sūras). Voir texte coranique mecquois.

messager

Selon l’enseignement islāmique, un messager est une personne qu‘Allah choisit pour délivrer un message divin. L’islām compte Moïse, David et Jésus parmi ces messagers uniques ; cependant, Muḥammad est considéré comme le dernier et le plus grand messager. (Il convient de noter qu’il n’y a pas de femmes messagères selon les enseignements islāmiques).

Midrash Rabbah

Le mot midrash signifie commentaire, explication, recherche et étude. Le Midrash Rabbah fait référence à un groupe de commentaires et de mythes concernant les cinq premiers livres de l‘Ancien Testament, connus sous le nom de Pentateuque, ou Torah. Ces commentaires sont passés de la récitation orale à la forme écrite et ont été compilés dans un ouvrage massif à la fin du troisième siècle de notre ère.

Mishnah

C’est le premier registre des législations religieuses orales du judaïsme et il est considéré comme le second après le Tanakh (l’intégralité de l‘Ancien Testament) en ce qui concerne son autorité sur les questions religieuses. La mise par écrit de ces traditions orales a commencé après la destruction du temple de Jérusalem en 70 après JC.

La Mishnah contient six divisions appelées sedarim. Chaque sedarim est composé de sept à douze articles. Une section appelée la Gemara a été ajoutée au cours des trois siècles qui ont suivi l’an 70. La Gemara et la Mishnah constituent ensemble le Talmud.

Les enseignants religieux de la Mishnah sont connus sous le nom de tannaim. La Mishnah comprend leurs opinions concernant différentes questions religieuses et certains de leurs dialogues entre eux.

al-Muhdjirūn ( « les émigrants » )

Ce titre s’applique aux premiers disciples de Muḥammad, qui ont émigré avec lui de La Mecque à Médine pendant l’Hijra (1/AD 622).

muḥkamdt et mutashdbihdt

Le Qur’ān indique qu’il contient deux types de versets ; les deux sont des parties fondamentales du livre et les deux doivent être acceptés même si les lecteurs ne comprennent pas toujours. (Voir Q 3.7). Les versets clairs et sans ambiguïté avec une seule interprétation sont appelés muḥkamāt ( « révélations décisives et claires » ). Les versets dont les interprétations ne sont pas claires ou multiples sont appelés mutashābihāt ( « similaires, ambigus, allégoriques » ).

al-mushrikūn

En arabe, le mot mushrikūn signifie littéralement « ceux qui prennent un associé [à Dieu] ». Dans le Qur’ān, ce terme désigne les idolâtres et les polythéistes.

al-mut’a (mariage temporaire)

L’al-mut’a est un type spécial de mariage, où l’homme et la femme conviennent mutuellement d’un arrangement conjugal d’une durée déterminée (une heure, un jour, une semaine, etc.). Comme pour un mariage ordinaire, un certificat est délivré, une dot (paiement pour le temps passé ensemble) est versée et al-‘idda est observé. Cependant, le mariage prend fin comme stipulé dans le contrat de mariage. En cas de décès, aucun héritage n’est attribué à la partie survivante.

Au début de l’Islām, les Sunnī considéraient initialement ce type de mariage comme permis jusqu’à ce que Muḥammad abroge cette pratique par un ḥadīth l’interdisant. Cependant, les chiites tiennent toujours à la légitimité de l’al-mut’a. (Voir l’article « Les femmes dans le Qur’ān » ).

al-Mutakallimūn

Ce terme a d’abord été donné à un groupe de personnes qui étudiaient et pratiquaient le kalām, une discipline philosophique islāmique qui a débuté au deuxième siècle de l’hégire. Maintenant, ce terme est un nom commun pour tous ceux qui cherchent une démonstration philosophique pour confirmer les principes religieux. Les Al-Mutakallimūn recherchent la connaissance théologique par le débat et l’argumentation, en utilisant la raison pour établir et soutenir les principes Islāmù. Le but de ce mouvement était de faire passer les musulmans des croyances traditionnelles à une doctrine vérifiable et de présenter une réponse raisonnée aux mouvements cultuels au sein de l’Islām, ou al-firaq al-d. ālla.

Mu‘tazila, Mu‘tazilite

L’une des écoles théologiques importantes dans l’étude du Qur’ān est la Mu‘tazila. Fondé au deuxième siècle de l’hégire (huitième siècle de notre ère), ce mouvement s’est épanoui pendant l’ère abbasside. Son nom dérive de l’expression « ceux qui se retirent (se séparent) » parce que le fondateur de ce groupe n’a pas soutenu les opinions prédominantes de deux autres écoles, Ahl al-Sunna et al-Khawārij, lors d’une dispute théologique.

al-Nasī’

Le terme s’applique à l’un des mois lunaires du calendrier arabe ; à l’origine, il s’agissait du premier mois de l’année. Le calendrier arabe étant composé de douze mois lunaires sur une année de 354 ou 355 jours, ce mois était prolongé de jours supplémentaires (un mois supplémentaire) tous les trois ans par les premiers Arabes pour compenser la différence entre les années solaire et lunaire (environ onze jours par an). Cette pratique consistant à ajouter périodiquement un mois supplémentaire a été mise en place pour des raisons agricoles et commerciales. Cependant, après 10 H/AD 632, l’extension d’al-Nasī’ fut interdite et l’année musulmane fut limitée à seulement douze mois lunaires.

Orientalistes, Orientalisme

L’orientalisme est l’étude des sociétés et des cultures du Proche et de l’Extrême-Orient par les Occidentaux. En termes de recherche islāmique, les orientalistes ( « al-Mustashriqūn » ) du passé ont essayé de restaurer les textes coraniques et les écrits sacrés qui s’y rapportent et de reconstituer la chronologie de l’histoire de l’humanité.

de tels textes. Nombreux sont ceux qui ont étudié l’histoire de l’exégèse en lisant et en examinant les écrits des savants et des commentateurs islāmiques.

Inscriptions palmyriennes

Découvertes près de Palmyre et des régions adjacentes, ces inscriptions anciennes (attribuées à des marchands et des soldats palmyrènes) ont aidé les chercheurs dans leurs études de l’épigraphie sémitique. La plus ancienne inscription date de 44 avant J.-C. et la plus récente de 274 après J.-C..

Les gens du livre

Les jurisprudents de l’Islām s’accordent à dire que les gens du Livre sont les juifs et les chrétiens. Certains incluent également les Sabéens et les Magyars. Lorsque l’Islām s’est développé, Muḥammad a proclamé que les Gens du Livre devaient payer l’al-jizya (impôt de capitation) s’ils ne se convertissaient pas à l’Islām (Q 46).

Tablette conservée

Selon l’enseignement de l’Islām, il s’agit d’un livre céleste dans lequel Allah a écrit son Qur’ān et l’a préservé de tout ajout ou suppression. Allah l’a fait descendre à Muḥammad à diverses occasions sur une période de treize ans.

prophète

Selon les savants musulmans, la distinction entre un prophète et un messager est que le prophète reçoit un message par l’intermédiaire d’un ange, l’entend dans son cœur ou reçoit une vision. Le messager reçoit une révélation supérieure par l’intermédiaire de Jibril (Gabriel).

Quraysh

Ils étaient les tribus de la Mecque et de ses environs au début de l’histoire de l’Islām. Il a été dit que la première personne à les unir était Quṣay Ibn Kilāb. Ces tribus étaient dans le commerce et non dans l’agriculture ou le pastoralisme.

rabbin/rabbin

Bien qu’il soit parfois un chef spirituel, un rabbin est un enseignant officiellement ordonné et un maître de la loi juive. Il possède l’éducation nécessaire pour enseigner la Halacha (voir littérature rabbinique) et émettre des instructions concernant les traditions sociales. Le cinquième surā du Qur’ān est également nommé le chapitre des rabbins.

littérature rabbinique

Ce terme fait référence à la Halacha, qui est l’ensemble des traditions qui s’appuient sur la loi juive orale. Les commentaires et explications contenus dans la Halacha sont utilisés par les Juifs pieux comme un guide pour mener une vie religieuse, éthique et morale. Dans les études historiques, ainsi que dans ce livre, le terme est utilisé en référence aux commentaires des premiers rabbins sur les livres saints, par exemple la Torah, avant le septième siècle de notre ère. Les rabbins ont verbalement

enseignaient et expliquaient les livres saints à leurs disciples, qui, devenus eux-mêmes rabbins, transmettaient ces explications et y ajoutaient les leurs. Ces commentaires et explications oraux ont finalement été mis par écrit au deuxième siècle de notre ère.

Ramadan

Le Ramadan est l’un des mois lunaires du calendrier musulman. Chaque année, durant ce mois, les musulmans jeūnent depuis la deuxième année de l’Hijra (AḤ2). Pendant le Ramadan, les musulmans s’abstiennent de manger, de boire et d’avoir des relations sexuelles du lever au coucher du soleil. L’exemption du jeûne n’est accordée qu’aux personnes malades, aux femmes enceintes ou en période de menstruation, aux voyageurs, aux jeunes enfants et aux personnes souffrant d’un handicap mental. Toutes les autres personnes sont tenues de jeūner pendant ce mois. La punition pour avoir rompu intentionnellement le jeûne pendant le Ramadan est de nourrir soixante personnes pauvres ou de jeūner deux mois consécutifs.

al-Sab ‘al-Mathāni

Ce titre désigne l’ensemble du Qur’ān ou plusieurs de ses parties. Il désigne également la première surā du Qur’ān, qui contient sept (sab’) versets. Le mot mathānī a plusieurs significations et applications :

  • Signifie répéter (ou second) et s’applique au premier surā car il est répété lors de chaque prière.
  • S’applique aux versets qui parlent de louange (thanā’), comme les versets de Q 1.
  • S’applique à un groupe de plusieurs sūras, commençant par Q 2 et se terminant par Q 9 (considéré comme le dernier surā). Il s’applique de la même manière à une liste de vingt-cinq sūras, à l’exclusion de Q 1.
  • Se réfère aux sūras ayant plus de dix mais moins de cent versets.
  • Fait référence à la Mithnā, un « registre des actes » écrit, qui sera lu le jour du jugement. Dans une telle interprétation, le Qur’ān a une autorité primordiale.
  • Fait référence à la Mishnah (Mithnā en arabe), une œuvre littéraire juive qui a été écrite comme source d’instruction religieuse en plus de l‘Ancien Testament.
  • Fait référence à un terme mentionné dans Q 15.87 : « Nous t’avons déjà apporté le Sept de la Répétition, et le puissant Qur’ān.

Notons que le verset ci-dessus (Q 15.87) sépare l’œuvre, Sab’ al-Mathānī, du Qur’ān par l’emploi de « et ».

Sabéens

Il existe plusieurs groupes qui portent ce nom au Moyen-Orient. (L’un de ces groupes, les adeptes du mandéisme, vivent aujourd’hui sur les rives du Tigre et de l’Euphrate). Les premiers Sabéens mentionnés dans le Qur’ān pourraient faire référence à ceux qui vivaient avant l’Islām en Égypte et dans le sud de la péninsule arabique. À l’apogée de leur empire politique, ils étaient connus pour leur richesse et leur activité commerciale, notamment dans le lucratif commerce des épices. Aujourd’hui, ce groupe primitif n’existe plus.

mois sacrés

Pendant ces mois, les Arabes doivent cesser de se battre entre eux et permettre aux caravanes commerciales de circuler librement sans craindre d’être attaquées. Ces mois sacrés comprennent Rajab, Dhū-l-Qi’da, Dhū-l-Ḥijja, et Muhārram.

Mosquée sacrée (Masjid al-Ḥarām)

Ce site religieux, situé à La Mecque, est considéré comme le centre de culte public le plus sacré de l’Islām. C’est la plus grande mosquée du monde. Au centre de sa cour intérieure se trouve la Ka‘ba, le sanctuaire le plus sacré de l’Islām.

sYadaqa et zakàt

La ṣadaqa (charité) consiste à donner librement à autrui sans obligation religieuse. Une personne peut effectuer la ṣadaqa pour se rapprocher d‘Allah et pour entretenir une relation amicale avec le destinataire du cadeau. Ainsi, la ṣadaqa a une signification similaire à celle d’un cadeau.

La Zakāt, quant à elle, est le troisième pilier de l’Islām. C’est une obligation religieuse de donner un « quart du dixième », c’est-à-dire 2,5 % de sa richesse à des destinataires précis (voir Q 9.60) :

  1. Pauvre
  2. Besoin d’aide
  3. Les collecteurs de Zakāt (littéralement, « ceux qui travaillent pour elle » ).
  1. Infidèles qui se convertiraient à l’Islām s’ils recevaient la zakāt offrant « ceux dont les cœurs sont réconciliés ».
  2. Propriétaires d’esclaves (pour libérer un esclave musulman)
  3. Les débiteurs qui ne peuvent pas rembourser leurs dettes (envers des particuliers, c’est-à-dire pas des sociétés, etc.).
  4. Allah (pour financer les conquêtes et les campagnes de jihād).
  5. Les « wayfarers » musulmans (voyageurs en détresse)

al-aḥāba

Voir Compagnons.

al-Sayf

Voir le verset sur l’épée.

écoles de lecture

Après que le comité de ‘Utḥmān ait terminé son travail et que son codex ait été dispersé dans les régions contrôlées par les musulmans, cinq écoles se sont spécialisées dans la lecture du codex de ‘Utḥmān, formant et éduquant leurs disciples selon les lectures de certains savants respectés :

  • école de Basra (lecture d‘Abū ‘Umar Ibn al-‘Alā)
  • école de Kufa (lectures de ‘Āṣim Ibn Abī al-Nujūd, ‘Alī Ibn Ḥamza, et Ḥamza Ibn Ḥabīb)
  • école de Damas (lecture de ‘Abd Allah Ibn ‘Āmir)
  • école de la Mecque (lectures de ‘Abd Allah Ibn Kathīr et Muḥammad Ibn ‘Abd al-Raḥmān Ibn Muhāyṣin)
  • école de Médine (lecture de Nāfi’ Ibn Abī Na’īm)

Chiites duodécimains

Ce groupe chiite est la plus grande branche de l’Islām chiite. Le nom de duodécimains vient de leur croyance en douze chefs divinement ordonnés, connus sous le nom des Douze Imāms.

Les chiites duodécimains sont également la plus grande dénomination qui adopte la doctrine Ja’fari (les enseignements du sixième Imām Abū Ja’far al-Ṣādiq (83-148 H). Parce que ce groupe suit les enseignements de cet imām, les duodécimains sont également appelés Imāmīya. Cette dénomination croit que les Douze Imāms, ainsi que Fāṭima et son père Muḥammad, étaient sans péché.

Une autre croyance veut que le douzième imām, Muḥammad Ibn al-Ḥassan al-‘Askarī (255 H), qui a disparu de la vue lorsqu’il est descendu dans un tunnel pour échapper aux Abbassides, soit toujours vivant. Mais personne ne peut le rencontrer, sauf ceux qui sont sincères parmi ses compagnons. Voir al-Mahdī.

Verset sur la lapidation (oyat al-rajm)

Dans la sharī‘a (loi islāmique), la règle pour un adultère marié est la mort par lapidation. Selon Ibn Kathīr, dans son Tafsīr (commentaire), cette règle semble provenir d’un hadith (parole traditionnelle de Muḥammad), qui dit : « Le vieil homme et la vieille femme, s’ils commettent l’adultère, lapidez-les carrément ». Un modèle de punition d‘Allah. Et Allah est Puissant, Sage. » Ce verset faisait autrefois partie de Q 33, mais il a finalement été retiré du Qur’ān. Malgré son retrait, sa décision est toujours valable selon la croyance islāmique.

sunna/sunan

Selon les croyances islāmiques, la sunna est le mode de vie prescrit basé sur les enregistrements narratifs des paroles (ḥadīths) ou des actions de Muḥammad. Voir ḥadīths.

Verset de l’épée (al-Sayf)

Ce verset se trouve au verset 5 de la surā al-Tawba (Q 9.5) du Qur’ān. (Le contexte de ce verset est contenu dans Q 9.1-29.) Le verset de l’épée est considéré par de nombreux spécialistes comme l’un des tout derniers commandements révélés par Muḥammad à ses disciples. Il ordonne aux musulmans de combattre par l’épée les idolâtres, y compris les chrétiens et les juifs. On pense également que ce verset a abrogé et annulé 114 versets qui prônent la paix (versets « paix » ) dans le Qur’ān.

Tjāghnt

Ce mot apparaît six fois dans le Qur’ān avec plusieurs significations différentes : « les idoles », « Satan », et « le devin ». On dit que ce mot pourrait être d’origine étrangère, comme d’autres mots du Qur’ān, tels que Ṭālūt et Jālūt. On dit aussi que le mot a une racine syriaque qui signifie « erreur, ou conduire à l’erreur ». Dans l’ancien hébreu, il signifie « idole ».

al-taqīya

Cacher ou déguiser des pensées et des croyances personnelles sous de fausses apparences au nom de la sécurité est appelé al-taqīya (dissimulation). Parmi les exemples de ce type de comportement, on peut citer le fait de faire semblant de prêter allégeance à un souverain ou à un pays particulier ou d’observer des pratiques religieuses locales pour protéger ou favoriser ses intérêts. Le Qur’ān autorise les musulmans à utiliser l’al-taqīya pour se protéger du mal (Q 16.106). Les chiites ont utilisé cette doctrine à l’époque où ils étaient persécutés par les Sunnīs et continuent de l’utiliser encore aujourd’hui.

Certains des groupes Sunnī ont également fait usage de cette doctrine à l’époque abbasside lorsque la question de la création du Qur’ān a été soulevée. Tout musulman qui prenait publiquement la position selon laquelle le Qur’ān était éternel et non créé était exécuté à cette époque.

Targum

Le mot targum est un mot hébreu-araméen qui signifie l’interprétation et l’explication de la Torah pour les synagogues. L’ancien targum a été transmis oralement pendant des siècles. Cette transmission orale a été continuellement modifiée pour s’adapter à son public et aux conditions qui prévalaient. En raison de ces changements au fil du temps, il existe aujourd’hui plusieurs copies du targum écrit concernant les cinq premiers livres de Moïse. Le commentaire trouvé dans le Targum, appelé Midrash, reflète les interprétations scripturaires des anciens Juifs.

Traité de Ḥudaybīya

En 6e année de l’hégire (628 ans), Muḥammad et 1400 de ses disciples se rendent à la Mecque pour effectuer un petit pèlerinage. Les Quraysh, ennemis de Muḥammad, interceptèrent les musulmans à Ḥudaybīya, située à l’extérieur de La Mecque. Pour résoudre la crise sans effusion de sang, les deux parties signèrent un traité dans le but d’établir une trêve de dix ans. Les musulmans espéraient que la trêve leur permettrait d’étendre librement leur influence, leur territoire et leur puissance militaire au cours de la décennie suivante. Deux ans après la signature du traité (8e année de l’Hégire / 629e année après J.-C.), Muḥammad est retourné à La Mecque avec 10 000 musulmans et a conquis la ville.

Le comité de ‘Utḥmān

Vers l’an 30/ 650, ce comité (qui comprenait Zayd Ibn Thābit, Sa‘īd Ibn al-‘Ās., ‘Abd al-Raḥmān Ibn al-Ḥārith Ibn Hishām, ‘Abd Allah Ibn al-Zubayr, et d’autres) a été chargé par ‘Utḥmān, le troisième calife, de compiler et de rédiger l’histoire de l’humanité.

