Historique de Vigi-Sectes:

William Branham se disqualifie lui-même

Que chacun examine ses propres œuvres,
et alors il aura sujet de se glorifier pour lui seul,
et non par rapport à autrui;
Las Bible – Gal 6:4

 

Ne nous hâtons pas de parler ! Réfléchissons à la portée de nos paroles, c’est d’ailleurs le sage conseil que notre Seigneur Jésus donne à ses enfants:

Je vous le dis: au jour du jugement, les hommes rendront compte de toute parole vaine qu’ils auront proférée. Car par tes paroles tu seras justifié, et par tes paroles tu seras condamné.
Matthieu 12:36-37

William Branham est considéré par ses adeptes comme étant le plus grand prophète de tous les temps ainsi que l’ange de l’église de Laodicée.

Le 4 décembre 1960, il délivre à Jeffersonville dans l’Indiana un sermon dans lequel il déclare:

Si vous pouvez me montrer un passage de l’Ecriture ou m’apporter un récit, un récit authentique, qui me montrerait que des gens auraient été baptisés dans la bible au nom du “Père, du Fils et du Saint-Esprit”, ou si vous m’apportez un livre d’histoire, une page, une citation d’histoire où quelqu’un ait jamais été baptisé au nom du “Père, du Fils et du Saint-Esprit” avant le Concile de Nicée de l’église catholique, venez me l’apporter, et j’épinglerai une pancarte sur mon dos, et traverserai Jeffersonville, avec vous derrière soufflant dans une trompette, et j’écrirai dessus: “Voici un faux prophète qui égare le peuple”.
(La Révélation de Jésus-Christ, n° 1, la Révélation, page 37)

Ainsi si nous pouvons exhiber une référence historique démontrant que l’on baptisait au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit avant 325, date du Concile de Nicée, nous disposerions d’une preuve tangible prouvant que Branham est un faux prophète ! Les sources historiques sont nombreuses, nous vous en proposons quelques-unes:

En ce qui concerne le baptême, baptisez ainsi: après avoir enseigné tout ce qui précède, baptisez au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, par immersion dans l’eau vive. Si tu n’as pas d’eau vive, baptise dans une autre eau, si tu ne peux le faire dans l’eau froide, baptise dans l’eau chaude, si tu n’as ni de l’une ni de l’autre, verse sur la tête trois fois de l’eau au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
(Didaché des apôtres, chapitre VII,  versets 1-3, Dictionnaire encyclopédique de la Bible, Alexandre Westphal, page 800)

La Didaché date de l’an 100 après Jésus-Christ.

On les amène (les chrétiens) dans un lieu où il y a de l’eau et ils reçoivent de nous le baptême au nom du Père, Seigneur de l’univers et de notre Sauveur Jésus-Christ et du Saint-Esprit.
(Justin Martyr, 100-163 de notre ère, les Pères apostoliques, 1ère apologie, 61, 3)

Nous avons reçu le baptême pour lé rémission des péchés au nom de Dieu le Père et au nom de Jésus-Christ, le Fils incarné, mort et ressuscité et dans l’Esprit-Saint de Dieu.
(Irénée, 177 de notre ère, Démonstration de la prédication apostolique, 3, 32)

Après la chute de l’un d’eux, il ordonna aux onze autres au moment de retourner chez son Père, après la résurrection, d’aller et d’enseigner les nations et de les baptiser dans le Père, le Fils et l’Esprit-Saint.
(Tertullien, 160-220 de notre ère, sur la prescription des hérétiques, ch. 20, 1-9)

Puisque l’histoire prouve que l’on baptisait au nom du Père, du Fils et de l’Esprit-Saint avant 325, du coup, voici Branham catalogué comme faux prophète par lui-même !

C. Piette

 

Le branhamisme et la Bible

Une lettre envoyée anonymement à un ex-adepte du mouvement est révélatrice

Dossier branhamisme

Gérald,

Reviens à la vérité ou Dieu te détruira. Tu es devenu l’antéchrist. Si tu admets William Branham comme le prophète tu seras sauvé sinon c’est la mort dans le feu. Reviens au message. La vraie bible, c’est le message. Prends garde et tu échapperas à Satan et au feu divin.

Un frère

Lettre envoyée par un branhamiste bruxellois à Gérald Albrecht, de Schaerbeek (Bruxelles).

Voici un exemple typique révélant la position profonde de bien des branhamistes concernant la Bible. Nous ne croyons pourtant pas que les sympathisants de Branham épousent tous une telle conception, mais ce qui va suivre est plutôt déconcertant. A première vue, il semblerait que les adeptes de William Branham se conforment et se soumettent loyalement et totalement à la Bible. Cependant, rien n’est moins certain! Branham enseigne avec raison qu’en faussant la PAROLE DE Dieu, on court les plus graves périls!

Quiconque contredit ou fausse une vérité de la bible, en tire un rapport, ou une interprétation particulière, celui-là se sépare de Dieu, perd le sens de l’équilibre et de l’harmonie de l’Ecriture toute entière.
W.M. Branham, brochure sans titre éditée par Ewald Frank, page 5.

Le grand drame pour William Branham se situe justement à ce niveau! On a la nette impression en effet qu’il a perdu tout équilibre et que son naufrage a été complet! Sa fidélité à la Bible n’est que théorique:

Frère Frank, la faim dont il s’agit n’est pas une faim physique. Non, il viendra une grande faim de la VRAIE Parole de Dieu. La nourriture dont vous devez vous inquiéter sont les BANDES D’ ENREGISTREMENT sur lesquelles LA PAROLE EST INSCRITE.
W.M. Branham, cité dans: La Parole de Dieu demeure éternellement, page 14

Un autre texte vient confirmer cette étrange assertion:

k7Et, ce matin, je veux dire ceci: Emmagasinez des provisions … emmagasinez-la sur vos BANDES MAGNETIQUES! Peut-être que je vais rester loin de vous pendant longtemps! Mais quand je serai absent, rappelez-vous que tout CE QUE JE VOUS AI DIT EST LA VERITE.
W.M. Branham, La Parole parlée, La plus grande bataille jamais livrée, 1962, page 49

Ceci confirme de la meilleure façon la lettre envoyée à Gérald Albrecht! Ainsi la vraie Parole de Dieu n’est pas tant dans la Bible, mais dans les messages inspirés de Branham. Ceux-ci enregistrés et reproduits dans de nombreux fascicules renferment en effet toutes ses interprétations particulières.

La vraie Parole selon lui est donc enregistrée sur des bandes et reproduite dans les diverses brochures. En ce sens, les branhamistes rejoignent la position des diverses sectes.

Christian Piette

 

Les enseignements étranges de WILLIAM BRANHAM

 

Les péchés de certains hommes sont manifestes, même avant qu’on les juge, tandis que chez d’autres, ils ne se découvrent que dans la suite.
La Bible – 1Tim 5:24

Dossier Branhamisme

 

 

Branham est ce prédicateur américain qui a tellement bouleversé certains milieux évangéliques dans les décennies 50 et 60. Il est considéré par beaucoup comme un des plus grands prophètes de Dieu, en fait le dernier messager (celui de Laodicée) précédant le retour de Jésus- Christ. Nous ne croyons absolument pas en ce ministère. Les preuves sont abondantes et elles démontrent que William Branham n’était pas conduit par Dieu. Au préalable, analysons certaines citations qui attestent que cet homme ne peut commettre d’erreurs:

  • Nous disons que nous croyons que William Branham est un prophète de Dieu, parce que tout ce qu’il a dit,
    nous pouvons le prouver par les Saintes- Ecritures.
    (Fernand Fait, ma réponse à Etienne Fauvel, cassette n° 8015.)
  • … chaque fois que je monterai en chaire pour parler à ton peuple,
    ô Seigneur, ne me laisse jamais dire quoi que ce soit de faux.
    (W. M. Branham, La révélation de J. C., n° 7, âge de Sardes, 1960, page 6.)

Nous allons devoir admettre que sa requête n’a pas reçu de suite favorable !

 

top Jésus n’était pas Juif

C’est pourquoi il y eut la naissance virginale. Par conséquent  Jésus n’est pas Juif.
(W. M. Branham, La révélation des 7 sceaux, n° 2, p. 23.)

La Bible est d’un tout autre avis ! (Jean 4:9- 22 ) ou encore.

L’Écriture ne dit-elle pas que c’est de la postérité de David, et du village de Bethléhem, où était David, que le Christ doit venir?
Jean 7:42

Pilate répondit: Moi, suis-je Juif? Ta nation et les principaux sacrificateurs t’ont livré à moi: qu’as-tu fait?
Jean 18:35

 

top Jésus ne s’est jamais identifié Lui-même comme Fils de Dieu

Rappelez- vous que le Seigneur Jésus ne s’est jamais identifié Lui- même comme étant le Fils de Dieu. Il disait: “c’est vous qui le dites!”, “c’est dans ce but que je suis né”. Et ainsi de suite, mais il ne s’est jamais identifié Lui- même.
(W. M. Branham, Mariage et divorce, 1965, page 4.)

Ici également la Bible contredit Branham:

Celui que le Père a sanctifié et envoyé dans le monde, vous lui dites: “Tu blasphèmes” Et cela parce que j’ai dit: “Je suis le Fils de Dieu”.
Jean 10:36.

Se prenant à contre- pied, Branham enseignait en 1963 que Jésus s’identifiait comme Fils de Dieu:

Jésus fut rejeté lorsqu’il soutint et prouva qu’il était le Fils de Dieu.
(W. M. Branham, La parole parlée, série n° 1, n° 4, Le messager du temps de la fin, 1963, p. 31.)

top Le prophète Nahum a vu le périphérique de Chicago !

Avez- vous jamais pensé à Nahum, lorsqu’il vit le boulevard périphérique de Chicago il y a 4000 ans ?
(W. M. Branham, La révélation de J. C., n° 9, Les dix vierges, 1960, page 5.)

top  La mort n’est pas venue dans le monde par Adam !

Misogyne, il rejette l’entière responsabilité sur Ève:

Elle ne vint pas par Adam. Honte à vous qui ne voyez pas cela ! Ce n’est pas la faute d’Adam. Il n’avait rien à faire à cela. Si la mort vient par Adam alors elle vient par Dieu.
(W. M. Branham, La parole parlée est la semence originelle, 1962, page 56.)

L’apôtre Paul inspiré par l’Esprit pouvait écrire en “Romains 5:12-21” que le péché est entré dans le monde à cause d’Adam. N’est- ce pas Branham qui déclare:

Lorsque votre théologie est contraire à la Parole, elle est fausse.
(W. M. Branham, La parole parlée est la semence originelle, 1962, page 47.)

top Branham confond la mer rouge et la mer morte !

Ce fut là que vint pharaon avec son armée. Et savez- vous ce que Dieu fit ? Il ouvrit tout simplement cette citerne d’eau rouge et stagnante. La mer morte était la chose la plus morte du monde… rien en peut y vivre. Et il l’ouvrit afin de les amener, libres de l’autre côté.
(W. M. Branham, citernes crevassées, 1964, page 15.)

top La trahison de Judas !

Ce qui suit est à peine croyable ! Comment un homme se prévalant du mandat de prophète peut- il enseigner de telles inepties ?

Et souvenez- vous que Judas était l’un d’eux ! Vous voyez ? Il put tromper l’église jusqu’à ce point là. Il travailla dans le même sens qu’eux, mais quand arriva la Pentecôte, il montra sa vraie couleur.
(W. M. Branham, Révélation de Jésus- Christ, n° 8, âge de Philadelphie, 1960, page 42.)

Ce n’est d’ailleurs pas la seule référence !

Mais quand ce fut le temps de la Pentecôte, le temps où Judas aurait dû recevoir le Saint- Esprit, c’est là qu’il montra sa vraie couleur. Il renia Jésus et le trahit.
(W. M. Branham, Révélation de Jésus- Christ, n° 2, vision de Patmos, 1960, page 9.)

top Les mages d’orient étaient Hébreux !

Avez- vous remarqué comme le signe se manifesta pour les mages ? C’étaient des Hébreux … ils étaient en orient pour étudier l’astronomie afin d’achÈver leurs études.
(W. M. Branham, la parole parlée, série 3, n° 8, le temps et le signe de l’union, 1963, page 8.)

top Les faux docteurs et les faux prophètes sont oints de l’Esprit !

Jésus dit qu’il y aurait de faux Christs, donc de faux oints. Ils seront oints effectivement du Saint- Esprit et malgré cela seront de faux prophètes et de faux docteurs.
(W. M. Branham, la parole parlée, les oints du temps de la fin, 1965, page 9.)

top Un homme soumis à Dieu est tout puissant !

L’homme est tout- puissant. Vous ne croirez pas cela. Pourtant c’est la vérité ! Un homme pleinement soumis à Dieu est tout-puissant.
(W. M. Branham, la révélation de Jésus- Christ, vision de Patmos, 1960, page 57.)

Seul l’Éternel est tout puissant.

top Kennedy, l’Antéchrist est à la Maison blanche !

En ce temps- là, la puissance de Ramsès s’accrut en Egypte. L’homme naturel, Ramsès, prenait de l’importance. Aujourd’hui, l’homme naturel, l’Antéchrist prend de l’importance par le canal de la politique. Il est déjà entré à la Maison blanche.
(W. M. Branham, la parole parlée, le 3 ème exode, série 3, n° 3, 1963, page 20.)

Il existe beaucoup d’autres exemples mais nous estimons que ces dix sont amplement suffisants pour démontrer l’imposture de cet homme.

top Dieu s’est servi d’un âne

Confrontés avec notre manuscrit, les responsables d’A. C. A. D. A., des sympathisants de Branham basés en Haute- Savoie nous répondaient le 12 juin 1990:

“Nous reconnaissons les contradictions et même les âneries de celui que nous appelons notre frère,
sans vouloir vous scandaliser,
Dieu s’est servi d’un âne…”

La seule différence entre l’âne de Balaam et l’âne Branham réside dans le fait que le premier disait la vérité !

Amis ! Branham n’est pas un homme de Dieu ! C’est un faux prophète manifeste. Notre revue aura l’occasion de démontrer que cet homme était un faux prophète et un faux docteur.

Rester dans sa dépendance est hautement périlleux !

 Tiré de “la route droite n°2”

 

Encyclopédie des sciences religieuses: Andreæ / Confrérie de la Rose-Croix

Article de l’Encyclopédie des sciences religieuses de 1877


ANDREÆ (Jean-Valentin), petit-fils de Jacques Andreæ, dont il vient d’être parlé. Né en 1586 à Herrenberg, dans le Wurtemberg, il devint en 1614 diacre de Vaihingen. En 1620, il fut appelé comme pasteur à Calw, où il resta jusqu’en 1639; il y montra, pendant les misères de la guerre de Trente ans, un courage et un dévouement dignes des plus grandes éloges. Depuis 1639 prédicateur de la cour, en 1650 prélat à Bebenhausen, et en 1654 à Adelberg, il mourut en cette dernière année à Stuttgard. Il s’est distingué, autant par son activité pastorale que par quelques ouvrages, destinés à dévoiler et à combattre les rêveries des alchimistes, si nombreux en Allemagne à la fin du seizième et au commencement du dix-septième siècle. Le scolasticisme qui s’était introduit dans la théologie protestante avait provoqué une réaction mystique, qui s’était manifestée sous des formes diverses:

Chez Valentin Weigel et chez Jacques Bœhme le mysticisme était devenu une théosophie, dont beaucoup de personnes se servaient pour chercher la pierre philosophale et les moyens de faire de l’or; d’autres étaient revenus à Theophraste Paracelse.

Andreæ, qui à des connaissances très variées, joignait infiniment d’esprit, se proposa de se railler de ces superstitions.

Dans sa jeunesse, il écrivit un livre intitulé: Die chymische Hochseit Christiani Rosenkreutz, anno 1459 (les noces chimiques de chrétien Rose-Croix en 1459), sorte de roman, racontant les aventures d’un personnage fictif nommé Rose-Croix, qui est invité, aux noces d’un roi inconnu et qui là est initié aux mystères d’une société de magiciens et d’alchimistes; c’est dans ce livre que paraît pour la première fois le nom de Rose-Croix, emprunté sans doute à deux des principaux symboles des adeptes de la philosophie hermétique.

Cet ouvrage ne circula d’abord qu’en manuscrit. Vers 1610 il s’en répandit un autre:  Allgemeine und General Reformation der ganzen weiten Welt beneben de Fama fraternitatis des læblichen Ordea des Rosenkreutz: Ce fut encore une mystification; le livre fut imprimé en 1614;

la seconde édition, 1615, est augmentée d’une Confession oder Bekanntnusz der Societæt Rosenkreutz, an die Gelehrten Europa’s. La Hochzeit ne parut qu’en 1616 à Strasbourg. Dans la Réformation générale, les sept sages de la Grèce et quelques philosophes romains délibérant sur les moyens d’améliorer le monde; la Confession expose les principes de la soi-disant société.

Ces livres, dont le but était de persifler les amateurs de la magie et de la théosophie, produisirent un effet immense (NDLR inverse?).

  • Tout le monde les prit au sérieux;
  • les mystiques et les alchimistes se mirent à la recherche de l’ordre des Rose-Croix, qui n’existait nulle part;
  • des théologiens luthériens soupçonnèrent une manœuvre calviniste contre l’orthodoxie.

La nouvelle se répandit aussi en France; en 1623 on afficha à Paris un placard, annonçant l’arrivée des Rose-Croix, sauveurs du monde; Gabriel Naudé, qui à cette occasion se montra sceptique au bon endroit, se railla de la chimère importée d’Allemagne, dans une brochure pleine de sens: Instruction à la France sur la vérité de l’histoire des frères de la Rose-Croix.

Andreæ lui-même, voyant qu’au lieu de faire disparaître la superstition, il l’avait alimentée , publia divers écrits où, tout en conservant parfois la forme allégorique et satirique, il exhortait ses contemporains à renoncer « à cette curiosité dangereuse» qui veut sonder tous les mystères, à sortir de « ce chaos, » à renverser « cette tour de Babel élevée contrairement à la volonté de Dieu. »

Comme quelques enthousiastes fondèrent en effet un ordre de Rose-Croix, il lui opposa une Société évangélique, ayant pour objet de « remettre Jésus-Christ en son lieu et de détruire les idoles. »  En général, il fit des efforts pour relever dans son pays la vie religieuse; adversaire aussi décidé du formalisme de l’orthodoxie du temps que des extravagances des théosophes, il chercha à rétablir un christianisme plus vivant et plus simple.

On lui a reproché différentes hérésies, mais sa mémoire n’a pas souffert de ces reproches.

V. Burk, Verzeichniss aller… Schriften … J. V. Andreæ, Tubing. 1793 (catalogue de cent numéros mais incomplet); Hossbach, Andreæ umd sein Zeitalter, Berlin, 1819.

Encyclopédie des sciences religieuses: Mormonisme

Article de l’Encyclopédie des sciences religieuses de 1877


Ce nom est celui d’une secte américaine, qui s’appelle plus volontiers « l’Église des Saints des derniers jours.» Le nom sous lequel elle est habituellement connue lui vient du Livre des Mormon, son principal livre sacré. Mormon est l’un des personnages fabuleux de cette étrange mythologie.

Joseph Smith dérivait ce nom du mot anglais more, plus, et d’un mot prétendu égyptien mon, bon, ce qui lui donnait pour signification « plus bon » – ou meilleur. Cette étymologie fantaisiste du fondateur du mormonisme en a amené une autre qui n’est pas plus sérieure, ses adversaires ont voulu faire dériver ce mot du grec, spectre.

Histoire

Le fondateur du mormonisme fut Joseph Smith, né dans le Vermont, le 23 décembre 1805. Son Père, qui était agriculteur, s’établit dans l’état de New-York, lorsque Joseph avait onze ans, et ce fut dans le comté d’Ontario que s’écoula la jeunesse du futur prophète. Sa culture intellectuelle fut des plus sommaires, et ne dépassa guère les premiers éléments de la lecture, de l’écriture et du calcul.

Ses biographes officiels, Orson Pratt et George A. Smith, nous le représentent s’occupant de son salut dès l’âge de quinze ans, cherchant vainement dans les églises existantes la satisfaction de ses besoins religieux et se mettant alors, par la lecture de la Bible et par la prière, à chercher directement auprès de Dieu la réponse aux questions angoissantes qui le troublaient. Un jour qu’il priait, une clarté merveilleuse descendit sur lui et l’enveloppa, et deux êtres surnaturels lui apparurent, l’informèrent que ses péchés lui étaient remis, lui déclarèrent qu’aucune secte ne possédait la vraie doctrine, et que cette doctrine, complément de l’Evangile, lui serait révélée un jour. D’autres révélations suivirent. La plus importante fut celle qui lui apprit que les Indiens d’Amérique étaient les descendants dégénérés du peuple d’Israël et que leurs Annales avaient été déposées en lieu sùr. Conduit par les indications d’un ange, Smith découvrit ces Annales gravées en caractères égyptiens sur des plaques d’un métal ressemblant à de l’or. A côté des Annales se trouvait un curieux instrument: l’Urim et le Thummim, composé de deux pierres transparentes, au moyen desquelles Smith allait pouvoir lire et interpréter le document.

C’est en 1827 que Smith prétendait avoir été mis en possession des mystérieuses plaques, qu’il s’occupa à traduire, en se servant comme secrétaire d’Olivier Cowdery, qui devint l’un des chefs de la secte. Le Livre de Mormon partit enfin en 1830, aux frais d’un fermier du nom de Martin Harris, qui, gagné aux idées de Smith, lui fournit les moyens de faire imprimer sa révélation. Toute cette légende avait fait trop de bruit pour que l’on ne cherchât pas à la tirer au clair. L’enquête, toutefois, a été conduite avec trop de passion par les adversaires du mormonisme pour qu’il soit permis d’en accepter les résultats comme pleinement concluants. Les origines du mormonisme, quoique toutes récentes, demeurent un problème d’histoire et de psychologie non résolu encore.

La famille Smith paraît avoir eu une mauvaise réputation dans la contrée où elle vivait; on accusait ses membres de paresse, d’intempérance et d’amour du mensonge. «  Ils étaient fameux, dit un document signé par un grand nombre de leurs voisins, par leurs projets visionnaires et passaient une partie de leur temps à faire des fouilles pour découvrir des trésors cachés.» Joseph Smith se distingua de bonne heure par son caractère aventureux et illuminé tout ensemble, et l’histoire de ses visions lui valut les quolibets et les persécutions de ses voisins.

Il est démontré que le fond du Livre de Mormon n’est autre chose qu’un certain roman historique sur les Indiens composé en style pseudo-biblique par un ministre du nom de Salomon Spaulding, né en 1761 et mort en 1816. Son manuscrit était demeuré entre les mains d’un imprimeur de Pittsburgh, en Pensylvanie, et passa entre celles de Sydney Rigdon qui, après avoir été compositeur dans son établissement, devint l’associé de Joseph Smith dans la propagation des doctrines mormones. Plusieurs des amis de Spaulding et son propre frère déclarèrent reconnaître son oeuvre dans la prétendue traduction des plaques d’or.

Les adjonctions faites par le prophète à ce fonds primitif sont des réminiscences bibliques pour la plupart, où abondent les incorrections grammaticales. Quant aux plaques elles-mêmes, nul ne les a vues en dehors des onze témoins qui affirment, en tête du Livre de Horneion, les avoir vues et touchées mais ces témoins étaient des mormons, parmi lesquels trois membres de la famille Smith et cinq de la famille Whamer, l’une des premières converties à la foi nouvelle, et de tels témoignages sont plus que suspects.

Le premier bailleur de fonds de Smith et l’un des onze témoins, Martin Harris, s’étant fait donner un facsimile de l’une des golden plates, alla, avec une bonne foi qui l’honore, la soumettre au professeur Aenthon, de New-York. Les mormons répandirent le bruit que ce savant avait reconnu les caractères pour de l’égyptien réformé.

Mais le professeur, dans une lettre rendue publique, déclara que la feuille qu’on lui avait présentée était « couverte de toutes sortes de caractères crochus, et évidemment combinés par une personne qui avait eu sous les yeux un livre contenant divers alphabets, entr’autres des alphabets grecs et hébraïques. Des lettres romaines, renversées ou placées de côté, s’y trouvaient aussi rangées en colonnes perpendiculaires, et le tout se terminait par un grossier dessin d’un cercle partagé en divers compartiments couverts de signes bizarresh, et évidemment copiés du calendrier mexicain publié par M. de Humboldt, mais copiés de manière à déguiser la source d’où ils étaient tirés. » La foi de Martin Harris était trop aveugle pour se laisser éclairer par les lumières de la science, et la publicité donnée à ces faits n’empêcha pas Smith de faire de nombreuses dupes.

En 1829, lui et son collègue et secrétaire Cowdery, prétendirent avoir reçu d’un ange une divine imposition des mains qui les sacrait prêtres, et, persuadés que le baptême chrétien qu’ils avaient reçu n’était pas valide, ils se rebaptisèrent réciproquement par immersion. Leurs prédications et la lecture du Livre de Mormon groupèrent bientôt autour d’eux des disciples qui entrèrent dans la nouvelle secte par le rite du baptême.

Le 6 avril 1830, l’Église des saints des derniers jours fut organisée dans la ville de Fayette, Etat de New-York. L’accession de Sidney Rigdon, ancien ministre campbellite fort bien doué, qui prêchait des idées millénaires, vint apporter à la théologie rudimentaire de Joseph Smith des éléments nouveaux, qui devaient la rendre populaire dans un milieu très ouvert à cette sorte d’enseignement. Lé millénium allait commencer,

les Indiens étaient sur le point de se convertir, l’Amérique devait être le rendez-vous des saints, et la tache spéciale de la nouvelle église était de construire la Nouvelle-Jérusalem. Ces idées et la mythologie qui les entourait flattaient à la fois le patriotisme et le goût du merveilleux des populations ignorantes des campagnes. Des missionnaires improvisés les répandirent de proche en proche, et des communautés mormones s’établirent de bonne heure dans l’Ohio, la Pensylvanie, l’Indiana et l’Illinois, aussi bien que dans le New-York. Au commencement de 1831, le siège de la secte était Kirtland dans l’Ohio, mais vers la fin de cette même année, sous l’action d’une révélation spéciale, Smith entraîna une émigration de douze cents mormons dans le comté de Jackson, Missouri, pour y “; fonder la cité de Sion où le Christ devait régner en personne. » Cette communauté se distinguait des rudes colons qui l’entouraient par son industrieuse activité et r ses mours douces. Une persécution violente ne tarda pas à s’élever contre elle: on brisa ses presses, on supprima ses journaux, on fit subir toutes les avanies à ses ministres; finalement, en 1833, une bande d’hommes armés vint expulser de la contrée les familles mormones, qui s’en allèrent chercher un asile à lndependence dans le comté de Clay. Joseph Smith, en apprenant les malheurs de ses partisans, accourut de l’Ohio où il se trouvait alors, et, à la tête d’une troupe de mormons armés, essaya de répondre à la force par la force. Cette tentative ne réussit pas, et il dut retourner à Kirtland. Il se mit alors à compléter l’organisation religieuse de son Église. A la tête de la hiérarchie, qui devait assurer sa force, il plaça une sorte de triumvirat, s’assignant à lui-mème la première place en sa qualité de prophète et d’apôtre et s’ajoignant Rigdon et Williams comme ses assesseurs.

Le 4 février 1835, il se choisit douze apôtres auxquels il confia la mission de convertir les nations. Ils se répandirent en effet dans les états de l’Est; l’un d’eux débarquait en Angleterre en 1837, et le jour de Noël de cette même année, une première conférence de mormons anglais se réunissait à Preston. Ils firent de nombreuses recrues dans les villes manufacturières du Nord et dans le pays de Galles, et des convois d’émigrants mormons traversèrent fréquemment l’Atlantique pour rejoindre le gros de la communauté.

En mars 1836, quand le temple fut inauguré à Kirtland, plus de mille mormons étaient présents. De malheureuses transactions commerciales auxquelles le prophète fut mêlé et qui lui attirèrent des démêlés avec les tribunaux, le décidèrent à abandonner définitivement l’Ohio. Une révélation survint à point noinmé, pour confirmer sa décision. Sa présence était fort nécessaire au milieu de la colonie missourienne, qui souffrait de luttes intestines, en même temps qu’elle était en butte aux persécutions des “gentils. » Ceux-ci voyaient d’un oeil jaloux la marche envahissante des mormons et s’irritaient de leur prétention hautement affichée de conquérir tout le pays. Une sorte de guerre civile éclata; les milices de l’Etat intervinrent à la fin de 1838, en apparence pour rétablir la paix, mais en réalité pour débarrasser l’Etat de la présence des mormons. Plusieurs d’entre eux furent massacrés; le prophète, son frère, et quelques autres chefs furent emprisonnés, et la colonie mormone, forte d’environ 15000 personnes fut, en plein hiver, dépossédée de ses terres et expulsée de l’autre côté du Mississipi, dans l’Illinois. Bien accueillie par la population de cet Etat, elle y fonda la ville de Nauvoo, qui, deux ans après sa fondation, comptait déjà 2000 habitations, avec des écoles et des édifices publics. La législature de l’Etat concéda une charte à Nauvoo; les mormons furent autorisés à lever une milice placée sous les ordres du prophète, qui devint bientôt le chef à la fois religieux, civil et militaire d’une communauté de 20000 âmes, qui lui vouait une admiration et une obéissance sans réserves.