Qur’ān dans la langue des Quraysh. (Voir l’article « Compilation du Qur’ān » ).

al-Ẓāhirīya

L‘Al-Ẓāhirīya, une école de droit fondée au neuvième siècle de notre ère, suit une méthode idéologique et législative qui appelle à s’en tenir au Qur’ān et à la sunna de Muḥammad. Elle rejette toutes les autres opinions en dehors de ces sources et les considère comme spéculatives.

zakāt

Voir ṣadaqa et zakāt.


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Le Qur’ān expliqué: Analyse critique

” Coran, Ecrits Naskh. Signé par Ahmad al-Neyrizi, Datation : 1718.”
Musée national d’Iran. Photo Vigi-Sectes

La croyance la plus sacro-sainte de la foi islāmique est peut-être que le Qur’ān est un livre miraculeux. Il est considéré comme le miracle ultime de l’Islām : non seulement un livre envoyé du ciel, mais un livre parfait dans sa langue et sa structure, qui ne pourrait jamais être reproduit par l’homme.

En tant que tel, le Qur’ān ne doit pas être remis en question. Lorsque des questions se posent, la plupart des érudits islāmiques ne les traitent que dans l’optique que le Qur’ān est un message miraculeux d‘Allaḥ Si, en fait, cette hypothèse pouvait être prouvée comme étant erronée, les musulmans seraient habilités à soumettre le Qur’ān à une véritable analyse critique, de la même manière que tous les autres textes religieux de l’histoire ont été analysés.

Bien que l’Islām affirme uniformément que le Qur’ān est un livre céleste, les érudits musulmans ont trois points de vue différents concernant sa « révélation » :1

  • JibrīlD (Gabriel) a mémorisé le Qur’ān à partir de la Tablette préservée et l’a fait descendre à Muḥammad en paroles et en sens.
  • Jibrīl descendit et ne partagea avec Muḥammad que les significations, que Muḥammad apprit et qu’il exprima ensuite aux autres dans la langue arabe.

Jibrīl alqā ( « récitait » ) les significations à Muḥammad, qui exprimait ensuite ces significations en langue arabe.

Cette théorie ouvrirait grand la porte à l’analyse critique du Qur’ān, car elle considérerait le Qur’ān comme un texte de Muḥammad et non un livre divin. Si le Qur’ān, en termes de structure, de style et de formulation, est un texte de Muḥammad et non un texte d‘Allah, cela signifie qu’il s’agit d’un livre fait par l’homme, sujet à la recherche et à la critique.

Ce point de vue aurait pu aider les érudits à comprendre le Qur’ān en le libérant de toute restriction antérieure. Mais peu de musulmans ont osé aborder les conséquences qui résulteraient de la poursuite de cette vision de la révélation coranique.

Malgré la limitation de la liberté intellectuelle pour ceux qui recherchent la vérité sur le Qur’ān, cette suppression n’a pas empêché l’émergence de figures intrépides dans les études arabes et islāmiques qui ont exprimé des opinions plus profondes que la théorie ci-dessus. ‘Abd Allah Ibn al-Muqaffa‘ (mort vers 139 H./ 756 J.-C.), l’un des génies de la langue arabe, a écrit un livre s’opposant au Qur’ān. 2 L’histoire nous donne également le nom de Abū al-Ḥussayn Aḥmad Ibn Yaḥyā Ibn Isḥaq al-Rāwandi, du troisième siècle de l’hégire (neuvième siècle de notre ère), qui a écrit un livre intitulé al-Zumurrud. Il y aborde la biographie de Muḥammad et le qualifie de faux prophète. Ibn al-Rāwandi a également critiqué le Qur’ān dans son livre al-Dāmigh, un ouvrage qui n’existe malheureusement plus, bien que l’on en trouve des extraits épars dans les livres de ses détracteurs. 3

Au troisième siècle de l’hégire, ‘Abd al-Masiḥ Ibn Isḥaq al-Kindi a écrit ses célèbres excuses connues sous le nom de Risālat al-Kindī en arabe. Il s’agit d’une réponse à une lettre d’un savant musulman appelé Ismā’il al-Hāshimi. Dans cette apologie, al-Kindi aborde de nombreuses questions, comme la défense de la doctrine chrétienne, l’examen de la biographie de Muḥammad et la critique du Qur’ān. Dans le contexte de la réfutation de l’éloquence du Qur’ān, il pose cette question provocatrice:4

Lorsque les poètes composent leur poésie, et la pèsent pour s’assurer qu’elle est à la bonne échelle, ce qui est plus difficile et plus précis dans le sens, elle reste cohérente. Le fait qu’ils choisissent des mots purs, clairs comme le cristal, et complètement arabes avec une bonne signification cohérente est plus parfait dans l’adhésion aux règles et mieux formé. Car votre livre [le Qur’ān] est plein de rythmes brisés, de mots incongrus, et d’exagérations dans les significations qui n’ont aucun sens. Si vous dites que ses significations sont les plus précises, nous vous demandons : quelle signification étrange avez-vous trouvée ? Montrez-le nous et informez-nous à son sujet afin que nous puissions l’apprendre de vous.

Plus tard au quatrième siècle de l’hégire (dixième siècle de notre ère), Muḥammad Ibn Zakariyā Abū Bakr al-Rāzi (Abū Bakr al-Rāzi), le médecin et chimiste, critique le Qur’ān sous tous ses aspects. Il rejette l’affirmation selon laquelle le Qur’ān est un miracle et répond à la demande de produire un livre religieux comme celui-ci par le commentaire suivant:5

Si vous en voulez un semblable en termes de meilleurs mots, nous pouvons vous en procurer mille semblables à partir des mots des rhéteurs, des éloquents et des poètes : des mots plus fluides, plus précis dans leur signification, plus éloquents dans leur fonction et leur expression, et plus formés dans leur rythme. Si cela ne vous convient pas, alors nous vous demandons de nous dire ce qu’est ce « mille semblable » que vous nous demandez de vous présenter.

Il remarque également que

« nous trouvons les paroles d‘Aktham Ibn Ṣayfī [un Arabe connu pour ses sages paroles et ses proverbes] meilleures que certaines sūras du Qur’ān » 6.

Abū Bakr al-Rāzī remarque contre le Qur’ān, sa longueur, ses répétitions et ses contradictions. Il objecte également qu’il contient des mythes provenant de sources anciennes. Il les décrit comme des sujets n’étant d’aucune utilité. Quiconque étudie l’histoire est obligé de convenir avec Abū Bakr al-Rāzī que les histoires du Qur’ān, ne sont que des mythes et des contes qui ne sont pas vrais.

Cette critique douloureuse a conduit un chercheur islāmique contemporain, Muḥammad Aḥmad Khalaf Allah, à tenter de trouver un moyen de sortir de ce piège. Dans son livre al-Fann al-Qaṣaṣī fī al-Qur’ān al-Karīm, il présente le point de vue selon lequel derrière les histoires du Qur’ān se cachent des objectifs pratiques, et le but n’est pas l’historicité mais l’admonition. Il conclut donc que ce sont des histoires vraies du point de vue du résultat final, mais pas du point de vue historique. Quoi qu’il en soit, la théorie de Khalaf Allah réfute la représentation du Qur’ān comme un livre faux et mythique en le citant :

«  … le mensonge ne viendra pas à lui, ni de devant lui, ni de derrière lui – une révélation du sage, du louable » (Q 41.42).

Nous apprenons également d’Ibn al-Nadīm que d’autres auteurs ont critiqué l’authenticité du Qur’ān. Il s’agit notamment de Yaḥyā Ibn al-Ḥārith, Ibn Shabīb, Aḥ mad Ibn Ibrahīm al-Warrāq, et Ya‘qūb Ibn Abī Shayba. 7 Malheureusement, leurs œuvres sont perdues, ou plus précisément, ont été intentionnellement ignorées et écartées par une culture d’une religion autoritaire singulière.

Si, tout au long de l’histoire, des érudits ont tenté de faire une analyse critique du Qur’ān, la plupart ont été réduits au silence par une religion qui rejette violemment toute analyse. Si le Qur’ān est effectivement un livre saint et miraculeux, il devrait résister à l’examen. Tout au long de ce texte, nous proposons des analyses provenant de :

  • ces spécialistes historiques qui ont osé s’exprimer,
  • ainsi que des sources contemporaines
  • et de nos propres experts en Islām.

Notes

  1. al-Zarkashī 1: 229-330; compare with Abū Zayd 42, 45 and al-Ḥaddād I‘jāz al-Qur’ān 14-15.
  2. Badawī 80.
  3. Ibid. 90-93.
  4. Muir, Apology of al-Kindy 78-80.
  5. Badawī 250.
  6. Ibid. 250-251.
  7. Ibn al-Nadīm 39.

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Le Qur’ān expliqué: Historique du Qur’ān, Introduction

La religion est une recherche systématique de Dieu et de la vérité. C’est un ensemble de croyances et de pensées concernant la divinité de Dieu et sa relation avec l’homme. Lorsque l’on examine les prétentions d’une religion, il faut tenir compte de la source de l’autorité sur laquelle cette religion fonde ses prétentions.

Selon la doctrine islāmique, Muḥammad est le messagerD d‘AllahD (exemples : Q 2.101, 279 ; Q 3.32) et le « Sceau des Prophètes » (Q 33.40) sur lequel le Qur’ān a été révélé par un intermédiaire céleste. Cet intermédiaire est appelé « l’Esprit fidèle » (Q 26.193) et d’autres fois « Esprit Saint » (Q 16.102). Après la migration de Muḥammad à Médine, cet intermédiaire a été appelé « Gabriel » (Q 2.97-98). (Voir l’article « Le Jibrīl de Muḥammad » ).

Le Qur’ān a été révélé à Muḥammad en langue arabe (Q 12.2, Q 13.37, Q 20.113). Muḥammad a donné cette révélation à un groupe de personnes qui, avant cette période de l’histoire, n’avait pas de livres révélés par le ciel, et n’avait jamais eu de prophète envoyé (Q 34.44). Le Qur’ān affirme dans ses versets qu’il fait partie de la série des livres saints, par exemple la TorahD, l’Évangile (Q 2.41, 91, 97 ; Q 3.3, 50).

Cette période de révélation s’est déroulée sur une période de vingt-trois ans, (610-632 ap. J.-C.), au cours de laquelle Muḥammad s’est déclaré prophète. Après la mort de Muḥammad, ses compagnonsD ont rassemblé le Qur’ān dans un livre. (Voir l’article « Compilation du Qur’ān » ).

Noms du Qur’ān

Les musulmans ont donné à leur livre le plus sacré plusieurs noms différents, chacun ayant son origine et sa signification propres.

Le Qur’ān

Le nom commun du livre saint de l’Islām est le Qur’ān (Q 2.185). Le nom Qur’ān apparaît environ soixante-dix fois dans le Qur’ān. Les avis des savants varient concernant l’origine et la signification du mot Qur’ān :

  1. Qur’ān vient du mot qara‘a, qui signifie « réciter ». Les tenants de cette opinion disent que l’expression le Qur’ān apparaît avec ce sens dans Q 75.17-18, où l’on lit en arabe avec le mot Qur’ān et ses dérivés : « C’est à nous de le recueillir et de le lire ; et quand nous le lisons, alors suivez sa lecture ». 1
  2. Qur’ān est une description suivant la forme grammaticale arabe fu’ldn. Qur’ān est alors considéré comme un dérivé du mot qari, qui signifie « rassembler ». Il est similaire à l’expression « qara‘ta al-md’a fī al-ḥawd. » qui signifie « tu as recueilli l’eau de la baignoire « 2.
  3. Qur’ān est dérivé de qarantu, qui signifie « apparier une chose à une autre » ou « les fusionner ensemble ». Le Qur’ān a reçu ce nom en raison de la manière dont ses sūras, ses versets et ses lettres ont été fusionnés pour former un tout. 3
  4. Qur’ān « est dérivé de qard’in parce que ses versets se confirment les uns les autres et, à bien des égards, se ressemblent ; ils sont donc similaires « 4.
  5. Qur’ān est un nom propre unique, non emprunté à d’autres sources connues. Il s’applique aux paroles révélées à Muḥammad. 5

Il est intéressant de noter que de nombreux commentateurs et exégètes musulmans ont ignoré la racine sémitique de qur’ān, qui est קרא (qara‘a), signifiant « réciter ». Cette racine, qara‘a, est susceptible de provenir de la région araméenne-cananéenne. Le mot qur’ān est présent en hébreu, en phénicien, en araméen et en syriaque. 6

Une opinion soutient que l’origine du mot qur’ān a été influencée par l’expression hébraïque מִקְרָא, qui, selon l‘Ancien Testament, a ensuite signifié « récitation, lecture » (Neh. 8.8). Cette expression מִקְרָא est également reprise à plusieurs reprises dans les écrits rabbiniques. Cependant, la plupart des chercheurs penchent pour l’idée que qur’ān vient du syriaque ܐܢܝܪܩ , qui signifie « lecture, récitation » et est utilisé en relation avec l’étude de la Bible.

La similitude entre les mots arabes et syriaques est claire. Les Syriaques appelaient les livres, ou chapitres, de la Bible qui sont lus à l’église ܐܢܝܪܩ, ou lectionnaires. Ainsi, Muḥammad a choisi pour son livre le nom qui lui était alors familier. Sans aucun doute, le mot qur’ān est parvenu à Muḥammad à partir de sources chrétiennes. 7

Dans le Qur’ān, le verbe qara’a ­apparaît chaque fois que Muḥammad partage une révélation, à l’exception de quatre endroits. Deux de ces exceptions font référence aux autres livres saints (Q 10.94 ; Q 17.93). Les deux autres font référence au « Livre » (registre des actes) qui sera remis aux gens le jour du JugementD (Q 17.71 ; Q 69.19). Toutes ces références montrent que l’inclusion du verbe qara‘a dans le Qur’ān est toujours associée aux livres célestes. 8

Al-Muṣḥaf

Un nom commun pour le Qur’ān est al-Muṣḥaf ( « le Codex » ), dont le pluriel est maṣāḥif. La racine du mot semble être uḥuf. Selon un récit islandais, le mot a une racine abyssinienne. Lorsque le premier calife Abū Bakr N eut rassemblé les différentes parties du Qur’ān, il réunit ses conseillers pour discuter de la question du nom du livre. Certains d’entre eux voulaient le nommer Injīl D ( « Évangile » ), mais cette suggestion fut rejetée. D’autres proposèrent de le nommer al-Sifr ( « le livre, le document » ), mais cette suggestion fut également rejetée. Un conseiller, Ibn Mas‘ūd », dit qu’il avait entendu dire que les Abyssiniens utilisaient le nom al-Muṣḥaf et le suggéra. Sa suggestion fut acceptée. 9

Al-Furqān

Le célèbre nom d’al-FurqdnD ( « le critère » ) est très utilisé, mais il est moins courant qu’al-Qur’ān et al-Muṣḥaf. Il est mentionné dans Q 2.185, Q 3.4, et Q 25.1.

L’expression al-Furqān ne se limite pas au Qur’ān mais est mentionnée lorsqu’il s’agit d’autres livres saints. Par exemple, cette expression est utilisée pour décrire les livres de Moïse (Q 2.53 ; Q 21.48). La Torah (les cinq premiers livres de l‘Ancien Testament) et le Nouveau Testament sont également appelés collectivement par ce nom (Q 3.4).

Le Qur’ān déclare que si une personne croit en Allah, il fait de cette croyance pour la personne un furqān (Q 8.29). De plus, la victoire de Badr (Q 8.41) est appelée (en arabe) « le jour d’al-Furqān. » 10

Toutes les utilisations diverses du nom al-Furqān nous amènent à considérer sa racine sémitique. Ce mot est présent dans la littérature rabbiniqueD comme פרְקָז, qui signifie « sauver ou racheter ».11

Dans son livre, The Foreign Vocabulary of the Qur’ān, Arthur Jeffery, orientaliste occidental°, retrace l’histoire de ce mot furqdn et propose cette synthèse12.

Il ne fait aucun doute que Muḥammad lui-même a emprunté le mot « Furqān » pour l’utiliser comme un terme technique et lui a donné son propre sens particulier. L’origine de cet emprunt est, sans aucun doute, la concordance des chrétiens de langue araméenne.

Autres noms

Le Qur’ān est appelé par d’autres noms communs :

  • al-Kitāb ( « le Livre » ) dans Q 2.2
  • al-Waḥī ( « l’Inspiration » ) dans Q 21.45
  • al-Dhikr D ( « le rappel » ) dans Q 15.9

Dans les livres de la science coranique, il y a cinquante-cinq noms donnés au Qur’ān, dont les exemples suivants:13.

  • Nūr ( « Lumière » ) dans Q 4.174
  • Shifā’ ( « Guérison » ) dans Q 17.82, Q 41.44
  • Maw’iẓa ( « Guidance » ) dans Q 3.138, Q 10.57

Structure du Qur’ān

Il y a quatre éléments structurels principaux dans le Qur’ān:14

Al-Qur’ān est le livre.

Al-Sūra est un chapitre du Qur’ān et équivaut à un poème.

Al-Àya est similaire à un vers de poésie et sera appelé « vers » dans ce livre.

Al-Fàṣila est la fin du vers et fait office de rime.

Le Sūra

La surā est un chapitre du Qur’ān. Son pluriel est suwar (sūras). Le mot surā apparaît dans le Qur’ān dans Q 2.23, Q 10.38, et Q 11.13.

La plupart des versets qui mentionnent le mot surā appartiennent à la dernière période de l’activité de Muḥammad, lorsqu’il se trouvait principalement à Médine. Les sources islāmiques ne contiennent pas d’informations indiquant l’origine de ce mot. Theodor Nöldeke et d’autres orientalistes suggèrent qu’il vient de l’hébreu שׁוּרָח, utilisé dans la MishnahD, et qui signifie « une file, ou une chaîne ». Le problème avec cette vision est que שׁוּרָח n’est pas associé aux livres saints, alors que le mot surā dans le Qur’ān est exclusivement associé aux livres saints. Cette association oblige Hartwig Hirschfeld à penser que le mot est équivalent au mot juif סדרה, qui est un terme connu pour les marqueurs de section dans les livres hébreux. Jeffery pense que le mot surā vient du mot syriaque ܐܛ~ܪܘܣ, qui signifie « écriture ».15

Selon le codex ‘Utḥmānic, qui est le Qur’ān le plus utilisé, il y a 114 sūras. Selon certains comptes, Q 8 et Q 9 sont considérés comme une seule surā, ce qui fait que le nombre total de sūras est de 113.16 Le nombre de sūras dans le codexD d’Ibn Mas‘ūd est de 112 sūras, puisqu’il n’inclut pas Q 113 et Q 114, connus sous le nom de al-Mu‘awwidhatayn, les deux chapitres de recherche de refuge. Cependant, dans le codex d‘Ubayy Ibn Ka‘b, le nombre de sūras est de 116, car il ajoute les deux sūras al-Ḥafd et al-Khal’. 17 (Voir l’article « Textes coraniques controversés ».) D’autres disent que le codex d’Ibn Ka‘b contient en fait 115 sūras car il combine Q 105 et Q 106 en une seule surā. 18 (Voir l’article « Compilation du Qur’ān ».)

Une surā peut souvent avoir plus d’un nom. Par exemple, la surā Muḥammad (Q 47) est également appelée al-Qitāl ( « Le combat » ). 19 Le nom officiel de Q 65 est surā al-Ṭalāq, ou « Chapitre du divorce ». Q 65 est surnommée surā al-Nisā al-Qusrā ( « Le plus petit chapitre sur les femmes » ) parce qu’elle contient un contenu similaire (questions relatives aux femmes) à celui de Q 4 mais est plus courte.