Ses partisans se multipliaient dans tous les Etats-Unis, et leur chiffre en Angleterre atteignait, disait-on, dix mille. Ces succès enivrèrent Joseph Smith qui, en 1844, osa se mettre sur les rangs pour la présidence des Etats-Unis. Ses moeurs étaient loin d’être irréprochables; toutefois ce ne fut qu’en juillet 1843 qu’il prétendit avoir reçu une révélation autorisant la polygamie.

Cette prétention souleva une vive opposition dans le sein même de la communauté. Les mécontents fondèrent à Nauvoo même un journal d’opposition, l’Expositor. Smith, qui en était venu à ne pouvoir souffrir la contradiction, donna ordre à ses janissaires de faire justice; les presses du journal furent brisées, le bureau démoli, et ses rédacteurs ne durent leur salut qu’à la fuite. Ils portèrent plainte devant les autorités de l’état qui profitèrent de l’occasion pour faire cesser un état de choses intolérable. La milice marcha sur Nauvoo et s’empara du prophète et de son frère Hyrum. Le bruit ayant couru que le gouverneur songeait à faire évader ses prisonniers, une bande d’hommes armés se jeta sur eux et les massacra (27 juin 1844).

La mort de Joseph Smith, loin d’être la ruine du mormonisme, sembla devoir assurer sa durée; elle mit l’auréole du martyre au front du prophète et renforça le fanatisme de ses partisans. Brigham Young, qui était devenu le conseiller le plus intime de Smith, fut appelé à lui succéder à la tête de la communauté, avec les titres de « voyant, révélateur et président des saints des derniers jours.»

En 1845, la législature de l’Illinois révoqua la charte de la cité de Nauvoo. Les conflits étaient fréquents entre les saints et les gentils, et la communauté elle-même souffrait de tiraillements intérieurs. Brigham Young comprit qu’il y avait là une situation qui ne pouvait se prolonger sans amener à courte échéance la ruine du mormonisme. Il fut résolu en conséquence qu’une nouvelle migration aurait lieu et que le siège de la communauté serait transporté par delà les limites des Etats-Unis, et à quelques centaines de lieues de toute terre civilisée. Cette résolution fut annoncée aux saints par une épître générale datée du 20 janvier 1846.

Une avant-garde de seize cents personnes partit avant la fin de l’hiver pour jeter les bases du futur établissement. Le territoire de l’Utah, que les mormons désignèrent sous le nom de Deseret, ou pays de l’Abeille, est un plateau compris entre les Montagnes-Rocheuses et la Sierra-Nevada de Californie. Ce plateau aride semblait rebelle à toute culture, et il a fallu toute la ténacité de volonté de fanatiques en révolte contre la civilisation pour coloniser ces régions inhospitalières et en faire ce qu’elles sont devenues aujourd’hui, la grande étape entre New-York et San-Francisco.

On a souvent raconté cet exode de tout un peuple, s’accomplissant par un prodige d’audace et de discipline, au milieu des privations et des souffrances de toute nature, et aboutissant à la création, sur les bords du Grand-Lac-Salé, d’une civilisation étrange, mais à laquelle on ne saurait sans injustice refuser une certaine grandeur. Le succès de cette expédition suffirait pour faire vivre dans l’histoire le nom de Brigham Young. Il arriva dans la vallée en juillet 1847, et le gros des mormons dans l’automne de 1848. Une ville fut construite avec son tabernacle et ses édifices publics. La population augmenta rapidement.

En 1819, le congrès des Etats-Unis organisa l’Utah en territoire et reconnut Brigham Young pour gouverneur. En 1852, fut promulguée la «  loi céleste du mariage » qui autorisait la polygamie.

En 1853, fut posée la première pierre du temple monumental. Le gouvernement fédéral essaya vainement d’intervenir dans la législation, d’abord en nommant des juges, puis en envoyant un nouveau gouverneur à la place de Young. Traités en suspects, ces mandataires du gouvernement durent se retirer en 1856. L’année suivante, le gouvernement de Washington envoya dans l’Utah de nouveaux fonctionnaires, avec un corps de 2500 hommes pour les appuyer. Les mormons protestèrent vivement, mais finirent, par se soumettre. La question de la polygamie est demeurée entre eux et le Pouvoir fédéral la question délicate et a soulevé de continuels conflits. Toutefois, cet étrange peuple est en voie de rentrer dans les conditions normales d’existence des peuples civilisés;

la création du chemin de fer du Pacifique, en 1869, l’arrivée de nombreux colons non mormons, la mort enfin de Brigham Young, survenue en 1877, ont abaissé définitivement les barrières qui le séparaient du reste du monde. Dépouillé bientôt de son institution honteuse de la Polygamie, comme il l’a été de l’autonomie politique qu’il avait rêvée, il redeviendra une simple secte religieuse, plus bizarre que la plupart des autres, et qui pourra vivre longtemps encore, grâce à cette légende mystérieuse qui s’est faite autour de son berceau, et grâce surtout à ces traditions d’audace et d’héroïsme qui font de l’histoire particulière de cette secte l’un des chapitres les plus étonnants de l’histoire de la colonisation. On estime à 250.000 le nombre total des mormons; de 80 à 100.000 sont établis dans l’Utah.

Doctrine et discipline

Nous avons déjà parlé du plus important des livres sacrés des mormons, le Livre de Mormon, compilation indigeste et illisible, mais dont le succès s’explique par la large satisfaction qu’elle donne au patriotisme américain. D’après la révélation mormone, les juifs réfugiés en Amérique se partagèrent en deux groupes hostiles, les néphites et les lamanites. Ceux-ci, devenus infidèles exterminèrent les néphites et s’emparèrent du continent tout entier. Les Indiens sont leurs descendants. Le Livre de Mormon forme un volume de 563 pages d’impression compacte. Il se divise en quinze livres de longueur inégale attribués à divers auteurs. Cet ouvrage contient, outre le roman interminable des néphites et des lamanites, de longues exhortations, des visions et des paraboles, faible pastiche du langage biblique, et qui n’ont ni élévation morale ni valeur poétique.

Les anachronismes et les absurdités y fourmillent, Pour ne rien dire des fautes grossières de grammaire. Le second livre sacré du mormonisme est le Livre de la doctrine et des alliances (Book of Doctrine and Covenants); il renferme des instructions religieuses données par Joseph Smith à ses disciples, des révélations se rapportant à l’organisation, au culte et à la hiérarchie de l’Église, des prophéties, des visions, etc. Mentionnons enfin la Perle de grand prix, recueil de révélations, prophéties, discours de Smith, auquel il a joint un prétendu Livre d’ Abraham, qui se donne comme traduit d’un papyrus égyptien. La doctrine mormone forme le plus étrange éclectisme d’éléments bouddhistes, gnostiques, mahométans et chrétiens.

Dieu le père n’est pour eux que le plus puissant des hommes’ il est doué d’un corps, il a été engendré comme nous, il est marié à un grand nombre de femmes, et ses enfants sont nombreux comme les grains de sable de la mer. Ce Dieu, qui habite la planète Kolob, a charge de notre univers; d’autres dieux, également puissants, veillent sur d’autres mondes. Dieu n’étant qu’un homme perfectionné, chaque homme peut aspirer à devenir Dieu à son tour. Le Christ est né de l’union « matérielle » de Dieu et de la vierge Marie; les mormons retiennent la foi en la rédemption. La vie future ne sera que le prolongement de celle-ci; l’existence aura les mêmes nécessités et les hommes les mêmes passions et les mêmes occupations. Qu’on ajoute à ces idées bizarres, la doctrine de la transmigration des âmes, celle de la permanence des dons miraculeux, tout un système millénaire très complet, avec retour des juifs, y compris les dix tribus perdues, parousie et règne personnel du Christ pendant mille ans sur la terre, et l’on aura quelque idée de ce qu’est cette étrange théologie, véritable pandémonium où se sont donné rendez-vous toutes les excentricités de la pensée religieuse de tous les temps. La morale mormone ne s’élève pas au-dessus du terre-à-terre de l’égoïsme le plus absolu. Le dieu des mormons a été défini par l’un de leurs apôtres «  le plus égoïste des êtres vivants », et ses adorateurs s’efforcent de lui ressembler. Les deux grands devoirs du parfait mormon sont le patriotisme et le payement des dîmes; en règle avec la loi morale sur ces deux articles, il est libre pour tout le reste. S’enrichir et multiplier le nombre de ses femmes, à cela se borne son ambition. Toute pensée indépendante est supprimée; les fidèles s’engagent à n’être dans les mains de leurs chefs  « qu’une cire molle, un chiffon trempé dans du suif. »

Les formes du culte semblent avoir pour but d’exclure et d’étouffer la pensée. Le salut de l’individu dépend de rites symboliques multipliés; baptême par immersion fréquemment renouvelée; imposition des mains; cène où l’eau remplace le vin, cérémonies mystérieuses d’initiation. La prédication roule en général sur les intérêts matériels de la communauté, et ne tend en aucune façon à élever l’âme vers les choses invisibles.

La hiérarchie mormone comprend au sommet la présidence composée de trois hommes qui représentent sur la terre la Trinité divine, et dont l’un a la suprême autorité; puis le patriarcat conféré à vie à un homme qui a pour unique charge de distribuer des bénédictions puis les douze, qui ont le pouvoir de conférer les ordres et d’administrer les sacrements; puis les soixante-dix, qui, sous la direction des apôtres, ont la charge de faire la propagande. Les grands prêtres forment le cinquième ordre; ils officient toutes les fois que les dignitaires d’un rang plus élevé ne sont pas présents. Les évêques, les anciens, les prêtres, les instructeurs et les diacres forment les degrés inférieurs de cette hiérarchie, et appartiennent à la classe d’Aaron, tandis que les premiers forment celle de Melchisédek. Le conseil général est chargé de régler les difficultés qui peuvent survenir entre les fidèles; il existe aussi des grands conseils particuliers dans chaque communauté locale. Une conférence annuelle pour le règlement des affaires générales de l’église se réunit en avril; on assure que toutes les décisions y sont prises à l’unanimité.

Sources

Le mormonisme a donné naissance à une foule d’ouvrages. Ses écrivains, assez médiocres d’ailleurs, sont nombreux; nous nous bornons à indiquer les noms de: Spencer, Orson Pratt, Parly Pratt, Phelps, etc. Parmi les ouvrages racontant l’histoire et exposant les idées des mormons, nous mentionnerons les suivants:

Kidder, Mormonisn and the Mormons, New-York, 1852; Burton, City of the saints, Philadelphie, 1852; Ferris, Utah and the Mormons, New-York, 1854; Hyde, Mornonism its Leaders and Designs, New-York, 1857; Stenhouse, The Rocky Mountains saints, New-York, 1873. Nous possédons en français plusieurs ouvrages sur ce sujet, tels que: A. Pichot, Les Mormons, Paris, 1854; Jules Remy, Voyage au pays des Mormons, Paris,1860, et plusieurs articles de la Revue des Deux Mondes, 1er septembre 1853, 15 février 1856, ler septembre 1859, 15 avril 1861, ler février 1872.

MATTH. LELIÈVRE.

La Bible et les Témoins de Jéhovah

Introduction

test sectes
Depuis quelques temps, il est fréquent de rencontrer, un peu partout en Afrique, de nombreux colporteurs qui se nomment «Témoins de Jéhovah ».

Ceux-ci sont membres d’un groupe religieux qui a déjà inondé de sa littérature les pays d’Amérique du Nord et d’Europe. Ils visitent systématiquement chaque ville et frappent à chaque porte. ils sont ainsi parvenus à contacter et à convaincre beaucoup de gens, dont un certain nombre appartiennent à des églises chrétiennes.

Deux questions se posent donc aux chrétiens affrontés par des Témoins de Jéhovah:

  1. Le mouvement des Témoins de Jéhovah peut-il être considéré comme faisant véritablement partie de l’Église de Jésus Christ ?
  2. Quelle attitude les chrétiens doivent-ils prendre face aux Témoins de Jéhovah?

Nous essayerons de répondre de façon précise à ces deux questions en vous présentant, dans les pages qui suivent, quelques renseignements sur l’histoire de cette organisation. Puis, nous examinerons sa position vis-à-vis des points essentiels de la doctrine chrétienne. Pour cela, nous citerons de nombreux passages des ouvrages publiés par les Témoins de Jéhovah.

Nous espérons ainsi pouvoir vous aider dans votre témoignage pour la vérité.

Aperçu historique

Le nom du mouvement a été tiré d’un passage biblique du livre d’Ésaïe (43.10):« Vous êtes mes témoins, dit l’Éternel, vous et mon serviteur que j’ai choisi…» (citation selon la version Segond; en hébreu, le nom Éternel se dit «Jéhovah» ou« Yahwéh »).

Le mouvement a commencé en Amérique du Nord au 19ème siècle. Son fondateur fut Charles Taze Russell (1832-1916), commerçant de profession et appelé «le pasteur » par ses adeptes. Ayant eu des contacts avec des Adventistes, Russell parvint vers 1870 à la conclusion que le retour de Jésus-Christ aurait lieu à partir de 1874 et que son règne de 1000 ans ou Millénium (voir Apocalypse 20) serait établi en 1914. Il publia ses recherches dans sept volumes sous le titre général « Études des Écritures » ou «Aurore du Millénium ».

A sa mort, Joseph Franklin Rutherford (1869-1942) lui succéda. Il était avocat et reçut le titre de juge. Parmi ses nombreux écrits, nous pouvons citer « La Harpe de Dieu », « Réconciliation », «Vie et Salut ».

Ce fut ensuite Nathan Homer Knor (1905-1977) qui prit la tête du mouvement. Les livres qui sont édités actuellement ne portent pas de noms d’auteurs et sont probablement le produit d’une équipe de rédacteurs.