L’Āya

Le mot āya est parfois traduit par « vers ». Le pluriel de āya est āay ou āyāt. Ce mot apparaît plusieurs fois dans le Qur’ān et sa signification arabe est « la marque ». Il est également « présent dans la poésie ancienne … [du célèbre poète arabe] Imrū’ al-Qays … et était donc en usage avant l’époque de Muḥammad « 20.

Plus tard, l’expression āya a fini par désigner un verset du Qur’ān. Malgré le fait que le mot āya soit répété tout au long du Qur’ān, il apparaît rarement dans les versets mecquois . 21

Bien qu’il n’y ait pas de racine pour le mot āya (āyāt) en arabe, il a probablement atteint les Arabes par l’intermédiaire des chrétiens parlant le syriaque. Ce mot syriaque est utilisé exactement comme le mot hébreu אוח .. En hébreu, le mot āya est dérivé du verbe אוח , qui signifie « indiquer ou marquer ». Les références à ce mot que l’on trouve dans plusieurs livres de l‘Ancien Testament indiquent des significations multiples : les signes (marques) des saisons (Gen. 1.14); les étendards, ou bannières militaires (Num. 2.2); les signes pour se souvenir (Jos. 4.6); les miracles et les prodiges qui révèlent la présence divine (Deut. 4.34 ; Ps. 78.43); et les signes ou avertissements qui accompagnent et témoignent des œuvres des prophètes (Exod. 3.12 ; 1 Sam. 10.7, 9). Ce que l’on remarque d’emblée, c’est que les usages de אוח sont très proches du sens coranique du mot. 22

Les désaccords sur les totaux des sūras (chapitres) mentionnés plus haut se produisent de la même manière avec le nombre de versets du Qur’ān. Bien qu’ils soient basés sur le codex ‘Utḥmānic, même les écoles de lecture les plus célèbres ont calculé les versets différemment:23

  • Premier Médinois (selon Kufa : 6217 versets ; mais, selon Basra : 6214 versets)
  • Dernier Médinois : 6214 versets
  • La Mecque : 6210 versets
  • Basran : 6204 versets
  • Damas : 6227 versets (et aussi 6226 versets)
  • Hummusan : 6232 versets
  • Kufan : 6232 versets

Un autre exemple, Q 112 a cinq versets selon les écoles de lecture mecquoise et syrienne mais seulement quatre versets selon les autres. 24

Al-Fāṣila

Al-fāṣila est le dernier mot d’un verset du Qur’ān. Ces fāṣilas ressemblent aux rimes des lignes poétiques des anthologies de poèmes arabes. Les fāṣila ont souvent dû être pris en considération lors de la composition du Qur’ān arabe actuel afin de préserver les qualités poétiques de la phrase. Cette pratique a conduit à une construction faible, irrégulière ou illogique de certaines structures syntaxiques et de phrases, comme le montrent les exemples suivants25

  • Q 54.41 : Le sujet et l’objet du verbe ne sont pas à leur place dans le but de maintenir la rime. La traduction anglaise de Yūsuf Ali représente le mieux cette syntaxe maladroite : « Au peuple de Pharaon aussi, autrefois, sont venus des avertisseurs (de Dieu). »
  • Q 53.25 : En arabe, le verset dit que « c’est à Allah qu’appartiennent la fin et le début de toute chose ». La « fin » est placée avant le « commencement » pour garder la rime ; autrement le « commencement » aurait été énoncé en premier comme dans Q 28.70.
  • Q 40.5 : Le possessif ya ( « mon » ) est abandonné dans l’arabe et remplacé par un kasra, accent sur le « i », pour garder la rime fāṣila.
  • Q 33.66 : Une lettre inutile a été ajoutée au mot rasūl ( « messager » ) dans le Qur’ān arabe, ce qui en fait rasūlā (forme incorrecte de ce mot), conformément à la rime.
  • Q 21.33 : Au lieu d’utiliser la forme irrégulière normale du pluriel, on utilise le pluriel régulier pour désigner l’objet irrégulier. De plus, dans la grammaire arabe, il existe des singuliers, la forme duelleD (lorsqu’il s’agit de deux sujets ou entités), et les noms pluriels. Dans ce verset, le pluriel est utilisé à la place du duel lorsque le verset parle du soleil et de la lune. Tous ces changements ont été faits pour garder le fāṣila.

On trouve de nombreux exemples de ce genre dans le livre d’al-Raṣāfī, Kitāb al-Shakhṣīya al-Muḥammadīya aw Ḥal-Lughz al-Muqadas. 26

Lorsque la grammaire et la clarté traditionnelles sont apparemment sacrifiées pour maintenir la rime (fāṣila) de ces mots et vers aberrants, on doit se demander comment cet accent sur la rime peut bénéficier à ses lecteurs ?

Le défi du Qur’ān

Les musulmans considèrent le Qur’ān comme un texte miraculeux. Les musulmans croient qu’il est impossible de produire un Qur’ān qui soit égal à celui qu’ils possèdent actuellement. Ils fondent cette conviction sur les défis d’une telle tâche tels qu’ils sont présentés dans le Qur’ān lui-même :

« Dis : ‘Si les hommes et les djinns [jinn] s’unissaient pour apporter le semblable de ce Qur’ān, ils ne pourraient pas apporter le semblable, bien qu’ils se soutiennent mutuellement !’ ». (Q 17.88).

Parmi les exemples similaires, citons Q 11.13 ( « ‘Apportez dix sourates comme lui, conçues …’ » ) et Q 10.38 ( « Apportez une sourate comme lui … » ).

Pour les tribus païennes des QurayshD, le défi de reproduire

« l’équivalent de ce Qur’ān » n’était pas tant une tâche impossible qu’une entreprise ridicule» 27

« De plus, toute tentative de reproduire exactement les compositions de Muḥammad serait futile, puisque ses compositions découlaient de sa propre réserve éducative, de ses expériences psychologiques et de son langage personnel. Si un païen devait imiter le Qur’ān, son imitation ne serait qu’une faible approximation. Le poète Ma‘rūf al-Raṣāfī se fait l’écho de ces difficultés 28

Il est difficile pour un objecteur d’apporter des paroles semblables à celles auxquelles il s’est opposé. Muḥammad le savait bien, c’est pourquoi il a défié son peuple avec calme et assurance, avec tout son courage et sa valeur, en disant :

« Et si vous doutez de ce que nous avons révélé à notre serviteur, alors apportez un chapitre semblable, et appelez vos témoins autres que Dieu si vous dites la vérité » (Q 2.23).

Personne n’a été mentionné comme ayant eu l’intention de s’opposer au Qur’ān […]. Si quelqu’un avait eu l’intention de le faire, il aurait définitivement échoué. Celui qui s’oppose au Qur’ān doit, tout d’abord, avoir une spiritualité exactement comme celle de Muḥammad, et avoir une intelligence comme la sienne et une imagination comme la sienne … Personne ne pouvait s’opposer au Qur’ān et en faire naître un semblable, sauf Muḥammad lui-même.

D’autre part, les musulmans croient que la beauté de la langue du Qur’ān est une donnée, ignorant la réalité selon laquelle la composition du Qur’ān est différente d’une période à l’autre. Les textes mecquois sont enflammés et incitatifs, tandis que les textes médinois sont de la prose sèche. (Voir l’article « Séquence chronologique du Qur’ān ».

Le lecteur objectif peut s’ennuyer en lisant le Qur’ān. L’orientaliste Edward William Lane soutient cette réaction probable du lecteur:29

S’il n’y avait pas l’éloquence de la vieille langue arabe, qui donnait un certain charme à certaines phrases dures et à des histoires ennuyeuses, la lecture du Qur’ān serait impossible. Car on a l’impression d’être descendu de la poésie à la prose. La partie en prose n’a rien qui mérite d’être lu, ce qui compenserait la perte des premiers textes poétiques, car l’effet musical disparaît.

L’opinion de Lane est communément partagée par le grand auteur arabe al-Raṣāfī:30

Ce qui est unique au Qur’ān et une caractéristique qu’il ne partage pas avec le reste des livres célestes et terrestres est : la redondance. Prenez le Qur’ān et lisez une de ses sūras (une des plus longues), puis passez à une autre surā après avoir terminé la première, puis passez à une troisième et une quatrième surā. Compte tenu du sujet traité, on n’a pas l’impression d’être passé d’un surā à un autre. C’est parce que les écrits redondants contiennent principalement la mention des prophètes et de ce qui s’est passé entre eux et leur peuple non croyant, et la mention du paradis, de l’enfer, du retour à la vie, de la résurrection, et le dénigrement des incroyants et de leur tromperie par l’idolâtrie. … Ce qui est le plus étonnant, c’est que le Qur’ān est redevable à la redondance pour son effet sur les āmes de ceux qui le lisent et l’entendent.

Il n’est ni simple, ni habituel parmi les savants qu’un livre utilise une telle redondance, et pourtant, s’en sorte sain et sauf, sauf le Qur’ān [notre mise en gras]. Considérant cela, il est possible d’appeler le Qur’ān « Le livre de l’influence par la redondance ».

l’opinion des Quraysh sur le Qur’ān

Même si les premiers sūras du Qur’ān furent récités dans la langue de la tribu de Quraysh, la majorité des membres de la tribu de Muḥammad ne furent pas impressionnés. En fait, la réaction initiale au Qur’ān par le peuple des Quraysh ne fut pas particulièrement favorable :

  • « Ce ne sont que des contes de vieux » (Q 6.25 ; Q 8.31 ; Q 23.83 ; Q 27.68)
  • Le Qur’ān a été composé par un poète (Q 21.5 ; Q 37.36 ; Q 52.30 ; Q 69.41)

Ils ont également rejeté Muḥammad comme

  • « un sorcier évident », « un magicien, un menteur » (Q 10.2 ; Q 38.4)
  • « un devin » (Q 52.29 ; Q 69.42)
  • « possédé », « fou » (Q 15.6 ; Q 44.14 ; Q 52.29 ; Q 68.2, 51 ; Q 81.22)
  • « ensorcelé » (Yūsuf Ali trans. Q 17.47 ; Q 25.8)

Cette réponse négative est probablement ce qui a incité al-Raṣāfī à faire ces remarques31.

Ils magnifient grandement l’inimitabilité du Qur’ān, mais ils sont incapables de mentionner un seul effet clair de ce miracle qui a conduit au succès de l’appel à l’Islām (Da‘wa Islāmique). Car il est clair que la Da‘wa Islāmique a réussi par l’épée, et non par le miracle du Qur’ān.

Importance de l’étude du Qur’ān

La lecture et l’étude du Qur’ān sont précieuses tant pour leur signification historique que religieuse

A – Source pour l’étude de l’histoire de Muḥammad et des débuts de l’Islām

Le Qur’ān est le récit de l’appel (Da‘wa) de Muḥammad à l’Islām. Ce livre ancien nous aide à comprendre la personnalité de Muḥammad. Par exemple, on y trouve la profondeur des différents soucis que Muḥammad a connus (Q 94), le feu de sa colère contre son oncle Abū Lahab (Q 111), ou encore les lois qu’il a modifiées en fonction de ses décisions humaines, comme sa position envers Zaynab Bint Jaḥsh (la femme de son fils adoptif), où Muḥammad a modifié les lois pour pouvoir l’épouser (Q 33.4, 36, 37, 53).

Nous découvrons également à travers le Qur’ān comment Muḥammad considérait son contexte et comment il le traitait et produisait ses doctrines envers ceux qui lui prêtaient allégeance et ceux qui s’y opposaient. (Voir l’article « Le Qur’ān et les personnes d’autres confessions » ).

Source pour la compréhension du contexte islāmique.

Selon la théorie islāmique, le Qur’ān est l’adresse d‘Allah aux musulmans, le fondement des enseignements islāmiques et la source des législations. C’est le livre éducatif qui nourrit l’esprit islāmique et définit pour le musulman la philosophie de la vie et la façon de se comprendre soi-même ainsi que les autres. Pour les musulmans, le Qur’ān est l’outil qui façonne leur vision du monde.

Malgré la place centrale qu’occupe le Qur’ān dans la vie des musulmans, la plupart d’entre eux, même les musulmans arabes, en ont une connaissance très limitée. Cette connaissance est souvent remplie d’ambiguïtés et de lacunes et entourée d’interdictions héritées. C’est pourquoi nous avons décidé de faire la lumière sur le Qur’ān, en nous appuyant principalement sur les différentes sources islāmiques – les exposés, les récits (adīth) et les récits historiques. Nous avons également fait appel à des œuvres littéraires contemporaines en arabe et dans d’autres langues pour aider le lecteur à acquérir une connaissance approfondie du Qur’ān.

Ce livre contient également des documents de recherche concernant des questions historiques ( « Compilation du Qur’ān » ), des questions intellectuelles ( « Les femmes dans le Qur’ān » ) et des questions sociales ( « Le Qur’ān et les personnes d’autres confessions » ).

Ce livre examine également les sūras du Qur’ān selon leur disposition actuelle, en traitant de trois domaines concernant les versets : (1) l’analyse critique, (2) l’abrogation, et (3) les variantes de lecture. L’objectif de cet examen est d’ouvrir une discussion sérieuse et intellectuelle sur le Qur’ān.

Faits concernant le Qur’ān

Voici quelques faits divers intéressants :32

  • Le mot le plus long du Qur’ān arabe actuel se trouve au Q 15.22 : fa‘asqaynākumūh (فَأَسْقَيْنَاكُمُوهُ), ce qui signifie « ainsi, nous vous le donnons à boire. »
  • Le verset le plus long se trouve dans Q 2.282 et est appelé « le verset de la dette (du prêt) ».
  • Le verset le plus court est le Q 93.1.
  • La surā la plus longue est Q 2 et la plus courte est Q 108.
  • Q 12 est la seule surā qui compte plus de cent versets et qui ne contient aucune mention du paradis ou de l’enfer.

Il y a deux copies du Qur’ān arabe actuel (basé sur le codex ‘Utḥmānic) qui sont utilisées aujourd’hui parmi les musulmans :

(1) le Qur’ān (le plus répandu) selon la lecture de ‘Āṣim telle que racontée par Ḥafs, qui a été publié au Caire sous la direction d’al-Azhar en 1924 et

(2) le Qur’ān selon la lecture de Nāfi’ telle que racontée par Warsh, qui a été publié en Algérie en 1905.


Notes

  1. Abū Shuhba 17.
  2. al-Suyūṭī, al-Itqān 341; Abū Shuhba 17.
  3. al-Suyūṭī, al-Itqān 340.
  4. Ibid.
  5. Ibid. 339; Abū Shuhba 18.
  6. Jeffery, Foreign Vocabulary of the Qur’ān 233.
  7. Ibid. 234; Nöldeke, Tārīkh al-Qur’ān 29-32.
  8. Jeffery, Foreign Vocabulary of the Qur’ān 233.
  9. al-Zarkashī 1: 281-282.
  10. Jeffery, Foreign Vocabulary of the Qur’ān 226.
  11. Geiger 41-42.
  12. Jeffery, Foreign Vocabulary of the Qur’ān 228-229.
  13. al-Suyūṭī, al-Itqān 336-338; al-Zarkashī 1: 273-276.
  14. al-Suyūṭī, al-Itqān 336.
  15. Jeffery, Foreign Vocabulary of the Qur’ān 181-182.
  16. al-Suyūṭī, al-Itqān 422.
  17. Ibid. 423.
  18. Ibid. 427.
  19. Ibid. 362.
  20. Jeffery, Foreign Vocabulary of the Qur’ān 73.
  21. Ibid. 72.
  22. Ibid. 72-73.
  23. al-Dāni, al-Bayān Ḥa’-Ṭa’.
  24. Ibid. 296.
  25. al-Raāfī 561-562.
  26. Ibid. 561-570; compare with the analysis of ila in Nöldeke, Tārīkh al-Qur’ān 34-38 and Sketches 33-34.
  27. Nöldeke, Sketches 36.
  28. al-Raṣāfī 604-605.
  29. Lane cv-cvi.
  30. al-Raāfī 554.
  31. Ibid. 608.
  32. al-Zarkashī 1: 255.

TheQ Dilemma English Book

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Archive web: L’affaire Brian McLaren

Ce texte a été “ressuscité / récupéré” du site Vox Dei, par l’archiveur automatique : Wayback machine.


par nicolas

 L’Alliance Evangélique et la Ligue pour la Lecture de la Bible ouvrent-elles la porte au Nouvel Age dans l’Eglise? Un examen des connexions de Brian McLaren          
Dossier spécial Vigi-Sectes

L’Alliance Evangélique Française (AEF) et la Ligue pour la Lecture de la Bible (LLB) ont invité courant janvier à Paris Brian McLaren, controversé aux Etats-Unis, et auteur de “Réinventer l’Eglise”, qui sort en même temps aux éditions de la Ligue. Séduit par certains aspects de son messages, les responsables de ces 2 oeuvres n’ont pas vu le pire: cet homme n’est pas seulement un libéral, il introduit subtilement la pensée du “Nouvel Age” dans l’Eglise. Et personne n’avait rien vu. En réponse à nos remarques par e-mail, les responsables de la LLB et de l’AEF ont réclamé que soit uniquement “jugé” le livre qu’ils ont édité. J’ai trouvé personnellement cette position un peu légère, et je n’ai pas souhaité la considérer, mais aborder l’ensemble des éléments gênants dans cette affaire. Je laisse chacun juge, m’engage à publier toute déclaration de l’AEF ou la LLB et donne rendez-vous à tous ceux qui veulent débattre de ce sujet ou témoigner sur cette page web.

Des points en apparence positifs

Ses ouvrages comportent cependant des points positifs, qui mettent l’accent sur des défis que doit relever le Corps de Christ. James Sherk, un évangélique américain dont nous avons traduit ici l’article publié sur le site de l’Evangelical Society, a examiné le livre intitulé “The Church on the other Side” (“L’Eglise de l’autre côté”, paru en 2000) et y a relevé quelques points intéressants. Le post-modernisme, dont nous allons parler plus bas, a raison de dire qu’une église doit s’adapter lorsqu’elle grandit afin de mieux répondre aux attentes de ses membres. Il a également raison de dire que l’Eglise peut et doit mieux faire pour plus d’équité dans le domaine social. Enfin, McLaren a émis plusieurs bonnes idées en matière de missiologie moderne, notamment en ce que l’Eglise doit faire un effort pour mieux présenter l’Evangile. “L’inculturation” a aussi son revers.

L’inculturation, un procédé “jésuite”

McLaren se plaint d’avoir été mal compris par des commentateurs peu scrupuleux qui auraient sorti un de ses textes de leur contexte, ce qui lui aurait valu d’être rayé de la liste des participants à une conférence baptiste sur les missions l’an dernier. Sur son blog, McLaren explique ce qu’il a réellement voulu dire et se retranche derrière un article de synthèse (guère convaincant) de l’Associated Baptist Press: dans certains pays, se réclamer publiquement du christianisme équivaut à être assimilé à l’Amérique guerrière, à des moeurs dépravées, au sectarisme religieux, etc. Il conseille donc à ces convertis, pour ne pas offenser la communauté dans laquelle ils vivent, de continuer leur vie comme avant. Cette nouvelle façon d’envisager la missiologie, se défend McLaren, n’est pas nouvelle. En effet, l’organisme Jeunesse en Mission par exemple, s’appuyant sur les cours du télévangéliste Benny Hinn, recommande par exemple aux musulmans ou aux hindous convertis à Christ de continuer d’aller à la mosquée ou au temple, et de s’adresser au Seigneur dans leur coeur. L’inculturation n’est pas l’acculturation, rappelait Jean-Paul II. Et McLaren, par sa promotion des pratiques anciennes de méditation et de prière fait écho à un enseignement développé depuis près d’un siècle par les jésuites, dont il recommande les “exercices spirituels”. Les exemples historiques abondent qui ont contribué à fortement pervertir le message chrétien (parlons seulement de Noël, fête “chrétienne” du solstice ou des esprits protecteurs transformés en “saints patrons”).

Un auteur influent dans le courant “postmoderne”

Cité par le Times comme l’un des 25 évangéliques les plus influents, McLaren est un des penseurs de l’Eglise émergente dont la philosophie peut se résumer en un mot: le postmodernisme. Il définit lui-même sa vision du monde: Nous sommes entrés dans une société post-moderne qui met l’accent sur l’expérience personnelle. L’individu étant incapable de connaître la Vérité, l’absolue référence de la Parole révélée par Dieu n’existe plus.

Un auteur clairement libéral

McLaren ne se cache pas d’être un libéral – mot qui chez nous désigne une personne qui ne croit pas en l’autorité de l’Ecriture. Aux USA, un libéral est certes un protestant très tolérant sur les questions d’avortement et d’homosexualité, mais c’est aussi une personne politiquement “de gauche”. Le 15 décembre 2005, McLaren était arrêté avec d’autres manifestants sur les marches du Capitole où ils entendaient rappeler le gouvernement à ses devoirs sociaux. Il était aux côté de Jim Wallis, activiste du mouvement interfoi Faithful america dont le dernier ouvrage trône en bonne place sur sa table de chevet. Le seul mouvement évangélique que McLaren agrée est le mouvement Anabaptiste, pour son pacifisme. Prônant le pacifisme également, les Quakers, chez qui étudie également le responsable du mouvement dit émergent en Grande-Bretagne. A noter que ce pasteur est membre du mouvement Vineyard, fondé également par un Quaker: John Wimber. Le fils de Martin Luther King reprend également le flambeau de la contestation pacifiste. Il apparaît dans le même réseau et notamment dans l’église syncrétiste du prêtre dont McLaren recommande l’ouvrage, le jour des commémorations pacifistes du 11 septembre.

McLaren et l’enfer

Brian McLaren semble très gêné par la question de l’enfer. Répondant sur le site syncrétiste Beliefnet à la question:  “Qu’est-ce qui vous a fait écarter la question de l’enfer dans le dernier ouvrage de votre trilogie?”, McLaren répond:

“Pour beaucoup de chrétiens, leur foi concerne surtout ce qu’il advient des personnes après leur mort. Cela les distrait de rechercher la justice et une vie pleine de compassion tant qu’ils sont encore sur cette terre. Nous devrions faire demi-tour et jeter de nouveau un oeil aux enseignements de Jésus sur l’enfer. Pour beaucoup de personnes, la doctrine conventionnelle sur l’enfer fait de Dieu quelqu’un de méchant. Ce n’est pas quelque chose que nous devrions laisser perdurer.”

S’il prétend ne pas vouloir choquer les âmes pour les conduire à Dieu, il oublie que la Bible est excessivement claire au sujet du sort de ceux qui meurent sans le Seigneur. Il faut chercher dans le livre d’Alan Jones, un auteur clairement New Age qu’il recommande (voir ci-dessous), à la page 132 de “Reimagining Christianity” pour trouver des déclarations similaires et troublantes: “Il faut retirer la croix du centre du christiannisme. La fixation de l’Eglise pour la mort de Jésus en tant qu’acte universel de salut doit s’achever, et la place de la croix doit être réimaginée dans la foi chrétienne. Pourquoi? A cause du culte de la souffrance et du Dieu vengeur.”

McLaren et la croix

Il est frappant en visitant son site web et ses écrits de constater qu’il ne cite pas la Bible, qu’il ne parle jamais du Saint-Esprit ni de nouvelle naissance. Quand l’agence Baptist Press lui a demandé si une personne devait placer sa confiance dans la mort expiatoire du Christ pour ses péchés, McLaren a répondu:

“Je veux aider les gens à comprendre tout ce qu’ils peuvent à propos de la croix. Je ne dirais pas que cette compréhension (Jésus mourant en sacrifice expiatoire pour toute l’humanité) soit tout ce qui est nécessaire pour être chrétien. Je crois que certaines personnes pourraient être intéressées par cette compréhension mais pas intéressées à suivre Jésus. Ils veulent que le sang de Jésus paie pour leurs péchés afin qu’ils aillent au ciel, mais ils ne sont pas réellement intéressés à suivre Jésus dans leur vie.”

McLaren renvoit dos-à-dos exclusivisme, universalisme et inclusivisme, relativisant ainsi l’orthodoxie évangélique.

McLaren et l’homosexualité
Brian McLaren refuse de donner son opinion au sujet de l’homosexualité, affirmant que cette questions est devenue trop politique.

“J’ai mes propres opinions, mais je ne crois pas que la chose la plus intelligente à faire pour moi soit d’aller partout et faire de ces opinions divergentes une raison de me séparer des autres chrétiens”,

a-t-il déclaré déclaré à Baptist Press.

“Je suis en communion avec des chrétiens qui ont des opinions différentes sur cette question (de l’homosexualité)”.

S’exprimant à propos du dernier livre de McLaren: A generous orthodoxy (“Une orthodoxie généreuse”), le président du Séminaire des Baptistes du Sud aux Etats-Unis, Al Mohler s’inquiète :

“Quand on en vient à des sujets comme l’exclusivité de l’Evangile, l’identité de Jésus-Christ à la fois pleinement Dieu et pleinement homme, à l’autorité des Ecritures comme révélation écrite, ou aux enseignements clairs de la Bible en matière d’homosexualité, ce mouvement refuse tout simplement de répondre aux questions. L’orthodoxie doit être généreuse, mais pas au point de cesser d’être orthodoxe.”

Un témoignage publié sur le site de celui dont il a recommandé l’ouvrage montre clairement la conviction de la mouvance: un homosexuel ne doit pas chercher à être “guéri” mais s’accepter tel qu’il est. Cela est également confirmé par plusieurs articles qui assurent la promotion de la position épiscopalienne (accueillir et aimer tels qu’ils sont les homosexuels) sur le site Explore Faith, dont McLaren recommande la lecture pour son contenu spirituel. Un autre signe convergent: en recherchant sur Google les mots clefs de la spiritualité émergente, on tombe sur une série de sites religieux, libéraux ou New Age, dont l’Eglise Unie du Canada qui avait reconnu en 2000 qu’on pouvait être chrétien et homosexuel. Il n’y a donc pas l’ombre d’un doute: Brian McLaren, au nom de l’accueil et de l’amour, est un libéral pro-homosexuel.

Un auteur faisant la promotion du Nouvel Age

Il a donc recommandé l’ouvrage d’Alan Jones “Réimaginer le christianisme” (Reimagining Christianity) dont la couverture (une croix et un Bouddha ornant un tableau de bord de voiture) met déjà la puce à l’oreille. La table des matières et le préambule d’introduction ne laissent planer aucun doute: nous devons entrer dans une ère de tolérance et dénoncer les chrétiens “littéralistes”, cesser de diaboliser notre frère hindou, musulman ou bouddhiste et découvrir la véritable spiritualité, celle qui cherche à comprendre l’autre. “Cette oeuvre m’a stimulé et profondément encouragé”, affirme McLaren au dos du livre. Si vous êtes de passage à San Francisco, Alan Jones, doyen de la Grace Cathedral, vous invite à venir cheminer dans l’un des 2 labyrinthes spirituels de son église. Cette nouvelle forme de “méditation en marchant” s’appuie sur ce qu’enseignent les anciennes traditions religieuses un peu partout dans le monde. Vous ressortirez transformés après avoir médité dans ce mandala, pratiqué le yoga et les autres activités de l’église, ainsi qu’en témoignent de nombreux témoignages. Vous apprécierez particulièrement celui d’une dame qui accompagne les mourants pour transformer ce moment dramatique en une cérémonie sacrée. Alan Jones est définitivement un des maîtres spirituels du Nouvel Age, comme l’indique ce séminaire où il a enseigné à leur côté.

Encore des connexions New Age

Il a co-écrit un ouvrage avec Tony Campolo, lequel voit dans le mouvement émergent une réponse adaptée au besoin de renouvellement spirituel de notre époque postmoderne. Campolo a été dénoncé par certains comme un “change agent”, personne chargée de “noyauter du dedans les mouvements religieux en y insufflant l’esprit du Nouvel Age, c’est à dire un nouveau mode de pensée, une nouvelle mentalitée imbibée de néo-platonisme, de philosophie Hindoue et de mysticisme oriental”, comme disait Alain Choiquier dans son ouvrage Scanner sur le Nouvel Age. McLaren promeut des techniques anciennes de prière et de méditation qui viennent des plus anciennes traditions et pourraient tout aussi bien être du bouddhisme zen ou du tantrisme. Alan Jones et Rick Warren qui, dans son livre “Purpose driven life” au chapitre 10 parle de prières courtes respirées – “Merci Seigneur” – qui nous accompagnent le jour durant et deviennent des mantras chrétiens, sont apparus au côté de maître bouddhistes dans des séminaires. Les techniques et le vocabulaire de McLaren, Jones ou Warren sont les mêmes que celles du livre “The Art of Meditation” d’un gourous New Age proche du Dalaï Lama, Daniel Goleman. Il est intéressant de noter les connexion entre ce “mouvement des labyrinthes” et les mystiques celtes, indiennes hoppi, etc., comme le montre l’abondante littérature du genre. En lien avec la question de la tolérance pour les homosexuels, l’adjointe d’Alan Jones propose aux femmes – et aux hommes – de se reconnecter avec la Mère Divine. Ceci n’est pas sans rappeler le mouvement féministe évangélique qui voudrait réécrire le Nouveau Testament et rendre à Dieu la nature féminine inclusive et égalitaire de Son amour.

Le mouvement émergent

Pour être membre de “l’ordre” émergent (qui se veut un monachisme moderne), il faut s’engager à respecter la Création, servir son prochain, se déclarer membre du réseau émergent en public, assister à un pélerinage émergent chaque année, étudier les disciplines chrétiennes classiques telles qu’enseignées par les traditions. Le nom même du mouvement “émergent”, est une image de son origine humaine, de sa poussée “hors de terre”. Dans son article sur McLaren dans la revue Témoins, Jean Hassendorfer résume bien l’esprit de la mouvance en concluant par une citation d’un des pères du syncrétisme évolutionniste moderne, Teilhard de Chardin: “Tout ce qui monte converge”. Cette “Babel” religieuse qui sort de terre en voulant se dépouiller des scories de 20 siècles d’obscurantisme littéraliste fait feu de tout bois. Le mouvement veut se concilier les évangéliques épris de Bible mais souffrant du manque de cohérence dans la façon dont les églises vivent son message, et les chrétiens plus traditionnels. Dans son ouvrage “Une orthodoxie généreuse”, il dit apprécier la liturgie, vénérer (mais pas adorer) Marie, etc. Comme l’a fort bien montré un ancien dominicain, l’église émergente fait très clairement la promotion du mysticisme oriental et du catholicisme.

Conclusion

A un moment où le mouvement évangélique en francophonie connait une mutation profonde, avec le départ de frères aînés dans la foi, l’entrée massive de jeunes convertis d’horizons divers ayant une culture biblique assez sommaire et une très criante simplification du message, ouvrir sans discernement la porte au message de l’Eglise Emergente est une très lourde responsabilité. La Ligue pour la Lecture de la Bible et l’Alliance Evangélique se sont, en toute bonne foi il ne faut pas en douter, avancés sur un terrain glissant via la création d’une commission “Evangile et Culture”. Cette commission est dirigée par le représentant officiel en France du mouvement émergent, un missionnaire salarié d’International Teams (ITeams), dont le président durant 10 ans fut McLaren lui-même. (Note: Le blog du missionnaire en question, Matthew Glock, semble avoir disparu. On pouvait y lire qu’il était soutenu par ITeams, mais on en retrouve trace ici). Au vu des éléments ci-dessus et d’autres éléments apportés par d’autres évangéliques (comme Pierre Oddon, Christian PietteDavid Cloudun pasteur lyonnais anonymeRichard Bennett, etc.) Il conviendrait maintenant qu’une commission d’experts approfondisse la question et trace des lignes claires.

Nous savons que de telles commissions se noient sous des montagnes de papier pour accoucher au final de souris, aussi je demande personnellement qu’une véritable discipline biblique et évangélique soit appliquée dans cette affaire, le livre retiré de la vente ou en tous cas assorti d’un feuillet de mise au point, et la direction de la Commission Evangile et Culture de l’Alliance Evangélique remise à une personnalité véritablement évangélique, et non à la tête de pont d’un mouvement douteux.Je le dis à tous: une génération abreuvée par ces “non-doctrines” va se lever pour nous faire presque honte de nos pratiques ecclésiales jugées “peu adéquates” à notre société en évolution. Affirmons avec la Bible qu’une véritable conversion s’accompagne d’un amour pour tous les frères, quelles que soient leurs pratiques, et que cèder au “jeunisme” ambiant n’est rien d’autre qu’une solution de facilité. C’est pour cela que fut, il y a 160 ans, créée l’Alliance Evangélique et nous souhaitons que, loin d’être la gardienne du musée poussiéreux d’une église vieillissante, elle continue à élever bien haute la bannière de la foi “transmise aux saints une fois pour toutes”.

Je vous suggère enfin à lire ce que moi, Nicolas Ciarapica, j’ai personnellement reçu dans la prière à ce sujet. Il s’agit juste d’une “révélation” personnelle, et elle n’a pas le poids des arguments ci-dessus.

Archive Web: Débat LLB – AEF sur le livre “Réinventer l’Eglise” de Brian McLaren

et tout ce sur quoi tombe quelque chose de leur corps mort, sera impur; le four et le foyer seront détruits: ils sont impurs, et ils vous seront impurs;
(Lev 11:35)

Ce texte a été “ressuscité / récupéré” du site Vox Dei, par l’archiveur automatique : Wayback machine.


19/09/2006, Valence – église libre

COMPTE RENDU établi à titre personnel par Pascal-Eric Chomel, le 8 novembre 2006 (dans le texte, ce qui figure en italique précédé de NDR = Note Du Rédacteur, est un commentaire personnel du rédacteur du compte rendu)

Présents :
P.Berthoud (LLB) M.Deroeux (LLB) S.Lauzet (AEF)

Orateurs :
A.Nisus Professeur à la Faculté Libre de Théologie Evangélique (Vaux sur Seine) L.Jaeger Directrice des études à l’Institut Biblique de Nogent D.Brown Pasteur de France-Mission, spécialisé dans les implantations d’églises D.Cobb Professeur à la Faculté Libre de Théologie réformée (Aix en Provence)

Débat conduit par A.Courtial, ancien pasteur de l’église libre de Valence, accueillant le débat dans ses locaux. Une quarantaine de personnes environ étaient présentes.

Durée :
10h15 – 12h15 13h45 – 17h

Interventions magistrales des orateurs : environ 60 % du temps global
Le reste en échanges entre la salle et les orateurs, sans que la LLB ou l’AEF s’impliquent. On peut évaluer entre 10 et 20% le temps qui a pu être utilisé par l’ensemble des personnes dans la salle pour poser leurs questions ou donner leur avis.

Points positifs :
– Manifestement il n’y a pas eu de pression sur les orateurs qui ont pu exprimer librement leur pensée sur le livre “Réinventer l’Eglise” – les orateurs ont eu toute liberté de parole et ont pu critiquer librement B.McLaren et le livre, au point que le pasteur actuel de l’église libre de Valence (Jean-Pierre Civelli) a regretté qu’il n’y ait pas eu d’orateur pour “soutenir B.McLaren” !

Points négatifs :
– la forme du débat (se déplacer au micro) – La LLB et l’AEF ne se sont pas impliquées dans le débat – la demande faite aux orateurs de se cantonner exclusivement au livre RE, alors qu’il eut fallu considérer l’ensemble de l’œuvre de l’auteur, puisqu’il s’agit du premier livre d’une série de 10 – la polémique étant née suite à l’invitation faite à l’auteur de s’exprimer en France début 2006, il ne suffisait pas d’en rester à son livre datant de 2000 – plusieurs personnes assistant au débat se sont exprimées en faisant valoir que la doctrine les intéressait peu, et qu’il fallait même “adapter notre théologie évangélique” au monde d’aujourd’hui ; ces interventions se sont cantonnées à exprimer une appréciation positive de B.McLaren en ce sens qu’il pose de bonnes questions. Peu de personnes ont considéré les réponses qu’il apporte (hormis les orateurs à la tribune et 2 intervenants dans la salle) – non prise en compte dans le thème officiel du débat (la croissance de l’Eglise) de la question de fond soulevée par Vigi-Sectes : «En “Réinventant l’Eglise” Brian McLaren reste-il sur le terrain fondamental de la révélation divine? » (voir http://www.vigi-sectes.org/mclaren et http://tinyurl.com/qc8st )

Intervention d’A.Nisus :

Développement en 3 parties : méthodes, auteur, style/fond

1) Méthodes : AN estime que BML n’est pas un intellectuel rigoureux. C’est un praticien, sans trop de rigueur, de nombreuses faiblesses pouvant être relevées quant à sa clarté intellectuelle. BML utilise de manière non critique des termes philosophiques, présente une argumentation parfois bâclée, et donne des références historiques peu rigoureuses. BML lui-même reconnaît utiliser un effet rhétorique, mais on se demande parfois si ses affirmations sont seulement hyperboliques ou s’il pense vraiment ce qu’il écrit. AN indique avoir également lu le livre plus récent de BML intitulé “Generous orthodoxy” (GO), et que s’il avait eu à donner la critique de ce dernier livre il aurait été beaucoup plus sévère vis-à-vis de BML. Selon AN, BML reconnaît dans GO que son livre est tissé d’exagération, provocateur, obscur, “l’obscurité stimulant davantage la réflexion que la clarté” ! Lorsque BML indique dans “Réinventer l’Eglise” (RE) que “notre théologie ne fonctionne plus”, on peut légitimement se demander si BML parle de la manière, du “comment” ou bien du contenu de la théologie évangélique ! BML a une tendance à l’autodérision, plus marquée encore dans GO, qui invite à ne pas être dur envers lui. AN pose la question : ne faudrait-il pas lire RE à la lumière des autres livres plus récents de BML ?

2) Auteur : Concernant la biographie de BML, AN relève qu’il est globalement en réaction contre les fondamentalistes, et qu’il le reconnaît d’ailleurs ouvertement, surtout dans GO (p.40 de ce livre, BML indique qu’il est plus dur envers les fondamentalistes qu’envers quiconque).

3) Style / fond Quant au fond du livre RE, AN l’a trouvé très stimulant et très agaçant. Très stimulant parce que posant de nombreuses questions intéressantes, parce qu’optimiste, encourageant le croyant à ne pas avoir peur du monde, parce qu’il montre un souci constant d’atteindre nos contemporains et dans ce but il se propose de développer une église pertinente.

Mais très agaçant parce que trop marqué par une faiblesse argumentative et un manque de rigueur évidents. La thèse du livre se résume à ceci : le monde change (p.16,17…) et donc il faut redéfinir l’église du futur qui doit elle aussi changer (p.24). Mais pourquoi BML ne discute-t-il pas de l’ “ecclesia semper reformenta”, église qui est réformée par la Parole de Dieu et non par l’influence du monde qui change ! Le grand ennemi de BML est le statu quo. Il veut tout réinventer, mais est-ce un effet rhétorique ou le pense-t-il ? cela ressemble plus à un slogan publicitaire qu’à une réflexion approfondie. Selon BML, “le changement est un principe de vie immuable” (notez l’oxymore, entre changement et immuable, termes opposés). BML se réfère à F.Schaeffer, mais il s’approprie de manière non critique cette notion de changement en oubliant que la vie c’est aussi la stabilité. Les forces conservatrices sont aussi forces de vie. La vie est faite de continuité et de discontinuité.