Les titres les plus importants des ouvrages publiés en français sont:

  • La Vérité qui conduit à la vie éternelle,
  • Il est impossible à Dieu de mentir,
  • Assurez-vous de toutes chose.),
  • Que ton nom soit sanctifié.

Deux périodiques, « La Tour de Garde » et « Réveillez-vous » (voir Ésaïe 21.8 et 52.1), sont publiés en plusieurs langues. En 1982, le tirage total des deux était de plus de 455 millions d’exemplaires. Presque 33 millions de livres et brochures ont été publiés cette même année.

En 1950, a paru en anglais, une version des Saintes Écritures sous le titre «La Traduction du Monde Nouveau » ; une nouvelle édition révisée est sortie en 1961.

La version française du Nouveau Testament a été publiée en 1963, celle de l’Ancien Testament en 1974.

Toute la littérature des Témoins de Jéhovah est produite par la société «Watchtower Bible and Tract Society » (fondée en 1884) qui prit aussi le nom de « International Bible Students Association » (en 1914).

Le siège du mouvement, ainsi que sa maison d’édition, se trouvent à Brooklyn, New-York, U.S.A

Selon les statistiques publiées par les Témoins de Jéhovah, le nombre de leurs adhérents s’élève aujourd’hui à plus de quatre millions. En Afrique, il y aurait plus de 300.000 membres et 400 «missionnaires ».

Les membres actifs du mouvement sont formés comme « témoins » en suivant des cours accélérés et des réunions régulières tels que:

  • les rassemblements dans les « Salles du Royaume » (le dimanche ),
  • les études des livres du mouvement dans chaque district (le vendredi),
  • les conférences des assemblées du district, les « Assemblées Internationales de la Volonté Divine des Témoins de Jéhovah » (ont lieu chaque année dans plusieurs parties du monde).

Nous devons donc constater que le mouvement est bien organisé et qu’il s’est développé d’une façon extraordinaire.

 

Les Saintes Écritures

La position des Témoins de Jéhovah:

Les Témoins de Jéhovah déclarent baser tout leur enseignement sur la Bible. Leurs brochures et livres contiennent de nombreuses citations qui semblent les rendre recommandables.

« Ce livre (la Bible) est vraiment le guide que Dieu a donné aux hommes, une lampe à nos pieds, une lumière sur notre sentier »1.

Mais nous devons constater que leurs colporteurs ne vendent en général que les livres et brochures de leur propre mouvement (très rarement la Bible elle-même). D’autre part, ils considèrent leurs publications comme

« le canal employé par Dieu pour dispenser la pure vérité biblique ».2

Leur fondateur, Russell, qui se désignait comme « la lumière que Dieu a envoyée pour éclairer la Parole de Dieu» , déclara en 1910:

« Vous ne pouvez pas comprendre la Bible si vous ne lisez pas mes livres» (citation tirée de Watchtower).3

Un ancien adhérent de la secte, M. William Schnell, affirme que chaque membre doit obéir inconditionnellement à la Bible telle qu’elle est interprétée officiellement par ses dirigeants. Il précise aussi dans son livre « Trente ans comme esclave de la Tour de Garde» que le mouvement ne retient qu’environ 6% des Saintes écritures.

Ce que la Bible dit d’elle-même:

« Les Écrits sacrés peuvent te donner la sagesse en vue du salut par la foi en Christ-Jésus. Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour redresser, pour éduquer dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit adapté et préparé à toute bonne œuvre»
(2 Timothée 3.15-17).

«Ceci est écrit afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom»
(Jean 20.31).

« Heureux l’homme qui trouve son plaisir dans la loi de l’Éternel et qui la médite jour et nuit»
(Psaume 1.2).

«Ce livre de la loi ne s’éloignera pas de ta bouche; tu y méditeras jour et nuit pour observer et mettre en pratique tout ce qui y est écrit.. Ne t’en détourne ni à droite ni à gauche… »
(Josué 1.8, 7b).

« Vous n’ajouterez rien à la parole que je vous commande et vous n’en retrancherez rien; mais vous observerez les commandements de l’Éternel, votre Dieu, tels que je vous les donne»
(Deutéronome 4.2).

« Je l’atteste à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre: Si quelqu’un y ajoute, Dieu ajoutera (à son sort) les plaies décrites dans ce livre. Et si quelqu’un retranche des paroles du livre de cette prophétie, Dieu retranchera sa part de l’arbre de vie et de la ville sainte, décrits dans ce livre» (Apoclypse 22.18-19).

 

La Divinité du Seigneur Jésus-Christ

Les Témoins de Jéhovah enseignent:

« La Bible nous informe qu’il est le Fils premier-né de Dieu, autrement dit qu’il fut créé avant les autres fils composant la famille de Dieu. Il est aussi le Fils unique de Dieu, en ce sens qu’il est le seul fils créé directement par Jéhovah-Dieu, toutes les autres choses étant venues à l’existence par lui; l’Agent principal de Dieu ».4

« La Parole était un prince très élevé au-dessus des autres créatures. A ce titre, il est appelé Michel ; il est comme un archange employé par l’Etemel ».5

« Si Jésus est Fils du Très-Haut et Fils de Dieu, comment peut-il être lui-même le Dieu Très-Haut? – C’est impossible! … Jésus n’était pas un mélange de terrestre et de spirituel, de chair et d’esprit. C’était un homme intégral ».6

« Au commencement la Parole était, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était dieu ».7

Remarque: Sous prétexte de sauvegarder la divinité du Père seul, les Témoins de Jéhovah mettent l’expression « et il était dieu » avec une minuscule; ils tombent ainsi dans une espèce de polythéisme. D’ailleurs, dans la version anglaise nous lisons: « et la Parole était un dieu ».

Mais la Bible affirme:

«Personne n’a jamais vu Dieu; Dieu le Fils unique, qui est dans le sein du Père, lui, l’a fait connaître… Les Juifs cherchaient encore plus à le faire mourir…parce qu’il disait que Dieu était son propre Père, se faisant ainsi lui-même égal à Dieu… Moi et le Père, nous sommes un… Les Juifs lui répondirent: Ce n’est pas pour une œuvre bonne que nous te lapidons, mais pour un blasphème, et parce que toi, qui es un homme, tu te fais Dieu… Celui qui m’a vu, a vu le Père… Thomas lui répondit: Mon Seigneur et mon Dieu! » (Jean 1.18 ; 5.18 ; 10.30,33 ; 14.9 ; 20.28).

« Mais au Fils il dit: Ton trône, Ô Dieu, est éternel…
C’est pourquoi, Ô Dieu, ton Dieu t’a oint avec une huile d’allégresse »
(Hébreux 1.8-9).

«En attendant la bienheureuse espérance et la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur, le Christ-Jésus» (Tite 2.13).

« Quiconque nie le Fils n’a pas non plus le Père; celui qui confesse le Fils a aussi le Père… Nous savons aussi que le Fils de Dieu est venu, et qu’il nous a donné l’intelligence pour connaître celui qui est le Véritable; et nous sommes dans le Véritable, en son Fils Jésus-Christ. C’est lui le Dieu véritable et la vie éternelle » (1 Jean 2.23 ; 5.20).

 

La mort et la résurrection de Jésus

Les Témoins de Jéhovah disent:

«Jésus devait être parfait sur le plan humain pour correspondre à l’Adam sans péché du jardin d’Eden. De cette façon, il lui serait possible d’offrir une rançon qui corresponde exactement, par sa valeur, à ce que le pécheur Adam avait perdu et fait perdre à sa postérité ».8

« Dans le but de racheter les péchés d’Adam. Jésus devait sacrifier son corps humain d’une façon définitive; il ne pourra plus jamais le recevoir en retour. C’est pourquoi Dieu l’a ressuscité comme un fils- esprit ».9

« Jéhovah-Dieu a disposé de son corps selon sa manière, comme il a disposé du corps de Moïse, mais personne ne sait comment ».10

«Jéhovah-Dieu a ressuscité Jésus des morts comme un fils spirituel et immortel… Il a alors repris le nom de Michel… Sa résurrection est la récompense de sa marche fidèle sur la terre. Il est la première créature à recevoir ce don ».11

Remarques:

  • Jésus serait donc mort pour le péché d’Adam seulement et non pour ceux du monde.
  • Il n’y aurait pas de continuité entre le Jésus qui a vécu sur la terre et celui qui est ressuscité, comme il ne semble pas y en avoir entre la pré-existence de Jésus et son humanité. Les Témoins de Jéhovah auraient ainsi trois christs différents !

Mais la Bible déclare:

« Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai…Il parlait du temple de son corps… Je donne ma vie afin de la reprendre… J’ai le pouvoir de la donner et de la reprendre»
(Jean 2.19,21 et 10.17,18).

« Voyez mes mains et mes pieds, c’est bien moi; touchez-moi et voyez; un esprit n’a ni chair ni os, comme vous voyez que j’en ai. Et en disant cela, Jésus leur montra ses mains et ses pieds »
(Luc 24.39-40).

« Jésus-Christ, le juste, est lui-même la victime expiatoire pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier»
(1 Jean 2.2).

« Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures ; il a été enseveli, il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures »
(1 Corinthiens 15.3-4).

« Ce Fils, qui est le rayonnement de sa gloire et l’expression de son être, soutient toutes choses par sa parole puissante; après avoir accompli la purification des péchés, il s’est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très-hauts… Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui et pour l’éternité»
(Hébreux 1.3 et 13.8).

« Je vis…quelqu’un qui ressemblait à un fils d’homme… Moi je suis le premier et le dernier, le vivant. J’étais mort, et me voici vivant aux siècles des siècles »
(Apocalypse 1.13 et 18).

Le Saint-Esprit et la Trinité de Dieu

Les Témoins de Jéhovah enseignent:

« L’esprit saint est la force active de Dieu et non une personne. Le pronom masculin que portent certains passages ne prouve pas qu’il s’agit d’une personne mais est un simple accord grammatical… les versets qui mentionnent le Père, le Fils et l’esprit saint ne disent pas qu’ils sont égaux, co-éternels ou un seul Dieu ».12

« Quant à l’esprit saint, il ne s’agit pas d’une personne, nais de la force créatrice invisible de Dieu au moyen de laquelle il accomplit sa sainte volonté et son œuvre … Une différence est établie entre le Seigneur Dieu tout-puissant assis sur son trône et son Christ, l’Agneau; nulle part l’esprit saint ne leur est associé »13

«La trinité a une origine mythologique,elle était en faveur chez les Babyloniens, les Égyptien et les populations des Indes. C’est une théorie nébuleuse, dont Satan est le promoteur ».14

Remarque: Dans leur version de la Bible « La Traduction du Monde Nouveau », le Saint-Esprit est toujours écrit avec des minuscules, alors que les titres de Dieu et même de Jésus ont des majuscules (sauf lorsque Jésus est appelé dieu dans l’évangile de Jean 1:1).

Mais que dit la Bible ?

Le Saint-Esprit y est présenté non seulement comme une puissance divine, mais comme une personnalité avec une intelligence propre: il parle, enseigne, envoie, ressent de la tristesse.

« Quand sera venu le Consolateur que je vous enverrai de la part du Père… il rendra témoignage de moi… et vous annoncera les choses à venir »
(Jean 15.26 ; 16.13).

« Comme Pierre réfléchissait sur la vision, l’Esprit lui dit: Voici trois hommes qui te cherchent; lève-toi, descends, et pars avec eux sans hésiter, car c’est moi qui les ai envoyés… Pendant qu’ils célébraient le culte du Seigneur et qu’ils jeûnaient, le Saint-Esprit dit: Mettez-moi à part Barnabas et Saul pour l’œuvre à laquelle je les ai appelés »
(Actes 10.19-20; 13.2).

«N’attristez-pas le Saint-Esprit de Dieu »
(Éphésiens 4.30).

Plusieurs autres passages mettent le Saint-Esprit à égalité avec le Père et le Fils ou le désignent clairement comme étant Dieu (par ex. Matthieu 28.19 ; 2 Corinthiens 13.13 ; Ephésiens 4.4-6 ; 2 Thessaloniciens 2.13- 14; Actes 5.3-4). Ces trois personnes sont des expressions distinctes du Dieu unique. Nous ne pouvons pas comprendre entièrement la Trinité; elle restera pour nous un mystère insondable tant que nous vivrons dans notre corps. Acceptons donc cet enseignement de la Bible par la foi. Nous connaîtrons Dieu parfaitement un jour dans sa gloire (1 Corinthiens 13.12; 1 Rois 8.27).

 

L’homme, le péché et la mort

L’enseignement des Témoins de Jéhovah:

Les Témoins de Jéhovah acceptent les récits bibliques de la création et de la chute. Mais ils rejettent la notion de l’homme composé d’un corps mortel et d’une âme immortelle, ainsi que celle du châtiment éternel.

«L’homme n’a pas une âme, il est une âme. L’âme humaine meurt, elle n’est pas immortelle… Les morts ne peuvent être tourmentés, ils sont inconscients, leur âme est morte… Le tourment ardent de Satan dans le feu, c’est sa destruction éternelle ».15

« L’âme étant l’homme lui-même, que devient-elle quand celui-ci meurt? La Bible affirme sans équivoque que l’âme meurt… L’enfer de la Bible n’est autre chose que la tombe de l’homme… Les bons et les méchants vont dans l’enfer de la Bible, la tombe commune à tous les morts ».16

«Ils se verront infliger la seconde mort, c’est-à-dire l’anéantissement définitif ».17

Selon Russell et Rutherford, la doctrine du châtiment éternel serait due au diable et à ses serviteurs, les ecclésiastiques catholiques et protestants (voir La Vérité qui conduit à la Vie Éternelle, ch. 15).

Remarque: Nous verrons plus loin que les Témoins de Jéhovah ne croient pas que la .mort et l’anéantissement soient la fin dernière de TOUS les hommes, mais qu’il y a pour certains une sorte de résurrection et d’existence après la mort.

L’enseignement de la Bible:

« Il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement »
(Hébreux 9.27).

« L’heure vient où tous ceux qui sont dans les tombeaux entendront sa voix. Ceux qui auront fait le bien en sortiront pour la résurrection et la vie, ceux qui auront pratiqué le mal pour la résurrection et le jugement »
(Jean 5.28-29).

« Ceux-ci iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle »
(Matthieu 25.46).

« Le pauvre (Lazare) mourut et fut porté par les anges dans le sein d’Abraham. Le riche aussi mourut et fut enseveli. Dans le séjour des morts, il leva les yeux…et vit de loin Abraham et Lazare dans son sein… »
(Luc 16.22-23).

«Je vis les morts, les grands et les petits, debout devant le trône. Des livres furent ouverts, et un autre livre fut ouvert qui est le livre de vie. Les morts furent jugés d’après ce qui était écrit dans les livres, selon leurs œuvres…Quiconque ne fut pas trouvé inscrit dans le livre de vie fut jeté dans l’étang de feu. C’est la seconde mort…La fumée de leur tourment monte aux siècles des siècles et ils n’ont de repos ni jour ni nuit…»
(Apocalypse 20.12-15; 14.11).

D’après la Bible, il y a donc pour tous les hommes une existence après la mort: soit le châtiment éternel, soit la gloire éternelle auprès de Dieu (voir aussi 2 Thessaloniciens 1.9-10).

 

 Le Salut et la Vie Éternelle

Les Témoins de Jéhovah enseignent:

«Tous ceux qui croient en Jéhovah-Dieu et en Jésus et qui se consacrent à faire la volonté de Dieu… auront pour récompense la vie éternelle. Mais cette vie future ne sera pas la même pour tous ».18

Selon de nombreux écrits (trop longs à citer), ceux qui seront sauvés seront répartis en deux classes distinctes:

  • Le nombre de ceux qui appartiennent à la première classe s’élève exactement à 144.000 (voir Apocalypse 7) ; ils sont aussi appelés « le petit troupeau » (selon Luc 12.32). Ce sont ceux qui ont été justifiés en croyant aux avantages que Jésus leur a acquis sur la croix et qui ont renoncé à tout héritage terrestre en offrant leurs biens au mouvement des Témoins de Jéhovah et en se faisant baptiser par immersion. lis ont ainsi été régénérés du saint-esprit et sont sanctifiés en prêchant fidèlement jusqu’à la mort le Parole du Royaume (la doctrine des Témoins de Jéhovah). lis seront unis à Jésus pour être à jamais son épouse et son corps et pour régner avec lui dans le ciel.
  • Ceux de la seconde classe, beaucoup plus nombreux, sont d’abord les saints de l’Ancienne Alliance et les chrétiens évangéliques restés au stade de la justification qui ressusciteront au cours du Millénium (voir Apocalypse 20). A ceux-ci s’ajouteront les survivants de la bataille d’Harmaguédon (voir Apocalypse 16) qui se décideront pour Jéhovah, de même que les membres des Témoins de Jéhovah qui ne font pas partie des 144.000 et qui portent le nom de « Jonadabs » (voir Jérémie 35) ou « les autres brebis ». Toutes ces personnes pourront prolonger indéfiniment leur séjour sur la terre, mais elles ne pourront pas entrer au ciel.
    « lis ont la promesse de la vie éternelle sur la terre, avec le privilège de l’assujétir, de l’embellir et de la peupler ».19

Mais la Bible déclare:

« Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu; et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est dans le Christ-Jésus… Le salaire du péché, c’est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Christ-Jésus, notre Seigneur »
(Romains 3.23-24 ; 6.23).

« C’est par grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est pas par les œuvres, afin que personne ne se glorifie »
(Ephésiens 2.8-9).

« Lorsque la bonté de Dieu notre Sauveur et son amour pour les hommes ont été manifestés, il nous a sauvés – non parce que nous aurions fait des œuvres de justice, mais en vertu de sa propre miséricorde – par le bain de la régénération et le renouveau du Saint-Esprit; il l’a répandu sur nous avec abondance par Jésus Christ notre Sauveur, afin que, justifiés par sa grâce, nous devenions héritiers dans l’espérance de la vie éternelle »
(Tite 3.4-7).

« Vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Christ -Jésus… Vous tous, vous êtes un en Christ-Jésus… Et parce que vous êtes des fils, Dieu a envoyé dans nos cœurs l’Esprit de son Fils qui crie: Abba ! Père! »
(Galates 3.26,28 ; 4.6).

«Jésus leur dit encore: Moi, je suis la porte: si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé… Il y aura un seul troupeau, un seul berger »
(Jean 10.7, 9, 16).

« Il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés à une seule espérance, celle de votre vocation; il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous…
(Éphésiens 4.4-6).

 

Les temps de la fin

Que disent les Témoins de Jéhovah:

Nous avons vu (page 4) que les premiers responsables du mouvement ont fait plusieurs prédictions fantaisistes. En voici d’autres:

« Les prophéties montrent que le 1er octobre 1914, Jéhovah a placé Jésus sur le trône et l’a établi pour régner… En 1918 eut lieu la résurrection céleste de ceux qui font partie des 144000 ; ils ont commencé à régner avec Christ dans le ciel. Les saints de l’Ancienne Alliance ressusciteront en 1925 dans une position humaine parfaite; ils seront les représentants visibles et légaux du nouvel ordre des choses ».

Ces prophéties n’ayant jamais vu leur accomplissement, les Témoins de Jéhovah cherchent à les expliquer de la façon suivante:

« Comme Jésus n’a plus de corps humain depuis sa résurrection, sa seconde apparition n’est pas visible aux yeux humains et ne le sera jamais, mais elle pourra se remarquer graduellement dans les événements qui surviendront ».20

«Le royaume fut investi du pouvoir en 1914, toutefois Jéhovah n’a pas anéanti aussitôt ceux qui ne le servaient pas… fi a laissé le temps pour qu’une œuvre de séparation puisse s’effectuer pendant ces derniers jours (selon Matthieu 25.31-46)… Le jugement sera exécuté à la clôture de ces derniers jours… Bientôt Jéhovah va complètement détruire le présent système mauvais ».21

Et que dit la Bible ..

« Pour ce qui est du jour et de l’heure, personne ne les confiait, ni les anges des cieux, ni le Fils, mais le Père seul… Le signe du Fils de l’homme paraîtra dans le ciel, toutes les tribus de la terre se lamenteront, et elles verront le Fils de l’homme venir sur les nuées du ciel avec beaucoup de puissance et de gloire» (Matthieu 24.36,30).

« Ce Jésus, qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, reviendra de la même manière dont vous l’avez vu aller au ciel»
(Actes des Apôtres 1.11).

« Le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d’un archange, au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront en premier lieu. Ensuite, nous les vivants, qui seront restés, nous serons enlevés ensemble avec eux: dans les nuées, à la rencontre du Seigneur»
(1 Thessaloniciens 4.16-17).

« Nous vous demandons, frères, en ce qui concerne l’avènement du Seigneur Jésus-Christ et notre rassemblement auprès de lui, ne vous laissez pas promptement ébranler dans votre bon sens, ni alarmer par quelque inspiration, par quelque parole ou par quelque lettre…, comme si le Jour du Seigneur était déjà là. Que personne ne vous séduise d’aucune manière; car il faut qu’auparavant l’apostasie soit arrivée»
(2 Thessaloniciens 2.1-3).

A la lumière de ce qui précède, il est facile, pour celui qui cherche sincèrement à vivre selon la vérité, de découvrir que l’enseignement des «Témoins de Jéhovah » est très souvent contraire à la Parole de Dieu. Ce mouvement dépouille le Seigneur Jésus de sa gloire divine, discrédite son œuvre sur la croix pour le salut des hommes et nie sa résurrection corporelle. Il conteste aussi les prédictions des Écritures au sujet de sa seconde venue et de la vie éternelle de tous les vrais croyants.

L’impression générale qui découle de la lecture de leurs livres, c’est que les «Témoins de Jéhovah » poussent les lecteurs à se joindre à leur organisation pour être sauvés, au lieu de les amener à croire au Seigneur Jésus, le seul Sauveur.

Jésus a déclaré: «Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi »
(Jean 14.6).

Et l’apôtre Pierre a dit: « Le salut ne se trouve en aucun autre; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom donné parmi les hommes (que celui de Jésus-Christ) par lequel nous devions être sauvés »
(Actes des Apôtres 4.12).

D’autre part, l’apôtre Paul a dit:

« En Christ habite corporellement toute la plénitude de la divinité. Et vous avez tout pleinement en Lui » (Colossiens 2.9-10).

Il n’y a, chez les «Témoins de Jéhovah », aucun espoir véritable pour l’homme pécheur. Selon eux, le salut s’acquiert par une suite d’efforts personnels. Or, la Bible nous enseigne que le salut est un don de Dieu. Il se reçoit par le moyen de la foi.

« Vous savez que ce n’est pas par des choses périssables, argent ou or, que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre, héritée de vos pères, mais par le sang précieux de Christ… Par lui, vous croyez en Dieu qui l’a ressuscité d’entre les morts et lui a donné la gloire, afin que votre foi et votre espérance soient en Dieu » (1 Pierre 1.18-21).

Nous devons donc rejeter les fausses doctrines des «Témoins de Jéhovah » et repousser avec fermeté tout effort entrepris pour nous attirer à eux. Évitons aussi de discuter avec eux, cela est généralement stérile, mais témoignons plutôt avec assurance de notre foi en Jésus-Christ, notre Sauveur et notre Seigneur. En lui, nous avons l’assurance de notre salut.

« Bien-aimés…, je me suis senti obligé de vous écrire, afin de vous exhorter à combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes. Car il s’est glissé parmi vous certains hommes impies qui changent en dérèglement la grâce de notre Dieu et qui renient notre seul Maître et Seigneur Jésus-Christ… Mais vous, bien-aimés, édifiez-vous vous-mêmes sur votre sainte foi… en attendant la miséricorde de notre Seigneur Jésus-Christ pour la vie éternelle»
(Jude 3-4, 20-21).

Ch. BOSSERT


Annexe:

1    La Bible est-elle la Parole de Dieu ? p.135

2    Que ton nom soit sanctifier, p.326

3    Watchtower n°109, p.371

4    La Vérité qui conduit à la Vie Éternelle, p. 47. C’est une allusion à Colossiens 1.15; mais pour bien comprendre cette expression “premier-né “, il nous faut voir le Psaume 89, verset 28, où David est désigné ainsi; elle signifie clairement: il est le premier en autorité (David avait sept frères plus âgés que lui, voir 1 Samuel 16). Jésus est le premier en dignité sur toute la création.

5    La Vérité vous affranchira, p. 46. Nous devons savoir que l’archange Michel est cité dans Daniel 10.13 et 21; 12.1; Jude 9 et Apocalypse 12.7 et qu’il n’a aucune ressemblance avec Jésus-Christ.

6    Il est impossible à Dieu de mentir, p. 263, 231

7    Version française de la Traduction du Monde Nouveau, Jean 1.1

8    Il est impossible à Dieu de mentir, p. 232

9    La Religion a-t-elle servi l’humanité? version anglaise, p. 259

10    La Vérité vous affranchira, p. 264

11    Que Dieu soit reconnu pour vrai, p. 40 et 74

12    Assurez-vous de toutes choses, p. 496-497

13    Il est impossible à Dieu de mentir, p. 269, 260

14    La Religion a-t-elle servi l’humanité? p. 92-95 – voir aussi “La Vérité qui conduit Ä la Vie Éternelle”, p. 134

15    Assurez-vous de toutes choses, sous-titre, p.16-17, 189-194

16    La Vérité qui conduit à la Vie Éternelle, p. 41, 42, 37

17    Il est impossible à Dieu de mentir, p. 374

18    Que Dieu soit reconnu pour vrai, version anglaise, p. 298

19    Que Dieu soit reconnu pour Vrai, version anglaise, p. 250

20    La Harpe de Dieu, p.198

21    La Vérité qui conduit à la Vie éternelle, p. 95, 96, 102


Bibliographie

Pour rédiger cette brochure, nous avons consulté les ouvrages suivants ..

LES TÉMOINS DE JÉHOVAH A LA LUMIÈRE DE LA BIBLE
Croisade du Livre Chrétien – F26160 La Bégude de Mazenc – France.

LES TÉMOINS DE JÉHOVAH ONT-ILS RAISON?
J.M. Nicole
Ligue pour la Lecture de la Bible – 08 B.P. 50 Abidjan 08, Côte d’Ivoire, ou B.P. 4242 Kinshasa – République du Zaïre.

TRENTE ANS ESCLAVE DE LA Tour de Garde
W. J. Schnell
La Bonne Nouvelle – 9, rue des Charpentiers
F 68000 Mulhouse – France.

THE FOUR MAJOR CULTS
M. A. Hoekema
Patemoster Press – Exeter – Devon – Angleterre.

THE CHOAS OF CULTS
J. K. Van Baalen
Eerdmans – Grand Rapids – Michigan – U.SA.

 

 

 

Marie, mère de Jésus — 2ème partie —

Marie toujours vierge ?

Répondons maintenant au site québécois et découvrons ensemble ce qu’il avance comme argument !

«  Les chrétiens non catholiques sont en désaccord avec les catholiques sur le fait que Marie soit demeurée toujours vierge,  (Matthieu 1:25), arguant sur ce passage « Joseph ne connut pas Marie jusqu’à ce qu’elle mit au monde son fils (Jésus) ». Cependant l’usage des grecs et des sémites pour le mot « jusqu’à » n’impliquait rien de ce qui s’était passé après la date annoncée. Matthieu est simplement en train de souligner le fait que Marie était en effet vierge quand Jésus est né. « Mikal, la fille de Saul, n’eut pas d’enfant jusqu’au jour de sa mort »  ( 2 Samuel 6:23). Est-on en train de dire qu’elle en a eu après sa mort ? De même avec Noé, il est dit qu’il lâcha le corbeau qui s’envola, allant et revenant jusqu’à ce que les eaux découvrirent la terre ferme. En fait, on sait que le corbeau ne revint jamais. Les exemples semblables pourraient être multipliés ».  (page 1).

Voyons tout d’abord les définitions:

« Jusqu’à ce que: locution conjonctive qui indique la limite temporelle, jusqu’au moment où ».  (Larousse, page 573).

« La limite de ce qu’on ne dépasse pas ».  ( Le Robert pour tous, page 640).

Disons de suite que les deux exemples cités sont des « trompe l’œil ». En effet concernant le cas de Mikal «  elle n’eut pas d’enfant jusqu’à sa mort » indique tout simplement qu’elle n’eut jamais d’enfant de toute sa vie ! Les deux citations sont totalement différentes. Ce n’est pas la mort physique de Marie qui l’a empêché d’avoir des enfants bien au contraire ! Quant à l’exemple du corbeau, celui-ci fit quelques voyages jusqu’au moment où il trouva un endroit où se poser, rien de plus ! Concernant Marie, l’explication qui coule naturellement de source est totalement différente ! Le texte grec, seul fiable vu les différences entre bibles protestantes et bibles catholiques, utilise le mot « eôs », qui signifie « jusque », et aussi « pendant ». En omettant de traduire ce vocable, la traduction devient bancale. Jamais « eôs » ne peut se traduire par « sans », ce que font les traductions catholiques. Ce dernier terme étant rendu par « khôris » en grec ! ( Matthieu 13:34, 14:21, 15:58) ou encore par « aneu » en Matthieu 10:29.