AN réfute la notion de postmodernité qui est pourtant au centre du livre. Bien des penseurs français reviennent sur cette notion et estiment que l’on est plutôt en ultramodernité ou en hypermodernité, c’est-à-dire dans une certaine forme de la modernité, mais pas en postmodernité.

AN estime que BML a une approche trop naïve de ce qu’il appelle la postmodernité, en assimilant la vérité à l’honnêteté, l’authenticité, la transparence (p.146). BML ne critique pas ces notions qu’il attribue aux postmodernes, et on peut même penser qu’il y adhère dans la mesure où il accepte aussi sans critique le fait que si “la notion de vérité change, alors la théologie change” (cite p.72 : “quand la notion de vérité change… la théologie change aussi”). BML confond impossibilité de connaître totalement et connaissance authentique. Seul Dieu connaît totalement, mais cela n’empêche que nous pouvons connaître de manière authentique.

Au sujet de l’apologétique, BML critique la formule “la Bible dit que…”, et estime que “la Bible doit nous servir moins comme fondement de l’apologétique et plus comme composante du message en soi” (p.77). BML cite Actes 17 où dans le discours de Paul aux athéniens, ce dernier n’utilise par les Ecritures mais cite des auteurs païens. Mais BML oublie que Paul est saturé, imprégné des Ecritures et qu’il parle des idoles, du Dieu créateur et de la résurrection, notions plutôt étrangères à des païens et qui font référence aux doctrines des Ecritures. Si donc BML veut dire qu’il faut que nous soyons plus fins dans l’utilisation de l’Ecriture pour annoncer l’évangile, alors d’accord, mais sinon, AN craint que ce ne soit la mise de côté de la Bible. Crainte confortée par les expressions de BML page 80, lorsqu’il parle de la Bible comme textes poétiques et littéraires…

Conclusion d’AN : on a l’impression que BML fait très peu d’efforts pour comprendre les conservateurs (NDR : fondamentalistes, non pas au sens politique du terme), alors qu’il en montre beaucoup pour tous les autres. AN fait un développement sur deux notions d’annonce de l’évangile : Selon certains, il faudrait d’abord annoncer le Dieu d’amour avant le Dieu créateur, aller de la grâce au péché. Selon d’autres, il faudrait d’abord présenter le Dieu créateur, la notion de péché, la loi, avant d’annoncer le Dieu rédempteur et la grâce. AN estime que la seconde approche est la bonne, qu’il convient de commencer avec le problème de l’homme (péché) avant d’en venir à la solution divine (grâce). Il reconnaît toutefois que dans un souci pédagogique, on peut être sensible aux capacités d’accueil des auditeurs, et on va aller d’abord au “sauvé pour” avant d’en venir au “sauvé de”. Le problème avec BML c’est qu’il ne semble pas faire de différence entre la logique de l’évangile (d’abord l’annonce du péché puis de la grâce) et la stratégie de mise en œuvre (pédagogie cas par cas). On a l’impression que BML voudrait changer l’interprétation de l’évangile. Dans le concept de postmodernité, on ne justifie pas les fondements, et BML semble se placer dans ce droit fil de n’avoir pas de fondement.

Mini-débat (questions à l’orateur)

Suit un court temps de questions de la salle, non pour débattre mais pour éventuellement demander des précisions à l’orateur. – Question de Matthew Glock : quel était exactement la demande de la LLB et l’AEF aux orateurs ? – Réponse de S.Lauzet : lit la lettre adressée aux 4 orateurs, leur demandant d’analyser le livre RE de BML. – Question/remarque de JP.Civelli (pasteur de l’église libre) : sera-t-il impossible de dialoguer entre postmodernes et modernes ? les paradigmes changent, et l’analyse d’AN est sur un point de vue moderne.

Intervention de Lydia Jaeger :

LJ estime que la façon de procéder de LLB/AEF est la bonne, consistant à ne pas vouloir polémiquer mais à inviter des “experts” indépendants. Elle se présente comme systématicienne, plus philosophe que théologienne praticienne. Elle indique bien ne commenter que le livre RE, dit n’avoir pas lu d’autre livre de BML et donc ne présentera pas d’analyse de la pensée de BML, respectant en cela la commande de LLB/AEF.

Selon LJ, la thèse de BML consiste à changer la façon de vivre l’église et la façon d’annoncer l’évangile. Il affirme que la postmodernité rejette toute connaissance universelle et la toute-puissance de la raison, remplacée par une vision subjective des choses. Du coup on ne demande plus si c’est vrai mais si c’est authentique. 2 questions se posent : 1) son analyse de la situation est-elle juste ? 2) les conséquences pour l’évangélisation sont-elles bonnes ?

1) L’analyse de la situation de BML est-elle juste ?

D’abord, selon LJ ce n’est qu’une partie de la population qui est devenue postmoderne. La science garde une certaine crédibilité (vision moderne donc). BML a fait des études littéraires aux Etats-Unis, et c’est là que des penseurs français ont développé la notion de postmodernité (Foucault entre autres). Le contexte d’église dans lequel évolue LJ l’amène à constater que bien des gens ne sont pas dans la postmodernité (église de banlieue, marquée par des populations antillaises et africaines).

Puis, la postmodernité n’est pas rupture de la modernité, elle l’accompagne en fait. C’est le pôle irrationnel qui accompagne le pôle rationnel de la pensée apostate (sans Dieu). L’idole appelle sa contre-idole, et comme la pensée moderne idolâtre la raison, forcément il y a une revendication d’irrationalité (le romantisme en son temps était déjà une revendication d’irrationalité de ce type). Kant était déjà postmoderne, en ce sens que pour lui aucune connaissance n’était possible en matière de morale ou de religion.

La foi chrétienne n’est ni moderne (rationnelle) ni postmoderne (irrationnelle). BML ne fait pas d’analyse poussée de la postmodernité. On peut être d’accord avec BML lorsqu’il rejette la modernité (rationalité) mais le problème vient du fait qu’il ne rejette pas la postmodernité. LJ considère que la foi chrétienne accepte le fait que la raison autonome n’atteint pas la vérité. BML partage ce constat, mais il en déduit à tort qu’il n’y a donc pas de vérité absolue ou qu’on ne peut connaître de vérité absolue. LJ contredit BML sur ce point. Selon LJ, BML passe à côté du fait que la connaissance de la vérité nous est possible par révélation. Nous pouvons connaître réellement, mais pas complètement.

LJ cite la page 40 de RE où BML dit qu’il n’y a plus de critères pour savoir “qui est chrétien”. Mais LJ estime qu’il y a au moins 2 critères qui demeurent : Etre dans la grâce de Dieu (vise Galates, sans référence – NDR : probablement Galates 5,4 ?) Nos affirmations christologiques, selon 1 Jean 4 Tous ceux qui se disent chrétiens aujourd’hui ne le sont pas, ne remplissant pas ces critères fondamentaux.

LJ relève ensuite que BML exprime une grande méfiance contre la parole, le langage, car le discours fixe la raison. Mais dans la foi chrétienne, Dieu parle, c’est le Logos, et rien ne justifie cette méfiance. LJ rattache cette méfiance à du mysticisme et se dit frappée de ce que le mysticisme ait autant d’entrée jusques dans nos milieux évangéliques. Selon certains, la seule façon d’appréhender Dieu serait dans le silence mystique (NDR : cf. la promotion de la prière contemplative de BML, dans ses livres ou sur son site internet, comme aussi de prières jésuitiques, ou encore des labyrinthes ; ces sujets n’ont pas été évoqués). LJ revendique la prière biblique comme parole exprimée avant tout. LJ fait référence à la page 95 de RE, et s’inscrit en faux : la Parole de Dieu est intelligible. L’hérésie existe, toutes les paroles au sujet de Dieu ne se valent pas. D’après LJ, les formulations doctrinales du passé restent pertinentes (Nicée, Chalcédoine).

2) Les conséquences pour l’apologétique, pour une meilleure communication envers les non-croyants, sont-elles bonnes ?

LJ est d’accord avec BML sur le fait qu’on n’a pas besoin d’amener quelqu’un sur un terrain moderne avant de l’amener à la foi chrétienne (cf. p.146 de RE). Mais BML ne montre pas assez en quoi le postmoderne doit quitter sa postmodernité pour embrasser la foi chrétienne. Le message biblique doit toujours être présenté au postmoderne et à son relativisme pour qu’il se positionne devant le Créateur. LJ préconise une apologétique néo-calviniste (?). LJ affirme qu’il faut croire pour comprendre. La connaissance “insituée” est celle de Dieu et non des hommes, mais Dieu nous la révèle.

Mini-débat (questions à l’orateur)

– Question de P.Berthoud : le piétisme du XIXème siècle n’était-il pas aussi irrationalité (comme le romantisme d’une certaine manière) ?

– Réponse de LJ : elle rappelle qu’elle est de tradition piétiste (en Allemagne). D’après elle, le piétisme n’est pas irrationalité mais plutôt une pensée pas suffisamment aboutie. Elle rappelle que le mysticisme est une attitude visant la fusion expérimentale au divin, en dépassant la parole. Bien sûr, le mystique parle, mais par contradictions, et pour dépasser la parole.

Pause de midi

Reprise par un débat entre la salle et les 2 orateurs du matin.

– Question/remarque de JP.Civelli : la démarche de BML consiste surtout à expliquer au chrétien ce qu’est un homme d’aujourd’hui, dans le monde postmoderne. BML ne donne pas de réponse ; il faudra le dépasser, le livre RE étant insuffisant. Mais si les théologiens avaient répondu à ces questions que pose BML, ce livre n’aurait pas été nécessaire. Il estime d’ailleurs que l’on ne peut juger la théologie de BML sur ses écrits mais uniquement sur ses fruits (église florissante).

– Réponse d’AN : cite Matthieu 12,37 : “par tes paroles tu seras justifié, par tes paroles tu seras condamné”, donc les paroles et encore plus les écrits peuvent être légitimement examinés pour considérer la théologie d’un chrétien qui enseigne. Si ce que dit BML n’est pas ce qu’il veut dire, il n’avait qu’à ne pas le dire. AN, sur la question posée, revient sur la notion d’autorité de la Bible de BML pour indiquer que le livre RE est flou à ce sujet, ce qui peut être inquiétant.

– Remarque de M.Glock : pense que BML veut que l’église change complètement.

– Question/remarque de PE.Chomel : remarque que les orateurs ont rempli ce qui leur avait été demandé en examinant le 1er livre de BML, mais fait remarquer que BML en a écrit bien d’autres depuis, et que dans “A new kind of christian” il décrit la pensée émergente à laquelle il se rattache comme se développant en cercles concentriques, chaque nouveau livre englobant et développant le précédent, il aurait été intéressant d’examiner tous les livres de l’auteur pour cerner sa pensée actuelle. Dans ce cadre-là d’ailleurs, les déclarations de BML au sujet de l’autorité de la Bible sont très inquiétantes ! L’intervenant demande aux orateurs si d’après ce qu’ils ont analysé il n’apparaît pas que BML ne veut pas seulement une église dans la postmodernité, mais bien une église postmoderne. BML n’est-il pas lui-même postmoderne, en ce sens qu’il veut en revenir à un tronc commun doctrinal mais n’en donne à aucun moment la moindre définition ?

– Réponse d’AN : BML dit qu’il veut une église dans la postmodernité ; il provoque, mais c’est vrai qu’il faudrait le lire plus largement. Le livre RE n’est pas vraiment dangereux, AN n’y a pas décelé d’hérésie. AN ajoute : “BML est trop rusé pour cela”. – Réponse de LJ : Elle estime qu’on peut arriver à un jugement pertinent sur un seul livre, sans tout connaître de l’auteur. Sur le tronc commun, s’il s’agit d’un fondement doctrinal tel que celui de l’Alliance Evangélique, d’accord, mais si le tronc commun que veut BML est plus large, alors pas d’accord. LJ indique qu’elle a regardé quelques pages de BML dans un autre de ses livres et en déduit que l’on peut avoir des craintes à ce sujet.

– Question/remarques de D.Oddon : cite les expressions employées par BML dans son livre “A new kind of christian” au sujet de l’autorité de la Bible, qui montrent à l’évidence que BML ne considère pas la Bible comme LA référence du chrétien : – Le chrétien postmoderne « relativise son propre point de vue moderne » en comprenant que « tout ce qu’il croit à propos de la Bible et du christianisme est seulement relatif et incertain » (“A New Kind of Christian”, Brian McLaren, p 35) – “Il est faux et pharisaïque de considérer la Bible comme « l’encyclopédie de Dieu, le livre des lois de Dieu, le livre des réponses de Dieu » (p 52). – “La Bible ne devrait pas constituer notre unique autorité mais seulement une parmi d’autres, comme la tradition, la raison, des personnes exemplaires, des institutions qui ont gagné notre confiance, et l’expérience spirituelle (p 54 s) – ” La Bible n’est pas l’infaillible Parole de Dieu et aucune doctrine ou théologie n’est absolue, aussi devons-nous aborder la Bible de façon moins rigoureuse » (p 56) – “L’autorité de la Bible ne réside pas dans le texte lui-même mais se situe sur un plan mystique, au-dessus et au-delà du texte.” (p 51) Il demande à LJ, philosophe, si la pensée émergente n’est pas éminemment hégélienne, et ne procède pas en ce sens d’une démarche non chrétienne. Il regrette par ailleurs que les orateurs ne s’expriment que sur le 1er livre de BML, et déplore vivement que VS n’ait pas été invité à la tribune, dans la mesure où VS a fait un travail de recherche plus complet sur BML. Un peu plus tard, D.Oddon demandera aussi aux orateurs si BML qui veut unifier la ligne libérale et la ligne conservatrice peut le faire sans apostasier (une personne dans la salle lance: “c’est politique” – NDR : la question n’est évidemment pas politique, et BML ne l’a pas présenté comme politique dans son séminaire à Paris en janvier 2006).

– Réponse A.Courtial : estime que VS a été invité suffisamment à l’avance et que leur récent mail précisant les raisons de leur non-présence au débat de ce jour ne semblent pas toutes valables. (NDR : voir le courrier de Vigi-Sectes sur http://tinyurl.com/qc8st ) – Réponse LJ : elle indique n’avoir pas lu Hegel et ne pas bien avoir compris la question concernant la pensée hégélienne. Elle précise que s’il s’agit de savoir si BML est hérétique, il est évident que la démarche entreprise, à savoir analyser un livre de l’auteur, n’est pas suffisante. Et que de plus ce n’est pas à elle de le dire (BML n’est pas de son église et n’enseigne pas à l’IBN). LJ n’a pas suivi le détail de la polémique au sujet de BML.

Intervention de David Brown :

Se présente comme praticien plus que comme théologien. Devant la polémique qui est apparue très tôt, il a eu envie de pleurer, car il se sentait placé devant 2 alternatives : Beaucoup de réflexion, mais sans base biblique : BML Des bases bibliques, mais sans réflexion : contradicteurs de BML DB s’est dit agacé par des expressions des polémistes (NDR : on peut supposer qu’il fait référence à VS, mais sans citer expressément), comme par exemple le fait qu’on attribue à BML beaucoup de sagesse humaine en renvoyant à Jacques 3,15 (sagesse “diabolique”), alors qu’il s’agit dans Jacques d’un autre contexte. Comme aussi cette expression “nous ne voulons ni église moderne, ni église postmoderne, mais l’église du nouveau testament”. DB justifie à cet égard BML en indiquant que beaucoup de questions sur notre vécu d’église n’ont pas de réponses directement bibliques.

DB relève 9 points positifs dans RE, et les liste rapidement (donne surtout les titres des chapitres qui lui paraissent pertinents dans les questions que BML pose).

Mais DB a essentiellement 2 critiques importantes à faire et s’y attarde plus longuement.

1) Relations avec la postmodernité : BML s’est “marié avec la postmodernité”. Avec Don Carson, DB croit que le terme de postmodernité a sa place, mais qu’il faudrait en définir les contours. Il rappelle que le postmodernisme n’existe pas, mais plutôt la postmodernité. En France la postmodernité est la position de repli des gens qui considèrent qu’il n’y a plus d’idéologie valable. Ce n’est donc pas un choix délibéré, et donc pas du “postmodern-isme“. BML voudrait en fait que l’église soit postmoderne, quitte à mettre de côté certains points doctrinaux fondamentaux. S’il ne s’agissait que de mieux cerner la missiologie et l’adapter, on pourrait être d’accord. Il faut certes être adapté à notre culture ambiante, mais il ne convient pas que notre culture change nos fondements. Dans la préface de “Generous orthodoxy”, que DB a lu également, l’auteur de cette préface compare BML à Martin Luther et l’église émergente avec la Réforme sur le plan de l’importance du changement opéré ! BML ne refuse pas ces comparaisons dans son livre, donc il les endosse. Il ne se prend pas pour rien! Il veut effectivement opérer un changement en profondeur, qui touche aussi aux points doctrinaux.

2) Doctrine du salut et de la justification : On ne trouve nulle part la doctrine du salut, de la justification par la foi. Il est vrai que BML n’est pas théologien. Mais quand on lui pose une question “crois-tu à ceci ?”, BML répond toujours “oui”. Citant CS.Lewis : “On ne peut savoir ce que quelqu’un croit si on ne sait pas ce qu’il rejette”, DB affirme que BML dans son livre “Generous orthodoxy” ne rejette rien, sauf les différents “sola” de la Réforme (sola scriptura… et même un “sola T.U.L.I.P.” inventé par BML !). DB affirme donc qu’il y a un trou béant au centre de la théologie de BML et précise en particulier que nulle part chez BML il n’est fait mention de la mort expiatoire à la croix (substitution pénale). De plus, DB vise les pages 37 et 38 de RE où BML évoque la notion de Royaume de Dieu, plus vaste que l’église. Cette notion de royaume est reprise dans GO où l’on trouve en germe l’hérésie de l’universalisme. DB qui a creusé sur le sujet de l’église émergente, indique que le rejet de la doctrine fondamentale de la substitution pénale est chose très courante dans l’église émergente. Ainsi, Steve Chalke, leader le l’Eglise émergente en Grande-Bretagne, qui est très souvent cité par BML a écrit que la doctrine de la croix est un abus cosmique ou divin envers un enfant. Il a été convoqué par l’Alliance Evangélique Britannique qui s’est séparée de lui. L’absence de ce thème de la substitution et de la propitiation dans un livre qui veut réinventer l’église est très troublante.

Conclusion : Nous avons en France des gens capables de traiter de tels sujets correspondants aux questions posées par BML. Mais l’absence du sujet du salut dans ce qui se veut refondation de l’église est inquiétante. DB cite Luc Ferry, philosophe non chrétien : “la seule raison de la philosophie, c’est de trouver le salut ; pour cela, ce qu’on a trouvé de meilleur c’est le christianisme, mais c’est trop beau pour être vrai.” DB conclut en espérant que les éditeurs chrétiens réfléchiront bien avant d’éditer d’autres livres de BML, et son espoir est qu’ils n’en éditeront pas d’autres (NDR : cette mise en garde constitue bien une critique indirecte de l’édition de ce premier livre en France).

Intervention de Donald Cobb :

DC situe d’abord le livre dans la collection française Evangile et Culture, dont le but est notamment de faire réfléchir. Il résume ainsi la pensée de BML dans le livre RE : “comment serait une église délestée de l’héritage moderne”. Le mot d’ordre proviendrait de F.Schaeffer (cité dans RE). BML parle des outres et du vin, et cette présentation est juste selon DC. BML passe en revue nos activités ecclésiales pour voir si elles contribuent à diffuser le message, à sa mission au sein du monde. Dans l’ensemble, DC juge que ce sont des pistes intéressantes et stimulantes, poussant à l’innovation et la créativité dans l’église.