On peut également retrouver « eôs » devant un verbe  (comme dans notre passage litigieux) et ce en 19 salutations diverses dans l’Evangile de Matthieu. Trois fois, il signifie « pendant »,  (Matthieu 5:25, 14:22 et 26:36), traduction ou signification impossible en Matthieu 1:25. Mais 16 fois, il signifie « jusqu’à ce que » ou «  jusqu’au moment où », ce qui implique bien-sûr une modification du comportement ou des faits après le moment en question. Ces passages établissent sans aucun doute le vrai sens de « eôs ou »: Matthieu 2:9 et 13, 5:18 et 26, 10:11 et 23, 12:20, 13:33, 16:28, 17:9, 18:30 et 34, 22:44, 23:39 et 24:34 et 39).

Ajoutons à cela, qu’eôs se trouve également 37 fois devant un verbe, 56 fois devant un substantif et 30 fois devant un verbe substantifié et tout cela dans le Nouveau-Testament. Ce n’est certes pas à des exemples isolés et dans l’Ancien-Testament qu’il fallait recourir tout comme l’a fait le site québécois dans la foulée de son grand frère californien. Remarquons également que le mot hébreu « ad » qui a la même signification que « eôs » se retrouve près de 1000 fois dans l’Ancien-Testament ; et dans « 2 Samuel, nous trouvons « ad ki »  (jusqu’à ce que) huit fois ! ( 10:5, 15:24 et 28, 17:13, 20:3, 21:10, 22:38 et 23:10).

Le terme grec « eôs » et son équivalent hébreu « ad ki » impliquent un changement d’attitude après le moment donné. Il est clair comme de l’eau de roche que l’expression de Matthieu 1:25 se réfère évidemment à un moment donné lorsque intervient un changement de situation ! La logique veut que Joseph fit ce que l’ange lui avait prescrit ! Il prit sa femme Marie et ne la connut pas jusqu’au jour, au moment où elle enfanta un fils, Jésus ! L’expression utilisée « eôs » se réfère donc bien à un moment donné où intervient un changement de situation et dans ce cas, Joseph retarde son intimité conjugale avec Marie jusqu’à ce que l’enfant naisse, c’est le sens naturel de la construction grammaticale. Les arguments et propos du site québécois sont d’une légèreté incroyable:

« Quand l’Ange Gabriel apparut à Marie, elle demanda: ‘Comment cela va être possible, puisque je n’ai pas de relation conjugale ? »  (Luc 1:34). Cela a toujours voulu signifier qu’elle se savait avoir la mission de rester vierge, même dans le mariage, ce que Joseph a respecté ».  (page 1).

Cela, ce sont les catholiques qui l’affirment mais il faut honnêtement le reconnaître sans preuve aucune dans les Écritures ! Où est-il implicitement écrit que Marie savait qu’elle allait rester vierge ? Ce ne sont que de pieuses et incorrectes inventions ! Voyons l’argument suivant:

« Si elle avait l’intention d’avoir des enfants, et donc de ne pas rester vierge, sa question n’a aucun sens ».
(page 1).

Par contre, pour nous protestants, cela a beaucoup de sens et tient bien la route ! En Luc 1:34, Marie déclare donc: « Comment cela est-il possible puisque je ne connais pas d’homme  (sexuellement parlant) ». Mais elle n’est pas encore mariée, ce n’est pas plus compliqué !

La coutume juive voulait que la cérémonie des fiançailles était la signature du contrat, celle du mariage, parfois de longtemps postérieure, était la fête au cours de laquelle l’époux conduisait la mariée dans la chambre nuptiale. On peut en déduire que la question de Marie est tout à fait pertinente et normale. Si Marie avait fait vœu de chasteté perpétuelle  ( ce qui n’est pas écrit dans la bible), n’aurait-elle pas alors déclaré: « Comment cela se fera-t-il puisque je ne CONNAÎ TRAI point d’homme », ou « puisque je dois demeurer vierge » !

Mais son affirmation est au présent. Les évangélistes ne qualifient Marie de vierge qu’avant la naissance de Jésus ! (Luc 1:27, Matthieu 1:23). Après la naissance, ils ne lui réservent que le nom de Marie ! ( Matthieu 2:11, 13:55, Marc 6:3, Luc 2:34, Actes 1:14) ou encore celui de « sa mère »:  (Matthieu 2:13, 12:46, Luc 2:51 et Jean 19:26).

Les frères de Jésus

Qu’en dit le site québécois ?

« Concernant les frères du Seigneur, le terme avait une connotation beaucoup plus large dans la bible et incluait les cousins et les serviteurs. Ni les hébreux, ni les araméens- la langue parlée par le Christ- n’a pas un mot pour dire ‘cousin’ ».  (page 1).

J’ai justement une jeune syrienne parlant l’araméen qui est chez moi et celle-ci m’assure que ce n’est pas vrai ! Le frère en araméen est «  arouno » alors que le terme cousin est « berdousen » ou encore « E bin amo » !

Il est clair que l’enseignement de la virginité de Marie n’est fondée presque exclusivement que sur la tradition et sur des suppositions hypothétiques acceptées comme axiomes sur lesquels on développe une apologie afin de démentir que la bible enseigne que Marie avait d’autres fils et filles ! Nous l’avons compris, pour les catholiques le mot «  frère » signifie simplement « cousin ». La version catholique de Maredsous explique Matthieu 12:46 de la manière suivante:

« Ses frères: ce mot est à l’origine de nombreuses controverses, où se trouve en jeu la croyance de l’Église Catholique en la perpétuelle virginité de Marie, mère de Jésus. L’expression «  frère de Jésus » revient en divers endroits des évangiles  (on y parle même de ses sœurs). Voir Matthieu 13:55, Marc 6:3, Jean 2:12 et 7:3-5. Certains voient dans ces frères de Jésus des enfants de Joseph et de Marie, nés après lui. Cette manière de voir est contraire à la tradition de l’Église Catholique. D’autres particulièrement les théologiens des églises d’Orient, y voient des enfants de Joseph, qui eût été marié, et veuf, avant d’épouser Marie. Cette opinion ne se défend guère après une étude sérieuse des textes. La seule explication communément admise dans le catholicisme est fondée sur le fait que ce mot « frère » est couramment utilisé en hébreu pour désigner n’importe quel degré de parenté proche. Plusieurs exemples peuvent être relevés dans l’Ancien-Testament: Genèse 13:8 et 14:12, 29:15 et 24:29, Lévitique 10:4, 1 Chroniques 23:22. Il s’agirait donc ici de ‘cousins’ de Jésus. La discussion détaillée de cette épineuse question dépasse les limites de ce commentaire de simple vulgarisation. L’on pourrait toutefois citer ici les deux arguments suivants, qui donnent à réfléchir:1. Si la Vierge avait eu une famille nombreuse, dont plusieurs enfants- tel Jacques, premier évêque de Jérusalem- ont occupé des fonctions importantes dans l’Église primitive, la Tradition pratiquement unanime, de sa perpétuelle virginité, n’aurait jamais pu se développer. 2. Si elle avait eu plusieurs fils en vie, qui eussent pu  prendre soin d’elle, le Seigneur au moment de mourir en croix ne l’aurait jamais confiée aux mains de Jean l’apôtre ».

IL est tout aussi clair qu’une étude sérieuse des textes met à mal l’opinion avancé par les orthodoxes. Aucun évangéliste ne déclare que Joseph était veuf et qu’il avait des enfants d’un premier mariage. Concernant les arguments catholiques, Luc précise  (2:41) que les parents de Jésus allaient chaque année à la fête de Pâque. Le mot grec utilisé est « goneis » qui signifie père et mère, certains manuscrits portent même « Joseph et Marie ». Ils y allaient donc seuls jusqu’au moment où Jésus avait 12 ans  (Luc 2:42). Les explications de la bible de Maredsous font remarquer que c’est au début de leur 13ème année que les jeunes Israëlites prenaient rang dans la communauté religieuse de leur localité et devenaient assujettis aux obligations  de la loi religieuse. C’est ainsi que Jésus resta à Jérusalem, à l’insu de Marie et de Joseph qui le cherchèrent parmi leurs parents et connaissances et non parmi ses frères. On en déduit tout naturellement que Jésus n’avait pas de frères plus âgés que lui, puisque l’obligation légale d’aller à Jérusalem ne commençait qu’à 12 ans, les frères plus jeunes sont restés à Nazareth chez quelque parent, comme Jésus lui-même y était resté jusque-là. En toute honnêteté, l’étude des textes bibliques corroborent-ils l’opinion catholique traditionnelle qui voit dans le terme « frère » des proches parents ou encore des cousins ? Voici les 15 textes parlant des frères de Jésus avec leur référence:

  • Matthieu 12:46: «  … sa mère et ses FRERES, qui étaient dehors, cherchèrent à lui parler ».
  • Matthieu 12:47: « Voici, ta mère et tes FRERES sont dehors, et ils cherchent à te parler ».
  • Matthieu 13:55: «  … Jacques, Joseph, Simon et Jude ne sont-ils pas ses FRERES ? Et ses SŒURS ne sont-elles pas parmi nous ? ».
  • Marc 3:31: « Survinrent sa mère et ses FRERES … ».
  • Marc 3:32: « Voici, ta mère et tes FRERES sont dehors et te demandent ».
  • Marc 6:3 : «  N’est-ce pas le charpentier, le fils de Marie, le FRERE de Jacques, de Joses, de Jude et de Simon ? Et ses SŒURS ne sont-elles pas ici parmi nous ? ».
  • Luc 8:19: « La mère et les FRERES de Jésus vinrent le trouver ».
  • Luc 8:20: «  Ta mère et tes FRERES sont dehors et ils désirent te voir ».
  • Jean 2:12: « Après cela, il descendit à Capernaüm, avec sa mère, ses FRERES et ses disciples ».
  • Jean 7:3: « Et ses FRERES lui dirent: Pars d’ici et va en Judée ».
  • Jean 7:5: « Car ses FRERES non plus ne croyaient pas en lui ».
  • Jean 7:10: « Lorsque ses FRERES furent montés à la fête ».
  • Actes 1:14: « Tous d’un commun accord persévérèrent dans la prière avec les femmes, et Marie, mère de Jésus et avec les FRERES de Jésus ».
  • 1 Corinthiens 9:5: « N’avons-nous pas le droit de mener avec nous une sœur qui soit notre femme, comme font les autres apôtres, et les FRERES du Seigneur, et Céphas ? ».
  • Galates 1:19: « Mais je ne vis aucun autre des apôtres, si ce n’est Jacques, le FRERE du Seigneur ».

Le mot grec utilisé pour « frère » dans tous ces textes est « adelphos », qui signifie littéralement « issu de la même mère  (delphus signifiant matrice). Ce qui démontre que les protestants sont sur le droit chemin concernant ce problème qui finalement n’en est pas un ! Tous les auteurs sacrés et tous les manuscrits utilisent ce terme et dans aucun des nombreux manuscrits il n’est remplacé par une variante que ce soit « cousin » ou « proche ». Les mots « parents, parenté, proches » qui désignent les proches parents sont connus des évangélistes et utilisés 16 fois dans le Nouveau-Testament ! (sungeneia, sungenes, sungenis, oi par autou). Voir les textes suivants: Marc 3:21, 6:4, Luc 1:36, 58 et 61, 2:44, 14:12,21:16, Jean 18:26, Romains 9:3, 16:7, 11 et 21, Actes 7:3, 14 et finalement 10:24.

Or ces termes n’ont nulle part la signification attribuée par l’Église Catholique au mot frère et on ne les trouve jamais dans un contexte où ils seraient applicables aux frères de Jésus. Et puis franchement, quel intérêt d’offrir la liste nominative des frères de Jésus  (Matthieu 13:55 et Marc 6:3) après le nom de la mère, si ce n’étaient que des cousins et non des frères réels.

Le Dictionnaire catholique du Nouveau-Testament  (Crampon 1960) relève à propos de ces passages que c’est par opposition à ceux qui sont appelés « ses frères » que Jésus est désigné comme le fils de Marie (Marc 6:3). Or ces mêmes écrivains sacrés parlent aussi de Jacques, fils de Zébedée, et Jean, son frère  (Matthieu 10:2, Marc 3:17), sans qu’on y ait vu une opposition ou une filiation différente. Ce n’est qu’en hébreu que le mot frère  (ah) peut également se comprendre comme « cousins » ou « amis ». Toutefois, dans 34 passages de l’Ancien-Testament, ce terme désigne également des frères réels et dans 15 passages des demi-frères !  (Genèse 4:8-9, 20:5 et 13, 24:29, 25:26, 27:29, 40, 41, 42, 43 et 44, 43:29, 48:6, 49:5 et 8, Lévitique 25:25, 35 et 39, Deutéronome 15:7, 9 et 11, 25:5 et 6, 13:6, Juges 9:1 et 3, 1 Samuel 17:28, 22:1, 1 Chroniques 7:22, Proverbes 18:19 et 24, 27:10.  (Tous ces textes pour des frères réels).

Deutéronome 33:16, 2 Samuel 13:12, Genèse 37:4, 26 et 27, 42:6 et 20, 44:19 et 26, 45:1 et 4, 48:22, 49:26 et Juges 8:19 et 9:5. Tous ces textes pour des demi-frères.

Genèse 13:8, 14:14 et 16, 29:15 et Lévitique 10:4.  (Tous ces textes pour des proches parents).

1 Chroniques 23:22.  (ce seul texte pour des cousins germains !)

Mais il est capital de se souvenir que le Nouveau-Testament nous est parvenu en grec ! C’était la langue maternelle de Luc, or ce dernier écrit bien à propos concernant l’incident de Joseph et Marie cherchant leur fils Jésus à Jérusalem alors que ce dernier avait 12 ans. Or Joseph et Marie le recherchaient parmi leurs parents  (sungeneus) et connaissances ! (Luc 2:44). Pourquoi donc aurait-il utilisé en Luc 8:19 et 20 le terme adéquoit « adelphos » s’il ne s’était agi que de cousins ? En Luc 14:12 et 21:16, il  (Luc) place côte à côte le mot frère  (adelphos),le mot ‘proche’  (sungenes) et le mot ami  (philos), établissant de cette manière une nette et claire différence de sens entre ces termes. Le mot « cousin »  (anepsios) existe en grec car Paul l’a utilisé en Colossiens 4:10 en parlant de Marc le cousin de Barnabas. Or ce même Paul désigne Jacques comme frère du Seigneur ! (Galates 1:19) et il mentionne les « frères du Seigneur » en 1 Corinthiens 9:5. S’il s’agit simplement de « cousins », pourquoi n’utilise-t-il pas le terme propre ?