Quelques critiques néanmoins :
– BML utilise la caricature, et son ambiguïté dans ses propos irrite et agace. BML demande une appréciation nuancée de la postmodernité alors qu’il n’applique pas lui-même cette “nuance” vis-à-vis des chrétiens.
– On n’est jamais vraiment sûr de ce que BML veut vraiment dire. DC n’est pas convaincu que cela aide l’Eglise à formuler le message à annoncer. Ou alors ce pourrait être un message qui passe bien mais qui serait inconsistant.
– Dans son analyse de modernité et postmodernité, BML fait preuve de naïveté. D’après BML, les postmodernes croient à la vérité mais ne supportent pas la façon dure dont les chrétiens l’affirment. Mais la postmodernité touche au statut de la vérité. BML : “le terme de vérité absolue n’a plus d’utilité”. C’est là le point le plus contestable du livre RE : la place de la vérité dans l’Eglise.
BML dit que les différences, les divisions ecclésiales sont secondaires, et il ne cite que des détails formels dérisoires à l’appui de cette assertion. Le tronc commun doctrinal n’est jamais défini.
On en ressort avec l’impression que toutes les spiritualités se valent, si elles se reconnaissent chrétiennes, et la meilleure serait celle qui les met toutes ensemble.
DC cite la page 164 où BML fait allusion à un rapprochement du libéralisme et du conservatisme, sur la base d’une relativisation qui impliquerait de fait l’abandon d’éléments doctrinaux essentiels (NDR : cf. la remarque de D.Oddon plus avant). Page 127, BML donne l’impression que l’église ne devrait pas se crisper sur des aspects éthiques importants comme l’homosexualité ou l’avortement. Il met aussi sur le même plan théologie, art, littérature… reléguant la théologie au rang des activités humaines empreintes de subjectivisme et de relativisme.

Conclusion : la collection Evangile et culture vise à nous interroger, et non à nous apporter des réponses, et c’est bien ce que fait ce livre RE.

Débat entre la salle et les 4 orateurs, conduit par A.Courtial, qui pose la première question :

– A.Courtial : recommanderiez-vous la lecture de ce livre ?
– DB : Non. Les membres de mon conseil ne comprendraient pas grand-chose (1 membre de conseil dans la salle confirme), plus par rapport à la façon de BML de dire les choses.
– AN : je ne le déconseillerais pas. Une lecture critique, par des personnes mûres, peut être féconde car le livre stimule la réflexion. En soi il n’est pas nocif.
– DC : conseille la lecture à un conseil d’église des premiers chapitres qui remettent en cause nos habitudes. Certaines sections ne seraient pas conseillées à la lecture.

– Intervenant inconnu : Les gens sont plus matures qu’on ne le croit ; qu’ils lisent le livre
– Autre intervenante, du conseil d’église libre de Valence, suédoise d’origine : a lu le livre, non pas sous un point de vue théologique. Selon elle, le livre montre le monde dans lequel on vit. Elle se dit LA protestante dans la chorale catholique valentinoise… Se dit étonnée que la polémique survienne pour ce livre, alors que le livre précédent de la même collection était beaucoup plus révolutionnaire : “L’Eglise autrement”.
– Autre intervenante : attentive aux recommandations faites par les orateurs et les mises en garde, mais a été très encouragée par le livre
– Autre intervenante : ce livre donne de bonnes questions. A entendu parler de relations que BML entretiendrait avec le nouvel age et aimerait savoir ce qu’il en est vraiment pour être plus méfiante le cas échéant.
– M.Glock répond à cette dernière question : Il précise qu’il connaît très bien BML et qu’il est donc qualifié pour répondre. Il indique qu’une femme joueuse de harpe s’est convertie aux Etats-Unis par le moyen de BML, et il se trouve qu’elle joue de la musique de style new-age et il y a un lien sur ce sujet sur le site de BML. M.Glock confirme que BML partage une certaine conception de la prière contemplative, sans pour autant être new-age. Lorsque BML était à Valence en janvier (à la LLB?) on lui a demandé s’il croyait à ces “gros mots” (sic : expression employée par MG) (NDR : M.Glock, américain, ne trouve plus les mots correspondants, que sont substitution, propitiation, expiation, employés un peu plus tôt par D.Brown ; son expression “gros mots” était très clairement méprisante, indiquant que ces notions n’ont pour lui que peu d’importance!), et BML a répondu qu’il y croyait (NDR : D.Brown a indiqué que BML répond généralement oui à ce genre de question, sans que ce soit déterminant car par ailleurs il montre qu’il ne rejette pratiquement rien, et qu’en ce sens sa doctrine est très floue ; par ailleurs, M.Glock oublie (?) de citer le soutien de BML à Alan Jones, ou encore le lien mis sur le site de l’église de BML vers Spiritual Teachings Directors, site d’œcuménisme syncrétiste ; c’était donc une réponse partielle et biaisée).
– JP.Civelli : regrette qu’on ait pris de haut BML dans cette journée, notamment les orateurs. Il cite avec enthousiasme la vie d’église de BML, les gens qui vont et viennent avec un café et discutent pendant le culte…
– Réponse de D.Brown : s’il y a polémique, il faut quand même se demander pourquoi ! Pour lui, la vie d’église de BML n’a rien de révolutionnaire, car sa vie d’église ressemble à cela. En même temps qu’il véhicule des sujets très intéressants, BML véhicule une doctrine qui n’est plus évangélique. Le cœur de la doctrine évangélique n’y est pas.
– JP.Civelli : ce n’est pas le sujet des livres de BML (NDR : là encore, on peut rectifier : lorsqu’on veut refonder l’église, la réinventer, il est aberrant que la doctrine soit absente, comme évacuée ! par ailleurs, le livre de BML intitulé “Generous orthodoxy” n’est pas plus explicite sur le tronc commun doctrinal, et pourtant, le titre même “orthodoxy” montre que BML se place lui-même sur le terrain doctrinal mais sans rien définir, ce qui explique que DB pense que BML n’est plus sur le terrain évangélique).
– AN : a beaucoup de respect pour le ministère de pionnier… mais il y a aussi des docteurs, placés dans l’Eglise pour garder le bon dépôt, et là il faudrait faire attention que les évangéliques ne méprisent pas trop ce ministère de docteur, à leur détriment.
Il cite ensuite un chapitre du livre de Bernard-Henri Lévy “American vertigo” intitulé “L’église de Willow Creek” dans lequel BHL exprime son profond étonnement d’avoir trouvé une église sans aucun sens du sacré, du mystère, qui ressemble plus à une banque, sans le sens de la dignité et de la présence de Dieu (et BHL n’est pas a priori chrétien).
– JP.Civelli regrette qu’il n’y ait pas eu d’orateur pour défendre vraiment BML.
– LJ conclut en appréciant la démarche de la LLB et l’AEF d’avoir invité des théologiens et des praticiens, et non des polémistes (“d’ailleurs la polémique nous intéresse-t-elle ?” ajoute LJ).

S.Lauzet donne une conclusion générale, en remerciant la douceur des intervenants, même ceux du sud plus “enthousiastes”. Il rappelle la seule raison du livre à ses yeux : que nos églises se posent la question de savoir à quoi elles servent.


COMPTE-RENDU de Marc DERŒUX Directeur de la LLB France

Dans le journal de nouvelles de la Ligue – prière et action n°3 2006

Échos de la journée-débat autour du livre Réinventer L’Eglise, éd. LLB

Une quarantaine de personnes avaient répondu à l’invitation lancée par l’Alliance Evangélique Française et la Ligue pour la Lecture de la Bible France pour débattre autour du livre Réinventer L’Église du pasteur Brian McLaren sur le sujet de la croissance de l’Église.

Cette rencontre, tenue dans les locaux de l’Église Libre de Valence le mardi 19/09, a été rythmée par les interventions de quatre personnalités du monde évangélique, retenues pour leur compé tence en théologie et dans l’implantation d’églises. Lydia Jaeger (Institut Biblique de Nogent), David Brown (Groupes Bibliques Universitaires), Donald Cobb (Faculté de Théologie Réformée d’Aix-en-Provence) et Alain Nisus (Faculté de Théologie Évangélique de Vaux-sur-Seine) ont, comme il leur avait été demandé, apporté et commenté leur analyse du livre Réinventer L’Église.

La sortie de cet ouvrage avait suscité une vive polémique que les intervenants ont tenté de ramener à la raison. Il est vrai que son titre peut paraître provocateur, voire provoquant. En «réinventant l’église », Brian McLaren reste-t-il sur le terrain fondamental de la révélation divine? Pourtant, avec ce livre, l’auteur, passionné par l’évangélisation, ne fait qu’ouvrir des pistes pour que l’Église d’aujourd’hui continue d’être, demain encore, une Église vivante qui apporte la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. Bien sûr, on pourra lui reprocher d’être trop ouvert, trop américain, trop naïf sur certains sujets, au risque parfois d’ébranler certaines convictions. Pédagogue, son profond désir réside dans sa volonté créative de rejoindre nos contemporains.

Son constat est simple: notre monde a changé. Mais qu’en est il de nos églises? Les mentalités et les manières de penser la vie, les croyances, les relations ont évoluées, obligeant nos communautés chrétiennes à repenser,« réinventer », nos pratiques d’église et notre façon de vivre l’évangélisation. Il ne s’agit pas de toucher au fond mais de trouver les formes adaptées pour atteindre nos contemporains. McLaren tente de repérer ce qui appartient à la culture d’église et ce qui relève, en dernière analyse, de l’Évangile.

Lors de cette journée-débat, de nombreux points positifs ont été relevés tant par les orateurs que par les participants. Des faiblesses demeurent néanmoins, en particulier l’analyse que McLaren donne du Post-modernisme. Pour l’auteur de Réinventer l’Église, la modernité a laissé place à la post-modernité, dont il faut accepter et donc utiliser les effets. Malheureusement, McLaren ne s’interroge pas suffisamment sur les dangers, les écueils qu’une telle affirmation peut engendrer, au risque d’être accusé de conformisme avec le monde.

Vous pouvez vous procurer les enregistrements des interventions de cette journée auprès de Radio Évangile (contact@radio-evangile.com)

Une publication devrait aussi suivre…

Marc DERŒUX Directeur de la LLB France


Note du webmaster du site Blogdei/voxdei :

Tous ces litres de salive pour dire une chose: le gars McLaren n’est PLUS évangélique. A quoi bon prendre la “caisse à outils” qu’il nous tend? N’avons-nous pas un miroir pour nous y regarder chaque matin, des ministères pour la direction de l’Eglise, et un Saint-Esprit pour coordonner les membres du Corps entre eux? Rendons au Saint-Esprit la prérogative ! Merci à Pascal-Eric pour ce compte rendu très intéressant !

La déification musulmane de Mahomet

ou L’autre Dieu de l’Islam

Auteur : Sam Shamoun


But de cette série

motivé par l’amour de la vérité Beaucoup de musulmans ont appris qu’ils appartiennent à la religion la plus monothéiste sur terre, et ils le croient sincèrement. Nous avons examiné leurs écrits fondamentaux (le Coran, les hadiths, et la littérature musulmane de dévotion) pour remettre en cause cette affirmation. Bien que certaines de nos conclusions puissent choquer, nous demandons à tous nos lecteurs – et en particulier à notre auditoire musulman – de lire attentivement toute cette série, c’est à dire toutes les pièces recueillies, avant de tirer leurs propres conclusions.

Nous désirons que les musulmans sachent que la publication de cet article est motivée par l’amour de la vérité venant Dieu – un amour véritable qui se soucie suffisamment d’avertir les personnes en péril, et non par un genre d’amour apparemment chaleureux, mais seulement superficiel et sans discernement.

Notre prière au Dieu souverain et vivant, est que cette information soit utilisée pour aider le plus grand nombre à s’assurer d’avoir placé leur confiance en Lui uniquement.

« Ainsi parle l’Éternel: Maudit soit l’homme qui se confie dans l’homme, Qui prend la chair pour son appui, Et qui détourne son cœur de l’Éternel! Béni soit l’homme qui se confie dans l’Éternel, Et dont l’Éternel est l’espérance!» (Jérémie 17:5,7 )

Introduction

En étudiant les traditions islamiques, il apparaît que la dévotion à Mahomet s’est intensifiée avec le temps. Au fil des siècles, les musulmans sont devenus de plus en plus obnubilés, voire parfois fanatisé dans cette dévotion, au point d’avoir même fini par déifier Mahomet . Beaucoup ont transformé un simple humain, faillible, en une sorte de dieu ou demi-dieu, de modèle surhumain.

Beaucoup de récits attribuent ce comportement obsessionnel et fanatique à l’époque de Mahomet et à ses propres partisans, sans que lui ne se soit jamais opposé à de tels actes.

Portrait de Mahomet, tiré de l’Histoire générale de la religion des Turcs de Michel Baudier. Paris (1625).

Cela dit, d’autres musulmans nieront certainement la validité historique de ces récits, remettant en question leur véracité du fait de leur âge (certains de ces rapports ayant été rédigés plus de deux cents ans après la mort de Mahomet).

Mais même si ces anecdotes ne relataient pas d’événements véridiques, elles montrent tout de même les efforts fait par certains (dont beaucoup de musulmans) pour élever et déifier Mahomet .

Dans cette série d’articles, nous examinerons les données coraniques et islamiques pour voir comment Mahomet – un simple être humain mortel – est devenu un être divin. Certains voudront voir cette transformation se réaliser déjà de son vivant, d’autres la verront deux ou trois siècles plus tard. Au sommaire de cette nouvelle série :

1: La simple humanité de Mahomet

2: Déification implicite de Mahomet dans le Coran

3: Analyse de la Déification de Mahomet dans la tradition

4. Suite et fin.

1: La simple humanité de Mahomet

Commençons d’abord par analyser les témoignages montrant la simple humanité voire la fragilité de Mahomet . En effet, les déclarations du Coran sontclaires ; Il était seulement un humain, avec toutes les limites et les faiblesses inhérentes à chaque créature:

Et ils dirent: «Nous ne croirons pas en toi, jusqu’à ce que tu aies fait jaillir de terre, pour nous, une source; … ou que tu sois monté au ciel. Encore ne croirons-nous pas à ta montée au ciel, jusqu’à ce que tu fasses descendre sur nous un Livre que nous puissions lire». Dis-[leur]: «Gloire à mon Seigneur! Ne suis-je qu’un être humain-Messager?» S1. 17:90-93 2

Dis: « Je suis en fait un être humain comme vous. Il m’a été révélé que votre Dieu est un Dieu unique! Quiconque, donc, espère rencontrer son Seigneur, qu’il fasse de bonnes actions et qu’il n’associe dans son adoration aucun autre à son Seigneur». S. 18:110

Et ils dirent: « Pourquoi n’a-t-on pas fait descendre sur lui des prodiges de la part de son Seigneur?» Dis: « Les prodiges sont auprès d’Allah. Moi, je ne suis qu’un avertisseur bien clair»….Ne leur suffit-il donc point que Nous ayons fait descendre sur toi le Livre et qu’il leur soit récité? Il y a assurément là une miséricorde et un rappel pour des gens qui croient. S. 29:50-51

Dis: « Si je m’égare, je ne m’égare qu’à mes dépens; tandis que si je me guide, alors c’est grâce à ce que Mon Seigneur me révèle, car Il est Audient3 et Proche». S. 34:50

Mahomet était incertain de son propre son avenir:

Dis: « Je ne suis pas une innovation parmi les messagers; et je ne sais pas ce que l’on fera de moi, ni de vous. Je ne fais que suivre ce qui m’est révélé; et je ne suis qu’un avertisseur clair».S. 46:9


Mahomet lui-même a nié avoir connaissance de l’avenir, en disant que seul Allah connaît à la fois l’invisible et l’avenir:

Dis-[leur]: « Je ne vous dis pas que je détiens les trésors d’Allah, ni que je connais l’Inconnaissable, et je ne vous dis pas que je suis un ange. Je ne fais que suivre ce qui m’est révélé.» Dis: « Est-ce que sont égaux l’aveugle et celui qui voit? Ne réfléchissez-vous donc pas?» C’est Lui qui détient les clefs de l’Inconnaissable. Nul autre que Lui ne les connaît. Et Il connaît ce qui est dans la terre ferme, comme dans la mer. Et pas une feuille ne tombe qu’Il ne le sache. Et pas une graine dans les ténèbres de la terre, rien de frais ou de sec, qui ne soit consigné dans un livre explicite. S. 6:50, 59


Dis: « Je ne détiens pour moi-même ni profit ni dommage, sauf ce qu’Allah veut. Et si je connaissais l’Inconnaissable, j’aurais eu des biens en abondance et aucun mal ne m’aurait touché. Je ne suis, pour les gens qui croient, qu’un avertisseur et un annonciateur». S. 7:188


Les hadith réitèrent ce point:

Ibn Umar:

Le Prophète a dit, « Les clés de l’invisible sont cinq et personne ne les connaît sauf Allah : (1) Nul ne sait ce qui est dans le sein de la femme, sauf Allah: (2) Nul ne sait ce qui va arriver demain, sauf Allah, (3) Nul ne sait quand il va pleuvoir, sauf Allah, (4) Nul ne sait où il va mourir, sauf Allah (le sait), (5) et personne ne sait quand le temps sera accompli / établi, sauf Allah. » (Sahih Al-Bukhari, Volume 9, livre 93, n° 476)


Une autre source musulmane:

Aussi, quand une jeune fille a dit: « Le Messager d’Allah est parmi nous, lui sait de quoi demain sera fait», il lui a dit : « Abandonne ces mots, et dit ce que tu disais avant (un vieux poème arabe) »… (Ibn Qayyim al-Jauziyyah,)4


Aïcha, la plus jeune femme de Mahomet , avait fait de fermes remontrances envers ceux qui prétendaient que Mahomet connaissait le monde invisible:


Rapporté par Masruq:

Aisha dit: « Si quelqu’un vous dit que Mahomet a vu son Seigneur, c’est un menteur, car Allah a dit:« aucune vision ne peut le saisir» (6.103) Et si quelqu’un vous dit que Mahomet a vu le monde invisible, c’est un menteur, car Allah dit: ” Personne n’a la connaissance de l’invisible, sauf Allah. » (Sahih Al- Bukhari, Volume 9, livre 93, n° 477)


Le Professeur Jeffery Lang, un converti à l’islam, a fait cette déclaration au sujet de la connaissance que Mahomet sur l’invisible et la difficulté qu’il a rencontrée avec la tradition postérieure qui lui accorde un tel pouvoir

(3) Le Coran déclare que le Prophète a été interrogé de manière récurrente sur la date du Jour du Jugement, et Dieu lui a ordonné maintes fois de répondre simplement, « Ce savoir n’appartient qu’à Dieu. » Dans les Hadiths, cependant, le Prophète fournit de nombreuses prédictions d’événements, qui préludent à sa venue. Et comme le Coran insiste tellement sur la façon dont le Prophète doit répondre à ces questions, je trouverais cela bizarre s’il offrait autant de détails et de révélation sur l’arrivée de l’Heure. (Lang, Losing My Religion: A Call For Help [Amana Publications, 2004], p. 250)


En notes de bas de page, il fournit toute une série de références qui nient expressément que Mahomet connaissait l’avenir: Sourates 7:187 ; 10:48-49 ; 27:71 ; 31:34 ; 32:28 ; 33:63 ; 34:29 ; 36:48 ; 43:85 ; 51:12 ; 67:25-26 ; 72: 25 ; 79:42-45. (Ibid., fn. 140)

Mahomet est si mortel qu’on lui reproche d’être un pécheur:

Nous avons fait descendre vers toi le Livre avec la vérité, pour que tu juges entre les gens, selon ce qu’Allah t’a appris. Et ne te fais pas l’avocat des traîtres. Et implore d’Allah le pardon car Allah est certes Pardonneur et Miséricordieux. Et ne dispute pas en faveur de ceux qui se trahissent eux-mêmes. Allah, vraiment, n’aime pas le traître et le pécheur.. S. 4:105-107


Qu’Allah te pardonne! [Mahomet ] Pourquoi leur as-tu donné permission avant que tu ne puisses distinguer ceux qui disaient vrai et reconnaître les menteurs? S. 09:43


Endure donc [Mahomet ], car la promesse d’Allah est vérité, implore le pardon pour ton péché et célèbre la gloire et la louange de ton Seigneur, soir et matin. S. 40:55


Sache donc [Mahomet ] qu’en vérité il n’y a point de divinité à part Allah et implore le pardon pour ton péché, ainsi que pour les croyants et les croyantes. Allah connaît vos activités (sur terre) et votre lieu de repos (dans l’au-delà). S. 47:19


En vérité Nous t’avons accordé [Mahomet ] une victoire éclatante, afin qu’Allah te pardonne tes péchés, passés et futurs, qu’Il parachève sur toi Son bienfait et te guide sur une voie droite; S. 48:1-2

Mahomet néglige les pauvres et des aveugles

Pour avoir commis ces péchés, il fut sévèrement châtié:

Et ne repousse pas ceux qui, matin et soir, implorent leur Seigneur, cherchant sa Face « Wajh». Leur demander compte ne t’incombe en rien, et te demander compte ne leur incombe en rien. En les repoussant donc, tu serais du nombre des injustes. S. 06:52


Il s’est renfrogné et il s’est détourné parce que l’aveugle est venu à lui. Qui te dit: peut-être [cherche]-t-il à se purifier? ou à se rappeler en sorte que le rappel lui profite? Quant à celui qui se complaît dans sa suffisance (pour sa richesse) tu vas avec empressement à sa rencontre. Or, que t’importe qu’il ne se purifie pas». Et quant à celui qui vient à toi avec empressement tout en ayant la crainte, tu ne t’en soucies pas. S. 80:1-10


L’érudit chrétien contemporain ‘Abdallah Abd al-Fadi a commenté ces textes:

Il a été rapporté que Ibn Umm Maktoum est venu vers Mahomet alors que ce dernier parlait avec la noblesse de Quraish, et lui a dit: « Récite-moi et apprends-moi ce que Dieu t’a appris. » Mahomet , cependant, ne lui accorda aucune attention et se détourna de lui. Il se dit en lui-même: « Ces grands hommes disent que seuls les garçons, les esclaves, et le bas de la société le suivent. » Mahomet fronça les sourcils, se détourna de lui avec dédain, et continua de parler aux nobles.


Nous nous demandons comment Mahomet pouvait assister les personnes influentes et rejeter les pauvres, les nécessiteux, et dans ce cas précis, des aveugles, s’il était de la même essence que Christ, Lui qui a agi avec compassion et tendresse quand un aveugle est venu à lui – et a restauré sa vue !  et:

Il a été dit que al-Aqra Ibn Al-Habis Tamim et Uyaina Ibn Hisn Fazarite sont venus à Mahomet et le trouvèrent assis avec Suhaib, Bilal, Ammar et Khabab avec un groupe de croyants humbles. Lorsque ces hommes virent les pauvres gens autour de lui, ils les méprisèrent et dirent à Mahomet :

« Pourquoi ne pas t’asseoir ici, devant ces gens et bannir ces hommes ainsi que la puanteur de leurs vêtements,… et nous te suivrons. Nous préférerions que tu prennes place parmi nous, pour signifier notre supériorité sur les arabes. Des délégations arabes vont arriver à vous et nous allons avoir honte d’être vus avec ces esclaves [noirs]. Ainsi, lorsque nous venons à toi, bannis-les de notre présence, et lorsque nous aurons fini [de parler avec toi ], tu pourras t’assoir où tu voudras. »

Il accepta, ils dirent alors: « rédige-nous un contrat à cet égard. » Alors il a apporté une feuille et a demandé à Ali de l’écrire, mais après réflexion, il s’aperçut que c’était un piège. Alors, il a affirma que Gabriel avait interdit cela. Ibn ‘Abbas a dit:

Certains pauvres gens étaient avec le Prophète. Une partie de la noblesse a dit:

« Nous croyons en toi, mais quand nous arrivons pour prier, mettons ces hommes derrière nous. » Il était près d’accepter leur requête, mais quand il s’aperçut de l’injustice, il a annoncé qu’Allah lui avait interdit de le faire.

(Al-‘Fadi, Is the Qur’an Infallible? [Light of Life, PO Box 13, A-9503 Villach, Austria], pp. 362, 363).

Il se fait même menacer par Allah !

Ils ont failli te détourner de ce que Nous t’avions révélé, [dans l’espoir] qu’à la place de ceci, tu inventes quelque chose d’autre et (l’imputes) à Nous. Et alors, ils t’auraient pris pour ami intime. Et si Nous ne t’avions pas raffermi, tu aurais bien failli t’incliner quelque peu vers eux. Alors, Nous t’aurions certes fait goûter le double [supplice] de la vie et le double [supplice] de la mort; et ensuite tu n’aurais pas trouvé de secoureur contre Nous. S. 17:73-75

Ô Prophète! Crains Allah et n’obéis pas aux infidèles et aux hypocrites, car Allah demeure Omniscient et Sage. S. 33:1

Et s’il avait forgé quelques paroles qu’ils Nous avait attribuées, Nous l’aurions saisi de la main droite, ensuite, Nous lui aurions tranché l’aorte. Et nul d’entre vous n’aurait pu lui servir de rempart. S. 69:44-47


Mahomet  : faillible, ordinaire et imparfait

Les hadiths témoignent aussi qu’il n’était pas plus qu’un être humain.

Rapporté par Abu Huraira:

Quand Allah a révélé le verset: « Prévenez vos parents les plus proches » l’Apôtre d’Allah se leva et dit: « Ô gens de Quraysh (avec des mots similaires) Sauvez-vous vous-mêmes! (de l’Enfer) car je ne peux pas vous sauver de la punition d’Allah, Ô Bani Abd Manaf ! Je ne peux pas te sauver de la punition d’Allah, Ô Safiya, la tante de l’Apôtre d’Allah ! je ne peux pas te sauver de la punition d’Allah, Ô Fatima …  ! Demande-moi n’importe quoi de ma richesse, mais je ne peux pas te sauver de la punition d’Allah. » (Sahih Al- Bukhari, Volume 4, livre 51, n° 16)


Rapporté par Um al-‘Ala:

Histoire d’une femme d’Ansari ayant donné le serment d’allégeance au Prophète : Il a été décidé qu’ Uthman bin Mazun habitera avec eux, ‘Uthman est tombé malade et je l’ai soigné jusqu’à sa mort, et nous l’avons habillé de ses vêtements. Ensuite, le Prophète est venu à nous et j’ai dit (en m’adressant au cadavre): « Ô Abou As-Sa’ib, que la miséricorde d’Allah soit sur toi! Je témoigne de ce que Dieu t’a honoré. » Sur ce, le Prophète a dit: « Comment sais-tu qu’Allah lui a rendu hommage ? » J’ai répondu:« Je ne sais pas. Que mon père et ma mère soient sacrifiés pour toi, Ô Apôtre d’Allah ! Mais qui d’autre en est digne (sinon Uthman)? » Il a répondu: « Quant à lui, par Allah, la mort l’a rattrapé, et j’espère le meilleur pour lui. Par Allah, si je suis le Messager d’Allah, mais je ne sais (même) pas ce qu’Allah va me faire » Par Allah, je ne jugerai plus de la piété de quelqu’un après celui-ci. Cela m’a rendu triste, et dans mon sommeil, j’ai vu en rêve un ruisseau qui coule pour Uthman. Je suis allé à l’Apôtre d’Allah et lui en ai parlé. Il m’a fait remarqué, « ceci symbolise ses (bonnes) actions. » (Sahih Al- Bukhari, Volume 5, livre 58, n° 266)


Rapporté par Abu Huraira:

J’ai entendu l’Apôtre d’Allah dire: « Les bonnes actions d’une personne ne le feront pas entrer dans le Paradis. » (per ex. personne ne peut entrer au Paradis grâce à ses bonnes actions.) Ils (les compagnons du Prophète) ont répondu: « Pas même toi, Ô Apôtre d’Allah? » Il a dit: « Pas même moi, à moins qu’Allah m’accorde Sa grâce et sa miséricorde. » Alors, soyez modéré dans vos œuvres religieuses et faites celles qui relèvent de votre compétence. Aucun d’entre vous ne souhaite mourir, s’il est un bon pratiquant, il peut augmenter ses bonnes œuvres, et s’il est un malfaiteur, il peut se repentir vers Allah » (Sahih Al- Bukhari, Bukhari Volume 7, Livre 70, n° 577, voir aussi Volume 8, Livre 76, n° 470).

Négation catégorique d’être aussi grand que Moïse et Jonas:

Rapporté Abdullah:

Le Prophète a dit: « Personne n’a le droit de dire que je suis meilleur que Jonas … » (Sahih Al- Bukhari, Volume 6, Livre 60, n° 127)


Rapporté par Abu Huraira:

Le Prophète a dit: « Celui qui dit que je suis meilleur que Jonas bin Matta, est un menteur. » (Sahih Al- Bukhari, Volume 6, Livre 60, n° 128)

Un musulman et un Juif se querellaient, et le musulman a déclaré: « Par Celui qui a donné la supériorité de Mahomet sur tout le peuple !… » Le Juif dit: « Par Celui qui a donné à Moïse supériorité sur toutes les hommes! » Sur ce, le musulman leva la main et frappa le Juif. Le Juif est allé à l’Apôtre d’Allah et l’a informé de tout ce qui s’était passé entre lui et le musulman. Le Prophète a dit: « Ne me donnez pas la supériorité sur Moïse, car les gens vont tomber inconscients le Jour de la Résurrection, je serai le premier à reprendre conscience et voici, Moïse sera là, debout, se tenant au côtés du Trône. Je ne saurais pas s’il aura été l’un de ceux qui sont tombés inconscients puis retrouvé devant moi, ou s’il a été un de ceux exemptés par Allah (de tomber inconscient). »(voir hadith n° 524, Vol. 8) (Sahih Al- Bukhari, Volume 9, livre 93, n° 564)

Abraham: la meilleure des créatures:

Anas B. Malik a rapporté qu’une personne est venu au Messager d’Allah (que la paix soit sur lui) et lui dit:Ôtoi, le meilleur de la création, alors que le Messager d’Allah (que la paix soit sur lui) a dit: C’est Ibrahim (paix soit sur lui). (Sahih Muslim, Livre 030, n° 5841)

Contraste entre Mahomet et le Seigneur de Gloire, Jésus :

Mahomet avait désespérément besoin de la miséricorde de Dieu, alors que le Seigneur Jésus est la source de grâce, miséricorde, paix et salut pour tous ceux qui le reçoivent par la foi:

Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père. Et nous avons tous reçu de sa plénitude, et grâce pour grâce; car la loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ. (Jean 1:14, 16-17)

Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre cœur ne se trouble point, et ne s’alarme point. (Jean 14:27)

Je vous ai dit ces choses, afin que vous ayez la paix en moi. Vous aurez des tribulations dans le monde; mais prenez courage, j’ai vaincu le monde. (Jean 16:33)

Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ. (Romains 5:1) Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. (Romains 8:1)

Car il est notre paix, lui qui des deux n’en a fait qu’un, et qui a renversé le mur de séparation, l’inimitié, ayant anéanti par sa chair la loi des ordonnances dans ses prescriptions, afin de créer en lui-même avec les deux un seul homme nouveau, en établissant la paix (Éphésiens 2:14-15)

et la grâce de notre Seigneur a surabondé, avec la foi et la charité qui est en Jésus-Christ. C’est une parole certaine et entièrement digne d’être reçue, que Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs, dont je suis le premier. Mais j’ai obtenu miséricorde, afin que Jésus-Christ fît voir en moi le premier toute sa longanimité, pour que je servisse d’exemple à ceux qui croiraient en lui pour la vie éternelle. (1 Timothée 1:14-16 )

Jean aux sept Églises qui sont en Asie: que la grâce et la paix vous soient données de la part de celui qui est, qui était, et qui vient, et de la part des sept esprits qui sont devant son trône, et de la part de Jésus-Christ, le témoin fidèle, le premier-né des morts, et le prince des rois de la terre! A celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang, et qui a fait de nous un royaume, des sacrificateurs pour Dieu son Père, à lui soient la gloire et la puissance, aux siècles des siècles! Amen! Apocalypse 1:4-6


Étant éternellement le Fils et bien-aimé de Dieu, Jésus est infiniment supérieur à toute la Création, incluant Moïse et Jonas:


Or, je vous le dis, il y a ici quelque chose de plus grand que le temple. (Matthieu 12:6) Les hommes de Ninive se lèveront, au jour du jugement, avec cette génération et la condamneront, parce qu’ils se repentirent à la prédication de Jonas; et voici, il y a ici plus que Jonas. La reine du Midi se lèvera, au jour du jugement, avec cette génération et la condamnera, parce qu’elle vint des extrémités de la terre pour entendre la sagesse de Salomon, et voici, il y a ici plus que Salomon. (Matthieu 12:41-42 )

C’est pourquoi, frères saints, qui avez part à la vocation céleste, considérez l’apôtre et le souverain sacrificateur de la foi que nous professons, Jésus, qui a été fidèle à celui qui l’a établi, comme le fut Moïse dans toute sa maison. Car il a été jugé digne d’une gloire d’autant supérieure à celle de Moïse que celui qui a construit une maison a plus d’honneur que la maison même. Chaque maison est construite par quelqu’un, mais celui qui a construit toutes choses, c’est Dieu. Pour Moïse, il a été fidèle dans toute la maison de Dieu, comme serviteur, pour rendre témoignage de ce qui devait être annoncé; mais Christ l’est comme Fils sur sa maison; et sa maison, c’est nous, pourvu que nous retenions jusqu’à la fin la ferme confiance et l’espérance dont nous nous glorifions. (Hébreux 3:1-6 )

C’est par la foi que Moïse, devenu grand, refusa d’être appelé fils de la fille de Pharaon, aimant mieux être maltraité avec le peuple de Dieu que d’avoir pour un temps la jouissance du péché, regardant l’opprobre de Christ comme une richesse plus grande que les trésors de l’Egypte, car il avait les yeux fixés sur la rémunération. Hébreux 11:24-26

En fait, Abraham s’est réjouit de savoir que Jésus-Christ allait venir:

En vérité, en vérité, je vous le dis, si quelqu’un garde ma parole, il ne verra jamais la mort. Maintenant, lui dirent les Juifs, nous connaissons que tu as un démon. Abraham est mort, les prophètes aussi, et tu dis: Si quelqu’un garde ma parole, il ne verra jamais la mort. Es-tu plus grand que notre père Abraham, qui est mort? Les prophètes aussi sont morts. Qui prétends-tu être? Jésus répondit: Si je me glorifie moi-même, ma gloire n’est rien. C’est mon Père qui me glorifie, lui que vous dites être votre Dieu, et que vous ne connaissez pas. Pour moi, je le connais; et, si je disais que je ne le connais pas, je serais semblable à vous, un menteur. Mais je le connais, et je garde sa parole. Abraham, votre père, a tressailli de joie de ce qu’il verrait mon jour: il l’a vu, et il s’est réjoui. Les Juifs lui dirent: Tu n’as pas encore cinquante ans, et tu as vu Abraham! Jésus leur dit: En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu’Abraham fût, je suis. Là-dessus, ils prirent des pierres pour les jeter contre lui; mais Jésus se cacha, et il sortit du temple. (Jean 8:51-59)

voir encore Jean 5:45-47

La mort :

Mahomet n’étant rien de plus qu’un simple humain, il a finalement dû mourir, comme tout le monde.

Mahomet n’est qu’un messager – des messagers avant lui sont passés -. S’il mourait, donc, ou s’il était tué, retourneriez-vous sur vos talons? Quiconque retourne sur ses talons ne nuira en rien à Allah; et Allah récompensera bientôt les reconnaissants. S. 3:144


En vérité tu mourras et ils mourront eux aussi; ensuite, au Jour de la Résurrection, vous vous disputerez auprès de votre Seigneur. S. 39:30-31


La mort de Mahomet a causé chocs et traumatismes pour ceux qui l’aimaient:

Rapporté par Aisha (l’épouse du Prophète) :

Mort de Mahomet, Istanbul, 1595

L’Apôtre d’Allah est mort alors qu’ Abu Bakr était à As-Sunah (Al-‘Aliya). Umar se leva et dit: « Par Allah ! L’Apôtre d’Allah n’est pas mort! » Umar (plus tard) a dit:« Par Allah ! Rien d’autre ne me vint à l’esprit, que cela » Il dit encore:« En vérité ! Allah le ressuscitera et coupera les mains et les jambes de certains. » Puis Abou Bakr vint et découvrit le visage de l’Apôtre d’Allah, l’embrassa et lui dit: « Que ma mère et mon père soient sacrifiés pour toi, (Ô Apôtre d’Allah), tu es bon dans la vie et dans la mort. Par Allah, dans les mains duquel est ma vie, qu’Allah ne vous fasse jamais goûter la mort deux fois. » Puis il sortit et dit:« Ô preneur serment ! Ne vous précipitez pas. » Lorsqu’Abou Bakr a parlé, Umar s’assit. Abu Bakr loua et glorifia Allah et dit: « très certainement, pour quiconque qui adorerait Mahomet , alors Mahomet est mort, mais pour celui qui adore Allah, alors Allah est vivant et ne mourra jamais » Puis il récita la déclaration d’Allah: -. ».. (Ô Mahomet ) En vérité tu mourras et ils mourront eux aussi; (39.30) Il récita également: – « Mahomet n’est qu’un messager – des messagers avant lui sont passés -. S’il mourait, donc, ou s’il était tué, retourneriez-vous sur vos talons? Quiconque retourne sur ses talons ne nuira en rien à Allah; et Allah récompensera bientôt les reconnaissants. » (S. 3.144)… Alors Abu Bakr conduisit le peuple d’une marche à suivre véridique, et les familiarisa avec le droit chemin qu’ils devaient suivre afin qu’ils sortent en récitant: – « Mahomet n’est qu’un messager – des messagers avant lui sont passés . (3.144) (Sahih Al- Bukhari, Volume 5, livre 57, n° 19)


Le Seigneur Jésus, en revanche, est celui qui a vaincu la mort par sa résurrection, ouvrant la voie de l’immortalité:

…notre Sauveur Jésus-Christ, qui a détruit la mort et a mis en évidence la vie et l’immortalité par l’Évangile. (2 Timothée 1:10b)

Quand je le vis, je tombai à ses pieds comme mort. Il posa sur moi sa main droite en disant: Ne crains point! Je suis le premier et le dernier, et le vivant. J’étais mort; et voici, je suis vivant aux siècles des siècles. Je tiens les clefs de la mort et du séjour des morts. (Apocalypse 1:17-18 )

Je suis l’alpha et l’oméga, dit le Seigneur Dieu, celui qui est, qui était, et qui vient, le Tout-Puissant. (Apocalypse 02:08)


Les hadiths même mettent les musulmans en garde de ne pas louer exagérément Mahomet :

Rapporté ‘ Umar:

J’ai entendu le Prophète dire: « N’exagérez pas en me louant comme les chrétiens ont loué le fils de Marie, car je ne suis qu’un esclave. Alors, appelez-moi l’esclave d’Allah et Son Apôtre. » (Sahih Al- Bukhari, Volume 4, livre 55, n° 654)


D’autres récits disent que Mahomet a donné de mauvais conseils, maudit ses frères musulmans par colère, aurait oublié des choses et même se faisait chercher les poux !