Luc nous parle  (Actes 23:16) du fils de la sœur de Paul. Or les frères de Jésus ne furent jamais désignés comme étant les fils de la sœur de Marie !!!

Au demeurant, le mot « frère » qui revient près de 60 fois dans le Nouveau-Testament a la signification d’amis, de frères dans la foi,  ou encore de frères réels, ceci étant vérifié dans les textes bibliques suivants:  ( Luc 12:13, 15:27 et 32, 16:27, 20:28 et 29, 21:16, Marc 12:19, 13:12, Matthieu 10:21, 22:24, Jean 11:21 et 23 et 1 Jean 3:12.

Luc précise que Marie mit au monde son fils « premier-né »  (Luc 2:7) . Les catholiques, c’est bien connu, affirment avec force qu’il s’agit là d’une expression hébraïque traditionnelle qui n’implique pas la naissance d’un ou de plusieurs autres enfants. Cette expression soulignerait simplement la dignité et les droits de l’enfant. Mais si Marie n’a pas eu d’autres enfants, n’était-on pas en droit d’attendre de la part de Luc le qualificatif « d’unique », que l’on retrouve par trois fois sous sa plume ? Il désigne le fils de la veuve de Naïn en Luc 7:12  (fils-unique de sa mère), l’enfant démoniaque en Luc 9:38  (mon fils unique) ou encore la fille de Jaïrus en Luc 8:42  (ma fille unique). Il est prouvé que l’hypothèse échafaudée par l’Église Romaine est maladroite et bien peu fiable. Il est en effet surprenant que jamais Jésus n’ait été qualifié de Fils-unique de Marie et qu’à aucun autre endroit ses frères furent appelés cousins ou parents. Bien plus, Marc nous révèle  (Marc 3:21), que les proches  ( selon les catholiques la parenté de Jésus ou ses amis ou encore les deux ensemble selon la version de Maredsous) vinrent pour se saisir de lui, car ils disaient qu’il avait perdu le sens et de préciser au verset 31 que survinrent sa mère et ses FRERES qui l’envoyèrent appeler. Or on connaît la réponse de Jésus  (v.35): « Quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur et ma mère », remplacer donc le mot frère par cousin et tout le sens de la réponse de Jésus s’écroule.

Autre chose encore ! Le mot « sœur »  (adelphé en grec) que l’on rencontre dans les passages suivants  (Matthieu 13:56, Marc 3:32, Marc 6:3) n’a jamais le sens de cousine, ni en hébreu ni en grec. Dans l’Ancien-Testament, ce terme désigne outre les sœurs dans la foi, 13 fois des sœurs réelles, 3 fois des demi-sœurs et 12 fois, il est pris dans un sens allégorique. Dans le Nouveau-Testament, il revient 13 fois pour désigner soit les sœurs dans la foi, soit des sœurs réelles, mais jamais des cousines. Par sept fois, ce mot désigne des sœurs réelles ! ( Marc 10:29, Luc 10:40, 11:26, Jean 19:25 et Actes 23:16).

La preuve réside dans le fait qu’aucun commentateur catholique ne prétend explicitement que le mot « sœur » en hébreu « ahot » puisse signifier aussi « cousine » car il ne pourrait appuyer son idée par un seul exemple biblique.

Relisons une fois encore en les mettant côte à côte, les deux textes du Psaume 69 et celui de Jean 2:

« Car c’est pour toi que je porte l’opprobre, que la honte couvre mon visage, je suis de venu un étranger pour mes frères, un inconnu pour les FILS DE MA MERE. Car le zèle de ta maison me dévore et les outrages de ceux qui t’insultent tombent sur moi ». (Psaume 69:8-9).

« Ses disciples se souvinrent qu’il est écrit: ‘Le zèle de ta maison me dévore’ ».  (Jean 2:17).

Ce psaume messianique est dévastateur pour le dogme catholique, car Jésus lui-même que Marie avait d’autres fils !

Et c’est vrai que les frères de Jésus n’ont pas cru à son ministère dans les premiers temps et jusque très tard ! (Matthieu 13:57, Marc 6:4, Jean 7:5).

Découvrons la suite du texte du site québécois:

« Dans Saint-Luc 1:28, l’ange Gabriel salue Marie en disant: ‘Sois joyeuse, toi qui as la faveur de Dieu’. Le mot original que Marie reçoit de l’ange est « kecharitomene ». En grec, l’expression utilisée pour le Christ dans l’Evangile de Saint-Jean pour dire « pleine de grâce » est « plenes charitos ». De même dans les Actes 6:8 où Etienne est qualifié de « plenes charitos » pour dire « plein de grâce et de puissance, Etienne opérait des prodigues et des signes ( … ) ». Et non pas kecharitomene. Le sens entier de l’accueil que l’ange Gabriel fait à Marie est « Sois joyeuse Marie, toi qui es remplie de la grâce du don de Dieu, de tout temps et entièrement ».  (page 2).

Ici également, tout se retourne contre les inspirateurs du site québécois, qui n’ont, nous semble-t-il guère de profondeur dans l’étude des textes ! En fait, ce site ne fait que de singer les textes d’au autre site anti-protestant basé en Californie.

La mésintelligence provient de la traduction du mot grec « kekharitomene » qui signifie littéralement: « La étant graciée » ou encore « la rendue agréable ». C’est en effet le participe présent passif du verbe « kharitoô » que l’on retrouve en Ephésiens 1:6 et qui signifie: donner, accorder une grâce, rendre agréable. Ce verbe, répétons-le, est traduit correctement par les catholiques en Ephésiens 1:6:

«  … à la louange de sa gloire de sa grâce, dont il nous a gratifiés dans le bien-aimé ». (traduction de Jérusalem).

« Afin de faire resplendir la grâce merveilleuse qui nous a été octroyée par lui dans le Bien-aimé ».  (Maredsous).

«  … pour faire éclater la gloire de la grâce qu’Il nous a départie par son  (fils) bien-aimé ».  (Buzy).

Dans son « lexicon Graecum Novi Testamenti », le Père jésuite F. Zorell donne de « kekaritomene » la traduction suivante:

« Dei benevolum amorem experta », ce qui signifie: « qui a expérimenté (ou éprouvé) l’amour bienveillant de Dieu ». Cette traduction légitime diffère grandement de l’expression latine habituelle  ( gratia plena) sur laquelle est échafaudée l’hérésie mariologique catholique. En fait, l’expression « pleine de grâces » est en grec « pleres kharitos » et on la retrouve , cette formule grecque deux fois dans le Nouveau-Testament. Elle s’applique à Jésus:

« Et la Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité, et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père » (Jean 1:14).

Elle s’applique également à Etienne:

« Etienne, plein de grâce et de puissance, faisait des prodiges et de grands miracles parmi le peuple ».  ( Actes 6:8).

Nous pouvons le vérifier aisément, toute la doctrine romaine se fonde sur une traduction controuvée !

Jésus ou Marie?

Pour les chrétiens bibliques, Jésus est l’Unique Médiateur ! C’est une grave hérésie d’oser dire que Marie l’est également:

« Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme ».  (1 Timothée 2:5).

Imaginons que ce texte soit rendu de cette manière:

« Car il y a un seul Dieu, et aussi deux médiateurs entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme et sa mère, Marie ».

Mais c’est impossible car le Saint-Esprit le Grand Vecteur de Vérité a établi toute la vérité !

Jésus-Christ est le cœur de la foi évangélique ! Notre devise pourrait être: « Tout à Christ, rien à Marie ». Découvrons cela ensemble:

  •  Il est notre Avocat auprès du Père  (1 Jean 2:1), rien n’est dit de pareil sur Marie !
  •  Il est notre Intercesseur  (Romains 8:34, Hébreux 7:25), rien n’est dit de pareil sur Marie !
  •  Il est le trône de la Grâce  (Hébreux 4:16, Jacques 1:17), rien n’est dit de pareil sur Marie !
  •  Il est notre modèle de pureté  (Jean 8:46), rien n’est dit de pareil sur Marie !
  •  Il est de détenteur de la Puissance  (1 Corinthiens 1:24), rien n’est dit de pareil sur Marie !
  •  Il est la source de la clémence  ( 1 Timothée 1:16), rien n’est dit de pareil sur Marie !
  •  Il est le Fidèle par excellence  ( 2 Thessaloniciens 3:3, Apocalypse 19:11), rien n’est dit de pareil sur Marie !
  •  Il est le seul juste  (Actes 3:14, Apocalypse 16:5), rien n’est dit de pareil sur Marie !
  •  Il est le principe de la sagesse  (1 Corinthiens 1:24), rien n’est dit de pareil sur Marie !
  •  Il est la cause de notre joie  (Jean 15:11 et 16:24), rien n’est dit de pareil sur Marie !
  •  Il est la porte du ciel  (Jean 10:7 9), rien n’est dit de pareil sur Marie !
  •  Il est l’Etoile du matin  (2 Pierre 1:19, Apocalypse 22:16), rien n’est dit de pareil sur Marie !
  •  Il est le salut des infirmes  (Matthieu 8:17), rien n’est dit de pareil sur Marie !
  •  Il est le refuge des pécheurs  (Matthieu 11:28-30), rien n’est dit de pareil sur Marie !
  •  Il est la consolateur des affligés  (2 Corinthiens 1:5), rien n’est dit de pareil sur Marie !
  •  Il est le secours des chrétiens  (Matthieu 15:25), rien n’est dit de pareil sur Marie !
  •  Il est le Roi des anges  (Colossiens 2:10, Hébreux 1:4), rien n’est dit de pareil sur Marie !
  •  Il est le Roi du ciel  (Matthieu 28:18), rien n’est dit de pareil sur Marie !
  •  Il est le Prince de la Paix  (Colossiens 3:15, Ésaïe 9:5), rien n’est dit de pareil sur Marie !
  •  Il est le Sauveur parfait  ( Hébreux 7:25), rien n’est dit de pareil sur Marie !

VOTRE CHOIX EST-IL FAIT ?
Le Dieu Puissant, Père éternel, l’Admirable, le Conseiller, le Prince de la paix
ou une marie qui n’est pas celle de l’Évangile, la voleuse des cœurs ?

 Christian Piette

lphonse de Liguori, le Cardinal Ratzinger, Monseigneur Decourtray et “Les gloires de Marie”

Sa mère ( Marie) dit aux serviteurs:
Faites ce qu’il vous dira.

La Bible – Jean 2:5  

Les gloires de Marie (**)

En 1989 sortait des presses des Editions Saint-Paul (Paris-Fribourg), la réimpression de l’ouvrage intitulé “Les gloires de Marie” (1750), œuvre du théologien italien Alphonso de Liguori. Cet homme, mort en 1787 est d’ailleurs canonisé, sa fête se situant début du mois d’août. Nous n’aurions pas réagi si l’Archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray n’y avait apposé l’imprimatur en date du 15 mai 1986.

Comme vous le savez, l’imprimatur est le garant de l’orthodoxie tant morale que doctrinale dans l’église romaine:

Les censeurs chargés d’examiner les ouvrages sont seulement juges de la moralité et de l’orthodoxie; et lorsque ceux-ci ont donné le nihil-obstat, l’Ordinaire (l’Evêque) doit normalement donné l’imprimatur.

Théologie moderne, Jean-Benoît Vitrand SJ., Beauchesne & Fils, Paris, 1948, page 324.

Le contenu du dit ouvrage est une longue suite de blasphèmes à l’encontre de la foi biblique et de notre Seigneur Jésus-Christ !

 

Quelques citations vous permettront de cerner le caractère hérétique et admettons-le, diabolique de Liguori:Alphonso de Liguori (*)

1. Le Père Jérôme Trexo, de la compagnie de jésus, tressaillait de bonheur à se proclamer l’esclave de Marie. En signe de son esclavage, il se rendait souvent dans une église dédiée à la Sainte Vierge, et voici ce qu’il y faisait: ne pouvant comprimer les tendres sentiments qui soulevaient son cœur, il commençait par baigner le parvis de ses larmes, puis il l’essuyait de la langue et de son visage, en même temps qu’il y imprimait mille baisers, se disant que c’était la demeure de sa Patronne bien aimée. 
Les gloires de Marie, page 27.

Il y a dans cette dévotion quelque chose de malsain, de sensuel même, c’est ce que renforce la citation suivante:

2. Qu’ils l’aiment encore autant que ce grand amant de Marie, saint Bernard, tellement épris de sa douce mère, qu’il l’appelait la Voleuse des cœurs.
Les gloires de Marie, page 27.

Il y a une part de vérité à souligner ici ! La fausse Marie du romanisme vole l’affection des cœurs réservée au Seigneur Jésus !

3. Tout est soumis à l’empire de la Vierge, tout et Dieu lui-même. 
Les gloires de Marie, page 120.

4. On demande beaucoup de choses à Dieu et on ne les obtient pas, on en demande beaucoup à Marie et on les obtient.
Les gloires de Marie, page 86.

5. Prier sans Marie, c’est prétendre voler sans ailes… c’est Marie qui tient notre salut entre ses mains… donc celui que Marie protège se sauve, celui qu’elle ne protège pas se perd… c’est donc de vous (Marie) que dépend notre salut.
Les gloires de Marie, page 111.

6. Celui qui néglige de servir Marie mourra dans ses péchés.
Les gloires de Marie, page 153.

7. L’impie Luther déclarait ne pouvoir souffrir que l’Église Romaine appelât Marie, pure créature, notre espérance, notre vie. Car, disait-il Dieu seul, et Jésus-Christ en sa qualité de Médiateur, sont notre espérance: et quant à la créature, Dieu maudit celui qui met sa confiance en elle, selon cette parole de Jérémie: Maudit soit l’homme qui se confie en l’homme. Mais en dépit de Luther, l’Église nous enseigne à prier Marie en toute occasion et à l’appeler notre espérance.
Les gloires de Marie, page 114.

Le malheur, c’est que cette dévotion mariale se fait surtout en dépit du clair enseignement des Écritures !