Par Anas bin Malik:

L’Apôtre d’Allah visitait Um-Haran-bint-Milhan, qui lui offrait des repas. Um-Haram était l’épouse de Ben-Ubada As-Samit. L’Apôtre d’Allah, l’a visité une fois et elle lui a donné à manger et a commencé à lui chercher des poux dans sa tête… (Sahih Al- Bukhari, Volume 4, livre 52, n° 47)


Par Aisha

Le Messager d’Allah (que la paix soit sur lui) était habitué à réparer ses sandales, coudre ses vêtements et se conduire à la maison comme n’importe qui d’entre vous se conduit dans sa maison. Il était un être humain, cherchant les poux dans ses vêtements, faisant la traite des brebis, et faisant ses propres tâches. Tirmidhi a transmise. (Tirmidhi Hadith, n° 1530 – ALIM CD -ROM Version)


Aïcha a rapporté que deux personnes ont visité le Messager d’Allah (que la paix soit sur lui) et deux d’entre eux ont parlé d’une chose dont je ne suis pas au courant, mais qui l’ennuyait, il a alors invoqué la malédiction sur eux et leur a jeté un sort, et quand ils sont sortis, j’ai dit: Le Messager d’Allah, le bien pourrait atteindre tout le monde, mais il ne saurait atteindre ces deux là. Il a dit: Pourquoi donc? J’ai dit: Parce que tu as invoqué malédiction et leur a jeté un sort. Il a dit: Ne savez vous pas ce que j’ai accordé avec mon Seigneur: Ô Allah, je suis un être humain. Transforme en source de pureté et de récompense les malédictions que j’invoque ou lance sur les musulmans. (Sahih Muslim, Livre 032, n° 6285)


Salim, L’esclave affranchi de Nasriyyin, dit: J’ai entendu Abu Hurayra dire avoir entendu le Messager d’Allah (que la paix soit sur lui) dire: Ô Allah, Mahomet est un être humain. Je perds mon sang-froid comme tout être humain le perd, et j’ai tenu une alliance avec toi que tu n’as pas voulu rompre: Lorsque je fais des problèmes à un croyant, ou invoque la malédiction sur lui et le bats, fait expiation (de ses péchés) parce qu’il sera près de toi le Jour de la Résurrection. (Sahih Muslim, Livre 032, n° 6293)


Rapporté de Rafi Khadij

Le Messager d’Allah (que la paix soit sur lui) est venu à Médine et le peuple était en train de greffer des arbres. Il a dit: Que faites-vous ? ils ont répondu: Nous les greffons, après quoi il a dit: Il est peut-être bon pour vous que vous ne le faisiez pas, alors ils ont abandonné cette pratique (et les dattiers) ont commencé à produire moins de fruits. Ils ont alors fait mention de ceci (au Prophète), après quoi il leur a dit: Je suis un être humain, donc quand je vous donne un ordre relatif à la religion, acceptez le, et quand je vous ordonne quelque chose selon mon opinion personnelle, gardez à l’esprit que je suis un être humain. Ikrima a rapporté qu’il a dit quelque chose comme ça. (Sahih Muslim, Livre 030, n° 5831)


Rapporté d’Abdullah Ibn Mas’ud:

L’Apôtre d’Allah (paix soit sur lui) a officié la prière. La version du narrateur Ibrahim est ainsi: Je ne sais pas s’il a augmenté ou diminué (les rak’ahs de prière). Quand il les a salués, on lui a demandé: Apôtre d’Allah, est-ce que quelque chose de nouveau s’est produit dans la prière? Il a répondu: Qu’est-ce qui se passe? Ils ont dit: Tu as prié tant de rak’a. Il a ensuite avancé son pied, fait face à la Qibla et a fait deux prosternations. Il a ensuite salué. Quand il se détourna (fini la prière), il tourna son visage vers nous et dit: Si quelque chose de nouveau s’était produit dans la prière, je vous aurais informé. Je ne suis qu’un être humain et j’oublie tout comme vous le faites, alors quand j’oublie, rappelez-le moi, et quand l’un de vous a des doutes sur sa prière, il doit viser à ce qui est correct, et compléter sa prière à cet égard, puis donner le salut et ensuite faire deux prosternations. (Sunan Abu Dawud, Livre 3, n° 1015)

Ces versets semblent être suffisamment clairs pour tout lecteur et montrent de manière directe que Mahomet est une simple créature et qu’il ne doit donc pas être adoré.

En fait, les musulmans sont furieux quand les non-musulmans les accusent d’adorer Mahomet . La citation suivante tirée d’un site musulman réfute cette ‘idée fausse’ :

Idée reçue n° 2: les Musulmans adorent Mahomet

Selon la croyance islamique, le prophète Mahomet était le dernier messager de Dieu.

Comme tous les prophètes et messagers de Dieu – Noé, Abraham, Moïse et Jésus – Il n’était qu’un être humain. Les chrétiens ont admis à l’hypothèse erronée que les Musulmans adorent Mahomet en formulant une analogie erronée – ils adorent Jésus, et ils assument que les Musulmans adorent Mahomet. C’est l’une des raisons pour lesquelles ils ont appelé les musulmans sous le nom incorrect “Mahométans” pendant tant d’années !

Mahomet , tout comme Jésus, n’a jamais revendiqué le statut divin. Il a appelé les gens à adorer uniquement le Dieu Tout-Puissant, et il a continuellement souligné son humanité afin que les gens ne tombent pas dans les mêmes erreurs que les chrétiens ont eu à l’égard de Jésus. Afin de prévenir sa déification, le Prophète Mahomet a toujours dit de se référer à lui comme « le Messager de Dieu et Son serviteur. »

Mahomet a été choisi comme dernier messager de Dieu — pour communiquer le message, non seulement en paroles, mais d’être un exemple vivant de ce message. Les musulmans l’aiment et le respectent parce qu’il était de la plus haute considération morale et il a apporté la vérité venant de Dieu – qui est le pur monothéisme de l’Islam. Même si l’islam était à ses premiers stades, Dieu a révélé que Mahomet était envoyé comme miséricorde pour toute l’humanité » – ainsi nous sommes informés que le message de l’Islam doit être très répandu.

Les Musulmans s’efforcent de suivre le grand exemple de Mahomet (paix soit sur lui) mais il ne l’adorent en aucun cas. De plus, l’Islam enseigne de respecter tous les prophètes et messagers de Dieu. Mais les respecter et les aimer ne signifie pas les adorer. Tous les vrais musulmans ont compris que toute adoration et prière ne doivent être dirigées que vers le Dieu tout-puissant. Inutile de dire qu’adorer Mahomet, ou un autre au coté du Dieu tout puissant est considéré comme le pire des péché dans l’Islam. Si quelqu’un affirme être musulman, mais prie et adore un autre que le Dieu tout puissant, alors cela annule et anéantit son Islam. La déclaration de foi de l’Islam montre clairement que les musulmans sont enseignés à n’adorer que Dieu.

Cette déclaration est la suivante: Il n’y a rien de divin ou digne d’être adoré sauf le Dieu tout-puissant, et Mahomet est le messager et servant de Dieu.”

Il semblerait donc que les musulmans ne rendent pas un culte à Mahomet ?

Ce que nous allons découvrir dans les 3 prochains articles choquera la plupart des chrétiens, et encore plus les musulmans. Malgré la « clarté » du Coran, et des narrations présentant Mahomet comme une créature mortelle, la piété islamique le déifie tout de même, et a fait de lui une sorte de dieu.

Sam Shamoun


  • 1 S = Sourate coranique
  • 2 Remarquons que cette parole de Mahomet est équivoque! puisque finalement Mahomet est bien « monté au ciel sur un cheval nommé Pégaze … » et a bien communiqué un livre. Ce sera l’objet du prochain article.
  • 3 Ce terme du Coran comme d’autres… n’est pas dans le dictionnaire. Une autre version du Coran (Muhammad Hamidullah) dit : « Il entend tout ».
  • 4 Ibn Qayyim al-Jauziyyah, Zad-ul Ma’ad fi Hadyi Khairi-l ‘Ibad [Provisions for the Hereafter Taken From the Guidance of Allah’s Best Worshipper], translated by Jalal Abualrub, edited by Alaa Mencke & Shaheed M. Ali [Madinah Publishers & Distributors, Orlando Florida; First edition, October 2001], Volume 4, pp. 285-286)

Un caricaturiste de l’Islam assassiné

Le dimanche 25 septembre 2016, l’écrivain jordanien Nahed Hattar a été jugé à Amman en Jordanie, pour une caricature du paradis islamiste. Il était d’origine chrétienne, mais devenu athéiste. Il avait été arrêté le 13 août après avoir publié cette caricature sur son compte Facebook.

Accusé par les autorités d’ « incitation aux dissensions confessionnelles » et d’ « insulte à l’égard de l’islam », il fut libéré en septembre sous caution. Prétextant avoir voulu se moquer des terroristes de Daech, et de leur vision du paradis et de l’enfer, il a demandé une protection qui lui a été refusée, puis il a été assassiné en sortant du tribunal, à l’âge de 56 ans.

Réaction des frères musulmans

Ils ont condamné l’assassinat de Hattar, avec Dar al-Ifta, la plus haute autorité religieuse du pays:

La religion musulmane est innocente de ce crime odieux.

Quelle religion est alors responsable? Après les attentats de Charly Hebdo, en janvier 2015, c’était bien les ‘Frères musulmans’1, qui avaient organisés des manifestations dans la capitale jordanienne. Des affrontements avaient éclaté entre 2000 manifestants et les forces de l’ordre. La police anti-émeute avait du utiliser des matraques pour disperser la foule qui marchait vers l’ambassade de France, en scandant des slogans contre Charlie Hebdo, et contre les officiels jordaniens ayant participé à la marche d’unité à Paris.2

L’islam interdit toute représentation d’Allah. Les frère musulmans auraient-ils oublié les hadiths (Sahih al-Bukhari, 4:52:270, 5:59:369, 3:45:687, 4:52:271; Sahih Muslim, 19:4436) et le Coran qui condamne à mort ceux qui offensent le prophète?

Ceux qui offensent Allah et Son messager, Allah les maudit ici-bas, comme dans l’au-delà et leur prépare un châtiment avilissant…. Certes, si les hypocrites, ceux qui ont la maladie au cœur, et les alarmistes [semeurs de troubles] à Médine ne cessent pas, Nous t’inciterons contre eux, et alors, ils n’y resteront que peu de temps en ton voisinage. Ce sont des maudits. Où qu’on les trouve, ils seront pris et tués impitoyablement: (Coran Surate 33:57, 60-61. )

La caricature d’Hattar3 s’adresse-t-elle aux terroristes seulement… ou au message de l’Islam, et de manière non avouée, à son prophète?

Les promesses charnelles de Mahomet pour le paradis – dont nous parlerons ci-après – sont connues de tous, mais se faisait-il encore servir par Allah ? Trois histoires tirées des sources les plus respectées de l’Islam, permettront d’y répondre :

1) Après avoir vu nue la femme de son fils adoptif (Zayd), il eut l’envie de la « marier »

Une union avec la femme de son fils est portant punie de mort dans la loi4 de Moïse, mais Allah lui accorde la femme de son fils (adoptif, certes) … par « dignité », avec une nouvelle révélation:

Quand tu disais … : «Garde pour toi ton épouse et crains Allah», et tu cachais en ton âme ce qu’Allah allait rendre public. Tu craignais les gens, et c’est Allah qui est plus digne que ta crainte. Puis quand Zayd eut cessé toute relation avec elle, Nous te la fîmes épouser, afin qu’il n’y ait aucun empêchement pour les croyants d’épouser les femmes de leurs fils adoptifs, quand ceux-ci cessent toute relation avec elles. Le commandement d’Allah doit être exécuté. (Sura 3 33:37)

2) Allah autorise 4 épouses, mais 9 sont permises au prophète :

Non satisfait de ses 9 épouses légitimes, il abuse des esclaves, ses femmes Aïshah et Hafsah, lui en avaient fait quelques déboires. Il leur avait donc promis de ne plus découcher. Mais Allah vint à la rescousse afin que le prophète ne se prive de personne, malgré son serment.

O Prophète! Pourquoi, en recherchant l’agrément de tes femmes, t’interdis-tu ce qu’Allah t’a rendu licite? Et Allah est Pardonneur, Très Miséricordieux5. Allah vous a prescrit certes, de vous libérer de vos serments. (66:1-2)

O Prophète! Nous t’avons rendu licites tes épouses à qui tu as donné leur dot, ce que tu as possédé légalement parmi les captives [ou esclaves] qu’Allah t’a destinées, les filles de ton oncle paternel, les filles de tes tantes paternelles, … c’est là un privilège pour toi, à l’exclusion des autres croyants… (Sura 33:50)

Ici encore, Allah diffère du Dieu de Moïse, qui lui, interdit à l’homme de briser son serment, et qui hait les faux serments6, cf. Ecc 5:4.

3) Le paradis des musulmans est permissif :

C’est une coucherie perpétuelle, avec des jeunes filles aux poitrines généreuses, éternellement vierges, et où des petits garçons servent des coupes qui débordent.

Les pieux seront dans une demeure sûre, (51) parmi des jardins et des sources, Ils porteront des vêtements de satin et de brocart et seront placés face à face. C’est ainsi! Et Nous leur donnerons pour épouses des houris aux grands yeux. Ils y demanderont en toute quiétude toutes sortes de fruits. … Pour les pieux ce sera une réussite: jardins et vignes, (32) et des (belles) aux seins arrondis, d’une égale jeunesse, et coupes débordantes. (cf. Sura 44:51-55; 52:20; 55:54-56; 55:70-74; 56:35-38; 78:31-34)

4) Après ses disputes avec les juifs, Mahomet décide de changer la direction de la prière.

Encore une fois, Allah se soumet donc à sa volonté. C’est pourquoi, depuis cette date, ses adeptes n’adorent plus en direction de Jérusalem, mais se penchent 5 fois par jour vers la Kabbah, à la Mecque. C’est la direction qui plaît à Mahomet.

La Kabbah est l’endroit ou travaillait son grand-père comme gardien de temple.

L’islam nous montre un Allah toujours aux petit soins de Mahomet.

Enfin, sa femme Aïshah (il se frottait sur elle alors qu’elle n’avais que 6ans, le mariage a été pleinement consommé lorsqu’elle avait 9 ans), aussi appelée la mère des croyants, le résume et confirme cette caricature, au mieux :

Je sens que ton Seigneur se dépêche de combler tes souhaits et désirs. (Sahih Albukari 4788)

Toutes les convoitises lui sont autorisées. Et celles qui ne le sont pas maintenant (comme l’alcool créant des dérèglements trop gênants) le seront au paradis. En ceci, la caricature de Nahed Hattar ne dépeint que la réalité du paradis islamiste et la dévotion ridicule d’Allah soumis à la volonté d’un homme.

Le prophète semble ne pas avoir appris à vivre de manière sobre et équilibrée. Le fait qu’il ait perdu ses parents tôt et ait changé maintes fois de tutelle n’est peut-être pas étranger à un tel comportement.

C’est bien en cela que croient les terroristes de Daech7, mais c’est aussi tout simplement ce qu’enseigne l’Islam. Et les offensés l’ont bien compris.

Les caricatures de source islamiste

La plupart des musulmans (y compris à l’ouest) supportent difficilement la caricature de leur prophète, même quand celle-ci sont légitimes, mais les caricatures des juifs ou chrétiens sont parfaitement acceptables :

“Puis-je vous informer de ce qu’il y a de pire, en fait de rétribution auprès d’Allah ? Celui qu’Allah a maudit, celui qui a encouru Sa colère, et ceux dont Il a fait des singes, des porcs, et de même, celui qui a adoré le Tagut, ceux-là ont la pire des places et sont les plus égarés du chemin droit”. (Sourate 5:60, cf. S7.166, S2.65)

Cette caricature ne manifeste aucun respect pour sa victime. Elle n’a pas pour but de faire réfléchir, c’est une condamnation finale.

Jésus a appelé les pharisiens Race de vipère (Mat 23:33) marquant ainsi leur désobéissance et hypocrisie, mais il a dit aussi :

Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font… (Luc 23:34) … vous ne me verrez plus désormais, jusqu’à ce que vous disiez: Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! (Mat 23:39)

La caricature pure, sans message de salut est néfaste. Car le premier message même s’il est vrai sera perçu comme de la haine. Exposer les mauvaises œuvres est biblique. Mais notre devoir va plus loin, il est aussi d’être ambassadeur de Christ, celui qui nous a délivrés et sauvés.

Le langage biblique est parfois caricatural mais il se veut surtout franc pour montrer notre errance, et salvateur. (Gal 3:1).

Une caricature doit nous faire réaliser notre état de péché qui nous entoure si facilement, et se diriger contre une idéologie pernicieuse, contre notre ignorance voire contre notre folie. C’est le modèle d’éducation donné au peuple juif.

Le paresseux plonge sa main dans le plat, Et il trouve pénible de la ramener à sa bouche. (Prov26:15)

Le problème de certaines sectes est le manque d’acceptation d’une critique qui pourtant pourrait leur être utile. Elle est souvent prise comme une attaque personnelle.


  • 1 Encore récemment, une foule de 15 personnes se sont rassemblés à l’extérieur de l’Hôtel des Trois Pyramides au Caire. Deux assaillants masqués ont alors tiré à la chevrotine et aux pétards sur les touristes arabes israéliens qui déballaient leurs valises. Les dégâts ne sont que matériel. Les tireurs ont été identifiés comme proches des Frères musulmans.
  • 2 http://www.cbsnews.com/
  • 3 Elle n’est que décrite textuellement dans la presse jordanienne, sans être publié en image telle quelle.
  • 4 Le commandement du Lévitique 15:10-29 ci-dessous traite du « fils » et de la « belle fille », or, il s’agit pour Mahomet de son fils adoptif, le cas semble discutable, mais cette action de « se laisser donner » la femme de quiconque, est objectivement condamnable, et a créé à juste titre des troubles dans sa communauté, au point qu’il a rejeté la pratique de l’adoption. Tu ne découvriras point la nudité de ta belle-fille. C’est la femme de ton fils: tu ne découvriras point sa nudité.Car tous ceux qui commettront quelqu’une de ces abominations seront retranchés …
  • 5 Les attributs d’Allah, Pardonneur et Miséricordieux, ne sont qu’une carte blanche pour pécher contre la loi. Nous ne reproduisons pas toujours intégralement une telle moquerie du Dieu trois fois saint, en citant le Coran.
  • 6 Moïse dit aux enfants d’Israël tout ce que l’Éternel lui avait ordonné. Moïse parla aux chefs des tribus des enfants d’Israël, et dit: Voici ce que l’Éternel ordonne. Lorsqu’un homme fera un vœu à l’Éternel, ou un serment pour se lier par un engagement, il ne violera point sa parole, il agira selon tout ce qui est sorti de sa bouche(No 30:1-3)
  • et n’aimez pas le faux serment, car ce sont là toutes choses que je hais, dit l’Éternel. Zac 8:17  cf. Eze 16:59 
  • 7 Les musulmans sont en majorité pacifiques, mais ignorent ce qu’enseigne l’Islam, dans le Coran et les hadiths.