Le sommet de l’horreur est atteint dans le texte suivant:

8. On lit dans les chroniques franciscaines que le frère Léon vit un jour deux échelles, l’une rouge, sur laquelle se tenait Jésus-Christ, l’autre blanche où était Marie. Il aperçut ensuite des âmes qui prenaient l’échelle rouge. Elles montaient quelques échelons, puis tombaient, elles essayaient encore et finissaient toujours par retomber. Alors on les engagea à prendre l’échelle blanche, et le frère Léon les vit monter heureusement, parce que la Sainte Vierge leur tendait la main. Ainsi arrivèrent-elles sans difficultés en paradis. 
Les gloires de Marie, page 168.

En voilà assez ! Nous disposons ici d’un échantillon assez révélateur de l’œuvre de ce saint docteur canonisé. Il est clair qu’on ne peut être chrétien et souscrire à de telles monstruosités !

Nous avons écrit au Cardinal Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi à Rome en lui demandant s’il avalisait ces hérésies !

Voici sa réponse:

 

 

I-00120 Cité du Vatican

Le 9 novembre 1993

Monsieur le Pasteur,

Votre lettre du 5 septembre dernier est bien parvenue à son Eminence le Cardinal Ratzinger, qui me charge de vous accuser réception. Le Cardinal, n’ayant eu l’occasion de prendre connaissance du livre que vous citez, ne peut répondre à votre demande. Aussi vous suggère-t-il de vous adresser au Cardinal Decourtray, archevêque de Lyon; puisque c’est lui qui a donné l’imprimatur à cette publication des Editions Saint-Paul

 

Aussitôt dit, aussitôt fait ! Voici la réponse du Cardinal Decourtray:

Le 1er janvier 19941, Place de Fourvière
69321 Lyon Cedex 05Monsieur le Pasteur,

Je comprends que vous soyez choqué. Mais il faut replacer tout texte dans son contexte historique et culturel. D’autre part Alphonse de Ligouri est un fondateur en même temps qu’un témoin.

Sa vie est exemplaire.

Bonne année  … etc.

 

Que dire de la première missive ? C’est un peu gros d’oser prétendre que le Cardinal Ratzinger ne connaît pas l’œuvre de Liguori, le saint Patron des théologiens moralistes, cité dans la dernière encyclique papale, (Veritatis splendor).

Quant à Monseigneur Decourtray, on est en droit de s’attendre à beaucoup mieux de la part d’un tel prélat. La réponse de cette grande pointure du catholicisme français est décevante ! ! !

En fait, nous avons tout simplement demandé si en  cette ère d’oecuménisme, ils étaient d’accord avec la doctrine de Liguori ?

Comme l’adage bien connu le précise:

Qui ne dit mot consent ! ! !

Tiré de la route droite n°6

 


Note:

* Image de Alphonso de Liguori est tirée de  – http://jesusmarie.free.fr/al_alphonse_de_liguori.html
** Illustartion sur Les gloires de Marie est tirée de – http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Ligori/Marie/table.html

 

Les divers catholicismes

Existe-t-il un émiettement du catholicisme de nos jours ? Nous devons admettre que l’Église romaine passe au travers d’une crise profonde et que bien des choses ont changé en ces trente dernières années. L’évidence nous permet de distinguer l’émergence de courants différents qui sont devenus pour certains d’entre eux des modes de pensées contradictoires pour ne pas dire opposés. Les chrétiens évangéliques que nous sommes doivent pouvoir reconnaître ces distinctions afin de nous aider à mieux cerner ce que sont devenues en 1993 les composantes de ce qui était il n’y a pas encore très longtemps le bloc monolithique du romanisme.

top A. Le courant traditionaliste

C’est celui que nous percevons à la lecture du “nouveau catéchisme”. Vers lui converge la grande majorité des évêques et des fidèles (vraiment fidèles) sous la férule de Jean-Paul II. En gros, c’est 10% de l’ensemble du catholicisme. Il tente de maintenir l’Église au milieu du village. Il est au centre et se débat sur sa gauche et sur sa droi te. Il a permi s Vati can II et certaines réformes positives ont soufflé sur l’Église sans pour autant avoir modifié ce qui était capital aux yeux des protestants, savoir le contenu des dogmes. C’est la vieille dame qui a changé de robe mais qui reste la même vieille dame.

Il se désole de constater que l’autorité de l’Église est battue en brèche mais il a peur de réagir craignant sans doute provoquer de plus grosses vagues. Il se veut fraternel et ouvert aux églises protestantes historiques mais il se méfie et nourrit encore du ressentiment à l’endroit des communautés dites évangéliques plus engagées dans un prosélytisme anti-romain. Ses positions sur l’avortement et la sexualité ainsi que sur d’autres questions éthiques forcent souvent le respect des églises évangéliques. Le Pape en est la figure de proue la plus significative.

top B. Le courant libéral

C’est le mode de pensée des théologiens et pas mal de prêtres. C’est la secousse télurique du catéchisme hollandais. C’est l’émergence de Hans Küng! Il a épousé les formes de son grand frère, le libéralisme protestant. Il réagit à l’encontre des positions éthiques et doctrinales du Vatican II, les jugeant trop rigides et conservatrices.

La Bible est passée au crible de la critique la plus négative. Elle ne fait vraiment plus autorité. Tout est remis en question ! Cela va du célibat des prêtres, ce qui en constitue un aspect positif à la négation de la naissance virginale de Christ, ce qui est beaucoup moins acceptable. Il est surtout intellectuel et il tient en haute estime les protestants libéraux alors que les évangéliques sont considérés avec beaucoup de commisération.

top C. Le courant intégriste

Voici le rejeton de Mgr Lefèbvre et il constitue certainement la facette la plus antipathique du catholicisme. Il revendique la légitimité. Son intolérance est manifeste. Il serait prêt à brûler les hérétiques. L’extrême droite est son terreau de prédilection.

En France, les nostalgiques de la chouannerie et de l’action française s’y sentent à l’aise. Il se veut dominateur et intransigeant. Tous les protestants y compris les évangéliques sont des hérétiques conduits par le diable. Il rejette et le libéralisme et le Concile de Vatican II.

top D. Le courant charismatique

Il doit sa légitimité au sein du catholicisme traditionnel grâce à l’envergure du Cardinal Suenens en son temps primat de Malines. Porteur de sérieuses espérances à ses débuts, fruit du pentecôtisme et du renouveau parmi les protestants, il est en train de décevoir ses pères spirituels.

Le constat est flagrant, il s’est fourvoyé au niveau doctrinal ou plutôt, il n’a jamais abandonné franchement les erreurs du romanisme. C’est un amalgame du catholicisme et de charismatisme. Les dons spirituels y sont exercés sans toutefois l’assise biblique indispensable.

Il est spontané et se rapproche de par l’ambiance de ses réunions du monde évangélique. Ce courant est maintenant bien dirigé par la hiérarchie. Il est très ouvert et fraternel envers les protestants quoiqu’il puisse exister une aile (frère Ephraïm et le Lion de Juda) qui fait de la conversion des protestants au catholicisme une priorité.

top E. Le courant syncrétique

Voici l’affreux amalgame de la chrétienté et du paganisme de régions où le catholicisme s’est implanté par la force. L’Amérique latine en est le meilleur exemple. L’idolâtrie la plus manifeste est annexée et tout est couvert pat le vaste parapluie du catholicisme. En fait, l’histoire de la christianisation de l’Europe est similaire. Le Pape de passage au Bénin n’a-t-il pas avalisé les croyances occultes de cs peuplades afin de mieux les récupérer alors que le “nouveau catéchisme” bannit toute forme de spiritisme !

top F. Le courant sociologique ou formaliste

C’est dans ce compartiment que se retrouve la plus grande partie des catholiques romains. Dans nos pays, il constitue plus de 80% des catholiques. C’est la religion de surface. Je suis catholique parce que je suis né comme cela, c’est un héritage qu’il est bon de conserver.

On est baptisé, confirmé, marié et on passe à l’église pour le dernier voyage, le tout agrémenté de quelques fêtes de Noël. On est catholique comme on est belge, français ou suisse. Remarquons au passage qu’un tel phénomène existe également en pays protestant

Notre témoignage doit s’adapter à ces diverses situations. En effet, tout sépare le libéral de l’intégriste ou le charismatique du sociologique. Ils n’ont pas la même foi. Nos arguments seront valables avec certains groupes et ne le seront pas avec d’autres. Les conversions à l’Evangile proviennent surtout des courants A, E et F. Dans nos pays latins, le romanisme constitue un énorme vivier dans lequel sans relâche l’Evangile doit être annoncé.

N’oublions jamais que beaucoup de nos chrétiens étaient catholiques avant leur conversion. Que nous puissions à l’instar de notre Seigneur Jésus éprouver la même compassion pour toutes ces âmes !

Tiré de la route droite n°3

… le Pape Jean-Paul II
les avait rassemblés tous (500000 personnes)
à Rome à la Pentecôte 1998 et il les considèrait
comme le fer de lance de sa nouvelle évangélisation ...

 

 

Historique

Josefmaria Escrivá 1902-1975  - photo: InternetL’Opus Dei a été fondée en 1928 par le prêtre catholique romain espagnol Josemaria Escriva de Balaguer y Albas (1902 – 1975). Il était professeur de Droit Canon à Saragosse et à Madrid et consulteur au Vatican de la commission pontificale pour l’interprétation authentique du code de Droit Canon. Il est l’auteur du livre « le Chemin », composé de 999 maximes, qui est la clé de voûte de l’idéologie du mouvement.

L’Opus Dei a été approuvée par le Vatican en 1950. Le pape Jean-Paul II en a fait une prélature personnelle en 1982. Cela signifie qu’elle ne dépend  que de lui et court-circuite toute l’organisation hiérarchique catholique, y compris les rouages de l’administration vaticane. Son prélat est depuis 1994 l’évêque espagnol Javier Echevarria, né en 1932. Le fondateur a été béatifié par Jean-Paul II en 1992 et le décret concernant les miracles attribués à son intercession a été promulgué en présence du Pape le 20 décembre 2001, cela signifie qu’il sera prochainement canonisé.

Situation actuelle

On pense généralement que le pape Jean-Paul II était affilié à l’Opus Dei via la société sacerdotale de la Sainte-Croix, qui est la branche séculière de la prélature pour les prêtres diocésains. Il faut noter que l’appartenance à l’Opus Dei est normalement secrète. Ce qui est sûr, c’est que le couple Poltawski, qui a servi de famille à Jean-Paul II à Cracovie après la disparition de ses parents, en est membre. Le porte-parole de presse du Vatican, Joaquim Navarro Valls, en fait également partie. Il est un de ceux qui travaillent directement et quotidiennement avec le pape. En revanche, le pape Paul VI s’est toujours méfié de l’Opus Dei et l’a tenue à l’écart durant son pontificat.

 

Statistiques

Les effectifs mondiaux de l’Opus Dei s’élèvent à 84.000 membres, dont 2000 prêtres répartis dans 90 pays. Il existe quatre sortes de membres:

    • les numéraires, prêtres, hommes ou femmes célibataires, qui vivent en communauté et sont les dirigeants;
    • les agrégés, célibataires qui vivent dans leur famille;
    • les surnuméraires, laïcs mariés;
    • les coopérateurs, pouvant être catholiques ou non.
    • Il faut remarquer que l’Opus Dei ne comporte pas de moine, comme le roman “Da Vinci Code” et le film du même nom le laisse entendre.

Jean-Paul II avait choisi plusieurs évêques parmi ses prêtres.

Le recrutement est volontairement élitiste. Les étudiants, futurs dirigeants de la société, sont particulièrement visés.

L’Opus Dei dirige 150 écoles de formation professionnelle, 200 résidences universitaires et 5 universités. Le mouvement reçoit environ 30.000.000$ par mois en dons et revenus. Parmi ses amis et bienfaiteurs, on compte les patrons d’Axa, des AGF, de Schneider.

On le voit, il est difficile de qualifier de secte un mouvement catholique aussi bien inséré dans l’Église romaine. Le rapport sur les sectes des parlementaires belges a pourtant fait le pas en 1997. Quelles sont ses motivations?

top Méthodes

Il est certain que l’Opus Dei emploie des méthodes sectaires comme par exemple:

    • 1) des moyens de financement peu clairs et inavoués;
    • 2) la pratique du secret. A part pour les responsables, le fait d’être membre est secret. Les prêtres affiliés par la société sacerdotale de la Sainte-Croix ne sont pas obligés de faire connaître à leur évêque leur appartenance.
    • 3) “Cronica”, l’organe interne de l’Opus Dei est secret et ne peut être lu que par les numéraires
    • 4) L’Opus Dei est considérée par ses membres comme infaillible: “sacrée, sans tache, immuable”.
    • 5) Tout ce qui est en dehors de ‘Opus Dei relève du “pourrissement” (sic). Elle est le “reste qui constitue la véritable Église”.
    • 6) L’organisation de la prélature court-circuite l’autorité des évêques qui sont les dirigeants normaux des diocèses. Elle ne rend compte qu’au pape, c’est la prélature personnelle.
    • 7) Les jeunes doivent décider à 16 ans s’ils veulent rester célibataires ou se marier, décision qui doit être ratifiée par les chefs.
    • 8) L’Opus Dei cherche à noyauter toutes les institutions sociales et politiques en vue d’instaurer un nouvel ordre catholique. Ses préférences pour les partis d’extrême-droite sont connues.
    • 9) Le mariage est systématiquement décrié et le célibat exalté. “Le mariage est réservé à la piétaille et non à l’état-major général du Christ” (Escriva). Tout ceci fait que certains catholiques réticents désignent l’Opus Dei comme la “sainte mafia”. Il s’agit donc d’un catholicisme pur et dur, comme il a pu exister avant le concile de Vatican II.

top A Suivre

Quelques autres nouveaux mouvements font également problème par leurs méthodes musclées: le chemin Néo-catéchuménal, Communion et Libération, les Focolari, l’œuvre, Marie-Jeunesse et certaines composantes du Renouveau.

l’ex-Pape Jean-Paul II les avait rassemblés tous (500.000 personnes) à Rome à la Pentecôte 1998 et il les considèrait comme le fer de lance de sa nouvelle évangélisation.

Le plus inquiétant est que le Pape actuel, anciennement cardinal Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, ancienne Inquisition, estime depuis longue date que ces mouvements sont l’unique évolution positive de l’Église post-conciliaire.

Jacques LEMAIRE
Vigi-Sectes Belgique